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Cours Systèmes motorisés de production de NENGOUEYE TAKAM, Mars 2022

l’énergie

SUPPORT DE COURS

SYSTEMES MOTORISES DE
PRODUCTION DE L’ENERGIE
ELECTRIQUE

LICENCE PROFESSIONNELLE EN ELECTROTECHNIQUE

SEMESTRE 1

NENGOUEYE TAKAM BRONDOL VIANNEY


(PLETP en Electrotechnique & Ingénieur en Génie électrique et Systèmes Intelligents)

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Licence professionnelle en Electrotechnique_2021/2022
Cours Systèmes motorisés de production de NENGOUEYE TAKAM, Mars 2022
l’énergie

Année académique : 2021/2022

PROGRAMME

Chapitre 1 : Généralités sur les énergies

Chapitre 2 : Les systèmes de production hydro-électriques

Chapitre 3 : Les systèmes de production thermoélectriques

Chapitre 4 : Les systèmes de production éoliens

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Chapitre I : GENERALITES SUR LES ENERGIES

I. Définition

L'énergie est définie en physique comme la capacité d'un système à produire un travail,
entraînant un mouvement ou produisant par exemple de la lumière, de la chaleur ou de
l’électricité. L’énergie ne disparaît jamais ; elle se transforme d’une forme en une ou plusieurs
autres. Elle s’exprime en joules ou en kilowattheure
(kWh).
II. Les sources d’énergie
Une source d’énergie est un phénomène physique ou chimique qui sert à produire un autre type
d’énergie. Cette dernière peut être primaire ou secondaire, selon si elle est issue d’un mécanisme
naturel ou si elle est transformée volontairement. Ces sources d’énergie sont ensuite classées en
deux catégories, les sources d’énergie renouvelables et les sources d’énergie non renouvelables.

II.1. Les sources d’énergie primaires


Les sources d’énergie primaires sont issues des phénomènes naturels qui nous entourent,
comme :
❖ Le soleil
❖ Le vent
❖ Les marées
❖ L’en en mouvement
❖ Les courant marins
❖ Les chaleurs des sols et des sous-sols
❖ Les réactions chimiques des matières organiques vivantes
❖ La méthanisation
❖ La combustion

Parmi les sources d’énergie primaires, on distingue des sources d’énergie renouvelables et non
renouvelables :
II.1.1. Les sources d’énergie renouvelables
Il existe un grand nombre de sources d’énergie primaire renouvelables. Certaines sont propres
(le vent, l’eau le soleil etc…), on parle d’énergie propre car elles ne polluent pas la planète.

II.1.2. Les sources d’énergie non renouvelables


Les sources d’énergie primaires non renouvelables sont principalement d’origine fossile. On peut
citer : Le charbon, le pétrole, le gaz naturel, l’uranium. Ces énergies primaires sont utilisées
comme combustibles pour produire de l’électricité.

II.2. Les sources d’énergie secondaires


Les sources d’énergie secondaires sont issues de la transformation des sources d’énergie
primaires. Prenons l’exemple du vent, source d’énergie primaire : l’énergie éolienne qu’il permet

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d’obtenir est une source d’énergie secondaire.
Les différentes sources d’énergie secondaires sont :
❖ L’éolienne
❖ Le solaire photovoltaïque
❖ L’énergie nucléaire
❖ La géothermie
❖ L’énergie hydroélectrique
❖ L’énergie thermique issues de la combustion du gaz naturel, du charbon ou du pétrole

Le Tableau 1 présente un résumé des différentes sources d’énergie avec leurs avantages et leurs
inconvénients
Tableau 1 : Principales sources d'énergie

III. Les différentes formes d’énergie


On peut distinguer diverses formes d’énergie qui, peuvent se transformer l’une en l’autre ; «
formes d’énergie libre (manifeste)» et « formes d’énergie stockée (potentielle) ».
III.1. Les énergies libres
Sont celles sous lesquelles apparaît l’énergie lorsqu’elle est utilisée. Si nous nous référons à
notre expérience quotidienne, nous pouvons distinguer quatre formes d’énergie libre
(directement perceptible).
III.1.1. Le rayonnement visible (lumière) ou invisible (ondes de radio, rayons X,…)
Il s’agit, fondamentalement du déplacement dans l’espace de particules, le plus souvent des
photons se propageant à la vitesse de la lumière (environ 300 000 km/s)
III.1.2. La chaleur
Un apport de chaleur conduit à une augmentation de température (par exemple, un radiateur) et
inversement (réfrigérateur).
III.1.3. L’énergie cinétique
Elle est associée aux mouvements des corps. Tout corps possédant une vitesse
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non nulle possède une énergie.
III.1.4. L’énergie électrique
Pour des raisons pratiques, cette forme a vu un développement industriel considérable. Ce n’est
pas, à proprement parler, une énergie « visible » mais comme on sait qu’il s’agit du déplacement
d’un « courant électrique » (en fait des électrons) dans des conducteurs, on peut qualifier de «
libre » cette forme d’énergie.
NB : Il existe des appareillages plus ou moins courants permettant de transformer l’une en
l’autre ces quatre formes d’énergie libre.
III.2. Les énergies stockées
S’il paraît difficile de stocker l’énergie sous forme de rayonnement ou de courant électrique (sauf
peut-être dans un circuit supraconducteur), il est envisageable, en revanche, de stocker l’énergie
sous forme de :
III.2.1. La chaleur
L’énergie géothermique, constituée de la chaleur emmagasinée au sein de la Terre dégagée par
la radioactivité naturelle.
III.2.2. L’énergie cinétique
Le vent, dont l’éolienne capte l’énergie cinétique. Le volant d’inertie d’un moteur représente un
exemple de stockage d’énergie sous cette forme (en fournissant de l’énergie pendant les temps
morts de la combustion, ce volant permet de pallier les à-coups).
III.2.3. L’énergie potentielle
C’est cependant sous forme d’énergie potentielle qu’il est, en général, plus intéressant de stocker
l’énergie. Le principe général est semblable à celui de l’exemple pris ci-dessus, celui de l’élastique
de la fronde : on accumule de l’énergie potentielle en faisant travailler une force « à l’envers »
c’est-à-dire dans le sens
inverse de celui dans lequel elle s’exerce ; en laissant, ensuite, travailler cette force dans son sens,
l’énergie potentielle emmagasinée sera libérée.
III.2.4. L’énergie chimique
Elle utilise les forces, de nature électromagnétique, reliant les atomes au sein des molécules : en
réarrangeant les atomes pour former de nouvelles molécules à partir des molécules initiales, on
fait travailler, dans un
sens ou dans l’autre, les forces de liaison entre les atomes, et on libère ou on stocke de l’énergie.
Exemples : les stocks naturels que sont les réserves de charbon, pétrole et gaz qui se sont
constitués à partir du rayonnement solaire ; et, parmi les applications industrielles : l’essence
utilisée par une voiture, la pile électrique ou la batterie, etc.
III.2.5. L’énergie nucléaire
Elle utilise les forces agissant entre les nucléons (protons et neutrons) des noyaux atomiques. Là
aussi, en réarrangeant différemment ces nucléons, on peut espérer faire travailler ces forces,
changer ainsi l’énergie
interne et stocker ou libérer de l’énergie. En pratique, seule une libération d’énergie nucléaire est
réalisable industriellement, soit en cassant de gros noyaux (fission), soit en assemblant de petits
noyaux (fusion). Dans les deux cas, l’énergie libérée est obtenue sous forme de chaleur. Seule
l’énergie de
fission a aujourd’hui une application industrielle ; la matière à la base de cette source d’énergie
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est l’uranium (le thorium pourrait aussi être utilisé). L’énergie de fusion pourrait s’avérer
prometteuse à long terme si les difficultés techniques de sa mise en œuvre sont surmontées ; les
matières à la base de cette source
sont le deutérium (l’isotope rare de l’hydrogène) et le lithium.
IV. Chaine énergétique

IV.1. Description de la chaine énergétique


Une quantité d’énergie qui passe du stade d’énergie primaire à celui d’énergie utile suit une série
de processus de transformations bien définies et de transports. Cette série de processus constitue
une chaîne énergétique.
IV.2. Transformations de l’énergie
IV.2.1. Transformation des formes d’énergie libres
Comme nous l’avons vu, les quatre formes d’énergie libre sont l’énergie rayonnante, l’énergie
thermique (ou chaleur), l’énergie mécanique (ou cinétique) et l’énergie électrique. Cela fait douze
transformations susceptibles d’être réalisées : toutes sauf deux ont des applications dans la vie
courante ou
dans l’industrie.

Figure 1 : Transformation des différentes formes d'énergie libres

 Transformation de l’énergie rayonnante en énergie thermique : elle est réalisée,


par exemple, par les capteurs de rayonnement solaire fournissant l’eau sanitaire pour une habitation
ou pour échauffer un fluide en vue d’une production d’électricité.

 Transformation de l’énergie rayonnante en énergie mécanique : cette transformation est à l’origine


de la poussée de radiation qui fait que la queue des comètes est toujours à l’opposé du Soleil.
La force de cette poussée est faible et elle n’a pas trouvé d’application industrielle (peut-
être sera-t-elle un jour
utilisée en astronautique).

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 Transformation de l’énergie rayonnante en énergie électrique : cela est réalisé dans les
convertisseurs photovoltaïques, par exemple les panneaux solaires d’un satellite artificiel ou à usage
domestique.

 Transformation de l’énergie thermique en énergie rayonnante : c’est l’incandescence, c’est-à-dire


l’émission spontanée de rayonnement par les corps à une température non nulle et cela d’autant plus
que la température est élevée ; exemple : le rayonnement du Soleil, dont la surface est à environ
6 000 ºC.

 Transformation de l’énergie thermique en énergie mécanique : c’est ce que réalisent la machine à


vapeur et, plus généralement, les turbines et moteurs thermiques, tels ceux des voitures automobiles.

 Transformation de l’énergie thermique en énergie électrique : cette conversion directe est réalisée
dans les convertisseurs thermoélectriques (par exemple, les thermocouples utilisés pour des mesures
de température) et thermoïoniques. (Industriellement, on passe plus souvent par l’intermédiaire de
l’énergie mécanique, par exemple dans les centrales électriques classiques ou nucléaires).
 Transformation de l’énergie mécanique en énergie rayonnante : elle est observée dans le
bremsstrahlung (rayonnement de freinage ou rayonnement synchrotron) utilisé dans des
accélérateurs de particules pour créer un rayonnement intense de photons, tel Soleil à Saint-Aubin
(Essonne) ; mais cette transformation n’a pas d’autre application industrielle.
 Transformation de l’énergie mécanique en énergie thermique : cette transformation est inévitable
dans des frottements et des chocs ; elle est, par exemple, observée dans les freins qui chauffent.
 Transformation de l’énergie mécanique en énergie électrique : ce sont les générateurs électriques
(dynamos, alternateurs) qui réalisent cette transformation.

 Transformation de l’énergie électrique en énergie rayonnante : cela se produit dans les décharges
(étincelles, éclairs) et l’électroluminescence (par exemple, les tubes à néon) ; on remarquera que
dans les lampes les plus usuelles (à incandescence), il y a un passage intermédiaire par la chaleur.

 Transformation de l’énergie électrique en énergie thermique : c’est « l’effet Joule », c’est-à-dire


le dégagement de chaleur dans tout conducteur parcouru par un courant électrique ; cet effet
correspond souvent à une perte, mais il peut aussi être recherché (radiateur électrique).

 Transformation de l’énergie électrique en énergie mécanique : c’est ce que réalisent les moteurs
électriques ; citons aussi la piézo-électricité qui est l’apparition de charges électriques à la surface
de certains cristaux mis sous contrainte et, inversement, leur déformation sous l’action d’un champ
électrique : ce dernier effet est utilisé dans les montres à quartz.

IV.2.1. Libération des énergies libres


 L’énergie gravitationnelle est celle emmagasinée par une masse placée à une certaine hauteur dans
un champ de pesanteur (gravitation) ; le plus souvent, il s’agit d’eau, soit retenue par un barrage en
altitude, soit prélevée sur le courant d’une rivière: c’est l’énergie hydraulique. Cette énergie se
transforme spontanément en énergie mécanique dès qu’on laisse descendre cette masse ; avec une
turbine hydraulique, on récupère cette énergie mécanique pour la convertir en électricité.

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 L’énergie chimique (celle qui est emmagasinée au sein des molécules de la


matière sous forme de liaisons chimiques) peut être libérée sous toutes les formes d’énergie libre :

- Transformation en rayonnement : c’est la chimiluminescence, c’est-à-dire une émission de


lumière
- Transformation en chaleur : c’est la combustion et la fermentation (combustion lente par les
organismes vivants) ;
- Transformation en énergie mécanique : l’explosion ;
- Transformation en électricité : piles et accumulateurs électriques (ces derniers pouvant être
rechargés, ce qui est la transformation inverse d’énergie électrique en énergie chimique) ; piles
à combustible.

 L’énergie nucléaire (celle qui est emmagasinée au sein des noyaux des atomes
sous forme de liaisons nucléaires entres les nucléons) ne peut être libérée, en l’état actuel des
techniques, que sous forme de chaleur.

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Chapitre II : LES SYSTEMES DE PRODUCTION HYDROELECTRIQUES

I. Généralités l’hydroélectricité
Aujourd'hui, il existe de nombreux moyens pour produire de l'électricité, avec des avantages et des
inconvénients différents, plus ou moins respectueux de l'environnement, plus ou moins coûteux... Les
centrales hydroélectriques se servent du mouvement naturel de l'eau dans les fleuves pour produire de
l'électricité. Ce qui fait d’elles une véritable alternative palliative des déficits d’énergie (surtout pour les
pays disposant des cours d’eau, Au Cameroun en l’occurrence). En effet la matière première qui est l’eau
est gratuite et donc le coût de production se résume au coût d’installation et de maintenance de la centrale
hydroélectrique. Le 21 Avril 2020, Simon Ngaka dans le journal « CA PRESSE » estime le potentiel
hydroélectrique du Cameroun à 23 000 MW qui classe le pays 2e puissance en Afrique et 18e puissance
mondiale.

Figure 2 : Barrage hydroélectrique de Song-loulou

II. Principe de fonctionnement des centrales hydrauliques


Les centrales hydroélectriques convertissent l’énergie de l’eau en mouvement en énergie électrique.
L’énergie provenant de la chute d’une masse d’eau est tout d’abord transformée dans une turbine
hydraulique en énergie mécanique. Cette turbine entraine un alternateur dans lequel l’énergie mécanique
est transformée en énergie électrique.
III. Constitution des centrales hydroélectriques
Une centrale hydroélectrique est constituée d’un ensemble d’éléments de la retenue d’eau jusqu’à
l’alternateur. Les plus importants sont : Le barrage de retenue d’eau, la conduite d’amenée, la turbine,
l’alternateur
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III.1. Le barrage de retenue d’eau
Ils permettent d’emmagasiner l’énergie primaire qui est l’eau dans une retenue. On distingue plusieurs
types de barrage. Les principaux sont les suivants :
III.1.1. Le barrage voûte
Il est un type de barrage à forme arquée dont la courbe permet de reporter les efforts dus à la poussée de
l’eau sur chaque côté des rives plutôt que sur le barrage lui-même. Cette technique est inspirée des voûtes
des cathédrales.
Les barrages-voûtes sont essentiellement utilisés dans des vallées étroites disposant de versants rigides.

Figure 3 : Barrage voûte

III.1.2. Le barrage-poids
Il est un barrage dont la propre masse suffit à résister à la pression exercée par l’eau. Ce sont des barrages
souvent relativement épais, dont la forme est généralement simple (leur section s’apparente dans la plupart
des cas à un triangle rectangle.
Les barrage-poids sont privilégiés lorsque le rocher du site (vallée, rives) est suffisamment résistant et
lorsque les conditions pour construire un barrage-voûte ne sont pas réunies.

Figure 4 : Barrage-poids

III.1.3. Le barrage en remblais


Son architecture est similaire à celle du barrage-poids. Il est constitué d’un matériau meuble, qu’il soit très

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fin ou très grossier (enrochements), ce qui le différencie du barrage-poids.
Les barrages en remblais regroupent plusieurs catégories, très différentes. Les différences proviennent des
types de matériaux utilisés, et de la méthode employée pour assurer l’étanchéité.
III.1.4. Le barrage à contreforts
Encore appelé barrage à voûtes multiples, c’est un barrage qui s’appuie sur une série de voûtes qui
permettent de transmettre la poussée de l’eau vers la fondation du barrage. Les barrages à contreforts sont
utilisés lorsque les appuis sont trop distants, ou lorsque le matériau local est tellement compact qu’une
extraction s’avère presque impossible, la technique du barrage à contreforts permet de réaliser un barrage
à grande économie de matériaux.

Figure 5 : Barrage à contreforts

III.2. La turbine
La turbine est un élément indispensable dans la chaine de production d’électricité pour toutes les centrales.
De ce fait, en fonction de la nature de la centrale, on distingue plusieurs familles de turbines. En
hydroélectricité, on utilisera les turbines hydrauliques ; Il en existe trois (03) types.
III.2.1. La turbine Kaplan
Conçu en 1912 par l’autrichien Viktor Kaplan. Ce type de turbine de par sa conception est adaptée pour les
faibles chutes de l’eau (inférieures à 30 mètres).

Figure 6 : Turbine Kaplan

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III.2.2. La turbine Francis
Inventé en 1855 par l’ingénieur américain d’origine anglaise James Francis. Ce type de turbine de par sa
conception est adaptée pour les moyennes chutes de l’eau (comprises entre 30 à 300 mètres).

Figure 7 : Turbine Francis

III.2.2. La turbine Pelton


Mise au point vers 1870 par l’ingénieur américain Lesler Allen Pelton. Ce type de turbine de par sa
conception est adaptée pour les grandes chutes de l’eau (supérieures à 300 mètres).

Figure 8 : Turbine Pelton

IV. Types de centrale hydraulique


En fonction de la hauteur de chute d’eau, on distingue trois (03) types de centrales hydroélectrique : Les
centrales de basses chutes, les centrales de moyennes chutes et les centrales de hautes chutes.
IV.1. Centrales de basses chutes (𝐇 < 𝟑𝟎 𝐦)
On les appelle aussi centrales au fil de l’eau. Elles sont caractérisées par une faible chute, et un débit
important. Ces centrales fournissent de l’énergie en permanence. Elles utilisent des turbines de type Kaplan

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Figure 9 : Centrale de basses chutes

IV.2. Centrales de moyennes chutes (𝟑𝟎 𝐦 < 𝐡 < 𝟑𝟎𝟎 𝐦)


Elles sont situées en moyenne montagne. L’énergie produite par ces centrales sert à la régulation
quotidienne ou hebdomadaire de la production. Elle utilise des turbines de types Francis.

Figure 10 : Centrale de moyennes chutes

IV.3. Centrales de hautes chutes (𝐡 > 𝟑𝟎𝟎 𝐦)


Elles sont situées en montagne. L’alimentation en eau des turbines s’effectue grâce à une conduite forcée.
L’énergie produite par ces centrales sert généralement aux heures de pointe, du fait de la rapidité de sa mise
en production. Les turbines utilisées sont de type Pelton.

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Figure 11 : Centrale de hautes chutes

Le tableau résume les différents types de centrales suscitées :


Tableau 2 : Résumé des différents types de centrales hydrauliques

V. Puissance hydraulique et loi de Bernoulli


V.1. Vitesse et débit d’une chute d’eau
Dans une centrale hydroélectrique, la vitesse de la chute d’eau au bout de la conduite est donnée par :
V𝑐ℎ𝑢𝑡𝑒 = √2𝑔ℎ (1)
Le débit de l’eau dans la conduite forcée de section constante, est donné par la relation
Q𝑒𝑎𝑢 = V𝑐ℎ𝑢𝑡𝑒 × S𝑐 (2)
Où 𝑔 ∶ est l’intensité de la pesanteur en (N/Kg), ℎ ∶ la hauteur de chute en (m) et S𝑐 ∶ la section de la
conduite forcée en (m2 ).

V.2. Puissance hydraulique


La puissance développée P (en W) par une chute d’eau de débit Q𝑒𝑎𝑢 (en m3 /s) , de hauteur de chute ℎ
(en m) est donnée par la relation :
La puissance développée en un temps t est donnée par :
P = Q𝑒𝑎𝑢 × 𝜌𝑒 × 𝑔 × ℎ (3)
La puissance électrique produite par la centrale est donnée par la relation :
P𝑒 = P − ∑ 𝑃𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 = ɳ𝑡 . ɳ𝑟 . ɳ𝑎 . P (4)
Où ɳ𝑡 ∶ est le rendement de la turbine, ɳ𝑟 ∶ le rendement des réducteurs de vitesse, ɳ𝑎 ∶ le rendement de
l’alternateur et ɳT = ɳ𝑡 . ɳ𝑟 . ɳ𝑎 ∶ le rendement total de la centrale hydraulique.
Exercice d’application

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Le schéma suivant montre le fonctionnement d’une centrale électrique gravitaire qui utilise la force de l’eau
pour fabriquer de l’électricité :

➢ L’eau retenue forme le réservoir ;


➢ L’eau descend le long d’une conduite forcée vers la turbine ;
➢ La turbine, en tournant, transforme l’énergie mécanique en énergie électrique.

Figure 12: Centrale gravitaire

̂ et la hauteur de chute ℎ = TH en déduire le type de la turbine


1. Calculer l’angle de chute TBA
utilisé ;
2. Calculer la valeur de la vitesse au bout de la conduite ;
3. La conduite forcée est un cylindre de 50 cm de diamètre.
a) Calculer le débit Q de l’eau dans la conduite forcée ;
b) Déduire la puissance de la chute et la puissance électrique produite si le rendement de la
centrale est de 0,90.

Solution de l’exercice d’application


1. – Calculons
- L’angle de chute

̂ = BA = 39 = 0,43 donc 𝐓𝐁𝐀


On a cos TBA ̂ = 𝟔𝟒°
BT 89
- La hauteur de chute ℎ.
̂ = 12 + 89. sin 64 donc 𝒉 = 𝟗𝟐 𝐦
On a : ℎ = 12 + AT = 12 + BT. sin TBA

La turbine à utiliser est de type Francis car il s’agit d’une centrale de moyenne chute (30m <
-
h < 300 m).
2. La vitesse au bout de la conduite est : V = √2 × 𝑔 × ℎ = √2 × 10 × 92 donc 𝐕 = 𝟒𝟑 𝐦/𝐬
3. 𝑑 = 0,5 m
a. Calculons le débit Q.

𝜋𝑑2 3,14×0,52
On a : Q= V×S =V× AN : Q = 43 × d’où 𝐐 = 𝟖, 𝟓 𝐦𝟑 /𝒔 ;
4 4

b. La puissance de la chute.

On a : P = Qρ𝑔ℎ = 8,5 × 1000 × 10 × 92 donc 𝐏 = 𝟕, 𝟖𝟐 𝐌𝐖 ;

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La puissance électrique produite est donnée par : P𝑒 = ɳ × P ⇒ P𝑒 = 0,90 × 7,82 soit 𝐏𝒆 =
𝟕, 𝟎𝟑𝟖 𝐌𝐖
V.3. Loi de Bernoulli
Pour un écoulement incompressible d’un fluide dit parfait de masse volumique constante et dont on néglige
les pertes de charge ainsi que les effets visqueux, la quantité de Bernoulli se conserve sur une même ligne
de courant.
𝒗𝟐 𝒑
+ 𝒈. 𝒛 + = 𝒄𝒕𝒆 (𝟓)
𝟐 𝝆
Avec 𝒗 ∶ la vitesse du fluide en un point en (m/s), 𝒈 ∶ l’accélération de la pesanteur en (N/Kg) ou en
(m/s2 ) , 𝒛 ∶ l’altitude du point considéré en (m), 𝒑 ∶ la pression au point considéré en (Pa) ou en (N/m2 )
et 𝝆 ∶ la masse volumique du fluide considéré.
Si de plus l’écoulement est irrotationnel, alors la quantité de Bernoulli se conserve dans tout le fluide.
NB : La détermination de la hauteur utile de chute peut se faire à l’aide de l’équation de Bernoulli. En
divisant l’équation (5) par 𝑔, on obtient :
𝒗𝟐 𝒑
+𝒛+ = 𝐇𝒃 = 𝒄𝒕𝒆 (𝟔)
𝟐𝒈 𝝆𝒈
𝒗𝟐 𝒑
Avec 𝐇𝒃 ∶ est la hauteur de chute brute ou hauteur totale en (m), : hauteur de vitesse et ∶ Hauteur de
𝟐𝒈 𝝆𝒈
pression.

VI. Centrales hydrauliques au Cameroun


Il existe trois (03) centrales hydroélectriques fonctionnelles au Cameroun à savoir : la centrale d’Edéa, la
centrale de Song Loulou et la centrale de Lagdo.
VI.1. La centrale hydroélectrique d’Edéa
C’est une centrale de basse chute (h = 22 m). Elle est installée sur le fleuve Sanaga. Cette centrale est
divisée en trois (03) stations :
❖ Edéa 1 : Construite en 1953, elle comporte trois (03) groupes turboalternateurs de type Kaplan de
11,4 MW chacun. Cette station dessert le secteur public.
❖ Edéa 2 : Construite en 1958, elle comporte six (06) groupes turboalternateurs de type Kaplan de
puissance 21 MW chacun. Ces groupes débitent tous sur un même jeu de barre desservant l’usine
ALUCAM ;
❖ Edéa 3 : Construite vers 1976, cette station comporte cinq (05) groupes turboalternateurs de types
Kaplan de 21,5 MW chacun. Une partie de la production alimente l’usine ALUCAM et l’autre
partie est destinée au secteur public.
En pleine charge, la centrale hydroélectrique d’Edéa produit 364 MW dont 76% est destinée à l’usine
ALUCAM. A la sortie des alternateurs, la tension est d’environ 5,5 kV, elle est ensuite élevée à 90 kV pour
être transportée.
VI.2. La centrale hydroélectrique de Song Loulou
C’est une centrale de moyenne chute, elle est également installée sur le fleuve Sanaga. Avec une hauteur
de chute de 39,2 m. Cette centrale comporte huit (08) groupes turboalternateurs de type Francis avec une
puissance installée de 48 MW chacun. La tension à la sortie des alternateurs est estimée à 10,3 kV, elle est
ensuite élevée à 225 kV pour le transport. C’est la plus grande centrale hydroélectrique au Cameroun.

VI.3. La centrale hydroélectrique de Lagdo


Elle a été construite en 1983 sur le fleuve Bénoué dans la région du Nord. Elle a une hauteur
de chute de 22 m et comporte huit (08) groupes turboalternateurs de 18 MW chacun. Elle
délivre une tension de 10,5 kV qui est ensuite élevée à 115 kV pour le transport.
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Remarque : Dans un souci de développement industriel, le Cameroun a entamé la
construction d’autres barrages hydroélectriques qui seront inaugurés dans les prochain jour ;
il s’agit : du barrage de Lom pangar dans la région de l’Est, le barrage de Memve’ele et de
Mekin dans la région du Sud.

Chapitre III : SYSTEMES DE PRODUCTION THERMOELECTRIQUES

I. Généralités les centrales thermiques


Les centrales thermiques encore appelées centrales thermiques à vapeur, produisent l'électricité à partir
de la chaleur qui se dégage de la combustion du charbon, du mazout ou du gaz naturel (cas des centrales
thermiques à flamme) ou d’une réaction nucléaire (cas des centrales thermiques nucléaires). La plupart ont
une capacité comprise entre 200 MW et 2000 MW afin de réaliser les économies d'une grosse installation.
Il suffit de visiter une telle centrale pour se rendre compte de sa complexité et de ses dimensions imposantes.
On la trouve souvent près d'une rivière ou d'un lac, car d'énormes quantités d'eau sont requises pour refroidir
et condenser la vapeur sortant des turbines. Comme dans la plupart des pays modernes les ressources
hydrauliques sont déjà exploitées, on doit se fier sur les centrales thermiques pour produire l'énergie
électrique supplémentaire requise, parallèlement à la croissance des centrales nucléaires.

II. Principe de fonctionnement des centrales thermiques


II.1. Centrale thermique à flamme
Quel que soit le combustible (fuel, gaz naturel, charbon etc…), celui-ci brûle dans une chaudière pouvant
atteindre 90 m de hauteurs et un poids de 9 000 tonnes, tapissée de tubes à l’intérieur desquels circule l’eau
à chauffer. Sous l’effet de la chaleur, l’eau se transforme en vapeur, laquelle est alors envoyée sous pression
vers les turbines. Les turbines tournent grâce à la vapeur et elles entrainent le rotor d’un alternateur qui
produit de l’électricité. La vapeur qui a été utilisée est ensuite envoyée vers un condenseur dans lequel

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circule de l’eau froide. Au contact de celle-ci, cette vapeur se transforme en eau qui est récupérée et
renvoyée à nouveau dans la chaudière. L’eau utilisée pour le refroidissement est restituée au milieu naturel
ou renvoyée dans le condenseur.

Figure 13 : Fonctionnement d'une centrale thermique à flamme

II.2. Centrale thermique nucléaire


Une centrale thermique nucléaire fonctionne sur le même principe qu’une centrale thermique à flamme,
sauf que la chaudière brûlant le combustible fossile est remplacée par un réacteur contenant le combustible
nucléaire en fission.
Le rendement global est semblable (entre 30 % et 40 %) et l'on doit encore prévoir un système de
refroidissement important, ce qui nécessite un emplacement près d'un cours d'eau ou la construction d'une
tour de refroidissement.

Figure 14 : Fonctionnement d'une centrale thermique nucléaire

III. Echanges thermiques et puissance thermique des centrales thermiques à


flamme

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III.1. Echange thermique
La quantité d’énergie apportée par la combustion E (en Joules) correspond à la quantité de chaleur
apportée à l’eau de la chaudière pour la faire passer de l’état liquide en vapeur chaude. Cette quantité
d’énergie est donnée par la relation :
𝐄 = 𝒎𝒆 . 𝑪𝒆𝒍 . (𝟏𝟎𝟎 − 𝜽𝒊 ) + 𝒎𝒆 . 𝐋𝒗 + 𝒎𝒆 . 𝑪𝒗𝒆 . (𝜽𝒇 − 𝟏𝟎𝟎) (𝟏)
Avec :
𝒎𝒆 : La masse de l’eau contenue dans la chaudière en Kg
𝑪𝒆𝒍 : La chaleur massique spécifique de l’eau à l’état liquide (≈ 𝟒𝟏𝟖𝟔 𝐉/𝐊𝐠/°𝐊 )
𝑪𝒗𝒆 : La chaleur massique spécifique de la vapeur d’eau (≈ 𝟏𝟖𝟑𝟎 𝐉/𝐊𝐠/°𝐊 )
𝐋𝒗 : La chaleur latente de vaporisation de l’eau (≈ 𝟐𝟐𝟓𝟕 𝐊𝐉/𝐊𝐠 )
𝜽𝒊 : La température initiale de l’eau dans la chaudière en °𝐂
𝜽𝒇 : La température finale de l’eau dans la chaudière en °𝐂

III.2. Puissance thermique


La vapeur d’eau produite par la chaudière transporte vers la turbine à vapeur, une puissance thermique
(en Watt) donnée par la relation :
𝐏 = 𝐪𝒗 . 𝐂𝑽𝒐𝒍 . ∆𝜽 (𝟐)
Avec :
𝐪𝒗 : Le débit de la vapeur d’eau en (𝐦𝟑 /𝐡)
𝑪𝑽𝒐𝒍 : La chaleur volumique de la vapeur d’eau en (𝐖𝐡/𝐦𝟑 /𝐊)
∆𝜽 : L’élévation de température en (𝐊)

IV. Réactions nucléaires et puissance thermique nucléaire


IV.1. Composition du noyau atomique
Le noyau d’un atome est composé de protons et de neutrons, il existe des éléments appelés « isotopes »
contenant un ou quelques neutrons en surplus par rapport au nombre habituel.
Tableau 3 : composition atomique de quelques éléments

L’uranium 238 est très répondu tandis que l’uranium 235 est rare. En effet les gisements naturels de
l’Uranium (U3 O8 ) contiennent 99.3 % d’atomes 238U et 0.7 % de l’isotope 235U (qui est fissile).
L’Uranium 235U est l’eau lourde sont essentielles pour le fonctionnement des réacteurs.
IV.2. Réaction de fission nucléaire
La fission nucléaire est une réaction nucléaire au cours de laquelle un noyau lourd se rompe pour former
deux noyaux légers. Elle peut se faire en chaine. Par exemple, La fission d’un atome 235U s’accompagne
de l’éjection de 02 ou 03 neutrons à hautes vitesses qui peuvent entrer à leurs tours en collision avec d’autres
atomes provoquant ainsi une réaction en chaine (Principe de la bombe atomique).

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Figure 15 : Réaction en chaine

IV.3. Réaction de fusion nucléaire


La fusion nucléaire est une réaction nucléaire au cours de laquelle deux noyaux légers fusionnent pour
former un noyau lourd. Si la concentration d’atomes est suffisante et si leur vitesse est assez
élevée, il se produit une réaction en chaine.
On réussit ainsi à produire des explosions et c’est sur ce principe que repose la bombe à hydrogène (bombe
H). Cependant, on heurte à de grandes difficultés pour contrôler cette réaction de fusion et l’exploiter dans
un réacteur nucléaire commercial. En effet, on n’a pas encore réussi à cerner des particules qui se
déplacent à ces vitesses effarantes sans, en même temps, leur faire perdre leur énergie.
IV.4. Energie libérée et puissance thermique
Lorsque le noyau d’uranium 235 ( 235U) subit la fission, il se sépare en deux, une quantité d’énergie est
libérée de la diminution de la masse. Sa valeur est donnée par la relation d’Einstein :
𝐄𝒄 = ∆𝒎. 𝐂𝟐 (𝟑)
Avec :
∆𝒎 : La diminution de masse ou encore le défaut de masse en Kg
𝑪 : La célérité de la lumière en (𝐦/𝐬)
La puissance thermique (en Watt) transférée à la turbine durant une période ∆𝐓 (en s) est donnée par :
E𝐶
P𝑡ℎ = (4)
∆𝐓
NB : Tout comme la fission d’un noyau lourd provoque une diminution de masse, la fusion de deux noyaux
légers pour former un seul noyau occasionne une diminution semblable ainsi une quantité d’énergie
semblable.
Exercice d’application
La cogénération permet, à partir d’un seul combustible, la production simultanée d’énergie thermique et
d’énergie mécanique. La chaleur est récupérée dans un échangeur thermique pour le chauffage et l’eau
chaude sanitaire. L’énergie mécanique produite par une turbine est transformée en énergie électrique grâce
à un alternateur. Les installations de cogénération ont un rendement énergétique meilleur que les centrales
thermiques classiques, elles doivent se situer à proximité des lieux de consommation pour éviter les pertes
durant le transport de chaleur. L’eau retenue forme le réservoir ;

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Figure 16 : Schéma de la cogénération

1. Quelle est la fonction principale d’une centrale thermique ?


2. Donner les noms et les fonctions des éléments (1) et (2) du schéma de cogénération ci-dessus ;
3. Calculer l’énergie thermique totale produite en une heure de fonctionnement de la centrale, sachant
que le débit de la vapeur d’air chaude est 5000 m3 /h et que l’élévation de température est de
500 ℃ ;
4. Calculer la puissance mécanique produite par la turbine si 80% de la puissance thermique produite
est utilisée pour la production de l’électricité ;
5. Déduire la puissance électrique produite.
On donne la chaleur volumique de l’aire 𝐶𝑉 = 0,34 𝑊ℎ/𝑚3 . 𝐾 , le rendement de la turbine ɳ𝑡 =
0,86 et le rendement de l’alternateur ɳ𝑎 = 0,94.
Solution de l’exercice d’application
1. Une centrale thermique a pour fonction de produire de l’électricité à partir d’une source de chaleur.
Celle-ci peut être générée par combustion de fioul, de charbon, de gaz ou de déchets divers ou
encore par la fission nucléaire.
2. Noms et fonctions de (1) et (2) :
(1) : La turbine à vapeur. Elle permet de transformer l’énergie issue de la vapeur en énergie
mécanique ;
(2) : L’alternateur. Il permet de transformer l’énergie mécanique de la turbine en énergie
électrique ;
3. Calculons l’énergie thermique totale
On a : ETh,T = PTh,T × 3600
Or PTh,T = q 𝑣 . C𝑉𝑜𝑙 . ∆𝜃 ⇒ ETh,T = q 𝑣 . C𝑉𝑜𝑙 . ∆𝜃 × 3600
AN ∶ ETh,T = 5000 × 0,34 × (150 + 273,15) × 3600
Donc 𝐄𝐓𝐡,𝐓 = 𝟒, 𝟕𝟑𝟏 𝐆𝐉
4. Calculons la puissance mécanique produite par la turbine.
80×P Th,T 80×1314355
La puissance en entrée de la turbine est P𝑡𝑒 = = = 1,05 MW.
100 100
La puissance à la sortie de la turbine est donc : P𝑡𝑠 = ɳ𝑡 × P𝑡𝑒 = 0,86 × 1,05
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Donc 𝐏𝒕𝒔 = 𝟎, 𝟗𝟎𝟑 𝐌𝐖.
5. Déduisons la puissance électrique produite.
On a P𝑒 = ɳ𝑎 × P𝑡𝑠 ⇒ P𝑒 = 0,94 × 0,903 Donc 𝐏𝒆 = 𝟎, 𝟖𝟓 𝐌𝐖

V. Les centrales à biomasse


Le terme biomasse comprend une grande diversité de matières organiques, d’origine végétale ou animale,
parfois insoupçonnées. La plupart sont en fin de vie et peuvent être transformées pour produire de
l’électricité, de la chaleur ou du carburant. Il s’agit d’un gisement d’énergie local, renouvelable et propre.
Une exploitation durable et équilibrée des gisements de biomasse (tout en préservant la durabilité des
ressources) contribue considérablement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au
développement pérenne d’une économie locale.
V.1. Transformation de la biomasse
La biomasse se transforme en énergie de différentes manières :
V.1.1. Transformation par combustion
La combustion de biomasse consiste à brûler la biomasse solide (tels les résidus de bois) afin de générer de
l’énergie thermique. Celle-ci peut être utilisée comme tel pour alimenter par exemple un réseau de chaleur
ou être transformée en électricité (par l’intermédiaire d’une turbine vapeur), voire les deux (grâce à un
moteur à cogénération).
V.1.2. Transformation par gazéification
La gazéification des matières organiques solides (tels les résidus de bois) est un procédé thermochimique
qui transforme la biomasse en un gaz de synthèse combustible, appelé syngas (un mélange de deux gaz
combustibles : le monoxyde de carbone (CO) et le dihydrogène (H2)). Le (CO) est brûlé dans un moteur
pour la production d'énergie mécanique ou d'électricité et de chaleur.
V.1.3. Transformation par méthanisation
Destinée à une biomasse généralement plus humide (du type résidus agricoles, effluents ménagers…), elle
consiste en la digestion des matières organiques en l’absence d’oxygène sous l’action combinée de micro-
organismes. La méthanisation des matières organiques fermentescibles permet de produire du biogaz. Il
peut ensuite être transformé en électricité et/ou en chaleur ou en biocarburant destiné au transport.
V.2. Centrale électrique à combustion de la biomasse solide
Les centrales à biomasse solide mettent en œuvre une combustion directe de biomasse au sein d'une
chaudière, afin de produire de la vapeur à haute température et à haute pression. Cette vapeur entraine une
turbine qui génère de l'électricité via un alternateur. Une grande majorité des centrales à biomasse
produisant de l’électricité fonctionnent en cogénération, en valorisant l’énergie thermique contenue dans la
vapeur en sortie de turbine.

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Figure 17 : Fonctionnement d'une centrale à biomasse solide

VI. Centrales thermiques au Cameroun


Il n’existe que des centrales thermiques à flamme fonctionnelles au Cameroun. Le Cameroun compte
plusieurs centrales thermiques à flamme pour compenser son réseau (RIS et RIN).
Le Tableau 2 résume ces centrales ainsi que leurs puissances installées.

NB : Les centrales thermiques au Cameroun utilisent principalement les moteurs diesels pour produire
l’énergie mécanique qui va ensuite être transformée par les alternateurs. L’ensemble constitué par un
moteur diésel, un alternateur et un disjoncteur de tête est communément appelé groupe.
Tableau 4 : production thermique au Cameroun

Réseaux Centrales thermiques Puissances installées


RIS ➢ Oyomabang 35 MW
➢ Bassa 20 MW
➢ Log-baba 18 MW
➢ Bafoussam 14 MW
➢ Limbé 85 MW (HFO)

RIN ➢ Djamboutou 17 MW
➢ Kousserie 03 MW
Autres installations ➢ Bertoua 08,6 MW
➢ Yassa Dibamaba 86,1 MW
➢ Bamenda, Balmayo, Ebolowa 60 MW
➢ Yaoundé Ahala 40 MW
➢ Kribi (thermique à gaz) 216 MW
➢ Auto producteurs 586 MW

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Chapitre IV : SYSTEMES DE PRODUCTION EOLIENS

Définition
L’énergie éolienne est produite par la force exercée par le vent sur les pales d’une hélice. Il est possible
ainsi de produire deux sortes d’énergies. Premièrement, l’hélice peut se relier à des systèmes mécaniques
servant à moudre le grain ou à pomper l’eau (il s’agit du principe des moulins à vent). Il est aussi possible
de rattacher l’hélice à un générateur transformant l’énergie mécanique en énergie électrique.
III.2. Fonctionnement de l’éolienne
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L’éolienne, appelée aussi aérogénérateur, permet une transformation de l’énergie cinétique produite par le
vent en énergie mécanique de rotation dans le but de produire de l’électricité.
Il existe deux types d’éoliennes : certaines ont un axe horizontal, parallèle au sol, et d’autres avec un axe
vertical, perpendiculaire au sol.

Figure 18 : Eolienne à axe vertical

Figure 19 : Eolienne à axe horizontal

III.3. Energie et puissance théorique d’une éolienne


Une masse du vent animée d'un mouvement rectiligne renferme une énergie (en Joule) sous forme
cinétique. On l'exprime par la relation bien connue :
𝟏
𝑬= 𝒎𝒗 . 𝒗𝟐 (𝟐)
𝟐
Où 𝒎𝒗 et 𝒗 sont respectivement la masse (en Kg) et la vitesse (en m/s) du vent.
Le débit de vent qui traverse la surface balayée par les pales d'une éolienne vaut : 𝒒 = 𝑨. 𝝆. 𝒗 où A est la
surface balayée par les pales, ρ la densité de l'air et 𝒗 la vitesse du vent.
Ainsi, la puissance théorique qu'une éolienne pourrait retirer de l'action du vent est donc :
𝟏
𝐏𝒕 = 𝐀. 𝝆. 𝒗𝟑 (𝟑)
𝟐
En réalité, cette puissance est limitée par la limite de Betz selon laquelle seulement 59% de la puissance du
vent au maximum est retenue par les palles de l’éolienne. Ainsi, on multipliera la puissance 𝐏𝒕 par un
coefficient 𝑪𝒑 qui détermine la limite de Betz.
III.4. Composantes d’une éolienne à axe horizontal
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Les éoliennes à axe horizontal sont composées :
➢ Des fondations : Elles assurent l’ancrage et la stabilité de l’éolienne. Leur taille est proportionnelle
à la hauteur de l’éolienne. Dans le cas des éoliennes les plus connues, la fondation nécessite environ
2000 tonnes de béton.
➢ Du mât (ou tour) : Il est généralement en métal, il supporte l’ensemble des équipements permettant
de produire l’électricité (nacelle + rotor). Aujourd’hui, les mâts atteignent environ 80 m de haut. Si
les éoliennes sont si haut perchées dans le ciel, c’est parce que le vent souffle plus fort en hauteur
et
elles ne subissent pas la conséquence de différents obstacles, donc c’est à cette hauteur que le
rapport coût/rentabilité est le plus conséquent. Il faut également savoir que la puissance fournie par
une éolienne est proportionnelle au cube de la vitesse du vent.
➢ L’armoire de couplage au réseau électrique : C’est ce qui raccorde l’éolienne au réseau électrique
domestique.
➢ De la nacelle : Elle abrite les équipements qui produisent l’électricité à partir de la rotation de l’axe
du rotor, qu’on appelle aussi « arbre ». Le transport de l’électricité produite dans la nacelle jusqu’au
sol est assuré par des câbles électriques descendant à l’intérieur du mât de l’éolienne.
➢ Du rotor : composé de plusieurs pales (en général trois) et du nez de l'éolienne
• Les pales : Elles sont les capteurs de l'énergie cinétique qui transmettent l'énergie au rotor.
Elles sont en fibres de verre et matériaux composites. Leur profil est le fruit d'études
aérodynamiques complexes.
• Le moyeu : Il permet d’orienter les pales pour réguler la vitesse de rotation.

Figure 20 : constitution des éoliennes à axe horizontal

La nacelle est composée de différents systèmes :

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❖ Le système d’orientation : C’est une couronne dentée équipée d’un moteur qui permet d’orienter
l’éolienne et de la verrouiller dans l’axe du vent grâce à un frein. Il a donc pour but de disposer les
pales face au vent.
❖ Le générateur : il assure la production électrique. Sa puissance peut atteindre jusqu’à 5 MW. Il
peut-être une dynamo (produit du courant continu) ou un alternateur (produit du courant alternatif).
L’alternateur est le plus utilisé pour des raisons de coût et de rendement.
❖ Le système de régulation électrique : Il ralentit le rotor du générateur en cas de surrégime.
❖ Le multiplicateur : Le multiplicateur est un convertisseur de puissance : il multiplie la vitesse
d’entrée (rotor de l’éolienne) pour atteindre la vitesse de sortie exigée par la génératrice électrique,
en multipliant parfois par 70 la vitesse de rotation initiale. Il est constitué d’un assemblage
d’engrenages.
❖ Le frein : Il permet de freiner l’arbre primaire (l’arbre qui relie les pales au multiplicateur) en cas
de vents violents.

Figure 21 : Constitution de la nacelle

NB : Le choix d’une éolienne dépend de plusieurs critères : la taille, la puissance, le nombre d’unité, le
terrain d’installation, le climat de la zone considérée, etc…
III.5. Avantages et inconvénients des éoliennes
III.5.1. Avantages
On peut citer :
➢ Usage de ressources renouvelables, sans émissions de gaz à effet de serre pour la production
d'électricité
➢ Intermittence de production pouvant être compensée en partie par le foisonnement des régimes de
vent sur le réseau.
➢ Conception, installation et maintenance aisée
➢ Coût marginal de production d'électricité très faible ("gratuité de la ressource")

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III.5.2. Inconvénients
On peut citer :
➢ Intermittence et caractère fatal de la production d'électricité (variabilité dans le temps et dans
l'espace de la ressource)
➢ Incertitude dans la prévision de la ressource
➢ Contraintes géographiques sur les sites éligibles (topographie, obstacles, etc.)
➢ Acceptabilité sociétale potentiellement complexe (impact paysager, biodiversité, etc.)

Exercice
M. TAKAM désire installer une éolienne à axe horizontal chez lui à Ndogbong afin d’alimenter sa
concession dont l’ensemble des charges possède une puissance de 8 KW. La vitesse et la densité des vents
à Ndogbong sont données et valent respectivement 50km/h et 1,225kg/m3 . Le profil des pales de l’éolienne
est tel que la surface utile totale est 10m2 .
On considère que les vents sont permanant et réguliers à Ndogbong Et que 59% de la puissance du vent est
retenue par l’éolienne
1. Calculer la puissance des vents nécessaire pour alimenter la concession de M. TAKAM si le rendement
de l’éolienne est estimé à 0,95% ;
2. Cette installation éolienne satisferait M. TAKAM ? justifier.

Solution
1. La puissance du vent nécessaire.
𝑃𝑒 8
𝑃= ɳ
= 0,95 soit 𝑷 = 𝟖, 𝟒𝟐 𝑲𝐖
2. La puissance réellement reçue par l’éolienne est :

1 1 50000 3
𝑃𝑟 = 2 A. 𝜌. 𝑣 3 = 2 × 10 × 0,59 × 1,225 × ( 3600 ) Donc 𝑷𝒓 = 𝟗, 𝟔𝟖 𝑲𝐖
Comme 𝑃𝑟 > 𝑃 (Puissance réelle de l’éolienne supérieure à la puissance nécessaire pour l’alimentation de
la concession de M. TAKAM), alors cette installation satisferait M. TAKAM.

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