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Rac 013 0206
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DES RESSOURCES
GÉNÉTIQUES À LA
BIODIVERSITÉ CULTIVÉE
CHRISTOPHE BONNEUIL
MARIANNA FENZI
RÉSUMÉ
Le terme de « ressources génétiques » était au cœur de la
Convention sur la Diversité Biologique adoptée à Rio en 1992.
Mais comment ce concept de « ressources génétiques » fut-il
forgé ? Quels savoirs, imaginaires et formes de gestion du vivant y
étaient associés ? Quelle fut sa place à différentes périodes dans la
topologie très dynamique des problèmes environnementaux plané-
taires ? Depuis 1992, la question des « ressources génétiques » fait
l’objet au contraire d’un réétiquetage sous le vocable de « biodi-
versité cultivée » et leur valeur est réappréciée au prisme de la
notion de « services écosystémiques ». Comment rendre compte
de l’absorption des « ressources génétiques » dans ces nouveaux
cadrages discursifs dominants dans les arènes internationales ?
À la croisée d’une histoire culturelle des sciences, sensible à la
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l’institut de Vavilov à Leningrad ne comprend pas moins de 250.000 accessions, © S.A.C. | Téléchargé le 15/12/2022 sur www.cairn.info (IP: 90.119.196.153)
dont 30.000 pour le blé. De cette vaste entreprise impériale et de son bagage
mendélien, Vavilov dériva une pensée géographique des gènes, leur répartition
et leur diversité et inventa le concept de « centres d’origine », zones de
domestication d’une plante, plus riche en diversité (Vavilov, 1926). Outre les
apports archéologiques et évolutionnistes, de ces vastes prospections dans les
régions les plus riches en gènes, s’inscrivaient dans la quête moderniste de la
plante améliorée, l’animal optimal et l’homme nouveau (Flitner, 2003) :
« Nous cherchons à maîtriser le processus historique (...) à trouver
les éléments de base, les “briques et le ciment” à partir desquels les
espèces et variétés modernes sont constituées. Nous avons besoin de
cette connaissance pour posséder le matériau initial de l’amélioration
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Des briques héritées du lointain passé mais encore mal connues et situées
dans les périphéries géopolitiques, à extraire et travailler par la science pour
transformer l’avenir. Sinon le terme, l’idée de ressource génétique comme
matériau élémentaire primitif global à mobiliser pour l’entreprise rationnelle
d’amélioration génétique est là. Au même moment, le généticien animal et
collègue de Vavilov propose le terme de « genofund » (pool génétique, qui allait
devenir un concept clé de la théorie synthétique) en développant la métaphore
minière :
« Si l’on veut conserver à long terme les réserves de nombreux gènes
présents en un lieu donné, il faut concevoir ce stock comme une sorte
de ressource naturelle similaire aux réserves de pétrole, de gaz ou de
charbon par exemple » (Serebrovsky,1928, cité par Adams, 1979).
1 Toutes les traductions des textes non publiés en français ont été effectuées par nos soins.
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l’espace public, se faisant concurrence ou synergie à l’agenda d’une mosaïque © S.A.C. | Téléchargé le 15/12/2022 sur www.cairn.info (IP: 90.119.196.153)
d’arènes, faisant l’objet d’opérations de transformations, de regroupement
ou de dissociation par divers acteurs. Parmi cette multiplicité de problèmes
environnementaux, ceux qui parviennent à dominer l’agenda environnemental
global varient au cours du temps : « protection de la nature » et « conservation
des ressources » vers 1949, affirmation de la catégorie de « pollutions » à
Stokholm en 1972, puis tandem « climat » / « biodiversité » à Rio en 1992, etc.
(Mahrane et al., 2012). Dans ce paysage de problèmes candidats à la visibilité
planétaire, la question de la diversité génétique des plantes cultivées n’est guère
encore un problème saillant au sortir de la Seconde Guerre mondiale : ce sont
plutôt d’autres enjeux agricoles et environnementaux qui sont mis en avant
dans les arènes internationales et les organisations naissantes. La protection des
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espèces et des habitats dit naturels suscite la création de l’IUCN en 1948 avec
l’appui de l’UNESCO ; l’érosion des sols et la gestion des forêts et des ressources
halieutiques selon un « rendement maximal soutenu » mobilisent la FAO ; l’idée,
avancée par les États-Unis, d’une gestion et conservation « rationnelle » des
« ressources naturelles du monde » fait l’objet d’une conférence des Nations
unies en 1949 (Linnér, 2003). Mais, malgré des alertes précoces comme celle de
Harry Harlan, l’homologue américain de Vavilov à la Division of Plant Exploration
and Introduction (Harlan et Martini, 1936), la question de la disparition d’une
partie des ressources génétiques par remplacement de variétés traditionnelles
par des variétés modernes, reste encore absente des arènes de la jeune
Organisation des Nations unies. Au sein du monde des généticiens et des
sélectionneurs, l’alerte peine à se faire entendre avant les années 1960 car l’heure
est plutôt à l’exaltation des pouvoirs et des promesses de la génétique. Ainsi,
une unique touche alarmiste, en fin d’une communication de Harlan, ne suffit-
elle pas à troubler l’optimisme du symposium sur les ressources génétiques de
l’Académie des sciences américaine en 1959 (Harlan, 1961, 19). Rendre tangible
et crédible une menace sur une question nouvelle comme la diversité agricole
ne va pas de soi. Cela requiert, de la part des lanceurs d’alerte, un travail qui
implique plusieurs opérations. Pour les saisir, considérons quelques mises en
garde précoces :
“The progenies of these fields with all their surviving variations constitute
the world’s priceless reservoir of germplasm. It has waited through long
centuries. Unfortunately, from the breeder’s standpoint, it is now being
imperiled. When new barleys replace those grown by the farmers of
Ethiopia or Tibet, the world will have lost something irreplaceable”
(Harlan & Martini, 1936, 317).
recommande que la FAO… » (FAO, 1961, 21). © S.A.C. | Téléchargé le 15/12/2022 sur www.cairn.info (IP: 90.119.196.153)
“Plant breeders, searching the world for ever more productive strains,
must have genetic pools to provide ‘building stones’. The plants of
primitive agriculture and related wild plants are this treasury, now
depleted by development” (Frankel, 1967, 538).
Est ainsi posé dans ces textes un « cadre d’interprétation » (Muller, 2000)
de la question qui établit des constats et des menaces, constitue une multitudes
de phénomènes localisés en un seul objet cohérent digne d’attention planétaire,
définit des causes et des acteurs en charge des solutions.
point culminant d’une « Campagne mondiale des semences » lancée par la © S.A.C. | Téléchargé le 15/12/2022 sur www.cairn.info (IP: 90.119.196.153)
FAO en 1957 pour accélérer le transfert de capacités techniques d’innovation
variétale et de modèles juridiques pour organiser le secteur semencier dans
les pays du Sud. Cette campagne comprend 27 mesures pour remplacer les
variétés improductives par des « semences de première classe », remplacer les
systèmes informels de semences par un système faisant de la semence un produit
commercial respectant certains standards et certaines règles de propriété,
pour lever les barrières à l’installation de filiales des grandes entreprises de
sélection étrangères, et ainsi apporter aux pays en développement (Pistorius
et Wijk, 1999, 92). Cette entreprise, bientôt nommée « Révolution Verte »,
marque l’apogée du modernisme génétique décrit plus haut. La Commission
internationale du riz de la FAO déplore ainsi en 1958 que
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d’information qu’il stocke et peut être démontrée par un progrès d’un état
présent vers un état futur » (Margalef 1964 : 12 ; Kwa, 1987).
Le PBI sert surtout à financer des études écologiques fondamentales sur
les écosystèmes mais pour convaincre de son intérêt pratique, ce programme
fait, dans la toute dernière phase de son élaboration, place en son sein à une
section « Use and Management of Biological Resources » dont le comité sur
les « Plant Gene Pools » est confiée au généticien et sélectionneur Otto
Frankel. Comme le montre le leadership donné à un sélectionneur classique
(et non à un écologue ou un généticien des populations) sur ce dossier, le
PBI ne parviendra pas à reproblématiser de façon solide et opérationnelle la
question des ressources génétiques au sein de l’écologie des écosystèmes. Les
écologues du PBI, peu intéressés par la diversité génétique agricole laissent la
bride sur le cou à Frankel, qui active ses réseaux dans le milieu des généticiens
et sélectionneurs et aiguillonne la FAO.
Il n’en reste pas moins que la présence d’un axe sur les ressources génétiques
agricoles et forestières au sein d’un PBI promettant de définir scientifiquement
l’utilisation optimale de la biosphère, contribue rhétoriquement à crédibiliser
une approche écologique sur la production agricole et forestière et à inscrire
la question des ressources génétiques parmi les problèmes environnementaux
– plutôt que strictement agricoles – globaux. C’est ainsi la section « Use and
Management of Biological Resources » du PBI et la FAO qui organisent la
2e conférence technique internationale sur les ressources génétiques en 1967 à
Rome, année où est annoncée par les Nations unies la tenue pour juin 1972 de la
Conférence de Stockholm sur l’environnement humain. L’activité conjointe des
experts de la FAO et du PBI va concourir à mettre les ressources génétiques à
l’agenda du sommet de Stockholm. Ceux-ci publient les actes de la conférence
de Rome et lancent l’enquête collective « Survey of Crop Genetic Resources in their
Centres of Diversity » qui évalue l’état des ressources génétiques du monde et dont
le manuscrit circule avant Stockholm (Frankel et Bennett, 1970 ; Frankel 1973).
Ce travail porte ses fruits puisque lors de la Conférence de Stockholm, parmi
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semencières ne pourra cependant endiguer le durcissement des règles de © S.A.C. | Téléchargé le 15/12/2022 sur www.cairn.info (IP: 90.119.196.153)
propriété intellectuelles sur le vivant (nouveau traité UPOV en 1991 plus restrictif,
montée du brevet sur le vivant). Avec la montée des enjeux industriels liés aux
biotechnologies, un nouveau régime de propriété intellectuelle est consacré
par la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) adoptée à Rio en 1992
et l’accord ADPIC de l’OMC sur la propriété intellectuelle de 1995 (Boisvert
et Vivien, 2005 ; Thomas, 2006). La CDB combine en effet i) la reconnaissance
de la souveraineté nationale sur les « ressources biologiques », incluant les
ressources génétiques (Art. 15), ii) le partage des fruits des innovations tirées
de ces ressources avec les communautés locales (Art. 8j et Art. 15) et iii) la
consécration internationale de brevetisation généralisée du vivant (Art. 16.5).
La CDB adosse en somme la conservation de la biodiversité à la valorisation
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3.1. Des stocks aux processus © S.A.C. | Téléchargé le 15/12/2022 sur www.cairn.info (IP: 90.119.196.153)
L’affirmation du brevet sur les gènes, sanctionné par la Convention sur la Diversité
Biologique prolonge et renforce bien évidemment le modèle ressourciste mis en
place à l’époque de Vavilov. Cependant, le cadrage de Rio favorise parallèlement
un triple infléchissement dans la trajectoire du problème public, au point non
seulement d’ébranler les script initial des ressources génétiques, mais aussi de
conduire à une requalification du problème sous l’étiquette de « biodiversité
cultivée ».
3 http://www.planttreaty.org/
4 Cf. la récente et colossale banque de gènes de Svalbard (Norvège) établie par cofinancement
public-privé, avec le rôle clé de Bill Gates.
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Tout d’abord, dans les arènes de la CDB et leur ordre discursif, les
sélectionneurs ne sont plus les opérateurs sans intérêt de l’intérêt général de
la planète qu’ils semblaient être. Ils doivent négocier (en théorie du moins)
l’accès aux ressources génétiques contre juste rémunération. Alors que dans les
alertes des années 1960, le public concerné était une humanité indifférenciée (cf.
supra), il est alors redéfini comme constitué de parties prenantes (communautés
paysannes, États, entreprises biotech et semencières, ONG, recherche
publique) qui négocient l’accès et la rémunération de ces ressources. Avec
le fameux article 8j de la Convention, les communautés paysannes se voient
reconnaître des « connaissances, innovations et pratiques » qui présentent « un
intérêt pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique »
(Art. 8j). La diversité biologique retrouve les attachements avec les savoirs et
les cultures que le modernisme génétique lui avait reniés ; la diversité devient
« bioculturelle ». À la croisée de cette évolution et d’un tournant participatif plus
général des politiques de développement, de nouvelles approches, participatives,
de conservation in situ, se développent au CGIAR depuis 1994, tout en
restant minoritaires. La CDB souligne aussi l’importance de la conservation in
situ (Art. 8), ce qui n’a pas manqué de déteindre sur les débats entourant la
biodiversité agricole, avec le lancement d’importants projets de conservation in
situ par l’IBPGR (devenu International Plant Genetic Resources Institute, IPGRI
en 1991) depuis 1995, rompant avec la focalisation antérieure exclusive sur
les banques de gènes5 (Fenzi, Bonneuil et Gouyon, 2011). L’anthropologue et
écologue américain, Steve Brush, qui joue un rôle clé dans ce lancement, publie
peu après un ouvrage au titre emblématique, Genes in the Field : il s’agit de
comprendre la structuration et la dynamique de la diversité génétique sur le
terrain, à la rencontre de la génétique des populations et de l’anthropologie des
pratiques semencières des communautés paysannes, et de mobiliser ces savoirs
pour la conservation in situ (Brush, 2000). En 2006, l’IPGRI adopte un nouveau
nom, Bioversity International, tout à fait symptomatique d’un affichage qui se
veut proche de la biodiversité, et calqué sur un nom d’ONG.
Deuxièmement, l’intégration des ressources génétiques dans la Convention
sur la diversité biologique, constitue un espace commun aux problèmes de
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5 Des politiques et des dispositifs de conservation in situ avaient été proposés par quelques
généticiens dès la Conférence de la FAO de 1967 à Rome, mais cette piste avaient été totalement
abandonnée par l’IBPGR depuis les années 1970.
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normes « fordistes » d’évaluation des variétés cultivées ou encore la notion de © S.A.C. | Téléchargé le 15/12/2022 sur www.cairn.info (IP: 90.119.196.153)
climax en écologie), mais plutôt en fonction de leur habileté à s’ajuster à des
changements rapides et constants. À toutes ses échelles, le vivant est de plus en
plus vu comme un système agile, adaptatif, complexe et réticulé, ce qui n’est pas
sans faire écho aux représentations dominantes du nouvel ordre économique
et politique caractérisé par l’innovation perpétuelle, la spécialisation flexible,
la relocalisation et la « gouvernance » participative. Les anciens bornages, les
anciennes compartimentations (entre espèces, entre variétés de pays et variétés
élite, entre nature et culture, entre conservation et utilisation de la diversité…)
érigés par le modernisme du XXe siècle sont dépassés par une exaltation de la
connexion et de l’hybridité, qui, ici encore, arriment les nouvelles représentations
du vivant aux nouvelles représentations du social contemporaines (Castells,
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CONCLUSION
Ce parcours de près d’un siècle offre une perspective de plus longue durée
sur l’affirmation puis le reflux des « ressources génétiques » comme cadre
d’interprétation et de gouvernement global de la diversité génétique des plantes
cultivées. Il nous a également permis de suivre les inflexions des cadrages d’un
7 Sur ce phénomène, cf. les travaux en cours de Denis Pesche et Monica Castro.
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