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Cas 6 L’amélioration du niveau de vie

Le PIB en perte de croissance


CONCORDANCE AVEC LE RÉFÉRENTIEL
Thème 2 La création de richesses et la croissance économique

2.1 Les finalités de la croissance

2.1.1 L’amélioration du niveau de vie

PRÉPARATION DE LA SYNTHÈSE
PIB indicateur utile PIB indicateur insuffisant
Document 1 PIB principal indicateur de progrès Remise en cause du PIB lorsque le plein-emploi n’a
Une (très) brève économique et social plus été au rendez-vous.
histoire du PIB La croissance économique portée par le
progrès technique et les gains de productivité,
moyen pour l’accès de tous à la consommation
de masse et au plein-emploi.
Négociation sociale assure une répartition
relativement juste des fruits de la croissance
Document 2 1950 : croissance de 8,6 %
Évolution du PIB et Chute jusqu’en 1980 pour atteindre 1,6 %
contribution à cette Reprise jusqu’au début des années 2000 pour
évolution atteindre 3,9 %
Chute à 0,2 % en 2008
Dernier sursaut en 2010 avec 2 %, depuis
croissance de 0,2 %
Forte part de la consommation dans les années
1950 jusqu’àux années 1970 : d’un peu plus
5 % à 3,3 %.
Fort impact consommation sur la croissance
baisse consommation baisse croissance.
La formation brute de capital fixe, pas très
importante dans les années 1950, (moins de
1 % du PIB, puis au dessus de 1 % dans les
années 1960, 1970, 1990, années 2000. Depuis
a chuté pour être en dessous de 5 %, voir
négative.
Solde commerce extérieur : solde positif
uniquement dans les années 1950, 1960 et
1970, sauf sursaut depuis 2012.
Faible constitution des stocks en général.
Document 3 Partage de la VA
Le partage de la en 2008 VA de 1 796,3
valeur ajoutée brute en 2014 1910,2
Fléchissement uniquement en 2009, sinon
toujours en augmentation + 6,3%
La rémunération des salariés représente en
moyenne 58 % de la VA. Sa part n’a cessé
d’augmenter + 3,4 % de 2008 à 2014,
essentiellement du fait de l’augmentation de la
part des cotisations sociales.
2009 forte hausse de la part des impôts sur la
production, qui est portée à 5 % baisse de la
part des impôts par rapport à 2009, qui a
permis une hausse de l’EBE à 32,7 %, 2e
record après 2008. Depuis n’a cessé de baisser
tout comme la part des revenus bruts.
Document 4 PIB par habitant a augmenté sans cesse de 2000 à
Le PIB par habitant 2008, passant de 29 105 € à 31 300 € environ, soit
stagne une augmentation de 8 % environ.
PIB par habitant baisse en France depuis 2010
Document 5 PIB ne dit rien sur les inégalités de revenus, ne prend
Le PIB fait l’objet de en compte que les productions évaluées
trois critiques monétairement et ignore les externalités négatives ne
majeures dit rien sur la soutenabilité de nos modes de vie.

Cas 6 - L’amélioration du niveau de vie 1


Document 6 PIB par habitant et bonheur pas toujours reliés.
L’argent fait-il le Pays à fort PIB/hbt avec fort indice de bonheur :
bonheur ? Norvège
Pays à faible PIB/habt et faible indice de bonheur :
Sri Lanka
France et Japon avec un PIB/hbat sensiblement
identique, mais l’un avec un indice de bonheur à 6,8
et l’autre à 6.
De même le Costa Rica (11 000 €), avec un PIB/hbt
proche de celui du Sri Lanka a un indice du bonheur à
7,2, soit 0,5 points au-dessus de la France qui a un
PIB 3 fois supérieur.
La hausse niveau de vie permet d’accéder aux biens
fondamentaux, au-delà n'apporte guère de satisfaction
supplémentaire.
Croissance PIB et bonheur
Costa Rica, forte croissance à 8 %, indice du bonheur
à 7,2
Pendant que la Chine a une croissance à 2 chiffres et
un indice à 5 et un PIB/h légèrement inférieur à celui
du Costa Rica
Document 7 France : 12/20 avec nouveaux indicateurs (dans
Les nouveaux moyenne européenne)
indicateurs de Loi Eva Sas : indicateurs complémentaires du PIB
richesse dans 10 domaines.
Indicateurs mis en place dans la lignée des travaux de
Joseph Stiglitz, Jean-Paul Fitoussi et Amartya Sen
Document 8 Nombre de personnes en emploi/population en âge de
De nouveaux travailler : 64,3 %
indicateurs de Dette, publique, des entreprises, des ménages
richesse en France Inégalités de revenus = rémunération totale des 20 %
les plus aisés/rémunération des 20 % les moins aisés
= 4,3
Espérance de vie en bonne santé (sans limitation ou
incapacités) + 3 ans pour les hommes depuis 20 ans
Satisfaction dans la vie 7,1, assez proche de l’indice
du bonheur

PROPOSITION DE SYNTHÈSE

Introduction
Depuis les années 1930, le PIB est considéré comme le principal indicateur de progrès économique et social
dans les pays de l’OCDE. À travers les années et les pays, il indique le taux de croissance et accompagne
l’évolution des niveaux de vie. Mais après avoir connu ses années de gloire le PIB est depuis le XXI e siècle
en perte de croissance et semble de moins en moins pertinent pour décrire le niveau de vie d’un pays.
Après avoir montré dans un premier temps que le PIB est un indicateur utile par ses fonctions de description,
nous verrons dans un second temps qu’il est désormais insuffisant pour refléter le niveau de vie d’un pays.

I. Le PIB est un indicateur utile

A. Description de la croissance
La croissance se mesure à l’aide du PIB, produit intérieur brut. Elle correspond au pourcentage de
l’évolution de la production d’une année à l’autre. Elle peut être exprimée en valeur (à prix courants), quand
elle est l’expression de la quantité de produits par le prix, ou en volume (à prix constant) lorsque l’on
compare les quantités de production, en conservant le niveau de prix d’origine. Pour cela on déflate, c’est-à-
dire que l’on enlève l’inflation.
En France, la croissance est désormais loin de sa dynamique du milieu du XX e siècle.
Si le PIB a fortement évolué en France depuis 1950, sa valeur se trouvant multipliée par 140, son taux de
croissance a par contre été divisé par 40, passant de 8,6 % dans les années 1950 à 0,2 % depuis 2012.
En fait la croissance n’a cessé de diminuer entre les années 1950 et 1980, où elle n’atteignait plus que 1,6 %,
puis elle a eu un sursaut jusqu’au début des années 2000, mais depuis elle suit les humeurs de la crise

2 Économie
économique.

B. Utilisation de la croissance
La croissance permet de générer des revenus pour l’État, les entreprises et les ménages qui, par leur
comportement, vont à leur tour avoir une incidence sur la croissance. Le PIB est alors la somme de la
consommation finale de biens et services et de la formation brute de capital fixe, l’intérieur du pays, en
tenant compte de la variation des stocks, plus les exportations, moins les importations.
Ainsi depuis 1950, on observe que la consommation, des ménages et des administrations publiques est un
facteur essentiel à la croissance, puisque de manière générale, la courbe de la croissance suit celle de la
consommation. Toutefois sa contribution ne cesse de diminuer depuis les années 1950, époque où elle
représentait un peu plus de 5 % du PIB alors qu’aujourd’hui elle est tombée à moins de 1 %.
A contrario, la formation brute de capital fixe (FBCF), l’investissement des entreprises et des
administrations, va prendre relativement à partir des années 1980. Pour illustrer, dans les années 1970 la
consommation contribue pour 3,3 % tandis que la FBCF contribue à 1,2 %, ce qui représente un écart de 1,9
points dans les années 2000 cet écart n’est plus que de 1 point, la FBCF contribuant pour 1,3  % au PIB,
tandis que la consommation ne contribue plus que pour 2,3 %.

C. Distribution de la croissance
Le comportement des acteurs économiques dépend en partie de la manière dont les fruits de la croissance ont
été distribués. Le PIB étant également la somme des valeurs ajoutées brutes des différentes branches
d’activité, augmentée des impôts et dégrevée des subventions, la répartition des fruits de la croissance
s’observe par le partage de la valeur ajoutée (VA).
Depuis 2008, mis à part un léger fléchissement en 2009, la VA n’a cessé de croître, augmentant ainsi de
6,3 % entre 2008 et 2014, passant de 1 796,3 à 1910,2 milliards d’euros.
La rémunération des salariés représente la part la plus importante, avec en moyenne 58  % de la VA, et sa
part n’a cessé d’augmenter depuis 2008, avec une variation de + 3,4 %. Dans cette augmentation, tout n’est
pas destiné aux salariés puis la part des cotisations sociales à la charge des employeurs a elle aussi augmenté.
Depuis 2009 on observe également une forte hausse de la part des impôts sur la production, qui est portée à
5 %. Cette hausse a un effet direct sur l’excédent brut d’exploitation (EBE), autrement dit le bénéfice brut,
car la baisse de la part des impôts en 2009 a permis une hausse de l’EBE à 32,7 % de la VA. C’était son
dernier record, depuis sa part n’a cessé de diminuer depuis, tout comme la part des revenus bruts.

II. Le PIB est un indicateur insuffisant


Ainsi, une croissance positive apporte des revenus supplémentaires à la fois aux habitants, aux entreprises et
à l’État, ce qui constitue leurs richesses. Elle permet ainsi d’améliorer le bien-être des habitants, grâce aux
biens matériels qu’ils peuvent se procurer et aux services publics développés. Est-ce réellement le cas ?

A. Le niveau de vie et le bien-être


Le PIB par habitant est utilisé comme indicateur pour la comparaison de l’évolution des niveaux de vie d’un
pays à un autre. Le PIB/hbt est le rapport entre le PIB et la taille de la population.
En France, le PIB par habitant a augmenté sans cesse de 2000 à 2008, passant de 29  105 € à 31 300 €, soit
une augmentation de 8 % environ. Mais il baisse depuis 2010. Ce phénomène peut être dû à deux facteurs,
une baisse du PIB et/ou une hausse de la population.
Toutefois, une étude montre que le montant du PIB par habitant et le sentiment de bonheur ne sont pas
toujours corrélés. On trouve effectivement des pays à fort PIB/h qui ont un fort indice de bonheur, comme la
Norvège, ou des pays à faible PIB/h qui ont un faible indice de bonheur, comme le Sri Lanka. Mais c’est loin
d’être la généralité. Par exemple, la France et le Japon ont des PIB/h sensiblement identiques, mais l’un avec
un indice de bonheur à 6,8 et l’autre à 6. Ou encore, le Costa Rica avec un PIB/h (11 000 €), proche de celui
du Sri Lanka a un indice du bonheur à 7,2, soit 0,5 points au-dessus de la France qui, elle, a un PIB 3 fois
supérieur.

Cas 6 - L’amélioration du niveau de vie 3


B. Les limites du PIB pour décrire le bien-être
Ainsi le PIB donne une indication sur le niveau d’activité économique de la population, mais pas sur le
niveau de bien-être. Au départ, la hausse du niveau de vie permet d’accéder aux biens fondamentaux et
apporte indéniablement du bien-être, mais au-delà elle n’apporte guère de satisfaction supplémentaire.
Le bien-être de la population serait plus mesurable par la consommation effective des ménages. Ce qui à son
tour restreint la notion de bien-être à la consommation. Quid des inégalités de revenus ? De l’entraide
sociale ? Des externalités négatives de certaines entreprises qui rendent l’air irrespirable ou polluent les
rivières ? Quid de notre mode de consommation et de sa soutenabilité à long terme ?
Aujourd’hui de nombreux chercheurs et statisticiens à l’Insee, à l’OCDE et dans diverses commissions,
comme la commission Stiglitz en France, remettent en cause la mesure du niveau de vie par la richesse et
cherchent de nouvelles combinaisons d’indicateurs. Les travaux d’Amartya Sen, sur la famine, l’économie
du bien-être et la théorie du développement humain, avait déjà mené à la création d’un indicateur de
développement humain composite, signe que pour exprimer l’amélioration du niveau de vie, il faut prendre
en compte la pollution, la santé, l’éducation, le logement.

C. Les nouveaux indicateurs de richesse


Avec la loi Eva Sas, la France s’est désormais dotée de nouveaux indicateurs complémentaires du PIB dans
dix domaines afin de mieux prendre en compte l’ensemble des facteurs de bien-être et de progrès social : des
indicateurs comme le taux d’emploi, le taux d’endettement – de l’État, des entreprises et des ménages–, mais
aussi des écarts de rémunération entre les 20 % des ménages les plus aisés et les 20 % les moins aisés,
l’espérance de vie "en bonne santé" ou encore la satisfaction dans la vie.
Lors du premier rapport publié en octobre 2015, la France obtenait ainsi 12/20, se situant ainsi dans la
moyenne européenne.
Un taux d’emploi à 64,3 % (légèrement au-dessus de la moyenne européenne), un rapport interdécile des
revenus de 4,3, qui montre une légère amélioration, ou encore une satisfaction moyenne de 7,1, valeur assez
proche de l’indice du bonheur calculé par le World Hapiness Report de 2013 .

Alors que la richesse peut se mesurer quantitativement, le bien-être reste une valeur complexe et subjective
qui ne se résout pas par une seule mesure rationnelle. Et la finalité de la croissance n’est-elle pas cette
amélioration de la vie ?

4 Économie
CORRIGÉ DU QUIZ
1. Comment se calcule le taux de croissance annuel ?
(PIBn-1-PIBn)/PIBn-1
(PIBn-PIBn-1)/PIBn
(PIBn-PIBn-1)/PIBn-1
2. De quels éléments se compose la valeur ajoutée ?
Des consommations intermédiaires.
Du chiffre d’affaires.
Des salaires.
Des intérêts versés par l’entreprise.
Des dividendes versés aux actionnaires ou aux associés.

3. Parmi les organisations suivantes, cochez celle(s) qui contribue(nt) au PIB marchand français :
la SNCF ;
le siège social de Toyota, installé au Japon ;
l’association les Restos du cœur ;
la boucherie Sans’os installée à Cahors ;
le coiffeur Coup’tif installé à La Rochelle.

4. La croissance en volume est évaluée en :


euros constants,
euros courants.

5. L’élévation du niveau de la croissance est un des éléments de l’amélioration du niveau de vie.


Vrai
Faux

Cas 6 - L’amélioration du niveau de vie 5

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