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Servage russe et esclavage américain

Peter Kolchin, Unfree Labor. American Slavery and Russian Serfdom

I/ points communs
– apparaissent à la même époque : Fin XVe début XVIe. A l'époque ou il disparaît en Europe
– en périphérie d'une Europe en expansion
– pénurie de main d’œuvre agricole.
– Système de valeurs morales et culturelles de ce type d'exploitation.

Pénurie de main d’œuvre dut à la très faible densité de population + excédent de terre arables.
==> conditions en Amérique et en Russie. Systèmes de valeurs compatible avec divers forme de
travail forcé et de servitude.

Les ressemblances entre planteurs américains et seigneurs russes découlent de la nature du travail
servile. Les deux possèdent des être humains, ont le droit de s'approprier le produit du travail,
pouvoir de réglementer la vie et de contrôle les activités dans tout les domaines (théorie). S’efforce
d'augmenter les revenus en augmentant les surfaces et en exploitant plus.

II/ différences
– les seigneurs russes possèdent de grandes propriétés, bien plus que celles des planteurs
– les propriétaires fonciers russes sont absentéiste : la plus part ne vivent pas sur leurs terres et
même ceux qui y vivent se tiennent à l'écart de l'activité du domaine et de la vie des paysans.
Le planteur américain se sent chez lui dans la ferme ou la plantation, le seigneur russe se
sent comme un visiteur en son domaine et la « société » de Moscou, Saint-Pétersbourg ou
du chef lieu de son canton lui manque.
– Le seigneur russe considère les terres et les paysans comme une source de revenues : c'est
un rentier. Délègue aux régisseurs qui gèrent le domaine mais profite de l’absentéisme du
seigneurs ils volent. La plus-part des cerfs ne rencontre que peu ou pas le seigneur.
– Le planteur américain, sudiste, vive dans sa propriété, le fondement de sa société, élément
essentiel de son mode de vie. Les contacts entre planteurs et esclave est direct et permanent,
les connait bien, souvent de nom. Dirige lui-même la plantation. Les planteurs avait une
attitude paternaliste (considère que les employés sont des mineurs et qu'on doit les guider).
Contraste avec l'indifférence des seigneurs russes envers les cerfs. Les planteurs
interviennent constamment dans la vie privée et familiale des noirs (de grands enfants) mais
aussi à prendre soins des esclaves qui sont nourris, logés et habillés alors que les cerfs russes
se débrouillent.
– Planteurs et seigneurs se voulaient une aristocratie et inspiré aux attributs de l'aristocratie :
honneur, lignage, titre, terres, considération, …
– Les planteurs ont mieux réussi à réaliser leurs prétentions et à devenir une aristocratie. Les
seigneurs russes ont échoué car absentéisme, mais aussi car ils sont une caste de service à
l'état contrairement aux aristocraties européenne.

L'une et l'autre on sois-disant démontré l'efficacité et le nécessaire de leurs système. Se base sur
l'inégalité naturelle des hommes, menace de l'écroulement de la société si les système s’arrête.

Arguments religieux très fréquents chez les planteurs pour justifier l'esclavage, absent chez les
seigneurs russes.

Les planteurs utilisent cette argumentation : les noirs sont des diables et ne pas les maintenir en
esclavage vaut mettre le diable en liberté. Conception de différence raciale et de supériorité. Celle
des seigneurs russes ne l'est pas, perception différente des sociales. Paysans sont l'essence même de
la culture russe.

Les serfs arrivent plus facilement que les esclaves à obtenir une autonomie substantielle (liée à
l'absentéisme du seigneur). Élabore des valeurs communautaires, des coutumes, des traditions. Les
esclaves ont moins de vie collective, plus faible que celle des serfs.

Les esclaves sont déracinés, restent des étrangers alors que les cerfs sont chez eux. Double poids de
la différence ethnique et de la différence de classe. Les noirs ne parviennent pas à recréer la
communauté et les liens collectifs ne se développent pas. Les serfs eux habitent depuis toujours
dans des villages, des mondes à part. La communauté rurale, le Mir est l'institution fondamentale
avec souvent une grande part d'autonomie, même sous le servage. Le mir maintient les normes et
les formes entre paysans, régulateur de toute activité sociale, structure sociale. Le mir tien des
réunions, exécute les décisions, soutient aux orphelins, et aux veuves, …

Redistribution périodique des lots de terres, on la remet au mir qui les répartis entre famille.
==> but d'éviter la paupérisation de famille et la création d'inégalité entre les ménages.

Aucune organisation collective n'existe chez les esclaves américains.


L'influence des maîtres sur la famille est bien plus contraignante chez les esclaves que chez les
serfs. La famille paysanne est inscrite dans un cadre traditionnel, avec le rite sacré du mariage. Chez
les esclaves la famille est marquée par la rupture, la séparation et les rituels ne sont pas toujours
autorisés par les maîtres.

Dans les deux cas on peu acheter les membres d'une familles, séparer les membres de la famille, …
Mais rare en Russie et courant aux États-Unis. Le mariage et la famille esclave ne sont pas reconnue
par la loi. La législation de l'état, la religion et la coutume renforce la stabilité dans la vie des serfs.
L'exploitation sexuelle des noires et des paysannes a existé dans les deux pays mais beaucoup plus
rependue chez les planteurs que chez les seigneurs.

Mesures sévères pour assurer l’obéissance et la soumission.

Lesch américain et Knout russe, les esclaves sont battus plus souvent mais moins sévèrement que
les serfs.

La résistance des esclaves est individuelle alors que celle des serfs est collective. Insurrections de
grandes envergures, guerres paysannes (Bolotnikov 1606, Stenka Razine 1670-71, Pougatchov
1773-1775). Inexistant chez les esclaves.

Les serfs ont une continuité géographique contrairement aux esclaves. Pas en exil, pas de diaspora,
… Forte autonomie culturelle et conscience collective des serfs et faiblesse et liens sociaux et
culturels des esclaves. Différence entre noirs transplanté en Amérique et paysans russes. Serfs et
seigneurs appartiennent à la même race. Aux États-Unis le clivage se base sur la différence de race.
Au Sud des États-Unis, esclavagiste c'est un monde de maîtres, fait par et pour les maitres.
Économie de plantations. La Russie rurale est un monde de paysan, pas de seigneur, civilisation
paysanne, structure sociale. Économie paysanne qui commande l'économie rurale qui donc
commande l'économie seigneuriale.

Les esclaves sont transplantés, pas les serfs.

Les analogies entre les deux phénomènes, selon Peter Kolchin sont plus importantes que les
différences. Le servage russe peut être considérés comme une forme très particulière d'esclavage.
Mais lui même nuance cela.

L'historien israélien, Michael Confino conteste cela : pour lui il apparaît que le servage n'est pas un
esclavage. :
– du point de vue économique, domination de l'économie paysanne.
– Du point de vue social : autonomie des serfs grâce au mir et au droit coutumier. Le mariage
et la famille des esclaves ne sont pas des institutions légales. Celui des serfs est sanctionné
par l’État, sanctifié par l’Église Orthodoxe et respecté par les seigneurs.
– Les serfs ont une conscience aigu de leurs droits légaux et coutumiers.
– Le servage porte sur une collectivité paysanne, sur un groupe social : le groupe paysan et sur
un ordre juridique : l'ordre paysan.
– L'état russe intervient dans les rapport entre seigneurs et serfs alors que l'état américain
n'intervient pas dans les rapports entre maitres et esclave. De plus l'état russe a toujours
affirmé sa souveraineté sur les serfs.
– L'état tsariste soutient la noblesse.
– Le rôle de l'état en Russie n'a pas joué exclusivement en faveur des seigneurs
– le staroste (le vieux, chef élu de la commune paysanne) « je suis autant général que quoi,
puisque c'est le mir qui m'a élu ». L'élection a donc autant de valeur pour les paysans que la
nomination d'un général par le tsar. => les serfs ne respectent pas les prétentions du
seigneurs au sein de leur domaine. Ce n'est donc pas un esclavage.
– L'état a toujours refusé la notion de seigneurs monarque mais au mieux celle de seigneurs
gendarmes : il n'y a qu'un seul monarque => le tsar. Sociologiquement les serfs ne sont pas
esclaves.

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