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Master en Architecture et Développement Durable Cours de mise à niveau

3 Protections solaires

3.1 Besoins en protection selon la saison

L'utilisation des protections solaires peut s'avérer nécessaire tout au long de l'année, leur
fonction sera toutefois très différente selon la saison. La figure 2.22 illustre la situation : elle
présente la variation annuelle de la course solaire pour nos latitudes (47°N). On distingue
trois situations très différentes :

a) Une période estivale (du 21 avril au 21 août) où le soleil est haut et durant laquelle les
apports solaires ne sont pas souhaités.

b) Une période intermédiaire (du 21 janvier au 21 avril et du 21 août au 21 novembre) où


les apports solaires doivent pouvoir être contrôlés.

Durant cette période, pour une même hauteur du soleil (par exemple le 21 février et le
21 octobre), les besoins en chaleur du bâtiment peuvent être très différents.

c) Une période hivernale (du 21 novembre au 21 janvier) où les apports de chaleur sont
les bienvenus, mais où les occupants et le mobilier doivent pouvoir être protégés du
rayonnement direct.

Figure 2.22 : Variation annuelle de la course solaire pour nos latitudes (47°N).

Dès lors on se rend compte qu'il n'existe pas un type de protection solaire qui permette de
répondre à toutes ces exigences de façon optimale, mais que dans chaque cas on doive
trouver un compromis.

3.2 Effet des protections solaires

a) Protections fixes (avant-toits, brise soleil)

De tels éléments doivent être étudiés de manière détaillée en tenant compte des
particularités de la course solaire. S'ils sont assez efficaces en été, ils n'offrent pas de
possibilité d'adaptation à la mi-saison et aucune protection en hiver. Ils devront donc
obligatoirement être complétés par une protection mobile intérieure. 1
Section 2 c) : Fenêtres et protections solaires © Jean-Bernard Gay, 2001
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On remarquera d'autre part (fig. 2.23) que la simple prolongation d'une dalle (balcon)
ne conduit pas à l'effet de protection souhaité.

Figure 2.23 : Facteur solaire résultant de l'utilisation d'une protection solaire fixe (façade Sud,
Latitude 47°N, largeur de la protection 1x, 2x, 3x celle de la fenêtre).
Le brise soleil est choisi de manière à laisser entrer un maximum de soleil du 21 octobre au 21
février et à minimiser les apports solaires du 21 avril au 21 août.

b) Vitrages réfléchissants

Si les verres réfléchissants permettent d'atteindre une assez bonne protection solaire
(0.30 < g < 0.45), celle-ci s'accompagne de désavantages importants :

• la protection est constante quelle que soit la saison,


• elle s'accompagne d'une importante réduction de la transmission lumineuse et par
suite d'une augmentation des besoins en éclairage artificiel,
• la température du verre intérieur peut atteindre des températures élevées en été.

La figure 2.24 illustre la situation : elle donne la température du verre intérieur en


fonction de la température extérieure et du rayonnement solaire incident, on voit
qu'avec des vitrages réfléchissants on atteint des températures de surfaces
supérieures à celles d'un verre clair normal.

On note également que la transmission lumineuse des verres réfléchissants est faible :
0.52, respectivement 0.35 pour du Calorex A1 triple !

Les verres réfléchissants ne constituent donc pas une solution au problème de la


protection solaire et ils ne devraient être utilisés que dans des cas très particuliers
après une étude sérieuse.

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Section 2 c) : Fenêtres et protections solaires © Jean-Bernard Gay, 2001
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Figure 2.24 : Température de surface du verre intérieur en fonction de la température extérieure


et du rayonnement solaire incident. (θint = 26°C). La valeur indiquée θs correspond à une
température extérieure de 30°C et à un rayonnement incident de 500 [W/m2].
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Section 2 c) : Fenêtres et protections solaires © Jean-Bernard Gay, 2001
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c) Protections mobiles

La figure 2.25 permet de comparer l'effet de divers types de protections mobiles. On


notera que si les protections intérieures (2) permettent de résoudre les problèmes
d'éblouissement en hiver, elles sont d'un effet très limité en été. On relèvera
également, qu'étant donné les caractéristiques de la course solaire, une protection sud
est plus efficace qu'une protection est ou ouest. Les plus gros risques de surchauffe
apparaissent en été en orientation ouest, lorsque le soleil est bas et la température
extérieure élevée.

Figure 2.25 :

Effet de divers types de


protections solaires.
(Facteur solaire obtenu
avec un vitrage clair
double).

Références

[1] Bauphysik Taschenbuch 1983


E. Sälzer und N. Gothe

[2] Solar control performance of blinds


Pilkington environmental advisory service
St. Helens - July 1973

[3] Untersuchungen über Wärme-, licht-, wind- und schalltechnisches Verhalten von
Sonnen - und Wetterschutzanlagen
VSR - Zürich - März 1979.

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Section 2 c) : Fenêtres et protections solaires © Jean-Bernard Gay, 2001

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