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Révélations alchimiques 2

Introduction

Tant de choses ont été dites sur la pierre philosophale ! Sans risque de se tromper, on
peut considérer que c’est bien l’un des plus grands mystères de l’humanité.

Depuis des millénaires, des générations entières d’individus ont tout sacrifié dans
l’espoir de percer le secret des alchimistes. Chimère ou réalité ? Seule une expérience
réelle peut répondre.

Fruit du labeur hermétique, la pierre des philosophes revêt plusieurs visages. Elle
répond donc une multitude de définitions et d’aspects selon l’angle d’approche. Un
religieux peut s’en faire une idée très différente d’un scientifique. De même qu’un taoïste
verra les choses différemment qu’un hindouiste.

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De quoi s’agit-il ?

Cependant, derrière les apparences et la multiplicité des vues, la pierre philosophale


répond à des critères de reconnaissance très précis. Ce chapitre permettra à l’étudiant
de sortir du labyrinthe.

L’adepte Fulcanelli précise à très juste titre qu'il est important de savoir précisément ce
que l’on cherche si l’on veut avoir la chance de le trouver. CQFD.

« Que les investigateurs apprennent donc, avant d’engager de nouvelles


dépenses, ce qui différencie le premier mercure du mercure philosophique
lorsqu’on sait bien ce que l’on cherche, il devient plus aisé d’orienter sa marche.»
(Les demeures philosophales – Tome1)

Malheureusement, beaucoup de chercheurs travaillent au petit bonheur la chance.

Essayant un tas de recettes sans en comprendre les véritables fondements, ils avancent
en aveugles. Lorsque l’expérience alchimique n’est pas reliée à des principes
philosophiques solides, elle est vouée à l’échec.

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Apprendre les lois de l’univers et méditer ensuite


sur la philosophie hermétique, est le seul moyen
de se faire une idée précise sur la nature de la
pierre philosophale. Les pratiques de laboratoire
reposent sur une connaissance claire des
principes alchimiques. Elles doivent êtres bâties
sur des raisonnements logiques et ne peuvent en
aucun cas, résulter de tâtonnements.

Ce qui revient à dire une chose exceptionnelle : il faut d’abord avoir réalisé la pierre à
l’intérieur de soi avant de pouvoir la produire à l’extérieur.

Voyons à présent ensemble quelques définitions générales.

Transmuter les métaux en or

La légende alchimique la plus connue est, sans conteste, la transmutation des métaux
en or. Longtemps considéré comme une foutaise, ce phénomène est maintenant réalisé
par des physiciens dans leurs accélérateurs de particules.

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Par ailleurs, de nombreux témoignages


attestent l’existence de transmutations
officielles à plusieurs moments de
l’histoire.1

Nous n’allons pas nous étendre


inutilement sur ce sujet. Ce qui nous
intéresse est d’établir la liste des
possibilités qu’offre la pierre philosophale.
Loin d’être la préoccupation principale des
alchimistes, transformer un métal vil en or
est une chose tout à fait possible.

Encore une fois, ce qui nous permet de l’affirmer repose sur la connaissance des lois de
la nature. Si l’on parvient à savoir de quoi est réellement composé un métal selon la
pensée des Anciens, on n’aura aucune peine à comprendre comment il peut devenir de
l’or.

Aucune magie n’est nécessaire. Le plomb ne se transforme pas en or. Il accède à sa


véritable nature qui est celle de l’or une fois qu’on l’a débarrassé de ses impuretés. C’est
l’un des pouvoirs de la pierre philosophale.

1 Voir le livre Transmutations alchimiques de Bernard Husson – Ed. La Table d’Émeraude.

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Ce qui revient à dire une autre chose exceptionnelle : le plomb, comme tous les
autres métaux, n’est que de l’or embryonnaire, dont l’évolution s’est arrêtée à la
suite à d'accidents de parcours dans les entrailles de la terre !

Élixir de longue vie

Autre registre d’envergure, la pierre philosophale aurait le pouvoir de rendre immortel.


Des adeptes comme le très célèbre Artephius affirment avoir vécu plus de mille ans.

Cette précision nous informe d’une qualité supplémentaire concernant la nature de la


pierre. Elle donnerait à son heureux possesseur le secret de la vie et de la mort.
Certains y ont donc vu une sorte de pouvoir surnaturel octroyé à l’alchimiste en
récompense à ses efforts laborieux. En réalité, il ne s’agit-là encore que de l’application
d’une loi hermétique.

Voyons laquelle.

Par l’observation de la nature, l’alchimiste s’est aperçu qu’un principe unique régit
l’univers. Lorsque ce principe est présent, la vie se manifeste. Lorsqu’il est absent, c’est
la mort qui survient.

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L’alchimiste a donc cherché à capturer


concrètement ce principe universel de vie et à
l’enfermer dans un réceptacle capable de le
conserver en vue d’une utilisation ultérieure.

Le résultat de ce travail permet l’obtention


d’un produit très particulier. Il se manifeste
sous une forme tantôt liquide, et l’on parle
alors d’élixir, et tantôt sèche, qu’on appelle sel
de sapience.

Dans les deux cas, c’est la pierre philosophale


à deux niveaux d’évolution différents.

Mais à ce stade, elle doit être spécifiée pour


un règne précis. Si l’on désire travailler sur les
métaux, il va falloir la convertir en poudre de projection.

Si l’on souhaite la dédier au règne animal, il convient de l’orienter vers la médecine


universelle.

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Retenons pour l’instant ce précepte immuable : la pierre philosophale est le principe


de la vie, corporifié dans une matière tangible, que l’on peut ensuite utiliser de
diverses manières. Un vieux philosophe donnait d’ailleurs ce conseil : « Capturez un
rayon de lumière et vous aurez toute la gloire et les richesses du monde. »

Le rapport entre la lumière solaire et la vie n’est plus à démontrer. C’est pourquoi les
alchimistes ont tenté et réussi, par des moyens secrets que nous étudierons plus loin, à
solidifier de la lumière comme on peut congeler de l’eau. Ils ont ensuite absorbé le
produit en question et ont ainsi prolongé leur vie indéfiniment.

Remède universel

Bien entendu, si l’alchimiste est capable de prolonger la durée de


son séjour terrestre, il peut aussi soigner toutes les maladies.

Nous verrons plus loin que le fait de prolonger la vie n’est pas
une mince affaire du point de vue éthique. D’ailleurs, le
processus de régénération indispensable à cette fin, revêt
quelques dangers.

Le produit ingéré peut devenir toxique s’il est utilisé en trop


grande quantité. Il faut suivre une procédure rigoureuse et être

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assisté par une personne de confiance. La description de la régénération sera décrite en


détail dans un autre chapitre.

Les adeptes avaient pour coutume de se régénérer tous les cinquante ans.

Dans certaines conditions, ils utilisaient l’élixir de longue vie pour soigner les malades
qu’on leur présentait. Mais cela rendait leur situation inconfortable et les obligeait à
changer régulièrement de région ou de pays.

Une pierre ou des pierres ?

À ce stade de notre développement, nous comprenons que la pierre philosophale n’est


pas un simple produit, mais un concept à plusieurs étages.

• L’Esprit universel de vie, partout présent dans la nature, est susceptible d’être isolé
et concentré jusqu’au au point de devenir palpable. L’alchimiste fabrique donc un
aimant qui attire cet esprit et l’emprisonne. L’ensemble donne un produit d’une
puissance infinie, qui peut alors être utilisé à diverses fins. C’est l’œuvre externe
ou parergon des anciens Rose-Croix.

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• Le Grand-Œuvre se destine aussi à l’amélioration de tout ce qui existe. Plus


exactement, il accélère le processus d’évolution de la nature, l’homme y compris.
C’est l’œuvre interne ou ergon des Rose-Croix.

Il n’y a donc pas de pierre philosophale à proprement parler. Tout ce qui existe peut, en
effet, être conduit vers la perfection.

On considère alors qu’une matière qui accède au degré ultime de son évolution,
devient une pierre philosophale.

Ce qui est vrai pour une plante ou un minéral est également vrai pour une créature
vivante comme l’homme. En pénétrant profondément ce principe, on s’affranchit d’une
grande illusion :

La recette de fabrication de la pierre philosophale n’existe pas !

Ce qui existe, ce sont des procédés — tenus secrets il est vrai — qui autorisent un initié
à transgresser le cours normal de la nature en vue de l’améliorer.

L’étudiant découvrira dans une prochaine leçon que certaines matières sont plus
appropriées que d’autres même si, dans l’absolu, tout pourrait convenir puisque tout
contient la vie.

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A quoi cela ressemble-t-il ?

Certains repères existent néanmoins qui nous permettent de déterminer la véracité, puis
la puissance d’une pierre.

Les vieux maîtres décrivent le plus souvent la pierre philosophale comme une poudre
rouge. Fulcanelli donne cette poétique description.

« Chacun de ces fruits est le résultat d'une condensation progressive du feu


solaire par le feu secret, verbe incarné, esprit céleste corporifié dans toutes les
choses de ce monde. Et ce sont les rayons assemblés et concentrés de ce double
feu qui colorent et animent un corps pur, diaphane, clarifié, régénéré, de brillant
éclat et d'admirable vertu. Parvenu à ce point d'exaltation, le principe igné,
matériel et spirituel, par son universalité d'action, devient assimilable aux corps
compris dans les trois règnes de la nature ; il exerce son efficacité aussi bien chez
les animaux et chez les végétaux qu'à l'intérieur des corps minéraux et
métalliques. C'est là le rubis magique, agent pourvu de l'énergie, de la subtilité
ignée, et revêtu de la couleur et des multiples propriétés du feu. C'est là encore
l'Huile de Christ ou de cristal, le lézard héraldique qui attire, dévore, vomit et
fournit la flamme, étendu sur sa patience comme le vieux phénix sur son
immortalité. » (Les demeures philosophales - tome1)

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Plus loin il poursuit.

« Renseignons-nous donc afin d'avoir, sur ce corps inconnu, une idée aussi
proche que possible de la vérité ; étudions les descriptions, trop rares et trop
succinctes à notre gré, que nous ont laissées quelques philosophes, et voyons ce
qu'en rapportent également de savants personnages et de fidèles témoins.
Disons, au préalable, que le terme de pierre philosophale signifie, d'après la
langue sacrée, pierre qui porte le signe du soleil. Or, ce signe solaire est
caractérisé par la coloration rouge, laquelle peut varier d'intensité, ainsi que le dit
Basile Valentin : « Sa couleur tire du rouge incarnat sur le cramoisy, ou bien de
couleur rubis sur couleur de grenade ; quant à sa pesanteur, elle poise beaucoup
plus qu'elle a de quantité. » Voilà pour la couleur et pour la densité. Le
Cosmopolite, que Louis Figuier croit être l'alchimiste connu sous le nom de
Sethon, et d'autres sous celui de Michaël Sendivogius, nous décrit son aspect
translucide, sa forme cristalline et sa fusibilité dans ce passage : « Si l'on trouvoit,
dit-il, nostre sujet dans son dernier état de perfection, fait et composé par la nature
; qu'il fût fusible comme de la cire ou du beurre, et que sa rougeur parût au dehors,
ce seroit là véritablement nostre benoiste pierre. » Sa fusibilité est telle, en effet,
que tous les auteurs l'ont comparée à celle de la cire (64° cent.) ; « elle fond à la
flamme d'une chandelle », répètent-ils ; certains, pour cette raison, lui ont même
donné le nom de grande cire rouge. A ces caractères physiques, la pierre joint de
puissantes propriétés chimiques, le pouvoir de pénétration ou d'ingrés, l'absolue

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fixité, l'inoxydabilité qui la rend incalcinable, une résistance extrême au feu, enfin
son irréductibilité et sa parfaite indifférence à l'égard des agents chimiques. C'est
aussi ce que nous apprend Henri Kunrath, dans son Amphiteatrum Sapientiae
Aeternae, lorsqu'il écrit : « Enfin, lorsque l'Œuvre aura passé de la couleur
cendrée au blanc pur, puis au jaune, tu verras la pierre philosophale, notre roi
élevé au dessus des dominateurs, sortir de son sépulcre vitreux, se lever de son lit
et venir sur notre scène mondaine dans son corps glorifié, c'est-à-dire régénéré et
plus que parfait ; autrement dit, l'escarboucle brillante, très rayonnante de
splendeur, et dont les parties très subtiles et très épurées, par la paix et la
concorde de la mixtion, sont inséparablement liées et assemblées en un ; égale,
diaphane comme le cristal, compacte et très pondéreuse, aisément fusible dans le
feu comme la résine, fluente comme de la cire et plus que le vif-argent, mais sans
émettre aucune fumée, transperçant et pénétrant les corps solides et compacts,
comme l'huile pénètre le papier ; soluble et dilatable dans toute liqueur susceptible
de l'amollir ; friable comme le verre ; de la couleur du safran lorsqu'on la pulvérise,
mais rouge comme le rubis lorsqu'elle reste en masse intègre (laquelle rougeur est
la signature de la parfaite fixation et de la fixe perfection) ; colorant et teignant
constamment ; fixe dans les tribulations de toutes les expériences, même dans les
épreuves par le soufre dévorant et les eaux ardentes, et par la très forte
persécution du feu ; toujours durable, incalcinable, et, à l'instar de la Salamandre,
permanente et jugeant justement toutes choses (car elle est à sa manière tout en

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tout), et clamant: Voici, je rénoverai toutes choses.» (Les demeures philosophales


– tome1)

Notre philosophe nous informe en réalité de la texture d’une pierre universelle qui
pourrait être réalisée avec différents supports.

Cependant, dévoilons encore un grand secret : Les


alchimistes se sont toujours servis des
manipulations chimiques du grand-œuvre externe
pour décrire le processus concomitant du Grand-
Œuvre interne.

Ce fait a propulsé un nombre considérable de


chercheurs dans des voies sans issue. En prenant au
pied de la lettre les enseignements des adeptes, ils
ont mis la charrue avant les bœufs. En ne
comprenant pas que l’implication de l’alchimiste dans
son œuvre doit être totale, on pratiquera certes une
forme de chimie améliorée, mais certainement pas
d’alchimie.

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D’autres enfin, ont cru qu’il suffisait de fabriquer une pierre alchimique, puis de l’ingérer
pour se transmuter. Cette vision est puérile et éloigne le chercheur du véritable but
de l’alchimie qui est la déification de l’homme.

Les actes de transmutation des métaux, pierres précieuses et autres médications,


découlent de connaissances annexes que les adeptes obtiennent de surcroît durant leur
pérégrination spirituelle.

Dernière mauvaise nouvelle

Toutes les pierres alchimiques issues de pratiques de laboratoire ne se ressemblent pas


et n’ont pas les mêmes pouvoirs. Et contrairement à ce qu’on peut croire, elles ne sont
pas toutes rouges ! Deux êtres ne peuvent prétendre à une évolution identique. Ceci est
vrai à tous les niveaux de la création.

Par conséquent, l’alchimiste obtiendra une pierre externe dont la puissance sera
proportionnelle à son degré d’évolution ou de connaissances spirituelles. De nombreux
auteurs signalent que le niveau transmutatoire des poudres de projection est très
différent selon les adeptes.

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Enfin, certains hommes aimés de Dieu et alchimiquement glorifiés au plus haut degré,
se révèleront parfois de bien piètres praticiens dans le cadre d’un laboratoire classique.
Ce qui en dit long sur le véritable objectif à poursuivre...

***

J’espère que ce document qui est un extrait de ma formation « Le Grand-Oeuvre


alchimique » vous a plu et vous a donné envie d’en savoir encore plus...

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Bien fraternellement à vous !

Stéphane l’alchimiste

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