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l’écume

Français
Supplément spécial
rentrée 2020
2 de

La nature et les hommes


Le défi écologique
Objets d’étude :
La littérature d’idées et la presse du xixe au xxie siècle
Le roman et le récit du xviiie siècle au xxie siècle

Présentation

Ce supplément spécial complète la séquence 11 consacrée au « défi écologique ». La lecture intégrale


d’une nouvelle du xixe siècle et l’initiation à la rédaction d’un essai permettent aux élèves d’associer
la découverte de textes patrimoniaux et la réflexion sur une question d’actualité : la responsabilité de
l’homme vis-à-vis de la nature. Hachette Livre
séquence 11
Le défi écologique
NOUVELLE INTÉGRALE
Alphonse Daudet, Wood’stown, 1873
L’emplacement était superbe pour bâtir une ville. Il n’y avait qu’à déblayer les bords
du fleuve, en abattant une partie de la forêt, de l’immense forêt vierge enracinée là
depuis la naissance du monde. Alors abritée tout autour par des collines boisées, la
ville descendrait jusqu’aux quais d’un port magnifique, établi dans l’embouchure de la
Alphonse Daudet Rivière-Rouge, à quatre milles1 seulement de la mer.
5
(1840-1897)
Dès que le gouvernement de Washington eut accordé la concession, charpentiers et
bûcherons se mirent à l’œuvre ; mais vous n’avez jamais vu une forêt pareille. Cramponnée
1. Unité de longueur. au sol de toutes ses lianes, de toutes ses racines, quand on l’abattait par un bout elle
repoussait d’un autre, se rajeunissait de ses blessures ; et chaque coup de hache faisait
10 sortir des bourgeons verts. Les rues, les places de la ville à peine tracées étaient envahies
par la végétation. Les murailles grandissaient moins vite que les arbres et, sitôt élevées,
croulaient sous l’effort des racines toujours vivantes.
Pour venir à bout de cette résistance où s’émoussait le fer des cognées et des haches,
on fut obligé de recourir au feu. Jour et nuit une fumée étouffante emplit l’épaisseur des
La personnification 15 fourrés, pendant que les grands arbres au-dessus flambaient comme des cierges. La forêt
La personnification est une essaya de lutter encore, retardant l’incendie avec des flots de sève et la fraîcheur sans
figure de style qui consiste à air de ses feuillages pressés. Enfin l’hiver arriva. La neige s’abattit comme une seconde
attribuer des caractéristiques mort sur les grands terrains pleins de troncs noircis, de racines consumées. Désormais
humaines à un élément non on pouvait bâtir.
humain (objet, idée, animal, 20 Bientôt une ville immense, toute en bois comme Chicago, s’étendit aux bords de la
etc.). Rivière-Rouge, avec ses larges rues alignées, numérotées, rayonnant autour des places,
sa Bourse, ses halles, ses églises, ses écoles, et tout un attirail maritime de hangars, de
douanes, de docks, d’entrepôts, de chantiers de construction pour les navires. La ville de
bois, Wood’stown – comme on l’appela –, fut vite peuplée par les essuyeurs de plâtres des
25 villes neuves. Une activité fiévreuse circula dans tous ses quartiers ; mais sur les collines
environnantes, dominant les rues pleines de foule et le port encombré de vaisseaux,
une masse sombre et menaçante s’étalait en demi-cercle. C’était la forêt qui regardait.

1. Comment comprenez-vous le titre de la nouvelle ? CARNET DE LECTURE


2. Proposez trois adjectifs pour qualifier l’action des Étape 1
humains envers la forêt et expliquez vos choix. • Avant la lecture : choisissez un support pour écrire votre
3. Dans chacun des paragraphes 2 à 4, relevez et carnet de lecture : cahier, carnet, support numérique…
analysez un indice qui prouve que la forêt est per- N’hésitez pas à le personnaliser à l’aide d’illustrations.
sonnifiée. Quelle qualité exceptionnelle lui attribue • Au fil de votre lecture : notez vos premières impressions :
le narrateur ? ce début de récit vous semble-t-il intéressant ? Pourquoi ?
4. Résumez ce début de nouvelle en moins de 35 • À la fin de votre lecture, faites vos propres hypothèses :
mots. que va-t-il se passer ?
Hachette Livre

5. Si ce début de nouvelle était une fable, quelle en


serait la morale ? Texte écho : lisez le texte 1, p. 256 de votre manuel
• En quoi la forêt décrite dans le premier paragraphe se
rapproche-t-elle de « La forêt vierge » de Leconte de Lisle ?

11 Le défi écologique 1
NOUVELLE INTÉGRALE
Alphonse Daudet, Wood’stown, 1873 XVIIIe XIXe XXe XXIe

Elle regardait cette ville insolente qui lui avait pris sa place au bord du fleuve, et trois
milles d’arbres gigantesques. Tout Wood’stown était fait avec sa vie à elle. Les hauts mâts
30 qui se balançaient là-bas dans le port, ces toits innombrables abaissés l’un vers l’autre,
jusqu’à la dernière cabane du faubourg le plus éloigné, elle avait tout fourni, même les
instruments de travail, même les meubles, mesurant seulement ses services à la longueur
de ses branches. Aussi quelle rancune terrible elle gardait contre cette ville de pillards !
Tant que l’hiver dura, on ne s’aperçut de rien. Les gens
35 de Wood’stown entendaient parfois un craquement sourd

dans leurs toitures, dans leurs meubles. De temps en


temps, une muraille se fendait, un comptoir de magasin
éclatait en deux bruyamment. Mais le bois neuf est sujet
à ces accidents, et personne n’y attachait d’importance.
40 Cependant, aux approches du printemps – un printemps

subit, violent, si riche de sèves qu’on en sentait sous terre


comme un bruissement de sources –, le sol commença
à s’agiter, soulevé par des forces invisibles et actives.
Dans chaque maison, les meubles, les parois des murs
45 se gonflèrent, et l’on vit sur les planchers de longues

boursouflures comme au passage d’une taupe. Ni portes,


ni fenêtres, rien ne marchait plus. « C’est l’humidité,
disaient les habitants. Avec la chaleur, cela passera. »
Tout à coup, au lendemain d’un grand orage venu de
50 la mer, qui apportait l’été dans ses éclairs brûlants et sa

pluie tiède, la ville en se réveillant eut un cri de stupeur.


Les toits rouges des monuments publics, les clochers des
églises, le plancher des maisons et jusqu’au bois des lits,
tout était saupoudré d’une teinte verte, mince comme
55 une moisissure, légère comme une dentelle. De près,

c’était une quantité de bourgeons microscopiques, où


l’enroulement des feuilles se voyait déjà. Cette bizarrerie
des pluies amusa sans inquiéter ; mais, avant le soir, des
bouquets de verdure s’épanouissaient partout sur les
60 meubles, sur les murailles. Les branches poussaient à vue

d’œil ; légèrement retenues dans la main, on les sentait


grandir et se débattre comme des ailes.

O Gaston Béthune, La Charmeuse, 1895, Petit Palais,


musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
© Paris Musées / Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.

1. Proposez un titre pour chaque paragraphe. Vous pouvez reprendre des mots ou expres-
sions du texte.
2. Quels sont les deux personnages principaux du récit ? S’agit-il de personnages ordinaires ?
3. Quel est le point de vue adopté par le narrateur dans le premier paragraphe. Quel est
l’effet produit ?
4. Pourquoi le narrateur change-t-il de point de vue à partir du 2e paragraphe ?
Hachette Livre

5. Caractérisez la réaction des habitants dans le 3 e paragraphe ? Selon vous, est-elle


adaptée à la situation ?
HISTOIRE DES ARTS Quels liens pouvez-vous établir entre ce texte et le tableau de Gaston Béthune

La Charmeuse ? À quoi pourrait correspondre la figure féminine au centre du tableau ?

2  11 Le défi écologique
NOUVELLE INTÉGRALE
Alphonse Daudet, Wood’stown, 1873 XVIIIe XIXe XXe XXIe

Le jour suivant, tous les appartements avaient l’air de serres. Des lianes suivaient
les rampes d’escalier. Dans les rues étroites, des branches se joignaient d’un toit à
65 l’autre, mettant au-dessus de la ville bruyante l’ombre des avenues forestières. Cela
devenait inquiétant. Pendant que les savants réunis délibéraient sur ce cas de végétation
extraordinaire, la foule se pressait dehors pour voir les différents aspects du miracle. Les
cris de surprise, la rumeur étonnée de tout ce peuple inactif donnaient de la solennité
à cet étrange événement. Soudain quelqu’un cria : « Regardez donc la forêt ! » et l’on
70 s’aperçut avec terreur que depuis deux jours le demi-cercle verdoyant s’était beaucoup
rapproché. La forêt avait l’air de descendre vers la ville. Toute une avant-garde de ronces,
de lianes s’allongeait jusqu’aux premières maisons des faubourgs.
Alors Wood’stown commença à comprendre et à avoir peur. Évidemment la forêt venait
reconquérir sa place au bord du fleuve ; et ses arbres, abattus, dispersés, transformés,
75 se déprisonnaient pour aller au-devant d’elle. Comment résister à l’invasion ? Avec le
feu, on risquait d’embraser la ville entière. Et que pouvaient les haches contre cette
sève sans cesse renaissante, ces racines monstrueuses attaquant le sol en dessous, ces
Le fantastique milliers de graines volantes qui germaient en se brisant et faisaient pousser un arbre
Le fantastique est un registre partout où elles tombaient ?
littéraire qui crée le doute 80 Pourtant tout le monde se mit bravement à l’œuvre avec des faux, des herses, des
dans l’esprit du lecteur par cognées ; et l’on fit un immense abattis de feuillages. Mais en vain. D’heure en heure la
l’irruption du surnaturel confusion des forêts vierges, où l’entrelacement des lianes joint entre elles des pousses
dans le réel : le lecteur hésite gigantesques, envahissait les rues de Wood’stown. Déjà les insectes, les reptiles faisaient
entre une explication ration- irruption. Il y avait des nids dans tous les coins, et de grands coups d’ailes, et des masses
nelle ou une explication 85 de petits becs jaseurs. En une nuit les greniers de la ville furent épuisés par toutes les
surnaturelle. Le fantastique
couvées écloses. Puis, comme une ironie au milieu de ce désastre, des papillons de toutes
est souvent porteur d’inter-
grandeurs, de toutes couleurs, volaient sur les grappes fleuries, et les abeilles prévoyantes
rogations existentielles sur
l’homme. qui cherchent des abris sûrs, au creux de ces arbres si vite poussés, installaient leurs
rayons de miel comme une preuve de durée.

TICE
Visionner le court-métrage Wrapped extrait CARNET DE LECTURE
sur YouTube VIDÉO
Ce court-métrage est muet. Rédigez un texte Étape 2
qui pourrait accompagner la vidéo en vous inspirant du texte • Vos hypothèses de lecture de l’étape 1 se sont-elles
d’Alphonse Daudet. avérées exactes ? Avez-vous été surpris en lisant la suite
de la nouvelle ?
• Selon vous, comment va se terminer la nouvelle ?
HISTOIRE DES ARTS

• Sur le site Internet d’un musée de votre choix, cherchez


1. [L. 63 à 75] Quel phénomène surnaturel touche le bois trois tableaux qui pourraient illustrer différents passages
des constructions d’une part, et les arbres de la forêt d’autre de ce récit.
part ? • Imprimez ou reproduisez les tableaux choisis et collez-
2. Grammaire. [L. 64] Analysez la forme verbale « se joi- les dans votre carnet de lecture.
gnaient » : en quoi contribue-t-elle au fantastique ? • Sous chaque œuvre, recopiez le passage de la nouvelle
3. Lexique. [L. 73 à 79] Quel champ lexical montre que la qu’elle pourrait illustrer.
croissance de la forêt est une menace pour les habitants ?
Texte écho : lisez le texte 4, p. 258 de votre manuel
Hachette Livre

4. Comment évoluent les réactions des habitants au fil


du texte ? • Les Indiens Chactas et Atala arrivent à Wood’stown.
Écrivez le dialogue entre un habitant de la ville et les deux
VERS LE BAC. Essai. Que serait selon vous une ville res-
Indiens, au sujet de leur rapport à la nature.
pectueuse de la nature ?

11 Le défi écologique 3
NOUVELLE INTÉGRALE
Alphonse Daudet, Wood’stown, 1873 XVIIIe XIXe XXe XXIe

90 Vaguement, dans la houle bruyante des feuillages, on entendait les coups sourds
des cognées et des haches ; mais le quatrième jour tout travail fut reconnu impossible.
L’herbe montait trop haute, trop épaisse. Des lianes grimpantes s’accrochaient aux bras
des bûcherons, garrottaient leurs mouvements. D’ailleurs les maisons étaient devenues
inhabitables ; les meubles, chargés de feuilles, avaient perdu leurs formes. Les plafonds
95 s’effondraient, percés par la lance des yuccas, la longue épine des acajous ; et à la place
des toitures s’étalait le dôme immense des catalpas. C’était fini. Il fallait fuir.
À travers le réseau de plantes et de branches qui se resserraient de plus en plus, les
gens de Wood’stown épouvantés se précipitèrent vers le fleuve, emportant le plus qu’ils
pouvaient de richesses, d’objets précieux. Mais que de peine pour gagner le bord de l’eau !
100 Il n’y avait plus de quais. Rien que des roseaux gigantesques. Les chantiers maritimes,
où s’abritaient les bois de construction, avaient fait place à des forêts de sapins ; et dans
le port tout en fleurs, les navires neufs semblaient des îlots de verdure. Heureusement
qu’il se trouvait là quelques frégates blindées sur lesquelles la foule se réfugia et d’où
elle put voir la vieille forêt joindre victorieusement la forêt nouvelle.
105 Peu à peu les arbres confondirent
leurs cimes, et, sous le ciel bleu plein
de soleil, l’énorme masse de feuillage
s’étendit des bords du fleuve à l’horizon
lointain. Plus trace de ville, ni de toits,
110 ni de murs. De temps en temps un bruit
sourd d’écroulement, dernier écho de la
ruine, ou le coup de hache d’un bûcheron
enragé, retentissait sous la profondeur
du feuillage. Puis plus rien que le silence
115 vibrant, bruissant, bourdonnant, des
nuées de papillons blancs tournoyant sur
la rivière déserte, et là-bas, vers la haute
mer, un navire qui s’enfuyait, trois grands
arbres verts dressés au milieu de ses voiles,
120 emportant les derniers émigrés de ce qui
fut Wood’stown…
Alphonse Daudet, Wood’stown, 1873.
O Représentation d’un sous-bois. © Corel.

1. Pourquoi les habitants sont-ils contraints de fuir CARNET DE LECTURE


Wood’stown ? Étape 3
2. En quoi les sensations visuelles et auditives contribuent­- • Résumez la nouvelle en quatre phrases (une par extrait).
elles à l’évocation de la scène finale ?
• Recopiez votre passage préféré de la nouvelle et
3. En quoi cette nouvelle se rapproche-t-elle d’un apologue
expliquez les raisons de votre choix.
(un récit illustrant une leçon morale) ?
• Rédigez votre appréciation personnelle de la nouvelle
4. Comment Alphonse Daudet utilise-t-il le fantastique
pour faire réfléchir son lecteur ? en une dizaine de lignes.
Texte écho : lisez le texte 10, p. 264 de votre manuel
Hachette Livre

• Imaginez les conseils que Sylvain Tesson pourrait


adresser aux habitants de Wood’stown en s’inspirant
de sa propre expérience de vie en forêt.

4  11 Le défi écologique
BAC Essai

Sujet : « Selon vous, sommes-nous assez conscients de notre responsabilité


dans la crise écologique ? »

L’ESSAI PAS À PAS


Coup de pouce !
Étape 1 • Comprendre le sujet Étape 1 Sur la responsabilité
1. Vérifiez dans un dictionnaire le sens des mots « conscient » et « responsabi- humaine, vous pouvez lire le texte de
lité ». Notez les synonymes. Cyril Dion, dans le manuel p. 274.
Étape 2 Lisez les textes du parcours
Étape 2 • Chercher des idées et des exemples
« L’homme est-il maître de la nature ? »,
1. Quel point de vue personnel avez-vous envie de défendre ? dans votre manuel p. 256-263, ainsi que
2. Cherchez des arguments et préparez une réponse claire à la question posée. les textes page suivante.
Étape 3 • Organiser votre plan Analysez le dessin de Plantu : comment
1. À partir de la réponse que vous voulez apporter, organisez deux parties qui met-il en scène la responsabilité humaine
l’amènent progressivement. vis-à-vis de la planète ?
2. Dans chaque partie, classez les arguments, du plus évident au plus important Étape 3 Pour vous aider à construire
ou original. le plan, vous pouvez relire la fiche
Méthode 46 « De l’analyse du sujet au plan
3. Associez un exemple à chacun de vos arguments.
de l’essai », p. 456-457.
Étape 4 • Rédiger Étape 4 Un essai est complètement
1. Préparez votre introduction et votre conclusion : elles donnent la première et rédigé dans votre manuel p. 460-461.
la dernière impression et doivent être très soignées.
2. Organisez votre essai de manière à faire bien apparaître la progression logique
de vos idées.
3. N’hésitez pas à rédiger des parties au brouillon, à vous relire et à retravailler.

Hachette Livre

O © Plantu, dessin paru dans Le Monde du 6 mai 2020.

11 Le défi écologique 5
Vers le Bac
Dissertation

Exemples pour votre essai


Pour enrichir votre réflexion, lisez et appropriez-vous les exemples littéraires
qui suivent.

1 Tous menacés 2 Respecter toute vie


Animal ou humain Sur le mode de l’ironie, Clemenceau dénonce les ravages de
On est tous menacés l’homme et ses contradictions.
Pas moyen d’échapper
Il n’est pas un être vivant qui ne consomme à tout
Nulle part où aller instant de sa vie une somme incalculable de meurtres
5 Plonger d’un coup dans la peur sur des êtres qui, pour ne nous être perceptibles qu’au
Par la folie des hommes travers d’un cristal, n’en ont pas moins autant de droit
> Lire la suite dans votre manuel p. 257 5 à la vie qu’un éléphant, un roi ou un évêque. Les bons
végétariens, qui s’abstiennent de toute particule de
Xavier Jouvelet, « Lettre à ma zonie »,
L’Indigène, © Mad Minute Music, 1992. chair, ignorent sans doute qu’à la fin de leur carrière
le nombre de morts dont leur conscience sera allégée
apparaîtra dans une proportion parfaitement ridicule
10 en comparaison de l’effroyable massacre d’organismes
vivants dont ils auront fait, inconsciemment, leur vie
3 Après la catastrophe d’hyperesthésique1 bonté.
Cinq cents ans après une catastrophe nucléaire, J’ai connu une aimable ambassadrice de la reine
les survivants sont retournés à un mode de vie Victoria à Vienne qui n’aurait jamais consenti, par
primitif. Un enfant rejeté par sa tribu entre dans 15 grande charité d’âme, à se nourrir de bœuf ou de
l’ancienne ville de New York accompagné d’un mouton. Cependant, quand elle avait l’estomac dispos,
ours. je l’ai très bien vue ingurgiter de ces petites truites
blanches et bleues qu’on sert toutes contorsionnées
Comme il atteignait la ligne blanche parce qu’on les a jetées toutes vives dans l’eau
barrant le sol en travers, il s’étonna de ne 20 bouillante.
plus pouvoir faire un pas en avant. Une À ne considérer que la vie et la mort, le destin
voix anonyme lui parla en phrases hachées, d’une salade ou d’un haricot n’est pas beaucoup moins
5 mécaniques : tragique que celui d’un coquillage.
– Vous êtes contagieux : Radioactivité Georges Clemenceau, « La main et la patte »,
trop forte ! Vous n’avez pas le droit d’entrer chronique, 1875.
dans Niourk avant de vous faire soigner… 1. Exagérée.
> Lire la suite dans votre manuel p. 262
Stefan Wul, Niourk, Fleuve noir, 1957.

4 Une revue de presse pour enrichir votre argumentation


La crise sanitaire due à la COVID-19 a été amplement expliquée et commentée dans la presse au printemps
2020.
Hachette Livre

1. Faites une recherche dans la presse en ligne sur le lien entre la crise sanitaire et la question écologique.
2. Sélectionnez trois articles qui pointent la responsabilité humaine.
3. Reformulez et appropriez-vous quelques arguments que vous pourriez réexploiter dans votre essai.

6  11 Le défi écologique

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