Vous êtes sur la page 1sur 503

Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises

Casablanca

CYCLE SUPERIEUR DE GESTION

FISCALITE ET GESTION
DES PMEI

Mémoire présente pour l'obtention du diplôme du cycle supérieur de gestion


par:

Mustapha AMAN Abdelmaj id AMAN Mahjoub SAHABA

Juin 1993
X^jifMiwr
^—r.

JURY:
PRESIDENT :
Rachid M'RABET
SUFFRAGANTS : Fadel
DRISSI Abdelaziz
ALMECHATT Brahim
KETTANI
Professeur à l'ISCAE

Mustapha BADAOUI
: Enseignant à l'ISCAE : Enseignant à l'ISCAE, Président de l'AMDEC :
Adjoint au Directeur des Impôts chargé de la Législation,des Etudes fiscales et
des Relations Extérieures.
: Président de la coinmision fiscale à la CGEM Anas Bensalah ZEMRANI : Professeur
à la faculté de Droit de Marrakech
.A nos

Parents A

nos Epouses
A nos

Enfants....
REME
RCIEM
ENTS
Nous exprimons
toute notre gratitude
et tios plus vifs
remerciements à
Tlonsieur SlacKid
Ti'ftvIfiET. Ses
conseils et ses
remarques, tant sur la
forme qtm sur te fond
nous ont été d"
pendant l'élaboration
des différentes phases
de cette recherche.
Nos
remerciements Ces
plus sincères s
"adressent également
à îlonsieur Fadet
DHXSSX. Ses
observations
pertinentes nous ont
beaucoup aidées à
C'éCaboratiDn de
notre questionnaire.

Nos
remerciements
vont
égiaCe
ment à
~

* îtessieurs les
Suffragants pour
avoir accepté de
faire partie du
jury de
ce
travail-
.
Messieurs les Chefs d'Entreprises qui
ont voulu répondre à notre enquête
.L'Institut Supérieur de
Commerce et d'Adminstration des
Entreprises n'entend donner ni
approbation, ni improbation aux
opinions émises dans le cadre de
ce mémoire. Ces opinions doivent
être considérées comme propres à
leurs auteurs.
SO
MM
AIR
E

Pages
INTRODUCTION
GENERALE........................
.........................................
.......................................1

PREMIERE PARTIE :
L'APPROCHE DE LA
FISCALITE
PAR LES DIRIGEANTS
DES P.M.E.I.
MAROCAINES...........12
CHAPITRE 1 : CADRE
CONCEPTUEL ET
METHODOLOGIE
DE L'ENQUETE...............12
SECTION I : CADRE
CONCEPTUEL DE L'ETUDE
ET
HYPOTHE
SES DE
DEPART
.............13

' SECTION II : CADRE


METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE..............................32
CHAPITRE 2 : DEPOUILLEMENT
DES RESULTATS DE L'ENQUETE
.....................................................56

SECTION I :
L'ENVIRONNEMENT
FISCAL.............................58

SECTION II : LE
COMPORTEMENT FISCAL
DES PMEI.........................73
SECTION III :
COMPORTEMENT FISCAL
DES DIRIGEANTS
DES PMEI
.............87

CHAPITRE 3 : MISE EN ŒUVRE


DE LA GESTION FISCALE.........92

SECTION I : ESSAI DE
DEFINITION DE LA
GESTION
FISCALE...94

SECTION II : LES
CONTRAINTES A LA MISE
EN PLACE
DELA
GESTION
FISCALE
.............102
SECTION III : LA GESTION
FISCALE : UNE
APPROCHE
DYNAMIQ
UE DE
L'IMPOT
............113

CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE...........................................125
Pages

DEUXIEME PARTIE : POUR


UNE APPROCHE
DYNAMIQUE
de LA FISCALITE PAR
LES PMEI...............127
CHAPITRE 1 : L'INCIDENCE DE
LA FISCALITE SUR LA DECISION
D'INVESTISSEMENT...........
..............................................
........................................129

SECTION I : TYPOLOGIE,
CADRE ET PARAMETRES
DE
LA
DECISION
D'INVESTIS
SEMENT ....
..............131

SECTION II :
L'EVALUATION DE LA
RENTABILITE DES
INVESTISS
EMENTS.....
..............149
SECTION III : L'IMPACT DE
LA FISCALITE SUR LA
DECISION
D'INVESTIS
SEMENT
..............168

CHAPITRE 2 : L'INCIDENCE DE
LA FISCALITE SUR LE
FINANCEMENT DE LA
PMEI...............................198
SECTION 1 : CADRE ET
PARAMETRES DE LA
DECISION
FINANCIER
E DE
L'ENTREPR
ISE........200

SECTION II : FISCALITE
ET CHOIX DES MOYENS
DE
FINANCEM
ENT.......240

SECTION III : L'INCIDENCE


DE LA FISCALITE SUR LA
STRUCTUR
E
FINANCIER
E DE LA
PMEI.....251
CHAPITRE 3 : TRESORERIE ET
FISCALITE................................258

SECTION I : L'IMPACT DE
LA T.V.A SUR LA
TRESORERIE
DE
L'ENTREPR
ISE........261
SECTION II : LES EFFETS
DE LA FISCALITE DIRECTE
SUR
LA
TRESORER
IE DES
PMEI...........
..............288

SECTION III : FISCALITE


ET OPTIMISATION DE LA
GESTION
DE
TRESOR
ERIE. .299

CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE .........................................328

CONCLUSION GENERALE
...................................332
LISTE
DES
ABREV
IATION
S

B.A.D : Banque Africaine de


Développement.
B.C.M. : Banque Commerciale
du Maroc.
B.E.I. : Banque Européenne
d'Investissement.
B.F.R. : Besoin en Fonds de
Roulement
B. I.R.D : Banque
Internationale de
Reconstruction et de
Développement. BMCE :
Banque Marocaine de
Commerce Extérieur.
BMCI : Banque Marocaine de
Commerce et d'industrie.
BNDE : Banque Nationale de
Développement Economique.
C. C.A: Comptes
Courants associés. C.C.G. :
Caisse Centrale de Garantie.
CDG : Caisse de Dépôt et
de Gestion CDM : Crédit du
Maroc.
C.F. : Cash Flow
C. I.H. : Crédit
Immobilier et Hôtelier. CMTR
: Crédit à Moyen
Terme Réescomptable. CNCA
: Caisse Nationale de
Crédit Agricole. DLMT :
Dette à Long et Moyen Terme.
D. R. : Délai de
Récupération.
E. B.E. : Excédent
brut d'Exploitation.
F. R. : Fonds de
Roulement
I.G.R : Impôt Général sur le
Revenu.
IMME : Industries Mécaniques
Métallurgiques et Electriques
I.P. : Indice de Profitabilité.
I.S. : Impôt sur les Sociétés.
L.F. : Loi de Finances.
ODI : Office de
Développement Industriel.
OPEP : Organisation des Pays
Exportateurs de Pétrole.
PMEI : Petite et Moyenne
Entreprise Industrielle.
P.S.A. : Procédure Simplifiée
accélérée.
P.S.N. : Prélèvement de
Solidarité Nationale.
SGMB : Société Générale
Marocaine de Banque.
TIR : Taux Interne de
Rendement.
TR : Taux de rendement.
TTC : Toutes Taxes
Comprises
T.V.A. : Taxe sur la valeur
Ajoutée
V A N : Valeur Actuelle Nette.
INTR
ODU
CTIO
N
L'intérêt récemment porté
aux P M E I s'explique par le fait
qu'elles jouent un rôle important
et complémentaire de celui des
grandes entreprises dans le
développement économique et
social du pays.
Les P M EI conditionnent
le développement régional et
renforcent le tissu industriel dans
son ensemble.
Elles font également
preuve d'un dynamisme
particulièrement sollicité par les
pouvoirs publics, afin de mettre
en œuvre une politique de
rénovation industrielle et de
création d'emplois.
La spécificité des problèmes de la P
M E I a fait cependant l'objet de
recherches et de commentaires, qui
portent sur des domaines aussi variés
que les objectifs, la stratégie, les outils
de gestion. Il reste que l'importance de
la question fiscale dans la vie de cette
catégorie d'entreprises est encore
imparfaitement connue, d'où le
souhait qui a motivé notre recherche :
mettre en évidence l'importance du
paramètre fiscal dans le système de
gestion de la P M E I, et inciter les
dirigeants à adopter un comportement
plus dynamique vis-à-vis du
paramètre fiscal
.La fiscalité définie comme
étant l'ensemble des
prélèvements obligatoires
supportés par l'entreprise, est
l'une des composantes
essentielles de l'environnement
des P M E I. Par conséquent, elle
doit être intégrée dans les
données de l'entreprise, au même
titre que l'élasticité de la
demande ou la nature du marché.
L'importance de la variable
fiscale dans la vie des entreprises
s'explique par la profonde
mutation dans la conception des
finances publiques du pays.
iLe Maroc semble à l'instar des autres
pays, s'affranchir des contraintes du
cadre classique, pour tendre vers une
conception plus moderne des finances
publiques, érigeant celles-ci en un
instrument actif de politique
économique et sociale. Désormais,
l'Etat agit par le biais du budget et de
la fiscalité, aussi bien dans une
perspective à long terme d'édification
et d'orientation des structures
économiques et sociales, que pour
répondre aux impératifs immédiats de
la régulation conjoncturelle des
équilibres de l'économie
.Ainsi, pour tenter
d'orienter le comportement des
agents économiques dans le sens
désiré, l'Etat peut accroître la
charge fiscale pour diminuer la
consommation et l'investissement
privé si l'objectif est la réduction
de la demande globale ou la lutte
contre les tensions inflationnistes.
Si par contre le but est la relance
de l'activité économique, les
pouvoirs publics tâcheront de
relancer l'investissement par le
biais de divers avantages fiscaux
(exonérations, abattements,
réductions, remboursements...).
La fiscalité met
essentiellement en relation deux
acteurs principaux : l'Etat et les
entreprises. La gestion fiscale se
trouve donc être une réaction
positive des entreprises à l'action
de l'Etat. La mise en place d'une
gestion fiscale est donc
importante ; elle permet aux
entreprises d'une part de respecter
la législation fiscale, et d'autre
part d'éviter de subir ses effets
pervers.
On comprend dès lors, que
face à un environnement fiscal en
perpétuel changement, les P M E
I doivent concevoir la fiscalité
comme un système global qui
intervient lors de chaque décision
de gestion : lors de la décision
d'investissement, lors du choix
des différents modes de
financement et dans la gestion de
l'équilibre financer à court terme.
Ces aspects de la gestion fiscale
de la P M E I constituent le centre
de notre recherche.
Cependant, l'intégration de la variable
fiscale dans le système décisionnel de
l'entreprise, dépend de la perception
que se fait son dirigeant de la fiscalité
.Pour les P M E I, la
fiscalité a toujours constitué une
contrainte difficile à gérer et en
raison du poids des charges
fiscales, le seul intérêt imputable
à l'application de la fiscalité
réside dans l'obtention de
résultats nuls ou négatifs.
Cette approche classique
de la fiscalité par les dirigeants
des P M EI s'explique par trois
raisons intimement liées :
* La fiscalité est une charge
financière mal supportée par
les dirigeants.
* JJe traitement des
opérations fiscales engendre
une contrainte d'ordre
administratif pour la P M EI,
notamment lorsque la loi
fiscale assigne par exerhple à
l'entreprise un rôle de
collecteur d'impôt.
* Enfin la fiscalité est
considérée comme une
source de risque comportant
des enjeux financiers
importants.
Cette approche classique
de la fiscalité est accentuée par
les spécificités culturelles et
comportementales des P M E I.
Celles-ci se caractérisent par :
* La concentration du
pouvoir entre les mains d'une
seule personne. La
délégation de pouvoir étant
inexistante, les dirigeants de
l'entreprise ne peuvent se
préoccuper de tous les
problèmes inhérents à la
gestion de l'entreprise. De
plus, chez les dirigeants des
P M E I, l'impératif
commercial masque trop
souvent les impératifs
financiers et fiscaux.
* La détention du capital et du
pouvoir implique parfois dans
l'esprit des dirigeants une
confusion de patrimoine, celui
de l'entreprise et celui de
l'entrepreneur. Cette confusion
engendre un transfert des
actifs de l'entreprise au profit
du patrimoine personnel du
dirigeant.
Quant aux revenus, les chefs
d'entreprises sont enclins à
transformer les résultats de la
firme en revenus personnels.
* Pour certains dirigeants, le
profit reste encore non la
sanction d'une bonne gestion
et le gage du développement
futur, mais le produit de
manœuvres frauduleuses. Pour
eux la réalisation d'un profit
entraîne des versements
importants au fisc ou
l'obligation de distribuer des
dividendes aux associés.
Cette approche du profit
entraîne une minimisation
systématique des bénéfices par le
biais de sorties d'argent dans
l'intérêt personnel des dirigeants.
Et l'intérêt de la fiscalité dans leur
esprit, réside effectivement dans
l'obtention de résultats nuls ou
négatifs.
Ces spécificités et ces
contraintes rapidement évoquées
font que la fiscalité est beaucoup
plus subie que gérée. Cette
attitude devrait évoluer et les P M
E I devraient désormais adopter
un comportement plus actif vis-à-
vis de la fiscalité, signe d'une
perception plus dynamique du
paramètre fiscal, afin de répondre
aux exigences d'un
environnement de plus en plus
contraignant. Cette conception de
l'impôt servira les intérêts aussi
bien de l'entreprise elle-même
que ceux de ses partenaires.
En effet, le thème que nous
nous proposons de traiter
présente un double intérêt :
* Pour les P M EI dans la
mesure où il sensibilise
leurs dirigeants sur l'intérêt
de la fiscalité comme
élément et outil de gestion.
* Pour les divers
partenaires des P M E I
dans la mesure où une
gestion saine constitue un
facteur de développement
de l'entreprise, un garant de
sa solvabilité, une source de
recettes de l'Etat, un facteur
de stabilité des prix et par
conséquent de bien-être
etc...
Pç'ur la P M EI, cet intérêt
se justifie pour plusieurs
raisons :
- Les prélèvements directs
qui frappent les bénéfices
ont une incidence directe
sur la capacité
d'autofinancement de la P
M EI dans la mesure où
plus de 40 % des bénéfices
dégagés vont alimenter les
caisses de l'Etat.
- Avec l'institution du
système des acomptes
provisionnels, la P M E I
devra s'accommoder à
payer l'impôt par
anticipation sur un bénéfice
hypothétique, ceci
représente une contrainte et
une variable non
négligeable à prendre en
considération.
La fiscalité relève pour certains
dirigeants de P M EI du domaine du
"tabou", une contrainte plutôt subie
que gérée, ce qui constitue dans bien
des cas un frein psychologique pour le
dirigeant de la P M EI et donc un
facteur de blocage à son
développement
- .La rentabilité des capitaux
investis est affectée par
l'ensemble des prélèvements
fiscaux, ce qui constitue un
critère de choix des placements
de l'entreprise (Dépôts bloqués,
immobilier, etc...).
- L'ensemble des prélèvements
fiscaux pèse lourdement sur la
trésorie de la P M EI, sur sa
capacité d'autofinancement et par
conséquent sur sa croissance et
son développement.
- L'arsenal fiscal offre une
multitude de combinaisons et de
choix, qui bien exploités, peuvent
être perçus comme des
opportunités et non comme des
contraintes.
Pour les différents partenaires de
la P M EI :
- La prise en considération de la
variable fiscale dans le système
de gestion de l'entreprise permet
à l'Etat de réaliser ses objectifs
escomptés par le biais de la
fiscalité (collecte des ressources
nécessaires entre autres...). De ce
fait la fiscalité constitue un
moyen privilégié d'action sur la P
M E I et sur sa croissance, au
même titre que la P M EI elle
même constitue un moyen
d'action et d'orientation de la
politique économique et sociale
de l'Etat.
- La fiscalité constitue un moyen
de contrôle de l'activité
économique en général et des
entreprises en particulier. Par ce
biais, l'Etat évite tout transfert de
la charge fiscale entre les
contribuables eux mêmes et entre
ces derniers et les
consommateurs ; la fiscalité joue
de ce fait un rôle de propagation
des techniques de gestion et de
régulation de l'économie
nationale.
- La gestion fiscale au niveau de
l'entreprise présente aussi un
intérêt pour le consommateur. En
effet, le poids de la fiscalité peut
être un facteur de stabilité des
prix ou d'inflation car elle
constitue un élément du prix de
revient. Une fiscalité bien gérée
par l'entreprise ne constitue pas
un facteur de hausse du prix de
revient et donc du prix de vente,
elle est de ce fait facteur de
stabilité des prix.
- Pour les différents partenaires
de la P M E I (banques, clients,
fournisseurs, personnel), une
fiscalité bien gérée la met à l'abri
de mauvaises surprises suite à des
contrôles fiscaux, et elle est de ce
fait facteur de solvabilité et de
pérennité de la P M EI.
La maîtrise de la fiscalité permet
d'alléger les tensions entre les
entreprises et l'administration fiscale,
d'éviter un certain nombre de
contentieux coûteux en temps et en
argent aussi bien pour l'entreprise que
pour l'administration
.- Enfin l'intérêt pour la
recherche se justifie par le
besoin d'explorer ce
domaine et de faire de la
fiscalité un outil de gestion
maîtrisable aussi bien pour
la P M EI que pour les
pouvoirs publics.

Le souci de cerner les voies


d'intégration du paramètre fiscal
dans le système de gestion de la P
M EI marocaine, nous amène à
traiter le thème en deux phases :
- Une première partie
consacrée à l'approche que se font
les dirigeants des P ME I de la
fiscalité.
Une deuxième partie relative à
l'analyse du lien entre la fiscalité et les
décisions majeures de l'entreprise
.PREMIERE
PARTIE
L'APPROC
HE DE LA
FISCALITE
PAR LES
DIRIGEAN
TS DES
PMEI
MAROCAI
NES
Les entreprises en général,
et les P M E I en particulier ont
toujours mal vécu leur fiscalité.
En effet celle-ci a toujours
constitué une contrainte difficile
à gérer, parce qu'elle est
l'émanation de l'Etat qui bénéfice
du privilège de puissance
publique.
Cette situation a conduit à
considérer la fiscalité comme une
contrainte devant laquelle la P M
E I est désarmée, mais cette
conception de la fiscalité devrait
évoluer pour les raisons suivantes
:
- * L'omniprésence du
paramètre fiscal dans les
opérations de la P M E I, ce qui
impose la prise en considération
des implications fiscales de toute
décision quelque soit sa nature et
sa portée.
* L'impact de la
concurrence qui impose que
soient saisies toutes les
opportunités et tenu compte de
toutes les contraintes pour
pouvoir survivre sur le marché.
* Une tendance à
l'instauration d'un climat de
confiance et de respect entre
l'administration fiscale et les
entreprises, seul gage à une
gestion fiscale saine aussi bien
pour l'Etat que pour les
entreprises.
Compte tenu de ces
éléments, cette approche
classique et négative de la
fiscalité devrait céder la place à
une perception plus dynamique
de la variable fiscale en tant que
paramètre de gestion.
La mise en place d'une
gestion fiscale qui intègre le
paramètre fiscal dans les
décisions de gestion est
subordonnée à une perception
positive de la fiscalité par les
dirigeants des P M EI, ce
changement de comportement à
l'égard de la variable fiscale est la
condition préalable à la mise en
place d'une gestion qui intègre
judicieusement le paramètre
fiscal.
Cette relation de cause à effet entre
l'approche de la fiscalité par les
dirigeants des P M E I et l'intégration
du paramètre fiscal dans leurs
décisions de gestion qui constitue
pour nous une hypothèse de départ,
nous a conduit à vouloir nous rendre
compte sur le terrain des attitudes et
de la perception des dirigeants des P
M E I de la variable fiscale. L'étude
d'un échantillon témoin de P M E I
nous permettra d'une part de nous
rendre compte de la nature de cette
perception et d'autre part de mettre en
évidence les facteurs explicatifs de
cette perception et à partir de là,
dégager les conditions à l'intégration
du paramètre fiscal dans les décisions
de gestion, en matière
d'investissement, de financement et de
trésorerie
.En posant la question de
cette façon on part de l'hypothèse
que le mot donner n'a pas de
valeur émotionnelle, alors que le
mot contribuer et à plus forte
raison le mot "prendre" suscitent
une certaine émotion. Le mot
"contribuer" contient un élément
de spontanéité et même une
certaine fierté alors que la
formule "on me prend quelque
chose" est accompagnée d'un
sentiment de colère inique. (1)
L'attitude psychologique
des dirigeants des P M E I
n'échappe pas à la nature du
milieu marocain caractérisé par
une importante résistance à
l'impôt qui se traduit par une
fraude insoupçonnable.
L'histoire est pleine
d'exemples qui montrent que le
paiement de l'impôt est une
obligation désagréable et qu'il
faut exercer une certaine pression
sur le citoyen pour qu'il s'en
acquitte. (2).
L'opposition à l'impôt se
manifeste par un ensemble de
réactions de la part de ceux qui
sont atteints par l'imposition. On
y trouve un grand nombre de
comportements. Tout d'abord le
contribuable peut essayer d'éviter
d'avoir à payer des impôts, c'est-
à-dire de s'y soustraire
légalement. L'opposition à
l'impôt est cependant souvent
rencontrée sous forme de fraude
fiscale.

(1) : A SCHMOLDERS
"Psychologie des finances et
de l'impôt" PUF 1° édition
1973. p. 68 et s.

(2) La résistance à l'application de la


fiscalité locale en est un exemple.
Les réponses à la question
précitée doivent nous révéler des
détails sur la mentalité fiscale des
dirigeants. Un complément
d'informations sera fourni par la
question suivante :
"Pensez-vous que l'on
obtienne une
contrepartie pour les
impôts
q
u
e
l'
o
n
p
a
i
e
?
"
La mentalité fiscale des
dirigeants, faut-il le souligner, est
intimement liée à d'autres
attitudes, opinions ou préjugés en
fonction desquels elle change au
cours du temps. De tels
changements peuvent être
conditionnés par l'évolution du
climat social, politique,
économique ou tout simplement
par un projet ou une mise en
vigueur de réformes fiscales et
financières.
Le comportement des
dirigeants s'explique également
par un sentiment subjectif des
charges fiscales. Par charges
fiscales, on entend tout d'abord et
d'une façon générale la différence
entre le revenu ou bénéfice dont
dispose le dirigeant ou son
entreprise, s'il n'avait pas d'impôt
à payer et le bénéfice effectif qui
se trouve donc diminué par
rapport au premier.
Dans la science financière,
on a souvent essayé d'établir des
relations directes entre le
comportement des contribuables
et l'importance de leurs charges
fiscales en se préoccupant surtout
de leurs tendances à se soustraire
à l'impôt.
Souvent la minimisation
de la charge fiscale lorsque cette
dernière est ressentie comme trop
élevée et injustement répartie,
est-elle recherchée par les
dirigeants. Cette minimisation est
d'autant plus ressentie par les
entreprises qui peuvent de par
leur situation fiscale influencer
l'assiette et donc le montant de
leur imposition.
Cette attitude négative ne
reste pas dans le champ du
rationnel. D'une part parce que
l'Etat est perçu comme une force
hostile au visage inquisiteur (1) et
d'autre part parce que la plupart
des décideurs au sein des'P M EI
ne connaissent qu'une partie des
mécanismes fiscaux. En vérité, le
système fiscal ne repose pas le
plus souvent sur une acceptation
active du corps social. La grande
masse des dirigeants manifestent
une ignorance tout au moins une
indifférence à l'égard du système
fiscal sur lequel ils n'exercent
aucune influence directe.
Compte tenu de sa
capacité contributive par rapport
aux autres contribuables, le
dirigent a une certaine idée
subjective de ses charges fiscales.
C'est pourquoi on a envisagé
dans notre questionnaire la
question suivante :
"Estimez-vous que l'impôt
payé par votre entreprise est
raisonnable,
trop
élevé
ou
faible
?"
(1) A. BOYER "Le choix fiscal de
l'entreprise" Edition Economica 1983.
p. 6
.Cependant au niveau du
sentiment de charges, se mélange
différents facteurs subjectifs et
objectifs tels que la capacité
contributive du dirigeant, sa plus
au moins connaissance des
impôts à payer, la façon dont il
est informé sur le fisc et les
impôts en général.
Toutes ces composantes se
trouvent en fin de compte réunies
dans le sentiment de charges.
La question sur le montant
des charges à payer vise
également à vérifier si le
dirigeant se voit plus lourdement
imposé. Le fait que les
charges fiscales correspondent à
sa situation, ou qu'il les juge trop
élevées
/

est un facteur qui peut expliquer


son comportement négatif vis-à-
vis de la fiscalité.
Ainsi sous la pression de
l'impôt, on peut constater des
comportements contraires à
l'économie, en particulier s'il n'en
résulte même pas une économie
d'impôt. L'irritation du dirigeant
à l'égard de l'impôt lui fait
apparaître la diminution de sa
charge fiscale comme le seul but
lorsqu'il prend une décision de
gestion.

B-LES FACTEURS
EXPLICATIFS D'ORDRE
OBJECTIF
Les facteurs explicatifs
d'ordre objectif susceptibles
d'expliquer le comportement
actuel des dirigeants des P M E I
à l'égard de la fiscalité sont les
suivants :
* La complexité du
dispositif fiscal
* L'instabilité de la
réglementation fiscale
* Le poids des contraintes
administratives
* Et enfin le manque
d'information fiscale du dirigeant.

1 - COMPLEXITE DU
DISPOSITIF FISCAL :
La modification permanente
des mesures élaborées et leur
extrême complexité sont des
critiques couramment adressées
par les chefs d'entreprises à la
réglementation fiscale, car ils
estiment que le temps passé pour
maîtriser certains mécanismes est
trop important et souvent inutile.
Souvent également la difficulté
d'interprétation des textes fiscaux,
engendre des erreurs et une
grande partie des redressements
provient de la non maîtrise des
règles fiscales.
Pour vérifier si la complexité du
dispositif fiscal gène le dirigeant dans
ses décisions, nous avons prévu
certaines questions d'ordre technique
qui peuvent nous renseigner sur la
capacité du dirigeant à évaluer la
charge fiscale. Ces questions sont
recoupées par une autre question
relative au recours à l'assistance des
conseils. Il s'agit d'apprécier la place
actuelle occupée par les conseils dans
la vie des P M EI
.2 - L'INSTABILITE
DU DISPOSITIF FISCAL :

En analysant
l'environnement fiscal des P M E
I, il se dégage que l'Etat est le
maître d'œuvre de la vie
économique grâce à l'outil fiscal.
En tant que régulateur de
l'activité économique, l'Etat peut
perturber toutes les prévisions de
gestion, et même réduire à néant
la politique élaborée par les chefs
d'entreprises.
Il est indéniable sur ce
point que l'évolution et le
changement permanent de la
législation et l'extrême variété
des dispositions applicables,
contribuent à alourdir la
contrainte fiscale et par
conséquent suscite chez les
dirigeants un réflexe de
résignation et une attitude passive
face à l'impôt.
Sur ce point, nous avons
pensé à des questions comme : "
les changements fiscaux qui
interviennent chaque année
perturbent-ils votre gestion ?"
ainsi qu'un certain nombre de
propositions de réponses
comme :
"* Les changements
fiscaux sont source d'erreur"
"* Ils gênent toute prévision de
gestion." etc..
.3 - LE POIDS DES CONTRAINTES ADMINISTRATIVES :

Le traitement de la fiscalité engendre une contrainte d'ordre


administratif pour l'entreprise. D'ailleurs les chefs d'entreprises réagissent mal
à cette contrainte, car à la charge financière matérialisée par le paiement de
l'impôt, s'ajoute une surchauffe administrative que les entreprises supportent
de moins en moins, avec la multitude de déclarations à souscrire et
d'obligations à remplir. Nous avons pris comme exemple de cette contrainte
administrative la gestion de la TVA et des acomptes provisionnels.

4 - LE MANQUE D'INFORMATION FISCALE :

L'information est certainement l'élément essentiel de toute bonne


gestion. Dans les P M E I, on estime que les dirigeants éprouvent des
difficultés à se procurer une information adaptée à leurs problèmes quotidiens
dans un langage accessible.
La méconnaissance des règles fiscales par les dirigeants des P M E I,
résulte en partie de l'absence d'information. Même si de nombreux efforts
publics en ce domaine ont été entrepris, l'accent a seulement été mis sur
l'aspect technique des mesures nouvelles en négligeant souvent leur incidence
sur la gestion des entreprises.Nous pensons qu'une bonne perception de la
fiscalité nécessite un minimum de connaissance des textes élaborés. La
stabilité, la simplification et l'information permettront aux dirigeants une
approche réaliste des règles fiscales.
L'hypothèse de travail ainsi déterminée et les facteurs apparemment
explicatifs ainsi dégagés, il importe maintenant de définir le cadre
méthodologique de l'étude menée.
SECTION II : CADRE METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE
L'observation du phénomène fiscal aussi bien au sein de l'entreprise
marocaine, que dans le contexte dans lequel évolue le chef d'entreprise
marocain, notamment celui de la P M E I, nous a amené à faire les
constatations suivantes :
* La fiscalité relève du domaine du tabou pour la quasi-totalité des
dirigeants des P M E I . Toute discussion qui aurait tendance à mettre -
en relief la place de l'impôt dans la gestion de l'entreprise n'est pas
appréciée.
La fiscalité est un volet de la gestion des P M EI qui est subi au lieu d'être géré. Le rôle
du manager dans la plupart des cas se limite à remplir les documents afin de s'acquitter
de ses échéances fiscales. *La gestion fiscale est un domaine qui n'est pas exploré par
les gestionnaires de la P M EI. Pour certains, elle est synonyme d'évasion fiscale. Pour
ceux qui ont eu l'occasion de briffer ce concept, son application est entachée d'énormes
difficultés
.L'objectif que nous nous sommes proposés d'atteindre à travers cette
recherche est de mettre en évidence dans un premier temps l'importance du
paramètre fiscal dans le système de gestion de la P M E I, afin d'inciter dans
un deuxième temps les dirigeants de la P M E I à un comportement plus
dynamique vis-à-vis du paramètre fiscal, point de départ d'une gestion fiscale.
Du stade de l'observation, nous étions amené à passer au stade de l'action.
Celle-ci consistait à nous rapprocher davantage des dirigeants des P M E I
afin de cerner dans la mesure du possible d'abord leur perception de l'impôt,
ensuite la manière dont ils gèrent l'impôt, enfin mettre en évidence les
contraintes qui s'opposent à la mise en place de la gestion fiscale dans la
perspective d'une gestion dynamique de l'impôt.
Dans la mesure où il s'agit d'appréhender une opinion et de mesurer un
comportement à l'égard de la variable fiscale, le moyen d'investigation que
nous avons estimé le plus adapte pour atteindre cet objectif est l'enquête sur le
terrain.

PARAGRAPHE I L'ELABORATION DE L'ENQUETE :

La difficulté à laquelle nous avons été confrontée, a consisté d'une part


dans le fait qu'il fallait choisir entre différents types d'enquêtes, d'autre part
entre différentes techniques qui soulèvent chacune des questions spécifiques :
méthodes de sondage, entretiens libres, échelles d'attitude, analyse de
contenu, statistique etc...
Pour réaliser l'enquête, il s'agissait pour nous d'interroger un certain
nombre de dirigeants de P M E I, en vue de tirer des conclusions plus larges.
Cette méthode relativement arbitraire a posé un certain nombre de
contraintes :
* D'abord par le fait qu'il s'agit d'une interrogation directe, qui se
distingue à la fois de l'observation où l'intervention du chercheur essaie
d'être minimale et de l'expérimentation où le chercheur crée et contrôle la
situation dont il a besoin.
* Ensuite en prenant comme unité d'observation et donc d'analyse des
individus, l'enquête se distingue des différentes méthodes sociologiques
qui portent directement sur des unités plus vastes, groupes, classes ou
institutions.
* Enfin il s'agissait d'une intérrogation en vue de mesurer une opinion.
Ce ne sont pas les chefs d'entreprises des P M E I, dans ce qu'ils ont de
personnel qui nous intéressent, comme c'est le cas dans un entretien-
diagnostic ou un entretien d'embauche, mais la possibilité de tirer de ce
qu'ils disent, des conclusions plus larges.
Néanmoins, la spécificité du thème que nous avons choisi a rendu l'aboutissement de
cette démarche délicat. En effet, le caractère Tabou de la fiscalité dans notre
environnement socio-culturel d'une part, et la méfiance des questionnés à l'égard des
exploitations qui pourraient être faites ultérieurement de leurs réponses, rendent dans
une certaine mesure équivoque les réponses obtenues
.Cela provient du fait que les discours qui constituent "la matière
première" de notre enquête n'étaient pas spontanés. Ils ne sont pas produits
dans un vide social qui en garantirait l'objectivité. Ils sont obtenus dans une
situation très particulière d'interaction sociale due :
* A la non transparence qui caractérise les rapports entre
l'administration fiscale et les contribuables.
* A l'attitude innée de l'individu à vouloir toujours payer le moins
d'impôts possibles.
:*A la non-vulgarisation de cette variable de gestion. Ce qui fait que le
système fiscal marocain a toujours été perçu par les dirigeants des P M
EI, comme complexe et instable.
Cette situation était de nature à biaiser le déroulement de l'enquête
effectuée auprès de l'échantillon retenu.
Aussi notre objectif consistait d'une part à mettre en confiance les
personnes enquêtées tout en explicitant le contenu du questionnaire, et d'autre
part à éviter toute influence éventuelle sur les réponses et les attitudes des
personnes à interroger.
Ainsi le souci de neutralité a été présent tout au long du processus
d'enquête. Il s'agit d'abord de notre neutralité en tant qu'enquêteurs, et celle de
la situation dans laquelle se déroule l'enquête.Une fois, que nous avons porté
notre choix sur la méthode à adopter et que nous avons cerné l'ensemble des
enjeux qui risquaient de limiter sa portée, nous avons abordé la question : qui
interroger ?

PARAGRAPHE II : L'ECHANTILLON

Deux questions principales ont présidé au choix de notre échantillon:


1 - Parmi les P M E I existantes à l'échelon national, quelle est la
population dont le comportement à l'égard de la variable fiscale nous
fïnporte de connaître ?
513

2 - Comment choisir dans cette population; les individus qui feront


l'objet de notre enquête, étant donné qu'il est exclu d'interroger toute la
population.
Pour ce faire, nous nous sommes attachés à définir le concept de P M E I . Le
problème consistait en effet à définir les critères traçant la limite entre la P M EI et la
grande entreprise
.A/- ESSAI DE DEFINITION DE LA P M EI

Une double difficulté caractérise tout essai de définition quantitative de


la P ME I. Elle concerne :
- Le choix d'un critère de mesure qui soit suffisamment représentatif de
la dimension de l'entreprise. Quelque soit ce critère il ne peut être que
schématique et partiel.
- La fixation d'un seuil au delà duquel l'entreprise appartient à une
classe déterminée, ce seuil ne peut être qu'arbitraire.
' Malgré l'insuffisance des critères quantitatifs, ils sont utilisés du fait de
leur caractère opérationnel.

1 - LES CRITERES QUANTITATIFS :


Les critères les plus généralement utilisés sont au nombre de quatre:
* Les effectifs ;
* Le chiffre d'affaire ;
* La valeur ajoutée ;
* Le capital engagé.
Avant de passer à l'étude de ces critères, il convient de rappeler que la P
M E I est d'abord un concept plus qu'une fourchette déterminée
qualitativement ou quantitativement.
1.1 - Les effectifs employés :
Ce critère est très fréquemment utilisé car il est simple, facilement
mesurable et relativement homogène pour permettre des comparaisons
sectorielles. C'est un critère qui ne subit pas les aléas de l'évaluation
monétaire ; ses différentes caractéristiques en font un critère sur lequel
513

beaucoup de statistiques ont été établies. Ce critère présente cependant


quelques inconvénients qui ont trait aux inégalités de qualification et de
formation du personnel employé. D'autre part, le travail en noir et intérimaire
d'un usage courant au Maroc, ainsi que la faible protection sociale expliquent
la forte variation des effectifs employés et donc la difficulté induite de retenir
ce critère comme un indicateur de dimension.
Compte tenu du travail intérimaire, les effectifs employés peuvent être
déterminés comme suit :

E.E. = E.P + E.I x X


12
E.E = effect. employés E.P =
effect. permanents E.I = effect.
intérimaires X = nombre de mois
de l'année.

On constate que ceci ne tient pas compte du travail en noir. Le tableau


suivant nous renseigne sur les critères retenus pour la détermination de la
dimension de laP M EI dans certains pays :
Petites entreprises Moyennes entreprises Grandes entreprises

France Europe 10-49 50-500 + 500


U. S.A. 10-250 (sb) 250 (bb)
MAROC 10-49 50-200 + 200

sb = small
business bb
= big
business
Ces seuils sont plus bas pour le commerce et les services.

1.2 - Le critère du chiffre d'affaires

C'est un indicateur de taille à travers le niveau d'activité des


entreprises, d'utilisation fréquente au niveau des organismes publics et
513

privés. Il est utilisé fréquemment au Maroc par la Banque du Maroc, de


même les statistiques du Ministère de l'Industrie sont faites sur la base
de ce critère. Cependant ce critère est économiquement critiquable :
* C'est un critère qui est sujet à la variation de l'évaluation monétaire.
* Selon les secteurs d'activité, l'importance des achats influence
beaucoup le niveau du chiffre d'affaires.
(ex : Bijouterie 10 M DH, 5 effectifs)
(ex : Entreprise de confection 2 M DH, 50 effectifs)
.* Selon la position aval ou amont de l'entreprise, le critère du chiffre
d'affaires donnera une taille apparente plus grande pour les entreprises
se caractérisant par des consommations intermédiaires élevées.
Les seuils de chiffres d'affaires retenus pour la définition de la P M E I
sont:

France 1 M FF <; PMEI < 100 M FF

Maroc 500.000 DH < PMEI < 20 MDH

L'O.D.I. fixe le seuil maximum du chiffre d'affaires pour une PMEI à la


création à 7,5 MDH pour pouvoir bénéficier des aides à la création en faveur
des PMEI.

1.3 - Le capital investi

Sur le plan comptable et financier, ce capital peut être apprécié au


niveau des ressources (passif), au niveau du capital social et des ressources
stables (fonds propres + DLMT). Au niveau des emplois (Actifs), par les
immobilisations brutes ou bien les immobilisations augmentées des besoins
en fonds de roulement ou enfin le total actif.
Le total actif est le critère qui semble le plus fréquemment utilisé au Maroc pour définir
la PMEI
513

.L'ODI comme la BNDE ont retenu le total actif avec le seuil de 5 M de


DH pour les années 80.
Les deux critères du capital investi et chiffre d'affaires sont les plus
utilisés au Maroc pour orienter les interventions des pouvoirs publics. Il
convient toutefois d'apporter les remarques suivantes : * Le volume des
capitaux nécessaires à une entreprise dépend de la nature de l'activité,
de sa croissance et de son stade de développement.
% Le critère du capital investi est insuffisant pour appréhender la
dimension réelle de l'entreprise parce qu'à l'Actif comme au Passif, ce
critère ne prend en compte que des éléments mesurables et selon des
principes comptables.
* Les actifs incorporels ne sont pas pris en compte par le critère du
capital investi.

1.4 - Le critère de valeur ajoutée :

Par valeur ajoutée on entend généralement la différence entre le


montant de la production réalisée par l'entreprise et tout ce qui a été acheté
pour réaliser cette production de l'extérieur qu'on appelle consommation
intermédiaire.Le concept de valeur ajoutée traduit davantage le niveau réel
d'activité de l'entreprise et il est significatif de la contribution de l'entreprise
à la richesse de l'économie nationale.
V.A = P.T - C.I

V.A = Valeur Ajoutée


P.T = Production Totale
C.I = Consommation intermédiaire.

Sur le plan comptable au niveau du compte d'exploitation générale, la


valeur ajoutée se définit ainsi :
* Valeur ajoutée = Frais de Personnel + Impôts et Taxes + Frais
Financiers + Dotations aux Amortissements + Dotations aux
Provisions + Bénéfice avant Impôt ;
* La production totale de l'entreprise = Chiffre d'affaires + travaux
faits par l'entreprise pour elle même + la Variation de stocks des
produits finis.
* La consommation intermédiaire = Achats de matières premières et
de fournitures + Transports + les autres services utilisés + variations
de stocks des matières premières.
Ce concept de valeur ajoutée semble être le meilleur critère quantitatif dimensionnel car
il est plus objectif et homogène que les autres
- .Il est plus objectif : car sous l'angle de la rémunération des facteurs, il
est indicateur de l'importance des moyens mis en œuvre par l'entreprise
(humains etc...)
513

- Il est plus homogène et plus neutre dans la mesure ou la valeur


ajoutée rend mieux compte de la taille de l'entreprise située en aval ou en
amont du processus de production.
Selon ce critère, est considérée comme P M EI toute entreprise dont la
valeur ajoutée est comprise entre 200.000 DH et 7 M de DH.
; En définitive, on constate que les critères les plus fréquemment utilisés
sont ceux du chiffre d'affaires, de l'effectif et du total actif.
Pour compléter la définition de la P M E I, il y a lieu d'évoquer la
propriété familiale du capital et de ce fait la P M E I peut être définie par la
conjugaison des critères suivants :
* Propriété familiale du capital
* Effectif compris entre 10 et 200
* Valeur ajoutée comprise entre 200.000 DH et 7 M DH.

2 - LES P M E I AU MAROC :

Selon une enquête du Ministère du Commerce et de l'Industrie au début


des années 80, les P M E I dont l'effectif était inférieur à 200 salariés
constituaient 90 % du total des entreprises industrielles, et 50 % du total des
emplois industriels, assuraient 40 % de la valeur ajoutée industrielle et
qu'elles participaient à raison de 50% à l'exportation. En 1985 elles
représentaient : 94 % du total des entreprises industrielles, 55 % du total des
emplois industriels.
On peut dire que le tissu industriel marocain est composé
essentiellement de P M EI.
De ce qui précède on constate que la définition de la P M E I pose un
certain nombre de difficultés dues :
* Au choix difficile d'un critère de définition
*: A l'absence de définition universelle
/

* Au fait qu'il n' y a dans le cas du Maroc que des définitions


administratives.
Le code des investissements de 1983 définit la P M EI comme toute
entreprise qui a un programme d'investissement en biens d'équipement qui ne
dépasse pas 5 M DH et son coût par emploi stable ne dépasse pas 70 000 DH.
La P M EI est un concept organisationnel et humain avant d'être une
fourchette chiffrée.
Les spécificités des P M E I marocaines sont :
* Une taille humaine relativement faible.
* L'indépendance vis-à-vis des autres entreprises.
L'omniprésence du propriétaire dirigeant
.Leur structure organisationnelle se caractérise par des relations
informelles, des circuits d'information ouverts, une structures légère et
souple ; les concepteurs et les décideurs sont parfois des exécutants, les tâches
513

et les responsabilités ne sont pas définies d'une manière claire. La fonction


financière dans la P M E I parait peu développée, toute décision importante en
matière financière est du ressort du propriétaire dirigeant.
Parmi les critères qualitatifs sus-mentionnés, certains sont difficiles à
évaluer, car ils nécessitent la consultation des documents comptables
considérés comme étant confidentiels par les dirigeants des P M E I. C'est la
raison pour laquelle nous avons écarté les critères suivants :
* La valeur ajoutée.
* Le capital investi.
Par ailleurs, nous avons retenu les critères suivants :
* La taille humaine (entreprises dont l'effectif varie entre 10 et 200
salariés).
* Le chiffre d'affaires (inférieur ou égal à 20 . 000.000 DH).
A ces deux critères quantitatifs, nous avons ajouté un critère qualitatif
qui est celui de l'omniprésence du propriétaire dirigeant.
B / - CHOIX DE LA POPULATION
En ce qui nous concerne, il serait prétentieux de notre part de vouloir
mener notre enquête auprès d'un échantillon représentatif des PMEI.
"En principe un échantillon est représentatif si les unités qui le
constituent sont choisies par un procédé tel que tous les membres de la
population ont la même qualité de faire partie de l'échantillon. Si ce n'est pas
le cas on dira que l'échantillon est biaisé". (1).
;En effet, la recherche de la représentativité de P M EI est une tâche très
difficile voire impossible pour les raisons suivantes :
* Comme on l'a vu précédemment, l'absence d'unanimité des
littératures sur les critères de définition de la P M E I rend la
constitution d'un échantillon représentatif une tâche délicate. Quelque
soit la taille de l'échantillon retenu, on ne peut attester de sa
représentativité en raison des difficultés d'évaluation des critères de
définition de la P M EI.
* Pour qu'un échantillon soit réellement représentatif, il faut qu'il le soit
également sur le plan géographique. Or la détermination d'un
échantillon géographiquement représentatif se heurte à des difficultés
de taille.

(1) Ghiglione RODOLPHE et Benjamin MATALON "les enquêtes sociologiques : théories


et pratiques" Armand COLIN 1978. p. 29.
* La répartition sectorielle est aussi un élément qu'il faut prendre en
considération pour que l'échantillon soit représentatif. Cependant, en
l'absence de statistiques exhaustives, non seulement des P ME I mais
aussi par secteur d'activités, il est pratiquement difficile de prétendre à
une représentativité sectorielle pour notre échantillon. Cette carence de
513

statistiques officielles des P M E I, est accentuée par la prépondérance


du secteur informel, notamment dans la catégorie des P M El.

Par conséquent, la recherche de la représentativité s'avère une


contrainte difficile à satisfaire. A cette notion de représentativité, "il faut
substituer une notion plus large, celle de l'adéquation de l'échantillon aux buts
poursuivis". (1).
Faute de pouvoir constituer un échantillon représentatif au sens strict du
terme, nous avons opté pour la détermination d'un échantillon acceptable et
adapté aux besoins de notre recherche.

(1) Ghiglione RODOLPHE et Benjamin MATHALON. Op. cité p.53


.C/ -CONSTITUTION DE L'ECHANTILLON:
Devant l'impossibilité de disposer d'une base de sondage satisfaisante
de P M E I , auprès desquelles on peut évaluer le degré d'intégration de la
variable fiscale dans la décision de gestion et d'analyser l'attitude de leurs
dirigeants à l'égard de l'impôt, nous avons été contraints de renoncer aux
méthodes aléatoires rigoureuses.
On a pu alors contourner la difficulté par le recours à la méthode dite
d'échantillonnage par quota. Cette méthode est de loin actuellement la plus
utilisée.
Dans son principe, la méthode des quotas consiste à obtenir une
représentativité suffisante, en cherchant à reproduire dans l'échantillon les
distributions de certaines variables importantes.
Il s'agit de diviser l'échantillon en catégories suivant certaines
proportions et d'après un nombre limité de caractères définis.
Etant donné que la ville de Casablanca est la métropole économique du
Royaume, concentrant 60 % de l'activité économique du pays, nous avons
limité notre espace géographique à Casablanca.
513

A l'intérieur de chaque variable, des critères ont été définis pour fixer
non seulement les quotas des P M E I par préfecture, mais aussi les quotas
par secteur d'activité.
L'échantillon ainsi retenu est constitué d'une soixantaine de P M E I
choisies en fonction des critères suivants :
* La répartition géographique des P M E I à travers la Wilaya du grand
Casablanca.
* Leur répartition par secteur d'activité.
Notre base de sondage a été l'annuaire des industries marocaines de
l'année 1990-1991. (Annuaire édité par l'office pour le développement
industriel). Nous avons retenu dans cet annuaire toutes les P M E I qui y sont
recensées. Certains annuaires professionnels nous ont permis de compléter les
informations nécessaires sur le montant du capital et le nombré d'effectifs
conformément aux critères que nous avons retenus.
Les secteurs recensés à l'intérieur des préfectures relevant du Grand-
Casablanca ont cependant été sélectionnés de la manière suivante :
* Certains secteurs d'activité ont été écartés de l'échantillon soit en
raison de leur faible valeur ajoutée industrielle, soit en raison de
l'importance des investissements engagés tant matériels qu'humains
dépassant les moyens d'une P M EI.
* Par contre, les autres secteurs retenus dans le cadre de chaque
préfecture ont été les suivants :
- Les industries alimentaires
- Habillement et chaussures
- Bois, articles en bois ou vannerie
- Papiers, carton, imprimerie
- Produits issus des minéraux
- Machines et matériels d'équipement
- Matériel électrique et électronique
- Machines de bureau
- Produits de la chimie et de la parachimie ;
- Articles en caoutchouc.
Ces secteurs retenus au sein de chaque préfecture ont été
sélectionnés en tenant compte des paramètres économiques suivants :
* Le chiffre d'affaires total
* Les exportations FOB
* L'investissement total
* La valeur ajoutée.
" Un tri opéré par le biais d'un programme informatique a débouché
en tenant compte de l'importance des paramètres économiques retenus, sur
le classement des secteurs d'activité par ordre d'importance dans chaque
préfecture comme suit :

Préfectures Nombre d'établissements Pourcentage Echantillon


recensés dans l'annuaire retenu
Aïn Sebaâ-Hay Moh. 1 125 45,53 27
Casa-Anfa 787 31,85 19
Ben M'Sik 73 2,95 2
513

Aïn Chok 231 9,35 6


El Fida 255 10,32 6
T O TA L 2 471 100% 60

Les 60 P M E I ainsi retenues représentent 2,43 % du total des


entreprises recensées dans l'annuaire des industries marocaines.
PARAGRAPHE III : LE QUESTIONNAIRE

Pour construire le questionnaire nous sommes partis de l'hypothèse


selon laquelle l'attitude des dirigeants des P M E I à l'égard de l'impôt est
passive, cette attitude est conditionnée par cinq variables importantes :
1 - Le montant des charges fiscales supportées par le chef de
l'entreprise.
2 - Sa capacité à évaluer la charge fiscale.
3 - Sa capacité à utiliser les règles et pratiques administratives.
4 - Sa perception personnelle vis-à-vis de l'impôt.
5 - Son degré d'accoutumance aux règles fiscales.
Notre questionnaire a été construit sur la base de ces différentes
variables afin d'en tirer les éléments explicatifs de l'attitude des dirigeants face
à la réalité fiscale.
Aussi, nous avons estimé que l'organisation de l'entreprise peut se situer
en amont ou en aval du problème étudié.
En effet l'attitude du dirigeant à l'égard de la fiscalité peut expliquer
l'organisation mise en place.
De même, une organisation préétablie peut inciter le dirigeant à une
certaine attitude. Pour éclaircir cette relation de causalité (cause à effet) entre
l'attitude et l'organisation, il nous a paru utile d'insérer l'organisation de
l'entreprise dans notre questionnaire.
Suivant l'ensemble de ces hypothèses à vérifier et objectifs à atteindre,
le questionnaire a été agencé en quatre parties répondant aux préoccupations
qui ont présidé à la construction de notre hypothèse :

1 - L'organisation de l'entreprise.
2 - Les aspects financiers et fiscaux de la gestion de l'entreprise.
3 - Les aspects généraux de la fiscalité.
4 - La place de la fiscalité dans la gestion de l'entreprise.

A/ - L'ORGANISATION DE L'ENTREPRISE

A ce niveau, l'objectif est de se renseigner d'abord sur la place


qu'occupe la fiscalité au sein de l'entreprise, et de voir si elle est considérée
comme une discipline à part entière, ou tout simplement rattachée au service
comptable et traitée comme une préoccupation secondaire, ensuite de définir
la nature des relations qui lient les P M EI aux conseils fiscaux, de mesurer le
513

degré d'implication de ces derniers dans la gestion de l'entreprise et surtout


apprécier la qualité des prestations fournies.
Le degré de maîtrise des dispositions fiscales est lié à l'organisation de la P M EI, à la
circulation en son sein de l'information dont le mode de traitement détermine sa fiabilité
sur le plan fiscal et financier
.B/ - LES ASPECTS FINANCIERS ET FISCAUX DE LA GESTION
DE L'ENTREPRISE:

L'objectif à ce stade consistait à faire ressortir les aspects fiscaux et


financiers de la gestion des P M EI.
Comme toute décision fiscale a une incidence financière, le problème
était de localiser le centre des décisions financières au sein de la P ME I, afin
d'apprécier dans quelle mesure la variable fiscale est intégrée dans l'ensemble
des décisions financières.
Aussi à travers les questions formulées au niveau de cette partie du
questionnaire, le but était de dégager comment les P M E I utilisent-t-elles les
dispositions fiscales pour gérer leurs finances.

C/ - LES ASPECTS GENERAUX DE LA FISCALITE:


Cette partie du questionnaire visait particulièrement le dirigeant de la P
M E I dans le but de déceler la perception que se fait celui-ci du système
fiscal d'une manière générale et de l'impôt en particulier.
Il s'agit également de faire ressortir les facteurs de blocage qui
s'opposent à une perception positive de la fiscalité aussi bien à travers le
système fiscal lui même qu'à travers les rapports qu'entretient l'entreprise avec
l'administration fiscale.
D/ - LA PLACE DE LA FISCALITE DANS LA GESTION
DE L'ENTREPRISE

Après ce tour d'horizon sur l'organisation des P M E I , les aspects


financiers et fiscaux de leur gestion, ainsi que les aspects généraux de la
fiscalité, il fallait apprécier la disposition des dirigeants des P M E I à la mise
en place d'une gestion fiscale.
Et afin de les sensibiliser sur l'intérêt de la question, nous avons sollicité leur
point de vue sur les conditions de la mise en œuvre de la gestion fiscale ést
aussi sur les contraintes tant matérielles que psychologiques qui s'opposent à
l'intégration de la dimension fiscale en tant qu'outil de gestion.
Le souci de clarté et de simplification a été présent tout au long de la
confection du questionnaire.
Aussi pour faciliter l'exploitation des données de l'enquête, seules les
questions à choix multiples et des questions fermées ont été utilisées sauf la
dernière question qui était ouverte, afin de permettre aux chefs d'entreprises
de s'exprimer librement sur les conditions de la mise en œuvre de la gestion
fiscale. Dans le but de compléter les données de l'enquête, il fallait recueillir
513

des éléments d'information aussi bien sur l'entreprise que sur son dirigeant.
Ceux-ci ont fait l'objet d'un volet à part du questionnaire. De plus et afin de ne
pas biaiser l'enquête en raison de la spécificité du thème et des craintes des
réticences des chefs d'entreprise, ce volet du questionnaire a été administré
séparément à la fin de l'entretien.
Avant d'administrer le questionnaire dans sa phase quantitative, nous avons d'abord
soumis notre questionnaire à une phase qualitative préliminaire. Celle-ci a consisté à
tester ce questionnaire auprès de cinq entreprises de petite et moyenne dimension. Ce
test nous a permis de s'assurer d'une part que les questions répondent parfaitement aux
objectifs que nous nous sommes fixés au départ et d'autre part que leur formulation est
bien comprise et ne prête à aucune équivoque
.CHAPITRE 2 DEPOUILLEMENT DES
RESULTATS DE
L'ENQUETE________________

Notre hypothèse de travail repose sur le fait que la mise en place d'une
gestion fiscale au sein de la P M E I, est conditionnée par l'attitude des
dirigeants vis-à-vis de la matière fiscale.
Ce comportement est lié à des facteurs subjectifs qui ont trait à la
dimension psychologique de l'impôt et à des facteurs objectifs rattachés à
l'évolution de l'environnement fiscal.
Afin de vérifier cette hypothèse de départ sur le terrain, nous avons
sélectionné un échantillon de soixante P M E I représentant différents secteurs
d'activité.
Cependant, l'administration de notre questionnaire n'a pu être réalisée qu'auprès de 36 P
M E I, la raison principale de la contraction de notre échantillon est due à la spécificité
du thème. En effet, il a été constaté une grande réticence chez bon nombre de dirigeants
des P M E I sélectionnées. Cette réticence s'explique par la méfiance de ces dirigeants à
l'égard de toute discussion concernant la fiscalité, craignant les exploitations qui
pourraient être faites ultérieurement de leurs déclarations. Aussi, il y a lieu de noter
que l'introduction auprès d'une partie de
513

sP M E I qui ont accepté de répondre à nos questions a été rendue possible


grâce à des recommandations rassurantes.
Le dépouillement de l'enquête a permis de confirmer d'une part que
l'intégration du paramètre fiscal dans le système de gestion est liée à la
perception que se font les dirigeants des P M EI de la fiscalité, d'autre part de
mettre en évidence les deux types de facteurs explicatifs à cette approche à
savoir :
* Les facteurs objectifs liés à l'environnement fiscal.
Les facteurs subjectifs, émanant du comportement fiscal des P M EI et de
leurs dirigeants.SECTION I : L'ENVIRONNEMENT
FISCAL

L'entreprise en tant qu'organisation doit tenir compte de son


environnement au sens large du terme, pour définir sa stratégie et sa structure.
La fiscalité de par sa nature juridique changeante et son incidence
financière, est l'une des composantes les plus contraignantes de cet
environnement sur les P M EI.
< En effet, depuis la mise en place de la réforme fiscale, tous les
changements intervenus dans la législation fiscale ainsi que les dérogations à
la loi (1) n'ont pas permis à la P M EI de bien maîtriser sa fiscalité.
Les contraintes de l'environnement fiscal sont inhérentes aux
spécificités de la réglementation fiscale et aux dysfonctionnements de la
513

communication entre les différents intervenants (Administration fiscale d'une


part et entreprises contribuables. Associations professionnelles et conseillers
fiscaux d'autre part).

(1) Campagnes de prescriptions anticipées et conventions


.PARAGRAPHE I : LES SPECIFICITES DE LA
REGLEMENTATION FISCALE CHEZ LES DIRIGEANTS DES
PMEI:

Il n'est pas possible lorsqu'on parle de gestion fiscale, de faire


abstraction de l'environnement fiscal de l'entreprise et de sa position relative à
l'égard de la réglementation fiscale.
L'étude menée auprès des chefs de P M E I a permis de relever que
l'une des contraintes à l'intégration de la dimension fiscale est la complexité et
l'instabilité du dispositif fiscal. Ainsi 90 % des dirigeants interrogés estiment
que les changements fiscaux qui interviennent chaque année à l'occasion des
lois de finances perturbent leur gestion. En effet de l'avis de ces chefs
d'entreprises, ces changements gênent toute prévision (72 % des réponses)
alors que d'autres voient dans les modifications permanentes des textes
fiscaux une source d'erreurs inhérentes à l'interprétation et à l'application de la
loi fiscale.
Seulement 8 % de notre échantillon n'est pas gêné par les changements
fiscaux dans la mesure où ces derniers contribuent à améliorer la législation
fiscale et à combler les lacunes juridiques existantes.Les réponses recueillies
auprès des chefs d'entreprises confirment ainsi notre hypothèse selon laquelle
le comportement négatif des dirigeants des P ME I est lié à la complexité et
l'instabilité de la réglementation fiscale. Il est indéniable sur ce point que
l'évolution permanente de la législation et l'extrême variété des dispositions
applicables contribuent à alourdir la contrainte que représente la gestion
administrative de l'impôt. Celle-ci devient si complexe que les chefs
513

d'entreprises sont dans l'impossibilité de suivre de très près les questions


fiscales.
: Cet environnement fiscal contraignant et aléatoire, perçu par les
dirigeants comme hostile, entraîne des distorsions dans le comportement des
dirigeants des P M EI et rend difficile tout effort de planification.
Les bases et les taux d'imposition sont modifiés au fur et à mesure des
besoins budgétaires de l'Etat et des incitations économiques du moment, tout
en traduisant une nette tendance à l'alourdissement de la charge fiscale.
Ainsi se constitue au fil des années un macquis inextricable de réglementations dans
lequel un chef d'entreprise non initié ne peut plus désormais se retrouver et risque de
payer de plus en plus cher sa méconnaissance
513
.L'instabilité de la réglementation est une caractéristique dominante du
système fiscal marocain. Depuis l'indépendance jusqu'à nos jours, le système
fiscal est annuellement modifié, complété, "retouché". Par conséquent, les
chefs d'entreprises avaient du mal à suivre cette réglementation aussi instable
et source de complications, trop de mesures temporaires ne conduisant qu'à
compliquer et rendre confus des mécanismes à l'origine difficiles à apprécier.
Parfois des mesures à priori distinctes, sans lien entre elles, ont façonné et
façonnent actuellement l'enylronnement de l'entreprise de manière indolore.
Avec l'introduction de la réforme fiscale mise en application à partir de
l'année 1986, tout le monde s'attendait à une certaine pause législative
permettant aux chefs d'entreprises de s'adapter et de s'accoutumer aux
nouvelles règles fiscales.
Il est vrai que l'opportunité de la réforme fiscale se justifie par le besoin
ressenti d'une correction des défaillances du système fiscal en vigueur. Or le
texte de la loi fiscale n'est pas la seule composante d'un système fiscal, car la
pratique fiscale c'est-à-dire l'application de cette loi est une donnée qu'il
convient de ne pas négliger.
S'intéressant à la perception de la réforme fiscale chez les dirigeants
des P M E I , nous avons constaté dans notre échantillon que 51 % des chefs
d'entreprise pensent que la réforme fiscale a alourdi la charge fiscale, 35 %
d'entre eux estiment qu'elle a compliqué les procédures fiscales.

Ainsi l'introduction du système des acomptes provisionnels et l'application


des mesures transitoires a été jugée comme non convenable par 78 % de
l'échantillon, parce que cela se traduit par le paiement d'un impôt calculé sur
la base d'un bénéfice hypothétique (88 % de l'échantillon), grève la trésorerie
de l'entreprise (66 % de l'échantillon), complique les procédures fiscales (23
% de l'échantillon).
Si la gestion de la T.V.A. est sur le plan technique une tâche aisée pour
51 % de l'échantillon, et malgré la neutralité de cet impôt qui se dégage
théoriquement de l'étude des testes fiscaux, 18 % des dirigeants interrogés
estiment que la T.V.A. n'est pas un impôt neutre. Cette attitude s'explique par
l'incidence négative de la T.V.A. sur la trésorerie (60 % de l'échantillon),
grève le prix de revient (37 % des réponses) notamment dans le cas des
entreprises qui n'ont pas la possibilité de récupération de la T.V.A.
La T.V.A. est un impôt générateur de coûts selon 29 % des chefs
d'entreprises interrogés. Il s'agit notamment de coûts administratifs et
financiers. Pour 29 % des dirigeants de notre échantillon, la T.V.A. crée des
distorsions entre les entreprises, faisant allusion aux exclusions du champ
d'application de la T.V.A. et l'existence de taux différenciés qui sont
pénalisants pour certaines entreprises et avantageux pour d'autres.La T.V.A.,
comme nous allons l'expliquer plus loin, a un impact négatif sur la trésorerie
de l'entreprise. 56 % des dirigeants interrogés pensent que cet impact pourrait
être évité par une maîtrise des délais crédits clients-fournisseurs, et par un
choix judicieux des options offertes en matière de T.V.A.
S'agissant de la réglementation fiscale actuelle, l'exploitation de
l'enquête a permis de relever les constatations suivantes :
' 1 Faiblesse et ambiguïté des textes : Les textes sont en effet très courts et ne
couvrent pas toutes les situations même les plus courantes. Une plus grande place est
donc laissée à l'interprétation qui s'est avérée en place très équivoque du fait de
l'ambiguité de ces textes
.Le manque de rigueur est imputable à notre société où la négociation
domine partout (conventions avec certaines catégories socioprofessionnelles,
prescriptions anticipées). Chez le contribuable, ce culte de la négociation est

1 Méconnaissance des règles et manque de rigueur : Notre environnement se


caractérise par une absence quasi-totale de diffusion de la loi fiscale, des
conditions de son application, de la doctrine administrative, ainsi que de la
jurisprudence, ces deux dernières étant partiquement occultes. Le résultat en
est que même les contribuables résolus à s'acquitter de leur obligations fiscales
se trouvent souvent dans une situation de méconnaissance de ces dernières.
513
bien sûr une question de mentalité mais découle aussi de notre niveau de
développement économique et social.
Quant aux chefs d'entreprise, ils ne semblent pas être découragés de
négliger leurs obligations par conviction qu'en cas d'intervention
administrative, ils trouveront toujours un terrain d'entente.
L'administration semble en effet préférer elle aussi transiger sur un
montant global à payer par le contribuable, plutôt que de discuter le
fondement de chaque chef de redresement et risquer ainsi de reconnaître la
validité d'un argument et le voir par la suite invoqué par un autre contribuable
à titre de précédent ou de doctrine.
Le reproche adressé au contribuable est valable pour son conseiller
fiscal, qui en général préfère aussi négocier un dossier plutôt que de défendre
une position par des arguments circonstanciés. Car non seulement l'analyse
détaillée d'un dossier suppose des connaissances et une documentation
appropriée, mais de plus cette analyse pourrait s'avérer inutile, la négociation
étant privilégieé par les différentes parties prenantes.
* Vinterprétation des textes et leur application :
Certains chefs d'entreprises estiment que l'application des textes
fiscaux est plutôt restrictive. Ceci en raison peut être de la motivation
pressante de la recette budgétaire et de la prédominance du court terme sur le
moyen et long terme.
Le contribuable a l'impression que l'application des textes par
l'administration est plus ou moins individualisée. On entend dire que la
position de l'Administration à l'égard de telle ou telle question est prise au
"cas par cas" alors que la règle du droit fiscal doit être objective et doit
s'appliquer de la même manière à tous les contribuables se trouvant dans une
situation identique.
Il est possible de dégager trois principes qui doivent présider à la mise
en place d'un système fiscal, et au niveau de l'entreprise, à l'intégration de la
dimension fiscale dans son système de gestion :
* D'abord stabiliser les règles fiscales :
L'environnement de l'entreprise est plus que jamais marqué par
l'incertitude. Certes la fiscalité doit tenir compte des contraintes actuelles et
futures qui se posent aux entreprises. Cependant, si des mesures ponctuelles
viennent modifier l'environnement fiscal de l'entreprise, les principes
fondamentaux de notre législation doivent conserver une certaine
permanence.
* Ensuite simplifier clans la mesure du possible la législation :
Quelle est l'utilité ou l'opportunité d'un certain nombre de
dispositions, source de complexité et dont le rendement pour le Trésor public
est faible?. La complexité engendre souvent des erreurs, des divergeances
d'interprétation. Par conséquent des efforts restent encore à déployer tant dans
l'harmonisation des règles fiscales, juridiques et comptables, qu'au niveau du
contenu même de la réglementation fiscale.

* Enfin informer les contribuables : la méconnaissance des règles


fiscales par les dirigeants des P M E I résulte en partie du manque
d'information.
Les dirigeants des P M EI ne peuvent faire abstraction de la fiscalité
dans la gestion de leur entreprise. Mais une bonne perception de la fiscalité
nécessite un minimum de connaissance des textes élaborés. La stabilité, la
simplification et l'information permettront aux dirigeants d'avoir une approche
réaliste des règles fiscales.
Il est certain que l'amélioration du système fiscal ne peut se faire que par une
implication de plus en plus active de la part des chefs d'entreprises, qui par leurs
problèmes, leurs questions et leurs doléances permettent au système fiscal d'évoluer afin
de répondre aux besoins tant de l'Etat que des opérateurs économiques
.PARAGRAPHE II LE DYSFONCTIONNEMENT DE
COMMUNICATION ENTRE LES DIFFERENTS INTERVENANTS
DANS L'ENVIRONNEMENT
FISCAL

L'adminsitration fiscale jusqu'à un passé recent a été peu


soucieuse de son image de marque et n'a pas œuvré pour un meilleur
fonctionnement et une plus grande transparence. Cette attitude a contribué à
maintenir la réticence du public vis-à-vis de l'impôt.
, La communication tant bien interne qu'externe était le parent pauvre de
toute une politique fiscale qui n'avait pour seul souci que l'accroissement des
recettes fiscales.
Le contribuable mal informé et non assisté se trouve obligé de faire
appel aux conseils fiscaux privés qui dans la plupart des cas se voient
dépassés en raison de l'instabilité des textes fiscaux et de l'évolution rapide de
l'environnement fiscal.
LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES MAL
INFORMÉES À LEUR TOUR, NE
SATISFONT PAS ENTIÈREMENT LES
ATTENTES DES P M E I. LE POIDS
FINANCIER NON IMPOSANT DE CES
DERNIÈRES ET L'ABSENCE D'UNE
FISCALITÉ QUI LEUR EST ADAPTÉE,
EXPLIQUENT LEUR
MARGINALISATION.A /- L A
POLITIQUE DE COMMUNICATION DE
L'ADMINISTRATION FISCALE :

L'administration fiscale qui vient de prendre conscience de la nécessité


de s'ouvrir sur le monde des contribuables, a entrepris un certain nombre
d'actions de communication. Ainsi la journée portes ouvertes organisée le 09
Mai 1992 sur le thème "L'agent du fisc face au public" a été favorablement
acceuillie par les différents intervenants de l'environnement fiscal.
Cependant, cette mutation entamée dans l'attitude de l'administration
fiscale reste très timide et peu convaincante. En effet, 86 % des P M E I
consultées se sont déclarées insatisfaites de l'effort de communication et
d'information entrepris par l'administration fiscale ainsi que des actions
administratives visant à vulgariser la matière fiscale, d'ailleurs 45 % des P M
E I interrogées estiment qu'elles ne maîtrisent pas la fiscalité en raison du
manque d'information.
Jusqu'en 1991 l'organisation de l'adminisation fiscale était parfaitement
anachronique, puisque basée sur la division des services par rapport aux
grandes catégories des prélèvements : division des impôts, division des T.C.A.
etc...
Cette structure organisationnelle a aggravé les problèmes de
dysfonctionnement, dans la mesure où le contribuable pour l'acquittement de
ses impôts, devait s'adresser à des interlocuteurs cloisonnés chacun avec des
pratiques d'interprétation et un état d'esprit qui lui sont propres.
En raison de son cloisonnement rigide, la communication externe
pâtissait de nombreuses pathologies inévitables. Chaque entité chargée de la
gestion d'une catégorie d'impôts dispose de ses propres services d'assiette, de
vérification et de contentieux. Cette organisation cloisonnée a crée des'aprioris
chez le contribuable. 54 % des P M E I interrogées à ce sujet ont avancé
qu'elles ne font pas recours aux procédures prévues en matière fiscale pour les
raisons suivantes :
* La crainte de situations conflictuelles avec l'administration
fiscale : 53
%
* La lenteur des procédures administratives : 47 %
* Pour 35 %, le recours à ces procédures est sans effet .
La réforme fiscale entamée depuis 1984, devrait normalement
déboucher sur la réforme de l'administration fiscale qui se traduit par une plus
grande ouverture et une plus large communication.
Cette restructuration tant attendue est intervenue le 02 Août 1991 date à
laquelle un nouvel organigramme de la direction des impôts est venu pallier
les insuffisances de l'ancienne organisation.
"La grande nouveauté a été de concevoir différement les différentes
articulations de la Direction, non plus en fonction des grandes catégories
d'impôt, mais selon les différentes fonctions dévolues à cette Direction au titre
de la gestion fiscale" (1).
Une innovation de taille est intervenue dans cet organigramme. Il s'agit
de la création pour la première fois d'un service chargé de l'information et des
relations publiques. Quelle que soit l'envergure des actions programmées par
ce nouveau département, leur portée restera limitée tant qu'un effort similaire
ne sera pas déployé sur le plan de la communication interne.
En effet, le nouvel organigramme a certes occasionné des mutations
dans le personnel de l'administration fiscale. Cependant pour changer les
mentalités des agents, une communication interne soutenue doit être instaurée
dans le cadre d'une gestion dynamique des ressources humaines dont la
motivation, le cadre de travail, la promotion interne et l'amélioration des
conditions matérielles constituent les axes fondamentaux.

(1) Latifa AKHRBACH "Perstroika à l'administration fiscale" in la Vie économique du


29/5/1992
12

.B /- L E ROLE DES CONSEILS FISCAUX PRIVES:

La restructuration de l'adminstration fiscale vise à instaurer une


nouvelle mentalité, dont des effets positifs sont attendus notamment au plan
de la communication. Actuellement les dirigeants des P M E I font plus appel
aux conseils fiscaux privés.
L'enquête que nous avons mené a révélé que 80 % des P M E I
recourent à l'assistance et aux conseils d'experts externes .
Ces conseils sont constitués dans 60 % des cas par des fiduciaires et 36
% par des experts comptables. La dépendance des P M E I vis-à-vis de ces
cabinets est indiscutable, car près de 83 % des entreprises interrogées
considèrent que l'assistance des cabinets conseils est indispensable.
L'appréciation du coût de ces consultations par rapport aux charges des
P M E I est très partagée en fonction des prestations fournies et de leur
qualité. 43% des entreprises ayant constitué l'échantillon estiment que cette
assistance est bon marché, alors que 35 % la considèrent coûteuse.
Les P M E I semblent être satisfaisaites des prestations fournies par les
cabinets conseils. En effet, seulement 25 % des réponses recueillies,
attribuent la non maîtrise de la matière fiscale à l'inefficacité de ces cabinets.
Toutefois, il y a lieu de noter que ces cabinets ne sont pas de vrais spécialistes
en fiscalité. Leur activité principale dans la plupart des cas consiste à traiter
les comptabilités. Ils s'adonnent donc à la fiscalité entre autres, et dans
13

certains cas ils se trouvent dépassés par l'évolution rapide de la fiscalité qui
devient de plus en plus technique.
Pour ceux qui se veulent fiscalistes, dans la majorité des cas ils se
portent négociateurs de l'entreprise auprès de l'administration fiscale, laissant
de côté leur vocation de conseillers qui consiste à proposer aux P M E I des
techniques adéquates pour mieux intégrer la fiscalité dans leurs décisions de
gestion.
/ Cette situation peut être expliquée par le nombre limité des titulaires du
diplôme d'expertise comptable. Ce diplôme est de nature à offrir une garantie
de compétence professionnelle basée non seulement sur une formation
comptable et fiscale, mais également économique et juridique.
Il faut noter également, que la non organisation de la profession laisse
la porte largement ouverte à tout prétendant conseiller fiscal disposant de
moyens financiers pour ouvrir un cabinet. (1)
Si les facteurs objectifs liés à l'environnement fiscal, influencent la
perception que se font les dirigeants des P M EI du paramètre fiscal, ils ne
l'expliquent pas entièrement, d'autres facteurs subjectifs liés au comportement
fiscal entrent en jeu.
14

(1) Une loi visant à réglementer la profession d'expertise comptable au Maroc a été
adoptée par le parlement.SECTION II : LE COMPORTEMENT
FISCAL DES
PMEI

La fiscalité fait partie des contraintes de l'environnement auquel les


entreprises sont confrontées, elle suscite de leur part des réactions et des
comportements qui vont de la gestion passive à la gestion dynamique en
passant par la résistance, l'évasion ou la fraude.
A travers l'enquête, nous nous sommes limités à rechercher quel type
de comportement suscite la fiscalité sur le plan structurel et organisationnel
ainsi que sur le plan décisionnel.

PARAGRAPHE I : LE COMPORTEMENT FISCAL SUR LE PLAN


STRUCTUREL
ET ORGANISATIONNEL

Si le paramètre fiscal a retenu notre attention comme variable à prendre


en considération dans toute décision de l'entreprise, ce n'est pas pour des
raisons conjoncturelles, mais bien parce qu'il est lié à la vie de l'entreprise
depuis sa création jusqu'à sa disparition et affecte toutes les opérations
effectuées, ainsi que toutes les décisions prises par l'entreprise.
A ce niveau, la question qui se pose est de savoir si la structure et l'organisation de la P
M E I sont déterminées ou affectées par la fiscalité que ce soit d'une façon directe ou
indirecte
15

.L'enquête a permis de dégager un certain nombre d'éléments de


réponse qui s'accordent tous pour confirmer que la fiscalité se traduit par une
incidence aussi bien sur la structure de la P M E I que sur son organisation.

A/-FISCALITE ET STRUCTURE D E L A P M E I :

En effet, les éléments de réponse dégagés de l'enquête permettent de


dire que la fiscalité se traduit par une incidence aussi bien sur la forme
juridique des P M E I que sur la structure de leur capital.

1 - AU NIVEAU DE LA FORME JURIDIQUE

A travers l'échantillon retenu on constate une prédominance de la


forme sociétaire par rapport à la forme individuelle, cette prédominance n'est
pas due au hasard, mais elle résulte d'un choix préalable lui-même dicté par la
contrainte suivante : la plupart des entreprises individuelles sont soumises au
régime du forfait, donc non soumises à l'obligation de tenir une comptabilité.
Par conséquent, ces entreprises ne disposent pas d'une structure et d'une
organisation financière et comptable, une telle organisation constitue une
condition à l'administration du questionnaire, en raison de la diversité et de la
technicité des éléments traités (investissement, financement, rentabilité, coût
etc...) ; c'est ce qui explique le pourcentage élevé des sociétés dans
l'échantillon retenu soit 88 %. Par ailleurs et au sein de cette forme juridique,
on constate une prédominance de la société anonyme par rapport aux autres
16

formes (particulièrement la SARL), en effet près de 84 % des entreprises


touchées et qui ont la forme de société sont des sociétés anonymes soit près
de 75 % du total.
Bien que le pourquoi du choix de la forme juridique par les entreprises
n'a pas motivé notre enquête, il parait évident que les préoccupations fiscales
président largement à ce choix, dans la mesure où dan$ la société anonyme, la
responsabilité est limitée aux capitaux engagés et en l'absence de fautes
graves ou de manœuvres frauduleuses, la responsabilité des apporteurs de
capitaux est limitée à leurs apports ; ceci démontre que le paramètre fiscal est
bien présent dans le choix de la forme juridique.

2 - AU NIVEAU DE LA STRUCTURE DU CAPITAL :

A ce niveau, la fiscalité se traduit par une double incidence, aussi bien


au niveau du volume du capital engagé qu'au niveau de la structure de sa
répartition.
A priori l'importance du capital devrait être déterminée par des
considérations qui ont trait à la nature de l'activité exercée, à son importance
ainsi qu'aux relations avec les banques.
La fiscalité bien que frappant le capital (par le biais des droits
d'enregistrement) a visiblement peu d'incidence sur la fixation du montant du
capital, mais on peut avancer qu'au moins au départ, la fiscalité est l'un des
éléments pris en considération pour la fixation du montant du capital ;
17

l'incidence de la fiscalité est liée à la volonté de réduire l'engagement et la


responsabilité des apporteurs de capitaux vis-à-vis des partenaires de
l'entreprise d'une façon générale et du fisc plus particulièrement.
Au niveau de la structure du capital, l'enquête a permis de confirmer
que lésionsidérations ou préoccupations fiscales déterminent largement la
forme juridique de l'entreprise ; en effet plus de 60 % des entreprises sont des
entreprises familiales dont le capital est détenu à 100 % par la famille.
La société est constituée certes par des associés (dans la plupart des cas, parents et leurs
enfants), mais la propriété, le contrôle et le pouvoir reviennent à une seule personne, et
c'est pour échapper à l'imposition des personnes physiques (le contribuable peut être
poursuivi sur ses biens personnels) et bénéficier des avantages liés à la forme sociétaire
(en matière de responsabilité, salaires fiscaux etc...) que la plupart des entreprises optent
pour la forme sociétaire généralement la société anonyme quoi que le capital soit détenu
en totalité par la même famille et au sein de la famille par une seule personne
.B /- FISCALITE ET ORGANISATION DES P M E I :
Nul doute que l'organisation des P M E I est imprégnée par la fiscalité.
L'existence de certains services répond à des exigences purement fiscales, de
même l'importance variable de la fiscalité d'une entreprise à une autre justifie
son attribution à telle ou telle personne, à l'intérieur de l'entreprise ou à des
organismes à l'extérieur de l'entreprise (fiduciaire, cabinet d'expertise etc...),
ce qui pose le problème de l'organisation
administrative à l'intérieur de la P M E I et celui de l'attribution de la
/

responsabilité des questions fiscales.

1 - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA P M E I
18

Nous avons considéré que l'existence d'un service comptable et


financier constitue l'indicateur par excellence de l'importance accordée à la
question fiscale dans l'organisation interne de la P M EI.
Bien que la quasi-totalité des entreprises retenues sont constituées en
société, on dénote l'absence de services comptables et financiers dans près de
23 % de ces entreprises, ce qui ne manque par d'avoir des incidences non
seulement sur le plan fiscal, mais aussi sur le plan financier, commercial,
technique etc...
En ce qui concerne l'absence de service comptable et financier dans ces
entreprises, il aurait été judicieux d'en connaître les raisons afin de pouvoir se
prononcer sur la place réservée à la variable fiscale dans les arguments
avancés.
Il est certain que ces entreprises qui ne disposent pas de service
comptable et financier ont peu de possibilités d'agir sur l'impôt, et se
contentent de le subir. Les tâches comptables et fiscales sont généralement
confiées à des fiduciaires qui se contentent tout au plus de respecter les
échéances fiscales à partir des éléments qui leur sont remis par l'entreprise, et
on imagine mal comment une entité externe à l'entreprise (en l'occurrence la
fiduciaire) pourrait lui permettre d'intégrer le paramètre fiscal dans ses
décisions courantes. Une telle ambition ne peut être réalisée que si l'entreprise
possède une organisation à même de lui assurer une disponibilité de
l'information.
19

2 - L'ATTRIBUTION DES QUESTIONS FISCALES :

A ce niveau, les éléments de réponse tirés de l'enquête ont permis de


dégager deux tendances, la première a trait à la concentration de la
responsabilité des questions financières et fiscales entre les mains des chefs
d'entreprise, et la deuxième à l'association d'organismes extérieurs dans la
gestion de la matière fiscale (fiduciaires, cabinets d'expertise, cabinets
conseils etc...).
En effet, dans près de 86 % des entreprises enquêtées, c'est le chef
d'entreprise qui détient la responsabilité des questions financières et fiscales,
ce qui signifie l'absence de délégation de pouvoir au profit des collaborateurs
et la concentration des attributions en matière fiscale entre les mains du chef
d'entreprise.
Cependant, cette concentration de la responsabilité de la question
fiscale n'empêche pas les chefs d'entreprises de faire appel aux services
d'organismes externes ; en effet sur les entreprises qui disposent d'un service
comptable et financier, les 2/3 confient la détermination du résultat fiscal à
des organismes extérieurs, ce qui signifie qu'elles ne sont pas en mesure de le
faire elles-mêmes et par conséquent incapables d'intégrer le paramètre fiscal
dans leurs décisions courantes.
Par ailleurs, l'analyse des attributions des services comptables et
financiers permet de dégager que près de 60 % des entreprises qui disposent
d'un service comptable et financier ne tiennent pas une comptabilité
20

analytique, ce qui signifie l'absence d'un outil de décision et une source


d'information en mesure de faciliter la prise de décision.
L'incidence de la fiscalité sur la P M E I en tant que cadre, en tant que
structure, nous conduit à analyser l'effet fiscal sur la dynamique interne en
terme d'incidence sur la prise de décision. Nous nous limiterons à ce niveau
aux décisions les plus importantes dont dépend la survie de la P M EI à savoir
les décisions d'investissement et de financement.
PARAGRAPHE II COMPORTEMENT
FISCAL EN MATIERE D'INVESTISSEMENT
ET DE FINANCEMENT :

L'enquête avait pour objectif de dégager le comportement des P M E I


en matière d'investissement et de financement compte tenu de la variable
fiscale, de déterminer le lien existant entre la fiscalité et l'investissement d'une
part et la fiscalité et le financement d'autre part.
,-La question qui se pose est de savoir si les règles fiscales sont de
simples paramètres ou de réelles variables explicatives des décisions prises
par lés P M EI en matière d'investissement et de financement.
Les éléments qui se dégagent de l'enquête ont permis d'apporter des
réponses à ces questions, réponses qui dénotent d'une prise en considération
limitée de la variable fiscale en tant que paramètre de décision.
21

A /- COMPORTEMENT FISCAL EN MATIERE


D'INVESTISSEMENT

Au départ, il importait de vérifier si la fiscalité constitue un simple paramètre de la


décision d'investissement ou plutôt une variable explicative de cette décision
.La rentabilité d'un investissement en tant qu'objectif recherché par
l'entreprise est directement affectée par la fiscalité.
En effet, la rentabilité est déterminée par la différence entre la dépense
initiale et les rentrées futures nées de l'investissement, ces deux éléments sont
affectés par la fiscalité (pour plus de détail cf Ilème partie chapitre 1) . Mais si
le lien entre la fiscalité et l'investissement n'est plus à démontrer, la question
qui se pose est de savoir si la fiscalité d'une façon générale et les incitations
fiscales en particulier déterminent, modifient ou contribuent à modifier le
comportement des P M E I en matière d'investissement.
De l'enquête réalisée auprès des dirigeants des P M E I touchées, se
dégagent les tendances suivantes :
* Dans la quasi-totalité des entreprises de l'échantillon, la responsabilité
de la décision d'investissement incombe au chef d'entreprise au même
titre que les questions financières et fiscales. Ceci signifie une
concentration du pouvoir de décision entre les mains du patron et
l'absence de délégation de pouvoir d'une part et l'absence d'une
structure et d'une organisation en mesure de définir les attributions et
les prérogatives de chacun d'autre part. Ceci confirme par ailleurs le
caractère familial voire individuel mais camouflé de ces entreprises
22

derrière des formes qui répondent beaucoup plus à des considérations


fiscales qu'économiques.
* En ce qui concerne la prise en considération de la variable fiscale dans
la décision d'investissement, il convient de souligner au préalable que
le calcul de rentabilité auquel se livrent les entreprises enquêtées est un
calcul approximatif qui relève beaucoup plus de l'approximation que du
calcul économique.
Cette remarque étant faite, le comportement des P M E I en matière
d'investissement est partagé entre les entreprises qui prennent en considération
la variable fiscale en premier lieu soit 49 % de l'échantillon et celles pour
lesquelles la fiscalité est une donnée marginale qui est prise en considération
en dernier lieu ou complètement négligée soit 51 %.
Les incitations fiscales en tant que telles ont peu d'impact sur la
décision d'investissement ; en effet pour 60 % des entreprises étudiées les
incitations fiscales constituent un critère secondaire de la décision
d'investissement. Ceci s'explique par les facteurs suivants :
- D'abord les entreprises considèrent que la rentabilité est le critère
déterminant de la décision d'investissement, ensuite la lenteur administrative
constitue un facteur contraignant et enfin parce que les incitations fiscales sont
insignifiantes.
Les incitations fiscales à l'investissement semblent peu attrayantes pour
les entreprises et restent une préoccupation secondaire pour les dirigeants. En
23

effet, ces incitation sont insignifiantes ou sans effet pour près de 50 % des
entreprises enquêtées.
Les modifications fréquentes des aides fiscales rendent difficile toute
prévision visant à intégrer ces aides dans la décision d'investissement, en
raison du caractère impératif ou urgent de l'investissement. En fait, ces
mesures d'aides (avantages accordés en fonction des zones géographiques)
peuvent être considérées beaucoup plus comme une compensation à une
situation sectorielle, géographique ou une infrastructure défavorable qu'une
incitation. Ce qui signifie que les P M E I utilisent ces incitations dans la
mesure où elles en ont la possibilité (matérielle et objective), mais ces
incitations ne modifient pas réellement les décisions d'investissement.

B/-COMPORTEMENT FISCAL EN MATIERE DE


FINANCEMENT :

En matière de financement, les P M E I présentent deux types de spécificités qui leur


sont propres : d'une part, la méconnaissance des outils de gestion fait que les
responsables se préoccupent peu de la maîtrise de leur financement et ont le plus
souvent tendance à recourir au financement bancaire, essentiellement aux crédits de
trésorerie. D'autre part, la propriété familiale (voire individuelle) du capital ne facilite
pas l'ouverture de l'entreprise à des apporteurs de capitaux étrangers ou à des organismes
bancaires ou financiers en vue de la prise de participation
.Ceci se traduit par l'absence de politique financière qui prend en
considération la structure financière et la politique de l'endettement dans une
perspective d'allocation optimale des ressources par un arbitrage entre le
risque et la rentabilité.
24

Sur ce point, l'enquête se proposait de répondre à la question de savoir


si la variable fiscale est prise en considération par les chefs d'entreprise
comme paramètre de la décision de financement.
A ce titre, l'enquête a révélé que dans 60 % des entreprises touchées, la
fiscalité n'est pas prise en considération lors du choix du mode de financement
de l'investissement, ce qui confirme la méconnaissance des outils de gestion
par une bonne partie des chefs de P M EI.
Cette tendance est d'ailleurs confirmée par les avis partagés sur la
question de l'incidence de la fiscalité sur le coût de financement. En effet,
pour 40 % des chefs d'entreprises interrogés, la fiscalité agit sur le coût de
financement de l'investissement à la hausse parce qu'elle grève les dépenses
liées à l'investissement, une telle conception se préoccupe de l'investissement
et non de son mode de financement, alors que la notion de coût est liée à celle
du mode de financement. D'un autre côté, près de 15 % des chefs d'entreprises
considèrent que la fiscalité n'affecte en aucun cas le coût de financement, ce
qui revient à dire que la fiscalité est neutre et n'a aucune incidence.
Ces deux types de réponses confirment la méconnaissance de l'incidence de la
variable fiscale et par conséquent la non prise en considération de ce
paramètre dans le système de gestion des P M EI.
Par ailleurs, seules 37 % des entreprises de l'échantillon estiment que la
fiscalité peut contribuer à baisser le coût de financement par le biais
notamment de la déduction des frais financiers (effet de levier) dans le cas de
recours à l'endettement ou des redevances de leasing ; mais encore faut- il que
25

la préoccupation de rentabilité soit présente dans ce schéma d'analyse (on ne


peùt parler d'effet de levier en l'absence de rentabilité).
On retrouve la même tendance au niveau des sources de financement auxquelles les P M
EI font recours, en effet, l'enquête a révélé que les P M EI de l'échantillon ont tendance à
recourir à l'autofinancement et (ou) à l'endettement comme moyen de financement, deux
sources qui ne se traduisent pas par les mêmes effets ; le coût de l'autofinancement étant
supérieur à celui de l'endettement (au moins lorsque le résultat est suffisamment
bénéficiaire pour permettre de couvrir le coût financier). A ce titre l'autofinancement est
pratiqué par 60 % des entreprises de l'échantillon, alors que pour l'endettement, le
pourcentage est de 57 %
.Le recours aux comptes courants comme moyen de financement est
pratiqué par 40 % de ces P M EI, ce qui signifie une volonté de la part des
associés de limiter leurs engagements au capital engagé. Enfin le leasing vient
en dernier lieu comme moyen de financement puisqu'il est pratiqué par près
de 29 % des P M E I touchées.
Le recours à l'endettement est motivé plus par la souplesse des
procédures d'octroi des crédits (51 % des entreprises) que par des
considérations fiscales liées à la déductibilité des frais financiers (14 % de
l'échantillon) ou à l'effet de levier.
Par ailleurs, si la notion de coût est prise en considération dans le choix
du mode de financement pour près de 48 % des entreprises qui ont fait l'objet
de l'enquête, elle n'est pas cernée dans toutes ses dimensions y compris
fiscales. Cepi confirme la méconnaissance des outils de gestion par les chefs
d'entreprises, et ne manque pas d'imprégner leur conception personnelle de
l'impôt et de faire subir en retour les répercussions de cette conception à
l'entreprise.
26

SECTION III : COMPORTEMENT FISCAL DES


DIRIGEANTS DES P M E I :

Deux facteurs importants influencent le comportement fiscale des


dirigeants des P ME I :
* Leur mentalité fiscale qui s'entend comme l'attitude à l'égard de
l'impôt. Cette attitude est marquée d'une part par la conception qu'on se
fait de l'impôt, d'autre part par le degré de satisfaction qu'on tire de la
contrepartie des prélèvements fiscaux.

* Le sentiment de charge qu'ils éprouvent à l'égard de l'impôt. Le


prélèvement global de 44 % (1) sur les résultats de l'entreprise est perçu
comme étant élevé. La multitude d'impôts aggrave ce sentiment de
charge chez les dirigeants des P M EI.

(1) ce taux a été réduit à 41,8 % par la loi de finances de l'année 1993
.PARAGRAPHE I LA MENTALITE FISCALE DES DIRIGEANTS
DES P M E I :

Dans notre hypothèse de départ, nous avons estimé que l'attitude des
dirigeants face à la réalité fiscale s'explique entre autres par une certaine
27

mentalité fiscale.
En posant la question suivante à notre échantillon: "Pour vous l'impôt a la
signification suivante" : "Donner, contribuer, prendre quelque chose". Il s'est
avéré que 57 % des contribuables interrogés estiment que l'impôt est une
contribution au budget de l'Etat, alors que pour 23 %, l'impôt est une
obligation civique à laquelle ils sont astreints d'adhérer. Seulement 17 % des
dirigeants consultés à ce sujet, pensent que l'impôt est une confiscation
obligatoire et forcée qui porte atteinte au patrimoine des citoyens
contribuables.
Il convient de rappeler que la mentalité fiscale des dirigeants est
intimement liée à d'autre attitudes et opinions en fonction desquelles, elle
change au cours du temps. Dans cet ordre d'idées, nous avons posé la question
suivante à ces mêmes dirigeants : "pensez-vous que l'on obtienne une
contrepartie pour les impôts que l'on paye ?". Il ressort des éléments de
l'enquête que 98 % des personnes interrogées ne sont pas satisfaites de la
contrepartie obtenue pour les impôts payés.
Si nous comparons ces réponses à celles données à la question
concernant la signification du mot impôt, nous constatons que la mentalité des
dirigeants ne constitue pas en elle-même un frein à l'intégration de la variable
fiscale, puisque 70 % des contribuables interviewés admettent le principe de
contribuer aux charges de l'État. Le problème se situe plutôt au niveau du
sentiment de méfiance à l'égard des destinations réservées aux ressources
fiscales.
28

Les dirigeants estiment que l'infrastructure économique et sociale ainsi que les
services publics ne reflètent pas l'effort fiscal consenti par le contribuable. Ce
sentiment explique à notre avis l'attitude négative des dirigeants face à
l'impôt.

PARAGRAPHE II LE SENTIMENT
DE CHARGE DE L'IMPOT CHEZ LES
-----------------DIRIGËÀNTS DE$ P M E j :------------------

L'idée ayant présidée notre démarche est la recherche d'un lien direct
entre le comportement fiscal des dirigeants des P M E I et l'importance de
leurs charges fiscales.
Celles-ci sont entendues comme la différence entre le revenu dont disposerait le
dirigeant s'il n'avait pas d'impôts à payer et son revenu effectif, qui se trouve diminué
par rapport au premier, suite à l'impositio
npersonnelle (1) d'une part et aux impôts acquittés par l'entreprise d'autre part
(2).
Aussi avons-nous posé la question suivante : Estimez-vous que l'impôt
payé par votre entreprise est raisonnable ou trop élevé ?".
63 % des dirigeants questionnés, estiment que l'impôt payé par leur
entreprise est trop élevé, alors que seulement 37% pensent que leurs charges
fiscales sont raisonnables.
Le sentiment de charge fiscale chez les dirigeants qui se voient lourdement
imposés, s'explique par l'application de taux d'imposition élevés (81 % des
réponses), par la multitude d'impôts à laquelle doit faire face le dirigeant (72
29

% des réponses), par le fait que l'impôt ampute les capacités


d'autofinancement de l'entreprise (18 % des réponses).
Par conséquent, l'importance des charges fiscales a certainement une
influence sur l'attitude du dirigeant à l'égard de son devoir fiscal et sur le
comportement qui en résulte.

(1) Impôt général sur le revenu pour les personnes physiques.


(2) Impôt sur les sociétés ou impôt général sur le revenu.
Par ailleurs, ce sentiment de charges chez le dirigeant à l'égard de
l'impôt est accentué par le degré d'importance de ses facultés contributives,
plus celles-ci sont faibles plus ce sentiment de charges est fort ressenti.
Au niveau de ce sentiment de charges, s'interfèrent d'autres facteurs
d'influences, telle que la connaissance du dirigeant des impôts à payer et la
façon dont il est informé sur la fiscalité en général.
Etant donné que 86 % des dirigeants consultés sont insatisfaits de
l'effort d'information entrepris par l'administration fiscale, on comprend dès
lors l'impact de ces facteurs et leur influence sur ce sentiment de charges et
par conséquent sur le comportement fiscal qui en découle.
Ainsi, l'enquête menée auprès d'un échantillon des dirigeants des P M E
I, a dégagé que le comportement fiscal de ces derniers est lié à des facteurs
objectifs inhérents à la nature de l'environnement fiscal et à des facteurs
30

subjectifs ayant trait à l'approche que se font les dirigeants de la variable


fiscale.
Ces contraintes qui constituent des obstacles à la mise en place d'une gestion fiscale
peuvent être gérées si les dirigeants adoptent une attitude plus dynamique vis-à-vis du
paramètre fiscal
.CHAPITRE 3 MISE EN ŒUVRE DE LA GESTION
FISCALE

Aujourd'hui, la conduite d'une entreprise devient de plus en plus un


métier technique et scientifique nécessitant une spécialisation accrue
notamment sur le plan fiscal. De ce fait, le gestionnaire devra optimiser toutes
les ressources nécessaires à la vie de l'entreprise, ressources matérielles et
humaines. Ainsi, une bonne gestion se doit et ne peut qu'être intégrale.
Dans ce contexte, la gestion financière occupe particulièrement une place privilégiée et
prépondérante car toute modification dans les autres fonctions se traduit par une
incidence financière. A ce niveau, la fiscalité a un poids non négligeable pouvant agir
comme incitation ou repoussoir et c'est dans cet ordre d'idées qu'on peut parler de la
"gestion fiscale". Celle-ci a comme finalité de permettre à l'entreprise de bénéficier de
tous les avantages fiscaux offerts par le système fiscal tout en évitant de prendre des
risques inconsidérés. En d'autre termes, il s'agit de rechercher la meilleure solution
fiscale tout en étant prudent quant à la limite à ne pas dépasser
.Comme toute entreprise, la P M E I subit les effets de la fiscalité et de
ce fait, elle est astreinte à intégrer la dimension fiscale dans l'ensemble de ses
décisions voire asseoir une gestion fiscale proprement dite.
Cependant, à travers l'enquête que nous avons menée, nous avons
constaté qu'il existe dans l'esprit des dirigeants des P M E I une certaine
confusion entre gestion fiscale , évasion fiscale et fraude fiscale. Dans un
31

souci de clarté, il nous appartient de définir la notion de gestion fiscale dans


son contexte légal comme une nouvelle technique de gestion.
'Il est évident que la mise en œuvre d'une gestion fiscale se heurte à un certain nombre
de contraintes que la P M E I doit prendre en compte. Aussi les moyens à mettre en
œuvre pour atteindre les objectifs escomptés par la gestion fiscale doivent être définis
32

.SECTION I : ESSAI DE DEFINITION DE


LA GESTION FISCALE

Plusieurs définitions ont été données par différents auteurs à la gestion


fiscale. Celle-ci se démarque nettement de l'évasion et de la fraude fiscale.
Cette démarcation se situe aussi bien au niveau de son fondement légal qu'au
niveau des ses finalités.

PARAGRAPHE I QU'EST CE QUE LA GESTION FISCALE ?

Le droit fiscal est un droit certes contraignant dans son esprit,


rigoureux dans ses principes, mais laissant tout de même une marge de
manœuvre dans son application. Pour la mise en œuvre de ses propres règles,
il appartient au contribuable de chercher dans la loi l'avantage fiscal
appréciable en choisissant bien parmi différentes options possibles.
La gestion fiscale (1) est définie comme étant avant tout "une
prévisions de l'impôt. Elle est ensuite une faculté de choisir entre des régimes
fiscaux lorsque le Droit fiscal l'autorise".

(1) J. SCHMIDT "l'entreprise devant l'impôt" Ed. Bordas 1972 p. 124.


De cette définition, se dégage trois éléments : d'abord la prévision de
l'impôt, ensuite la faculté de choisir et enfin l'existence de choix (fiscaux) et
options prévus par la législation fiscale.

A/ - LA PREVISION DE L'IMPOT ;

Compte tenu des enjeux financiers qui découlent de la réglementation


fiscale, les entreprises cherchent à mieux gérer le risque fiscal, gestion qui
revêt un caractère préventif. En effet, les entreprises vivent dans une situation
d'incertitude fiscale. Elles sont soumises à une législation qu'elles considèrent
comme complexe et qui se caractérisent par sa constante évolution.
Parallèlement, elles sont exposées à l'éventualité d'un contrôle fiscal et à
l'application le cas échéant de redressements et de sanctions.
AINSI, LA MISE EN PLACE DE LA GESTION FISCALE AURA
UN DOUBLE OBJECTIF : D'UNE PART, MESURER LE RISQUE
FISCAL ENCOURU PAR L'ENTREPRISE ET D'AUTRE PART,
S'ATTACHER À RÉDUIRE LE RISQUE AINSI DÉCELÉ.
L'ENTREPRISE EST AINSI AVERTIE SUR LES
CONSÉQUENCES QUI RÉSULTERAIENT D'UN CONTRÔLE
FISCAL TRADUIT EN TERMES FINANCIERS. CETTE
ÉVALUATION VA CONSTITUER UN ÉLÉMENT
D'INFORMATION PRÉCIEUX POUR LA GESTION
FINANCIÈRE PRÉVISIONNELLE DE L'ENTREPRISE.B /- L A
FACULTE DE CHOISIR:

Il s'agit de l'exercice par le contribuable d'une simple faculté qui lui est
ouverte par la loi fiscale dans l'intérêt de son entreprise et qui a pour effet de
réduire le bénéfice imposable. Ainsi le contribuable peut choisir à l'intérieur
de la fourchette légale de pratiquer telle ou telle annuité d'amortissement,
décider d'évaluer ses stocks hors taxes ou bien taxes comprises, déclarer ou
investir une plus-value réalisée en cours d'exploitation, choisir la forme
juridique de son entreprise convenable à son secteur et volume d'activité.
Lorsque l'entrepreneur opte pour la forme individuelle de son exploitation, il a
la possibilité de choisir entre différents régimes d'imposition : forfait, régime
du résultat net simplifié ou du résultat réel.
Au niveau de la T.V.A., la loi fiscale offre la faculté de choisir entre le
régime des encaissements ou des débits, entre l'acquisition d'un matériel en
exonération ou taxe comprise avec récupération ultérieure.
34

Toutefois, le dirigeant en optant pour un régime quelconque prévu par


la loi fiscale, déclenche un acte de gestion dont il assume la responsabilité des
conséquences fiscales qui en découlent. C'est pour cette raison fondamentale
que le choix du gestionnaire doit être mûrement réfléchi tenant compte des
autres paramètres de gestion.
C/-L'EXISTENCE DE CHOIX FISCAUX

L'arsenal fiscal marocain dans sa conception moderne (1) se veut un


moyen d'incitation et d'orientation de l'activité économique, offre aux
entreprises si elles acceptent de se déplacer dans le cadre défini par le
législateur fiscal, un avantage fiscal (diminution ou exemption) grâce à une
action directe sur les règles d'assiette de l'impôt, sur le taux ou sur les
modalités de recouvrement.
Dans le cadre de cette nouvelle conception de l'impôt, le législateur
offre des choix fiscaux multiples. Le choix fiscal se caractérise par deux
éléments :
* L'utilisation d'un procédé, d'un moyen permis par la législation
fiscale, selon un mode optionnel, facultatif. La loi fiscale définissant le
cadre et laissant au redevable le choix d'y entrer ou pas.
* Un résultat de sous-imposition au bénéfice du contribuable, lequel a
été prévu, sinon voulu par le législateur et est contrôlé par
l'administration, résultat qui n'est cependant que secondaire au regard
de la finalité principale du texte qui permet de l'atteindre. Ces éléments
de définition de la gestion fiscale permettent ainsi de
convaincre ceux qui entretiennent la confusion entre la gestion fiscale et
évasion ou fraude fiscale.

(1) La réforme fiscale mise en place depuis 1986 et les incitations fiscales contenues dans
les différents codes d'investissements
.PARAGRAPHE II GESTION FISCALE. FRAUDE ET EVASION
FISCALE

L'enquête menée auprès des dirigeants de P M E I nous a révélée que


certains d'entre eux confondent la gestion fiscale avec la fraude et l'évasion
fiscale dans la mesure où elles expriment toutes, une volonté de réduire le
poids de l'impôt.
Cette prise de position est partiellement exacte mais elle n'est pas
légitime. En effet et contrairement à l'évasion et à la fraude fiscale, c'est
/*

l'Etat lui-même qui incite les entreprises à pratiquer la gestion fiscale par le
biais d'incitations et choix entre les différentes options offertes par le droit
fiscal. Par ailleurs toute opération commerciale ou industrielle fait appel à
plusieurs techniques juridiques qui mettent en jeux des régimes fiscaux
différents dont le choix incombe directement à l'entreprise qui doit rechercher
si elle a avantage à utiliser telle ou telle option.
Ainsi, la gestion fiscale se démarque nettement de l'évasion et de la
fraude fiscale.

A/ - LA NOTION DE FRAUDE FISCALE :


La fraude fiscale est un acte de violation de la loi ; le contrevenant
dissimule sciemment les éléments de la matière imposable et c'est à l'agent de
l'Administration fiscale d'en faire l'estimation réelle. J.SCHMIDT qualifie la
fraude fiscale comme étant : "Une dissimulation volontaire à l'égard de
l'administration fiscale, d'actes, de biens (ou de leur valeur) de recettes ou de
revenus permettant à celui qui la pratique de se soustraire au paiement de
l'impôt normalement dû" (1).
La fraude fiscale peut se présenter sous plusieurs formes : vente sans
facture, fausses factures, recettes ou revenus dissimulés, frais généraux
36

majorés ou fictifs, prix inexacts, sociétés fictives, travail en noir etc...


Il s'agit là d'un délit économique grave dont les conséquences sont
supportées par les autres contribuables qui se voient leurs charges fiscales
s'accroître.
La gestion fiscale est tout au contraire l'application d'une fiscalité
économiquement orientée. Elle exclut toute dissimulation et incite à une
gestion transparente.

B /- L A NOTION D'EVASION FISCALE:


L'évasion fiscale à son tour s'éloigne des objectifs assignés à la gestion
fiscale.

(1) Jean SCHMIDT Op. cité p. 119


.L'impôt est une charge, et une gestion saine se doit de chercher d'en

réduire le montant et c'est à ce niveau là que se démarque la gestion fiscale


par rapport à l'évasion fiscale. Celle-ci est une source d'abus de droit dans la
mesure où elle vise à exploiter les lacunes du système fiscal. L'évasion sera
définie comme étant :
"une situation extra-légale c'est-à-dire non permise par la loi fiscale (ni
encouragée directement bien entendu comme c'est parfois le cas pour les
choix fiscaux) ainsi que non interdite expressément par elle. Elle se situera
donc entre la zone autorisée légale, et la zone prohibée illégale" (1).
De cette définition, il ressort que l'évasion fiscale est une notion
hybride qui est à la fois légale et non permise.
La gestion fiscale quant à elle, est encouragée par l'Etat lui-même qui
incite les entreprises à faire des choix et à bénéficier des régimes de faveur.
Elle se distingue de l'évasion fiscale dans la mesure où elle encourage
les entreprises à intégrer la variable fiscale dans la prise des décisions de
gestion et s'insérer dans le cadre de la politique économique voulue par l'Etat.
Par contre, l'évasion fiscale est une volonté manifeste d'éluder l'impôt.

(1) Charles ROBBEZ MASSON "La notion d'évasion fiscale en droit interne
français" LGDJ Paris 1990. p. 102.
Théoriquement, la mise en place de la gestion fiscale au sein de l'entreprise semble
aisée. Cependant dans la pratiqué, sa mise en œuvre se heurte à de nombreuses
contraintes liées à l'entreprise et à son environnement
.SECTION II : LES CONTRAINTES A LA MISE EN
PLACE DE LA GESTION FISCALE

L'intégration du paramètre fiscal dans toute décision de gestion ne peut


véritablement s'effectuer qu'en prenant en considération un certain nombre de
contraintes à la fois d'ordre interne et externe.

PARAGRAPHE I LES CONTRAINTES


EXTERNES A LA MISE EN PLACE DE LA
GESTION FISCALE :

La fiscalité est une donnée qu'on ne peut isoler de l'environnement


général de l'entreprise. Celle-ci est astreinte à la prendre en considération
dans ses décisions de gestion. Cependant, certaines contraintes échappant à
toute volonté des dirigeants rendent l'intégration de la dimension fiscale assez
difficile :
* Contraintes liées à la matière fiscale.
* Contraintes de communication.
38

* Contraintes liées au métier de conseil.


* Carence de cadres compétents en la matière.
M - LES CONTRAINTES LIEES A LA MATIERE FISCALE :

La législation fiscale se caractérise d'une part par sa complexité, d'autre


part par son évolution permanente due aux mutations rapides de
l'environnement socio-économique.
En effet, le nombre des textes, leur évolution rapide et les fréquentes
difficultés d'interprétation requièrent du chef d'entreprise une grande
vigilance.
Lors de l'enquête que nous avons menée, 71 % des dirigeants ont
déclaré que cette instabilité des textes fiscaux gêne toute prévision de gestion.
Par ailleurs, la totalité des chefs d'entreprises ont fait savoir qu'ils ne
maîtrisent pas la fiscalité à cause de sa complexité.
Le droit fiscal du fait de sa technicité, présente souvent des
imprécisions et des lacunes qu'il faudra interpréter ou combler.
L'ambiguité d'un texte fiscal permettrait toujours de l'interpréter soit dans un sens
financièrement intéressant pour l'adminsitration, soit au contraire dans une optique
privilégiant davantage les intérêts du contribuable
.En cas de lacunes dans la législtaion fiscale, le contribuable est en
droit d'exercer librement un choix juridique puisant sa source dans le droit
commun ou dans un droit dérivé, même si cette option est fiscalement
désavantageuse pour le Trésor. Or sur un plan pratique, l'administration
fiscale adopte fréquemment certains usages privilégiant les intérêts du Trésor,
limitant ainsi la liberté du choix fiscal, condition nécessaire d'une mise en
œuvre de la gestion fiscale au sein de l'entreprise.
Cette situation peut être surmontée par les actions de vulgarisation et
d'information que l'Administration pourrait entreprendre par le biais d'une
politique de communication appropriée.

B /- CONTRAINTES DUES AUX PROBLEMES DE


COMMUNICATION :

Le fisc a toujours constitué un souci permanent des chefs d'entreprise


en raison du climat de méfiance qui régit les rapports de l'Administration
fiscale et les contribuables. En effet, "un système fiscal ne vaut que par
l'Administration qui le met en œuvre". (1)

(1) G. ARDANT "Histroire de l'impôt" Fayard 1972. p. 858.


L'instauration d'un climat de confiance entre Administration fiscale et
contribuables passe par une politique de communication de l'Administration
fluide et transparente.
Les efforts entrepris récemment dans ce sens restent assez timides. En
effet, les journées et actions d'information organisées dernièrement n'ont pas
connu une large diffusion susceptible de toucher un public important. Cette
politique de communication n'a pas été décentralisée pour mieux cadrer avec
la nouvelle réorganisation de l'Administration fiscale mise en place depuis
Août 1991. Malgré l'accès facilité aux contribuables à la documentation
fiscale, des efforts sont encore à fournir au niveau de la vulgarisation de la
technique fiscale.
L'Administration fiscale étant un partenaire privilégié de l'entreprise, se doit d'apporter
assistance et conseil aux contribuables. Or ces derniers ont le sentiment que ce rôle n'est
pas rempli par l'agent de l'Administration fiscale. D'ailleurs, celui-ci est perçu comme
un contrôleur sanctionnant les erreurs éventuelles de gestion. De ce fait, le contribuable
appréhende toute assistance proposée par les agents du fisc avec méfiance et réticence
40

.L'application de la loi fiscale et son interprétation, qui parfois diffèrent


d'un agent à un autre ainsi que les ambiguïtés inhérentes à la législation
fiscale renforcent la méfiance du contribuable à l'égard de l'Administration
fiscale. D'ailleurs, 77 % des dirigeants des P M E I touchés dans le cadre
de notre enquête ont posé comme condition à la mise en place de la gestion
fiscale, l'instauration d'un climat de confiance entre l'Administration fiscale et
le contribuable, terrain favorable à l'exercice de choix fiscaux et de
l'intégration dynamique de l'impôt dans les décisions de gestion.
Le dirigeant de la P M EI, ne trouvant pas conseil et assistance chez
l'Administration fiscale, s'oriente fréquemment soit vers le recrutement de
cadres fiscalistes, soit vers les services des conseillers fiscaux privés dont les
prestations ne satisfont pas totalement le chef de l'entreprise.

C/-CONTRAINTES LIEES A L'ASSISTANCE FISCALE:

L'intégration de la variable fiscale dans les décisions de l'entreprise est


liée à la maîtrise par cette dernière de la réglementation fiscale.
Cette maîtrise peut être :
* Soit le fait de l'entreprise en investissant sur des cadres compétents et
rodés au fonctionnement de l'arsenal fiscal. La quasi-inexistence à l'échelon
national d'instituts formant des cadres domptant parfaitement la fiscalité rend
vaine toute recherche de recrutement de cadres fiscalistes. Les instituts
supérieurs existants actuellement dispensent une formation générale en
management sans pour autant former des cadres spécialistes en fiscalité.
D'un autre côté, quand l'entreprise rencontre un cadre rodé aux
techniques fiscales, les conditions matérielles qu'il sollicite dépassent les
moyens financiers limités de la P M EI.
Pourtant notre enquête nous a permis de dégager que 77 % des
dirigeants insistent sur l'importance de la formation en fiscalité pour la mise
en place d'une gestion fiscale au sein de l'entreprise.

Soit le fait d'une assistance des cabinets conseils ou d'audit fiscal dont la mission
consiste entre autre à préparer l'entreprise à un éventuel contrôle fiscal, en inventoriant
les différentes irrégularités commises ou en décelant les principales sources de
défaillance de l'entreprise dans le traitement des questions fiscales afin de prévoir les
actions de prévention du risque fiscal
.Au Maroc, dans l'attente d'une réorganisation de la profession
comptable et de conseil fiscal, les P M EI recourent le plus souvent à des
"fiduciaires" constituées soit par des comptables soit par des anciens agents
de l'Administration fiscale. Or le rôle de ces derniers se limite le plus souvent
au traitement comptable et à l'établissement des déclarations fiscales.
L'exploitation des choix offerts par. le droit fiscal au bénéfice des
contribuables est souvent ignorée par ces cabinets conseils qui, eux-mêmes
sont dépassés par l'évolution rapide des dispositions fiscales. Toutefois,
quelques cabinets conseils de renommée nationale et internationale sont à
même de jouer pleinement leur mission d'assistance et de conseil mais leurs
services restent assez coûteux pour la P M EI.
Par ailleurs, les organisations professionnelles ne couvrent pas les
besoins en conseil non satisfaits tant par l'Administration fiscale que par les
conseillers fiscaux privés. En effet, l'essentiel de leur activité consiste à
défendre les intérêts de la grande entreprise ou de certains secteurs d'activité
considérés comme privilégiés. D'un autre côté, aucun effort d'information ou
de vulgarisation fiscale au profit des P M E I n'a été ressenti.
L'intégration du paramètre fiscal dans les décisions ne peut se réaliser
que si la P M E I prend en considération non seulement les contraintes d'ordre
externe, mais également des contraintes d'ordre interne à l'entreprise.
42

PARAGRAPHE II LES CONTRAINTES


INTERNES A LA MISE EN PLACE DE LA
GESTION FISCALE

Pour asseoir une gestion fiscale au sein de l'entreprise, deux types de


contraintes internes doivent être prises en considération : des contraintes
d'ordre fiscal et des contraintes d'ordre économique.

A /- L E S CONTRAINTES D'ORDRE FISCAL

Les contraintes fiscales que le chef d'entreprise doit prendre en compte


sont les suivantes :

1 - LA MAITRISE DU TRAITEMENT FISCAL


DES OPERATIONS COURANTES

En effet, on ne peut parler de gestion fiscale dans une entreprise qui


n'arrive même pas à honorer régulièrement ses obligations fiscales dans la
mesure où la régularité fiscale passe avant la recherche de l'efficacité fiscale.
Dans ces conditions, il est inutile de mettre en place des stratégies fiscales
complexes reposant sur des montages juridiques et techniques très savants.
2 - LA MISE EN PLACE D'UN SYSTEME D'INFORMATION
EFFICACE

La mise en œuvre de la gestion fiscale implique que l'entreprise soit en


mesure d'exploiter l'ensemble des ressources juridiques et fiscales qui
constituent la matière première de l'efficacité fiscale. Cela suppose que
l'entreprise soit dotée d'un systèmê d'information performant, lui permettant
de capter l'information juridique et fiscale nécessaire et de la diffuser à
l'intérieur de l'entreprise d'une manière rapide et transparente, pour permettre
à chaque intervenant dans la décision de gestion d'intégrer la variable fiscale.
L'instauration de ce système d'information n'est possible que si elle est accompagnée
d'une volonté de décentraliser le pouvoir de décision, tout en dotant l'entreprise de
cadres compétents capables d'assumer pleinement la responsabilité d'engager
l'entreprise
.3 - LE RESPECT DE LA LEGALITE FISCALE :

La recherche par le chef d'entreprise de la voie la moins imposée ne


doit pas être confondue avec la volonté d'échapper à l'impôt. Au contraire, il
s'agit d'exploiter les possibilités offertes par le droit fiscal. Il s'agit là d'une
contrainte majeure dans la mesure où la limite séparant les choix fiscaux
admis de ceux réprimés est relativement floue. Il appartient au chef de
l'entreprise pour bâtir une stratégie fiscale, d'avoir présent à l'esprit le respect
de la légalité fiscale.

B/ - LES CONTRAINTES ECONOMIQUES ;

L'intégration du paramètre fiscal dans les décisions de l'entreprise doit


s'inscrire dans le cadre de la stratégie globale de l'entreprise. En effet, la
fonction fiscale n'est pas isolée des autres fonctions de l'entreprise. A ce titre,
elle doit être utilisée comme un moyen au service de la gestion de l'entreprise
et non pas comme une fin en soi.
Il n'est pas évident que la solution fiscalement avantageuse soit la meilleure solution
pour l'entreprise. Celle-ci doit prendre en considération la variable fiscale et l'intégrer
dans ses objectifs économiques. Ainsi par exemple si on prend le cas d'une opération de
fusion entre deux entreprises A et B, où la voie la moins imposée nous dicte l'absorption
de la société B par la société A. Or compte tenu des avantages éventuels économiques e
tcommerciaux dont jouit l'entreprise B, l'avantage fiscal peut être sacrifié au
profit de l'avantage économique, en inversant les rôles à conférer aux
entreprises A et B où l'entreprise absorbante devient absorbée.
44

Comme nous l'avons vu, la difficulté de la mise en place d'une gestion


fiscale résulte des nombreuses contraintes pesant sur la P M E I : à des
contraintes externes particulièrement lourdes (environnement fiscal),
s'ajoutent des contraintes internes à l'entreprise tenant à l'attitude des
dirigeants face à l'impôt et au type de management pratiqué au sein de
l'entreprise.
La gestion fiscale dans la conduite de l'entreprise suppose une approche
moderne et dynamique de l'impôt qui doit se substituer à la gestion
traditionnelle dépassée.
SECTION III / LA GESTION FISCALE : UNE
APPROCHE DYNAMIQUE DE L'IMPOT

Les P M E I plus que les autres entreprises doivent placer la fiscalité


au centre de leurs choix de développement. Elles doivent la considérer
comme une composante homogène de leur environnement et l'utiliser en
faveur de leur croissance.
Pour cela, la mentalité des dirigeants des P M E I doit s'adapter à
l'évolution qui s'est opérée au niveau des sciences de gestion. En effet, la
gestion de l'entreprise à l'instar des autres sciences a évolué du simple au
complexe et du général au particulier .
Partie d'une conception traditionnelle, basée sur l'intuition, l'expérience,
le bon sens du dirigeant et une connaissance approximative du marché, où les
décisions sont centralisées, la conduite des hommes s'exerce par des
commandements autoritaires et la participation est totalement absente, la
gestion d'entreprise est devenue aujourd'hui plus scientifique réorientée sans
cesse pour s'adapter à l'environnement économique, social et juridique. La
gestion fiscale qui s'intégrerait dans la gestion financière de l'entreprise, a
suivi la même évolution.
En effet, si la gesion fiscale puise son fondement dans le droit fiscal,
elle s'accompagne nécessairement dans l'action, de décisions et d'actes de
gestion ; ce qui amène les entreprises à refléchir d'une manière systématique
aux implications de ces décisions et actes.
Ainsi, une nouvelle approche de la fiscalité s'impose progressivement.
Une perception plus dynamique de la fiscalité, en tant que paramètre de
gestion à part entrière se substitue à une percepetion plus classique du
paramère fiscal.

PARGRAPHEI LA GESTION CLASSIQUE DE L'IMPOT : UNE


APPROCHE
DEPASSEE

La mise en place de la gestion fiscale se heurte à une perception


classique de l'impôt de la part des dirigeants des P M E I. En effet, ces
derniers ont toujours considéré la fiscalité comme :
- Une charge financière.
- Un contrainte administrative.
Une source de risque
.A /- L A FISCALITE, CHARGE FINANCIERE

Les entreprises ont toujours mal supporté le poids des impôts qu'elles
payent. En effet elles considèrent que le taux de 44 % (IS+PSN) taxant le
résultat d'exploitation est exhorbitant. (1).
Ce sentiment de charge est accentué par la multiplicité des régimes
d'imposition et la complication des modalités d'application de cette fiscalité.
46

A ce poids financier direct, s'ajoute le coût de la gestion financière de


l'impôt, l'exemple de la TVA à cet égard est assez significatif. En effet, en
matière de fait générateur, il arrive que l'entreprise soit tenue de verser la TVA
exigible, avant même de l'avoir encaissée.
Un tel décalage oblige parfois l'entreprise à faire des avances au Trésor
sur ses propres fonds. Ces avances sont généralement génératrices notamment
chez la P M EI, de besoins en trésorie, qui pour être comblés, nécessitent le
recours à des sources de financements assez coûteuses.

(1) Ce taux a été ramené à 41,8 % par la loi des finances de l'année 1993.
B/ - LA FISCALITE, CONTRAINTE ADMINISTRATIVE :

Le rôle de collecteur d'impôt assigné par l'Etat à l'entreprise, constitue


pour cette dernière une contrainte administrative inéluctable.
Cette fonction imposée par la loi à l'entreprise est parfaitement illustrée
par la gestion de la TVA, où l'entreprise joue le rôle d'intermédiaire entre ses
fournisseurs et ses clients. De ce fait elle est seule responsable devant l'Etat
du montant de la TVA à décaisser qui est le résultat de la différence entre la
TVA collectée et celle déductible.
Par ailleurs, l'entreprise pour s'acquitter convenablement de ses
échéances fiscales, est astreinte à mettre en place l'organisation,
administrative adéquate. Celle-ci consiste dans le recrutement d'un personne]
compétent assumant la responsabilité des tâches fiscales, l'acquisition de la
documentation nécessaire, le recours à des consultations etc...
L'évolution permanente de la législation fiscale contribue pour sa part à
alourdir davantage le poids de cette contrainte administrative.
C /- L A FISCALITE, SOURCE DE RISQUE
Tout en donnant aux contribuables la liberté de choisir entre les
différentes options prévues par la législation fiscale, l'Etat s'est réservé le droit
de contrôler l'application des textes fiscaux et de sanctionner les enfreints
constatés.
Ce contrôle est très mal vécu par les contribuables en raison du pouvoir
d'appréciation dont dispose l'agent du fisc que ce soit au moment de la
détermination de la base imposable ou l'interprétation des textes fiscaux.
A ce titre, le vérificateur voit ce pouvoir d'appréciation se dédoubler
par :
* L'interprétation de la loi fiscale en vigueur.
* La délimitation des fourchettes obligatoires que le contribuable se
voit imposer.
Il s'en déduit donc une relation inégalitaire entre l'agent vérificateur,
investi d'un pouvoir d'appréciation et un contribuable dont les seuls
arguments sont les pièces comptables, arguant de la bonne foi de sa
déclaration fiscale.
Les conséquences financières de ce pouvoir peuvent être préjudiciables
à l'entreprise. En effet, des redressements importants portant sur une période
plus ou moins longue, peuvent pénaliser lourdement la trésorerie de
l'entreprise, sans omettre les retombées négatives sur l'image de marque suite
à des sanctions lourdes.
De ce contrôle et des difficultés inhérentes à la maîtrise de la matière fiscale, nait le
risque fiscal auquel est exposé l'entreprise à tout moment de sa vie
.Le poids financier de l'impôt, les contraintes administratives qu'il
impose et le risque qu'il engendre ont fait que la fiscalité a été toujours
considérée par les dirigeants des P M E I comme une variable subie. Or
l'objectif d'améliorer la prévisibilité et la rationalité dans les choix fiscaux
48

offerts par la réglementation fiscale n'est réalisable que dans le cadre d'une
gestion moderne et dynamique du paramètre fiscal, point de départ d'une
véritable gestion fiscale.

PARAGRAPHE II LA NECESSITE D'UNE


APPROCHE DYNAMIQUE DE L'IMPOT
La conduite d'une entreprise est aujourd'hui devenue un métier
complexe, qui a évolué dans un sens technique et scientifique, nécessitant une
spécialisation accrue dans tous les domaines. Elle doit s'adapter aux
changements rapides de notre environnement économique par des méthodes
de gestion moderne prenant en compte de nombreux paramètres dont celui
fiscal qui nous intéresse. En effet, compte tenu des incidences permanentes de
la fiscalité sur les opérations de l'entreprise et des enjeux inhérents aux
irrégularités fiscales et aux sanctions qui s'en suivent, le chef d'entreprise doit
chercher à maîtriser le risque fiscal.
Du fait que la législation fiscale ne se contentait pas seulement d'imposer une série
d'obligations à honorer, mais offrait de multiples possibilités de choix, les entreprises
ont la faculté de réduire le poids de la charge fiscale qu'elles supportent
.Cette possibilité d'opter pour les solutions fiscales les plus optimales,
devra se traduire par l'élaboration de stratégies, permettant à l'entreprise
d'avoir une vue aussi exacte que possible de son avenir fiscal, afin de prévenir
le risque fiscal. L'impôt ne sera plus alors subi mais dominé, il ne doit plus
être perçu comme une simple charge ayant en quelque sorte un rôle "passif".
Pour jouer un rôle plus actif, la dimension fiscale doit être adaptée à la
politique économique de la firme par le biais de son intégration dans ses
décisions de gestion.

A /- L E S OBJECTIFS DE LA GESTION FISCALE:


Les objectifs assignés à la gestion fiscale consistent essentiellement
d'une part en la prévention du risque fiscal et d'autre part en l'intégration du
paramètre fiscal dans les décisions de gestion.

1 - LA PREVENTION DU RISQUE FISCAL


En raison de ses enjeux financiers importants, le risque fiscal s'inscrit
désormais dans le cadre plus général des risques de l'entreprise (risk-
management).
Les entreprises vivent en situation d'incertitude fiscale. Elles sont en
effet soumises à une réglementation qu'elles considèrent comme complexe et
qui se caractérise par sa constante évolution. Simultanément elles sont
exposées à l'éventualité d'un contrôle fiscal et à l'application le cas échéant de
redressements et de sanctions.La mesure du risque fiscal permet ainsi de
renseigner la P M E I sur les conséquences qui résulteraient d'un contrôle
fiscal. L'évaluation du risque fiscal traduite en termes financiers constituera
un élément d'information appréciable pour la gestion financière prévisionnelle
de l'entreprise.
50

Pour déterminer puis amoindrir le risque fiscal, la P M E I peut recourir


à des actions portant soit sur les opérations qu'elle effectue, soit sur sa propre
organisation.
Les actions qui portent sur les opérations de l'entreprise consistent dans
le cadre d'une gestion préventive du risque fiscal, à contrôler la régularité de
ces opérations conformément aux dispositions fiscales auxquelles l'entreprise
est soumise. Cet examen peut s'opérer par le biais d'un audit fiscal qui peut
revêtir plusieurs formes.
Il peut être global appliqué à l'ensemble des opérations de l'entreprise ou peut
ne concerner qu'une ou plusieurs opérations spécifiques (audit fiscal d'une
fusion). De même, l'audit fiscal peut être effectué ponctuellement ou
périodiquement. Enfin, ce diagnostic peut concerner tout ou partie des impôts
payés par l'entreprise (audit TVA, audit IS, audit patente...).
Les actions sur l'organisation ont comme objectif principal
l'amélioration des sécurités fiscales de l'entreprise. Il s'agit d'adopter des
mesures portant sur les procédures et modes de traitement de la fiscalité dans
l'entreprise. Au plan pratique, ces actions se traduisent par exemple par le
contrôle de l'adéquation entre les compétences des personnes en charge des
questions fiscales, et le niveau de difficulté des problèmes traités et la
possibilité d'accéder à l'information fiscale nécessaire.
En effet, chacun des responsables au sein de l'entreprise doit gérer sa
part des risques fiscaux, ce qui suppose formation, information, méthodes de
gestion et procédures de contrôle (regroupement entre déclarations,
concordance avec la comptabilité, utilisation et validité de l'échéancier
fiscal...).
51

L'intérêt d'une gestion du risque fiscal permet ainsi de détecter et de


résorber les principales sources de défaillance de l'entreprise, mais aussi
d'éviter une déperdition de ses ressources et de contribuer à une plus grande
sécurité fiscale.
La gestion fiscale ne se limite pas à gérer le risque fiscal mais aussi à
intégrer le paramètre fiscal dans les décisions de l'entreprise.
2 - L'INTEGRATION DU PARAMETRE FISCAL DANS
LES DECISIONS DE GESTION î

En l'état actuel d'une législation fiscale touffue et évoluant sans


discontinuer, la P M E I ne doit pas se limiter à honorer ses obligations
fiscales et à demeurer à l'abri des pénalités, amendes ou redressements. Elle
doit s'efforcer d'aller plus loin et d'intégrer de manière plus directe la fiscalité
dans sa gestion, et ceci pour une double raison :
*D'une part la législation fiscale comporte de nombreuses mesures
d'incitations ou d'aides fiscales dont l'exploitation peut procurer à
l'entreprise un avantage financier non négligeable.

*D'autre part le droit fiscal n'est pas en tout point impératif et comporte
au contraire de multiples options dont l'exercice peut s'avérer
fiscalement, donc financièrement plus ou moins judicieux.

La fiscalité marocaine, comme toutes les fiscalités du monde comporte


plusieurs mesures d'incitation et des régimes optionnels, ce qui constitue un
élément de nature à favoriser la prise en considération de la dimension fiscale
dans les décisions de l'entreprise, et à renforcer la légitimité d'une gestion
fiscale de l'entreprise.
52

Ainsi, la mise en place de cette dernière suppose l'existence des


moyens permettant à l'entreprise d'être efficace au plan fiscal.

B/ - LES MOYENS DE LA GESTION FISCALE:

Les moyens qui permettent à l'entreprise de faire preuve d'efficacité


fiscale peuvent être regroupés en trois catégories.

I -L'EXISTENCE DE MESURES D'AIDE OU D'INCITATION

s'agit là de mesures de faveur, généralement temporaires et accordées aux entreprises


qui opèrent dans des secteurs que le législateur a voulu encourager par le biais
d'allégements fiscaux (exonérations diverses, réductions d'impôts ...). Ces aides
constituent en quelque sorte le niveau premier de l'efficacité fiscale. En effet, il est
inutile de recourir à des montages fiscaux sophistiqués pour réaliser à la fin une
économie d'impôt comparable à celle procurée par une aide fiscale à laquelle l'entreprise
aurait pu prétendre. Cet aspect élémentaire de la gestion fiscale mérite de ne pas être
négligé car il est susceptible de procurer un avantage distinctif à l'entreprise
2 .~ L'APPLICATION CONVENABLE DES TEXTES
FISCAUX

Il n'est pas question ici de revenir sur la notion d'irrégularité ou de


risque fiscal qui a été déjà évoquée, l'optique étant ici différente. En effet, on
observe dans la pratique que la complexité de la législation fiscale sur
certaines questions est à l'origine d'une surimposition de l'entreprise due à une
mauvaise maîtrise de la réglementation fiscale en vigueur. Par conséquent, il
s'avère que l'application Correcte des dispositions fiscales est un moyen
d'efficacité fiscale, moyen lié en grande partie à l'exercice par l'entreprise des
choix fiscaux offerts.

3 - L'EXERCICE DE CHOIX FISCAUX


53

Il s'agit d'un moyen donné à l'entreprise pour être efficace au plan


fiscal, c'est à n'en point douter l'instrument privilégié dans la recherche de la
voie la moins imposée.
En ce qui concerne la nature des choix fiscaux, il faut remarquer que la matière
première de l'efficacité fiscale se compose non seulement des choix contenus
expressément dans la loi fiscale (options fiscales) mais également de choix de nature
juridique dont les effets fiscaux sont conformes au but recherché. Ainsi une société en
nom collectif qui souhaite être soumise à l'impôt sur les sociétés peut atteindre son but
fiscal soit en exerçant l'option prévue par l'article 2 de l'IS (option fiscale), soit se
transformer en société anonyme (effet fiscal d'un choix juridique)
54

.Toutefois, les options offertes à l'entreprise par le droit fiscal ne se


limitent pas aux seules options contenues expressément dans les textes
fiscaux. Elles s'étendent également aux options et tolérances que
l'administration a elle-même introduite dans sa doctrine. L'utilisation de ces
options et tolérances, si elle suppose la connaissance du détail de la loi fiscale,
est susceptible de procurer un avantage additionnel non négligeable à
l'entreprise.

Partant de notre hypothèse de départ selon laquelle l'intégration du


paramètre fiscal dans le système de gestion de l'entreprise est liée à la
perception que se font les dirigeants des P M E I de la fiscalité, l'enquête
menée auprès de l'échantillon retenu nous a permis d'une part de nous rendre
compte de la nature de cette perception et d'autre part de dégager les facteurs
explicatifs de cette approche.
En effet face à un environnement fiscal de plus en plus contraignant
l'entreprise en général et la P M E I en particulier a tendance à considérer la
fiscalité comme une fatalité contre laquelle elle est désarmée, adoptant ainsi
une attitude passive sinon négative face à l'impôt. Cette attitude s'explique
tant par des facteurs subjectifs tenant au sentiment de charges et
d'insatisfaction qu'ont les dirigeants des P M E I de l'impôt et de ses
destinations que par des facteurs objectifs tenant à un système fiscal dont la
stabilité et la simplicité ne sont pas moins les points forts.Dans ce contexte
l'objectif que ne nous sommes fixés est d'inciter les dirigeants de P M E I à
dépasser une telle conception et à adopter une approche dynamique de la
fiscalité intégrant le paramètre fiscal d'une manière objective et rationnelle
dans le système de gestion de l'entreprise. Une telle attitude évoluera à coup
sûr dans le cadre d'un système fiscal dont la simplicité, l'équité, la
transparence et la souplesse constituent les traits caractéristiques.
C'est dans ce contexte que la variable fiscale pourrait être utilisée
comme instrument au service du développement de l'entreprise, par le biais
d'une gestion fiscale reposant sur la maîtrise de l'impôt, la prévention du
risque fiscal et l'exercice des choix offerts par le système fiscal.
L'atteinte d'un tel objectif passe par une action sur les mentalités c'est-
à-dire sur la perception que se font les dirigeants des P M E I de la fiscalité.
En effet, le changement d'attitude à l'égard de la fiscalité constitue un
préalable à l'intégration du paramètre fiscal dans le système de gestion de
l'entreprise. Cela ne peut se faire que par la démonstration (au delà de l'action
sur les facteurs subjectifs explicatifs de cette perception) du lien étroit entre la
fiscalité et la gestion de l'entreprise et plus particulièrement la fiscalité et les
décisions majeures de l'entreprise, décisions qui déterminent tant son
fonctionnement que sa survie à savoir l'investissement, le financement et la
trésorerie.

DEUXIEME PARTIE
56

POUR UNE APPROCHE


DYNAMIQUE DE LA
FISCALITE PAR LA PME
1

I Pour mieux gérer leur fiscalité aux mieux de leurs intérêts, les
P M E I doivent considérer celle-ci comme une variable qui n'est ni séparée,
ni indépendante des autres variables économiques. En effet, elles doivent
choisir leurs investissements, leurs modes de financement, leur structure
juridique en fonction des incidences fiscales prévues, de manière à les réduire à
un minimum compatible avec la réglementation fiscale. Ainsi dans le processus
réel de décision, le calcul fiscal s'effectue en même temps que le calcul
économique.
En fait, l'impôt détermine une bonne partie de l'équilibre économique de
l'entreprise, et dans ces conditions, le but'de la gestion fiscale devrait être de
déterminer ses conséquences sur le développement de l'entreprise.
La fiscalité n'est plus donc une donnée, mais une variable qui dépendra
de l'approche de la fiscalité par les dirigeants des P M E I . L e plus souvent,
les P M E I considèrent la fiscalité comme une donnée et axent leur politique de
gestion sur d'autres éléments tels que la productivité, la recherche commerciale
etc. Il y ' a là une insuffisance très grave, car l'intégration du coût fiscal dans la
2

stratégie des P M E I n'implique pas forcément qu'on néglige les autres


aspects de la gestion.
Une bonne politique devrait faire de la gestion fiscale une des pièces maîtresses
du processus de détermination des choix économiques de l'entreprise.
Aussi l'objectif de cette deuxième partie de notre travail, consiste à
mettre en évidence les effets de la fiscalité sur la gestion de la P M E I, pour
permettre au gestionnaire de faire la synthèse des charges fiscales qui affectent
ses décisions.
Pour ce faire, nous avons considéré que toutes les décisions de la P M E I
se traduisent par des flux financiers assurant le processus d'échange de
l'entreprise avec les autres agents économiques.

L'analyse de ces flux financiers permet de mettre en


évidence l'incidence de la fiscalité sur la décision
d'investissement (objet du chapitre I) sur les
décisions de financement à long terme (objet du
chapitre II) enfin sur la trésorerie de l'entreprise
(objet du chapitre III).CHAPITRE 1 L'INCIDENCE
3

DE LA FISCALITE SUR LA DECISION


D'INVESTISSEMENT

La décision d'investissement est considérée parmi les décisions les plus


importantes dans la vie de l'entreprise, dans la mesure où elle engage son
avenir, c'est une décision nécessaire au développement et à la croissance de
l'entreprise.
La décision d'investissement est irréversible dans la mesure où toute
erreur commise peut être préjudiciable voire dramatique surtout lorsqu'il s'agit
d'un investissement de taille, c'est un pari irréversible (1).
Elle est difficulteuse et difficile, parce qu'elle engage l'avenir de
l'entreprise qui est aléatoire. En effet, les programmes d'investissement sont
établis dans un cadre prévisionnel et tous les chiffres sont entachés d'incertitude
qui caractérise la durée de vie de l'investissement. Enfin, elle constitue un
facteur d'innovation dans la mesure où l'investissement est promoteur du
progrès technique.
4

(1) Dominique HELLE "Pour une gestion collective des investissements" Ediscience me
graw-hill 1976. p. 108 et s.
/

L'analyse de l'impact de la fiscalité sur la décision d'investissement,


passe par l'évaluation de la rentabilité des investissements, qui constitue l'un des
objectifs les plus importants recherchés à travers cette décision.
Nous commencerons d'abord par exposer la typologie, le cadre et les paramètres de la
décision d'investissement, pour traiter ensuite de l'évaluation de la rentabilité des
investissements avant d'analyser enfin l'impact fiscal sur cette décision
.SECTION I : TYPOLOGIE, CADRE ET
PARAMETRES DE LA DECISION
D'INVESTISSEMENT :

Un investissement représente pour tout investisseur un engagement


certain et présent de capitaux dans l'espoir de revenus futurs et aléatoires, la
décision d'investissement impose donc un arbitrage entre la certitude du présent
et l'aléas du futur.
Cette décision appelle les remarques suivantes :
5

* L'investisseur engage un capital présent, disponible et certain, sous


forme de biens matériels immobilisés, de capitaux circulants supplémentaires,
de biens immatériels à effets permanents à terme, telles que les dépenses de
formation du personnel, la recherche, certaines dépenses commerciales etc...

L'investisseur espère des rentrées futures dans des échéances plus ou moins lointaines, et
l'objet du calcul économique consiste à comparer ces rentrées aléatoires futures aux
sorties présentes et certaines
1

.Le calcul économique permet d'appréhender et de préciser le risque


associé à un projet par une meilleure connaissance des incertitudes affectant
la réalisation du projet, mais il ne pourra jamais le supprimer.
On entend par projet d'investissement un programme complet et
autonome, complet dans la mesure où le programme constitue en lui-même
une entité viable, et autonome dans la mesure où la viabilité du projet ne doit
pas être conditionnée par la réalisation d'autres investissements.

PARAGRAPHE I : TYPOLOGIE DES INVESTISSEMENTS

On peut classer les investissements selon plusieurs critères : leur


nature, leur objet, la chronologie de leurs flux dans le temps, ou selon leur
inter-relation.

A/.- LES INVESTISSEMENTS SELON LEUR NATURE ;


ji 3 3

On distingue deux types d'investissements dans l'entreprise : les


investissements en immobilisations qu'elles aient un caractère physique
corporel (matériel, construction etc...), financier (titres de participation, prêts
à long terme) ou incorporel (fonds de commerce, brevets, inventions etc...), et
les investissements en cycle d'exploitation destinés à financer les actifs
nécessaires à l'exploitation (Stocks, crédit clients etc...).Si le premier type
d'investissement n'appelle pas de commentaire particulier, par contre le
deuxième type mérite d'être exposé afin de lever toute ambiguïté pouvant le
caractériser.
L'investissement en cycle d'exploitation correspond à des besoins qui
ont généralement un caractère permanent même s'ils correspondent à des
actifs circulants ; le stockage des matières premières et des produits finis au
même titre que les délais des crédits accordés aux clients constituent une
immobilisation des ressources de l'entreprise qui se traduit par des besoins de
financement.
Les besoins du cycle d'exploitation sont étroitement liés au niveau
d'activité de l'entreprise, ces besoins correspondent aux fonds immobilisés
dans le financement des stocks et des clients ainsi que les autres débiteurs
(Etat impôts et taxes etc...). Par ailleurs, l'exploitation fournit à l'entreprise des
ressources dues aux crédits fournisseurs et autres créditeurs; la différence ou
le solde entre besoins et ressources du cycle d'exploitation correspond au
besoin en fonds de roulement.
ji 3 3

L'impact de la fiscalité sur le besoin en fonds de roulement se traduit


par une incidence aussi bien sur les besoins que sur les ressources
d'exploitation. Dans le cas simplifié d'un taux d'imposition à la T.V.A. de 19
%, le montant de la T.V.A. est inclus dans les postes clients, stocks, et
fournisseurs.Les besoins d'exploitation dépendent du secteur d'activité de
l'entreprise, de ses contraintes de production ainsi que des délais de
règlement.

B/ - LES INVESTISSEMENTS SELON LEUR OBJET

C'est la classification retenue par Bruno SOLNIK (1), il distingue à ce


titre :
* Les investissements de remplacement et modernisation qui ont pour
objet le remplacement d'équipements vieillis ou obsolètes (immeubles,
matériel etc...) ou également de gains de productivité.

Ce sont ces types d'investissement qui sont les plus fréquents et se


prêtent bien à une évaluation de leur rentabilité. Les dépenses
d'investissement, les économies de coûts ou les gains de productivité peuvent
être évalués avec précision par l'entreprise.
* Les investissements d'expansion : ils ont pour objet de contribuer au
développement de l'activité de l'entreprise et visent à augmenter la capacité de
ji 3 3

production de l'entreprise. Ces investissements se prêtent aussi plus ou moins


bien à l'évaluation d'une rentabilité financière.

(1) Bruno SOLNIK "Gestion financière" Ed. NATHAN 3ème édition


1988. p. 82..
* Les investissements stratégiques : ils sont liés à des choix
stratégiques de l'entreprise, ils peuvent concerner la "recherche et
développement sur un secteur ou pour des produits particuliers, une décision
de protection de la part de marché de l'entreprise sur certains produits
notamment par des intégrations verticales ou horizontales ; une décision
d'implantation de filiales à l'étranger, une décision d'acquisition de société ou
de prise de participation financière dans des secteurs nouveaux pour
l'entreprise" (1), ces investissements se prêtent mal à des calculs de
rentabilité.

* Les investissements humains : le recrutement d'un cadre représente


pour une P.M.E.I. un investissement important par son coût, par sa
contribution aux résultats de l'entreprise et par le risque lié à un mauvais
recrutement. Ce type d'investissement se prête mal à une évaluation de sa
rentabilité.

* Les investissements à caractères social : ce sont des


investissements qui ont pour objet l'amélioration des conditions de travail et
ji 3 3

de vie des employés, il peut s'agir aussi d'investissements d'intérêt public


(participation à des activités socio-éducatives etc..).

(1) Bruno SOLNIK Op. cité p.82


.La rentabilité de ces investissements ne saurait être au mieux

qu'indirecte et le calcul économique ne peut pas appréhender ce type


d'investissement.
J. DEAN, toujours dans le cadre de cette classification retient quant à
lui quatre types d'investissements (1), il distingue les investissements de
remplacement, les investissements de modernisation, les investissements
d'expansion et les investissements stratégiques. Il ne tient pas compte dans sa
classification des investissements humains et ceux à caractère social.

C/ - LES INVESTISSEMENTS SELON LA CHRONOLOGIE


DE LEURS SORTIES ET ENTREES DE TRESORERIE

Cette classification a été adoptée par F. et V. LUTZ (2), le critère retenu


est la chronologie des sorties et rentrées nettes de trésorerie liées à chaque
projet ; à partir de ce critère ils distinguent trois sortes d'investissements :

(1) J. DEAN cité par Alain GALESNE "Les décisions financières de


l'entreprise" DUNOD p. 62.
6

F et V LUTZ cités par Alain GALESNE Op. cité p. 63. Dans le premier type

connu sous l'expression point-input, point-output, la dépense


d'investissement est engagée en totalité à un instant to, les flux dégagés
interviennent aussi en totalité ultérieurement à un instant tl.
Dans le second type connu sous l'expression continuous-
input, point-output, les dépenses d'investissement sont échelonnées
dans le temps, alors que le produit de l'investissement est dégagé en totalité à
une seule époque.
Enfin, dans le troisième type connu sous l'expression point-input,
continuous-output, la dépense d'investissement intervient en totalité
à une seule époque, alors que les flux dégagés sont échelonnés dans le temps.
Ces différents types d'investissement peuvent être représentés

-L ->
to tl t2 tn

Pn
symboliquement de la façon suivante :

1er type : - Dépense unique - Produit unique


DO !
7

2ème type : - Dépense échelonnées --------!------!------!-------!------!-------->


to tl tl tn

! Pn!
- Produits unique —4—!-----------!—4-- - -!—!----------!---!—>
!Do! !Di ! \Di\ !___1 !
___ ! f_____!

3ème type : - Dépense unique --------!------!------!-----!------!-----!----------->


• tO tl h t3 tn

!__! !____! !____! I_____!


! Pi! !P2! !Ps! !Pn !
- Produits échelonnés !—!—!—!—!—!—!—!------!—!-------->
! Do !

A. GALESNE retient dans le cadre de cette classification, un autre


type d'investissement, dans lequel aussi bien la dépense que le produit sont
étalés sur plusieurs périodes, il s'agit d'un investissement de type continuous-
input, continuous-output représenté symboliquement de la façon suivante :
4 ème type : - Dépense échelonnées —1----------!------1----!------1---------->
tO tl t2 tn
!__! |_____; i—;
!P2! !P3! !Pn !
- Produits échelonnés !—!—!—1—1—!-----!—1- - -!—1-------
! Do ! !Di! !D2! !_! !_!
!___!
8

D/ - INVESTISSEMENTS SELON L'INTER-RELATION ENTRE


PROJETS

Ce sont J.H LORIE et L.J SAVAGE en 1955 puis HM


WEINGARTNER en 1967, qui ont les premiers retenu ce critère de degré de
dépendance réciproque des projets d'un programme d'investissement comme
base de classification des investissements, ils distinguent ainsi trois types
d'investissements :

* Les projets indépendants : dans ce cas la rentabilité de chaque projet


n'est pas directement affectée par la réalisation ou la non réalisation
des autres projets, on peut citer l'exemple de l'acquisition d'un
ordinateur et d'un véhicule de transport de marchandises, il est évident
que la réalisation du premier n'entraîne ni exclu le deuxième.

Les projets exclusifs : dans ce cas la réalisation de l'un empêche la


réalisation de l'autre.* Les projets contingents : dans ce cas on
distingue deux situations, la situation où la réalisation de l'un est
subordonnée à la réalisation préalable des autres, et la situation où la
réalisation de l'un entraîne obligatoirement la réalisation simultanée des
autres, dans le premier type c'est l'exemple de la construction d'une
9

usine et son équipement en matériel, la réalisation du deuxième projet


implique la réalisation préalable du premier.

Dans le deuxième type, c'est le cas de la mise en place d'une unité de


fabrication et celle d'un magasin de stockage de produits finis, il est clair que
le premier projet entraîne automatiquement le deuxième.

PARAGRAPHE II CADRE ET PARAMETRES DE LA DECISION


D'INVESTISSEMENT

La décision d'investissement considérée comme un pari sur l'avenir, est


une décision qui est liée à la finalité et à la stratégie de l'entreprise.
L'investissement a pour rôle fondamental d'assurer la rentabilité et la croissance de
l'entreprise nécessaires à la survie ; aussi la décision d'investissement doit être
confrontée à la stratégie choisie pour en apprécier la conformité, elle doit être conforme
aux objectifs et à la stratégie de l'entreprise, répondre aux besoins et apporter des
solutions aux problèmes de l'entreprise
.En raison de son importance pour l'entreprise, la décision
d'investissement est le résultat ou l'aboutissement d'un cheminement
particulier qui commence par l'idée et s'achève par la dernière rentrée générée
par l'investissement.
Le cœur du problème de l'évaluation n'est pas la méthode de calcul
mais l'estimation des éléments qui vont rentrer dans le calcul. La
détermination des données de base est la plus difficile en particulier en avenir
aléatoire : ce sont les déterminants de la décision d'investissement, il s'agit de
la dépense d'investissement, des flux nets de trésorerie ou autofinancement
nets ou cash flows nets, la durée de vie économique du projet, et enfin la
valeur résiduelle.

A /- L A DEPENSE D'INVESTISSEMENT:

Elle correspond à des fonds effectivement consacrés et décaissés par


l'entreprise pour réaliser l'investissement, elle intègre le coût d'acquisition ou
de construction, les coûts annexes de transport et de mise en place, la valeur
des biens utilisés dans le projet et qui sont déjà propriété de l'entreprise :
locaux, terrains. Cette valeur peut être la valeur de marché ou un coût de
capitalisation actualisé. Il faut également intégrer les frais d'étude, les
acquisitions de brevets, le coût d'embauche et de formation du personnel
directement lié au projet, il faut prendre en compte les taxes qui devraient être
acquittées sur les immobilisations construites.Le montant de l'investissement
doit être diminué de la valeur résiduelle de l'équipement ancien et plus
généralement des biens divers qui deviendraient inutiles du fait de la
réalisation du nouvel investissement, cela correspond au désinvestissement
réalisé en fin de durée de vie.
Le montant de l'investissement doit donc être réduit de la valeur de
cession des biens anciens en tenant compte des incidences fiscales relatives
aux plus ou moins-values réalisées lors de la cession. Si la valeur de cession
est supérieure à la valeur nette comptable du bien ancien, ceci se traduit par
une plus-value qui sera soumise à un impôt supplémentaire. Par contre si la
valeur de cession est inférieure à la valeur nette comptable, il s'agit d'une
moins-value qui va se traduire par une économie d'impôt.
Dans le premier cas, la dépense d'investissement est égale au montant
d'acquisition diminué de la valeur de cession et majoré de l'impôt sur la plus-
value :
DO = montant d'acquisition - valeur de cession +
impôt sur plus-value.

Dans le deuxième cas, la dépense d'investissement est égale au montant


d'acquisition diminué de la valeur de cession et de l'économie d'impôt relative
à la moins-value.

DO = montant d'acquisition - valeur de cession -


économie d'impôt
.Sur le plan fiscal, certains éléments tels que les frais de publicité, la
campagne de lancement, la formation du personnel sont considérés comme
des charges déductibles, elles réduisent autant le bénéfice imposable et
procurent une économie d'impôt, cette économie vient en déduction de la
dépense d'investissement.
Le montant net de l'investissement doit également prendre en compte la
variation nette du besoin en fonds de roulement liée à la réalisation de
l'investissement.
La dépense d'investissement doit tenir compte de ces différents
éléments, elle est de ce fait égale à :
DO = montant d'acquisition et de mise en place -
cessions de biens ± impôt s/+ value ou économie
d'impôt s/- value + dépense de publicité, de
formation de personnel, de promotion - t (dépense de
publicité, de personnel de formation) ±A du B.F.R. ( t
étant le taux de l'impôt).
En d'autres termes, Do = Montant d'acquisition et
de mise en place
- cessions de biens —{ - impôts
/ + value
{ + éco / - value
+ (1-1) (dépense de formation,
de publicité, de promotion).
± A B.F.R.

Au cas où la dépense d'investissement est répartie entre plusieurs


périodes, il importe d'actualiser les dépenses futures par rapport aux dépenses
initiales.
B/ - FLUX NETS DE TRESORERIE OU
CASH FLOWS OU
AUTOFINANCEMENTS
DIFFERENTIELS OU NETS

Sur le plan de la rentabilité économique d'un projet, la principale


motivation de l'investisseur est de récupérer une somme au moins égale à ce
qu'il a investi, augmenté des intérêts qu'aurait pu lui rapporter son capital s'il
avait été placé ailleurs.

Il s'agit donc, de prévoir la série de cash flows inégaux générés tout au


long de la durée de vie du projet, estimer tous les flux de trésorerie liés à
l'exploitation du projet sur sa durée de vie. Le raisonnement doit se faire en
termes de flux définis par l'écart entre les entrées et sorties de fonds et non en
termes de produits et de charges et donc non en bénéfice net comptable. Il
s'agit en effet de l'écart entre l'encaissement effectif de chiffre d'affaires de
l'entreprise moins les coûts d'exploitation et impôts effectivement payés.
Il importe d'établir avec soin la chronologie d'apparition des flux et de
raisonner en termes de flux de trésorerie différentiel.
Le cash flow différentiel à l'instant t, C.Ft = (C.F obtenu par le nouveau
projet) t - (C.F obtenu sans le projet) t.
L'écart de cash flow mesure l'apport supplémentaire apporté par le
projet qu'il s'agit de rapprocher de la dépense nette.
Il convient de souligner que dans le cadre de l'évaluation de la
rentabilité d'un projet, il ne faut pas intégrer les flux liés à son financement
(les frais financiers).
L'évaluation de la rentabilité doit se faire après impôt, il importe de
calculer les cash flows nets après impôt sur les sociétés qui est de 40 % plus la
P.S.N. de 10 % sur l'I.S, ce qui ramène le taux à 44 % (1).
Toute augmentation de cash flow entraîne un supplément d'impôt au
taux t, t étant le taux d'imposition et toute augmentation de dépense ou
diminution de cash flow induit une économie d'impôt en fonction du taux
d'imposition.
L'amortissement qui est une charge déductible de l'impôt correspond à
une ressource sur le plan financier.
L'amortissement n'est pas neutre fiscalement et agit sur la rentabilité d'un
projet : un amortissement dégressif permet une déductibilité fiscale plus forte
et augmente donc d'autant les cash flows après impôt, et pour comparer des
projets il y a lieu d'adopter une même méthode d'amortissement.

(1) Ce taux a été ramené à 41,8 % (loi de finances 1993).


C/-LA DUREE DE VIE ECONOMIQUE ET LA
VALEUR
RESIDUELLE :
1 - LA DUREE DE VIE :
La durée de vie d'un projet est la durée pendant laquelle l'investissement
est supposé rester en exploitation dans des conditions de viabilité économique
acceptable. Généralement cette durée de vie économique est inférieure à la
durée de vie physique ou technique du fait de l'obsolescence, d'une perte de
productivité, de l'exigence de la concurrence etc...
La durée de vie économique d'un investissement est à dissocier de la
durée de vie fiscale pendant laquelle on amortit cet investissement. En effet la
durée de vie fiscale est une estimation purement arbitraire imposée par l'Etat.
Par contre la durée de vie économique représente le laps de temps pendant
lequel l'investissement pourra être utilisé de façon rentable.
Cette durée de vie qui est en général supérieure à la durée de vie fiscale
est fonction de trois facteurs qu'il faut considérer (1) :
* L'usure qui après quelques années d'utilisation du matériel rend son
entretien coûteux et conduit à son abondon et à son remplacement par
un autre matériel.

(1) Dominique HELLE Op. cité p. 111.


* L'obsolescence ou dépassement technologique qui intervient à la suite
d'un progrès technique réduisant les coûts et améliorant les
performances de telle façon que l'ancien matériel ne peut plus être
utilisé dans des conditions économiquement viables. * vieillissement du
produit fabriqué rendant ainsi surabondant l'outil de production par suite
de la récession du marché. La durée de vie économique d'un
investissement sera déterminée par la plus courte de ces trois durées de
vie : usure, obsolescence et vieillissement du produit.
Dans la plupart des cas, la durée de vie économique ne peut guère
dépasser les dix ans. Dix ans est une durée de vie très longue qui peut être
considérée comme un horizon prévisionnel.

2 - LA VALEUR RESIDUELLE
La valeur résiduelle d'un investissement est la valeur de cession des
éléments d'actif correspondant au désinvestissement induit par la réalisation
du projet. En d'autres termes c'est la valeur qu'aura l'investissement à la fin de
la vie économique et que l'entreprise peut espérer récupérer. Ce paramètre est
le moins déterminant et présente moins d'importance par rapport aux autres
pour deux raisons : d'abord cette valeur est souvent faible et puis son
influence n'est pas déterminante parce qu'elle n'intervient pas immédiatement.
Dans la plupart des cas, il n'est pas tenu compte de la valeur résiduelle
sauf pour les éléments immobilisés qui sont récupérables tels que les terrains
et le fonds de commerce qui viennent s'ajouter au cash- flow de la dernière
année.
La non prise en considération de la valeur résiduelle procure une marge
de sécurité supplémentaire sur la rentabilité attendue de l'investissement.
Si tous ces éléments constituent des critères déterminants de la décision
d'investissement, ils doivent cependant être complétés par une évaluation de rentabilité
qui s'avère être le critère définitif d'une décision
.SECTION II : L'EVALUATION DE LA
RENTABILITE DES INVESTISSEMENTS

Quelque soit le degré de sophistication des critères utilisés, la validité


des résultats dépend avant tout de la qualité de l'estimation des déterminants
de la décision d'investissement.
L'évaluation de la rentabilité d'un investissement n'a pas pour but de
déterminer le montant exact des profits retirés, mais simplement de situer le
niveau de rentabilité permettant une évaluation de celle-ci et une
comparabilité des projets sur la base d'hypothèses similaires.
Cette évaluation se trouve compliquée par l'échelonflement dans le
temps des différents mouvements d'argent. En fait, il n'est pas aisé de
comparer valablement une dépense certaine aujourd'hui avec des rentrées
aléatoires ultérieures.
Généralement, on distingue deux grandes catégories de techniques
d'évaluation :
* Les évaluations traditionnelles non fondées sur l'actualisation.
* Les évaluations fondées sur l'actualisation.
Les évaluations traditionnelles sont les plus utilisées en raison de leurs
simplicité. Elles présentent cependant l'inconvénient d'être approximatives, ce
qui explique que les techniques basées sur l'actualisation se répandent de plus
en plus.
PARAGRAPHE I LES METHODES TRADITIONNELLES NON
FONDEES SUR L'ACTUALISATION

Ces méthodes ne font pas appel à l'actualisation, autrement dit une


dépense ou une recette est considérée pour son montant et non pour la date à
laquelle elle survient, une dépense de 10 000 DH en to est comparée sans
actualisation avec une recette du même montant qui va intervenir en ti ( i
allant de I îi n). Ceci rend ces méthodes inaptes à fournir une évaluation
correcte de la rentabilité.
Parmi les méthodes' traditionnelles, on peut citer le délai de
récupération et la rentabilité moyenne.

A/ - LE DELAI DE RECUPERATION OU PAY-


BACK

Le délai de récupération correspond à la période nécessaire pour récupérer le capital


initial investi. Il s'agit de la période au terme de laquelle la somme cumulée des cash
flows dégagés par l'investissement couvre la dépense initiale ; plus cette durée est courte
plus le projet est intéressant
.Cette méthode permet de déterminer la rapidité avec laquelle
l'entreprise récupérera son investissement, donc elle permet de mettre en
évidence la durée du risque couru. Il est évident que face à un avenir incertain,
l'entreprise va opter pour une récupération rapide ; elle permet aussi d'indiquer
la durée pendant laquelle les capitaux investis seront immobilisés, ceci répond
à un souci essentiel des P.M.E.I. où les disponibilités sont rares.
Cependant, cette méthode ne permet pas d'actualiser les recettes, ne
tient pas compte de ce qui se passe après le délai de récupération et ne permet
pas non plus de déterminer la rentabilité.
Par ailleurs, il est difficile même de se fixer une durée de récupération
limite en dessous de laquelle les projets sont retenus et au- delà de laquelle ils
sont rejetés.
Ceci conduit à privilégier les investissements légers dont le délai de
récupération est relativement court par rapport aux investissements lourds qui
engagent l'entreprise sur un délai beaucoup plus long, au risque de sacrifier la
croissance à la liquidité et à la rentabilité et mettre en jeu l'avenir de
l'entreprise.
Ce critère de délai de récupération ne peut pas à lui seul constituer un critère de
sélection des projets, il devrait être complété par un calcul de rentabilité
.Dans le cadre de cette méthode, différentes situations peuvent se
présenter :
* 1ère situation : Cash flows égaux dans le temps : Dans ce cas, le
délai de récupération est obtenu en rapportant la dépense d'investissement au
cash flow annuel

Dr = Dep. d'investissement Cash-flow a n n u e l


Ex. : Soit le projet A : Do = 15 000 avec un cash-flow différentiel de
4 200 / 5 ans
et un projet B : D0 = 18 000 avec C.F. différentiel de 3200 / 8
ans
Les valeurs résiduelles sont nulles pour les deux projets.

Dr A -- 15 000 = 3 ans, 6 mois et 26 jours J 4 200 1


] —> le projet A est Dr
A = 18 000 = 5 ans, 7 mois et 15 jours ] préférable
3 200
* 2 ème situation : Cash-flows inégaux dans le temps :

Dans ce deuxième cas, le délai de récupération est obtenu en égalisant


les cash-flows cumulés avec la dépense d'investissement. Ex : Soit deux
projets :
Un projet A : Do = 15 000 Durée de vie : 6 ans Un projet B
: Do = 18 000 Durée de vie : 8 ans
La valeur Cash-flow A Cash-flow B
résiduelle pour
les deux
projets est
nulle.
Année
1 4 500 2 000
2 5 500 3 000
3 5 000 3 500
4 3 000 4 000
5 2 500. 4 500
6 1 000 4 000
7 3 000

8 2 000

Délai de récupération du projet A : Dr = 3 ans


Délai de récupération du projet B : Dr = 5 ans et 3 mois
3 ans étant inférieure à 5 ans et 3 mois, le projet A est préférable, mais
on constate que le projet A engendre moins de flux que le projet B après le
délai de récupération.
* CAS DU PROJET A
Ces cas peuvent être représentés graphiquement de la façon suivante,
dans le cas où les flux nets sont égaux dans le temps, le délai de récupération
est déterminé par une droite, et dans le cas où les flux nets sont inégaux dans
le temps, il est déterminé par une courbe. (Voir schéma ci-après) (1).

( 1) Cette représentation est adaptée de l'ouvrage de Dominique HELLE. Op. cité. p. 116
.

Cette représentation est adaptée de l'ouvrage de Dominique HELLE Op. cité pl 16


22

.Si cette méthode est facile, simple, réaliste et applicable dans la réalité, elle

présente cependant les inconvénients suivants :

* Le critère de durée de récupération ne tient pas compte de la rentabilité


globale du projet dans la mesure où il ne prend pas en compte les flux apparus
après la durée de récupération.

* Il ne prend pas en considération la structure des cash-flows de chaque projet


ni l'actualisation de ces flux, il ignore donc le coût d'opportunité des fonds
investis.

* Ce critère conduit à privilégier les investissements légers et pénalise par


conséquent les investissements lourds.

B/-LA RENTABILITE MOYENNE OU TAUX DE


RENDEMENT
COMPTABLE :

Le taux de rendement comptable est obtenu en rapportant la moyenne de la série


des bénéfices nets comptables sécrétés par l'investissement pendant sa durée de vie au
capital investi.
23

Le taux de rendement TR = Résultat net comptable moyen


Dépense d'investissement

Le résultat net comptable après impôt est égal au Cash-flow moins


l'amortissement. Si pour un exercice, la recette est R et l'amortissement A, le résultat
comptable est (R - A) x 0,56 (1) alors que le cash flow est (R+A) x 0,56 (2)
Un exemple d'illustration nous permettra de mieux saisir les contours de ce
critère : (3)
Soit un projet A dont le montant de l'investissement est de 100 000 DH
amortissable sur 5 ans, sa durée de vie économique est de 7 ans, sa valeur résiduelle
est de 15 000 DH. Les recettes brutes escomptées sont ventilées comme suit :
RI = 20 000 R4 = 45 000 R7 = 15 000
R2 =35 000 R5 = 35 000
R3 = 50 000 R6 = 20 000

(1) 0,56 = (1 - T ) , T = taux de l'impôt (I.S + PSN / I.S)


(2) Compte tenu des modifications de la LF. de l'année 1993, ce taux est passé à 58,2%.
ANNÉE REVENUS HORS DOTATIONS AUX REVENUS RÉSULTAT NET
AMORTISSEMENTS AMORTISSEMENTS AVANT IMPÔT
24

1 20 000 20 000
— —

2 35 000 20 000 15 000 8 400


3 50 000 20 000 30 000 16 800
4 45 000 20 000 25 000 14 000
5 35 000 20 000 15 000 84 000
6 20 000 20 000 11200

7 15 000 30 000 16 800


Investissement : 100 000 Résultat total : 75 600


Le résultat net moyen est donc : 75 600 = 10 800/ an
7
Ce résultat assure une rentabilité moyenne de :
10 800 x 100 = 10,8 % par an
100 000
L'amortissement étant une charge déductible permet la récupération du
capital investi et le résultat net après impôt assure la rentabilité de
l'investissement.
La déductibilité des dotations aux amortissements réduit la charge du capital investi de 44 %
correspondant au taux de l'impôt. Le capital investi moyen tout au long de la durée de vie n'est en
fait que de 56 % de son montant initial, et la rentabilité moyenne peut être calculée par rapport à
ce capital investi moyen. Dans notre cas le taux de rendement comptable ou moyen après impôt
est déterminé ainsi
:TR = Résultat net moyen = 10 800 x 100 = 19,28% Capital investi
x 0,56 56 000

Il convient de préciser au préalable le cadre de référence afin d'utiliser le


même critère pour les différents projets.
Ce critère permet une estimation globale de la rentabilité d'un projet,
cependant ne tenant compte que du revenu global, il ne permet pas de différencier
entre les projets à recettes initiales rapides et ceux à recettes initiales lentes.
Ce taux de rendement moyen est valable lorsque les recettes sont
régulières tout au long de la durée de vie du projet, il convient de le
compléter en faisant intervenir l'actualisation lorsque les recettes ne
sont pas régulières et varient d'une année à l'autre.PARAGRAPHE II
LES METHODES D'EVALUATION FONDEES SUR L'ACTUALISATION

Le principe de l'actualisation consiste à introduire le facteur temps afin de


rendre comparables les différents flux qui interviennent à des intervalles de temps
espacés sous forme de rentrées ou de sorties.
Une somme disponible immédiatement est préférable à la même somme
disponible au terme d'une certaine période, car l'immobilisation de cette somme
prive l'entreprise de la possibilité de l'affecter à un emploi rémunéré et par
conséquent, elle subit un coût d'opportunité en plus de la dépréciation monétaire.
La technique d'actualisation permet au décideur d'arbitrer entre le présent et le
futur sur la base d'une hypothèse de taux d'actualisation, ce taux est conçu comme un
taux de rentabilité minimum exigé par l'entreprise et correspondant soit à une notion
de coût d'opportunité, soit à un coût moyen pondéré des capitaux utilisés par
l'entreprise.
L'actualisation consiste à calculer pour chaque somme reçue dans le futur une valeur
équivalente. Aujourd'hui on ramène tous les flux de capitaux (investissement, recettes, valeur
résiduelle) à une même date pour pouvoir les comparer valablement ; l'actualisation retient le
principe de l'intérêt composé
.Soit une somme S placée au taux t, sa valeur dans n années sera de S(l+t) n
(l+t)n est le facteur de capitalisation, il augmente avec n. En termes plus
simples, on peut dire qu'il revient au même d'avoir S aujourd'hui ou
S(l+t)3 dans trois ans ou encore S(l+t)n dans n années, et inversement il
est équivalent de recevoir S dans n années ou bien S(l + t) n
aujourd'hui-(l+t)~n est appelé facteur d'actualisation qui diminue avec n. Le
tableau suivant (1) permet d'illustrer pour un taux t = 10 % la
capitalisation d'une somme de 1 000 DH sur n années et inversement
l'actualisation de la même somme de 1 000 DH reçue dans n années.

Année n F a c t e u r d e Valeur acquise 1 000 Facteur d'actualisation Valeur actuelle


capitalisation ( l+t) n DH dans n années (l+t)-n 1 000 DH re-
dans n années
0 1 1000 1 1 000
1 1,100 1 100 0,909 909
2 1,210 1 210 0,826 826
5 1,611 1 611 0,620 620

10 2,594 2 594 0,385 385

20 6,728 6 728 0,148 148

(1) Dominique HELLE Op. Cité p. 120.


L'actualisation permet de compléter les méthodes traditionnelles en
introduisant le facteur temps, c'est ainsi que le délai de récupération a plus de
signification en introduisant l'actualisation. Dans le cadre de ces méthodes fondées
sur l'actualisation, nous traiterons du délai de récupération actualisé, de la valeur
actuelle nette et du taux interne de rendement.

A/ - DELAI DE RECUPERATION ACTUALISE

Ce critère d'évaluation de la rentabilité des investissementspermet de déterminer la période au


bout de laquelle le cumul des flux de trésorerie actualisés au taux t dégagés par le projet couvre
la dépense d'investissement
(1) (2) (3) (4) (5) (6)
COEFFICIENT
ANNÉE DÉPENSE CASH FLOW n D'ACTUALISATION. Valeurs CUMUL
(l+t)"n actualisées des
C.F.

0 100 0 1,000 - 100,00 - 100,0


1 50 40 0,909 - 9,09 - 109,1
2 70 0,826 57,8 - 51,3
3 70 0,751 52,57 + 1,3
4 50 0,683 49,10 + 35,4
5 60 0,621 37,30 + 72,7

Le délai de récupération actualisé est de 3 ans. Cela signifie que les


cash-flows dégagés tout en assurant une rémunération au taux de 10 %
couvrent la dépense d'investissement au bout de 3 ans.
En conséquence, ce critère lève la critique relative à la méconnaissance de la dépréciation
monétaire, mais il pêche toujours par la non prise en compte de la rentabilité apparaissant après
la durée de récupération. Ce critère permet de déterminer la durée de vie minimale d'un projet
c'est-à-dire la date à partir de laquelle l'investissement peut être abandonné sans perte ; il peut
aider à la prise de décision en avenir incertain et risqué
1

.B/ - LA VALEUR ACTUELLE NETTE : V.AtN.

Le taux d'actualisation t retenu permet d'actualiser à ce taux, toutes les sorties


(investissement) et toutes les rentrées (recettes) de façon à ramener tous les flux à une
même date de référence.
"La valeur actuelle nette d'un projet d'investissement est égale à la différence
actuelle des rentrées nettes de trésorerie associées au projet et la dépense initiale du
projet" (1). Le taux d'actualisation retenu correspond généralement au taux minimum
de rentabilité que l'entreprise exige de ses investissements.
La valeur actuelle nette correspond à l'écart entre la dépense initiale et la somme
cumulée des cash-flows actualisés générés par le projet. La valeur actuelle nette peut
être exprimée de la façon suivante :

V. A . N t =£ n C.Fi + V.Rn . DO i=l (l+t)n (l+t)n


t = taux d'actualisation n = durée de vie du projet C.F. = Cash-
flow V.R = Valeur résiduelle DO = Dépense d'investissement

(1) Alain GALESNE Op. cité p91.


2

La dépense d'investissement peut être actualisée en ces termes :

Do = 2 n _Dn i = 1 (l+t)n

surtout dans là situation où la dépense d'investissement est échelonnée dans le temps.


Dans ces conditions, la valeur actuelle nette devient :

V.A. Nt = Hn C.Fi - Pi 4- V.Rn _ DO


i=l (l+t) (l+t)n
n

Le critère de la V.A.N consiste à dégager un résultat actualisé qui peut être un


bénéfice ou une perte. L'investissement est rentable si la V.A.N. est positive, par contre
il n'est pas rentable si la V.A.N. est négative.

0 > V.A.N. > 0

investissemen investissement
t non rentable rentable
3

Le critère de la V.A.N. est très sensible à la valeur choisie du taux d'actualisation


et cette sensibilité est inégale selon les projets, en fonction de la chronologie
d'apparition de leurs flux de trésorerie respectifs.
D'autre part, ce critère admet implicitement une hypothèse de réinvestissement
des cash-flows annuels dégagés au taux d'actualisation t.
Enfin, l'introduction d'un indice de profitabilité qui consiste à rapporter la
somme des cash-flows actualisés à la dépense initiale d'investissement, permet de
dégager la rentabilité de l'investissement.

Indice de profitabilité I.P. = £CF = DO + V.A.N - 1 + V.A.N


DO DO DO

Si I.P > 1 l'investissement est rentable


Si I.P < 1 l'investissement est non rentable.

Le critère de la valeur actuelle nette est un critère facile à mettre en œuvre à


partir du moment où on connaît les Cash-flows et le taux d'actualisation, de même qu'il
intègre le coût d'opportunité des capitaux à travers l'actualisation.
Cependant, ce critère présente l'inconvénient d'être très sensible à la qualité
d'estimation de la valeur du taux d'actualisation, une variation de un point ou de deux
points de la valeur de ce taux peut impliquer un changement de la décision.
C/ - LE TAUX INTERNE DE RENDEMENT:

Le taux interne de rendement est le taux d'actualisation qui annule la


valeur actuelle nette, c'est le taux qui égalise la dépense d'investissement et
4

la somme cumulée des cash-flows actualisés.


n
TIR = rQ tel que VAN = 0 ===> 2 C.Fi + V.Rn = DO
i = l (l+r0)n (l+r0)n
Lé T.I.R. est une résultante du calcul dans la mesure où c'est le taux qui réalise
l'égalité.
Tq est donc le taux qui annule l'équation polynôme de degré n Tq est déterminé par

itérations successives soit manuellement soit par

ordinateur.
C'est un taux pour lequel on réalise une opération blanche. Le critère
du T.I.R admet l'hypothèse de réinvestissement des cash-flows annuels et le taux
de réinvestissement est tq.Cette hypothèse de réinvestissement des cash-flows au taux
Tq ne

peut être nécessairement réalisée, elle peut se révéler peu conforme à la


réalité. En effet les possibilités de réinvestissement des cash-flows sont
fonction de la destination effective de ces cash-flows. Le taux de
réinvestissement serait alors soit le coût des capitaux empruntés, soit le
taux de rentabilité des nouveaux projets, soit enfin le taux moyen de
rentabilité de l'entreprise. En définitive rien ne garantit que les cash-flows dégagés
pourront être réinvestis au taux TQ OU au taux d'actualisation t.
Il faut donc tenir compte des possibilités d'emplois réels des cash- flows, ces
emplois peuvent être différents. Par conséquent il faut tenir compte d'un taux de
réinvestissement réaliste induit par ces possibilités d'emplois.
En définitive, si l'évaluation de la rentabilité d'un investissement repose sur des
données économiques, qui ne sont autres que les paramètres de la décision
d'investissement, il n'en demeure pas moins que ces derniers subissent l'influence du
5

paramètre fiscal, d'où le lien étroit entre données économiques, rentabilité et paramètre
fiscal.
SECTION III : L'IMPACT DE LA FISCALITE SUR
LA DECISION D'INVESTISSEMENT

L'investissement considéré comme une variable stratégique dans le


développement économique et social a toujours été au centre des débats des théoriciens
macro et micro-économiques.
Conscients de l'intérêt et du rôle de l'investissement en tant que promoteur de
l'activité et de la croissance économiques, les pouvoirs publics ont mis au point un
certain nombre de mesures visant à faire de lui un instrument maîtrisable de politique
économique et sociale.
A ce titre, on distingue deux types de mesures utilisées par les pouvoirs publics
pour orienter et agir sur le comportement en matière d'investissement, des entreprises
en général et des P M E I en particulier : celles d'application générale et permanente
contenues dans le système fiscal, et celles prévues à titre d'incitation pour répondre à
un objectif déterminé (développement régional, encouragement de l'exportation, du
tourisme etc...)
Tout investissement quelque soit sa nature et quelque soit son importance subit
l'influence de ces mesures. Certes, un investissement doit d'abord être décidé sur la
base de données économiques mais cela n'empêche pas que la fiscalité doit être prise
en considération afin d'adapter le fiscal à l'économique.
Nous avons vu que toute décision d'investissement repose sur quatre
paramètres : il s'agit de la dépense d'investissement, des flux nets de trésorerie, de la
durée de vie économique et de la valeur résiduelle. Ces différents paramètres subissent
6

l'influence de la fiscalité. En effet, tout investissement va entraîner des incidences


fiscales ; la dépense d'investissement est grevée de la T.V.A. qui est récupérable,
l'acquisition ou la création d'immobilisations va augmenter les bases de l'impôt des
patentes, de même la détermination du bénéfice imposable sera modifiée en raison des
flux de recettes et de dépenses dus à l'investissement.
Nous traiterons d'abord de l'effet de la fiscalité sur les données économiques de
l'investissement avant d'aborder dans un deuxième temps les incitation fiscales en
matière d'investissement.

PARAGRAPHE I L'EFFET DE LA FISCALITÉ SUR LES DONNEES


ECONOMIQUES DE L'INVESTISSEMENT

La fiscalité contribue à fixer le montant définitif de l'investissement, de même


que la détermination du bénéfice imposable est affectée par les flux générés par
l'investissement. En effet, le mode de comptabilisation des charges se traduit par des
incidences fiscales ; les frais et charges supplémentaires générés par l'investissement
sont constitués par des dépenses directement passées en frais généraux (dépenses
d'entretien, frais de formation et charges du personnel) et par la constatation de la
dépréciation de l'immobilisation dont la cession ou la mise hors d'usage se traduit
également par des conséquences fiscales.
Aussi analyserons-nous l'effet de la fiscalité sur la dépense d'investissement, sur
les flux nets issus de l'exploitation, ainsi que l'incidence fiscale de la sortie de
l'immobilisation du patrimoine de l'entreprise.
7

A/ - L'EFFET DE LA FISCALITE SUR LA DEPENSE


D'INVESTISSEMENT ;

La dépense d'investissement est considérée comme l'un des paramètres les plus
importants de la décision d'investissement. Cette importance vient d'une part du fait
qu'elle engage des fonds dans un pari incertain et du poids qu'elle fait peser sur les
avoirs de l'entreprise, d'autre part ces deux éléments subissent l'influence directe de la
fiscalité. Les règles fiscales contribuent ainsi à déterminer le montant de la dépense
d'investissement et agissent sur les flux dégagés de ce pari par cet investissement.
En matière de fiscalité directe, les règles relatives à l'amortissement agissent sur
la valeur réelle de la dépense d'investissement. En effet, l'amortissement qui est une
charge déductible, permet la récupération du capital investi. De même, les allégements
fiscaux en matière
d'investissement contribuent à déterminer le volume de la dépense d'investissement.
Par ailleurs, les règles en matière de fiscalité indirecte relatives à la déductibilité
de la T.V.A. (exclusion du droit à déduction de la T.V.A. sur certaines charges,
exonération de T.V.A sur acquisition d'immobilisations etc...) contribuent à fixer le
montant de la dépense d'investissement.
L'impact de la fiscalité sur la dépense d'investissement peut être appréhendé à
travers les règles de comptabilisation des investissements, les mesures d'allégement
fiscal et les règles de T.V.A en matière d'investissement.

l-LES REGLES DE COMPTABILISATION DES INVESTISSEMENTS

Ces règles se traduisent par des incidences sur la détermination du résultat des
exercices durant lesquels les immobilisations sont utilisées.
8

Les immobilisations qui sont les biens de toute nature acquis ou crées par l'entreprise
pour être utilisés de manière durable, doivent être portées au bilan en tant qu'emplois
durables pour leur prix de revient et non au compte d'exploitation comme charges. Le
prix de revient correspond : * Pour les immobilisations acquises par l'entreprise au coût
réel d'achat augmenté des frais accessoires (droits de douane, frais d'installation et de
montage etc...).
* Pour les immobilisations créees par l'entreprise, au coût réel de production (qui
englobe le coût d'achat des matières ou fournitures utilisées) augmenté des
charges directes et indirectes de production.
* Pour les immobilisations apportées à l'entreprise par les tiers à la valeur
d'apport.
* Pour les immobilisations bénéficiant de mesures d'aide et d'allégement
fiscales au prix d'acquisition ou de revient, déduction faite de l'aide fiscale. Le
calcul des amortissements se fait sur la base de la valeur inscrite au bilan.
Par ailleurs, certaines opérations portant sur l'acquisition de terrains et de fonds
de commerce ainsi que les apports, sont soumis à des droits de mutation lesquels sont
comptabilisés en frais d'établissement et amortissables.

2 - LES MESURES D'ALLEGEMENT FISCAL ï

Ces mesures sont utilisées par les pouvoirs publics pour réaliser un certain nombre d'objectifs
d'ordre économique et social, telle la relance de l'économie, l'incitation des entreprises à investir et
la promotion du développement régional ou sectoriel etc... ces mesures d'incitation peuvent être
résumées comme suit
:* Pour les investissements industriels :
- Exonération du droit d'importation, du prélèvement fiscal à l'importation et de la
taxe sur la valeur ajoutée.
9

- Exonération totale des droits d'enregistrement des acquisitions à titre


onéreux de terrains destinés à la réalisation d'un programme d'investissement
agrée.
- Prise en charge par l'Etat d'une partie du coût des terrains destinés à la
réalisation d'un programme d'investissement, la part prise en charge par l'Etat
dépend de la zone d'implantation et du nombre d'emplois crées : 25 à 50 % dans
la zone III en fonction des emplois crées et 50% dans la zone IV sans condition
de création d'emploi.
- Exonération du droit d'importation et de la T.V.À des matériels, outillages et
biens d'équipement destinés à la réalisation d'économies d'eau ou d'énergie ou
préservant l'environnement.
La dépense initiale d'investissement est donc considérablement affectée par la
fiscalité, en effet toutes ces mesures fiscales contribuent à fixer le montant net des
dépenses initiales d'investissement.
3 - LA T.V.A. SUR LES INVESTISSEMENTS :

Les acquisitions d'immobilisations sont soumises à la T.V.A comme toutes les


transactions, cette taxe récupérable est imputée sur la T.V.A. due par l'entreprise au titre
de l'activité de la période de référence et l'immobilisation acquise va figurer au bilan
pour sa valeur hors taxe. La T.V.A. apparaît donc comme un impôt neutre. Cependant,
cette neutralité est remise en cause pour les raisons suivantes :
* La T.V.A. ayant grevé l'acquisition des immobilisations n'est récupérable que
partiellement selon la règle du prorata pour les entreprises exerçant des activités
réglementées différemment au regard des taxes sur le chiffre d'affaires (activités
soumises à la T.V.A, exonérées avec ou sans droit à déduction ou hors champ).
10

* Certains biens n'ouvrant pas droit à déduction (notamment les voitures de


tourisme) doivent être inscrits au bilan et soumis à amortissement pour leur
valeur toute taxe comprise.

* La T.V.A sur investissement se traduit par un effet sur la trésorerie de l'entreprise


que ce soit en période de gros investissement ou tout simplement lorsque
l'activité ne permet pas une imputation automatique ou totale sur la TVA due
(activités exonérées avec droit à déduction, insuffisance de la TVA due ce qui se
traduira par un crédit de taxe sur l'Etat en faveur de l'entreprise) ; et c'est pour
remédier à ce genre de situation que la législation en matière de T.V.A. a prévu
la possibilité d'acquisition des immobilisations en exonération de T. V.A.
11 paraît donc évident que la T.V.A. se traduit par des effets tant sur le montant
de l'immobilisation qui servira de base aux amortissements que sur la trésorerie de
l'entreprise.
La législation en vigueur que ce soit en matière de fiscalité directe ou indirecte
contribue à déterminer la montant initial de la dépense d'investissement. Mais
l'incidence de la fiscalité ne se limite pas à la dépense d'investissement, ses effets sont
également importants aussi bien au niveau de son exploitation qu'au niveau de sa
valeur résiduelle.

B/-L'EFFET DE LA FISCALITE SUR


L'EXPLOITATION ET SUR LA VALEUR
RESIDUELLE DE L'INVESTISSEMENT :

Les flux d'entrées et de sorties issus d'un investissement avec la valeur résiduelle
constituent des paramètres de la décision d'investissement.
11

"L'analyse des investissements passe par la recherche de la valeur actuelle des


flux nets de liquidité après impôts, en choisissant pour taux d'actualisation le coût des
fonds après impôts. Celle des désinvestissements établit une comparaison entre la
valeur récupérable après impôts et la valeur actuelle des flux nets de liquidité futurs
perdus après impôts" (1)
Toute analyse de l'investissement ou du désinvestissement doit tenir compte des
effets de la fiscalité qui risquent de peser de leur poids dans la décision.

1-L' EFFET SUR L'EXPLOITATION DE L'INVESTISSEMENT

Tout investissement va modifier l'imposition variable de l'entreprise au titre de


l'impôt sur les sociétés ou de l'impôt général sur le revenu des personnes physiques.

1.1-L'incidence sur les charges et les résultats


de l'entreprise

Tout investissement se traduit par une augmentation de la charge fiscale fixe de


l'entreprise et ceci d'une manière durable et quelque soient les résultats d'exploitation,
c'est le cas pour les investissement en véhicules automobiles qui sont soumis au
paiement annuel d'une vignette en fonction de la puissance fiscale du véhicule.

(1) Aimable QUINTART-Richard ZISSWILLER : "Investissements et désinvestissements de


l'entreprise" Dalloz 1982 p. 118.
Pour les investissements en immobilisations corporelles, l'incidence la plus
importante consiste en l'accroissement des bases de calcul de la patente, cet impôt
constitue un prélèvement important sur les entreprises notamment en cas
12

d'investissements lourds. Par ailleurs, l'incidence de la fiscalité sur l'investissement ne


se limite pas à l'augmentation de la charge fiscale fixe de l'entreprise, mais va avoir des
incidences sur les flux de charges et de recettes issus de l'investissement.
En matière de T.V.A, si pour l'entreprise seuls compteront au niveau de
l'exploitation les montants hors taxes des flux, il n'en demeure pas moins que la T.V.A
se traduit par une incidence en terme de trésorerie due à la règle de décalage et à la
structure des crédits inter-entreprises (nous aurons l'occasion de revenir en détail sur ce
point plus loin) cependant les effets de la fiscalité sont plus importants sur les résultats
de l'entreprise.
Le montant de l'imposition est lié aux règles de calcul des amortissements et de
déductibilité des charges (loyers, frais financiers etc...). La politique d'investissement
doit "être fiscalement appréciée en tenant compte des résultats passés, actuels et futurs
de l'entreprise, des possibilités d'amortissement et du mode de financement des
investissements" (1).

(1) Jacques BESSE, Yves LEQUIN, et Jean Claude TESTON "Le choix des investissements" . Publi-
Union 1980 Techniques et pratique des affaires, p. 145
.En effet, un investissement dégage toujours des possibilités
d'amortissement, mais le résultat de l'entreprise peut ne pas permettre
d'utiliser ce potentiel et valoriser ainsi l'économie d'impôt réalisée sur
amortissement. De la même manière et conformément aux règles de
déductibilité des charges, si les frais financiers sont fiscalement déductibles
(ce qui n'est pas le cas des dividendes versés aux actionnaires) leur incidence
reste liée au résultat dégagé par l'entreprise.
C'est l'exploitation qui sert de base au calcul de l'imposition, le résultat
qui est dégagé est obtenu par différence entre les recettes et les charges
d'exploitation.
Le résultat net après impôt est fonction en grande partie de la
législation fiscale, qui détermine la déductibilité ou la non déductibilité des
charges d'exploitation.
Le résultat net après impôt ainsi obtenu ou marge brute
d'autofinancement est égal à la somme du bénéfice après impôt et des
amortissements qui sont considérés comme des charges déductibles mais
n'entraînant pas de décaissement effectif.
Dans l'analyse de l'incidence de la fiscalité sur l'exploitation de
l'investissement, une importance particulière doit être attachée aux flux liés
aux frais financiers ainsi qu'aux amortissements. Cette incidence est liée
aurésultat de l'entreprise. Dans le cas d'un résultat bénéficiaire, le coût des
14

frais financiers ou des redevances de leasing qui sont déductibles en totalité


est réduit de 44 % (44 % = taux de l'impôt sur les sociétés + P.S.N.) (1).
Il en est de même des annuités d'amortissement qui se déduisent du
bénéfice imposable et qui constituent des flux nets de liquidité pour
l'entreprise.
Par contre, le remboursement de capitaux empruntés et le versement de
dividendes constituent des flux sans incidence fiscale.

1.2 - L'incidence des mesures d'allégement


fiscal

Les pouvoirs publics dans le but d'atteindre des objectifs de politique


économique ont mis au point un certain nombre de mesures dans le but
d'encourager les entreprises à investir. Comme nous l'avons vu au niveau de
la dépense d'investissement, ces mesures se traduisent par des incidences sur
l'exploitation des investissements.
En matière d'investissements industriels on peut citer les mesures
suivantes :
* Exonération totale ou partielle de l'impôt sur les bénéfices
professionnelles ou de l'impôt sur les sociétés dans des zones
déterminées (III et IV).

(1) : Ce taux a été ramené à 41,8 % (loi de finances 1993).


15

* Constitution en franchise d'impôt et dans la limite de 20 % du bénéfice


d'exploitation d'une provision pour investissement destinée à être utilisée
dans la réalisation de programmes d'investissement industriel, cette mesure
est généralisée à toutes les zones mais la provision constituée doit être
destinée à être utilisée dans les zones III et IV.

* Exonération totale de la patente pendant les cinq premières années


consécutives de leurs exploitations des entreprises nouvelles qui s'implantent
dans les zones III et IV et les P.M.E.I. qui s'implantent dans les zones II, III,
et IV.

* Ristourne de deux points directement déduite du taux d'intérêt payable sur


les prêts consentis aux entreprises implantées dans les zones II, III, et IV
pour le financement de leur programme d'investissement par les organismes
de crédit agrées.

* Prime pour la création d'emplois accordée par l'Etat aux P.M.E.I.

Garantie de transfert des bénéfices nets d'impôts distribués aux non- résidents sans
limitation de montant et de durée
.Ces mesures contenues dans le code des investissements industriels du
17/01/1983 promulgué par la loi n° 17-82 telle qu'elle a été modifiée par la loi
n° 4-88 du 4/5/1988, se traduisent par une incidence directe sur le résultat de
l'exploitation de l'investissement. A côté de ces mesures visant à encourager
16

les investissements industriels, d'autres mesures ont été prévues pour


encourager des secteurs bien déterminés (exportation, tourisme, artisanat
etc...).

2 - L'EFFET DE LA FISCALITE SUR LE


DESINVESTISSEMENT

Comme l'investissement, le désinvestissement n'est pas épargné par la


fiscalité. En effet les opérations portant sur les éléments d'actif comportent
des conséquences fiscales aussi bien, au niveau de la T.V.A qu'au niveau de
l'imposition des bénéfices.
L'incidence de la fiscalité sur la sortie de l'immobilisation du
patrimoine de l'entreprise est liée d'une part à la durée d'utilisation du bien en
question et d'autre part au résultat réalisé sur l'opération.
La durée d'utilisation se traduit par une incidence aussi bien au niveau
de la T.V.A qu'au niveau de l'imposition des bénéfices. Par contre le résultat
réalisé sur l'opération n'a de conséquences fiscales qu'au niveau de
l'imposition des bénéfices.
2.1 - Au niveau de la T.V.A

Conformément aux dispositions relatives à la T.V.A, pour ouvrir droit à


déduction les acquisitions de biens d'investissement doivent réunir un certain
nombre de conditions.
17

Ces biens doivent être inscrits dans un compte d'immobilisation,


soumis à amortissement, affectés à la réalisation d'opérations soumises à la
T.V.A et conservés pendant une période de trois ans suivant la date
d'acquisition. En matière de T.V.A, la sortie de l'immobilisation du patrimoine
de l'entreprise doit donner lieu à une régularisation qui consiste en un
reversement de taxe lorsque la cession ou le transfert du bien se produisent
dans le délai de trois ans suivant la date d'acquisition. Ce reversement qui est
de 1/3 par année ou fraction d'année est calculé en fonction du nombre
d'annuités restant à courir sur cette période de trois ans (l'année d'acquisition
et l'année de cession étant comptées chacune pour une année).
Par ailleurs, l'entreprise cédante peut délivrer à l'acquéreur une attestation mentionnant
le montant de la T.V.A ayant grevé initialement le bien, atténué d'un tiers par année ou
fraction d'année écoulée, cette fraction de T.V.A facturée est par conséquent déductible
chez l'acheteur
.2.2 - Au niveau de 1'imposition des bénéfices :
La fiscalité réserve un traitement particulier aux plus-values constatées
et profits réalisés à l'occasion des cessions, cessation, fusion, scission et
transformation de la forme juridique des sociétés. Ces plus- values et profits
font partie intégrante du résultat fiscal. Cependant et en ce qui concerne
l'imposition des profits et plus-values se rapportant aux éléments de l'actif
immobilisé, les dispositions fiscales en la matière ont prévu :
* Des abattements modulés en fonction du délai écoulé entre l'année
d'entrée et celle de sortie des dits éléments.
18

* L'exonération sous conditions :


- Des profits résultant des cessions d'éléments de l'actif
immobilisé en cours d'exploitation.
- Du profit net réalisé par des sociétés fusionnées à la suite de
l'apport ou de la cession de l'ensemble des éléments de l'actif
immobilisé et des titres de participation.
Le traitement fiscal des plus-values et des profits varie selon qu'ils sont
réalisés en cours ou en fin d'exploitation.

- Plus-values constatées et profits réalisés en cours d'exploitation :


Les entreprises qui réalisent des plus-values et des profits en cours
d'exploitation bénéficient sur option :
- Soit d'abattements appliqués sur la plus-value nette globale ou sur le
profit net global des cessions, obtenus après imputation des moins-
values ou des pertes. Ces abattements sont calculés comme suit :
* 25 % si la durée d'utilisation du bien est comprise entre 4 et 8 ans.
* 50 % si cette durée est supérieure à huit ans.
- Soit de l'exonération totale, si l'entreprise s'engage par écrit à
réinvestir en biens immobilisés le produit net global des cessions dans
un délai maximum de trois ans suivant l'expiration de l'exercice de
référence.
- Plus-values constatées et profits réalisés en fin d'exploitation :
19

Dans le cas d'une entreprise qui cesse son activité, les plus-values et les
profits réalisés à l'occasion des retraits ou des cessions d'éléments corporels
ou incorporels de l'actif immobilisé bénéficient des abattements suivants :
* 50 % si le délai écoulé entre l'année de la constitution de la société et
celle du retrait ou de la cession des biens est compris entre quatre et
huit ans.
* Deux tiers si ce délai est égal ou supérieur à huit ans.
D'autre mesures contenues dans le code des investissements réservent un traitement
particulier à cette question, il s'agit de la garantie de transfert des plus-values nettes de
cession lorsque l'investissement est réalisé par un étranger
1^5

.Il est évident que le lien entre la fiscalité et l'investissement ne peut


être nié, d'abord la fiscalité contribue à fixer le montant de la dépense
d'investissement, ensuite elle ampute les flux nets nés de l'exploitation de
l'investissement au même titre qu'elle ampute enfin la valeur résiduelle de
l'investissement.
Après avoir exposé d'une manière générale l'incidence de la fiscalité sur
les données économiques de l'investissement compte tenue de la
réglementation fiscale en vigueur et des mesures d'incitation et d'aide prévues
en la matière, nous allons traiter de la nature et de la portée des incitations
fiscales en matière d'investissement.

PARAGRAPHE H LES
INCITATIONS FISCALES EN MATIERE
D'INVESTISSEMENT

Les diverses mesures d'incitation contenues dans la législation fiscale


ont été mises au point par les pouvoirs publics comme moyens d'action sur le
comportement des entreprises à l'égard de l'investissement, paramètre
stratégique aussi bien pour l'Etat que pour les entreprises.L'importance de ce
paramètre a conduit les pouvoirs publics à mettre au point un certain nombre
de codes dans le but de relancer l'investissement et d'en faire un véritable
promoteur du développement économique, national, régional, sectoriel etc....
1^5

En effet les pouvoirs publics ont pris conscience de l'importance du rôle de


l'investissement en tant qu'instrument de politique économique et sociale, ce
qui les a conduit à mettre au point le premier code des investissements celui
de 1973 et depuis, diverses adaptations dictées par l'évolution économique du
pays ont aboutit à la promulgation de codes sectoriels octroyant un certain
nombre d'avantages à divers secteurs de l'activité économique, de l'immobilier
au tourisme en passant par l'artisanat, l'industrie, l'exportation etc...
Les avantages prévus par l'Etat présentent surtout un caractère fiscal, à
telle enseigne qu'on peut dire que le fiscal se confond avec l'économique dans
ces codes.
La portée fiscale de ces codes ainsi que les mesures d'incitation fiscales
contenues dans les textes fiscaux font du fiscal un élément lié à
l'investissement qui s'il ne le détermine pas au moins il influence sa
rentabilité. Ces incitations qui ont en commun la faculté d'augmenter la
rentabilité peuvent être classées en trois catégories :

A/-LES INCITATION FONDEES SUR


LES REGLES
D'AMORTISSEMENT

L'amortissement qui constate la dépréciation des moyens de production


constitue une charge déductible du bénéfic e imposable, sa constatation doit
permettre de reconstituer le capital initialement investi. La notion
d'amortissement fiscal constitue elle-même une incitation à l'investissement,
1^5

elle contribue à réduire le coût de l'investissement d'un pourcentage égal au


taux de l'impôt soit 44 % (1), ce qui signifie qu'une partie du coût de
l'investissement est supportée par l'Etat.
En effet, la déductibilité des dotations aux amortissements réduit la
charge du capital investi. De ce fait la dépense d'investissement effectivement
supportée par l'entreprise n'est que de (1 - t) de la dépense initiale (t étant le
taux de l'impôt).
Cependant, cette réduction de la dépense d'investissement doit être
corrigée par l'actualisation des dotations annuelles d'amortissement.
L'incidence fiscale de l'amortissement se reflète au niveau du résultat
imposable : "le rendement réel net d'un investissement dépend des charges et
revenus générés par celui-ci, mais aussi des amortissements déductibles du
bénéfice imposable, du taux d'imposition des profits et du taux d'inflation"
(2).
Le calcul de la rentabilité d'un investissement se trouve affecté par
l'inflation qui n'est pas prise en considération par le fisc, ce qui se traduit par
des pertes financières pour l'entreprise. (3).
L'exemple suivant permet d'illustrer l'incidence de l'amortissement sur
la rentabilité et sur la capacité d'autofinancement de l'entreprise :

(1) Ce taux a été ramené à 41,8 % par la loi de finances 1993.


(2) Armel LIGER Op. cité p. 185.
A. FOURCANS "La fiscalité contre l'économie" Banque Septembre 1979 n° 387/999 cité
par Armel LIGER Op. cité p .185
.
1er
cas :
Non
prise
en
compt
e des
amorti
sseme
nts :
Dans
ce cas,
le
résulta
t net
après
impôt
est
déter
miné
ainsi :
30
000
13
200
16 800
Résultat imposable =
Impôt (IS + PSN = 44 %) (1) =
Résultat ne
t
Du fait de la non prise en compte des amortissements, la capacité
d'autofinancement est de 16 800.
5

2ème cas : La pratique d'un amortissement linéaire sur cinq ans :


Dans ce cas, le résultat net est déterminé de la façon suivante :
Bénéfice avant amortissement = 30 000 -
Amortissement = 20
000

4 400
5 600

= Résultat imposable = 10 000


- Impôt (44 %) (2)
5 600
= 20 000

= Résultat net
L'amortissement n'étant pas une charge qui est effectivement
décaissée, la capacité d'autofinancement est donc de :
Résultat net
+ Amortissement
= Capacité d'autofinancement ■= 25 600

(1) Ce taux a été ramené par la loi de finances 1993 à 41,8 % .


Ide
6

m
(2)
La différence de capacité d'autofinancement entre les deux cas provient de
l'économie d'impôt réalisée sur ou par l'amortissement. Capacité
d'autofinancement t2 - Capacité d'autofinancement tl = Economie d'impôt sur
amortissement.
25 600 - 16 800 = 8 800 En
d'autres termes :
Economie d'impôt sur amortissement = amortissement x taux de l'impôt

8 800 = 20 000 x 44 % (1)

L'introduction des techniques d'actualisation notamment la valeur actuelle


nette et le taux interne de rendement permet d'évaluer la rentabilité de
l'investissement avec et sans prise en compte de l'amortissement qui exerce le
plus souvent une influence décisive sur cette rentabilité, à la seule condition que
le résultat global de l'entreprise soit suffisamment bénéficiaire pour valoriser
l'économie d'impôt réalisée sur amortissement. En fait, trois facteurs déterminent
l'influence de l'amortissement sur la rentabilité d'un investissement ; il s'agit :
* Du taux de l'impôt
* De l'importance de l'amortissement
* De l'existence d'un résultat imposable au niveau de l'entreprise. (1) Ce
taux a été ramené par la loi de finances 1993 à 41,8 % . Plus le taux de l'impôt est élevé,

plus l'économie d'impôt réalisé sur amortissement est importante et plus


l'amortissement est influant sur la rentabilité de l'investissement, à condition que
le résultat global de l'entreprise avant amortissement soit suffisamment
bénéficiaire pour couvrir l'amortissement.
7

Si l'amortissement constitue en lui-même une incitation à l'investissement,


d'autres mesures sont prévues par la législation fiscale et visent à renforcer
l'incidence fiscale de l'amortissement sur l'investissement, ces mesures sont les
suivantes :

* La réévaluation des immobilisations qui permet un amortissement plus


important car il peut être calculé sur la valeur réévaluée des biens.
* L'accélération de l'amortissement par l'augmentation des coefficients
d'amortissement ou par toute autre méthode ayant les mêmes effets
d'accélération.
En ce qui concerne le mécanisme de réévaluation des éléments de l'actif
immobilisé, celui-ci consiste à :
* Déterminer une nouvelle valeur des éléments de l'actif immobilisé dans
la limite d'un maximum obtenu en multipliant leur prix de revient par le
coefficient de réévaluation correspondant à l'année de l'acquisition
(Inscription à l'actif).
* Réévaluer les amortissements en appliquant le coefficient
correspondant à l'année de la constatation.
* Déterminer la nouvelle valeur nette comptable de chaque élément
immobilisé.
* Dégager la plus-value de réévaluation.
L'exemple suivant permet d'illustrer le mécanisme de la réévaluation des
éléments de l'actif immobilisé.
Soit une construction achevée au 31/12/79 et amortie à compter du
1/1/1980 au taux annuel de 5%.
Prix de revient initial PI = 100 000
Amortissement initial AI = 60 000
8

(Sur 12 ans 80 - 91)

Valeur nette comptable initiale VI = 40 000

- Prix de revient réévalué = 100 000 x coefficient (cj) de réévaluation de


1980 = X > 100 000.
1980 Amortissement réévalué : il correspond à la somme
des annuités d'amortissement réévaluées compte tenu du coefficient
applicable pour chaque année de constatation soit :a1 = 5 000 x Cj
= Y{
1981 a2 = 5 000xC2 = Y2
etc....
Total des amortissements réévalués = Y > 60 000.

La réévaluations des éléments de l'actif immobilisé donne lieu à une


plus-value de réévaluation qui est déterminée ainsi :
Prix de revient initial = 100 000
Prix de revient réévalué = 100 000 x C j = X
Amortissementspratiqués = 60 000

Amortissements réévalués = I12 5 000 x C; = Y


. i=l
Nouvelle valeur nette comptable = X - Y = A
Ancienne valeur nette comptable = 100 000 - 60 000 = 40 000
Plus-value de réévaluation = A - 40 000.
La plus-value ainsi dégagée doit obligatoirement être portée au passif du
bilan à un compte appelé "Réserve spéciale de réévaluation."
La réévaluation des éléments de l'actif immobilisé se traduit par des
conséquences fiscales sur l'investissement, dans la mesure où d'une part elle
ouvre une nouvelle marge d'amortissement et d'autre part en cas de cession des
éléments d'actif réévalués, la plus-value imposable peut être calculée par rapport
à la nouvelle valeur nette comptable des éléments d'actif cédés.
En outre, la plus-value globale de réévaluation est portée au compte
"Réserve spéciale de réévaluation" en franchise d'impôt.
Cependant pour être exonérée de l'impôt, la réserve spéciale de
réévaluation doit être incorporée en totalité ou en partie au capital, cette
incorporation doit être précédée de la totalité des autres réserves existantes, ne
10

doit pas être précédée dans un délai de quatre ans d'une réduction du capital et
ne doit pas être suivie dans un délai de même durée d'une réduction du capital
ou d'une cessation d'activité.
De même cette réserve est exonérée lorsqu'elle est affectée à la
compensation de pertes comptables.
Enfin, la mesure portant sur l'amortissement accéléré consiste à pratiquer
des taux d'amortissement dans la limite du double des taux généralement admis
au sens de la pratique fiscale.
Cette mesure est accordée dans le cadre du code des investissements
industriels à des entreprises qui remplissent certaines conditions relatives
notamment à la zone géographique et au nombre d'années d'exercice.
De ce qui précède, nous constatons que l'amortissement constitue un instrument
d'incitation par excellence en raison de l'incidence directe qu'il exerce sur
l'investissement tant en ce qui concerne son coût que sa rentabilité. Cependant
l'amortissement ne constitue pas la seule incitation à l'investissement, d'autres
mesures ont été prévues en vue d'inciter les entreprises à investir
.B/ - LES INCITATIONS FONDEES SUR LA
MANIPULATION DE L'IMPOT ET SUR LA
REDUCTION DU COUT DE FINANCEMENT DE
L'INVESTISSEMENT :

Ces mesures prévues par le dispositif fiscal sont variées et consistent en


une action sur l'investissement par le biais de l'impôt, elles se traduisent par une
réduction aussi bien du coût de l'investissement que du coût de son financement.
Ces mesures qui peuvent prendre la forme d'abattements, de déductions et
de provisions ont pour effet de réduire le montant de l'impôt.

1 - LES PROVISIONS POUR INVESTISSEMENT î

Les dispositions contenues dans le code des investissements industriels et


relatives à la constitution de provisions pour investissement stipulent que les
entreprises sont autorisées à constituer en franchise d'impôt une provision dans
la limite de 20 % du bénéfice d'exploitation, ces provisions doivent être
destinées soit à la réalisation directe de programmes d'investissement industriel
ou à caractère industriel, soit à la prise de participation au capital d'entreprises
industrielles ou à caractère industriel en vue de la réalisation de programmes
d'investissement.
Cependant si la constitution de cette provision en franchise d'impôt est
ouverte à toutes les entreprises quelque soit leur activité ou leur lieu
d'implantation, son utilisation est limitée à des projets industriels ou à caractère
industriel et à des zones bien déterminées (zones III et IV).

2 - L'EXONERATION DES PLUS-VALUES DE CESSIONS

Il s'agit ici de l'exonération totale ou partielle (application d'abattements)


des profits exceptionnels réalisés en cas de cession. Cette mesure est incitatrice
de désinvestissements mais elle favorise aussi les investissements (pour plus de
détails Cf p. 187 et suivantes).

3 - EXONERATION DE LA T.V.A. SUR ACQUISITION DE


BIENS D'INVESTISSEMENTS :

Cette mesure qui consiste à permettre l'acquisition de biens


d'équipements en exonération de la T.V.A. est de nature à favoriser les
investissements puisqu'elle en réduit le prix d'achat ou de revient.

4 - REDUCTION DU COUT DE FINANCEMENT DE


L'INVESTISSEMENT :

Les mesures de type fiscal ne favorisent pas l'accès à toutes les sources de fonds
de l'entreprise, en revanche celles qui tendent à alléger leur coût sont des
incitations à l'investissement
12

.A ce titre, les mesures développées précédemment et qui se traduisent par


des diminutions d'impôts ou par des augmentations d'économies fiscales
favorisent l'autofinancement. En effet, les amortissements au même titre que les
provisions pour investissement ainsi que l'exonération totale ou partielle des
plus-values de cession d'éléments d'actif en tant qu'incitations à l'investissement
encouragent le recours à l'autofinancement.
Il en est de même pour l'endettement qui est encouragé par le biais de la
déduction des charges financières, ce qui constitue un avantage fiscal
appréciable puisqu'il permet de réduire le coût de l'endettement en proportion du
taux de l'impôt.

L'incidence de la fiscalité sur le financement de l'investissement fera


l'objet de plus amples développements dans le cadre du chapitre suivant.
L'incidence du paramètre fiscal est déterminante au niveau de la décision
d'investissement, non seulement il affecte directement et dans une large mesure
les données économiques de l'investissement, mais également affecte sa
rentabilité au point de dire que l'Etat à travers la fiscalité est devenu un associé
qu'on n' hésiterait pas de qualifier de privilégié de l'entreprise. En effet la
fiscalité contribue à fixer le montant définitif de l'investissement, détermine sa
durée de vie fiscale et par conséquent économique et affecte les résultats
dégagés. Cette incidence touche même la valeur résiduelle de l'investissement,
et affecte aussi bien les inputs que les outputs liés à l'investissement.
Cette incidence témoigne de la méconnaissance par les dirigeants des
P M E I de l'outil fiscal et de son importance en tant que paramètre de la
décision d'investissement. En effet, l'enquête effectuée auprès des P M E I a
permis de dégager que les dirigeants prennent peu en considération le paramètre
fiscal dans leurs décisions d'investissement, ceci est dû à notre sens beaucoup
plus à une méconnaissance qu'à une prise de position réfléchie. Mais si la
fiscalité est présente dans toute décision y compris celle d'investissement, ce
dernier doit être décidé sur la base de données économiques tout en prenant en
considération le paramètre fiscal pour distinguer entre tel type ou tel autre
d'investissement, à effectuer dans telle activité ou telle zone, afin d'adapter
continuellement le fiscal à l'économique.
L'ampleur de cette incidence ne peut être appréciée que si elle est complétée par
l'analyse de l'impact de la fiscalité sur le financement de l'investissement
.CHAPITRE 2 L'INCIDENCE DE LA FISCALITE
SUR LE FINANCEMENT DE LA P M E I

Dans le chapitre précédent, les principes fondamentaux du choix des


investissements en fonction de leur rentabilité et de leur risque d'une part et de
l'impact de la fiscalité d'autre part ont été exposés sans référence au
financement, c'est-à-dire sans que l'on ait pris en compte la nature des fonds qui
les financent et qui peuvent être, soit des capitaux propres, soit des capitaux
étrangers.
Pourtant, toute décision d'investissement est rattachée au choix de son
financement. En effet, l'acceptation ou -le rejet- d'un projet dépend souvent de la
façon dont il sera financé. Aussi est-il nécessaire de déterminer le coût effectif
de tout investissement.
Les sources de financement des investissements de la P M E I sont en
théorie assez nombreuses. Le choix entre les diverses sources est commandé par
des impératifs de natures diverses, mais dans toutes les hypothèses, les
14

conséquences fiscales de financement jouent un rôle important, voire dans


certains cas déterminant.
Une véritable relance de l'investissement doit passer par de meilleures conditions
de financement tenant compte de certaines spécificités qu'il importe de signaler
15

.D'une part, la méconnaissance des outils de gestion fait que les responsables
se préoccupent peu de la maîtrise de leur financement. D'autre part, les
dirigeants des P M E I n'élaborent pas le plus souvent de politique financière,
c'est-à-dire de politique prenant en compte la structure financière et la
politique de l'endettement dans une perspective d'allocation optimale des
ressources , par un arbitrage entre le risque et la rentabilité. Pourtant chaque
ressource est caractérisée par son coût qui n'est
autre que la rentabilité attendue par l'investisseur à laquelle il faut intégrer
»

les règles fiscales.


Pour étudier l'impact de la fiscalité sur le financement de la P M E I, il
convient d'abord d'exposer les différentes modalités de financement de la
P M E I , ensuite nous analyserons dans un deuxième temps l'incidence
de la fiscalité sur le choix des sources de financement, enfin nous verrons
comment le paramètre fiscal affecte la structure financière de la P M
EI.SECTION î :
CADRE ET PARAMETRE DE LA DECISION
FINANCIERE DE L'ENTREPRISE.

Les sources de financement à long et moyen terme auxquelles peuvent


recourir les P M E I, sont multiples et variées. Traditionnellement, on opère
une distinction entre les sources de financement interne qui font appel
directement au potentiel de l'entreprise et les sources de financement externe
qui sont l'apanage de l'environnement financier.
Cependant la P M E I présente certaines spécificités qui font que cette
distinction ne s'y adapte pas parfaitement.
En effet, certaines sources de financement qui sont considérées comme
externes dans la grande entreprise, (comme par exemple l'augmentation de
capital) peuvent être interne pour la P M E I. Ceci est dû d'une part, à la
prépondérance des formes sociétaires apparentes où propriété de capital et
pouvoir de décision sont confondus, d'autre part au fait de la non accessibilité
de la P M E I au marché financier. Cette situation est beaucoup plus marquée
au niveau des entreprises individuelles.
La distinction entre fonds propres et endettement nous parait mieux adaptée au
contexte de la P M EI
.D'autres sources de financement ont été conçues spécialement pour la
P M E I, en l'occurrence le crédit-bail, le capital risque, les prêts participatifs.
Ces formes de financement spécifiques se situent à mi-chemin entre les fonds
propres et les capitaux empruntés en raison de leur délai de remboursement et
de leur caractère de dette.

PARAGRAPHE I LE FINANCEMENT PAR LES FONDS PROPRES


:
17

Les fonds propres sont constitués des capitaux propres augmentés des
amortissements et des provisions pour dépréciation.
Les capitaux propres se composent d'une part de l'apport des associés et
d'autre part du bénéfice net conservé par l'entreprise.
En d'autres termes, les fonds propres se composent de deux éléments
essentiels :
* L'autofinancement.
* L'apport des associés.
A/ - L'AUTOFINANCEMENT ;

1 - DEFINITION ï

Le processus de transformation des biens et services au cours du cycle


d'exploitation, donne normalement naissance à des flux financiers de sortie
(dépense), car l'entreprise ne consent d'échanger les biens qu'elle produit,
qu'en ajoutant une marge bénéficiaire à leur prix de revient. Cette marge va
donner lieu à un surplus monétaire. Celui-ci est mesuré en faisant appel à une
période de référence appelée exercice.
Ce surplus monétaire est appelé également "flux de monnaie" ou
"flux financier" ou encore "cash flow" (terme emprunté aux anglo- saxons).
Le plan comptable général donne à ce surplus monétaire l'appellation:
Excédent brut d'exploitation (E.B.E.).
L'E.B.E est réparti par l'entreprise entre plusieurs partenaires selon le
schéma ci-après (1).

(1) P. CONSO "La gestion financière de l'entreprise" Tome 1 éd. d'organisation 1981 p.
133.
19

prêteurs
salariés
Etat

-> Intérêts----------------->
-> Intéressement------------->
-> Impôt---------------------—>

> Dividende--------------Actionnaires

> Amortissements }
} —> Entreprise
> Bénéfices non distribués }

On mesure le surplus gardé par l'entreprise à deux niveaux : avant et


après distribution du bénéfice. Avant la distribution le surplus est un solde
potentiel appelé marge brute d'autofinancement.

2 - LE CALCUL DE L'AUTOFINANCEMENT
20

Les analystes financiers pour calculer l'autofinancement font la


sommation des rubriques comptables qui ont pour contrepartie un surplus
monétaire conservé par l'entreprise. (1)

(1) P. Conso Op. cité p. 138 .


21

Ces rubriques comptables sont les suivantes :


- La dotation aux comptes d'amortissement.
- Les provisions pour dépréciation des titres et des créances.
- Les réserves :
. Réserve légale
. Réserves statutaires ou contractuelles . Réserves
provenant de subventions d'équipement . Réserves de
renouvellement des immobilisations et de
renouvellement des stocks.
- Le report à nouveau.
- Les provisions réglementaires
- Les provisions pour pertes et charges.

3 - LES VARIABLES DE L'AUTOFINANCEMENT

Les variables qui influent sur le volume de l'autofinancement sont très


nombreuses. "Ce sont tous les facteurs qui interviennent dans la fonction de
production et d'échange et aboutissent à l'existence d'un surplus monétaire."
(1)
22

(1) P. Conso Op. cité p. 144


P. Conso en retient principalement quatre :
* Les prix de vente
* Les amortissements
* La distribution de bénéfice
* La fiscalité qui intervient à la fois au niveau des mécanismes de
l'amortissement et la distribution de bénéfices.

3.1 - Les prix de vente :

Le montant de l'E.B.E dépend directement du prix de vente pratiqué par


l'entreprise. Celui-ci dépend lui-même des conditions de marché et de la
réglementation. Cela montre qu'au delà des performances propres de
l'entreprise, les pouvoirs publics par le biais de la réglementation des prix
peuvent influencer l'autofinancement.

3.2 - Les amortissements :

L'amortissement en constatant la diminution de la valeur des


immobilisations, permet de préserver la capacité de production de l'entreprise.
Aussi en donnant à l'entreprise, la possibilité de reconstituer un flux
d'investissement initial, il contribue à reconstituer son capital financier.
23

Ainsi l'amortissement a un rôle de passage d'un état à un autre et ce


passage se fait par l'incorporation de l'amortissement dans le coût de revient des
produits ou services vendus. On comprend alors l'importance des choix offerts
par la fiscalité, pour déterminer la base de calcul, le rythme et la durée de
l'amortissement.

3.3 - Les bénéfices distribués ;

L'importance des bénéfices distribués dépend de la politique financière de


l'entreprise, de sa forme juridique et de sa taille.
La part du bénéfice distribué aux actionnaires ampute l'autofinancement
de l'entreprise. Cependant, celle-ci doit opérer un choix entre le recours à
l'endettement et aux capitaux propres. En effet, moins l'entreprise distribue de
bénéfices, plus «les actionnaires sont réticents à augmenter leurs mises. Au
niveau des P M E I , la distribution des bénéfices est un phénomène
exceptionnel.
En effet, pour des considérations fiscales, le dirigeant de la P M E I opte
pour un autre mode de rémunération. La concentration de la propriété du capital
et du pouvoir de décision entre les mains du dirigeant, lui confère l'appartenance
au groupe socio-fiscal des salariés.
On rencontre cette situation dans les P M EI notamment familiales. Le
dirigeant de la P M E I réunit six membres de sa famille, auxquels il attribue
24

plus ou moins fictivement des parts symboliques du capital social. Il se trouve


alors dans un cadre fiscal beaucoup plus avantageux, tout en restant le seul
maître de son affaire.
Il est soumis au régime des salariés tout en gardant la latitude de fixer
personnellement le niveau de sa rémunération de sorte que celle-ci tombe dans
la tranche de revenus qui, fiscalement sert le mieux ses intérêts.
Cette situation est d'autant plus confortable qu'il a tendance à inclure
dans les charges de l'entreprise certaines dépenses personnelles, d'où pour lui
une source de revenus supplémentaire qui échappe à toute imposition.
Ces dépenses contribuent par ailleurs à gonfler les frais généraux de
l'entreprise et donc à minimiser l'impôt sur les sociétés à payer. Parallèlement,
ces dépenses personnelles amputent sérieusement le bénéfice de l'entreprise et
par conséquent son autofinancement.

3.4 - La fiscalité î

La fiscalité est la variable la plus déterminante, car elle affecte


pratiquement tous les paramètres de l'autofinancement :
* Le prix de vente est grevé d'une part de l'amortissement qui est une
disposition purement fiscale (1) et par la taxe sur la valeur ajoutée d'autre
part.
25

(1) L'amortissement est pris en considération dans le prix de revient des produits et
services.

* La déductibilité des amortissements est régie par les dispositions fiscales.

* Les bénéfices sont distribués après paiement de l'impôt sur les


sociétés. Les dirigeants associés des P M E I s'abstiennent de
distribuer des dividendes pour éviter la double imposition : d'abord sur le
potentiel de l'entreprise par le biais de la taxation des profits et ensuite
sur leur patrimoine personnel par le biais de l'impôt sur le revenu.
On peut en déduire que la fiscalité conditionne le développement de
l'autofinancement dans les P M E I . Celui-ci comporte pour cette catégorie
d'entreprises aussi bien des avantages que des inconvénients.

B/ - LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENTS


DE L'AUTOFINANCEMENT :

1 - LES AVANTAGES DE L'AUTOFINANCEMENT î

L'autofinancement présente un certain nombre d'avantages qui peuvent


être résumés ainsi :
* Il évite à l'entreprise de s'endetter lourdement.
26

Il permet aux entreprises qui ont la possibilité d'accéder au marché financier de


disposer de ressources nécessaires à leur développement.

Par la mise en réserve de bénéfices, il permet à l'entreprise de régulariser les


fluctuations inévitables des résultats d'exploitation.

Un autofinancement élevé permet à l'entreprise de préserver son autonomie et


d'accroître sa solvabilité.

L'amortissement étant un des éléments constituant l'autofinancement. Celui-ci


permet donc d'alléger la charge fiscale.

2 - LES INCONVENIENTS DE L ' AUTOFINANCEMENT :

Parmi ces inconvénients on peut citer :


* S'il est insuffisant, il contribue au ralentissement de l'essor de la firme.
* L'apparence gratuite de l'autofinancement entraîne une certaine négligence
dans le choix des investissements de l'entreprise. En fait l'autofinancement a un
coût en intérêt car les sommes disponibles auraient pu être placées à l'extérieur
dans des emplois lucratifs et un coût en profit dû à la politique de prix
pratiquée par l'entreprise qui a tendance à entraîner une baisse du profit global.
* L'autofinancement a un coût en capital car il décourage l'épargne des
actionnaires par la diminution des dividendes.
27

C / - L'AUGMENTATION DE CAPITAL :

Les opérations portant sur le capital sont nombreuses et différentes selon


qu'il s'agisse d'une entreprise individuelle ou d'une société de capitaux.
Les P M E I , exerçant leur activité dans le cadre d'une entreprise
individuelle n'ont pas de patrimoine distinct de celui de leurs propriétaires. La
modification du capital n'est pas soumise à des formalités juridiques, puisqu'une
augmentation de capital ne résulte que d'un transfert au sein d'un même
patrimoine. Dans une société de capitaux, l'augmentation de capital est
incontestablement la forme la mieux adaptée pour renforcer les fonds propres.
Cependant, les modalités juridiques et les dispositions fiscales font du
financement par augmentation de capital une opération complexe.
Les spécificités de la P M EI rendent toute opération de financement par
augmentation de capital plus délicate pour elle que pour la grande entreprise.
En effet, en raison de la non-accessibilité au marché financier et de la
fermeture de son capital, la P M E I pour augmenter son capital ne peut
s'adresser qu'aux anciens actionnaires. Néanmoins, la relation entre le partage
du capital et le partage du pouvoir entre les associés de la P M E I , rend toute
modification du capital d'autant plus complexe qu'elle peut remettre en cause la
structure du pouvoir.
Le capital social de l'entreprise n'échappe pas à l'intervention de l'Etat,
celui-ci intervient à travers la fiscalité par le biais de l'impôt sur les sociétés et
28

les droits d'enregistrement.


Aussi, il intervient directement en prenant des dispositions fiscales pour
orienter l'épargne publique. Les formes d'augmentations de capital sont
nombreuses. Les critères qui président au choix d'une forme de modification de
capital dépendent du stade de vie de l'entreprise, de sa structure financière, de la
conjoncture économique et surtout de la volonté de ses dirigeants.
Cependant, une distinction peut être faite entre les augmentations de
capital qui se font par un apport nouveau soit sous forme de flux monétaire ou
réel et les modifications qui s'opèrent sur le capital social, par la passation de
simples écritures comptables sans aucune injection de nouveaux flux. Celles-ci
modifient la structure financière de l'entreprise sans pour autant affecter son
potentiel économique.
1 - L'AUGMENTATION DE CAPITAL PAR DE NOUVEAUX
APPORTS î

1.1 - La création du capital ï

Le capital d'une société est crée par la mise en commun des biens réels
ou de fonds en vue de réaliser un objet social.
Des considérations d'ordre fiscal président au choix de la forme juridique
à adopter. En effet, les fondateurs ont tendance à adopter la forme juridique qui
leur permet de payer moins d'impôts.
29

Le capital des sociétés de personnes (société en nom collectif ou en


commandite simple) est divisé en parts d'intérêts. Celui des sociétés de capitaux
est divisé en parts sociales. (SARL, SA ou les sociétés en commandite par
actions).
Le titre représentant une fraction du capital représente le droit des
associés sur le patrimoine social. Ce titre représente la mise de l'associé, le
risque auquel il consent sans pouvoir en exiger le remboursement. Ces titres
représentant les droits sociaux sont cessibles. Le cadre juridique a une influence
importante sur les modalités de réalisation de ces opérations. La société
anonyme est la forme la mieux adaptée pou faire appel aux capitaux étrangers.
Cependant, les P M EI malgré qu'elles n'ont pas accès au marché des
valeurs mobilières adoptent la forme juridique de la société anonyme. Cette
attitude est d'autant plus surprenante en raison :
* D'une part de la complexité des modalités juridiques imposées par
l'augmentation du capital.

* D'autre part du coût de l'opération qui se renchérit par le biais des


droits d'enregistrement.
Ces derniers constituent une entrave au développement des fonds propres
de l'entreprise. D'ailleurs les entrepreneurs minimisent leurs apports pour limiter
leur engagement et payer par la même occasion le moins possible de droits
d'enregistrement.
30

Nous constatons que bon nombre d'exploitants individuels se sont mis


malgré tout en société et ont choisi la forme de la société de capitaux pour des
raisons fiscales.
Aussi, de nombreuses sociétés de personnes se sont transformées en
sociétés de capitaux pour des raisons fiscales que nous citons ci-après :
* La préférence pour un impôt proportionnel et réel avec un taux fixe à un
impôt progressif (1) touchant l'ensemble des revenus de l'exploitant.

(1) Il s'agit de l'impôt général sur le revenu entré en vigueur depuis le 01/01/1990
21- ^

* .L'existence de groupes socio-fiscaux. Il s'agit là d'une solution fiscale


contraire à la solution juridique en ce qu'elle assimile certains dirigeants
de sociétés à des salariés alors que ce sont des mandataires.

* Les dispositions fiscales facilitent la transmission des actions des


sociétés anonymes.
Toutefois, l'entrepreneur doit prendre garde des inconvénients, parfois des
dangers que peut engendrer toute structure qui s'écarte des raisons
fondamentales fondées réellement sur la propriété des biens, l'exploitation et la
répartition exacte des droits et des obligations.

1.2 - L ' augmentation de capital en numéraire :

Les formalités à accomplir sont les mêmes que pour la création de la


société. Ceci s'explique par la nature de l'opération qui remet en cause les
termes initiaux du pacte social.
Sous l'aspect financier, l'augmentation de capital en numéraire modifie de
manière très sensible la situation financière de l'entreprise. Elle pallie à
l'insuffisance des fonds propres en mettant à la disposition de l'entreprise, les
ressources nécessaires à la couverture de ses besoins, elle accroît sa solvabilité
et augmente sa capacité d'emprunt.
1.<3

1.3 - L'augmentation de capital par apport en


nature :
Cette opération n'a pas pour but d'augmenter les moyens de financement
de l'entreprise, mais elle constitue une opération indirecte de financement par
l'apport d'immobilisations. Cette opération pose le problème délicat de
l'évaluation des apports. Le nombre d'actions créées est égal au rapport entre la
valeur des apports et la valeur nominale des actions, sauf prime d'émission.

2 - LES AUTRES OPERATIONS PORTANT SUR LE CAPITAL:

Ces opérations qui sont nombreuses et diverses, n'apportent pas de


nouvelles ressources de financement à l'entreprise.

2.1- L'augmentation de capital par incorporation


de réserves :
1

Les fonds propres de l'entreprise apparaissent sous différentes rubriques au


bilan. Au moment de la constitution de la société, le capital de celle-ci était
représenté par le capital social libéré. Progressivement, l'activité de la société
génère des bénéfices mis en réserves. Lorsque ces réserves deviennent
importantes, l'entreprise procède souvent à leurincorporation au capital social en
créant de nouvelles actions qui sont distribuées gratuitement aux actionnaires.
C'est une opération qui n'apporte à l'entreprise aucun moyen de
financement nouveau et qui ne modifie pas sa situation financière. L'objectif
visé le plus souvent à travers cette opération est de mettre en harmonie le capital
et le volume d'activité de la société.

2.2 - L'augmentation de capital par conversion


des dettes Ï

Cette forme d'augmentation peut être réalisée de deux manières différentes :


* Soit en deux étapes par augmentation de capital en numéraire, souscrit
par le créancier, suivi du remboursement immédiat de la dette.

* Soit par une augmentation de capital par voie d'apports en nature des
créances.
C'est une opération d'extrême importance pour l'entreprise, puisqu'elle
tend à transformer une dette à long ou moyen terme, ou à court terme en
fonds propres.
2

Comme l'incorporation des réserves, elle n'apporte pas de nouvelles ressources


financières à l'entreprise. Son intérêt réside dans le fait
qu'elle supprime toute exigibilité de certaines dettes de l'entreprise,
normalement remboursables à leur échéance.
Cette opération est entachée de risque pour le dirigeant de la P M E I . En
effet, elle signifie l'introduction de nouveaux associés entraînant en
conséquence la dilution du capital et du pouvoir.
Sur le plan financier, elle améliore sensiblement la présentation du bilan
et plus particulièrement le rapport capitaux propres/endettement et augmente la
capacité d'endettement de l'entreprise.

2.3 -Les opérations de fusions et de


scissions ï

Cette opération met en évidence deux entreprises. La société dite


absorbante reçoit en apport l'ensemble des éléments constituant l'actif et le
passif de la société dite absorbée. Le montant de l'augmentation de capital de la
société absorbante correspond à la valeur de l'actif net de la société dite
absorbée. L'évaluation de l'actif net de cette dernière pose des problèmes très
délicats.
La société absorbante voit sa structure financière profondément modifiée.
L'opération de fusion contribue incontestablement à renforcer les fonds de
l'entreprise absorbante, mais ne résoud pas les problèmes financiers. Au
3

contraire, en augmentant sa capacité de production, elle accroît ses besoins de


financement.
Cette opération pose des problèmes d'ordre fiscal, aussi bien pour la
société absorbée que pour la société absorbante.
La société absorbée se voit notifier d'office par l'administration fiscale
une vérification de l'ensemble de sa comptabilité. Cette vérification concerne
aussi bien les impôts directs que les impôts indirects. Un diagnostic fiscal serait
souhaitable avant d'entamer cette opération.
La société absorbante est taxée surtout au niveau des droits
d'enregistrement.
La scission est une opération qu'on peut assimiler à la fusion, dans la
mesure où les apports provenant de la société dite démembrée viennent
renforcer les fonds propres de deux ou plusieurs sociétés dites bénéficiaires.

2.4 - La réduction et l'amortissement du capital;

A l'inverse des opérations précédentes, les opérations de réduction et


d'amortissement du capital ont pour but d'opérer une ponction dans les fonds
propres de l'entreprise, jugés trop élevés par rapport au volume de son activité.
P/ - L'APPORT EN COMPTES COURANTS
D'ASSOCIES :
4

L'apport en capital présente de nombreux inconvénients, l'associé


s'engage d'une manière irréversible. Si les titres ne sont pas cotés en bourse, leur
cession sera difficile ou ne pourra se faire que dans des conditions peu
favorables.
C'est pourquoi on préfère surtout dans les P M E I les avances en comptes
courants.
Les organismes financiers n'assimilent pas les comptes courants
d'associés à des fonds propres, malgré qu'ils obligent certaines entreprises à
procéder à leur blocage.
A notre sens nous estimons que ceux-ci doivent être assimilés à des fonds
propres non seulement en raison de leur caractère de dettes de dernier rang, mais
aussi du fait de leur origine. Ces sommes qui proviennent des associés (qui sont
le plus souvent le dirigeant et sa famille) sont pour des considérations fiscales et
patrimoniales d'un volume important (1).
(1) Cette préférence pour les apports en CCA risque d'être freinée par l'application des

nouvelles dispositions fiscales contenues dans la L.F. 1993, notamment les indicateurs de

dépenses.L'avantage du compte courant par rapport au prêt est important. Le

compte courant est un compte ouvert dans les livres de la société, dans lesquels
les opérations de débit et de crédit sont compensées de sorte à ne faire apparaître
qu'un solde.
Les C.C.A. sont productifs d'intérêts sauf clause contraire, (au Maroc les
C.C.A sont rémunérés au taux de réescompte de Bank Al Maghreb majoré de
deux points pour un montant ne pouvant dépasser une fois le capital social).
Cette rémunération présente l'avantage d'être déductible, et moins chère
que les taux bancaires. Ce mode de financement joue un rôle très important dans
les P M E I.

E/-LES CESSIONS D'ACTIF:

Les cessions d'actif, qu'il s'agisse de valeurs mobilières ou


d'immobilisations donnent lieu à des plus-values ou moins-values.
La plus-value est égale à la différence entre le prix de vente et la valeur
comptable nette.
Elle constitue alors une source de financement qui vient renflouer la
trésorerie de l'entreprise.La plus-value supporte l'impôt dans la mesure où elle
est comprise dans le bénéfice fiscal. Cette imposition pénalise les entreprises,
notamment les P M E I, car la plupart du temps il s'agit de plus-value fictive en
raison de l'inflation. (1).
De ce fait, le bénéfice dégagé est alors plus comptable que réel, sa
distribution risque d'affecter le capital de l'entreprise.
Cependant, cette plus-value peut échapper à l'impôt. L'administration
fiscale admet de ne pas l'imposer en la portant dans les réserves facultatives à
condition que le réinvestissement du montant de la cession intervienne dans un
délai maximum de trois ans.
De ce qui précède, quatre éléments permettent de caractériser les
fonds propres :
* Ils sont la propriété de l'entreprise.
* Ils sont soumis aux fluctuations du résultat d'exploitation.
* Ils ne comportent pas de risque financier, ni l'obligation de
remboursement.
* Ils possèdent l'affectio-sociétatis, c'est-à-dire la volonté de s'associer qui
établit une égalité entre les actionnaires.
Les fonds propres ont la vocation de financer aussi bien les
immobilisations que les besoins en fonds de roulement.

(1) Voirinfrap. 187 et s.


Ils contribuent donc à la couverture du risque financier de l'entreprise,
entretiennent également vis-à-vis des tiers un niveau de solvabilité de
l'entreprise, augmentent ses capacités d'endettement, ils assurent enfin à
l'entreprise une certaine autonomie et une plus grande flexibilité.
Cependant, les P M EI sont connues par l'insuffisance de leurs fonds
propres. Cette situation handicape leur structure financière.
L'environnement fiscal n'est pas neutre dans cet état de fait. Les P M E I
sont obligées pour combler leurs besoins de financement de faire appel à
l'endettement sous toutes ses formes.

PARAGRAPHE II LE
FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT PAR
L'ENDETTEMENT A LONG ET MOYEN TERME

L'insuffisance des fonds propres et l'accroissement des besoins financiers


ont incité les P M EI à recourir à l'endettement.
Cependant, les P M E I handicapées par leur taille modeste et leur surface
financière réduite, n'arrivent pas à négocier correctement les crédits à long
terme nécessaires au financement de leurs projets.
Par ailleurs, les banques marocaines accordent beaucoup plus d'importance aux
garanties qu'à la viabilité des projets. Les garanties généralement exigées sont
hors de portée des P M E I
2. 21 3

. "Les relations dirigeants-banques sont personnalisées, fondées sur la


confiance et la réputation des chefs d'entreprises, et les banquiers peuvent
laisser les firmes se charger en frais financiers au delà des limites
communément admises". (1).
L'évolution rapide des P M E I et le rôle qui leur est assigné dans la
politique économique nationale, ont incité les pouvoirs publics à mettre en
place un certain nombre de produits destinés au financement de la P M E I .
L'environnement financier marocain est caractérisé par la coexistence
des banques de dépôts et d'établissements financiers.
Les prêts à moyen et long terme constituent une immobilisation
importante pour les banques de dépôts qui détiennent des fonds remboursables
à vue. Pour ce faire, elles sollicitent le réescompte auprès des établissements
financiers spécialisés disposant de ressources longues provenant du marché
obligataire ou de l'étranger. Ces institutions financières sont également
spécialisées dans le financement de l'investissement.
Les institutions financières auxquelles font appel les banques primaires
pour le réescompte sont :
* Bank Al Maghrib.
* La Banque Nationale pour le Développement Économique
(BNDE).
* (1) Armel LIGER Op. cité p. 147.La Caisse Nationale de Crédit Agricole
(CNCA)
Les organismes financiers qui financent directement l'investissement
sont :
* La BNDE
* La CNCA
* Le crédit Immobilier et Hôtelier (CIH)
* La Caisse Centrale de Garantie (CCG).

A/-LES CREDITS REESCOMPTABLES PARLES


BANQUES PRIMAIRES MAROCAINES :

Les différents crédits octroyés par les banques primaires marocaines


finançant l'investissement sont :
* Les crédits réescomptables auprès de BANK AL MAGHRIB.
* Les crédits à moyen terme réescomptables auprès de la BNDE.
I Les crédits à moyen terme réescomptables auprès de la CNCA. -
LES CREDITS REESCOMPTABLES AUPRES DE BANK AL
MAGHRIB
1.1 - Les crédits aux P M E I

Ils sont destinés essentiellement à la P M E I. Les crédits sont ouverts à


tous les secteurs. Leur objectif est de promouvoir les investissements créateurs
d'emplois importants et d'améliorer sensiblement les produits et services
nationaux à différents niveaux.
2

Peut bénéficier de ce crédit, toute entreprise dont le total du bilan avant


investissement est inférieur ou égal à 15 000 000 DH. Le programme
d'investissement ne doit pas dépasser 7 500 000 DH.
C'est une formule de crédit qui ne nécessite que l'accord de la banque
primaire. Il n'y a pas d'intervention d'organismes spécialisés dans le réescompte,
ce qui confère à cette formule un caractère souple et une célérité dans le
déblocage des fonds sollicités par l'entreprise.

1.2 - Les crédits aux jeunes promoteurs :


II s'agit d'un nouveau crédit appelé plus précisément "prêt de soutien à
certains promoteurs". Il a été instauré par les différents textes suivants:(l)
* Le DahirN0 1.87.199 du 30/12/1987.
* Le décret d'application N° 02.87.754 du 30/12/87.

(1) A. BERRADA, "les techniques de banque et de crédit" SECA 3ème édition 1991. p.387
* .Les conventions mises en place entre l'Etat et les banques donnant
délégation à ces dernières pour octroyer des prêts à long terme aux
promoteurs concernés et ce par substitution à l'Etat.
* La circulaire de Bank Al Maghrib N° 206 du 09/11/88 relative aux
conditions de mobilisation bancaire de ces crédits.
L'objectif principal de ce nouveau prêt est d'encourager les jeunes
diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, ainsi
que les personnes justifiant d'une qualification professionnelle suffisante ; à
s'installer à leur propre compte grâce à des conditions de financement peu
contraignantes sur le plan de l'apport personnel.

2 - LES CREDITS A MOYEN TERME REESCOMPTABLES


(BNDE) :

Ce sont les crédits qui pour être mobilisables, nécessitent l'accord


préalable de la BNDE.

2.1 - Le C.M.T.R. procédure simplifiée accélérée


"P.S.A." Ï
Instaurée en 1972 en faveur des P M E I, la "PSA" a pour objet de leur
faciliter l'accès au crédit à moyen terme en leur évitant la lenteur de la voie
normale. Les accords de réescompte sont décidés à cet égard dans le cadre d'un
comité restreint de la BNDE.
Peuvent bénéficier de la "P.S.A.", les P M E I industrielles, minières,
maritimes, de travaux publics ou de transport répondant aux critères suivants :
* Chiffre d'affaires < 7.500.000 DH (1).
* Actif net < 5.000.000 DH
Ainsi que les personnes devant exercer certaines professions libérales
(médecins, pharmaciens, architectes etc...).
La "PSA" est destinée à financer les investissements professionnels d'une
valeur maximum de 1.000.000 DH et portant sur la création, l'extension, la
4

modernisation ou l'amélioration d'une unité productive.


Quoi que toujours en vigueur, la PSA n'est plus utilisée par les
établissements bancaires qui lui préfèrent la nouvelle formule C.M.T.R. -
P.M.E.I de Bank Al Maghrib.

2.2 - Le C.M.T.R. "procédure normale"

Contrairement à la P.S.A vue plus haut, qui ne demande généralement


qu'un temps limité pour les décisions d'octroi (1 à 2 mois au maximum) la
procédure- normale nécessite un temps plus long (excédant souvent 4 mois).
Les modalités et conditions de la procédure normale sont les mêmes que la
"P.S.A."

(1) A. BERRADA. Op. cité p. 410


-}"s t>
Lia

.3 - LES C.M.T.R. "C.N.C.A"

Ce sont les crédits destinés au financement de l'investissement agricole


et qui sont accordés par les banques de dépôt après accord de refinancement
du groupe réescompteur C.N.C.A - C.D.G. Peuvent bénéficier de ces crédits,
les exploitants agricoles et les entreprises de transformation, de
conditionnement ou de commercialisation de produits agricoles.

B - LES CREDITS BANCAIRES SPECIALISES :

Les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs crédits spécialisés en


vue de promouvoir le développement des secteurs jugés prioritaires comme
l'industrie, l'exportation, le tourisme, l'armement maritime et l'artisanat. Ces
secteurs sont souvent financés sur les ressources de la Banque Mondiale.
1 Des formules de crédits spécifiques à certaines professions,
garanties par des cautionnements mutuels sont venus compléter l'arsenal
des financements spécialisés, dont la liste demeure ouverte puisque deux
formes de crédits nouvelles et très importantes sont encore en projet : il
s'agit du crédit de financement de la privatisation et du crédit de
restructuration des entreprises en difficultés. -- LES CREDITS AUX
INDUSTRIES MECANIQUES,
METALLURGIQUE ET ELECTRIQUES (IMME) :

Les bénéficiaires des crédits aux IMME sont les entreprises de la


branche d'activité 19 à 24 de la nomenclature d'activité économique
marocaine, à l'exception du montage de véhicules automobiles.
-}"s t>
Lia

Dans ce cadre, la BIRD a accordé en 1985 une enveloppe pour le


financement des "IMME" au pool bancaire composé de la BCM, la BMCE, la
BMCI, le CDM, la SGMB et la Wafabank. Les fonds relatifs à cette ligne de
crédit étaient gérés par le Trésor et rétrocédés aux banques dans le cadre de
conventions les liants à celui-ci.
Ces crédits étaient destinés au financement de projets d'investissement
portant sur la création, l'extension ou la modernisation d'une unité productive.

2 - LES CREDITS BIRD A L'EXPORT :

Des conventions ont été signées en Août 1987 entre la Banque


Mondiale et huit établissements bancaires. Cette ligne portait sur une
enveloppe globale de 70 millions de dollars destinée au financement des
projets d'investissements orientés essentiellement vers l'exploitation.
Cette ligne épuisée, a été remplacée par la ligne BIRD II. Cette ligne a
fait l'objet de conventions qui ont été signées en Février 1990 entre la BIRD
et les huit banques citées plus haut.
Les critères d'exigibilité de cette ligne ont été assouplis. Elle s'étend à
plusieurs secteurs, le transport, le leasing et même aux projets du secteur
public.
-}"s t>
Lia

C/ - LES CREDITS DES ORGANISMES


FINANCIERS

Ce sont les crédits à moyen et long terme en faveur des promoteurs, qui
sont consentis et débloqués directement par les organismes financiers
spécialisés, à l'inverse des CMTR qui nécessitent l'intervention des banques
dans l'examen préalable de la demande et le déblocage des fonds.
Les organismes financiers publics et semi publics spécialisés dans ce
genre d'opérations sont :
* La B N D E , spécialisée dans le financement des investissements
industriels, miniers, maritimes, de transport et travaux publics, ainsi
que dans le financement de certaines professions libérales.

* La C N C A , emploie une grande partie de ses ressources à la


promotion des investissements agricoles.

* Le C I H, a pour mission de promouvoir les investissements


immobiliers, fonciers, hôteliers et touristiques.

La C C G, donne son aval pour le financement d'opérations présentant un


intérêt économique ou social national
1 .- LES CREDITS BNDE EN FAVEUR DES P M E I

En plus de la procédure simplifiée accélérée instituée depuis 1972 en


faveur de la P M EI et qui a joué le même rôle que les C M T R "BNDE", une
nouvelle procédure de financement des P M E I a été mise en place. Ce
financement a été rendu possible grâce au concours d'organismes financiers
internationaux tels que la Banque Mondiale, la BIRD, la BEI, l'OPEP, le fonds
koweïtien et la BAD .

2 - LES CREDITS DIRECTS A MOYEN ET LONG TERME


DE LA C N C A:

Ce sont les concours qu'accorde cet organisme pour financer les


investissements agricoles et forestiers, ainsi que ceux relatifs à la pêche
côtière, à l'habitat, au tourisme et aux activités de commerce et services en
milieu rural.
3 Peuvent bénéficier de ces crédits, les coopératives de la réforme
agraire, les groupements d'entreprises et sociétés d'exploitants
agricoles marocains ou étrangers autorisés à exercer dans le secteur
agricole et les services qui lui sont liés. - LES CREDITS A
MOYEN ET LONG TERME DU C.I.H.

Le C I H intervient dans six secteurs importants :


* Le crédit à la construction de logements.
* Le crédit à l'acquisition de logements neufs déjà construits.
* Le préfinancement des promoteurs immobiliers.
* Le financement de la construction pour la location de logements.
5

* Le crédit foncier.
* Le crédit hôtelier et touristique.

4 - LES GARANTIES DE LA C.C.G.

Le rôle de la C.C.G. dans le financement des investissements


présentant un intérêt général, d'ordre économique ou social, consiste à
consentir son aval sur les crédits y afférents.
Les opérations de la caisse sont de deux sortes :
* L'aval garantissant le remboursement des prêts (crédits pour le
financement des complexes industriels et miniers, crédits à la P M E I )
constitue l'essentiel de l'activité de la caisse.

* La garantie de rentabilité des investissements couvrant les revenus,


les intérêts ou dividendes relatifs à certains projets demeure
exceptionnelle.
PARAGRAPHE III LES FORMES
SPECIFIQUES DE FINANCEMENT DE LA P M E 1

Ce sont des crédits qui ont été mis en place pour répondre aux besoins
spécifiques de la P M E I . Ils pallient à l'insuffisance de leurs fonds propres
et leur permettent d'acquérir des biens d'équipements sans consentir de grands
efforts financiers.
6

Il s'agit notamment du crédit bail (leasing), des prêts participatifs, et du


capital risque.

M -LE CREDIT BAIL "LEASING"

Le crédit bail a vu le jour aux U.S.A. sous le nom de leasing à la suite


de l'accélération du progrès technique qui entraînera un renouvellement plus
rapide de matériel et sous l'effet des dispositions fiscales qui ne prévoyaient
pas l'amortissement dégressif.
Les opérations de crédit bail sont les opérations de location de biens
d'équipements, de matériel, d'outillage ou de biens mobiliers à usage
professionnel. Ces biens sont achetés par les entreprises de leasing qui en
demeurent propriétaires en vue de les louer aux entreprises qui en ont formulé
le besoin. Les entreprises locataires ont la faculté d'acquérir entièrement ou
partiellement les biens loués moyennant un prix convenu, tenant compte au
moins pour une partie des versements effectués à titre de loyers.
1 - LES CARACTERISTIQUES DU CREDIT-BAIL :

L'opération de crédit-bail est une opération de financement, car elle


permet à l'entreprise de disposer du bien de son choix sans avoir à payer le
montant de son acquisition, mais moyennant l'acquittement d'un loyer.
Si le contrat de crédit- bail est différent de l'opération d'emprunt, il
présente néanmoins certaines analogies avec la location ou la location vente
7

(renting ou rental). Les principales caractéristiques de cette forme de contrat


sont les suivantes :
* L'entreprise choisit le bien qui lui convient, examine elle-même avec
le fabricant ou le revendeur, ses caractéristiques et ses conditions
d'achat.
* La durée de location est généralement prévue pour la période
d'amortissement fiscal, ou la durée de vie économique du bien faisant
l'objet du contrat.
L'entreprise ne peut mettre fin à la location au cours de cette période. A l'issue
de cette période, l'entreprise a la faculté d'acheter le matériel pour une valeur
résiduelle, fixée d'un commun accord dans le contrat ou bien de le proroger.
Le loyer payé par l'entreprise comprend la charge de l'amortissement, le coût
des capitaux immobilisés, le prix des services fournis par l'établissement
financier et une prime de risque
23
.Il ne comprend pas la charge du service, d'entretien qui doit être
directement assuré par le locataire. Le loyer est payé par versements
échelonnés en cours d'année. Le contrat de crédit-bail n'est pas assorti de
garantie. Le matériel reste la propriété de la société de crédit-bail.
Les sociétés de leasing prennent en considération la situation financière
de l'entreprise avant de donner leur accord pour ce genre de financement.
D'autres formules de crédit-bail se sont développées pour accompagner
l'évolution économique. Il s'agit notamment du crédit-bail immobilier, la
cession bail (lease back) et le leasing industriel. Toutefois, cette forme de
financement présente des avantages et des inconvénients.

2 - LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENTS


DU CREDIT-BAIL

2.1 - Les avantages du crédit-bail :

Le crédit-bail présente des avantages sur le plan financier,


économique et fiscal.Sur le plan financier
* C'est une opération qui ne modifie pas la structure de l'endettement de
l'entreprise mais seulement le montant de ses engagements.

* L'entreprise est tenu de mentionner au bas de son bilan ses


engagements "hors bilan"

* Il ne modifie pas le ratio : Capitaux propres et préserve à l'entreprise


Total du bilan

ses capacités d'endettement.

* Il assure le financement intégral d'une opération déterminée et permet


l'affectation des capitaux propres au financement d'autres emplois, pour
lesquels ils pourraient être plus adaptés.
* Il contribue à maintenir l'indépendance de la firme tout en lui assurant
les moyens nécessaires à son développement.

Sur le plan économique :


La pénurie des ressources aggravée par l'impossibilité ou le refus des
entrepreneurs d'augmenter leurs fonds propres, freine le développement des
entreprises. Le crédit-bail leur permet d'accélérer leur développement sans
mettre en péril l'autonomie financière de l'entreprise.
Sur le plan fiscal :
Les loyers acquittés qui sont assimilés à des remboursements dans la
plupart des cas, sont compris dans les frais généraux et donc déductibles du
résultat brut d'exploitation au même titre que les autres charges.
Cet avantage est d'autant plus important que la durée du contrat peut
être inférieure aux délais d'amortissement fiscal normalement appliqués.

2.2 - Les inconvénients du crédit-bail :

* les coûts pratiqués sont relativement élevés et comprennent toujours


une commission de gestion de l'établissement financier et une prime de
risque.

* Le financement est limité à certains actifs tels que le matériel,


outillage et mobilier et exclue implicitement les autres (les terrains et
les constructions) qui sont financés dans le cadre des crédits à moyen
terme.

* Les sociétés de leasing favorisent le matériel standard au détriment


du matériel hautement sophistiqué susceptible de diversifier la production et
de contribuer au développement économique
23
.B/-LE CAPITAL RISQUE ET LES PRETS
PARTICIPATIFS

Ce mode de financement a été introduit au Maroc à l'initiative de la


Banque Européenne de développement, en vue d'encourager le partenariat
entre les entreprises marocaines et européennes. Il s'agit d'une innovation dans
le domaine, dans la mesure où le pourvoyeur de fonds joue le rôle d'associé ou
de partenaire et non plus de simple prêteur. Ils sont perçus par les financiers
comme des quasi-capitaux propres.

1 - LE CAPITAL RISQUE

En optant pour le capital risque, le pourvoyeur de fonds devient un


associé effectif. Par conséquent, il ne peut plus demander à ses autres
partenaires les garanties usuelles que sollicite le banquier. Par contre, il est en
droit d'exiger la rémunération de participation par un taux d'intérêt fixe, aussi
il perçoit sa part des bénéfices distribués et assure les conséquences des pertes
enregistrées, au même titre que les actionnaires.
Le banquier qui opte pour ce genre d'opérations, réalise des gains plus
importants que ceux que rapportent les crédits usuels, grâce notamment aux
plus-values qui peuvent être réalisées sur les cessions des titres.
2 - LES PRETS PARTICIPATIFS :
Le prêteur est assimilé à un véritable partenaire, car il accepte d'être
réglé après les autres créanciers moyennant compensation. Le prêt participatif
est une créance de dernier rang qui a pour objectif de renforcer les capitaux
propres notamment des P M E I. La rémunération des prêts participatifs peut
revêtir plusieurs formes :
* Le règlement d'intérêts à des taux bas.
* Le règlement d'intérêts faibles combiné à un intéressement limité
dans le fruit de l'entreprise en cas de réalisation de bénéfices.
* Un intéressement à concurrence de la participation en cas de
distribution de dividendes sans prélèvements d'intérêts.
D'une manière générale, chaque source de financement comporte certes
des avantages et des inconvénients. On comprend dès lors que pour décider du
choix du mode de financement de son investissement le dirigeant de la P M EI
hésitera devant cet arsenal financier.
Néanmoins, le paramètre qui est souvent pris en considération est le
coût de financement. En effet, certaines opérations de financement peuvent
parfaitement être appropriées, mais risquent d'être abandonnées en raison de
leur coût élevé.
La fiscalité intervient soit pour alléger ou alourdir le coût de ces
opérations de financement. Dans ce sens, nous nous proposons de contribuer
aux analyses déjà faites sur les coûts de financement et d'essayer de mettre en
évidence l'influence de la variable fiscale sur ces coûts.
SECTION II : FISCALITE ET CHOIX DES
MOYENS DE FINANCEMENT

Avant d'analyser la relation entre la fiscalité et le choix des moyens de


financement il y a lieu de tenir compte de certaines spécificités des P M EI qui
laissent penser qu'il existe une logique financière propre à cette catégorie
d'entreprises. C'est ainsi que l'objectif de maximisation de la richesse des
actionnaires ne parait pas correspondre aux objectifs financiers de
l'actionnaire de la P M E I , qui en tant que dirigeant retire de l'affaire un
revenu possédant la double caractéristique de rémunérer un travail et un
capital. Pour cette raison notamment, le concept du coût du capital ne peut
être intégré tel que dans le modèle de comportement financier de la P M E I .
Par ailleurs, à l'inverse des grandes entreprises dans lesquelles il est rarement
constaté une simultanéité temporelle entre la décision d'investissement et la
décision de financement, les P M E I lient généralement ces deux variables en
recherchant à l'occasion de la réalisation d'un investissement, un financement
spécifique. Ce faisant, on peut affirmer sans se tromper, que le dirigeant de la
23
P M E I a tendance à comparer la rentabilité d'un investissement donné au coût
de l'endettement obtenu pour le financer partiellement
.Cette pratique est en totale opposition avec la théorie financière qui enseigne
que la rentabilité d'un investissement doit être comparée seulement au coût du
capital de l'entreprise, c'est-à-dire au coût moyen pondéré du capital de
l'ensemble des sources de financement.
Enfin, l'abstraction de la logique du marché emporte l'interdiction de
l'utilisation des formules du coût du capital fournies par la théorie financière.
Devant ces difficultés, on pourrait être tenté d'éliminer le concept du
coût du capital de la logique financière de la P M E I .
Pourtant, certains financiers pensent que le coût du capital peut être
défini et utilisé' dans une P M E I de la façon suivante : au lieu de
déterminer le coût respectif de chaque source de financement, il ne faut retenir
qu'un coût d'opportunité de l'entreprise déterminé en fonction des possibilités
s'offrant à elle.
Ces considérations financières étant évoquées, l'incidence de la fiscalité
sur le choix des moyens de financement varie en fonction des objectifs de la P
M EI.
Si les dirigeants cherchent à maximiser la valeur de leur entreprise,
l'incidence de la fiscalité se situera au niveau des coûts spécifiques des
différents moyens de financement.
Par contre, si les notions de dividendes et cours de l'action sont
étrangères aux dirigeants de la P M E I , l'incidence de la fiscalité se situe au
niveau du coût d'opportunité.

PARAGRAPHE I L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LES


COUTS
SPECIFIQUES

Toute source possible de capital a un coût qui lui est spécifique, le


coût explicite d'une source de financement est défini comme le taux
d'actualisation qui égalise la valeur actualisée des encaissements
occasionnés par le recours à une source donnée de capitaux avec la valeur
actualisée des charges qu'il entraîne.
La P M E I pouvant avoir recours à plusieurs sources distinctes de
capitaux, le coût de capital sera une moyenne pondérée de chacun des
coûts spécifiques des différents moyens utilisés.
Soit une source de financement permettant à l'entreprise une dépense
initiale d'investissement D Q, accompagnée de charges annuelles D j ,
T>2,.......Dt,.... Dn ; l'investissement produira des rentrées successives R j ,
R2,..........Rn, le coût spécifique de cette source de financement est alors C
dans l'expression
7

:Ri R2

Rn D2 Dn

Di
____ DO
-------+--------------+...........+ ----------
(1+C) 1 + C (1+C) (1 + C)
2

n
1 + C (1 + C)

Pour mesurer l'incidence de


la fiscalité sur les coûts
spécifiques, il y a lieu de
faire la distinction entre les
capitaux propres de la P M E
I et les capitaux d'origine
externe.
8

A/ - L'INCIDENCE DE
LA FISCALITE SUR LE
COUT DES
CAPI
TAUX
PROP
RES

1 - L'INCIDENCE DE
LA FISCALITE SUR LE
CAPITAL
ACTION

Dans le cas le plus


simple, celui de la création
d'une nouvelle P M E I avec
comme seule source de
financement l'émission
d'actions pour une valeur
totale de Po, les charges
futures issues de celles-ci
sont constituées par les
dividendes à verser.
Pour une partie des
actionnaires le gain espéré
est constitué par des
dividendes attendus. Ces flux
de recettes aux diverses
9

périodes constituent leur


objectif, et pour de tels
détenteurs de titres, le coût
du capital est le taux
d'actualisation permettant
d'égaliser la dépense
d'investissement d
10

e
l'actionnaire et les revenus encaissés. La plus-value éventuelle réalisée
lors de la cession de l'action peut être introduite dans le calcul, en intégrant la
progression future des dividendes. Tous ces éléments sont reliés de la façon
suivante :
C = J2L + G c
C : Coût des capitaux propres
D : Dividendes c : Cours de
l'action
G : Taux de progression des dividendes.
En quoi, la fiscalité vient-elle perturber ce schéma ? La question est
liée à la politique de distribution choisie par l'entreprise et à son pouvoir de
répercussion de l'impôt (sur le prix de vente et donc sur les consommateurs).
Cependant la répercussion dépend du degré de monopole du secteur. En effet,
l'entreprise doit réaliser un profit supérieur à ce qu'elle peut distribuer, puisque
dans la quasi-totalité des législations, les dividendes sont distribués après
paiement des impôts sur les profits réalisés.
Si l'entreprise ne peut pas répercuter l'impôt, la fiscalité oblige à
distinguer coût du capital et taux de rendement versé, ou encore si l'on pose
que les actionnaires exigent un taux de capitalisation minimum, la fiscalité a
pour effet de faire baisser la valeur du titre émis. L'impôt non répercuté est
alors supporté par l'actionnaire sous la forme d'une moins-value en capital.
Pour l'entreprise, lorsque l'impôt n'est pas répercutable, le coût
spécifique du capital action augmente si les actionnaires n'acceptent pas une
11

diminution de leur taux de rendement en proportion du taux de l'impôt sur les


sociétés. Si au contraire, l'impôt est répercutable, cela signifie que l'entreprise
a la possibilité d'équilibrer cette charge par des recettes supplémentaires dans
le cas d'une répercussion en aval, ou par des réductions de dépenses dans le
cas d'une répercussion en amont. Alors, les encaissements et les
décaissements seront actualisés grâce au même taux d'escompte que lorsqu'il
n'y avait pas d'impôt. Le coût du capital est inchangé et égal au taux de
capitalisation des dividendes, lui-même égal au taux de rendement des
dividendes.
En plus du capital action, la P M E I dispose d'une autre source de
financement : l'autofinancement.

2 - L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LE COUT DE


L'AUTOFINANCEMENT:

Une seconde source de financement des investissements des P M E I


est constituée par les fonds d'origine interne à l'entreprise et plus
particulièrement l'amortissement et les diverses provisions venant compenser
certains risques d'une part et les profits d'autre part. Quoique ces deux masses
constituent ensemble l'autofinancement, leur traitement fiscal est tellement
différent qu'il paraît judicieux de les analyser séparément.L'amortissement en
tant que source de financement de la croissance de la P M E I, n'est pas à
l'origine des charges de trésorerie pour le futur comme l'étaient les
distributions des dividendes. La fiscalité n'a pas d'effet sur le coût de cette
12

source de financement puisque les charges d'amortissement sont déductibles.


Les P M E I auront intérêt à utiliser cette source de financement.
La seconde source d'autofinancement a pour origine les profits non
distribués. Le coût du capital n'est plus du tout comparable à l'autre source de
financement puisqu'il y a une charge constituée par l'impôt sur les profits qu'il
faut payer avant de distribuer pour une année quelconque. Le coût de la
disposition de l'entreprise des bénéfices non distribués est égal à l'impôt à
payer. Le coût monétaire du financement par rétention des bénéfices est égal
au taux d'imposition sur les bénéfices eux-mêmes.
Ainsi la fiscalité agit sur le coût des capitaux propres de la P M E I.
Elle agit également sur le coût des capitaux qu'elle se procure de l'extérieur.

B /- L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LE COUT DES


CAPITAUX EMPRUNTES

Pour obtenir le coût effectif d'une dette, il faut prendre en compte la


déductibilité des intérêts du bénéfice imposable (ce qui suppose bien
évidemment que l'entreprise soit déjà rentable).
Par l'effet de l'impôt, le coût devient : K i = K ( l - t ) Ki : Dettes
K : Taux de rendement de l'investissement avant impôt t : Taux de l'impôt
(pour les sociétés il est de 44 % PSN comprise) (1).

Ainsi, pour une rentabilité de 20 %, le coût effectif de la dette est-il


13

de :
Ki = 20 (1 - 0,44) =—=> Ki = 11,2 %

Par la déductibilité des intérêts, le coût des dettes après impôt est
inférieur au coût avant impôt. De ce fait, le coût spécifique d'une dette est
moins élevé que le coût d'une autre source de financement ayant la même
valeur de K.
Il est clair que la croissance de la P M EI peut être financée avec des
moyens de financement très diversifiés. Le coût explicite sera alors une
moyenne pondérée des coûts explicites des différentes sources utilisées.
Cependant, dans le calcul du coût moyen pondéré, il faut tenir compte
de tous les effets de l'utilisation d'une source particulière de financement sur
la croissance de la P M E I, en prenant en considération leur traitement fiscal
très différent.

(1) Ce taux a été ramené à 41,8 % par la L.F. 1993.


PARAGRAPHE» L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LE COUT
D'OPPORTUNITE

Pour certains auteurs, la formule qui fait notamment référence aux


notions de dividendes et de cours de l'action est étrangère à la réalité
financière des P M E I , dont les titres ne font pas l'objet de marché et qui en
plus ne distribuent aucun dividende. Il n' est donc pas possible d'utiliser cette
14

formule pour évaluer le coût des capitaux propres d'une P M E I . Par ailleurs,
le concept du revenu de l'actionnaire n'a pas la même signification selon la
taille et les objectifs de l'entreprise. Dans l'entreprise qui cherche à maximiser
la valeur de ses titres, le revenu de l'actionnaire correspond aux revenus
encaissés ou à la plus-value réalisée sur le capital en cas de cession du titre.
Or, dans la plupart des P M EI les dividendes de l'actionnaire sont quasi-
inéxistants. De plus, la réalisation d'une plus-value sur le capital investi est
une notion mal perçue par l'actionnaire de la P M E I , qui ne prévoit pas
généralement de céder ses actions. On peut penser que dans le calcul
économique du coût des fonds propres, il y a une prise en compte intuitive de
leurs coûts, dans la mesure où il y a généralement confusion de personnes
entre le décideur de l'investissement et l'éventuel apporteur de fonds propres.
En effet dans les P M E I, c'est normalement le dirigeant propriétaire qui
décide de l'investissement et de son financement. Rien n'empêche de penser
que le dirigeant contraint d'apporter de nouveaux fonds propres lors de la
réalisation d'un investissement, n'a pas conscience intuitivement d'un coût non
explicite de ces fonds ne serait-ce que le coût d'opportunité du revenu qu'il
pourrait obtenir en investissant des fonds à l'extérieur de l'affaire. Si on prend
donc en considération le coût d'opportunité, le coût du capital de l'entreprise
sera largement dépendant de la fiscalité de ses revenus.
Mais la fiscalité étendue à l'ensemble des prélèvements obligatoires sur
le revenu du capital et les salaires des dirigeants, engendre une diversité des
15

taux de prélèvements qui modifient plusieurs conclusions de la théorie


financière sur le choix du mode de financement.
Ainsi les actionnaires non dirigeants ne disposent pas des mêmes
canaux de distribution de revenus que les actionnaires dirigeants. Ces
derniers, qui par définition disposent du pouvoir de proposition en matière
financière, sont à même d'obtenir des modes de rémunérations qui subissent
des taux de prélèvements inférieurs à ceux des actionnaires non dirigeants.
Pour ce faire, ils réduisent en contrepartie les rémunérations des
actionnaires non dirigeants par une tendance à la réduction des dividendes
distribués et agissent sur la politique de développement de l'entreprise par la
recherche de plus-values à long terme.Les canaux multiples de distribution
des revenus permettent d'éviter les taux importants entraînés par la
distribution des dividendes. L'utilisation des charges déductibles, les intérêts
sur C.C.A constituent jusqu'à un plafond variable avec l'entreprise, un premier
moyen de réduire le taux moyen de prélèvement.
L'utilisation des plus-values sur actif qui implique une politique
déterminée de développement, les salaires importants des dirigeants
encouragés par la structure des impôts sur les salaires, constituent un
deuxième moyen plus librement utilisable.
Il est évident que les ressources de la P M E I ont un coût qui n'est autre que la
rentabilité attendue par l'investisseur à laquelle il faut intégrer les règles
fiscales. Le financement de la P M EI n'implique pas seulement de calculer le
coût des sources de financement utilisées, mais aussi de rechercher si
16

l'évolution des règles fiscales modifie la recherche d'une structure financière


optimale
.SECTION III : L'INCIDENCE DE LA FISCALITE
SUR LA STRUCTURE FINANCIERE
DE LA P M E I

Le problème de financement implique de rechercher s'il existe un


niveau optimal des fonds propres et si l'évolution des règles fiscales modifie la
recherche d'une structure financière optimale.
Au cours de la section précédente, nous avons vu l'effet de la fiscalité
sur les coûts des différents moyens de financement, lorsqu'on considère ceux-
ci un par u n . La fiscalité perturbe l'ordre à priori ou traditionnel de ces
moyens de financement. Particulièrement, la fiscalité des bénéfices des
sociétés entraîne une très grande divergence entre les coûts spécifiques des
composantes du capital. Le rôle de la fiscalité ne se limite pas à disperser
l'échelle de coûts. Le traitement fiscal de l'emprunt a pour effet de permettre à
l'entreprise qui utilise ce moyen de financement d'accroître la rentabilité de
ses capitaux propres, mais cet accroissement se fait au prix d'un renforcement
du risque, c'est ce dont la notion de levier veut rendre compte. La P M E I se
trouve ainsi prise dans un réseau de contraintes très serré.
Du point de vue de l'analyse fiscale, il est très important de noter que la
P M E I ne peut pas faire abstraction de la fiscalité pour déterminer la
structure financière optimale. Déjà les analyses partielles des coûts
spécifiques ou du coût d'opportunité permettaient de montrer l'obligation de la
prendre en compte, ces analyses partielles sont cependant insuffisantes car
elles ne permettent pas d'intégrer toutes les décisions que la P M EI doit
prendre.
L'entreprise doit décider de l'investissement à faire et de ses moyens de
financement en particulier de l'endettement et de la rétention des profits. Cette
tentative de recherche de la structure financière optimale ne peut se faire qu'à
partir d'une approche globale. De nombreux modèles théoriques ont tenté de
définir la structure financière optimale d'une entreprise. Cependant, ces
modèles théoriques semblent difficilement applicables aux P M E I , étant
donné leurs caractéristiques et leurs contraintes de financement.
18
PARAGRAPHE I LA STRUCTURE
FINANCIERE OPTIMALE DANS LA THEORIE
FINANCIERE

De nombreux travaux ont tenté de définir le coût du capital de la firme


et sa structure financière optimale, c'est-à-dire celle qui correspond à un coût
du capital minimum.
Mais le comportement financier des firmes en matière de v politique
d'endettement demeure imparfaitement expliqué par la théorie financière
classique. La théorie des mandats et de signalisation apportent un éclairage
nouveau sur ces problèmes.
A/ - LA THEORIE FINANCIERE CLASSIQUE :

Dans l'approche traditionnelle, il existe une structure optimale de


capital dans la mesure où cette approche suppose que le coût de la dette croît
avec le levier financier, car les prêteurs conscients du risque que représente un
endettement accru exigent un taux d'intérêt croissant ; de la même manière, le
coût des fonds propres va croître avec l'endettement. Au delà du levier
optimal, l'augmentation des coûts des capitaux propres due au risque financier
accru l'emporte sur l'avantage tiré d'un recours croissant à la source de
financement la moins onéreuse qu'est l'endettement.
Cette thèse a été vivement critiquée par Modigliani et Miller (M.M).
Ces derniers dans une première étude, caractérisée par une absence d'impôt
démontrent que le coût total des fonds est indépendant de la structure
financière et que la valeur de la firme ne dépend pas du levier d'endettement
dans l'hypothèse de marchés parfaits.
Leur deuxième article prenant en compte l'impôt sur les sociétés,
démontre que la valeur de l'entreprise endettée est égale à celle de l'entreprise
non endettée augmentée de l'économie d'impôt réalisée grâce à l'endettement.
AINSI LES FIRMES SERAIENT CONDUITES À UN ENDETTEMENT LE PLUS
GRAND POSSIBLE COMPATIBLE AVEC LES CONTRAINTES DE LA FISCALITÉ
ET DE L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE.B / - LA THEORIE MODERNE

A la suite de nombreuses critiques des modèles de Modigliani et Miller


se sont développés d'autres modèles qui apportent un éclairage nouveau.
Ainsi, la théorie des mandats et les modèles de signalisation semblent ainsi
aboutir à l'existence d'une structure financière optimale, bien qu'elle reste
encore mal définie. Celle-ci est conditionnée à la fois par l'offre d'obligation
(économie due a l'endettement combinée avec le coût de levier) et la demande
d'obligation (effet de levier).
L'intégration dans le modèle de Miller des coûts de faillite et d'agence
aboutissent à une même conclusion : l'existence d'une structure financière
optimale est justifiée sur le plan théorique. La question qui reste à poser
consiste à savoir si les règles fiscales peuvent influer sur le comportement
financier des P M E I .

PARAGRAPHE II COMPORTEMENT FINANCIER DES P M E I ET


FISCALITE

L'existence d'une structure financière optimale des entreprises est loin


d'être résolue et le rôle joué par la fiscalité dans le choix de cette structure est
difficile à vérifier. D'une part, des problèmes de mesure considérables posés
par les variables fiscales n'ont pas été résolus de façon satisfaisante. D'autre
part, les nombreuses exceptions, exemptions, déductions finissent par
s'annuler les unes les autres, de telle sorte qu'il est difficile d'établir un lien
statistique entre le comportement d'une entreprise particulière et la fiscalité.
G. Charreaux (1) a appréhendé le comportement financier en matière
d'ouverture du capital et d'endettement à partir de la théorie développée par
M.C Jensen et W.H Meckling dans laquelle l'entreprise apparaît comme le
cadre de relations contractuelles et de natures différentes (la relation
"d'agence" ou de mandat et les coûts qui en résultent sont notamment
déterminants).
Rappelons trois caractéristiques fondamentales des P ME I pour
apprécier la relation d'agence et ses conséquences sur les choix financiers
(concentration de capital entre les mains du dirigeant, rôle prépondérant de
l'actionnaire majoritaire dans la direction et la gestion et l'inexistence d'un
marché financier organisé) G. Charreaux considère successivement les coûts
d'agence associés aux différentes formes de financement :
- La quasi absence d'ouverture du capital des P M E I s'explique par
des coûts d'agence et signalisation beaucoup plus élevés que dans les
grandes entreprises du fait de l'inexistence d'un marché financier et du
risque lié à l'absence de diversification des activités.
20
G. Charreaux : "le dilemme des P M E I : ouvrir son capital ou s'endetter" R F G n° 59
Janv. Fév. 1985
.- Le recours à l'endettement génère également des coûts d'agence

multiples et conduit à une politique d'investissement sous-optimale.


Mais son utilisation se justifie par ses avantages fiscaux et du fait des
ressources en fonds propres limitées.
La variable fiscale telle qu'elle se présente aujourd'hui détermine le
comportement financier des P M E I caractérisé par un endettement
croissant en raison du traitement fiscal privilégié réservé à ce dernier.
En réalité, la politique de financement des P M E I n'est pas le fait
d'anticipations. Les augmentations de capital sont souvent réalisées dans des
conditions subies ; elles ne s'inscrivent pas dans un développement financier
choisi, mais ont pour but de redresser dans la précipitation une situation
déséquilibrée.
A. Marion souligne le comportement spécifique des P M E I au regard
de leur politique d'investissement et son influence sur leur structure financière
(1). Les P M E I très sensibles à la conjoncture n'investissent que lorsqu'elles
sont en mesure de saisir une opportunité. Ce comportement se traduit par une
discontinuité dans le processus d'investissement. Le dirigeant propriétaire
décide de l'investissement et de son financement, mais il a tendance à
comparer la rentabilité d'un investissement donné au coût de l'endettement
obtenu pour le financer. Cette pratique est en totale

(1) A. MARION "Approche de la logique financière des PMI". RFG Janvier- Février 1982.
n° 34/67
1

.contradiction avec la théorie financière que nous avons exposée


précédemment qui enseigne que la rentabilité d'un investissement peut être
comparée seulement au coût moyen du capital de l'entreprise, c'est-à-dire au
coût moyen pondéré de l'ensemble des sources de financement fonds propres
compris, à un taux d'actualisation déterminé.
Ce chapitre étant consacré aux conséquences fiscales du choix des
financements, il importe de souligner deux remarques fondamentales.
- Dans cette matière, les décisions fondamentales (choix entre les
capitaux propres et d'emprunt, entre le court terme et le long terme) ne
peuvent être prises que sur des critères économiques et financiers et
jamais sur des critères exclusivement fiscaux.

- Les dirigeants des P M E I doivent faire preuve d'imagination dans


le domaine financier, en intégrant le paramètre fiscal qui peut modifier
la décision prise sur des critères purement financiers.

Le souci d'optimisation des décisions financières compte tenu du


paramètre fiscal doit non seulement exister au niveau des choix des
moyens de financement à long terme, mais également doit intervenir
au niveau de la gestion saine de la trésorerie de
l'entreprise.CHAPITRE 3 TRESORERIE ET
FISCALITE

Dans la vie de toute entreprise, nous pouvons distinguer deux grandes


catégories de cycles fondamentaux : ( 1 )
* D'une part, les cycles attachés aux opérations à long terme et qui sont
relativement indépendants des cycles d'exploitation : ce sont les cycles
d'investissement, les cycles de financement à long terme, la variation
des fonds propres,...
* D'autre part, les cycles attachés aux opérations qui se déroulent dans
le court terme ou le moyen terme en fonction du secteur d'activité
concerné : ce sont les cycles d'approvisionnement, de fabrication, de
vente,...

La trésorerie d'entreprise se trouve au carrefour de ces deux cycles pour


les alimenter. Par conséquent, un différentiel de synchronisation positif devra
être mis en place pour que la machine ne s'immobilise pas faute de flux
financiers pour l'alimenter, c'est le rôle du fondsde roulement.

(1) P. KNEIPE. " Gestion de la trésorerie d'entreprise" Ed. universitaire 1988. p.


23.
La fiscalité par son aspect financier contribue pour sa part à cette
inadéquation, ne serait ce que pour prévoir les fonds nécessaires au paiement
de l'impôt (1).
En effet, le paiement de l'impôt revêt un aspect financier qui a toujours
exercé une pression sur la trésorerie des entreprises.
Cette pression est ressentie beaucoup plus chez les P M E I où il y a
absence de tableaux prévisionnels des encaissements et des décaissements.
Néanmoins, une bonne utilisation des possibilités fiscales permet à
l'entreprise de réduire ses sorties de trésorerie et d'accroître son
autofinancement.
La T.V.A. présentée comme un impôt neutre au regard des résultats
financiers de l'entreprise, peut provoquer des distorsions sur l'évaluation des
3

besoins financiers et les ressources de l'entreprise.


En effet, il est fréquent que des entreprises soient tenues de verser la
T.V.A. au trésor avant même de l'avoir perçue auprès des clients. Un tel
décalage qui conduit à faire l'avance de la TVA au trésor, est susceptible de
créer des besoins de trésorerie que l'entreprise ne pourra le cas échéant
combler qu'en ayant recours à des financements appropriés générateurs de
!

coûts additionnels. (2) En revanche, une gestion saine de la TVA peut faire
économiser des frais financiers.
(1) Jack BERTRANDON et Christine COLLETTE "Gestion fiscale et finances de
l'entreprise". PUF 1989. p. 47.
Martial CHADEFAUX "Fiscalité : les entreprises découvrent la gestion" RFG. Décembre.
1990. p. 91
.D'autre part, le paiement de l'IS sous forme d'acomptes provisionnels,

sur la base d'un résultat hypothétique peut entraîner une incidence sur la
trésorerie de l'entreprise, cette incidence peut être favorable en cas
d'accroissement de la base imposable, ou défavorable dans le cas contraire.
Par ailleurs, les entreprises soumises à l'IS dont le résultat est
déficitaire sont tenues de verser la cotisation minimale. Cet impôt a pour but
de contraindre à une imposition minimale les entreprises chroniquement
déficitaires ou qui dégagent régulièrement un résultat fiscal quasiment nul,
cas fréquent des P M E I où l'on tente de transférer les résultats plutôt sous
forme de salaires que sous forme de bénéfices imposables.
Les dispositions fiscales contenues dans le texte de la loi instituant
l'impôt sur les sociétés relatives aux amortissements, aux provisions et aux
plus-values, peuvent constituer des sources de financement, si elles sont bien
maîtrisées par l'entreprise.
Enfin, l'introduction de l'I G R a crée de nouvelles tensions sur la
trésorerie des entreprises individuelles ce qui est le cas d'un bon nombre de
PMEI.
SECTION I : L'IMPACT DE LA TVA SUR LA
TRESORERIE DE L'ENTREPRISE

Le rôle assigné à l'entreprise se traduit par des incidences tant sur sa


gestion en général que sur la gestion de sa trésorerie en particulier.
L'analyse de cette incidence particulière sur la trésorerie passe par la
présentation du mécanisme de la TVA et de son incidence générale.

PARAGRAPHE I LE MECANISME DE LA
TVA : PRESENTATION ET INCIDENCE
GENERALE

La TVA considérée comme impôt sur la consommation est présentée


comme un impôt neutre au regard des résultats de l'entreprise qui n'est enfin
de compte qu'un intermédiaire collecteur de taxe au profit du Trésor public.
La TVA est payée suivant le mécanisme dit des paiements fractionnés, et c'est
le consommateur final qui en supporte réellement la charge
.Le mécanisme de la TVA s'adapte parfaitement avec le schéma de
fonctionnement de l'entreprise, et touche aussi bien ses inputs que ses outputs.
En effet, l'entreprise en tant que consommateur paie la TVA sur ses achats de
biens et services, et en tant que vendeur collecte la TVA sur ses ventes et
verse au Trésor la différence entre les taxes exigibles ou collectées sur les
ventes, et les taxes déductibles ayant grevé ses achats.
Si ce schéma a tendance à mettre en exergue la neutralité de la TVA,
cette neutralité n'est qu'apparente, et il n'en demeure pas moins que le
mécanisme de la TVA se traduit par des incidences qui sont dues au rôle
5

assigné à l'entreprise d'une part, et d'autre part au mécanisme de la TVA lui


même.
En effet, le mécanisme de la TVA assigne à l'entreprise un rôle de
collecteur d'impôt au profit du Trésor public, l'exécution de cette tâche exige
une organisation administrative et la mobilisation d'une partie du potentiel de
l'entreprise (humain, matériel et financier)
Parmi les obligations qui en découlent, la tenue d'une comptabilité
régulière permettant d'une part à l'entreprise de disposer des éléments
nécessaires à l'établissement des déclarations et d'autre part de tenir à la
disposition de l'Administration fiscale les documents nécessaires pour
procéder au contrôle.
Cette situation encombrante pour l'entreprise est amplifiée par la
complexité du système qui comporte une réglementation différente applicable
aux secteurs d'activité et aux opérations (champ d'application, taux
applicables, exclusion du droit à déduction etc...) ce qui remet en cause le
principe de neutralité de cet impôt.
Si le principe de la neutralité voudrait que la TVA soit supportée en
totalité par le consommateur final, il n'en reste pas moins qu'une partie de la
TVA est supportée par l'entreprise. En effet, les ruptures dans la chaîne des
déductions successives, ainsi que les limitations au droit à déduction se
traduisent par des rémanences liées aux conditions d'application de cet impôt.
Cette neutralité est d'autant plus remise en cause que le mécanisme de
la TVA impose à l'entreprise des règles de délais et de décalages applicables
aussi bien à la taxe collectée en amont qu'à celle payée en aval.
A / - L E S REMANENCES DU SYSTEME DE LA TVA

L'imposition à la TVA repose sur le mécanisme dit "des paiements


fractionnés", c'est-à-dire que l'entreprise ne reverse que la différence entre la
taxe collectée à la vente et celle ayant grevé les éléments du prix de revient du
produit ou du service. A l'arrivée du produit au consommateur qui est le
véritable redevable de l'impôt, l'Etat aura perçu un impôt qui est en principe
égal à celui qui aurait été appliqué une seule fois au moment de la vente au
consommateur. Ce principe des paiements fractionnés est remis en cause par
les ruptures qui interviennent dans la chaîne des déductions ainsi que les
exclusions qui touchent les taxes ayant grevé certains achats de biens et
services.

1 - LES RUPTURES DANS LA CHAINE DES DEDUCTIONS

En matière de TVA, on distingue quatre types d'activités :


* Des activités assujetties à la TVA.
* Des activités exonérées avec droit à déduction.
* Des activités exonérées sans droit à déduction.
* Des activités situées hors du champ d'application de la TVA.
Les deux dernières activités interviennent dans le jeu économique au même
titre que les deux premières. Seulement leur intervention se traduit par des
impacts "perturbateurs" sur le mécanisme de la TVA dans la mesure où les
entreprises qui exercent dans ces secteurs ne peuvent bénéficier de la
déduction de la TVA ayant grevé leurs prix de revient et qui se trouve
répercutée dans les prix appliqués en amont sans pour autant transmettre la
déduction aux entreprises clientes. Il en résulte une rémanence qui fait d'une
partie de la TVA une charge supportée par l'entreprise et qui grève le prix de
revient de ses outputs
.Parmi les activités situées hors du champ d'application de la TVA ou
exonérées sans droit à déduction on peut citer :
7

* Opérations situées hors du champ ; il- s'agit essentiellement des


opérations qui relèvent du secteur agricole ainsi que les opérations à
caractère civil.

* Opérations exonérées sans droit à déduction : il s'agit d'opérations


portant sur :
- Des produits de première nécessité (pain, lait, sucre, sel)
- Des produits d'usage courant (bougies, savon de ménage, l'alcool à
brûler, les tabacs, les journaux)
- Les ventes et prestations réalisées par les petits fabricants et
prestataires de services, les compagnies d'assurances, les associations
sans but lucratif etc.. .
Les rémanences ne sont pas dues uniquement aux activités exonérées sans
droit à déduction ou situées en dehors du champ d'application de la TVA,
d'autres activités bien que soumises à cet impôt sont sources de rémanences en
raison de la réglementation spéciale qui leur est applicable (non déductibilité
des taxes facturées à leurs clients)
.2 - LES LIMITATIONS AU DROIT A DEDUCTION

On a vu que le système de la TVA repose sur le mécanisme des


paiements fractionnés, et le montant de la TVA à reverver correspond à la
différence entre les taxes collectées auprès des clients et les taxes déductibles
ayant grevé les achats de biens et services.
Dans ce mécanisme, l'entreprise se trouve confinée dans une position à
la fois de créancier et de débiteur vis-à-vis de l'Etat.
Elle est considérée comme un créancier dans la mesure où la taxe
payée aux fournisseurs de biens et services est considérée comme une avance
faite à l'Etat, et elle est considérée comme un débiteur dans la mesure où la
taxe collectée auprès des clients constitue une dette envers le Trésor. Le
reversement de la TVA se fait par compensation entre la créance et la dette.
Cependant, une partie de la taxe ayant grevé les dépenses engagées par
l'entreprise pour les besoins de l'exploitation et qui constituent un élément du
prix de revient n'est pas admise en déduction. En effet, bien que constituant
des éléments du prix de revient d'une opération imposable certains achats ne
peuvent ouvrir droit à déduction, il en est ainsi du carburant, de l'acquisition
des voitures de tourisme des frais de mission et de réception, des frais de
représentation et des honoraires facturés par certaines professions libérales.
Les taxes exclues du droit à déduction sont supportées par l'entreprise
et incorporées dans le prix de revient des biens et services fournis par
l'entreprise.
Lorsqu'elles grèvent une immobilisation non déductible, celle-ci est
comptabilisée TTC et les amortissements correspondants sont calculés sur la
base T.T.C, et lorsqu'elles grèvent un achat non immobilisé que ce soit un bien
ou un service, la dépense est comptabilisée dans les charges T.T.C, ce qui
2

signifie que la TVA non déductible constitue un élément dans la détermination


du résultat imposable et son poids se trouve de ce fait atténué par le
mécanisme d'imposition.

B/ - L'INCIDENCE DES DELAIS APPLICABLES AUX


TAXES DEDUCTIBLES ET AUX TAXES EXIGIBLES

La législation fiscale en matière de TVA comporte un certain nombre


de principes qui se traduisent par une incidence sur la gestion de la trésorerie
de l'entreprise, ces principes ont pour objectif de préciser les règles et les
conditions de fonctionnement du mécanisme de la TVA.
Si la TVA touche au quotidien toutes les opérations de l'entreprise, il se
pose le problème d'imposer une organisation et une structure à même de
faciliter la tâche de l'entreprise en tant que collecteur d'impôt au profit du
Trésor public.
- En d'autres termes, les questions qui se posent sont de savoir :A partir de
quel moment l'entreprise est-elle redevable de la TVA
collectée envers l'Etat ?.
- Quand et comment peut-t-elle déduire la TVA réglée aux
fournisseurs?
- Quand doit-elle reverser la différence au Trésor ?
C'est pour apporter des réponses pratiques à ces questions que la
législation en la matière a prévu des règles qui traitent du fait générateur, du
régime d'imposition et enfin de la règle de décalage applicable aux
déductions.

1 - LES REGIMES D'IMPOSITION î


Si l'impôt devient exigible dès la naissance de son fait générateur, il
serait matériellement difficile d'en demander le versement spontané de cet
impôt. Ainsi l'imposition à la TVA se fait soit sous le régime de la déclaration
mensuelle soit sous celui de la déclaration trimestrielle.
La TVA exigible au titre des opérations taxables d'une période qui correspond
au mois ou au trimestre est versée au Trésor déduction faite de la TVA
déductible avant la fin du mois qui suit la dite période
.1.1 - Le régime de la déclaration
trimestrielle;

Contrairement au régime de la déclaration mensuelle qui est obligatoire


pour certains assujettis, l'imposition sous ce régime est laissée à l'initiative de
l'entreprise. Cela signifie que bien que réunissant les conditions d'imposition
sous ce régime, l'entreprise peut opter pour le régime de la déclaration
mensuelle.
Sont soumis au régime de la déclaration trimestrielle :
* Les redevables dont le chiffre d'affaires réalisé au cours de l'année
écoulée est inférieur à 1 000 000 DH. Le chiffre d'affaires pris en
considération est celui réalisé au titre d'opérations entrant dans le
champ d'application de la TVA à l'exclusion des affaires exonérées sans
droit à déduction ou avec droit à déduction.

* Les redevables exploitant des établissements saisonniers ou exerçant


une activité périodique ou des opérations occasionnelles. Pour cette
catégorie de redevables, le texte relatif à la TVA ne prévoit aucune
limitation de chiffre d'affaires.

* Les nouveaux redevables pour leur première année d'exercice.


1.2 - Le récrime de la déclaration mensuelle î
4

Ce régime est obligatoire pour :


* Les redevables dont le chiffre d'affaires taxable hors taxe réalisé au
cours de l'année écoulée atteint ou dépasse 1 000 000 DH. Le chiffre
d'affaires pris en considération est celui réalisé au titre des opérations
taxables à l'exclusion des opérations exonérées avec ou sans droit à
déduction ou situées hors du champ d'application de la TVA.

* Les maisons étrangères n'ayant pas d'établissement au Maroc et y


effectuant des opérations imposables.
Peuvent opter pour ce régime les autres redevables autres que ceux
visés ci-dessus, autrement dit les redevables qui sont normalement soumis au
régime de la déclaration trimestrielle.

2 - LE FAIT GENERATEUR :

Il convient au préalable de faire la distinction d'une part entre le fait


générateur d'un impôt qui peut être défini comme l'événement juridique qui
donne naissance à la dette du redevable envers le Trésor, et d'autre part
l'exigibilité d'un impôt qui correspond au droit pour le Trésor public d'en
exiger le paiement
.Nous retiendrons dans un souci de simplification la notion de fait
générateur dans son sens le plus large de telle sorte que exigibilité et fait
générateur se confondent.
Le fait générateur se traduit par une incidence non seulement sur les
délais de versement de la TVA collectée mais également sur les délais de
récupération de la TVA déductible.
On distingue deux types de régimes :

2.1 - Le régime des encaissements

C'est le régime de droit commun, en vertu de ce régime le fait


générateur est constitué par l'encaissement total ou partiel du prix des
marchandises, des travaux ou des services. Cela signifie que l'exigibilité
intervient au moment de l'encaissement total ou partiel du prix des biens, des
travaux ou des services.
La TVA collectée constitue une ressource dont disposera l'entreprise
pendant un certain temps avant de la reverser au Trésor après déduction des
taxes payées aux fournisseurs ; la durée de cette ressource diffère selon les
régimes d'imposition.Si la TVA collectée ne devient exigible qu'à partir de son
encaissement, parallèlement le droit à déduction ne prend naissance qu'à partir
du paiement effectif de la TVA au fournisseur. Par conséquent, ce régime
n'accorde aucun traitement particulier à l'entreprise quant à la récupération de
ses taxes déductibles.
') - 1
L t 1

2.2 - Le régime des débits

La législation en matière de TVA permet aux entreprises qui le désirent


d'acquitter la taxe d'après le débit qui coïncide avec la facturation, cependant
les encaissements partiels et les livraisons effectuées avant l'établissement du
débit sont taxables.
C'est un régime d'option qui détermine aussi bien le moment
d'exigibilité de la TVA collectée que le délai de récupération des taxes
déductibles.
La particularité de ce régime d'option par rapport à celui du droit
commun se situe à deux niveaux :
* Au niveau de la taxe collectée dans la mesure où la TVA devient exigible à
la facturation, le temps qui s'écoule entre l'établissement de la facture et
l'encaissement de son prix correspond à un besoin en fonds de roulement
supporté par l'entreprise et dont le poids croit en mesure avec le délai du crédit
accordé au client. A ce stade d
uraisonnement, les entreprises n'ont aucun intérêt à opter pour ce
régime.

* Au niveau de la taxe déductible : dans le régime de droit commun


celui des encaissements, le droit à déduction prend naissance à partir du
paiement effectif de la taxe déductible. Dans celui des débits c'est le
même principe, la seule différence réside dans le paiement par effet :
- Dans le régime des encaissements c'est la date d'échéance qui
détermine la naissance du droit à déduction.
- Dans celui des débits c'est la date d'acceptation qui correspond
généralement à la date de facture, qui détermine la naissance du droit à
déduction. 11 est certain que dans ce seul cas, l'entreprise bénéficie
d'une ressource dont l'importance dépend du délai des crédits
fournisseurs.
Nous aurons l'occasion de revenir en détail sur ces points dans le cadre
du paragraphe suivant.
A ce stade, on peut se poser la question de savoir quel est le régime le
plus avantageux pour l'entreprise. La réponse à cette question dépend de
l'activité exercée. Le régime des encaissements est généralement le plus
convenable pour les entreprises exerçant une activité soumise à la TVA.
Par contre, le régime des débits peut convenir à certaines entreprises qui
exercent des activités exonérées avec droit à déduction (le cas des entreprises
exportatrices par exemple...).

3 - LE DECALAGE APPLICABLE AU DROIT A DEDUCTION

Le droit à déduction prend naissance à l'expiration du mois qui suit


celui de son paiement. Cette règle du décalage d'un mois n'est pas applicable
lorsqu'il s'agit d'immobilisations.
L'application de cette règle se traduit par une immobilisation de fonds pour la
durée de ce décalage et qui correspond à un besoin en fonds de roulement
supporté par l'entreprise. L'effet de cette règle est atténué en régime des débits
dans le seul cas des paiements par effet, où le droit à déduction prend
') - 1
L t 1

naissance dans le mois qui suit l'acceptation de l'effet. Nous y reviendrons


également avec plus de détail dans le cadre du paragraphe suivant
.PARAGRAPHE II L'INCIDENCE DE LA TVA SUR LA
TRESORERIE
D'ENTREPRISE

Comme on l'a vu dans le cadre du paragraphe précédent, le mécanisme


de la TVA se traduit par des distorsions et des impacts qui touchent la
trésorerie de l'entreprise en particulier et sa structure financière en général.
En effet, le rôle de collecteur d'impôt au profit du Trésor public qui lui
est assigné, les dispositions dues au système d'imposition à la TVA ainsi que
les règles qui lui sont applicables remettent en cause le principe de neutralité
dévolue à cet impôt, ce qui devrait inciter les entreprises en général et les P M
E I en particulier à réfléchir sur la manière et sur la possibilité "de rendre
«l'effet TVA» manupulable, en tant que variable technique de décision" (1).
Pour les P M E I, cette question revêt une importance particulière pour les
raisons suivantes :
* Les P ME I sont dans la plupart des cas peu ou mal structurées ce qui
ne manque pas de rendre encombrante la tâche de gestion de la TVA.

(1) Jean Claude JUHEL "L'effet "TVA" : variable financière de gestion" R.F.G. n°
217. Novembre 1990.
* L'insuffisance des moyens tant humains que matériels conduit à reléguer
la question fiscale au second plan au risque d'en subir les retombées
néfastes. L'insuffisance de ces moyens devrait inciter les P ME I à
accorder plus d'importance à la variable fiscale en général et à la TVA
en particulier afin d'en faire un paramètre maîtrisable.

Après avoir exposé le mécanisme général de la TVA, ainsi que les


règles qui lui sont applicables et qui traitent du régime d'imposition, du fait
générateur et de la règle du décalage applicable aux déductions, nous
essayerons de voir dans quelle mesure ces règles se traduisent par un coût de
trésorerie, dont le poids varie d'une P M E I à une autre en fonction de ses
caractéristiques propres et qui contribuent à amplifier cet impact, parmi
lesquelles on peut citer la structure des crédits inter-entreprises (pour le
régime des débits), la durée du cycle d'exploitation, le chiffre d'affaires, les
taux de TVA applicables et l'importance de la valeur ajoutée.
Nous avons vu que le mécanisme de la TVA s'adapte parfaitement au
fonctionnement de l'entreprise, et touche aussi bien ses inputs que ses outputs.
Dans la mesure où toute opération va générerdes flux d'entrée ou de sortie, la
combinaison de ces flux peut se traduire par un effet favorable ou défavorable
sur la trésorerie. En effet, les délais applicables aux taxes déductibles et aux
taxes exigibles sont générateurs de besoins ou de ressources de trésorerie dont
le poids et l'importance varient d'une période à une autre
.A / - L'INCIDENCE AU NIVEAU DES TAXES EXIGIBLES :

La T.V.A. collectée au cours d'une période donnée (mois ou trimestre)


ne devient exigible que le mois suivant. Aussi, la détermination de la durée
d'immobilisation dépend de deux facteurs : îa date d'exigibilité de la T.V.A.
collectée d'une part et la durée de collecte d'autre part.

1-L'INCIDENCE SELON LES REGLES INSTITUTIONNELLES

En ce qui concerne l'exigibilité de la T.V.A. collectée, elle intervient


généralement entre le 20 et le 30 du mois qui suit la période de référence
(mois ou trimestre). Dans un souci de simplification nous retiendrons la date
du 25 comme délai moyen d'exigibilité. Ce délai est valable quelque soit le
mode d'imposition (déclaration mensuelle ou trimestrielle) et quelque soit le
régime adopté en matière de fait générateur (Encaissements ou débits). Par
contre, en ce qui concerne la durée de collecte, elle est liée au mode
d'imposition.
En effet, pour une entreprise soumise au régime de la déclaration
mensuelle, la durée d'immobilisation mensuelle de la T.V.A. collectée est
déterminée de la façon suivante :Pour les ventes réalisées en début du mois, la
durée d'immobilisation est égale à 30 jours. Par contre, pour la T.V.A.
collectée enfin de mois, la durée est nulle. Il y a par conséquent lieu de
déterminer une durée
7

moyenne qui est égale à 30 + 0 = 15 jours.


2
Aussi, la durée moyenne d'immobilisation de la T.V.A. collectée est
fonction de la durée moyenne d'immobilisation dans le mois de la T.V.A.
collectée et du délai moyen d'exigibilité. Ainsi la durée d'immobilisation de la
T.V.A. collectée est à égale à la durée moyenne d'immobilisation dans le mois
plus le délai moyen d'exigibilité, soit 15 j + 25 j = 40 j.
Ces 40 jours représentent la durée d'immobilisation de la dette relative
à la T.V.A. collectée et correspondent à une ressource dont l'entreprise
bénéficie pendant la durée d'immobilisation.
En régime de déclaration trimestrielle, la détermination de la durée
d'immobilisation de la T.V.A. collectée se fait de la façon suivante :
Au niveau du délai moyen d'exigibilité nous avons retenu un délai
moyen de 25 jours et comme nous l'avons annoncé plus haut, ce délai est le
même indépendamment du régime d'imposition ou du fait générateur.
Pour ce qui est de la durée d'immobilisation trimestrielle c'est-à-dire
dans le trimestre, elle est fonction du moment d'intervention de la collecte.
Ainsi pour les ventes réalisées en début du premier mois du trimestre, la durée
d'immobilisation trimestrielle est égale à 90 jours
.Pour les ventes réalisées au début du deuxième mois du trimestre,
cette durée est de 60 jours, alors que pour celles réalisées en début du
troisième mois, la durée est de 30 jours et pour celles réalisées enfin du
troisième mois, la durée d'immobilisation est nulle.
La collecte de la T.V.A. étant effectuée sur tout le trimestre, il y a
lieu de déterminer la durée moyenne d'immobilisation trimestrielle soit :
90 + 60 +30 + 0 = 180 = 45 jours. 4 4

Ainsi la durée d'immobilisation de la T.V.A. collectée est égale à la


durée moyenne d'immobilisation plus le délai moyen d'exigibilité soit : 45 j +
25 j =70 jours.
Cette immobilisation constitue une ressource pour l'entreprise.
Schématiquement, les durées d'immobilisation peuvent être représentées
comme suit :

* En régime de déclaration mensuelle T.V.A. collectée T.V.A.

Exigible
i ...v...|....................v.......................i
i 1---------------------1-----------------j-------------->
m/2 m 25 m+1 temps en jours

Durée d'immobilisation = 15 j + 25 j = 40 jours


9

.* En régime de déclaration trimestrielle

T.V.A. collectée
T.V.A. Exigible
\ temps J
V en jours
4- _4_ 4- ->

m m+2 25 m+3
T/2 m+1

Durée d'immobilisation = 45 j + 25 j = 70
jours.

2 - L ' INCIDENCE SELON


LE DELAI REEL DE PAIEMENT

La concurrence de plus en plus vive à


laquelle sont confrontées les entreprises en
général et les P M E I en particulier leur
impose bien des contraintes en matière de
politique commerciale, l'octroi de facilités de
paiement à la clientèle figurant bien parmi
ces contraintes. Ces facilités portent soit sur
les prix (réductions) soit sur les délais
1
0

(crédits accordés aux clients) ; ce sont ces


délais qui nous intéressent dans la mesure où
ils déterminent dans certains cas la
configuration définitive et globale de la
nature et de la durée de l'immobilisation de la
T.V.A. collectée
.
L'incidence de ce paramètre est liée au régime adopté par l'entreprise
en matière de fait générateur. En effet, ce paramètre n'a aucune incidence en
régime des encaissements puisque le fait générateur de la T.V.A. collectée
n'intervient qu'à partir de l'encaissement.
En d'autres termes, l'incidence dans ce régime correspondrait à un délai de
crédit-clients nul et ce, quelque soit la durée. Par contre, en régime des débits,
la durée du crédit-clients détermine la nature et la durée de l'immobilisation
de la T.V.A. collectée. En effet le crédit-clients peut réduire la durée de la
ressource, l'annuler et voire même la transformer en un besoin.
Le schéma suivant fait ressortir l'incidence du crédit-clients sur
l'immobilisation de la T.V.A. collectée :

T.V.A. exigible Durée du crédit


I
- jours
40
0
------------------>
+
Ressource
Besoin
clients en jour
Si la durée du crédit-clients est inférieure à 40 jours, la T.V.A. collectée
constitue toujours une ressource pour l'entreprise, dans le cas contraire c'est-
à-dire lorsque le crédit est supérieur à 40 jours la partie qui excède le délai
d'exigibilité correspond à un besoin pour l'entreprise.
En régime de déclaration trimestrielle, l'incidence du crédit-clients est
représentée schématiquement de la façon suivante :
12

Durée du crédit
s

T.V.A. exigible
>
70 joursen jours
clients
Besoin
0+
Ressource

Dans ce cas l'immobilisation de la T.V.A. collectée constitue toujours


une ressource tant que le délai du crédit-clients esfcinférieur à 70 jours, elle
se transforme en un besoin dès que ce crédit dépasse 70 jours.

B/-L'INCIDENCE AU NIVEAU DES TAXES


DEDUCTIBLES;

Compte tenu de la règle du décalage d'un mois applicable en matière


de déductions, la durée d'immobilisation de la T.V.A. déductible se traduit par
un besoin pour l'entreprise dont la mesure où elle constitue une avance au
profit du Trésor. Cette durée est fonction des règles institutionnelles
applicables d'une part et des délais réels de paiement d'autre part.

1-L'INCIDENCE SELON LES REGLES


INSTITUTIONNELLES

Trois éléments interviennent pour la détermination de la durée


d'immobilisation de la T.V.A. déductible : sa date de déductibilité, la règle du
décalage et la durée d'immobilisation périodique
13

En ce qui concerne la date de déductibilité, elle intervient comme en


matière d'exigibilité entre le 20 et le 30 du mois qui suit la période de
référence (mois ou trimestre), nous retiendrons de la même façon la date du
25 comme délai moyen de déductibilité. Pour ce qui est de la règle du
décalage, elle se traduit par une immobilisation d'une durée d'un mois qui
correspond à un besoin pour l'entreprise.
Enfin, en ce qui concerne la durée d'immobilisation périodique de la
T.V.A. déductible, elle est fonction du fait générateur de la déduction.
En régime de déclaration mensuelle et pour les achats effectués en
début du mois qui précède la période de référence (mois), la durée
d'immobilisation périodique est de 30 jours.
Pour les achats effectués enfin du même mois, la durée
d'immobilisation périodique est nulle.
Ainsi la durée moyenne d'immobilisation périodique est de 15 jours
soit 3 0 + 0 .
2
Par conséquent, la durée moyenne d'immobilisation de la T.V.A.
déductible est égale au délai de déductibilité plus le décalage d'un mois plus
la durée moyenne d'immobilisation périodique soit : 25j + 30 j+ 15j =
70joursEn régime de déclaration trimestrielle, les deux premiers éléments ne
14

changent pas, seule la durée moyenne d'immobilisation périodique est


modifiée de la façon suivante : pour les achats effectués en début du mois qui
précède la période de référence (trimestre), la durée d'immobilisation
périodique est de 90 jours. En début du premier mois du trimestre, cette durée
est de 60 jours. En début du deuxième mois du trimestre, cette durée est de 30
jours, et à la fin du deuxième mois du trimestre, cette durée est nulle.
Il y a lieu donc de déterminer la durée moyenne d'immobilisation
périodique soit 90 + 60 + 30 + 0 = 45 jours
4

Par conséquent, la durée moyenne d'immobilisation est de :


25 + 30 + 45= 100 jours.
Cette immobilisation constitue un besoin de trésorerie pour l'entreprise.
Schématiquement, les durées d'immobilisation peuvent être représentées
comme suit :
* En régime de déclaration mensuelle :
Récupération de la T.V.A. déductible
..... temps
en jours

Décalage
T.V.A.
récupérable
d'un mois
15

Durée d'immobilisation = m/2 + (m+1) + 25 (m+2)


= 15 + 30 + 25 = 70 jours.

* En régime de déclaration trimestrielle :


f

<
I-
1
6

T.V.A. récupérable Décalage d'1 moi s


Récupération de la T V. A déductible
2 -L'INCIDENCE SELON LE
DELAI REEL DE PAIEMENT :

Si la concurrence impose à
l'entreprise d'accorder des facilités de
paiement à ses clients, de la même façon elle
en bénéficie de la part des ses fournisseurs.
Les facilités qui intéressent notre analyse
sont celles qui portent sur les délais de
paiement. Ces délais déterminent la nature et
la durée de l'immobilisation de la T.V.A.
déductible.
Cependant, leur incidence n'est pas
générale, elle est liée au régime adopté par
l'entreprise en matière de fait générateur.
Pour les entreprisessoumises au
régime des encaissements, ces délais n'ont
aucune incidence, dans la mesure où le droit
à déduction prend naissance à partir du
règlement du fournisseur. En d'autres
termes, quelque soit la durée du crédit-
1
7

fournisseurs, le fait générateur n'intervient


T.V.A. déductible
I- 0

qu'à partir de l'extinction de la dette.


Ce paramètre n'a donc d'incidence
qu'en régime des débits et pour les
paiements par effet, dans ce cas le fait
générateur de la déduction intervient à partir
de la date d'acceptation de l'effet qui
correspond généralement à la date de
facture. Le cas des règlements en espèces et
par chèque correspond à un crédit-
fournisseurs nul.
Les schémas suivants font ressortir l'incidence du crédit-fournisseurs sur l'immobilisation de la T.V.A.
déductible :* En régime de déclaration
Duréemensuelle :
crédit-fournisseurs
en jours ---------------->
—ï------
70 jours
Besoin
+
Ressourc
e
La nature et la durée d'immobilisation
de la T.V.A. déductible sont liées à la durée
du crédit-fournisseur, cette immobilisation
1
8

constitue un besoin pour l'entreprise tant que


le crédit-fournisseurs est inférieur à 70 jours,
elle se transforme en ressource dès qu'il
dépasse 70 jours. * En régime de
déclaration trimestrielle :
T.V.A. déductible Durée crédit-fournisseurs
en jour
s _4---------------------------
100 jours +
Ressourc
e
Dans ce cas, il faut que le crédit-

I- >
0
Besoin
fournisseur dépasse 100 jours pour qu'il
transforme le besoin que constitue
l'immobilisation de la T.V.A. déductible en
ressource pour l'entreprise.
Ainsi, nous avons vu que la TVA influence la
gestion de la trésorerie d'entreprise, soit
positivement soit négativement. Cependant,
l'effet fiscal sur la trésorerie ne se limite pas
uniquement à la TVA, il concerne également
d'autres impôts comme l'impôt sur les
sociétés et l'impôt général sur les revenus
.

SECTION II : LES EFFETS DE LA FISCALITE


DIRECTE SUR LA TRESORERIE DES
PMEI

L'application des règles régissant l'impôt sur les sociétés (IS) et l'impôt
général applicable aux revenus professionnels (IGR) entraîne par leur aspect
financier un effet sur la trésorerie de l'entreprise, ne serait-ce que pour prévoir
les fonds nécessaires au paiement de l'impôt.
Les P M E I sont aujourd'hui à la place de l'Administration fiscale,
agent d'assiette puisqu'elles déterminent elles-mêmes et sous leur
responsabilité le montant de l'IS ou de l'IGR selon le régime qui leur est
applicable. Par ailleurs, elles versent spontanément, sans intervention de
l'administration et régulièrement les montants calculés en respectant le
calendrier fixé par la loi fiscale. C'est une lourde tâche qu'elles ont intérêt à
maîtriser. On mesure également tout l'intérêt qu'il y a à ne pas ignorer les
coûts et les contraintes induits par cette fonction.
Par ailleurs, certains modes de prélèvements obèrent la trésorerie des
entreprises notamment lorsqu'elles ont l'obligation de faire des avances à
l'Etat. Ces avances naissent par exemple du versement des acomptes.Ainsi,
les effets sur la trésorerie des P M E I seront analysés au niveau du
paiement de FIS ou de l'IGR selon le régime fiscal auquel sont soumises les P
M EI et au niveau de certains impôts latents ou différés qui risquent au
moment de leur réalisation de gêner la trésorerie de l'entreprise.
PARAGRAPHE l LE PAIEMENT DE L'IMPOT SUR LE REVENU

A /- LE PAIEMENT DE L'IMPOT SUR LES


SOCIETES :

L'innovation introduite dans le mécanisme de l'impôt sur les sociétés


réside dans les modalités de paiement de cet impôt. En effet, FIS est
désormais payé par anticipation, selon un système d'acomptes périodiques,
estimés d'après l'impôt payé l'année précédente et assorti d'une régularisation
annuelle dès que les résultats de l'exercice sont définitivement connus. Ce
décalage peut entraîner des effets négatifs sur la trésorerie de l'entreprise,
lorsque ses résultats sont irréguliers ou accusent une baisse importante.
Comme le souligne A. BOYER (1) "l'évolution des comptes de résultat
et du bilan provoque par décalage une distorsion entre la charge fiscale et le
revenu disponible à la même date : lorsque le bénéfice croît, la firme
bénéficie d'un retard dans le paiement de l'impôt qui lui correspond, mais
subit au contraire une charge accrue en période de récession".

(1) André BOYER "Le choix fiscal de l'entreprise" Eeonomica 1983. p. 63. Cette

situation s'aggrave surtout que depuis l'institution de l'IS, les modalités de


versement de l'impôt n'ont cessé de changer. Cela s'explique bien sûr par les
difficultés budgétaires de l'Etat, qui ne cesse de réclamer de plus en plus des
ressources fiscales permettant de financer son budget, mais la trésorerie des
entreprises a été particulièrement touchée par ces mesures.
En 1987, l'application ou l'institution d'un impôt propre aux sociétés
s'est traduite par l'institution d'une cotisation minimale déterminée sur la base
du chiffre d'affaires T.T.C, des produits accessoires et financiers ainsi que sur
la base des subventions, primes et dons reçus.
Le montant de la cotisation minimale dû par chaque société ne pouvait
être inférieur à 1 500 DH et supérieur à 100 000 DH par exercice.
Toutefois, lorsque l'impôt dû par les sociétés était supérieur à la
cotisation minimale, le reliquat était versé par l'entreprise en deux parts égales
exigibles. Le but visé par cette cotisation minimale était de pénaliser les
entreprises qui étaient chroniquement déficitaires.
Par rapport à la traditionnelle modalité de paiement, le système
introduit par l'IS précisément pénalisait sur le plan financier les entreprises
dans le cas où l'impôt dû était inférieur à la cotisation minimale. Cette
dernière reste acquise au Trésor et l'entreprise ne pouvait prétendre au
remboursement de la différence. La cotisation minimale constitue en réalité
une simple avance.
L'année 1990 est caractérisée par l'institution du système des acomptes
qui est entré en vigueur à partir du premir Janvier de l'année 1993. Institué
pour alimenter les caisses de l'Etat, mais aussi pour alléger la charge décaissée
par l'entreprise, ce système des acomptes n'est pas toujours favorable aux
firmes. Le montant de l'impôt à payer est désormais fractionné en quatre
acomptes représentant 25 % du montant de l'impôt dû au titre du dernier
exercice clos, appelé exercice de référence.
Cependant à titre transitoire, dans le but d'alléger la charge sur les
entreprises ce qui est loin d'être le cas, le paiement des acomptes
provisionnels prévus à l'article 16 de la loi sur l'IS au titre des exercices
comptables ouverts à compter du premier Janvier 1990, premier Janvier 1991
et premier Janvier 1992 est assuré de la manière suivante :
1 - Exercices comptables ouverts à compter du premier Janvier 1990,
deux acomptes provisionnels dont chacun est égal à un sixième de
l'impôt dû au titre de l'exercice précédent sont acquittés spontanément
par l'entreprise avant l'expiration des sixième et dixième mois suivant
la date d'ouverture de l'exercice en cours.

- Exercices comptables ouverts à compter du 2 Janvier 1991 : acompte


provisionnel égal aux deux tiers de l'impôt dû au titre de l'exercice de
référence, acquitté spontanément par l'entreprise 60 jours avant la date de
clôture de l'exercice comptable en cours
23

.3 - Exercices comptables ouverts à compter du premier Janvier 1992,


deux acomptes provisionnels dont chacun est égal à 50 % de l'impôt dû
au titre de l'exercice de référence acquittés spontanément avant
l'expiration des cinquième et dixième mois suivant la date d'ouverture de
l'exercice comptable en cours.
Cependant, quelque soit le résultat de l'exercice, déficitaire ou
bénéficiaire, toutes les entreprises soumises à l'IS doivent payer une cotisation
minimale. Cette imposition minimale a été maintenue afin de pénaliser les
entreprises déficitaires ou encourager la réalisation de bénéfices.
L'année 1992 a été marquée par le déplafonnement de l'imposition
forfaitaire fixée par la loi des finances de l'année 1992 à 0,5 % sans que son
montant soit inférieur à 1 500 DH.
La cotisation minimale constitue en réalité une simple avance sur l'IS dû
pendant l'année de son exigibilité. Avant son imputation, la cotisation minimale
grève donc la trésorerie de l'entreprise.
Par ailleurs, si on observe l'impact sur la trésorerie du mécanisme de
liquidation de l'IS sur la trésorerie, on constate qu'il y a une sorte de décalage
entre fait générateur et paiement. L'IS a ainsi une influence fluctuante sur la
trésorerie de l'entreprise en fonction des résultats annuels. Il ne peut être
déterminé que lorsque les résultats sont connus.
Cependant, quelques mois avant l'expiration de l'exercice, il existe
obligatoirement un décalage dans le temps entre le fait générateur (l'événement
24

qui est à l'origine de cette imposition) et le paiement effectif de l'IS. Néanmoins,


ce décalage ne porte pas sur la totalité de l'impôt. Le décalage procure un
avantage de trésorerie lorsque la société est en période de croissance. En période
de déficit (régression), l'entreprise doit supporter en trésorerie l'IS de l'exercice
bénéficiaire précédent. Aussi le décalage joue-t-il en faveur de l'entreprise en
période de croissance des bénéfices, à elle de rester vigilante en période de
rupture de tendance.

B/ - LE PAIEMENT DE L'IGR.
Les P M E I qui exercent une activité industrielle sous le régime du
résultat net réel ou celui du résultat net simplifié sont à compter du premier
Janvier 1992, passibles d'une cotisation minimale.
Les entreprises qui relèvent de ce régime se voient ainsi dans l'obligation
de faire une avance à l'Etat au plus tard le 31 Janvier de chaque année. Lorsque
le montant de l'IGR afférent aux revenus professionnels est supérieur à celui de
la cotisation minimale, ce dernier constitue un simple acompte sur l'impôt dû.
Par contre, lorsque la fraction du montant de l'impôt général sur le revenu
correspondant au revenu professionnel s'avère inférieureau montant de la
cotisation minimale, la différence reste acquise au Trésor (article 104 bis de la
loi sur l'IGR).
On comprend ainsi tout l'intérêt pour les P M E I à gérer leur trésorerie,
notamment la prévision des fonds nécessaires au paiement de l'impôt, également
25

à la prévision des impôts latents différés dont le paiement dépend des décisions
de gestion prises par les chefs d'entreprises.
Considérant que les modalités actuelles de paiement de l'impôt obèrent la
trésorerie des entreprises particulièrement des P M E I où la gestion
prévisionnelle de la trésorerie reste encore embryonnaire, D. BRUTE de
REMUR propose de raccourcir la procédure de détermination de l'assiette qui
permet d'atténuer l'impact de la fiscalité sur la trésorerie de l'entreprise. Cette
procédure pourrait être ramenée au trimestre ou au mois, les régularisations se
faisant en fin d'année (1).
Cela obligerait les entreprises à arrêter leurs comptes trimestriellement ou
mensuellement, ce qui peut ne pas poser trop de problèmes aux grandes
entreprises. L'organisation sommaire des P M E I en rendrait l'application plus
difficile, mais elle est envisageable dans la mesure où les éléments à prendre en
compte sont beaucoup moins nombreux et d'une appréhension très simple.

(1) D. BRUTE DE REMUR "Pour une réforme de l'impôt des sociétés" RFG. Mars - Avril
1981. n° 30/83.
En réalité, ce mode de prélèvement s'il est admis par l'Administration
fiscale, présenterait pour les P M E I de multiples avantages.
26

* D'abord l'adaptation aux aléas de l'entreprise : le paiement se


rapprocherait de la situation qui est à l'origine du calcul de l'impôt d'où
une plus grande facilité pour gérer la trésorerie.
* Ensuite la détermination de l'assiette y gagnera en précision car la
période d'observation est courte.
L'impact de la fiscalité sur la trésorerie de la P M EI ne se limite pas
seulement à la prévision des fonds pour le paiement de l'impôt, mais
également à la prise en compte des impôts latents ou différés dont le paiement
dépend des décisions de gestion prises par le chef de l'entreprise.

PARAGRAPHE II L'INCIDENCE FINANCIERE DES IM POTS


LATENTS OU
DIFFERES

Il y a lieu de faire la distinction entre l'imposition différée et


l'imposition latente et les crédits d'impôt.

AI - L'IMPOSITION DIFFEREE

L'impôt différé existe lorsqu'un certain délai se produit entre le fait


générateur de l'impôt et son paiement, dû à des décalages temporaires.
Dans la réglementation fiscale marocaine, l'effet de l'imposition différée
est situé au niveau des amortissements accélérés, c'est-à-dire des amortissements
27

comptabilisés et déduits du bénéfice qui sont supérieurs aux taux habituellement


admis.
En général, le mécanisme d'amortissement intervient dans la trésorerie de
l'entreprise, puisqu'il libère des flux de liquidités libres d'impôt. Cette trésorerie
représente une partie plus ou moins importante des moyens de financement de
l'entreprise selon la durée de l'amortissement, le rythme de renouvellement et
d'acquisition des investissements.
Dans le droit fiscal marocain, la question d'amortissement a été simplifiée
puisque la méthode de droit commun est celle des amortissements constants. La
méthode des amortissements accélérés a été réservée à des situations
exceptionnelles dans le cadre des codes d'investissement. Ces amortissements
accélérés ou exceptionnels entraînent la création d'une réserve pendant les
premiers exercices. En fin de vie du bien, la minoration de la déduction des
amortissement entraîne une majoration de l'impôt. L'effet de l'inflation entraîne
en revanche, un avantage de trésorerie au bénéfice de l'entreprise qui réalise les
premières années des économies d'impôt en pouvoir d'achat plus fort, alors que
l'impôt enfin de période est payé en monnaie courante.
Ainsi comme on l'a vu, l'imposition différée par le biais des
amortissements accélérés est un élément susceptible d'avantager la trésorerie de
la P M E I. Qu'en-est-il cependant au niveau de l'imposition latente ?.

B/ - L'IMPOSITION LATENTE :
28

L'impôt latent dépend en réalité de la décision de gestion de la P M EI qui


entraînera l'exigibilité de l'impôt. L'imposition latente est incertaine quant à sa
date et son ampleur.
Sur le plan fiscal marocain, on distingue deux situations de l'impôt latent :
la constitution de provisions et le choix pour l'exonération de la plus-value suite
à la cession d'un élément d'actif en cours d'exploitation.
Sur le plan comptable, le principe de la prudence permet à la P M EI de
constituer des provisions pour risques purement éventuels ou statiques
(exemple : provisions pour garanties). Par contre sur le plan fiscal, la
déductibilité des provisions est toujours liée à des événement réels survenus au
cours de l'exercice qui rendent la charge ou la perte probable et d'un montant
susceptible d'une évaluation rapprochée.
Toutefois, la provision qui devient sans objet au cours d'un exercice
déterminé, sera réintégrée au résultat du dit exercice, ce qui se matérialise par le
paiement d'un impôt complémentaire.
Enfin les crédits d'impôt peuvent être latents c'est-à-dire correspondre à un
report de base imposable. C'est le cas notamment du report déficitaire qui
s'impute sur les quatre exercices bénéficiaires suivants. Cependant cette
imputation peut très bien ne pas se réaliser en cas de situation déficitaire répétée.
C'est pourquoi on parle de crédit latent.
Il semble ainsi à travers le mécanisme général de l'IS et de l'IGR sur les
revenus professionnels que l'impact de la fiscalité sur la trésorerie de l'entreprise
29

est un élément de nature à provoquer d'importantes distorsions. Cet impact est en


effet susceptible de compromettre l'équilibre financier à court terme de
l'entreprise, et l'on sait qu'en pratique une bonne partie des décisions de gestion
est conditionnée par cet équilibre de trésorerie.
Mais il est important de retenir un principe de planification stratégique qui
consiste à minimiser la charge fiscale et à retarder le paiement de l'impôt, ceci
toujours dans les limites de l'application de la loi fiscale. (1)
L'impact des impôts sur la trésorerie des P M E I , dépendra des
décisions de gestion prises par les dirigeants.
Ces derniers doivent choisir parmi plusieurs solutions, toutes légales,
celles qui conviennent le mieux à leurs situations.

(1) Jacques BERTRANDON et Christine COLLETTE Op. cité P. 84.


SECTION III FISCAL1TEET OPTIMISATION DE
LA GESTION DE LA TRESORERIE:

Il ne fait aucun doute que la fiscalité affecte la trésorerie de la P M E I


aussi bien par le biais de l'imposition directe (IS, IGR, patente, droits
d'enregistrement...) que par le biais de la taxation indirecte (TVA).
En effet, d'une part l'impôt est une charge financière exigeant des moyens
de trésorerie que le dirigeant est tenu de prévoir afin d'éviter les tensions que
30

peut provoquer un paiement d'impôt non prévu, d'autre part l'impôt peut
constituer parfois une ressource financière non négligeable (cas de la T.V.A, de la
plus value) que l'entreprise doit intégrer dans sa trésorerie prévisionnelle.
Il est évident que toute gestion de trésorerie ne doit pas être centrée sur la
prévisibilité de l'impôt. En effet, il est anormal de gérer une entreprise en ne
prenant en compte que la fiscalité, celle-ci doit avoir la place qui lui revient.
Le plan de trésorerie, instrument privilégié de planification financière,
doit intégrer au même titre que les autres variables financières, la dimension
fiscale aussi bien en tant que charge au niveau des décaissements qu'en tant que
ressource au niveau des encaissements.
La mise au point d'une gestion efficace exige la création d'une structure
adaptée et l'utilisation de l'outil informatique. Celui-ci peut être d'une grande
utilité pour le dirigeant dans la mesure où il permet non seulement d'accélérer le
processus de préparation du plan de trésorerie, mais de modifier et de
réactualiser les informations nécessaires à la prise de décision dans un
environnement fiscal instable.
Cependant, l'utilisation d'un plan de trésorerie informatisé ne peut à elle
seule améliorer la prévisibilité fiscale. Il s'agit d'abord pour la firme de connaître
les mécanismes fiscaux pour en tirer profit au niveau de la trésorerie (le cas par
exemple d'un désinvestissement qui peut renflouer les caisses de l'entreprise à
31

l'occasion d'un besoin de trésorerie). Ensuite, la maîtrise des échéances fiscales


conduit à l'élaboration d'un plan de trésorerie fiable.

PARAGRAPHE I L'INTEGRATION DU
PARAMETRE FISCAL DANS LE PLAN DE
TRESORERIELe plan de trésorerie est l'instrument de planification au
jour le jour le plus utile. Il montre toutes les entrées et toutes les sorties de la
caisse, et permet de prévoir des périodes où la trésorerie peut manquer. Pour la
plupart des gestionnaires et particulièrement les dirigeants des P M E I, la gestion
de trésorerie est une préoccupation majeure. De nombreuses entreprises tout à
fait rentables se trouvent confrontées à des difficultés uniquement parce qu'elles
n'avaient pas de ressources de trésorerie pour satisfaire leurs obligations fiscales.
Les P M E I en raison de la faiblesse de leurs fonds propres manquent de
capitaux, le fonds de roulement est absorbé totalement par des besoins en fonds
de roulement, ce qui entraîne une crise de liquidité à un moment ou un autre de
la vie de l'entreprise. Le plan de trésorerie permet d'identifier ce problème,
indique à quel point et à quel moment la situation de trésorerie sera difficile.
Les charges fiscales font partie des décaissements que la P M E I est tenue
de prévoir dans son plan de trésorerie, au même titre que les autres paramètres
financiers. La négligence d'une variable de trésorerie peut créer un décalage
entre les encaissements et les décaissements occasionnant ainsi un besoin de
trésorerie.
32

Celui-ci doit être couvert par une forme ou une autre de trésorerie, c'est le plan de
trésorerie qui détermine combien de concours externes sont nécessaires et quand
cette trésorerie est indispensable
.L'utilisation intelligente des dispositions fiscales peut alléger les tensions
voire renflouer la trésorerie. Ainsi l'entreprise ayant décelé un décalage au niveau
de son plan de trésorerie, peut y remédier en cédant une immobilisation
fiscalement amortie, le montant de la cession réalisée étant exonéré (si
l'entreprise s'engage à réinvestir le montant de la cession dans un délai de trois
ans) contribuera à alimenter la trésorerie.
La trésorerie est une fonction vitale pour la firme, les P M E I ne disposant
souvent pas de trésorerie suffisante pour couvrir toutes les dépenses prévues,
doivent par conséquent déterminer les priorités.
S'il est possible de négocier avec les fournisseurs, les clients, le banquier,
dont les rapports sont basés sur un intérêt commun il est difficile de négocier le
report des paiements de l'impôt avec l'Administration fiscale, ce qui donne à
cette dépense fiscale un caractère prioritaire obligatoire.
En effet, l'impôt fait partie des flux monétaires, car il se traduit soit par un
encaissement, soit par un décaissement. Il est caractérisé par sa rigidité, aussi
bien quant à sa date de réalisation qu'à son montant. Il constitue l'un des obstacles
aux tentatives de synchronisation parfaite entre les entrées et les sorties
.L'analyse des divers flux monétaires dont l'impôt, permet par une
meilleure connaissance, de mieux les maîtriser et d'en assurer la régulation. Cette
analyse conduit à des classifications utiles à la gestion des liquidités.
33

On peut scinder les opérations qui influencent la trésorerie en trois


catégories : (1)
- Les opérations d'exploitation à court terme : doivent être considérées
comme telles les achats et ventes de marchandises ainsi que la T.V.A. y
afférentes et les salaires.
- Les opérations d'exploitation annexes : ce sont les autres charges
externes.

- Les opérations d'exploitation à long terme


En fonction de cette classification, on peut préparer des sous-budgets qui
permettront d'élaborer un plan de trésorerie global tenant compte de tous les flux
monétaires y compris ceux occasionnés par la fiscalité.

(1) VIZZAVONA "Gestion financière" tome I Atol 7ème édition p. 269


34

.Les sous-budgets sont :

- Sous-budget des ventes encaissées.


- Sous-budget des achats décaissés.
- Sous-budget des frais généraux.
- Sous-budget de la TVA.
- Sous-budget des acomptes provisionnels au titre de l'IS et des
versements mensuels.
- Sous-budget des opérations hors exploitation.

Ces sous-budget constituent un outil de prévention et de régulation des


liquidités qui peuvent être ajustées en fonction du volume et de la nature de
l'activitéde l'entreprise.
Cependant, on s'intéressera particulièrement aux budgets de la T.V.A, l'IS
et l'IGR sur salaire.

- Le Sous-budget de la T.V.A.
La budgétisation de la T.V.A. à payer dépend de deux facteurs : le régime
d'imposition et le fait générateur, le régime d'imposition n'a une influence sur la
prévision qu'au niveau de la périodicité qui peut être mensuelle ou trimestrielle.
Par contre le fait générateur affecte le profil du solde de trésorerie selon qu'il
s'agisse des encaissements ou du régime des débits.
Encaissement / déclaration trimestrielle
35

1° trimestre 2° trimestre 3° 4° trimestre


trimestre
TVA collectée sur ventes M 15 600 11 800 12 000 12 500

TVA déductible : 9 500 (1) 900 1 100 1 000 10 500 8 250


- Sur achats M - 1 170 800 700 230
- Sur services M - 1
- Sur immobilisations M

Excédent de crédit anterieur 300 1 000 200

10 870 12 800 12 200 8 680

TVA à décaisser 4 730 - 1000 - 200 3 820

Date de paiement Avril Janvier



mensuelle
(1) Solde du compte TVA déductible sur biens et services au 31 Décembre.
Encaissement / déclaration

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembr Octobre Novembre Décembre
e
TVA collectée - 5600 6 000 4000 3 500 3 800 4500 3 800 4 200 4 000 2 500 5 200 4 800
Sur vente M

TVA déductibles 2 800 3 400 3 3003 200


3 700 3004 1003400 3 600 2 500 3 950 5 300 I OOQ 13(3
- Sur achats M - 1 200 500 200 170 400 300 500 300 250 300 150 100
- Sur serv ices M- 1
- Sur immobilisations M

Excédent de crédit an teneur 300 400 1 100 1 000 *850 550 1450 1650
— — - —

3 300 3900 3 670 3 900 4 900 5 500 4 650 4 750 3 200 3 950 6 850 2 78©
TVA à décaisser 2 300 2 100 330 -400 -1100 -1000 - 850 - 550 800 -1450 - 1650 -2 02»

Date de paiement Février Mars Avril Octobre Janvier


— — — — — — —
38

En règle généralela T.V.A. à acquitter au Trésor public au cours d'un


mois donné est égale à la T.V.A. sur les ventes du mois précédent déduction
faite de la T.V.A. sur les investissements du mois précédent et de celle
comprise dans les achats et les frais généraux de l'avant dernier mois :

T.V.A. sur ventes de m -1 .


- T.V.A. sur dépenses d'investissement m -1
- T.V.A. sur achats et frais généraux de m -2.
= T.V.A. à acquitter au fisc durant le mois m.
Il arrive que le résultat de l'opération soit négatif. Dans ce cas
l'entreprise dispose d'un crédit d'impôt qu'elle pourra déduire de la T.V.A.
qu'elle aura à payer le mois suivant et ainsi de suite. Il faut noter en outre que
dans le cas du régime des débits, la T.V.A. sur ventes est exigible dès que la
vente est enregistrée et non lors de son encaissement. Contrairement, la T.V.A.
n'est déductible sur les achats qu'après paiement (sauf le cas des paiements
par effet). Par contre dans le régime des encaissements, la T.V.A. sur les
ventes n'est exigible qu'après l'encaissement effectif. La T.V.A. sur achats est
déduite un mois après son paiement effectif, c'est pourquoi, le mécanisme de
la T.V.A peut engendrer des décalages de trésorerie favorables ou
défavorables à l'entreprise.
- Le sous-budget des Impôts directs :
39

L'utilisation du sous-budget IGR suppose que les salaires versés sont


prévus sous forme nette. Par contre le montant de l'IGR correspondant est
prévu pour le mois suivant.
Avec l'institution des acomptes provisionnels, la prévision des
échéances et des montants de l'IS est devenu aisée. La P M E I devant payer
des acomptes trimestriels constituant 25 % du montant de l'impôt payé sur
l'exercice écoulé.
Le montant de l'impôt des patentes et de la taxe urbaine est fonction de
la valeur locative annuelle des locaux et des équipements affectés à
l'exploitation, leur échéance se situe généralement entre le mois de Septembre
et Octobre de chaque année.
L'utilisation de ces sous-budgets aidera à élaborer un plan de trésorerie global
(voir tableau à la page n° 309).
40

Dans ce plan, les recettes et les dépenses sont présentées par nature de
charges ou de produits en fonction soit de leur décaissement soit de leur
encaissement dans le temps. Le nombre de rubriques retenues pour établir ce
plan de trésorerie dépend de la nature de l'activité de l'entreprise. Budget de
trésorerie

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
- Sous - budget n° 1 35 073 37 518 25 052 21 921 23 800 28 184 23 800 26 305 25 052 15 657 32 568 30 063
(Encaissement)
- Sous - budget n°2 14 736 17 894 17 368 16 841 19 473 21 578 17 894 18 947 13 157 20 789 27 894 5 263
- Sous - budget n°3 7014 7 503 5 010 4384 4 760 5 636 4 760 5 261 5 010 3 131 6 513 6012
- Sous - budget n°4 2 300 2 100 330 800
~ - - — — - ~ —

- Sous - budget n°5 4 680 4 680 5 055 4 680 4 680 5 055 4 680 4 680 5 055 4 680 4 680 5055
- Sous - budget n°6 447 789 1 315 447 789 1 315
— — — — —

Total décaissement 26430 32 377 29 980 27 024 30 228 32 716 28 123 30 203 23 222 29 400 39 087 16 330

Ecarts + 8 643 + 5 141 -4 928 -5 103 -6428 -4532 -4323 -3 900 + 1 830 - 13 743 - 6 519 + 13 733
Trésorerie début du + 6000 + 14 + 19 141 14 213 9 110 2 682 - 1850 -6 173 - 10 073 - 8243 -21986 - 28 505
mois 643
Trésorerie fin du 14643 14 643 14 213 9 110 2 682 - 1850 -6 173 -10073 - 8 243 -21986 -28 505 - 14772
mois
41

Sous-budget n° 1 = ventes encaissées


Sous-budget n° 2 = achats décaissées
Sous-budget n° 3 = charges diverses
Sous-budget n° 4 = TVA à payer
Sous-budget n° 5 = acomptes provisionnels au titre de l'IS et des versements mensuels de l'IGR sur salaires. Sous-budget n° 6 = opérations hors

exploitation.L'élaboration d'un plan de trésorerie fiable est nécessaire pour la gestion de la trésorerie, mais faut-il encore mettre en

place un système d'information permettant de capter toutes les informations financières fiscales, juridiques et commerciales
nécessaires.

PARAGRAPHE II LE SYSTEME D'INFORMATION AU SERVICE DE LA GESTION


DE LA TRESORERIE

La gestion d'une fonction de trésorerie au sein de l'entreprise suppose la mise en place d'un système d'information efficace.
La technologie informatique connaît d'énormes progrès mettant au service des entreprises des programmes de gestion de trésorerie.

A / - L A MISE EN PLACE D'UN SYSTEME INFORMATIQUE:

L'objet de la gestion de la trésorerie est d'assurer l'ajustement des flux monétaires c'est-à-dire compenser le décalage entre les
recettes et les dépenses. Le décalage des flux provient des variations du volume des actifs physiques et des actifs financiers détenus
par l'entreprise.
42

L'importance de ce décalage a des causes multiples, notamment la vitesse de circulation des flux monétaires que le dirigeant
de la P M E I doit essayer de maîtriser avant de recourir à des crédits à court terme.
La nature et la complexité des problèmes de trésorerie varient selon les P M E I et la nature de leur activité. L'organisation
interne influence également ce réseau des flux monétaires. En effet, pour établir des prévisions fiables, le dirigeant peut recourir à
deux sources essentielles :
- L'information auprès des responsables ayant engagé les opérations. Le dirigeant de la P M E I constitue lui même une
source d'information dans la mesure où il concentre entre ses mains le pouvoir de décision. Il lui appartient en conséquence de
diffuser auprès de ces collaborateurs notamment le responsable de la trésorerie, toutes les informations influençant celle-ci.
- L'analyse des statistiques du passé et leur extrapolation constituent une base de données nécessaires à la prise de décision,
cela suppose une organisation interne d'archivage et d'accès aux documents.
Cependant avant de mettre en place des méthodes coûteuses, il est logique d'abord de repérer les informations utiles, de les prélever
et d'améliorer leur qualité. Une comptabilité bien tenue est une source sûre d'information ; les comptes de gestion et de situation
sont d'une grande utilité pour l'élaboration d'un plan de trésorerie, les charges et produits regroupés par nature correspondent aux
flux réels de biens qui se transforment en flux monétaires. Ils sont à l'origine d'encaissements et de décaissements et par conséquent
sont des éléments de base de la prévision des entrées et des sorties de fonds
.Toutefois le retard avec lequel sont enregistrées les opérations comptables constitue une contrainte majeure à l'utilisation

de la comptabilité en tant que source d'information. En effet le trésorier et le comptable n'ont pas la même préoccupation, le

comptable veut disposer de données précises mêmes avec retard alors que le trésorier veut des informations rapides même

approximatives.
43

L'exploitation de l'ensemble de ces informations peut déboucher sur l'élaboration d'un schéma général d'établissement et

d'exploitation de la position des soldes de trésorerie. Ce traitement se présente sous la forme d'une mise à jour de fichiers après

traitement préalable des données. Les fichiers mis à jour servent à l'édition des tableaux d'information et de traitements divers.
Les données d'entrée comprennent tous les flux monétaires tels que : effets,
chèques, virement, billets financiers, opérations de débit ou de crédit des comptes
financiers. Chaque flux (encaissement ou décaissement) peut se présenter sous trois
formes :
- Une prévision.
- Une réalisation conforme à la prévision sous deux aspects montant et date.
- Une réalisation non conforme à la prévision par suite à un écart sur le montant
ou par rapport à la date.
L'introduction de nouvelles prévisions et le remplacement de certaines
prévisions à l'identique ou avec écart et ou décalage constituent les opérations de mise
à jour.
L'utilisation de l'outil informatique contribue à faciliter et accélérer le processus
de traitement et de mise à jour.
45

B / - L'UTILISATION DE L'OUTIL INFORMATIQUE:

La gestion quotidienne de la trésorerie compte tenu de tous les facteurs y


compris fiscaux, exige la mise à jour très rapide des états prévisionnels. La tenue de la
position et la gestion de la trésorerie sont aujourd'hui un domaine d'application de
l'informatique particulièrement intéressant.
Le coût de création et d'utilisation de modèles informatiques est souvent
compensé par des gains réalisés sur la charge en intérêts ou en pénalités sanctionnant
des retards éventuels dans le versement des impôts.
La gestion de trésorerie se caractérise par l'incertitude qui affecte les prévisions
de trésorerie et par la complexité des opérations administratives nécessaires à son
élaboration. Le recours à l'informatique permet de répondre à ces deux préoccupations
majeures.
La mécanisation des travaux administratifs ne soulève pas de problèmes
importants. Le budget se présente sous la forme d'un tableau dont il faut remplir les
cases en regroupant un très grand nombre de données, certaines d'entre elles résultent
d'un traitement préalable : répartition de l'encaissement des créances, répartition du
paiement des fournisseurs, calcul de la T.V.A. à payer etc...
L'ordinateur peut assurer ces calculs et les regroupements nécessaires, la mise à
jour et la révision du budget s'en trouvent largement facilitées.
Mais c'est au niveau du traitement de l'incertitude que le recours à l'informatique offre
les plus grands avantages. Le budget de trésorerie établi à partir des budgets annuels
fournit une seule prévision moyenne et l'entreprise court le risque de larges fluctuations
par rapport à cette prévision sous l'effet de fluctuations accidentelles ou
conjoncturelles. Il est important de connaître la marge d'incertitude de la prévision.On
peut l'évaluer en utilisant la méthode de la simulation qui consiste à se placer dans
différentes hypothèses pour mesurer les conséquences des variations de certains
facteurs sur le solde de trésorerie, cette procédure peut être plus ou moins élaborée.
Une méthode simple consiste à procéder d'abord à une analyse de sensibilité, puis à
choisir les variables les plus sensibles telles que le volume des ventes, le niveau des
stocks, les charges fiscales à payer et à prévoir plusieurs hypothèses d'évolution par
rapport au budget. En les combinant, on définit un certain nombre de situations
possibles plus ou moins optimistes ou moins pessimistes par rapport à la prévision
moyenne. Les hypothèses ainsi obtenues donnent une mesure de la marge d'incertitude
qui affecte les besoins de trésorerie. Cependant la marge tend à s'élargir avec la durée
de la prévision et perd une grande partie de sa signification au delà de sept à huit mois,
car le processus d'évaluation est cumulatif et le programme ne prend pas en compte les
actions correctives qui seront sûrement engagées si l'on s'écarte du budget.
Toutefois, le dirigeant peut prévoir une mise à jour du budget de trésorerie par
l'introduction de nouvelles prévisions et le remplacement de certaines prévisions à
l'identique ou avec écart ou décalage. Un programme d'édition peut être prévu
comportant généralement l'établissement :
- d'un journal des opérations.
- d'un état de saisie quotidien
47

- d'une position prévisionnelle.


Le système d'information mis en place doit déboucher sur l'établissement d'un
échéancier fiscal qui suppose la maîtrise des obligations fiscales dont l'enjeu peut être
déterminant dans la gestion prévisionnelle de la trésorerie de la P M EI.

PARAGRAPHE III L'ECHEANCIER FISCAL : OBLIGATIONS ET ENJEUX

La législation fiscale impose à l'entreprise de respecter ses obligations fiscales


sous peine de sanctions qui peuvent dans certains cas entraver sa marche normale et
menacer même sa survie.
Les P M E I plus que d'autres, en raison de la spécificité de leurs problèmes
(faiblesse des fonds propres, endettement, absence de personnel compétent en matière
fiscale etc...), ont intérêt à maîtriser leurs échéances fiscales.
En effet, l'échéancier fiscal pose à l'entreprise en général et à la P M E I en
particulier deux types de problèmes : un problème de maîtrise de l'arsenal fiscal afin de
le respecter au mieux de ses intérêts et un problème de moyens pour faire face à ces
échéances.
Si la maîtrise de l'arsenal fiscal est problématique pour la P M E I, la connaissance des
échéances fiscales est un préalable à leur respect. En effet, celles-ci doivent faire partie
du tableau de bord de l'entreprise qui essayefa de les assumer elle même si elle dispose
de l'organisationadéquate, ou les confiera à des organismes externes (cabinet
d'expertise fiduciaires etc...)- Dans le cas contraire, cette connaissance est aussi un
préalable parce que d'une part, elle permet à l'entreprise d'intégrer les échéances dans
ses prévisions et de prévoir les fonds pour y faire face, et d'autre part parce que les
enjeux sont de taille.
A / - L'ECHEANCIER FISCAL : TABLEAU DE BORD
FISCAL
DE L'ENTREPRISE

En matière fiscale il y a lieu de distinguer entre la formalité liée à une obligation


et la technique fiscale qui s'y rapporte. Si la connaissance de la première n'est pas
problématique à première vue, la maîtrise de la deuxième n'est pas évidente, mais la
connaissance des formalités et des échéances est une condition à la maîtrise de la
matière fiscale, d'autant plus que pour beaucoup de P M EI la question n'est pas sans
difficulté.
1- LES ECHEANCES EN MATIERE DE FISCALITE DIRECTE
En matière de fiscalité directe, les échéances sont les suivantes : * Versement de
l'impôt sur le revenu retenu à la source (IGR source) : les retenus afférentes aux
paiements effectués pendant chaque mois doivent être versées à la perception
dont relève l'entreprise qui a effectué la retenue, le versement de l'impôt retenu
doit intervenir avant l'expiration du mois qui suit celui au titre duquel la retenue
a été effectuée (personnes physiques et morales).
Versement de la taxe sur les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés,
retenue à la source avant l'expiration du mois qui suit celui au cours duquel il a été
procédé au paiement ou à l'inscription en compte de ces produits. Le taux de cette taxe
est fixé à 15 % libératoire de l'impôt sur les sociétés ou de l'IGR (personnes morales).
Déclaration des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés : elle doit être
faite dans le courant du mois de mars par les sociétés distributrices de ces revenus et
porter sur les produits et revenus distribués au cours de l'exercice précédent (personnes
morales).
49

Déclaration annuelle des traitements et salaires : cette déclaration doit porter sur
l'ensemble des revenus salariaux payés au cours de l'année précédante, et être adressée
avant la fin du mois de Février de l'année qui suit à l'inspecteur des impôts (personnes
physiques et morales).

Déclaration du résultat fiscal et du chiffre d'affaires : cette déclaration doit être adressée à
l'inspecteur des impôts avant l'expiration du troisième mois qui suit la clôture de l'exercice
(personnes morales)
.Déclaration des rémunérations allouées à des tiers : cette déclaration doit porter sur les
honoraires, commissions et courtages versés à des tiers ainsi que les remises et
ristournes accordées après facturation. (Cette déclaration doit intervenir dans les trois
mois qui suivent la clôture de l'exercice (personnes physiques et morales).

Déclaration des rémunérations versées à des entreprises étrangères non résidentes :


cette déclaration doit intervenir dans les trois mois qui suivent la date de clôture de
l'exercice comptable (personnes physiques et morales).

Déclaration annuelle du revenu global : elle doit intervenir avant l'expiration du mois
de mars et porter sur les revenus de l'exercice précédent (personnes physiques et
morales).

En matière de taxe urbaine, les machines et appareils nouvellement installés doivent faire l'objet
d'une déclaration spéciale avant l'expiration du mois de décembre pour les nouvelles installations
de l'année, (personnes physiques et morales)
* .Versement d'une cotisation minimale dans les 30 jours suivant la date de clôture
de chaque exercice comptable : en matière d'IGR, cette cotisation est de l'ordre
de 6 % pour les professions libérales et autres prestations de services, et de 0,5
% pour les professions commerciales industrielles et artisanales, (personnes
physiques).

* Versement spontané de quatre acomptes provisionnels chacun égal à 25 % du


montant de l'impôt dû au titre du dernier exercice clos avant l'expiration des
3ème, 6ème, 9ème et 12ème mois suivant la date d'ouverture de l'exercice
comptable, les acomptes provisionnels de la P.S.N. sont versés dans les mêmes
conditions à raison de 10 % de l'I.S. (personnes normales). Des délais
particuliers étaient applicables aux exercices 1990 - 1991 et 1992.

2 - LES ECHEANCES EN MATIERE DE FISCALITE


INDIRECTE :

En matière de fiscalité indirecte, les principales échéances concernant la T.V.A.


se présentent comme suit :
* Dépôt de la déclaration périodique du chiffre d'affaires et versement de la T.V.A.
correspondante : pour les entreprises soumises au régime de la déclaration
trimestrielle, ce versement doit intervenir avant l'expiration du mois qui suit le
trimestre au titre duquel la T.V.A. est exigible. Pour celles soumises au régime de la
déclaration mensuelle le versement doit intervenir avant l'expiration du mois qui suit
celui au titre duquel la T.V.A. est exigible (personnes physiques et morales).
* Déclaration annuelle du prorata des déductions : elle doit intervenir avant 1er avril
de chaque année, cette déclaration permet de déterminer le pourcentage définitif qui
aurait dû être appliqué aux déductions de l'année écoulée, les régularisations se font
seulement si la variation est supérieure à 5 points, elle permet également de
51

déterminer le pourcentage applicable aux déductions de l'année en cours (personnes


physiques et morales).
* La demande de remboursement de la T.V.A. pour les personnes bénéficiaires doit
intervenir à partir de l'expiration du trimestre au titre duquel le remboursement est
sollicité et dans un délai maximum de quatre ans (personnes physiques et morales).
Demandes d'achat en exonération (régime suspensif) : cette demande doit intervenir avant le
premier Février de chaque année
.Comme la demande de remboursement, cette demande est réservée à une
catégorie bien déterminée d'entreprises (personnes physiques et morales).
* Demande d'acquisition de biens d'équipement en exonération de la T.V.A.:
aucune condition de délai n'est exigée, la demande peut intervenir à tout moment
à l'occasion d'acquisition de biens d'investissements.
Demande d'exonération de biens ou travaux bénéficiant des avantages du code des
investissements. Le bénéfice des avantages des codes en matière de T.V.A. est subordonné à la
présentation d'une demande d'exonération, aucune condition de délai n'est exigée non plus, si ce
n'est la présentation de la demande avant l'acquisition du bien ou l'exécution des travaux
.D'autre obligations à caractère ponctuel et qui n'ont pas un caractère courant
doivent être observées, parmi lesquelles on peut citer : déclaration d'existence,
déclaration de transfert du siège social, déclaration de cessation d'activité, de fusion,
scission ou transformation de la forme juridique, de procédure de vérification, de
recours, de réclamation etc... Le respect de ces échéances ponctuelles est tout aussi
important que celui des échéances courantes. En effet, dans les deux cas les enjeux
sont de taille. Dans certains cas, ils se traduisent par des sanctions pécuniaires prévues
par la législation fiscale et dans d'autrespas, par la perte de droits acquis à l'entreprise.
B/ - LES ENJEUX DE L'ECHEANCIER FISCAL :

Le respect des obligations fiscales et des échéances qui en découlent est d'une
grande importance pour les finances de l'entreprise et partant pour son fonctionnement
d'une façon générale.
Une gestion active de la variable fiscale doit permettre une intégration des
échéances fiscales dans le plan de trésorerie de la P M E I, cette intégration signifie la
prévision dans le temps des fonds nécessaires, la maîtrise des opérations et des actions
qui se traduisent par des conséquences fiscale. En matière de T.V.A. par exemple, les
encaissements en début du moins sont avantageux pour l'entreprise au même titre que
le sont les règlements à la fin du mois, dans la mesure où ils se traduisent par des
incidences positives sur la trésorerie.
La législation fiscale a prévu pour certaines échéances des sanctions à caractère
pécuniaire sous forme de pénalités et de majorations ; pour d'autres échéances les
sanctions prennent la forme de perte de droits (de recours, de réclamation, de demande
gracieux etc...) mais qui se traduisent toujours par des conséquences pécuniaires.
Le tableau suivant permet de récapituler les principales échéances fiscales et les sanctions prévues
en la matière
:
ECHEANCE TEXTE DE REF SANCTION
NATURE DE PERSONNES TEXTE D
L'OBLIGATION CONCERNÉES REF
Versement de Chaque mois article 76 physiques et Amende de 10 % des article 8
l'IGR retenu à la pour les IGR morales droits + 3 % le 1er IGR
source retenues du mois +1% par mois
mois ou fraction de mois
précédent
53

Déclaration Avant la fin du Article 77 Physiques et - Déclaration dans Article 81


annuelle des mois de Février IGR morales les délais : amende IGR
traitements et de l'année qui fiscale de 25 DH par
salaires suit inexactitude ou
omission (autres que
celles concernant les
bases d'imposition )
- Déclaration hors
délai
. le retard n'excède
par 2 mois : l'amende
est majoré de 50 % .
Le retard excède 2
mois : l'amende est
majoré de 100%.

Versement de la Avant Articles 3-5 Personnes Amende de 10% de Article 9 d


taxe sur les l'expiration du et 6 du dahir morales la retenue +6% le 1er dahir 1-89
produits des mois qui s«it 1-89- 145 du mois +1% par mois 145
actions celui de son 23/10/89 ou fraction de mois.
retenue à la paiement
source

Déclaration Avant la fin du Article 8 du Personnes Amende de 15% de Article 10 di


annuelle des mois de Mars dahir 1-89- morales la taxe non déclarée dahir 1-89-
produits des pour les 145 du 145.
actions, parts produits versés 23/10/89
sociales et l'exercice
revenues précédent
assimilés

Versement de chaque mois article 38 I.S Personnes 10% des droits +3% article 45 I.S
l'impôt retenu à pour les physiques et le 1er mois + 1% par
la source pour retenues du morales mois ou fraction de
les produits mois mois
versés à des précédent
entreprises
(sociétés
étrangères)
Déclaration dans les 3 mois Article 37 I.S Personnes amende de 1000 DH Article 4Ç I.S
annuelle des qui suivent la physiques et
produits clôture de morales
versés à des l'exercice
entreprises (avant le 31
(sociétés) Mars pour les
étrangères personnes
physiques).

Versement de Chaque mois Article Personnes 15% des droits +3% Article 109
l'impôt retenu à pour les 35IGR physiques et le 1er mois + 1% par IGR
la source sur les retenues du morales mois ou fraction de
produits versés à mois mois
des personnes précédent
physiques non
résidentes.

Déclaration dans les 3 mois Article 34 Personnes 500 DH Article 37


annuelle des qui suivent la IGR physiques et IGR
produits versés clôture de morales
à des personnes l'exercice
physiques non (avant le 31
résidentes Mars pour les
personnes
physiques).

Déclaration des dans les 3 mois article 30 I.S Personnes Réintégration de 25 article 46 I.S
rémunérations qui suivent la et 32 I.G.R physiques et % du montant des et article 36
allouées à des clôture de morales rémunérations IGR
tiers. l'exercice allouées dans le
(avant le 31 résultat fiscal et (ou)
Mars pour les amende de 100 DH
personnes par omission ou
physiques) inexactitude dans la
limite de 1000 DH.

Déclaration du Avant le 31 Article 100 Personnes 15% des droits dus Article 103
revenu global Mars pour les IGR physiques avec un minimum de IGR
revenus de 500 DH
l'exercice
précédent
55

Déclaration du Dans les 3 Article 27 I.S Personnes 15% des droits ou de Article 44
résultat fiscal et mois qui morales la cotisation I.S
du chiffre suivent la minimale avec un
d'affaires clôture de minimum de 500 DH
l'exercice

Versement de Quatre acomptes Article Personnes 10 % des droits Article 45 I.S


l'impôt dont chacun égal à 16 I.S morales versés + 3 % le
25% de l'impôt dû modifié premier mois + l
au titre du dernier par la loi %par mois ou
exercice clos doivent de fraction de mois
être versés avant finances
l'expiration des rcctificat
3ème, 6ème, 9ème et ive 1990.
12ème mois suivant
la date d'ouverture de
l'exercice.

Déclaration Dans un délai de 3 article 26 Personnes 1000 DH article 43 I.S


d'existence mois à compter de I.S morales
la date de
constitution de la
société

Déclaration de Dans le mois qui suit Article Personnes 500 DH Article 43 I.S
transfert du siège celui du trasfert. 26 I.S morales
social

Déclaration de La déclaration du Article Personnes mêmes sanctions en Article 44 et 45


cessation, fusion, résultat fiscal de la 28IGR morales matière de I.S
scission ou dernière période déclaration du
transformation d'activité ainsi que résultat fiscal et de
de sociétés. celle de l'exercice versement de l'impôt
précédent doit être
souscrite dans un
délai de 45 jours à la
suite du changement
intervenu
Déclaration Dans un délai de 30 article 5 Personnes 500 DH article 5 bis de
d'identité jours suivant la date bis de la physiques loi n° 17-89
fiscale de début d'activité loi n° 17- modifiée par la
89 loi 22-89.
modifiée
par la loi
22-89.

Il s'agit là des principales obligations auxquelles sont soumises les entreprises en


matière fiscale. Ces obligations constituent en elles mêmes des échéances qui doivent
être intégrées aux autres échéances afin que les P M E I parviennent à dominer l'impôt
et éviter que la fiscalité soit perçue uniquement comme contrainte mais aussi comme
source d'opportunités.
La réalisation d'un tel objectif passe d'abord par la connaissance des échéances
fiscales et la maîtrise autant que possible du dispositif fiscal et de ses techniques.
Ainsi la maîtrise de l'échéancier fiscal conjuguée avec la mise en place d'un
système d'information adéquat, constituent une condition à l'élaboration d'un plan de
trésorerie fiable et à l'intégration du paramètre fiscal dans la gestion de trésorerie de la
P M EI.

L'importance et l'impact de la fiscalité sur les agents économiques ne sont plus à


démontrer. L'Etat en fait un instrument de politique économique et constitue avec les
entreprises et les ménages les acteurs de cette politique.
L'impact de la fiscalité affecte tout particulièrement les entreprises qui la
considèrent le plus souvent comme un ensemble d'obligations contraignantes, sans y
57

voir également des facultés de choix leur permettant de rechercher le traitement fiscal
le plus avantageux.
Si on considère une entreprise comme un investissement dans son sens le plus
large (humain, matériel...), qu'on finance et qu'on gère, les décisions majeures de
l'entreprise refletent ces trois aspects de la gestion de celle-ci à savoir :
l'investissement, le financement et la gestion de l'équilibre financier à court terme.
Dans ce cadre, le "fiscal " est devenu si important qu'il affecte toutes les décisions au
point qu'il est indispensable de le gérer tout comme le "commercial" ou le "financier".
Le dispositif fiscal réserve un traitement particulier à l'investissement qu'il est
devenu nécessaire de le prendre en considération dans la prise de la décision
d'investissement. Certes, un investissement doit d'abord être décidé sur la base de
donnés économiques qui constituent les paramètres de cette décision. Seulement, il ne
faut pas perdre de vue que ces paramètres subissent l'influence de la fiscalité.
Dans les P M E I marocaines, l'intégration du paramètre fiscal dans la décision
d'investissement passe par la rupture avec le schéma classique d'opportunités offertes
par le marché, à un flair qu'à un calcul économique rationnel intégrant la fiscalité avec
ses incitations et ses contraintes. Un tel objectif ne peut être atteint sans un changement
dans les mentalités des dirigeants des P M E I et sans une remise en cause desschémas
stéréotypés qu'ils ont de la fiscalité considérée comme une fatalité devant laquelle
l'entreprise est désarmée.
Cette perception se reflète au niveau de la décision de financement où la
tendance est partagée entre un souci de préserver le pouvoir de contrôle au sein de
l'entreprise et la nécessité de répondre à des besoins de plus en plus croissants en fonds
nécessaires au financement de son activité.
En effet, une perception négative de la fiscalité conduit à la considérer comme incitatrice de
l'endettement au détriment du renforcement des fonds propres, ce qui a eu pour conséquence un
phénomène de fuite des fonds vers des placements spéculatifs plus rentables et leur remplacement
par des fonds d'emprunt, effet de levier aidant. Mais l'effet de levier se transforme en effet de
massue à partir du moment où l'entreprise ne dégage plus de résultat bénéficiaire suffisant pour
valoriser les amortissements et couvrir les frais financiers, ce qui oblige encore les entreprises à
s'endetter et recourir aux crédits de trésorerie à court terme auprès des banques
59

.C'est la situation dans laquelle se trouvent la plupart des P M E I à un


moment où les banques ont réduit considérablement leurs concours mettant
ainsi à l'ordre du jour la question des fonds propres.
L'impact de la fiscalité est d'autant plus important que l'équilibre
financier à court terme de la P M E I en dépend, dans la mesure où il affecte le
cycle d'exploitation et les flux physiques et financiers issus du processus
d'échange entre l'entreprise et ses partenaires. Cette incidence se traduit par
des besoins financiers, qu'une bonne politique financière permet de prévoir
l'ampleur et la nature compte tenu de la variable fiscale. Mais la spécificité
des P M E I fait que leurs dirigeants n'intègrent pas la variable fiscale dans
leur politique financière et quand ils le font, ils la considèrent comme une
donnée, une contrainte subie face à laquelle les P M E I sont désarmées.
Afin de remédier à ce phénomène qui n'est pas un signe de bonne santé
en matière de management des entreprises en général et des P M E I en
particulier, la gestion fiscale en liaison étroite avec la gestion financière offre
aux entreprises la possibilité de prévoir l'impôt et d'utiliser les choix offerts
par la législation fiscale.
CONCLUSION

La P M E I doit considérer la fiscalité comme une composante de son


environnement, l'utiliser en faveur de son développement et prendre des
décisions qui intègrent la totalité du prélèvement fiscal.
Sur la base de cette conception des relations entre la fiscalité et la
P M E I , l'objectif poursuivi au cours de cette étude consistait à rechercher
les voies d'intégration du système fiscal dans la gestion de l'entreprise.
60

Cette intégration se heurte le plus souvent à une approche classique


faite par les dirigeants de leur fiscalité. Cette attitude s'explique par le poids
de certaines contraintes externes liées à la nature de l'environnement fiscal et
à la complexité de la matière fiscale, et par l'existence de contraintes liées à
l'entreprise elle-même. Cette attitude négative constitue à elle seule un
obstacle majeur, en vue de la mise en place d'une gestion fiscale au sein des P
ME I, une intégration dynamique se heurtant à la complexité du dispositif
fiscal et à l'instabilité des textes qui gênent les prévisions des chefs
d'entreprises .
En outre, l'incommunicabilité et la méfiance qui régnent entre les
entreprises et l'administration fiscale anéantissent toute velléité d'approche
dynamique de la fiscalité.Les conseillers fiscaux privés, en nombre réduit et
dont le coût des prestations dépasse les moyens financiers de la P ME I, ne
contribuent pas à atténuer les contraintes externes de l'environnement fiscal de
l'entreprise.
Les structures internes des PMEI ne sont pas de nature à favoriser la
mise en place d'une gestion fiscale. La fragilité des circuits d'information, le
manque de personnel compétent en la matière ne permettent pas non plus,
d'envisager une meilleure approche de la fiscalité.
On peut espérer que l'analyse du comportement négatif des dirigeants
des P ME I servira de support à une conception plus élaborée de la politique
des entreprises par rapport à la fiscalité, traduisant de la sorte l'importance
croissante qu'elle a prise dans leur gestion.
C'est pourquoi une deuxième phase dans le cadre de notre recherche a
été consacrée à l'évaluation des possibilités d'intégration du paramètre fiscal
dans les principales décisions de gestion de la P M E I, notamment en matière
d'investissement et de financement. Une telle approche suppose de la part des
dirigeants des P M EI un abandon de la gestion traditionnelle basée
essentiellement sur l'intuition, les opportunités du marché et la centralisation
du pouvoir de décision, pour adopter un management rationnel faisant appel
au calcul économique qui tient compte d'un certain nombre de variables dont
l'impôt.Par ailleurs, les aspects fiscaux de la gestion de trésorerie des
P M E I ont été analysés afin de sensibiliser leurs dirigeants à une
optimisation de leur t résorerie. Pour atteindre cet objectif, les chefs des
62

P M E I ont été incités à utiliser quelques outils aidant à intégrer l'impôt dans
la gestion courante et prévisionnelle de la trésorerie tel que le plan de
trésorerie, l'outil informatique et l'échancier fiscal.
Toutefois, la fiscalité intégrée dans le système de gestion de l'entreprise,
ne doit pas être considérée comme une fin en soi, mais comme un moyen
parmi d'autres à prendre en considération dans les décisions concernant la
gestion de l'entreprise. Cette fiscalité impose au dirigeant dans le cadre de la
gestion fiscale, une parfaite connaissance des règles fiscales afin d'apprécier
les choix offerts par la fiscalité en tant qu'instrument de politique économique
et sociale de l'Etat. La fiscalité devient ainsi une technique de gestion avec la
gestion financière, commerciale... de la firme.
Les P M E I marocaines bénéficient actuellement d'un effort sensible et
soutenu de la part des pouvoirs publics dans le cadre de la politique du
développement régional et du renfoncement de la compétitivité de l'ensemble
du tissu industriel marocain. C'est pour cette raison qu'il existe des incitations
proposées par l'administration fiscale elle-même.
En effet, le rôle de la fiscalité marocaine n'est pas seulement
d'alimenter les caisses de l'Etat. Elle a une fonction économique visant à
varier les décisions des agents économiques. Les dirigeants des P M E I se
doivent de connaître et d'exploiter toutes les incitations fiscales offertes,
sachant qu'une incitation et/ou une tolérance peuvent ne pas durer longtemps,
si ellestournent à l'abus.
L'achèvement de notre travail de recherche coïncide avec l'adoption
d'une serie de textes législatifs dont l'enjeu fiscal est extrêmement important à
63

savoir la loi comptable ainsi que les mesures d'allégement et de transparence


contenues dans la loi des finances de l'année 1993.
La loi comptable qui vient de voir le jour constitue d'après les professionnels, un bond
qualitatif préparant le passage d'un état de néant à celui d'un droit comptable véritable.
La promulgation de cette loi marque ainsi "la fin de l'impérialisme fiscal qui s'applique à
la comptabilité qui est enfin perçue comme un moyen de traitement de l'information et
un outil de gestion... et comme un langage commun entre les entreprises et leurs
partenaires économiques". (1

(1) : La vie économique n° 3694 du 8 Janvier 1993.


)Par ailleurs, la loi de finances de l'année 1993 comporte des
ajustements fiscaux de nature à réhabiliter un système fiscal qui avait fini par
être perçu par les chefs d'entreprises comme particulièrement contraignant.
Ainsi le taux de l'impôt sur les sociétés a été ramené à 38 % au lieu de 40 %.
Cette réduction de 2 % rentre selon le ministre des finances, dans le cadre
d'une politique fiscale planifiée qui prône une détente fiscale visant à ramener,
d'une part le taux de l'impôt sur les sociétés à 30 % au terme des cinq
prochaines années (à compter de 1993), d'autre part, celui de la TVA à 17 %
comme taux unique.(l)
Ces mesures d'allégement fiscal peuvent à notre sens contribuer à gérer
l'impôt dans le cadre d'une gestion fiscale au lieu de chercher à l'amoindrir ou
à l'éluder d'une manière ou d'une autre.
Autre mesure de taille introduite par la loi des finances de l'année 1993,
est l'encouragement de la transformation des entreprises individuelles en
sociétés de capitaux. Il s'agit d'une mesure qui permet d'assainir
l'environnement des entreprises, et de leur donner ainsi un cadre juridique
structuré et organisé. En effet pour les P ME I, l'organisation sous forme de
sociétés de capitaux va entraîner une plus grande transparence, une meilleure
gestion et de plus grandes possibilités d'expansion.
65

(1) : Déclaration du ministre des finances dans le cadre d'une table ronde organisée

par l'association des économistes marocains. Voir l'opinion du 20 Janvier 1993. Cependant

les milieux d'affaires paraissent plutôt sceptiques (1) sur l'aspect incitatif de
cette mesure qui n'est pas accompagnée d'une véritable exonération de l'impôt
sur les plus-values au niveau de l'actif net apporté à la société anonyme, en
sus des autres formalités de cessation d'activité au titre de la TVA due etc....
L'objectif recherché à travers toutes ces mesures est l'élargissement de
la base imposable, qu'une baisse des taux peut amener en renforçant l'idée de
justice fiscale. L'adoption par la loi de finances de l'année 1993 de la
déclaration sur le patrimoine et les indicateurs de dépenses sont des mesures
qui vont dans le sens de la transparence fiscale. Cependant, faute d'une
campagne d'information et d'explication, beaucoup de contribuables peuvent
comprendre ces mesures comme préparant la venue d'un impôt sur la fortune.
Bien que positives, ces nouvelles dispositions fiscales auraient dû être accompagnées de
mesures comme la réévaluation des bilans, l'amortissement dégressif et la publication
des coefficients de réévaluation des bilans qui auraient sans doute permis à l'entreprise
de mieux traduire la réalité économique de son activité
.BIBLIOGRAPHIE

* OUVRAGES
AGOSTINI (A). ALBOUY (M)

(1) : La vie économique n° 3694 du 8 Janvier 1993.


66

AMEDEE (G) "Financement et coût du capital des


entreprises" Ed. Eyrolles, finances
1991.

"Principes et pratique du droit fiscal


ARDANT (G) des affaires".
!

Edition Economica systèmes fiscaux


1978.
BASLE (M) BELTRAME (P)
"Histoire de l'impôt".
Fayard 1972. p.858.
BENSALAH ZEMRANI (A)
"Systèmes fiscaux" Mementos
Dalloz 1978.
BENSALEH ZEMRANI (A) "Les systèmes fiscaux"
"Les options PUF Que sais-je n° 1975.
fiscales".
Paris LGDJ "La fiscalité face au développement
1983 économique et social du Maroc"
LGDJ 1982.
" la TVA marocaine". Edition AL
MADARIS 1986
.BERTRAN (J) et COLLETTE (C) "Le choix des investissements" Publi-
union techniques et pratique des
affaires 1980.
BESSE (J), LEQUIN (Y) et
TESTON (JC) "Fiscalité et choix économiques"
Edition Caïman - Levy 1978.
BOBE (B), LLAU (P) BOYER (A) "Le choix fiscal de l'entreprise"
Edition Economica 1983.

CAUSSE (G), CHEVALIER (A), "Management financier : analyse,


HIRSCH (G) décisions, contrôle". Ed. Sirey 1979.

COLLIN (P) COZIAN (M)


"Comment se préparer au contrôle
fiscal et le surmonter". Editions de
CURTIN (D), ALUES (J), l'usine. Paris 1984.
RIGOLET (D), DERLY (P)
"Précis de fiscalité des entreprises"
Edition ITEC. Droit 1983.
DISCHAMPS (J.C) DUVERGER "Contrôler et optimiser les décisions
financières". Ed. Credic Nathan Paris
1984.
(M) "Gestion fiscale et "Comportements économiques et
distorsions fiscales" PUF 1960.

"Eléments de fiscalité" PUF 1976


finances de l'entreprise" PUF

1989.
.EGRET (G) EGRET (G), TIMBART (A)
68

FONTANEAU (P) "La trésorerie dans l'entreprise". Ed.


Publi-Union Paris 1981.
GALESNE (A) GAUDEMET (P) "L'autofinancement des entreprises".
GAUTIER (N), CAUSSE (G) Sirey, recherches économiques 1968.
"Fiscalité de l'entreprise" Paris Sirey
GOFFIN (R) 1985.

GOUDERT (M.A), GIBART (D),


KORNPROBST (E) et WALTER (A) " Rationnai ité économique et
décisions fiscales" Paris LGDJ 1987.

HECKLY (C) "Comptabilité et fiscalité". Edition


PUF 1988.
"L'équilibre financier à court terme de
HINARD (M), ANNE (C) CHENIER (M) la PME". Editions des organisations
1980.
HOUCARDE (R), ROSENBERG (C) "La
TVA" Quesais-je. 1978.
LALUMIERRE (P)
"La fiscalité de
l'entreprise" PUF 1975.
LAUFENBERGER (H)
"Fiscalité et
investissement" PUF
1972.

"Les décisions fiancières LIGER (A)


de l'entreprise". Dunod
1981.
"Politique financière, budget -
Trésor". Edition Montchrétien
1982.
69

"Le contrôle fiscal : conseils aux chefs


d'entreprise" LGDJ 1975.
MARGUET (CH)
"Le statut du contribuable" LGDJ
1980.

"Décisions financières à court terme".


MARTINEZ (J.C) Editions SMG 1990.

"Décisions financières à long terme".


MORISSETTE (D), O'SHAUGHNESSY Editions SMG 1990.

"Le rôle de l'impôt dans les pays en


MORISSETTE (D), O'SHAUGHNESSY voie de développement". LGDJ 1978.

"Droit fiscal de l'entreprise" Edition


Thémis PUF 1984.
NGAOSYVATHN (PH)

POLONIATO (B), VOYENNE (D)

PLAGNET (B)
PORTRAIT (R), NOUBER (P)
"Les finances publiques" Armand
Collin 1983.
"La théorie économique et
QUINTART (A), ZISSWILLER (R)
psychologique des finances
publiques". Ed. Sirey 1956.
RIVES (J)
"La gestion fiscale des PMEI : un
mythe".
Paris LGDJ 1988.

SAGE (E)
70

"L'influence de la fiscalité sur la


comptabilité de l'entreprise". Dunod
SCHAER (J.J)
1967.

SCHMIDT (J) "Les problèmes fiscaux de


l'entreprise". Edition ouvrière
1974.
SCHMOLDERS (G)
"Le check-up de la PME"
Edition d'organisation. 1983

"L'entreprise devant l'impôt"


SOLNIK (B) "La nouvelle trésorerie collection Bordas 1972.
de l'entreprise". Inter-Edition 1991.
"Les décisions financières dans "Psychologie des finances et de
l'entreprise". PUF 1ère édition. l'impôt". PUF 1973.
1982.
"Gestion financière". Editions Nathan 3ème
Investissements et
édition 1988
desinvestissements de l'entreprise"
Dalloz 1982.
.

TABATONI (P) et JARNIOU TABATONI (P) et ROURE (F) TAYLOR (G.A)

THOMAS (R)

TROTABAS (L), COTTERRET (J.M) TUILLET (G) TURQ (A)


71

VITRY (D)

* THESES
"Les systèmes de gestion". PUF 1ère édition 1975.
"La dynamique financière" Les éditions d'organisation 1988.
"Pratique de la décision économique dans l'entreprise" PUF. 1974.
"Amortissement, fiscalité et croissance". Edition Dunod 1975.
"Droit fiscal" Dalloz 1973.

"L'entreprise face à la pression fiscale". Dunod Economie 1972.

"Fiscalité de l'entreprise". Edition Sirey 1967.

COLETTE
"La fiscalité directe dans la(C)
croissance de l'entreprise". PUF 1960
"L'impôt sur les sociétés et les PME". Thèse de Doctorat d'Etat Paris
Dauphine 1974.
HIRIGOYEN (G) "Contribution à la connaissance des
comportements financiers des
moyennes entrepries industrielles
(MEI) familiales. Thèse de Doctorat
d'Etat. Bordeaux I 1984.

IBN ABDELJALIL (N)


"Contribution à une analyse financière et typoligique des
PMEI". Thèse de Doctorat d'Etat.
Rennes 1980.

OLIVAUX (J.L) "Incidences de la TVA sur la stratégie des entreprises"


Thèse de Doctorat d'Etat. Lille 1979.

* MEMOIRES
"Petites et moyennes entreprises et stratégie de
développement au Maroc".
Mémoire CSG ISCAE 1985.
AZZOUZI (B)
'L'application
BERRAHO de (S)
l'IBP aux sociétés". Mémoire DES. Université Mohamed V Rabat 1985.
EL GUERRAB (N) M'RINI "La P.M.E. marocaine : difficultés de
(M.N) BEN RADOUANE gestion et développement". Mémoire CSG
(N) ISCAE. 1981
.EL OUAZZANI (B) "La petite et moyenne industrie :
BENJELLOUN (M) situation actuelle et pérspectives
d'avenir".
Mémoire CSG. ISCAE. 1981
.
FILALI AMRAOUI (L)
"L'imposition des sociétés industrielles et commerciales au Maroc".
Mémoirre DES. Université Mohamed V. Rabat 1972.
GHANNAM (A)

NAIMI (M)

ROUFI (M.L)

ZAZA ALAMI(F)
"Les aides aux PMI : bilan et pérspéctives".
Mémoire DES faculté de droit de Casablanca 1988.
"Introduction à la question de la fraude fiscale dans le cas du Maroc"
mémoire CSG. ISCAE 1982.
"Le contrôle fiscal au Maroc (cas des impôts directs)". Mémoire CSG.
ISCAE 1988.
"Le contribuable marocain", mémoire ENAP Rabat 1983

* REVUES ET ARTICLES :
"Situation et(I)
BAMBERGER comportement
stratégiques des PME". Direction
et gestion Juillet- Août 1980. n°
4/22.
74

BENMOUSSA (M) "Incidences de la T.V.A. sur la


trésorerie des entreprises", banques
et entreprises n° 28/1990.
BLANCHER (A) "Régime fiscal des
affaires". Revue
trimestrielle de droit
commercial et de droit
économique. n° 1 et 3.
BOSSARD
1983.
"Le système d'information dans les
PME".
BRAC DE LA PERRIERE (G)
RFC Mai 1983. n° 136.
"Incidence de la fiscalité sur
la stratégie des entreprises"
BRUTE DE REMUR. (D) Projet Février 1972.
"Fiscalité des entreprises : la
solution de rechange".
Revue française de gestion. n°
CHADEFAUX (M) 35/64. Mars - Avril - Mai 1982.
"Fiscalité : les entreprises
découvrent la gestion". Revue
COLETTE (Ch) Française de gestion. Novembre -
Décembre 1990.
"L'impact de la T.V.A. sur la
trésorerie de l'entreprise". Revue
COZIAN (M) française de comptabilité Décembre
1989.
.
"La gestion fiscale des déficits". Revue
française de comptabilité n° 165/41.
Février 1986.DESMULLIERS (D)
75

"Impôt et avenir de
l'entreprise". Revue française
GAZENGEL, De La BRUSLERIE (H)
de comptabilité Avril 1988.
"Le comportement financier des
GOUADAIN (D) moyennes entreprises industrielles
familiales".
Banque Mai 1982 n° 417/588.
"L'identification de la fonction
HIRIGOYEN (G) HIRIGOYEN (G) financière dans les MEI". Revue
IBN ABDEUALIL (N) Direction et Gestion n° 2 Mars-Avril
1984.
"Contribution à une analyse financière
et typologiques des PME
JUHEL (J.C) industrielles".
Revue Gestion et Société n° 9.
"L'effet «TVA» variable financière de
gestion". Revue Française de
comptabilité Novembre 1990.
MARC (F) "La fiscalité dans le
choix des investissements". Revue "La PME et la prévision".
finance. Volume 2 n° 2-3/193. Juin
- Octobre 1981 . Direction et gestion des
entreprises.
"T.V.A. et besoins de n° 4 Juillet - Août 1984
financement". RFG. n° 26. Mai -
Juin 1980 .
76

.MARION (A)

PERRY (J.P)

STANSILI (N)

VARGAS (G)

WEYDERT (J.M)

"Approche de la logique financière


des PME".
RFG. n° 34/67. Jan - Fév 1982.
"Pour une plus grande sincérité
dans les déclarations fiscales" in
Revue française de comptabilité n°
139 Octobre 1983.
"Sachez gérer l'image financière de
votre entreprise". Haward
Expansion Automne 81.
"Les crises de croissance de la
PMI- PME".
77

Revue française de gestion n°


44/13. Janvier-Février 1984.

"La fiscalité et le
financement des
investissement des
entreprises", in
Economie appliquée n°
3 - 4.
1968.Colloque :
- "La réforme fiscale au Maroc". Actes
du colloque sur la réforme fiscale.
Rabat 6 - 7 Mai 1983.

- Colloque sur le financement des


PMEI, Banques et Entreprises, Ed.
Toubkal 1985.
Etudes spéciales
CREDIT HOTELIER, COMMERCIAL ET
INDUSTRIEL "Comment évaluer la
rentabilité des investissements : guide à
l'usage des petites et moyennes entreprises".
Ed. Entreprise moderne 1975
.
TABLE DES MATIERES

Page
s

INTRODUCTION GENERALE...........................1

PREMIERE PARTIE : L'APPROCHE DE LA FISCALITE


PAR LES DIRIGEANTS DES P.M.E.I. MAROCAINES.........12
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIE
DE L'ENQUETE.......................................................................................... 12
SECTION l : CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE ET
HYPOTHESES DE DEPART.......................................................................13
PARAGRAPHE I : CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE.............................14
A/ - Nature de l'environnement fiscal.................................. ...............14
B/ - La dimension psychologique de l'impôt chez
l e s d i r i g e a n t s d e s P M E I ...................................................1 8
C/ - Les motivations et les objectifs des dirigeants..............................21
PARAGRAPHE II : L'HYPOTHESE DE DEPART ET LES
VARIABLES EXPLICATIVES...................................................................22
AI - Les facteurs explicatifs d'ordre subjectif......................................23
B/ - Les facteurs explicatifs d'ordre objectif........................................27

1 - Complexité du "dispositif" fiscal..................................................28


2 - L'instabilité du "dispositif" fiscal.................................................29
3 - Le poids des contraintes administratives.30
4 - Le manque d'information fiscale..................................................30

SECTION II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 3


Pages

PARAGRAPHE I : L'ELABORATION DE L'ENQUETE................................33

PARAGRAPHE II : L'ECHANTILLON..............................................................36

A/ - Essai de définition des la PMEI................................................37


1 - Les critères quantitatifs...................................................................37
1.1 - Les effectifs employés....................38
1.2 - Le critère de C.A.........................39
1.3 - Le capital investi........................40
1.4 - Le critère de valeur ajoutée..............41

2 - Les PMEI au Maroc........................................................................43

B/ - Choix de la population.................................................................46
CI - Constitution de l'échantillon.........................................................48
PARAGRAPHE III : LE QUESTIONNAIRE :...................................................51

A/ - L'organisation de l'entreprise............................................................52
B/ - Les aspects financiers et fiscaux de la gestion de l'entreprise....53
C/ - Les aspects généraux de la fiscalité..................................................53
D/ - La place de la fiscalité dans la gestion de l'entreprise......................54

CHAPITRE 2 : DEPOUILLEMENT DES RESULTATS DE L'ENQUETE..............56

SECTION I : L'ENVIRONNEMENT FISCAL.........................................................58

PARAGRAPHE I : LES SPECIFICITES DE LA REGLEMENTATION


FISCALE CHEZ LES DIRIGEANTS DES PMEI..................................59
PARAGRAPHE II : LE DYSFONCTIONNEMENT
DE COMMUNICATION ENTRE LES
DIFFERENTS
INTERVENANTS DANS L'ENVIRONNEMENT FISCAL...................67
A/ - La politique de communication de l'administration..........................68
B/ - Le rôle des conseils fiscaux privés....................................................71
SECTION II : LE COMPORTEMENT FISCAL DES PMEI..........................73
Pages

PARAGRAPHE I : LE COMPORTEMENT FISCAL SUR LE PLAN


STRUCTUREL ET ORGANISATIONNEL .............................................73

Al - Fiscalité et structure des PMEI.........................................................74


1 - Au niveau de la forme juridique.....................................................74
2 - Au niveau de la structure du capital..............................................75

B/ - Fiscalité et organisation des PMEI....................................................77


1 - L'organisation administrative de la PMEI..77
2 - L'attribution des questions fiscales................................................78

PARAGRAPHE II : COMPORTEMENT FISCAL EN MATIERE


D'INVESTISSEMENT ET DE FINANCEMENT....................................80

A/ - Comportement fiscal en matière d'investissement............................80


B/ - Comportement fiscal en matière de financement..............................83
SECTION III : COMPORTEMENT FISCAL DES DIRIGEANTS
DES PMEI...............................................................................87

PARAGRAPHE I : LA MENTALITE FISCALE DES DIRIGEANTS


DES PMEI ...................................................................................................88

PARAGRAPHE II : LE SENTIMENT DE CHARGE DE L'IMPOT CHEZ


LES DIRIGEANTS DES PMEI.......................................................89
CHAPITRE 3 : MISE EN ŒUVRE DE LA GESTION FISCALE.................92

SECTION I : ESSAI DE DEFINITION DE LA GESTION FISCALE.......................94

PARAGRAPHE I : QU'EST CE QUE LA GESTION FISCALE ?...................94

A/ - La prévention de l'impôt...................................................................95
B/ - La faculté de choisir.........................................................................96
C/ - L'existence de choix fiscaux.............................................................97
PARAGRAPHE II : GESTION FISCALE, FRAUDE ET EVASION
FISCALE.......................................................................................................98

AI - La notion de fraude fiscale...............................................................98


Pages

B/ - La notion d'évasion fiscale...............................................................99

SECTION II : LES CONTRAINTES A LA MISE EN PLACE DE


LA GESTION FISCALE.......................................................................102

PARAGRAPHE I : LES CONTRAINTES EXTERNES A LA MISE EN


PLACE DE LA GESTION FISCALE......................................................102

A/ - Les contraintes liées à la matière fiscale elle-même.......................103


B/ - Contraintes dues aux problèmes de communication.......................104
C/ - Contraintes liées à l'assistance fiscale.............................................106
PARAGRAPHE II : LES CONTRAINTES INTERNES A LA MISE EN
PLACE DE LA GESTION FISCALE................................................................109
A/ - Les contraintes d'ordre fiscal..........................................................109
1 - La maîtrise du traitement fiscal des
opérations courantes...................................................................109
2 - La mise en place d'un système
d'information efficace.................................................................110
3 - Le respect de la légalité fiscale......................................................111
B/ - Les contraintes économiques...........................................................111

SECTION III : LA GESTION FISCALE : UNE APPROCHE


DYNAMIQUE DE L'IMPOT......................................................................113

PARAGRAPHE I : LA GESTION CLASSIQUE DE L'IMPOT :


UNE APPROCHE DEPASSEE.................................................................114
A/ - La fiscalité, charge financière.........................................................115
B/ - La fiscalité, contrainte administrative.............................................116
C/ - La fiscalité, source de risque...........................................................116
PARAGRAPHE II : LA NECESSITE D'UNE APPROCHE DYNAMIQUE
DE L'IMPOT...............................................................................................118

AI - Les objectifs de la gestion fiscale...................................................119


1 - La prévention du risque fiscal......................................................119
Pages

2 - L'intégration du paramètre dans


les décisions de gestion..............................................................122
B/ - Les moyens de la gestion fiscale.....................................................123
1 - L'existence de mesures d'aide
ou d'incitation............................................................................123
2 - L'application convenable des textes
fiscaux.........................................................................................124
3 - L'exercice des choix fiscaux .........................................................124
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE............125

DEUXIEME PARTIE : POUR UNE APPROCHE DYNAMIQUE DE


LA FISCALITE PAR LES PMEI..................................127
CHAPITRE 1 : L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LA DECISION
D'INVESTISSEMENT................................................................................129

SECTION I : TYPOLOGIE, CADRE ET PARAMETRES DE LA


DECISION D'INVESTISSEMENT.............................................................131

PARAGRAPHE I : TYPOLOGIE DES INVESTISSEMENTS........................132


A/ - Les investissements selon leur nature.............................................132
B/ - Les investissements selon leur objet...............................................134
Cl - Les investissements selon la chronologie de leurs
sorties et entrées de trésorerie..........................................................136
D/ - Les investissements selon l'inter-relation entre projets...................139

PARAGRAPHE II : CADRE ET PARAMETRES DE LA DECISION


D'INVESTISSEMENT..................................................................................140
A/ - La dépense d'investissement...........................................................141
B/ - Flux nets de trésorerie ou cash-flows ou autofinancements
différentiels ou nets.........................................................................144
C/ - La durée de vie économique et la valeur résiduelle........................146
Pages

1 - La durée de vie.............................................................................146
2 - La valeur résiduelle.....................................................................147
SECTION 2 : L'EVALUATION DE LA RENTABILITE DES
INVESTISSEMENTS................................................................................149

PARAGRAPHE I : LES METHODES TRADITIONNELLES NON


FONDEES SUR L'ACTUALISATION....................................................150
A/ - Le délai de récupération ou Pay-Back............................................150
B/ - La rentabilité moyenne ou taux de rendement comptable...............155
PARAGRAPHE II : LES METHODES D'EVALUATION FONDEES
SUR L'ACTUALISATION........................................................................159

Al - Délai de récupération actualisé...................................................161


B/ - La valeur actuelle nette.......................................................................163
C/ - Le taux interne de rendement..........................................................166

SECTION 3 : L'IMPACT DE LA FISCALITE SUR LA DECISION


D'INVESTISSEMENT................................................................................168
PARAGRAPHE I : L'EFFET DE LA FISCALITE SUR LES DONNEES

ECONOMIQUES DE L'INVESTISSEMENT........................................169

Al ~ L'effet de la fiscalité sur la dépense d'investissements....................170

1 - Les règles de comptabilisation des


investissements...........................................................................171
2 - Les mesures d'allégement fiscal...................................................172
3 - La T.V.A. sur les investissements.................................................174

B/ - L'effet de la fiscalité sur l'exploitation et sur la valeur


résiduelle de l'investissement............................................................175
1 - L'effet sur l'exploitation de
1 ' investissement .......................................................................176

1.1 - L'incidence sur les charges et les


résultats de l'entreprise....... ........176
1.2 - L'incidence des mesures d'allégement
Pages

fiscal...................................179

2 - L'effet de la fiscalité sur le


des investissement......................................................................181

2.1 - Au niveau de la T.V.A....................182


Pages

2.2 - Au niveau de l'imposition des bénéfices 183PARAGRAPHE II : LES


INCITATIONS FISCALES EN MATIERE
D'INVESTISSEMENT...............................................................................185
A/ - Les incitations fondées sur les règles d'amortissement...................186
B/ - Les incitations fondées sur la manipulation de l'impôt et sur
la réduction du coût de financement de l'investissement................194

1 -Les provisions pour investissement.................................................194


2 -L'exonération des plus-values de cessions. 195
3 -Exonération de la T.V.A sur acquisition
de biens d'investissements................................................................195
4 -Réduction du coût de financement de
1 ' investissement.........................................................................195

CHAPITRE 2 : L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LE


FINANCEMENT DE LA PMEI...................................................................198
SECTION I : CADRE ET PARAMETRES DE LA DECISION

FINANCIERE DE L'ENTREPRISE............................................................200

PARAGRAPHE I : LE FINANCEMENT PAR LES FONDS PROPRES ...201

A/ - L'autofinancement.......................................................................202
1 - Définition........................................................................................202
2 - Le calcul de l'autofinancement....................................................203
3 - Les variables de l'autofinancement.............................................204

3.1 - Les prix de vente............. ..........205


3.2 - Les amortissements.......................205
3.3 - Les bénéfices distribués.................206
- La fiscalité 20
Pages

B/ - Les avantages et les inconvénients de l'autofinancement................208

1 - Les avantages de l'autofinancement.............................................208


2 - Les inconvénients de l'autofinancement......................................209

C/ - L'augmentation de capital.................................................................210
1 - L'augmentation de capital par de
nouveaux apports.....................................................................212
1.1 - La création du capital...................212
1.2 - L'augmentation du capital en numéraire. . .214
1.3 - L'augmentation de capital par apport en
nature...................................215

2 - Les autres opérations portant sur


le capital....................................................................................215
2.1 - L'augmentation de capital par incorporation
de réserves..............................215
2.2 - L'augmentation de capital par conversion
des dettes...............................216
2.3 - Les opérations de fusion et de scissions. . .217
2.4 - La réduction de l'amortissement du capital...218

D/- L'apport en comptes courants d'associés..........................................219


E/- Les cessions d'actif..........................................................................220
PARAGRAPHE II : LE FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT
PAR L'ENDETTEMENT A LONG ET MOYEN TERME...................222
AI - Les crédits réescomptables par les banques primaires
marocaines......................................................................................224
1 - Les crédits réescomptables auprès de
Pages

1.1 Bank Al Maghrib........225- Les crédits aux PMEI


225
1.2 - Les crédits aux jeunes promoteurs..........225

2 - Les crédits à moyen terme réescomptables


(BNDE).....................................................................................226
2.1 - Le CMTR procédure simplifiée accélérée
"P. S. A"................................226
2.2 - Le CMTR "procédure normale"................227

3 - Les CMTR "C.N.C.A."..............................................................228


B/ - Les crédits bancaires spécialisés....................................................228
1 - Les crédits aux industries mécaniques,
métallurgiques et électriques (IMME)....................................229
2 - Les crédits BIRD à l'export.......................................................229

CI - Les crédits des organismes financiers............................................230


1 - Les crédits BNDE en faveur des PMEI....................................231
2 - Les crédits directs à moyen et long
terme de la CNCA..................................................................231
3 - Les crédits directs à moyen et long
terme du CI H............................................................................232
4 - Les garanties de la C.C.G..........................................................232
PARAGRAPHE III : LES FORMES SPECIFIQUES DE FINANCEMENT DE
LA PMEI.........................................................................................233
A/ - Le crédit bail "leasing"...................................................................233
1 - Les caractéristiques du crédit-bail............................................234
2 - Les avantages et les inconvénients du
Pages

2.1 crédit-bail. .235- Les avantages du crédit-bail


.235

2.2 - Les inconvénients du crédit-bail.........237

B/ - Le capital risque et les prêts participatifs....................................238

1 - Le capital risque............................................................................238
2 - Les prêts participatifs...................................................................239

SECTION 2 : FISCALITE ET CHOIX DES MOYENS


DE FINANCEMENT.................................................................................. 240

PARAGRAPHE I : L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LES


COUTS SPECIFIQUES............................................................................242

A/ - L'incidence de la fiscalité sur le coût des capitaux propres........243


1 - L'incidence de la fiscalité sur le
capital action...............................................................................243
2 - L'incidence de la fiscalité sur le
coût de l'autofinancement..........................................................245

B/ - L'incidence de la fiscalité sur le coût des capitaux


empruntes......................................................................................246
PARAGRAPHE II : L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LE
COUT D'OPPORTUNITE........................................................................248
SECTION 3 : L'INCIDENCE DE LA FISCALITE SUR LA
STRUCTURE FINANCIERE DE LA PMEI...............................................251

PARAGRAPHE I : LA STRUCTURE FINANCIERE OPTIMALE


DANS LA THEORIE FINANCIERE......................................................252
A/ - La théorie financière classique.......................................................253
B/ - La théorie moderne.........................................................................254
PARAGRAPHE II : COMPORTEMENT FINANCIERE DES PMEI
Pages

ET FISCALITE..........................................................................................254

CHAPITRE 3 : TRESORERIE ET FISCALITE.....................................................258

SECTION 1 : L'IMPACT DE LA T.V.A SUR LA TRESORERIE DE


L'ENTREPRISE......................................................................................... 261

PARAGRAPHE I : LE MECANISME DE LA T.V.A : PRESENTATION


ET INCIDENCE GENERALE.................................................................261

A/ - Les rémanences du système de la T.V.A.....................................263


1- Les ruptures dans la chaîne des déductions..264
2- Les............................................limitations au droit à déduction
266
B/ - L'incidence des délais applicables aux taxes déductibles et
aux taxes exigibles...........................................................................267
1 - Les régimes d'imposition.............................................................268
1.1 - Le régime de la déclaration trimestrielle.269
1.2 - Le régime de la déclaration mensuelle..............................270
2 - Le fait générateur...........................................................................270
2.1 - Le régime des encaissements..............................................271
2.2 - Le régime des débits............................................................272
3 - Le décalage applicable au droit
à déduction................................................................................274

PARAGRAPHE II : L'INCIDENCE DE LA T.V.A. SUR LA


TRESORERIE D'ENTREPRISE.............................................................275
A/ - L'incidence au niveau des taxes exigibles.......................................277
1 - L'incidence selon les règles
institutionnelles...........................................................................277
Pages

2 - L'incidence selon le délai de


paiement.......................................................................................280

B/- L'incidence au niveau des taxes déductibles....................................282


1 - L'incidence selon les règles
institutionnelles............................................................................282
2 - L'incidence selon le délai réel de
paiement.......................................................................................286

SECTION II : LES EFFETS DE LA FISCALITE DIRECTE SUR LA

TRESORERIE DES PMEI.........................................................................288

PARAGRAPHE I : LE PAIEMENT DE L'IMPOT SUR LE REVENU.. .289

A/ - Le paiement de l'impôt sur les sociétés...........................................289


B/ - Le paiement de l'IGR......................................................................293
PARAGRAPHE II : L'INCIDENCE FINANCIERE DES IMPOTS
LATENTS OU DIFFERES........................................................................295
A/ - L'imposition différée......................................................................295
B/ - L'imposition latente........................................................................297
SECTION 3 : FISCALITE ET OPTIMISATION DE LA GESTION
DE TRESORERIE..................................................................................... 299

PARAGRAPHE I : L'INTEGRATION DU PARAMETRE FISCAL


DANS LE PLAN DE TRESORERIE.......................................................300
PARAGRAPHE II : LE SYSTEME D'INFORMATION AU SERVICE DE
LA GESTION DE LA TRESORERIE.....................................................310

AI - La mise en place d'un système informatique..................................310


B/ - L'utilisation de l'outil informatique...............................................313
PARAGRAPHE III : L'ECHEANCIER FISCAL : OBLIGATIONS
Pages

ET ENJEUX..............................................................................................316
AI - L'échéancier fiscal : obligations et enjeux..................................317
1 - Les échéances en matière de fiscalité
directe...........................................................................................317
2 - Les échéances en matière de fiscalité
indirecte.......................................................................................320

B/ - Les enjeux de l'échancier fiscal...................................................323


CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ...........328
CONCLUSION GENERALE33

ANNEXE knmm n° 1

MODELE PU QUESTIONNAIRE ADMINISTRE AUPRES DES PMEI

IDENTIFICATION DE L'ENTREPRISE :

- RAISON SOCIALE :............................................. .


-FORME JURIDIQUE :..............................................
- ANNEE DE CREATION :..............................................
- CAPITAL SOCIAL :..............................................

-STRUCTURE DU CAPITAL : Part famille : CD


Pages

Part étrangers : O

-ACTIVITE :...............................................................
-EFFECTIF :...............................................................

- CHIFFRE D'AFFAIRES ANNUEL MOYEN :................................................

IDENTIFICATION DU DIRIGEANT

NOM ET PRENOM :...................................................

DATE ET LIEU DE NAISSANCE :......................................................... ..........

FORMATION :...................................................

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES :.........................................................


- DEPUIS COMBIEN D'ANNEES DIRIGEZ-VOUS VOTRE PROPRE ENTREPRISE ?

- QUELLES SONT LES FONCTIONS QUE VOUS ASSUMEZ AU SEIN DE VOTRE


ENTREPRISE ?
QUESTIONNAIRE ;

1) DISPOSEZ-VOUS D'UN SERVICE COMPTABLE ET FINANCIER ?


CD OUI CD
NON

SI NON---------> QUESTION (03)

2) QUELLES SONT LES ATTRIBUTIONS DE CE SERVICE ?


Pages

CD TENUE DE LA COMPTABILITE GENERALE CD TENUE DE LA


COMPTABILITE ANALYTIQUE O GESTION DE LA TRESORERIE CD

REGLEMENT DES FACTURES FOURNISSEURS O SUIVI DES FACTURES

CLIENTS CD ETABLISSEMENT DES DECLARATIONS FISCALES CD


DETERMINATION DU RESULTAT FISCAL O RELATIONS AVEC LA

BANQUE O ENVOYEZ-VOUS D'AUTRES?

(03) AU SEIN DE VOTRE ENTREPRISE, QUI A LA


RESPONSABILITE DES QUESTIONS FINANCIERES ET FISCALES ?

O VOUS-MEME O LE DIRECTEUR FINANCIER O LE CHEF COMPTABLE O

LE COMPTABLE O LA FIDUCIAIRE O AUTRES

04) QUEL EST LE MODE DE TRAITEMENT DE VOTRE COMPTABILITE O


MANUEL O INFORMATIQUE CD A L'INTERIEUR DE L'ENTREPRISE
CD A L'EXTERIEUR DE L'ENTREPRISE
08) DANS TORS ENTREPRIS! QUI A LA RESPONSABILITE DE M
DECISION D'INVESTISSEMENT ?
VOUS-MEME C3 LE DIRECTEUR
FINANCIER O LE CHEF COMPTABLE

O LE COMPTABLE O LA FIDUCIAIRE O

AUTRES

9) PROCEDEZ-VOUS DANS VOTRE ENTREPRISE A UN CALCUL DE


RENTABILITE PREALABLE POUR CHAQUE INVESTISSEMENT
ENVISAGE
Pages

O SYSTEMATIQUEMENT O OUI POUR CERTAINS O


EXCEPTIONNELLEMENT O JAMAIS O CONSEIL .-
FISCAL

10) PARMI LES INVESTISSEMENTS SUIVANTS QUELS ONT CEUX POUR


LESQUELS VOUS PROCEDEZ A UN CALCUL DE RENTABILITE ?

O UNE EXTENSION

C) UN ACHAT DE MATERIEL DE PRODUCTION C3 UNE

NOUVELLE IMPLANTATION O UN ACHAT DE

MATERIEL DE TRANSPORT O UN ACHAT DE MATERIEL

DE BUREAU

L'ACQUISITION D'UN TERRAIN O

UNE CONSTRUCTION O AUTRES

11) DANS VOS DECISIONS D'INVESTISSEMENTS, LA VARIABLE


FISCALE EST PRISE EN CONSIDERATION :

O EN PREMIER LIEU O EN
DERNIER LIEU O PAS DU
TOUT
12) LES INCITATIONS FISCALES CONSTITUENT-ELLES POUR VOUS UN
CRITERE DE DECISION D'INVESTISSEMENT :
O PRIORITAIRE

O SECONDAIRE

13) CES INCITATIONS FISCALES SONT-ELLES

O SIGNIFICATIVES
Pages

O INSIGNIFIANTES O SANS AUCUN EFFET


14) EST CE QUE VOUS ETES AU COURANT DE TOUS LES AVANTAGES
FISCAUX LIES A VOTRE SECTEUR D'ACTIVITE ?

CD OUI
CD NON
EN BENEFICIEZ VOUS?

CD OUI
CD NON
VOUS N'EN BENEFICIEZ PAS:

CD PARCE-QUE VOUS ESTIMEZ QUE LA RENTABILITE EST LE CRITERE


DETERMINAT DE L'INVESTISSEMENT

CD EN RAISON DE LA LENTEUR ADMINISTRATIVE


CD PARCE-QUE LES INCITATIONS SONT INSIGNIFIANTES
CD AUTRES
15) EST CE QUE LA VARIABLE FISCALE EST PRISE EN
' CONSIDERATION LORS DU CHOIX DU MODE DE FINANCEMENT
DE VOTRE INVESTISSEMENT ?

CD OUI
CD NON
Pages

16) POUR FINANCE! VOS INVESTISSEMENTS VOUS FAIÏ8S RECOURS f

CD A L'AUTOFINANCEMENT
CD AUX COMPTES COURANTS ASSOCIES O EMPRUNT BANCAIRE O
AU CREDIT-BAIL O AUTRES

17) QUELLES SONT LES PARAMETRES QUE VOUS PRENEZ EN


CONSIDERATION DANS LE CHOIX DE VOS MOYENS DE
FINANCEMENT ?

CD LA SOUPLESSE DES PROCEDURES D'OCTROI DES CREDITS


CD LES RELATIONS PERSONNELLES
O LE COUT DE FINANCEMENT
CD LES LIBERALITES FISCALES LIEES AUX MOYENS DE
FINANCEMENT (déductibilité des intérêts...)
O AUTRES
18) D'APRES VOUS LA FISCALITE AGIT SUR LE COUT DE
FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT

CD A LA BAISSE PAR LE BIAIS DE LA DEDUCTION DES FRAIS


FINANCIERS DANS LE CAS DE RECOURS A
L'ENDETTEMENT OU DES REDEVANCES EN CAS DE
LEASING

CD A LA HAUSSE EN GREVANT LA DEPENSE DE L'INVESTISSEMENT


CD A LA HAUSSE EN NE PERMETTANT PAS UNE
REMUNERATION DES FONDS PROPRES UTILISES
DANS LE FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT

O SANS EFFET
Pages

O AUTRES
19) ESTÏMBZ-VOUS QUI LA TVA EST UN IMPOT NBUTRB ?

CD oui

CD NON

VOUS ESTIMEZ QU'ELLE EST NEUTRE PARCE QU'ELLE :


CD NE GENERE PAS DE CHARGES SUPPLEMENTAIRES POUR
L'ENTREPRISE

CD TAXE SEULEMENT LA VALEUR AJOUTEE


CD N'AFFECTE PAS LE PRIX DE REVIENT
CD EST COLLECTEE PAR L'ENTREPRISE AU PROFIT DU TRESOR
VOUS ESTIMEZ QU'ELLE N'EST PAS NEUTRE PARCE QU'ELLE:

CD A UNE INCIDENCE SUR LA TRESORERIE DE L'ENTREPRISE O


GREVE LE PRIX DE REVIENT CD EST GENERATRICE DE COUTS POUR

L'ENTREPRISE CD CREE DES DISTORSIONS ENTRE LES ENTREPRISES

20) L'IMPACT DE LA T.V.A. SUR LA TRESORERIE DE VOTRE


ENTREPRISE EST :

O POSITIF

O NEGATIF

CD NUL
Pages

21) SI CET IMPACT EST NEGATIF ESTIMEZ-VOUS QU'IL POURRAIT


ETRE EVITE ?

CD OUI
CD NON
19) ESTÏMBZ-VOUS QUI LA TVA EST UN IMPOT NBUTRB ?

CD oui

CD NON
VOUS ESTIMEZ QU'ELLE EST NEUTRE PARCE QU'ELLE :
CD NE GENERE PAS DE CHARGES SUPPLEMENTAIRES POUR
L'ENTREPRISE

CD TAXE SEULEMENT LA VALEUR AJOUTEE


CD N'AFFECTE PAS LE PRIX DE REVIENT
CD EST COLLECTEE PAR L'ENTREPRISE AU PROFIT DU TRESOR
VOUS ESTIMEZ QU'ELLE N'EST PAS NEUTRE PARCE QU'ELLE:

CD A UNE INCIDENCE SUR LA TRESORERIE DE L'ENTREPRISE O


GREVE LE PRIX DE REVIENT CD EST GENERATRICE DE COUTS POUR

L'ENTREPRISE CD CREE DES DISTORSIONS ENTRE LES ENTREPRISES

20) L'IMPACT DE LA T.V.A. SUR LA TRESORERIE DE VOTRE


ENTREPRISE EST :
Pages

O POSITIF

O NEGATIF

CD NUL
21) SI CET IMPACT EST NEGATIF ESTIMEZ-VOUS QU'IL POURRAIT
ETRE EVITE ?

CD OUI
CD NON
SI OUI PAR DUEL MOYEN?
O PAR LA MAITRISE DES DELAIS DES CREDITS
INTERENTREPRISES

CD PAR LE CHOIX D'OPTIONS AVANTAGEUSES EN


MATIERE DE T.V.A

CD PAR LA VENTE AU PRIX DE REVIENT


CD PAR LA SOUPLESSE DES DELAIS DE PAIEMENT
O AUrRES

22) LA GESTION DE LA T.V.A. EST-ELLE UNE TACHE :

O TRES AISEE O

COMPLIQUEE

O AISEE

O TRES COMPLIQUEE
Pages

Maintenant on va parler des aspects généraux de la fiscalité

23) POUR VOUS LE MOT IMPOT A LA SIGNIFICATION SUIVANTE :

CD JE DOIS DONNER QUELQUE CHOSE CD ON ME


PREND QUELQUE CHOSE CD JE DOIS CONTRIBUER A

QUELQUE CHOSE O AUTRES


24) ESTIMEZ-VOUS QUE L'IMPOT PAYE PAR VOTRE ENTREPRISE EST :

O RAISONNABLE

O TROP ELEVE O FAIBLE

VOUS ESTIMEZ QU'IL EST TROP ELEVE PARCE QUE: CD LES

TAUX D'IMPOSITION SONT ELEVES CD IL Y A UNE


MULTITUDE D'IMPOTS
CD L'IMPOT AMPUTE LES CAPACITES D'AUTOFINANCEMENT DE
L'ENTREPRISE

O AUTRES

25) PENSEZ-VOUS QUE LA CONTREPARTIE QUE VOUS OBTENEZ POUR LES


IMPOTS QUE VOUS PAYEZ EST :

O SATISFAISANTE

O PEU SATISFAISANTE

O PAS SATISFAISANTE
Pages

26) L'EFFORT DE COMMUNICATION ET D'INFORMATION ENTREPRIS


PAR L'ADMINISTRATION FISCALE VOUS PARAIT-IL :

O TRES SATISFAISANT O SATISFAISANT O PEU SATISFAISANT O PAS

SATISFAISANT

27) COMMENT JUGEZ-VOUS L'ACTION DE L'ADMINISTRATION VISANT A


VULGARISER LA MATIERE FISCALE ?

O TRES SATISFAISANTE

O SATISFAISANTE

O PEU SATISFAISANTE

O PAS SATISFAISANTE

28) ESTIMEZ-VOUS QUE LA REFORME FISCALE A CONTRIBUE A :

O UNE MEILLEURE EQUITE CD LA SIMPLIFICATION DU


CD L'ALOURDISSEMENT DE LA
DISPOSITIF FISCAL

CHARGE FISCALE CD LA COMPLICATION DES

PROCEDURES FISCALES O AUTRES


29) ESTIMEZ-VOUS QUE LE SYSTEME DES ACOMPTES
PROVISIONNELS EST CONVENABLE ?

CD OUI
CD
NON
Pages

SI NON PARCE-QUE :

CD PAIEMENT ANTICIPE DE L'IMPOT


CD PAIEMENT DE L'IMPOT SUR UN BENEFICIE HYPOTHETIQUE CD
IL COMPLIQUE LA PROCEDURE FISCALE CD IL GREVE LA

TRESORERIE DE L'ENTREPRISE O AUTRES

SI OUI PARCE-QUE:

CD PAIEMENT FRACTIONNE DE L'IMPOT CD PAIEMENT DE


L'IMPOT SUR UN BENEFICE MINORE O AUTRES
30) LES CHANGEMENTS FISCAUX QUI INTERVIENNENT CHAQUE ANNE
PERTURBENT -ILS VOTRE GESTION ?

CD OUI
CD
NON
SI OUI PARCE-OU'ILS :

CD SONT SOURCES D'ERREUR D'INTERPRETATION DES


DISPOSITIONS FISCALES

CD GENENT TOUTE PREVISON DE GESTION


CD ILS RENDENT DIFFICILE L'APPLICATION DES TEXTES FISCAUX
O AUTRES SI NON :
Pages

CD CONTRIBUENT A AMELIORER LA LEGISLATION FISCALE


CD VOUS FONT BENEFICIER D'AVANTAGES FISCAUX
CONJONCTURELS

CD CONFORMES A L'EVOLUTION DE LA CONJONCTURE


ECONOMIQUE

O AUTRES

Après avoir passer en revue les aspects globaux de la fiscalité, on va se pencher


maintenant sur la place de la fiscalité dans la gestion de
l'entreprise

31) AVEZ-VOUS DEJA ENTENDU PARLER DE LA GESTION FISCALE ?

CD OUI
CD NON
SI OUI LA GESTION FISCALE POUR VOUS SIGNIFIE :

CD RESPECT DES OBLIGATIONS FISCALES


O REDUIRE LE POIDS DE L'IMPOT
CD EXPLOITER JUDICIEUSEMENT LES FAILLES DES TEXTES
HSCAUX

CD PREVENTION DU RISQUE FISCAL


O L'INTEGRATION DE LA DIMENSION FISCALE DANS LES DECISIONS
DE GESTION DE L'ENTREPRISE

O AUTRES
Pages

32) EST-CE QUE VOUS PRATIQUEZ LA GESTION FISCALE DANS VOTRE


ENTREPRISE ?

CD OUI
CD NON
SI NON PARCE-QUE:

CD LA VARIABLE FISCALE N'EST PAS MAITRISABLE CD LE RISQUE


FISCAL EST FAIBLE
CD LES PREOCCUPATIONS FINANCIERES ET COMMERCIALES SONT
PLUS DETERMINANTES

O ELLE EST COUTEUSE

O AUTRES

33) PENSEZ-VOUS QUE LA GESTION FISCALE EST :

O POSSIBLE CD INDISPENSABLE O IMPOSSIBLE O SANS


IMPORTANCE

34) ESTIMEZ-VOUS QUE LA GESTION FISCALE PEUT SE TRADUIRE PAR


UN IMPACT POSITIF SUR LA GESTION DE L'ENTREPRISE ?

CD OUI
CD NO
18

35) POUR DIS CONTENTIEUX EVENTUELS AVEC


L'ADMINISTRATION FISCALE, RECOURÏEZ-VOUS AUX PROCEDURES
PREVUES EN LA MATIERE ?

O OUI

CD NON
SI NON EN RAISON DE:

CD LA LENTEUR DES PROCEDURES


CD DES CRAINTES DE SITUATIONS CONFLICTUELLES AVEC
L'ADMINISTRATION

O SANS EFFET

O AUTRES

36) QUELLES SOHT A VOTRE AVIS LES CONDITIONS DE LA MISE EN


PLACE D'UNE GESTION FISCALE AD SEIN DE L'ENTREPRISE ?

1/ CONDITIONS INTERNES A L'ENTREPRISE

OO

o
o
o

o
19

SE DOTER DE MOYENS HUMAINS ET MATERIELS NECESSAIRES

TRANSPARENCE DANS LA GESTION DE L'ENTREPRISE

APPLICATION CONVENABLE DES TEXTES FISCAUX

L'INTERGRATION DES INCITATIONS FISCALES


SYSTEME FIABLE D'INFORMATION AU SEIN DE L'ENTREPRISE

L'INFORMATISATION DE L'ENTREPRISE

conditions axmsRWBS a i^mmmtm

O INSTAURATION D'UN CLIMAT DE CONFIANCE ENTRE


L'ADMINISTRATION FISCALE ET LES CONTRIBUABLES

CD ROLE PLUS ACTIF DES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES DANS


LA CIRCULATION DE L'INFORMATION FISCALE

CD DEVELOPPER LE METIER D'AUDIT FISCAL ET DES CONSEILS


FISCAUX

CD FORMATION DE FISCALISTES
37) PENSEZ-VOUS QUE L'OUTIL INFORMATIQUE PEUT CONTRIBUER A
UNE BONNE GESTION FISCALE ?

CD OUI
CD NON
COMMENT..........................-----------------.................... .................... < > , •
• • ■ fe»
/ \/ *, temps en
; jours
—1-----1------J----------------------------------1-------------1------->
ml T/2 m m+1 m+2 25 m+3

Durée d'immobilisation = T/2 + (m+2) + 25 (m+3)


= 45 + 30 + 25 = 100 jours.
Pour ce qui est de la T.V.A. déductible sur achats immobilisés, la
règle du décalage d'un mois n'étant pas applicable, la durée
d'immobilisation est la même qu'en matière de T.V.A. collectée soit :
20

* 40 jours en régime de déclaration mensuelle.


* 70 jours en régime de déclaration trimestrielle.
Cette immobilisation constitue par ailleurs un besoin pour l'entreprise.

Vous aimerez peut-être aussi