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Problèmes de Mathématiques

Variations sur la méthode de Newton


Énoncé

Variations sur la méthode de Newton


I. Méthode de Newton
Soit g une application définie sur un segment [a, b] (avec a < b) et à valeurs dans R.
On suppose en outre que g([a, b]) ⊂ [a, b] : le segment [a, b] est donc stable par g.
1. On suppose que g est continue sur [a, b].
Montrer que l’équation (E) : g(x) = x possède au moins une solution sur [a, b]. [ S ]
2. On suppose que g est k-lipschitzienne sur [a, b], avec 0 ≤ k < 1.
Montrer que l’équation (E) possède une solution unique α sur [a, b]. [ S ]
3. On garde les hypothèses de la question précédente. On se donne un réel x0 dans [a, b].
On définit alors une suite (xn ) de [a, b] en posant : ∀ n ≥ 0, xn+1 = g(xn ).
Montrer que pour tout n de N, on a |xn − α| ≤ k n |x0 − α|. Conclusion ? [ S ]
4. On suppose maintenant que g est de classe C 1 sur [a, b] et que : ∀ x ∈ [a, b], |g 0 (x)| < 1.
Montrer qu’on peut conclure comme dans les questions 2 et 3. [ S ]
5. On reprend les hypothèses de I.4, et les notations de I.3.
α − xn+1
On suppose que (xn )n≥0 n’est pas stationnaire en α. Montrer que lim = g 0 (α). [ S ]
n→∞ α − xn
6. On suppose ici que g est définie et de classe C 1 sur un intervalle ouvert I de R.
On suppose qu’il existe α dans I tel que g(α) = α et |g 0 (α)| < 1. Montrer qu’il existe δ > 0 tel
qu’on puisse appliquer les résultats précédents sur le segment [ α − δ, α + δ ]. [ S ]

7. Soit f une application de classe C 2 sur un intervalle ouvert I, à valeurs réelles.


On suppose qu’il existe α dans I tel que f (α) = 0.
f (x)
On suppose que f 0 ne s’annule pas sur I et on pose : ∀ x ∈ I, g(x) = x − 0 .
f (x)
(a) Montrer qu’il existe δ > 0 tel que si on se donne x0 dans J = [ α − δ, α + δ], et si on définit
xn+1 = g(xn ) pour tout n, alors la suite (xn ) converge vers α. [ S ]
(b) Montrer qu’il existe K > 0 tel que |xn+1 − α| ≤ K |xn − α|2 pour tout n de N.
Indication : appliquer une inégalité de Taylor-Lagrange à f sur le segment [xn , α]. [ S ]

8. On garde les hypothèses et les notations de la question 7. La méthode de Newton consiste en


la mise en place de la suite (xn ) pour approcher la racine α de f sur I. On vient de voir que
la suite (xn ) converge vers α si x0 est “assez près” de α. On étudie ici, sur deux exemples, le
comportement de la suite (xn ) si x0 est choisi de façon quelconque dans I.
(a) Indiquer comme le point xn+1 se déduit, graphiquement, du point xn . [ S ]
(b) On suppose que f est convexe sur I = R. Montrer que la suite (xn ) a la monotonie contraire
de celle de f (à partir de x1 ) et qu’elle converge vers α (quel que soit x0 .)
Préciser rapidement ce qu’il en est si f est concave. [ S ]
(c) On suppose par exemple I = R et f (x) = arctan x. Dans ces conditions α = 0.
Justifier l’existence et l’unicité de a > 0 tel que g(a) = −a.
En considérant l’application g ◦ g, montrer alors que :
– Si |x0 | < a, la suite (xn ) converge vers 0.
– Si |x0 | = a, la suite (xn ) est 2-périodique, ne prenant que les valeurs a et −a.
– Si |x0 | > a, la suite (xn ) est divergente. [ S ]

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Variations sur la méthode de Newton
Énoncé

II. Application aux polynômes


d−1
Soit P = xd + ak xk un polynôme unitaire à coefficients réels de degré d ≥ 2.
P
k=0  d−1
P 
1. Montrer que pour toute racine réelle ou complexe λ de P , on a |λ| ≤ max 1, |ak | .
k=0
Indication : raisonner par la contraposée. [ S ]
2. Dorénavant, on suppose que toutes les racines de P sont réelles.
Montrer que toutes les racines du polynôme P 0 sont elles aussi réelles. [ S ]
3. On note α la plus grande racine de P . On pose I = ] α, +∞ [ et I = [ α, +∞ [.
Montrer que les applications P, P 0 , . . . , P (d) sont strictement positives sur I. [ S ]
4. On pose g(x) = x − P (x)/P 0 (x) pour tout x de I.
(a) Montrer que l’application g est de classe C ∞ sur I = [ α, +∞ [. [ S ]
(b) Montrer que si α est racine simple de P , alors g 0 (α) = 0 et g 00 (α) = P 00 (α)/P 0 (α). [ S ]
(c) Montrer que si α est racine de multiplicité m ≥ 2 de P , alors g 0 (α) = 1 − 1/m. [ S ]

5. (a) Montrer que g est strictement croissante sur I et que g(I) ⊂ I. [ S ]


 d−1
P 
(b) On se donne x0 > max 1, |ak | . Pour tout n de N, on pose xn+1 = g(xn ).
k=0
Montrer que la suite (xn ) est strictement décroissante et qu’elle converge vers α. [ S ]
6. On étudie ici la rapidité globale (sur tout I) de la convergence de (xn ) vers α. On constate en
particulier que cette “vitesse” est une fonction décroissante du degré d de P .
On note λ1 < λ2 < · · · λq les différentes racines de P (donc λq = α.)
Pour chaque k de {1, . . . , q}, on note mk la multiplicité de λk comme racine de P .
q mk
(a) Montrer que la décomposition en éléments simples de R = P 0/P est R =
P
. [S]
k=1 − λk
x
(b) Prouver que R2 (x) ≤ −d R0 (x), pour tout x distinct de λ1 , . . . , λq . [ S ]
 n
(c) En déduire : ∀ x ∈ I, 0 < g 0 (x) ≤ 1 − d1 , et ∀ n ∈ N, 0 ≤ xn − α ≤ 1 − d1 (x0 − α). [ S ]

7. Dans cette question, on étudie la rapidité de convergence de (xn ) vers α, d’un point de vue local
(à proximité de α.) On constate que si α est racine simple de P , la convergence est beaucoup
plus rapide que s’il est racine multiple.
xn+1 − α P 00 (α)
(a) On suppose que α est racine simple de P . Montrer que lim = .
n→∞ (xn − α)2 2P 0 (α)
On exprime cette situation en disant que la convergence de (xn ) vers α est de type au moins
quadratique. En gros le nombre de décimales exactes double à peu près à chaque étape (à
proximité de α, dans la limite des capacités de la calculatrice.) [ S ]
xn+1 − α 1
(b) Montrer que si α est racine de P de multiplicité m ≥ 2, alors lim =1− .
n→∞ xn − α m
Ici la vitesse de convergence est donc seulement linéaire. [ S ]

8. On va modifier la méthode de Newton pour que la vitesse de convergence de (xn ) vers α soit
toujours quadratique, même si α est une racine multiple de P .
(a) Montrer que α est une racine simple de f = P/P 0 . [ S ]
(b) On garde x0 comme en (I.5.b) mais on utilise cette fois g(x) = x − f (x)/f 0 (x).
Exprimer xn+1 en fonction de xn et des valeurs de P, P 0 , P 00 en xn . [ S ]

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Corrigé

Corrigé du problème
I. Méthode de Newton
1. h : x 7→ g(x) − x est continue sur [a, b], et h(a) = g(a) − a ≥ 0 et h(b) = g(b) − b ≤ 0.
Il existe donc α dans [a, b] tel que h(α) = 0 (théorème des valeurs intermédiaires.)
Autrement dit, l’équation (E) possède au moins une solution α dans [a, b]. [ Q ]
2. g est continue car lipschitzienne. Il existe donc α dans [a, b] tel que g(α) = α.
Si g(β) = β, alors |g(β) − g(α)| ≤ k |β − α| ⇒ (1 − k) |β − α| ≤ 0 ⇒ |β − α| ≤ 0.
Il en résulte β = α, ce qui prouve l’unicité de la solution α de (E). [ Q ]
3. C’est évident pour n = 0. Supposons |xn − α| ≤ k n |x0 − α| pour un certain n ≥ 0.
Alors |xn+1 − α| = |g(xn ) − g(α)| ≤ k |xn − α| ≤ k n+1 |x0 − α|.
Cela prouve la propriété au rang n + 1 et achève la récurrence.
On a 0 ≤ k < 1 donc lim k n = 0 puis lim xn = α : la suite (xn ) converge vers α. [ Q ]
n→∞ n→∞

4. L’application x 7→ |g 0 (x)|
est continue sur [a, b] donc elle atteint son maximum.
Ainsi il existe β dans [a, b] tel que k = |g 0 (β)| = max |g 0 (x)|, et k = |g 0 (β)| < 1.
[a,b]
On en déduit que g est k-lipschitzienne sur [a, b] (caractérisation classique vue en cours.)
Puisque 0 ≤ k < 1, on peut encore appliquer les résultats de la question précédente. [ Q ]
5. Pour tout n de N, on a xn 6= α, sinon la suite (xn )n≥0 serait stationnaire en α.
Pour tout n de N, on applique le théorème des accroissements finis à g sur [α, xn ].
On en déduit l’existence de yn dans ]xn , α[ tel que xn+1 − α = g(xn ) − g(α) = (xn − α)g 0 (yn ).
On a lim xn = α donc lim yn = α donc lim g 0 (yn ) = g 0 (α) (l’application g 0 est continue.)
n→∞ n→∞ n→∞
xn+1 − α
Ainsi lim = lim g 0 (yn ) = g 0 (α). [ Q ]
n→∞ xn − x n→∞
J = [ α − δ, α + δ ] ⊂ I

6. Puisque |g 0 (α)| < 1 et que g0 est continue, il existe δ > 0 tel que
∀ x ∈ J, |g 0 (x)| < 1
Soit x dans J. On applique l’inégalité des accroissements finis à g sur [α, x].
On en déduit l’inégalité |g(x) − α| = |g(x) − g(α)| ≤ |x − α| ≤ δ, ce qui prouve g(x) ∈ J.
Ainsi le segment J est stable par g, et on peut y appliquer les résultats précédents. [ Q ]
f (x)f 00 (x)
7. (a) g est de classe C 1 sur I, car f est de classe C 2 : Pour tout x de I, g 0 (x) = .
f 0 (x)2
D’autre part f (α) = 0 donc g(α) = α et g 0 (α) = 0 : a fortiori |g 0 (α)| < 1.
Les hypothèses sont donc réunies pour qu’on puisse appliquer le résultat de I.6.
En choisissant δ > 0 comme indiqué dans I.6, l’intervalle J = [ α − δ, α + δ ] est stable par
l’application g, et la suite (xn )n≥0 converge vers α. [ Q ]
(b) Sur le segment J = [ α − δ, α + δ ], l’application continue f 00 est bornée.
On applique l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’application f , à l’ordre 2, sur [xn , α].
On en déduit |f (α) − f (xn ) − (α − xn )f 0 (xn )| ≤ M (α − xn )2 , avec M = 12 sup f 00 (x) .

x∈J
f (xn ) M
Puisque f (α) = 0, cela s’écrit |xn+1 − α| = xn − 0 − α ≤ 0 (xn − α)2 .

f (xn ) |f (xn )|
Sur le segment J, l’application continue non nulle x 7→ |f 0 (x)| a un minimum m > 0.
En posant K = M/m, on trouve donc : ∀ n ≥ 0, |xn+1 − α| ≤ K(xn − α)2 . [ Q ]

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Corrigé

8. (a) La tangente en (xn , f (xn )) à y = f (x) a pour équation y = f (xn ) + (x − xn )f 0 (xn ).


Cette droite rencontre l’axe Ox au point d’abscisse xn+1 . [ Q ]
(b) Rappelons que par hypothèse, f 0 ne s’annule pas sur R.
Ainsi f 0 a un signe constant : f est strictement monotone sur R.
f (x)f 00 (x)
Notons également que pour tout x de R, on a : g 0 (x) = .
f 0 (x)2
Puisque f est convexe (f 00 ≥ 0), g 0 a donc le signe de f .
– Premier cas : f est strictement croissante.
Si x < α on a f (x) < 0 donc g 0 (x) ≤ 0. Si x > α on a f (x) > 0 donc g 0 (x) ≥ 0.
Ainsi g(α) = α représente un minimum absolu pour l’application g.
Si x > α on a g(x) = x − f (x)/f 0 (x) < x.
Supposons x0 ≥ α : alors α ≤ g(x0 ) < x0 c’est-à-dire α ≤ x1 < x0 .
L’inégalité α ≤ x1 donne alors α ≤ x2 ≤ x1 .
Une récurrence évidente montre que la suite (xn ) est décroissante (et bien sûr qu’elle est
convergente vers α, seul point fixe de g car seule racine de f .)
Supposons x0 ≤ α. Alors x1 = g(x0 ) ≥ α et on est ramené au cas précédent : la suite
(xn ) est donc décroissante à partir de x1 .
– Premier cas : f est strictement décroissante.
Si x < α on a f (x) > 0 donc g 0 (x) ≥ 0. Si x > α on a f (x) < 0 donc g 0 (x) ≤ 0.
Ainsi g(α) = α représente un maximum absolu pour l’application g.
Si x < α on a g(x) = x − f (x)/f 0 (x) > x (car f (x) > 0 et f 0 (x) < 0.)
Supposons x0 ≤ α : alors x0 ≤ g(x0 ) ≤ α c’est-à-dire x0 ≤ x1 ≤ α.
L’inégalité x1 ≤ α donne alors x1 ≤ x2 ≤ α.
Une récurrence évidente montre que la suite (xn ) est croissante (et bien sûr qu’elle est
convergente vers α.)
Supposons x0 ≥ α. Alors x1 = g(x0 ) ≤ α et on est ramené au cas précédent : la suite
(xn ) est donc croissante à partir de x1 .
On peut donc conclure en disant que si f est convexe, alors la suite (xn ) a la monotonie
contraire de celle de f (du moins à partir de x1 .)
Si f est concave, alors −f est convexe, et on constate que l’application g est la même (que
l’on considère f ou −f ), et que bien entendu la racine α est la même.
Puisque les deux applications f et −f sont de monotonies contraires, il suffit d’inverser les
résultats précédents.
On peut donc dire que dans ce cas (f concave) la suite (xn ) a la même monotonie que f
(du moins à partir de x1 .) [ Q ]

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(c) Pour tout x de R, on a g(x) = x − (1 + x2 ) arctan x et g 0 (x) = −2x arctan x ≤ 0.


L’application g est impaire et strictement décroissante sur R.
On a respectivement g(x) > 0 sur R−∗ et g(x) < 0 sur R+∗ .
L’application g ◦ g est strictement croissante sur R, et impaire elle aussi.
La dérivée de h(x) = g(x) + x est 1 − 2x arctan x, strictement décroissante sur R+∗ .
Or h0 (0) = 1 et lim h0 (x) = −∞. Donc ∃ ! β > 0, h0 (β) = 0.
x→+∞
Ainsi h est strictement croissante sur [0, β] puis strictement décroissante sur [β, +∞[.
Or h(0) = 0 et lim h(x) = −∞.
x→+∞
Donc ∃ ! a > 0 tel que h(a) = 0, c’est-à-dire tel que g(a) = −a. Avec cette définition :
– Pour tout x de ]0, a[ : h(x) > 0 donc −a < −x < g(x) < 0.
– Pour tout x de ]a, +∞[ : h(x) < 0 donc g(x) < −x < −a.
Compte tenu de la décroissance et de l’imparité de g, on obtient alors :
– Si 0 < x < a, alors 0 < g ◦ g(x) < −g(x) < x < a.
– Si x > a, alors g ◦ g(x) > −g(x) > x > a.
Il est alors facile de comparer xn+2 = (g ◦ g)(xn ) par rapport à xn , pour tout n.
Voici le détail de la discussion, en fonction de la position de x0 .
– Si x0 = 0, alors xn = 0 pour tout n de N.
– Si x0 ∈ {−a, a}, alors x1 = −x0 , et la suite devient 2-périodique.
– Si 0 < x0 < a alors 0 < x2 < x0 < a et −a < x1 < 0.
On en déduit alors 0 < x4 < x2 < x0 < a et −a < x1 < x3 < 0.
Par récurrence facile : −a < x2n+1 < x2n+3 < 0 < x2n+2 < x2n < a pour tout n.
Les suites (x2n ) et (x2n+1 ) sont l’une décroissante minorée, l’autre croissante majorée,
donc convergentes vers 0 qui est l’unique point fixe de g ◦ g.
– Si −a < x0 < 0 alors 0 < x1 < a et on est ramené au cas précédent (en échangeant les
rôles des deux sous-suites).
– Si x0 > a, alors x2 > x0 > a et x1 < −a.
On en déduit alors x4 > x2 > x0 > a et x3 < x1 < −a.
Par récurrence facile : x2n+3 < x2n+1 < −a < 0 < a < x2n < x2n+2 pour tout n.
Dans ce cas la suite des x2n est strictement positive et strictement croissante, et elle ne
peut converger car 0 est le seul point fixe de g ◦ g.
Donc lim x2n = +∞, et de même lim x2n+1 = −∞.
n→+∞ n→+∞

– Si x0 < −a alors x1 > a et on est ramené à ce qui précède (en échangeant le rôle des
deux suites extraites.)
Conclusion : on a prouvé l’existence et l’unicité de a > 0 tel que la suite (xn ) soit convergente
vers 0 si |x0 | < a et divergente si |x0 | ≥ 0.
Remarque : a est l’unique racine strictement positive de l’équation g(x) = −x donc de
l’équation 2x = (1 + x2 ) arctan x.
On trouve a ≈ 1.391745200 avec une calculatrice. [ Q ]

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II. Application aux polynômes


 d−1
P 
1. On se donne donc un nombre réel ou complexe λ tel que |λ| > max 1, |ak | .
k=0
Pour tout k de {0, . . . , d − 1}, on a |λ|d > |λ|k .
d−1 d−1 P d−1 d−1
P k
Ainsi λd = λd−1 |λ| > λd−1 |ak |, puis λd >
P
λ ak ≥ λ ak .
k=0 k=0 k=0
d−1
P k d d−1 P k
Il en résulte |P (λ)| = λd + λ ak ≥ λ − λ ak > 0 donc P (λ) 6= 0.

k=0 k=0  d−1 
P
Par la contraposée, on a donc montré que si P (λ) = 0, alors |λ| ≤ max 1, |ak | . [ Q ]
k=0
2. Notons λ1 < λ2 < · · · λq les différentes racines de P .
Pour chaque k de {1, . . . , q}, notons mk la multiplicité de λk comme racine de P .
Du fait que P est scindé dans R, on tire m1 + m2 + · · · + mq = d.
On sait que chaque λk est une racine de multiplicité mk−1 de P 0 : c’est une conséquence classique
de la caractérisation de la multiplicité par l’annulation des polynômes dérivés. Si mk = 1, cela
signifie en fait que λk n’est pas une racine de P 0 .
q
P
Dans l’ensemble {λ1 , . . . , λq }, on dispose donc de (mk −1) = d−q racines réelles du polynôme
k=1
P 0 , chacune étant comptée autant de fois que sa multiplicité.
D’autre part, le théorème de Rolle permet d’affirmer que pour tout k de {1, . . . , q − 1}, le
polynôme P 0 admet une racine µk dans l’intervalle ]λk , λk+1 [.
Ainsi on dispose de q − 1 racines supplémentaires pour P 0 , ce qui porte leur nombre à d − 1
(chacune comptée autant de fois que sa multiplicité) c’est-à-dire autant que deg P 0 .
On a ainsi obtenu toutes les racines de P 0 , qui sont donc toutes réelles. [ Q ]
3. Comme on vient de le voir, toutes les racines de P 0 sont réelles et la plus grande d’entre elles
est inférieure ou égale à α (avec égalité si et seulement si m ≥ 2 c’est-à-dire si α est une racine
multiple de P .)
Ainsi P et P 0 ne s’annulent pas (donc gardent un signe constant) sur I.
Or lim P (x) = lim P 0 (x) = +∞. On en déduit P (x) > 0 et P 0 (x) > 0 sur I.
x→+∞ x→+∞
Ce qui a été fait avec le polynôme P 0 à partir de P peut être fait pour le polynôme P 00 à partir de
P 0 et ainsi de suite. La dernière étape aboutit à P (d) qui est constant égal à d! (donc strictement
positif lui aussi sur I...).
Conclusion : les applications P, P 0 , . . . , P (d) sont strictement positives sur I. [ Q ]
4. (a) Si α est une racine simple de P , ce n’est pas une racine de P 0 .
Si α est racine de multiplicité m ≥ 2 de P , elle est racine de multiplicité m − 1 de P 0 , et
dans ce cas α n’est pas un pôle de P/P 0 après simplication par (x − α)m−1 .
Ainsi α n’est jamais un pôle de la fraction rationnelle P/P 0 .
Comme P 0 (x) 6= 0 sur I = ] α, +∞[, on en déduit que g est de classe C ∞ sur I. [ Q ]
P (x)P 00 (x) P (α) = 0

0 0 0
(b) Sur I, on a g (x) = , donc g (α) = lim g (x) = 0 car
0
P (x) 2 x→α P 0 (α) 6= 0
g 0 (x) − g 0 (α) P (x)P 00 (x) P 00 (x) P (x) − P (α) 1
Pour tout x de I, on a : = 0 2 = 0
x−α P (x) (x − α) P (x) x−α P 0 (x)
00
P (α)
On trouve g 00 (α) = 0 en faisant tendre x vers α. [ Q ]
P (α)

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(c) Par hypothèse, il existe un polynôme Q tel que P (x) = (x − α)m Q(x), avec Q(α) 6= 0.
P (x) (x − α)Q(x)
On a alors g(x) = x − 0 =x− .
P (x) mQ(x) + (x − α)Q0 (x)
g(x) − g(α) g(x) − α Q(x)
Ainsi : = =1− .
x−α x−α mQ(x) + (x − α)Q0 (x)
g(x) − g(α) 1
On en déduit que g 0 (α) = lim = 1 − . [Q]
x→α x−α m
P (x)P 00 (x)
5. (a) Pour tout x de I, on a g 0 (x) = > 0 d’après la question précédente.
P 0 (x)2
Ainsi g est strictement croissante sur I, donc aussi sur I par continuité.
On a g(α) = α, donc x ≥ α ⇒ g(x) ≥ g(α) = α. Ainsi I est stable par g. [ Q ]
 d−1
P 
(b) D’après II.1, on a α ≤ max 1, |ak | < x0 , donc x0 est dans I.
k=0
Puisque g(I) ⊂ I, une récurrence évidente montre que tous les xn sont dans I.
Puisque P (x) > 0 et P 0 (x) > 0 sur I, il est clair que g(x) < x sur I.
On en déduit en particulier g(x0 ) < x0 c’est-à-dire x1 < x0 .
Puisque les xn sont dans I et que g est strictement croissante sur cet intervalle, une
récurrence évidente donne alors : ∀ n ∈ N, α < xn+1 < xn .
Ainsi la suite (xn ) est une suite strictement décroissante de I (donc minorée par α.)
Il en découle que la suite (xn ) est convergente. Posons ` = lim xn . On a ` ≥ α.
n→∞
Si on passe à la limite dans xn+1 = g(xn ) on trouve ` = g(`) donc P (`) = 0.
Ainsi ` est une racine de P , et ` ≥ α. La seule solution est ` = α. [ Q ]
q
(x − λk )mk .
Q
6. (a) Pour tout x de R, on a la factorisation P (x) =
k=1
q   q P (x)
On peut donc écrire P 0 (x) = mk (x − λk )mk −1 (x − λj )mj =
P Q P
mk
k=1 j6=k k=1 x − λk
P 0 (x) Pq mk
Donc = pour x ∈/ {λ1 , . . . , λq }, ce qui est le résultat demandé. [ Q ]
P (x) k=1 x − λk
q mk
(b) On se donne un réel x distinct de λ1 , λ2 , . . . , λq . On a R0 (x) = −
P
2
.
k=1 (x − λk )
On va appliquer l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
q q √ √ q q
2
P mk 2  P mk 2 P P mk
R (x) = = mk ≤ mk 2
k=1 x − λk k=1 x − λk k=1 k=1 (x − λk )
q
mk = d. On a donc obtenu l’inégalité R2 (x) ≤ −d R0 (x). [ Q ]
P
Mais
k=1

P (x)P 00 (x) P 0 (x)2 − P (x)P 00 (x) P (x)2 R0 (x)


(c) Pour x > α : 1 − g 0 (x) = 1 − = = − .
P 0 (x)2 P (x)2 P 0 (x)2 R2 (x)
La question précédente donne 1 − g 0 (x) ≥ d1 .
Sachant que g 0 (x) > 0 sur l’intervalle I, on obtient : ∀ x ∈ I, 0 < g 0 (x) ≤ 1 − d1 .
 n
Par récurrence (cf I.3, I.4) on trouve : ∀ n ∈ N, 0 ≤ xn − α ≤ 1 − d1 (x0 − α) [ Q ]

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Problèmes de Mathématiques
Variations sur la méthode de Newton
Corrigé

7. (a) On applique l’égalité de Taylor-Young à l’application g, au point α, à l’ordre 2.


g 00 (α)
On trouve g(x) = g(α) + (x − α)g 0 (α) + (x − α)2 + (x − α)2 ε(x) avec lim ε(x) = 0.
2! x→α
0 00 P 00 (α)
Mais g(α) = α, et d’après (II.4.b) : g (α) = 0 et g (α) = 0 .
00
P (α)
P (α)
Avec x = xn , on obtient : xn+1 = α + (xn − α)2 + (xn − α)2 ε(xn ).
2P 0 (α)
xn+1 − α  P 00 (α)  P 00 (α)
On en déduit comme prévu : lim = lim + ε(xn ) = . [Q]
n→∞ (xn − α)2 n→∞ 2P 0 (α) 2P 0 (α)
(b) On écrit g(x) = g(α) + (x − α)g 0 (α) + (x − α)ε(x) avec lim ε(x) = 0.
  x→α
1
Avec II.4.c, on en déduit xn+1 − α = (xn − α) 1 − m + (xn − α)ε(xn ).
xn+1 − α 1
Ainsi lim = 1 − , ce qu’il fallait démontrer. [ Q ]
n→∞ xn − α m
8. (a) Il suffit de reprendre les calculs de la question (I.4).
Si α est racine de multiplicité m de P , on a f (α) = 0 et f 0 (α) = 1/m.
Puisque f (α) = 0 et f 0 (α) 6= 0, on voit que α est une racine simple de f . [ Q ]
P (x)P 00 (x) P 0 (x)2 − P (x)P 00 (x)
(b) Si x > α, on a f 0 (x) = 1 − = .
P 0 (x)2 P 0 (x)2
f (xn ) P (xn )P 0 (xn )
Ainsi, pour tout n de N, xn+1 = xn − 0 = xn − 0 . [Q]
f (xn ) P (xn )2 − P (xn )P 00 (xn )

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