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Pour George Sand, la presse permet de diffuser les idées républicaines dans

l'opinion publique, d’informer le lecteur et d’expliquer les grands enjeux sociaux


et politiques du moment.
L'écriture devient une arme éducative et pédagogique, destinée à convaincre le
peuple des bienfaits du socialisme : la page imprimée devient le support de la
propagande politique. L'éducation permet aux ouvriers de sortir de leur
condition sociale misérable.
Ainsi, Georges Sand donne la parole aux opprimés, aux pauvres, aux démunis.
Elle décrit et dénonce leur situation sociale et réclame davantage d'égalité.

George Sand se détache de la monarchie au début des années 1830. Elle fait la
connaissance des socialistes Ledru-Rollin, Barbès et Michel de Bourges, acteurs
politiques majeurs.
Devenue profondément républicaine, elle idéalise la République, comme étant le
gouvernement du peuple par excellence. De la devise, Liberté, Égalité, Fraternité,
elle retient surtout, l’Égalité. Ainsi, elle dénonce les inégalités sociales entre les
riches et les pauvres et défend les pauvres contre les riches. Pour elle, le
socialisme est le moyen de régler la question sociale et notamment les inégalités
sociales.

George Sand se prononce contre la violence révolutionnaire.


Les tentatives de renversement du régime par la force, fomentées par des
socialistes révolutionnaires, aboutissent à des échecs et à l’emprisonnement ou
l’exil de leaders du mouvement ouvrier.
Ceci affaiblit la République sociale. En effet, l’échec de la manifestation
insurrectionnelle du 15 mai 1848 conduit ses amis à être emprisonnés.

a. L'enthousiasme de la victoire en 1848


George Sand s’enthousiasme pour la IIe République qui met à l’ordre du jour la
question sociale.
Elle fréquente alors les membres du gouvernement provisoire qu'elle connaît
déjà (Ledru-Rollin, Lamartine, Louis Blanc, Arago) et dont elle partage les idées.
Elle rédige 9 contributions dans le journal officiel du gouvernement (Les bulletins
du gouvernement du ministère de l’intérieur).
Elle devient le porte parole de Ledru-Rollin, alors Ministre de l’Intérieur. Dans
l'une de ces contributions, elle appelle à annuler les résultats des élections
législatives en cas de défaite des Républicains. Elle prône alors le droit à
l’insurrection.
« Les élections, si elles ne font pas triompher la vérité sociale, si elles sont
l’expression d’intérêts d’une caste, arrachée à la confiante loyauté du peuple, les
élections qui devaient être le salut de la République, seront sa perte, il n’en faut
pas douter. Il n’y aurait alors qu’une voie de salut pour le peuple qui a fait les
barricades, ce serait de manifester une seconde fois sa volonté et d’ajourner les
décisions d’une fausse représentation nationale. »

Bulletin du gouvernement numéro 16 du 15 avril 1848.


Très mal accueilli par ses adversaires, cet écrit l’oblige à cesser sa collaboration
avec le gouvernement provisoire.
Inlassable pédagogue, elle rédige des articles pour convaincre de la nécessité des
réformes sociales et dé-diaboliser les « partageux » (socialistes favorables à une
République égalitaire) auprès des paysans et des classes moyennes.
Elle s’adresse aux paysans sous la forme de petites brochures ou de lettres afin
de séduire et convertir un électorat peu favorable aux ouvriers et aux idées
républicaines.
En avril 1848, elle crée un journal, intitulé La cause du peuple. Dans l’éditorial du
9 avril, elle écrit :
« Si nous pouvions obtenir que des opinions sérieuses, sincères entièrement
dégagées de personnalité, fussent exposées, écoutées, discutées tous les jours,
sur tous les points de France, et dans toutes les assemblées populaires, nous
croyons que cette semaine nous avancerait d’une année, que nos choix seraient
ensuite plus rapides, nos élections plus faciles et le résultat plus significatif. »
Elle publie aussi, dans ce journal, un texte dont le titre Le Roi, fait référence au
peuple souverain :
« Je vois bien un roi, mais il ne s’appelle plus Louis XIV ; il s’appelle le peuple ! Le
peuple souverain ! ».
Durant l’année 1848, George fait l’objet de nombreuses caricatures peu
élogieuses dans la presse, car elle fait peur à certains hommes politiques :
c’est une femme engagée en politique alors que les femmes ne possèdent pas le
droit de vote, et qui plus est socialiste.
b. De l'enthousiasme à la déception
Cependant son enthousiasme ne dure pas dans le temps : la répression des
journées de juin 1848 et l’interdiction de presse par le gouvernement marquent
la fin de la République sociale et l’éloignent de la vie politique parisienne. Elle se
retire dans la maison familiale de Nohant dans le Berry.
Cependant, elle poursuit l’écriture politique. Dans La Réforme, elle critique la
politique de Louis Napoléon Bonaparte. Bien que surveillée sous l’Empire, elle
poursuit l’écriture à travers une correspondance abondante envoyée notamment
à Louis Napoléon Bonaparte, au Ministère de l’Intérieur, afin d’obtenir le retour
des socialistes exilés.

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