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Chapitre 3 Alternateur Autonome

Chapitre III. ALTERNATEUR AUTONOME

III-1. Définitions
a- Un alternateur est dit Autonome, s’il est seul à fournir de l’énergie électrique à un
récepteur donné (exemple : groupe électrogène).
b- La fréquence des tensions de l’alternateur étant imposé par la fréquence du réseau
(exemple : f=50 Hz), pour cette raison, il faut maintenir constante la vitesse du
groupe qui est la vitesse de synchronisme nS.
Notations : (dans tout le chapitre, on adopte les notations suivantes)
- Tension simple : V
- Tension composée : U
- Courant induit par phase : I quelque soit le couplage (étoile ou triangle)
- Courant d’excitation : J

III-2. Marche à vide d’un alternateur


On entend par marche à vide d’un alternateur, le stator ne débite aucun courant (I=0).
La f.e.m à vide E0, mesurée entre les bornes du stator est donnée par la relation suivante :
E ph = K . f .N .Φ u

N : le nombre de spires/phase
Φ : le flux utile par pôle qui est dû à la F.M.M de l’inducteur seul.
Remarque : cette f.e.m à vide est mesurée entre une phase et le neutre (tension simple)

J
J

III-2-1. Caractéristique à vide


C’et la courbe de E0 en fonction du courant d’excitation J (E0=f(J)) à la vitesse de
synchronisme maintenue constante.
Le relevé de cette courbe s’effectue comme suit :
On entraine l’alternateur à vide à la vitesse de synchronisme, et on relève les mesures des
tensions entre les bornes du stator (induit) E0 correspondantes aux différents courant
d’excitation J (la variation du courant d’excitation est assurée par le rhéostat d’excitation.,
puis on trace la courbe E0=f(J) : c’est ce qu’on appelle caractéristique à vide d’un alternateur.
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III-2-2. Interprétation de la courbe de la caractéristique à vide


E0 = K . f .N .Φu
E0 = K . f .N .B.S

∑ H .dl = N J
H s ls + H r ls + 2 H 0 e = N J

Puisque Hs = Hr = 0 (car la perméabilité du fer μr → ∞ ) ; on peut écrire :


NJ
H=
2e
- Lorsque la machine n’est pas saturée B = μ0 .μr .H ; on peut écrire alors:
Nμ 0 J Nμ0 J
B = μa H = donc : E0 = K . f .N . .S = K '.J
2e 2e
C’est l’équation d’une droite qui passe par l’origine, avec comme pente K’
- Si le courant d’excitation continue à augmenter, E0 augmente moins vite et
l’équation E0 = K '.J n’est plus une droite car K’ n’est plus constante, ce qui donne
une courbe qui suit la courbe d’aimantation car B ≠ μ0 .μr .H et on dit alors que la
machine est saturée.

III-3. Marche en charge d’un alternateur


L’alternateur est entrainé à sa fréquence de
synchronisme nS excité par le courant
d’excitation J, il fournit alors une f.e.m E0
aux bornes du stator (induit) ; si ce dernier
est branché sur une charge triphasée J
équilibrée, il délivre un courant induit I,
qu’on appelle courant induit (dans la figure
I=Ia=Ib=Ic).

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Remarque : la charge peut être un rhéostat triphasé, une inductance triphasé, ou une
batterie de condensateurs triphasée ou encore une charge quelconque. Pour cette raison, on
peut donner différentes valeurs du facteur de puissance.

III-3-1. Réaction d’induit


Quand un courant I circule dans l’enroulement du stator, le flux utile n’est plus
engendré uniquement par la F.M.M de l’inducteur seul, à l’action de celle-ci vient se
superposer la F.M.M due à l’enroulement induit pour donner un nouveau flux utile résultant
qui est dû à l’action simultanée de ces 2 F.M.M.
Ce phénomène s’appelle : réaction magnétique d’induit.

III-3-2. Etude d’un alternateur bipolaire à pôles lisses


Supposons que l’enroulement statorique est sans résistances et sans fuites magnétiques.
On désigne par Ψ le déphasage du courant I dans une phase statorique par rapport à la
f.e.m E0 induite par le flux Φ J de l’inducteur seul.
Ce déphasage dépend de la nature du récepteur branché aux bornes de l’alternateur ;
étudions pour cela les cas suivants :
a- Charge purement résistive

Ψ=0

Dans cette figure on a un champ induit maximal donc la


f.e.m induite sera maximal, ce qui entraine un courant induit
maximal. On voit que le champ produit par le rotor est
perpendiculaire au champ produit par le stator, pour cette
raison la réaction d’induit est dite transversale.
( Bi , BJ ) = 90°
D’après le lignes de champ de la figure (a), on remarque qu’il y a une dissymétrie du champ
résultant dans l’entrefer ; on dit qu’il y a distorsion du champ par conséquent : la réaction
transversale provoque une distorsion du champ dans l’entrefer.
b- Charge purement inductive

Ψ = + 90°

Si le rotor occupe la position de la figure (a), la f.e.m est


maximale mais le courant est en retard de 90° ; donc il faut que
le rotor tourne de 90° pour que ce courant atteigne sa valeur
maximale. Dans cette position fig. (b), le champ tournant
(b)
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statorique et le champ tournant rotorique sont opposés. Pour cette raison la réaction d’induit
est dite longitudinale ou directe. ( Bi , BJ ) = 180°
Pour un courant d’excitation J donné, le flux a diminué à cause du flux dû à l’induit ; pour
l’augmenter à sa valeur initiale, il faut augmenter le courant J. On dit alors que cette réaction
d’induit est démagnétisante.

c. Charge purement capacitive

Ψ = −90°

Si le rotor occupe la position de la figure (a), la f.e.m est


maximale mais le courant est en avance de 90° ; donc il faut
que le rotor tourne 270° pour que ce courant atteigne sa
valeur maximale. Dans cette position (fig. c), le champ
tournant statorique et le champ tournant rotorique sont en
phase. Pour cette raison la réaction d’induit est dite aussi
longitudinale ou directe. ( Bi , BJ ) = 0° (c)

Pour un courant d’excitation J donné, le flux a augmenté à cause du flux dû à l’induit ; pour
le diminuer à sa valeur initiale, il faut diminuer le courant J. On dit alors que cette réaction
d’induit est magnétisante.

d- Charge quelconque
Soit Ψ : le retard du courant sur la f.e.m à vide.
Si le rotor occupe la position de la figure (a), la f.e.m est maximale
mais le courant est en retard de Ψ ; donc il faut que le rotor tourne un angle de Ψ pour que
ce courant atteigne sa valeur maximale.
Cas résistif : ( Bi , BJ ) = 0 + 90° pour Ψ = 0°

Cas inductif : ( Bi , BJ ) = 90° + 90° pour Ψ = 90°

Cas capacitif : ( Bi , BJ ) = 270° + 90° = 0° pour Ψ = −90° = 270°


D’après les cas précédents, on peut généraliser pour le cas
général :
( Bi , BJ ) = Ψ + 90° pour Ψ quelconque.
Le champ induit Bi est déphasé de Ψ + 90° en arrière par
rapport au champ BJ et par conséquent on aura le champ
résultant Br : Br = BJ + Bi

On peut écrire aussi pour le flux résultant: Φ r = Φ J + Φ i

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Remarque : on peut décomposer le courant I en une composante en phase avec la f.e.m E0


( I a = I . cos Ψ ), ce qui provoque une réaction d’induit transversale et une composante déphasée de
90° sur E0 ( I a = I . cos Ψ ), ce qui provoque une réaction d’induit longitudinale.

I.cos ψ
ψ E0
I.sin ψ
I

III-4. Diagramme vectoriel et circuit équivalent de l’alternateur


III-4-1. Diagramme de Fresnel
On choisit le courant induit I comme origine des phases, le flux Фi produit par le champ
statorique Bi sera en phase. Le champ rotorique BJ produit le flux ФJ qui sera en avance de
Ψ + 90° sur Фi.
Si on suppose que le flux est sinusoïdal : Φ = Φ 0 . cosωt
dΦ π
e = −N = NωΦ 0 . sin ωt = NωΦ 0 . cos(ωt − )
dt 2
Sous forme de complexe, on peut écrire : E = − j.N .ω.Φ
π
Donc la f.e.m est toujours en retard de par rapport au flux qui la produit.
2
Pour dessiner le diagramme de Fresnel, on détermine :
1) La f.e.m à vide E0 en arrière de 90° par rapport au flux Φ J
2) La f.e.m induite Ei produite par le flux induit seul Φi , elle est en arrière de 90°
par rapport au flux Φi

Détermination de la f.e.m Ei due à la réaction d’induit:


On suppose le flux est sinusoïdal : Φ i = Φ 0 . cosωt , ce qui donne un courant sinusoïdal
dans l’induit : I = I 0 . cosωt

A cause de ce flux ou de ce courant une f.e.m sera induite au stator


dΦ i dI π
Ei = − N = − Li = LiωI 0 . sin ωt = LiωI 0 . cos(ωt − )
dt dt 2
En posant X i = Liω : réactance d’induit, on peut écrire sous forme complexe : Ei = − j. X i .I

3) La f.e.m résultante EC(qu’on appelle f.e.m en


charge) est produite par le flux résultant
Φ r = Φ J + Φ i , elle est en arrière de 90° par rapport
au flux Φ r :

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EC = E0 + Ei

Donc E0 = EC − Ei ,

comme Ei = − j. X i .I , on peut écrire: E0 = EC + j. X i .I


Si on néglige la résistance et le flux de fuites statorique,
EC ≈ V , on peut représenter le résultat précédent par
circuit équivalent

III-4-2. Etude du flux de fuites statorique et résistance statorique


Dans l’étude de la réaction d’induit, on a supposé l’enroulement statorique sans
résistances et sans fuites magnétiques mais dans la pratique, il est nécessaire de tenir
compte de ces 2 grandeurs à savoir :
1- La résistance R d’une phase statorique (facile à mesurer) qui donne une chute
de tension R.I.
2- L’existence de fuites magnétiques donne une réactance de fuites « x » d’une
phase statorique, ce qui donne une chute de tension jxI.
Soit Φ f le flux de fuites magnétiques, une f.e.m « e » sera induite à cause de ce flux :
Soit le courant sinusoïdal : I = I 0 . cosωt
dΦ f dI π
e = −N = −l = lωI 0 .sin ωt = lωI 0 . cos(ωt − )
dt dt 2
En posant x = lω : réactance de fuites, on peut écrire sous forme complexe : e = − j.x.I
En tenant compte de la résistance du stator et la réactance de stator Ec ne sera plus
égale à V ( Ec ≠ V ) et on aura pour la convention générateur Ec + e = V + R.I , ce qui permet
d’écrire: Ec = V + R.I + j.x.I

Comme : E0 = Ec + j. X i .I , on peut écrire : E0 = V + R.I + j.x.I + j. X i .I

Cette dernière relation est appelé l’équation de l’alternateur, elle permet de tracer le circuit
équivalent de l’alternateur :

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III-5. Diagramme de Behn-Escenburg


III-5-1. Circuit équivalent
On suppose que l’alternateur n’est pas saturé :
Xi : réactance d’induit est constante
x : réactance de fuites (elle est toujours constante)
On peut poser : X= Xi +x : s’appelle réactance R
synchrone de l’alternateur (elle est constante si l’alternateur
n’est pas saturé)
La f.e.m à vide sera alors : E0 = V + R.I + j. X .I et le E0

circuit équivalent sera :

I
On pose Z=R+jX qui est l’impédance Z
synchrone de l’alternateur, la f.e.m à vide peut être
mise sous la forme suivante : E0 = V + Z .I et le circuit E0 V

équivalent sera :

III-5-2. Diagramme vectoriel


E0 = V + R.I + j.x.I + j. X i .I
On trace le courant induit I comme origine des phases, puis on trace la tension
OA = V déphasé de l’angle ϕ par rapport au courant (il dépend de la charge branchée
au stator) . On trace ensuite AB = R.I en phase avec I, puis BC = j.x.I en avant de 90°
par rapport au courant , aussi CD = j. X i .I pour trouver enfin la résultante OD = E0
OC = EC représente la f.e.m en charge.
D

A B

ϕ I
O

Méthode analytique : D’après la figure précédente on peut calculer la f.e.m à vide.


On peut écrire géométriquement :
E02 = (V cos ϕ + RI ) + (V sin ϕ + XI )
2 2

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III-5-3. Détermination de la réactance synchrone


La réactance X = Lω s’obtient à l’aide de 2 essais :
1- L’essai à vide ce qui donne le relevé de la caractéristique à vide.
2- L’essai en court circuit qui s’effectue comme suit : le stator de l’alternateur est
mis en court-circuit sur un ampèremètre qui sert à mesurer le courant de
court-circuit ICC. On excite l’alternateur faiblement pour que le courant ICC
soit de l’ordre du courant nominal, puis on trace le graphe de la courbe
ICC=f(J) qui sera une droite passant par l’origine.
Courant de court-circuit ICC

IC
ICC= f(J)
I CC ≈ I No min al

Courant d’excitation J

Après avoir effectué les 2 essais on représente sur le même graphe les
caractéristiques : à vide et en court-circuit.

E0 = f(J)

ICC = f(J)

A
O
J

Pour une excitation donné J lorsque la machine est non saturée, la caractéristique à
vide E0 = K .J et la caractéristique de court circuit : I cc = K '.J ,
La f.e.m à vide de l’alternateur est: E0 = V + Z .I , en court-circuit V=0, ce qui donne
E0 OB
l’impédance synchrone calculée par Z = = , par conséquent, on peut calculer la
I cc OA
réactance synchrone : X = Z 2 − R 2

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III-5-4. Avantage et inconvénients du diagramme de Behn-Escenburg


Ce diagramme est très simplifié qui donne des résultats exacts pour les machines
synchrones non saturés. Si on applique ce diagramme pour les machines synchrones
saturées, on trouve des chutes de tensions trop grande et si éloignées de la réalité.

III-6. Diagramme de Potier


III-6-1. Principe
Quand l’alternateur débite un courant I, il faut pour maintenir constante la
tension U entre ses bornes, lui fournir par l’excitation, un supplément de F.M.M parce
que 3 phénomènes rentrent en jeux :
1- La chute de tension dans l’enroulement d’induit RI .
2- La réaction d’induit (généralement soustractive) ; qui a pour effet de diminuer
le flux utile donc de diminuer la f.e.m.
3- Les fuites magnétiques.
6-2. Coefficient d’équivalence entre J et I
Ce diagramme tient compte de la saturation de la machine ; c’est ainsi qu’il ne
rassemble pas en une seule réactance X, celle de la réaction d’induit Xi et celle des
fuites magnétiques x.

• On admet que la machine n’est jamais saturé à cause du flux de fuites (perméabilité du
vide est très faible).
• La réactance due à la réaction d’induit diminue avec des proportions importantes en
fonction de la saturation (la réactance est en fonction de l’inductance).
Potier considère que la F.M.M longitudinale de la réaction d’induit s’ajoute à la F.M.M due à
l’enroulement inducteur ; pour donner une F.M.M résultante Fr = FJ + Fi

FJ Fr
I
Fi
• Soit m : le nombre de spires inductrices pour pôle, la F.M.M due à l’enroulement
inducteur est : FJ = m.J
• La F.M.M d’induit est proportionnelle au courant d’induit I.
soit α.I : le courant, qui , passant dans les « m » spires de l’inducteur produirait la même
F.M.M que pourrait produire le courant I dans l’induit ; et la FMM d’induit est donnée
par : Fi = m.α .I

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• Soit Fr la F.M.M résultante due à un courant résultat d’excitation J r circulant dans les
mêmes spires, cette F.M.M est donnée par : Fr = m.J r
Comme Fr = FJ + Fi , on peut écrire : J r = J + α .I .

α : s’appelle coefficient d’équivalence entre J et I .


J Jr
I
α.I

6-3. Equation et représentation du diagramme de Potier


Ce diagramme permet de résoudre directement le problème de la chute de tension sous
la forme suivante : on considère V ; I et ϕ données, et il faut trouver indirectement le
courant d’excitation correspondant J qui est nécessaire pour maintenir une tension constante
aux bornes du stator à une valeur V donnée .
Supposons déjà déterminés les coefficients α et x (réactance de fuites).
Prenons le courant d’induit I comme origine des phases ; puis on trace la tension OA = V
déphasé de l’angle ϕ par rapport au courant (il dépend de la charge branchée au
stator). On trace ensuite AB = R.I en phase avec I, puis BC = j.x.I en avant de 90° par
rapport au courant, ce qui donne OC = EC = V + R.I + j.x.I qui représente la f.e.m en
charge.

Remarque
On peut pas tracer j. X i .I , car Xi n’est pas constante puisque la machine est saturée, ce
qui ne nous permet pas de déterminer E0.
La F.M.M résultante Fr = m.J r est en phase avec le flux qui produit la f.e.m interne Ec , le
π
courant J r est représenté par OD ⊥ OC en avant de .
2
Par l’extrémité de D traçons FD = .α .I en phase avec le courant I. Comme J r = J + α .I ,
le vecteur OF représente le courant inducteur J qui est nécessaire pour obtenir les
conditions V , I et ϕ.
D’après la caractéristique à vide E0 (J) ; connaissant J, on en déduit E0.
D

E0 C
α.I
A B
J Jr 90°

ϕ I
O

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Remarque
Si la machine n’était pas saturé la f.e.m à vide E0 est représentée par OH (ce qui
correspond au diagramme de Behn-Escunburg) .

6-4. Détermination des coefficients de Potier (α et x)


a-l’essai en déwatté :
Cet essai s’effectue comme suit : l’alternateur débite sur un récepteur purement
inductif à une vitesse normale : on agit sur le récepteur Z (purement inductif) de façon à
obtenir pour différents valeurs de courant d’excitation J, les valeurs des tensions
correspondantes V à un courant d’induit I= constant ; ensuite, on trace la courbe
représentant V en fonction de J.

b- digramme vectoriel :
Pour l’essai en déwatté, en négligeant RI, on peut écrire : E = V + j.x.I

j.x.I
E
V
ϕ=90°
α .I Jr I
J O

Ce diagramme vectoriel a l’avantage de conduire à des relations arithmétiques ; soit :


E=V+x.I et J=Jr+α.I

c- détermination des coefficients (α, x) :


On représente sur le même graphe les 2
caractéristiques E0 (J) et V(J) en déwatté.
‐ Pour un courant d’excitation donné Jr on a le
point A sur E0 (J) d’où l’on titre E .
‐ Pour un courant d’excitions donné J on le point
A’ sur V(J) d’où l’on titre V.
‐ Donc E=V+AH et J=Jr+A’H, ce qui
donne :
AH A' H
x= et α=
I I

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Conclusion : On en déduit que l’on passe de la caractéristique à vide à la courbe en déwatté


par une translation de A vers A’ tel que : une diminution de x.I de la f.e.m et une
augmentation de α.I du courant d’excitation.

d-Détermination pratique de α et x : (figure précédente)


1- On relève la caractéristique à vide E0(J)
2- On détermine expérimentale un point A’ de la caractéristique en déwatté pour un
courant donné I1 et pour une valeur quelconque de J
3- On représente la caractéristique Icc (J) et grâce à I1 on détermine le courant d’excitation
du court circuit (point :B’ de la courbe )
4- On trace par A’ la parallèle à OB’ ; puis on détermine O’ tel que O’A’ = OB’
5- On mène de O’ la parallèle à OB (la pente de la caractéristique à vide), qui coupe la
caractéristique à vide en A .
6- On trace AH perpendiculaire à O’A’ et on mesure : AH et A’H.
AH A′H
7- Calculons les coefficients : et α
I I

III-7. Diagramme de Blondel


III-7-1. Principe
Le diagramme de Blondel est utilisé pour les machines à pôles saillants.
Dans la méthode de Potier, les fuites magnétiques de l’induit (termes Xi.I) ne
dépendent pas du déphasage Ψ entre I et la f.e.m de l’alternateur. Cela est vrai pour les
alternateurs à pôles lisses, mais il ne l’est pas pour les machines à pôles saillants, pour cela
étudions les 2 cas suivants lorsque le courant est maximal dans la bobine .

figure (a) figure (b)

• Dans la figure (a) : les lignes d’induction de fuites de l’induit ont beaucoup d’air (donc la
réactance d’induit est constante ne dépendant pas de la saturation)
• Dans la figure (b) : les lignes d’induction de fuites de l’induit comportent beaucoup de
fer ; (donc la réactance dépend de l’état de saturation de la machine).
Dans le cas où la machine est saturable, on peut décomposer la F.M.M résultante Fr en 2
autres composants : Fr = FJ + Fi = FT + FL
1- Une composante longitudinale  L due à l’action conjuguée de la F.M.M due à
l’inducteur et de la composante réactive du courant d’induit (Ir=I sinΨ)
Les lignes d’inductions produites par cette F.M.M ont des trajets identiques à ceux d’une
machine à pôles lisses. Sa réactance interne XiL dite réactance longitudinale d’induit est donc
saturable qui se calcule par la méthode de Potier.
2- Une composante transversale due uniquement à la composante active du courant
d’induit (Ia=I cos Ψ)

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Les lignes d’induction produites par cette F.M.M ont des trajets dans l’air importants, c’est
pourquoi sa réactance interne XiT dite réactance transversale d’induit n’est jamais saturable .

Ia
Ψ
Ψ
I
FJ Fr

I Ir
Fi

III-7-2. Equation de Blondel


Pour tenir compte de l’influence du déphasage sur les fuites magnétiques, Blondel
considère que la composante active du courant d’induit Ia=I cosΨ en phase avec E (f.e.m
interne) ajoute encore des fuites, il en résulte une chute inductrice supplémentaire de fuites
soit XiT.Ia = XiT.I.cos Ψ ; d’autre part la composante réactive du courant d’induit Ir= I.sinΨ
produit une F.M.M longitudinale dont l’effet est de modifier le flux résultant (réaction
d’induit) .
Donc l’équation de Blondel (f.e.m de Blondel), s’écrit :
.   c’est la f.e.m interne de Blondel.

III-7-2. Construction du diagramme de Blondel


Prenons le courant d’induit I comme origine des phases ; puis on trace la tension
OA = V déphasé de l’angle ϕ par rapport au courant (il dépend de la charge branchée
au stator). On trace ensuite AB = R.I en phase avec I, puis BC = j.x.I en avant de 90°
par rapport au courant.
Dans le prolongement de BC portons . , puis joignons O et F et par le point
C , menons CD perpendiculaire à OF.
On mesure OD : représente la f.e.m interne E de Blondel et : représente la
f.e.m en charge ( OC = EC = V + R.I + j.x.I : f.e.m de Potier)
 
D’après le diagramme :

:c’est l’équation de Blondel (c’est une f.e.m longitudinale)


Cette f.e.m interne existe toujours, elle ne dépend pas de la saturation.
Pour tenir compte de la saturation, examinons les 2 cas suivants :

a- Machine à pôles saillants non saturée :


Dans ce cas XiT= constante et XiL=constante, on trace : et la f.e.m à vide sera
représentée par :

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D
Ψ
C

α.Ir B
A
J JL
90°
ϕ I
O

b- Machines à pôles saillants saturée :


Dans ce cas XiT est toujours constante, mais XiL diminue avec la saturation ; donc la partie
[OABCD] du diagramme ne change pas avec la saturation .
Comme pour le diagramme de Potier, on a besoin de déterminer le courant d’excitation J
avec V, I et ϕ données ; pour cela, on détermine E de Blondel (vecteur OD) puis, en se
reportant à la caractéristique à vide on détermine le courant d’excitation longitudinale qui
doit être perpendiculaire à E de Blondel.
L’action longitudinale des F.M.M s’exprime par la relation arithmétique : J =JL+αIr

III-8. Fonctionnement en charge de l’alternateur


On entraine l’alternateur à une vitesse de synchronisme et on la maintient constante
(nS=Constante ; sa tension V ( par phase ) sera fonction de 3 paramètres : V = f(I, J, ϕ).
Dans la pratique on se limite à la représentation de 2 familles de courbes :
1- Caractéristiques externes : V =f(I) à J =constante et cos ϕ=constante.
2- Courbes de réglages : J = f(I) à V = constante et cos ϕ=constante.

III-8-1. Caractéristiques externes


Pour simplifier, on prend le cas d’une machine non saturée (diagramme de Behn
Eschenburg) et en négligeant la résistance d’induit on aura le diagramme suivant :
D

E02 = (V cos ϕ ) + (V sin ϕ + XI )


2 2
B
E02 = V 2 + ( XI ) + 2. X .I .V sin ϕ
2

V 2 = E02 − ( XI ) − 2. X .I .V sin ϕ
2 ϕ 90° I
O

Etudions cette fonction V=f(I) en prenant comme paramètre ϕ :

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a- Pour Cosϕ =1, la courbe est une ellipse dont les axes
coïncident avec les axes de coordonnées.
b- Pour Cosϕ =0, la courbe est une droite de pente -X, qui
coupe l’axe des intensités au point I=E/X
c- Pour les déphasages du courant en arrière sur la tension
V, les courbes sont des arcs d’ellipses compris entre les
courbes précédentes.
d- Pour les déphasages du courant en avant sur la tension
V, les arcs d’ellipses sont à l’extérieur, dans ce cas on
observe un phénomène de surtension (V> E).

III-8-2. Courbes de réglages : J=f(I)

Pour une machine non saturée l’équation :


2 la courbe représentative est une
hyperbole.
a- Pour Cosϕ =0 : c’est une droite de pente positif.
b- Pour Cosϕ =1, l’hyperbole est symétrique par rapport à l’axe E
c- Pour des déphasages quelconque on aura de hyperboles.

III-9. Rendement de l’alternateur


III-9-1. Définition
Le rendement est le rapport de la puissance utile (Pu) fournie au circuit d’utilisation et
la puissance absorbée Pa :
Où Pa : est la puissance mécanique absorbée + puissance nécessaire à l’excitation.
Pu : est la puissance électrique fournie au stator.
On distingue 2 méthodes pour la détermination du rendement :

a- Méthode directe :
Cette méthode a l’avantage de donner le vrai rendement mais elle présente
l’inconvénient suivant : nécessité des essais en charge et mesure de la puissance mécanique.

b- Méthode indirecte :
Cette méthode donne un rendement approché, mais malgré cet inconvénient, elle est
plus utilisée car elle permet d’obtenir le rendement à pleine charge.
La méthode indirecte consiste à mesurer toutes les pertes et de calculer le rendement par la
formule : ∑  

Remarque
• Pu : la puissance électrique active fournie un stator 3     √3   . .
(Couplage en étoile ou en triangle)
• Pa=pu+ pertes

Dr. Bendaoud- Université de Sidi Bel Abbès Machines électriques à courant alternatif 15
Chapitre 3 Alternateur Autonome

III-9-2. Enumération et détermination des pertes

a- Pertes constantes α :
1-pertes mécaniques (pm ): ces pertes dépendent de la vitesse de rotation nS. On
détermine ces pertes par la méthode suivante : on manchonne à l’alternateur, un moteur
électrique dont on connait son rendement. On fait tourner l’alternateur à sa vitesse de
synchronisme, sans excitation puis, on mesure la puissance mécanique W1 que le moteur
fournit à l’alternateur qui sera : pm= W1

2-pertes fer : (pf) :


On excite l’alternateur à vide et on mesure la puissance mécanique W2 que le moteur fournit
à l’alternateur et qui sera égale à W2=pm+pf

3-pertes par effet Joule (dans l’inducteur) : elles se calculent par : Pexc=U. J= ctr
U : la tension d’alimentation de l’inducteur en courant continu (elle est constante).

b-Pertes variables : elles dépendent de la charge donc du courant d’induit I ; ce sont les
pertes par effet Joules : Pj=3.R.I2
I : courant d’une phase (le courant simple) ; R : résistance d’une phase.

III-9-3. Expression du rendement : (système triphasé)

Pu=3.V.I. cosϕ ; PJ=3.R.I2=β. I2


α= Pm+Pf+Pexc le rendement se calcule par :
  ϕ
  ϕ

Remarque:
Pour obtenir le rendement maximal, on calcule :  0,
ce qui donne : α=βI2
C'est-à-dire qu’on a un rendement maximal lorsque :
pertes constantes = pertes joules

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