Comprendre La Chimiotherapie Mel 20181015

SEPTEMBRE 2011
COMPRENDRE
GUIDES PATIENTS
LA CHIMIO-
THÉRAPIE
Vous êtes atteint d’un cancer qui nécessite un traitement par chimiothérapie. Ce guide
d’information a pour but de vous aider à mieux comprendre ce traitement.
à quoi sert une chimiothérapie ? Comment se déroule-t-elle concrètement ? Avec quels

effets secondaires possibles ? Quel est le rôle de chacun des membres de l’équipe
soignante ? Quelles sont les conséquences d’une chimiothérapie sur la vie quotidienne ?
Autant de questions auxquelles ce guide tente de répondre en fournissant des
informations médicales de référence et validées par des spécialistes de la
chimiothérapie.
Cependant, votre situation face au cancer est unique. Les informations de ce guide
RÉF. GUICHIM11
ne peuvent donc pas remplacer un avis médical personnalisé. Ce guide constitue

avant tout un support pour vos échanges avec votre médecin et l’équipe soignante.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 3
L’Institut national du cancer (INCa) est l’agence d’expertise sanitaire et scientifique en
cancérologie chargée de coordonner la lutte contre les cancers en France.
Depuis 2003, la lutte contre le cancer en France est structurée autour de plans nationaux
Comprendre la chimiothérapie
visant à mobiliser tous les acteurs autour de la prévention, du dépistage, des soins, de la
recherche et de l’accompagnement du patient et de ses proches. Le Plan cancer 2003-2007
a dressé une première stratégie globale de lutte contre le cancer ; le deuxième (2009-2013)
a introduit la notion de prise en charge personnalisée.
Le Plan cancer 2014-2019 a pour ambitions de donner à chacun, partout en France, les mêmes
chances de guérir et de mettre plus rapidement encore les innovations au service des malades. Il
comprend 17 objectifs regroupés autour de quatre grandes priorités de santé :
C e guide d’information a pour but
d’aider les personnes atteintes
d’un cancer et leurs proches à mieux
Ce guide Comprendre la chimiothé-
rapie traite de la chimiothérapie de
l’adulte. Les chimiothérapies prescrites
Plan l Guérir plus de personnes malades
l Préserver la continuité et la qualité de vie
Cancer l Investir dans la prévention et la recherche
comprendre la chimiothérapie, à faciliter pour l’enfant ne sont pas abordées dans
2014-2019 l Optimiser le pilotage et les organisations la prise en charge de ses effets secon- cet ouvrage.
Le Plan cancer s’inscrit dans la mise en œuvre de la Stratégie
nationale de santé et de l’Agenda stratégique pour la recherche,
daires éventuels et ainsi, à améliorer la
le transfert et l’innovation « France-Europe 2020 ». qualité de vie des personnes malades. Il constitue un outil utilisable dans une
démarche d’éducation thérapeutique*
Ce guide répond à l’action 7.13 :
Il tente d’expliquer, avec des mots que du patient.
Rendre accessible aux malades et aux proches
une information adaptée nous avons souhaités simples et clairs, ce
que les médecins savent actuellement de Cette réédition actualisée tient compte
Pour en savoir plus et télécharger le Plan cancer : e-cancer.fr la chimiothérapie. des dernières données scientifiques
sur la chimiothérapie et les autres
Les modalités des traitements varient en traitements médicaux du cancer, en
fonction des établissements de soins. Les particulier sur les traitements ciblés.
Ce guide a été publié en septembre 2011 en collaboration avec l’Association pour la informations que vous trouverez dans ce Ces informations ont été validées par
prévention, le traitement et l’étude des polyposes familiales (APTEPF) et avec le soutien guide évoquent les situations les plus les coordonnateurs scientifiques (voir la
financier de la Ligue nationale contre le cancer fréquentes. Cependant, elles peuvent ne liste des membres du groupe de travail à
0 805 123 124

pas correspondre tout à fait à ce qui vous
sera proposé.
la fin de cette brochure).
Ce document doit être cité comme suit : © Comprendre la chimiothérapie, collection Guides
patients Cancer info, INCa, octobre 2008.
Du fait de la détention, par des tiers, de droits de propriété intellectuelle, toute reproduction
intégrale ou partielle, traduction, adaptation des contenus provenant de ce document (à
l’exception des cas prévus par l’article L122-5 du code de la propriété intellectuelle) doit faire
l’objet d’une demande préalable et écrite auprès de la direction de la communication de l’INCa.
Ce document est téléchargeable sur e-cancer.fr
2
4 COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 5
Comment utiliser ce guide ? QU’EST–CE QU’UN CANCER ?
C e guide est consultable en fonc-

tion des besoins d’informations de
chacun. Il est constitué de chapitres qui
vocabulaire médical employé dans le
guide et dans les fiches. Les mots du glos-
saire sont identifiés par un astérisque
Un cancer est une maladie de la cellule*.
La cellule est l’unité de base de la vie. Il

se lisent de façon indépendante. dans le texte. en existe dans le corps plus de deux cents
types différents. Toutes ont un rôle précis :
Les messages clés « À retenir », situés à Nous avons glissé dans le guide un cellules cutanées, musculaires, nerveuses,
la fin de chaque chapitre, correspondent questionnaire destiné à recueillir votre osseuses, etc.
aux éléments essentiels identifiés par avis. N’hésitez pas à le remplir et à nous
des patients, d’anciens patients et des per- le retourner. Vos remarques seront Une cellule cancéreuse est une cellule qui s’est
sonnes de leur entourage, qui ont parti- attentivement analysées et prises en modifiée. Habituellement, ces modifications
cipé à l’élaboration de ce document. compte lors d’une prochaine mise à sont réparées par l’organisme. Cependant,
jour. lorsque la cellule devient cancéreuse, elle perd
Une fiche complémentaire propose ses capacités de réparation. Elle se met alors
des outils d’aide à la gestion de la D’autres guides d’information sont à se multiplier et finit par former une masse
chimiothérapie, et trois autres des mentionnés au fil du texte. Ils complè- qu’on appelle tumeur* maligne.
informations détaillées sur le casque tent les informations sur différents
réfrigérant, les professionnels au service thèmes comme la fatigue, la douleur, les Les cellules cancéreuses ont tendance à mi-
du patient et les traitements ciblés. aspects psychosociaux… N’hésitez pas à grer dans d’autres parties du corps par les
les consulter en fonction de vos besoins vaisseaux lymphatiques* ou par les vaisseaux
Un glossaire, « Les mots et leur sens », (voir la liste des guides disponibles à la sanguins*, et à y développer de nouvelles traitement adapté à chaque cancer. Tous
situé à la fin du document, explique le fin de cette brochure). tumeurs qu’on appelle métastases*. On dit les traitements ont pour but de supprimer
dans ce cas que le cancer est métastatique. les cellules cancéreuses. En l’absence de
Chaque cancer est différent. C’est la raison traitement adapté, le cancer risque d’évoluer
pour laquelle il est nécessaire d’envisager un plus rapidement.
SOMMAIRE
1. La chimiothérapie et les différents traitements possibles du cancer........................ 9
2. Le choix des traitements ...................................................................................................... 11
3. Le déroulement d’une chimiothérapie............................................................................ 17
4. L’action d’une chimiothérapie........................................................................................... 21
5. Les aspects pratiques d’une chimiothérapie................................................................... 25
6. Les effets secondaires d’une chimiothérapie.................................................................. 41
7. La surveillance d’une chimiothérapie.............................................................................. 63
8. Mieux vivre la chimiothérapie............................................................................................ 67
FICHES PRATIQUES
●● Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie.......................................................................... 75
●● Fiche 2. Le casque réfrigérant.............................................................................................. 81
●● Fiche 3. Les professionnels au service du patient........................................................... 85
●● Fiche 4. Les traitements ciblés............................................................................................. 93
GLOSSAIRE
Les mots et leur sens.................................................................................................................101
1. La chimiothérapie
et les différents traitements
possibles du cancer
T raiter un cancer consiste à éliminer la

tumeur* et à supprimer les cellules*
cancéreuses.
cancéreuses auraient pu atteindre, grâce à
une opération.
●●La radiothérapie* est un traitement
qui consiste à utiliser des rayons* pour
Les traitements du cancer ont pour but de : détruire les cellules cancéreuses.
●●guérir le patient ; ●●La chirurgie et la radiothérapie sont des
●●réduire le risque de récidive* ; traitements locaux du cancer, c’est‑à‑dire
●●augmenter la durée de vie ; qu’ils agissent localement sur les cellules
●●améliorer la qualité de vie. cancéreuses de l’organe atteint ou dans les
ganglions*.
Ces objectifs varient selon le type de cancer ●●La chimiothérapie est un traitement qui
et son stade d’évolution*. consiste à utiliser des médicaments contre
les cellules cancéreuses (par injection dans
Il existe différents types de traitements qui un site implantable* le plus souvent ou
peuvent être utilisés seuls ou associés entre dans une veine). La chimiothérapie agit
eux : sur toutes les cellules cancéreuses, même
●●La chirurgie* permet de confirmer le sur celles qui n’ont pas été détectées par les
diagnostic* et d’enlever la tumeur et examens d’imagerie*.
les éventuelles greffes cancéreuses*, ●●L’hormonothérapie* est un trai-
c’est-à-dire les endroits que les cellules tement qui empêche l’action d’hor-
mones* susceptibles de stimuler la

croissance des cellules cancéreuses.
La chimiothérapie et l’hormonothérapie
sont des traitements médicaux du cancer. Les
2. Le choix des traitements
●●La chimiothérapie et l’hormono- progrès actuels de la recherche ont permis
thérapie agissent par voie générale, c’est- la mise au point de nouveaux traitements
à-dire qu’elles agissent sur les cellules
cancéreuses dans l’ensemble du corps.
●●L’immunothérapie* est un traite-
médicaux du cancer appelés traitements
ciblés. Vous en entendrez probablement
parler. C’est pourquoi nous avons choisi de
P our choisir les traitements, les
médecins tiennent compte de
plusieurs critères :
Lorsque ces études ont montré que,
pour une situation donnée, il existe un
traitement qui présente plus d’avan-
ment qui vise à stimuler les défenses mettre à votre disposition une information ●●du type de cancer* et de son stade tages par rapport aux autres, on parle
immunitaires de l’organisme contre générale à ce sujet (voir Fiche 4. Les traitements d’évolution* ; de traitement standard*. Il s’agit du
les cellules cancéreuses. ciblés, p. 93). Votre médecin pourra compléter ●●de la localisation de la tumeur ; traitement de référence. Le traitement
cette information et voir avec vous si vous ●●de l’état de santé du patient et de ses standard est alors proposé de façon
La radiothérapie, la chimiothérapie et pouvez en bénéficier ou non. antécédents médicaux* et chirur- systématique dans cette situation. Il
l’hormonothérapie sont souvent utilisées gicaux ; arrive cependant que le médecin ne
en complément de la chirurgie pour Le développement récent des traite- ●●de son âge ; puisse pas l’appliquer du fait de facteurs
améliorer les chances de guérison*. On les ments ciblés ne vise actuellement pas à ●●des éventuels effets secondaires* des particuliers liés au patient ou à sa
qualifie alors de traitements adjuvants*. remplacer les traitements habituels du traitements ; maladie. Le médecin propose alors un
Ils peuvent aussi être utilisés seuls. cancer (chimiothérapie, radiothérapie et ●●de l’avis du patient et de ses préfé- ou plusieurs traitements mieux adaptés
hormonothérapie), mais à les compléter. rences ; à la situation.
Le traitement du cancer est adapté en ●●de l’existence d’essais thérapeu-
fonction de chaque situation : chaque tiques* dont il pourrait bénéficier. Souvent, plusieurs d’entre eux ont des
cancer est particulier et nécessite une prise bénéfices et des inconvénients compa-
en charge appropriée. Les études scientifiques évaluent les rables. Lorsque les études scientifiques
nouveaux traitements ou les nouvelles n’ont pas pu identifier un traitement
À retenir associations de traitements, et étudient
l’ordre dans lequel ils sont le plus efficaces
dont les avantages et les inconvénients
sont préférables à ceux des autres
pour chaque type de cancer. Ces études traitements, plusieurs possibilités
Il existe différents types de traitements Le traitement du cancer est adapté en
comparent également les avantages et les existent alors. Ce sont des options*.
du cancer utilisés seuls ou associés entre fonction de chaque situation : chaque
inconvénients des traitements habituels
eux : la chimiothérapie, la chirurgie, la cancer est particulier et nécessite une prise
et ceux des nouveaux.
radiothérapie, l’hormonothérapie et en charge appropriée.
l’immunothérapie.
Une équipe pluridisciplinaire choisit Le médecin explique les avantages et les

les traitements qui seront proposés au inconvénients du ou des traitements
patient. Composée des professionnels proposés au patient. Cela permet de
QU’EST‑CE QU’UN ESSAI THÉRAPEUTIQUE ?
de santé concernés par la maladie dont choisir avec lui le traitement le mieux
souffre le patient, cette équipe se réunit adapté à sa situation et de participer à Les médecins proposent parfois aux patients de Un patient qui participe à un essai thérapeutique
lors d’une réunion de concertation la décision. participer à un essai thérapeutique (également est davantage suivi. Seuls les patients qui le
pluridisciplinaire* (RCP). appelé essai clinique). Un essai thérapeutique est souhaitent participent à un essai thérapeutique. Ils
L’ordre des traitements du cancer est une étude dont l’objectif est d’évaluer un nouveau doivent recevoir une notice d’information, donner
Le plus souvent, il s’agit d’un chirur- défini par l’équipe médicale pluri- traitement. Cette étude doit avoir pour but de leur accord par écrit et peuvent revenir sur leur
gien, d’un oncologue médical et d’un disciplinaire en fonction du stade montrer s’il existe un avantage par rapport aux décision à tout moment et quitter l’étude.
oncologue radiothérapeute. Ce choix de la maladie et de l’état général du traitements habituellement utilisés (meilleure
est défini en concertation avec le patient. efficacité, diminution des effets secondaires*, Tous les patients ne sont pas concernés par
patient sur la base de l’avis rendu par amélioration de la qualité de vie). un essai thérapeutique. Les patients à qui les
ces professionnels. Un Programme médecins proposent cet essai thérapeutique
Personnalisé de Soins* (PPS) est ensuite Participer à un essai thérapeutique permet d’accéder doivent répondre à certains critères comme le type
remis au patient. Ainsi, la personne à de nouveaux traitements et contribue aux progrès de de tumeur, le stade d’évolution* du cancer… (on
malade est assurée de bénéficier de toutes la recherche. parle de critères d’inclusions).
les ressources médicales appropriées.
Un essai thérapeutique peut également avoir pour Des informations complémentaires sur les essais
Il est recommandé de traiter un cancer objectif d’évaluer précisément certains aspects d’un thérapeutiques sont disponibles sur : le site de
dans un établissement spécialisé qui traitement déjà connu. Le médecin explique les l’Institut national du cancer (e‑cancer.fr) où un
dispose d’équipes pluridisciplinaires et objectifs et les bénéfices attendus de l’étude, le ou les registre des essais thérapeutiques par type de
qui fait partie d’un réseau* de cancé- traitements utilisés et les effets secondaires éventuels, cancers, actuellement proposés aux patients, est
rologie. La décision pluridisciplinaire ainsi que les examens de surveillance à réaliser. mis à disposition.
Des informations complémentaires sur les différents professionnels de santé que vous êtes amené Des informations complémentaires sur les essais cliniques sont disponibles dans la brochure
à rencontrer lors de votre prise en charge sont disponibles dans la Fiche 3. Les professionnels au service Participer à un essai clinique en cancérologie, éditée par l’Institut national du cancer.
du patient, p. 85.
QUAND LE MÉDECIN PROPOSE-T-IL La chimiothérapie est parfois utilisée Ces caractéristiques sont appelées des ainsi que de ses antécédents* médicaux
UNE CHIMIOTHÉRAPIE ? comme unique traitement. C’est une facteurs de risque* de récidive*. La et chirurgicaux.
Le médecin propose une chimiothérapie chimiothérapie exclusive. Lorsqu’elle est as- décision de proposer une chimiothérapie
généralement dans trois situations : sociée à un traitement par radiothérapie*, adjuvante tient compte de ces facteurs de Le médecin vous expliquera le traite-
●●avant une chirurgie, il s’agit d’une on parle alors de radiochimiothérapie. risque, mais aussi de l’âge de la personne ment qui sera prescrit en fonction de
chimiothérapie néoadjuvante. Cette soignée, de son état général, de son avis, votre situation.
chimiothérapie a pour but de Une chimiothérapie adjuvante est fré-
diminuer la taille de la tumeur* et quente, mais pas systématique. Elle est
de faciliter ainsi l’opération. Elle a envisagée lorsqu’elle peut réduire les
également pour objectif de diminuer risques d’apparition de métastases.
les risques de récidive du cancer. De
plus, elle permet d’évaluer rapidement Lors d’une chirurgie, le chirurgien retire À retenir
si les médicaments de chimiothérapie le plus possible les cellules cancéreuses
sont efficaces sur la tumeur ; visibles. La chimiothérapie vise ensuite Le choix des traitements est défini en Une chimiothérapie néoadjuvante permet
●●après une chirurgie complète de la à détruire le maximum de cellules concertation avec le patient sur la base de diminuer la taille de la tumeur facilitant
tumeur, c’est‑à‑dire lorsque le chirurgien cancéreuses qui pourraient éventuel- de l’avis rendu par des professionnels ainsi l’opération, de diminuer les risques
a enlevé toutes les cellules cancéreuses lement rester dans toutes les parties du lors d’une réunion de concertation de récidive et d’évaluer l’efficacité des
visibles. C’est alors une chimiothérapie corps, qu’elles soient visibles ou non. Elle pluridisciplinaire (RCP). Un Programme médicaments sur la tumeur.
adjuvante. La chimiothérapie a pour améliore ainsi les chances de guérison*. Personnalisé de Soins (PPS) est ensuite
but de diminuer les risques de récidive remis au patient. Une chimiothérapie adjuvante est proposée
locale ou à distance. La chimiothérapie Le risque d’apparition de métastases lorsqu’elle est capable de réduire les risques
complète alors la chirurgie ; dépend du stade d’évolution* du cancer. La chimiothérapie peut être proposée de développement de métastases.
●●p o u r tr aiter des mé t ast ases*, Celui‑ci est lié à : avant une chirurgie (chimiothérapie
c’est‑à‑dire des cellules cancéreuses ●●la taille de la tumeur ; néoadjuvante), après une chirurgie La participation à un essai clinique offre
qui se sont propagées dans d’autres ●●la présence de cellules cancéreuses (chimiothérapie adjuvante) ou pour la possibilité d’accéder à des thérapies
parties du corps. On dit que c’est une dans les ganglions* ; traiter des métastases (chimiothérapie innovantes et de contribuer au progrès
chimiothérapie métastatique. ●●le type de cellules cancéreuses ; métastatique). dans la recherche de nouveaux traitements.
●●l’envahissement ou non des vaisseaux
sanguins* ou lymphatiques*.
3. Le déroulement
d’une chimiothérapie
L e déroulement d’une chimio-

thérapie est soigneusement
planifié selon un protocole* établi
En fonction de ces éléments, le médecin
établit avec la personne soignée un
calendrier qui prévoit l’administration
par l’équipe médicale. des médicaments de chimiothérapie.
Ces médicaments sont administrés sur
La chimiothérapie ne débute qu’après un ou plusieurs jours. On parle de cure*
un bilan qui permet de confirmer de chimiothérapie. Une alternance de
qu’elle est justifiée et que le patient périodes de traitement et de repos est
peut la supporter. On parle de bilan prévue : entre deux cures, un intervalle
préthérapeutique c’est‑à‑dire effectué d’une à quatre semaines est nécessaire en
avant le traitement. fonction des protocoles. Le repos permet
à l’organisme de récupérer des éventuels
Les examens sanguins (NFS*, pla- effets secondaires*. Le nombre de cures
quettes* ou autre) permettent au est adapté à chaque patient.
médecin cancérologue de vérifier
l’état de santé du patient avant chaque Pour que le traitement soit le plus
chimiothérapie. Le médecin donne efficace possible, le médecin tente de
alors son « feu vert » pour commencer respecter les doses de chimiothérapie
ou poursuivre la chimiothérapie et le calendrier prévu par le protocole.
(voir chapitre 7 La surveillance d’une Occasionnellement (obligation sociale
chimiothérapie, p. 63). ou familiale), il est parfois possible,
avec l’accord du médecin, de reporter le chimiothérapie au moment des consul- À retenir

traitement de quelques jours. Si le patient tations de surveillance. Il est de ce fait diffi-
souhaite partir en vacances, le traitement cile de déterminer d’emblée de façon pré- Une chimiothérapie ne débute qu’après La durée des traitements est variable. Elle
peut éventuellement être administré cise la durée exacte de la chimiothérapie. un bilan préthérapeutique (examens bio- est adaptée à chaque personne soignée et
dans un centre de soins proche de son logiques et examens d’imagerie). n’est pas proportionnelle à la gravité de la
lieu de vacances. Le médecin lui indique La durée d’un traitement de chimiothé- maladie.
qui contacter pour mettre en place cette rapie néoadjuvante est variable selon les En fonction des résultats, le médecin établit
solution temporaire. situations. Elle est en moyenne de 3 à 5 mois. un calendrier avec le patient. L’administration
d’une chimiothérapie nécessite une surveil-
Les effets du traitement sur la tumeur et la La durée d’un traitement de chimio- lance régulière.
façon dont la personne supporte les médi- thérapie adjuvante est en moyenne
caments sont évalués lors de consultations de 5 à 6 mois. Elle varie parfois de quelques
de surveillance régulières (voir chapitre 7 semaines à deux ans.
La surveillance d’une chimiothérapie, p. 63). En
fonction de ces éléments, le médecin modi- La durée d’une chimiothérapie métasta-
fie parfois le déroulement et la durée de la tique varie de 3 mois à plus d’un an.
Des informations complémentaires sur les différents professionnels de santé que vous êtes amené
à rencontrer lors de votre prise en charge sont disponibles dans la Fiche 3. Les professionnels au service
4. L’action d’une chimiothérapie
L a chimiothérapie est utilisée

pour traiter des cancers* depuis
les années 1940. Elle s’est beaucoup
Les médicaments de chimiothérapie
sont le plus souvent administrés dans
une veine du patient par l’intermédiaire
développée à partir de 1970, grâce à la d’un tuyau appelé cathéter* (voir
découverte de nouveaux médicaments. paragraphe Comment fonctionnent les
cathéters ?, p. 32).
COMMENT AGIT
UNE CHIMIOTHÉRAPIE ? De nombreux cancers sont chimio-
La chimiothérapie vise à éliminer les sensibles*, autrement dit, ils sont
cellules* cancéreuses quel que soit sensibles aux médicaments de
l’endroit où elles se trouvent dans le chimiothérapie. Toutefois, certains
corps, soit en les détruisant directement, cancers le sont plus que d’autres. La
soit en les empêchant de se multiplier. La chimiosensibilité varie selon les tumeurs
chimiothérapie agit sur toutes les cellules et l’endroit où elles sont situées. Plus
cancéreuses, même sur celles que l’on n’a un cancer est chimiosensible, plus la
pas pu repérer lors des examens. chimiothérapie a des chances d’être
efficace.
Une chimiothérapie est un traitement
qui utilise des produits chimiques. LES MÉDICAMENTS
Ces médicaments sont extraits de DE CHIMIOTHÉRAPIE
végétaux ou sont produits en labora- Les médicaments de chimiothérapie
toire par synthèse. Ils agissent contre sont nombreux : il en existe une
les cellules cancéreuses, d’où leur nom cinquantaine.
de médicaments antitumoraux ou
anticancéreux.
Tous sont susceptibles d’entraîner un d’un cancer du sein ont envahi le foie, le d’administration, etc.) est établie lors il est important que le patient infor-
certain nombre d’effets secondaires traitement de ces métastases au niveau de l’élaboration du protocole* de me le chimiothérapeute des autres
variables (voir paragraphe Quels sont les du foie est le même que le traitement du chimiothérapie. Selon les protocoles, médicaments qu’il prend. En effet,
effets secondaires éventuels de ma chimio- cancer du sein. deux ou trois médicaments sont associés certains médicaments sont parfois
thérapie ? p. 76). sur une période de plusieurs mois. incompatibles avec ceux d’une chimio-
Le choix des médicaments de chimio- thérapie. En cas de problème, le chimio-
Comment sont choisis les thérapie est adapté en fonction de L’équipe médicale choisit un protocole thérapeute et le médecin traitant pren-
médicaments de chimiothérapie ? chaque situation : chaque cancer est parmi ceux qui ont démontré leur nent en commun une décision adaptée
Le choix des médicaments de chimio- particulier et nécessite un traitement efficacité. Les essais thérapeutiques à la situation du patient.
thérapie proposés au patient est fait adapté. cherchent constamment à améliorer les
par une équipe pluridisciplinaire (voir résultats obtenus (voir chapitre 2 Le choix La plupart des vaccinations ne sont
chapitre 2 Le choix des traitements, p. 11). Les médicaments de chimiothérapie des traitements, p. 11). pas contre-indiquées pendant une
peuvent-ils être associés ? chimiothérapie. Ce n’est toutefois pas
Il dépend de l’organe ou de la partie du Les essais thérapeutiques* ont montré L’association de plusieurs médicaments forcément le meilleur moment pour
corps à traiter. Certains médicaments que dans des situations particulières, n’est pas liée au stade d’évolution* du se faire vacciner. Il est nécessaire de
de chimiothérapie agissent plus parti- associer plusieurs médicaments de cancer. demander l’avis de votre médecin.
culièrement sur les cellules cancéreuses chimiothérapie (polychimiothérapie)
d’un cancer donné. Par exemple, des est parfois plus efficace qu’un seul Les médicaments de chimiothérapie
médicaments efficaces sur un cancer du m é d i c a m e n t d e c h i m i ot h é r a p i e peuvent-ils être associés
poumon le sont moins sur un cancer du (monochimiothérapie). Pour cette à des médicaments prescrits
tube digestif. raison, plusieurs médicaments de pour d’autres maladies ?
chimiothérapie sont souvent associés Le plus souvent, il est possible de
Les médicaments utilisés pour traiter entre eux. prendre les médicaments prescrits par
des métastases correspondent à ceux un médecin généraliste ou spécialiste
utilisés pour traiter la tumeur dont La façon dont les médicaments d’une (contre le diabète*, l’hypertension,
elles sont issues (la tumeur primitive*). polychimiothérapie sont administrés l’excès de cholestérol) en même temps
Par exemple, si des cellules cancéreuses (médicaments associés, doses, rythme qu’une chimiothérapie. Cependant,
Des informations complémentaires sur les différents professionnels de santé que vous êtes amené
à rencontrer lors de votre prise en charge sont disponibles dans la Fiche 3. Les professionnels au service
À retenir 5. Les aspects pratiques

Une chimiothérapie vise à éliminer les
cellules cancéreuses dans l’ensemble du
situation : chaque cancer est particulier et
nécessite un traitement approprié.
corps, soit en les détruisant directement,
Les médicaments de chimiothérapie sont
soit en les empêchant de se multiplier.
souvent associés entre eux.
COMMENT SONT ADMINISTRÉS L’équipe médicale adapte le mode d’ad-
Il existe de nombreux médicaments de
Généralement, ils peuvent être utilisés LES MÉDICAMENTS ministration en fonction de chaque
chimiothérapie.
en même temps que des médicaments DE CHIMIOTHÉRAPIE ? personne malade et de la nature du
Le choix des médicaments de chimio- prescrits pour d’autres maladies. Il est possible d’administrer les médi-ca- médicament.
thérapie est adapté en fonction de chaque ments de chimiothérapie de plusieurs
façons : L’efficacité du traitement n’est pas liée à
●●par des injections dans une veine (voie la façon dont il est administré.
intraveineuse) ;
●●par la bouche (voie orale) ; L’injection intraveineuse
●●par des injections dans le muscle (voie Les médicaments de chimiothérapie, sous
intramusculaire) ; forme liquide, sont administrés goutte à
●●plus rarement, directement dans la goutte dans les veines par perfusion*.
tumeur ou dans une cavité de l’orga- Cette voie d’administration permet une
nisme envahie par les cellules cancé- diffusion rapide des médicaments dans
reuses. tout l’organisme.
La façon d’administrer des médicaments Administrer une chimiothérapie dans

de chimiothérapie varie en fonction des des petites veines comme celles du bras
médicaments utilisés, de la fréquence et est parfois difficile. En outre, des réac-
de la durée du traitement. tions locales au niveau de la peau sont
possibles pendant ou après la perfusion
d’une chimiothérapie (douleur, picote- Elle dépend du protocole* prescrit par Si ces modalités ne sont pas respectées Une crème d’anesthésique local* appli-
ments, rougeur, bosse). le médecin. Celui-ci précise la durée de ou si le médicament n’a pas été pris, il est quée une à deux heures avant l’injection
cette perfusion. nécessaire d’en informer le médecin sans peut être proposée afin de rendre la zone
Si la chimiothérapie s’écoule en dehors tarder. En cas de vomissements, il ne faut qui va être piquée indolore. Toutefois,
de la veine, sous la peau, elle risque La perfusion de médicaments de chimio- pas reprendre une dose de médicament, une douleur apparaît parfois plus tard à
d’entraîner des lésions de la peau lon- thérapie se fait parfois avec un système de mais prévenir le médecin qui précisera ce l’endroit de la piqûre. Un massage doux
gues à cicatriser. Au moindre problème, pompe (voir paragraphe La chimiothérapie qu’il faut faire. permet parfois de soulager la douleur.
le patient ne doit pas hésiter à prévenir à domicile, p. 28).
l’équipe médicale. La plupart des médicaments de chimio- Dans le cas où un bleu apparaîtrait, il
La voie orale thérapie sont disponibles en pharmacie est conseillé d’appliquer des compresses
C’est la raison pour laquelle on propose Les médicaments de chimiothérapie de ville. Toutefois, certains ne sont dé- imprégnées d’alcool à 70 % ou une pom-
très souvent, avant une chimiothérapie, sous forme de comprimés ou de gélules, livrés que par la pharmacie de l’établis- made adaptée prescrite par le médecin.
de poser un cathéter* (cathéter simple sont administrés par voie orale (par la sement dans lequel le patient est suivi.
ou chambre implantable). bouche). Comme les aliments, ils sont Le pharmacien est là pour conseiller et Les autres voies d’administration
absorbés dans l’intestin. Ils sont ensuite répondre aux questions que le patient de la chimiothérapie
Le cathéter facilite les perfusions de acheminés par le sang jusqu’aux cellules se pose sur les médicaments qui lui sont Dans certains cas, la chimiothérapie est
chimiothérapie et évite d’avoir une cancéreuses. prescrits. administrée directement dans la tumeur
piqûre à chaque fois dans le bras. Il amé- ou dans une cavité de l’organisme où les
liore le confort de la personne malade et En fonction du médicament de chimio- Comme tous médicaments, les médi- cellules cancéreuses se sont développées.
per-met d’administrer les médicaments thérapie, les comprimés se prennent caments de chimiothérapie ne doivent
de chimiothérapie en toute sécurité (voir avant, pendant ou après le repas. Le pas être trop manipulés, ni laissés à la Ainsi, lorsque des cellules cancéreuses
paragraphe Comment fonctionnent les médecin précise la façon dont les com- portée des enfants. se sont propagées dans la cavité abdo-
cathéters ?, p. 32). primés doivent être pris. Il est impor-tant minale*, il est possible d’administrer
de respecter la prescription du médecin, L’injection intramusculaire la chimiothérapie directement dans la
La durée des perfusions de chimio- ainsi que les doses et les durées de traite- Seul un petit nombre de médicaments de cavité péritonéale* (on parle d’injection
thérapie varie d’une demi-heure à plu- ment. chimiothérapie est directement injectable intrapéritonéale). La chimiothérapie est
sieurs jours, voire plusieurs semaines. dans le muscle (en intramusculaire). également injectable dans une artère*
(injection intra-artérielle), dans la plèvre* chimiothérapie ambulatoire représente Cet appareillage s’appelle pompe de Il existe une grande variété de pompes.
(on parle d’injection intrapleurale) ou aujourd’hui 70 % des chimiothérapies perfusion continue ambulatoire (PCA). Elles sont prêtées par l’hôpital ou la cli-
dans le liquide céphalorachidien* (on réalisées dans les établissements publics C’est une sorte de réservoir qui contient nique ou, le plus souvent, louées auprès
parle d’injection intrathécale). et 90 % des chimiothérapies du secteur les médicaments de chimiothérapie. Ce de prestataires de service qui expliquent
privé. réservoir est relié au cathéter* ; il perfuse leur fonctionnement au patient ou à l’in-
Ces voies d’administration nécessitent ainsi les médicaments dans une veine du firmière et qui interviennent à domicile
une hospitalisation. Une anesthésie* Pour certains médicaments, une hos- patient. La pompe est programmée par en cas de souci. Le coût de la location des
locale est proposée si nécessaire. pitalisation d’un jour ou deux est néces- l’équipe médicale pour délivrer les médi- pompes est entièrement pris en charge
saire à chaque cure. caments de chimiothérapie en fonction par la Sécurité sociale.
OÙ UNE CHIMIOTHÉRAPIE de la dose et du rythme prévus par le pro-
EST-ELLE RÉALISÉE ? La chimiothérapie à domicile tocole*. Elle est peu encombrante (elle Certains établissements spécialisés ont
Une chimiothérapie est réalisée dans un Dans des situations particulières, il est mesure environ 10 à 15 centimètres). La bien développé les hospitalisations à
hôpital ou dans une clinique, ou encore possible d’effectuer la chimiothérapie à pompe permet de se déplacer facilement domicile (HAD) et les soins à domicile
à domicile. domicile. et de poursuivre le traitement à domicile. (SAD) par des professionnels libéraux
Le médecin informe le patient sur les pré- mais également dans le cadre de centres
La chimiothérapie Certaines chimiothérapies sont admi- cautions qu’il doit prendre. de soins infirmiers. Le patient ou sa
à l’hôpital ou à la clinique nistrées sous forme de perfusion au famille ne doivent pas hésiter à se ren-
Lors de la première cure* de chimio-thé- domicile du patient (hospitalisation à seigner sur ces possibilités auprès du
rapie, une courte période de surveil-lance domicile, abrégée en HAD). médecin ou de l’équipe médicale.
en hospitalisation est parfois nécessaire.
D’autres le sont grâce à un appareil- COMMENT PRÉPARE-T-ON
Par la suite, pour les médicaments les lage spécial programmé à l’hôpital. Une UNE CHIMIOTHÉRAPIE ?
plus couramment utilisés, le patient infirmière libérale et le médecin traitant Une chimiothérapie utilise des médi-
vient à l’hôpital ou à la clinique pour y passent ensuite au domicile du patient caments particuliers qui demandent
recevoir sa chimiothérapie, puis rentre pour surveiller si tout se passe bien (soins des précautions spécifiques. Ce sont des
chez lui. Le traitement dure le plus sou- à domicile, abrégés en SAD). Tout dépend produits toxiques et potentiellement
vent moins d’une journée. C’est ce qu’on du protocole de chimiothérapie utilisé. dangereux pour les personnes qui les
appelle un traitement ambulatoire*. La manipulent très fréquemment. Leur pré-
Pompe PCA
paration est donc soumise à des procé- QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES La dose prescrite est strictement indi- Pour une injection dans un muscle,
dures particulières et complexes. ÉTAPES DE LA PRÉPARATION viduelle. Elle prend en compte le poids la dose de médicament est placée dans
D’UNE CHIMIOTHÉRAPIE ? et la taille du patient, et des critères tech- une seringue. Les tuyaux, les poches,
Les médicaments ne sont pas préparés à Plusieurs étapes sont nécessaires pour niques précis comme la capacité d’élimi- les seringues ou les récipients sont stériles
l’avance, mais au début de chaque séance. que la personne malade bénéficie d’une nation du médicament par les urines par (ne contiennent pas de microbes) et à usage
Chaque préparation est destinée à un chimiothérapie dans les meilleures exemple. unique.
patient en particulier. Elle nécessite un conditions. Tout d’abord, le médecin
temps de réalisation bien précis que l’on prescrit les médicaments de chimio- L’ordonnance, datée et signée par le Après un dernier contrôle, la préparation est
ne peut pas réduire, cela explique l’attente thérapie adaptés au patient. Le phar- médecin, est ensuite transmise à la phar- emballée ; le nom de la personne soignée est
parfois longue avant que les médicaments macien vérifie l’ordonnance et prépare macie de l’hôpital ou de la clinique. inscrit. Elle est prête à être administrée.
de chimiothérapie soient administrés. les produits qui sont ensuite acheminés
jusqu’à la salle de chimiothérapie où ils L’analyse pharmaceutique L’acheminement
sont administrés. Le pharmacien vérifie la concentration du Un membre du personnel de la phar-
médicament, la façon dont il va devoir être macie ou de l’établissement de soins
La prescription médicale conservé jusqu’à ce qu’il soit administré achemine cette préparation dans un
Le médecin oncologue prescrit au (température, lumière), etc. container scellé et exclusivement réservé
patient la chimiothérapie la plus adaptée à cet effet vers l’unité de soins dans
à sa maladie et à son état général. La préparation centralisée laquelle se trouve la personne soignée.
et la vérification
L’ordonnance détaille le nom de chacun des Pour une injection dans une veine par L’administration
médicaments du protocole* de chimiothé- une perfusion, la dose de médicament est Une infirmière s’assure que la prépara-
rapie, ainsi que ceux d’autres médicaments placée dans une poche ou un flacon selon tion correspond bien à l’ordonnance
destinés à limiter les effets secondaires*. Le les cas. De petits tuyaux sont ajoutés à la avant d’administrer le traitement au
médecin précise également la façon dont le poche ou au flacon pour installer la per- patient.
tout va être administré (perfusion, piqûres, fusion (voir paragraphe Comment fonc-
comprimés ou gélules), la quantité et la tionnent les cathéters ?, p. 32). Lorsque l’administration des médi-ca-
durée pendant laquelle la personne soignée ments est terminée, l’infirmière met le
Préparation d’une chimiothérapie devra prendre chaque médicament. matériel de perfusion utilisé (aiguilles,
seringues…) dans des containers à dé- de chimiothérapie. Il peut aussi être uti- Le cathéter simple sort le plus souvent Le cathéter à site d’injection implantable
chets spécifiques. Ils seront incinérés. lisé pour injecter d’autres médi-caments sous la clavicule*. Il porte plusieurs (appelé Port-à-Cath® ou encore PAC)
que ceux de la chimiothérapie (antibio- noms : cathéter sous-clavier, cathéter possède à son extrémité un petit réser-voir
COMMENT FONCTIONNENT tiques, médicaments contre les vomisse- veineux central, accès veineux central, de 2 à 3 centimètres (en matériel synthé-
LES CATHÉTERS ? ments, etc.), pour alimenter la personne voie centrale, voie veineuse profonde ou tique stérile*) qui est placé sous la peau,
soignée (alimentation intraveineuse) ou encore cathéter à manchon. le plus souvent au-dessus de la poitrine.
Qu’est-ce qu’un cathéter ? pour effectuer des prises de sang.
Un cathéter est un tuyau stérile*, très fin,
introduit le plus souvent dans une grosse Existe-t-il plusieurs types
veine à la base du cou. de cathéters ?
Il existe deux types de cathéters :
À quoi sert un cathéter ? le cathéter simple ou cathéter veineux 3
Un cathéter sert à administrer rapi- central et le cathéter à site d’injection 2
dement des médicaments de chimio- implantable.
thérapie par une veine. Il évite ainsi de
piquer dans le bras lors de chaque cure* 1
1 Site ou chambre implantable
2 Cathéter situé sous la peau

4
3 Cathéter placé dans la veine
3
1 Pansement cachant 1
le raccord externe 2
2 Raccord externe du cathéter

1
3 Cathéter situé sous la peau
Cathéter à site implantable
4 Cathéter placé dans la veine
Cathéter simple ou cathéter veineux central

À quel moment un cathéter ●●des antécédents de saignement anor- Quelques points de suture sont néces- ensuite surveillée pendant environ une
est-il posé ? mal (lors d’opérations antérieures ou saires afin de maintenir le système en heure. Les traitements de chimiothéra-
Un cathéter est le plus souvent posé lors dans la famille) ; place. Le fil placé au niveau du cou, à l’en- pie peuvent être administrés immédia-
de la première cure de chimiothérapie et ●●des troubles au niveau des poumons ; droit où le cathéter entre dans la veine, tement. Puis un pansement est laissé en
reste en place entre les cures. ●●un système implanté, type pace- est enlevé au bout d’une semaine. place.
maker*ou valve de dérivation du
Que faut-il faire avant liquide céphalorachidien* par L’extrémité extérieure du tuyau qui per- Le cathéter simple est utilisé lorsque le
la pose d’un cathéter ? exemple ; met de brancher le cathéter aux perfu- traitement par chimiothérapie est de
Il est recommandé de signaler le plus tôt ●●la pratique d’une activité physique ou sions* de chimiothérapie est une sorte courte durée ou lorsqu’il justifie des per-
possible à l’équipe médicale : risquant de déplacer le cathéter ; de « robinet », fermé par un bouchon et fusions importantes de médi-caments.
●●une angoisse à l’idée de la pose d’un ●●une radiothérapie ou une chirurgie du recouvert d’un pansement stérile*.
cathéter. Si la personne le souhaite, un cou ou du thorax (prévue ou déjà effec- Ce cathéter demande de la part du pa-
tranquillisant léger peut lui être pres- tuée) ; Le plus souvent, la pose d’un cathéter tient et de l’équipe médicale une sur-
crit ; ●●une aplasie* ou des traitements qui n’est pas douloureuse. Elle dure envi- veillance et une hygiène attentive. Des
●●une allergie à un anesthésique local*, risquent d’en provoquer une dans les ron 30 minutes. Ce geste est couram- pansements stériles doivent être changés
à l’iode ou aux produits de contraste* 10 jours suivants (chimiothérapie déjà ment réalisé sous anesthésie* locale chaque semaine. Une infirmière à domi-
de radiologie* ; commencée). par des médecins anesthésistes ou des cile vient surveiller et vérifier l’aspect
●●une infection*, de la fièvre ou un traite- chirurgiens. Il n’est pas nécessaire d’être de la peau. Le patient est informé du
ment par antibiotiques ; Comment met-on en place à jeun. La pose d’un cathéter ne justifie type de toilette le plus adapté (bains ou
●●des antécédents de chirurgie (anté-cé- le cathéter ? pas toujours une anesthésie générale qui douches).
dent chirurgical*) au niveau du cou La pose du cathéter simple nécessite une préparation médicale plus
ou au niveau du thorax* ; Le cathéter simple est introduit dans une lourde qu’une anesthésie locale et qui La pose du cathéter
●●des traitements anticoagulants* (hé- veine située sous la clavicule* ou au ni- comporter parfois des risques. à site implantable
parine, Previscan®, Sintron®, etc.) veau du cou. Il est glissé sous la peau. Son Pour poser un cathéter à site implan-
ou antiagrégants plaquettaires (par extrémité ressort quelques centimètres Après la pose du cathéter simple, une ra- table, on l’introduit dans une veine si-
exemple Ticlid®, Plavix®, aspirine) qui plus bas au dessus de la poitrine. diographie* de contrôle vérifie qu’il est tuée sous la clavicule* ou au niveau du
doivent parfois être suspendus avant bien positionné. La personne malade est cou. Il est glissé sous la peau jusqu’à une
de poser le cathéter ;
grosse veine du thorax. Son extrémité est patient est surveillé pendant environ Un cathéter à site implantable* ne nécessite Quelles sont les
raccordée à un petit réservoir égale-ment 1 heure. pas de soins particuliers. Le réservoir par complications possibles ?
placé sous la peau. Ce réservoir se sent lequel les produits sont injectés étant sous Lorsque le cathéter est mis en place, des
sous la peau. Sa mise en place nécessite Il est possible d’administrer immé-diate- la peau, il ne nécessite pas de pansement, complications apparaissent parfois (pneu-
une petite incision de la peau (3 à 4 cen- ment les traitements de chimio-thérapie. sauf immédiatement après avoir été posé. mothorax*, hémorragie*, pro-blèmes
timètres). En fonction des habitudes de Le cathéter à site implantable présente de tension artérielle). L’équipe de méde-
l’équipe, cette incision est verticale ou Le réservoir sous la peau est piqué l’avantage de pouvoir s’habiller, faire une cins‑anesthésistes‑réanimateurs inter-
horizontale. Cela n’a pas d’impact sur la avec une aiguille spéciale lors de chaque activité physique, se baigner, voyager, etc. vient immédiatement en cas de besoin.
taille ou sur l’aspect de la cicatrice. perfusion. Un patch ou une crème d’anes- Il offre donc une meilleure qualité de vie que
thésique local* appliqué une heure avant le cathéter simple. L’apparition d’un hématome est fré-
Les fils placés au niveau du cou (à l’en- la perfusion peuvent être proposés. quente au niveau du cou ou sur le trajet
droit où le cathéter entre dans la veine), Quand et comment s’effectue du tuyau sous la peau. Il s’accom-pagne
ainsi que ceux de la petite incision, sont le retrait du cathéter ? parfois de douleurs locales. Ces douleurs
enlevés au bout de 10 jours. Par la suite, À la fin de la dernière séance de chimio- modérées disparaissent en quelques
il subsistera une cicatrice au niveau de thérapie ou plus tard, selon le souhait du heures ou quelques jours. Des médica-
l’incision. patient, le cathéter est retiré, le plus sou- ments contre la douleur, à base de paracé-
vent sous anesthésie locale. Un simple tamol par exemple, soulagent la douleur.
Parfois, ce cathéter est posé au cours de pansement suffit ensuite à protéger
l’intervention chirurgicale qui enlève la durant quelques jours la zone où il était Le tuyau ou le site implantable sont
tumeur. Le patient ne doit pas hésiter à Peau Cathéter installé. des « corps étrangers » sur lesquels une
le demander. Le cathéter peut aussi être infection* peut se fixer. Une phlébite*
installé sous anesthésie locale comme le Tissu Lorsque des séances supplémentaires de (inflammation d’une veine) apparaît
sous cutané
cathéter simple. chimiothérapie sont susceptibles d’être parfois. Il est nécessaire de signaler rapi-
Chambre programmées, il est laissé en place un dement au médecin toute douleur locale
Muscle
Poser un cathéter à site implantable peu plus longtemps que la durée des intense, même éloignée du cathéter, tout
dure environ 50 minutes. Ensuite, Veine traitements.
une radiographie de contrôle permet
de s’assurer qu’il est bien placé. Puis le Site implantable
gonflement anormal, rougeur, écoule- Y a-t-il des contre-indications ou À retenir

ment au niveau du point de piqûre, fièvre des recommandations spécifiques
ou frisson, toute gêne respiratoire, tout à porter un cathéter ? Les séances de chimiothérapie ont lieu au Chaque préparation de médicaments de
gonflement du bras, du visage ou du cou. Il est recommandé d’éviter les mou-ve- sein d’un établissement de soins (hôpital chimiothérapie est spécifique à la personne
De même, il est important de signaler si ments violents répétés et de prévenir les ou clinique) ou au domicile du patient. soignée.
le cathéter a bougé, ou s’il s’est fissuré. chocs au niveau de l’endroit où est im-
planté le cathéter. Les durées d’hospitalisation sont variables. Il existe trois principaux modes d’admi-
Elles ne sont pas proportionnelles à la nistration des médicaments de chimio-
En voiture, le port de la ceinture de sécu- gravité de la maladie. thérapie : l’injection dans une veine ou
rité est parfois difficile. D’anciennes per- dans un muscle, ou par la bouche.
sonnes malades conseillent d’utiliser des Soixante-quinze pour cent des chimio-
clips pour ceinture qui évitent qu’elle ne thérapies se font aujourd’hui en ambu- Un cathéter sert à administrer rapidement
frotte sur le cathéter. latoire. des médicaments de chimiothérapie par
les veines. C’est un tuyau stérile, très fin,
L’équipe médicale adapte le nombre de introduit le plus souvent dans une veine
cures et le mode d’administration en à la base du cou. Il en existe deux types :
fonction de chaque patient. le cathéter simple ou cathéter veineux
central et le cathéter à site d’injection
Les médicaments ne sont pas préparés à implantable.
l’avance ; cela explique l’attente parfois
longue avant leur administration.
6. Les effets secondaires

L es médicaments de chimiothérapie
s’attaquent non seulement aux
cellules cancéreuses de la tumeur, mais
Contrairement aux idées reçues, les
médicaments pris par voie orale, sous
forme de comprimés ou de gélules,
également aux cellules saines qui se entraînent aussi des effets secondaires.
divisent rapidement comme les cellules
du tube digestif, les cellules à l’origine Si les effets secondaires de la chimio-
des cheveux et des poils, les cellules de la thérapie sont fréquents, ils sont non
reproduction et les cellules de la moelle systématiques, modérés et tempo-
osseuse* qui fabriquent les globules raires. Ils sont directement liés au type
du sang (globules blancs*, globules de médicaments administrés, à leurs
rouges* et les plaquettes*). doses, à leur association avec d’autres
médicaments, à la réaction individuelle
Chaque médicament de chimiothérapie de chaque patient, ainsi qu’à son état
a une toxicité particulière et agresse donc général.
plus tel ou tel type de cellule. C’est la
raison pour laquelle une chimiothérapie Les effets secondaires sont variables
entraîne parfois des effets secondaires* : d’une cure de chimiothérapie à l’autre.
nausées, vomissements, inflammation de
la bouche (mucite*) ou aphtes, diarrhée Les chimiothérapies n’entraînent pas
ou constipation, perte temporaire des toutes des effets secondaires ; cela ne
cheveux (alopécie*), fatigue, baisse des signifie pas pour autant que le traitement
globules blancs, des globules rouges ou est inefficace. Lorsqu’ils sont présents,
des plaquettes.
ces effets secondaires n’apparaissent des nausées ou des vomissements. Lorsque des vomissements surviennent, soient particulièrement sensibles aux
pas tous en même temps. Certains d’entre eux en provoquent il est conseillé de se rincer la bouche avec odeurs. Cela entraîne parfois l’appari-
souvent, d’autres occasionnellement ou de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures tion de nausées. Diverses alternatives
Certains effets secondaires peuvent être rarement. avant de manger. Les vomissements sont alors proposées :
limités, voire évités, par des soins et des ne persistent en général pas plus de ●●sucer des bonbons mentholés di-
médicaments adaptés. Beaucoup de Toutes les personnes traitées par chi- 48 heures après le traitement. minue le goût désagréable parfois
progrès ont été faits ces dernières années miothérapie ne réagissent pas de la déclenché par la chimiothérapie ;
pour améliorer le confort des personnes même façon aux médicaments. Il y a des Si l’un ou l’autre de ces effets secondaires ●●pratiquer des exercices de relaxation
traitées par chimiothérapie. personnes plus sensibles que d’autres. dure plus longtemps, il est conseillé d’en avant et pendant la perfusion de
Ainsi, les nausées et les vomissements parler à son médecin. chimiothérapie. L’infirmière conseille
Les recommandations du médecin par sont plus fréquents chez les femmes le patient à ce sujet ;
rapport à ces effets secondaires visent à et les jeunes gens. Les personnes pour Parfois, certaines personnes ressentent ●●regarder la télévision, écouter la radio
améliorer la qualité de vie du patient. Il lesquelles les nausées et les vomisse- des nausées ou des vomissements avant ou de la musique, jouer à des jeux de
est important de les suivre. ments n’ont pas été traités lors d’une le traitement. Ils sont souvent liés à société, lire, discuter, etc. pendant la
première cure de chimiothérapie l’anxiété*, à des odeurs particulières ou perfusion. Ces activités contribuent
DES NAUSÉES ET DES risquent davantage de les voir apparaître aux souvenirs que la personne associe parfois à diminuer la sensation de
VOMISSEMENTS lors d’une seconde cure. à un traitement de chimiothérapie nausées.
Les nausées et les vomissements sont antérieur. Les personnes sensibles au
redoutés. Ils étaient autrefois très Les nausées commencent souvent le mal des transports (voiture, avion, mer) Quelques conseils alimentaires adap-
fréquents dans les jours qui suivaient soir ou le lendemain de la perfusion. voient apparaître plus fréquemment tés diminuent les nausées et les vomis-
la chimiothérapie. Ils sont aujourd’hui Elles apparaissent quelques minutes des nausées ou des vomissements sements :
moins fréquents et moins intenses après la chimiothérapie ou plusieurs avant le traitement. Des médicaments ●●privilégier les aliments froids ou
grâce à l’action préventive de nouveaux jours après. La personne se sent alors spécifiques permettent de diminuer tièdes qui sont moins odorants que les
médicaments : les antiémétiques*. barbouillée, mais cela dure rarement cette sensation. aliments chauds ;
plus de 72 heures après le traitement. Les ●●éviter les aliments lourds difficiles à
De plus, tous les médicaments de nausées ne sont pas systématiquement Il arrive que pendant la chimio- digérer comme les aliments frits, gras
chimiothérapie ne provoquent pas accompagnées de vomissements. thérapie, des personnes ressentent ou épicés ;
un mauvais goût dans la bouche ou
●●privilégier plusieurs petits repas, (voie orale), sous forme de suppositoires Les effets secondaires des antiémétiques d’entraîner une déshydratation. En
plutôt que deux repas traditionnels (voie rectale) ou sont administrés sont le plus souvent une constipation, des cas de besoin, le médecin prescrit des
plus longs à digérer ; par perfusion (voie intraveineuse). Le troubles du sommeil, des mouvements médicaments, une perfusion pour
●●manger lentement afin de faciliter la médecin prescrit un seul médicament incontrôlés des muscles et de la langue, éviter la déshydratation ou un régime
digestion ; antiémétique ou plusieurs. des maux de tête, une nervosité ou un alimentaire antidiarrhéique.
●●éviter de boire pendant les repas, mais endormissement. Le patient ne doit
boire plutôt avant ou après. Les bois- Des médicaments contenant de la pas hésiter à informer son médecin s’il En complément du traitement prescrit
sons gazeuses fraîches, à base de cola cortisone sont parfois proposés comme présente un ou plusieurs de ces effets. par le médecin, il est conseillé de :
notamment, aident parfois à diminuer antiémétiques. Sur une période courte, Il doit également le prévenir s’il a du ●●boire au moins 2 litres de liquide
les nausées ; ces médicaments ne provoquent pas de diabète*. par jour (eau, thé, tisane, eau de riz,
●●supprimer le tabac ; prise de poids et ne nécessitent pas de bouillon de légumes, jus de carottes
●●manger léger avant et après le traite- régime sans sel. Afin de pouvoir en parler avec le médecin, ou boissons gazeuses à température
ment ; de mieux les prévenir et de mieux les ambiante) ;
●●la consommation d’alcool en quantité Lorsque les vomissements surviennent, il gérer, d’anciennes personnes malades ●●privilégier une alimentation pauvre
modérée n’est pas contre-indiquée, est conseillé de prendre les médicaments conseillent de noter sur une grille conçue en fibres à base de riz, pâtes, pommes
sauf avis contraire du médecin. antiémétiques sous forme de pastilles à cet effet, le moment et la durée pendant vapeur, bananes bien mûres, gelée de
qui fondent sous la langue jusqu’à leur lesquels ces effets ont été ressentis (voir coing, fromage à pâte cuite, biscottes
Le médecin indique si le traitement arrêt, ou de suppositoires. Lorsque les paragraphe Quels sont les effets secondaires et carottes ;
de chimiothérapie est susceptible vomissements ont cessé, les médicaments éventuels de ma chimiothérapie ? p. 76). ●●éviter le café, les boissons glacées, le
d’entraîner ou non des nausées ou peuvent être repris sous forme de lait, les fruits et les légumes crus, les
des vomissements. Lorsqu’il le juge comprimés. Le médecin suggère la voie UNE DIARRHÉE céréales et le pain complet.
nécessaire, des médicaments antiémé- d’administration et les doses les plus Certains médicaments de chimio-
tiques* sont prescrits avant le début appropriées au patient. thérapie entraînent une diarrhée. UNE CONSTIPATION
de chaque cure. Certains de ces médica- Lorsqu’elle persiste plus d’une journée D’autres médicaments de chimio-théra-
ments doivent également être pris 1 à Si le médicament antiémétique prescrit ou qu’elle est accompagnée de fièvre pie entraînent au contraire une consti-
5 jours après la chimiothérapie. Ils se ne soulage pas les vomissements, il est ou de vomissements, il est nécessaire pation. La chimiothérapie est rarement
présentent sous forme de comprimés ou conseillé d’en parler à son médecin. de contacter rapidement un médecin. elle-même responsable de son apparition
de pastilles qui fondent sous la langue En effet, une diarrhée prolongée risque ou de son aggravation. Les médicaments
antiémétiques et le ralentissement de Il est possible de prévenir leur apparition ●●boire beaucoup, au moins 2 litres par taires s’il y a lieu, avant le début du traite-
l’activité physique y contribuent parfois. en suivant quelques conseils : jour (eaux minérales, thé, tisanes, bois- ment. Par ailleurs, pendant le trai-tement,
●●éviter de manger des aliments comme sons à base de cola) ; quelques consignes d’hygiène dentaire
Quelques conseils permettent de préve- du gruyère, des ananas, des noix, etc. ; ●●privilégier les aliments moelleux ou doivent être respectées afin de ne pas avoir
nir ou de gérer cette constipation : ●●après les repas, réaliser des bains mixés ; à recourir à des soins dentaires :
●●boire au moins 2 litres d’eau par jour ; de bouche prescrits par le médecin ●●hydrater les lèvres en appliquant un ●●se brosser les dents régulièrement
●●privilégier les aliments riches en fibres ou préparés soi-même (un mélange lubrifiant gras (lanoline, vaseline, matin et soir après chaque repas,
comme les fruits et les légumes frais, d’une cuillère à soupe de sel, de deux beurre de cacao). sauf si le nombre de plaquettes est
les compotes de pruneaux ; cuillères à soupe de bicarbonate de trop bas car cela risquerait de faire
●●consommer modérément des céréales soude et d’un litre d’eau gazeuse est Certains médicaments de chimiothérapie saigner les gencives (voir paragraphe Une
et du pain complet ; très adapté). Les bains de bouche ven- entraînent une sécheresse de la bouche à diminution des plaquettes, p. 54) ;
●●faire de l’exercice de façon régulière ; dus dans le commerce contiennent de l’origine d’ulcérations* de la langue ou ●●utiliser des brossettes interdentaires
●●boire un verre d’eau glacée ou un jus de l’alcool qui dessèche la muqueuse de la de la gorge, de mucite*, de mycoses* et pour faciliter le nettoyage de l’espace
fruit au réveil. bouche et risquent de provoquer des parfois, de douleurs ou d’une altération entre chaque dent sans que cela ne
sensations de brûlure ; du goût. Des bains de bouches contenant saigne ;
Si la constipation persiste, le médecin ●●se brosser les dents avec une brosse un anesthésique local* soulagent la per- ●●après le brossage des dents, faire des
prescrit un médicament laxatif* adapté. souple après chaque repas, au moins sonne. bains de bouche prescrits par le méde-
Il est recommandé d’éviter de prendre ce trois fois par jour ; cin ou préparés soi-même ;
type de médicament sans avis médical. ●●supprimer ou réduire le tabac et l’al- La baisse prolongée du nombre de glo- ●●si le patient porte un appareil dentaire,
cool, surtout dans les semaines qui bules blancs*, de globules rouges* et de le nettoyer matin et soir après chaque
DES APHTES, UNE SÉCHERESSE suivent le traitement ; plaquettes* rend parfois la personne plus repas et l’enlever la nuit ;
DE LA BOUCHE ●●éviter les aliments trop épicés ou acides sensible aux infections* de la bouche et ●●surveiller régulièrement et soigneu-
L’apparition d’aphtes au niveau de la (jus de citron, vinaigrette, moutarde), des gencives. sement sa bouche et informer le méde-
bouche est un des effets secondaires pos- secs, croquants ou durs ; cin si un problème apparaît (ulcéra-
sible de la chimiothérapie. Leur appari- ●●sucer des glaçons, de la glace pilée, des Les soins dentaires pendant une chimio- tions, aphtes, plaques blanches qui ne
tion varie en fonction du protocole* de glaces à l’eau et des sorbets, des bon- thérapie ou une aplasie* peuvent favo- disparaissent pas au rinçage, douleurs,
chimiothérapie utilisé. bons à la menthe ; riser les infections. C’est pourquoi, il est difficultés pour avaler ou pour mâcher,
conseillé de faire pratiquer des soins den- saignements excessifs des gencives).
Si toutefois des soins dentaires sont yeux. Porter des lunettes protège les yeux Tous les médicaments de chimio- ●●de la dose administrée ;
nécessaires en cours de traitement, il est de la poussière. Le médecin prescrit un thérapie n’entraînent pas une chute ●●du nombre de cures* de chimio-
conseillé de demander à son médecin collyre* pour soulager le patient. des cheveux. Le médecin signale au thérapie ;
quel est le meilleur moment pour les patient si le traitement prescrit risque de ●●de la qualité des cheveux ;
faire. Il est recommandé d’informer Les poils pubiens tombent parfois provoquer ou non une chute de cheveux, ●●de l’âge.
systématiquement le dentiste des trai- tout comme les cheveux et les cils. Ils afin qu’il puisse s’y préparer.
tements de chimiothérapie en cours. repoussent à l’arrêt du traitement. La chute des cheveux peut être limitée en
Celui-ci est parfois amené à prescrire Parfois, la chute des cheveux est précédée suivant quelques conseils :
des antibiotiques pour éviter tout risque L’alopécie est souvent mal vécue. ou accompagnée de douleurs ou de ●●le jour de la cure de chimiothérapie,
d’infection. Certaines personnes la vivent comme un picotements au niveau du cuir chevelu il est conseillé de ne pas se brosser les
traumatisme. Il faut y être préparé. En pendant quelques jours. cheveux ;
Chez la femme, une chimiothérapie peut effet, outre les contraintes de la maladie ●●pendant les 8 jours qui la suivent, il
entraîner l’apparition d’aphtes au niveau et du traitement, la perte de cheveux La chute des cheveux est fréquente, est conseillé de traiter les cheveux avec
de la vulve*. atteint les personnes dans leur image souvent progressive, mais toujours précaution (lavage à l’eau tiède, faible
corporelle. Cela a parfois un grand temporaire. Elle commence en général dose de shampooing doux, séchage
UNE CHUTE DES CHEVEUX impact sur leur bien-être physique et 15 jours à 3 semaines après la première à l’air libre ou à basse température,
Les médicaments de chimiothérapie psychologique. L’alopécie semble affecter perfusion. Les cheveux recommencent à brosse à poils souples ou peigne à
s’attaquent aussi aux cellules* saines davantage les femmes que les hommes pousser environ 6 à 8 semaines après la larges dents) ;
à l’origine des poils et des cheveux. qui la considèrent parfois comme un fin du traitement. Même si les cheveux ●●entre les cures, il est recommandé
Certains d’entre eux entraînent une élément plus spectaculaire que grave. repoussent plus fins ou différents au d’éviter les teintures, les mises en plis,
perte des poils de tout le corps et du Rencontrer d’autres personnes malades début (quelquefois, ils repoussent les brushings, ainsi que les permanentes
visage, en particulier des cheveux. C’est par le biais d’associations ou de groupes bouclés alors qu’ils étaient raides, et qui fragilisent les cheveux.
ce qu’on appelle une alopécie*. de parole est parfois réconfortant pour le inversement), ils retrouvent petit-à-petit
patient. leur aspect initial. Les patients sont parfois impressionnés
Les cils peuvent également tomber par le nombre de cheveux qu’ils perdent
provisoirement. Les cils protègent les L’alopécie n’est pas liée à l’efficacité L’importance de l’alopécie dépend de en se peignant à la suite d’une cure de
yeux de la poussière et l’absence de cils du traitement ou à la gravité de la plusieurs éléments, notamment : chimiothérapie. Néanmoins, malgré
risque d’entraîner une irritation des maladie. ●●du type de médicament ou de l’asso- cela, certains conservent une chevelure
ciation des médicaments employés ; assez fournie.
Selon certains d’entre eux, lorsque maladie (125 euros). Certaines mutuelles la séance de chimiothérapie. Celui-ci vise neutrophiles, diminue presque toujours
le médecin a confirmé que le ou les remboursent le complément. à limiter l’alopécie et contribue ainsi à après une chimiothérapie. On parle alors
médicaments de chimiothérapie prescrits améliorer son bien-être. Le traitement peut de neutropénie.
risquaient de provoquer une chute de D’anciens patients conseillent de choisir être alors parfois mieux supporté.
cheveux, se raser les cheveux avant qu’ils sa perruque au début du traitement. La Une neutropénie survient habituel-
ne tombent totalement permettrait de personne peut ainsi choisir un modèle L’efficacité du casque dépend du pro- lement la deuxième semaine qui suit le
limiter le caractère désagréable de leur proche de sa coupe et de sa couleur duit de chimiothérapie perfusé : selon traitement. Le nombre de globules blancs
chute. naturelle. Choisir la perruque la mieux les médicaments injectés, le casque est remonte spontanément le plus souvent
adaptée à sa physionomie est plus facile plus ou moins performant. De plus, en moins de 3 semaines. Cette remontée
Une esthéticienne est là pour donner des en étant accompagné de quelqu’un son efficacité est variable selon les est indépendante de l’alimentation et des
conseils pour masquer ces effets : port qui connaît bien la personne. Afin que personnes. conditions de vie.
d’une perruque (chevelure), dessin de l’alopécie se remarque le moins possible,
sourcils, etc. Cela peut aider à restaurer d’anciens patients conseillent de porter DES EFFETS SUR LE SANG Si la quantité de globules blancs n’est
la confiance en soi, ce qui a un grand la perruque dès le début de la chute des La chimiothérapie agit au niveau de la pas remontée avant la séance de chimio-
impact sur la qualité de vie. Certains cheveux. moelle osseuse* où sont fabriqués les thérapie suivante, le médecin est parfois
hôpitaux ou cliniques possèdent un globules rouges*, les globules blancs* et amené à décider de la retarder ou d’en
institut de beauté ou offrent des soins Si la personne ne souhaite pas porter les plaquettes*. Ces éléments diminuent modifier les doses.
esthétiques. Il ne faut pas hésiter à se de perruque ou si elle ne la porte que de alors dans le sang. Des prises de sang
renseigner à ce sujet. temps en temps, les foulards, bandeaux, régulières permettent de les surveiller Dans certains cas, pour corriger la baisse
chapeaux ou casquettes sont de bons (voir chapitre 7 La surveillance d’une des globules blancs ou pour empêcher
Le médecin fournit au patient un certificat compromis. Ils sont notamment plus chimiothérapie, p. 63). qu’elle ne soit trop importante et limiter un
médical nécessaire au remboursement confortables pour la maison ou par risque d’infection, le médecin prescrit des
d’une partie du prix d’une perruque par sa grande chaleur. Une diminution temporaire facteurs de croissance*. Ces substances
caisse d’Assurance maladie. Les premiers de certains globules blancs sont produites normalement dans la
prix des perruques « prêt-à-porter » en Selon les médicaments de chimiothérapie Les globules blancs protègent l’organisme moelle osseuse. En cours de chimiothérapie,
fibres synthétiques avoisinent le montant utilisés et la durée des perfusions, un casque contre les infections*. La quantité de des quantités plus importantes de ces
du forfait remboursé par l’Assurance réfrigérant est parfois proposé pendant certains d’entre eux, appelés polynucléaires substances sont parfois nécessaires afin de
Des informations complémentaires sont disponibles dans la brochure Traitements du cancer et chute Des informations détaillées sur le casque réfrigérant se trouvent dans la Fiche 2. Le casque
des cheveux, éditée par l’Institut national du cancer. réfrigérant, p. 81.
stimuler la moelle osseuse et augmenter C’est pourquoi il est important d’essayer précisé). De plus, une neutropénie est le Si toutefois une infection apparaît, elle
la quantité de globules blancs fabriqués. d’éviter les infections. Pour ce faire, plus souvent sans conséquence dans la se manifeste le plus souvent à travers les
Ces médicaments sont alors administrés lorsque la quantité de globules blancs mesure où elle est de courte durée. différents symptômes suivants :
dès le lendemain de la chimiothérapie, chute, il est recommandé de limiter : ●●une fièvre égale ou supérieure à
pendant une durée variable (1 à 7 jours). ●●le contact avec des personnes enrhu- Il est conseillé de : 38°C depuis 24 heures, une fièvre
Une infirmière vient au domicile du patient mées, grippées ou qui ont des maladies ●●bien se couvrir pour sortir ; de 38,5°C ou plus, ou une température
lui injecter ces facteurs de croissance sous la infectieuses (varicelle, herpès, etc.) ; ●●cuire suffisamment les viandes et les inférieure à 36,5°C ;
peau. ●●les transports en commun ; poissons ; ●●des frissons ;
●●les travaux qui soulèvent de la pous- ●●prendre une douche ou un bain tous ●●une rougeur, un écoulement ou une
Ces facteurs de croissance sont parfois sière ; les jours ; douleur au niveau du cathéter* ;
responsables d’effets secondaires tels ●●d’aller à la piscine ; ●●se laver les mains plusieurs fois par ●●une rougeur, une douleur ou un
qu’une légère fièvre ou des douleurs ●●de participer à des bains de foule ; jour, surtout après être allé aux œdème* au bras ou à la jambe ;
musculaires qui ressemblent à des ●●des aliments tels que les crustacés, le toilettes et avant les repas ; ●●des sueurs, surtout la nuit ;
courbatures comme lors d’une grippe. lait cru et les fromages au lait cru, les ●●maintenir une bonne hygiène de la ●●des ulcérations* de la bouche avec des
Des douleurs osseuses peuvent également œufs durs, la charcuterie à la coupe, les bouche (voir paragraphe Des aphtes, une plaques blanchâtres ;
apparaître. L’endroit où est faite la piqûre pâtisseries à la crème du commerce, la sécheresse de la bouche, p. 46) ; ●●une toux, un essouff lement, une
est parfois douloureux. Si ces symptômes consommation de légumes ou de fruits ●●porter des gants de protection pour le douleur à la poitrine ;
apparaissent, le médecin propose au crus. Seuls les fruits et légumes crus ménage et le jardinage ; ●●des douleurs ou brûlures urinaires ;
patient des médicaments contre la qui s’épluchent et qui sont préparés au ●●faire attention en se coupant les ●●une diarrhée persistante.
douleur (comme du paracétamol) dernier moment sont recommandés ; ongles ;
à chaque injection. L’utilisation des ●●de manipuler des fleurs coupées ; ●●privilégier l’usage du rasoir élec- Si l’un de ces symptômes survient, il est
facteurs de croissance est limitée à certains ●●de toucher les animaux domestiques et trique ; important de le signaler immédiatement
protocoles* de chimiothérapie. leurs excréments. ●●laver abondamment une éventuelle au médecin.
plaie avec de l’eau et du savon avant de la
Lorsque le traitement de chimiothérapie Généralement, une neutropénie est désinfecter et de mettre un pansement. Si une aplasie* apparaît en plus d’une
entraîne une chute des globules blancs, compatible avec une vie normale. Il ne fièvre, il est indispensable de consulter
la capacité de l’organisme à se défendre faut pas éviter de sortir, de rencontrer son médecin. Un traitement par anti-
contre les infections est diminuée. d’autres personnes (sauf si le médecin l’a biotiques est alors administré pour
éviter les infections*. Dans ce cas, une maux de tête et nécessite parfois de ●●plus rarement, des selles noires et d’odeur ●●signaler tout traitement anticoa-
hospitalisation est souvent nécessaire surveiller la tension artérielle du patient. fétide, la présence de sang dans les urines gulant* pris par ailleurs ;
pour mieux surveiller le patient. ou dans les selles, des vomissements. ●●éviter de prendre sa température par
Une diminution des plaquettes l’anus.
Une diminution des globules rouges Ce sont les plaquettes qui donnent au Une thrombopénie peut entraîner un
Les globules rouges (appelés aussi hématies) sang sa capacité à coaguler, c’est‑à‑dire risque d’hémorragie lors de coupures Une diminution simultanée
sont nécessaires pour transporter l’oxygène qu’elles lui permettent de former un accidentelles, ainsi qu’une fatigue. des globules blancs, des globules
dans l’organisme. La quantité de globules caillot lors d’une blessure et d’arrêter de rouges et des plaquettes
rouges diminue parfois de façon modérée couler. La quantité de plaquettes peut Chez les femmes, certains médicaments de Si la quantité de globules blancs,
avec un traitement par chimiothérapie. diminuer pendant une chimiothérapie chimiothérapie entraînent parfois l’arrêt globules rouges ou plaquettes chute en
Cette baisse s’appelle une anémie*. Le ou à distance du traitement. Cette baisse du cycle menstruel (voir paragraphe même temps de façon trop importante,
nombre de globules rouges diminue s’appelle une thrombopénie. La Fertilité, p. 57). Cependant, lorsqu’il y a on parle d’aplasie*. Tous les traitements
toujours en fin de chimiothérapie et parfois, une thrombopénie, de « fausses règles », de chimiothérapie n’entraînent pas
bien après le traitement. Lorsque la thrombopénie est modérée, parfois abondantes, surviennent éga- d’aplasie. Cela dépend des doses et du
le médecin se contente de surveiller le lement quelquefois. type de médicament administré. Une
Une anémie provoque une pâleur de la nombre de plaquettes. Dans de rares cas, aplasie apparaît le plus souvent 10 à
peau et des muqueuses, des difficultés la thrombopénie est plus importante. Il est possible de prévenir les risques 12 jours après le traitement.
à respirer, surtout lors d’un effort, une Une transfusion de plaquettes est alors de coupures accidentelles en suivant
fatigue ou des vertiges. En cas de forte parfois nécessaire. quelques précautions : UNE FATIGUE
anémie, il est parfois nécessaire de faire ●●utiliser un rasoir électrique et une brosse Tout au long de la maladie et de sa
une transfusion de globules rouges. Il est important de surveiller et signaler à dents souple. Lorsque la thrombopénie prise en charge, l’organisme dépense
Le médecin est parfois également au médecin les symptômes suivants : est importante, le médecin déconseille beaucoup d’énergie. La fatigue est l’un
amené à prescrire des médicaments ●●des saignements de nez ; toutefois d’utiliser une brosse à dents des effets secondaires les plus fréquents
stimulant la production de globules ●●des saignements anormaux des qui risque d’entraîner des saignements ; du cancer et de ses traitements.
rouges (appelés agents stimulants gencives lors du brossage des dents ; il conseille plutôt d’employer un
l’érythropoièse, abrégés en ASE) comme ●●une apparition inhabituelle de bleus ou coton tige ;
l’érythropoïétine (abrégé en EPO). Ce de petites taches rouges ou mauves sur ●●éviter impérativement l’aspirine ou les
produit est susceptible d’entraîner des la peau (purpura*, hématomes*, etc.) ; produits qui en contiennent ;
La fatigue a des répercussions impor- Les médicaments de chimiothérapie chimiothérapies. Selon les médicaments
La fatigue est liée à plusieurs facteurs
tantes sur les activités quotidiennes, n’entraînent pas en eux-mêmes de de chimiothérapie utilisés, la fertilité
possibles :
ainsi que sur la qualité de vie. Elle est à modification de la capacité ou du désir peut revenir.
●●la maladie elle-même ;
l’origine de sentiments d’impuissance, sexuel. Toutefois, les effets secondaires
●●l’appréhension des examens et des
de détresse et parfois de dépression. C’est de ces médicaments comme la fatigue, les Chez la femme
traitements ;
la raison pour laquelle la fatigue doit nausées et les vomissements et le désarroi Certains médicaments de chimio-
●●les déplacements quotidiens ;
être prise en charge dès qu’elle apparaît. du partenaire peuvent temporairement thérapie perturbent le cycle menstruel
●●l’attente avant les consultations ;
diminuer le désir ou la capacité phy- des femmes : cycles irréguliers, quantité
●●le nombre de cures et la tolérance
DES DOULEURS sique. Cette baisse d’activité sexuelle est modifiée ou interruption totale des
à la chimiothérapie. Les différents
Les effets secondaires des médicaments variable selon les couples. N’hésitez pas à règles. Si tel est le cas, la patiente ressent
effets secondaires sont parfois source
de chimiothérapie sont parfois dou- en parler avec votre médecin. les symptômes associés à la ménopause :
de fatigue, que ce soit une baisse
loureux : inflammation de la bouche, bouffées de chaleur, sécheresse de la
des globules rouges dans le sang
de l’œsophage, du pharynx, du vagin, La fertilité peau et des muqueuses, sécheresse
(anémie*), un manque d’appétit, une
brûlure d’estomac, colique*, douleurs Chez l’homme vaginale, démangeaisons de la vulve.
alimentation déséquilibrée, des nausées
musculaires et articulaires, notamment Certains médicaments de chimio- Afin de diminuer ces effets secondaires,
et des vomissements, une infection,
aux mains ou aux pieds. thérapie diminuent le nombre de sper- un traitement hormonal substitutif de
une fièvre, des douleurs, mais aussi un
matozoïdes et, entraînent donc une la ménopause peut être proposé, sauf
manque d’activité physique ;
La douleur doit être prise en charge en diminution de la fertilité, voire une sté- en cas de cancer hormonodépendant*.
●●plusieurs traitements combinés ;
même temps que le traitement du cancer. rilité masculine. Cela varie en fonction Le médecin peut également proposer
●●les soucis occasionnés par la maladie,
du type de traitement, des doses, de l’âge des crèmes, des gels ou des lubrifiants
l’opération chirurgicale, l’angoisse de
DES PERTURBATIONS et de l’état général du patient. Le médecin locaux qui visent à atténuer la sécheresse
l’avenir, le stress, une dépression*.
DE LA VIE DE COUPLE précise si le traitement de chimiothérapie vaginale et diminuer la douleur lors
La vie sexuelle est susceptible de diminuer ou non le des rapports sexuels. Une fois le
La fatigue d’un patient traité pour un
La vie sexuelle n’est pas incompatible nombre de spermatozoïdes. Si le couple traitement terminé, si la patiente n’est
cancer ne doit pas être banalisée. Il
avec un traitement par chimiothérapie. projette d’avoir un enfant, il est possible pas ménopausée, le cycle menstruel peut
n’est pas normal qu’il soit anéanti par
Une chimiothérapie n’est pas dangereuse de réaliser un prélèvement de sperme redevenir normal au bout de quelques
la fatigue sous prétexte qu’il est soigné
pour le patient ou son partenaire. Le et de le conserver dans une banque mois. Toutefois, après 40 ans, il est
pour un cancer.
cancer n’est pas contagieux. de sperme (CECOS*) avant certaines possible que la ménopause s’installe.
Pour des informations complémentaires sur la fatigue, voir également le guide Fatigue et cancer. Pour des informations complémentaires sur la douleur, voir également le guide Douleur et cancer.
Des informations sur les difficultés sexuelles engendrées par les traitements du cancer sont également
disponibles dans les brochures éditées par la Ligue contre le cancer (www.ligue-cancer.net).
Une grossesse est-elle envisageable AUTRES EFFETS SECONDAIRES ou bleue) pendant les heures qui suivent ●●des petits boutons ou des plaques
pendant une chimiothérapie ? Des perturbations la perfusion. Cette coloration est le signe rosées (urticaire*) ;
Malgré les perturbations du cycle du fonctionnement des reins que le produit de chimiothérapie est ●●une modification de la couleur et une
menstruel, une grossesse est parfois Certains médicaments de chimio- éliminé par les urines. fragilisation des ongles qui deviennent
possible. Cependant, elle est contre- thérapie altèrent parfois le fonction- cassants, striés et ondulés et qui finis-
indiquée pendant un traitement de nement des reins. Certaines personnes présentent une sent parfois par tomber.
chimiothérapie. En effet, certains médi- sensibilité particulière aux médicaments
caments de chimiothérapie risquent Afin de diminuer la toxicité de ces de chimiothérapie. Cette hypersen- Ces signes correspondent parfois à
d’entraîner des malformations du fœtus. médicaments au niveau des reins, une sibilité peut être à l’origine d’allergies. une réaction allergique à un médica-
Les médecins conseillent d’attendre un hyperhydratation avant et pendant la ment de chimiothérapie. Ils diminuent
certain temps après la fin du traitement chimiothérapie est parfois proposée. En prévention, le médecin propose après le traitement. Il ne faut pas hésiter
avant d’envisager une grossesse. Ce temps L’hyperhydratation consiste à perfuser des médicaments contre les allergies à informer le médecin lorsqu’ils sur-
d’attente varie en fonction de l’origine du au patient du liquide physiologique* (antihistaminiques) ou à base de corti- viennent. Un traitement médical adapté
cancer. en quantité abondante et à lui faire boire sone (corticoïdes) si cela est nécessaire. les soulage.
beaucoup d’eau. Ceci permet de diluer le
Pendant une chimiothérapie, il est donc médicament dans l’eau, ce qui diminue Des modifications Une esthéticienne est là pour aider à
nécessaire que le couple envisage un sa toxicité, mais pas son efficacité. Cette de la peau ou des ongles prévenir ou à gérer au mieux ces modi-
moyen de contraception. La prise de la technique nécessite le plus souvent une Certains médicaments de chimio- fications de la peau, notamment en
pilule est parfois possible pendant une hospitalisation d’un jour ou deux pour thérapie irritent la peau et provoquent conseillant d’appliquer régulièrement une
chimiothérapie. Le médecin est là pour chaque cure de chimiothérapie. des modifications de la peau telles que : crème adoucissante et hydratante ; d’utiliser
conseiller le couple sur les différents moyens ●●une sécheresse cutanée (peau fen-dillée) ; des savons doux sans alcool (du type savon
de contraception possibles si besoin. Une surveillance des reins est systéma- ●●une hypersensibilité au soleil ; de Marseille) ; de se protéger des rayons
tiquement prévue avant chaque cure ●●des picotements et des démangeaisons du soleil avec une crème écran total et un
Si la patiente est enceinte lorsque de chimiothérapie afin de surveiller des doigts et des orteils ; chapeau (l’exposition au soleil doit souvent
le cancer est diagnostiqué, elle doit leur fonctionnement. En général, cette ●●une desquamation de la paume des mains être limitée) ; de porter des chaussures
systématiquement en informer le médecin surveillance s’effectue par une prise de sang. et de la plante des pieds (la peau pèle) ; confortables et des gants de protection pour
avant de commencer un traitement. ●●un assombrissement de la peau ; le jardinage et les travaux ménagers ; de se
Parfois, la grossesse est possible pendant le D’autres médicaments entraînent une ●●une rougeur de la peau semblable à un couper les ongles courts, afin d’éviter qu’ils
traitement. coloration des urines (jaune foncé, rouge coup de soleil (érythème*) ; ne se fissurent ou se soulèvent.
Afin de limiter la fragilité des ongles et d’habitude et ce que l’on souhaite en (inflammation de la vessie) hémorragiques sation d’engourdissement des extrémi-
leur chute, l’équipe soignante vous pro- privilégiant toutefois une alimentation ou des troubles de la conscience nécessitent tés, troubles cardiaques, pulmonaires ou
pose de porter des gants ou des chaus- équilibrée. un suivi régulier chez un spécialiste. Des de la mémoire) continuent quelquefois
sons réfrigérants dont l’action est iden- examens spécifiques sont alors nécessaires après l’arrêt de la chimiothérapie. On
tique à celle du casque réfrigérant (voir D’autres effets indésirables (électrocardiogramme ou échographie* parle alors de séquelles. Ces séquelles sont
Fiche 2. Le casque réfrigérant, p. 81). D’autres effets secondaires apparaissent cardiaque par exemple). maintenant de plus en plus rares.
parfois, notamment :
Des perturbations du poids ●●des fourmillements dans les mains et les Ces effets secondaires sont le plus sou- Pour certaines chimiothérapies, le méde-
Un patient atteint d’un cancer est sou- pieds ; vent prévisibles et progressifs. Ils cessent cin prescrit des médicaments qui dimi-
vent décrit ou représenté comme amai- ●●une sensation d’engourdissement des en général à l’arrêt de la chimiothérapie. nuent le risque de toxicité sur les organes
gri. Cependant, certaines personnes extrémités ; ou les parties du corps non malades. Ces
traitées par chimiothérapie prennent du ●●une maladresse soudaine (difficulté à Toutefois, certains d’entre eux (fourmil- médicaments sont appelés des chimio-
poids. Les médicaments de chimiothéra- nouer ses lacets, etc.) ; lements dans les mains et les pieds, sen- protecteurs.
pie ne sont pas eux-mêmes responsables ●●des troubles de la mémoire ;
de cette prise de poids. Il est possible que ●●une sécheresse des yeux. Le port de len- À retenir
le stress et le ralentissement de l’activité tilles de contact peut devenir gênant ;
physique provoqués par la chimiothéra- ●●un écoulement par le nez ainsi qu’un Une chimiothérapie entraîne des effets secon- Ils varient d’une cure de chimiothérapie à
pie y contribuent. larmoiement continus. daires non systématiques qui peuvent être l’autre.
modérés. Ils sont temporaires. Certains effets secondaires peuvent être limi-
Il est conseillé de suivre régulièrement son Il est important d’en parler à votre médecin. L’importance de ces effets secondaires tés, voire évités, par des soins et des médica-
poids et d’informer son médecin si le patient n’est pas le signe que le traitement est effi- ments adaptés.
perd ou prend rapidement deux kilos ou L’audition et l’équilibre peuvent être cace ou inefficace. Une chimiothérapie Ces effets secondaires n’apparaissent pas tous
plus. Le médecin peut orienter la personne modifiés. Il ne faut pas hésiter à signaler au peut être efficace même si elle n’entraîne en même temps.
vers une diététicienne dont le rôle est de médecin des symptômes tels que des diffi- pas d’effet secondaire. Une fièvre égale ou supérieure à 38°C depuis
l’aider à trouver un équilibre alimentaire, cultés récentes à entendre, des bourdonne- Ils sont plus ou moins accentués en fonction 24 heures, une fièvre de 38,5°C ou plus ou
avant, pendant et après la chimiothérapie. ments d’oreille, ou encore des vertiges. des traitements utilisés : chaque médicament une température inférieure à 36,5°C, des
de chimiothérapie a une toxicité spécifique. frissons, une rougeur, un écoulement ou une
Pendant le traitement de chimiothé- Exceptionnellement, des troubles car- Ils sont directement liés au type de médi- douleur au niveau du cathéter, etc. doivent
rapie, il est possible de manger comme diaques ou pulmonaires, des cystites* caments administrés, à leurs doses et à leur amener la personne malade à consulter un
association, à la réaction individuelle de médecin en urgence.
chaque patient ainsi qu’à son état général.
7. La surveillance
U ne chimiothérapie nécessite
une surveillance régulière pour
vérifier que le traitement est bien fait,
Le patient ne doit pas hésiter à poser
au médecin et à l’équipe médicale
toutes les questions qui le préoccupent.
que la chimiothérapie est efficace et Ce dialogue lui permet de se familiariser
suffisamment bien supportée. C’est avec le traitement et de s’adapter le
le médecin et l’équipe soignante qui mieux possible à celui-ci.
réalisent cette surveillance lors de
consultations régulières. LA SURVEILLANCE
PENDANT LE TRAITEMENT
En fonction de ces éléments, le pro- Le chimiothérapeute vérifie que le trai-
tocole* de chimiothérapie peut être tement se déroule bien, qu’aucune
modifié. On parle ainsi de lignes de anomalie n’apparaît et propose si néces-
chimiothérapie : chaque ligne corres- saire des traitements complémentaires.
pondant à un protocole particulier.
Plusieurs lignes successives sont par- Les examens de sang réguliers visent à
fois nécessaires. surveiller les effets de la chimiothérapie
sur la tumeur* et sur l’organisme :
Une chimiothérapie dure ainsi plus ils permettent de savoir comment la
ou moins longtemps en fonction des tumeur réagit au traitement, comment
différents éléments repérés lors de la la personne soignée tolère le traitement
surveillance.
et si des effets secondaires* (chute des rapeute qui le suit est noté et chaque Comment sait-on qu’une L’efficacité d’une chimiothérapie n’est
globules blancs, etc.) sont apparus (voir date de consultation est programmée. chimiothérapie a été efficace ? confirmée que plusieurs années après la
paragraphe Des effets sur le sang, p. 51). Le médecin prescrit des examens de Après le traitement, c’est une surveillance fin du traitement.
surveillance (examens biologiques*, régulière et adaptée qui détermine si une
Le médecin est là pour donner des examens d’imagerie*) adaptés à chaque chimiothérapie a été efficace.
conseils simples pour diminuer certains patient.
de ces effets : mesures d’hygiène (voir
paragraphe Des aphtes, une sécheresse de la C’est seulement plusieurs semaines
bouche, p. 46) ou conseils alimentaires. après la fin du traitement que les effets À retenir
secondaires régressent.
Lorsque la chimiothérapie est admi- Pendant le traitement, le chimiothérapeute Après le traitement, un calendrier de surveil-
nistrée en situation métastatique*, Peut-on partir en vacances lorsque le effectue régulièrement une surveillance au lance est défini avec le patient. Le médecin
d’autres examens, comme une radio- traitement est terminé ? cours d’une consultation. Il vérifie le bon propose les examens de surveillance adaptés
graphie*, une échographie*, un Lorsque le traitement est terminé, le déroulement du traitement, contrôle l’appa- à chaque patient (examens sanguins, exa-
scanner* ou une IRM* visent également patient a la possibilité de partir en rition de la moindre anomalie et propose si mens radiologiques).
à évaluer la façon dont les cellules vacances s’il le souhaite. Le médecin nécessaire des traitements complémentaires.
cancéreuses répondent au traitement. lui indique les précautions à prendre. Seule une surveillance régulière et adaptée
Ces examens sont effectués avant la S’il part en vacances ou vit dans une détermine si une chimiothérapie est ou a
première cure, puis régulièrement en région ensoleillée, il faut absolument été efficace.
cours de traitement. éviter de trop s’exposer au soleil et ce,
pendant toute la durée de la vie. En effet,
LA SURVEILLANCE les médicaments de chimiothérapie
APRÈS LE TRAITEMENT entraînent une sensibilité particulière
Quand le traitement est terminé, un de la peau au soleil (voir paragraphe
calendrier de surveillance est défini Des modifications de la peau ou des ongles,
avec le patient. Le nom du chimiothé- p. 59).
8. Mieux vivre la chimiothérapie

ÊTRE SOUTENU Des associations, des groupes de parole,
Dans la vie d’un homme ou d’une fem- des espaces de rencontre et d’information
me, la maladie et ses traitements sont des (ERI) dans les établissements de soins,
moments difficiles. Ils engendrent des des kiosques « info cancer », le service
émotions particulièrement intenses chez téléphonique Cancer info (0 805 123 124,
la personne malade et son entourage. service et appel gratuits), la présence de
Chaque étape génère des sentiments bénévoles ou l’écoute d’un psychologue
différents. Les exprimer et les partager ou d’un psychiatre, sont autant de lieux
avec d’autres permet souvent de mieux ou de moyens pour exprimer et partager
les vivre. ses sentiments. L’équipe soignante peut
vous aider à vous rapprocher de ces
Les personnes malades ont besoin structures ou de ces professionnels.
d’être écoutées, aidées et soutenues,
notamment par ceux qui les entourent : Une bonne communication avec le
leur famille, leurs amis, leurs collègues. médecin et l’équipe soignante crée
La maladie et ses traitements se vivent un climat de confiance utile pour
mieux quand on est accompagné. traverser l’épreuve de la maladie et des
traitements. La qualité des informations
Il est important que le patient puisse dépend de la relation établie avec l’équipe
en parler s’il le souhaite. Pouvoir expri- médicale et paramédicale, du sentiment
mer ses sentiments, témoigner de son d’être compris, reconnu ou entendu, et
expérience, se sentir reconnu aident du temps consacré aux échanges.
à conserver ou à retrouver un certain
équilibre.
Vous ne devez pas hésiter à poser des de soins ou de la Ligue contre le cancer En cas de doute, alternatifs (régimes alimentaires par-
questions, à les reposer si vous avez au 0 800 940 939.
renseignez-vous auprès de : ticuliers, produits non conventionnels
besoin d’éclaircissements, ni à poser La Mission interministérielle de vigilance ou liés à une tradition culturelle, etc.).
de nouvelles questions qui vous préoc- Proposer aux proches de lire ce guide et lutte contre les dérives sectaires
cupent. Dans la mesure du possible, le leur permet de s’informer sur la maladie (Miviludes) Les médecines complémentaires cor-
médecin prendra le temps nécessaire et sur ce que le patient peut ressentir. 13, rue de Bourgogne - 75007 Paris respondent à des actes médicaux ou
pour y répondre. S’il n’a pas le temps, il Cette lecture est aussi un moyen pour Tél. : 01 42 75 76 10 paramédicaux proposés en complé-
est possible de demander à le voir à un les proches de mieux comprendre la www.derives-sectes.gouv.fr ment des traitements spécifiques du
autre moment ou de prendre rendez- chimiothérapie et ce que vit la personne L’Union nationale des associations de cancer (chirurgie, chimiothérapie, radio-
vous avec le médecin généraliste qui malade et ainsi, favoriser une meilleure défense des familles et de l’individu thérapie, etc.). Les patients utilisent ces
connaît votre dossier médical. communication. victimes de sectes (UNADFI), méthodes pour mieux supporter les
Tél. : 01 44 92 35 92 effets secondaires* tels que la fatigue,
Le rôle important des proches ATTENTION AUX SECTES www.unadfi.org les nausées, parfois l’anxiété*. Ce peut
Accompagner une personne atteinte Des patients, anciens patients atteints Le site officiel www.info-sectes.org être aussi une façon pour les patients
d’un cancer est une épreuve difficile. de cancer et proches signalent avoir propose une liste des sectes et précise de se montrer actifs et dynamiques.
L’investissement personnel auprès d’une été sollicités par des sectes ou des comment les reconnaître. Chacun doit pouvoir choisir en toute
personne malade est très éprouvant, tant personnes appartenant à des associa- connaissance de cause ce qui l’aide à
sur le plan physique que psychologique. tions non identifiées. Ces sollicitations supporter au mieux les traitements.
C’est un défi quotidien, émaillé de prennent le plus souvent plusieurs LA PLACE DES MÉDECINES Le patient ne doit pas hésiter à en
difficultés, et qui réclame une grande formes : propositions d’aide à la gué- COMPLÉMENTAIRES ET DES parler à son médecin traitant et à son
force pour pouvoir apporter l’aide rison, invitations à des groupes de TRAITEMENTS ALTERNATIFS cancérologue.
nécessaire. discussion, etc. Ces mouvements sec- À un moment ou à un autre de leur
taires profitent du désarroi des patients maladie, certains patients ont recours Les traitements alternatifs, comme
Différentes associations d’anciens ou de leur entourage. Ils se manifestent à des médecines dites « douces » ou leur nom l’indique, sont des « alter-
patients et de bénévoles peuvent ap- aux abords de l’établissement où est suivi « complémentaires » (homéopathie, natives » qui sortent du champ de la
porter leur soutien. N’hésitez pas à vous le patient, ou en le démarchant à son acupuncture, phytothérapie, techniques médecine traditionnelle (on parle aussi
renseigner auprès de votre établissement domicile. de relaxation, etc.), ou à des traitements de « médecines parallèles »).
Des informations détaillées sur les aspects psychologiques du cancer sont disponibles dans le guide Des informations détaillées pour les proches figurent dans le guide Vivre auprès d’une personne atteinte
Vivre pendant et après un cancer. d’un cancer.
Elles sont supposées renforcer les Les oncologues déconseillent abso- Des contraintes financières ou profes- Une assistante sociale peut donner
défenses immunitaires du patient et lument d’arrêter les traitements contre sionnelles imposent quelquefois de des informations sur tous les aspects
prétendent traiter le cancer de façon plus le cancer conventionnels (chirurgie, maintenir son activité professionnelle administratifs et médicosociaux en
efficace que les traitements standards*. radiothérapie, chimiothérapie, etc.). Les (patient non salarié ou à un moment lien avec la prise en charge de chaque
Des patients y ont recours par croyance, médecines douces les complètent peut- charnière de sa vie professionnelle). patient.
par idéologie, quelquefois par défiance, être, mais ne sauraient les remplacer. Les Rencontrer très tôt le service social
voire par désespoir. médecines complémentaires comme est alors très utile, notamment pour
les traitements alternatifs ont un risque essayer d’anticiper les difficultés et de les
Si des études ont souligné l’intérêt toxique en interagissant notamment résoudre quand elles surviennent.
des médecines complémentaires, avec les traitements. Le cancérologue doit
notamment en ce qui concerne la qualité discuter de ce problème avec le patient.
de vie des patients, le bénéfice apporté Il lui donnera des conseils éclairés à ce
par les traitements alternatifs n’est au sujet.
contraire pas démontré. Ils risquent
même de faire perdre des chances de REPRENDRE SON TRAVAIL À retenir
survie, notamment si les traitements Certains patient souhaitent maintenir
standard ne sont pas appliqués ou s’ils leur activité professionnelle pendant la Il est nécessaire de communiquer et de créer Reprendre une activité professionnelle ou
sont abandonnés. chimiothérapie, d’autres l’interrompent une relation de confiance avec médecin. maintenir ses activités quotidiennes, quand
et la retrouvent ou non peu de temps Il est important de se sentir épaulé par son cela est possible, est parfois bénéfique.
Par ailleurs, d’anciens patients souhaitent après le traitement. Cela dépend du type entourage.
mettre en garde les personnes malades et de cancer, de la façon dont s’est déroulée
leur entourage contre le coût très élevé la chimiothérapie, de l’état physique
de certaines pratiques alternatives. Elles du patient, de sa profession et de ses
sont parfois associées à des mouvements préférences.
sectaires.
Pour en savoir plus sur les démarches sociales en lien avec un cancer, vous pouvez consulter le guide
Démarches sociales et cancer.
FICHES PRATIQUES
Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie
Fiche 2. Le casque réfrigérant
Fiche 3. Les professionnels au service du patient
Fiche 4. Les traitements ciblés

Fiche 1. Mieux gérer

ma chimiothérapie
QUEL EST MON PROTOCOLE DE CHIMIOTHÉRAPIE ?
Nom et dosage des médicaments Nombre et dates des cures
Date de la 1ère cure : .......................................
Date de la 2e cure : .......................................
Date de la 3e cure : .......................................
Date de la 4e cure : .......................................
Date de la 5e cure : .......................................
Date de la 6e cure : ......................................
Nom du chimiothérapeute
Établissement
Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie
QUELS SONT LES EFFETS liés au type de médicaments administrés, LE SUIVI DE MES EFFETS SECONDAIRES
SECONDAIRES ÉVENTUELS à leurs doses et à leur association, à la Chaque jour, il vous est possible de noter dans la case située en face de chaque
DE MA CHIMIOTHÉRAPIE ? réaction individuelle de chaque symptôme le chiffre qui correspond le mieux à votre appréciation des effets
Beaucoup de progrès ont été faits ces personne ainsi qu’à son état général. Les secondaires de la chimiothérapie.
dernières années pour améliorer le effets secondaires varient d’une cure de
confort des personnes traitées par chimio- chimiothérapie à l’autre. Vous pourrez ensuite en discuter avec l’équipe soignante qui pourra vous prescrire
thérapie. Cependant, la chimiothérapie des médicaments adaptés.
peut entraîner des effets secondaires* Grâce à cette grille, l’infirmière ou le
(voir chapitre 6 Les effets secondaires d’une médecin cochent les effets secondaires 0 = pas du tout, 1 = parfois, 2 = souvent, 3 = très souvent.
chimiothérapie, p. 41). spécifiques que la personne est amenée
à rencontrer le plus fréquemment en CURE 1 Date / Mois :...........................
Même si les effets secondaires immédiats fonction de la dose et du type de médi- 1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
de la chimiothérapie sont fréquents, cament de chimiothérapie administrés. Nausées
ils sont modérés, temporaires et Cela permet de prendre les mesures pré-
Vomissements
non systématiques. Ils sont directement ventives en conséquence.
Fatigue
Douleur
Autres symptômes :
Fatigue....................................................  Problèmes cutanés.................................. 
Nausées, vomissements ..........................  Risque d’infection ...................................  CURE 2 Date / Mois :...........................

Diarrhée..................................................  Répercussions sur le système génital ........  1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Constipation ..........................................  Répercussions sur le système nerveux...... 
Vomissements
Problèmes de bouche .............................  Douleur .................................................. 
Fatigue
Problèmes capillaires ..............................  Autres .......................................................... Douleur
Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie
CURE 3 Date / Mois :........................... CURE 6 Date / Mois :...........................

1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour 1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées Nausées
Vomissements Vomissements
Fatigue Fatigue
Douleur Douleur
Autres symptômes : Autres symptômes :
CURE 4 Date / Mois :...........................
1er jour 2eè jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées Notes
Vomissements
Fatigue
Douleur
CURE 5 Date / Mois :...........................
1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Vomissements
Fatigue
Douleur
Fiche 2. Le casque réfrigérant
L ’équipe soignante peut proposer un casque réfrigérant à la personne malade pen-

dant la séance de chimiothérapie. Le patient ne doit pas hésiter à le demander
dans le cas où il ne lui est pas proposé.
QU’EST-CE QU’UN racine du cheveu. Moins atteinte par les

CASQUE RÉFRIGÉRANT ? médicaments, la racine continue à se
Un casque réfrigérant vise à limiter développer normalement, ce qui diminue
ou à éviter la chute des cheveux. Il est la chute des cheveux.
constitué d’une poche remplie d’un
gel de glycérine. Pour que le casque soit Le casque est sans danger pour le
efficace, le gel de glycérine doit être très cerveau.
froid (de -18°C à -25°C).
POURQUOI PROPOSE-T-ON
Pour obtenir cette température, le cas- DE METTRE UN CASQUE
que est placé préalablement au mini- RÉFRIGÉRANT ?
mum 12 heures au congélateur, à une Les médicaments de chimiothérapie cir-
température comprise entre ‑25°C et culent dans l’ensemble du corps. Ces médi-
‑30°C. Il est ensuite posé sur la tête. caments s’attaquent aux cellules* cancé-
reuses, mais aussi à certaines cellules saines
Le froid entraîne une contraction des qui se multiplient rapidement comme
vaisseaux sanguins* (vasoconstriction) les cellules à l’origine des poils et des
qui diminuent alors de taille. Ainsi, le cheveux.C’est la raison pour laquelle cer-
sang circule moins bien autour de la tains médicaments anticancéreux entraî-
Fiche 2. Le casque réfrigérant Fiche 2. Le casque réfrigérant
nent une perte des poils et en particulier COMMENT LE CASQUE maux de tête importants, parfois dans
des cheveux. EST-IL INSTALLÉ ? les heures qui suivent la pose du casque.
Pour une plus grande efficacité, les
On parle d’alopécie pour définir cette cheveux sont préalablement mouillés Des médicaments adaptés à la personne
chute partielle ou complète des cheveux (pose d’un bonnet à usage unique malade (paracétamol, etc.) atténuent
et, parfois, également des poils (sourcils, humidifié à l’eau froide, pulvérisation ces maux de tête. Il est conseillé de les
cils, barbe, poils des aisselles, du pubis). d’eau sur les cheveux, etc.). Cette prendre une demi-heure avant que le
étape prépare le patient à une basse casque ne soit posé.
Cette alopécie est l’un des effets secon- température, isole la tête du contact
daires* de la chimiothérapie. Elle est direct avec le casque et surtout, chasse La sensation de froid, provoquée par la
souvent mal vécue. En effet, outre les l’air qui circule dans les cheveux. très basse température nécessaire au bon
contraintes de la maladie et du traite- fonctionnement du casque, se propage
ment, les personnes sont atteintes dans Le casque doit être uniquement en souvent sur la nuque et dans tout le
leur image corporelle. Ceci a parfois un contact avec le cuir chevelu. Il est corps, entraînant ainsi des tremblements.
grand impact sur leur qualité de vie (voir important de protéger la nuque, les D’anciens patients suggèrent de placer
paragraphe Une chute des cheveux, p. 48). tempes, les oreilles et le front à l’aide de une serviette éponge autour du cou afin
Pose d’un casque réfrigérant
coton. de diminuer la sensation de froid. La
En fonction du produit de chimio- serviette évite que de l’eau coule dans
thérapie, porter un casque réfrigérant Selon les modèles, le casque est installé, QUELS SONT LES INCONVÉNIENTS le cou quand le casque se réchauffe. Ils
pendant la perfusion de chimiothérapie puis fixé à l’aide de bandes pour qu’il DU CASQUE ? conseillent également de prévoir un châle
vise à limiter de façon importante adhère bien au cuir chevelu. Il est disposé Le casque n’est pas toujours bien toléré, ou un vêtement supplémentaire et de ne
l’alopécie et à contribuer ainsi à une sur l’ensemble du cuir chevelu pour ne en particulier par les personnes sujettes pas hésiter à demander une couverture
amélioration du bien-être. Le traitement pas créer de zones d’alopécie. aux migraines ou atteintes d’arthrose* si la personne malade a froid. Apporter
peut alors être mieux supporté. cervicale. un peigne ou une brosse permet de se
Le casque est mis en place environ recoiffer ensuite.
Le casque est plus ou moins performant 15 minutes avant le début de la perfusion. Le casque est désagréable les 10 pre-
en fonction du médicament utilisé. Il doit rester sur la tête au moins tout le mières minutes. C’est parfois doulou- Si la durée de perfusion est longue, le
temps de la perfusion de chimiothérapie. reux : il arrive que le casque provoque des casque se réchauffe à l’air ambiant. Il doit
Fiche 2. Le casque réfrigérant
alors être changé pour rester efficace. Le

plus souvent, il est remplacé toutes les
Y A-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS
AU PORT DU CASQUE ?
Fiche 3. Les professionnels
45 minutes jusqu’à la fin de la perfusion.
Si un bonnet humidifié a été mis en place
Le casque réfrigérant est contre-indiqué
chez les personnes atteintes d’un can-
au service du patient
sous le casque, il est également remplacé cer du sang ou de la lymphe* ou qui
à cette occasion. présentent des métastases du cuir
chevelu ou du crâne.
A u cours de la maladie, la personne malade et ses proches rencontrent de
nombreux professionnels. Pour mieux les connaître, cette fiche explique en
quoi consiste leur activité.
L’agent de service participe aux L’anesthésiste-réanimateur est le

différentes tâches pour le confort de médecin spécialiste chargé du suivi de
la personne malade : l’entretien des la personne malade avant, pendant et
locaux, la distribution des repas et après une intervention chirurgicale.
éventuellement, l’accueil des personnes. C’est lui qui l’endort, la surveille, assiste
son réveil et prend en charge la douleur
L’aide-soignant participe aux soins après l’opération.
des patients en collaboration avec
l’infirmier. L’assistant social de l’hôpital est un
professionnel du domaine social, qui
L’anatomopathologiste ou patho- accompagne la personne malade et
logiste est le médecin spécialiste qui sa famille, et les aide à résoudre leurs
examine au microscope des cellules* difficultés économiques et sociales. On
et des tissus* prélevés sur la personne parle aussi de travailleur social.
malade. Son rôle est déterminant dans
le diagnostic* et l’orientation du choix L’attaché de recherche clinique assiste
des traitements lors de la réunion de le médecin responsable d’un essai
concertation pluridisciplinaire*. thérapeutique. Dans le cadre de cet essai,
Fiche 3. Les professionnels au service du patient Fiche 3. Les professionnels au service du patient
il participe à l’évaluation des effets du Le chirurgien est le médecin qui opère lien avec l’équipe de nutrition, en colla- L’infirmier diplômé d’État (IDE) est
traitement proposé et fait le lien entre un patient sous anesthésie* locale ou boration avec un médecin nutritionniste chargé des soins aux personnes malades,
l’équipe médicale et la personne malade. générale. En cancérologie, la chirurgie et l’équipe soignante. de leur surveillance et de l’administration
a différents objectifs. Une intervention des traitements prescrits par le médecin.
Le brancardier est chargé des dépla- chirurgicale peut viser à établir un L’ergothérapeute est spécialisé dans L’infirmier exerce son activité au sein
cements de la personne malade au sein diagnostic* en prélevant un fragment le traitement des troubles et des d’un établissement de soins ou en libéral.
de l’hôpital. d’une anomalie sur un tissu* ou un handicaps physiques ou psychiques. Il Le cadre de santé (ou surveillant) est un
organe afin de l’analyser. La chirurgie est aide la personne malade à se réinsérer infirmier responsable de la coordination
Le cancérologue est le médecin spé- un des traitements envisagés pour traiter dans son environnement quotidien et d’un service à l’hôpital. Il joue un rôle
cialiste du cancer. On parle d’oncologue un cancer : l’objectif est alors d’enlever la professionnel. Il lui permet d’acquérir, important de communication entre
médical (chimiothérapeute), d’hémato‑ totalité de la tumeur ou, si ce n’est pas de maintenir ou de récupérer son l’équipe soignante et la personne
oncologue pour les cancers du sang, de possible, seulement une partie pour autonomie. L’ergothérapeute propose malade.
chirurgien oncologue… réduire la taille de la tumeur ; c’est alors diverses solutions techniques, qui vont
un traitement local qui peut être précédé de l’aménagement de l’habitat à la Le manipulateur de radiologie est
Le cardiologue est le médecin spécialiste ou suivi d’un autre traitement comme résolution de problèmes d’habillage. un technicien responsable du mani-
qui procède à l’examen, au diagnostic et une chimiothérapie. Enfin, la chirurgie ement des appareils de radiologie*.
au traitement d’une personne atteinte de peut avoir pout but de réparer un organe Le gastroentérologue est le médecin Il est spécialement formé en imagerie
maladie du cœur. (sein, mâchoire...) lésé par un traitement spécialiste du tube digestif. médicale. Il assiste le radiologue.
du cancer.
Le chimiothérapeute est le médecin Le gynécologue est le médecin spécialiste Le masseur-kinésithérapeute aide à
qui traite les cancers à l’aide de mé- Le dermatologue est le médecin de l’appareil génital de la femme. rééduquer différentes parties du corps
dicaments. Il existe trois types de spécialiste des maladies de la peau, des grâce à des mouvements adaptés. Il
médicaments possibles : la chimio- cheveux, des ongles et des muqueuses. L’ h é m a t o l o g u e e s t l e m é d e c i n réalise, sur prescription médicale,
thérapie, l’hormonothérapie* ou spécialiste des maladies du sang. des actes manuellement ou à l’aide
l’immunothérapie*. On parle aussi Le diététicien prend en charge tous les d’appareils, et apprend à la personne
d’oncologue médical. problèmes nutritionnels en rapport avec L’hôtesse d’accueil est chargée de malade des gestes ou des techniques qui
le cancer et ses traitements. Il travaille en renseigner et d’orienter la personne lui permettent de remédier à ses déficits.
malade et sa famille lors de leur arrivée
à l’hôpital.
Le médecin du travail veille à la pro- coordonner ses soins, la guider vers Le pathologiste est le médecin spé- Le psychanalyste est un praticien
tection de la santé et à la sécurité au d’autres professionnels de santé, gérer cialiste qui examine au microscope formé à l’exercice de la psychanalyse.
travail, notamment en surveillant les son dossier médical et assurer une des cellules* ou des tissus* prélevés Il est psychiatre ou psychologue. Il s’est
conditions d’hygiène du travail, les prévention personnalisée. La personne sur la personne malade. On parle aussi lui-même soumis, à une psychanalyse
risques de contagion et l’état de santé malade s’adresse en priorité à lui en d’anatomopathologiste. personnelle, accompagnée d’une
des travailleurs. Il s’agit autant de la cas de problème de santé. Le médecin formation théorique et pratique.
santé physique que mentale (stress, traitant est un médecin généraliste ou un Le personnel d’accueil est chargé de La psychanalyse classique s’exerce
fatigue, etc.). Le médecin du travail est spécialiste. Il exerce en libéral, à l’hôpital renseigner et d’orienter la personne habituellement en cabinet privé sur le
salarié de l’entreprise ou appartient à ou dans un centre de santé. malade et sa famille lors de leur arrivée modèle fauteuil-divan. Elle se pratique
un service interentreprises de santé au à l’hôpital. parfois de manière aménagée, en face
travail. L’oncologue est le médecin cancéro- à face, dans des lieux de consultation
logue plus particulièrement spécialisé Le pharmacien contrôle, prépare publique et même à l’hôpital. On parle
Le médecin généraliste est le médecin dans les traitements du cancer par et délivre les médicaments prescrits alors de psychothérapie d’inspiration
habituel de la personne malade. Il prend chimiothérapie ou radiothérapie*. On par les médecins. Il peut également psychanalytique.
en charge ses différents problèmes de parle d’oncologue médical (chimio- donner des renseignements sur le mode
santé. Il a un rôle très important lors thérapeute) ou d’oncologue radio- d’administration des médicaments et Le psychiatre est le médecin spécialiste
du diagnostic, du traitement et de la thérapeute (radiothérapeute). leurs effets secondaires. des maladies mentales. Il diagnostique et
surveillance du cancer pendant les traite les troubles psychopathologiques
périodes où la personne malade est à son L’orthoprothésiste est un technicien Le physicien est spécialiste du fonc- (anxiété*, dépression*, confusion,
domicile. Il fait le lien par des contacts qui fabrique des prothèses externes tionnement et du contrôle des appareils troubles du comportement et difficultés
téléphoniques, des comptes rendus et destinées à remplacer un membre ou une de radiologie*. On parle aussi de relationnelles, etc.). Il peut prescrire
des courriers médicaux avec l’hôpital partie de membre après une amputation. radiophysicien ou de physicien médical. des médicaments psychotropes (anti-
ou la clinique où est soignée la personne dépresseurs, etc.). Il reçoit aussi les pa-
malade. Il peut être le médecin traitant L’orthophoniste est spécialisé dans la Le pneumologue est le médecin tients ou leur famille en entretien pour
déclaré en tant que tel à la Sécurité rééducation des troubles de la voix, du spécialiste des maladies des poumons et un soutien ou un suivi psychothérapique.
sociale. langage et de la déglutition après une des voies respiratoires. Lorsqu’il travaille en cancérologie, on
opération ou une radiothérapie de la parle aussi de psycho-oncologue ou
Le médecin traitant est le médecin bouche ou de la gorge. d’oncopsychiatre.
choisi par la personne malade pour
Le psychologue est un professionnel de atteintes de cancer ou de leurs proches. La socioesthéticienne aide à la qualité L’urologue (ou chirurgien urologue)
l’écoute, formé à aider des personnes en L’équipe soignante bénéficie également de vie des personnes hospitalisées par est le médecin spécialiste des problèmes
situation de souffrance psychique, en de son écoute et de son soutien en cas de la mise en œuvre de soins esthétiques, urinaires et génitaux, et en particulier
entretien individuel ou en groupe. Il est besoin. coiffure, maquillage, manucure, etc. du diagnostic, du traitement et de la
diplômé en psychopathologie clinique surveillance des cancers urologiques :
et pathologique (master professionnel). Le radiologue est le médecin spécialiste Le sophrologue propose des techniques cancer du rein, de la vessie, de la prostate,
Il assure un soutien et un suivi psycho- qui réalise et interprète des images de soutien fondées sur des exercices de des testicules, du pénis, etc. C’est lui qui
thérapique des personnes malades et de parties du corps ou d’organes lors respiration consciente, des visualisations opère le patient pour enlever la tumeur.
de leurs familles. Il est aussi à même de des examens radiologiques (ou exa- positives et des massages de détente.
repérer la détresse liée à la maladie et à mens d’imagerie) qui contribuent au
ses traitements, et les troubles psycho- diagnostic. Il existe différents examens
pathologiques. Lorsqu’il travaille en radiologiques : radiographie, écho-
cancérologie, on parle aussi de psycho- graphie, scanner, IRM (Imagerie par
oncologue ou d’oncopsychologue. Résonance Magnétique).
Le psychomotricien est spécialisé La secrétaire médicale accueille, ren-

dans la rééducation des troubles du seigne et oriente la personne malade.
mouvement (bégaiement, tics, pro- Elle organise les rendez-vous de consul-
blèmes de coordination, d’orientation, tations, assure le contact avec l’équipe
d’équilibre…). Il utilise des techniques soignante et tient à jour le dossier médi-
de relaxation, d’expression corporelle ou cal du patient. On parle aussi d’assistante
plastique, d’éducation gestuelle, de jeux médicale.
d’équilibre et de coordination.
Le sexologue aide la personne malade
Le psycho-oncologue est le médecin et son (sa) partenaire de vie à gérer les
psychiatre, le psychologue ou le psy- difficultés sexuelles liées à la maladie
chanalyste spécifiquement formé aux et ses traitements. On parle aussi de
problèmes psychiques des personnes sexothérapeute.
Fiche 4. Les traitements ciblés
D e récentes découvertes ont mis

au point de nouveaux médica-
ments dont la façon d’agir est différente
Ces médicaments ne font pas la diffé-
rence entre les cellules cancéreuses et les
cellules saines, ils les atteignent toutes,
de celle de la chimiothérapie : ils ne ce qui provoque des effets secondaires*
s’attaquent plus à l’ADN des cellules comme une chute des globules blancs*,
cancéreuses, mais ils freinent ou arrêtent une perte des cheveux, des troubles
leur développement. digestifs, etc. (voir chapitre 6 Les effets
secondaires d’une chimiothérapie, p. 41).
On parle de traitements, de thérapeu-
tiques ou encore de thérapies ciblés car DE QUOI UNE TUMEUR A-T-ELLE
ils visent une cible bien déterminée : les BESOIN POUR SE DÉVELOPPER ?
mécanismes grâce auxquels la tumeur se Plusieurs éléments sont nécessaires au
développe. Le principe de ces traitements développement d’une tumeur.
est de priver la tumeur d’éléments indis-
pensables à son développement. D’une part, elle doit se nourrir. Pour
cela, elle fabrique ses propres vaisseaux
La plupart des médicaments de chimio- sanguins à l’aide de substances qu’elle
thérapie agissent à l’intérieur même produit elle-même. Ces substances sont
des cellules*, au niveau de l’ADN*. des agents angiogènes. Si on empêche
Ils les empêchent de se multiplier. Les la tumeur de fabriquer ces vaisseaux
cellules qui ne peuvent pas se multiplier sanguins, on l’empêche de se nourrir et
finissent par mourir. On parle d’action donc de se développer.
cytotoxique, autrement dit d’action
toxique pour les cellules.
Fiche 4. Les traitements ciblés Fiche 4. Les traitements ciblés
D’autre part, les cellules doivent se Ils agissent : Certaines hormones stimulent la crois- Différentes hormonothérapies sont
diviser pour que la tumeur grossisse. Les ●●sur les substances dont la tumeur a sance des cellules cancéreuses et donc utilisées pour traiter le cancer.
recherches scientifiques ont repéré des besoin pour fabriquer ses propres le développement de la tumeur, elles
signaux à l’intérieur des cellules qui les vaisseaux sanguins* (les agents an- constituent de véritables facteurs de La première consiste à administrer des
font se diviser. Ces signaux sont appelés giogènes) ; croissance. médicaments entrant en compétition
des facteurs de croissance. ●●ou sur les mécanismes qui stimulent avec les hormones qui favorisent la
la division des cellules (les facteurs de Une hormonothérapie vise à limiter l’ac- croissance de la tumeur.
Ils sont souvent utilisés en association croissance). tion de ces hormones sur les cellules ou
avec les autres traitements du cancer à diminuer leur sécrétion afin de ralen- La deuxième consiste à administrer
(voir chapitre 1 La chimiothérapie et les En agissant sur ces deux principaux tir ou d’arrêter la croissance des cellules des médicaments qui agissent contre
différents traitements possibles du cancer, mécanismes de développement de la cancéreuses. l’hormone visée.
p. 9). Leurs effets secondaires sont tumeur, les traitements ciblés freinent
différents de ceux de la chimiothérapie. ainsi sa croissance. Une hormone est une substance chi- Le troisième type d’hormonothérapie
mique produite par certaines glandes de vise à bloquer la production des hor-
L’utilisation des traitements ciblés du QUELS SONT LES TYPES DE l’organisme. Les hormones agissent sur mones soit par des médicaments, soit
cancer est récente et ce domaine est en MÉDICAMENTS UTILISÉS ? le développement ou le fonctionnement en enlevant l’organe qui les produit lors
pleine évolution. Votre cancérologue peut Il existe 3 types de traitements ciblés qui d’un organe. Parfois, elles stimulent la d’une opération chirurgicale.
vous renseigner sur les dernières avancées se différencient par leur action spécifique croissance des cellules* cancéreuses.
de ces nouveaux traitements. sur l’un ou l’autre des deux principaux Le médecin propose l’hormonothé-
mécanismes de développement de la Une glande est un organe dont la fonction rapie adaptée à la situation du patient.
tumeur : les hormonothérapies, les trai- est de fabriquer certaines substances Ce choix dépend entre autre du type de
COMMENT LES TRAITEMENTS tements avec des anticorps et les traite- qu’elle libère ensuite, soit dans le sang tumeur, de l’âge de la personne malade,
CIBLÉS FREINENT-ILS LE ments inhibiteurs. (glande endocrine), soit à l’extérieur de de son avis ainsi que des habitudes de
DÉVELOPPEMENT DE LA TUMEUR ? l’organisme (glande exocrine). Certaines l’équipe médicale.
Les traitements ciblés freinent la crois- Les hormonothérapies glandes produisent des hormones
sance de la tumeur en s’attaquant aux L’hormonothérapie est le traitement indispensables au bon fonctionnement Ce traitement est différent du trai-
mécanismes qui lui permettent de se ciblé le plus ancien. de l’organisme. tement hormonal de la ménopause.
développer. Votre médecin est à votre écoute pour
vous renseigner à ce sujet.
L e s h o r m o n ot h é r a p i e s p e u ve n t En fonction du développement Diriger les anticorps contre les fac- Il existe actuellement trois types
actuellement être utilisées pour traiter des données scientifiques, d’autres teurs de croissance des cellules can- d’anticorps qui peuvent être utilisés
les cancers du sein, du corps de l’utérus cancers pourront être traités par hor- céreuses est un traitement possible. En pour traiter les cancers du sein, du côlon
et de la prostate. monothérapies. empêchant les facteurs de croissance et de la sphère ORL.
d’agir, les anticorps empêchent indirec-
LOCALISATIONS tement la cellule de se diviser, bloquant En fonction du développement des
ainsi sa croissance. données scientifiques, d’autres cancers
Sein Certaines cellules cancéreuses du sein ou du corps de l’utérus pourront être traités par les anticorps.
(l’endomètre) se développent sous l’action d’hormones (œs- Les noms de ces anticorps se terminent
trogènes ou progestérone). Lorsque les hormonothérapies souvent par –mab, comme le trastuzumab
Corps de l’utérus
bloquent l’effet de ces hormones sur les cellules cancéreuses, par exemple. Ils sont injectés directement
(endomètre)
la croissance de la tumeur est arrêtée. dans une veine ou un cathéter*.
Les cellules cancéreuses de la prostate se développent sous ANTICORPS

l’action d’hormones appelées les androgènes. Lorsque les LOCALISATIONS SPÉCIFICITÉS
Prostate CORRESPONDANT
hormonothérapies bloquent l’effet des androgènes sur les
cellules cancéreuses, la croissance de la tumeur est arrêtée. Pour certains cancers du sein qui
présentent une anomalie biologique,
sous la forme d’une présence en nombre
Trastuzumab
élevé de récepteurs* appelés HER2 sur
la cellule (voir le guide d’information Les
Sein
traitements des cancer du du sein).
Les anticorps naissent comme n’appartenant pas à
Les anticorps sont des protéines* pro- l’individu. Les anticorps permettent Médicament qui empêche l’action d’un
duites par l’organisme et qui ont pour de lutter contre les infections* et les Bevacizumab facteur de croissance* qui lui-même agit
rôle de neutraliser certaines substances, cancers. Certains sont fabriqués en sur des agents angiogènes.
les antigènes*, que les anticorps recon- laboratoire.
Côlon et ORL Cetuximab Dirigé contre le récepteur appelé HER1.
Des informations détaillées sur les hormonothérapies sont disponibles dans les guides
Les traitements des cancers du sein et Les traitements des cancers de la prostate.
Les inhibiteurs terminent en –inib, comme le sunitinib QUELS SONT LES EFFETS Les antiangiogènes font augmenter
Un autre type de traitements ciblés par exemple. SECONDAIRES DES TRAITEMENTS la tension artérielle.
utilise des inhibiteurs. CIBLÉS ?
De nombreuses molécules sont en De manière générale, les médicaments Les anticorps, en particulier le trastu-
De manière générale, un inhibiteur est cours d’évaluation et peu d’inhibiteurs utilisés pour des traitements ciblés zumab, sont parfois responsables de
une substance qui ralentit ou arrête sont encore utilisés. Ils peuvent être n’entraînent pas les mêmes effets troubles cardiaques qui nécessitent une
une réaction. Ce sont des molécules qui utilisés pour traiter les cancers du rein, secondaires qu’une chimiothérapie surveillance régulière de la personne
viennent perturber le développement de des bronches, certaines leucémies et classique (voir chapitre 6 Les effets secon- soignée.
la tumeur, soit en bloquant les agents tumeurs digestives. daires d’une chimiothérapie p. 41). Ils sont
angiogènes soit en perturbant certains le plus souvent moins importants. Des médicaments adaptés visent
facteurs de croissance. En fonction du développement à contrôler ces effets secondaires
des données scientifiques, d’autres L’hormonothérapie provoque des effets qui peuvent disparaître à l’arrêt des
Cette fonction est indiquée, dans leur cancers pourront être traités par les identiques à ceux de la ménopause traitements.
nom : les médicaments inhibiteurs se inhibiteurs. (bouffées de chaleur, par exemple).
INHIBITEUR
LOCALISATIONS CORRESPON- SPÉCIFICITÉS
DANT
C’est un antiangiogène*
qui empêche les molécules
Sunitinib
Rein produites par la tumeur (les
Sorafenib
angiogènes) de fabriquer
ses vaisseaux sanguins.
Bronches Erlotinib
C’est un inhibiteur
Certaines leucémies et tumeurs d’enzymes* nécessaires à
Imatinib la croissance de la tumeur.
digestives particulières
Glossaire : Les mots et leur sens

Ce glossaire explique les termes en rapport avec le guide
Comprendre la chimiothérapie.
* : voir ce mot
Ambulatoire : se dit d’un traitement qui

A
permet au patient de sortir de l’établisse-
ment de santé quelques heures après un
ADN/acide désoxyribonucléique :
traitement.
longue double chaîne de molécules en
spirale qui compose les chromosomes.
Anémie : diminution du nombre de
On parle aussi d’hélice d’ADN. L’ADN
globules rouges* dans le sang, qui se
se trouve dans le noyau de chaque cellule
traduit notamment par une grande
du corps.
fatigue, une pâleur, un essoufflement.
Alopécie : chute partielle ou complète
Anesthésie : acte qui consiste à endor-
des cheveux et, parfois, également des
mir et rendre insensible un patient (anes-
poils (sourcils, cils, barbe, poils des
thésie générale) ou une partie du corps
aisselles, du pubis). Il s’agit de l’un des
(anesthésie locale).
effets secondaires* temporaires de
certains médicaments de chimiothérapie.
Anesthésique local : produit utilisé
pour endormir une partie du corps du
patient.
Antécédent : fait antérieur concernant Anxiété : sentiment de danger imminent Cathéter : tuyau souple et fin installé CECOS (Centre d’Étude et de Conser-
la santé du patient ou de sa famille. face à une situation précise ou non. dans une veine afin d’y injecter un pro- vation des Œufs et du Sperme) : orga-
L’anxiété se traduit par un malaise géné- duit ou des médicaments, et qui per- nisme où il est possible de déposer son
Antécédent chirurgical : opération déjà ral, un désarroi, une agitation ou une sen- met également d’effectuer des prises sperme et qui le conserve avant un traite-
subie. sation d’anéantissement. de sang. Un cathéter diminue le risque ment susceptible d’entraîner une stérilité.
d’abîmer les veines et facilite les per-
Antécédent médical : traitement déjà Aplasie : très forte diminution des glo- fusions de chimiothérapie. Le cathé- Cellule : élément visible au microscope
subi ou en cours, ou maladie antérieure bules blancs*, accompagnée d’une baisse ter améliore le confort du patient qui dont est constitué tout organisme vivant.
(diabète, maladie cardiaque, etc.). des autres composants du sang (globules n’a pas besoin de subir une piqûre à Plantes et animaux sont composés
rouges* et plaquettes*). C’est un effet chaque injection. On parle aussi de de cellules très différentes qui se
Antiangiogène : médicament qui secondaire* temporaire de certains médi- port-à-cath® ou PAC, ou encore de multiplient, meurent et se renouvellent.
bloque le mécanisme permettant à la caments de chimiothérapie. chambre implantable. Des cellules cancéreuses sont des cellules
tumeur de développer des vaisseaux qui se sont modifiées et se multiplient de
sanguins, l’empêchant ainsi de se Artère : gros vaisseau sanguin* qui Cavité abdominale : espace situé façon incontrôlée.
nourrir. conduit le sang du cœur vers les organes. au niveau du ventre (l’abdomen) à
l’intérieur duquel sont regroupés Chimiosensible : se dit d’une tumeur*
Anticoagulant : médicament qui dimi- Arthrose : altération des articulations l’estomac, le foie, les reins, etc. cancéreuse qui réagit aux médicaments
nue la coagulation du sang, évitant ainsi provoquée par une usure mécanique. de chimiothérapie, notamment lorsque
la formation de caillots dans les vais- Cavité péritonéale : espace situé entre la taille de la tumeur diminue sous l’effet
seaux sanguins. les deux membranes qui tapissent d’une chimiothérapie.
C l’intérieur de l’abdomen (le péritoine) et
Antiémétique : médicament qui agit recouvre les organes tels que l’estomac, le Chirurgie : acte médical qui consiste
contre les nausées et les vomissements. Cancer : maladie provoquée par la foie, le pancréas, etc. à opérer un patient. Une opération
transformation de cellules* qui devien- chirurgicale a pour but soit de prélever
Antigène : substance qui stimule le nent anormales et prolifèrent de façon un fragment d’une anomalie afin de
système de défense de l’organisme. incontrôlée. Ces cellules déréglées finis- l’analyser (c’est alors un examen), soit
Celui-ci produit alors des anticorps. sent souvent par former une masse d’enlever une tumeur et éventuellement,
qu’on appelle tumeur maligne. les ganglions proches de l’organe atteint
(c’est alors un traitement).
Clavicule : os long sur l’avant de Diagnostic : démarche qui identifie la Quand ils rencontrent les organes, les d’effets secondaires : les effets secon-
l’épaule. maladie à l’origine des manifestations ultrasons émettent un écho. Capté par daires immédiats* et les effets secon-
anormales ressenties par le patient. un ordinateur, cet écho est transformé daires tardifs*. On parle aussi d’effets
Colique : douleur soudaine, parfois en images sur un écran de télévision. Ces indésirables.
violente au niveau du ventre. Dispositif d’annonce : ensemble des images peuvent ensuite être imprimées.
dispositions prévues par le Plan national Effet secondaire immédiat : effet
Collyre : médicament sous forme de de lutte contre le cancer pour améliorer Éducation thérapeutique : ensemble secondaire qui apparaît dans les pre-
crème ou de gouttes qui s’applique dans les conditions dans lesquelles le d’actions visant à aider les patients miers mois d’un traitement (nausées,
l’œil. diagnostic* de cancer et les traitements et leurs proches à acquérir des com- perte de cheveux, etc.). Temporaire, il
sont annoncés aux personnes malades. pétences pour gérer au mieux la mala- disparaît généralement après la fin des
Cure : traitement médical d’une durée Ce dispositif d’annonce a pour objectif die. L’éducation thérapeutique cherche traitements.
déterminée. d’instaurer dès le début de la maladie des à aider les patients et leurs proches à
moments d’information, de discussion comprendre la maladie, à participer Effet secondaire tardif : effet secon-
Cystite : inflammation de la vessie, et de soutien avec les différents pro- activement aux soins et à dialoguer avec daire qui apparaît après la fin d’un
organe qui stocke l’urine avant que fessionnels de santé en fonction des les soignants. Cette notion recouvre un traitement (cicatrice qui devient dou-
celle-ci ne soit évacuée. besoins de la personne malade et de ses large champ qui va de l’information loureuse...). Un effet secondaire peut
proches. sur la maladie et ses traitements à l’aide persister longtemps après l’arrêt des
psychologique et sociale, en passant par traitements et parfois, devenir définitif.
D l’organisation et la façon dont les soins Il est alors appelé séquelle.
E se déroulent à l’hôpital.
Dépression : état de profonde tristesse, Enzyme : protéine présente dans
accompagné de perte de désir et d’intérêt Échographie : technique d’examen Effet secondaire : conséquence désa- les cellules. Elle a pour fonction de
pour le monde environnant, et parfois de qui permet de regarder l’intérieur du gréable d’un traitement. Les effets secon- faciliter les réactions chimiques qui
troubles de l’appétit et du sommeil. corps à travers la peau. Cet examen est daires n’apparaissent pas de façon systé- s’y produisent. Par exemple, lors de
indolore : le médecin fait glisser sur la matique. Ils dépendent des traitements la digestion, ce sont des enzymes qui
Diabète : maladie caractérisée par un zone du corps à examiner une sonde reçus, des doses administrées, du type accélèrent la décomposition et la trans-
excès de sucre dans le sang. qui produit des ultrasons (vibrations de cancer et de la façon dont chacun réa- formation des aliments.
non audibles par l’oreille humaine). git aux traitements. Il existe deux types
Érythème : rougeur de la peau. F glandes salivaires fabriquent la salive ; Hémorragie : important écoulement de
les glandes mammaires produisent le lait sang.
Essai thérapeutique : étude dont Facteur de croissance : substance maternel.
l’objectif est d’évaluer certains aspects produite par le corps qui sert à réguler la Hormone : substance chimique pro-
d’un traitement déjà connu ou de tester croissance des cellules. Certains facteurs Globule blanc : cellule* qui combat duite par certaines glandes* de l’orga-
un nouveau traitement afin de montrer de croissance sont aussi fabriqués en les infections*. Les globules blancs se nisme. Les hormones agissent sur le
s’il apporte un avantage par rapport aux laboratoire. trouvent dans la lymphe* et dans le développement ou le fonctionnement
traitements habituellement utilisés : sang. d’un organe. Parfois, elles stimulent la
meilleure efficacité, diminution des Facteur de risque : élément qui peut croissance des cellules cancéreuses.
effets secondaires*, amélioration de favoriser le développement d’un cancer Globule rouge : cellule* qui sert à
la qualité de vie... On parle aussi d’essai ou sa rechute. transporter l’oxygène dans le sang. Hormonodépendant : se dit d’un
clinique. cancer dont le développement est
Greffe cancéreuse : cellules* cancé- sensible aux hormones*. On dit aussi
Examen biologique : analyse d’échan- G reuses qui se sont détachées de la tumeur qu’il est hormonosensible.
tillons de l’organisme (prélèvements) et qui se sont propagées dans un autre
au microscope. Cette analyse est réalisée Ganglion : petit renflement réparti endroit de l’organisme. Hormonothérapie : traitement du
dans un laboratoire d’analyse médicale. le long des vaisseaux lymphatiques*. cancer qui consiste à réduire ou à
Les ganglions jouent un rôle essentiel Guérison : disparition de toute trace de empêcher l’activité ou la production
Examen d’imagerie : examen qui per- dans la protection du corps contre les cancer après un certain temps. d’une hormone* susceptible de stimuler
met d’obtenir des images d’une partie du infections ou les cellules cancéreuses. la croissance d’une tumeur cancéreuse.
corps ou d’un organe. Il existe différents Ils mesurent normalement moins d’un Une hormonothérapie est un traitement
types d’examens d’imagerie : les exa- centimètre de diamètre. Si leur taille est H général : il agit dans l’ensemble du
mens radiologiques (radiographie*, anormale, on parle d’adénopathie. corps.
échographie*, scanner*, IRM*…) Hématome : accumulation de sang
et les examens de médecine nucléaire Glande : petit organe dont la fonction sous la peau ou dans une cavité à la suite
(scintigraphie*, TEP*). est de fabriquer certaines substances d’une rupture de vaisseaux sanguins, I
qu’elles libèrent ensuite, soit dans le canaux par lesquels circule le sang. Le
sang (glande endocrine), soit à l’extérieur sang forme un bleu. Immunothérapie : traitement qui vise
de l’organisme (glande exocrine). Les à stimuler les défenses immunitaires de
l’organisme, que constituent les cellules, L ou les vaisseaux sanguins* dans une Mycose : affection provoquée par des
les tissus et les organes, contre les cellules autre partie du corps où elles se sont champignons microscopiques. Les
cancéreuses. Laxatif : aliment ou médicament installées. mycoses peuvent atteindre la peau,
facilitant l’évacuation des selles. les orteils, les ongles, le cuir chevelu,
Infection : pénétration et prolifération Métastatique : qui a produit des ainsi que le cœur, le foie, l’estomac,
dans le corps d’un micro-organisme Liquide céphalorachidien : liquide métastases*. Un cancer est dit métas- l’utérus, etc.
invisible à l’œil nu (bactérie, virus...), dans lequel baignent le cerveau et la tatique quand ses cellules se sont
susceptible de provoquer des troubles. moelle épinière*. propagées dans un ou plusieurs autres
Une infection est locale ou généralisée endroits du corps. N
(septicémie). Liquide physiologique : liquide
semblable à celui dans lequel baignent Moelle épinière : partie du système Numération-formule sanguine (NFS
IRM (Imagerie par Résonance les cellules*. nerveux qui se trouve dans la colonne ou NF) : examen qui, à la suite d’une
Magnétique) : technique d’examen vertébrale. La moelle épinière conduit prise de sang, vise à compter les différents
qui permet de créer des images précises Lymphe : liquide légèrement coloré les informations du cerveau vers les composants du sang (globules rouges*,
des organes ou d’une partie du corps en produit par le corps dans lequel baignent organes et, inversement, des organes globules blancs*, plaquettes*) afin de
utilisant les propriétés de l’hydrogène les cellules*. La lymphe transporte et vers le cerveau. déterminer si leur nombre est suffisant.
présent dans les molécules d’eau de notre évacue les déchets des cellules. Comme le
corps. L’appareil contient un aimant très sang, la lymphe circule dans des vaisseaux, Moelle osseuse : substance qui se trouve
puissant (d’où le terme de magnétique) appelés vaisseaux lymphatiques. à l’intérieur des os et qui produit les O
qui fait réagir les molécules d’hydrogène différentes cellules* du sang (globules
et permet de les visualiser. Les images rouges, globules blancs et plaquettes). Œdème : gonflement des tissus causé
sont reconstituées par ordinateur. Un M par une accumulation anormale de
produit de contraste* est parfois injecté Mucite : inflammation des muqueuses, liquide.
au patient pour améliorer la qualité des Métastase : tumeur formée à partir de membranes qui tapissent les cavités de
images. cellules cancéreuses qui se sont détachées l’organisme. Une mucite de la bouche est Option : recommandation* d’examen
d’une première tumeur* et qui ont parfois douloureuse, mais temporaire. ou de traitement établie à partir des
migré par les vaisseaux lymphatiques* études scientifiques. Dans une même
situation, les recherches scientifiques Pneumothorax : présence anormale Protéine : substance nécessaire au humaine) pour obtenir des images
n’ont pas identifié d’examen ou de d’air entre les deux feuillets de la bon fonctionnement des tissus et des d’une partie du corps ou des organes
traitement qui présente plus d’avantages membrane qui enveloppe les poumons cellules. Les protéines sont apportées à (radiographie*, échographie*, scan-
que d’autres. Voir standard*. (la plèvre). l’organisme par l’alimentation. ner*, IRM*).
Produit de contraste : substance dont le Protocole : description précise des Radiothérapie : traitement du cancer
P trajet ou l’accumulation sont visualisés conditions et du déroulement d’une par des rayons* qui détruisent les
lors des examens destinés à obtenir des étude ou d’un traitement. Un protocole cellules cancéreuses ou stoppent leur
Pacemaker : appareil destiné à stimuler images d’une partie du corps ou d’un de chimiothérapie a pour but de spécifier développement. Les rayons sont
les contractions du cœur. organe (l’iode, par exemple). les noms et les doses de médicaments, le dirigés directement vers la tumeur et,
nombre de cures, etc. parfois, sur certains ganglions* reliés
Perfusion : injection continue goutte à Programme personnalisé de soins à l’organe atteint. La radiothérapie
goutte de médicament liquide dans les (PPS) : description du traitement Purpura : petites taches rouges sur la est un traitement local. Ce traitement
veines lors d’une chimiothérapie, par particulier proposé à chaque patient. peau qui apparaissent à la suite d’une se fait dans un service spécialisé de
exemple. Ce programme est élaboré au rupture de petits vaisseaux sanguins*. radiothérapie. On parle aussi de rayons
cours d’une réunion de concertation ou de séances de rayons.
Phlébite : inflammation d’une veine, pluridisciplinaire* et soumis au patient
pouvant provoquer son obturation par lors d’une consultation spécifique dans le R Rayon : particule ou onde invisible
la formation d’un caillot de sang. cadre du dispositif d’annonce*. À l’issue qui détruit les cellules* lors d’une
de cette consultation, le médecin lui Radiographie : examen qui permet radiothérapie*. Les rayons utilisés sont
Plaquette : composant du sang qui remet un document qui indique le ou les d’obtenir des images d’une partie du de plusieurs types : proton, neutrons,
arrête les saignements et permet la traitements à réaliser, leur durée, le lieu et corps à l’aide de rayons X*. Il s’agit d’un électrons, photons… On parle aussi de
cicatrisation. les dates prévisibles auxquelles ils doivent examen d’imagerie*. On parle parfois rayonnements ou de radiations.
se dérouler. Le programme personnalisé plus simplement de radio.
Plèvre : membrane constituée des deux de soins, parfois abrégé en PPS, est Rayon X : rayon invisible émis par
feuillets qui enveloppent les poumons. adapté ou interrompu en fonction de la Radiologie : spécialité médicale qui un tube ressemblant à une grosse
réaction du patient aux traitements ou utilise des rayons X* ou des ultrasons ampoule électrique. Les rayons X sont
de leur efficacité, et de l’évolution de la (vibration non audible par l’oreille
maladie.
plus ou moins arrêtés par les différents existe plusieurs Recommandations. On S Stade d’évolution : extension du
composants du corps humain qu’ils parle aussi de Recommandation pour la cancer. Un cancer commence par le
traversent. Les rayons qui ont pu pratique clinique (RPC). Scanner : examen qui permet d’obte- développement d’une ou plusieurs
traverser sont détectés et permettent nir des images du corps à l’aide de cellules* cancéreuses. Ces cellules se
de réaliser des images de l’intérieur du Réseau : organisation qui vise à coor- rayons X*. C’est un type de radiogra- multiplient et forment une tumeur.
corps. Les rayons X sont également donner les acteurs de soins autour du phie* dont les images sont reconstituées Quand les cellules cancéreuses restent
appelés photons X. Selon leur puissance, patient. Lorsqu’il s’agit de la prise en par ordinateur et grâce auxquelles dans l’organe d’origine, on parle
ils peuvent être utilisés pour réaliser des charge de patients atteints de cancer, on on procède à une analyse précise de d’évolution ou d’extension locale du
examens d’imagerie* ou des traitements parle de réseau de cancérologie. différentes régions du corps. Les cancer. Plus les cellules se multiplient,
(radiothérapie). radiologues parlent aussi de tomoden- plus la tumeur grossit. Elle risque
Réunion de concertation pluridisci- sitomètre, abrégé en TDM. Le terme alors de laisser échapper des cellules
Récepteur : molécule située à l’intérieur plinaire : réunion régulière entre scanner désigne aussi l’appareil utilisé cancéreuses vers d’autres endroits de
d’une cellule ou sur sa membrane, professionnels de santé, au cours de pour réaliser cet examen. l’organisme. Si les cellules cancéreuses
capables d’accueillir d’autres molécules laquelle sont discutés la situation atteignent des ganglions*, on parle
produites par l’organisme ou des d’un patient, les traitements possibles Scintigraphie : technique d’examen qui d’extension régionale. Lorsqu’on
médicaments. en fonction des dernières études permet d’obtenir des images du corps. retrouve des cellules cancéreuses dans
scientifiques, l’analyse des bénéfices Cette technique d’imagerie utilise des d’autres organes (foie, os, poumon, etc.),
Récidive : réapparition de cellules et les risques encourus, ainsi que produits faiblement radioactifs qui sont on parle d’extension métastatique ou
cancéreuses, au même endroit ou dans l’évaluation de la qualité de vie qui va en injectés, puis repérés. d’extension à distance du cancer.
une autre région du corps. résulter. Les réunions de concertation
pluridisciplinaires rassemblent au Site implantable : petit boîtier placé Standard : examen ou traitement
Recommandation : examen ou trai- minimum un chirurgien, un oncologue sous la peau du thorax* et relié à une considéré comme le meilleur après
tement préconisé dans une situation médical et un radiothérapeute. Le veine par un petit tuyau (cathéter). l’analyse des études scientifiques. Un
donnée qui suit les recherches scien- médecin informe ensuite le patient et lui Grâce à une aiguille, on peut injecter un examen ou traitement standard est
tifiques. On distingue deux types de remet son programme personnalisé de produit à travers la peau dans le sang proposé de façon systématique dans une
recommandations : les Standards, soins* (PPS). sans abîmer les veines des bras. On parle situation donnée. Il arrive que le médecin
lorsqu’il existe une seule Recom- aussi de chambre implantable ou de ne puisse pas disposer de l’examen ou
mandation, et les Options, lorsqu’il Port-à-Cath® (PAC). appliquer le traitement standard du fait
de facteurs particuliers liés au patient ou Traitement adjuvant : traitement com- U V

à sa maladie : le médecin propose alors plémentaire d’un traitement principal.
un ou plusieurs examens ou traitements Une chimiothérapie est un traitement Ulcération : plaie parfois profonde, qui Vaisseau lymphatique : canal par
mieux adaptés à la situation. Voir adjuvant lorsqu’elle complète une opé- ne cicatrise pas facilement. lequel circule la lymphe (liquide dans
recommandation* et option*. ration chirurgicale, par exemple. lequel baignent les cellules) et qui relie
Urticaire : éruption cutanée, ressem- les ganglions* entre eux pour former le
Stérile : qui ne contient pas de microbe. Tumeur : grosseur plus ou moins blant à des piqûres d’ortie, souvent due système lymphatique.
volumineuse due à une multiplication à une réaction allergique.
excessive de cellules* normales (tumeur Vaisseau sanguin : canal par lequel
T bénigne) ou anormales (tumeur mali- circule le sang (artère, veine ou petit
gne). Les tumeurs bénignes (comme vaisseau capillaire).
TEP (tomographie par émission de par exemple les grains de beauté, les
positons) : examen qui permet d’obtenir verrues…) se développent de façon loca- Vulve : partie génitale externe de la
des images précises du corps en coupes lisée sans altérer les tissus* voisins. Les femme.
fines grâce à un traceur, un produit tumeurs malignes (cancer) ont ten-
faiblement radioactif. Ces images sont dance à envahir les tissus avoisinants et
reconstituées en trois dimensions sur un à migrer dans d’autres parties du corps
écran d’ordinateur. (métastases).
Thorax : partie supérieure du tronc qui Tumeur primitive : tumeur à partir de

contient le cœur et les poumons. laquelle s’échappent des cellules cancé-
reuses qui vont former des métastases
Tissu : ensemble de cellules* qui ont dans d’autres parties du corps.
une même fonction (tissu musculaire ou
tissu osseux par exemple).
Membres du groupe de travail Relecteurs

Nous remercions chaleureusement les patients et leurs proches qui, par leur implication et leurs Relecteurs de la réédition actualisée Erick Chirat, oncologue
commentaires, ont contribué à l’élaboration de ce guide : M. GENIEZ, J. ANGER, A. GARY, J. FRANÇOIS, Emmanuel Achille, oncologue médical, radiothérapeute, CRTT, Meudon la
J. TUFFERY, J. LAWRIW, M. MORTELECQUE, F. FORTIN, M.-A. BOLLENGIER, M.‑P. DUCOUROUBLE, Clinique Claude Bernard, Metz Forêt
L. DELANNOY et d’autres personnes ayant souhaité rester anonymes. Lydie Aimard, oncologue Philippe Dalivoust, oncologue médical,
radiothérapeute, CHP Clairval et Clinique La Casamance, Aubagne
Beauregard, Marseille Marie Déchelette, méthodologiste,
Coordination de la réédition actualisée Gérard Auclerc, oncologue INCa, Boulogne-Billancourt
médical, Centre Charlebourg, Valérie Delavigne, linguiste, INCa,
L. LEICHTNAM-DUGARIN, chargée de mission en santé, responsable des La Garenne-Colombes Boulogne-Billancourt
méthodologistes, INCa, Boulogne‑Billancourt (méthodologiste) Anne Bellanger, chargée de mission, Sylvie Detry, chargée de mission essais
P. VENNIN, oncologue médical, Centre Oscar Lambret, Lille (coordonnateur) direction de la Qualité des Soins, INCa, cliniques, INCa, Boulogne-Billancourt
P. KERBRAT, oncologue médical, Centre Eugène Marquis, Rennes (coordonnateur) Boulogne-Billancourt Marianne Duperray, chargée de
Dominique Bonnard, oncologue mission, direction Information des
radiothérapeute, Clinique Catherine de publics, INCa, Boulogne-Billancourt
Groupe de travail scientifique initial Sienne, Nantes Philippe Gomez, oncologue
Sylvie Brusco, méthodologiste, radiothérapeute, Centre Frédéric Joliot,
C. ALLEAUME, oncologue médical, Centre Hospitalier, Saint-Brieuc chargée de mission en santé, INCa, Rouen
L. GASNAULT, oncologue médical, Centre Joliot Curie, Saint-Martin-les-Boulogne Boulogne-Billancourt Philippe Janoray, oncologue
M. HEBBAR, oncologue médical, CHRU, Hôpital Huriez, Lille Sylvie Burnel, chargée de mission, radiothérapeute, Dijon
E. LUPORSI, oncologue médical, Centre Alexis Vautrin, Nancy direction de la Qualité des Soins, INCa, Dominique Jaubert, oncologue médical,
P. MAREC-BÉRARD, pédiatre, Centre Léon Bérard, Lyon Boulogne-Billancourt Centre d’oncologie-radiothérapie,
H. SIMON, oncologue médical, CHR, Brest Julien Carretier, coordonnateur, Clinique Tivoli, Bordeaux
chargé de mission en santé, INCa, Hervé Lauche, oncologue
Boulogne-Billancourt radiothérapeute, Montpellier
Élisabeth Luporsi, oncologue médical, Relecteurs de la première édition E. Farjas, médecin, Cabinet médical, St F. May-Levin, responsable groupe de
Centre Alexis Vautrin, Nancy V. Andrieu, gynécologue, Cabinet Quentin Fallavier parole, Ligue nationale contre le cancer,
Dominique Manoux, oncologue médical, Colmar K. Fizazi, oncologue médical, Institut Paris
radiothérapeute et médical, Centre C. Bressac, oncologue médical, Clinique Gustave Roussy, Villejuif P. Saltel, psychiatre, Centre Léon
de cancérologie, Thiais de la Casamance, Aubagne Y. Kessler, oncologue médical, Bérard, Lyon
André Mathieu, oncologue médical, L. Cals, oncologue médical, Hôpital Polyclinique de Gentilly, Nancy C. Van Koutte, assistante de direction,
Clinique Les Genêts, Narbonne Font-Pré, Toulon R. Largillier, oncologue médical, Centre Centre Oscar Lambret, Lille
Valérie Mazeau-Woynar, responsable B. Colas, médecin, Cabinet médical, Antoine Lacassagne, Nice R. Vasseur, infirmière générale, Institut
du département des recommandations, Ermont J.-F. Latour, pharmacien, Centre Léon Curie, Paris
direction de la Qualité des Soins, INCa, P. Colombat, oncologue médical, Bérard, Lyon E. Voog, hématologue-oncologue,
Boulogne-Billancourt CHRU, Tours J.-P. Lotz, oncologue médical, Hôpital Clinique Victor Hugo, Le Mans
Karina Oddoux, chargée de mission, F. Dandine, infirmière chef de centre, Tenon, Paris V. Zundel, médecin, Cabinet médical,
direction Information des publics, INCa, Cabinet médical SNCF, Montpellier Soultz
Boulogne-Billancourt T. Dorval, oncologue médical, Institut
Hassan Rhliouch, oncologue Curie, Paris
radiothérapeute, Centre Marie Curie, J.-C. Eymard, oncologue médical,
Arras Institut Jean Godinot, Reims
Richard Villet, Chef de service viscérale V. Fabre, oncologue médical, Clinique
et gynécologique, Groupe Hospitalier des Cèdres, Cornebarrieu
Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris
Les guides d’information Les guides d’information

CANCER INFO actuellement disponibles
Les guides d’information CANCER INFO expliquent avec des mots simples et LES CANCERS l Les traitements des cancers de la
clairs l’état des connaissances actuelles sur les cancers, leurs traitements et leurs l Les tumeurs du cerveau (2010) thyroïde (2013)
conséquences. Ils visent à : l Les traitements du cancer du côlon l Les traitements des cancers de
●●rendre accessible une information validée, compréhensible et à jour ; (2010) l’estomac (2014)
●●améliorer la compréhension des différents aspects de la maladie et de ses l Les traitements du cancer du foie l Comprendre le lymphome Hodgkinien
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(2010) (2014)
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●●permettre aux patients de mieux participer aux choix de leurs traitements. (2010) (2014)
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(2011) (2015)
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L’Institut national du cancer met également à disposition de ceux qui sont à la l Les traitements des cancers des VADS l Les traitements du mélanome de la
recherche d’une information de référence sur les cancers : (2012) peau (2016)
l Les traitements du cancer de l Les traitements des cancers du
●●la ligne téléphonique d’information et d’écoute CANCER INFO, 0 805 123 124
l’endomètre (2013) poumon (2017)
(service et appel gratuits) ;
l Les traitements du cancer du rein l Comprendre le cancer de la prostate
●●rubrique Patients et proches, sur son site www.e-cancer.fr. (2013) (2017)
l Les traitements des cancers du sein
(2013)
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Les informations de ce guide ne peuvent en aucun cas tenir lieu d’avis médical. Elles n’ont notamment
pas valeur ni de diagnostic, ni de pronostic ni d’avis thérapeutique qui relèvent exclusivement
du colloque singulier entre un médecin et son patient. L’Institut national du cancer ne saurait être
tenu responsable de tout préjudice, direct ou indirect, de quelque nature que ce soit, résultant de
l’utilisation, même partielle, des informations de ce guide.
122 COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
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d’un cancer (2006) l Participer à un essai clinique en
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l Vivre pendant et après un cancer l La participation de mon enfant à
(2007) une recherche clinique sur le cancer
l Comprendre la radiothérapie (2009) (2016)
l Comprendre la chimiothérapie (2011) l Démarches sociales et cancer (2018)
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Édité par l’Institut National du Cancer
Tous droits réservés – Siren 185 512 777
Conception/réalisation : INCa
Couverture : Olivier Cauquil
Crédits photos : Institut Gustave Roussy - Droits réservés
Impression : CIA Graphic
Retirage : décembre 2017
ISBN : 978-2-37219-088-6
ISBN net : 978-2-37219-089-3
DEPÔT LÉGAL SEPTEMBRE 2011
0 805 123 124

SEPTEMBRE 2011
COMPRENDRE
GUIDES PATIENTS
LA CHIMIO-
THÉRAPIE
Vous êtes atteint d’un cancer qui nécessite un traitement par chimiothérapie. Ce guide
d’information a pour but de vous aider à mieux comprendre ce traitement.
à quoi sert une chimiothérapie ? Comment se déroule-t-elle concrètement ? Avec quels

effets secondaires possibles ? Quel est le rôle de chacun des membres de l’équipe
soignante ? Quelles sont les conséquences d’une chimiothérapie sur la vie quotidienne ?
Autant de questions auxquelles ce guide tente de répondre en fournissant des
informations médicales de référence et validées par des spécialistes de la
chimiothérapie.
Cependant, votre situation face au cancer est unique. Les informations de ce guide
RÉF. GUICHIM11
ne peuvent donc pas remplacer un avis médical personnalisé. Ce guide constitue

avant tout un support pour vos échanges avec votre médecin et l’équipe soignante.

Comprendre La Chimiotherapie Mel 20181015

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SEPTEMBRE 2011

à quoi sert une chimiothérapie ? Comment se déroule-t-elle concrètement ? Avec quels

ne peuvent donc pas remplacer un avis médical personnalisé. Ce guide constitue

0 805 123 124

Comment utiliser ce guide ? QU’EST–CE QU’UN CANCER ?

C e guide est consultable en fonc-

La cellule est l’unité de base de la vie. Il

1. La chimiothérapie et les différents traitements possibles du cancer........................ 9

2. Le choix des traitements ...................................................................................................... 11

3. Le déroulement d’une chimiothérapie............................................................................ 17

4. L’action d’une chimiothérapie........................................................................................... 21

5. Les aspects pratiques d’une chimiothérapie................................................................... 25

6. Les effets secondaires d’une chimiothérapie.................................................................. 41

7. La surveillance d’une chimiothérapie.............................................................................. 63

8. Mieux vivre la chimiothérapie............................................................................................ 67

T raiter un cancer consiste à éliminer la

mones* susceptibles de stimuler la

Une équipe pluridisciplinaire choisit Le médecin explique les avantages et les

L e déroulement d’une chimio-

avec l’accord du médecin, de reporter le chimiothérapie au moment des consul- À retenir

4. L’action d’une chimiothérapie

L a chimiothérapie est utilisée

À retenir 5. Les aspects pratiques

La façon d’administrer des médicaments Administrer une chimiothérapie dans

2 Cathéter situé sous la peau

2 Raccord externe du cathéter

Cathéter simple ou cathéter veineux central

gonflement anormal, rougeur, écoule- Y a-t-il des contre-indications ou À retenir

6. Les effets secondaires

8. Mieux vivre la chimiothérapie

Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie

Fiche 2. Le casque réfrigérant

Fiche 3. Les professionnels au service du patient

Fiche 4. Les traitements ciblés

Fiche 1. Mieux gérer

Nom et dosage des médicaments Nombre et dates des cures

Date de la 1ère cure : .......................................

Date de la 2e cure : .......................................

Date de la 3e cure : .......................................

Date de la 4e cure : .......................................

Date de la 5e cure : .......................................

Date de la 6e cure : ......................................

Nausées, vomissements ..........................  Risque d’infection ...................................  CURE 2 Date / Mois :...........................

CURE 3 Date / Mois :........................... CURE 6 Date / Mois :...........................

Fiche 2. Le casque réfrigérant

L ’équipe soignante peut proposer un casque réfrigérant à la personne malade pen-

QU’EST-CE QU’UN racine du cheveu. Moins atteinte par les

alors être changé pour rester efficace. Le

L’agent de service participe aux L’anesthésiste-réanimateur est le

Le psychomotricien est spécialisé La secrétaire médicale accueille, ren-

Fiche 4. Les traitements ciblés

D e récentes découvertes ont mis

Les cellules cancéreuses de la prostate se développent sous ANTICORPS

Glossaire : Les mots et leur sens

Ambulatoire : se dit d’un traitement qui

de facteurs particuliers liés au patient ou Traitement adjuvant : traitement com- U V

Thorax : partie supérieure du tronc qui Tumeur primitive : tumeur à partir de

Membres du groupe de travail Relecteurs

Les guides d’information Les guides d’information

l Fatigue et cancer (2005) l Mon enfant à un cancer :

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0 805 123 124

Comment utiliser ce guide ? QU’EST–CE QU’UN CANCER ?

Nausées, vomissements ..........................  Risque d’infection ...................................  CURE 2 Date / Mois :...........................

CURE 3 Date / Mois :........................... CURE 6 Date / Mois :...........................

Glossaire : Les mots et leur sens

Ambulatoire : se dit d’un traitement qui

de facteurs particuliers liés au patient ou Traitement adjuvant : traitement com- U V

Thorax : partie supérieure du tronc qui Tumeur primitive : tumeur à partir de