Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
T oute apparition est une démarche de Dieu, un appel adressé à son peuple.
L’exode est le premier acte du pèlerin : il faut partir, il faut quitter le pays de son péché et
prendre la route de Dieu. Lorsque la Vierge Marie, par la voix de Bernadette, nous crie trois fois «
Pénitence, pénitence, pénitence », elle répète l’appel de Dieu transmis par les prophètes et par son
Fils; « Quittez vos chemins d’iniquités et tournez-vous vers Moi ... si vous ne faites pénitence, vous
périrez tous ».
Nous partons donc vers la Terre Promise, vers l’amitié divine.
« Seigneur, faites que je marche », ce n’est pas seulement la prière des malades et paralysés,
c’est celle de tout chrétien en marche vers la Maison du Père.
La Foi inspire la prière incessante du pèlerin, et le poussera au confessionnal et à la Table
Sainte.
- 71 -
Association Notre Dame de Chrétienté
Biographie de Sainte Bernadette
Après les apparitions, Bernadette entra comme pensionnaire chez les sœurs de l’hospice, elle
continua de suivre la classe, s’appliquant énormément.
Plusieurs fois, on essaya, par une cure à Cauterets ou en d’autres stations, de réduire son
asthme, mais ce fut vain.
Depuis longtemps, elle désirait être religieuse dans cette congrégation des Sœurs de la charité
et de l’instruction chrétienne de Nevers, qui tiennent à Lourdes l’école et l’hospice. Mais, pauvre,
ignorante et malade, elle n’osa guère espérer. Elle dut attendre encore pendant deux ans, et, à vingt-
trois ans, elle quitta Lourdes pour entrer au noviciat de Nevers.
Elle y pris l’Habit et on lui donna te nom de Sœur Marie Bernard. Mais, bientôt, la voilà
malade à l’infirmerie, en proie à de terribles crises d’asthme. Son état s’aggravant, on lui donna les
derniers sacrements et elle fut autorisée à faire, avant le délai habituel, sa profession religieuse.
Mais sa santé se remit de manière inattendue, et un an plus tard, elle renouvela officiellement
sa profession et reçut l’emploi d’aide à l’infirmerie.
Toutefois, la tuberculose gagnait du terrain dans ce pauvre petit corps épuisé, une tumeur se
déclara au genou qui lui fit perdre l’usage de ses jambes. Elle fut admise à prononcer ses vœux
perpétuels. La vie diminuait progressivement tandis que ses douleurs augmentaient; il lui fallait
rester assise dans un fauteuil, car elle ne pouvait plus respirer. Elle reçut l’extrême-onction, et, peu
après, elle murmura une dernière fois: « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre
pécheresse... pauvre pécheresse. .. ». C’est dans cette invocation qu’elle mourut, laissant le double
témoignage de son humilité absolue et de la confiance qu’elle avait en Marie Immaculée.
Le caractère de Bernadette
Bernadette était bonne et charitable. Ainsi, quand on arrivait à lui procurer un peu de pain
blanc (le pain de maïs lui faisait mal ), ou quelque nourriture plus fine, ses frères et sœurs en
réclamaient, et, sans se plaindre, elle partageait ce qui aurait pu la soulager.
Très droite, elle ignorait le mensonge.
- 72 -
Association Notre Dame de Chrétienté
Pleine de bon sens et ferme, ce qu’elle avait dit, elle l’avait dit et répondait avec finesse (Cf
Sainte Jeanne d’Arc). Elle répétait les détails des apparitions, sans changer un seul mot, faisant
remarquer à l’occasion qu’elle n’avait pas dit ce qu’on voulait lui faire dire.
Elle était vive, mais elle apprit par la suite à se dominer; elle était têtue aussi, elle en convint un
jour à Nevers : « j’ai été entêtée toute ma vie ».
Plus tard, lorsqu’elle fut religieuse, bien qu’elle se fût fortement corrigée, la Mère Henri Fabre
remarqua : « en y regardant de très près, on pouvait remarquer chez Sœur Marie Bernard, novice, un
peu de vivacité, des réparties trop promptes, sans pourtant être jamais blessantes, quelques accès de
mauvaise humeur ou d’impatience ».
Tout cela s’alliait à un fond de caractère espiègle.
Toute sa vie, elle souffrit de sa mauvaise santé : rhumes à répétition, bronchite, toux, asthme
qui lui donnait de violentes crises d’étouffement, et pour terminer une tuberculose qui fut source de
souffrances terribles.
La situation de sa famille de modeste devint miséreuse, avec la honte que cela entraînait vis à
vis de l’entourage; et puis, on ne mangeait pas toujours à sa faim au foyer familial...
Il fallait aussi garder les plus jeunes quand les parents travaillaient, d’où l’impossibilité d’aller
à l’école. Quand elle y allait, on ne savait pas trop où la mettre, tant elle était en retard. Elle avait la
tête dure, ses compagnes le lui faisaient remarquer et préféraient aller jouer avec les autres.
Elle pleurait souvent, désolée de donner tant de peine, surtout avec sa nourrice, à Bartrès, qui
s’impatientait parce que cette enfant ne retenait rien, Il lui arrivait aussi de pleurer ses absences au
catéchisme.
Elle eut à souffrir aussi des moqueries, pendant et après les apparitions. Les Sœurs de
l’Hospice, elles-mêmes, restèrent un certain temps incrédules. L’incrédulité ou le doute du clergé lui
furent une épreuve très sensible.
Il lui fallut souffrir de la part de beaucoup, des incompréhensions, des quolibets, des injures,
des réflexions désobligeantes. Les louanges excessives de certains ne lui étaient pas moins pénibles.
A Nevers, les humiliations ne manquaient pas; qu’il suffise de noter la réflexion d’une de ses
compagnes de St Gildard: « Quelle chance de n’être pas Bernadette! » Lors des obédiences, sa
supérieure générale la présente à l’évêque comme « bonne à rien ».
Son caractère vif lui fut aussi un sujet de combat.
- 73 -
Association Notre Dame de Chrétienté
Le comportement de Bernadette fut tout imprégné de discrétion ; en dehors du cercle de
famille, elle n’en parla à personne.
Toute cette première apparition s’était déroulée dans le silence, et offrit un caractère d’oraison
pure, qui, dans le concret, s’enveloppa de sourires et de saluts.
9ème Apparition
La Dame dit à Bernadette : « allez boire à la fontaine et vous y laver », lui montrant du doigt
l’endroit de la fontaine. Il n’y avait qu’un peu d’eau sale, Bernadette gratta, l’eau vint, elle but, mais
reparut la bouche et le menton maculés de boue. La Dame ajouta : « Allez manger cette herbe que
vous trouvez là », l’enfant arracha trois petites poignées d’herbe qu’elle essaya de manger.
Déception, les gens ne comprirent pas et se moquèrent.
10ème Apparition
La Dame dit: « Allez baiser la terre par pénitence pour les pécheurs ». Bernadette baisa la terre
à plusieurs reprises. La Dame ajouta :" Vous direz aux prêtres de faire bâtir ici une chapelle ».
Courage nécessaire pour mener à bien cette mission.
- 75 -
Association Notre Dame de Chrétienté
14ème Apparition : Mercredi 3 mars.
Trois mille personnes à la grotte, et la Dame ne vint pas. Déconvenue de tous et de Bernadette
qui se demanda si la Dame n’était pas fâchée contre elle. Plus tard, dans la journée, poussée
irrésistiblement vers la grotte, elle retrouva la Dame qui lui expliqua : « Vous ne m’avez pas vue ce
matin parce que il y avait des personnes qui désiraient voir la contenance que vous auriez en ma
présence ; et elles en étaient indignes ; elles ont passé la nuit à la grotte et elles l’ont déshonorée. ».
Une troisième fois, la Dame renouvela sa volonté d’une chapelle.
Avec courage, Bernadette retourna voir son curé, qui prit la demande avec ironie.
Les miracles
Miracles de guérison des corps : tous les livres sur Lourdes sont remplis de relations de
miracles.
Guérisons des âmes : moins connues parce que plus cachées, mais elles sont nombreuses et
plus importantes encore que celles des corps.
Le témoignage de Bernadette, déjà important par lui-même, emprunte une force nouvelle
par les faits merveilleux qui s’accomplissent à Lourdes. Si l’on doit juger l’arbre à ses fruits, on
- 76 -
Association Notre Dame de Chrétienté
peut dire que les Apparitions ont produit des effets surnaturels et divins. Les Apparitions sont le
point de départ des guérisons (des corps et des âmes); nous pouvons dire que « le doigt de Dieu
est ici ».
Le 8 décembre 1854,
Le Bienheureux Pie IX, Pontife suprême, déférant au vœu de toute l’Eglise, résolut de
proclamer solennellement par son oracle souverain et infaillible la Conception Immaculée de
Marie.
Dans la basilique du Vatican, au milieu d’une immense assemblée de Pères, de Cardinaux
et d’Evêques de la Sainte Eglise Romaine, venus même des contrées les plus lointaines, le Pape,
aux applaudissements de l’univers entier, proclama et définit solennellement que la doctrine
enseignant que la bienheureuse Vierge Marie, dès le premier instant de sa Conception, a été, par
un singulier privilège de Dieu, préservée et exempte de toute souillure originelle, est une
doctrine divinement révélée, et qui doit, par conséquent, être crue fermement et invariablement
par les fidèles.
Bernadette Soubirous
- 77 -
Association Notre Dame de Chrétienté
Les vertus cardinales chez Bernadette
Prudence.
Son silence. Elle ne parla qu’à ceux qui avaient mission de l’entendre.
Sa prière.
Son désintéressement : elle n’accepte jamais rien.
Par sa prudence, les enquêteurs de tous ordres ont abouti, contre leur propre désir, à
prouver que Bernadette ne fut ni une simulatrice, ni une exploiteuse, ni une hystérique.
Justice.
Elle accomplit tout ce que la Sainte Vierge lui demande. Elle témoigna de ce qu’elle avait
vu et entendu, mais se borna à transmettre.
Sa conduite avec ceux qu’elle côtoyaient resta ce quelle devait être.
Jamais d’animosité envers ceux qui la contredisaient ou qui se montraient sceptiques, « je
ne suis pas chargée de faire croire, mais de dire ».
Force.
Celle, dont les nerfs étaient prétendus fragiles, s’affirma avec une grande fermeté.
Elle se présenta devant tous avec une respectueuse modestie, et, cependant, avec une
extrême assurance. Elle se trouva en présence des prêtres et des autorités avec le même calme et
la même liberté que si elle était seule ou avec ses parents.
Tempérance.
La présence de la Sainte Vierge étaient, pour elle, une délectation dont personne ne put se
faire une idée mais elle ne s'arrêta pas là ; cette joie était pour elle un tremplin pour accueillir
l’amour de Dieu et grandir toujours dans cet amour.
Conclusion
Notre monde inquiet, désespéré et triste a besoin d’accueillir et d’imiter le sourire de Notre
Dame de Lourdes.
La France a oublié ses origines chrétiennes, la Très Sainte Vierge, sa Patronne Principale
lui désigne la piscine de Lourdes, la piscine des guérisons miraculeuses et des résurrections
spirituelles.
- 78 -
Association Notre Dame de Chrétienté