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Université KASDI MERBAH Ouargla

Faculté HERSTU - Département de Forage et MCP


Module : La mécanique des roches (cours)
Niveau : 1ère année mastère – Forage
Enseignante : HADJADJ SOUAD

Chapitre II : Contraintes et contraintes principales dans le massif rocheux


1. Contraintes et contraintes principales
1.1. Continuité du milieu
Un milieu continu est un milieu dont le comportement macroscopique peut être schématisé
en supposant la matière répartie sur tout le domaine qu'il occupe.
Au voisinage d'un point géométrique de coordonnées ( x i , i=1, 2, 3), à l'instant (t) il existe
dm
une distribution de masse volumique  ( xi , t ), i  1,2,3
dv
La fonction  est supposée continue, toutes les autres propriétés physiques de la matière
seront également continues.
 Isotropie
Les propriétés mécaniques des matériaux ne changent pas avec la direction autour du
point.
 Homogénéité
Les propriétés mécaniques du matériau ne changent pas avec le point dans le corps
 Phénomènes de discontinuité
La continuité des transformations doit être absolue, elle n'est pas vérifiée dans les cas
suivants :
 Formation de troue : cavitation dans les liquides et les fissures dans les solides
 Glissement relatif des parties du milieu : sillage dans les liquides et le glissement
dans les solides
 Choc de veines fluides
1.2. Tenseur de contrainte
1.2.1. Vecteur tenseur des contraintes

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Soit D un domaine du milieu,
de frontière A. les forces extérieures à D sont :
- Forces volumiques fdv , dans tout le volume, dont :

f est une densité de force
dv est un volume élémentaire 
- Forces superficielles (de contact) ou de tension t dA , sur la surface A, frontière de D,

dont :

t est une densité de force ; ndA est un aire élémentaire

Tension > 0 → dirigée vers l'extérieur de D


Tension < 0 → pression
Le vecteur contrainte :
 
df  T n   dA
  
T  Tn n  Tt
Dont :
Tn : la contrainte normale (algébrique)

Tt : la contrainte tangentielle (cisaillement)

Le tenseur des contraintes est une application linéaire de l'espace vectoriel à 3 dimensions
E 3 dans lui-même

T1   11 12 13  n1 


  T       n 
T   .n →  2   21 22 23   2 
T3   31 32 33  n3 

Les composantes diagonales  11 ,  22 ,  33 sont


les contraintes normales (normal stress)
Les composantes non diagonales  12 ,  13 ,  21 ,....
etc, sont les contraintes tangentielles (shear
stress)
La contrainte est homogène à une force par
unité de surface, donc à une pression

Donc :
⃗ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
Il vient :
⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
⃗ { ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
soit encore en notation indicielle

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les lient donc les vecteurs et selon une relation linéaire. Cette relation permet
donc de calculer les contraintes pour une facette d’orientation quelconque à partir des
composantes suffit pour déterminer complètement l’état de contraint

1.2.2. Contraintes principales


Les contraintes principales s'obtiennent par résolution de l'équation caractéristique
  11 12 13  1 0 0 
 
detT  I   0  det  21  22  23    0 1 0   0 ;  : scalaire
   
  0 0 1 
  31  32  33 
 11    12  13 

det   12  22    23   0  3  I12  I 2   I 3  0 ………….(1)
  13  23  33   

L'équation (1) aura 3 racines : dites les contraintes principales.


On peut aussi déterminer les directions correspondantes de chacune ⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Remarque :
La connaissance des contraintes principales, leurs positions et directions, est importante
pour le calcul la résistance des structures en Exp : possibilités de rupture
1.2.3. Etats particuliers de contraintes
 Tension ou compression hydrostatique
 0 0 
T   0  0 
 0 0  
si  > 0 → tension
 < 0 → compression

Les 3 contraintes principales sont égales. Toutes

les directions sont principales.


S'exerce une contrainte purement normale
Exp : L'état des fluides à l'équilibre
 Contraintes de révolution (triaxiale)

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 1 0 0
T   0  2 0 

 0 0  2 
2 contraintes principales coïncident
2 directions principales, x1 pour 1 et toutes autres
directions x2 , x3  pour 2 (direction fixe)
Exp : L'état de contrainte dans le sol en profondeur (  1 <
 2 < 0)

 Traction ou compression uniaxiale


 0 0
T   0 0 0
 0 0 0

si  > 0 → tension
 < 0 → compression
Lorsque  2  0 du cas précédent (pas de contrainte latérale)
Exp : l'état le plus simple des contraintes, il peut se réaliser expérimentalement
En exerçant une force longitudinale sur un barreau
Essais de traction pour l'acier et la compression pour une roche
 Cisaillement pur
0  0 
T   0 0
0 0 0
Contraintes purement déviatrices
Les directions principales sont x3  3  0 , les bissectrices des
axes x1 , x2 (contraintes principales
  et   )

2. Les contraintes dans les massifs rocheux


2.1. Définition du massif rocheux : assemblage de blocs ou de feuillets, séparés plus ou
moins complètement par des joints
2.2. Les contraintes qui influent sur le massif rocheux

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 Les contraintes naturelles


Existent dans le massif rocheux, avant toutes perturbations artificielles, en résultant de
diverses manifestations dans son historique (primitif). Par conséquent, elles pourraient être
le résultat de l’application de plusieurs états antérieurs de contraintes
 La contrainte gravitationnelle (overburden stress) : Est due aux poids du massif
rocheux
 Les contraintes tectoniques : Sont dues aux déplacements relatifs des plaques
lithosphériques
 Les contraintes thermiques : Sont dues aux changements de températures
 Les contraintes physico-chimiques : sont dues aux effets physiques et/ ou
chimiques (cristallisation)
 Les contraintes induites : sont dues à la perturbation des contraintes naturelles par
l’ingénierie
 Les contraintes régionales : sont relatives à un large domaine géologique
 Les contraintes locales : sont relatives à un petit domaine géologique (échelle
d’ingénierie)
2.3. Les contraintes principales dans un massif rocheux
Considérons  I , II , III  les contraintes principales, qui sont rangées par valeurs
décroissantes, selon  I contrainte majeure,  II contrainte intermédiaire et  III contrainte
mineure.
Si on considère la direction verticale comme principale  I   v , les deux autres contraintes
redeviennent horizontales,  II   H la composante horizontale maximale et  III   h la
composante horizontale minimale.
NB
 Les compressions étant toujours comptées positives en mécanique des roches
 L'orientation de ces contraintes dépend du :
- Contexte tectonique général
- La proximité éventuelle de surfaces libres (surface du sol ou cavité souterraine)
- Les éléments structuraux importants tels que les failles, les plis, les hétérogénéités,

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2.3.1. Contrainte verticale :


Généralement les géo-mécaniciens désignent une contrainte verticale, dite contrainte
géostatique, par analogie à la contrainte hydrostatique (suivant l'hypothèse de pression
isotrope de Heim) [manuel1]:
; si  varie ∫ ( )
Dont :
 v : la contrainte verticale (géostatique)
g : la gravité
 : la masse volumique (fluides inclus) de la roche
Z : l'épaisseur de la couverture
Donc cette contrainte dépend de la masse volumique des roches situées entre la surface du
sol et le point considéré, suivant la profondeur et la nature des sédiments.
Il est notamment fréquent d'admettre que la direction verticale est principale, cette
supposition est vérifiée en absence d'effets dus au relief si le matériau est homogène ou
stratifié (disposé par des couches superposées horizontalement), dans ces conditions
l'équation (2) est vérifiée.
En présence de relief (montagne), cette contrainte peut être plus petite que ce poids,
donc il faut définir la profondeur au-delà de laquelle la direction verticale redevient
principale [manuel 1].
La peut être, aussi représentée sur un diagramme P-Z, de la pression en fonction
de la profondeur, appelé le gradient de la contrainte géostatique

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2.3.2. Contraintes horizontales


La contrainte principale horizontale moyenne est reliée avec la contrainte principale
verticale par le coefficient k, avec :

Pour une masse rocheuse chargée gravitationnellement, dans laquelle aucune


déformation latérale n'était autorisée pendant la formation des strates sus-jacentes.
Terzaghi et Richart ont suggéré que la valeur de k est indépendante de la profondeur,
avec :
 est le coefficient de Poisson de la roche, pour des valeurs typiques de  = 0.1-
0.4, donc k = 0.11- 0.67
Généralement, la direction de la contrainte horizontale maximale  H devient plus
homogène à partir de 300/400 m de profondeur (effet de la tectonique régionale), en
absence de reliefs importants et d'effets de structures (selon la carte mondiale des
contraintes, proposée par Zoback, qui définit les grandes provinces tectoniques avec
l'orientation des directions principales associées). Au voisinage de la surface (< 300 m)
d'autres effets que l'effet de la tectonique régionale influent sur cette direction.
Les deux contraintes horizontales peuvent être égales, si le réservoir est tectoniquement au
repos (isotropie des contraintes dans le plan horizontal)
Souvent on trouve que les deux contraintes horizontales sont inférieures à la
contrainte verticale, mais dans des cas particuliers on trouve l’inverse, dont les contraintes
horizontales sont plus fortes que la verticale (sous effet d’hétérogénéités des terrains,
déformations tectoniques, érosion …,)
La contrainte horizontale la plus faible  h peut être déterminée lors d’un test de
fracturation hydraulique HF, ainsi que son orientation est importante pour ajuster les
pressions d'injection lors de la stimulation du réservoir.

2.4. Composantes des contraintes principales dans le massif rocheux


Les contraintes principales dans le massif rocheux se partagent entre la pression
(interstitielle) du fluide contenu dans les pores et la contrainte effective de la roche
́
Dont :
  est la contrainte effective (stress in the spring)
 est plus souvent admis (= 1), de sorte que l’on est ramené à la loi de Terzaghi,
applicable en mécanique du sol
2.4.1. Pression interstitielle (pression du fluide de la couche ou pression de pore)
(formation pore pressure or formation pressure)
C’est la pression exercée par les fluides à l’intérieure des pores d’une roche, elle est
de l’ordre de grandeur et souvent inférieure à la pression hydrostatique à une certaine
profondeur.

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Cette phase liquide a une importance considérable, soit par les débits d’exhaure
qu’elle impose lors d’un creusement, soit par les risques supplémentaires d’instabilité
qu’elle induit. Pour un pétrolier elle représente tantôt la ressource cible à exploiter, tantôt,
une nuisance, lors de la construction du puits, dont il faut minimiser les effets, en
disposant des outils de reconnaissance, d’interprétation et de simulation développée par
l’hydrologie
La pression de pore, dans les sédiments, ne dépend que de la densité du fluide et la
profondeur de la formation, car elle est indépendante de la géométrie et les dimensions des
pores. Cette pression peut être mesurée et tracée dans les diagramme P-Z

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Lorsque les pores se connectent entre eux dans le sédiment, la pression de pore à
n’importe quelle profondeur est similaire à une colonne de fluide et le gradient de pression
se représente en une ligne droite
Cette pression est dite : normale, lorsqu’elle égale, approximativement, à la pression
hydrostatique théorique à la profondeur donnée. Elle est dite : abnormal, lorsqu’elle écarte
de cette ligne

2.4.2. Contrainte effective


Le principe de la contrainte effective (du a Terzaghi, c'est le principe de base de la
Mécanique des Sols Moderne)
Au point O, la contrainte totale est :
( ) ()

Avec :
 w et sat : Poids volumique ou spécifique [ N m3 ]
Cette contrainte totale peut être décomposée en deux composantes essentielles 9
- La première composante est supportée par l'eau interstitielle circulant á l'intérieur de
l'espace poreux, c'est la pression interstitielle. Elle est identique quelque soit la
direction prise
- Le reste est supporté par la phase solide (les grains solides), c'est la contrainte
effective.
- La contrainte effective correspond aux efforts transmis par les grains du squelette
minéral du sol, au niveau de leurs points de contact.
- Le squelette solide est assimilé à un ressort. La variation de volume du sol ainsi que
sa résistance au cisaillement sont en fonction de la charge supportée par les grains
solides et indépendamment de la pression hydrostatique.
La contrainte effective est, d’après la loi de Terzaghi, est la contrainte totale (σ) à laquelle
on soustrait la contrainte neutre ( ), soit la pression de l’eau remplissant les
interstices du sol :
σ’ = σ – (3)
Alors9
Contrainte totale (σ) = contrainte effective (σ') + contrainte neutre ( )
     u  H w  H A  H  sat  H A w
   H A  H  sat   w 
( )
( )( ) ()
NB : la contrainte neutre est la pression interstitielle
Remarque :
Pratiquement nous raisonnerons surtout avec les contraintes effectives, donc
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 v   v  Pi
 H   H  Pi
 h   h  Pi

Effets mécaniques de la pression interstitielle Pi sur les caractéristiques mécaniques


des roches
Prenons un pore de forme géométrique simple, dont ses parois sont mises sous l’effet de 2
contraintes normales de compression F1(verticale correspond au poids de la couche
sédimentaire) et F2 (est latérale)
L’état de contraintes résultantes sera :
F1-Pi → vertical
F2- Pi → latéral
Le déviateur défini par la différence de F1et F2, égale à :
F1- F2 → roche sèche (Pi = 0)
(F1 – Pi) – (F2 – Pi) = F1 – F2 → roche imprégnée
→ La présence d’une pression interstitielle dans la roche ne modifie pas la valeur de
déviateur des contraintes qui lui est appliquée

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En présence d’une pression de confinement F2, hydrostatique (F1 = F2) → simple


variation de F2, en présence de Pi
Les caractéristiques d’une roche imprégnée sont identiques à celles d’une roche sèche, est
prouvé et vérifié expérimentalement au laboratoire
Exemple
F2 = 600 kgf /cm² avec Pi = 0
F2 = 800 kgf /cm² avec Pi = 200 kgf /cm²

Effet de la contrainte géostatique sur la pression pression interstitielle


Si la contrainte géostatique augmente (par exemple en raison de la formation de plus
de sédiments), la charge supplémentaire doit être supportée par la matrice et le fluide
interstitiel
Si le fluide est empêché de quitter l'espace poreux (voie de drainage fermée), la
pression du fluide doit augmenter au-dessus de la valeur hydrostatique. Une telle
formation peut être décrite comme étant en surpression (c'est-à-dire qu'une partie de la
contrainte géostatique est supportée par le fluide dans l'espace poreux et non par la
matrice). Comme l'eau est effectivement incompressible, la pression du fluide interstitiel
augmente et la contrainte effective, de contact grain à grain, reste constante.
Dans une formation où les fluides sont libres de se déplacer (voie de drainage libre),
la charge accrue doit être prise en charge par la matrice, tandis que la pression du fluide
reste constante. Dans de telles circonstances, la pression interstitielle peut être décrite
comme normale et est proportionnelle à la profondeur et à la densité du fluide.
L'eau interstitielle se dilate avec l'augmentation de la profondeur d'enfouissement et
l'augmentation de la température, tandis que l'espace poreux est réduit en augmentant la
charge géostatique .
Donc la pression de formation normale ne peut être maintenue que s'il existe un
trajet de perméabilité suffisante pour permettre à l'eau interstitielle de s'échapper
facilement.

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3. Mesure des contraintes in-situ


Il existe différentes méthodes pour mesurer les contraintes rocheuses in situ. Ces méthodes
peuvent être classées en deux catégories principales
dans la science pétrolière :
 La premier consiste en des méthodes qui perturbent les conditions de la roche in
situ, c'est-à-dire en induisant des déformations, des déformations ou des pressions
d'ouverture de fissures, telle que :
La fracturation hydraulique
Les essais hydrauliques de fractures préexistantes (HTPF)

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 La seconde consiste en des méthodes basées sur l'observation du comportement des
roches sans influence majeure de la méthode de mesure, comme : le carottage et les
ruptures des parois en cours de forage ( BHTV)

3.1. Procédé de fracturation hydraulique


Dans un milieu isotrope poreux et perméable, la contrainte principale mineure s'exerce sur
la surface de moindre résistance (la plus faible).
Exp :
L'injection sous forte pression d'un fluide dans un puits, peut provoquer la rupture du
terrain encaissant suivant la surface la plus faible.
Durant le forage, ce test s’effectue après chaque opération de tubage et cimentation, en
supposant que la partie la plus faible du puits est la formation qui se trouve juste au-
dessous du sabot de tubage.
Etapes :
1- Isoler une portion de découvert (puits non tubé) entre 2 obturateurs annulaires
gonflables, ou entre un obturateur et le fond.
2- Injecter un volume limité d'un fluide à débit constant, en enregistrant la pression
d'injection au fur et à mesure, en plusieurs incréments : la phase de montée en
pression "build up")
3- Tracer graphiquement, le volume de boue pompé en fonction de la pression
correspondante, à chaque incrément. On remarque que cette variation est linéaire
4- À un certain point, la pression cesse d’augmenter d’une façon linéaire → Le
passage de cette pression par le maximum → début de propagation de fracture
5- Arrêter l'injection, fermer le puits, continuer l'enregistrement de pression en
fonction du temps
6- Purger le puits de ce fluide à débit constant et enregistrer la chute de pression : la
phase de chute de pression "fall off")

Remarque : il est préférable de réaliser cette méthode en forage vertical, si la contrainte


verticale est supposée principale et majeure

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Interprétation :
Jusqu'au maximum de pression et au-delà : la pression enregistrée dépend de la contrainte
de paroi et la mécanique de propagation
 En suite : cette pression est de plus en plus régie par la contrainte minimale dans le
massif (le champ loin du puits)
 Si on continu l’injection jusqu'à ce que les formations se fracturent complètement
→ la contrainte principale intermédiaire commence à réagir → FBP (Formation
Breakdown Pression) → la pression de destruction de la roche
 Lors de la fermeture : la pression instantanée de fermeture équilibre cette contrainte
minimale en place.
Pf   h (dans un puits vertical)

Avec : Pf est la pression instantanée de fermeture (ISIP : Instantaneous Shut-In Pressure)


; n'est pas facile à déterminer car elle rejoint rapidement la pression du pore.

Conclusion :
- La fracturation hydraulique est susceptible de fournir une estimation, généralement
par excès, de l’une des contraintes principales s’exerçant sur les roches.

 LOT (Leak-Off Test) → la pression de fissuration de la roche : la


variation de pression en fonction du volume injecté devient non
linéaire
Remarque

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Lorsque l’allure du graphe devient non linéaire, au début, on essaye d’injecter encore un
petit volume pour s’assurer de ce changement, que ce n’était pas une erreur
 LT (Limit Test) → une version limitée de LOT : détermine si la
roche en open hole puisse résister à une pression prédéterminée
spécifique.
 FBT (Formation Breakdown Test) → la pression de destruction de la
roche, la courbe tient son point maximal

chenevert M. E. 1978 (LOP de ciment)

La pression de fracture d'une formation à pression normale, peut être déterminée à partir
des équations suivantes:
- En puits vertical
 h H →
 h H →
- En puits dévié
 h H → ( )

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  h   H et le puits dans la direction de  H
→ ( )
Dont : θ est l’angle de déviation du puits

3.2. HTPF (le Test Hydraulique sur Fracture Préexistantes) (Hydro-fracturing


Test on Preexisting Fractures) proposée par Cornet et Valette en 1984
En cas où le milieu est peu perméable et fissuré, les fissures préexistantes (repérées par
diagraphie) sont aussi des plans de faiblesse susceptibles d'orienter l'amorce d'une fracture
hydraulique.
On met les fractures isolées entre deux obturateurs annulaires gonflables, on injecte le
fluide jusqu'à l'ouverture de la fracture, on assimile la pression d'ouverture.
L'ensemble des mesures obtenues est traité par une méthode de problèmes inverses pour
caractériser soit le tenseur de contrainte moyen s'exerçant dans le volume testé, soit le
champ de contrainte et ses variations dans l'axe du forage. On disposera d'un système
linéaire surdéterminé pour calculer les valeurs cherchées par modélisation numériques.
Définition
Les problèmes inverses sont des situations grâce auxquelles on cherche à déterminer les
causes d'un phénomène en fonction de l'observation de ses effets. La complexité de ce type
de résolutions réside dans la difficulté à avoir une bonne connaissance du problème direct
(principe consistant à déduire les effets d'un problème, les causes étant connues) ainsi que
dans l'incertitude des paramètres du système. Certaines techniques, comme la
régularisation des problèmes mal posés et la méthode des moindres carrés, ont été mises
en place pour aider à la résolution de tels problèmes, qu'ils soient linéaires ou non.
3.3. Mesure des carottes
- Mesures de recouvrance et de recompression des carottes
Les carottes se déforment souvent en parties différées, après la surpression des contraintes
et l'annulation de la pression interstitielles. Dès l'extraction de ces dernières du carottier,
on mesure ces déformations différées, en essayant d'en déduire –au moins l'orientation-
des contraintes en place, avant environ 72 heures, où les déformations différées perdent
leurs effets sur les carottes
Interprétation :
Le carottage produit des microfissures, leurs densités varie avec l’amplitude de la
contrainte normale à la direction du plan considéré (ce résultat devient flagrant lorsque la
roche est anisotrope et/ ou fissurée)
NB : Cette technique est devenue peu employée avec le développement des techniques
d’observation des parois
- Etude de discage des carottes

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Les carottes connaissent une rupture spontanée sous forme d’un empilement de disques,
lorsque les roches sont soumises à des fortes contraintes.
Contraintes in-situ plus fortes → disques plus minces

3.4. Procédé des ruptures à la paroi du puits (en forage)


L'observation (par le BHTV : BoreHole TeleViewer ou le microrésistivimètre de paroi)
des ruptures -dans la roche- durant le forage, est la méthode la moins couteuse pour
évaluer la direction de la contrainte principale majeure au sein de la formation encaissante,
en obtenant l'ordre de sa grandeur.
Les premières images des parois de forage ont été obtenues en décembre 1982. Mais ce
n’est qu’au courant de 1984 que la caméra était réellement opérationnelle
Cette caméra est glissée dans un tube creux à double parois entre lesquelles circule un
fluide refroidisseur, pour protéger la caméra elle-même, l’électronique et le film en
couleur.

Le forage annule la contrainte qui s'exerçait sur la future paroi, ou la diminue en cas
d'utilisation de la boue. Dans le cas d'un forage à boue dans une roche poreuse, la
contrainte P exerçait par la boue est purement normale donc principale, dont :
P  Pboue  Pi
Avec :
Pboue est la pression de la boue
Pi est la pression interstitielle (de pore)
Cette diminution peut causer l'endommagement de la paroi, en impliquant de graves
conséquences telles que la production du sable ou de fragment, coincement de l'outil, perte

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de boue …etc.

- L’observation de rupture en traction indique la direction de la contrainte horizontale


majeure en place

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- Si l’on a la chance de pouvoir observé aussi des écaillages de cisaillement, on
dispose en outre d’une indication sur la direction de la contrainte principale
horizontale mineure en place
- Douze ans d’observation des parois de forage, ont montré que les phénomènes
décrits ci-dessus sont très répondus et qu’ils fournissent des informations de qualités
irremplaçables à un cout relativement modeste

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