TRIBUNES 39
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE
GROUPE
SOCIALISTE ET
RÉPUBLICAIN
Combattre pour les droits et contre les
discriminations, au-delà du seul mois des fiertés !
L
e retour des « marches des fiertés », qui
viennent de se dérouler partout en France
en juin après deux années de difficultés
dues à la crise sanitaire, a démontré la vitalité
du tissu associatif LGBTI et surtout l’urgence à
continuer de lutter pour les droits et l’égalité,
contre toutes les discriminations. Aujourd’hui,
en Val-de-Marne comme ailleurs, les personnes
lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et
inter-sexes sont encore trop souvent victimes
de discriminations, en raison de leur orientation
sexuelle, ou de leur identité de genre. Ces per-
sonnes sont exposées aux agressions homo-
phobes, physiques ou verbales et elles ont, à
juste titre, le sentiment de n’être pas assez pro-
tégées par la puissance publique, lorsqu’elles
sont victimes d’actes inspirés par la haine. Elles
sont encore discriminées dans l’accès à certaines
méthodes de procréation assistées.
Concernant les champs où s’exercent ces discri-
minations, des personnes déclarent en avoir été
victimes dans le monde du travail, dans l’exer-
cice de leur emploi ou la recherche d’un emploi.
Les discriminations demeurent aussi encore trop
souvent dans la recherche d’un logement ou
dans les rapports avec la police et la justice.
À l’heure où tant de combats restent à mener
pour toutes et pour tous, c’est pour les élu.e.s
socialistes et républicains l’occasion ici de mettre
en lumière les actions engagées et les revendi-
cations pour plus d’égalité et d’accès aux droits.
Évoquons à ce titre la Pride des banlieues, mou-
vement revendicatif des LGBTI des quartiers
populaires. Cette mobilisation qui a réuni près
de 10 000 personnes en Seine Saint-Denis, a
permis de souligner la précarité de trop nom-
breuses personnes victimes de discriminations
en raison de leurs orientations sexuelles. Cette
année, la revendication phare portait sur l’accès
au logement et la demande de créer
« 10 000 places d'hébergement d'urgence sup-
plémentaires  » et «  la formation de tous les
agents des services publics à l'accueil des per-
sonnes LGBTI ». Le Val-de-Marne a été à ce titre
l’un des tout premiers départements à s’engager
dans la lutte contre les discriminations en
signant en 2020 une charte d’engagement LGBT
des employeurs publics et à privilégier un tra-
vail en interne sur les pratiques et représenta-
tions de l’ensemble des agentes et agents, afin
de respecter ses obligations en tant qu’em-
ployeur et d’appliquer le principe d’exemplarité
de la fonction publique.
Ces combats sont portés par les élu.es socialistes
et républicains, convaincus que les revendica-
tions liées à la santé sexuelle et à l'accès aux
soins pour tous sont, plus que jamais, d’actualité,
particulièrement dans les quartiers populaires
où subsistent de trop nombreux déserts médi-
caux. Dans ces territoires trop souvent délaissés
par la puissance publique, les pouvoirs publics
nationaux ont pourtant la capacité, en lien avec
les collectivités et les associations, d’agir effica-
cement pour lutter contre les discriminations et
pour accroître la visibilité des personnes LGBTI
comme le rappelle d’ailleurs l’association HES
(Homosexualité et Socialisme), qui milite pour
contribuer à une inclusion toujours plus impor-
tante pour nos concitoyen.ne.s.
De telles demandes interviennent dans un
contexte où les atteintes anti-LGBTI enregistrées
par les forces de sécurité ont fortement aug-
menté, avec 27 faits signalés dans le Val-de-
Marne en 2021 (application Flag). Alors que
depuis 2016, le nombre d’actes anti-LGBTI enre-
gistrés par les services de police et de gendar-
merie a doublé (+104 %, soit +15 % en moyenne
par an), on note que les contraventions enregis-
trées par les services de sécurité en raison de
l’orientation sexuelle réelle ou supposée de la
victime, connaissent également une forte pro-
gression de +18 % en moyenne par an.
Enfin, soulignons que 28  % des victimes de
crimes et délits « anti-LGBTI » ont entre 15 et
24 ans. De tels chiffres confirment la pertinence
de rester mobilisés pour tous les acteurs publics
soucieux de l’égalité des droits et de relayer, en
Val-de-Marne comme ailleurs, d’autres revendi-
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© É. LEGRAND
cations tout aussi légitimes. Notamment une
meilleure intégration des préoccupations des
acteurs associatifs aux réflexions sur les poli-
tiques publiques, ou la mise en place de moyens
plus ambitieux de sensibilisation ou de forma-
tion, et en augmentant les moyens des associa-
tions concernées.
À l’heure où augmentent les témoignages
transmis à SOS Homophobie, il est temps aussi
de se préoccuper des jeunes LGBTI en rupture
familiale, pour leur permettre d’avoir accès à
une aide d’urgence, mais aussi les aider à trou-
ver des solutions pérennes pour construire leur
avenir et poursuivre leurs études, notamment
via les fonds pour l’insertion professionnelle des
jeunes. Enfin, nous devons être plus que jamais
vigilants, dans la fidélité à nos valeurs et à nos
engagements, pour que la loi pour plus d’égalité
soit respectée dans le cadre des procédures
d’adoption et veiller à ce que les demandes
d’adoption soient traitées équitablement, sans
discrimination en raison de l’orientation sexuelle
ou de l’identité de genre des demandeurs et
demandeuses.
Être LGBTI en France en 2022 ne saurait être
retenu comme un obstacle à l’agrément d’un·e
célibataire ou d’un couple pour une adoption.
On le voit, il est plus que jamais indispensable
de mieux sensibiliser nos concitoyen.ne.s à la
notion de discrimination et de mieux protéger
celles et ceux qui en sont encore les victimes.
Nous, élu.e.s socialistes et républicains, y serons
particulièrement attachés dans la période qui
s’ouvre. ■
Bruno Hélin, président du groupe Socialiste
et Républicain
Isabelle Santiago, Mohamed Chikouche,
Josette Sol, Antoine Pelissolo
Brigitte Jeanvoine, Samuel Besnard
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