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Presse Med.

2006; 35: 277-80 en ligne sur/ on line on


© 2006, Masson, Paris
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Mise au point
Neurofibromatose de type 1
Troubles psychiatriques et altération de la qualité de vie

Raoul Belzeaux, Christophe Lançon

Service de psychiatrie adulte, Hôpital Sainte-Marguerite, Marseille (13)

Correspondance :
Raoul Belzeaux, 90, rue d’Endoume, 13007 Marseille.
raoul.belzeaux@wanadoo.fr

■ Key points ■ Points essentiels

Neurofibromatosis type 1: psychiatric disorders La neurofibromatose de type 1 (NF1) est souvent associée aux
and quality of life impairment troubles psychiatriques. Ils sont plus fréquents chez les patients
atteints de NF1 que dans la population générale (33 % des patients).
Neurofibromatosis type 1 (NF1) is often associated with psychiatric La dysthymie est le diagnostic le plus fréquent (21 % des
disorders, which are more frequent in NF1 than in general population patients).
(33% of patients).* Une fréquence importante de trouble de l’humeur de type dépres-
Dysthymia is the most frequent diagnosis (21% of patients). sif (7 % des patients), de troubles anxieux (1 à 6 % des patients) et
There is also a high prevalence of depressive mood (7%), anxiety de troubles de la personnalité (3 % des patients) est observée.
(1-6%), and personality (3%) disorders. The risk of suicide is four Le risque suicidaire est également accru (4 fois plus que dans la popu-
times greater than in the general population. lation générale).
Bipolar mood disorders or schizophrenia appear to be rare. Les troubles de l’humeur bipolaires et la schizophrénie sont rares.
The impaired quality of life associated with NF1 may play an L’altération de la qualité de vie observée dans la NF1 semble être
important role in the development of psychiatric disorders. Quality of un facteur important dans l’apparition de ces troubles psychiatriques.
life assessments may help to identify a population at high risk. L’évaluation de celle-ci permettrait de définir une population à risque.
Belzeaux R, Lançon C. Neurofibromatose de type 1.
Troubles psychiatriques et altération de la qualité de vie.
Presse Med. 2006; 35: 277-80.© 2006, Masson, Paris

L a neurofibromatose de type 1 (NF1) ou maladie de Von


Recklinghausen appartient au groupe de maladies appelé pha-
C’est une maladie génétique à transmission autosomique domi-
nante dont 50 % des cas sont sporadiques. Le gène de la NF1 a
été isolé en 1990 sur le chromosome 17. Il code pour une pro-
comatose ou dysplasie ectodermique congénitale ou encore syn- téine, la neurofibrine, qui a un rôle oncosuppresseur.
drome neurocutané congénital et représente 95 % des neurofi- L’inactivation de ce gène expliquerait l’apparition de nombreux
bromatoses. Elle est relativement rare, sa prévalence est types de tumeurs au cours de la maladie [1, 2]. Un diagnostic
d’environ 1/4000 [1]. prénatal est possible.
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Belzeaux R, Lançon C

La symptomatologie est très variable. L’évolution est imprévi- Encadré 1


sible ce qui rend le pronostic incertain, notamment à cause de Critères diagnostiques de la NF1 d’après la conférence
l’éventuelle survenue de complications graves comme les de consensus du National Institute of Health, 1988
tumeurs malignes. L’espérance de vie serait réduite de 15 ans
par rapport à la population générale, l’âge moyen du décès Le diagnostic de NF1 est fait chez un patient si au moins 2 critères
ou plus sont trouvés parmi les critères suivants:
étant de 54 ans environ. Cependant, 1/3 des cas sont pauci-
symptomatiques et découverts fortuitement à l’occasion d’un • Au moins 6 taches café au lait de plus de 15 mm chez le patient
pubère (5 mm si impubère)
examen systématique.
Les critères diagnostiques ont été précisés en 1988 par la confé- • Au moins 2 neurofibromes de n’importe quel type ou au moins
rence de consensus du National Institute of Health (NIH) [3] 1 neurofibrome plexiforme
(encadré 1). Il peut exister de nombreux types de tumeurs d’ori- •Lentigines axillaires ou inguinales
gine ectodermique, tant bénignes que malignes. On compte • Gliome optique
parmi les autres complications de la maladie [2]: l’hypertension
•Au moins 2 nodules de Lisch (hamartomes iriens)
artérielle, les anomalies morphologiques et de nombreuses
manifestations neurologiques (encadré 2). •Une lésion osseuse caractéristique (dysplasie sphénoïde, amincis-
sement de la corticale des os longs avec ou sans pseudarthrose)
Les troubles psychiatriques ne sont pas mentionnés dans l’en-
semble de ces critères et de ces complications. • Un parent du premier degré atteint de NF1 selon les critères ci-dessus

Troubles psychiatriques Source: NIH, Consensus Development Conference Statement. Neurofibromatosis.


Arch Neurol. 1988; 45: 575-8
Données sur la recherche documentaire
Notre revue de la littérature médicale se base sur une recherche
avec le moteur de recherche PubMed à partir des mots clés sui-
vants: neurofibromatosis, psychiatry disorders; neurofibroma- Encadré 2
tosis, behaviour ; neurofibromatosis, psychology ; neurofibro- Complications fréquentes et/ou graves dans la neurofibroma-
matosis, depression. La revue a été complétée par des tose de type 1
références incluses dans les articles initialement sélectionnés.
Les troubles psychiatriques chez l’adulte dans la NF1 sont peu Complications tumorales : tumeur bénignes et tumeurs malignes
(tumeurs du système nerveux central dans 50 % des cas)
documentés. Les données disponibles s’appuient essentielle-
ment sur 3 publications: celle de Samuelson et Riccardi (1989) Hypertension artérielle essentielle ou secondaire : phéochromo-
cytome, sténose de l’artère rénale
[4] qui est une étude descriptive des symptômes et des dia-
gnostics psychiatriques, et du retentissement social de la NF1, Troubles neurologiques : épilepsie, céphalée, retard mental, diffi-
culté d’apprentissage
retenus dans un groupe de 69 patients ; celle de Zöller et
Rembeck (1999) [5] qui est une étude prospective sur 12 ans Atteintes osseuses : dysplasie des os longs, autres dysplasies
des symptômes et des diagnostics dans une cohorte de 74 Complications orthopédiques : cyphoscolioses, pseudarthroses
patients ; enfin, l’étude rétrospective d’Harris et Barraclough
Anomalie morphologique : petite taille, macrocéphalie
(1994) [6] sur le suicide dans les maladies dites “médicales”.
Source: Pinson S, Wolkenstein P. La neurofibromatose de type 1 ou maladie de
Résultats de la recherche documentaire Von Recklinghausen. Revue de Médecine Interne. 2005; 26: 196-215

Les troubles psychiatriques sont plus fréquents chez les patients


atteints de NF1 que dans la population générale; la prévalence
totale de la pathologie psychiatrique, tous diagnostics confon-
dus, serait de 33 %. Les 2/3 de ces troubles sont jugés d’inten- La mortalité par suicide serait plus élevée que dans la popu-
sité modérée à sévère [4, 5]. Les troubles psychiatriques dans la lation générale et dans d’autres maladies ”médicales” [6]. Sa
NF1 sont variables d’un patient à l’autre. fréquence serait multipliée par 4 chez les patients souffrant
Les troubles les plus fréquents sont les troubles de l’humeur de NF1. Cette augmentation du risque suicidaire doit être
(dysthymie : 21 %, dépression : 7 % des patients) ; les troubles confirmée par d’autres études selon Harris et Barraclough [6].
anxieux ou névroses (entre 1,5 et 6 % des patients) ; les Zoller et Rembeck relèvent des idées suicidaires plus fré-
troubles de la personnalité (3 % des patients) ; et l’abus ou la quentes de façon significative chez les patients souffrant de
dépendance à l’alcool (entre 3 et 8 % des patients) (tableau I). NF1 ayant une comorbidité psychiatrique [5]. De même
La fréquence de ces troubles est différente de celle communé- Samuelson et Riccardi relèvent 3 cas de tentative de suicide
ment admise dans la population générale (tableau I). parmi 69 patients [4]. Dans cette même étude, les comporte-
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Neurofibromatose de type 1
p syc h i at r i e

Mise au point
Ta b l e a u I
Fréquences comparées des principaux troubles psychiatriques rapportés dans la NF1 et dans la population générale

Diagnostics Critères diagnostiques Fréquence dans la NF1 Étude Fréquence en population


(%) générale (%)
Dysthymie DSM-III-R [16] 21 Zöller et Rembeck (1999) 3,3 [17]
Dépression OMS 7 Samuelson et Riccardi (1989) 6,4 [17]
Suicide Constat de décès 2 Harris et al. (1994) 0,5 [6]
Tentative de suicide OMS 4 Samuelson et Riccardi (1989)
Trouble anxieux DSM-III-R 1,5 Samuelson et Riccardi (1989)
Névroses (total) OMS 6 Zöller et Rembeck(1999)
Alcoolisme chronique ou abus d’alcool OMS 8 Samuelson et Riccardi (1989)
Alcoolisme DSM-III-R 3 Zöller et Rembeck (1999)
Syndrome cérébral organique OMS 8 Zöller et Rembeck (1999)
Trouble de la personnalité (total) DSM-III-R 3 Samuelson et Rembeck (1989) 8-13 [18]
Personnalité pathologique Test projectif 100 Dociu (1972)

OMS : organisation mondiale de la santé

ments de type autoagressifs ou hétéroagressifs sont pourtant leur maladie [8, 9]. On trouve dans ces publications des cas de
moins fréquents chez les patients que chez les témoins. conduites d’évitement avec un réel handicap social lié à la pro-
D’autres études ne mentionnent pas de cas de suicide ou de blématique de l’apparence physique: isolement, peur du regard
tentative de suicide [7, 8]. En revanche, il n’est pas rapporté des autres, évitement des activités qui demandent de se dévêtir.
dans ces études de cas de trouble de l’humeur bipolaire, de L’abord sociologique de la NF1 montre par exemple que plus de
schizophrénie ou de trouble délirant. Il est décrit un cas d’ano- 40 % des patients ne sont pas mariés [4]. Une étude de la qua-
rexie mentale, un cas de psychose non spécifiée et un cas de lité de vie [10] dans la NF1, réalisée auprès de 128 patients,
démence sénile. montre un impact important de la maladie sur celle-ci et confirme
l’importance de l’apparence physique.
Comment interpréter ces données Cette étude atteste qu’il y aurait deux dimensions autonomes à
épidémiologiques? prendre en compte:
• la visibilité, évaluée par l’échelle Albon [11], qui peut se défi-
La principale limite à l’exploitation de ces résultats est la taille
nir par des composantes qualitatives (nature et localisation des
trop faible des échantillons pour en déduire des données géné-
lésions et des déformations) et quantitatives (nombre de lésions
rales. Par ailleurs, ces études sont soumises à des biais de sélec-
dermatologiques) de l’aspect physique des patients;
tion, la population étudiée n’étant probablement pas représen-
• la sévérité clinique qui est évaluée par l’échelle Riccardi [12]
tative de l’ensemble des patients souffrant de NF1, population
selon la présence ou non de symptômes ou de complications
très hétérogène du fait de la variabilité de l’expression sympto-
mettant en jeu le pronostic vital ou fonctionnel.
matique de la maladie. Il faut enfin noter qu’une partie de ces
Tout d’abord, cette étude montre une altération de la qualité
données est issue d’études rétrospectives. Cependant ces résul-
de vie “spécifique” liée à la visibilité de la maladie mais
tats ont attiré l’attention des chercheurs dans de nombreux
indépendante de sa sévérité clinique qui est évaluée par un
domaines pour tenter d’expliquer cette fréquence importante
autoquestionnaire utilisé dans les maladies cutanées, le
des troubles psychiatriques dans la NF1. Parmi les processus
Skindex-France.
étiopathogéniques pouvant être discutés, le rôle de l’aspect phy-
Ensuite, elle montre une altération globale de la qualité de
sique et l’altération de la qualité de vie des patients semblent
vie, évaluée par un autre questionnaire, la SF 36. Les résultats
être une voie de recherche intéressante.
sont, pour ce questionnaire, différents selon le tableau cli-
nique : les malades atteints de NF1 dont la visibilité est impor-
Aspect physique et altération de la qualité tante semblent plutôt gênés dans leur fonctionnement social,
de vie leur vie émotionnelle et leur santé psychologique, alors que
En effet, certains auteurs décrivent un vécu douloureux de l’ap- les malades atteints d’une NF1 sévère mettent en avant des
parence physique chez les patients. Ce vécu s’accompagne d’une difficultés physiques, des problèmes algiques et une altéra-
perception péjorative de leur image corporelle et de la sévérité de tion de leur santé et de leur vitalité.
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Belzeaux R, Lançon C

Quelles implications entre altération Conclusion et perspectives


de la qualité de vie, sévérité de la maladie
L’ensemble de ces données suggère l’utilité d’un dépistage effi-
et troubles psychiatriques ?
cace et régulier des troubles psychiatriques chez les patients
On peut s’interroger sur le lien entre les troubles psychiatriques et souffrant de NF1 au cours de leur suivi, bien qu’il n’existe pas à
la sévérité de la NF1. Samuelson et Riccardi [4] trouvent une fré- notre connaissance de recommandation allant dans ce sens. Le
quence plus importante mais non significative de NF1 sévères clinicien devrait être notamment attentif aux signes de dysthy-
parmi les patients souffrant de troubles psychiatriques. De façon mie ou de dépression, comme les troubles du sommeil ou de
générale, on peut admettre que les maladies responsables de l’appétit, l’humeur triste ou la diminution récente des activités
symptômes sévères et d’un handicap physique et social important de loisir. De même, l’abus de substance, en particulier d’alcool,
sont fréquemment associées à des troubles psychiatriques (par devrait être recherché. L’aide d’un psychiatre peut être utile pour
exemple, des troubles de l’humeur) [13]. Il est probable que l’al- l’évaluation et la prise en charge du patient.
tération de la qualité de vie des patients souffrant de pathologies L’évaluation de la visibilité de la maladie, par exemple avec
cutanées doit être un meilleur facteur prédictif de la survenue de l’échelle d’Albon [11], pourrait définir des groupes de patients à
troubles psychiatriques que la sévérité clinique de la maladie [14]. risque. Cela permettrait d’intervenir en amont des troubles psy-
Les données avancées par l’étude de la qualité de vie des chiatriques. Ceci est d’autant plus justifié que les troubles psy-
patients [10] peuvent faire penser à une corrélation entre chiatriques accentuent le retentissement des handicaps psycho-
troubles psychiatriques et visibilité de la maladie, même si sociaux liés à la maladie [13] et que ce même handicap augmente
Zöller et Rembeck [5] ne trouvent pas de lien entre la présence à son tour le risque de survenue de troubles psychiatriques.
de troubles psychiatriques et le nombre de neurofibromes cuta- Enfin, cette démarche serait utile pour améliorer nos connais-
nés sur le corps et sur le visage. Les diagnostics psychiatriques sances épidémiologiques sur l’association entre NF1 et troubles
observés dans la NF1, en particulier la dysthymie, sont compa- psychiatriques et pour redéfinir des hypothèses psychopatholo-
tibles avec l’hypothèse que la visibilité de la maladie et l’alté- giques et étiopathogéniques.
ration de la qualité de vie qu’elle entraîne sont des facteurs
déterminants dans l’apparition des troubles psychiatriques.
Conflits d’intérêt : aucun

Références

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