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(1) L'inconscient traîne une définition ab contrario, comme une malédiction jetée
par les générations précédentes : tout ce qui n’est pas conscient… ou, ici mieux,
inaccessible à la conscience. Mais les définitions de ce type ne sont jamais
satisfaisantes : parce que l’on a réussi a isoler un phénomène, tout ce qui n’est pas
lui n’est pas forcément quelque chose… Il faudrait affiner. Car, Wittgenstein
aidant, cette définition confuse nous fait penser confusément. En particulier,
l’inconscient peut être totalement rationnel dans certains cas… Alors là, quel
intérêt ?
Et les choses ont furieusement changé depuis qu’il s’agissait de libérer cet
inconscient enchaîné en se laissant guider par nos sentiments, nos désirs, tout cela
enfoui au plus profond de nous. Pour libérer notre esprit de toutes les censures, de
toutes nos valeurs acquises avec le temps, de tous nos interdits ? Et si cela était
fait et qu’il faille maintenant aller de l’avant ? Utiliser nos pulsions refoulées à
fins de création, voilà qui relève presque de l’habitude aujourd’hui, même chez
certains conceptuels. Le rêve est fini (parole de révolutionnaire).
Mais alors, qu’est que la spontanéité ? Un mouvement qui ne doit sa cause qu'à
lui-même. Pas d’intention ? Kant disait de la spontanéité de l’entendement qu’il
s’agissait de ”l’intervention active de l'intelligence, qui se joint à la réceptivité et
à ses formes, pour réunir les intuitions et faire les idées”.
(2) Mon premier malaise quant à ces deux exemples, c’est qu’ils sont d’une
certaine manière guerriers ! L’un de 14-18, l’autre de 1944 …
Dans le premier exemple, celui de Arp, j’y vois d’abord l’ironie et la révolte,
beaucoup plus qu’un acte inconscient. Il y a de l’improvisation, oui, mais cela se
travaille, les jazzmen le savent bien, encore une fois. D’une immense base de
données de fragment musicaux que l’on peut avoir dans le tête, sous les doigts,
surgissent, plus par spontanéité qu’inconsciemment, les phrases idoines au bon
moment. Le jaillissement de l’idée – allumer les synapses. Est-ce inconscient ?
a) -
c) Deux libidos sur trois d’un coup ! Mais où se cache encore l’érotisme ?
Le scientisme est une sorte de trouble mental semblable à une volonté de pourvoir
faite d'un mélange de libido sciendi et de libido dominandi.
C'est à Saint Augustin que nous devons le développement de cette analyse dans le
livre X des Confessions : elle provient des trois concupiscences évoquées par Saint
Jean, Première Epitre, 2:16 : "car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la
chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais
vient du monde". Dans la version de Saint Augustin (Les Confessions, Livre X),
nous avons :