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PIETRO VERRI

DICTIONNAIRE
DU DROIT
INTERNATIONAL
DES CONFLITS
ARMÉS

COMITÉ INTERNATIONAL
DE LA CROIX-ROUGE
DICTIONNAIRE
DU DROIT INTERNATIONAL
DES CONFLITS ARMÉS
PIETRO VERRI

DICTIONNAIRE
DU DROIT INTERNATIONAL
DES CONFLITS ARMES

T raduit de l ’italien
p a r Inès M ottier et ada p té p a r A ntoine A . B ouvier

T itre original :

DIZIONARIO
DI DIRITTO INTERNAZIONALE
DEI CONFLITTI ARMATI
N ote de l’éditeur

Au moment même où cet ouvrage allait sortir de presse, le CICR a appris


avec consternation la nouvelle du décès subit, le 24 septembre 1988, du
Général Pietro Verri.

Le CICR gardera du Général Verri le souvenir d ’un ami très cher et d ’un
infatigable promoteur et défenseur des idéaux du droit international humani­
taire.

ISBN 2-88145-011-3

© Comité international de la Croix-Rouge


Genève 1988
PREFACE
L ’ouvrage que le Comité international de la Croix-Rouge a l ’honneur de
publier aujourd’hui vient assurément à son heure. Il comble, en effet, une
des lacunes qui affectaient jusqu’alors la littérature consacrée au droit des
conflits armés: celle d ’un ouvrage complet mais maniable définissant les
principaux concepts de ces deux branches du droit international que sont le
jus ad bellum et le jus in bello.

C ’est avec un très vif intérêt que le CICR prit connaissance du Dizionario di
Diritto internazionale dei conflitti armati, lorsque cet ouvrage parut en
1984. Averti de cet intérêt, son auteur, le Général Pietro Verri autorisa alors
gracieusement le CICR à en publier une version française. L ’ouvrage qui
paraît aujourd’hui, suite à cette offre généreuse, ne constitue cependant pas
une simple traduction. Par rapport à l ’édition originale italienne, le Diction­
naire a été largement complété par l ’auteur, et sa systématique quelque peu
modifiée. Pour rendre sa consultation plus facile encore, il a en outre été
décidé d ’y adjoindre un index.

L ’auteur de ce Dictionnaire allie deux qualités rares: d ’une part, il connaît


parfaitement les questions théoriques que pose le droit des conflits armés et,
d ’autre part, il est au bénéfice d ’une vaste expérience des problèmes
pratiques que suscite l ’application de ces règles.

Sa brillante carrière militaire, son activité scientifique unanimement recon­


nue, ses efforts incessants tendant à une meilleure diffusion des règles du
droit humanitaire et sa qualité de membre de la délégation italienne à la
Conférence diplomatique qui aboutit, en 1977, à l ’adoption des Protocoles
additionnels aux Conventions de Genève de 1949 confèrent au Général
Verri une expérience presque unique. Il eût donc été difficile de trouver un
auteur plus qualifié pour mener à bien une telle entreprise.

Chargé par la communauté internationale d’œuvrer à la compréhension et à


la diffusion du droit international humanitaire, le CICR salue avec gratitude
tous les efforts visant à expliciter les règles de ce droit et donc à en
améliorer l ’efficacité. Par sa clarté et sa systématique, l ’ouvrage qui nous
est présenté aujourd’hui y contribuera sans aucun doute.

Qu’il me soit enfin permis de remercier ici le Général Verri, non seulement
pour l’ouvrage qu’il nous offre, mais aussi pour son indéfectible attache­
ment aux idéaux de la Croix-Rouge.

Cornelio Sommaruga
Président du Comité international
de la Croix-Rouge

5
AVANT-PROPOS
Durant les quatre décennies qui se sont écoulées depuis la fin de la Seconde
guerre mondiale, de nombreux conflits ont éclaté. Ces conflits - internatio­
naux ou non internationaux - ont chacun entraîné leur lot de souffrances
humaines et de dommages matériels.

Au fil des ans, le droit international humanitaire - qui a pour véritable


raison d’être l ’allègement des souffrances endurées par les victimes des
conflits armés - a été considérablement développé et heureusement réaf­
firmé.

Il forme aujourd’hui un corps de normes juridiques complexe mais cohé­


rent.

Le droit international humanitaire (DIH) impose une obligation toute


particulière aux Etats parties à ses Conventions : celle d’assurer la diffusion
la plus large possible de ses règles.

Force est cependant d’admettre que, malgré des efforts parfois considéra­
bles, de graves lacunes subsistent en ce domaine. Ces lacunes découlent
notamment du retard pris par les Etats dans la préparation et l ’adoption des
législations internes permettant la mise en vigueur effective des Conven­
tions internationales.

Deux catégories d ’institutions nationales sont appelées à jouer un rôle


primordial dans la diffusion des règles et principes du DIH : les organes
militaires et les institutions universitaires.

Pour les premiers, la connaissance et la diffusion des règles du DIH constitue


un devoir, les militaires étant les premiers destinataires de ces règles.

Les universités ont, elles, une double fonction à remplir: d ’une part,
l ’approfondissement scientifique de la matière, dans l’optique d une contri­
bution à la formation d’un droit adapté aux nécessités du temps et, d ’autre
part, l’encouragement à une plus large connaissance du DIH.

Il n ’y a pas lieu d ’examiner ici les causes de l ’indifférence ou du désintérêt


manifesté aujourd’hui à l ’égard du droit des conflits armés, que ceux-ci
soient de nature idéologique ou psychologique. Cependant, dans les cir­
constances actuelles —caractérisées par la remise en cause des valeurs, par
des inquiétudes croissantes au sein des peuples et par la détérioration
générale des relations internationales, un effort tout particulier doit être
entrepris afin de réaffirmer l ’importance des règles du droit international et
plus spécialement, des normes réglant la conduite des hostilités.

7
Un tel effort ne sera couronné de succès que si celui qui l ’entreprend
possède - outre la connaissance des règles du droit - la conviction que ces
règles, si imparfaites soient-elles, offrent une véritable protection aux
combattants et aux populations civiles qui les respectent.

C ’est mû par cette conviction que j ’ai cherché, en écrivant ce dictionnaire


dont je mesure pleinement les limites, à contribuer à la connaissance du
droit des conflits armés.

Pietro Verri
ABREVIATIONS
Les abréviations des documents qui sont cités à la suite des définitions
figurent ci-dessous, par ordre alphabétique.

I. Traités internationaux

CADH 1969 Convention américaine relative aux droits de l’homme


«Pacte de San José de Costa Rica» - San José de Costa
Rica, 22 novembre 1969.

CEDH 1950 Convention européenne de sauvegarde des droits de


l ’homme et des libertés fondamentales - Rome, 4
novembre 1950.

Co. 1888 Convention destinée à garantir le libre usage du Canal de


Suez - Constantinople, 29 octobre 1888.

E. 1974 Convention européenne sur l ’imprescriptibilité des


crimes contre l'humanité et des crimes de guerre -
Strasbourg, 25 janvier 1974.

GP 1925 Protocole concernant la prohibition d ’emploi, à la


guerre, de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de
moyens bactériologiques - Genève, 17 juin 1925.

G I Convention pour la protection des victimes de la guerre :


G II I (blessés et malades dans les forces armées en cam­
G III pagne), II (blessés, malades et naufragés des forces
G IV armées sur mer), III (prisonniers de guerre), IV (per­
sonnes civiles) Genève, 12 août 1949.

GP I Protocole relatif à la protection des victimes des conflits


armés internationaux - Genève, 8 juin 1977, avec
annexe: Règlement relatif à l ’identification.

G P II Protocole relatif à la protection des victimes des conflits


armés non internationaux - Genève, 8 juin 1977.

G 1951 Convention relative au statut des réfugiés Genève,


28 juillet 1951.

9
G CW Convention sur l ’interdiction ou la limitation de cer­
taines armes classiques qui peuvent être considérées
comme produisant des effets traumatisants excessifs ou
comme frappant sans discrimination - Genève, 10 octo­
bre 1980.

H Décl. 1899 V Déclaration concernant l’interdiction d ’employer des


projectiles qui ont pour but unique de répandre des gaz
asphyxiants ou délétères - La Haye, 29 juillet 1899.

H Décl. 1899 VI Déclaration concernant l ’interdiction d ’employer des


balles qui s’épanouissent ou s’aplatissent facilement
dans le corps humain - La Haye, 29 juillet 1899.

H III Convention relative à l ’ouverture des hostilités - La


Haye, 18 octobre 1907.

H IV Convention concernant les lois et coutumes de la guerre


H IV R sur terre (avec annexe: Règlement) - La Haye, 18
octobre 1907.

HV Convention concernant les droits et les devoirs des


puissances et des personnes neutres en cas de guerre sur
terre - La Haye, 18 octobre 1907.

H VI Convention relative au régime des navires de commerce


ennemis au début des hostilités - La Haye, 18 octobre
1907.

H VII Convention relative à la transformation des navires de


commerce en bâtiments de guerre - La Haye, 18 octobre
1907.

H VIII Convention relative à la pose de mines sous-marines


automatiques de contact - La Haye, 18 octobre 1907.

H IX Convention concernant le bombardement par des forces


navales en temps de guerre - La Haye, 18 octobre 1907.

H X Convention pour l ’adaptation à la guerre maritime des


principes de la Convention de Genève du 6 juillet 1906 -
La Haye, 18 octobre 1907. Cette Convention est rempla­
cée par la IIe Convention de Genève de 1949, aux termes
de l'art. 58 de ladite Convention.

10
H XI Convention relative à certaines restrictions à l’exercice
du droit de capture dans la guerre maritime - La Haye,
18 octobre 1907.

H XII Convention relative à l ’établissement d’une Cour Inter­


nationale des Prises - La Haye, 18 octobre 1907.

H XIII Convention concernant les droits et les devoirs des


Puissances neutres en cas de guerre maritime - La Haye,
18 octobre 1907.

H AW Règles de la guerre aérienne - La Haye, décembre 1922


- février 1923. Les règles proposées ne furent jamais
adoptées ni ratifiées par les Etats.

H CP Convention pour la protection des biens culturels en cas


H CPR de conflit armé (avec annexes : Règlement et Protocole)
H CP P - La Haye, 14 mai 1954.

H 1957 Arrangement relatif aux marins réfugiés - La Haye, 23


novembre 1957.

H 1970 Convention pour la répression de la capture illicite


d’aéronefs - La Haye, 16 décembre 1970.

H 1973 Protocole additionnel à l ’arrangement H. 1957 - La


Haye, 12 juin 1973.

LMW. 1967 Traité sur les principes régissant les activités des Etats en
matière d ’exploration et d ’utilisation de l ’espace extra­
atmosphérique, y compris la lune et les autres corps
célestes - Londres, Moscou et Washington, 27 janvier
1967.

LMW. 1971 Traité interdisant de placer des armes nucléaires et


d ’autres armes de destruction massive sur le fond des
mers et des océans ainsi que dans leur sous-sol - Lon­
dres, Moscou et Washington, 11 février 1971.

LMW. 1972 Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la


fabrication et du stockage des armes bactériologiques
(biologiques) — Londres, Moscou et Washington, 10
avril 1972.

Londres Déclaration relative au droit de la guerre maritime -


Décl. 1909 Londres, 26 février 1909 (non ratifiée)

11
London Procès-verbal de Londres de 1936 concernant les règles
PV 1936 de la guerre sous-marine prévues par la Partie IV du
traité de Londres du 22 avril 1930 - Londres, 6 novem­
bre 1936.

MB. 1982 Convention des Nations Unies sur le droit de la mer


Montego Bay, 10 décembre 1982.

Mo 1936 Convention sur le régime des détroits - Montreux, 20


juillet 1936.

Mon. 1971 Convention pour la répression d’actes illicites dirigés


contre la sécurité de l ’aviation civile - Montréal, 23
septembre 1971.

NU 1945 Charte des Nations Unies - San Francisco, 26 juin 1945.

NU 1948 Convention pour la prévention et la répression du crime


de génocide. Rés. 260 (III) A.G. des Nations Unies, 9
décembre 1948.

NU 1948/2 Déclaration universelle des droits de l ’homme New


York, 10 décembre 1948.

NU 1950 Principes du droit international consacrés par le statut du


tribunal de Nuremberg et dans le jugement de ce tribu­
nal. Commission de droit international des Nations
Unies, juin-juillet 1950.

NU 1954 Convention relative au statut des apatrides - New York,


28 septembre 1954.

NU 1961 Convention sur la réduction des cas d ’apatridie - New


York, 30 août 1961.

NU 1966 Protocole relatif au statut des réfugiés. Rés. 2198 (XXI)


A.G. des Nations Unies, 16 décembre 1966.

NU 1966/2 Pacte international relatif aux droits civils et politiques.


Rés. 2200 (XXI) A.G. des Nations Unies, 19 décembre
1966.

NU 1967 Déclaration sur l ’asile territorial. Rés. 2312 (XXII) A.G.


des Nations Unies, 14 décembre 1967.

12
NU 1968 Convention sur l ’imprescriptibilité des crimes de guerre
et des crimes contre l ’humanité. Rés. 2391 (XXIII) A.G.
des Nations Unies, 26 novembre 1968.

NU 1968/2 Respect des droits de l ’homme en période de conflits


armés. Rés. 2444 (XXIII) A.G. des Nations Unies, 19
décembre 1968.

NU 1970 Déclaration relative aux principes du droit international


touchant les relations amicales et la coopération entre les
Etats conformément à la Charte des Nations Unies. Rés.
2625 (XXV) A.G. des Nations Unies, 24 octobre 1970.

NU 1973 Convention internationale sur l ’élimination et la répres­


sion du crime d ’apartheid. Rés. 3068 (XXVIII) A.G. des
Nations Unies, 30 novembre 1973.

NU 1973/2 Principes de la coopération internationale en ce qui


concerne le dépistage, l ’arrestation, l ’extradition et le
châtiment des individus coupables de crimes de guerre et
de crimes contre l’humanité. Rés. 3074 (XXVIII) A.G.
des Nations Unies, 3 décembre 1973.

NU 1974 Définition de l ’agression. Rés. 3314 (XXIX) A.G. des


Nations Unies, 14 décembre 1974.

NU 1975 Déclaration sur la protection de toutes les personnes


contre la torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants. Rés. 3452 (XXX) A.G. des
Nations Unies, 9 décembre 1975.

NU 1975/2 Déclaration sur la définition de la notion de zone


exempte d'arm es nucléaires. Rés. 3472 B (XXX) A.G.
des Nations Unies, 11 décembre 1975.

NU 1976 Convention sur l ’interdiction d ’utiliser des techniques de


modification de l ’environnement naturel à des fins mili-
taires ou à toutes autres fins hostiles. Rés. 31/72, A.G.
des Nations Unies, 10 décembre 1976.

NU 1977 Déclaration sur l ’affermissement et la consolidation de la


détente internationale. Rés. 32/155 A.G. des Nations
Unies, 19 décembre 1977.

NU 1979 Accord régissant les activités des Etats sur la lune et les
autres corps célestes. Rés. 34/68, A.G. des Nations
Unies, 5 décembre 1979.

13
NU 1979/2 Convention internationale contre la prise d ’otages. Rés.
34/146, A.G. des Nations Unies, 17 décembre 1979.

NU 1979/3 Code de conduite pour les responsables de l'application


des lois. Rés. 34/169, A.G. des Nations Unies, 17
décembre 1979.

NU 1982 Charte mondiale de la nature. Rés. 37/7, A.G. des


Nations Unies, 28 octobre 1982.

NU 1984 Déclaration sur le droit des peuples à la paix. Rés. 39/


11, A.G. des Nations Unies, 8 novembre 1984.

NU 1984/2 Convention contre la torture et autres peines ou traite­


ments cruels, inhumains ou dégradants. Rés. 39/46,
A.G. des Nations Unies, 10 décembre 1984.

OUA 1969 Convention de l’OUA régissant les aspects propres aux


problèmes des réfugiés en Afrique, du 10 septembre
1969.

Pan. 1977 Traité entre les Etats-Unis et Panama relatif à la neutra­


lité permanente et à la gestion du Canal de Panama,
Washington, 7 septembre 1977.

Paris 1856 Déclaration de Paris de 1856 arrêtant certaines règles de


droit maritime en temps de guerre - Paris, 16 avril 1856.

St Petersbourg, Déclaration de St-Petersbourg de 1868 à l ’effet d ’inter­


Décl. 1868 dire l ’usage de certains projectiles en temps de guerre.
St-Petersbourg, 29 novembre -11 décembre 1868.

TL. 1967 Traité visant l ’interdiction des armes nucléaires en Amé­


rique Latine (Traité de Tlatelolco) - Mexico, 14 février
1967.

Tokyo 1963 Convention relative aux infractions et à certains autres


actes survenant à bord des aéronefs - Tokyo, 14 septem­
bre 1963.

UEO P.III Protocole No III relatif au contrôle des armements


annexé au Traité du 17 mars 1948 (Pacte UEO) - Paris,
23 octobre 1954.

14
II. Ouvrages cités

David: Mercenaires et volontaires internationaux en


droit des gens, Bruxelles 1978.

F. Krill : La protection de la femme dans le droit interna­


tional humanitaire, dans «Revue internationale de la
Croix-Rouge», Genève, novembre-décembre 1985.

J. Meurant: Le service volontaire de la Croix-Rouge


dans la société d’aujourd’hui. Institut Henry-Dunant,
Genève, 1984.

H. M eyrowitz: Le statut des saboteurs dans le droit de la


guerre, dans «Revue de droit pénal militaire et de droit
de la guerre» - Bruxelles, janvier 1966.

H. Meyrowitz: Les opérations de commando et le droit


de la guerre, dans «Revue de droit pénal militaire et de
droit de la guerre» - Bruxelles, 1er février 1979.

H. Meyrowitz: Buts de guerre et objectifs militaires,


dans «Revue de droit pénal militaire et de droit de la
guerre» - Bruxelles, 1er février 1983.

J. Moreillon : Le Comité international de la Croix-Rouge


et la protection des détenus politiques. Institut Henry
Dunant - Genève 1973.

D. Plattner: La protection de l ’enfant dans le droit


international humanitaire, dans «Revue internationale de
la Croix-Rouge» - Genève, mai-juin 1984.
A
ABORDAGE: Opération par la­ ACHEVER : Ce verbe indique
quelle un navire est investi ou abordé l ’action de tuer un blessé, un ma­
afin d ’obtenir sa reddition1 et d ’en lade, un naufragé ou toute autre
prendre possession par la force. Le personne hors de combat tombée au
terme désigne également la collision pouvoir de l ’adversaire. L ’acte est
accidentelle de deux navires. considéré comme un crime de
guerre par le droit international (cf.
ABRIS: Lieux aménagés convena­ G I art. 12, 50; G II art. 12, 51). V.
blement dont doivent être dotés les aussi: Quartier.
camps de prisonniers de guerre et
d’internés civils, afin de protéger ACTION DEPENSIVE: Ensemble
ceux-ci contre les bombardements d ’activités visant à empêcher une
aériens et autres dangers de guerre. action offensive adverse d ’atteindre
La mise à disposition et l ’organisa­ son but.
tion d ’abris constituent, par ailleurs,
des tâches de la protection civile
ACTION OFFENSIVE: Ensemble
(cf. G III art. 23 ; G IV art. 81 ; G P I
d ’activités visant à imposer sa pro­
art. 61, 65, 66). V. aussi: Refuge.
pre initiative à l ’adversaire et à anni­
ACCORDS LOCAUX: Accords hiler sa capacité opérationnelle.
que les Parties au conflit peuvent
conclure pour permettre de recueil­ ACTIVITÉ DE RENSEIGNE­
lir, d ’échanger et de transporter les MENT: L ’expression indique l ’acti­
blessés restés sur le champ de ba­ vité visant à rechercher, analyser et
taille, d ’évacuer les blessés et ma­ utiliser toute donnée d’information
lades d’une zone assiégée ou en­ possible sur l ’adversaire aux fins
cerclée ou pour permettre le pas­ d ’évaluer sa situation et ses possibi­
sage du personnel sanitaire et reli­ lités. V. aussi Espionnage, Secret
gieux ainsi que de matériel sani­ d ’Etat.
taire à destination des dites zones
(cf. G I art. 15; G II art. 18; G IV AERONEF CIVIL: Est considéré
art. 17). V. aussi : Suspension comme tel un aéronef de propriété
d ’armes. privée destiné au transport de mar­
chandises ou de personnes civiles.
ACCORDS SPECIAUX: Accords Des normes identiques à celles pré­
que les Parties au conflit peuvent vues pour les navires marchands
conclure entre elles pour améliorer lui seront appliquées.
ou compléter les normes établies par
G I art. 6 ; II art. 6 ; III art. 6, IV art. AERONEF EN PERDITION: Par
7 ; GP I ; GP II ; HCP. V. aussi : Sta­ cette expression, on entend un aéro­
tut juridique des Parties au conflit. nef qui n’est plus gouvernable en
1 Les mots imprimés en caractères gras font raison d ’avarie ou parce que touché
l’objet d’une entrée particulière. durant une attaque ennemie et que

17
l’équipage abandonne, en sautant en de transport sanitaire aérien des­
parachute. Pendant la descente, les tiné à l ’évacuation des blessés et des
membres de l ’équipage ne doivent malades, des naufragés ainsi qu’au
pas faire l’objet d ’une attaque; au transport du personnel ou du maté­
moment où ils touchent le sol, ils riel sanitaire. En cas de conflit armé
doivent se voir accorder la possibi­ international, l’aéronef sanitaire ne
lité de se rendre avant de faire éven­ peut pas être attaqué mais doit être
tuellement l ’objet d ’une attaque, respecté par toutes les Parties au
sauf s’il est manifeste qu’ils se pré­ conflit pendant les vols qu’il effec­
parent à commettre un acte hostile. tuera aux altitudes, heures et itiné­
Cette norme de sauvegarde ne s’ap­ raires spécifiquement convenus en­
plique évidemment pas aux troupes tre toutes les Parties au conflit
parachutées (G P I art. 42). V. aussi : concernées. Il doit porter, à côté des
Hors de combat. couleurs nationales, le signe distinc­
tif de la croix rouge (ou du croissant
AERONEF MILITAIRE : Est consi­ rouge) sur fond blanc, reproduit sur
déré comme tel un aéronef qui: a) ses surfaces inférieures, supérieures
prouve sa qualité militaire par et latérales. Il doit être pourvu de
l ’emploi de signes distinctifs tous les moyens de signalisation ou
adoptés, dans ce but, par l ’Etat au­ de reconnaissance fixés d ’entente
quel il appartient ; b) est placé sous entre les Parties au conflit.
l ’autorité directe, le contrôle immé­ L ’aéronef sanitaire doit obéir à toute
diat et la responsabilité de l ’Etat; c) sommation d ’atterrir ou d ’amerrir.
est commandé par une personne ins­ Des normes précises règlent le sur­
crite sur les listes du personnel mili­ vol de zones déterminées impli­
taire ; d) est protégé par un équipage quées dans les hostilités, ou du terri­
constitué par du personnel militaire toire des Etats neutres, ainsi que les
ou militarisé. restrictions d ’utilisation, d ’atterris­
sage et d ’inspection d’un aéronef
sanitaire (cf. G I art. 36-38 ; G II art.
AERONEF PARLEMENTAIRE:
39-41, GP I art. 8, 24-3, Ann. I art.
On appelle ainsi l ’aéronef utilisé par
5-13). V. aussi: Survol, Transport
un parlementaire se rendant auprès sanitaire.
de l ’adversaire pour accomplir la
mission qui lui a été confiée. Il jouit
AGENCE CENTRALE DE RE­
de la même immunité conditionnelle
CHERCHES : Organisme créé par le
prévue pour le parlementaire, avec
CICR ayant pour tâche de concen­
adjonction de conditions qui peu­
trer toutes les informations concer­
vent être posées quant à son identifi­
nant les prisonniers de guerre
cation visuelle, par radio et par ra­
reçues par voie officielle ou privée
dar et son plan de vol. Il ne peut pas
et de les transmettre au pays d ’ori­
être armé, ni être attaqué, ni capturé
gine ou à la Puissance dont les pri­
durant le voyage d ’aller et de retour.
sonniers dépendent. L ’Agence dé­
ploie les mêmes activités en faveur
AERONEF SANITAIRE: Par cette des personnes civiles protégées
expression, on entend tout moyen surtout lorsqu’elles sont sujettes à

18
l ’internement, en transmettant les Etat tiers ; g) l ’envoi par un Etat ou
informations recueillies au pays en son nom de bandes ou groupes
d ’origine ou de résidence des inté­ armés, de forces irrégulières ou de
ressés, sauf lorsque la transmission mercenaires qui se livrent à des
peut nuire aux personnes auxquelles actes de force armée contre un autre
les informations se réfèrent ou à leur Etat d ’une gravité telle qu’ils équi­
famille (cf. G III art. 123 ; G IV art. valent aux actes énumérés ci-des­
140). V. aussi: Bureau national des sus, ou le fait de s’engager d ’une
renseignements. manière substantielle dans une telle
action.
AGRESSION : Emploi de la force L ’Etat victime d’une agression a le
armée par un Etat contre la souve­ droit d ’exercer la légitime défense.
raineté, l ’intégrité territoriale ou Les actes accomplis dans l ’exercice
l ’indépendance politique d ’un autre du droit des peuples à disposer
Etat. Qu’il y ait eu ou non déclara­ d ’eux-mêmes et ceux ayant pour but
tion de guerre, les exemples sui­ la lutte contre la domination colo­
vants sont des actes d ’agression: a) niale, l’occupation étrangère ou les
l’invasion ou l ’attaque du territoire régimes racistes ne constituent pas
d ’un Etat par les forces armées d ’un des actes d ’agression (cf. NU 1974;
autre Etat ou toute occupation mili­ GP I, art. 1).
taire ou toute annexion par
l ’emploi de la force, du territoire ou AMERRISSAGE: V. Survol.
d’une partie du territoire d ’un autre
Etat ; b) le bombardement ou AMNISTIE: Mesure de clémence
l’emploi de toute arme par un Etat que les autorités au pouvoir sont
contre le territoire d ’un autre Etat; invitées, par le droit des conflits
c) le blocus des ports et des côtes armés, à accorder de la manière la
d ’un Etat par les forces armées d’un plus large possible, à la cessation
autre Etat; d) l ’attaque par les des hostilités d ’un conflit armé
forces armées d’un Etat contre les non international aux personnes
forces armées terrestres, navales ou qui auront pris part au conflit ou qui
aériennes ou contre la marine et auront été détenues ou internées
l ’aviation civile d ’un autre Etat; e) pour des motifs en relation avec le
l’utilisation des forces armées d ’un conflit armé (cf. GP II art. 6).
Etat qui sont stationnées sur le terri­
toire d ’un autre Etat avec l’accord ANGARIE: Mesure découlant du
de l ’Etat d’accueil, contrairement principe général selon lequel les
aux conditions prévues dans l’ac­ belligérants peuvent accomplir des
cord ou toute prolongation de leur actes qui seraient interdits selon les
présence sur le territoire en ques­ normes régissant les rapports du
tion, au-delà de la terminaison de temps de paix. L ’angarie consiste en
l ’accord; f) le fait pour un Etat un droit reconnu aux belligérants de
d ’admettre que son territoire, qu’il a soumettre à réquisition la propriété
mis à la disposition d ’un autre Etat, neutre, que cette dernière se trouve
soit utilisé par ce dernier pour per­ sur leur propre territoire ou sur ter­
pétrer un acte d ’agression contre un ritoire ennemi occupé. Le droit

19
d ’angarie ne peut être exercé que commis pour instituer ou maintenir
moyennant indemnisation pour le la domination d’un groupe racial sur
dommage subi et pour autant qu’une tout autre groupe racial afin de l ’op­
nécessité militaire impérieuse primer systématiquement : a) refuser
l’exige. à un membre ou à des membres d ’un
Le droit international en vigueur of­ groupe racial ou de plusieurs
fre également à un Etat belligérant groupes raciaux le droit à la vie et à
la possibilité de réquisitionner du la liberté de la personne (enlever la
matériel des chemins de fer prove­ vie à ses membres; attenter à leur
nant du territoire d ’un Etat neutre. intégrité physique ou mentale, à leur
Jusqu’à concurrence du dommage liberté, les soumettre à la torture ou
subi, l ’Etat neutre peut alors égale­ à des peines et des traitements
ment réquisitionner du matériel fer­ cruels, inhumains ou dégradants ;
roviaire provenant du territoire de arrêter arbitrairement et emprison­
l’Etat belligérant en question (cf. H ner illégalement ses membres); b)
V art. 19). imposer délibérément à un groupe
Outre la réquisition, on a fréquem­ racial ou à plusieurs groupes raciaux
ment vu, en pratique, la destruc­ des conditions de vie destinées à
tion ou la mise hors d ’usage (ex. entraîner leur destruction physique
coupure de câbles sous-marins) de totale ou partielle; c) prendre des
propriétés neutres. Quand bien mesures destinées à empêcher un
même des normes de droit positif ne groupe racial ou plusieurs groupes
peuvent être invoquées dans de tels raciaux de participer à la vie politi­
cas, nombreux sont les belligérants que, sociale, économique et cultu­
qui n ’ont pas tenu compte des droits relle du pays et créer délibérément
normaux des neutres et ont justifié des conditions faisant obstacle au
les actions commises en invoquant plein développement de ces groupes
la nécessité militaire. La légitimité (en privant les membres des libertés
de telles actions n ’a été contestée et droits fondamentaux de l ’homme,
que lorsqu’on a considéré comme notamment le droit au travail, le
inexistante toute nécessité militaire. droit de former des syndicats recon­
nus, le droit à l’éducation, le droit
ANNEXION : L ’annexion, par un de quitter son pays et d’y revenir, le
Etat, du territoire ou d ’une partie du droit à une nationalité, le droit de
territoire d ’un autre Etat par l ’usage circuler librement et de choisir sa
ou la menace de l ’usage de la force résidence, le droit à la liberté d ’opi­
constitue un acte d’agression; il nion et d ’expression et le droit à la
est, par conséquent, interdit par le liberté de réunion et d’association
droit international. La décision prise pacifiques) ; d) prendre des mesures
par un Etat d ’annexer un territoire visant à diviser la population selon
ne peut avoir d’effet sur le statut des des critères raciaux, en créant des
personnes protégées (cf. G IV art. réserves et des ghettos séparés pour
47). les membres d ’un ou de plusieurs
groupes raciaux; en interdisant les
APARTHEID : Le terme désigne les mariages entre personnes apparte­
actes inhumains décrits ci-après, nant à des groupes raciaux différents

20
et en expropriant les biens-fonds tion ; d) au cas où une autorité repré­
appartenant à un ou à plusieurs sentant un peuple engagé dans une
groupes raciaux ou à des membres guerre de libération nationale
de ces groupes; e) exploiter le tra­ s’engage à les respecter (cf. G I-IV
vail des membres d ’un ou de plu­ art. 2 commun; G I art. 5, 48; G II
sieurs groupes raciaux, en particu­ art. 4, 49; G III art. 128; G IV art.
lier en les soumettant au travail 145 ; GP I art. 1, 3, 9, 84, 96; GP II
forcé; f) persécuter des organisa­ art. 1, 2).
tions ou des personnes en les pri­
vant des libertés et droits fonda­ ARCHIPEL: Est considéré comme
mentaux parce qu’elles s’opposent tel un ensemble d’îles, y compris les
à l ’apartheid. Les personnes, les parties d ’îles, les eaux attenantes et
membres d ’organisations et d’insti­ les autres éléments naturels qui ont
tutions et les représentants de les uns avec les autres des rapports
l’Etat qui, quels que soient leur si étroits qu’ils forment intrinsèque­
résidence ou leur mobile: a) com­ ment un tout géographique, écono­
mettent les actes mentionnés ci- mique et politique, ou qui sont his­
dessus, participent à ces actes, les toriquement considérés comme tels
inspirent directement ou conspirent (cf. MB. 1982 art. 46).
à leur perpétration; b) favorisent
ou encouragent directement la per­ ARMEMENT DE NAVIRES
pétration du crime d ’apartheid, MARCHANDS : Bien que durant la
sont tenus pour pénalement respon­ 1ère et la 2e guerres mondiales, la
sables sur le plan international. pratique la plus fréquente ait été
S’il est commis durant un conflit positive, les opinions divergent en­
armé international, l ’apartheid est core quant à la question de considé­
un crime de guerre (cf. NU rer comme licite l ’armement des na­
1968; NU 1973; GP I art. 85). V. vires marchands durant un conflit
aussi: Génocide, Torture. armé international. A l’heure ac­
tuelle, la question demeure ouverte
APATRIDE: Le terme désigne une et compliquée du fait que si l ’on
personne qu’aucun Etat ne consi­ admet comme licite un armement
dère comme son citoyen, sur la base défensif, surgit alors la difficulté de
de sa propre législation (cf. NU faire la distinction entre ce dernier et
1954; NU 1961; GP I art. 73, 74, un armement offensif. V. aussi :
85). Bateaux-pièges.

APPLICATION: Ce terme peut se ARMEMENT EN COURSE:


référer: a) à l’application des instru­ V. Navires corsaires.
ments du droit des conflits armés
par un Etat neutre ou non partie à ARMES : Moyens que les Etats
un conflit; b) à l ’application desdits fournissent à leurs forces armées
instruments ratione materiae et ra- afin que, dans un conflit armé,
tione personae par les’ belligérants ; elles puissent exercer concrètement
c) aux lois et règlements adoptés par la violence contre l ’adversaire, la­
les Etats pour assurer leur applica­ quelle - dans des limites justifiées

21
par la nécessité militaire et non Aujourd’hui, le système traditionnel
contraires à l ’honneur militaire - basé sur la compression des gaz
est licite en temps de guerre. Les semble arrivé à la limite de ses pos-
armes peuvent être classifiées selon siblités, comme le démontrent les
leur nature et selon leurs effets. En armes basées, celles-ci, sur la réac­
général, le droit international éta­ tion des gaz (bazooka, canons sans
blit: a) qu’il n ’existe pas un droit recul), déjà utilisées durant la Se­
illimité dans le choix des moyens de conde guerre mondiale et comme le
combat et que, dans l ’étude, la mise furent également les bombes vo­
au point, l ’acquisition ou l ’adoption lantes avec propulsion à fusée, dont
d ’une nouvelle arme, il y a obliga­ sont dérivés les missiles actuels.
tion de déterminer si son emploi en Dans la catégorie des armes à feu
serait interdit, dans certaines cir­ classiques sont comprises également
constances ou en toutes circons­ les bombes à main, les bombes lan­
tances; b) l ’interdiction des armes cées du haut d’aéronefs, les charges
de nature à causer des maux super­ de profondeur, les mines et autres
flus ou des souffrances inutiles, dispositifs analogues, les torpilles,
comme de celles ayant des effets les aérotorpilles et les armes incen­
indiscriminés ou traîtres. En outre, diaires.
l’utilisation de certaines armes dé­ Sont interdites: a) les balles explo­
terminées est interdite ou limitée. A sives d ’un poids inférieur à 400 gr.
ce propos, rappelons qu’il est im­ (St Petersbourg Décl. 1868); b) les
possible de séparer la question de la balles destinées à s’épanouir ou à
légalité ou de l ’illégalité des armes s ’aplatir dans le corps humain (H
de celle de la légalité ou de l’illéga­ Décl. 1899 VI); toute arme dont
lité de la méthode selon laquelle l'effet principal est de blesser par
elles sont employées. Cette dernière des éclats qui ne sont pas localisa­
remarque s’appliquant particulière­ bles par rayons X dans le corps
ment au bombardement terrestre, humain (G CW, Prot. I).
naval et surtout aérien. Selon leur Sont sujets à interdictions ou à limi­
nature, on distingue les armes tations : les mines terrestres et dis­
blanches, les armes à feu et les positifs analogues, ainsi que les
armes de destruction massive (cf. armes incendiaires (cf. G CW,
St. Petersbourg Décl. 1888; H Prot. II et III).
Décl. 1899 V; H Décl. 1899 VI; H
IV R art. 23 ; GP 1925 ; LMW 1972 ; ARMES BACTERIOLOGIQUES :
GP I 1977 art. 35-37; G CW. Armes qui, pour infliger aux
hommes et aux animaux des mala­
ARMES A FEU : Par armes à feu on dies et des altérations morbides uti­
entendait, jusqu’à la Seconde guerre lisent des insectes nocifs ou autres
mondiale, celles qui, pour tirer des organismes vivants ou morts ou
cartouches (non explosives) ou des leurs produits toxiques. Elles peu­
projectiles (explosifs) utilisent la vent aussi détruire et endommager
force d ’expansion des gaz produits les cultures. Leur emploi, fabrica­
par la combustion de substances dé­ tion ou stockage est interdit (cf. GP
flagrantes. 1925; UEO P.III; LMW 1972).

22
ARMES BLANCHES: Armes of­ usage, des interdictions précises
fensives, tranchantes, généralement existent qui visent la protection de la
en fer ou en acier (poignard, baïon­ population civile, des biens de ca­
nette, masse ferrée, etc.). Leur em­ ractère civil, des forêts et autres
ploi est limité par des normes géné­ couvertures végétales. En revanche,
rales interdisant de tuer ou de bles­ aucune interdiction n ’existe quant à
ser par trahison et de provoquer des l’emploi des armes incendiaires au
maux superflus ou des souffrances regard des combattants et des ob­
inutiles (cf. H IV R art. 23; GP I jectifs militaires. Les armes incen­
art. 35-37). diaires ne comprennent pas les mu­
nitions qui peuvent avoir des effets
ARMES CHIMIQUES : Armes qui, incendiaires fortuits (munitions
pour provoquer chez l ’homme et les éclairantes, traçantes, etc.) ni les
animaux des lésions de différentes munitions conçues pour combiner
nature et gravité utilisent les pro­ les effets de pénétration, de souffle
priétés asphyxiantes, toxiques, irri­ ou de fragmentation avec un effet
tantes, paralysantes, régulatrices de incendiaire ne visant pas expressé­
croissance, anti-lubrifiantes ou cata­ ment à causer des brûlures à des
lytiques d’une substance chimique personnes (projectiles perforants,
donnée, solide, liquide ou gazeuse. bombes explosives, etc.) (cf. G CW
Les armes chimiques peuvent aussi Prot. III).
viser les aliments, les boissons et les
matériaux. Leur emploi, leur fabri­ ARMES NUCLEAIRES : Par cette
cation ou leur stockage est interdit expression, on indique générale­
(cf. H Décl. 1899 V; GP 1925; ment soit la bombe atomique (qui
UEO P III; LMW 1972). exploite les effets de la fission ra­
pide de l ’atome d ’uranium 235 ou
ARMES DE DESTRUCTION du plutonium) ; soit la bombe à hy­
MASSIVE : Actuellement elles drogène (H) ou thermonucléaire
comprennent les armes bactériolo­ (qui exploite l ’énergie libérée par la
giques, les armes chimiques et les fission d ’isotopes de l ’hydrogène,
armes nucléaires. obtenue à très haute température);
soit la bombe à neutrons(N) (qui
ARMES DE THEATRE: V. Armes provoque la destruction de matériels
nucléaires, Missile. mineurs et d ’effets thermiques ré­
duits par rapport aux deux autres
ARMES INCENDIAIRES: Armes alors que la radiation produite est
ou munitions essentiellement plus létale).
conçues pour mettre le feu à des Les définitions des armes nu­
objets ou pour infliger des brûlures à cléaires - probablement à mettre à
des personnes par l ’action des jour au point de vue technique - se
flammes, de la chaleur, ou d ’une trouvent dans UEO P. II I ; T1 1967.
combinaison des flammes et de la Pour ce qui est de leur emploi, les
chaleur, que dégage une réaction armes nucléaires sont classées en:
chimique d ’une substance lancée sur a) tactiques, à courte portée; b) de
la cible. En ce qui concerne leur théâtre, à portée intermédiaire;

23
c) stratégiques. Cette distinction est permettant d ’atteindre l ’objectif es­
cependant devenue relative, en rai­ sentiel : la suspension des hostilités
son de l ’existence des missiles ba­ actives, le plus souvent pour une
listiques à moyenne portée (euro­ durée indéterminée, sur tout le
missiles). Pour les armes nucléaires, théâtre de la guerre. Un armistice
il n ’existe aucune interdiction géné­ ne met pas fin à l’état de guerre,
rale mais des interdictions particu­ qui demeure, avec ses conséquences
lières: a) interdiction d ’essai, d’em­ juridiques. L ’initiative de la stipula­
ploi, de fabrication, de production, tion d ’un armistice est de la compé­
d ’acquisition, de réception, d ’entre­ tence exclusive du gouvernement
posage, d’installation, de mise en (cf. H IV R art. 36-41 ; G I art. 15).
place et de possession dans une ré­ Outre l ’armistice général déjà évo­
gion convenue comme celle de qué, le droit international connaît
l’Amérique Latine (Tl. 1967); b) également l ’institution d ’armistices
interdiction de placer des armes nu­ locaux, dont le but consiste à facili­
cléaires et d ’autres armes de des­ ter l ’enlèvement, l ’échange et le
truction massive sur le fond des transfert de blessés (v. Trèves).
mers et des océans ainsi que dans
leur sous-sol (cf. LMW 1967; NU ARRIERES: V. Zone des amères.
1979); c) interdiction de placer sur
orbite autour de la terre et des autres ASILE: Le terme est entendu, ici,
corps célestes des engins porteurs dans le sens du séjour d ’un bateau
d’armes nucléaires et de placer de de guerre belligérant dans le port
telles armes sur la surface et dans le ou la mer territoriale neutre, au
sous-sol de la lune ou autres corps début des hostilités ou durant celles-
célestes (cf. LMW 1967; NU ci. Ce séjour peut durer au maxi­
1979). Dans le domaine des armes mum 24 heures, sauf exceptions
nucléaires, on tiendra également dues à l’état de la mer ou à des
compte des instruments suivants : a) avaries. Des normes particulières
Traité de Moscou du 5 août 1963 règlent le séjour simultané dans un
interdisant les essais d ’armes nu­ port ou des eaux neutres de navires
cléaires dans l’espace atmosphéri­ de guerre de belligérants opposés et
que, dans l’espace extra-atmo­ de navires de guerre d ’un belligérant
sphérique et sous l ’eau; b) Traité et navires marchands du belligérant
de Londres, Moscou et Washington adverse (cf. H XII art. 12-20; Mo
du 1er juillet 1965 pour la non- 1936 art. 16).
prolifération des armes nucléaires. Le même terme peut aussi se référer
au séjour sur le territoire d ’un Etat
ARMES STRATEGIQUES : V. neutre qui y consent: a) de troupes
Armes nucléaires, Missile. appartenant à des forces armées
belligérantes (désarmement et inter­
ARMISTICE : Convention mili­ nement) ; b) de prisonniers de
taire à buts politico-militaires qui guerre évadés (liberté ou assigna­
contient, par conséquent, outre les tion à résidence); c) de blessés et
clauses purement militaires, des malades des différentes parties bel­
clauses politiques et économiques ligérantes (soins et garde) (cf. H V

24
art. 11-15). En ce qui concerne sous-marins, garde de prisonniers
l ’asile politique, v. Réfugiés; NU de guerre, affrètement par l ’ennemi,
1948/2 art. 14; NU 1967. emploi exclusif pour le transport de
troupes, ravitaillement de navires
ASSISTANCE: Le mot est em­ ennemis) et l ’assistance hostile indi­
ployé pour indiquer: a) l’assistance recte (p. ex. : transport, parmi les
générale que le CICR doit assurer, passagers, de personnes incorporées
avec la protection, aux victimes dans les forces armées d ’un belli­
des conflits armés. Pour que cette gérant ou d ’un détachement de
tâche se réalise, les Parties à un celles-ci qui, pendant le voyage,
conflit doivent accorder au CICR prêtent une assistance directe aux
toutes les facilités en leur pouvoir; opérations dudit belligérant). Dans
b) l ’assistance spirituelle à assurer le cas de l ’assistance indirecte, le
aux prisonniers de guerre, aux navire marchand neutre est sujet à
internés civils et aux personnes capture et, en général, passible du
civiles en territoire occupé ; c) traitement que subirait un navire
aux personnes privées de liberté neutre sujet à la confiscation pour
dans un conflit armé interne ; d) une contrebande de guerre. Dans le cas
des tâches de la protection civile; de l ’assistance directe, le navire
e) le droit que les représentants de marchand neutre est sujet à capture
la puissance protectrice ont d’assis­ et, en général, passible du traite­
ter à l ’audience de tout tribunal ment que subirait un navire mar­
jugeant une personne civile proté­ chand ennemi. Dans les deux cas,
gée, sauf au cas où les débats ont les marchandises appartenant au
lieu à huis clos (cf. G III art. 34- propriétaire du navire sont égale­
36; G IV art. 58, 93; GP I art. 61, ment sujettes à capture.
81, 88; GP II art. 5).
ATTAQUES : Dans le langage mili­
ASSISTANCE HOSTILE: On en­ taire, on entend par attaque l ’action
tend ici la prestation en faveur d ’un qu’une unité accomplit afin que sa
belligérant, de la part de navires propre capacité offensive pèse sur
marchands neutres, de diverses une unité adverse. En tant qu’acte
formes d’aide ou de services qui ne stratégique, l’attaque est une phase
constituent pas un transport de de la bataille visant à atteindre un
contrebande de guerre ni une vio­ objectif en profondeur, défendu nor­
lation du blocus. La notion de l’as­ malement par de grandes unités de
sistance hostile est réglée par des première ligne. En tant qu'acte tacti­
normes de droit coutumier dont le que, elle est une partie du combat qui
contenu, en partie controversé, se permet à une unité terrestre, aérienne
trouve réuni dans la Déclaration de ou navale de conquérir ou de détruire
Londres de 1909, document qui n ’a un objectif militaire en coordon­
été ratifié par aucun de ses signa­ nant le feu et le mouvement.
taires. Ce document distingue l ’as­ Au sens du droit international, l ’at­
sistance hostile directe (par ex. : par­ taque est un acte de violence com­
ticipation directe aux hostilités, mis contre l ’adversaire, dans un but
pose de mines, rupture de câbles tant offensif que défensif et quel que

25
soit le territoire sur lequel il se dé­ limités. Sont notamment considé­
roule. Cette définition s'applique à : rées comme effectuées sans discri­
a) toute opération terrestre, navale mination : a) les attaques par
ou aérienne pouvant affecter, sur bombardement, quels que soient
terre, la population civile et les les méthodes ou moyens utilisés,
biens de caractère civil; b) toutes qui traitent comme un objectif mi­
les attaques navales ou aériennes litaire unique un certain nombre
dirigées contre des objectifs sur d ’objectifs militaires nettement es­
terre. Les attaques contre la popula­ pacés et distincts situés dans une
tion civile en tant que telle, les ville, un village ou toute autre
actes de violence dont le but princi­ zone contenant une concentration
pal est de répandre la terreur parmi analogue de personnes civiles ou
la population civile ainsi que les de biens de caractère civil; b) les
attaques indiscriminées contre des attaques dont on peut attendre
lieux déterminés et des biens de ca­ qu’elles causent incidemment des
ractère civil déterminés sont inter­ pertes en vies humaines dans la
dites. Des mesures de précaution population civile, des blessures
doivent être prises dans la prépara­ aux personnes civiles, des dom­
tion et l ’exécution des attaques et mages aux biens de caractère civil,
contre les effets des attaques (cf. GP ou une combinaison de ces pertes
I art. 49, 51-60). et dommages, qui seraient exces­
sifs par rapport à l ’avantage mili­
ATTAQUES INDISCRIMINEES : taire concret et direct attendu (cf.
Sont considérées comme telles et GP I art. 51).
par conséquent interdites, les atta­
ques propres à frapper indistincte­ ATTERRISSAGE: V. Survol.
ment des objectifs militaires et des
personnes civiles ou des biens de AVANTAGE MILITAIRE:
caractère civil. Il s’agit des atta­ L ’expression est utilisée par le droit
ques: a) qui ne sont pas dirigées des conflits armés lorsqu’il donne
contre un objectif militaire déter­ la définition d'objectif militaire,
miné; b) dans lesquelles on utilise ainsi que lorsqu’il établit les précau­
des m éthodes ou moyens de com ­ tions qui doivent être prises dans
bat qui ne peuvent pas être dirigés l’attaque afin d ’épargner le plus
contre un objectif militaire déter­ possible la population civile, les
miné; c) dans lesquelles on utilise personnes civiles et les biens de
des méthodes ou moyens de combat caractère civil (cf. GP I art. 51, 52,
dont les effets ne peuvent pas être 57).

26
B
BAIE : Echancrure bien marquée gentes montrent combien il est diffi­
dont la pénétration dans les terres cile d ’établir une distinction précise
par rapport à sa largeur à l ’ouverture entre la perfidie et les ruses de
est telle que les eaux qu’elle ren­ guerre. V. aussi: Armement des na­
ferme sont cernées par la côte et vires marchands.
qu’elle constitue plus qu’une simple
inflexion de la côte. Toutefois une BELLIGERANTS: Selon le droit
échancrure n ’est considérée comme international en vigueur jusqu’à la
une baie que si sa superficie est au fin de la Seconde guerre mondiale,
moins égale à celle d ’un demi-cercle le terme indiquait: 1) les différentes
ayant pour diamètre la droite tracée entités étatiques participant à une
en travers de l ’entrée de l 'échan­ guerre; 2) les individus autorisés à
crure (cf. MB. 1982 art. 10). exercer matériellement la violence
de guerre.
BARRAGE: V. Ouvrages et instal­ En ce qui concerne les entités étati­
lations contenant des forces dange­ ques impliquées dans un conflit
reuses. armé international - expression
aujourd’hui préférée au mot
BATEAUX-PIEGES : L ’expression « guerre » afin de comprendre égale­
indique des bateaux camouflés (ap­ ment les conflits internationaux qui
pelés en anglais «Q-ship» ou n ’ont pas les caractéristiques techni-
«Mystery-ship», en espagnol «bu- co-juridiques de la guerre - le droit
que-trampa», en italien «nave-ci- international plus récent les désigne
vetta»), en fait des «cargos trans­ plutôt par l ’expression «Parties au
formés en bâtiments de guerre, mais conflit», étant donné que des en­
dont l ’armement est dissimulé de tités non étatiques peuvent aussi
façon à servir d’appât aux sous- participer aux conflits armés inter­
marins ennemis, qu’ils attaquent nationaux. Elles sont assimilées à
ensuite au canon, une fois ceux-ci cette expression pour l ’application
stoppés à proxim ité». (v. Rou.). De du droit des conflits armés. Pour
nombreux auteurs considèrent obtenir la qualité de belligérant, il
comme illicite l ’usage des bateaux- est nécessaire de posséder, de toute
pièges, d ’une part parce que la façon, la personnalité internatio­
transformation qui leur est apportée nale, c ’est-à-dire être un sujet du
n ’est pas conforme aux prescrip­ droit international, soumis - par
tions de H VII, d’autre part parce l’effet de l’état de guerre - à une
qu’ils classent cette méthode parmi branche spéciale de ce droit qui est,
les actes de perfidie, interdits par précisément, le droit des conflits
l ’art. 37.1 GP I. D ’autres auteurs, armés. La qualité de belligérant
en revanche, classent l ’usage des peut également être attribuée aux
bateaux-pièges parmi les ruses de insurgés qui, dans une guerre ci­
guerre que l’art. 37.2 GP I déclare vile, contrôlent de fait une partie du
licites. Ces interprétations diver­ territoire d’un Etat, parce que des

27
Etats tiers sont en rapport avec eux unique des forces armées, considé­
aux fins de protéger leurs propres rant comme telles toutes les forces,
intérêts, ou parce que le gouverne­ tous les groupes et toutes les unités
ment légitime a intérêt à reconnaître armés et organisés qui sont placés
les insurgés comme belligérants, sous un commandement responsable
afin d ’exiger, des autres Etats, le de la conduite de ses subordonnés
respect de la neutralité. En ce qui devant cette Partie, même si celle-ci
concerne les individus, le terme est représentée par un gouvernement
«belligérants» se référait aux mem­ ou une autorité non reconnus par
bres: 1) des forces armées d ’une une Partie adverse. Ces forces ar­
Partie au conflit; 2) des corps de mées doivent être soumises à un
volontaires et de milices non com­ régime de discipline interne qui as­
pris dans lesdites forces mais opé­ sure, notamment, le respect des rè­
rant en faveur de ladite Partie à gles du droit international applicable
condition : a) qu’ils aient à leur tête dans les conflits armés. Les mem­
un commandant responsable ; b) bres des forces armées ainsi définies
qu’ils portent un signe distinctif fixe sont des combattants (terme qui,
et reconnaissable à distance ; c) pour les individus, a remplacé celui
qu’ils portent les armes ouverte­ de «belligérants»), c ’est-à-dire
ment; d) qu’ils respectent les lois et qu’ils ont le droit de participer di­
coutumes de la guerre; 3) d ’une rectement aux hostilités et bénéfi­
levée en masse, c ’est-à-dire la popu­ cient du statut de prisonnier de
lation d ’un territoire non occupé guerre s’ils sont capturés par
qui, à l’approche de l ’ennemi, prend l’adversaire. Des normes particu­
spontanément les armes pour com­ lières ont atténué sensiblement le
battre les troupes d’invasion sans principe de la distinction obligatoire
avoir eu le temps de s’organiser, à entre combattants et population
condition: a) qu’elle porte les armes civile (cf. GP I art. 43, 44, 48). V.
ouvertement; b) qu’elle respecte les aussi : Combattants, Conflit armé
lois et coutumes de la guerre (cf. H international, Conflit armé non in­
IV R art. 1-3). Immédiatement ternational, Conflit armé interne in­
après la 2e guerre mondiale, le droit ternationalisé.
international a ajouté à ces catégo­
ries d ’individus belligérants celle BIEN-ETRE: Le terme est employé
des membres des mouvements de pour indiquer le service chargé, au
résistance organisés, appartenant à sein des forces armées, d ’assurer
une Partie au conflit, opérant à précisément le bien-être des pri­
l’extérieur ou à l’intérieur de leur sonniers de guerre. Il est aussi
propre territoire, même si celui-ci utilisé pour interdire les atteintes
est occupé, à condition qu’ils répon­ portées au bien-être physique ou
dent aux conditions susmentionnées mental des personnes qui sont au
pour les corps de volontaires (cf. G pouvoir d ’une Partie à un conflit
IV art. 4). armé (v. G I art. 13 ; G II art. 13 ; G
Plus récemment, abandonnant le III art. 4; GP I art. 75). V. aussi:
système des catégories, le droit in­ Personnes suivant les forces armées
ternational a dicté une définition sans en faire directement partie.

28
BIENS CULTURELS: Abstraction utilement comparée à celle définie
faite de leur origine et de leur pro­ par la Convention de Paris du 14
priétaire, le droit international dé­ novembre 1970 relative aux me­
signe par cette expression les biens sures à prendre pour interdire et em­
meubles ou immeubles qui consti­ pêcher l ’importation, l ’exportation
tuent le patrimoine culturel de l ’hu­ et le transfert illicites de propriété
manité tout entière et à la formation des biens culturels. V. aussi
duquel contribue chaque peuple. Vu UNESCO.
leur importance pour tous les peu­
ples du monde, le droit international BIENS DE CARACTERE CIVIL:
vise à en assurer la protection en cas Biens qui ne sont pas des objectifs
de conflit armé. militaires. Ils ne doivent être l ’objet
Les biens culturels protégés sont les ni d'attaques ni de représailles (cf.
suivants : les monuments histori­ GP I art. 52).
ques, les oeuvres d’art, les édifices
et les lieux de culte, les sites archéo­ BIENS ENNEMIS: L ’expression
logiques, les musées, les dépôts, comprend tant les objectifs mili­
bibliothèques, archives, collections taires que les biens de caractère
scientifiques, etc. Ils doivent être civil appartenant à l ’adversaire. Les
respectés et sauvegardés contre les biens de caractère civil bénéficient
effets prévisibles d ’un conflit armé, d ’une protection générale dérivant
ne pas être utilisés à des fins qui de l’interdiction d ’exercer contre
pourraient les exposer à la destruc­ eux des actes de violence, des atta­
tion ou à la détérioration, ne pas être ques ou des représailles. Des
l’objet d ’actes d’hostilité et de pil­ normes détaillées du droit interna­
lage, de vol, de détournement ou de tional établissent les précautions que
vandalisme. La protection, qui les Parties au conflit doivent pren­
s’étend au transport des biens cultu­ dre dans la préparation et l ’exécu­
rels meubles, peut être spéciale tion des attaques qui, dirigées contre
(biens de très haute importance) ou des objectifs militaires, peuvent
simple. Il ne peut être dérogé aux causer des dommages aux biens de
obligations de protection que dans caractère civil, ainsi que pour proté­
les cas où une nécessité militaire ger ces derniers des effets des atta­
l’exige: d ’une manière impérative ques. En ce qui concerne ces biens,
(protection simple); d’une manière on rappellera les normes interdisant
inéluctable (protection spéciale). le pillage et les appropriations et
Dans ce dernier cas, la décision est destructions qui ne seraient pas jus­
du ressort du commandant d ’une tifiées par des nécessités militaires
formation égale ou supérieure en impérieuses (cf. H IV R art. 23, 47 ;
importance à une division. Les re­ G I art. 15, 50; G II art. 18, 51; G
présailles contre les biens culturels IV art. 16, 33, 53, 143; GP I art.
sont interdites. Un signe distinctif 51, 52, 57, 58). Des normes spé­
spécial doit être apposé sur les biens ciales visent à protéger les biens
culturels. (cf. H CP; GP I art. 53; culturels, les biens indispensables
GP II art. 16). La notion des biens à la survie de la population civile,
culturels citée ci-dessus peut être l ’environnement naturel, les

29
ouvrages et installations conte­ ou à des fins autres que la subsis­
nant des forces dangereuses, les tance de la population civile. Ils ne
localités non défendues et les peuvent pas être l’objet de repré­
zones démilitarisées (cf. H CP; sailles. Compte tenu des exigences
GP I art. 53-60, 85; GP II art. 14, vitales de toute Partie au conflit
16). Les violations des normes de pour la défense de son territoire
protection susmentionnées consti­ contre l ’invasion, des dérogations
tuent des crimes de guerre (cf. G I auxdites interdictions sont permises
art. 50 ; G II art. 51 ; G IV art. 143 ; si des nécessités militaires impé­
GP I art. 85). Les dispositions rieuses l’exigent (cf. GP I art. 54;
qu’une Partie au conflit peut prendre GP II art. 14). V. aussi: Famine,
au regard des biens de caractère ci­ Mouvements de population.
vil qui tombent en son pouvoir dans
le courant des opérations mili­ BLESSES ET MALADES: Le
taires varient, selon que les biens terme s’entend des personnes, mili­
proviennent de propriété publique taires ou civiles qui, en raison d ’un
ou privée. Ces mesures sont réglées traumatisme, d’une maladie ou de
par des normes appropriées. D ’au­ troubles physiques ou mentaux, ont
tres normes règlent le traitement des besoin de soins médicaux et qui
biens de caractère civil ennemis si­ s’abstiennent de tout acte d ’hosti­
tués, au début des hostilités, dans le lité. Elles doivent être respectées et
territoire d’une partie au conflit (ad­ protégées selon les normes prévues
ministration, réquisition, séquestre, par le droit des conflits armés. Le
etc.). V. aussi: Angarie, Capture, principe général, qui règle le traite­
Confiscation, Prise. ment des blessés et des malades de
toute Partie au conflit, veut qu’ils
BIENS INDISPENSABLES A LA soient traités en toutes circonstances
SURVIE DE LA POPULATION avec humanité et qu’ils reçoivent,
CIVILE: Comprennent, par exem­ dans toute la mesure du possible et
ple, les denrées alimentaires et les dans les délais les plus brefs, les
zones agricoles qui les produisent, soins médicaux qu’exige leur état.
les récoltes, le bétail, les installa­ Aucune distinction fondée sur des
tions et réserves d ’eau potable et les critères autres que médicaux ne sera
ouvrages d ’irrigation. Il est interdit faite entre eux. A des fins de protec­
de les attaquer, de les détruire, de tion, sont aussi assimilés aux
les enlever ou de les mettre hors blessés et malades les femmes en­
d’usage, en vue d ’en priver - à rai­ ceintes ou en couches, les nouveau-
son de leur valeur de subsistance - la nés et les invalides (cf. G I ; G II ; G
population civile, quel que soit le IV; GP I art. 8-20; GP II art. 7-12).
motif dont on s’inspire, que ce soit V. aussi: Evacuations, Arrières,
pour affamer des personnes civiles, Service sanitaire, Transport sani­
provoquer leur déplacement ou pour taire.
toute autre raison. L ’interdiction ne
s’applique pas si les biens énumérés BLOCUS : Opération impliquant
sont utilisés pour la subsistance des des forces navales et aériennes par
seuls membres des forces armées laquelle un belligérant interdit tota­

30
lement le mouvement maritime en et aux zones démilitarisées. Les
provenance ou à destination d ’un bombardements dirigés contre la
port ou d ’une côte appartenant à un population civile en tant que telle
belligérant ennemi, ou occupée par sont interdits. Il en va de même des
celui-ci. Le blocus, pour être obli­ bombardements indiscriminés et
gatoire, c ’est-à-dire pour que les de ceux dont le but principal est de
Etats tiers soient tenus de le respec­ répandre la terreur. Des mesures de
ter, doit être effectif, ce qui signifie précaution dans les bombardements
qu’il doit être maintenu par une et contre les effets des bombarde­
force suffisante pour interdire réel­ ments sont prescrites (cf. H IV R
lement l’accès au littoral ennemi. Le art. 25-27; H IX ; GP I art. 35, 36,
blocus doit, en outre, être déclaré en 51-60).
précisant la date du commencement,
les limites géographiques du terri­ BOMBARDEMENTS INDISCRI-
toire bloqué et le délai de sortie à MINES: V. Attaques indiscrimi-
accorder aux navires neutres. Cette nées.
déclaration doit être notifiée aux
Puissances neutres et à l ’autorité lo­ BRANCARDIERS: Militaires ins­
cale. D ’autres prescriptions en ma­ truits pour être, le cas échéant, em­
tière de blocus sont dictées par le ployés comme auxiliaires pour re­
droit international positif ou coutu- chercher, recueillir et transporter
mier (cf. Paris 1856; Londres Décl. des blessés et des malades. Ils se­
1909 art. 1-22). Les règles de H ront respectés et protégés dans
AW prévoyaient (art. 53) la possibi­ l ’exercice de cette fonction au mo­
lité du blocus aérien d’un aéroport ment où ils entrent en contact avec
ou d ’autres parties du territoire en­ l ’ennemi ou s’ils tombent en son
nemi effectué par l ’usage de la force pouvoir (cf. G I art. 25).
aérienne. V. aussi: Capture, Confis­
cation, Contrebande de guerre. BRASSARD: Bande de tissu pour­
vue d'un signe distinctif spécial, à
BOMBARDEMENT : Q u’il soit ter­ porter au bras comme indication
restre, naval ou aérien, le bombar­ d ’appartenance au service sanitaire
dement est une m éthode de com ­ ou à la protection civile.
bat licite dans les limites du prin­
cipe général selon lequel le droit BRIMADES: Epreuves pénibles,
qu’ont les Parties à choisir les mé­ d ’ordre physique ou moral, qu’il est
thodes de combat n ’est pas illimité. interdit d ’imposer aux internés ci­
En vertu de ce principe, l ’emploi de vils (cf. G IV art. 100).
méthodes de nature à causer des
maux superflus et des souffrances et BUREAU NATIONAL DE REN­
destructions inutiles est interdit. Il SEIGNEMENTS : L ’expression dé­
existe, cependant, en matière de signe l’organe que chacune des Par­
bombardement, des interdictions ou ties à un conflit armé international
limitations qui se réfèrent aux doit constituer pour recueillir des
unités sanitaires ; aux biens cultu­ renseignements sur les prisonniers
rels; aux localités non défendues de guerre qui se trouvent en son

31
pouvoir, et les transmettre à la imposer des conditions pour le re­
Puissance intéressée, par l ’intermé­ tour à l ’état de paix (V. St. Peters-
diaire des Puissances protectrices, bourg Décl. 1868).
d’une part et de l ’A gence centrale
de recherches, d ’autre part. Les BUTS DE GUERRE: S ’ils se réfè­
Puissances neutres et non belligé­ rent à un conflit déterminé ou à une
rantes agiront de la même manière phase déterminée des hostilités, les
lorsqu’elles accueilleront, sur leur buts de guerre consistent en des ob­
territoire, des personnes ayant droit jectifs stratégiques que le gouverne­
au statut de prisonnier de guerre. ment d ’un Etat belligérant veut réa­
Le Bureau s’occupe aussi des ob­ liser au moyen des armes.
jets personnels de valeur, d ’argent La quantité et la qualité influent sur
et de documents d ’importance par­ le choix des objectifs stratégiques
ticulière abandonnés par les prison­ et, par conséquent, sur les buts de
niers de guerre au moment de leur guerre, les uns et les autres influant,
libération, de leur évasion ou de à leur tour, sur les armements. Le
leur décès. Le Bureau déploie des droit international des conflits
activités analogues en faveur des armés, en imposant des règles impé-
personnes civiles protégées qui se ratives qui visent à fixer les moyens
trouvent au pouvoir de la Partie au et m éthodes interdits et les objec­
conflit qui l ’a constitué, y compris tifs licites, agit directement sur les
dans les cas d’occupation (cf. G buts de guerre. Dans ce sens, les
III art. 122-124; G IV art. 136- belligérants ne peuvent pas, légiti­
141). mement, se proposer des objectifs
dont la réalisation comporterait la
BUT DE LA GUERRE: Anéantir violation desdites règles impératives
militairement l ’adversaire et lui (v. Mey./3).

32
c
CAPITULATION : Acte qui en­ acquiert le statut de prisonnier de
traîne la cessation des hostilités ac­ guerre si le navire est ennemi ; si le
tives et qui a pour objet la reddition navire est neutre, l ’équipage pourra
négociée des forces d’une des Par­ être retenu aux fins de témoigner
ties à un conflit armé international. devant un Tribunal des Prises.
La capitulation peut être partielle Même si la cargaison est sujette à
(limitée aux forces qui se rendent) capture, le passage définitif du na­
ou générale (comprenant l’ensemble vire ou de la cargaison à la propriété
des forces armées d ’un belligé­ du capteur ne peut avoir lieu qu’à la
rant). Elle peut être incondition­ suite d ’une sentence du Tribunal des
nelle ou discrétionnaire, lorsqu’elle Prises. Une fois capturé, le navire
met le vaincu à la merci du vain­ est dirigé sur un port de l ’Etat cap­
queur, tout en assurant aux combat­ teur, qui doit l ’escorter jusqu’à des­
tants qui capitulent le statut de pri­ tination ou en confier la mission à
sonnier de guerre. Ses clauses sont l ’équipage de prise.
fixées par une convention militaire Pour l ’accès d ’un navire capturé
spéciale et ne peuvent pas inclure, dans un port neutre, v. Prises. Le
pour l’ennemi qui capitule, des navire capturé ne peut pas être détruit
conditions contraires à l’honneur avant la sentence du Tribunal des
militaire. La capitulation ne doit Prises, à moins que ne l ’exigent des
pas être confondue avec la reddi­ raisons d ’absolue nécessité ou des
tion (cf. H IV R art. 35). circonstances particulières (impossi­
bilité de disposer d ’un équipage de
CAPTURE: Ce mot désigne l ’acte prise, éloignement des ports natio­
par lequel le commandant d ’un bâti­ naux, danger de reprise, etc.). En
ment de guerre substitue son auto­ cas de destruction, l ’équipage ainsi
rité à celle du capitaine d ’un navire que les papiers de bord devront être
ennemi, sous réserve du jugement mis en sûreté (cf. H XI ; H XIII art. 2
ultérieur du Tribunal des Prises et 3 ; Londres Décl. 1909 art. 48-54).
quant au sort définitif de ce navire et Le terme de capture est également
de sa cargaison. C ’est ainsi qu’après utilisé, en droit international huma­
avoir subi une visite et une perqui­ nitaire, à propos d ’autres biens et
sition, un navire marchand peut personnes que ceux mentionnés ci-
être capturé, à moins qu’il ne pos­ dessus (v. G I art. 1 6 , 19, 31-34; G II
sède un titre d’exemption à de telles art. 19-25, 36, 38; G III art. 8 5 ;G P I
mesures. Le même sort est réservé art. 46, 52). V. aussi: Confiscation,
au navire neutre coupable d’assis­ Neutralité maritime, Saisie.
tance hostile, de contrebande de
guerre ou de violation de blocus. CATASTROPHE: Evénement au­
La capture prend effet par l ’envoi, à quel on ne peut faire face que par des
bord du navire, d ’un officier et mesures de caractère exceptionnel
de quelques hommes (équipage compte tenu du nombre important de
de prise). L ’équipage d’origine pertes en vies humaines et de la

33
gravité des dégâts matériels. Une ca­ feu». Bien qu’employée parfois par
tastrophe peut avoir une origine: 1) le Conseil de Sécurité des Nations
naturelle: a) climatique (cyclones, Unies, elle ne peut désigner dans le
inondations, avalanches); b) sismi­ langage juridique que l ’effet immé­
que (tremblement de terre, éruptions diat qu’on veut atteindre par une des
volcaniques) ; c) autres causes physi­ conventions entre belligérants rap­
ques (éboulements). 2) humaine: a) pelées plus haut.
accidentelle (transports, industries,
explosions, incendies, effondre­ CICR: Sigle du Comité internatio­
ments, agressions biologiques, chi­ nal de la Croix-Rouge.
miques ou nucléaires) ; b) volontaire
(actes de terrorisme, désordres, CLAUSE DE MARTENS : V. Mar­
conflits armés). La chronologie tens.
d ’une catastrophe peut comporter 5
phases distinctes : a) alerte (si elle est COMBATTANTS: Selon le droit
prévisible) ; b) impact ; c) sauvetage ; international, les membres des
d) secours ; e) rétablissement. La no­ forces armées d ’une Partie au
tion de catastrophe apparaît, en droit conflit, à l ’exception du personnel
humanitaire, dans les règles relatives sanitaire et religieux, sont des com­
à la protection civile en cas de battants, c ’est-à-dire qu’ils ont le
conflit armé (cf. G P I art. 61). droit de participer directement aux
hostilités. Il est interdit de recruter,
CENSURE: Contrôle auquel peut dans les forces armées, des per­
être soumise, par la Puissance dé­ sonnes d ’un âge inférieur à quinze
tentrice et avant d ’être distribuée ou ans. Les combattants ont l ’obliga­
expédiée, la correspondance adres­ tion de se distinguer de la popula­
sée aux prisonniers de guerre et tion civile selon des modalités éta­
aux internés, ou envoyée par ceux- blies par le droit international des
ci (cf. G III art. 71, 76; G IV art. conflits armés. Enfin, ils sont tenus
107, 112). de respecter les règles de ce droit.
S’ils tombent au pouvoir de la Puis­
CESSEZ-LE-FEU: Expression ve­ sance ennemie, ils ont droit au statut
nue s’ajouter, après la Seconde de prisonnier de guerre (cf. G III
guerre mondiale, aux termes exis­ art. 4; GP I art. 43, 44, 48, 77). V.
tant depuis longtemps pour dési­ aussi: Belligérants, Distinction en­
gner les divers modes de cessation tre combattants et population civile.
ou de suspension des hostilités, à
savoir suspension d’armes ou COMITE D ’INTERNES: Il s’agit
trève, capitulation et armistice. du comité constitué par les internés
Cette nouvelle expression, qui n’est civils d ’un lieu d’internement
pas sans causer une certaine confu­ donné. Ce comité, dont les mem­
sion, a été adoptée surtout par la bres sont élus librement tous les six
presse et les politiciens, car elle est mois et au scrutin secret, est chargé
plus «parlante», étant empruntée à de représenter les internés auprès
la terminologie militaire, où elle des autorités de la Puissance dé­
s’oppose à celle de «ouvrez-le- tentrice, des représentants de la

34
Puissance protectrice, ainsi que du ports aériens ou maritimes, etc. En
CICR. Les fonctions et préroga­ ce qui concerne les moyens et les
tives des comités d ’internés sont méthodes de combat à employer, il
établies par la IVe Convention de suffit que ceux-ci soient conformes
Genève (cf. G IV art. 87, 101-104, au droit des conflits armés, même
109, 118, 123, 125, 128). s’ils sont inusités ou anti-chevale­
resques. Si téméraires et préjudicia­
COMMANDO : Le terme est utilisé bles qu’elles soient et situées aux
pour indiquer des opérations de type limites du licite, les opérations de
spécial, effectuées en territoire commando peuvent, dans leurs dif­
contrôlé par l’ennemi et appelées férents aspects, rentrer dans les pro­
précisément opérations de comman­ cédés non interdits par le droit inter­
do. Forme licite de combat, elles se national. La caractéristique des for­
concrétisent en des opérations main­ mations de commando et qui peut
tenant prévues par la doctrine mili­ garantir la sécurité de leurs mem­
taire des principaux pays, lesquels bres est que ceux-ci, tout en accom­
organisent, équipent et instruisent plissant des actions hautement ris­
spécialement des formations de quées ne sont pas nécessairement
leurs propres forces armées desti­ voués à une mort certaine.
nées à opérer selon des procédés S’ils n ’ont pas la possibilité de se
particuliers. replier ou de trouver un refuge adé­
Les opérations de commando quat, ils n ’ont pas à sacrifier inutile­
consistent en des attaques lancées ment leur vie, mais peuvent se ren­
contre des objectifs militaires, nor­ dre comme tout autre combattant,
malement situés en profondeur dans même si leur champ de bataille est
la zone de la bataille ainsi qu'ail­ atypique.
leurs, dans le but de les détruire Une protection importante pour les
avec haute précision, afin de paraly­ membres des formations de com­
ser les points vitaux pour la conduite mando réside dans le port de l ’uni­
de la guerre chez l ’adversaire. forme, lequel doit être celui des
Les actions de commando peuvent forces armées auxquelles ils appar­
également viser à tuer ou à capturer tiennent et qui est notoirement uti­
des militaires ennemis, en particu­ lisé par ce type de troupes. Cepen­
lier des commandants militaires de dant, ce ne doit pas être un uniforme
haut ou de suprême niveau ou des de fantaisie ou improvisé: ainsi, en
dirigeants civils de la guerre, à libé­ l’établissant, on peut avoir recours à
rer des personnes amies ou à aider un stratagème pour tromper la vigi­
de petites unités amies encerclées lance de l’ennemi, mais non à la
par l ’ennemi. perfidie pour tromper sa confiance.
Les formations de commando par­ Entre autres, on n ’utilisera pas
tent, en général, de bases situées en l’uniforme de l ’ennemi et, outre les
deçà des lignes ennemies, bases risques que cela comporte, la prati­
auxquelles elles reviennent, si elles que du double habillement (uni­
ne sont pas anéanties ou capturées ; forme et vêtement civil) est illicite.
elles peuvent rejoindre l ’objectif par En définitive, la présence des mili­
infiltration, débarquement de trans­ taires «réguliers» sur le territoire

35
contrôlé par l ’ennemi, quelle que Cette activité est possible si les Par­
soit la mission à accomplir ou ac­ ties au conflit ont reconnu de plein
complie, constitue une présence of­ droit la compétence de la commis­
fensive qui exige le port de l ’uni­ sion ou l ’acceptent in casu (cf. G P I
forme dès son commencement. art. 90). V. aussi: Procédure
Il est opportun de répéter que les d ’enquête, Puissances protectrices.
membres des troupes de commando
sont des combattants réguliers et CONCILIATION: Ce terme se ré­
qu’ils doivent se comporter comme fère aux bons offices que les Puis­
tels, durant leur action en territoire sances protectrices prêtent pour ré­
contrôlé par l ’ennemi; ils mettent gler un différend entre les Parties à
pleinement à profit l’élément de sur­ un conflit armé sur l ’application
prise, tout en se tenant aux règles du ou l ’interprétation des dispositions
droit des conflits armés. du droit des conflits armés (cf. G I
Les actions typiques des troupes de art. 11; G II art. 11; G III art. 11, G
commando peuvent être également IV art. 12). V. aussi: Commission
entreprises par les membres des mou­ internationale d ’établissement des
vements de résistance ou des civils faits, Procédure d ’enquête, Puis­
de levée en masse, pour autant que sances protectrices.
les uns et les autres répondent aux
exigences du droit international, afin CONFISCATION : Acte par lequel
de bénéficier du statut de combattant, un Tribunal des Prises valide la
et agissent contre des objectifs licites, capture d ’un navire ou la saisie de
en utilisant des moyens et méthodes sa cargaison. Tout navire mar­
qui ne sont pas interdits. chand capturé doit être soumis au
V. aussi: Distinction entre combat­ jugement du Tribunal des Prises,
tants et population civile, Incursion, qui a pour but de vérifier la légiti­
Sabotage. mité de l ’opération et de prononcer
soit la confiscation en faveur de
COMMISSION INTERNATIO­ l ’Etat capteur, soit la libération du
NALE D ’ETABLISSEMENT DES navire de la cargaison et/ou de
FAITS : Le droit international pré­ l ’équipage, avec ou sans indemnité
voit la possibilité de constituer une de frais et de dommages (cf. H VI
telle commission, en cas de conflit art. 2, 3 ; H XI ; Londres Décl. 1909
armé international et à la demande art. 21, 39, 40, 42, 43, 45, 46, 49,
d’une des Parties au conflit. Com­ 53, 54, 63). V. aussi: Assistance
posées de membres de haute mora­ hostile, Blocus, Contrebande de
lité et d ’une impartialité reconnue, guerre, Prise.
ces commissions sont appelées : a) à
enquêter sur tout fait prétendu être CONFLIT ARME : Cette expression
une infraction grave ou sur toute générale s’applique à différents
autre violation grave des règles des types d’affrontements, c ’est-à-dire à
Conventions de 1949 et du Proto­ ceux qui peuvent se produire: a)
cole I ; b) à faciliter, en prêtant leurs entre deux ou plusieurs entités étati­
bons offices, le retour à l ’observa­ ques (v. guerre); b) entre une entité
tion des dispositions dudit droit. étatique et une entité non étatique

36
(v. guerre de libération nationale); thèses suivantes: a) l ’Etat victime
c) entre une entité étatique et une d ’une insurrection reconnaît les in­
faction dissidente (v. conflit armé surgés comme des belligérants; b)
non international); d) entre deux un ou plusieurs Etats étrangers inter­
ethnies diverses à l ’intérieur d ’une viennent avec leurs propres forces
entité étatique (v. conflit armé non armées en faveur d ’une des Parties ;
international) (cf. G I-IV art. 2 com­ c) deux Etats étrangers interviennent
mun). Y. aussi: Conflit armé in­ avec leurs forces armées respec­
terne internationalisé. tives, chacun en faveur d ’une des
Parties. Les problèmes découlant de
CONFLIT ARME INTERNATIO­ ces situations ne peuvent pas trouver
NAL: Lorsqu’il s’agit d ’une une réponse simple et sans équivo­
confrontation armée entre entités que, eu égard à leurs nombreuses
étatiques, le conflit armé internatio­ implications juridiques et à
nal s’identifie à la guerre. Sont éga­ l ’absence de dispositions internatio­
lement considérées comme des nales spécifiques à cette forme de
conflits armés internationaux les conflit. V. Non-intervention.
guerres de libération nationale
dans lesquelles les peuples luttent CONFLIT ARME NON INTER­
contre la domination coloniale, l ’oc­ NATIONAL : Synonyme de
cupation étrangère (qu’il y ait ou «guerre civile», le conflit armé
non résistance active) ou un régime non international se caractérise par
raciste et, en général, les guerres qui l’affrontement opposant les forces
peuvent survenir lorsque les peuples armées d ’un Etat à des forces ar­
veulent exercer leur droit à l ’autodé­ mées dissidentes ou rebelles. Le
termination. En résumé, les conflits droit applicable durant de tels
armés internationaux peuvent être conflits a longtemps été considéré
inter-étatiques (ils peuvent alors comme étant une question pure­
également être appelés «guerres» ment interne aux Etats. L ’art. 3
au sens classique du terme) ou non commun aux 4 Conventions de Ge­
inter-étatiques, dans certaines cir­ nève de 1949 a permis de dégager -
constances déterminées (cf. G I-IV pour la première fois - certains
art. 2 commun; NU 1945; NU principes fondamentaux devant être
1980; G P I art. 1). V. aussi: Conflit respectés durant de tels conflits.
armé, Conflit armé interne interna­ Cependant, cet article ne définit pas
tional, Conflit armé non internatio­ la notion même de conflit armé non
nal, Guerre, Guerre de libération international. L ’art. 1 du Protocole
nationale. II de 1977 a partiellement comblé
cette lacune. Aux termes de celui-
CONFLIT ARME INTERNE: V. ci, est réputé conflit armé non in­
Conflit armé non international. ternational tout conflit qui se dé­
roule sur le territoire d ’un Etat,
CONFLIT ARME INTERNE IN­ entre ses forces armées et des
TERNATIONALISE: Un conflit forces armées dissidentes ou des
armé non international peut groupes armés organisés qui, sous
s’internationaliser dans les hypo­ la conduite d’un commandement

37
responsable, exercent sur une partie CONTAMINATION HOSTILE: V.
de son territoire un contrôle tel qu’il Infection hostile.
leur permette de mener des opéra­
tions militaires continues et concer­ CONTREBANDE DE GUERRE:
tées et d ’appliquer le droit interna­ Par ce terme, on désigne les mar­
tional établi par ce type de conflit. chandises que chaque belligérant
Les situations de tensions internes interdit de fournir à l ’ennemi car
et de troubles intérieurs comme les elles favoriseraient son potentiel mi­
ém eutes, les actes isolés et sporadi- litaire.
ques de violence et les autres actes La traditionnelle distinction entre
analogues ne sont pas considérés contrebande absolue (biens meubles
comme des conflits armés (cf. GP II qui, par leur nature, sont destinés à
1977 art. 1). Cependant, un conflit être employés à la guerre) et contre­
qui éclate sur le territoire d ’un Etat bande conditionnelle (biens meubles
entre deux ethnies distinctes - pour qui peuvent être, selon les condi­
autant qu’il réunisse les caractéristi­ tions et les circonstances, d ’une
ques nécessaires d’intensité, de du­ grande utilité dans l ’effort de
rée et de participation - peut être guerre) a pratiquement cessé durant
qualifié de conflit armé non interna­ les deux guerres mondiales, les­
tional. V. aussi: Conflit armé in­ quelles ont vu augmenter la liste des
terne internationalisé. biens de contrebande absolue, au
détriment de ceux de contrebande
CONSCIENCE: V. Conscience pu­ conditionnelle. En outre, les Tribu­
blique. naux des prises ont traité avec une
rigueur identique les biens de l’une
CONSCIENCE PUBLIQUE: V. et de l ’autre liste. Les opérations
M artens. militaires contre la contrebande de
guerre touchent, outre l ’ennemi,
également les neutres dont le com­
CONSEILLERS JURIDIQUES : merce subit, par conséquence, des
Conseillers spéciaux dont doivent restrictions considérables. Les ob­
disposer les commandants mili­ jets de contrebande peuvent être
taires, à l ’échelon approprié, aux capturés, puis confisqués, en vertu
fins d ’être conseillés quant à l ’appli­ du jugement du Tribunal des prises.
cation du droit des conflits armés Un sort identique est réservé aux
et à l ’enseignement des normes de navires et aréonefs neutres qui trans­
ce dernier au sein des forces ar­ portent la contrebande, mais seule­
m ées (cf. GP I art. 82). ment s’ils sont pris en flagrant d é lit .
Les objets de contrebande qui ne
CONTAGION : Le droit des dépassent pas la moitié de la cargai­
conflits armés interdit d ’exposer son peuvent être détruits.
les blessés, malades et naufragés à La résistance active à la remise ou
des risques de contagion ou d ’infec­ à la destruction de la contrebande
tion créés à cet effet (cf. G I art. 12 ; justifie l ’usage de la force contre le
G II art. 12; Londres Décl. 1909 navire ou l ’aéronef, y compris sa
art. 42). destruction (cf. Londres Décl. 1909

38
art. 22-44). En ce qui concerne les CONVOIS ESCORTES: Convois
instructions particulières, liées à la de navires marchands qui navi­
contrebande, V. aussi Capture, guent sous l ’escorte de navires de
Confiscation, Contamination hos­ guerre. S’il s’agit de navires mar­
tile, Voyage continu. chands d’un belligérant, ils
n’échappent certainement pas aux
risques d ’une attaque menée par les
CONTRE-ESPIONNAGE: Activité navires de guerre ennemis.
visant à protéger le secret d’Etat et S’il s’agit de navires marchands
consistant à repérer et à réprimer les neutres escortés par des navires de
agents ou les réseaux d’espionnage guerre de leur pavillon, ils sont
ennemis ou étrangers. V. aussi: Es­ exempts de visite mais le comman­
pion. dant d’un navire de guerre belligé­
rant peut demander au commandant
CONTRE-GUERILLA: Technique de l’escorte des informations et des
assurances quant aux caractéristi­
de combat visant à combattre l’acti­
ques des navires escortés, quant à
vité de formations ennemies agis­
leur cargaison et aux personnes
sant selon la technique de la guéril­
la. La contre-guérilla est menée par transportées. S’il s’agit de navires
des formations instruites et équipées marchands neutres escortés par des
navires de guerre de l’ennemi, ils
de manière appropriée, utilisant les
mêmes méthodes de guérilla que seront - outre les risques de l ’action
offensive - sujets à capture (cf.
leurs adversaires.
Londres Décl. 1909 art. 61, 62). V.
aussi: Confiscation, Contrebande de
CONVENTIONS MILITAIRES : guerre.
Accords conclus entre les belligé­
rants. Leur forme est normalement CORPS DE VOLONTAIRES: V.
écrite mais elle peut aussi être orale, Volontariat.
dans le cas d ’accords dont la portée
et la durée sont limitées ou d’exécu­ CORRESPONDANTS DE
tion immédiate. Le contenu des GUERRE OU DE JOURNAUX : V.
conventions n ’est limité ni qualitati­ Journalistes.
vement ni quantitativement: il dé­
pend de la volonté des Parties. COURSE: V. Navires corsaires.
Quant à leur validité temporelle,
leur entrée en vigueur est fixée par COUTUME: Répétition générale,
les Parties, alors que leur extinction uniforme et prolongée dans le temps
peut se produire par la réalisation du d’un certain comportement, avec la
but visé, à l ’échéance du délai fixé, conviction que l ’observation de ce­
par la dénonciation ou par un traité lui-ci est obligatoire. Dans le droit
de paix. Constituent des conven­ des conflits armés, la coutume pré­
tions militaires entre belligérants, la cède souvent - parfois durant des
suspension d’armes, l’armistice, millénaires, comme dans le cas du
ou la capitulation (cf. I + IV R art. parlementaire ou de la trêve - la
35-41). norme écrite.

39
Les règles du droit de la guerre susmentionnés, les infractions
naissent de la guerre elle-même : graves aux normes des G I - IV et
imposées par la nécessité, elles se du G .P.I.
transforment en coutume et ces pre­ Les crimes de guerre sont impres­
miers pas, répétés par des actes suc­ criptibles (v. NU. 1968; E. 1974) et
cessifs et observés de bonne foi, se une procédure de coopération inter­
stabilisent petit à petit et finissent nationale a été établie en matière de
par être respectés de tous. Souvent, recherche, d ’arrestation, d ’extradi­
la coutume est alors traduite en droit tion et de punition des personnes
international positif, lequel, à son coupables de crimes de guerre (cf.
tour peut donner lieu à une coutume NU. 1973/2). V. aussi: Apartheid,
qui deviendra obligatoire, même Génocide.
pour les Etats non Parties aux instru­
ments internationaux. CROIX-ROUGE: L ’expression se
réfère, ici, au Comité international
COUVRE-FEU : Mesure qui inter­ de la Croix-Rouge (CICR), institu­
dit, pour des raisons de sécurité, tion ayant son siège à Genève et
toute circulation sur la voie publique indépendante des gouvernements.
pendant la période comprise entre On lui doit l ’origine et le dévelop­
deux heures déterminées. En géné­ pement des normes visant à assu­
ral, elle est adoptée pendant l’état rer la plus grande protection possi­
de siège. ble aux victimes des différents
types de conflits armés, qu’elles
CRIMES DE GUERRE : Sur la base soient com battantes ou civiles.
des statuts et des jugements des tri­ On lui doit également l ’appli­
bunaux militaires de Nuremberg et cation desdites normes par des ac­
de Tokyo et de la NU. 1950, les tivités concrètes qu’elle déploie
violations suivantes des lois et cou­ sur la base des principes de neu­
tumes de la guerre sont notamment tralité, d’hum anité, d’impartia­
considérées comme crimes de lité.
guerre: a) l ’assassinat, les mauvais Les différentes Conventions interna­
traitements ou la déportation pour tionales, de celle de 1864 jusqu’à
contraindre aux travaux forcés la celles de 1949 et à leurs Protocoles
population civile des territoires additionnels de 1977, sont dues à
occupés; b) l ’assassinat, les mau­ l’initiative incessante et stimulante
vais traitements des prisonniers de du CICR, lequel a oeuvré de ma­
guerre ou des naufragés ; c) la prise nière déterminante lors des conflits
et l’exécution d’otages; d) le pil­ armés des 125 années qui ont suivi
lage de biens publics ou privés; e) sa fondation.
la destruction sans motif des villes L ’essentiel des activités du CICR
et des villages ; f) la dévastation que consiste dans son engagement en
ne justifie pas la nécessité mili­ faveur des blessés, malades et
taire. naufragés, des prisonniers de
Sont également considérées comme guerre, des internés civils et de la
crimes de guerre, quand elles ne population civile en général (p.
sont pas comprises dans les actes ex. secours en vivres, vêtements,

40
médicaments, recherche de dis­ cherches, Bureaux nationaux de
parus). renseignements.
Lorsque des Puissances protec­
trices ne peuvent être nommées, le CRUAUTE: Le droit des conflits
CICR en assume souvent les fonc­ armés interdit toute forme de
tions (v. G I-IV art. 10, 10, 10, 11; cruauté ou de torture dans le traite­
GP I art. 5). ment des prisonniers de guerre
La Ligue des Sociétés de la Croix- (cf. G III art. 13, G IV art. 27).
Rouge et du Croissant-Rouge est la
fédération des différentes Sociétés CURIOSITE PUBLIQUE: Le droit
nationales. Elle a, comme ces der­ international des conflits armés in­
nières, des tâches bien précises à terdit d ’exposer à la curiosité publi­
accomplir dans le domaine de la que les personnes civiles proté­
protection et des secours aux vic­ gées, ainsi que les prisonniers de
times des catastrophes naturelles. guerre (cf. G III art. 13; G IV art.
V. aussi: Agence centrale de re­ 27).

41
D
DEBLAIEMENT: Activité logisti­ l ’économie et des ressources éner­
que visant à diriger vers Barrière les gétiques. Elles ont également trait à
matériaux non utilisables ou pris à l ’action psychologique, au maintien
l'ennemi. de Tordre public (le cas échéant, par
V. aussi: Evacuations, Mouvements le passage des pouvoirs civils à l’au­
de population, Zone des arrières. torité militaire), à la protection ci­
vile, etc.
DECLARATION DE GUERRE: V. aussi: Siège, Défense interne du
Aux termes du droit international territoire, Etat d ’urgence.
positif du début de ce siècle, les
hostilités ne pouvaient pas com­ DEFENSE INTERNE DU TERRI­
mencer entre deux ou plusieurs TOIRE: L ’expression indique
Etats, sans qu’un avertissement non l ’ensemble des activités que des
équivoque - sous forme de déclara­ unités spéciales de l ’armée doivent
tion de guerre motivée ou d ’un ulti­ déployer, avec le concours d ’autres
matum avec déclaration de guerre forces ou unités armées ou d ’autres
conditionnée - n ’ait été donné. Cette organes de l’Etat : a) pour assurer la
condition remplie, l ’état de guerre bonne marche des opérations de
était formellement instauré entre mobilisation et des mouvements
deux Etats. Aujourd’hui, le principe successifs des hommes et des
de la déclaration obligatoire est
moyens; b) pour protéger les voies
tombé en désuétude. En fait, et de communication vers la zone de
selon le droit coutumier, la déclara­ combat; c) pour empêcher les of­
tion de guerre n ’est plus nécessaire à fensives ennemies dans la zone ter­
l’instauration de l ’état de guerre: il ritoriale ; d) pour concourir au
suffit que Tune des Parties mani­ maintien de Tordre interne.
feste sa volonté en commençant ma­ V. aussi: Siège, Défense civile, Etat
tériellement les hostilités (cf. H III ; d’urgence.
G I-IV art. 2).

DEFENSE CIVILE: Composante DEFENSE NATIONALE: Il s’agit


de la défense nationale, la défense ici de l’ensemble des dispositions et
civile consiste en un ensemble de des activités de tous ordres (politi­
mesures à prévoir et d’activités à que, militaire, économique, psycho­
déployer pour faire face à des situa­ logique, etc.) qu’un Etat met en
tions de danger provoquées par: a) œuvre pour garantir sa propre sécu­
des calamités d ’origine naturelle; b) rité. La défense nationale comprend
des crises nationales et internatio­ la préparation, l ’organisation et
nales; c) un conflit armé. Les me­ l ’emploi de toutes les forces du pays
sures et les activités visent à régler pour assurer l ’intégrité nationale en
le fonctionnement de l’organisation toutes circonstances. Elle comprend
centrale et périphérique des télé­ la Défense militaire et la Défense
communications, des transports, de civile.

43
V. aussi: Défense interne du terri­ conflit (cf. G I art. 8 ; G II art. 8 ; G
toire. III art. 8; G IV art. 9; H CP R art.
3, 5, 8, 9-11, 17).
DEFENSE TERRITORIALE: Sys­
tème de défense organisée qu’un DEMINAGE : Opération qui
Etat planifie et met à exécution sur consiste à enlever des mines terres­
son propre territoire en cas d’occu­ tres ou autres engins analogues
pation ennemie. Elle peut avoir un qu’on avait mis en place dans un but
but autonome en cas de défaite des défensif. Le droit international posi­
forces traditionnelles, afin de rendre tif interdit qu’à ce travail, qui est
la vie difficile à l ’occupant, d’inter­ considéré comme dangereux, soient
dire l’instauration d ’un gouverne­ employés des prisonniers de
ment favorable à ce dernier et de guerre, à moins qu’ils ne soient
maintenir le plus possible un volontaires (cf. G III art. 52).
contrôle sur le territoire et sur la V. aussi: Pièges, Travail.
population. Elle peut aussi coïncider
avec l ’action défensive menée plus DEMOBILISATION: Opération in­
en profondeur par les forces ar­ verse de la mobilisation, par la­
m ées traditionnelles, pour obliger quelle les unités des forces armées
l’ennemi à distraire des forces de mises sur pied de guerre reviennent
l ’action principale. Elle est effec­ à l ’organisation du temps de paix.
tuée par des troupes régulières,
d ’origine locale, constituées lors de DEONTOLOGIE MEDICALE: En­
la mobilisation et par le reste des semble de règles et de principes
unités qui n ’ont pu suivre le gros des éthiques qui doivent être respectés
troupes lors de la retraite ou qui ont par l’ensemble du personnel soi­
reçu Tordre de se laisser devancer gnant. L ’obligation de respecter les
par l ’adversaire. Des formations mi­ principes de la déontologie est rap­
litarisées provenant de la population pelée dans le cadre de la protection
civile peuvent également soutenir, générale reconnue à la mission mé­
voire remplacer les formations régu­ dicale par le droit international posi­
lières. La guerre territoriale, qui tif. Il y est précisé: a) que nul ne
se base essentiellement sur la tech­ sera puni pour avoir exercé une acti­
nique de la guérilla, constitue l’une vité de caractère médical conforme
des méthodes de combat les plus à la déontologie, quels qu’aient été
utilisées par les troupes de défense les circonstances ou les bénéfi­
territoriale. ciaires de cette activité; b) que les
V. aussi: Mouvements de résis­ personnes exerçant une activité de
tance. caractère médical ne peuvent être
contraintes d ’accomplir des actes ou
DELEGUES: Personnes désignées d’effectuer des travaux contraires à
par les Puissances protectrices ou la déontologie ou aux autres règles
par leur substitut afin de faciliter et médicales qui protègent les blessés
de contrôler l’application des règles et les malades, ou aux autres dispo­
humanitaires dans le but de sauve­ sitions du droit international, ni de
garder les intérêts des Parties à un s’abstenir d ’accomplir des actes

44
exigés par ces règles ou dispositions juridique donne naissance à un
(cf. GP I art. 16; GP II art. 10). usage, lequel, loin d ’avoir, comme
V. aussi: Personnel sanitaire. dans le passé, pour effet d’abroger
cette norme crée, bien plutôt, la
DEPORTATIONS : Les déporta­ conviction erronée qu’elle n ’est plus
tions et les transferts forcés en en vigueur.
masse ou individuels, de personnes
protégées hors du territoire oc­ DETENUS POLITIQUES: Selon
cupé vers le territoire de la Puis­ Moreillon, «on pourrait estimer que
sance occupante ou dans celui de cette expression ne s’applique
tout autre Etat, occupé ou non, sont qu’aux personnes arrêtées en cas de
interdits, quel qu’en soit le motif. tensions internes, voire unique­
Ces déportations et ces transferts ment à celles qui n ’ont été incarcé­
constituent des crimes de guerre rées que pour leurs opinions et non
(cf. G IV art. 49, 147 ; GP I art. 85). pour des actes criminels, même po­
V. aussi: Mouvements de popula­ litiquement motivés. Le CICR
tion. adopte sur ce point une attitude
pragmatique qui ne donne pas de
DESERTEUR: Le terme définit le définition formelle des détenus poli­
statut d ’un militaire qui, en présence tiques et se préoccupe seulement du
ou hors de la présence de l ’ennemi sort et des conditions des personnes
commet une désertion, c ’est-à-dire arrêtées dans leur propre pays à
quitte la troupe ou son poste. Si le l’occasion de troubles ou de ten­
déserteur passe à l ’ennemi, celui-ci sions internes» (v. M or.).
ne peut que le traiter comme prison­
nier de guerre. DETROITS: Ce terme s’applique
aux bras de mer séparant deux
DESORDRES INTERIEURS: V. terres. Si les eaux contenues entre
Conflit armé non international. ces deux terres ne sont pas des eaux
intérieures et si leur largeur
DESTRUCTIONS: Démolitions, n’excède pas le double de la largeur
interruptions ou mise hors d ’usage de la mer territoriale, ces eaux font
de produits manufacturés, d’instal­ partie de la mer territoriale de
lations et de matériaux - effectuées l’Etat riverain.
dans des buts offensifs ou défensifs Si les côtes du détroit appartiennent
- dans le courant des opérations à plusieurs Etats, la mer territoriale
militaires. Les destructions qui ne de chacun desdits Etats s’étend jus­
sont pas imposées par une nécessité qu’à la ligne de séparation des eaux.
militaire fondée sont interdites (cf. Lorsqu’un détroit met en communi­
G I art. 50; G II art. 51 ; G III art. cation deux parties de la haute mer
130; G IV art. 147; NU 1950). V. et sert à la navigation internationale,
aussi: Commando, Crimes de tous les navires (y compris les na­
guerre, Incursion, Sabotage. vires de guerre) ont le droit de pas­
sage pour autant que, dans le cas de
DESUETUDE : L ’inobservance ces derniers, il s’agisse de passage
constante et prolongée d’une norme inoffensif.

45
Certains détroits particulièrement V. aussi: Conseillers juridiques,
importants pour la navigation inter­ Devoirs des commandants, Respect
nationale (Bosphore, Dardanelles) du droit des conflits armés.
ont un statut fixé par des accords
internationaux. Ce statut est sembla­ DIGNITE: Droit reconnu à la per­
ble à celui de certains canaux inter­ sonne humaine. Ce droit est protégé
nationaux (Suez, Panama) (cf. Co. par les règles du droit des conflits
1888; Mo. 1936; Pan. 1977; MB. armés (cf. G I-II-III-IV art. 3 com­
1982 Part III). mun; GP I art. 75 ; GP II art. 4).

DEVOIRS DES COMMAN­ DIGUE: V. Ouvrages et installa­


DANTS : Quel que soit son niveau, tions contenant des forces dange­
chaque commandant d ’unité porte reuses.
l ’entière responsabilité du respect
du droit des conflits armés dans le DISCIPLINE: Ensemble de règles
cadre de sa propre unité. A cette fin, de comportement régissant la vie et
il doit s’assurer que ses subordonnés l ’activité d’une collectivité, notam­
connaissent leurs obligations, dic­ ment les forces armées. Toute une
tées par le droit en question et qu’ils série de règles du droit des conflits
les respectent. Chaque commandant armés traite de la discipline dans les
a aussi le devoir de prendre toute camps de prisonniers de guerre et
mesure propre à empêcher que d’internés civils. La discipline in­
soient commises des infractions ou terne figure parmi les conditions re­
infractions graves au droit des quises pour qu’une formation mili­
conflits armés et, le cas échéant, de taire puisse être reconnue comme
les réprimer et de les dénoncer aux force armée au sens du droit interna­
autorités compétentes (cf. GP I art. tional (cf. G III art. 39-45, 75 ; G IV
87). art. 99-104, 107; GP I art. 43).
V. aussi: Omissions, Répression,
Respect des normes du droit des DISTINCTION DE CARACTERE
conflits armés. DEFAVORABLE: Les règles rela­
tives aux victimes des conflits armés
DIFFUSION : Le terme est utilisé en posent le principe de base selon le­
droit des conflits armés pour qua­ quel seule la gravité de leur blessure
lifier l’obligation qu’ont les Etats doit déterminer l ’ordre dans lequel
d ’introduire l’enseignement des ces victimes doivent être soignées.
normes de ce droit dans les pro­ Il est donc interdit de procéder, dans
grammes d ’instruction militaire et à le traitement, à des distinctions de
en encourager l ’étude par la popula­ caractère défavorable fondées sur la
tion civile, de telle manière que ces race, la couleur, le sexe, la langue,
instruments soient connus des forces la religion ou la croyance, les opi­
armées et de la population civile (cf. nions politiques ou autres, l ’origine
H IV art. 1 ; G I art. 47 ; G II art. 48 ; nationale ou sociale, la fortune, la
G III art. 127; G IV art. 144; H CP naissance ou toute autre situation ou
art. 7, 25; GP I art. 83, 87; GP II critère analogue (cf. G I art. 3, 12;
art. 19; G CW art. 6). G II art. 3-12; G III art. 3, 16; G IV

46
art. 3, 13; GP I art. 9, 69, 70, 75; civile et combattant, ainsi qu’entre
GP II art. 2, 18). biens de caractère civil et objec­
tifs militaires, seuls ces derniers
DISTINCTION ENTRE COM­ pouvant faire l ’objet d ’attaque (cf.
BATTANTS ET POPULATION G IV art. 4; GP I art. 44, 48).
CIVILE : Le droit international posi­ V. aussi: Guérilla, Mouvements de
tif prescrit que, dans les conflits résistance.
armés internationaux, les com ­
battants doivent se distinguer de la DOSSARD : Pièce de tissu pourvue
population civile. Selon les règles d ’un signe distinctif spécial à porter
en vigueur jusqu’en 1977, la dis­ sur le dos (et la poitrine) par des
tinction entre combattants et popula­ personnes appartenant à un service
tion civile était assurée : a) pour les protégé, tel que celui de la protec­
troupes régulières, en portant leur tion civile (cf. GP I Ann. I art. 15).
uniforme habituel et leurs armes de
manière visible; b) pour les mem­ DRAPEAU : Tissu de formes et de
bres des corps volontaires et des dimensions variées, d ’une ou de plu­
mouvements de résistance, en res­ sieurs couleurs portant parfois des
pectant les conditions suivantes: 1) emblèmes particuliers et qui consti­
porter un signe distinctif fixe, visi­ tue le symbole officiel d ’un Etat. Il
ble à distance; 2) porter les armes est arboré, au combat, par des unités
ouvertement. militaires de niveaux déterminés et
Selon les règles édictées en 1977, la par les navires de guerre sous le
distinction est modifiée, sans qu’il terme de «pavillon». Le drapeau na­
en soit précisé le mode, dans les tional peut être accompagné du dra­
situations normales lorsque les com­ peau blanc portant la croix rouge (ou
battants participent à une attaque le croissant rouge), qui protège des
ou à une opération préparatoire effets de la guerre les unités sani­
d’une attaque. Dans les situations taires, les transports sanitaires, le
exceptionnelles au cours desquelles, personnel sanitaire et religieux et
en raison de la nature des hostilités le matériel sanitaire, que le tout soit
(guérilla) un combattant ne peut se militaire ou civil.
distinguer de la population civile, il L ’usage du drapeau blanc est ré­
conserve son statut de combattant, à servé au parlementaire.
condition que, dans de telles situa­ L ’usage abusif du drapeau: a) du
tions, il porte ses armes ouverte­ parlementaire; b) portant la croix
ment: a) pendant chaque engage­ rouge ou le croissant rouge; c) des
ment militaire ; b) pendant le temps Etats neutres; d) de la partie ad­
où il est exposé à la vue de l’adver­ verse; e) des Nations Unies, est
saire, alors qu’il prend part à un considéré comme un acte de perfi­
déploiement militaire qui précède le die. Il est par conséquent interdit.
lancement d’une attaque à laquelle il Le droit de la guerre sur mer
doit participer. Enfin, dans la contient des normes spécifiques
conduite des hostilités, les Parties (écrites ou coutumières) selon les­
au conflit doivent en tout temps quelles: a) un navire de guerre est
faire la distinction entre population tenu d’arborer son propre pavillon

47
national seulement au moment du sation de ses aspirations, à la parti­
combat ; b) la marchandise neutre, à cipation à la vie politique. L ’As­
l ’exception de la contrebande de semblée générale des Nations Unies
guerre n’est pas saisissable sous pa­ a affirmé le principe selon lequel les
villon ennemi ; c) le pavillon neutre droits de l ’homme doivent être plei­
couvre la marchandise ennemie à nement respectés y compris durant
l ’exception de la contrebande de les périodes de conflit armé (cf. NU
guerre; d) le caractère neutre ou 1948/2; CEDH 1950; NU 1966/2;
ennemi du navire marchand est dé­ NU 1968/2, CADH 1969).
terminé par le pavillon qu’il a le
droit de porter; e) le transfert sous DROIT DES CONFLITS ARMES :
pavillon neutre d ’un navire mar­ Ensemble de normes du droit inter­
chand ennemi est réglementé (cf. national d ’origine conventionnelle
Paris 1856; H IV R art. 23, 32; H X ou coutumière, spécifiquement des­
art. 5; Londres Décl. 1909 art. 55- tinées à régler des problèmes surve­
57 ; G I art. 38-43 ; G I I 41-43 ; GP I nant en période de conflits armés
art. 18, 37-39). internationaux et non internatio­
naux. Ces normes limitent, entre
DROIT COUTUMIER: Ensemble autres, le choix des Parties au
de normes non écrites, devenues conflit quant aux m éthodes,
obligatoires (v. Coutume). m oyens et objectifs de combat
dans une situation opérationnelle
DROIT DE LA GUERRE: v. Droit déterminée. Ses dispositions s’ap­
des conflits armés. pliquent en particulier : a) aux hosti­
lités en général ; b) à la conduite du
DROITS DE L ’HOMME: Ensem­ combat par les forces armées ; c) au
ble de libertés dont l ’individu doit comportement des combattants ; d) à
pouvoir bénéficier dans ses rapports la protection des personnes touchées
avec d ’autres individus ou avec par le conflit (personnes civiles,
l’Etat. Les principes qui sont à la personnel sanitaire et religieux,
base de ces droits ont connu, depuis personnel de la protection civile,
la fin de la 2e guerre mondiale, une de la protection des biens culturels,
impulsion notoire grâce à de forts combattants ...)
courants d’opinions qui se sont af­ Le droit des conflits armés com­
firmés au sein des Nations Unies ou prend aussi le droit de la neutralité,
d ’organisations régionales comme qui règle les droits et les devoirs
le Conseil de l ’Europe. L ’expres­ respectifs des Etats belligérants et
sion droits de l ’homme embrasse des Etats neutres.
aujourd’hui une vaste gamme de Ratione temporis, le droit des
droits et de libertés garantis à l'indi­ conflits armés entre en vigueur, se­
vidu et qui comprennent essentielle­ lon les cas, lorsqu’il y a état de
ment: le droit à l ’intégrité physique guerre ou au commencement d ’une
et mentale, à la liberté de mouve­ occupation qui ne rencontre pas de
ment, à la liberté personnelle, de résistance. Il cesse de s’appliquer à
pensée, de réunion et d’association, la fin de l ’état de guerre ou lorsque
à l ’égalité, à la propriété, à la réali­ toutes les personnes protégées tom­

48
bées au pouvoir de l ’ennemi sont ments, acceptent de les appliquer et
rapatriées. Ratione loci, si l ’on se les appliquent de fait.
réfère au fait que l’état de guerre Les Etats sont tenus d ’assurer le
produit des effets juridiques égale­ respect, en toutes circonstances, des
ment sur les Etats qui ne participent normes du droit des conflits armés ;
pas à un conflit déterminé, l ’appli­ ce devoir implique celui d’assurer
cabilité du droit des conflits armés a dès le temps de paix la diffusion de
un domaine illimité. Si l ’on se ré­ ces normes ainsi que l’obligation de
fère à l ’espace dans lequel l’exer­ réprimer les infractions ou infrac­
cice de la violence de guerre est tions graves à celles-ci.
licite, soit l’espace qui est appelé V. aussi: Conseillers juridiques,
région de la guerre, son applicabi­ Devoirs des commandants, Omis­
lité est limitée. Le droit en question sions.
s’applique non seulement aux Etats
Parties aux traités y relatifs, mais DROIT HUMANITAIRE: Dénomi­
aussi aux Etats et aux mouvements nation employée pour faire ressortir
de libération nationale qui, tout en davantage les fins humanitaires du
n’étant pas Parties auxdits instru­ droit des conflits armés.

49
E
EAUX ARCHIPELAGIQUES : aux hostilités, ainsi qu’une protec­
Zone maritime constituant la mer tion spéciale en raison de sa qualité
territoriale d ’un Etat archipélagi- d’être particulièrement vulnérable.
que (cf. MB 1982 art. 47, 49). Cette protection spéciale se réalise
par toute une série de règles, parmi
EAUX INTERIEURES : Etendue lesquelles il convient de citer celles
maritime d’un Etat, située en deçà qui se réfèrent: a) à l ’assimiliation
de la ligne de base de la mer terri­ des nouveau-nés aux blessés ; b) au
toriale (cf. MB 1982 art. 8, 50). droit de l ’enfant aux soins et à
l ’aide; c) à l ’accueil des enfants de
EAUX TERRITORIALES: V. Mer moins de quinze ans dans les zones
territoriale. sanitaires et de sécurité; d) au
regroupement des familles disper­
ECHIQUIER: Zone géographique sées lors d ’un conflit armé interna­
ayant une individualité stratégique tional ou interne; e) à l ’évacuation
propre et dans laquelle les opéra­ temporaire des enfants pour des
tions militaires sont conduites avec raisons impérieuses tenant à leur
un caractère d ’unicité, le long d ’un sécurité, notamment d’un lieu as­
ou de plusieurs faisceaux opération­ siégé ou encerclé; f) à la prohibi­
nels. L ’échiquier peut être terrestre tion d ’astreindre au travail des per­
et/ou maritime. sonnes protégées de moins de dix-
huit ans en cas d’occupation; g) à
EMBLEME: V. Signes distinctifs, la protection de l ’environnement
Perfidie. culturel de l ’enfant et de son éduca­
tion; h) aux garanties pour l ’enfant
EMEUTE: V. Conflit armé non in­ arrêté, détenu ou interné; i) à
ternational. l ’interdiction d ’appliquer la peine
de mort aux enfant âgés de moins
EMPLOI DE LA FORCE: V. de dix-huit ans au moment de
Force. l ’infraction; j) à la protection de la
famille et à l ’intangibilité du statut
ENCERCLEMENT: Opération par de l’enfant; k) à l ’interdiction de
laquelle une unité, en progressant recruter dans les forces armées des
sur les flancs et sur l'arrière d ’un enfants de moins de quinze ans; 1)
déploiement ennemi, après en avoir à la protection de l’enfant orphelin
engagé le front, le resserre totale­ ou séparé de ses parents (cf. G IV
ment, en le coupant de ses lignes de art. 14, 17, 23-25, 27, 38, 50, 51,
communication. V. aussi: Siège. 68, 76, 81, 82, 89, 94, 132, 136;
GP I art. 8, 70, 74, 75-78; GP II
ENFANTS: Le droit international art. 4, 6). V. aussi: Pla.
des conflits armés assure à l ’enfant
une protection générale en tant que ENQUETE: V. Procédure d ’en­
personne civile ne participant pas quête.

51
ENSEIGNEMENT: V. Diffusion. atmosphérique. Le premier est sujet
à la souveraineté de l’Etat qu’il do­
ENTRAIDE JUDICIAIRE: mine et le second est considéré
L ’expression se réfère à la coopéra­ comme libre, commun à tous. Une
tion que les Parties contractantes des limite nette ne peut pas être tracée
Conventions de 1949 et du Proto­ entre les deux, car les caractéristi­
cole I de 1977 doivent se prêter ques physiques du premier s’atté­
réciproquement dans toute procé­ nuent lentement, à mesure qu’aug­
dure relative aux infractions mente l ’altitude et que les caracté­
graves, ainsi que, lorsque les cir­ ristiques physiques du second com­
constances le permettent, en matière mencent à apparaître. D ’une ma­
d’extradition (cf. GP I art. 88). nière générale, on peut admettre que
l’espace atmosphérique s’élève jus­
ENVIRONNEMENT NATUREL: qu’à 400 km, altitude au-dessus de
Est constitué par l ’ensemble des laquelle commencerait l ’espace
conditions physico-chimiques et extra-atmosphérique.
biologiques qui permettent et favori­
sent la vie des êtres vivants. Il est ESPACE ATMOSPHERIQUE: V.
interdit d ’employer des méthodes ou Espace aérien.
moyens de guerre qui sont conçus
pour causer, ou dont on peut atten­ ESPACE EXTRA-ATMOSPHERI­
dre qu’ils causeront des dommages QUE: V. Espace aérien, Armes nu­
étendus, durables et graves à l ’envi­ cléaires.
ronnement naturel, compromettant,
de ce fait, la santé ou la survie de la ESPION : Une norme générale du
population. Sont également inter­ droit international stipule que sera
dites les attaques contre l’environ­ considéré comme espion celui qui,
nement naturel à titre de repré­ agissant clandestinement et sous de
sailles (cf. MB 1982 Part. XII (art. faux prétextes, recueille ou cherche à
225); NU 1976; GP I art. 35, 55; recueillir des informations militaires
NU 1982 art. 20). dans le territoire contrôlé par
l ’adversaire. L ’espion pris sur le fait
EQUIPAGE DE PRISE: V. Cap­ ne pourra être puni sans jugement
ture. préalable. L ’espion qui, ayant re­
joint ses propres forces armées est
ESCORTE: V. Convois escortés, capturé plus tard par l’ennemi, est
Sentinelles. traité comme prisonnier de guerre
et n’encourt aucune sanction pour
ESPACE AERIEN : L ’expression se ses actes antérieurs d ’espionnage.
réfère à la colonne d ’air dominant le Le militaire vêtu de l’uniforme de ses
territoire et la mer territoriale d’un forces armées qui recueille ou
Etat. Considéré pendant longtemps cherche à recueillir des renseigne­
comme soumis à la souveraineté de ments dans un territoire contrôlé par
l ’Etat sans aucune limite supérieure, l’adversaire ne pourra pas être consi­
on le divise aujourd’hui en espace déré comme se livrant à des activités
atmosphérique et espace extra­ d ’espionnage. Il aura droit au statut

52
de prisonnier de guerre. Quant au cas ment d ’autres îles (cf. MB 1982 art.
particulier des membres des forces 46).
armées résidents ou non résidents
d’un territoire occupé par l’adver­ ETAT BELLIGERANT: V. Belli­
saire, il est régi par des règles spéci­ gérants.
fiques (cf. H IV R art. 29-31 ; G IV
art. 5 ; G P I art. 46).
V. aussi: Activité de renseigne­ ETAT DE DANGER PUBLIC: V.
ment, Secret d ’Etat, Espionnage. Siège.

ESPIONNAGE : Le terme est utilisé ETAT DE GUERRE : Situation juri­


communément pour indiquer l ’acti­ dique qui surgit: a) suite à une
vité qu’une Partie au conflit déploie déclaration de guerre par laquelle
dans le territoire contrôlé par l ’adver­ un sujet de droit international mani­
saire dans le but de recueillir sur lui feste unilatéralement sa volonté
tout renseignement qui puisse se ré­ d’être en guerre contre un autre sujet
véler utile à la conduite de la guerre en du droit international ; la déclaration
général et des hostilités en particulier. de guerre est normalement suivie
En réalité, pour parler d ’espionnage par des hostilités actives ; b) par le
au sens du droit international, il faut commencement soudain des hosti­
que l ’activité ait lieu clandestinement lités. On notera que, vu l ’interdic­
ou sous de faux prétextes. En re­ tion générale du recours à la force,
vanche, si l’activité consistant à re­ l ’institution juridique de la déclara­
cueillir des renseignements est dé­ tion de guerre est aujourd’hui tom­
ployée par des membres des forces bée en désuétude.
années qui ont revêtu leurs propres L ’état de guerre, né de l ’un ou de
uniformes, il n’y a pas lieu de la consi­ l ’autre des modes décrits, produit
dérer comme de l ’espionnage mais des effets juridiques dans l ’organi­
bien plutôt comme une activité de sation internationale et dans l ’orga­
renseignement. nisation interne des Etats belligé­
En ce qui concerne le traitement à rants et des Etats neutres. Il entraîne
appliquer à celui qui agit d ’une ma­ l ’application de toute une série de
nière ou de l ’autre, v. Espion. normes qui, par rapport au droit de
Le terme est également utilisé pour la paix sont complémentaires en ce
indiquer l ’activité informative en ma­ qui concerne les problèmes qui se
tière politique et militaire que dé­ présentent seulement en temps de
ploient les Etats les uns envers les au­ guerre et dérogatoires pour les pro­
tres, et ceci également durant le temps blèmes qui, se présentant différem­
de paix. V. aussi: Secret d ’Etat. ment du temps de paix, sont réglés
différemment. On notera, en parti­
ETABLISSEMENT SANITAIRE: culier, que l’état de guerre rend ap­
v. Unité sanitaire. plicables, entre les belligérants, les
normes du droit international public
ETAT ARCHIPELAGIQUE: Etat qui, à des fins humanitaires, sont
constitué entièrement d ’un ou de destinées à régler la conduite des
plusieurs archipels et éventuelle­ hostilités, y compris dans certaines

53
limites, l ’occupation (v. Territoire leur fournir un traitement adapté.
occupé). Toutes ces opérations, qui sont ef­
L ’état de guerre prend fin par la fectuées par le personnel sani­
conclusion de la paix entre les belli­ taire, les unités sanitaires et les
gérants. transports sanitaires, doivent s’ac­
L ’état de guerre ne doit pas être complir sous la protection de
confondu avec la guerre ni avec les l ’emblème de la croix rouge (ou du
hostilités. Et bien qu’il ait une di­ croissant rouge) et en respectant les
mension temporelle, il ne doit pas non règles établies par le droit interna­
plus être confondu avec le temps de tional (cf. G I; G II, GP I art. 8,
guerre. Quant aux mesures à prendre 34); b) les prisonniers de guerre
à l ’intérieur d ’un Etat en raison de que des unités spécialisées doivent
l ’état de guerre, v. Siège. recueillir et diriger vers des camps
d ’internement répondant aux
ETAT DE SIEGE: V. Siège. normes légales (cf G III) ; c) la po­
pulation civile dont les comman­
ETAT D ’URGENCE: Situation ju­ dants militaires doivent coordonner
ridique semblable à l ’état de siège, et contrôler le mouvement depuis la
mais qui produit des effets moins zone des arrières, ces mouvements
sévères que ce dernier. En général, devant se dérouler en respectant les
il est déclaré en raison d ’un danger règles fixées par le droit internatio­
actuel ou imminent découlant d’une nal (cf. G IV art. 14, 15, 17, 49; GP
catastrophe, d ’une perturbation I art. 51, 54, 78; GP II art. 4, 17).
grave de Tordre public, d’une crise V. aussi: Arrières, Déblaiements,
internationale ou d ’un conflit armé. Enfants, Mouvements de popula­
V. aussi: Siège, Défense civile, Dé­ tion.
fense interne du territoire.
EVASION : Le terme définit la fuite
ETAT NEUTRE: V. Neutralité. d ’un lieu dans lequel une personne
est enfermée ou surveillée. Pour le
EVACUATIONS : Le terme indique prisonnier de guerre, la tentative
ici les mouvements imposés - à d ’évasion, même en cas de récidive,
l ’intérieur de la zone des combats ne peut être passible que de sanc­
et de celle-ci vers la zone territo­ tions disciplinaires. En cas d ’éva­
riale - aux personnes auxquelles sion réussie - lorsque le prisonnier
s’appliquent les mesures de protec­ de guerre a pu rejoindre les forces
tion fixées par le droit des conflits armées dont il dépend ou celles
armés. Ces personnes sont: a) les d ’une Puissance alliée, ou lorsqu’il
blessés, malades et naufragés, a quitté le territoire placé sous le
que le service sanitaire des armées pouvoir de la Puissance détentrice
doit recueillir et auxquels doivent ou d ’une Puissance alliée à celle-ci -
être prodigués les premiers soins le prisonnier qui serait à nouveau
(postes de pansements). Elles seront capturé n’est passible d ’aucune
classées (1ère, 2e et 3e urgence) sanction. L ’usage des armes contre
triées, transportées et soignées dans un prisonnier qui s’évade ou qui
un établissement sanitaire propre à tente de s’évader ne peut constituer

54
qu’un moyen extrême. Il sera tou­ loi (cf. G 1951 art. 52). En temps de
jours précédé de sommations appro­ guerre, la situation des étrangers
priées aux circonstances. restant régie par les règles perti­
Les internés civils évadés ou qui nentes du temps de paix (cf. G IV
tentent de s’évader et qui seraient art. 27, 38), un étranger ne peut être
repris, ne seront passibles, pour cet expulsé du territoire d ’un Etat partie
acte, même s’il y a récidive, que de à un conflit armé que dans le respect
peines disciplinaires. Ces normes se des autres règles du droit internatio­
réfèrent, bien évidemment, seule­ nal applicable.
ment à l ’éventualité de l ’évasion;
elles ne concernent donc pas les EXTERMINATION : Est interdite
délits commis par le prisonnier de par le droit des conflits armés afin
guerre ou par l ’interné civil en vue de protéger les blessés et malades
de s’évader ou lors de l ’évasion (cf. ou les naufragés, les prisonniers
G III art. 42, 91-93; G IV art. 120- de guerre ou toute autre personne
123). protégée (cf. G I art. 12; G II art.
12; G III art. 13; G IV art. 32).
EXHUMATION: V. Tombes. V. aussi: Achever, Quartier, Sauve­
garde.
EXPULSION : Mesure de sûreté
prévue par le droit national et décré­ EXTERRITORIALITE: Le terme
tée, selon les cas, par un juge ou par se réfère ici au statut des unités des
une autorité administrative compé­ forces armées qui se trouvent en
tente. L ’expulsion est une mesure transit ou en stationnement sur un
de sûreté prévue par le droit natio­ territoire non sujet à la souveraineté
nal, d ’après laquelle un étranger est de leur propre Etat. Dans ces deux
obligé de quitter le territoire d ’un cas, et selon un principe qui re­
Etat. Pour sa part, le droit interna­ monte à l ’Antiquité mais demeure
tional prescrit qu’un étranger qui se encore en vigueur de nos jours, on
trouve légalement sur le territoire applique à ces unités la «loi du
d’un Etat ne peut être expulsé qu’en drapeau » qui veut que les membres
application d ’une décision prise desdites unités restent soumis aux
conformément à la loi et, à moins lois de leur propre pays, où qu’ils
que des raisons impérieuses de sécu­ aillent. En d’autres termes, ils conti­
rité nationale ne s’y opposent, il doit nuent à relever de la juridiction dis­
avoir la possibilité de faire valoir les ciplinaire et pénale de l ’Etat auquel
raisons qui militent contre son ex­ ils appartiennent. Ce principe trouve
pulsion (cf. NU 1966/2 art. 13). son application indiscutable et, pour
S’agissant des réfugiés, le droit in­ ainsi dire automatique, dans le cas
ternational prescrit que l’expulsion d’unités stationnées sur un territoire
d’une personne qui bénéficie du sta­ ennemi qu’elles occupent. Il en va
tut de réfugié ne peut avoir lieu que de même si l ’Etat du territoire en
pour des raisons de sécurité natio­ question est ami ou allié de celui du
nale ou d’ordre public et en exécu­ drapeau; cependant, dans ce dernier
tion d ’une décision rendue confor­ cas, la doctrine et la pratique
mément à la procédure prévue par la concordent, à partir du XIXe siècle,

55
pour affirmer que des accords bila­ nelle et administrative de l ’Etat du
téraux doivent régler le transit ou le drapeau sur ses propres citoyens
séjour pacifique d ’unités militaires aux armées, stationnés sur ledit ter­
d ’un Etat sur le territoire d ’un Etat ritoire.
ami ou allié. Ce principe revêt au­ Formellement, c ’est l ’Etat hôte qui,
jourd’hui une importance toute par­ par de tels accords, consent libre­
ticulière. En effet, l’interdépen­ ment à appliquer la «loi du dra­
dance constitue pour de nombreux peau» en matière disciplinaire et pé­
Etats la règle, non seulement en nale aux forces étrangères qu’il ac­
temps de guerre mais également en cueille.
temps de paix, lorsqu’ils s’asso­ Les accords règlent aussi le pro­
cient en vue de prévenir une agres­ blème de l ’accès des autorités lo­
sion ou de préparer la défense com­ cales aux installations militaires de
mune au cas où surviendrait une l’Etat du drapeau ainsi que l ’activité
agression. De nombreux exemples de la police militaire de ce dernier
d ’accords bilatéraux ou multilaté­ à l ’intérieur et à l ’extérieur desdites
raux ont été conclus à ce propos, installations.
autant durant les 1ère et 2ème Le statut en question s’applique aux
guerres mondiales, que dans le ca­ forces de terre, de mer et de l ’air
dre des forces de l ’Union de l ’Eu­ (territoire, eaux territoriales, es­
rope Occidentale (UEO), des forces pace aérien de l ’Etat de séjour).
du Traité de l’Atlantique Nord Pour les navires de guerre, l ’im­
(OTAN), de celles du Pacte de munité de juridiction dans les eaux
Varsovie et des forces des Nations territoriales d ’autrui subsiste égale­
Unies. Tous ces Traités réaffirment ment en l ’absence d ’accords appro­
le principe en question et prévoient priés.
des solutions qui concilient l’exer­
cice de la souveraineté par l’Etat du EXTRADITION : V. Entraide judi­
territoire et l ’autorité juridiction­ ciaire.

56
F
FAMILLE: Le droit des conflits déterminées. Les biens en question
armés contient une série de règles ne peuvent pas être l ’objet de repré­
établissant une protection spéciale sailles.
de la famille. Ces règles visent no­ Compte tenu des exigences vitales
tamment: a) à maintenir l ’intégrité de toute Partie au conflit pour la
de celle-ci; b) à permettre l ’échange défense de son territoire national
de nouvelles familiales ; c) à permet­ contre l ’invasion, des dérogations
tre le regroupement des familles dis­ aux interdictions prévues sont per­
persées en raison d ’un conflit; d) à mises à une Partie au conflit sur un
maintenir l ’unité du groupe familial territoire se trouvant sous son
en cas d’évacuation, de détention contrôle si des nécessités militaires
ou d’internement ; e) à assurer aux impérieuses l’exigent (cf. GP I art.
familles dispersées le droit de con­ 54; GP II art. 14).
naître le sort de leurs membres (cf. V. aussi: Biens indispensables à la
G IV art. 24-27, 49; GP I art. 32, survie de la population civile, M é­
74, 75, 77, 78; GP II art. 4). thodes de guerre, Mouvements de
population.
FAMINE : Méthode de guerre inter­
dite, qui consiste à faire souffrir déli­ FEMME: Aux termes du droit des
bérément de la faim les personnes conflits armés, la femme est au
civiles. Entre autres exemples, sont bénéfice d ’une protection générale,
interdits: l ’attaque, la destruction, tout d ’abord en tant que personne
l ’enlèvement et la mise hors d ’usage civile et, lorsqu’elle est membre des
des biens indispensables à la sur­ forces armées, il est précisé que la
vie de la population civile, tels que femme doit bénéficier d ’un traite­
les denrées alimentaires et les zones ment en tout cas aussi favorable que
agricoles qui les produisent, les ré­ celui qui est accordé aux hommes.
coltes, le bétail, les installations et Outre cette protection de base, le
réserves d ’eau potable, les ouvrages droit des conflits armés institue en
d ’irrigation, etc. en vue d ’en priver, faveur de la femme une protection
en raison de leur valeur de subsis­ spéciale. Parmi les règles spécifi­
tance, la population civile ou la Par­ ques à celle-ci, il convient de citer:
tie adverse, quel que soit le motif a) une protection contre toutes les
dont on s’inspire, que ce soit pour atteintes à l ’honneur de la femme et
affamer des personnes civiles, pro­ notamment contre le viol, la
voquer leur déplacement ou pour contrainte à la prostitution et tout
toute autre raison. Les interdictions attentat à la pudeur ; b) la protection
prévues ne s’appliquent pas si les accordée aux femmes enceintes ou
biens en question sont utilisés par la en couches ainsi qu’aux mères d ’en­
partie adverse : a) pour la subsistance fants en bas âge; c) lorsqu’elles sont
des seuls membres de ses forces ar­ privées de liberté, c ’est-à-dire inter­
mées ; b) comme appui direct d ’une nées civiles ou prisonnières de
action militaire, à des conditions guerre, les femmes doivent en outre

57
être gardées dans des locaux séparés même si celui-ci est représenté par
des hommes et placées sous la sur­ un gouvernement ou une autorité
veillance immédiate de femmes (cf. non reconnus par le belligérant ad­
G I art. 3, 12; G II art. 3, 12; G III verse.
art. 3, 14, 16, 25, 29, 49, 88, 97, Ces forces armées doivent être sou­
108; G IV art. 3, 14, 16, 17, 21, 22, mises à un régime de discipline in­
23, 27, 38, 50, 76, 85, 89, 91, 97, terne qui assure, notamment, le res­
98, 119, 124, 127, 1 3 2 ; G P I art. 8, pect des règles du droit des conflits
70, 75, 76; GP II art. 4-6). armés. Les membres des forces ar­
V. aussi: Kri. mées qui répondent à ces conditions
sont, à l’exception des membres des
FORCE: Le droit international in­ services sanitaires et religieux, des
terdit la menace ou l ’emploi de la combattants. Les forces armées
force contre l ’intégrité territoriale peuvent incorporer une organisation
ou l’indépendance politique d ’un paramilitaire ou un service armé
Etat. chargé de faire respecter l ’ordre (cf.
L ’emploi de la force n ’est pas inter­ G III art. 4, 5; GP I art. 43).
dit pour les peuples qui luttent, dans
l ’exercice du droit à disposer d ’eux- FORCES DE POLICE: V. Forces
mêmes, contre la domination colo­ armées, Localité non défendue, Pa­
niale, l ’occupation étrangère ou un ramilitaire, Zone démilitarisée.
régime raciste. L ’usage de la force
par un gouvernement n ’est pas non FORMATIONS SANITAIRES :
plus interdit pour réprimer une V. Unités sanitaires.
ém eute ou une insurrection (cf.
NU 1945 art. 2; CEDH 1950 art. 2; FOURNISSEURS: V. Personnes
NU 1970 art. 1-3, 5; NU 1974; NU suivant les forces armées sans en
1977). faire directement partie.
V. aussi: Pacifisme.
FRANC-TIREUR: Expression qui
FORCES ARMEES : Selon le droit désignait, jusqu’à la fin de la Se­
international positif, les forces ar­ conde guerre mondiale, l ’individu
mées d ’un belligérant qui partici­ qui, sans faire partie d ’une unité de
pent à un conflit armé internatio­ l’armée régulière, participait de sa
nal sont composées de toutes les propre initiative aux hostilités. Au­
forces, tous les groupes et toutes les jourd’hui, le terme est tombé en
unités armés et organisés qui sont désuétude. Il a été partiellement
placés sous un commandement res­ remplacé par l’expression de
ponsable de la conduite de ses su­ «membre d ’un m ouvement de ré­
bordonnés à l ’égard du belligérant, sistance».

58
G
GENOCIDE : Crime qui peut se ma­ armées dissidentes ou par des
nifester par les actes suivants, com­ groupes armés organisés, agissant
mis en temps de guerre ou de paix, en vue de modifier par les armes
avec l'intention de détruire entière­ l ’ordre constitutionnel de l ’Etat. La
ment ou partiellement un groupe na­ guérilla est utilisée pour accomplir
tional, ethnique, racial ou religieux : des sabotages, des attentats, des
a) meurtre de membres du groupe; coups de main, des embuscades ou
b) atteintes graves à l ’intégrité phy­ des attaques contre des postes isolés
sique ou mentale de membres du de l’ennemi. Elle est caractérisée
groupe ; c) soumission intention­ par la mobilité, la surprise et le
nelle du groupe à des conditions rapide désengagement et met à pro­
d ’existence devant entraîner sa des­ fit la connaissance de l ’environne­
truction physique totale ou partielle ; ment naturel et la faveur (ou la
d) mesures visant à entraver les passivité) de l ’environnement so­
naissances au sein du groupe; e) cial. Elle est menée par des forma­
transfert forcé d ’enfants du groupe à tions petites, largement espacées,
un autre groupe. Le génocide com­ qui combattent des forces supé­
prend aussi l ’entente en vue de le rieures dont elles attaquent les
commettre, l ’incitation directe et flancs ou les arrières en intervenant
publique à le commettre, la tentative dans des lieux et moments imprévi­
de génocide et la complicité dans sa sibles.
perpétration. S ’il est commis en Le terme guérilla connaît un grand
temps de guerre, le génocide est un nombre de synonymes. On peut ci­
crime de guerre. Il n ’est pas consi­ ter, à titre d ’exemples, les expres­
déré comme crime politique pour ce sions suivantes: guerre populaire,
qui est de l’extradition (cf. NU guerre de bandes, guerre non
1948). conventionnelle, guerre de surface,
V. aussi: Apartheid, Torture. guerre de partisans, qui ont toutes
en commun l ’emploi de la guérilla
GUERILLA: On doit entendre par comme technique de combat (cf. GP
ce terme une technique de combat I art. 44).
généralement offensive - aux fins V. aussi: Distinction entre combat­
tactiques et stratégiques - et utilisée tants et population civile, Mouve­
en territoire occupé par l ’adver­ ments de résistance.
saire : a) en relation avec les opéra­
tions conventionnelles menées par GUERRE : Confrontation armée en­
les forces amies; b) en opération tre deux ou plusieurs Etats, menée
autonome, dans le cadre d ’une dé­ par leurs forces armées respectives
fense territoriale. Cette même et réglée par le droit international.
technique est utilisée dans les Les actions violentes entre Etats ne
guerres de libération nationale sont cependant pas toutes des
ainsi que dans les conflits armés guerres : il y a distinction d’une part
non internationaux par les forces entre les événements qui comportent

59
l ’emploi de la force armée mais qui quels les peuples luttent contre la
se déroulent sous des formes par­ domination coloniale et l’occupa­
tielles et circonscrites ne détermi­ tion étrangère et contre les régimes
nant pas la cessation de l’état de racistes dans l ’exercice du droit des
paix, par l ’absence de volonté de peuples à disposer d ’eux-mêmes,
mettre fin à ce dernier et, d ’autre droit consacré par la Charte des Na­
part, les formes typiques de la tions Unies (cf. GP I art. 1, 96).
guerre, soit la guerre dans son as­ V. aussi: Guérilla.
pect d ’action violente, caractérisée
par la volonté de faire la guerre et la GUERRE POPULAIRE: V. Gué­
conséquence qui en découle, de fait rilla.
ou par déclaration formelle: l’état
de guerre avec toutes ses consé­ GUERRE DE SURFACE: V. Gué­
quences juridiques, y compris l ’ap­ rilla.
plication du droit des conflits
armés. Le terme de guerre ne doit GUERRE INSURRECTION­
pas être confondu avec celui d’hos­ NELLE: V. Guerre révolutionnaire.
tilités (cf. G I-IV art. 2 commun;
GP I art. 1). Toute propagande en GUERRE NON CONVENTION­
faveur de la guerre constitue un acte NELLE: V. Guérilla.
illicite selon le droit international,
qui qualifie en outre la guerre GUERRE DE PARTISANS: V.
d’agression, de crime contre la Guérilla.
paix (cf. NU 1966/2 art. 20; NU
1970 premier principe, paragraphe GUERRE DE BANDES : V. Gué­
3). rilla.
V. aussi : Conflit armé international,
Conflit armé interne internationa­ GUERRE PSYCHOLOGIQUE:
lisé, Conflit armé non international, Destinée à soutenir les fins politi­
Guerre de libération nationale. ques et les opérations militaires
dans un conflit armé internatio­
GUERRE CIVILE: V. Conflit armé nal, elle consiste en un ensemble
non international. planifié et coordonné d ’activités de
propagande visant à influencer
GUERRE D ’AGRESSION: V. l ’opinion et l ’attitude de la popula­
Agression. tion civile et des membres des
forces armées des autres pays,
GUERRE DE LIBERATION NA­ qu’ils soient ennemis, amis ou neu­
TIONALE: Classée antérieurement tres.
parmi les guerres civiles par le droit
international, la guerre de libération GUERRE REVOLUTIONNAIRE:
nationale est considérée aujourd’hui Action visant à modifier violem­
comme un conflit armé internatio­ ment Tordre constitutionnel d ’un
nal. Elle est, par conséquent, réglée Etat et dans laquelle il est générale­
par le droit des conflits armés. Il ment fait recours à la technique de la
s ’agit des conflits armés dans les­ guérilla.

60
V. aussi: Conflit armé non interna­ devancer par l ’ennemi qui a pénétré
tional. dans le territoire national et visent,
précisément par le recours à la gué­
rilla, à l ’usure de sa capacité opéra­
GUERRE SUBVERSIVE: V.
tionnelle. Ces unités contribuent
Guerre révolutionnaire.
ainsi à la défense menée, à partir de
positions plus reculées, par des
GUERRE TERRITORIALE: As­ forces régulières qui ont pour objec­
pect particulier de la défense terri­ tif les arrières de l ’ennemi. Les
toriale qui s’identifie pratiquement unités chargées de mener la guerre
à la guérilla. Elle est menée par des territoriale peuvent également re­
unités régulières dont l ’effectif est joindre les arrières par infiltration,
en général inférieur à celui d ’une ou en débarquant de moyens de
compagnie. Ces unités se laissent transport aériens ou maritimes.

61
H
HAUTE MER: Zone géographique que, par exemple, celles qui sont
qui comprend toutes les parties de la contenues dans TL 1967 ou dans
mer qui ne sont pas incluses dans : a) LMW 1971. La Convention de 1982
la zone économique exclusive ; b) n ’avait d ’ailleurs pas pour but de
la mer territoriale ; c) les eaux in­ fixer des interdictions ou des limita­
térieures d ’un Etat ou d) les eaux tions au regard des activités mili­
archipélagiques d ’un Etat archi­ taires en haute mer. Les navires de
pel. La haute mer est ouverte à tous guerre et les navires appartenant à
les Etats, qu'ils soient côtiers ou un Etat ou exploités par lui et uti­
sans littoral. Aucun Etat ne peut lisés exclusivement pour un service
légitimement prétendre en soumet­ public non commercial jouissent, en
tre une partie quelconque à sa sou­ haute mer, de l ’immunité complète
veraineté. Les Etats, côtiers ou sans de juridiction vis-à-vis de tout Etat
littoral, y bénéficient de la liberté de autre que l ’Etat du pavillon. Les
navigation, de survol, de poser des navires, naviguant sous le pavillon
câbles et des pipelines sous-marins, d ’un seul Etat sont soumis, sauf
d’y construire des îles artificielles et dans les cas exceptionnels expressé­
autres installations autorisées par le ment prévus par des traités interna­
droit international, ainsi que de la tionaux, à sa juridiction exclusive
liberté de pêche et de recherche en haute mer (cf. MB 1982, Part.
scientifique. La convention la plus VII).
récente sur le droit de la mer (MB
1982) stipule que la haute mer est HOMME DE CONFIANCE: Pri­
affectée à des fins pacifiques (art. sonnier de guerre élu librement et
88) et que, dans l ’exercice de leurs au scrutin secret tous les six mois,
droits et l ’exécution de leurs obliga­ par les prisonniers de guerre d ’un
tions découlant de la Convention, camp. L ’homme de confiance est
les Etats Parties doivent s’abstenir chargé de représenter les prisonniers
de recourir à la menace ou à de guerre auprès des autorités de la
l’emploi de la force contre l ’inté­ Puissance détentrice, de la Puis­
grité territoriale ou l ’indépendance sance protectrice, ainsi que du
politique de tout Etat, ou de toute CICR. Dans les camps d ’officiers
autre manière incompatible avec les ou dans les camps mixtes, l ’officier
principes du droit international prisonnier de guerre le plus ancien
énoncés dans la Charte des Nations dans le grade le plus élevé sera re­
Unies (cf. MB 1982 art. 301). La connu comme homme de confiance,
question de la signification à donner assisté par un ou plusieurs conseil­
aux deux principes susmentionnés lers choisis par les officiers; dans
n’a pas été tranchée par la doctrine. les camps mixtes, ses assistants se­
Cependant la thèse prévaut que ront choisis parmi les prisonniers de
ceux-ci n’ajoutent rien aux interdic­ guerre autres que les officiers et élus
tions spécifiques déjà existantes et par eux. L ’homme de confiance a
effectivement appliquées, telles des tâches multiples (cf. G III art.

63
41, 48, 57, 62, 73, 79-81, 96, 98, d’internés civils ou de prisonniers
104, 113, 126). de guerre (cf. G III art. 109-117 ; G
IV art. 132; GP I art. 31).
HONNEUR: V. Liberté sur parole,
Dignité.
HOSTILITES : Par ce terme, on en­
tend les actes de violence exercés
HONNEUR MILITAIRE: Ensem­
par un belligérant contre l ’adver­
ble de valeurs idéales qui sont à la
saire aux fins d ’anéantir sa résis­
base de la discipline militaire et dont
tance et de l ’amener à subir sa pro­
le concept est étroitement lié à celui
pre volonté. Bien qu’il ne le défi­
de service militaire.
nisse pas, le droit international posi­
Selon le droit international, lors de
tif fait largement usage de ce terme.
l ’établissement des clauses d ’une
On peut ainsi citer, à titre d’exem­
capitulation, il conviendra de tenir
ple, les expressions suivantes: ou­
compte des règles de l ’honneur mi­
verture des hostilités, conduite des
litaire (cf. H IV R art. 35).
hostilités, actes d ’hostilités, per­
sonnes qui participent ou ne partici­
HONNEUR PERSONNEL:
pent pas aux hostilités, effets des
V. Liberté sur parole.
hostilités, suspension des hostilités,
fin des hostilités (cf. H III; H IV R
HONNEURS DES ARMES: Acte
art. 22-41; H VI; G I-IV art. 3
par lequel hommage est rendu à la
commun; G I art. 17; G III art. 67,
conduite tenue au combat par
118, 119; G IV art. 44, 49, 130,
l’adversaire qui a capitulé.
133-135; GP I art. 33, 41, 45, 47,
59, 60).
HORS DE COMBAT : se trouve en
cette condition le combattant qui:
a) est tombé au pouvoir de l ’adver­ HUMANITE: Le terme définit l’un
saire; b) manifeste clairement son des sept principes fondamentaux du
intention de se rendre; c) a perdu Mouvement de la Croix-Rouge et du
connaissance ou est, d’une autre Croissant-Rouge. Ce principe,
manière, en état d’incapacité du fait fondé sur le respect de la personne
de blessures ou de maladie et, en humaine est indissolublement lié à
conséquence, incapable de se dé­ l’idée de paix et résume l ’idéal du
fendre. Mouvement. C ’est donc de lui que
Le combattant qui se trouve hors de découlent les autres principes fonda­
combat ne peut pas être l ’objet mentaux. Voir et partager la souf­
d’une attaque, à condition qu’il france d ’autrui, la prévenir et l ’allé­
s’abstienne de tout acte d’hostilité ger, c ’est faire oeuvre de vie, face à
et ne tente pas de s’évader (cf. GP I la violence. C ’est la première
art. 41). contribution à la prévention et à
V. aussi: Aéronef en perdition. l ’élimination de la guerre: l ’huma­
nité est un facteur essentiel de la
HOSPITALISATION EN PAYS paix véritable, qui ne peut être at­
NEUTRE : Opération qui peut teint ni par la domination ni par la
concerner certaines catégories supériorité militaire.

64
I
IDENTIFICATION: Ce terme se des actions discriminatoires, qui
réfère aux mesures établies pour que sont à l ’origine de tant de conflits.
les personnes et les biens qui ont En droit des conflits armés, le
droit à la protection en cas de terme se réfère notamment à l ’atti­
conflit armé puissent être identi­ tude que doit avoir un Etat neutre
fiées: biens culturels, blessés, ma­ face aux belligérants d ’un conflit
lades et naufragés, internés ci­ armé déterminé. Il doit aussi carac­
vils, moyens de transport sani­ tériser l ’activité du CICR ou des
taire, ouvrages et installations Puissances protectrices.
contenant des forces dange­ V. aussi: Neutralité.
reuses, parlementaire, personnel
sanitaire et religieux, membres IMPRESCRIPTIBILITE : Ce prin­
de la protection civile, prison­ cipe s’applique, sur la base des
niers de guerre, unités sanitaires, normes pertinentes du droit interna­
enfants (cf. en outre: GP I art. 18, tional, aux crimes de guerre (cf.
66). NU 1968; E. 1974).
V. aussi: Signes distinctifs.
INALIENABILITE : Terme utilisé
ILE: Etendue naturelle de terre en­ pour indiquer que les personnes pro­
tièrement entourée d ’eau qui reste tégées par le droit international des
découverte à marée haute. La mer conflits armés (blessés, malades et
territoriale d’une île est délimitée naufragés, personnel sanitaire et
conformément aux normes prévues religieux, prisonniers de guerre,
pour les autres territoires terrestres personnes civiles) ne peuvent en
(cf. MB 1982, art. 21). aucun cas renoncer - partiellement
ou totalement - aux droits assurés
IMMERSION: V. Tombes. par les règles expressément prévues
pour leur protection (cf. G I - G III
IMMUNITE : Principe du droit des art. 7 commun; G IV art. 8).
conflits armés conférant au parle­ V. aussi: Intangibilité.
mentaire et aux biens culturels
une protection spéciale (cf H IV R INCINERATION: V. Tombes.
art. 32-34; H CP art. 8-14; H CP R
art. 11-19). INCURSION : Opération transitoire
et de dimensions limitées consistant
IMPARTIALITE: Le terme définit en une pénétration temporaire dans
l’un des principes fondamentaux du le territoire contrôlé par l’adver­
Mouvement de la Croix-Rouge et du saire, afin d ’y accomplir des actions
Croissant-Rouge. Principe positif de troubles, de désorganiser, d ’ef­
du secours sans discrimination, il fectuer des destructions, ou pour
rappelle l ’égalité des hommes dans de simples missions de renseigne­
la détresse. Il est donc à l ’opposé ment. Appelée aussi raid, l ’incur­
des sentiments de supériorité, ou sion s’identifie souvent à une opéra­

65
tion de commando. Elle ne doit pas INFRACTIONS GRAVES :
être confondue avec l ’invasion. L ’expression s’applique à des viola­
tions déterminées des normes du
INFECTION : V. Contagion. droit des conflits armés, que les
Etats ont l ’obligation de prévenir.
INFECTION HOSTILE: Cette ex­ Ils ont également l ’obligation de
pression indique le droit des belli­ poursuivre pénalement ceux qui les
gérants de saisir des marchandises ont commises ou ont donné Tordre
qui n ’ont pas le caractère de de les commettre. Les infractions
contrebande, mais qui appartien­ graves sont considérées comme des
nent au même propriétaire que des crimes de guerre (cf. G I art. 49-
marchandises ayant ce caractère et 52; G II art. 50-53; G III art. 129-
voyageant sur le même navire (cf. 132; G IV art. 146-149; GP I art.
Paris 1856; Londres Décl. 1909 11, 75, 85-89).
art. 42). V. aussi: Devoirs des comman­
dants, Omissions, Répression, Res­
INFILTRATION : Action de petites pect du droit des conflits armés.
formations ou d ’individus qui cher­
chent à pénétrer, sans être vus, au INHUMATION : Le droit des
travers des mailles du dispositif mi­ conflits armés impose aux Parties au
litaire adverse. conflit l ’obligation d’inhumer les
personnes décédées sur le champ de
INFIRMERIE : Chaque camp bataille et dans les camps
d’internés civils ou de prisonniers d’internés civils ou de prisonniers
de guerre doit posséder une infir­ de guerre. Il en va de même pour
merie adéquate pour dispenser les les personnes décédées pour des
soins dont les uns ou les autres raisons liées à une occupation ou
pourraient avoir besoin (cf. G II lors d’une détention résultant d ’une
art. 28; G III art. 30, 98; G IV art. occupation ou d’hostilités (cf. G I
91, 125). art. 17; G II art. 20; G III art. 120;
G IV art. 130; GP I art. 34).
INFIRMERIES DES NAVIRES DE V. aussi: Tombes.
GUERRE: Dans un combat à bord,
ces locaux doivent être épargnés au­ INSTALLATIONS CONTENANT
tant que faire se pourra (cf. G II art. DES FORCES DANGEREUSES:
28, 34, 35). V. Ouvrages et installations conte­
nant des forces dangereuses.
INFRACTIONS: Le terme s’appli­
que aux actes délictueux qui, tout en INSTIGATION : Le terme est em­
ne constituant pas des infractions ployé en se référant aux crimes de
graves, sont néanmoins contraires guerre et au crime de génocide (cf.
aux normes du droit des conflits NU. 1948, art. III; NU. 1968, art.
armés (cf. GP I art. 86). II).
V. aussi: Devoirs des comman­
dants, Omissions, Répression, Res­ INSULTES: Le droit des conflits
pect du droit des conflits armés. armés interdit que les personnes

66
civiles et les prisonniers de forcée en temps de conflit armé. Il
guerre soient l’objet d’insultes, est également possible que les res­
c’est-à-dire d ’actes ou de mots of­ sortissants étrangers résidant sur le
fensants (cf. G III art. 13; G IV territoire de l’Etat demandent
art. 27). l’internement volontaire. Des
normes précises et détaillées règlent
l’exécution de l ’internement qui est
INSURRECTION : Le terme est uti­
également appliqué: a) aux prison­
lisé généralement pour indiquer un
niers de guerre par la Puissance
mouvement collectif violent et dé­
détentrice; b) aux prisonniers de
cidé par une tranche importante des
guerre transférés dans ce but en ter­
habitants d ’un territoire, qui se re­
ritoire neutre, sur la base d ’ac­
bellent, par les armes, contre le gou­
cords entre Etats intéressés; c) aux
vernement en place. La rébellion
s’identifie à un conflit armé non prisonniers de guerre évadés, reçus
en territoire neutre, pour autant
international lorsqu’elle corres­
qu’ils ne soient pas laissés en li­
pond aux caractéristiques fixées
berté; d) à l ’équipage installé par le
pour l ’existence de ce type de
capteur à bord d’un navire capturé
conflit. Si ce niveau n ’est pas at­
en eaux neutres, ou qui, après la
teint, on parlera alors plutôt
prise, a été conduit en port neutre
d’émeute.
(cf. H V art. 11-15; H XIII art. 3,
Le terme est également utilisé com­
21, 22; G III art. 21-117; G IV 41-
munément pour des opérations gé­
néralisées, ouvertes et intenses, 43, 68, 78-135).
conduites par les habitants, orga­
nisés ou non, d ’un territoire contre INTERNES CIVILS: V. Interne­
l’envahisseur ou l ’occupant étran­ ment.
ger. V. aussi: Territoire envahi,
Territoire occupé. INTIMIDATION: Menace plus ou
moins directe tendant à imposer un
INTANGIBILITE : Le terme se ré­ comportement déterminé. Le droit
fère aux droits assurés par le droit des conflits armés assure la pro­
des conflits armés aux personnes tection des personnes civiles et des
protégées qui se trouvent dans un prisonniers de guerre contre l ’inti­
territoire occupé (cf. G IV art. midation (cf. G III art. 13 ; G IV art.
47). 27, 33).
V. aussi: Inaliénabilité.
INVASION: V. Territoire envahi.
INTERNEMENT : Mesure de sécu­
rité qu’un Etat peut appliquer, INVIOLABILITE: V. Parlemen­
concurremment à la résidence taire.

67
J
JOURNALISTE: Personne qui dé­ de la paix: s’il est capturé par une
ploie une activité de renseigne­ Partie au conflit, il ne peut être
ment pour le compte de la presse retenu que si des accusations suffi­
écrite, parlée ou télévisée. Le terme santes peuvent lui être imputées.
de journaliste vise tout correspon­ Faute de quoi, il est généralement
dant, reporter, photographe, came­ libéré. Les militaires chargés de
raman et leurs assistants techniques missions analogues à celles du jour­
de film, radio et télévision, qui naliste civil ne bénéficient d’aucune
exercent habituellement leur activité immunité particulière ; ils font partie
à titre d ’occupation principale. des forces armées.
De 1899 à 1949, seule une catégorie
de journalistes: les correspondants
JUDICARE AUT DEDERE: Prin­
de guerre - soit les journalistes auto­
cipe sur la base duquel tout Etat
risés par un belligérant à suivre ses
troupes - était spécialement proté­ Partie aux Conventions de Genève
gée par le droit des conflits armés. est tenu de rechercher les personnes
En effet, une fois capturés, les cor­ accusées d ’avoir commis ou donné
l ’ordre de commettre une des in­
respondants de guerre ont droit au
statut de prisonniers de guerre. fractions graves prévues par le
En 1977, les règles relatives aux droit des conflits armés. Les per­
sonnes accusées devront être défé­
correspondants de guerre n ’ont pas
été modifiées par les Protocoles ad­ rées aux tribunaux compétents qui
ditionnels. Il a cependant été for­ leur appliqueront, si elles sont ju­
mellement rappelé que tout journa­ gées coupables, les sanctions pé­
liste qui effectue des missions pro­ nales correspondantes. Toutefois
l ’Etat peut, s’il le préfère et si sa
fessionnelles périlleuses dans des
propre législation le permet, remet­
zones de conflit armé bénéficie du
statut de personne civile, à condi­ tre les accusés pour jugement à un
tion qu’il s’abstienne de toute acti­ autre Etat intéressé à la poursuite,
pour autant que ce dernier puisse
vité combattante. D ’autre part, les
faire valoir contre lesdites personnes
règles relatives à l'identification
des journalistes (carte d ’identité) ont des preuves suffisantes (cf. G I art.
été précisées (cf. G III art. 4, Ann. 49; G II art. 50; G III art. 129; G IV
4; GP I art. 79). Le journaliste res­ art. 146; NU 1948 art. IV-VI).
sortissant d ’un Etat tiers non belli­
gérant qui agit durant un conflit JUGEMENT DES PRISES: V.
armé international bénéficie du droit Prises, Tribunal des Prises.

69
L
LEGITIME DEFENSE : Aux termes cependant être contraint d ’accepter
de la Charte des Nations Unies, tout une liberté sur parole. Cette mesure
Etat membre de l ’Organisation vic­ pourra notamment être envisagée
time d ’une agression peut exercer dans les cas où elle peut contribuer à
son droit à la légitime défense de la l’amélioration de l ’état de santé du
manière qu’il estime nécessaire, en prisonnier.
attendant que le Conseil de Sécurité Dès l ’ouverture des hostilités, cha­
adopte les mesures nécessaires pour que Partie au conflit notifiera à la
rétablir l ’ordre international per­ Partie adverse les lois et règlements
turbé. qui permettent ou interdisent à ses
L’Etat victime de l ’agression est te­ ressortissants d ’accepter la liberté
nu d’informer rapidement le Conseil sur parole.
de Sécurité des mesures qu’il aura Le prisonnier mis en liberté sur pa­
prises (cf. NU. 1945, Chap. VII, role s’engage, sur son honneur per­
spécialement art. 51). sonnel, à remplir scrupuleusement -
tant envers la Puissance dont il dé­
LEVEE EN MASSE: Cette expres­ pend qu’envers celle qui l’a fait pri­
sion désigne la population d ’un ter­ sonnier - les engagements qu’il au­
ritoire non occupé qui, à l ’approche rait contractés. Dans de tels cas, la
de l ’ennemi, prend spontanément Puissance dont le prisonnier dépend
les armes pour combattre les troupes sera tenue de n’exiger ni d ’accepter
d'invasion, sans avoir eu le temps de lui aucun service contraire à la
de se constituer en forces armées parole donnée ou à l ’engagement
régulières. Ses membres sont consi­ pris.
dérés comme des combattants pour Bien différente est la norme du droit
autant qu’ils portent les armes ou­ international selon laquelle l ’officier
vertement et respectent les lois et (la norme est limitée à cette catégo­
coutumes du droit des conflits rie de militaires mais, par analogie,
armés. S’ils sont capturés, ils ont elle peut s’étendre aux militaires de
droit au statut de prisonniers de troupe et aux sous-officiers) des
guerre. La levée en masse ne doit forces armées d ’un belligérant reçu
pas être confondue avec les m ouve­ sur le territoire d ’un Etat neutre
ments de résistance (cf. H IV R peut, au lieu d ’être interné, être
art. 2; G III art. 4). laissé en liberté sur parole, s’il
s’engage à ne pas quitter le territoire
LIBERTE SUR PAROLE: L ’ex- neutre sans autorisation (cf. G III
pression est utilisée dans la règle art. 21; H V art. 11).
du droit international qui prévoit
qu’un prisonnier de guerre peut
LIEU ASSIEGE: V. Siège.
être mis en liberté, partiellement ou
totalement, sur parole, si les lois de
son pays lui permettent d ’assumer LIEU ENCERCLE: V. Encercle­
un tel engagement. Nul ne peut ment.

71
LIGNE DE BASE: Sert à mesurer s’abstenir de commettre des actes
la largeur de la mer territoriale. d’hostilité; d) aucune activité à
Elle est représentée par la laisse de l’appui d ’opérations militaires ne
basse mer le long de la côte, telle doit être entreprise. Des forces de
qu’elle est indiquée sur les cartes police peuvent y être retenues à
marines à grande échelle reconnues seule fin de maintenir l ’ordre pu­
officiellement par l ’Etat côtier inté­ blic. La création d’une localité non
ressé (cf. MB. 1982, art. 5). défendue et le signe distinctif qui la
signalise font l ’objet de règles dé­
LOCALITE NON DEFENDUE: taillées (cf. GP I art. 59).
Lieu habité situé à proximité ou à V. aussi: Zone démilitarisée.
l ’intérieur d ’une zone de contact
entre forces armées et qui est ou­ LOI MARTIALE: Expression qui,
vert à l ’occupation par l ’adversaire. dans certains droits internes et par­
Certaines conditions précises doi­ fois dans le langage courant, rem­
vent être respectées pour qu’une lo­ place celle d’état de siège.
calité puisse être considérée comme
non défendue: a) tous les combat­
tants, ainsi que les armes et le maté­ LOIS DE L ’HUMANITE: V. Mar­
riel militaire mobile doivent en être tens.
retirés ; b) il ne doit pas être fait un
usage hostile des installations ou des LOIS ET COUTUMES DE LA
établissements militaires fixes; c) GUERRE: V. Droit des conflits
les autorités et la population doivent armés.

72
M
MALADES : V. Blessés et malades. cipes du droit des gens, tels qu’ils
résultent des usages établis entre na­
MANUELS D ’OXFORD: tions civilisées, des lois de l'hum a­
L’expression se réfère à deux règle­ nité et des exigences de la cons­
ments relatifs aux lois et coutumes cience publique». Cette clause, qui
de la guerre adoptés par l ’Institut avait déjà valeur de norme coutu-
de droit international lors de ses­ mière a été reprise totalement ou en
sions tenues à Oxford, à savoir: en partie par des instruments de droit
1880, le «Manuel des lois et cou­ international postérieurs (cf. G I art.
tumes de la guerre sur terre»; en 63 ; G II art. 62 ; G III art. 142 ; G IV
1913, le «Manuel des lois de la art. 158 ; GP I art. 1 ; GP II Préam­
guerre maritime dans les rapports bule; G CW Préambule).
entre belligérants ». La portée de ces
documents, dans l’optique de la for­ MATERIEL SANITAIRE:
mation du droit des conflits armés, L ’expression désigne tout le maté­
ne doit pas être sous-estimée. riel nécessaire au fonctionnement
des unités sanitaires (cf. GP I art.
MARAUDE: Délit commis par un 8; G I art. 33, 34).
militaire ou par une personne au MAUVAIS TRAITEMENTS : Sont
service ou suivant les forces armées
interdits par le droit des conflits
qui s’approprie, sans nécessité ou
armés à l ’encontre des blessés et
autorisation, des vivres, objets d ’ha­ des m alades, ainsi que des nau­
billement ou d ’équipement ou se les fragés, des prisonniers de guerre
fait remettre. Ce délit peut prendre et des personnes civiles (cf. G I art.
la forme du vol, de l ’escroquerie, de 15; G II art. 18; G III art. 13; G IV
l’extorsion ou de la rapine, pour
art. 27; G P II art. 8).
autant qu’il s’agisse seulement de
vivres ou d ’objets d ’habillement ou MAUX SUPERFLUS : Cette ex­
d’équipement. La maraude ne doit pression se réfère aux effets de cer­
pas être confondue avec le pillage. taines m éthodes ou de certains
m oyens de combat qui aggravent
MARTENS : Nom du juriste auteur inutilement les souffrances des
d’une clause introduite dans le hommes mis hors de combat. De
Préambule de H IV, selon laquelle tels moyens et méthodes sont inter­
«En attendant qu’un code plus com­ dits par le droit des conflits armés
plet des lois de la guerre puisse être (cf. H IV R art. 22; GP I art. 35 ; St
édicté, les Hautes Parties contrac­ Petersbourg Décl. 1868).
tantes jugent opportun de constater
que, dans les cas non compris dans MEMBRES CIVILS D'EQ U I­
les dispositions réglementaires PAGES D ’AVIONS MILITAIRES :
adoptées par elles, les populations et V. Personnes suivant les forces ar­
les belligérants restent sous la sau­ mées sans en faire directement
vegarde et sous l ’empire des prin­ partie.

73
MENACE DE LA FORCE: V. METHODES DE GUERRE: Ce
Force. terme désigne les procédés tacti­
ques ou stratégiques utilisés, dans
la conduite des hostilités, pour
MER TERRITORIALE: Zone de
vaincre l ’adversaire en utilisant, sur
mer adjacente à la côte dont la lar­
la base des informations disponi­
geur déterminée par l ’Etat côtier ne
bles sur son compte, les effets des
peut excéder 12 miles à compter de
armes combinés avec le mouve­
la ligne de base.
ment et la surprise. En matière de
La limite extérieure de la mer terri­
méthodes (et de moyens) de com­
toriale est constituée par une ligne
bat, le droit international a sanc­
dont chaque point est à une distance
tionné les principes suivants: a) le
égale à la largeur de la mer territo­
seul but légitime de la guerre est
riale du point le plus proche de la
ligne de base. d ’affaiblir les forces armées ad­
verses. A cette fin, il suffit de met­
La souveraineté s’étend à l ’espace
tre hors de combat le plus grand
aérien au-dessus de la mer territo­
riale, ainsi qu’au fond de cette mer nombre possible de combattants
ennemis; b) le choix des méthodes
et à son sous-sol.
(et moyens) de guerre n ’est pas
Dans la mer territoriale, les sous-
illimité; c) l’emploi de méthodes
marins et autres véhicules submersi­
(et moyens) de guerre de nature à
bles sont tenus de naviguer en sur­
face et d ’arborer leur pavillon (cf. causer des maux superflus ou des
MB. 1982, Part. II). souffrances inutiles est interdit; d)
dans l ’étude, la mise au point,
V. aussi: Passage inoffensif.
l ’acquisition et l ’adoption de nou­
velles méthodes (ou moyens) de
MERCENAIRE : Individu qui guerre, il doit être établi que leur
s’enrôle volontairement dans les emploi n ’est pas interdit dans cer­
forces armées combattantes d ’un taines circonstances ou en toutes
Etat belligérant dont il n ’est pas circonstances. Parmi les méthodes
ressortissant, poussé par le désir de guerre interdites, on peut citer:
d ’obtenir un profit personnel. Il n ’a celles qui font recours à la perfi­
pas droit au statut de combattant et, die, à la terreur, à la famine, aux
s’il est capturé par la Partie adverse, représailles contre des objectifs
il n ’a pas droit au statut de prison­ non militaires, aux attaques sans
nier de guerre. L ’emploi de merce­ discrimination; celles destinées à
naires n ’est pas interdit, au stade causer des dommages à l ’environ­
actuel du droit international positif. nem ent naturel, aux ouvrages et
Cependant, une convention est en installations contenant des forces
préparation aux Nations Unies ; elle dangereuses; celles qui violent
visera à interdire le recrutement, l ’interdiction de ne pas faire de
l’instruction, le financement et quartier ; le pillage ; la prise
l ’emploi de mercenaires. Le merce­ d'otages; les méthodes qui mettent
naire ne doit pas être confondu avec à profit la présence ou les m ouve­
le volontaire (cf. GP I art. 47). ments de population pour favori­
V. aussi: Volontaire international. ser la conduite des hostilités;

74
l’usage indû de signes de protec­ MISSILE: Projectile auto-propulsé
tion internationaux, l ’attaque de et guidé sur tout ou partie de sa
personnes hors de combat ou de trajectoire. Il peut être chargé
celles qui sautent en parachute d ’un d ’explosifs - classiques ou nu­
aéronef en perdition. cléaires - ou de substances bactério­
logiques et/ou chimiques.
MINES MARITIMES : Engins Le missile peut être balistique (il est
sous-marins destinés à exploser par alors soumis aux lois de la gravita­
contact, par effet acoustique, ma­ tion), semi ou non balistique. Il peut
gnétique ou de pression. Les mines être lancé d ’une base fixe ou mobile
peuvent être amarrées ou non. Les (véhicules, aéronefs, submersibles).
normes qui règlent l ’emploi de Il peut enfin être tactique (ou de
mines maritimes sont obsolètes au théâtre) ou stratégique et doté de
regard des progrès de la technologie têtes multiples et indépendantes
(cf. H VIII). quant à l ’objectif à toucher.

MINES TERRESTRES: L ’expres­


MOBILISATION: Passage de l ’état
sion désigne un engin quelconque
de paix au pied de guerre de cer­
placé manuellement sur ou sous le
taines unités des forces armées ou
sol ou une autre surface ou à proxi­
de l ’ensemble de celles-ci. La mobi­
mité et conçu pour exploser ou écla­
lisation s’effectue par le renforce­
ter du fait de la présence, de la
ment des effectifs, du matériel et
proximité ou du contact d ’une per­
des commandements ainsi que par la
sonne ou d’un véhicule ou par dé­
constitution de nouveaux comman­
clenchement à distance. On entend
dements et de nouvelles unités pla­
par « mine mise en place à distance »
cées sur pied de guerre.
toute mine lancée par une bouche à
feu ou lancée d’un aéronef. Les
mines peuvent aussi être antiperson­ MOUVEMENTS DE POPULA­
nel ou antimatériel. Il existe des TION: Mouvements provoqués par
normes qui interdisent ou limitent la marche des opérations militaires
l’emploi des mines terrestres, celui dans un conflit armé internatio­
des pièges ou d ’autres dispositifs nal. Les mouvements de population
(cf. G CW Prot. II). peuvent être spontanés et avoir lieu
V. aussi: Déminage. lorsque des centaines ou des milliers
d ’habitants d ’un pays déterminé,
MINEURS: Le droit international contraints par la pression des
dicte des normes spécifiques pour la troupes d ’invasion ou par des bom­
protection des mineurs de moins de bardements de grande intensité et
quinze ans en cas de conflit armé extension: a) affluent de manière
international et non international désordonnée à la frontière d ’un pays
(cf. G IV art. 14, 17, 23, 24, 38, voisin, qui peut les accueillir ou les
50, 68, 76, 81, 82, 89, 94, 126, refouler; b) s’embarquent sur des
132; GP I art. 76-78 ; GP II art. 4). bateaux pour trouver refuge par la
V. aussi: Combattants, Enfants, mer, dans un autre pays; c) se dé­
Mouvements de population. placent à l'intérieur de leur propre

75
pays, en se dirigeant vers une zone les normes déjà citées, il existe
moins dangereuse. d ’autres normes qui confirment les
Par ailleurs, la population civile précédentes ou qui les adaptent.
peut être éloignée d ’une zone sur Celles-ci : a) interdisent, quel qu’en
ordre des autorités, afin de la sous­ soit le motif, le transfert forcé indi­
traire aux risques que posent des viduel ou en masse, ainsi que les
objectifs militaires proches ou en déportations des habitants d ’un ter­
cas de nécessité militaire im pé­ ritoire occupé vers les territoires de
rieuse. Tous ces mouvements sont la Puissance occupante ou d ’un au­
du ressort des états-majors, dont les tre pays, que celui-ci soit occupé ou
plans doivent précisément prévoir et non ; b) permettent que la Puissance
contrôler lesdits déplacements et en occupante procède à l ’évacuation
particulier ceux qui proviennent de provisoire, totale ou partielle d ’une
la zone des combats. Les évacua­ zone déterminée si la sécurité de la
tions forcées peuvent conduire à la population ou une nécessité mili­
création de zones et localités sani­ taire impérieuse l ’exigent. Cette
taires, de zones et localités de évacuation ne peut pas comporter le
sécurité, de zones neutralisées. déplacement des personnes hors des
Des normes particulières s’appli­ frontières du territoire occupé, sauf
quent aux évacuations de zones si, pour des motifs matériels, il
assiégées ou encerclées, aux éva­ s’avère impossible de l ’empêcher;
cuations de blessés, malades, inva­ c) interdisent à la Puissance occu­
lides, vieillards, femmes en couches pante de retenir les personnes ci­
ou mineurs. viles dans une zone particulièrement
Dans tous les cas d ’évacuation for­ exposée aux dangers de la guerre,
cée, les décisions des états-majors - sauf si la sécurité desdites personnes
qui doivent agir en étroite collabora­ ou une nécessité militaire impé­
tion avec les autorités civiles et les rieuse l ’exigent; d) interdisent à la
organes de la protection civile et de Puissance occupante de déporter
la police - doivent tenir compte de la ou de transférer une partie de sa
situation militaire du moment. propre population civile dans le ter­
Il est interdit: a) d ’utiliser les mou­ ritoire que cette Puissance occupe.
vements de la population civile pour Les violations des normes énumé­
protéger des objectifs militaires ou rées de a) à d) sont considérées
protéger, faciliter ou faire obstacle à comme des crimes de guerre.
des opérations militaires ; b) de diri­ En ce qui concerne les conflits
ger les mouvements de la population armés internes, le droit internatio­
civile vers des destinations détermi­ nal positif établit, sans préjudice de
nées, aux fins de protéger des ob­ l’application possible de l ’une ou de
jectifs militaires ou les opérations l ’autre des normes prévues en ma­
militaires en général; c) de priver tière de conflits armés internatio­
les personnes civiles de biens indis­ naux : a) des modalités pour le
pensables à leur survie, afin de pro­ transfert temporaire des mineurs de
voquer leur déplacement. la zone dans laquelle se déroulent
En ce qui a trait aux territoires sou­ des hostilités vers une zone plus
mis à l'occupation militaire, outre sûre du pays ; b) que le transfert de

76
la population civile ne peut pas être résistance) ; c) avoir un commandant
ordonné pour des motifs en relation responsable ; d) porter un signe dis­
avec le conflit, sauf si la sécurité ou tinctif fixe, visible à distance; e)
une nécessité militaire impérieuse porter les armes ouvertement ; f) res­
l’exigent; c) que les personnes ci­ pecter, pendant leurs opérations, les
viles ne peuvent pas être contraintes lois et coutumes de la guerre. Selon
à abandonner leur propre territoire, des règles plus récentes, les mouve­
pour des motifs en relation avec le ments de résistance ont été inclus
conflit (G IV art. 14, 15, 17, 49, dans les forces armées et il a été
7 7 ; G P I art. 5 1 ,5 4 , 58, 7 8 , 85; GP tenu compte de leurs modalités opé­
II art. 3, 4, 17). rationnelles en fixant les conditions
V. aussi: Arrières, Déportations, pour que leurs membres se distin­
Evacuations, Personnes déplacées, guent de la population civile (cf. G
Réfugiés. III art. 4; GP I art. 43, 44, 48).

MOUVEMENTS DE RESIS­ MOYENS DE GUERRE: Consis­


TANCE: Appellation donnée, du­ tent en armes et en systèmes
rant la 2e guerre mondiale, aux d’armes par lesquels est exercée
mouvements clandestins qui, dans matériellement la violence sur
les différents pays de l ’Europe occu­ l’adversaire. En matière de moyens
pée, déployèrent une activité intense de guerre, le droit international a
et souvent efficace contre l ’occu­ sanctionné les mêmes principes a),
pant, fondée essentiellement sur la b), c) et d) indiqués pour les m é­
technique de la guérilla. Au terme thodes de guerre. En ce qui
du conflit, le droit international po­ concerne les interdictions et les li­
sitif - qui avait jusqu’alors considéré mitations réglant les différents
comme illicite toute activité hostile moyens de guerre, v. Armes.
aux forces armées occupantes qui
n’auraient pas été déployées par des MOYENS DE TRANSPORT SA­
forces régulières - a admis parmi les NITAIRE: Par cette expression, on
catégories de combattants légitimes, entend tout moyen de transport, mi­
les membres des mouvements de litaire ou civil, permanent ou tem ­
résistance. Ces derniers sont cepen­ poraire affecté exclusivement au
dant soumis aux obligations sui­ transport sanitaire et placé sous la
vantes: a) être organisés (c’est-à- direction d ’une autorité compétente.
dire ne pas constituer un rassemble­ Il peut être sur roues (v. véhicule
ment informe, désordonné et occa­ sanitaire), nautique (v. navire ou
sionnel); b) appartenir à une des embarcation sanitaire) ou volant (v.
Parties au conflit (leurs activités aéronef sanitaire). Il est protégé par
doivent, par conséquent, être avali­ le droit international et, à cette fin,
sées par un sujet du droit internatio­ il peut utiliser les signaux distinc­
nal détenant un rapport de comman­ tifs reconnus (cf. GP I art. 8G, 9,
dement au regard du mouvement de 21-31 ; Ann. I ch. III).

77
N
NATIONS CIVILISEES: V. Mar­ qualité propre est légitimée par des
tens. signes distinctifs adoptés, à cette
fin, par l’Etat auquel il appartient.
NAUFRAGES: S ’entend des per­ Est aussi considéré comme navire
sonnes, militaires ou civiles, se de guerre le navire marchand
trouvant dans une situation péril­ transformé en navire de guerre.
leuse en mer ou en d ’autres eaux par Le navire de guerre ne peut pas
suite de l ’infortune qui les frappe ou combattre sans pavillon ou avec un
qui frappe le navire ou l ’aéronef les pavillon différent de celui de sa pro­
transportant et qui s’abstiennent de pre nationalité.
tout acte d ’hostilité. Ces personnes,
à condition qu’elles continuent de NAVIRE-HOPITAL: Est considéré
s’abstenir de tout acte d’hostilité, comme tel un navire construit ou
devront être considérées comme des transformé et aménagé spécialement
naufragés pendant leur sauvetage et uniquement en vue de porter se­
jusqu’à ce qu’elles aient acquis un cours aux blessés, malades et nau­
autre statut (p. ex. : de blessé ou fragés, de les soigner et de les trans­
malade, ou de prisonnier de porter.
guerre) (cf. G II; GP I art. 8-20). En cas de conflit armé internatio­
nal, son nom et ses caractéristiques
techniques doivent être communi­
NAVIRE CARTEL: Nom donné à qués aux Parties au conflit dix
l’embarcation utilisée par un parle­ jours avant qu’il ne soit employé. Il
mentaire lorsqu’il se rend auprès de ne peut pas être attaqué ni capturé et
l’adversaire pour accomplir la mis­ il doit être respecté et protégé. Le
sion qui lui a été confiée. Le navire personnel religieux et sanitaire du
cartel jouit de la même immunité navire-hôpital ainsi que l ’équipage
que celle prévue pour le parlemen­ de celui-ci ont droit à la même pro­
taire. Il peut aussi être affecté au tection.
transport de prisonniers ou de Le signe distinctif de protection du
blessés à échanger contre ceux de navire-hôpital est l ’emblème de la
l’adversaire. L ’embarcation doit croix rouge (ou du croissant rouge)
être munie du signe distinctif et sa sur fond blanc. Sont assimilés au
route doit être connue. Enfin, elle navire-hôpital ses chaloupes de sau­
ne peut pas être armée et ne doit pas vetage et les bateaux de sauvetage
être attaquée ni capturée durant le basés à terre, ainsi que - dans la
voyage d ’aller et de retour. mesure du possible - l ’infirmerie de
bord d’un navire de guerre. Le na­
NAVIRE DE GUERRE : Est consi­ vire-hôpital est tenu de porter se­
déré comme tel un navire com­ cours et assistance aux blessés, aux
mandé et équipé par du personnel malades et naufragés sans distinc­
militaire ou militarisé, inscrit sur la tion de nationalité. Les Parties au
liste de la flotte de guerre, et dont la conflit ont le droit de visite sur le

79
navire-hôpital selon des modalités NAVIRE MARCHAND TRANS­
précises. FORME EN NAVIRE-HOPITAL:
Tout navire de guerre d ’une Partie Lorsque sa transformation est termi­
belligérante peut réclamer, à cer­ née, un tel navire doit être conforme
taines conditions, la remise des aux conditions fixées pour le na­
blessés, malades et naufragés qui vire-hôpital. Il peut alors jouir de la
sont à bord d ’un navire-hôpital (cf. protection prévue pour ce dernier.
G II art. 22-37; 41-45; GP I art. 8, Il ne peut pas, et pendant toute la
22, 23). durée des hostilités, être affecté à
d ’autres fins (cf. G II art. 33).
NAVIRE MARCHAND : Navire de
propriété privée affecté au transport NAVIRE OU EMBARCATION
de marchandises ou de personnes SANITAIRE: Par cette expression,
civiles. Il ne peut pas accomplir on entend tout m oyen de transport
d ’actes d’hostilité et il est soustrait sanitaire par eau (GP I art. 8).
à toute action offensive. Le navire V. aussi: Transport sanitaire.
marchand peut, toutefois, être sujet
à visite, perquisition et, en cas de NAVIRES CORSAIRES: Etaient
capture, à confiscation. S’il est considérés comme tels les navires
propriété de l ’Etat ennemi, il subit, autorisés par l ’Etat (et ceci permet­
en partie, le sort du navire de guerre tait de distinguer la «course» de la
et peut ainsi être confisqué sans au­ piraterie pure et simple) à partici­
cune formalité. per aux opérations de la guerre ma­
V. aussi : Armement de navires mar­ ritime et à en effectuer pour leur
chands. compte, en capturant en faveur de
leurs propres armateurs les navires
ennemis ou neutres sujets à capture.
NAVIRE MARCHAND TRANS­ Florissante pendant longtemps et
FORME EN NAVIRE DE utilisée par tous les Etats pour l ’aide
GUERRE : Est considéré comme qu’ils en recevaient dans la conduite
navire de guerre le navire mar­ de la guerre maritime, la «course»
chand: a) qui est placé sous l ’auto­ dégénérait souvent en actes illicites
rité directe, le contrôle immédiat et commis par des équipages sans au­
la responsabilité de l ’Etat auquel il cune discipline. La course a été in­
appartient et qui utilise des signes terdite à partir de la moitié du XIXe
distinctifs adoptés par celui-ci pour siècle (cf. Paris 1856 art. 1).
les navires de guerre; b) dont le
commandant est au service de l ’Etat NAVIRES MARCHANDS: LEUR
et dont le nom figure sur la liste des NATIONALITE ET LA NATIO­
officiers de la flotte militaire; c) NALITE DES PERSONNES ET
dont l'équipage est soumis aux rè­ DES MARCHANDISES A BORD:
gles de la discipline militaire. Le La nationalité des navires mar­
navire marchand transformé en na­ chands dépend du pavillon qu’ils
vire de guerre doit être inscrit, le arborent, s’ils l’arborent de manière
plus tôt possible, sur la liste de la légitime. En général, sont consi­
flotte de guerre (cf. H VII). dérés comme ennemis les navires

80
qui battent pavillon ennemi et neu­ durée de la guerre. Un traitement
tres les navires battant pavillon neu­ analogue est réservé au navire mar­
tre ; cependant, ces derniers peuvent chand ennemi qui, ayant quitté son
être assimilés, pour la capture, aux dernier port de départ avant le com­
navires ennemis s’ils résistent par la mencement des hostilités est ren­
violence à l ’exercice du droit de contré en haute mer, ignorant des
visite ou s’ils exercent une assis­ hostilités. Un tel navire peut, en
tance hostile. outre, être détruit, à charge
En ce qui concerne les individus d ’indemnité et sous l ’obligation de
trouvés à bord: ils sont ennemis s’ils pourvoir à la sécurité des personnes
sont ressortissants de l ’Etat ennemi, ainsi qu’à la conservation des pa­
neutres s’ils sont ressortissants de piers de bord. Les marchandises en­
l’Etat neutre. Toutefois, il existe des nemies se trouvant à bord de ces
cas de ressortissants neutres qui ac­ navires peuvent être séquestrées et
quièrent un caractère ennemi pour le restituées à la fin de la guerre sans
belligérant, lorsque, par exemple, ils indemnité, ou être réquisitionnées
sont enrôlés dans les forces armées moyennant indemnité, conjointe­
d’un belligérant adverse ou s’ils ment avec le navire ou séparément
commettent des actes hostiles. Quant (cf. H VI).
aux marchandises trouvées à bord
d’un navire marchand ennemi, elles NECESSITE MILITAIRE: Le prin­
sont présumées ennemies ; la nationa­ cipe de la nécessité militaire est,
lité de celles qui sont trouvées à bord avec celui de la proportionnalité
d’un navire marchand neutre dépend avec lequel il a plusieurs points
de la nationalité du propriétaire. Ces communs, une des composantes es­
critères généraux comportent cepen­ sentielles du droit des conflits
dant des exceptions (cf. Paris 1856; armés. La locution, dans son sens
Londres Décl. 1909 art. 57-60). large, consiste en la prise des me­
V. aussi: Blocus, Contrebande de sures nécessaires pour atteindre les
guerre. buts de la guerre. Elle constitue la
justification de tout recours à la vio­
NAVIRES MARCHANDS ENNE­ lence, dans les limites dictées par le
MIS AU DEBUT DES HOSTI­ principe général de la proportionna­
LITES : Les navires marchands d ’un lité. Dans son sens étroit, elle indi­
belligérant qui se trouvent, au début que une nécessité prévue par des
des hostilités, dans un port du belli­ normes de droit international et des­
gérant adverse, sont autorisés par le tinée à agir, dans le cadre des
droit international à sortir librement mêmes normes et en dérogation à
de ce port et à reprendre, munis celles-ci, en respectant les limites et
d’un laissez- passer, leur destination les conditions que lesdites normes
originale. fixent pour consentir la dérogation.
Le navire qui, par suite de circons­ En résumé, la nécessité militaire
tances de force majeure, n ’aurait dans son sens étroit ne peut être
pas pu quitter le port, ne peut pas invoquée que si le droit positif ad­
être confisqué mais seulement sé­ met expressément que, par excep­
questré ou réquisitionné pour la tion faite au nom de cette nécessité,

81
on déroge à une interdiction ou à à un conflit. Cette attitude peut se
une limitation déterminée dans le manifester par un large éventail de
recours à la violence de guerre. Des comportements et représente un
expressions telles que «nécessité concept composite et artificiel dans
des opérations militaires», «exigen­ lequel disparaît l ’élément fondamen­
ces, motifs ou raisons militaires», tal de la neutralité, qui est celui de
«raisons de guerre», «raisons de l ’impartialité. Quant à la neutralité
sécurité», etc. doivent être com­ différenciée, il est évident que, dé­
prises comme étant synonymes de la passé un certain niveau qualitatif
locution «nécessité militaire». La (surtout lorsqu’elle est caractérisée
nécessité militaire s’opposant géné­ par des appuis économiques, voire
ralement aux exigences humani­ par une assistance militaire) elle
taires, l ’effort essentiel du droit hu­ constitue une violation de la neutra­
manitaire consiste à trouver un lité ou une belligérance restreinte.
point d ’équilibre entre la première et La neutralité n ’implique pas la neu­
les secondes. tralité idéologique, c ’est-à-dire
l ’interdiction par l ’Etat neutre de
NEUTRALITE: Condition juridique manifester sa sympathie pour un
d ’un Etat qui, lors d ’un conflit armé belligérant ou son aversion pour un
international, choisit d ’y demeurer autre, ou le devoir de fixer des res­
étranger, en exerçant ce qui est ap­ trictions aux manifestations de tels
pelé ius ad neutralitatem. En plus de sentiments par ses propres citoyens
ce type pour ainsi dire occasionnel, et par la presse écrite et parlée.
existe la neutralité permanente Quant à la possibilité, pour un Etat,
d ’Etats tels que l ’Autriche ou la de demeurer neutre, alors qu’il est
Suisse, qui ont déclaré vouloir de­ membre des Nations Unies et qu’il
meurer étrangers à tout conflit futur. participe ainsi au système de sécu­
On parle de rapport de neutralité à rité collective et aux devoirs que
propos des droits et devoirs - fixés celui-ci implique en cas d’agres­
par le droit international - qui lient sion, on doit se limiter ici à indiquer
les Etats neutres et les Etats belligé­ l ’existence du problème y relatif.
rants. Ce comportement réciproque Les normes qui règlent la conduite
est aussi appelé ius in neutralitate. des belligérants envers les neutres et
Les formules suivantes, bien que de ceux-ci envers ceux-là, écrites ou
souvent utilisées, n ’ont aucun fonde­ coutumières sont, pour la plupart,
ment juridique ; leur portée est pure­ assez anciennes.
ment politique: neutralité bénévole, Enfin, le terme de neutralité désigne
neutralité différenciée, non-engage­ l’un des principes fondamentaux du
ment ou politique de neutralité. Ces Mouvement de la Croix-Rouge et du
formules caractérisent l ’attitude Croissant-Rouge qui, afin de
d ’Etats qui demeurent étrangers aux conserver la confiance de tous,
opérations militaires mais qui in­ s’abstient de prendre part aux hosti­
terviennent dans le conflit en prenant lités et, en tout temps, aux contro­
des mesures diplomatiques ou éco­ verses d ’ordre politique, racial, reli­
nomiques préférentielles en faveur gieux ou philosophique. Pour le
d ’un ou de plusieurs Etats participant Mouvement, la neutralité est un

82
moyen et non une fin. La neutralité d ’amerrir pour cause de force ma­
n’implique ni une indifférence à la jeure, sur le territoire de l ’Etat neu­
souffrance ni l ’acceptation de la tre. En effet, dans ces conditions,
guerre. Elle est la condition indis­ un tel aéronef ne peut être autorisé à
pensable d ’une action humanitaire reprendre son vol pendant toute la
efficace de la Croix-Rouge (cf. Pa­ durée de la guerre. Les aéronefs
ris 1856; H V ; H VIII; H X ; H XI; sanitaires bénéficient d ’un traite­
H XIII; Londres Décl. 1909; Lon­ ment privilégié puisque, sous ré­
dres P.V. 1936; G I-IV ; GP I). serve de certaines conditions, le
V. aussi: Conflit armé interne inter­ droit de survoler un territoire neutre
nationalisé. peut leur être reconnu.
L ’aéronef militaire belligérant qui
NEUTRALITE AERIENNE: Faute se trouve dans un aéroport neutre au
de normes spécifiques, les règles commencement des hostilités doit
qui ne sont pas exclusivement réser­ repartir dans les douze heures sui­
vées à la neutralité terrestre ou vant la notification de l ’ordre y rela­
maritime s’appliquent aux opéra­ tif. S ’il n ’obtempère pas, il doit être
tions aériennes. mis dans l’impossibilité de décoller
Ainsi, l ’obligation faite aux belligé­ pour toute la durée de la guerre.
rants de ne commettre aucun acte Quant à l ’aéronef civil d ’un belligé­
d’hostilité en territoire neutre et de ne rant qui, au commencement des
pas traverser ledit territoire avec leurs hostilités, se trouve dans un aéro­
forces armées s’impose également port neutre, les normes relatives aux
dans l ’hypothèse du passage d’aéro­ navires marchands ennemis qui se
nefs belligérants dans l ’espace trouvent dans un port neutre au
atmosphérique d ’un Etat neutre. commencement des hostilités lui
Dans cette hypothèse, l’Etat neutre sont en principe applicables (cf. H
est tenu d ’interdire, dans son espace V ; H XIII; Mo. 1936; G I-IV; GP
atmosphérique, les opérations de I).
guerre ou des actes qui précèderaient,
prépareraient ou suivraient une opé­ NEUTRALITE ARMEE: Consiste
ration de guerre aérienne. en l ’attitude de l ’Etat à neutralité
Le principe selon lequel l ’Etat neu­ occasionnelle ou permanente. Elle
tre qui recourt à la force pour s’op­ est caractérisée par une surveillance
poser à toute violation de sa neutra­ rigide et, le cas échéant, par une
lité ne commet pas un acte hostile prompte et énergique réaction par
envers l ’Etat belligérant, responsa­ laquelle l ’Etat empêche qu’un ou
ble de la violation, s’applique égale­ plusieurs belligérants utilisent son
ment au cas de la guerre aérienne. territoire comme théâtre de la
Quant au traitement accordé aux na­ guerre. Cette attitude correspond
vires de guerre contraints, pour précisément aux conditions requises
cause de force majeure, à chercher pour l ’observation rigoureuse des
refuge dans des ports neutres, il devoirs de la neutralité, étant enten­
n’est pas applicable, selon la doc­ du que celle-ci peut subsister seule­
trine dominante, aux aéronefs mili­ ment si elle est efficacement dé­
taires contraints d ’atterrir ou fendue.

83
NEUTRALITE MARITIME: Dans celui de la libre circulation des na­
les ports et la mer territoriale d ’un vires marchands battant son propre
Etat neutre, le belligérant doit pavillon. Cette liberté est limitée par
s’abstenir d ’actes d ’hostilité; il ne l ’interdiciton, pour lesdits navires,
peut ni exercer le droit de prise de transporter de la contrebande de
contre un adversaire, ni soumettre guerre. La neutralité d ’un Etat n ’est
au blocus ledit port et les côtes. pas compromise par le passage
L ’Etat neutre doit s’opposer à toute inoffensif dans sa mer territoriale
action de guerre dans sa mer territo­ de navires de guerre et de prises
riale, y compris la pose de mines, d ’un belligérant. L ’Etat neutre doit
l ’exercice du droit de prise, l ’arrêt et appliquer impartialement les mêmes
la visite de navires neutres, ainsi restrictions et les mêmes interdic­
que l ’établissement de Tribunaux tions en matière d ’admission dans
des prises. L ’Etat neutre doit, par ses ports et eaux territoriales de na­
tous les moyens disponibles, inter­ vires de guerre et de leurs prises. Le
dire toute violation des normes de la séjour de navires de guerre belligé­
neutralité maritime dans ses ports et rants dans les ports et les eaux neu­
dans sa mer territoriale. L ’exercice tres ne peut pas dépasser vingt-qua­
des droits et des devoirs fixés par tre heures, sauf prolongation due à
lesdites normes ne peut pas être des avaries ou à l ’état de la mer.
considéré comme un acte hostile, Le nombre maximum des navires de
même si les violations sont repous­ guerre du même belligérant se trou­
sées par la force. vant simultanément dans un port
L ’Etat neutre ne peut fournir, à neutre sera de trois. Lorsque des
quelque titre que ce soit, directe­ navires de guerre des deux Parties
ment ou indirectement, à un Etat belligérantes se trouvent simultané­
belligérant ni navires de guerre, ni ment dans un port neutre, il doit
munitions, ni matériel annexe. Ce­ s’écouler au moins vingt-quatre
pendant, il n ’est pas tenu d ’interdire heures entre le départ du navire d’un
l’exportation ou le transit pour le belligérant et le départ du navire de
compte d ’un belligérant, d ’armes, l ’autre. Le même délai doit s’écou­
de munitions, et, en général, de ma­ ler entre le départ d ’un navire de
tériel sanitaire. Il doit empêcher par guerre belligérant et celui d’un na­
tous les moyens disponibles que, vire marchand du belligérant ad­
dans le cadre de sa juridiction, verse. Le navire de guerre du belli­
soient armés et équipés des navires gérant qui, à l ’ouverture des hosti­
destinés à croiser ou à collaborer lités se trouve dans un port ou dans
dans des opérations hostiles à un des eaux neutres doit les quitter dans
Etat avec lequel il est en paix. La les vingt-quatre heures.
même vigilance doit être exercée Si, malgré la notification de l ’auto­
pour empêcher le départ de sa juri­ rité neutre, un navire de guerre bel­
diction d ’un navire destiné à ces ligérant ne quitte pas un port ou les
fins. A part ces interdictions, l ’Etat eaux neutres dans lesquelles il n’a
neutre conserve le droit de maintenir pas le droit de rester, l ’Etat neutre a
des relations commerciales avec le droit de prendre les mesures né­
tous les Etats belligérants, ainsi que cessaires pour mettre le navire dans

84
l’incapacité de prendre la mer pen­ la décision du Tribunal des Prises.
dant la durée de la guerre. L ’équi­ Les navires marchands neutres doi­
page peut également être soumis à vent, sous peine d ’être capturés,
des mesures de sécurité. s’abstenir de toute assistance hos­
Dans les ports neutres, les navires tile, qu’elle soit indirecte (transport
de guerre belligérants ne peuvent occasionnel de personnes ou de dé­
réparer leurs avaries que dans la pêches à un belligérant) ou directe
mesure indispensable à la sécurité (participation à la contrebande de
de leur navigation et non pas accroî­ guerre, affrètement ou ravitaille­
tre, d ’une manière quelconque leur ment en faveur d’un belligérant).
force militaire. Les navires de Les navires marchands neutres sont
guerre belligérants ne peuvent pas obligés de tolérer les mesures de
se servir des ports et des eaux terri­ contrôle prises à leur égard par les
toriales pour renouveler ou augmen­ navires de guerre belligérants. Ils
ter leurs approvisionnements mili­ peuvent être arrêtés, perquisitionnés
taires ou leur armement ainsi que et capturés en cas de violation du
pour compléter leurs équipages. Ils blocus; en haute mer, ils peuvent
ne peuvent se ravitailler que pour être arrêtés, perquisitionnés et cap­
compléter leur approvisionnement turés en cas de transport de contre­
normal du temps de paix; ces na­ bande de guerre ou d ’assistance hos­
vires ne peuvent, de même, prendre tile.
du combustible que pour gagner le Les principes qui règlent le traite­
port le plus proche de leur propre ment des marchandises sont: 1) le
pays, mais ils ne peuvent renouveler pavillon neutre couvre la marchan­
leur approvisionnement qu’après dise ennemie, sauf la contrebande
trois mois, dans un port du même de guerre ; 2) la marchandise neutre
Etat neutre. n’est pas confiscable sous pavillon
Une prise ne peut être amenée dans ennemi sauf la contrebande de
un port neutre que pour cause d ’in­ guerre. Les navires marchands
navigabilité, de mauvais état de la neutres qui se trouvent dans le port
mer, de manque de combustible ou d ’un belligérant peuvent être perqui­
de provisions. Elle doit repartir aus­ sitionnés par ce dernier en cas de
sitôt que la cause qui en a justifié nécessité (v. Angarie). Dans la pra­
l’entrée a cessé. Si elle ne le fait tique, on a vu l ’inverse, c ’est-à-dire
pas, l ’Etat neutre doit lui notifier la réquisition de navires marchands
l’ordre de partir immédiatement; au d ’un Etat belligérant qui se trouvent
cas où elle ne s’y conformerait pas, dans un port neutre. Les navires
l’Etat neutre doit alors user des marchands neutres peuvent être im­
moyens dont il dispose pour la relâ­ mobilisés pour des motifs de sécu­
cher, avec ses officiers et son équi­ rité dans les ports des belligérants.
page, et interner l ’équipage mis à Des normes particulières concernent
bord par le capteur. L ’Etat neutre les blessés, malades et naufragés
peut permettre l ’accès de ses ports d’un belligérant: a) accueillis à
aux prises, escortées ou non, lors­ bord d ’un navire de guerre neutre;
qu’elles y sont amenées pour être b) débarqués dans un port neutre ; c)
laissées sous séquestre en attendant qui, se trouvant à bord de navires-

85
hôpitaux, marchands ou autres, rants, des moyens de communica­
quelle que soit leur nationalité, sont tion existants, de propriété publique
réclamés par un navire de guerre du ou privée. Toutefois, s’il impose
belligérant adverse (cf. Paris 1856; des interdictions ou des restrictions
H VIII art. 4; H X art. 13, 15; H XI dans ce sens, il doit les appliquer à
art. 1, 5; H XIII; Londres Décl. tous les belligérants. Si des troupes
1909 art. 7, 9, 14-17, 45-54; d ’un Etat belligérant pénètrent dans
Mo. 1936; G I-IV; GP I). un territoire neutre, elles doivent
V. aussi: Navires marchands: leur être désarmées, internées et sou­
nationalité, etc. mises au droit interne de l ’Etat neu­
tre. Les prisonniers de guerre ad­
NEUTRALITE TERRESTRE: Le mis en territoire neutre doivent être
territoire des Etats neutres est in­ laissés libres mais ils peuvent être
violable : il ne peut être utilisé par assignés à résidence forcée.
les belligérants pour le transit de L ’Etat neutre peut autoriser, à des
leurs troupes ou convois, ou pour y conditions déterminées, le transit
installer des stations radio. sur son propre territoire de blessés,
Le devoir de respecter la souverai­ de malades et de personnel sani­
neté territoriale des Etats neutres taire appartenant aux forces belligé­
cesse si le territoire neutre ou une rantes ; il peut aussi les héberger (en
partie de celui-ci est occupé par un respectant, dans ce cas, le principe
belligérant. L ’Etat neutre a le droit de l ’impartialité); toutefois, il devra
de s’opposer, au besoin par la force, faire en sorte qu’ils ne puissent pas,
à toute tentative de violation de sa de nouveau, prendre part aux opéra­
neutralité. tions militaires.
Outre le fait de participer ouverte­ Un ressortissant d ’un Etat neutre ne
ment aux hostilités, il est interdit à peut pas bénéficier de la neutralité
l ’Etat neutre: 1) de prêter assis­ s’il commet des actes hostiles contre
tance aux belligérants; 2) de recru­ un belligérant ou s’il accomplit des
ter des troupes pour ces derniers ou actes en faveur d ’un belligérant. S ’il
d ’admettre qu’une telle activité soit offre ses services dans les rangs
déployée sur son territoire par des d ’un belligérant et qu’il est capturé
tiers ; 3) de fournir du matériel mili­ par l ’autre Partie, il doit être traité
taire à quelque titre que ce soit; 4) comme un ressortissant ennemi et
de fournir des renseignements mili­ considéré comme un prisonnier de
taires. A l ’exception de ces interdic­ guerre. Les ressortissants neutres ré­
tions, l ’Etat neutre conserve, cepen­ sidant en territoire occupé ont le
dant, le droit de maintenir des rela­ même statut juridique que les res­
tions commerciales avec tous les sortissants de l ’Etat occupé.
Etats belligérants. Le matériel ferroviaire provenant
L ’Etat neutre n ’est pas tenu d ’inter­ d ’un Etat neutre peut être réquisi­
dire: 1) que ses propres ressortis­ tionné et utilisé par des belligérants
sants se mettent au service d ’un des en cas de nécessité militaire impé­
belligérants; 2) l ’exportation par un rieuse. L ’Etat neutre bénéficie des
privé ou le transit de matériel mili­ mêmes droits, s’agissant du matériel
taire; 3) l ’utilisation, par les belligé­ ferroviaire appartenant à un Etat

86
belligérant (v. Angarie) (cf. H V ; G Actuellement, tout membre des
I-IV ; GP I). forces armées (à l ’exception du per­
sonnel sanitaire et religieux) est
NON BIS IN IDEM : Principe selon considéré comme un combattant et,
lequel le prisonnier de guerre, en tant que tel, est traité comme un
l’interné civil ou toute autre per­ prisonnier de guerre, en cas de cap­
sonne au pouvoir d’une Partie au ture. Le fait qu’il ait participé direc­
conflit ne pourra être puni qu’une tement ou non aux hostilités n ’a pas
seule fois en raison du même fait ou d ’importance.
du même chef d ’accusation (G III
art. 86; G IV art. 1 1 7 ; G P I art. 75).
NON-INTERVENTION: Principe
NON-COMBATTANTS : Expres­ interdisant d ’attenter à la souverai­
sion dont la première acception, neté d ’un Etat ou à la responsabilité
tombée en désuétude, visait les d ’un gouvernement chargé de main­
membres des forces armées, autres tenir ou de rétablir l 'ordre public et
que le personnel sanitaire ou reli­ de défendre l ’unité nationale et
gieux, qui ne participaient pas di­ l ’intégrité territoriale de l ’Etat en
rectement aux hostilités (par ex. : usant de tous les moyens légitimes.
attachés au ravitaillement, aux Toute intervention, directe ou indi­
transports, etc.). En cas de capture, recte, dans un conflit armé ou dans
ces membres étaient traités comme les affaires intérieures ou exté­
des prisonniers de guerre et rieures d ’un Etat demeure égale­
comme des combattants (cf. H IV ment interdite (cf. GP II art. 3).
R art. 3). V. aussi: Conflit armé interne inter­
V. aussi: Perfidie. nationalisé.

87
o
OBJECTEUR DE CONSCIENCE: de réprimer les infractions graves
Avant d ’examiner ce terme, il faut au dit droit. Il y a également omis­
d’abord rappeler ce qu’est l’objec­ sion, avec les conséquences pénales
tion de conscience en général. Il ou disciplinaires qui en découlent,
s’agit de l’attitude de celui qui, pour lorsqu’un supérieur savait ou possé­
refuser d ’obéir à une obligation juri­ dait des informations lui permettant
dique, allègue l ’existence, en son de conclure, dans les circonstances
for intérieur, d ’un précepte lui inter­ du moment, qu’un subordonné com­
disant d ’observer le comportement mettait ou allait commettre une telle
prescrit. Parmi les objections possi­ infraction, et qu’il n ’a pas pris
bles, la plus fréquente est celle qui toutes les mesures pratiquement
se réfère au service militaire obliga­ possibles et en son pouvoir pour
toire. Appelé à remplir son obliga­ empêcher ou réprimer cette infrac­
tion militaire, l ’objecteur de cons­ tion (v. GP I art. 86).
cience se déclare opposé à l ’usage V. aussi: Devoirs des comman­
des armes - pour des raisons reli­ dants, Répression, Respect des
gieuses ou philosophiques - mais normes du droit international des
prêt à accomplir un service de rem­ conflits armés.
placement (service non armé ou
civil). OPERATIONS MILITAIRES :
Dans son sens général, l ’expression
OBJECTIFS MILITAIRES: Biens est communément utilisée pour dé­
qui, par leur nature, leur emplace­ crire les événements d ’une cam­
ment, leur destination ou leur utili­ pagne de guerre ou d ’un seul fait
sation apportent une contribution ef­ d ’armes. Dans l ’art militaire, elle
fective à l’action militaire et dont la indique plus exactement un ensem­
destruction totale ou partielle, la ble d ’actions militaires qui, basées
capture ou la neutralisation offrent sur le mouvement et/ou le feu, ont
un avantage militaire précis (cf. GP un but précis, de portée tactique ou
I art. 52). stratégique. La distinction faite jus­
qu’à la 2e guerre mondiale entre les
opérations terrestres, navales et aé­
OCCUPATION: V. Territoire oc­ riennes n ’apparaît plus justifiée:
cupé. d ’une part, parce que les forces na­
vales parfois et aériennes souvent
OMISSIONS: Les Etats ont le de­ ont des objectifs terrestres; d ’autre
voir de prendre sans délai toutes les part, parce que la conduite des opé­
mesures nécessaires pour remplir les rations terrestres et navales d ’une
obligations qui leur incombent en certaine envergure exige toujours
vertu du droit des conflits armés l ’appui aérien; enfin, parce qu’il y a
(v. GP I art. 80). Sont responsables des opérations dans lesquelles
d’omissions les Parties à un conflit l ’action des trois forces se combine.
qui n’obtempèrent pas à l ’obligation Bien qu’il ne la définisse pas, le

89
droit international positif fait un 2 art. 4; CADH art. 27) ou lors­
large usage de la notion d’opération qu’il établit des exceptions à cer­
militaire. Il établit, en particulier, taines règles du droit des conflits
pour ce qui a trait aux objectifs armés justifiées par les exigences
terrestres, que ses normes s’appli­ de l ’ordre public (cf. HCP art. 8;
quent à toute opération terrestre, GP I art. 43, 59, 60, 61, 65, 67;
navale ou aérienne et il renvoie, GP II art. 3).
pour le reste, aux normes spécifi­
ques qui règlent la conduite des OTAGES: Dans le passé, il s’agis­
opérations sur mer ou dans les airs sait habituellement de personnes
(cf. H IV R art. 23, 37, 52; G I art. capturées en territoire occupé afin
37; G II art. 4, 15-17, 39, 40; G de garantir l ’observation des règles
III art. 23, 50, 75; G IV art. 28, instaurées par l ’occupant (par ex.
40, 51, 53, 95, 111; GP I art. 3, réquisitions). A une époque plus ré­
37, 44, 49, 51, 56, 59, 60; GP II cente, la prise d ’otage a eu pour
art. 1, 13). fonction principale de prévenir des
actes hostiles perpétrés contre les
ORDRE PUBLIC: La notion forces occupantes. Cette pratique,
d ’ordre public recouvre, en droit aussi antique que celle de la guerre,
positif, une variété de contenus ré­ est aujourd’hui expressément inter­
ciproquement irréductibles qui dite par le droit international en vi­
changent, selon les hypothèses, son gueur; la prise d ’otages et leur exé­
champ d ’application, son fonde­ cution sont considérés comme des
ment juridique et politique, sa na­ crimes de guerre (cf. G I-IV art. 3 ;
ture même. Pour ce qui peut nous G IV art. 34, 147; NU 1950; GP I
intéresser ici, l ’ordre public signifie art. 75; NU 1979/2 art. 12).
la marche régulière de la vie civile,
à laquelle correspondent, dans la OUVRAGES ET INSTALLA­
collectivité, l ’opinion et le senti­ TIONS CONTENANT DES
ment de sécurité. L ’ordre public, FORCES DANGEREUSES :
que l’Etat a la tâche de sauvegar­ L ’expression désigne les ouvrages
der, représente un bien qui prévaut (ou installations) qui contiennent
sur les droits individuels chaque des forces qui, si elles sont libérées,
fois que l’exercice de ces derniers peuvent causer des pertes sévères
implique, effectivement et concrè­ dans la population civile.
tement, des risques qu’il soit trou­ Il s’agit principalement des bar­
blé. Le droit international reconnaît rages, des digues et des centrales
l ’importance primordiale de la sau­ nucléaires de production d ’énergie
vegarde de l ’ordre public puisqu’il électrique. En général, ces ouvrages
admet que l ’Etat peut prendre, dans ne pourront pas être l ’objet d’atta­
la stricte mesure où la situation de ques - même s’ils constituent des
danger l ’exige, des mesures déro­ objectifs militaires - si de telles
geant à ses obligations en matière attaques peuvent provoquer la libé­
de sauvegarde des droits civils et ration des forces qu’ils contiennent
politiques du citoyen (cf. NU 1948/ et les pertes sévères déjà mention­
2 art. 29; CEDH art. 15; NU 1966/ nées. Des normes particulières

90
règlent les cas dans lesquels la pro­ dangereuses doivent toujours porter
tection de tels ouvrages cesse de un signe distinctif approprié. Les
déployer ses effets. Les ouvrages et représailles contre ceux-ci sont in­
installations contenant des forces terdites (cf. GP I art. 56).

91
p
PAIX: Le terme désigne le grand vrai pacifisme ne comporte pas, tou­
objectif de l’humanité sur le contenu tefois, la renonciation à l’usage légi­
duquel n’existe, toutefois, aucun ac­ time de la force dans les cas prévus
cord. Parler de paix pose le pro­ par le droit international (v. Légi­
blème de son contraire, la guerre. time défense).
On prétend que si la paix est diffi­ V. aussi: Paix.
cile à définir sans se référer à la
guerre (paix = absence de guerre), PARAMILITAIRE: Adjectif attri­
la guerre peut être définie sans met­ bué par le droit des conflits armés
tre en cause la paix. L ’Assemblée à l ’organe d ’une Partie au conflit
Générale des Nations Unies a ré­ qui, incorporé dans ses forces ar­
cemment adopté une «Déclaration m ées, est chargé de faire respecter
sur le droit des peuples à la paix« l ’ordre. Cette incorporation doit être
(cf. NU. 1984). Il est certain, en tout notifiée aux autres Parties au conflit
cas, qu’une paix véritable doit se (cf. GP I art. 43).
fonder sur la primauté de la per­
sonne humaine et donc sur la vérité, PARLEMENTAIRE: Personne
la liberté, la sécurité et la justice. autorisée par l’autorité militaire à
Pour le Mouvement de la Croix- entrer en pourparlers directs avec
Rouge et du Croissant-Rouge, la l ’ennemi, en général pour traiter de
paix n ’est pas la simple absence de la conclusion d ’une convention mi­
guerre mais bien un «processus dy­ litaire. Il a droit, ainsi que les per­
namique de collaboration entre tous sonnes et les moyens qui l’accompa­
les Etats et les peuples, fondé sur la gnent, à l ’inviolabilité. Il doit mani­
liberté, l ’indépendance, la souverai­ fester sa qualité en se présentant
neté nationale, l ’égalité, le respect avec un drapeau blanc et au son
des droits de l’homme, ainsi que sur d ’un clairon ou d ’un tambour. Il
une juste et équitable répartition des peut ne pas être reçu et perdre son
ressources en vue de satisfaire les immunité s’il profite de celle-ci
besoins des peuples (...). En toute pour commettre des actes de trahi­
circonstance, le respect des règles son. Il ne doit pas avoir la nationa­
d ’humanité est essentiel pour la lité de l ’ennemi auprès duquel il est
paix» (cf. Programme d ’action de la envoyé (cf. H IV R art. 32-34).
Croix-Rouge comme facteur de
paix, Conseil des Délégués, Buca­ PAROLE D ’HONNEUR: V. Li­
rest 1977). berté sur parole.
V. aussi: Pacifisme.
PARTIES AU CONFLIT: Terme
PACIFISME: Attitude inspirée par qui désigne les entités étatiques et
une profonde répulsion envers toute non étatiques qui prennent part, for­
solution des différends internatio­ mellement ou de fait, à un conflit
naux qui serait mise en œuvre par la armé déterminé.
menace ou l ’emploi de la force. Le V. aussi: Belligérants.

93
PASSAGE INOFFENSIF: Droit protégées pour des actes indivi­
qu’ont les navires de tous les Etats, duels commis durant un conflit
côtiers ou non, de naviguer dans la armé (cf. G III art. 87; G IV art.
mer territoriale d ’un Etat, pour la 33; GP I art. 75; GP II art. 4).
traverser sans pénétrer dans ses
eaux intérieures, pour y pénétrer PEINES CORPORELLES : Le droit
ou pour en sortir. Le passage com­ international interdit d ’infliger des
prend l ’arrêt et le mouillage. Il est peines corporelles aux prisonniers
considéré comme inoffensif aussi de guerre et aux autres personnes
longtemps qu’il ne porte pas atteinte protégées (cf. G III art. 87 ; G IV
à la paix, au bon ordre ou à la art. 32; GP I art. 75; GP II art. 4).
sécurité de l ’Etat côtier. Pour que V. aussi: Torture.
son passage puisse être considéré
comme inoffensif, le navire étranger PEINES CRUELLES, INHU­
doit s’abstenir des activités sui­ MAINES ET DEGRADANTES : v.
vantes: a) menace ou emploi de la Torture.
force contre la souveraineté, l ’inté­
grité territoriale ou l ’indépendance PERFIDIE: Le droit international
politique de l’Etat côtier; b) exer­ interdit le recours à des actes de
cice ou manoeuvre avec arme de perfidie dans le but de tuer, blesser
tout type; c) collecte de renseigne­ ou capturer un adversaire. Consti­
ments au détriment de la défense ou tuent une perfidie les actes faisant
de la sécurité de l ’Etat côtier; d) appel, avec l’intention de la trom­
propagande visant à nuire à la dé­ per, à la bonne foi d ’un adversaire
fense ou à la sécurité de l ’Etat cô­ pour lui faire croire qu’il a le droit
tier; e) lancement, appontage ou de recevoir ou l’obligation d ’accor­
embarquement d’aéronefs et der la protection prévue par les rè­
d ’engins militaires; etc. En outre, gles du droit international. Les actes
des normes spécifiques règlent le suivants sont des exemples de perfi­
passage inoffensif dans les eaux ar- die : a) feindre l ’intention de négo­
chipélagiques et dans les détroits. cier sous le couvert du pavillon
La neutralité d ’un Etat n ’est pas parlementaire ; b) feindre la reddi­
compromise par le simple passage tion ; c) feindre une incapacité due à
dans ses eaux territoriales de navires des blessures ou à la maladie; d)
de guerre et des prises des belligé­ feindre d ’avoir le statut de civil ou
rants (cf. H XIII art. 10; MB 1982 de non-combattant ; e) feindre
Part. II Sect. 3, Part. III Sect. 3, d ’avoir un statut protégé en utilisant
Part. IV art. 52, 53). des signes, emblèm es ou uni­
formes des Nations Unies, d’Etats
PAVILLON: V. Drapeau, Signes neutres ou d ’autres Etats non Par­
distinctifs. ties au conflit; f) utiliser indûment
l’em blèm e de la croix rouge ou du
PEINES COLLECTIVES : Le droit croissant rouge (cf. GP I art. 37-39,
international interdit d’infliger des 44).
peines collectives aux prisonniers V. aussi: Stratagèmes, Bateaux-
de guerre et aux autres personnes pièges, Trahison, Ruse de guerre.

94
PERMANENTS: Le terme se ré­ PERSONNEL SANITAIRE:
fère au personnel sanitaire et reli­ L ’expression s’entend des per­
gieux, aux unités sanitaires, aux sonnes exclusivement affectées, de
moyens de transport sanitaire af­ manière permanente ou tem po­
fectés exclusivement à des fins sa­ raire, à des tâches sanitaires: re­
nitaires pour une durée indétermi­ cherche, enlèvement, transport,
née. Lorsqu’elles ne sont pas préci­ diagnostic ou soins aux blessés,
sées, les expressions «personnel sa­ malades et naufragés, prévention
nitaire et religieux», «unités sani­ des maladies, administration et
taires» et «moyens de transport fonctionnement des unités sani­
sanitaire» comprennent le person­ taires ou des moyens de transport
nel, les unités et moyens de trans­ sanitaire. Le personnel sanitaire
port qui peuvent être soit perma­ comprend le personnel sanitaire mi­
nents soit temporaires (cf. GP I art. litaire et civil, y compris celui de la
8; G I art. 24). Croix-Rouge ou du Croissant-
Rouge, ou celui affecté à des orga­
PERQUISITION : Ce terme désigne nismes de protection civile. Il a
l’opération de recherche systémati­ droit à la protection et au traitement
que qu’un belligérant entreprend à prévus par le droit international: il
bord d ’un navire marchand ennemi ne peut pas faire l ’objet de violence
ou neutre arrêté pour une visite. La et, s’il tombe au pouvoir de l’adver­
perquisition a pour but d ’établir si le saire, il n’est pas considéré comme
navire et/ou son chargement sont un prisonnier de guerre et doit être
passibles de capture. Elle ne peut libéré. Il peut, cependant, être rete­
être ordonnée que lorsque des nu pour assurer des soins médicaux
doutes subsistent après examen des au profit de prisonniers de guerre
documents de bord. appartenant de préférence aux
forces armées dont il relève. Sa qua­
PERSONNEL RELIGIEUX: lité est indiquée par le signe distinc­
L ’expression s’entend des per­ tif de la croix rouge ou du croissant
sonnes, militaires ou civiles, telles rouge porté sur l ’uniforme ou sur le
que les aumôniers, exclusivement vêtement (dans le cas du personnel
vouées, de manière temporaire ou sanitaire civil dûment autorisé).
permanente à leur ministère (assis­ Il est composé de médecins et de
tance spirituelle) et attachées aux personnel paramédical. D ’autre
forces armées, aux unités sani­ part, les militaires spécialement ins­
taires; aux moyens de transport truits pour être, le cas échéant, em­
sanitaire et aux organismes de pro­ ployés comme infirmiers ou bran­
tection civile. Le personnel reli­ cardiers auxiliaires et chargés de la
gieux jouit de la même protection et recherche, de l ’enlèvement, du
du même traitement que le person­ transport ou du traitement des
nel sanitaire. Sa qualité est indi­ blessés et malades, seront égale­
quée par le signe distinctif de la ment respectés et protégés s ’ils rem­
croix rouge ou du croissant rouge, plissent ces fonctions au moment où
porté sur le vêtement (cf. G I-IV ; ils entrent en contact avec l’ennemi
GP I art. 8, 15, 18). ou tombent en son pouvoir. Dans ce

95
dernier cas, ils seront considérés mesures devant être prises dans ces
comme prisonniers de guerre, domaines à la fin des hostilités (cf.
mais ils seront employés à des G I art. 17; G II art. 20; G III art.
tâches sanitaires pour autant que le 13, 66, 120-122; G IV art. 129-131.
besoin s’en fasse sentir (cf. G I-IV ; 136, 139; GP I art. 34).
GP I art. 8, 15, 16, 18). V. aussi: Tombes.
Y. aussi: Déontologie médicale.
PERSONNES DEPLACEES :
PERSONNES CIVILES: En pé­ Contrairement à celle de réfugié, la
riode de conflits armés internatio­ notion de personne déplacée n ’a pas
naux, les personnes qui n ’appar­ été strictement définie par le droit
tiennent pas à une des catégories international. Elle s’applique le plus
suivantes sont considérées comme souvent aux personnes qui fuient leur
des civils : a) les membres des forces lieu de résidence habituel en raison
armées régulières, même si celles-ci d’un conflit armé, de troubles inté­
dépendent d’un gouvernement ou rieurs ou de catastrophes natu­
d ’une autorité non reconnue par la relles mais qui ne sortent pas des
Puissance adverse; b) les membres frontières de leur Etat de résidence.
des corps de volontaires et des L ’expression est également utilisée
mouvements de résistance; c) les à propos de personnes qui ont effec­
membres d ’une levée en masse ; d) tivement franchi les frontières de
les combattants en général. Dans leur Etat de résidence mais qui ne
les conflits armés internationaux répondent pas à l’une ou l’autre des
et non internationaux, les per­ conditions qui doivent être remplies
sonnes civiles sont protégées par des pour qu’une personne puisse obtenir
normes spéciales du droit internatio­ le statut de réfugié.
nal (cf. G III art. 4, Ann. 1, 2, 4; G Notons enfin que, dans le langage
IV; GP II art. 13). courant, la notion de personne dé­
V. aussi: Personnes qui participent placée et celle de réfugié sont très
aux hostilités. Personnes protégées, souvent confondues.
Population civile. V. aussi: Arrières, Evacuation,
Famine, Mouvement de popula­
PERSONNES DECEDEES : Les tion.
dépouilles des personnes décédées
au cours des combats ou à la suite de PERSONNES DISPARUES : Le
blessures ou de maladies contractées droit international impose à toute
durant ceux-ci doivent être respec­ Partie à un conflit l ’obligation de
tées. Il en va de même des dé­ rechercher les personnes dont la dis­
pouilles des personnes décédées au parition lui a été signalée par une
cours de leur captivité ou de leur Partie adverse. Il est en outre pré­
internement ou alors qu’elles étaient cisé que la Partie au conflit qui a
détenues en raison de l ’occupation reçu une telle demande doit effec­
d ’un territoire. Le droit international tuer des recherches dès que les cir­
contient également des normes rela­ constances le permettent et au plus
tives au respect dû aux tombes, au tard dès la fin des hostilités actives
marquage de celles-ci ainsi qu’aux (cf. GP I art. 33).

96
PERSONNES PROTEGEES: Les au statut de prisonnier de guerre ou,
personnes protégées par le droit in­ dans la négative, de les juger pour
ternational sont les suivantes : a) les les actes illégitimes qu’elles au­
blessés, les malades et les nau­ raient commis. Quant aux per­
fragés qui ont cessé le combat; b) sonnes civiles qui participent direc­
les prisonniers de guerre; c) les tement aux hostilités, et pour la du­
personnes civiles qui, en raison rée d ’une telle participation, elles ne
d’un conflit ou d'une occupation, bénéficient pas de la protection ac­
se trouvent au pouvoir d ’une Partie cordée aux personnes civiles par le
dont elles ne sont pas ressortis­ droit des conflits armés (cf. G III
santes. Les civils sont, par ailleurs, art. 5; GP I art. 45, 51; GP II art.
protégés des dangers découlant des 13).
opérations militaires; d) le per­ V. aussi: Hostilités, Population ci­
sonnel sanitaire et religieux ; e) les vile, Personnes civiles, Personnes
parlementaires ; f) le personnel des protégées, Personnes qui ne partici­
organismes de protection civile ; g) pent pas directement ou qui ne parti­
le personnel affecté à la protection cipent plus aux hostilités.
des biens culturels (cf. G I-IV; H
CP art. 15; GP I art. 40-42, 48-58, PERSONNES SUIVANT LES
62-67; GP II art. 4-6, 13-17). FORCES ARMEES SANS EN
FAIRE DIRECTEMENT PARTIE:
PERSONNES QUI NE PARTICI­ Sont considérées comme telles les
PENT PAS DIRECTEMENT OU membres civils des équipages d’aé­
QUI NE PARTICIPENT PLUS ronefs militaires, les fournisseurs,
AUX HOSTILITES : Dans les les membres d ’unités de travail et de
conflits armés non internatio­ services chargés du bien-être des
naux, ces personnes, privées ou non militaires, à condition qu’ils en
de la liberté, ont droit au respect de aient reçu l ’autorisation des forces
la personne, de l’honneur, des armées qu’ils accompagnent. S’ils
convictions et pratiques religieuses tombent au pouvoir de l’adversaire,
et à être traitées avec humanité et ils ont droit au statut de prisonnier
sans aucune distinction de carac­ de guerre (cf. G I art. 13 ; G II art.
tère défavorable (cf. G I-IV art. 3 13; G III art. 4, Ann. 4).
commun; GP II art. 4). V. aussi: Journaliste.

PERSONNES QUI PARTICIPENT PIEGES: Par ce terme, on entend


AUX HOSTILITES : Dans les tout dispositif ou matériel conçu,
conflits armés internationaux, les construit ou adapté pour tuer ou
personnes qui prennent part aux blesser et qui fonctionne à l ’impro-
hostilités et qui tombent au pouvoir viste quand on déplace un objet en
d’une Partie adverse sont présumées apparence inoffensif ou qu’on s’en
être prisonniers de guerre; en cas approche, ou lorsqu’on se livre à un
de doute, il appartiendra à un tribu­ acte apparemment sans danger.
nal compétent d’établir si leur parti­ Constituent également des pièges,
cipation aux hostilités était légitime les dispositifs mis en place à la main
et, par conséquent, si elles ont droit et conçus pour tuer, blesser ou

97
endommager et qui sont déclenchés chiffres 1) et 2) ou commis dans
par commande à distance ou auto­ l ’intention de les faciliter.
matiquement après un certain Les actes de piraterie perpétrés par
temps. Des interdictions et limita­ un navire de guerre, un navire
tions précises existent quant à leur d ’Etat ou un aéronef d’Etat dont
emploi (cf. G CW Prot. II). l ’équipage mutiné s’est rendu maître
V. aussi: Mines terrestres, Démi­ sont assimilés à des actes commis
nage. par un navire ou un aéronef privé.
Sont considérés comme navires ou
PILLAGE: Appropriation systéma­ aéronefs pirates les navires ou aéro­
tique et violente de biens meubles nefs dont les personnes qui les
de propriété publique ou privée, ef­ contrôlent effectivement entendent
fectuée par les membres des forces se servir pour perpétrer un acte de
armées au préjudice de l’Etat ad­ piraterie ou qui ont servi à commet­
verse ou des blessés, des malades, tre de tels actes. Tout Etat peut, en
des naufragés et des prisonniers haute mer ou en tout autre lieu ne
de guerre. Le pillage est considéré relevant de la juridiction d’aucun
comme un crime de guerre (cf. G I Etat, saisir un navire ou un aéronef
art. 15; G II art. 18; G IV art. 16, pirate, ou un navire ou un aéronef
33; H CP art. 4; GP II art. 4). capturé à la suite d ’un acte de pirate­
V. aussi: Maraude. rie et aux mains de pirates et appré­
hender les personnes et saisir les
PIQUET: V. Sentinelles. biens se trouvant à bord. Ces opéra­
tions doivent être effectuées par des
PIRATERIE: Les actions suivantes navires de guerre ou aéronefs mili­
constituent des actes de piraterie : taires, ou par d ’autres navires ou
1. Tout acte illicite de violence ou aéronefs affectés à un service public
de détention ou toute déprédation et autorisés à cet effet.
commis par l ’équipage ou par les Dans la guerre maritime, le navire
passagers d ’un navire ou d ’un aéro­ marchand d ’un belligérant qui atta­
nef privé, agissant à des fins privées que un navire ennemi sans avoir été,
et dirigé: a) contre un navire ou en premier, agressé par celui-ci doit
aéronef, ou contre des personnes ou être considéré comme pirate (cf.
des biens à leur bord, en haute MB 1982 art. 101-107; Tokyo
mer; b) contre un navire ou aéro­ 1963; H 1970; Mon 1971).
nef, des personnes ou des biens, V. aussi: Navires corsaires.
dans un lieu ne relevant de la juri­
diction d ’aucun Etat. PLAQUE D ’IDENTITE: Mince
2. Toute participation volontaire à plaque de métal, de petites dimen­
l’utilisation d ’un navire ou d’un aé­ sions que chaque combattant doit
ronef, lorsque son auteur a connais­ porter sur lui. Elle est formée de
sance de faits dont il découle que ce deux parties identiques et sépara­
navire ou aéronef est un navire ou bles, sur chacune desquelles sont
un aéronef pirate. indiquées les données indispensa­
3. Tout acte ayant pour but d ’inci­ bles à l ’identification du porteur, en
ter à commettre les actes définis aux cas de blessure, maladie, ou mort.

98
La Partie adverse au pouvoir de la­ pline des membres des forces ar­
quelle se trouverait la dépouille d ’un mées, en particulier lorsque ceux-ci
combattant décédé doit envoyer une sont en contact avec un environne­
des parties de la plaque d ’identité à ment extérieur à celui de la vie mili­
l ’A gence centrale de Recherches taire. L ’activité qui en découle, dé­
(cf. G I art. 16, 17, 40; G II art. 19, signée par la même locution et qui
20, 42). comprend également la protection
d ’installations militaires détermi­
PLATEAU CONTINENTAL: Le nées, a pour but fondamental de
plateau continental d’un Etat côtier mettre l ’organisme militaire à l’abri
comprend les fonds marins et leur d ’atteintes extérieures de différentes
sous-sol au delà de sa mer territo­ natures, ainsi que de protéger la
riale, sur toute l'étendue du prolon­ population civile - amie ou enne­
gement naturel du territoire terrestre mie - des vexations et autres actes
de cet Etat jusqu’au rebord externe illicites commis par des militaires.
de la marge continentale ou jusqu’à V. aussi: Exterritorialité.
200 milles marins des lignes de
base à partir desquelles est mesurée POPULATION CIVILE: Est cons­
la largeur de la mer territoriale, lors­ tituée par des personnes civiles.
que le rebord externe de la marge Dans les conflits armés interna­
continentale se trouve à une distance tionaux, la présence au sein de la
inférieure. Il est exploitable par le population civile de personnes iso­
pays côtier à des fins économiques lées ne répondant pas à la définition
sur une distance n ’excédant pas 350 de personne civile ne prive pas cette
milles marins des lignes de base à population de sa qualité.
partir desquelles est mesurée la lar­ Des normes appropriées protègent
geur de la mer territoriale, soit une l ’ensemble de la population d ’une
distance n ’excédant pas 100 milles Partie au conflit sans aucune dis­
marins de l ’isobathe de 2500 mè­ tinction défavorable.
tres. Le droit de l ’Etat côtier sur le La population civile et les personnes
plateau continental ne modifie pas le civiles jouissent, dans les conflits
statut des eaux et de l ’espace aérien armés internationaux et non in­
surjacent. L ’Etat côtier ne peut donc ternationaux d ’une protection gé­
restreindre le droit de passage ou les nérale contre les dangers découlant
autres libertés accordées normale­ d ’opérations militaires (cf. G IV ;
ment aux autres Etats (cf. MB 1982 GP I art. 50; GP II art. 13-17).
Part. VI). V. aussi: Personnes civiles, Per­
sonnes protégées, Personnes qui ne
POLICE: V. Localité non défen­ participent pas directement ou qui
due, Zone démilitarisée. ne participent plus aux hostilités,
Rôle de la population civile.
POLICE MILITAIRE: Le terme dé­
signe des unités de forces armées PORT : Partie de mer plus ou moins
spécialement formées et équipées large qui, par la conformation natu­
qui ont pour tâche de collaborer au relle de ses côtes ou par des ou­
maintien de Tordre et de la disci­ vrages artificiels, permet aux
navires un accès facile et sûr et la rait pas, l ’Etat neutre doit user des
possibilité d ’y séjourner. Aux fins moyens dont il dispose pour le lais­
de la délimitation de la mer territo­ ser repartir avec ses officiers et son
riale, les installations permanentes équipage et interner l ’équipage mis
faisant partie intégrante d'un sys­ à bord par le capteur. L ’accès à un
tème portuaire qui s’avancent le port neutre d ’un navire capturé, es­
plus au large sont considérées corté ou non, peut être permis lors­
comme faisant partie de la côte (cf. qu’il y est amené pour être mis sous
MB. 1982, art. 11). séquestre en attendant la décision du
Tribunal des prises. Si le navire est
POSTE COLLECTEUR DE PRI­ escorté, les officiers et les hommes
SONNIERS : Installation temporaire mis à bord par le capteur sont auto­
dans laquelle sont réunis les prison­ risés à passer sur le navire d ’escorte.
niers de guerre provenant des Enfin, si le navire capturé voyage
points de premier rassemblement. sous escorte, le personnel placé à
Ils y sont interrogés puis dirigés vers son bord par le capteur doit être
les camps de transit ou d ’interne­ laissé en liberté. Les règles de la
ment. prise maritime s’appliquent aussi,
«mutatis mutandis» et à défaut de
PRISE : Expression générale qui normes spécifiques, à la prise aé­
s’applique à un navire capturé, à de rienne (cf. H XII art. 1 ; H XIII art.
la marchandise saisie, comme au 3, 9, 10, 21-23; Londres Décl. 1909
fait de s’emparer d’un bâtiment de art. 48-54).
guerre. S ’agissant des navires mar­ V. aussi: Capture, Confiscation,
chands ennemis ou neutres capturés Neutralité maritime, Saisie.
par les forces navales d ’un belligé­
rant et/ou des marchandises trou­ PRISONNIERS DE GUERRE: Est
vées à bord des navires capturés, il prisonnier de guerre tout combat­
demeure entendu que le Tribunal tant qui, au cours d ’un conflit
des prises doit avoir établi la vali­ armé international, tombe aux
dité de la capture et délibéré du mains de l ’adversaire, ou, plus pré­
passage de la propriété à l ’Etat cap­ cisément, est au pouvoir de la Puis­
teur. Le terme de prise est aussi sance ennemie mais non des indivi­
utilisé pour désigner les navires cap­ dus ou de l’unité qui l ’ont matériel­
turés et les marchandises saisies lement capturé. Le prisonnier de
avant même le jugement de prises. guerre a droit au statut et au traite­
Un navire capturé ne peut être ment correspondant établis par le
conduit dans un port neutre que pour droit international. Il est soumis aux
cause d ’innavigabilité, de mauvais lois, règlements et ordres généraux
état de la mer, de manque de com­ en vigueur dans les forces armées
bustible ou de provisions ; il doit en de la Puissance détentrice. Ont
repartir aussitôt que la cause qui en également droit au statut de prison­
a justifié l ’entrée a cessé. S ’il ne le nier de guerre lorsqu’ils tombent au
fait pas, l ’Etat neutre doit lui noti­ pouvoir de l ’ennemi: a) les mem­
fier Tordre de partir immédiate­ bres d ’une levée en masse; b) les
ment; au cas où il ne s’y conforme­ personnes suivant les forces

100
armées sans en faire directement civile et des dommages aux biens
partie ; c) les membres d ’équipages de caractère civil excessifs par rap­
des navires marchands ou des aé­ port à « l’avantage militaire concret
ronefs civils appartenant aux Par­ et direct attendu». La proportionna­
ties au conflit (cf. G I art. 14, 36; G lité est, comme la nécessité mili­
II art. 14, 39; G III; G P I art. 43-47, taire avec laquelle elle a de nom­
77, 85). breux points communs, une des
V. aussi: Evacuations, Evasion, Li­ composantes essentielles du droit
berté sur parole. des conflits armés.

PROCEDURE D ’ENQUETE: PROTECTION: Souvent utilisé en


L ’expression se réfère à l ’enquête relation avec le mot «respect», le
qui devra être ouverte, à la demande terme de protection s’applique, en
d’une des Parties à un conflit armé, droit des conflits armés, chaque
au sujet de toute violation alléguée fois que l ’on entend mettre des biens
des Conventions de 1949 (cf. G I ou des personnes à l ’abri des effets
art. 52; G II art. 53; G III art. 132; des hostilités.
G IV art. 149).
V. aussi: Commission internatio­ PROTECTION CIVILE: Secteur de
nale d ’établissement des faits; la défense civile qui s’occupe du
Conciliation. secours organisé en faveur de la
population civile - en cas de cala­
mités naturelles, de désastres acci­
PROMESSE: V. Liberté sur parole.
dentels, ou de conflits armés - dans
le but de réduire au minimum les
PROPORTIONNALITE: Le terme pertes humaines et les dommages
définit le principe visant à limiter les aux biens de caractère civil. La
dommages causés par les opéra­ protection civile a également pour
tions militaires. La proportionna­ but d ’aider la population civile à
lité exige que l ’effet des moyens et surmonter les effets immédiats de
méthodes de guerre utilisés ne soit calamités ou de bombardements et
pas disproportionné à l ’avantage mi­ d ’assurer les conditions nécessaires
litaire recherché. Déjà affirmé pré­ à la survie. Ses activités compren­
cédemment (exemple: interdiction nent : les mesures préventives à
de causer des maux superflus ou des prendre en cas de calamités natu­
souffrances inutiles), ce principe a relles, d ’incendies, de radioactivité;
pris une importance croissante, au la mise en oeuvre d ’un système arti­
fur et à mesure du développement culé d ’alarme; les directives pour
des normes humanitaires. les constructions anti-sismiques; la
Des exemples d ’application du prin­ préparation de secours et la planifi­
cipe de la proportionnalité, choisis cation d ’éventuelles évacuations
parmi les normes les plus récentes de la population civile d ’un terri­
peuvent être tirés des art. 51 et 57 toire déterminé. Selon le droit inter­
du GP I. Ceux-ci prohibent, en ef­ national, le personnel, les installa­
fet, le lancement d ’attaques qui font tions et le matériel de la protection
des victimes dans la population civile employés durant un conflit

101
armé international ont droit à une des prisonniers de guerre, appar­
protection spécifique et ne doivent tenant à la Partie adverse.
être l ’objet ni d’attaques, ni de re­
présailles. Cette protection s’étend
PUISSANCE OCCUPANTE: Puis­
aux organismes civils de la protec­
sance qui, ayant envahi durant un
tion civile d ’Etats neutres et d ’orga­
conflit international un territoire ap­
nismes internationaux de coordina­
partenant à la Puissance adverse, a
tion qui accomplissent des tâches de
établi et exerce de fait un contrôle
protection civile sur le territoire
sur ce territoire (cf. H IV R art. 42).
d’une Partie au conflit, avec l ’ac­
V. aussi: Territoire occupé.
cord et le contrôle de ladite Partie.
Des normes spéciales se réfèrent
aux membres des forces armées et PUISSANCE PROTECTRICE:
unités militaires affectés aux orga­ Puissance chargée de sauvegarder
nismes de protection civile. Des les intérêts des Parties au conflit et
signes distinctifs appropriés peu­ de leurs ressortissants qui se trou­
vent être utilisés par la protection vent en territoire ennemi. Des
civile (cf. GP I art. 61-67). normes spéciales régissent le choix
et l ’activité desdites Puissances
PUISSANCE DETENTRICE: Puis­ ainsi que de leurs substituts éven­
sance au pouvoir de laquelle se trou­ tuels (cf. G I-III art. 8-11 ; G IV art.
vent, dans un conflit armé interna­ 9-12; H CP art. 21; GP I art. 5).
tional, des blessés et malades, des V. aussi: Commission internatio­
naufragés, du personnel sanitaire nale d’établissement des faits,
et religieux, des internés civils ou Croix-Rouge.

102
Q
QUARTIER: Le terme est utilisé défendre ou qui manifeste la volonté
dans l ’expression «ne pas faire de de se rendre. Le droit international
quartier» ou dans celle de «lutte sans interdit d ’utiliser ce procédé - ordon­
quartier». Ce terme signifie, en ma­ nant qu’il n ’y ait pas de survivants -
tière de conduite des hostilités sur d ’en menacer l’adversaire ou de
terre, sur mer et dans les airs : ne pas conduire les hostilités en fonction
épargner, ne pas laisser la vie sauve à d ’une telle décision (cf. H IV R art.
qui que ce soit, même à celui qui se 3 5 ; G P I art. 4 0 , 41).
trouve dans l ’impossibilité de se V. aussi: Achever.

103
R
RADE: Baie naturelle ou artificielle En droit international public, le
normalement utilisée pour le char­ terme a donné lieu à des définitions
gement, le déchargement ou le très précises: il s ’applique à toute
mouillage des navires (v. MB. personne qui a fui le pays dont il a la
1982, art. 12). nationalité en raison des persécu­
tions ou des menaces de persécutions
RAID: V. Incursion. dont il a fait l ’objet (cf. NU. 1951,
art. 1). La Convention de l ’Organi­
REDDITION : Acte unilatéral de
sation de l’Unité Africaine (cf. OUA
militaires isolés ou d ’une formation
1969), ainsi que certaines Résolu­
qui, durant le combat, manifeste
tions de l ’Assemblée générale des
clairement à l ’adversaire l’intention
Nations Unies ont, par la suite, éten­
de ne plus combattre, en levant les
du le statut de réfugié à toute per­
bras, jetant les armes, hissant un
sonne fuyant son pays en raison d’un
drapeau blanc ou de toute autre ma­
conflit armé ou de troubles inté­
nière appropriée. La reddition, qui
rieurs. Les personnes qui remplis­
ne doit pas être confondue avec la
sent les conditions prévues par les
capitulation, a toujours lieu «à dis­
instruments juridiques internatio­
crétion», puisqu’elle n ’est pas su­
naux acquièrent le statut de réfugiés.
jette à convention entre les Parties
Elles sont liées par un régime de
opposées. Au sens du droit interna­
droits et d ’obligations spécifiques.
tional, le militaire isolé ou les mem­
Le droit international humanitaire
bres d ’une formation qui se rendent
ne contient pas, quant à lui, de défi­
sont considérés comme hors de
nition du concept de réfugié. Au
combat. Ils ne peuvent pas faire
sens de ce droit, le réfugié est avant
l’objet d’attaques. La simulation de
tout une personne civile, le critère
la reddition est un acte de perfidie ;
déterminant étant ici celui de
elle est donc interdite (cf. H IV R
l ’absence de protection par un gou­
art. 23; CP I art. 37, 41).
vernement. Contrairement au DIP,
REFUGES: Lieux ou installations le DIH interprète largement la no­
destinés à abriter les biens culturels tion de réfugié et y englobe égale­
meubles qui, en cas de conflit ment les personnes déplacées à
armé, sont placés sous protection l ’intérieur de leur pays en raison
spéciale (cf. H CP art. 1, 8 ; H CP R d ’un conflit armé ou de troubles
art. 12, 13, 19). intérieurs. Le droit international hu­
V. aussi: Abris. manitaire contient un certain nom­
bre de règles directement ou indirec­
REFUGIES: La signification de ce tement destinées aux réfugiés
terme varie considérablement selon (cf. G IV art. 3 , 1 5 , 2 5 , 2 6 , 4 4 , 70; G
qu’il est utilisé dans le contexte du 1951; H 1957; NU 1967; H 1973;
droit international public général G P I art. 7 3 , 74, 85, NU 1951 art. 1;
(DIP) ou dans celui du droit interna­ G P II art. 4; OUA 1969 art. 1).
tional humanitaire (DIH). V. aussi: Personnes déplacées.

105
REGION DE LA GUERRE: Par s’applique aux instructions qu’un
cette locution, on entend: a) le terri­ gouvernement donne pour tracer
toire de chaque Etat belligérant, sa clairement les circonstances et les
mer territoriale, le fond et le sous- limites dans lesquelles ses forces
sol de celle-ci (compte tenu des li­ terrestres, navales et aériennes peu­
mites fixées par LMW 1971), ainsi vent engager ou poursuivre des ac­
que l ’espace atmosphérique surja- tions de combat contre des forces
cent à l ’un et à l ’autre; b) la haute ennemies. Ces instructions peuvent
mer, y compris le fond et le sous- être générales et permanentes ou
sol de celle-ci (compte tenu égale­ bien se référer à des actions spécifi­
ment des limites fixées par LMW ques ou à des situations déterminées
1971) et l ’espace atmosphérique liées à un comportement donné de
surjacent; c) l ’espace extra-atmo­ l’adversaire. Fondamentalement, il
sphérique (avec les limites fixées s’agit de règles qui restreignent
par LMW 1967 et par NU 1979 à l’emploi de la force, dans les limites
celui-ci). Les territoires neutralisés autorisées par le droit interne ainsi
ne sont pas compris dans les régions que par le droit international des
de la guerre. Rappelons qu’il s’agit conflits armés. Des facteurs straté­
principalement: 1) de l’île de Aa- giques, politiques et diplomatiques
land; 2) de l ’Antarctide (région au peuvent aussi influer sur leur formu­
sud du 60° de latitude sud, à l ’exclu­ lation. Le concept des Règles
sion de la haute mer) ; 3) du Canal d’engagement est en général associé
de Panama. à la théorie de riposte graduée. Sauf
V. aussi: Théâtre de la guerre. cas exceptionnels, ces règles doi­
vent aussi tenir compte des exigen­
REGLEMENTS MILITAIRES : ces d ’auto-défense.
L ’expression se réfère ici aux ins­ La sécurité des opérations impose
tructions émanant des états-majors que ces règles ne soient connues que
et relatives à l’application des règles des membres des forces armées ap­
du droit des conflits armés. Bien pelées à les mettre en vigueur. Pour
qu’ils ne soient pas formellement la même raison, chacune d ’elles est
des sources de ce droit, les règle­ indiquée tout simplement par une
ments militaires permettent de dé­ lettre de l ’alphabet grec, dont la
duire l ’attitude des Etats quant à signification spécifique est contenue
l’existence ou non, ainsi qu’au dans une publication classifiée.
contenu de principes et règles du
droit international. Parfois, ces rè­ REPORTER: V. Journaliste.
glements exercent même une in­
fluence considérable sur la forma­ REPRESAILLES: Il convient de
tion de règles internationales. distinguer les représailles opérées en
temps de paix de celles menées au
REGLES D ’ENGAGEMENT: Ex­ cours des hostilités lors d ’un conflit
pression d’origine récente dont le armé international. Les premières
concept a été étudié jusqu’ici surtout sont des mesures de contrainte, dé­
dans les milieux militaires, notam­ rogatoires aux règles ordinaires du
ment ceux de la marine. Elle droit international, prises par un

106
Etat à la suite d ’actes illicites, com­ tion civile. Par conséquent, pour
mis à son détriment par un autre autant que la condition de propor­
Etat, et tendant à imposer à celui-ci tionnalité soit respectée, les repré­
le respect du droit. Ce sont en sailles demeurent implicitement ad­
somme des actes intrinsèquement il­ mises contre les combattants et les
licites, mais dont la justification ex­ objectifs militaires (cf. G I art. 46;
ceptionnelle réside dans le fait qu’ils G II art. 47 ; G III art. 43 ; G IV art.
répondent à un acte illicite antérieur 33; H CP art. 46; GP I art. 20, 53-
dont il tendent à obtenir le retrait, la 56).
réparation ou le redressement. A la Les représailles ne doivent pas être
différence de la guerre, les repré­ confondues avec la rétorsion.
sailles du temps de paix se caractéri­
sent par un recours limité et tempo­ REPRISE: Il y a reprise d ’un navire
raire à la force qui ne modifie pas capturé, lorsque les forces navales
l’état de paix et n ’entraîne aucun de l ’Etat auquel il appartenait avant
effet à l ’égard des Etats tiers. Les la capture s’en rendent à nouveau
représailles peuvent être armées maîtres. Cette opération peut avoir
(blocus pacifique, occupation paci­ lieu avant le jugement du Tribunal
fique, bombardement naval ou aé­ des prises. S ’il se produit après un
rien) et non armées (embargo puni­ jugement qui a transféré la propriété
tif, blocage de fonds, confiscation et du navire à l ’Etat capteur, il est
mise sous séquestre de biens). alors plus exact de parler de «nou­
Les représailles au cours des hosti­ velle prise».
lités lors d ’un conflit armé interna­ V. aussi: Prises.
tional sont des mesures exception­
nelles et en soi illicites, auxquelles REQUISITION : Mesure impérative
un belligérant recourt pour contrain­ par laquelle un Etat belligérant s’as­
dre son adversaire au respect du sure, moyennant indemnité, la pres­
droit des conflits armés. Après les tation obligatoire, temporaire ou dé­
avoir longtemps ignorées, le droit finitive, de biens meubles ou im­
international contemporain interdit meubles, ou de services.
d ’exercer des représailles contre les Les cas de réquisition prévus par le
blessés, malades et naufragés, le droit international sont nombreux.
personnel sanitaire ou religieux, Ils interviennent plus particulière­
les unités sanitaires, les trans­ ment en territoire occupé, tant à la
ports et le matériel sanitaire, les charge de l ’administration publique
prisonniers de guerre, la popula­ que des privés. Les réquisitions doi­
tion civile et les personnes civiles, vent être proportionnées aux res­
les biens de caractère civil, les sources du pays. Elles ne peuvent
biens culturels, les biens indis­ pas viser à obliger des personnes à
pensables à la survie de la popu­ participer aux opérations militaires
lation civile, l ’environnement na­ contre leur pays.
turel, les ouvrages et installations Des possibilités de réquisition sont
contenant des forces dange­ aussi prévues en ce qui concerne : a)
reuses, les bâtiments et le maté­ les biens appartenant à un Etat neu­
riel utilisés à des fins de protec­ tre (v. Angarie); b) les navires qui

107
n ’ont pas pu quitter le port ennemi contexte du droit des conflits
pour cause de force majeure ou aux­ armés, le terme de responsabilité
quels il a été interdit de s’éloigner; est utilisé à propos des consé­
c) les navires marchands ennemis quences qu’entraînent, pour l ’Etat,
rencontrés en haute mer alors qu’ils les actes suivants: a) violation de
n ’avaient pas connaissance des hos­ règles du droit des conflits armés
tilités; d) les marchandises enne­ commise par des membres de ses
mies trouvées à bord des navires forces armées; b) non-observation
mentionnés sous b) et c). Enfin, des du devoir de diffuser ces règles au
normes précises régissent la réquisi­ sein des forces armées ; c) non-
tion des installations, du matériel et observation du devoir de poursuivre
des moyens de transport sanitaire et de punir les auteurs de violations
(cf. H I V R art. 52, 53; H V art. 19; graves, qui sont d’ailleurs assimi­
Londres Décl. 1909 art. 29; G I art. lées à des crimes de guerre.
33-35; G III art. 18; G IV art. 51, Le droit des conflits armés prévoit
52, 57; G P I art. 14, 63). également une responsabilité pour
les commandants militaires qui: a)
RESIDENCE FORCEE: V. Inter­ donnent à leurs subordonnés l ’ordre
nement. de violer les règles de ce droit; b)
n ’empêchent pas de telles viola­
RESISTANCE: V. Mouvements de tions; c) ne les répriment pas.
résistance. Enfin, chaque militaire encourt une
responsabilité directe pour les in­
RESISTANCE ACTIVE: V. Visite. fractions qu’il a lui-même com­
mises. (cf. H IV art. 3 ; G I art. 47,
RESPECT DES NORMES DU 49-51 ; G II art. 48, 50-52; G III art.
DROIT DES CONFLITS ARMES : 127, 129-131; G IV art. 144, 146-
L ’obligation de respecter et de faire 148 ; GP I art. 83, 85-87, 91 ; GP II
respecter en toutes circonstances les art. 19).
normes du droit des conflits V. aussi: Devoirs des comman­
armés incombe aux Etats parties dants.
aux instruments de ce Droit. De
cette obligation découlent celle de RETORSION: Le terme se réfère
diffuser les normes en question et aux mesures de contrainte affectant
celle de réprimer les infractions et les intérêts d ’un Etat et qui, à la
les infractions graves à celles-ci différence des représailles, ne
(cf. G I-IV art. 1 ; GP I art. 1). constituent pas une violation du
V. aussi: Devoirs des comman­ droit positif. Les mesures de rétor­
dants, Omissions, Répression. sion ne sont pas des actes illicites,
mais simplement l’exercice rigou­
RESPONSABILITE: Dans son ac­ reux d ’un droit pour répondre à une
ception la plus générale, ce terme se rigueur analogue. Exemples: arres­
réfère à l’obligation incombant à un tation ou expulsion de ressortissants
sujet de droit de répondre des actes étrangers, retrait de l’exequatur
commis par lui ou par des personnes d’un consul étranger, expulsion
placées sous son autorité. Dans le d’agents diplomatiques ou limita­

108
tion de leur liberté de déplacement complissement de cette oeuvre (cf.
(v. R ou. - G I art. 18; GP I art. 17).

RUSES DE GUERRE: Dans le ca­


REVOLTE: Le terme est utilisé dre des méthodes de combat, les
dans le préambule de NU. 1948/2 ruses de guerre sont considérées
pour affirmer que les droits de comme licites. Il s’agit d ’actes qui
l’homme doivent être protégés par ont pour but d ’induire l ’adversaire
un système de droits. Par ceux-ci, en erreur et de lui faire commettre
l’homme ne doit pas être contraint, des imprudences mais qui n ’enfrei­
en dernier recours, à la révolte gnent aucune règle du droit interna­
contre la tyrannie et l ’oppres­ tional et qui, ne faisant pas appel à
sion. la bonne foi de l ’adversaire en ce
qui concerne la protection prévue
par ce droit, ne sont pas perfides.
ROLE DE LA POPULATION CI­ Exemples de ruses de guerre: ca­
VILE: L ’expression désigne l ’aide mouflages, leurres, opérations si­
que la population civile est appelée mulées, faux renseignements, sur­
à prêter, à l ’occasion d ’un conflit prises, embuscades, coups de main.
armé pour recueillir et soigner bé­ Les ruses de guerre ne doivent pas
névolement, sous contrôle, des être confondues avec les actes de
blessés et des malades. Elle com­ perfidie (cf. H IV R art. 24; GP I
prend la protection et les facilités art. 37).
reconnues à la population dans l ’ac­ V. aussi: Bateaux-pièges.

109
s
SABOTAGE: Terme qui désigne le l ’adversaire et qui mettent à profit la
fait de commettre des actes de des­ clandestinité, la surprise et les ruses
truction ou d’endommager du maté­ de guerre. Vu leur haute précision,
riel, des ouvrages et installations les actes de sabotage n ’attentent en
qui, par leur nature ou leur destina­ principe pas aux intérêts de la popu­
tion contribuent à l ’efficacité de lation civile. Quant à l’objet du
l’instrument militaire de l ’adver­ sabotage, celui-ci doit faire partie de
saire. Dans la terminologie mili­ l ’infrastructure matérielle de
taire, si Ton veut distinguer entre les l ’adversaire, c ’est-à-dire des objec­
actes commis dans le but d ’endom­ tifs militaires.
mager son propre instrument mili­ A propos des moyens et méthodes
taire, par opposition aux actes di­ de sabotage, relevons qu’en raison
rigés contre l ’adversaire, on préfére­ de la qualité personnelle des exécu­
ra, pour ces derniers, le terme de tants et des exigences tactiques, ils
destruction à celui de sabotage. sont en général insolites et frisent,
Dans ce sens, le sabotage est une souvent, les limites de la licéité.
méthode de guerre, dont la licéité ou La nécessité tactique de s’appro­
l’illicéité est déterminée par des élé­ cher de l ’objectif en demeurant
ments étrangers à la notion de sabo­ caché impose, en particulier, d ’évi­
tage telle qu’elle existe en droit in­ ter le contact avec des éléments
terne. ennemis et, si le contact se produit,
En fait, les conditions dont dépend de choisir des armes propres à em­
la légalité du sabotage contre pêcher que les autres ennemis ne
l’adversaire ont trait: a) à la qualité soient alertés. C ’est précisément
des exécutants; b) à l ’objet du sabo­ sur ce point que l ’acte de sabotage,
tage; c) aux moyens et méthodes commis par des exécutants légi­
employés. times et contre des objectifs licites
En ce qui concerne les exécutants, peut devenir illicite, si des moyens
seuls les combattants sont autorisés et des méthodes illicites sont em­
à commettre des actes de sabotage. ployés.
Cela signifie que, outre les unités En ce qui concerne l ’uniforme, et
des forces régulières (commando) bien qu’à ce propos plusieurs thèses
spécialement instruites et équipées, s’opposent, le port de celui-ci cons­
les membres de mouvements de titue la meilleure garantie offerte
résistance ou de levée en masse aux saboteurs. En effet, s’ils tom­
peuvent également commettre des bent en mains adverses revêtus de
actes de sabotage. En revanche, l ’uniforme, ils auront droit au traite­
l’acte de sabotage commis par celui ment de prisonnier de guerre.
qui n’a pas le statut de combattant En définitive, le sabotage au détri­
est illicite. Les actes de sabotage ment d ’un adversaire constitue une
sont, en général, commis par des opération licite, pour autant que les
petites formations ou des individus règles juridiques relatives au choix
opérant en territoire contrôlé par des objectifs ainsi qu’à celui des

111
méthodes et des moyens employés art. 82, 83; G IV art. 1 1 9 ; G P I art.
soient respectées (v. Mey.). 86).
V. aussi: Commando, Distinction V. aussi: Sanctions pénales.
entre combattants et population ci­
vile, Incursions, Incurseurs. SANCTIONS PENALES: L ’ex­
pression peut se référer: a) aux
SABOTEURS: Personnes qui ac­ sanctions à appliquer aux internés
complissent des actes de sabotage. civils et aux prisonniers de guerre
Bien qu’une partie de la doctrine responsables d ’infractions aux lois,
utilise le même terme pour désigner règlements et ordres généraux aux­
tous les auteurs d ’actes de sabotage quels ils sont soumis; b) aux sanc­
commis par une Partie au détriment tions à appliquer aux personnes
d’une Partie adverse, il est préféra­ ayant commis des crimes de
ble, dans le cas d ’un conflit armé guerre ou autres infractions au
international, de se servir du terme droit des conflits armés; c) aux
de commando. sanctions à appliquer aux comman­
dants responsables d ’omissions; d)
aux sanctions à appliquer aux per­
SAISIE: Lorsqu’elle s’applique au
sonnes responsables d ’actes de gé­
navire, la saisie est l ’acte par lequel nocide (cf. G I art. 49 ; G II art. 50 ;
le bâtiment de guerre prend posses­
G III art. 82-108, 129; G IV art.
sion du navire arrêté, avec ou sans 117-126, 146; GP I art. 85-87; NU
l’assentiment du capitaine de celui- 1948 art. V).
ci. La saisie diffère de la capture en V. aussi: Sanctions disciplinaires.
ce qu’elle ne préjuge pas du sort
ultérieur du navire. SAUF-CONDUIT : Permission spé­
Appliquée aux marchandises seules, ciale octroyée par des commandants
la saisie est l ’acte par lequel le bâti­ militaires autorisés à des unités de
ment de guerre, avec ou sans l’as­
forces ennemies ou neutres ou à des
sentiment du capitaine du navire ar­
personnes de toute nationalité. Les
rêté, prend possession de ces mar­ sauf-conduits doivent permettre à
chandises et les détient ou en dis­ ces personnes ou unités de rejoindre
pose sous réserve du jugement ulté­ une localité déterminée, en traver­
rieur du Tribunal des prises. sant si nécessaire la zone de com ­
bat sans subir de perquisitions ou
SALAIRE: V. Travail être maltraitées. Il est donné par
écrit et doit contenir des informa­
SANCTIONS DISCIPLINAIRES : tions précises; il peut être perma­
L ’expression peut se référer: a) aux nent ou temporaire.
sanctions à appliquer aux internés Un sauf-conduit devient, de droit,
civils et aux prisonniers de guerre inefficace, si le titulaire en abuse
responsables d ’infractions aux lois, ou n ’obtempère pas aux conditions
règlements et ordres généraux aux­ qui lui ont été imposées. Il peut
quels ils sont soumis; b) aux sanc­ être révoqué en tout temps et ne
tions à appliquer aux commandants doit pas être confondu avec la sau­
responsables d’omissions (cf. G III vegarde.

112
SAUVEGARDE: Terme qui a une protégées exécutent un travail im­
signification générale de protection. posé ; i) des sociétés de secours ; j)
Au sens du droit international, il est des aéronefs sanitaires (cf. G III
utilisé dans les cas suivants: a) la art. 20, 23, 46, 47; G IV art. 5, 36,
population civile et les belligérants 39, 42, 49, 51, 64, 74, 75, 78, 88,
sont placés sous la sauvegarde du 127, 142; GP I art. 25-29, 63, 64,
droit des gens (cf. H IV Préam­ 71, 74).
bule) ; b) les Etats doivent assurer la V. aussi: Zones et localités sani­
sauvegarde des biens culturels en taires et de sécurité.
cas de conflit armé (cf. H CP art.
3, 5, 7); c) l ’ennemi hors de combat SENTINELLES: Le terme est em­
doit être sauvegardé (cf. GP I art. ployé par le droit des conflits
41, 42, 85) ); d) la sauvegarde des armés lorsqu'il stipule que le fait
biens indispensables à la survie qu’une unité sanitaire soit gardée
de la population civile constitue, par un piquet, des sentinelles ou une
en période de conflit, l ’une des escorte ne constitue pas un fait de
tâches principales dévolues aux or­ nature à priver l ’unité de la protec­
ganismes de protection civile (cf. tion qui lui est assurée par les règles
GP I art. 61). de ce droit (cf. G I art. 22 ; GP I art.
13).
SECOURS : V. Protection civile.
SEPULTURE: V. Tombes.
SECRET D ’ETAT : Institution juri­ SERMENT : Le terme est utilisé par
dique qui interdit la diffusion le droit des conflits armés pour
d’actes, de documents ou d ’infor­ interdire à la Puissance occupante
mations, lorsque celle-ci peut porter d ’obliger la population du territoire
préjudice à l ’intégrité, l'indépen­ occupé à lui prêter serment (cf. H
dance et à la défense militaire de IV R art. 45).
l’Etat, à ses relations avec les autres
Etats, à la défense de ses institu­ SERVICE SANITAIRE: Ensemble
tions, au libre exercice des fonctions constitué par le personnel sani­
de ses organes constitutionnels. Ne taire, les unités sanitaires et les
peuvent pas être l ’objet de secret transports sanitaires, dont le but
d’Etat les faits qui détruisent Tordre consiste à soigner les blessés, les
constitutionnel. malades et les naufragés.
Son activité, qui se déploie sous la
SECURITE : Le terme est utilisé par protection de l ’emblème de la croix
le droit des conflits armés lorsqu’il rouge (ou du croissant rouge) est
se réfère à la sécurité: a) des in­ réglée par des normes spécifiques
ternés civils ; b) des prisonniers de du droit international. Une protec­
guerre; c) de la Puissance occu­ tion identique est assurée aux mem­
pante; d) des étrangers; e) de la bres des services sanitaires, mili­
population civile; f) de l ’Etat; g) taires comme civils (cf. G I ; G II ; G
des Parties à un conflit; h) des IV art. 56, 57; GP I art. 8-31 ; GP II
installations où des personnes art. 7-12).

113
SIEGE: Ensemble d ’opérations mi­ que les mesures consécutives adop­
litaires déployées autour d ’une loca­ tées pour assurer ou rétablir l ’ordre
lité (ou d ’une zone) défendue et vi­ public. Ces mesures peuvent aller
sant à la conquérir. jusqu’à la délégation des pouvoirs
Les caractéristiques de cette opéra­ civils à l ’autorité militaire (cf.
tion sont l’encerclement, l ’isole­ CEDH 1950 art. 4, 15; NU 1966/2
ment consécutif de la localité (ou art. 4, 8; CADH art. 16, 27).
zone) et les attaques visant à anéan­ V. aussi: Défense civile, Défense
tir la résistance. interne du territoire, Etat d ’urgence.
En cas d ’attaques, les unités sani­
taires et les biens culturels devront SIGNES DISTINCTIFS: Ils ont
être épargnés. Le pillage de la loca­ pour but d ’indiquer que les per­
lité, une fois celle-ci conquise, est sonnes ou les biens qui les arborent
interdit. bénéficient d ’une protection interna­
Quant aux personnes qui ne sont pas tionale spéciale et qu’ils ne doivent
des combattants et qui se trouvent pas être l ’objet de violence. Ces
dans la localité assiégiée, le droit signes sont constitués par: a) la
d’en sortir peut leur être consenti, à croix rouge (ou croissant rouge) sur
des conditions déterminées. Ce droit fond blanc, qui protège le person­
doit être accordé (sauf si des com­ nel sanitaire et religieux, les
bats sont en cours) aux agents diplo­ unités sanitaires, les moyens de
matiques et aux citoyens d ’Etats transport sanitaire (cf. G I art. 23
neutres. Quant à la population civile et Annexe 1); b) des bandes obli­
en général, les Parties aux conflits ques rouges sur fond blanc dési­
doivent s ’efforcer de conclure des gnant les zones et localités sanitaires
accords locaux relatifs à l ’évacua­ et de sécurité, (cf. G IV art. 14); c)
tion des blessés et malades, des un écusson formé d ’un carré bleu-
invalides et des femmes en couches. roi dont un des angles s’inscrit dans
Des arrangements concernant le la pointe de l’écusson et d ’un trian­
passage du personnel sanitaire et gle bleu-roi au-dessus du carré, les
religieux ainsi que du matériel sa­ deux délimitant un triangle blanc de
nitaire à destination de ladite loca­ chaque côté, pour protéger les biens
lité doivent également être conclus culturels ; d) un triangle équilatéral
(cf. H IV R art. 27, 28 ; G I art. 15 ; bleu sur fond orange, pour protéger
G II art. 18; G IV art. 17). le personnel, les installations et le
La situation de danger dans laquelle matériel de la protection civile ; e)
se trouve une localité assiégée im­ un groupe de trois cercles orange vif
pose, en général, des mesures qui de même dimension, disposés sur
limitent ou suspendent les droits et un même axe, la distance entre les
les libertés fondamentales. De là, cercles étant égale au rayon, pour
l’expression «état de siège» qui, par protéger les ouvrages et installa­
extension, indique la proclamation tions contenant des forces dange­
d’une situation de gravité particu­ reuses ; f) des signes à fixer chaque
lière, à l ’intérieur d ’un Etat, causée fois qu’il s’agira de protéger une
par l ’état de guerre ou par d ’autres localité non défendue, une zone
circonstances exceptionnelles ainsi neutralisée, une zone démilitari­

114
sée ; g) le drapeau blanc qui protège guerre (cf. G I art. 50 ; G II art. 51 ;
le parlementaire; h) les sigles PG, G III art. 130; G IV art. 147).
PW ou IC protégeant les camps V. aussi: Mauvais traitements,
d ’internement des prisonniers de Maux superflus.
guerre d ’une part et les camps
d’internés civils, d ’autre part. SOUS-MARINS : L ’emploi de
L ’usage indû ou abusif d ’un signe telles unités dans les opérations na­
distinctif est interdit (cf. G I art. 23,
vales est légitime, tant qu’elles se
53, 54, Ann. 1 ; G II art. 45 ; G IV conforment, envers les navires
art. 14; GP I art. 18, 37, 38, 85). marchands, aux mêmes règles que
les unités de surface. En particulier -
SOCIETE DE SECOURS : Société et hormis le cas d ’un navire refusant
reconnue par son gouvernement de s’arrêter malgré des sommations
dont les membres déploient des acti­ ou celui d ’un navire opposant une
vités de recherche, d ’enlèvement, résistance active - un sous-marin
de transport, et de soins aux blessés ne peut pas attaquer et mettre hors
et malades, ainsi que d ’assistance d ’état de naviguer un navire mar­
en faveur des prisonniers de chand sans avoir, auparavant, mis
guerre. Son personnel est assimilé en lieu sûr les passagers, l ’équipage
au personnel sanitaire militaire, à et les documents de bord. A cette
condition qu’il soit soumis aux lois fin, les embarcations de bord ne
et aux règlements militaires. De nos peuvent pas être considérées comme
jours, la plus grande partie des so­ des lieux sûrs, à moins que la sécu­
ciétés de secours est constituée par rité des passagers et de l ’équipage
les Sociétés nationales de la Croix- soit garantie, en tenant compte de
Rouge et du Croissant-Rouge. l ’état de la mer et des conditions
Lors d ’un conflit international, les atmosphériques, du voisinage de la
Sociétés de secours d ’un pays neu­ terre ferme ou de la présence d ’un
tre peuvent également prêter le autre navire en mesure de les pren­
concours de leur personnel et de dre à bord. Dans la mer territo­
leurs unités sanitaires à une Partie riale, les détroits ou canaux, les
au conflit. Il faut alors qu’elles sous-marins doivent naviguer en
aient été autorisées par leur propre surface et arborer leur propre pavil­
gouvernement, par celui de la Par­ lon (cf. Co 1888; MO 1936 art. 12;
tie au conflit en faveur de laquelle London P.V 1936; Pan. 1977; M.B
elles seront engagées et, enfin, que 1982 art. 20).
la Partie au conflit adverse ait été
informée (cf. G I art. 26, 27; G II SPOLIATION: Soustraction, pas
art. 24, 25; G III art. 125; GP I nécessairement violente, de biens
art. 17). meubles appartenant à des blessés,
malades, naufragés, prisonniers
SOUFFRANCES : Les grandes de guerre, dépouilles mortelles
souffrances infligées intentionnelle­ sur le champ de bataille. La spo­
ment à des personnes protégées liation est interdite (cf. G I art.
par les règles du droit des conflits 15; G II art. 18; G III art. 18; GP
armés constituent des crimes de II art. 8).

115
STATUT: Ce terme peut se référer SURVIE: V. Biens indispensables à
aux personnes et aux lieux auxquels la survie de la population civile.
le droit des conflits armés assure
une protection particulière durant un SURVOL: Des normes du droit des
conflit armé. C ’est le cas: a) des conflits armés règlent le survol,
blessés, des malades et des nau­ l ’atterrissage ou l'amerrissage d’aé­
fragés ; b) des prisonniers de ronefs sanitaires des Parties à un
guerre; c) des personnes à bord conflit armé international en rela­
d ’aéronefs sanitaires; d) du person­ tion avec le territoire d ’un pays neu­
nel sanitaire et religieux; e) des tre, ainsi que la protection de ces
personnes civiles ; f) des combat­ aéronefs dans des zones dominées
tants; g) des localités non défen­ ou non par la Partie adverse, ou
dues et des zones démilitarisées; dans des zones de contact (cf. G I
h) des zones sanitaires et de sécu­ art. 37; G II art. 40; G IV art. 22;
rité. Le droit des conflits armés GP I art. 24-30).
traite aussi du statut des fonction­
naires ou magistrats d’un territoire
occupé, statut qui ne peut être mo­ SUSPENSION D ’ARMES (OU
difié par la Puissance occupante TREVE) : Accord conclu entre bel­
(cf. G I art. 3, 16, 23, 28, 36, 37; G ligérants dans le but d ’interrompre
II art. 3, 16, 36, 37, 39, 40; G III pour une durée déterminée l ’emploi
art. 3, 4, 33; G IV art. 3, 14, 15, des moyens de combat dans une
54; GP I art. 4, 30, 31, 37, 43-47, localité ou un secteur défini. Une
59, 60, 67). trêve doit permettre de donner suite
à des exigences qui ne concernent
STATUT JURIDIQUE DES PAR­ pas la conduite générale de la guerre
TIES AU CONFLIT: L ’application (exemple: enlèvement des blessés,
des règles humanitaires du droit des inhumation des dépouilles, échange
conflits armés ainsi que la conclu­ des prisonniers, délai accordé aux
sion d’accords spéciaux prévus commandants militaires pour de­
dans lesdits instruments n ’ont aucun mander des instructions quant à des
effet sur le statut des Parties au négociations, etc.). Tant que la sus­
conflit, ni sur celui d ’un territoire pension d ’armes demeure en vi­
occupé (cf. G I-IV art. 3; GP I art. gueur et sauf accord exprès
contraire, les positions des forces
4).
opposées ne peuvent pas être chan­
gées. Ses effets sont limités au terri­
STRATAGEMES: V. Ruses de
toire indiqué dans la convention y
guerre. relative. La suspension d’armes
n’implique pas la suspension de
SUBMERSIBLES : V. Sous-ma­ l ’application des normes du droit
rins. des conflits armés; par ailleurs, elle
ne met pas fin à l ’état de guerre,
SUBSTITUT DES PUISSANCES qui demeure avec toutes ses consé­
PROTECTRICES: V. Puissances quences juridiques.
protectrices. V. aussi: Accords locaux.

116
SYSTEME D ’ARME: Arme consti­ dans l ’artillerie anti-aérienne,
tuée par une collection d ’éléments l ’ensemble constitué par les canons,
coordonnés, chacun d’eux étant in­ les projectiles, les servants, les ra­
dispensable au fonctionnement de dars et la centrale de tir forme un
l’ensemble, et l ’absence ou l ’ineffi­ système d ’armes. Par analogie, sont
cacité de l ’un d ’eux rendant impos­ également des systèmes d ’armes les
sible l ’exécution de la mission aéronefs militaires, les chars de
confiée au système. Par exemple, combat, etc.

117
T
TEMPORAIRES : Le terme peut se troubles intérieurs - où les rebelles
référer, par opposition à perma­ sont suffisamment organisés et iden­
nent, au personnel sanitaire et re­ tifiables - en cas de tensions in­
ligieux, aux unités sanitaires et ternes, l ’opposition est rarement or­
aux m oyens de transport sanitaire ganisée de façon visible (V. M or.).
utilisés à des tâches sanitaires durant
des périodes limitées. A moins TERREUR : Le terme se réfère à la
qu’elles ne soient qualifiées autre­ méthode de combat interdite, ayant
ment, les expressions : personnel sa­ pour but principal de répandre la
nitaire et religieux, unités sanitaires terreur parmi la population civile.
et moyens de transport sanitaire Parmi ces actes, sont compris prin­
couvrent du personnel, des unités et cipalement les bombardements in-
des moyens de transport qui peuvent discriminés (cf. GP I art. 51 ; GP II
être soit permanents soit tempo­ art. 13).
raires (cf. G I art. 25 ; GP I art. 8). V. aussi: Terrorisme.

TEMPS DE GUERRE: En droit TERRITOIRE: Le terme est utilisé


des conflits armés, la locution pour indiquer l ’extension de la sur­
«temps de guerre» peut s’entendre face terrestre, y compris les eaux
de la période qui commence par la intérieures sur lesquelles un Etat
déclaration formelle de guerre, par exerce sa souveraineté.
l’ordre de m obilisation dans les cas V. aussi: Mer territoriale, Espace
d ’une guerre imminente, ou par le aérien.
commencement généralisé des hos­
tilités avec une puissance étrangère, TERRITOIRE ENVAHI: Par inva­
et qui s’achève au moment où cesse sion d ’un territoire, on entend l ’ir­
l’une de ces trois hypothèses. Le ruption violente de forces militaires
temps de guerre ne doit pas être d ’un Etat dans le territoire d’un au­
confondu avec l ’état de guerre. tre Etat, à des fins politico-mili­
taires, c ’est-à-dire stratégiques, ou
TENSIONS INTERNES : Selon une seulement tactiques. La situation
définition donnée par le CICR en qui en découle pour le territoire en­
1971 (à l’occasion d ’une consulta­ vahi est transitoire. La durée d ’une
tion d ’experts gouvernementaux), il invasion est en fait brève, puisque
s’agit de situations qui peuvent se soit les forces d ’invasion sont rapi­
caractériser par : a) un grand nombre dement repoussées au-delà de la
d ’arrestations; b) un grand nombre frontière violée, soit elles se retirent
de détenus politiques ou de sécu­ parce que l ’opération consistait en
rité ; c) de probables mauvais traite­ une incursion visant à évaluer la
ments infligés aux détenus; d) la résistance adverse, à recueillir des
déclaration de l ’état d’urgence; e) informations, à capturer des prison­
des allégations de disparitions. niers, à effectuer des destructions,
Contrairement aux situations de etc. Si l’intention de l ’envahisseur

119
est de rester en possession du terri­ occupé au sens du droit internatio­
toire envahi et qu’elle se réalise, ce nal: il constitue, dans ce cas, un
dernier se transforme alors en terri­ territoire envahi, c ’est-à-dire un
toire occupé. champ de bataille (cf. H IV R art.
L ’envahisseur est soumis aux 42-56; G III art. 2, 4, 7; G IV Sect.
mêmes règles du droit des conflits II I ; GP I art. 43, 44).
armés que les autres belligérants. En
cas d ’invasion de son territoire, la TERRORISME: Aucune définition
population civile acquiert le droit de de ce terme n ’existe dans le droit
prendre spontanément les armes, international en vigueur. Le terro­
tout en observant des obligations risme international est étudié depuis
déterminées (cf. H IV R art. 2 ; G I des années par un comité ad hoc des
art. 13; G II art. 13; G III art. 4). Nations Unies, mais aucune défini­
V. aussi: Levée en masse, Agres­ tion acceptable par l ’ensemble des
sion. Etats n ’a pu être trouvée jusqu’ici.
Le terme englobe un ensemble
TERRITOIRE NEUTRE : L ’expres­ d ’actes et de comportements com­
sion indique le territoire d ’un Etat prenant ce qui est certainement illé­
qui a choisi la neutralité, que celle- gal pour tout le monde et ce qui est
ci soit permanente ou limitée à un considéré comme légal par certains
conflit armé international déter­ et illégal par d ’autres. Sans préju­
miné ou, dans certains cas, à un dice de l ’analyse des causes qui peu­
conflit armé non international. vent le provoquer et peut-être
V. aussi: Conflit armé interne inter­ l ’expliquer - sans arriver pour cela à
nationalisé. le justifier - le terrorisme constitue
en général une violation des droits
TERRITOIRE OCCUPE: Aux de l’hom m e, raison pour laquelle il
termes du droit international, tout est un thème clef de la politique
territoire placé de fait sous l ’auto­ internationale d ’aujourd’hui (parmi
rité de l ’armée ennemie est consi­ les nombreuses résolutions concer­
déré comme étant occupé. Des nant le terrorisme international
normes détaillées établissent les adoptées par l ’Assemblée Générale
droits et les devoirs de l ’occupant des Nations Unies v. la plus ré­
qui, en général, est tenu d ’adopter cente: 40/61 du 9 décembre 1985).
les mesures nécessaires pour réta­ Si Ton se limite au domaine du
blir et assurer au mieux l'ordre et la droit des conflits armés, on peut
vie publics, en respectant, sauf em­ observer que la notion de terrorisme
pêchement absolu, les lois en vi­ ne s’applique pas aux attaques lan­
gueur. En territoire occupé, l ’acti­ cées contre des combattants et des
vité hostile dirigée contre l ’occu­ objectifs militaires, à condition
pant par des combattants adverses que les actes de violence en question
est licite. Si, en raison de cette soient perpétrés par des combattants
dernière, l ’autorité de fait de l ’oc­ et que les moyens employés soient
cupant ne peut ni s’établir ni licites.
s’exercer, le territoire en question En revanche, les attentats contre la
ne peut pas être considéré comme population civile et les biens de

120
caractère civil sont proscrits, quels TOMBES : Selon le droit des
que soient les moyens employés et conflits armés qui contient des pres­
les mobiles invoqués. criptions relatives au service des
Entre la licéité d ’actes de violence tombes, les morts doivent être en­
de guerre contre les combattants et terrés honorablement, si possible
les objectifs militaires, d ’une part et conformément aux rites de leur reli­
l’interdiction d ’actes de terrorisme gion. Leurs tombes doivent être res­
contre la population civile et les pectées et groupées, si possible,
biens de caractère civil d ’autre part, d ’après la nationalité des défunts.
il y a tout un éventail dont l ’appré­ Elles seront aussi convenablement
ciation est controversée. entretenues et marquées de façon à
Quoi qu’il en soit, les prétentions pouvoir être retrouvées. Les corps ne
tendant à soustraire à toute régle­ pourront être incinérés que pour
mentation juridique les actes de ter­ d ’impérieuses raisons d ’hygiène ou
rorisme contre la population civile des motifs découlant de la religion
ou les biens de caractère civil en des défunts. En mer, les morts pour­
utilisant la méthode de la guérilla, ront être immergés individuelle­
que ce soit en cas d’occupation ou ment. Les Parties à un conflit armé
de guerre de libération nationale, international doivent, dès que les
ne rencontreront jamais l ’assenti­ circonstances le permettent, faciliter
ment général afin d ’être reconnues l’accès des sépultures aux membres
comme licites. des familles des personnes décédées.
A l ’heure actuelle, le droit des L ’exhumation est autorisée pour fa­
conflits armés, sans en donner la ciliter le retour des dépouilles dans le
définition interdit les actes de terro­ pays d ’origine ou pour des motifs
risme contre les personnes civiles d ’intérêt public (cf. G I art. 17 ; G II
dans les conflits armés, que ces art. 20; G III art. 120, Ann. 4D; G
derniers soient internationaux ou in­ IV art. 130; G P I art. 34).
ternes (cf. G IV art. 33; GP II art. V. aussi: Personnes décédées, Inhu­
4). mation.
V. aussi: Terreur.
TORPILLES: V. Mines maritimes.
TESTAMENTS: Le droit des
conflits armés contient des instruc­ TORTURE : Selon la définition
tions concernant la garde et la trans­ adoptée par les Nations Unies, le
mission des testaments établis par terme désigne tout acte par lequel
les prisonniers de guerre ou par les une douleur ou des souffrances ai­
internés civils (cf. G III art. 77, 12; guës - physiques ou mentales - sont
G IV art. 113, 129). intentionnellement infligées à une
personne aux fins notamment: a)
THEATRE DE LA GUERRE : d ’obtenir d ’elle ou d ’une tierce per­
Comprend la partie de la région de sonne des renseignements ou des
la guerre dans laquelle, durant un aveux; b) de la punir d ’un acte
conflit armé international déter­ qu’elle ou une tierce personne a
miné, se déroulent effectivement les commis ou est soupçonnée d ’avoir
hostilités. commis; c) de l ’intimider ou de

121
faire pression sur une tierce per­ gradants sont interdits par différents
sonne ou pour tout autre motif instruments internationaux (cf. NU
fondé sur une forme de discrimina­ 1948/2 art. 5; G I art. 3, 12, 50; G
tion quelle qu’elle soit; tout cela II art. 3, 12, 51; G III art. 3, 17, 87,
lorsqu’une telle douleur ou de telles 130; G IV art. 3, 31, 32, 100, 118,
souffrances sont infligées par un 147; CEDH art. 3; NU 1966/2 art.
agent de la fonction publique ou 7; CADH art. 5; NU 1975; GP I
toute autre personne agissant à titre art. 75; GP II art. 4; NU 1979/3).
officiel, à son instigation ou avec L ’Assemblée générale des Nations
son consentement exprès ou tacite. Unies a en outre adopté, le 10 dé­
Ce terme ne s’étend pas à la dou­ cembre 1984, une Convention
leur ou aux souffrances résultant contre la torture et les autres peines
uniquement de sanctions légitimes, ou traitements cruels, inhumains ou
inhérentes à ces sanctions ou occa­ dégradants.
sionnées par elles. La torture cons­ V. aussi: Apartheid, Génocide.
titue une forme grave et délibérée
de peines ou de traitements cruels, TRAHISON : Le terme est employé
inhumains ou dégradants et aucun par le droit des conflits armés,
Etat ne peut autoriser ou tolérer ces lorsqu’il interdit de tuer ou de bles­
actes, même en des circonstances ser - en trompant la bonne foi de
exceptionnelles, qu’il s’agisse de l ’adversaire - des individus apparte­
l’état de guerre ou de menace de nant à la nation ou à l ’armée enne­
guerre, d ’instabilité politique inté­ mie (cf. H IV R art. 22, 23).
rieure ou de tout autre état d ’excep­ V. aussi: Perfidie, Ruse de guerre.
tion. Les Etats doivent prendre
toutes les mesures nécessaires pour TRAITEMENTS CRUELS, INHU­
empêcher que la torture et autres MAINS ET DEGRADANTS: V.
peines ou traitements cruels, inhu­ Torture.
mains ou dégradants ne soient pra­
tiqués dans le cadre de leur juridic­ TRANSFERT DE PAVILLON: V.
tion, ainsi que pour punir les au­ Drapeau.
teurs de tels actes. Dans la forma­
tion de leurs agents chargés de l’ap­ TRANSFERTS FORCES: V. Dé­
plication des lois et des agents de la portations.
fonction publique qui ont la respon­
sabilité de personnes privées de li­ TRANSIT INOFFENSIF: V. Pas­
berté, les Etats doivent veiller à ce sage inoffensif.
que ceux-ci soient informés de
l ’interdiction de pratiquer la torture TRANSPORT SANITAIRE: L ’ex­
et d ’autres peines ou traitements pression désigne le transport des
cruels, inhumains ou dégradants. blessés, malades et naufragés, du
Commise en temps de guerre, la personnel sanitaire et religieux et
torture est considérée comme un du matériel sanitaire, grâce à un
crime de guerre. moyen de transport. Il peut avoir
La torture et les autres peines ou lieu par terre (cf. véhicule sani­
traitements cruels, inhumains ou dé­ taire), par eau (cf. navire-hôpital)

122
ou par air (cf. aéronef sanitaire). TRIBUNAL DES PRISES : Organe
Les moyens de tansport sanitaires interne d’un Etat belligérant ap­
sont protégés par des normes de pelé à décider si un navire mar­
droit international et, à cette fin, chand ennemi ou neutre et/ou son
ils peuvent arborer le signe dis­ chargement, capturés par ses forces
tinctif prévu (cf. G I art. 35-37 ; G navales, doivent demeurer ou non
II art. 22-35, 38-40; GP I art. 8, confisqués. Le Tribunal des prises
21-31). doit aussi régler toutes les questions
annexes, comme celle du dédomma­
gement en cas de capture injustifiée
TRAVAIL: Ce terme désigne (cf. H XIII art. 9, 10, 21-23; Lon­
l’activité à laquelle peuvent être
dres Décl. 1909 art. 48-54).
astreints, sous certaines conditions Une tentative visant à la constitution
et garanties, les prisonniers de d ’une Cour internationale des prises
guerre par la Puissance déten­ n ’a pas eu de succès; l’instrument
trice. Des normes règlent les tra­ international qui en prévoyait la
vaux autorisés, la durée du travail, création n ’ayant été ratifié par aucun
l ’interdiction de travaux dangereux Etat (cf. H XIII).
ou humiliants, l’indemnité de tra­
vail, le régime des détachements de TROUBLES INTERIEURS: Selon
travail et le traitement des prison­ une définition donnée par le CICR
niers travaillant pour des particu­ en 1971, cette expression couvre les
liers. Il est aussi admis d ’employer situations dans lesquelles, sans qu’il
comme travailleurs des internés ci­ y ait à proprement parler de conflit
vils mais seulement s’ils le désirent armé, il existe cependant, sur le
et avec certaines interdictions (p. plan interne, un affontement qui
ex. travaux dégradants et humi­ présente un certain caractère de gra­
liants) et à certaines conditions, vité ou de durée et qui comporte des
ainsi que sur la base d ’un salaire actes de violence. Ces derniers peu­
déterminé d ’une façon équitable. vent revêtir des formes variables al­
Le droit des conflits armés règle lant de la génération spontanée
aussi le travail des étrangers dans le d ’actes isolés de révolte à la lutte
territoire d ’une partie au conflit, entre groupes plus ou moins orga­
ainsi que le travail des personnes nisés et les autorités au pouvoir.
protégées en territoire occupé (cf. Dans ces situations, qui ne dégénè­
G III art. 49-57; G IV art. 40, 51, rent pas nécessairement en luttes ou­
52, 95, 96). vertes, les autorités au pouvoir font
V. aussi: Déminage. appel à de vastes forces de police,
voire aux forces armées pour réta­
TREVE: V. Suspension d’armes. blir Tordre intérieur (V. M or.).

123
U
UNESCO: Sigle de l ’Organisation secours) aux blessés, malades ou
des Nations Unies pour l ’Education, naufragés, ainsi que la prévention
la Science et la Culture, qui effectue des maladies.
des tâches importantes dans le do­ Les unités sanitaires comprennent,
maine de la protection des biens entre autres, les hôpitaux et autres
culturels en cas de conflit armé. unités similaires, les centres de
transfusion sanguine, les centres de
médecine préventive et les centres
UNITES DE TRAVAIL: V. Prison­
d ’approvisionnement sanitaire, ainsi
niers de guerre.
que les dépôts de matériel sanitaire
et de produits pharmaceutiques de
UNITES SANITAIRES: L ’expres­ ces unités. Elles peuvent être fixes
sion désigne les établissements et ou mobiles, permanentes ou tempo­
autres formations, militaires ou ci­ raires (cf. G I art. 19-23, 33, 35,
vils, organisés à des fins sanitaires, 42; G P I art. 8. 12-14).
à savoir la recherche, l ’enlèvement, V. aussi: Service sanitaire.
le transport, le diagnostic et les
soins (y compris les premiers USAGE DE LA FORCE: V. Force.

125
y
VEHICULE SANITAIRE: Par cette est sans nationalité; e) a, en réalité,
expression, on entend tout m oyen la même nationalité que le navire de
de transport sanitaire par terre (cf. guerre, bien qu’il batte pavillon
G I art. 35; GP I art. 8). étranger ou refuse d ’arborer son pa­
villon. Dans de tels cas, le navire de
VILLE OUVERTE: V. Localité guerre peut procéder à la vérifica­
non défendue. tion des titres autorisant le port du
pavillon. A cette fin, il peut dépê­
VIOLENCE: Terme dont les accep­ cher une embarcation, sous le com­
tions sont variées en droit des mandement d ’un officier, auprès du
conflits armés. Il peut en premier navire suspect. Si, après vérification
lieu se référer aux actes qui caracté­ des documents, les soupçons subsis­
risent les hostilités et qui doivent tent, il peut poursuivre l ’examen à
être exécutés par des méthodes et bord du navire, en agissant avec
des moyens licites. D ’autre part, se­ tous les égards possibles. Si les
lon le droit international des conflits soupçons se révèlent dénués de tout
armés, les actes isolés et sporadi- fondement, le navire arraisonné est
ques de violence ne suffisent pas à indemnisé de toute perte ou de tout
constituer un conflit armé interne. dommage éventuel, à condition
Enfin, ce même droit interdit les qu’il n ’ait commis aucun acte le
actes de violence dont le but princi­ rendant suspect.
pal est de répandre la terreur parmi Les mêmes pouvoirs sont reconnus
la population civile et les prison­ mutatis mutandis aux aéronefs mili­
niers de guerre (cf. G III art. 13 ; taires ainsi qu’à tous les navires ou
G IV art. 27; GP I art. 51 ; GP II aéronefs dûment autorisés et portant
art. 1, 13). des marques extérieures indiquant
clairement qu’ils sont affectés à un
VISITE: En temps de paix et sauf service public (v. MB 1982, art.
dans les cas où l ’intervention pro­ 110).
cède de pouvoirs conférés par un En temps de guerre, les navires de
traité, un navire de guerre qui guerre des belligérants ont le droit
croise en haute mer un navire d ’arrêter tous les navires marchands
étranger autre qu’un navire jouissant qu’ils rencontrent sur leur route et
de l’immunité complète ne peut l ’ar­ de les visiter pour vérifier leur natio­
raisonner que s’il a de sérieuses rai­ nalité exacte, la nature et la na­
sons de soupçonner que ce navire: tionalité des personnes qui se trou­
a) se livre à la piraterie ; b) se livre vent à bord et la nature des mar­
au transport d ’esclaves ; c) sert à des chandises transportées.
émissions de radio ou de télévision Le droit de visite peut être exercé
non autorisées depuis un navire ou dans la mer territoriale des belligé­
une installation en haute mer, l ’Etat rants et partout en haute mer, mais
du pavillon du navire de guerre non dans la mer territoriale des neu­
ayant juridiction en la matière; d) tres.

127
Si le navire arrêté est neutre, la ROUGE : Personne qui consacre
visite a pour but de vérifier qu’il ne une partie de son temps et de ses
transporte pas de la contrebande compétences à des activités entre­
de guerre, qu’il ne cherche pas à prises par la Croix-Rouge ou le
violer un blocus et qu’il ne prête Croissant-Rouge au service de la
aucune assistance hostile. (Le communauté. Ce volontaire agit à
même droit de visite est appliqué titre gracieux ou peut recevoir une
mutatis mutandis par les aéronefs rémunération (V. Meu).
militaires aux aéronefs civils.) Si le
navire oppose une résistance active VOLONTAIRE INTERNATIO­
à la visite, l ’usage de la force à son NAL: Suivant la doctrine prédomi­
égard est justifié; s’il est neutre, il nante (V. Da), cette expression
est sujet à capture et à confisca­ « n ’est pas juridique bien que la réa­
tion. La marchandise est alors trai­ lité qu’elle recouvre tombe sous le
tée comme si elle était ennemie, coup de règles internes et internatio­
alors que la cargaison appartenant nales ... Elle est plus neutre et plus
au commandant et au propriétaire large que le terme mercenaire ...
est confisquée. Il en va de même en qui, en droit international comme
cas de résistance active par un aéro­ dans le langage courant, ne vise
nef civil. qu’une catégorie particulière de vo­
Les navires neutres qui voyagent en lontaires internationaux». En géné­
convoi escorté par des navires de ral, on peut dire que le volontaire
guerre de leur pavillon sont exempts international est un individu qui
de visite. Toutefois, le commandant s’engage dans une force étrangère
de ce convoi est tenu, sur demande, pour participer à ses actions, poussé
de donner au commandant du navire par des mobiles divers.
de guerre belligérant toutes les in­
formations sur le caractère des na­ VOLONTARIAT: Selon différents
vires et sur leur cargaison. Si les droits internes, le volontariat est une
faits qui ont été vérifiés de cette forme de recrutement du personnel
manière justifient, selon le com­ militaire alternative ou complémen­
mandant du convoi, la capture d ’un taire au service militaire obligatoire.
ou de plusieurs navires, la protec­ Si les lois de l’Etat d ’origine du
tion du convoi doit leur être enle­ volontaire et celles de l ’Etat bénéfi­
vée. Si le commandant du navire ciaire le permettent, les étrangers
belligérant a des raisons de soup­ peuvent également participer, à titre
çonner que la bonne foi du comman­ personnel, à l’engagement volon­
dant du convoi a été trompée, il lui taire, pour autant que celui-ci ait
communique ses soupçons. C ’est au lieu aux mêmes conditions que celui
commandant du convoi seul qu’il des volontaires ressortissants de
appartient, en ce cas, de procéder à l ’Etat recruteur. Ce sont ses condi­
une vérification (cf. H XIII art. 2, tions d ’engagement qui distinguent,
Londres Décl. 1909 art. 61, 63). pour un étranger, le volontaire in­
ternational du mercenaire.
VOLONTAIRE DE LA CROIX- Ainsi, le ressortissant d ’un Etat
ROUGE ET DU CROISSANT- neutre qui, si la loi de son pays le

128
permet s’enrôle, à titre personnel, voyage entre deux ports neutres si
dans les forces armées d ’un Etat leur destination réelle est le terri­
belligérant doit le faire aux mêmes toire ennemi. D ’après cette théorie,
conditions que celles prévues par les un navire neutre chargé de biens de
ressortissants de ce dernier Etat, s’il contrebande à destination finale de
veut être considéré comme volon­ l ’ennemi peut donc être capturé dès
taire et non comme mercenaire. son départ, même si une escale in­
Le ressortissant neutre qui s’enrôle termédiaire dans un port neutre
comme volontaire dans les forces ar­ (avec, le cas échéant, transborde­
mées d'un Etat belligérant est traité, ment de la marchandise sur un autre
en cas de capture, comme un ressor­ navire neutre) était prévue. En ré­
tissant ennemi (H IV R art. 1 ; H V sumé, il est admis que tous les
art. 4, 6, 17; G I art. 13 ; G I I art. 13 ; voyages successifs jusqu’à l ’arrivée
G III art. 4 ; G P I art. 43,50). de la marchandise à sa destination
finale ne constituent qu’une seule
VOYAGE CONTINU: Principe sur opération de transport à caractère
la base duquel des marchandises hostile (cf. Londres Décl. 1909, art.
peuvent être saisies durant leur 19, 30, 35, 36).

129
Z
ZONE ASSIEGEE: V. Siège. installations ou des établissements
militaires fixes ; c) les autorités et la
ZONE CONTIGUË : L ’expression population n ’y commettent pas
désigne l ’espace jouxtant la mer d ’actes d ’hostilité; d) toute activité
territoriale d ’un Etat côtier. 'L a liée à l ’effort militaire doit avoir
zone contiguë ne peut s’étendre au- cessé. Des forces de police peuvent
delà de 24 milles marins des lignes cependant y stationner pour mainte­
de base dudit Etat côtier. nir l ’ordre. Des règles détaillées
Dans sa zone contiguë, un Etat peut fixent la procédure relative à la créa­
exercer le contrôle nécessaire pour tion, la reconnaissance et la déter­
prévenir et réprimer les violations mination du signe distinctif d ’une
de ses propres lois douanières, fis­ zone démilitarisée. La notion de
cales, sanitaires ou d ’immigration, zone démilitarisée est voisine de
que celles-ci aient été commises sur celle de zones et localités sani­
son territoire ou dans sa mer territo­ taires, de zones neutralisées et de
riale (V. MB. 1982, art. 33). celle de zones et localités sani­
taires et de sécurité (cf. GP I art.
ZONE DE CONTACT: Par cette 60).
expression, on entend toute zone V. aussi: Localité non défendue.
terrestre où les éléments avancés des
forces opposées sont en contact les ZONE DES ARRIERES: Selon la
uns avec les autres, particulièrement doctrine militaire dominante, il
là où ils sont exposés à des tirs s’agit de la partie de la zone de
directs à partir du sol (cf. GP I art. combat dans laquelle se trouvent
26). les bases servant à l ’alimentation
tactique et logistique des opéra­
ZONE DE COMBAT: Portion de tions.
territoire dans laquelle les forces Selon leur niveau, ces zones abritent
armées des Parties belligérantes des centres logistiques, des centres
sont réellement engagées dans le sanitaires, des dépôts, des maga­
combat et où sont situées les troupes sins, des établissements ou des
qui les soutiennent directement. postes collecteurs pour les prison­
V. aussi: Zone des arrières, Zone niers de guerre, etc.
territoriale. En résumé, l ’expression «zones des
arrières» comprend, aux fins de
ZONE DE L ’INTERIEUR: V. l ’application du droit des conflits
Zone territoriale. armés, non seulement les zones des
arrières proprement dites situées
ZONE DEMILITARISEE: Zone derrière la «position défensive»,
qui répond aux exigences suivantes : mais aussi la zone territoriale qui,
a) les combattants, les armes et les en raison de la globalité de la guerre
matériels en ont été retirés; b) il moderne sera, de toute façon, impli­
n ’est pas fait un usage hostile des quée dans les hostilités. La solution

131
des problèmes posés par l ’applica­ ZONE ENCERCLEE: V. Encercle­
tion du droit des conflits armés dans ment.
les arrières exige une collaboration
étroite entre autorités militaires, ci­ ZONE TERRITORIALE: Selon la
viles et de police. Ces problèmes doctrine militaire dominante,
peuvent concerner: la protection de l’expression désigne tout le terri­
la population civile et des orga­ toire d ’un Etat à l ’exclusion de la
nismes de protection civile; le re­ zone de combat. La zone territo­
cours à la protection civile, la créa­ riale revêt une importance vitale,
tion de zones et localités sanitaires puisqu’elle est le siège de la dé­
et de sécurité ; la création de zones fense interne du territoire et parce
neutralisées ; la protection des qu’elle constitue la base pour l’ali­
biens culturels; les camps de pri­ mentation de toutes les forces opé­
sonniers de guerre et les camps rant dans la zone de combat. Elle
d’internement des personnes ci­ se subdivise en zone des communi­
viles. cations et zone de l’intérieur.
V. aussi: Zone territoriale. V. aussi: Zone des arrières.

ZONES ET LOCALITES SANI­


ZONE DES COMMUNICA­
TAIRES : Zones et localités organi­
TIONS: V. Zone territoriale.
sées de manière à mettre à l ’abri des
effets de la guerre les blessés et
ZONE ECONOMIQUE EXCLU­ malades des forces armées, ainsi
SIVE: L ’expression désigne une que le personnel chargé de l ’organi­
zone située au-delà de la mer terri­ sation et de l ’administration de ces
toriale et adjacente à celle-ci. Elle zones et localités et des soins à don­
ne peut s’étendre au-delà de 200 ner aux personnes qui s’y trouve­
milles marins des lignes de base raient rassemblées. Elles doivent ré­
d’un Etat côtier. La zone économi­ pondre aux conditions suivantes : a)
que exclusive est soumise à un elles ne représenteront qu’une faible
régime juridique particulier, qui rè­ partie du territoire contrôlé par la
gle les droits et la juridiction de Puissance qui les a créées; b) elles
l’Etat côtier et les droits et les devront être faiblement peuplées par
libertés des autres Etats. L ’Etat cô­ rapport à leur possibilité d ’accueil;
tier peut, en particulier, y exploiter c) elles seront éloignées et dépour­
les ressources contenues dans les vues de tout objectif militaire et de
fonds marins, leur sous-sol et dans toute installation industrielle ou ad­
les eaux surjacentes aux fonds ma­ ministrative importante; d) elles ne
rins ainsi qu’y entreprendre d’au­ seront pas situées dans des régions
tres activités de nature économique. qui, selon toute probabilité, pour­
Les autres Etats, côtiers ou non, raient avoir une importance pour la
continuent à jouir de la liberté conduite de la guerre ; e) les voies de
de navigation, de survol et de communication et les moyens de
pose des conduites et câbles sous- transport qu’elles peuvent compor­
marins . ter ne seront pas utilisés pour des
(V. MB. 1982, Part. V). déplacements de personnel ou de

132
matériel militaire, même en simple ZONES INTERDITES : Constituées
transit; f) elles ne seront militaire­ par le territoire d ’un Etat neutre, sa
ment défendues en aucune circons­ mer territoriale et l ’espace atmo­
tance. Leur reconnaissance devra sphérique y relatifs, ces zones se
faire l’objet d ’un accord entre les caractérisent par l’interdiction im­
Parties. La notion de zones et loca­ posée aux belligérants d ’y entre­
lités sanitaires est voisine des no­ prendre des opérations militaires.
tions suivantes: zones et localités
sanitaires et de sécurité; zones ZONES NEUTRALISEES: Zones
neutralisées ; zones démilitari­ qui peuvent être créées dans les ré­
sées. gions où ont lieu des combats et qui
Elles sont indiquées par des signes sont destinées à mettre à l ’abri des
distinctifs appropriés (cf. G I art. hostilités, sans aucune distinction,
23 et Ann. 1). les blessés et les malades militaires
et civils, ainsi que les personnes
civiles qui ne participent pas aux
ZONES ET LOCALITES SANI­
TAIRES ET DE SECURITE: hostilités et qui ne se livrent à aucun
Zones organisées de manière à travail de caractère militaire.
mettre à l ’abri de la guerre les La reconnaissance ainsi que l ’identi­
fication des zones neutralisées doi­
blessés, les malades, les infirmes,
vent faire l ’objet d’un accord entre
les personnes âgées, les enfants de
les Parties. La notion est proche des
moins de quinze ans, les femmes
institutions juridiques suivantes :
enceintes et les mères d ’enfants de
zones et localités sanitaires ;
moins de sept ans, ainsi que les
zones et localités sanitaires et de
personnes prévues pour les zones
sécurité et zones démilitarisées
et localités sanitaires. Elles doi­
(cf. G IV art. 15).
vent répondre aux mêmes condi­
tions que ces dernières. Leur re­ ZONES SINISTREES: Zones dans
connaissance doit faire l ’objet d ’un lesquelles les biens de caractère
accord entre les Parties; elles sont civil ont été gravement endom­
indiquées par des signes distinctifs magés par des bombardements ou
appropriés. La notion doit être rap­ des calamités naturelles. L ’interven­
prochée des institutions suivantes: tion des organes de la protection
zones et localités sanitaires ; civile y est nécessaire afin d ’aider la
zones neutralisées; zones démili­ population civile et d ’assurer les
tarisées (cf. G IV art. 14, Ann. conditions nécessaires à sa survie
1). (cf. GP I art. 61).

133
IN D E X

N.B. On trouvera ici en caractères gras la référence principale et


caractères normaux les mentions secondaires. E x.: Agression: p. 19 ,
60, 82, etc.

ABORDAGE 17
ABRIS 17
ACCORDS LOCAUX 1 7 ,1 1 4
ACCORDS SPECIAUX 1 7 , 116
ACHEVER 17
ACTION DEFENSIVE 17
ACTION OFFENSIVE 17
ACTIVITE DE RENSEIGNEMENT 17 , 53, 69
AERONEF CIVIL 17, 101
AERONEF EN PERDITION 17
AERONEF MILITAIRE 18
AERONEF PARLEMENTAIRE 18
AERONEF SANITAIRE 18 , 113, 116, 123
AGENCE CENTRALE DE RECHERCHES 18 , 32, 99
AGRESSION 19 , 20, 60, 82
AMERRISSAGE 19
AMNISTIE 19
ANGARIE 19
ANNEXION 20 , 19
APARTHEID 20
APATRIDE 21
APPLICATION 21
ARCHIPEL 21 , 53
ARMEMENT DE NAVIRES MARCHANDS 21
ARMEMENT EN COURSE 21
ARMES 21 , 77, 131
ARMES A FEU 22
ARMES BACTERIOLOGIQUES 22 , 23
ARMES BLANCHES 23 , 22
ARMES CHIMIQUES 23 , 23
ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE 23 , 22
ARMES DE THEATRE 23
ARMES INCENDIAIRES 23 , 22
ARMES NUCLEAIRES 23
ARMES STRATEGIQUES 24
ARMISTICE 24, 34, 39
ARRIERES 24 , 59, 61
ASILE 24
ASSISTANCE 25
ASSISTANCE HOSTILE 25 , 33, 81, 85, 128
ATTAQUES 25 , 19, 26, 29, 35, 47, 52, 64, 90, 105
ATTAQUES INDISCRIMINEES 26 , 74
ATTERRISSAGE 26
AVANTAGE MILITAIRE 26

BAIE 27
BARRAGE 27
BATEAUX-PIEGES 27
BELLIGERANTS 27 , 19, 24, 25, 30, 33, 37, 38, 39, 58, 66, 69, 81, 84,
86, 116, 133
BIEN-ETRE 28
BIENS CULTURELS 29 , 31, 48, 65, 97, 105, 107, 113, 114, 125, 132
BIENS DE CARACTERE CIVIL 29 , 23, 26, 29, 47, 101, 107, 120, 133
BIENS ENNEMIS 29
BIENS INDISPENSABLES A LA SURVIE DE LA POPULATION
CIVILE 30, 29, 57, 107, 113
BLESSES ET MALADES 30 , 17, 24, 31, 40, 44, 51, 54, 55, 65, 73, 79,
85, 86, 95, 97, 98, 102, 107, 109, 113, 114, 115, 116, 122, 125, 132, 133
BLOCUS 30, 19, 25, 33, 84, 128
BOMBARDEMENT 31, 19, 22, 26, 101
BOMBARDEMENTS INDISCRIMINES 31 , 119
BRANCARDIERS 31 , 95
BRASSARD 31
BRIMADES 31
BUREAU NATIONAL DE RENSEIGNEMENTS 31
BUT DE LA GUERRE 32 , 81
BUTS DE GUERRE 32

CAPITULATION 33 , 34, 39, 64, 105


CAPTURE 33 , 36, 39, 80, 81, 87, 95, 100, 107, 112, 128
CATASTROPHES 33 , 54, 96
CENSURE 34
CESSEZ-LE-FEU 34
CICR 34 , 18, 25, 35, 63
CLAUSE DE MARTENS 34
COMBATTANTS 34 , 23, 28, 33, 40, 47, 48, 58, 64, 71, 74, 87, 96,
100, 107, 111, 116, 120, 131
COMITE D ’INTERNES 34

136
COMMANDO 35, 66, 111, 112
COMMISSION INTERNATIONALE D ’ETABLISSEMENT DES FAITS
36
CONCILIATION 36
CONFISCATION 36, 25, 80, 128
CONFLIT ARME 36 , 21, 25, 27, 29, 36, 40, 43, 54, 65, 67, 87, 94, 96,
100, 101, 105, 109, 113, 116, 125
CONFLIT ARME INTERNATIONAL 37, 21, 27, 31, 36, 47, 48, 58,
60, 75, 79, 96, 97, 99, 100, 101, 102, 106, 107, 112, 116, 120, 121
CONFLIT ARME INTERNE 37, 76, 127
CONFLIT ARME INTERNE INTERNATIONALISE 37
CONFLIT ARME NON INTERNATIONAL 37, 19, 48, 59, 67, 75 96
97, 99, 120
CONSCIENCE 38
CONSCIENCE PUBLIQUE 38
CONSEILLERS JURIDIQUES 38
CONTAGION 38
CONTAMINATION HOSTILE 38
CONTREBANDE DE GUERRE 38 , 25, 33, 48, 66, 84, 128, 129
CONTRE-ESPIONNAGE 39
CONTRE-GUERILLA 39
CONVENTIONS MILITAIRES 39, 24, 33, 93
CONVOIS ESCORTES 39, 128
CORPS DE VOLONTAIRES 39
CORRESPONDANTS DE GUERRE OU DE JOURNAUX 39
COURSE 39, 80
COUTUME 39
COUVRE-FEU 40
CRIMES DE GUERRE 40 , 21, 30, 45, 59, 65, 66, 76, 90, 98, 112, 115,
122
CROIX-ROUGE 40 , 93
CRUAUTE 41
CURIOSITE PUBLIQUE 41

DEBLAIEMENT 43
DECLARATION DE GUERRE 43 , 19, 53
DEFENSE CIVILE 43 , 101
DEFENSE INTERNE DU TERRITOIRE 43 , 132
DEFENSE NATIONALE 43
DEFENSE TERRITORIALE 44 , 59, 61
DELEGUES 44
DEMINAGE 44
DEMOBILISATION 44

137
DEONTOLOGIE MEDICALE 44
DEPORTATION 45
DESERTEUR 45
DESORDRES INTERIEURS 45
DESTRUCTIONS 45 , 20, 29, 40, 65, 111
DESUETUDE 45 , 43
DETENUS POLITIQUES 4 5 ,1 1 9
DETROITS 45 , 94, 115
DEVOIRS DES COMMANDANTS 46
DIFFUSION 46 , 49, 108
DIGNITE 46
DIGUE 46
DISCIPLINE 46 , 80
DISTINCTION DE CARACTERE DEFAVORABLE 46 , 97, 99
DISTINCTION ENTRE COMBATTANTS ET POPULATION CIVILE
47
DOSSARD 47
DRAPEAU 47
DROIT COUTUMIER 48
DROIT DE LA GUERRE 48
DROITS DE L ’HOMME 48, 120
DROIT DES CONFLITS ARMES 48 , 19, 21, 26, 27, 35, 36, 38, 39, 41,
46, 49, 54, 55, 57, 58, 60, 65, 66, 67, 69, 71, 73, 89, 93, 101, 106, 108,
112, 113, 115, 116, 119, 120, 121, 122, 123
DROIT HUMANITAIRE 49 , 82

EAUX ARCHIPELAGIQUES 51 , 63, 94


EAUX INTERIEURES 51 , 45, 63, 94, 119
EAUX TERRITORIALES 51 , 56
ECHIQUIER 51
EMBLEME 51 , 94
EMEUTE 51 , 38, 58, 67
EMPLOI DE LA FORCE 51, 19, 93
ENCERCLEMENT 51 , 114
ENFANTS 51 , 65, 133
ENQUETE 51
ENSEIGNEMENT 52
ENTRAIDE JUDICIAIRE 52
ENVIRONNEMENT NATUREL 52 , 29, 59, 74, 107
EQUIPAGE DE PRISE 52
ESCORTE 52
ESPACE AERIEN 52 , 56, 74
ESPACE ATMOSPHERIQUE 52 , 24, 106, 133

138
ESPACE EXTRA-ATMOSPHERIQUE 52, 24, 83, 106
ESPIONS 52, 53
ESPIONNAGE 53, 39
ETABLISSEMENT SANITAIRE 53
ETAT ARCHIPELAGIQUE 53, 51, 63
ETAT BELLIGERANT 53, 74, 123, 129
ETAT DE DANGER PUBLIC 53
ETAT DE GUERRE 53, 24, 27, 43, 48, 60, 114, 116, 119, 122
ETAT DE SIEGE 54, 40, 54, 72
ETAT D’URGENCE 54, 119
ETAT NEUTRE 54, 21, 47, 71, 82, 86, 94, 100, 128
EVACUATION 54, 57, 76, 101
EVASION 54
EXHUMATION 55
EXPULSION 55
EXTERMINER 55
EXTERRITORIALITE 55
EXTRADITION 56

FAMILLE 57
FAMINE 57, 74
FEMME 57, 133
FORCE 58
FORCES ARMEES 58 , 19, 21, 24, 25, 28, 30, 33, 34, 37, 38, 44, 46,
48, 53, 54, 55, 59, 60, 69, 71, 72, 74, 75, 77, 81, 83, 87, 93, 95, 97, 98,
100, 129, 131
FORCES DE POLICE 58
FORMATIONS SANITAIRES 58
FOURNISSEURS 58
FRANC-TIREUR 58

GENOCIDE 59, 66, 112


GUERILLA 59 , 39, 44, 60, 61, 77, 121
GUERRE 59, 27, 37, 54, 93
GUERRE CIVILE 60 , 27, 37, 60
GUERRE D ’AGRESSION 60
GUERRE DE LIBERATION NATIONALE 60, 21, 37, 59, 121
GUERRE POPULAIRE 60
GUERRE EN SURFACE 60
GUERRE INSURRECTIONNELLE 60

139
GUERRE NON CONVENTIONNELLE 60
GUERRE DE PARTISANS 60
GUERRE DE BANDES 60
GUERRE PSYCHOLOGIQUE 60
GUERRE REVOLUTIONNAIRE 60
GUERRE SUBVERSIVE 61
GUERRE TERRITORIALE 61, 44

HAUTE MER 63 , 45, 81, 85, 98, 106, 127


HOMME DE CONFIANCE 63
HONNEUR 64
HONNEUR DES ARMES 64
HONNEUR MILITAIRE 64, 22, 33
HONNEUR PERSONNEL 64
HORS DE COMBAT 64 , 74, 105
HOSPITALISATION EN PAYS NEUTRE 64
HOSTILITES 64 , 19, 24, 28, 29, 30, 32, 33, 43, 47, 48, 53, 54, 60, 64,
66, 71, 72, 74, 80, 81, 83, 86, 87, 97, 127, 131, 133
HUMANITE 64 , 40

IDENTIFICATION 65 , 69
ILE 65 , 21
IMMERSION 65
IMMUNITE 65
IMPARTIALITE 65 , 40, 82
IMPRESCRIPTIBILITE 65
INALIENABILITE 65
INCINERATION 65
INCURSION 65 , 119
INFECTION 66
INFECTION HOSTILE 66
INFILTRATION 66, 61
INFIRMERIE 66
INFIRMERIES DES NAVIRES DE GUERRE 66
INFRACTIONS 66, 108
INFRACTIONS GRAVES 66, 36, 40, 46, 49, 52, 66, 69, 89, 108
INHUMATION 66
INSTALLATIONS CONTENANT DES FORCES DANGEREUSES 66,
113
INSTIGATION 66

140
INSULTES 66
INSURRECTION 67 , 27, 37, 58
INTANGIBILITE 67
INTERNEMENT 67 , 19, 34, 57
INTERNES CIVILS 67, 17, 19, 25, 31, 34, 40, 46, 57, 64, 65, 66, 87,
102, 112, 113, 115, 121, 123
INTIMIDATION 67
INVASION 67 , 28, 57, 71
INVIOLABILITE 67

JOURNALISTE 69
JUDICARE AUT DEDERE 69
JUGEMENT DES PRISES 69

LEGITIME DEFENSE 71 , 19
LEVEE EN MASSE 71, 36, 96, 100, 111
LIBERTE SUR PAROLE 71
LIEU ASSIEGE 71 , 51
LIEU ENCERCLE 71, 51
LIGNE DE BASE 72, 74, 99, 131, 132
LOCALITE NON DEFENDUE 72 , 30, 31, 114, 116
LOI MARTIALE 72
LOIS DE L ’HUMANITE 72
LOIS ET COUTUMES DE LA GUERRE 72 , 73

MALADES 73 , 17, 24, 31, 40, 44, 54, 55, 65, 73, 79, 85, 86, 95, 97,
98, 102, 107, 109, 113, 114, 115, 116, 122, 125, 132, 133
MANUEL D ’OXFORD 73
MARAUDE 73
MARTENS 73
MATERIEL SANITAIRE 73 , 17, 47, 107, 114, 122, 125
MAUVAIS TRAITEMENTS 73
MAUX SUPERFLUS 73 , 74
MEMBRES CIVILS D ’EQUIPAGES D ’AVIONS MILITAIRES 73
MENACE DE LA FORCE 74

141
MER TERRITORIALE 74, 24, 45, 51, 52, 63, 65, 72, 84, 94, 99, 100,
106, 115, 127, 131, 132, 133
MERCENAIRE 74, 19, 128
METHODES DE GUERRE 74, 26, 31, 32, 48, 73, 77, 101, 111
MINES MARITIMES 75, 84
MINES TERRESTRES 75, 22, 44
MINEURS 75
MISSILE 75, 24
MOBILISATION 75, 43, 44, 119
MOUVEMENTS DE POPULATION 75, 74
MOUVEMENTS DE RESISTANCE 77, 28, 36, 47, 58, 71, 96, 111
MOYENS DE GUERRE 77, 26, 32, 48, 73, 101, 111, 116
MOYENS DE TRANSPORT SANITAIRE 77, 18, 65, 80, 95, 114, 119,
127

NATIONS CIVILISEES 79
NAUFRAGES 79, 17, 40, 54, 55, 65, 73, 79, 85, 95, 97, 98, 102, 107,
113, 115, 122, 125
NAVIRE CARTEL 79
NAVIRE DE GUERRE 79, 39, 47, 56, 79, 127
NAVIRE-HOPITAL 79, 80, 85, 122
NAVIRE MARCHAND 80, 17, 25, 33, 36, 39, 79, 85, 95, 98, 100, 101,
115, 123
NAVIRE MARCHAND TRANSFORME EN NAVIRE DE GUERRE 80
NAVIRE MARCHAND TRANSFORME EN NAVIRE-HOPITAL 80
NAVIRE OU EMBARCATION SANITAIRE 80
NAVIRES CORSAIRES 80
NAVIRES MARCHANDS: LEUR NATIONALITE ET LA NATIONA­
LITE DES PERSONNES ET DES MARCHANDISES QUI SE TROU­
VENT A BORD 80
NAVIRES MARCHANDS ENNEMIS AU DEBUT DES HOSTI­
LITES 81
NECESSITE MILITAIRE 81, 20, 22, 29, 30, 40, 45, 57, 76, 101
NEUTRALITE 82, 28, 40, 48, 94, 120
NEUTRALITE AERIENNE 83
NEUTRALITE ARMEE 83
NEUTRALITE MARITIME 84, 83
NEUTRALITE TERRESTRE 86, 83
NON BIS IN IDEM 87
NON-COMBATTANTS 87, 94
NON-INTERVENTION 87

142
O
OBJECTEUR DE CONSCIENCE 89
OBJECTIFS MILITAIRES 89, 23, 25, 26, 29, 35, 47, 48, 60, 76, 82,
90, 107, 111, 120, 132
OCCUPATION 89 , 19, 32, 44, 51, 66, 76, 97, 121
OMISSIONS 89
OPERATIONS MILITAIRES 89 , 30, 38, 45, 75, 76, 97, 101, 133
ORDRE PUBLIC 90 , 54, 55
OTAGES 90 , 40, 74
OUVRAGES ET INSTALLATIONS CONTENANT DES FORCES
DANGEREUSES 90 , 30, 65, 74, 107, 114

PAIX 93 , 54, 60, 64, 106


PACIFISME 93
PARAMILITAIRE 93
PARLEMENTAIRE 93, 18, 39, 47, 65, 79, 94, 97, 115
PAROLE D ’HONNEUR 93
PARTIES AU CONFLIT 93 , 27, 29, 36, 48, 69, 79, 89, 93, 96, 99, 102,
113, 116
PASSAGE INOFFENSIF 94 , 45, 84
PAVILLON 94 , 63, 79, 80, 94, 115
PEINES COLLECTIVES 94
PEINES CORPORELLES 94
PEINES CRUELLES, INHUMAINES OU DEGRADANTES 94
PERFIDIE 94 , 27, 35, 47, 74, 105, 109
PERMANENTS 95 , 77, 95, 119
PERQUISITION 95 , 33, 80
PERSONNEL RELIGIEUX 95 , 17, 47, 48, 65, 87, 95, 97, 102, 114,
116, 119, 122
PERSONNEL SANITAIRE 95 , 17, 47, 48, 54, 65, 86, 87, 95, 97, 102,
113, 114, 115, 116, 119, 122
PERSONNES CIVILES 96 , 17, 18, 25, 26, 32, 41, 48, 51, 57, 67, 69,
73, 76, 80, 97, 99, 105, 107, 113, 116, 121, 132, 133
PERSONNES DECEDEES 96 , 66
PERSONNES DEPLACEES 96 , 105
PERSONNES DISPARUES 96
PERSONNES PROTEGEES 97 , 18, 20, 45, 51, 55, 67, 94, 113, 115
PERSONNES QUI NE PARTICIPENT PAS DIRECTEMENT OU QUI
NE PARTICIPENT PLUS AUX HOSTILITES 97 , 75
PERSONNES QUI PARTICIPENT AUX HOSTILITES 97
PERSONNES SUIVANT LES FORCES ARMEES SANS EN FAIRE
DIRECTEMENT PARTIE 97 , 100
143
PIEGES 97, 75
PILLAGE 98 , 29, 40, 73, 74, 114
PIQUET 98
PIRATERIE 98, 80, 127
PLAQUE D ’IDENTITE 98
PLATEAU CONTINENTAL 99
POLICE 99
POLICE MILITAIRE 99, 56
POPULATION CIVILE 99, 23, 26, 28, 30, 31, 34, 40, 47, 54, 60, 77,
99, 101, 107, 111, 113, 120, 127, 132, 133
PORT 99, 24, 31, 84
POSTE COLLECTEUR 1 0 0 , 131
PRISE 100, 84, 85
PRISONNIERS DE GUERRE 100, 17, 18, 24, 25, 28, 31, 33, 34, 40,
41, 44, 46, 52, 54, 55, 57, 63, 64, 65, 66, 67, 69, 71, 73, 74,79,86, 87,
94, 95, 96, 97, 98, 100, 102, 107, 111, 112, 113, 115, 116,121, 123. 127,
131, 132
PROCEDURE D ’ENQUETE 101
PROMESSE 101
PROPORTIONNALITE 101, 81, 107
PROTECTION 101, 17, 25, 67
PROTECTION CIVILE 101, 25, 31, 34, 43, 47, 48, 65, 95, 97, 107,
113, 114, 132, 133
PUISSANCE DETENTRICE 102, 34, 54, 63, 100, 123
PUISSANCE OCCUPANTE 102, 45, 76, 113, 116
PUISSANCE PROTECTRICE 102, 32, 35, 36, 41, 44, 63

QUARTIER 103, 74

RADE 105
RAID 105
REDDITION 105, 17, 33
REFUGES 105
REFUGIES 105, 55, 96
REGION DE LA GUERRE 106, 49, 121
REGLEMENTS MILITAIRES 106
REGLES D ’ENGAGEMENT 106
REPORTER 106
REPRESAILLES 106, 29, 30, 52, 57, 74, 91, 108
REPRISE 107, 33

144
REQUISITION 107, 19
RESIDENCE FORCEE 108
RESISTANCE 108
RESISTANCE ACTIVE 108, 38, 115, 128
RESPECT DES NORMES DU DROIT DES CONFLITS ARMES 108
RESPONSABILITE 108
RETORSION 108, 107
REVOLTE 109
ROLE DE LA POPULATION CIVILE 109
RUSES DE GUERRE 109, 27, 111

SABOTAGE 111, 112


SABOTEURS 112
SAISIE 112, 36
SALAIRE 112
SANCTIONS DISCIPLINAIRES 112
SANCTIONS PENALES 112
SAUF-CONDUIT 112
SAUVEGARDE 113, 112
SECOURS 113
SECRET D ’ETAT 113, 39
SECURITE 113
SENTINELLES 113
SEPULTURE 113
SERMENT 113
SERVICE SANITAIRE 113, 31, 54
SIEGE 114
SIGNES DISTINCTIFS 114, 18, 29, 31, 47, 75, 77, 79, 91, 94, 95, 102,
123, 133
SOCIETE DE SECOURS 115 , 113
SOUFFRANCES 115
SOUS-MARINS 115, 27
SPOLIATION 115
STATUT 116
STATUT JURIDIQUE DES PARTIES AU CONFLIT 116
STRATAGEMES 116, 35
SUBMERSIBLES 116
SUBSTITUT DES PUISSANCES PROTECTRICES 116, 44, 102
SURVIE 116, 101
SURVOL 116
SUSPENSION D ’ARMES (OU TREVE) 116, 34, 39
SYSTEME D ’ARMES 117, 77

145
T

TEMPORAIRES 119, 77, 95


TEMPS DE GUERRE 119, 54
TENSIONS INTERNES 119, 38, 45
TERREUR 119, 26, 31, 74, 127
TERRITOIRE 119, 56
TERRITOIRE ENVAHI 119, 120
TERRITOIRE NEUTRE 120, 67
TERRITOIRE OCCUPE 120, 19, 40, 45, 53, 59, 67, 76, 90, 107, 113,
116, 120, 123
TERRORISME 120
TESTAMENT 121
THEATRE DE LA GUERRE 121, 24, 83
TOMBES 121, 96
TORPILLES 121, 22
TORTURE 121, 20, 41
TRAHISON 122
TRAITEMENT CRUELS, INHUMAINS ET DEGRADANTS 122, 20
TRANSFERT DE PAVILLON 122
TRANSFERTS FORCES 122
TRANSIT INOFFENSIF 122
TRANSPORT SANITAIRE 122, 47, 54, 77, 107, 113
TRAVAIL 123
TREVE 123, 39
TRIBUNAL DES PRISES 123, 33, 36, 38, 84, 100, 107
TROUBLES INTERIEURS 123, 38, 45, 96, 105, 119

UNESCO 125
UNITES DE TRAVAIL 125
UNITES SANITAIRES 125, 31, 47, 54, 65, 73, 95, 107, 113, 114, 115,
119
USAGE DE LA FORCE 125, 20

VEHICULE SANITAIRE 127, 122


VILLE OUVERTE 127
VIOLENCE 127
VISITE 127, 33, 39, 81, 84
VOLONTAIRE DE LA CROIX-ROUGE ET DU CROISSANT-
ROUGE 128
VOLONTAIRE INTERNATIONAL 128, 74, 96, 128

146
VOLONTARIAT 128
VOYAGE CONTINU 129

ZONE ASSIEGEE 131, 17, 76


ZONE CONTIGUË 131
ZONE DE CONTACT 131 , 72, 116
ZONE DE COMBAT 131 , 43, 54, 76, 112, 132
ZONE DE L ’INTERIEUR 131, 132
ZONE DEMILITARISEE 131, 30, 31, 114, 116, 133
ZONE DES ARRIERES 131 , 54
ZONE DES COMMUNICATIONS 132
ZONE ECONOMIQUE EXCLUSIVE 132, 63
ZONE ENCERCLEE 132, 17
ZONE TERRITORIALE 132 , 43, 54, 131
ZONES ET LOCALITES SANITAIRES 132, 76, 131, 133
ZONES ET LOCALITES SANITAIRES ET DE SECURITE 133, 51, 76,
116, 131, 132, 133
ZONES INTERDITES 133
ZONES NEUTRALISEES 133, 76, 114, 131, 132, 133
ZONES SINISTREES 133

147
Le C om ité international de la C roix-R ou ge (CICR) est, avec la Ligue des
Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les Sociétés natio­
nales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge reconnues, l ’une des trois
com posantes du M ouvem ent international de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge.
Institution hum anitaire indépendante, le CICR est l’organe fondateur de
la Croix-Rouge. Interm édiaire neutre en cas de conflits armés et de
troubles, il s ’efforce d ’assurer, de sa propre initiative ou en se fondant sur
les Conventions de G enève, protection et assistance aux victimes des
guerres internationales et civiles, des troubles et tensions internes,
apportant ainsi sa contribution à la paix dans le monde.

Imprimé en Suisse 0453/001 12/88 2000


L’ouvrage que le Comité international de la Croix-Rouge publie aujour­
d’hui vient assurément à son heure. Il comble, en effet, l’une des lacunes
qui affectaient jusqu’alors la littérature consacrée au droit des conflits
armés: celle d’un ouvrage complet, mais synthétique et surtout aisément
maniable définissant les principaux concepts de ces deux branches du droit
international que sont le jus ad bellum et le jus in bello.

D’Abordage à Zone sinistrée, plus de 450 termes et notions font l’objet


d’une définition. Clair et solidement documenté, cet ouvrage devrait rendre
de précieux services aux publics auxquels il est destiné : celui des étudiants
et des praticiens du droit des conflits armés comme celui des simples
individus conscients de l’importance et de l’actualité des règles de ce droit.

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