C’est une vraie razzia (đột kích) sur les salles obscures ( rạp chiếu phim). Depuis trois mois, les films tricolores ( 3 màu) enchaînent les succès et rivalisent ( sánh ngang) avec Hollywood. «Le cinéma français n’a pas qu’un passé: il a aussi un très bel avenir devant lui!» Alain Terzian, le président de l’UPF, Union des Producteurs de Films, est d’excellente humeur. Avec une part de marché proche de 50% depuis près de trois mois, les films «made in France» retrouvent un niveau qu’ils avaient perdu depuis dix-sept ans! C’est une véritable résurrection (hồi sinh), certes encore fragile, qui étonne d’autant plus les professionnels que l’année 2000 avait été marquée par une série d’échecs, et une chute de la fameuse «part de marché moyenne», à 28,5% seulement, pendant que les films produits par Hollywood s’adjugeaient 62,3% des entrées. Quel changement en quelques semaines! C’est bien simple: presque tout ce qui parle français remplit les salles. Ce fut d’abord «le Placard», suivi deux semaines plus tard par «le Pacte des loups», et sept jours après par «la Vérité 2»: tous les trois ont atteint des scores exceptionnels (plus de 5 millions de tickets vendus en France) en moins d’un mois. Et puis, la fête a continué, comme dans les années 70, quand les Français dominaient toujours le classement (bảng xếp hạng). «Barnie» avec Fabrice Luchini, «Sous le sable», avec Charlotte Rampling, «Un crime au paradis» et son duo Villeret-Balasko, et même l’inattendu «Mademoiselle» avec Sandrine Bonnaire? Bingo. «La Tour Montparnasse infernale» qui met en vedette Eric et Ramzy et «Yamakazi» produit par Luc Besson? Super bingo. Aucune production hollywoodienne n’arrive plus à s’imposer au sommet du box-office. Comment expliquer le phénomène? «Ce que je disais depuis des années se vérifie: en augmentant l’offre de films, nous augmentons aussi les chances de succès», explique le producteur Alain Terzian. En effet, un grand débat agitait les milieux professionnels ces dernières années: devant le nombre de bides ( thất bại) impressionnants qu’ils subissaient, certains producteurs militaient pour réduire fortement la production, sur le thème: «Il vaut mieux sortir un seul film à gros budget que cinq petits films pas chers.» Ces idées vont être rangées au grenier: les bons résultats de 2001 vont regonfler( thúc đẩy) le moral d’une profession qui profite aussi du développement des multiplexes( kênh truyền hình ghép) et des cartes d’abonnement. Un nouveau public, plus jeune, envahit les salles, et il va voir aussi les productions locales! Le Syndicat des Producteurs va en profiter pour faire valoir une nouvelle revendication( yêu sách) auprès de Catherine Tasca, ministre de la Culture. «Nous allons nous attaquer à notre faiblesse structurelle: l’inégalité de traitement que nous subissons de la part des distributeurs et la distorsion de concurrence qui ouvre plus facilement les salles aux films américains qu’aux films français», annonce Alain Terzian. Il estime notamment que les salles diffusent plus facilement les bandes-annonces( trailer) des films américains que celles des français. C’est vrai que les distributeurs français sont liés à Hollywood. Gaumont a signé un accord avec Disney, et le groupe UGC s’est allié avec Fox. Les productions de ces studios américains bénéficient donc automatiquement d’une bonne exposition dans les salles françaises, alors que les Américains n’ouvrent jamais leurs réseaux aux produits français! Ainsi Disney a mis deux ans avant d’accepter de diffuser aux Etats-Unis la version américaine des «Visiteurs», baptisée justement «les Visiteurs en Amérique». Mais Disney a peut-être raison d’avoir fait la grimace Conçu pour démontrer que le cinéma français pouvait s’exporter dans le monde entier à condition de parler anglais, ce film n’a pas convaincu les professionnels, qui ne parient pas un dollar sur son succès. Le metteur en scène Jean-Marie Poiré a même préféré signer d’un pseudonyme (Gaubert!) le troisième épisode de cette saga, financée à grands frais par Gaumont, que cette aventure financière a sérieusement ébranlé. Depuis ce tournage, le triomphe international des «Rivières pourpres» a montré à Gaumont qu’on pouvait réussir simplement avec un film qui parle français. «Tout cela nous prouve qu’il ne faut pas renoncer à notre langue!», en déduit Alain Terzian. Claude Soula, Le Nouvel Observateur, jeudi 1er avril 2001. Questions 1. Dites si les informations suivantes sont vraies ou fausses en cochant la case correspondante. Si le texte ne donne aucune information, cochez la case “?”
V F ? a) Il y a encore 17 ans, les films français réalisent une bonne part de marché.
Vrai
b) L’an 2000 a été, en général, une très bonne année pour le cinéma français.
Faux c) Depuis trois mois, certains productions françaises ont plus de succès que les films américains.
? d) Les Américains diffusent volontiers des films sur leur réseau. Faux e) Beaucoup de Français trouvent que la qualité des films américains a baissé. ? f) Jean-Marie Poiré doutait de la réussite commerciale de son film aux Etats-Unis. Faux 2. Quel est, pour Alain Terzian, le meilleur moyen d’assurer le succès du cinéma français ? En quoi son attitude s’oppose-t-elle à celle d’autres producteurs ? Le meilleur moyen d’assurer le succès du cinéma français est l’augmentation de l’offre de films tandis que certains producteurs militaient pour réduire fortement la production, sur le thème: «Il vaut mieux sortir un seul film à gros budget que cinq petits films pas chers.»
3. Citez, d’après le texte, les trois autres facteurs qui favorisent le succès des films français ! l’augmentation de l’offre de films le développement des multiplexes et des cartes d’abonnement un nouveau public, plus jeune, envahit les salles, et il va voir aussi les productions locales
4. Quelle est l’injustice dont sont victimes les productions cinématographiques françaises ? L’inégalité de traitement que nous subissons de la part des distributeurs et la distorsion de concurrence qui ouvre plus facilement les salles aux films américains qu’aux films français 5. Pour Alain Terzian, la langue française est-elle un obstacle au succès international d’un film ? Non Expliquez ! Depuis ce tournage, le triomphe international des «Rivières pourpres» a montré à Gaumont qu’on pouvait réussir simplement avec un film qui parle français
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