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Épreuve commune de contrôle continu

Histoire-Géographie 1re

Corrigé

Première partie – Réponse à une question problématisée (10 points sur 20)
Sujet
Comment les idées libérales et nationales s’expriment-elles en 1830 en Europe ?
Vous montrerez le rôle décisif de la Révolution de 1830 en France avant de parler des réussites
puis des échecs de ces mouvements révolutionnaires dans le reste de l’Europe.

➔ Analyse du sujet
Comment les idées libérales et nationales s’expriment-elles en 1830 en Europe ?

- Comment → formulation de la question, ici synonyme « de quelle(s) manière(s) ? », « par


quel(s) moyen(s) » ?
- Idées libérales et nationales → mots clés du sujet. « Libéral » renvoie au mouvement populaire
favorable aux libertés individuelles face aux monarques absolus ; « national » exprime
l’aspiration des peuples à l’indépendance.
- S’expriment-elles → « se manifestent ».
- 1830 → cadre historique du sujet, contexte du sujet. Ici le point de départ correspond aux Trois
Glorieuses qui ont lieu en France les 27,28 et 29 juillet 1830.
- En Europe → cadre géographique du sujet. Ici le candidat peut tirer des exemples issus des
mouvements révolutionnaires qui ont eu lieu en France, Grèce, Pologne, Italie par exemple.

➔ La question est accompagnée d’une indication de plan qui permet au candidat d’organiser
sa réponse. Ici le plan suggéré est le suivant :
1- Les Trois Glorieuses, l’étincelle révolutionnaire en France
2- La victoire de l’Europe des peuples en Grèce et en Belgique
3- L’Europe des Princes l’emporte en Pologne et en Italie

➔ Introduction
En 1830, les aspirations libérales et nationales nées lors du Congrès de Vienne de 1815
s’expriment avec force. Les aspirations nationales réunissent les peuples qui ont la volonté
de s’unir politiquement en vue de créer un État-nation. D’autres peuples luttent contre le
despotisme et sont épris de liberté et d’indépendance. Tous s’opposent à l’Europe des
princes et des monarques.
Par quels moyens les idées libérales et nationales s’expriment-elles en 1830 en Europe ?
Nous étudierons, dans une première partie, l’expérience révolutionnaire française avec les
Trois Glorieuses puis, dans une deuxième partie, les réussites avec l’indépendance des
Belges et des Grecs. Enfin, nous montrerons qu’ailleurs la répression des princes et
monarques l’a emporté.

© Magnard 2020
➔ Réponse organisée
En 1830, un grand mouvement révolutionnaire touche l’Europe et d’abord la France.
Ainsi, les 27, 28 et 29 juillet 1830, éclatent à Paris des journées révolutionnaires provoquant
l’abdication de Charles X, frère de Louis XVIII. C’est la fin de la Restauration. En effet,
Charles X, en promulguant quatre ordonnances limitant les droits du Parlement et surtout
en supprimant la liberté de la presse, provoque le mécontentement des libéraux qui veulent
défendre l’héritage révolutionnaire. Les insurgés refusent le retour d’une monarchie
despotique. Certains libéraux réclament le retour de la République. Très vite, Paris se couvre
de barricades. Le peuple est en armes et affronte les troupes du roi. Delacroix immortalise
ces Trois Glorieuses dans son tableau La liberté guidant le peuple. On retrouve Marianne,
symbole de la République, bonnet phrygien sur la tête, en armes, entourée du peuple
français et brandissant le drapeau tricolore. Tout rappelle les valeurs de la déclaration des
Droits de l’homme et du citoyen et, par conséquent, l’héritage de la Révolution française de
1789. Si ces journées révolutionnaires n’aboutissent pas à la mise en place de la République,
elles restent néanmoins un succès pour les aspirations libérales. En effet, la monarchie de
Juillet, proclamée en 1830, repose sur une Constitution dans laquelle est garanti que le
Parlement, représentant du peuple, partage désormais l’initiative des lois avec le roi, Louis-
Philippe, devenu « roi des Français ». De même, la censure est abolie, le drapeau tricolore
est rétabli et le nombre d’électeurs double car le cens est abaissé. Enfin, des libéraux entrent
au gouvernement. Dès lors, ces trois journées révolutionnaires, d’aspirations nationales,
deviennent les Trois Glorieuses auprès des citoyens et un modèle à suivre pour les autres
peuples.
Le 25 août 1830 éclate à Bruxelles une première insurrection d’inspiration libérale et
nationale. Elle est suivie en septembre par une semaine révolutionnaire où le peuple belge,
mené par les libéraux, se mobilise contre la domination de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas de
langue néerlandaise et de religion protestante. Le peuple belge s’unit alors autour d’un fort
sentiment national, basé sur la langue (le français) et la religion catholique. C’est un succès
à la fois libéral et national puisque le 4 octobre 1830, l’indépendance de la Belgique est
proclamée et reconnue par les puissances européennes. Le nouveau roi belge, Léopold Ier,
prête serment à la Constitution qui établit le suffrage censitaire. Toutefois, les Belges ne sont
pas réellement les premiers à obtenir leur indépendance. Dès 1821, les Grecs s’étaient eux
aussi soulevés contre l’occupant turc, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Rapidement, les Grecs avaient obtenu le soutien de nombreux intellectuels épris de libertés
contre le despotisme. Ainsi Lord Byron lutta aux côtés des insurgés et Delacroix immortalisa
la sanglante répression des Ottomans lors du Massacre de Scio. En 1829, les Grecs
obtiennent enfin leur indépendance dans la douleur. C’est la première victoire nationale.
Ces succès inspirent aussi des Polonais, Allemands et Italiens qui continuent de lutter
pour faire triompher l’Europe des peuples. En novembre 1830, la nation polonaise,
éparpillée désormais entre la Prusse, l’Autriche et la Russie, rêve de retrouver son État-
nation d’avant 1815. La révolution éclate à Varsovie quand le tsar Nicolas Ier de Russie entend
lever des troupes en Pologne pour réprimer l’insurrection en Belgique. Les Polonais
proclament alors en janvier 1831 la déchéance du Tsar. Celui-ci envoie l’armée reconquérir
la Pologne. La révolution nationale et libérale est durement réprimée. Ce mouvement
échoue autant à cause de la division interne des Polonais que de la non-intervention des
Français et des Anglais pour soutenir le mouvement. Parallèlement, l’Autriche réprime les
mouvements nationaux et libéraux des peuples italiens et allemands qui s’expriment en
réclamant la liberté d’expression et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ainsi, les
carbonari italiens, membres de sociétés secrètes, provoquent des révolutions à Parme,
Modène et dans les États du pape avant d’être chassés par l’armée autrichienne en 1831.

© Magnard 2020
➔ Conclusion
En 1830, l’Europe est le théâtre de l’expression des peuples qui cherchent en se soulevant à
obtenir à la fois leur indépendance politique et nationale. Si les Grecs et les Belges
obtiennent satisfaction, les succès de cette vague révolutionnaire restent néanmoins limités.
C’est aussi le cas en France où la monarchie de Juillet née des Trois Glorieuses en 1830
s’effondre à la suite d’une autre révolution en février 1848.

Seconde partie - Réalisation d’une production graphique (10 points sur 20)
Sujet
À partir du texte, vous construirez, à l’aide du fond de carte fourni, un croquis correspondant
au sujet suivant : « La métropolisation et ses effets en France », accompagné d’une légende
organisée.

Corrigé

En France, toutes les métropoles n’ont pas la même attractivité.

Le poids de la mégapole parisienne


Paris abrite 10 millions d’habitants. Elle concentre 31 % du PIB et 40 % des chercheurs. Elle dispose
de deux aéroports internationaux, d’un quartier des affaires (La Défense) et est à l’origine des
principaux axes de communication à grande vitesse. Son rayonnement est mondial.

Des métropoles régionales inégalement dynamiques


La seconde métropole est Lyon (2,3 millions d’habitants) dont le rayonnement est européen,
notamment grâce à son quartier des affaires (la Part-Dieu).
Suivent dans la hiérarchie urbaine : Aix-Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nantes dotées elles
aussi d’un aéroport majeur. Leur rayonnement est davantage national. Aujourd’hui, les métropoles
les plus dynamiques se localisent à l’ouest (comme Rennes) et au sud (comme Montpellier).
Ces villes disposent d’un solde naturel et migratoire positif, d’une bonne connexion aux réseaux de
transports rapides et, à l’image de Toulouse (avec Airbus) ou Grenoble (avec la nanotechnologie), se
sont spécialisées dans les hautes technologies et la recherche.
Enfin, les métropoles du nord, de l’est et du centre attirent moins la population active du fait de leur
reconversion industrielle. Toutefois, Strasbourg et Lille profitent de la dynamique frontalière autant
pour les transports que pour l’emploi.

© Magnard 2020
© Magnard 2020

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