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Table of Contents

Introduction
1. Mariée à quinze ans
2. Les complices de la Comtesse
3. La sorcière Anna Darvulia
4. L’organisation
5. Déviances
6. Pouliche et vierge de fer
7. Aristocrate cultivée et lettrée
8. Marie-Louise
9. Les offrandes et la soupeuse
10. L’infamie
11. Le supplice
12. La Marquise Marianna
13. Le miracle de l’hostie
14. Abnégation, flagellation, mortification
15. La roue
16. Clarisse
17. L’attentat
18. L’évasion
19. De retour chez Duchesse Hortensia
20. Les saignées
21. La traque
22. Macabres découvertes
23. La corde
24. Le procès
25. La chasse
26. Comtesse vampire
© Camion Noir, 2019
www.camionblanc.com
ISBN physique : 9782378481087
ISBN numérique : 9782378481094
Dépô t légal : février 2018
Introduction

L a diabolique Comtesse É lisabeth Bá thory est l’aristocrate la plus cruelle de


l’histoire du crime, hommes et femmes confondus. Elle est accusée d’avoir
supplicié et tué avec un luxe d’imagination plus d’une centaine d’adolescentes.
Aux XVI et XVII siècles, cet extraordinaire phénomène du vampirisme humain défraye la
e e

chronique en Hongrie et en Transylvanie. Terrifiante incarnation du mal, É lisabeth Bá thory


est une créature malfaisante qui nourrit les légendes macabres, à commencer par celle du
sinistre Comte Dracula. Mais a-t-elle réellement emporté toutes ses lourdes cabales dans sa
tombe ou les a-t-elle consignées dans un de ses carnets, évoqué lors du procès, qui se tient
à partir du 7 janvier 1611 à Bytča, faisant référence au nombre ahurissant et hallucinant de
six cent cinquante victimes ? C’est ce que révèle, enfin, la découverte des carnets secrets de
la Comtesse sanglante, écrits durant toute sa vie puis en captivité lorsqu’elle est emmurée
dans son châ teau de Csejte, jusqu’à sa mort, le 21 aoû t 1614.
Au total, soixante-cinq jouvencelles sont recensées ici avec plus ou moins de détails, et
par ordre d’apparition : Ophélie et Bettina, Sidonie, Raïssa, Tatiana, Veronika, Ivoná ,
Zéphyrine, Fiona, Dó ria, Sabine, Nadia, Magdalena, Eleonora, Amber et Eve, Khristelle,
Ombeline, Virginie, Anita, Marie-Louise, Firmine, Pascaline, Lucia, Darina, Yolanda, Karla,
Amanda, Sarah, Sophia, Carmen, Barbara, Valeria, Agnès, Maria, Tereza, les sœurs Sylvaine
et Sylvette, Isabelle, Kathleen, Martina, Caterina, Ná talia, Héloïse, Gertrude, Théodora,
Clarisse, Ninon, Ró sina, Domenica, les sœurs Rebecca et Murielle, É lodie, Suzon, Alexia,
Evangeline, Ursula, Natasha, Wanda, Adeline, Marguerite, Charlotte, Liza, Helena et Prisca.
Les principaux protagonistes, outre la Comtesse É lisabeth Bá thory, sont sa tante la
Comtesse Klara Bá thory, sa nourrice Ilona Jó , la servante Dorkó , le nain Ficzkó , la
lavandière Katalin Benická , la sorcière Anna Darvulia, son époux le Comte Ferenc Ná dasdy,
son cousin le Comte Gyö rgy Thurzó , et la Duchesse Hortensia Oszlá sá nak, qui tient
également des carnets secrets.
Sans vouloir excuser la Comtesse É lisabeth Bá thory, il faut lui reconnaître qu’elle n’a
fait que suivre son instinct barbare en adoratrice du Diable, alors qu’à la même période le
Roi de France Charles IX, sa mère Catherine de Médicis et le duc de Guise déclenchent, le
dimanche 24 aoû t 1572 à Paris, la Saint-Barthélemy. Au nom de leur religion, bien que
partageant le même Dieu, les catholiques massacrent, violent et pillent, sans foi ni loi, les
protestants, traités d’hérétiques, hommes ou femmes, enfants ou vieillards, y compris les
bébés et les filles enceintes. Ces tueries se prolongent pendant plusieurs jours dans la
capitale, et s’étendent à plus d’une vingtaine de villes de province dans les semaines
suivantes. Au total, la Saint-Barthélemy engendre de dix mille à trente mille assassinats
dans toute la France. Tout cela au nom du Dieu des chrétiens, alors que la Comtesse
É lisabeth Bá thory, débauchée et païenne notoire, est persuadée que la mystérieuse divinité
Mielikki, assoiffée de sang, dirige le monde, et s’en tient à son culte de Satan, prô nant
l’esprit du mal, en étant cruelle, sans scrupule, ni morale ni pitié, en lui ayant confié son
â me et son destin.
Malgré son â ge avancé pour cette époque, 54 ans, étant née le 7 aoû t 1560, la beauté de
la Comtesse É lisabeth Bá thory est restée inaltérée, preuve ou illusion que sa cruauté envers
les vierges qu’elle a saignées tel un vampire, pendant des années, en se baignant dans leur
sang a conservé son éternelle jeunesse.
La publication des carnets secrets de la Comtesse É lisabeth Bá thory est le premier
volume d’une trilogie, avant la révélation de ceux de la Duchesse Hortensia Oszlá sá nak et
de la Déesse Hiliana Diakouri.
1. Mariée à quinze ans

M oi, divine Comtesse de sang royal, née É lisabeth Bá thory (Alžbeta Bá toriová -
Ná dasdiová en slovaque, Erzsébet Bá thory en hongrois), je suis née en l’an de
grâ ce 1560, le 7 aoû t, dans le domaine familial de Nyírbá tor, en Hongrie. Je
suis la fille de Gyö rgy Bá thory, de la branche Ecsed des Bá thory, un des frères d’André
Bá thory, gouverneur de Transylvanie en 1552-53 pour le compte des Habsbourg. Ma mère
Anna, issue de la branche Somlyó de la fratrie Bá thory, est la nièce du prince de
Transylvanie, Sigismond Bá thory, et mon oncle, É tienne Bá thory, est le futur roi de Pologne.
Ma famille est également composée de gouverneurs de province, de hauts magistrats,
d’évêques, et un cardinal. Ma lignée remonte loin dans le temps et compte des aventuriers
hongrois descendants des Huns qui se sont imposés par le sang et la violence.
Cette période troublée voit la Hongrie passer du paganisme pur et dur à un catholicisme
inféodé à Rome. De mon temps, cette région est bouleversée par les réformateurs
luthériens et calvinistes. Le catholicisme romain se heurte au christianisme orthodoxe et
aux communautés musulmanes implantées par les Turcs. Dans cette ancienne terre des
Daces, parfois encore païenne, notre civilisation a deux siècles de retard sur celle de
l’Europe occidentale. Dans les superstitieuses Carpates règne la mystérieuse Déesse
Mielikki, au service du Dieu unique Isten, et du Diable Ordô g, servie par des sorcières.

C’est dans cette atmosphère particulière, faite de sortilèges et de traditions ancestrales,


que se déroulent mon enfance et mon éducation, ce qui explique bien des avatars de mon
mode de pensée et de mon futur comportement. J’ai une très lourde hérédité et grand
nombre de mes ancêtres sont de sanguinaires brutes. Dans ma proche parenté, il y a des
homosexuels. Un de mes frères est un dépravé pour lequel tout est bon, de la plus tendre
fillette à la femme la plus â gée. Et je suis son exemple en ce qui concerne les gamines. Une
de mes tantes, dame à la cour de Hongrie, la Comtesse Klara Bá thory, est une lesbienne
impénitente, responsable de la dégradation de dizaines de petites filles.
La veille de ma naissance, le 6 aoû t 1560, Ilona Jó , une jeune servante de treize ans
engrossée par un noble lors d’une nuit d’orgie, accouche d’un bébé mort-né et, du même
coup, ma mère, Anna Bá thory, la choisit comme nourrice, trop fière pour me donner le
sein ! Ce en quoi je ne la blâ me pas, et je ferai pareil pour chacun de mes enfants, en les
faisant allaiter par une domestique. Lors de ma première tétée, ma mère, énervée, presse le
bout du mamelon d’Ilona Jó entre ses doigts. Le lait jaillit en un jet puissant qui humecte les
draps avant de mettre le téton dans ma bouche pour que j’aspire goulû ment. Au fil du
temps, ma nourrice devient mon â me damnée.
Ilona Jó a une initiation satanique et se transforme en une femme inquiétante qui
pratique la magie noire et les sortilèges les plus pervers. Elle m’est complètement dévouée
et son influence est déterminante sur l’évolution de mon esprit et sur les maux qui me
rongent, cela me conduisant à de criminelles déviations sexuelles. Il suffit de regarder mon
portrait qui me montre d’une grande beauté trouble, comme si le démon de Satan était en
moi, avec mes larges yeux noirs et mon visage blafard. J’ai quelque chose de mélancolique,
d’énigmatique, de maléfique et de cruel. Le blason des Bá thory est d’ailleurs composé de
trois dents de loup, un croissant de lune, un soleil en forme d’étoile à six pointes, le tout
entouré d’un dragon qui se mord la queue.
Je passe mon enfance au châ teau d’Ecsed. À onze ans, je suis promise en mariage au
Comte Ferenc Ná dasdy, et confiée à ma future belle-mère, Orsolya Ná dasdy, née Kanizsay,
qui me prépare à mon devoir d’épouse et de mère. J’emménage au châ teau de Sá rvá r où je
suis destinée à devenir une femme soumise et pieuse. Ma tante Klara Bá thory, que je
fréquente assidû ment, m’inculque le culte de Sapho, alors que suis tout juste pubère. Elle a
l’art de faire vibrer mon pucelage par ses attouchements vicieux. En état d’excitation, la
cyprine, sécrétée par mon vagin, coule telle une fontaine de jouvence. Il faut savoir qu’à la
fin du XVI siècle, l’homosexualité est à la mode. À Paris, à la cour des Valois, le Roi Henri III
e

en est un parfait exemple, suivi par les autres cours européennes, et même Rome ne fait pas
exception.
En Allemagne et dans tout le Saint-Empire, le lesbianisme descend dans la rue, même si
pendant longtemps, seule l’homosexualité passive, considérée comme un apanage féminin,
est visée et condamnée. Il y a encore des héritières de l’étrange secte de Triba. Au XIV e

siècle, ces flagellantes, toutes nues, parcourent les villages avec des rituels érotiques
sanguinaires, se fouettant mutuellement, en hurlant des chants paillards et en se caressant
de façon indécente.
Précocement initiée par ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, je consacre ma vie à cette
religion viscérale que je voue à l’adoration de la mystérieuse Déesse Mielikki, et à la Déesse
des temps obscurs, la fameuse et cruelle Artémis des Scythes, divinité ô combien féminine.
Dans la mythologie grecque, c’est la fille de Zeus et de Léto, et la sœur d’Apollon, avec
lequel elle partage bien des traits communs. Cette Déesse de la nature, de la chasse et des
accouchements, est la protectrice des très jeunes enfants et des bébés animaux. Mais elle
est également la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Elle
a le pouvoir de faire naître les épidémies et celui de les guérir. Associée à la lune avec
Hécate et Séléné, par opposition à son frère Apollon, qui est lui, lié au soleil, Artémis assure
de sa protection les routes et les ports. Ses cultes se rapportent aux grands moments de la
vie d’une femme : naissance, puberté et mort. Dans la tragédie d’Euripide, Artémis réclame
le sang des mortels pour nourrir par son vampirisme son existence surnaturelle. Et, dans la
mythologie romaine, Artémis est assimilée à la Déesse Diane.
Dans les légendes nordiques, les Valkyries sont des vierges guerrières qui servent Odin,
maître des Dieux. Revêtues d’une armure, elles dirigent les batailles, distribuent la mort et
emmènent l’â me des guerriers au Valhalla, le palais d’Odin. Ces héroïnes ont pour
montures des hordes de loups. Tels des corbeaux, elles volent au-dessus des champs de
bataille et les nettoient en choisissant des cadavres pour servir d’autres causes répulsives.
Freyja est considérée comme la première des Valkyries. En vierge d’Odin, à son instar, elle
reçoit dans son manoir, à Folkvang, la moitié des combattants trépassés. Tel un cygne, Ká ra,
l’amante d’Helgi Haddingjaskati, survole les belligérants au-dessus d’eux, en lançant des
sorts en sa faveur.
Ces fables nourrissent mon appétit sexuel. Fin septembre 1572, ma tante Klara Bá thory
m’explique sa conception de la vie, faisant qu’une aristocrate comme elle et, donc, moi
aussi, appartenons à une race supérieure qui nous donne tous les droits sur la populace et
même la petite noblesse :
- Ma chère nièce, pour une â me comme la mienne, la volupté ne naît que du sacrilège !
Dans mon esprit dissolu, trucider une esclave ne peut qu’améliorer l’horreur de l’acte et,
chaque fois, j’en commets de plus grands. Je réduis ces gourgandines aux dernières
extrémités. Seule cette idée satisfait mon désir. Les jouvencelles que j’exploite payent de
leur corps, mesurant dans quelle noire trahison elles sont flétries et battues, laissées sans
force sur le champ de mes outrages que je renouvelle sans cesse par des prémices
licencieuses. J’ai un goû t développé et incroyable pour accomplir ces atrocités sur ces
pauvresses, avec une attirance exquise pour l’un et l’autre de leur pucelage, que ce soit par-
devant ou par-derrière. Il en est de celui-là , comme de tous mes écarts libidineux. Tu dois
savoir cela, ma chère nièce, car, toi également, tu es du même sang que moi, et tu vas
découvrir la volupté de ces sacrifices.
- Oui, ma chère tante, croyez bien que je vous écoute avec toute mon attention…
- Mais, en vieillissant, mes pulsions prennent plus d’ampleur. De mes anciens délits
naissent de nouveaux supplices. Faire le mal est mon caprice, ce qui est malfaisant m’excite.
Toutes les méthodes que j’emploie pour y parvenir sont coupables. Je me galvanise des
moyens les plus exacerbés pour y arriver. Je m’enfonce dans le bourbier de la débauche, en
rendant mon extase de plus en plus piquante et gratifiante.
- Oui, je comprends cela, ma chère tante, mais ces fillettes ont pourtant tout juste mon
â ge, une douzaine d’années…
- Oui, mais apprends, ma chère nièce, que je suis loin d’être aussi démoniaque que le Roi
de France Charles IX, sa mère Catherine de Médicis et le duc de Guise qui, il y a un peu plus
d’un mois, le dimanche 24 aoû t 1572, ont déclenché, à Paris, les massacres de la Saint-
Barthélemy. On m’a rapporté que, ce jour-là , les catholiques ont violé, tué et pillé les
protestants, traités d’hérétiques. Bourgeois, gentilshommes, artisans, marchands ou
truands, une écharpe blanche nouée au bras gauche, ont assassiné, avec une joie meurtrière
hommes ou femmes, enfants ou vieillards, y compris les bébés et les femelles enceintes, le
ventre ouvert. Les malheureux qui tendaient leurs mains implorantes étaient dépouillés et
pendus par les pieds ou noyés, la gorge coupée, leurs entrailles pendantes. En quelques
heures les rues de Paris se sont transformées en un ruisseau de sang épais et gluant.
- Ce que vous me contez là est effroyable, ma chère tante…
- On m’a détaillé qu’un riche catholique a trucidé son voisin et ami protestant, pour le
voler. Puis il a suspendu sa femme enceinte par les pieds et l’a éventrée. Il l’a ouverte avec
un couteau, de sa fente à la poitrine. Ses intestins et le bébé mort-né se sont répandus hors
d’elle tandis qu’elle se débattait et se convulsait en poussant d’horribles hurlements. Elle a
agonisé ainsi devant sa petite fille de huit ans qui a été violée par ce bourgeois immonde, en
la pénétrant par l’arrière dans son étroit goulet avant de l’égorger. Ailleurs, un ignoble
rô tisseur embrochait des nourrissons pour les montrer fièrement à la populace en délire.
Les femmes qui s’agrippaient à des barreaux étaient lapidées, à d’autres on coupait les
mains pour leur ravir leur bracelet en or ou leurs bijoux. Les catholiques, dans leur chasse
aux hérétiques, après les avoir abattus et écorchés, jetaient leurs corps dans la Seine ou les
entassaient dénudés, mutilés et émasculés dans des cours. Ces tueries se sont prolongées
plusieurs jours dans la capitale française, et se sont étendues à plus d’une vingtaine de
villes de province dans les semaines suivantes, faisant plus vingt mille morts dans tout le
pays. Dans ces conditions, tu approuveras que je suis légitime dans mes exactions, ma chère
nièce.
- Cela ne fait aucun doute, ma chère tante. Je ne pensais pas qu’un pays comme la France
que l’on décrit comme bien plus civilisé que la Transylvanie pouvait être à ce point dissolu
au nom de la religion catholique. Cela me renforce dans mon choix d’être païenne.
- Tu as bien raison, ma chère nièce, les religions, qu’elles soient catholique ou
protestante, juive ou musulmane, ne sont que des mascarades pour nous empêcher
d’assouvir notre propre adoration en Satan et en la Déesse Mielikki. C’est pour cela que,
chaque jour, des filles sont nécessaires à mes sacrifices. Je jouis grâ ce à elles sans en
éprouver le plus petit remord, ne voyant dans ces gamines que des objets qui m’apportent
la satisfaction dans mes fantaisies sexuelles, en goû tant aux joies les plus perverses.
N’acceptant pas que mes victimes puissent encore respirer le même air que moi, je m’en
débarrasse, et ce sont mes luxures qui peuplent les bordels arabes de mes drô lesses,
instruments de mon libertinage. Une fois que ces adolescentes m’ont servie et comblée,
mes émissaires les revendent à des esclavagistes turcs. Ce commerce est une opération
largement bénéficiaire pour moi, qui dédommage amplement les manœuvres que me coû te
leur enlèvement.
- Voilà une monnaie de chair fraîche qui n’est pas près de se dévaluer, ma chère tante…
- Oui, ma chère nièce, j’apprécie ton ironique trait d’humour. Tu es digne de moi et de
ma débauche. Ces pauvrettes, une fois embarquées, essaiment dans les temples de la
dépravation de ces scélérats musulmans. Dans ces harems, la plus légère désobéissance
dans le service des voluptés du Prince, ou sitô t qu’une femelle lui inspire le dégoû t, les plus
affreux supplices lui sont destinés en guise de punition. Certaines de ces putains sont
contraintes à l’abattage. Une punition réservée aux prostituées récalcitrantes qui sont
offertes, telle de la marchandise. Humiliées, elles sont soumises à plusieurs mâ les d’affilée,
parfois jusqu’à trois en même temps, par-devant et par-derrière et dans la bouche, jusqu’à
ce qu’elles s’affalent épuisées, et s’évanouissent. Sous les prunelles perfides de leurs
tortionnaires, elles reçoivent une avalanche de sévices, persécutées pire que des rebuts !
Pour te prouver combien ces fillettes sont inutiles une fois mes humeurs passées ; regarde
cette gosse de dix ans. J’accapare son tendre bout de sein naissant entre le pouce et l’index,
je le fais rouler entre mes doigts, et elle se pâ me. Essaye sur son autre mamelon, et
demande-lui si elle ne raffole pas de ça, cette sale effrontée…
Ce que je m’empresse de faire en lui titillant le téton :
- Tu n’as pas honte d’aimer ça à ton â ge, garcette ?
- Oh ! Si, Madame, mais c’est trop bon…
- Tu vois, ma chère nièce, même pas pubères, ce sont déjà des chiennes. Vois un peu,
quand je lui mets deux doigts dans son organe creux, comme elle gémit et se tortille, cette
salope…
- Oh ! Maîtresse, je n’en peux plus, je sens mon jus s’écouler entre mes cuisses comme
lorsque je fais pipi…
- Tu comprends quand je t’explique que ces morveuses sont pires que des truies ?
- En effet, ma chère tante, elles ne méritent pas mieux que de nous servir de carpettes et
d’être crucifiées pour les démons qui ont pris possession de leurs ventres…
Délaissant la gamine, ma tante Klara Bá thory poursuit :
- Au sens propre comme au figuré, je jouis de cette camelote dont j’alimente la filière au
gré de mes malversations avec les Turcs. Sans le savoir le clergé m’aide, en multipliant la
chasse aux pauvresses. Je les enlève d’un travail difficile pour les maintenir dans la
déchéance pour le reste de leur courte vie. Ce marché ne cesse d’augmenter suite au
nombre de bâ tardes et de nymphettes nées dans la misère. La disette n’a d’autre sujet que
d’entretenir mes polissonneries. Voilà ma passion, tendant dans mon châ teau une
multitude de filets, qui traquent aussi bien la malheureuse abandonnée que l’insignifiante
noblesse.
Digérant les confidences de ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, dès mes douze ans,
juste après mes premières règles, m’enjoint de consigner dans des carnets secrets mes
déviations sexuelles, ainsi que des témoignages de mes complices et certains de mes
victimes. La servante Dorottya Szentes dite Dorkó , â gée de seize ans, la lavandière Katalin
Benická , et le nain Já nos Ú jvá ry dit Ficzkó , tous deux â gés de quinze ans, entrent à mon
service aux cô tés de ma nourrice Ilona Jó qui a maintenant vingt-cinq ans.
Mon homosexualité n’est pas exclusive. Ainsi, avant mon mariage, je dis très tô t adieu à
ma virginité. J’ai plusieurs aventures masculines, et je me retrouve grosse d’un paysan, à
treize ans. Je crois alors que j’ai un problème d’intestin, et ma nourrice me fait mon premier
lavement. J’ai honte, je ne veux pas, aussi elle me ceinture pour me l’administrer. Je sens la
longue seringue du clystère pénétrer dans la petite porte du sillon de mes fesses. Elle
pousse sur la poignée et je reçois une chaude giclée de liquide huileux dans l’intestin. Ça
bouillonne et gargouille là -dedans, puis je me soulage devant elle dans une cuvette, en
relâ chant d’incroyables gerbes.
En réalité, je réalise rapidement que je suis enceinte et je demande à Orsolya Ná dasdy,
ma future belle-mère, chargée de ma protection, la permission d’aller voir ma mère, Anna
Bá thory. Craignant le scandale et la rupture des épousailles, accompagnée de ma fidèle
nourrice Ilona Jó en qui elle a toute confiance, elle m’emmène secrètement en Transylvanie,
dans l’un de ses châ teaux les plus éloignés. Elle laisse courir le bruit, qu’atteinte d’une
maladie contagieuse, j’ai besoin de repos et d’isolement. Bien que pleine, je me fais prendre
par un nobliau pas trop regardant, le ventre distendu par la grossesse, tout en sentant mon
bébé remuer. Comme ma tante, la Comtesse Klara Bá thory me le répète :
- Maintenant que tu as un marmot dans le tiroir, tu ne t’en feras pas mettre un
deuxième, alors autant que tu en profites !
C’est ce que je fais, au risque d’avorter. Ma nourrice, Ilona Jó , s’en affole et s’écrie :
- Excusez-moi, Madame la Comtesse, je suis toute remuée de ce que j’apprends. Grosse
comme vous êtes, c’est de la folie de vous épuiser ainsi dans des orgies, vous pourriez
perdre votre fruit, votre enfant !
Presque à terme, à huit mois, je me calme donc. Aidée d’une accoucheuse, qui fait le
serment de ne rien révéler, je donne naissance à une fille, également prénommée É lisabeth
qui, contrairement à la légende, n’est pas mort-née, mais confiée à une dame de confiance
du châ teau.
Le 8 mai 1575, mes noces avec le Comte Ferenc Ná dasdy sont célébrées à Vranov Nad
Topľou, dans la région de Prešov, devant l’Empereur Maximilien de Habsbourg. J’ai quinze
ans, et mon mari en a vingt et un. Il m’offre en cadeau de mariage le châ teau de Csejte (en
hongrois, Čachtice, en slovaque), situé dans les Carpates, près de Trenčín, acheté à
l’Empereur Rodolphe II du Saint-Empire. Le Roi Matthias de Hongrie et l’Archiduc
d’Autriche nous gâ tent de somptueux présents.
Plus de trois cents invités font bombance. À la fin du souper, mon époux me porte un
toast pour le moins spécial, habitué, en militaire égrillard et chevronné, à fréquenter les
bordels et à culbuter des putains :
- Ma chère et douce É lisabeth, comme un excellent tonneau de bon vin, il est temps de
mettre votre cul en perce et de vous débonder !
Sa tirade est applaudie par plusieurs messieurs de la noblesse et certaines dames, alors
que d’autres s’en offusquent. Pour ma part, je m’abstiens de tout commentaire, mais pas ma
belle-mère, la Comtesse Orsolya Ná dasdy, qui fustige son fils :
- Quoiqu’en pense mon très cher enfant bien aimé, la plus grande bénédiction que Dieu
puisse vous envoyer, ma chère bru, c’est une bonne lignée !
En revanche, ma tante, la débauchée Comtesse Klara Bá thory raille :
- Le mariage n’aurait donc été institué que pour la procréation et non pour le plaisir ?
J’ai pourtant ouï dire que d’élégantes et honnêtes aristocrates, craignant d’enfler par le
ventre, font tout pour l’éviter !
La Comtesse Orsolya Ná dasdy la coupe :
- Si une femme est engrossée, c’est par la volonté de Dieu, et non pour la paillardise !
Mon mari conclut :
- En tout cas, ma très chère mère, une dame qui ne contente pas son mari, l’encourage à
aller chercher ailleurs son repas !
De nouveau, l’assistance s’amuse de cette réflexion pleine de bon sens.
Pour ma nuit de noce, en bon soldat, mon époux, qui préfère les prostituées, tient son
serment. Il ne se trouble pas que je ne sois plus vierge, du moment que je suce son
excroissance turgescente et qu’il peut me sodomiser. Il me déclare :
- Ma femme, l’étroitesse de votre organe creux me convient fort bien. C’est donc par cet
orifice que je vous honorerai dorénavant…
- Mon mari, vous ne comptez pas me mettre grosse pour que je vous donne un héritier ?
- Nous avons bien le temps pour cela. Vous n’avez que quinze ans et votre petit œillet
me réjouit.
En 1578, Ferenc Ná dasdy, homme courageux mais très cruel, surnommé Héros noir de
la Hongrie, est nommé commandant en chef des troupes durant la guerre contre l’Empire
ottoman. Pendant ses absences, il n’est pas exigeant sur ma fidélité ce qui, pour sa part,
n’est pas son fort. Je gère les affaires et, au cours des dix premières années de notre
mariage, je n’ai pas d’enfant, Ferenc Ná dasdy étant rarement là . Tandis que mon époux
guerroie, et se pâ me avec des ribaudes, un de mes cousins, le Comte Gyö rgy Thurzó devient
mon amant ! Il se surnomme le Comte de Braquemart, aussi je l’encourage et le flatte quand
il me pénètre, en criant :
- J’adore quand vous me baisez mon cousin. Vous, au moins, vous êtes un homme, un
vrai…
Parfois, j’ai recours au nain Ficzkó , qui, si c’est un avorton par la taille, n’en est pas
moins grandement membré !
Pour moi, Comtesse de sang royal, seules les dames nobles de très haute lignée peuvent
être mes égales, les autres femelles étant destinées à subir mes sévices ! C’est le cas de deux
morveuses, Ophélie et Bettina, que je viole après les avoir rouées de coups avant de leur
raser les cheveux. Une fois tondues à ras, je leur fais boire ma chaude miction et abuse
d’elles avec d’énormes objets, en lacérant leurs seins.
Je leur accroche des pinces acérées au bout de leurs tétons. Avec le fouet, les broches
sont des instruments de cruauté exquis, appliquées sur la pointe des seins et le sexe, ou
directement dans la chair. Elles mordent sauvagement et douloureusement les
jouvencelles, en les meurtrissant dans leur intimité. Les mâ choires dentelées sont d’une
efficacité, cisaillant la peau, dans un intense élancement, tant quand je les accroche que
lorsque je les retire, en libérant les tissus opprimés. Je peux y suspendre des poids, ce qui
charcute intensément les parties où les dents en fer sont fixées.
Les belles pointes des deux pauvresses sont écorchées à vif. Je les relie entre elles avec
des crochets affû tés en forme de S. Je perfore l’extrémité d’un téton et fais coulisser la tige
jusqu’à la seconde courbe et recommence la même opération sur l’autre vierge, face de la
première. Pendant ce cérémonial atroce, que je fais durer sadiquement, je suis insensible à
leurs lamentations et hurlements. Définitivement. J’effectue de la même façon sur les deux
autres seins et mes esclaves sont réunies telles des siamoises par leurs mamelons.
Attachée ainsi, leur liberté de mouvements est réduite à néant. Dès que l’une remue, ça
lui étire non seulement le téton mais cela en fait autant sur l’autre pucelle, provocant des
cris stridents attisés par la douleur en tirant sur leurs seins tous violacés. Ophélie et Bettina
glapissent de furieuses et sonores éructations, tant leur souffrance est palpable, immolant
leur anatomie et leur dignité ! Quand je les torture, j’aime les entendre supplier :
- S’il vous plaît, Maîtresse, pitié, c’est trop horrible…
Je raffole de la dévotion de mes esclaves envers moi, les gardant parfois des heures à
mes pieds pour en faire mes jouets. Je dispose d’un bel arsenal d’instruments pour attiser
l’accablement de leurs parties sensitives, en les foudroyant d’un mot ou d’un simple regard,
avant de les abandonner, égoïste au malheur d’autrui, dans leur cachot !
2. Les complices de la Comtesse

M on époux, Ferenc Ná dasdy, l’apprend et ne s’en soucie pas puisque je suis une
aristocrate du même rang que le sien, lui-même étant particulièrement
dévoyé avec les putains qu’il viole plus qu’il ne les lutine ! Le 7 aoû t 1580, je
célèbre mes vingt ans au cours de ma première cérémonie païenne et sacrificielle. Je
maltraite des drô lesses, mais je ne les tue alors que très rarement. Cela s’accélère quand je
jette mon dévolu sur une novice, Sidonie, une vierge blonde de quatorze ans, aux yeux
bleus sans effronterie, à la peau éblouissante et aux dents d’ivoire, la taille souple et les
seins gonflés, d’une rare perfection. Perfide, je m’adresse à elle :
- Bientô t tu seras aussi dégénérée et aussi peu farouche que tes consœurs à te faire
enficher dans tes trois orifices, ta bouche, ta craquette et à te faire élargir ton oignon. À
moins que tu n’aies pas le temps de vivre tout ça, car ta beauté stupéfiante ne doit pas me
faire ombrage, étant la Comtesse endiablée, déesse de la foudre, de la mort et des enfers,
dompteuse, dominatrice et tueuse de gamines. Je suis l’épouvante, et, tout comme ma tante
la Comtesse Klara Bá thory, que même les musulmans craignent à l’évocation de son nom, je
suis, à mon tour, la Comtesse sanglante É lisabeth Bá thory.
À l’énoncé de ces propos maléfiques, j’entraîne la jeunette, tremblant convulsivement,
dans un sombre couloir. De rares soupiraux obscurcis par la crasse laissent filtrer un peu
de lumière. Nous descendons un escalier qui mène aux sous-sols. Des gémissements, râ les
et imprécations résonnent malgré l’épaisseur des murs. J’ouvre une cellule, Sidonie est
pétrifiée de terreur quand je la jette sur la paille, et l’enferme. Dès lors, le moindre bruit de
pas ou de cliquetis dans la serrure vont l’emplir d’effroi.
Quand la servante Dorkó vient la chercher, elle ô te son voile et, nue comme à sa
naissance, lui lance des œillades salaces en lui passant sa brassière, en serrant fort son
corset. Sidonie enfile son caleçon rouge, ses bas-de-chausses et ses souliers à talon. Dorkó
l’aide à ajuster et nouer sa robe, ainsi qu’à se coiffer. Une fois parée et amenée dans ma
chambre, la gourgandine est prête pour son supplice. Je fais signe au nain Ficzkó , en lui
précisant :
- Dénude-lui seulement la poitrine et attache lui les bras pour le tourment de la corde.
La fillette, dépoitraillée, ne peut retenir une crispation nerveuse, et crie :
- Non pas ça, je vous en prie, Maîtresse…
Le nabot tend solidement ses bras en arrière, lie ses poignets au cordage et tire dessus.
Le corps de la jouvencelle paraît se désarticuler, ses épaules se tordent, et elle vagit
violemment, ses pieds touchant à peine le sol. Sachant que parfois les épaules se déboîtent,
j’ordonne au nain :
- Monte plus haut cette garcette !
Soulevée du sol, haletante, Sidonie hurle encore plus fort.
Possédée par le démon, je lance à Ficzkó :
- Continue, jusqu’à la moitié du licol !
Cette fois la pucelle perd connaissance. Le nabot la redescend et l’allonge sur un banc. Je
lui présente un flacon de sels sous le nez et, secouée de frissons, elle rouvre les yeux. Je la
fais lever et elle se vautre par terre en me baisant les pieds, en pleurnichant. Excédée, je
l’épie avec un mélange de répulsion et de plaisir. Soudain, je lui donne un violent coup de
pied qui la fait rouler sur le sol. Brandissant un couteau, je vocifère :
- Juvénile pourrie, prends ça et crève !
Je lui enfonce la lame en scrutant les prunelles, paralysées et figées, de Sidonie qui
s’écroule, le ventre ensanglanté. Dans un ultime spasme son corps se raidit, me
débarrassant de cette beauté trop parfaite ! Satisfaite et comblée, je ressens une joie
intense à l’épreuve de ce premier sacrifice païen qui honore mes vingt ans !
Pourtant, malgré ma perversité, j’interviens à diverses reprises en faveur de
nécessiteuses. Notamment pour une femme dont le mari est prisonnier des Turcs, et pour
une autre dont la fille a été violée et mise enceinte par les Ottomans. En représailles, face à
nos plus terribles ennemis, ma nourrice Ilona Jó capture une musulmane â gée de seize ans,
Raïssa. Dans ces régions, l’infibulation est une pratique barbare, d’origine africaine, qui
consiste à coudre les grandes lèvres de la vulve, laissant un passage pour l’écoulement de
l’urine et des règles. Ce bestial système, garantissant la virginité des fillettes, est complété
de l’excision du clitoris, une mutilation redoutable pour leur interdire la jouissance. Après
l’avoir examinée, je m’étonne de son choix :
- Ilona Jó , je ne comprends pas pourquoi tu me ramènes cette Arabe. Elle a les tétons
tranchés, le clitoris coupé et les lèvres vaginales cousues avec une ouverture pour évacuer
ses impuretés. Que veux-tu que j’en fasse ?
- Attendez, ma Maîtresse, il faut que je vous montre quelque chose que vous n’avez
jamais observé…
Disant cela, ma nourrice fait mettre la fille à quatre pattes, plonge son bras dans une
jarre d’huile et lui enfonce dans le fondement son poing et son bras jusqu’au coude. Elle fait
bouger sa main et son ventre se déforme comme si elle était grosse d’un bébé. Je suis
éberluée et m’exclame :
- C’est incroyable, je n’avais jamais vu ça ! Quel phénomène as-tu déniché là , Ilona Jó !
Celle-ci, tout en ô tant son avant-bras de ce temple destiné à se vider plutô t qu’à être
rempli, commente :
- Ah ! Je suis heureuse que ma Maîtresse soit ravie de ma trouvaille. Cette saleté de
Raïssa est vraiment exceptionnelle. Elle va payer pour tous les malheurs que ces affreux
Turcs infligent à notre peuple. Voulez-vous l’essayer ?
- Non, pas pour l’instant, appelle-moi la lavandière Katalin Benická , qu’elle la mette à
croupir au cachot.
Mais, une fois ma nourrice partie, je procède de la même façon. Je trempe mon bras
dans l’huile et pénètre de ma main l’arrière-train béant de la musulmane. À mon tour, mon
avant-bras glisse jusqu’au coude dans son ornière, mes doigts palpant ses viscères. Sans
doute habituée depuis longtemps à ce genre d’intromission, l’esclave ne se plaint pas et ne
gémit même pas. Je me retire d’elle, tandis que ma lavandière frappe à la porte. Je lui confie
Raïssa, la réservant pour d’autres orgies où j’exercerai toute l’imagination de mes délires.
Malheureusement, au cours de la séance suivante où je veux exécuter mes projets, le
nain Ficzkó la pénètre de la même manière. Avant que ma nourrice Ilona Jó ait le temps de
faire ouf, il enfouit tout son bras dans l’intestin de la pauvresse, non pas jusqu’au coude
mais à l’épaule. Bien que ce soit un nabot, il est très musclé. Son bras est bien plus
développé que le mien qui est d’une extrême finesse, ou même que celui d’Ilona Jó . En un
tour de main, c’est le cas de le dire, il explose littéralement le fondement de Raïssa qui hurle
à l’agonie, en lui déchirant les organes. Son bras plonge trop loin dans l’intestin, et il la
désosse.
Quand Ficzkó l’ô te, c’est un monstrueux bain de sang qui jaillit ; l’adolescente se vide et
rend l’â me dans un dernier râ le atroce, de longues giclées de charpies saignantes se
répandant de son cratère éclaté après qu’elle soit morte. Le nabot est tout penaud, contrit
de son erreur. Ilona Jó , folle de fureur, donne de sauvages coups de pied dans le corps sans
vie de Raïssa. É tonnamment, je me contiens. Après tout, cette pourriture de souillure arabe
était là pour crever et on peut dire que Ficzkó lui a bien éventré les entrailles, à cette
vermine. Je fais venir la servante Dorkó et la lavandière Katalin Benická pour qu’elles me
débarrassent de cette puanteur.
En tant que Maîtresse, je suis la préceptrice, aux goû ts très bizarres, qui préside et
définit toutes les modalités dans mon châ teau de Csejte, marquées par des tourments
intensifs dans la vie quotidienne des donzelles. En mère esclavagiste, je les domine et, dans
leurs désirs inconscients, elles se prostituent et succombent à l’attrait du plaisir interdit, tel
que l’inceste. Dans mes raffinements élaborés, leur anatomie est l’objet de supplices où
elles sont mises à rude épreuve.
Belle et élégante créature aristocrate démoniaque, j’ai le pouvoir et une autorité
illimitée sur mes assujetties, internées dans les cellules de mes souterrains, à cô té de salles
de torture où je me baigne dans leur sang pour conserver ma jeunesse, me valant le surnom
de Comtesse sanglante. Ma nourrice Ilona Jó et ma servante Dorottya Szentes dite Dorkó ,
sont mes principales pourvoyeuses de chair fraîche, et mes exécutrices pour dérouiller,
saigner et enterrer ces malheureuses. À ce duo infernal est associé l’ignoble nain Já nos
Ú jvá ry dit Ficzkó , dont je me suis servie quelques rares fois comme amant, et la lavandière
Katalin Benická .
Dans les villages, Ilona Jó , Dorkó et Ficzkó rabattent les jouvencelles pour nourrir mon
appétit pour le sang de ces vierges. Tel un vampire, je mords leur cou ou suce la sève rouge
des décapitées écartelées sur une croix, symbole de l’intolérance et de l’inquisition, depuis
la crucifixion de Christ. Ce mysticisme remonte aux temps les plus anciens. Dilemme entre
le bien et le mal, sur fond de catholicisme, les premiers martyrs sont soumis à
l’écartèlement, les membres brisés ou mutilés, les seins tranchés, les yeux crevés, expiant
des fautes imaginaires sous l’implacable férule des bourreaux qui leur font endurer les
châ timents les plus horribles. Les pénitents sont diaboliquement fouettés avec des lanières
cloutées. Les crucifiés sont offerts à tous les sévices : traitement intensif des organes
sexuels, intromission anale, et vaginale pour les femmes, flagellation des seins. C’est la
raison pour laquelle, j’agis en monarque absolue.
Ma sexualité débridée s’est éveillée en même que ma puberté. Dès mon mariage, j’ai
éprouvé un plaisir sadique à voir des filles souffrir sous mes mains. Dans ma famille, il y a
une longue tradition de femmes dominantes, puissantes et fortes. Les soubrettes sont
traitées comme des chiennes et éduquées telles des pouliches. Avec mes complices,
j’asservis ces larves à loisir.
Dans mon châ teau de Csejte, en grande dame noble, et déesse supérieure, j’édicte mes
lois. Mes juvéniles sont sélectionnées dès la puberté pour être réduites en esclavage, un
phénomène qui remonte aux temps les plus reculés de l’humanité et reste toujours un
commerce des plus lucratifs. En corset et bottes de cuir, je contrô le ces pucelles et leur
impose de sévères règles de conduite. J’ai des préférences, et le fouet en fait partie. Cet
instrument de punition, avec le martinet, est celui qui a ma prédilection. Les coups que je
porte brutalement leur font ressentir intensément la morsure du cuir sur leurs peaux
suppliciées, à intervalles réguliers ou par série.
Bâ illonnées ou non, elles ne savent pas quand je vais les cingler afin de les faire
tressaillir plus fortement et que, longtemps après, les vives brû lures les empêchent de
trouver le repos, honteuses de jouir de la souffrance infligée à leur corps. Le claquement, à
la sonorité angoissante, du fouet est la promesse d’une austère flagellation. Cette correction
est un châ timent corporel où les gourgandines battues sont soumises au dur traitement du
martinet, du ceinturon, des verges, d’orties urticantes ou du fouet, qui siffle dans l’air,
mordant les chairs tendres de leur anatomie et plus spécialement les fesses, les seins, les
cuisses et le sexe. Je les frappe jusqu’à ce qu’elles soient couvertes de zébrures, les salissant
et les avilissant jusqu’au tourment suprême. Je pratique de plus en plus d’ignominies sur
elles dans mon châ teau de Csejte.
Je fais aussi des séjours à Presbourg et dans la demeure que j’ai acquise à Vienne, près
de la cathédrale, qui est également marquée par mes saignantes orgies. À Csejte, comme
ailleurs, je suis toujours accompagnée de ma nourrice Ilona Jó et de ma servante Dorkó ,
deux femmes d’une redoutable immoralité, adeptes de mystérieuses cohortes de sorcières
avorteuses qui pullulent dans les campagnes. Avec cette troupe entièrement dévouée à
mon service, j’étanche mes instincts les plus bas et les plus vils. Elles collectent ces
délicates vierges dont je fais mes esclaves, et parfois mes concubines, tant que j’y trouve
une certaine nouveauté.
Disparaissant les unes après les autres, elles ont en charge de renouveler mon cheptel
qui doit être jeune et beau, même s’il y en a toujours en réserve. Leur sang est plus que
jamais source de vie. Il me persuade d’échapper au vieillissement et à la mort, en gagnant
une éternelle jeunesse grâ ce à ces vierges écorchées vives. Ilona Jó et Dorkó ont la
surveillance des jeunettes retenues prisonnières. Je leur ordonne :
- Veillez à ce que mes pucelles soient nourries et engraissées. Plus elles sont bien
portantes et dodues, plus elles ont de sang dans les veines, et plus leur vertu est efficace à
ma beauté !
En revenant d’une battue avec pour prise Tatiana, une fille de bourgeois de quinze ans,
Ilona Jó lance à Dorkó :
- Si la vertu de cette demoiselle te trouble, n’oublie pas qu’elle est précieuse à notre
Maîtresse, la Comtesse É lisabeth Bá thory, et tu auras le temps de l’égorger plus tard. Mais
si tu veux profiter de son minable trou de derrière, je n’y vois pas d’objection. Allez, toi la
morveuse, mets-toi nue…
- Oh, Mesdames, pitié, je vous en prie, on est en pleine forêt et il fait presque noir. Il doit
y avoir des bêtes…
- Tu as peur qu’elles te mangent, pauvre idiote. Si tu savais ce qui t’attend, tu
tremblerais moins. Bon, trêve de jérémiades, déshabille-toi ou c’est moi qui t’arrache tes
loques !
En pleurant, la douce enfant s’exécute et se retrouve nue au milieu de la clairière,
seulement éclairée par la lune, sous les regards lubriques d’Ilona Jó et Dorkó . Celle-ci, au
comble du désir, cogne sur elle d’une manière abrupte et, tel un animal, la force à se
prosterner à quatre pattes, lui meurtrissant ses fesses dodues. Ses doigts pénètrent son
fondement, la faisant hurler. Ilona Jó , avec des mots orduriers, approuve l’aride traitement
que Dorkó , en furie, lui fait endurer, continuant de l’abîmer. La pucelle chancelle sous la
douleur des ongles qui ravagent ses chairs, s’ouvrant malgré elle sous la force de la terrible
intromission. L’éclat sadique qui brille dans les prunelles de la débauchée Dorkó est
fascinant lorsqu’elle la moleste, l’anéantissant, neutralisée dans sa résistance à ses
tourments, la bave suintant de la bouche entr’ouverte de Tatiana.
Ilona Jó , loin de s’apaiser, la place entre ses jambes, à genoux. Elle la frappe au visage de
sa main droite grande ouverte, obligeant ses lèvres et sa langue à fouiller dans le buisson
de son entre-cuisses, tout en étreignant ses seins de sa main gauche. Sa figure et sa poitrine
virent au rouge pourpre sous les claques et les pincements. Tatiana souffre, les larmes
affluant de ses yeux innocents. Cela irrite les deux femmes qui redoublent de fureur. Dorkó
lui mord la langue puis les fraises de ses seins, alors qu’Ilona Jó atteint l’extase.
Mais, les deux harpies n’en ont pas fini avec elle. Ilona Jó lui écarte les cuisses, se plaçant
en dessous, puis elle la force à se pencher jusqu’à ce que sa bouche soit face au temple de
Vénus de Dorkó . Dans cette posture obscène, les femelles en rut lui ordonnent de se
soulager. Envie ou non, la jouvencelle n’a d’autres options que de s’accommoder à faire ses
besoins.
Ilona Jó , bestialement dépravée, reçoit sa chaude miction. Soumise, Tatiana l’inonde de
cette ivresse infâ me dont elle se régale.
Dorkó l’attache ensuite avec une corde, en lui étranglant la gorge, les seins, la taille, les
bras repliés dans son dos, et les jambes, avant de la faire passer entre ses fesses et ses
cuisses, en blessant son sexe. Toutes les parties de son corps sont ficelées. Excitée, telle une
diablesse, Dorkó lui prodigue des attouchements, des baisers et des morsures aux endroits
les plus sensibles.
Tatiana, debout, toute droite, le cordage la tiraillant fortement au moindre mouvement,
a ses chairs sauvagement saccagées. Si bien qu’elle perd l’équilibre. Alors qu’Ilona Jó se
moque de ses trébuchements, Dorkó tire la corde, avec une telle vigueur, qu’elle tombe au
sol. Satisfaite, elle urine sur sa frimousse, ses cheveux et ses seins. Dominée, la jeunette se
gargarise du saumâ tre breuvage, preuve du délire de cette femme possédée par Satan.
Néanmoins, comme recommandé par Ilona Jó , sa virginité est respectée, à défaut de sa
pudeur ! Les yeux emplis de sanglots, Tatiana est perdue dans le silence imposant de la
nuit. La frayeur glace les sens de son â me égarée, dévastée à jamais, par cette horreur
qu’elle a endurée. À genoux, elle prie son Dieu, impuissant, sous les regards inquisiteurs
d’Ilona Jó et Dorkó qui ne lui laissent aucun espoir. Sa prière ne peut la réconforter, tandis
qu’elle ramasse ses haillons et s’en couvre tant bien que mal.
Ces créatures, qui n’ont rien d’humain, l’ont ravalée plus bas que terre, telles des bêtes
féroces ! Pitoyables, ses larmes coulent avec abondance. En avançant, elle entend des bruits
inquiétants. Enfin, elle distingue le châ teau de Csejte, l’antre de la maléfique Comtesse
É lisabeth Bá thory qui va lui être fatidique, aristocrate obsédée par les plaisirs raffinés et les
plus odieuses tortures. Une fois à l’intérieur, Tatiana est conduite dans les caves où elle
perçoit des gémissements venant de cachots.
Le nain Ficzkó s’approche de Tatiana et cette exécration révoltante s’adonne devant elle
à la masturbation la plus impure, dans une affreuse luxure, tout en la dévisageant
lubriquement. L’acte est scandaleux et se prolonge avant que, dans un ultime râ le, il ne
l’asperge de sa semence. Il expose sa débauche sur la gourgandine qui fait office d’autel
impie au cours de ce sacrifice.
Pleines d’ardeur, Ilona Jó et Dorkó savourent les déjections en caressant le membre du
nain, gigantesque pour sa petite taille. Bravant impunément la pucelle, le nabot l’éclabousse
de ses saillies gluantes sur la figure avant de la couvrir de baisers hideux, se repaissant lui-
même de son foutre, l’engloutissant voracement. L’infâ me Ficzkó est repu par ses
criminelles passions, devant Ilona Jó et Dorkó qui en font tout autant.
Les bouches des deux amantes se pressent, leurs soupirs et halètements se confondent,
leurs langues s’entrelacent, toutes deux enivrées, se délectant de leurs perfides dévotions à
la Déesse Sapho. Face à cette ivresse, l’hommage du disgracieux nain Ficzkó se renouvelle
sur la pauvresse. Pour l’exciter, il exige de Tatiana les embrassades et les attouchements les
plus indignes afin de reprendre des forces.
Grâ ce à ce luxe alambiqué, il ranime sa vigueur deux fois de suite, polluant de nouveau
le doux visage de la belle enfant ! Elle n’ose pas bouger, de peur qu’il ne soit pas assez
rassasié par ses indécentes prouesses. Le noviciat de Tatiana est donc de courte durée
quand je la retrouve. Toute frémissante, elle me questionne :
- Oh ! Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, comment est-il possible que vous osiez
concevoir de telles voluptés ? Je suis horrifiée par tous les sacrilèges que je viens de subir.
Vous êtes une Maîtresse cruelle. Si vous étiez démunie rien qu’une journée, vous verriez
que votre roublardise déshumanisée s’anéantirait dans votre cœur…
- Détrompe-toi, sainte nitouche, il n’en est rien. Après leurs premières règles, la
lavandière Katalin Benická initie les novices à la masturbation. Réprimé, comme la
sodomie, ce plaisir n’est pas obligatoirement solitaire, et apporte autant de jouissance que
la copulation. Son égoïsme offre le loisir de contrô ler son orgasme, de le ralentir ou de
l’accélérer. Dans mes pratiques de soumission, l’onanisme dépend de moi, ta dominatrice.
J’en régule le rythme, agissant pas saccades, en maintenant une forte pression, en
t’étranglant à l’occasion, ou en utilisant des accessoires contraignants, telles des chaînes,
ceintures, pinces ou un oslibos. Et je te laisse jouir… ou non !
- Ah, Madame vous êtes encore plus démoniaque que je ne croyais…
- C’est vrai, garcette. Même chez la pucelle, le clitoris est l’objet de toutes les attentions,
sévèrement malaxé pour amener un afflux de sang et le faire darder au maximum. Trituré
entre mes doigts et pincé par mes ongles, il devient un bourgeon rougeoyant. Je peux le
frotter avec des orties pour en aviver encore les sens. Et, si la fillette n’est plus vierge, je
l’autorise de ses mains curieuses à explorer longuement et frénétiquement l’intérieur de
son vagin, voire de son anus, en fouillant son intimité. Bien sû r, ces pollutions successives
l’épuisent. C’est pourquoi j’ai recours à la douce Katalin Benická , qui est bien moins
vicieuse que moi, Comtesse de sang royal É lisabeth Bá thory, de même que mes complices,
ma nourrice Ilona Jó et la servante Dorkó , sans parler du nain Ficzkó , que tu connais tous
déjà , et la sorcière Anna Darvulia. À propos de cette dernière, tu découvriras assez tô t toute
sa méchanceté.
- Serait-elle pire que vous, Madame ?
- Au moins autant, catin ! Katalin t’apprendra à éprouver du plaisir en te pinçant et en te
tétant les mamelons, en caressant et en te léchant ton bouton de rose ainsi que ton organe
creux, en te fourrant les doigts dedans. Il est vrai que de ce cô té-là , Dorkó t’a déjà
démanchée sans ma permission, ce qui n’est pas bien ! La tendre Katalin Benická
consommera avec toi les jeux d’urine. Vous vous gargarisez réciproquement de vos
chaudes et â cres mictions. Si tu es douée, tu prendras exemple sur la gamine serpent. Elle
arrive à se lécher son propre mont de Vénus et à se faire pipi dans sa bouche ! D’un coup
sec, les jambes cul par-dessus tête, elle se broute le clitoris, et ça la secoue dans tout le
corps. Ces phénoménales contorsions lui permettent les exploits les plus pervers…
Laissant Tatiana interloquée par ces révélations, je reprends :
- Ces premières jouissances innocentes rendent les filles dépendantes quand je les fais
entraver par une ceinture de chasteté. Son invention remonte à l’origine des temps. Passée
entre tes cuisses, reliée à une courroie en cuir autour de ta taille, fermée par un cadenas,
elle t’interdit la masturbation et les rapports sexuels, avec deux trous pour tes besoins. En
période de punition, les esclaves doivent être chastes, et ces sû retés sont les alliées idéales
des anneaux et parures de chasteté dénuées de serrures. Il faut faire attention de ne pas
perdre la clef, sauf si on veut briser la fermeture avec une cisaille dont la vision a un effet
dévastateur sur la fillette, apeurée par un tel instrument tranchant si près de ses organes
génitaux.
De nouveau Tatiana déglutit péniblement, et je conclus :
- Il y a encore le percement des lèvres de la vulve avec des anneaux de chaque cô té, ce
qui constitue un joli ornement. On obtient également une ceinture de chasteté en passant
une tige et en reliant des anneaux fixés au-dessus du bouton de rose, un autre entre le
vagin et l’anus, et un derrière celui-ci, un cadenas clô turant le tout. Et, quand j’effleure tes
tendres seins, tu sens ta cyprine s’écouler entre tes jambes sans que tu puisses te toucher,
ce qui t’énerve et te rend folle. Pour calmer ce manque, je peux te frapper sur les reins et le
ventre. Sous la douleur, je sais que tu hurleras et te rouleras par terre. Alors seulement
j’ô terais ton bandage de continence et consentirais à ce que tu te soulages, ou pas. Ainsi, tu
prendras conscience et goû t à recevoir des coups, ceux-ci étant la garantie de t’apporter
ensuite ta délivrance sexuelle. Dès lors, tu seras sous ma dépendance totale, annihilant
toute volonté de ta part…
À la suite de ce long discours, Tatiana tente d’argumenter :
- C’est diabolique, Madame. Vous abusez de mon infortune, mais vous avez l’audace et la
férocité de l’accroître et de la prolonger dans l’unique attrait de vos penchants ! Vous vous
supposez en droit de les prescrire, parce que vous pensez ne jamais connaître ces
tourments. Vous êtes blasée par ces cérémonies où vous mettez en scène vos maux dont
vous vous croyez investie. Votre richesse vous rend aveugle et vous endurcit. Comment ce
bonheur odieux peut-il vous corrompre à ce point ? Quelle cruauté, Madame la Comtesse !
Les bêtes les plus carnassières ne donnent pas l’exemple d’une telle barbarie…
- Détrompe-toi, vermine : dans la nature, les animaux ne s’embarrassent pas des plus
fragiles. Il n’y a pas plus fourbe que le loup qui invente des pièges pour attirer la brebis
égarée sous ses crocs. Ces ruses font partie de la vie, la bienfaisance que tu invoques n’y est
pas. Cette prétendue vertu n’existe pas, l’homme sauvage l’ignore et la méprise, tuant sans
vergogne ses semblables, par vengeance ou par avidité. Si elle était inscrite dans son cœur,
il la respecterait, mais elle n’y est pas. Même chez les hommes se déclarant soi-disant
égaux, on ne la trouve pas. Seule une esclave, comme toi, au caractère indolent, pense
m’attendrir ainsi, moi, ta divine Maîtresse, et me disposer à plus de douceur envers toi.
Mais n’y compte pas, tu es sous l’emprise de la faiblesse depuis que je t’y ai condamnée. Tu
vis dans la peur, et c’est ta destinée !
- Oh, ce n’est pas vrai, Madame, à Vienne, de telles injustices sont bannies…
- Tais-toi, putain ! Cette civilisation, dont tu parles, tout en distinguant les rangs et les
individus, conçoit des pauvres aux yeux des riches, faisant craindre à ces derniers que les
sortir de leur servitude les précipitera dans la faillite, en perdant leurs fortunes. Cette
morale, née de la crainte, n’est qu’une vertu de circonstance. Ce sentiment, dans l’esprit des
gens bien-pensants, se traduit par le besoin d’alléger l’infortuné pour être absous de leurs
torts. Il fait naître la compassion, et c’est en confondant cela, que l’on s’aveugle de tout et se
prive de toutes les jouissances…
- Assurément, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, mais il ne faut pas le refuser
pour le bien d’autrui. Je suis sans le sou, mais plus forte des sentiments de mon cœur que
de vos richesses. Comment sacrifiez-vous les uns pour posséder les autres ? Je saurai
mourir dans l’indigence, mais je ne trahirai pas ma vertu.
- Va en enfer, jouvencelle éperdue de croire que tu peux échapper au péché ! Puisque tel
est ton désir, tu périras froidement dans les conditions les plus détestables. Jamais tu ne
pourras révéler les indiscrétions que je viens de te dire. Je vais t’enfermer dans un lieu où
tu auras à craindre mes plus affreuses persécutions !
Furieuse, je fais sortir la gourgandine Tatiana que la servante Dorkó boucle dans un
cachot obscur. Juste avant, je lis sur sa douce frimousse l’épouvante suite aux confidences
que je lui ai faites, altérant l’éclat de sa jeunesse, regrettant d’avoir parlé avec trop de
sincérité, hardiesse et témérité. Dorkó la pousse méchamment, forte de lui avoir déjà fait
payer les brutalités qu’elle lui a infligées…
3. La sorcière Anna Darvulia

D ans mon châ teau de Csejte, j’institutionnalise la débauche dans des liturgies
saphiques et lucifériennes sans la moindre gêne. Je fouette les juvéniles pour les
mater, et il n’est pas question qu’elles gémissent. Après leur avoir fait mal, je les
caresse et les embrasse. Je me glisse sous elles et lèche leur intimité, en les obligeant à m’en
faire autant. Avec un long godemiché, je les enfile par tous les trous, en les défonçant
complètement. Quand je les plante dans leur cratère putride, c’est la première fois qu’elles
sont prises ainsi, et l’onde de choc est destructrice. Elles vagissent et je les griffe. Je suis une
Maîtresse au caractère de louve, cruelle et sans bonté. Une fois qu’elles sont passées entre
mes mains, il n’est pas évident qu’elles s’en remettent. Vidées, je les abandonne à moitié
mortes, en leur pissant dessus et en les insultant. Mais pour elles, prendre un bon jet
d’urine dans le gosier vaut mieux que de se faire cracher ou vomir dans la bouche. À ce
propos, les prêtres hindous recommandent de boire chaque matin sa miction pour se
purifier !
En 1582, la sorcière Anna Darvulia, adepte de la magie noire qui connaît les formules et
les incantations sataniques, rejoint ma sinistre troupe. Elle-même a sombré dans cette
déchéance suite aux horreurs liées à sa naissance. En effet, devant son épouse, son père
viole sa propre fille de douze ans en la déflorant ignoblement. Il la met grosse mais elle
décède en enfantant Anna. Alors que son père est aussi son grand-père, sa grand-mère lui
donne le même prénom que sa défunte maman, Anna. C’est elle qui l’éduque pour en faire
une sorcière maléfique, mû rissant lentement sa vengeance.
À douze ans, en souvenir de sa mère, sa grand-mère lui ordonne d’éventrer son père et
donc son grand-père pour laver son infamie. Elle s’adonne à ce parricide avec dévotion en
faisant rendre gorge à ce porc géniteur pour son inceste. Dès lors, la fascination d’Anna
Darvulia pour Satan relève du culte des messes noires et autres actes diaboliques glorifiant
Lucifer par rapport à Dieu, où les esclaves servent d’offrandes au satanisme, dans l’ordre
du mal terrassant le bien. Elle procède à des sacrifices humains et à des rites abjects pour
obtenir l’aide des puissances démoniaques.
Je la vois ainsi recevoir une grosse courtisane au châ teau de Csejte, Veronika, à l’énorme
poitrine. Ses seins monstrueux sont comme des pis de vache. Malgré leur étonnant volume,
ils sont fermes et ne pendent pas. À la difformité physique de ses protubérances
mammaires, tel le premier appendice d’une forme d’hermaphrodisme, la châ telaine
Veronika ajoute un clitoris très développé, tel un micro pénis, que la sorcière attise et pique
jusqu’à en obtenir la plus longue extension. Anna Darvulia sertit les gros mamelons et le
clitoris de cette aristocrate lubrique d’un capuchon en or, rivant à la base ses excroissances
de chair qui, avivées, sont maintenues dardées en permanence. Baguées de la sorte, il lui est
facile de tirer dessus pour les torturer à sa guise.
Cela conserve la courtisane Veronika dans un état parfait de dépendance. Son fessier est
également à l’avenant et la sorcière le gave de trois œufs durs épluchés. Une fois qu’ils sont
bien introduits dans son fondement, elle se place sous elle pour se régaler de la ponte dans
un endroit de son visage que, même moi, je n’ose nommer. Elle déguste les œufs pollués au
fur et à mesure qu’elle pousse et les évacue de ses entrailles. Quand elle pond le dernier,
Anna Darvulia est repue par cet iconoclaste festin. Veronika lui fait remarquer :
- Mais que vais-je dire à mon mari quand il verra que vous m’avez désossé mon arrière-
train, alors que lui refuse le plaisir de Sodome ?
- Eh bien, ma mie, vous lui expliquerez que vous avez été attaquée par une bande de
pillards qui vous a violentée…
É poustouflée par ses démoniaques désirs, la sorcière me convainc du secret de ses
recettes infaillibles pour prolonger indéfiniment ma beauté. Dès lors, je ne peux plus me
passer d’elle et sa présence augmente de beaucoup la fréquence des sévices que je dédie à
la divinité Mielikki, assoiffée de sang, que je vénère depuis mon enfance. Mon obsession
sanguinaire prend de plus en plus d’ampleur. Mes premières victimes sont de jeunes
paysannes, attirées à Csejte par l’offre d’être mes servantes, en étant bien payées.
J’assassine aussi des filles de la petite noblesse, envoyées chez moi par leurs parents pour y
être éduquées. Des rapts sont également organisés.
Ces supplices ont lieu dans mon châ teau de Csejte et dans mes propriétés à Bécko,
Deutschkreutz, Sá rvá r, Bratislava et Vienne, ainsi que sur le chemin entre ces différents
lieux. Les atrocités vont des coups violents et répétés, entraînant le trépas, à des brû lures et
des mutilations des mains, parfois au visage et aux parties génitales réalisées par ma
nourrice Ilona Jó , la servante Dorkó et la sorcière Anna Darvulia. Je ne manque pas de les
conseiller, avec cruauté :
- Piquez ces mignonnettes avec des aiguilles, mordez-les au cou, aux bras et aux seins !
Plongez-les dans de l’eau gelée et exposez-les au froid jusqu’à l’agonie…
En plein mois de février, redoutablement froid, la sorcière, chaudement vêtue, en
emmène une dehors, toute nue, et la transforme en bonne femme de neige. Elle grelotte et
hurle, la peau toute bleue. Anna Darvulia la noie ensuite dans le puits, après en avoir cassé
la glace, et la pauvresse s’écroule en léthargie. Quand elle la remonte, son corps est tout
raide et elle a l’apparence de la mort. Je l’ausculte et constate que, malgré tout, elle est
vivante. La servante Dorkó la reconduit dans sa cellule où la gamine ne parvient pas à se
réchauffer. Secouée durant deux jours de tremblements, toute brû lante de fièvre, elle finit
par succomber à son calvaire.
Une fois que mes jouvencelles ont été bien engraissées, je les fais mourir par
dénutrition, en les privant d’alimentation. Ces agressions servent à remplir une citerne du
sang des vierges écorchées vives. Mes complices serviles utilisent différentes techniques
que j’ai mises au point. Quand je veux aspirer quelques gouttes, je me contente d’inciser la
pauvrette aux bras par une saignée, la maintenant en vie le plus longtemps possible. Mais,
quand vient le moment du bain, je leur fais trancher la gorge pour qu’elles se vident de leur
sang en de longues giclées. Alors que sonne le glas des gourgandines, pendues par les pieds,
dans une extase totale, je m’immerge dans la cuve sanguinolente.
La saignée est un prélèvement, connu depuis l’Antiquité, préconisé par Hippocrate et
Galien, en lien avec la théorie des humeurs. Au XVIe siècle, elle occupe une place majeure
dans les pratiques thérapeutiques, et devient une véritable panacée, tout comme les
lavements effectués avec un clystère. J’en suis une fervente adepte. Comme ma peau
délicate ne supporte pas d’être essuyée avec du linge, je commande à des soubrettes :
- Débarrassez-moi de ce sang. Léchez-moi le corps avec vos langues !
Celles qui s’évanouissent, révulsées pas une telle horreur, sont sévèrement châ tiées
avant de servir de victimes à leur tour. En traîtresse, je me jette sur la première qui défaille
et lui pompe son tendre bourgeon, la rendant toute confuse par l’excitation que lui procure
ma vile fourberie, ne pouvant ni se révolter de mon insolence ni de mon libertinage. Mais,
quoi qu’il en soit, son état est trop épouvantable pour que je puisse en faire usage plus
longtemps.
Je me résous à ne pas abuser d’elle plus avant car il ne faut pas que je mésestime ses
agissements que j’apprécie avec tant de jubilation. Je me contente de ce cours exercice
lubrique, avant de la traiter plus cruellement qu’elle ne peut l’imaginer une autre fois,
n’étant jamais en mesure de refuser mes hommages libidineux, ne serait-ce que pour
réparer ses torts envers moi, si tant est qu’il y en ait !
Avec Anna Darvulia, je choisis une de ces créatures, Ivoná , et nous la ligotons par les
quatre membres, nue sur une croix, dans une attitude humiliante et douloureuse. Elle
souffre de terribles convulsions quand nous lui étirons les bras et les jambes, à la limite du
démembrement. Ivoná est meurtrie par la violence des liens l’entravant étroitement. Au
bord de l’apoplexie, ses larmes coulent et elle est trempée de sueur. Elle a l’impression que
son estomac va se retourner, son corps se fendre en deux. Les nerfs comprimés, une
angoisse mortelle l’étreint. En scélérates, nous nous amusons de ses afflictions jusqu’à ce
que, dans un rare acte de mansuétude, je dise :
- En voilà assez, je consens que celle-ci en soit quitte pour sa peur, jusqu’à la prochaine
fois !
La sorcière détache Ivoná , en prenant soin de lui faire mal au passage, avant d’ajouter :
- Maîtresse, vous n’avez pas à vous repentir. Prenez une autre garcette et abusez de vos
bontés raffinées et machiavéliques sur elle. Soumettez-la à vos intentions les plus perfides
et funestes. Les souterrains de votre châ teau seront sa tombe…
Tout en énonçant cela, Anna Darvulia libère une autre pucelle de sa cellule, Zéphyrine.
La malheureuse se jette à genoux à mes pieds, en me faisant le serment :
- Je me conduirai bien, Maîtresse, vous n’aurez pas à rougir de moi, je vous serai
dévouée et obéissante…
Insensible à ses imprécations, je me complais de ce qui l’attend, toute à l’enthousiasme
des charmantes fantaisies que je vais lui faire endurer. En attendant, je laisse la jeunette
éprouver la douce illusion que ses supplications ont été entendues ! En réalité, elle vit les
dernières heures de sa courte existence, pire qu’une pestiférée.
En Maîtresse, toute victorieuse, avec la sorcière en guise de crocheteur, Zéphyrine est
agenouillée devant moi. Je lui tire les cheveux par ses tresses, ranimant mes excès de
démence. Je jubile de ce rite où je souffle le chaud et le froid. Ces sensations ont un goû t
morbide, d’une volupté sans nom, qui me fait perdre l’esprit. Il m’est impossible de me
retenir. Je lui titille les seins à vif, en lui mordant les tétons dans une indicible allégresse.
Avec ardeur, j’enfouis ma langue dans sa bouche. Collées l’une à l’autre, je m’empare de
l’â me de la pauvresse qui ne peut même pas se plaindre. Je la pénètre longuement de mes
doigts aux ongles acérés, violant sa virginité, l’élargissant, la labourant furieusement. Ça lui
brû le le fond de ses entrailles, faisant jaillir le sang de son calice encore immaculé il y a peu.
Il n’est pas de penchants sadiques dont je ne sache jouir. Sa membrane se déchire, son
temple de Vénus est immolé sur l’autel des profanations des adolescentes corvéables
sacrifiées sur mon sanctuaire pervers. Cette frénésie m’emporte toujours plus loin dans les
punitions et les sévices que j’inflige aux jouvencelles qui ont la stupidité de se laisser
enrô ler par ma nourrice Ilona Jó et ma servante Dorkó .
De pareils désordres sont irréparables, la gamine m’appartient jusqu’à sa mort. Je ne
contrô le plus la sauvagerie de mes troubles tendances, transgressant tous les tabous. Seule
la satisfaction de mes instincts les plus vils m’importe. L’issue en est l’assassinat exécrable
que je commets. Ma haine a l’accent du besoin irrésistible que je dois accomplir.
J’éventre toujours plus Zéphyrine et ses organes commencent à pendre entre ses
cuisses ensanglantées. La frayeur qu’il y a dans son regard est intense. Avec la sorcière
Anna Darvulia, nous la fixons sur la croix, les quatre membres atrocement écartelés.
Zéphyrine tressaille une dernière fois d’horreur avant de rendre l’â me, tandis que de
bouillonnants flots de sang nous éclaboussent toutes les deux, rassasiées de notre
meurtrier sacrilège. La servante Dorkó et la lavandière Katalin Benická se chargent de
nettoyer les lieux, sans toucher au corps mutilé et sans vie de la juvénile.
À la suite de cette exécution fatale, Dorkó revient avec trois énormes dogues, qu’elle
tient en laisse, gueules béantes et écumantes, prêts à dévorer les restes saignants de la
fillette. Les abominables bêtes font leur travail et, bientô t, il n’y a plus que quelques
morceaux de viande, des os et les cheveux de la suppliciée Zéphyrine. Anna Darvulia me
complimente :
- Chère Comtesse É lisabeth Bá thory, ces truies sont destinées à périr entre vos mains.
Vous méritez la jeunesse éternelle en vous repaissant de leur sang de vierges. Elles expient
pour vous en perdant leur vertu. Chère Maîtresse, je suis fière d’être votre complice dans
l’accomplissement de ces délits démoniaques…
Sans me laisser le temps de répondre, elle extrait une autre pucelle de sa cellule, Fiona,
sans la moindre bonté. La peur se lit dans ses pupilles dilatées devant l’air cruel de la
sorcière qui la traîne par les cheveux et la suspend à une potence. Admirative et lubrique, je
commente :
- Oh, les belles fesses que voilà !
Je les frappe avec brutalité avec une cravache aux extrémités dardées de pointes
acérées. D’autres sont munies au bout d’une spatule, qui convient aussi parfaitement pour
dompter et dresser les récalcitrantes. La cravache est précise et cingle sévèrement les
parties à martyriser, imposant une douleur intense selon la violence des coups. Fiona hurle
et supplie, tandis que le cuir et le fer lardent sa croupe rebondie qui saigne par endroits.
Les dogues sont toujours là . Ils grognent en sentant l’odeur du sang frais. Anna Darvulia
ceinture les reins de Fiona avec une corde, lui replie les jambes et les attache à ses bras. Je
contemple la scène avec assiduité, en tournant autour de l’esclave muselée. Une fois qu’elle
est hissée suffisamment haut, j’ordonne à la sorcière :
- Lâ che les chiens, il est temps !
Les bêtes sont déchaînées et sautent pour attraper et mordre les mollets de Fiona. Nous
les excitons pour attiser leur agressivité. Enragés, les dogues multiplient les assauts et
finissent par lui déchirer les jarrets d’une manière horrible. Pour augmenter ses tourments,
dans ma perfide luxure, je m’échine dans de criminelles piqû res sur ses seins, avec des
épingles en or. Elles apportent un ravissement exquis dans l’art de la torture et du sang s’en
écoule. Plantées dans les seins ou les fesses, elles stimulent Fiona dans son affliction. Avec
les aiguilles, la cire, les cordes, les pinces et les poids, l’étau est également un procédé
efficace pour le travail de ces parties charnues. É crasées entre les mâ choires, en fer ou en
bois, elles se referment sur les globes mammaires qui sont comprimés diaboliquement. Au
bout d’un moment, je crie :
- C’en est assez, rattache les chiens, Anna !
Je brise les liens de Fiona qui devra encore patienter avant de succomber à son mauvais
sort, et je reprends :
- Voilà ce que coû te ta vertu, gourgandine, autant dire pas grand-chose. Tu ne vaux pas
mieux que ces morsures dont tu es couverte. Allez, relève-toi, et file dans ta cage.
- Oh ! Madame, ce que vous faites est abject…
- Et alors, bigote ! Ne t’imagine pas que ce soit ta beauté de jouvencelle qui attise mon
esprit libidineux, c’est la subversion qui s’attache à mes lois de la possession. Plus ta
soumission est conséquente, plus elle m’ensorcelle. Je jouis d’une gamine que j’enlève à ses
parents, de la jeune épouse que je dérobe à son mari, et je m’en délecte bien plus que lui ne
s’accommode de sa femme. Je nargue ces liens respectables des épousailles dans une
immense volupté. Si c’est sa mère, sa sœur, sa cousine ou, mieux, sa fille, ces attraits
s’ajoutent aux insultes de mes mignardises.
- Ah, que vous êtes odieuse, Madame la Comtesse…
- Quand on a goû té à ça, putain, on ne peut que repousser ces atrocités toujours plus
loin pour en jouir avec plus d’ardeur. Cela donne du sel au sacrilège qui génère l’éruption
de mon extase…
Fiona, entre deux sanglots, gémit :
- Oh ! Pauvre de moi…
Sans pitié, je poursuis :
- Mes sens sont accoutumés à être émue par l’enlèvement d’une mignonnette. Ainsi, le
rapt d’une morveuse pour mon compte m’apporte une sensation très vive, mais si c’est
pour le service d’autrui, il engendre un tout autre vice, qui me comble car il développe la
douleur de la mijaurée. Ce délit existe dans le vol d’un bijou ou d’une bourse, expliquant la
bassesse des honnêtes gens qui dérobent des objets sans en avoir besoin. Il n’y a rien de
plus charnel que de savourer les joies de tout ce qui est meurtrier. Mon bonheur est à ce
prix ! Je l’atteins en ajoutant à l’orgasme la salacité indispensable à la perfection d’une
jouissance satanique. Donner la mort n’est jubilatoire qu’en la rendant à chaque fois plus
insupportable à la sacrifiée.
Fiona continue de se lamenter en silence, et je précise :
- Ces diableries mènent loin, maudite garcette. Peut-être que je te le prouverai d’ici peu.
Qu’importe pourvu que j’aie l’ivresse. Il n’y a rien de plus noble à ce que je jouisse de toi.
Cela ne sert à rien que tu t’y opposes. Ne quémande pas que je ne le fasse pas, à quoi bon, je
le ferai quand même ! Je foule les suppliques et les prières qui captivent les sottes de ton
engeance. Tu n’as que des obligations envers moi. Je peux tout exiger et tout avoir de toi. Tu
es la chienne servile à sa Maîtresse, sale pute ! Je transcende le plus monotone plaisir en
une extase délicieuse. Soumets-toi, catin, tu n’as rien d’autre à m’offrir, ou reviens au
monde avec un caractère plus fort, pour abuser des mêmes droits que moi et connaître les
délires les plus vifs et les plus piquants.
Le sang ruisselle sur les plaies de Fiona, lui provoquant des déchirements affreux, et son
odeur, en se répandant partout, fait de nouveau grogner les chiens. Je remarque à l’adresse
de l’acariâ tre sorcière :
- Je vais épargner la vie de cette jeunette, car j’aime faire durer son affolement. Elle va
souffrir maintenant qu’elle est dans ce piteux état. Et, quand elle aura cicatrisé, là , je me
déchaînerai jusqu’à son trépas ! Voilà comment je conçois le libertinage sacrificiel. Qu’en
penses-tu, Anna ?
- Oui, très chère Maîtresse, je n’ai plus rien à vous enseigner. Vous m’avez dépassée
dans le domaine de l’horreur. Il faudra à présent que je vous initie à l’art de la chirurgie
pour des raffinements encore plus vicieux.
- Tu as raison, je vais suivre des cours avec toi pour opérer quelques-unes de mes
drô lesses. Nous irons également au village chez la maquerelle Ilona Kochiska qui pratique
ces techniques quand une de ses filles est enflée du ventre, pour l’avorter…
4. L’organisation

T oujours en 1582, je constate que je dois gérer mon troupeau avec plus de rigueur
pour éviter l’anarchie dans mon châ teau de Csejte où il n’y a nul droit ni devoir,
juste à obéir à mes vices ! Certains disent : il n’y a pas de mal à se faire du bien,
j’en ai fait ma devise modifiée en : il n’y a pas de mal à faire du mal, surtout si ce mal est
innommable ! La doyenne, Dó ria, â gée de trente ans, est chargée de régir mon cheptel sous
ma férule ou, quand je suis absente, de la sorcière Anna Darvulia, ma nourrice Ilona Jó , la
servante Dorkó , le nain Ficzkó , voire la lavandière Katalin Benická . Cette gouvernante, et
aussi esclave, assure la gestion de la communauté, que ce soit les conditions sanitaires ou
les accessoires : aiguilles, anneaux, bâ illons, broches, cagoules, camisoles, ceintures de
chasteté, chaînes, cierges, clystères, colliers de chien, corsets, fouets, garrots, harnais,
martinets, oslibos, poids…
Bien qu’un peu dodue, Dó ria est un modèle de beauté, raison pour laquelle elle est
toujours à mon service. Elle est encline à une certaine attirance pour les fillettes,
principalement si elles sont à son goû t car elle a un penchant très prononcé pour les
plaisirs de Sapho. Ayant été dressée par mes soins, lui céder est l’unique façon d’avoir ses
grâ ces, lui résister ne peut que la voir infliger une correction à la gamine, si je n’y prends
pas garde. Elle éduque les vierges, en ne se privant pas de les mignoter, mais sans les
dépuceler, ce qui relève de mon droit de cuissage.
Je l’espionne discrètement quand sa langue impure lutine une juvénile de seize ans,
Sabine, grosse de cinq mois des œuvres du nabot Ficzkó . Elle vient de sortir de l’isolement
où je l’avais confinée pour sa faute. Pour obtenir ce qu’elle veut, Dó ria lui promet de
s’occuper de son enfant à venir. Ce qui est un parjure car elle n’a aucun pouvoir, moi seule
décidant de l’instruction des rejetons nés sous mon toit. Dó ria lui rappelle les règles en
vigueur au châ teau de Csejte :
- Notre service se divise en trois classes réparties en vingt-quatre cellules. La première
est celle de la jeunesse, avec huit fillettes de douze - quatorze ans, vêtues de blanc. La
suivante, de couleur rouge, est pour les jouvencelles. Elle débute à quinze ans et est la plus
importante avec douze adolescentes. Dans la troisième, celle des plus de vingt ans dont je
suis la doyenne, nous sommes quatre, en habits dorés. L’éducation que je donne aux deux
premières classes n’a qu’une loi, la complète dévotion à notre Maîtresse, la Comtesse
É lisabeth Bá thory.
Sabine minaude :
- Je suis donc dans la deuxième…
- Oui, mon enfant. Cela stipule deux règles immuables. La première s’applique à la
propreté de nos cachots, notre tenue et notre servilité. La deuxième est dédiée à
l’apprentissage des plaisirs de notre Maîtresse, très portée sur notre petite porte de
derrière, et à s’offrir entièrement aux maltraitances qu’elle nous prescrit dans une totale
déchéance. Leur non-respect est soumis à des punitions, dont la privation est la pire
frustration, l’esclave étant dans l’incapacité d’assumer son autonomie. Outre le manque de
nourriture, ses sens sont isolés : vue, ouïe, odorat, goû t et toucher. La peur du noir est
primordiale pour ces sanctions sataniques. Cette éducation inclut la rétention des fonctions
digestives. L’interdiction de se soulager est une des plus dures humiliations, provoquant
des endolorissements intestinaux. La pression de l’urine dans la vessie devient intolérable,
la miction retenue agit sur les organes, en augmentant la sensibilité, tout comme autour de
l’anus. Ainsi contrainte, quand on peut enfin libérer ses orifices, cela engendre un festival
de jeux d’urine et de rejets de déjections, allant du mousseux naturel au caviar
excrémentiel.
- Oui, j’ai déjà souffert de la rétention depuis que je suis grosse, et c’est insoutenable…
- Tu connais donc les préceptes des sévices professés dans cet affreux châ teau, et ce qui
attend les nouvelles. Toute évasion ne peut conclure qu’à un échec. Il y a une chapelle qui
n’est qu’une illusion, car elle est dédiée au Diable. Au fond, une porte, masquée dans la
boiserie, conduit au souterrain où nous sommes. Il est lugubre, accentuant la frayeur des
novices. Il descend jusqu’à cette fosse aux épaisses murailles. Outre les vingt-quatre
cellules où nous sommes parquées, six autres sont isolées pour les corrections. C’est là que
la Maîtresse déguste ses inclinations perverties et sanguinaires dans ces salles dotées
d’instruments de tortures pour satisfaire sa lubricité.
- Rien ne nous sera donc dispensé ?
- Oh, non ! Les gourgandines, toujours disponibles, vitales à son épanouissement, sont
des objets sexuels. Quand elles sont fatiguées ou usées, elle les jette. Nous devons accepter
sa loi en lui concédant notre étroit portillon dérobé. Nous sommes moins que des
prostituées ; notre Maîtresse, consommatrice assoiffée de chair fraîche, nous considère
comme des déchets. Avec elle, nous nous dévergondons et perdons toute inhibition, nous
livrant aux actes les plus salaces, en dévoilant généreusement nos opulences mammaires.
Alors que la plupart sont des jeunettes, elle vorace leur vulve et leur organe creux dans sa
bouche. En plus de nous lécher et de nous baiser avec un godemiché comme une effrénée,
elle nous sodomise loin dans nos abysses, nous mortifiant plus bas que terre. Dociles et
résignées, nous endurons ses taquineries dissolues. Dès que l’une est inapte à amener notre
Maîtresse à la jouissance, c’est fini pour elle, elle est bonne à crever dans son coin. Je me
souviens d’une mijaurée infiniment pieuse mais très portée sur le sexe. Gloutonne, elle n’en
avait jamais assez sous ses airs de sainte-nitouche. Trop expansive, elle braillait au moment
de l’orgasme dans des cris effroyables d’apoplexie. É reintée de l’entendre bramer ainsi, la
Maîtresse lui a tranché la gorge d’un coup de dague ! Telle est la destinée d’une assujettie.
Consternée par ces révélations, Sabine fait son signe de croix. Après s’être interrompue
un court instant, Dó ria reprend :
- Les cachots sont entretenus par sa nourrice Ilona Jó et la servante Dorkó , à l’occasion
par la lavandière Katalin Benická , et le nain Ficzkó , qui est le seul mâ le à avoir le droit de
nous besogner, ça tu le sais, et qui est un redoutable geô lier. Mais la pire, c’est la sorcière
Anna Darvulia, qui est aussi chirurgienne pour nous opérer de la façon la plus abominable.
Il n’y a nul secours à espérer de ces femmes ni du nabot. É loigné du village, le châ teau de
Csejte, entouré d’une haute enceinte, donne sur une sombre forêt, dépourvue d’habitation.
Par une trappe secrète aboutissant dans les caves, la Maîtresse y a directement accès par
un corridor. Il y a des boyaux dont je ne connais pas la destination. Leurs ouvertures sont
barricadées par des grilles fermées à clef. Pénétrer dedans, sans savoir où ils vont n’est pas
l’unique risque, car ils sont garnis de pièges que seule la Comtesse É lisabeth Bá thory
connaît. Toute évasion est donc impossible. Les rares qui l’ont tentée seraient mortes
empalées. Telle est la cruauté et la tyrannie que cette scélérate fait régner ici pour notre
malheur. Elle a une imagination sans borne dans ses excès envers ses victimes, et son
impunité est totale.
- Pour cela, je te crois, Dó ria…
- La Maîtresse assouvit et se régale de tous les écarts, en se vautrant dans les plus
détestables extrémités. Elle méconnaît le remords dans les atrocités qu’elle mène au cours
de ses criminelles démences. Quand elle s’enflamme dans ses joutes furieuses, ses
maléfiques passions sont inquiétantes, nous faisant hurler de souffrance, une fois sortie de
la solitude de notre cachot. De sa chambre, elle peut sonner le nain Ficzkó , son geô lier, pour
qu’il ouvre une cellule. En tant que doyenne, j’ai également accès à une sonnette pour
prévenir de toute évasion ou d’un problème grave. C’est comme cela que j’ai appris
l’existence de ce passage camouflé.
Sabine la regarde, apeurée, et Dó ria continue :
- La servante Dorkó ou la lavandière Katalin Benická me donnent les provisions
auxquelles nous avons droit. À la moindre incartade, les privations pleuvent sous les ordres
de Dorkó ou de la nourrice Ilona Jó . Elles sont cuisantes et durent plusieurs jours, avec un
bol d’eau et un quignon de pain dur comme de la pierre. Le nombre de filles est toujours
égal, soit vingt-quatre en permanence, dans l’uniforme de sa classe. É tant la doyenne, toute
désobéissance est considérée comme un délit vis-à -vis de la Maîtresse. Je vous inspecte
avant de vous rendre aux orgies. Si vous n’êtes pas dans l’état désiré, je suis punie comme
vous. Nos fautes sont de toutes sortes.
Avant de les énumérer, Dó ria fait une pause et poursuit :
- Chacune a sa correction qui est stipulée dans les cellules. Ne pas être prête à l’heure
est passible de dix coups de fouet. Ce supplice est récurrent et fait partie des plaisirs
libidineux favoris de la Comtesse É lisabeth Bá thory. Ne pas avertir lorsqu’on a ses règles,
en vaut vingt. Si la sorcière Anna Darvulia constate que tu es grosse par négligence de la
semence du nain Ficzkó , ce qui est ton cas, tu es tenue pour responsable et tu reçois
cinquante giboulées de cravache plombée.
Sabine pleurniche à cette évocation, en portant toujours les traces sur son corps, et
Dó ria enchaîne :
- Tout refus dans les dispositions licencieuses de la Maîtresse échoit du même tarif. Et,
de toute manière, son infernale méchanceté arrive toujours à nous prendre en défaut pour
nous fustiger. Le plus léger tort lui sert de prétexte. Si la nourrice Ilona Jó a obtenu son
orgasme, la servante Dorkó demande la même compensation, sans te laisser le temps de
souffler, sous les prunelles enjouées de la Comtesse. Ce que l’on accorde à l’une, il faut le
refaire tout de suite à l’autre, sans s’occuper de nos émois. Elles sont insensibles, comme si
nous étions transparentes. Notre allégeance est d’obéir ou d’être corrigée pour le moindre
écart de conduite. Si on ne s’exécute pas, on incombe d’une nouvelle punition. Les
admonestations sont permanentes. En aucun cas nos plaintes et chagrins n’entraînent des
regrets de sa part. Si on invoque notre religion et Dieu, on reçoit vingt coups de verges.
Sabine refait son signe de croix à cette annonce, tandis que Dó ria précise :
- Si la Comtesse É lisabeth Bá thory choisit d’avoir avec toi sa dernière crise de plaisir et
que, trop épuisée, elle n’y parvient pas, ce ne peut être que de ta faute et, sur-le-champ,
Dorkó t’administre quarante cinglées. Le plus minime et insignifiant air de dégoû t à ses
propositions, de quelque nature que ce soit, t’en vaut au minimum quinze. Une révolte ou,
pire, une tentative d’évasion est punie de dix jours de cachot, toute nue, sans nourriture,
avec pour boisson la miction de la Maîtresse, et deux cents dégelées de fouet, voire la mort.
Voilà pour les fautes. Comme doyenne, je peux t’épargner certains de ces désagréments, si
tu m’es dévouée…
Cette déclaration est suivie d’un silence énigmatique, avant que Dó ria confie à Sabine :
- Bien évidemment, cette protection ne s’achète que par tes complaisances à mon égard,
moins fâ cheuses que les peines encourues avec la Comtesse É lisabeth Bá thory. Elles sont
du même genre mais moins sévère. Et, m’accorder tes faveurs ne t’enchaîne pas à moi.
Alors que si tu refuses celles de la Maîtresse, les punitions se multiplient, sans qu’il y ait
besoin d’un motif puisque, pour elle, tu ne peux être que dans tes torts, faisant gronder son
injustice. Dorénavant ta vie est soumise à ces règles et les enfreindre t’amèneras à être très
sévèrement corrigée. Si je suis soupçonnée d’indulgence, cette libertine ne se prive pas de
sévir sur moi. Elle est bien aise de n’avoir aucun prétexte pour cela, trouvant de la volupté
dans ses supplices raffinés.
Après avoir laissé Sabine s’imprégner de ces vilenies, Dó ria la prend dans ses bras pour
un câ lin langoureux qui se transforme en joute graveleuse. Elle la met à quatre pattes et se
concentre sur sa collerette bien évasée en lui fourrant trois doigts dans l’oignon. Sabine
gémit, tant elle aime être prise par-derrière. La doyenne s’enfile également trois doigts
dans sa cloison rectale. Elle masturbe la fille grosse tout en se ramonant en même temps.
De les espionner en train de se tripoter m’excite. À mon tour, je m’introduis un olisbos dans
le fondement. Bien que les deux dépravées soient bruyantes, je me retiens de me faire jouir
pour ne pas me faire remarquer, me réservant pour plus tard. Elles ne tardent pas à se
pâ mer et Dó ria fait sucer ses doigts gluants à Sabine, elle-même en faisant autant avec les
siens.
Après s’être toutes deux embrassées avec affection, Dó ria, encore essoufflée, reprend
son inventaire, en venant aux conditions de vie :
- Tu peux être punie sur une simple délation de la nourrice Ilona Jó , de la servante
Dorkó ou du nain Ficzkó . Par contre, la lavandière Katalin Benická a tendance à fermer les
yeux et à ne pas rapporter. Même moi, bien que doyenne, je crains leurs exigeantes
remontrances. Elles sont dangereuses quand un caprice les accapare, et leur vengeance est
sournoise dans les méthodes qu’elles emploient. Leurs débauches y gagnent, ne négligeant
rien pour nous humilier, tant physiquement que mentalement. Pour son déjeuner, la
Comtesse É lisabeth Bá thory mande l’une de nous dans sa couche, sous la férule du nain
geô lier. Quand elle la renvoie, elle est dans un triste état, ayant été flagellée.
Devant le regard affolé de Sabine, Dó ria s’amuse de ses remarques désobligeantes :
- Notre nourriture est souvent infecte même si elle peut être abondante. Une petite
partie des jouvencelles est gavée de bons aliments car la Comtesse É lisabeth Bá thory
raffole qu’elles soient dodues et grasses pour mieux les fouetter et les saigner. Le réveil est
à huit heures, en toute saison, quel qu’aient été les orgies de la nuit. La sorcière, la nourrice
ou la servante, fait sa visite et chacune se place devant elle son voile relevé, en touchant
notre intimité sans vergogne. Elle ordonne les corrections et elle ne part pas sans qu’il n’y
ait eu une scène d’attouchements avec l’une des gourgandines. Je dirige ces actes
concupiscents en tant que doyenne. Ta soumission doit être entière. Vers six ou sept heures
du soir, Ilona Jó ou Dorkó vient chercher trois ou quatre des jeunettes désignées par la
Maîtresse.
Sabine s’exclame :
- Mais c’est de pire en pire, tout ce que tu me racontes…
Avec un sourire impuissant, Dó ria ajoute :
- Chaque semaine, une fille de garde prend son tour par roulement, exceptée moi, en
raison de mon devoir de doyenne. Elle est assignée à toutes les corvées sous la direction du
nabot Ficzkó . Elle sert toutes les fantaisies qui passent par le cerveau perverti de notre
Maîtresse : insultes, soufflets, fustigations et jouissances. Son répertoire est sans fin. Je t’en
cite quelques exemples : catin, charogne, chienne, enflure, garcette, morue, ordure,
pisseuse, putain, saleté, salope, truie… Les moments de silence sont annonciateurs de
foudres encore plus cruelles. La fille de garde endure tout, debout toute la nuit dans la
chambre de la Comtesse É lisabeth Bá thory, s’offrant aux passions qui agitent son corps
tyrannique. La plus ignominieuse de ces servitudes, est la terrible obligation de présenter
sa bouche, ses narines ou sa gorge pour tous ses besoins…
Sabine ne peut s’empêcher de s’indigner :
- Donc, durant une semaine, la fille de garde est une sous-esclave, traitée encore plus
bas que nous…
- C’est exact. La Maîtresse, aiguillonnée par ce désordre immonde, s’en remet à ses soins
pour l’accompagner en tout lieu, lui servant de pot de chambre. Elle est battue pour le plus
infime manquement. À table, elle se tient près d’elle ou sous sa chaise percée. À genoux,
entre ses cuisses, elle la mignote de sa langue. Quelquefois elle lui sert de siège. Le reste du
temps, elle est couchée à ses pieds, telle une chienne. Quand toutes quatre soupent, soit la
Comtesse É lisabeth Bá thory, la sorcière Anna Darvulia, la nourrice Ilona Jó et la servante
Dorkó , la fille de garde se trémousse dans les attitudes les plus osées et les plus obscènes.
Sur ses talons, si elle perd l’équilibre, elle chute sur des épines éparpillées dans la salle et se
blesse grièvement. Ces traîtresses se réjouissent de ses afflictions, en s’enivrant à loisir de
mets et de vin, de démence et de cruauté, et de mictions.
- Oh, comment peux-tu narrer de telles félonies, Dó ria ?
- Mais ce n’est pas tout, Sabine. Tu es encore trop sensible malgré l’enflure de ton
ventre. Tu devrais pourtant savoir tout cela depuis le temps que tu es là …
- Non, car Ficzkó m’a violée dès mon arrivée, et la Comtesse, qui ne l’avait autorisé qu’à
me posséder dans mon organe creux, a été fort contrariée qu’il me dépucelle, et pire encore
que je tombe grosse. La Maîtresse m’a répudiée et mise à l’isolement dont je ne suis sortie
que cette semaine.
- Ah, je comprends mieux. Toujours est-il que pour avoir la vessie bien pleine, pour la
petite commission, nous avons droit exceptionnellement à une bouteille de vin blanc. Celles
qui ne boivent pas, ou ne supportent pas l’alcool, la donnent aux autres. C’est une de nos
rares dérogations, car il y a quelques gourmandes qui se soû lent pour oublier leur
condition, sans qu’elles soient réprimandées. Après cela, nous sommes contraintes de nous
soulager dans la bouche de la Maîtresse. Mais, assez de ces turpitudes, je vois que tu es
toute blanche, Sabine !
À l’écoute des confidences de Dó ria, je repense à Ophélie, que j’ai séparée de Bettina,
pour la vendre à une maquerelle à Vienne. Cette magnifique gazelle est prostituée à des
hommes â gés, plus vieux que son père ! Blonde aux yeux bleus, mince et aux formes
généreuses, ses seins pointant agressivement, Ophélie a quinze ans quand elle se fait
gougnotter par Bettina, la première fois. Elle lui bouffe la chatte et lui met deux doigts dans
l’anus. Après que je lui ai crémé la rondelle, elle la prend avec un godemiché et ça lui rentre
comme dans du beurre. À l’occasion, je me rends dans le bordel où elle turbine. Dotée d’une
gorge profonde, elle avale dans sa bouche la totalité d’un pénis, et même celui d’un cheval.
Elle est baisée et enculée comme une chienne. Cette cochonne minaude, lorsqu’elle se fait
sodomiser :
- Monsieur, vous sentez combien je suis étroite et vous énorme quand je vous étrangle
le braquemart dans ma rosette.
Elle se transforme en femme fontaine lorsque l’homme lui urine dans son croupion,
elle-même ne rechignant pas à boire sa pisse.
Ce souvenir me ravit avant de revenir à la réalité. Pendant ce temps, Sabine pleure et
renifle pitoyablement, avant que Dó ria s’épanche à nouveau sur son calvaire :
- Si nous sommes malades, la seule qui nous soigne est la sorcière Anna Darvulia, qui se
prétend chirurgienne. Elle est assistée du nabot Ficzkó et de la lavandière Katalin Benická
qui, elle, n’est pas méchante. Si l’une de nous décède, elle n’a droit à aucun service religieux.
Elle la fait jeter du haut des créneaux du châ teau, et tout est réglé. Mais, si l’épidémie est
trop grave et contagieuse, on n’attend pas qu’elle soit morte pour l’enterrer. La Comtesse la
fait ensevelir vivante. Depuis que je suis ici, j’ai vu quatre exemples de cette férocité. Pour
la Maîtresse, pas de regret, elle préfère perdre une adolescente que d’encourir le décès de
vingt-trois autres. D’ailleurs, c’est une perte légère qui est vite remplacée par une autre
vierge.
Encore une fois, Sabine fait son signe de croix, tandis que Dó ria marque une pause pour
mieux faire trembler sa pauvre confidente dans la suite de son récit :
- La Comtesse, avec monstruosité, ne se sert jamais d’un vase d’aisance, il faut que nous
recevions toutes ses déjections les plus infâ mes, nous salissant avec délectation. Et la plus
légère répugnance est immédiatement punie des tourments les plus barbares. Elle soigne
sa lubricité en s’appropriant tout ce qui nous souille, Dans toutes les scènes de luxure, nous
aidons à l’extase de cette dépravée, la Maîtresse raffolant de jouir dans la bouche d’une
gourgandine.
Sabine, la jouvencelle enceinte s’écrie alors, en frémissant d’horreur :
- Quel enfer ! Comment peut-on tolérer de tels excès…
- Ne m’interromps pas, tu es loin de tout connaître. Ton état de grosse, total
accomplissement pour une femme de donner la vie, est ici la certitude de réprobations
infâ mes, comme tu as pu le constater. Surtout que l’affreux nain Ficzkó est le seul
responsable de l’enflure de ton ventre, sans le consentement de la Comtesse. Cette situation
ne te dispense ni des punitions ni des gardes. Au contraire, elle entraîne des peines et des
humiliations. Combien de fois, à force de recevoir des coups, certaines avortent dans des
souffrances insondables, quand la sorcière décide qu’il est inutile de recueillir le fruit de
leurs entrailles. Et, pour celles qui accouchent, leur enfant est destiné aux futures
jouissances de la Comtesse É lisabeth Bá thory si c’est une fille. Si c’est un garçon, il est
vendu. Et toi, pauvre petite, tu n’as pas su t’en préserver.
- Mais que pouvais-je faire quand le nabot m’a violée ?
- Il y a des éponges qui sont efficaces et recueillent la semence avant qu’elle n’irradie tes
organes et te féconde. Mais si le nain s’en aperçoit, alors impossible d’échapper à son
courroux. Le plus sû r, est d’étouffer les œuvres de la nature dans l’œuf pour qu’il ne se
développe pas, en fautant pour être corrigée brutalement par ces soudardes et perdre l’œuf
qui t’a fait enfler. À toi de choisir si tu veux avorter dans la douleur ou mettre bas dans les
déchirements.
- Je t’en prie, Dó ria, je ne veux pas tuer mon bébé…
- Très bien, Sabine, parlons d’autres choses. Il y a ici un être pour le moins étrange. C’est
le père de ton enfant, le nabot Ficzkó , un bâ tard renié d’une noble famille distinguée et
riche de Vienne. Il contribue à la profanation démoniaque de ce domaine, avec la nourrice
Ilona Jó ou la servante Dorkó . Ces femmes dignes de confiance sont les empressées
émissaires de la Comtesse É lisabeth Bá thory qui les envoie tous les ans pour recruter des
vierges de douze ans. Elles doivent être exemptes de tout défaut, leur vertu immaculée. Une
jeunette déjà séduite est immédiatement répudiée. Ces rapts sont effectués avec un soin
extrême. Ils anéantissent les novices en les arrachant à leurs parents, et les précipitent
dans une détresse décuplée.
- Oui, c’est ce qui m’est arrivé, et j’en suis toute meurtrie avec mon gros ventre qui me
fait si mal…
- Moi-même, je suis de la meilleure naissance. Fille unique d’un Marquis autrichien, j’ai
été enlevée à douze ans, près de Vienne, ravie dans les bras de ma mère en rentrant de
notre châ teau à la campagne à la fin de l’été. Cela fera bientô t vingt ans que suis au service
de la Maîtresse. Toutes les autres ont subi le même sort. Cette Comtesse malhonnête
multiplie les affreusetés et nous déshonore. Et toi Sabine comment as-tu été prise ?
- J’ai grandi dans un couvent, ignorante des turpitudes de ce monde. Ma mère m’en a fait
sortir à l’â ge de quatorze ans pour me faire épouser un Duc. Mais la Vicomtesse Maria-
Theresa, dont ce Duc était l’amant, n’a pas vu ce projet d’un bon œil. Désireuse de se venger
de maman, pourtant son amie, elle a imaginé de me déshonorer pour que je ne sois plus
vierge à mon mariage. Pour cela, elle s’est acoquinée avec un Comte, un prédateur sexuel,
qui m’a séduite. Je suis tombée sous son charme. J’étais innocente jusqu’à la bêtise. Il m’a
initiée à des jeux érotiques. En oie blanche, il a fait de moi une experte en libertinage, sans
me déflorer, me rendant victime de ma dépendance. La Vicomtesse Maria-Theresa en a été
outrée et elle m’a vendue à notre Maîtresse, la Comtesse É lisabeth Bá thory, sous couvert de
me faire retourner dans mon couvent pour y devenir religieuse…
- Décidément, ma tendre Sabine, la chance n’est pas avec toi. Dès qu’une pucelle intègre
ce cloaque impur, elle est à jamais soustraite à sa famille pour les maux les plus cruels, les
siens ne sachant rien de sa mésaventure. Si on ne meurt pas ici, il est impensable de savoir
ce que l’on devient en partant. Il faut se réfugier dans la solitude pour acquérir un semblant
de résistance si on ne veut pas sombrer dans le désespoir, le suicide nous étant interdit.
Une chose est sû re, une fois réformées par la Comtesse É lisabeth Bá thory, les adolescentes
ne réapparaissent jamais. Est-ce ici notre tombeau après nous avoir assassinées ou nous
vend-elle à ces marchands turcs pour des harems lointains encore plus horribles ?
Mystère ?
Sabine, en sanglots, s’exclame :
- Oh, mon Dieu ! Le plus exécrable de ces crimes serait-il, pour la Maîtresse, le
commerce après avoir obtenu de nous toutes les extases et, dans sa perfidie, nous plonger
dans les affres d’une ivresse plus terrible ! Il est vrai, qu’accoutumée à ne jouir que de notre
accablement, elle se galvanise de nos tourments et supplices. Serait-il possible qu’elle
s’égare à ce point en amplifiant sa folie, après nous avoir saignées, en nous négociant à des
musulmans ! Nous marquant à jamais du sceau de l’infamie, loin de notre chère religion
chrétienne.
Malheureusement, la doyenne Dó ria ne peut que confirmer les angoisses de la
mignonnette de seize ans grosse de cinq mois :
- Cette coquine, sans foi ni loi, a les mœurs les plus dissolues, abusant de ses forfaits en
nous immolant dans des châ timents qui nous arrachent à la vie. Quand on la questionne sur
notre devenir, elle balbutie tantô t par l’affirmative, tantô t par la négative. Ce qui est certain,
c’est qu’aucune des filles ayant tiré sa révérence, après nous avoir fait le serment de nous
porter secours, n’a eu le moindre effet pour notre libération. Loin d’apaiser nos craintes,
cela ne fait qu’accroître notre dépendance. Lorsque nous demandons à celles qui arrivent
des nouvelles de celles qui ont disparu, elles ne savent rien. Que deviennent ces
jouvencelles, voilà ce qui nous hante, dans une fatale incertitude. Depuis près de vingt ans
que je vis dans cet enfer, j’en ai vu une soixantaine s’en aller, mais où sont-elles ? Pourquoi
toutes ont juré de nous servir, et aucune n’a tenu parole.
Dó ria s’interrompt, le temps que Sabine reprenne ses esprits :
- Prendre de l’â ge, comme c’est mon cas, ou n’avoir pas su se garder de l’enflure du
ventre, comme c’est le tien, ne change rien aux caprices de la Comtesse É lisabeth Bá thory
dont la règle est de nous interner pour nous maltraiter, sans être jamais rassasiée de ses
sévices. J’ai vu réformer des demoiselles de quinze ans dont la beauté aurait rendu jalouses
des déesses. La dernière, il y a un mois, avait tout juste quatorze ans. Radieuse comme un
ange, la Maîtresse en jouissait depuis moins d’une année. Il y a trois mois, elle est devenue
grosse et son sort en a été décidé. Avant elle, une de seize ans et, il y a sept mois, une de dix-
neuf ans, enflée de huit mois qui ressentait les douleurs de l’enfantement. Dans ton cas,
conserver ce bébé est une épée de Damoclès au-dessus de ta tête.
Sabine s’épanche :
- Que puis-je faire ? Peux-tu me prescrire un remède face aux délires exaltés de ces
tortionnaires ?
- J’en ai vu qui allaient au-devant des désirs de la sorcière Anna Darvulia en se frappant
le ventre dans l’espoir de perdre le fruit de leurs entrailles, en se tordant dans
d’intolérables endolorissements, les reins brisés par la sauvagerie de leurs exactions. Mais,
quelle que soit ta conduite, ces monstres ne sont jamais à court de diableries. Pour ta
gouverne, quand une juvénile est réformée, on la prévient le matin et la servante Dorkó
l’ausculte en fin de matinée. Elle effectue sa besogne mais son examen n’a plus rien de
licencieux. Elle a à peine le temps d’embrasser quelques-unes de ses compagnes qui lui
glissent à l’oreille de leur promettre de tout faire pour les émanciper. Lorsque l’heure
sonne, la Comtesse É lisabeth Bá thory paraît. La drô lesse part avec elle et on n’en entend
plus parler. Le souper a lieu dans un silence lourd comme une chape de plomb.
- Oh, j’espère ne jamais être réformée, Dó ria…
- Pourtant, cela t’arrivera obligatoirement. Alors, la Maîtresse se retire dans son sérail
avec la fille de garde, nous faisant assimiler que nous sommes des créatures chétives. Je ne
crains pas qu’on me tue, ce serait plutô t une délivrance. Mais, pour toi, ces êtres à
l’imagination fertile et dévoyée portent le crime jusqu’à l’infanticide alors que ton enfant
est toujours dans ton ventre. Après ce que j’ai vu, aucune atrocité ne me paraît
inconcevable. Elles exécutent les pires horreurs. Aussi, veux-tu passer un serment
d’allégeance avec moi et me jurer de ne jamais me manquer de respect ?
- Oui, Dó ria, je te le promets, et je te l’ai prouvé quand tu m’as câ linée mon petit œillet.
- C’est juste, Sabine. Je te le jure également sur ce que j’ai de plus sacré, notre Dieu
adoré, de t’être dévouée en retour, et de mourir pour mettre fin à ces infamies. M’en
promets-tu autant ?
- En doutes-tu, Dó ria ? Mais, après tout ce que tu m’as confié, je ne sais pas si ce serment
est d’une quelconque utilité dans ce monde cruel où , par expérience, tu sais que tout espoir
est vain.
- C’est vrai, mais si nous ne faisons pas preuve d’abnégation, rien ne pourra nous
sauver, ni toi ni ton bébé.
- Puisse la Sainte Vierge t’entendre et empêcher la médisante Maîtresse de se satisfaire
de ce qu’elle entreprend ici en toute impunité.
- En effet, la Comtesse É lisabeth Bá thory est l’aristocrate la plus libidineuse et la plus
méchante de ce siècle. Ses goû ts pour la chair fraîche sont abjects. C’est la Reine des
abeilles dans sa ruche de la bestialité. L’austérité qu’elle fait régner ici n’a rien à voir avec la
foi. Son désir à maintenir des privilèges clandestins dans son châ teau lors de cérémonies
païennes est indigne du Seigneur et de notre religion. Cette scélérate établit son pouvoir
sur la crédulité des dévots qui ne cherchent pas à enquêter sur de tels sacrilèges…
5. Déviances

E n 1585, au bout de dix ans de mariage, j’ai vingt-cinq ans quand mon époux
Ferenc Ná dasdy consent à me féconder. Une fois engrossée, je continue à me
livrer à mes orgies, fière de mon ventre tout rond. Je n’ai aucun problème pour
mettre au monde ma fille, Anna, puis une autre, Orsolya, et un fils, Andrei, en 1587 et 1589,
mais ces deux derniers meurent en bas â ge. N’ayant pas un sentiment maternel très
développé, leur décès ne m’affecte guère, ayant bien profité de mes grossesses pour me
dépenser dans mes débauches.
Entre-temps, en 1588, alors que Ferenc Ná dasdy combat contre les Serbes, arrive au
châ teau de Csejte un grand jeune homme vêtu de noir, au teint cadavérique, avec de
profonds yeux noirs et de longs cheveux noirs tombant jusqu’aux épaules. Plusieurs
paysannes racontent que ses canines sont anormalement longues et pointues. Dès lors, au
village, plus personne ne doute qu’un vampire s’est installé au châ teau. En réalité, il s’agit
de ma dernière aventure extra-conjugale avec mon cousin, le Comte Gyö rgy Thurzó , venu
me rendre visite sous ce déguisement. Je m’absente quelques jours avec lui, et nous nous
rendons à Vienne où je fais la connaissance d’une fieffée Marquise.
Elle est surnommée Madame Humide car elle raffole d’uriner dans ses chausses durant
les bals. Ainsi, trempée, cette ordure se fait croquer la minette par une chipie de la même
engeance. Elle confectionne des gâ teaux au sperme et aux excréments dont ses invités se
gavent avec délice. Cette salope viole atrocement ses soubrettes, après leur avoir percé les
seins avec des épingles, avant de leur fourrer et leur crever le croupion. Elle les fait grimper
par son chien, un dogue à la prodigieuse excroissance écarlate. Sans une once de honte,
cette enfoirée, avec un sourire carnassier, s’adonne à toutes les pourritures et perversions
sexuelles, les entraînant dans une descente aux enfers. À son contact, je fourbis d’autres
mauvaises résolutions.
À mon retour, je cogne violemment une chambrière, Nadia, qui m’a tiré les cheveux en
me peignant, et je la fais saigner du nez. En coulant sur mon poignet, le sang fait paraître
ma peau plus blanche et plus douce, une fois nettoyée. Cela m’encourage à me baigner le
visage et le corps avec le raisiné de cette jouvencelle puis, de préférence, avec des pucelles.
Suite à ce traitement, je me sens rajeunie, revivifiée. Dès lors, au cours de mes orgies, je suis
persuadée que ce pouvoir préserve indéfiniment ma beauté grâ ce au sang frais des
gourgandines, par l’aura magique que leur confère leur virginité.
Par l’intermédiaire d’Anna Darvulia, j’entretiens une relation avec une mystérieuse et
belle sorcière, Josépha, qui vient me voir vêtue en homme. Ce n’est pas une paysanne, mais
une dame de qualité qui, sans être masquée, se travestit pour ne pas être reconnue. Ses
motivations sont les plaisirs sadiques. Sa puissance est décuplée en tant que sorcière,
dépassant celle d’Anna Darvulia. Elle m’inculque et m’initie son savoir des pratiques
sataniques. Toutes les deux, nous supplicions des mijaurées, les bras attachés très serrés.
Elles se retrouvent couvertes de leur sang dont je me délecte.
Je larde une ribaude avec mon poignard et son raisiné perle. Je regarde ma main
poisseuse et l’essuie sur son voile. Mais cette saleté ne crache que quelques gouttes de son
jus. Je dois de nouveau la percer comme une outre pour que ça éclabousse de partout à
profusion, voyant la femelle escarpée s’écrouler morte.
Je ne fais pas mystère de mes fréquentations auprès de mages et de sorcières officiant
dans les forêts, à l’abri des indiscrets. Mon époux, Ferenc Ná dasdy, le sait mais il considère
cela comme des amusements de ma part. D’ailleurs, dans toutes les demeures nobles, on
fouette les domestiques pour un oui ou pour un non. Le servage n’existe plus en Hongrie,
mais les vieilles habitudes n’ont pas disparu, surtout quand, bon gré mal gré, elles sont
acceptées par les victimes. Quand une couturière travaille mal, mon mari trouve normal
qu’elle soit corrigée, à coups de martinet.
Lorsque je suis malade, je fais amener des filles près de mon lit pour les mordre et, en
une semaine, cinq décèdent dans mon châ teau de Csejte. Cependant, même en étant une
aristocrate issue des plus nobles familles de Transylvanie et du Saint-Empire, prenant des
précautions pour éviter que les langues se délient, mes sacrifices finissent par s’ébruiter.
Les rumeurs et les allusions se colportent de village en village, et parviennent à la cour de
Vienne.
Les autorités ecclésiastiques, sentant qu’il y a des addictions confinant à l’hérésie ou au
paganisme, diligentent de discrètes enquêtes. Mais comment faire pour connaître la vérité,
alors que je suis une Comtesse insoupçonnable et intouchable ? Les Bá thory et les Ná dasdy
sont bien trop puissants, personne n’ose porter officiellement plainte, pas même les
parents des garcettes qui craignent les représailles, dont celles de forces diaboliques dont
je répète à l’envi qu’elles sont à mon service.
D’autres gamines me sont vendues directement par leurs pères et mères. C’est le cas de
Magdalena qui, à l’â ge de quinze ans, m’est cédée par sa maman, désargentée et veuve, pour
mes besoins qui sont surtout des brutalités. Mon grand plaisir est de la rabaisser et de
l’immoler. Venant de sa campagne, pour lui apprendre à être propre, je lui injecte, chaque
matin, un copieux clystère. Après avoir absorbé le liquide, elle se soulage et c’est là que
commence son calvaire, humiliée, de devoir se vider devant moi.
Comme Magdalena se montre récalcitrante, je l’éduque, une cravache à la main, les yeux
fulminants. Soumise par mon despotisme méprisant, je l’attache, suspendue et écartelée, la
taille compressée dans un corset en cuir, un bâ illon obstruant ou non sa bouche selon mes
envies. Je la laisse patienter dans cette inconfortable posture près d’une heure.
Quand je reviens, accompagnée de la fille de garde, qui porte les instruments de torture,
j’accroche à Magdalena des pinces à ses mamelons, ce qui est délicieusement douloureux
pour ses seins. Lorsque je lui troue un téton, elle hurle tellement d’effroi, que je lui propose
de le faire elle-même pour l’autre. Elle est encore plus atterrée à cette idée et répugne à se
mutiler ainsi. Je suis obligée de l’astreindre, en piquant le bout de son sein avec l’aiguille
que je lui place entre le pouce et l’index. De cette, façon, elle est contrainte de se l’enfoncer
et de se transpercer la pointe.
Trop timorée, elle souffre encore plus car l’épingle avance très lentement dans sa
turgescence exacerbée et glapit de douleur. Elle ne demande pas son reste, quand j’achève
d’embrocher son téton qui saigne à son tour. Je cingle la poitrine et le bas-ventre de
Magdalena avec un martinet, puis je m’acharne sur ses fesses tendues avec une cravache.
Sous l’effet des liens, ses reins se cambrent. Essoufflée, de traiter cette jouvencelle
dégénérée, je l’abandonne, en la dévisageant hautainement et dédaigneusement.
J’ai un incroyable pouvoir et je l’emploie pour le malheur de ces vierges. En aristocrate
suprême et déesse divine, ces pauvres créatures endurent ma domination puisqu’elles sont
nées esclaves. Je m’accapare leur anatomie et leur â me. Les caves de mon donjon sont
l’antre du mal où je les enferme dans des cagibis, traitées comme des animaux.
Dans un espace réduit et grillagé, digne des punitions que le Roi des Français, Louis XI,
infligeait à ses ennemis, ces cages maintiennent mes soumises dans la dépendance, y
mangeant et y faisant leurs besoins, condamnées à vivre péniblement accroupies ou à
quatre pattes. Leur détention va jusqu’à les mettre dans un cercueil où la sensation de
claustrophobie augmente leur frayeur. Cet isolement à une forte incidence angoissante sur
elles, entraînant les spasmes de la suffocation.
Quand je descends, lentement, en faisant claquer mes talons, dans les escaliers vers les
cachots où les filles sont cloîtrées, elles halètent, dépouillées de toute dignité, dans la
pénombre de leurs cellules, avec parfois rien qu’un bol d’eau. Quelques-unes sont bien
nourries, mais d’autres ont du pain sec et sont reconnaissantes lorsque je les laisse se
nourrir d’un peu de mes restes. Elles ne distinguent plus le jour de la nuit. Sous ma
tyrannie, elles sont prisonnières et torturées selon mes désirs, juste bonnes à se dissoudre
dans les larmes de leur internement.
Lorsque je m’approche, stricte et autoritaire, habillée et bottée de cuir noir, une
cravache à la main, elles entendent mes pas avec une anxiété qui leur tord les entrailles. De
peur, des gamines se font sous elles, mijotant dans leurs nauséabondes odeurs. Elles ont
conscience qu’elles ne sont plus rien, prêtes à subir mon courroux et ma suprématie de
Maîtresse divine, perdues dans les tréfonds de leur subjectivité. Avec un regard cruel, je
murmure des mots dissolus à leurs oreilles. Je leur enseigne dans quel néant ces jeunettes
sont devenues ma possession, enchaînées dans mes souterrains.
Toutes ces esclaves appartiennent désormais à l’univers de l’obscurantisme. Elles ne
sont plus maîtresses de leur corps ni de leur esprit. Elles vivent dans un monde perverti où
les crimes les plus graves dépendent de ma tutelle et de mon entière domination. Telle une
vipère affamée, je les gobe toutes crues, j’écrase leur plus infime parcelle de volonté.
L’agonie de leur chair et de leur â me n’est qu’une succession d’horreurs. Plus elles
résistent, plus je leur fais mal et leur existence devient le simple jouet de mon bon vouloir,
n’étant plus que des dévotes humiliées. Offertes à ma perversité absolue, elles me supplient
de les épargner, terrifiées par ma supériorité et ma promesse de les réduire à l’état de
larve. Asservies, elles sont annihilées par la force de ma cruauté. Crucifiées dans leur
abnégation, grelottant d’appréhension d’être des objets sous ma pleine propriété,
tétanisées par mon désir de les anéantir dans une calamité démoniaque.
À genoux, ces mignonnettes m’offrent leurs pitoyables larmes et m’implorent d’abréger
leurs souffrances. Pour certaines, je les éduque avec raffinement. Mais, pour la majorité de
ces esclaves, je ne les utilise qu’une fois, avant de les saigner pour mon plus grand plaisir.
Dans une extase infinie, je réduis ces morveuses en asservissement et je m’épanouis telle
une Reine satanique, contrô lant leur corps et leur cerveau, leur faisant comprendre que le
peu de destinée qui leur reste à vivre est entre mes mains, moi, la divine Comtesse
É lisabeth Bá thory, aristocrate supérieure. Je crois au sacrifice physique et mental de ces
vierges, en les poussant dans leurs limites extrêmes pour mieux les achever.
Malgré mes déviances, en lesbienne invétérée, j’éprouve un sentiment pour une
paysanne, Eleonora, une poupée docile que je considère comme mon jouet exclusif. J’adore
l’exhiber, en adolescente asservie, devant la sorcière Anna Darvulia, ma nourrice Ilona Jó , la
servante Dorkó , le nain Ficzkó et la lavandière Katalin Benická . Je la promène en laisse, les
seins et les fesses à l’air, étroitement corsetée sur de hauts talons, moi-même portant la
même tenue en cuir noir.
Mon inclination vient du fait qu’elle n’a jamais connu son père, et a toujours vécu dans
un monde de femmes. En outre, elle a une incroyable faculté à obéir. Quand je lui indique
de manger trois cuillères de soupe et pas une de plus, il n’y a ni à crier ni à sévir, elle
obtempère aussitô t. Et lorsque je lâ che ma miction dans son potage et touille bien la
mixture, il n’y a pas non plus à la gronder pour qu’elle avale et déguste tout ! Le plus
amusant, c’est quand je lui ordonne d’uriner, un jet bouillonnant fuse immédiatement. Mais
dès que je lui lance « Arrête ! », dans la seconde, Eleonora cesse de se vider de son nectar et
ne recommence à se vidanger la vessie que si je lui commande sinon… elle se retient, si tel
est mon désir ! Pour cette fillette, s’accommoder de la moindre de mes envies est devenu la
chose la plus naturelle. Rien, de ce que j’exige d’elle, ne la choque, obéissant à toutes mes
fantaisies sans que j’aie besoin de me fâ cher. Très bien éduquée, elle ne renâ cle jamais.
Quand je lui perce les deux mamelons, elle pleure un peu lorsque l’aiguille lui transperce les
tétons mais aucun son ne sort de sa gorge jusqu’à la fixation des deux anneaux en or, lui
offrant de beaux ornements sexuels.
Ces deux grosses boucles sont particulièrement efficaces pour la suspension. En tirant
ou en les tordant, ou les deux à la fois, elles décuplent les sensations. Les pointes sont très
sensibles à ce genre de pénétration. Docile, ses seins durement étirés vers le haut par les
chaînes reliées aux anneaux, ses deux tétines sont toutes gonflées. Contrairement à d’autres
esclaves innocentes, Eleonora tient ses jambes toutes droites, sans chercher à gigoter,
suspendue plusieurs minutes jusqu’à ce que ses excroissances mammaires bleuissent sous
la trop forte tension.
L’endolorissement, partant des mamelons tout boursouflés, irradie tout son corps,
inonde son intimité, tout en gardant ses cuisses bien serrées pour supporter cette atrocité
longtemps. Je jubile de l’afficher dans cette affligeante posture. Elle se prosterne, également
les fesses en l’air, tandis que la nourrice Ilona Jó lui injecte une copieuse quantité de lait
dans son fondement. Je fais marcher Eleonora avec ce lavement qui bouillonne dans ses
entrailles. Ça lui tord dans le ventre, mais elle ne se lamente que si je lui en donne la
permission, ce qui est très rare et uniquement pour quelques secondes.
Une fois que cela a mariné un bon moment, je la laisse se vider du liquide putride. Tout
en se convulsant, il jaillit en de longues gerbes. Toute dévouée, Eleonora est le gentil toutou
à sa Maîtresse, se tortillant dans les positions les plus lubriques et dégradantes, pour
satisfaire mes caprices. Une chienne bien dressée, entièrement dépendante. J’en profite
pour ajouter :
- Bientô t, je vais d’éduquer pour faire de toi une pouliche. En attendant, rentre dans ta
niche…
Servile, la pauvresse se recroqueville et se blottit dans la cage exiguë, sans rechigner.
Pour ne pas me lasser d’Eleonora, décidément beaucoup trop passive à mon goû t, après
avoir hésité à la confier à la sorcière Anna Darvulia, je pense à la traiter sérieusement en
jument, comme promis, dans un avenir encore plus sombre !
À la même époque, les jolies Amber et Eve arrivent dans mon châ teau de Csejte. Ma
servante Dorkó s’est rendue dans leur village où elle les a convaincues de la suivre jusqu’à
mon domaine, leur promettant une douce vie loin des exténuants travaux des champs.
Toutes innocentes, elles prennent avec Dorkó le chemin du châ teau. Dès que je vois les
charmantes Amber et Eve, je suis enchantée autant que ces deux petites déchantent et
gémissent tandis que je les ligote et les bâ illonne. Maintenu par une courroie, le bâ illon les
amène dans un état de soumission avancé, ressentant la sensation de la privation d’air et
leur étouffement. Si une soumise à des velléités de rebelle, c’est un très bon moyen
d’asservissement.
Je les attache à un pilier, les cordes serrant étroitement leurs tailles fines. Leurs
prunelles reflétant la peur, terrorisées, le jus poisseux de leur cyprine dégouline le long de
leurs jolies jambes. Quand je les frappe avec une verge, elles miaulent comme des chiennes
en chaleur. Des picotements avivent leurs mamelons lorsque je les écrase avec des broches,
attisant leur accablement, les bâ illons étouffant leurs vociférations dans leurs bouches. Dès
cet instant, Amber et Eve savent qu’elles sont devenues mes esclaves et, à jamais, mes
prisonnières.
À la séance suivante, les yeux bandés, je les conduis dans une cave par un étroit escalier,
trébuchant sur les marches, la taille enserrée dans un corset de cuir, accessoire
indispensable à tout rapport de soumission. Leurs organes sont sévèrement étranglés et
compressés, faisant saillir outrageusement leurs croupes et leurs seins. Au contact de l’air
froid et humide, Amber et Eve sont parcourues de frissons. Je leur presse et titille
méchamment les tétons, et les gifle, les obligeant à tenir leurs mains au-dessus de leurs
têtes. Elles ressentent des fourmillements dans leurs intimités toutes gonflées. Leurs
pointes dressées sont douloureuses, tant elles sont pincées fort. Je les effraie en hurlant.
Toutes les deux halètent :
- Que faites-vous, Maîtresse ? Où sommes-nous ?
Elles tremblent, et j’aboie :
- Taisez-vous, vous êtes à moi, chiennes !
Un silence pesant s’installe. Dans l’obscurité, Amber et Eve sont terrifiées. Je verrouille
un collier autour de leurs cous graciles en signe d’asservissement, et crie de nouveau :
- Vous êtes mes esclaves et, ici, c’est l’enfer pour les sales mijaurées comme vous !
Je leur crache à la figure et dans la bouche. Je les fouette, ne tenant aucun compte de
leurs sanglots et supplications. Les larmes coulent sur leurs belles frimousses et se
mélangent à ma miction quand je les inonde de mon nectar chaud et salé. Plus leurs
tourments empirent, plus Amber et Eve me haïssent. Elles vagissent sous les coups de
cravache, tranchant comme des rasoirs, sur leurs fesses et leurs seins tout rouges, déjà
légèrement sanguinolents, comme écorchées vives ! Elles bavent et leurs salives suintent
sur leurs soyeux mamelons, provoquant une brû lure insoutenable ! Elles me haïssent de
nouveau, tout en sachant qu’elles sont désormais mes larves ! La dégradation de leur
anatomie dévaste leur esprit et les transporte dans un élément de soumission éloigné de
toute réalité.
Recouvertes d’un capuchon et enchaînées, je traîne Amber et Eve par le cou dans une
autre cellule où je leur fais endurer de nouveaux sévices. J’introduis les maillons d’une
chaîne entre leurs cuisses et elles passent la journée enfermées dans une cage fixée au-
dessus du sol, alors que des rats courent sur le sol, les affolant encore plus.
À mon retour, avec la servante Dorkó , je les enfouis dans une cavité creusée dans le sol
avec seulement leurs têtes cagoulées qui dépassent. Les deux jouvencelles s’oublient sous
elles. Nullement en reste, je libère une fois de plus ma gouleyante urine sur leurs beaux
visages révulsés. Mon abondant flux bouillonnant se mélange à leurs larmes, gavant leurs
bouches assoiffées. Amber et Eve, dans cette posture, sombrent dans les exténuantes
heures de la nuit.
Au matin, elles sont tellement épuisées que je dois les ranimer en les aspergeant avec
un seau d’eau froide en pleine figure. En retrouvant leur esprit, elles suffoquent. Puis,
suspendues dans la froidure de la cave, Amber et Eve ont la respiration coupée quand je
leur enfonce une balle dans la bouche. Tout en haletant, elles subissent mes doigts qui
griffent les lèvres de leurs intimités. Les mamelons durement pincés, elles frissonnent et
tremblent. J’arrache brutalement leurs bâ illons, en leur écorchant les lèvres. Et pour les
humilier davantage, je vocifère :
- Vous êtes des déchets, uniquement bonnes à recevoir mes déjections !
La délicate Eve fait l’objet d’un redoutable acharnement de ma part quand je m’escrime
sur ses tendres seins. Je les transperce avec des hameçons de façon à déchirer les tétons
irrémédiablement. La fille hurle de douleur et défaille quand le fer lui laboure les chairs,
faisant saigner ses jolis mamelons. Les dards des hameçons réapparaissent à l’autre
extrémité de cette entrave atroce. Ensuite, je m’en prends au fondement de la douce Amber.
Je l’écarquille avec les manches d’une tenaille pour en faire de la charpie. Elle braille à son
tour sous la pression des manchons de fer qui la laboure. Comme Eve, elle saigne.
Après ce tourment, j’apaise quelque peu les chairs martyrisées d’Amber que je tartine
de beurre, lui graissant les muqueuses à vif. La gourgandine se retrouve les fesses en l’air
avec la mixture incroyable qui marine dans ses entrailles. Enfin, je la retourne et, au-dessus
de la bouche grande ouverte d’Eve, elle se vide en gerbes huileuses du beurre ainsi
transformé ! La gamine n’a pas d’autre choix que de se délecter de cette boisson grasse et
infecte. Elle avale tout jusqu’à la dernière goutte. Une fois qu’elle a le gosier plein, l’effet est
garanti, Eve est secouée de spasmes et vomit de copieuses rasades, cette fois dans la gorge
d’Amber qui ingurgite les glaires â cres à la saveur répugnante.
Eve, les pointes percées par les hameçons, et Amber, la raie ressemblant à de la
boucherie, déglutissent péniblement avec l’interdiction de recracher. Je les boucle de
nouveau toutes les deux dans leur cage, les abandonnant en pleurs à leur triste sort dans
les puanteurs de la cellule humide où rô dent des rats, ce qui les épouvante encore plus !
Plus tard, je libère Amber et Eve de leur cagibi. Je les fouette à coups de cravaches
ferrées aux extrémités, positionnées à quatre pattes par terre. Elles gueulent comme des
truies tandis que les picots labourent sauvagement leurs croupes et leurs dos, bientô t tout
rouges. J’introduis profondément et avec perversité mes doigts dans leurs arrières trains,
labourant les chairs avec extase. J’éprouve un malin plaisir à les charcuter longuement.
Amber et Eve, en se contractant, tentent de résister, entraînant un endolorissement encore
plus intense. Avec des goupillons, je les ramone, avivant leurs afflictions quand les
aspérités des manchons raclent sur les parois.
Cagoulées, les mains et les pieds enchaînés, je m’acharne sur leurs seins, les perforant
avec une longue aiguille. L’intensité de la diabolique pénétration les fait défaillir, arrachant
des cris aux deux suppliciées. Je répète l’opération deux autres fois avant de fausser
compagnie encore une fois Amber et Eve dans leur clapier, l’odeur du sang excitant les rats
grouillant en bas de la cave humide, les rendant mortes de peur !
Lorsque je suis de retour, les deux pauvresses Amber et Eve savent que je les destine à
un autre châ timent. Impitoyable, je les empale sur des pieux dont la raideur leur ravage les
boyaux. Toutes deux, fortement maintenues, se tortillent comme elles peuvent sous le
déchirement insupportable, leur provoquant des haut-le-cœur. Mes doigts lacèrent les
tendres chairs de leurs poitrines puis j’étrangle leurs cous, les faisant suffoquer sous le
manque d’air, et pleurer à chaudes larmes.
Quand je les dégage des abominables pieux, leurs organes creux, déformés et
déchiquetés, pissent le sang. Avec envie, je l’étale sur mon corps, en me pavanant de la
dégénérescence des deux jeunettes. Les succulentes Amber et Eve, mortifiées, n’ont aucun
mal à imaginer que la prochaine punition risque de leur être fatidique.
6. Pouliche et vierge de fer
À

l ’été 1590, au châ teau de Sá rvá r, en présence de mon cher mari Férencz Nà dasdy, je
dénude une de ses petites parentes, Khristelle. Je l’enduis de miel et la ligote à un
arbuste un jour et une nuit dans les jardins pour que les insectes la piquent. Les
fourmis et les guêpes sont les plus redoutables. Ses seins sont tout boursouflés, elle n’est
plus que démangeaisons et plaies, en se grattant les rares endroits qu’elle peut atteindre à
cause de ses liens. Les piqû res sur ses tétons sont les pires et elle hurle comme une
forcenée jusqu’à ne plus avoir de voix. Ensuite, je charge ma nourrice, Ilona Jó , de glisser
entre ses cuisses du linge huilé et de l’allumer. À la suite de ces supplices infernaux, la peau
tuméfiée de Khristelle est couverte d’horribles cloques.
J’utilise mon puissant pouvoir pour contraindre les garcettes sous ma domination
extatique, dans une totale dépendance sexuelle. Leur soumission, abjecte et permanente,
est un acte fondamental dans lequel je crois éperdument. J’essaye de nouvelles expériences
comme le marquage à chaud de mes mignonnettes à mes initiales, CÉ B, pour Comtesse
É lisabeth Bá thory. Ce baiser de feu au fer rouge remonte au temps où on inscrivait dans la
carnation de l’esclave la marque de son maître, sur le dos, la poitrine, les fesses ou toute
autre partie de son anatomie.
La douleur du fer est terrible et son empreinte irrémédiable. Ce cérémonial est un rituel
particulièrement jouissif. Les jambes écartées et repliées, allongées sur le dos, les fillettes
offrent leur intimité au fer rouge qui s’imprime d’une manière irréversible dans leurs
chairs fragiles, faisant la différence entre la race inférieure de ces mijaurées et celle
supérieure des aristocrates dominatrices dont je suis l’emblème incontesté.
Mes complices font usage d’une habileté experte dans leur félonie, pressant les parents
des juvéniles par des subterfuges adroits avant de les enlever lestement. Cette machination
ne s’épuise jamais. Qui connaît mieux que moi les moyens de débaucher celles qui sont
dans la difficulté, jouvencelles de basse de noblesse ou filles de paysannes désargentées.
Mon imagination est débordante pour mettre à profit mes idées sataniques.
Ne suis-je pas une Comtesse perverse et intelligente qui n’a jamais connu les sentiers
épineux de la misère dévolus à ces morveuses ? Instantanément, mes pupilles pénétrantes
devinent l’adversité dans les recoins les plus troubles et ténébreux. Mon esprit suborneur
détermine les victimes à oppresser pour en faire les larves de mes diableries. Je suis une
aristocrate sans scrupule ni pitié, qui ne néglige rien pour réussir, jusqu’à couper le peu de
ressources qui soutiennent l’espoir de ces infortunées, en les obligeant à se résoudre à me
servir dans une absolue dévotion.
Pour faire mesurer à ces esclaves dans quel désagrément et enfer impitoyables elles
sont, non seulement je les isole, mais je les contrains à m’implorer à genoux. Ces méthodes
font que j’ai le meilleur choix de ces misérables, en surabondance s’il le faut. De la
marchandise fraîche et de première qualité pour ma dépravation.
Pour accélérer leur chute, en scélérate, je viole l’intimité de leurs trésors, tant leur
souterrain de velours que leur petite grotte de derrière ! Et je suis assurée d’être
dédommagée de cette main-d’œuvre une fois que je m’en lasse, puisqu’elles sont
immédiatement remplacées par de nouvelles fillettes pour mon bonheur extatique. Je me
flatte de cette providence si généreuse avec moi.
Comme promis, aimant que l’on m’obéisse au doigt et à l’œil, en fonction de mon
tempérament autoritaire, j’éduque ma servile Eleonora en femelle jument. Sans inhibition,
son énergie sexuelle est si forte que, parfois, je dois la calmer :
- Eleonora, tu es trop énervée. Depuis que je te traite comme une pouliche, tu es
complètement aliénée, savourant que je te toilette et t’attache, caressée et choyée, fouettée
et montée ou attelée dans une pleine servitude. Constamment disponible, j’ai plaisir à
t’harnacher avec des courroies en cuir pour te guider, toujours obéissante à mes
commandements.
Sous ma domination, Eleonora, durement domptée, ressent une énorme excitation
quand elle se prosterne dans des postures obscènes, émotives et physiques, au-delà de
toutes les conventions en matière de décence. Comme cavalière, je prends soin d’elle, mais
avec dureté. En plus des séances de dressage régulières et intensives, à la sévérité jamais
relâ chée, ma jument effectue un travail pénible de fermage, dans mon châ teau de Csejte.
Muselée et enchaînée, les bras entravés dans le dos dans un carcan, elle charrie de l’eau, du
foin. Elle supporte entre ses cuisses une poutre suspendue à son cou. En avançant pieds nus
sur le sol inégal et truffé d’aspérités de la forêt, le bois meurtri son sexe, se balançant entre
ses jambes au rythme de la marche. Outre ces charges, elle tire mon attelage avec moi
dessus, qui l’invective :

- Allez Eleonora, remue-toi. Ton esprit docile est fait pour s’adapter à ta condition et te
soumettre, tel un animal, à transpirer et à être vénérée en tant que pouliche.
Ses rapports à la société sont éradiqués pour se conformer à la tâ che pour laquelle je
l’emploie dorénavant. Oubliant tous les aspects humains, Eleonora communique
différemment, et ses sensations sont amplifiées. Je m’en amuse :
- Depuis que tu es muette, je suis sensible à ce que tu me témoignes tes besoins et tes
affections avec ta langue et tes yeux, et non plus par ta voix. Vois comme l’usage de tes
mains et de tes bras est restreint et limite rigoureusement tes capacités à faire la plus
simple des activités. Voilà une aptitude qui t’expose à mes plus folles orgies.
Je nourris Eleonora avec du lait d’â nesse. En retour, je me régale de m’abreuver à sa
fontaine de jouvence. Je siphonne sa vessie, me délectant à la source de sa chaude miction.
La sorcière Anna Darvulia lui réserve, en cadeau, son mousseux naturel, et elle l’a fait
pondre en ingurgitant une abondante quantité d’œufs, transformant ma jument en poule !
Toujours disponible pour ce traitement, Eleonora se soulage ensuite dans la bouche de la
sorcière.
Son calvaire débute quand Anna Darvulia régurgite ces offrandes dans son gosier. Boire
cette mixture abominable a un effet radical provoquant des nausées à Eleonora, la faisant
vomir telle une bête malade, même si c’est moins répugnant que la scatophilie. Son vomi la
souille et la baigne de ses renvois, de ses déjections. La sorcière la fait ravaler plusieurs
fois. En lui fourrant deux doigts dans la gorge, elle l’oblige de nouveau à tout recracher,
pour qu’elle en savoure tous les abjects reliefs.
Eleonora frotte son intimité contre moi pour avoir le droit de décharger sexuellement,
ce que je ne consens que rarement. Sa formation crée un lien entre moi, sa cavalière, et elle,
la pouliche, ayant abdiqué toute liberté dans son comportement. Son dressage consiste en
des tâ ches rituelles, la préparant à l’exercice, au travail physique et à conserver son
équilibre perchée sur des bottes à hauts talons. Ainsi accoutrée, Eleonora exhibe avec fierté
ses seins et son sexe rasé. Je m’emporte :
- Saleté, tu devrais avoir honte de dévoiler tes parties génitales en permanence ! Tu me
donnes un accès si facile à tes grâ ces charnelles. Sois-toi prête à recevoir ta correction sur
tes fesses ou tes mamelons bien dégagés !
Je la panse avec sévérité, pour qu’Eleonora soit toujours belle lorsque je la monte ou
exécute des prestations chevalines devant moi, sa divine Comtesse É lisabeth Bá thory. Pour
ses besognes, je respecte certaines règles indispensables qui me comblent. Je les rappelle à
Eleonora :
- Il est excellent que tu adoptes ton statut de jument, en ne parlant plus, à moins que ce
ne soit pour une chose essentielle. De cette manière, il t’est impossible de te servir de tes
mains pour ajuster ta robe ou ton harnais, vilaine pouliche !
Je la discipline et décide de tout, prévoyant ses besoins. Je la confie à l’occasion à la
lavandière Katalin Benická , qui est très attentionnée à s’occuper d’elle. Dans d’autres
domaines, les ravissantes juments novices sont gardées vierges, le temps du dressage, afin
de s’assurer de leur docilité. Celles qui sont bien charpentées sont montées en solitaire,
d’autres sont attelées pour constituer un équipage.
Eleonora, en pouliche humaine, cambrée sur ses hautes bottes, court, le souffle court,
une boule de cuir dans la bouche. Je la conduis avec efficacité et dextérité, jouant sur le
mors et les rênes. Pour l’humilier, je lui murmure à l’oreille :
- Heureusement que je m’occupe de ton hygiène et que ton fondement fait l’objet d’un
lavement journalier pour ta propreté rectale, avec une tresse insérée à l’intérieur de ton
boyau. Sinon, tu ne serais qu’une larve pourrissant dans tes excréments…
Sous ma férule, Eleonora, en jument, frappe le sol avec ses pieds-sabots, les rejetant en
arrière, se cabrant en avant en relevant ses genoux jusqu’à toucher son menton, les reins
arqués, la poitrine en avant, agitant la langue et hennissant. Je lui parle tout bas, sans
attendre de réponse, en l’évaluant tel un maquignon.
Pour sa tenue, Eleonora porte une cagoule surmontée d’une longue tresse en guise de
queue-de-cheval, un harnais, un mors-bâ illon, des rênes, un corset, une robe, des gants et
des bottes-sabots. Je la recouvre avec une couverture après l’effort pour qu’elle ne prenne
pas froid, sa poitrine, sa croupe et son sexe étant perpétuellement dénudés.
Comme elle ne parle plus, nous employons un langage de signes pour nous comprendre.
Quand elle ouvre et ferme sa main vers moi, Eleonora signifie qu’elle attend mon ordre. Le
fait de tirer sur son mors indique qu’elle a désespérément besoin de boire. Si elle serre
délibérément ses cuisses et ses genoux, cela traduit une envie pressante de se délester de
ses besoins avariés. Alors je m’enflamme :
- Souillure, tu as encore uriné dans tes chausses. Ma parole, il n’y a que ça qui te
stimule !
Enfin, en se baissant très bas, dans la mesure où ses entraves l’autorisent, elle
quémande d’arrêter le jeu, étant épuisée pour continuer. É videmment, je ne me gêne pas
pour la fouetter. Considérée comme un animal, je cravache Eleonora pour qu’elle trotte
plus vite ou pour une correction érotique sur ses fesses. Néanmoins, en tant que cavalière,
je fais attention de ne pas lui laisser de traces ou de causer des marques durables, des
saignements ou des dommages permanents.
Contrairement à mes habitudes, à l’inverse de mes rapports sadiques avec mes esclaves,
ma cruauté délibérée n’est pas ici un acte vital car le dressage d’une pouliche est long, et il
me faut ménager ma monture. Il y a des procédures de sû reté dans l’art de parader avec sa
jument humaine. Elles s’établissent grâ ce à un mot ou un signal, compréhensible à tout
moment pour Eleonora. Ces activités exigent un effort physique et je connais ses limites et
ses nécessités.
Dans ces différents rô les, j’exhibe Eleonora et l’utilise pour tracter un attelage ou en
équitation. Dans ce cas je monte sur ses épaules, un guide passant entre ses cuisses pour
agacer son clitoris lors du trot. Je la complimente :
- Eleonora, tu as fière allure, perchée sur tes bottes à hauts talons, ton visage encagoulé,
sanglée dans ton étroit corset en cuir, étranglant ta taille, tout en dégageant tes seins, ton
sexe et ta croupe. Ne tire pas si fort sur ton mors, attends que je te cravache pour trottiner
plus vite !
Telle une pouliche, ainsi harnachée, elle avance, une longue tresse introduite dans son
postérieur lui fouettant les fesses, pour l’exciter, les chevilles bridées pour conserver la
même cadence. Cette pénétration régulière active ses zones érogènes sans jamais la faire
jouir, ce qui est assez cruel, tant que je n’en ai pas décidé autrement. Je me fais obéir
impérativement, et je la traite comme une bête aliénée.
Je suis galvanisée quand je martyrise Eleonora, en la faisant pleurer. Mon excitation est
à la mesure des calamités que je lui inflige lorsqu’elle subit la souffrance de mes mains sur
son anatomie. Cette pauvre créature, domptée, n’a pas d’autre choix que de se soumettre
dans une totale obéissance et déchéance, impuissante et faible. Je la domine, et la dégrade :
- Mets-toi à genoux, friponne, incapable de te contrô ler, tu frissonnes et trembles. Vois
comme je te manipule jusqu’à ta complète reddition, sans avoir besoin de te toucher ou de
te fouetter, même si ce n’est que partie remise !
En tant que Comtesse É lisabeth Bá thory, je me réserve le droit d’utiliser Eleonora
jusqu’au dénouement final qui peut lui être fatal. Si ce n’est pas le cas dans mon châ teau de
Csejte où je suis la seule à posséder la pouliche Eleonora, il existe d’autres domaines où des
jouvencelles sont réduites à l’état d’animaux, telles des chiennes, truies ou chèvres. Il y a
aussi les cas de bestialité répandue dans les campagnes et chez les aristocrates en mal
d’émotions fortes.
Les femelles en chaleur apprécient les faveurs animales des chiens, qui sont les
partenaires les plus appréciés pour se faire chevaucher, tant dans leur orifice de devant que
de derrière. Les anguilles ou couleuvres sont également prisées comme olisbos vivants. En
revanche, si les énormes sexes des boucs, â nes ou chevaux sont sollicités par certaines
catins en rut, c’est uniquement pour la fellation, toute pénétration se révélant irrémédiable
sous peine de se faire éventrer !
Si dresser une gourgandine comme Eleonora à faire la jument m’enchante, en libertine
toujours prête à tenter de nouvelles expériences, je m’intéresse également à
l’hermaphrodisme. Une forme de phénomène biologique où l’individu est
morphologiquement mâ le et femelle. J’étudie la mythologie des Dieux grecs. Je découvre,
dans les vieux grimoires des Métamorphoses d’Ovide, qu’Hermaphrodite est issu d’une
improbable union entre Hermès et Aphrodite, né sur le mont Ida de Troade.
Alors qu’il se baigne en Carie, dans la source d’Halicarnasse, la naïade Salmacis s’éprend
de lui. Comme il la repousse, elle fait le vœu que les Dieux unissent leurs deux corps pour
n’en faire qu’un. Elle est exaucée et cela donne naissance à un être bisexué, garçon et fille à
la fois, doté d’un pénis, d’un vagin et de seins. L’enfant né des amours d’Hermès et
d’Aphrodite est représenté, dans l’art antique, en une statue en marbre blanc,
l’Hermaphrodite endormi.
À cette lecture, je charge ma nourrice Ilona Jó et la servante Dorkó de se mettre en
chasse afin de me dénicher un tel phénomène si rare. En approfondissant mes
connaissances, j’apprends que l’hermaphrodisme juvénile se traduit par un développement
anachronique des organes sexuels. Durant cette phase embryonnaire, des mutations
enfantent des individus ayant les attributs des deux sexes et, outre une vulve et un phallus,
les seins poussent à la puberté.
La fécondité est même possible, mais contrairement à une légende, ils ne peuvent
s’autofertiliser. Cette révélation m’attriste quelque peu, tant mes déviances sont sans
limite, car j’aurai aimé voir un tel être se reproduire ! Cela m’excite d’en détenir un, les
hermaphrodites étant rarissimes. Enfin, toujours dans la mythologie grecque, je me
compare à une chimère, une créature fantastique malfaisante dont le corps tient pour
moitié du lion et pour l’autre de la chèvre, avec une queue de serpent…
Les longues recherches d’Ilona Jó et de Dorkó finissent par payer quand, triomphantes,
elles me ramènent l’éphèbe Ombeline. Â gée de seize ans, elle a toutes les apparences d’une
fille et, sur le coup, je suis déçue, mais Ilona Jó m’explique :
- Maîtresse, attendez de la voir nue.
Disant cela, elle fait glisser son voile, révélant un corps magnifique avec une jolie
poitrine, une minuscule verge et, juste en dessous, en la soulevant, je m’émerveille au
contact de sa vulve.
Ilona Jó poursuit :
- Elle est vierge, Maîtresse. Dois-je la conduire dans un cachot des souterrains ?
- Non, cette merveille a droit à un traitement de faveur. Elle restera cloîtrée dans ma
chambre.
Dorkó s’exclame alors :
- Mais, ma Maîtresse, c’est contraire à tous nos usages…
- Suffit, Dorkó , sinon c’est toi que je vais enfermer dans une cellule !
Honteuse, Dorkó , se confond en excuses :
- Pardon, Madame la Comtesse, je vous suis toute dévouée et plus jamais…
Ne désirant pas en entendre plus sur sa servitude exclusive à ma personne, je la coupe :
- Très bien, Dorkó , va préparer la couche de cette poupée…
Alors que ma servante Dorkó , aidée de ma nourrice Ilona Jó , s’affairent à cette tâ che,
j’étudie plus en détail l’extraordinaire anatomie d’Ombeline. Je titille son petit pénis qui
bande assez rapidement. J’enfourne son excroissance dans ma bouche en la faisant jouir en
de longues giclées savoureuses dans mon gosier. Avec mes doigts, aux ongles effilés, je
m’accapare de sa virginité. Je saccage la fine peau de son calice et la dépucelle en la faisant
saigner. Elle braille de douleur en serrant les cuisses et cela me ravit.
Malheureusement, la servante Dorkó a raison. Mon idée de la garder dans ma chambre
et non de la mettre dans une cellule comme les autres drô lesses, lui offre d’avoir accès à un
poignard avec lequel, de désespoir, Ombeline se tranche les veines. Quand je la retrouve,
elle agonise sur le sol, et il n’y a plus rien à faire. À l’avenir, je n’aurai plus aucune bonté, du
moins pour le peu que j’en avais…
Une autre de mes grandes lubricités mortifères est de saigner à blanc de jeunes pucelles
à l’aide d’une Vierge de Fer, une machine à tuer extrêmement sophistiquée. Cette
monstrueuse statue de bois, en forme de femme, est à l’image de la cruelle Déesse Mielikki
que je révère depuis toujours. Cet automate terrible est articulé par des mécanismes de fer,
munis de pointes acérées, qui transpercent le corps soumis à l’étreinte de la Vierge de Fer.
Ces bras se referment sur la jeunette et la pressent de plus en plus fort contre les
aspérités, en faisant couler le sang en abondance, sous ma vue ébahie pendant mes
infernales jouissances. Tous les supplices que mon â me damnée, experte en tortures, inflige
à ces innocentes vierges se déroulent dans l’atmosphère malsaine et macabre qui règne
dans les caves de mon châ teau de Csejte.
Dans le contexte de mes sadiques rituels lesbiens, certaines gourgandines finissent leur
vie dans mon lit. Je fais venir celles qui me plaisent le mieux et je me vautre avec elles des
nuits entières dans des embrasements saphiques, avant de les mordre atrocement, parfois
jusqu’à la mort. Mon existence est imprégnée de leur sang, représentant pour moi la vie
éternelle. Et cette Vierge de Fer y contribue énormément.
À cet effet, je suis entourée de la sorcière Anna Darvulia, de ma nourrice Ilona Jó et de la
servante Dorkó , quand je sors de son cachot une élégante pucelle qui vient d’atteindre sa
quatorzième année, Virginie, au nom prédestiné, lui réservant un anniversaire satanique.
Elle fait sensation avec sa taille de nymphe, sa jolie figure fraîche aux traits mignons avec
une bouche en cœur, de grands yeux noirs pleins d’espérance, ses longs cheveux tombant
au milieu de ses reins. Sa peau, d’un bel éclat, est d’une pâ leur incroyable. Pour son â ge, elle
a une belle gorge profonde, et des tétons agressifs.
Cette vierge m’a été offerte par une femelle qui tient une pension d’enfants au village. Je
lui ai accordé ce privilège à condition de pouvoir me fournir chez elle, et je ne me prive pas
de sacrifier ces fillettes perdues. Les pensionnaires de la maquerelle Ilona Kochiska sont au
nombre de douze et triées sur le volet. Jamais elle ne les prend au-dessous de dix ans et
toutes l’ont quittée avant leurs quinze ans ! Elles n’ont pas le moindre défaut corporel. La
tenancière et sa gouvernante se chargent de l’éducation des juvéniles, uniquement destinée
à me satisfaire, moi, Comtesse É lisabeth Bá thory de sang royal.
La maquerelle Ilona Kochiska a également des dons de chirurgienne, qu’elle a appris
auprès de son père, médecin à Vienne. Avec la sorcière Anna Darvulia, déjà instruite de ces
pratiques chirurgicales, je parfais mon savoir dans ce domaine qui, comme dans les autres,
est avant tout barbare ! J’expose la situation à mes serviles complices :
- É coutez, cette charmante pucelle, avec toute la candeur et la naïveté de son â ge,
m’offre de recourir pour la première fois à mon art de la chirurgie. Si je suis douée dans
l’exercice des ciseaux, elle retournera croupir dans sa cage, dans le triste état où je l’aurai
laissée, sinon elle finira dans les bras de la Vierge de Fer ! Qu’en pensez-vous ?
Anna Darvulia, Ilona Jó et Dorkó applaudissent à l’idée de ces cruelles réjouissances,
associant les expériences chirurgicales au libertinage le plus extrême, en soumettant cette
adolescente à la dépendance sexuelle et à mes inclinations meurtrières les plus
inavouables. Ces corrections sont faites pour me combler de plaisir. La fourbe sorcière
s’enthousiasme, en lançant :
- Allons voir comment vous opérez, Maîtresse adorée…
Je conduis la mignonnette de quatorze ans, blanche et jolie comme un cœur, ses longs
cheveux en désordre, au pied d’une table où sont disposés des couteaux, des ciseaux et
toute une panoplie d’instruments de torture. Virginie, toute en larmes, gémit et supplie,
implorant ma grâ ce :
- Pitié, je vous en prie, Madame, ne me faites pas de mal…
Inflexible et d’une sévérité accrue, des étincelles sadiques pétillant dans mes yeux,
encouragées par les regards assassins de mes compagnes qui se délectent d’avance du viol
et de la boucherie qui vont suivre, je m’écrie :
- Oh, mais si, garcette, tu mérites les sanctions qui t’arrivent, tu es née pour cela. Ne
compte nullement sur ma bonté. Tu vas expier tes délits. Et la gravité de ceux-ci encourt le
châ timent suprême. Il n’y a aucune clémence à attendre de ma part !
Virginie essaye de protester, mais ce ne sont que des sons inarticulés qui sortent
péniblement de sa bouche, tant elle est terrorisée. La nourrice Ilona Jó s’en amuse
méchamment en pérorant :
- Oui, tes fautes sont inexcusables, saleté. Tous les prétextes te sont bons pour tenter de
te faire pardonner. Tu veux te faire passer pour un ange, mais tu es une enfant de putain.
Plus tu résisteras, plus tu seras traitée avec dureté.
La servante Dorkó , rejointe par le nabot Ficzkó , attache la pucelle à un anneau fixé à un
pilier au milieu de la salle, en lui passant un collier en cuir autour du cou, l’étranglant à
moitié et la faisant suffoquer. Entièrement sans défense, elle est à la merci de notre horde
de traîtresses, toutes assoiffées de sang. Sa belle tête languissante est tournée vers moi, son
bourreau démoniaque. Ses sanglots inondent sa douce frimousse tandis que j’applique un
bandeau sur ses yeux implorants.
Je retrousse la chemise de Virginie, dévoilant sa pudeur, un corset lui enserrant
étroitement la taille au-dessus des reins. La blancheur de ses seins est de toute beauté.
L’ocre de ses mamelons se détache sur le blanc de sa peau comme les plus belles roses. À la
recherche de mon plaisir monstrueux, je condamne la morveuse à d’intolérables douleurs.
Ainsi effeuillée, je pétris violemment la chair soyeuse de sa poitrine, me félicitant de
tourmenter des appâ ts si piquants. D’un œil égaré, je contemple cette marchandise si
fraîche.
Clouée sur place, dans l’incapacité de faire un mouvement, Virginie ne peut échapper à
ma volonté de tortionnaire. Je profane et pétris de mes mains sa douce intimité encore
vierge. J’ouvre la délicate fleur enfouie entre ses cuisses. Mes doigts écorchent ses
mignonnes lèvres vaginales avant de les séparer pour pénétrer brutalement dans son
temple d’amour, la faisant défaillir.
Ma fureur n’a plus de limites. Je l’accable d’insultes. Toute à mon culte du saphisme, je
l’expose aux regards envieux et vicieux de mes acolytes. Virginie tremble sous les coups
lorsque sa vulve est déchirée. Je ne me contrô le plus et je m’empare de verges que je plonge
dans du vinaigre pour les rendre plus urticantes, hurlant :
- Allez, prépare-toi, ici il ne faut pas souffrir pour être belle, car je suis cruelle pour te
faire souffrir, catin !
Mes complices s’ébaudissent en entendant ce trait d’humour particulièrement
machiavélique. Et l’instant d’après, je fais vigoureusement pleuvoir sur la pucelle les cannes
lestées de fer sur toutes les parties de son anatomie, et surtout les plus sensibles, les seins
et les fesses qui se marbrent de longues traînées rougeâ tres et saignantes. La jouvencelle
lance des vociférations perçantes, des larmes s’écoulent de sous son bandeau.
Trente cinglées s’abattent sur la peau jadis si tendre de Virginie qui se teinte de la
couleur vermillon. Je reporte mes mains sur les chairs molestées, les palpe, les comprime,
me prépare à de nouveaux assauts qui ne tardent pas à venir. Possédée par ma folie
destructrice, pas un seul coup ne fuse, sans qu’il ne soit suivi d’une invective ou d’une
menace :
- Traînée… Putain… Je vais t’écorcher vive… Te saigner…
Quand le sang se répand, je m’extasie de ma cruauté devant les preuves ensanglantées
de ma férocité. Dans une ivresse animale, je jure, blasphème, rien n’arrête mes redoutables
bourrades. L’état le plus indécent de la flamme de ma démence dévastatrice se manifeste. Je
poursuis mes tyrannies, je la fustige à tour de bras, j’achève d’éventrer ce qui reste du
dérisoire pucelage de Virginie. Je ne peux plus me contenir. Ma barbarie est totale. Enfin,
l’écume aux lèvres, je me calme. J’ordonne à la servante Dorkó de la détacher pour passer à
la phase suivante. Et la chirurgie que je pratique sur Virginie n’a rien de réparatrice.
Bien au contraire, mon acte chirurgical consiste à inciser ses mamelons et son clitoris
en forme de croix, puis, enivrée par ses braillements stridents, à recoudre ses trois boutons
de rose à l’aide d’une aiguille et d’un fil grossier. Alors, je confie la pauvre enfant à la
terrible étreinte de la Vierge de Fer. Les implacables mécanismes de l’automate se
referment sur le corps déjà ensanglanté de Virginie et les dards acérés la transpercent de
part en part. L’agonie de la garcette est longue. Les bras hérissés d’épines très pointues
pressent de plus en plus ses chairs, faisant couler le sang abondamment pour la plus
grande jouissance de mon â me damnée, ainsi que de mes comparses, toutes expertes en
supplices divers et variés !
L’innocente pucelle périt dans des souffrances diaboliques, subissant l’embrasement
lesbien de la macabre Vierge de Fer. Je m’abreuve du sang de la défunte Virginie, récupéré
par des rigoles et des canules, en m’en couvrant tout le corps, du front aux pieds. Quand la
sorcière Anna Darvulia ouvre la Vierge de Fer, le cadavre qu’elle en extrait n’est plus que
charpie, des lambeaux de chairs et des morceaux d’os sont encore collés aux aspérités des
pointes de fer. La tête de la morte est intacte et les yeux grands ouverts de Virginie sont
emplis d’effroi des suites du calvaire qui vient de voir son trépas dans les déchirements
infernaux qui l’ont crucifiée.
7. Aristocrate cultivée et lettrée

L e fait d’être une adepte de la Vierge de Fer ne m’empêche pas d’être une
aristocrate cultivée, sachant lire et écrire en Magyar, slovaque, roumain,
allemand, français, grec et latin. Je suis lettrée, et j’ai longtemps étudié les
grimoires secrets à la gloire de Lucifer, mettant en pièces les préceptes de la Bible. Cela
m’offre d’agrandir mon territoire de chasse au-delà de la Transylvanie. En 1592, lors d’un
de mes séjours à Vienne, je me rends chez la tendre Duchesse Hortensia Oszlá sá nak qui est
mon unique véritable amie tout au long de ma vie. Tout comme moi, elle revendique son
statut de noble divine, en s’octroyant tous les droits dans sa frénésie sexuelle ayant une
prédilection pour la consommation d’adolescents. Nous nous adoubons, même si, à
l’inverse de moi, sa passion n’est pas sanguinaire, se contenant de se vautrer dans la luxure
avec des damoiseaux et des demoiselles.
Ce jour-là , la Duchesse Hortensia me montre une de ses curiosités. Il s’agit de deux
gourgandines qu’elle surnomme affectueusement Grâ ce et Grasse, ou alors Gracieuse et
Grassouillette, la seconde pesant le triple de la première qui est toute mince ! Pourtant,
elles forment un ravissant couple de lesbiennes, faisant fi de leurs différences physiques et
de leurs poids. Grasse est énorme avec ses mamelles et son fessier gigantesques mais c’est
un amour de douceur, même quand elle est couchée sur Grâ ce. Elle l’écrase complètement
sous son poids, la faisant disparaître dans la masse de sa chair, tout en prenant des
précautions infinies pour ne pas l’étouffer, car Grassouillette est d’une tendresse raffinée,
ne pensant qu’à gâ ter son amoureuse. Grâ ce est d’une étourdissante beauté, toute fine,
aussi rousse que Grasse est blonde. La Duchesse Hortensia me confie :
- Ma très chère Comtesse É lisabeth Bá thory, je me demande toujours comment
Gracieuse peut adorer avec tant de ferveur une drô lesse obèse comme Grassouillette. Je
pense qu’elle la fait phantasmer… Grâ ce a toujours une minauderie pour faire jouir sa
Grasse !
Je suis comblée de ce spectacle iconoclaste et félicite mon amie avec ferveur :
- Ah ! Très chère Duchesse Hortensia, vous me dévoilez là des bizarreries
exceptionnelles…
- Ma chère Comtesse É lisabeth, voir vos prunelles perfides illuminées par ces
découvertes, est un plaisir qui me remplit d’aise…
Par l’intermédiaire de l’attentionnée Duchesse Hortensia, je reprends contact avec ma
fille bâ tarde É lisabeth, maintenant â gée de vingt ans. Bien que je n’aie jamais été
maternelle avec aucun de mes enfants, les retrouvailles sont émouvantes. Malgré son
éducation religieuse, elle a comme moi un fort caractère débauché et nous avons une
tendre relation incestueuse. Pourtant, je ne la reverrai pas car É lisabeth épouse un Lord
anglais et quitte peu après Vienne pour Londres…
Passer quelque temps chez mon exquise amie, la Duchesse Hortensia, est un
enchantement. Lors de cette visite chez elle, avec ma nourrice Ilona Jó et la servante Dorkó ,
nous nous rendons dans un austère pensionnat de bonnes sœurs, près de Vienne. Là , je
remarque une écolière de quinze ans, Anita, belle comme un ange, en train de se faire
gronder par la Mère supérieure. Je m’interpose pour la prendre faussement en pitié, mais la
Mère supérieure ne se laisse pas impressionner et la sermonne :
- Tu mérites d’être punie, Anita, et tu vas l’être, garcette…
À ces mots, elle franchit toutes les bornes de la pudeur avec cette fillette et, dans mon
for intérieur, je l’approuve bien évidemment. Elle relève ses voiles et palpe son sexe, ses
fesses et ses seins. Tout en la menaçant et en l’invectivant, elle la caresse et la masse de ses
doigts impies, attisant le sentiment de honte de la mignonnette qui y prend plaisir. La Mère
supérieure, satyre et lubrique, à la scandaleuse et insensée impudicité, s’exclame :
- Eh bien, te voilà dans un état qui t’est pourtant défendu…
Assurée des titillations qu’elle lui procure, elle recueille sa cyprine dans sa bouche
collée à son temple virginal, se repaissant des effluves de la pucelle. Ses mains dures
l’agacent, tandis qu’elle dévore sa féminité. Enfin, en se reprenant difficilement, elle éructe :
- Je vais te faire passer cette sottise, Anita !
Se relevant, plus excitée que jamais, elle enfonce sa langue entre ses lèvres, la lutinant
furieusement. Ivre de lubricité et de férocité, sa bouche se perd en de longs baisers.
Galvanisée par ses sentiments pervertis, elle s’écrie :
- Ah ! Friponne, tu aimes ça ! Mais tes penchants vicieux sont terminés, traînée !
Jurant, telle une forcenée, elle saisit des verges et fustige la vestale. Plus elle pleure, plus
la Mère supérieure s’extasie. Ses coups sur son ventre sont de plus en plus forts. Elle
détache la malheureuse et s’adonne à d’autres sacrifices sur quatre gamines de douze-
treize ans, aux figures délicieuses, qu’elle fouette avec acharnement. La scélérate, égarée
dans sa turpitude, n’est plus maîtresse d’elle-même. Elle flagelle violemment les chairs
rudoyées. Mais, bientô t, la correctrice en furie, vu son â ge, manque de force. É puisée, elle
détache les quatre fillettes et les renvoie dans leur classe. Face à la vision de ce tableau que
je savoure avec coupable plaisir, je la complimente :
- Ma Mère, ces affreuses scènes sont un régal. Je vous admire de vous livrer à de tels
excès. Vous êtes un exemple pour moi.
- Merci, chère Comtesse É lisabeth Bá thory. Vous savez que ces tourments sont
nécessaires à la bonne éducation de ces demoiselles pour être des épouses serviles à leurs
futurs maris pour qu’ils puissent en abuser sans qu’elles se révoltent. Et c’est une méthode
efficace pour que les hommes n’aillent pas forniquer et perdre leur â me avec des putains !
- Je suis bien d’accord avec vous, ma Mère.
- D’ailleurs, ces filles ne sont point déshonorées et ne risquent pas d’être grosses, tant
qu’elles n’ont pas trouvé un époux. Et toutes les demoiselles de mon pensionnat sont
corrompues pour le bien des hommes et aussi le mien, il est vrai ! Je fais attention à ne pas
trop les flétrir. Pour cela, dans les cachots de mes caves, j’ai trois esclaves que vous m’avez
fournies dévotement, chère Comtesse É lisabeth Bá thory. Celles-là sont dévolues aux pires
horreurs… En retour, je vais vous offrir un tendron d’onze ans, Marie-Louise, une victime
sans défense, que j’ai gardée spécialement pour vous.
Je lui demande, innocemment et hypocritement :
- Ma Mère, je vous en sais bien gré, mais que faites-vous de la religion ?
- Ah ! Vous savez, chère Comtesse É lisabeth Bá thory, que la perversion physique ne
compte pas, seule la foi spirituelle est importante. Les sévices que vous lui ferez subir
n’étoufferont pas son amour pour Dieu, mais les renforceront. Bien sû r, tous ces actes sont
interdits aux personnes incultes, mais pas à une aristocrate cultivée et lettrée comme vous.
À peine m’a-t-elle instruite de cela, que dans un élan de gratitude, je m’exclame :
- Ma Mère, votre divine parole est d’or…
- Votre ignorance vous trahit, chère Comtesse É lisabeth Bá thory. Il est vrai que vous
n’avez pas fait votre première communion et n’avez jamais été vous confesser !
- Je crois que cela vaut mieux, ma Mère, afin de ne point ridiculiser la religion et,
surtout, de ne pas m’éloigner de mes devoirs sacrificiels que j’obtiens sont la contrainte,
tant je suis indifférente au sort de ces pauvrettes. Et je sais combien je peux compter sur
votre discrétion.
- Ne vous inquiétez pas pour cela, vous avez toute ma confiance. Je suis convaincue que
vous savez vous faire obéir et comment vous devez corriger ces stupides jouvencelles. À ce
propos, c’est l’heure d’échauffer les préliminaires. Il serait dommage que vous n’y
participiez pas. Voici la douce enfant dont je vous ai parlé. Regardez comme ses pupilles
reflètent son inquiétude. Il est juste de dire, qu’à onze ans, on ne sait rien de la vie et que,
sans doute, elle n’en saura pas beaucoup plus…
- Que vous allez vite en besogne, ma Mère, je suis curieuse de sa jeunesse et de son
innocence. Je sais prendre mon temps pour élaborer mes atrocités dans mes cabinets
clandestins ou dans les souterrains de mon châ teau de Csejte.
- En attendant, je vais servir la messe, et pour Marie-Louise elle va être spéciale. Je ne
suis pas certaine que sa dévotion soit suffisante pour accepter mon prêche !
Je suis l’impudique Mère supérieure qui emmène la vierge dans une chapelle secrète.
Sans aucun voile, elle est offerte totalement nue à notre débauche. Elle attache Marie-
Louise à un pilier et, l’une après l’autre ou ensemble, nous la fouettons des reins jusqu’au
milieu des cuisses, tout en nous extasiant. Nous la fustigeons, en l’accablant de caresses
dégoû tantes. Notre agitation est extrême et la gamine hurle sous les coups.
Les marques des cannes s’impriment dans sa chair, tandis que nous blasphémons. La
Mère supérieure la flagelle avec force. Dès qu’une goutte de sang apparaît, j’y colle mes
lèvres. Ma bouche vorace mord son cou et sa gorge, laissant des suçons horribles. Je la
couvre de baisers plus incisifs les uns que les autres, à la mesure de mon ardeur fébrile.
Impuissante, Marie-Louise endure les affres de l’inceste et de l’infamie. Mes doigts
pénètrent dans son asile étroit. Après de tels exploits, La Mère supérieure et moi-même
nous récupérons, ainsi que la malheureuse enfant, qui n’en est qu’au début de son
éducation !
Le lendemain matin, après l’avoir remerciée, je fais mes adieux à la Mère supérieure, et
quitte Vienne en compagnie de ma nourrice Ilona Jó et de la servante Dorkó , ravies d’avoir
sous leur surveillance mon nouveau trésor, l’adorable Marie-Louise, car, tout comme moi,
elles ont rarement la possession d’une fillette d’onze ans. Au cours de cet éreintant voyage,
nous regagnons mon châ teau de Csejte.
Deux jours après ces événements, je fais venir la pucelle et, satisfaite, je constate qu’il ne
reste aucune trace de ses blessures. Nue, sans défense, je l’ausculte dans les moindres
détails. Sans pudeur, je la fais allonger et je presse une de mes cuisses sur ses reins. J’appuie
tellement fort, qu’elle vocifère de douleur. Furieuse de cette réaction, je lui ordonne :
- Marie-Louise, tu dois me témoigner toute ta complaisance pour ce que je te fais subir !
Mes mains peuvent inspecter la plus infime anfractuosité de ton corps de manière à ce qu’il
n’y ait aucun doute de ma suprématie sur toi. Sache que j’honore Satan, le Seigneur des
ténèbres, dont les hordes démoniaques gloutonnent goulû ment les mortels insignifiants,
arrachant leurs boyaux et les étripant, pendus la tête en bas, ligotés, la cage thoracique
défoncée, la carcasse écharpée, se barbouillant le visage de sang chaud et bouillonnant.
Tout en énonçant ces calamités, je maintiens ma pression sur le bas de son dos. Elle
pleure et se tait. Je profite vicieusement de ma position dominante pour exercer mon
autorité sur elle, ajoutant :
- Voilà , c’est ma récompense d’exiger de toi une complète soumission, sans que tu
pleurniches.
En massant fermement ses fesses, je m’enflamme :
- Quelles rondeurs… Quelle finesse… Quelle élasticité…
Débordante de volupté, je suis au bord de l’éruption mais je me retiens, me réservant
pour l’exécution d’autres projets. Je suis alors surprise d’entendre la mauviette et à peine
pubère Marie-Louise se rebeller et argumenter :
- Madame, je vous prie de penser à votre rédemption. Vous savez que ma
reconnaissance vous est acquise, puisque la Mère supérieure en a décidé ainsi, mais ne
péchez pas le crime. Par pitié, ne vous engagez pas dans de ces horreurs. Je vous en conjure,
sauver la paix de votre â me où le courroux de Dieu s’abattra sur vous ! Je ne suis qu’une
pauvre fille, pas une dame aristocrate comme vous, mais je vous en prie du fond du cœur,
ne gâ chez pas votre avenir au sein du paradis de Dieu…
Loin de m’en offusquer, je m’amuse de sa prière :
- Voilà de belles paroles, Marie-Louise, pour une enfant de onze ans, bien nourrie et
soignée de son état. Mais elles n’ont aucun effet sur moi. Au contraire, ici, tu es dans la
maison du Diable, aussi ne t’avise plus de proférer de telles insanités devant moi.
Et avant qu’elle puisse ouvrir la bouche, je la muselle et lui applique une méchante
claque sur sa croupe rebondie, laissant la marque écarlate de mes cinq doigts bagués sur sa
jolie peau laiteuse. Pour lui montrer de quoi je suis capable, je la conduis dans les
souterrains où , avant d’atteindre le bas des marches, j’entends, avec délices, les
gémissements de mes esclaves dans leurs cachots. Je m’approche et indique du doigt les
bols crasseux devant certaines portes, en lui précisant :
- Tu vois, Marie-Louise, si tu n’es pas obéissante, tu auras bientô t le tien pour recevoir
ta pitance…
Impressionnée, la pucelle, accablée, est dans l’incapacité de proférer le moindre mot.
Elle sait que la Mère supérieure, sans remords, me l’a donnée pour toutes les abominations
que je veux exiger d’elle, et les questions se multiplient dans son cerveau. Sans chercher à
l’attendrir, je saisis sa main et la dirige vers une cellule qui sera, sans doute, un jour son
tombeau, après avoir connu de monstrueuses expériences.
À intervalle régulier, j’examine son fondement, jouissant de cette vision illégitime sur
une enfant. Mais quelle importance puisque son sort est d’être maltraitée. Les larmes
affluent abondamment de ses beaux yeux bleus quand je retire son bâ illon. Marie-Louise
réalise la situation irrémédiable dans laquelle elle se trouve. Je suis déterminée aux pires
vilenies pour éclairer son triste avenir et voir comment son corps tolérera les afflictions les
plus horribles. Pour parfaire ce sombre tableau, j’ajoute :
- La perfection de ton anatomie m’enchante car c’est la première fois que je vais
effectuer l’examen des vaisseaux sanguins sur une fillette d’onze ans, tout juste pubère.
Jusqu’à maintenant j’ai dû me contenter de vierges de douze - treize ans, sauf une fois avec
une de ton â ge qui venait d’avoir ses premières menstrues. Voilà une observation de ta
virginité qui va être des plus intéressantes.
- Oh, Madame la Comtesse, comment osez-vous parler ainsi…
Cette impertinente, ayant le toupet de me répondre, je la menotte, à genoux, à un prie-
Dieu pour lui intimer de se tenir tranquille, avant de me livrer sur elle à un dressage
intensif :
- Ne m’interromps pas, souillure ! Bien sû r, je vais déflorer ton hymen pour voir
comment réagissent les contractions de ta membrane, étant à peine réglée. Crois-moi,
supplicier une jouvencelle comme toi n’est pas un meurtre, cela fait partie des lois de
l’espèce pour développer la science. Le savoir est à ce prix. Tant pis pour toi, Marie-Louise,
tu es peut-être un ange, mais la Mère supérieure t’as sacrifiée pour cela. Tu n’as pas à te
tourmenter pour ta foi, puisque ton calvaire est la volonté de ton Dieu !
Sur ces sordides paroles, cette mignonnette voulant jouer à l’insolente, je lui dévoile un
aperçu de ce que je vais lui faire déguster en tant que Maîtresse des lieux, en visitant mes
sous-sols cauchemardesques. J’ouvre un cachot et harponne le bras d’une malheureuse
paysanne, Firmine. Elle tremble tandis que je m’empare de cette coquine qui trébuche en
tentant de fuir, entravée par ses chaînes aux pieds.
- Tu vois, Marie-Louise, j’extrais cette friponne de sa geô le, et elle ne pense qu’à se
sauver. Comment veux-tu que je sois miséricordieuse envers elle. Assurément, elle va
comprendre pourquoi je suis une Comtesse barbare lorsqu’on complote contre moi.
J’attache la gourgandine à un pilier, exprimant toute ma rage, j’entends les battements
de son cœur qui cogne dans sa frêle poitrine. Terrorisée, elle est fraîche et avenante.
J’admire la blancheur et le velouté des deux demi-lunes de ses seins. Nue, Firmine endure
mes terribles attouchements impudiques pour lui apprendre à me respecter. À l’attention
de Marie-Louise, je reprends :
- Vierge, elle l’est presque encore. Elle n’a été violée qu’une fois par mon nabot, le nain
Ficzkó , et encore, uniquement dans son arrière-train…
Je poursuis mes caresses dures et féroces qui la dégradent. En bourreau, j’agrippe des
verges et la traite cruellement avant de la mettre en feu. Plus Firmine se défend, plus je suis
vicieuse. Marie-Louise se jette à mes pieds et m’implore :
- Je vous en prie, Madame, arrêtez. Je vous offre ma vie en échange de la sienne, et mon
pucelage.
- Idiote, j’ai déjà tout ça, tu n’as plus rien à me donner. Je possède tout de toi et je m’en
servirai à ma guise quand l’heure de te violer aura sonné, sans que je ressente le plus petit
péché sur ma conscience. Quant à cette chose, elle est coupable et mérite son châ timent.
Pour l’infâ me intervention qui suit, j’appelle Anna Darvulia, afin de ne pas épuiser mes
forces sur cette créature. La sorcière place un fer au feu et flétrit Firmine, qu’elle avilit de la
plus abjecte façon. Elle hurle effroyablement sous la brû lure qui meurtrit sa chair. La
frénésie d’Anna est démentielle, et je dois la calmer :
- Allez, ça suffit, avec toutes ses blessures elle va souffrir avant de mourir de faim. Ma
vengeance est suffisante pour aujourd’hui. Sa lente agonie ne m’en sera que plus délicieuse.
L’abominable sorcière finit de lui appliquer sur l’épaule le fer ardent de la marque des
voleurs, et jette la catin dans son cachot où Firmine va croupir et vagir de douleur.
8. Marie-Louise

D e nouveau enflée du ventre par mon époux Ferenc Ná dasdy, j’ai une autre fille,
Katarina, en 1595. Durant toute ma grossesse, je brû le de passion pour Marie-
Louise. Un soir, je l’emmène dans la chapelle où j’allume un cierge près du
confessionnal en l’honneur de mon futur bébé. Je l’engage à se confier sur sa trop belle
assurance, en lui prenant la main :
- Eh, bien, charmante enfant, communions pour tes audaces afin de pourvoir à tes
derniers besoins. Mon futur nouveau-né réclame le départ d’un être sur cette terre et, bel
ange, je ne peux dissiper tes ultimes désespérances, ne sachant si tu seras épargnée ou non
à cette demande…
Ces paroles la font tressaillir, une sueur froide lui coule dans le dos. Elle chancelle. Elle
voit l’image du spectre de la mort balançant sa faux devant son visage. Il fait nuit et plus
aucune lumière n’est là pour la guider. Elle fléchit. Mon langage se fait plus précis :
- Catin, ici il n’y a ni plainte ni résistance, tout cela est inutile.
À ces mots, Marie-Louise perd ses ultimes forces. Sentant qu’elle est perdue, elle se
repend :
- Ô Ciel ! Je suis victime de mes bons sentiments, et je désire me rapprocher de mon
Dieu en cet instant, si je dois périr pour un crime que je n’ai pas commis…
Blême, sa respiration oppressée, elle prononce des paroles sans suite. Je glisse une main
entre ses cuisses. Elles sont inondées d’un jus moite et visqueux, celui de la peur. Je palpe
avec impudence son intimité de pucelle, avivant un peu plus sa honte. Nous rejoignons mes
appartements où je retrouve la sorcière Anna Darvulia, ma nourrice Ilona Jó , la servante
Dorkó , le nain Ficzkó et la lavandière Katalin Benická . Ce spectacle la fait frémir. Je crie à la
cantonade :
- Voici Marie-Louise, un tendron encore pur qui porte toute la candeur et la naïveté
d’une vierge d’onze printemps, mais verra-t-elle le douzième ?
Dorkó s’approche de la jouvencelle et tâ te l’élasticité de sa chair. Admirative, elle lance :
- Quelle transparence, quelle carnation. La beauté de cet ange d’amour, à la peau si
fragile, est captivante…
Tout comme moi, la servante se délecte de ses fantaisies bizarres et féroces pour
taquiner la gamine de sa dangereuse fourberie. Nulle délicatesse ni sentiment dans son
état, seule sa barbarie la comble avec ses étranges manies de tyranniser les esclaves avant
de jouir des délices d’une flageolante gazelle. Point de religion chez elle, l’esprit et le cœur
de Dorkó sont corrompus depuis trop longtemps par ses goû ts sataniques. Tout comme
pour Anna Darvulia, Ilona Jó et le nain Ficzkó , le sadisme de Dorkó ne s’exprime que par un
mot, brutalité ! Il n’y a que la lavandière Katalin pour ressentir une vague pitié quand elle
se débarrasse des corps mutilés des adolescentes.
La débauchée Ilona Jó , adepte des caprices les plus salaces, spécialisée dans la
fourniture de mes gourgandines, détaille le temple de Vénus imberbe de Marie-Louise avec
cupidité. Avec mon autorisation, elle colle sa bouche baveuse et savoure le suc de ces
gâ teries de choix, théoriquement défendus ! La sorcière Anna Darvulia, sournoise,
l’échauffe avec des cannes. Sa méchanceté n’est pas légendaire et bien réelle, tout comme
mes vices, en tant que Comtesse sanglante et majesté de cet obscène antre infernal. Ce
repaire clandestin est celui de l’ordre religieux du Malin, totalement à l’opposé du Dieu
auquel la douce Marie-Louise est entièrement dévote. Malgré ses jolis traits, son minois est
chiffonné et chagriné. Elle tremble d’effroi, sa pudeur avilie par mes attouchements, bien
qu’elle commence à être apprivoisée.
Je remarque que Katalin Benická la dévore avec envie. Avec ses longs cheveux blonds et
son visage d’ange, ma lavandière aurait pu faire partie de mon harem, si elle ne s’était pas
montrée si efficace pour faire disparaître les cadavres de ces pauvrettes. Elle a trente-huit
ans et c’est une très belle femme. Sa candeur et la finesse de son apparence sont ses vertus
qui ne sont pas uniquement l’honnêteté et la décence, mais une perversion qu’elle
dissimule habilement et avec facilité, sous la charnelle douceur de ses caresses.
Dans son désarroi, Marie-Louise ressent une trouble attirance pour Katalin Benická ,
pourtant interdite entre deux personnes du même sexe. Perturbée, elle se jure de se
confesser, si elle en a l’occasion, pour toutes ses pensées impures, et de faire pénitence afin
de laver son esprit de ses idées pernicieuses. Mais, dans la situation où elle se trouve, il y a
peu de chance qu’elle puisse se repentir un jour devant un prêtre !
Le lendemain, avec la servante Dorkó , j’emmène Marie-Louise au moulin où nous la
fixons sur la petite roue, la tête en bas. À chaque fois qu’elle plonge, elle se noie et en
ressort en suffoquant et en crachant avant de repartir pour un tour dans l’eau froide. Au
bout d’une dizaine de rotations, elle réapparaît inanimée. J’arrête le mécanisme, et Dorkó
lui fait inhaler des sels. Marie-Louise reprend conscience et rouvre des yeux apeurés.
Toujours attachée à l’aube, je réactive manuellement le supplice, la laissant mijoter
devant les tourbillons de liquide, le regard effrayé, avant de l’ensevelir dedans plus ou
moins longtemps. Que je la remonte, elle est secouée de frénétiques spasmes. À cette
cadence, je renouvelle la torture de la roue une vingtaine de fois avant qu’elle défaille de
nouveau. Nous la délivrons et la ramenons dégoulinante et transie de froid au châ teau de
Csejte.
Pour pimenter notre retour, Dorkó m’amène Pascaline, une femme de vingt-huit ans,
enflée du ventre tout comme moi, de six mois mais, elle, de la semence du nain Ficzkó .
Brune, encore vive, elle a perdu toute décence dans son maintien, traumatisée par
l’empreinte des sévices qu’elle endure depuis de trop longues années de ma part et de celle
du nabot, sans parler de mes trois complices qui me sont complaisantes, corps et â me. Je lui
ordonne :
- Toi la grosse, montre-nous comment tu vas déniaiser cette mijaurée de Marie-Louise…
Sans la moindre gêne, elle embrasse la pucelle, qui pourrait être sa fille, à pleine bouche.
Celle-ci est écœurée par cet infect baiser, les lèvres pulpeuses de la ribaude collées aux
siennes. Elle tente de détourner son visage, mais sa résistance est inutile et ses simagrées
attisent la fougue de Pascaline, pour une fois qu’elle ne supporte mes tourments. La fillette
vertueuse mesure sa disgrâ ce, qui la conduit vers mes mauvais traitements. Je lui désigne
mes instruments de disciplines : cordes, cravaches, férules, gaules, verges et autres outils
de persécution. Je reprends :
- Oui, Marie-Louise, voilà ce dont je me sers pour éduquer les jeunettes rebelles. Sois en
convaincue ou questionne donc Pascaline ! Du reste, que réclames-tu, l’humanité ? Mon
luxe est d’en violer les lois ! La religion ? Elle est absente de ces murs et a tout mon mépris !
Des juges ? Il n’y a rien de tout cela ici ! Il n’y a que de la cruauté et de l’impiété la plus
complète ! La soumission la plus entière est ton lot et le seul régime que tu puisses espérer.
Ici, l’équité n’existe pas.
Je tripote Pascaline comme une vulgaire fille de salle qui se trémousse, toujours
aguicheuse et enjô leuse, prête à se vautrer dans une dépravation effrontée, en secouant la
lourdeur de ses avantageuses excroissances mammaires. Consternée, Marie-Louise essaye
d’obtenir ma clémence :
- Pitié, Madame, renvoyez-moi au pensionnat…
- Que nenni, garcette. D’ailleurs, c’est là -bas que la Mère supérieure t’a inculqué ton
sentiment de soumission. Aucun représentant de ton Dieu n’a jamais paru dans
l’impénétrable asile qui est le mien. Ton accablement devient mon plaisir, sans lequel je ne
peux jouir. Les profiteurs exploitent les faibles, ils les dominent et les soumettent. En
compensation, l’esclave, qui subit ces turpitudes, en se contentant d’obéir, échappe aux
problèmes matériels.
- Madame la Comtesse, vous êtes inhumaine dans vos propos…
- Oui, c’est bien ainsi que je conçois ma perfidie, enflure. Mon châ teau est isolé avec ses
souterrains secrets aux murs d’une incroyable épaisseur. Ce ne sont pas tes sanglots ni tes
affreux braillements qui vont me convaincre de t’épargner, et encore moins des
génuflexions à ce Dieu que tu implores avec tant de zèle. Pauvre idiote, il t’a manifestement
oubliée. Crois-tu qu’il va te récompenser pour ton imbécile ferveur, alors que la Mère
supérieure t’a précipitée dans ma maléfique maison du Diable !
Encore plus offusquée, la juvénile s’écrie :
- Oh, non, ne me menacez pas de Satan, je suis une fille dévouée à mon Dieu adoré…
Courroucée par ses réflexions, je réplique durement :
- Chez moi, le Malin déguise ses traits en une personne pleine de gentillesse pour mieux
la tromper ! Le Dieu chimérique dont tu parles, que j’outrage ici chaque jour, t’a bêtement
piégée ! En tant qu’aristocrate tuant de façon terrifiante, cela me vaut tous les excès de
galanterie à Vienne, tant de la part de nobles courtisanes que de gentilshommes assoiffés
de sang, pour mon art de manier le poignard dans une absence totale de compassion.
Ces abominations terribles brisent les dernières résistances de Marie-Louise, coupable
de son innocence. Elle se prosterne à mes pieds. Sa posture pathétique me réjouit, et je
déverse toute mon éloquence à porter son â me au désespoir :
- Pire que les putains, j’écorche vive les jouvencelles dans les couvents. Je pratique sur
les nonnes les plus immondes atrocités aux cours de mes bestiales exactions, allant jusqu’à
faire rô tir à la broche les plus dodues quand la fièvre de ma débauche explose au-delà de
toute humanité. Tu n’es que de la viande pour moi.
Les pleurs de Marie-Louise inondent sa jolie figure. Ses beaux yeux me supplient de ne
pas abuser de son état de vierge. J’ignore ses larmes. En proie à mes démons barbares, je
contiens difficilement la fureur qui m’habite, et je gueule :
- Dorkó , saisis-toi d’elle, et qu’elle soit nue dans la minute, qu’elle apprenne qu’il n’y a
nul attendrissement pour une pucelle ici…
La servante, écumante, l’attrape sèchement, en blasphémant, et arrache ses vêtements.
Une fois Marie-Louise dénudée, je m’emporte, en promenant mes doigts sur ses tendres
seins puis en les écrasant :
- Voilà une belle créature que ton Dieu m’offre là pour ma luxure, catin. Je vais souiller
ton corps par les traitements les plus cruels, misérable vestale. Tu ne me rendras plus
heureuse qu’en te risquant à me désobéir !
Pour parfaire son supplice, lui ayant demandé auparavant d’amener des abeilles dans
un bocal, j’ordonne à Dorkó :
- Pique le bouton de rose de cette traînée avec un insecte !
La main gantée, elle capture avec précaution une abeille qui, toute excitée, injecte son
dard et son venin à l’endroit désiré, faisant atrocement hurler Marie-Louise. Sous la
douleur fulgurante et instantanée de la piqû re, son bulbe clitoridien triple de volume. Il est
alors des penchants dont je ne me lasse pas comme celui de faire minette à cette vierge
innocente. C’est une inépuisable source de ravissement pour une fétichiste comme moi que
de savourer le plus juteux des fruits défendus !
Toutes les concupiscences buccales de la langue fourrée me sont permises. Je bave,
fouille, farfouille, flaire et renifle toutes les odeurs de cette jeune cochonne qui mènent à
son miraculeux petit orifice. Avec un soin méticuleux, je me repais de cette esclave
affranchie de tout préjugé malsain. Ces diableries graveleuses voient mon cunnilingus
s’apparenter à la fellation en tant que Comtesse qui pompe un clitoris anormalement
développé, non seulement à force de se tripoter le bouton, mais surtout du fait de la piqû re
de l’abeille qui fait qu’il est particulièrement gonflé et très sensible. Gamahuchée, Marie-
Louise, prise dans sa folie, ne rechigne pas non plus à ce que je lui lèche sa fétide porte
arrière. Puis, têtes bêches, Dorkó l’oblige à m’en prodiguer autant et nos jeux buccaux font
que nous nous broutons le minou, chacune occupée à se glottiner la marmotte l’une de
l’autre. Rassasiée, je l’invective :
- Vois-tu, traînée, ta vertu n’a pas résisté à ma langue, sale vicieuse. Maintenant, il me
faut te nettoyer ton fondement avec un bon clystère…
- Oh ! Non, pas ça, je vous en prie, Madame la Comtesse, c’est trop horrible…
Il faut dire que les mystères du lavement titillent la curiosité, ainsi que la coprophilie,
plaisir sexuel lié aux excréments. Pour une pucelle, j’ai parfois recours à un clystère à l’eau
froide, considérée comme un adoucissement du feu interne dont souffrent ces demoiselles,
d’où leur irritation. J’aime effectuer cette opération en administrant une injection à une
gourgandine du genre de Marie-Louise. Ce bain est fait pour la laver et surtout pour qu’elle
se soulage devant l’assistance de voyeuses constituée de la sorcière Anna Darvulia, ma
nourrice Ilona Jó , la servante Dorkó , la lavandière Katalin Benická , plus le nain Ficzkó , y
compris moi évidemment, appréciant cette diabolique fantaisie.
Les É gyptiens sont les inventeurs du clystère ou, du moins, les premiers à l’utiliser,
simplement en tant que médicament sous la forme d’un lavement que l’on introduit dans
l’anus, avec une seringue ou une canule. Le liquide pénètre dans le gros intestin et le
nettoie jusqu’à la valvule, lubrifiant la muqueuse intestinale. Grâ ce à l’évolution de la
médecine, incluant l’anatomie, la chirurgie et l’hygiène, le clystère est un accessoire qui est
mis à l’honneur. Il est indifféremment prescrit pour l’anus ou le vagin d’où son emploi dans
les soins des maladies vénériennes chez la femme. Selon la quantité de liquide et la nature
des produits dans la préparation, les effets sont variés avec des lavements émollients,
toniques, purgatifs, astringents, narcotiques, stimulants…
On raconte qu’un médecin nourrit pendant six semaines une dame de qualité, en lui
faisant donner, deux fois par jour, un clystère composé de bouillon, de chair de chapon, de
poule ou d’une autre volaille, dans lequel il fait dissoudre des jaunes d’œufs. Dans tout ce
qui se rapporte strictement au sexe, le clystère ne déroge pas au fétichisme. Il engendre une
perversion, la clystérophilie ou addiction monomaniaque à son utilisation, car il y a quelque
chose de honteux et de dégradant dans le fait de recevoir un lavement, surtout dans les
conséquences qu’il entraîne quand on se vide l’intestin du liquide absorbé.
Mais revenons à ma donzelle, Marie-Louise. Ne tolérant pas ses jérémiades, je lui donne
une sévère fessée. L’attrait et la peur d’une vilaine correction sur la croupe remontent à
l’enfance quand une brû lante série de claques s’applique sur le postérieur après une bêtise.
Bien que ce châ timent corporel soit plus fatigant que le fouet ou le martinet, il apporte en
revanche le contact direct sur la chair martyrisée, même si un battoir peut être employé
pour reposer la main, dans le cas d’une séance prolongée. Son beau cul rebondi, qu’elle me
présente admirablement, certes dans la position la plus ignominieuse, est bientô t tout
rouge et marbré sous l’action de mes doigts bagués la frappant durement.
Cela m’offre le coup d’œil de distinguer ce que cette gamine veut me cacher. Avec deux
doigts, je lui écarte sa mystérieuse fente et son petit œillet qu’en vain elle s’efforce de
resserrer. Une fois que je l’ai longuement observé, j’approche la canule. La mignonnette a
un dernier soubresaut et, vaincue, sans plus essayer d’opposer la moindre résistance,
Marie-Louise laisse pénétrer l’engin terrifiant au fond d’elle-même. Je manœuvre le piston,
et au martèlement de la fessée succède un silence religieux, entrecoupé par les
gémissements et les sanglots de la fillette qui, pour n’avoir pas voulu de son lavement, est
contrainte de le prendre quand même. Cela ne sert à rien de vouloir résister à un clystère et
au bienfait de la seringue qui nettoie son boyau fangeux. Je la laisse un bon moment
mariner avant, qu’accroupie, je l’autorise à se vidanger dans un pot de ses déjections dans
des bruits qui la révulsent. À présent qu’elle est propre, je lui annonce, vicieusement :
- Eh bien, Marie-Louise, il est temps de sacrifier ta virginité, par-devant et par-
derrière…
Pour éviter d’entendre ses imprécations larmoyantes, je la bâ illonne avec une cagoule
pour ne pas être incommodée par ses cris. Un procédé particulièrement invalidant, tout
comme la muselière qui donne également un résultat oppressant. C’est un excellent
accessoire pour rendre une rebelle docile. Lacée sur sa nuque, elle immobilise son visage,
accentuant ses frayeurs. Les ouvertures au niveau des yeux, du nez et de la bouche peuvent
être obstruées, la rendant aveugle, sourde et muette. Cette dépendance fait qu’elle est très
malléable, ne sachant pas sur quelles parties de son anatomie je vais sévir.
Une fois cagoulée, Marie-Louise ressent une grande fébrilité, complètement prise dans
son isolement, en accablant sa sensibilité épidermique. Dorkó me tend un godemichet, ou
olisbos, instrument idéal pour déflorer une adolescente. Ce succédané de sexe masculin
remonte aux périodes les plus reculées. Cet artifice est le préféré des lesbiennes, pouvant
officier autant dans le vagin que l’anus. En attendant, la fille est crucifiée par les brû lures
causées par les lanières lorsque je la flagelle. Je pose d’atroces broches sur les pointes de
ses seins qui sont tiraillées et torturées. Alors, d’un coup sec, j’enfonce brutalement
l’olisbos qui crève l’hymen, l’inondant de sang. Je le ressors immédiatement, et force
l’entrée de sa petite grotte, quelque peu dilaté par le clystère, le déflorant à son tour. Marie-
Louise se cabre sous le déchirement, et le sang perle aussi de son goulet lacéré.
Satisfaite de ces dépucelages, je m’exclame :
- Voilà , tu es dorénavant ouverte recto et verso, sale truie ! Maintenant, il est temps que
tu mijotes dans un cachot avant de subir d’autres affres. Dans tes pensées les plus
audacieuses Marie-Louise, tu ne peux même pas imaginer toutes les souffrances qui
t’attendent. Allez, Dorkó , débarrasse de ma vue cette mijaurée…
9. Les offrandes et la soupeuse

E n 1596, je rends visite à ma douce amie, la Duchesse Hortensia, en compagnie de


son quarteron de dames d’honneur, qu’elle a fondé à vingt ans fin 1574, qui sont
également ses putains, qu’elle entretient pour connaître tous les secrets d’alcô ve
de Vienne, tant politiques que licencieux, auprès des gentilshommes et des dames de la
cour. Toutes brillent autant par l’esprit que par leur beauté. Elle a affublé ses quatre catins
de patronymes ronflants, et chacune nous parle de sa dernière aventure avec leurs galants
en termes imagés, en se référant à leurs organes reproducteurs.
La première, Madame Blandine de la Jarretière, une pulpeuse blonde, qui a maintenant
cinquante-deux ans, se flatte d’un damoiseau à l’épée plus longue que la moyenne qui l’a
laissée dans un fort bel état d’extase. En revanche, la deuxième, Mademoiselle Justine de la
Minauderie, élégante jouvencelle de trente-huit ans, également blonde aux yeux bleus et
bien dévoyée, évoque un monsieur un peu court de ce cô té-là mais qui, au final, se révèle
être un habile bretteur, la mettant pantelante. La troisième, Mademoiselle Constance de la
Renardière, adorable poupée de quarante-deux ans, brune aux yeux verts, déclare avoir dû
faire face à deux épéistes bien dimensionnés qui l’ont embrochée par l’avant et l’arrière,
telle une pintade cuite à point ! Enfin, la quatrième, Madame Solange de la Louverie, une
rousse incendiaire de quarante-sept ans, s’est aussi accouplée en trio, mais avec un homme
et une femme, mariés tous les deux, se réjouissant que l’épée factice de la dame ait une
efficacité comparable à celle de son époux, surtout quand ils se sont introduits ensemble
dans le même cratère.
Comme elle ne précise pas lequel, la Duchesse Hortensia et moi-même, ainsi que
Blandine de la Jarretière, Justine de la Minauderie et Constance de la Renardière insistons
toutes pour en savoir plus. Solange de la Louverie finit par avouer qu’ils l’ont pénétrée par-
devant. Suite à cette réponse, nous, les cinq coquines, poussons un : Oh ! Dommage… Alors,
Solange de la Louverie, ravie de son effet, ajoute avec un rire de gorge : Mais ils ont ensuite
honoré en profondeur le puits sans fond de mon croupion… Cette fois, nous, les cinq
libertines, nous extasions.
Ma très douce amie, la galante Duchesse Hortensia, dans une robe dévoilant
généreusement ses appâ ts, sa gorge plantureuse pouvant être carrément dénudée, adore
écouter ses quatre putains commenter leurs exploits, sans aucune pudeur. En haussant
effrontément la croupière, elles ensorcellent hommes ou femmes et en font des objets entre
leurs mains. Devant moi, elle les fait se dépouiller, à moitié nues, leurs cheveux épars, et se
tortiller dans des mouvements lascifs et obscènes, en tordant leurs corps. Nous les
regardons, tout en nous astiquant et énervant notre bouton de rose, sans chercher à nous
délivrer, préférant nous réserver pour la suite de la soirée, la Duchesse Hortensia avec un
mignon, et moi avec une esclave juvénile.
Pendant ce temps, les deux plus jeunes, Justine de la Minauderie et Constance de la
Renardière se cajolent d’un cô té, et les deux plus â gées, Blandine de la Jarretière et Solange
de la Louverie, en font autant du leur. Puis Blandine de la Jarretière s’accouple avec Justine
de la Minauderie, telle une mère avec sa fille, ce qu’elles sont en vérité, et Constance de la
Renardière avec Solange de la Louverie s’amourachent comme deux sœurs. Et toutes les
quatre, deux par deux, se mignardisent comme des folles.
Ses quatre putains aiment se faire butiner et lutiner par la Duchesse qui ne leur accorde
que rarement cette privauté, les privilégiant à donner du plaisir et non à en recevoir, même
si cela ne leur est pas interdit, en recueillant les confidences les plus intimes de la cour de
Vienne. La Duchesse Hortensia adore s’y pavaner avec Blandine de la Jarretière la poitrine
dépoitraillée, relevant sa robe sans vergogne et affichant ses fesses aux rondeurs opulentes
comme les bougresses des bordels. En aristocrate de haute lignée, elle ressent une
attirance pour ces mœurs, mélange de répulsion et de désir, exhibant ses prostituées dans
l’impudicité et la dépravation. Au cours d’un de ces bals, elle lui susurre :
- Ma chère Blandine que dirais-tu de t’accoupler avec le Prince Viktor qui est dans les
petits papiers de l’Empereur Matthias 1 ? er

- Oh ! Madame la Duchesse, on raconte qu’il est monté comme un taureau. Il va me


désosser !
- Surtout s’il te prend par ta porte de derrière, ce que je vais lui proposer. Mais rassure-
toi, je te mignoterai en même temps…
Dans l’instant, la Duchesse Hortensia s’approche du Prince Viktor, et lui murmure à
l’oreille :
- Que diriez-vous, cher Prince, de ramoner le croupion de ma concubine, Madame
Blandine de la Jarretière, qui en a bien besoin car ça la démange sérieusement de ce cô té-
là ?
- Avec joie, chère Duchesse. Je suis toujours prêt à honorer une catin qui a des
démangeaisons dans son arrière-train, pour bien la décongestionner. Allons dans ce salon
pour être plus à notre aise…
Une fois installés, la robe de Blandine retroussée, le Prince Viktor l’enfourne par l’orifice
étroit choisi par la Duchesse Hortensia qui se gargarise de la cyprine de sa putain. Alors
que le Prince, râ lant et s’activant, lui pétrit fortement ses seins plantureux, elle gémit :
- Ah ! Cher Prince, votre réputation n’est pas usurpée, vous êtes vraiment très gros dans
mon fondement. Mais contez-moi donc fleurette, pendant que vous me besognez, des
derniers ragots de la cour…
- Que veux-tu connaître, catin ?
- Tout, mon bon Prince…
Ahanant de plus en plus fort, le Prince Viktor, grognant plus que parlant, tout à son
extase, ne se fait pas prier pour révéler les dernières cachotteries qui circulent à la cour,
salaces aussi bien que politiques. Habituée à cet exercice, Blandine de la Jarretière n’en
perd pas une miette tandis que le Prince Viktor se répand généreusement dans son organe
creux. Après s’être rajusté du mieux qu’il peut, il salue respectueusement la Duchesse
Hortensia mais n’a pas un regard pour Blandine de la Jarretière qu’il considère comme un
trou sans fond bon uniquement à délivrer les hommes de leur trop-plein de semence. Une
fois seules, la Duchesse questionne Blandine :
- Alors, gourgandine, je vois que tu as fait du bon travail et, pour ta récompense, je vais
finir de te faire jouir…
- Oh ! Madame la Duchesse est trop bonne.
Avec un rire de gorge libidineux, elle conclut :
- Je sais, vicieuse, telle est ma bonté envers toi, putain, pour tes services rendus…
À la suite de cette savoureuse rencontre avec le quarteron de catins de ma douce amie
la Duchesse Hortensia, je suis de retour dans mon châ teau de Csejte. À ma requête, la
servante Dorkó amène quatre de mes esclaves, Lucia, Darina, Yolanda et Karla, pour
s’accommoder de mes folies et combler mes besoins. J’éprouve tour à tour leur fraîcheur et
leur entière soumission. Ces belles prisonnières rougissent sous mes attouchements
obscènes durant cette odieuse cérémonie de débauche.
Je passe successivement de l’une à l’autre. Je les compare tel du bétail, en préparation
de leur sacrifice pour une de mes orgies sanglantes. Prodigieusement exaltée par les
horreurs à venir, je ne peux me contenir. Telle une lionne dévorant une gazelle, je déguste
ma jouissance favorite. Je fixe Lucia sur un chevalet dans la posture désirée pour mes
projets détestables. J’étanche ma perversité criminelle, en meurtrissant sa chatte de façon
dégradante.
Maintenue par ma nourrice Ilona Jó , elle ne peut se révolter. Je vaincs ses derniers
obstacles et pénètre Lucia, écartant, pressant et lacérant ses chairs. Ses glapissements
atroces stimulent ma fureur monstrueuse sur l’autel de son calvaire. Je la frappe et la pince.
Je la mords et d’autres épreuves naissent de ma brutalité. Les chairs ramollies de Lucia se
prêtent à ma turpitude. Je lance des cris épouvantables, en pénétrant profondément son
intimité. Je m’engloutis en elle telle une couleuvre et mon venin lui ravit ses forces en la
faisant saigner. Jamais de sa vie, la pauvresse n’a autant souffert. J’en écume de rage par les
mouvements inconsidérés que je fais pour me dégager.
Je m’arme de cannes pour mes perfidies. Je corrige et fouette la croupe rebondie de
Lucia. Je la roue de coups, la cogne cruellement de toute ma férocité, depuis les reins
jusqu’aux gras des cuisses. Je l’enserre de mes bras et je comprime son ventre sur un de
mes genoux, l’exposant à mes caprices, dans ma luxure enflammée. Je colle ma bouche sur
la sienne et respire les soupirs de terreur que je lui arrache. Ses larmes coulent et je les
lèche. Toute menaçante, je dérouille Lucia, à genoux devant moi, opérant avec une main
d’excitants divertissements sur ses zones érogènes.
Mes bourrades l’atteignent avec violence. Je la déchire, avivant ses maux. Je suis à
l’ouvrage et, dans mon délire, je me lance dans une nouvelle cruauté. Je saisis la gorge de
Lucia et y porte mes dents. Telle une anthropophage ou cannibale, je la mords à l’excès
dans ma crise de démence. Elle pousse des hurlements effroyables, tandis que je la saigne.
Je m’épuise mais rien n’annonce la fin de mes calamités. Je gloutonne les sillons
ensanglantés de ses plaies, alors que la sorcière Anna Darvulia nous rejoint et, en satyre,
réclame sa pitance :
- Je veux que cette poule ponde, et manger son œuf. J’en ai besoin pour entrer en
transe…
Sa bouche se colle à son orifice et, l’esclave n’a d’autre solution que de se soulager,
s’exécutant avec répulsion. La sorcière avale ses reliefs putrides puis elle fait mettre Lucia à
genoux et, dans cette pose honteuse, elle assouvit à son tour sa passion scatologique dans
un lieu qui lui interdit toute plainte. Je continue de la fouetter, tandis que Dorkó place la
deuxième fille, Darina, à la hauteur de la bouche d’Anna Darvulia qui remplit le même
devoir auquel Lucia a été soumise. L’infâ me sorcière ajoute :
- Ce n’est pas assez, il faut que dans chacune de leurs mains, elles pétrissent ces
offrandes. On ne saurait trop multiplier les humiliations de ce cô té-là …
Lucia et Darina, obéissent et reçoivent les impuretés. Leurs gosiers gavés de cet infect
hommage, la diablesse Anna Darvulia reprend :
- Voyons si leurs vertus ont été endommagées par vos assauts, chère Comtesse
É lisabeth Bá thory…
La sorcière entame une active fustigation de Darina qui lui plaît autant qu’à moi. Tout
en l’auscultant, elle en jouit. Dans cette attitude, elle pelote énergiquement les deux demi-
lunes qui défendent l’entrée de la source de ses secrets. En fureur, elle ébranle les
portiques de son réceptacle. Ses coups violents sur son sanctuaire font que son sentier
devient moins étroit. Elle agrippe vigoureusement ses deux hanches, et la secoue avec
vivacité. Par ses efforts redoublés, la sorcière la réduit en miettes. Ces terribles attaques
font succomber la jouvencelle, geignant ses peines, vaincue. Tout concourt à la vicieuse
volupté de son exécutrice.
En face d’elle, je domine l’autre pucelle, Lucia. Je suis exaucée par cette gamine de
quinze ans, les cuisses ouvertes, offrant à sa bouche l’autel sur lequel je sacrifie la fontaine
de ma pompe en un suc précieux. Mon émission éclabousse sa belle frimousse tourmentée.
Le liquide chaud et bouillonnant se mélange à ses sanglots. Lucia agite sa langue pendant
que je jouis de ma débauche. Mes mains chatouillent son temple de Vénus, je le fouille en lui
prodiguant toutes les infamies. Je crie, et je suis inondée de plaisir.
J’éprouve la satisfaction de voir l’affliction, les larmes et le désespoir de ma victime,
Lucia, sans une once de remords. Son chagrin réconforte mon â me. Ma victoire et ma
félicité sont dans la possession de sa vertu. Tous ses maux fâ cheux la laissent flétrie à
jamais.
Pas de consolation ni de secours pour les deux friponnes, Lucia et Darina. Leurs pleurs
se déversent en abondance, leurs vociférations font vibrer la voû te alors qu’elles se roulent
par terre, en meurtrissant leurs seins, s’arrachant les cheveux, invoquant leurs bourreaux
de leur donner la mort. Ma sévérité et celle de la sorcière sont récompensées par l’état où
elles se mettent, préférant périr que souffrir encore. Cette affreuse vision m’ensorcelle.
Excédée, je rugis :
- Reprenons, Anna, pour leur apprendre à vagir de la sorte avec un nouvel assaut…
Vicieusement, la sorcière ne se fait pas prier. Elle s’exécute pour l’accomplissement de
ses vils desseins, se transcende dans un excès de férocité barbare. En crise, elle insuffle une
douleur physique et morale à la novice Darina. De mon cô té, j’en fais de même, je martyrise
le postérieur de la pucelle, fendant avec zèle, sous mes coups, sa croupe rougie. Puis
j’installe Lucia entre nous, ses deux prêtresses. Dans cette position, elle offre sa bouche à
Anna Darvulia et, à moi, sa chaude intimité. Ainsi contrainte, je la butine et la burette, Lucia
étant obligée de faire de même à la sorcière. Tandis que nous la souillons indignement
encore une fois, elle supporte tout notre poids, étouffant à moitié. Enfin, je reprends :
- En voilà assez pour ces deux-là . Il est temps de s’occuper des deux autres, Yolanda et
Karla.
Je maltraite la plus jeune, Yolanda, â gée de douze ans, en lui faisant endurer un supplice
de mon choix. Je l’assieds et la force à des horreurs. Elle reçoit le fouet. Je la moleste et la
contrains à engloutir dans sa bouche mon temple de Vénus, se délectant de mes sécrétions.
Ivre de plaisir libidineux, je m’arme d’une poignée d’orties, et je frictionne son intimité en
de douloureuses titillations. Les feuilles urticantes entraînent d’intolérantes
démangeaisons sur Yolanda.
Il n’y a rien de plus horrible à subir quand les chairs sont toutes boursouflées et que je
refuse d’appliquer un baume pour les calmer. Yolanda braille comme une possédée et je la
laisse se gratter, avivant encore plus cet accablement en se faisant saigner. Pour ne pas être
en reste, je frotte ses tout petits seins avec les orties, pince les mamelons et les chairs
tuméfiées de la fillette. Cette vision me procure une nouvelle extase intense, au-delà de tous
les interdits, en la traitant comme un objet, ou mieux de la viande déposée à mes pieds en
tant que déesse de la cruauté !
Anna Darvulia s’énerve sur sa donzelle, Karla, de tous justes quinze ans, en l’invectivant
et la tourmentant. Elle encaisse sa punition, ce qui la fait jouir, provoquant la fureur de la
sorcière qui la frappe au visage. Elle poursuit sa besogne démoniaque sur le bastion de la
gourgandine Karla. Elle pétrit les parties charnues de son pauvre corps, s’embrasant dans
des bonds, se précipitant sur les seins offerts à son ardeur, tels les fruits de ses sanctions.
Ses dents, à chaque morsure, laissent des traces, et le sang jaillit dans son gosier, apaisant
quelque peu son ivresse. Karla est mordue si fortement, que je peux également me repaître
de son sang.
Pendant ce temps, la servante Dorkó fait venir une femme de vingt-cinq ans, enflée du
ventre de six mois, Amanda. Elle la hisse sur un piédestal où elle se tient sur une jambe,
obligée d’avoir l’autre en l’air. Autour d’elle, Dorkó dépose des tapis garnis de ronces et
d’épines de rosiers. La garce se maintient dans cette posture à l’aide d’une gaule flexible
pour se soutenir. Dans l’impossibilité de conserver son équilibre longtemps, elle n’a pas
d’autre solution que de s’affaler sur le parterre d’aiguilles. Surtout qu’elle est handicapée
par son gros ventre !
Cette alternative m’enchante. Nous détournant des deux mignonnettes fustigées,
Yolanda et Karla, la sorcière et moi contemplons le sadique et divertissant spectacle donné
par Amanda. Cette femelle grosse reste dans cette attitude une dizaine de minutes avant
que les forces lui fassent défaut et s’écroule sur les épines. En traîtresses enivrées et
débauchées de luxure, nous livrons son anatomie pour la dernière fois à l’abomination de
nos délires sexuels.
Son ventre enfanté est transpercé par les aiguilles qui lui rentrent dans la chair. Plus
Amanda se tortille, hurlant de déchirement, plus les échardes la font saigner, s’incrustant
dans sa peau. Son corps se couvre d’épines et, en voulant les arracher, dans les affres de sa
souffrance, elle s’en plante d’autres dans ses parties charnues. En quelques minutes,
Amanda n’est plus que charpie, et je laisse Anna Darvulia et Dorkó finir cette boucherie.
En 1599, ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, a l’honneur d’être invitée à Paris, avec sa
cousine la Comtesse Anne Hó usbeá nthory, dans le royaume de France du bon Roi Henri IV
qui a succédé aux fils de Catherine de Médicis, Charles IX l’inquisiteur et Henri III le
pédéraste. Elle me raconte son voyage où elle reçoit les confidences d’un Marquis au
service de la justice royale, à propos d’une soupeuse. Mais avant d’en arriver là , elle me
confie :
- Ma chère nièce É lisabeth, tu ne peux savoir comment les Parisiens sont polissons. Ma
cousine Anne Hó usbeá nthory est réputée pour son fondement totalement éclaté. Eh bien,
au cours de nos orgies, toi qui comprends le français, ils l’avaient surnommée la Comtesse
Anne Usbéantorride.
- Oh ! Les cochons, ma chère tante, comme un anus béant torride…
- En effet, mais ma cousine ne s’est pas offusquée de cette libertine galanterie et,
maintenant, elle ne veut plus qu’on l’appelle autrement ! À présent, je vais te conter par le
détail cette incroyable histoire de soupeuse.
- Très bien, ma tante, je suis tout ouïe…
- Imagine-toi, ma tendre nièce É lisabeth, un soir d’hiver à Paris quand une ombre
furtive, emmitouflée dans un grand manteau, rô de près des latrines. Dans la rigole baigne
un gros pain, gorgé de l’urine infâ me des hommes qui se sont soulagés dessus depuis le
matin. D’un geste vif, la soupeuse, c’est comme cela que l’on nomme en France ces femelles
assoiffées de délices avariés, l’enfourne dans son sac. Ses talons claquent rapidement sur le
pavé et l’ombre disparaît dans la nuit. À l’abri des regards, cette traînée savoure son butin.
Le pain rassis qu’elle a déposé au petit jour s’est imbibé tout au long de la journée. Elle le
saisit avec délicatesse, évitant qu’il s’égoutte trop de son immonde jus. Elle en hume
lentement la forte odeur, s’en imprègne les narines avant d’y porter la bouche.
- Oh, ma chère tante, comment peut-on faire une chose pareille ?
- Attends la suite, ma chère nièce, si tu veux connaître le meilleur. Ses doigts pressent la
croû te mollement, faisant dégorger la mie de pain de son troublant nectar. Elle s’en
humecte les lèvres et sa langue avides. Avec gourmandise, la vicieuse en croque un
morceau, le mâ chouillant pour se délecter de son enivrant arô me. La mie de pain est
spongieuse à souhait et le dîner de la soupeuse s’annonce particulièrement goû teux !
Chaque bouchée est un régal pour son palais de dépravée. Elle fait durer le plaisir et le pain
régurgite son trop-plein de liquide saumâ tre dans son gosier. Elle mord à pleines dents
dans la mie visqueuse, comblant lubriquement ses papilles de dégénérée. La saveur â cre de
l’urine fermentée lui procure d’ignobles renvois. Mais ce qui en ferait vomir d’autres, lui
apporte, au contraire, une intense extase.
Ma tante fait une pause, voyant que, malgré ma perversité, je suis quelque peu révulsée
par ce qu’elle me raconte, en lui disant :
- Vous savez que je suis très vicieuse et débauchée, ma chère tante Klara, mais là , c’est
stupéfiant…
- Cela ne fait aucun doute, chère É lisabeth. Cette femme, dont je n’ai pu obtenir le nom
auprès du Marquis, car elle était de la noblesse, a été initiée à cet étrange rite, d’après ce
qu’il m’a révélé, dans un couvent. Le croiras-tu ? À la nuit tombée, elle remarque le manège
d’une des bonnes sœurs près des latrines. Les autres soirs, elle la suit discrètement et la
voit faire son bizarre rituel. N’y tenant plus, la croisant comme si c’était le fait du hasard,
elle ose lui demander ce qu’elle fabrique. Interloquée, l’autre lui avoue : Surtout ne dis rien
à la Mère supérieure, c’est mon jardin secret, je suis une soupeuse.
Ne comprenant pas, l’adolescente réclame des explications et la nonne lui confie
comment, le matin, elle dépose son quignon de pain rassis et, le soir, le récupère gorgé de
son bon jus.
- Tout cela dans un cloître de sœurs, comment est-ce possible, ma chère tante ?
- Ne sois pas si impatiente, ma chère nièce.
L’autre trouve ça écœurant mais, sans se départir, la nonne ajoute :
- Justement, c’est cela qui est exquis quand je déguste la mie tendre qui dégouline
d’urine.
La gourgandine continue de penser que c’est répugnant, lui donnant envie de vomir.
Cette réflexion amuse la sœur qui lui dit « Voilà une autre de mes friandises. É videmment, il
faut avoir des appétences spéciales mais, une fois qu’on n’y a goû té, crois-moi, on ne peut
plus s’en passer. Tu n’es qu’une mijaurée qui ne sait pas ce qui est bon ».
La fille a de plus en plus de mal à contenir ses haut-le-cœur et, ce qui doit arriver arrive,
la jouvencelle vomit dans une bassine que lui présente la nonne, preste comme l’éclair,
collant sa bouche contre la sienne, pour se repaître de ses souillures intestinales…
En entendant cela, je suis moi aussi au bord de l’indigestion. Ma tante s’en aperçoit et
me déclare :
- Oui, ma chérie, je sais, c’est particulièrement exécrable, mais ce n’est pas fini. Après, la
sœur mord goulû ment dans le pain juteux à souhait, le dégustant avec les reliquats de la
juvénile… La voyant faire, allergique, elle s’enfuit, sans demander son reste. Néanmoins, les
jours suivants, troublée de l’avoir vue dévorer la mie détrempée d’urine fétide, elle ne peut
s’empêcher, après avoir fait pipi, de glisser ses doigts dans son entre cuisses et de les sucer
timidement. D’abord surprise par l’odeur â cre et salée, elle y prend plaisir peu à peu.
- C’est comme cela qu’elle s’en entiche, ma chère tante Klara ?
- Oui, ma chère É lisabeth. Elle s’en confie à la nonne qui, émoustillée, lui susurre,
vicieuse : « Voilà qui est bien, petite cochonne. Mais boire de son propre jus, aussi délicieux
soit-il, n’est rien par rapport au bon repas d’une soupeuse. C’est le mélange des mictions
frelatées qui donne cet arô me excitant, à chaque fois renouvelé, selon les généreuses
donatrices anonymes. Il se dégage du pain imbibé une décoction que seule les vraies
soupeuses comme moi savent apprécier. Il ne tient qu’à toi d’en devenir, comme moi, une
consommatrice. Si tu veux, je peux t’initier. La fille avoue qu’elle veut bien essayer de
sanctifier ce pain béni des dieux urinaires et partager avec elle son infâ me pitance du soir
aux effluves très relevés.
Encore, une fois, je suis au bord de la nausée, mais ma tante, la Comtesse Klara Bá thory,
ne s’en émeut pas, et poursuit :
- C’est ainsi qu’elle mord pour la première fois dans le fruit défendu. Si elle recrache la
première bouchée, la deuxième passe tout rond à travers son gosier. À la troisième, elle
prend son temps, la garde en bouche, son palais s’imbibant de la salace mixture avant de
l’avaler. Très vite, elle devient une soupeuse quêtant sa pitance aux latrines du couvent et,
du coup, ne connaît que le jus musqué des femmes qui fermente toute la journée. L’odeur
de ce pain souillé est un nectar qui embaume ses narines. La nuit, elle pisse au lit comme
une morveuse.
- C’est incroyable ce que vous me contez là , ma chère tante.
- Oui, la débauche n’a pas de limite, ma chère nièce. Quand elle quitte le cloître, sa
perfide manie est bien accrochée en elle et elle fréquente à présent les latrines des
hommes. Mais, l’exhalaison de celles des femmes à laquelle la drô lesse s’est habituée lui
manque. Comme elle ne peut plus retourner au couvent, elle se prostitue dans une maison
fréquentée par des courtisanes dévoyées. Les filles sont attachées, agenouillées, certaines la
bouche grande ouverte, dans les latrines, mijotant dans la rigole, baignant dans l’onde
dorée et saumâ tre des nobles vidangeuses. Sous la férule de la maquerelle, les rô les sont
régulièrement inversés, et ça gargouille de partout…
Je m’exclame, à l’attention de ma chère tante Klara :
- Je n’en reviens pas de toute cette luxure, ne serais-je, moi, É lisabeth Bá thory, divine
Comtesse de sang royal, qu’une enfant de chœur dans mon châ teau de Csejte !
- Ne t’affole pas, ma douce nièce É lisabeth, Paris est la capitale de la dépravation, bien
supérieure à ce qui se passe à Vienne ou partout en Transylvanie. Toujours est-il que notre
soupeuse devient une spécialiste très réputée dans les salons parisiens où se réunissent les
soupeuses et aussi les soupeurs. Elle déguste de plus en plus de quignons de pains gavés
d’urine chargée et putride, maculée par les déjections qui stagnent, lui imprégnant la
bouche, les narines, les yeux et les cheveux. Elle est complètement souillée. Ces aristocrates
pervertis se succèdent auprès d’elle dont la coprophile Feuille de Rose, au goû t très porté
sur les reliefs rejetés par le gros intestin. Cette ordure se rassasie à la fosse béante de la
soupeuse. Elle la purge avec une ardeur frénétique. De cet abîme, lentement, éclô t un
saucisson constituant un des plus majestueux étrons jamais produits. Sans répulsion, elle
gobe tout, se gargarisant de son infecte puanteur. Elle s’en régale à gorge déployée, les
lèvres caviardées, sans la moindre gêne. Tant et si bien que cette soupeuse invétérée, qui
conçoit l’amertume de la pisse infâ me trempée du pain comme le meilleur des nectars,
attrape une grave maladie vénérienne qui l’emporte en quelques jours…
À la fin du long récit de ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, je conclus, ne sachant pas
si je suis admirative ou écœurée :
- Quelle fin atroce, ma très chère tante, et quelle histoire…
10. L’infamie

E n 1598, à trente-huit ans, mon époux Ferenc Ná dasdy me met de nouveau grosse
et cette fois j’ai un fils, Pá l. Pendant la longue guerre contre les Ottomans (1593-
1606), mon mari me charge de la défense de nos domaines. Cette menace est très
grave et, en 1599, le village de Csejte est pillé par les Turcs, mais le châ teau est épargné.
Malgré ce grand désastre, je continue mes exactions, et je m’en retourne rendre visite à ma
tendre amie la Duchesse Hortensia à Vienne.
De nouveau, elle me fait un cadeau inespéré en la personne d’une esclave d’une rare
docilité, Sarah. Cette garcette, fille d’aristocrates, a un fort penchant pour la douleur quand
elle prend son plaisir. Après un bal chez la Duchesse Hortensia, elle est brutalisée par un
couple qui la capture et l’enlève dans son carrosse. L’homme et la femme la violentent
bestialement mais, au lieu de l’horrifier, cela fait jouir Sarah. Elle veut continuer à les
fréquenter mais, accusés du meurtre d’une gamine, ils doivent fuir Vienne en catastrophe.
Sarah s’en confie à la Duchesse Hortensia qui me la présente lors de cette escapade
viennoise. Pour une fois, pas besoin de rapt, Sarah s’offre à moi en vermine, ligotée et
battue.
Pour cet exercice, grâ ce à sa grande souplesse, elle démontre une capacité
exceptionnelle à supporter des tortures durant de longues périodes, totalement soumise
aux corrections les plus abruptes, aimant recevoir des coups de poing dans le ventre. Cette
catin flexible est capable d’endurer les pires souffrances physiques. Ses deux mamelons
percés à la perfection, je les malaxe à outrance, tout comme son bourgeon ultra-sensible, la
faisant haleter et bramer :
- Ah ! Vous m’étrillez, Madame la Comtesse. Vous m’épuisez, et plus vous me plongez
dans le malheur, plus vous faites mon bonheur…
- Crevure, c’est ça que tu veux, que je te crève, et tu en redemandes !
- Oh ! Oui, lacérez-moi et cognez-moi encore…
Galvanisée, je bâ illonne cette chienne avec une grosse boule dans sa bouche. Je fais
subir à Sarah les sanctions les plus austères, alors qu’elle me défie du regard pour exiger
encore de plus démoniaques supplices sur sa fragile chair blanche. Je la fouette avec une
canne. Quand je lui tire sur les seins, le déchirement accentué par les broches qui lui
écrasent les tétons, elle sanglote et gémit comme une morveuse, tout en adorant
diablement ça. Je lui retire le bâ illon et, cette fois, pour la faire taire, je lui tire la langue avec
une pincette, l’obligeant à la garder pendante durant une bonne minute. C’est horrible mais
tellement stimulant. Je lui serre le cou avec une cordelette de cuir et l’étrangle
progressivement jusqu’à ce qu’elle défaille et s’évanouisse.
Ces tourments sont insoutenables, mais c’est le meilleur des raffinements pour Sarah et
l’unique moyen qu’elle atteigne l’orgasme ! Pour elle, il n’y a rien de traumatisant. Elle aime
les cruautés que j’inflige à son anatomie merveilleuse. Je lui donne des claques d’une rare
sauvagerie, à lui arracher la figure, avant de lui bourrer de nouveau son ventre de durs
coups de poing. Sarah hurle comme une démente mais raffole de ça. Avec son corps mince
et souple à souhait, elle s’offre dans les postures les plus obscènes. É cartelée et étirée, elle
obéit à toutes mes injonctions sans hésitation, ligotée et battue sans pitié. Très habile et
experte, Sarah est toujours prête à tolérer tous les outrages avec le sourire !
Mon regret est de ne pas pouvoir l’emmener avec moi dans les souterrains de mon
châ teau de Csejte, restant à demeure chez ma douce amie la Duchesse Hortensia. Mais, la
fois suivante où je reviens à Vienne, Sarah n’est plus là , le couple maudit qui l’avait violée
est venu la reprendre et, obéissante, elle l’a suivi. Je me maudis de pas avoir insisté auprès
de la Duchesse Hortensia pour la conserver avec moi, tant elle était une larve parfaite !
À mon retour dans mon châ teau de Csejte, je me venge sur une demoiselle désespérée
de petite noblesse, Sophia, â gée de quinze ans. Elle attend les exécrations et les punitions
qui transforment son existence en un insupportable calvaire. Elle est terrifiée face à la bête
féroce et lubrique que je suis, qui ne jouit que des châ timents cruels que je prescris à son
pauvre corps. Mon domaine est une église maudite où j’accomplis ma propre religion.
Sophia se questionne pour savoir si elle a offensé le ciel pour être internée dans mon
châ teau maléfique.
Dans son cachot, je l’entends psalmodier ses prières à la providence et à son Dieu pour
qu’il daigne lui accorder son pardon. Refusant d’ouvrir les yeux, elle se révolte, sans succès,
en proférant à mon égard des blasphèmes. Des larmes amères suivent ses réflexions,
inondant son beau visage. Hypocrite, j’envoie la lavandière Katalin Benická la consoler :
- Belle mignonnette, loin de vous insulter, je viens calmer vos larmes et saluer votre
courage. Il faut vous accoutumer à votre nouvelle destinée. Ma Maîtresse, la Comtesse
É lisabeth Bá thory, est insensible à vos suppliques et son courroux ne peut qu’en être plus
terrible pour assouvir ses passions de débauchée en attentant à votre vie. La perte de votre
liberté est mineure en comparaison de ce qui vous menace dans cette maison, chère Sophia.
La malheureuse est loin d’être réconfortée à cet énoncé, en entendant des jouvencelles
gémir et pleurer dans les cachots attenants. Pour l’instant, la cuisante calamité qu’elle
ressent est morale et elle se demande comment elle pourra y résister physiquement.
É duquée à souffler le chaud et le froid, Katalin Benická l’apaise avec emphase, évoquant les
maux auxquels elle doit se préparer, et lui prodigue de fieffés conseils :
- Voyons, votre cellule est moins insalubre que d’autres. Vous y avez un chandelier, une
chaise percée et un seau de toilette, ce qui est le cas de peu de cachots. Bien sû r, ce n’est
plus la grande chambre à laquelle vous étiez habituée. La porte est recouverte de barreaux,
fermée par une énorme serrure. Et il n’y a pas de fenêtres qui apportent la lumière du jour
et vous ne pouvez pas voir au dehors.
É prouvée par cette description, la jeune aristocrate Sophia émet un murmure à peine
audible :
- Voilà donc ma prison…
- Hélas ! Oui, ma douce enfant. Telle est votre demeure, et elle ne communique pas avec
les autres cellules.
Sur ces perfides paroles, la lavandière tape au portillon, et la servante Dorkó lui ouvre,
abandonnant la jolie Sophia à son triste sort.
J’en profite pour courtiser, à ma manière six de mes serviles pensionnaires, Carmen,
Barbara, Valeria, Agnès, Maria et Tereza. Les deux plus jeunes, Carmen et Barbara, ont
douze et quatorze ans. La première a une figure vive et enjouée car elle est là depuis peu,
avec une bouche en cœur et de beaux cheveux roux. La suivante, de faible santé, grosse de
huit bons mois, est pleine des œuvres du nain Ficzkó , unique mâ le que j’autorise à
ensemencer les gourgandines. Et ses attributs sexuels n’ont rien d’atrophié par rapport à sa
petite personne. Au contraire, son appendice monstrueux mesure onze pouces 1 pour une
circonférence de six pouces2.
La troisième, Valeria, est une ravissante blonde de quinze ans, aux traits délicieux qui
respire la gentillesse, mais son visage est empreint de tristesse, étant ici depuis des mois.
Agnès, la quatrième, a dix-sept ans. Sans effronterie dans son regard, les charmes, que lui a
dotés la nature, n’ont pas encore été trop dégradés par ma cynique impudence.
Maria, la cinquième, â gée de vingt ans, est une Vénus aux formes un peu prononcées,
d’une blancheur éblouissante à la physionomie douce, avec de beaux yeux, une bouche un
peu grande, et de superbes cheveux de jais. Tereza, la sixième, a vingt-quatre ans. Elle aussi
est enflée du ventre, mais de cinq mois, la figure ronde, très pâ le, ses grandes pupilles sont
emplies de langueur. Sa fraîcheur est altérée par sa grossesse. Très libidineuse, je sais
qu’elle s’épuise en se prodiguant des plaisirs solitaires.
Je termine mon inspection quand la cloche sonne. La doyenne Dó ria sursaute et
retrouve ses prérogatives. Suivant l’usage, les filles, les unes après les autres, Carmen,
Barbara, Valeria, Agnès, Maria et Tereza, relèvent leurs jupes au-dessus du nombril et au
milieu des reins devant la nourrice Ilona Jó . Elle rend hommage à certaines, s’en émouvoir
de la façon rude dont ses doigts écorchent leur chair. Elle dévisage Barbara, l’adolescente
enceinte, et lui demande, sulfureuse :
- Comment te sens-tu, sale truie ?
Ne pouvant réprimer ses sanglots, elle se tait tandis que ma nourrice reprend, en riant :
- Tu t’y feras. Il n’y a pas de maison où l’on forme les garces comme toi mieux qu’ici !
Elle empoigne la liste des coupables des mains de la doyenne, faisant frémir de peur les
soumises dans l’attente des pires punitions. Ilona Jó ordonne à Agnès de s’agenouiller, son
voile au-dessus de son temple de Vénus, en découvrant sa poitrine. Elle-même ouvre ses
jambes dans le plus grand écart possible à hauteur de son visage, sacrifiant sur cet autel
l’émission de sa fontaine de jouvence. Elle jouit alors que la jeunette avale à pleine bouche
sa chaude et â cre miction. Et Maria, à quatre pattes devant la nourrice, l’excite de sa main. À
une troisième, Valeria, elle fait lécher ses doigts poisseux des sucs de la précédente.
Ensuite, elle frappe sa croupe intensément avec une cravache.
La servante Dorkó la rejoint et gifle la vierge Carmen dont la figure est bientô t toute
rouge de la trace de ses doigts bagués. Tout cela s’accompagne d’insultes et de propos
obscènes. Je lui titille les mamelons, et lui demande :
- Tu aimes ça, friponne !
- Oh, oui, Madame la Comtesse, ça me rend toute chaude.
Je fais remarquer à ma nourrice Ilona Jó :
- Voilà , dès qu’elles ont leurs premières règles, ces morveuses ont le feu au cul !
- Vous avez bien raison de les punir pour leurs débauches, Madame la Comtesse. Celle-ci
en a à peine fini avec ses menstrues, qu’elle se tortille comme une putain…
- Elle peut toujours se trémousser, je ne suis pas prête à la laisser venir. Elle peut
mijoter dans sa cyprine avant que je l’autorise à jouir, emmaillotée dans sa ceinture de
chasteté qui lui interdit toute délivrance.
Sur cette injonction, je gifle Carmen et la renvoie croupir dans le fond du cachot.
Cette débauche exalte Dorkó et Ilona Jó , les conduisant dans un état de désir enflammé.
Elles découvrent les postérieurs des filles, et elles s’emparent de verges pour les irriter. Les
gourgandines grosses, Barbara, de huit bons mois, et Tereza, de cinq mois, ne sont pas
ménagées. La fureur insuffle à leurs égarements les gâ teries fielleuses qu’elles déploient
avec violence.
Ivre d’une rage épouvantable et avec de cris terribles, Ilona Jó enfouit son visage entre
les cuisses de la plus dépravée, Tereza, et la vorace, toute à son extase libertine. Cette orgie,
dans la plus bizarre luxure, dégénère en une joute entre les deux femelles, se déchaînant
dans de vibrants assauts. Quand elles jouissent, embrasant leurs sens d’une indicible
volupté, les cinq autres filles, Carmen, Barbara, Valeria, Agnès et Maria, font leur dévotion
en s’abreuvant à leurs calices dégoulinants d’onctuosité.
J’organise ensuite un combat entre les deux jouvencelles grosses, la jeune Barbara, et la
plus â gée Tereza. Je les fais monter sur le lit, et leur commande :
- Celle qui fait s’écrouler l’autre au bas de la couche sera vainqueur et aura droit à une
ration de vin, la perdante sera privée de nourriture. Allez, pas de quartier…
La lutte est vite inégale. Tereza, forte de ses vingt-quatre ans, domine la fragile Barbara,
â gée de quatorze ans. Si les autres garcettes sont dégoû tées par mon injustice, je savoure ce
spectacle dégradant et ignoble. Tereza terrasse Barbara qui se débat comme elle peut avant
de chuter lamentablement du lit, en larmes et gémissante. Toujours aussi diabolique, je
prononce ma sentence :
- Comme promis, Barbara sera privée de nourriture, quant à Tereza, je me ferai une joie
de pisser dans son eau, tant pis pour sa ration de vin…
Domptées, aucune ne bronche, sachant que le plus minime reproche à mon égard
entraînerait une autre punition.
Deux semaines plus tard, la mô me de quatorze ans, Barbara, à son neuvième mois,
accouche. Je lui enfonce une chandelle dans le fondement, accentuant les afflictions de la
délivrance. Celle-ci se déroule sous la direction de ma nourrice Ilona Jó , assistée de la
servante Dorkó et de la lavandière Katalin Benická . Ilona Jó lui ordonne :
- Respire et pousse, traînée ! Recommence…
Malgré l’étroitesse de sa craquette, Barbara, en éructant des vociférations inhumaines,
donne naissance à une fille. Ilona Jó s’en saisit et déclare :
- Quel joli poupon !
Elle ne la montre pas à la jeune mère, qui braille de plus belle :
- Mon bébé !
Je la cogne et la bâ illonne pour ne plus l’entendre m’abîmer les oreilles ! Les jours
suivants, je me repais à la poitrine juvénile de Barbara gorgée de lait. C’est moi qu’elle
allaite et non pas son nourrisson, élevé au lait d’â nesse. Je mords ses pointes voracement
pour en extraire le lait qui a encore meilleure saveur une fois souillé de son sang. Ses tétons
sont tuméfiés et violacés sous mes ardentes morsures.
Mais, comme toujours, je me lasse de Barbara dont les seins, que je malmène trop,
s’avachissent malgré son jeune â ge. Il me faut de la chair fraîche et je jette mon dévolu sur
deux sœurs, Sylvaine et Sylvette, de quatorze et seize ans. Le regard lubrique, je me
complais de voir ces deux esclaves soumises, bâ illonnées et attachées, subissant en silence
leur humiliation. Suspendues par les poignets à des chaînes, face à face, je prends un plaisir
sadique à les unir l’une à l’autre par deux courts cordons de cuir reliés par des pinces à
leurs tendres tétons, ce qui fait qu’au moindre mouvement, leur souffrance est fulgurante,
lacérant la chair délicate de leurs mamelons.
Ravie du résultat, je fais de même avec les lèvres de leurs temples de Vénus, chacune
étant la prisonnière de l’autre, pour leur malheur. Je les ajuste avec les mâ choires crantées
des agrafes qui pénètrent durement dans la peau. Les deux mignonnettes halètent et
pleurent, se tordant sous la douleur, avivant encore plus leur martyre. Je m’acharne aussi
sur leurs étroits goulets de derrière. Accentuant mes sévices pour les rendre définitifs, je
remplace les broches par des anneaux en leur perçant les pointes.
Je les dépends et leur lie les mains dans le dos, au-dessus de leur corset en cuir noir,
étranglant atrocement leur taille. Je parachève ma vicieuse besogne, dans une version
siamoise, en infiltrant une longue canule dans leurs vessies respectives pour qu’elles se
remplissent l’une l’autre ! Je lance alors, méchamment :
- Eh bien, mes tourterelles, vous voilà unies pour le meilleur et pour le pire. Surtout le
pire. Cela en attendant d’endurer des tourments encore plus sévères.
Contraintes et forcées, sous la pression, leurs poches urinaires trop pleines ne
demandent qu’à se vider, mais leurs liquides, prisonniers de la canule, ne cessent d’aller et
venir de l’une à l’autre, en leur provoquant des endolorissements horribles suite à ce
bouillonnement qui ne peut s’évacuer ! Enfin, ayant pitié, si on peut dire, j’arrache d’un
coup sec la canule, et d’abondants jets de miction fumante jaillissent. Je traîne ensuite
Sylvaine et Sylvette dehors pour un nouveau jeu crapuleux, en annonçant :
- Nous allons faire un concours très spécial avec mes deux chiens de berger. Si vous
courez suffisamment vite, mes jolies pucelles, et grimpez à ce poteau en y restant
accrochées, ils n’auront pas la joie de vous mordre et de vous prendre, ce qui serait
dommage pour eux, tant ils sont en rut à renifler des chiennes en chaleur que je leur
interdis de monter. Sinon, ils se feront une joie de vous ravager. Allez, courez, je vous laisse
une légère avance, avant de les lâ cher, voyez comme je suis pleine de bonté, mes chères
gourgandines…
S’élançant, les deux sœurs, Sylvaine et Sylvette, se démènent tant bien que mal, en
trébuchant, pour atteindre l’hypothétique poteau. Essoufflées, à bout de forces, elles
touchent au but et s’agrippent au pieu pour s’y hisser le plus haut possible, les chiens
aboyant dans leur dos. Malgré leurs efforts, elles glissent et s’affalent au sol, celui-ci étant
huilé, offertes lamentablement aux deux bêtes, sous mes éclats de rire pervers :
- Vous ne croyiez tout de même pas que j’allais vous laisser la moindre chance. Vous
allez souffrir maintenant, saletés !
En effet, les chiens renversent les deux mignonnes, leur léchant la raie de leur langue
baveuse, avant de les écraser, en leur enserrant la taille de leurs pattes avant. Le souffle
court, leurs longs chibres osseux et écarlates cherchent les tendres orifices vierges qu’ils
labourent, tambourinant dedans à coups saccadés. Les deux sœurs palpitent sous la
redoutable pression bestiale. La sauvagerie avec laquelle elles sont prises, me fait
m’extasier :
- Allez-y, mes chéris, crevez-les !
Leur calvaire s’achève quand les deux chiens, d’une ultime secousse, atteignent leur
jouissance, leurs mandrins restant encastrés dans les deux jouvencelles, souillées dans leur
plus profonde intimité. Satisfaite de cette vision bestiale, je me masturbe telle une forcenée,
hurlant :
- Ah ! Je viens, venez lécher votre Maîtresse, mes deux vermines !
Terrorisées mais obéissantes, Sylvaine et Sylvette s’exécutent et, malgré leur aversion,
se repaissent de mes sucs qui leur donnent envie de vomir. Bien qu’elles se retiennent,
prises d’un haut-le-cœur, elles n’en peuvent plus et rendent, en m’aspergeant le ventre de
glaires visqueux. Furieuse, je leur ordonne :
- Ravalez-moi ça tout de suite, souillures, et plus vite que ça !
Humiliées, elles lichent les déjections, tandis que je lance :
- Voilà ce qui arrive quand on se conduit comme des truies !
Le lendemain je me présente devant Sylvaine, la taille sertie d’un gros godemiché que je
lui enfourne dans la bouche, sans ménagement. Puis, je la harponne par les reins et la
pénètre par l’arrière. Tout en la sodomisant, je commande à Sylvette :
- Quant à toi, lèche ta sœur, sale dévergondée !
La pauvre, horripilée, se résigne à cette pratique incestueuse et plaque ses lèvres sur la
chatte de Sylvaine. À quatre pattes, haletante, elle râ le en lui tendant ses reins. Obligée, elle
la lutine, et je m’exclame :
- Non, mais, regardez-moi cette dégénérée, comme elle aime ça !
Pour parachever mon œuvre, je lâ che ma généreuse miction sur les belles frimousses
des deux drô lesses, éclaboussant leurs bouches, leurs yeux et leurs cheveux.

1. Vingt-huit centimètres.
2. Quinze centimètres.
11. Le supplice

D e 1602 à 1604, le pasteur luthérien Istvá n Magyari tente de me dénoncer à la


cour de Vienne pour les abominations que je commets. Mais les autorités ne
sont pas promptes à y donner suite et j’en suis fort aise, continuant de
m’adonner à mes turpitudes. Dans une salle de torture, je retrouve Isabelle, une pucelle de
treize ans. La violence de mes attouchements fait choir les voiles qui couvrent ses seins.
Elle est bientô t nue, ses longs cheveux châ tains flottant en désordre, inondée de ses
sanglots qui m’inspirent de malhonnêtes désirs. Mes caresses lui montrent à quel point elle
m’enivre. Je l’entrave de chaînes, concevant des plaisirs infâ mes en agitant un fouet pour la
frapper. Je me rue sur elle et la renverse. La fillette crie mais, de rage, je lui enfonce un
mouchoir dans la bouche.
Je fais revêtir à Isabelle une camisole, un moyen de punition particulièrement efficace,
surtout si j’y ajoute une cagoule. Son corps immobilisé, ses membres sont tétanisés dans
une position inconfortable. En reliant les chevilles par une chaîne à un collier autour du
cou, elle est sévèrement paralysée. Je suspends des poids au bout de ses bras et de ses
jambes. La tension exercée par cet écartèlement aggrave inexorablement sa soumission.
Je la décuple en lui imposant une ceinture de continence. À l’inverse de celle de
chasteté, des manchons en liège obstruent l’anus, le vagin et le canal urinaire. Son port
prolongé la fait se souiller, le liège, en épousant les intimités de ses chairs incommodées, se
gonfle au contact de ses excréments, voire du sang des règles, et de son urine, ce qui
entraîne une gêne intolérable dans chacun de ses orifices.
Je ne suis plus maîtresse de moi-même. Isabelle est la proie de mes prunelles vicieuses,
la molestant de caresses perfides, j’assouvis mes désirs, en lui confiant :
- Tu n’es là que pour servir ma volonté de te nuire, sans te plaindre des actions que je
perpétue sur toi, catin. Je suis la seule Maîtresse à recevoir tes confessions, en t’ô tant tout
moyen de te défendre. Je suis une tueuse sans remords, et tu dois tout me dire. Mais
réfléchis bien avant de parler, choisis bien tes mots, ou j’achève de t’écraser.
Dans un souffle, Isabelle murmure :
- Madame la Comtesse, j’implore votre pardon…
- Voilà qui est bien, traînée, cette brève confession fait plaisir à entendre !
Dans cette circonstance, mes maux s’apaisent quelque peu. Le feu des passions qui
couve en moi ne m’aveugle pas encore. Mais, il ne peut être question que je porte secours à
cette putain ! Et remettre à plus tard mes horreurs n’est pas un sentiment de bonté de ma
part, ce n’est que pour lui faire plus mal la prochaine fois. Sans qu’elle puisse se soustraire à
la vie ignoble à laquelle j’ai la bassesse de l’humilier, Isabelle est dans l’attente de mes
prochains égarements indécents.
Pleine de ces réflexions, j’écume de nouveau, prête à répandre mon venimeux pollen.
Ses pupilles apeurées me supplient de renoncer à lui faire subir d’autres malheurs. Muette,
Isabelle devine que mon â me est pourrie et, encore, bien plus qu’elle ne le soupçonne ! La
bienfaisance n’y pénètre pas. Aigrement, je l’invective :
- Garcette, tes yeux de pucelle trahissent tes paroles. C’est la première fois que je vois
une de mes mignonnettes dont le regard m’assassine. Refuserais-tu de m’obéir
aveuglément, en n’étant plus dévote à mes actes les plus affreux ?
- Oh ! Madame la Comtesse, je vous suis redevable mais je ne suis point coupable,
croyez-moi…
- Comment ! Me serais-je trompée sur ta soumission ? Je te pensais plus dévouée ! Que
veux-tu que je fasse d’une idiote de ta triste espèce, n’étant là que pour multiplier mes
crimes. Alors, il serait temps que tu me le prouves !
- Oui, Madame, pardonnez mon inconvenance…
- Très bien. Tu ne dois en aucun cas t’y refuser, sinon où te porte ta bêtise ? Comment
comptes-tu me calmer, catin ? Je ne vois là qu’une solution, en portant sur tes épaules la
marque des esclaves.
- Juste ciel, Madame la Comtesse, je vous obéirais toujours, mais ne m’infligez pas du
sceau de l’infamie. Pitié, je mets ma vie à vos pieds…
- Bon, pour cette procédure, je vais réfléchir avant de t’offrir à mon bourreau, le nain
Ficzkó . Qu’il te suffise de savoir que ton sort dépend de ma seule volonté. Tu te doutes
combien le marquage au fer rouge est terrible, et la blessure met plusieurs jours à
cicatriser. Et encore, si je ne choisis pas ton intimité pour te flétrir ! Ne compte pas sur moi
pour consentir à un arrangement. Je reviendrai à la nuit pour savoir à quoi je te destine.
Dans cette attente, tu peux sangloter dans le secret de cette interrogation. Il te sera alors
facile de déterminer quelles faveurs je désire de toi, saleté !
- Oui, Madame la Comtesse, je serai à vos ordres…
- Surtout, n’espère pas ma grâ ce, rien ne pourrait la justifier, pas plus que de m’implorer
de ta tendre innocence. Ce n’est pas une manière de me persuader mais de m’exacerber !
Sois prête à tout, aveuglément !
Je laisse Isabelle mijoter dans l’idée de cette terrifiante humiliation, effrayée par
l’éventualité d’être estampillée au fer rouge, ne sachant si c’est un piège maléfique ou un
vœu de cruauté que je vais exaucer ! Avant de partir, elle susurre, avec empressement, de
sa voix de gamine :
- Madame, je vous en prie, daignez me dire ce qu’il en est de cette violente menace…
Porterai-je le sceau des prostituées ? Ou me faudra-t-il envisager la mort sans pouvoir me
défendre ?
Déterminée à ne pas lui répondre, je m’en vais sans un mot pour cette malheureuse,
l’abandonnant dans cette incertitude, sans en connaître plus sur mes ignominieuses
pensées. Sa seule échappatoire pour son salut est d’être capable de me débarrasser de mes
maux. Ce qui n’est certainement pas près de se produire, tant mon caractère maléfique et
ma conduite perverse lui font craindre le pire.
Quand huit heures sonnent, Isabelle tremble lorsque je parais, tel un cerbère. Hypocrite,
je lui annonce :
- Suis-moi, catin. Songe à la faveur que je te fais d’une telle grâ ce que peu de tes
compagnes de déchéance obtiennent…
Une fois arrivée dans une pièce sombre, elle distingue, à la lueur des chandeliers, la
sorcière Anna Darvulia et le nain Ficzkó , dont la rudesse des traits l’affole. Je demande au
nabot :
- Tout est-il fermé ?
- Oui, Madame la Comtesse. Votre nourrice Ilona Jó et la servante Dorkó sont en
débauche selon vos ordres, et je veille, ayant soin de n’ouvrir à qui que ce soit…
Ces mots font frémir la jouvencelle, car que peut-elle attendre de ses tortionnaires ? Je
dis à Anna :
- Assieds la donzelle, et qu’elle te baise ton trésor en signe d’assentiment…
Ne pouvant que se soumettre, Isabelle pose ses lèvres sur la toison de la sorcière, tandis
que je l’embrasse goulû ment sur la bouche. Tout en me prodiguant de mes doigts les plus
lestes attouchements, je reprends :
- Voilà , friponne, les juges dont tu dépends pour tes félonies envers moi ! Et un
accommodement me semble improbable…
- Pitié, Madame la Comtesse, je ne sais pas ce que vous me reprochez. Je vous ai toujours
été servile…
- Tais-toi, il y a ici deux témoins contre toi. Je n’ai condamné personne à être marqué
depuis longtemps, et ces délits de lèse-majesté ont été constatés par ces deux personnes.
Mets-tu en doute la parole d’or d’Anna Darvulia et de Ficzkó ?
- Pardon, je vous en prie, Maîtresse, mais de quelles fautes m’accusent-ils ?
- Il s’agit de ton effronterie à être insolente. Tu mériterais d’être brû lée, à moins que
dans ta résignation, tu t’abaisses à faire preuve d’une obéissance aveugle. Es-tu prête à le
jurer à tout ce que j’exige de toi ?
- Oui, Madame la Comtesse, mais en me réduisant plus bas que terre, en cédant à vos
infamies et aux pièges que vous me tendez, vous me privez de mon innocence…
- Cesse tes perfidies, putain, je ne tolère pas ces réprobations !
En éructant cela, je cravache sauvagement Isabelle sur les seins, lui arrachant des
hurlements stridents, et je poursuis :
- Cette sentence est dans l’ordre des choses, fragile créature. Ton unique raison d’être
est de céder à mes désirs les plus fous, victime de ma méchanceté. C’est là ton calvaire !
En bougresse libidineuse, je retrousse ses voiles. Elle recule et tente de repousser avec
horreur le nain Ficzkó dont le chibre se dresse fièrement. Affolée, dans son mouvement,
Isabelle tombe dans les bras de la sorcière Anna Darvulia. Celle-ci s’en empare et l’expose,
sans défense, à ma furie. Je la dépouille de son corset. Sous nos yeux de monstres, elle est
aussi nue qu’à sa naissance, et je crie :
- Quelle résistance, catin, tu imagines pouvoir te soustraire à mon courroux divin…
Isabelle cède sous mes coups, la mettant dans un piteux état. Avec la sorcière, nous
entourons la pauvresse qui se retrouve prisonnière entre nous deux. Nous l’auscultons à
loisir. Le nabot la considère avec envie, la bave aux lèvres. Il se concentre sur son derrière
rebondi qu’il manie brutalement. Il baise avec fougue son fessier, sous nos regards
concupiscents. Il procède à un impitoyable examen, l’honorant de lubriques révérences.
Durant ces préliminaires, le nain abuse de ses fantaisies sur son petit orifice impur. En
pâ moison, Anna Darvulia s’exclame :
- Quel beau cul a cette truie !
- Oui ! Sa croupe est sublime et bonne à être fourrée par Ficzkó .
- J’ai rarement vu des reins si bien moulés. Ils sont fermes et encore frais !
- Mon nain se réjouit de se vautrer dans ces débordements car Isabelle ne s’est jamais
livrée d’elle-même tout au long de ses malheureuses aventures. Il n’y a rien de plus plaisant
que de voir le charmant minois livide de cette gourgandine.
En effet, Ficzkó ne l’a eue qu’en la violant, mais il l’a eue quand même !
À ces mots, le nabot enfonce ses cinq doigts dans le péristyle de son temple d’amour. À
l’adresse de la sorcière, je reprends :
- Elle a beau gueuler, je peux te dire que depuis, même pour lui, c’est devenu un peu
trop large, tant il est accoutumé à des prémices avec des vierges, il a du mal à s’arranger de
cela. Ce galopin devient difficile !
Le nain retourne Isabelle et recommence son cérémonial sur son postérieur auquel il
trouve le même inconvénient, creusant sa grotte de sa main avide, en la faisant glapir et
pleurer à chaudes larmes. Je continue :
- Tu connais son secret, il se sert de son épouvantable pieu et nous, qui n’avons pas
besoin de cette ressource, nous nous contentons d’olisbos qui, aussi douloureux qu’ils
soient pour la fille, perfectionnent pourtant son orgasme, et nous l’aurons après lui, recto et
verso !
La sorcière approuve sournoisement :
- Très bien, occupons-nous toutes les deux en nous adonnant à ces préludes si doux à
notre volupté. Je la prendrai par-devant et, vous, Comtesse adorée, vous visiterez l’exiguë
porte de cette mijaurée. Même, si je pense que l’endroit vaut bien l’envers, je sais que vous
préférez cette privauté qui vous comble…
- Bien mieux, je suis écœurée des calices de la procréation des femelles. Rien ne vaut le
sillon frelaté d’une mignonnette pour en jouir en l’aiguillonnant dans ce qu’elle a de plus
clandestin !
À ces remarques impudiques, Isabelle comprend dans quel état nous allons la mettre.
Ficzkó , n’y tenant plus, lui plonge son phallus dans la bouche. Elle le suce et le glottine, mais
ne se limite pas de le lécher, et fait tourner sa langue autour de la calotte de son gland, le
mordillant avec ses dents en même temps que ses lèvres le pressent. Il est ainsi
vigoureusement secoué, et savoure la multiplication des sensations produites par la
fréquence des entrées et sorties de son excroissance. Le nain se complaît ensuite à
s’enficher solidement dans son croupion. Tout arc-bouté, il agite son énorme mandrin dans
Isabelle, l’ouvrant presque en deux, la faisant hurler avant de baigner son fondement de
larges jets de sa semence.
Il réitère presque immédiatement son hommage, faisant couler sa liqueur dans son
réceptacle fangeux. Isabelle s’aperçoit que sa consistance prend celle d’une courge ramollie
pour une fois encore se redresser. Stimulé, en récompense de son ardeur renouvelée, le
nabot lui applique une claque de toute la force de sa main sur l’un de ses tétons, avant de
lui mordre une oreille, l’arrachant presque pour le prix de son effort ! Dans son affreux
langage de libertin, il la maltraite comme elle le mérite, avant d’abattre d’autres vexations
sur elle. L’implorer dans l’élément où il se trouve est inutile, ne pouvant que l’exalter à
l’enflammer davantage.
Ficzkó l’installe, nue, entre nous trois et Isabelle reçoit la pénitence cruelle que nous
nous plaisons à lui donner. La sorcière et moi-même ne sommes pas les plus
compatissantes. Nous lui crachons et pissons dessus. Le nain bredouille des injures et se
distingue par des taquineries et une autre bordée de foutre dans sa bouche, dont une giclée
pénètre dans une de ses narines. J’oblige aussitô t Isabelle à renifler pour que le jus
redescende dans sa gorge par un conduit qui n’est pas destiné spécialement à cela !
Anna Darvulia saisit la drô lesse, lui appuie les coudes sur un dossier, et les genoux sur
les bras d’un fauteuil, son arrière-train penché vers moi. En position, nous sommes nues
toutes les deux, nos tailles ceinturées d’énormes godemichés. Ainsi armées, nous passons
devant Isabelle, lui faisant apprécier les monstruosités avec lesquelles nous allons
l’empaler. Avec des gestes vicieux, nous attouchons les cratères de la garcette qu’elle nous
offre et que nous allons sacrifier, en affichant l’élégance de sa croupe potelée. Nous nous
masturbons, et attisons notre émotion. Isabelle frémit face à son calvaire quand la verge
immonde que je porte va la transpercer. Il est encore plus gros et plus long que l’engin déjà
disproportionné du nabot. Elle se lamente :
- Oh ! Madame la Comtesse, comment pouvez-vous arborer un olisbos de cette taille
pour vos prémices ? Cela ne peut-il dépendre que de la férocité de vos diableries ?
- En effet, putain, ce sont mes armes pour te soumettre et, hélas, pour toi, te foutre en
sang !
Avec la sorcière, nous poursuivons nos échauffements, nos piques à la main, pour
débusquer et éventrer les orifices que nous avons choisis. De nouveau, Isabelle pleurniche :
- Oh ! Maîtresse, jamais rien de pareil ne m’a encore souillée et quels que soient vos
appareillages antérieurs, celui-ci le surpasse…
- Exactement, je suis comme le rapace qui flétrit la colombe. Nous sommes deux
débauchées, prêtes à fondre sur toi avec nos dards menaçants !
En les caressant langoureusement, comme le feraient des hommes, nous approchons les
godemichés de sa bouche, l’obligeant à les sucer et à les avaler loin dans son gosier, la
faisant baver et hoqueter en s’étouffant à moitié. En prélude à un combat plus sérieux,
graveleuse, je me penche pour que ses fesses écartées soient à hauteur de mes lèvres et je
les lèche. Ma langue s’introduit fougueusement dans l’un et l’autre de ses temples. Je
fourrage affreusement dans l’étroit réduit qu’Isabelle me présente. J’en jouis béatement, et
j’offre à la sorcière mes propres trous aux joies de sa bouche.
Anna Darvulia délaisse mon calice reproducteur et engloutit sa langue dans ma rosette
impure. Elle m’agrippe les hanches en modulant ses succions aux secousses que j’inflige à la
gourgandine, collée à l’encens qui imbibe son sanctuaire. Un délire insondable s’empare de
moi et me transporte. Je suis en crise. Je succombe aux caresses linguales de la sorcière
dans mon antre. Me pressant avec suffisance, cette coquine me fait expirer dans des
râ lements lubriques, en prononçant d’odieux blasphèmes. Tant et si bien que je ne peux me
contenir, et gémis :
- Anna, tu m’as mis dans un tel état qu’il fallait bien que je vienne ! Tu m’as donné
tellement de plaisir avec ta langue comme tu le fais à chaque fois. Il est vrai que tu sais
toujours me rendre folle… Et tu me le prouves de nouveau, chère diablesse de la
perversité…
Puis l’abominable sorcière se place de dos, en face du gosier d’Isabelle, le nez collé sur
son derrière, l’obligeant à mignoter son fondement jusqu’à ce qu’elle décharge à son tour,
en inondant sa bouche de ses sécrétions. Je lui serre le cou, pour qu’elle ne puisse pas
recracher, la forçant, durant cette courte brû lure, à avaler les sucs concentrés d’Anna
Darvulia, en lui procurant une extase jouissive. Elle est aussi vive et bruyante que la
mienne, hurlant des imprécations sataniques. Des mots inarticulés sortent de ses lèvres,
tels de primitifs grognements, la portant dans une euphorie complète pendant cette orgie
qui n’en est que plus sale et plus impie. La rage et l’égarement sont les caractères de notre
méchanceté.

Le repos succède à cette cavalcade effrénée, laissant Isabelle respirer quelques instants.
Si elle est toute moulue, pour notre part, ce qui la surprend avec effroi, c’est notre capacité
de récupération. Nous soignons ses plaies et, en moins de temps qu’il n’en faut pour les lui
administrer, elle est de nouveau présentable malgré de légères traces qui subsistent.
Nos assauts reprennent. Avec le nabot, il y a des moments où nos quatre corps n’en font
plus qu’un. Je me délecte de la vulve d’Isabelle qui se prête de toutes les façons à ma langue.
La sorcière s’emploie avec profusion sur ses seins. Le nain, jamais rassasié, rend encore une
fois hommage à son organe creux de moins en moins étroit et de plus en plus ouvert ! Son
cul sert d’autel à de vibrants et ignobles va-et-vient au rythme des secousses impétueuses
de Ficzkó .
Durant ce tableau libidineux, nous nous vautrons dans la plus impénitente des luxures.
Le nabot éjacule copieusement tandis que j’aiguise ma flèche. À sa suite, je présente mon
énorme olisbos à l’endroit où je vais l’enfoncer, écartant les fesses d’Isabelle dans la
perspective de ma lubricité. Ce plastron ensorcelle la cruauté d’Anna Darvulia. En libertines
jamais assagies par l’énergie que nous déployons, nous effrayons la gamine plus que jamais.
Opportuniste, je commente :
- Allez, catin, ranime nos sens, allume de nouveau le feu en nous. Il est temps que tu
passes à l’action !
En femelles dépravées, nous nous jetons sur Isabelle qui suce alternativement nos
dards factices dans sa bouche. Lorsqu’elle en pompe un, de ses mains elle câ line la chatte de
l’autre dont s’écoule la liqueur sirupeuse de sa cyprine, s’en humectant les lèvres et tout le
visage. Alors, je m’écris à l’adresse d’Anna Darvulia :
- Prends cette larve, et rétrécis-la !
La fillette, stupéfaite par cette expression qu’elle ne connaît pas, en découvre
l’expérience cruelle qui lui apporte tout son sens. La sorcière l’attrape et colle ses reins sur
une console. Là , sans autre point d’appui, ses jambes pendent d’un cô té, sa tête et ses bras
de l’autre. Dans le plus grand écart possible, elle fixe les quatre membres à terre. En
bourreau, Anna Darvulia, pour réduire ses cratères, s’arme d’une longue aiguille. Sans
s’inquiéter du sang qu’elle répand ni des douleurs qu’elle occasionne, la monstrueuse
sorcière couture l’entrée de son temple d’amour avec du fil doré. En face d’elle, le nain
Ficzkó et moi-même savourons cet exécrable spectacle.
Dès qu’elle a terminé, elle retourne Isabelle sur le ventre, toujours sur la console. Ses
membres, de nouveaux fixés, et l’antre avarié et indécent de Sodome, dont raffole le nabot,
est à son tour clô turé de la même manière. Si coudre les lèvres de son vagin est facile, il faut
à Anna Darvulia son habileté de chirurgienne pour ligaturer ce trou dorénavant trop
écarquillé. Cette opération est diabolisée par les hurlements stridents de la jouvencelle
suppliciée, en proie à une succession de souffrances plus horribles les unes que les autres, à
chaque fois que l’aiguille transperce sa chair. Pour célébrer son art, elle perce avec l’aiguille
ses deux mamelons, leur faisant à chacun une jolie rosette de fil doré ! Si bien qu’Isabelle
s’évanouit. Ce travail achevé, elle est replacée sur ses reins. Je me réjouis, et m’exclame :
- Voilà , comme il la faut, ses forteresses resserrées, prêtes à être envahies. Accoutumée
à apprécier les prémices, il était bon de lui refaire une virginité, recto et verso, pour
prolonger cette cérémonie et que Ficzkó éprouve et reçoive encore des plaisirs de cette
créature…
La sorcière ranime Isabelle avec les effluves entêtants d’une potion dont elle a le secret.
Je dois soutenir le nain, pris d’une violente érection, sa pique à la main, quand il s’avance
sous nos regards vicieux, l’excitant toujours plus, avant de jouir. Déchaîné, le nabot
s’attaque aux nouvelles résistances qu’il trouve sur son chemin. Il pousse avec une
incroyable vigueur jusqu’à ce que le fil se rompe. Ses tourments n’égalent pas ceux de la
garcette clouée au pilori. Plus ses afflictions sont vives, plus elles donnent du piquant aux
soubresauts de son persécuteur. Toutes les barrières cèdent à ses efforts. Isabelle est
lacérée et saignante. Son phallus étincelant touche le fond, mais, cette fois, le nabot ménage
ses forces et ne fait que l’atteindre.
Il la retourne et cherche les mêmes obstacles qu’il observe en se masturbant. Ses larges
mains féroces rudoient ses chairs pour mieux attaquer la place si ajustée. L’étroitesse
naturelle du local, drastiquement resserrée par le fil, rend ses assauts plus vifs lorsqu’il s’y
présente. Dans sa sauvage intromission, son redoutable pénis sort vainqueur en faisant
céder la barricade ficelée qu’il brise en de violentes secousses de reins. Quand il la déflore,
mettant en sang les chairs de sa soyeuse rondelle, Isabelle brame comme une putain :
- Ah ! Il me tue, Madame la Comtesse, il est bien trop gros pour mon petit orifice…
Dans sa fureur, Ficzkó a aussi son gland ensanglanté. Mais qu’importe, il triomphe ! À la
suite d’autres vigoureux coups de boutoirs dans ce bastion, le scélérat emplit la caverne de
sa généreuse liqueur blanchâ tre et consomme son sacrifice qui est avivé par les
vociférations d’accablement de la pauvre immolée. Enchantée par cette vision immonde, je
la détache, et lance :
- À moi, maintenant. Inutile de recoudre cette catin pour que je la transperce de mon
olisbos !
J’introduis dans le croupion d’Isabelle une boule argentée de la grosseur d’un œuf. Je
l’enfonce à l’aide d’une pommade. Et, d’un trait, elle est engloutie dans le goulet martyrisé.
À peine a-t-elle disparu dans ses entrailles, qu’Isabelle se sent gonfler et toute brû lante. Elle
rend sa chaleur et son élasticité que son tempérament vertueux me refuse quand je la
pénètre de mon godemiché, avec bestialité. É plorée, elle supplie :
- Oh, Madame la Comtesse, ça me lamine et me mortifie le fondement…
Je ne tiens pas compte de ses jérémiades et m’active à pousser la boule le plus loin
possible dans son boyau, la pilonnant avec une rage dévastatrice. Après cela, la sorcière
Anna Darvulia érige une croix en bois épineux où cette débauchée crucifie Isabelle pour
accroître notre cruelle extase. Sans écouter ses plaintes, elle la garrotte fortement sur le
chevalet, se colle à elle et presse son dos et ses fesses sur les pointes qui la soutiennent.
N’ayant d’autre appui, son corps s’embroche sur ces maudits piquants qui la disloquent.
Son calvaire est décuplé au-delà du tolérable. Plus Isabelle se démène pour rejeter la
cuisante étreinte d’Anna Darvulia, plus les aspérités la déchiquettent.
La terrible boule attise toujours ses entrailles qui se crispent, la chauffant et la
déchirant. Elle glapit des hauts cris, et il n’y a point d’expression pour dépeindre ce qu’elle
supporte. En tortionnaire exacerbé, la sorcière en jouit, sa bouche liquéfiée sur celle
d’Isabelle, respirant sa douleur pour en augmenter son plaisir. Possédée par son ivresse,
Anna Darvulia goû te toujours plus à cette lubricité qui l’étançonne.
Je retourne brutalement la jeunette, et la boule, que son goulot putride est en train de
rendre, produit le même effet dans son vagin, l’irradiant d’un incendie qu’Isabelle allume
malgré elle. En enflammant l’endroit qu’elle quitte, elle descend lentement jusqu’au fond de
son calice roulant sur sa matrice. Je la rattache sur le ventre sur la perfide croix, et les
parties plus délicates de ses seins sont molestées par les épines sur lesquelles Isabelle
s’enfiche. Le nain Ficzkó pénètre encore une fois son sentier défendu, il le perfore et jute de
nouveau. Le délire s’empare de son persécuteur dans des beuglements ignobles. Isabelle
est inondée et épuisée quand je la libère, tout en recommandant à la sorcière :
- Allez, Anna, saisis-toi de cette catin, et régale-toi de tes caprices. Elle est à toi…
Libidineuse, elle l’empoigne, ses doigts la transpercent par-devant, et son olisbos
s’enfonce dans son arrière-train. La gourgandine est ravagée par sa prodigieuse grosseur
qui, après que le bridage des barrières artificieuses ait été saccagé par le nabot, attise son
endolorissement. Elle la sodomise encore pire que si elle montait une truie, s’excitant de
ses sanglots et hurlements. Isabelle, au cœur de cette abominable orgie, sent ses orifices
détruits. Vigoureuse et énervée, Anna Darvulia n’est plus maîtresse d’elle-même,
l’immolant dans un ultime coup de boutoir.
Je jubile d’un malin plaisir à dénouer les jolies rosettes de ses deux mamelons, prenant
tout mon temps pour faire coulisser le fil doré, en lui procurant un mal lancinant, qui la fait
s’évanouir. Au bout de quelques instants, en larmes, elle revient à elle, et je lui confie :
- Nous t’avons couturé et détricoté, pauvre mignonnette, mais nous allons tout réparer.
Du moins, en apparence…
Utilisant un flacon d’essences très rares, la sorcière enduit ses deux cratères et tous les
endroits de son anatomie qui ont été souillés. Les marques des atrocités que nous, ses
bourreaux, avons faites s’estompent, mais rien n’apaise ses souffrances dont Isabelle
supporte toujours les démangeaisons aussi vives. Anna Darvulia ajoute :
- Avec l’art que nous avons de masquer les vestiges de nos cruautés, il serait ridicule de
te plaindre, et tu n’aurais pas beau jeu de le faire ! Quelles preuves pourrais-tu montrer de
tes malheurs, catin ? D’ailleurs, à quoi bon ces dénégations, puisque tu seras un jour
exterminée. Ce sont plutô t tes prières que nous attendons et non tes lamentations !
J’enchaîne avec la même suffisance :
- Puisque je ne t’ai pas fait marquer au fer rouge, pour le moment, vermine, ton supplice
a été suffisamment long et pénible. Nous nous sommes bien amusées de toi dans notre
passion la plus folle, celle de ma puissance à abuser de ta faiblesse, et ça suffit pour cette
nuit.
Isabelle essaye de prononcer une requête, se jetant à genoux aux pieds de l’ogresse que
je suis, égarée dans la providence hideuse qui l’a mise sur mon chemin. Ne sachant si c’est
pour adoucir son calvaire ou quémander sa mort, je poursuis :
- Tu ne peux m’échapper, quel que soit le jugement que tu subiras, il serait vain que tu
divulgues ce qui t’est arrivé si, par une étrange erreur, tu en avais l’improbable possibilité.
D’ailleurs, personne ne te croirait. Et moi, en noble Comtesse, je démentirais tes paroles,
comme autant d’expiations que je livre au précepte de ton Dieu impie par mes crimes
affreux. Il te faut donc, belle et douce fille, trouver la paix dans ta souffrance, et celles qui
t’attendent encore. Il n’est pas encore venu le jour, sale putain, où tu sortiras de mon
châ teau de Csejhe vivante !
Le nain Ficzkó l’emporte hors de ma vue, la reconduisant dans son cachot où il
s’enferme avec elle. Ses infâ mes désirs l’affolent de nouveau, et il rugit :
- Restes en place, garcette, il faut que je te sodomise encore une fois. Tu as le derrière le
plus voluptueusement comprimé que je connaisse et, crois-moi, je suis un expert…
Isabelle tente de se défendre, mais il la crucifie, la prenant dans d’horribles douleurs
qu’elle endure lors de cette énième attaque. La grosseur excessive de l’assaillant, le
tiraillement de ces parties, les feux dont cette maudite boule a dévoré son intestin, tout
contribue à lui faire éprouver des tourments renouvelés. Victime de son outrageux
libertinage, le nabot la répudie, en la bouclant dans sa cellule, gémissante et en pleurs, lui
recommandant :
- Si jamais tu racontes ce qui s’est passé cette nuit, c’est moi qui t’égorgerai, te faisant
regretter de quitter ce monde, raclure…
Au matin, dans son désarroi, Isabelle ne parvient pas à avaler la moindre nourriture.
Perdue, elle s’en remet à son Dieu impuissant, le priant de l’arracher à cet univers peuplé
de monstres, de n’importe quelle manière que bon lui semblera.
Le lendemain, quand je vais la voir, elle tremble en voyant avec quel sang-froid, en
Comtesse traîtresse, j’exerce ma justice insidieuse, telle la plus grande des courtisanes !
Nulle consolation pour cette malheureuse, née pour être traitée comme un animal par la
plus féroce de bêtes, en l’occurrence moi-même. J’abuse de son innocence et de sa triste
infortune. Face à ma malhonnêteté qui revendique ces abominations, Isabelle ne peut
plaider sa cause, me divertissant des charges qui pèseraient contre moi dans un
hypothétique procès établi par un juge inique qui aurait cette impudence ! Tant il est vrai
que le plus mince espoir l’a délaissée depuis longtemps…
12. La Marquise Marianna

A u XVI siècle, la Marquise germanique Marianna est la fille d’un noble quasiment
e

ruiné. Après une sévère éducation dans un pensionnat, on lui fait épouser, à
treize ans, le Vicomte de Constantin, de sept ans son aîné. Tous deux s’installent
à Vienne. En 1590, à seize ans, Marianna est présentée au Prince Vladimir, â gé de dix-huit
ans. Bien que marié, séduit par sa beauté et sa fraîcheur, il tombe amoureux d’elle. La
Marquise Marianna résiste aux avances ferventes du fougueux monarque, avant de céder,
trahie par son mari. Par lâ cheté, celui-ci consent à cet adultère. Elle s’offre alors au Prince
Vladimir. Une relation étrange se noue entre les deux amants. Elle jouit d’une position
enviable jusqu’au jour où elle se lasse de cette existence frelatée de maîtresse officielle du
Prince Vladimir, en étant en quelque sorte sa putain. Avec l’aide de la Duchesse Hortensia,
avec qui elle partage aussi la couche, la Marquise Marianna organise sa rocambolesque
évasion et trouve refuge en Hongrie, dans un couvent.
Après y avoir séjourné durant deux ans, en 1598, son époux est tué dans un guet-apens
et elle est empoisonnée par ces mêmes ennemis de Transylvanie. Très mal en point, elle
rentre à Vienne, en catastrophe, où la Duchesse Hortensia me la recommande, et la sorcière
Anna Darvulia, grâ ce à l’un de ses remèdes-miracles, la sauve. Cela me vaut son entière
reconnaissance et je deviens une amie de l’excentrique Marquise Marianna. Elle épouse
secrètement un Baron, débauché tout comme elle. À Vienne, elle tient salon et toute
l’aristocratie se presse chez elle. Elle dépense sans compter et achète des tableaux, des
tapisseries, des bijoux, des livres, des robes… tant et si bien qu’elle doit déménager et
acquérir un autre châ teau !
En 1604, malheureusement, la Marquise Marianna, à trente ans, meurt prématurément,
en plein cœur de l’hiver, des suites d’un coup de froid fatal et de trop nombreuses saignées.
Sur sa tombe, sa tendre amie la Duchesse Hortensia, en souvenir de leurs étreintes
saphiques, fait inscrire l’épitaphe : Ci-gît une dame de volupté, Qui, pour plus de sûreté, Est
partie au paradis, Des douces amours chéries.
Dans son testament, la Marquise Marianna charge son amie la Duchesse Hortensia de
régler les problèmes de sa domesticité. Je l’accompagne dans le châ teau de la défunte où
elle fait mettre nues les huit femmes, deux soubrettes, quatre filles de service, la
gouvernante et la cuisinière. Ces deux dernières s’en offusquent :
- Madame la Duchesse, vous ne pouvez pas nous imposer cela, pas à notre â ge. Nous
comprenons pour les gourgandines mais pas pour nous…
- Bien sû r que je le peux, vous étiez la propriété de ma très chère amie, la Marquise
Marianna, et cela me donne tous les droits comme stipulé dans les documents de sa
succession.
Les six jouvencelles, obséquieuses et obéissantes sont déjà déshabillées et, devant nos
yeux courroucés, la gouvernante et la cuisinière s’exécutent. Une fois nues, la première est
du genre malingre, toute en os, et la seconde, bien dodue, les seins énormes, avec un gros
fessier. Humiliées, elles tentent de dissimuler leurs parties charnelles avec leurs mains. La
Duchesse Hortensia, satisfaite de sa comédie, les détaille l’une après l’autre, en
commençant par la gouvernante et la cuisinière, commentant leur anatomie en termes
choquants :
- Celle-ci, ma chère Comtesse É lisabeth Bá thory, est vraiment trop maigre. Faire l’amour
avec un tel sac d’os doit être un calvaire ! Quant à l’autre, on ne voit même plus son temple
de Vénus, noyé dans la graisse de ses cuisses informes. Allez, rhabillez-vous et disparaissez,
viles créatures…
Rouges de honte, la gouvernante et la cuisinière déguerpissent sans demander leur
reste. La Duchesse Hortensia s’attarde maintenant sur les quatre filles de service, qui ne
sont ni laides ni belles. Sans commentaire, elle leur fait signe de reprendre leurs hardes et
de débarrasser le plancher. En revanche, les deux jolies bonnes, une blonde et une brune,
dévolues à l’intimité de la Marquise Marianna requièrent toute son attention. Elle ausculte
leurs sexes et leurs fesses, tâ te la fermeté de leurs seins. Enfin, elle rend son verdict :
- Toi, tu peux te rhabiller et partir. Toi, tu demeures à mon service, toute nue, les avant-
bras croisés dans le dos, en te tenant les mains, pour que je n’aie pas besoin de te les
attacher. Si tu les décroises, je te fais couper les poignets par mon amie la Comtesse
É lisabeth Bá thory, ici présente !
La blonde s’en va, trop contente de s’en tirer à si bon compte, et la brune, terrorisée par
ces menaces, obéit sans prononcer un mot de peur d’engendrer les foudres de la Duchesse
Hortensia qui l’invite à s’asseoir sur un proéminent olisbos. É pouvantée, elle s’écrie
pourtant :
- Oh, Madame, il est beaucoup trop gros et trop long, il va m’éventrer…
É nervée, je m’enflamme :
- Eh bien, puisque tu renâ cles, ma chère Hortensia, elle va le prendre dans le fondement,
qu’en pensez-vous ?
- Oui, c’est une formidable idée, ma très chère É lisabeth.
Devant nos mines furibondes, la mijaurée se tait en tortillant du cul pour s’empaler sur
le monstrueux godemiché, que la Duchesse Hortensia a enduit de crème auparavant. Les
bras toujours croisés dans le dos, en pleurant et haletant, elle s’en enfonce les trois quarts,
crevant son étroit cratère. Elle s’arrête alors, incapable de bouger plus avant. Cruelle, je lui
appuie sur les épaules et le mandrin finit de la perforer jusqu’à la garde, en poussant un
braillement insupportable, et faisant saigner abondamment son orifice déchiqueté. Je dois
la soutenir car elle défaille dans l’instant. Inconsciente, avec la Duchesse Hortensia, nous la
soustrayons au supplice du pal.
Quand nous repartons toutes les deux, avec la juvénile, la rondelle cassée, son
réceptacle arrière défoncé comme une ornière la fait souffrir à chacun de ses pas. Mais une
fois à Vienne, je ne peux attendre pour connaître le sort de l’écorchée et ravissante
soubrette brune, car je dois rentrer dans mon châ teau de Csejte précipitamment.
En effet, à la même époque, en 1604, mon époux Ferenc Ná dasdy décède à l’â ge de 50
ans, officiellement d’une blessure reçue au combat. En vérité, il a été assassiné par une
prostituée. Le commanditaire en serait le général Giorgio Basta, condottiere italien au
service des Habsbourg, qui se bat contre les Bá thory en Transylvanie. Tout cela ne
m’empêche pas d’organiser des funérailles grandioses en l’honneur de mon mari.
Devenue veuve, je ne change rien à mon mode de vie. Brisant tous les interdits, avec
mon caractère hautain et supérieur, en déesse dominatrice, je règne sur le châ teau de
Csejte, demeure de tous mes fantasmes dont j’ai fait un enfer sur terre pour les
adolescentes serviles.
Dans un livre qui traite de la bestialité, j’apprends que dans l’antiquité elle était très
pratiquée. Le cas le plus célèbre dans la mythologie grecque est l’accouplement de
Pasiphaé, femme de Minos, avec un taureau, enfantant le Minotaure. Les gens vivent alors
avec leurs animaux, ce qui favorise des liens affectifs.
Il est écrit qu’à la campagne, les jeunes garçons et filles s’initient aux rapports sexuels
avec des bêtes. Il est décrit qu’une jouvencelle se fait ramoner par son chien. Avant, elle le
suce, en engouffrant son dard au plus profond de sa gorge. Quand l’animal glisse son pieu
osseux dans sa fente, sa volupté est à son comble. La gourgandine déguste une virulente
pénétration vaginale. Et quand son canidé la sodomise, elle obtient encore plus de plaisir.
Sans aucun tabou ni complexe, en insatiable salope, elle caresse d’une main le membre
d’un cheval, à la longueur gigantesque, et, de l’autre, se tripote la minette, en mouillant
toujours plus. Prise de démence, elle se met à quatre pattes et se fait lécher de grands coups
de langue, tout en continuant de le masturber. Enfin, l’étalon en rut l’encule. La cochonne
en redemande. Plus il la besogne intensément, plus son extase est fantastique, en bravant
l’interdit de la morale d’avoir des rapports charnels avec des animaux.
Ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, me révèle qu’en 1601, en France, le Parlement de
Paris condamne Claudine de Culam, 16 ans, servante du Prieur de Revercourt, pour avoir
eu une relation avec un chien, à être pendue et étranglée avec la bête. À la demande de la
mère, sû re de l’innocence de sa fille, Claudine est amenée devant une cour de femmes ayant
le statut d’expertes. Le chien la rejoint dans la pièce où la jeune fille se déshabille, et il lui
saute dessus, la prenant en levrette ! Afin qu’il ne reste rien de cet accouplement contre
nature, leurs cendres sont jetées dans la Seine.
Toujours en 1604, la doyenne Dó ria remet à Kathleen, pour ses quinze ans, les habits
annexés à sa classe. Elle n’est là que depuis un mois, et la sorcière Anna Darvulia la piège
dans sa souricière pour me la présenter à moi, la divine Comtesse É lisabeth Bá thory.
Auparavant, Anna Darvulia la dénude et l’assaille, la profanant dans une attitude obscène
digne de ses obsessions. Dans une position absolument inconvenante, elle veut demander
grâ ce mais, en voyant la fureur dans les pupilles de la sorcière, Kathleen abdique et obéit.
Dans cette posture avilissante, elle presse ses mains et sa bouche sur son autel dont elle se
délecte, en le mignotant au comble de sa dévotion. Une fois rassasiée, Anna Darvulia
m’amène enfin Kathleen, et je lui ordonne :
- Raconte-moi tes premières semaines dans mon châ teau de Csejte avec les anecdotes
les plus infernales et les plus savoureuses, garcette !
Mes oreilles se tendent pour entendre la version de son arrivée dans mon cloaque
impur.
- Le nain Ficzkó m’a flagellée dix fois sur les seins que je protégeais comme je pouvais
de mes mains. Voyant cela, il les a attachées dans mon dos et je n’ai plus eu que mes larmes
pour quémander sa grâ ce. Il m’a avilie encore plus et m’a fouettée fortement d’une
douzaine d’autres coups sur ma poitrine, car il m’avait durement ordonné de me taire. De
féroces cinglons ont fait gicler des traits de sang. Mon affliction provoquait mes
braillements et mes pleurs, tout en accentuant la rage de ce monstre, en rendant ainsi mes
seins mille fois plus appétissants pour lui. Sa bouche vorace collée à mes mamelons, il les a
dévorés. Mes yeux étaient inondés de larmes qu’il léchait avec envie. Oh, Madame la
Comtesse, je n’en puis plus, ces souvenirs sont trop affreux…
Le récit de ses ignobles déboires me transporte d’aise, et j’en conclus :
- Très bien, je suis ravie, Kathleen. Je vois que tu as compris que ces effrayantes
inhumanités te seront quotidiennes et sans fin dans mon châ teau de Csejte.
- Oh ! Madame la Comtesse, je sais que votre demeure est infernale, grand Dieu !
La pauvrette, éplorée dans la tragédie de ses tourments qui la dégoû tent et la révoltent,
a pourtant l’audace de me poser la question qui la taraude :
- Madame la Comtesse, je voudrais connaître le destin qui m’attend quand je partirai
d’ici ? Je suis si épuisée…
Vicieuse, je lui rétorque :
- Il serait possible que tu sois bientô t satisfaite, enfant de putain ! Nous approchons de
l’époque de la fête. Rarement cette cérémonie a lieu sans apporter son lot de victimes et,
moi, Comtesse É lisabeth Bá thory, je séduis des adolescentes par le moyen de la confession,
en faisant de nouvelles recrues. Alors, il faut bien faire de la place pour les nouvelles…
Néanmoins, la délicieuse Kathleen n’en saura pas plus.
13. Le miracle de l’hostie

E n 1604, quand le jour de cette fameuse fête arrive, je suis dans tous mes états,
tout comme la sorcière Anna Darvulia, ma nourrice Ilona Jó , la servante Dorkó , le
nain Ficzkó , de même que la lavandière Katalin Benická . Nous devons nous
rendre dans un village avec une impiété abjecte, dans mon mépris de la religion, mais en
l’utilisant pour accomplir mes forfaits. J’invoque Lucifer qui brû le les églises au nom de
l’Antéchrist, destructeur du monde, leurs autels dévorés par les flammes d’un feu
incandescent.
La veille, je suis tellement en fureur, que je viole une de mes fillettes de douze ans, en la
menaçant avec un poignard sous la gorge. Perverse, elle se rebelle, saisit ma cravache et
m’en décoche une branlée sur la hanche, me faisant chanceler. La douleur est subite, telle
une irradiation. Je perds conscience un instant puis, dans un éclair fulgurant, je me projette
contre elle. La morveuse, profitant que je souffre, tente de me frapper à nouveau.
Tête baissée, je me rue sur elle. Mon front percute sa figure avec toute la sauvagerie de
ma rage. Je sens ses os craquer. La fulgurance est instantanée, comme si j’avais heurté un
mur. Tout bouge, je manque de perdre connaissance. Je recule et constate qu’elle tourne de
l’œil, le visage en sang, aveuglée. Elle vacille, butant sur un pilier violemment. Je fais un pas
vers elle, lève mon genou et l’atteins méchamment au bas-ventre. La gamine s’effondre en
gargouillant.
La morsure de l’attaque sur mon flanc devient insupportable. Ma haine occulte mon
esprit. Devant la souillure à mes pieds, j’avise un vase d’aisance en fer avec lequel je lui
cogne le visage. S’efforçant de se protéger, elle glapit. Je m’affale à genoux, épuisée, mais
continue de lui pilonner le crâ ne, les bras et les mains, brisant les os et tranchant les chairs
avec les rebords escarpés sertis de ferrures du pot de chambre. Ce mélange d’odeurs de
sang, d’urine et d’excréments me galvanise, en m’acharnant sur le corps inconscient de
cette effrontée.
Haletante, je me relève, les doigts rougis. Dans son cachot, je pends le corps de la
juvénile par les pieds, le dénude, lui coupe la tête et les mains, et fend son entrejambe de la
pointe de la vulve à l’anus, laissant se répandre ses viscères. Puis je la détranche en
morceaux, la purifiant à la chaux vive avant de la transporter au plus profond de mes
souterrains. Dans la maçonnerie, à travers une ouverture, couverte de mousse verdâ tre, je
jette ses restes dans un puits béant.
Calmée, le jour de la fête, j’imagine un miracle magnifiant l’éclat de ma réputation. Je
revêts Martina, une pucelle adorable, des ornements de la Vierge. Son ordre, au moment de
l’hostie, est de lever tout à coup les bras avec componction vers le ciel. Je menace cette
insignifiante créature des plus vils châ timents, si elle manque à son rô le. Mais elle s’en tire
à merveille.
À sa vision, le bon peuple inculte crie au miracle et fait des offrandes à la Vierge. Il s’en
retourne persuadé de l’efficacité de mes grâ ces que je réalise en tant que Comtesse céleste
et scélérate ! Avec mes libertines complices, l’innocente Martina est le sujet de notre
dévolu. Chacune s’empourpre dans ses exécrables désirs, prêtes à la soumettre à nos
fantaisies dans une orgie. Dans l’attente de ces sacrilèges, elle se dénude sous l’autorité
d’Ilona Jó . Dorkó allument des cierges, et Anna Darvulia, en guise d’icô ne à son Sauveur, en
enfonce un dans le croupion de la pucelle. Martina consomme dans son organe creux le plus
redoutable de ses mystères, et elle défaille suite à cette humiliation qu’elle est incapable de
soutenir tant la cire la brû le en dégoulinant du cierge.
Dans cette détresse, pour l’apprivoiser, je caresse sa chatte délicatement. Elle revient à
elle et me sourit. Dans un accès de démence, j’empoigne Martina, offerte à mon sacrifice. Je
lui montre l’hostie, le symbole de son Dieu, et la lui fais absorber, non pas par la bouche,
mais par le cratère obscène par lequel les sodomites jouissent. Elle hurle et je l’injurie de
plus belle. Mes doigts pressent avec ignominie son fondement. Je redouble de coups et la
pénètre avec un olisbos monstrueux. Je blasphème et l’asperge du trop-plein de ma
fontaine de jouvence, rejetant sur son corps les flots impurs de ma lubricité !
Après m’être retirée de sa porte de derrière, Martina pleure de l’impunité de mon crime
horrible qui lui a saccagé son trou d’évacuation au bas des reins. Cette sentence brise son
â me, dont la moindre pensée, à l’évocation de ce souvenir, la fera frémir de terreur. Elle
assimile que sa religion ne peut rien pour elle. Elle est à moi et ce sentiment l’offense.
Je la déflore bestialement et fais sadiquement jaillir le sang de son intimité. Ses
vociférations stridentes saturent mon instinct répugnant. Je suis exaltée par mes
égarements. J’ausculte son pucelage que je viens de détruire et constate, tout compte fait,
qu’il n’est pas trop abîmé lorsque ses saignements s’arrêtent. Je la contemple dans cette
posture qui m’excite sexuellement. Je baise ses seins et consomme son sang avant que
celui-ci ne coagule. Telle est la commotion dans laquelle me transporte l’exacerbation
produite par sa douleur, objet de mes passions. Après une pause, je commande à Martina :
- Titille-toi les mamelons, vicieuse, en marchant devant moi.
Obéissante, elle se malaxe les tétons tout en avançant et en tortillant des fesses. Au bout
d’un moment, sa cyprine dégoulinant le long de ses cuisses, elle halète :
- Je n’en peux plus, Madame la Comtesse, je suis trempée, il faut me laisser me délivrer…
- Puisque c’est ainsi, ouvre bien ta vulve !
Je me rue sur son bourgeon tout rose et dardé, et je le glottine avec ferveur.
- Oh, Madame la Comtesse, c’est trop bon quand vous me sucez comme ça…
Mais, perverse, je m’interromps au bout d’un instant, laissant Martina en plan avant
qu’elle ait pu obtenir sa pâ moison. Elle gémit :
- Oh, encore, Madame la Comtesse, ne me reléguez pas au bord du gouffre de l’extase…
- Bien sû r que si, garcette, il n’y a aucune raison que je te fasse jouir, je veux te voir
souffrir, te convulser dans l’impossibilité d’atteindre l’orgasme.
Elle tente de glisser une main entre ses cuisses pour se finir, mais je l’arrête et la gifle à
toute volée. Elle tombe au sol en pleurant, et je rugis :
- Je vais te calmer, putain, tu vas voir de quoi il retourne à me désobéir !
Je traîne Martina jusqu’à une cuve remplie d’eau froide et la plonge dedans, en lui
immergeant la tête. Quand je la tire par les cheveux, elle suffoque, crachant et reniflant
pour reprendre sa respiration.
Je la quitte, en la laissant grelotter dans l’eau au bon soin de la lavandière Katalin
Benická dont je sais qu’elle s’occupera de la mijaurée avant qu’elle ne soit totalement
transie de froid.
Quand je reviens, Martina est debout et je lui lance un regard empreint de haine et de
méchanceté. J’applique de vigoureux coups de pied dans son bas-ventre qui la font chuter à
terre, avant de crier ma sentence :
- Je te réforme, saleté. Demain à midi, tu seras révoquée. Sois prête quand je viendrai te
chercher…
Je laisse Kathleen donc dans l’incertitude au profit, si on peut dire, de Martina !
Décidément, le miracle de l’hostie n’aura pas lieu pour elle, sa foi et son Dieu ne lui portant
pas chance. Condamnée, elle attend mon verdict, destinée aux horreurs et aux procédés
cruels que je lui réserve, à défaut de son cœur que je pourrai arracher de mes mains.
Satisfaite de mon infamie et de ma perfidie, je me gargarise du malheur que cette
jouvencelle va connaître. Je la renvoie dans son cachot sous les ordres de la lavandière
Katalin Benická . Celle-ci, le lendemain matin, conduit Martina dans ma chambre, dans
l’attente d’être relâ chée. Je questionne brusquement la pauvresse :
- Es-tu prête, garcette ?
En sanglotant, elle me répond :
- Oui, Maîtresse. Permettez que j’embrasse mes compagnes…
- C’est inutile, nous n’avons pas de temps à perdre en scène de pleurs et d’adieu.
Partons…
Mes prunelles fiévreuses la font frissonner d’inquiétude et d’effroi, ses yeux emplis de
larmes. En l’emmenant aux pieds du châ teau, je lis son désespoir. Je suis accoutumée à ces
événements quand je répudie une esclave, et je l’abandonne au bord de la sombre forêt,
sachant d’avance son trépas quand les loups sentiront l’appel de la chair fraîche…
Je regagne mes souterrains, sans m’encombrer de la fille de garde, où j’ausculte quatre
gourgandines, une de douze, une de quatorze, une de seize et une de vingt printemps.
É nervée, je les étrille. Toutes savent que je viens de me débarrasser d’une morveuse dans
leur genre, et elles se demandent ce qu’il va advenir d’elles. Martina va-t-elle réussir à
avertir les autorités pour les libérer de leurs servitudes abjectes à mon égard ? Cette
pensée attise ma convoitise de consommer violemment la plus jeune de ces quatre larves
apeurées.
Perplexe, je me dis que les faire patienter ne peut qu’attiser l’angoisse qui germe dans
leur esprit ébranlé. Cette idée est aussitô t combattue par une autre, qui me rappelle que je
dois toujours me faire craindre. Mais, après tout, leur laisser une perspective trompeuse
quelques jours est tout aussi efficace, en marinant dans leurs déjections. Cet optimisme
aveugle peut les rassurer avant de commettre sur elles d’autres atrocités. Je retourne dans
ma chambre où je retrouve la fille de garde.
Pour une fois, je me couche seule, convaincue que ces mijaurées sont tétanisées par les
terribles cauchemars qui les hantent, tout en étant pleines d’une vaine espérance pour leur
libération. Je sais que leur indigence et leur unique conviction sont de m’implorer en se
vautrant à mes pieds. Ma turpitude est d’inventer des moyens toujours plus odieux pour les
maintenir en mon pouvoir dans la déchéance la plus totale, en leur ô tant toute velléité de
rébellion.
Au troisième jour de la révocation de Martina, quand je visite les cellules, je sens
l’intense désarroi dans les regards éteints de mes pauvresses dont les dernières lueurs
d’espoir vacillent. Elles sanglotent, impuissantes, n’obtenant aucun écho à leurs muettes
suppliques. En compagnie de la fille de garde, je poursuis mes orgies avec trois donzelles
que la fourbe Dorkó a choisies pour moi. De très jolies poupées respectivement â gées de
treize, quinze et dix-neuf ans.
Puis je me rends à Vienne chez ma douce amie la Duchesse Hortensia qui a ouvert un
noviciat très privé dans sa demeure de Vienne. Les familles nobles désargentées lui
confient leurs adolescentes qui n’ont pas de dot, pour les éduquer, dès douze ans. Elle
m’explique :
- Ma chère Comtesse É lisabeth Bá thory, j’ai six gamines en permanence. Je les avilis et
les dégrade, leur apprenant à obéir pour en faire des maîtresses passives ou des épouses
serviles. À quatorze ans, elles sont placées, soit comme esclaves ou mariées. J’ai même
celle-ci, qui est peu grassouillette, et qui a été prise comme putain pour les bordels de
l’armée. Cette autre, Ambroisine, a été retenue par un couple d’aristocrates comme vase
d’aisance. Ils l’ont essayée et sont très contents de se la partager. Madame réserve ses
faveurs au gosier de la juvénile dont elle étanche la soif, l’obligeant à tout avaler et à ne rien
recracher. Monsieur préfère se vider dans son arrière-train. Son membre fait office de
clystère, et son lavement est particulièrement humiliant. Après que sa miction a bien
gargouillé dans ses entrailles, la fille régurgite toute la mixture dans la bouche de Madame
qui s’en pourlèche les babines.
Devant cette savoureuse description, je pense, carnassière, que cette drô lesse n’a pas
droit non plus au miracle de l’hostie ! Je complimente mon amie avec ferveur :
- Ma douce Duchesse Hortensia, voici un recyclage où rien ne se perd ! La jeunette est
bien nettoyée et Madame est servie…
- Ma chère É lisabeth, vous me voyez comblée de savoir que l’éducation prodiguée dans
mon école de novices vous enchante. Mais, j’ai une autre de mes supercheries à vous
raconter.
- Ah, vous m’en direz tant, ma douce Hortensia…
- Je sais, ma tendre É lisabeth, que vous n’êtes jamais à court de pensées ignominieuses
pour enlever des mignonnettes. Eh bien, figurez-vous que j’ai presque obtenu le même
résultat avec une félonie bien plus simple. J’ai fait courir le bruit que je recherchais une
soubrette obéissante, logée, blanchie, nourrie, sans cruauté de ma part. Et devinez qui est
venu ? Une femme d’un peu plus d’une trentaine d’années. Elle s’est présentée chez moi,
non pas en célibataire mais avec ses deux filles. La première â gée de quinze ans, très mince
et un peu famélique, la seconde venant d’avoir dix ans il y a un mois. La mère est gironde
mais encore très jolie.
- Ma chère Hortensia, je serais toujours étonnée de votre inventivité…
- Bien évidemment, vous me connaissez, ma chère É lisabeth, je les ai testées. J’ai
ordonné à la mère et à la fille aînée d’avoir une relation incestueuse devant moi. Je n’étais
pas certaine qu’elles osent et, dans ce cas, je ne les aurais pas gardées. La femme, fort
démunie, voulait la place pour elle et ses enfants. Sa fille et elle, bien que très gênées, se
sont déshabillées et, allongées tête-bêche sur mon sofa, elles se sont mignotées. J’ai tout de
suite vu qu’elles l’avaient déjà fait. Je les ai laissées s’acoquiner quelques instants mais,
étant, la Maîtresse, je les ai fait cesser avant leur délivrance. Je suis bien obligée de faire
preuve d’autorité si je veux être obéie !
- Vous avez bien raison, ma douce Hortensia, il ne faut jamais laisser de privautés aux
domestiques…
- Néanmoins, j’ai autorisé la gamine, Delphine, à se finir sous les yeux envieux de sa
maman, Bertille. Je sais, c’est un peu sévère, mais je devais imposer ma suprématie sur elle
dès le premier jour. J’ai également testé la plus jeune, Séverine, en la faisant mettre nue à
son tour. J’ai commencé à lui titiller les mamelons et, aussitô t, cela l’a fait saigner,
déclenchant ses premières menstrues mêlées à sa cyprine. Je l’ai traitée de vicieuse d’être
déjà obsédée par son sexe, alors qu’elle avait juste dix ans.
- Ma chère Hortensia, ces fillettes sont de plus en plus précoces…
- En tout cas, ma chère É lisabeth, pour éviter que ces débordements se reproduisent
sans mon autorisation, je leur ai fait poser une ceinture de chasteté et de continence à
toutes les trois. Je ne leur permets de dégorger qu’une fois par semaine, si elles ont été
sages, sinon, elles sautent leur tour !
- Voilà une bonne pratique, ma douce Hortensia. Je vous demanderais bien de me prêter
la petite pour approfondir son éducation…
- Vous savez bien, ma chère É lisabeth, que ce n’est pas possible, j’ai une parole et je la
respecte. Ma proposition d’engagement était : obéissante, logée, blanchie, nourrie, sans
cruauté de ma part.
- Je devrais vous dire que cela est tout à votre honneur, ma chère Hortensia, mais vous
savez que je n’en pense rien, n’étant pas une Comtesse de parole en qui concerne le
dressage des mijaurées…
- En effet, vous ne m’apprenez rien, ma tendre É lisabeth, c’est pourquoi vous
approuverez que je ne puisse pas vous prêter cette enfant, vous me l’abîmeriez trop
durement. Mais vous allez avoir l’honneur de les rencontrer, puisque ce sont elles qui vont
nous servir à table.
Toutes les trois se présentent nues, la mère Bertille, et ses deux filles, Delphine et
Séverine, à l’exception de leur bandage de continence, en bas blancs maintenus par des
jarretières de soie rouge et noir, et en escarpins à talons. Bertille est en effet déjà un peu
ronde, avec de gros seins, mais toujours belle. Delphine, â gée de quinze ans, très fine, est
ravissante. Quant à la seconde, Séverine, qui a dix ans, c’est un ange que je regrette de ne
pouvoir martyriser. Elles effectuent un service très attentionné, tant auprès de moi-même,
la divine Comtesse É lisabeth Bá thory de sang royal, que de mon enjô leuse amie, la
Duchesse Hortensia, qui me propose :
- Je sais que ça vous fait envie, chère É lisabeth, de manier la cadette, aussi amusons-
nous toutes deux à lui titiller les tétines, vous verrez comme ça la rend toute chose, cette
garcette.
- Oh, quelle délicatesse, ma douce Hortensia…
Cette dernière se saisit d’une fragile pointe, moi de l’autre, et nous étrillons la juvénile
qui palpite et se pâ me sans pouvoir jouir, ce qui me captive. La Duchesse Hortensia reprend
:
- Avec ce tempérament, je serais sans doute obligée de faire de cette Séverine une
putain. Qu’en pensez-vous, ma chère É lisabeth ?
- Certainement, ma chère Hortensia, pour ces dévergondées, les bordels sont les
meilleurs endroits où on peut les mettre, à moins de… me la confier, évidemment.
- Ah, ce que vous pouvez être lubrique et tenace, ma chère É lisabeth…
Et la Duchesse Hortensia s’esclaffe en disant cela. Encore une fois, je suis enchantée de
ce séjour chez elle, même si je n’ai pu m’y livrer à mes bestiales diableries qui sont
compensées par le charmant tableau de cette famille humblement asservie. Et, pour ces
trois catins, non plus, pas de miracle de l’hostie !
14. Abnégation, flagellation, mortification

E n septembre 1605, au châ teau de Sá rvá r, je tue la fillette de huit ans du


dénommé Sitkey parce qu’elle m’a chapardé une poire ! De retour dans mon
châ teau de Csejte, je fais venir une gazelle de dix-neuf ans, Caterina. Bien que
déjà un peu â gée pour moi, sa figure est agréable et exquise. Elle lève ses beaux yeux avec
grâ ce, toujours un peu humides de ses sanglots. Avec ses longs cheveux blonds, elle suscite
chez moi un vif intérêt. Sa taille est souple et légère, sa peau d’une blancheur éblouissante.
Une impression raffinée se dégage d’elle, décuplant mes mauvais instincts.
C’est la fille d’un Marquis, promise à un Comte depuis ses douze ans, mais ce dégénéré,
bien m’en fasse, a préféré me la céder quand sa mère en a eu la garde, à quatorze ans, pour
faire son éducation. Depuis cinq années, celle qu’elle reçoit chez moi est à n’en pas douter
beaucoup mieux adaptée à son désarroi. Nulle obséquiosité dans son regard, elle est
dressée et domptée, assurément davantage que dans le couvent qu’elle a quitté. Le jour où
le nabot Ficzkó l’a enlevée avec sa gouvernante, il n’a pas trouvé mieux que de violer cette
mégère avant de la tuer et de la jeter moribonde dans un fossé, de même que le cocher qu’il
a éventré, ne se méfiant pas d’un nain.
Caterina est prise, seule, au crépuscule, les yeux bandés, une technique sadique qui
avive sa peur. La conduire en aveugle lui déclenche des troubles, sans connaître
l’environnement autour d’elle ni s’il y a d’autres personnes et où on l’emmène, sans parler
d’être battue sans voir venir les coups. Elle est amenée jusqu’à moi, sans qu’il lui soit
possible d’en savoir plus. Personne ne lui dit un mot. En libertine experte, je suis en extase
devant sa séduction.
Je me souviens de son arrivée dans mon antre du mal. Même si je suis une scélérate
corrompue qui enfreint les règles sans remords, l’empire de la beauté peut me contraindre
quelques instants au respect. Mais je m’en languis vite et le monstre que je suis répond à
l’appel de la chair fraîche. Je l’attire avec impudence et suffisance, et lui lance :
- É légante demoiselle, fais-moi contempler les atours que dame nature a mis avec
profusion sur ta jolie physionomie…
Comme la gourgandine rougit, je l’agrippe brusquement par la taille, et ajoute :
- Comprends-tu, mijaurée, que cela veut dire de te dénuder immédiatement !
Ses attraits sont parmi les plus doux et les plus appétissants à admirer. Je tâ te sa croupe
aux courbes délicieuses et parfaites. Je moleste ses rondeurs, la faisant brailler et pleurer à
chaudes larmes sous l’outrage. Pour lui ô ter toute envie de se rebeller, je lui administre de
sévères claques sur ses fesses qui se marbrent de la marque de mes doigts bagués, en
l’insultant :
- Déshabille-toi, garcette, et plus vite que ça !
Caterina s’exécute, et je m’exclame :
- Mais quelle est cette toile rugueuse qui écrase une poitrine si dodue ?
- C’est pour me protéger de la tentation du péché, Madame la Comtesse.
Avec une aiguille, je pique l’un de ses tétons, faisant perler une goutte de sang que je
m’empresse de lécher. Tandis, qu’elle pousse un cri de déchirement suite à la piqû re, elle
continue de se dévêtir, et je remarque :
- Et là , en dessous, que vois-je ? Une abominable ceinture de chasteté, de fer et de cuir,
qui entrave ta taille, comprimant ton nombril, verrouillant ton temple de Vénus et entrant
durement dans le sillon de tes fesses rebondies. Quelle horreur !
- C’est la Mère supérieure de mon couvent qui me la fait porter pour que je ne sois pas
tentée de fourvoyer mes doigts dans la fournaise de Satan…
- J’espère que tu en as la clef.
- Non, Madame.
Aussitô t, par la fille de garde, je fais mander le nain Ficzkó . Avec habileté, il crochète la
serrure du bandage de maintien qu’il déverrouille, la libérant jusqu’au-dessus des reins. Je
glisse une main fiévreuse entre ses cuisses, tout en la bloquant de l’autre. J’expose la
douceur de l’intimité de Caterina devant le nabot et la fille de garde, et je l’excite, la faisant
gémir :
- Oh non, Madame, je ne dois pas couler. Arrêtez ou Lucifer va prendre possession de
moi…
- Cesse de dire des bêtises, effrontée, je vois bien que tu aimes ça, ne mens pas !
- Oui, Madame, c’est trop bon ce que vous me faites avec vos doigts, mais je ne dois pas
venir, sinon j’irai en enfer…
- Ne t’inquiète pas pour ça. Tu y es déjà ! Et crois-moi, le nain que tu vois là ne
demanderait pas mieux que de t’ensemencer. Peut-être une autre fois…
En attendant, elle laisse sourdre sa cyprine dont je me régale.
La jouvencelle, sans pour autant être déflorée, ne peut plus se retenir. Elle libère les
sucs de son plaisir avec abondance. Ils s’écoulent dans ma gorge et je lèche sa vulve avec
avidité. Puis, avant que j’aie le temps d’intervenir, elle se rue sur ses hardes et en tire un
fouet hérissé d’aspérités en fer. Caterina se cingle le dos, les seins et son intimité avec une
incroyable dextérité. Vif comme l’éclair, bien que de petite taille, le nabot la déleste de son
fouet. Elle se roule par terre où elle continue de se meurtrir. Ficzkó l’immobilise d’une
terrible torgnole et, à peine remise de cette scène, je la questionne sévèrement :
- Qu’est-ce ça veut dire, immonde créature, c’est à moi de te châ tier !
- Pardon, Madame la Comtesse, mais la Mère supérieure du couvent m’a appris à me
punir, pour tous les démons de la chair. Elle-même le faisait quand elle avait l’impudence
de se laisser aller à se caresser… C’est le prix de mon péché, et mon abnégation se traduit
en auto flagellant mes parties souillées jusqu’à la mortification.
- Voilà un programme que je vais mettre en application, crois-moi, mais c’est à moi de
l’exécuter car je n’éprouve aucune délectation si c’est toi qui te fouettes. C’est moi qui vais
te cravacher et t’abîmer. Compris ! La prochaine fois que ce martinet ferré te blessera, ce
sera par mes soins !
Excédée, je reprends mon souffle et me calme. Caterina n’a pas eu le temps de trop
s’esquinter et je suis comblée par ses charmes. Malgré les zébrures qu’elle s’est infligées, sa
peau est bien blanche, ses formes harmonieuses. L’extase m’accapare devant tant de
beauté, de fraîcheur et d’innocence qui, cette fois, vont être la proie de ma barbarie ! Je la
dévore des yeux et je la souille brutalement de mes doigts, en parcourant son anatomie.
La pucelle, toute honteuse, essaye vainement de dérober, avec ses mains, ses appâ ts à
mon avidité cupide. Délibérément, j’attente à sa pudeur, et outrage sa candeur juvénile.
Plus Caterina résiste, plus cela attise ma cruauté. Ficzkó l’étudie en détail et la compare aux
autres demoiselles serviles de mon cheptel. Il est juste de reconnaître que Caterina fait
partie des plus jolies esclaves de mon sérail. Relâ chant mes étreintes, je m’enflamme sur
l’un des autels de mon culte :
- Ah ! Que de blancheur et de grâ ces. Voici les plus précieux des fruits…
Disant cela, je croque tour à tour ses deux seins, en faisant attention de ne pas les
abîmer, évitant de planter cruellement mes dents dans ses tétons tout en songeant à des
abominations plus sérieuses pour la tourmenter. Dès lors, hors d’état de patienter plus
longtemps, je m’empare de cette infortunée sans plus chercher à prendre soin d’elle. Elle
pleure, mais ne peut être entendue par aucune â me charitable.
Le feu brille dans mon regard impudique. Je l’attaque et je cueille les boutons de roses
charmants de ses seins, qui ont la délicatesse d’être sans épine ! Quelle énorme
disproportion il y a entre mon fallacieux pouvoir d’assaillante et la pauvrette qui tressaille
sous mes ardeurs. Son braillement perçant signe la victoire de mon combat, il est vrai
gagné d’avance, en explorant dans son organe creux. Mais cela ne m’attendrit pas. Plus ma
captive implore ma grâ ce, plus je la presse avec vigueur. Elle a beau se débattre, Caterina
est sacrifiée bestialement, et je crie :
- Voilà comment tu dois être souillée, putain !
Je la gifle et l’empoigne en l’empêchant de se relever. Je m’acharne sur son sanctuaire.
De nouveau elle glapit, et j’éructe :
- Ces vociférations et ces pleurnichements me galvanisent. Seule la souffrance de mes
victimes m’émeut. Pour savourer mon triomphe, il me faut du sang, de la sueur et des
larmes…
La fille de garde me tend des verges. Je m’avance vers Caterina, en ajoutant :
- Il n’y a plus de raison que tu te fouettes, je suis là pour ça, sale vicieuse, et ta douce
inclinaison favorise trop mes félicités…
Effrayée, elle m’implore de ses jolis yeux innocents, mais je n’ai nulle pitié. Au contraire,
exacerbée, je fustige cette morveuse qui se pavane avec une si belle croupe. L’air retentit du
sifflement des cannes et du bruit sourd des cinglons sur sa chair d’albâ tre. En libidineuse
débauchée, je me livre à mille obscénités. Ses vagissements se mêlent à mes blasphèmes. Le
nain applaudit et m’encourage à frapper la jouvencelle dont la peau change de couleur.
L’immodération du supplice que je consomme avec une folle vigueur me divertit dans ma
passion assoiffée et lubrique.
Des teintes violacées et vivent marbrent sa chair auparavant éclatante comme des lys.
Un crime affreux que rien n’arrête tant je rudoie Caterina qui halète et sanglote de douleur.
Mon intransigeance explose quand je fouette le creux de ses reins, ses fesses et ses cuisses.
C’est sur les vestiges sanglants de son cul martyrisé que j’apaise enfin les feux perfides de
mon euphorie. Je m’adoucis avant d’être reprise d’un autre accès de sauvagerie. Je colle
mes lèvres sur le corail de son bijou que je sacrifie à ma bouche vorace et à ma langue
enfiévrée. Tel un reptile repoussant, je flétris sa fleur de rose, me repaissant de sa défunte
virginité, tant vaginale que rectale.
Ses souvenirs exaltés font que je congédie Caterina et je fais appel à la beauté et aux
treize ans de la pucelle Ná talia. Elle est conduite dans ma chambre par ma nourrice Ilona Jó ,
attisant le dragon qui vit dans mon â me de traîtresse. Cette malheureuse n’a nulle
consolation à espérer de ma part lors de la nuit à venir. Le mal sourd de l’infamie monte en
moi, tant je ne suis jamais rassasiée à satiété dans mes œuvres de débauche. J’oblige Ná talia
à succomber aux tourments de la chair. Sans secours, je suis là pour la châ tier. Elle a juste à
me plaire et à satisfaire mes envies les moins convenables.
Je l’excite vivement et invite le nain Ficzkó à pratiquer sur elle son penchant pour la
sodomie. Ce plaisir des Dieux, réprouvé par la morale, procure pourtant aux adolescentes,
ayant un fort appétit sexuel, et devant rester vierges jusqu’au mariage, leur extase. Et, pour
les femmes adultères, c’est un moyen d’une rare efficacité pour ne pas tomber grosses ! Ce
ravissement extrême est jouissif pour les deux partenaires ou, à défaut, dans ce cas, pour le
pénétrant au détriment de la pénétrée !
Le nabot, violent dans ses assauts, épuise Ná talia et s’épuise lui-même, ne craignant pas
de la blesser dans sa fornication impure. Lui faire encore plus mal augmente son désir
ardent de la perforer avec son glaive ignoble. Ce en quoi il est particulièrement doué. Repu
par trois orgasmes, il imagine de l’empaler avec un chandelier à la grosseur démesurée.
Le supplice du pal consiste en un long pieu effilé sur lequel le fondement du condamné
s’enfiche peu à peu, ses organes transpercés sous l’action de son propre poids, jusqu’à ce
que mort s’ensuive au terme d’une longue et pénible agonie. Plus le pal est monstrueux,
plus les chairs sont ravagées lors de cette pernicieuse intromission. Le pilori est une
humiliation du même genre où le torturé, telle une bête immonde, la tête, les mains et les
pieds pris dans des mors cadenassés, est exhibé à la vindicte populaire qui l’insulte, lui
crache dessus, lui jette des ordures et des pierres.
Ficzkó contraint Ná talia à s’asseoir sur le chandelier. L’objet hérissé d’aspérités pénètre
et déchire sa porte de derrière dévolue normalement à la soulager de ses déjections. Elle
jette d’atroces glapissements et, à force de secousses, le membre de cuivre entre fort avant
dans l’étroit boyau. Après de fébriles allées et venues, d’un coup sec, le nabot retire
l’instrument avec une bestialité inouïe et s’engloutit de nouveau dans le gouffre béant qu’il
a éventré. Ná talia pousse des braillements et le nain s’en amuse, ainsi que moi-même,
m’exclamant :
- Quel caprice, Ficzkó ! Quelle vilenie ! Tout cela n’est-il pas le summum du vice auquel
tous les hommes aspirent ?
- Oh ! Oui, ma Maîtresse, telle est l’â me d’un libertin pétri de sadisme…
Tandis qu’il s’acharne dans les tréfonds de la malheureuse qui a cessé de vociférer,
gémissant désormais en silence son calvaire, je constate :
- Eh oui, il y a longtemps que cette énigme de la nature est génératrice d’un
incommensurable plaisir…
À cet instant, le nabot pousse un hurlement horrible et libère sa semence qui se perd
dans l’intestin de l’infortunée fillette sodomisée qui s’évanouit.
Au matin, avec mon approbation, Ficzkó , se trouvant fort ragaillardi, essaye une autre
fantaisie. Il désigne à la gamine un engin encore plus gros que le chandelier. Ce clystère, en
partie creux, est garni d’un piston lançant du liquide avec une roideur incroyable par une
ouverture qui donne au jet quatre pouces 1 de circonférence. Cet énorme instrument a huit
pouces2 de tour sur douze de long3.
Le nain le remplit de lait très chaud. Cette fois, pour lui enfoncer par-devant. Effarée par
un pareil projet, Ná talia se jette à mes pieds et me demande grâ ce, mais la pauvre est dans
une de ces maudites situations où la bonté n’a pas lieu d’être au profit des exagérations les
plus démoniaques. Nulle mansuétude à son égard ne m’étreint, ma dangereuse cruauté
avivée par la perspective de l’exécrable lavement.
Le nabot la menace de toute sa colère, si elle n’obéit pas. La diabolique machine pénètre
des deux tiers dans son temple de Vénus, et le tiraillement qu’elle occasionne, joint à
l’extrême chaleur, lui ô te l’usage de ses sens. J’invective les tendres tétons de ses seins que
je moleste, ce qui excite encore plus Ficzkó s’il en était besoin. Après dix minutes de ce
frottement qui laboure son intimité, il lâ che le piston qui fait jaillir le lait brû lant au plus
profond de la matrice. L’effet est immédiat et Ná talia défaille de nouveau, alors que le nain
s’extasie de son maléfice. Il exulte dans un délire au moins égal à l’affligeante souffrance de
la mignonnette. Tandis qu’elle retrouve ses esprits, en scélérate abominable, je la sermonne
:
- Ce n’est rien que cela, garcette. Ficzkó a des traitements bien plus durs, comme une
salade d’épines de roses, poivrée et vinaigrée, enfoncée avec la pointe d’un poignard ! Voilà
de quoi te revigorer, traînée, à la prochaine faute que tu feras. Sache que je t’y condamne
d’ores et déjà …
Le nain manie toujours l’objet inique de son culte libidineux du lavement, lui injectant
deux autres hommages d’intenses jets de lait chaud qui la font s’évanouir à chaque fois.
Après les orgies de la veille, la juvénile n’en peut plus et je m’en débarrasse, confiant
Ná talia à la fille de garde qui la ramène en larmes dans sa cellule. Quelque peu apaisée, je
me repose avant de me lancer dans d’autres joutes féroces.
Lorsque je me réveille, je demande à la fille de garde de faire venir une jeunette de
quinze ans, Héloïse, toujours encline à sa religion, pleine de vertu et de sensibilité, pour la
flétrir et la mettre dans un terrible état. Sa relative ancienneté n’est pas un gage de pitié
envers elle. Elle le sait et, à peine entrée, elle m’implore d’une façon guère glorieuse, en
craignant les diableries qu’elle va endurer. Sa peur est fondée suite à la recherche des
tourments que je lui inflige en lui donnant de faux espoirs de rédemption.
En effet, je lui annonce son départ pour retourner dans son couvent. À la vue de ses
pupilles brillantes d’espérance, je me réjouis de ma cupidité, laissant s’installer en elle
l’illusion de la délivrance. De retour dans son cachot, Héloïse explique à quelques-unes des
compagnes qu’elle est réformée et leur fait, comme d’autres avant elle, la promesse de leur
apporter tout le secours qu’elle peut. Pourtant, fuir ce repaire l’angoisse également car est-
ce la vérité que je vais la renvoyer dans son pensionnat ? Cela lui donne des sueurs froides.
Avec autant d’optimisme que de terreur, elle appréhende cette idée. Elle est tétanisée par la
peur de la mort, en se souvenant de tous les funèbres exemples précédents de
gourgandines soi-disant libérées dont elle n’a plus jamais eu de nouvelle.
Mais peut-être que son obéissance à sa Maîtresse est enfin récompensée et que cela est
écrit dans le livre de son destin, dont aucun mortel n’a jamais la connaissance. Est-ce le prix
à payer pour tous les forfaits que j’ai commis, moi, la divine Comtesse É lisabeth Bá thory de
sang royal, comme si la providence lui avait fait enfin assimiler l’inutilité de sa vertu et de
sa foi en son Dieu ? Une funeste leçon pour échapper à ce glaive qui plane au-dessus de sa
tête depuis plus de trois années d’incessants déchirements ayant fait d’Héloïse une esclave
soumise. Son avenir y est-il gravé après avoir été châ tiée, battue et mise aux fers ? Est-elle
lasse de ses réflexions sans réponse lorsque, midi sonnant, je viens la quérir pour la
réformer à l’orée de la sombre forêt ?
Elle quitte à jamais mon châ teau de Csejte pour être dévorée par les loups à la fin du
jour, dans une nuit sans lune où Héloïse hurlera à la mort, les crocs des bêtes affamées
lacérant et mangeant sa chair dans une très longue agonie…

1. Dix centimètres.
2. Vingt centimètres.
3.Trente centimètres.
15. La roue

E n 1607, en déesse sordide et crapule, je me fais amener une autre de mes


victimes, Gertrude, qui mijote dans l’une de mes horribles cellules. Cette gamine
de douze ans, que le hasard a mis sur mon chemin, a tous les attributs de la
langueur et de l’épuisement. Elle a à peine la force de me regarder. Sa belle frimousse est
inondée de sanglots. Cela m’excite de ravir son innocence et de l’humilier de mes
égarements indécents alors que je me prélasse dans l’opulence, dans l’attente d’une extase.
Je me délecte au souvenir de sa capture par ma nourrice Ilona Jó qui l’a abordée avec
l’air accablé d’une pécheresse faisant l’aumô ne. Loin de la dureté, en jouvencelle de petite
noblesse ne chérissant que le bonheur, elle se croit l’obligée de cette mendiante et lui tend
un écu. L’indigne créature, très prompte, malgré son aspect décharné, s’empare d’elle et la
renverse d’un vigoureux coup de poing dans l’estomac. Son malheur est fait. La fillette,
évanouie, disparaît dans un grand sac qu’Ilona Jó charge sur une charrette, dissimulée dans
l’encoignure d’un mur.
Quand elle reprend ses sens, Gertrude constate avec amertume qu’elle est ma
prisonnière. Dès lors son â me ne peut plus s’ouvrir dans un geste vertueux sans que je sois
là pour la punir de mes châ timents les plus austères ! Ce moment fatal est arrivé et lui
retire tout son courage. Sincèrement, elle quémande son pardon au ciel d’avoir été aveuglée
par le désespoir d’une indigente femme qui n’en était pas une. Dans l’attente de la couronne
d’épines que je lui tresse, je lui lance :
- Voilà ce qu’est la compassion, morue de basse extraction aristocratique ! N’étant pas
du cô té des fripons, tu peux dire adieu au peu d’honneur qu’il te reste…
Gertrude me contemple tristement, tandis que je foule aux pieds une de ses congénères,
Théodora, â gée de dix-sept ans, la rouant de bourrades, en la laissant pour ainsi dire morte.
Cette ignominie attendrit Gertrude jusqu’aux larmes et, pleine de sollicitude, elle
murmure :
- Hélas ! Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, voilà une adolescente bien plus à
plaindre que moi. J’ai encore la santé et un peu de force, ce qui n’est plus le cas de cette
infortunée demoiselle…
- Tu as tort de juger si vite, vile grenouille de bénitier !
Je la frappe au visage, imprimant mes cinq doigts bagués sur sa joue meurtrie. Elle crie
et ses pleurs redoublent, ne pouvant se défendre de mes dommageables attaques. Malgré
son jeune â ge, elle ne peut vaincre le désir qu’elle éprouve à porter assistance à sa consœur
qui respire encore. En fieffée traîtresse, je dose mes coups, donnant l’apparence que la
dernière heure de Théodora a sonné. Gertrude lui apporte un peu d’eau, et la malheureuse
rouvre les yeux avec les accents de la reconnaissance. Empressée, Gertrude arrache son
voile, panse les blessures et étanche le sang de Théodora.
Grâ ce à ses soins, elle recouvre ses sens. Je les observe toutes les deux avec
ravissement, me préparant à des roublardises dont j’ai le secret. Endommagée d’avoir été
rossée, pouvant à peine parler, Théodora implore l’ange bienfaisant qui l’aide, en lui
témoignant sa gratitude. Elle a la simplicité de croire qu’une â me enchaînée à moi peut
avoir de la complaisance sans retour. Je jouis avec dureté de ce penchant de leur voir
partager leurs larmes dans les bras l’une de l’autre. Théodora, blessée, instruit Gertrude de
ses revers. Elle l’écoute avec effroi. Elle s’épanche de la dernière misère qui je lui ai fait
subir. Je me régale de son récit et de l’état catastrophique dans lequel Théodora se trouve.
Mais, toujours leste, j’interromps leurs jérémiades :
- Je suis heureuse, gourgandines, de vous voir dans une telle abnégation. Puisque vous
vous entendez comme deux sœurs qui s’aiment passionnément, vouées à la solitude de vos
cellules, vous allez partager votre désespoir dans la même. L’une servira l’autre et
inversement et vous vous perdrez dans les tourments que je vous enjoindrai de vous
prodiguer l’une à l’autre. Cette proposition alarmante n’a pas de délicatesse à votre égard.
Et si vous ne m’obéissez pas absolument, je vous ferai jeter attachées ensemble de la crête
de mon donjon après vous avoir laissées suspendues toute une nuit au bord de ce gouffre.
Vous vous abîmerez alors du haut des créneaux de mon effrayant châ teau de Csejte.
La brusquerie de mon discours voit redoubler leurs craintes, chacune de mes
intonations virulentes n’échappe pas à leur désastre d’être emprisonnées dans l’asile de ma
dépravation dont toute vertu est absente. Théodora et Gertrude ne sont pas à même de
prendre un parti différent, se contenant, soumises à une entière déchéance. Chaque mot et,
surtout, inflexion plus ou moins prononcée, alimente leur terreur, leur dépendance
étouffant toute perspective. Cynique, je reprends mes menaces :
- Qu’avez-vous, Mesdemoiselles, vous êtes toutes blanches ?
Est-il possible que vous n’appréciez pas d’être internées dans mon coupe-gorge ? Il est
vrai que celle qui l’habite, moi en l’occurrence, Comtesse de sang royal É lisabeth Bá thory, je
ne suis pas une aristocrate honnête ni respectable. Ainsi, vos frémissements sont
particulièrement justifiés. D’ailleurs, si le basculement du sommet de ma tour ne vous sied
pas, il y a le puits de la cour, à la profonde cavité, où quatre femelles nues et enchaînées
font mouvoir une roue. Il y en a deux que vous pourriez remplacer dans leur humble
besogne. Celle-ci est très dure et consiste à faire tourner cette meule quatorze heures par
jour. Vous seriez à même de satisfaire les humeurs de ces dégénérées totalement épuisées
auxquelles il me plairait de vous soumettre, contre un peu de pain noir et des fèves. Et,
quand vous serez mortes à la peine, je vous jetterai dans ce pertuis où vous rejoindrez des
coquines de votre engeance qui y pourrissent depuis plus ou moins longtemps. En
attendant, vous allez relayer les deux plus vieilles.
À cet énoncé, Théodora et Gertrude se vautrent à mes pieds et, la seconde, â gée de
douze ans, s’écrie :
- Grand Dieu, daignez nous accorder la vie sauve, très chère Madame la Comtesse…
É videmment, je ne suis nullement émue par cette supplique dont les termes
miséricordieux m’emplissent d’un bonheur abject à l’image des maux qui hantent mon
esprit détraqué. Je continue :
- Dans ce cas, autant vous précipiter dans les abysses éternels de mes souterrains pour
que vous vous acquittiez de mes services. Tel est mon privilège qui ne connaît pas le
remord, car vous n’êtes que des larves pour moi méritant ma justice divine !
Les deux mijaurées tentent de m’adoucir, en vain :
- Vous n’avez donc pas de cœur, Madame ?
- De quel droit implorez-vous des dédommagements de ma part ? Croyez-vous que j’ai à
me prosterner pour quémander vos faveurs, alors que je n’ai nul besoin de votre accord
pour vous crucifier. De quel agrément pourriez-vous prétendre que j’allège vos chaînes ?
Serait-ce en raison de mes fantaisies que je passe sur vous ? Je ne vois pas pourquoi il
résulterait que je m’abstienne d’en exiger d’autres. Il n’y a pas d’amour dans cette relation.
Je méprise ce chevaleresque sentiment dont mon cœur n’a jamais ressenti les effets.
J’accapare votre volonté et j’use de mon pouvoir sur vous, un point c’est tout !
Je dévisage effrontément Théodora et Gertrude, et poursuis :
- L’intelligence et l’adresse varient selon les individus et leur hiérarchie. Ce n’est plus la
force physique qui détermine leurs rangs, mais l’argent. La puissance appartient au plus
malin, et il lui est bien égal que l’infortuné soit captif et tenu en chaîne par le plus riche ou
le plus vigoureux, écrasant les indigents, en déformant leur corps dans des tâ ches pénibles.
Ces élans de complaisance n’ont pas lieu d’être ! Les lois de mon plaisir font que celles qui
sont livrées à mon châ timent abjurent et abdiquent, l’endurant sans broncher. Leur devoir
est de recevoir leur punition. Même chez les animaux, il n’y a aucune des compassions que
vous réclamez. Seule la femelle dominante a l’autorité de conduire la meute !
Je ne leur offre pas le temps de répondre, ma nourrice Ilona Jó et la servante Dorkó
saisissant Théodora et Gertrude pour les bâ illonner, les dépouiller et leur mettre les fers.
Elles les font se soumettre, en s’acharnant sur elles. Théodora, â gée de dix-sept ans, étant
trop affaiblie, je manie Gertrude, ce tendron de douze ans, brutalement, sur toute son
anatomie que la pudeur devrait m’interdire de violer. Je l’accable et la flétris avec
impertinence, la marquant de mon empreinte. Avec un nerf de bœuf, pleine de sarcasmes,
je lui applique dix coups sur son derrière, la faisant se tordre d’affliction. Tandis que je lui
ô te son bâ illon, j’éructe :
- Voilà comme tu dois être maltraitée, coquine, sans que cela altère ta dévotion envers
moi. Je n’agis pas pour me venger d’une faute déjà commise, mais pour te montrer
comment j’accomplis si tu en fais une…
La gamine pousse des hauts cris en se débattant sous ses fers. Ses contorsions,
hurlements et larmes traduisent l’expression cruelle de sa souffrance. Cela attise d’un
amusement sadique mes yeux de bourreau, et je poursuis :
- Je t’en ferai voir d’autres, catin, tu n’es pas au bout de tes tourments. Tu connaîtras
jusqu’aux plus barbares raffinements du malheur…
Sous mes ordres, Ilona Jó et Dorkó emmènent Théodora et Gertrude dans un coin reculé
de la cour du châ teau. Quatre réduits lugubres, situés sous une grotte autour du vaste puits,
servent de cellules. Deux des femmes, qui actionnent la roue de cette funeste chaîne, sont
reléguées dans une, et Dorkó enferme les deux nouvelles, Théodora et Gertrude, à l’étroit
dans une autre. Elle leur donne des fèves, du pain noir et une portion d’eau après avoir
uriné dedans !
Isolées, abandonnées de tous, elles ressentent l’horreur de leur situation. Oui, une dame
noble comme moi est assez cupide pour étouffer toute intuition de bonté. La miséricorde
m’est inconnue. Je ne suis qu’un monstre, me pâ mant d’avoir si peu d’humanité. Cette vertu
qui, pour ces pauvrettes, a tant de charme, n’est rien pour mon â me corrompue.
Le lendemain, je fais mettre la fille blessée, Théodora, à la meule avec trois des femmes.
Trop faible pour l’actionner, ses plaies se rouvrent et elle agonise dans l’heure. Je me rends
au cachot de la mô me de douze ans, Gertrude, qui croupit dans ses sombres réflexions. En
scélérate, je lui annonce la mort de sa consœur, et je l’outrage en lui faisant subir mes
odieux caprices.
Habitée d’une vigueur exacerbée, telle une louve, la mine taciturne et le regard féroce, je
suis en compagnie du nain Ficzkó qui exhibe cette raide partie dardée qui différencie les
mâ les des femelles. Si la nature l’a doté d’une taille réduite, elle a en revanche été
généreuse dans l’étendue et la grosseur de son excroissance. Non seulement jamais rien de
pareil n’a été offert aux yeux de la fillette, mais très rares sont les hommes appareillés d’un
engin si prodigieux. Sa dimension atteint presque celle de mon avant-bras, et mes deux
mains l’enlacent avec peine ! Avec cette particularité physique, le nabot l’aggrave de tous
les vices, fruits d’un tempérament de feu.
Il déborde d’imagination, et a une aisance considérable pour plonger son phallus à
travers tous les orifices, que ce soit dans la bouche, l’intimité d’une jeune vierge ou son
étroite caverne fermée par sa petite porte arrière. Avant d’être à mon service, le nabot avait
fait de sa propre sœur sa maîtresse, et c’était avec elle qu’il avait achevé d’éteindre ses
premières passions en la faisant trépasser à l’â ge de quinze ans !
Si Ficzkó est loin d’être fortuné, moyennant le fait qu’il est l’unique homme à avoir le
droit d’honorer mes esclaves, il détient à n’en pas douter une exceptionnelle richesse que
bien d’autres aristocrates lui envient ! Il a déjà bien vécu, blasé des plaisirs ordinaires et,
comme moi, il a recours à des atrocités pour jouir, ses embrasements épuisés par trop
d’extases. Ce n’est que dans tels actes qu’il se délecte.
Ce libertin s’accommode de ses inclinations malhonnêtes en se vautrant avec les
jouvencelles que je mets à sa disposition, toutes employées à ses débauches abjectes.
Ficzkó rallume son ardeur et, nu, le visage enflammé, il porte les preuves de son
intempérance et de son abominable luxure qui le dévore. Il considère Gertrude avec des
yeux qui la font frémir. Je lui ordonne :
- Quitte tes voiles, catin. Fais sentir à mon nain combien tu le désires ! Sinon, en te
livrant à la paresse, il n’aura que l’envie de te flétrir encore plus. Sache que le crime est plus
grand si tu ne t’y résous pas. Vois de quelle dureté est la vigueur de ce pénis, et combien la
correction sera proportionnelle !
Il est difficile de dépeindre dans quel élément d’excitation est Ficzkó , tant son â me est
noire. Il agrippe Gertrude par un bras et nous l’entraînons dans une salle de torture.
É clairés d’une lanterne, nous évoluons dans un couloir où , après des détours, nous arrivons
devant la porte d’une cave. Je l’ouvre et le nabot la referme, Je pousse la gourgandine, qui
passe la première et descend un étroit escalier.
Une fois en bas, nous franchissons une deuxième clô ture, que le nain verrouille. Nous
avançons dans un chemin taillé dans le roc, rempli de sinuosités, à la pente assez raide.
Nous ne disons rien, et ce silence effraie Gertrude. L’état dans lequel est la morveuse lui fait
ressentir l’humidité du souterrain. Nous arrivons dans les entrailles et les profondeurs
extrêmes du châ teau de Csejte. À droite et à gauche, on distingue des niches où des coffres
renferment mes richesses.
Après une dernière porte, face à ses bourreaux, je fais chuter Gertrude à la renverse
dans l’affreuse grotte où nous l’avons acheminée. Je la pousse rudement et elle fléchit, se
trouvant au milieu de cet horrible sépulcre. Ce caveau, aux murs noirs, est garni de
faisceaux de fouets, de poignards, de poulies, et de trophées mortuaires : têtes de morts,
squelettes de toutes tailles, ossements en sautoir…
À gauche, un cercueil ouvert montre le spectre de la mort armé d’une faux menaçante. À
cô té, il y a un prie-Dieu avec un crucifix au-dessus, entre deux cierges noirs. À droite,
l’effigie en cire d’une femme nue semble si réelle qu’on la croirait vivante. Sa poitrine est
fixée sur une croix, de façon à voir ses parties postérieures molestées. Le sang paraît gicler
des plaies et couler le long de ses cuisses. Elle a des cheveux blonds et sa belle figure
ravagée implore sa grâ ce. Les contorsions de l’accablement sont imprimées sur son visage,
jusqu’aux larmes qui l’inondent.
À la vision de cette terrible icô ne, Gertrude défaille, perdant ses forces et je dois la
soutenir. De la voû te, une corde atterrit au milieu du cachot, théâ tre de redoutables
expéditions et de toutes les abominations pratiquées dans ce lieu obscur sous mes
prunelles lubriques. Je secoue la gamine, en vociférant :
- Voilà où tu périras, s’il te vient l’idée de t’évader de mon châ teau. C’est là que je te
donnerai la mort, te profanant pour te faire endurer les anxiétés les plus infernales…
En prononçant cette menace, je m’exalte, mon agitation et le désordre qui s’empare de
mon esprit font de moi une bête enragée prête à dépecer sa proie. Le nain Ficzkó branle, lui,
le membre impressionnant dont il est pourvu. Je le fais toucher à Gertrude, et lui demande,
en fureur :
- En as-tu déjà vu un pareil, saleté de pucelle ? Tel que le voilà , il faudra pourtant bien
qu’il s’introduise dans la partie la plus exiguë de ton anatomie, même si pour cela il doit te
fendre en deux.
Le nabot en rajoute, en lui expliquant :
- Ma sœur, au même â ge que toi, l’a bien supporté dans ce même cratère. Sache que je
ne jouis jamais différemment d’une fille, même si elle est vierge comme toi ! Il va falloir que
je te pourfende aussi…
Pour ne laisser aucun doute sur le trou qu’il veut pénétrer, il y introduit trois doigts
armés de ses longs ongles, en insultant Gertrude :
- Oui, c’est par là que j’enfoncerai cette verge énorme. Elle te lacérera, tu seras en sang,
et je serai dans l’ivresse…
Ficzkó écume de rage en proférant ces mots entremêlés de blasphèmes exécrables. Ses
mains, qui effleurent le temple auquel il va s’attaquer, s’égarent sur ses fesses charnues
qu’il égratigne. Elles remontent vers sa poitrine naissante, pelotant et meurtrissant
tellement fort les tendres mamelons que la drô lesse, sous la douleur, pousse des
braillements stridents. Puis il se frotte sur son sexe encore imberbe où les hommes se
régénèrent. Il y met le feu et ça la brû le.
Ses doigts saisissent l’excroissance de chair qui couronne cet autel, astiquant et
froissant son bouton de rose tout endolori. Il glisse ses doigts vers l’intérieur, et ses ongles
rudoient la membrane qui le tapisse, en faisant attention de ne pas la déchirer. Ne se
contenant plus, il est prêt à s’enfouir dans ce repaire, car son pénis anormalement bandé lui
fait de plus en plus mal. Comprenant qu’elle va être empalée, Gertrude se jette à ses pieds.
Cela a le don d’irriter davantage le nain. Elle n’obtient nullement sa pitié mais, au contraire,
attise son désir venimeux. D’une violente gifle Ficzkó la fait taire, en la renversant sur le sol
d’un coup de genou appuyé de toutes ses forces dans le creux de son estomac. Il la tire par
les cheveux et la relève, en beuglant :
- Allez ! Prépare-toi, que je t’immole !
- Oh, non ! Monsieur…
- Comment ça, non, tu vas périr, et je ne veux pas t’entendre te plaindre. Mais je suis sû r
que tu vas hurler quand mon pieu t’ouvrira les entrailles, putain ! Il sera trop tard pour me
reprocher les bienfaits de t’avoir sodomisée si jeune. J’aime à accomplir ce devoir pour
combler ma Maîtresse, la divine Comtesse É lisabeth Bá thory, rien ne peut mieux me faire
saliver que de m’introduire profondément en toi et te faire saigner. Je n’ai pas à tenir à toi,
gourgandine, tu aurais dû y penser avant. Tu mourras dans le cercueil que tu vois là et y
resteras pour l’éternité !
Gertrude entend son rire ignoble qui fait écho au mien. Le nabot l’enferme dans le
linceul, et nous sortons du caveau, en faisant semblant de la laisser là , si près de la mort.
Hélas pour elle, cette fin serait trop douce, et elle doit encore s’offrir à Ficzkó sous son
aspect le plus criant. Nous revenons peu après et la sortons du cercueil. Sulfureuse, je lui
assène :
- Tu serais au mieux là -dedans, on dirait qu’il est fait pour toi, mais t’y laisser
tranquillement finir tes jours serait une trop belle mort. Mon nain va t’en faire sentir une
autre d’un genre différent, qui ne risque pas d’avoir une telle tendresse.
Ficzkó , en proie aux tourments de sa folle excitation, s’écrie :
- Implore ton Dieu, catin, prie-le d’accourir pour te sauver, s’il en a vraiment la
puissance…
La morveuse se rue vers le prie-Dieu, et toutes ses pensées s’ouvrent au cœur de
l’É ternel. Alors, d’une manière plus barbare encore, le nabot flagelle ses chairs de toute sa
force avec un martinet armé de pointes de fer, dont chaque coup fait gicler le sang de
Gertrude. Il redouble de sauvagerie sur son postérieur que j’expose à ses vexations, tout en
continuant de blasphémer :
- Eh bien ! Il ne te secourt pas, ton Dieu, il laisse souffrir ta précieuse vertu, il
l’abandonne à mes mains de soudard. Mais quel Dieu as-tu, pauvre enfant, pour te laisser
dans un tel isolement ? Quel est ce Dieu-là ? Allez, catin, ta prière est faite, il est temps que
tu meures !
Ficzkó appuie l’estomac de Gertrude sur le prie-Dieu, lui empoigne les bras, en les
attachant sur ses reins. Il passe à son cou un cordon de soie noire, tenant les deux
extrémités qu’il serre à sa guise, comprimant sa respiration jusqu’à l’envoyer dans l’autre
monde, quand il lui plaira. Il reprend avec autorité :
- Ce châ timent est plus doux que tu ne penses, putain. Tu sentiras la mort par
d’inexprimables sensations. La corde, par compression sur tes nerfs, mettra en feu tes
organes de la volupté. La strangulation a un effet sur la jouissance. À cette délicieuse
opération s’ajoutera le plaisir de comprimer ton bocal si rétréci par lequel je vais t’enfiler et
doubler l’éruption de mon extase…
J’enchaîne avec la même délectation jubilatoire sur les méfaits de ce procédé :
- Si tous les malfaisants condamnés à la pendaison savaient par quel orgasme elle fait
trépasser, ils seraient moins épouvantés de ce supplice pour leurs crimes, et ils les
commettraient avec plus d’assurance…
Ficzkó , son mandrin fièrement dressé se présente devant la petite porte de derrière de
Gertrude, prêt à emprunter cette route, si digne du scélérat qu’il est. Mais c’est en vain que
le nain se fraye un passage. Il a beau préparer la voie vers son délicat foyer, il est si
monstrueusement proportionné que ses entreprises sont repoussées. Alors, dans sa fureur
sans borne, ses ongles et ses mains le vengent de ces résistances que lui oppose la nature.
Son glaive en feu, au gland écarlate, glisse aux bords du canal voisin, et dans
l’impétuosité de sa secousse y pénètre de la moitié. Furieux de l’erreur d’avoir dépucelé
Gertrude en éclatant son hymen défloré et tout saignant, le nabot jette un cri. Il se retire
avec rage, tandis que la fillette étouffe ses sanglots et ses gémissements. Cette fois, il cogne
l’autre porte avec tant d’ardeur que le dard humecté y plonge en l’ouvrant en deux. Ficzkó
profite du succès de ses palpitations, et ses efforts sont de plus en plus brutaux. Il gagne du
terrain et perfore l’étroit boyau qui cède. À mesure qu’il avance, la fatale cordelette, nouée
autour du cou de Gertrude, se resserre. Elle l’empêche de pousser ses glapissements
stupéfiants qui se transforment en de lamentables gargouillis, s’étouffant dans sa gorge.
Le nain féroce s’en amuse et redouble ses coups de boutoirs, persuadé de leurs
suffisances et de sa maîtrise à les arrêter quand il le veut. Il s’enflamme en des vociférations
aiguës. L’ivresse est prête à l’envahir, les compressions du cordon se modulant sur les
degrés de son désir. Plus son pieu gonfle sous la pression, plus l’organe creux de la gamine
est vaincu et totalement rempli. Les serrements deviennent si vifs que tous les sens de
Gertrude s’affaiblissent, sans perdre de sa sensibilité.
Elle est rudement secouée par le membre disproportionné qui travaille ses entrailles.
Malgré le désastreux état dans lequel elle est, elle se sent inondée des copieux jets visqueux
de la luxure du nabot, entendant ses halètements rauques, en se déversant en elle. À cette
extase succède la souffrance de ses chairs martyrisées, voyant défaillir Gertrude. Mais,
bientô t, ses yeux se rouvrent et elle se retrouve dégagée du phallus énorme de Ficzkó , sa
caverne impure en piètre condition et toute enflée suite à cette orgie. Son bourreau est
repu, et, vicieuse, je m’extasie :
- Eh bien ! Morveuse, je gage que mon nain a fait de toi une vraie femme et que tu as
aimé ça ?
- Quelle horreur, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, cela m’écœure et me plonge
dans les angoisses du désespoir…
- Tu te trompes, souillure, je connais les effets que tu as éprouvés. Mais, quels qu’ils
aient été, peu m’importe. Sois certaine que ta volonté m’inquiète infiniment moins que la
mienne dans tout ce que j’entreprends. C’est de toi, saleté, que dépendent tes jours. Et la
volupté qu’a obtenue mon nain a été si vive, que je vais me procurer la même…
En libidineuse indigne, je lui passe autour de son cou la corde qui pend du plafond. Dès
que Gertrude est attachée, je la fais monter sur un trépied, le tenant en équilibre instable
avec une ficelle dont j’empoigne l’autre bout. Dans sa main, je place un couteau pour qu’elle
coupe le licol quand, par le moyen du cordon, je ferais trébucher le tabouret sous ses pieds.
Installée en face d’elle, je lui explique :
- Tu vois, crevure, si tu loupes ton coup, je ne raterai pas le mien. C’est pour cela que ta
vie dépend uniquement de toi…
Excitée, toute à l’intensité de ma masturbation, je suis prête à faire basculer le trépied
dont la chute la laissera pendue, lors de mon extase. Je fais tout pour feindre cette sensation
qui me porte aux nues, afin qu’elle manque d’adresse pour se libérer à temps. Mais, j’ai
beau déguiser mes émotions, maligne elle devine la violence de mon saisissement. Elles me
trahissent quand je fais le geste funeste qui fait choir le siège car, dans la seconde, Gertrude
tranche la corde et chute à terre, se dégageant de l’étreinte mortelle. Là , sans le moindre
contact physique, son corps est inondé des preuves de sa frénésie et de son délire liés à
l’impact de la strangulation.
Néanmoins, elle ne peut profiter du poignard qu’elle détient, car Ficzkó s’en empare
avant qu’elle ait pu se ruer sur lui ou sur moi. Un acte de bravoure inutile qui, de toute
façon, ne lui aurait pas servi car, ignorant les détours de ce souterrain, elle serait morte
d’épuisement avant d’en sortir. La fillette se relève, le couteau entre les mains du nabot,
tandis que je savoure cette jouissance dont la plénitude m’enivre, malgré son adresse
d’avoir déjoué ma ruse. Je fais signe au nain qu’il est temps de sortir de ce tombeau et de
reconduire la jouvencelle dans sa cellule.
Après un sommeil mérité, je vais examiner Gertrude et ses quatre compagnes
d’infortune, â gées de quinze à vingt ans. Quoiqu’abruties et déformées par la misère et les
excès des travaux à mouvoir la roue, elles ont encore les restes de leur beauté. Leur taille
est fine, et la plus jeune, Clarisse, avec des yeux charmants, a une très jolie frimousse.
Elle a été prise à Venise par la servante Dorkó . Il y a eu des prémices avant de l’enlever
à sa famille, faisant le serment qu’elle serait promise à épouser un Prince ! Après, elle est
internée dans les ténèbres de mon ignoble châ teau de Csejte où elle est internée depuis
deux ans. Plus que ses consœurs, elle est particulièrement l’objet des félicités de
l’énergumène Ficzkó . À force de coups de nerf de bœuf, ses fesses et ses seins sont blessés,
lui causant des endolorissements inouïs. Cela est l’outrage du perfide nain, chacune de ces
atrocités étant le fruit de ses lubricités et de ses friponneries.
16. Clarisse

c
À
ette époque, je reçois dans mon châ teau de Csejte la Déesse Hiliana Diakouri,
une maîtresse fétichiste grecque qui, dès son plus jeune â ge, tout comme moi, a
une attirance pour la perversité. Sa mère, la Déesse religieuse Serafina Diakouri,
la place dans un pensionnat où elle devient lesbienne avec les bonnes sœurs et, à douze
ans, elle perd sa virginité ! Elle me raconte sa première fellation :
- En allant me confesser, un jeune prêtre m’a mis sa queue dans ma bouche en me
faisant signe de la sucer. Il a joui très vite et je me suis retrouvée avec une grosse gorgée de
sperme toute visqueuse dans le gosier. Il a crié : Avale, grenouille de bénitier ! J’ai dégluti et
je me suis gavée de tout son foutre gluant au goû t légèrement salé. Quelques jours après, il
m’a dépucelée. Je suis devenue folle de sexe, me masturbant tout le temps, sans une once de
romantisme ! À treize ans, j’ai été violée par un homme d’une quarantaine d’années qui a
défloré mon organe creux. J’étais tout juste formée quand il m’a désossé le rectum pour la
première fois. Je n’ai jamais oublié cette sensation de brû lure extrême mais si stimulante.
Ses révélations m’enthousiasment :
- Moi aussi, chère Déesse Hiliana j’ai une prédilection pour la sodomie…
- Ma chère Comtesse É lisabeth Bá thory, je suis bien de votre avis. Il n’y a rien de
meilleur que de se faire ramoner la rondelle. À quinze ans, j’étais déjà une pute qui raffolait
des perforations anales. Depuis, ma rosette est toujours bien dilatée. J’adore aussi bouffer
la fissure des autres filles. Mais, à l’adolescence, un sentiment spécial s’est intensément
développé en moi avec un goû t prononcé pour les vêtements très serrés mettant en valeur
mon corps, avec un maquillage outrancier, tant autour des yeux que de la bouche.
- Je comprends cela, ce sont des choses hors du commun pour bien des gens.
- C’est exact. Ma sexualité a évolué dans un jeu domination - subordination, tant avec les
hommes que les femmes. Je me sens supérieure et cela satisfait mon orgueil. Ces situations
m’obligent à avoir un contrô le total sur la vie de mes esclaves, ce qui fait partie de la nature
humaine entre dominants et dominés. Quand j’annihile la volonté de l’autre, ça engendre
une soumission ultime à tous les niveaux.
- En effet, ma belle Déesse Hiliana.
- Je savoure la nécessité d’abaisser sexuellement ces larves inférieures, même si elles
sont nobles et occupent des postes élevés dans la hiérarchie. Je les subordonne à ma
puissance dans une extase absolue. Par ce biais, j’atteins mes propres fantasmes, comme un
peintre réalisant un chef-d’œuvre sur une toile blanche. Chaque dominé me témoigne sa
dévotion.
- Oh ! Quelle saisissante métaphore, ma chère…
- Mon fétichisme concerne la déification, soit l’action de me considérer telle une Déesse,
ce que je suis tout comme vous ma chère É lisabeth. Pendant ces cérémonies, dans un acte
d’imagination superstitieuse, l’apothéose fait de moi une divinité ! Il faut savoir que dans
les religions primitives, le fétichisme est un objet de culte, exorcisé à travers des objets
dotés de forces surnaturelles inaccessibles, qui est imposé aux êtres sacrifiés. Cet état
second explique comment, en tant que Déesse Hiliana, j’extériorise et donne libre cours à
ma supériorité, outrageusement maquillée, les ongles longs comme des griffes, le corps
enserré dans un corset en cuir, perchée sur mes talons. Mes seins, mes hanches, mes
jambes, mon visage et mes cheveux sont magnifiés. Cette alchimie me galvanise. Mon
langage corporel parle à travers mes yeux et capte, à chaque instant, le désespoir que je lis
dans le regard de mes esclaves.
- Ah, je retrouve chez vous la même folie dévorante qui m’inspire, très chère amie…
- Oui, je nie la raison du plus faible, dans chaque épreuve, et j’évolue en maîtresse d’un
rite païen au cours de sataniques nuits d’ivresse. Grâ ce à mon incroyable magnétisme,
j’abuse de ces créatures entièrement soumises et frustrées, dans des postures
désagréables, que j’indispose, sans le moindre regret. Je suis un véritable démon pour la
vermine qui vit à mes dépens ! Je tire parti de leur soumission dans leur caractère et leur
comportement. Ces pulsions éloquentes sont au centre de ma culture dominante où la
honte n’a pas lieu d’être. Cette idéologie est mon moyen d’expression en tant que Déesse
fétichiste aliénant mes ouailles.
- Je vois que vous pratiquez le même genre de sorcellerie, la seule qui soit digne de
nous, en écrasant ces êtres immondes qui se prosternent à nos pieds.
- En effet, ma très chère É lisabeth, c’est comme cela qu’il faut enseigner les classes de
servitude et prescrire une éducation austère aux adolescentes sous notre autorité, en leur
inculquant une sensation d’humiliation incommensurable. J’étudie les techniques de
ligotage, de suspension avec des cordes, et je les expérimente. Je me spécialise dans celle où
la soumise est ficelée et immergée dans l’eau. Je suis une Déesse intrépide, spécialement
redoutée par mes élèves. Dominatrice et aussi méchante, je me fais craindre et administre
les châ timents les plus odieux à mes pauvresses, qu’elles le méritent ou non, pour leur
apprendre les mauvaises manières. Inutile de dire que j’aime plus les animaux, ayant des
chats, des chiens et des chevaux, que les êtres humains !
Je convie la Déesse Hiliana à apprécier comment je maltraite mon bétail. Il est midi et
j’accorde une heure de repos aux esclaves de la roue. Séparément, elles récupèrent et
mangent dans leur cachot. Après cette pause, je les fais rattacher à la meule où elles
travaillent jusqu’à la nuit, voire au-delà , sans qu’il leur soit permis de se reposer. Elles sont
nues, non pas à cause de la chaleur, mais parce qu’elles sont plus à même de recevoir des
coups de nerf de bœuf cinglants appliqués à intervalles réguliers par la servante Dorkó ou
le nain Ficzkó , qui sont de farouches maîtres.
Je précise à la Déesse Hiliana :
- En hiver, je leur fais porter une chemise et un pantalon si serrés sur la peau, que leurs
corps en sont tout autant exposés aux bastonnades de mes tortionnaires dont le plaisir est
de les rouer. Une fois par semaine, je me rends au puits et surveille si leur rendement est
bon. Si ce n’est pas le cas, je les cravache sévèrement et les prive de nourriture.
Ce jour-là , je constate que Gertrude et Clarisse actionnent la roue bien trop mollement
et, avec la Déesse Hiliana, nous distribuons à chacune vingt coups de fouet depuis les reins
jusqu’au gras des cuisses. À la nuit, nous allons voir Gertrude dans sa cellule pour nous
enivrer de diableries en présence du nain Ficzkó . Il introduit sa terrible massue dans l’antre
ténébreux qu’elle lui expose dans une posture dégradante. Il savoure sa longue pénétration
en considérant les ravages de sa rage.
Quand sa passion est assouvie, la juvénile essaye de profiter d’un instant de calme pour
que j’adoucisse son sort. Hélas, j’ignore ses lamentations qui n’ont aucun écho dans mon
â me dévastée par la fornication, ni de la part de la Déesse Hiliana. Au contraire, notre délire
rend plus actif notre penchant pour la cruauté, loin de nous ramener vers de douces vertus.
Un feu embrasé par la vision du nain pénétrant Gertrude violemment nous nourrit, brû lant
en nous, mieux que sous la cendre dans la cheminée. Insensible à sa supplique, je lui lance :
- Il serait temps de t’apercevoir, sotte que tu es, que je n’ai pas de sentiment de
reconnaissance à consigner en captivité des drô lesses telle que toi. Tu vaux moins que la
pire des truies, chétive créature dévouée à mon extase. D’ailleurs, la Déesse Hiliana va te le
confirmer.
À mon invitation, elle s’échauffe avec véhémence :
- Friponne, par où , Diable, prétends-tu que ta Maîtresse te récompense des joies que tu
lui dois ? Comment ne te vient-il pas à l’idée, qu’une Comtesse comme elle, nageant dans
l’opulence, daigne s’abaisser à devoir quelque chose à une misérable de ta sous-race ? Ta
vie n’a aucune valeur, si ce n’est du travail et à lui apporter de la jouissance en tant
qu’esclave.
Mettant à exécution ses propos, elle la fouette et poursuit :
- Notre civilisation a bouleversé les principes de la nature, mais cela ne nous ô te pas nos
droits. Elle crée des êtres dominants et d’autres fragiles, et ces derniers sont toujours
subordonnés aux premiers. Les plus riches sont les plus forts, s’enrichissant aux dépens des
plus faibles, c’est ainsi ! Nous nous servons de toi par nécessité, comme d’un vase d’aisance
pour nos besoins !
À cet énoncé, Gertrude, outrée, tente de justifier sa condition :
- Oh, Madame, comment pouvez me comparer à un pot de chambre ?
- Garcette, sache que tu n’es pour nous qu’une marchandise, ni plus ni moins pratique
justement qu’un vase d’aisance. Et, d’après cela, ta Maîtresse n’a aucune gratitude envers
toi. Si tu voulais l’y contraindre, tu ne pourrais y parvenir qu’en étant plus forte que la
Comtesse É lisabeth Bá thory de sang royal, ce qui n’est nullement ton cas, putain ! Son
autorité est là pour te soumettre à ses désirs, c’est ton destin.
À la suite de quoi, j’enchaîne :
- Je n’ai ni estime ni tendresse pour toi, Gertrude, et j’exige ton obéissance la plus
dévote. Il en est ainsi des outrages que je te fais. Je n’ai ni complaisance ni pardon, à te faire
du tort et à t’en causer toujours plus. À ce titre, pour l’éternité, je suis ta Maîtresse. Cette
raison est largement suffisante pour ne te concéder aucune bonté.
Pour appuyer ces paroles, la Déesse Hiliana et moi-même nous emparons de l’autre fille,
Clarisse, avec férocité. De constitution frêle, elle ne nous résiste pas. Nous la maintenons
fermement, et elle nous présente ses reins dont nous devinons le fondement distendu au
creux de son sillon. J’y enfile un olisbos et l’active avec vigueur. Malgré ses supplications,
elle palpite en se trémoussant comme la vicieuse sainte-nitouche qu’elle est. Néanmoins, je
m’arrête, ne l’autorisant pas à atteindre sa délivrance. Gémissante, elle m’implore :
- Madame la Comtesse, vous me traitez pire qu’une bête.
- Grave erreur, raclure, je ne suis pas diabolique comme les animaux. Dans la savane
africaine, les lions trucident leur progéniture pour de nouveau s’accoupler à leurs femelles,
car pour que les lionnes les acceptent, elles doivent être en chaleur. Et l’unique moyen de
les mettre dans cet état, est de tuer leurs lionceaux. Tu vois, je ne suis pas aussi carnassière
que ces lions !
- Oh ! Madame la Comtesse, à quel point vous portez la méchanceté !
La Déesse Hiliana m’approuve et reprend :
- Exactement, sale déchet, et ta mère ne peut que se maudire de t’avoir pondue !
Exaltée, je continue dans mon répertoire de paillardise :
- Je suis sans foi et me vautre dans le péché, dans une absolue démence qui me secoue
lorsque je fustige une jeunette nue comme toi. Tu exacerbes mes sens et je me régénère
comme lorsque je dérobe un bijou avec impudicité. Il n’est pas un écart auquel je ne me sois
livrée, pas un crime que je n’aie commis que mes principes ne légitiment. Plus il est
horrible, plus il m’excite. Je ressens sans cesse vis-à -vis du mal un attrait qui tourne
toujours au profit de ma volupté, allumant ma flamme. Je jouis en le commettant d’un
plaisir que les gens ordinaires ne peuvent pas goû ter.
Ma sentence laisse Gertrude dans la plus grande détresse. La Déesse Hiliana et moi-
même l’abandonnons dans son désarroi pour nous intéresser à une autre mijaurée, Ninon,
qui est chez moi depuis un an, servant comme mes autres gourgandines à mes insignes
débauches. Nous entrons dans son cachot avec Clarisse, et je l’apostrophe vertement :
- Approche, espèce de truie, il y a longtemps que je ne t’ai pas fait descendre dans mon
caveau pour t’épouvanter. Suivez-nous toutes les deux, et ne vous attendez pas à remonter
ensemble ! Il faut absolument que j’en laisse une au fond ! Nous verrons sur laquelle
s’abattra le maléfice.
Toutes deux me jettent des regards alarmés et des larmes coulent sur leurs beaux
visages. Nous marchons dans le souterrain jusqu’à l’entrée de ce tombeau qui ravit la
Déesse Hiliana. Une fois enfermées, j’ausculte Ninon et Clarisse de mes yeux féroces. Je me
plais à leur redire leur arrêt de mort, et à les convaincre, l’une et l’autre, qu’il n’en restera
qu’une des deux en ressortant ! En les faisant se tenir bien droites, sous les prunelles
enfiévrées de la Déesse Hiliana, je leur lance :
- Allez, travaillez chacune à votre tour à l’enchantement de ma lascivité, et malheur à
celle qui me rendra mon désir…
Clarisse se plaint lamentablement :
- C’est une injustice, Madame la Comtesse, celle qui vous irritera le mieux doit obtenir
votre grâ ce…
- Pas du tout, c’est à celle de vous deux qui m’enflammera le mieux, catin, que la mort
apportera le plus de bonheur ! Quant à moi, je n’aspire qu’à ma jouissance. À vous de
procéder avec ardeur pour plonger mes sens dans l’extase avant que ce sacrifice ne soit
consommé. Il n’y a aucune raison pour que j’accorde mon pardon à celle qui m’ensorcellera
le plus !
Ninon, argumente à son tour :
- Mais, c’est vouloir le mal pour le mal, Madame la Comtesse. Votre orgasme devrait être
la seule chose que vous convoitez, et si vous y arrivez sans bassesse, pourquoi voulez-vous
la commettre ?
La Déesse Hiliana prend position et abonde dans mon sens !
- Parce que votre Maîtresse n’y parviendra délicieusement qu’ainsi, pauvres larves !
Presque en transe, je conclus, effrontément :
- Il n’y a qu’une seule bonne raison pour que je descende dans ce caveau, c’est pour
laisser un cadavre derrière moi. Je sais parfaitement que je pourrais y arriver sans cela,
mais c’est ce que je veux pour y aboutir…
Pendant ce dialogue, ayant choisi Ninon pour débuter, elle m’agace d’une main par-
devant, et de l’autre par l’arrière, tandis que je touche à loisir toutes les parties de son
anatomie que m’offre sa nudité. Je l’insulte et la persécute :
- Il s’en faut de beaucoup, saleté, pour que tes attouchements me fassent ressentir le
degré de mortification où m’entraîne Clarisse. Tu me brû lerais que je ne te sentirais pas,
garcette. Tes lèvres de rose et tes doigts sont trop doux pour moi quand ils m’entrelacent,
mais tu y arriveras. Après ça, avec le fouet le plus effrayant, je tirerai de jolies gouttes de
sang de ton beau fessier…
Je fais courber Ninon et Clarisse qui, dans cette inclination, m’offrent toutes les routes
du plaisir. Ma langue frétille dans les deux plus étroites. En Comtesse vilaine, je crache dans
les deux autres orifices. Je les reprends par-devant, en les mettant à genoux entre mes
cuisses de façon que leurs deux poitrines soient à la hauteur de mon temple de Vénus
qu’elles excitent. Je me régale, en prenant à témoin la Déesse Hiliana :
- Oh ! Pour les seins, petite pute de Ninon, il faut que tu le cèdes à Clarisse. Jamais je n’ai
vu d’aussi beaux tétons. Tiens, sens comme ils sont fournis…
Je presse chaque pointe de la juvénile et les meurtris entre mes doigts et mes ongles
effilés. Ce n’est plus Ninon qui me titille, mais Clarisse qui lui succède dans cette besogne. À
peine, mon bouton de rose se trouve-t-il dans sa bouche qu’il devient dur et dardé,
m’élançant vivement. Je la félicite pour son avide succion au succès galvanisant :
- C’est fait, Clarisse, c’est ton arrêt que tu signes là !
Je pince et égratigne férocement ses soyeuses mamelles, tout en suçant et mordillant
celles de l’autre catin de Ninon. À genoux au bord du divan, Clarisse penche la tête et je
jouis en elle, la forçant à engloutir sa langue dans mon postérieur grand ouvert, dans une
attitude affreuse.
Stimulée par cette luxure, je la sens qui se débat pendant cette escarmouche. J’oblige sa
bouche à demeurer collée à mon trou empuanti pour déguster toute la substance de mon
extase. Ma craquette n’est pas en reste et mon jus baveux se mêle à sa salive. Je profite de
mon orgasme pour sacrifier Ninon en la molestant et en éructant :
- Clarisse, tu es une putain qui m’excite diablement, et je sais ce que je vais faire de toi !
Dans sa mansuétude, Ninon m’implore :
- Oh ! Madame la Comtesse, ayez pitié de Clarisse. Il est impossible que vos châ timents
soient aussi vils…
La Déesse Hiliana s’en mêle et acquiesce :
- Oh ! Que si, crois-moi, la Comtesse É lisabeth Bá thory n’est pas une traîtresse pour rien.
J’apprécie ce compliment malsain et, tout en les tripotant toutes les deux méchamment,
je poursuis :
- En attendant, mes mignonnettes, et vous également, ma chère Déesse Hiliana, je vais
vous conter l’édifiante histoire d’une courtisane chinoise qui aurait fait bien pire que moi
dans ces mêmes conditions. Elle immolait chaque jour une fillette de dix - douze ans. On dit
qu’elle la laissait vivre une nuit les yeux bandés dans le noir total dans la plus cruelle
anxiété de la mort. Elle était dans un tel état de souffrance qu’elle se sentait prête à rendre
l’â me sans pouvoir y réussir. Cela à cause des soins pervers prodigués par cette dame
monstrueuse alternant les secours aux horreurs, la ramenant à la lumière pour mieux
l’offrir à la mort l’instant d’après. Il ne coû tait rien à cette dépravée de répandre le sang
pour son plaisir.
Prostrées, les deux gourgandines sont tétanisées, et je continue :
- Elle avait dans son palais un cabinet clandestin où elle torturait ses victimes en les
contemplant durant sa jouissance.
Elle leur enfilait un tube profondément dans la gorge, les faisant vomir dans des
crispations atroces. Elle avait aussi une colonne de bronze qu’elle faisait rougir, sur laquelle
elle attachait l’infortunée gamine, s’amusant infiniment de toutes ses contorsions et de tous
ses beuglements. Vous voyez que moi, Comtesse É lisabeth Bá thory de droit divin, je suis
bien trop douce avec vous. Je n’entends rien à cela et je ne suis qu’une apprentie par
rapport à cette femme tyran !
À mon écoute, la Déesse Hiliana se délecte :
- Ma très chère Comtesse, je ne connaissais pas cette fable et j’aurais été fort aise d’en
être à l’origine…
Je cesse de peloter Ninon et Clarisse en leur donnant un grand coup de genou dans le
ventre, qui leur fait très mal. Dans la seconde, je me précipite sur Clarisse et la martyrise.
Joignant l’atrocité à l’outrage, je vocifère :
- Chienne, je me souviens avec délice des premiers élans de notre union, rarement une
jouvencelle m’avait donné autant de joies si intenses. Adieu, Clarisse, vestige suranné de
mes folies, il faut nous quitter, pour… l’éternité !
Elle se rebelle, tente de me repousser avec effroi, et gémit :
- Vous êtes le Diable, Madame la Comtesse… Je vous hais ! Assouvissez votre rage, mais
respectez mon désarroi. Vous joignez à mes tourments les affres du désespoir et vous
m’affligez avec vos horribles propos…
La Déesse Hiliana s’égosille :
- Quelle insolence !
Ses remarques désobligeantes me rendent furieuse. Je prends Clarisse et la couche sur
le divan, les cuisses largement ouvertes, son atelier de la procréation à portée de mon
infamie, et je m’emporte :
- Tu te trompes, c’est ton Dieu qui a fait de toi la créature de Satan mise en ma
possession pour me procurer de si tendres appétences quand j’ai cueilli ta première rose.
Et, aujourd’hui, il faut que je te fasse mes adieux…
En Maîtresse indigne, j’introduis mes ongles, farfouille et lacère durant plusieurs
minutes l’intérieur de son intimité, et en fais tout autant avec son postérieur. Clarisse
pousse de hauts cris et, lorsque je retire mes doigts, ils sont couverts de son sang, couleur
de raisins noirs. Rassasiée de ces turpitudes, sentant qu’il m’est impossible de me contenir
plus longtemps, je sais qu’il est temps de conclure :
- Allez, toi Ninon, la mijaurée, jouons au pendu.
Tout sourire, la Déesse Hiliana se trémousse à l’évocation de cette funèbre plaisanterie.
Je fais grimper Ninon sur le trépied et attache la corde au sol. En face de moi, j’oblige
Clarisse, dans une piteuse détresse, à me tripoter de ses mains. Au bout d’un moment, je
tire le tabouret où reposent les pieds de Ninon. Armée d’un couteau, elle tranche la corde
qui la fait s’affaler à terre sans trop se faire de mal.
- Bien, à toi maintenant, Clarisse. Je te fais grâ ce si tu t’en tires avec la même adresse…
Machiavélique, à peine sur le trépied, je tire sur la ficelle et la fille trépasse, se balançant
au bout de la corde qui étrangle son cou gracile sous les applaudissements de la Déesse
Hiliana. Clarisse gigote quelques instants, secouée de spasmes et de convulsions, puis se
raidit d’un coup, dans un ultime hoquet, rendant son â me. Ainsi se clô t cette répugnante
scène dont, comme prévu, l’une des deux garcettes, Clarisse, ne revient pas ! En partant, je
lance avec cruauté :
- Tu vois, Ninon, la prochaine fois que tu entreras dans ce lieu, ce sera ton tour !
Audacieuse, la gamine me rétorque :
- Eh bien, Madame la Comtesse, je préfère la mort à la vie terrible que vous me faites
mener à nous, les malheureuses comme moi, pour qui l’existence ne vaut pas cher…
Me moquant de ses stupides paroles, je l’enferme dans son cachot. Plus tard, ses
consœurs lui demandent ce qu’est devenue Clarisse. Elle leur apprend, et elles ne s’en
étonnent pas vraiment, toutes s’attendant au même sort, y voyant le terme de leurs maux,
certaines le désirant avec empressement. Le lendemain, la Déesse Hiliana me quitte pour
s’en retourner dans son pays, en Grèce, et nous nous adoubons lors de nos adieux.
17. L’attentat

E n 1609, en visite à Vienne, chez ma douce amie la Duchesse Hortensia, nous nous
attardons pour dévisager une ribaude entravée au pilori, les mains et le col
serrés entre deux lourdes planches, frissonnant sous la pluie, la bouche ouverte
et la langue pendante. Elle est condamnée à trois jours d’exposition comme blasphématrice
pour avoir juré contre le Seigneur. C’est la première fois pour elle car, à la seconde, elle
aura la langue tranchée ou percée au fer rouge. Elle nous regarde, soulagée, que nous ne lui
crachions pas à la figure ou ne lui jetions des pierres.
Nous poursuivons toutes les deux notre promenade quand la Duchesse Hortensia est
victime d’un attentat. Soudain, elle s’écroule devant moi, toute couverte de sang. La scène a
lieu devant sa luxueuse demeure où elle est abattue par un tir de mousquet, sans doute dû à
un gentilhomme qu’elle fait espionner par son quarteron de putains. À moins que cela ne
soit moi que l’on vise, pour mes coupables crimes. Je réagis immédiatement, et je la fais
transporter dans sa chambre par ses domestiques, avec une infinie délicatesse. Dans
l’instant, je fais appel à la sorcière Anna Darvulia, qui m’accompagne. É galement
chirurgienne, je la supplie :
- Je t’en prie, Anna, sauve ma tendre amie la Duchesse Hortensia. On a tiré sur elle du
haut d’un escalier dans la rue et elle a été atteinte en pleine poitrine…
- Je vous promets, ma très chère Comtesse É lisabeth Bá thory, de tout faire ce qui est
mon pouvoir pour la soigner. Pour cela, il faut que j’extraie la balle.
- Mais, tu vas la tuer…
- Si je ne fais rien, elle est déjà morte ! Toi, la soubrette, il me faut des bassines d’eau
bouillante, du linge propre, des herbes et des baies, de la mille-feuille et de la belladone, du
vin et du vinaigre. À présent, chère Comtesse, déshabillez la Duchesse.
Je défais le laçage de son corsage, sa robe s’ouvrant par le devant, puis j’ô te avec
douceur le gilet, la chemise, le corset et la brassière, mettant sa pulpeuse poitrine à nu. La
plaie, toute petite, apparaît au-dessous de son sein gauche, alors que ma nourrice Ilona Jó
et la servante Dorkó nous rejoignent. Il n’y a plus beaucoup de sang. La Duchesse Hortensia
respire très lentement, sans connaissance. Les domestiques se précipitent avec deux
flacons de vin, de l’eau bouillante dans laquelle la sorcière trempe ses instruments de
chirurgie, et une jarre de vinaigre où elle se lave et se frotte ses mains qu’elle essuie avec le
linge propre qui a été apporté. Elle s’adresse à moi, et me demande :
- É cartez la plaie, Madame la Comtesse, car je ne peux pas inciser, la Duchesse perdrait
trop de sang. Quant à vous, Ilona Jó et Dorkó , tenez-la fermement car elle va avoir très mal
et se débattre, mais il ne faut pas qu’elle bouge. Et, toi la bonne, trempe du linge dans un
récipient d’eau bouillante et porte-le moi quand je te ferais signe.
La Duchesse Hortensia, toujours évanouie, est solidement maintenue par les deux
femmes, tandis qu’Anna Darvulia saisit une tige de fer dans la bassine posée à cô té d’elle et
l’introduit lentement dans la plaie. La Duchesse se raidit et pousse un cri, la sorcière et
chirurgienne expliquant :
- La balle est là , comme je le pensais. Par chance, en brisant la cô te, le plomb ne s’est pas
enfoncé profondément, et il n’a pas touché les entrailles. Continuez de la tenir de toutes vos
forces et, vous, Comtesse, écartez les bords de la blessure.
Elle attrape une longue pince et l’introduit dans l’incision. La Duchesse se cabre et se
cambre encore plus, en lâ chant un stupéfiant hurlement. Imperturbable, Anna Darvulia
fouille la plaie jusqu’à sentir la balle. La Duchesse Hortensia vagit maintenant sans
interruption et, brusquement, s’affaisse. La sorcière - chirurgienne ressort la balle enserrée
entre les mâ choires. Elle prend des linges qu’elle trempe dans l’eau bouillante et,
doucement, nettoie la déchirure qui saigne à nouveau. Elle demande à une domestique :
- Donne-moi du vinaigre et fais cuire de la mille-feuille dans de l’eau en y ajoutant de la
belladone, et écrase-moi aussi quatre grains de belladone. Une fois la plaie bien nettoyée, il
faut mettre des compresses de mille-feuille et les changer toutes les heures. Elles
entraînent la cicatrisation. De son cô té, la belladone réduit la douleur.
En énumérant cela, elle lave longuement la blessure de la Duchesse au vinaigre, ce qui
lui provoque de nouveau des glapissements. La soubrette lui présente la pâ te de belladone
écrasée dans une cuillère en argent. La sorcière-chirurgienne ouvre la bouche de la
Duchesse et la force à avaler, en concluant :
- Ma chère Comtesse É lisabeth Bá thory, je ne peux rien faire d’autre pour l’instant. Il
faut lui remplacer les compresses comme je l’ai indiqué et ne pas trop lui donner de
belladone car la plante peut provoquer des empoisonnements, même en quantités
minimes.
- Merci, Anna, j’espère que vous allez faire un miracle, et que toutes les jouvencelles que
nous avons saignées vont rendre la vie à ma tendre amie, la Duchesse Hortensia.
Le lendemain, elle ouvre les yeux, toujours inconsciente. Elle n’a rien mangé depuis
qu’elle a été blessée, et je n’ai réussi qu’à la forcer à boire un peu d’eau. Au bout de trois
jours, déjà amaigrie, je parviens enfin à lui faire avaler quelques cuillerées de bouillon.
Anna Darvulia défait adroitement les pansements, alors que la Duchesse sommeille. La
plaie est rouge et purulente, et son front brû lant. À ce moment, elle esquisse un faible
sourire en me voyant. Je fais de mon mieux pour la rassurer :
- Ma douce Duchesse Hortensia, vous allez guérir. Anna ma sorcière - chirurgienne, s’est
bien occupée de vous, et je reste à vos cô tés pour prendre soin de vous.
Elle n’en entend pas plus, étouffant un gémissement, tout en sombrant à nouveau sans
connaissance. Les sens apaisés, elle donne l’impression de dormir. Les jours suivants, Ilona
Jó et Dorkó , et surtout Anna Darvulia et moi, continuons à nous relayer auprès d’elle,
changeant ses pansements et la faisant boire, de force si nécessaire, du potage. Enfin, la
fièvre de la Duchesse Hortensia baisse. Quand elle se réveille, elle prend du bouillon de
poule avec plus d’appétit et se rendort. Sa plaie cesse de suppurer et seule la rougeur
subsiste. Elle peut de nouveau s’asseoir et recommencer à se nourrir. Elle reprend des
forces et passe de longues heures avec moi et son quarteron de catins, Madame Blandine de
la Jarretière, Madame Solange de la Louverie, Mademoiselle Constance de la Renardière et
Mademoiselle Justine de la Minauderie, qui ont réduit leurs activités de débauche pour se
concentrer sur la recherche du tueur. Au bout d’un bon mois, la Duchesse Hortensia
récupère son énergie, enfin guérie, son visage trop longtemps livide recouvrant des
couleurs, le spectre de la mort s’étant éloigné. Un soir, Solange de la Louverie rentre, en
s’écriant :
- Ça y est, j’ai découvert la pourriture à l’origine de ce maudit complot, ce n’est pas un
homme mais une salope, la Marquise Rosemonde que j’ai cocufiée en baisant son pauvre
mari ! C’est sans doute la raison pour laquelle son tir a manqué d’efficacité.
À cette annonce, la Duchesse Hortensia, pétrifiée de surprise, muette d’épouvante, sent
son corps se raidir et se contacter, sa tête tourner et vaciller, sa blessure étant parfois
douloureuse. Puis, sa terreur se change en stupéfaction, et elle fulmine de colère. Ce bref
accès de rage la rend pleine de vengeance, et elle hurle :
- Je la veux ici demain, cette traînée. Et, très chère Comtesse É lisabeth Bá thory, à qui je
dois la vie, ainsi qu’à vous Anna Darvulia, pour vos talents de chirurgienne, vous serez avec
moi et mes belles putains Blandine de la Jarretière, Solange de la Louverie, Constance de la
Renardière et Justine de la Minauderie pour lui faire subir la plus atroce des horreurs.
En l’écoutant ainsi parler, je questionne la Duchesse Hortensia :
- Allez-vous la torturer et la tuer, ma tendre amie ?
- Oh, que nenni, ma chère Comtesse É lisabeth Bá thory. Je lui réserve un sort bien pire
que celui avec lequel vous châ tiez odieusement vos gourgandines…
En effet, le lendemain, la Marquise Rosemonde, toute chétive et implorante se prosterne
en mille excuses et suppliques devant la Duchesse Hortensia, en quémandant son pardon.
Hautaine, elle la contemple avec dédain et mépris, sans lui adresser la parole, et
demande :
- Justine, as-tu la potion ?
- Oui, Maîtresse.
- Alors, fais ton devoir…
- Avec plaisir, Maîtresse.
Justine de la Minauderie s’approche lentement de la Marquise Rosemonde, paniquée,
les yeux révulsés, tandis que Blandine de la Jarretière et Solange de la Louverie la
maintiennent fermement à genoux. Alors Constance de la Renardière lui renverse la tête en
arrière et Justine, munie de gants et le visage masqué, introduit la canule de la fameuse
potion dans l’une des narines de l’aristocrate qui ne peut faire autrement que d’inhaler la
substance. Puis la Duchesse enferme le flacon dans une boîte plombée, tandis que Justine
applique un masque de cuir souple sur la figure de la Marquise. Secouée de spasmes, elle
défaille. Quand elle reprend vie, elle est emmurée dans un étroit cachot, et l’on entend ses
hurlements malgré l’épaisseur du mur. Enfin, la Duchesse Hortensia me confie le secret de
sa sentence :
- Ma chère Comtesse É lisabeth Bá thory, pour cette crevure, pire que la pire des putains,
il fallait un châ timent exemplaire. Justine l’a infectée de la petite vérole, une maladie,
comme vous le savez, pour laquelle il n’existe aucun traitement. C’est pour cette raison que
nous avons pris tant de précautions pour ne pas être contaminées nous-mêmes. La phase
éruptive va débuter lorsque sa peau sera atteinte et ses lésions au visage se multiplier sans
la faire mourir. Je lui ai laissé de l’eau et de la nourriture pour trois mois, et aussi un
poignard et un grand miroir. À cette pourriture de choisir combien de temps elle veut vivre
en se regardant défigurer ou si elle a le courage de se saigner avant. J’irai écouter ses
glapissements chaque jour pour ne jamais oublier ce tir de mousquet qui aurait pu m’être
fatal jusqu’à temps qu’elle crève comme un rat !
- Ma douce Duchesse Hortensia, je ne vous savais pas si cruelle mais, croyez bien, que
j’approuve entièrement votre sentence et, jusqu’à mon départ pour mon châ teau de Csejte,
j’irai avec vous entendre les pleurnichements de cette truie… Je suis comme vous, et la
faiblesse de mes drô lesses ne peut que m’encourager à continuer à leur faire connaître mon
courroux. Je suis tout exaltée à l’idée de proférer sur leur corps les plus horribles méfaits
sacrificiels. Je ne les juge pas selon les sentiments du cœur, au contraire, ma conduite
traduit mon état de dépravée envers elles.
- Maintenant, je vous comprends mieux, ma très chère É lisabeth…
- Oui, seule l’ivresse de mes délires compte quand je m’acharne sur une esclave pour
mes ignobles déviations sans qu’il soit question qu’elle me manque de respect pendant les
prépondérances que je lui prodigue ! Ma démence n’a pas de limite. L’accablement et
l’humiliation sont dorénavant leurs raisons d’être, qui sont mon délice et mon calice !
D’un signe de tête, la Duchesse Hortensia acquiesce, et ses pupilles jettent des flammes
incendiaires de mépris sur le cachot où croupit l’effrontée Marquise Rosemonde.
Durant sa convalescence, la Duchesse Hortensia me raconte sa vie :
- Ma chère É lisabeth, j’ai grandi dans un presbytère derrière un cimetière du XIIIe
siècle. J’étais une belle poupée romantique au teint blanc et aux longs cheveux blonds, avec
de grands yeux et la bouche pulpeuse en cœur, de jolis seins, la taille fine et aux longues
jambes, envoû tante et vaporeuse. Je ressemblais à une brindille, prête à se désarticuler,
mais je n’étais en rien fragile pour autant. J’ai commencé à boire de l’alcool et à coucher dès
l’â ge de treize ans ! À quatorze ans, je suis tombée enceinte et j’ai fait une fausse couche.
Dans le but de trouver une â me sœur, j’ai forniqué avec des hommes et des femmes. À
quinze ans, j’ai été mariée au Duc Alexandre.
Je l’interromps et lui dis :
- Tout comme moi, ma tendre Hortensia.
Elle reprend :
- Peu après, pour me vanter, j’ai déclaré avoir été séquestrée et étranglée par un Comte
pervers, mais sans préciser lequel ni comment j’en avais réchappé ! En adepte de l’autorité
forte, comme vous également, ma chère É lisabeth, je ne manquais jamais une occasion de
tenir des propos d’une rare indécence, révélant mon cô té obscur, en méprisant les
musulmans et les juifs. Quand un homme de trente ans est découvert mort chez elle, des
suites d’une grave intoxication alimentaire, on évoque un empoisonnement. Si je suis le
sujet de commérages dans les soirées aristocratiques de Vienne, mon statut de Duchesse
fait qu’aucune investigation n’est menée contre moi. Ma vie est mouvementée, j’ai une
liaison chaotique avec une Marquise. Celle-ci me brû le les cheveux lors d’une dispute
enfiévrée.
Je m’exclame :
- Ah ! La garce !
- En représailles, je lui confisque ses robes et ses bijoux, mon mari le Duc Alexandre ne
voyant rien à y redire. Lorsque je fais une tentative de suicide, je m’en tire tout simplement
avec un bon lavement. Ces scandales font les choux gras de la haute société aristocratique
de Vienne. Surtout lorsque je déclenche un scandale en faisant emprisonner la fillette d’un
médecin juif, en précisant qu’une telle engeance ne devrait pas avoir le droit de se
reproduire, accusant les Juifs d’avoir tué Jésus-Christ.
- Comme vous y allez, ma chère Hortensia, pas aussi douce que vous en avez l’air.
- Oh, oui, je suis toujours pleine de ressources, troublante et énigmatique, je provoque
fascination ou rejet. Lors d’un grand bal de la noblesse à Vienne, je m’affiche dans des
postures osées, portant, par-dessus mon corset, une robe ornée de dentelles, perchée sur
mes escarpins. En femme attirante, je séduis Ophylia, une demoiselle de seize ans, toute
fine, coiffée d’une perruque aux cheveux blancs comme la neige, le visage maquillé d’une
incroyable crème blanchâ tre. Impressionnée, je conte fleurette à la belle Ophylia. À son
immense surprise, je l’invite chez moi et la couvre de noms mignons, comme ma coquine
lapine ou mon doux pétale de rosette.
- Ah, je vous reconnais bien là , ma chère Hortensia…
- Je lui explique qu’avec mon époux, le Duc Alexandre, nous sommes à la recherche d’un
amour commun pour unir notre mariage avec une troisième personne, une jeune fille. Je la
questionne pour savoir si elle a déjà eu des hommes dans sa vie car mon mari est très
jaloux. Ophylia me disant que non, je lui présente le Duc Alexandre. Lors d’un souper, nous
parlons de la théorie de la singularité et des complots, en lui expliquant que dans nos
sentiments, nous avons dépassé le concept de la colère. C’est pourquoi je suis prête à
partager ma couche auprès de son époux avec une autre femme. Ophylia est sous le charme
magique de notre existence merveilleuse. Le Duc Alexandre est prévenant, et elle se sent en
osmose avec nous. Nous avons beaucoup de plaisir à forniquer tous les trois et nous
sommes profondément amoureux.
- Quel charmant tableau vous me dépeignez là , ma tendre Duchesse Hortensia.
- En effet, avec mon mari, le Duc Alexandre, nous trouvons Ophylia parfaite pour nous
deux, prenant soin d’elle comme de notre fille, dans un rapport incestueux. Nous
l’embellissons de parures chatoyantes et de bijoux étincelants. Dans un trio heureux et
attrayant, nous copulons jusqu’au jour où le Duc Alexandre est tué au cours d’un duel à
l’épée.
- Ah, c’est donc de votre veuvage que vous vient votre vœu de célibat, ma dévouée
Hortensia, j’en suis désolée pour vous.
- Vous aussi ma chère É lisabeth, vous avez connu le malheur de subir la perte de votre
époux, et j’en suis également fort navrée. Dès lors, tout change pour moi. Pour combler mon
chagrin, je fais venir des filles chez moi pour former un quarteron de putains que doit
mener Ophylia. Elles travaillent pour moi sans être payées, très bien entretenues par mes
soins, et je nomme ces quatre dames d’honneur de titres ronflants. Il y a Madame Blandine
de la Jarretière, une pulpeuse blonde, sa fille l’élégante jouvencelle Mademoiselle Justine de
la Minauderie, également blonde aux yeux bleus, Madame Solange de la Louverie, une
capiteuse rousse incendiaire, et Mademoiselle Constance de la Renardière, une poupée
brune aux yeux verts. Toutes brillent autant par leur éblouissante beauté que par leur
esprit caustique. Mais Ophylia, jalouse, refuse d’en faire partie. Ma relation avec elle se
détériore, car elle ne veut pas être utilisée comme un moyen de soutirer des informations
par vengeance en se prostituant, d’une manière fétichiste, dans les soirées de l’aristocratie
viennoise.
- Quelle ingrate que cette Ophylia !
- En effet, depuis la mort de mon mari, le Duc Alexandre, elle ne désire plus avoir de
rapports avec des hommes, mais seulement sublimer son amour saphique avec moi, sa
douce Duchesse Hortensia. Mais pour moi, Ophylia, doit accepter d’être dorénavant une
catin à mon service. Elle me demande si c’est comme cela que je l’entends dorénavant, et
j’admets que oui. Ophylia refuse de se soumettre ainsi, et constate que sa liaison amoureuse
n’est plus aussi intime et intense qu’elle le pensait avec moi, depuis que je suis veuve. Après
quelques semaines, je l’interroge à nouveau sur son attirance pour moi. Elle m’avoue
qu’elle a toujours un sentiment exclusif pour ma personne et refuse de se prostituer. Tout
cela me déçoit grandement. Je suis fatiguée de ce tourbillon et rejette cette union trop
privilégiée. Je ne me sens plus capable de vivre sous la forme d’un couple exclusif avec elle.
Ophylia semble comprendre ma position et je lui promets que nous resterons amies.
- En tout cas, je maintiens que cette Ophylia est une garce et une nigaude !
- Peut-être, mais je ne lui en veux pas. En souvenir de mon époux, le Duc Alexandre, je
subis une opération de la réduction des petites lèvres avec l’ablation des replis de la peau
autour de ma vulve. Ophylia est consternée par cela, mais admet que je dois faire tout ce
dont j’ai envie pour me sentir la plus belle. À Noël, je la gâ te de somptueux cadeaux. Pour
cette soirée merveilleuse, nous retrouvons notre espace d’intimité. Au matin, je fais à
Ophylia un savoureux câ lin. Ensuite, cette dernière rencontre un homme. Je m’en inquiète,
et la gronde de trop penser à son amant, contredisant nos discussions précédentes sur la
jalousie. Pour me faire pardonner, à Pâ ques, j’offre un cadeau incroyable à Ophylia, dans
mon châ teau au milieu de la forêt. C’est la chose la plus généreuse que je n’ai jamais faite, il
s’agit d’une magnifique bague sertie d’un énorme diamant, et d’une fastueuse robe en
dentelles digne des fées. Ophylia est aux anges et je suis très excitée. Cela est un catalyseur
entre nous, stimulant nos ébats sexuels, plein d’affection. Confuse, elle est bouleversée par
son amour et son désir charnel. Mais elle est frustrée que la réciproque ne soit pas
exclusive de ma part, étant également attirée par mon quarteron de putains. J’en exprime
une forte colère, qui amène Ophylia à se remettre en question sur sa vision de la jalousie.
Elle pense que la conversation que je lui fais est blessante, car je maintiens toujours ma
pression sur elle pour l’engager dans l’intimité à partager notre couche avec d’autres filles,
si elle veut continuer à me voir.
- Mais pour qui elle se prenait, cette mijaurée !
- En tout cas, cela n’intéresse pas Ophylia dont l’amour-propre décline. Elle considère
que si elle accepte cette condition, cela va à l’encontre de tout ce en quoi elle adhère. Cette
douleur avive le fait qu’elle est confrontée à ce type de relation polygame que je désire.
Mais cela ne fonctionne pas pour elle et ne lui correspond plus. Je le prends très mal,
expliquant à Ophylia que je n’ai jamais été rejetée de la sorte auparavant, même si je lui
affirme de nouveau que nous serons toujours amies. Pour Ophylia, c’est trop violent. Après
cette rupture, elle tombe malade.
- C’est tout ce qu’elle méritait, cette garcette !
- Il faut comprendre, ma chère É lisabeth, qu’elle n’est pas manipulatrice, à l’inverse des
filles de mon quarteron de putains qui, pour gagner ma reconnaissance, s’appuient sur le
mensonge et la trahison auprès de l’aristocratie viennoise pour savoir tous les secrets
d’alcô ve de Vienne, tant politiques que licencieux, auprès des gentilshommes et des dames
de la cour. Du coup, Ophylia meurt peu après de langueur et j’en suis toute tourneboulée. Je
deviens plus consciente de la manière de traiter les autres femelles à mon service, malgré
mes tendances narcissiques et dénuées de scrupules. Suite à cette tragédie, j’ai plus de
respect pour les très rares dames avec qui je noue une amitié profonde et sincère dont
vous, ma dévouée Comtesse É lisabeth Bá thory, sans qu’il n’y ait pour autant de véritable
relation amoureuse, assumant toujours mon choix pour la polygamie, me refusant à être
monogame.
Pas du tout compatissante pour la mort de la scélérate Ophylia, à la suite de cette
trouble confession de ma tendre Duchesse Hortensia, je l’invite à jouer une pantomime. En
compagnie de ses putains Blandine de la Jarretière, Solange de la Louverie, Constance de la
Renardière et Justine de la Minauderie, la belle Duchesse Hortensia incarne une poupée
sanguinaire, possédée par des esprits maléfiques, créée par une sorcière folle qui accapare
l’â me des gens pour se repaître dans le régicide. Avec des parties du corps de ses victimes,
elle donne vie à des monstres qui deviennent des tueuses modèles, qu’elle commande par
la pensée.
Quand une dame noble, interprétée par l’incendiaire rousse Madame Solange de la
Louverie, est délaissée par la blonde Mademoiselle Justine de la Minauderie, une autre
prostituée de la cour de la Duchesse Hortensia, elle a recours au rô le qu’elle tient en tant
qu’amante sanguinaire pour combler son vide affectif. Mais, une fois rassasiée, la poupée
humaine a soif de sang, et elle a accompli son destin meurtrier sur les libertines Solange de
la Louverie et Justine de la Minauderie, à jamais hypnotisée par la beauté et la perfection de
son corps.
Le simulacre tourne au drame et au cauchemar, et se répète avec la pulpeuse blonde
Madame Blandine de la Jarretière et la brune Mademoiselle Constance de la Renardière,
quand la créature démoniaque et vengeresse qu’est devenue la Duchesse Hortensia
tyrannise ses victimes. À cette occasion, elle révèle son puissant jeu d’actrice, qui fait froid
dans le dos. Après cette unique représentation, elle me confie :
- Ma très chère Comtesse É lisabeth, votre idée était géniale bien que difficile à jouer.
- Oh, ma douce Duchesse Hortensia, vous avez tenu ce rô le à la perfection, avec un
naturel déconcertant, telle une véritable poupée sanguinaire, comme si interpréter une
tueuse assoiffée de sang avait toujours été une évidence pour vous.
- Ma très chère É lisabeth, je vous remercie sincèrement et du fond du cœur de ce
compliment.
Enfin, la convalescence de la Duchesse Hortensia arrive à son terme. Je prends congé
d’elle et, avant mon retour dans mon châ teau de Csejte, nos adieux sont déchirants et je lui
promets de revenir la voir dès que possible.
18. L’évasion

D ébut 1610, l’Empereur Matthias 1 du Saint-Empire, convaincu, par certains


er

témoignages, que je suis coupable de crimes de sang, ordonne une enquête. Elle
est confiée au gouverneur de la province, un de mes cousins. Il se rend à Csejte
et, secrètement, s’informe auprès de personnes de confiance, dont le curé Andras Berthoni
qui a rédigé un mémoire où il m’accuse d’avoir mis à mort neuf adolescentes et de l’avoir
contraint à les enterrer pendant la nuit. Vite édifié, il fait son rapport à l’Empereur Matthias
1 qui décide d’une investigation plus approfondie sur mes forfaits. Cette mission est
er

dévolue à son premier ministre, le Comte Gyö rgy Thurzó , un autre de mes cousins, qui a été
mon amant lorsque mon mari guerroyait !
Celui-ci me demande audience dans le cadre de son enquête. Pour le défier, hautaine, je
le reçois assise, une gourgandine dissimulée sous ma table. Elle me mignote sous ma chaise
percée, pendant qu’il me divulgue l’objet de ses doléances. Je frô le la pâ moison lorsque sa
langue farfouille dans ma rosette. Je plonge mes prunelles flamboyantes dans les yeux de
mon cousin, le Comte Gyö rgy Thurzó , qui n’a pas l’outrecuidance de soutenir mon regard.
Et je conclus notre court entretien :
- Mon cher cousin, sachez que je n’apprécie guère ces viles insinuations. Je suis dans
mon droit divin de cuissage en aristocrate de haute lignée et, comme vous, je n’ai de
compte à rendre qu’à moi-même !
Sur cette déclaration qui ne souffre aucune contestation, il se retire :
- Ma très chère cousine, je suis sincèrement désolé de vous avoir importunée ainsi, mais
je ne fais qu’obéir aux ordres de notre Empereur révéré, Matthias 1 du Saint-Empire.
er

Quand il quitte la pièce, après une ultime révérence, sans me lever, il était temps, car je
jouis tous mes sucs dans la bouche de la traînée accroupie sous moi…
Cette visite n’altère pas mes coupables activités. Tandis qu’une nouvelle malheureuse
est amenée dans mon châ teau de Csejte, je suis informée par la doyenne Dó ria que Ró sina,
â gée de dix-sept ans, échafaude une évasion. Je n’interviens pas pour mieux sévir et briser
l’espérance de cette catin qui pense s’échapper de mon enfer. Elle se prépare depuis trois
mois toutes les nuits où elle n’est pas dévouée à mon service. Elle met au point son projet
en subtilisant un mauvais ciseau pour déboîter le pêne de la serrure de son cachot,
chaparde du linge pour se fabriquer une corde, et reste discrète vis-à -vis de ses infortunées
compagnes.
Enfin vient le soir où Ró sina fait sauter son verrou et se hasarde avec une torche
vacillante dans les sous-sols. Elle remonte lentement un escalier. Essoufflée en arrivant en
haut, par miracle, la porte est close mais non verrouillée. Elle ne se méfie par et sort dans la
cour du châ teau. La nuit est sombre, mais elle y voit suffisamment grâ ce au clair de lune.
Elle se dirige vers la partie la moins élevée de l’enceinte et, à l’aide de sa corde, se laisse
glisser. Celle-ci est trop courte, Ró sina la lâ che et tombe aux pieds de la muraille où sa
chute est amortie par le sol spongieux.
Elle se redresse et son inquiétude redouble en entendant les vociférations d’une orgie.
Elle s’approche d’une des rares ouvertures donnant sur les salles souterraines, escaladant
un soubassement. La peur l’étreint, mais elle se risque à jeter un œil et voit une
malheureuse étendue sur un chevalet, nue, les cheveux épars, destinée à un effrayant
harcèlement. Ró sina frémit à cette horrible vision. Son regard est attiré par la doyenne
Dó ria entourée de deux courtisanes richement habillées comme moi, la Comtesse É lisabeth
Bá thory. Elles n’ont rien à voir avec les jouvencelles de mon asile où règne la lubricité. Ces
aristocrates lui sont inconnues et Ró sina se demande ce qu’elles font là .
Détournant ses yeux, elle quitte son perchoir et se hâ te de fuir. Elle cherche une brèche,
n’en découvre pas et, à l’aide de son ciseau, Ró sina s’agrippe aux aspérités des pierres, en
se déchirant les mains. À mi-hauteur elle est étonnée de sentir, sous ses pas, une terre
molle dans laquelle elle s’enfonce jusqu’aux chevilles.
Curieuse de savoir d’où provient ce changement de terrain, elle tâ te de ses mains et
touche des ossements et des chairs en décomposition, en partie bouffés par des chiens ou
des loups ! Elle comprend qu’il s’agit des cadavres des esclaves dites réformées par moi, sa
Maîtresse ! É pouvantée, elle marche dans ce cimetière-dépotoir où ces bourreaux jettent
les restes des victimes, ramassés après qu’elles aient été la proie de bêtes féroces. Ró sina
sent un crâ ne rouler sous ses pieds et elle vomit…
Reprenant son courage, elle franchit un talus et évite, de justesse, de s’affaler dans un
trou qui contient des horreurs mais que, par chance, elle ne distingue pas dans le noir. Elle
atteint le sommet d’un fossé, et n’a nul autre moyen que de sauter dedans. É tourdie par sa
chute, elle met quelques instants avant de se relever. Elle escalade un dernier mur avant
d’explorer la forêt et s’engage sur un chemin à la quête d’â mes bienveillantes. Elle fuit à
grandes enjambées, sans remarquer qu’elle est suivie par la servante Dorkó .
Ró sina entend les ignobles hurlements des loups, mais elle se rassure car ils lui
semblent suffisamment loin. Bien que l’on soit au printemps, elle grelotte sous ses pauvres
habits. La soif et la faim le tenaillant, elle s’abreuve à un cours d’eau, à défaut de pouvoir
manger. Elle erre toute la nuit sur une route caillouteuse dans la forêt qui, aux premières
lueurs du jour, commence à être moins dense. É puisée, elle se repose, en adressant, à
genoux, une prière implorante à son Dieu vénéré qui l’a si longtemps oubliée dans les
tourments du châ teau de Csejte. Elle lui demande pardon pour les fautes qu’elle aurait soi-
disant commises dans cet antre détestable du crime. Des larmes de honte coulent de ses
jolis yeux. Ses craintes d’être poursuivie s’estompent, ne soupçonnant par la présence de
l’immonde Dorkó sur ses traces trop visibles.
La chaleur la fait suffoquer. N’ayant pas de gourde, Ró sina n’a pu que mouiller un peu
de linge dans le ruisseau pour se rafraîchir. Mais, à présent, il est sec. Elle s’écarte du
sentier pour cueillir des baies afin de se sustenter. Elles sont rares et elle se blesse les
mains dans les buissons épineux. Sa maigre récolte la soulage légèrement de la soif et de la
faim. Elle avance, méfiante, jusqu’à un bouquet d’arbres où la chance lui sourit, un ru
zigzaguant avec une eau limpide. Elle étanche sa soif, retrempe son linge, et se réconforte.
Son enthousiasme est de courte durée, ne sachant toujours pas où elle est et où obtenir de
l’aide.
Pleine de complaisance, de nouveau, elle prie son Dieu pour que, cette fois, il ne
l’abandonne pas et fasse un miracle. Elle fixe le soleil qu’elle n’a pas vu depuis une éternité.
Cet astre suscite d’autres prières, réclamant des actions de grâ ce pour son salut. En proie à
son espérance, elle est tout à coup saisie par Dorkó qui lui enveloppe la tête d’un capuchon
pour l’empêcher de voir et de crier. Aussitô t, elle étouffe à moitié par cette chaleur. Elle la
garrotte et l’entraîne sans prononcer un mot pour encore ajouter à sa terreur d’avoir été
reprise.
Elles marchent des heures, sans qu’il lui soit possible de savoir où elles vont, respirant
avec peine. La servante, en entendant Ró sina haleter si fortement, soulève la capuche pour
qu’elle reprenne son souffle et boive un peu, desserrant le garrot, mais sans lui permettre
de voir où et avec qui elle est. Craignant d’être ramenée dans l’affreuse demeure de la
Comtesse É lisabeth Bá thory, elle demande :
- Je vous en supplie, dites-moi où vous me conduisez ?
- Tu devrais t’en douter, innocente créature. Nous savions tout de ton évasion par la
doyenne, et la Maîtresse t’a laissé espérer avant que je te capture, dégénérée, incapable
d’être reconnaissante envers notre divine Comtesse É lisabeth Bá thory de toute sa
cruauté…
Au son de la voix de Dorkó et de son sinistre discours, Ró sina vacille, quémandant et
gémissant :
- Je vous en prie, Madame, dites que vous ne m’avez pas retrouvée. Vous n’êtes pas
obligée de me ramener dans les souterrains de ce châ teau maudit. Pitié…
- Et pourquoi ne le ferais-je pas ? Pour être punie et corrigée à ta place ? Qu’as-tu donc à
m’offrir en échange, catin ?
- Vous savez que je n’ai rien. Juste mon corps…
- Oui, ça je le sais. J’en ai déjà bien profité et j’en profiterai encore auprès de ma
Maîtresse, une fois que nous serons là -bas. Maintenant, tais-toi, tu m’as fait courir assez
loin après toi et la route est longue… Et, pour répondre de tes méfaits, il est dommage que
Madame la Comtesse n’utilise plus sa mystérieuse Vierge de Fer. Je ne doute pas que ce
serait un régal que tu l’inaugures à nouveau !
- Hélas, pour mon malheur ! Je ne suis qu’une fille perdue, aussi pourquoi me laissez-
vous encapuchonnée ainsi, ne pouvant à peine respirer par cette chaleur. Avez-vous peur
que je vous échappe, Madame ?
- Eh bien, d’accord, je vais te mettre en laisse, les mains liées dans le dos…
Ce que fait la servante, trop fière d’être appelée Madame, et toutes deux continuent leur
pénible marche. Ró sina se tient tranquille, et l’interroge :
- Madame, que faisaient les deux courtisanes avec la doyenne Dó ria au châ teau cette
nuit ?
- Comment sais-tu cela, espèce d’impertinente ?
- Je les ai aperçues par une embrasure des sous-sols, en me sauvant…
- L’une d’elles est folle, c’est pour cela que sa cousine l’a amenée chez la Comtesse
É lisabeth Bá thory, au châ teau de Csejte. Il faut la garder à vue, et les cachots sont pratiques
pour cela ! Pour une fois que nous n’enlevons pas des gourgandines de force, ces deux
idiotes se sont présentées spontanément. Autant dire que la Maîtresse a pris possession de
la folle, mais également de sa cousine qui pleure depuis de sa funeste crédulité.
- Oui, quelle candeur et quelle naïveté…
- Ne te moque pas, saleté, tu ne vaux pas mieux qu’elles ! Tu es captive toi aussi…
- Je sais, Madame, voilà pourquoi vous me tenez en laisse comme une chienne…
- Exactement, car c’est bien ce que tu es, une foutue chienne et, de plus, désobéissante et
fugueuse !
- Ô ciel ! C’est bien là tout mon drame…
- Allez, avance, tu vas avoir besoin de courage pour ce qui t’attend !
Pendant que Dorkó court après Ró sina, je me venge sur une jouvencelle à laquelle je fais
prendre un bain d’eau glacée qui la fait trépasser. Je sonne la lavandière Katalin Benická
pour l’évacuer, tant elle est transie de froid suite à cette immersion prolongée. Elle la
regarde et me dit :
- Madame la Comtesse, elle est encore vivante. Elle respire très faiblement, mais je peux
la soigner si vous le désirez.
- Fais comme tu veux, Katalin, mais si elle crève ce n’est pas grave, je ne t’en tiendrai pas
pour responsable…
- Bien, Madame la Comtesse, elle est complètement gelée. Je vais l’envelopper dans des
couvertures pour la réchauffer. Elle sera sans doute malade et fiévreuse quelque temps
mais, bientô t, vous pourrez de nouveau vous amuser avec elle.
Sarcastique, avec un rire démoniaque, je lui lance :
- Tout compte fait, je ne sais pas si tu vas lui rendre service en l’épargnant…
- Vous savez, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, je vous suis entièrement dévouée,
et cela sans arrière-pensée. Je comprends vos pulsions meurtrières, même si je suis
toujours étonnée que vous fassiez mourir ces gamines si jeunes, alors que vous pourriez en
jouir et les saigner pendant plusieurs années.
- Je te remercie de ta franchise, Katalin, mais quand j’ai ma crise de démence, je n’ai plus
de contrô le sur ma frénésie à molester ces larves. C’est ainsi, il me faut les achever.
- Oh, loin de moi, Madame la Comtesse, de vous en faire la plus infime objection. Elles
sont votre propriété et libre à vous d’en disposer selon votre bon vouloir…
- En tout cas, j’espère que cela ne te chagrine pas d’avoir à me débarrasser de leur
dépouille immonde et ensanglantée ou, ici, glacée.
- En aucune façon, même si la servante Dorkó se gausse de moi quand je bénis ces
miséreuses à l’instant de les inhumer.
- Cela n’a pas d’importance, Katalin, une fois qu’elles sont mortes, je n’ai que dédain
pour ce que l’on fait d’elles.
- Merci, Madame la Comtesse, je ne voudrais nullement vous donner l’impression que je
puisse vous trahir…
- Rassure-toi, Katalin, je sais que je peux compter sur ton efficacité et ta sagesse.
Notre discussion est interrompue par l’arrivée de Dorkó au châ teau de Csejte. En y
entrant, Ró sina est tétanisée de peur à la vision de ces murailles où sont ensevelies des
malheureuses dont certaines ont été ses consœurs d’infortune. Elles sortent de la forêt et
pénètrent dans la cour où , moi, Comtesse de sang royal É lisabeth Bá thory, habillée d’une
élégante robe de soie, je l’attends, une cravache à la main. Les pupilles cruelles, sans une
parole, je lui cingle violemment ses seins. Je suis avec la sorcière Anna Darvulia, ma
nourrice Ilona Jó , le nain Ficzkó , la lavandière Katalin Benická , et une fille de garde, de
quinze ans, toujours indécemment peu vêtue. Je félicite Dorkó pour la réussite de sa traque
et j’examine l’évadée, Ró sina, qui, malgré les duretés de sa fuite et son état d’abattement, a
une anatomie et une frimousse toujours charmantes, bien que révélant sa fatigue. Je
m’exclame, très méchante :
- Voilà une garcette dont la témérité n’est pas récompensée, ce qui est bien normal
puisque moi, Comtesse É lisabeth Bá thory, je suis bien supérieure à son insignifiant Dieu.
En entendant cela, Ró sina se révolte :
- Je vous en prie, Madame la Comtesse, ne blasphémez pas…
Elle n’a pas le temps d’en dire plus qu’un terrible coup du tranchant de la main de la
sorcière dans sa glotte lui coupe la respiration. Je reprends :
- Allons, un peu de calme. Voyez comment cette esclave va se radoucir. Dorkó conduis-la
dans ma chambre et enferme-la, attachée. Et que personne ne me dérange tant que je
n’aurai pas sonné…
Une fois seule avec Ró sina, je la détaille de mes prunelles les plus cupides. Je l’ausculte
et pose mes mains sur elle, ce qui contribue à l’épouvanter en lui inspirant la peur dans
l’attente d’un châ timent exemplaire. D’une assurance indigne, je palpe ses seins, ses fesses
et insère mes doigts dans les goulets de son intimité, aussi bien celui de la fécondation que
des rejets putrides, la faisant grimacer en silence tant la terreur se lit sur son visage. Sans la
moindre censure, je profane cette ridicule caricature. Après ce brusque examen, je la
questionne :
- Comment était-ce dans la forêt ? Je ne t’ai pas trop manqué ? Tu sais que tu ne pourras
pas revoir tes autres compagnes de cachot, maintenant que tu as appris que les filles
réformées pourrissent dans des tranchées une fois que les loups se sont repus de leurs
chairs fraîches et ont fait leur besogne de flétrissure. Voilà ta misère pour avoir osé
t’évader de mon royaume satanique ! Sache que je te considère d’une race abjecte et te
condamne à ramper auprès de moi à même le sol. C’est comme cela que tu seras la plus
active et la moins insolente pour remplir désormais tes devoirs envers moi.
- Mais, Madame la Comtesse, je suis de bonne naissance et d’une famille qui n’est point
abjecte…
- Oui, je connais cela, mais tu m’as trahie, tu es donc d’une sous-espèce répugnante à
mes yeux, telle de la vermine. Tes illusions de liberté et d’orgueil sont ta disgrâ ce, et
qu’importe la noblesse de ta naissance. Tu seras battue au fouet jusqu’à ton ultime râ le, et
cela dans la plus grande discrétion de cette chambre jusqu’à ce que tu agonises et que je
jette ton corps décharné dans le fossé où tu as vu les restes de ces pauvresses. Dans
quelques semaines tu seras dans un tel élément de dépendance que tu me supplieras de
t’achever, sale truie.
- Oh ! Je vous en prie, Maîtresse, pitié…
- Que nenni. Il est dommage que tu te sois sauvée, car tu es toujours une belle plante
dont j’aimais raffoler. Je ne pensais pas en venir à ces extrémités si tô t avec toi. Mais tu dois
avoir soif après tout ce chemin sous cette chaleur épuisante…
Dans l’instant, je lâ che de puissants jets d’urine fétide dans le gosier assoiffé de Ró sina
dont elle se repaît tant son état de dénutrition est avancé. Puis, je lui prends les bras, les
observe l’un après l’autre pour savoir où je vais la piquer au meilleur endroit, pour
l’affaiblir sans la tuer. Je me réjouis à l’idée de recommencer tous les jours jusqu’à temps
qu’elle en crève. Innocemment, je lui demande :
- Combien de fois as-tu été saignée ?
- Deux fois, Madame la Comtesse…
J’appuie mes doigts sur ses veines pour les gonfler comme lorsque je procède à cette
opération. Quand elles sont au point où je les désire, j’y applique ma bouche en les suçant.
Dès lors, mon bécotage se mêle à ses tourments. L’inquiétude se réveille dans le cœur de
Ró sina, agitée de tremblements. Elle se risque à se défendre, et je me mets en colère :
- Il faut que je t’examine en détail. Tu ne dois avoir aucun défaut corporel. Je te conseille
de ne pas jouer les prudes avec moi, parce que, tu le sais, j’ai les moyens de soumettre une
jeunette à la raison. Ta très haute vertu s’est envolée, toutes tes résistances sont désormais
ridicules et déplacées.
À cet énoncé, je sonne la servante Dorkó qui déshabille Ró sina. Avec des gestes avides,
elle prend possession de sa fragilité. É nervée, elle brise ses dernières défenses, ce qui ne lui
est assurément pas difficile. Telle une anthropophage, elle jette ses vêtements, prête à la
dévorer et à la pulvériser d’un coup de poing si elle se rebelle ! Ró sina cède et se retrouve
nue. Dorkó , excitée, me lance :
- Ma Maîtresse, quelle belle gosse. Dommage qu’elle se soit sauvée et qu’il faille la finir…
- Oui, il n’y a rien de plus infâ me que de vouloir quitter mon châ teau de Csejte et tous
ces délices pervers. Ne suis-je pas la divine Comtesse de ces lieux !
L’écervelée est le sujet de nos sarcasmes, tandis que ma servante explore son derrière,
avec la plus grande attention, la délectation intime de toutes les libertines. À mon tour, je le
manie durement, le pétris avec force, tirant des pincées de chair entre mes doigts, les
amollissant et les meurtrissant. Je fais faire quelques pas à Ró sina, afin de ne pas perdre de
vue la perspective qui m’est offerte. Je l’oblige à se courber, je serre et écarte à plusieurs
reprises ses deux globes laiteux, bien délimités par son sillon secret. Je m’agenouille devant
son fessier dodu et j’applique des baisers baveux sur son petit cratère le plus caché.
Bientô t, mes embrassades se transforment en succion. Je vorace ses rondeurs charnues
et porte mes lèvres et mes dents dans la chair tendre, la faisant brailler et haleter. À la fin
de cet examen où j’apprécie chaque partie de sa peau, je suis échauffée et doublement ravie
par son odeur et sa naïveté. J’entoure sa taille et son entrejambe avec un large ruban rose
qui ne tarde pas à être imbibé de sa cyprine. Cela lui fait une culotte, voilant ses attraits.
Après de légères caresses sur son autel intime, je saccage son étroit orifice avec un olisbos,
bel objet raffiné en forme de pénis, et force cette garce à le sucer lorsque je le ressors de
son intestin. Ró sina déglutit et salive quand je l’enfonce dans sa bouche. Je réitère
l’intromission à de nombreuses reprises.
Je l’agresse à la façon d’un satyre. Vaincue, le jus de sa jouissance impure s’écoule dans
mon gosier. Libidineuse, je prends plaisir à l’épuiser, la mettant dans une détresse de
dépendance totale. L’hommage que je lui rends est long, mais sans jamais m’accaparer de
son temple de Vénus. J’active son arrière-train de mes mains et de mon gamahuchage,
énervant son désir sous mes regards vicieux de débauchée. J’ouvre sa raie et je la lèche
avidement, suçant et gobant son organe creux. À défaut de libérer la cyprine de son vagin,
sa fissure exhale une odeur entêtante !
Lorsque Dorkó lui tend un dégoû tant calice qui contient la récente et épaisse semence
du nain Ficzkó , Ró sina ne peut dissimuler son trouble. Pour l’adolescente, il n’y a pas
moyen de faire autrement que de l’avaler jusqu’à la lie. Satisfaite, je m’exclame :
- Ton heure a sonné, putain !
À ces mots, elle comprend ce qui lui arrive, et elle hurle :
- Nooooon !
Je lui incise les veines au milieu des coudes et le sang gicle à gros bouillons. Ró sina se
convulse, secouée de spasmes. Les yeux dans le vide, la bouche écumante, elle se raidit d’un
coup, agonisant dans un ultime râ le, baignant dans une mare de sang. Je la contemple ainsi
et lâ che :
- Quel gâ chis que de devoir sacrifier une poupée si belle.
Et Dorkó conclut :
- On ne s’évade pas impunément du châ teau de la Comtesse É lisabeth Bá thory sans
connaître le châ timent suprême !
19. De retour chez Duchesse Hortensia

E n janvier 1610, avec ma lavandière Katalin Benická , je me rends à nouveau à


Vienne pour prendre des nouvelles de ma tendre amie, la Duchesse Hortensia,
victime d’un attentat en 1609, que la sorcière-chirurgienne Anna Darvulia a
réussi à sauver d’une mort atroce. Si ses attirances ne sont pas aussi morbides que les
miennes, elles n’en sont pas moins dépravées en matière de sexualité. Après m’avoir
raconté que la Marquise Rosemonde, immonde responsable du tir de mousquet, car
trompée par son mari avec une de ses putains, a fini par se trancher la gorge au bout d’un
mois, murée dans son cachot, gangrenée par la petite vérole, elle me présente son mignon,
un bel éphèbe nommé Camille, de seize ans, en minaudant :
- Regardez, ma très chère Comtesse É lisabeth, comme il est beau comme une fille avec
son visage angélique, ses beaux yeux, ses longs cheveux, sa poitrine aux seins naissants
comme ceux d’une gamine, à peine pubère, sa taille fine, ses fesses rebondies, ses longues
jambes, et cette excroissance, que vous répugnez. Il est très docile et, comme vous, j’adore
butiner le calice de son jardin secret, avant de le piquer d’un long et mince dard factice.
Juste avant qu’il n’atteigne son bonheur suprême, je me délivre de mon olisbos, le laissant
planté dans son intérieur, et je recueille dans ma bouche son abondante semence dont je
me régale… Comme il est maintenant bien formé, le prépuce coupé, je lui ai fait poser un
anneau qui enserre son gland et, quand il bande, comme à présent, admirez comme il est
tout gonflé, gorgé de sang, tout violacé. Si vous voulez mordre dedans, ma chère É lisabeth,
ne vous gênez pas…
- Oh ! Ma douce Duchesse Hortensia, quel agréable tableau vous me décrivez là . Mais
sachez que j’ai quand même eu quelques hommes dans ma vie, en dehors de mon mari, le
Comte Ferenc Ná dasdy. Il y a eu ce jeune paysan qui m’a mise grosse avant mon mariage, et
puis un ou deux autres, ainsi que deux ou trois nobliaux. Il est vrai qu’après mes
épousailles, mes rapports avec les hommes, autres que mon époux, se sont terriblement
réduits. Les exceptions ont été mon cousin, le Comte Gyö rgy Thurzó , et, très rarement, mon
nabot, le nain Ficzkó , dans mon châ teau de Csejte.
- Oui, bien sû r, chère É lisabeth. Mais j’ai une surprise pour vous, l’élégante sœur jumelle
de mon Camille, Domenica, voyez comme elle est son sosie parfait, en dehors de son
imperfection entre les cuisses. Bien que je comprenne mais n’approuve nullement votre
obsession pour vos pratiques sanguinaires avec des jouvencelles, je suis prête à vous la
prêter durant votre séjour à Vienne, mais il ne faudra pas me l’abîmer…
- C’est très aimable de votre part, ma chère Hortensia, mais je préfère décliner votre
offre, car je ne peux pas vous promettre de ne pas lui faire du mal. Pour ma part, vous
pouvez disposer de ma tendre lavandière, Katalin.
- J’apprécie votre sincérité, chère É lisabeth, vous avez toujours été honnête dans votre
malhonnêteté ! Mais c’est dommage, Domenica a seize ans et je l’ai gardée vierge pour vous.
De plus, je ne l’ai pas autorisée à dégorger depuis quinze jours…
- Merci de votre compliment, ma tendre Hortensia. Et, dans ce cas, je vais quand même
m’en régaler.
En toute dévotion, la gourgandine écarte à pleines mains ses belles fesses rebondies.
Son sillon soyeux se creuse lentement et son exquise collerette s’entrebâ ille. D’un coup, elle
se l’écarquille et mes doigts scrutateurs plongent dans son fondement, malaxant les chairs
dans leurs retranchements les plus extrêmes, la faisant se pâ mer, bramer et vagir telle une
forcenée. Une véritable truie en rut. Puis Domenica me rend un hommage sincère et plein
de reconnaissance qui me fait jouir, bien que pour une fois, je n’aie eu, exceptionnellement,
recours à aucune cruauté, m’y étant engagée auprès de ma douce amie. Quand je retrouve
la Duchesse Hortensia, elle me demande :
- Alors, ma chère É lisabeth, est-ce que Domenica a bien dégorgé ?
- Oh ! Oui, ma chère Hortensia, une vraie fontaine ! J’espère que Katalin vous a
également comblée…
- Très certainement, chère É lisabeth, un vrai ravissement digne de mon Camille. Eh
bien, à présent, il est temps que le dîner nous soit servi. Et, pour que nous le dégustions
dans les meilleures conditions, Camille pour moi, et Domenica pour vous, chère É lisabeth,
nous ferons quelques fantaisies et mignardises sous la table à travers nos chaises percées.
Et, puisque vous me l’offrez, je me pourlécherai également de Katalin pendant une pause de
Camille. Qu’en pensez-vous ?
- Quelle délicate attention, ma tendre Hortensia, toujours aussi prévenante. Je suis
contente que Katalin vous exauce autant que votre charmant éphèbe…
Toutes les deux, nous relevons très haut nos élégantes robes, aux larges bustiers
décolletés indécents sur nos généreuses protubérances mammaires, et dévoilons nos
froufroutantes jarretières. Ces aguichantes ceintures de soie, noire et jaune pour la
Duchesse Hortensia, noire et rouge pour moi, couleurs des fétichistes, ceintes autour de nos
cuisses, maintiennent nos bas blancs. Si le fameux ordre de la jarretière anglais est à leur
origine, la subjectivité de leurs visions a un puissant pouvoir érotique et aphrodisiaque sur
nous.
Notre souper se déroule de la plus jouissive des manières. Au moment de quitter ma
très chère Duchesse Hortensia, je me confonds en remerciements en lui donnant un long
baiser langoureux. Mais celle-ci ne l’entend pas ainsi, et me confie :
- Ma chère É lisabeth, connaissant vos humeurs pernicieuses, et bien que Domenica soit
une élégante poupée, je ne peux pas vous laisser repartir sans vous réserver le plaisir de
vous amuser selon vos principes barbares. Cela, non pas avec une, mais deux juvéniles que
j’ai choisies spécialement pour vous. De plus, pour pimenter votre agrément ce sont deux
sœurs, Rebecca et Murielle, â gées de quatorze et treize ans. Venez, je vais vous les montrer
à travers une glace sans tain. Regardez, ces vicieuses, elles sont en train de se tripoter.
- Que ces ébats sont ravissants, ma chère Hortensia…
- Savez-vous, ma très délurée É lisabeth que, dans le passé, l’inceste était toléré voire
encouragé. En É gypte, du temps des pharaons, il était fréquent, dans la noblesse, de se
marier et d’avoir des enfants avec un membre de sa famille. Toutes ces liaisons
consanguines s’inspiraient d’Osiris, époux de sa sœur Isis. Cette concentration assurait une
lignée royale. Dans la Rome antique, l’Empereur Caligula aurait eu une relation illicite avec
sa sœur Julia Drusilla. Et le remariage de l’Empereur romain Claude avec sa nièce Agrippine
la Jeune serait également incestueux. Plus tard, en Europe, les liaisons entre cousins et
cousines sont très courantes pour ne pas se mélanger avec des fratries moins
aristocratiques.
- Oui, ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, m’a raconté qu’en France Marguerite de
Valois, surnommée la Reine Margot, aurait eu des relations avec ses frères.
- Eh bien, vous n’avez plus qu’à prendre en flagrant délit ces deux coquines et à les
abasourdir, en Maîtresse sévère, telle que vous savez le faire et les châ tier comme il se
doit !
- Vraiment, ma douce Hortensia, vous êtes pleine d’attention pour moi et je ne sais
comment vous exprimer toute ma gratitude pour ces friandises…
- Ne vous posez pas tant de questions, ma chère É lisabeth, et profitez-en !
Je suis donc les conseils de la Duchesse Hortensia. Soudain, j’ouvre la porte de la
chambre de Rebecca et Murielle que je surprends en pleine masturbation. Je crie :
- Non, mais dites donc, qu’est-ce que je vois, vicieuses, ça sent les filles en chaleur ici. Si
je rapporte cela à votre Maîtresse, la Duchesse Hortensia, elle va être très furieuse de savoir
que les deux jeunes sœurs qu’elle a recueillies se livrent à des joutes incestueuses ?
É tonnées et toutes contrites, les deux mignonnettes lesbiennes gémissent :
- Oh ! Madame, on ne le fera plus. Promis. Mais ayez la bonté de ne pas le répéter à
Madame la Duchesse…
- Je n’en crois rien, saletés, à la première occasion que ça vous démangera, vous ne
pourrez pas vous retenir de vous astiquer votre bouton de rose. Alors, apprenez que je vais
vous en faire passer l’envie, catins dégénérées…
J’attrape la première, Rebecca, la couche en travers de mes cuisses et lui administre une
redoutable fessée. Ma main s’abat à coups redoublés sur son beau cul blanc qui rougit
rapidement, la trace de mes doigts bagués s’imprimant dans sa chair. La donzelle hurle
sous les bourrades, pleurant et suppliant :
- Ah ! Madame ! Arrêtez, vous me faites trop mal, c’est atroce…
Le souffle court, je lui fourre un mouchoir dans la bouche en guise de bâ illon,
transformant ses vociférations en de sourds halètements, et éructe :
- Tais-toi, perverse putain !
Le derrière martyrisé de la morveuse révèle deux globes rougeoyant, striées par les
marques laissées sur sa peau par mes bagues et mes ongles. Je la rejette sur le sol, où elle
pleurniche. L’autre sœur, Murielle, terrorisée, observe la scène avec effroi, attendant son
tour, n’osant quémander ma clémence, de peur d’attiser encore plus mon impitoyable
courroux. Je la tire sèchement par les cheveux et, avant qu’elle n’ait eu le temps de dire ouf,
je lui enfonce un autre mouchoir dans la bouche, l’asphyxiant à moitié, tout en rugissant :
- Ah ! Je ne sens plus mes mains. Cette fessée m’a épuisée. Pour toi, garcette, cette
ceinture en cuir fera l’affaire.
Joignant le geste à la parole, je cingle le cul laiteux de la mijaurée, les morsures lacérant
sa chair. Je reprends :
- Voilà , j’espère que cela calmera vos ardeurs, espèces de dévergondées !
En sortant, je retrouve la tendre Duchesse Hortensia, qui a assisté à la scène, grâ ce au
miroir sans tain. Elle me lance, en riant :
- Vous n’avez pas perdu la main, ma chère É lisabeth !
- Ah ! Ma chère Hortensia, je vois que votre sens de l’humour est toujours aussi
sarcastique…
Cette fois, nous nous séparons, et c’est malheureusement la dernière fois que je vois ma
douce Duchesse Hortensia Oszlá sá nak, avant d’être capturée par mon infâ me cousin, le
Comte Gyö rgy Thurzó .
Entre-temps, durant ce séjour à Vienne, Ilona Jó est entrée quelque temps au service
d’un pensionnat, comme nourrice, pour rabattre des adolescentes sous ma coupe. Chacune
se présente à elle et elle fait son tri en tenant compte des critères physiques qui sont les
miens et que, selon leurs dispositions, elle internera ou non dans mon châ teau de Csejte.
Elle est très sélective et ne retient que deux jouvencelles qui lui paraissent parfaites et très
dociles. Elle les convoque individuellement.
É lodie, la première, â gée de quatorze ans, apparaît toute tremblante. Ilona Jó lui intime
l’ordre de se dénuder. Bien que très gênée, elle obéit, et ma nourrice est comblée de la voir
dans cet état. Après quelques questions préliminaires, elle en vient aux choses sérieuses :
- Combien de fois par jour te masturbes-tu ?
Embarrassée, la gamine bafouille :
- Oh ! Madame…
- Allons réponds, je suis une nourrice, tu n’as rien à me cacher.
- Eh bien, je ne l’ai jamais fait, Madame…
- Menteuse, je veux la vérité.
- C’est vrai, Madame, j’en ai envie mais j’ai trop peur que la Mère supérieure me
surprenne et me punisse…
- Ainsi, tu ne mens pas.
Disant cela, toute rouge et frémissante, Ilona Jó ausculte le sexe, à peine poilu, d’É lodie.
Elle passe sa main entre ses cuisses et la caresse, la faisant vibrer :
- Oh ! Madame…
- Tu aimes ça, hein ?
D’un souffle oppressé, la fille lâ che :
- Oh ! Oui, Madame…
De ses doigts, la nourrice tripote son abricot fendu et, sous la subite pression, la
gourgandine braille. Ilona Jó s’en réjouit :
- Oh ! La vilaine pucelle à sa maman qui est en train de désobéir…
Tout en s’enthousiasmant de son émoi, elle continue de la masturber. De fines
gouttelettes de cyprine suintent de son temple de Vénus, qu’elle recueille du bout de sa
langue qui s’agite dans son intimité. É lodie se cabre, mais Ilona Jó ne la lâ che pas, lui
pétrissant les fesses à pleines mains, tout en la léchant. Dans un ultime soubresaut, la
jeunette jouit dans sa bouche. Une fois rassasiée, après l’avoir bien nettoyée de sa langue, la
nourrice la laisse récupérer :
- Maintenant que je t’ai bien décongestionnée, j’espère que tu n’oublieras pas qui t’a
déniaisée et combien c’était bon.
- Oh ! Non, Madame. Je vais penser à vous toutes les nuits.
- J’y compte bien mais ne t’épuise pas trop, sinon je ne pourrai plus te convoquer pour
une autre séance si tu n’es pas assez excitée. Et maintenant, file…
La seconde donzelle, une mignonne blonde, aussi â gée de quatorze ans, Suzon, se
présente. Elle se tient toute timide, et Ilona Jó la dévisage, avant de lui asséner :
- Déshabille-toi, catin ! Et ne me fais pas répéter.
À ces mots, toute frémissante, elle commence à se dévêtir, mais trop lentement aux yeux
de la nourrice qui la fustige du regard, en lui montant sa main. É pouvantée, elle s’agite et
révèle deux agressifs tétons, un joli cul bien moulé et une adorable craquette toute lisse. De
nouveau, elle l’invective méchamment :
- Voilà qui est mieux, morveuse ! Voyons un peu comment tu glousses, sale truie…
Ses longs ongles agrippent la pointe d’un sein. Tirant dessus, sauvagement, elle gémit :
- Oh ! Vous me faites mal, Madame.
Sans tenir compte de cette réflexion, Ilona Jó tord encore plus durement le mamelon,
puis mord dedans, faisant saigner son sein. La garcette crie sous l’effet de la cruauté infligée
par la redoutable morsure, alors qu’elle poursuit :
- Putain ! Tu es là pour ça. Pour moi tu n’es rien d’autre que de la marchandise bonne à
être offerte à ma Maîtresse, la Comtesse É lisabeth Bá thory, qui va te malaxer, te fouiller, te
souiller, te déformer de ses mains avides et sadiques. Tu es fraîche mais tu seras bientô t
fétide et avariée. Ta virginité ne sera plus qu’un douloureux souvenir. Tes organes seront si
triturés que tu regretteras cet instant où mes ongles percent tes pauvres tétons. Et ne
t’avise pas de te rebeller ou bien je te tranche la gorge, saleté. Dis-toi bien que même morte,
ton corps sera apprécié par les amateurs nécrophiles de chairs en décomposition.
La nourrice laisse Suzon se pénétrer de ces terribles menaces, et reprend :
- Tu n’es qu’un jouet entre mes mains, qui doit m’obéir au doigt et à l’œil, pour
supporter ton calvaire. Rien ne pourra l’abréger. Tu devras subir les sévices de ma
Maîtresse, et ce ne sera que douleur. Tu peux pleurer, cela m’agace mais, comme elle, je n’ai
aucune pitié et rien ne peut m’attendrir, seul ton désarroi me satisfait. Souffre en silence ou
hurle comme une possédée, ton malheur ne peut que me ravir. Et quand tu supplieras ma
Maîtresse d’achever les tourments sur ton anatomie défraîchie, elle réfléchira à te torturer
encore plus bestialement et à fourailler plus profondément dans tes entrailles. Tu vois, ces
prémices ne sont que des enfantillages.
Discrètement, je rejoins Ilona Jó et lui fais harnacher Suzon selon mes désirs,
étroitement sanglée dans un corset. Une fois parée ainsi, elle la tient en laisse avec une
corde lui étranglant diaboliquement la taille, durement serrée. Un bâ illon lui obstrue la
bouche, nous épargnant ses jérémiades. Je la toise et l’insulte :
- Catin ! Prépare-toi à souffrir. Tu vas maudire le jour où ta putain de mère t’a pondue,
crois-moi ! Je vais explorer tes orifices, surtout ta petite grotte de derrière ! Souiller tes
chairs, les déformer. Quant à tes seins, je vais les triturer, les déchiqueter et les percer. Ton
corps va endurer les pires châ timents, sujets de mes phantasmes abjects. Il faut que je te
flétrisse cruellement, te meurtrisse pour que je jouisse d’une dégénérée comme toi.
Quand je quitte Vienne, à la fin de mon séjour chez ma douce amie la Duchesse
Hortensia, avec ma nourrice Ilona Jó et la lavandière Katalin Benická , j’emmène les
jouvencelles É lodie et Suzon. À mon arrivée dans mon châ teau de Csejte, Dorkó vient
immédiatement me trouver. À l’improviste, la servante a débusqué Alexia, la fille de garde,
â gée de quinze ans, la main plongée entre ses cuisses, en train de se caresser dans une
posture inconvenante. En d’alertes enjambées, Dorkó me rejoint, tirant par les cheveux la
morveuse qui trottine, la poussant devant elle, tout en s’époumonant :
- Je t’y prends à t’asticoter ton bijou, bougresse. Tu sais que ces manières sont interdites
sans la permission de Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory. On va voir ce qu’elle en
pense…
Reprenant son souffle, elle gueule dans ma direction :
- Maîtresse, voici la fille de garde que j’ai surprise en train de se masturber…
D’une voix autoritaire, je réponds :
- Très bien, tu as bien fait de me l’amener. Je vais lui faire passer cette manie, sans mon
autorisation, à cette vicieuse ! Laisse-nous maintenant, je vais m’occuper d’elle.
Dorkó s’éclipse, j’attrape Alexia, et lui ordonne sévèrement :
- Déshabille-toi, dévergondée, que je te corrige.
- Je vous en prie, Maîtresse, je ne le ferai plus…
- Tais-toi, et obéis, traînée, avant que je perde patience !
Soumise, la gourgandine s’exécute et révèle des seins déjà bien gonflés pour son â ge,
aux pointes turgescentes, et un temple de Vénus de rousse à peine poilu. Elle masque sa
nudité de ses mains mais je les écarte d’un geste brusque pour mieux admirer cette jeune
vierge. Les prunelles fiévreuses, la voix rauque, je lui lance :
- Une sévère punition s’impose mais, si tu te montres docile, nous pouvons, peut-être,
arranger ça…
- Oui, Maîtresse, je ferai tout ce que vous désirez.
- Voilà qui est bien, mets-toi à genoux et approche…
Disant cela, je m’assieds, les jambes bien ouvertes, et attire vers moi la garcette, en lui
intimant :
- Lèche-moi et suce-moi. Si tu me fais jouir, tu auras ta récompense…
Alexia me mignote et je deviens vite juteuse à souhait. Elle se gave de ma cyprine
poisseuse tandis que, me tortillant lascivement, telle une chienne lubrique, je hoquette :
- Bouffe-moi, catin !
La gamine, la bouche rivée à mon berlingot fendu, s’étouffant à moitié, avale ma
précieuse liqueur, et je m’abandonne à mon plaisir dans des râ les gutturaux. Lentement, je
reprends ma respiration, et lui annonce vicieusement :
- À présent, délecte-toi de mon petit œillet brun, tout rose à l’intérieur…
Sans rechigner, elle me dévore l’oignon, me procurant une intense jouissance qui me
fait rugir d’extase. Comblée, je conclus :
- Tu as bien mérité ta récompense, putain. Mais tu sais que je ne tiens jamais parole.
Alors, viens ici, que je te donne ta correction…
En sanglotant, Alexia obéit servilement et je la cravache vingt fois sur ses jolies fesses
toutes blanches, bientô t zébrées de larges traces rouges ! Bien qu’elle hurle son affliction, je
vois sa main droite se glisser entre ses cuisses satinées pour se tripoter. Je la tance
sournoisement :
- Sale pute, même battue, il faut encore que tu te touches !
Attends, je vais de te dérouiller plus fort…
Sadiquement, je lui balance des coups de pied dans le ventre qui la font se rouler par
terre, en se tordant et se convulsant. Je lui frappe méchamment les seins, avant de reléguer
Alexia dans ses déchirements, à moitié inconsciente, dans sa geô le !
20. Les saignées

E n mars 1610, Gyö rgy Thurzó , Palatin de Hongrie, enquête et demande à deux
notaires de rassembler des preuves contre mes agissements. Mais, avant de les
avoir obtenues, ce scélérat négocie avec mes deux beaux-fils, époux de mes filles
Anna et Katarina, cette dernière tout juste mariée, mon fils Pá l n’ayant que douze ans. À
l’époque, je ne sais rien de ces événements, et je poursuis mes maléfices. Dans un cachot, je
jette mon dévolu sur Evangeline, une jeunette de quinze ans, nue sous son voile diaphane.
Je l’énerve d’attouchements libidineux. En la contemplant, je lui indique :
- Si tu veux être ma nouvelle chambrière, il faut que je t’éprouve avec mes lancettes…
Elle me dévisage, horrifiée, tandis que je sors le matériel pour la saigner. Devant son
tragique embarras, je me réjouis d’être son bourreau. Je fais venir ma nourrice Ilona Jó , et
lui dis :
- Vois-tu, il y a environ cent cinquante onces de sang dans le corps humain 1. Quand je
coupe une artère, le raisiné afflue par puissantes giclées, tandis que pour une veine c’est
lent et plus long. Lors d’une saignée, j’en prélève quinze à vingt onces. Au-delà , c’est
dangereux, le flot se ralentit et devient plus clair. Mais si j’écorche la sylphide à blanc, elle
se vide de sa sève jusqu’à ce que la mort s’ensuive !
En m’approchant de la belle enfant, je lui recommande :
- Ne sois pas apeurée, je ne vais pas t’assécher, juste deux entailles. Ça ne peut que te
faire le plus grand bien…
Appuyée sur les genoux, au bord d’un tabouret au milieu de sa cellule, ses fins poignets
soutenus par deux rubans noirs attachés, Evangeline est à ma disposition. Mes pupilles
étincellent et la fille respire avec peine, sa figure reflétant sa peur, quand je place les
lancettes au creux de ses vaisseaux. Je bande ses bras et, d’un coup, je les pique tous les
deux. Elle pousse un glapissement strident et blasphème de douleur, alors que son raisiné
gicle avec abondance. Je lui empoigne les reins et m’abreuve tour à tour à ses veinules
déchiquetées, pour en perdre le moins possible. Le regard enflammé, je me régale de sa
sève toute rouge qui s’échappe par jets. J’en recueille une partie dans des bols au-dessous
de ses bras. Evangeline se sent faiblir et vagit :
- Maîtresse, ayez pitié de moi, je m’évanouis…
Elle chancelle mais, maintenue par les rubans, elle ne peut tomber. Sa tête flotte sur ses
épaules et son corps est inondé de sang. À cette vision, la frénésie m’emporte, tandis que la
pauvrette défaille, ne voyant pas la fin de la saignée. Devant la mignonnette dans cet état, je
suis prise d’extase face à ce tableau de petite mort. Ilona Jó lui fait renifler une décoction de
sa composition, pour qu’elle reprenne conscience. Elle la transporte dans mes
appartements où , pleurnichant, elle rouvre les yeux. Ma nourrice lui fait boire un bouillon
pour restaurer ses forces. Le lendemain, je fais lever Evangeline et lui explique :
- Catin, j’ai apprécié de te saigner. Je renouvellerai ces épreuves essentielles à mes
goû ts, avant de te faire périr dans mon châ teau, ce qui, malheureusement, arrivera un jour,
que tu me desserves ou non. Je te traite par mépris et par haine pour ta sous-race,
accomplissement de ma passion exaltée. Rien n’égale le plaisir que je déguste à répandre ta
sève. Je baigne dans l’ivresse quand il coule. C’est ainsi que je t’aime, Evangeline. C’est ma
manière de t’épouser, par les liens du sang !
Je savoure cette allusion à ce mariage consanguin, et je poursuis :
- Quoi que tu fasses, ton funèbre avenir est ici. Ne te laisse pas suborner par la doyenne
Dó ria à la disposition de qui tu es. Elle m’appartient, tout comme toi, cette femelle étant ma
possession, en tant que Comtesse É lisabeth Bá thory de droit divin. À toi de t’accommoder
de mon obsession bizarre pour la saignée dont tu es ma victime.
La fille, tétanisée, s’épanche :
- Oh, j’ai tant souffert, Madame la Comtesse. Je me sens si faible. Par bonté, ne
recommencez pas trop tô t…
- C’est ton sort, garcette. Je pratique sur chacune de vous ces saignements à raison d’un
par semaine. Votre jeunesse vous permet de récupérer vite, comme quand on répare un
objet à peine abîmé ! Ce raisiné que je te contrains à perdre, c’est mon salut car tu es en
bonne santé.
- Oui, Maîtresse, mais si vous me perfusez trop souvent, je vais rapidement m’étioler…
- Qu’importe ! Quand l’une de vous ne peut plus fournir, car trop vidée de sa sève,
j’étrenne une novice ! Je vous épuise le plus longtemps possible. De toute façon, tu ne
retrouveras jamais ta liberté. Lorsque l’un de vos parents, ce qui est rare, ose demander de
vos nouvelles, je leur fais répondre que vous êtes devenues folles. Ils sont tellement
convaincus de votre dégénérescence qu’ils ne se risquent même pas à venir au châ teau de
Csejte pour vérifier. Rien ne m’inquiète aussi peu que le destin de mes jouvencelles, et il est
si doux d’en changer. Ma volonté est invariable, je puise en vous jusqu’à ce que la vie vous
quitte, dictée par mon insatiable besoin de luxure.
Après une courte pause pour laisser à Evangeline le temps d’assimiler mes odieux
propos, je reprends :
- Quoi qu’il en soit, ton emploi de femme de chambre est de me soigner avec deux
poches de sang par semaine. Une fois saignées régulièrement, les garcettes ne
s’évanouissent plus. L’habitude leur prête des forces, leur épuisement ne dure guère plus
d’une journée. Elles se requinquent en peu de temps comme tu as pu le constater. Rien ne
peut me délivrer de cette vie de débauche.
- Ah, quelle infamie exercez-vous là , Madame la Comtesse…
- Mieux que ça, je suis une crapule qui, par des manœuvres scabreuses, couronnées de
succès, voit mes rabatteuses séduire de nouvelles pucelles. Je ne me repens jamais de la
perte de l’une d’elles. C’est leur inconsolable fatalité. C’est mon parti de dominer ces larves.
Ce secret, que tu me trahisses ou non, toi aussi tu l’emporteras dans ta tombe !
Je lui laisse le temps de mijoter cette fatidique tragédie, et je continue :
- Tu t’engages à me servir avec dévotion et une obéissance parfaite comme toutes les
gourgandines que je fais enlever afin de connaître les désagréments les plus diaboliques.
Tel est ton sort, docile esclave si tu te conduis bien, morte si tu me dénonces. Tu appartiens
au monde des enfers qui te condamne à disparaître au plus léger acte contraire à ma
sublime volonté. Tu n’as à répondre qu’à mon autorité suprême qui est de te punir, le
méritant ou non. Cela peut aller jusqu’à te ravir la vie, pour me repaître de mes mauvaises
manières. Tu es captive et tu dois obéir à tous mes caprices dans une totale dépendance.
N’ayant rien à objecter à mon beau discours, démoniaque et précis, Evangeline me suit
dans une galerie, aussi sombre que le reste du châ teau de Csejte. Nous rejoignons ma
nourrice Ilona Jó qui m’a servie pendant la défaillance de sa première saignée. Elle nous
introduit dans un étroit boyau, fermé de doubles grilles, ne laissant aucun espoir d’évasion
à une jeunette, Ursula, qui se tord sur son grabat. Grosse de plus de huit mois des œuvres
du nain Ficzkó , elle se redresse en me voyant, et je lui dis :
- Je t’autorise à m’écouter, sale putain engrossée. Voici ma nouvelle chambrière,
Evangeline, qui m’assistera avec Ilona Jó pour te saigner au moment de ta délivrance et à te
plonger dans les affres de la rédemption.
- Oui, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, je sais que j’ai fauté mais ayez pitié de
moi. Ne me saignez pas avant que j’aie eu mon bébé. Je suis votre infortunée et humble
servante. Je ne cherche pas à déguiser mes desseins. Vous avez ma parole, je donne ma vie
pour vous, mais laissez-moi mettre bas avant de…
- Très bien, je n’entreprendrai rien qui puisse te meurtrir si tu restes tranquille durant
ton accouchement, selon mes soins.
- Je serai toute à vous, Maîtresse…
Je suis aux anges de l’enfer devant l’asservissement d’Ursula. Je remonte dans mes
appartements et je congédie Evangeline, devant rendre visite à ma tante, la Comtesse Klara
Bá thory. En compagnie de la servante Dorkó , la lavandière Katalin Benická et du nabot
Ficzkó , le voyage en calèche est pénible. Je la trouve avec une femelle gironde et nue, à ses
pieds. Elle m’explique :
- Sais-tu, ma chère nièce É lisabeth, que cette vache replète m’a pondu vingt marmots en
vingt ans, soit autant de fois que je l’ai fait ensemencer. Elle m’a donné douze filles, dont
deux sont mortes en bas â ge, et huit garçons dont un est décédé à la naissance. J’ai vendu,
au fil des ans, les sept mâ les restants, et j’ai consommé les dix gamines, en tuant six au
cours de mes turpitudes sataniques.
- Vous en avez donc encore quatre, ma chère tante. Que comptez-vous en faire ?
- La dernière à neuf ans et je la laisse avec sa mère, cette truie ayant été à chaque fois
éplorée quand je prenais sa marmaille. Pour les trois autres, elles ont respectivement onze,
douze et quatorze ans. Je fustige constamment ces deux-là . Pour celle de onze ans, encore
vierge, je ne vais pas tarder à la dépuceler. J’aime les entendre brailler lorsque je leur crève
l’hymen, et bien plus, quand je leur éclate leur rondelle toute saignante.
- Je vois que nous avons toujours les mêmes goû ts sadiques, ma chère tante Klara. Mais
vous pourriez me confier celle de onze ans pour son éducation avant de la flétrir.
- Il n’en n’est pas question, très chère É lisabeth, car cette femelle ne sera plus jamais
grosse, étant ménopausée.
- Pourtant vous avez également celle de neuf ans…
- Je sais, mais il m’arrive d’avoir des scrupules et, après l’avoir fait engrosser vingt fois,
je pense la lui laisser.
- Dans ce cas, je ne cautionne pas votre mansuétude pour ce déchet. Vous vous apitoyez
pour de la racaille, juste bonne à être trucidée comme cette cochonne dont l’existence ne
valait que pour enfanter une nombreuse progéniture. Et, à présent qu’elle a bien sailli sa
descendance, vous feriez mieux de la tuer, elle n’a nul besoin d’élever sa garcette. Regardez
comme elle est vautrée à vos genoux, cette souillure !
- Je sais que tu as raison, ma chère nièce É lisabeth, mais avec l’â ge, j’ai plus de bonté…
- Eh bien, faites comme cela vous chante, ma chère tante Klara mais, après tous les
malicieux conseils que vous m’avez prodigués, je suis persuadée que cela est du gâ chis.
- Sans doute, mais inutile de nous disputer pour ces vermines, et profitons plutô t de
cette journée entre nous pour raviver nos souvenirs.
J’embrasse mon adorable tante Klara avec affection et nous nous racontons quelques-
unes de nos forfanteries les plus macabres…
Peu après, à mon retour dans mon châ teau de Csejte, j’assiste à la délivrance d’Ursula,
sous la tutelle de ma nourrice Ilona Jó . Elle pousse tellement fort que son bébé sort en
même temps que son rectum qu’elle expulse de son organe creux, son croupion tout rouge
pendant entre ses fesses, dans une posture écœurante. En crise, je me rue sur elle, l’attrape
par les cheveux et lui tranche la gorge avec une telle sauvagerie que sa tête se détache
presque complètement. Sans éprouver la moindre répugnance, je m’épanche dans son cou à
demi décapité, mes lèvres plaquées sur une artère et avale le flot qui s’évacue à jets drus.
J’abandonne sa dépouille et son mouflet à Ilona Jó .
De retour dans ma chambre avec la mignonnette Evangeline, je détaille son anatomie
avec ignominie. Je la terrasse sur mon lit. Je fourre mes doigts dans sa raie vers l’exigu
chemin qui mène à l’entrée de son trou avarié. Je le pénètre avec mon index et le lui donne
à sucer. Elle grimace et je l’oblige à déguster la saveur fétide de ses entrailles. Plus elle tente
de s’y soustraire, plus je la force en introduisant mon doigt dans chacune de ses narines… Je
réitère l’opération à l’envi, en lui faisant respirer son odeur qu’elle répugne à inhaler.
Cette vision finit par me dégoû ter et j’ordonne à Ilona Jó de ramener Evangeline dans
son cachot et de m’amener une autre fille pour me distraire. Elle m’en choisit une de
quatorze ans, Natasha, à la jolie taille fine, noble et majestueuse. Chacun de ses gestes est
empli de grâ ce. Ses yeux dégagent un sentiment d’innocence qui comble ma cruauté. Ses
prunelles sont d’un bleu limpide. Leur expression traduit la langueur de son infortune, sans
en ternir l’éclat, les rendant plus pénétrants. Elle a la peau laiteuse, de beaux cheveux
blonds comme les blés. Son ravissant nez est couronné de deux sourcils très fins. Sa bouche
s’épanouit telle une rose, dévoilant des dents d’une blancheur étincelante. La fraîcheur de
ses lèvres est d’un incarnat, comme si la Déesse Amour les avait colorées de teintes
empruntées à des fleurs. Sa frimousse reflète la naïveté et la candeur, malgré le
désagrément d’être confinée dans une cellule. Sa figure enchanteresse s’apparente à un
ange ayant la physionomie d’une mortelle. Une fin qui l’attend sans aucun doute !
Ses seins sont d’une rondeur à faire pâ lir d’envie les peintres et les sculpteurs. Une
mousse légère et blonde couvre son temple de Vénus. Ses fesses rondes et potelées sont
charnues et fermes. Son ventre n’est altéré par nul bourrelet disgracieux et ses cuisses, bien
moulées, supportent la légèreté de sa taille très marquée. Le son de la voix de cette créature
angélique est plein de piété. Bien que Natasha porte déjà les stigmates des affreux vestiges
de mon libertinage, elle a les atouts et les charmes séduisants de la virginité. Son caractère
doux et soumis révèle un esprit au cœur sensible. Elle ne résiste pas à mon art lubrique de
la séduction, tandis que je complote contre elle d’impitoyables sévices. J’aspire à des
initiatives terribles, avivant ma férocité pour détruire les dons qu’elle a reçus de la nature,
ma démence de scélérate étant d’exprimer et de jouir de mon infamie. Je lui demande :
- Quand as-tu été saignée, pour la dernière fois ?
Dans un soupir, Natasha me confie :
- Il y a six jours, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory. Est-ce que vous allez
recommencer demain ? Je n’en puis plus, ayez pitié de moi, je vous en supplie…
- Allons, putain, tu n’es pas affaiblie à ce point !
- Ciel ! Je n’ai que quatorze ans, et je me sens déjà si fragile. Allez-vous m’envoyer dans
les bras de l’Ê tre suprême pour mon repos éternel après m’avoir fait endurer en ce bas
monde tant de souffrances ? Il me semble impensable que je puisse vivre plus longtemps.
Quand cela va-t-il finir ?
Ces mots ne me fendent aucunement le cœur, mais je déguise lâ chement le trouble
exquis qu’ils me procurent, et je lui promets, bien que je n’en croie rien :
- Je ne vais pas perdre ta vie dans l’immédiat. On verra la prochaine fois que je te
saignerai…
Il est encore trop tô t pour l’arracher à sa déchéance, face ma monstrueuse débauche.
Néanmoins, sans lui laisser le temps de me répondre, je bâ illonne Natasha, car c’est l’heure
de mon souper. Ma servante Dorkó me sert dans le cabinet dévolu à mes repas. Elle y est
accoutumée et fait confectionner des mets somptueux, assortis de vins euphorisants. Elle
reste à portée pour satisfaire les ordres de ce que les tréfonds de mon â me damnée
désirent. Mon couvert est mis en face de l’écuelle de mon esclave, Natasha, garnie d’une
soupe pisseuse. Une fois son bâ illon enlevé pour qu’elle puisse avaler l’insipide mixture,
hautaine, je lui explique :
- Voilà , comment on prend soin d’une Comtesse bien née, ce qui n’a rien à voir avec ta
ridicule noblesse, pauvre sotte.
- Oui, Maîtresse, je sais que telle est votre volonté…
- Oh ! Pire que ça, tout comme tes attentions à mon égard ne manquent pas, il en va de
même de ma méchanceté envers toi.
Malgré sa dévotion, je remarque qu’elle est épuisée, trop vivement sollicitée par mes
caprices. La répétition de mes saignées y est pour beaucoup. Une fois mon souper achevé,
j’invite Natasha à me suivre au sommet de mon donjon. Elle est incapable de faire dix pas
sans mon secours. Je lui donne la main durant l’ascension des trop nombreuses marches, ce
qui lui serait impossible sans mon aide. Je me morigène de tant de gentillesse de ma part
dans mon for intérieur. Elle s’essouffle vite et je constate, sur toute son anatomie, les traces
des tourments que je lui ai infligés et, sur ses bras, les marques des cicatrices dues aux
saignées. Une fois sur la terrasse, je lui dis :
- Eh bien, il n’y a plus guère d’endroits de ta malheureuse chair dont je ne me sois
délecté de voir le sang couler…
Outre son cou, ses seins, son ventre, ses bras, son dos et ses cuisses, plusieurs autres
parties charnues sont couvertes de blessures, ce qui me vaut des plaintes de sa part que
j’étouffe en posant ma main sur sa bouche. Nous redescendons, très péniblement pour elle,
et Dorkó reconduit Natasha dans son cachot.
Le lendemain est le jour fatal de la saignée. Je procède à cette opération après avoir fait
ingurgiter une collation à la promise dévolue à ce supplice. Je la fais mettre à table et, telle
une ogresse, j’agis d’une manière effroyable que bien des gens auraient du mal à concevoir.
Je délaisse Natasha, et le nabot Ficzkó fait entrer dans mes appartements une fillette de
douze ans, Wanda, dont c’est la toute première saignée. Je minaude, hypocritement :
- Ficzkó , tu me diras, je t’en prie, si je m’y prends aussi bien que d’habitude…
Il me répond servilement :
- Je n’en doute pas, ma Maîtresse.
Wanda est encore plus jolie que Natasha que j’ai épargnée pour l’instant. Toujours
pucelle, elle est moins énervée et d’une extrême fraîcheur. Nous sommes prêtes pour le
rituel, enfin moi car, pour elle, la pauvresse ne sait pas encore ce qui l’attend avec cette
saignée. L’exigence de ces pratiques est une cérémonie que j’observe chaque semaine.
Wanda se met à genoux, et je lui demande :
- Es-tu prête ?
Bien dressée, elle me susurre humblement :
- Oui, ma Maîtresse Comtesse É lisabeth Bá thory. Vous savez que je suis votre victime. Il
ne tient qu’à vous d’ordonner…
Charmée par cette dévotion, je fais signe au nain Ficzkó de la déshabiller. Maladroit du
fait de sa petite taille, il lui enlève son voile de mousseline et, une fois nue, je baise ce lieu
favori que j’aime tant fêter, cette étroite porte de derrière qui affecte tous les êtres, lui
intimant brutalement :
- É carte ta raie, putain !
J’entrouvre et je resserre ses fesses dodues, en gratouillant l’exigu orifice du bout d’un
doigt puis de la langue. Je lutine longuement tout ce que je désire explorer, en lui faisant
prendre des positions obscènes. Entraînée par la vélocité de mes passions, je saisis une
pincée de chair, la comprime et l’égratigne. À mesure que la blessure saigne, mes lèvres se
portent sur les fines entailles. Durant ces cruels préliminaires, je me gave de Wanda, tandis
que Ficzkó enfonce dans sa bouche son pieu écarlate. Toujours sidérée par la grosseur de
son mandrin géant, telle une bête, dont l’aspect est répugnant, il agite son excroissance
dans son gosier dans un violent va-et-vient. Si petit et énorme qu’il soit, cet individu
produit des secousses infernales d’une fantastique vivacité, et chaque vibration provoque
en lui une attaque de spasme.
Après cet exercice, il attire la jouvencelle, à cheval sur lui, moi-même continuant d’avoir
ma figure collée à son arrière-train, pendant qu’avec ma bouche, je lui impose, en de
puissantes succions, les mêmes sévices. Les mains du nabot excitent ses seins, et les
miennes besognent sa croupe rebondie. Je chatouille son sillon, le pollue de ma salive. Ces
divins attouchements se prolongent avant que je l’allonge, couchée sur le dos, ses cuisses
dans le plus grand écartement. La vue de ce que Wanda entr’ouvre met Ficzkó en rage. Ses
pupilles lancent des flammes, il blasphème. À mon tour, je suis dans tous mes états de
lubricité, prête pour le cérémonial de la saignée.
Le nabot achemine Wanda au sanctuaire de la dépravation. J’installe la gourgandine
dans un fauteuil pour qu’elle soit suffisamment haute. Furieuse, je me jette sur la pauvrette,
et je la pique avec une lancette sur chaque bras et chaque cuisse. La gamine pousse des cris
stridents et je la bâ illonne. Ces plaies sont légères, à peine en jaillit-il quelques gouttes de
sang. Je cesse ces vilenies pour d’autres plus pimentées. Wanda tente de reprendre sa
respiration, mais le nain ne la laisse pas en repos et l’oblige à lui sucer le dard. De mon cô té,
je me positionne pour lui lécher la vulve. Ainsi pendant qu’elle le suce, je la mignote. Puis,
j’écarte le nabot de sa bouche, et je lui crache sa cyprine gluante dans la gorge. De nouveau,
elle le tète jusqu’à ce que je réitère le même service dans son gosier. Enfin arrivé à satiété,
Ficzkó décharge dans son bec. La puissance de son émission est telle, que dans un
formidable effort, il éjacule sa semence épaisse et onctueuse. Mon nain a vraiment de
prodigieuses réserves !
Son engourdissement est de courte durée et, bientô t, il ressent des titillations dans son
phallus qui se manifestent par une forte érection. Ça me rend folle et j’ordonne à la vierge
de me sucer et lécher les seins puis mon intimité et d’en porter à mes lèvres le suc de mon
encens que je recueille dans ma bouche. Ficzkó , son pieu durement dressé, n’en peut plus
de se retenir et je l’autorise à dépuceler la malheureuse qui brame comme une forcenée.
L’insolent l’insulte, la soufflette et la bat. Je la moleste également, tout en l’encourageant.
Une fois que le nabot l’a ensemencée, tous les trois, nous sommes entremêlés, les uns sur
les autres. Wanda a son pubis à hauteur de mon visage, et je rends hommage à son temple
de Vénus dont la liqueur de Ficzkó s’écoule en bavant.
Digne de mon titre de Comtesse sanglante, reine de la cruauté et de la maltraitance,
Wanda m’appartient. Bestialement, je la force, lui infligeant les ultimes outrages. Fébrile
dans mon art de l’accomplissement du crime, j’enflamme mes sens et mon esprit perturbé.
Je la touche et la caresse avant de la tracasser et de la faire souffrir. Couchée à plat ventre,
je l’attache de chaque cô té, et j’introduis trois doigts dans le chemin étroit qu’elle affiche
dans cette attitude de dépravée. Je m’échauffe, mais c’est dans le gosier de Wanda que le
sacrifice doit être consommé. Je la retourne et elle me suce et me lèche à mesure que mon
jus sort de mon cratère génital. Sa langue s’égare dans le trô ne voluptueux de mon intimité.
Cet acte est long et je ne m’en irrite nullement, bien au contraire, je le savoure.
Entre deux succions, la mignonnette geint et ses jolis yeux larmoyants me supplient
instamment de ne pas en exiger plus d’elle. Ce qui est loin d’être ma volonté dans la
turpitude où je me vautre à loisir. Je me colle à Wanda, et la mets sur le cô té, ses reins
tournés vers Ficzkó . Je fais signe au nain de sonder l’entrée défendue de son petit goulet. Il
s’introduit en elle guidé par mes mains. J’énerve les fragiles mamelons de la fillette. Mes
ongles les lacèrent et, avant qu’elle ne vocifère, je baise sa bouche. La verge du nabot, prise
dans l’étau de son fondement, la perfore durant ses allées et venues. Enfin, il libère son
offrande, l’emplissant du plus doux liquide, objet du culte de Sodome.
À ce propos, je conte à Wanda :
- Sais-tu que la malédiction des habitants de Sodome est due à l’arrivée d’un voyageur
étranger qui ne serait pas entré dans la ville par la bonne porte ! Dès lors, cela aurait laissé
penser qu’il s’agissait d’une demande d’ordre sexuel, et son hô te lui aurait offert ses
propres filles, lui-même ayant des rapports incestueux avec elles.
Mais ni la fille ni le nabot ne m’écoutent, peu concernés par cette tragédie biblique,
Ficzkó inondant l’intestin de Wanda. Très vite, il se retire, la retourne et laisse sourdre dans
son gosier sa propre semence. Quand il a fini, je la prends à bras-le-corps, écrasant ses
reins, en éructant :
- Il est temps d’arrêter le superflu, garcette. Allez, donne-moi tes poignets !
J’empoigne Wanda avec férocité et lui attache les bras, soutenus par deux rubans noirs.
Je pose des garrots avant le milieu du coude pour augmenter la pression du sang, là où je
vais la saigner. Je vérifie les ligatures et, ne les trouvant pas assez comprimées, je les
resserre afin que ça gicle avec plus de force. Je tâ te ses veines, et je les pique toutes deux. La
sève rouge jaillit d’un coup en un flot continu. Je m’extasie. Alors que ses deux fontaines
coulent, je fais mettre Wanda à genoux entre mes jambes, pour m’abreuver de son sang.
J’en fais tout autant à chacune de ses cuisses, sans cesser de porter mes yeux et mes lèvres
vers ces jets ensanglantés qui m’enivrent. Dès l’instant où la démence opère, j’active tous
mes soins dans la création de ses tourments afin de déterminer le moment où je fais cesser
l’hémorragie. Je m’exclame :
- Vois, Ficzkó comment cette putain bénéficie de ma libidineuse bienfaisance pour
réparer sa vertu endommagée !
Enfin, arrive le dénouement tant attendu par la pauvresse qui s’évanouit sans réaliser le
danger et la violence de la saignée qui l’affaiblit gravement. Dans un épuisement inouï, elle
délire pendant près d’un quart d’heure, en se débattant comme dans une crise d’épilepsie.
Wanda pousse des gémissements et braillements intenses. Je trouve cela excessif et, très en
colère, je jure et frappe tout ce qui l’entoure, en faisant des efforts infernaux pour essayer
de me contrô ler. Le nain, encore une fois en pâ moison, se précipite sur elle pour la culbuter,
mais je le contiens. Et, exceptionnellement, je le pompe, pour calmer son besoin.
Je le mets à la raison, en dégageant de son dard gorgé de sang son fluide embrasé, dont
la chaleur, l’épaisseur et, surtout, l’abondance n’a pas diminué malgré ses précédentes
extases. Ficzkó s’agite avec une telle frénésie, que je crois qu’il va expirer. La dose qu’il
éjecte a de quoi remplir plusieurs cuillères donnant la plus copieuse bouillie à la
consistance onctueuse. Après une érection si puissante, l’état du nabot s’apparente à une
réelle fatigue.
Il est temps maintenant d’étancher le sang de la morveuse. Je délie Wanda et l’étends
sur un divan dans une grande faiblesse. Je ne m’en inquiète pas pour autant, ne daignant
jeter un regard sur cette malheureuse, victime de ma rage. Telle est l’indifférence qui me
caractérise et que je réserve à mes esclaves. La fougue de mes passions n’enjoint nul
remord de ma part et, au contraire, me décontracte à la suite des effets funestes de mon
égarement. Telle est l’â me d’une véritable dégénérée emportée par ses pulsions morbides.
Mon esprit est entièrement corrompu et les châ timents qui seront prescrits par la suite
à cette jeunette ne la terroriseront plus après ce premier traitement qui l’a laissée vivante !
Wanda les subira sans peine ni regret, peut-être même avec l’émotion de voluptés infâ mes
quand cela se reproduira.
La servante Dorkó se charge de coucher la fillette dans son cachot. Elle constate qu’elle
a perdu beaucoup de sang, mais que la restauration et les soins prodigués par la nourrice
Ilona Jó feront qu’il n’y paraîtra plus dans deux ou trois jours.

1. Soit cinq à six litres chez un homme, quatre à cinq chez une femme, augmentant de cinq à six litres au cours de la
grossesse.
21. La traque

L e lendemain, je fais venir deux gamines pour me servir, une de treize ans,
Adeline, et une dix-huit ans, Marguerite. Je bois jusqu’à l’ébriété et me couche
avec elles, une de chaque cô té. Mon secret consiste à élaborer sans cesse de
nouveaux projets licencieux sans jamais me laisser attendrir par le sort de ces
gourgandines. Quand la plus jeune, Adeline, m’interroge :
- Est-il possible, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, que vous traitiez des jeunes
filles comme nous de cette manière, tout cela indépendamment des liens de noblesse que
certaines peuvent avoir avec vous ?
Forte de mon esprit perfide, je lui rétorque :
- É coute, petite aristocrate de bas étage, c’est justement pour cela que je fais de vous
mes esclaves pour m’apporter toutes les sensations de ma plénitude sexuelle, celles qui
m’excitent le mieux. De nombreux peuples jouissent des droits les plus étendus sur leurs
femmes. Quelles que soient les invectives que je profère contre toi, cela est moins exécrable
que ce que font les Musulmans qui condamnent leurs filles à mort, dès leurs venues au
monde, ne gardant que celles nécessaires à la reproduction de la race. En effet, une femelle
peut combler trois mâ les à la fois, de façon buccale, vaginale et par la sodomie.
- Est-ce comme cela que vous songez aux grâ ces touchantes de notre beauté ?
- Exactement, raclure. D’autres les enterrent avant la puberté. Pour eux, un sexe aussi
vil est indigne de voir le jour, et ils ne conservent que les plus belles pour leurs harems. Il
faut savoir que ces fillettes arabes ont un clitoris qui peut atteindre plus d’un pouce 1, tel un
micro pénis. Il y a des sérails où le plus infime soupçon d’infidélité entraîne la lapidation.
On foule aux pieds les adolescentes qui tombent enceintes, jusqu’à les obliger à s’immoler
elles-mêmes car, devenues inutiles, leurs maîtres ne peuvent plus en jouir.
Marguerite, implorante, cherche à me contredire :
- Oui, mais cela ne se passe comme ça chez nous, Madame la Comtesse…
- Détrompe-toi, idiote, ici la superstition des prêtres édicte des règles où ils sacrifient
des jouvencelles sur l’autel de leur église. Partout, elles sont humiliées et molestées à la
barbarie de leurs maris ou aux caprices des libertins. Ainsi les lois germaines n’imposent
que dix écus d’amende à celui qui assassine une étrangère, rien si c’est son épouse ! Dans
certaines contrées, on les chasse telles des bêtes fauves, où c’est un trophée de les tuer,
comme d’exposer les bois d’un cerf chez nous !
- Mais vous-même, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, vous êtes aussi une dame…
- Et alors, ce n’est pas parce que je vis dans un pays soumis aux hypocrites législations
de Rome, qui n’ose abolir ces ridicules privilèges, que je vais me priver des droits que ma
noblesse m’accorde sur ce sexe faible, qui est également le mien, au titre que je suis une
déesse maléfique qui a pactisé avec le Diable en tant que courtisane de haute lignée ! Je n’ai
aucune équité à renoncer à ces plaisirs qui naissent de ma divine ascendance !
- Oh, vous êtes l’incarnation du démon, Madame.
- En effet, sainte nitouche, je ne cache pas ma conduite et j’en jouis dans la quiétude de
mon châ teau de Csejte. Je rejette ces édits absurdes qui me condamnent. Je maltraite mes
esclaves et j’en revendique les codes dans mon â me abjecte dévolue à faire le mal, et pas un
seul au bénéfice du bien.
Adeline, en pleurs, tente encore d’argumenter :
- Oh ! Madame la Comtesse, mais tout cela va à l’encontre de la bonté de notre
Seigneur…
- Tais-toi, ne prononce pas ce mot ! Mes principes et mes goû ts font mon bonheur
depuis mon enfance. Ils sont la base de mes actions. Je n’ai que mépris pour tous les
préjugés des hommes et de ton Dieu. Je hais cette civilisation, ses vertus, et j’y étale mes
inclinations. Vous n’êtes là que pour servir mes infamies. Rien ne peut briser vos chaînes.
Enfermées et gardées, il vous est impossible de quitter vos cellules et, si une y parvenait, de
franchir les remparts de mon châ teau. Même en réussissant à les escalader, une fois en bas
de ces murailles, la garcette serait encore plus accablée par les autres mauvaises surprises
qui l’attendent ! Rien ne peut m’attendrir, et je suis déterminée à vous refuser toute
assistance, sales malheureuses !
Sur ces fourbes paroles, je congédie Adeline et Marguerite, révulsées par mes propos
incendiaires.
Le lendemain, je rends visite à la maquerelle et chirurgienne Ilona Kochiska. Au retour,
sur la route, je fais arrêter mon carrosse à la vue d’une paysanne et de sa fille marchant sur
le bas-cô té. Le nain Ficzkó , avec l’aide de la servante Dorkó , les capture et les charge dans la
malle. Une fois au châ teau de Csejte, je m’acharne sur la mère et lui présente un marché
ignoble :
- Grosse vache, j’épargnerai ta gamine, si tu te livres à toutes mes perversions dans une
relation incestueuse avec ta mijaurée qui devra obéir à mes commandements les plus
odieux. M’en prêtes-tu serment, espèce de truie ?
- Oui, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, je le jure pour moi et la petite, mais ne lui
faites pas de mal…
- Et toi, la morveuse, feras-tu tout ce que t’ordonnerai de faire à ta mère, qui n’est plus
que ce gros tas de viande informe ?
- Oh, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, comment pouvez-vous parler ainsi de ma
maman…
- Je t’en prie, ma fille, ne réplique pas et soumets-toi à Madame la Comtesse pour ta
délivrance en échange de ma vie.
- Mais, maman, je ne peux pas et ne veux pas te faire de mal.
Excédée, j’interviens :
- Très bien, puisqu’il en est ainsi, je vais trucider ta garcette sous tes yeux puisque tu
n’es pas capable de faire fléchir ton enfant de putain. Saisis-tu ?
- Non, ne faites pas ça, Madame la Comtesse, elle va entendre raison. Poupette, tu dois
exécuter tout ce que Madame la Comtesse t’enjoindra de faire pour ton salut. Comprends-
tu, je ne supporterai pas de te voir mourir devant moi…
- Pire que cela, morue, je la crèverai lentement en lui extrayant les boyaux du ventre !
- Oh, non, Madame la Comtesse, pitié, elle fera tout ce que vous lui demanderez, hein,
Poupette ?
Traumatisée et secouée de spasmes, toute larmoyante, la fillette murmure :
- Oui, maman, c’est trop horrible.
Coupant court à ces interminables lamentations, je mouille une cordelette en cuir et la
tends à la mauviette, en lui indiquant :
- Passe-la autour du cou de ta mère et serre fort.
Tout en rechignant, elle la garrotte. La mégère ouvre tout grand la bouche pour
respirer, suffocant sous la pression du cordon qui l’étrangle. Je dépoitraille la maraude, et
donne deux autres tresses à la pimbêche, en lui disant :
- Recommence et sangle ces deux flasques mamelles toutes avachies pour qu’elles
reprennent un peu de tenue !
Elle s’en acquitte, ligotant à la base les deux phénoménales protubérances mammaires
qui se gonflent et bleuissent sous l’afflux du sang, la femelle glapissant de douleur. Je lui
pince le nez, en lui imposant une autre sentence :
- Bon dieu ! Enfonce-lui un doigt dans chaque narine !
La jouvencelle renâ cle et je la gifle sauvagement. Pleurant à chaudes larmes, elle
obstrue les orifices nasaux de sa mère, en l’asphyxiant toujours plus. Je lui enfourne
profondément un olisbos dans le gosier et le ramone. Ses prunelles effrayées traduisent
tout l’affolement d’agoniser en étouffant. Quand je le ressors, elle vomit dans d’immondes
borborygmes.
La strangulation exercée par la cordelette humidifiée sur sa nuque fait qu’en séchant
elle se rétracte inexorablement dans la chair, la cisaillant et la faisant saigner. Le manque
d’air effectue son office, ses yeux se révulsent et elle s’éteint dans un dernier souffle.
La mô me braille en voyant sa maman s’écrouler sur elle-même. Une fois morte, son
sphincter se relâ che, libérant une urine avariée et des excréments fétides qui
empuantissent la pièce. La lavandière Katalin Benická se charge de l’évacuer, tandis que,
orgueilleuse et mauvaise, j’invective l’orpheline :
- Souillure, j’ai menti à ta matrone. Même si je te gracie pour l’instant, ce n’est que pour
te reléguer dans un de mes culs-de-basse-fosse dans l’attente de son prochain cauchemar.
Dans la foulée, ma nourrice Ilona Jó l’embarque, toute frémissante, pour croupir dans
une obscure oubliette.
Au printemps et à l’été 1610, mon cousin et ancien amant, le Comte Gyö rgy Thurzó ,
avec le renfort du prêtre de Csejte, Andras Berthoni, poursuit ses investigations sur toutes
mes douteuses activités. Lorsque la rumeur se répand, dans mon châ teau de Csejte, qu’une
enquête a lieu sur mes sordides déviations sexuelles, certaines filles voient leur désir de
vivre retrouver de la vigueur. Autant dire que, pour elles, cet espoir est rapidement
raccourci, connaissant une fin atroce qui me satisfait. En vraie traîtresse, il est impensable
que j’abandonne ma fortune à des rapaces assoiffées par la providence de me dépouiller.
Telle est la manière dont on veut atteindre à ma prospérité née du crime depuis que je
plonge la vertu dans l’abomination ! Mais, à cette époque, j’ai également d’autres chattes à
fouetter !
En effet, la drô lesse Charlotte, en charmant la lavandière Katalin Benická , réussit à ce
que la porte de sa cellule ne soit pas fermée à clef un soir. À la nuit, elle se faufile hors du
souterrain et, avec ses draps, se glisse au bas des murs de ma forteresse. Désappointée, elle
constate, avec dépit, qu’elle n’est pas au-dehors de l’enceinte mais dans un fossé entouré de
murailles lui dérobant la vue au-delà . Ces murs, d’une prodigieuse épaisseur, sont hauts et,
depuis la fuite ratée de Ró sina, garnis d’éclats de verre aiguisés sur leurs crêtes. En proie au
désarroi, Charlotte se demande ce qui va lui arriver quand elle sera découverte en pleine
fugue…
Le jour est sur le point de se lever. Comment se soustraire à ma fureur, en tant que
Comtesse É lisabeth Bá thory de droit divin, réputée comme ogresse apte à s’abreuver de
son sang pour la châ tier d’une telle hérésie ? Elle ne peut plus revenir en arrière, cela la
condamnerait à se trahir encore plus sû rement, et de plus ses draps sont déchirés. Sa tête
lui tourne et, sous les effets de son désespoir, elle est sur le point de céder à la violence de
se trancher les veines.
Elle sait qu’elle n’a pas à attendre une once de bonté de la part de mon â me pervertie,
tant elle a déjà été abusée par la femme tyran et barbare que je suis, ne vouant qu’un amour
- haine à ces larves. Toute ma perfidie résulte de la recherche de méthodes toujours plus
sadiques pour les maltraiter en leur faisant perdre leur sang, goutte à goutte, pour voir
combien d’heures elles tiendront. Instinctivement, Charlotte sait qu’elle servira de nouvelle
épreuve à ma méchanceté. Face à ces écueils, elle se blottit au pied d’un mur, se morfondant
sur son sort, se résignant en silence aux volontés de son Dieu adoré.
Le jour paraît, et, la première personne qui se présente à elle… c’est moi, la Comtesse
É lisabeth Bá thory en personne. En effet, il a fait une chaleur terrible durant la nuit. Je suis
sortie prendre l’air et, surtout, j’ai en mémoire la confidence de la lavandière Katalin
Benická qui m’a raconté comment elle a fait semblant d’oublier de fermer son cachot à clef.
Elle croit voir un spectre quand elle se lève. Elle s’affale, toute tremblante, à mes genoux, et
je crie :
- Que fais-tu ici, catin ?
- Oh ! Maîtresse, punissez-moi, je suis coupable, et je n’ai rien à me faire pardonner…
Je lis son effroi dans mon regard. Charlotte ne peut nier sa tentative de fuite qui va lui
être fatale. Je ne la soupçonne pas, je sais ! Je la saisis, dévore à pleines dents l’un de ses
seins, la faisant hurler, et lui ordonne de me suivre. Nous rentrons dans le châ teau par un
escalier dérobé donnant sous les voû tes où le plus grand silence règne. Je la ramène dans sa
cellule et la jette au sol, en fulminant :
- Effrontée morveuse, tu sais que la faute que tu as commise est punie d’extinction.
Prépare-toi à endurer le châ timent qu’il t’a plu d’encourir en te sauvant de mon antre.
Demain, je t’expédierai dans l’au-delà !
Se sentant perdue, Charlotte se prosterne de nouveau à mes pieds. Je l’attrape par les
cheveux, la traîne à terre et lui fais effectuer deux fois le tour de sa geô le, avant de la
précipiter contre un mur sur lequel elle s’écrase en se blessant. Avant de fermer la porte, je
rugis :
- Tu mériterais que je te charcute immédiatement les veines. Si je retarde cette
échéance, ce n’est que pour la rendre encore plus horrible…
Je la laisse en proie à la plus violente agitation, imaginant ses tourments, tant les maux
physiques que ceux de l’esprit. Elle pense aux cruautés qu’en tant que monstre assoiffé de
sang je vais lui faire éprouver, avant son affreuse fin de vie. Les angoisses d’une désespérée
qui patiente jusqu’à son supplice, en lui ô tant toute perspective, sont intolérables, ne
sachant si la minute qu’elle respire ne sera pas la dernière.
Au moindre bruit, elle sursaute, sû re que ce sont les pas de son bourreau. Son cœur
s’arrête à l’approche du glaive qui mettra un terme à son existence, alors qu’elle n’est qu’à
l’aube de sa vie. Elle se représente ses tortures sous les formes plus redoutables les unes
que les autres. Son désir est que sa mort soit moins cruelle que les funèbres instants où , en
pénitence, elle se ronge de cette ultime menace, sans espoir de secours.
Pour la faire mijoter, je fourbis ma vengeance quarante-huit heures. Je suis en crise
lorsque j’ouvre la porte de son cachot. La fureur étincelle dans mes yeux, en écumant :
- Tu te doutes du genre d’agonie que tu vas subir. Il faut que ton sang pervers s’écoule
lentement. Je vais te saigner deux fois par jour et voir combien de temps tu tiendras de
cette manière. C’est une expérience que je brû le de réaliser et, de cette façon, je te remercie
de m’en offrir les moyens, putain sans foi !
Assoiffée de sang, toute à ma vengeance, je fais tendre un bras à Charlotte, le pique et
bande la plaie après avoir récupéré un bol de sang dont je me délecte. J’ai à peine fini, que
les cris de ma nourrice Ilona Jó se font entendre, en accourant :
- Madame la Comtesse, une des filles de garde vient de basculer dans le puits, et elle
veut vous parler avant de rendre l’â me…
En tant que Maîtresse du châ teau de Csejte, bien que très accoutumée au crime, la
nouvelle de cet accident m’affole comme si la terreur vengeait la vertu et me dictait de me
rendre auprès de ma servante avant qu’elle agonise. Mais, dans mon empressement,
j’oublie de fermer à clef la porte de la cellule de Charlotte. La fille saignée, bien qu’affaiblie
et à la diète depuis plus de deux jours, s’élance hors de sa prison. Tout est ouvert et elle
traverse la cour jusqu’à la forêt sans que personne ne s’aperçoive de sa disparition.
Charlotte marche avec courage, méprisant sa fragilité. Sentant son Dieu puissant la
protéger, elle se persuade que, cette fois, il ne l’abandonnera pas. Après s’être rafraîchie à
une source et mangé des baies, elle avance avec ardeur et, grâ ce à son extrême jeunesse,
elle se rétablit mieux qu’il n’y paraît.
Renonçant à ses projets de plaintes, elle ne pense qu’à fuir le plus loin possible de mon
châ teau maudit. Bien que toujours un peu affaiblie du fait de la saignée, elle n’a pas
l’impression d’être poursuivie… Mais le pardon n’existe pas pour moi, Comtesse É lisabeth
Bá thory de droit divin, et ma servante Dorkó est déjà sur ses traces pour ramener cette
brebis égarée au châ teau de Csejte afin qu’elle paye pour son double délit d’évasion et
endure les maux liés à son infamie.
Ne sachant pas qu’elle est déjà traquée, la pauvrette n’est pas au bout des exemples si
décourageants où le vice triomphe de la vertu, lui réservant les plus sanglants outrages.
Charlotte doit être atrocement punie de sa mauvaise fortune par sa scélérate Maîtresse.
Cette créature devra souffrir, sans se plaindre, et ses tribulations et ses peines seront son
adieu définitif à sa vertu dans la douleur, une inclinaison dont moi, Comtesse de sang royal,
je ne serai jamais dégoû tée.
Nulle providence pour elle. Ce qui doit arriver arrive, Dorkó agrippe Charlotte au
moment où elle s’y attend le moins, son attention distraite par le chant d’un rossignol ! Elle
tremble de tout son être. Humiliée, elle implore la canaille servante qui la méprise. Elle la
traîne par les cheveux et la roue de coups jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse.
Lorsqu’elle reprend connaissance, Charlotte est attachée dans le cabinet somptueux de
son bourreau, c’est-à -dire moi, sa Maîtresse et Comtesse É lisabeth Bá thory, qui la dévisage
en persécutrice, la toisant de toute ma supériorité. Lui montrant les dents, je lui annonce :
- C’est la dernière fois que tu m’échappes, garcette. Tu as de grands torts envers moi et
une fâ cheuse réminiscence me contraint à des réparations bien au-dessus de ce que tu
pourras supporter. Il n’est pas question de laisser tes incartades de cô té, au contraire, je
vais assouvir mes passions sur toi sans qu’aucun frein ne restreigne ma fougue. Tant pis
pour toi, tu mérites ma sentence et dois accepter mon joug jusqu’à ta dernière heure.
Quand ma colère parle, seule ma loi peut la calmer ! Crois-moi, je ne manque pas de
ressources dans mes plus vils agissements. Pour toi, inutile de te plaindre, c’est la mort qui
t’attend par de multiples saignées répétées. Qu’en dis-tu, maudite écervelée ?
- Oh ! Je vous en supplie, divine Maîtresse, je suis impardonnable, battez-moi mais ayez
pitié de ma vie…
- Nullement, enfant de putain. Il n’y aura rien pour te consoler de tes tourments.
Dommage, tu étais jeune et jolie. Ton corps bientô t saigné allume des voluptés dans mes
sens pervertis, allant bien au-delà du viol d’une vierge. Il est vrai que je t’ai dépucelée et
violée il y a déjà bien longtemps. Je vais jouir de tous mes droits sur toi, ceux de la force
dans ce système que j’ai établi où , même au plus profond d’une forêt, il n’y a pas eu de
liberté pour toi. Comme tu as dû avoir peur dans ces bois, aliénée par les cris des bêtes ! Si
mes hardiesses ont toujours été couronnées de succès, brisant tes résistances, on ne peut
pas en dire autant de tes évasions tristement avortées ! Quelle route dangereuse as-tu
choisie sans réfléchir !
Essoufflée par ma diatribe, je reprends :
- Ces graves fautes vont te valoir ce châ timent exemplaire réservé aux filles qui m’ont
trahie et tu fais partie des très rares dans ce cas ! Sache que j’ai trop de doigts sur une main
pour en faire le compte ! Mes égarements seront savoureux. Enfin, si on peut dire, pour
moi, car, pour toi, j’ai fouillé dans les tréfonds, les dédales les plus impénétrables de mon
â me pour débusquer ce qu’il y avait de plus dissolu pour ta déchéance !
Je mets en application ma promesse de saigner à mort cette catin de Charlotte. Avec la
sorcière Anna Darvulia, j’incise ses veines des bras et des cuisses et je la laisse
copieusement se vider. En quelques instants, elle est livide comme le plus blanc des draps,
implorante :
- Pitié, Madame la Comtesse É lisabeth Bá thory, je ne savais pas ce que je faisais…
Totalement possédée par la vue du sang, je m’en couvre le corps et le visage, me
délectant de ce nectar chaud et poisseux qui me régénère, et braille :
- Trop tard, souillure, tu n’as que ce que tu mérites. Crève donc, vermine…
Avant que sa vie ne la quitte définitivement, Anna Darvulia arrête ses hémorragies. Sous
la surveillance de ma nourrice Ilona Jó , je laisse Charlotte reprendre quelques forces. Mais
pour une courte durée. Au bout de deux heures, je suis de retour avec la sorcière. La fille est
toujours aussi pâ le et faible. Elle en est presque incapable de gémir. Nous opérons deux
nouvelles saignées dans chacun de ses bras. Alors qu’elle est près de rendre l’â me, nous
ligaturons ses plaies. J’ordonne à Ilona Jó de lui faire boire une grande quantité de vin pour
la revigorer. Deux nouvelles heures plus tard, elle est complètement ivre et délire. Si
Charlotte a récupéré des couleurs, elle est toujours autant affaiblie. Ses bras étant dans un
tel état, je la saigne au niveau des cuisses. Le peu de sang qui lui reste jaillit d’un trait et,
dans un spasme, elle s’éteint.
Folle de rage, ayant voulu la traire une dernière fois, je lui donne de sauvages coups de
pieds dans le ventre mais, bien sû r, Charlotte ne réagit plus. De dépit, je commande à la
servante Dorkó et à la lavandière Katalin Benická de la noyer dans un gouffre près de mon
châ teau de Csejte où on ne retrouvera jamais le corps de cette saleté qui a tenté par deux
fois de fausser compagnie à la Déesse que je suis. Une infamie impardonnable qui lui a valu
son trépas dans une lente et abominable agonie et le fait qu’elle ne mérite pas de sépulture
digne de ce nom, afin qu’elle soit oubliée à jamais.

1. Trois centimètres.
22. Macabres découvertes

L e 29 septembre 1610, mon cousin le Comte Gyö rgy Thurzó , à la tête d’une troupe,
pénètre dans le châ teau de Csejte où se déroulent mes sanglantes orgies, en
présence de mes deux gendres, époux de mes filles Anna et Katarina, et du prêtre
de Csejte, Andras Berthoni, tandis que mon fils, Pá l, est absent. Entourés de paysans munis
de torches connaissant des entrées des escaliers clandestins, ils descendent dans l’antre de
mes crimes, d’où monte l’odeur de cadavres, et pénètrent dans une salle aux murs
éclaboussés de sang. Il y a des relents de nécrophilie, une prédilection pour la pratique
sexuelle qui va jusqu’à déterrer de jeunes mortes pour se livrer à des pulsions sadiques en
violant ces corps privés de vie. Là sont installés les rouages de la Vierge de Fer, des cages et
des instruments de supplice, près de brasiers éteints. Le Comte découvre du sang séché au
fond de grands pots et d’une cuve, et, plus loin, un trou profond par où l’on fait disparaître
les victimes.
Dans des cellules, basses et étroites chambres de pierre, sont emprisonnées mes
esclaves. Une des branches du souterrain conduit vers le village, une débouche dans les
caves d’un castelet m’appartenant, et une autre se perd dans les collines. Un escalier mène
dans les salles supérieures. É tendue près de la porte, Gyö rgy Thurzó voit une pauvre
créature morte. Cette jouvencelle n’est plus qu’une immense plaie. À la lumière de la
torche, les traces laissées par les instruments de torture révèlent la peau déchiquetée, les
seins tailladés, les cheveux arrachés par poignées. Aux jambes et aux bras, par endroits, il
n’y a plus de chair sur les os. Au cours de ces investigations avec ses hommes, le Comte
recense une quinzaine de jeunes filles dont certaines affaiblies, presque vidées de leur sang.
D’autres sont encore intactes, enfermées dans une quasi-hébétude. C’est du bétail réservé à
mes futurs sacrifices. Il fait exhumer plus de cinquante cadavres d’adolescentes dans les
dépendances, les cours et les sous-sols.
Tandis que mes fossés sont escaladés, mes portes enfoncées par cette troupe d’une
soixante de cavaliers à la solde de mon cousin, le Comte Gyö rgy Thurzó , je m’échappe par
l’un de mes passages occultes avec la sorcière Anna Darvulia. Je ne suis donc plus dans mon
châ teau de Csejte, mais retranchée dans le repaire de mon castelet, mon domaine réservé
où peu de gens ont le droit de pénétrer, avec ma cousine Alexandra, pour ma dernière nuit
de débauche en liberté.
J’ai avec moi Liza, une blonde larve dévouée de quatorze ans et encore vierge, qui se
tortille dans son corset trop serré. Devant Alexandra, je la fais mettre à quatre pattes et,
soudain, je lui donne un brusque coup de pied qui la projette par terre. Elle s’étale de tout
mon long et reste affalée, humiliée. En essayant de se relever, elle glisse, ce qui provoque
des gloussements lubriques de notre part. Je lance à la sorcière Anna Darvulia :
- Emporte cette morveuse hors de ma vue et reviens avec elle en tenue !
Bafouée et soumise, Liza baisse la tête, en sanglotant, et suit la sorcière, toujours très
attentionnée à mon service. À leur retour, je déshabille la gourgandine. Perchée sur ses
talons, très vite, elle n’a plus que ses bas blancs, maintenus par des jarretières rouge et
noir. Je l’invective :
- Voyons un peu, catin, si tu es toujours aussi obéissante. Mais, avant, tu mérites une
sévère correction. Qu’en pensez-vous, ma chère cousine Alexandra ?
- Vous êtes chez vous, ma chère Comtesse É lisabeth Bá thory, faites comme il vous
plaira…
Autoritaire, nous suivons toutes les quatre un long couloir sombre au bout duquel,
j’ouvre une porte capitonnée. Nous sommes dans une salle de torture, avec des chaînes, des
fouets et autres martinets. Mon premier soin est de bâ illonner Liza. Je passe autour de sa
tête une ceinture de cuir avec une boule qui lui bloque littéralement la bouche. Je l’attache
et la suspends à une potence, avant de resserrer sa taille dans son corset déjà trop étroit
qui l’étrangle et l’étouffe à moitié, faisant saillir ses fesses rebondies et ses gros seins. Par
un système de courroies, je la soulève du sol, étirant douloureusement ses bras puis
j’écartèle ses jambes. Ainsi prête, immobilisée et docile, je commente le démoniaque
tableau :
- Quelle charmante scène, ma chère Alexandra, voilà comment une esclave doit être
traitée quand elle désobéit. Passons à la punition…
Je saisis des pinces que je fixe férocement sur ses tétons. Sa souffrance est
invraisemblable. Incapable de crier, Liza pleure à chaudes larmes tandis que les dures
mâ choires martyrisent sa chair, les dents acérées cisaillant ses mamelons sensibles. Mais le
pire, c’est quand je les retire. Elle les sent toujours comme si les broches étaient incrustées
dans sa peau. Lorsque la douleur s’estompe à peine, je les replante d’une manière différente
et destructrice, avivant de nouveau son calvaire. Pendant que je m’acharne sur ses seins,
ma cousine et la sorcière la fouettent. Moi-même, j’empoigne un martinet et cingle sa
croupe à coups redoublés, éructant d’une voix de forcenée :
- Anna Darvulia, écarte les fesses de cette catin, que je lui flagelle la raie !
Aussitô t, les mains de la sorcière ouvrent la fine échancrure qui partage ses deux globes
laiteux, et les lanières de cuir labourent sa fragile intimité. Ça la brû le atrocement.
Alexandra écorche une fois encore ses tétons avec opiniâ treté, et me propose :
- Donnons-lui un bon clystère de lait crémeux et chaud dans le fondement. Ça la fera
frétiller du croupion, cette mijaurée…
Anna Darvulia prépare la mixture et le liquide brû lant inonde les entrailles de Liza. Ses
liens l’empêchant de se débattre, la canule libère tout son jus dans son intestin.
Emprisonnée dans l’étau du corset tellement exigu, elle sent le lait remonter loin en elle, lui
donnant la nausée.
Elle croit défaillir mais le déchirement des crochets sur ses pointes raidies la ramène à
la terrible réalité. Une fois que Liza est pleine, je pétris son clitoris, le pinçant, l’étirant, le
tordant, le griffant et, enfin, le mordant sadiquement. À présent, mes doigts, aux longs
ongles effilés, égratignent son temple de Vénus. Sous l’action du lait chaud qui s’agite et
circule dans son arrière-train, elle n’en peut plus, et je crie :
- Voilà , ma chère cousine, ce dont raffole cette sale truie ! Mais il est temps qu’Anna
Darvulia prolonge ses tourments avec les diableries dont elle a le secret…
La sorcière détache Liza, la taille toujours prisonnière du corset de cuir noir. Elle la
toilette et l’habille en princesse avec une belle robe rouge ourlée de dentelle blanche. Ainsi
vêtue, Anna Darvulia l’exhibe, en annonçant :
- Regardez, Mesdames, comment cette chienne joue la délicate. Pourtant, cette garcette,
l’air de rien, pousse son vice pour l’onanisme à son maximum, de plus, souvent sans votre
consentement, chère Comtesse.
- Tu as raison, Anna, il faut la punir. Je te laisse le soin de la corriger pour lui apprendre
que, si elle recommence, je serais obligée de la dérouiller avec un martinet clouté…
La sorcière s’assied sur le lit, et fait se plier Liza sur ses cuisses. Elle lui tend ses belles
fesses blanches sur lesquelles la main claque avec vigueur. Sa jolie frimousse s’emplit de
larmes et j’en tire une extrême satisfaction, en voyant la juvénile dominée ainsi.
Pour un moment, je reviens à de meilleurs sentiments. Je la couche et lui prépare un
biberon de lait chaud, afin de la nourrir comme un enfantelet. Ma cousine Alexandra
l’accapare sur ses genoux, non pour la fesser, mais pour que Liza tète goulû ment. Une fois
qu’elle a fini, à défaut d’être sa nourrice, je dégage mes seins et, sans se faire prier, elle se
jette sur mes mamelons et les gloutonne avec gourmandise. Ça m’excite et je suis trempée.
Je la traite comme un jouet, telles que les Princesses le faisaient au siècle passé. Plus je suis
sévère, plus elle est docile et soumise, obéissante à sa Maîtresse.
Une ceinture de chasteté me paraît indispensable, de même qu’un corset de cuir
renforcé à lacet pour étrangler la taille de Liza encore plus fermement, plus des broches
pour ses seins, un collier, une laisse et une cagoule pour lui obstruer la vue et mieux la
contrô ler. Et, si elle n’est pas assez sage, une camisole et une barre rigide reliant ses
chevilles entre elles, lui maintenant les jambes serrées ou écartelées suivant l’inclinaison
que je souhaite, éventuellement jusqu’au grand écart.
Lorsque je l’entrave avec la ceinture de chasteté et le corset, comprimant sévèrement
ses chairs, elle gémit, mais n’en a pas l’occasion longtemps une fois son capuchon sur le
visage. Je lui bride ses chevilles et lui enserre les bras croisés dans le dos. À présent,
entièrement immobilisée, pour notre plus grand plaisir, je savoure mon bonheur de
Maîtresse avec ma chère cousine Alexandra et la sorcière Anna Darvulia, en déclarant :
- Voilà de l’excellent travail…
Je me concentre sur ses seins. Après les avoir bien étirés, je perce chaque tendre
mamelon avec une aiguille en or. Malgré l’accablement, durement corsetée et muselée, Liza
remue à peine. Le picot doré ressort à l’autre extrémité et, transpercés, les deux tétons
pointent fièrement. Je propose à mes compagnes :
- Touchez pour voir si le résultat vous convient avant que je lui pose les anneaux…
Toutes les deux se saisissent chacune d’une tétine, et font coulisser l’aiguille dans la
chair martyrisée pour s’assurer que le percement est persuasif. Je malmène les pauvres
mamelles de la jouvencelle en fixant une grosse boucle en or à chaque téton que je tire et
tords avec ravissement. Je lui sertis les lèvres de la chatte avec trois anneaux de chaque
cô té, et un au-dessus du clitoris, mais je me refuse à lui coudre, comme le font pratiquer les
sultans dans les harems musulmans pour les filles répudiées. Cette opération est réalisée à
l’aide d’une fine cordelette de cuir, et sa cruauté ultime est vive quand la femme urine,
imprégnant la bride qui, en séchant, se rétracte et resserre affreusement la vulve. Une
punition redoutable.
En revanche, j’enferme le bouton de rose de Liza dans un étroit corselet garni d’un
liquide urticant qui le fait se gonfler de sang et tripler de volume. L’effet est garanti. Une
fois qu’il a atteint la bonne grosseur, grâ ce à un ingénieux système de laçage, je le
comprime au maximum avec le cordon, le faisant gaillardement bander. Si je suis encore
plus fourbe, je le frotte avec des orties ou mieux, je lui fais piquer par une abeille, et son
bourgeon enfle sous mes yeux, engorgé par le venin injecté par le dard de l’insecte. Je me
complais à penser à ces prochains sévices dignes de moi !
Je tords, tiraille, écrase et enfonce mes ongles à loisir dans son tendre clitoris. J’exprime
une savoureuse délectation à crucifier Liza et ce n’est qu’un début. Je lui pince le nez pour
augmenter la sensation d’oppression, ce qui la fait se convulser dans la peur névrotique de
mourir asphyxier, la poitrine soulevée de haut-le-cœur.
Alors que je marque une pause, en fervente onaniste, Liza en profite pour titiller son
bulbe tout dilaté, goû tant sa jouissance égoïstement en adepte invétérée de ce plaisir
solitaire. Je la laisse quelques instants se toucher, espérant que je vais l’autoriser à
contrô ler la montée de son orgasme ou le ralentir selon sa volonté. Mais, sadique, quand
elle va parvenir à l’extase finale, très énervée, je la gifle et ô te ses mains pressant son
bouton de rose encapuchonné, en hurlant :
- Sagouine pute, c’est comme ça que tu me remercies !
La mijaurée Liza pleurniche :
- Excusez-moi, Maîtresse, mais ça me démange trop. Pardonnez-moi, encore…
Furieuse, je lui passe sa cagoule, et l’exhibe ainsi à ma cousine Alexandra et à la sorcière
Anna Darvulia. Je fixe une chaînette à chacun de ses poignets reliés à un anneau qui troue
chaque lèvre vaginale afin que, puisque cette putain veut se masturber, elle le fasse en
permanence sous ma contrainte. Dans cette position, son corps est déformé de façon
obscène, dans une attitude des plus vulgaires. Anéantie et entravée, Liza est obligée de
rester effrontément cambrée.
Puis je la cloître à quatre pattes dans une cage de fer avec un chien. La tête recouverte,
complètement aveugle, elle halète jusqu’à ce qu’elle rencontre la chaleur de l’animal et,
soumise, se blottisse contre lui pour rechercher un peu de douceur. Quand je reviens, avec
Alexandra et Anna Darvulia, je sors violemment Liza de son cagibi, ô te son masque,
transperce encore une fois ses mamelons bestialement avec des épingles, la faisant brailler
comme une possédée :
- Oh ! De grâ ce, Maîtresse, ça fait trop mal.
- Tais-toi, ordure, tu n’es qu’un objet. Je ne veux plus t’entendre…
Disant cela, j’enfonce mes longs ongles dans la chair tendre de ses seins, lacérant ses
tétons, tout en tirant sur les anneaux qui lui étirent terriblement ses pointes. Avec des
doigts vengeurs, je dépucelle Liza, vicieusement, par l’avant et l’arrière, en lui déflorant
l’hymen qui saigne abondamment, tout comme son étroite porte de derrière, la faisant
hurler de souffrance. Ma cousine lui enserre la tête avec une ceinture en cuir, la boule lui
colmate efficacement la bouche en guise de bâ illon, ce qui la rend immédiatement muette.
Déchaînée, je laboure les entrailles de Liza, comme une folle. Alexandra me lance :
- Faites attention, É lisabeth chérie, de ne pas trop la déchirer !
- Ah ! Si je m’autorisais, je la casserais et la foutrais à mort…
Et c’est ce que je fais. Affolée, la pauvrette se tord de douleur, effrayée et haletante, le
bâ illon l’empêchant de faire entendre ses glapissements. Mais la pression est trop forte et,
étonnée mais nullement catastrophée, je constate que j’ai crevé ses organes et que la
gourgandine est effectivement éventrée. Perforée en plusieurs endroits, Liza agonise
lentement. Insensible, je lâ che ce commentaire diabolique :
- Ne vous attendrissez pas, il n’y a pas de quoi se lamenter sur son sort, cette jeunette
n’était une marchandise. Un beau jouet certes, eh bien, à présent, il est cassé !
Devant ce cruel trait d’humour, ma cousine Alexandra et la sorcière Anna Darvulia
s’esclaffent.
En revanche, cette nuit-là , pendant que je me livre à cette orgie meurtrière, mes chères
complices, ma nourrice Ilona Jó , la servante Dorkó , la lavandière Katalin Benická et le nain
Ficzkó se rendent à mon cousin, le Comte Gyö rgy Thurzó , sans autre moyen de faire
autrement. Tous les quatre sont enchaînés comme des bêtes, attachés à des chevaux. On
prédit de les acheminer à l’échafaud pour leurs criminelles folies à mes cô tés. Et ces
pressentiments n’ont rien de trompeur.
À leur tour, on les précipite dans des cachots. Ilona Jó et Dorkó sont écrouées comme
femmes de mauvaises vies, accusées d’être des tueuses d’enfants, des voleuses et des
incendiaires. Le nabot Ficzkó a droit, lui, à l’inculpation de satyre. Seule Katalin Benická est
traitée en prisonnière ayant le droit de se justifier.
Accoutumée depuis si longtemps à la calomnie, ce simulacre de justice me laisse froide,
faisant de moi un zombie. Tel est mon malheur depuis ma plus tendre enfance, en me
livrant à des exactions dont toute vertu est exclue. Il est vrai que j’ai toujours éprouvé dans
la dureté de ces épines le penchant de ma lubricité, digne de ma cupidité.
Pourtant, je me plains moins que je ne l’aurais cru sur ma chute. Je suis abattue mais,
pour une créature démoniaque comme moi, tous les moyens sont bons pour éviter et
déjouer l’infortune, plutô t que de plonger dans l’abîme Une idée me vient alors à l’esprit, et
je ne refuse point à l’envie d’y croire, si médiocre soit ce secours pour mon espérance.
Par l’intermédiaire de la sorcière Anna Darvulia, je rencontre la personne désirée, la
ribaude païenne aussi assoiffée de sang que moi, Josépha, que j’ai connue en 1588, venant
me voir vêtue en homme. Sa puissance décuplée dépasse celle d’Anna Darvulia dans le
savoir des pratiques sataniques. Lors de cet entretien occulte, je me prosterne à ses pieds
et lui montre les larmes de ma fausse pudeur, la conjurant de me sauver de la fâ cheuse
posture qui risque de m’échoir.
Je lui prouve ma dévotion pour tout ce qui est des choses diaboliques, et ne lui camoufle
rien de mes actes répugnants ni de mes pensées abjectes. Elle connaît ma félonie et est bien
disposée à mon égard. Cette divine déesse de la sorcellerie me recommande de ne point
accorder d’importance à mes futurs accusateurs. Elle me conseille :
- Chère Comtesse É lisabeth Bá thory, sitô t qu’on enfreint les maudits préjugés, la
vindicte populaire se déchaîne, mais que vous importe. Votre conduite vaut cent fois mieux
que cette morale bienfaisante. Votre vie de coquine vous a comblée dans le sang et la
dépravation, jouissant de la disgrâ ce de ces écervelées qui ont fait leurs lamentables
affaires en tombant entre vos mains. Chère Comtesse, il est inutile de déguiser vos péchés,
tous ces moralisateurs ayant le plus grand intérêt à votre perte ! Les apparences sont
contre vous et il ne faut pas qu’elles vous fassent condamner à la mort en tant que femme
perdue. Cela est clair et l’unique moyen de vous sauver est de refuser leurs jugements !
Vous devez faire valoir que votre démence n’est pas de leur compétence et, à ce titre,
réclamer l’annulation de la procédure.
Elle s’interrompt un moment, et poursuit :
- Il faut demander à ce que vous soyez renvoyée dans votre famille, même si c’est pour
être enfermée dans une cellule dont vous ne sortirez plus de votre vie. Je ne vous le cache
pas, vous avez asservi tant d’esclaves par vos caprices, que vous devrez assurément
assouvir cet état dans la solitude de vos inflexions. En un mot, vous serez soumise en
victime à votre tour. La besogne est rude pour une dame noble de votre rang, adepte des
passions libidineuses. Aussi ne faites pas attendre votre réponse face à cette meute
hurlante…
- Merci, Maîtresse Josépha, de votre compréhension et de votre sagesse de partager
avec moi ces horreurs. Ainsi, ces moralisateurs sont des monstres qui abusent de ma
situation infâ me, en me mettant aux portes du trépas, mais je saurai mourir s’il le faut, sans
le moindre regret.
La sorcière reprend :
- La vertu n’est qu’un leurre, et il vous a si bien réussi d’en profiter selon votre volonté.
Il ne faut jamais forcer les gens à les rendre heureux. Vous avez eu raison d’encenser vos
autels de la chair fraîche de ces filles impies. Mais, à présent, ne vous avisez plus d’en
quémander davantage…
À genoux, je m’incline à ses pieds pour la remercier :
- Vous êtes une diablesse, digne d’appartenir à l’aristocratie, Maîtresse Josépha. Votre
cœur est comme le mien, dur tel un roc, mais sensible à mes injustes revers. Soyez
convaincue que je n’accepterai pas que l’on m’impose de me punir dans des conditions plus
horribles pour moi que la mort…
La sinistre troupe de mes quatre serviteurs, que j’ai constituée autour de moi, est donc
arrêtée par le Comte Gyö rgy Thurzó . Il y a ma nourrice Ilona Jó , et la servante Dorkó . Ce
sont elles qui avaient la charge de recruter les malheureuses et de se débarrasser des
corps, avec mon homme à tout faire, le nain Ficzkó , et la lavandière Katalin Benická . Mais il
n’y a pas trace de la sorcière Anna Darvulia qui est en ma compagnie. Sous la férule de ces
émissaires, quelques-unes des plus belles adolescentes de Transylvanie et de Hongrie, une
fois repérées et enlevées, ont pris le chemin de mon châ teau de Csejte.
Tous les moyens étaient bons : menaces, promesses d’argent, achat pur et simple dans
les familles pauvres, ou intimidations auprès de la noblesse plus ou moins ruinée. Les
jouvencelles étaient frappées avec sauvagerie et plus aucune ne ressortait jamais de mon
sinistre domaine. Certaines ont eu le cou percé. D’autres ont été ligotées avec des
cordelettes s’enfonçant durement dans leur peau, faisant éclater les veines et jaillir le sang
sur moi pour m’en délecter.
Quand Gyö rgy Thurzó se présente enfin devant moi, je ne nie pas un instant l’évidence,
d’autant plus qu’il découvre, horrifié, à mes pieds, qu’il y a toujours le corps sans vie de
Liza, à moitié éventrée, les viscères à l’air. Mais la sorcière Anna Darvulia et ma cousine
Alexandra ne sont plus là , volatilisées depuis longtemps. Face aux accusations de mon
cousin et ancien amant, stoïque, je réponds :
- Tout cela relève de mon droit divin de cuissage de dame noble, et je n’ai de comptes à
ne rendre à personne.
Sans se laisser impressionner, le Comte Gyö rgy Thurzó me fait mettre sous surveillance.
Je me réfugie dans un mutisme hautain dont je ne me départirai jamais plus.
23. La corde
À
l’automne 1610, l’Empereur Matthias 1 du Saint-Empire incite Gyö rgy Thurzó à me
er

traîner en justice. Mais un procès et une exécution pouvant causer un grave scandale
et jeter la malédiction sur la grande famille aristocratique et influente que je
représente en tant que Comtesse É lisabeth Bá thory, les autorités préfèrent confisquer ma
fortune considérable et m’assigner à résidence. En attendant, avec plus de discrétion,
utilisant mes passages clandestins non découverts, je continue de satisfaire ma passion
pour la luxure. Mais, à présent, vu les événements, cela me demande plus de peine pour
faire venir jusqu’à moi des fillettes dont la qualité et la beauté physique importent
infiniment à ma lubricité.
Seule la sorcière Anna Darvulia parvient à s’en saisir dans la petite noblesse ou dans des
asiles de misère où l’impossibilité de s’épanouir dans l’existence absorbe le courage et la
fierté. Leurs délicatesses énervent mon â me, dans ma vanité d’en cueillir la subsistance
indispensable à tout ce qui assure ma plénitude jubilatoire. Je me perds avec ces
nymphettes défiant toutes les règles. Je succombe, impatiente, faisant saillir ma langue,
agile et lubrique dans leur fêlure profanée, buvant leur urine et léchant les blessures de
leur dépucelage.
La sorcière fouille impitoyablement tous les réduits où l’on trouve des bâ tardes rejetées
par des parents aristocratiques dénués de scrupules. Il en va de même dans les hospices où
les filles-mères mettent bas, se débarrassant de leurs rejetons. Ces lieux me rendent les
meilleurs services pour mes activités exécrables, m’offrant encore de belles esclaves.
Plusieurs sont appétissantes dont l’une, Charlotte, est morte dans d’atroces souffrances. On
ne soupçonne pas jusqu’où se niche la malignité de ces créatures. Celle-ci avait porté
l’effronterie à s’échapper par deux fois de mon domaine !
Néanmoins, ces circonstances font que moi, Comtesse de sang royal É lisabeth Bá thory,
je dois restreindre mes débauches sanguinaires avec les rares gourgandines que je destine
aux perspectives terribles d’une mort cruelle. La conjoncture en est là quand je descends de
nouveau avec Ninon dans mon fameux caveau. Elle frémit en se souvenant des menaces que
je lui ai adressées la dernière fois que nous y sommes allées, à l’idée que cette prochaine
visite serait l’ultime. Dès que les portes sont closes, je la rassure :
- Ne crains rien, je veux expérimenter une étrangeté qui ne concerne que moi. Cette
volupté de jouir n’est d’aucun danger pour toi. Pour cela, il me faut une fille honnête et… toi
seule ici es dans ce cas pour que je te conte de quoi il est question. En effet, n’ayant plus à
ma disposition ma nourrice Ilona Jó , ni la servante Dorkó et le nain Ficzkó , pas même la
lavandière Katalin Benická , qui sont en captivité, je ne préfère pas en parler à la doyenne
Dó ria ni à la sorcière Anna Darvulia. Aussi, Ninon, je suis sû re que tu seras à la hauteur de
cette mission.
Surprise, elle me sollicite de m’expliquer :
- Malgré les faveurs que j’ai reçues de la vie, ma fortune va m’être enlevée, et la grâ ce
m’abandonner. On convoite mes richesses et, si par malheur, il m’arrive ce qui m’attend, je
serais pendue. Tu sais que c’est un plaisir que je me plais à consommer avec une
prédilection raffinée sur mes drô lesses assujetties comme tu as pu le constater.
- Oui, Madame la Comtesse, vous me narrez là les plus bizarres extravagances…
- C’est certain, et tu dois être convaincue que je mérite cette sentence pour l’avoir
réservée à des mignonnettes que j’ai punies de la sorte. Ces garcettes, à qui j’en ai fait
éprouver les angoisses, n’ont jamais été sincères avec moi, trop figées par la peur. Pourtant,
cette mort est infiniment plus alambiquée qu’elle n’est affreuse. La pendaison est la
pratique la plus extrême, tout comme l’art de l’étranglement, et c’est sur moi que je veux
connaître cette sensation voluptueuse.
- Vous m’en direz tant, Madame la Comtesse…
- Ne m’interromps pas, impertinente ! Des pervers, tombés dans la déchéance sexuelle,
aspirent à être suspendus par strangulation, pour jouir à nouveau. Si le résultat attendu est
obtenu, cela peut être la dernière fois si on ne les détache pas à temps ! Le recours au
garrot est un autre système barbare. Le nœud serre le cou et atrophie lentement le
supplicié, ce qui provoque un fort afflux sanguin dans les parties génitales, dû à
l’étouffement, stimulant l’extase. Le garrottage engendre également la mort. À l’aide d’un
masque, la suffocation prive d’air le condamné qui, progressivement, est paralysé dans des
spasmes haletants, en l’asphyxiant. Il est secoué d’intenses tremblements, et se convulse en
ressentant la peur névrotique de mourir. L’arrêt respiratoire, s’il attise la jouissance, est
donc mortel.
- Ces expériences pour atteindre l’orgasme sont absolument répugnantes, Madame la
Comtesse…
- Tais-toi, vermine, tu ne sais rien des plaisirs qui résultent de l’apoplexie. La noyade
propose un aspect similaire. La noyée, immergée dans une cuve, la tête enfoncée sous l’eau,
est ligotée, sondée et battue. Ainsi, savamment et cruellement avilie, de manière subtile ou
bestiale, petit à petit elle manque d’air. En la tirant par les cheveux, on sort son visage du
bain et on le replonge pour des immersions plus ou moins longues, pouvant aller jusqu’à
l’issue fatidique. Une potence ou une chaise de torture sont aussi efficaces pour effectuer
ces diableries. Mais puisque tu es réticente à mes excentricités, je vais sonner la doyenne.
À peine celle-ci est-elle là , que je lui annonce sarcastiquement devant une Ninon
affolée :
- Voilà , Dó ria, ton temps est fini !
Catastrophée, elle s’emporte :
- Oh, non, ce n’est pas possible, Madame ma Maîtresse, la Comtesse É lisabeth Bá thory, je
vous ai toujours été dévouée.
- Non, mais qu’elle est cette attitude, sale traînée, tu oses contester mes décisions !
À genoux, Dó ria se prosterne à mes pieds et m’implore :
- Pardon, Maîtresse, je ne voulais pas vous être inconvenante. Pitié, accordez-moi votre
mansuétude, je ne veux pas mourir, je ferai tout ce que vous me commanderez…
- Tais-toi, tu es la plus ancienne garcette de mon châ teau de Csejte, et tu es là depuis
trop longtemps. Ta condition de doyenne n’a jamais fait de toi une dame supérieure telle
que moi, tu es d’une sous-race comme toutes mes esclaves !
- Oui, Maîtresse, j’en ai bien conscience, mais je vous ai toujours servie avec dévotion…
- Eh bien, ta dévotion s’arrête là !
Et d’un coup de poignard effilé, je lui tranche la gorge. Ses yeux grands ouverts reflètent
l’effroi de sentir la vie qui la quitte. Le sang gicle en un puissant bouillon de l’incision que
j’ai pratiquée dans son cou, se répandant en de gros caillots. Dó ria s’écroule à mes pieds,
secouée de convulsions, telle une poupée désarticulée, les jambes et les bras tordus, puante
de ses déjections au fur et à mesure que ses viscères se relâ chent. Dans un dernier spasme,
elle meurt. J’ordonne à Ninon :
- Débarrasse-moi de cette nauséabonde larve.
Terrorisée par le meurtre que je viens d’accomplir de sang-froid, elle obéit avec lâ cheté.
Une fois qu’elle a évacué le corps de Dó ria, je me reconcentre sur mon sombre dessein :
- Maintenant, à mon tour d’expérimenter cette compression qui détermine l’éruption de
la jouissance. Ninon, je suis persuadée que cette petite mort n’est qu’un jeu. Je vais la
narguer plus courageusement que ces putains ! La fin de mon existence ne m’effraie pas,
mes principes sataniques en étant la base, je ne crains pas plus l’enfer que je n’espère le
paradis. Mais, ne voulant pas souffrir en mourant, pour défier les tourments d’une telle
agonie, il est temps pour moi d’essayer.
Prostrée, Ninon, pour tenter de couper court, c’est le moment de le dire, à ce projet
insensé, malgré l’assassinat que je viens de perpétrer sur Dó ria sous ses yeux effarés,
m’annonce subitement :
- Madame la Comtesse, j’ai oublié de vous informer que j’ai mes menstrues…
- Cochonne, tu ne pouvais pas le faire savoir plutô t. Montre-moi ça, que je vois comment
tu es souillée !
Honteuse, la juvénile baisse son caleçon et me présente son linge tout ensanglanté.
- Tu es vraiment dégoû tante, Ninon, tu pourrais te changer plus souvent quand tu as tes
règles !
- Mais, Madame, vous ne m’attribuez que deux serviettes par jour, et je conserve l’autre
pour la nuit…
Excédée par cette remarque, je la gifle brutalement :
- Insolente, cesse de me répondre et reculotte-toi !
Toute penaude et en sanglotant, Ninon replace son linge gorgé du sang de ses
menstrues entre ses cuisses et remonte son caleçon en se tortillant, gênée par cette
adhérence poisseuse contre son intimité. En la voyant ainsi se trémousser, je m’emporte :
- Arrête de gigoter comme une pucelle qui vient d’avoir ses premières règles, et sois
prête à contenter mes lubies. Après tout, je me moque bien que tu sois indisposée pour
exécuter ce que tu as à faire !
Revenant à mon intrépide épreuve, je me déshabille et, nue, la poitrine altière et
arrogante, je grimpe sur le tabouret, passe la corde autour de mon cou et tends l’autre
extrémité à Ninon pour me garrotter, en lui conseillant :
- Je vais m’exciter et tu me feras tout ce que je t’ai fait. Dès que mon émotion prendra de
la consistance, tu retireras le trépied. Je resterai pendue, exultant de l’émission de mon
extase ou des symptô mes de l’affliction. Dans ce cas, tu me détacheras aussitô t. Sinon, tu
laisseras agir le plaisir, et tu ne me libéreras qu’après. Tu vois, je mets ma vie entre tes
mains, Ninon. Ta liberté et ta fortune seront le prix de ta bonne conduite.
- Ah ! Madame la Comtesse, il y a de la démence dans cette incroyable proposition…
Installée dans une position instable, je conclus :
- Sache, raclure, que je suis libre de mes choix. Agis comme il se doit et tu verras la
preuve que je te fais confiance en satisfaisant à mon exigence.
Ninon, à la suite du meurtre de Dó ria, comprend vite qu’il lui est inadmissible de
refuser, sous peine de sévices, même si je ne l’ai pas menacée. D’ailleurs, le mal que je veux
qu’elle m’inflige, elle devra immédiatement le réparer par l’extrême soin qu’elle prendra à
me garder en vie. Pour la première fois, elle est la traîtresse capable de tuer mais, quelles
que soient ses intentions vis-à -vis de moi, ce ne sera assurément que pour me la rendre.
Je m’enfonce dans l’oignon deux boules d’argent, grosses comme des œufs de poule, que
je pousse dans mes entrailles avec un godemiché. Elles me brû lent le fondement. Au contact
de cette fournaise, je m’échauffe par des caresses. Le licol noué autour de mon cou, je
commande à Ninon de m’invectiver en me reprochant toutes les horreurs que je lui ai fait
subir. Avec difficulté, elle s’y résout, et la suffocation ensorcelle mes sens. Je lui fais signe
d’ô ter le siège. Elle obéit et, d’un coup, je suis agitée par les symptô mes du plaisir qui se
peignent sur mon visage, en proie à de vigoureux et violents soubresauts.
Simultanément, je jouis, inondant mes jambes d’un jus généreux qui asperge le sol.
Cette extase me transporte dans une petite mort, et Ninon me dégage juste avant que je ne
rende l’â me. Je tombe évanouie, la nuque meurtrie par la dureté de la strangulation. Mais,
grâ ce à son assistance, je récupère assez rapidement. En rouvrant les yeux, je m’exclame :
- Ah ! Je ne me figurais pas à quel point toutes ces sensations sont exquises. Elles sont
au-dessus de tout ce qu’on raconte.
En même temps, j’expulse de mon organe creux les deux grosses boules de ma rosette
toute dilatée, et j’enchaîne :
- Ninon, qu’on fasse maintenant de moi ce que l’on veut, je brave la faucheuse de la mort
! Mais bien moins que toi, catin, car on ne se corrige pas à mon â ge. Tu vas me trouver bien
ingrate et coupable envers ta reconnaissance. C’est ainsi que veux-tu, immonde créature, tu
viens de me rendre à la vie, et je n’ai jamais si fortement conspiré contre la tienne. Tu as
plaint le sort de Clarisse, eh bien, je vais te réunir à elle, en te plongeant vive dans ce caveau
où tu expieras.
Ninon a beau pleurer, je ne l’écoute plus. Je lui attache les mains dans le dos. J’ouvre la
cavité fatale et l’éclaire d’une lanterne afin qu’elle discerne la multitude de cadavres dont
elle est remplie. Je passe un cordon sous ses aisselles et la fais glisser au fond du sépulcre.
Sous la tension de son poids sur ses liens, ses chairs sont martyrisées. Elle souffre
horriblement dans cette posture comme si on lui arrachait les membres. Ninon est saisie
d’une grande frayeur face à l’abomination qui s’ouvre devant elle ! Elle voit des monceaux
de corps morts au milieu desquels elle va finir ses jours dans l’odeur infecte de la
pourriture et de la décomposition. J’arrête la longe avec un bâ ton fixé en travers du trou, et
je m’arme d’un couteau. Elle s’agite, secouée de larmes, et je lui dis :
- Allez, putain, recommande ton â me à ton Dieu impie, pour que j’atteigne la fièvre de
mon délire en te jetant dans cet abîme pour l’éternité…
Je lui urine dessus, couvrant sa tête et ses cheveux, ma miction se mélangeant aux
preuves de mon orgasme sans que je tranche la corde. En effet, je remonte lentement
Ninon, en jubilant sadiquement :
- Eh bien, chienne, tu en es quitte pour la peur de ta vie ?
- Ah, Madame la Comtesse, que vous êtes machiavélique !
- Certainement. C’est ainsi que tu mourras, et je suis bien aise de t’y accoutumer…
En retournant dans mes appartements. Ninon ne sait plus si elle doit se plaindre, ou
louer ma bonté ! Est-ce la récompense de ce qu’elle a fait pour moi ? Mais, en tant
qu’aristocrate abjecte, je ne pouvais pas consommer en moi davantage d’un feu si brû lant,
quitte à me faire perdre mon allégresse.
Le lendemain, à minuit, je vais voir Ninon, avec la fille de garde. Je l’embrasse et la
caresse. Mes mains glissent vers son sexe. Avec un olisbos, je la prends par-devant et par-
derrière. Après lui avoir mis dans le croupion, je le lui fais sucer. Puis je la fouette salement
en l’insultant. Anéantie, Ninon souffre et je la harcèle, en lui crachant au visage et dans la
bouche. De son cô té, j’oblige la fille de garde à me lécher les pieds, orteil par orteil. J’urine
dans l’anus de Ninon à l’aide d’un entonnoir. Ça lui lave le fondement. Elle gémit d’un désir
exquis de sentir la chaude miction qui gargouille dans son rectum. Elle pousse
énergiquement et se vidange en dégorgeant dans mon gosier. Je me gloutonne de ma pisse
et je lui en gerbe une giclée dans la bouche.
Je gave de crème l’oignon de la fille de garde, et je lui bourre la rondelle avec un
godemiché monstrueux que je lui fais sucer après, dégustant la pommade qui exhale un
parfum divin. Ensuite, elle expulse tout ça et se vide sur ma figure. Je m’en pourlèche les
babines. Alors, je lui pogne et crève son cratère déformé à coups de poing. Enfin, avec
bestialité, je suspends par le cou ces deux esclaves humiliées et dominées, un bâ illon sur la
bouche, les abandonnant dans leur désarroi !
Quand je reviens, au bout d’une heure de ce calvaire, je les détache. La fille de garde ne
réagit pas, tandis que Ninon se prosterne à mes pieds, et me conjure, avec les plus vives
instances :
- Je vous en prie, Madame la Comtesse, rendez-moi ma liberté maintenant, et faites-moi
conduire à Vienne.
Pleine de rage, pour son outrecuidance, je rugis :
- À Vienne ! Sû rement pas, j’ai déjà bien assez de tracas ici, espèce de putain !
Arrosant mes genoux de ses sanglots, Ninon me supplie :
- Madame, je vous fais le serment de ne jamais rapporter vos brutalités si vous daignez
me faire emmener à Vienne. Peut-être y trouverai-je des cœurs moins durs que le vô tre.
Une fois que je serai libre, je vous jure sur tout ce qu’il y a de plus saint, de toujours louer
votre grâ ce…
- Je ne t’apporterai nul secours, garcette, et tu n’es qu’une fieffée coquine. Tout ce qui
tient à la pitié et à la bienfaisance est si éloigné de mon esprit. Le spectre de l’infortune me
plaît. Même si j’étais plus riche que je le suis, jamais je ne donnerais un écu à un indigent.
Quand je ne peux pas faire le mal, je jouis avec délice de celui qui le dispense.
- Oh, vous êtes toujours sans bonté, Madame la Comtesse.
- Oui, ce sont mes principes et je ne m’en écarte pas. Le faible est dans l’ordre des
choses. Ces lois miséricordieuses qui s’opposent à mes choix sataniques ne vont pas
inverser ma perception de cet équilibre. L’égalité est la pire des maladies. Encourager
l’indolence n’enseigne qu’au pauvre à voler le riche quand il plaît à celui-ci de lui refuser
son obole, car l’habitude des aumô nes l’incite à ne pas s’esquinter à la tâ che ! Mon plaisir
est à la base de ces arrangements où les gueux travaillent durement pour presque rien ! En
créant les hommes de forces inégales, cette aliénation me convainc d’en conserver les
prérogatives malgré les bouleversements de notre civilisation.
- Ah ! Madame, que vos arguments philosophiques sont obséquieux ! Parleriez-vous
ainsi, si vous n’aviez pas toujours vécu dans l’opulence ?
- Cela se peut, mais je ne changerai pas. Ne déracinons-nous pas la plante parasite qui
nuit au végétal noble ? Pourquoi vouloir agir différemment avec les mendiants ? Si on
voulait, il n’y en aurait plus. Il suffirait de pendre une dizaine de milliers de cette infâ me
engeance, et elle disparaîtrait ! Nos lois se devraient d’appliquer ces préceptes…
Après ces mots cruels, je me rue sur Ninon, et lui fais subir les indignes et monstrueuses
voluptés qu’elle redoute et abhorre pour tant de mauvaises raisons. Ma passion satisfaite,
elle appréhende que je l’étrangle, mais j’utilise un nerf de bœuf. Je la cingle une vingtaine de
fois, impétueuse de crucifier cette dévergondée !
Le jour suivant, je fais endurer à cette malheureuse son ultime scène de cruauté et de
barbarie, dénudée, les fers aux pieds. Armée d’un pistolet, je la sermonne :
- Voilà ta fin, coquine. Je me souviendrai de toi en laissant ici ton corps inerte. À présent,
meurs dans l’instant, vile créature.
Disant cela, je vise dangereusement la poitrine de l’effrontée, avant de relever mon
pistolet d’un coup et de lui brû ler la cervelle, en aboyant sentencieusement :
- Va, putain, va dire au Diable, le plus assoiffé de sang de tous les scélérats de la terre,
qui brave insolemment le ciel, que je lui suis dévouée, lui offrant ton trépas pour m’avoir
suivie aveuglément, jouvencelle dégénérée. Même ta mère ne te reconnaîtra pas avec ton
trou dans le crâ ne !
L’infortunée Ninon ne succombe pas tout de suite et se débat sous ses fers, montrant un
spectacle horrible qu’en Comtesse infâ me je considère avec un imperturbable sang-froid et
dont je me détourne sans le moindre sentiment de remords.
24. Le procès

M on procès, bien que je n’y comparaisse pas, est préparé à la hâ te, et je suis
emmurée dans mon châ teau de Csejte jusqu’à ma mort. Il débute le 7 janvier
1611 à Bytča, présidé par le juge Theodosious Syrmiensis de Szuló de la Cour
royale suprême, avec vingt juges associés. Andras Berthoni, curé de Csejte, l’auteur du
dénonciateur et accusateur mémoire contre mes agissements, y est l’un de mes plus
ardents adversaires, même s’il a été, en partie, réduit au silence durant plusieurs années,
par peur des représailles.
En plus des quatre accusés, Ilona Jó , Dorkó , Ficzkó et Katalin, sont cités treize témoins,
dont le Castellan, tout le personnel des châ teaux de Csejte et de Sá rvá r, plus des gens ayant
fourni des jeunettes, sauf la sorcière Anna Darvulia. Maligne, elle a pris la poudre
d’escampette, et n’est pas décédée à la suite de ces événements, contrairement à ce
qu’affirme la légende, et demeure ma complice secrète. Avec ma chère tante, la Comtesse
Klara Bá thory, elle a joué un rô le majeur dans le déclenchement de ma pernicieuse
dépravation.
La veille de mon arrestation, j’implore l’aide de puissances maléfiques, demandant à
Satan, que je nomme le Suprême Commandeur des Chats, de m’en envoyer quatre-vingt-
dix-neuf contre mes détestés ennemis. Le prêtre de Csejte, Andras Berthoni, durant la
perquisition dans les souterrains de mon châ teau des enfers, est assailli par six chats qui le
griffent et le mordent avant d’être chassés par les hommes d’armes, et de disparaître
comme des fantô mes. Le sortilège que j’ai lancé, coïncidence ou pas, a fonctionné !
Fin 1610, les deux notaires, assermentés par mon damné cousin le Comte Gyö rgy
Thurzó , ont collecté plus de trois cents témoignages à mon encontre. Certains mentionnent
des enfants proches qui sont décédés dans mon châ teau. D’autres rapportent des traces de
torture sur des cadavres qui ont été enterrés au cimetière ou dans des lieux divers près de
Csejte. Au bout d’un moment, les familles ont fini par se demander ce que devenaient leurs
filles, car aucune nouvelle ne leur parvenait. Cela a déclenché les premiers soupçons sur
mes turpitudes.
Selon les confessions des accusés, j’ai supplicié et fait périr des victimes à Csejte, mais
également dans mes propriétés à Bécko, Deutschkreutz, Sá rvá r, Bratislava et à Vienne, ainsi
que sur les routes entre ces différents lieux. Le procès-verbal des interrogatoires des
témoins confirme les intrigues qui circulent depuis longtemps sur les atrocités que j’ai
commises, en particulier à Csejte et à Vienne.
Ces personnes ont activement participé à mes prouesses sadiques, motivées par une foi
énigmatique et fervente d’origine ancestrale et païenne. Il y a un accent de vérité qui ne
trompe pas dans leurs récits. Ils sont conscients de ce qu’ils disent et ne manifestent pas
une once de regret ni sentiment de culpabilité face à ce qui leur est reproché.
Le premier accusé, le nain Ficzkó , avoue avoir tué au moins trente-sept adolescentes et
participé à leur inhumation. Il parle de la provenance des victimes et du sort qui leur était
réservé, une fois recrutées par Dorkó , avec ou sans Ilona Jó , en leur promettant une bonne
place à mon service, en tant que Comtesse É lisabeth Bá thory de sang royal et de droit divin.
Lui-même déclare être allé en chercher six fois avec Dorkó . Ficzkó raconte que pour l’une
d’elles, venant d’un village particulièrement éloigné, il a fallu un mois pour la rapatrier et
que, ulcérée par ce retard, je l’ai assassinée dès son arrivée au châ teau.
Des femmes de différents villages s’entendent aussi pour me fournir des gourgandines.
Mais quand je tue la fille de l’une d’elles, sa mère refuse de m’en amener d’autres. Le nain
précise que ma lavandière, Katalin Benická , est une servante qui n’estourbit pas, ayant
avant tout la charge d’enterrer les malheureuses. De plus, elle n’en fournit aucune, aidant
Dorkó à ensevelir toutes les filles que j’occis. Ma nourrice Ilona Jó en capture également
plusieurs.
Une autre femelle, Szabó , recrute des jouvencelles, et m’offre sa gamine, tout en sachant
très bien que je vais le trucider. En Comtesse sanglante, je me constitue une véritable
meute pour rabattre, par tous les moyens, les vierges dont j’ai besoin pour assouvir mes
étranges sacrifices. Ficzkó donne des détails intolérables sur les supplices. En plus de les
violer par-devant et, surtout, par-derrière, le nabot leur coupe les doigts un à un avec des
cisailles, et leur pique les veines avec des ciseaux.
Avec la sorcière Anna Darvulia, toujours traquée sans succès par les autorités, ma
nourrice Ilona Jó et la servante Dorkó , j’attache les mains et les bras très serrés des
pucelles, et je les dérouille à mort, jusqu’à ce que toute leur anatomie soit noire comme du
charbon et que leur peau se déchire. Le nain, très admiratif, stipule qu’une fille supporte
plus de deux cents coups de fouet avant de décéder.
Une fois, je mets mes doigts dans la bouche de l’une d’elles et tire jusqu’à ce que les
coins de ses lèvres se fendent. Je pique ces juvéniles avec des aiguilles et, principalement,
en leur transperçant les seins de part en part. Je les saigne à profusion régulièrement, les
faisant mourir d’épuisement.
Je leur arrache la chair avec des pinces, et les entaille entre les phalanges. Je les fais
mener nues dans la neige, et les arrose d’eau glacée jusqu’à ce qu’elles agonisent. Quand je
voyage, dans ma calèche, il y a toujours quelques garcettes avec moi qui sont percées avec
des épingles.
Le témoignage de ma nourrice, Ilona Jó , est lui aussi probant. Elle fait rougir des
tisonniers, les applique sur la langue des pauvrettes et enfourne le fer à l’intérieur de leur
gorge. Je bats les filles cruellement et la sorcière Anna Darvulia les plonge dans l’eau froide
où elles restent toute la nuit. Puis je dépose dans leur paume une clef ou une pièce d’argent
rougie au feu, les faisant hurler d’accablement. Bien que ses propos soient édifiants sur les
horreurs au cours desquelles j’éreinte et mutile ces mijaurées, elle se lance dans une
vibrante plaidoirie pour les justifier.
Elle raconte : A onze ans, ma Maîtresse, Madame la Comtesse Élisabeth Báthory, promise
en mariage au Comte Ferenc Nádasdy, est violée par une affreuse bande de musulmans qui
veut la lapider. Un médecin crapuleux tente ensuite de la faire dévorer par ses chiens car elle
refuse d’empoisonner sa douce épouse. Ce bourreau profite de son corps et aspire à la
marquer comme une putain au fer rouge. Elle évite la vindicte de ce scélérat et implore la
protection d’une dame à qui ma Maîtresse offre sa vie et sa fortune. Elle la comble de
douceurs, mais, en définitive, cette méchante femme l’outrage et abuse d’elle.
Les juges s’évertuent à arrêter son délire mais elle continue : A quinze ans, un gentil noble
sensible veut dédommager ma Maîtresse de tous ces maux en lui accordant sa main, mais il
expire dans ses bras, cela à la veille de ses épousailles avec le Comte Ferenc Nádasdy. Pour lui
rendre hommage, elle se rapproche des sacrements et de l’Etre suprême avec ferveur, dont elle
reçoit pourtant tant de misère. Ma Maîtresse espère se purifier dans l’un de ses plus saints
mystères, mais cela devient le théâtre sanglant de l’ignominie d’un prêtre. Ce monstre, qui la
fouille au plus profond d’elle-même, s’élève aux plus grands honneurs de son ordre, tandis que
ma Maîtresse s’affale dans l’abîme de la déchéance…
Le juge Theodosious Syrmiensis de Szuló la somme de conclure, alors qu’en transe, Ilona Jó
poursuit : Un horrible chirurgien incestueux et meurtrier de sa fille veut faire de ma Maîtresse
sa complice. Elle donne secours à sa femme et, en représailles, le vilain lui fait tourner une
roue comme une bête. Ce cruel mari choisit de faire mourir ma Maîtresse en la saignant
goutte à goutte, avant de la pendre en se délectant des faveurs qui le rongent. Par chance, elle
réussit à s’enfuir, mais une aristocrate indigne la séduit et oblige ma Maîtresse à se prostituer.
Enchaînée, elle la soumet à des abominations. Elle la traîne chez un rustre dont la passion est
de trancher des têtes. Pour avoir été besognée de force dans sa demeure, elle encourt d’être
pendue et égorgée. En désespoir de cause, ma Maîtresse consulte un homme de loi, qui se
révèle être un dévoyé…
Suite à cette logorrhée sans fin, mon cousin, le Comte Gyö rgy Thurzó intervient et fait
museler ma nourrice, Ilona Jó . La suite des révélations est de la même teneur terrifiante.
Dorkó taille avec des ciseaux les veines de leurs bras. Il y a tant de sang qui gicle que je dois
changer de robe et qu’il faut jeter de la cendre partout. Elle incise les plaies boursouflées
des malheureuses tandis que je dépèce la chair des vierges avec des tenailles. D’autres sont
réservées pour mon bain de sang. Suspendues par les pieds, elles sont égorgées et se vident
dans la cuve où je me prélasse !
Suite à ma grande intimité avec Anna Darvulia, également chirurgienne à ses heures, j’ai
appris comment commettre les plus graves et odieuses cruautés. Je prends un malin plaisir
à brû ler la craquette de fillettes à la flamme d’un cierge.
La cire présente de nombreux avantages pour les martyriser, préalablement entravées.
Les endroits les plus sensibles pour recevoir les gouttes fondues sont leurs seins, leurs
fesses et leur sexe. La brû lure, courte mais très intense, a un effet foudroyant, secouant leur
corps de spasmes. L’emploi de cire chaude est un traitement où la douleur excite leurs sens.
Le jeu consiste à la faire couler, goutte à goutte, plus ou moins intensément, à intervalles
irréguliers pour maintenir l’effet de surprise.
La servante Dorkó reconnaît avoir assassiné au moins trente-six adolescentes pendant
tout son temps à mon service. Elle confirme qu’elle les marque avec des cuillères rougies au
feu, et leur repasse la plante des pieds avec un fer rouge. Elle leur écorche la peau aux
endroits les plus sensibles des tétons avec des broches d’argent.
Elle s’appesantit sur la ceinture de rétention que je leur fais porter. À l’inverse de celle
de chasteté, des manchons en liège obstruent l’anus, le vagin et le canal urinaire. Ceux-ci se
gonflent dans chaque orifice, au contact des excréments, du sang des menstrues et de
l’urine, leur provoquant une gêne intenable.
La maquerelle et chirurgienne Ilona Kochiska, est également chargée de supplicier des
juvéniles. Elle précise, sans regret, que je tue la fillette du dénommé Sitkey parce qu’elle
m’a volé une poire ! Et que je récompense les plus ribaudes qui crucifient efficacement des
drô lesses.
De 1585 à 1610, l’accusation recense au total une centaine de jeunes filles que j’ai
torturées et massacrées. Ces estimations diffèrent grandement d’après mes comparses qui
estiment, eux, qu’il y en aurait une bonne soixantaine. En revanche, le personnel du châ teau
de Sá rvá r se montre fort zélé. Alors que je perpétue surtout mes régicides dans mon
châ teau de Csejte, il évalue, lui, la quantité de cadavres à deux cents victimes. Enfin, un
témoin au tribunal cite un de mes carnets secrets, non retrouvé, où j’ai consigné le chiffre
ahurissant de six cent cinquante filles tuées par moi.
Si l’Empereur Matthias 1 du Saint-Empire est résolu à me faire condamner, quels que
er

soient mes liens avec l’illustre famille Bá thory, mon cousin, le Comte Gyö rgy Thurzó , s’y
oppose. Les lettres que le Palatin et l’Empereur échangent, de 1611 à 1613, prouvent que
Gyö rgy Thurzó , que je déteste pourtant, n’est pas enclin à m’attaquer ouvertement. En
dépit de mes actes, il estime qu’il faut songer à ma descendance, et affirme : Ce n’est pas
parce qu’une branche est pourrie que l’on doit déraciner tout l’arbre. Je pense qu’il vaut mieux
faire passer la Comtesse Élisabeth Báthory pour une folle que pour une criminelle…
Il n’empêche que je suis incontestablement une sorcière ou, à tout le moins, la prêtresse
d’un rite macabre hérité de la nuit des temps. Si me prétendre démente, comme je le
revendique, est pratique, il serait idiot de ne voir en moi qu’une dépravée sexuelle qui
assouvit ses désirs pervers sous le couvert de mon aristocratie, en croyant que cela
m’assure l’impunité.
Certes, mes sadiques déviances ne font aucun doute, mais elles ne sont pas suffisantes
pour expliquer mes horreurs. Ainsi, je n’ai jamais mortifié de mâ les. Et, inversement, en
tant que lesbienne, j’ai sacrifié des pucelles à mon indigne culte sanguinaire, car la sève des
vierges a la vertu de me procurer l’immortalité et la beauté d’un printemps à jamais éternel
!
Mes complices Ilona Jó , Dorottya Szentes dite Dorkó , Já nos Ú jvá ry dit Ficzkó , et la
lavandière Katalin Benická sont jugés coupables et condamnés. Un échafaud est érigé à cô té
du châ teau de Csejte pour y rendre la justice. Ilona Jó et Dorkó ont les doigts arrachés,
avant d’être brû lées vives. Ficzkó , dont la culpabilité est considérée moindre, sans doute en
raison de sa difformité et parce que c’est un homme, est décapité avant d’être jeté aux
flammes. Katalin est condamnée à la prison à vie, car il est écrit qu’elle a agi sous la
contrainte, intimidée par les autres, comme en attestent les nombreux témoignages.
25. La chasse

M es accusateurs se demandent toujours à partir de quand j’ai commencé à


maltraiter des jeunettes. Sans le savoir, je crois que ma démence remonte à
mon plus jeune â ge. Je souffre souvent de maux de tête, parfois insoutenables,
qui me font me rouler par terre, en proie à d’effroyables crises d’hystérie ou à des
possessions démoniaques. Ces douleurs expliquent en partie mes délires sexuels par une
sensualité exacerbée et morbide.
Cela apparaît plus particulièrement vers l’â ge de onze ans, au début de mon
adolescence, lorsque je me masturbe chaque soir avant de m’endormir, et le matin au
réveil, puis plusieurs fois par jour. J’adore titiller mon bouton de rose, l’étirer et le tordre,
ça me fait mouiller et je dégouline de ma cyprine. Mon clitoris devient tout rouge et d’une
extrême sensibilité jusqu’à ce que je me pâ me, frottant frénétiquement ma vulve de pucelle.
À douze ans, j’ai ma première expérience charnelle avec un mignon fils de paysan de
quinze ans, encore puceau. Il est tout troublé et a l’air d’un angelot. Je le sens fébrile.
Audacieuse, je sors son engin tout raide. C’est la première fois que j’en vois un en vrai. Il
suffoque à moitié. Je décalotte son gland, tout gorgé de sang, et le suce. Immédiatement, j’en
extrais des gouttes d’une liqueur â cre dont le goû t m’enivre. Ma langue s’enroule autour.
Soudain, le garçon s’écrie :
- Mademoiselle la Comtesse, vous me rendez fou. Montrez-moi votre abricot…
- Surtout pas, tu n’y auras pas droit, sale vicieux. Je suis pucelle et dois rester vierge.
Mais je veux bien de te donner mon petit trou de derrière. J’y mets un doigt ou deux quand
je suis trop excitée. En cela, je suis les conseils de ma tante, la Comtesse Klara Bá thory.
Je suis incapable de bouger quand je reçois son gland dans mon fondement,
particulièrement étroit. Je trouve son membre monstrueux, alors que je constaterai plus
tard que son format n’a rien d’énorme. Forant le délicat goulot, il me sodomise, faisant
céder mon pucelage anal. Mais, il est si énervé que son extase le submerge bientô t et il
m’inonde de sa semence chaude et crémeuse.
Moi aussi, je suis épuisée et radieuse car je jouis également. Ma fente est aussi baignée
de mon jus comme lorsque je me touche. Tout en reprenant mon souffle, je crispe mes
fesses pour que mon petit œillet se rétracte.
Durant tout mon trajet de retour, le fait de marcher me fait un peu mal au croupion ! Je
raconte mes exploits à ma tante, la Comtesse Klara Bá thory. Celle-ci prend un air courroucé
et se délecte de mon histoire salace. Elle me demande d’insister sur certains passages en
particulier. Entre deux pauses, elle me caresse les mamelons. Je lui explique qu’une fois
rentrée au châ teau, je prends le clystère de ma nourrice Ilona Jó , et me fais un lavement au
lait chaud qui apaise mes chairs meurtries. Haletante et dévergondée, je vais reprendre
mon récit, quand elle me dit :
- Ma douce É lisabeth, il faut que je vérifie que ton lavement a été correctement fait…
Je n’ose contredire ma tante Klara, et pour être sû re que je ne me débatte pas, elle
m’attache les mains et les bras dans mon dos, liés à mon corset qui m’étrangle sévèrement
la taille. Pour parachever son œuvre, je suis non seulement ligotée, mais elle me passe une
cagoule, au risque de m’étouffer. Elle me fait subir un lavement anal, et me pose une
ceinture de chasteté et de continence. Enfin, elle me délivre de la capuche, me détache les
bras et ô te la ceinture, me permettant d’évacuer la mixture. Triomphante, elle jubile :
- Voilà pour t’enseigner, ma chère et tendre nièce effrontée, qu’il ne faut pas aller
folâ trer avec des gueux et leur offrir ton charmant organe creux…
Surprise par la brutalité du clystère qu’elle m’a infligé, ma fureur retombe vite, trop
dévouée à ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, et je minaude « Vous êtes une méchante
dame, ma chère tante Klara ! » avant de nous esclaffer toutes les deux. Dans la foulée, elle se
pavane avec un godemiché. C’est la première fois que j’en vois un, et elle m’explique :
- Ma chère nièce É lisabeth, si tu es en manque d’homme, cet artifice est un excellent
moyen pour y pallier. Aussi appelé oslibos, ce jouet sexuel procure des sensations comme
celles offertes par un phallus, en se masturbant. Dans la mythologie égyptienne, le Dieu
Osiris est symbolisé par un pénis disproportionné. On raconte que ce pays regorge de
fresques, amulettes ou sculptures de verges associées à des Dieux. Les É gyptiens
célébraient la fête de Bacchus avec des oslibos d’environ une coudée de long, mus par une
corde. Un joueur de flû te marchant en tête, les femmes, tout en chantant les louanges de
Bacchus, portaient et agitaient ces membres virils, presque aussi grands que le reste de leur
corps !
- Ah, ma chère tante Klara, vous m’époustouflerez toujours par votre formidable
culture…
- Tais-toi, insolente, et prends-en de la graine. Au Ve siècle avant Jésus-Christ, le poète
Aristophane célèbre le godemiché dans sa pièce de théâ tre, Lysistrata, où des femelles se
plaignent de l’abstinence à laquelle leurs maris les obligent en guerroyant. Dans le culte
voué au Dieu Dionysos, des filles arborent des pénis géants en procession, pour améliorer
leur fécondité. Ce culte phallique est conservé par les Romains avec le Dieu de la fertilité,
Priape, reconnaissable à son gigantesque sexe qui est constamment en érection. La
littérature latine atteste de l’usage des oslibos au IIe siècle avant notre ère.
Puis, ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, me détaille toutes les parties du godemiché,
et je n’ai rien de plus pressé que d’examiner cet outil de plaisir. Il est parfaitement
semblable à une queue. La différence consiste dans la grosseur depuis la tête jusqu’aux
testicules pour procurer un frottement plus actif. Il est en argent, mais couvert des couleurs
de la nature grâ ce à un vernis dur et poli. Il est léger et creux.
Dans le milieu de cet espace, il y a un tuyau du même métal, rond et plus gros qu’une
plume, muni d’un piston. Il est vissé au bout percé du faux gland. Un bouchon de liège,
incrusté exactement dans cet orifice, laisse entrer la pompe, dans laquelle un ressort
pousse le piston par le moyen d’une détente. Une fois que j’ai bien observé l’oslibos, ma
tante me précise :
- Il faut encore, ma douce nièce É lisabeth, que tu apprennes comment t’en servir. Pour
cela, tu remplis le godemiché avec du lait suffisamment chauffé pour en supporter la
chaleur dans ta vulve. Tu le fermes avec le bouchon de liège, avec cet anneau pour l’ô ter. Et,
au moment crucial que tu choisis, tu actionnes la pompe au moyen du piston, faisant jaillir
cette liqueur qui ressemble autant que possible à la semence d’un homme.
Ayant fort bien assimilé son fonctionnement, je me masturbe aussitô t avec le
godemiché et me procure une jouissance exquise quand je fais gicler le lait chaud dans mon
intimité.
Par la suite, lorsque je suis mariée au Comte Ferenc Ná dasdy, le 8 mai 1575, à l’â ge de
quinze ans, mes crises d’intolérance ne s’estompent pas et mes désirs diaboliques empirent
même. En effet, bien que je ne me refuse pas à des contacts masculins, que ce soit avant ou
après mes épousailles, j’évolue toujours dans un monde peuplé de femmes. D’ailleurs, je
n’ai jamais sacrifié un homme à mes débauches, uniquement des jouvencelles, étant
incontestablement une lesbienne satanique.
Mais les faits déterminants de la montée en puissance de mes exactions ont lieu à
l’époque de mon mariage. En cadeau, ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, m’offre une
femelle d’une trentaine d’années, pour me servir de vase d’aisance pour mes petites et
grosses commissions. Et, en juin 1575, la Marquise Alienora m’invite à une chasse
particulièrement spéciale, où seules les dames aristocrates de mon rang sont conviées.
Le cadeau de ma tante Klara est une femme, aux charmes déjà un peu fanés par cinq
grossesses. Telle une chienne, elle est couchée à mes pieds pour mes besoins. Quand je la
surprends en train de sommeiller, sans mon consentement, je lui crache à la figure :
- Ordure, je t’y prends à dormir sans mon autorisation. Tu sais que cela mérite une
correction, dix cinglées sur tes énormes mamelles !
- Non, pas ça, Maîtresse, pas sur la poitrine, ça fait trop mal.
- Alors, choisis, où ça ?
- Sur les fesses, Maîtresse…
- Dans ce cas, tu en recevras vingt !
Je lui administre sa punition sur sa croupe qui se couvre de zébrures. Certains cinglons
entament la chair en atteignant des parties non totalement cicatrisées à l’occasion de
flagellations précédentes. Une entaille plus importante que les autres, en se rouvrant, la fait
bramer et se tordre de douleur. Elle gémit et pleure à chaudes larmes, quémandant :
- Je vous en supplie, Madame la Comtesse, arrêtez, je vais défaillir…
En effet, il est temps, et mon vingtième coup de canne s’abat avec moins de puissance.
Je fais appel à Katalin Benická , la lavandière qui vient alors d’entrer à mon service. Elle
applique un baume réparateur sur la plaie saignante de son fessier. Cette femme-objet, sans
nom, comme les chiennes, a ses chaleurs, et dans ces cas-là , blottie à mes pieds, elle se
frotte à moi en se tortillant, et en réclamant :
- Maîtresse, je suis toute chaude entre mes cuisses…
- Oui, je sais ce que tu veux, catin !
Je lui accorde sa délivrance pour ne plus qu’elle se trémousse contre mes jambes. Je lui
tends un olisbos qu’elle s’enfonce dans le derrière tandis que, frénétiquement, elle active
son clitoris, se faisant venir en quelques minutes. J’en profite pour me soulager dans son
gosier, la gavant de mon odorante miction qu’elle avale goulû ment. Une fois rassasiée, elle
me lèche et suçote mon bouton de rose. Je m’enflamme :
- Non mais, qu’est-ce que ça veut dire, traînée, tu n’as pas droit à cette privauté. Tu n’as
que la permission de me nettoyer. Je ne t’autorise pas à essayer de me donner du plaisir. Je
n’ai aucune envie de jouir d’un déchet comme toi !
- Pardon, Maîtresse…
Son obéissance servile me calme car je ne la considère pas comme une de mes esclaves
sexuelles, vu son â ge, préférant me délecter de gamines. Pourtant, quand je m’empare de sa
fille aînée de dix ans, elle ne le supporte pas et, un matin, je la retrouve pendue. Ne sachant
que faire de ses cinq marmots, ma tante, la Comtesse Klara Bá thory, propose de les noyer
telle une portée de chatons non désirés, mais la lavandière Katalin Benická , moins cruelle,
offre de s’occuper de la progéniture de la défunte et, dans ma mansuétude, j’accepte. Lors
de mon procès factice, cela lui vaudra la clémence des juges, grâ ce aux témoignages de ces
cinq filles que Katalin Benická a élevées.
Une autre fois, en quittant le châ teau de Sá rvá r pour mon domaine de Csejte, je vois sur
le bord de la route deux jeunes paysans. Je fais arrêter mon carrosse et demande à la fille :
- Quel â ge as-tu ?
- Seize ans, Madame.
- Et le garçon ?
- C’est mon jeune frère, quatorze ans, Madame.
- Est-il encore puceau ?
- Oh ! Oui, Madame…
- Et toi, es-tu toujours vierge ?
- Bien sû r, Madame.
- Dans ce cas vous pouvez monter, cela vous évitera de vous fatiguer en marchant.
- Merci, Madame, de votre bonté.
Lorsque les deux enfants de paysans sont installés à mes pieds dans ma calèche, je
commande à ma nourrice Ilona Jó de la faire bifurquer vers un bois. Elle transmet
l’indication au nain Ficzkó qui, comme la lavandière Katalin Benická , a rejoint mon service.
Il fait office de cocher, et dirige le carrosse jusqu’à une clairière ensoleillée. Là , nous
mettons pied à terre tous les quatre, et j’ordonne à la morveuse :
- Déshabille ton frère et toi aussi mets-toi nue, garcette !
- Oh, que me demandez-vous, Madame, ce n’est pas honnête…
Alors Ilona Jó fait claquer son fouet aux pieds des deux gamins épouvantés. La
jouvencelle s’exécute avec des gestes lents pour dénuder son frère, et je m’emporte :
- Plus vite que ça, souillure, je n’ai pas de temps à perdre. Aide-la, Ilona Jó !
Ma nourrice, habituée à ce genre d’exercice, dénude le garçon puis la fille en un tour de
main, tandis que je constate :
- Eh bien, ce salopiau bande déjà en voyant sa sœur toute nue…
Arrachant une fine branche de noisetier, je lui en applique une énergique cinglée sur les
fesses.
- Voilà pour t’apprendre à avoir une érection sans mon autorisation, garnement. Et
maintenant que ton frère est dans cette posture, suce-le, morveuse !
Je l’attrape par les cheveux et la force à se mettre à genoux, ses lèvres à hauteur de la
verge turgescente que je lui enfourne dans sa totalité dans la bouche. É cœurée, elle ne peut
que l’avaler en de pénibles aspirations de va-et-vient. Quand je vois le garçon au bord de
l’extase, je repousse la fille et j’occupe sa place. Ilona Jó la manie de quelques coups vifs du
poignet, et je reçois son onctueuse laitance dans le gosier dont je me délecte à m’en soû ler.
Son jet est généreux et puissant car c’est sans doute son premier orgasme. Une fois
exaucée, je m’écrie :
- Il faut bien récompenser cette morue. À présent, pisse-lui dans la bouche !
- Oh, non, Madame, je vous en prie, je ne peux pas faire ça à ma sœur…
- Dépêche-toi, gredin, ou je te cingle encore, et pas une seule fois. Tu comprends ?
Péniblement, en tortillant des fesses, il finit par s’exécuter et sa chaude miction
éclabousse le visage et les cheveux de sa sœur. Aussitô t, ma nourrice Ilona Jó se charge de
lui ouvrir les lèvres pour qu’elle avale l’impure offrande de son frère.
Après qu’il se soit bien vidé dans son bec, je lance :
- Ilona Jó , mets la gourgandine à quatre pattes, et toi le salopiau, encule cette catin !
Ma nourrice active son dard qui a vite fait de se raidir à nouveau. Elle le force à
s’enficher dans l’étroite rosette de sa sœur qui beugle comme une forcenée en se faisant
déchirer.
J’aperçois alors, au loin, un groupe de paysans qui se dirige vers nous. Sans attendre
notre reste, laissant les deux immondes enfants forniquer incestueusement, Ilona Jó et moi-
même remontons dans le carrosse et le nain Ficzkó fait mettre les chevaux au trot pour
nous éloigner le plus rapidement possible de cette embû che. Ma nourrice Ilona Jó me confie
:
- Madame la Comtesse est trop bonne, vous auriez dû me laisser empaqueter ces
dégénérés ainsi emmanchés dans la malle…
- Oui, je sais, Ilona Jó , ma bonté me perdra !
De son cô té, la Marquise Alienora m’invite à sa chasse. Elle organise une battue de
toutes les fillettes réglées dans l’année sur son domaine pour en contrô ler le nombre. Si des
parents refusent et cachent leur enfant, la sentence est la mort immédiate par décapitation
au sabre pour celle qui est trouvée, ainsi que pour le reste de la famille. Autant dire
qu’aucune fratrie ne se risque à ces dissimulations.
Au terme de cette traque, cinq des filles capturées sont offertes aux invitées de la
Marquise Alienora. Pour ma part, je me saisis d’Helena sans la moindre difficulté, du fait
qu’elle est un peu grassouillette. Une drô lesse, fort adorable, de quatorze ans, qui vient
d’avoir ses premières règles. Je la reçois en cadeau. En partant, la mère d’Helena, une
pauvre paysanne, me demande humblement de prendre soin d’elle, ce qui n’est pas dans
mes habitudes !
Pourtant, une fois n’est pas coutume, voilà que je m’attache à Helena, qui n’a pas fait
l’objet d’un enlèvement par mes soins mais m’a été offerte. Je décide de lui assurer une
existence digne en la mariant à un de mes lointains petits-cousins, Gustav, d’un an plus â gé,
bien né, mais de noblesse désargentée. Bien qu’il soit très timide, les deux tourtereaux se
plaisent immédiatement. Helena, qui me confie tout, me raconte comment elle le déniaise et
s’accapare son pucelage, lui-même s’emparant de sa virginité. Les épousailles célébrées et
consommées, je les installe dans une maison à Vienne. Mais, pour leur grand malheur, à
peine un mois après, un incendie ravage tout ce quartier, et tous les deux périssent
atrocement brû lés.
Dévastée par cette triste fin dont je suis la cause, je suis bien obligée d’en tirer la morale
implacable que je ne suis pas née pour faire le bien et que flétrir est mon devoir, ayant été
punie là par mes bons sentiments envers les malchanceux Helena et Gustav. Je fais dès lors
le serment de me consacrer uniquement au mal ! De plus, comme le fait de vieillir m’est
totalement insupportable, avec l’â ge, les fraîches pucelles de la région me renvoient à ma
lente déchéance physique après mes grossesses, tant ma beauté a toujours été mon
obsession.
26. Comtesse vampire

P endant la durée de mon simulacre de procès, à partir du 7 janvier 1611, et


jusqu’à ma mort, le 21 aoû t 1614, je suis emmurée dans mes appartements du
châ teau de Csejte, où on me laisse néanmoins un miroir, sous la surveillance de
juges et du Comte Gyö rgy Thurzó . Des maçons colmatent les embrasures et les portes de
mes dépendances, avec juste une ouverture par laquelle on me passe tous les jours de l’eau
et de la nourriture. Pourtant, de dépit ou de colère, je n’aurai nullement nié ces calomnies,
ordonnant au greffier d’écrire ces accusations…
D’ailleurs, nul besoin d’inventer les pires délires pour justifier ma diablerie. En premier
lieu, j’aurai pu faire référence aux massacres de la Saint-Barthélemy qui ont débuté le
dimanche 24 aoû t 1572 à Paris, à l’instigation du Roi de France Charles IX, de sa mère
Catherine de Médicis et du duc de Guise. Au cours de cette boucherie, plus de vingt mille
protestants, hommes ou femmes, enfants ou vieillards, y compris des bébés et des filles
déjà ensemencées et enflées, sont violés, abattus et éventrés, entrailles pendantes, par des
catholiques, sans foi ni loi, au nom de leur religion.
Des prêtres, la figure hallucinée, désignent les demeures à piller. Les maris sont
égorgés. Les cris de terreur des femelles forcées et violentées et les piaillements des
marmots dépecés retentissent. Les corps sont jetés par les fenêtres, et les têtes éclatent en
heurtant le pavé. Le sang s’écoule dans les rues en d’abondants flots rouges. Un moine
perce l’estomac d’une servante avec sa pique. Elle s’écroule en gargouillant, en se retenant
les boyaux. Les plus fanatiques détranchent les cadavres. Des femmes nues sont
poursuivies par des hordes d’écorcheurs…
Alors, en quoi, moi, Comtesse É lisabeth Bá thory de sang royal, suis-je plus hérétique
que ces démons, gentilshommes ou bourgeois, marchands ou artisans catholiques qui ont
tué avec une folie meurtrière d’implorants protestants ?
De plus, j’aurais pu raconter, tout droit surgi de mon cerveau tourneboulé, que j’ai été
traumatisée lorsque j’ai assisté, toute jeune, à la célébration d’unions et d’accouplements
contre nature par une prêtresse. Deux paysans de dix-sept ans forniquent avec des chèvres,
une jeune dame de vingt-deux ans se fait enfourailler par un cheval, quatre autres
demoiselles de quatorze - seize ans sucent des dogues avant qu’ils les lutinent, tant dans
leur temple de Vénus que dans leur rosette. Enfin, cette cérémonie paillarde se termine par
un sacrifice horrible où une gamine de douze ans est enfilée dans sa petite porte de
derrière par un étalon dont la queue immense, plus longue qu’un avant-bras, l’étripe en lui
déchirant les intestins. Il la met en sang dans des vagissements d’agonie stridents avant
qu’elle perde la vie.
Ces édifiantes argumentations, j’aurais pu les développer devant ces mécréants
dénonçant mon dangereux commerce de chair fraîche. Mais, suivant les conseils de la
déesse de la sorcellerie, la Maîtresse Josépha, je ne déguise pas mes péchés à ces
moralisateurs. Je refuse leurs jugements et fais valoir ma démence face à cette meute
hurlante.
Aussi étonnant que tout cela puisse paraître, en vérité, je n’ai rien à dire à ces personnes
aigries par le malheur, qui sont révoltées par mes outrages et mes injustices. Je n’aspire
qu’à les ignorer. J’ai toujours été une païenne et une débauchée notoire, adoratrice de la
mystérieuse divinité Mielikki et du culte de Satan, en étant cruelle et sans pitié, prô nant
l’esprit du mal, ayant confié mon â me et mon destin au Diable.
D’autres parlent d’une conspiration pour faire main basse sur ma fortune et mettre fin à
mon pouvoir, car je n’ai pas eu la possibilité de me défendre, en étant écartée de mon
procès pour folie. Cette théorie serait que ces forfaitures auraient servi à me soustraire à la
calomnie pour haute trahison, car je voulais contribuer, avec mes gens d’armes et mon
argent, à la lutte de mon cousin Gabriel Bá thory, prince de Transylvanie, contre les
Habsbourg. Pour cacher mon action et que mon nom ne soit pas compromis, je suis accusée
de ces tortures et meurtres sadiques. Bien leur en fasse à tous ces ignares !
Si je me laisse cloîtrer sans prononcer un mot, mon isolement n’est pas aussi sévère
qu’on le prétend. Les maçons ont muré les fenêtres et les portes de mes appartements de
mon châ teau de Csejte, mais sans pour autant deviner un de mes passages clandestins les
mieux dissimulés. La sorcière Anna Darvulia, jamais retrouvée, réussit à y faire enfermer
ma dernière esclave, Prisca, â gée de quinze ans, que je maltraite en silence en prenant soin
de la faire durer aussi longtemps que je suis vivante.
Comme mon accusateur, le Comte Gyö rgy Thurzó , est aussi mon cousin et mon ancien
amant, il autorise la lavandière Katalin Benická , condamnée à la prison à perpétuité, à me
donner tous les jours, par l’ouverture à cet effet ou par une entrée dérobée dont je lui ai
confié le secret, plus de nourriture et d’eau que ce qui est prévu, et même du vin. Revenue à
plus de quiétude dans ma prison, mais sans bonté, je confie à la gourgandine Prisca :
- Voilà les ravages que mérite ton sexe faible et délicat, il est, comme les animaux,
destiné à servir la race supérieure dont je suis de la plus haute lignée. Mouflette, ma mère
ne voulait pas que l’on me frappe ou me blesse, c’est sans doute la raison pour laquelle
j’aime rudoyer des juvéniles comme toi. Tu n’es qu’une machine bonne à assouvir mes
pulsions criminelles, à t’offenser et à te meurtrir par des atrocités que ton Dieu répugne ! Et
même emmurée, il est toujours établi que, sous ma loi, dans mon châ teau de Csejte, je peux
tout exiger de toi. Tu es mon assujettie, ma possession, occupée à satisfaire mes moindres
caprices, te fatiguant et t’éreintant pour mon plaisir, n’attendant de moi pour récompense
qu’une infime partie de la piètre nourriture qu’on consent à me donner !
Je mets alors en pratique mon beau discours. Je ligote et bâ illonne Prisca. Je la bats et
admire ses pupilles terrifiées, exprimant les tourments de la douleur. Je lui enfonce une
canule dans le gosier jusqu’à la glotte. Tétanisée, hoquetant, cela lui provoque des renvois
et des gargouillis répugnants. Elle est très sensible lorsque je lui caresse puis triture les
seins. Je les pelote et les embrasse à pleine bouche, en m’attardant sur ses tétines dardées
dans lesquelles je plante mes dents, les mordant jusqu’au sang. Sous la souffrance, elle
gueule comme une sauvage, mais ses hurlements sont étouffés par le bâ illon.
Cette jouvencelle n’a encore jamais exploré son corps, ne sachant pas comment avoir un
orgasme. Je sais où la toucher pour qu’elle réagisse. Je lèche son clitoris puis je doigte sa
chatte pour savoir comment elle est dedans. J’accentue ma pression pour qu’elle se pâ me. Je
la tripote pour atteindre des endroits profondément, étirant les chairs pour l’enflammer de
sensations qu’il n’est pas possible d’obtenir autrement.
Bien ficelée, je cogne sur ses fesses et là , incroyablement, ça fait gicler Prisca ! Surprise
et ravie, je ceins ma taille d’un godemiché et la pénètre gaillardement dans sa minette puis
dans son étroite porte arrière, à tour de rô le. Elle éjacule de nouveau comme une folle. Mon
énergie est décuplée par cette découverte. Je lui doigte sa rondelle qui n’est pas très large
mais, après un bon échauffement, elle est suffisamment dilatée. Je la masturbe rapidement,
de façon à la défoncer pour qu’elle éclabousse encore le plus intensément, telle une
arroseuse. Je perds le contrô le, c’est fou, ça vole de partout ! Je la fourre plein les fesses et
ça jaillit comme d’une fontaine. Une jolie flaque se répand sous elle.
Je raffole de ces expériences que je n’avais jamais imaginées. Je fais fuser Prisca en lui
collant deux doigts dans le vagin et deux autres dans l’anus. Puis je lui enfourne deux gros
oslibos dans son orifice rectal, comme si deux phallus la ramonaient, en lui explosant son
boyau tout rose. Après cette remarquable intromission, je lui encastre mes doigts bien au
fond. Je pioche à l’intérieur de son trou béant et tout chaud en le malaxant pour lui faire
sortir toute sa marchandise. Sa rosace grande ouverte, je lui ordonne :
- Pousse, traînée, jusqu’à ce que l’extrémité de ton intestin apparaisse.
De mes deux mains, je lui écarquille la collerette. Une fois que son cratère est
totalement dilaté, je plante mes doigts dedans et je tire pour qu’il s’ouvre encore plus, ce
qui la fait bramer à travers sa muselière :
- Oh, Madame la Comtesse, que faites-vous, vous me crevez la matrice, je suis en train
d’évacuer tous mes organes…
- Tais-toi, raclure, tel est mon bon vouloir !
J’insère ma main le plus loin possible et je fais saillir sa viande toute rose. Son
fondement baille au maximum, déballant tout dehors ! Ses chairs sont d’une sensibilité
exacerbées. Je lui lèche et bouffe son rectum qui pend à l’extérieur. C’est fabuleusement
stimulant. Sans pitié, je lui intime l’ordre de le garder aéré et lui enfile un godemiché qui est
pris autour comme dans un beignet, bien planté dans ses entrailles. C’est divin et tout de
même un peu saignant !
La réaction de Prisca est énorme. Au mépris du garrot qui lui obstrue la bouche, elle crie
telle une forcenée. Peut-être parce que les bébés viennent par le vagin et que son trou du
cul est tellement disproportionné quand elle est enculée ainsi. Tout est si compressé,
tellement serré. Elle tortille du popotin et a des orgasmes multiples, l’oslibos, fortement
comprimé, lui éclatant la rosette ! Alors je décharge et pisse dans sa gorge, sur son visage,
ses cheveux et ses seins. Un véritable gavage de toutes mes sécrétions, y compris celles qui
dégoulinent de ma raie des fesses. Je me repais, pour l’ultime fois, de Prisca qui déglutit et
avale tout.
La veille de ma mort, le 20 aoû t 1614, me sentant au plus mal, je fais venir la lavandière
Katalin Benická auprès de moi. En me voyant, celle-ci ne peut se retenir de fondre en
larmes, en se lamentant :
- Oh, ma Maîtresse, la toujours sublime et belle Comtesse É lisabeth Bá thory, je vais faire
venir la sorcière-chirurgienne Anna Darvulia pour vous soigner…
- Allons, ma tendre Katalin, je sais que tu m’as toujours été dévouée mais, sur mes
conseils, Anna a quitté définitivement la Transylvanie. Je te confie donc ma juvénile, Prisca,
pour que tu t’occupes d’elle, même si je l’ai déjà bien démontée !
Malgré ma cruauté à son égard et tous les tourments que je lui ai fait endurer, cette
dernière est également en pleurs. Je continue :
- Il faut donc, Katalin, que tu saches que cette mijaurée adore avoir son oignon bien
farci…
- Ah, ma Maîtresse, elle est comme toutes les femmes qui ont goû té à ça, elles ne
peuvent plus se passer de faire remplir leur organe creux ! Bien sû r, si c’est trop brutal la
première fois, ça fait mal, mais on s’y habitue vite.
- Tu m’en diras tant, Katalin. Et toi, qui t’as dépucelé la rondelle ?
- C’est votre nourrice, Ilona Jó , avec un oslibos. Elle était experte pour cela. Que Dieu ou
le Diable ait son â me.
- Et le nain Ficzkó , il t’a aussi ramonée le croupion ?
- Oh, non, ma Maîtresse, il était bien trop gros pour mon petit œillet.
- Allez, va maintenant, ma douce Katalin. Je suis certaine que mon cousin, le fourbe
Comte Gyö rgy Thurzó , ne fera pas d’objection à ce que tu prennes soin de Prisca.
Secouées de sanglots, la lavandière Katalin Benická et la gourgandine me quittent.
Le lendemain, 21 aoû t 1614, je meurs, reposée et comblée par mes insondables
abominations. En dépit de mon â ge déjà avancé pour l’époque, 54 ans, ma beauté est
inaltérée, preuve que ma bestialité envers ces vierges a été efficace, en dépit de tous les
racontars saugrenus qui circulent sur ma personne. Et cela malgré mes six grossesses,
É lisabeth née en 1573, une bâ tarde que j’ai eue avec un paysan avant mon mariage, puis les
cinq autres avec mon époux Ferenc Ná dasdy, Anna en 1585 ; une autre fille, Orsolya, et un
fils, Andrei, en 1587 et 1589, tous deux morts en bas â ge ; Katarina en 1595 ; et mon fils Pá l,
en 1598.
Je suis enterrée dans l’église de Csejte, presque anonymement sous les ordres du satané
Comte Gyö rgy Thurzó . Vêtue de ma plus élégante robe, en soie rouge et verte, dont la
lavandière Katalin Benická m’a parée avec amour, ma dépouille incarne la sinistre magie
noire qui m’a ensorcelée et transformée en Comtesse sanglante, obsédée par la jeunesse
éternelle. Dans mon testament, je lègue deux de mes châ teaux à ma fille Katarina, la
première Anna étant décédée, et, mon fils Pá l, étant le seul héritier mâ le, c’est à lui que
reviennent tous mes autres biens.
Dans mes appartements, on retrouve de nombreux grimoires et des invocations
sataniques. Je conjure le Diable de faire mourir mes ennemis, mon cousin le Comte Gyö rgy
Thurzo en tête, auquel je n’ai jamais pardonné, malgré ses arrangements pour me rendre la
vie plus facile, en leur envoyant des démons sous forme de chats noirs. La lavandière
Katalin Benická confie mes carnets secrets à ma douce amie la Duchesse Hortensia
Oszlá sá nak.
Mon châ teau de Csejte tombe en ruines et devient maudit. Depuis, la femme vampire
que je suis devenue continue de le hanter chaque nuit en y commettant des crimes, me
baignant toujours dans le sang de mes victimes pour conserver ma beauté et l’éclat de mes
vingt ans. En tant que Comtesse É lisabeth Bá thory, ma vie inspire le pauvre Comte Dracula,
personnage romanesque de fiction, alors que je suis, moi, une aristocrate bien réelle. En
anthropophage, je me régénère dans le sang des vierges que je sacrifie en l’honneur de la
cruelle et mystérieuse Déesse Mielikki des temps anciens. Et, tout comme les fantô mes, je
ne meurs pas !
FIN
Si vous vivez dans ce monde, sinon rendez-vous dans l’autre…

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Table des matières

Introduction
1. Mariée à quinze ans
2. Les complices de la Comtesse
3. La sorcière Anna Darvulia
4. L’organisation
5. Déviances
6. Pouliche et vierge de fer
7. Aristocrate cultivée et lettrée
8. Marie-Louise
9. Les offrandes et la soupeuse
10. L’infamie
11. Le supplice
12. La Marquise Marianna
13. Le miracle de l’hostie
14. Abnégation, flagellation, mortification
15. La roue
16. Clarisse
17. L’attentat
18. L’évasion
19. De retour chez Duchesse Hortensia
20. Les saignées
21. La traque
22. Macabres découvertes
23. La corde
24. Le procès
25. La chasse
26. Comtesse vampire

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