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Exégèse et catéchèse (points importants à retenir)


La visée profonde de la catéchèse reste la prière.

Son objectif : proposer une « méthode » qui vise la reconnaissance de


Jésus étant le Christ des Écritures. C’est dans ce champ que la catéchèse
veut agir et sa raison d’être est l’écoute liturgique et ecclésiale de la
Parole.

Le champ propre de la catéchèse


C’est la parole humaine qui « parle » les Écritures en les actualisant.

Cette parole qualifiée d’ecclésiale c’est la personne qui discute le récit


biblique avec d’autres de manière engagée.

Par elle se construit une intériorité marquée par l’Alliance : où Dieu et


l’humain sont unis sans confusion ni séparation. La parole catéchétique
est une parole théandrique1.

Le primat de la parole est ce qui distingue radicalement le lieu


catéchétique du lieu exégétique. Non pas la parole comme texte mais la
parole partagée à partir du texte.

Ce primat donné à la parole conduit la catéchèse à être un lieu de parole


ouvert au débat biblique, et non à un cours où l’ont fait une leçon
d’histoire ou à l’analyse d’un texte que ce soit par des méthodes
narratives, sémiotiques ou de toutes autres méthodes employées en
exégèse « scientifique ».

La méthode catéchétique est double :


Elle est composée :

1- Par une parole critique


2- L’établissement de correspondances

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Qui est à la fois de nature humaine et divine : wikipédia
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Cette « parole critique » va plus loin qu’une question posée sur


l’historicité d’un texte par exemple. Cette question n’est pas exclue mais
la réponse qui en suit n’est pas l’objectif de la catéchèse.

La catéchèse est une parole critique doublée d’une seconde opération :


l’établissement de correspondances entre d’autres textes bibliques, des
images sacramentelles et liturgiques.

Ce sont ces correspondances particulièrement entre le Premier et le


Second Testament qui permettent de reconnaître Jésus de Nazareth
crucifié et ressuscité comme étant le Messie annoncé dans les Écritures.

Ces correspondances ne sont pas des « preuves » objectives. Ces


correspondances appellent un approfondissement. Celui-ci se fait par les
baptisés qui débattent entre eux de la pertinence de ces correspondances.
Celles-ci peuvent être remises en question à leur tour. Elles ne s’imposent
pas car ce ne sont pas des évidences.

La catéchèse n’est pas le travail d’une personne seule face au texte,


l’exégète met en œuvre avec rigueur une technique pour étayer
solidement une démonstration dont la visée reste le texte et non la
personne qui le reçoit et la manière dont elle le reçoit. On voit ici la
différence.

L’histoire en exégèse et en catéchèse :


Les deux champs d’action ne situent pas et n’utilisent pas non plus
l’histoire de la même manière et pour les mêmes raisons.

L’histoire pour l’exégèse historico-critique consiste à retrouver le contexte


historique dans lequel les auteurs ont élaboré leurs récits. À quels besoins
le texte répondaient-ils?

La démarche exégétique se résume de la manière suivante : la méthode


de cette discipline consiste à replacer le texte en son « milieu » d’origine
pour mieux le comprendre.
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En catéchèse, il en est autrement. Le « milieu » qui intéresse le catéchète


est son groupe. C’est la possibilité pour chacun de recevoir la Parole à un
certain niveau de sens.

C’est la parole humaine partagée entre des personnes qui est le « milieu »
où la catéchèse doit travailler. Et l’histoire est celle de chacun et chacune
qui rapporte pour lui-même et à lui-même le récit qui vient éclairer sa vie
intime.

Le groupe est donc, en catéchèse, l’instance critique et non le texte pris


d’une manière isolée sans lien avec la parole des participants. L’histoire
qui intéresse le catéchète est celle de la personne qui parle. Cette histoire
qui est, d’une certaine façon aussi historique, mais d’une histoire autre
que celle dont se préoccupe l’historien.

C’est le « monde mental » qui est l’objet d’attention de la


catéchèse :
Contrairement à l’exégèse, la catéchèse implique une dimension
pédagogique. Elle vise à faire « changer » le monde mental du
catéchumène.

Il faudrait penser la catéchèse en termes de schémas mentaux à


développer : mémoire des récits et des liturgies, capacité de les
rapprocher, esprit critique sur des images étranges pour accéder au sens
spirituel et sacramentel. Enfin développer une volonté existentielle de
rapporter symboliquement cette méditation à notre histoire personnelle
qu’elle nourrit et convertit.

Ce que ne fait pas l’exégèse car ce n’est pas sa finalité. À chacun son rôle
respectif.
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