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COURSD’HYDRAULIQUE ROUTIERE
3
AVANT PROPOS
Ce cours qu’on peut appeler tout simplement cours d’assainissement routier est
destiné aux étudiants de l'Institut international d'Ingénierie de l'Eau et de
l'Environnement(2iE), en formation initiale présentielle et à distance. Dispensé dans
l’unité ‘enseignement (UE) Génie-civile des cycles Bachelor et Master, il présente
essentiellement les aspects hydrauliques des différents ouvrages nécessaires pour
assurer la collecte et l’évacuation des eaux qui peuvent se stagner sur la chaussée. Les
aspects génie civile des ouvrages présentés étant pris en compte par une autre matière
de cette unité d’enseignement. Etant donné que le contenu du cours est basé sur
l’Hydraulique à Surface Libre (HSL), un bref rappel d’HSL est présenté au début de
l’ouvrage afin de permettre meilleure compréhension de cet ouvrage, surtout pour
ceux qui n’ont pas suivi ce cours d’HSL.
4
I. GENERALITES
I.1 Introduction
Lors de la conception des ouvrages routiers, un des problèmes techniques les
plus importants auquel un ingénieur doit faire attentionest celui de l'assainissement du
futur ouvrage. Il s'agit essentiellement de la collecte et de l'évacuation des eaux
superficielles sur l'emprise de la route, de la collecte et l'évacuation des eaux internes
(drainage) et enfin, du rétablissement des petits écoulements naturelles (petits ouvrages
de franchissement). A noter que, pour ce dernier type de problème, les cas des grands
cours d'eau, rivières et fleuves ne sont pas pris en compte dans le cadre de cet ouvrage,
ces cas étant traités par les projets de grands ouvrages de franchissement tels que les
ponts.Le choix des différents ouvrage doit répondre à un certains nombre de
contraintes toutes dépendant de la taille du projet routier (routes en terres, petites
routes bitumées, autoroutes…),mais aussi des conditions naturelles (pluviométrie,
géologie, relief…). Par ailleurs, si la plus part des calculs se font dans les conditions
d'écoulement uniforme, il faut faire attention aux points singuliers et aux extrémités ou
les écoulements se produisent dans les conditions d'un régime graduellement varié et
ou les eaux internes risquent de s'accumuler (Zones de transition remblai-déblai,
passages inférieurs, tranchées sous-chaussées etc.).Les problèmes posés par
l'assainissement routier sont relativement différents de ceux posés par l'assainissement
urbain en ce sens que le bassin versant routier est plus homogène, le réseau routier est
souvent linéaire. Les solutions proposées dans ce ouvrage vont dans tous les cas
privilégier la simplicité des ouvrages, leur solidité et la facilité de les entretenir. Pour
finir, le projeteur doit avoir à l'esprit que des problèmes environnementaux peuvent
découler de sont projet (modification des écoulements naturels de surface,
interruption des écoulements souterrains irrigant les cultures, rabattement des nappes)
et prendre des dispositions conséquentes pour éviter des catastrophes. Ce document
traite essentiellement des ouvrages neuves, mais il est à recommander qu'il est
important, pour maintenir en bon état les ouvrages, d'en assurer la surveillance et
l'entretien permanent.
I.2 Brève définition
L'hydraulique routière ou encore l'assainissement routier est l'ensemble des
moyens et techniques utilisés pour résoudre les problèmes de collecte et d'évacuation
des eaux superficielles et des eaux internes sur l'emprise de l'ouvrage routier mais aussi
ceux du rétablissement des petits écoulements naturels qui devraient se faire si
l'ouvrage routier ne s'était pas implanté. Comme on l'a souligné en introduction, cette
forme d'hydraulique est différente de ce qu'on appelle hydraulique urbaine à cause du
5
caractère particulier du bassin versant caractéristique de l'ouvrage routier, ainsi que du
caractère linéaire de la plate-forme.
I.3 Rappels d'écoulement à surface libre
I.3.1 Ecoulement uniforme
Un écoulement se déroule à un régime dit uniforme lorsque les paramètres
géométriques (sections transversales et pentes), hydrauliques (vitesses du fluide) et
rugosité des parois et du fond sont tous constants. En conséquence, la surface libre est
parallèle au fond de l'ouvre. Ce type d'écoulement n'a lieu que loin des extrémités et
des singularités observables sur le profil en long de l'ouvrage. La hauteur
correspondante à un débit donnée pour un écoulement uniforme s'appelle hauteur
normale ou encore tirant d'eau normale. Elle se calcule par une formule du type
√
/
Manning-Strickler :
/étant le débit à évacuer par l'ouvrage dans les conditions uniformes;
étant le coefficient de Strickler (/
/) et n étant le coefficient de
Manning (//
), tous les deux dépendant de la nature et de l'ouvrage;
étant la section mouillée de l'ouvrage (Aire de la partie mouillée de la section
transversale de l'ouvrage);
mouillée au périmètre mouillé (longueur du contour de la partie mouillée de la section
I étant la pente de fond (donc de la surface libre, l'écoulement étant supposé
uniforme).
6
I.3.2.2 Théorème de Bernoulli
Il stipule que lorsque les pertes de charge sont négligeable, entre deux sections
distinctes de l'ouvrage, on a .
012 022
3 3
s'écrit donc
C'est la charge hydraulique pour laquelle le fond est pris comme référence. Elle
02
3
1
Régime Régime fluvial
torrentiel
∆
2
<
2
45°
;
Figure I-2 : Variation de la charge spécifique en fonction de y pour un débit donné (constant)
7
Pour A ; , l'énergie potentielle caractérisée par y est forte et l'énergie
02
3
cinétique est faible et donc les vitesses sont faibles. On dit que le
régime d'écoulement est fluvial.
Pour une énergie spécifique donnée, le canal peut écouler le débit Q sous
deux profondeurs possibles. Pour la première d'entre elles, plus petite que la
profondeur critique, le débit est évacué sous un régime torrentiel. Pour ladeuxième,
L'énergie dissipée entre deux sections de charges respectives 1 B 2 n'est rien
supérieure à la profondeur critique, le débit est évacué sous un régime fluvial.
d'autre que ce qu'on appelle la perte de charge. Pour un régime torrentiel, cette perte
de charge se traduit par un abaissement de la ligne d'eau et une augmentation
de l'énergie cinétique, alors que pour un régime fluvial, elle se traduit par une
augmentation de la ligne d'eau et un abaissement de l'énergie cinétique.
Fluvial
;
Torrentiel
5
Figure I-3 : Variation de Q en fonction de y
/
C;
profondeur critique de façon uniforme. Son expression :
8
dès lors que les pentes deviennent supérieures à la pente critique(régimes
torentiels), le débit "capable" reste constante et égal au débit critique.
I.3.2.6 Section de contrôle et son importance
Si l'écoulement dans l'ouvrage peut s'établir en régime torrentiel, c'est-à-dire si
l'écoulement peut se faire à un tirant d'eau voisin du tirant d'eau critique, la capacité de
l'ouvrage est directement fonction de la charge spécifique disponible en amont. Dans
ce cas, ce sont les conditions à l'entrée de l'ouvrage qui contrôlent sa capacité.On dit
que l'ouvrage fonctionne en contrôle amont ou que sa section de contrôle est situé
en amont. Une perturbation à l'aval ne peut remonter la ligne d'eau et donc n'a
aucune influence sur le remous concernés.
Dans le cas d'un régime fluvial, ce sont les conditions à l'aval, la perte de charge
ainsi que la rugosité qui vont déterminer le débit à évacuer par l'ouvrage. On dira que
l'ouvrage fonctionne en contrôle aval ou que la section de contrôle de l'ouvrage,
celui qui va déterminer son débit se trouve en aval. Dans ces conditions, la ligne d'eau
dans l'ouvrage et donc la ligne d'eau à l'amont de celui-ci vont être contrôlés par le
niveau d'eau à l'aval de l'ouvrage.
I.3.2.7 Calcul de profondeurs normale et critique
Les profondeurs normale et critique sont indispensables, surtout dans le choix
des ouvrages de rétablissement des écoulements naturels. Les équations permettant de
calculer ces problèmes conduisent à des problèmes itératifs, et ne peuvent donc être
résolus simplement. Il faut donc faire recours à des méthodes de résolution de
problèmes itératifs. Plusieurs méthodes permettent de calculer ces profondeurs. Nous
n'en présenterons que deux, mais nous tenons à signaler que d'autres méthodes
existent, notamment la méthode des solveurs ou des macros (Sous Microsoft Excel),
les programmes informatiques, les calculettes programmables ou dotées de solveurs…
I.3.2.8 Méthode des abaques
La première des méthodes que nous présentons est celle qui utilise les abaques
préétablies et ceci pour certaines section particulières : circulaire, rectangulaire,
trapézoïdale. Les deux abaques sont présentés ci-dessous.
Utilisation :
Cas de la profondeur normale.
9
4
J
FG √HI 8
On calcul la grandeur (pour les ouvrage de section trapézoïdale et
4
J
FG √HK8
rectangulaire) (pour les canaux de section circulaire) qu'on positionne en
7
abscisse et qu'on projette sur de la courbe choisie précédemment.
• L'intersection donne le rapport L(qu'on peut lire indifféremment sur l'axe
I
déduire connaissant b
vertical à droite ou à gauche, les graduations étant les mêmes.) pour en
déduire 5 connaissant b
vertical à droite ou à gauche, les graduations étant les mêmes.) pour en
√H
4
√H
On calcule la grandeur fixe , puis on calcule pour différentes valeurs de y, la
grandeur variable V . Celle pour laquelle le calcul de la grandeur variable
/
coïncide avec celle de la grandeur fixe n'est rien d'autre que la profondeur normale .
Pour la profondeur critique :
1 on déduit que X .
426 4
3W 8 √3 6
De
4
√3
On calcule la grandeur fixe , puis on calcule pour différentes valeurs de y, la
10
critique 5 .
variable coïncide avec celle de la grandeur fixe n'est rien d'autre que la profondeur
Application.
0.1% , 70 /
/ lorsque ce canal écoule un débit 80
/ . Prendre
g=10
*
1
+
80
0.0264
√+ 70 ^ √0.001 ^ 15
J J
8 8
80
0.029
C+ d √10 ^ 15d
Positionné sur l'axe (de dessus absolument, car c'est celui qui correspond aux
sections trapézoïdales et compte tenu du fait que les graduations sont décalées entre
correspondant à m=0.5 (2ième par celle du rectangle, de haut en bas), on lit N 0.095,
7
les deux axes) des abscisses et projeté sur la courbe (abaque de profondeur critique)
I
soit SU `. fgh c
11
Abaque d'estimation de profondeur normale
12
13
Solution. 2- Méthode des abaques
Profondeur normale :
j
ghgl. agg
√k
y S p RH D
1.000 15.500 17.236 0.899 1010.862
2.000 32.000 19.472 1.643 3119.409
1.500 23.625 18.354 1.287 1956.872
1.700 26.945 18.801 1.433 2397.560
1.800 28.620 19.025 1.504 2630.261
On estime ST `. amh c
1.757 27.899 18.929 1.474 2529.211
j
Profondeur critique
gh. obb
n
y s l S/L F
1.000 15.500 16.000 0.969 15.256
2.000 32.000 17.000 1.882 43.904
1.500 23.625 16.500 1.432 28.269
1.400 21.980 16.400 1.340 25.446
On estime SU `. fbb c
Définition
Le ressaut hydraulique est une surélévation brusque du niveau d’eau lors du
passage d’un écoulement de type torrentiel à un écoulement de type fluvial. Ce passage
se fait avec une forte discontinuité du tirant d’eau, entrainant une forte agitation qui
provoque une dissipation d’une grande partie de l’énergie acquise dans la partie
torrentielle du tronçon. On peut observer un ou plusieurs rouleaux qui se produisent
avec déferlement et turbulence. On observe de grands tourbillons, des remous et de
grands bulles d’air en mouvement.
15
Etude du ressaut
Elle se fait à travers l’application du théorème des quantités de mouvement ce qui
revient à conserver la fonction impulsion totale définie par
p
qr qr s
Cette courbe montre que l’impulsion totale admet également un minimum au point
critique, donc qu’elle peut servir pour la classification en régime torrentiel, fmluvial et
critique. Elle peut servir à calculer les caractéristiques d’un ressaut hydraulique. En
effet, la conservation de cette impulsion totale permet de calculer les profondeurs
conjuguée ( est la profondeur à la section de contrôle par exemple et correspond à
16
un écoulement torrentiel, est la profondeur conjuguée de et correspond à un
régime fluvial qui a la même impulsion que celle de ).
Pour un canal rectangulaire, les deux profondeurs sont liées comme ce qui suit
tB1 X1 8,u
v
2
Ou encore
tB1 X1 8,u
v
2
Ce qui permet de calculer les caractéristiques du ressaut comme ce qui suit
B
B 4
Le rendement du ressaut :
u 0 2 0 2
1
B 2
3 3
u 4.5 à 6
La longueur du ressaut :
Pour les canaux qui ne sont pas de section rectangulaire, on procède à la construction
graphique. Il s’agit de construire point par point l’impulsion totale, ce qui permet de
déterminer les profondeurs conjuguées, dès lors qu’elles sont déterminées, utiliser les
formules définitions pour calculer les caractéristiques :
∆ B
- La perte de charge du ressaut :
B
Le rendement du ressaut :
u 0 2 0 2
1
B 2
3 3
u 4.5 à 6
La longueur du ressaut :
On peut déterminer la perte de charge du ressaut si on trace également point par point
la fonction charge spécifique pour la section considérée :
Le procédé est résumé dans la figure suivante
17
18
I.4 Contenu du cours
Ce cours d'hydraulique routière a pour objet de mettre à disposition des
lecteursdes outils nécessaires pour assurer l'évacuation des eaux superficielles, c'est-à-
dire celles présentes directement sur la plateforme et sur ses ouvrages annexes,
l'évacuation des eaux internes (drainage), c'est-à-dire celles qui se seraient infiltrées
dans l'ouvrage, d'une manière ou d'une autre et enfin le rétablissement des
écoulements naturels, c'est-à-dire ceux qui sont susceptible d'être rompus par le projet
routier. Les différents ouvrages à mettre en place prendront en compte un certain
nombre de facteurs. Il s'agit de la pluie à prendre en compte, la capacité des exutoires,
les caractéristiques de la route et du terrain naturel, les études pédologiques, et
hydrogéologiques, l'évapotranspiration du milieu etc…
19
I.4.3 Rétablissement des écoulements naturels.
En construisant une route, d'une manière ou d'une autre, on est amené à couper
le passage d'un cours d'eau, d'une rivière ou d'un fleuve. Il faudra donc mettre en
place, dans le projet routier, des ouvrages qui permettent d'assurer le passage de ces
cours d'eau naturels pour lesquels la route constitue un obstacle. Seulement dans ce
cours, nous ne traiterons que des cas des petits cours d'eau et ruisseau, le cas des
rivières et fleuves étant du ressort de construction d'ouvrages d'art, donc pas du
ressort de ce cours.
20
II. COLLECTE DES EAUX
SUPERFICIELLES
Ce chapitre sera consacré à l'assainissement de la plate-forme et des ouvrages
qui assurent son fonctionnement. Les ouvrages qui permettront d'assurer la collecte
des eaux de ruissellement seront soit placés en bordure, soit en terre plein central, cela
dépendra du type de la route ou de son emprise. Il s'agit essentiellement des caniveaux,
des fossés plats, des bordures et des bourrelets. Nous étudierons également dans ce
chapitre, les ouvrages de concentration des eaux, tels que lesavaloirs, les regards, les
raccordements,les raccordements bourrelet-descente d'eau, puis les ouvrages
d'évacuation des eaux de la plate-forme tels que les descentes d'eau, les têtes de buses,
et divers autres raccordements.
II.1 Etapes qui précèdent les dimensionnements
Figure II-1: Collecte d'eau de surface. Photo : Serge CRISCIONE DREIF PST –LR de Melun, Marc VALIN CETE Nord-
Picardie
21
Le projet de collecte des eaux superficielles comme tout autre projet commence
toujours par une étude sommaire ou encore avant projet, qui va consister à examiner
tous les facteurs relatifs à l'assainissement qui peuvent avoir une influence sur les choix
à effectuer lors de l'étude et sur l'estimation du projet.
Une des étapes consiste à estimer, sans aller dans le détail, le coût sommaire du
projet. Il sera facilité par un relever sur un plan (généralement au 1/5000 en avant
projet sommaire et un plan du réseau au 1/1000 ou 1/2000 en phase d'avant projet
détaillé) et sur le profil en long, des sections supposées homogènes de voie qui seront
équipées du même type d réseau. Le dimensionnement des ouvrages n'est pas
nécessaire ici, sauf si le choix de l'ouvrage et son dimensionnement peuvent avoir une
influence notable sur les coûts du projet.
Une deuxième étape consiste à identifier les exutoires susceptibles de recevoir
les eaux collectéeset faire une étude sommaire de leurs capacités à recevoir les débits
des eaux qui y seront évacuées. Puisque la chaussée peut faire l'objet de pollutions
accidentelles, les eaux collectées sont donc susceptibles d'être polluées suite à cette
éventuelle pollution accidentelle. Il y a donc lieu de faire une étude de vulnérabilité des
exutoires identifiés, afin d'éviter toute pollution des cours d'eaux ou rivières
environnants ou encore des aquifères sous-jacentes.
La troisième étape va consister à identifier les bassins versants naturels qui sont
susceptible de diriger leurs eaux sur l'ouvrage routier à construire. Ces bassins versants
doivent également être reportés sur le plan.
II.2 Dimensionnement du réseau.
II.2.1 Les réseaux
Dans un premier il s'agit de définir les réseaux d'ouvrages constitués
essentiellement des ouvrages de collecte, de concentration des eaux et de leur
évacuation. La définition de ces réseaux se fait essentiellement à partir des sessions
homogènes (en déblai, en remblai élevé, en devers, celles où il existe un terre-plein
central si c'est le cas et les sections des déblais qui sont susceptibles de recevoir, de la
part du terrain naturel, des débits importants) définies ci-dessus sur le plan et le profil
en long. Ensuite, il faudra caractériser les chaussées et les talus par leurs largeurs, leurs
pentes et leurs coefficients de ruissellement, caractériser les réseaux par leurs origines
et leurs extrémités, caractériser les emplacements des liaisons transversales imposées
par le tracé, caractériser les points hauts et bas, la pente du projet ainsi que les
changements de pente, la pente du terrain naturel aux voisinages de l'ouvrage.
On peut ainsi distinguer :
II.2.1.1 Les réseaux de pieds de talus de déblai
C'est un réseau longitudinal constitué de fossés peu profonds appelés fossés
platscomme par exemple descunettes (voir plus loin) aux formes douces pour
améliorer la sécurité ou de caniveaux profonds, chargés de récupérer les eaux issues de
22
la chaussée, du talus et de l'accotement. Les eaux récupérées par ce réseau sont rejetées
dans un collecteur revêtu. Des regards etavaloirs associés sont des ouvrages de
concentration qui assurent la transmission des eaux recueillies par les ouvrages de
collecte(cités ci-dessus, mais également les bordures et les bourrelets, voir plus loin)
vers les dispositifs d'évacuation situés hors de la plateforme. Si les eaux de
ruissellement sont collectées à différents niveaux sur le talus en crête ou sur les
risbermes, il faudra prévoir des ouvrages de raccordements (Figure II-3) tels que les
raccordements dedescente d'eauà cunette ou encore de descente d'eau à
collecteur.
23
directement sur le talus, le but étant de les dirigées (grâce à un raccordement aux
descentes d'eau) vers des emplacements aménagés en conséquence,c'est-à-dire les
descentes d'eau qui sont placées en moyenne tous les 40 m. Pour le cas de la plupart
des pays du sahel caractérisés par les averses de fortes intensités ce réseau devient
nécessaire dès queles talus dépassent 2 m.Pour les pluies moins intenses il faudra
attendre que les talus dépassent 4 m. Le réseau de crête de talus de remblai est
constitué de bourrelets en enrobé ou de bordures(voir détails plus loin)posés à plat,
placés à la limite de la partie imperméabilisée de la chaussée ou de la bande d'arrêt
d'urgence.
Les eaux interceptées par le réseau de crête de talus de remblai et collectées par
les descentes d'eau parviennent au pied du talus. Lorsque les débits qui y parviennent
commencent par devenir important et lorsqu'elles sont évacuées librement, elles
peuvent créer des érosions au pied du talus, ce qui est susceptible d'être préjudiciable
pour l'ouvrage routier ou encore créer des dommages pour les riverains. Il faudra bien
sûr les collecter et les canaliser vers les exutoires ou vers un ouvrage de traversée
(voir le chapitre IV). Le réseau qui permet de récupérer ces eaux est appelé réseau de
pied de talus de remblai, disposé au moins à 1 m du pied de talus. La Figure II-5
représente les différentes variances d'un tel type de réseau.
24
II.2.1.3 Réseaux d'assainissement d'un talus de déblai
Les talus de déblai, quand bien même pas courants, peuvent s'avérer nécessaire
(par exemple lorsque l'emprise de la chaussée est contenue entre les flancs d'éléments
en hauteur (une colline par exemple) ou taillée dans un élément en auteur. L'érodabilité
des talus d'un tel type d'ouvrage dépend, en plus de la pluviosité de la cohésion de la
roche dans laquelle la route a été taillée ou des roches qui bordent cette route, mais
aussi de l'étendue de la route et des pentes du talus. Vue l'importance économique de
la route, ces talus sont souvent revêtu, dans le cas où ils ne sont pas assez cohésif ou
engazonnés s'ils le sont assez ou s'ils sont bien stabilisés et le rôle de l'assainissement
d'un tel type d'ouvrage se limite à un rôle de prévention et d'entretien contre l'érosion
(lente, mais certaine) des talus pour maintenir pendant longtemps leur stabilité, mais
aussi contre l'infiltration dans le talus. Ce réseau dit réseau de crête de talus en
déblai, un réseau longitudinalconstitué de façon générale (nous verront plus loin que
les tranchées drainantes sont adaptables) de fossés profond, doit être placé à 1 ou 2 m
de la crête du talus avec un espace nécessaire pour ses entretiens.
25
une tranchée drainante profonde devraitpar ailleurs permettre de contribuer au
rabattement d'éventuelle nappe
26
pluies à leurs durées pour chacune des fréquences de leur apparition est d'une
importance capitale dans cette phase du projet. Elle permet d'estimer le débit issu de la
plate-forme afin de l'apprécier, par rapport aux débits admissibles des exutoires
identifiés ou pour dimensionner des bassins écrêteurs de crue ou des bassins
d'infiltration (dans le cas où les débits admissibles des exutoires identifiés sont faibles,
comparativement aux débits issus des plateformes).
L'estimation du débit provenant de la plate forme se fait à partir des données
z{avec , Q en
/, A en | , en /%
Ou encore
.x
est l'intensité de l'averse de durée te(durée qui sera définie ci-dessous comme
latéral et 0.9 pour le calcul du réseau de terre-plein central,
seront dimensionnés, lorsqu'il s'agit des autoroutes et voies rapides urbaines, pour
une période de retour de 10 ans, en vérifiant que pour une pluie de période de
retour de 25 ans, l'eau n'atteint pas le bord de la chaussée (ou de la bande d'arrêt
d'urgence pour les autoroutes, lorsqu'on suppose que les bermes font partie de
l'ouvrage superficiel). Pour les routes cette période de retour va varier de 10 ans à 5
ans, suivant l'incidence du débordement.
1 .d
la formule empirique de KIRPICH
5
52 y.
5 étant le temps de concentration en minutes
étant la distance, en mètre, entre l'exutoire et le point le plus éloigné du bassin
La formule de RICHARDS
28
5
|
5 1 z
5 étant le temps de concentration en heures
k coefficient fonction du produit CR
L longueur du chemin hydraulique en km
2√
De façon empirique, on prend
Pour 0 : z : 55 on a |
;
.M1
y.
On adopte l'approximation suivante pour le coefficient k:
Nature Valeur de K
Ouvrage en terre 33
Ouvrage taillé dans un sol rocheux 25
Ouvrage en béton 67
29
Le tableau suivant donne quelques valeurs de cette vitesse limite:
Les vitesses minimales varient également entre 0.4 m/s à 0.5 m/s pour les
sables fin à 1.50 m/s à 1.80 m/s pour les gros cailloux
Le débit maximum admissible dans un premier temps doit être évalué avant
30
II.3 Différents typesd'ouvrages superficiels
Nous résumons ici les différents types d'ouvrage qui assurer dans la collecte des
eaux de la plateforme et leur évacuation hors de la plate-forme.
isont engazonnés, le coefficient de Strickler est inférieur à 70. S'ils sont revêtus, leur
dans les régions où l'intensité des précipitations sont faibles. Lorsque ces ouvrages
6
B % , on en déduit
62
, on en déduit 2{'$
6 6
i
B ,
B % $- et
2
6 6
%
Alors
*
B $-
B
2 2 2 2
Alors
W
1 1
*
31
A 4 et A 4 ou encore A 6et A 3.
Les fossés triangulaires (obtenu du cas précédent pour * 0)
1 1
1
i * 2√1
alors
*
32
Les dimensions de ce type d'ouvrage sont obtenus en faisant ,
alors
Figure II-8: Profil d'un bourrelet et sa position par rapport à une glissière
33
Figure II-9 : Descente d'eau
34
Figure II-11: Regards et avaloirs associés
Ils permettent d'évacuer les eaux hors du site. Ils sont constitués de fossés
profonds, soit en terre, soit en béton. Ils peuvent être longitudinaux ou transversaux
(traversée sous chaussée).
35
Figure II-12 : Schéma général des ouvrages de collecte des eaux superficielles sur un ouvrage routier : Ouvrages de
raccordement : 1. Fossé de crête de talus à une descente d'eau, 2. D'une descente d'eau à un fossé plat, 3. D'un
bourrelet à une descente d'eau, 4. D'une traversée sous chaussée à une descente d'eau, 5. D'une descente d'eau à
un fossé profond.
36
III. DRAINAGE INTERNE DES CHAUSSEES
ET DE LEURS ABORDS
37
Après une pluie, une partie des eaux peut s'infiltrer, soit directement à travers la
chaussée, en fonction de la perméabilité du revêtement et de sont état de surface, soit
à travers le bord et les accotements ou encore à travers le terrain naturel avoisinant,
support de cette chaussée. La nappe sous-jacente peut également contribuer à un
apport de l'eau au pied de l'ouvrage routier. Ces eaux sont à l'origine de nombreuses
dégradations précoces des chaussées et de ses ouvrages annexes. Le but du drainage
des eaux internes est de lutter contre la présence de ces eaux au pied de l'ouvrage. Le
drainage va assurer, en grande partie, la pérennité de l'ouvrage en améliorant la stabilité
de ses talus et de ses assises, réduisant ainsi la contamination des couches saines et
donc en limitant la fatigue des chaussées. Si dans le cas de la présence d'un matériau
comme le sable, le drainage interne consiste principalement à l'élimination de l'eau, il
consistera surtout, dans le cas des matériaux argileux, à lutter contre les surpressions
(pressions interstitielles dont les variations peuvent affecter rapidement les couches
saines et accélérer la fatigue des chaussées).
III.1 Fonction attendues des ouvrages du drainage
Les rôles que joueront les ouvrages de drainage sont principalement
d'éliminer ou de réduire les effets de l'eau accumulée dans la chaussée et
le terrain naturel, support de cette chaussée,
de rabattre les nappes proches de l'ouvrage routier,
d'intercepter les remontées capillaires,
de stopper les diffusions latérales depuis le terrain naturel ou les
accotements,
de capter et de collecter les eaux infiltrées dans les terres pleins et
aménagements annexes.
III.2 Avantages d'un ouvrage routier bien drainé
De façon globale, comme nous l'avons signalé ci-dessus, un ouvrage routier
dont les eaux internes sont bien drainées voit la stabilité de ses talus et de ses assises
améliorée, contribuant ainsi à sa pérennité. De façon détaillée, les impacts positifs du
drainage sur l'ouvrage routier peuvent se résumer en ces quelques points
Stabilisation des abords immédiats de la route, en particulier la
tenuedes talus, l'amélioration des butées et protection de la chaussée
contre les effets de glissement, la réduction des coûts de construction
d'ouvrage de protection des talus tels que les murs de soutènement ;
amélioration des caractéristiques mécaniques des sols, supports des
chaussées, dans le cas de remontée périodique de la nappe;
conservation des portances des couches d'assise des chaussées
proprement dites, en particulier en période humide
38
meilleure tenue des ouvrages dans le temps, surtout lorsque les assises
sont non traitées et que les perméabilités des couches sont différentes.
III.3 modes d'infiltration de l'eau sous la chaussée
39
Il s'agira donc, pour la suite, de mieux s'intéresser aux effets de bord qui peuvent avoir
des conséquences beaucoup plus importantes.
a-Banda d'arrêt revêtue avec joint entre elle et la chaussée b- Bande d'arrêt enduite avec
prévision d'une surlargeur.
Figure III-4 : Mesure contre les infiltrations dans les bandes d'arrêt d'urgence
Cependant, Parmi les ouvrages les plus efficaces pour la protection contre les
effets de bord, les tranchées drainantes sont les plus usitées. On peut en citer :
Les tranchées drainantes latérales sous les bords extrêmes des
couches de forme ou de fondation qui peuvent être associées à des
couches drainantes réalisées sur toute la largeur de la chaussée(Figure
III-5). Elles servent à éliminer des assises des chaussées, les eaux de pluie
infiltrées directement par les chaussées et les accotements, les venues
latérales à travers le terrain naturel ou les accotements,
40
Figure III-5Les tranchées drainantes latérales sous les bords extrêmes des couches de forme ou de fondation
Figure III-7 : Les tranchées drainantes dans l'axe d'un terre-plein central
41
Les tranchées drainantes associées à un collecteur constituent des
dispositions constructives qui peuvent être appliquées pour les trois types
nommés ci-dessus moyennant quelques précautions, notamment
l'imperméabilisation du lit de pose(Figure III-8).
42
Figure III-10 : Coupe type de tranchée drainante
a b c d
Figure III-11 : drains ; a- Drain souple anneléenrobage géotextile ; b- Drain souple anneléenrobage végétal ; c- Drain
rigideannelé ; d- Drain routier à cunette
43
IV. RETABLISSEMENT DES
ECOULEMENTS NATURELS
Les cours d'eau naturels s'écoulent suivant le réseau hydrographique du bassin
versant. Vu que l'organisation du chevelu hydrographique n'est pas forcément fait
comme on le souhaite, certains cours d'eau seront traversés par le projet routier et, si
rien n'est fait, il va empêcher l'écoulement naturel de ces cours d'eau qui n'aura pour
solution que de façonner un autre chemin ou d'inonder les plaines à lui, disponibles.
Cette modification peut avoir des conséquences néfastes sur l'ouvrage lui-même, mais
également des effets nuisibles sur les populations riveraines. C'est la raison pour
laquelle il est important de rétablir au mieux ces écoulements naturels (ce qui est l'objet
de ce chapitre) afin d'éviter ces désagréments. L'objet de ce chapitre est donc de
mettre en place des ouvrages hydrauliques qui permettent d'éviter la coupure de cours
d'eau importants ou de favoriser l'étalement de l'eau dans un champ d'inondation.
Comme nous l'avons dit ci-dessus, nous ne nous intéressons pas au cas des rivières et
fleuves (ce qui est du ressort des études des ouvrages d'art). Nous nous limiterons
donc au cas des ouvrages qui devraient pouvoir assurer le rétablissement des cours
d'eau naturels (en tout cas dont les bassins versants (BV) sont inférieurs à 100 km2).
Figure IV-1: Buse semi-circulaire, Photo : Serge CRISCIONE DREIF PST –LR de Melun, Marc VALIN CETE Nord-Picardie
44
IV.1 Grandes étapes d' une étude du rétablissement
de cours d'eau (BV < 100 km2)
Elles sont résumées sur le schéma de la Figure IV-2
Choix de la
Pluviométrie
fréquence
Régime à l'aval
Régime hydraulique dans l'ouvrage
de l'ouvrage
Protections éventuelles
/ z. . {.; A (km2) et i(mm/h)
Et
.x
∑ z { ∑ z {
ruissellement équivalent est estimé par :
z
∑ { {
Avec { , les aires respectivement, des surfaces des éléments correspondantes
aux coefficients z
46
L'intensité de la pluie quand à elle est fournie par les courbes (idf) intensité-
IV.2.2 Intensité de la pluie
durée-fréquence. Mais dans le cas où ces courbes ne sont pas disponibles, on peut
&D I
utiliser la formule de Montana encore appelée formule monôme :
forme
D
Dans les deux cas ci-dessus, l'intensité est exprimée en /% alors que le
temps est exprimé en .
1
- A partir des vitesses d'écoulement de l'eau sur le bassin, de la façon suivante:
D5
60
D5 , le temps de concentration en
, longueur (m) du cheminement de pente constante
, vitesse (m/s) d'écoulement dont les valeurs dépendent de la couverture
végétale et de la pente.
1 .d
- A partir de la formule de KIRPICH
D5
52 y.
D5 , le temps de concentration en
, distance en m entre l'exutoire et le point le plus éloigné du bassin versant
47
, dénivelé en m entre l'exutoire et le point le plus éloigné du BV
5
|
- A partir de la formule de RICHARDS
5 1 z
5 étant le temps de concentration en heures
k coefficient fonction du produit CR
L longueur du chemin hydraulique en km
2√
De façon empirique, on prend
Pour 0 : z : 55 on a |
;
.M1
y.
On adopte l'approximation suivante pour le coefficient k:
6
0,12
Valeurs de K en fonction du produit CR
0,11
0,1
0,09
0,08
0,07
0,06
0,05
0,04
0,03
0,02
0,01
-4,16E-1 CR
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
48
IV.2.4 Crue du projet
Le débit du projet, généralement centennal, on estime le débit décennal sur
lequel on applique une correction, Q100/Q10, pour obtenir le débit centennal. Ceci se
justifie simplement par le fait qu'on dispose rarement de pluies journalières
centennales.
IV.3 Choix des ouvrages
Les ouvrages qui permettent de rétablir les débits naturels sont essentiellement
les ponceaux (dalots et ouvrages voûtés) les buses et enfin les radiers et ponts
submersibles.
Les dalots sont des éléments à section rectangulaire simple ou multiple qui ne
nécessitent pas de remblai, ils peuvent constituer directement une plate forme pour les
charges roulantes à condition de prendre en compte leur poids lors de la construction
de ces dalots. Dans tous les cas, les dalots n’admettent pas une grande épaisseur de
remblai (cette épaisseur ne dépasse guère les 2 m), sauf les cas d’aménagement
spéciaux. On distingue les dalots simples (constitués de piédroits verticaux fondés sur
semelles ou radier en général et sur lesquels reposent une dalle en béton), les dalots
cadres (dans lesquels la dalle, les piédroits et le radier constituent une structure rigide
en béton armé formant donc un cadre) et enfin les dalots portiques (analogues aux
dalots cadres, mais sans radier, les piédroits verticaux sont fondés sur semelles). Ils
sont généralement adoptés pour les débits élevés (dépassant les 10 m3/h).
Les buses sont des ouvrages utilisées exclusivement dans des sections où l'on
dispose d'épaisseur suffisante de remblai, avec un minimum de remblai au dessus
d'elles égale à 0.80 m. Elles peuvent être en béton ou métallique et peuventavoirdes
sections circulaire, ellipsoïdale, en arche ou encore ovoïdale. Quand elles sont en
béton, elle nécessite une fondation rigide et dès lors que leur diamètre commence par
dépasser 1.20 m, elles ne sont plus intéressantes à cause de leur poids, les buses sont
généralement des éléments préfabriqués, on peut cependant les disposer en entrée
multiple dans le cas des débits fort, il faut juger de la pertinence de le faire plutôt que
de choisir les buses métalliques en faisant les calculs de coût économiques. Pour des
raisons de maintenance (nettoyage ou curage), et pour éviter leur obstruction plus ou
moins rapide partiellement ou totalement par les dépôts ou le charriage des sédiments,
il est conseillé d’adopter toujours des diamètres supérieurs ou égaux à 0.80 m comme
diamètre de buses. En conclusion, le choix des buses très rapidement justifié dès lors
que l’on dispose d’une épaisseur de remblai de remblai relativement forte. Il faut
cependant se référer au résultat du calcul économique et aux contraintes techniques de
réalisation pour fixer les sections.
49
Les radiers et les ponts submersibles sont des ouvrages hydrauliques qui sont
submergés pendant les crues et qui permettent le franchissement des rivières
seulement pendant les basses eaux. Si tout l'écoulement du cours d'eau se fait
exclusivement au-dessus des radiers, un certain débit s'écoule sous le tablier dans le cas
des ponts submersibles et c'est seulement lorsqu'une crue produit un débit supérieur
que l'excédent passe au-dessus du tablier du pont.
Lesfacteurs qui influencent le choix des ouvrageshydrauliques sont les suivants :
L'importance du débit à évacuer qui permet de fixer la section ainsi que le
type de l'ouvrage
Les paramètres géométriques à savoir largeur du lit (largeur en miroir),
éventuellement le fruit des berges, donc la section mouillée et périmètre mouillé,les
Si le niveau d'eau est tel que 1 ', D étant le diamètre, dans le cas d'une
l'écoulement dépendra du niveau amont, deux cas sont possibles:
K
buse et la hauteur de l'ouvrage dans les autre cas et est la hauteur
d’eau en amont. Le rapport r, qu'on prend souvent égal à' 1.25, est le
seuil où il y changement de forme d'écoulement, il est peut précis et est
de façon générale compris entre 1.25 et 1.50.L'écoulement dans ces
conditions peut se faire à surface libre.
51
Tableau IV-4: fonctionnement d'ouvrage avec une sortie dénoyée avec écoulement à surface libre
Dans le cas où le niveau d'eau est tel que 1 A ' l'écoulement de l'eau
K
dans l'ouvrage peut se faire à surface libre ou en charge, en fonction de la
longueur de l'ouvrage, après une forte contraction à l'entrée amont
semblable au passage d'une vanne de fond
Tableau IV-5: fonctionnement d'ouvrage avec une sortie dénoyée avec écoulement en charge
IV.4.2.2 La revanche
La revanche a pour rôle de sécuriser l'ouvrage contre les déversements par-
dessus les remblais, par suite des vagues formées par le vent. Plusieurs formules ont
été proposées par divers auteurs pour calculer d'abord la hauteur des vagues et estimer
ainsi la revanche appropriée.
MALLET et PACQUANT
1 √
Ils estiment que hauteur la hauteur h des vagues s'écrit
%
2 3
L étant la longueur du plan d'eau amont en km et que la vitesse de propagation
3 2
de ces vagues est donnée par
%
2 3
ce qui conduit à une revanche de
%
2
ANDREANOFF
Il propose que la hauteur des vague peut être évaluée par
% 0.021 d/ 8
1
52
W étant la vitesse du vent. Dans ce cas, si D& est la pentedes talus, la
revanche à adopter selon DJOUNKOVSKI est de :
3.2 % D&
K dépend de la rugosité du talus, 1 pour les talus en terre lisse et 0.77 pour des
5
La détermination de 5 se fait dans les cas favorable, par des enquêtes
R étant la revanche
(indispensables pour le projet) sur le terrain auprès des riverains. En effet, certains
notent les niveaux des crues, année par année, ce qui permet une approche directe de
la distribution fréquentielle de ces crues si ces données sont en nombre suffisant du
point de vue statistique. D'autres marques comme les niveaux atteints par les crues
remarquables et les dates de ces crues ainsi que les hauteurs de pluies correspondantes,
donnant ainsi une idée de certaines fréquences si on connait la distribution
fréquentielle de ces pluies. A défaut de ces données précises, de toutes façon rares, les
riverains peuvent donner des indications, qui bien que qualitatives, pourraient être très
utiles à savoir : les niveaux fréquemment ou rarement atteins, les fortes vitesses, es
zones inondées… Ces informations doivent être recoupées, dans la mesure du
possible, avec les traces des crues récentes, la morphologie du cours d'eau, la
végétation des berges. Cela donne des informations (ordre de grandeur) pour la
détermination par le calcul du niveau des crues (par la formule de Manning-Strickler,
vue en HSL et rappelé ci-dessus).
Il est parfois utile, voir nécessaire, de laisser un tirant d'air pour laisser passer
les corps flottants qui pourraient éventuellement être charriés par le cours d'eau. Mais
ce tirant d'air n'est pris en compte que dans le cas des ponts et grands ouvrages d'art.
53
IV.4.2.3 Dimensionnement en Sortie noyée
B ∆
que
- Pertes de charge à l'entrée
∆
2 2
Le
Tableau IV-7 donne quelques valeurs de du coefficient de perte de charge à l'entrée des ouvrages de type buse et
le
Tableau IV-6 pour les dalots, les types d’entréeétant illustrés sur la Figure IV-5
pour les buses (arches ou circulaires) et sur la Figure IV-6 pour les dalots.
- Pertes de charge dues au frottement le long de l'ouvrage.
∆
/
- Et les pertes de charge à la sortie de l'ouvrage
∆ W W
2 2
Donc
∆
2
/
2
W 1
ici,
Tout reste à savoir faire le calcul des sections mouillées, périmètre mouillé,
rayon hydraulique, tirant d'eau.
54
L est la longueur de l’ouvrage dont l’expression lorsqu’on l’évalue selon l’axe est
55
Figure IV-5 : Différents types de buse
Nature de la buse
Buse en béton
- biseauté selon le talus ………………………………………………… 0.7
- Saillant hors remblai, coupée droite, extrémité amont à emboîtement 0.5
femelle (chenfreinréduit , car le mâle le double)
- Avec mur de tête (éventuellement et murs aile) extrémité amont à 0.2
emboîtement femelle
- Entrée chanfreinée……………………………………………………… 0.2
Buses métallique
- Saillant hors remblai,, coupée droite……………………………………. 0.9
- biseauté selon le talus ………………………………………………….. 0.7
- Avec mur de tête ………………………………………………………. 0.5
- Entrée chanfreinée……………………………………………………… 0.2
Nature du dalot
- Murs de tête
• A bord francs sur 3 côtés………………………………………….. 0.5
• Chanfreinée sur 3 côtés……………………………………………. 0.2
- Murs en aile inclinés sur l'axe de 30° à 75°
• Toit à bord francs…………………………………………………. 0.4
• Toit à bord arrondi ou chanfreiné …………………………………. 0.2
- Murs en aile inclinés sur l'axe de 10° à 25°
• Toit à bord francs………………………………………………… 0.5
• Toit à bord arrondi ou chanfreiné …………………………………. 0.2
56
- Murs en aile dans le prolongement des parois latérales
lat
• Toit à bord francs………………………………………………….. 0.7
• Toit à bord arrondi ou chanfreiné …………………………………. 0.4
- Entrée chanfreinée……………………………………………………… 0.2
58
Profil en long de l’ouvrage
pente P
Débit du projet Q
Choix d’une ouverture
Protections
Figure IV-34 : Organigramme détaillé de dimensionnement des petits écoulements naturels
59
profondeurs normale ¡ et critique 5¡ à l'aval de l'ouvrage. Dès lors que ces deux
profondeurs sont connues à l'aval de l'ouvrage, on passe au calage du tirant d'eau aval
( ) de l'ouvrage.
S¢£ c¢¤¥ST¢£ , SU¢£ ¦
Cas 1: S¢£ : SU , dans ce cas, la ligne d'eau de type F3 est matérialisée sur la
Figure IV-35. Le théorème de Bernoulli, appliqué entre deux sections voisines à
l'entrée de l'ouvrage 1 et 2, permet d'écrire que
60
B t v ∆
2 2
Soit
V V
y B K «
2g 2g
V
y¬
1 K «
2g
Cas 2: S¢£ A SU, dans ce cas, tout dépendra des positions relatives et .
Dans un premier cas on a : , la ligne d'eau est de type F2 (Figure IV-36,
Dans un second cas, A , la ligne d'eau est de type F1 à l'aval, matérialisée
matérialisée par la courbe 1)
61
Figure IV-37: Ouvrage en classe torrentiel avec régime aval torrentiel
y y®
précédemment, mainscette fois-ci, la hauteur d'eau dans l'ouvrage sera prise égale à
V
y®
1 K «
2g
Figure IV-38: Ouvrage en régime torrentiel avec régime aval fluvial (apparition de ressaut hydraulique)
62
Si pour le cas des ouvrages fonctionnant en charge, la calcul est simple ,
4
le cas des sorties libres présente ne certaine difficulté à savoir que le calcul des vitesses
est plus complexe, car elle dépend du tirant d'eau dans l'ouvrage, tirant d’eau qui n’est
pas forcément connu, c’est d’ailleurs ce qui constitue la difficulté de la présente
présentée ci-dessus.Les étapes de l’organigramme ci-dessus suggèrent un calcul
utilisant la hauteur à l’entrée de l’ouvrage, c'est-à-dire h1.
IV.4.2.4.4 Pente des ouvrages
Il est nécessaire de s'assurer que l'ouvrage est capable d'évacuer le débit critique,
correspondante à la hauteur amont. Dans ce cas, il faut au moins que la pente du canal
soit au moins égale à la pente critique, on assure ainsi le fait que l'écoulement se fait de
façon torrentielle et qu'il n'y ait pas de risque de formation de ressaut hydraulique. La
pente critique est la pente qui permet d'écouler de façon uniforme à la profondeur
critique. Deux étapes guident donc son calcul:
La profondeur critique par la formule
*
1
5
5 C5
/
IV.4.2.5 Méthode des grandeur réduites proposé par la BCEAOM (VAN TUU et al., 1981),
cas des sorties libres.
Cette méthode que nous détaillons de façon générale pour tous les ouvrages,
nécessite des abaques préconçus en fonction des types d’ouvrage. Nous la détaillons
pour les sorties libres pour lesquelles le tirant d’eau dans l’ouvrage n’est pas forcément
connu.
63
Que ce soit pour % 1.25 que pour % A 1.25 (pour lequel il se forme à
l'entrée amont une section contractée semblable au passage d'une vanne de fond, %
zC2
% B
étant la hauteur à l’amont de l’ouvrage, le débit est donné par :
%
² ,´ µ, % 1.25
°C2
·
± %
¸´ µ, % A 1.25
°̄
C2
%
On adopte les variables réduites adimensionnelles suivantes
¹ !D ¹
C2
¹ ,
¹ , ¹ 1.25·
D’où
º ¹
¸
¹ , ¹ A 1.25
Les courbes existent voir annexes pour l’estimation de la hauteur amont, dans
55 Q*
5
/ /
C d
Buses circulaires de rayon R
/
d
X K
5
/ /
Cd
Dalots rectangulaires
Q* V*
/
√ /
√
Buses circulaires de rayon R
6.35 1.59
V/
√ V/
√
Buses arches de flèche D
/
√ /
√
Dalot rectangulaire
On a toutes les données pour calculer Q*, en utilisant les abaques en annexe, on
déduit V*, puis déduire V.
65
IV.4.2.6 Implantation des ouvrages
En plan, la protection se fait en priorité dans le lit du cours d'eau. Si cela n'est
pas possible (par exemple pour les tracés sinueux ou pour des biais prononcés), il
faudra assurer :
- La conservation d'un bon écoulement hydraulique à l'amont et à l'aval de l'ouvrage
(une rectification du lit du cours d'eau peut s'avérer nécessaire, voir la Figure
IV-39)
- La protection des coudes du nouveau lit et des zones remblayées de l'ancien lit
Si l'écoulement est permanent, il faut également tenir compte dans le projet de
la mise en place d'une déviation provisoire du cours d'eau ou éventuellement de la
construction de l'ouvrage à côté du lit.
En profil en long, le calage de l'ouvrage peut être plus délicat ; il est lié à la
pente du lit et aux contraintes éventuelles sur le profil en long de la voie.
- Si la pente du lit est normale (0.5 à 6%) et il n'y a pas de contrainte de profil eb
long de la voie, l'ouvrage sera calé suivant le profile en long du cours d'eau (radier à
-0.20 m environ par rapport à ce profile en long théorique).
- Si la pente du lit est trop élevée, deux types de solutions sont possibles :
• Aménager des disposifs de ralentissement de l'eau (dissipateurs d'énergie) en
conservant le profil en long du lit. Cette solution, valable uniquement dans le
cas des dalots, peut nécessiter la réalisation d'ancrage de l'ouvrage;
• Caler l'ouvrage avec une pente plus faible que celle du cours d'eau en faisant
déboucher l'ouvrage à flanc de talus ou en creusant l tête amont par rapport
au terrain naturel.
Le choix entre ces solutions dépend du débit à caler et de la nauture du terrain
66
- Si la pente est faible ou nulle, l'ouvrage sera implantée avec la pente maximale que
permet l'approfondissement du lit par curage
- Si le profil en long de la voie nécessite un approfondissement de l'ouvrage, on peut
prévoir :
• Des ouvrages surbaissés : buses arche ou dalots,
• Plusieurs ouvrages de plus faible capacité (solution moins bonne
hydrauliquement,
• Un approfondissement du lit si un curage à l'aval permet d'évacuer l'eau,
• Dans les cas extrême un siphon ou un pont-canal
IV.4.2.7 Protection des ouvrages
Pour éviter l'érosion à l'amont et à l'aval de l'ouvrage on peut disposer des
parafouilles et des murs de tête. Les protections des talus sont assurées par des murs
d'aile et un mur de tête
IV.4.2.8 Eléments caractéristiques
Il s'agit très sommairement du calcul de section mouillé, pour les figures
complexes.
Dalot
i
V 2
θ¼
y
67
Son périmètre mouillé s'écrit simplement i ¼
Avec ½1 B $- ¿
¾
68
69
Buse arche
Suivant les valeurs des charges amont et aval, on distingue deux types
Si : 0.8 , l'écoulement est dit dénoyé, alors le niveau aval
d'écoulement:
À 0.8 , l'écoulement est dit noyé, le niveau aval ralentit
n'influence pas l'écoulement
Á C2
Radier horizontal
Pour les franchissements des cours d'eau de grande largeur avec des lames d'eau
peu importante.
0.43 ´0.70 0.185 µ C2
Â
Soit
71
1.9 ´0.70 0.185 µ
/
Â
Leur choix peuvent être guidés par les conditions naturelle (géomorphologie) et
du profil en long de la ligne d'eau. Le débit véhiculé sur le radier donne
1.136¥C C ¦ ´0.70 0.185 µ
Â
72
¡
Figure IV-43: Abaque de détermination de K en fonction du rapport
73
Radier à palier horizontal avec parties courbes
Le débit véhiculé est l'addition des deux débits des deux cas ci-dessus
Pour un radier à parties courbes
1.136¥C C ¦ ´0.70 0.185 µ
Â
La valeur du coefficient K, fonction de ¡ et est fournie sur l'abaque de la
Figure IV-43.
Pour un radier à palier horizontal avec parties courbes le débit découle de
l'addition des deux formules ci-dessus.
IV.4.3.2 Protection
Le radier, ancré dans le sol doit être protégé, tant en amont qu'en aval. Cette
protection doit être renforcée en aval, mieux qu'en amont afin d'éviter les phénomènes
d'érosion régressive dus aux affouillements C'est d'ailleurs seulement de cette
protection aval que nous parlons pour la suite. Un tapis de gabion semelle ou à la
rigueur, des enrochements peuvent prévenir ce type de phénomène. L'étendue de la
protection sera caractérisée par une longueur qu'il faudra préalablement déterminer.
74
En appliquant le théorème de Bernoulli entre une section à l'amont de l'ouvrage
et une section au niveau l'ouvrage, à un filet liquide partant de la surface libre, on a
(voir figure) :
%
2
C2
B %
On en déduit que
Le filet liquide qui va décrire une parabole sous l'influence de son poids, va
Ä 2C
B %
%
En éliminant le temps entre les deux directions, on arrive à l'équation suivante
Ä
Ce qui conduit à
Les gabions pourront être aménagés en escalier afin d'atteindre la côte du fond
de la rivière à l'extrémité du tapis protecteur.
75
Lorsque le site présente l'avantage d'être peu affouillable, on peu se passer des
gabions si le bed-roc affleure. Si cependant, les risques d'affouillement existent, tout en
étant faible, on peut envisager une protection mixte gabion-enrochement (figure ci
après)
q
d'ISBASH :
V 0.14
qW B q
V étant la vitesse de l'écoulement en m/s, pour la crue du projet. On prendra ici
76
V. BIBLIOGRAPHIE
Biaou, A, 2008, Logiciel de petits calculs en hydraulique générale, 2iE,
Ouagadougou, Burkina Faso
77
VI. ANNEXES
Abaques de détermination de la hauteur amont en sortie libre
Sortie libre : buses métalliques circulaires Ç g c
A- Avec mur de tête et mur en aile, B- Avec mur de tête, C- tête saillant hors remblai
78
Sortie libre : Buses en béton circulaires.
A- Avec mur de tête et mur en aile, B- Avec mur de tête, C- tête saillant hors remblai
79
Sortie libre : Grandes buses circulaires métalliques (D> 2 m) à entrée chanfreinée
80
Sortie libre : Buses arches
1- Avec mur de tête, 2- Tête en sifflet suivant la pente du talus, 3- tête saillant hors
remblai
81
Sortie libre : Dalots rectangulaires
A- Avec mur de tête, B- Avec mur de tête et sans mur en aile, C- tête saillant ou
coupée en sifflet suivant la pente du talus
82
Calcul de la pente critique
Variation de la pente critique en fonction du débit
83
VI.1.1.1 Calcul de la pente critique en fonction du débit. Dalot rectangulaire
84
Calcul de vitesses
Calcul de la vitesse pour les buses circulaires et buses arches
Buses circulaires Buses arches de flèche D
1.59
/
√ V/
√
V*
6.35
/
√ V/
√
Q*
85
Calcul de la vitesse dans le dalot
/
√
V*
L étant la largeur en miroir
/
√
Q*
86
87