Caf 1149-1590 1995 Num 40 1 1691

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Recherches et Prévisions

Financements de l'État et politiques de jeunesse


Francine Labadie, Chantal De Linares

Résumé
Multiple, hétérogène, éclatée, l'action publique en direction des jeunes souffre d'une faible visibilité que ne favorisent ni la
complémentarité des actions et des apports financiers, ni la transversalité des approches locales. La multiplicité des partenaires
financiers, les transferts de compétence, les temporalités différentes des financements ajoutent encore à V opacité. La
précarisation d'une partie des jeunes réinterroge ces politiques catégorielles en même temps que se dégage lentement une
politique de discrimination positive à leur égard.

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Labadie Francine, De Linares Chantal. Financements de l'État et politiques de jeunesse. In: Recherches et Prévisions, n°40,
juin 1995. Jeunesse : le plus bel âge de la vie ? pp. 37-44;

doi : https://doi.org/10.3406/caf.1995.1691

https://www.persee.fr/doc/caf_1149-1590_1995_num_40_1_1691

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Financements de l'Etat

et politiques de jeunesse

Francine Labadie * et Chantai de Linarès

Multiple, hétérogène, éclatée, Vaction publique en direction des jeunes souffre


d*une faible visibilité que ne favorisent ni la complémentarité des actions et des
apports financiers, ni la transversalité des approches locales. La multiplicité des
partenaires financiers, les transferts de compétence, les temporalités différentes
des financements ajoutent encore à Vopacité. La précarisation d'une partie des
jeunes réinterroge ces politiques catégorielles en même temps que se dégage
lentement une politique de discrimination positive à leur égard.

our qui, en réponse (à une invitation faut-il le souligner, dans le champ de la


de la CN AF) s'efforce d'identifier dans «jeunesse» qui n'est pas non plus homogène ...
un tableau synthétique les apports de Peut-on alors parler de politique de la
l'Etat en faveur des jeunes, la tâche s'avère jeunesse ou même de politiques en direction des
vite longue, complexe, et se trouve lestée de jeunes ?
deux questions majeures : celle de la
construction d'une catégorie «jeunes», celle aussi de Nous présenterons dans un premier temps
l'hybridation de politiques publiques dont les trois cas de figure illustrant la complexité des
interventions catégorielles, sectorielles et interventions sectorielles, catégorielles et
transversales enchevêtrées, sont le plus transversales de l'Etat et l'opacité en résultant.
souvent le résultat de choix dont la nature diffère
selon les moments historiques. Il va de soi que
ces questions sont d'ailleurs étroitement liées. La difficile appréciation
des apports financiers
La décentralisation, la déconcentration en
cours et les politiques contractuelles entre Dans certains programmes finalisés, il n'est
Etat et collectivités territoriales constituent, pas toujours possible d'apprécier l'apport des
de plus, des éléments de contexte qui différents secteurs ministériels : le
contribuent en partie à rendre peu visible financement d'un programme comme celui de la
* Mission l'engagement, pourtant important, de l'Etat en faveur «santé des jeunes en difficulté», par exemple,
Evaluation/Recherche des jeunes. En d'autres termes, l'action est abondé par l'administration compétente
(Direction de la Jeunesse publique en leur direction est multiple, hétérogène, (direction générale de la Santé) mais avec
et de la Vie éclatée dans sa conception même, ainsi que les l'aide de transferts d'autres administrations
associative) - Ministère
de la Jeunesse et des dispositifs mis en oeuvre par les différents (DFP, DGLDT) sur une ligne identifiée du
Sports. segments ministériels. Ceux-ci interviennent, budget de la DGS. Ces financements sont

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RECHERCHES ET PREVISIONS n°4O - 1995
donc repérables avec un peu de patience et ple, que les politiques d'équipements et de
d'attention (ainsi que ceux du type développement sportif bénéficient au tout
«prévention» visant quant à eux tous les jeunes, bâtis premier chef aux jeunes, mais dans quelle
par d'autres administrations : Jeunesse et proportion ? On ne peut avoir qu'une connaissance
Sports ou l'Education nationale par exemple, approximative des publics jeunes touchés par
avec des apports transférés de la DGLDT ces politiques, même lorsque sont conçus des
éventuellement). Mais ces programmes sont outils sur mesure comme Ticket-Sport.
mis en oeuvre localement, essentiellement par
les missions locales qui peuvent apporter non
seulement de la ressource humaine, mais aussi Les jeunes ne sont pas
des ressources financières. la cible unique

Or, on le sait, les budgets des missions locales La politique de la Ville, pour prendre un autre
viennent de l'Etat (principalement du exemple, affiche comme une de ses
ministère du Travail) et, en principe à parts égales, thématiques principales la question des jeunes. Pour
des collectivités locales. Les missions locales autant, malgré les efforts des administrations
n'ont pas toujours la possibilité d'identifier centrales (notamment celle de Jeunesse et
précisément dans leur budget, pour des Sports compétente en matière de jeunesse)
actions locales, ce qui serait, stricto sensu, pour maîtriser «leurs» dotations financières
l'apport de l'Etat (sauf s'il s'agit d'interventions affectées au fonds interministériel de la Ville,
spécifiques de l'Etat déconcentré, hors personne n'est en mesure aujourd'hui de
budget habituel des missions locales). préciser les sommes dont les jeunes sont
réellement bénéficiaires.
Il est d'ailleurs parfois difficile d'isoler des
budgets précis pour ces «actions santé» On bute là sur le fait qu'une politique
puisqu'elles peuvent s'adosser à des opérations transversale comme celle de la Ville repose sur un
sportives ou des actions d'information et ensemble de financements «concourant» à
s'inscrivent dans une approche transversale, à cette politique territorialisée (2), susceptible,
partir du constat de la fragilité des publics en au demeurant, de bouleverser le jeu des
difficulté face à leur santé (1). politiques catégorielles et sectorielles
traditionnelles (3). A ce jour, les politiques de la Ville,
On voit comment un secteur traditionnel (la menées localement sous la responsabilité du
santé) intervient en faveur d'une catégorie préfet, sont faites d'apports multiples et sont
dont les contours sont assez mal définis (qu'est- déterminées par une référence territoriale et
ce qu'un jeune en difficulté ?). Mais ce secteur non par une catégorie de public. Les jeunes,
ne peut définir seul une «politique de santé» sauf à les identifier à un espace «relégué» («les
puisqu'il partage ses interventions avec
d'autres départements ministériels, chacun
étant amené à revendiquer la légitimité de son
action auprès de cette catégorie de public au Sîgfes
nom d'une approche globale et d'un : Ctéàfo itomatim individualisé
processus d'insertion débordant le seul accès à PDIS
l'emploi. Si l'on peut savoir globalement à qui j&tiUtèââé et des Spwfe
bénéficient ces actions ou le coût de certaines i Pélég&HOK à Ja Jbrmsttoft proles-
actions du programme, il est impossible
d'avoir une connaissance exhaustive de ; Ofcfcdt&p g&*&aîe*3»îa Santé
(1) «Les jeunes et l'origine des financements, d'autant plus que, DGLDT
leur santé», compte- localement, des acteurs privés peuvent contre îa drogue et les- toxko-
rendu d'activités du apporter une contribution et que certains
réseau des missions financements sont ponctuels. m
locales en 1993 - DIJ.
(2) PLF Ville 1994. DIV : Détëgato întermîïttetérïeîle à la
(3) «L'Etat Dans d'autres programmes, au contraire, si Vifié
Animateur, Essai sur la l'origine des masses financières peut être

politique de la ville», t Obeetiewi <dw& Poptilatofc et des


relativement bien identifiée, il n'en est pas de Migrations
\

Jacques Donzelot,
Philippe Estèbe, même des catégories auxquelles sont affectés om
éditions Esprit. les budgets. Il semble aller de soi, par

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RECHERCHES ET PREVISIONS n°40 - 1995
jeunes des quartiers»), restent une «priorité», permet pas aujourd'hui une lecture
une «préoccupation» mais ne sont pas la cible satisfaisante. Pire, «bricoler» un tableau risque de
unique des financeurs interministériels. laisser croire à une transparence des
financements en faveur de la jeunesse, voire à une
Quand bien même les jeunes existent comme action construite et coordonnée de l'Etat (2).
catégorie bénéficiaire (comme dans le
programme OPE), l'écart entre le système Il est indéniable que des efforts de mise en
d'intervention-cloisonné -des administrations cohérence ont été tentés depuis une dizaine
centrales et la mise en oeuvre locale globalisée ne d'années (3), mais les difficultés évoquées dans
permet pas de suivre les méandres des fonds les exemples ci-dessus, au-delà de leur
des différents segments ministériels au constat, nous incitent à nous interroger dans un
niveau local. Plus les partenaires sont multiples, deuxième temps sur les processus d'interaction
plus le risque d'opacité est grand. à l'oeuvre dans ces modèles de politiques de
jeunesse en évolution.
Par ailleurs, les évolutions très rapides de
l'organisation et de la répartition des
responsabilités et des centres de décision entre Etat Les politiques éducatives :
un modèle de politique publique
et collectivités territoriales, ou entre Etat
central et Etat déconcentré, font évoluer le bousculé
système de financement existant. Certains
systèmes sont, au sens littoral, transitoires. Ainsi, L'Education nationale, secteur fort - au sens
l'évolution prévisible de la formation on l'entend Pierre Muller (4) - a été, et reste
professionnelle des jeunes dont la compétence est pour une grande part, l'acteur principal d'une
progressivement transférée aux régions, aux politique de la jeunesse. D'abord, parce que,
termes de la Loi quinquennale, va amener les historiquement, l'enseignement a été l'agent
acteurs de ce champ à se repositionner. Les essentiel de la socialisation de la jeunesse en
choix que feront les régions qui assument assurant la transmission des normes et
cette compétence auront des répercussions valeurs de la société, ensuite parce que sa
importantes pour l'amélioration, le maintien démocratisation le constituait comme vecteur d'un
ou la rupture d'un dispositif tel que le CFI, «progrès social» dont bénéficieraient les
affiché par l'Etat comme «deuxième chance» nouvelles générations. C'est donc surtout à la
pour des jeunes sans qualification et dont on périphérie de l'école, dans des logiques
sait, par ailleurs, qu'il a pu être utilisé par des éducatives complémentaires, voire dans des
jeunes en difficulté comme un mode de positions de «contre-pouvoir», que d'autres
ressources. segments de l'Etat ont développé des actions et
des politiques d'éducation : Jeunesse etSports,
Dans ce contexte, comment «lire» des Justice, voire Défense (quand le «service
financements provisoires, affectés précisément national» vient parachever l'oeuvre de l'école) ...
ou, au contraire, en cours de transfert dans les
régions ? D'un dispositif qui a profondément Ces politiques sectorielles, verticales,
marqué le champ de l'insertion, que restera-t- reposent sur un Etat garant de l'égalité des
(1) Guide de il ? Même si l'Etat désengage progressivement citoyens et, par là-même, assurant des
politiques publiques
ADRI ou guide des par voie de conventions avec les régions, ne politiques de droit commun définies par des
politiques jeunesse risque-t-on pas de voir ce dispositif administrations centrales porteuses d'un projet
IDEF/INJEP. bouleversé profondément et changer de nature ? En national. La jeunesse représente alors une
(2) Cf. B. Perret, catégorie socio-démographique un peu floue
«L'Etat a t-il un réalité, les chiffres que l'on peut recueillir
projet social ?», invitent à s'interroger plus qu'ils n'indiquent établie entre l'école et la fin du service
Recherches et prévisions, une politique de l'Etat stabilisée et cohérente. national, et chaque secteur est amené à construire
n° 38, décembre des catégories spécifiques selon son champ
1994. Bien sûr, on peut trouver des dispositifs de compétences : «l'élève» ou «l'étudiant»,
(3) Notamment par
la création d'un structurés, stables, des budgets identifiés avec «l'appelé», «le jeune en mouvement de
Comité interministériel précision en direction des jeunes. Des travaux jeunesse», «le délinquant» ...
de la jeunesse. patients et précieux ont été menés pour en
(4) Pierre Muller, rendre compte (1). Mais, sauf à les actualiser Ces politiques sont assurées par des
«Les politiques
publiques», Que sais je, et à y consacrer beaucoup de temps, le recueil financements cloisonnés, et si les administrations
n°2534. des données pour un tableau synthétique ne sectorielles peuvent se trouver en concurrence

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pour se partager ce budget de l'Etat, les On peut constater l'influence de ces politiques
régulations se font au nom de l'intérêt national et contractuelles en direction de publics
de la solidarité instrumentale entre les spécifiques en observant trois tendances dans
différentes catégories de populations touchées par l'évolution des politiques de jeunesse :
les grands secteurs. Ce type de financement - l'élaboration de politiques parallèles au droit
est identifiable et les préparations annuelles commun ;
des lois de finance témoignent encore de ce - l'hybridation du droit commun par les
mode de fonctionnement. politiques sociales de discrimination positive ;
- la redéfinition des frontières sectorielles.
Mais les effets multiples de la crise, avec
l'émergence de ce que Pierre Rosanvallon (1) La tentation est grande, en effet, pour
a appelé «la nouvelle question sociale», ont certaines administrations centrales, sommées de
bousculé et sans doute modifié ce modèle de prendre acte des difficultés de ces publics, de
politique publique. L'impuissance de l'Etat à se défausser de leur responsabilité nouvelle
contenir vraiment l'effondrement progressif sur les administrations de mission,
d'une société salariale assurant à ses membres transversales, censées coordonner l'action de l'Etat en
un statut identitaire (professionnel et social), leur faveur. Celles-ci élaborent alors, avec les
une reconnaissance et une assurance, a collectivités locales et éventuellement les
conduit à de nouvelles conceptions de la structures concernées (associations, missions
solidarité nationale pour sauver une cohésion locales), des politiques spécifiques pour des
sociale très menacée. L'Etat régalien traitant de publics spécifiques.
manière uniforme tous les citoyens devient
Etat compensateur attentif aux besoins de Le risque existe donc de voir se constituer des
publics menacés d'exclusion ou pris dans un politiques parallèles aux politiques de droit
processus de «désaf filiation». commun au lieu de vraies politiques
d'accompagnement qui permettraient à des jeunes en
difficulté d'accéder à ces politiques de droit
Vers une logique commun. Certaines opérations «sports» dans
de discrimination positive les quartiers ou nées de l'initiative des
pour les jeunes en difficulté missions locales peuvent être montées en dehors
du champ Jeunesse et Sports (DDJS,
Les politiques sectorielles classiques, Fédérations).
nationales, égalitaires, sont donc peu à peu travaillées
par une logique de discrimination positive et A contrario, on peut se demander si la notion
d'équité explicitement revendiquée par même de droit commun ne se trouve pas
Bertrand Schwartz (2) dès 1981 pour les «percutée» par une logique de discrimination
jeunes en difficulté. Cette logique de positive. Ces politiques sociales auxquelles
(1) P. Rosanvallon, discrimination positive s'applique à des publics mais l'urgence et la force de l'agenda politique ont
«La nouvelle
question sociale», Le aussi à des territoires (les géographies conféré une légitimité incontestable, ont pesé
seuil. prioritaires). Ces publics et ces territoires doivent dans les représentations administratives et
(2) B. Schwartz, pouvoir bénéficier d'une approche globale (ce politiques (3) jusqu'à parfois créer des
«L'insertion sociale qui suppose l'intervention de tous les confusions dans les catégories de l'action publique
et professionnelle
des jeunes en secteurs), mais au plus près des besoins et des ambiguïtés dans la mise en oeuvre de
difficulté», La répertoriés (ce qui implique l'engagement des acteurs l'Etat. On a par exemple entendu récemment
Documentation Française. locaux - et plus précisément des collectivités un professionnel de mission locale évoquer le
(3) «L'insertion» et territoriales). travail à faire auprès des publics «les plus en
«l'exclusion» sont
aujourd'hui moins difficulté» (nouvelle catégorie), pour les faire
des processus à On a assisté, à partir des années 80, à une entrer dans le «droit commun». Il s'agissait du
construire ou à éviter que véritable explosion des politiques de con- CFI, dispositif conçu dans le secteur de la
des états tractualisation entre Etat et collectivités formation professionnelle, dans une logique
représentant une menace po-
tentiellepour tousles locales (développement social urbain, missions de service public, certes, mais aussi de
jeunes ; de même, on locales, prévention de la délinquance ...) avec discrimination positive puisque le CFI est réservé
assiste à l'émergence des financements nationaux et locaux puis aux jeunes sans qualification.
d'une véritable déconcentrés (donc attribués sous la
culture de l'urgence :
l'Etat pompier en responsabilité des préfets en ce qui concerne l'Etat) et Quant aux ambiguïtés apparues dans la mise
quelque sorte. locaux. en oeuvre de l'action de l'Etat, l'oscillation des

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RECHERCHES ET PREVISIONS n" 40 1995
choix entre politiques de droit commun et trations sectorielles ont été parfois amenées à
politiques de discrimination positive en affirmer leur leadership pour coordonner (au
témoigne abondamment : on l'a vu par exemple nom du secteur) les partenaires. On a vu se
avec le programme Projets J, en partie hérité multiplier les «partenariats» multiples avec
d'un programme spécifique d'aide aux des leaderships tournants. La concurrence se
projets monté par la DIV, la DIJ, la DPM, mais qui, joue alors à partir d'une thématique
«porté» par Jeunesse et Sports après avoir été dominante. Il sera intéressant, de ce point de vue,
l'enjeu d'âpres discussions à Matignon, est d'observer l'évolution des «pôles de
devenu un programme de droit commun avec compétence» placés sous la responsabilité des
mention dans les circulaires de publics préfets et, tout particulièrement, qui sera leader
prioritaires. dans les pôles de compétences Jeunesse
récemment institués.
Les attributions financières aux DDJS
gestionnaires du programme ont été alors le Il est, dans ces conditions, bien difficile
résultat de calculs savants déterminés à partir d'identifier les budgets de l'Etat consacrés aux
d'un critère démographique (nombre de jeunes quand les logiques de financement sont à
jeunes dans le département), mais aussi de ce point ambiguës, quand les catégories de
critères issus de ces politiques de discrimination publics bénéficiaires incertaines et instables,
positive (géographie prioritaire des quartiers, quand les partenariats sont multiples et
zones rurales désertifiées). hétérogènes, quand l'Etat central a seulement
commencé à transférer certaines de ses
En outre, est-il besoin de souligner que les responsabilités à l'Etat local avec de nouvelles règles
catégorisations de plus en plus fines des du jeu à peine ébauchées.
publics pour la construction de programmes
spécifiques entraînent la stigmatisation de ces Pourtant, il est d'autant plus nécessaire de
publics, alors que l'accès «accompagné» au lever ce «voile d'ignorance» (1) que ces
droit commun permet un désenclavement. politiques de jeunesse essentiellement territoriales
renvoient, par leur caractère instrumental, à
une représentation dominante des jeunes,
Lever le «voile de l'ignorance» comme étant objets de politiques et non
(1 ) Pourreprendre la acteurs à part entière de celles-ci. Le risque n'est
jolie formule de Ces politiques ont entraîné, enfin, une donc pas négligeable de maintenir alors les
P. Rosanvallon dans redéfinition des frontières sectorielles. jeunes dans une situation de dépendance voire
la «nouvelle Devant le «danger» que peut représenter une parfois d'assistance et d'accentuer ainsi le
question sociale», citant
J. Rawls, «la théorie politique globale, et pour préserver leur contrôle social. Ces enjeux méritent d'être mis
de la justice». identité et une légitimité de secteur, les en lumière et discutés démocratiquement.

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RECHERCHES ET PREVISIONS n'40 ■ 199S
Effort actuel en faveur de la jeunesse - systèmes existant (1994)
MINISTERE ACTIONS COUT
Ministères de la Jeunesse et des Sports Interventions spécifiques en faveur de la 625 MF Projets locau
jeunesse rythmes de v
loisirs de pro
Projets locau
Actions sportives en direction des jeunes 110 MF
Equipement des centres de vacances et de
loisirs 10 MF
Ministère de l'Education nationale Actions de "soutien" scolaire 467 MF (ZEP, tutorat
pédagogique
Bourses et secours d'études 3,04 MF
Ministère de l'Enseignement supérieur Bourses et secours d'études 5,47 MF
et de la Recherche
Oeuvres sociales pour les étudiants 1,45 MF
Ministère de la Justice Protection judiciaire de la jeunesse 2,23 MF Aide juridict
situation de d
Ministères de l'Equipement, Abonnement transports SNCF-RER-RATP 770 MF
des Transports et du Tourisme pour les élèves - étudiants - apprentis
Bénéfice de la carte orange pour les jeunes 1200 MF Transfert soc
non salariés orange, en pa
transport)
Illustration non autorisée à la diffusion
Ministère de la Défense Aide sociale aux appelés 30 MF
Allocation sociale
Actions culturelles, information, cellule
emploi, lutte contre l'illétrisme
Obtention de qualification pendant le
service national 790 MF
Coopération (CNSA) 755 MF
Effort actuel en faveur de la jeunesse - systèmes existant (1994)
MINISTERE ACTIONS COUT
Ministère de la Culture Bourses et secours d'études 70 MF
Réduction pour l'accès aux musées et non évalué
monuments historiques
Ministère du Travail, de l'Emploi et Fonds partenarial 150 MF
de la Formation Professionnelle Aide au 1er emploi (APEJ) 1,645 MF 150 000 jeune
Formations en alternance 400 000 jeune
Contrats Emploi Solidarité 4,14 MF 227 500 jeune
Autres actions d'insertion 1,135 MF mesures d'acc
Ministère des Affaires sociales, Contrats de Ville 9,57 MF
de la Santé et de la Ville Associations de quartier 30,5 MF
Plan de relance pour la Ville 5,2 MF
Politique de service public dans les 173 MF Actions d'anim
quartiers Affectation d'
Ministère des Affaires sociales, Comités MAS et VILLE : Système exist
de la Santé et de la Ville . départementaux /communaux de 112 MF en 1994 professionnel
prévention de la délinquance 27,50 LFI 1995 scolaires dans
29 juillet 1993
Aide médicale 690 MF Système exist
Actions d'insertion locale FAS: 80 MF l'exclusion, po
accompagnem
Fonds d'aide aux jeunes 125 MF Systèmes exis
(18-25 ans en grande difficulté) financés à par
Aide aux entreprises d'insertion 116,3 MF Système exist
(moins de 25 ans) professionnel
Aides
Illustration nonauxautorisée
initiatives des
à lajeunes
diffusion non chiffré Système exist
(13-25 ans en difficulté)
Chantiers de jeunes volontaires non chiffré Système exist
(16-25 ans en difficulté)
Logement : CHRS 2,166 MF Système exist
(jeunes en difficultés) plus en plus j
Logement : foyers de jeunes travailleurs, 11,6 MF Système exist
point d'accueil jeunes
Logement : comités locaux pour le non chiffré Système exist
logement des jeunes (tous les jeunes en que caution, p
difficulté)
Effort actuel en faveur de la jeunesse - systèmes existant (1994)
MINISTERE ACTIONS COUT
Ministère des Affaires sociales, Opérations Prévention Eté 52,02 MF - 36 départeme
de la Santé et de la Ville, Ministère
de la Jeunesse et des Sports, Opération Eté Jeunes - 620 000 jeune
Ministères de la Justice, Culture, Intérieur, - 2 913 opérate
Coopération, Equipement
Ministère de l'Intérieur et - Pistes routières (Police nationale) - Pistes routièr
de l'Aménagement du Territoire seul le coût marginal 78 mobiles, an
- Partenariat scolaire est évaluable : 456 874 élèves
environ 7 MF pour
- Formateurs anti-drogues les seuls frais de - Partenariat s
missions aux agents milieu scolaire
- Centres de loisirs jeunes des CRS sur les
1 500 agents - Formateurs a
- Opérations défis 2000 partiellement mobilisés faveur du pub
- Association pour une meilleure - centres de lo
citoyenneté des jeunes (APMCJ) pour 30 522 je
- opérations d
59 en SP) sur 1
- APMCJ : 199
1 150 jeunes
Ministère de l'Environnement Appelés environnement, emplois verts, 19 MF
1 000non
Illustration défisautorisée à la diffusion
Ministère du Logement Logement : allocation de logement social 3,6 MF Système exist
étudiants bénéficiaires d
Logement : PLA étudiants 1,47 MF Système exist
Etat et prêt bo
Source : d'après ministère du Budget - Exercice réalisé dans le cadre de la consultation nationale des jeunes.

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