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OCTOBRE 2008
Marie-Soleil Frère
Marie-Soleil Frère
Octobre 2008
Remerciements
Cette étude a nécessité la collaboration et la contribution d’un très grand nombre de personnes
que l’auteure souhaite ici remercier. D’abord, ceux et celles qui ont accepté de participer aux
entretiens semi-directifs et dont la liste figure en annexe. Ensuite, plusieurs associations, orga-
nisations et institutions ont permis à l’auteure d’accéder à un certain nombre d’archives et de
données chiffrées. Nous souhaitons remercier particulièrement la Haute Autorité des Médias,
l’OMEC, les directions du journal Le Potentiel, de la Radio Maendeleo et de la Radio Télévision
Mwangaza, ainsi que Search for Common Ground, la Fondation Hirondelle et l’Institut Panos Paris.
Des versions préalables de cette étude ont pu bénéficier de la relecture critique et des sugges-
tions de personnes ressources expertes auxquelles nous voulons exprimer notre gratitude : Donat
M’Baya Tshimanga, Isidore Kabongo, Pierre N’Sana et Emmanuel Kabongo Malu.
Les remarques et propositions émanant de l’équipe des commanditaires, en particulier Olivier
Lechien, Mary Myers et Alan Dreanic, ont aussi permis d’enrichir le travail.
Enfin, l’auteure est également redevable aux personnes ayant contribué à la conception graphique
de ce document (la maquettiste Nancy Cossin), ainsi qu’à son illustration (les photographies de
Pierre Martinot, Philippe Delchambre, Mary Myers, Yves Kalikat, SFCG, Freddy Mutombo et de
l’Institut Panos Paris).
Si l’auteure a tâché d’être à la hauteur de la confiance que lui ont accordée toutes ces personnes
qui ont accepté de lui répondre, de lui fournir de l’information ou de lui prodiguer des conseils,
elle demeure seule responsable des erreurs factuelles ou d’analyse que peut comprendre le présent
document.
« Les contenus de cette étude peuvent être librement reproduits ou diffusés par tout média ou
toute institution qui le souhaiterait à condition que les références soient clairement mentionnées. »
Synthèse
de l’étude
© IPP
Contexte de l’étude
Les médias de la République démocratique du Congo (RDC) jouent un rôle majeur dans l’évolu-
tion politique et sociale du pays. Pour fonder une stratégie d’intervention visant à en consolider
et en professionnaliser les acteurs, il importe de poser un diagnostic préalable du secteur, afin
de cerner comment les médias congolais peuvent contribuer plus efficacement à la consolidation
de l’État de droit et de la paix.
Le but de la présente étude est de dresser un état des lieux du secteur des médias au Congo,
arrêté à la date du 31 octobre 2008. A la demande du projet franco-britannique « Médias pour
la démocratie et la transparence en RDC », un groupe d’experts et une société spécialisée en
études d’audience, IMMAR, ont mené à bien un vaste travail de collecte de données qualitatives
et quantitatives, visant à décrire le fonctionnement des médias (écrits et audiovisuels), ainsi que
les comportements de consommation des publics, dans sept villes congolaises et six localités
rurales. Le présent rapport s’appuie essentiellement sur ces données, collectées en 2006, 2007
et 2008, par le biais d’une soixantaine d’entretiens semi-directifs effectués à Kinshasa et en
province, et d’une étude d’audience statistique annuelle portant sur un échantillon de plus de
3 000 individus.
C’est dans la ville de Kinshasa que se concentre l’activité médiatique puisque la capitale
héberge 51 de ces chaînes de télévision, émettant en clair, ainsi que 41 stations de radio-
diffusion en FM, les 10 quotidiens réguliers du pays, 15 périodiques et une vingtaine des
journaux paraissant à l’improviste (plus de 125 journaux déclarés pour cette seule ville).
Synthèse de l’étude
Les principales publications (dont le tirage plafonne à 1 500 exemplaires) sont donc éditées à
Kinshasa, tandis que la presse de province est périodique et sa parution souvent aléatoire. La
diffusion pose un problème crucial vu l’absence de réseaux de transport et la faiblesse du pou-
voir d’achat du lectorat potentiel. Les journaux s’expriment exclusivement en français et sont en
général des initiatives privées appartenant à un seul individu.
Dans l’audiovisuel, la typologie est plus diversifiée. Le secteur communautaire et associatif est
dominant dans le domaine radiophonique (avec 133 radios, dont trois seulement situées à
Kinshasa), mais peu présent dans le créneau télévisuel (avec trois initiatives). Les opérateurs
privés commerciaux (qui sont au nombre de 91 pour l’ensemble du pays) sont généralement
mixtes, alliant radio et télévision. Ils côtoient 104 opérateurs confessionnels, liés aux Églises
catholique, protestante, kimbanguiste, mais aussi, surtout à Kinshasa, aux Églises dites « du
Réveil ». S’ajoutent à ce panorama les médias publics (la Radio Télévision Nationale du Congo
et ses diverses antennes locales), la radio onusienne (Radio Okapi, liée à la Mission des Nations
Unies au Congo (MONUC)) et les radios internationales disponibles en FM ou par le biais de
décrochage sur les ondes des radios locales.
Ce dernier connaît une pénétration importante dans l’ensemble du pays : le taux d’équipement
est de 72 % à Lubumbashi, 68 % à Kinshasa, 70 % à Mbuji Mayi, 68 % à Matadi, 53 % à
Bukavu, 54 % à Goma et 45 % à Kisangani. Dans les localités rurales, il atteint entre 10 et
45 %. Quant aux utilisateurs d’Internet, il sont également de plus en plus nombreux : avec une
croissance de plus de 35 % entre 2002 et 2007, le Web est fréquenté par plus de 230 000
internautes, dans les milieux urbains essentiellement.
Les pratiques de consommation analysées par type de média et en fonction des tranches d’âge,
du sexe et du niveau d’étude des publics sondés révèlent que la presse écrite et Internet
recrutent leur audience auprès des individus les plus instruits (et majoritairement de sexe
masculin), alors que la consommation de la radio est généralisée dans toutes les tranches d’âge
et pour les deux sexes.
quotidienne chez les femmes et 105 chez les hommes). Dans les autres villes, c’est la radio qui
vient en tête. Les femmes consacrent plus de temps que les hommes à la télévision et moins de
temps qu’eux à la radio. Cette dernière connaît ses pics d’audience dans les tranches matinales,
vers 7h, alors que la télévision est surtout regardée le soir, particulièrement à partir de 20h.
Dans les localités rurales, la télévision et le téléphone mobile sont, systématiquement, plus utilisés
par les hommes que par les femmes, ce qui n’est pas le cas de la radio.
Les radios et les télévisions les plus écoutées varient selon les villes et les moments de la jour-
née, mais il est possible d’identifier quelques stations et programmes à succès. Dans le paysage
radiophonique, Radio Okapi et Radio France Internationale (RFI) sont en tête à Kinshasa et
Lubumbashi ; leurs tranches d’information matinales sont particulièrement appréciées. Dans les
autres villes et localités rurales, Radio Okapi est souvent en tête ou précédée par une radio
locale. En télévision, le public semble attiré plus par le divertissement que par l’information :
les feuilletons (diffusés par Mirador TV ou Digital Congo) et les émissions sportives remportent
un grand succès, alors que la RTNC, jadis en situation de monopole, ne s’impose plus guère que
grâce à son journal télévisé.
Le pluralisme médiatique congolais est donc indéniable, en ce qui concerne tant le nombre et la
diversité des supports, que leur statut (commercial, communautaire, public), leur affiliation ou
appartenance politique, confessionnelle, idéologique, ainsi que leur implantation et rayon de
diffusion. Toutefois, un suivi des contenus diffusés par ces médias permet de mesurer des
lacunes en termes à la fois de qualité de l’information mise à disposition du public congolais et des
possibilités réelles d’expression des différentes composantes de la population à travers les médias.
Enjeux et défis
Les dispositifs de formation des journalistes et des cadres dirigeants de médias reposent sur
quelques établissements universitaires installés dans les principales villes et une pléthore d’ini-
tiatives ponctuelles de courte durée parfois mal coordonnées. Ils semblent insuffisants ou mal
appropriés aux besoins.
Les journalistes, dont le nombre est aujourd’hui estimé à 4 000 sur toute l’étendue du territoire,
sont peu spécialisés et les plus compétents quittent le secteur pour des emplois plus stables et
mieux rémunérés. Seuls se démarquent quelques médias bénéficiant d’un appui extérieur
(comme Radio Okapi ou Radio Maendeleo à Bukavu) ou reposant sur une vision entrepreneuriale
(comme Le Potentiel, le groupe L’Avenir, Digital Congo ou la Radio Télévision Mwangaza à
Lubumbashi). Cette situation de fragilité hypothèque fortement la mission fondamentale qui
revient aux journalistes congolais d’informer les citoyens de manière rigoureuse et complète.
2. La qualité des contenus est une seconde source de préoccupation. Les productions journa-
listiques proposées au public congolais sont peu diversifiées, peu équilibrées, privilégiant l’in-
formation (ou la communication) institutionnelle et le publi-reportage plutôt que les démarches
d’investigation, de recoupement et de vérification des sources. Au-delà de la question des
compétences professionnelles, ces carences découlent partiellement du manque de moyens
dont disposent les médias : mal payés, les journalistes génèrent des revenus complémentaires
par le biais du « coupage » qui consiste à offrir de la visibilité médiatique à un individu ou à
une manifestation contre rémunération. Le mercenariat de la plume et des ondes est devenu la
norme…
En outre, la faible qualité des contenus découle de la marge de manœuvre limitée du journaliste
dans un contexte où les autorités publiques continuent de pratiquer une forte rétention de l’in-
formation et où les médias sont souvent soumis à des intérêts politiques. Nombre de journaux,
radios et télévisions sont directement liés à des personnalités politiques et jouent avant tout un
rôle d’outil au service d’une carrière. Chaque ministre, chaque gouverneur de province, chaque
haut fonctionnaire tente de créer ses propres médias, à Kinshasa où dans sa localité d’origine,
réservant à ces derniers la primeur de l’information. Seuls les journalistes qui couvrent positive-
ment son action sont alors invités à suivre ses initiatives et la mission de contrôle de l’activité
de l’autorité publique par le journaliste devient délicate, voire impossible.
Quant aux contenus non journalistiques (divertissements) diffusés par les médias congolais, ils
sont largement exogènes : produits à l’extérieur du pays, ils sont diffusés en violation des normes
sur les droits de diffusion. Les productions locales sont, pour leur part, souvent soumises à des
intérêts commerciaux sous-jacents, transgressant la réglementation existante censée protéger le
public.
D’une part, le cadre légal et réglementaire des médias a été étoffé durant la Transition, essen-
tiellement pour accompagner le processus électoral, mais il demeure lacunaire. Les institutions
publiques qui régissent le secteur des médias (le ministère ayant en charge l’Information et
Synthèse de l’étude
D’autre part, les organisations professionnelles sont faibles et peu structurées et peinent à
générer des effets structurants sur la profession (identification des journalistes et délivrance de
la carte de presse, contrôle du respect du code de déontologie). L’Union Nationale de la Presse
Congolaise (UNPC) est en proie à des dissensions internes importantes, alors que l’Observatoire
des Médias Congolais (OMEC), instance d’autorégulation, ne parvient pas à imposer son auto-
rité. Les multiples associations de journalistes sectorielles ou régionales qui voient le jour, si
elles apportent un appui ponctuel à leurs membres, ne génèrent pas d’effets durables dans un
secteur où prédominent l’informel et la concurrence.
Enfin, les atteintes à la liberté de la presse et aux droits des journalistes demeurent nombreuses
et ce, en dépit de la multiplication des dénonciations et des initiatives de l’association Jour-
naliste en danger (JED). L’année 2007 a été la plus sombre pour les journalistes depuis une
quinzaine d’années : 163 atteintes à la liberté de la presse ont été recensées, dont 2 journalis-
tes assassinés, 64 journalistes privés temporairement de liberté, 37 journalistes agressés,
menacés ou battus, 38 chaînes de radio et de télévision dont le signal a été coupé sur décision
de l’autorité publique.
Le contexte est donc marqué par une faiblesse de la norme et de nombreuses violations du droit,
que ce soit par les professionnels des médias ou à leur encontre, ddans une situation de quasi
impunité.
Un marché publicitaire existe effectivement, largement dominé par les entreprises de télécom-
munications et les brasseries (qui constituent 75 % de l’offre publicitaire), mais il est très iné-
galement réparti entre la capitale et les provinces d’une part (Kinshasa raflant entre 80 et 90 %
des marchés) et, d’autre part, entre quelques médias audiovisuels privés commerciaux de
grande diffusion et la masse des autres médias, y compris la presse écrite et les médias publics.
Les médias congolais ne parviennent pas à générer suffisamment de revenus propres, ce qui les
rend tributaires de financements extérieurs émanant des milieux politiques, religieux ou de la
coopération internationale. Le nombre important de médias contribue à disperser les revenus
potentiels et à accroître la précarité de chaque entreprise. En outre, la plupart des médias ne
disposent pas d’une organisation interne suffisante en matière de gestion et d’administration, ce
qui entraîne un management aléatoire et opaque, les personnels étant maintenus dans l’igno-
rance des revenus réels de l’entreprise.
Synthèse de l’étude
Au niveau local, certaines radios communautaires fournissent une information de proximité utile
aux communautés dont elles sont issues, mais elles demeurent très fragiles financièrement et
dotées de compétences professionnelles insuffisantes.
Dans un tel contexte, deux autres missions importantes des médias pour la consolidation de la
démocratie sont encore peu réalisées : celle de représentation des diverses composantes de la
population et celle de forum d’expression pour les citoyens désireux de participer au débat
public. Fondements d’une approche médiatique de service public, ces missions sont prises en
charge essentiellement par le biais de projets fortement dépendants de l’appui des bailleurs de
fonds, comme ceux menés par Search for Common Ground ou InterCongo Media qui mettent de
la matière à disposition des médias locaux.
6. L’appui des bailleurs de fonds au secteur des médias est donc, en définitive, un enjeu
important puisqu’il permet aux médias existants de se professionnaliser et d’améliorer la qualité
des contenus mis à disposition des publics congolais. L’intervention externe des bailleurs de
fonds et opérateurs internationaux a joué un rôle considérable, depuis le début de la Transition
congolaise, dans le renforcement des capacités des journalistes, des organisations profession-
nelles et des institutions du secteur des médias.
Entre 2004 et 2008, c’est plus de 40 millions d’€ qui ont été affectés au développement
du secteur des médias par des bailleurs bilatéraux (Belgique, Canada, États-Unis, France, Pays-
Bas, Royaume-Uni…) et multilatéraux (PNUD, UNESCO, UNICEF, Union Européenne…). Une
multitude d’opérateurs non gouvernementaux a bénéficié de ces soutiens pour mettre en œuvre
des initiatives avec des partenaires médiatiques locaux, parfois au travers de programmes pluri-
annuels d’envergure nationale : Institut Panos Paris, GRET (Groupe de Recherche et d’Échanges
Technologiques), Search for Common Ground, Syfia International…
Agissant parfois en ordre dispersé ou de manière redondante, les bailleurs de fonds ont pris
conscience de la nécessité de la concertation et ont mis sur pied le Groupe Inter-Bailleurs pour
les Médias (GIBM) qui, s’il permet une meilleure coordination des appuis, ne peut pas mettre
fin aux divergences de stratégies des donateurs ni aux concurrences entre opérateurs.
Synthèse de l’étude
Conclusion
En cernant les facteurs les plus importants qui infléchissent à la fois le comportement des jour-
nalistes, le fonctionnement des entreprises de presse et le positionnement de l’audience en
RDC, l’étude éclaire une série de paradoxes qui transparaissent au cœur des médias congolais :
des médias certes pluriels, mais pas encore suffisamment pluralistes ; divers mais souvent peu
ouverts à la diversité ; vivants mais rarement viables ; libres mais peu indépendants…
Dans ce contexte, les fonctions traditionnelles qu’il revient aux médias d’information de jouer
dans le jeu démocratique sont largement entravées : l’information du citoyen ; la représentation
des différentes catégories sociales ; le contrôle du respect des Droits de l’homme et du bon
fonctionnement de l’autorité publique ; et la mise en avant, dans l’espace public, de la parole
des citoyens ne sont que partiellement et ponctuellement mises en œuvre.
Toutefois, le diagnostic des principales contraintes dans lesquelles opèrent les médias congolais
permet de poser une base à l’élaboration de voies de solution et aux initiatives entreprises pour
consolider et professionnaliser ce secteur dont le rôle est central pour l’avenir de la démocratie
congolaise.
Sommaire
Sommaire
Introduction ................................................................................................................................................................................................................................................. 12
Annexes
1. Liste des personnes rencontrées dans le cadre de l’étude (enquête qualitative) ....... 135
2. Méthodologie de l’étude d’audience (2008) ....................................................................................................................... 137
3. Liste des journaux de RDC (par province) ............................................................................................................................... 139
4. Liste des stations de radio émettant en RDC (par province) ...................................................................... 149
5. Liste des stations de télévision émettant en RDC (par province) ........................................................ 163
Introduction
Les médias de la République démocratique du Congo (RDC) jouent un rôle majeur dans l’évolu-
tion politique et sociale du pays. Pour fonder une stratégie d’intervention visant à en consolider
et en professionnaliser les acteurs, il importe de poser un diagnostic du secteur, afin de cerner
comment les médias congolais peuvent contribuer plus efficacement à la consolidation d’un
État de droit, opérationnel et efficace, politiquement responsable et garant de la paix. En effet,
le renforcement de la citoyenneté et de la capacité des Congolais à intervenir dans le débat
public, ainsi que dans le contrôle effectif de l’action de leurs mandataires politiques et de l’admi-
nistration publique, nécessite l’existence de médias professionnels, pluralistes, rigoureux, fiables
et équilibrés.
Cette collecte des données, effectuée essentiellement par une chercheuse universitaire et
un institut de sondage, la Société IMMAR, s’est effectuée en deux étapes, selon une triple
méthodologie :
• La seconde étape a reposé sur une étude d’audience, une approche statistique de la
consommation des médias, portant sur un échantillon de 3 000 personnes (de 15 ans et
plus) réparties dans sept villes du Congo (Bukavu, Goma, Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi,
Matadi et Mbuji Mayi), auxquelles s’ajoutent 900 personnes vivant en milieu rural 3. Cette
approche quantitative, si elle ne permet pas de cerner des moyennes au niveau national,
présente néanmoins les principales caractéristiques des publics congolais et met en évi-
dence, grâce à des comparaisons avec des études similaires menées par la société IMMAR
depuis 2004, les grandes tendances qui se dessinent ces dernières années.
1 Cette étude n’est pas la première du genre : elle s’inscrit dans la continuité du travail précédemment effectué par
l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) en 1999, par l’Institut Panos Paris
en 2004 et par le Groupe de Recherche et d’Échanges Technologiques (GRET) en 2005. (Voir Bibliographie page 133)
2 Voir en annexe la liste des personnes rencontrées dans le cadre de la réalisation de cette étude (Annexe 1). Les entre-
tiens ont été réalisés entre juin 2006 et octobre 2008 par Brahim Sail, Willy Katupa, Marc Ngwanza et Marie-Soleil Frère.
3 Voir en annexe la composition de l’échantillon de l’étude d’audience. (Annexe 2)
Le présent document constitue une synthèse des résultats obtenus au terme de cette double
démarche. Il n’aurait pas pu être élaboré sans la contribution active et franche des personnes
ressources rencontrées et des populations sondées ; qu’elles soient ici remerciées pour leur col-
laboration 4.
La première partie de ce document présente un état des lieux du paysage médiatique congolais,
décrivant d’abord la situation des médias avant de se pencher sur leurs audiences. Elle montre
que l’offre médiatique a connu un développement extraordinaire en République démocratique
du Congo ces dernières années et que l’accès aux médias s’est également accru dans la plupart
des grandes villes du pays. Partant de ce constat, la seconde partie tâche de cerner les condi-
tions (à la fois internes et externes) de fonctionnement et de production des médias congolais,
afin de mettre en avant les facteurs qui influencent la qualité des contenus écrits ou audiovi-
suels qui sont mis à disposition du public. Il s’agit ainsi de souligner les défis auxquels sont
confrontés les médias congolais dans leur travail quotidien.
Ce travail se veut synthétique et il n’est pas possible d’y accorder une place à l’ensemble des
initiatives du secteur des médias. Certains professionnels ou certains journaux, certaines radios
ou télévisions pourront ne pas se reconnaître dans l’ensemble des analyses présentées. Le posi-
tionnement, le fonctionnement interne, les réalisations et les difficultés de 341 stations de
radio, de 82 chaînes de télévision et de centaines de publications réparties sur un territoire de
plus de 2 millions de km2 ne peuvent pas être résumés en une équation unique. De même, les
comportements de consommation médiatique de plus de 60 millions de Congolais ne peuvent
être déduits à partir d’un échantillon portant sur sept villes et six localités rurales. Cette étude
prétend seulement cerner les facteurs les plus importants qui infléchissent à la fois le comporte-
ment des journalistes, le fonctionnement des entreprises et le positionnement de l’audience.
Car identifier clairement les enjeux et les défis constitue un préalable à toute action visant à
renforcer la capacité des médias congolais à jouer le rôle qui leur revient dans la consolidation
de la démocratie.
Enfin, il nous importe d’insister sur le fait que les éventuelles faiblesses de ce document, les
erreurs factuelles ou d’appréciation, les idées et constats proposés, ne peuvent être imputés
qu’à l’auteur de ce rapport et non au projet « Médias pour la démocratie et la transparence en
RDC » qui en est le commanditaire.
4 Certaines personnes ont souhaité garder l’anonymat ou ne pas assumer ouvertement certains propos. Nous avons
respecté toutes les demandes de confidentialité expressément formulées.
médiatique congolais
1 Les émetteurs d’information et de divertissement
Depuis la libéralisation du secteur, annoncée en 1990, les médias congolais se sont multipliés
de manière fulgurante et le paysage médiatique est aujourd’hui marqué par un pluralisme foi-
sonnant. On dénombre ainsi :
La presse écrite
Après une période de contrôle étatique fort 5 (Le Président Mobutu avait autorisé la publication
de deux organes nationaux, Elima et Salongo, ainsi que d’un seul journal par province 6), le
début des années 1990 a été marqué par l’explosion de la presse privée à Kinshasa et, dans
5 Durant la période coloniale, la presse congolaise a été dynamique et diversifiée, comprenant des titres liés aux
Églises, puis aux mains de l’administration coloniale et d’entrepreneurs privés belges. A la fin des années 1950, une
presse « congolaise » a vu le jour, très orientée vers la politique. L’arrivée au pouvoir de Mobutu en 1965 a entraîné
une mainmise de l’État puis du parti unique MPR (Mouvement populaire de la Révolution) sur l’ensemble du secteur.
6 Ces sept titres étaient appelés « journaux de la chaîne » : Mjumbe (Lubumbashi), Jua (Bukavu), Mambenga
(Mbandaka), Beto na Beto (Matadi) et Boyoma (Kisangani) s’ajoutaient à Elima et Salongo (Kinshasa). Tous les coûts
de confection de ces journaux étaient pris en charge par l’État, y compris les salaires des journalistes.
une moindre mesure, en province. De 1990 à 1995, plus de six cents publications ont été
enregistrées auprès du ministère compétent, mais la plupart n’ont guère dépassé les premiers
numéros. La presse, essentiellement politique, se partageait alors en presse « rouge » (opposition
radicale) et presse « bleue » ou « verte » (favorable au régime de Mobutu) 7.
Les principaux journaux privés paraissent, souvent de manière aléatoire, dans les chefs-lieux de
province :
• A Lubumbashi : Mukuba, Quiproquo, Fraternité et Le Lushois ;
• A Bukavu : L’Etendard et Le Souverain (seuls à paraître effectivement), Karibu, Kasuku
et Kivu Safari ;
• A Goma : Info Plus, Le Souverain Primaire, Le Pacificateur, Jonction et Les Coulisses
(publié à Béni) ;
7 Voir Emmanuel Bebe Beshelemu, Presse écrite et expérience démocratique au Congo-Zaïre, Paris, L’Harmattan, 2006.
8 Voir le tableau reprenant les principaux titres enregistrés en 2008 (Annexe 3). Les tableaux figurant en annexe ont
été élaborés par Willy Katupa Nkole et Marie-Soleil Frère.
9 Les titres « historiques » sont les suivants : La Référence Plus (André Ipakala Abeiye, 1990), Le Potentiel (Modeste
Mutinga, 1984), Le Palmarès (Michel Ladi Luya, 1992), Le Phare (Polydor Muboyayi Mubanga, 1983), Le Forum des
As (José Nawej, 1990), Le Soft (Kin Kiey Mulumba, 1989), La Tempête des Tropiques (Alexis Mutanda, 1991).
Les entreprises de presse écrite peinent à assurer leur survie financière. Avec de faibles tirages
(1 500 exemplaires maximum pour les quotidiens de Kinshasa, certains journaux se limitant à
150 ou 200), un prix de vente élevé, inaccessible au commun des Congolais (près de 2 US$
pour un quotidien kinois), et un marché publicitaire restreint, beaucoup de journaux survivent
grâce à des financements occultes, ce qui entache sérieusement leur crédibilité. Bien souvent,
la presse de province ne paraît que quand elle a trouvé un « sponsor ».
Selon certains éditeurs, la multiplicité des titres reflète avant tout l’éclatement du paysage
politique : « La prolifération des titres est plus due aux politiques qu’aux hommes de presse,
estime l’un d’eux. Il y a toujours la conviction que l’argent est dans la politique et que c’est en
se rapprochant des politiques, entre autres par la presse, qu’on peut s’enrichir. » C’est là une
caractéristique congénitale de la presse écrite kinoise en particulier : sa forte politisation,
beaucoup de titres étant nés dans le giron d’un parti ou d’un homme politique. « Un ministre,
un journal », a-t-on coutume de dire à Kinshasa où de nouveaux titres apparaissent lorsque se
forme un gouvernement, pour disparaître lorsque le ministre-promoteur perd son portefeuille.
10 Ainsi, par exemple la revue Renaître de la Conférence Episcopale du Congo, le Bulletin du CEDAC à Bukavu,
Munyaku wa Nsona du Diocèse de Mbuji Mayi, Le Facilitateur du CEFOP de Mbuji Mayi, Tekemenayi de l’Église catho-
lique et Action Ciam des Missionnaires Scheutistes à Kananga, La Forêt et Congo de la société civile de l’Equateur,
Le Signal et Le Tremplin de la société civile de Kisangani.
Le journal Syfia Grands Lacs est, pour sa part, issu d’un projet régional
portant sur la RDC, le Rwanda et le Burundi, mené par l’agence Syfia
International (un réseau de neuf agences de presse situées en Europe
et en Afrique francophone). La branche congolaise de Syfia, qui s’ap-
pelle InterCongo Média (ICM), édite cette publication bimensuelle de
12 pages avec l’appui des branches française (IciLàbas média) et
belge (InfoSud Belgique). Le journal
publie une partie des reportages et enquêtes produits par
les correspondants de Syfia Grands Lacs dans les trois pays concer-
nés. Il est tiré à 4 000 exemplaires et distribué gratuitement à des
organisations qui peuvent le mettre à disposition de leur public
(écoles, paroisses, bibliothèques, ONG, organismes locaux et auto-
rités locales), dans dix des onze provinces du Congo. Il est vendu
aux particuliers dans des points de vente au prix de 200 f.c. (francs
congolais), un montant nettement inférieur à celui des journaux
Journal Syfia Grands Lacs
© M.S. Frère privés.
La radiodiffusion
Le paysage radiophonique a connu un développement extraordinaire depuis dix ans. Pour la
seule ville de Kinshasa, on compte une quarantaine de stations qui émettent en FM. Un recen-
sement effectué en 2008, avec l’appui de l’UNICEF, de la FAO et de l’UNESCO, dans le cadre
de la mise en place de la Stratégie de Développement de la Radiodiffusion (SDR) du gouverne-
ment, identifie plus de 378 radios (dont environ 280 émettent effectivement). Notre propre
recensement en a dénombré 34111, quatre années après le premier relevé effectué par l’Institut
Panos Paris qui identifiait 106 stations 12.
Radios Radios
Radios privées Total
publiques ONU
Bas Congo 1 1 1 19 9 2 - 30 35
Bandundu 1 1 15 8 2 4 29 30
Equateur 1 1 1 8 2 - 4 14 18
Kasaï Oriental 2 1 1 2 17 13 - 32 38
Kasaï Occidental 1 1 0 6 10 24 - 40 45
Katanga 1 1 1 12 14 12 - 38 44
Kinshasa 2 1 4 3 19 16 - 41 41
Maniema 1 1 1 9 - 6 - 15 19
Nord Kivu 2 1 1 23 12 4 - 39 45
Prov. Orientale 1 1 1 16 10 7 2 35 39
Sud Kivu 1 1 1 20 3 5 - 28 33
S’y ajoutent les radios internationales implantées en FM : Radio France Internationale (RFI, pré-
sente dans six villes), Africa n°1, British Broadcasting Corporation (BBC) et la Radio Télévision
Belge Francophone (RTBF) – disponibles en FM à Kinshasa uniquement.
La loi sur la presse de 1996 fixe des conditions pour la mise en place d’une entreprise audio-
visuelle, mais ces dernières ne sont guère respectées 13. A Kinshasa, les licences sont octroyées
par le ministère des Postes, Téléphones et Télécommunications (PTT), alors que les autorisations
d’émettre sont délivrées par le ministère ayant en charge l’Information 14. En province, les moda-
lités d’enregistrement des radios varient. La majorité des radios qui émettent disposent d’une
13 Pour le détail de ces conditions, voire Institut Panos Paris (éd.), Afrique Centrale. Cadres juridiques et pratiques
du pluralisme radiophonique, Paris, Karthala, 2005.
14 Ce dernier s’est appelé successivement ministère de l’Information et de la Presse, ministère de l’Information, de
la Presse et de la Communication nationale, avant de devenir ministère de la Communication et des Médias.
Les radios de Kinshasa évoluent dans un contexte marqué par la concurrence forte de la télé-
vision, la plupart des radiodiffuseurs étant couplés avec une télévision. L’évolution du paysage
radiophonique kinois ces cinq dernières années est caractérisée, selon les observateurs, par une
baisse de qualité des programmes. Les productions propres sont en diminution et la multiplication
des stations entraîne une dispersion des ressources humaines qualifiées. La prolifération des
stations rend également difficile l’organisation rationnelle et performante du marché publicitaire
au profit des radios les plus sérieuses.
Quoi qu’il n’y ait pas de données publiques disponibles relatives à la composition de l’actionnariat
des radios congolaises, plusieurs d’entre elles sont la propriété affichée de personnalités politiques.
• Digital Congo FM appartient à Multi Media Congo, dont les actionnaires sont Jaynet
Kabila, la sœur du Président, et Nikola Vadjon ;
• RTG@ (Radio Télévision du groupe L’Avenir) appartient au député Pius Muabilu (qui
possède également le quotidien L’Avenir) ;
15 Voir la cartographie établie par le GRET en 2005, actuellement en cours de mise à jour.
Quelques radios commerciales émanent plutôt du milieu des affaires et se montrent plus plura-
listes, même si la plupart ont un penchant favorable aux autorités actuelles :
• Top Congo (appartenant à Christian Lusakweno) est très ouverte aux ONG de défense
des Droits de l’homme et aux groupes de toutes les tendances politiques et d’opinion ;
• Raga FM (de l’homme d’affaires d’origine indienne Versi Zahir) ;
• Jo Dacosta FM (musicale).
Les médias qui ne sont pas politiquement « positionnés » sont souvent plus diversifiés.
Certaines de ces radios reconnaissent avoir subi « l’effet Okapi » : elles tentent de copier le
modèle offert par la radio onusienne quant au format des émissions ou au ton des bulletins
d’information.
Dans les provinces également, les radios privées commerciales appartiennent souvent à des
personnalités politiques locales, ou présentent des affinités politiques évidentes.
• A Lubumbashi : Radio Mwangaza (dirigée par une ancienne journaliste de la RTNC,
Rose Lukano, assez proche de la mouvance présidentielle) côtoie Nyota FM (radio du
gouverneur Moïse Katumbi), Wantanshi FM (également proche du gouverneur), Radio
Mosaïque (de Auguy Wemalowa) et Radio Tam-Tam Afrique (de Sefu Selemani) ;
• A Mbuji Mayi : RTOP (Radio Télévision Océan Pacifique) appartient au gouverneur
(Alphonse Ngoyi Kasanji) et concurrence RTDK (Radio Télévision Debout Kasaï) de
Auguy Ilunga, candidat malheureux au poste de gouverneur, et KHRT (Kasaï Horizon
Radio Télévision) de Joseph Mubengayi ;
• A Kananga : Canal Media Broadcasting (CMB) appartient à Mutombo Bakafuasenda
(ministre de la Justice, puis de la Sécurité et Défense) et concurrence Radio Télévision
Amazone et Radio Full Contact ;
• A Matadi : Radio Télé Matadi (RTM) appartient à Pamphile Badu wa Badu, devenu
ministre de la Jeunesse, Sports, Loisirs, Culture et Arts du gouvernement provincial ;
La campagne électorale de 2005 a fait basculer nombre de ces stations dans la propagande
politique. Dans certaines localités, elles sont devenues des instruments de combat. Dans
l’Equateur, Nzanga Mobutu, candidat à l’élection présidentielle, qui s’est rallié, au second tour,
à l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP) de Joseph Kabila, a été retenu pendant 24h
dans les locaux de la Radio Liberté de Jean-Pierre Bemba. A Lodja, dans le Kasaï, les radios de
Joseph Olenghankoy (Radio Sankuru Liberté), Lambert Mende Omalanga (Radio Grand Tam-
Tam) et Jean-Charles Okoto (Radio Losanganya) se sont livrées également à une véritable guerre
des ondes. Cependant, la période post-électorale a montré également que, dans certaines zones,
les radios les plus politisées pouvaient jouer un rôle important d’information de proximité, une
fois apaisées les tensions des moments de campagne.
Les radios confessionnelle sont majoritaires à Kinshasa où on en dénombre dix-neuf. Elles sont
essentiellement liées aux Églises du Réveil et appartiennent généralement à des pasteurs et des
prédicateurs 16. Cependant, comme le souligne un rapport d’expert, « certaines chaînes de radio
protestantes, kimbanguistes, islamiques et des Églises du Réveil sont bien équipées et ont une
force d’influence très significative sur les opinions et divers milieux de la RDC 17. »
Deux radios confessionnelles ont joué un rôle pionnier dans le paysage radiophonique kinois :
Radio Elikya (catholique : créée en 1995, elle appartient à l’archidiocèse de Kinshasa) et Radio
Sango Malamu (protestante, mise sur pied en 2000). Toutes deux dépassent le cadre de l’évan-
gélisation et jouent un rôle d’éducation et d’information citoyennes. Certaines stations catholi-
ques de province (comme Radio Télévision Amani opérant depuis 1995 à Kisangani, ou Radio
Maria, créée en 2001 à Bukavu) adoptent également cette approche.
Dans le réseau des médias catholiques, et parfois dans certains réseaux protestants et kimban-
guistes, les radios sont encouragées à dépasser le registre de la foi pour apporter un message de
promotion de la citoyenneté et du développement. C’est une ouverture essentielle, parce que, là
où elles sont seules dans leur localité, elles constituent une référence incontournable pour les
auditeurs.
Parmi les radios confessionnelles qui jouent ce rôle citoyen, on peut citer :
• Radio Tomisa (catholique) et Radio Sango Malamu (protestante) à Kikwit ;
16 L’Institut Panos Paris distingue les « radios évangéliques » (qui annoncent l’Évangile de Jésus-Christ : essentielle-
ment catholiques et protestantes) et les « radios messianiques » (qui vulgarisent le message d’un messie révélé en la
personne du pasteur propriétaire de la radio) (2004, p.40).
17 Rapport du Fonds Solidarité Prioritaire, Plan Radio Afrique, mars 2008, p.10.
La plupart de ces radios emploient des bénévoles, recrutés parmi les fidèles des Églises. Les
radios confessionnelles sont censées être apolitiques, mais plusieurs d’entre elles n’ont pas
hésité à se lancer dans la campagne électorale en 2006 pour soutenir certains candidats.
A Kinshasa, Radio Télé Puissance du Pasteur Kiziamina, Radio Télévision Armée de l’Éternel du
Pasteur Sony Kafuta, Radio Télévision Message de Vie du Pasteur Kutino ou encore Canal
Chemin Vérité et la Vie de Mama Olangi, supposées être au service du ministère de leur proprié-
taire, ont souvent relayé des positions politiques. Cette politisation des radios religieuses, qui
s’est poursuivie après le scrutin, a entraîné l’intervention de la HAM (Haute Autorité des Médias)
à plusieurs reprises 18.
Alors qu’il n’existe à Kinshasa que trois radios communautaires (Radio Réveil, qui a cessé
d’émettre depuis 2007, Radio Tam-Tam et Radio rurale Munku qui sont des stations de proxi-
mité émettant dans les quartiers périphériques), ce type de station est très fréquent en province
puisqu’on en dénombre 130. La multiplication récente des radios communautaires et associati-
ves constitue une avancée significative, car ces dernières offrent une alternative aux médias
nationaux en fournissant une information de proximité utile à la population dans son quotidien.
Comme le souligne un rapport du ministère français des Affaires étrangères, le principal mérite
de ces radios de province « est d’avoir désenclavé des coins très reculés du pays et de se poser
en acteurs et partenaires du développement économique et social 19. »
18 Voir Marie-Soleil Frère, « Médias et élections en RDC », in Filip Reyntjens et Stefan Marysse (éd.), L’Afrique des
Grands Lacs. Annuaire 2006-2007, Paris, L’Harmattan, 2007.
19 Rapport FSP Plan Radio Afrique, p.8.
Les radios communautaires (que l’on différencie parfois à peine des radios confessionnelles, car
nombre d’entre elles ont des statuts peu clairs et reçoivent l’appui de communautés religieuses)
sont qualifiées, en général, d’« associatives ». Elles sont largement dominantes dans tous les
recensements, mais il faut toutefois relativiser ce constat à deux égards :
• D’autre part, le caractère « communautaire » de certaines radios ne les empêche pas d’en-
trer dans le débat politique. Beaucoup d’entre elles subissent des pressions importantes
des autorités locales qui les considèrent comme leur porte-voix et les forcent à soutenir
leur action.
20 Première radio communautaire du Congo, la radio du Centre d’animation et de diffusion pédagogique de l’Institut
Supérieur Pédagogique de Bunia a été créée en 1975 et a fonctionné avec un appui considérable de la coopération
belge jusqu’en 1990. Centrée au départ sur des préoccupations pédagogiques et scolaires, elle a élargi son action aux
thématiques de développement. Elle a beaucoup souffert de la guerre dans la région.
provinces (Sud-Kivu, Province Orientale, Kasaï Oriental et Katanga), plusieurs d’entre elles ont
réuni leurs efforts et leurs capacités pour se mettre en synergie autour de quatre radios phares,
couvrant ensemble les scrutins. Un journaliste de Kisangani remarquait : « Dans les villes de
province qui ont beaucoup souffert de la guerre, comme à Kisangani ou à Bukavu, les médias se
sont comportés de manière beaucoup plus responsable. Ici, les gens ont connu la guerre et l’im-
plication des médias dans la guerre : à Kisangani, pendant la guerre des 6 jours, ils ont assisté
à la guerre médiatique entre la RTNC qui était aux mains des Rwandais et la radio Liberté qui
était maîtrisée par les Ougandais. Les radios veulent maintenant contribuer à la paix… C’est
dans les provinces où il n’y a pas eu de guerre, comme le Katanga, Kinshasa ou le Kasaï, que
les médias se sont plus déchaînés pendant les élections 21. »
La RTNC (Radio Télévision Nationale du Congo) est un opérateur public dont le statut repose sur
une ordonnance de 1981 22. Lointaine héritière de la Radio Congo Belge, créée en 1949 et
léguée aux autorités congolaises à l’indépendance, la RTNC (anciennement appelée « Voix du
Zaïre ») a constitué durant trois décennies le fleuron de la propagande mobutiste.
L’audit montre que sur le budget voté annuellement en faveur de la RTNC, 20 % à peine parvient
effectivement dans les caisses de l’institution. Et la radio se sent particulièrement négligée, la
télévision bénéficiant de plus d’égards de la part des politiques.
• Radio Okapi
Créée dans le cadre d’un partenariat entre les Nations Unies et la Fondation suisse Hirondelle,
spécialisée dans la mise en place de médias indépendants dans des situations de guerre ou de
crise, Radio Okapi est actuellement la seule radio qui couvre l’ensemble du territoire congolais.
Radio Okapi dispose aujourd’hui de 25 émetteurs FM à travers le pays et a implanté huit anten-
nes régionales dans les provinces, permettant de produire et diffuser, en français et dans les
quatre langues nationales. Les huit stations régionales sont situées à Mbandaka, Kisangani,
Bunia, Goma, Bukavu, Lubumbashi, Mbuji Mayi et Kindu. Chacune de ces stations compte
entre cinq et neuf journalistes et fonctionne comme une rédaction autonome, produisant au
moins une heure quotidienne d’information diffusée lors d’un décrochage régional chaque soir.
Elles sont équipées d’un système qui leur permet de recevoir le programme coordonné à
Kinshasa, de le diffuser sur le plan local mais aussi de transmettre les éléments produits locale-
ment vers le siège. Ces stations locales diffusent également de la musique et de l’information de
proximité 25. Radio Okapi dispose en outre de bureaux de correspondants à Matadi, Bandundu,
Kikwit, Kalemie, Butembo et Kananga, qui comptent chacun une ou deux personnes.
Pour étendre encore sa zone de couverture, Radio Okapi a mis en place des décrochages avec
28 radios locales partenaires qui rediffusent certains programmes dans les zones qui sont hors de
portée de ses émetteurs. Radio Okapi émet 24h sur 24, également sur le net (www.radiookapi.net),
et sa grille se partage entre information, divertissement et magazines. Le succès d’Okapi tient à
25 Voir le mémoire de Kadidia Mabonghot-Moussolo, La durabilité des médias dits pour la paix. Analyse socio-anthro-
pologique de la pérennisation des projets mettant en œuvre ce type de médias. Cas de radio Okapi en RDC, Mémoire
de Master en Développement, Environnement et Sociétés, Académie universitaire de Louvain et Université de Liège,
2008.
plusieurs facteurs : sa neutralité politique et son équilibre, sa dimension nationale, autant dans
la collecte que dans la diffusion de l’information, et son professionnalisme. Plusieurs de ses
émissions de débat (dont le célèbre « Dialogue entre Congolais ») ont longtemps battu des
records d’audience. Si elle est généralement très appréciée, Radio Okapi ne fait pas toujours
l’unanimité. D’une part, en donnant la parole à tous les belligérants durant la guerre, la radio a
été accusée à plusieurs reprises de favoriser « les gens de l’est » ; entre autres en s’ouvrant au
RCD, pourtant considéré comme de peu de poids politique à l’intérieur du pays. D’autre part,
ses détracteurs dénoncent l’absence de distance critique par rapport à l’action de la MONUC et
de ses troupes. A ce sujet, des dissensions ont également marqué les relations entre la
Fondation Hirondelle, soucieuse d’une information neutre, et objective, et la MONUC, encline à
mettre la radio au service de la promotion de son intervention.
Plusieurs radios internationales sont installées en FM à Kinshasa (RFI, BBC, Africa n°1 et RTBF
International). RFI est de loin celle qui est la mieux implantée : en plus de Kinshasa, elle dispose
de ses propres émetteurs en FM à Lubumbashi, Matadi, Bukavu, Bunia et Kisangani et est reçue
via des stations partenaires dans une trentaine de villes. RFI y a équipé les rédactions de récep-
teurs Ordispace qui permettent de télécharger une série de programmes de la radio internationale
française pour les rediffuser localement. Les autres radios internationales privilégient les décro-
chages avec des radios locales qui relaient en direct ou en différé des journaux parlés ou des pro-
grammes. BBC et Voice of America (VOA) sont ainsi accessibles, via Raga FM, dans treize localités.
La télévision
La RDC est un des rares pays du continent où la télévision privée s’est développée dès le début
des années 1990. Aujourd’hui, il existe 82 chaînes de télévision dont 51 sont enregistrées à
Kinshasa 26.
La régie de Télé 7 à Kinshasa Ces télévisions se partagent entre :
• Un télédiffuseur « public » (la RTNC) disposant
de deux chaînes (RTNC1 et RTNC2) et pourvu
d’antennes dans les onze provinces (dont les
taux de production locale sont très variables) ;
• 52 télévisions privées commerciales (dont trois
émettent presque sur l’ensemble du territoire) ;
• 24 télévisions privées confessionnelles ;
• 4 télévisions communautaires ;
• 2 télévisions internationales diffusées gratuite-
ment sur le réseau hertzien de Kinshasa (TV5
Monde et Euronews) ;
• Des télévisions internationales disponibles par
© M.S. Frère
satellite.
26 Voir liste en annexe 5. Comme pour les radios, on constate des disparités entre les différentes données disponibles
selon que l’on considère l’octroi des fréquences ou le fonctionnement local effectif.
Bandundu 1 - 1 2 3 4 3 7
Equateur 1 - 4 1 0 5
Kasaï Oriental 1 1 3 3 3 8 7 11
Kasaï Occidental 1 3 3 4 3 7
Katanga 1 - 2 6 3 9 8 13
Kinshasa 2 2 - 15 32 51 48 51
Maniema 1 - - 2 1 0 3
Nord-Kivu 1 2 - 3 3 2 6
Prov. Orientale 1 1 1 2 3 5 4 8
Sud-Kivu 1 2 3 3 2 6
TOTAL 1 (+11) 2 4 24 52 93 80
Trois chaînes diffusent par satellite sur l’ensemble du territoire : RTG@, Digital Congo et RTNC.
« C’est un budget de 12 500 US$ par mois, précise Jo Tala Ngaï, PDG de Antenne A et Vice-
Président de l’Association Nationale des Entreprises Audiovisuelles Privées (ANEAP). Toutes les
chaînes ne peuvent pas se le permettre 28.»
Les premières chaînes privées ont été créées au début des années 1990, en respectant un
minimum de procédures formelles d’enregistrement : Antenne A (1991), Canal Kin 1 (1993),
Canal Kin 2 (1995), Radio Télévision Kin Malebo (1995), Raga (1996). Mais, selon Jo Tala
Ngaï, l’anarchie s’est rapidement installée. « Le ministère de l’Information devrait étudier le
dossier avant de l’acheminer au ministère des PTT, mais dans les faits ça ne se passe pas ainsi.
C’est le ministère des PTT qui attribue les fréquences sans imposer aucun critère. »
D’autres stations ont demandé et obtenu une fréquence directement auprès de l’Autorité de
Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC). Le plan de fréquence est
inexistant, certaines stations émettant sur la fréquence officiellement attribuée à une autre
chaîne. « Beaucoup d’équipements d’émission ont été acquis en désordre et ne sont pas confor-
mes aux normes requises. D’où de nombreuses interférences entre les fréquences. », reconnaît-
on du côté du ministère de la Communication et des Médias 29.
27 La colonne de gauche indique les chaînes privées locales ; celle de droite les chaînes privées basées à Kinshasa,
mais émettant sur la province (dès lors, elles sont comptabilisées une seule fois dans le total).
28 Jo Tala Ngaï, PDG de Antenne A et Vice-Président de l’Association Nationale des Entreprises Audiovisuelles Privées
(ANEAP), entretien personnel du 14 août 2008.
29Faustin Fouassa, Directeur de cabinet du ministre de la Communication et des Médias, entretien personnel du
15 août 2008.
La prolifération des chaînes kinoises a abouti à des tensions avec le Congo-Brazzaville, les télé-
visions du Congo démocratique occupant « sauvagement » les fréquences qui reviennent de
droit (selon le plan de répartition de l’Union Internationale des Télécommunications) à la capi-
tale située de l’autre côté du fleuve Congo. Une tentative de négociation a été entamée entre la
HAM et le Conseil Supérieur de la Liberté de la Communication (CSLC) de Brazzaville, sans tou-
tefois aboutir à des décisions concrètes. Une commission paritaire entre les ministères concer-
nés de part et d’autre du fleuve devrait être mise en place.
Le pluralisme télévisuel se développe aussi dans certaines villes de province (il en est ainsi à
Lubumbashi qui compte aujourd’hui huit stations concurrentes à l’antenne locale de la RTNC,
ou à Mbuji Mayi où on en dénombre sept), mais il demeure un phénomène essentiellement
urbain, à cause du coût de l’investissement initial et du manque d’accès à l’électricité.
• La RTNC 1 et 2
La tour de la RNTC
La télévision a été le fleuron du régime de
Mobutu et l’imposante tour de La Voix du Peuple,
construite entre 1974 et 1976 à Lingwala,
témoigne encore de l’ancienne grandeur de
l’Office Zaïrois de Radiodiffusion et de Télé-
vision (OZRT). A part cette tour largement déser-
tée 30, il ne reste pas grand chose aujourd’hui du
rêve initial grandiose qui a représenté un inves-
tissement de plus de 100 millions d’euros 31…
« L’éléphant blanc n’est plus adapté, s’il l’a
jamais été », ironise un journaliste. La construc-
tion de ce complexe n’a pas été suivie d’une
politique de maintenance et d’entretien des
infrastructures. Ces dernières sont aujourd’hui
complètement délabrées, dépouillées de la
plupart des équipements, comme le constate le
rapport d’audit effectué en 2005. © Y. Kalikat
La RTNC comprend deux chaînes de télévision opérationnelles : la première (RTNC 1), chaîne
nationale centrée sur l’information, et la seconde (RTNC 2), créée en 1996 sur les vestiges de
la RATELESCO – Radio Télévision Scolaire) axée sur le divertissement et émettant uniquement
sur la province de Kinshasa. La télévision compte aussi dix stations provinciales qui jouissent
d’une autonomie financière totale, seule l’enveloppe permettant de couvrir les salaires du per-
sonnel arrive de Kinshasa.
30 Le ministre de l’information y a longtemps eu son bureau et son cabinet (au 18e étage), mais les caprices récur-
rents du seul ascenseur encore opérationnel ont fini par pousser le ministre à déménager dans les locaux de la
RTNC 2 à la Gombe.
31 Benoît Verhaegen (1985, p.76) rappelle que « le financement de cet “éléphant blanc” fut assuré pour moitié
par un prêt de l’État français et par des crédits garantis par la Coface, pour moitié par une contribution du Zaïre. La
réalisation fut exécutée à 100 % par des sociétés françaises, parmi lesquelles Thomson-CSF. Il a fallu plus d’un an
et le concours de cent cinquante techniciens français pour permettre un démarrage partiel. Surdimensionnée, suré-
quipée et techniquement sophistiquée, la Voix du Zaïre ne fonctionnait plus qu’à 20 % de sa capacité un an après
sa mise en route. »
Généralement, les télévisions sont couplées avec des stations de radio dont elles ont d’abord
constitué une extension, empruntant leur personnel d’animation, avant bien souvent de leur
voler la vedette32. Parmi les 51 chaînes privées qui émettent à Kinshasa, cinq seulement présen-
tent un minimum de structuration : Digital Congo, Antenne A, Raga, RTG@ et Congoweb TV. Le
Vice-Président de l’ANEAP ajoute aux cinq précédentes Tropicana, Canal 5 TV, Canal Futur et
Canal Congo TV qui font des efforts de professionnalisation.
Le rapport de l’Union européenne sur le processus électoral a souligné le rôle néfaste joué par
ces télévisions politisées : « Le camp Bemba a envenimé la polémique portant sur les origines
du président sortant, assumant un discours ouvertement xénophobe. Les médias de la mou-
vance présidentielle ont, pour leur part, fait porter à l’adversaire la responsabilité de tous les
actes de violence rapportés, l’accusant de fomenter des troubles 34. » La grande majorité des
sanctions adoptées par la Haute Autorité des Médias durant cette période visait d’ailleurs les
stations de télévision kinoises.
32 Un recensement de la HAM a montré qu’il n’y avait, à Kinshasa, que douze radios qui n’étaient pas couplées à une
télévision.
33 Sous la présidence de Laurent-Désiré Kabila, ces deux chaînes, ainsi que la RTKM, avaient été « nationalisées »
par le ministre de l’Information et de la Presse, Dominique Sakombi, au motif qu’elles appartenaient à des individus
impliqués dans une rébellion contre le pouvoir en place. Après l’accession à la Présidence de Joseph Kabila, le nou-
veau ministre de l’Information, Kikaya Bin Karubi, a restitué les quatre chaînes nationalisées à leurs propriétaires.
34 Rapport préliminaire de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, novembre 2006.
Quelques autres chaînes commerciales se veulent « apolitiques », mais sont plutôt favorables au
régime en place :
• Tropicana TV et Numerica TV appartiennent à Jean-Pierre Kibambi Shintwa, ancien
correspondant de RFI, candidat malheureux à la députation nationale ;
• Antenne A appartient à un consortium d’investisseurs privés congolais et belges présidé
par Phinas Abraham ;
• Raga TV et Raga+ sont la propriété de Versi Zahir, un investisseur d’origine indo-pakis-
tanaise ;
• Congoweb TV, appartenant à Gabriel Shabani, est la dernière née du groupe et considérée
comme une des plus professionnelles.
Il n’existe encore qu’une trentaine de télévisions en province, parmi lesquelles seule Radio
Télévision Mwangaza à Lubumbashi semble bien structurée. C’est le Katanga qui présente le
plus grand nombre d’initiatives privées, suivi du Kasaï Oriental.
• A Lubumbashi : Télé Mwangaza, Nyota TV, Wantanshi TV, Zénith TV et TV Tam-Tam ;
• A Mbuji Mayi : RTDK TV, RTOP TV, KHRT TV, TV Mont Carmel ;
• A Bukavu : Shala TV et RTVGL (Radio Télévision Vision Grands Lacs) ;
• A Kisangani : TV Boyoma ;
• A Matadi : TV Matadi.
© P. Martinot
Télévision Mwangaza à Lubumbashi
• Les télévisions confessionnelles
Les télévisions confessionnelles sont une quinzaine à Kinshasa : elles se bornent généralement
à diffuser les prêches de leur propriétaire-prédicateur, entrecoupées de plages musicales 35 . « On
les appelle “du Réveil”, mais ce sont plutôt des Églises et des télévisions du Sommeil qui visent
à endormir les esprits », ironise un acteur du secteur médiatique. Comme leurs homologues
radiophoniques, elles s’engagent parfois sur le terrain politique. Récemment, le pasteur Denis
Lessie, propriétaire de Nzondo TV, a été convoqué par la HAM pour une séance pédagogique (et
d’avertissement) suite à la diffusion d’une émission dans laquelle il se laissait aller à des haran-
gues politiques. Le pasteur a plaidé l’ignorance… et le fait que sa chaîne soit commerciale et
non confessionnelle, une stratégie qui lui permet de pouvoir accéder au marché publicitaire et
de faire de « l’information générale ».
35 Voir Marie-Soleil Frère, « Quand le pluralisme déraille : images et manipulations télévisuelles à Kinshasa », in
Africultures n°71, novembre 2007, p.47-54.
Les coûts de production sont tels en télévision qu’il est difficile d’imaginer qu’ils puissent être
pris en charge par une communauté de base ou une organisation de la société civile. Les télévi-
sions dites « communautaires » sont donc très peu nombreuses et souvent plus proches d’initia-
tives personnelles et commerciales que de projets associatifs : on notera, à Kisangani, la Radio
Télévision pour le Développement Intégral (RTDI) ; la Radio Télévision Graben au Nord-Kivu
(Béni et Goma) et la Radio Télé Boma (RTB) dans le Bas-Congo.
Enfin, deux chaînes de télévision internationales, TV5 Monde et Euronews, sont disponibles sur
le réseau hertzien à Kinshasa. De nombreuses autres chaînes peuvent être captées via une
antenne parabolique, dans la capitale et dans les provinces. Toutefois, contrairement à ce qui
est observé dans le champ radiophonique, aucune de ces télévisions étrangères n’est considérée
comme acteur de poids dans le débat politique congolais.
Créée en 1960 et instituée sous sa forme actuelle par une ordonnance-loi de 198136, l’Agence
Congolaise de Presse (ACP, anciennement Azap) est, comme la RTNC, une entreprise publique
placée sous la double tutelle technique du ministère de la Communication et des Médias, et
administrative du ministère du Portefeuille. Elle compte actuellement environ 500 agents dont
une cinquantaine à Kinshasa et les autres répartis dans les différentes représentations en
province. Après des années de léthargie, elle fonctionne aujourd’hui de manière limitée. Elle
publie un bulletin quotidien tiré à une centaine d’exemplaires et dispose d’un site Internet :
http://www.acpcongo.cd.
36 Ordonnance-loi n° 81-052 du 2 avril 1981 portant statut d’un établissement public dénommé « Agence Zaïre Presse ».
DIA (Documentation et Information pour l’Afrique) est la plus ancienne agence du Congo
puisqu’elle a été créée en 1957. Logée au Centre Interdiocésain de Kinshasa, elle appartient à
la Conférence épiscopale nationale du Congo et emploie une dizaine de personnes. Elle ne se
limite pas à l’information religieuse, mais aborde des sujets économiques, politiques, sociaux et
d’éducation citoyenne. Elle a longtemps distribué un bulletin sous format papier avant de met-
tre sa production en ligne : http://www.dia-afrique.org.
L’APA (Agence de Presse Associée) est une agence privée, mise sur pied par un certain nombre
d’agents de l’ACP soucieux de contourner la léthargique structure d’État. Elle édite un bulletin
de 12 pages qui est envoyé par courrier électronique ou sous forme papier à un nombre limité
de destinataires. Elle ne dispose pas d’un site Internet.
Dans le domaine radiophonique, il n’existe pas d’agence sonore, mais deux ONG sont spéciali-
sées dans la réalisation de programmes mis à la disposition des radios locales : Search for
Common Ground (SFCG), connue en RDC sous le nom de Centre Lokolé, et La Benevolencija.
Leurs productions sont diffusées par plus d’une centaine de radios sur toute l’étendue du territoire.
Depuis 2008, SFCG a lancé la production d’une émission télévisée, utilisant un format de
« télé-réalité », mettant en scène des jeunes de moins de 30 ans de la ville de Kinshasa dont le
défi est d’apporter un changement positif dans leurs communautés. Appellé « Tosalel’ango »
(Faisons-le), cette émission est diffusée sur Digital Congo.
La Benevolencija est une ONG néerlandaise installée à Bukavu et à Goma, qui produit deux
émissions hebdomadaires à destination d’une trentaine de radios partenaires. Ces programmes
(théâtre radiophonique et magazine sur la justice) visent à encourager les populations à
s’opposer de façon réfléchie à toute manipulation les incitant à la violence, pour devenir des
acteurs de la réconciliation. Les radios partenaires sont rémunérées pour la diffusion de ces pro-
ductions. La Benevolencija occupe treize personnes en RDC dont six sont directement impli-
quées dans les programmes (journalistes, écrivains et responsables de sensibilisation).
Mais le défi est de capitaliser au mieux sur les compétences développées et de s’assurer que
ces dernières pourront continuer à s’exercer au bénéficie des médias congolais, donc du public,
même si les soutiens extérieurs s’amenuisent ou cessent.
les électeurs.
Si les données émanant de ces diverses études ne se recoupent que partiellement, les options
méthodologiques étant souvent trop différentes pour permettre des comparaisons, quelques ten-
dances communes se dessinent toutefois.
Les éléments chiffrés présentés dans ce rapport reposent sur un travail statistique réalisé par la
société IMMAR. Trois années consécutives (2006, 2007, 2008), la société IMMAR a réalisé des
études d’audience dans six, puis sept villes majeures de la RDC (Kinshasa, Lubumbashi,
Kisangani, Mbuji Mayi, Bukavu, Matadi, auxquelles s’est ajoutée Goma en 2008). La continuité
de l’approche méthodologique permet donc d’établir des comparaisons et, dès lors, de mesurer
les évolutions. IMMAR a également procédé, en mars 2008, à un sondage dans six localités
rurales de trois provinces : Bumba et Bwamanda (Equateur), Idiofa et Masi-Manimba (Bandundu),
Bundu et Watsa (Province Orientale).
Les résultats, quoique très parcellaires, permettent une incursion dans la consommation média-
tique des milieux ruraux. En 2008, près de 4 000 Congolais, hommes et femmes de 15 ans et
plus (3 000 en milieu urbain et 900 dans les localités rurales), de niveaux d’étude différents,
ont constitué l’échantillon de ce sondage.
La radio reste le média le plus courant en RDC avec un taux d’équipement qui varie, pour les
sept zones urbaines intégrées à l’enquête, de 97 % (Kinshasa) à 92 % (Goma). Dans la ville de
Kinshasa, le taux d’équipement en postes de télévision rejoint celui de la radio, loin devant le
téléphone mobile ou l’ordinateur.
93 %
Equipement radios 95 %
97 %
93 %
Equipement TV 97 %
97 %
1%
Equipement parabole 2%
5%
17 %
Equipement ordinateur 16 %
20 %
29 %
Utilisation Internet 28 %
29 %
64 %
Equipement tel mobile 69 %
68 %
Les raisons qui amènent les populations à privilégier la radio sont identifiées dans une étude
menée par la société Experts à la demande de Search for Common Ground où les personnes
interrogées mettent en avant les motifs suivants :
• Le coût d’un récepteur radio est plus faible (et donc plus abordable) ;
• La radio est le seul média disponible dans beaucoup de villes de province ;
• Elle ne nécessite pas de courant électrique (et peut fonctionner sur piles) ;
• On peut déplacer le transistor facilement dans plusieurs endroits…
Dans les localités rurales, les taux d’équipement sont en général nettement inférieurs à ceux
des villes : dans les localités visitées, la possession d’un poste de radio varie de 97 % à 64 %
(à Bundu dans la Province Orientale). Toutefois, la radio se place toujours largement en tête
par rapport aux autres médias. A Bwamanda (Equateur) par exemple, 85 % des personnes inter-
rogées disent posséder une radio, 27 % un téléphone mobile et seulement 11 % un poste de
télévision.
La télévision est nettement moins présente dans les localités rurales (entre 10 % et 48 % pour
les localités sondées) et vient presque toujours après le téléphone mobile.
37 Les données les plus récentes publiées par l’UIT (Union Internationale des Télécommunications) datent de 2006
et mentionnent un taux d’équipement global pour la RDC de 37,9 % pour la radio, 0,5 % (3,8 % des ménages) pour
la télévision, alors qu’il n’y a que 0,02 ordinateurs/100 habitants.
(+13 %). Dans les localités rurales, le taux d’équipement en téléphone mobile varie entre 10 et
45 %. Selon les données de l’UIT publiées en 2008, l’équipement en téléphonie mobile en RDC
a augmenté de 63,7 % entre 2002 et 2007, atteignant 6 592 000 personnes, alors que le
nombre de lignes fixes a diminué de 10 000 à 9 700 lignes sur la même période, soit une
régression de 0,8 % 38.
Ville : Bwamanda
Base =
ensemble
(160)
27 %
11 %
3% 2% 1% 1%
Parabole /
Radio Mobile TV Ordinateur Phonie Internet
MMDS
Quant aux utilisateurs d’Internet, les données de l’enquête semblent suggérer qu’ils sont égale-
ment de plus en plus nombreux : au centre de la ville, on atteint des taux d’usage de 29 % à
Kinshasa, 37 % à Mbuji Mayi, 22 % à Bukavu, 22 % à Goma, 19 % à Matadi et 9 % à
Kisangani.
Toutefois, ces chiffres doivent être relativisés au niveau national, l’accès restant peu fréquent et
limité aux centres urbains, périphérie exclue. Ainsi, les chiffres présentés par l’UIT en 2008
sont nettement moins optimistes puisqu’ils mentionnent 230 400 usagers réguliers, soit
0,37 % des habitants. Quoique modeste, ce chiffre constitue une augmentation de 35,7 %
depuis 2002.
Afin de mieux cerner le profil de l’auditoire des médias congolais, l’étude a approché les pratiques
de consommation en opérant des distinctions selon trois critères :
• le sexe (hommes/femmes) ;
• l’âge (15-24 ans/25-39 ans/40 ans et plus) ;
• le niveau d’étude (non scolarisé, niveau primaire, niveau secondaire, études supérieures).
Hommes Femmes
Presse 2% 1%
Internet 11 % 3%
TV 1% 27 %
Radio 85 % 85 %
Presse 31 % 43 % 26 %
Internet 33 % 41 % 26 %
TV 36 % 38 % 26 %
Radio 32 % 38 % 30 %
Presse 2% 14 % 41 % 44 %
Internet 1% 3% 38 % 58 %
TV 19 % 27 % 32 % 22 %
Radio 18 % 25 % 31 % 26 %
Toutefois, l’étude montre également que la fréquence de lecture de ces titres (pourtant quoti-
diens) est limitée. Au sein du lectorat de chaque journal, les plus nombreux sont ceux qui
disent lire le titre « au moins une fois par mois » ou « moins d’une fois par mois », alors que les
lecteurs qui disent lire « tous les jours ou presque » ou « au moins une fois par semaine » sont
très minoritaires.
Notoriété assistée des titres de presse La confiance dont bénéficient ces titres auprès
du lectorat est limitée : parmi les 403 personnes
à Kinshasa en 2008
interrogées à Kinshasa qui disent lire au moins
L’Avenir 44 %
un titre, 21 % disent faire confiance à L’Avenir,
15 % au Potentiel , 11 % au Palmarès , 8 % à
Le Palmarès 43 % Uhuru, 7 % à La Référence Plus et 6 % au Phare.
Le Potentiel 39 %
La presse a des tirages très limités (entre 150 et
La Référence Plus 39 %
1 500 exemplaires) et circule difficilement hors
Uhuru 34 % de la capitale. La diffusion a conservé son carac-
tère artisanal et largement improvisé. A Kinshasa
Le Phare 34 %
et dans les villes de province, la vente se fait
L’Observateur 33 % essentiellement à la criée, par le biais d’un
La Tempête des réseau informel. Le Groupe de Recherche et
33 %
Tropiques
d’Échanges Technologiques (GRET) 39 avait lancé,
Forum des As 32 % dans le cadre d’un programme d’appui aux
Base : médias congolais, un projet de messagerie (se
Le Soft 27 % ensemble
(1012) limitant à un système de diffusion matinale par
Le Journal du
Citoyen 14 % portage aux abonnés de Kinshasa) avec quatre
journaux participants : aujourd’hui, il ne reste
plus que trois journaux membres (Le Potentiel, Le Phare et La Référence Plus) et le paiement
des contributions par les entreprises au service collectif de messagerie (200 US$ par mois) se
fait attendre.
L’Avenir 4% 6% 14% 7%
Le Palmarès 3% 5% 12 % 9%
Le Potentiel 3% 5% 11 % 6%
La Référence Plus 4% 5% 11 % 7%
Uhuru 3% 5% 10 % 6%
Le Phare 3% 4% 9% 6%
L’Observateur 3% 5% 9% 6%
Base :
La Tempête des
Tropiques
3% 3% 9% 7% ensemble
(1012)
Forum des As 2% 6% 9% 6%
Le Soft 2% 3% 8% 5%
Le Journal du 2% 2% 4% 2%
Citoyen
39 ONG française menant (entre autres) des projets d’appui aux médias en RDC. Voir p. 124 de ce rapport.
Outre les difficultés liées à la distribution, qui entraînent un problème évident d’accès, le prix
de vente du journal (près de 2 US$) est aussi un facteur limitatif, car hors de portée pour la plu-
part des Kinois. « Avant, une personne pouvait acheter quatre quotidiens tous les jours, rappelle
André Ipakala, Président de l’ANECO (Association Nationale des Éditeurs du Congo). A présent
les lecteurs ne peuvent plus acheter qu’un seul numéro, voire aucun 40. » Quels sont les fonc-
tionnaires (public « historique » de la presse congolaise), dont le salaire avoisine les 100 US$
pour les plus chanceux, qui peuvent encore
se permettre de débourser pour acheter le jour-
nal ? Aujourd’hui, il est plus abordable de se
procurer des photocopies à 100 f.c. ou de
« louer » un exemplaire. Pour 100 f.c., un ven-
deur laisse au lecteur la publication pendant
une demi-heure et la restitue ensuite à l’édi-
teur comme invendu. Les pratiques de lecture
en rue sont fréquentes. On appelle « Parlement
debout », les trottoirs où les journaux sont éta-
lés à la vue du public et où les passants s’arrê-
tent pour lire les Unes et en débattre.
Dans les villes de province, les journaux locaux sont relativement connus, mais le nombre de
personnes qui déclarent en avoir lu ou feuilleté un exemplaire « durant les 12 derniers mois » se
révèle limité. Mukuba et Fraternité sont les titres les plus connus à Lubumbashi, Karibu et
Kasuku à Bukavu, Congo Wetu et Munyaku Wa Nsona à Mbuji Mayi, Mwangaza à Kisangani,
Mbwetete et Le Périscope à Matadi, Info Plus et L’Etendard à Goma.
40 André Ipakala Mobiko Abeiye, Directeur de Publication de La Référence Plus et Président de l’ANECO, entretien
personnel du 13 août 2008.
41 Freddy Mulumba Kabuayi, Administrateur délégué du Potentiel, entretien personnel du 11 août 2008.
temps que les hommes à la télévision et moins de temps qu’eux à la radio. Il est pourtant
d’usage de considérer le public féminin comme « sous-informé » : l’enquête n’a pas permis de
cerner les types d’émissions consommées en différenciant les sexes, mais les résultats semblent
suggérer que les femmes consomment davantage les programmes télévisuels de divertissement
(essentiellement les feuilletons et le théâtre) et moins les émissions radiophoniques consacrées
à l’information.
La radio connaît ses pics d’audience dans les tranches matinales, à 7h, alors que la télévision
est surtout regardée le soir, particulièrement à 20h.
A titre illustratif, voici les courbes d’audience des radios (en bleu) et des télévisions (en rouge)
pour la ville de Mbuji Mayi. On constate clairement que la radio a la préférence de l’écoute mati-
nale alors que la télévision est regardée en soirée. Les courbes de Matadi, Goma et Bukavu sont
similaires. A Kinshasa et Lubumbashi, la préférence pour la radio en matinée est moins marquée.
25 %
20 %
15 %
10 %
5%
0%
5h00-5h15
5h30-5h45
6h00-6h15
6h30-6h45
7h00-7h15
7h30-7h45
8h00-8h15
8h30-8h45
9h00-9h15
9h30-9h45
10h00-10h15
10h30-10h45
11h00-11h15
11h30-11h45
12h00-12h15
12h30-12h45
13h00-13h15
13h30-13h45
14h00-14h15
14h30-14h45
15h00-15h15
15h30-15h45
16h00-16h15
16h30-16h45
17h00-17h15
17h30-17h45
18h00-18h15
18h30-18h45
19h00-19h15
19h30-19h45
20h00-20h15
20h30-20h45
21h00-21h15
21h30-21h45
22h00-22h15
22h30-22h45
23h00-23h15
23h30-23h45
0h00-0h15
0h30-0h45
1h00-1h15
1h30-1h45
2h00-2h15
2h30-2h45
3h00-3h15
3h30-3h45
4h00-4h15
4h30-4h45
Dans les localités rurales, la télévision et le téléphone mobile sont, systématiquement, plus utili-
sés par les hommes que par les femmes, alors que la consommation de la radio par les deux
sexes est variable.
A part Radio Okapi, la RTNC et les quelques chaînes privées qui disposent de relais dans les
principales villes du pays, les médias audiovisuels ont un rayon de diffusion très restreint (de 50
à 100 km) qui ne leur permet même pas de couvrir toute une province. Dès lors, en dépit des
quelques 341 radios recensées, il existe toujours des « zones d’ombres » qui ne reçoivent aucun
signal. Alors qu’il y a pléthore de médias à Kinshasa, il reste en RDC des régions où l’informa-
tion ne parvient pas et d’où elle ne provient pas. « Trop de citoyens n’accèdent pas du tout à
l’information. Et une énorme portion d’entre eux n’est pas représentée dans les médias. C’est
Kinshasa qui dicte sa vision aux provinces. D’où l’importance des radios locales de proximité car
ce sont celles dans lesquelles les gens se reconnaissent. », précise Esdras Kambale, ministre de
la Culture et des Arts, ancien Président de la HAM 42.
• La radio
A Matadi, c’est la RTNC qui vient en tête suivie par RTG@ FM, Radio Okapi et RTDM FM. On
remarque que, dans deux autres villes, Kisangani et Goma, un certain nombre de radios « natio-
nales » forment un trio de tête qui supplante les radios locales, prisées partout ailleurs.
Les graphiques ci-après permettent de comparer les audiences 2008 avec celles collectées en
2007 et 2006 dans les mêmes localités.
42 Esdras Kambale, ministre de la Culture et des Arts et ministre intérimaire de la Communication et des Médias lors
de l’enquête, entretien personnel du 15 août 2008.
43 François Pascal Mbumba, animateur provincial à l’Institut Panos Paris, entretien personnel, 5 mai 2009.
64 %
Total Radios 67 %
68 %
25 %
Radio Okapi 26 %
19 %
24 %
RFI 23 %
19 %
14 %
Mirador FM 15 %
10 %
10 %
RTGA FM 10 %
8%
11 %
RTNC 1 FM 11 %
8%
7%
R. Sango Malamu 14 %
9% Période :
lundi à
Jo Dacosta FM 2%
7% dimanche
9%
Raga FM 9%
7%
5%
Digital Congo FM 4%
6%
6%
Top Congo FM 6%
4%
46 %
Radio Okapi 38 %
43 %
35 %
RFI 35 %
33 %
48 %
R. Mwangaza 32 %
29 %
Nyota FM
19 %
Wantanshi FM
18 %
13 %
RTNC 1 FM 8%
9% Période :
6% lundi à
Digital Congo FM 6%
9% dimanche
R. Phoenix 13 %
10 %
Université 8%
R. Tam-tam 20 %
18 %
Afrique 4%
4%
VOA 2%
3%
Total Radios 63 %
68 %
37 %
RTNC 1 23 %
32 %
41 %
Radio Okapi 32 %
28 %
27 %
R. Maendeleo 26 %
28 %
15 %
Radio Maria 22 %
24 %
Radio Star
21 %
11 %
RFI 11 %
16 % Période :
4% lundi à
Digital Congo FM 9% vendredi
10 %
Sauti Ya 7%
12 %
Rehema FM 8%
10 %
BBC 6%
9%
Neno La Uzima 4%
6%
FM 3%
68 %
Total Radios
83 %
Radio Okapi 37 %
49 %
RTDK FM 34 %
41 %
RTOP FM 25 %
37 %
41 %
KHRT FM 17 %
27 %
R. Mont Carmel 11 %
26 %
Radio Fraternité 16 %
20 % Période :
lundi à
RTNC 4%
13 % vendredi
RFI 11 %
11 %
BBC 3%
8%
Digital Congo FM 3%
8%
1
2007 2008
55 %
Total Radios 48 %
36 %
33 %
Radio Okapi 27 %
19 %
18 %
RTNC 17 %
10 %
10 %
RTGA FM 12 %
9%
6%
Digital Congo FM 9%
9%
14 %
Radio Amani 8%
8%
11 %
RFI 9% Période :
7%
lundi à
10 %
BBC 8% vendredi
6%
9%
Radio Mwangaza 8%
6%
0%
OPED FM 0%
6%
11 %
Raga FM 7%
4%
67 %
Total Radios 73 %
75 %
47 %
RTNC FM 48 %
39 %
10 %
RTGA FM 22 %
38 %
39 %
Radio Okapi 32 %
23 %
RTDM FM 1%
16 %
13 %
Radio Matadi 21 %
14 %
18 %
RFI 17 %
14 % Période :
10 % lundi à
Digital Congo FM 5%
9% vendredi
3%
Ratelki FM 3%
8%
8%
Raga FM 4%
7%
3%
BBC 2%
4%
Kisangani est donc la seule des villes sondées où la radio connaît un net recul depuis 2006.
Selon Jean-Pierre Lifoli, directeur de la Radio communautaire Mwangaza, deux phénomènes
conjugués expliquent cette évolution. D’une part, les coupures de courant sont devenues inces-
santes dans cette ville où les raccordements électriques non contrôlés ont déstabilisé l'ensemble
du réseau. Or, aucune station de radio ne possède de groupe électrogène. « Les radios et les
télévisions émettent donc à l’improviste, explique-t-il. L’auditeur ne sait jamais ce qu’il va
entendre, ni quand et il a perdu l’habitude d’allumer sa radio. » En outre, la multiplication des
stations a entraîné une dispersion des compétences : « aujourd’hui, les radios font toutes la
même chose. Elles se copient et n’ont plus les moyens d’offrir des programmes originaux et de
qualité. »
Dans les zones rurales, Radio Okapi se place souvent en deuxième position44, après une radio
locale 45 et avant les stations internationales captées en ondes courtes (RFI, Africa n°1, Radio
Vatican, VOA, BBC). Hormis la RTNC, les radios kinoises qui émettent sur tout le pays, comme
Digital Congo ou RTG@, apparaissent peu dans les relevés des préférences d’écoute des locali-
tés secondaires.
Il importe de souligner le succès de RFI qui se positionne juste après Radio Okapi à Kinshasa et
Lubumbashi, ainsi que dans plusieurs localités rurales. Selon le Pr. Aimé Kayembe, enseignant
à l’IFASIC, cette radio « a souvent mis à mal l’organisation politique et institutionnelle des régi-
mes dictatoriaux dans les pays du Sud. (…) Elle sert de source d’information indiscutable au
Sud et est généralement relayée par les médias alignés sous la bannière des groupes opposition-
nels locaux. Elle couvre parfois les carences consécutives au silence dans lequel sont plongés
les médias privés, à l’épreuve de certaines dispositions dirigistes et liberticides 46.» Depuis plus
de trois ans, les relations entre le gouvernement congolais et RFI sont particulièrement tendues,
les autorités de la RDC estimant que la radio française fait la part trop belle aux opposants
au pouvoir de Joseph Kabila. Au moment des élections, les autorités ont refusé d’accréditer la
correspondante de RFI, Ghislaine Dupont, et ont fini par l’expulser, le 3 juillet 2006 47. Depuis
lors, en dépit de multiples initiatives de médiation, les tensions subsistent.
L’influence des médias étrangers dans la perception par les Congolais des situations internes,
est indéniable en RDC : « Ils ont influencé la perception des situations et des belligérants car ils
demeurent souvent une des premières sources d’information des populations et des médias
congolais, même lorsqu’il s’agit de problèmes intérieurs 48. » D’où la grande attention que leur
prêtent les autorités nationales.
Les courbes d’audience des radios de la ville de Lubumbashi sont très significatives de l’usage
du média radiophonique à des fins avant tout d’information et principalement dans les tranches
44 Une étude d’audience réalisée en 2008 par la société Experts pour le compte de Search for Common Ground,
indique que Radio Okapi émet dans 22 des 26 villes concernées par l’étude et qu’elle est en tête de l’audience dans
12 villes et supplantée par des radios locales dans 10 autres.
45 Radio Liberté à Bumba, Radio Lendisa à Bwamanda, Uele FM à Bundu, Radio Bomoko à Watsa, Radio Nsemo à
Idiofa.
46 In Institut Panos Paris, Situation des médias en République démocratique du Congo, Paris, avril 2004, p.83.
47 Cette journaliste a fait l’objet d’une campagne virulente contre sa personne. Elle a d’ailleurs intenté un procès
contre le Groupe L’Avenir, accusé d’avoir tenu à son endroit des propos injurieux et mensongers.
48 Institut Panos Paris, op.cit., p.84.
matinales. Vers 6h30, RFI dépasse la barre des 12 % d’audience avec son programme d’infor-
mation en continu « Afrique matin », suivie par les différents journaux parlés de Radio Okapi en
français et en swahili.
Informations
internationales et
Afrique Matin Radio Okapi RFI Radio Mwangaza Nyota FM
14 %
Journal en swahili Journal en français
12 % Journal en français
Okapi Action
10 %
Flash infos
Base :
Mwangaza Matin et
Emission du centre
Répondants
Lokolé lundi à
8% Flash infos vendredi
(419)
Mwangaza Midi et
Flash Infos
Journal Arbre à Palabres
(Emission du Centre
6% Lokolé)
Dialogue entre
Congolais
4%
2%
0%
5h00-5h15
5h30-5h45
6h00-6h15
6h30-6h45
7h00-7h15
7h30-7h45
8h00-8h15
8h30-8h45
9h00-9h15
9h30-9h45
10h00-10h15
10h30-10h45
11h00-11h15
11h30-11h45
12h00-12h15
12h30-12h45
13h00-13h15
13h30-13h45
14h00-14h15
14h30-14h45
15h00-15h15
15h30-15h45
16h00-16h15
16h30-16h45
17h00-17h15
17h30-17h45
18h00-18h15
18h30-18h45
19h00-19h15
19h30-19h45
20h00-20h15
20h30-20h45
21h00-21h15
21h30-21h45
22h00-22h15
22h30-22h45
23h00-23h15
23h30-23h45
0h00-0h15
0h30-0h45
1h00-1h15
1h30-1h45
2h00-2h15
2h30-2h45
3h00-3h15
3h30-3h45
4h00-4h15
4h30-4h45
Radio Okapi se maintient parfois bien en journée lors de quelques rendez-vous importants,
comme Okapi Action (plus de 10 % à Lubumbashi), Dialogue entre Congolais (plus de 8 % à
Goma) ou encore pour ses journaux parlés en langues nationales : le journal parlé matinal en
swahili dépasse les 14 % à Goma et celui en tshiluba atteint 7 % à Mbuji Mayi.
L’information est donc très clairement ce qui pousse l’auditeur congolais vers le média radio-
phonique.
Audience cumulée veille radios – Pénétrations par quart d’heure à Bukavu en 2008
Audience cumulée veille radios – Pénétrations par quart d’heure à Matadi en 2008
Bulletins d’informations
Bulletins d’informations
et chanson chrétienne
et chanson chrétienne
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
12 %
14 %
16 %
18 %
10 %
12 %
14 %
16 %
18 %
0%
2%
4%
6%
8%
0%
2%
4%
6%
8%
5h00-5h15 5h00-5h15
5h30-5h45 5h30-5h45
6h00-6h15 6h00-6h15
6h30-6h45 6h30-6h45
7h00-7h15 7h00-7h15
7h30-7h45 7h30-7h45
8h00-8h15 8h00-8h15
Journal en français
Journal en français
8h30-8h45 8h30-8h45
Informations en
Informations en
9h00-9h15 9h00-9h15
français
9h30-9h45 9h30-9h45
10h00-10h15 10h00-10h15
RTNC 1
RTNC
10h30-10h45 10h30-10h45
11h00-11h15 11h00-11h15
11h30-11h45 11h30-11h45
12h00-12h15 12h00-12h15
Journal en français
Journal en français
12h30-12h45 12h30-12h45
informations pratiques
informations pratiques
13h00-13h15 13h00-13h15
Radio Okapi
RTGA FM
13h30-13h45 13h30-13h45
Musique et
Musique et
14h00-14h15 14h00-14h15
14h30-14h45 14h30-14h45
« Grands Lacs »
« Grands Lacs »
économique)
économique)
(magazine
(magazine
15h00-15h15 15h00-15h15
15h30-15h45 15h30-15h45
16h00-16h15 16h00-16h15
16h30-16h45 16h30-16h45
Radio Maendeleo
Radio Okapi
17h00-17h15 17h00-17h15
17h30-17h45 17h30-17h45
18h00-18h15 18h00-18h15
18h30-18h45 18h30-18h45
Informations en
Informations en
19h00-19h15 19h00-19h15
français
français
19h30-19h45 19h30-19h45
20h00-20h15 20h00-20h15
20h30-20h45 20h30-20h45
Radio Maria
Radio Matadi
21h00-21h15 21h00-21h15
21h30-21h45 21h30-21h45
22h00-22h15 22h00-22h15
22h30-22h45 22h30-22h45
23h00-23h15 23h00-23h15
« Les Rigolades »
« Les Rigolades »
23h30-23h45 23h30-23h45
0h00-0h15 0h00-0h15
0h30-0h45 0h30-0h45
1h00-1h15 1h00-1h15
Répondants
Répondants
1h30-1h45 1h30-1h45
vendredi
vendredi
lundi à
lundi à
Base :
Base :
2h00-2h15 2h00-2h15
(419)
(420)
2h30-2h45 2h30-2h45
3h00-3h15 3h00-3h15
3h30-3h45 3h30-3h45
4h00-4h15 4h00-4h15
4h30-4h45 4h30-4h45
État des lieux du paysage médiatique congolais
• La télévision
• Pour Bukavu : Shala TV, suivie de Digital Congo TV, RTNC 1 et RTV Grands Lacs ;
• Pour Mbuji Mayi : RTDK TV, suivie de RTOP TV, KHRT TV et TV Mont Carmel ;
87 %
Total TV 85 %
87 %
36 %
Mirador TV 52 %
45 %
33 %
RTNC 1 25 %
22 %
17 %
Antenne A 19 %
22 %
5%
Numerica TV 17 %
16 %
Canal Numérique
13 %
Période :
10 %
TV5 Monde 7% lundi à
12 %
dimanche
8%
RTGA TV 16 %
10 %
8%
Digital Congo TV 10 %
10 %
15 %
Raga TV 14 %
9%
2%
Euronews 5%
8%
78 %
Total TV 76 %
82 %
61 %
TV Mwangaza 49 %
52 %
Nyota TV
39 %
Wantanshi TV
25 %
24 %
RTNC 1 18 %
11 %
13 %
Digital Congo TV 10 %
10 %
13 % Période :
RTNC 2 3%
9% lundi à
1% dimanche
RTGA TV 21 %
7%
1%
TV5 Monde 5%
6%
1%
Euronews 2%
6%
10 %
Canal+ Horizons 6%
6%
36 %
Total TV 34 %
29 %
Shala TV
14 %
9%
Digital Congo TV 17 %
14 %
32 %
RTNC 1 16 %
10 %
RTVGL
9%
RTNC 2 5% Période :
7%
lundi à
1% vendredi
TV Rwanda 1%
1%
0%
TV5 Monde 1%
1%
10 %
Raga TV 7%
3%
Canal+ Horizons 0%
36 %
Total TV
65 %
RTDK TV 23 %
39 %
RTOP TV 21 %
37 %
KHRT TV 9%
29 %
TV Mont Carmel 6%
15 %
RTNC 1 4%
13 %
Période :
TV Fraternité 3% lundi à
9%
vendredi
Canal+ Horizons 2%
7%
3%
TV5 Monde 7%
Trace TV 1%
5%
RTGA TV 7%
5%
59 %
Total TV 52 %
32 %
6%
Digital Congo TV 25 %
20 %
26 %
Période :
RTNC 1 15 %
13 %
lundi à
8%
vendredi
TV Amani 6%
9%
3%
TV5 Monde 4%
8%
36 %
RTGA TV 41 %
5%
24 %
RTNC 2 9%
4%
RTL 9 1%
1%
6%
CCTV
68 %
Total TV 71 %
89 %
18 %
RTGA TV 41 %
57 %
32 %
RTNC 2 31 %
39 %
31 %
RTNC 1 21 %
36 %
18 %
Digital Congo TV 14 %
29 %
8%
Raga TV 11 %
28 % Période :
17 % lundi à
TV Matadi 27 %
24 % vendredi
3%
TV5 Monde 5%
2%
1%
Canal+ Horizons 1%
1%
1%
Trace TV 1%
1%
20 %
CCTV 1%
Total TV 45 %
Digital Congo TV 29 %
RTNC 2 20 %
RTNC 1 19 %
Raga TV 13 %
T VRwanda 1%
Dans les localités rurales, les préférences vont à la RTNC 1 et aux quelques chaînes privées
congolaises (RTG@, Digital Congo, CCTV dans l’Equateur), les télévisions locales étant plus
rares. Les chaînes internationales (TV5 Afrique et Canal+ Horizons) sont également citées. Là où
une télévision locale existe (comme à Idiofa où émet une télévision diocésaine), elle jouit d’une
bonne pénétration.
• Le coût de l’équipement reste relativement élevé et il n’est pas étonnant qu’une ville
portuaire comme Matadi soit mieux équipée qu’une ville enclavée comme Kisangani ;
• L’accès à l’énergie constitue un souci majeur, autant du côté des émetteurs que des
consommateurs ;
• La qualité de l’image transmise est souvent médiocre, ce qui peut décourager le télé-
spectateur.
La télévision est sans aucun doute un média dont la consommation est nocturne. Si les télé-
spectateurs se tournent vers elle pour l’information, elle constitue également un vecteur de
divertissement important.
49 Voir la thèse de Kasongo Mwema Y’Ambayamba, La Télévision, ses enjeux et ses publics au Zaïre depuis 1990,
Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Bordeaux III, 2000-2001, p.487- 488
(Les données statistiques utilisées sont tirées d’études CFI-Marketing/RMS de 1996 et 1999).
10 %
15 %
20 %
25 %
10 %
15 %
20 %
25 %
0%
5%
0%
5%
lundi à vendredi
7h30-7h45 7h30-7h45
Répondants
8h00-8h15
Répondants
8h00-8h15
semaine
8h30-8h45
Base :
Base :
8h30-8h45
(419)
(724)
TV Mwangaza
9h00-9h15 9h00-9h15
Questions brûlantes
9h30-9h45 9h30-9h45
(divertissement)
10h00-10h15 10h00-10h15
Mirador TV
10h30-10h45
11h00-11h15
Dieu et nous
11h00-11h15
Diverses émission de
11h30-11h45
12h00-12h15 12h00-12h15
12h30-12h45 12h30-12h45
13h00-13h15 13h00-13h15
13h30-13h45 Star à l’antenne
13h30-13h45
14h00-14h15 14h00-14h15
Antenne A
Nyota TV
14h30-14h45 14h30-14h45
15h00-15h15 15h00-15h15
Journal en Swahili
15h30-15h45 15h30-15h45
16h00-16h15
(Divertissement)
16h00-16h15
Journal télévisé
16h30-16h45 16h30-16h45
Journal
Qui ?
17h00-17h15 17h00-17h15
17h30-17h45 17h30-17h45
18h00-18h15
RTNC 1
18h00-18h15
Wantanshi TV
18h30-18h45 18h30-18h45
19h00-19h15 19h00-19h15
19h30-19h45 Journal en Français
19h30-19h45
20h00-20h15 20h00-20h15
20h30-20h45 20h30-20h45
Numerica TV
21h00-21h15 21h00-21h15
Journal en Français
21h30-21h45 21h30-21h45
Love Story
22h00-22h15 22h00-22h15
22h30-22h45
Débats politiques
22h30-22h45
RTNC 1
(mercredi et
23h00-23h15
vendredi)
23h00-23h15
Divertissements
23h30-23h45 23h30-23h45
Journal télévisé
Films nigérians /
programmes de
0h00-0h15
divertissement
0h00-0h15
0h30-0h45
autres
0h30-0h45
1h00-1h15 1h00-1h15
1h30-1h45 1h30-1h45
2h00-2h15 2h00-2h15
2h30-2h45 2h30-2h45
3h00-3h15 3h00-3h15
3h30-3h45 3h30-3h45
4h00-4h15 4h00-4h15
4h30-4h45 4h30-4h45
État des lieux du paysage médiatique congolais
Dans les autres villes, les audiences sont plus basses et plus éclatées, aucune station ne dépas-
sant 8 % d’audience, pas même en « prime time », à Bukavu, Mbuji Mayi, Kisangani et Goma.
Les émissions sportives et le cinéma flirtent ici et là avec les 5 % d’audience, ce qui confirme la
vocation distractive de la télévision. Seule Matadi connaît un pic d’audience de 23 % pour la
RTG@ autour de 21h30, heure de diffusion des séries télévisées à succès.
25 %
« A l’écoute de
l’avenir »
20 % Base :
Répondants
lundi à vendredi
(420) « Priorité
reconstruction » Journal en français
15 % (magazine
économique)
Journal télévisé
10 %
Journal en français « Le rire de la
semaine »
5%
0%
5h00-5h15
5h30-5h45
6h00-6h15
6h30-6h45
7h00-7h15
7h30-7h45
8h00-8h15
8h30-8h45
9h00-9h15
9h30-9h45
10h00-10h15
10h30-10h45
11h00-11h15
11h30-11h45
12h00-12h15
12h30-12h45
13h00-13h15
13h30-13h45
14h00-14h15
14h30-14h45
15h00-15h15
15h30-15h45
16h00-16h15
16h30-16h45
17h00-17h15
17h30-17h45
18h00-18h15
18h30-18h45
19h00-19h15
19h30-19h45
20h00-20h15
20h30-20h45
21h00-21h15
21h30-21h45
22h00-22h15
22h30-22h45
23h00-23h15
23h30-23h45
0h00-0h15
0h30-0h45
1h00-1h15
1h30-1h45
2h00-2h15
2h30-2h45
3h00-3h15
3h30-3h45
4h00-4h15
4h30-4h45
L’accès à la télévision reste donc très inégalitaire en République démocratique du Congo. Si les
stations se multiplient dans les provinces, le développement est inégal entre quelques grandes
villes et les petites localités.
Comme le soulignait déjà en 2001 Kasongo Mwema, « les opérateurs ont tendance à privilégier
les espaces où le consommateur dispose déjà de récepteurs et surtout d’un pouvoir d’achat
intéressant 50. » C’est pourquoi les villes minières (Lubumbashi, Mbuji Mayi) connaissent un
développement important des stations locales.
Les télévisions locales permettent aux populations des provinces d’accéder à des images qui
reflètent leurs réalités. Car si, sur les ondes, Radio Okapi et ses centres de production en province
permettent de diffuser, au niveau national, une information répercutant le vécu des populations
des provinces, les autres médias (la télévision, mais aussi la presse écrite), même ceux diffusés
sur l’ensemble du pays, produisent leurs contenus depuis Kinshasa.
Cet aperçu du paysage médiatique congolais étant brossé, il importe d’approfondir l’analyse, en
tâchant de mieux cerner les conditions dans lesquelles fonctionnent les médias et les types de
produits qu’ils proposent à leur public.
En effet, le foisonnement des supports écrits et audiovisuels, s’il est appréciable en tant qu’éta-
lon de la liberté d’expression, peut, en revanche, poser un défi important à l’organisation du
secteur et à sa progression qualitative, entraînant une dispersion des compétences humaines et
des ressources financières.
Dans la seconde section de cette étude, il s’agira d’explorer les paramètres internes et externes
qui influencent les contenus médiatiques, afin d’identifier quels sont les défis à relever par les
médias congolais.
Toutefois, la quantité de médias disponibles est-elle forcément un signe de bonne santé du sec-
teur ? Pluralité ne rime pas nécessairement avec débat démocratique, ni avec qualité et diver-
sité des contenus. La question importante est la suivante : le citoyen congolais est-il de mieux
en mieux informé ? Est-il suffisamment informé ? Sur ce point, les avis sont mitigés. « Est-ce
qu’il faut parler de progrès quand il y a 51 chaînes de télévision ? s’interroge Godefroid Bwiti,
directeur de ICM. Le progrès du secteur, c’est au niveau du contenu que l’on doit pouvoir l’ob-
server. Or, l’évolution des médias congolais est aujourd’hui strictement quantitative. Au niveau
qualitatif, non seulement ça n’avance pas, mais ça recule plutôt 52… »
Cette seconde partie vise à aborder la question cruciale des contenus, en les replaçant dans le
contexte élargi des conditions de fonctionnement, de travail et de production des médias congo-
lais. Pour que ces derniers puissent jouer le rôle qui leur revient dans la construction de la
démocratie et de la citoyenneté, cinq enjeux semblent particulièrement déterminants :
En outre, la question de l’appui des bailleurs de fonds et opérateurs aux médias congolais doit
également être posée, au vu des montants jusqu’ici investis dans le secteur et de la situation de
dépendance dans laquelle se trouvent plusieurs des médias les plus performants vis-à-vis de ce
soutien extérieur.
Toutefois, la situation actuelle de l’emploi dans les entreprises médiatiques congolaises (à l’ex-
ception notable de Radio Okapi), de même que le fonctionnement des dispositifs de formation
initiale et continue expliquent largement les difficultés rencontrées dans la professionnalisation
des personnels, qui freinent l’augmentation qualitative et quantitative des contenus proposés
aux publics congolais.
Les médias congolais sont caractérisés par un fonctionnement en sous-effectif, issu d’une stratégie
de minimisation des coûts, ce qui contraint les personnels à la polyvalence. Dans la presse
écrite, les quotidiens les mieux pourvus – Le Potentiel et L’Avenir – comptent une trentaine de
journalistes ; les plus petits – La Tempête des Tropiques ou Le Palmarès – une quinzaine. Dans
les hebdomadaires, les journalistes sont souvent en charge de diverses tâches, comme le secré-
tariat de rédaction, les reportages de terrain, voire les démarches commerciales. Dans certains
cas, l’éditeur cumule toutes les fonctions de rédaction, de fabrication et de diffusion, et son
journal tient dans une mallette.
Dans l’audiovisuel, les employés sont également poussés à la polyvalence, assumant à la fois des
prestations d’animation, des interventions à la régie technique, voire des initiatives de prospection
publicitaire. Un grand groupe comme L’Avenir compte 214 employés qui se répartissent entre la
télévision (124), la radio (30) et le journal (60) 53. Les autres grandes stations de télévision de
Kinshasa, comme Antenne A par exemple, emploient entre 50 et 80 personnes, dont une quin-
zaine de journalistes. Mais elles font exception. Les stations de radio de province sont particu-
lièrement démunies en ressources humaines et comptent entre 5 et 25 collaborateurs, exerçant
souvent d’autres occupations parallèlement (enseignants, étudiants).
53 Simon Kabamba, Directeur de la radio du groupe L’Avenir, entretien personnel, 26 mai 2009.
Les compétences spécialisées font défaut autant en journalisme, que dans les métiers techniques
(secrétariat de rédaction, graphisme, prise de son, montage et mixage…) ou le management.
Les tâches de gestion sont rarement prises en charge par des professionnels, les fondateurs des
médias (rarement formés dans le domaine financier) étant réticents à l’idée de déléguer ce type de
responsabilité.
Or, les entreprises médiatiques congolaises ne pourront pas évoluer sans une professionnalisa-
tion de la gestion. « Il faut accepter que la gestion d’entreprise a ses règles qui sont différentes
de celles d’une boutique familiale », estime Me Lwemba, conseiller au Cabinet du Président de
la HAM 54. La professionnalisation implique également la mise en œuvre de dispositifs permettant
une meilleure connaissance des publics ou l’utilisation optimale des technologies informatiques
et numériques, non seulement dans le processus de production, mais aussi dans la diffusion ou
l’archivage par exemple.
Dans la plupart des médias se pose en outre un problème de motivation et de stabilisation des
employés, lié à la faiblesse des salaires et à l’absence de contrat. Selon les données de notre
enquête, les journalistes de la presse écrite kinoise gagnent en moyenne entre 30 et 80 US$
par mois ; ceux de l’audiovisuel entre 50 et 100 US$.
Le Potentiel est l’entreprise qui rémunère le mieux Rédaction du quotidien Le Potentiel à Kinshasa
Dans un tel contexte, il est difficile de motiver les journalistes, et même simplement d’attendre
d’eux la discipline et la rigueur. « D’une manière générale, la situation des journalistes s’est plu-
tôt dégradée ces dernières années », estime Stanis Nkundiye, le secrétaire général du Syndicat
National des Professionnels de la Presse (SNPP).56 Les entreprises ne respectent pas le salaire
minimum officiel qui a été récemment augmenté à 3 US$ par jour (pour 26 jours de travail
maximum par mois, soit un minimum mensuel de 78 US$).
54 Me Lwemba Lulumas, conseiller juridique au cabinet du Président de la HAM, entretien personnel du 11 août 2008.
55 Témoignage anonyme d’un journaliste de presse écrite, Kinshasa, août 2008.
56 Stanis Nkundiye, secrétaire général du SNPP, entretien personnel du 12 août 2008.
Le syndicat suit l’évolution de la situation de ses membres depuis plusieurs années et pointe
quelques médias du doigt : « Digital Congo payait très bien ses employés au début, mais les
conditions se sont nettement dégradées. Même chose à L’Observateur, le journal qui rémunérait
le mieux ses journalistes il y a dix ans : aujourd’hui, ses employés cumulent neuf mois d’arriérés
de salaire. L’ACP, qui a renégocié sa convention collective en 2004, Le Potentiel, Le Phare et La
Prospérité comptent parmi les rares médias où la situation s’est améliorée. »
Dans les provinces, le SNPP a constaté que les situations des journalistes étaient plus difficiles
encore. Au Bas-Congo et au Kasaï, par exemple, RTOP, RTM à Matadi et RT Boma sont les
seules à payer régulièrement leur personnel ; les autres stations n’y parviennent pas.
Cette situation ne favorise pas l’engagement autour d’un projet éditorial mobilisateur et beaucoup
de journalistes s’adonnent à d’autres activités rémunératrices à côté de leur travail rédactionnel.
La précarité favorise aussi des pratiques peu déontologiques comme la couverture rémunérée
d’événements et entraîne une importante instabilité des ressources humaines, les jeunes journa-
listes n’exerçant ce métier qu’en attendant de trouver mieux.
D’autant que les conditions de travail sont souvent difficiles et engendrent des fonctionnements
acrobatiques. Dans les journaux, l’équipement informatique est insuffisant : hormis Le Potentiel
et L’Avenir, qui sont relativement bien équipés (une vingtaine d’ordinateurs), la plupart des
quotidiens disposent de moyens techniques réduits. Le Phare ou The Post, par exemple, ne
comptaient que trois ordinateurs en ordre de marche au moment de l’enquête, ce qui obligeait
les journalistes à faire la queue pour pouvoir saisir leurs textes et renvoyait à des heures tardives
la finalisation de l’édition. Le bouclage nocturne des journaux, auquel contribuent les nombreuses
coupures de courant, peut contraindre les journalistes à regagner leur domicile tard dans la soi-
rée, dans des conditions d’insécurité évidentes.
La précarité concerne aussi le statut des travailleurs, dont l’énorme majorité évolue sans contrat
et sans aucune protection sociale. A Lubumbashi, RT Mwangaza est le seul média privé dont les
employés ont un contrat et bénéficient des primes et de la prise en charge des soins de santé
prévues par la loi.
A la recherche de stabilité, les professionnels les plus chevronnés privilégient dès que possible
des fonctions mieux rémunérées dans les organisations internationales, les projets de déve-
loppement ou le secteur privé. Les médias issus de projets subventionnés offrent également
une intéressante porte de sortie : le salaire d’un journaliste à
Radio Okapi se monte à 700 US$ minimum ; on gagne
300 US$ à InterCongo Média et 500 US$ au Centre Lokolé.
57 La loi de 1996 impose que le directeur de publication (article 22) et le directeur des programmes de toute entre-
prise de radiodiffusion ou de télévision (article 62) soient des professionnels.
Kinshasa emploient des diplômés issus des écoles supérieures de formation en journalisme,
leurs compétences sont souvent insuffisantes pour garantir des productions de qualité.
Dans les médias audiovisuels de province, le niveau de formation du personnel est très faible :
les animateurs, ayant rarement plus qu’un diplôme de niveau secondaire, sont formés sur le tas.
Les quelques rares diplômés en communication présents en province s’orientent vers d’autres
emplois mieux rémunérés. Beaucoup d’animateurs en radio ou en télévision sont des personnes
ressources qui se portent volontaires pour prendre en charge des plages d’antenne.
Toutefois, certains directeurs rechignent aussi parfois à embaucher le personnel diplômé dispo-
nible. « Le problème, souligne Jo Tala Ngaï, Vice-président de l’Association Nationale des
Entreprises Audiovisuelles Privées (ANEAP), c’est qu’aujourd’hui les entreprises audiovisuelles
ne recrutent même pas parmi les jeunes diplômés. La crise de l’emploi est telle que certains
préfèrent embaucher un cousin, un neveu, et lui mettre une caméra dans les mains, même s’il
n’a aucune formation du tout. »
Ce constat est confirmé par Pierre Nsana, coordonnateur de programme à l’Institut Panos Paris :
« Les patrons sont parfois contents d’avoir des gens moins qualifiés, car ils peuvent les payer
moins », souligne-t-il 58.
Féminisation de la profession :
un enthousiasme à nuancer
Entretien avec Francine Umbalo et Antoinette Nvunda de l’UCOFEM
58 Pierre N’Sana, coordonnateur de programmes à l’Institut Panos Paris et assistant à l’IFASIC, entretien personnel
du 10 août 2008.
59 Francine Umbalo, Vice-Présidente de l’UCOFEM, entretien personnel du 12 août 2008.
l’UCOFEM et Gender Links, « Une fois diplômée, la femme journaliste n’est pas
engagée en fonction de ses compétences. On ne la trouve pratiquement jamais à des
postes de décision 60. »
Le paysage médiatique congolais ne compte que quatre médias
dirigés par des femmes (RT Mwangaza à Lubumbashi, Global
TV à Kinshasa, Uhuru et Le Révélateur ) 61. Les femmes ne
parviennent pas à s’imposer car elles font toujours preuve de
réserve face aux hommes : « elles se sentent inférieures et
elles se mettent elles-mêmes dans une situation d’infériorité,
reconnaît-on à l’UCOFEM. Certaines femmes journalistes res-
tent soumises à l’autorité de leur mari qui les empêche de ren-
trer tardivement à la maison, de voyager, de dormir à l’hôtel,
craignant que la femme échappe ainsi à leur contrôle. » Au
Katanga, la femme doit encore être pourvue d’une autorisation
© P. Martinot
officielle de son mari pour pouvoir voyager hors de la province.
« Une femme ne peut pas se condamner au célibat parce
qu’elle veut être journaliste. Alors que rares sont les maris qui
vont accepter les aléas de ce métier. » Radio Télé Kintuadi à Kisangani
D’autre part, l’UCOFEM souligne que la ruée des jeunes filles vers les écoles de journa-
lisme ne garantit pas la fin des stéréotypes : au contraire, elle se nourrit en grande partie
de ces clichés. « Les étudiantes sont attirées par le vedettariat. Les jeunes filles veulent
passer à la télé (…). Elles y voient le moyen de devenir l’amie des politiciens ou des hom-
mes d’affaires. La véritable vocation est rare », regrette Francine Umbalo. C’est pourquoi,
en dépit de la pléthore de jeunes diplômées sur le marché, les directeurs de chaîne se plai-
gnent de ne pas parvenir à recruter des journalistes féminines d’un niveau de compétence
suffisant. « C’est lié aux conditions de réussite à l’IFASIC : trop d’étudiantes y réussissent
pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les compétences, mais parce qu’elles ont des
affinités avec tel ou tel professeur, déplore l’UCOFEM. Ensuite, quand des recrutements
sont organisés dans les médias, ce sont de nouveau leurs petites amies, leurs copines,
que les patrons embauchent. Souvent les femmes n’osent pas avouer ces situations dif-
ficiles dans lesquelles elles se trouvent car elles ont très peur du jugement social. »
Un jugement social qui les rattrape pourtant car toutes ces pratiques finissent par ren-
forcer une image généralement négative de la femme journaliste au Congo. « Elles sont
vues comme des femmes légères qui courent derrière les politiciens et qui recherchent
l’argent », poursuit Antoinette Nvunda, secrétaire permanente de l’UCOFEM 62. « Il faut
que les femmes journalistes se sentent soutenues et accompagnées pour ne pas devoir
passer par toutes ces pratiques, estime Francine Umbalo. Pour cela, il faut qu’il y ait
plus de femmes à des postes de responsabilité dans les médias ou plus de femmes qui
possèdent leurs propres médias. Et que les femmes sentent qu’elles ont des capacités
suffisantes pour s’imposer seulement par la qualité de leur travail. »
60 Étude de base sur le genre et le VIH/Sida, Gender Links (Afrique du Sud), 2008, p.14.
61 Depuis quelques mois, c’est également une femme, Solange Lusiku, qui dirige le journal Le Souverain à Bukavu,
mais elle n’est pas la fondatrice du journal.
62 Antoinette Nvunda, secrétaire permanente de l’UCOFEM, entretien personnel du 12 août 2008.
• La formation initiale
• Des effectifs pléthoriques (plus de 2 600 étudiants à l’IFASIC dont 2 000 en premier
cycle, dans des bâtiments conçus au départ pour en accueillir 250). Alors que l’ISTI mettait
en œuvre un test d’admission très sélectif, cette procédure est désormais devenue une
simple formalité, entraînant une inflation des inscriptions. Cette affluence, qui répond à
des préoccupations financières car l’Institut vit des frais d’inscription des étudiants, a
entraîné la mise en place d’un système de cours en alternance (les étudiants suivent les
cours un jour sur deux). Les effectifs ne permettent pas d’assurer suffisamment d’ensei-
gnements pratiques. Au second cycle, les effectifs se réduisent (600 étudiants en tout)
avec une trentaine d’inscrits par an dans la filière « journalisme », pour environ 70 en
« communication des organisations » (les deux autres choix possibles étant la communi-
cation sociale et l’édition multimédia) ;
• Des enseignements parfois désuets. « Certains cours n’ont pas changé de contenu depuis
30 ans, remarque un ancien étudiant. Alors que la presse congolaise est tout autre. » Le
départ à la retraite du corps enseignant vieillissant pose un problème de relève, même si
quelques doctorats commencent à être engrangés. Ces dernières années, l’IFASIC a recruté
plusieurs assistants pour encadrer les cours et travaux pratiques et tâcher de renouveler
ses cursus, mais ils restent affectés à des tâches subalternes, l’absence de doctorat ne les
autorisant pas à enseigner ;
• Le manque de matériel pour les exercices pratiques est aussi patent. L’IFASIC dispose
d’un studio-école, insuffisant au vu des effectifs, d’un petit cyber-centre dont l’accès est
payant, mais pas d’une salle informatique ;
• Les enseignants sont sous-payés. Le montant payé par les étudiants à l’inscription permet,
entre autres, de rémunérer des enseignants dont le salaire officiel était, jusqu’il y a quel-
ques mois, de 60 à 80 US$. Les professeurs ont connu une augmentation sensible de leur
salaire, qui avoisine désormais les 500 US$. Toutefois, pour compléter ces émoluments,
les professeurs vendent en sus leur fascicule de cours ou louent aux étudiants leur matériel
personnel pour la réalisation de travaux pratiques.
Il importe de s’interroger aussi sur ce qui motive les jeunes gens à entreprendre ce type d’étude.
L’IFASIC compte à ce jour plus de 75 % d’effectifs féminins (80 % en premier cycle et 73 % au
second cycle). « Ces demoiselles sont intéressées principalement par l’audiovisuel », remarque
le Recteur. L’image de quelques femmes journalistes qui ont connu une ascension sociale fulgu-
rante suscite des vocations nombreuses : les étudiantes interrogées se réfèrent régulièrement à
Chantal Kanyimbo, journaliste-vedette de la RTNC et Présidente de l’UNPC, ou à Colette
Tshomba, Directrice de Publication de Uhuru, devenue Ministre des Congolais de l’extérieur. En
définitive, les meilleurs étudiants diplômés de l’IFASIC ne rentrent pas dans le journalisme,
mais évoluent vers la communication d’entreprise ou la communication institutionnelle, plus
rentables.
Les Facultés Catholiques de Kinshasa (FCK) ont créé leur Faculté des Communications
Sociales en 1991, dans le but, au départ, de former des communicateurs pour les médias et
structures d’Église. Il s’agissait de les former à « intégrer le message de l’Évangile dans la nou-
velle culture créée par les moyens de communication modernes, avec de nouveaux langages, de
nouvelles techniques et de nouveaux comportements 64. »
Les FCK offrent aujourd’hui un cursus similaire à celui de l’IFASIC auquel elles empruntent une
partie de son corps enseignant. Elles disposent d’une salle de presse et d’une radio campus,
équipées grâce à une collaboration avec l’Université Catholique de Louvain (Belgique). Elles
accueillent un effectif plus réduit : en 2008, elles enregistraient 780 étudiants dont 260 en
première année. En licence, les étudiants se répartissaient comme suit : Journalisme (7),
Audiovisuel (7), Marketing (42), Communication pour le développement – Educom (46),
Bibliologie et documentation (2). « C’est une tendance qui s’accentue, explique le Doyen de la
Faculté, le Pr. Lino Pungi. Il y a visiblement quelque chose qui rebute dans le journalisme. La
situation était complètement différente il y a cinq ans. Ce sont des jeunes de familles aisées qui
fréquentent les FCK 65 : dans ces milieux-là, on fuit désormais le journalisme 66. »
Pour mieux répondre aux besoins du secteur, les FCK comptent mettre en place un Diplôme
Spécial en Journalisme (DSJ) à destination des professionnels déjà en activité mais qui cherchent
à obtenir un diplôme. « Dans les radios communautaires, précise le Pr. Pungi, il y a beaucoup de
personnes en demande de formation. On peut les recruter sur base d’un graduat s’ils témoignent
d’une expérience professionnelle suffisante. De toutes façons, les radios communautaires ne
peuvent pas se permettre de payer des gros salaires à des détenteurs de diplômes de haut
niveau. »
Toutefois, la plupart des enseignements sont généralistes et restent aux mains des professeurs
issus d’autres filières de la Faculté des Lettres qui y voient une occasion rentabilisable d’accé-
der à des centaines d’étudiants. Car, quoique le Département de Communication soit de création
récente, ne dispose d’aucun matériel et compte très peu d’enseignants spécialisés, il accueille
déjà un bon millier d’inscrits. « C’est ce Département qui est la vache à lait d’une Faculté de
Lettres par ailleurs complètement dépeuplée » estime un enseignant. Ici non plus, le journalisme
n’a pas le vent en poupe : il reste 19 étudiants en 2e licence en Journalisme alors qu’ils sont 85
en Communication des organisations.
Quelques autres établissements universitaires kinois ont ouvert des filières de Communication,
comme l’Institut Facultaire d’Administration et de Gestion (IFAG) et l’Université Pédagogique
Nationale (UPN). Dans les provinces, plusieurs universités (l’Université de Lubumbashi et
l’Université de Kisangani) disposent d’un Département de Communication depuis quelques
années. L’ensemble de ces structures manquent d’enseignants qualifiés et de matériel adéquat.
L’Université de Lubumbashi a conclu un accord avec l’IFASIC, permettant de recourir à ses pro-
fesseurs. L’IFASIC a en outre ouvert deux antennes qui proposent les trois premières années du
cursus à Mbuji Mayi et Mbandaka, mais les étudiants doivent ensuite venir à Kinshasa pour
poursuivre en maîtrise.
65 L’inscription à l’IFASIC coûte 180 US$, mais 380 US$ aux FCK.
66 Pr. Lino Pungi, Doyen de la Faculté des Communications Sociales des FCK, entretien personnel du 11 août 2008.
• La formation technique
L’Institut Congolais de l’Audiovisuel (ICA) est sans doute la structure la mieux équipée pour
assurer la formation des personnels des médias audiovisuels. Anciennement SEVOZA (Studio-
École de la Voix du Zaïre), l’ICA est situé au sein de la RTNC dont il constitue la Direction de la
Formation.
Les 16 modules de formation proposés par l’ICA portent sur quatre secteurs :
• La bureautique (initiation à l’informatique et au maniement de logiciels) ;
• La radio (conception, animation et reportage radio, prise de son assistée par ordinateur,
production, animation et chroniques musicales) ;
• La télévision (prises de vue, montage numérique, réalisation de magazines, éclairage) ;
• La technique (maintenance des équipements numériques).
réticents à se priver d’une ressource humaine pendant plusieurs jours. Quant aux radios de pro-
vince, elles n’en ont pas les moyens et seules quelques stations confessionnelles, soutenues par
des Églises étrangères, ont envoyé du personnel en formation.
Outre les sessions de formation, l’ICA rentabilise ses infrastructures et son équipement en les
mettant au service de groupes musicaux pour l’enregistrement de leurs cassettes. Les ressources
générées par l’ICA sont versées dans une caisse autonome, dont la RTNC, en difficulté, tente
régulièrement de reprendre le contrôle. Les salaires, les bâtiments, l’électricité demeurent à la
charge de la RTNC, alors que le coût mensuel de fonctionnement (6 000 US$, incluant des
primes pour les formateurs) est assuré sur les ressources propres de l’ICA.
Ces dernières années se sont multipliés les établissements privés d’enseignement supérieur,
dont certains proposent un cursus en communication. Quelques exemples :
• Le Diocèse de Lubumbashi a également mis en place une école supérieure privée de com-
munication.
Les acteurs du secteur reconnaissent l’intérêt de ces initiatives, mais insistent sur les limites
suivantes :
• Les thématiques sont souvent redondantes (la déontologie et le journalisme électoral ont
été particulièrement prisés en 2005 et 2006), alors que certains pans de l’activité des
médias restent ignorés (aucune session depuis dix ans n’a concerné la programmation ou
l’animation du site Internet d’un média) ;
• Les périodes de formation sont trop courtes (de quelques jours à une semaine) pour per-
mettre une quelconque mise en pratique des acquis ;
• Les retombées sont très faibles à l’intérieur des entreprises dans le travail quotidien. Les
formations ponctuelles ont touché des individus qui ont été « renforcés » sans que l’on
veille à l’insertion ni à la valorisation de ces nouvelles capacités dans l’entreprise.
Beaucoup d’individus ainsi formés sont partis ensuite dans d’autres secteurs pour y valoriser
leurs nouveaux savoirs, affaiblissant plus encore le secteur des médias ;
• Les coûts de ces formations peuvent être importants quand elles déplacent à Kinshasa des
journalistes venant de diverses provinces et pour lesquels « ces voyages à la capitale sont
comme des vacances », souligne un expert du secteur des médias 67 ;
• La sélection des participants n’est pas toujours irréprochable. Pour Pierre N’Sana, « Les
participants qui y prennent part ne sont pas forcément concernés, dans leur pratique
professionnelle, par la question qui y est traitée. Ainsi, au début, ce sont les responsables
des rédactions eux-mêmes qui allaient à toutes les formations, sans doute parce qu’ils
pensaient que ça pouvait leur rapporter quelque chose. Après, ils ont laissé la place aux
plus jeunes. » Forts de ce constat, certains opérateurs ont veillé à peaufiner leurs critères
de sélection.
La méthode « in situ » est désormais utilisée par de nombreux opérateurs (Institut Panos Paris,
Radio Netherlands Training Centre, RFI…) appuyant les radios de province. L’accompagnement
« in situ », fondé sur une participation critique et de moyenne durée (au moins trois semaines)
du formateur au fonctionnement quotidien du média, permet dans certains cas de former des
formateurs locaux 68.
Pour analyser les contenus des médias congolais, il ne suffit pas de se pencher sur une série de
grilles de programmes fournies par les radios et les télévisions ou de s’en tenir aux rubriques
récurrentes présentes dans les différents journaux. D’abord, parce qu’il n’y a pas toujours d’adé-
quation entre la programmation ou le sommaire annoncés et ce qui est effectivement diffusé ou
publié. Les analystes du centre de monitoring de la Haute Autorité des Médias (HAM) constatent
en permanence la discordance entre les grilles de programmes déposées auprès du régulateur et
ce qui est diffusé sur les antennes. Ensuite, parce que, tout comme la typologie des médias est
poreuse (des médias communautaires font de la publicité commerciale ; des médias confession-
nels soutiennent des hommes politiques…), l’intitulé d’une émission ou d’une rubrique peut ne
pas être en totale adéquation avec le contenu. Il est donc nécessaire d’effectuer un minimum
de suivi des produits médiatiques pour pouvoir porter sur les contenus un jugement pertinent.
Depuis 2005, les opérations de monitoring des médias mises en œuvre par la HAM ou par
l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC), structure d’autorégulation, analysent des corpus
avec rigueur et méthode 69. Ils soulignent, de manière récurrente, quelques caractéristiques :
© M. Myers
69C’est l’UPEC qui a, en premier, initié des opérations de suivi des contenus médiatiques. Directeur de l’UPEC,
Emmanuel Kabongo a ensuite formé les observateurs et analystes de la HAM et de l’OMEC.
• Une forte politisation des productions que l’on peut entendre de manière double : d’une
part, les sujets politiques sont dominants et, d’autre part, les médias présentent des posi-
tionnements politiques très marqués dans leur traitement de l’information ;
En outre, la plupart des médias présentent un engagement politique affirmé qui influence la
manière dont ils traitent l’information. Durant la période électorale de 2006, les sympathies
politiques des médias suscitaient des déséquilibres flagrants qui ont été relevés de nombreuses
fois dans les rapports et décisions de la Haute Autorité des Médias. Il ne faut pas s’en étonner
puisque la plupart des grands groupes de médias appartiennent à des personnalités impliquées
en politique. Pour certains, l’implication dans le secteur médiatique a été première et ce sont
les médias qui ont servi de tremplin à la carrière politique. « Pour plusieurs éditeurs, le journal
a été ou est devenu un instrument de leur entrée en politique », remarque l’expert Emmanuel
Kabongo 71. Effectivement, Pius Muabilu ( L’Avenir et RTG@), Kin Kiey Mulumba ( Soft
International), Michel Ladi Luya ( Palmarès et Mirador FM et TV), Modeste Mutinga ( Le
Potentiel, Radio 7 et Télé 7) ou Colette Tshomba (Uhuru) ont été Directeurs de publication bien
avant d’être députés, sénateur ou ministre. De même, les télévisions de Jean-Pierre Bemba ont
précédé de plusieurs années les ambitions politiques de leur propriétaire. Pour d’autres, la créa-
tion de médias est devenue une nécessité pour consolider une carrière politique déjà entamée :
les créations de Digital Congo, de Nyota FM et TV à Lubumbashi, de RTOP à Mbuji Mayi relè-
vent de ce type d’évolution.
70 Le corpus est constitué de six publications (Le Potentiel, Le Phare, La Référence Plus, Uhuru, The Post et le
bulletin de l’ACP), du journal parlé de six stations de radio (RTNC, Digital Congo, Radio Okapi, RTG@, Top Congo et
Réveil FM) et du journal télévisé de cinq chaînes de télévision (RTNC, Tropicana, RTGA, Antenne A et Congoweb).
Voir République Démocratique du Congo. Étude de base sur le genre et le VIH/Sida, Gernder Links (Afrique du Sud),
mai 2008.
71 Expert médias de l’APEFE, entretien personnel du 11 août 2008.
D’autres médias enfin, comme les radios communautaires ou les journaux de province, subis-
sent la politisation plus qu’ils ne la choisissent, ne parvenant pas à se soustraire à l’influence de
l’autorité locale. André Ipakala, Président de l’Association Nationale des Éditeurs du Congo
(ANECO) analyse ainsi la situation des publications dans l’arrière-pays. « Quand les gouverneurs
se rendent compte que les journaux sont faibles, ils les achètent… Donc ces journaux ne peuvent
plus rien faire ensuite pour critiquer, jouer leur rôle de contre-pouvoir. »
Les médias sont aussi friands de politique parce qu’il existe dans ce domaine un véritable
« marché ». Les personnalités politiques interrogées évoquent plusieurs pratiques :
• L’interview payante : « Quand un journaliste sollicite une
interview, il t’envoie par la suite une facture sans oublier que tu
dois lui payer le transport », explique un interviewé ;
• La couverture rémunérée : « Lors de chaque activité, il faut
prévoir le budget des journalistes, rappelle un autre. Après une
activité, la liste des journalistes vous est présentée. » ;
• Le voyage accompagné : « Ils (les journalistes) ne sont pas en
mesure de payer des reportages en province ; il faut toujours
qu’ils accompagnent une personnalité politique pour parler des
provinces », explique un député ;
© M.S. Frère
Les élections de 2006 ont laissé des séquelles dans le paysage médiatique congolais. L’inflation
des radios à but électoraliste a débouché, deux ans après les scrutins, sur une pléthore de sta-
tions désargentées, incapables de produire des contenus et se transformant en « radios tourne
disque » 72. La presse écrite, profondément divisée durant la campagne 73, est devenue plus
consensuelle : les organes d’opposition, la plupart proches de l’UDPS, semblent avoir quelque
peu affaibli leurs critiques vis-à-vis du régime. Au sein du journal Le Phare, historiquement très
proche d’Etienne Tshisekedi, l’équipe rédactionnelle reconnaît avoir accompli un certain
« recentrage », comme le soulignait un journaliste de la rédaction en août 2008, et se montrer
moins virulente.
l’information, mais de la vente d’un espace à un individu ou une structure soucieux de faire
passer un message. Le « coupage » est un terme générique utilisé pour désigner toute prestation
journalistique effectuée contre rémunération 74. Il débouche sur la publication ou la diffusion de
publi-reportages déguisés en information, d’articles ou d’éléments présentant sous un jour favo-
rable le commanditaire.
L’omniprésence du coupage est directement liée à la situation de précarité des journalistes qui
pousse ces derniers à accepter d’être rémunérés par des organisateurs de manifestations (qu’il
s’agisse du secteur privé, de la société civile, d’un regroupement politique, d’une ONG ou d’une
institution internationale). Comme l’écrit Didier Kébongo, journaliste à ICM, « les professionnels
des médias congolais s’auto payent en produisant une information financée par les sources. » Et
il cite un confrère qui se serait exclamé : « Peux-tu me citer un seul journaliste dans cette ville,
exceptés ceux de Radio Okapi, qui s’est marié ou a construit une maison avec son salaire ? 75 »
La pratique est tellement répandue qu’il existe des tarifs standards : 10 à 20 US$ pour un jour-
naliste de presse écrite, 20 à 30 US$ pour un journaliste radio (qui doit disposer de matériel de
prise de son) et entre 50 US$ et 200 US$ pour le déplacement d’une équipe de télévision, à
répartir entre les différents membres (cadreur, preneur de son, technicien…). La répartition des
dividendes est d’ailleurs souvent une source de conflit dans les rédactions.
74 Le Pr. Rigobert Lapess Munkeni de l’IFASIC a soutenu récemment une thèse de doctorat sur le coupage (Le cou-
page : une pratique d’allocation des ressources dans le contexte journalistique congolais, Paris, L’Harmattan, 2009).
75 GRET & InterCongo Média, Le coupage dans la presse. Gangrène du Journalisme : Les pistes pour en sortir,
Kinshasa, novembre 2006, p.18. Le coupage est appelé « kawama » à Lubumbashi.
Le chantage : est une pratique fréquente de certains titres qui publient des
informations fracassantes (souvent fondées sur de simples rumeurs) sur des person-
nalités politiques afin qu’elles payent le journal pour le faire taire. Le journal Alerte
Plus a été épinglé de nombreuses fois par la HAM pour des pratiques de ce genre.
Les plates-bandes : sont des réseaux de journalistes qui s’organisent pour s’échanger
des informations « coupées » permettant ainsi à chacun de bénéficier d’un maximum
de dividendes même s’il ne peut pas se rendre dans tous les lieux de captation du cou-
page. Autour de certaines manifestations « juteuses », les journalistes s’organisent en
réseau afin de limiter l’information (et la rémunération) à un nombre restreint de
confrères et maximiser ainsi le revenu de chacun des heureux élus.
Le travail journalistique est donc dénaturé. Comme le souligne Faustin Fouassa, Directeur de
cabinet du ministre de la Communication et des Médias, « les journalistes considèrent leur tra-
vail comme un service rendu à ceux qui les payent et non comme une intermédiation entre le
gouvernement et la population. » La responsabilité de cette méprise est amplement partagée.
L’organisation de défense de la liberté de la presse Journaliste en Danger (JED) dénombre de
multiples cas où une autorité publique, après avoir accordé une interview ou organisé un
événement public, a malmené les journalistes dont le compte-rendu n’était pas suffisamment
élogieux.
Même les débats politiques des médias audiovisuels, qui peuvent donner l’impression d’une
parole libre et contradictoire, sont, en réalité, achetés. Selon Donat M’Baya, Président de JED,
« Les personnalités invitées payent pour se retrouver à l’antenne et les journalistes qui les inter-
rogent sont payés pour poser certaines questions. Dans une émission bien connue qui passe sur
plusieurs chaînes, l’invité paye 15 000 US$ pour se retrouver sur le plateau, et les journalistes
qu’il a en face de lui reçoivent 500 US$ chacun pour poser leurs questions. Comment le débat
Les débats sont présents sur toutes les chaînes pourrait-il être réellement franc ? 76 » L’actuel président
de la HAM, Primo Mukambilwa, confirme : « Les jour-
nalistes sont en position de faiblesse en face des
acteurs politiques : ceux-ci payent pour passer à
l’antenne, puis les payent pour qu’ils posent des
questions complaisantes. 77 » La mode des débats
a amené l’invention d’un nouveau terme à Kinshasa :
« les débatteurs », désignant les personnalités du
monde politique ou académique que l’on retrouve
désormais sur toutes les chaînes, débattant de tout
© F. Mutombo contre rémunération.
L’omniprésence du coupage et son caractère aussi incontournable que précieux pour assurer la
survie du journaliste en ont fait une pratique généralement acceptée dans la profession. Dès
lors, alors que les journalistes gagnent des salaires dérisoires, personne ne s’étonne que certains
membres de la corporation affichent une apparence d’aisance financière qui maintient l’illusion
auprès des jeunes que c’est un métier qui rapporte. « On sait par quelles voies ils obtiennent cet
argent. Ce n’est pas par leur salaire. Mais les signes extérieurs de richesse sont là et ce sont ces
personnes que les jeunes prennent comme modèles », estime le Pr. Lino Pungi. Ainsi, plusieurs
étudiants en journalisme disent leur admiration pour un journaliste d’une grande chaîne privée
qui s’affiche en promoteur personnel de la bière Primus, ce qui lui permet de percevoir des divi-
dendes nettement supérieurs à son salaire.
Curieusement, cette contagion entre communication et information, sur fond de crise économi-
que, débouche sur des contenus médiatiques qui rappellent ceux de l’ère du monopartisme
mobutiste : « Les médias ont changé, mais la manière d’informer n’a pas changé, estime Donat
M’Baya, Président de JED. On montre des audiences ministérielles, des manifestations officielles
que l’on est rémunéré pour couvrir… C’est une presse qui contribue à la désinformation et à la
désorientation de la population ». Godefroid Bwiti partage cette vision : « Aujourd’hui, personne
n’est gêné de se servir du journalisme pour faire tout à fait autre chose que du journalisme. »
condamnées à combler l’antenne avec des plages musicales ou des programmes reçus gratuite-
ment de l’extérieur. Chansons, clips, sketchs et théâtre radiophonique ou télévisuel encadrent des
débats sur plateau ou en studio et quelques rares magazines de terrain produits par des parte-
naires au développement (UNICEF, Centre Lokolé, La Benevolencija…).
La plupart des médias congolais évoluent dans la précarité et ne disposent pas des moyens
qui leur permettraient de développer des démarches originales de terrain. L’absence de moyens
est d’abord technique : sans véhicule, sans équipement de reportage suffisant, sans personnel
mobilisable, il est difficile de produire.
Les programmes éducatifs sont les premiers sacrifiés. « Les sponsors ne sont pas intéressés par ce
type de programmes. Ils préfèrent soutenir le sport ou la variété » remarque un directeur de chaîne.
Quelques émissions de débat politique sont particulièrement prisées : « Table Ronde »
(Congoweb TV), « Entretien » (Digital Congo), « Droit à la parole » (Antenne A), « Profondeurs »
(Numérica), « Polele (Ouvertement) » (CCTV), « Tosolola yango (Parlons-en) » (RLTV). Mais elles
souffrent souvent d’un manque d’ancrage dans des reportages de terrain. Si les radios peuvent
plus facilement ramener des sons de l’extérieur, aucune ne peut rivaliser avec les quelques pro-
grammes phares de Radio Okapi : Dialogue entre Congolais, Okapi Action ou Arbre à Palabres.
La progression du téléphone mobile a permis aux stations de radio de développer les émissions
à « micro ouvert » (populaires et peu coûteuses), où les auditeurs peuvent appeler et s’exprimer
en direct sur les ondes. Ces programmes entraînent toutefois de nombreux dérapages dus à
l’inexpérience des animateurs. En janvier 2005, le ministre de l’Information et de la Presse du
gouvernement de transition, Henri Mova Sakanyi, avait ordonné la suspension de toutes les
émissions d’expression directe, estimant que les intervenants de ces programmes, au taux
d’écoute très élevé, ne pouvaient pas être clairement identifiés alors que leurs propos étaient
souvent excessifs, voire diffamatoires. La HAM avait d’ailleurs adopté, dès 2004, une recom-
mandation (n°HAM/AP/002/2004) relative aux émis-
sions radio-télévisées à téléphone ouvert rappelant que
ces programmes étaient astreints « au respect de l’éthi-
que et de la déontologie » et ne pouvaient être animés
que par des « professionnels justifiant d’une expé-
rience certaine et avérée dans le métier de journaliste. »
Les contraintes matérielles et financières ne sont toutefois pas seules à limiter le travail de ter-
rain. Interrogé sur l’absence du journalisme d’investigation dans son journal, un journaliste du
Phare remarque : « Ce sont des genres qui sont difficiles à pratiquer dans ce pays. Le droit à
l’information n’est pas garanti. Il faut créer des services de presse dans les administrations
publiques qui puissent mettre de l’information à disposition des journalistes. Comme ça, il y
aurait plus de faits et moins de spéculations… » Du côté des pouvoirs publics, on accuse
plutôt les journalistes d’incompétence. « Les journalistes congolais ont une capacité très réduite
de collecte de l’information, peu de capacité de vérification et de recoupement, ce qui fait que
la presse est très animée par la rumeur » estime un mandataire politique. Les torts sont donc par-
tagés : la tradition de rétention de l’information des autorités publiques se conjugue avec le
manque de moyens, de temps et de maîtrise des techniques de collecte de l’information du côté
des journalistes.
sont tournés pour la diffusion domestique, souligne M Lwemba, conseiller juridique au cabinet
e
du Président de la HAM, mais les chaînes qui les diffusent brandissent des petits contrats pour
justifier qu’elles disposent des droits. La réglementation en matière de programmes est certaine-
ment insuffisante, mais si on réglemente trop, les gens vont crier à la violation de la liberté de la
presse ! » Une violation systématique des droits de diffusion des productions étrangères est
d’ailleurs constatée. Certaines chaînes récupèrent le signal de télévisions étrangères et le redif-
fusent sans avoir d’accord contractuel avec l’opérateur concerné. D’autres piratent certains pro-
grammes, entre autres les rediffusions sportives, dont les coûts des droits atteignent des som-
mets hors d’atteinte pour les télévisions africaines. « Les droits de la dernière CAN (Coupe
d’Afrique des Nations) s’élevaient à deux millions de US$, explique Jo Tala Ngaï, Vice-Président
de l’ANEAP. C’est impossible pour nous d’assumer de tels coûts. La dernière fois, le gouverne-
ment est parvenu à négocier les droits pour 250 000 US$. Autrement, les Congolais allaient
être privés de football. » Lors de la dernière coupe d’Europe, les droits de certains matchs ont
été cédés gratuitement étant donné la pauvreté des télévisions africaines.
Alors que les médias audiovisuels devraient tâcher de prendre en compte les préoccupations
quotidiennes des citoyens et refléter la diversité des composantes de la population congolaise,
cette dernière est presque absente des médias d’information. Au-delà de l’anecdotique partici-
pation à des émissions à « téléphone ouvert », l’homme de la rue apparaît peu sur les antennes,
les ondes et dans les pages des médias.
Jusqu’à sa fermeture en 2008, la station Molière TV, à Kinshasa, constituait une expé-
rience frappante de télévision « populiste et populaire », ancrant son succès dans son
ouverture à la réalité quotidienne du « Kinois de la rue », au détriment des principes
devant guider l’exercice du métier de journaliste.
C’est ainsi que la télévision s’est rendue célèbre, en colportant sans discernement et
sans recoupement les rumeurs circulant dans la ville. « Malheureusement, ce n’est pas
la popularité qui garantit la qualité », remarque Me Bosamba, du secrétariat d’instruction
des plaintes de la HAM 79.
© SFCG
que (syndicats, associations de la société civile…).
Quelques sociétés de production privées produisent désormais des éléments ou des émissions
et payent ensuite les radios ou les télévisions pour leur diffusion. Ce sont en général des pro-
ductions qui promeuvent des individus (entre autres des invités issus du monde politique).
D’autres productions sont mises à disposition des médias audiovisuels par des ONG (SFCG, La
Benevolencija) ou des médias partenaires (RFI, CFI, Radio Nederland), permettant de remplir
les grilles. Il n’existe donc pas de réel marché de la production indépendante.
Un troisième enjeu central pour les médias congolais réside dans l’évolution des normes qui
régissent le secteur et, surtout, dans leur capacité à s’imposer et à générer un effet à la fois
structurant et épanouissant pour les opérateurs. Trois aspects méritent particulièrement d’être
explorés :
• Le cadre légal et réglementaire mis en place par les institutions publiques ayant en charge
l’organisation du secteur ;
• Les normes établies par les organisations professionnelles et l’autorégulation au sein de la
corporation ;
• La situation de la liberté de la presse et les droits des journalistes.
80 Experts Sprl, Rapport étude quantitative de base, SFCG, Kinshasa, 2008, p.49.
La constitution congolaise, approuvée par référendum en décembre 2005, prévoit, dans son
article 24, que : « Toute personne a droit à l’information. La liberté de presse, la liberté d’infor-
mation et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de com-
munication sont garanties sous réserve du respect de l’ordre public, des bonnes mœurs et des
droits d’autrui. »
Concernant la qualification des infractions, la loi de 1996 renvoie au Code Pénal : « Sans préju-
dice des dispositions prévues en la matière par la présente loi, la qualification des infractions, la
responsabilité de leurs auteurs, co-auteurs et complices sont déterminés conformément au Code
pénal. » (article 73) Le Code Pénal ordinaire et le Code de Justice militaire prévoient et punis-
sent les infractions susceptibles d’être commises par voie de presse qui y sont passibles de pei-
nes pouvant aller jusqu’à vingt ans d’emprisonnement ou à la peine capitale en cas de trahison
en période de guerre. Les nombreux procès de presse qui ont jalonné l’histoire récente des
médias congolais (164 depuis 1998) étaient essentiellement menés pour des infractions au
Code pénal (diffamation, insulte, offense au chef de l’État, atteinte à la sécurité de l’État). En
matière de diffamation, la loi congolaise prévoit que l’infraction est liée à l’atteinte portée à
l’honneur et à la considération du plaignant, indépendamment de la véracité ou de la fausseté
des faits imputés, ce qui ouvre une large porte aux condamnations. Les procès ont nettement
diminué ces dernières années, mais onze procédures sont encore en cours actuellement : trois à
Lubumbashi, une à Bukavu, sept à Kinshasa.
D’autres textes portent sur des parties ou des questions spécifiques du secteur 82 :
• L’ordonnance n° 81-050 du 2 avril 1981 portant création et statuts d’un établissement
public dénommé Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision ;
• L’arrêté ministériel n° 04/MIP/018/96 du 26 novembre 1996 portant fixation des frais
administratifs pour l’établissement des récépissés de déclarations préalables de publica-
tion, d’exploitation des stations de radio et/ou de télévision, de création d’agences de
81 Pour une analyse approfondie de ces deux textes, voir l’analyse de Me Crispin Chiragarhula, avocat au Barreau de
Kinshasa-Gombe, dans Institut Panos Paris (éd.), Situation des médias en République démocratique du Congo, avril
2004, p.45.
82 Recensement proposé par Charles Mushizi, avocat, ancien conseiller au ministère de l’Information, de la Presse et
de la Communication Nationale.
presse ainsi que pour l’agrément des agences-conseil en publicité et pour l’autorisation de
reportages photographiques ou filmés ;
• L’arrêté ministériel n° 04/MIP/020/96 du 26 novembre 1996 portant mesures d’application
de la loi 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la
presse pour les entreprises de presse audiovisuelle 83 ;
• L’arrêté ministériel n° 04/MIP/006/97 du 28 février 1997 portant création de la Commis-
sion de contrôle de conformité des stations de radiodiffusion et des chaînes de télévision
publiques et privées ;
• L’arrêté ministériel n° 04/MIP/008/97 du 3 mai 1997 portant fixation des frais adminis-
tratifs pour l’autorisation de reportages photographiques ou filmés ;
• La Convention collective de la RTNC et la convention collective de l’ACP.
En outre, durant la période de transition, quelques textes ont été adoptés par la HAM, instance
de régulation de la transition, qui a imposé des contraintes aux médias dans les domaines
suivants :
• La publicité (boissons alcoolisées, tradipraticiens, produits toxiques et cosmétiques…) ;
• Les programmes à caractère violent ou contraire aux bonnes mœurs ;
• La diffusion frauduleuse d’émissions, programmes et autres films cinématographiques des
chaînes étrangères ;
• Les émissions radio-télévisées à téléphone ouvert ;
• Les conditions d’enregistrement et situations administratives des médias ;
• L’ethnicisme et le tribalisme dans les médias ;
• La promotion des langues nationales dans les médias publics et privés.
La faiblesse du cadre actuel se manifeste entre autres par le fait que la procédure à mettre en
œuvre pour ouvrir une chaîne de télévision ou une station de radio demeure floue et qu’aucune
spécificité n’est reconnue aux radios associatives. Le système actuel s’apparente à un simple
système de déclaration : les publications sont enregistrées au niveau du ministère de la
Communication et des Médias et les médias audiovisuels demandent l’attribution de fréquences
au ministère des PTT ou à l’ARPTC qui ne donnent pas d’avis sur le fond du dossier. Comme le
souligne le Vice-Président de l’UNPC (Union Nationale de la Presse Congolaise), Momat Mwana-
Sompo, « On n’exige ni numéro au registre de commerce, ni la composition du capital, ni
même le fait d’avoir un siège 84. » Dans les provinces, la procédure est généralement plus floue
encore. Certaines stations se sont appropriées elles-mêmes une fréquence.
83 Modifié par l’arrêté ministériel n° 04/MCP/011/2002 du 20 août 2002. C’est en annexe à ce texte que figure
le cahier des charges pour les stations de radio et/ou de télévision privée qui est divisé en sept points relatifs
aux modalités d’exploitation ; aux charges relatives à la programmation et la radiodiffusion ; aux charges relatives à la
co-production et aux droits d’auteurs ; aux charges relatives à la publicité, aux dispositions finales, et à l’acte
d’engagement au respect dudit cahier des charges.
84 Momat Mwana-Sompo, Vice-Président de l’UNPC et Directeur de Publication de L’Etendard (Goma), entretien
personnel du 14 août 2008.
Pour permettre la réorganisation du secteur des médias, plusieurs textes sont en cours d’élabo-
ration et d’adoption dont :
• Une nouvelle loi sur la presse (intégrant pleinement l’audiovisuel) ;
• Une loi organique instituant le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication
(CSAC) et configurant ses compétences et pouvoirs.
Des discussions autour de l’élaboration et l’adoption d’une convention collective des profession-
nels des médias sont également en cours. Les conventions particulières qui existent dans les médias
publics (ACP et RTNC), ne sont plus adaptées, même si celle de l’ACP a été révisée en 2004
avec de notables améliorations. Le SNPP (Syndicat National des Professionnels de la Presse) a
tenté de faire avancer l’idée d’une convention au niveau national. Toutefois, la fixation d’exigen-
ces, même minimales, pour les employeurs privés semble utopique. Le SNPP a donc réduit ses
ambitions à la question de la signature de contrats de travail entre employeurs et employés.
Enfin, il faut souligner que le travail de restauration de la norme ne se limite pas à l’adoption de
nouveaux textes et à la refonte des anciens. Deux autres impératifs s’imposent. D’une part, il
faut vulgariser les textes, car beaucoup de journalistes sont arrêtés pour avoir commis des infra-
ctions (parfois graves), sans malveillance, mais fondées sur l’ignorance, les journalistes ne
connaissant pas les limites que la loi leur impose.
D’autre part, les textes n’ont de sens que s’il existe une administration compétente pour en défi-
nir et en suivre la mise en œuvre et, éventuellement, rappeler à l’ordre les contrevenants.
Comme le souligne Donat M’Baya, Président de l’organisation Journaliste en Danger, la réforme
du cadre juridique ne suffit pas. « Encore faut-il que la législation soit appliquée sur le terrain. »
Et selon Me Lwemba, conseiller au cabinet du Président de la HAM, « Le problème est celui de
l’efficacité de l’administration chargée de la mise en œuvre de la réglementation. Même si on
comble le vide juridique, il faut ensuite qu’il y ait une bonne compréhension par des fonctionnai-
res dans des ministères qui seront responsabilisés pour suivre les dossiers. » Il faut également
que les magistrats ayant à connaître des délits de presse s’approprient ces textes.
Lors d’une tournée en province, les animateurs de JED se sont aperçus qu’aucun tribunal ayant
à se prononcer sur ce type d’affaire ne disposait du texte de la loi de 1996. Le rapport sur la
viabilité des médias réalisé par l’IREX en 2006-2007 mettait d’ailleurs ce point en exergue en
soulignant que « la plus grande faiblesse en RDC, c’est généralement l’application de la loi et
l’impunité de ceux qui la violent 85. »
85 IREX, Media Sustainability Index, Development of sustainable and independent media in Africa, Washington, 2008,
p.81.
D’autres structures publiques sont amenées à intervenir dans le secteur de manière ponctuelle,
comme le ministère des Postes, Téléphones et Télécommunications, chargé de l’octroi des fré-
quences ou l’ARPTC (Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo).
Dès sa nomination, le 7 février 2007, Toussaint Tshilombo Send avait souhaité « mettre de
l’ordre » dans le secteur et avait ordonné la suspension de 38 entreprises audiovisuelles dont
22 chaînes de télévision et 16 stations de radio qui n’étaient pas en règle avec l’administra-
tion 86. Il avait également imposé que toute demande d’octroi de fréquence soit étudiée par le
Secrétariat Général à l’Information, un service de son ministère, avant d’être transmise au
ministère des PTT.
• La définition d’une politique nationale en matière de médias n’est pas encore finalisée. Le
ministre du gouvernement de Transition, Henri Mova Sakanyi, avait élaboré un ambitieux
Plan directeur qui n’a pas pu être mis en œuvre ;
86 Les chaînes touchées par cette mesure étaient : Horizon 33, CCTV, CKTV, Mirador TV, Molière TV, Canal 5, Planète
TV, CMC, Couleur TV, Business Radio Télévision (BRT Africa), Hope TV, Nzondo TV, New Look, Radio Télévision
Message de Vie, Studio Sango Malamu, Global TV, Radio Lisanga Télévision, Raga +, Radio Télévision La Voix de
l’Aigle, Radio Télévision Assemblée Chrétienne de Kinshasa, Numérica TV, Canal Futur TV et Télé Sentinelle. En plus
de huit radio couplées avec ces télévisions, étaient également fermées Radio Tam-Tam, Radio Kintuadi Radio
Méthodiste Lokole, B-One Radio FM, Radio Media Vision Sud, Radio Elikya et Radio Réveil FM.
87 FSP 2005-53, Appui à la structuration du secteur radiophonique en Afrique francophone, rapport d’expertise
République démocratique du Congo, mars 2008, p.6.
Les médias attendent également que le ministère joue un rôle actif en définissant les modalités
d’accès à l’aide indirecte ou directe de l’État aux médias privés.
L’aide publique à la presse privée est réclamée depuis des années par les professionnels des
médias congolais. La loi de 1996 prévoit que « le journaliste bénéficie dans l’exercice de ses
fonctions de tous les tarifs préférentiels » (article 12), applicables en matière de transport ou de
télécommunications. Elle stipule également que « l’État peut octroyer une aide indirecte aux
entreprises privées de presse » (article 17), ce qui ouvre la possibilité d’une fiscalité adaptée et
d’un allègement des taxes à l’importation des matières premières.
L’aide publique directe est toutefois liée à des expériences de triste mémoire. En 1998, le
Président Laurent-Désiré Kabila, avait annoncé l’octroi d’une aide de 1 million de US$ à la
presse privée. Un groupe d’éditeurs s’était aussitôt formé, baptisé CASPROM (Caisse de
Solidarité des Professionnels des Médias), afin de se partager ces dividendes. Quelques
journaux (Le Potentiel, Le Phare) avaient refusé d’intégrer le groupe des bénéficiaires, estimant
les conditions du partage peu claires et critiquant l’opacité de ce don présidentiel. L’« effet
CASPROM » avait engendré des revirements de ligne éditoriale et, surtout, créé des divisions qui
perdurent entre les éditeurs 90.
En 2007 et 2008, une aide de 2 millions US$ a été annoncée, mais n’a jamais été libérée. Le
ministère argue qu’il a demandé aux organisations professionnelles de réfléchir à des priorités
et que ces dernières sont incapables de lui transmettre des demandes collectives appropriées.
Selon Le Potentiel, la plupart des éditeurs « ont manifesté une vive hostilité contre la proposi-
tion d’achat d’une imprimerie communautaire » souhaitant chacun « affecter sa part selon sa
discrétion 91. » Du côté de l’audiovisuel, les patrons soulignent surtout le caractère insignifiant
des montants qui pourraient être espérés au regard des coûts de fonctionnement de leurs
médias.
Réclamée à cor et à cri, l’aide publique à la presse privée fait l’objet de multiples controverses :
• Quant à son principe : « L’aide devrait être présentée comme un appui au service public
que constitue la presse, remarque un journaliste, pas comme un cadeau que nous fait le
ministère. » ;
• Quant à ses modalités d’octroi : « devant ce paysage médiatique bigarré, écrit Le Potentiel,
où la quantité l’emporte sur la qualité des services rendus au public, quel média écrit ou
audiovisuel serait éligible à la dotation et à quel montant pourrait-il prétendre ? »
88 Cette division côtoie une division provinciale des PTT qui résout les problèmes liés à l’octroi des fréquences.
89 Stratégie de Développement de la Radiodiffusion : Sud-Kivu, p.11.
90 Voir Institut Panos Paris, Aides publiques aux médias d’Afrique Centrale : pourquoi ? comment ?, Paris, 2005, p.47.
91 Ben-Clet, « Aide publique à la presse : la fureur disproportionnée des éditeurs », in Le Potentiel n°4420, 11 sep-
tembre 2008.
Institution citoyenne d’appui à la démocratie, la HAM s’est imposée, durant la période électorale,
comme un acteur central du champ des médias, son pouvoir étant largement supérieur à celui
des autres instances de régulation qui ont vu le jour sur le continent africain depuis le processus
de libéralisation des médias au début des années 1990.
La HAM avant le pillage du 27 juillet 2006 Durant la transition, elle a bénéficié d’un appui important de la
part des bailleurs de fonds 92 et du soutien diplomatique du
Comité International d’Accompagnement de la Transition
(CIAT), ce qui a favorisé son bon fonctionnement. Avec pour
triple vocation de garantir la liberté de communication, d’assu-
rer l’égal accès des forces politiques aux canaux d’expression
(particulièrement en période électorale) et de protéger les inté-
rêts des publics destinataires des informations produites par
les organes de presse, la HAM s’est implantée a posteriori dans
un paysage médiatique foisonnant comptant déjà plus de 200
publications enregistrées, plus de 150 stations de radio et une
© P. N’sana soixantaine de stations de télévision.
Disposant d’un pouvoir de sanction (suspension d’une publication ou d’un programme, suspen-
sion d’une publication, d’un programme ou d’un média pour une période de maximum trois
mois) lors de manquements graves à la déontologie ou de violations de la loi par les médias, la
HAM n’a pas hésité à en user durant la période électorale où la question du pluralisme de l’in-
formation et du partage équitable de la parole dans l’espace public était particulièrement cen-
trale. Sur les 1 050 plaintes qu’elle a enregistrées et traitées depuis qu’elle existe (460 plaintes
externes et 590 auto-saisines), plus de 800 cas étaient liés à la période électorale 93. « Il est vrai
que la HAM a frappé souvent, reconnaît-elle dans son propre bulletin, mais pouvait-elle ne pas
le faire tellement il y avait d’abus, de laisser-aller, de laisser-faire et d’entorses aux règles d’éthi-
que et de déontologie professionnelle (…) et surtout une mauvaise foi caractérisée chez les
acteurs politiques congolais 94. » C’est ainsi que certains retiendront à son sujet sa « fonction
fouettarde », ou son surnom de « Hama » (qui signifie « marteau » en swahili).
Même si son interventionnisme a été critiqué par les professionnels des médias, ces derniers
reconnaissent à présent, presque à l’unanimité, que « même si ses aspects caporalistes ont
choqué certains, la HAM a joué un grand rôle pour que les élections se passent bien 95. »
92 La HAM a été soutenue entre autres par le PNUD, la coopération allemande, la coopération britannique (via
l’Institut Panos Paris), la coopération belge (via l’APEFE), l’Union européenne (via le GRET), l’UNESCO et la coopé-
ration française.
93 Durant les élections, ses principales sanctions ont été les suivantes : suspension de journaux (6 titres), suspension
de chaînes de télévision (10), suspension d’émissions spécifiques (4), embargo contre les acteurs politiques sur tous
les médias congolais (14), blâmes et mises en garde en direction de directeurs des programmes et de publication.
94 Le Régulateur, Lettre mensuelle de la Haute Autorité des Médias, n°2, juillet 2008, p.3.
95 Emmanuel Kabongo, expert, entretien personnel du 11 août 2008.
La Haute Autorité des Médias était composée de 21 membres (formant son assemblée plénière)
dont 8 issus des composantes et entités du Dialogue intercongolais (configuration 1+4) formant
le bureau. Les 13 autres membres provenaient des associations professionnelles et non-profes-
sionnelles des médias, désignés par leur corporation96. Son organe décisionnel (le bureau, appuyé
par l’Assemblée plénière) se répartissait en cinq commissions spécialisées :
• Commission Spéciale Saisine et Plaintes ;
• Commission Spéciale de Contrôle de Conformité de la Publicité ;
• Commission Spéciale Études, Promotion et Développement ;
• Commission Spéciale Réglementation et Avis ;
• Commission Spéciale Enregistrement et Contrôle des Médias.
La HAM disposait en outre de deux organes techniques : le Centre de Monitoring des Médias
Congolais (CMMC, précédemment appelé CEMPC)97 et le Secrétariat d’Instruction (SI) de la
Commission Saisine et Plaintes.
Durant la période électorale, la HAM a mis en place, en outre, une Commission de Vigilance sur
l’Éthique Électorale dans les Médias (CVEM), structure collégiale associant des représentants de
l’UNCP et de l’OMEC, établie dans les différentes provinces et chargée d’intervenir dans l’urgence
face aux cas de flagrance 98.
A l’intérieur du pays, la HAM disposait d’une antenne par province, composée initialement de six
personnes, réduite à deux après les élections. Durant la transition, l’État congolais est intervenu
dans le fonctionnement de l’institution à hauteur d’environ 320 000 000 f.c. par an (640 000 US$
par an) dont la part la plus importante a servi à payer les salaires des membres du bureau et de
l’Assemblée plénière (de 1 500 à 3 500 US$ par mois) 99. Le reste du budget a été délivré au
compte-goutte étant donné les problèmes de décaissement du Trésor public congolais. Le fonc-
tionnement de la HAM et le salaire des personnels techniques a donc été pris en charge à 90 %
par les bailleurs de fonds, pour un montant d’environ 700 000 € par an en 2005 et 2006.
Depuis le 30 juin 2007, l’État congolais est censé assumer l’ensemble des salaires. Les membres
du centre de monitoring ont été réduits à huit et sont payés grâce à un prélèvement effectué sur
les frais du cabinet du Président. Neuf observateurs ont dû être « mis en congé ». Quant aux
antennes de province, la plupart n’ont plus payé leur loyer depuis décembre 2007 et sont
menacées d’être délogées. Les salaires des agents ne sont plus versés, ce qui entraîne une
démobilisation croissante de ces derniers.
Institution transitoire, la HAM a souhaité continuer à exercer ses pouvoirs après la formation du
gouvernement issu des élections démocratiques, suscitant des contestations. Tout comme la
CEI, elle s’est tournée vers la Cour Suprême qui a confirmé (le 30 janvier 2008) que la HAM
restait (seule) compétente en matière de régulation des médias jusqu’à la mise en place du
CSAC. Sa légitimité demeure toutefois contestée par une partie de la profession.
96 Voir Mashini Mwatha Cléo, Mbalanda Kisoka Paulin et Kabongo Malu Emmanuel, La régulation des médias en RDC.
Expérience et perspectives : de la HAM au CSAC, Kinshasa, UNESCO-APEFE, 2008.
97 Le 29 février 2008, le bureau de la HAM décidait de changer la dénomination du Centre d’Écoute et de Monitoring
de la Presse congolaise afin de l’adapter à la loi budgétaire (Décision n°HAM/CP/003/2007).
98 Décision HAM/AP/077/2006 du 19 avril 2006 portant création de la CVEM.
99 Voir le Rapport annuel de la HAM, Août 2005-Juillet 2006, p.34.
La HAM :
leçons à retenir pour la régulation en RDC
La HAM était une institution conjoncturelle, avec des objectifs très ambitieux et des
compétences étendues. Sa courte vie permet de retenir quelques leçons, au moment où
le CSAC s’apprête à lui succéder.
100 Sur le contenu de cet accord cadre, voir Mashini, Kabongo et Mbalanda, 2008, p.48.
Plus que tout, ce que la HAM laisse comme acquis, c’est l’idée de la pertinence et de
l’utilité de la régulation indépendante, désormais bien ancrée auprès des différents
acteurs du secteur des médias ; un acquis considérable dans un pays où les médias
privés se sont développés pendant près de quinze ans sans régulateur 102.
101 Le Régulateur, Lettre mensuelle de la Haute Autorité des Médias, n°2, juillet 2008, p.3.
102 Voir l’étude intitulée Diagnostic sur la régulation en RDC de l’Institut Panos Paris (mai 2007).
Dès la mise en place du CSAC, quelques priorités s’imposeront sans doute pour compléter la
réglementation :
• L’adoption des cahiers de charges des médias audiovisuels adaptés aux catégories existan-
tes (radios commerciales, communautaires, associatives, confessionnelles, scolaires et
académiques…) ;
• L’établissement, à Kinshasa, d’un plan de fréquence tenant compte de la nécessité de
restituer à Brazzaville celles qui lui sont officiellement attribuées ;
• La réglementation effective en matière de programmation (entre autres les questions liées
aux quotas et aux droits de diffusion des productions étrangères) ;
• La réglementation de la publicité ;
• La réforme du statut de la RTNC (et sa conversion en un véritable « service public ») ;
• La prise en compte dans le droit congolais des évolutions internationales (techniques et
réglementaires), entre autres relatives aux nouvelles technologies.
Manifestant leur volonté de poser eux-mêmes des normes guidant l’exercice de la profession, les
journalistes congolais ont également adopté, durant le Congrès, un Code de déontologie et mis
en place un organe d’autorégulation, l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC).
Les médias congolais se sont dotés, le 4 mars 2004, d’un Code de déontologie qui met en avant
les droits et les devoirs du journaliste congolais. Il stipule dans son article 2 qu’un journaliste
doit « faire preuve, dans ses tâches quotidiennes, d’équité, d’exactitude, d’honnêteté, du sens
de responsabilité, d’indépendance et de décence dans la relation des faits. »
Les grands principes de ce Code de déontologie, qui est accompagné d’un Acte d’engagement
du journaliste congolais, sont similaires à ceux que l’on retrouve dans tous les textes de réfé-
rence en la matière : le chercheur Vicky Elongo résume dans le tableau suivant les principes à
suivre et les fautes professionnelles incriminées par les textes.
Textes 103
Principes Dérives (articles)
Recherche de l’information
Loyauté Plagiat CD : 8
AE : 10
Textes
Principes Dérives (articles)
Également issu du Congrès National de la Presse, l’OMEC (Observatoire des Médias Congolais)
est une instance d’autorégulation, composée de journalistes et de membres de la société civile.
Il constitue une instance morale de référence, chargée de contrôler le respect par les profession-
nels de ce Code d’éthique et de déontologie et de l’Acte d’engagement du journaliste congolais
qui l’accompagne. Présidé par un des premiers éditeurs de la presse privée, Polydor Muboyayi
Mubanga (Directeur du quotidien Le Phare), l’OMEC s’appuie sur un secrétaire permanent (le
Pr. Munsoko, enseignant à l’IFASIC) et un personnel administratif limité. L’OMEC tranche les
cas délictueux qui sont soumis à son attention par le biais de la saisine externe ou de l’auto-
saisine. Ses sanctions sont purement morales : il rédige et fait publier dans la presse des com-
muniqués qui mettent en cause le journaliste coupable d’une violation de la déontologie, en
espérant que cette dénonciation publique ait un impact pédagogique. Il peut également deman-
der à la commission de discipline de l’UNPC de prendre des sanctions plus lourdes comme le
retrait de la carte de presse.
• Les débats « achetés » dans les médias audiovisuels. Le rapport remarque, au sujet des
journalistes animant ces débats : « Beaucoup de complaisance a été constatée dans leurs
rapports, sur les plateaux, avec les invités. Pour peu, le public serait tenté de croire à la
montée des produits médiatiques faits sur commande. »106 ;
• Le sensationnalisme est aussi fréquemment dénoncé. Il n’est pas rare de voir à la télévision
des images en gros de plan de femmes assassinées ou violées, gisant dans leur sang 107 ;
Enfin, des dérives plus techniques sont également fréquentes, comme le fait de publier ou diffu-
ser l’information provenant de sources non identifiées. Les agences de presse locales (Dia, APA,
Syfia, ACP…) voient leurs contenus littéralement exploités sans qu’aucune mention soit faite de
la source. La question du Code de déontologie et de l’Acte d’engagement qui y est associé ren-
voie à celle de l’identification professionnelle des journalistes. En effet, pour qu’un journaliste
se sente tenu de respecter des principes établis par la profession, il faut qu’il soit reconnu et
identifié comme membre de la profession. Depuis plus de dix ans, les journalistes congolais se
plaignent de manière récurrente de la présence de « moutons noirs » parmi eux, d’usurpateurs
qui s’arrogent le titre de journaliste sans être réellement membres de la profession. Les cartes
professionnelles, censées distinguer qui est journaliste et qui ne l’est pas, sont normalement
délivrées par l’UNPC.
Jusqu’à la fin des années 1980, ces cartes, délivrées par l’UPZa, étaient appréciées car elles
donnaient droit à un avantage important : la gratuité des transports publics pour le journaliste.
Toutefois, la disparition progressive de ces transports, doublée d’une augmentation exponen-
tielle du nombre de personnes évoluant dans le secteur des médias a entraîné une perte de
motivation des journalistes pour obtenir cette carte professionnelle. Un processus d’identifica-
tion des journalistes avait été entrepris par la commission de la carte au sein de l’UNPC, après
le Congrès de 2004, mais les fonds alloués par l’OIF pour la confection de nouvelles cartes ont
disparu, entraînant une grave crise au sein de l’Union. Dès lors la confusion continue à régner :
il demeure impossible de savoir qui est journaliste professionnel et, dès lors, de procéder à une
réelle autorégulation.
Quatre année après le Congrès, les organisations professionnelles se sont multipliées, avec un
essor important des regroupements régionaux et provinciaux. Se sentant délaissés par des struc-
107 Voir, par exemple, le rapport de l’OMEC sur la chaîne ANTV (2 juin 2008).
tures de défense de la profession trop « kinocentristes », les journalistes des provinces ont com-
mencé à s’organiser indépendamment des structures nationales.
Les problèmes rencontrés par les médias de province sont différents de ceux de Kinshasa et les
journalistes et entrepreneurs de presse locaux souhaitent avoir leur propre marge de manœuvre
pour résoudre ces difficultés.
108 Un accord de loyauté a été signé par une quarantaine de journaux en 2005, mais qui n’a jamais été respecté.
L’UCOFEM, créée en 1997, rassemble des femmes travaillant dans les médias et sou-
cieuses de s’engager dans un combat contre la discrimination dont les femmes sont
victimes dans les médias, à deux niveaux :
• En tant que professionnelles des médias : les femmes journalistes souffrent de
discriminations diverses dans les entreprises qui les emploient ;
• En tant que sujets des médias : les médias congolais véhiculent souvent une
image stéréotypée et négative de la femme.
109 Un accord de loyauté a été signé par une quarantaine de journaux en 2005, mais qui n’a jamais été respecté.
L’UCOFEM compte une vingtaine de membres actives qui mènent des actions à
l’intention des femmes journalistes (conférences, formations, concours...) et tâchent
d’orienter de manière plus positive l’image des femmes dans les médias.
A noter qu’il existe quatre autres associations de femmes professionnelles des médias
en RDC : l’AJPF (Association des Journalistes de la Presse Féminine), les branches
congolaises de FEMMED WOMMED (Réseau Africain des Femmes des Médias) et de
l’APAC (Association des Professionnelles Africaines de la Communication), ainsi que
l’AFEMECO (Association des Femmes des Médias du Congo).
Le SNPP est une structure professionnelle, créée en 1998, qui défend les intérêts des
journalistes congolais en tant qu’employés tant du secteur public que du secteur privé
des médias.
Il vise à assurer « la défense, la protection et la promotion des intérêts professionnels et
moraux de ses membres pour une amélioration constante de leurs conditions de
travail et de leur niveau de vie ».
Le SNPP est le seul syndicat spécialisé dans le secteur des médias, où il côtoie d’autres
délégations qui sont des branches sectorielles de syndicats nationaux. Le SNPP compte
actuellement 480 membres, émanant très majoritairement des médias publics. « Nous
avons de grosses difficultés pour approcher les journalistes du secteur privé, reconnaît
Stanis Nkundiye. Ils n’ont pas de contrat, il n’y a pas de convention collective ; ils sont
en insécurité. »
• L’absence de volontariat. Les associations professionnelles reposent souvent sur une impli-
cation bénévole de militants qui sont par ailleurs salariés. En RDC, il est pratiquement
impossible d’obtenir l’engagement bénévole de professionnels qui luttent au quotidien
pour leur survie ;
• La forte personnalisation des associations qui sont liées au dynamisme de leur animateur
principal. « Or, ces animateurs principaux sont souvent par ailleurs des personnalités
importantes dans le secteur des médias et n’ont pas forcément de temps à consacrer à
l’association », remarque un opérateur. En outre, le départ de cette personnalité phare peut
entraîner la disparition de l’association si elle est trop intrinsèquement liée à cet individu ;
• La démocratie associative interne est difficile à instaurer pour des associations fragiles et
précaires. La plupart des associations ne respectent pas leurs propres statuts, ne tiennent
pas leurs assemblées générales et ne renouvellent pas leurs instances aux dates requises.
C’est la question du coût qui est souvent soulevée pour des organisations qui doivent trouver
les moyens pour déplacer leurs membres.
Le rapport de Journaliste en Danger (JED), ONG congolaise qui a pour vocation de défendre la
liberté de la presse, faisait état, pour 2007, de 163 atteintes à la liberté de la presse, dont 2
110 Aziza Bangwene, Représentante de l’Institut Panos Paris en RDC, entretien personnel du 14 août 2008.
Cinq assassinats récents ont marqué les esprits et, sans doute, amené quelque prudence sup-
plémentaire au bout des plumes et des micros :
• En 2005, Franck Ngyke (chroniqueur politique à La Référence Plus) et son épouse sont
abattus par balle par des individus non identifiés devant leur domicile à Kinshasa ;
• En 2006, Mwamba Bapuwa, journaliste indépendant, collaborateur de Jeune Afrique
Economie, est assassiné à son domicile à Kinshasa et son ordinateur portable est emporté ;
• En 2007, Serge Maheshe, journaliste de Radio Okapi à Bukavu est abattu devant sa porte
alors qu’il discute avec deux amis ;
• En 2007 également, Patrick Kikuku, reporter-photographe à l’ACP dans la province du
Nord Kivu est abattu près de son domicile par des hommes armés ;
• En 2008, Didace Namujimbo, journaliste à Radio Okapi à Bukavu, est abattu à côté de son
domicile alors qu’il rentre chez lui.
Ces affaires ont à la fois révélé l’extrême fragilité des journalistes, même de ceux qui bénéficient
de la protection de la MONUC, et l’incapacité de la justice à donner une suite convaincante à
ces crimes, laissant croître le sentiment d’impunité.
Journaliste en danger :
défendre la liberté de la presse à tout prix
Entretien avec Donat M’Baye Tshimanga et Tshivis Tshivuadi
Journaliste en danger (JED) est une ONG congolaise créée en 1998 avec pour vocation
de défendre la liberté de la presse. JED n’est pas une association professionnelle
(même si ses principaux animateurs, Donat M’Baya Tshimanga et Tshivis Tshivuadi,
sont des journalistes), mais une organisation de la société civile qui se consacre à la
défense des journalistes inquiétés, emprisonnés ou qui subissent des violences. Elle
publie des communiqués, mène des campagnes de sensibilisation et de protestation,
anime un réseau de veille et d’alerte sur la situation de la liberté de la presse en RDC
et produit des rapports annuels sur les entraves au travail des journalistes.
111 Le bilan pour 2008 a été rendu public au moment de la finalisation du présent rapport. Une diminution du nom-
bre d’atteintes à la liberté de la presse est enregistrée puisqu’on en compte 110, dont un assassinat, 8 incarcérations,
39 interpellations, 17 agressions et 17 cas de harcèlement.
Après dix années de travail, JED estime avoir joué un rôle important dans les
évolutions suivantes :
• Un pas en avant vers l’État de Droit : Les journalistes arrêtés sont désormais défé-
rés devant les cours et tribunaux et reçoivent l’assistance d’un avocat mis à leur dis-
position par JED. « C’est un grand pas en avant, estime Donat M’Baya. Dans un
contexte de non-droit, un journaliste pouvait rester des années en prison sans aucun
procès. » Des enquêtes sont mises en œuvre et débouchent parfois sur des procès.
« Même si nous ne sommes pas d’accord avec la manière dont ces procès ont été
conduits, ces procédures sont un grand pas en avant car désormais ceux qui souhai-
teraient s’en prendre violemment à des journalistes vont hésiter à le faire. » Mais
l’organisation dénonce toutefois, dans son rapport 2007, « des procès bidons fondés
sur des enquêtes sciemment bâclées juste pour la consommation extérieure et non
pour découvrir la vérité et rendre justice à qui de droit 112. »
JED compte à ce jour plus de 1 500 adhérents. Un de ses chevaux de bataille est la
dépénalisation des délits de presse, qui vise à mettre fin aux peines privatives de
liberté pour les journalistes reconnus coupables de délits de presse. JED travaille égale-
ment à l’élaboration de drafts d’une loi garantissant l’accès à l’information publique et
d’une loi portant création d’un service public de radiotélévision nationale.
112 JED, Rapport 2007, L’État de la liberté de la presse en Afrique Centrale, Kinshasa, 2008, p.7.
les autres », constate Tshivis Tshivuadi 113. « Cela ne nous décourage pas,
affirment les deux principaux animateurs. JED n’est pas au service des journalistes,
mais au service de la liberté d’expression. Il se fait que derrière ce principe de la
liberté d’expression, il y a une catégorie de travailleurs, qui sont les journalistes, qui
peuvent nous aimer ou pas, se reconnaître en nous ou pas, peu importe. Nous ne
travaillons pas pour eux, mais pour la société congolaise, car il ne peut pas y avoir
de bonne gouvernance ni de développement s’il n’y a pas de liberté d’expression. »
Les atteintes à la liberté de la presse sont variées en RDC, d’une part par leur origine (une
grande diversité de personnalités, groupes ou structures les exercent), d’autre part par leur
nature (certaines sont directes et visibles, d’autres souterraines et discrètes).
Certaines atteintes à la liberté de la presse constatées en RDC115 sont directes : menaces verba-
les (par téléphone, par SMS, par courriel, ou encore proférées publiquement sur les ondes d’une
radio ou d’une télévision) ; violences physiques ; saisie et destruction de matériel ; arrestations
et incarcérations (27 en 2006 ; 64 en 2007 : il y a, à ce jour, deux journalistes en prison en RDC).
Selon JED, ces violences sont systématiques chaque fois que les journalistes « dénoncent des
faits de corruption, de détournement de fonds publics ou d’abus de pouvoir dans le chef d’un
quelconque détenteur du pouvoir 116. » Mais aussi, simplement, quant un élément d’information
déplait à une autorité quelconque. C’est ainsi, par exemple, qu’en octobre 2007, un ministre
d’État a ordonné aux deux policiers affectés à sa garde de battre deux journalistes présents dans
son bureau. Ces derniers en sont sortis blessés et les vêtements en loque, ce qui a suscité beau-
coup d’émotion et un débat au parlement.
113 Tshivis Tshivuadi, Secrétaire exécutif de JED, entretien personnel, août 2008.
114 Ben-Clet Kakonde rapporte un incident au sujet d’un journaliste giflé par son directeur de publication en pleine
salle de rédaction pour avoir critiqué un annonceur finançant le journal qui l’employait (Rapport IREX, 2008, p.81).
115 Voir l’ensemble des rapports annuels de JED publiés depuis 1999.
116 JED, Rapport 2007, L’État de la liberté de la presse en Afrique Centrale, Kinshasa, 2008, p.12.
D’autres types de pressions sont indirectes. Les journalistes craignent ainsi les accidents de la
route « provoqués », les empoisonnements, les actes de banditisme (l’insécurité généralisée
pouvant permettre de couvrir des actions qui ciblent précisément un journaliste). Plusieurs
médias ont également fait l’expérience d’infiltrations : des « journalistes » recrutés se révèlent
être des agents des services de renseignements (civils ou militaires), chargés de surveiller les
débats au sein de la rédaction ou d’introduire des informations manipulées au sein des contenus.
JED dénonce également une justice « complaisante, corrompue et aux ordres »117 qui n’hésite
pas à privilégier une interprétation très sévère des textes, ce qui favorise l’autocensure. Les trois
professionnels emprisonnés en 2008 ont été appréhendés pour « offense au Chef de l’État »,
une formulation qui permet une interprétation très large.
Enfin, les pressions sont également économiques. Des contrats publicitaires ont été retirés à
certains médias qui se montraient peu conciliants vis-à-vis des amis politiques de l’annonceur.
Au niveau individuel, des journalistes se voient menacés de ne pas pouvoir bénéficier du paye-
ment d’un reportage dont le commanditaire sait que la rémunération constitue un impératif pour
le professionnel des médias démuni.
Certaines autorités publiques sélectionnent les médias autorisés à couvrir leurs activités, limités
à la RTNC et aux médias « alliés », politiquement proches de leur camp politique 118. Il est en
général très difficile d’accéder aux sources officielles dans un pays qui entretient une longue
tradition de rétention de l’information au niveau des services administratifs.
Au-delà des limitations posées à l’exercice de la liberté d’expression, les médias congolais sont
confrontés en permanence à des problèmes de survie.
La viabilité des médias est entravée par deux facteurs déterminants pour le marché local : d’une
part, le contexte économique n’est pas favorable à l’épanouissement du secteur de l’infor-
mation ; d’autre part, la structuration interne des médias constitue souvent un obstacle à une
meilleure rentabilité.
117 JED, Rapport 2007, L’État de la liberté de la presse en Afrique Centrale, Kinshasa, 2008, p.14.
118 Ainsi, lors des manifestations de célébration de la fête nationale, le 30 juin 2007, de nombreux journalistes ont été
inquiétés car ils couvraient la parade sans appartenir au cercle fermé des médias accrédités (Voir Rapport IREX, p.82).
119 Experts SPRL, Rapport Étude qualitative de base, SFCG, Kinshasa, 2008, p.11.
© P. Martinot
breuses et les recettes réduites, ce qui entrave le
développement des médias et leur capacité à pro-
poser des productions de qualité. Service comptabilité de la RCK à Lubumbashi
Il est difficile de présenter un budget type, car les entreprises fonctionnent avec des
modèles économiques très différenciés sur lesquels elles sont, pour la plupart, peu
enclines à communiquer. Un journal comme Le Potentiel nécessite un budget mensuel
d’environ 40 000 US$ pour assurer sa parution quotidienne, alors que la radio et la
télévision qui appartiennent au même groupe (Radio 7 et Télé 7) fonctionnent avec
10 000 US$ par mois. Radio Maendeleo a besoin, quant à elle, d’un budget annuel de
près de 400 000 US$, soit 33 000 US$ par mois. La RT Mwangaza à Lubumbashi a un
budget mensuel d’environ 25 000 US$, alors qu’une grande chaîne kinoise comme
RTG@ ou Digital Congo dépensent environ 120 000 US$ par mois. A l’autre extrême,
certains journaux se contentent des 200 US$ qui couvrent leur facture d’impression pour
apparaître sur le marché et les petites radios communautaires peuvent survivre avec
10 000 US$ par an ! Quelques chiffres sont fournis ici à titre indicatif.
La structure du budget mensuel du Potentiel est la suivante : 40 000 US$ par mois
• 30 % du montant est dévolu au papier et à l’impression (12 000 US$)
• 50 % est dépensé en salaires (20 000 US$ pour un personnel de 50 personnes)
• 6 % en loyer et charges (2 400 US$)
• 14 % en frais de fonctionnement – transports, télécommunications, impôts et
taxes (5 600 US$)
Les frais du journal sont couverts à 70 % par les revenus publicitaires et à 30 % par le
produit des ventes.
La structure du budget mensuel de Radio Télévision Mwangaza : 25 000 US$ par mois
• 76 % est consacré aux salaires (60 personnes) + primes et couverture santé des
agents (19 000 US$)
• 6 % au loyer (500 US$) et aux charges (électricité et carburant du groupe électro-
gène : 1 000 US$)
• 10 % aux impôts – dont 10 % de taxe sur les revenus publicitaires (2 500 US$)
• 8 % aux frais de fonctionnement divers (2 000 US$)
Le budget est couvert à hauteur de 75 % par la publicité commerciale (y compris les
publireportages). Les 25 % restants doivent être générés par des partenariats (UNICEF,
Service de l’information du Gouvernorat de province…) ou des annonces ponctuelles.
Les coûts de fonctionnement des médias sont importants étant donné la situation générale du
pays. Les intrants, les charges et les télécommunications sont très coûteux. La presse écrite
rencontre des problèmes d’approvisionnement en matières premières (papier, calques, encres
s’achètent à un prix élevé sur le marché local informel, car ils ne bénéficient pas d’avantages
fiscaux à l’importation). « Rien que le papier, c’est un budget de 7 500 US$ par mois », expli-
que Freddy Mulumba, Administrateur délégué général du Potentiel. L’impression est également
très coûteuse. Quelques journaux de Kinshasa disposent de leur propre imprimerie ( Le
Potentiel, L’Observateur, L’Avenir, Uhuru, Le Forum des As, La Référence Plus, Le Soft
International) ; pour les premiers, il s’agit de machines à feuilles qui ne permettent pas une
grande qualité d’impression. Le Soft International possède une rotative de très bonne qualité et
effectue de nombreux travaux de ville pour la rentabiliser. Les autres titres sont tributaires d’im-
primeurs privés, auprès desquels ils ont la réputation d’être des mauvais payeurs. L’impression
coûte environ 200 US$ pour un tirage de 1 000 exemplaires sur 12 pages. L’impression est
plus problématique pour les journaux de province, dépourvus d’infrastructures. Ceux du Bas-
Congo viennent imprimer à Kinshasa ; ceux du Kivu impriment à Kampala ; ceux du Katanga
s’approvisionnent en papier en Zambie.
Dans le secteur audiovisuel, une société privée (Téléconsult) bénéficie quasiment d’un mono-
pole en matière d’émetteurs et de matériel spécialisé. Les radios communautaires et confession-
nelles, ne peuvent s’offrir que des équipements de faible qualité, souvent vétustes et obsolètes.
L’utilisation de la technologie numérique n’est pas répandue. A Tshikapa par exemple (Kasaï
Occidental), sur une dizaine de stations de radiodiffusion, une seule (la station relais de Radio
Okapi) dispose d’un ordinateur de travail. Dans le Bandundu, aucune des 16 radios, essentielle-
ment concentrées à Kikwit et Idiofa, ne dispose d’une connexion à Internet.
La masse salariale, quant à elle, constitue un poste « compressible » dans les dépenses et les
journalistes congolais en font l’expérience de manière récurrente. En témoignent les arriérés de
salaires de plus de huit mois constatés dans deux quotidiens kinois au moment de l’enquête,
alors que les publications demeuraient sur le marché. La législation congolaise qui oblige l’em-
ployeur à prendre en charge les soins de santé de ses employés et de leur famille est rarement
respectée.
120 Rose Lukano, directrice de RT Mwangaza à Lubumbashi, entretien personnel du 27 avril 2009.
Enfin, les taxes sont honorées de manière aléatoire selon les entreprises, mais aucun média
congolais n’est, à ce jour, en règle avec le fisc. Il n’existe pas de régime d’exception pour les
médias et ces derniers sont considérés comme les autres entreprises commerciales, à l’exception
des radios communautaires qui sont supposées ne pas avoir de revenus commerciaux. Les
médias sont soumis, en théorie, à une panoplie très large de taxes qui relèvent de la Direction
Générale des Impôts (DGI), de la Société Nationale des Compositeurs et Auteurs (SONECA) 121,
de l’Impôt Professionnel sur les Rémunérations (IPR), de l’Impôt sur le Chiffre d’Affaires (ICA),
de l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS), de l’Agence Nationale de Renseignement
(ANR), de la Direction Provinciale de la Communication et des Médias (DPCM), des PTT, etc.
Les médias commerciaux se plaignent de la taxe publicitaire (10 % des revenus), arguant du
fait qu’ils remplissent aussi des fonctions de service public pour lesquelles l’autorité publique
ne les rémunère pas. Quant aux radios associatives et communautaires, exemptées d’impôt sur
les revenus commerciaux, elles déplorent le montant trop élevé du récépissé du ministère de la
Communication et des Médias (5 000 US$) et de la licence de détention de fréquence à payer
aux PTT (2 500 US$) et réclament qu’ils soient revus à la baisse. De tels tarifs, s’ils se justi-
fient pour des médias commerciaux, sont au-delà des moyens des radios communautaires. Un
document de la Division Provinciale de la Communication et des Médias du Nord-Kivu indique
d’ailleurs que la trentaine de radios de la province ont chacune une dette envers l’administra-
tion variant entre 4 000 US$ et 20 000 US$.
Plusieurs études ont démontré l’existence d’un potentiel publicitaire important à Kinshasa, mais
encore mal exploité. Selon les données de l’enquête réalisée par la société IMMAR, la ressource
publicitaire mensuelle des médias en RDC pourrait représenter plus de 3 millions US$ par mois
(39 millions US$ par an). Ce montant se répartirait entre 70 % pour la télévision (2,1 millions
US$), 20 % pour la radio (600 000 US$) et 10 % pour la presse écrite (300 000 US$).
Le groupe RTG@, par exemple, déclare un revenu publicitaire mensuel moyen de 200 000 US$,
lequel se répartit, selon un de ses responsables, à 60 % au profit de la télévision, 20 % pour la
radio et 20 % pour la presse. Antenne A, qui devrait engranger au moins 120 000 US$ par mois
pour pouvoir fonctionner de manière optimale, n’atteint pas ce montant. Six groupes ou médias
paraissent concentrer 60 % du marché publicitaire : Digital Congo, RTG@, Raga, Antenne A,
Mirador et CongoWeb. Ils ne laisseraient que 40 % à la masse des autres médias du Congo, y
compris la RTNC.
A titre comparatif, les recettes mensuelles des radios communautaires de province se situent
entre 20 US$ et 500 US$ par mois pour les radios situées dans les petites localités, et entre
500 US$ et 10 000 US$ pour celles qui se situent dans des chefs lieux de province qui sont
aussi des pôles économiques ou des centres d’implantations d’organismes internationaux. Les
coûts de fonctionnement de ces radios provinciales variant entre 10 000 et 400 000 US$ par
an, la plupart s’adonnent à la publicité commerciale afin de générer des revenus, même si elles
se proclament « communautaires ».
121 Le 31 juillet 2008, le ministre de la Culture et des Arts, Esdras Kambale, a indexé au cours d’une conférence
publique les entreprises audiovisuelles qui ne versent pas les droits des artistes à la SONECA, cette dernière étant en
liquidation : une aberration dans un pays où la musique locale résonne sur les antennes à longueur de journée.
• Un marché émietté
Parts de marché pour les télévisions Parts de marché pour les télévisions
de Kinshasa en 2008 à Lubumbashi en 2008
Autres
Mirador TV 23 %
Mwangaza
25 %
28 %
Autres
2008 2008
RTGA TV
43 %
3%
Digital Congo
Antenne A
3%
9%
RTNC 1
4%
RTNC 1
8% Wantanshi TV Nyoto TV
TV5 22 %
4% 16 %
RTGA TV Numerica TV
4% 8%
• Des tarifs négociés à la baisse. La forte concurrence entre des médias en nombre pléthori-
que entraîne une baisse générale des tarifs. Vodacom témoigne : « Avec la RTNC avant la
prolifération des médias, on payait la seconde à 10 US$, maintenant on paie un forfait de
10 000 US$ par mois qui couvre six diffusions par jour de nos spots, quatre émissions par
semaine et deux pages magazine hebdomadaires. » Par conséquent, les grands annonceurs
qui dépensent près d’un million de US$ par mois en publicité côtoient, sur les mêmes
plages horaires et sur les mêmes médias, les petits annonceurs qui dépensent à peine
50 000 US$ par an. Les médias écrits et audiovisuels sont confrontés à un « dumping »
permanent des annonceurs qui négocient, médias par média, en tirant les tarifs au plus
bas. En radio, certains annonceurs reconnaissent parvenir à payer 400 US$ par mois pour
30 spots quotidiens. L’ANECO a travaillé sur l’adoption de tarifs publicitaires harmonisés
pour la presse écrite afin d’essayer d’éviter la négociation à la baisse, mais cela n’a pas
fonctionné. « Certains journaux facturent 1 000 US$ la page, alors que d’autres se conten-
tent de 200 ou même de 50 US$. Le problème n’est donc pas résolu même si au moins
les éditeurs savent désormais qu’il y a une base », commente le Président de l’ANECO.
• La difficulté du recouvrement des créances auprès des annonceurs est récurrente surtout
auprès des sociétés publiques : SNEL, REGIDESO, OFIDA… ont des ardoises importantes
auprès de nombreux médias. Selon les chiffres du service comptable du journal Le
Potentiel, les créances non payées par les annonceurs se montent, pour l’année 2008, à
54 000 US$, soit un montant équivalent à près d’un mois et demi de fonctionnement du
journal. « C’est environ 30 % de notre revenu publicitaire qui nous échappe », explique
Freddy Mulumba. Outres les services de l’État, les agences des Nations Unies sont
indexées : le PNUD est parmi les plus mauvais payeurs et la MONUC connaît également
des lenteurs certaines.
• L’importance des « affinités » dans l’attribution des marchés : certains marchés sont
octroyés sur base d’affinités politiques, de contacts personnels et de liens familiaux. « Il y
a beaucoup d’entreprises qui sont encore des entreprises publiques, remarque le rédacteur
en chef d’un journal privé. Donc leurs annonces vont prioritairement à la RTNC, pas à un
Enfin, le marché publicitaire est peu régulé. La HAM a essayé d’imposer quelques contraintes
en matière de contenus et d’heures de diffusion, interdisant la publicité pour les boissons alcoo-
lisées avant 22h. Mais des stratégies de contournement ont aussitôt été élaborées. La publicité
pour la bière est désormais intégrée dans des chansons et clips musicaux d’artistes qui mettent
leur musique au service d’un annonceur : ainsi, ce ne sont plus quelques secondes, mais 7 ou 8
minutes qui sont mobilisées pour vanter un produit. De même, la publicité « clandestine » s’est
immiscée dans de nombreuses plages de théâtre télévisé, les troupes négociant directement les
messages avec les annonceurs.
De nombreux médias congolais se montrent toutefois imaginatifs pour mettre en place des dis-
positifs qui leur permettent de générer des revenus complémentaires. Certains journaux qui dis-
posent de leur propre imprimerie peuvent y réaliser des travaux de ville payants. Certaines radios
communautaires, comme Radio Maendeleo, ont développé des activités lucratives (mise en
place d’un secrétariat public, d’un télécentre, d’un cybercafé…). Quelques médias audiovisuels
louent leur matériel pour la sonorisation d’événements ou mettent en œuvre des contrats de sen-
sibilisation. Toutefois, ces initiatives génèrent souvent des montants symboliques au regard des
coûts de fonctionnement d’un média.
Au-delà du contexte défavorable, les médias congolais peinent, en général, à se doter de straté-
gies claires, autant sur le plan organisationnel (gestion du personnel et des équipements, inves-
Mais, dans l’énorme majorité des cas, les médias connaissent un déficit important dans les
domaines suivants :
• Une gestion aléatoire et improvisée. Les directeurs de médias ayant rarement une forma-
tion adéquate gèrent leur entreprise au jour le jour, sans planification à moyen terme ni
budget prévisionnel, et, dès lors, sans plan de développement et d’investissement ;
• Un manque de transparence dans la gestion des revenus. Ainsi, dans les médias commer-
ciaux, les journalistes sont rarement informés de la situation financière du média dans
lequel ils travaillent. Ils se sentent dès lors exploités et dénoncent souvent une instrumen-
talisation, par les patrons, de médias qui servent à les enrichir personnellement, mais
qu’ils n’ont pas le souci de développer. Alors que certains journaux ont généré des ressources
importantes lors de leur heure de gloire au début des années 1990, la plupart des rédac-
tions louent toujours un siège, ne disposant pas d’un bâtiment propre 124, ni de véhicule
pour les déplacements de la rédaction, « alors que leurs patrons ont des villas et roulent
en 4x4 », ironise un journaliste. Les employés des quelques médias audiovisuels bénéfi-
ciaires des contrats publicitaires les plus juteux se plaignent des faibles retombées, au
sein de la rédaction, des bénéfices générés par leur travail. « C’est le patron qui négocie
avec l’annonceur, témoigne un journaliste d’une grande chaîne de télévision. Nous, on ne
connaît pas les montants. On constate juste que les investissements ne suivent pas et que
les salaires tardent souvent à tomber. » ;
• Un statut souvent mal défini. Si les modalités d’enregistrement des médias ne sont pas
claires, une conséquence en est le flou qui entoure leur organisation administrative. Ainsi,
quelles doivent être les exigences financières et administratives concernant une radio enre-
gistrée comme « communautaire », mais qui dispose d’une actionnaire unique et qui fait
de la publicité commerciale ? Comment des employés qui ne connaissent ni la composi-
tion du capital ni le bilan annuel de l’entreprise qui les emploie pourraient-ils formuler des
revendications salariales ?
L’évolution qualitative des contenus des médias congolais est donc liée à un renforcement de la
viabilité des entreprises de presse, condition de leur indépendance et de l’engagement des pro-
fessionnels qui y travaillent. L’enjeu est de taille dans un contexte où « moins de dix organes de
presse sur 100 paient les impôts à l’État, tiennent une comptabilité régulière, ont un siège
social et un personnel, gèrent des infrastructures et, plus importants, s’acquittent des salaires
de leurs collaborateurs, notamment journalistes125. »
124 Le Soft International, L’Observateur, La Tempête des Tropiques occupent des bâtiments qui appartiennent au
propriétaire du journal. Le Potentiel a aussi ses propres bureaux à Makala où se trouve son imprimerie, mais il a dû
quitter cette commune à cause des coupures d’électricité et s’est installé en location en ville.
125 Ben-Clet, in Le Potentiel n° 4420, 11 septembre 2008.
Le dernier enjeu important pour l’évolution du secteur des médias congolais, et plus particuliè-
rement pour renforcer leur capacité à jouer un rôle dans la consolidation de la démocratie,
réside dans la disponibilité d’une information de « service public », accessible et utile au
citoyen.
• 13 % « bien informées » ;
On note une forte disparité entre les hommes et les femmes : alors qu’une minorité des
femmes (40 % seulement) se dit satisfaite, la majorité des hommes (53 %) se déclare
assez bien, bien ou très bien informée. On constate en outre que plus le niveau d’ins-
truction est bas, moins on se sent bien informé : ainsi, 84 % des individus non scolari-
sés et 82 % de ceux qui ont atteint un niveau primaire disent n’être pas ou pas assez
informés ; alors que seulement 45 % de ceux qui ont atteint un niveau secondaire et
31 % de ceux qui ont atteint un niveau universitaire ressentent cette même carence. La
minorité qui se dit « très bien informée » est composée principalement d’hommes avec
un niveau d’instruction universitaire, âgés de 50 ans et plus. Et l’énorme majorité des
non scolarisés se sent très sous-informée.
Les sources préférées sur la politique nationale et le gouvernement central sont la radio
(63 %), largement avant la télévision (24 %). La presse écrite (5 %), Internet (3 %) et
le bouche-à-oreille (2 %) obtiennent des scores dérisoires. Interrogés plus précisément
sur la source d’information à laquelle ils font le plus confiance pour s’informer quand
un événement important se déroule en RDC, 75 % des personnes interrogées disent
préférer la radio et 16 % seulement la télévision.
© M.S. Frère
sonnes interviewées disent ne pas
être suffisamment informées pour
Interview du Président Kabila lors de la signature
répondre à la question ; les autres
du Pacte de paix dans les Grands Lacs citent principalement le remaniement
du conseil des ministres (16 %), la
réhabilitation des routes (15 %) et la sécurisation à l’est du pays (10 %). Amenés à pré-
senter les informations connues sur l’activité du parlement, 33 % des répondants
disent ne pas être suffisamment informés pour répondre à cette question ; 16 % citent
l’adoption du budget et 9 % l’élaboration des projets de lois. Quant à la connaissance
des actions menées par les autorités provinciales, 36 % des personnes répondent
qu’elles ne sont pas suffisamment informées pour dire ce que fait le gouvernement
provincial ; 21 % répondent simplement que ce dernier « ne fait rien de concret »,
alors que 19 % citent la réhabilitation des routes. Pour le parlement provincial, 44 %
des personnes sondées disent ne pas être suffisamment informées pour répondre ;
25 % estiment qu’il « ne fait rien de concret » et 11 % qu’il analyse le budget. Quant à
la question de la gestion des ressources de la province, 85 % des sondés disent être
dans l’ignorance, quel que soit le niveau de scolarisation et le sexe.
Il ressort donc clairement de cette étude qu’une forte proportion des Congolais estime
ne pas disposer d’informations suffisantes sur ce que font les autorités qui conduisent
les institutions nationales et provinciales.
• Radio Okapi ;
• Le personnel
Selon Isidore Kabongo, directeur des programmes à la radio, le problème principal de la chaîne, ce
sont les ressources humaines : « La plus grande partie d’entre elles n’a plus aucune motivation.
S’ils ont des compétences, ils ne les mettent plus au service de la RTNC, car l’État ne leur
donne aucun moyen pour rendre ces compétences utiles. Alors chacun s’occupe plutôt d’assurer
sa survie et celle de sa famille. » Sur le millier d’agents travaillant à Kinshasa, à peine un quart
a une activité effective. La démotivation découle des salaires insuffisants (de 45 US$ pour un
journaliste débutant à 180 US$ pour un directeur des programmes), mais aussi de la perte de
confiance des journalistes face à un métier désormais dévalorisé. Le vide suscité par cette
démobilisation est comblé par des pigistes au statut précaire qui ne sont pas rémunérés mais
cherchent des opportunités de négocier quelques revenus. Les agents relèvent du statut général
de la fonction publique. Dans les textes actuels, il est question de « fonctionnaires », pas de
« journalistes » ni de « reporters », ce qui favorise sans doute l’immobilisme. « Les journalistes
de la RTNC ne se battent pas pour la chaîne car ce sont des fonctionnaires, explique le direc-
teur des programmes. Ils se disent : « Ce n’est pas la télévision de mon père, ni de ma famille,
pourquoi est-ce que je me décarcasserais ? » En outre, le personnel, dont la compétence est
unanimement reconnue, est vieillissant. « Beaucoup de gens devraient partir à la retraite, explique
un des chefs de service, mais ils restent car il n’ont pas de moyens pour assurer cette retraite
et l’État ne la leur payera pas… Ceux qui ont les moyens de partir à la retraite le font à leurs
propres frais. »
• Le matériel
126 Isidore Kabongo Kalala Kanda, « Transformer la radio et la télévision d’État en des services d’intérêt public. Audit
de la RTNC », Kinshasa, 6 janvier 2006. Cet audit a été réalisé à la demande l’ONG JED (Journaliste en Danger),
grâce à un financement de NIZA, dans le cadre d’un projet d’appui à « la transformation de la radiotélévision d’État
en un service public ».
• Le contenu
La RTNC n’est pas un média « neutre », « équilibré », « reflétant toutes les tendances de la
société », mais reste au service du parti au pouvoir, du gouvernement et de la Présidence. « Ici,
on se contente de restituer ce que les instances officielles veulent qu’on dise d’elles, témoigne
un journaliste. Il n’y a pas de regard critique. On se contente de relayer ce que le ministre a
dit. » En outre, alors que la RTNC est censée être un média « public », le citoyen congolais est
complètement absent de l’écran, ce qui ne surprend pas lorsqu’on sait que les programmes de
la RTNC sont tous « payants ». La télévision ne se déplace que lorsque la personne qui la solli-
cite s’est auparavant acquittée de sa facture, officielle ou officieuse. L’alignement sur les posi-
tions gouvernementales est incontournable. « La censure existe bel et bien à la RTNC, témoigne
le rapport d’audit de 2006. Le Conseil de rédaction ayant décidé des sujets à traiter (avec ima-
ges pour la télé), les consignes sont fixées sur un conducteur qui est aussitôt acheminé au
bureau de l’ADG (Administrateur Délégué Général) qui l’examine personnellement (…) et décide
en dernier ressort des informations à diffuser. Dans le cas des reportages sur les manifestations
ou meetings organisés par l’opposition, l’ADG accompagné de son assistant audiovisuel
« visionne » dans la salle de montage les images sélectionnées, ensuite, il se fait lire le texte
rédigé pour illustrer les images 127. » Certains des ministres qui se sont succédés au ministère de
l’Information exigeaient également d’approuver personnellement le conducteur du journal parlé
et du journal télévisé. Certains sujets (la nationalité ou la fortune du Président Kabila ou de son
entourage, l’information critiquant le PPRD et ses leaders…) sont tabous à l’antenne 128.
L’autorité de tutelle s’intéresse prioritairement à l’information générale. « Pour le ministre de
tutelle, ce qui est important c’est que le JT passe tous les soirs ; qu’on y voie le président et
qu’on y voie aussi les ministres qui l’ont demandé, explique un journaliste. Le reste de la
programmation ne compte pas aux yeux du ministre, ni même du comité de gestion de la
RTNC ». La radio nationale semble toutefois jouir d’un peu plus de latitude que la télévision.
Les différentes études de monitoring, menées autant par le centre de monitoring de la HAM que
par la cellule de suivi de la mission d’observation de l’Union européenne, montrent que, durant
la campagne électorale, la RTNC s’est montrée nettement favorable à Joseph Kabila et à son
parti et n’a pas joué son rôle de service public donnant équitablement la parole aux divers can-
didats. L’ADG de la RTNC était d’ailleurs officiellement membre de la cellule de communication
du candidat Joseph Kabila, et cela sans démissionner de ses charges à la RTNC.
Dans les provinces, les gouverneurs exercent leur mainmise sur la station locale de la RTNC :
« ils exigent des directeurs provinciaux une allégeance sans faille et interviennent d’une manière
intempestive dans le traitement de l’information sur les antennes de la RTNC. Les Gouverneurs
ont fini par faire des Directeurs provinciaux de la RTNC leurs attachés de presse 129 », concluait
l’audit publié en 2006.
• La diffusion
La radio couvre théoriquement une bonne partie du territoire, à l’exception du Maniema. Ses
tranches d’information pénètrent dans les petites localités où elles sont relayées par des stations
locales en FM. Toutefois, dans plusieurs chefs-lieux de province, les émetteurs relais sont
endommagés et ne parviennent plus à fonctionner avec toute leur puissance, restreignant le
signal au centre ville (comme à Bukavu par exemple).
Les antennes locales de la RTNC n’émettent que quelques heures de programmes propres par
jour. Selon Esdras Kambale, ancien Président de la HAM et actuel ministre des Arts et de la
Culture, « l’appui à la RTNC doit être la priorité du gouvernement dans le domaine des médias.
La RTNC ne couvre même pas tout le territoire national. C’est si la RTNC émet partout que la
population pourra sentir les efforts du gouvernement. »
• Le financement
Chaque année, un budget est alloué, dans la loi des finances, à la RTNC. Mais, comme le souli-
gne le rapport d’audit établi en 2006, « depuis la création de l’Office Zaïrois de Radio-TV, le
budget alloué et libéré n’a jamais été réceptionné par cette entreprise. » Si quelques tranches
de frais de fonctionnement ont été perçues au niveau du Trésor Public, elles n’ont jamais été
versées à la RTNC. Dès lors, la RTNC vit de son activité commerciale. Mais « l’avènement des
radios et télévisions privées a fortement réduit les recettes financières de la RTNC. Aux beaux
jours du monopole, la RTNC faisait 300 000 US$ de recettes mensuelles, avec les seules socié-
tés brassicoles locales. Actuellement, elle en est réduite à 15 000 US$ 130. »
Les seules autres sources de financement sont les revenus de location de l’Hotel Invest (qui
appartient à la RTNC, même si c’est le ministère qui touche le loyer mensuel de 3 500 US$) et
le loyer payé pour l’hébergement des émetteurs de RFI et d’Africa n°1.
• L’archivage et la documentation
Les médias audiovisuels publics sont censés préserver une partie importante de la mémoire col-
lective d’un pays : discours, déclarations officielles, témoignages oraux. La situation de précarité
empêche la RTNC de jouer ce rôle, les supports étant constamment réemployés. Quant à la
documentation, elle est quasiment inexistante, car « une bonne partie du fonds documentaire
de la RTNC a été régulièrement dérobée par son propre personnel 131. »
• Le statut de la RTNC qui est toujours placée sous la double tutelle financière du ministère
du Portefeuille et technique du ministère de la Communication. La redevance, premier
outil d’une possible autonomisation financière, est inscrite dans la loi de 1996, mais n’a
jamais été mise en pratique. Le mode de nomination des responsables de la RTNC dépend
exclusivement du pouvoir politique ;
Le chantier de la réforme de la RTNC est donc énorme et les résistances sont plus importantes
que les quelques dynamiques réformatrices isolées : « Le pouvoir en place aura toujours peur de
voir la RTNC prendre son autonomie, estime un journaliste. Il y a comme une certitude que les
médias, si on leur laisse trop de latitude, deviennent des ennemis du pouvoir. »
La question de l’avenir de Radio Okapi préoccupe la FH depuis plus de deux ans, la MONUC
étant supposée avoir un mandat limité dans le temps. Si l’accord de siège signé par la MONUC
avec les autorités congolaises ne prévoit rien quant à l’avenir de Radio Okapi, le MOU
(Memorandum of Understanding) qui lie la FH aux Nations Unies évoque la pérennisation.
• Le choix institutionnel
Aucun des statuts existants dans le paysage radiophonique congolais actuel ne semble pouvoir
convenir à un média si particulier. L’option de céder cette radio aux autorités congolaises pour
que les infrastructures soient réintégrées à la RTNC paraît définitivement écartée par la
Fondation Hirondelle. Radio Okapi doit-elle alors être privatisée (au risque de tomber dans les
mains d'hommes d'affaires impliqués en politique) ? Vendue à un conglomérat étranger (avec
quelles perspectives de rentabilité) ? Peut-elle être confiée à un consortium de radios locales afin
d'être gérée sur le mode communautaire par un partenaire collectif non gouvernemental ? 134
Quelles devront être alors ses relations avec les autorités et les médias publics congolais ? Ces
questions ne sont pas tranchées, même si plusieurs études prospectives ont été réalisées.
133 Dans les projets similaires développés dans d’autres pays en conflit, les Nations Unies sont habituellement
parties avec le matériel radiophonique lors de la fermeture de la mission.
134 Selon Kadidia Mabonghot-Moussolo (op.cit.), la fondation Hirondelle aurait également émis l’idée de transformer
le projet Okapi en une fondation dite fondation Okapi. Cette fondation pourrait bénéficier d’un financement de la
part des bailleurs externes à la RDC et mettre en œuvre toute une série d’activités comme le tourisme, l’hôtellerie,
l’immobilier.
• La viabilité économique
Les coûts de fonctionnement annuels de la radio ont augmenté de manière exponentielle, au fur
et à mesure du développement de ses huit antennes décentralisées et de ses émetteurs locaux.
Il est aujourd’hui évalué à 10 millions de US$, une partie importante provenant de « services »
fournis par la MONUC et étant donc difficiles à chiffrer. Le financement du fonctionnement est
recherché par la Fondation Hirondelle auprès des bailleurs de fonds : Royaume-Uni, Canada,
Suède, Suisse, Pays-Bas, France et États-Unis (qui ont cessé leur contribution en 2005).
Dotée de moyens considérables, Radio Okapi est venue introduire une distorsion importante
dans les conditions du marché audiovisuel local. En recrutant les meilleurs journalistes congo-
lais et en les dotant d’un salaire plus de dix fois supérieur à celui qu’ils touchaient dans leur
média d’origine, Radio Okapi s’est déployée à un niveau de coûts qu’il paraît difficile d’assumer
avec les ressources disponibles sur le marché congolais. Quelles peuvent être les modalités
d’inscription d’un projet d’une telle dimension dans l’économie locale ? « C’est nécessaire si on
veut survivre car on ne peut pas imaginer une dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure à long
terme » reconnaît le chef de projet. Le potentiel publicitaire et financier disponible en RDC
pourrait aider à soutenir la radio à condition qu’elle s’ouvre à la publicité commerciale. Toute-
fois, Radio Okapi ne pourra être viable que si elle réduit ses coûts, donc ses ressources humaines
et ses capacités matérielles.
• Le personnel
Au sein de la profession, Radio Okapi a apporté la preuve que le professionnalisme est avant
tout une question de moyens financiers : là où les journalistes sont bien payés (salaire de base
de 700 US$) et encadrés, là où ils travaillent dans des conditions matérielles suffisantes, ils
effectuent des prestations de qualité et remplissent, avec une conscience professionnelle
irréprochable, le rôle social qui est le leur. Sur les 260 employés de la radio, 122 (dont trois
expatriés) ont signé un contrat avec la FH ; les autres avec la MONUC. Pendant les premières
années, les postes décisionnels étaient tous aux mains d’expatriés. Après six années d’existence
de la radio, la situation a évolué et des membres du personnel congolais ont désormais accédé
au statut de cadre, à la rédaction en chef, à la direction des programmes et à l’administration.
Des expatriés sont toujours en charge de la direction, de la direction technique et de certaines
antennes locales en province. Alors que la stratégie de la FH est à la réduction du nombre
d’expatriés (Ils étaient encore huit fin 2007), celle de la MONUC penche vers une augmentation
de ceux-ci.
135 Selon la FH, les employés gagnent entre 500 et 1 300 US$ mensuels, les cadres congolais entre 2 300 et
4 000 US$ et les expatriés de la FH entre 6 000 et 9 000 US$. Les barèmes MONUC sont nettement supérieurs.
2008 afin que les grilles des employés FH et des cadres MONUC (calquées, pour ces derniers,
sur les barèmes des Nations Unies) soient plus cohérentes.
Passer par Radio Okapi est pour beaucoup de jeunes journalistes une manière de quitter, à
moyen terme, le monde des médias, puisque y travailler peut permettre d’accéder ensuite à
d’autres postes dans les organisations internationales. C’est une possibilité que confirme la tra-
jectoire de plusieurs journalistes passés par Radio Okapi. Si la Radio développe indéniablement
les compétences, ces dernières semblent bien souvent perdues pour les médias locaux. Si la
pérennisation de Radio Okapi passe par une réduction des coûts salariaux, sera-t-il possible de
stabiliser les journalistes compétents qui y travaillent ou vont-ils partir pour des emplois mieux
rémunérés dans des organismes internationaux ?
• Durabilité technique
La contribution de la MONUC au projet permet de répondre aux défis logistiques énormes que
pose la configuration du terrain congolais :
• Au niveau technique et sécuritaire (acheminement du matériel vers les antennes et sécuri-
sation locale). Ainsi, les ré-émetteurs installés en province se situent dans des périmètres
sécurisés des Nations Unies ;
• Au niveau des transports (déplacement des journalistes par des vols MONUC) ;
• Au niveau de l’alimentation énergétique (les antennes sont tributaires des groupes électro-
gènes des implantations locales de la MONUC) ;
• Au niveau de l’approvisionnement à l’étranger (carburant, acheminement des pièces de
rechanges, expertise pour l’entretien des émetteurs…).
• Projet éditorial
La question du modèle médiatique a développer au niveau des contenus suscite également des
interrogations. Quelle doit être la configuration de Okapi : radio nationale d’information ? Radio
d’éducation citoyenne au service de la société civile ? Radio relais pour les organisations des
Nations Unies et projets de développement ? Une question cruciale qui découlera des choix ins-
titutionnels, financiers et techniques évoqués ci-dessus.
© UCOFEM
Reportage pour la « radio sans fréquence » du marché
pouvoir établi (…). Au contraire, les radios de proximité sont proches de la population et
servent de lieu d’expression pour les aspirations profondes de la communauté…136 »
Les radios de proximité, quel que soit leur ancrage institutionnel ou leur statut proclamé, dispo-
sent d’atouts importants :
• L’utilisation des langues locales : Dans les radios communautaires, le français occupe entre
5 et 50 % du temps d’antenne. Outre les langues nationales, des dialectes locaux, ignorés par
les médias qui diffusent au niveau national, trouvent également leur place dans les grilles ;
• Leur ancrage dans la communauté locale. Connues de la population, les radios communau-
taires maintiennent le contact avec leur audience qui se déplace volontiers jusqu’au siège
de la radio pour apporter un message ou une information. L’ancien directeur de Radio
Tomisa à Kikwit rapporte que « pour la seule année 1997, nous avons diffusé plus de
6 000 communiqués et nous avons reçu près de 3 000 lettres et plus de 1 000 invités
divers ont pris la parole à la radio. »137 Plusieurs radios communautaires ont favorisé la
création de « radio-clubs », des rassemblements d’auditeurs qui écoutent ensemble les
programmes et font parvenir leur réaction à la radio. Radio Maendeleo à Bukavu dispose
d’un réseau de plus de 100 radio-clubs, qui écoutent et commentent ses émissions de
manière régulière. Chaque club envoie à la radio ses rapports d’écoute ce qui permet aux
journalistes de mieux cerner les préoccupations et les attentes de leur public ;
136 Institut Panos Paris (éd.), Situation des médias en République démocratique du Congo, avril 2004, p.41.
137 Pini Pini Evariste Nsasay, Une radio au service d’un peuple, Radio Tomisa de Kikwit (1996-2001), p.38.
• Leur utilité pratique pour la communauté. Les radios de proximité jouent un rôle important
pour faire circuler l’information au sein de la collectivité. Chaque radio dispose de dizaines
d’exemples de situations où un communiqué passé à la radio a permis de retrouver des
objets ou du cheptel égarés, de lancer une campagne de vaccination, de mobiliser la popu-
lation pour prendre part à des travaux collectifs de lutte contre l’érosion ou de reboise-
ment, d’annoncer un décès ou une réunion importante ;
• Leur capacité à aborder des sujets cruciaux pour les populations à travers l’ouverture aux
témoignages. Ainsi, les radios du Kivu ont largement ouvert leurs ondes aux femmes victi-
mes de violences sexuelles, aux enfants soldats, aux populations déplacées, aux victimes
du Sida et à leur famille. Les populations locales ne peuvent se contenter de la couverture
proposée par les médias basés à Kinshasa des thématiques liées aux conséquences de la
guerre, dans les régions qui ont été directement victimes des conflits ;
• Leurs bonnes relations avec la société civile et les ONG de développement. Le plupart des
radios communautaires lèguent des plages d’antenne aux associations locales afin qu’elles
animent des émissions portant sur leur thème d’intervention principal. Ainsi, Radio Sauti
ya Rehema à Bukavu collabore avec un médecin pour une émission sur les MST, avec un
environnementaliste pour un programme sur l’environ-
nement, avec l’organisation Héritiers de la Justice pour
couvrir les Droits de l’homme 138 ;
La radio demeure en outre, comme l’a montré l’étude d’audience, le média le plus accessible
pour les populations congolaises, en dehors des deux principales villes que sont Kinshasa et
Lubumbashi. Les problèmes qu’elles rencontrent sont nombreux et entravent leur pleine contri-
bution à la circulation de l’information locale, essentielle au renforcement de la citoyenneté :
• Leurs moyens financiers et humains sont réduits. En dehors des quelques stations les plus
importantes, la plupart des radios de proximité fonctionnent avec des budgets extrême-
ment faibles, allant de 2 500 à 30 000 US$ par an. Réunir ces montants est déjà un défi
dans des contextes de grande paupérisation des populations où seuls les communiqués
payants et dédicaces peuvent générer des revenus locaux. En outre, les animateurs sont
souvent peu nombreux ont un niveau d’étude secondaire ou primaire. Ils ont rarement
l’occasion de bénéficier de séminaires de perfectionnement, les initiatives de formation
étant concentrées dans les milieux urbains ;
138 Jacques Soncin, Étude sur les radios de l’Est du Congo, Niza/Institut Panos Paris, décembre 2004, p.5.
• Les équipements sont vétustes et artisanaux. La plupart des radios de province ne dispo-
sent pas d’équipements numériques et n’ont pas la possibilité de recourir aux ressources
offertes par les TIC. Elles diffusent dans des formats analogiques qui ne sont souvent plus
employés par leurs partenaires internationaux (RFI, Radio Nederland, Deutsche Welle). Les
Pôles d’Appui aux Radios Indépendantes (PARI), installés par l’Institut Panos Paris,
visaient à ériger quatre radios communautaires locales en centres de ressources techni-
ques et d’expertise pour les autres stations de la province, en les dotant d’équipements
(connexion Internet satellitaire, studios de production, ordinateurs, hybrides téléphoni-
ques) et en assurant la formation des usagers. Toutefois les difficultés posées par une
insuffisante mise à niveau technique, un mode collectif de gestion du matériel et la dis-
tance importante entre certains PARI et les radios bénéficiaires entravent le bon fonction-
nement de ce dispositif ;
Un modèle de persévérance :
Radio Sauti ya Mkaaji de Kasongo
« La radio est pilotée par une Asbl nommée Coopadem. Elle émet quatre jours
par semaine de 18h30 à 21h (…). Elle compte dix agents qui ne sont pas payés mais
qui perçoivent parfois une petite prime (…) Tout le monde passe au micro sauf le
gardien.(…) Les grands rendez-vous sont « paix et pain pour tous » (une émission de
sensibilisation à la paix et à la relation entre la paix et le pain), « Mazingira na sisi »
(éducation à l’environnement), « Mulimo na sisi » (agriculture), magazine de la
femme… Les magazines sont préparés sur papier uniquement, par manque de supports
et d’appareils audio (…). La radio reçoit des émissions de la part de radio Nederland
sous forme de CD, mais la radio n’a pas de platine CD. (…) L’émetteur est artisanal,
sans marque, fabriqué de toutes pièces à Lubumbashi. Il n’y a pas de table de mixage.
A la place, on utilise une radio-cassette domestique. Pour injecter le signal à l’émet-
teur, le son est recueilli par un microphone et injecté directement à l’émetteur via la
radio-cassette. (…) La radio utilise deux batteries (24v) chargées par des panneaux
solaires pour 0,5 US$ par batterie et par heure. (…) Artisanale, l’antenne d’émission
est faite d’un rail d’aluminium et soutenue par un petit tuyau en PVC. Quant au pylône,
il s’agit d’un bambou d’une dizaine de mètres de haut. Cela donne à la radio une portée
de 10 km en pleine charge, qui peut tomber à 4 ou 5 km quand les batteries sont
déchargées. (…) Les auditeurs et sympathisants prêtent des panneaux solaires et des
batteries. La radio peut compter sur le soutien moral de la société civile. Elle bénéficie
aussi des cotisations des membres, y compris des agents qui ne sont pas payés. La
radio ne fait même pas payer les communiqués nécrologiques. Elle est très soutenue
par la population, mais malheureusement n’a pas la performance voulue. » (Jacques
Soncin, décembre 2004)139
139 Jacques Soncin, Étude sur les radios de l’Est du Congo, Niza/Institut Panos Paris, décembre 2004, p.59.
• Une difficile autonomie face aux autorités locales. Les radios de proximité sont souvent
tributaires de ces autorités au niveau énergétique, administratif et pour l’accès à l’infor-
mation. Elles sont dès lors souvent l’objet de pressions voire de tentatives de confiscation ;
• Un travail complexe de vulgarisation. Evariste Pini Pini, qui a dirigé durant cinq ans Radio
Tomisa à Kikwit, témoigne que son plus grand effort à la tête de la station a visé à « rap-
procher les « intellectuels », héritiers d’un pouvoir étranger qu’ils détiennent sans partage,
et souvent sans vision, avec le monde rural, celui qui les a mis au monde et les a élevés au
prix de multiples sacrifices ; mais qu’ils traitent souvent, hélas, avec mépris et méchanceté.
A Radio Tomisa, nous avons essayé de décider le monde « intellectuel », essentiellement
citadin, à vulgariser ses connaissances, comme le demande la population rurale et ruro-
citadine pour améliorer ses conditions de vie. (…) Les obstacles ont été nombreux. D’abord
la résistance des intellectuels à vulgariser les connaissances dans la langue du pays, en
l’occurrence le kikongo. Ensuite, leur vision très limitée du gain immédiat quelle que soit la
provenance. Enfin, leur refus de rendre un service bénévole en faveur de la population
rurale 140. » Il n’est pas facile pour les radios de proximité de mobiliser, en échange d’une ré-
munération souvent symbolique, des animateurs compétents, capables d’identifier non seu-
lement l’information utile pour le citoyen mais de la lui transmettre dans un format adapté.
Les radios de proximité sont donc des acteurs incontournables qui contribuent au renforcement
de la citoyenneté. C’est à ce titre qu’elles sont bien souvent les partenaires privilégiés des coo-
pérations au développement et des bailleurs de fonds qui les appuient en équipement, forma-
tion et dotations financières. C’est également à ce titre que la nouvelle législation appelée à
régir le secteur des médias congolais se devra de prendre en compte leurs spécificités pour définir
leurs droits et leurs devoirs conformément à leur vocation d’instruments de « service public ».
Enfin, cette analyse du positionnement des différents acteurs du paysage médiatique congolais
ne serait pas complète sans une mention des bailleurs de fonds, opérateurs et autres partenaires
qui interviennent dans le secteur des médias, parfois depuis plus de dix ans. Après quelques
appuis ponctuels durant la première période dite de transition (1990-1997), dans un contexte
général de suspension de l’aide internationale, la guerre a freiné le développement de program-
mes plus importants d’appui aux médias locaux. Elle a cependant attiré, à partir du début des
années 2000, une série d’opérateurs spécialisés travaillant dans des contextes de conflit ou de
reconstruction (Fondation Hirondelle, Search For Common Ground…). Quelques ONG spéciali-
sées dans l’appui structurel au secteur des médias (Institut Panos Paris, GRET) ont commencé
à s’intéresser également au pays.
Durant la Transition, la multiplication des initiatives en faveur des acteurs du secteur médiati-
que, et essentiellement de la Haute Autorité des Médias et de Radio Okapi, ont entraîné la mise
en place d’une structure collégiale de concertation des bailleurs de fonds : le Groupe Inter-
Bailleurs Médias (GIBM). Le GIBM s’est révélé utile pour mieux coordonner les appuis, mais
140 Pini Pini Evariste Nsasay, Une radio au service d’un peuple, Radio Tomisa de Kikwit (1996-2001), p.6.
également afin de permettre aux bailleurs d’adopter des positions communes sur certaines
questions relatives à la gestion par les pouvoirs publics du secteur des médias.
Un recensement des appuis au secteur des médias entre 2004 et 2008 permet de constater
que les montants ne sont pas négligeables : plus de 40 millions d’euros ont été injectés dans
des programmes liés aux médias en l’espace de cinq années 141.
Montant total
Bailleurs de fonds Opérateurs, Institutions, projets soutenus Période approximatif
(non détaillé)
141 Ce tableau a été réalisé sur base des montants figurant sur les différentes conventions liant les bénéficiaires à
leurs bailleurs, libellés dans une grande diversité de monnaies (US$, €, £, couronnes suédoises, CAN$, CHF…).
Dès lors, les données converties en euros sont approximatives étant donné les variations des taux de change au
moment des versements des différentes tranches des subventions. En outre, ces montants ne tiennent pas compte
des soldes éventuels établis en fin de projet. Pour les projets et subventions allant au-delà de 2008, le mode de
calcul a consisté à comptabiliser un montant correspondant à la proportion du projet exécutée au 31 décembre 2008
(par rapport à l’ensemble du financement accordé).
Montant total
Bailleurs de fonds Opérateurs, Institutions, projets soutenus Période approximatif
(non détaillé)
Bailleurs caritatifs
catholiques 1 553 000 €
Radios communautaires et confessionnelles 2004-2008
(Misereor, Missio, (selon Cameco)
Signis…)
Le premier bailleur du secteur des médias congolais durant la période 2004-2008 a donc été la
Grande-Bretagne, à travers le soutien de trois opérateurs principaux : la Fondation Hirondelle
(pour Radio Okapi)142, l’Institut Panos Paris (pour un appui aux acteurs locaux, principalement
la HAM et les radios communautaires) et Search for Common Ground (pour le Centre Lokolé).
Viennent ensuite les États-Unis, la Belgique (entre autres à travers l’action de l’APEFE), la
Suisse et, plus récemment, le Canada.
142DFID a contribué à hauteur de 50 %, jusqu’en 2007, au budget apporté par la Fondation Hirondelle à Radio Okapi.
En 2008, le Canada a été le premier contributeur.
L’appui de ces bailleurs a bénéficié à une dizaine d’opérateurs internationaux spécialisés et,
directement ou indirectement, à près d’une centaine de structures, de médias et d’organisations
locales. Les principaux opérateurs ayant bénéficié d’appuis pluriannuels sont les suivants :
Le GRET est une ONG française, plutôt spécialisée dans le développement économique, mais
qui dispose d’un service qui s’occupe d’appui aux médias. Le GRET a mis en œuvre, de 2004 à
2007, un programme d'appui aux médias congolais, grâce à un financement sur appel à propo-
sition de l’Union européenne, avec un co-financement du Canada. Les principaux bénéficiaires
de ce programme ont été JED, l’UNPC, ICM-Syfia Grands Lacs, la HAM, l’OMEC et les maisons
de la presse de province (Kisangani, Kananga et Goma). Un volet formation, mis en œuvre par
l’École Supérieure de Journalisme de Lille, a permis le déroulement de plusieurs modules spé-
cialisés (techniques rédactionnelles, couverture des échéances électorales, management d’une
entreprise de presse et d’une radio, formation de formateurs). L’ACP (Agence Congolaise de
Presse) a été particulièrement ciblée pour un cycle de formation. Le projet a également permis
la mise en place d’une messagerie de presse avec trois journaux.
Au terme de ce projet, le GRET a maintenu une présence dans le secteur des médias à
Kinshasa, après avoir remporté auprès de l’UE un autre appel à proposition portant sur le
renforcement des médias audiovisuels au niveau régional (RDC, Rwanda, Burundi et Congo
Brazzaville).
• La Fondation Hirondelle
La Fondation Hirondelle (FH) est une organisation privée à but non lucratif basée à Lausanne,
en Suisse. Elle est spécialisée dans la création des médias en zones de conflit ou de post-
conflit. Créée en 1995, la FH a mené son premier projet à Bukavu, dans les camps de réfugiés
rwandais, où elle a mis en place Radio « Agatashya » (qui signifie « hirondelle »). Elle a ensuite
développé Star Radio au Liberia, Radio Ndeke Luka en Centrafrique… En 2001, la FH a été
contactée par les Nations Unies, pour participer à la conception et à la mise en place d’une
radio dans le giron de la MONUC : quelques mois plus tard, Radio Okapi a vu le jour et est
devenue rapidement le plus gros projet de la FH. Au sein de Radio Okapi, la FH est théorique-
ment en charge des questions professionnelles et éditoriales, en collaboration avec la MONUC.
Mais ses responsabilités effectives vont bien au-delà des aspects journalistiques, la FH étant
impliquée fortement dans la gestion financière et technique de la radio.
Le projet Radio Okapi occupe une personne à temps plein à Lausanne et environ 125 personnes
en RDC. De 2004 à 2008, c’est plus de 15 millions € qui ont été obtenus et gérés par la FH
pour Radio Okapi, un budget qui n’a cessé de croître depuis la création de la radio.
• Des pancartes et affiches murales encourageant une meilleure collaboration entre militaires
et civils ;
• Le cinéma mobile, déployé dans les deux Kivus pour lutter contre les violences sexuelles à
travers un documentaire en Swahili suivi par des discussions (plus de 70 000 personnes ont
assisté à ces projections au dernier trimestre 2008) ;
• Le théâtre participatif pour la transformation des conflits (qui se base sur des conflits
vécus dans une communauté et invite les spectateurs à monter sur scène pour remplacer
les comédiens et changer la fin de l’histoire) : il a déjà touché plus d’un million de personnes
dans le Sud-Kivu et le Nord Katanga depuis 2006 ;
• Des activités de formation, de débat et d’interaction entre les autorités locales, les jeunes,
la société civile et les médias ;
• Des activités culturelles (chanson) et sportives de rapprochement entre communautés.
En mobilisant ces outils, le Centre Lokolé vise à contribuer à consolider la paix et la stabilité en
RDC, à prévenir la violence, à consolider la démocratie en renforçant la citoyenneté au sein des
populations et la responsabilité des autorités publiques. SFCG tente aussi de restaurer le lien
social dans des régions où la violence a profondément déstructuré la société.
SFCG compte environ 60 employés en RDC, répartis dans les bureaux de Kinshasa et Bukavu,
ainsi que les antennes de Baraka, Uvira et Moba. L’ONG travaille avec une centaine de partenaires
locaux (radios partenaires, réseaux de la société civile, organisations religieuses et associations
de jeunes.) SFCG en RDC a un budget annuel d’environ 2 millions US$, réuni grâce aux contri-
butions d’une multitude de donateurs publics et privés.
• La Benevolencija
La Benevolencija est une ONG néerlandaise basée à Amsterdam qui a pour vocation de
promouvoir la paix et la réconciliation à travers de programmes radiophoniques. D’abord implan-
tée au Rwanda, elle s’est ensuite installée au Burundi et à l’Est du Congo (Bukavu et Goma).
Son approche diffère sensiblement de celle de SFCG, avec une perspective plus « psychologi-
sante », sa méthodologie étant élaborée et suivie avant tout par des experts en psychologie des
traumatismes. L’ensemble du programme mené par La Benevolencija dans les Grands Lacs est
soutenu à hauteur de 2,5 millions €, dont environ 800 000 € destinés aux bureau congolais qui
négocie en outre des financements complémentaires.
Le Radio Netherlands Training Centre (RNTC) est une structure de formation internationale
développée au sein de la radio publique néerlandaise. Il mène un projet d’équipement et d’ap-
pui de 13 radios du Bas-Congo, dans le cadre de son programme INFORMORAC, qui touche
également le Sénégal, la Sierra Leone, le Liberia, la Guinée, la Guinée Bissau (et bientôt le
Congo Brazzaville). Le projet qui, dans son ensemble, s’étend sur quatre ans (2007-2010), est
doté d’un montant de 4 millions € émanant du ministère néerlandais des Affaires étrangères. En
RDC, le programme bénéficie d’un financement de 850 000 €, dont environ un tiers est destiné
aux acquisitions de matériel. Le partenaire local est le REMACOB. Le projet repose sur quatre
axes d’intervention :
Le service de formation internationale de RFI mène également des projets d’appui aux radios
des pays du Sud, à la demande des Ambassades de France ou des ministères concernés. En
RDC, RFI est intervenue dans le projet FSP (Fonds de solidarité prioritaire) d’« appui à l’audio-
visuel congolais », initié en 2001, qui était focalisé sur la restructuration et la redynamisation
de l’ICA (Institut Congolais d’Audiovisuel).
RFI a ensuite mené des actions de formation à l’attention du secteur audiovisuel de Kinshasa et
des provinces (avec l’aide de CFI – Canal France International – pour les interventions en télé-
vision) et équipé 28 radios partenaires du système « ordispace » qui permet de télécharger les
informations et les programmes de RFI pour les exploiter à volonté. Depuis 2006, un nouveau
FSP régional d’appui à la structuration du secteur radiophonique (public et privé) en Afrique
francophone, « Plan Radio Afrique », a été confié à RFI et Radio France, dont quelques actions
ponctuelles de formation se dérouleront en RDC 143. Ce projet d’une durée de quatre ans est doté
de 2,4 millions €.
• Autres opérateurs
La liste présentée ci-dessus ne peut être exhaustive. S’y ajoute une multitude d’autres opéra-
teurs, dont les initiatives sont généralement très ciblées géographiquement et limitées à quelques
partenaires :
• L’ONG catholique canadienne Développement et Paix a aidé à la mise en place de sept
radios communautaires au Katanga et dans la Province Orientale ;
• NIZA (Nederland Instituut voor Zuidelijk Afrika), ONG néerlandaise, a apporté des dota-
tions ponctuelles au secteur des médias congolais, essentiellement sur recommandation
de l’ONG néerlandaise Worldcom ;
• Journalistes pour les Droits Humains est une ONG canadienne qui vient d’ouvrir un bureau
à Kinshasa et mène des actions de formation ;
• National Endowment for Democracy (NED) est une ONG américaine qui mène des actions
plus larges qui concernent parfois les médias.
La nécessité de recenser (pour pouvoir mieux les capitaliser) toutes ces expériences s’impose,
mais il s’agit d’un travail fastidieux et d’autant plus complexe que le territoire est immense et
que certaines initiatives en province sont difficiles à suivre. Ces multiples projets ont certes
143 Il s’agit d’un vaste projet qui touche huit pays et les retombées sur les radios de RDC seront limitées. Les autres
pays concernés sont le Bénin, le Burkina faso, le Mali, le Burundi, le Niger et le Sénégal.
permis de réaliser des progrès : une information professionnelle circule sur l’ensemble du terri-
toire grâce à Radio Okapi, les capacités techniques des radios communautaires ont été renfor-
cées, la HAM a aidé au rétablissement du sens de la norme parmi les acteurs du secteur des
médias. Toutefois, le bilan des journalistes congolais reste mitigé. « On a renforcé les individus
sans renforcer les entreprises de presse. C’est peine perdue 144», souligne un directeur de publi-
cation. « On a appuyé directement certains médias sans agir sur le cadre légal et réglemen-
taire 145», commente un responsable d’association. Et quand on a appuyé l’instance de régulation
pour renforcer le cadre et le contrôle, « on l’a fait de manière trop ponctuelle et précipitée »,
stipule un expert146.
La plupart des critiques dénoncent des mécanismes d’intervention à trop court terme qui ne
prennent pas en compte le « temps long » de la consolidation et de la professionnalisation du
secteur médiatique. Ce travail de longue haleine, qui nécessite un accompagnement prolongé,
est souvent gêné par les modalités contractuelles contraignantes des partenaires qui limitent la
période d’intervention et exigent un certain type de résultat quantifiable, mesurable et vérifiable.
Plusieurs acteurs locaux regrettent aussi un écart entre les discours tenus sur la contribution
possible des médias à la reconstruction, à la consolidation de la citoyenneté, à la mise en place
d’un nouvel espace démocratique ; et la réalité des projets menés sur le terrain à court terme,
en ordre dispersé et avec une écoute toute relative des partenaires locaux. Un bilan critique sur
ce qui a été réalisé par chacun jusqu’ici serait sans doute utile afin que les orientations les plus
constructives puissent être privilégiées à l’avenir, en tenant compte des besoins et des capacités
des acteurs du secteur ; mais aussi des attentes que les bailleurs de fonds ont eux-mêmes
suscitées par le biais des projets qu’ils ont soutenus.
Conclusion
Au terme de cette étude, le pluralisme médiatique apparaît certainement comme un des grands
acquis des vingt dernières années en République démocratique du Congo. Jamais les citoyens
congolais n’ont eu accès à une telle offre de programmes et d’informations. Même si la situation
est contrastée d’une province à l’autre, le pluralisme est indéniable, autant en ce qui concerne
le nombre des supports, leur statut (commercial, communautaire, public), leur affiliation ou ten-
dance politique, confessionnelle, idéologique, ainsi que leur lieu d’implantation et leur rayon de
diffusion. Pour la première fois dans l’histoire du Congo, la majorité des habitants non seule-
ment accèdent à des médias qui les informent de manière régulière sur les événements se
déroulant à l’échelle locale et nationale, mais ont à portée de main des instruments par le biais
desquels ils peuvent exprimer des opinions et des avis dans l’espace public.
Les médias congolais jouent-ils, dès lors, pleinement leur rôle dans la consolidation de la démo-
cratie et l’instauration de la bonne gouvernance ? Pour répondre à cette interrogation, il était
nécessaire d’évaluer la manière dont les médias d’information remplissent les quatre missions
traditionnelles qui reviennent aux journalistes dans un contexte démocratique : l’information du
citoyen de manière rigoureuse, complète et honnête ; la représentation des différentes catégories
sociales ; le contrôle du respect des Droits de l’homme et du bon fonctionnement de l’autorité
publique ; et la mise en avant, dans l’espace public, de la parole des citoyens.
Paradoxalement, alors que les médias d’information foisonnent en RDC, la diversité des contenus
et la possibilité effective d’expression des différentes composantes de la population ne semblent
pas véritablement assurées. Les médias congolais sont certes pluriels, mais pas encore suffi-
samment pluralistes ; divers mais souvent peu ouverts à la diversité ; vivants mais rarement
viables ; libres mais rarement indépendants…
Les médias congolais sont-ils seuls à vivre ce paradoxe ? Non, bien sûr. Dans tous les pays
démocratiques, les entreprises de presse publiques et privées occupent cette position ambiguë
où tout en parlant au nom de tous, elles restent aux mains d’une élite professionnelle ; où tout
en voulant se démarquer de la concurrence, elles cherchent, comme le voisin, à investir les
créneaux identifiés comme les plus populaires ; où elles doivent concilier des impératifs de ren-
tabilité avec le fait que l’information n’est pas un produit commercial et commercialisable
comme un autre.
Toutefois, en RDC des contraintes supplémentaires pèsent sur le secteur. Dans un contexte
économique difficile, les médias disposent (hormis quelques-uns qui sont « subventionnés » et
échappent aux lois du marché) de budgets restreints et évoluent dans un environnement où la
plupart des annonceurs se désintéressent des consommateurs insolvables. Le public des médias
congolais est démuni, la moitié des Congolais vivant avec moins d’1 US$ par jour, et les taux de
scolarisation sont en régression. Le contexte politique est marqué par les séquelles de trente
années de mobutisme et d’un conflit long, meurtrier et traumatisant qui a profondément endom-
magé le tissu social et laissé se déployer les réflexes autoritaires et l’impunité. Les infrastructures
sont déficientes et le pays est confronté à d’énormes problèmes d’approvisionnement en énergie
et de transport, lourds de conséquences pour les médias. Le monde du travail est marqué par la
prédominance de l’informel, seules quelques entreprises signant des contrats avec leurs
employés et leur assurant la couverture médicale qu’impose la loi congolaise.
Et pourtant, en dépit de ce contexte défavorable, des médias existent, publient et émettent tous
les jours, réalisés par des Congolais pour des Congolais. Malgré toutes leurs imperfections, leurs
dérives, leurs faiblesses, ils font entendre quotidiennement leurs voix et incarnent une liberté
d’expression et de pensée dont les Congolais ont été longtemps privés. Si certains de ces
médias se bornent à être des entreprises de duperie mercantiles, d’autres obtiennent (parfois de
haute lutte) les deniers des coopérations étrangères ou des annonceurs locaux qui leur permet-
tent de survivre, sans forcément perdre leur potentiel critique et leur indépendance. Si certains
se limitent à un rôle d’instrument servile de l’élite politique, d’autres ont démontré leur capacité
de mobilisation et de conscientisation des citoyens. Si l’existence de certains a pour but princi-
pal de générer des dividendes pour leur patron, d’autres ont pour vocation de servir leur commu-
nauté, quitte à faire de la radio avec des boîtes de conserve et à générer du courant avec des
piles solaires rechargeables… Bien sûr il y a des journalistes corrompus et maîtres chanteurs,
mais il y en a aussi qui se déplacent en pirogue, en moto, à pied ou à vélo durant de longues
heures, pour collecter une information utile au citoyen, tout en se contentant d’un salaire déri-
soire. Et qui affrontent la prison, les coups et les menaces, seulement pour avoir eu l’audace de
croire en leur métier…
Cette étude a permis de mettre en avant les principaux facteurs qui limitent la capacité des
médias congolais à remplir effectivement leurs missions de renforcement de l’État de droit, mais
aussi les expériences positives et les dynamiques en cours. Il ne s’est pas agi de juger la façon
dont les médias congolais inventent quotidiennement les moyens de leur survie et même leur
raison d’être. Mais de proposer un diagnostic succinct de la relation entre les différents acteurs
du secteur médiatique, y compris le plus insaisissable, celui qui justifie, en définitive, l’existence
des médias : le public congolais. Dresser un bilan de l’ensemble des principales contraintes,
souligner les enjeux majeurs et les défis à relever, constitue un préalable à l’élaboration de voies
de solution et peut servir de base aux initiatives entreprises pour consolider et professionnaliser
ce secteur ; un secteur dont le rôle est déterminant pour l’avenir de la démocratie au Congo.
A
N • Mwana-Sompo Momat, Directeur de publication de L’Etendard, Vice-Président de l’UNPC
(Union Nationale de la Presse Congolaise)
N
• Nkundiye Stanis, Secrétaire exécutif, SNPP
E • Nsana Pierre, Coordinateur de projet, Institut Panos Paris
X • Nvunda Antoinette, Secrétaire permanente de L’UCOFEM
• Pungi Lino Joseph, Doyen de la Faculté des Communications Sociales, FCK
E
• Tala Ngaï Jo, Directeur général de Antenne A et Vice-Président de l’ANEAP
A
N Structure de l’échantillon (données redressées)
N
E
X Kinshasa Lubumbashi Bukavu Mbuji Mayi Kisangani Matadi Goma
Total 1 012 100% 586 100% 419 100% 421 100% 419 100% 420 100% 419 100%
2 Hommes 511 50,5% 291 49,6% 213 50,8% 211 50,1% 214 51,0% 208 49,6% 213 50,8%
Femmes 501 49,5% 295 50,4% 206 49,2% 210 49,9% 205 49,0% 212 50,4% 206 49,2%
15-19 ans 187 18,5% 126 21,5% 87 20,7% 88 21,0% 84 20,0% 86 20,4% 86 20,6%
20-24 ans 163 16,1% 102 17,3% 69 16,5% 72 17,1% 71 17,0% 69 16,4% 69 16,6%
25-29 ans 142 14,1% 88 15,0% 60 14,3% 61 14,4% 59 14,0% 60 14,2% 59 14,0%
30-34 ans 121 12,0% 65 11,1% 49 11,8% 47 11,1% 46 11,0% 50 11,8% 48 11,4%
35-39 ans 108 10,6% 59 10,0% 43 10,3% 42 9,9% 42 10,0% 44 10,4% 42 10,0%
40-49 ans 146 14,4% 72 12,3% 111 26,5% 53 12,6% 54 12,9% 49 11,8% 53 12,6%
50 ans et + 145 14,3% 74 12,7% 156 37,2% 58 13,9% 63 15,0% 63 15,1% 62 14,8%
15-24 ans 350 34,6% 228 38,8% 152 36,4% 160 38,1% 155 37,0% 154 36,8% 156 37,2%
25-39 ans 371 36,7% 212 36,2% 111 26,5% 149 35,4% 147 35,0% 153 36,4% 148 35,4%
40 ans et + 291 28,7% 147 25,0% 265 63,2% 111 26,4% 117 27,9% 113 26,8% 115 27,4%
15-34 ans 614 60,6% 381 64,9% 154 36,8% 268 63,6% 260 62,0% 264 62,7% 262 62,6%
35 ans et + 398 39,4% 205 35,1% 324 77,4% 153 36,4% 159 38,0% 156 37,3% 157 37,4%
Scolarisés 800 79,0% 445 75,9% 95 22,6% 339 80,5% 298 71,2% 339 80,8% 319 76,1%
Non
212 21,0% 141 24,1% 127 30,4% 82 19,5% 121 28,8% 81 19,2% 100 23,9%
scolarisés
Primaire 273 27,0% 145 24,8% 135 32,3% 79 18,7% 132 31,4% 97 23,0% 134 32,0%
Secondaire 313 30,9% 195 33,3% 62 14,7% 151 35,8% 122 29,1% 176 41,8% 135 32,3%
Supérieur 213 21,1% 104 17,8% 197 47,0% 110 26,1% 45 10,7% 67 16,0% 49 11,8%
Secondaire
526 52,0% 299 51,1% 260 61,9% 167 39,8% 243 57,8% 243 57,8% 185 44,1%
+ supérieur
N
N
A
X
E
E
3
N
N
A
X
E
Journaux de RDC
140
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
31. Tribune de la Nation . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jean-Pierre Ekanga Mukuna . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
32. Visa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Michel Ladi Luya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .Bi-hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . .
33. Le Soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Anne-Marie Tshala . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
34. Lubilanji Expansion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Arthur Tshimanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
35. La Marque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Noël Ileo Katombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombev . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
36. Le Moniteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rigobert Kwakala . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
37. La Gazette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alphonse Balanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Lingwala . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38. L’Autoroute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Patrice Imete Bokoletaka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Bandalungwa . . . . . . . .Al’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
39. A propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . François Muzadi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
40. 15-30 Magazine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alain Mulami . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kintambo . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
41. Top Média. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kazadi Ntumba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
42. La Cloche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jean-Pierre Mukenge Basua . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
43. La Libération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ngoyi Kabuya Dikateta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
44. Tapis Rouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bonsange Ifonge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
45. Flash Info . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JM Basa Ndjankolo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
46. Le Patriote Libéré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Marcel Kiadi Kia Ntima . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
47. L’Orateur Africain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Edmond Saddaka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
48. La Trompette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jean-Jacques Ntumba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
49. Le Monde Actuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Albert Tshibende . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
50. L’Union . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dieu Mundel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kasa-Vubu . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
51. Notre Époque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Antoine Kavena . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
52. Le Passeport Africain . . . . . . . . . . . . . . . . . Ngoyi Kabuya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Ngaliema . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
53. L’Equateur en marche . . . . . . . . . . . . . . . . Willy Ombholo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
54. Eboulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nzongia Nzoni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
55. Congo Matin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Issa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kasa Vubu . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
56. Têtes d’affiche Actualités . . . . . . . . . . . J.R. Booto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
57. La Question d’actualité . . . . . . . . . . . . . . Mubikayi Kabemba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
58. Top Info . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ambroise Kalala . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
59. Explosif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alemo Filipachi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ville-Province de Kinshasa (suite)
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
60. L’Express International . . . . . . . . . . . . . . . Sebakesi Moussa Nkumu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
61. Le Monde des Affaires . . . . . . . . . . . . . . . Lucien Claude Ngongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
62. Le Lauréat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guy Bashika . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
63. Le Grand Monde. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Moïse Kambulu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kasa Vubu . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
64. Au Taux du Jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jean-Claude Eale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
65. La Louange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pasteur Cosma Wilungula . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
66. PSD (Parlons Santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Balekelay . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kasa Vubu . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
et Développement)
67. Le Canard Libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Joseph Mulebe Tshiaji . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kasa Vubu . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
68. Courrier Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Joseph Kazadi Mukenge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kasa Vubu . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
69. Le Satellite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lievin Kankolongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Limete . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
70. Le Socle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guillaume Ekandje . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
71. Le Populaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Donat Ngoyongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
72. Ndule Polémique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bonsange Ifonge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . . A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
73. L’Élite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ambroise Kalala . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
74. Echo du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guy Kasongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Kalamu . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
75. L’Étoile du Congo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Ndombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
76. Tendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Richard Kalala Tshimanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Journaux de RDC
86. Souverain Primaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lumuna Ndubo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
87. Le Journal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Patrice Booto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Ngiri Ngiri . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
88. Safari Magazine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Groupe de presse Edition Safari . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Journaux de RDC
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Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
89. L’Interprète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nsimba Embete . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
90. Kin Telegraph . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sakombi Malendo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
91. Libre Débat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Yula Omombo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
92. Bulletin quotidien de l’APA. . . . . . . . . . Agence de Presse associée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .Quotidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
93. La Bourse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pius Muabilu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
94. Economica . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Modeste Mutinga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
95. La République . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . François Budim’Bani Yambu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
96. Le Journal du Vendredi . . . . . . . . . . . . . . François Budim’bani Yambu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
97. Umoja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Junior Mukanda Lunyama . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Klamu . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
98. la Tribune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Zacharie Nyemabo Kalenga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
99. la Solidarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Polycarpe Honsek . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province du Katanga
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
1. Le Lushois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ngoy Kikungula . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1980
2. Quiproquo. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Devos Mwanza Nkashama . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
3. Mukuba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kyangwe Muleya Godefroid . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
4. La Fraternité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kabol Kayomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
5. Carte Blanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mudingo Nyembwe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
6. La Cloche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. La Revanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8. Le Tribun du Peuple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Moma Ntambwe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9. La Grogne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Odon Mwamba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
10. Wantanshi News . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11. La Trompette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province du Katanga (suite)
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
12. La Rosée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13. La Tolérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
14. L’Indépendant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
15. La Vérité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Luboya Shamba Shake . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1980
16. Le Cor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nsindamo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
17. Pari Congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18. Défi Congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19. Mining News . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20. Mines et Industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
21. Nzenze . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
22. Nyota . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
23. Mwangaza. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kalumba Mwana Kasongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
24. Tanganyika. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
25. La Flèche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
26. Inter-Midi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kayembe Ntambwek . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
27. Mjumbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tshimanga Koya Kona . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1970
28. Le Communicateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Leyka Musa Nyembo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
29. La Libre Opinion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tshibanda Bukasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Journaux de RDC
38. Le Développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ndjibu Ngoy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
39. Le Médiateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mutombo Kilolo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
40. Le Patriote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mukoj . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
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Journaux de RDC
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Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
41. Top Manager . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mungobo Tchomba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
42. L’Humanité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Baka Tuseka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
43. La Sagesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mbuya wa Mpanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
44. La Frégate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kayinda Alain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
45. L’Emissaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Wenu Bekere . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
46. Le Carrefour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mwamba Nyunyi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
47. Esther . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maguy Kikontwe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
48. La Concorde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Motombo Yomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
49. La Dépêche Républicaine . . . . . . . . . . . Jean-Marie Tshibambe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
50. La Nouvelle Dépêche . . . . . . . . . . . . . . . . . Mwamba Kalenga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
51. La Caravane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vincent Lokanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
52. Le Libérateur Ujamaa . . . . . . . . . . . . . . . . Théo Nyembo Kimuni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
53. L’Étoile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kazadi Ngeleka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
54. La Cheminée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mwila . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
55. L’Éveil du Matin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fwamba Ntambwe Maluba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
56. La Nation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mpoyi Kalambayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
57. Congo News . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bela Mako . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
58. Eureka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rumbemb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
59. L’Union . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kalamb Musans Mases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
60. Astre de Savane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kayembe Caïman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
61. Bora Express . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mwilambwe Lukila . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
62. La Une . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kabeya Behuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
63. La Gazette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kasamwa Luseko . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
64. L’Essor du Katanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Paul Tshilembe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2005
65. La Tribune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nyembo Kimuni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1990
Province du Bas-Congo
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
1. Mbwetete . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Périscope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Kiese Magazine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Justin Tsimba wa Nzuzi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Matadi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. ACI Sikulu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Bas Congo Info Magazine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. L’Embouchure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Matthieu Mpukudi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Matadi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. La Cité Africaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Albert Ntula di Mbewa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Matadi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8. Misamu Mia Yenge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9. Bansaka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10. Apostolat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11. Explosif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province du Bandundu
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Province du Maniema
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
Journaux de RDC
Pas de journaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ................................................................... ....................................... .......................................
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Journaux de RDC
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Province de l’Equateur
Année
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Province Orientale
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
1. La Tshopo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Saile Mbalanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bi-hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . .
2. Mwangaza. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mangubu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1995
3. Le Nationaliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Buloko . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2001
4. Le Thermomètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Litete . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
5. La Libre Orientale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kalokola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2002
6. Le Signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Société civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2002
7. La Voix de l’Artisan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Église du Christ au Congo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1998
8. Écho du Paysan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kinzozoli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1999
9. Femmes Nouvelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maguy Libebele . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
10. La Jeunesse Plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mukombozi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
11. Priorité Santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lifoli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
12. Huis Clos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Matiki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
13. La Solidarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mokeni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1998
14. Le Projecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bilo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2001
15. Femme d’Aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
16. L’Équipe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Batoko . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .A l’improviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2002
17. La Colombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bunia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18. Tremplin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Société civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19. Ituri Développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bunia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20. La Colombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Isiro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province du Sud-Kivu
Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
1.Bulletin du CEDAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CEDAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1985
2.Kivu Safari. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Désiré Lubago Nendaka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1986
3. L’Étendard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Momat Mwana Sompo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bimensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1998
4. Le Souverain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Société civile (Aprossam) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
5. L’Aurore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Victoire Moleka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bimensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1997
6. Éclair . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Société civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. Karibu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8. Kasuku . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province du Nord-Kivu
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Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
1. Le Souverain Primaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . Albert Talinabo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Goma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bimensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1992
2. L’Étendard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Momat Mwana Sompo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Goma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Journaux de RDC
11. Marmite des Infos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Junior Yenga Yenga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Goma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
12. Jeune Entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sadi Bashonga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Goma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
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Journaux de RDC
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Année
Titre du journal Éditeur ou directeur de publication Adresse Périodicité de création
1. Congo Wetu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mbuyi Tshibuabua . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1985
2. Lubilanji . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cimanga Kaputu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1991
3. Transparence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kalala Kapuya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1991
4. Plume d’Or . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Charles Fataki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2000
5. Échos de Sankuru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Christophe Kapepula . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bimensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1997
6. Munyaku wa Nsona. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diocèse de Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. Parole des Sans Parole. . . . . . . . . . . . . . . . . Mutombo Hansa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8. Le Défi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kanyinda Kabombi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1993
9. La Gazelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Corneille Mulamba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Semestriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10. Facilitateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CEFOP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Trimestriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1997
11. Pari Africain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Robert Sabwe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Hebdomadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
12. Dishintuluka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kalonji Cikele . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13. Le Tourbillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kajilo Lucien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
14. Juka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mbuyi MMbiya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
15. Éclaireur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Abbé Ilunga Muya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
16. Orateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ngongo Lucien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
17. Mbongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Société Minière de Bakwanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbuji Mayi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Trimestriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1982
17. Canal Chemin, Vérité . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église Combat spirituel . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .102,8 . . . . . . . .2000
et Vie (CVV)
18. Radio Okapi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .International . . . . . . . . . . . .Humanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . .Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .103,5 . . . . . . . .2002
19. Radio ECC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église du Christ au Congo . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .104,0 . . . . . . . .2003
20. Radio Sango Malamu . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église protestante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .104,5 . . . . . . . .2000
21. Réveil FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Freddy Mulongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .106,0 (1) . . . .1999
22. Digital Congo FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Multimédia Congo Sprl . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .106,5 . . . . . . . .
23. Canal Futur FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . .Société anonyme . . . . . . . . . . .Sandrine Kibuey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .107,4 . . . . . . . .
24. Radio Catholique Elikya . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .97,5 . . . . . . . . . .1995
25. Radio Parole de l’Éternel . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église Parole de l’Éternel . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .103,8 . . . . . . . .
26. Radio Télé Assemblée . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Evêque Mukuna . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . .107,1 . . . . . . . .
Chrétienne
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Province de Bandundu
Nature Public Année de
Dénomination Statut Propriétaire Fréquence
juridique cible création
1. RTNC Bandundu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Étatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .État congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bandundu . . . . . . . . . .92,5 . . . . . . . . .
2. Radio Sango Malamu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église Protestante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kikwit . . . . . . . . . . . . . . . .102,0 . . . . . . .2001
3. EMBAM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confession musulmane . . . . . . . . . . . . . . . . . .Idiofa . . . . . . . . . . . . . . . . .92 . . . . . . . . . . . .
4. Radio Tomisa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kikwit . . . . . . . . . . . . . . . .97,5 . . . . . . . . .1996
5. Concorde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bandundu . . . . . . . . . .106 . . . . . . . . . .2003
6. Radio Kimvuka na Lutondo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confesssionnel . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kikwit . . . . . . . . . . . . . . . .105 . . . . . . . . . .
7. Raga FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Versi Zahire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kikwit . . . . . . . . . . . . . . . .90,5 . . . . . . . . .2005
8. Radio télé du Diocèse d’Idiofa (RTDI) . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Idiofa . . . . . . . . . . . . . . . . .92,3 . . . . . . . . .
9. Radio Rurale Nsemo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Idiofa . . . . . . . . . . . . . . . . .96 &100 . . .2005
10. Radio Tv MAMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Idiofa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2001
Province de Bandundu (suite)
Nature Public Année de
Dénomination Statut Propriétaire Fréquence
juridique cible création
11. Radio Kimvuka na Lutondo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kenge . . . . . . . . . . . . . . . .105 . . . . . . . . . .2004
12. Radio Culturelle de Kahemba . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kahemba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13. Radio rurale de Kindandu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kindandu . . . . . . . . . . .102 . . . . . . . . . .2004
14. Radio rurale de Kirwit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbankana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2004
15. Radio Okapi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .International . . . . . . . . . . . . . . .Humanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . .Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kikwit . . . . . . . . . . . . . . . .102,5 . . . . . . .2005
16. Amen FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .97,0 . . . . . . . . .
17. Bandundu FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bandundu . . . . . . . . . .100 . . . . . . . . . .
18. RTB FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commerciale . . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .85,10 . . . . . . .
19. Radio rurale Bonga Yassa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bonga Yassa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20. Radio de Kimvuka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kingandu/ Kenge . . . . . . . . . . . . . . . . .2005
21. Radio chrétienne Nkembo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Nkara . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2004
22. Radio communautaire de Kenge . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kenge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
23. Radio Madimba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Gungu . . . . . . . . . . . . . . . .96 . . . . . . . . . . . .2005
24. Radio Munku . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Communautaire . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbankana . . . . . . . . . .94,0 . . . . . . . . .2005
25. Digitalcongo FM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Multimédia Congo Sprl . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Idiofa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2006
26. Radio Liberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Popokabaka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2007
27. Radio Ntemo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Versi Zahire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kikwit . . . . . . . . . . . . . . . .90,5 . . . . . . . . .2005
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Province du Bas-Congo
Nature Public Année de
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19. Radio Télé Universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ngindu Kabuya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kamonia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96,5 . . . . . . . . .
20. Radio Sons & Images du Kasaï . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kabasubabo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Luebo Kalulu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
21. Radio Kilimandjaro Kamonia . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . .Privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kamonia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98,5 . . . . . . . . .2003
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Province du Katanga
Nature Public Année de
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Province Orientale
Nature Public Année de
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bunia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .104,9
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10. Radio Candip . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . .Institut Supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bunia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98 . . . . . . . . . . . . . . . . . .1978
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .pédagogique de Bunia
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Butembo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92,9
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Beni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92
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Province du Sud-Kivu
Nature Public Année de
Dénomination Statut Propriétaire Fréquence
juridique cible création
1. RTNC Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Société d’État . . . . . . . .État congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .RDC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1958
2. Radio Maria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . .Associative . . . . . . . . . . . .Église catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .97,5 et 103,7 . .2001
3. Radio Okapi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .International . . . . . . . . . . . . . . .Humanitaire . . . . . . . . . .Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu, Uvira et . . . . . . . . . . . .95,3 . . . . . . . . . . . . . . .2002
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Chomuhinyi . . . . . . . . . . . . . . . . . . .et 105,5
Province du Maniema
Nature Public Année de
Dénomination Statut Propriétaire Fréquence
juridique cible création
1. RTNC Kindu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Société d’État . . . . . . . .État congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kindu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Radio Okapi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .International . . . . . . . . . . . . . . .Humanitaire . . . . . . . . . .Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kindu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .103 . . . . . . . . . . . . . . . .2002
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tshomo Ini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106,5
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4
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Province de l’Equateur
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Zongo
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mbandaka
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Yakoma
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bumba
19. Radio Télé Dieu Vivant (RTDV) . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . .Canal 55 (742-750) . . . . . . . . .Sikatenda Neema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2003
20. Radio Télé Groupe l’Avenir (RTGA) . . .Commercial . . . . . . . . . . .Canal 45 (662-670) . . . . . . . . .Pius Mwabilu Mbayu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .2003
21. Radio Télé Voix de l’Aigle (RTVA) . . . . .Confessionnel . . . . . . . .Canal 56 (750-758) . . . . . . . . .Baruti Kasongo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .
22. Canal Futur Télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . .Canal 42 (638-646) . . . . . . . . .Sandrine Kibwey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .
23. Nzondo TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . .Canal 35 (582-590) . . . . . . . . .Denis Lessie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Ngaliema . . . . . . . . .
24. Canal Congo TV (CCTV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . .Canal 48 (687.25) . . . . . . . . . . .Jean-Pierre Bemba Gombo . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .1993
25. Digitalcongo TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . .Canal 53 (726-734) . . . . . . . . .Multimédia Congo SPRL . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Ngaliema . . . . . . . . .
26. Global TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . .UHF 719,25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kithima Badjoko . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .
27. Antenne A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . .Canal 8 (206-214) . . . . . . . . . . .Phinas Abraham . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .1991
28. Canal Vie, Vérité (CVV TV) . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . .Canal 39 (614-622) . . . . . . . . .Joseph Olangi Nkoyi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .
29. Congo WEB TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . .Canal 41 (631-639) . . . . . . . . .Gabriel Shabani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . .2005
163
N
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A
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E
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5
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X
E
Fréquences Année de
Dénomination Statut utilisées (en MhZ) Propriétaire Public cible
création
30. Radio Télévision Lisanga (RLTV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .815,25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Roger Lumbala . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
31. Radio Télé Catholique Elikya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église Catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2008
32. Assemblée Chrétienne de Kinshasa (ACK TV) . . . . .Confessionnel . . . . . . .758-766 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Pascal Mukuna . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Bandalungwa . . . . . . . . . . .
33. Canal Numérique TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Alexis Mutanda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Ngaliema . . . . . . . . . . . . . . . . .
34. Molière TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .UHF 806,25 . . . . . . . . . . . . .Léon Nembalemba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
35. Mirador TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .UHF 519,25 . . . . . . . . . . . . .Michel Ladi Luya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
36. Canal 5 TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .UHF 551,25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
37. Planète TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Papy Ekonzo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38. Couleurs TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Serge Kayembe/A. Z’ahidi Goma . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
39. BR TV Africa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Ngaliema . . . . . . . . . . . . . . . . .
40. Africa TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .UHF 711,25 . . . . . . . . . . . . .Azarias Ruberwa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Ngaliema . . . . . . . . . . . . . . . . .
41. Hope TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . .UHF 703,25 . . . . . . . . . . . . .Kankienza Mwana Mboo . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Limete . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
42. Numerica TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Jean-Pierre Kibambi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
43. Télé 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Modeste Mutinga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
44. AN TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
45. TV SI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adolphe Muzito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kinshasa/Gombe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
46. TV5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .International . . . . . . . . .Canal 34 (575,25) . . . . .France, Belgique, Canada, Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
47. Euronews . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .International . . . . . . . . .UHF 575,25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province du Katanga
Fréquences Année de
Dénomination Statut utilisées (en MhZ) Propriétaire Public cible création
1. RTA (Radio Télé Tam-Tam Afrique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .187 et 177 . . . . . . . . . . . . . . .Groupe Ekanga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2002
2. RTGA (Radio Télé Groupe Avenir) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Groupe de presse L’Avenir . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. RTEVA (Radio Télé Évangélique Africaine) . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Canal Lubumbashi TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Raga TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Versi Zahire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Digitalcongo Tv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Multimédia Congo SPRL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province du Katanga (suite)
Fréquences Année de
Dénomination Statut utilisées (en MhZ) Propriétaire Public cible création
7. Wantanshi Tv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Moïse Katumbi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8. Nyota TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9. RTNC Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Public . . . . . . . . . . . . . . . . . .UHF 599,5 . . . . . . . . . . . . . . .État congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10.Zénith Radio TéléVision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .186 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Révérend Père Emile . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Lubumbashi, Likasi et Kamina . . . .1995
11. Radio Télé Interconfessionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . .519 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fondation Mathieu Lutumba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Viens et Vois (RTIV)
12. Radio Télé Mwangaza . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Rose Lukano . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Province Orientale
Fréquences Année de
Dénomination Statut utilisées (en MhZ) Propriétaire Public cible création
1. RTNC Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Public . . . . . . . . . . . . . . . . . .215 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .État congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1975
2. Télé Boyoma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . .207 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Groupe Lengema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1995
3. Radio Télé Amani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Confessionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Église catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1996
4. Digitalcongo TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Multimédia Congo SPRL . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Raga TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Versi Zahire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Radio Télé pour le Développement intégral (RTDI) . . .Communautaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. Radio Télé du Groupe L’Avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Pius Muabilu Mbayu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kisangani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
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5
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Province du Bandundu
Fréquences Année de
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Province du Sud-Kivu
Fréquences Année de
Dénomination Statut utilisées (en MhZ) Propriétaire Public cible création
1. RTNC Bukavu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .État congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu ................................... 1979
2. Shala TV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bulambo Kilosho . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bukavu ...................................
Province de l’Equateur
Fréquences Année de
Dénomination Statut utilisées (en MhZ) Propriétaire Public cible création
LE PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Province du Maniema
Fréquences Année de
Dénomination Statut utilisées (en MhZ) Propriétaire Public cible création
1. RTNC Kindu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Public . . . . . . . . . . . . . . . . . .192,23 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .État congolais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Kindu ..................................... 1980
2. Digitalcongo Tv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Multimédia Congo Sprl . . . . . . . . . . . . . . . . .Kindu .....................................
.....................................
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L’offre médiatique a connu, ces dernières années, un développement extraor-
dinaire en République démocratique du Congo : là où s’imposait, il y a vingt
ans, le monopole étatique sur les médias, des centaines de titres de presse,
de stations de radio et plusieurs dizaines de chaînes de télévision se déploient
aujourd’hui. L’accès aux médias s’est également accru dans la plupart des
grandes villes du pays où la télévision, l’Internet et le téléphone mobile modi-
fient les pratiques de communication. Pour la première fois dans l’histoire du
Congo, la majorité des habitants non seulement accèdent à une diversité de
médias qui les informent de manière régulière sur les événements se déroulant
à l’échelle locale et nationale, mais ont à portée de main des instruments par
le biais desquels ils peuvent exprimer des opinions et des avis dans l’espace
public.
Cette étude a été réalisée sous la supervision de France Coopération Internationale, avec l’appui
des coopérations britannique et française.