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Graphème
plus petite unité déterminant un
sens dans un langage écrit
En linguistique
Cela est particulièrement visible dans le cas des graphèmes dits « complexes ». Les
graphèmes peuvent se distinguer en deux sous-types :
Dans la plupart des cas, rien n'indique, dans un logogramme, son signifiant (comment il
doit être prononcé). En d'autres termes, c'est la plus petite unité significative du
langage comme signe graphique unique qui représente un mot complet,
indépendamment de la langue. Exemple, le signe € est le logogramme du mot « euro ».
On peut appliquer, pour savoir si un caractère est un graphème ou non, le même test
que pour les sons, à savoir celui des paires minimales :
en français, ‹ a › et ‹ e › sont des graphèmes puisque « sa » et « se » s’opposent ;
‹ a › et ‹ a › ne sont pas des graphèmes car « sa » ne s’oppose ni à « sa » ni à « sa ».
Ce sont donc des variantes libres ;
en revanche, ‹ a › n'est pas le seul graphème associé au phonème /a/ (de car). En
effet, par exemple, le mot couenne peut se prononcer parfois /kwan/ et le phonème /a/
y est alors représenté par le digramme < en >. Le graphème < en > représente dans
notre écriture actuelle au moins trois sons : les nasales /ɑ̃/ et /ɛ̃/ (comme dans
« Agen ») et la voyelle /a/ ou être muet (« ils parlent »).
:
Parmi les variantes non pertinentes des graphèmes, on compte principalement des
variations de mise en forme (gras, italique, etc.), des variantes contextuelles et des
variantes conjointes.
De plus, pour qu'une suite de lettres (dans les alphabets) forme un graphème
(digramme, trigramme), il faut que cette combinaison soit reliée à un phonème
identifiable. Par exemple, et n’est pas un graphème en français puisqu'il se réalise de
manières différentes, /e/, /εt/, /ε/ et ne note pas un phonème unique, au contraire de au,
qui représente la plupart du temps /o/.
En psycholinguistique
En sémiologie de l'image
Pour écrire un texte, il faut des lettres qui forment des mots, lesquels se combinent en
une phrase. C’est le principe de la double articulation qui permet de combiner un
nombre restreint d’éléments de base non significatifs en une multitude d’unités
possédant chacune une signification distincte.
Le linguiste français André Martinet a souligné ce trait commun à toutes les langues
naturelles (par opposition aux langages formels). L’existence du même système dans le
code iconique – l’image – a été démontrée par Claude Cossette dans son ouvrage « Les
images démaquillées » publié en 1982. Celui-ci s’appuyait notamment sur la
:
démonstration de Jacques Bertin en 1967 dans son ouvrage « Sémiologie Graphique.
Les diagrammes, les réseaux, les cartes », dans lequel il explique qu’il existe un
répertoire de six graphèmes, ou plus précisément de familles graphémiques, pour créer
des iconèmes : la forme, la valeur, la taille, le grain, l’orientation et la couleur.
pour la parole et l’écrit, une multitude de mots qui sont formés à partir des sons et des
lettres ;
pour l’iconique une multitude d’iconèmes qui sont formés à partir des graphèmes.
pour la parole et l’écrit, les mots se combinent pour créer des phrases ;
pour la parole et l’écrit, les phrases s’agencent dans les différentes formes de
discours ;
pour l’iconique, les images s’agencent dans une mosaïmage (une mosaïque d’images
regroupées en un seul ensemble) ou dans des successions ordonnées (sur plusieurs
supports fixes ou en animation sur un support unique).
Ainsi, pour décrire un élément visuel, nous pouvons dire qu’il présente telle forme, telle
valeur, telle taille, telle orientation, tel grain et telle couleur. Ce sont les variables
graphémiques. Pour modifier cet élément, nous pouvons intervenir sur l’une ou l’autre
:
de ces caractéristiques.
La question des graphèmes intervient lorsque l’on questionne le rapport image/son dans
la création d’un nom de marque ou d'un slogan afin d’en manipuler consciemment le
sens, le son ou l’image. En effet, ces derniers ont pour principal objectif d’influer sur le
comportement du récepteur du message. Pour cela, les publicitaires ont recours à une
utilisation particulière des signes. Nous entendons par là que les formes que l’on
retrouve dans le système linguistique peuvent y être manipulées morphologiquement et
sémantiquement comme dans la plupart des écrits poétiques[3]. Ainsi le graphème
« oo » pour noter le son « ou », insolite en français (sauf dans « zoo »), sera très
fréquent en anglais, et sera porteur d'une indéniable connotation anglo-saxonne.
On peut citer la mode des marques utilisant le graphème « ou » pour noter le son « ou »
(Noos, wanadoo, taboo, etc.) ou encore la mode du graphème « k » pour noter le son
« qu » (Kelkoo, Kiloutou, Kiri, Kadeos).
En création typographique
Cette nuance est très importante lors de la création de polices de caractères disposant
d'accentuation peu usitée en France (comme les accents des langues d'Europe de
l'Est) : il faut clairement établir, par exemple, la différence entre un Ş (s cédille), utilisé
en turc, en kurde et en azéri, et un Ș (s à virgule souscrite) que l'on retrouve dans les
alphabets romains et moldaves. Ces deux signes, bien que très proches graphiquement,
sont deux graphèmes différents et doivent donc être traités séparément, en lien avec
des traditions et usages typographiques singuliers.
Références
1. Berndt, Reggia & Mitchum, 1987. Références complètes BERNDT, R.S., REGGIA,
J.A., & MITCHUM, C.C. (1987). Empirically derived probabilities for grapheme-to-
phoneme correspondences in English. Behavior Research Methods, Instruments, &
Computers, 19 (1), 1-9.
2. Rey, A., Ziegler, J. C, & Jacobs, A. M. (2000). Graphemes are perceptual reading
units. Cognition, 75, B1-B12
Voir aussi
Articles connexes
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Grammatologie
Graphématique
Graphologie
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Liens externes
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Écriture
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