Vous êtes sur la page 1sur 5

petite méditation sur les vanités des choix

14 m ars 2012

Je ne suis d’au cune faction; je les combattrai s toutes.


Saint-Ju st

C’est évid emment, de premier abord, le meilleur s moyen de les avoir tout es contre
soi, les factions. Saint-Ju st étant un homme passionn é, il ne faisait pas dan s le
détail . Mai s à y regarder de plu s près, ce non-choi x est vrai ment intéressant et
Joseph de Maistre l ui- même a, à de no mbreuses repri ses, vant é les mérites d’une
telle atti tude. Il est assez succulent de penser que ces deux hommes, deux pen seur s
politiques, cont emporai ns mais, comme on dit, pas du même bord, soient arrivés à
cette même posit ion.

Etrang er à tou s les systèm es, à tous les p arti s, à toutes les haines,
par ca ract ère, par réflexion, par po sition .
Joseph de Mai stre

Prendre part i, c’est faire insulte à la véri té.

- 1 -
Louis Antoin e de Saint-Just
Louis Antoine Léon de Saint-Just, né le 25 août 1767 à Deci ze, mort guillotin é le
10 thermidor an II (28 juillet 1794) à Paris, est un homme politique français de la
Révolut ion françai se, un des plus jeunes élus à la Convention nati onal e, membr e
du groupe des Montagn ards, soutien indéfectibl e de Robespi erre avec qui il est
emporté dan s sa chute du 9 ther mi dor.
D'une élo quence remarquée, il se disti ngue par la rigidité de ses princi pes prônant
l'égalit é et la vertu ainsi que par l'efficacité de ses missions au cours desquelles il
redresse l a situ ation de l'ar mée du Rhin et partici pe de la vi ctoire des armées
républicaines à Fleurus. Combattant politi quement l es girondins, les Exagérés p uis
les Indul gent s, il fait vot er la confiscatio n des biens des ennemi s de l a Républiq ue
au profit des patriotes pauvres. Il est notamment l'inspirat eur de la Déclaration des
droits de l'ho mme et du citoyen de 1793.

Ja c que s-L oui s Da vi d, port ra i t de Sai nt -Just

Discou rs pou r la défense de Robespierre

C’est l e di scour s du 9 t her midor an II (27 juillet 1794), la veill e de son exécution,
à la Convention nati onal e. Il a vingt-sept ans.
Tout de suite int erro mpu, il n’eut le temps d’en lire au plus les deux premier s
paragraphes. Ensuit e, pendant quatre heures, il resta à la tribune, silencieux,
co mme absent, sans t enter une seule foi s de reprendr e la parole, tandis que le sort
de la République ainsi que celui de Robespierre et le sien se scell aient .
Il remet les feuil let s de son discours au présid ent et la Convention fera i mpri mer
le discours non prononcé.
Il commence p ar cette injonction magnifique – qui a donc été entendu e :

- 2 -
Je ne suis d’au cune faction ; je les combattrai s toutes.

Elles ne s’ét eindront jamais que pas les institutio ns qui p rodui ront les ga ranties,
qui poseront la borne de l’autorité et feront plonger san s retour l’orgueil humai n
sous le joug de la liberté publ ique.
Le cours des choses a voulu qu e cette t ribune aux harangues fût peut-êt re la ro che
Tarpéi enne pou r cel ui qui viendrait vous dire que l es membres du gouvernemen t
ont quitté les routes de la sagesse. J’ai cru que la vérit é vous était due, offerte
avec prudence, et qu’on ne pouvait rompre avec pudeur l’engag ement pris avec sa
conscien ce de tout oser pour l e salut de la patrie.
[…]

Ce text e se trouv e intégral ement dans :


Saint-Ju st, Pages choi sies, édition de Jean Cassou, Le Point du Jour, 1947, pp
247-265.
Saint-Ju st, Œuvres ch oisi es, éditi on de Jean Gratien, Galli mard-Idées, 1968, pp
266-283.
Saint-Ju st, Œuvres complètes, édition de M. Abensour & A. Kupiec, Gallimard,
2004.
Aussi sur : http://www.antoine- sain t-just .fr/textes/ 27-07-94.ht ml

A consul ter :
Saint-Ju st, L’esp rit de la Révolut ion, 10/18, 1963
Albert Ollivier, Saint-Just et la fo rce des choses, Galli mard, 1954
Yves Michalon, La passion selon Saint- Just, Albin Michel, 1981
Bernartd Vinot, Saint-Ju st, Fayard, 1985

- 3 -
Joseph de Mai stre
Le comt e Joseph de Maistr e (Chambéry, 1er avril 1753 - Turin, 26 février 1821),
est un ho mme politique, philosophe, magistrat, historien et écrivai n savoisi en,
sujet du Royau me de Sardaignenot e.
Joseph de Mai stre ét ait membre du souverain Sénat de Savoie, avant d'émigrer en
1792 quand les forces ar mées françaises occupent la Savoie. Il passe en suite
quelques ann ées en Russie, avant de reto urner à Turin. Il est l'un des pères de la
philosophie contre-révol utionnaire, membre éminent de la Franc-Maçonnerie, et
incliné ver s l'ésotéri sme.

L e c omt e de Ma i st re, Gra nd'c roi x de l' ordre de s Sa i nt s-Ma uri c e -et -L az

Du Pape

- 4 -
Em il Cioran
Emil Cioran, né le 8 avril 1911 en Roumanie, mort le 20 juin 1995 à Paris, est un
philosophe et écrivain roumain, d'ex pression roumaine ini tialement, puis fran çai se
à partir de 1949 (Précis de décomposition ). Il est int erdit de séjour dans son pays
d'origine à partir de 1946, pendant le régime communi ste. Bien qu'ayant vécu la
maj eure p artie de sa vi e en France, il n'a jamais demandé la nationalité fran çai se.
Il a parfois sign é sou s le no m de «E. M. Cioran».

Essai su r la pensée réactionnaire

- 5 -

Vous aimerez peut-être aussi