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Twitter, carré VIP élitiste ou véritable outil

d’information ?
posté par Gil le 20 nov 2010 dans Featured Articles, Geekosphère | 2 commentaires

À jouer l’anti-Facebook, Twitter est-il devenu un carré VIP pour une élite ultra-éduquée ? Ou
un véritable outil de partage d’infos ? Question d’usage.

«Tous des brandeurs ». La formule, utilisée récemment par Libération dans un dossier
consacré aux journalistes actifs sur Twitter, avait claqué comme une gifle. Traduction
simultanée et vite extrapolée : sous un vernis altruiste de prétendu « partage d’informations »,
la centaine de millions d’utilisateurs de Twitter aurait en réalité les yeux vissés sur leur
nombril, les pieds dans leur petit pré carré et l’esprit tout entier dévolu à leur « personal
branding », soit le développement de leur image de marque personnelle. Et toc !

« Je tweete, donc je suis » ? Il y a, sans doute, un peu de cela. Etre « reconnu » sur ce réseau
social, un chouïa « sélect », donne, ou peut donner, le sentiment de gagner en épaisseur dans «
la vraie vie ». Etre suivi, relayé (« retweeté »), recommandé, ferait gagner des points sur le
terrain. Le politique tweete pour montrer qu’il bosse plus, le « geek » qu’il en connaît plus, le
consultant qu’il est plus compétent, le chef d’entreprise qu’il est plus fort, le journaliste qu’il
en sait plus, le blogueur qu’il est plus influent, le passionné qu’il est plus passionné, le râleur
qui râle plus, etc. « Twitter est le légo de l’ego », écrivait joliment Cyrille Franck sur owni.fr/

Tous des « brandeurs », donc !

Faux. D’ailleurs, celui qui confond Twitter et « gueulophone » connaîtra très vite de grands
moments de solitude. Le réseau est impitoyable, relève, sans concession, mais souvent avec
une jolie pointe d’humour, le moindre dérapage (ou « fail »), traque l’auto-promo lancinante,
le radotage, le racolage, le bavardage creux. Et plus on est connu dans le monde réel, plus la
chasse est féroce (politiques et journalistes sont donc souvent en ligne de mire). Les vraies
stars, ce sont ces anonymes, brillants, experts dans leur domaine, qui créent du sens, partagent
leurs ressources, avec (im)pertinence, talent et humilité. Ceux-là même qui se forgent leur
réputation, patiemment, sur un socle de crédibilité, non sans l’assortir d’une couche plus «
perso » qui fait que le twittos, comme tout le monde, rate sa sauce béchamel, loupe son train
ou se fend la poire sur YouTube.

On est loin, très loin, de Facebook où, lui reprochent certains, il suffit d’être connu et de se
taire ou d’être inconnu mais de multiplier les cornichonneries pour élargir son réseau. La
valeur, ici, ne vient pas du nombre d’amis affichés sur son mur, mais est le résultat d’une
alchimie complexe entre le nombre de personnes qui vous suivent (les « followers »), le
nombre de personnes que vous suivez, l’équilibre entre l’info que vous créez et celle que vous
relayez, si vous êtes plus ou moins « retweeté », repris dans des listes de « tweeters » de
référence, recommandé par d’autres (les « follow friday »), etc.

Gloire à celui qui cisèle de jolies pépites en moins de 140 caractères, avec une syntaxe et
orthographe exemplaires, truffées d’info, assorties d’un lien pertinent et ponctuée par le «
hashtag » (mot-clé) qui tue. Une vraie science. Twitter, en soi, n’est rien. C’est l’usage que
chacun en fera qui le rendra à la fois jouissif et utile, un outil de veille et d’éveil, un
accélérateur d’idées et d’échanges.

On quitte résolument le « Je tweete, donc je suis » pour le « Je tweete, donc je te suis ».


Suivre quelqu’un sur Twitter, cela signifie s’abonner à son flux d’informations, parce qu’on
estime qu’elles ont un intérêt. La moindre des choses, c’est de lui renvoyer l’ascenseur en
tweetant à la mesure des attentes de ses abonnés. Il suffit d’un clic pour se désabonner…

Ainsi va la vie sur Twitter au rythme fou de 1.000 tweets pas seconde. Mais gaffe : 90 % des
messages sont produits par 10 % des utilisateurs. En clair : Twitter est aussi le carré VIP
d’une élite ultra-éduquée, ultra-connectée et hyperactive.

2 Responses to “Twitter, carré VIP élitiste ou véritable outil


d’information ?”

1. Siko dit :

22 novembre 2010 à 04:13

N’importe quoi cet article. Je parie que le gars qui l’a écrit twitte lui aussi. Twitter, ce
n’est pas le moyen de communication d’une élite, c’est celui d’une pseudo-élite. Bcp
de journaleux, politiques, et effectivement quelques anonymes… (mais ils sont une
minorité).

Répondre

2. mar_ze dit :

22 novembre 2010 à 14:38

entouré de geeks et geek amateur moi-même, je constate que tout le monde se fout pas
mal de Twitter. Quand je vois aussi la médiocrité des tweets politiques (‘bonjour , j’ai
été à la kermesse aux boudins de ma commune et il faisait vachemnt chaud’, “la
cravate du ministre X est pas mal”, …) non sincèrement, c’est naze. Je garde
Facebook par contre mais sur mes 60 et quelques amis, seuls 5 ou 6 postent des trucs
consistants.
Un outil pour ausculter le web

MUNSTER,JEAN-FRANCOIS Vendredi 19 novembre 2010

Internet La réputation des marques

Les conversations sont le nouveau cauchemar des marques. Il y a dix ans, quand les
consommateurs se répandaient en commentaires négatifs sur le service déplorable de telle
ou telle société, cela restait la plupart du temps limité au cercle de relations de ces
personnes. Aujourd’hui, les réseaux sociaux et les blogs jouent un rôle de caisse de
résonance énorme pour les mécontents. La réputation d’une marque peut être endommagée
durablement en quelques minutes seulement. Pour permettre aux marques de surveiller ce
qui se dit à leur propos et de réagir au quart de tour quand le web s’emballe, des logiciels ont
été développés.

Une start-up belge, Engagor, vient de débarquer sur ce marché avec un outil
particulièrement riche en fonctionnalités. Elle a été fondée par deux anciens cadres du
réseau social Netlog, Jeroen Fossaert, en charge des relations publiques et Folke Lemaitre,
ingénieur informaticien. « Quand j’étais chez Netlog, je cherchais toujours à savoir comment
la marque vivait sur le web mais je ne trouvais jamais mon compte avec les solutions
existantes sur le marché, explique Jeroen Fossaert. Avec Folke, on a donc décidé de lancer
notre propre service ».

Première fonction du pro-gramme, offrir aux marques qui souscrivent au service un aperçu
quantitatif de leur présence sur le Net, que ce soit sur les réseaux sociaux (Facebook,
Twitter…), les blogs, les sites d’information (lesoir.be…). Les marques peuvent voir sur un
graphique, heure après heure, jour après jour, le nombre de fois qu’elles sont mentionnées.
Elles peuvent aussi demander une recherche sur d’autres mots, par exemple le nom d’un
concurrent, pour pouvoir se comparer en termes de notoriété.

Analyser le contenu

Une courbe de graphique, c’est bien mais cela ne dit encore rien sur le contenu de ces
conversations. Sont-elles positives, négatives, neutres ? C’est à ce niveau qu’Engagor veut
se distinguer de ses concurrents qui se limitent souvent à l’aspect quantitatif. Le programme
est capable d’analyser le contenu des discussions et de les comparer entre eux afin de faire
émerger les principaux sujets qui animent le web à propos de la marque. « Celle-ci pourrait
bien sûr le savoir en passant en revue tous les sites où son nom est mentionné mais c’est
devenu impossible vu la masse énorme de données à décortiquer, explique Folke Lemaitre.
Nous pouvons organiser cet excès d’informations et rendre le tout intelligible ».

Engagor permet aussi à ses clients (cela peut être une marque mais aussi un homme
politique, une institution…) d’identifier les personnes ou les sites les plus influents en ce qui
les concerne. « On peut fournir une liste des sites qui mentionnent le plus souvent le mot
“Microsoft” par exemple mais cela ne veut encore rien dire, souligne Folke Lemaitre. C’est
peut-être juste un site de vente en ligne ou quelqu’un qui n’a aucune audience. Pour
déterminer les personnes ou les sites les plus influents, nous nous basons sur le nombre de
fois que leur post, article… a été partagé et conseillé à d’autres. » Le programme permet de
filtrer les résultats en fonction d’une série de critères (langue, pays, type de site…) afin par
exemple de ne faire apparaître que les bloggeurs francophones belges les plus influents.
Les fondateurs d’Engagor cherchent aujourd’hui à signer des partenariats avec des agences
de pub qui pourraient à leur tour proposer ce service à leurs clients. Tout en espérant qu’un
jour, ils alimenteront aussi les conversations du web.

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