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Bayer. Staatsbibliothek
de Genrue; c'est ì dire le formulaire d'in
struire lei enfanîen la Chrestienté,
faiten mamerede dialogue,
où. le Ministre inter-
rogue, & TEnfant
respond.

Par M. I can Caluin.


i . Ephc.s.
Le fondement de l'Eglise est la doctrine
des Prophetes & des Apostreî.
A GENEVE PAR
Icaft Girard-
! S 4 9?
EPISTRE AV
Lecteur.
CE a esté me chose , que tousiouicTE-
glise a eu en singuliere recómandatió
d'instruire les petis Enfans en la doctrine
Chrestienne. Et pour cefaire.non feule
ment on auoit anciennement les Efcoles,
& eommandoit on àvn chaicun de bien en-
, doctriner fa famille: mais aussi Tordre pubis
que estoit par les temples, d'examiner les pe
tis enfans fur les poinctz , qui doyuent estre
communs entre tous les Chrestiens. Et afin
de proceder par ordre, on rfoit d'vn formu
laire,qu'on nommoit Catechisme . Depuis
lePiahle.en dissipant l'Eglise ,& faisant
y J'horriqleruine.dontonvoitencorts les en
feignes en la plus part du monde , a destruit
eeste fainctepolice:&n'a Uiïfir'.queiene
iay quelles reliques.qui nepeuueat îînon en
fenarer superstition, fans aucunement edi.r
er. C'est la confirmation,qu'on appelle.ou
il nVa qucíîngerie.fans aucun fondement.
DES ARTICLES >|
DE LA F O Y.

Lc Ministre. _
31V E L L E est laprincipa- *-C I.
fllefindelavie humainef Diman
L'Enfant. che.
Ic'estdeCoenoistreDieu. t»»inde
Le ministre. n8Ûltm
Pourquoy dis-cucelaí
L'e/ifant.
Pource qu'il nous a crcé& mis au inon-
de,pourestre glorifié en nou« . Et c'est
bien raison,qufe nout rapportions nostre
vie i fa gloire: puis qu/il,en est le com
mencement.
Le ministre .
Et quel est le souuerain bien des homesf Lc fotmc
L'enfant. Iaín
Gela mesme.
Le ministre.
Pourquoy l'appelleí tu le souuerain biéí
L'enfant.
Pource que sans cela nostre condition est
plus mal-heureuse que celle d.*s bestes
brutes. Lc ministre,
par cela donc nous voyons qu'il n'y a
A *
4 DIS ta R TJI C 1Î1
nul si grand mal-beur que deneyiure
pas scion Dieu.
L'enfant. \
Voire.
Lc ministre.
Mais quelle est la vraye& droite cognois
sance d; Dieuí
L'enfant .
Quandonle cognoist afin de l'honna-
rer.
• Le ministre.
Quelle est la maniere de le bien Ixónorerî
L'enfant.
l» ma«fe*C'est quenouí ayons toute nostrefiance
te de bien en luy: que nous le semions en obeissant
Uiéu0"? ' volont^ s 4uC nous ^c requerions en
en qujtre toutes noz necessitez , cerchant en luy fa
poindi. lut & tous biens i& que nous recognois-
' fions, tant de cœur que de bouche, que
tout bien procede de luy seul.
Le ministre. ,
., Or afin que ces choses soyent deduites
1_C 2 • par ordre,& exposées plus au long, quel
Diman est le premier poinctf
che. L'enfant .
C'est d'auoir nostre fiance cn Dieu. . .
Le
DE LA F O Y. f
Le ministre.
Comment cela se peuoil faireî
L'enfant.
C'estpremierement de le cognoistre tout
puissant & tout bon. poinct.
Le ministre.
Susfit-ilde cela f
L'enfant .
Non .
Xc ministre.
La raison f . :
L'enfant.
Pource que nous ne sommes pas dignes
qu'il demonstre fa puissance pour nou*
aid:r,nc qu'il v se de sa b 5 te enuers nous.
;. • Le ministre . . • ; •
Que faut-il donc plusf .>
X'enfant.
Que nous soyons certains qisjl nous ay^
me,& nous veut estre Pere àc Sauueur.
. Le ministre.
Comment cognoissons-nous celaf
L'enfant.
Par fa parolletod il nous declaire fa mi-
fericordeen Jesus Christ:& nous asseure
de fa dilection enucrs nous. . .. ,.!i.'í,
-.1* A s
«L . DES ARTICLE S
Fonde Le ministre.
mît^íit Le fondement donc d'anoir vrayefian-
auoir ca, ce en Dieu,c'cstde le cognoistre en Iesus
grec cn Christ'
L'enfant.
Voire.
Le ministre.
Mais quelle est en somme la substance de
ceste cognoissancef
L'cnfant.
Elle est comprinse en la confession de
Foy que font tous Chrcstiés: laquelle on
appelle communement le Symbole des
Apostres,pource que c'est vn sommaire
de la vraye creance, quon a toulîours te
nu en la Chrestiemé:& aussi qui est tiré
de la pure doctrine Apostolique .
Le ministre.
Recite ce qui y est dir.
• L enfant.
Lf Jjnn» TE croy en Dieu le Pere tout-puissant,
AposlM,. .* C '«"W cid & de la terre • Et «í
' Iesus Christ son Filz vnique,nostre Sci-
gneUr^Qui a esté conceu du sainct Esprit,
nay de la vierge Marie . A souffert souz
Ponce Pilate,* esté crucifié. Mort &
\ en-
D Ê L A F O Y. t
ensíuely. Estdcscendu aux enfers. Le
tiers iourestrcsuscitêdes mortz . Ilest
monte aux cieux : est assis á la dextre de
Dieu Le Pere tout-puissant. De lâvien-
dra iuger les vifz & les morts. . ' v
Ic croy au S.Esprit.Iecroylasain-
cte Eglise catholique: la communion des
sai nctz . La remission des pechez. La ré
surrection de la chair : la vie eternelle .
-Le ministre,
Pour bien expliquer ceste confession par XjC
le menu , en combien de partiel la diui- Dimari
seroni-nouíí ^he^
L'enfant.
En quatre principales *
Le ministre* . i
Quelles r
L'enfant.
Lapremiere sera de Dieu le Pere. Laíe-
condedeson Filz Iesus Chrilhen laquel- ^jtnill^
le est récitée toute lhistoire de nostre re
demption. La troisiesmedu sainct Esprit.
Laquatr'iesme de l'Eglise,& des graces
de Dieu enuersicelle . , ..;
. .. Leministre.
Veuqtfilû'ya^u'vnDieu^uî tcxaeut
A 4
~$ DESARTî CLE S
de reciter Ic Pere, le Filz , & le S . Esprit,
quisontcroiîf " •
i. L'enfant.
t% , _ ,-Pource flil'en vne seule essence diuine.
De la Ttl ^ . . , _
ni,^. nouî auonsa coniidererle Pere,comm*
ie commencement & origine,ou la cause
premiere de tourcî choses :puis apres son
.Fil2,quicstsa sagesse eternelle: lesai net
Esprit, qui est sa vertu & puissance , lar
quelle est espandue sur toutes creatu-
,''>.> res:& neantmoins reside tousiours en

Le mimstre. -
Par cela tu veuxdire qu'il n'y a nulin-
conuenient , qu'en vne mesme Diuinitê
nous compremons distinctemét ces trois
personnes:Sí que Dieu n'est pas pourcant
diuisé.
-•^j. I . L'cnfaniti , •
......11 est ainsi. .' > j \ : •.
'... Le ministre.
.Recite maintenant la premiere partie.
* í, .. , L'enfant; . .
micícpar Ie cro7 en Dieu k Perc toUt-puissanî.
tíc. Createurdu Ciel & de la terre.

f .' . Pour-
DE LA F Q Y. p
Pourquoy le nommes-tu Peref
L'enfant.
-C'est au regardde Iesus Christ., qùi est ta ...
Parolle eternelle .engendrée de luy de-
uant les siecles :puis estant manifesté au'
• monde, a esté approuné &declairé estre
íbnFilz. Mais entant que Dieu est Pere
.de Iesus Christ,de là s'enfuit qu'il estaus • .
iîlenostre, .
Le ministre.
Comment entens-tu qu'ílest tout-pujs '^
.fantf L'enfant. ,
Ce n'estpas feulement á dire, qu'il ait [e ...
pouuoir ne l'exerçant pas: mais qu'il a Q8'«j»-
routes creatures en fa main & fubiecti- pu[ír«n«
on : qu'il dispose toutes chofes.par fa pro Je Dieu,
uidence :gouuerne le monde par fa vo
lonté : & conduit tout ce qui íe fait selon
.que bon luy semble.
Le ministre.
Ainsi,felon to.n dire,la puissance deDieu La puis.
n'estpas qysine:nuus emporte d auátage; d«
assauoir qu'il a tousiours la main à la be
íongne : «que rien ne fe fait , sinon par
Juy,ou auecson cógé &son ordonnance.
L'enfant. ' r•
r..X A ç
lo DES ARTICLEÎ
Il est ainsi.
Le ministre.
X p a , Pourqnoy adioustes-tu , qu'il estCreí-
D,man teu r du ciel & de la terref
clie. L'enfant.
Pourcc quTil sVst manifesté á* nous par
sesœuures ;ïl faut qu'en kelles nous le
robIi* CrrcùionS'Carnostre.entendînKnt n'est
pas capable de comprendre son essence*
Mais le monde nous est comme vn mi-
y^'™^ roir, auquel nous lc pouuons contem-
tempier pler, selon qu'ilnousestexpedient dcle
ìjhu. cognoistrc.
Le ministre.
Par le ciel & la terre, n'entem-tu pas le
reltdu des creaturest
L'enfant.
Si fay . Mais elles sont comprinses soUi
ces deux motz:à cause qu'elles sont tou«
tes celestes,ou terriennes.
Le ministre.
Etpourquoy appelles-tu Diett seulemêt
Createur,veu qu'entretenir & conseruer
touliours les creatures en leurcstat»eft
beaucoup plus , que les auoir vue foi*
crctetl
L'en
DE LA F O.Y. Il
L'enfant.
Aussi par cela n'est-il pas seulement si- Dilapto
gnifié qu'il ait pour vn coup mis ses au- uidence
ures en nature, afin de les delaisser puis * *
apres sent s'en soucirrplus. Mais faut en
tendre , que comme le monde a esté fait
par luy au eómeucement, aussi que main
tenant il l'entretient en son estat : telle
ment que le ciel,la terre,& toutes creatu
res ne consistent en leur estre, sinon par.
fa vertu . D 'auantage , puis qu'il tient
ainsi toutes choses en fa main, il s'ensuit
qu'il en a legouuernement Stmaistrise.
Parquoy, entât qu'il est Createur du ciel ««
&<le la terre , Ost luy qui conduitpar sa
honté,vertu,& sagesse, tout l'ordre de na
turc: enuoyc la pluye & la secheresse : leî
grefles,les tempestes,& le beau temps:fer
tiiité& sterilire: santé & maladies. Ea
somme, il a toutes choses â commande
ment , pour s'en scruir selan qu'il luy
semble bon.
Le ministre. ' . .I
Touchant des Diables &des meschans,
luy soot-ilz aussi bien subicezt
ït: DES. ARTICLE»
p ^ Combien qu'il ne les conduise pas par
jk,, . son soi nct Esprit t toutesfois il Jeur tient
la bride fn telle sorte ,qu'ilz ne se ponr-
royent bouger, lin on autant qu'il leur
permet .Et mefoie il les contreint dexc-
curer sa volontê^combien que ce soit con
fre leur intention & propos.
- ••. . Le ministre. ; . t.f
De quoy te sertTilde sauoircela?
L'enftint.
Beaucoup.C ar ce seroit poure chosc,lï les
LediaMe j);abicí & jcî iniques auoyent Ic pou
lie pent .uoiT de
iíens«i* . rien faire
- . maugré* la . volonte
, * de
.
Dicn. Dieu. Etmcsmcnous ne pourrions ia-
mais auoir repos en noz côsciences, d'au
tant que nous serions en leur dangier;
mais quand nous sauons, que Dieu leur
tient la bride ferrée , tellement qu'ilz ne
peuucnt rien que par son congé, en cela
nous auons occalion de nous reposer òt
Iréliouynvuu que Dieu promet d'estre no
j stre protecteurs dj nous defendrez . ' ; , >
S* Le ministre.
Dimá- ,V«wfas maintenant á la seconde partif.
chc. L'cnfant. ...
* t«* Et en Iesus CbristsauFil* vnique , êc c.
Uf* Lc
DE L A F O Y.- ~ if
Le ministre. ... .
Que contient elle en sommef x
L'enfant.. \y. .,
C'est que nous recognoissions Ic Filz de
Dieu pournostre Sauueur :& le moyen
comme il nous a deliuré de U more , ± aç
quis salut. . t
Le ministre.
Que signifie ce mot Icsus tpax lequel tu i £ s v.s
le nommesf
L'enfant. ,. 1
C'est i dire Sauueur ï& luy aestêimposê tutu.
de l'Ange parle commandemétde Dieu.
. ... Le ministre. «
Celavaur-il plus, que s'ileust receu ce
Nomdes hommesf
L'enfant. • - >
Ouybien. Car puis que Dieu veut qu'il
soitainlï appelle, il fautqu'ilsoit tel à la
verité, ...... . ,
Le mimstre.
Queveut dire puis apres le mot de Christ?
L'enfant. . . • r . •. •i
Parce riltre est encores mieux declair^ quvnjpor
son office . C'est qu il a esté oinct du Pe- '«Je «u,
jre celeste ,pouç estre ordonné Roy , Prc- -,
«ï DEÎ ARTICLBÎ
strcou Sacrificateur,* Prophete.
Le ministre.
Commentíaií-ru celaf
L'enfant.
pource que , selon l'Escriture, Ponction
doit seruir i cts trois choses . Et aussi el-
let luy sont attribuées plusieurs foiî;
Le ministre.
Mail de quel genre d'huile a ilesté.oinctf
L'enfant.
Ce n'a pat ests d vne huile visible ! cóme
' - ; les anciens Rois , Prestres, & Propheteî.
Mai s ce a esté d s graces du seinct Esprit,
qui est la verité de cestc onction exteri-
eure,qui se faisoit le temps passé.
Le ministre.
Quel est ce Royaume dont tu parles;
L'enfant.
1 1 est spirituel : & consiste en la parolle St
ekM. en l' E (psi c d.. D 1 eu , qui contiennent Ju
stice $c vie.
Le ministre.
Ctlaprestriser
L'enfant.
ftoSrlfe C'est l'office 8t authorité de se represen-
4cçhtil tel deuant Dicu.»poar obtenir grace Se
D E L A f O Y. H
fauear.appaiser son ire,en offrant sacrifi-
ce,qui luy soit agreable.
Le ministre.
Comment est-ce que tu dis Iesus Christ
Prophetef
L'enfant.
Pource j[U'en descendant au monde , il a chMf m
esté Meilagier Se. Embafladeur souuerain phetc
de Dieu son Pcre:pour exposer pleine
ment la volonté d iceluy au monde :& Esj.r;
ainsi mettre fin ì toutes propheties & re ndx.u
«dations.
Lc ministre. y /
Te reuient-il quelque profit de celaf .LC c*
L'enfant. Dimaa
Le tout est inostre vtilití. C ar Iesus che»
Christ areceu tous ses dons, pour nous
en faire participans i afin que nous rece- Icm ù
uions tous de fa plenitude.
Le ministre.
Dedaire moy cela plus au long.
L'eníant.
IlarecenlesainctEsprit auec toutes ses . ^
graces en perfection , pour nous en estar- *
gir & distribuer 3 chascun selon la mesit ,
re & portion, que Dieu cognoit estre ex-

î
tS' DES* A'RTK LES
pedierite. Et ainsi nous puisons de luy^
Hiiìc de comnic d'vne fontaine,tout ce que noui
tout bien auonsde biens spirituclz.
. Le ministre. ' \
Son Royaume dequoy nous sert-ilf
L'enfant.
..Dequoy C'est qu'estans par luy mis en liberté dé
feRo '»u con'ciences'S*re,:lpii2 &e k* richesses spi
meáe'" rituelles,pourviureeniustice &saincte~
chri*. té,nous auós aussi la puissance pour vein
• cre le Diabie,lepcché,la chair.& le mon»'
dc,qui sont les ennemiz de noz. amcs.
Le mimstre.
J EtsaPrestrisef V
L'enfant.
rrcflris* Premierement,entant qu'il est nostrr Me
fe?îfr diateur,pour nous reconcilier ì Dieu son
0.1O.1J. Peretpuis apres que par son moyen nous
auons acces pour nous presenter aussi ì
Dieu,& nous offrir en sacriflce,auec tout
ce qui procede de nous .' Et en cela nous .
sommes compagnons de fa Prestrise.
. S. Le ministre.
11 reste la Prophetie.
L'enfant.
Puis quccestofficc a esté donné an Sei-.
gneur
DE L A F O Y. 17,
gUîUr Iesús, pour estre maistre & io 5eur
des siens: la h n cstde nous introduire à* la prophétie
" vraye cognoissance du Pere,3cde fa veri- dechMU
té: tellement que nous {oyons cscoliers
domestiques de Dieu .
Le ministre»
Tu veux donc conclurre , que ce filtre de
Clirist comprend trois offices.que Dieua
donné ì son Filz, pour en communiquer
le fruit & la vertu â ses fidèles.
L'enfant .
Voire.
Le ministre. j
Pourquoy l'appelles-tu Filz vniqUe de *■*" 7*
Dicu.veu que Dieu nous appelle tous (es Diman
cnfans» che.
L'enfant.
Ce que nous sommes enfans de Dieu , ce
a'estpasdr naturesmais feulement par a-
doption3t par grace, entant que Dieu, Christ
nous veut repu:er telz . Mais le Seigneur èiiz vnj^
Iesus,qni est engendré d : la subranee d? <>«
son Pere,Scestd'/nc mes.tie eisence:J bon ,Jg*tj
droit estdttPilz vnique . Car il n y a que irtn u
luy scul,qui soi t na . u rel. H*1**
Lc ministre.
B
iS DES ARTICLE; S
Tu veux donc dire , que cest honneur est
propre â luy seul, & luy appartient natu
rellement : mais il nouj est communiqué
de don gratuit,entant que nous sommes
ses membres.
L'enfant.
a C'est cela. Et pourtant au reearddeceste
CoLos.i. commumcation,ilestdit ailleurs le pre
mier nay entre pluiîeurs freres . ' ',.
Le ministre.
Q^e veut dire ce qui s'ensuit apresj
L'enfant.
o j»i„- Ildeclaire comme le Filz de Dieu a esté
4j christ, oinctdu Pere pour nous cstreSauueur.
C'est assauoir en prenant nostre chair hu
maine,& accomplissant les choses requi
ses à nostre redemption , comme elles
sonticy recitées.
Le ministre.
Qu'entens-tu par ces deux motz ; Con-
,'. ccudui'.Esprit,nay de la vierge Marie í
L'enfant.
chti* Qu'il aestéforméau ventrede la vierge
«•o hom Marie <je ia proprc substáce d'icelle , pour
psei.ji. estre semence de Dauid, comme il auoic
cstéprcdit:& neantmoins que celas'est
Ml- . fait
D E L A F O Y. 19.
fàít páí operation miraculeuse du sainâ
Espsit,sans compagnied'homme. ' .
Le ministre.
Estoit-ildincrequis, qu'il vestistnostre
propre chair î
L'enfant.
Ouy,d'autant qu'il falloir que la desobe-
ilTance,commise contre D ieu par l'hom- *om.f.
m;, fust reparée en la nature humaine.
EtauíTiilnepouoit estre autrem;ntno- i.Tim.*.
stre Mediateur, pour nous coaioindre ì Ehr.4.
Dieu son Pe/e.
Le ministre.
Tudisdoncqu'ilfalloitque ïesusChrist
fust homme, pour accomplir l'office de
Sauueur, comme en nostre propre per
sonne. i .
1' ' *. L'enfant.
Voire. Car il nous faut recouiírer eti'liry necou,
toux ce qui nous defaut en nousmesmes. urer au
Ce qui ne se peut autrement faire. CiuM
Le ministre . >'o*ê
Mais pourquoy cela s'est-il fait parle S,
Esprit, &non point par ceuure d'hoin-
me.sclon l'ordre de naturef
L'enfant,
B x
to DES ARTICLES
Pource que la seméce humaine estdelle-
efcrist eS mesmecorrompue,ilfalloitquc la vertu
eeu da $. sainct Esprit internint en ceste conce-
Bsp««• ption.pour preseruernostre Seigneur de
toute corruption ,& le remplir de sain-
ctcté.
Le ministre .
Ainsi il nouí estdîtnÓstré, que cíluy qui
doit sanctifier les autres, est exempt de
toute macule :8c duventredesa mercest
consacré á D ieu en puri té originelle,pour
n'estre point subietá la corruption vni-
uerselledu gente humain.
L'enfant .
le l'entens ainsi.
^ Le ministre.
Le 8 . Comment est ce qu'il est nostreSeigneurt
Diinan L'enfant.
che. Comme il a esté constitué du Pere : afin
christ no qu'il nous ait en son gouuernemét,pour
streSc» exercer le Royaume «Stia seigneurie de
£phe.<. Dieu,an Ciel 8c en la terre : & pour cstre
Coloff.u Chefdes Anges & des fideles.
• • Le ministre.
Pourquoy de la natiuité viens tu incon
tinent i la mort, laissant toute fliistoire
icíavíet - " L'en»
DE LA F O Y. tt
L'enfant.
Pource qu'il n'est ìey parlé que de ce qui
est proprement de la substance de nostre
redemption.
Le hiinistre .
Pourquoy n'est-il dit simplement en vn
mot.qu'il est mornmais estparlé de Pon
ce Pilate,souz lequel il a souffertf
L'enfant.
Cela n'est pas feulement' pour nous asscíi
rer de la certitude de l'histoire: mais est
aussi ppur> signifier que fa mort emporte
condamnation.
Le ministre.
Comment celaf ,
L'enfant.
Il est mort pour souffrir la peine qui
nous estoit deue,& par ce moyen nous en
dsliurer. Orpource que nous estions IEiT,
coulpablesdeuantle Iugementde Dieu, ChristcS
comme mal-faicteurs : pour representer dam"e
nostre personne, u a voulu comparoistre absoudrez
deuant le siege d'vn iugej terrien , & estre
condamné par la bouche d'iceluy ,pour
nous absoudre au Tùronedulugc cele.*
ire
B %
ti DES/ARTICLES
Le ministre .
iSeantmoins Pilate le prononce ínno-
Mut.17. cent , & ainsi il ne le condamne pas com
me*?» me s'il en estoit digne.
L'enfant.
il y aîvn & l'autre . C'est qu'il est îusti-
chtlst có. ^ P31 *e tesmoignage du iuge,pour mon
dariinc strer,qu'il ne souffre point pour ses de me
poumons rites,mais pour les nostres : & cependant
est condamné solennellement par la sen
tence d'iceluy mesme, pour denoter qu'il
cstvr.ayement nostre pleige, reCcuSnt la
«rr'fci'e condamnation pour nous .ànTÍWrious

Le ministre.
C'est bien dit . Car s'il estoit pecheur^il
ne seroit pas capable de souffrir la mort
pour les autres : & neantmoins , afin que
fa condamnation nous soit deliurance,il
Bsa.fi. faut qu'il soit reputé entre les iniques.
,.. . , L'enfant,
Iel'entens ainsi.
Le ministre.
Le 9 . Ce qu'il a esté crucifié errporteil quelque
Diman chose,plurìof}qucsion l'iust autrement
cu. fait mourir f
« - L'en
DE LA F O Y. »>
L'enfant. LBJ»tí
.^ - ... „ „ i.r Christ fait
Ouy,come PApostre le remonstre,disant, subiet i
qu'il a esté pendu au bois pour transpor- maiedlctl
ter nustre maledictió sursoymesme pour o" fo"r
« r 1 nous en
nous en descharger.Car ce gente de mort deliur».
estoit maudit de Dieu. Dcut.n.
Lcministre. GalM*
Comment i n'est-ce pas deshonnorer le
Seigneur Icsus,de dire, qu'ita esté subies
à mafcdiction,mesme deuant Dieu í
L'enfant .
Nenny. Car en la receuant il Pa anc-
antie,par sa vertuttellement qu'il n'a pas
laissé d estre touiîours benit, pour nous
remplir de fa benediction .
Lc ministre.
Expose ce qui s'ensuir.
L'enfant.
D'autantquc la mort estoit vnemaledi- christ en
ction sur i hommc,â cause du peché:Iesus
Christ Pa endurée,& en Pendurát Pa vein velncut.
cue. Etpourdcmonslrer quec'esloitv-
ne vraye mort que la sienne, il a voulu e-
stre mis au sepulcre, comme les autres
hommes.
Le ministre. •
B 4
*4 DBS ARTICLES
Maisilnesemblepas^u'ilnous reuicn-
nequclque bien de ceste victoire,veu que
nous ne laissons point de mourir.
L'enfant .
Mort âtt Cela n'empesche de rien . Car la mort
fidsst* *i ^"f^l" n'est maintenant autre chose
ta rtb,' <îuvn passage,pourlcs introduire à vne
vie meilleure.,
Le ministre.
De cela il s'ensuir,qu'il ne nous faut plus
craindre la Mort , comme vne chose hor
rible: mais snyurevolontaircmeiit nostre
Chef& Capitaine Icsus Christ, qui nous
y precede , non pas pour nous faircperin
mais pour nous sauuer.
L'enfant.
Ilestainsi.
_ Le ministre.
.Le 10 Que signifie ce qui est adioustédesades-
Diman cenre es enfers f
chc. L'enfant.
Dn'ctm* c'est^Ucnon seulement il a souffert la
de chiiû mortnaturelle,qui est scparatiÓ du corps
auxcnïa» & do 1 ame:máis aussi que son ameaesté
Acto. enserrée en angoisse merueilleuse , que
sainctPierrc appelle les douleurí demorr.
Lc
DE LA FOY. -5
Le ministre.
Pour quelle raison cela s'est-il fait & co
rnent* \
L'enfanr.
Pource qu'il se presentoit âDien pour
satisfaire au nom des pecheurs: il falloit
qu'il sentist ceste horrible deslresseensa
conscience, comme s'ilestoit delaissé de
Dieu,& mesme cóme si Dieu estoit cour
roucé contre luy .Estant en cest abysme,
il a crié:Mon Dieu,mon Dieu,pourquoy Maf.t7:
m'as-tu laisséf m«k.i<.
Le ministre.
Dieu estoitildonc courroucé cótre luyf
L'enfant.
Non: mais il falloittoutesfois qu'il l'af-
fìigeast ainsi, pour verifier ce qui a esté
preditpar Esaye : Qu ila estêfrappé de la f£f£*
maindu Pereípournowpechcatt^Qu'il '
aporténoziniquitez. .• -
Le ministre.
Mais comment pouuoit-ilestreentelle
frayeur: comme s'il estoit abandonné de
Dieu,luy qui est Dieu mesmeî
L'enfant. 1
21 faut entendre que íclon sa nature ha»
» f.
tS DES ARTICLEÎ
maine il a estéen cette extremité: & pour
ce faire, que sa diuinité se tenoitpour vn
peu de temps, comme cachée : c'est â dire,
qu'elle ne demonstroit point fa vertu.
Le ministre.
Mais comment se peut il faire, que Iesws
Christ , qui est le salut du monde, ait esté
en telle damnationf
L'enfant.
II n'y a pas esté pour y deniourer.C aril a
' tellement senty cesthorreur,quenous a-
uons dit , qu'il n'en a point esté oppressé:
mais a bataillé contre la puissance des en
fcrs,pour la rompre & destruire.
Le ministre.
Tonrmïe Par cela nous voyons la difference,entrc
&doh'e! *e tourment 4u'il 2 souffert,& celuy que
ch«ur j, sentent les pechenrs , que Dieu punit en
«nqooy son ire. Car ce qtB a esté temporel en lu y,
**' est perpetuel aux autres. Et que ce qui a
estéseulementvn aiguillon pour lepoin
idre, leur est vn gìaiue pour lesnaurerá'
mort.
L'enfant.
C'est cela . Car lesus Christ n'a pas laissé
d'esperer toïiíîours en Dieu au milieu Je
telle*
D E L A F O Y. %7
telffí destresses : mais les pecheurs, que
Dieu damne , se desesperenr& dcspitent
contre luy,iusques á le blasphemer.
Le ministre.
Pouuons-nous pas bien dediíirede cela .r
quel fruit nous reccuons de la mort de Ic '
fus Christ» Diman
L'enfant.' . cne-
Ouy bien . Et premieremét nous voyons Lt .
que c'est vn sacrifice, patlequel il a satis- hvenudt
fait pour nous au Iugementde Dieu:& '"nortde
ainsi a appaisé l'ire de Dieu enuers nous, CtastV,á
& nous a reconcilié â luy. Pour le secód, en quattc
que son sang est le lauement , par lequel Poinct*«
nozames ont estépurgees de toutes ma
cules . Finalemcnt,qucparsamortnoz r
pechez sont effacez , pour ne point venir
en memoire deuar.t Dieu : & ainsi que
l'obligation , qui estoit contre nous , est
abolie.
Le ministre.
N'en auons-nous pas quelque autrè vti-
litêî L'enfant. . ..
Si auons , c'est que fi nous sommes vrait ' .'. .
membres de Christ, nostre vieil hon.me
est crucifié ..nostre chair estmortinéc :a-
è8 DES ARTICLES
fin que les mauuaises concupiscences ne
regnent plus'en nous.
Le miniAre.
D eclaire V article suyuant.
L'enfant.
C'est que letroisiesmeiourílestresusci-
fcPi té.Enquoy il s'est dcmonstréveinqueur
"delamort&depcché. Car par sa resur
rection il a englouty la mort, Òc a rompu
les liens du Diable, &deslruit toute fa
puissance.
Le ministre.
En combien de sortes nous profite Cestt
resurrection.
L'enfant.
Ht profit La premiere est, que la iustice nous a esté
«te ure, pleinement acquise en icelle. Lasecon-
mtroíi de , que ce nous est vn certain gage, que
poinaz. nous resusciterons vne fois en immort»
Rom.4.<î lité glorieuse. La troiiîcsme,que iì nous
** commumquonsvraycment á icelle,nouí
resuscitons dcz ápresent ennouueauté
_ de vie, pour seruir á Di ;u , & viurc sain-
i-C 12 ctement selon son plailir.
Diman Le ministre,
cùc Poursuyuons outre.
l'en-
D E L A F O Y. * i9
L'enfent.
II est monté au ciel. . .
Le ministre.
Est-il monté en telie sorte , qu'il ne soie
plut en terrer
L'enfant.
Ouy. Car puis qu'il a fait tout ce qui iny fj^?*
estoitenioiutdu Pere:&qui estoit requis
á nostre salut,iln'estoit plus mestier que '
tlcònuersastau monde. .. >' '.
Le ministre.
Que nous profite ceste ascensionf
L'enfant. >
Le profit en est double. Car d'autant que te profit
Iesiii Christ est entré au ciel en nostre ^I'ïscí"
nom , ainsi qu'il en estoit d:scendu pour f0fa££
nous: il nous y donne entrée,& nous a as
seuré que. la porte nous est maintenant
ouuerte, laquelle nous estoit closepour
noz pechez . Secondement,il apparoistlâ
deuant la face du Pere , pour estrc nostre a^J*
Intercesseur «Sc Aduocat.
. Le ministre.
Mais lesusChrist montant au ciel.s'estil
tellement retiré du monde , qu'il ne soit
plus aucenomt
JO DEJ ARTIC LES
L'enfant.
Non. Car il a dit le contraire. C'est qîi'íl
tàxtAS. sera pres dc nous jusques á la fin.
Le ministre.
Est ce de presence corporelle,qu'il demeu
. reauecnousí .'
'..,'.'«./ L'enfant.
Non. Car c'est autre chose de son corps,
£j£ u ' qui a esté efleué enhant,& de fa Yertu,la-
quelle est par tout espandue.
Le ministre.
Commént entens-tu qu'il est assis ih
dextre de Dieu son Peref .
L'enfant.
uutt.ig. C'est qu'il a reçeu la seigneurie du ciel&
de la terre : afin de regir & gptmerner
tout. Le ministre.
Mais que signifie la dextre &:ceste astïe-
tê.dont il est parlée
V L'enfant. .
C'cstvne similitude tirée des Princes ter
fui U riens, qju font seoir à leur costé dextre
dextre. ceux qujiiz ordonnentlieutenans,pouc.
gouueriKr en leur nonul
Lcminiítt.e..
Tu n'entens donc sinon ceqoeditíaiaci
Paul.
DE LA F O Y. |f
Paul . C'est qu'il a esté constitué chef de Epl»e.i.'
l'Eglise, &exaltédessus toute principau
tév&qu'il a receu vn nom par dessus tout p **"
nom. , ;
L'enfant.
Voire.
Le ministre, •
Poursuis outre.
L'enfant. Lc IJ.
De lá viendra iuger les vifz & les mortz, Diman
Qm est â dire, qu'il apparoistravne fois che.
du ciel en iugemcnt,ainsi qu'on l'y a veu Aát.r.
monter.
Lc ministre.
Puis que le iugemen t fera en la (in du sie r
cle:coinm;ntdis-tu que les vns viuront
lors,&les autres feront morez: veu qu'il
estordonné irous hommes de mourir v- He&**î>»
nefois» \
L'enfant. .
Sainâ Paul respondâecste question :di-
sant, que ceux qui seront lors suruiuans ' .
feront subitement changez:afin que leur
corruption soit abolie , & que leur corps
soit renouuellé pour estre incorruptible.
Le ministre.
jt DES ART I CLE S
Tu entens donc quceeste mutation leur
fera comme vn; mort,pource qu'elle abo
lira leur premiere nature, pourles faire
resusciter en autre estât. ,
L'cnfant.
C'est cela.
Le ministre,
ehtlft no Nous reuient-il quelque consolation de
Ç** luPce que Iesui Christ doit vne soit venir iu
*f"o'gerlemond..f
. . L'enfant.
Ouy singuliere. Car nous sommes cer-
tainí, qu'il n'apparoi.stra sinon en nostre
salut. La ministre.
Nous ne deuon; pas donc craindre le der
tiieriugement,pourl'auairenhorreur.
L'enfant.
Non pa«puis qu'il ne nous faudra Venir
deuant autre i uge , que celuymesmî qui
est nostre Aduocat,& a prins nostre eau»-
' . ' . se cn main pour la defendre.
Tâ.. Le ministre,
_ . * Venons à' latroisiesme partie.
Diman L'enfant..
f,îl« C'estlaForausaina Esprit.,
SL,,pa* LcniiaiíUc,
D E L A f O Y,
A quoy nousprofite elle f
L'enfant. •
A ce que nous recognoissions , que coin- .
me Dieu nous a racheté St sauuèen lesus ^^^JJ
Christ: aussi il nous fait par son sainct E- setgricw
spnr participans de ceste redemption &t
du sajur. ••
Le ministre*
Comment cela»
L'enfant .
Comme le sançde lesus Christestnostre
lauementraussi faut il,que le sainiìEsprie
en arrousc 1102 consciences , i ce qu'elles
soyent lauéeí . uïl*ít
Le ministre.
U faut encorcs vue declaration plus cet*
taine.
L'enfant.
C'est:} dire que le sain:! Esprit habitant
en aoz cjejrs,nous fait se.itir la vertu de
itostre Seigneur lesus. Car il nous ìllu-
miiie,p>ur nous raire cognoistre ses gra-
ces ì il les scelle átimpriiri; en noz aines, 5 "
&leurdonnelieuen nous, llrtousre-
gen..re & fait nouuclles creatures: tel» Ep1**'
]<Micnt,qae par son moyen nous rect^
f? D ES A R T I C L E S
uons tout les biens&dons,qui nom font
offerts en Iesus Christ.
Le ministre.
IÌtj.Q^*Vnsait-il(
^. f L'enfant.
^m3n La quatr'ieíme partietodil estdit,qne
., nous croyons l'Ezlisc catholique.
esm=P»N Le mimstre,
tlequieft Qu'est-ce que l'Eglise catholiquef
Je^S" L'enfant.
Q^ec-eH C'est la compagnie des filles que Dieu a
qu'Egli^ ordonne áceleuá la vie eternelle.
, . Leministrc.
*. Est-il necessaire de croire cest article í
L'enfant.
Ouy bien,si nous ne voulós faire la mort
de Iesus Christ oyltue,5c tout ce qui à de
fia esté recité : car le fruit qui en procede.
estl'Eglisc.
Le ministre ,
ïralt ie ^u ^s ^onc»îuc «usqUèi â* ceste heure,íl a
U p»ort<k esté parlé de la cause & du fondement de
christ. salut tentant que Dieu nou» a receuetidi
lesion, parle moyen de Iesus Christ 8c
conferaí* en nous ceste grace par for»
feinâEspric. Mais que nuintena.nt.est
.. • . de
B E LA F O ?.
demonstré^'effect&l'accompliuementde
tout cela,pour cri donner meilleure cer
titude.
L'enfant .
II est ainsi.
Le ministre.
En quel sens nommes tu l'Eglife saincteî
L'enfanr.
Pource que ceux que Dieu a eleu,il les iu y. ,,
stifîe & purifie á íainctetê & innocence, Rom.S.'
pour faire en eux reluire fa gloire.Et ain
si Iesus Christ,ayant racheté son Eglise, gpj,,^;
l'a sanctifiée: afin qu'elle fust glorieuse &
sans macule.
Le ministre.
Queveutdire.ce motcatkolique,ouvhi- e»tkoIl*
«erléllef 9u«.
L'enfant.
C'est pour signifier, que comme il n'y a^phe.*.'
qu'vnChefdes fidelesuussi tousdoyuent,Cor'u'
estre vnis en vn corps. Tellemcnt.qu'il
n'y apasplusieursEglises,mais vneseule .
laquelle est espanduc par tout le monde.
Le ministre. '
Etc.. qui s'ensuit i<: la communion des tac,«, íenni'
sainctz.qu'emporte-i^ '
,C a
DE* ARTICLÏÎ
L'enfant .
Cela est adiousté, pour mieux exprimer
l'vnité,qui est entre leî membres de l'E-
glise. Et aussi par cela nous est donné à
entendre,que tout ce que nostrcSeigneur
fait de bien á son Eglise, est pour le profit
& salut de chacun hdele: pou r cc que touc
ont communion ensemble .
Le ministre.
Tjtl6 Maiíceste sainteté que tu attribues il£
Diman gWcï<steUc maintenant parfaicte*
che. L'enfaiu.
l'Eg'ift Non pas, cependant qu'elle bataille en ce
«icor irn njonde. Car il y a toulîours des reliques
f^*^' d'imperfection : lesquelles ne feront ia-
mais ostéei,iusqu'á cc qu'elle soit pleine*
ment coniointe á son Chef Icsus Christ:
duquel elle est sanctifiée.
Le ministre.
Erceste Eglise ne sepeucelie autrement
cognòistrc,qu'cn la croyant.»
L'enfant .
II y a bien Eglise de Dieu visible, selon
qu'il nous a donné les enseignes pour la
cognoistrc. Mais il esticy parlé propre
ment de la compagnie Je Ceux que Dieu
D r t A F O Y. 9%
a rleu pour les sauuert laquelle nc Ce peut
pas pleinement voir à l'oeil.' , .•
Le ministre.
Que s7ensuit-il f
L 'enfant. '
le croy la remission des pecheï.
•Le ministre. .' .
Qu'entens-tu par ce mot de Remission»
L enfant .
Que Dieu par fa bonté gratuite remet &
quitte â frs ruLles leurs fautcs:tellement j^|flS|£g
qu'elles nc viennent point cri conte de- j>«h«.
uantson iugement,pourlesenpunisí;
Le ministre.
De cela il j'ensuit, que nous neméritoní
pas par satisfaction , que Dieu nous par
donne. L'tnfant.
Voire.Car le Seigneur Iesus a fait le paye
mcnt,&cna porté la peine. Dcnostre
part,nousnepouons apporter aucune reV ,
compensc:mais faut que rcceuionsparla
pure liberalité de Dieu pardon de tous
noz mesfaitz.
Le ministre. ;
Pourquoy metï-tucest article âpres l'B>
glifeí
ç y
j8 D E S A R T î C LES
* î.'enfant.
Kcmiins Pourceque nul n'obtient pardon de Ící
aeiptchcz pechez , que prcmiert ment il ne soit in-
n*,.st<iM? corPoriau peuple de Dieu,& perseuerc
,nl * 'envnité &communion aucc le corps de
Christ:& ainsi qu'il soit vray membre de
LEglise.
Le ministre.
Ainsi,hors de l'Eglisc il n'y a que damna
tion&mort.
L'enfanr.
, Ilestcerrain, Cartous ceux quisesepa-
rentde la communauté des hdcks ,pour
faire secte à part, ne doyuét esperer salut,
cependant qu'ilz sont en diuiiion.
Le ministre.
T - .m» Qj?r t'ensuit-il i
Lei7^ Pensant.
Diman i_a resurrection de la chair , & la vie eter-
chc. nelle. Le ministre.
ntteaT Pourquo? cest article cst-il misî
; . L'enfant.
Pour nous mor.strer , que nostre felicité
ne gistpas en la terre,cc qui sert à double
fin . . Premierement, afin que nous ap
prenions de passer par cc monde , comme
•D E L A F O Y.
parvf) pais estrange,en contemnanttou
tes choïes terriennes,& n'y mcttát point
nostre cœur: puis auííï, que combien que
nous n'apperceuions pas encore le fruit
de la gracc,que le Seigneur ncus a fait en
Iesus Christ, que nous ne perdions pas
courage pourtant : mais l'at tendions cn
patience, iniques au temps dela.reuela-
tion. •.
Lc ministre .
Comment se fera ceste résurrectionî
L'enfant.
Ceux qui seront mortz au parauant , re
prendront leurs corpsme antmoins d'au
tre qualité:aflauoir,qui ne serót plus sub
ictz à mortalité & corruption, combien _ .
que ce fera la mesme substance. Etceux'*. -f,*!
qui suruiuront encore,Die u les resuscíte
ra miraculeusement , par ce changement
subit,dont il a esté parle.
Le ministre. '. .;•i,>•' i
Et ceste résurrection ne sera-ellepas com
mune tant aux mauuais cómeaux bonsf
L'enfant.
Ouy bicn:mais ce fera bien en diuerse Uituìfi
«onditiím. .Caries yns resusciteront à
' 9 4
!40 DES ARTlCLlJ
salut & ioye : les autres ì condamnation;
& mort.
...... Le ministre.
Pou rquoy donc cst-il feulement parlé de
la vie eternelle , & non point ausl'i bien
d'enfer i
, LVnfant.
Pòurce qu'il n'y a rien couché en ce fora
maire,qui n'appartienne proprement â 1»
consolation des cóscienees hdelesril nous
recite feulement leí biens , que Dieu fait
á ses ftniireurs.Et ainfi,il n'y estfaitnul
i< mention des iniques , qui font excluç
de son Royaume*
« :> te ministre.
He Ic? Puis que nous auons le fondement sur le
Diman quellaFoy est appuyée: nous pourrons
che, bien de U conclurre,que c'est que lavraye

L'enfant.
<p>e c'est Voire. Assauoir certaine & ferme co- ,
<fu vttye gnoifl'ance de la dilection de Dieu cfiùeis
. ^cjr* nous,íclon que par son Euangile il se de
. • claire estrenostre. Pere &Sauutur, par le
. , moyen de Iesus Christ, .i ' '
le ministre. .
la
D'*' LA F Ô Y, %t
Lapouuons-nons nuoirdenousmesnies, 1
ou si elle vient de Dieur
L'enfant.
L'Escriture nous enseigne, que c'est vn
don singulier du saines Esprit : & l'expc-
rience aussi le monstre.
Le ministre.
Comment»
. r en fartt.
Pource quenostre entendement est trop
debile , pour comprendre la sagesse spiri*
tuelle de Dieu,qui nous est reuelée par la
ïoy : & noz coeurs sont enclins à dc.han*. ; '
«, ou bien á fiance peruerse de nous oti
des creatures: Niais lesainct Esprit nous Leí.E*
illumine , pour nous faire íapables d'en- (ptit nou»
tendre te , qui autrement nous seroit jn^'aJl"1*le•
comprehensible :& nous fortifie en cer•.' . ,
ritudc,seéllant& imprimant les promes :
ses de salut en noz coeurs«
Le ministre.
Quel bien nous procede il de ceÛefoj,
quand nous l'auôfi jf
L'enfant; ' ' ' ' ;cf>«ft í»
Elle nous iustifiedeuantDieu,pettt hon* Foy qui
faire obtenir vie eternelle; "OB* iuffi
— fie.
£ï DEJ ART IX LES
Lc ministre.
Comment doncfL'homme n'est-ilpas iu
stifié par bonnes ceuures, viuant saincte-
tncnt& selon Dieuf
L'enfant.
S'il s'entrouuoir quelcun si parfait , on
le pourroit bien nommer iuste : mais en
tant que nous sommes tous poures pe
cheurs , il nous faut cercher ailleurs no-
stre digniréjjour respondre au iugement
de Dieu.
Le ministre.
Mais toutes noz auures sont elles telle-
Lei?
. „ ment reprouuées, quelles ne nous puis-
Dima- j.£iu mrrjter gracc Jeuant Dieuf
tToute
: ora
m L'enfant.
mchumal Premiercmcnt,toutes celles que nous sel
ne dtult sons de nostre propre nature, sont vicieu
ratîon'cst s« * & par consequent ne peuuentplaire
dSnable. à Dieu:mais il les condamne toutes.
Le ministre.
Tn dis donc , que deuant que Dieu nous
ait receu en fa grace,nous ne pouuons st-
; non pecher, comme yn mauuais arbre ne
produit que mauuais fruits.
L'enfant.
DEL A F O Y. . : %%
Xlestaînsi. C ar encore quenoz œuurei
ayent belle apparence par dehors :si sont
elleí mauuaiscs, puitque le cœur rst per-
ners,lequel Dieu regarde.
Le ministre.
Par cela tu conclus, que nous ne pouoní
preuenir.Dieu par noz merites, pour Pin'
duire à nous bien faire: mais au con traire
ne faisons que l'irriter contre nouj. "•.
. . , L'enfant.
y.oire .Etpourtant je dy, que par fa pure
misericorde & bonté,fans aucune consy- Titiji
deration de noz auurcs: il nous a agrea
bles en Iesus Chrisl:nous imputant laiu
ftice d'iceíuy, & ne nous imputant point
noz fautes.
Le ministre; ,
Comment donc dis-tu , que r lion, me est
îustinéparFoy?
L'enfant.
Pource qu'en croyant,& recenît en vra-
y e fiance de coeur les promesses de l'Euan
gile , nous entrons en possession de ceste
justice.
Le ministre.
Tu cAten^qnc comtncDieu nous la pre-
44 D E $. A R T I c i r r
fente par l'Euangilrtauífi le moyen ieT*
ivceuoir c'estpar Foy,
L'enfanr. .:
Ouy.
Le ministre.
I.C20 Mais, puis que Dieu nous a vncfois te-
Dinian Ccu : ll's*uures que nous faisons, par f»
chc. gracc,ne luy sont elk.spas plaisantes»
DtS kn* L'enfar.r.
na nu, Ouy bien, entant qu'il les accepte libera
font fíí lemct,& nó pas pour Icurproprc digniré.
td cníoy Le mini (ire, i
Comment » NcsontellespasdignesdV-
rrre acceptées, puis qu elles procedent du?
fai net. Espritî
L'enfant.
Non pas:á cause qu'il y a tousiours qUel-
que infirmité1 denostre chair mestéepar.•
my,dont elles sont souillées. "' . .•
Le ministre.
Quel fera donc le moyen de les rendre a«
grcablrs?
lemeyen L'enfant.
» s' elles font faites enFoy.C'est á dire,qw
greahlcs à la personne soit asseuréc en fa conscien-
ÁiUa. CCi ,j0e D,ett ne |cí examinera paî ila ri
gueur:
V E L A F O Y. 4f
gueunmais en couurant les imperfcctiós
& macules parlapurité d.. íesusChrisl^
4cs tisîidra comme parfaites.
. . Leministre.
Par cela dirons-nous que l'liomnte Ghrc
ftienestiustiíiépar ses œuures, apres que
Dieu l'a appelléîou que par icelles il me
rite que Dieu l'ayme,pour obtenir salutf
L'enfant.
Non . Mais aucontraire,il est dit,quc nul p|
homme viuant ne fera iustifiédeuantsa
face. Pourtant nous auonsá prier qu'il
n'entre point eniugement ny ea conu
aueenqus.
Le ministre.
Tun'enrens pas pourtant que les bon
nes œuures des fideles soyent inutiles. :
. , t'enfant. ._ ,
Non .Car Dieu promet de les remunerer
amplement, tant en ce monde comme ert r
Paradis . Mais tout cela précede de ceque
il nous ay nu. gratuitement :&enfctic!it
toutes noz fauteí , pour n'en auoir poiní
memoire.
Le ministre.
Mais pointons-ttetfs ctoi r* « p 3 u r estre m
%S DES ARTICL ES
M vMyestifiez,sans faire bonnes oeuurcîî
taSJtrf L'enfant.
gy. Il est impossible. Car croire en lesill
Que c'est Christ, c'est le receuoir tel qu'il se donne
quccroi. ^ nouJ qxii nouspromet.no.n seulemét
suschrist. de nous d..liurer de la mort , & remettre
en la grace de Dieu son Pere,par le meri
te de son innocence:mais aussi de nous re
genererparscn Esprit,pournous faire vi
ure saintement.
Lc ministre.
La Foy donc,no n. feuternit ne nous rend
pas nonchalans â bonnes œuures : mais,
est la racine dont elles sont produites..
L.'enfant.
Il est ainsi : & pour ceste cause la dpítrine
Ffcy&Pedel'Euangile esteomprinse en ces deu»
nitínct. pointz:ailauoir,Foy & Penitence.
Leministre.
T f» »t Qu'est-** que Penitencef
L5 21 L'enfant.
D iman c<estVne dîsplaisance du mal & amour
cttí* , dubien,procedárdela crainte de Dieu, <&
quePtnV nous induisant â mortifier nostre chair,
tenct. pourestre gouuernez&conduirz parle
sain ;t Esprit au scruicc de Dieu,.
Le
DELA P O Y. 47
Le ministre.
C'est le second poinct que nous Vlós tou'
chédelavieChrestienne. ' , V
L'cnfanr.
Voire î & auonsdit quï le vray & legiti- Vray sel
me seraice it Dieu cólîste cn cc,que nous »ict de
obeissions à fa volonté. 0lí0*
Le ministre.
Pourqnoyj
L'enfant.
D'au tant qu'il ne veut pas estre seruy, se
lon nostre fantalîe,mais à son plaisir.
Le ministre.
Quelle reígle nous a-il donné pour nout
gouuerner?
L'enfant.
SaLoy. t»toy;
Le ministre.
Qu'est-ce qu'elle Contient»
L'enfant. . '; . .
EUeestdiuisée en deux parties îdont la JJ« P»
premiere cótient quatre cómandcmens,t^en *
& l'autre six: ainsi en tout ce font dix.
% Le ministre.
Qui a fait ceste diuisionf
. . L'enfant, '.v ~. i... :.••
48 D ES D I X
exoJ. p. o ;eu mffmjjqjij fa donnée escrite áMo.f
ccu.4.10 K9 cn ***** Tables v& a dit qu'elle se rc.r
duisoit en dix parolier.
Le ministre.
QueL'cstl'xegumécde lapíemieft Tablee
L'cnfant.
Argotnét Touchant la maniere de bien Uaniww»
«ku utï Di(.u> Uministrc.
Et de la seconde.»
L'enfarît.
Comment il nous faut viure auecnor
prochains,,* de ce que nous kur cL.oonr.
Le ministre.
Le 22 ****** premier commandement.
L'cnfant. . .
Diman p ;colJte Israel . {e suis ^ S(.;gn;.ur ton
te t eora Doieu.qui t ay tiré hors d.. la terre d'B
rnindt. gypte,d; la maison de scruitude. Tu n'au
»ent. ras point d'au •re dieu deuanc moy.
Lcuiuistrc,
E xpose' le sens. , .
L'cnfant.
Du commencement il fait coniiiir) Vil*
préface sur toute la Loy. Car il s'attribue
authoritéde commander, se nómant l'E
icrnel c>c C rcateur du monde : aprc* il se
dit
COM M ^ NJ>. 49
ditnostrc Dieu, pour nous-rendru fado» - #
ctrîne anuable.. Car s'il est nastre Sàu-
ueur, c'est bien raison que pous luy so-
yonspeupleobeislant. ;
i Le ministre.
Mais ce qu'il dit apres de la deliurance de Deliari;
la terre d'Egypte^e i'adresse-il pat parti 'J d*W
culicremcntaupeupled'Ifraelf .
L'enfant,.
Si fait bien selon le corps. Mais il nous > .a?
appartient aullï generalement á tous , en
tant qu'il adeliur^noz ames de la capti-
uité spirituelle de peché, & de la tyranifTe
'du Diable..
Le ministre. ;;.
Pourquoy fait 11 mention de cela au con»
jjnencementde fa Loyj
L'enfant. . .
C'est pour nous adnionnester, combien '.
nous sommes tenuz de suyurc son bon
plaiíî r .>& quelle ingratitude ce feroirdî
faire du contraire» .. ""s ^
. Lc ministre, ; j • s
Etqu>stcequ'ilrequierteníommccO««
pxemicr commandement î . . . • . •
JL'enfant. r... v • : *
D ,v'! "*
t& DES DIX
sommedu Que noiís luy rcseruioní I luy seul l*horr
dément?' neur I1" aPPartsent,sani le transpor
ter ailleurs.
Le ministre.
Quel honneur est-ce qui luy est propre»
L'enfant.
''i'st'w ^e t^'erluy scul,rinuoquer,auoirno
prtment stre fiance en luy,& telles choses sembla-
d«i l bles,qui sont attribuées â fa Maiesté.
Pi?u> Le ministre,
Pourquoy dit—il deuant ma facef
L'enfant.
.D'autant qu'il veoitnSc cognoist tour,&
est luge des secretes pensées des hommest
il signifie,que non seulement par confes
sion exterieurft,il veut estre aduouêDieu:
mais aussi en pure verité & affection de
coeur.
Le 2 ^ Le ministre.
Diman Dy le second Commandement.
etc. L'enfant.
le íecSd *T* V ne te feras image tailléî,ne scm-
tommw J blance aucune des choses qui sont
Degirai' au ciel la sus, ou en la terre cy bas ,oues
go & »*> caUes,qui sont souz la terre . Tu ne les
liuei konnorcrajpoinr.
command: ï»,
Le ministre.
Veorildntout dcfcndrede faire aucuoe
imagee
L'enfant.
Nommait il defend de faire auenne ima-
ge,ou pour figurer D ieu,ou pour adorer.
Le ministre.
Pourquoy est-ce qu'il n'est point licite
de representer Dieu visiblement;
L'enfant, .
Pource qu'il n'y a nulle conuenanee en- Deut.4: (
tre luy, qui est Esprit eternel,incomprc-
heniible: & vne matiere corporelle,mor- Act.t7«
te, corruptible & visible.
Le ministre.
Tu entení donc, que c'est foire deshon»
neur à sa Maicsté,de la vouloir represen-
ter ainsi.
L'enfant .
Voire. :
Le ministre, .
Quelle forme d'adoration est icy condam
néeî
L'enfant. .
C'est de se presenter deuant vne image . .
pour faire son oraison,de flechir le;go-
- :/ " o *
jt .DES DIX,
nouîldeuantieelle,otí faife quelque au-
ïuxTm» / trc%ned*reiierence,comme si Dieu se
gn. demonstroitláánous. . ;
Le ministre.'
qudie nc &,K Paí ^oni: entendre , que toute
peinctarel tailture on peinture soit defendue en ge
estdefeiu. neral,mais feulement toutes images, qui
íie font pour feruir Dieu, ou l'honorer en
choses visibles : ou bien pour en abuser ì,
idolatrie,en quelque sorte que ce soit.
~ L'enfant.
.*. . ' . II tfst ainsi.
, . Le ministre .
A quelle fin reduirons Bous ce comman
dement f L'enfant.
Córtmie au premier Dieu a declairê , que
il estoit seulvsani autre , qu'on doit ado
rer : aussi maintenant il nous demonstre
quelle est la droite Forme, afin de nous
retirer de toutes superstitions , 8; façons
charnelles . .
t ' 'f . .. Le ministre. .
Lx2q. Passons outre.
Diman L'enfant* '
che. .Iladioustevne menace: qu'il *stl'Eter>-
-aeiaastrc Dicu,forttialoux,viiîtan<l'ini
qui té
C O.M:M A^Î. 5'|
quitá des percs su r les cnfan s,en la trois-
íesme & quatr'iesme generation enuerr
ceuxquiîehaissent.
Le ministre.
Pourquoy sait il mention de sa forccî
L'cnfant.
Pour denoter,qu'il est puissant à mainte
nir sa gloire. ; '. , . i
'Le ministre.
Que lîgnifie-il par la ialousici
I/ensant.. ...'
Qu'il ne peut endurer compagnon . C ar
comme il s> st donné à nous par fa bonté
înhnie:aussi veut-il que nous soyons en
tièrement iîens.Et c'est la chasteté de ne>?
ames,d'estre consacrées & dediées áluy.
D'autrepart,c'esl vne paillardise spiritu-; Wllardi*
elle,dc nous detourner â quelque super- J'|^"r"Q
stitionv .
:.- Le ministre.
Çoniment se doit il entendre,qu'il punit
le peché des peres fur les enfansí
L'enfant .
Pour nous donner plus grand crainte:il
dit que npniseulementil se. vengera de
ceux qui l'offensent : mais aussi cyic k u r
DES DIX
lignée sera maudite apres eux.
Le ministre .
Et cela n'est il pas contraire â la itrstice de
P ieu, de punir les vns pour les autresî
L'enfant.
eommentSi nous considerons quelle est la conditi-
Jul'u/cn on ie 1,ûul"ain ^gnage, Ccste question se
fiiu à ra vuidée . Carde nature nous sommes
cjaCc des tous maudis, & ne nous pouuonsplain-
ptreí. jre dcDieu^quandil nous laissera comme
nous sommes. Or comme il démon stre fa
grace & dilection sur ses scruiteurs,en be
niíTant leurs enfanstaussï c'est vn tesinoi
gnage de savengeâce sur les i n iques,qu ád
il laisse leur semence en malediction.
Le ministre.
Que dit-il plusf
L'enfant .
Afin de nous inciter aussi par douceur : il
dit,qu'il fait misericorde en mille genera
tions,á ceux qui l'ayment & gardent set
Commandemens .
Le ministre.
Entend il que Tobcissance du fideleYauue
ra toute fa race, encores qu'elle soit nief-
chantei
C O M M A N D. 55
L'enfant .
No« pas : maií qu'il estendra inique là fa dt tn £J
bonté enuers sesfideles,quc pour l'amour le gentia
d'eux,il se dónera à cognoistre â leurs en ,lon'' -
fans:& non seulemét les fera prosperer se ;. .
íon la chair : mais les sanctifiera par son
Eíprit,pourles rendre obeissans á fa vo
lonté.
Lt ministre.
Mais cela n'est pas perpetuel.
L'enfant.
Non. Carnostrc Seigneur fc reseruela
liberté de faire misericorde aux enfans Roín.C.
des iniquesauffi d'autre partil retient le
pouuoir d'elire , ou reiecter en la genera
tion des fideles ceux que bon luy semble.
Touteffois si fait-il tellemét,qu'on peut Rom ìi
cognoistre cestc promesse n'estre pas vai
nc ne frustratoire.
Le ministre.
Pourquoy nomme ilicy mille genera-
tions:& en la menace il n'en nomme que
trois ou quatre.»
L'cnfant.
C'est pour signifier, que son propre est
d'vserplustostde bonté* douceur, que
P A
V n es n ix. ?
de rigueur ne rudesse : comme il tesmoi-
^Y0^ gne,qu'il est enclin à bien faire,tardïfrfir
1' courroucer. ' •
Le ministre.
Le 25 Venont au troisiesme Commandement.
Diman _ L'enfant.
che. T*5" V rieprendraí lè Nom duSeigneur
Le troi(v X tc"i Dieu en vain.
ts™,c5' Leministre.
Queveut-ildireí
L'enfant.
Des lurt, j j Bous defend d'abuser du Nom deDicU,
nófi seulement en penuremens,manaus
lien ferment superfluz &oysift.
Le ministre.
Enpeut-ondonc bien vser en sermemî
" ;". L'enfant:
Ouy ,qui sont necessairenc'est á dire,pour
maintenir la verité, quand ileneírmeî
stier:& pour entretemr charité & concor
de entre nous .
. ' •". Leministrè.
Ne veut illînon corriger les sermens,qul
sont au deshonneurde Dieu;
' ' : L'enfant.
Par vnetfpece, ilnouí instruit engene^
> - rai
C O M M"A ÍN D7 %7 ;
iM, de ne mettre iamaii en auant le Nom
de Dieu,sinó en crainte & humilité,pour Juo™0™'
leglorifier.Carselon qu'il estsainct &di de Dieu
gne: aussi nous faut-il garder de le pren
dre en tclle sorte, qu'il semble que nous
l'ayons en mefpris,on que nous dénions .'
«cession de le vilipender.
Le ministre. . -
Comment cela se fera-ilî
L'enfant.
Ojand nous ne penseront , ne parlerons
de Dieu,ne de ses œuures, linon honnora
Clement & en fa louange.
Le ministre.
Quefensuit-ilî '
L'enfant.
Vne menace:qu'ilne tiendra pour inno
cent celuy qui prendra son Nom envain.
Le ministre.
V'eu qu'il dcnóce ailleurs generalement,
qu'il punira tous trâsgresleurs:qu'est-ce
qu'il y a icy d'auanrageî
L'enfanr.
Par cela il a voulu declairer,combien il i
en .singuliere recommandation la gloire
de son Nom : disant nommément , qu'il
D 5
5* D ES D I X
ne souffrira pas qu'on le mesprise : afin
que nous soyons tant plus soigneux de
l'auoir en reuerence.
Le ministre.
31e 26 Venons au quatr iesme.
Diman L'enfant.
die. V'îl te souuienne du iourdu Repos
Vt 4. c5 v/pour le sanctifier .Six iours.tu tra-
m«nde- ^^^uailleras ,&feras toute tonccu-
racní. nrr> Le septiesme, c'est le Repos du Sei
gneur tonDieu.Tu ne feras en iceluy oeu
ure aucuneme toy,nc ton seruiteur,ne ta
chambriere: ne ton boeuf., ne ton asne,ne
l'estrangier,qui estdedans tes portes.C ar
en six iours Dieu a fait le ciel & la terre,
& tout ce qui y est compris : le septiesme
il s\. st reposé: pourtant a benit le iour du
Repos,& l'a sanctifie.
Le ministre.
Commandc-il de trauailler sixiouri It
sepmaine,pour ù reposer le septiesmef
L'enfant.
Non pas simplement . Mais en donnant
congé de trauailler six iours durant, il te
ferue le septieímc , auquel d a'csl loisible
debesongner.
C 0 M M A N D. 5$[
Le ministre.
Mot» defend-il donc toute besongne vn
iour lascpmaincf
L'enfant.
Ce commandement a quelque consydera
tion particuliere . Car l'obseruation du
Repos est vne partie des ceremonies de la
Loy ancienne.Parquoy â la venue de le-
lus Christ elle a esté abolie.
, . Le ministre.
Dis- su que ce commandement appartiét
proprement aux I uifz:&a este dó né pour
k temps de i'ancien Testamentf
L'enfant.
Voire entant qu'il est ceremonial.
Le ministre.
Comment donc f Y a-il quelque chose
outre la ceremonief
L'enfant.
Il a esté fait pour trois raisonî.
Le ministre.
Quelles font ellest
L'enfant.
Pour figurer le Repos spirituel :ponr la ^fu?*
police Ecdcsiaslique:&pourlcsoulage- *<po' *
ment dei senateurs. w/.1"*1
<so 1 Ef E S D I * ' P
Le minière.
Qu'est-ce que ce Repos ípiritucíí
L'enfant.
C'est de cesser de noz propres auurcs:a.>-
í r) que íe Seigneur ocunre en nous.
Le ministre.
Comment cèla se fait-ih
1 ' L'cnfant.
En mortifiantnoslrc chainc'est I dire,rev
nonçant à noftre nature t afin que Dieu
nous gòuuerné par son Esprit. ' '
" -• . Le ministre.
Cela se doitil Faire seulementvn iourla
sepmainef
' Lvnfaht.
Il sedoit faire continuellement .Carde-
puis qtiénoûsauons commencé, il'noui
faut poursuyure route noslre vie.
Le ministre.
Pourquoy donc y a-il iour certain asti.»
gné,pour figurer celaf
. L'enfant.
IJ n'est gas requis , que la figure soitdti
rourpareírie â la verité: maïs íuftit qu'il
y aitquclqr.éscniblancc. '
r Le ministre..- • —• . \r;
Pour-
•Pourquoy Iç septiesme iour est-ij ordon
íléplustostqu'vn autref ,. .
L'enfant.
Le nombre de sept signifia perfection ch ^°^b"
l?Esíriturí.Ainli il est propre pourdeno- cpc"
ter la perpetuité. Aussi il nous adinonne-
ût que nostre Repos spirituel n'est sinon , .*.
commencé durant cestc vie presente : &
•ac serappintparfait Jusqu'à ce,quenous ' '".
sortions d.. ce monde.
Le ministre..
Aíais que veut dire la raison qu'allegue XjfXJ
jcjì nostre.Seigncur, qu'il nous faut repo j)imaa
serccimmcilafaití ^l.
L'en fa nt.
Apres auoir creé toutes ses œuuret en si^
ipurr,il a dedié le septiesmïtâla consyd:-
sationd'icelles . Etpour nous mieux in
duire á ce faire,il nous allegue son cxeni
pie . Car il n'y a rien tant d-'firable, que
d'estre conformes i luy.
.; Le ministre. MeJitétfS
Faiit-il touíîours mediter les œuures i;
Dieu,ou s'il surfît d'vn iour la sepmainef o,cv doit
. L'enfanr. «str.con
Gcla sc doit faire cluscun' jour: maïs* ,,nuelu-
€t DES DIX 1
cause de nostre infïrmité,il y en a ta. BrS
tain specialement deputé.Et c'est la poli-
; ... ce que i 'ay dir.
Le ministre.
Quel ordre dóc doit on garder en ce iourt
L'enfant.
?« deT C'estque le peuple s'assemble ,portrestre
iouri. instruit en la verité deDiru,pour faire le*
prieres communes»& rendre tesmoigna-
ge de sa Foy & religion.
Le ministre.
Comment entenr-tu que ce commande»
ment est donné aussi pour le soulagemét
des seruiteursf
L'enfant.
Pour donner quelque relache ì ceux qui
sont en la puiifanced'autruy. Et pareil
lement cela sert i lapolice commune.Car
chascun î'acoustume átrauailler le reste
du temps,quand il y a vn iourde repos.
Le ministre. 1
Maintenant disons comment ce cóman-
dement s'adresse i nous.
L'enfant.
. Touchant la cerémonie, elle est abolie.
Car nous anoas íaccomplissement ea
le
C O M M A N D. Çjt
Iesus Christ. Cote.»;
Le ministre.
Comment;
L'enfant.
C'est que nostre vieil homme est crucifié Roœ ff .
par U vertu de sa mort:& que par sa resur
rcction nous resuscitons en nouueauté
devie.
Le ministre.
Qji'est-ce donc qu'il nous en rester
L'enfant.
Que nous obseruiós Tordre constitué en
PEglise,pour ouir la parolle duSeigneur,
communiquer aux prieres publiques , &
aux Sacremens: & que nous ne contreue
nions pas â la police spirituelle qui est en
tre les fideles.
Le ministre.
E t de la figure ne nous profite elle rienr
L'enfant.
Si fait bien. Car il nous la faut reduire i
laverité . C'cstqu'estans vrais membres
de Christ, nous delaissions noz oeuures.
propres, pour nous permettre ì son gou-
uernement.
Le ministre.
DES D I X- ..i
J_g 28 Venons i la seconde Table. * ?
L'enfant.
Diman rjonnoretonpere&tamete.
cIk. .> s"l Le ministre,
cfme co^ Qu'entens-tu par honnorert.
tismìt* L'enfant.
mcn,;est ^Qne les enfans soyent humbles & obcííV
qu'hon-'*3115 â leurs peres & meres, leur portent
nor«r pc honneur & reuerence,leur aíïïstent,&so-
tc &mtre yent^ jeur commandcment,comn*e ilz y
sonttenuz.
, Le ministre.
Poursuis plus outre.
L'enfant.
Dieitadioustc vne promesse á ce cóman*
dement,disant: Afin que tes iours soyent
prolongez sur la terre , laquelle leSci~
gneur ton Dieu te donne.
Le ministre.
Que veut dire celaf
; L'enfant.
jQue Dieu donnera longue vie ì ceux quî
Tendront au pere' 3c à la mere Thonneur
jqui leurestdeu. . .
Le ministre. .. , '
Veu que cestc yjecù tant pleine de misè
res
are longuementf
L'enfant.
La vie terrienne,quelque miserable qu'el
le soit,est vne benediction de Dieu à Vhô
me fidele:& ne fust-cesinon d'autant que
Dieu luy testifiesa dilection paternelle,
l'entretenant en icelle.
Le ministre.
S'ensuit il,au contraire,que l'homtne qui
meurt tost soit mauditde Dieue

terriens,il nous le faut prendre aucc con *


dicion,entant qu'il est expedié t pour no-
stre salut spirituel . Car ce seroit pourc
chose,si cela n'alloit tousiours deuant. .
Le ministre.
Et de ceux qui seront rebelles à perc & ì
merci
- •: y :'.

66 DE 5 D I X
, . L'enfant. . . ; . -
Punition Non seulement Dieu les punira au íonr
det «nSi du Iugeniînt, mais il en fera aussi la ven
dèCobdP geance sur leurs corps : soit en les faisant
ù,n*' mourirdiuantleursiours,ouignomini
cuscment,ou en quelque autre sorte.
Le ministre.
Parle-il pas nommément de La terre de
Canaan,cn ceste promesse i
L'enfant .
Ouy bien,quát aux enfans d'Israël: mais
il nous faut maintenant prendre ce mot
pseiis?. P^u5 generalement. ^ar en quelque pays
PÙU.J. que nous demouriós:puis que la terre est
sienne, il nous y donc nostre habitation.
i Le ministre.
Est-ce U tout le commandement»
L'enfant.
Combien qu'il ne soit parlé que depere
&demere:routesfoisilfautentédre tous
superieurs, puis qu'il y a vneru:sme rai-
• son. Le ministre.
Et quellef
L'enfant.
C'est que Dieu leur a donné la preéminen
ce. C ar il n'y'a authorité ne de peres^ne
de

-
C O M M A N D.
deprînces, nè detdusautres superieurs,
ïîrron comme Dieu l'a ordonné.
Le ministre.
Dy leiîxiesme commandement.
L'enfant . Dimart
che.
Nc défend il sinon d'estre meurtrierf mïdcmée
L'enfant.
Si fait bien. Car puis que c'est Dieu qui
parle,non seulemrntil nous impose loy
iur les ceuures exterieures : mais princi-
pallement sur les affections de nostre
coeur .
Le ministre.
Tuentens donc, qu'il y a vne especede
meurtre interieur, que Dieu nous defend
icy. L'enfant .
Voire: qui est haine & rancune,& cupidi
té de mal faire à nostre prochain.
Le ministre.
SuíFit-il de, ne point hair & nc point por
ter mauuaife affectioní
L'enfant .
Non. Car Dieu en condamnant la haine»
.signifie qu'il requiert que nous ay niions
E *
69 D E S D I X
noz prochaíns,&procurions leur salut,&
le tout de vraye afteâion & fans feintisc.
Le ministre.
Dy le scptiesine commandement.
. .• L'enfant .
te r eam HT"* V nepaîllard:ras point,
mídemét J[ Le ministre.
Quelle est la somme i
L'enfant.
., Q^e toute paillardise est maudite deDieu
p»iilar4M 8t.pourtan't,qu'il nous en faut abitenir,si
se cil mm nous ne voulons prouoquer son ire con-
ditc« tre nous.
Le ministre .
Ne requiert-il autre chosef
L'enfant .
Il nous faut tousiours regarder la nature
d'*îe"ifla ^u 'c8'^ateur^C(luel nc f atteste p»5 sen
teur!8 * lement â l'oeuure cxterîeuretmais deinan
de l'affeítion du coeur .
Le ministre.
Qu'est-ce donc qu'il emportef
L'enfant.
Puîs que noz corps & noz ames sót Teni
í.eor.j.6 pies du sainct Esprit, que nous lescon-
«•Cor.tf? scruionicn toute honnestetê. Etainlî
que
C O M M A N D. 69
que nous soyons chastes non feulement
de fait, mais aussi de desirs , de parolles &
de gestes. Tellement qu il n'y ait nulle
partie de nous fouillée d impudicité.
Lc mimstre.
Venons au huitiesme « . ', , I~C$0
T« j sLïn{aat 'Di'man
V ne dtfroberas point. cjíe
Le ministre. íts.tt>m
Veut-il feulement defendre les larcins «nidcmít
qu on punist par iustice,ou filfcstend
plusloir.gi ;
L'enfant.
II entend toutes mauuaises trafiques & larc,n*
moyensdesraisonnables d'attirer s nous
le bien de nostre proehain, soit par vio
lence, ou cautellc, ou en quelque autre
fòïte quc Dieu n'ait point approuuée.
Le ministre.
Est-ce assez de f abstenir du fait, ou si le
Vouloir y est aussi comprins?
L'enfant . ' .1 . >
Il faut tousiours là reuenir . D'antát que
le Legislateur est ipirituel:qu'il ne parle ta'driin
pas limpltmcnt des larcins exterieurs: takn*t
mais aussi bun des entreprinfes , volon-
E £

f
70 DES DIX •
tez , & deliberations de nous enrichir a«r
detriment de noslre prochain.
Le ministre. .•
Qucfaut-ildonquesf
L'enfant.
faire nostre deuoir de conseruer à vn cha
. , , cunlesien.
Le ministre. . . •
Quel-est le neufiesme: >
L'enfant.
îsm«om "F V ne diras point faux tesmoignage
luidejuît * contre ton prochain.
Le ministre.
Nous defend il de nous pariurer en iuge-
ment.ou du tout de mentir contre nostre
prochain t •."
'. L'enfant.
Doctrine En nommant vne cspece, il baille vne de»
gcnctaic ctrinegenerale.quenousne mefdiíîons
du luIC/. c °, 1* n L . o
pas faulcment contre nostre prochain: &
que par noz detractions & mensonges,
nous ne le blessions point en ses biens,
nyen fa renommée.
- >. Le ministre. ..>.>.
Pourquoy notamment parle-il des par
jures publiques;
L'en,
C O M M A N D. ^71
L'enfant.
Pour nous faire aueirenplusgrandhor
reur ce vice de mesdire & detracter : deno
tant,que quiconque s'accouslume â fau-
sement calomnier , & diffamer son pro
chain, viendra bien puis apres à se pariu-
rer en iugement .
Le ministre.
Kedefend-il sinon de mal parler,ou fil
comprend aussi mal penferf ' '. '
L'enfant.
L'vn & l'autrt,selon la raison dessus aile
guée . Car ce qui est mauuais de faire de-
uant les hommes,est mauuais de vouloir
dcuantDieu. • ' c:'\ - .
- : ' Le ministre .
Recite donc qu'il veut dire en somme.
L'enfant.
Il nous enseigne de n'estre pas enclins i
mal iuger ne detracter:maisplustost à bié
esti mer de noz prochains,tant que la ve
rité le porte : & conserner leur bonne re
nommée en noz parolles.
Le ministre. • '
Venons au dernier commandement. J_g ?j
t'enfant. %. ''' ' *
": E 4,
7* DES DIX
Diman ' I 'V nc cóuoiteras point la maison de
che. í ton prochaimtu ne cóuoiteraspoint
te <iixieíjafenimc<ic ton prochain , nc son serui-
maiío teur' ne f* chábrierc, ne son bœuf,ne son
nient. asnc,ne rien qui luy appartienne.
. . Le ministre.
Veu que toute la Loy est spirituclle,com
me tu as dit,& que les autres commande
mens ne sont pas seulcmentpour reigler
les ceuu.res exterieures,mais aulïï les astc
ctions du cceurrqu'cst ce qui esticy dit d'à
uantagcí
L'enfant.
le Seigneur a voulu parles autres corn-
mandemens renger noz afTections & vor
lontezueyîl veutaussi imposer loy à noz
pensées^ksquelles emportent quelque có
i utíitise,& delîrr & touteíFois ne viennent
pas iusques ávn vouloir arreslé.
Le ministre.
Tonte t«n Entens-tu que la moindre tentation qui
t«ion tst pourroit vemrcn pensée à l'homme fide—
vwc* le soit peche , encore qu'il y resiste, & n'y
consente nullement i
L'enfant.
1 1 est certain,que toutes pensées mau uai
C O M M A N D. 7>
scs proccdét de l'infirmitéde nostre chair,
encore que le consentement n'y soit pas..
Mais iedy que ce commandement parle
des concupiscences, qui chatouillent &
soignent le cœur de l'hommc, fans venir
iusques à propos deliberé.
Le ministre. ,
Tu dis donc , que comme les affection*.
mauuaises,qui emportent volonté certai
ne & ceme resolue, ont esté cy dessus con
damnées : aussi que maintenant le Sei
gneur requiert vnc telleintegrité, qu'il
n'entre en noz coeurs quelque mauuaise
cupidité, pour les soliciter & esmouuoir
á mal.
L^'ensant.
C'est cela.
Le ministre. >
Kepouuons-nous pas maintenant faîre
vn sommaire de toute la Loyf
L'enfant.
Si faisons, la reduisant jdeux articles: itsomtn»
dont le premier est: Qjjcnousaymions<lt1**''^
nostre Dieu de tout nostre coeur, de toute
nostre amc,& de toutes noz forces. Item»
fiostre prochain comme nouímesmes.
74 D ES D I X
_ Le ministre.
Qu'est-ce qu'emporte l'amourde Dietif
L'enfant.
Si nous l'aymons commeDieu,c'cstpour
l'auoir & tenir comme Seigneur, Mai-
stre, Sauueur,& Pere: ce qui requiert
crainte,honneur, fiance, obeissance, auec
l'amour.
Le ministre.
Que signifie de tout nostrecœur,nostre
ame&noz forcesf
L'enfant.
C'est á dire,d'vn tel zele,&d'vne telle ve-
Aymer hemence , qu'il n'y ait en nous nul desir,
wutson »uU« volonté.nulle estude,nulle cogitá-
cocur.&c. tion,qui con t reuienne ì cest amour.
Le ministre.
Le ?2 Q3C^ rft k ^ens second articlef
.
ima Q,eft qUe commeL'enfant.
nous sommes si enclins
e* naturellemét á nous aymer, que ceste af-
.i i • .section surmonte toutes les autres: aussi
\. '." que la charité de nôz prochains domine
tellemét en noz coeurs,qu'elle nous mti-
ne & conduise , & soit la reigle de toute*'
noz pensées & noz œuuret.
Lt
COMMAND. 7%
Le ministre,
Et qu'cntens-tu par noz prochainsf
L'enfant,
Non feulement nozparens &amiz,ou
ceux qui ont acointance aucc nous:mais ^^ÎJJ
aussi ceux que nous ne cognoissons pas, duin».
& mesmc noz ennemiz.
Le ministre.
Quelle conionction ont-ilz auec noutí
• • .L'enfant.
Telle que Dieu a mis entre tous les hom
mes de la terre,laquelle est inuiolable: &
ainsi nefe peut abolir par la malice de
personne. t
v ~ ; î. - ; Leminislre.
Tu dis donc,que si queleun nous hait,ce-
la est de son propre , mais cependant, que
selon Tordre de Dieu il ne laisse point de
estre nostre prochain : & nous le faut te-,
nir pour tel.
; ;i :" L'enfant.
Voire.
, ., . . . le ministre.
Puis quclaLoy cótientla forme de bien
feruir à Dieuu'homme Chrcstien ne doit
il pas viurc selon qu'elle commande» .
7*' D ES D I X
L'enfant.
*ôi»Se * Si fait bien: mais il y a telle infirmités»
«nusif tous , que nul ne s'en acquite parfaite-
^Loï' ment.
Le ministre.*
Pourquoy donc requiert le Seigneur v«
ne telle perfection, qui est par dessus no»
stre facultéf
L'enfant. '
Il ne requiert rien á quoy nousnesoyós
tenuz. Au rcste,nioycnnant que nous
mettions peine de conformer nóstre vie ì
ce qui nous y estdit,encore que nous so
yons bien loing d'atteindre ìufques à la
perfection ,1e Seigneur ne nous impute
point ce qui flefaut.
Le ministre.
Parles-m en generai de tous hommes,
ou seulement des íidelesí
L'enfant.
L'homnie qui n est regeneré dcPEfprit
de Dieu, ne pourroit cemmecer á faire le
moindre poinct qui y soit . D'auantage,
encore qu'il s'en trouuast vn , qui en hst
quelque partie, lî neseroit-ilpas quitte
pourtant. CarnostreScjgncur dénonce,
que
C O M M A N D. 77
qáe tous ceux qui ne parferont entiere- q'"^^*'
ment le contenu d'icelle,ser5t maudite.
Lc ministre.
Par cela il faut cqnclurre,que IaLoya Le ^
double oft*ice:selon qu'il y a deux especes Dhnai,
d'hommes. . /
L'enfant.
Voire . Car enuers les incredules elle ne
sert sinon d; les redarguer,& rendre plus Rom i•
inexcusables deuant Dieu. Et c'est ce que
ditsainá Paul, qu'elle est ministjre de».Cor.j*
mort & damnation . Enuers les fideles
elle a bien autre vsage.
Le ministre.
Quelî
L'enfant.
Premierement,d'aurant qu'elle leur d;- L'ofîlce
monstre qu'ilz nesepeuuentiustinerpar íeULoy
leurs œuures:en les humiliant, elle les
dispose á cercher leur salut en I E S V 5
Christ:puisapres,entant qu'elle requiert Rom .
plus qu'il ne leur est po ísi ble de faire,elle g»i.4.*
les admonneste de prier leScigneur,qu'il
leur doint la force 3c le pouuoir: & cepen
dant de se recognoistre toulîours coulpa-
Mei,ahn de nc s'enorguzillirpoint. Tier
78 DES DIX
cement, elle leur est comme vne brides
pour leí retenir en la crainte de Dieù. />•
Le ministre.
Nom dirons donc, que combien que du
rant ceste vie mortelle nous n'accomplis
fions iamais laLoyttoutesfois ce n'est pas
chose superflue , qu'elle requiert de nous
vne telle perfection . Car elle nous mon
stre le but oii nous deuons tendre: afin
qu'vn chascun de nous, selon la grace
que Dieu luy a faite, í'efforce assiduelle-
ment d'y tendre , & s'auancer. de iour cm
iour.
L'enfant.
le l'entens ainsi.
Le ministre.
Enla Loy n'auons-nous pas vne reigte
parfaite de tout bienf
í L'enfant.
Shtellement queDieu ne demande sinon
eè de la quenous la suyuionsaucontraire desad-
í.0j. uoue & reierte tout ce quel'hommeen-
treprendde faire outre le contenu d'icel-
*c • <"ar ^ ne demande autre sacriiîce que "
obeissance.
Le ministre.
De-
C O M M A N D. 79
:Dequoy feruent donc toutes les admoni
tions,remonstrances, commandeinens &
exhortations , que font tant les Prophe
tes que les Apostresf
L'enfant. • : ; . .
Ce ne sont que pures declarations d'icel-
le : qui ne sont pas pour nous destourner
de son obeissance,mais plustost nous y co
duire. Le ministre.
Et touteffois si ne traite elle pas les voca
rions particulieres.
L'enfant.
Qjiand elle dit, qu'il faut rendre 3 chas-
cun ce qui luy appartient, de cela nous
pouuons bien conclurre quel est le de-
noir de nostre estat chafeun â/on en-
droif.Etpuis nous auons,commedit a e-
sté,l'expositionpar toute l'Efcriture.Car
ce que le Seigneur aicy couché en som
meil le traite çà 8c lá,pour plus ample in
strudion. '
Le ministre. .
Puis que nous auons suffisamment par- Le?4.
lé du feruice de Dieu , qui est la seconde Djmart
partie de Thonnorerîparlons de la tròif-
jcfme. ,; : .
So DEÎ DIX
L'enfant.
it trois. Nom auons dit, que c'est derinuoquer
poinct dten touteî noz necessitez,
bien hon Le ministre.
VitL Entens-ta qu'il le Faille iziuo<jucr feule
L'enfant.
Ouy.Car il demande cela,comme vn hon
neurpropre âsadiuinité.
Le ministre.
Si ainsi est, en quelle sorte nous est-il Ioí
íible de requerir les hommes en nostre ai
def L'enfant.
Ce sont bien choses differétes . Car nous
înuoquós Dieu,pourprotestcr,quenous
n'attendós aucun bien que de luy:& que
nous n'auons ailleurs recours:cependant
nous cerchons Paidedes homm;s,entant
qu'il le nous permet,& leur dmne le pou
noir & moyen de nous aider.
Le ministre.
Tu entens , que ce que nous demandant
secours des hommes , ne contreuient pas
âce, que nous deuons innoquer v n seul
Dieu : veu que nou: ne mettons pas no
stre fiance en eux , & ne les cerchons , si
non entant que Dieu les a ordonné mini
ftrer
C O M M A N D. 8f
ûres & dispensateurs de ses biens, pour
nous en subuenir.
L'enfant .
Il est vray : & de fait, tout ce qui nous en
vient de bien,il nous le faut prendre com
me de Dieu mesme: ainsi qu'à la verité.il
le nous enuoye par leurs mains.
Le ministre.
Et nenous faut-ilpas ncantmoins reco-
gnoistre enuers les hommes ,1c bien que
ilz nous font*
L'enfant,
Si fait bien : & ne fust-ce que pouree que
Dieu leur fait cest honncur,de nous com
muniquerses biens par leurs mains .Car
en ce faisant il nous;o b lige i eux,& veuc
que nous luy soyons attenuz.
Le ministre •
De cela pouons nous pas bien condurre
qu'il n'est licite d'inuoquer Anges ne
iainctz,qui sont decedez de ce mondci
L'enfant ,
O uy bien . C a r des sainctz, D ieu ne leur a °* ''faôà
pas attribué cest office de nous aider &
subuenir. Touchant des Anges , com
bien qu'il les employe jpour seruir i no-
8t D'ORAISON,
stre salutttoutesfois si ne veut-il pas que
nous les inuoquions, ne que nous ayons
nostre adresse ï eux.
Le ministre.
Tu dis donc,que tout ce qui ne conuienc
5 l'ordre que le Seigneur a mis,contreui.*
cntáfa volonté.
L'enfant.
Voire.Carsi nous ne nous contentons de
ce que le Seigneur nousdonne,celaestvrt
certain signe d'infidelité . D'auantage,
si au lieu d'auoir nostre refuge à D I E V
scul,soyuant son commandement , nous
recourons à eux, mettáteneux quelque
partie de nostre fiance : c'est idolatrie,en-
tant que nous leur transferons ce que
Dieu l'estoit rescrué.
Le ministre.
Lc 3J Disons maintenant de la maniere d: pri-
Diinan crDieu. Suffi t-iì le fairede langue, ou
çhe. ^ l'cson t & le cœur y est requis»
L'en fant.
Laláguen'y estpas tousiours necessaire.
Mais il faut qu'il y ait intelligence,cVaf-
fection. Le ministre.
Comment le prouueras-tuf
L'cn.r
D' O RAISON. $1
L'enfant.
Puis que Dieu est Esprit,il demande tous If íant^rl
iours le cœur,& singulierement en orai- erdecaur.
fon^odilest question de communiquer
auecluy. Pourtant il ne promet Oestre
prochain,Ìtnó âceux qui í'inuoqueront t»sal.»4ft
enveritêtau contraire, il maudit tous Mm».
ceux qui le font par hypocrisie , & fans
affection .
Le ministre .
Toutes prieres donc faites feulement de
boucue,sont superflues.
L'enfant .
Non feulement superflueR,mais aussi des
plaisantes á Dieu .
Le ministre .
Quelle affection doi t cstre en ta prieref
L'enfant.
Premierement que nous sentions nostre
misere & p3urcté,&que ce sentîmes cau
se en nous vne fascherie & angoiste:puis»
que nous ayons vndesir-vehetuent d ob
tenir grace d? uant Dieujequeldesir en-
flamb;noz coeurs ,& engendre en nom
vn ardeur de prier. >
• Lenuniflrc.
'F 4
8 if D' ORAISON.
Cela procede-ilde nostre nature, oh de la
grace de Dieuf
L'enfanr.
Il faut que Dieu y besongne. Carnoui
sómes trop stupides:mais l'EspritdcDieu
PJJlJ nous incite ì gcmiíTemens inenarrables,
& forme en noz coeurs telle affection 8e
telzele que Dieu demande v comme dit
íainct Paul.
Le ministre.
Est ce i dire,que nous ne deuiós pas nous
inciter & soliciter i prier Dieuf
L'enfant.
Non. Mais au con crai rc,ahn que quand
nous ne sentons pas en nous telle dispo
sition, que nous supplions lc Seigneur,
qu'il y mette pour nous rendre capables
& idoines,à* le prier deuemen t.
Le ministre .
Tu n'entens pas toutesfois , que la ligue
soit du tout inutile en prieres. .
L'enfant.
Non pas. Car quelque fois elle aide l'E-
sprit, & le retient, le fortifiant, â' ce qu'il
ncsedestournepa*iitostdeDieu'. D'a-
uantage,puis qu'elle est formée pour glo
ri
D' ORAIÎONl 8f
rifierDieu,par dessus tous les autres mcm
bres,c'cil bien raison qu'elle fy employe
en toutes sortes: & aussi le zele idu coeur%
par son ardeur & vehemence , contraint
fouuent la langue áparier sansqu'on y
pense.
Le ministre .
Si ainsi est, qu'est-ce de prier en langue
incogneue e
L'enfant.
C'est vne moquerie de Dieu,& vne hypo «.Cor.i4.
crisieperuersc.
Le ministres
Quand nouí prions Dieu ,tst-ceá l'ad- Xe
uenturc,ne sachant pointfi nous profite rj>jnian
ronî , ou non > ou bien fi nous deuons e- ^
stre Certains , que noz prieres feront ex
aucées f
L'enfant .
II nous faut tousiours auoir ce fonde- u bai
ment en noz prieres , qu'elles seront rc- pri«»ue«
ceuesdeD I E V :&que nous obtien-
drons cè que nous requerons entât qu'il
fera expedient . Etpourtantdit sainct
Paul , que la droite inuoeatiô procede de
la Foy. Car si nous n'auons fiance en la 100,10;
8* D' O R A I S O N»
bonté de Dieu, il noui est impossible de
l'inuoquer en verité.
Le ministre»
É t que sera-ce de ceux qui doutent , & ne
sauent iî Dieu les cfcoute,ou noni
L'enfant .
M»tt tu eurs P"ereí *ont ^u tout friuoles,d'au-
vurcu. tant qu'elles n'ont nulle promesse; Car
ilcstdit,quenoûs denudions cncroyát,
& qu'il nous fera ottroyé.
Le ministre. .>
Il reste de sauoir comment &á quel tiltre
nouspouuons auoir la hardiellc de nous
píesenter deuant Dieu : veu que n'ous en
sommes par trop indignes .
.L'enfant. ,
Premierement nous auós les promesses,
9i'au4$. aufoiueUes i1 nous faut arrester,sans còn-
Ela.)o. syderernostre dignité. Secondement,!!
6f. nous sommes ent'ans de Dieu,il nous in-
loUtu ^Uit * pousse par son sainct Esprit à nons
uttus. retirer familierement à luy , comme á no
ftrePere» Eratîn que nousne craigni
ons pas de comparoistre deuant fa Maie-
slégjorieuse,nous qui nc sommes que po
ures vers de terre, & miserablespecheurs:
D' O R A I J O N> if
il rions donne nostre Seigneu.rlestíípour.Jj"*
AÌcdiateur.ahn que par son moyen ayant u ^ u
accez, nous ne doutions point de trouuer
grace. ' . f
Lê ministre. . .»
fe'nteni-tu,qu'il ne nous faille inuoqucr
Dieu.qu'auNomde Iesus Ghristf -
L'enfant .
Iel'entens ainsi. Carnousenauonsle jIne£ao|
commandement expres. Et en ce faisant prJer
nous est promis que parla vertu de son qu'au n3
intercession noz requestes nous seront dtChrist
ottroyees . i • ..
Le ministre.
Ge n'est point donc temerité, ne folle pre
íbmption , de nous oser addresser priué-
ment á Dieu,moyennant que nous ayós
lesus Christpour nostre aduocat:&que
nous le mettions en auant,afin que Dieu
par son moyé nous ait agreables,& nouí
exauce. L'enfant.
Non.Car nous prions comme par fa bou
ches autant qu'il nous donne entrée & Hom.Ô.1
audience,& intercede pour nous. . '.
. • Le. ministre. .*-^37
parlons maintenant de la substance de Dimasl
f A che.
88 D'ORAIJO tf.
noz oraisons. Pouuons-nousdcmandeí'
. tout ce qui nousvienten l'entendements
ou s'il y a quelque certaine reigle lá des
susf L'enfant.
Si nous suyuions nostre fantasie : noz o-
raisons seroyentbien mal reiglèes. Car
flous sommes si ignorans^que nous ne
pouuons pas íugerce qui est bon de de
mander: aussi noz desirs sont si desordon
nez,qû'iicft' bon mestier,que ne leur las-
chions point la bride.
Le ministre.
Quefant-ildoncf
L'enfant.
Que Dieu mesme nous enseigne selon
qu'il cognoitestre expedién&quasi qu'il
nous conduise parla main ,&quenouí
ne facions que suyure.
Le ministre k
Quelle instruction nous en a-il bailléf
L'enfant.
Par toute l'Escriture il nous Ta baillée
tresáple. Mais afin de nous mieux adres-'
será vn certain but: il a dohné vnfór-'
mnlaire»auquelila brieuementcóprinr
touí les poinctz,qu il nous est licite & ex.
. , pedi-
& O R A I S O N. tsf
pedient de demander.
Le ministre.
Recite-le.
L'enfant.
C'est que nostre Seigneur Iestis estant re fi
Îuis de ses discipks, qu'il les enseìgnast LMM *
e prier: leur rcspond,qu'ilz auront à di
re ainsi:
NDstre Pere qui es ês cieux..TÓ Nom ^saison
soit sanctifie : Ton Regne aduien- Chríûií*
neìTa volonté soit faite.en la terre com- nt W
me au ciel . Donne nous auiourdhuy no- prinl no>
strepain quotidien : Pardonne nous noz st" sel*
offenses , comme nous pardonnés i ceux t>níar#
qui nous ont offensez:Et ne nous induis
point en tentation:mais nous deliure du
mal. Carâtoyestle Regne, la puissan
ce, & la gloire , aux siecles des siecles,
Amen.
Lc ministre. •
Pourplus facile intelligéce,dy moy com
bien d'articles elle contient.
L'enfant. LatóilA»
Six :'dont les trois premiers regardent la on dr i'o
gloire de Dieu, fans quelque consyderati raison Jo
oo de nousmesmes :les autres sontpour .'nln,cílt•
Ft .
>o D'ORAISON*
nous,& concernent nóstre bien &profifj
Le ministre*
Comment doncfFaut-il demander quel
que chose â Dieu,dont il ne nous reuien-1
ne nulle vtilitéf
L'enfant..
II est vray,quepar fa bonté infinie, ildi.*
fpuse & ordóne tellement toutes choses*
que rien ne peut estre á la gloire de son
Nom , qui ne nous soir mesme salutaire*
Ainsi,quád son Nom est sanctihé,il nou*
torne cela en sanctification: quâd son Re
gnc aduient,nous en sómes aucunement
participans . Mais en desirant & deman
dant ces choses : il nous faut auoir seule
ment cfgard à son honneur , fans penser
à nous aucunement, ne cercher nostre
profit, .
Le ministre.
Selon ton dire,ces troispremieres reque*
stes nous sont bien vtiles: mais il ne le*
faut faire Vautre intention, sinon pour
desirer que Dieu soit glorifié.
L'enfant. : .
Voire. Etsemblablement,iaçaltqttclct
trois dernieres soyent deputées i adirer
Ô'ORAIÎON. ~"\ 9Ì
ce qui nous est expedient, touteírbïs la
gloire de Dieu nous doit estre enicelles
recommandée : tellemét que ce soit la fin
de tous noz desirs..
Le ministre.
Venons àl'exposition.Etdeuant qu'en- t - -O
trer plus auant,pourquoy esticy Dieu ap
pcllénostre Perc^luslostqu'autremente Diman
L'enfant. che•
D'autant qu'il est bien requis, que noz Qj,.em/
consciences scyent fermement asseurées, pont le •
Jl uand il est n uestion de prier:nostreDieu mot dt.pe
e nomme d vn mot , qui n emporte que
douceur & gracieusete, pour nousoster
toute doute & perplexité:& nous donner
hardiesse de venir priuément à luy.
Le ministre. ' ' /
Oseros nous bien donc nous retirer farai
liercme t à D ieu,cóme vn enfant á son pc
kì L'enfant.
Guy: voire auecplus grande certitude de
obtenir ce que nous demanderons. Car si
nous, qui sommes mauuais, ne pouuons
refuser i noz enfans le pain & la viande,
quand ilz nous la demandet: tant moins'
le fera nòstrc Pere celeste , qui non feule» '
5* D' O R A I S O N.
mét est bon , mais est la fbuuerainc bótê.
Le ministre.
De ce Nom mesme,nepoiiuons nous pat
bien prouuer ce qui a esté dit.quc la prie
re doit cstrc fondée en l'interceision de
Iesus Christî
L'enfant.
Ouy pour certain , d'autant que Dieu ne
nous aduouëpoursesenfans,lînó entant
que nous sommes membres dcsonFilz.
Le ministre.
Pourquoy n'appelles-tu pas Dieu ton
Perc,mais l'appelles nostre en communí
L'enfant.
Chascun fidele le peut bien nommer sien
cnçarticulier. Mais en ce formulaire Ie-
k íus Christ nous enseigne dt prier en com
mun , pour nous admonnester que nous
deuós exercer nostre charité enuersnoz
prochains en priant: & non pas sculeméc
auoir le soing de nous.
Le ministre.
Que veut dire cestc particule, Qui es éí
cieuxf L'enfant.
C'est autant, cóme fi ie P.appelloyc haut,
puissant,incomprehenfiblc. 4
Le
D' O R A I S O N. 9Ì
Le ministre.
Comment cela:Sc pour quelle fin?
L'enfant.
Afin qu'en l'inuoquant nous apprenions
d'efleuerenhaut noz pesées, pour ne rien
imaginer de luy charnel ne terrien, & ne
le m:íurer à nostre apprehension,ne l'af-
subiettir à nostre volonté, mais adorer
cn humilité fa Maiesté glorieuse : & aulîï
pour auoir plus certaine fiance en luy,
entant qu'il est Gouuerneur & Maistre
de tout.
Le ministre. .r
Expose maintenât la premiere demande. 59
L'enfant. Dimá-
1c Nom de Dieu, c'est fa renommêe,de 1a che.
quelle il est celebré entre les hommes. P«*ml«e
Nous desirons donc que fa gloire faite- c^^i,
xakéepar tout,& en toutes choses. Nom de
Le ministre. f^jÉx
Éntens-tu qu'elle puisse croistre ou dimi *° 5
nuer» L'enfant.
Non pas en soymesme . Mais c'est i dire
qu'elle soit manifestée comme elle doits
& quelque chose que Dieu face,qu: tou*
tes {es ocuurcs apparoiíïent glorieuse;,
D'ORAISON.1
comme elles sont: tellement qu'en tou
tes sortes il soit glorifié.
Le ministre.
lx%. n. En la seconde requeste, qu'entensrtu paf
1Btst«\ le Regne de Dieu»
L'enfant.
Ilcósisteprincipalemerendeux poinctz.,
on gistje C'est de conduire les siens, &gouu<rner
DiVuT pa' son Esprit :ancontraireid'abysmcr 3k
confondre les reprouuez , qui ne se veu.i
lent rendre stibietz i sa domination, afin
que clairement il apparoisse, qu'il n'y a
nulle puissance , qui puisse resister ì la si
enne.
Le ministre.
Cómentpries-tu que ce Regne aduiéne*
L'enfant.
C'est que de iour eniour le Seigneur mu4
Rígncie tiplie le nombre de ses fideles , qu'il aug-
efctíst. mente de ioureniour ses graces sureur,
iiísques ì ce qu'il les ait du tour remplizî
qu'iLcsclarcice aussi de plus en plus fa vc
rité: qu'il manifest; fa iustice,dont Satan
& les tenebres de son regne , soyent con.,
fonduz, & que touíeiniquitifoit destrui
te & aboli«.
w.

D'O RAISON. Si
Le ministre.
Gela ne se fait-il pas dez i presentf
L'enfant.
Si fait bien en partie.Mais nous desirons,
que continuellement il croisse & soit a- ptrkaiS
uancé,iusqu'à' ce qu'ilvienne finalement du Règne
à sa perfection: qui sera au iour duiuge- deClu11*
ment,auquel Dieu sera exalté seul,&tou
te creature sera humiliée souz sa gran
deur: mesme il sera tout en toutes choses. '' co,,,fr
Le ministre.
Comment requiers-tu que U volonté de T -
Dieu soit faitef \ ,
L'enfant. 40.
Que toutes creatures luy soyent subies- Dimart
tes , polir luy rendre obeissance :& ainsi cae.
que tout se face selon son bon plaisir. ta i.reî}*
Le ministre. st« «5wte
Entenr-ru que rien sc puisse faire contre j^rjliïi
sa volonté» «toit «He
L'enfant. atompiie
Nous requerons, non pas feulement que
il ameine toutes choses i tel poinít , que
ce qu'il a determiné en son coseil aduien
ne : mais que toute rebellion abbatue ,il
renge toutes volonte? ì U sienne feule.
Si D' O R A I 5 O N.
Le ministre.
En ce faisant, ne renonçons-nons pas &
noz propres volontezî
L'enfant.
René» ^ faisons • & non seulemét afin qu'il ren
adlemít. uerse noz desirs,qui contreuiennét á son
bon plaisir, les rendant vains de de nul cf
fect : mais aussi qu'il crée en nous nou-
ueaux espritz & nouueaux cœurs : telle
ment que nous ne vueilliós rien de nous
mesmes , mais que son Esprit vueille en
, nous,pour nous faire pleinement conseq
tir auecluy.
Le ministre.
Pourquoy adioustes-tu , En la tefre cotn.
me au cielf
L?enfant.
volontí ^'autant que f« creatures celestes , qui
deDienfíi font f« Anges, ne cerchét qu'à' luy obeir
u m ciel paisiblement , fans quelque contrarietés
nous desirons que le semblable se face en
terre : c'est que tous hommes se rengent
cn obeissance volontaire.
He^l Le ministre.
Dimari Venons ì la seconde particQ^'entens tu
chc PMlepain quotidicfltquctudemandesí
L'cn-

i
D' O R A I $ Q Ni St
. L'ensant. '..>.,...,.
Generalement tout, ce qui fait befoing 3 o^y^
í'indigencedc nostrt earpsmon sculemétque demi
quant A la nourriture & vesturc: mais <*«nortre
tout ce que Dieu cognoit nouj cstre ex- ^ff8*
pedient,à' cc que puission,* m.anger.nostre
pain en paix, , i.> í ;
Le ministre, .. ' >i. .
Coment demandes tu iDieu,qu'il te don
ne ta nourriture,vert qu'il nous cóman-
de de la gaigner au trauailde noz mainsf
L'ensant,
Cóbicn qu'il nous .faille trauaillerpour Qlia ^
viure : touteffois si est-ce, que nostre la- nhle 1*4
beur,indu strie &diíigence ne nous nour
rissenrpas : mais la feule b;nediítionde
Dieu,laquelle est fur noz mains &n.ostrc
labcur,pour le faire profperer.Et d'auan-
tage,il nous faut entendre,que ee ne font Dent.4
pas les viandes , qui nous nourristent,en
core que nous les ayons à commande
ment: ma.is la vertu du Seigneur qui vse
d'icelles comme dinstrument , tant feu
lement.
Le ministre, " • ..
Pourquoy l'appelles-tu tien,puis que tu
G
'58 D» ORAISON,
demandes qu'il te soir donné;
L'enfant . ^
C'estpar la bon té de Dieu^u'il est fait no
stre, encore qu'il ne nous soit point den.
EtaulTipar cela nous sommes aduertis,
de ne delirer le pain d autruy:mais ecluy
que nous aurons acquis par moyen legi-
time^sclonl'ordjnnance de Dieu,
, Le ministre.
Pourquoydis-tu,Qw>tidien,& Auiour-
dhuyî L'cnfant.
r*ln qnoi Cela .est pour nous apprendre d'auoi r cótt
Udicn* tentement, 8c ne point appeter plus que
nostre necessité requiert.
Lc ministre,
Veu que ceste priere est commune i tous,
comment les riches,qui ont prouiiîon,ác
abondance d • biens pour long eemp;,pcu
u;nt-ilzdcmand:r pourvniour»
L'enfant .
Il faut que tant riches quep3ures,enten
dent que tout ce qu'ilz onr,ne leur peut
de rien profiter, sinon entant qu: L* Sei
gneur leur en donne l'vsag.', i fait par fa
grace qu ilnous soir prohtable. Ainsi
en ayant,nous n'auons rien , linon d au-
tanç
D'ORAISON. 5$
tant qu'il nous donne. ,;
Lc ministre. .Î.CA.Î
Que contient la cinqiefme demandef . •
L'enfant. *?,lmn
Qu'il plaise à Dieu nous pardonner noz c. c*. ,
pecaez. Le ministre, esmtde*
.N'y a-il homme viuant si iuste,qui n'ait »»»n<?«.
mestierdelafaire f
L'enfant.
Non.Carle Seigneur Iesus adonné ceste
forme á ses Apostres,pour son Eglise.,
Ainlî,quicóque s en voudroit exempter
renonceroit á la communauté des Chrc- sji"J
stiens. Etdc faitil'Escriture nous testi- n'aftmc*
fie, que le plm parfait voulant alleguîr *jfr
vnpoinítÌ D I E V pour sc iustiflcr, se- p,1r<J^Je
ra trouué coulpable en mille. Il faut dóe, iob.9.
que nous ayons tous nostre refuge á fa .
misericorde .
Le ministre.
Comtuent-entens tu que ceste remission
nous.soit faite f
L'enfant. qncllc «a
Comme les parolles mesmes dont Iesus >ar«aiilï
Cluista vséle monstrent. C'est que lej P*
pechez sont debtes, lesquelles nous tien-
G t
tOQ ©'ORAISON,
penç obligez à condamnation de mort
f., .eternelle, Nout drnindons que Dieu
> ' floitsen acquitte par la pure tiberalité,
te ministre, 1
Tu entent donc que nous obtenons re.»
mission d; noz pccn-z, pat la bontc gra-
" ''' tuitedL. Dieu f
I/enfanf , . ..
Voire,Car nous ncpouons nullement se
tiíraire^pourla moindre faute, que nom
ayons comuise,tíDieu n'vfe entiers nous
4? se pure liberalité, en rjous les remet!»
fanr routes,
' ': Le ministre,
Qjuand Dieu nous a pardóné noz peches,
«jucl fruit &vtili.tê nous en reui'entilt
L'eiisent,
fruitJa Par ce moyen , nqus luy sommes agrea.»
pécha, bI"icom,nî si nous estions iustes & inn»
' ' ccns:& noz consciences sont asteurées de
se dilection paternelle enuer* nous, dont
nous vient selut & vie.
Le ministre,
Quand tu demádes,qu'il nous pardonne
comme nouspardónons à ceux qui nous
ont offensez : entens-tu qu'en pardon
nant
D'OR AIS Òrt< iói
nant aux hom me s, que nom meritions
pardon de luyf
L'enfant i
Non pas.Car le pardon ne seíoîr píuî grá Plt^0
tuit : & ncfcroit pas fondé en la fatiífa* j,' t?ultt
ction, qui a esté en la mort d.. I E 5 V S cttgutulc
C H R I S T, comme il doitestre. Mais
entant qu'en oubliant lesiniures qu4ort
nous fa.it, nous ensuyuons fa doua.ur &
clemence, & ai nlî nous demonstron* e-;
stre írt enfans: il nous donne ceste ensei
gne, pour nous certiticr. Etd'autrepart,
il nous signihe,qu'il ne nous faut atien-
dreen son lugement,que toute feueritê,
& extreme rigueur,lî nous ne sommes fa
ciles i pardôner,& faire grace à ceux,qui
fonrcoulpables enuers nous.
Le ministre.
Tu entens donc, que DieudesadUoueícy
pour ses enfans ctux,qui nepeuuent ou-
èlier leí ortéfes qu'on leur faittahnquilz „
ne s'attendent pas d eitreparticipans de de Dieu,
ceste grace.
L'enfant.
Voire . Et que tous sachent qu'à la mes-
nie mesure quilz auront fait i leurs pro-
G í
ÏO t D' O R A I S O N.
chain leur fera rendu.
- Le ministre.
Qu'est-ce qui fensuit.
Diman L'enfant.
«he. Ne nous induis paf en tentation : mair
Laiìxict nous deliurede mal.
mc"' Le ministre.
*" " Ne faii-tu qu'vne requeste de celar
L'enfant.
Non:car le second membre est exposition
da premier.
Le ministre.
Qu'elle est la substance d'icellet
L'enfant .
Que Dieu ne nous laisse point trebucher
au mal,& ne permette que nous soyons
Rem.7. veincuz du Diable,& des mauuaises cócu
piscences de nostre chair,lefqucUes batail
' lent contre nous: mais qu'il nous donne
la force de resister, nous sou stenant de [3.
, . ., main,& nous ayant en sauuegarde , pour
nous defendre & conduire.
Le ministre.
Comment cela se fair-il f
.> L'enfant.
Quand
D' O R A IJ O N. ïoji
Quand par son Esprit il nous gouueme
poiirnòus faire ay mer le bien,5thairle
mahsuyure sa iustice,& fuir le pechê. Gar
par la vertu du S.Espritnous sûrtnó tons
le diable,le pechè & la chair .
Le ministre
Celaest-il necessaires tous*
L'enfantí
Ouy . Car le Diable veille tousiours fur upJcf£
nous,comme vn Lion rugissant , prest à
nous dtuorer : & nous sommes iï foibles
& fragiles qu'il nous auroit incontinent
abbatu,<î Dieu nertousfortino.it,pourcn.
auoirla victoire.
Le ministre .
Que signifie le mo t de T entation l
L'enfant . , ,. :
Les astuces & tromperies du diable dot il
vsc pour nous surprendre, scion que no-
stre sens naturel est enclin àestre decetì, TcM«(l&
& nous díCcuoir:& nostrevolontcestplu
stost preste de f adóner au mal, qu'au bic.
Le ministre.
Mais pourqtioy demandes tu á Dieu,que
il ne t' induise point au mahveu que ceja
est le proprtoffice du diablef
<3 4
t04 D'ORAIÍ ON.
• >;. L'enfant. "1 '
t oim me Dieu par sa mi sericorde coníer»
tìefes fideles >& ne permet que le Diable
les seduises ne que le peché les surmontes
áussi ceux qu'il veut púnir,non setìleméc
il les abandonne.,&rerircfa grace d'eux:
mais aussi les liure au Diable, pour estre
íubietz á fa tyrannie , les aueugle , & les
... ? , nìct en sens teprouué •
;,. . Le ministre.,
Qûe veut dire cestc additionf Car àtof
est le Regne,la pùifl*ance,Stla^gloirc,auí
siecles des siecles t
L'enfant.. •
Pour nous reduire derechef en memoire
que.noz oraisons sont plustost sodées en
Dieu,&en fa puissance & bonte que non
pas en nouí,qui ne fómes pas dignes d'ou
urir la bouchepour le requerir. Et aulïï
pournous apprendre de clorre toutes no*
prieres pat fa louange .
T - Le ministre»
N'est-il lieite de demander aUtíechofct
4^)- sinon ce qui a esté recitéf
Diman • . .L'«n6tìr.
chc. Cobien qu'il nous soit libre d'vfer d'au-
trei
D'OR.AIîaiíi 105
fret parolleî , & d'autre forme & manie-!
rc:si est-ce que nulle oraison ne sera ia-
mais agreable à Dieu, laquelle nc se rap
porte i ceste cy,comme à la reigle vnique
de bien prier.
Le ministre,
llest temps de venir au quatr'iesmc mé->
bre del'Iionneur que nous deuons ren
dre à Dieu.
L'enfant.
Nous auons dit, que c'est de le recognoi- J£*3£î
stre de coeur , & confesser de bouche , au- et duvny
theurde tous biens.pour le glorifier, honneur
. ministre.
Le . .n. ° de DJtu.
Ne nous a-ilpas baillé quelque reigle,
pour ce fairef
L'enfant.
Toutes les louanges & actions de grace*
contenues en l'Elcriture , nous doyuent
estre pour reigle & enseignement.
Le ministre.
N'en a-il rien estétouché en TOraison f
L'enfant. , '.. ' •
Si a bien. Car en delirant que son Nom
soit sanctihè,nous delirons que toutesfe*
ccuures apparoissent glorieuses , comme
G f
toi DE LA P A R O L L E
elles le sont. Tellement que soir qu il pu
nisse,il soit tenu pour iuste: soit qu'il par
donne,pour misericordieux: soit qu'il ae
complisse ses promesses , pour veritable.
En somme, qu'il n'y ait du tout sien en-
quoy fa gloire ne reluise. Cela est luy at
tribuer la louange de tous biens.
Le ministre.
Que conclurrons-nous de tout ce qu'a-
uons dití
L'enfant.
Ceque tesmoigne la verités qui aestê
touché au comiuencement :assauoir,que
Iran tr. cesteestlavie eternelle, de cognoistrele
' vray Dieu , & celuy qu'il aenuoyé,Iesus
Christ : le cognoistre,dy-ie,pour 1 hono
rer deuëment..ahn qu'il nous soir non
mkm. seulement Maistre&icigncur,mais aussi
Pere&Sauucur:&quenouî mutuelle
ment luy soyons enfans,scruiteurs,&
peuple dediéá fa gloire.
TpAÇ Le ministre.
~~. ■".) Quel est le moyen de paruenir ivn tel
DlraanMc« L'enfant.
le saint ^our ce ^al^e, f nous a laííTésa sainte pa
tioai est rolle, laquelle nouS «st comme vneen-
. trie
D E D T E V. 107
trie en son Royaume celeste, prefcmi
i . .a. ptrl»p*i
Le mimstre. íoiicdç
Otiprens tucesteparollef Dl«u.
L'enfant.
Comme elle nous est comprinse « fain-
ctes Escriturer.
Le ministre.
Comment faut-il que nous en vsions,
pour en auoi r le profitf
L'enfant.
En la receuant en pleine certitude de con
science, comme veritéprocedéc du ciel,
nous submettant à icelle en droite obeis-
sance,l'aymant de vraye arîectfon,& en-
tierej'ayát imprimée en nor cceurç,pour
lasuyurc,& nous conformer i icelle.
Le ministre.
Toutcelacst-ilen nostre puissancef
L'enfant.
Iln'y en adu tout rien. Maisc'estDieu
qui besongne en nous en telle sorte par
son sainct Esprit. ,
Le ministre.
Mai* ne faut-il pas que nous mettions
peine & diligence à ouyr 8c lire la doctri-
nc,laquclle nous y est monstréet
io8 DE LA P A R. Ô £ E
L'enfant*
ii faut ^uy í'ien'EtPrelllieKment,que chascust
m.itre en son particulier y trauaille.Et sur tout,
p '^''P que nous frequentions les predications,
r"D ausqnclles celte parolle est exposée en l'a£
semblée des Chrestiens.
Le ministre.
Entens-tu qu'il ne suffistpas de lire en fa
maison , linon que tous ensemble oyent
vne doctrine communef
L'enfant.
Ie l'entens ainsi : cependant que Dieù ea
donne le moyen.
Le ministre.
La raisonf
L'enfant.
Pource que Iesus C hnsl a estably cest or-
Bph'4. £reea son Eglise: non pas pourdeux ne
pour trois , mais pour tous gcneralemétí
& a dechiré,que c'est le seul moyen de l'e
difier & entretenir. Ainsi il nous faut l!
tous renge'r : & n'estre pas plus sages,quc
nostre Maistre..
D« m Le ministre.
sttunEc!Est-w ^onc ckofc necessaire j^tfil y ait
«icúoslíqides Pastcum
L'en
P E D ï E V. to.9
L'en fa n r.
©OTíSt qu'on les es:oute:re«uantcn hu
fliilirê la iÌ3;}rined i Seigneur, par leur
fcoudx?. Tellement que quiconque les
«iesprisc,& refuse de les ouyr,il reiette Ic "u"r;'00/
fus Christ , & se separe de la compagnif
4eshd..l:s.
> Le ministre.
Mais Aifïït il d'auoirvnc fois esté irrstruîc
j>ar eux,ou fil faut continuerf
L'enfant.
Ce n'est rien de cóuicneer, fi pn ne pour
suit & perseuere toulîours.Cariusques ì
|ahn ,il nous conuientdestrc roulîourí
«scoljers &i Iesus Christ. Et jl a ordonné
ies ministres Ecclesiastiques ,pour nous
enseigner en son Nom.
Le ministre, .
N'y a.ril pointd autre moyen outre la pa
rolle , par lequel Dieu se communique à
nousf L'enfaat, 4"*
Ila coniointles Jacrfmens aacclapredj Diman
íanondesaparolle. che.
Le mioistre.
^'est-ce que Sacrementf D" "cre
L'cnfajjc.
Ito w DES $ A C R E Mi
C'est vn tesmoignage exterieur de la grà
ce de Dieu , qui par signe visible nous re- ,
presente les ehoser ïpirituelles tafin d'im
primer pluffort en noz coeurs ses promes
ses,&d'icelles nous en rendre pluscer*
tains.
Le ministre.
CommentfVn signe visible & materielsí
il celle verru^de certifier la conscience?
L'enfant.
Non pai de soymesme : mais entant qu'il
eslordonnêdc Dieu áceste tin.
Le ministre.
Veu que c'est le propre office du fainct
Esprit,de sceller les promefles de Dieu en
noz cœurs, comment attribues-tu cela
aux Sacrcmensf
. L'cnfanî.
1 1 y a grand difference entre l'vn & l'au-
tre.Car l'Esprit de Dieu,á la verirc,est ce-
luy seul qui peut toucher &esinouuok
noz coeurs, illuminer noz entendemens,
& asseurer noz consciences : tellement
que tout cela doit estre iugê son œu ure
proprc,pour luy en. rendre louange. Ce+
pendant lc Seigneur s?aidc des Sacre-
mens.
DES S A C R E M: ut *
mens,comnied'instrumem inferieurs, se
Ion que bon luy semble : sans que la ver
tu de son Esprit en soit aucunement a-
nioindrie.
Le ministre. .
Tu entens donc , que l'efFicace des Sacre-
mens ne gist pas en l eleinent exterieur:
maisproeed; toute de l'Espritd; Dieu.
L'enfant.
Voírîíselon que Dieu veut besoignerpar
les moyens qu'il a instituez , sans d;rro.<
guerà sa puissance.
Le ministre.
Et qai meut Dieu d.. faire cHa ?
L'enfant. . . ,
Pourlesoulagementd? nostre infirmité,
Carsinous estions de nature spirituelle, «cmen*
comme les Anges: nous pourrions con- jo^ont
templer spirituellement , & luy & ses gra pour'no*
ces. Mais ainsi que nous sammes enue-.*r«inâr^
loppez de noz corps , nous auons mestier mitt*
qu'il vse de figures éuers nous,pour nous
representer les choses spirituelles de ce
lestes. -Car autrement nous ne les pour
rions comprendre.Et aussi il nous est ex» '.> '
pedient, que tous noz sens soyentexer.* .
Ht D E S S A C R E M.
Cezen scssainctes promesses .pournou*
confermer en icell«.
I,C Lc ministre.
Puis que Dieu a introduit lesSacrcmea*
T*7* pour nostre necessité , ce seroit orgueil &
Dnnan presomption, de penser, qu'on s'cnpeust
cIíc. passer. L'enfant.
mmi'ret pourcertain . Tellement que qui.*
ncctssai, conque s'abstientvolontaircment de l'v-
i«. sage, pensant qu'il n'en a point debe-
soing .mesprise I esusC liristTreictte sa gr»
ce,& esteintson sainct Esprit.
Le ministre.
Mais quellccertitude de grace peùuenc
donner les Sacremens :veu que bons &
mauuais les rcçoyuentf
L'enfant, .
Gombien que les incredules & mescàanc
aneantissent la grace qui leur est presen
tée par les Sacrcmens:h ne s'ensuit-il pat
que la proprieté d'iceux ne soit telle.
Le ministre.
Gomment donc , &tf»a.nd est-ce, que leî
Sacremensprad'jiscnt leureffede
L'cffcâ L'enfent.
d« sjc« Quani on ies reçoit en Foy , cerchant
feule-
DE" S SAC RE M; îif;
feulement Iesus Christ &sà grace. '.
• _ Le ministre. ' '.
Pourquoy dis-tu,que nous y deuons eef:
cher Iesut Christf
L'enfant. ., ;i ''.'' '(C*rehef
Pour signifier , qulil ne nous faut pas a- les™
muser au signe terrien, pour lácercher|^J^
nostrefalnt:&ne nous faut pas imaginer,
qu'il y ait là quelque vertu enclose: maii > v
au contraire, que nous prenions le signe
pour vne aide, qui nous conduise droite- '
ment au Seigneur Icsus,pour cerchcrcn
luy salut 8c tout bien .
Le ministre.
Veu que la Foy y est requise, commit dîi
tu , qu'il* nous sont donnez pour noue
consermer en Foy ., nou* asseurant dec
promesses de Dieuf , • "! . .
L'enfant. :, . ' , . w
II ne suffit pas que la Foy soit feulement . i!
Commencée en nous pour vne fois: niais Angraeni
faut qu'elle soit nourrie & entretenue, Mtion d«
puis qu'elle croisse iournellementt&soít
augmentée en nous. Pour la nourrir ment»,
donc,pourlafortifier&l'accroistre!,DÌen
' nous donne les Sacrttoens. Cc que sainct:
- - H
tîï DES S A C R E M.
Jiora.4. Paul denote, en difát que l'vsage d/Ken*
est, de seêller les promesses de Dieu cn
npa cœurs; .,.> ,
Le ministre. :\ . '
Mais n'est ce pas signe d'inndelité,quand
les promettes de Dieu ne nous sont pas as
' . . fez fermes d'elles-mesmes^sansaidest
L'enfant, . > : a.
Ç'est signe de petitesse, & infirmité de
» W**' Foy,laquelle est bien aux enfans de Dieu
cnfaìi dé V11 ne laissent pas pourtantd'cstre fide-
Dlcn. les:mais ce n'est pas encore en perfection
Car cependant que nous viuos en ce mó
de, il y a tousiours quelques reliques de
defiance en noslre chair:& pourtant nous
fautiltouiiours profiter & croistre,
'• Le ministre. ,
Le4.8 Combien y a-ilde Sacrement en i'Eglisc
T_ Chrestienne?
Jimatl L'enfant.
Wôb'ríde» 11 n7 en * 1uC J*cux communique le Sci
•wrcniú gneur Iesus ait institué pour çoute la
compagníe.des fideles.
•'' Lc ministre.

L'enfant.
:'' Assa*
DES S ACRE M. ÏÏJ
Assauoir le Baptesme , & la saincte Cene. \*t BJP
,r . tesme 8c
Le mimstre. . U Cene.
Quelle conuenancc & difference y a-il de
i'vnál'autref . . '.: .. .. „.. . >
.• , L'cnfaat, «,. . ., .,
Le Baptesine nous « st comme yne entrée, Da Bip/
en l'EgliscdeDiemcarilnous testifie que teíme'
Dieu, au lieu que nous estions estrangers
d: luy,nous reçoitpour ses domestiques.
La Cene n ms est tesm jignage que Dieu
nous veut nourrir Ôc repaistre : comme
vn bon pere de famille a le seing 3c cure
de nou,rri.r & refectionner Ceux Je fa nuj
son.. .., .; . . >« '.
f • , Le ministre-,. • . '
Ponr auoir plus claire intelligence da "j*1"
ì'vn.dc l'autre : disons de chacun à part. . uipcetae
Pr;emierenient,quelle est la signification
duBapttsuieí
, , L'enfant .
Elle a deux parties .Car le Seigneur nous JjJjJjJ
y represente la remission de. noz pechez,
& puis nostre regeneration, ou renouucl
lement spirituel.
Lc ministre»! , .,, Unr>LC^p
Quelle similitudes l'cauc auccces^ho' Diman
-U ' H * chc.
Wf D E S S A CR EMi
. iés,pour les representer r
L'enfant.
Pource que la remission de* pechez , efít
ft$nt&avne efpecede lauement, par lequel noz
Baptcûnc ameJ ^ont purg^c, £e jeurí macules; ainsl
que les ordures du corps font nettoyée*
par
î l'eaue.
, |... •••'.• .te'mînîftre.
Touchant l'autre partief
L'enfant.
Pourceque le commencement de rtostr*
t'eanï regenerationest., que nostre nature soit
est mise? momrik : l'issue,que nous soyons nou-
sur latcsle uelles creatures par l'Esprit de Dieu.
L'eaue donc nous est mise sur la teste , ea
signe de mortttoutessois en telle 'sorte,
que la resurrection nous est semblable-
. ment figúrée: en ce que cela se fait seule
ment pour vne minute de temps , & noa
pas pour nous noyer en l'eaue.
Le ministre.
Tu n'entens pas que l'eaue soit le laue
ment de hozames.
L'enfant.
Non pas. Carcela appartient au sang de
Icsus Christ feulement, qui a cstéesoan-
p 'E S SA CREM. Ï17
án,pour effacer toutes noz souillures ,& "ftr8 .
nous rendre purs & impolluz deuan,t ^0fltc
Dieu.Cc qui estaccomply en nous,quand [aocmfc,
noz consciences en sont arrouíéesparle J1*,^"
sainct Esprit . Mais par le Sacrement cela 'ìM^
nous est certifié.
;, . Le ministre. .. .
Entens-tu , que l'cauc nous en ioít seu
lement vnc figuref
L'enfant. . , . , „ , 0. , " '.
C'est tellement figure , que la verité est yab(
coniointe auecCar Dieu ne nous pròmet loínae iì
rien en vaimparquoy il est Certain,qu'au oeciafl*
Baptcfme la remission des pechez nous ff"**.
est oftcrte,& nous lareceuons.,
'. >. Le ministre.
C este grace est elle accomplie indifferera
ment en tous f
L'enfant.
Non. Car plusieurs l'aneîtissent par leur
peruersité . Neantmoins,si ne laisse pas
le Sacrement d'auoir telle nature t com
bien qu'il în'y ait que les fideles qui en
sentent l'cffiçaçe.
, Le ministre,
La regeneration dont prend elle savertai
H ft
kï8; d'é $ s a c r fe m;
L'enfant. •*
De là mort & resurrection de C hrist. C af
sà mort a eeste vertu,que pàrieclle noslrc.
Hfgenera vieil Adam est crucifié, & nostre nature
riondont vitieusc est comme enseuelie,poUr n'a-
ïrttu '* uoirplus vigueur de regner. Etlanou-
ueautéde vie, pour suyure la iustice de
Dreu,procedcde la resurrection .
Le ministre . . - .
Comment cesle grace nons est elle appli-
i; . . quéeauBaptesmef
U. • i::ot' ' ' ' '^L'enfant.
Entant qUerïoussommeslììvesturde le
sus Christ,& y receuons son Esprit: mo
yennant qUe nous ne nous rendions pas
indignes des promesses1, qui nous y sont
données. • "
Le ministre. ' .
De IMa ^C no^rc costé, quel est le droit vsage du
geVbwBaptesmeí
tcímc. *•.. ' L'enfant.
1 1 gi st en Foy & en repe n ttnee , C'est que
nous soyons certains d'auoir nostre puri
té spirituelle enC Iiri st:&sen ti ós en nous,
&declariós i noz prochains par oenures,
quel'Espritd iceluy habite en nous,pour
; • mor-
Ô ES SAC REM. ïi$
mortifier noz propres desirs .afin de nous
faire suyurc la volonté de Dieu.
Le ministre.
Pitis quecelay estrequis:commëntestce J_ç çq
qu'on baptise les petisenfansí ; Diman
• L'enfantj ' ^
II n'est pas dit,que laFoy,& la repentan- Du B*pS
ce doyuent toulidurs pfeceder la recepti- tesint de»
on du Sacrement: mais feulement cela ^^"^
doit estre en ceux qui en sont capables.
Ilsuffitdonc,que les petisenfans pro
duisent 8c demonstrentle fruict de leur
baptesmc, apres estre venuz en aage de có
gnoilsance .
Le ministre.
Comment móstreras tu qu'il n'y a point
d'ineonuenienten cela f
L'enfant.
Pource que la Circoncision estoit aussi
kiéh Sacrement de penitence , comme Dea.ióî
Moysc & les Prophetes declairent: & Sa- .
erement de Eoy commedit fainct Patrh aon&
Ettouteffois Dieu n'en a exclud les pe."
tisenfans. . .: ' \
le ministre. '
*îais pourras-tu bien móstrer, qu'U y ait
? 4
iío DES *A C RjE M,
v ne mesme raison, de les rccenoir au Ba-
ptesme,comme à* la Circoncisionf . , f
L'enfant.
x.efpr<w ouybieri. Car les promesses que Dieu
poste auoit anciennement tait a son peuple
dTsrati d'Israël, sont maintenant estenduespar
î0"""^ tout le monde. ; .
m.ific Le mimstre;.
Mais s'enfuit ilde cela,<juc nous deuions
vser du signef
_>, . L'enfant.
Il est ainiî:qiiand le tout sera.bien consi
deré. Car IcsusCaristne nous apasfait
participa n s de la grace, qui auoit au para
uant esté au peuple d'I sracl pour l'amoin
driren nous, ou la rendre plus obscure
qu'elle n'estoit.Mais plustostl'a esclarcie.
& augmentée d'auantage. ;
Le ministre. '
Entens-tu que si nous ne dénions leBa-
ptesme aux petis enfans , que la grace de
Dieu seroit amoindrie par la venue da
Seigneur Iesus;
L'enfant.
Ouy bien . C ar le signe de la bonté & mi
sericorde de Dieu sur noz enfans , qu'ont
cil
P E S S A C R E M. Itî
eu les Anciens, nou s defaudroit: Icqucl
sert grandement à nostrc consolation, &
âconfermer la promesse , qui a esté faite
éez le commencement. • -• . .
Le ministre.
TuentensdDnc,pnis que Dieu se declai- , .
rant anciennement estre Sauueur des pc-
tis enfans,a voulu ceste promesse estre se-
éllêc en leurs corps par le Sacrement exte
rieur, que c'est bien raison qu'il n'y ait
pas moins de confirmation depuis la ve
nue deCûriíhveu que la mesme promesse
demeure, & mesme est plus clairement te
stirtée de parolle,& ratifiée de fait.
L'enfant.
Ouy. Etd'auantage,puis que c'est chose
notoire, que la vertu &la substance da
Baptesmc appartient aux petis enfan s:on
leur feroit iniure,de leur desnier le ligne,
qui est inferieur.
Le ministre.
A quelle condition donc dcuoni-nom
baptiíerlespetisenfanst ''Amelie
L'enfant. . . : cSditlon
En signe & tesmoignage qu'ilzsonthe- ****VU
ri ticri de ía bcûcdiction de Dieu , promi- '*
lit ,DES SACRE MÎT
seila generation des fideles : afin qn>*
slan s venuz en aage ilz recognoissent la
verité de leur Baptesme, pour cn faire
leurprofit.
Le ministre.
I-C Çl. Difonïde la Cene. Etpremierement*
D. 3 'quelle est la signification d'iceiler
iman L'enfant.
Delà NostreSeigneur r»instituée,potírnoUs
ccnc aiTrurer,que par la communication de
son corps & fan sang, noz ames íôt nous
ries en esperance de la vie eternelle.
•.. . Leministre.
Pourquoy est-ce , que le Seigneur, par te
pain nous represente son corps , & par le
vinsonfangí
L'enfant, : • i
Pou r signifier,que telle proprieté qu'a rc
christ par pain enuers noz corps ,c'eftde les repai-
nouïL stre & ^státer en cestc vie mortelle: aus
presentt si a son corps enuers noz ames,c'estdc les
íoncorpí, nourrir & viuifier spirituellement . Pa-
»inson reiHcnient,que comme levin fortine,re-
ftng. . fectione,&rcsiouyt l'hómc selon le corps:
aussi que son sangest nostfc ioyc , no stre
refection de vertu spirituelle.
Le
D ï 5 5 A C R E M. t*#
:.' ' . .: Le ministre.
Ehreftî'-tu qu'il nous faille cómuniquer
vrayemft au corps &au ságdu Seigneurí
L'enfant. ' ..
íe l'entens ainsi.Car puis que toute la fi- fItnc«
ance denostre salut gist en l'obeissance,dí nostr*
qu'il a rédue á Dieu son Perimât qu'el Z^'Zfr
le nous est imputée, comme si clleestoit
nostre:il faut que nous lepolscdiós. Veu
que ses biens ne sont pas nostres,sinoit
quepïemierementilsedonncânouí. '.'
Lcminaslre. .'. ..
Mais ne s'est-il pas donne à nous , quand
il s'est expose â la mort, pour nous recor* .
cilier á Dieu son Pere,& nous deliurer de
damnation* . .'v»ji. .
L'enfant. >•
Si est bien. Mais il ne suffit pás de cela,si-
non que nous le receuiós, pour sentir en
nous le fruit &l'efficace de fa mort & paf
lion, , Le ministre. _ c8mtnt
La maniere de le receuoir est ce point par nous «ce
?01* . ,,. V Christ.
...... L'enfanti ... ...
Ouy.No« feulement en croyant.qu'il est
mort & rcfuscité , pour nous deliurer dc
f*4 DES SAC R E M;
la mort eternelle,& nous acquerir la vie;
mais aussi qu'il habite en nous,&cstcon
iòint aueenous en telle vnióyquele chef
auceses mcmbres.afinde nous faire parti
ciparis de tontes ses graces» en vertu de
Cesteconionction.
. Le ministre.
J_C ^2 Ceste communion ne se fait elle sinon
Diman «nlaCenef .>:•>' .'..• ,.. -
clie. i L'enfant.
Si fait bien. Car nous l'anons par la pre-
i. Cor. u J'cation de i'Euangile, comme dit sainct
Paul tentant que le Seigneur Iesus noq«
ifh.f. y promet, que nous sommes os de ses os,
Uui6.}' e^air ^e fa chair: qu'il est le pain devie,
qui est descendu du ciel , pour nourrir
. noz amesiqúcnous sommes vnauecluy
7,1 cómme il estvn auec són Pcíc : & telles
choses.
... Le ministre.
". '. Qu'est-ce que nous auons au Sacrement
d'auantage , & dequoy nous se rt-íLplust
L'eniant. .
C'est que ceste communion estplus am
plement conferméc en nous, & Comme
ratifiée . Car combien que I esus Christ
noue
.D ES-SACRE M. ï«f
nous soit vrayement communiqué &par
leEaptesme & par PEuangile : tcfuteíïbis
W n'est qu'en partie , non pas pleinemét.
Le ministre.
Qu'est-ce donc en somme, que nous a-
uons par le ligne du pain»
. L'enfant. > , ;
C'est que le corps du Seigneur Icíus ,en- <|ur c'est
tant qu'il a vne fois esté ofFert ensacrih- JJj^
ce pour nous reconcilier à Dieu, nous est u signe
maintenant donné , pour nous certifier, '*«
que nous auonspart en ce île reconcilia
tion.
n :î ì ., . Le ministre. -
Qu'est-ce que nous auons au signe du
Vinf
• : .. L'enfant. ' '
Que le Seigneur Icíus nous donne son que c'est'
sang á boite, entant qu'il l'a vne fois es- qu'auong
pandu pour le preis insatisfaction de noz J^jj^,
offensestafin que nous ne doutions point
d'en receuòitîe fruit. .. >
Le ministre. ycUctì
Selon tes respóses,la Cene nous renaoye. ne nvft
á la mort&paffion de Iesus Christ:afin |«s*£ti'
que nous communiquions ilavcrtad'i-
Il6 DES SACRE M.
L'cnfant.
Voire. Car lors le sacrifice vniqoe &pcr»
petuel a esté fai t pour nostre redemption*
parquoy il ne reste plus , sinon que nous
rn ayons la ionyssance. .
Le ministre. . . .1
La Cenedonc n'estpas instituee pour fai
revneòblation du corps de Iesits à Dieu
son Pere. ;
. . ' '.' ..î . L'enfanti . u• ••. >. j
cferiftftut Non.Caril n'y a que luy scnl à qui appas
sacrifie»» tiennc cestofFieeientarrtjqu'iLeflrSacrifip
Bti. cateurerernel. Mais 11 nous commande
tut>r.«. fL.ulement de receuoir sort corps, & non
umMS. pasl'offrir.
Le ministre. : y
T ccr. Pourquoy est-ce qu'il y à double signe?
. V* L'enfant. • ' 1 .
Nostre Seigneur l'a fait pour nostreinftr
22íì g miti:ahn de nous dóner á íognoistre quc
gne p6ur non feulemen t il est viande á noz amés^
nuslrr in/ mais r.ussi breuuage : afin que nous cero
^TJ ....chions en luy nostrenouj.riture pleine &
— entierc,&non ailleurs.. • ' >• »•;
1.>*<••'> r J\- ' . Le ministre... , ::. ' ! . 1
Tous dayucntrilst vfeniadifferemment,
. *>
DES SAC REM. il?
de cc second signe,aísauoirdu caliceí
. . L'enfant. . . . •>
Ouy: selon le commandement .de lesas
Chnst,contre lequel il n'est licite de rien
attenter. Le ministre.
Auons-nousen la Cenesimplemétletef
moignage des choses dessusdites,ou si el ,
leî nous y sont vrayement données;
L'enfant. *~' "
Entant que IesusChristestlaverite;il ne
faut douter,que les promesses qu'il fait á%a "le*
la Cene,n'y soyent accomplies : & que ce U figure,
qu'il y figure,n'y soit verifié.Ainsi,selon
qu'il le promet 8t represente: ie he doute
pas qu'il nenojïî face parricipans de fa
propre fubstan«>pour nous vnir auec
f foyenynevie.
Le ministre. . '
Mais comment cela se peut-il faire :veu
que le corps de Iesus Christ est au ciel , &
nous sommes en ce pelerinage terrienf
•L'enfant. . • . .
C'estparja vertu incomprehésible de son «fn*noo*
Esprit , laquelle conioint bien lc* choses í^0"*
feparéespardistancedelieu. christei»
L« ministre,. , . .v.i x . i j í» ccn*&
.y., eomtneat
f*8 DES SAC RE M:
Ta n'entens pas donc, que le corps soit
enclos dedans le pain, nc le sang dedans
1c calice.
' i. r. .• .,. . L'enfant.
ec qo'il Non: mais auconíraire,pour auoir la ve
to* fatoc rité Ju Sacrement, il nous fant efteueî
noz coeurs enhaut au cieLod est I E S V S
»«Jtí du Christ en lagloirc de son Pere,&done
s*tiuact nous l'attendons en nostre redemptions
& non pas le ceicher en ces elemens cor
ruptibles.
Le ministre.
Tu entens donc, qu'il y a deux choses en
ce.Sacrcment :1e pain materiel & le vin,
que nous voyons â l'oeil, touchons â la
main,& siuourons au goust:& I E S V S'
Christ, dont noz ames font interieure
ment nourries. ' ;
L'enfant. •
Ami 4c ^°'rc * Et en te^ *orte neaI>tmoiní <V*^
U Mfi«> nout 7 »uons mesine tesmoignage, 8t
rç&oa. comme vne arre de la resurrection de noz
corpsxntant qu'ilz sont faitzparticîpM
- dn signede vie.
*-Cf^- £e ministre. ..
Diman Quelcndoitcstrei'vsageî
che. L'en
D E S S A C R. E M. i«>
L'enfant.
Tel que dit sainct Pau L C'est que l'hom- tyrnj£
me fcsprouuc soymcsme,dcuanr qu'en
approcher .
Le ministre.
Enquoy sc doit-il esprouuere
L'enfant.
Afl*auoir,fil est vray memhrcde lesuí
Christ. Le ministre.
Par quelz signes le pourra ileognoistrer
L'enfant.
S'il a vraye Foy,& repentance :'&fil ay- Signe a
me set prochains en vraye charité, & ne £^'(J.mê
est point entaché de hayne,ne rancune, cfarift.
ncdiuision .
Le ministre.
Mais il est requis d'auair Foy , & charité
parfaite.
L'enfant .
II faut bien que l'vne &l'autre soit entie
re & non feinte. Mais d'auoir vne telle
perfection , i laquelle il n'ait que redire»
cela ne sc trouuera pas entre leshommes.
Aussi^aCene seroit instituée en Vain, (ì
nul n'estoit capable de la receuoir , (înon
qu'il fu st du toutparfait.
ffO DES SACRE M, 1
Le ministre. ,
L'imperfection din: ne nous empes:he
•point d'en approcher.
L'enfant. '
Mai s ai/contraire , elle ne nous'seruiroír
4c rien,si nous n'estions imparfaitz .Car
c'est vne aide & soulagement de nostre in
firmitê . Le mimstre.
Çes deux Saeremens ne seruent riz point
â autre finf L'enfant.
5i fonr,d autant que ce sont signes &mar
ques de nostre profession : c'est á dire que
par fceux nous prorestons, que nous foin
mes du peuple de Dieu, & faisons confcs-
' íîori de nostre Chreslienré.
Le ministre .
Qne faudrnit-il donc iuger d vn homme
qui n'en voudroit pomt vserí
L'enfant.
Il ne le faudrnit tenir pour Chrestien.
Car en ce faisan :,il ne se veut point con-
fclserestreteU&quaii tacitement, il des-
aduoue lesas Christ .
Le ministre.
Mais suffit-il de receuoir vne fois l'vn St
l'autre* Lenfant.
Le '
I
DES ÎACRI M, " XÏÏ
L< Baptesiue n'est ordonné que pour vnc
seule fois,& n'estpas licite de le reiterer.
Mais il n'estpas ainsi de la Cene^ . • .
Le ministre. .
La raisonf
L'cnfant..
Pource que par leBaptesme,Dieu nous in Ponrçooy
troduir & reçoit ensó Eelise.Apres nous on
auoirreceu,ilnous )igniheparlaCenetf;,ifií 3,
qu'il nou s veu t continuellemét nourrir. ptci(nt ^
Lç ministre. u Cene
A qui appartient u tant de baptiser, que fou.
d admimstrer la Ceneí LeCC
LVnfant.
À ceux qui ont charge publique en l!E-i ~lman
glise d'enseigner. Çar ce sont cuoses con C£e')t t
^pintes, que dr prescher la Parolle, & di-r miuhSt
stribuerlesSacremens: tu^iicrdc
Le ministre. £aa?t'
Ky en a-il pas certaine probationf Ccné.
L'enfant.
Ouy bien. Car no;îre Seigneur danne Mlt«lg.
specialement la charge i ses Apofrres de
bap tiscr,co m me de p resche r. E t to u dia n r
la Cene, il commande que tous la fani
ons áson exemple. Or il auait fait office
I t
íii D 'Û S 5 A C R E IVÍ.
de Ministre, pour la donner aux autrcî.
Le ministre .
Mais les Pasteurí, qui sontdispenseteurj
des Sacremens,y doyuét ilz admettre íís
discretion, tous ceux qui f y presentent?
L'enfant.
. Touchât du Baptesme,pourcequ'auiour
d'huy,on ne l'administre qu'à petis en-
fan s,il n'est poin t mestier de discerner,
racenc â Mais de la Cene,ilfaut bien queleMi-
Si" fcuiî niûle. «g«de,de ne la bailler á vn hom-
Ut. me,qu'oncognoitcnestre du tout indi
gne.
Le ministre .
Pourquóyî
L'enfant. .
Pource que ce seroit polluer dedeshonno
rer le Sacrement.
Le ministre.
Maisnostre Seigneur y a bien receu lu-
das,quelquc meschant qu'il fust.
L'enfant .
pônnpoy Son iniquité estoi t encore cachée.Et Com
«f «ctu Wenquenostre Seigneur la cogneust:*!
• Ucent n'cstoitcUcpas notoire â tous.
Le ministre.
Que
D E S S A C R E M. ïjj
Qne sera-ce doncdes hypocritesf
L'enfant .
Le Ministre ne les peut exelurre, comme
indigne? : mais doit attendre, que le Sei
gneur ait reuelé leur meschanceté.
Le ministre.
Etsilen cognoit quelqu'vns indignes,
ou qu'il en soit aduerty f
L'eufant.
Cela ne siiftitpoint,pour les exclurret si
non qu'il ait approbation suffisantes m
gcmentdel'Eglise.
Le ministre.
Ilfautdonc,qu'ily ait quelque ordrede
police sur cela.
L'enfaftt.
Voire,fil'Egliseest bienreiglée. C'est,
qu'on depute personages,pour veiller fur
les scandales , qui pourroyent estre. Et
3u'iceux,en l'authoritêdel'Eglise,inter
isent la communion i ceux qui n'en
font nullement capablest & ausquelz on
ne la peut donner sans deshonorer Dieu,
.& scandaliser les fideles.

Fin du Catechisme.
'ORAISON P O V R £> li
re au matin en se Icuaùt.
MOn Dieu, mon Pere , & mon Sau.r
ueúr, puis qu'il t'apleu me faire la
grace de passer la nuit , pour venîtSus-
qu'auiour present : Vueille moy 'aussi
maintcriât faire ce bien, que ie l'employe
tout à ton seruice: tellemét,que ie ne pert
sc,ne dise,ne face rien , sinon pour te coin
plaire, &ob;ir à ta bonne volonté :ahn
que pat ce moyen toutes mes oeuures so-
yent à la gloire de ton Nom,&edifkariort
de mes prochains. Et comme il te plaitde
faire luire tóSoleil fus la terre,po'ur noùs
esclairer corporellçment : aussi vueille
moy par la clarté de ton Esprit illuminer
mon'entendement & mon cceurpour me
diriger en h droite Voyede taiustice.
Ainíi,á quelque chose que ie m'applique,
que touliours ma principale fin & inten
tion foi t de cheminer en ra crainte , te fer
nir & honnorer , attendát tout mon bien
& ma prosperité de ta seule benedi
ction : afin de nc Vien attenter , qui ne te
soir agreable . D'auantage,trauaillant
tellement pour mon corps à pour la vie
presente, que ie regarde tousiours pluì
ìoing:assauoir,á la vie celestr,laquelle tu
as promise â tes enfans. Neantmoins
•qu'il te plaise & selon k* corps & selon l'á
me,estre mon protecteur: me fortifiant:
contre toutes les tentations du diabU-,oC
nie d..liurant de tous les dangers terriens
qui mepourroyentaduenir. Etpourcc
que ce n'est rien de bien commencer, qui
ne perseuere,vueille moy ,nonseulemét
pour ce iourdhuy receuoiren ta sainetc
códuite.mais pour toute mavie,cótinuât
& augmentant iournellemct ta grace en
moy,iusqu'á ce que tu m'ayes amené à la
pleine cóionctionde íonFilz IesusChrist
nostre Seigneur , qui est le vray Soleil de
noz ames,luisant iour & nuit fans firi 8cà
perpetuité. Et afin qùe ie puisse obtenir
telles graces de toy ;vUeille oublier mes
fautes passées , me les pardonnant par ta
misericorde infinie, comme tu as promis
i tous ceux , qui t'en requerront de bon
coeur; Exauce moy Perede misericorde
par nostre Seigneur Iesus Christ , Amen»
Du Pfal.i4J.
F Ay moy ouyrdez le marin tâ mise
ricorde : car i'ay esperé en toyifay
1 A
moy Cognoîstre lavoye en laquelle ieâoj
cheminer, puis que i'ay clleué mon coeur
átoy.
Deliure moy de mes ennemis , Seigneur,
car i'ay crié átoy.
Enseigne moy ì faire ta volonré:car
tu es mon Dieu , ton Esprit me dirige au
droit chemin.
ORAISON POVR D I-
re dtuant qu'eltadier fa leçon
àt'clcole•
Du PsaLl if.
ENquoy addressera l'enfant sa voyeî
En se conduisant selon ta Parolle,Sci
gneur.
Ouure mes ycux,& ie coniîdereray lc»
merueilles de ta Loy .
Dóne moy entendemét,&iegarderay
ta Loy,& lagarderay en tout mon coeur.
SEigneur,qui es la fontaine de toute fa
gesse & science ; puis qu'il te plaist me
donner le moyen d'estre instruit en l'aa-
ge de mon enfance» pour me sauoir sain-
ctement Se. hónestement gouucrner tout
lc cours de ma vic:vucille aussi illumi»
• ncr
fier mon entendement, lequel est de soy-
rneíirne aueugle,á ce qu'il puisse compren
dre la doctrine qui me seradonncc:vueil-
Ic confermer mamemoire,pourlabien
retenir: vueille disposer mon cœur à la re
ceuoir volontiers, &ancc tel desir qu'il
appartiennafin que par mon ingratitude
J'occasion que tu me presentes ne perisse.
Pour ce faire vueille espandre sur moy
ton sainct Esprit : l'Esprit,dy-ie,de toute
intelligence,verité,iugeniét, prudence 8c
doctrine: lequel me rende capable de bien
frofiter : afin que la peine qu'on prendra
nv'enscigner ne soit perdue. Et á quel
que estude que ie m'applique , fay que ie
la reduise i la v raye fi n, c'est de te reco-
gnoistre en nostre Seigneur Iesus Christ:
pour auoir pleine fiance de salut & vie en
ta grace , & te seruir droitement & pure-
ment,sclon ton bon plaisir: tellemét que
tout ce que i'apprendray soit comme in
strument pourm'aiderá cela. Etpuií
que tu promets de donner sagesse aux pe
tis &aux humbles, & confondre les or
gueilleux en la vanité de leur sens: pa-
reittement de te manifester â ceux qui fe
ront de cœur droit; ancontrairc aueugler
ï f
les malings & perúcrs : vucille moy reri-
gcr ávraye humilité, par laquelle ie me
rcncL.docile & obeissant, premierement
â toy,secondement á mes superieurs, que
tu as commis pour me regir & enseigner.
D auantage,vueille disposer mon coeur ì
te cercher sans feinnse,renonçant â tou
te affection charnelle 3c mauuaise . Et
qu'en telle sorte ie me prepare mainte
nant pour te seruir vne fois en l'estat&
vocation , laquelle il te plaira m'ordon-
ner,quand ie scray venu en aage . Exau-.
ce moy, Pere de misericorde, par Icsus
Chrisi\Amen.
Du Pseau. xxv.
Le Seigneur reucle ses secretz ì ceux
qui le craignent, & leur fáit cognoistre
Ion Alliance.
ORAISON POVR
diredeuant le repas.
Du Pseau.ciiii.
TOutes choses attendent apres toy.
Seigneur , & tu leur donnes viande
en leur temps.
Qjiand tu leur donnes,eîles la recueil-
lents&quand tu ouurcs ta main, elles
font railasiées de biens.
\ 5ci
S Eîgnenr, auquel gist laplnîtude de
tons biens,vueille cstendre ra benedi.»
ction sur nous , tes pourr s seruitcurs , &
flous fan flificr les dons, lesquelz nous re
ceuofis de ra largesse: afin que nous en
puissions vser sobrement & purement,
selon ta bonne volonté , & par ce moyen
te recognohîre Perc &autheur deroute
benignité, cerchant toulîours principale
ment le pain spirituel d; ta parolle , donc
tìoz ames sayét nourries eternellement,
par Iesus Christ tó Filz,nostre Seigneur,
Amen.
Deúter.viii.
L'homme ne vit pointde seul painî
mais de la parolle procedante la bou
che d.. Dieu.

A'CTÌON D E G R A-
ceï apres le repas. ,•
y^vVc tontes nations louent le Sei-
l ^neur:que tous peuples luychan-
^—' tent louange.
Car fa misericorde est multipliée su«
nous : & fa verité demeuTecterríellemér.
SEigneurDieu,nous te rendonsgra-
ces de tous lçs bénéfices, que nous re
ceuons affiduellement de ta main : de c«
qu'il te plait nous substanter en ceste vie
corporeïle,nous administrant toutes noa
necessitez :& singulierement dece qu'il
t'a pieu nous regenerer en l'esperance de
vne meilleure vic,laquelle tu nous as re-
uelée par ton fainct Euangile .Te priant,
qu'il te plaise ne permettre point, que
noz affections soyent icy entacinées en
ces choses corruptibles: mais que nous rc
gardions touíîours plus haut , attendant
nostre Seigneur Iesus Christ,iusques à ce
qu'il apparoisse en nostre redemption,
Amen.

ORAISON POVR
dire deuant que dormir,

SEîgneur Dieu,puis qu'il t'apleu créer


la nuit pour le repos de l'homme,com
nie tu luy as ordonné le iour pour trauail
ler: vueille moy faire la grace de tellemct
reposer ceste nuit selon le eorps,quc mon
«me veille touíîours âtoy,& que mon
cceur soi t esteué en ton amour,& que tel
lement ie me demette de toutes folicitu-
des terriennes ,pour me soulager selon
que
ifue mon infirmité! le requiert, que ia-
mais ie ne t'oublie:mais que la souuenan
Cede ta bonté & grace demeure tousiours
imprimée en ma memoire , 8t que par ce
moyen ma conscience ait aussi bien son
repos spirituel, comme le corps prent le
sien.t)'auantage,que mon dormir ne soit
point excessif,pourcomplaire outre me
sure á l'aise de ma chair : mais seulement
pour satisfaire à la fragilité de ma natu-
re,afin de me disposer à ton seruiee.Aulfi
qu'il te plaise me conseiller impollu tant
en mon corps qu'en mon esprit, & me
conseruer contre tous dangiers , à ce que
mon dormir mesme soit á la gloire de
ton Nom . Et pource que le iour ne s'est
pointpassé,queienc t'aye offensé en plu
lieu rs sortes, selon que ie suis vn poure
pecheunainlî que tout est maintenant ca
ché par les tenebres que tu enuoyes sui
la terrctvueille aussi enseuelir toutes meî
fautes,par ta misericorde , afin que par i-
celles ie ne soye point reculé de tá face.
Exauce moy mon Dieu , mon Pere, moa
Satiueur , par nostre Seigneur
IE S V S Christ4
Amen.
TABLE POVR
TROVVER LELIEV
du Carechisme,qucle Ministre
explique vu chascun Di
manche : conuucn-
çant,Le i.Di
mâche,
U
X.&.C
Lesquelz sontescritz auxmarger,
en grosse lettre,aucc le nó-
hrc des pages» pour
leitrouucr.

Sfdîu î. Dimanche.. page. iiik


ïojr. t. Dimanche.. iiii.
j. Dimanche. vii.
4. Dimanche. x.
«. Dimanche. xii.
6. Dimanche. xv.
j. Dimanche. ^v.ii.
J. Dimanche..
2, Dimanche.,
10. Dimanche. xxiiii.
gf> Dimanche. *XV.!Í*
xt. Dimanche. xxviii.
t|. Dimanche, XXXl.
14. Dimanche. xxxii.
15. Dimanche. xxxiiii.
1*. Dimanche. xxxvi.
17. Dimanche. xxxviii,
18. Dimanche. xl.
19. Dimanche. xlii. ' •
Xo. Dimanche, xliiii.
ti. Dimanche, xlvi. Dndïx
xx. Dimanche. xlviii.*»«Jf
Xj. Dimanche. «cru,
X,i, Dimanche. lii.
Xç. Dimanche. lvi.
tg. Dimanche. Iviii.
X7: Dimanche. Ixi.
Xg, Dimanche. Ixiiii.
X5. Dimanche. Ixvii.
|0. Dimanche. Ixix.
9t. Dimanche. J*xii,D'oraif5.'
M. Dimanche.. lxxiiii.
M. Dimanche. Jxxvii.
M. Dimanche. Ixxix.
Dimanche. Ixxxii.
3*.
Dimanche. lxxxv.
Dimanche. lxxxvii.
,8. Dimanche. xci.
Dimanche, xciii.
40. Dimanche. *cv.
41. Dimanche. xeyi.
4<. Dimanche. .. *cix-
4). Dimanche^ cii.
44. Dimanche. ciiii.
4ç. Dimanche. cyi.
Dítí^'4^. Dimanche. cix.
«cmw* 47 Dimanche. exii.
48. Dimanche. txiiii.
4^. Dimanche. exv.
jo.Dimanche.
*x.Dimanche,. Cxxii.
Dimanchi, íxxiiii.
Dimanche, exxvi.
14. Dimanchèt exxviii.
çç. Dimanche. cxxxi.

A Dieu seul sage, immortel,


& inuisible , honneur &
gloire à iamats,
Amen.

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