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NORMES ET PROTOCOLES DE TRANSMISSION (MPLS sur WDM, SDH) POLYTECHNIQUE- MASTER 1

Chapitre 3 : Transport des données PDH et SDH


1. Introduction
La numérisation du réseau téléphonique a permis de définir et de normaliser plusieurs niveaux
et techniques de multiplexage. Le multiplexage dans le réseau de transport de haut débit consiste à
associer ou regrouper des débits incidents ou primaires au niveau des commutateurs centraux pour
former un débit supérieur qui soit plus facile à transmettre et à gérer dans le plan de transmission. Le
regroupement s’effectue dès que possible avec comme objectif de partager au moindre coût les
supports physiques de transmission.
Il existe deux hiérarchies de multiplexages numériques temporel :

• Le PDH : Plesiochronous Digital Hierarchy


• Le SDH : Synchronous Digital Hierarchy

2. Le PDH : Plesiochronous Digital Hierarchy
Le PDH est née au début des années 70 avec la numérisation de la téléphonie, et a constitué la
base de tous les réseaux de transport jusqu’aux années 1990. La hiérarchie numérique plésiochrone a
été mise en place en parallèle avec la numérisation du réseau RTC pour répondre principalement à la
demande de la téléphonie.

2.1 Multiplexage en PDH


Le multiplexage permet de mettre en relation plusieurs utilisateurs, à travers une liaison
partagée, en point à point. Il s’agit d’une méthode de gestion de l’information physique qui permet à
un canal de transporter des informations de plusieurs sous canaux, et en full duplex. Un multiplexeur
"n" voies simule sur une seule ligne "n" liaisons points à points. Chaque voie d’entrée et de sorties est
appelée voie incidente. Le multiplexage des voies, c'est-à-dire la voie véhiculée par le support partagé
est appelée voie composite. Le multiplexage peut être bit à bit, ou octet à octet.
Comme illustré sur la figure.3.1, le PDH adopte un multiplexage hiérarchique (i.e., chaque débit
est transporté dans un débit immédiatement supérieur). Le multiplex primaire à 30 voies à 2.048 Mb/s
est regroupé par ensembles de 4 pour fournir un multiplex du second ordre de 120 voies à 8,448 Mbps.
Ce débit est légèrement supérieur à la somme des 4 débits primaires car on insère dans la trame à 8
Mbps des octets de bourrage pour individualiser les 4 multiplex constituants. De même, des liens à
partir de 2 Mbit/s de tailles supérieures : 8 Mbit/s, 34 Mbit/s, 140 Mbit/s et 560 Mbit/s.

Fig.3.1. Hiérarchie PDH


Ces débits sont nommés Ei avec :
 E0 correspondant à 64 kbit/s (1 voie)
 E1 correspondant à 2 048 kbit/s (30 voies)

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 E2 correspondant à 8 Mbit/s (120 voies)


 E3 correspondant à 34 Mbit/s (480 voies)
 E4 correspondant à 140 Mbit/s (le plus haut débit normalisé) (1920 voies)
  560 Mbit/s n'ayant jamais été normalisé.
L'utilisation du PDH se limite le plus souvent à 140 Mbit/s.
Généralement un multiplexeur xDH de "n" voies simule sur une seule ligne "n" liaisons points à
points. Chaque voie d’entrée et de sorties est appelée voie incidente. Le multiplexage des voies, c'està-
dire la voie véhiculée par le support partagé est appelée voie composite., fig.3.2. Les multiplexeurs
temporels relient par scrutation une voie incidente en entrée à une voie incidente en sortie durant un
intervalle de temps prédéterminé, appelé IT. Les signaux entrants (canal 1 à canal n) qui seront
multiplexés sont appelés les affluents (tributary). Dans le cas de PDH, le système de multiplexage
transporte des bits, l'équipement n’interprète pas les données qu’il transporte, il est alors dit
transparent au protocole.

Fig.3.2. Multiplexage xDH (TDM)

Le multiplexage TDM (Time Division Multiplexing, multiplexage à répartition temporelle


(MRT) consiste à affecter à un utilisateur unique la totalité de la bande passante pendant un court
instant, ceci à tour de rôle pour chaque utilisateur. L'allocation de cette bande passante se fait en
divisant l'axe du temps en périodes de durée fixe, et chaque utilisateur ne va transmettre que pendant
une de ces périodes déterminée. Un intervalle de temps fixe (IT) est successivement assigné à une
source.
Dans PDH, les entrées du multiplexeur numérique (flux binaires) ont le même débit binaire et
sont dérivées d'horloges différentes provenant d'oscillateurs différents. Chacun a son propre horloge.
Par conséquent, il est appelé plésiochrone.

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Comme illustré sur la figure ci-dessous, les regroupements dans la technologie PDH sont
différents en Europe, au Japon et en Amérique du nord, ce qui conduit à la définition de différentes
hiérarchies plésiochrones illustrées par la figure ci-dessous. Par exemple, la norme de base de
multiplexage numérique établie aux États-Unis, appelée la norme PCM niveau 1 du système Bell, ou
la norme Bell T1, multiplexe 24 canaux vocaux séparés ensemble, ce qui donne un débit primaire de
1544 kbit / s.

Fig.3.3. Les différents regroupements en hiérarchie PDH

2.2. La trame de base du système européen, MIC- E1


La modernisation du réseau téléphonique commuté s’est conçu en numérisant les signaux
analogiques de la voix. On échantillonne le signal à 8 kHz puis on converti les échantillons en données
numérique sur 8 bits, soit un débit par voix de 64 kb/s, appelé aussi E0. Le système MIC (Modulation
par Impulsion et Codage) normalisé est appelé E1 (Européen, 1 er Niveau). Consiste à la transmission
de 30 voies de données (voix ou toute autre information numérique) plus deux voies annexes appelées
voies d’information. Donc, le débit n’est donc pas exactement le multiple de ce qui rentre mais
légèrement plus (30 + 2).
Le transport de données s’effectue par blocs de données, nommées trames. Les trames se
suivent sans interruption, en substituant le manque de données (quand il n’y a rien à transmettre) par
des bits de bourrage. Chaque trame est définie par une durée de 125 µs divisée en 32 IT numérotés de
0 à 31. Les IT 1 à 15 et 17 à 31 sont dédiés aux transferts d’informations. Les autres IT sont dédiés aux
données de service, assurent principalement :
 La détection du bloc de transport, sa position dans le flux de bits ; cette fonction est appelée
verrouillage de trame

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 Les informations d’identification des trames et/ou des Multitrames


 Les informations d’exploitation
 Les informations de maintenance
 Les informations de signalisation entre équipements (ex : Multiplexeur, démultiplexeur).
2.2.1. Verrouillage de trame (VT)
Deux principes importants doivent être respectés pour une communication réussite entre deux
machines; le verrouillage et la synchronisation. Pour que le récepteur puisse identifier les ITs, il doit
savoir où commence la trame au bit près. Sans cela il n'y a aucun moyen de distinguer où commence
un IT, où s'arrête un autre et à quelle communication il correspond. Pour cela il faut que l'émetteur doit
indiquer le début de la trame et qu'il puisse aussi avertir sur une éventuelle perte de verrouillage sur la
trame entrante. Pour cette raison la voie IT0 a été réservée pour transporter un mot de verrouillage
appelé AT : Alignement de trame.
Pour indiquer le début de la trame, l'émetteur met AT = "SI 0 0 1 1 0 1 1" dans l'IT0 des trames
paires, et AT = "SI 1 A Sa4 Sa5 Sa6 Sa7 Sa8" sur les trames impaires. Le bit A est utilisé comme
alarme de perte de verrouillage. En fonctionnement normal, il est toujours placé à 1, en cas de perte de
verrouillage sur la liaison entrante, le récepteur dans son prochain envoi le positionne à 1 (sur les
trames sortantes) pour indiquer à l'autre extrémité qu'il y a perte de verrouillage. Par sécurité, le
verrouillage n'est considéré comme perdu qu'après 3 alarmes successives.
2.2.2. La signalisation
Dans le mode de signalisation voie par voie, chaque ligne transporte sa propre signalisation.
Mais l'IT16 ne contient que 8 bits, ce qui est insuffisant pour signaler l'état des 30 voies. Il est donc
nécessaire d'utiliser plusieurs IT16 successifs dans plusieurs trames successives. Il a été choisi 4 bits
pour transmettre l'état d'une voie donnée (2 voies par trame). Il faudra donc attendre quinze trames
pour la signalisation de l'état de 30 voies (30 / 2 = 15) . Pour bien localiser les bits de signalisation et
les voies correspondante, on a décidé alors d'organiser les trames en Multitrames de 16 trames
chacune. La première trames sera repérer par un mot de verrouillage de Multitrames AMT placé à
l'IT16. On peut ainsi numéroter les trames suivantes et repérer la signalisation de chaque voie sans
aucun problème, où l'IT16 de la trame "n" porte les signalisations de la voie V n et de la voie Vn+15
Les deux figures ci-dessous montrent la structure des 16 trames constituant une Multitrames. La
synchronisation du récepteur nécessite la réception complète d’une Multitrame.

Fig.3.4. Structure de la Multitrame


 L'IT0 de toutes les trames porte le mot Alignement de Trame AT.

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 Les IT 1 à 15 et 17 à 31 portent les Voies / les données


 L'IT16 de la trame 0 porte le mot Alignement de Multitrame AMT.
 L'IT16 de la trame "n" porte les signalisations de la Vn et de la Vn+15

Fig.3.5. Structure des trames des MIC primaire du système européen

Le signal correspondant au flux de données à 2 048 kbit/s est transmis par une interface
physique, définie par l’Avis G.703. Les signaux sont émis sous forme bipolaire selon le codage HDB3
(haute densité bipolaire).
Le signal E1 est construit de façon octet, les niveaux supérieurs de la hiérarchie sont réalisés par
multiplexage bit à bit de 4 signaux de niveau immédiatement inférieur. Chaque niveau supérieur est
obtenu en multiplexant 4 affluents de niveau inférieur dans un débit nominal légèrement supérieur afin
de permettre l'ajout des bits de justification, le mot de verrouillage et les alarmes.

2.3 Trame secondaire PDH, E2


Pour ce système, il est supposé que toutes les horloges des canaux affluents sont synchrones, il
n'y a donc pas de dispositif de justification. Dans les 4 affluents multiplexés 4 IT de services sont
introduites. On obtient une trame de (4 x 32) + 4 = 132 IT. La durée de la trames est 125µs ce qui
donne un débit de 8448 kb/s. la trame est organisée comme suit :

• Un IT de verrouillage de trame : 11100110 (les 8 premier bits d'un total de 14 = 8 +


6)
• 4 IT accueillant les 4 mot AT des 4 affluents
• 4 x 7 IT accueillant les 7 première voies des 4 affluents entrelacées IT par IT
• Un IT de rechange (Spare Time Slot)
• 4 x 8 IT accueillant les 8 voies suivantes des 4 affluents
• Un IT contenant 6 bits de verrouillage de trame (100000) et 2 bits réservés
• 4 IT accueillant les IT16 des 4 affluents
• 4 x 7 IT accueillant les 7 voies suivantes des 4 affluents
• Un IT de rechange (Spare Time Slot)

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• 4 x 8 IT accueillant les 8 voies (suivantes des 4 affluents

Fig.3.6. Trame secondaire


Le multiplexage au niveaux supérieurs se fait bit à bit et non pas mot par mot.

2.4. La synchronisation dans un réseau numérique

Lors de la constitution d'un multiplex d'ordre "n" à partir de trames d'ordre "n-1", on est
confronté au problème d'anisochronisme des affluents. En effet, les trames à grouper proviennent
d'équipement terminaux géographiquement distincts et dont les horloge ont des fréquences voisines
(affluents plésiochrones) mais dont les phases relatives sont quelconques et même variables car les
lignes ont des temps de propagation différents et dépendant de la température.
2.4.1. Synchronisation par mémoire tampon
C'est la technique la plus courante, consiste à utiliser pour chaque affluent, une mémoire tampon
capable de mémoriser une trame entière. Chaque influent (k) écrit dans sa mémoire à son rythme
propre (Dk) (horloge récupérée). Les mémoires tampon sont ensuite lues au rythme de l'horloge locale
(D0). On arrive ainsi à compenser les décalages temporels Δt ≤ Te entre l'instant d'inscription d'un mot
dans la mémoire et l'instant de sa lecture.
L'utilisation de la mémoire tampon permet d'aligner les trames mais ne résout pas le problème
des débits incidents légèrement différents. Selon les figures ci-dessous, dans le cas Dk > D0 , le
décalage Δt va en augmentant et il arrive un moment où il dépasse Te, un nouveau mot est inscrit dans
la mémoire avant que le précédent n'ai pu être lu, ce dernier est définitivement perdu. Inversement
dans le cas Dk < D0 , Δt va en diminuant et il arrive un moment où la lecture devrait se faire avant
l'inscription, c'est alors le mot précédent qui sera lu une 2ème fois. Une perte ou répétition
d'information est appelée glissement, elle se produit avec une périodicité Ts qui dépent de la différence
relative des débits.

Fig.3.6. perte d'un bit (ou un mot) dans le cas Dk > D0

Fig.3.7. Répétition d'un bit (ou un mot) dans le cas Dk < D0

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2.4.2. Synchronisation par justification


Le réseau téléphonique d'aujourd'hui transporte beaucoup de données numériques, et dans ce
cas, la perte ou la répétition d'un mot peut avoir des conséquences très fâcheuses. Pour éviter le
problème des glissements, on utilise la synchronisation par justification qui consiste à insérer de temps
en temps (ex. dans chaque trame) un bit de bourrage dans le plus rapide des deux flux à synchroniser
(D0 ou Dk).

Exemple :
 Dk : 2048 kb/s. Dans une durée de 125 µs, cet affluent peut inscrire 256 bits dans la mémoire
tampon

 D0 : 2056 kb/s. A ce rythme, on peut lire 257 bits dans 125 µs. on prend 256 bits dans la
mémoire tampon et on complète par un bit de justification (bourrage).
A l'arrivé, on se débarrasse des bits de justification et on retrouve le flux d'origine

Fig.3.8. Continuité des débits (D0 = Dk + Djk)

Si les débit Dk et D0 étaient constants, l'insertion d'un bit de justification ne poserait pas de
problème particulier car, placé toujours au même endroit de la trame. Si Dk et D0 varient dans le
temps, (pour simplifier supposons que c'est Dk qui varie), les choses se compliquent un peut.
Si les deux débit sont égaux et on n'a pas besoin de bit de bourrage, le multiplexeur doit donc
placer un bit d'information dans la position de justification. Il faut avertir le démultiplexeur si le bit de
justification est un bit de bourrage ou un bit d'information. Cela se fait à l'aide d'un bit supplémentaire
qu'on appelle bit d'indication de justification Ckj. Vu l'importance de ce bit, on essaye de le protéger
contre les erreurs de transmission, une méthode simple consiste à le transmettre plusieurs fois, s'il y'a
erreur sur une occurrence, les autres seront correcte et le démultiplexeur procède à une décision
majoritaire. On général, pour chaque affluent k, on insère 3 bits de justification Ck1, Ck2 et Ck3. La
combinaison 111 indique une justification, la combinaison 000 indique une absence de justification.
La décision majoritaire (le bit est transmis 3 fois, pour éviter les erreurs).
2.5. Transmission
Tous les milieux de transmission conviennent pour les systèmes numériques.

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• Paire symétrique: La paire symétrique convient assez bien pour les systèmes numériques à 2
Mb/s (ligne E1). On utilise une ligne 4 fils, une paire pour chaque sens. Le facteur limitatif est la
diaphonie entre paire du même câble de transport.

Fig.3.9. Ligne de transmission E1 sur paire symétrique


• Paire coaxiale : Milieu quasiment idéal pour la transmission numérique (comme pour la
transmission analogique) du fait de sa très faible distorsion de phase et de ses excellentes qualités
diaphoniques. Le câble coaxial peut servir de support au numérique de 8 Mb/s à 565 M/s.
• Faisceau hertzien Les systèmes numériques 2 Mb/s se prêtent bien aux transmissions par
faisceau hertzien. Les signaux sont transposé par modulation FSK ou PSK dans la bande de
fréquence adéquate (1 … 22 GHz). Pour la transmission par satellite, les systèmes numériques sont
intéressants pour un accès multiple que ce soit FDMA (une porteuse par système) ou TDMA.
• Fibre Optique La fibre optique est parfaitement bien adaptée pour la transmission numérique
essentiellement pour les hauts débits. La portée de transmission sans régénérateur est très élevée
comparée au support de cuivre.

2.6. Caractéristiques et limites de la PDH


La PDH est capable de multiplexer et de transporter des éléments binaires de débit inférieur en
les transmettant à des débits supérieurs. Le multiplex élève les débits inférieurs à une valeur supérieure
par injonction d'éléments binaires de justification, avec une indication de leur présence dans la trame
résultante. Cette technique d'introduction de signaux supplémentaires ne permet pas d'accéder aux
composantes originelles sans démultiplexer complètement le format rapide. La conséquence est la
suivante: pour satisfaire un utilisateur désirant louer une ligne à 2 Mbits/s, l'opérateur doit
complètement dé-multiplexer le flux haut-débit pour récupérer le flux à 2 Mbits/s et ensuite
remultiplexer les flux (drop-and-insert ou add-drop multiplexer), fig.3.10.
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Fig.3.10. Add-Drop multiplexing dans le cas de PDH


L'incapacité d'identifier un canal individuel dans un flux à haut débit, l'absence des moyens
efficaces pour la surveillance de la qualité de transmission et la structure de la trame non
dimensionnée pour transporter les informations de management du réseau et des équipements sont les
limites principales de PDH. Elles peuvent être acceptables en téléphonie, mais pas dans un réseau de
services. En bref nous avons comme limites :

• Le débit se limite le plus souvent à 140 Mbit/s.


• Manque de visibilité des affluents bas débits ;
• La technique de multiplexage est complexe en raison du plésiochronisme des sources ;
• La trame PDH ne contient pas d’octets réservés à l'exploitation. Sauf le CRC;
•  Pas de gestion standardisée;
• Pas d'interopérabilité à hauts débits entre les continents puisque les débits sont
différents.
Les inconvénients du PDH ont conduit à la définition d'une hiérarchie standard plus souple. De
plus, il est devenu très vite nécessaire de pouvoir interconnecter un grand nombre de systèmes
provenant de différents opérateurs (américains, européens et japonais). SONET (Synchronous Optical
NETwork) a été développé par Bellcore à partir de 1985. Le CCITT (maintenant UIT-T) s'est joint à
l'effort et a également proposé des recommandations similaires appelées SDH (Synchronous Digital
Hierarchy). ce qui en fait une technologie universelle applicable non seulement à la transmission par
fibre optique mais également à la transmission par micro-ondes et par satellite, et a promu Il est
devenu une norme mondiale dans les systèmes de transmission numérique.

3. La technologie SDH /SONET


Avant les années 90, le réseau de transmission des Opérateurs était basé sur la hiérarchie plésiochrone
PDH. L'un des inconvénients de ce mode est le multiplexage bit à bit de la trame plésiochrone, ce qui
ne permet pas l'accès aux niveaux inférieurs sans démultiplexage complet, ce qui fait que pour accéder
à un signal, il faut nécessairement démultiplexer toute la structure de la ligne, niveau par niveau,
jusqu'aux derniers affluents. Un deuxième inconvénient est l'absence de normalisation, ce qui veut dire
qu'on ne peut pas interconnecter deux hiérarchies sans passer par un équipement intermédiaire.
En 1998 est apparue la hiérarchie synchrone SDH (Synchronous Digital Hierarchy). Elle se distingue
essentiellement de la hiérarchie plésiochrone par la présence d’horloge de référence à tous les niveaux
du réseau réduisant les écarts d’horloges, et répond au besoin de normalisation. Le SDH est basé sur
une technologie de multiplexage entrelacé d'octets, chaque signal qui est multiplexé dans le train de
signaux peut donc être consulté individuellement. Cependant, la technologie PDH reste malgré tout
aujourd'hui la technologie dominante dans la partie accès sur plusieurs réseaux de télécommunications
du monde, figure ci-dessous

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Fig 3.11. Cohabitation des techniques PDH/SDH

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Le SDH n'est pas un protocole de communication complet en soi, mais un protocole de
transport, qui permis le transport simultané de nombreux circuits différents d'origine différente, basant
sur l'idée d'encapsulation (framing).
 SONET" Synchronous Optical NETwork protocole d'origine américaine
 SDH" sont mis pour "" et pour "Synchronous Digital Hierarchy". version européenne
Ces termes désignent des ensembles de protocoles reliés à l'utilisation de la fibre optique dans
les réseaux.

 Pour la norme SONET, les niveaux sont classés en OC : Optical Contener.


 Pour la norme SDH, les niveaux sont organisés hiérarchiquement en STM - n (Synchronous
Transport Module, niveau n).
La hiérarchie de la norme SDH correspond à celle de SONET.

0Le niveau 1 de SDH (155,52 Mb/s) est le niveau 3 de SONET et le niveau 2 de SDH (622,08
Mb/s) est le niveau 12 de SONET.
 Les réseaux SDH les plus déployés sont aujourd'hui des réseaux combinant les niveaux
STM 1 (155 Mbit/s), STM 4 (622 Mbit/s) et STM 16 (2,5 Gbit/s).
La technologie SONET/SDH utilise un multiplexage temporel à travers des multiplexeurs appelés
ADM (Add/Drop Multiplexeur) ou MIE (Multiplexeur à Insertion/Extraction)
 Le multiplexeur terminal (TM, Terminal Multiplexer) permet le multiplexage de signaux
affluents plésiochrones (PDH) dans un signal de ligne STM-1 résultant.
 Les répéteurs-régénérateurs sont des équipements qui permettent, dans une transmission
longue distance, d’amplifier et de remettre en forme le signal optique.
La technologie SDH se retrouve aussi bien en topologie point à point, bus et surtout anneau. Il faut
préciser que le principal support est la fibre optique sur laquelle il est possible d’utiliser un
multiplexage WDM (multiplexage en longueur d’onde).

Figure : Exemple de réseau SDH

Bon à savoir
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L'un des aspects principaux est que tous les équipements du réseau SDH sont pilotés par le même
signal d'horloge. Il y a quelque part une horloge atomique qui distribue le rythme pour l'ensemble
des nœuds du réseau national. Ce rythme est transmis de proche en proche sur fibre optique à tous
les équipements de transmission SDH du pays. C'est pour cette raison que ce mode de transmission
est appelé synchrone.

3.1. Avantages de SDH/SONET


 Grande fiabilité de transmission, la fibre de verre est insensible aux interférences électriques et
électromagnétiques.
 Absence d'interférences entre fibres optiques voisines
 Grande bande passante. Une fibre unique peut transporter plus de 1000000 fois le volume
transporté par un fil de cuivre. Même sur fibre optique, avec son débit max de 565 Mb/s, la
hiérarchie PDH a du mal à satisfaire les besoins en bande passante des nouveaux services.
 Très faible atténuation, ce qui augmente considérablement la portée en deux régénérateurs.
Une seule fibre optique peut transporter un débit de 10 Gbps sur 400 Km sans amplificateurs.
 Les deux standards SDH et SONET sont compatibles. Ils sont interfaçages entre eux et avec
les réseaux non optiques ( PDH(USA), PDH(Europe), ATM, .)
 Possibilité d'insérer et d'extraire un affluent de faible débit d'un circuit à haut débit sans être
obligé de le démultiplexer. Cette opération est impossible avec la hiérarchie PDH.

3.2. Topologie des reseaux SDH/SONET


L'architecture d'un réseau SDH est déterminée à partir d'un certain nombre de considérations
fondamentales telles que :
 Respect du débit et du synchronisme
 Assurer le transport dans un temps minimum
 Capacité du réseau à palier automatiquement à ses défaillances au moins partiellement pour
assurer le transport des données vitales

a. Réseau en anneau b. réseau arborescent c. réseau maillé

L'architecture en anneau est celle qui répond le mieux à ces considérations, cependant, on constate
dans la pratique qu'un mélange de topologies, anneau, arborescent et maillé est parfois utilisé
 Architecture en anneau monofibre
 Architecture en anneau bidirectionnelle

3.3. La protection dans les réseaux

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Pour faire face aux défaillances techniques, la SDH réserve des circuits physiques ou logiques qui
seront utilisés en cas de difficultés de transmission comme la rupture d'une fibre ou la défaillance d'un
équipement de réseau. Dans certaines architectures, les circuits de réserve, peuvent en temps normal,
servir à transporter des débits supplémentaires (moins prioritaires). En cas défaillance, des délais de
reprise sont générés, ils sont généralement compris entre 50 et 100 ms et peuvent atteindre dans certain
cas critiques des durées allant jusqu'à 10 s.

3.3.1. Protection 1+1


Cette protection prévoit un deuxième support de secours qui prend le relais en cas de défaillance du
circuit normal. Le circuit de secours dépend de l'architecture, il peut être constitué d'une fibre en cas
d'un réseau unidirectionnel, ou d'une paire de fibre en cas d'un réseau bidirectionnel.

Fig. : circuit de commutation d'une protection 1 + 1


3.3.1. Protection 1 : 1
Elle consiste à utiliser simultanément 2 fibres à demi-charge. Si l'un des dispositifs est défaillant, le
deuxième est utilisé à pleine charge. Lors de l'utilisation normale, il est admis d'utiliser les deux autres
demie-charges de resserve pour transporter des flux supplémentaires.

Fig. : protection 1:1

4.Constitution des trames SDH


La structure des trames dans un réseau plésiochrone PDH ne comporte qu'un nombre réduit de bits
alloués à l'exploitation et ne permettent pas la gestion du réseau. Par contre, la technologie SDH, ayant
été conçue pour fonctionner sur fibre optique, dispose de débits de transport considérables permettant
de réserver une capacité significative pour la gestion du réseau. La gestion du réseau SDH inclut
l’exploitation, la gestion, la maintenance et la mise en service, elle est effectuée par des informations
de surdébit transportées dans les trames. Chaque couche d’un réseau SDH (niveau d’encapsulation)
dispose de moyens propres de gestion. Certaines données dites de bourrage sont incluses juste pour la
synchronisation.

4.1. Le multiplexage SDH

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Pour la norme SDH, les niveaux sont organisés hiérarchiquement en STM-n (Synchronous Transport
Module, niveau n) . Pour SONET il sont organisés en STS-n (Synchronous Transport signal, niveau n)
Tableau : Répertoire des débits de la Hiérarchie SDH/SONET

Lors du multiplexage SDH, les données sont encapsulés dans des blocs (trames) qui seront multiplexés
pour donner des blocs de plus en plus gros jusqu’à obtenir une trames STM. Chaque bloc porte un
nom, on trouve : Conteneur (C), Conteneur Virtuel (VC), Tributary Unit (TU), Tributary Unit Group
(TUG), Administrative Unit (AU), Administrative Unit (AUG), et Synchronous Transport Module
(STM).
Un bloc de données SDH (C, VC, TU, TUG, AU, AUG, STM) est toujours transmis en 125 µs, c'est
la période clef des transmissions SDH. Comme les blocs ne contiennent pas le même volume de
données, cela suppose l'utilisation d'horloge de plus en plus rapide au fur et à mesure qu'on avance
dans l'arbre de multiplexage. Le multiplexage SDH se fait en deux étapes. Un premier niveau, dit
niveau inférieur LO (Low Order)
suivi d'un deuxième niveau, dit niveau supérieur HO (High Order). Dans le premier niveau les VC-
LO sont multiplexés pour former les VC-HO, en suite, dans le 2ème niveau, les VC-HO sont
multiplexées pour former la trame STM (Figures ci-dessous).

Fig : Les niveaux de multiplexage SDH

4.2. Le Conteneur (Cn), et le Conteneur Virtuel (VCn)


Dans le SDH les signaux sont encapsulés dans des "conteneurs" C n. C'est des entités sous forme
de blocs d’octets dont la capacité est dimensionnée pour assurer le transport d'un des différents débits
affluents à la SDH. Le "n" de C n dépend du débit. Le tableau ci-dessous présente les différents
affluents selon le standard européen :
Tab. Dénomination des différents débits affluents

Dénomination Débit entrant (Mbits/s)


C12 2.048
C3 34.368
C4 139.264

Les données transportées sont désignées par "charge utile". Le signal utile, c'est-à-dire l’affluent
est projeté dans un "conteneur" Cn; enveloppe adaptée au débit du signal et à la structure de la trame.

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• Le conteneur C4 : Après récupération des données provenant d'un signal à 140 Mbit/s, le C4
est élaboré en positionnant ces données dans un paquet de 260 colonnes de 9 octets, (260 x 9 x 8
bits en 125 µs soit 149,760 Mbit/s > 139,264 Mbit/s) ce qui laisse des bits libres pour une
éventuelle justification.
• Le conteneur C3 : Il est élaboré à partir d'affluents à 34Mbit/s PDH. Les données récupérées
sont placées dans un conteneur de 84 colonnes de 9 octets, (84 x 9 x 8 bits en 125 µs soit 48, 384
Mbit/s > 34.368 Mbit/s) ce qui laisse aussi des bits libres pour une éventuelle justification.
• Le conteneur C12 : Il est élaboré à partir d'affluents à 2Mbit/s PDH. Les données sont placées
dans un conteneur de 34 octets ((9 x 4)-2 octets), (34 x 8bits en 125 µs soit 2, 17 Mbit/s).
Le chemin de transport de ces conteneurs dans le réseau entre le point d’entrée et le point de
sortie, constitue ce qu’on appelle un conduit (‘path’). Une des propriétés essentielles de la SDH est de
pouvoir gérer ce conteneur (indépendamment de son contenu) et son conduit à travers le réseau,. A
cette fin, des bits de gestions (surdébit de conduit) appelés POH (Path Over Head = POH) sont ajoutés
au conteneur, utilisés pour la gestion du conteneur (routage, concaténation, justification…).
L’ensemble constitue ce qu’on appelle un conteneur virtuel (Virtuel Container, VC), fig. ci-dessous.
Les VCn sont des éléments de bases transportés par le réseau SDH, ils seront multiplexés pour
obtenir des blocs plus grands et ainsi de proche en proche jusqu’à l’obtention d’une trame de base
STM-1, qu'on va voir par la suite.

P
O
C-n

P
O
C-n

A. Un VC à partie d'un C et POH B . Création des 3 type de VCn

Fig.3.12. Conteneurs virtuel VCn

Il existe deux niveaux de VC :


• Le Low-Order VC (LO-VC) qui correspondent aux affluents de base de 2 Mbit/s (soit VC-
12), et aux affluents PDH 34 Mbit/s (soit VC-3).
• Le High Order VC (HO-VC) : correspondent aux affluents PDH 140 Mbit/s (soit VC-4).

3.2. L'unité d'affluent : TUn (Tributary Unit)


Pour pouvoir remplir un VC avec un affluent et le projeter dans la trame SDH, tout en pouvant
le localiser immédiatement, la SDH utilise un pointeur qui pointe (une adresse) sur la charge utile de la
trame. L’idée est de ne pas placer le conteneur virtuel à un endroit précis dans la trame, ce qui
nécessiterait des mémoires-tampons pour synchroniser, mais d’indiquer dans une zone mémoire
(pointeur) le nombre d'octets entre le pointeur et le VC. Donc, on appelle unité d'affluent, TU-n, le
module composé du VCn et d'un pointeur PTR associé. Cela s'applique pour VC3 et VC12 selon le
standard européen, figure ci-dessous.

15
Fig.3.13. Les unités d'affluent
L’utilisation de ces pointeurs permet d’insérer ou d’extraire un train numérique de différents
débits sans être contraint de reconstituer tout la hiérarchie des multiplexeurs, comme c’est le cas pour
le PDH. Ce qui prouve que le VC3 ou le VC12 flottent dans le STM (n’a pas une position fixe).
Pour le VC3 par exemple, cela nous permet de dire que l'espace qui permet-le de flotter grâce au
pointeur est appelé TU3, figure ci-dessous. Le pointeur indique le nombre d’octets entre le pointeur et
le début de VC3, qui ne doit être ni nulle ni fixe, mais peut être variable.
Le tableau suivant résume l’évolution du nombre d’octets au sein de l’architecture SDH pour les
différents niveaux de la structure.

Tab. 3.2. Evolution du nombre d’octets au sein de l’architecture SDH

Conteneur VC (C+POH) TU (VC+PTR) TUG AU (VC+PTR)

C4 (260*9) VC4 (261*9) / / VC4+AU-PTR(261*9) +9

C3 (84*9) VC3(85*9) TU3(85*9) + 3 TUG3 (85*9)+3+6 =(86*9)

C12 (9*4)-2 VC12 (9*4)-1 TU12 (9*4) TUG2 (9*4*3) = 3 TU12

3.3. Le groupe d'unité d'affluent : TUGn (Tributary Unit Group)


C’est un multiplex temporel d’unités d’affluents TU multiplexés entre eux. Le multiplexage se
fait toujours octet par octet, Cela s'applique pour TU3 et TU12 selon le standard européen, figure
cidessous.

Fig.3.14 Les groupe d'unité d'affluent

• Le TUG 2 regroupe 3 TU12


• Le TUG 3 assemble 7 TUG2
• Le TUG 3 contient un TU3 + 6 octets de justification.

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Fig. constitution d'une TUG à partir de 3 TUs

 LES VIRTUAL CONTAINERS D'ORDRE SUPERIEUR

Un Virtual Container de niveau supérieur VC-HO est constitué soit par groupement de plusieurs
TUG, soit directement à partir d'un affluent extérieur haut débit. Dans tous les cas, 9 octets
POH sont attribués à chaque VC-HO. Des octets de bourrage et de justification peuvent aussi
être ajoutés afin adapter la taille du VC-HO à la structure de la trame SDH.

3.4. L'unité administrative AU (Administrative unit) pour le haut débit:


L'unité d'administration se compose d'un conteneur virtuel d'ordre supérieur (VC4) associé à un
pointeur d'AU. La valeur de ce pointeur indique l'emplacement du début du container dans la trame
STM-n utilisée, ce qui montre que le VC4 flotte dans le STM (n’a pas une position fixe), figure
cidessous.

Dans le niveau supérieur HO, les Unités administratives sont l'équivalent des Tributary Units dans
le niveau inférieur. Ici aussi, les VC-HO flottent dans les AU, d'ou la nécessité de pointeurs pour
localiser les VC dans les AU.

Un groupe d’unité d’administration n’est pas une nouvelle entité physique, mais seulement une
structure virtuelle de trame, figure ci-dessous.

Fig.3.16. L'unité d’administration AUG à partie d'un C4


L’arbre de multiplexage SDH

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Chaque rectangle indique le nom du bloc de données, sa taille en octets et son débit en Mb/s

3.5. La trame STMn

Fig.3.18. Structure de la trame STMn


Les trames de transport STM sont obtenues en multiplexant n AUG et en ajoutant un surdébit de
section SOH (Section Over Head), Fig. ci-dessous.

Fig.3.17. Structure de multiplexage SDH

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Pour la STM-1, La trame comporte 270 colonnes de 9 octets (2430 octets), expédiés toutes les
125 µs, soit 8000 par seconde ou un débit de 155,520 Mbit/s. 9 colonnes d'octets sont réservées à la
gestion de la section de multiplexage. Les octets sont transmis bit par bit, de gauche à droite et du
haut vers le bas.

Pour illustrer le mécanisme de multiplexage, nous allons détaller les étapes de constitution d'une
trame STM-1 à partir d'affluents E1 en suivant le chemin :

Fig. formation d'un signal STM-1 à partir d'affluents E1

La figure ci-dessus résume les différents étape pour le multiplexage vers un STMn, selon la norme
européenne. Remarquer qu'un VC4 est obtenu en multiplexant 3 TUG3, cela implique que dans le cas
ou les données sont des VC12 ( on doit choisir soit 63 VC12, soit 3 VC3), ces VC12 sont répartie sous
forme de 3 groupes, et on ne peut pas prendre 3 VC12 successif d'un group de 21 VC12.
Ce qui fait qu’elle se décompose en trois zones représentées ci-dessous :
 surdébit de section, divisé en surdébit pour la section de régénération ou RSOH et surdébit
de section de multiplexage ou MSOH,
 les pointeurs d'AU,
 les charges utiles VC 4, une pour STM 1, 4 pour STM 4 ou 16 pour STM16.
La trame de base, appelée STM-1 ‘Synchronous Transfert Module 1’, peut être transmis soit sous
forme d'un signal électrique soit optique. Par contre, les débits importants qui sont basés sur la STM1
ne transitent non plus sur des câbles mais uniquement sur des fibres optiques. Les débits de base de la
hiérarchie synchrone sont résumés dans le tableau suivant :
Tab.3.3. débits de base de la hiérarchie SDH

Niveau SDH Débit correspondant en Mbit/s


STM - 1 155,520
STM - 4 622,080
STM - 16 2.488,320 (environ 2.5 Gbit/s)
STM - 64 9.953,280 (environ 10 Gbit/s)

Le RSOH est dédié à la gestion des sections de régénération, il est donc traité au niveau des
répéteur-régénérateurs. Le MSOH est dédié à la gestion des sections de multiplexage, il est donc
traité au niveau des terminaux de ligne. Dans le RSOH, figure ci-dessous, les octets A1/A2
permettront de constituer le mot de verrouillage de trame, J0/C1 identifie AUG avant le multiplexage
au niveau STMN, B1 permet la surveillance des erreurs sur les bits de la section élémentaire
régénérée, E1 est une voie de service pour des communications vocales entre régénérateurs et l’octet
F1 est une voie de donnée entre régénérateurs réservés aux besoins particuliers de l’utilisateur.

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Fig.3.19. Structure de la trame STMn

Dans le MSOH, l’octet B2 permet la surveillance des erreurs sur les bits de la section de multiplexage,
K1 et K2 sont affectés à la commande de commutation de protection automatique APS (Automatic Protection
Switching 1+1 ou 1:n), les octets D4 à D12 forment un canal de communication de données DCC pour une
section de multiplexage. L’octet contient des bits pour la description de l’état de la synchronisation, c’est-à-dire
les quatre niveaux de synchronisation adoptés par le CCITT.
L’octet E2 est une voie de service pour communications vocales entre multiplexeurs.

3.6. Insertion d’affluent 34Mbit/s dans un STM1


L’affluent à 34 Mbit/s est placé dans le conteneur C3. Ce conteneur de périodicité 125µs est formé de 9
lignes comptant chacune 84 octets, soit 756 octets, avec un débit de 48,384Mbit/s supérieur au débit de
l’affluent donc tous les octets ne sont pas utilisés pour transporter des bits d’information.
Le conteneur virtuel VC3 est obtenu en rajoutant à C3 un Sur débit de Conduit POH identique au POH
du VC4. Le TU3 est constitué de l’ensemble du VC3 et d’un pointeur associé placé dans la capacité utile de la
trame STM1. Le TUG3 définit les emplacements des TU3 (VC3 et pointeurs associés) dans le VC4. Le VC4
formé de 3 TUG3 est obtenue en effectuant un multiplexage par entrelacement de colonnes des TUG3 A/B/C
après avoir placé en tête du VC4 la colonne contenant le POH de VC4 et deux colonnes de remplissage.

Fig.3.20. Mise en place d’un VC3 et intégration dans un VC4

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3.7. Les équipements mis en œuvre


Les équipements SDH ont été conçus pour remplir les principales fonctions à assurer par le réseau :
 satisfaire la demande : fourniture rapide des capacités aux clients (circuits loués, RTC,)
 router le trafic de manière efficace en optimisant la capacité disponible
 permettre la gestion du réseau et du trafic : maintenance et réparation, rétablissement rapide des
conduits.

7.3.1. Multiplexeur SDH
La fonction de base assurée par le multiplexeur consiste à charger (à l’origine) et àextraire (à l’arrivée)
les affluents des différents clients qui ont été assemblées dans les trames STM-n véhiculée par le réseau. Le
mécanisme des pointeurs permet d’extraire ou d’injecter aisément un affluent dans un multiplex. Cette fonction
est assurée par un élément appelé multiplexeur SDH à injection/extraction MIE et plus généralement ADM
(Add Drop Mux).
En faite, en pratique et pour un équipement SDH, trois sources d’horloge sont possible (horloge interne,
horloge externe, ou extraction d’horloge de la ligne de transmission). Un multiplexeur est disposé dans les
liaisons de réseaux pour effectuer des tâches d’extractions et d’insertions sur les flux multiplexés, ADM ( Add
Drop Multiplex).
Les multiplexeurs dits MUX terminaux ou accès, permettent la projection et le multiplexage des affluents
PDH, des affluents produits par d’autres standards (ATM, FDDI, …) et des affluents SDH pour constituer des
trames STM-n.

Fig.3.21. Huawei SDH OptiX Metro1000 (STM1 Mux)

3.8. IP over SDH


Le SDH est un protocole de couche physique, qui est principalement responsable de la transmission des
données sur le support. D'autre part, le IP est un protocole sans connexion et appartient à la couche réseau du
model OSI. La couche liaison de données est responsable de l'interface entre le protocole SDH et le protocole
IP. L'IETF (Internet Engineering Task Force) définit le protocole PPP (Point to Point Protocol) pour exécuter
cette fonction.

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Fig.3.22. Pile protocolaire

La technologie IP sur SDH est mappée dans la zone de charge utile de la structure de trame
SDH via des paquets de données de trame PPP. Par conséquent, certains fabricants se réfèrent souvent à Packet
over SDH (POS), qui est collectivement appelé la technologie IP sur SDH, n'apporte aucun changement majeur
à la structure du réseau Internet existante,
IP over SDH a un débit plus élevé, peut fournir une bande passante 25% à 30% plus élevée, une
surcharge de protocole plus faible et une utilisation de bande passante plus élevée, ce qui peut atténuer le
problème des ressources de bande passante dans le réseau (WAN), et est applicable à l'environnement réseau où
les services IP sont dominants. En tant que l'une des solutions de réseau fédérateur Internet, la technologie IP
over SDH utilise le réseau Internet comme réseau IP sans connexion et continue d'utiliser les routeurs comme
cœur pour construire un réseau étendu, ce qui simplifie l'architecture du réseau, est relativement facile à mettre
en œuvre et réduit considérablement les coûts de construction.
POS est défini par les recommandations suivantes :
 Point-to-Point Protocol, IETF RFC 1661
 PPP in HDLC- Like Framing, IETF RFC 1662
 PPP over SONET/SDH, IETF RFC 1619/2615

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