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Mondiale? »
les personnes et les pays responsables d’avoir déclenché la Seconde Guerre mondiale.
moindre mot contre la Pologne pour son rôle dans le déclenchement de la guerre.
Hélas, les historiens, qui créent « l’Histoire », la réécrivent tous les vingt ans. Il le
1930, la Pologne n’était pas une démocratie. C’était un régime très conservateur qui
a frôlé le fascisme avec ses tendances autoritaires et antisémites. En 1933-1934,
lorsque l’URSS sonnait l’alarme contre Hitler, la Pologne a signé un pacte de non-
agression avec l’Allemagne en janvier 1934, bien avant l’URSS. La France, qui avait
une alliance avec la Pologne, s’est sentie trahie. Ensuite, la Pologne a tout fait pour
soviétiques, a averti son homologue polonais, Józef Beck, du danger allemand, Beck
s’en est moqué. La Pologne s’est sentie coincée entre deux adversaires, mais des
deux, l’URSS était pour elle le pire ennemie. Ainsi, lorsque l’URSS a négocié un
pacte d’assistance mutuelle avec la France en 1934-1935, la Pologne s’y est opposée.
et l’Angleterre, la Pologne fut la complice d’Hitler. Le ministre Beck a fait savoir aux
Litvinov a accusé les Polonais de jouer le jeu d’Hitler, mais Beck s’en est moqué de
ils n’ont qu’à commencer avec leur propre gouvernement, dit « des colonels ».
Quel était alors le rôle joué par la France et de l’Angleterre? Le Commissaire
organiser une «Grande Alliance» pour lui résister. Et ce bien avant que Churchill y
pense. Mais ses tentatives d’organiser une telle alliance ont été rejetées de
Washington à Paris.
années trente était : « Qui est l’ennemie no. 1 : l’Allemagne nazie ou l’Union
soviétique? » Hélas, la plupart des leaders anglais et français y ont mal répondu. Ils
européenne.
Depuis 1934, Litvinov a donc subi échec après échec. La crise de Munich
l’alliance soviétique qui pourrait amener une Armée rouge victorieuse au cœur de
l’Europe. Chamberlain pensait qu’il pourrait négocier avec Hitler. Satisfaire ses
disparu de la carte en mars 1939, occupée par Hitler. Le mois suivant, Litvinov a
offert à Londres et à Paris une alliance tripartite contre l’Allemagne nazie. Au lieu
saisir cette offre avec les deux mains, les Anglais se sont moqués encore une fois de
Litvinov. C’en était trop pour Staline, qui a limogé Litvinov-Don Quichotte, le 3
mai. Après six ans d’une politique qui ne marchait toujours pas, il fallait essayer
autre chose.
son bras droit, V. M. Molotov, qui, durant l’été, a négocié avec les Anglais. Les
Français ne comptaient plus à ses yeux puisqu’ils suivaient « la ligne anglaise » depuis
au moins 1936. Enfin, au début d’août 1939, les Anglais et les Français envoyèrent
des missions militaires à Moscou qui gagnèrent la Russie en utilisant comme moyen
de transport un vieux cargo plutôt qu’un avion. Les instructions anglaises qui leur
avaient été données étaient « d’aller très lentement ». Lorsqu’ils arrivèrent à Moscou,
les négociateurs soviétiques se rendirent compte que les chefs de missions n’avaient
pas de pouvoirs pour signer une alliance militaire contre Hitler. Ce n’est pas sérieux,
a pensé Staline, et il avait raison. Les Anglais et Français cherchaient toujours une
Staline ne voulait pas se trouver seul contre les armées d’Hitler; il a donc négocié
avec les Allemands. Il a réussi là où les Anglais et les Français n’avaient pu parvenir à
Munich. Staline aurait dû être plus patient et continuer de négocier avec l’Angleterre
et la France qui, devant la menace d’une guerre, aurait peut-être consenti à conclure
une vraie alliance avec Moscou. Mais Staline, pouvait-il, compter sur la France et
l’Angleterre, qui n’ont pas levé le petit doigt pour la Pologne lorsque l’Allemagne l’a
envahie le 1er septembre 1939 ? Staline a sans doute vu dans cette abdication anglo-
On peut donc convenir que la Seconde Guerre mondiale a été une tragédie
pour les Polonais, pour les peuples soviétiques et pour toutes les victimes du
Nazisme. Mais vouloir en faire porter la responsabilité sur Staline seul, et bien sûr
sur Hitler, ne tient pas la route. Tous portent une responsabilité, de Londres à