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Sommaire
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Dans la vie courante, on rencontre souvent des situations où une chose dépend d’une autre : prendre son
parapluie ou non le matin dépend du temps qu’il fait ; l’heure à laquelle on programme son réveil dépend de
la durée de transport pour se rendre au lycée, le prix à payer pour un sachet de pommes dépend de la masse
de pommes qu’il contient. Dans ce dernier exemple on dit aussi que le prix est fonction de la masse. C’est ce
même mot qu’on utilise en mathématiques pour signifier qu’une quantité dépend d’une autre.
C’est Leibniz qui, à la fin du XVIIe siècle, écrit le premier dans l’un de ses textes « est fonction de ».
Quelques années plus tard, Jean Bernoulli emploie la notation pour désigner une fonction de la variable .
L’acte de naissance des fonctions, nouveaux objets mathématiques, était signé. Nous allons en commencer ici
l’étude.
Définition 1. 1
Définir une fonction sur un ensemble c’est associer à chaque élément de un unique réel noté
. On dit que est le domaine (ou l’ensemble) de définition de la fonction .
Si on pose , où , on dit que est l’image de par et que est un antécédent de par .
Exemple 1. 1
Associer à chaque réel compris entre et 6 son carré augmenté de cinq, c’est définir la fonction sur
par (ne pas confondre la fonction avec l’image d’un réel ).
On note .
L’image de par est . 2 est donc un antécédent de 9 par . Est-ce le seul ?
. 9 admet donc deux antécédents par : et .
Il peut arriver qu’une fonction soit donnée sans que son domaine de définition soit précisé. Dans ce cas,
on convient que cet ensemble est l’ensemble de tous les réels pour lesquels existe. A notre niveau les
problèmes de définition portent sur les fonctions ayant la variable au dénominateur d’une fraction ou sous
une racine.
Exemple 1. 2
On se propose de déterminer le domaine de définition de la fonction .
n’existe que si et n’existe que si . On en déduit que , c’est-à-dire
tous les réels sauf les négatifs et 1.
Définition 1. 2
Soit une fonction et son ensemble de définition.
Pour tout , on pose . A chaque couple on peut associer
un point dans un repère. L’ensemble de ces points est appelé courbe
représentative de , souvent notée . Ainsi, dire que appartient à
veut dire que appartient à et que .
On dit que est une équation de dans le repère considéré.
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1. 1. 3 Variations
Définition 1. 3
i. On dit qu’une fonction est croissante sur lorsqu’elle conserve l’ordre sur , c’est à dire si pour tous
réels et de , lorsque alors .
ii. On dit qu’une fonction est décroissante sur lorsqu’elle inverse l’ordre sur , c’est à dire si pour tout
et de , lorsque alors .
iii. Si l’on remplace les inégalités larges par des inégalités strictes, on dit que est strictement croissante
ou strictement décroissante sur .
iv. Etudier la monotonie d’une fonction c’est étudier les variations de , c’est-à-dire déterminer les
intervalles sur lesquels est croissante ou décroissante. Les résultats de cette étude peuvent être résumés
dans un tableau, appelé tableau de variation de .
Interprétation graphique :
Une fonction croissante conserve l’ordre : Une fonction décroissante inverse l’ordre :
lorsque augmente, augmente. La courbe lorsque augmente, diminue. La courbe
« monte » de gauche à droite. « descend » de gauche à droite.
Exemple 1. 3
On se propose d’étudier la monotonie de la fonction .
Soient et deux réels tels que .
Pour vérifier ces résultats on peut tracer la courbe représentative de la fonction : elle descend de gauche à
droite sur l’intervalle et monte de gauche à droite sur l’intervalle . La lecture graphique
confirme donc l’étude des variations effectuée.
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1. 1. 4. Extrémums
Définition 1. 4
Soit f une fonction définie sur un intervalle , un élément de .
i. admet un maximum sur en lorsque pour tout , .
Le maximum de sur I est donc, si il existe, la plus grande valeur de lorsque décrit I.
ii. admet un minimum sur en lorsque pour tout , .
Le minimum de sur I est donc, si il existe, la plus petite valeur de lorsque décrit I.
Exemple 1. 4
Considérons à nouveau la fonction de l’exemple 1. 3.
i. Montrons que est le minimum de sur ℝ.
–
. CQFD.
Définition 1. 5
Etudier le signe d’une fonction c’est trouver les intervalles sur lesquels est positive (ie : résoudre
) et ceux sur lesquels elle est négative (ie : résoudre ). Très souvent, cette recherche est
résumée par un tableau de signes.
Exemple 1. 5
Etudions le signe de la fonction définie par
.
est strictement positive sur ,
strictement négative sur et nulle en et 2.
1. 1. 6 Comparaison de fonctions
Définition 1. 6
Soient et deux fonctions définies respectivement sur et .
On dit que et sont égales et on écrit si et , .
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Exemple 1. 6
Montrons que les fonctions et ne sont pas égales.
n’existe que si , donc, d’après le dernier exemple, que si . On
en déduit que .
n’existe que si et , donc si . On en déduit que .
Puisque , .
Définition 1. 7
Soit une partie de ℝ, et deux fonctions définies sur .
i. On dit que est inférieure à sur , ou que minore sur lorsque pour tout .
On note sur .
ii. On dit que est supérieure à sur , ou que majore sur lorsque pour tout .
On note sur .
Interprétation graphique
Si sur alors la courbe représentative de est au-dessous de celle de .
Exemple 1. 7
Soient et . On se propose de déterminer les parties de ℝ sur
lesquelles minore , c'est-à-dire de résoudre l’inéquation .
.
Définition 1. 8
Soit une fonction définie sur une partie de ℝ. On dit que :
i. est minorée sur s’il existe un réel tel que pour tout , . est un minorant de sur .
ii. est majorée sur s’il existe un réel tel que pour tout , . est un majorant de sur .
iii. est bornée sur si elle est majorée ou minorée sur .
La représentation graphique de est alors :
i. au-dessus de la droite d’équation si elle est minorée par ;
ii. au-dessous de la droite d’équation si elle est majorée par ;
iii. dans une bande horizontale délimitée par les droites d’équations et si elle est bornée par
et .
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1. 1. 7 Eléments de symétrie
Théorème 1. 1
Soit la courbe représentative dans un repère orthogonal d’une fonction définie sur .
i. La droite est axe de symétrie de si et seulement si pour tout tel que ,
et
ii. Le point est centre de symétrie de si et seulement si pour tout tel que ,
et .
Démonstration
i. Soit tel que et soit M .
Soit H le projeté orthogonal de M sur la droite . Alors
H .
Soit M’ le symétrique de M par rapport à c'est-à-dire
tel que . On a et – .
Alors
Appelons ce dernier résultat.
est axe de symétrie de M’
et et
ii. Démonstration similaire à celle du i.
Exemple 1. 8
Soit et sa courbe représentative dans un repère orthogonal. Montrons que admet
le point pour centre de symétrie.
est centré en : soit tel que .
- .
- et .
.
admet donc le point pour centre de symétrie.
Définition 1. 9
i. Dans le cas particulier où admet l’axe , c'est-à-dire la droite , comme axe de symétrie, on
dit que est paire.
D’après le théorème 1. 1 on a paire si et seulement si est centré en O et , .
ii. Dans le cas particulier où admet O, c'est-à-dire , comme centre de symétrie, on dit que est
impaire.
D’après le théorème 1. 1 on a impaire si et seulement si est centré en O et , .
Exemple 1. 9
On considère les fonction et définies par et . Déterminons les ensembles
de définition de et et étudions leur parité.
n’existe que si . Or . On en déduit que .
L’ensemble de définition de est centré en O.
, .
On en déduit que la fonction est impaire. Résultat que le graphique ci-dessous confirme.
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n’existe que si . On en déduit que . Le domaine de définition de n’étant pas centré en O,
n’est ni paire ni impaire. Ce résultat est confirmé par le graphique ci-dessous.
1. 2 Fonctions usuelles
1. 2. 1 Fonctions affines
1. 2. 2 Fonction carrée
1. 2. 3 Fonction cube
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1. 2. 4 Fonction racine carrée
1. 2. 5 fonction inverse
1. 3 Valeur absolue
Définition 1. 10
La distance entre deux réels et est la différence entre le plus grand et le plus petit. Cette distance est
notée ou encore .
se lit « valeur absolue de moins ».
Exemple 1. 10
a. est la distance entre les réels 3 et 5. Cette distance est égale à . Notons le point
d’abscisse 3 et celui d’abscisse 5 sur une droite graduée. La distance entre les réels 3 et 5 est la distance
entre les points et , c’est-à-dire .
b. est la distance entre les réels et 3. Cette distance est égale à .
Interprétation graphique de
Sur une droite graduée d’origine , notons le point d’abscisse et celui d’abscisse .
est la distance entre les points et , c’est-à-dire .
Lorsque . Le nombre réel est donc la distance entre et ; est donc égal à si est
positif et à – si est négatif. D’où la propriété :
Propriété 1. 1
Exemple 1. 11
a. car 5 est un nombre positif.
b. car est un nombre négatif.
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c. Soit un nombre réel quelconque. On cherche à écrire sans utiliser la notation « valeur absolue »,
discuter selon les valeurs de .
Pour écrire sans la notation « valeur absolue », étudions le signe de selon les valeurs de .
Si , alors , donc le nombre est égal à sa valeur absolue : .
Si , alors , donc sa valeur absolue est l’opposé de , soit .
1. 3. 3 Propriétés
Théorème 1. 2
i. .
ii. .
iii. ou .
Exemple 1. 12
a. .
b. ou
⇔ ou
⇔ ou .
Théorème 1. 3
Soient et .
i. ou .
ii. .
iii. .
Exemple 1. 13
Résoudre dans ℝ les deux inéquations suivantes :
a. .
L’inéquation peut s’écrire . On se ramène ainsi à une inéquation de la forme
.
Alors ⇔ (cf ii. du théorème 1.3) l’ensemble solution de cette inéquation
est donc l’intervalle .
b. .
Cette inéquation peut être résolue en appliquant le théorème 1. 3, iii.
Mais on remarque que les solutions de cette inéquation sont les réels dont la distance à est strictement
supérieure à 2. L’ensemble solution est donc le complémentaire de l’intervalle dans ℝ, c'est-à-dire
.
Théorème 1. 4
Soient et des réels quelconques.
i. .
ii. Si , alors ; en particulier .
iii. , cette inégalité est appelée l’inégalité triangulaire.
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Remarque 1. 1
L’inégalité triangulaire peut être interprétée géométriquement :
Soient et trois points de l’axe des réels, d’abscisses respectives et .
On peut écrire et, en appliquant le iii. du théorème 1. 4, on a :
.
Ce qui équivaut à .
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