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Au niveau des directions ou des services, ces cadres de rencontres sont rares. Le
manque de temps est la raison la plus avancée. Mais lorsqu'elles ont lieu, ces
réunions portent généralement sur :
- Le programme d'activités
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- Le bilan financier
Toutefois, ces réunions sont insuffisantes de façon générale. Elles sont décidées au
coup par coup. C'est ainsi que des travailleurs avouent pouvoir passer plus de deux
mois sans pouvoir s'entretenir avec leurs supérieurs hiérarchiques. Il s'en suit
incompréhensions, rumeurs, perte de confiance mutuelle...Un agent
explique : « Nous avons parfois envie de dire haut ce que nous pensons au plus
profond de nous mêmes ; mais le cadre adéquat n'existe pas. Cette situation se
répercute sur le déroulement normal de nos activités et pose du même coup la
problématique de l'intérêt accordé à la communication interne à la CNSS ».33(*) Il y a
donc un frein à la diffusion de l'information opérationnelle et motivationnelle.
C'est une forme de communication qui se transmet du bas vers le haut. C'est- à- dire
que ce sont les subordonnés qui transmettent des renseignements à leurs
supérieurs hiérarchiques. A la Caisse, cette forme de communication est pratiquée
par les supports écrits, les cercles de qualité et les activités du COMREX.
Les supports écrits de la communication ascendante sont les notes, les rapports, les
comptes-rendus. Les agents y font recours pour fournir des informations à leurs
supérieurs hiérarchiques. Il s'agit d'attirer l'attention de ces derniers sur une ou
plusieurs questions (activités, inspection, missions...) afin de leur permettre d'en
avoir une idée précise.
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travailleurs affiliés, étaient confrontées à d'énormes difficultés d'ordre technique et
organisationnel présentées comme suit :
-Problèmes de communication entre les agents en contact direct avec les usagers et
la hiérarchie
Pour faire face à ces difficultés, des cercles de qualité seront crées en 1981 à la
CARFO. Quant à la CNSS, ce n'est qu'en janvier 1995 que les cercles de qualité y
ont vu le jour.
La politique de la qualité à la CNSS est basée sur le principe selon lequel l'ensemble
du personnel doit travailler à la pérennisation, au développement et au rayonnement
de la caisse. En contre partie, la CNSS doit veiller à ce que son personnel soit
toujours compétent et enthousiaste pour fournir à la clientèle de meilleures
prestations. Pour ce faire, la politique de la qualité a pour but :
De nos jours, on compte une trentaine de cercles de qualité à travers toutes les
Directions centrales et régionales de la CNSS.
En nous référant à l'état général des thèmes traités par les différentes cellules
des cercles de qualité de la CNSS35(*), le déficit d'information et le manque de
dynamisme apparaissent à première vue comme les problèmes généraux rencontrés
par les différents services.
C'est pour cette raison que dans la plupart des solutions préconisées, la
communication est explicitement ou implicitement notée.
Mais en réalité, il y a un désintérêt pour ces cadres d'échanges. Les agents ont
l'impression qu'ils « perdent leur temps » d'autant que leurs propositions ne sont
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généralement pas prises en compte.
De nos entretiens, il ressort que les agents de la CNSS n'ont pas les mêmes centres
d'intérêts lorsqu'il s'agit de communication informelle. A titre illustratif, les cadres
hautement qualifiés tels les directeurs et chefs de service déclarent qu'ils discutent
généralement de la réputation de l'organisation, de ses rapports avec ses usagers et
son environnement... Le souci de l'ordre et le fonctionnement des services sont
évoqués tant par les cadres supérieurs que par les cadres moyens. Dans une
dernière catégorie, on retrouve les agents d'exécution. Leurs actions sont orientées
vers le travail. Lorsqu'ils se retrouvent de façon informelle, ils aiment échanger sur
des problèmes d'ordre général (vie quotidienne, culture, politique...)
Bien que les différentes catégories se forment autour d'intérêts bien précis et qu'elles
soient sous tendues par des relations interpersonnelles, il n y a véritablement pas de
barrières étanches entre elles. La communication à ce niveau peut se faire de façon
spontanée. C'est pourquoi, dans certaines directions et services, on constate des
contacts informels entre le « chef » et certains de ses subordonnés.
Après ce bref tour d'horizon sur les outils de communication, plusieurs constantes se
dégagent :
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Première observation majeure : la communication interne de la Caisse n'a pas
d'orientations stratégiques bien définies.
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retransmise, il n'est pas exclu que l'information soit victime de nombreuses
déformations. Plus le circuit est long, plus la distance hiérarchique est importante,
moins les chances d'une écoute fidèle sont réelles.
Les salariés sont aujourd'hui des acteurs de l'entreprise. Il n'est plus possible de les
mobiliser sans les tenir informés des objectifs économiques, financiers, sociaux,
politiques, éthiques et culturels. Le faire, serait courir le risque de ne communiquer
que des finalités alors que la transmission du sens du projet est primordiale. Les
travailleurs ne peuvent s'approprier ce qu'ils ne comprennent pas.
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La communication interne ne se borne donc pas aux outils. Elle suppose contenu,
conception et stratégie d'entreprise. Elle se situe dans la recherche, la remise en
cause mais aussi dans la connaissance des hommes qui composent la structure et
son environnement. Ce qui n'est pas vraiment le cas de la CNSS où on note un
manque de cohérence dans l'utilisation des outils. Il en résulte que la communication
formelle prend le pas sur les relations humaines. Les outils sans la stratégie sont la
ruine de la communication. En ce sens, la fonction communication repose fortement
sur l'identité de l'entreprise. Elle dépend de sa taille, de son organisation, de son
ancienneté, de sa culture (rapports Direction/ Salariés plus ou moins développés).
Au terme de cette première partie, nous avons tenté d'identifier les outils de
communication puis de jeter un regard critique sur le mode de communication de la
CNSS. Au bilan général, il ressort que la communication est confrontée à des
difficultés de structuration et d'efficacité. Quelles peuvent en être les conséquences
sur le système managérial de la Caisse?
Deuxième Partie :
Après avoir dressé l'état des lieux des outils de communication de la CNSS, nous
avons trouvé opportun d'en faire une analyse critique dans l'optique de mettre à nue
les obstacles qui minent sa communication interne et ses répercutions sur
l'organisation.
C'est pourquoi nous nous pencherons sur trois points essentiels dans cette partie :
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Tour à tour, nous allons analyser les problèmes organisationnels en fonction des
axes suivants :
A la CNSS, même des cadres supérieurs sont surpris de l'application d'un certain
nombre de décisions. La participation aux prises de décisions se présente donc
ainsi :
Source : Enquête de
terrain
A la CNSS, 77,67 % des agents affirment ne pas participer aux prises de décisions.
Pour beaucoup : « c'est une affaire de chefs », « ça ne nous regarde pas », « nous
n'en savons rien »...
Certes, il faut admettre qu'en général la prise de décision allant dans le sens des
orientations stratégiques revient dans un premier temps à la Direction Générale.
Mais il n'est pas exclu que des cadres de concertation permanents et parallèles
soient mis en place pour prendre en compte les avis des acteurs sur le terrain.
C'est fort de cela que nous soutenons que lorsque les attitudes des travailleurs sont
caractérisées par l'une des causes précédemment citées, cela peut constituer un
obstacle majeur à la communication.
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obstacle non négligeable à l'exécution des tâches et à la satisfaction rapide des
besoins des usagers de la CNSS. Elle se caractérise par le principe de la hiérarchie
à savoir que chaque palier inférieur est placé sous le contrôle et sous la supervision
d'un palier supérieur. Cette structuration rend complexe la circulation de
l'information (temps, déperdition et distorsions).
Il se pose alors la problématique de la nature des rapports entre les postes, des
relations interprofessionnelles et de la dynamique des groupes. Comme le martèle
un chef de service : « La communication, cette nécessité vitale est quasiment
inexistante à la caisse. Bien que nous soyons à un niveau élevé de responsabilité,
nous sommes quelquefois sous-informés ou pas du tout informés sur de grands
projets de la maison. La structuration et le rôle du service de communication doivent
de ce fait être redéfinis. A la limite, le COMREX ne fait qu'occuper l'espace ! »36(*)
Ces propos sont corroborés par le responsable du COMREX lui même qui s'en
défend tout de même. Pour lui, cette situation s'explique par « le manque de
coordination » entre la Direction Générale et le COMREX. Conséquences, il estime
que « rien n'est centralisé au niveau du COMREX ». Il va plus loin en affirmant que
certains directeurs n'ont appris les problèmes de gestion à la CNSS « que par la
presse ». L'air abattu, il finira par lâcher : « si les autres sont plus informés que
vous, vous ne pouvez pas aller loin »37(*). C'est dire l'état des pratiques
communicationnelles à la CNSS.
Source : Enquête
de terrain
Ainsi, à la CNSS, 70, 87% des enquêtés estiment que les rapports dominants sont
ceux basés sur l'autorité. « Ici à la CNSS, les décisions se prennent en haut.
Conséquence, il y a très régulièrement incompréhension, démotivation,
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blocage...lors de leur application. Sur le coup, c'est toute la maison qui empathie.»38(*)
Cri de détresse d'un agent.
« L'Affaire CNSS » par exemple a été au coeur de bien de rumeurs. Pendant que
certains niaient totalement les faits, d'autres chargeaient la direction de tous les
pêchés d'Israël. Et à ce jeu, c'est celui qui arrivait à convaincre le plus qui l'emportait.
Evidemment, les antagonismes ont fini par installer la méfiance, la suspicion... Mais
pour ce chef de service, « Même en dehors de ce cas (l'Affaire CNSS), les bruits de
couloirs sont monnaie courante ici à la caisse. Les gens montent souvent des
histoires de toutes pièces pour se régler les comptes. Si ce n'est pas le cas, ce sont
des informations fantaisistes qui sont distillées sans qu'on ne puisse en déterminer
la source ». Justement, ce genre d'informations faisaient cas de la décision du
ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, de venir s'entretenir personnellement
avec tous les agents sur les problèmes de fonctionnement de la CNSS. Au finish, il
n'en sera rien.
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La rumeur, « ce plus vieux média du monde », selon l'expression de Jean Noèl
Kapferer, apparaît donc comme un palliatif face à un manque de communication ou
une communication abondante mais déconnectée des réalités perçues par les
salariés.
Source : Enquête
de terrain
Ainsi, 77, 67% affirment que la communication interne de la caisse est « mauvaise ».
7,77% la trouvent même « très mauvaise » .Cela veut donc dire qu'une politique
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globale et intégrée de gestion de la communication fait défaut. D'où le fait que la
rumeur bénéficie d'un terreau particulièrement fertile. Une communication qui ne
mobilise pas et qui ne motive pas à peu de chance d'orienter le personnel vers ses
objectifs stratégiques. D'ailleurs, pour Bernard Miège : « La communication, en
effet, n'est pas un projet qui se développerait de façon autonome et ainsi ajouterait
ses « bénéfices » à l'entreprise de l'extérieur. Elle s'insère dans le « système
social » existant et intervient au sein même des relations de travail et s'intègre aux
organisations telles qu'elles fonctionnent et sont structurées »42(*). L'entreprise ne
peut atteindre une telle dimension sans se forger une identité forte et valorisée. Il
importe alors de travailler à l'émergence d'un nouveau management qui définisse
pour chaque public visé ce que l'on veut qu'il pense ou fasse.
Il est vrai que tous les lieux, tous les organismes, où s'instaurent les relations
humaines seraient susceptibles de développer des rumeurs. Des rumeurs qui
peuvent être considérées comme indices de crise, d'inconfort... Mais celles-ci ne
doivent pas devenir le vecteur principal de communication. Les organisations
traditionnelles hiérarchiques et centralisées, avec leur longue chaîne d'autorité et
leur système de communication principalement dirigé vers le bas, ne sont pas
conçues pour s'adapter rapidement au changement.
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Dans cette optique, la DRH est spécifiquement chargée:
-de l'élaboration de textes relatifs au statut du personnel et de tous les autres textes
concernant les relations professionnelles.
- le maintien de la discipline
- le recrutement du personnel
Mais sur le terrain, la DRH n'arrive pas véritablement à bien jouer ce rôle. A titre
illustratif, elle ne dispose pas d'une politique formalisée de gestion des ressources
humaines. Cependant, cette politique est importante car elle permet de développer la
motivation par l'élaboration d'un projet d'entreprise ou de différentes formes de
participation des salariés Cette politique peut également permettre d'assurer la
qualité du climat social en recherchant l'adhésion du personnel aux objectifs de
l'organisation et en diffusant les informations nécessaires.
Cela veut dire qu'au delà de la fixité de l'organisation implantée dans l'espace, se
trouve une vie sociale effervescente où se mêlent et s'affrontent les idées, les
sentiments, les intérêts et les aspirations les plus contradictoires. Dans la poursuite
de ses objectifs, la Caisse doit donc s `efforcer de canaliser et d'orienter cette
effervescence pleine d'imprévus.
La CNSS ne pouvant exister que par les hommes qui l'animent, il y a en outre
nécessité que ceux-ci soient conséquemment formés. C'est du reste une des tâches
de la DRH. A cet effet, elle élabore chaque année un plan de formation. Il s'agit de
l'ensemble des actions de formation, de bilans des compétences et de validation des
acquis de l'expérience que l'entreprise veut faire suivre à ses salariés. Il est en
relation directe avec les objectifs de développement de l'entreprise. Il comporte
généralement trois types d'actions de formation : adaptation au poste de travail,
formation liée à l'évolution des emplois et au maintien dans l'emploi, développement
des compétences.
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En 2006, le plan comportait 58 formations avec des thèmes touchant à l'analyse
financière et comptable, la résolution des conflits par la négociation et la médiation,
le management de la formation, les outils et procédures de Gestion des Ressources
Humaines...
Mais de façon générale, les formations sont plus axées vers les cadres qu'en
direction du personnel exécutant. Il se pose alors le problème de leur insuffisance.
Pis, les autres agents ont le sentiment d'être des « laissés pour compte ». Il apparaît
alors que la formation ne peut jouer un rôle primordial dans l'organisation, que si elle
profite à l'ensemble de ses acteurs. Cette stratégie peut favoriser la mise au point
des acquis, le développement des compétences et l'acquisition de nouveaux savoirs
pour les salariés et leurs dirigeants.
Or, « la communication interne n'a d'efficacité que si elle est accompagnée par une
politique de relation humaine concordante et par un appui du management de
l'entreprise. A défaut de cette connexion, la communication interne s'apparente à
une simple politique d'information descendante dont les effets seraient limités. »45(*)
C'est du reste pour cette raison que se pose un problème même sur le sentiment
que les employés ont sur la CNSS. On peut le constater à travers le graphique
suivant :
Source : Enquête de
terrain
Comme on le constate, 51,46 % des enquêtés affirment ne pas être fiers de travailler
à la CNSS contre 48,54% qui soutiennent le contraire. La majorité qui se dégage ici
évoque principalement « le manque de motivation » et « l'absence de
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considération ». Il se pose donc le problème de l'identification à l'organisation et
surtout celui de l'indifférence qui tend à se développer au niveau des agents de la
CNSS.
En effet, beaucoup d'entre eux n'hésitent pas à affirmer qu'ils sont davantage mus
par les avantages économiques que par une quelconque recherche de performance.
D'où cette logique du « strict minimum » : « faire quelque chose pour justifier
uniquement son salaire ». Comme l'enseigne la théorie des relations humaines, le
management comprend de façon générale, deux principales activités :
Il est donc indéniable de nos jours que la fonction communication joue un rôle
essentiel dans le bon fonctionnement de la planification, de l'organisation et du
contrôle des Ressources humaines.
S'agissant du volet communication, une étude avait été réalisée en 1999 par
l'Agence de communication EDIFICE dans l'optique de proposer un projet de
stratégie de communication à la CNSS. Cette étude a fait ressortir les points
suivants :
-Un manque de culture d'entreprise des agents de première ligne. Ici, compte tenu
de sa structuration et de son mode de fonctionnement, on peut dire que la CNSS est
une organisation conservatrice et bureaucratique. Les décisions en matière de
management des ressources humaines y sont centralisées et axées sur le respect
des procédures :
Aujourd'hui encore, ces problèmes demeurent. En faisant une analyse globale des
points ci- dessus cités, le problème de communication soulevé ici est lié à un déficit
d'information sous tendu par un management quelque peu inapproprié des
ressources humaines.
Jean -Pierre Beal et Pierre André Lestocartp démontrent toutefois que : « La clef
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réside aujourd'hui plus que jamais dans le management et la communication.
Aucune entreprise ne peut réussir durablement si elle ne traite pas ses salariés,
sans exception, comme ses premiers clients. Si elle ne comprend pas que plus ses
équipes apprécient leur cadre et leur ambiance de travail plus celles-ci délivrent une
bonne qualité de service »47(*)
L'idée de base c'est que les objectifs de la Caisse ne seront véritablement atteints
que si les travailleurs se sentent intégrés dans leur organisation de façon pratique.
Le travail n'est source d'épanouissement et de réalisation de soi que si les besoins et
les attentes des travailleurs y trouvent satisfaction.
Mais à la CNSS les problèmes organisationnels ne sont pas les seuls obstacles liés
à la communication. On a pu également identifier des conflits sociaux.
Les conflits entre les hommes et les services sont considérés comme des déviations
du comportement normal. La plupart du temps, ils sont dû à une absence de
leadership, de gestion participative, d'échec de planification ; etc.
A 87,38%, les enquêtés reconnaissent l'existence des conflits à la CNSS. Pour les
sources, ils évoquent entre autres :
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-l'incompatibilité des objectifs de l'organisation avec ceux de l'individu
A ces sources de conflit se rattachent des formes qui, dans la plupart des cas, sont
des disputes pour la possession d'une ressource rare, d'un statut social, d'un
prestige, ou du pouvoir. Pour ce qui est du cas spécifique de la CNSS, les problèmes
sociaux identifiés sont de deux ordres :
La concurrence est en grande partie déterminée par la situation elle-même. Mais elle
est accentuée par la perception et le comportement des deux acteurs. C'est parce
qu'ils se voient comme des adversaires dans la poursuite du même but qu'ils
considèrent leurs actions respectives comme des débuts de défaite et qu'ils
éprouvent le besoin de réagir immédiatement en reprenant l'avantage.
Au cours de notre enquête, nous n'avons pas été témoins de ce type de conflits.
Mais selon les enquêtés, à la caisse, les conflits de travail naissent sous la forme de
réclamations. Ce sont des conflits dits aussi « conflits de droits » ou « conflits
juridiques ».
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Les réclamations viennent des travailleurs isolés ou des groupes de travailleurs se
trouvant dans la même situation. Les réclamations aboutissent en grande partie à ce
qu'on appelle les « conflits individuels ». Ces réclamations naissent généralement
des rapports quotidiens dans l'organisation, exprimant d'habitude la protestation d'un
ou de plusieurs travailleurs contre un acte de direction( application du statut,
nomination sans réclamation, avantages sociaux...)
Ces revendications ont donné lieu à des contentieux. C'est l'exemple de « l'affaire
Tankoano S. Emile et six autres ». Ces sept comptables ont été licenciés par la
CNSS pour une histoire de reclassement à une catégorie supérieure induisant une
reconstitution de carrière. Titulaires du BAC G2, ils avaient été recrutés entre 1982 et
1999 et classés en 4è catégorie échelle B du statut du personnel de la CNSS. Au fil
du temps, ces travailleurs se plaindront du fait qu'ils exécutent les mêmes tâches
que les comptables titulaires du Diplôme Universitaire de Technologie (DUT),
pourtant classés à un niveau supérieur (catégorie 5, échelle A). Après avoir eu
recours à la justice mais n'ayant pas trouvé un terrain d'entente avec la direction de
la CNSS, ces agents seront purement et simplement licenciés en 2004.
Si le travailleur concerné n'est pas satisfait de cette décision, il peut ester devant le
Tribunal de Travail.
La communication est en effet parfaite, seulement quand le message émis par l'un
est reçu par l'autre avec la signification exacte qu'a voulue lui donner le premier.
Mais ceci est un mythe. Il existe toujours un écart entre émission et réception dans la
mesure où celui qui parle et celui qui l'écoute a chacun son cadre de référence. Ce
cadre est constitué des connaissances (le connu), des valeurs (le voulu et le senti)
des motivations et des opinions (le filtrage) de l'âge et de l'expérience (le vécu), du
statut et du rôle (position et fonction exercée), des centres d'intérêts dans le travail...
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Dans ce contexte, la communication peut aider à rapprocher les cadres de référence
afin de permettre à chaque acteur de ressentir l'entreprise comme une même unité
organique dont il est membre solidaire. Mais encore faudrait-il qu'il y ait une logique
de dialogue. Ce que la structuration de la CNSS ne permet pas réellement. Or,
lorsque la communication n'appréhende pas les préoccupations des salariés, elle ne
joue pas son rôle. Les conflits peuvent donc s'amplifier sur le lieu de travail. Le
dialogue social est ce ciment qui pacifie les relations sociales.
Selon les psychologues, il s'agit des problèmes issus des valeurs sociales et des
limites naturelles de l'être humain. Ils sont souvent présents dans le milieu de travail
et constituent des sources d'insatisfaction dans les relations interpersonnelles à
travers un manque de communication.
Pour Claude Duterme48(*), parler de culture dans une organisation, c'est faire
directement allusion à la distribution des responsabilités formelles, aux mécanismes
de distribution des rôles et aux diverses règles et normes qui orientent ou
réglementent la vie d'ensemble de l'organisation.
Les entreprises sont donc confrontées au changement d'une manière ou d'une autre.
Leur succès et le bien être émotif, psychologique, spirituel et physique de leurs
salariés dépendent de leur capacité à s'adapter au changement. C'est dire donc
qu'au-delà de ses capacités techniques et logistiques, l'entreprise doit se forger une
personnalité de marque et s'imposer des valeurs culturelles partagées par
l'ensemble de ses membres.
Ceci est d'autant plus important que selon Helliriegert, Slocum et Woodman,
« l'efficacité et le succès d'une entreprise ne sont pas seulement déterminés par les
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qualités et les motivations des employés et des managers. Ils ne sont pas non plus
proportionnels aux aptitudes manifestées par certains groupes de personnes à
travailler convenablement ensemble bien que les façons de faire, tant individuelles
que collectives, soient essentielles au succès de l'organisation »49(*). Il faut alors un
certain style, un caractère, une manière de faire les choses qui transcende la volonté
de telle personne ou de tel système.
Pour 77,67% des agents de la CNSS, la caisse n'est qu' « un simple lieu de travail ».
Seuls 22,33% la perçoivent comme « un cadre d'échanges ».
Avant d'en tirer des conclusions, on peut noter qu'au problème de représentation
vient s'ajouter celui de l'appartenance. Il se présente ainsi :
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Source : Enquête de terrain
A l'analyse, les difficultés liées à ces éléments peuvent constituer les obstacles pour
une bonne communication. Pour ce faire, on peut relever les problèmes suivants :
- Une très grande centralisation dans la réalisation des activités. 49,76% des chefs
de services et de section avouent travailler « sous pression ».
- Ces mêmes agents notent le déficit de communication non seulement entre les
travailleurs d'un même service mais aussi entre les différentes directions.
En effet, les psychosociologues Mayo (1949), Lewin (1964) et Moreno (1965) ont
montré que l'individu réagit aux situations non pas telles qu'elles sont mais telles qu'il
les perçoit. Cette perception est influencée par son affectivité, mais aussi et surtout
par les normes, les forces et le climat du groupe ou de l'organisation à laquelle il
appartient.
Pour faire émerger « la différence légitime de l'entreprise »50(*) , il est donc important
de donner du sens à chaque travail, de multiplier les occasions de se rencontrer, de
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donner à chacun un sourire ou un compliment, confirmation qu'il est important, etc.
Ces aspects font défaut à la CNSS parce que les responsables n'arrivent pas à
nourrir l'imaginaire et à susciter la créativité des salariés. Une grande partie ne
connaît pas les choix stratégiques de l'entreprise, ce qu'elle veut réussir avec eux,
les obstacles qu'elle risque de rencontrer ...
Le logo est en réalité une des formes principales d'expression de l'image voulue
étant donné qu'il traduit un certain nombre de valeurs auxquelles l'entreprise
s'attache. Les couleurs constituantes d'un logo, la forme qu'il prend, le graphisme
sont des traits significatifs du message véhiculé par le logo dans son ensemble. La
maîtrise des valeurs de l'entreprise par le personnel passe par la capacité de celui-ci
à décliner les traits caractéristiques et les valeurs que le logo incarne, les références
auxquelles il renvoi. A la CNSS, voici comment se présente la situation :
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Source : Enquête de
terrain
La remarque pertinente qu'on peut tirer est que 61,17% (41,75+19,42) des enquêtés
ne sont pas à mesure de donner les trois couleurs composantes du logo de la CNSS
que sont le rouge, le jaune, le vert . Sur les 103 enquêtés, 56, soit 54, 36% ne
connaissent pas non plus la signification du logo de leur entreprise.
Avant de développer une quelconque analyse sur cet état de fait, il convient de
souligner que l'intérêt de cette question était de mesurer le degré d'intériorisation des
valeurs imprimées de l'entreprise auprès des agents. Les couleurs du logo d'une
entreprise sont aussi significatives pour les agents de cette entreprise, que les
couleurs du drapeau national le sont pour les citoyens de cette nation. L'incapacité
d'un seul agent de l'entreprise à savoir décrire la couleur du logo peut être encore
hautement plus significative que l'incapacité du citoyen à décrire les couleurs du
drapeau de sa nation. D'autant plus que l'entreprise est une entité restreinte de la
société et qu'elle regroupe en son sein des personnes sensées être convaincues des
valeurs de celle-ci. On peut alors mesurer la portée significative des réponses
données par les agents.
Le problème posé ici n'est plus seulement celui d'un manque d'information, mais
surtout l'absence d'un cadre d'impression psychologique des valeurs de l'entreprise,
c'est-à-dire un cadre de culture d'une identité forte. Il est d'autant plus amplifié que
même certains responsables que nous avons rencontrés n'ont été à mesure de nous
donner la signification de ces couleurs. Tout ce qu'ils ont pu nous dire, c'est que les
dessins qui sont aux extrémités de l'étoile jaune représentent les différentes
branches d'intervention de la CNSS : La vieillesse, les prestations familiales, les
risques professionnels et les accidents de travail. Mais ils ne savaient pas que les
couleurs (le rouge, le jaune et le vert) renvoyaient au drapeau national et qu'elles
signifiaient que la CNSS devrait être exclusivement au service de la patrie.
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delà de la fonction immédiate d'identification d'une entreprise (au sens de sa
différenciation des autres), le recours au logo est le reflet de l'influence du discours
culturel de l'entreprise, et par là même, du discours communicationnel. Le discours
fait corps avec, et dans l'image virtuelle. Cette image ne s'adresse pas seulement à
la conscience réflexive . Elle s'adresse à l'affectivité et aux habitudes des individus
c'est - à-dire à leur inconscient personnel et social. « Le logo est à la fois le discours
de l'image et l'image du discours »52(*), affirme Bernard Floris.
Au regard de cette situation, il faut noter que l'importance de l'identité visuelle réside
en ce qu'elle est le véritable ciment qui unit l'ensemble des salariés et les pousse
vers un objectif commun.
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Claude Duterme : « d'une certaine manière, on peut concrétiser la façon de réfléchir
la communication par la métamorphose du tireur : celui-ci choisit une cible et en
fonction de celle-ci (ses déplacements, ses caractéristiques morphologiques...) va
déterminer le plus précisément possible le choix de l'arme, des projectiles,
l'emplacement, l'angle de tir, le moment, etc. Si l'analyse a été bien conduite et les
choix pertinents, un tireur entraîné doit toucher au but avec le résultat
escompté »56(*).
Enfin, les managers doivent croire aux travailleurs en faisant appel à leur nature
d'homme et savoir utiliser et respecter leurs forces. En ce sens, la parabole du
tailleur de Peter Drucker est édifiante :
Morale : la vision que les acteurs ont de leur travail peut influer énormément sur leur
motivation, et partant, sur la qualité du travail effectué.
CONCLUSION GENERALE
-Les fruits des différentes réflexions menées par les théoriciens et les praticiens de la
communication et du management.
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En effet, ces statistiques témoignent du fait que le fondement de ses missions, la
nature de son organisation et ses principes de fonctionnement ne sont pas
suffisamment partagées par ses agents.
Par conséquent, ces derniers n'ont pas une bonne appréciation du climat interne. Ils
agissent comme si la CNSS était un instrument de contrainte. Ce faisant, il en résulte
un faible degré d'appartenance, un manque de confiance, une absence
d'identification à des valeurs fortes.
L'absence d'une politique de communication avec des stratégies, des objectifs et des
priorités préalablement et clairement définis, constitue l'épicentre de tous ces
phénomènes.
Si la communication est souvent vécue comme un mal nécessaire, c'est aussi parce
que la gestion du personnel est une difficulté majeure dans les organisations. En
effet, les hommes sont rationnels et affectifs et on ne peut prévoir lequel de ces deux
aspects sera mobilisé dans une situation. Les réactions et les comportements ont
une part d'imprévisible. Dans certains cas les interlocuteurs mobiliseront des états
du moi adulte ou parent, dans d'autres, des états enfant.
Afficher une volonté de communication est le point de départ d'un dispositif qui devra
se structurer en tout point de l'organisation. Les outils et techniques sont des
moyens au service d'une politique. Sans cette politique, ils risquent de se sédimenter
au gré des modes et des évolutions des supports de communication, et de devenir
rapidement aux yeux des salariés, des symboles d'opacité plus que des éléments de
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transparence. Une des tâches essentielles du management sera alors de faire en
sorte que l'approche globale des problèmes soit plus souvent présente, le mode de
relations observé de manière dominante étant souvent réactionnel à
l'environnement.
- L'adaptation : Elle exprime que la communication interne s'appuie sur une culture
d'entreprise et ne saurait se réduire à une sorte de gadgets importés
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des pouvoirs et la mise en oeuvre des décisions. Ensuite, par le développement de
l'expression et de la prise de responsabilités au niveau de chaque salarié. Enfin, par
la négociation, le partage et l'association du personnel dans les travaux de
l'organisation.
Sous cet angle, les conclusions auxquelles nous sommes parvenus peuvent avoir
quelques intérêts :
Toutefois, s'agissant d'une étude portant sur une seule entreprise, il y a lieu d'être
prudent dans la généralisation des résultats Par ailleurs, celle-ci ne s'intéresse
qu'aux dimensions communication interne et management de l'entreprise. Notre
mémoire n'a nullement la prétention d'apporter un remède miracle au système
communicationnel et managérial de la CNSS. Il vise au contraire :
Il est connu, dans toute appréciation, on note une dose de subjectivité. L'important,
c'est d'en prendre conscience, de faire l'effort d'objectivation mais aussi de se
donner les moyens d' y parvenir.
S'il est vrai que la communication interne et le management de la CNSS sont minés
par quelques problèmes, ce serait se méprendre que d'occulter les autres aspects
du fonctionnement général de cette administration (économiques, politiques,
psychologiques, le système d'évaluation des employés, la communication
institutionnelle...) .Ils pourront constituer des pistes de recherche futures car nous
sommes conscients de n'avoir pas épuisé le sujet.
28
TABLES DES MATIERES
MATIERES PAGES
Dédicace
Remerciements
Epigraphes
Sommaire
Avant-propos
INTRODUCTION GENERALE.............................................................1
II Revue de littérature....................................................................................13
III-1Cadre théorique......................................................................................18
III-2-1 La Communication............................................................................. 22
III-2-3 Le Management................................................................................ 23
III-2-4 L'Organisation..................................................................................24
IV- Méthodologie.......................................................................................26
29
IV-4 L'entretien..........................................................................................34
II Organisation de la communication...............................................................39
* 34 Alain Ouattara (1986) ENAM, Mémoire de Fin de Cycle, Les cercles de qualité,
une nouvelle approche de management P.78.
* 35 Secrétariat Cercles de Qualité (2001), Etat général des thèmes traités par les
différentes cellules des cercles de qualité de la CNSS, P.09
30
* 42 Bernard Miege (1989), opcit.P ;45-46
31
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Conclusion Générale.................................................................................73
Bibliographie ...........................................................................................79
Annexes................................................................................................. 82
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