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Phonétique IV

A. Variante libre et variante combinatoire ; phénomènes combinatoires


1. Les variantes combinatoires et les variantes libres
2. L’assimilation
B. Notions de graphématique ; relation entre graphie et phonie
Les variantes combinatoires et variantes libres
Certaines variantes phonétiques d’un même phonème se répartissent strictement selon l’entourage
phonétique dont elles dépendent, alors que d’autres sont dues au locuteur lui-même, à ses origines
sociales ou géographiques, à son âge, voire à son intention stylistique ou expressive.

Exemple de variante combinatoire : réalisations sourdes et sonores du /ʁ/


Le phonème /ʁ/, en français, qui se réalise normalement comme une constrictive post-vélaire ou uvulaire
sonore (ex. : ‹rouge› [ʁuʒ]), connaît une variante dé-sonorisée (notée avec un petit cercle souscrit : [ʁ̥]).
Cas des mots ¨Croche¨, ¨Chartres¨.

Exemple de variante libre : encore le phonème /ʁ/


D’autres variantes du phonème /ʁ/ en français ne doivent rien à l’entourage phonétique comme :
Le [ʀ] uvulaire roulé d’Edith Piaf, de Jacques Brel ou de Mireille Mathieu : ‹non, rien de rien, non, je ne
regrette rien› [nɔ̃ʀjɛ̃dǝʀjɛ̃nɔ̃ʒǝnǝʀǝgʀɛtørjɛ̃]
Le [r] apical roulé de Dalida, ou des chanteurs d’opéra : ‹Gigi l’amoroso› [ʤiʤilamɔrozo]
L’assimilation
On appelle assimilation ce phénomène par lequel un son perd ou acquiert un (ou des) trait(s)
articulatoire(s) par le contact avec les autres sons qui lui sont contigus dans la chaîne parlée.

1. Assimilations régressives et progressives


L’assimilation régressive s’observe lorsque le trait articulatoire se propage au son précédent;
ex: surréalisme [syrejalizm] / tourisme [turizm].

L’assimilation progressive s’observe lorsque le trait articulatoire se propage au son suivant;


ex: ‹cheval› [ʃfal] pour [ʃval].

L’assimilation consonantique peut également jouer entre deux mots : « je sais pas » >
« chsais pas ». [ʃsɛpa] (je sais pas) : assourdissement de [ʒ] au contact du [s] sourd.
Notions de graphématique, relation entre
graphie et phonie
Phonie et graphie constituent deux manifestations différentes du discours : l’une
renvoie à l’oral (aux sons articulés) ; l’autre est une mise à l’écrit de la langue
obéissant à des règles orthographiques strictes. Ce que l’on PRONONCE / ENTEND
et ce que l’on ÉCRIT / LIT ne sont pas à mettre sur le même plan.

On a déjà signalé au début du semestre le fait que l’orthographe du français n’est


que partiellement le reflet de la prononciation :
- Certaines lettres s’écrivent mais ne se prononcent pas (homme) ;
- Certaines lettres renvoient à des prononciations différentes selon le contexte
dans lequel elles apparaissent (base / sable).
Qu’est-ce qu’un graphème ?

Le graphème est « la plus petite unité distinctive et/ou significative de la


chaîne écrite » (N. Catach, L’orthographe).

Il correspond généralement à une lettre, accentuée ou pourvue d’un


signe auxiliaire. Certains graphèmes peuvent s’associer en digramme
comme ou, en trigramme comme eau. L’unité obtenue a une référence
phonique et/ou sémique dans la chaîne parlée.
La valeur des graphèmes
Valeur phonographique Valeur idéographique
Phonogramme Morphogramme
Position Lettre historique / étymologique
Digramme / trigramme Logogramme
Auxiliaire
Zéro

N.B : Un même graphème cumule souvent plusieurs valeurs

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