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Auparavant, au Maroc le mode le plus utilisé voire le plus fréquent pour la réalisation des échanges avait été céder

un bien contre un autre ou encore le troc pour réaliser les échanges. Cependant, cette économie présente une série
d’inconvénients qui en limitaient son usage.

L’Etat pour couvrir les inconvénients du troc, elle est donc nécessaire d’avoir recours à une monnaie comme un
moyen de paiement unique et accepté par tous. Qui va permettre d’effectuer les échanges et de diviser chaque
transaction en deux parties : une vente et un achat..

Un pays comme le Maroc caractérisé par l’ouverture croissante de l’économie sur l‘extérieur, fait appel à deux
politiques essentielles, la politique douanière et la politique de change qui est l'action des pouvoirs publics visant à
ajuster le taux de change de la monnaie nationale. Et afin d’accompagner le processus d’ouverture le Maroc a
changé son régime de change, car le système de change précédent n’est plus adapté au contexte national actuel.

I. Le régime adapté par le Maroc avant le passage au régime de change flottant :

Le régime de change fixe est jugé comme ajustable, car il ne reflète en rien l’évolution de l’économie marocain, la
valeur du dirham est déterminé en fonction de l’euro et du dollar et ne reflète pas l’évolution des fondamentaux du
cours de change sur le marché national. Et dans un processus de libéralisation de l’économie, le régime de change
fixe n’est pas adapté à la libéralisation de l’économie, donc on doit passer d’un régime de change fixe à un régime de
change flottant.

Les deux régimes extrêmes existants :

a) Régime de change fixe :

Dans ce régime les autorités monétaires sont tenues d’intervenir sur le marché pour maintenir le cours de change à
une valeur égale ou proche de la parité initialement déterminée en coordination avec d’autres pays. Le cours peut
certes varier, dans le respect de marges de volatilité prédéfinies, les banques centrales doivent également acheter
ou vendre les quantités de monnaie nécessaires pour satisfaire la demande des agents qui sont impliqués dans des
transactions internationales.

b) Régime de change flottant :

Dans un régime de change flottant, le cours de la monnaie est déterminé en principe par le libre jeu de l'offre et de la
demande de devises sur le marché de change. Les monnaies fluctuent librement au grès des mouvements des
capitaux liés aux échanges du pays avec l'extérieur et aux mouvements financiers spéculatifs. Dans la réalité, les
banques centrales interviennent en exceptions, de façon directe ou indirecte sur le marché des changes.

II. Les objectifs du flottement du MAD :

Les principaux objectifs sont réduire la pression sur les avoirs extérieurs, augmenter les exportations et réduire les
importations. Ce type de système favorise des fluctuations plus élevées du taux de change, qui peut entraîner une
diminution de la valeur de la monnaie nationale, ce qui à son tour conduit à une inflation plus élevée et à une
diminution du pouvoir d'achat des citoyens. Il vise également à renforcer la compétitivité de l’économie nationale et
son taux de croissance. Cette réforme permettra également de soutenir les mutations structurelles que l'économie
marocaine a subies ces dernières années, notamment en ce qui concerne la diversification, l'ouverture à l'économie
mondiale.

II. Les conditions de la réussite du passage de régime de change fixe au régime flottant :

Le Maroc doit disposer de réserves de change suffisantes pour maintenir les équilibres macroéconomiques et d’un

secteur financier fort pour jouer un rôle important sur le marché des changes. Puis mettre en œuvre une réforme
dans un contexte approprié, incarné par des indicateurs macroéconomiques solides. et des mesures sociales pour
préserver le pouvoir d’achat de la population, en cas de dépréciation de la monnaie nationale.

III. Les risques liés au flottement du MAD

La transition vers un régime de change flottant comporte des risques inhérents.

a. Risques liés à la convertibilité intégrale du dirham :


 Volatilité du taux de change : Les différentiels d'inflation et de taux d'intérêt peuvent entraîner une fuite
des capitaux, ce qui peut conduire à une dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux autres
devises.
 Les variations des taux de change et des taux d'intérêt sur les marchés financiers et les marchés des
changes internationaux, conduisent souvent les autorités monétaires à augmenter les taux d'intérêt
pour empêcher la fuite des capitaux.
 Risque de substitution des devises à la monnaie nationale En période inflationniste, les agents
économiques préfèrent remplacer les devises fortes par leur monnaie nationale.
b. Risques liés à la situation concrète de l'économie marocaine :

Le taux de couverture des importations par les exportations, tourne depuis une dizaine d'années autour de 50%;
La fin du rééchelonnement de la dette a placé le pays sous une lourde charge d'intérêts sur la dette; -
L'augmentation des transferts de fonds des Marocains résidants à l'étranger connaît des implications des
difficultés des pays d'accueil.

c. Les incidences ou les effets éventuels du flottement du MAD sur les entreprises marocaines :

Malgré ces évolutions, l’activité du marché marocain des changes n’arrive pas à aider les entreprises à améliorer
leurs performances sur les marchés étrangers. Elles seront confrontées à une plus grande volatilité du taux de
change et des taux d'intérêt qu'elles devront supporter. Ce qui expose les entreprises marocaines à un risque de
change plus important. Ce régime est bénéfique pour les entreprises importatrices, mais négatif pour les
entreprises exportatrices qui produisent sur le marché local. Dans ce sens, la surévaluation encourage
l'importation légale et place les entreprises qui produisent pour le marché intérieur dans des conditions
concurrentielles insurmontables. De plus, en raison de la détérioration des conditions de rentabilité et de
l'augmentation des risques d'investissement privé dans les activités d'exportation et de production allouée au
marché local, la surévaluation freine l'investissement dans ces secteurs au profit des activités d'importation et
d’exportation. Cependant, les entreprises exportatrices opérant sur le marché international et font face à une
concurrence constante et forte, elles sont contraintes de s'adapter au contexte de concurrence internationale et
d'améliorer d’une manière continue leur compétitivité afin de défendre leurs parts de marché.

Conclusion

Pour qu’un taux de change, il ne dépend pas seulement des différences d'inflation et d'intérêt, mais aussi
d'autres facteurs tels que le niveau de développement atteint par le taux de change. Toute manipulation du taux
de change affecte la compétitivité du pays au niveau international, le problème est de savoir si cette
manipulation est susceptible de favoriser le changement structurel souhaité ou non.

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