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Article 10

Dans la fondation de l’État et la création de la Nation, l’histoire politique de la


République de Guinée peut être présentée à travers les différents régimes qui se
sont succédés, avec comme constance la rupture du fonctionnement normal de
l’État.

Le régime de coup d’État que l’on est convenu d’appeler ‘’Transition’’ ou en


d’autres termes ‘’Régime d’exception’’ est une période de crise institutionnelle
et juridique provoquant le disfonctionnement brusque de l’appareil
gouvernemental.

Débusquer un Président en exercice, c’est bien porter un coup dure aux


dispositions légales et réglementaires contenues dans la loi fondamentale qui
régit le fonctionnement normal de l’État de droit dans un espace
géographiquement délimité par les frontières terrestres, aériennes et maritimes :
pays.

Le disfonctionnement de l’appareil étatique a, depuis des décennies, été sujet de


réflexions profondes quant aux questions de reformes que peut entreprendre un
régime transitoire dans un État de droit tel que la République de Guinée.

Pour mieux cerner cette problématique, il conviendrait de se poser une certaine


question.
En quoi une transition peut-elle être une opportunité de réforme en Guinée ?

La réponse à cette interrogation sera l’ossature de notre article.

À l’entame, notons que la transition dirigée par le Colonel Mamadi


Doumbouya, à l’instar d’autres transitions qu’a connues la Guinée de par le
passé, pourrait à travers ses caractéristiques spécifiques, être une opportunité de
réforme tant sur le plan structurel qu’institutionnel.

Le 05 septembre 2021 est le début l’instauration d’un véritable régime de coup


d’État en Guinée. Un véritable changement de paradigme est alors intervenu au
sommet de l’État avec pour clef le renversement du Président Alpha Condé élu
au suffrage universel contesté du 18 octobre 2020. Lequel suffrage est la suite
logique du référendum aussi contesté du 22 mars 2020.
Depuis ce 05 septembre, un certain nombre de dispositions sont prises dans le
cadre de la refondation de l’État promue par le Comité National pour le
Redressement et le Développement (CNRD en abrégé) à sa tête le Colonel
Mamadi Doumbouya. Approche qui, selon le CNRD, justifie les motivations
réelles qui ont concouru au renversement du Président Alpha Condé.

Ainsi, une charte de la transition est élaborée, adoptée comme constitution de


circonstance faisant du CNRD, l’organe central de la transition et le Colonel
Mamadi Doumbouya Président de la transition.

Cependant, pour faire de cette transition une opportunité d’éradication des maux
qui minent le développement de la Guinée depuis des décennies, nous
recommandons au Colonel Mamadi Doumbouya, une réforme structurelle et
institutionnelle.

 Sur le plan structurel :


 Lutter contre la corruption endémique et structurelle ;
 Promouvoir le patriotisme et l’intégrité auprès des élites et cadres de
l’administration publique ;
 Établir l’équilibre social et la justice sociale dans la cité ;
 Dématérialiser l’accès des jeunes aux fonctions de l’administration
publique ;
 Mettre fin au népotisme, aux gabegies financières, aux détournements des
deniers publics ;
 Œuvrer pour l’équilibre macro-économique ;

 Sur le plan institutionnel :


 Renforcer et faire respecter les institutions républicaines ;
 Mettre au beau fixe, des accords et conventions nationaux et
internationaux ;
 Respecter et respecter le principe de séparation des pouvoirs ;
 Définir les modes de coopération, de collaboration et de partenariats avec
les organismes internationaux d’aide au développement ;
 Institutionnaliser le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) ;

 Sur le plan politique :


 Instaurer le régime bipartite (parti démocrate et parti républicain) pour
mettre fin à la prolifération des partis politiques qui semble être une
stratégique utilisée par les fossoyeurs de la République pour échapper à la
répression de la justice ;
 Déconcentrer et décentraliser les services publics ;
 Élaborer une constitution qui prend en compte les aspirations du peuple
(constitution qui reflète les réalités du pays) ;
 Investir dans la jeunesse pour un avenir durable en Guinée.

 Sur le plan des secteurs d’activité :


Une hiérarchisation des besoins et une priorisation des actions de
développement sont nécessaires pour une meilleure refondation de l’État en
Guinée. Pour ce faire, il faudrait accorder la primauté au secteur primaire en
accroissant des investissements dans l’agriculture et les activités connexes pour
atteindre la souveraineté alimentaire à travers des réformes :
 Agraire : révolution verte et la mise en valeur des surfaces agricoles utiles
;
 La chasse : protection de la faune et élevage des animaux pour satisfaire
les besoins de la population en protéine, la valorisation des produits de
l’élevage ;
 La cueillette : protection de la flore, la valorisation des essences fruitières
lignées et les essences fruitières non lignées, suivi des plantations
artisanales et industrielles ;
 La pêche : protection des espèces maritimes, interdiction du jet des
produits toxiques et explosifs dans les marigots, les lacs, les rivières, les
fleuves et la mer.

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