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En Côte d’Ivoire, comme partout en Afrique, le poids de la population urbaine ne fait que croître.
Cette croissance rapide s’accompagne d’une évolution des modes de consommation qui se traduit
par une augmentation des volumes de déchets ménagers. À cela, il faut ajouter les problèmes
auxquels les populations et les dirigeants sont confrontés qui est La gestion des déchets ménagers
est l’un des indicateurs d’appréciation de la qualité du cadre de vie des populations. Elle se pose
comme un véritable problème, en raison de l’insalubrité grandissante du cadre de vie d’Abidjan, des
différentes mobilisations citadines et des changements successifs des acteurs de gestion.
La commune de Yopougon, située à l’Ouest dans la ville d’Abidjan est la plus peuplée du district C’est
une commune qui connaît une croissance démographique et spatiale rapide du fait de ses possibilités
d’accueil et d’extension. En effet, les migrations en direction de la ville d’Abidjan ont été accentuées
avec la crise militaropolitique que la Côte d’Ivoire a connu de 2002 à 2011. De ce fait, il y’a eu la
création de plusieurs quartiers précaires et l’extension de ceux qui existaient. Cette situation
provoque ainsi, un nouveau défi de gestion de l’environnement urbain et des déchets ménagers en
particulier. Les services publics sont devenus insuffisants et n’ont pu satisfaire les besoins d’une
population devenue nombreuse. Les études sur l’assainissement révèlent que la prolifération de
dépôts de déchets ménagers n’est que le résultat de la faiblesse et de l’irrégularité des services de
collecte d’ordures, mais aussi des conditions socio-économiques précaires dans lesquelles les
ménages africains vivent. En effet, les services de collecte d’ordures ne sont pas suffisants
comparés à la demande des populations.
Les gouvernements ont souvent négligé l’importance de mettre en place des politiques de gestion
des matières résiduaires appropriées au contexte local. Ainsi, les populations ont recours à des
alternatives telles que l’utilisation de charrettes à traction animale ou simplement, le rejet des
ordures dans des zones non-habitées. 37 De plus, dans certains bidonvilles et habitats en taudis, la
configuration des maisons ne permet pas le stockage des ordures, ce qui conduit lespopulations à
les déposer systématiquement dehors et souvent à proximité. L’accumulation des ordures
ménagères est devenue dans plusieurs quartiers africains la source d’odeurs nuisibles et de
pollution néfaste pour la santé des populations.
Toutefois, la bonne gestion des déchets est liée fondamentalement au comportement des
populations et de la manière dont ces derniers se débarrassent de leurs déchets.
Malheureusement, on constate qu’il existe peu de programmes de sensibilisation cohérents en
faveur des usagers afin de modifier leurs comportements quotidiens.
Les études socio-anthropologiques sur l’assainissement et la santé publique indiquent que les
populations sont souvent conscientes des implications d’un mauvais assainissement et hygiène sur
leur santé. Cependant, elles ne disposent pas de moyens financiers afin d’y remédier et estiment
d’ailleurs que la responsabilité d’amélioration de l’assainissement incombe aux autorités
publiques. Malgré les campagnes de sensibilisation sur l’hygiène et l’assainissement souvent
financées par les organisations internationales, les progrès en assainissement sont lents car même
s’il existe une volonté des populations à assainir leur environnement, les politiques nationales
d’assainissement n’ont pas encore réussi à convaincre les populations à recourir à des pratiques
alternatives plus saines.