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LES NOUVEAUX HORIZONS GEOGRAPHIQUES ET

CULTURELS DES EUROPEENS XV-XVI ème Siècles


Au début du Xvème siècle, les Européens ont une connaissance limitée du monde qui les
entoure. Ils ont surtout des contacts avec le monde musulman qui s'étend à l'est et au sud de
la Méditerranée. Et s'ils ont conscience de l'existence, en Asie, de civilisations qui leur
procurent épices ou soie, ils ne les fréquentent pas.
Au début du XVIème siècle, cet horizon s'est considérablement élargi. Animés par des
motivations religieuses et commerciales, les Européens se sont élancés sur les océans. Ils
s'emploient tout au long du siècle, à explorer, conquérir et exploiter des terres nouvelles.

I – L'ELARGISSEMENT DU MONDE JUSQU'AU XVème siècle :


Les consommateurs, au contact du monde musulman, savent qu'il existe des civilisations lointaines
en Asie, d'où proviennent des marchandises de grande valeur : soie, épices.
Certains s'inquiètent pourtant en Europe, de dépendre pour leur approvisionnement d'un empire
musulman et d'intermédiaires italiens dictant leurs conditions.
Portugais puis Espagnols tentent ainsi d'ouvrir de nouvelles routes commerciales vers l'Asie.
Puisque l'Empire Ottoman contrôle l'est de la Méditerranée, ils se tournent vers l'ouest et l'océan
Atlantique.

Les grandes découvertes et leurs espaces :


La connaissance du monde va énormément progresser de même que la capacité à représenter ces
nouveaux espaces.
On a découvert les Amériques, on a contourné l'Afrique, et les rivages de l'Océan Indien jusqu'au
Japon sont désormais connus.
Tout cela résulte des expéditions d'exploration menées par des Européens, Espagnol et Portugais en
premier.
On a réalisé des progrès techniques en construisant des navires plus solides, plus rapides et plus
stables, on a amélioré les moyens de repérage en mer avec le portulan (qui permet de mieux
localiser les terres et les directions à suivre), la boussole et l'astrolabe, et on a développé également
la cartographie.
De plus, les Européens entrent en contact avec des populations qu'ils n'ont jusque là jamais
rencontrés, et cette découverte bouleversent leur vision du monde.
Ils deviennent très motivés par ces expéditions qui leur permettre d'aller à la rencontre de ces
civilisations lointaines : par esprit de curiosité d'abord, par volonté de s'enrichir ensuite, par volonté
religieuse de convertir ces peuples à la religion chrétienne et enfin pour raisons géographiques et
prendre à revers le monde musulman.
Les Européens vont découvrir des peuples inconnus dont les coutumes et les religions leur semble
étrange, voir même sataniques, cela les amènera à repenser les rapports au monde (les peuples
découverts ont ils une âme?).
Ces populations n'ont jusque là pas eu « la révélation divine » et se demandent s'ils ont été
condamnés par Dieu à l'enfer ? Ou si l'on peut les sauver en les convertissant au christianisme ?
Ils s'aperçoivent également que le monde est beaucoup plus vaste que ce qu'ils pensaient et que
l'Europe n'est pas le centre ni la partie la plus active du monde.
Ces découvertes vont également provoquer des bouleversements en Europe. Au moyen-âge c'était
des grandes villes marchandes d'Italie qui dominaient le commerce en Méditerranée et en Europe. A
partir du XVI la suprématie passe aux Portugais et aux Espagnols qui ramènent d'immenses
richesses du monde extérieur.
C'est toute la carte de l'Europe qui change, des nations atlantiques tournées vers l'Océan deviennent
des moteurs du continent : Portugal, Espagne, France ; et se constituent des empires coloniaux.
II- RENAISSANCE ET REFORME : UNE EPOQUE DE RUPTURE
Le XV et XVIème siècle ne sont pas seulement une période de découverte du monde,
c'est aussi une époque où la pensée et la foi évoluent rapidement.
A la fin du XVI les transformations intellectuelles ont été si profondes qu'on se
retrouve face à un nouveau monde.

La renaissance :
c'est une époque de transformations artistiques. Dès le début du XIV et surtout XV,
notamment en Italie, une évolution importante dans le domaine artistique se produit.
On rejette l'art du moyen âge que l'on trouve barbare et laid, on le qualifie de
gothique (terme péjoratif).
A la place on se met à s'intéresser à l'art antique, grec et romain. On le découvre en
Italie, on l'analyse et on essaye de s'en inspirer. En effet, on le considère comme très
supérieur à l'art du moyen âge, on veut l'imiter et même le dépasser.
On parle de renaissance (faire connaître l'art antique). Cela s'applique à l'architecture,
à la peinture et à la sculpture.
Les normes qui sont mises en place à cette époque vont rester en vigueur jusqu'au
début du XXème siècle.
On s'inspire non seulement des œuvres d'art de l'antiquité que l'on peut retrouver,
mais aussi des savoirs qui viennent de cette époque, et enfin de la nature : reproduire
le plus fidèlement possible la réalité et ensuite la dépasser en établissant des règles,
des principes qui sont ceux inspirés par le divin (ex : les proportions du corps qui
doivent être les plus harmonieuses possible).
Dans toutes ces œuvres, on voit que l'être humain est au centre des recherches, des
préoccupations, on cherche à mieux connaître pour atteindre la perfection. Cela peut
amener certains artistes à faire des dissections de corps humains pour mieux les
connaître.
Cet art de la renaissance bénéficie de progrès technique pour atteindre son but,
beaucoup de peintres étudient les mathématiques et les lois de l'optique pour mieux
représenter les proportions et créer des perspectives. On fait également des progrès
dans les matériaux utilisés aussi dans la peinture se généralisent, l'usage de la
peinture à l'huile va permettre de donner plus de réalisme, notamment pour la chair.
Dans la sculpture on réapprend à utilise le métal et on perfectionne la taille de la
pierre.

Le salut de l'artiste :
au Moyen Age, il existe des artisans qui apprennent leur savoir faire d'un maître, à
l'intérieur de l'incorporation. A partir du XVème siècle ces artisans laissent
progressivement la place à l'artiste c'est-à-dire quelqu'un qui innove, qui créé et qui
définit les règles de son art.
Certains de ces artistes deviennent célèbres et leurs œuvres sont étudiées et imitées.
Les princes cherchent à les attirer à leur cour (ex : Léonard de Vinci qui travaille
auprès des ducs de Toscane, des ducs de Milan, du Pape, du Roi de France). Ces
princes veulent montrer leur amour de l'art, ils veulent laisser une place dans l'histoire
grâce à ces artistes et enfin, ils veulent que leur cour brille par leur présence. On
qualifie ces princes qui aiment et protègent les artistes, les mécènes.
Ces artisans recherchent ces mécènes car ils vont aussi bénéficier d'argent, de
protection et cela flatte leur vanité.

La réforme : une profonde rupture religieuse.


Au début du XVème siècle, l'église catholique est l'objet de critiques : on lui reproche
d'amasser trop de richesses : le clergé vit dans le luxe, beaucoup de prêtres sont
incompétents car ignorants, ils ne peuvent pas répondre aux questions des fidèles qui
de plus en plus nombreux sont inquiets de leur salut.
Des indulgences (remises de peine par le purgatoire), sont inventés par l'église
catholique pour financer la construction de la nouvelle cathédrale St Pierre de Rome.
Cela provoque une grande indignation car ils estiment que c'est une escroquerie et
une insulte à Dieu.
Parmi ceux qui protestent, le moine allemand Martin Luther, va aller plus loin et
rompt avec l’église catholique. Luther va sur de nombreux point remettre en cause la
doctrine de l'église catholique.
Les idées de Luther vont se diffuser très rapidement grâce à une invention du milieu
du XVème siècle : cette invention c'est l'imprimerie. Grâce à celle ci les écrits des
protestants vont pouvoir se diffuser en très grand nombre et à un prix beaucoup plus
bas qu'auparavant. Cela permet aussi de mettre la Bible à portée de tous les croyants
lettrés, d'où la volonté des réformés de traduire la Bible dans toutes les langues
nationales.
La division de l'Europe du niveau religieux. Le sud et l'Est de l'Europe reste
catholique tandis que le nord adopte les cultes réformés et dans chacun des états
concernés, la tolérance religieuse est faible voir même nul. Cela se traduit par des
persécutions et dans certains cas un exode des populations concernées.
Dans certains états il existe des minorités religieuses nombreuses qui refusent de
renoncer à leur croyance.
Des guerres de religion au XVIème siècle ont lieu, avec un point culminant à la Saint
Barthélémy le 24 août 1572 où les protestants furent massacrés par milliers.
L'Europe va se trouver durablement divisée et il faudra attendre le XVIIIè siècle pour
que l'on commence à envisager une tolérance religieuse.
Une réponse catholique : la contre réforme.
L'église catholique ne se contente pas de vouloir disparaître les protestant par la
force. Elle comprend qu'il lui faut elle même s'améliorer pour répondre aux attentes
des fidèles. Cela sera fait à partir du concile de Trente.
Ce concile nous rappelle d'abord les principaux points de la doctrine catholique puis
il cherche à mieux améliorer le clergé. Il doit être mieux formé, puis il doit vivre
dignement. Cependant les succès de cette contre réforme reste relativement limité et
l’Europe demeurera pour longtemps divis au niveau religieux.

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