Où sont passés les 6 milliards de e-santé ?

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BONNE ANNÉE
2022
A nos chers
lecteurs
ECHOS DU NORD
Hebdomadaire Gabonais d’informations — 17e année
“Change. Believe”
Barack Obama

N°753 du Lundi 3 Janvier 2022 - Prix : 600 F.CFA

CAN 2021
Crise sociale
Les Panthères : une préparation BOA pousse par maladresse
qui annonce un fiasco les syndicats à durcir leur
mouvement de grève
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A lire

Après l’humiliation, un Conseil

dans le Confidentiel
vendredi 7 janvier 2022
- Le pouvoir réel de la «
Young team »
- PDG : les forces en pré-

des ministres pour sauver

sence
- La fronde dans le Haut-
Ogooué
- Idriss Ngari et les ter-
rains de FC 105
- La sainte ni touche
Dumont Benghi prise en
flagrant délit de détourne-
ment

Ossouka Raponda ?
- Les gens : qui se cache
derrière Abeloko ?
- Flash sur Ambroise
Banas
- Conflit entre la Défense
et les Affaires étrangères
- L’UN : le visiteur noc-
turne
- Comment un vice-prési- Lire en pages 3&5
dent et un proche de
Missambo ont-ils agressé
un journaliste…
- Ngoyo Moussavou : le
grand retour ?
- Qui fait quoi dans le
Haut-Ogooué ?
- Colas et les surfactura-
tions

… Et plus encore !

COMMUNIQUÉ

Monsieur Jacques Litona

Loumbi et les familles
Moungongo, Iyangui,
Boumbendje, et Tsimbou
ont la douleur de faire
part aux parents ,amis et
connaissances du décès
de leur mère, tante,
grand-mère et fille Justice Présidence de la République Editorial Finances publiques Relance de l’économie
Emilienne SIANGANI
affectueusement appelée Certains magistrats du Ali Bongo La gouvernance Des pertes de Le PAT n’a pas
Dokèye, décédée le
dimanche 2 janvier 2022
parquet délivrent des « Ondimba par procuration : recettes fiscales de ressorts pour
à Lastoursville. Le pro- soit transmis » sans déconnecté et reflet du liées aux décisions faire repartir
gramme des obsèques
sera communiqué ulté- plaintes préalables absent discours d’ABO de BOA l’économie
rieurement. Lire en page 4 Lire en page 4 Lire en page 5 Lire en page 7 Lire en page 7
ACTUALITÉS
CAN 2021
Les Panthères : une préparation qui annonce un fiasco
Par IMEO
A
quelques jours de la
Coupe d’Afrique
des nations (CAN)
de football qui débutera ce 9
janvier au Cameroun voisin,
les Panthères, l’équipe
nationale du Gabon, ont
décidé d’effectuer la mise
au vert à Dubaï, aux Émirats
arabes unis. Une décision
Prisonnier politique
Renaud Allogo Akoué
surprenante car les
contraintes liées au corona-
virus sont grandes dans ce
pays. La décision, du minis-
tère des Sports et de la
Fédération gabonaise de
football (Fegafoot), d’aller
préparer une compétition
telle que la CAN à Dubaï a
laissé perplexes des obser-
vateurs du football gabo-
nais. Une préparation déjà
tronquée avec le désiste-
Pourquoi sont-ils en prison ?
Justin Ndoundangoye
ment de l’Ouganda à la der-
nière minute. Les Cranes
ont refusé de se rendre à
Dubaï. Un refus qui
confirme les inquiétudes au
sujet de la situation sani-
taire.
Au regard de tous ces faits,
le doute plane sur la forme
physique et l’état psycholo-
gique des joueurs de Patrice
Neveu. Naturellement, plu-
sieurs questions émergent.
Bertrand Zibi
… de comptes
Patrichi Tanassa Grégory LaccrucheAlihanga
Pourquoi n’avoir pas effec-
tué une mise au vert dans un
pays frontalier, au
Cameroun par exemple ?
Pourquoi la destination
Dubaï, sachant les
contraintes liées au Covid-
19 ? Pourquoi tant d’ama-
teurisme ? Comment une
équipe nationale de football
peut-elle être si mal mana-
gée ?
Le Gabon est dans le groupe
Règlement…
C, avec les Comores, le
Maroc et le Ghana. Les
deux dernières équipes
citées figurent parmi les
meilleures du continent. Les
Panthères ont donc fort à
faire. L’amateurisme qui
caractérise leur préparation
à la CAN n’augure-t-il pas
un fiasco lors de la compé-
tion proprement dite ?
Pour la CAN 2017 qu’ac-
cueillait le Gabon, le
Léandre Nzué
Bendo Edo Ike Ngouoni
Lundi 3 Janvier 2022
2
Cameroun avait effectué sa
préparation en Guinée équa-
toriale voisine. Cette année-
là, les Lions indomptables
avaient remporté le trophée.
Une semaine avant le coup
d’envoi de la CAN, les
Panthères ont perdu 3-0
face aux Étalons du Burkina
Faso. C’était le premier de
leurs deux matches de pré-
paration. Une défaite sans
surprise.
Brice Laccruche Alihanga
Tony Ondo Mba
poLITIqUe
Présidence de la République
Ali Bongo Ondimba déconnecté et absent
Par Meboon
P
réparer l’après-Ali
Bongo Ondimba
n’a jamais été aussi
évident qu’en ce début
d’année 2022. Celui qui
affirmait « avoir de
l’énergie à revendre »
dans les colonnes du
magazine « Jeune
Afrique » en mars dernier
n’a pas donné cette
impression lors de son
dernier discours des
vœux à la nation. C’est
l’air fatigué et au gré
d’une diction aléatoire-
ment saisissable que le
chef de l’exécutif a livré
un discours tourné en
dérision par les Gabonais
tout au long du week-end
écoulé.
Un discours qui trahit
l’absence...
Les observateurs les plus
avertis auront remarqué
que cette vidéo d’Ali
Bongo Ondimba préenre-
gistrée et diffusée le 31
décembre ne tenait pas
compte d’une certaine
actualité pourtant
récente. Autrement dit,
comment Ali Bongo
Ondimba pouvait-il igno-
rer, au 31 décembre, que
la Cour constitutionnelle
avait annulé, le 24
décembre, l’arrêté
n°559/PM pris par le
Premier ministre pour
instituer de nouvelles
mesures de lutte contre la
propagation de la Covid-
19 ? Ce, avant de suspen-
dre, le 28 décembre, le
second arrêté n°685/PM
qui reprenait les mêmes
dispositions que dans le
précédent ?
Parce que c’est cet arrêté
qui annonçait en réalité
l’assouplissement du
couvre-feu pour les per-
sonnes vaccinées,
puisqu’elles étaient alors
libres de circuler à toute
heure. Arrêté qui permet-
tait par ailleurs la réou-
verture des établisse-
ments de nuit. Pis, le 31
décembre, par décision
n°045/CC, la même Cour
constitutionnelle annulait
définitivement ledit
arrêté.
Pourtant, Ali Bongo
Ondimba se laissera dire
des contrevérités lors de
son discours des vœux à
la nation, notamment que
« le couvre-feu est assou-
pli. Les établissements de
nuit sont rouverts. Et les
possibilités de regroupe-
ment plus nombreuses.
Ces mesures, nous les
avons prises pour vous
permettre de passer des
fêtes de fin d’année plus
joyeuses, plus vivantes ».
Que d’approximations
qui snobaient les déci-
sions de la Cour constitu-
tionnelle. Voici un chef
de l’exécutif qui navi-
guait en marge de la loi
qui s’impose pourtant à
tous. Cette cacophonie
assumée sans honte ni
scrupules au sommet de
l’Etat démontre tout le
mépris de certains à l’en-
droit de nos institutions.
A d’autres de se deman-
der : qui dirige réellement
le Gabon ? Comment
peut-on autant se moquer
de tout un peuple ?
L’institution de président
de la République est en
permanence ridiculisée,
rabaissée et frappée de
signaux traduisant une
sorte de fébrilité et d’in-
stabilité au sommet de
l’Etat.
Cérémonie annulée et
déconnection des réali-
tés...
Pour davantage démon-
trer son incapacité à assu-
mer toutes les charges
rattachées à sa fonction,
Ali Bongo Ondimba
vient de faire annuler une
tradition bien républi-
caine : la cérémonie de
présentation des vœux au
président de la
République par les mis-
sions diplomatiques.
C’est en effet ce que
confirme depuis le 1er
janvier 2022 une note
émanant du ministère des
Affaires étrangères. Alors
même que ladite cérémo-
nie était notamment pré-
vue par visioconférence.
Le chef de l’exécutif est
désormais décrit comme
celui qui dirige le pays
par procuration. Son dis-
cours de présentation des
vœux de nouvel an a été
jugé insipide et décon-
necté des réalités. Si ses
louangeurs ont vite fait
de brandir la présence
physique d’Ali Bongo
Lundi 3 Janvier 2022
33
détenteur suprême du
pouvoir exécutif. Cette
obligation d’être au plus
près des Gabonais se jus-
tifierait davantage au
regard de la médiocrité et
des incapacités de l’ac-
tuelle équipe gouverne-
mentale. Tous les vrais
présidents se comportent
ainsi dans d’autres
nations. Ils ne gouver-
nent pas par visioconfé-
rence et via les réseaux
sociaux que sont
Facebook et Twitter.
Que peut alors apporter
d’innovant, et en ce
début d’année, le énième
Conseil des ministres
programmé pour ce lundi
3 janvier 2022 ? A en
croire certains : pas
grand-chose, en dehors
des mêmes mises en
scène éloignées des
Ondimba par le biais de sont réciproques. A ce tiés par les syndicats sont attentes réelles des
certaines images soigneu- titre, le fonctionnaire qui suivis, en dépit des Gabonais. Ali Bongo
sement choisies, cela réclame son rappel solde, menaces du ministère de Ondimba passe davan-
n’empêche pas d’obser- son reclassement après tutelle. Ce qui est plutôt tage de temps à démon-
ver son absence face aux stage ou la régularisation irresponsable est de croire trer qu’il est simplement
préoccupations des popu- de sa situation adminis- que tout travail ne mérite en vie. Un objectif bien
lations. trative est dans son bon pas salaire conformément en deçà des responsabili-
C’est parce qu’Ali droit. C’est le cas pour de à la loi. tés d’un chef de l’Etat.
Bongo Ondimba est nombreux enseignants Si le Gabon avait encore D’où l’urgence de se
absent qu’il s’est laissé qui sont loin d’être des un vrai chef à sa tête, on consacrer désormais à
dire des approximations irresponsables. le verrait sur le terrain préparer l’après-Ali
et des contrevérités sur la Au contraire, c’est par auprès des Gabonais. On Bongo Ondimba, sans
vaccination contre la forte solidarité au sein du le verrait sur les plateaux hésitations. Et sans
Covid-19. Selon lui, le corps enseignant que les de télé pour assumer son modération.
taux de vaccination mouvements de grève ini- leadership, puisque
contre ce virus a atteint le
seuil de 12 %. Des chif-
fres qui sont contredits
par d’autres sources ---
“Our World in Data”
dirigé par l'université
d'Oxford et bien d’autres
sources consultables sur
internet – qui continuent
de situer le Gabon parmi
les pays n’ayant pas fran-
chi un taux de couverture
vaccinale complète de 10
%. C’est dire si les
Gabonais s’opposent
majoritairement à la cam-
pagne de vaccination que
le gouvernement tente de
rendre insidieusement
obligatoire via des arrêtés
liberticides que la Cour
constitutionnelle vient de
faire annuler.
Ali Bongo Ondimba est
si absent qu’il a osé trai-
ter les fonctionnaires
d’irresponsables au terme
du même discours de pré-
sentation des vœux.
Simplement parce que ces
derniers exercent leur
droit de grève garanti par
la Constitution. Le chef
de l’exécutif affirmera par
ailleurs que « ce sont les
fonctionnaires qui sont au
service de l’Etat et non
l’Etat qui est au service
des fonctionnaires ». Une
déclaration qui ignore que
l’Etat de droit soumet cet
Etat et le fonctionnaire à
la même règle de droit. Si
ces deux acteurs sont unis
par un contrat, alors les
droits et les obligations
poLITIqUe
Union nationale
Le mauvais signal
L’Union nationale pour restaurer l’union et
(UN) grouille d’activi- panser les blessures
tés … mais seulement ouvertes tout au long
sur papier. Ce que l’on d’une année où les fac-
redoutait est irrémé- tions en adversité ont lar-
diablement en train de gement dépassé ce cadre
pour réduire cette bataille
se produire. A savoir politique à des attaques
que son avenir sera sur la vie privée des mili-
incertain. D’elle, l’ac- tants. Les actes étant
tualité se jouera encore présents sur les
autour de colmatages. réseaux, le camp
Et la réalité de ce qu’a Missambo ne s’est pas du
été une élection à pro- tout embarrassé de cour-
blèmes, par ailleurs toisie minimale pour éta-
marquée par une non- ler toute son agressivité à
candidature, finira par l’endroit du camp dit du «
prendre le dessus à gendre » de Zacharie
chaque strate des actes Myboto. Avec la volonté
de ce parti politique, de réduire cette bataille à
réduit à la domination une affaire dynastique
alors qu’elle n’en était pas
d’une faction. une.
Par Ramses Frank Voilà pourquoi, ce soir-là,
Avilekambani ses mots ont suscité espoir
Le siège de l’UN à l’ancienne Sobraga
Myboto présent dans fait une meilleure affaire
l’équipe dirigeante du dans l’Estuaire au lende-
nouveau bureau de l’UN ? main d’une élection qui a
Est-ce, aux dires de nom- raffermi les clivages,
Lundi 3 Janvier 2022
l’UN.
Ainsi depuis son arrivée
aux commandes, la nou-
velle direction de ce parti
4
super vice-président et
porte-parole du parti,
avant même celui de sa
présidente.
Un autre fait attire l’atten-
tion sur la nouvelle ges-
tion de l’UN : c’est son
obstination à refuser tou-
jours de prendre ses quar-
tiers au siège du parti, à
l’Ancienne Sobraga, pré-
férant s’accoutumer du
QG de campagne de
Paulette Missambo et
montrer aux yeux de tous
que l’Union nationale
n’est plus UN. Mauvais
signal. Tenez, où Sergine
Ndong, propulsée secré-
taire exécutif adjoint
chargé des droits des
femmes et de l’égalité,
convoque-t-elle les
femmes ce lundi 3 janvier
2022 ? Au QG de la prési-

L
es récentes nomi-
nations attestent de
cet état d’esprit où
il est difficile de croire
que Paulette Missambo ait
réellement envie d’asseoir
la cohésion au sein de
cette formation construite
sur le socle d’un consen-
sus entre des partis et des
individualités en 2010.
Que c’est dommage !
Lors de son mot de cir-
constance, le soir du 13
novembre 2021, elle avait
assuré qu’elle travaillerait
avec tous les cadres de
l’UN, tant ceux qui l’ont
soutenue que ceux qui se
sont portés sur les listes
de son adversaire, Paul
Marie Gondjout. Toute
chose qui était un gage
et soulagement auprès de
ceux des militants et sym-
pathisants nostalgiques de
l’histoire du commence-
ment de l’UN, qui fut une
si belle aventure. Sauf que
ce discours d’un soir a
étalé toute sa démagogie.
Les récentes nominations
montrent à suffisance que
Paulette Missambo va
diriger avec sa faction et
que sa ligne est de pour-
suivre l’œuvre de déraci-
nement de tout ce qui peut
constituer un lien avec
l’ancien et premier prési-
dent de l’Union nationale,
Zacharie Myboto. Un
proche de Missambo a
d’ailleurs parlé « d’émas-
culer le nom Myboto ».
Que feront-ils alors du
breux commentateurs, notamment dans le
une simple caution pour Woleu-Ntem ? Or, dans
voiler les vrais desseins l’Estuaire, il se serait
de la faction Missambo ? donné une virginité poli-
Oui, c’est légitime de tique utile, en même
gouverner avec qui on temps qu’il aurait
veut, mais est-ce certain conforté les assises de
que les positions qui sont l’UN en récoltant dans
distribuées, aux allures de des bases dormantes de
récompenses, ne freine- ressortissants de sa pro-
ront pas les objectifs de vince d’origine, qui com-
conquête propres à posent un électorat consi-
chaque parti ? Si tant est- dérable. Il est tout aussi
il que Missambo pense probable que les desseins
conquête du pouvoir, vu de Paulette Missambo ne
un discours qui souffre sont pas de conquérir des
d’absence de positionne- poches stratégiques mais
ment clair depuis son avè- de récompenser ses lieute-
nement à la présidence de nants. Pas étonnant le flux
ce parti. de prise de parole tous
Est-on sûr, par exemple, azimuts observé depuis le
que le provincial du débarquement de
Woleu-Ntem n’aurait pas Missambo à la tête de
s’illustre par des commu-
niqués de prise de posi-
tion sur tous les sujets de
l’actualité ou presque. Ce
qui frappe à l’œil c’est
que ces communiqués
sont signés de mains dif-
férentes comme pour dire
que chacun prend sa part
de responsabilité dans son
domaine de compétence.
On peut dire bravo, mais
ne doit-on pas s’inquiéter
de ce que chacun dans le
directoire de l’UN veuille
montrer qu’il existe, à
l’image du message de
vœux d’un des vice-prési-
dents, Jean Gaspard
Ntoutoume Ayi (rien à
voir probablement avec le
conservateur de l’okou-
koutisme, Nestor Ayi),
dente Paulette Missambo.
Et ce même 3 janvier, où
le représentant provincial
de l’Estuaire, Guy
Laurent Abo Bekale,
convoque-t-il les bureaux
locaux et les points
focaux ? Toujours au QG
de la présidente
Missambo.
Tout au QG de l’ex-com-
pagne de feu Casimir Oye
Mba. A croire qu’elle
n’est toujours qu’à la
conquête de l’UN dont
elle a du mal à tenir les
clefs. Alors quel est le
problème du siège de
l’Ancienne Sobraga, un
lieu si chargé d’histoire ?
A lire dans le «
Confidentiel » du 7 jan-
vier 2022.

Justice
Certains magistrats du parquet délivrent des « soit transmis »
sans plaintes préalables
Dagba, qui se présentait à cette bénéficier de la même assis-
Par Arthur
occasion comme le plaignant. tance que le jeune Gabonais.
Ce monsieur est en procès avec Pourquoi de tels agissements de

C
’est la mésaventure qu’a
connue, le 28 décembre
2021, un jeune
Gabonais, neveu d’un homme
d’affaires gabonais vivant à
Bordeaux pour des raisons de
santé. Le compatriote vit dans
la propriété de son oncle au
quartier Plein-Ciel, à Libreville.
Au matin du 28 décembre, un
commando lourdement armé
conduit par un capitaine nommé
Ickamba, selon un des avocats
de la famille qui a suivi cette
procédure, a réveillé les rési-
dents de ce domaine et a embar-
qué le neveu de l’homme d’af-
faires, sans lui indiquer les
motifs de cette interpellation.
Ils seront conduits au commis-
sariat du 5e arrondissement
(Sogatol). Cette action de la
force publique n’était pas soute-
nue par une plainte préalable,
selon l’avocat.
Au commissariat de Sogatol,
l’avocat constatera que la police
était en train d’auditionner un
sujet béninois, un certain
l’homme d’affaires propriétaire
des lieux. Par des manœuvres
frauduleuses, ce Béninois avait
réussi à accaparer des biens
immobiliers de l’homme d’af-
faires grâce à un faux acte de
vente et avec la complicité de
certains magistrats au tribunal
de Libreville. Avec ce faux acte,
il a intimé l’ordre aux locataires
de l’homme d’affaires de lui
payer désormais les loyers que
le vrai propriétaire percevait.
Ce manège a duré plusieurs
mois. L’homme d’affaires a dû
saisir le tribunal de première
instance de Libreville qui, in
fine, a condamné le sujet béni-
nois pour faux et usage de faux,
usurpation d’identité, assorti
d’une interdiction de sortie du
territoire. Cette affaire est pour
le moment pendante à la Cour
d’appel de Libreville.
Pour l’avocat de la famille, l’in-
trigue ne fait guère de doute. Il
a aussitôt introduit une requête
auprès du procureur de la
République près le tribunal de
Libreville. Selon nos sources,
ce dernier va demander à son
adjoint de lui fournir la plainte
sur la base de laquelle il a mobi-
lisé la force publique pour pro-
céder à cette arrestation. Ce que
le substitut, dont nous taisons le
nom pour le moment, n’a pas pu
produire. Ordre lui a été donné
dès cet instant de remettre en
liberté le jeune compatriote,
qu’il voulait de toute évidence
envoyer à la prison centrale de
Libreville.
Cette affaire est malheureuse-
ment symptomatique des maux
qui minent la justice gabonaise.
Le jeune Gabonais a eu la
chance d’être très bien assisté
en matière judiciaire. Sans la
perspicacité de son avocat, son
dossier aurait été traité par le
substitut qui a émis un soit
transmis, sans avoir reçu de
plainte, et il se serait retrouvé
en prison à l’insu du procureur
lui-même. Il va sans dire que
beaucoup de personnes crou-
pissent en prison selon le même
schéma, pour ne pas avoir pu
la part de certains magistrats ?
Un procureur aujourd’hui à la
retraite est catégorique : « Ces
agissements sont souvent le fait
de certains magistrats véreux
qui veulent à tout prix se faire
de l’argent sur le dos des usa-
gers. Dans votre cas, la famille
du jeune O devait subir un
chantage de la part du magis-
trat et ses complices. A savoir
sa libération et l’arrêt des
poursuites, contre une grosse
somme d’argent. C’est cela qui
ternit notre image et surtout
celle des magistrats intègres,
croyez-moi, ils sont nombreux
au tribunal. A la place du pro-
cureur actuel, je n’hésiterai pas
à saisir les instances habilitées
pour proposer l’indélicat à des
sanctions. » Gageons que cette
voix de sagesse sera entendue
par l’Inspection générale du
ministère de la Justice et, pour-
quoi, pas du président du
Conseil supérieur de la magis-
trature et du ministre de la
Justice.
poLITIqUe
L’eDIToRIAL Après l’humiliation, un Conseil des ministres
de Désiré ENAME
La gouvernance par procuration : pour sauver Ossouka Raponda ?
Par Rolly Alain DJILA*
reflet du discours d’ABO
S
i l’on vous dit que sa petite majesté Ali Bongo a suivi les évolutions de
l’actualité au cours du dernier trimestre de l’année 2021 par procura-
tion, le doute ne devra plus être permis. Et si le doute subsiste dans l’es-
prit de certaines personnes sur ce que nous affirmons d’entrée, la meilleure
preuve à leur brandir est le discours des vœux à la nation du 31 décembre
2021.
Qu’en dire ? Que ce discours a clairement montré combien le fossé est pro-
fond entre les réalités gabonaises et le Gabon virtuel de sa petite majesté.
Nous ne l’illustrerons que par deux cas : l’éducation et la pauvreté des
ménages.
Si le mal-être éducatif, du primaire au cycle académique, a meublé les pre-
miers mouvements syndicalistes au début des années 1990, cela reste encore
d’actualité aujourd’hui.
Et pourtant en 2010, l’on a réellement cru que sa petite majesté avait décidé
de prendre le problème à bras le corps en convoquant les états généraux de
l’éducation. Des assises qui se sont conclues par des recommandations réali-
sables dans le laps de temps envisagé. C’est-à-dire que dix ans plus tard, les
problèmes structurels allaient définitivement être résorbés. Et, sans réaliser à
cette période que sa petite majesté était un féru d’effets d’annonce, des
Gabonais s’étaient réjouis lorsqu’il allait poser les premières pierres des uni-
versités et grandes écoles d’Oyem, Mouila, Booué et Port-Gentil. Aussi,
lorsqu’il veut parler des problèmes de l’éducation, quel bilan dresse-t-il
douze ans plus tard du système éducatif sous sa gouvernance ? Néant. Vide
abyssal. Rien.
Seulement, chose curieuse, sa petite majesté qui a refusé de donner un sys-
tème éducatif digne à la jeunesse gabonaise a, en contrepartie, bénéficié de
tout type d’exonération, pour réaliser Ruban Vert, un complexe scolaire ultra-
moderne pour le compte du « family Office » que gère son fils et super alter
ego Nour-Ed-Din Valentin Bongo, dont un jour il faudra nécessairement
dresser la liste des délits d’initiés et les confronter à la loi. Coût de cet inves-
tissement hors plateaux sportifs : 21 milliards de FCFA. De quoi construire 1
400 salles de classe, voire un peu plus.
Comment cet homme qui se dit « homme d’Etat » (cf. son discours à la
nation) peut-il avoir la décence de venir demander aux élèves de supporter
leurs conditions d’étude ? Cela s’appelle de l’irresponsabilité et du mépris
pour toute cette jeunesse gabonaise, dont il n’en a cure.
On ne peut pas non plus venir un 31 décembre parler de la paupérisation avec
légèreté et se désengager de toute responsabilité face à cette paupérisation
galopante. Sa petite majesté en est l’auteur pour avoir organisé un système de
prédation des deniers publics par la mise à sac de l’Etat au profit de ses amis
venus de l’étranger. Ainsi, l’appareil économique n’est qu’au service de sa
seule besace ; en plus d’avoir déstructuré les normes de développement qui
ont en première ligne le travail.
Très inspiré, sa petite majesté a mis en place un modèle économique qui ne
peut être porteur de développement en ce sens que les Gabonais en sont tota-
lement exclus. Tous les investissements d’Etat (routes, aéroports, ports,
industries, agroalimentaires, etc.) ont été agrégés autour de la nébuleuse
Arise, un méli-mélo d’investisseurs singapouriens, de pseudo locaux se résu-
mant aux prises de participations de l’Etat puisqu’on y retrouve la CDC
(Caisse des dépôts et consignations) à hauteur de 15 %, des intérêts basés
dans un pays scandinave sans parler du groupe Shana Investment le family
office basé à Dubaï dirigé par « Monsieur fils ». Dans ce système de capta-
tion des deniers de l’Etat, comment un entreprenariat local peut-il éclore ?
Des économistes se sont aperçus que ce modèle a une autre tare, celle de
développer des emplois peu valorisants, une grosse partie de la main-d’œu-
vre réellement qualifiée et dédiée à l’encadrement étant fournie de l’exté-
rieure. Voilà pourquoi aucune solution n’est envisagée par sa petite majesté
et sa clique pour dépasser le discours émotionnel et converger vers des solu-
tions réelles pour réduire drastiquement la pauvreté. Ce qui est possible au
Gabon, un pays où l’on ne recense qu’un peu plus de 1 300 000 Gabonais des
deux sexes. Pays doté de ressources naturelles immenses et encore compéti-
tives sur les marchés internationaux.
L’anachronisme du discours de sa petite majesté devrait interroger sur la réa-
lité de ce pouvoir, à savoir qui tient réellement le gouvernail ? Cette question
exige d’abord que l’on sorte des supputations et autres idées reçues et,
ensuite, elle appelle toutes les Gabonaises et tous les Gabonais à prendre la
mesure de la situation et… à réagir.
Certes, les Gabonais ont souffert de ce que « les Intouchables » du moment
leur ont imposé cette petite majesté tropicale. Mais ils ne doivent en aucun
cas subir un diktat par procuration.
Directeur de la Publication
ECHOS DU NORD
Désiré ENAME
Co-Directeur de la Publication
Raissa Oyeasseko
Tel: 066.99.62.99
Rédaction : 01.73.38.00
Directeur de la rédaction délégué
MIHINDOU BISSIELOU
Exécutif
L
e discours des
vœux à la nation
d’Ali Bongo
Ondimba était si vaseux
et insipide qu’il n’a pu
réellement occuper l’ac-
tualité. En effet, les
Gabonais qui sont davan-
tage préoccupés par les
mesures sanitaires liberti-
cides imposées par le
gouvernement dans le
cadre de la lutte contre la
Covid-19 ont positive-
ment accueilli la nouvelle
annulation par la Cour
constitutionnelle de l’ar-
rêté qui les instituait.
Par décision n°045/CC du
31 décembre 2021 rela-
tive à la requête présentée
par des membres de la société civile via le Copil
citoyen, la Cour constitutionnelle, considérant,
d’une part, qu’il est indéniable que les dispositions
de l’article 6 de l’arrêté n°0685/PM du 24 décembre
2021 contredisaient et modifiaient manifestement
celles de l’article 4 du décret n°00108/PR/MS du 10
avril 2020 qui est la norme supérieure à un arrêté, le
tout en violation du principe à valeur constitution-
nelle de la hiérarchie des normes ; et considérant,
d’autre part, qu’en abrogeant les dispositions d’un
texte qui est censé n’avoir jamais existé, l’article 10
de l’arrêté n°0685/PM du 24 décembre 2021 contre-
vient aux dispositions l’article 92 de la Constitution,
a décidé que :
• Les dispositions des articles 6 et 10 de l’arrêté
ainsi querellé étaient inconstitutionnelles ;
• Les dispositions des articles 6 et 10 ainsi censurées
sont non séparables de l’ensemble du texte de l’ar-
rêté, ce qui rend ledit arrêté inapplicable ;
• L’arrêté est annulé ;
• Le Premier ministre doit remédier à la situation
juridique qui découle de l’annulation de cet arrêté
dans un délai d’un mois à compter de la notification
de la décision.
Une humiliation pour le gouvernement...
La Cour constitutionnelle vient de donner raison à la
société civile réunie au sein du Copil citoyen. Elle
vient de démontrer de la façon la plus solennelle que
le gouvernement de Rose Christiane Ossouka
Raponda a violé la Constitution. Des principes élé-
mentaires de droit, tels que le respect de la hiérar-
chie des normes, ont été bafoués par un Premier
ministre qui a à sa disposition un cabinet et une
administration supposés outillés. C’est une honte et
la matérialisation évidente de la légèreté de l’ac-
tuelle occupante de la Primature.
S’il existait une once d’honneur dans l’esprit des
membres de ce gouvernement, il aurait déjà démis-
sionné. Ce d’autant que c’est la seconde fois qu’un
arrêté pris par le gouvernement pour supposément
lutter contre la propagation de la Covid-19 est
annulé, en l’espace d’une semaine sur des question
de procédure et de conformité à la loi fondamentale.
On se souvient d’ailleurs que l’actuel ministre de la
Lutte contre la corruption, Francis Nkéa, affirmait
dans un tweet, et du haut de son doctorat en droit,
que la saisine contre l’arrêté pris par son Premier
ministre serait jugé irrecevable par la Cour constitu-
tionnelle. Il était accompagné dans cet élan par
d’autres membres du gouvernement qui tentaient
alors de se consoler médiocrement des bourdes et de
la médiocrité mises à nu de la cheffe du gouverne-
ment.
La réponse de la Haute juridiction à ce zèle ridicule
est sans appel : contrepied et humiliations !
Maintenant que la légèreté d’Ossouka Raponda est
connue de tous, peut-on encore nous reprocher d’af-
Rédacteur en Chef éditorial
Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com
Coordinateur
Pierre Durand
Analystes: Ramses Frank
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Zang Memine/Etienne Francky Meba Ondo
Journalistes : Sophie Beuve Mery / Pierre
Durand/Gil Lawson / Meboon
Lundi 3 Janvier 2022
5
firmer qu’elle ne sert à rien ? Et de penser par ail-
leurs qu’elle a simplement été parachutée à la
Primature pour raisons autres que la compétence ?
Et si la Cour constitutionnelle voulait aider le gou-
vernement à sauver la face ?
Ceux qui pensent que l’annulation de l’arrêté que-
rellé par la Cour constitutionnelle traduit un désaveu
du gouvernement pourraient vite déchanter. En reli-
sant froidement la décision de la Haute juridiction,
on s’aperçoit qu’elle invite simplement le gouverne-
ment à corriger les contradictions juridiques qui ont
mis en conflit un décret et un arrêté.
Aussi, le Conseil des ministres annoncé pour ce
lundi 3 janvier 2022 pourrait également rattraper
cette bourde. Puisque le décret n°00108/PR/MS du
10 avril 2020 stipule que les tests PCR sont gratuits,
alors que le gouvernement voudrait les rendre
payants, ledit Conseil pourrait adopter dès
aujourd’hui un nouveau décret abrogeant les dispo-
sitions du précédent.
A ce moment, la Cour constitutionnelle aura indiqué
la voie à suivre pour sortir la Primature de ses
approximations et humiliations. Dans cet exercice,
la Cour a tout aussi interpellé le gouvernement
depuis longtemps sourd sur des questions de bon
sens pourtant soulevées par la société civile et les
observateurs. La Haute juridiction a en effet consi-
déré que les taux à fixer pour le paiement des tests
PCR doivent tenir compte de la réalité des situations
économiques et sociales des populations depuis la
survenue de la pandémie de la Covid-19. Rappelant
que des entreprises ont déposé leur bilan, pendant
que la récession économique due à la crise sanitaire
conduisait à la perte des emplois et à la diminution
des revenus, la Cour constitutionnelle a considéré
que le taux fixé pour les tests PCR normaux n’est ni
adéquat, ni proportionnel aux circonstances de
temps et de lieu ainsi que l’exigent les dispositions
de l’article 7 de la loi n°003/2020 du 11 mai 2020.
Reste alors à savoir si le gouvernement tiendra
compte de cet avis.
Pour rappel, le gouvernement voudrait rendre les
tests PCR payants à hauteur de 20 000 FCFA et 50
000 CFA pour la procédure VIP. Des fourchettes
contestées par les populations et les syndicats des
secteurs éducation, santé, pétrole, énergie et eau.
Lesquels ont d’ailleurs déposé des préavis de grève
générale à initier dès le 11 janvier prochain, si le
gouvernement ne revoie pas sa copie.
L’annulation des arrêtés du gouvernement est donc
une perche tendue par la Cour constitutionnelle pour
racheter la médiocrité du gouvernement. Saurait-il
la saisir ? Ou s’enfoncera-t-il davantage pour que la
société civile monte de nouveau au créneau ?
Et, en cas d’une nouvelle tarification, la gratuité des
tests PCR exigée par la société civile sera-t-elle tota-
lement maintenue ou le gouvernement se conten-
tera-t-il d’une légère baisse de ses prétentions ?
L’opinion nationale appréciera.
Impression : MULTIPRESS -
Distribution : CODIPRESS
Tirage : 10.000 ex.
D.L.B.N N°2359/11/2016
SoCIeTe
Crise sociale
BOA pousse par maladresse les syndicats
à durcir leur mouvement de grève
Par AP
E
n matière de bourde,
BOA n’y est pas allé
avec le dos de la cuil-
lère à l’occasion de son dis-
cours de vœux à la nation
prononcé le 31 décembre.
Par des propos assez légers
en direction des syndicats
des régies financières et de
l’Éducation nationale, les
qualifiant au passage « d’ir-
responsables », le chef de
l’Etat risque de contribuer au
durcissement de leurs mou-
vements de grève. Il faut
craindre que, par solidarité,
les syndicats qui n’avaient
pas encore appelé leurs
adhérents à faire grève n’en
viennent à le faire, juste pour
défendre le principe consti-
tutionnel du droit de grève.
Un droit que BOA semble
remettre en cause par ses
propos. L’irrationnel devient
total lorsque ce dernier
dénonce les apprentis sor-
ciers qui « insufflent aux
oreilles de nos compatriotes
le poison de la division. Ils
montent telle communauté
contre telle autre. Telle eth-
nie contre telle autre. Telle
province contre telle autre.
Je mets en garde ces appren-
tis sorciers qui distillent la
haine ». On pourrait inscrire
dans ce registre des «
apprentis sorciers » tous
ceux qui, comme BOA,
cherchent à monter une caté-
gorie socio-professionnelle
contre une autre.
Stigmatiser ainsi deux caté-
gories de personnels de la
fonction publique revient à
les livrer à la vindicte popu-
laire. Ce ne sont pas les
enseignants qui sont à l’ori-
gine du disfonctionnement
du système éducatif au
Gabon. C’est la faible prio-
rité accordée au secteur de
l’éducation par les pouvoirs
publics qui en est la cause.
La pandémie de la Covid-19
n’a fait que révéler au grand
jour les faiblesses du sys-
tème. Sous BOA, l’Etat a
érigé les forces de défense et
de sécurité en seul secteur
prioritaire à qui il faut affec-
ter toujours plus de moyens.
Pendant ce temps, le secteur
de l’éducation, tout comme
celui de la santé d’ailleurs,
croupit dans le dénuement le
plus total. Pas d’investisse-
ments conséquents en
termes d’infrastructures
depuis 2009. Pas de recrute-
ments d’enseignants depuis
au moins quatre ans malgré
la forte croissance de la
population. Pas d’applica-
tion stricte en faveur du
corps enseignant des dispo-
sitions règlementaires qui
régissent leur profession,
notamment en matière
d’avancement et de reclasse-
ment après stages. Pas de
paiement des primes déci-
dées par le gouvernement
pour ceux des enseignants
appelés à prendre part à l’or-
ganisation des examens de
fin d’année. Même les enga-
gements pris par leur tutelle,
le ministère de l’Education
nationale, ont du mal à être
suivis d’effets. Dans ces
conditions, comment
demander à un corps aussi
malade de ne point revendi-
quer le droit de se faire soi-
gner ? Alors la grève devient
le seul moyen. La pandémie
de la Covid 19 ne saurait
constituer un frein à l’exer-
cice de cette liberté.
Pourtant en 2010, le pouvoir
avait lui-même convoqué les
états généraux de l’éduca-
tion. Séraphin Moundounga,
le ministre de l’Education
nationale à cette époque,
avait reçu un rapport qui
invitait l’Etat à investir 150
milliards de FCFA sur dix
ans, soit 15 milliards de
FCFA par an, pour venir à
bout des maux de l’éduca-
tion nationale. Si ce pro-
gramme avait été appliqué,
en 2020, ce souci aurait été
inexistant. Sans doute que
les enseignants, sans qu’on
ne le leur demande, auraient
pris leur part d’effort dans le
cadre de la lutte contre la
Covid-19. Pourtant sur la
même période, des fortunes
colossales chiffrées à des
centaines de milliards de
FCFA ont été constituées par
des fonctionnaires propres
du premier cercle du chef de
l’Etat. Certains sont en pri-
son sans que l’on sache s’ils
ont remboursé l’argent
détourné et à quoi ces
sommes ont servi. Cet
argent aurait pu financer
plus de dix ou vingt fois le
budget fixé par les états
généraux de l’éducation
nationale.
Il en est de même des régies
financières qui ne sont nul-
lement responsables de la
situation économique
actuelle. Ce sont les mau-
vaises décisions politiques
qui ont plombé l’économie.
Au nom de quoi les fonc-
tionnaires des régies finan-
cières doivent-ils s’asseoir
Lundi 3 Janvier 2022 6
sur leurs revendications
catégorielles au motif que la
situation économique est
catastrophique ? Ces per-
sonnels sont au cœur des
arbitrages financiers du pou-
voir. Ce sont eux qui exécu-
tent les ordres d’affection
des fonds publics à telle ou
telle entité. Ils savent mieux
que quiconque le sens des
priorités de l’Etat en matière
de dépenses. Ils savent si
l’Etat agit en bon père de
famille dans sa gestion ou
s’il dépense dans des futili-
tés. Leur attitude n’est que
la conséquence d’une forme
« d’irresponsabilité » du
pouvoir face à la gestion des
fonds publics. Dans un tel
contexte, ils ne peuvent
revendiquer que la préserva-
tion de leurs acquis. Surtout
qu’à de nombreuses
reprises, des gouvernements
ont pris des engagements
dans ce sens à leur endroit,
sans jamais les respecter.
Pourquoi vouloir exiger
d’eux qu’ils tiennent compte
de l’équilibre global des
finances publiques dans
leurs revendications si, au
sommet, personne ne prend
ce critère en compte
lorsqu’il s’agit de s’octroyer
certains avantages ?
BOA doit se ressaisir et
inviter les syndicats à discu-
ter directement avec lui, plu-
tôt que d’enclencher un pro-
cessus qui risque de bloquer
le Gabon tout entier.
eConomIe Lundi 3 Janvier 2022 7
Finances publiques

Des pertes de recettes fiscales liées aux décisions de BOA

Par Jean Michel Sylvain de la Banque africaine de masse qui s’est ensuivi n’ont moyenne chaque année
développement (Bad) pour plus permis à ces deux qu’entre 70 % et 80 % de ses
2021, le Gabon a enregistré acteurs économiques (entre- prévisions budgétaires. Le

«L
es régies finan-
cières, elles aussi,
se sont mises en
grève. Une fois de plus,
quand bien même, certaines
de leurs revendications ont
été satisfaites. Or, cette
grève n’est pas sans consé-
quence pour notre économie,
déjà fort impactée par la
crise sanitaire. Elle pro-
voque des pertes financières
et de graves perturbations
dans le fonctionnement de
l’Etat. Il devient plus diffi-
cile d’assurer les salaires de
nos médecins ou de nos
enseignants, de régler les
pensions de nos retraités, de
financer les médicaments
pour les Gabonais économi-
quement faibles. Pourquoi
rajouter de la difficulté à la
difficulté ? » Ainsi s’est
exprimé le président de la
République au soir du 31
décembre 2021, à l’occasion
de son adresse à la nation.
Fidèle à lui-même, Bongo
Ondimba Ali (BOA) essaie
de faire porter la responsabi-
lité de la non-réalisation des
objectifs budgétaires, en
termes de recettes, aux seuls
agents des régies finan-
cières.
Selon la note de perspective
un déficit budgétaire de 5,2
% du produit intérieur brut
(PIB) en 2020, contre un
excèdent de 1,4 % en 2019.
Le déficit des comptes cou-
rants s’est creusé, passant de
0,3 % du PIB en 2020 à 9,5
% en raison, souligne la
Banque, « de la chute des
prix du pétrole et des pertur-
bations dans la chaine des
approvisionnements ».
Mieux, la Bad précise que «
la détérioration de la situa-
tion économique a entraîné
une baisse des recettes
publiques tandis que la pan-
démie a entrainé des
dépenses de santé et de pro-
tection sociale ». Rien, dans
l’esprit de cet observateur
indépendant, ne saurait
imputer aux agents des
impôts la « détérioration de
la situation économique »
car ils n’en sont pas respon-
sables. Pour BOA, a contra-
rio, la crise financière dans
laquelle patauge l’Etat
depuis deux ans est à mettre
au crédit de « l’irresponsabi-
lité » des agents des impôts.
Ils ne savent pas que « l’Etat
n’est pas au service des
fonctionnaires ».
La vérité est naturellement
tout autre. Deux facteurs au
moins expliquent aisément
de manière objective la
situation financière actuelle
de l’Etat. Il s’agit des
mesures de fermeture de
l’économie prises il y a deux
ans, sans qu’aucun accom-
pagnement en direction des
entreprises et des particu-
liers ne soit mis en place,
d’une part. C’est ce que fait
ressortir entre les lignes
l’analyse de la Bad. D’autre
part, le vote des budgets non
sincères sur la période. Dès
le 12 mars 2020, à l’annonce
du cas zéro au Gabon, le
gouvernement a pris une
série de mesures dont le
confinement total de la
population. Cela s’est traduit
par la fermeture pure et sim-
ple de nombreux secteurs
d’activité. Et une forte
contraction des opérations
dans d’autres secteurs. La
conséquence a été l’explo-
sion du chômage.
Or, le budget de l’Etat est
alimenté en recettes princi-
palement par les impôts et
les taxes diverses, sans
oublier le produit des partici-
pations de l’Etat. La ferme-
ture de nombreuses entre-
prises et le chômage de
prises et ménages), d’avoir
de la ressource pour partici-
per au financement du bud-
get de l’Etat. Surtout que le
Gabon, contrairement à tous
les pays du monde, n’a pas
cru bon mettre en place un
mécanisme de soutien à
l’économie. Il aurait permis
aux entreprises de rester
résilientes. La garantie ban-
caire de 225 milliards de
FCFA annoncée en faveur
des entreprises par l’Etat
comme mesure phare de
soutien à l’activité n’a pas
prospéré. Les banques ont
considéré qu’un Etat qui leur
doit plusieurs centaines de
milliards de FCFA n’est pas
sérieux lorsqu’il s’engage à
couvrir des emprunts d’au-
tres acteurs à ce niveau.
Le second facteur tout aussi
lié à la seule action de BOA,
qui explique la non-réalisa-
tion des objectifs budgé-
taires, est le non-respect des
principes qui concourent à
l’élaboration d’un budget.
Les gouvernements succes-
sifs s’évertuent à fonder sur
des hypothèses irréalistes le
calcul des agrégats budgé-
taires. Sans même tenir
compte du fait que le Gabon
ne parvient à réaliser en
gap des recettes budgétaires
réelles par rapport aux prévi-
sions, constaté chaque
année, étant lié à la prise en
compte des scénarii trop
optimistes sur l’évolution de
tel ou tel agrégat macroéco-
nomique au moment de
l’élaboration du budget.
Plusieurs acteurs politiques
de premier plan, notamment
l’ancien Premier ministre
Casimir Oye Mba, avaient
dénoncé à de nombreuses
reprises cette supercherie.
Sans succès. C’est cette
supercherie permanente et la
décision de fermer l’écono-
mie qui entraînent « de
graves perturbations dans le
fonctionnement de l’Etat… »
Toute chose qui rend « plus
difficile d’assurer les
salaires de nos médecins ou
de nos enseignants, de
régler les pensions de nos
retraités, de financer les
médicaments pour les
Gabonais économiquement
faibles ». Et non, comme
veut le distiller BOA dans
l’opinion, « l’irresponsabi-
lité » des agents des impôts
qui ne font qu’exercer leur
droit constitutionnel de
grève.

Relance de l’économie
Le PAT n’a pas de ressorts pour faire repartir l’économie
Par JMS insoutenable. La dernière en en monnaie locale. Le fonds mettre en œuvre les projets
date est l’agence de notation d’investissement Meridium, du PAT et relancer l’écono-
allemande Scope Ratings, associé au groupe Olam, mie, dépendra de l’efficacité

L
e Plan d’accélération
de la transformation
(PAT) a été érigé offi-
ciellement en stratégie éco-
nomique nouvelle pour relan-
cer la machine Gabon. Dans
un discours des plus surréa-
listes, BOA a fait cette
annonce à la nation. Il est vrai
que le gouvernement a fait de
nombreuses annonces à ce
sujet, mais cela manquait de
cohérence. Ce que le chef de
l’État s’est employé à faire le
31 décembre.
Ce dispositif « fourre-tout »
comme on pouvait l’imagi-
ner, non chiffré, n’a aucune
chance de servir de vecteur
de la relance de l’économie
du Gabon. Comme tous ses
devanciers – Plan stratégique
Gabon émergent (PSGE),
Plan de relance économique
(PRE), Plan de transforma-
tion (PT) -, le PAT restera au
niveau des simples annonces.
Ayant déjà hypothéqué toutes
ses marges de manœuvre au
plan financier – près de 7 000
milliards de FCFA de dette
publique, soit près 80 % de
son PIB –, le Gabon ne peut
pas mobiliser les ressources
requises pour mettre en
œuvre le PAT. Les partena-
riats publics privés (PPP), qui
semblent être l’unique levier
pour financer les nombreux
projets du PAT, vont très rapi-
dement montrer leurs limites.
Surtout que, contrairement à
l’annonce d’une prétendue
attractivité nouvelle du
Gabon faite par BOA, plu-
sieurs agences de notation
internationales continuent de
présenter le Gabon comme
un risque majeur. Cela est lié
à sa dette devenue désormais
qui place le Gabon parmi les
trois gros risques en Afrique
aux côtés de la Zambie et de
l’Angola.
Les concepteurs du PAT ont
vu grand, sans se poser la
question des moyens. C’est
malheureusement cette
recette qui a conduit à l’échec
des nombreux autres plans
cités plus haut. Si l’on peut
constater « le lancement
effectif du projet de construc-
tion du barrage hydro-élec-
trique de Kinguélé Aval, de la
centrale solaire dans la
Ngounié ou encore de la
rénovation des infrastruc-
tures d’alimentation en eau
par le programme PIEPAL »
-- le quotidien gouvernemen-
tal « l’Union » en a fait de
nombreux comptes rendus --,
il n’en demeure pas moins
que cela ne constitue nulle-
ment l’assurance que ces pro-
jets iront à leur terme. Par le
passé, BOA avait annoncé le
lancement de la construction
du nouvel aéroport de
Libreville à Andeme, au PK
80, sur la Nationale 1. Le
groupe Olam avait été dési-
gné comme principal parte-
naire du projet dans le cadre
d’un PPP. Ce projet conçu
dans le cadre du PGSE n’a
pas abouti. Dans le chrono-
gramme de BOA, cet aéro-
port devait être en service en
2021. Il en est de même du
lancement d’une nouvelle
compagnie aérienne au
Gabon en 2020. Elle reste
introuvable. Ce sont autant
de projets qui, par effets mul-
tiplicateurs, étaient censés
procurer des emplois et des
ressources nouvelles à l’Etat,
comme l’a martelé à nouveau
vient de boucler une telle avec laquelle ce pays mobili-
opération. Il avait pourtant sera les devises étrangères.
assuré, au moment de la Tout en tenant compte,
signature du PPP, qu’il met- comme indiqué plus haut,
trait 1 milliard d’euros sur la qu’une part importante des-
table. dites devises sera hypothé-
Dès lors, pour pouvoir exé- quée pour rembourser sa
cuter le projet de la dette extérieure.
Transnationale -- 730 km à Le discours de BOA sur la
mettre en service dans moins relance économique restera
d’un an --, Meridium et malheureusement au simple
Olam vont apporter les CFA stade des vœux pieux. Sans
qu’ils viennent de lever à la incidence réelle sur l’écono-
Banque centrale, pour obte- mie. La dette très élevée et
nir en échange des devises les mesures iniques de fer-
La ministre de l’Economie, Roboty Mbou étrangères. Lesquelles leur meture de nombreuses acti-
BOA s’agissant des projets routières d’Afrique, longue permettront d’acquérir hors vités obèrent la capacité du
du PAT. Ce résultat, attendu de 780 km traversant d’est en de la zone CFA le matériel Gabon à mobiliser les
mécaniquement du simple ouest notre pays, verra le requis pour construire cette réserves de change et donc
fait de l’investissement, ne jour. » route. C’est donc dire que la de déployer le PAT sur le ter-
sera pas au rendez-vous. Au-delà du caractère irres- capacité pour le Gabon de rain.
On comprend mieux pour- pectueux vis-à-vis des popu-
quoi BOA a préféré marteler lations de ces annonces,
des contrevérités en affirmant alors qu’il n’en est rien, la
que certains projets étaient mise en œuvre du PAT bute
relancés ou achevés. Sous- et butera toujours sur la fai-
entendu, les créations d’em- blesse des réserves de
plois et autres effets béné- change du Gabon. Et l’arbi-
fiques sur l’économie ont trage qu’il faut désormais
déjà eu lieu ou sont en passe faire s’agissant de la gestion
de l’être. Florilèges : « De desdites réserves, entre la
nombreux projets routiers, part toujours croissante qu’il
jusqu’alors à l’arrêt, ont été faut affecter au rembourse-
relancés. Certains sont même ment de la dette extérieure
déjà achevés. C’est le cas de (le FMI y veille), et celles
plusieurs dizaines de kilomè- toujours moins importantes
tres de réseaux routiers dans affectées aux investisse-
Libreville et Owendo, ou ments.
encore à Oyem, Port-Gentil, Tous les outils requis pour
Mouila, Tchibanga ou mener à bien les projets rou-
Makokou. En 2023, la voie tiers, pour ne parler que de ce
de contournement d’Akanda, volet, doivent être importés
tant attendue par nos popula- hors de la zone FCFA. Or, les
tions, sera en service pour partenaires du Gabon dans
fluidifier le trafic routier et ces différents projets n’ap-
reléguer les embouteillages portent pas des devises étran-
de cette zone à un mauvais gères comme on aurait pu s’y
souvenir. Aussi, la attendre. Ils se contentent
Transgabonaise, l’une des d’émettre sur le marché
plus grandes infrastructures financier local des emprunts
ACTUALITÉ Lundi 3 Janvier 2022
8
Numérisation de l’administration gabonaise

Où sont passés les 6 milliards de e-santé ?

Par Gil Lawson taire général du ministère (SG) dudit ministère ? matière estiment que au moment de faire le généraux : Armand
de la Communication, qui Aux dernières nouvelles, l’élaboration d’un tel plan point, surtout qu’il Clotaire Lichambany et
n’était autre que Liliane l’on assisterait à un brico- directeur nécessite seule- connaît bien ce dossier Cyriaque Kouma. Mais

S
ur les 30 milliards Massala, actuellement lage de preuves. Comme ment cinq mois. Dans ces datant de la période où il comme on dit, dès qu’il y
de FCFA octroyés ambassadeur en France. justificatifs, des limiers de justificatifs, les petites assurait la gestion de l’ad- a du bruit sur l’argent, ses
par la Banque mon- Au ministère de la Santé, ce qui se dessine comme mains aligneraient égale- ministration du ministère traces indélébiles en appa-
diale au Gabon en 2016, les pièces à conviction une désertion des finances ment la formation du per- dont il a la charge rence se révèlent. Et Guy
dans le cadre d’un sont assemblées vaille publiques brandissent des sonnel de santé (?). Le aujourd’hui. Patrick Obiang Ndong
emprunt remboursable que vaille sans vraiment facturettes présentant coût de ces réalisations Il faut noter que ces mic- n’est pas sorti de l’au-
sur cinq ans pour la trans- convaincre pour justifier l’achat de 900 ordina- s’élèverait à 12 milliards macs financiers ont eu berge, vu d’autres bruits
formation numérique de l’injustifiable. La ques- teurs, la confection d’un de FCFA. Vrai ou faux, lieu à une période où la sur la gestion des primes
notre administration, le tion reste : où sont passés plan directeur qui aurait Guy Patrick Obiang direction générale de des personnels de santé
ministère de la Santé, les 6 milliards de e-santé ? duré cinq ans, alors qu’à Ndong, ancien SG et l’économie a fonctionné alloués dans le cadre du
l’un des principaux béné- Qu’en dit l’actuel minis- la direction générale de aujourd’hui ministre du sans tête deux ans durant, Copil.
ficiaires de ce fonds, tre de la Santé, qui était l’économie numérique, département, devra éclai- à la suite de l’éviction des
peine à justifier les alors secrétaire général les spécialistes en la rer le contrôleur financier deux premiers directeurs Nous y reviendrons.
dépenses relatives à cette
transformation numé-
rique. C’est ce que l’on
apprend des milieux feu-
trés.
Une partie de cet emprunt
avait pour objectif la
numérisation des services
de santé publique afin
d’améliorer les soins de
base. Il s’agissait ni plus
ni moins que de la moder-
nisation du système
national d’information
sanitaire.
En ce début de janvier
2022, l’échéance de cet
emprunt au Gabon étant
arrivée à terme, le
moment est venu pour les
autorités gabonaises et
celle de la Banque mon-
diale de faire le point sur
cette enveloppe. Si pour
les autres projets, notam-
ment ceux de la création
de start-ups, des incuba-
teurs, de la formation,
etc., ayant reçu une partie
de cette enveloppe, les
choses ont évolué –
encore que des zones
d’ombre subsistent sur
l’enveloppe de 6 mil-
liards de FCFA, sous la
gestion de l’ancien secré-