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1. Le système d’information
En effet, alors que très longtemps elle a été concentrée autour de la GPAO (Gestion
de production assistée par ordinateur) et des logiciels d’ordonnancement et de suivi
de production, on a vu apparaître de nombreux sigles nouveaux (ERP, SCM, APS,
MES…).
Cette évolution correspond à la fois à une évolution des fonctions de bases intégrées
dans les logiciels de GPAO, mais également à une intégration de fonctionnalités
connexes qui a considérablement modifié la portée de la gestion industrielle.
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Cette intégration s’est réalisée sous forme verticale (depuis la gestion du poste de
travail jusqu’aux planifications stratégiques), mais aussi horizontale par la prise en
compte des contraintes multi-sites et des relations clients-fournisseurs.
Une grande tendance s’est développée et a conduit aux logiciels arrivés sur le
marché à la fin du siècle dernier: c’est la notion d’intégration.
En effet, l’entreprise qui informatisait ses fonctions se retrouvait avec des logiciels
indépendants les uns des autres. Ceux-ci ne pouvant pas échanger entre eux, il
s’ensuivait une saisie multiple des mêmes données avec évidemment des risques
d’erreurs et même de contradictions !
Au-delà d’un échange par interfaçage, c’est-à-dire par des fichiers communs, l’idée la
plus rationnelle a paru de construire un ensemble de logiciels autour d’une base de
données commune. Il en résulte une intégration des fonctions de l’entreprise
(processus transversaux).
En outre, on comprend toute la démarche commencée par les grands groupes visant
à unifier les méthodes de travail entre différents sites et à obtenir aisément
l’ensemble des données de toutes natures (et notamment financières) des divers
sites. Au-delà, le même principe d’intégration appliqué à l’environnement d’une
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entreprise (fournisseurs et clients) conduit au processus tranversal inter-entreprises
de chaîne logistique.
En suivant cette idée, les nouveaux logiciels correspondent soit à une filiation des
logiciels existant auparavant, soit à une approche différente mais qui s’inscrit dans le
même esprit de globalisation et de transversalisation.
3.1 Définition
Un ERP ou progiciel de gestion intégré (PGI) est destiné à la gestion globale des
différents flux de l’entreprise aux niveaux stratégique, tactique et opérationnel. Il met
en commun, pour les diverses entités et fonctions, l’ensemble des données
nécessaires à cette gestion dans une base de données unique. Nous reprendrons
les définitions complémentaires données par deux organismes réputés compétents
en la matière : le CXP, organisme français (Conseil sur les systèmes d’information à
base de progiciels, www.cxp.fr), et l’APICS, association américaine (American
Production Inventory Control Society, www.apics.org) de notoriété internationale.
Nous les compléterons par le standard extrait du marché.
Pour le CXP, un progiciel de gestion d’entreprise est dit intégré s’il vérifie l’ensemble
des conditions suivantes: s’il émane d’un fournisseur unique, garantit l’unicité de
l’information, assure une mise à jour en temps réel des données et fournit les
éléments d’une traçabilité totale des opérations.
Ces définitions ne donnent pas de précision sur les aspects fonctionnels mais la
concentration du marché sur quelques éditeurs permet d’identifier clairement cinq
domaines de compétence :
• gestion de la production
• gestion commerciale
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• gestion des ressources humaines
Les cinq domaines qui viennent d’être décrits, assez généraux, se décomposent en
sous-groupes qui correspondent à peu près au découpage modulaire des logiciels
proposés:
• la gestion de projet planifie et contrôle les étapes d’un projet et la disponibilité des
ressources nécessaires à sa réalisation.
• l’administration des ventes gère les différentes activités commerciales envers les
clients, dont les supports de vente, la facturation, la gestion des expéditions.
• la gestion des ressources humaines met à disposition les outils permettant de gérer
le personnel. Au-delà de la gestion des salaires et des activités corollaires, elle gère
le recrutement, les absences et congés du personnel et, surtout, de plus en plus, les
compétences des personnes.
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• la gestion des achats gère le processus d’achat auprès des fournisseurs avec
notamment leur évolution et le contrôle de la facturation.
Fonctionnalités de L’ERP
4.1 Définition
De la même façon que pour les ERP, la redondance des informations, en entrée ou
en sortie, a conduit à la nécessité d’unicité de l’information et a donné naissance à
une nouvelle offre logicielle: les MES.
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4.2 Fonctionnalités
Les divers MES du marché présentent des différences parmi les fonctions assurées
car les éditeurs se sont souvent spécialisés selon leur cible d’activité. Toutefois, on
peut s’appuyer sur les onze fonctionnalités identifiées par une association regroupant
des sociétés impliquées dans le domaine des MES (éditeurs, consultants…), MESA
International :
• gestion des ressources de production (Resource Allocation and Status) qui définit
l’utilisation et assure le suivi du personnel, des machines, des outils et de la matière.
• la gestion des ordres de fabrication (Dispatching Production Unit) qui gère le flux
des ordres et des lots et s’assure que tout ce qui est nécessaire sera disponible au
moment du lancement.
• la gestion des documents (Document Control) relatifs aux produits, aux process, à
la conception et aux ordres de fabrication, et parfois aux conditions de travail et aux
certifications.
• la traçabilité des produits (Product Tracking and Genealogy) qui suit les produits en
temps réel afin de conserver l’historique complet des composants utilisés et des
conditions de production de chaque produit fini.
• l’analyse des performances (Performance Analysis) qui suit les divers indicateurs
de performance concernant les opérations de production (taux d’utilisation, temps de
cycle, TRS…).
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• la gestion des process (Process Management) pour maîtriser la production avec
correction et amélioration des activités (par exemple, alarmes si dépassement de
tolérance ou mieux des limites naturelles).
5.1 Définition
Les APS ont commencé à apparaître au milieu des années 1990. Leur
positionnement par rapport aux progiciels de la gestion industrielle est original.
En effet, alors que les logiciels décrits précédemment n’opèrent que des transactions
sur la base de règles définies a priori et notamment sur celle édictant que seul
l’homme fait des choix parmi plusieurs possibilités, les APS vont au contraire
introduire la prise de décision.
5.2 Fonctionnalités
La gestion de production n’a d’autre but que de satisfaire la demande externe grâce
aux ressources de l’entreprise (stocks, machines, hommes, sous-traitance…) avec
des contraintes de satisfaction du client et de coût de revient. Les questions
fondamentales qu’elle se pose sont :
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Les systèmes MRP2 réagissent aux demandes fournies à l’aide de paramètres fixés
par les hommes (horizons, périodes, lots, gammes, postes, lancement des calculs,
choix de sous-traitance…): ils ne font donc que des transactions et ne prennent pas
de décisions (validation des PDP, lancement des OF…).
Les logiciels d’ordonnancement entrent dans une boucle de décision plus complexe
puisqu’ils positionnent dans le temps des opérations sur des ressources machines
selon des gammes et en affectant des opérateurs, le tout avec des contraintes de
disponibilité (dont les calendriers) et de compétence. Ils travaillent avec une certaine
intelligence grâce à un algorithme mais ne choisissent pas une gamme secondaire à
la place de la principale et les calendriers sont fixés…
Le rôle décisionnel reste donc confié à l’homme. Pour prendre les décisions,
l’homme modélise ses problèmes et cherche la meilleure solution par optimisation ou
simulation.
Les APS peuvent notamment prendre en compte la capacité finie des ressources lors de la
planification, simuler plusieurs scénarios de planification et gérer plusieurs sites de
production, ce qui est nécessaire dans le cas des entreprises multi-sites ou des réseaux
d’entreprises.