Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
www.etnolinguistica.org
· Françoise GRENAND
-
#LA LANGUE WAYAPI
(Guyane française)
PHONOLOGIE ET GRAMMAIRE
1980
SOCIETE D'f:TUDES LINGUISTIQUES ET ANTHROPOLOGIQUES DE FRANCE
SELAF
5, rue de Marseille 7501 O PARIS
1
1
1
ir
_;
L
1
..
: . :
•
·.
En couverture :
herminette cérémonielle lele (Kuba Kasai)
· Collection Charles Ratto n.
Dessin de Corinne Venot.
LA LANGUE WAYÃPI
..
(Guyane française)
LOCALISATION DES INDIENS DE GUYANE (1975)
* village indien
galibi
St- Laurent
~. galibi
/J • arawak
L.
~
t CAYENNE
lt
"
*
p alikur
* ,
GUYANE FRANÇAISE
.' \ __/
~
X.'º" ( *
~(jil"v * \
()~ *
wayana
** emerillon
'- . ** palikur
+
• 1
1
* wayãpi
1
1
wayãpi puku
1
~ wayana (1971)
BRÉSIL
Françoise GRENAND
-
LA LANGUE WAYAPI-
.
(Guyane française-)
PHONOLOGIE ET GRAMMAIRE
1980-'
,
ISSN : 0240- 2041
ISBN : 2-85297-092-9
© SELAF - PARIS, 4eme trimestre 1980
Françoise GRENAND - The Wayãpi Language. CFrench Guiana). Phonology and Syntax.
1981, Paris, SELAF (Tradition Orale 41).
The Wayãpi language belongs to the Tupi-Guarani family and is spoken by some 300
people in French Guiana, and another 100 in Brazil. The Way~pis provide a typical
example of Guiano-Amazonian civilizat;:ion. Their· haneland is entirely covered by the
equatorial forest, ·on whose waterways they a ·r e heavily dependant. Food is obtained
by cultivation on burn-beaten land, hunting, fishing and gathering. The language has
been subjected to certain Tupi and Karib influences which have affected mainly the
lexicon.
The phonology describes a simple consonant system composed of twelve members
arranged in three series (orals , nasals, sonants) and five orders (labial, dental,
palatal, velár, glottal} and a vowel system ~ith six. oral and na~al qualities. The
· syntax describes the procedures of word formation (c~position, derivation} and the
noun and verb phrase structures. Sentence structure is then analyzedatlength on the
basis of definitions of the functions.
The concluding section contains a number of texts with a linguistic analysis 'a nd
commentary. A morpheme index is províded to facilitate the use of the volume.
I
8
'
, " karib
VÉ NEZUELA
. / '
,~
pana~ kamaraklo
>.~'°~~
~ gali 1
1
. . .,_~:-
. ~\º~ 1 \ ~o
GUYANA ,-
yarabana ··..- / 11
\
ç' J ~ taulipang ~ '>~ / \... .
1 ( · ~""
f\.
.,,..,,,. --
makusi
\
,
,
f FRANÇAIS
E lpalikur
/
/ ' • .. - , . , - - \ \ ' I """'YV''lf
1 \\ \' ' I
''
m a kiritare ../ tiliyo at\ª I
~
~ª~ºª"'
-- - - ,
a
"'
I
)\ I
-
'~ ,--< --..,.. -!
,
/
-."'••••8~ãP'
'-"'"--.r---,,..-- ,,,.
aparai
tembé
••••• •• •
famille Tupi •••• ••••
LA LANGUE WAYÃPI ·
(Guyane française)
SOMMAIRE
INTRODUCTION
J
Si l 'on envisage les perspecti ves d 'avenir, notre travail est loin
d'être terrniné : le relevé linguistique reste incomplet dans , les do-
rnaines psychologique et métaphysique. De nombreux mythes ont été col-
lectês sans avoir encore été transcrits en phonétique et traduits au
mot à mot . Quelques points précis de grammaire demeurentobscurs. L ' é -
tude sémantique de la langue n ' est encore que partiellement fai te. Enfin,
un dictionnaire wayãpi - français est achevé, prêt pour la publication .
Tous ces travaux représentent le volet linguistique d ' un program-
me de recherches pluridisciplinaires , l e Projet M.A.B. (Man and the
Biosphere) de l 'un·e sc0 , mené sous l ' égide de l ' ORSTOM, et auquel j ' ai
collaboré en · tant qu ' allocataire de reche:çche d ' octobre 1974 à sep-
tembre 1976, puis en tant qu'Attaché de Recherche au CNRS .
•
PRESENTATION DES WAYÀPI
•
La cheffer'ie, affaiblie, conserve un caractere paternaliste et
moralisateur. La filiation en vigueur est de type indifférenciée, s •ac-
compagnant d'un mariage préférentiel entre cousins croisés et cousins
croisés classificatoires nommés e:m·e ou e:le:le:kwa, "époux", "épouse";
l 'union entre cousins paralleles, considérée c.omme incestueuse, est
prohibée. Sur cette base, les Wayãpi, en particulierceuxdu Haut-Oya-
pock, tendent à renforcer une endogamie villageoise illustrée par une
vie de farnille étroi te et une attention toute particuliêre accordée
aux enfants.
2 . 2. Les Wayãpi, vivant dans un biotope ou n'interviennent pas ou .
'
peu les agents ex.t érieurs, tendent à réaliser un équilibre entre 1 'a-
gricul ture sur brulis d'un côté, la chasse, la pêche et la cueillette
de l 'autre. L 'agricul ture 1 , três sernblable à celle pratiquée par les
autres tribus arnazoniennes, est surtout typée par la trêsgrandequan-
.
ti té d 'espêces et de variétés cul ti vées et ·s 'accompagne d 'importantes
prestations collectives (p~sil5). La chasse garde uneplace .essentiel-
le dans l 'équilibre diététique et les hommes la considêrent comme 1 'ac-
tivité noble par excellence. Elle se. pratique soit à. l'arc en bois de
Bro.s imum (pai la) , soi t au fusi1. Certains gibiers sont protégés par des
interdits à titre permanent ou provisoire, surtout lors delanaissan-
ce d'un enfant. La pêche se pratique à l'arc et à la fleche harpon, à
la ligne, et, collectivement, avec des lianes ichtyo-toxiques. La cueil-
lette enfin, reste essentielle : les Wayãpi ramassent communérnent plus
d'une centaine d'especes de fruits sauvages, ainsi que les larves de
palmiers, les oeufs d'iguane: et de tortue d'eau douce et l~ miel sau-
vage.
Leur civilisation rnatérielle s'est peu altérée en dépit de l'in-
troduction récente d 'objets européens. L 'outillage féminin en particu-
lier, lié à la transformation du manioc arner (vanneries, pots, canots
à biêre de rnanioc) est resté intact. Ce convervatisme technologique in-
dique un attachernent certain au mode traditionnel de subsistance.
Les croyances des Wayãpi se sont bien conservées et le christia-
ni sme n'a pas actuellement de prise sur eux. Leur mythologie três ri-
che perrnet de le.s rattacher plus aux Tupi arnazoniens qu 'aux autres tri-
bus . guyanaises. Les rites relatifs à la puberté . sont farniliaux : ap-
1
GRENAND Françoise et HAXAIRE Claudie, Monographie d•un· abattis wayãpi, JATBA (sous
presse).
17
plication de fourmis chez les garçons et les filles ; coupes des che-
veux et réclusion chez les filles seulement. Les morts sont enterrés
' dans un cimetiere dont rien ne signale l'emplacement. Ils sont allon-
gés dans leur hamac, la tête au levant et accompagnés de quelques ob-
jets familiers. Ils accomplissent ainsi le voyage qui l es conduit au
ciel. Leur ombre (teã ng e) demeure sur terre et tourmente les vivants.
2.4. Les Wayãpi ont gardé leur parure traditionnelle : pagne rou-
ge , peinture corporelle rouge au roucou ( Bixa or ellana ), dessinsbleu-
noir au génipa (G e nipa ameriC!ana) et couronne de duvets de toucan ( akã-
ta). Les fêtes et les danses ont en revanche perdu leur importance tant
en variété qu'en fréquence. Ils se réunissent plus souvent pour boire
de la b.Í.ere de manioc (k as ,i li et pa lakasi) fabriquée en grande quantité
que pour danser. Les danses sont accompagnées de chants ( wtla, pi lau),
entrecoupés de morceaux instrumentaux (f lu tes, trompes, c l arinettes) •
'
elles puisent leur theme dans l ' observation de la nature.
Restés tres isolés jusqu'à nos jours, les Wayãpi subissent pour-
tant de plus en plus des influences e xternes divers es , d'autant plus
pernicieuses qu'ils ignorent tout du monde occidentál. Cette ignoran-
ce, jointe à un caractere contemplatif, fait d'eux le groupe amérin-
---
dien le plus fragile de Guyane.
/
,
f
1
-
SITUATION DE LA LANGUE WAYAPI
. .
Cla~ification
3.3. Les classifica tions du wayãpi s 'appuient sur les trois documents
ci tés plus haut. C 'est à Lucien :·ADAM (1896) que revient le mérite d'a-
voir classé le wayãpi dans la famille linguistique tupi-guarani.
Paul RIVET (1924 , 1952 2 ) , dans les deux éditions des Langues du
Mon de se contente de la classer dans les langues de la farnille tupi-
guarani sans cornmentaires annexes : cependant , il l'associe directe-
rnent ã l'érnerillon .
dia teroent apres les "langues roeres" ave e un pourcen tage de rnots en corn-
roun oscillant entre 60 et 81%. Cependant il regroupe lui aussi le wa -
yãpi et l ' éroerillon en une seule langue :
"Otro grupos tenemos en los limites del Brasil con Guyana Francesa : Oyampi,
con el Oyampi propriamente dicho (tribus Tamokom y Kussari) y el EmeriLlon (E-
merenon o Teco)" .
3.6. Le d e uxi ê me docume nt, celui de LEBLOND, fut relevé chez les
Piriou (Piriu), nom qui recouvrait, en 1789, le reliquat de presque
toute s l e s anci e nnes tribus de l 'Oyapock. Le vocabulaire recueilli ap-
parait c omme assez proche du wayãpi ; à côté d e lexemes identiques au
wayãpi
?No u s t e non s i ci à lui expr imc r toute no t rc gratit ud e pour no u s l e s avoi r commun i -
qué s.
23
de 300 ' à 400 km qu'étai.t alors le futur ter_ritoir~ d'Amapa, leur but
étant le trafic d'esclaves. Ce n'est que dans les dernieres- années du
XVIIIême siecle, que, rnenacés d'enrôlement massif dans les milices de
la Province de Para, ils gagnerent les petits affluents du Yari et du
Haut-Oyapock.
Vers 1815, les Wayãpi nouerent des contacts avec l es derniers Pi-
riu du Bas-Oyapock, fort mélangés d 'Indiens côtiers et de Noirs. En
- Í 830 enfin, ils connurent les Emerillon.
3.7. Persécutés parles Noirs réfugiésBoni, ceux-ci vinrent quel-
quefois quémander des vivres chez les Indiens de l 'Oyapock (A. DE BAUVE
et P. FERRE, 1833-1835) • De ces contaêts, jamais d 'alliance, de mariage
ou même de rapprochements géographiques ne s'ensuivirent. Sur le plan
linguistique, jamais 1 'une des deux tribus ne fi t 1 'effort d 'apprendr~
3
"Mémoire des irrupti o ri.s desPortugais du Iara sur l es terres de l a Guyane " ••. B.
N. ms . Fr • .n º 6215; cité par J . HURl\ULT in "Français et I ndi en.c; An Guyane ", Un,ion
Générale d'Edition, 197 2 .
24
4
Le mot groupe est ici employé faute d' avoir plus clairement é lucidé les rapports
qui les régissaient. Les hui t groupes étaient les suivants :
Ak+k+i111+ãwãnge "les descendants du Singe hurleur"
Kwatatapu luke = Tam::> kü "les descendants des asticots du singe Atêle"
- Kumakatapuluke "l es descendants des larves de Fromager"
- Muluim+ãwãnge "les descendants de la Grenouille-flilte"
- Tale?+im+ãwãnge "les descendants du poisson Hoplias".
- Walakupi "les peaux du poisson Lepori nus" (probáblement une tribu étrangêre inté-
grée) •
- Wi li i m+ãwãnge " les descendants du palmier Bactris 1' .
W+lapayalikake " les descendants des fleches vermoulues".
27
Il est à noter que les simili tudes des emprunts aux langues karib
côtiêres con cernent s u rtout le vocabulaire de la nature : le·s Wayãpi,
récenunent immigrés dans une région nouve lle eurent sans doute besoin
de réajuster leur vocabulaire. Ainsi nous trouvons :
ga l ib i wa yãpi.
ayawa ayawa ''arbre à encens, Protium neglectum SWART .
Une inf luence karib réc~n te est celle du wayana (et plus acces-
soirement c e lle de l'aparai), à partir de 1860; e lleculmina vers 1890
puis régressa ensuite. Elle peut -être séparée de s autres influences
karib pour deux raiso ns :
- l e wayana et l e g alibi contemporains diffe rent t res sen siblemen t;
- les emprunts aux Wayana concernent d ' autresdoma i nes (parent é , ob-
5
Par effe t inverse , l e créol e guyanais du Bas-Oyapock est , p lus que to ut a u tre e n
Guyane , contaminé par les l ang u es indienn es tant t~pi que ka r ib ou arawak . ·
28
wa yana -
wayapi-emprunt wayãpi-tupi
rablement :
s aa (fr. 6ab4e) ''machête''
si i (cr. c.h-i.6) "pétrol e"
d ' autres se démodent et sont remplacés :
sotiE (cr. c.haud,l() ''chaudron"
remplacé par ma koko de la -marque Ma cocotte " cocotte en fonte"
d ' autres enfin changent de sens : kal am ani de "calamine", désigne au-
jourd'hui soit le brai soit la peinture.
Il est important de noter qu ' autant que nous puissions en juger,
toutes l.es influences étrangêres concernent soit la phonologi e, soit
le lexique, mais jamais la granunaire (L . ADAM, 189Ç).
Consonnes
occlusi ves p t s k ?
-
!
=-
!
nasales m
•
1
n fl n 1) = ng 1
1
+·-·
!
1
---..- - . - - ·- ···- ··- ·· -··- ... -·------ !1 -- · -
•
1 1
continues '
l y w 1
;'
1 i
Le phonéme p
L''identité phonologique de ce phon eme ressort des rapprochements
suivants :
p/m : Pala nom propre · mala "boucan "
32
• Le phonême m
Le phonême t
L'identité phonologique de t ressort des rapprochements suivants :
·til .. ; -t ulu "il est grand" i - lulu "il est enflé''
t/n .. tu li "encens" nul i "du riz"
t/p .• tuku "petit frêre" i-puku 11
1. l es t gran d "
0
Le phonême l
4.2. L ' identité phonologique de ce phonême ressort des rapproche-
ment suivants ••
l/t .. i-lulu "il cst enflé" i-tulu "il est grand·"
l / n .. palãlã "grand criquet" panã "papillon"
l/w .. -l+ "jus de" y+ "hache"
Ce phonême apparait cornrne continu, non nasal, apico-dental .
Au cours d ' une premiere ébauche phonologique, étai t indiqué dans le
tableau consonantique : l / r, r étant entendu comme une continue apico -
dentale sonore à un seul battement, précisant que la population wayã-
pi se répartissait également entre les deux réalisations . Or, il sem-
ble que 1 1 on puisse dire sans erreur que tous les locut~urs wayãpi pro-
noncent le phoneme conune une continue sonore apico- dentale, c ' est-à-
dire l.
Le phonllme n
L'identité phonologique de ce phoneme ressort des rapprochements
33
suivants ••
Le ph onéme s
4.3 . L'identité phonologique de ce phoneme ressort des rapproche -
ments s ui v ants :
s/t : so l~ " embouchure" o-to l::> " il est ébréché"
s/n : o-s i ni "il est maigre" o-ni ni "le soleil brille"
s/ p : s ik+ "arbre, Bellucia pik+ "fretin, Tétragonoptéridés
cacatin (AUBL . ) SAGOT" spp. (terme générique)"
Ce phoneme appara!t comme fricatif, non nasal et apico - dental .
Il se réalise comme une consonne sifflante , frica tive sourde assez dou-
ce.
l e s ph on ém es y et n
Ces deux phonemes ne sont pas parfaitement distincts . Il ne s ' a -
git pas de l a palatalisation de n devant une voyelle nasale, mais de
la nasalisation de y devant une voyelle nasale . Cette nasalisation n ' est
cependant pas parfai te puisqu ' une forte proportion de la population 11e
nasalise p as ce phoneme dans la posi t i on étud iée. Ils disent don c : yã -
yã ''grande ~oeur ", là oü d ' autres diront ~ ãnã. C ' est ce qui m ' a rete~
nu d'écrire un archi-phoneme / Y / dansletableauphonologique , puis-
qu 'il ne serai t valable que pour une partie seulement de la population.
On peut ajouter enfin que les locuteurs marquant la nasalisati onde la
palatale y, n ' en distinguent pas moins n+ v de n + v.
Ces remarques laissent clairement entendre que la langue wayãpi ne nous
,fournira pas d ' exemple ~e paire minimale opposant y et n, puisque ces
mots a u r a ient pu devenir s o urce d ' erreur: et de confusion entre l e s deux
parties de la population .
Il est encare difficile de déceler une quelconqueorigine tribale dif-
férente à cette distinction phonétique que l ' on rencontre dans tous les
villages , e ' est-à-dire sans que l ' une ou l 'autre des deux réalisations
occupe un domaine géographique préci~ . Signalons pour t~rminer que le
· phoneme n n ' apparait qu ·' une seule fois , à travers tout le corpus , en
initi a l e de mot; il s ' agit de :
nã '' noix de Para, BerthoZZ eti a e xc e Zsa HUM . et BO~ . (Lécythida-
cées)
34
que certains disent donc yã. Dans teus les autres cas, ilest en début
de syllabe.
Le phoné me k
4.4. Son identité phonologique ressort des rapprochements sui-
vants :
k/p : kaa "guêpe" paa "Paca, Coelogenys paca
L. (Cuniculidés)"
k/w : k+wa "peigne " wtwa "Roseau à flêéhe,
Gyneriwn sagittatwn
BAW . (Graminées) "
Le phoné me w
L'identité phonologique de ce phonerne ressort des rapprochernents
suivan ts :
w/k w+wa "Roseau à ·fleche" k+wa "peigne"
w/ng mãngãngã "bourdon" -mãwãnge "les descendants du"
w/y .. w+wa "Roseau à fleche" e-y twa "mon bras"
Ce phoneme apparait comme continu, non nasal et vélaire.
Il se réalise comme une consonne vélaire continue sonore três douce.
Le phonéme ng
L·occlusion glottale
Voyelles •
; + u 1° degré d'aperture i ;:
2° degré a.•aperture 5
a 3° degré d'aperture ã
36
Le phonéme i
L'identité de ce phoneme ressort des rapprochements suivants :
ila .• pi li "plante odoriférante" pi la "poisson"
ile .. pi li "p lante odoriférante" i-pile "sa peau "
ilu .. o-p1• "c'est fini" o-pu "il fuit"
il1 .. si si "fin" -
51 "blanc"
Ce phonême apparait conune une voyelle antérieure étirée , de fermeture
minima, non nasale.
Le phonéme +
. 4. 7 . Il semble, ã la réflexion , que ce phonême soit moins central
que [ +] et moins étiré que [ti]. Les Wayãpi, depuis qu 'ils écri vent leur
langue , orthographient ce phoneme ;. , ce qui n ' a que peu d ' importance
puisqu'il n 'y a pas d'opposition.
L'identité phonologique de ce phonême ressort des rapprocheme~ts
suivants :
+li : yan+ "arbre Carapa, Carapa ani "arbre , Alexa waschenheimii
guianensis AUBL. R. BEN. (Léguminosées) "
(Méliacées ) "
+I i · yan+ "arbre Carapa" yanu "arai gnée"
;.1;: : ye t+ "patate douce, Ipomoea pet;· "cigare"
batatas LAM.
(Convolvulacée s) "
Cette voyelle apparait donc cornme centrale , non nasale. Sondegré d'a-
perture est minima.
Le phonéme u
~
Le ph o_néme e
Lors d 'u ne premiere ébauche , nous avions envisagé l'existence de
deux phonemes distincts , e et e. Or, a prê s examern plus approfondi, il
37
ressort qu' en réalité e n ' existe pas, mais qu'il s'agit uniquement du
phonême e réalisé avec un plus ou moins grand degré d'aperture , d ' une
part selon sa position dans le mot, d'autre part selon les locuteurs.
Ainsi , en initiale , nous trouverons três souvent e r~alisé avec un fai -
ble degré d'aperture; ã l'intervocalique, nous le trouverons ré-alisé,
selon les sujets, plus ou moins ouvert ou plus ou moins fermé; en fi -
nale, enfin, il sera toujours réalisé avec un grand degré d'aperture.
Nous aurons donc :
e -palapi "mon plat", avec e réalisé assez fermé [e].
a - we lu "j 'apporte"' avec e réalisé plus ou moins ouvert selon les
locuteurs [ e - e] .
a ~ke ''je dors'', avec e réalisé toujours avec un grand degré d ' a-
perture [e] .
Le phonéme =>
Le phonéme a
L ' identité de ce phonême ressort des rapprochements suivants :
a/ i .. pila "poisson" pi li "plante odiriférante"
al e .. p ila "poisson" i -pi le "sa peau "
a/u paka "vache" paku "poisson, Myletes pacou
SCHOMBURGK
(Serrasalmidés)"
a/ã : pal i "piêge" pã li "farine de blé"
Cette ·voyelle apparait comme d'aper.ture maximale, plutôt antérieure,
non nasale .
38
Le p ho néme i
L 'identi té phonologique de T ressort des rapprochements suivants :
T/ i : sT "blanc" si si "fin"
rte : 51
... "blanc" i - s e?e "son goitre"
T/ã : +si "sable" +sã+sã "coléoptêre"
. ...
i/ü : o-p1p1 "il râcle" o- pü "il se sauve"
Cette voyelle apparait comme nasale, antérieure, et d ' aperture mini -
male.
Le ph oné me ;:
4 . 9. L ' identité de ce phonerne ressort des rapprochements suivants :
'fl+ : petf "cigarette" yet+ "patate douce "
f /ü petf "cigarette" tü "puce- chique"
f/i a-i-mitf "je plante" yaka leti "Caiman, Caiman
crocodilus L.
(Crocodilien}"
Cette voyelle apparait comme nasale et central e . On peut faire à son
s ujet l es mêmes remarques qu'à propos de la voyelle orale +.
Le phoné me ü
L ' identité de ce phoneme ressort des rapprochements suivants :
ü/u .. tü "puce-chique" +tu "saut, rapide"
ü/5 .. o-pu "il se sauve" o-p5 "il éclate"
01;: tü "puce-chique" petf "cigarette"
ü/i o- pü "il se sauve" o-pi pT "il rãcle"
Cette voyelle apparait comme nasale, d ' aperture minimale, et posté -
tieure .
Le phonéme 5
Son identité pho no logique ressort des rapprochements suivants _:
3/o .. pfn5 "pet" pi ro "palmier, Oenocarpus bacaba
MART. "
5/u .. opo - "il éclate " -
o-pu "i l se sauve "
5/ € .. 5?5 "oui" e?e "doux"
5/a .. e-·ta l5 "je suis repu" pi lã "rouge"
Cette voyel le apparait cornrne nasale, d'aperture rnoyenne , etpostérieu-
re.
39
Le phoné me Ê
Le phonéme ã
moyu yawa o- ?u
li anaconda I jaguar I il 1 manger li ''l ' anaconda mange le jaguar''
Dans ces deux exemples , on voi t tout de suite que yawa "jaguar", et
moyu "anaconda" sont interchange ables et que l ' énoncé garde un sens
(même s ' il est dif f érent) ; par contre , o - "il" , et -? u "manger", ne
peuvent s 'i ntervertir ni entre eux , ni avec aucun desdeuxautres ter-
mes . On peut donc dire d'emblé e que yawa et moy ufontpartie d'une rnê-
rne catégorie grarnmaticale, puisqu'ils figuren tou peuvent figurer dans
le rnêrne e nvironnement syntaxique , tandis que o- et - ? u n 'appartiennent
pas à celle-ci, et rnêrne , entrent dans deux catégories différentes .
Le cri tere le plus sirnple pour cornrnencer 1 1 approche des catégo-
ries grarnrnaticales est l 'é no no é oomp l et minima t . Il es t en effet im-
portant que cet énoncé soi t le plus sirnple possible, et en rnême ternps,
42
,
le plus complet possible. Ne retenons donc pas les énoncés en répon-
se, les énoncés interrogatifs, exclamatifs, injonctifs.
En wayãpi, le plus peti t énoncé complet que nous ai t livré le cor-
pus comporte deux monemes; on en trouve de plusieurs types :
o no lulu
indice radical
personnel verbal "il tonne"
3ême pers.
ã kala
indicateur lexême
de f onction "voici une (ou des) igname (s)"
i katu
indice lexême
personnel "c'est bien"
3ême pers.
les monêmes composant ces trois exemples sont tous différents les uns
des autres sauf kala "igname" et katu "le bien", qui sont des lexêmes
(noms). Aucun, à part eux, ne peut permuter avec aucun autre; c'est
ainsi que o- de o-no lulu, indice personnel de la troisiême personne,
précêde toujours un radical verbal dont il est le sujet, tandisque i-
de i -katu, lui aussi indice personnel de ia troisieme personne, ne peut
s'employer que devant un norn dont il marque alors la dépendance.
En conséquence, on n'entendra jamais dire :
•i-nolulu ou bien
• o -katu qui sont des énoncés asyntaxique~.
On pourra par contre trouver i-kala, mais ce ne sera plus ·qu'un frag-
ment d' énoncé et non plus un énoncé complet, puisque le sens en est
"ses ou son igname" et non pas "c'est uneigname (voir§S.38).La dif-
férence est cette fois que l'énoncé serait non pas asyntaxique, mais
incomplet.
5.2. Nous ne retiendrons pas cornme énoncé cornplet minimal :
y-uwiyã ''le chef"
bien que la langue wayãpi le supporte comme tel ; on di t en effet beau-
coup plus souvent :
yuwiyã-te
li chef 1 actualisateur li "c' est le chef"
•
43
SN
------ E ~ SV Sujet
~ E " Prédicat
Teasis i i-pili ?ay Teasisi i- -pil i?ay
Puis prenons un troisierne exernple :
o- mãmã +y+ "elle roule i ' argile ã poterie"
#elle 1 rouler / argile //
Nous aurons les shémas structuraux suivants :
E _/E
SN
~ sv sujet
~~ r----
Prédicat Complém.
verbe" trans. Complém.
o-mãmã +y+ - mãmã +y+
Nous pouvons constituer le tableau suivant :
A B e
( 1) Te asisi o- -pu?ã
(2) Te asisi i- -pi li? a y
(3) -mãmã
5.4. Pour chacun de ces trois exemples (1) , (2) et (3), lespermu-
tations suivantes sont possibles .•
A2 Bl Cl Tê asisi o- pu? ã
Al B2 C2 Te asisf i-pili?ay
Al A3 B3 Te asisi o-mãmã
44
tand is que toutes les aut res permutati ons sont impossibles , cornme par
exernple :
A3 B2 C2 *o-i - pi l i ? a y
li elle 1 sa /~ transpiration li
car i-pi La ? ay suffi t seul pour signifier "e lle transpire''. L'idée de
tra nspiration n'a pas b esoin d 'être appuyée par l 'indice personnel o -
qui n e f erait, d ' une part que ren forcer l 'idée de 3erne per sonne que i
suffi t à rendre à lui seul , d • autre part qu • introduire une notion d 'ac-
tion qui n ' existe p as ici puisque ''sa transpi r ation '' i ndique un état.
Pour garder dans la traduction , cette idée d ' état , il est d'ailleurs
préférable de dire ''elle es t en s ueur'' (v. ci - dessous § 5.7) .
Al B3 C3 *Teasisi mãmã tyt
llTeasisi / rouler I argile li
est égal ement impossib l e, en raison de l ' incapaci té pour le radical
verbal , à se rnouvoir sans 1 ' un des índices p ersonnels qui lui sont pro -
pres (v . § 5 .33 . et e xception § 5.44} .
Si l'e sujet est perso nnalisé par un le x eme , il doi t être considéré corn-
me u ne précision; il vient en rajout et non en subst i t u tionde l 'indi -
ce personnel q u i demeure indi spensable . Cela r ej oint la forme~ agram-
maticc;tle en français écri t, et três couramment e ntendue e n fr ançais o -
ral '' T easisi , elle roule l ' argile ã poterie '' .
La forme wayãpi c orrecte est donc : TEas i s i o-mãmã tyt
qui se ·t r adui t par les schémas structuraux sui vants :
~ E
S~ Sujet
------- E~~---.
Prédicat Complément
SN
Teasi si Verbe trans. Complément /
Lexême '
Morphêrne
Teasisi o-mãmã tyt Teasisi o- -mãmã ·+yt
e' est ainsi , que les schémas structuraux d u g enre 1) rendent rnieux
,
la réal i t é p r opre a u wayãpi que ce u~ du genre 2) :
45
1)
o-pu?ã Te:asi si
ce qui est parfai ternent correct; tandis que si 1 'on agi t de la même ma-
niere avec le deuxierne schérna, l'énoncé est agrammatical; la lecture
ne peut se faire que dans un sens et la représentation suivante est
donc irnpossible :
*-pu?ã Te:asisi -o
5. 6. On a vu plus haut que le radical verbal ne peut se mouvoir
sans son índice personnel; cet exemple de permutation impossible nous
donne donc une précision supplémentaire, à savoir que c~t indice per-
sonnel doit obligatoirement être placé irnmédiaternent devant lui (v. §§
5.25-26 et ~.43).
Bl Cl est valable gramrnaticalement
o- pu?ã
Al Cl est agramrnatical.
*Teasisi -pu?ã
De la même maniere ••
B2 . .C2 1
est correct granunaticalernent
i- pi li?a y,
A2 C2
est agramrnatical.
•Teasisi pili?ay.
5. 7. De tout ce qui précede, on peut conclure que :
Al - A2 Teasisi
Bl - A3 o-
Cl . et B3 _-pu?ã et -mãmã
font partie de 1 'inventaire de trois catégories gramrnaticales diffé-
rentes.
Les exemples (1) et (2)
( 1 ) -Teasisi o-pu?ã "Teasisi se leve"
( 2) Teasisi i-pi li?ay "Teasisi est en sueur.1•
font apparaitre deux rnanieres pour le prédicat de s 'exprimer. Lã enco-
46
SN SN s Pr.
i-pi li ? ay i-ne i-pili?ay i- -ne
Il est bien évident que le passage en t re Te: asisi i-p i li?ay ou i-
pi l i?ay est prédicat, et i-pili ? ay i-n e , ou i-pili?ay est sujet, dé -
pend pour son in t erprétation par l ' auditeur, du contexte , et en parti-
culier, de 1 ' intona tion : dans le premier cas, i -pi li? a y n 'est pas ac-
centué; le glottale se marque sans y insister, tandis que l'accent se
porte sur i-ne. A la limite, pour insister sur le fait de la mauvaise
odeur, un Wayãpi dira mêrne :
i-pi ti ?ay i-ne. i-ne i-ne i-n€ i-ne
"sa sueur sent mauvais, mauva is, mauváis"
47
trer clairernent.
t a ya ? u l-ka ''le Pécari est gras'' .
li pécari ! sa graisse li · (Pécari, Dicotyles labiatus ILL.
Tayassuidés) .
i-k a o-mã?e ma l a a l u ''la graisse ~ond sur
li sa / graisse / elle 1 fondre / boucan 1 sur li le boucan"
t a ya ? u•k a o.:....ma ?e
llpécari 1 graisse / e l le 1 fondre li
''la graisse de cochon fond "
5.9. Nous avons là trois énoncés ou -ka peut être sujet ou prédi-
cat, ou bien encere occuper plusieurs places sanschangerde sens . Les
perrnutations et les comrnutations sont possibles; en se référant à la
rnéthode de détermination des catégories grarnrnaticales rnise au point
par J. THOMAS et L. BOUQUIAUX, il est perrnis de conclure que nous avons
affaire à une seule et rnêrne catégorie grarnrnaticale. D'autres exernples
aboutiraient toujours à la rnêrne conclusion :
e - momt l t - la?f o-ke "l 'enf-a:nt de rnon petit
llmon 1 petit frere 1 enfant / il / dormir// fr~re áort"
/ E~ / E'
s
e-mom1l1 la?+ o -
Pr ..
-kê
s
e-momili i - ' Pr ..
ya ?+
Actualisateur
tê
•
Création lexicale
A. DERI VATIO N
w+ la a-ika
'' j ' ai tué un oiseau''
li oiseau I je 1 tuer li
w+lau a -i ka '' j ' ai tué un aigle ''
li aigle I je j tuer li
Le redoublement simple de syllabe (redoublement partiel) est un cas de
dérivation. Il n ' affecte que la catégorie grammaticale des monemes ver-
baux .
• Remarque - Cela ne signifie pas, bien entendu, que l ' on nie l'existencedemo-
nêmes nominauxfaits d'un redoublement de syllabes, telsque t eta "le feu"; mais
dans ce c as, ou bien la premiêre tranche du mot n ' a pas de sens aux yeux des
Wayãpi , si tant est qu ' elle en ai t jamais eu, ou bien le mcnême entier est une
onomatopée .
Il n 'y a pas de changement de catégorie grammaticale et il s ' agit
toujours de la derniêre syllabe :
Les trois exernples ci-de.ss us nous fournissent des termes absolument pas
permutables deux à deux : dans tous les cas , 1 ' énoncé deviendrài t agram-
ma tical.
5. 11 . Il est intéressant de répertorier les différents morphernes de
dérivation :
2 . MORPHEMES DIMINUTIFS
-i - s 'applique à la catégorie des nominaux .
"peti t"
' tamanuwa "Grand fo urmilier, Myrmecophaga tridactyZa L."
tamanuwa-i "Fourmilier nain, CycZopes didacty l.us L ."
-au - s'applique à la catégcrie des verbaux.
"un peu"
e -y ';) "viens"
e -y o- s-au "approche"
50
5.12.
6. MORP HEME EXPRIMANT LA PRIVATION
- wa n5 - s ' applique à la catégorie des nominaux
"sans "
E-y+ wa - wan5 '' je suis rnanchct "
li mon 1 bras 1 sans //
wã - kü - '3 ' c::ipplique aux nominaux ; -kü est un indice du plur'i el.
" ceux de"
Ku - wã-kü ''les gens de la riviêre Kcuc''
51
5 . 13 •
10 . MORPHEME EXPRIMANT LE FAIT D'ETRE MA I TRe DE, DE POSSEDER
5 . 14.
14. MORPHEMES INDIQUANT LE PATIENT
-mi, l e mi - s 'appliquent à des verbaux pour donne r des nominaux.
"ce qui est "
o -a "i l tombe"
mi-a-k e · ''le gibier, la viande : ce qui est tombé"
li ce qui I tomber I passe #
o -?u "il mange"
c -l e mi-?u "ma nourriture : ce qui est mangé"
#mon 1 ce qui est 1 manger #
53
B. COMPOS 1 T I ·ON
même inventaire :
C. FORMATION CO~PLEXE
catégorie nominale
le:inu "faire" yan+pa- l e: i nü-nga (ce qui sert à. po-
catégorie verbale ser le génipa) "peigne de dessin"
-nga, agent
morphême de dérivation
kamisa "étoffe" kami sa-kusu-ka (ce qui sert à la-
catégorie nominale ver les étoffes) ''variété d'orange
o-kusu "il lave" arnêre, Ci trus sp." (le fruit passe
catégorie verbale pour décrassant)
-ka, agent
morphême de dérivation
yü épine "
catégorie nominale yü-kwa- l e (vieuxtroud ' épine) "an-
kwa "trou " cierine blessure par épine''
catégórie nominale
-le "ancien"
morphême de dérivation
O. NEOLOGISMES
5. 20. · Nous trai tons ici de la néolog~e de forme qui seule, relêve
de la forrnation de rnots. Il en est de plusieurs types :
- néologie par analogie
néologie par reproduction phoriique
- néologie par onornatopée.
Tous les exernples que nous avons trouvés relêvent du registre des irn-
porta tions européennes, avec par fois, comrne on le verra, un relais dans
une autre langue indienne voisine (tupi ou non) .
On rel êve ici deux dérnarches d ' esprit : soit l'objet nouveau est qua-
lifié de ''faux" par rapport â la chose existante (soleil ou sein) qui
est donc prise comrne étalon ; soi t encere il est cornparé à une pi~ce
anatornique , três souvent anirnale. Sortantdu c adre des néologisrnes ré-
cents, on peu t ajouter qu ' un grand nornbre de nornsdeplantes ont ainsi
été f o rrnés.
. .
57
les phonêmes inconnus de leur langue et de les remplacer -(ou non) par
des phonêmes connus.
mak o ko '' cocotte en fonte'' (de ma. cocotte , marque g ravée sur les
cocottes en fonte importées)
la lã "lampe tempête" (de la. la.mpe)
nu li "riz en grains" (de du. Jt.i.z)
patu •
11
chaudron en fonte (de patu, mot watana emprunté lui mê-
ou en a·lurniniurn" me ·au taki-taki patu)
a- mo-Sal e: "j e sale" (de -0a.le1t, pour la viande et le pois-
li je 1 f aire 1 saler li son ; ici, le rnot et la technique sont
nouveaux)
5. 21 . L 'exemp le sui vant est intéressant pour le·s relais qu' il com-
porte; i l s 'agit du mot alakausa "fusil de chasse" .
COUDRE A U , en 1890 (H . COUDRE]\U, 1892, p. 91) , not,e a.1ta.ca.bou.-0a. en wayã-
pi, mot directement emprunté au wayana a.1ta.ca.bou.-0a., qui vient lui-même
du galib i (W . AHLBRINCK, 1956, p. 96) a.1ta.k.a.pu-0a.. Le terme de départ a
pu être aussi bien le portugais a.Jtca.buz que le français "a.1tqu.ebu~e''.
Les Wayãpi ont par ailleurs un autre mot , mo ka , pour désigner le fusil,
mais i 1 est aujourd 'hui vieilli. Il subsiste cependant dans mo ka-po ,
le contenu du fusil, c'est-à-direla "cartouche " ; cemot mok a ( mo -, mor-
phême d ' agent; -k a "tuer" : "ce qui sert ã tuer " ) se rattachait à toute
une série que l 'on trouve dans les langues tupi (NORDENSKIÕLD , 1922 ) .
lingua geral rnuk.a.wa.
tupinamba rnb'o k.a.p
guarani rn bo k.a.
6
takí- taki : langue des Noirs réfugiés (Pidgin faít d ' anglais et de diverses langues
africaines) .
,
58
Syntagme nominal
= ·- . -
.
s p
l E:
, l e:k wa, p+ si s i yemo te: ko l ã - nge
' ..
E:
~ '
o- a n t D- if o-é "'
DETERMINANT DETERMINE
DETERMINANT D~TERMINE
DETERMINANT DETERMINE
On voit apparaitre, pour certains lexêmes , l'emploi de déterrnina-
tifs; on trouve :
- des morphernes d ' état absolu, c ' est- à - dire de non appartenance;
- des morphêrnes de détermination que l ' on utilise en situation de dé-
pendance ou de possession. /
5 . 25 . I II III IV V
état absolu y- t- t- ... ~
i i
non déterminé t e: - te- . . . i
éta.t de dépendance l- l- l - . .. ;.
~ l-
déterminé l e- l E: - le- ... +
l - . .. 1
. . le- ... i
8. k+t+ "vers" "à" "chez", toujours avec une idée demouvement; il de-
vient ng+t+ derriêre une nasale.
5.30. On le rencontre derriêre un nominal :
yane-o-ta ko k+t+
/lnous 1 aller 1 futur / abattis 1 vers /1
"nous allons partir pour l'abattis"
On le trouve derriêre un monême gramrnatical :
e-yo e-kot+
li impératif 1 venir / mon 1 vers //
"viens chez moi"
On le trouve derriêr·e un s~ntagme nominal déterminatif :
o-o-pa Miso-le-tã ng+t+
li il 1 partir 1 passé / Miso 1 de 1 ·maison vers //
"il est parti vers la maison de Miso"
On le rencontre derriêre un syntagme nominal relatif :
e l e -sa-ta kau mã?e ku ng+t+
//tu 1 voir 1 futur 1 ~ boire ~ qui 1 pluriel 1 vers /
"tule trouveras vers ceux qui sont en train de ' boire"
~~ me "vers" "à", avec aussi une idée de mouvement; c'est en fait un
doublet de k+t+ ayant les mêmes ernplois :
a-a-pa Kãy e me
li je 1 aller 1 passé / Cayenne 1 à //
''je suis déjã allé à Cayenne"
10. p+i "chez", sans idée de mouvement-.
On le rencontre derriêre un nominal :
Akasuka p+i a-ke-ta
/1 Alasuka 1 chez / je 1 dormir 1 futur /1
"je vais dormir chez Alasuka''
On le rencontre derriere un moneme grammatical :
ãwi pti o-iko teni yaumã?e .
li lui 1 chez / il 1 y a / toujours / nourriture /1
''chez lui, il y a toujours à manger''.
12. paãng Epe "entre" , avec ou sans idée de mouvement; on le trouve der-
riere u n nominal :
pak o a-inü mulutuku paãng Ep E kwi l e we
#banane I je 1 ranger I gourde 1 entre 1 calebasse 1 avec li
"j 'ai rangé les bananes entre la gourde e t la calebasse"
On l e rencontre derriêre un syntagme nominal déterminatif :
o - wEla-kupa e-ko- ke E- ko-k ay e paãnge p E
# il 1 chasser 1 pluriel I mon 1 abattis 1 vieux li mon 1 abattis brillé li en-
tre li
"ils c hassen t entre mon ancien et .mon nouvel abattis"
13. fm e "sans" .
5.31. On ne l ' emploit qu ' avec un monême granunatical :
o-o- pa ãw i fm e
# il 1 partir 1 passé I lui sans li
''il est parti sans lui''
Il n' e st jama is employé avec un nominal; on le remplace par une forme
verba le dont l ' e mploi est devenu idiomatique :
n-- a- i ko - y "je n 'ai pas" qu 'il faut traduire
li pa s 1 je 1 y avoir 1 pas li par : "il n 'y a pas''
n-a - iko·-y kal eme en e
li s ans 1 calembé I toi li
" t u es sans calembé "
14 . mü, lãmü " pou r '' '' dans le but de"; on l es trouve derriere un
,.
nomi -
nal :
o - mumu se pã lã ttptk +li l ãmü
# e lle 1 percer I tõle I râpe 1 pour #
" e lle perce un morceau de tôle oour faire une râpe à manice"
On les rencontre derriere un syntagme nominal déterminatif :
wtla a-itt aptka katuali mü
#arbre I je 1 abattre I bane 1 joli 1 pour li
"j ' abats un arbre pour faire un joli bane"
Dans l ãmu il est à no ter que l ' on trouv e mêlées l 'idée de but, mü, avec
l ' idé e de chose en devenir, lã, déjà vue § 5 .1 1 .
15. l e wamü "à cause de".
5 .32 . On le trouve derri e re un nominal :
67
Syntagme verbal
Singu"lier p"lurie"l
lere . ya-
a- ayn e::-
(duel ) o l o-
e l e:- '
2eme (pol itesse) pe l e: - pe: -
o- o - •.. -kü
3eme o- . •• -kupa
we:- we: - ••• -kupa
e:- e:- .•. -kupa
LE PRESENT
. "le présen t , sans autre précision , s 'exprime . três sirnplernent par 1 'ín-
dice personnel préfixé au radical verbal :
a·-po l ay
li je 1 danser li
"j e danse"
69
LE PASSE
Le passé s 'exprime de nombreuses' manieres selon les nuances à rendre. ·
. Ze passé Zointain
Il ne s 'exprime pas par une moda li té aff ixée mais par un adverbe
de .temps qui perd ainsi son autonomie :
kalamae-te Kãye me a-a
li longtemps I c'est #Cayenne 1
I je aller li à
"il y a longtemps que je suis allé à Cayenne"
. Ze passé récent
Il s 'exprime par la forme présent à laquelle on affixê le morphe-
me -ye :
::>-::>~ye
ftuwasu k+t+ .
li il 1 aller 1 passé I Trois-Sauts 1 vers li
"il est allé à Trois-S~uts"
Z'accompZi proche
Il s 'exprime par la forme présent à laquelle on suffixe le mor-
pheme -ma :
: > l::>-::>-ma
li nous 2 1 aller 1 passé li
"nous venons tous deux de partir"
::>-pi-m::>lay-wti
li il 1 passé 1 danser restríctíf li
"il s 'arrête un peu de danser" ( sous~entendu: "il recommencera tout
à 1 'heure 11 ) :
Signalons que -pi est aussi radical verbal, et que l'on peut donc di-
re :
::> -·p i ::> "'7 p ::> s i k::>
li il 1 finir # il travailler li
"il a fini de travailler"
'·
70
:::>-:::>- pa
li il 1 aller 1 passé li
''il est déjà parti ''.
En prolongement de son sens de "terminé", le morphêrne -pa s 'emploie
pour exprimer une idée de "totalité " ••
~- momtn1 o- ? a-w e
llmon 1 frêre / i l 1 tomber 1 failll li
"mon petit frere a failli tombei:'"
LE FUTUR
• Ze futur, sans autre précision
Ze fut .u r proahe
Il s 'exprime par la forme présent à laquelle on suf fixe le morpheme
-ta ou -ta?i ••
pe-kal e ta-kusiwa-ta?i
//vous 1 papier 1 dessiner futur li
''vous al l ez écrire tout de suite''
yane-y-au-ta
llnous 1 se 1 baigner 1 futur li
''nous allons nous baigner"
-
Dans l'esprit des Wayãpi, cette marque de futur immédiat est plus ou
moins indissociable d 'une certaine idée de volonté :
a-k e -ta peut se traduire aussi bien par "je vais dormir" que par "je
veux dormir", cette formule étant d'ailleurs le plus souvent employée
dans le sens de "j'ai sommeil"; il est bien évident que dans certains
cas bien précis, le dou te n 'est pas possible : seule 1 'idée de futur
immédiat est ã retenir :
o- man5-t a
li il 1 mourir 1 futur li "il va rnourir"
o-'?a-~eli
li il 1 tomber 1 futur li
"il est presque né"
L'inaccompli proche peut aussi s'exprimer e n suffixantlemorpheme -pi
déjã observé, puis le morpheme -la?i ã la forme présent :
ya-o-pi-la?i
llnous 1 aller 1 passé 1 diminutif li
''on a un peu fini d'y aller"
e' est-ã-dire "on n 'y va plus pour le moment."
Il existe une autre formulation qui, CO!flllle la précédente, se situe ã
la limite de l'inaocompli proche et de l'achevé; elle se forme en in-
fixant un diminutif -u- à l~ forme p'assée :
tatu o-y+-u-pa
lltatou I il 1 cuire 1 presque 1 passée li
"le Tatou est presque cuit"
. t'inaccompti obtigatoi re
Il s ' exprime de trois manieres de structure identique, en suffixant à
la forme présent les morphemes -110, -soou -tit e n e :
n-o-u-y-mo y-a?+ munuwi
li négat. li il 1 manger li négat. doit I le 1 enfant / cacahuête li
''un enfant ne doit pas manger de cacahuete"
En fai t, les Wayãpi parlant Français traduisent cette phrase par
"un enfant ne mange jamais de cacahuete", ce qui sous-entend que l 'in-
terdi t n'est jamais transgressé.
e le-y-ao-so
li tu 1 ne 1 pleurer 1 ne dois pas li
"tu ne dois pas pleurer''
aip o e: -le:-tite:ne:
llçà I tu 1 dire 1 falloir pas //
''tu ne dois pas raconter d'histoires''
Ces trois exemples mettent en valeur le fai t que les deux dernieres
formes -so et -ti tene: comportent en elles-mêmes un signifié négatif ~
tandis que la premiere forme -mo est neutre et doit donc être négati-
vée de la maniere habituelle aux syntagmes verbaux (v . § 5.56)
. t 'accompti obtigatoire
Il s ' exprime . par la forme future simple (v. § 5 . 36) ã laquelle on suf-
fixe le morpheme -ipo
e: l e -yo-kuwa:.. ipo
li tu 1 venir 1 futur 1 oblig. li
"il faut que tu viennes"
73
Fonctions
A. FONCTION PREDICATIVE
LA PLACE DU PREDICAT
Sans faire double emploi avec ce qui a été d i t § 5 . 1 . et sui vants, on
peut cependant noter que dans 1 1 énoncé minimal , sa place est relati ve-
ment libre , s 'il s 'agit d'un verba l uniquement; ainsi l'on pourra di-
re :
yãyã :::>-n:> t+l+ ou bien :::>- m:> t+l+ yaya
//grande soeur / elle 1 remont e r li llelle 1 remonter /grande soeur //
SUJET PREDICAT SUJET PREDICAT SUJET
"ma grande soeur remonte le hama c
Le se ns ne sera pas affecté par ce changement de position; parcontre,
dans tous les autres cas, la place du prédicat est fixe .; on ne dira ja-
mais :
*t e yawa ou *P :::>k:::>-i ,
mais toujours.
kala t e ou i-p:::>k:::>
75
plément, on dira :
tatu mama o-ikelo
li tatou I maman I elle vider li
COMPLEMENT sroET PREDICAT
"maman vide un tatou"
qu'il est d'ailleurs plus juste de traduire par :
"c'est
. .un tatou que maman vide".
Par contre, si l'on veut insister sur le signifié du prédicat, on di-
ra :
o-ikelo mãmã tatu
11 .elle 1 vider I maman I tatou li
et l 'on traduira alors cette tóurnure par "maman est en train de vider
le tatou", ou mieux, par cette expression du .français parlé :
"elle le vide, rnarnan, le tatou".
Si maintenant, nous reprenons l'exemple cité § 5.1. ••
yawa moyu o-?u "le jaguar mange l'anaconda"
li jaguar I anaconda I il ma.nger li
moyu yawa o-?u
li anaconda I jaguar I il manger li
"l'anaconda mange le jaguar"
il apparait clairement que l 'insistance sur le signifié ne peut être
rendue que par l'intonation, et non par l'inversion SUJETICOMPLEMENT,
ce qui inverserai t du rnêrne coup le sens donné par le locuteur à son in-
forrna tion.
On. a vu que la fonction prédicative est presque entierernent rnono-
polisée parle verbal; il n'y a d'ailleurs pasd'exemple, dans le cor-
pus, ou un verbal remplisse une autre fonction que la fonction pré-
dicative.
B. FONCTION SUJET
La place du sujet dans 1 ' énoncé a été vue à propos de celle du pré-
dicat, §§ 5.39- 5 .41.
C. FONCTION COHPLEMENT
guera :
kaa ·o -pi "la guêpe pique"
li guêpe I elle 1 piquer li
dif f érent de
kaa e -pi "la guêpe me pique"
li guêpe I mon ·1 piquer li
Les compléments peuvent être directs ou non, c'est-à-dire introduits
ou non par un mórpheme fonctionnel •
. compt~ment direct :
o-ika tuki "il a tué un toucan''
li il 1 tuer I toucan li
Le schéma est le suivant :
E
--------i-~<:::: 1
SUJET PREDICAT COMPLEMENT INDICATEUR de fonction
a- -me?e iyu
ou bien encore :
+a lupi k::> k+t+ a-a-ta-la?i
li canot 1 sur I abattis 1 vers I je aller 1 futur 1 restrictif li
Là encore le chdix sera d'ordre individue! selon lapartiedu signifié
que le locuteur entendra privil~gier.
NOMINAL·'
SUJET ==NOMINAL - - - - + VERBAL
NUMERAL
SN N
~
SUJET PREDICAT
i-y+wa kalasapa i-y+wa kalasapa
SUJET NOMINAL _.,... PREDICAT VERBAL
yawa -ye?e
li jaguar I il 1 feuler li
''le jaguar feule"
E E
yawa
/"' sv
-ye:?e
~
SUJET
yawa ::>-
PREDICAT
-y €?€
82
pi la mok5y
li poisson 1 deux li
'' il y a deux poissons"
N
~NU SUJET PREDICAT
pila mok5y pila mo kõy
5.48. Par contre , si ·1e sujet est un personnel , le prédicat ne peut
l'être; le tableau est alors le suivant :
SUJET PERSONNEL
===-
--~> 1PREDICAT 1"'::==::::::::::::
NOMINAL
VERBAL
E E
PE
~ N SUJET
~
PREDICAT
; - molã wã i- molãwã
SUJET PERSONNEL -+ PREDICAT VERBAL
o-ma?u
li il 1 attendre li
" il attend "
E E
PE
~
V SUJET
~PREDICAT
-ma?u -ma?u
NOMINAL
StTJET
NOMINAL - ...-- - -- - . . , ( _ P E RS O NN F.
~--..... l coMPLEMENT 1 ~
~
.
PERSONNEL ~ 'NUMERAL
ADVERBIAL
83
morphême
N sv PE fonctionnel. SUJET PREDICAT COMPLEMENT IF
i-luwã kaalu mê
li son 1 froid I soir 1 à li
"il fait froid ce soir"
E E
morp.
PE N fonc. SUJET PREDICAT COMPLEMENT IF
i- l uwã kaalu me 1 - luwã kaalu me
Il est bonde redire ici que dans aucun des énoncés - de notre vas-
te corpus , nous n ' avons trouvé un seul e xemple ou un verbal remplisse
84
Propositions
A. PROPOSITION
t.
INDEPENDANTE
B. PROPOSITION DEPENDANTE
5 . 51 . Son existence dépend d 'une autre proposi tion dont elle est
une expansion; il en est de trois types : I
coordonnée
- relative
subordonnée
1. COOR/)ONNEE
La proposition coordonnée n'est que faiblement dépendante :
a-i-Mi?u. a- ? +u-te wenü
li je 1 me 1 manger # je 1 boire I bien sftr I aussi li
" je mange et, bien s6r, je bois"
a-i-mi ? u ipe minã ãme n-a-?+u-y
--- li je 1 me 1 manger I en ce qui concerne # cependant 1 mais I nég. li je 1 boi-
re li nég. li
"pour ce qui est de manger, je mange, mais je ne bois pas"
a-i-mi?u taelai ayawile a-a-ta t~a-kau
li je 1 me 1 manger I attends # ensuite I je 1 aller 1 futur I pour 1 je boi-
re li
"attends que j 'aie mangé, ensuite j 'irai boire".
n-a-i-ko-y kasili k+?+, a-a-ta k+?+
llnég. 11 ' 11 1 y 1 a li nég. I cachirilmaintenant # je 1 aller 1 fut. I mainte-
nant li
"maintenant qu' il n 'y a plus de cachiri, je m' en vais"
2. LA PROPOSITION RELATIVE
Elle est subordonnée à un élément de la proposi tion principale. Le
' rôle des pronoms dits relatifs a été étudié § 5 . 26; leur emploi, il est
bon de le redire ici, est peu fréquent; on trouvera à la rigueur, des
"qui" et des "quoi", mais jamais des "pour qui", des "pour lequel";
dans ces derniers cas, le sens voulu par le locuteur sera toujours
rendu par deux énoncés juxtaposés :
o~o +a . k+t+; y-a?+•le o-malay-kupa i pup e
li il 1 aller / canot 1 vers # le 1 enfant 1 plur. / il 1 jouer I çà 1 dans li
"il va vers le cano't; tous lesenf.antsjouentdedans",c'est-à-dire
"il va vers le ·canot dans leque! teus les enfants jouent"
•
86
A
SUJET PREDICAT
-----~1
SUJET PREDICAT SUBOROONNANT
MA T RICE SUBORDONNEE
•
•'
87
C. PROPOSITION MODALISEE
1. LA NEGATION
90
koi:...te:
li demain li affi r-. li
"à demain , donc"
•
92
J. L'INTERROGATI ON
5.60. La caractéristique essentielle d e la proposition interroga-
tive est d'être affectée d'un rnorpherne d'interrogation; l'interroga-
tio n simple se marque par le morpheme -püw1 po stposé au syntagme ver-
bal de l'énoncé en question :
pe le-k e püw1 ? "est-ce que vous dormez ?"
li vous 1 dormir li interro. li
Cette marque de l'interrogation peut être cornbinée avec les différen-
tes modalité s du syntagme verbal vues § 5 . 34 e t s u ivants :
o l o -wi? ~ -ma püwi ? , . " s ornrnes-nous arri.'vés ?"
li nou s 1 arriver 1 passe li interro . li
n-o-o-ay --
. ..... puw1 ?
li n ég. li i 1 1 partir li nég. de vouloir li in terro . li
'
''ne veut-il pas partir ?''
kasi li pe ..:.u-ta püwi ?
li ca c h i r i I vous 1 boire 1 vouloir li i n t erro. li
"vou lez- vous boire du cachi r i ? "
93
o-posiko-pa-kupa püwt , ?
li il 1 travailler. 1 passé 1 tous li interro . li
''ont-ils tous fini de travailler ?"
Il existe un deuxierne rnorpherne d 'interroga tion total e, -po, dont le
sens est identique ã celui du précédent; à peine peut-on dire que son
ernploi est moins fréquent. :
pe~y-au-po pe -kupa
li vous 1 vous 1 baigner li interro. I vous 1 tous li
"est-ce que vous vous baignez tous ?''
Son emploi est cependant privilégié dans les formules de politesse si
stratifiées des Wayãpi :
o-wate-nt-we-po pen€ pe-künü ?
/Isa 1 bonne 1 santé 1 encore 1 presque li interro. I vous I vous 1 tous li
"vous tous, êtes-vous encare à peu pres en bonne santé ?"
"cornrnent allez-vous ?"
~e-k+t+ e l e -k e
?
li ou 1 vers I tu 1 dormir li "ou dors-tu ?"
Ze temps :
man+w o-le me w+la ya ne- mopay-ta ?
li comment 1 quand / a.r bre / nous 1 abattre 1 futur li
"quand allons - nous abattre l'arbre ?"
man+wo-l e me i-mem+ o-?a ?
llcomment 1 quand / son 1 bébé / il 1 tomber li
"quand a -t-elle accouché ?"
5.62.
Za cause :
mantwo-l ewamu kwe n-ele-y-o-y ?
li collllllent 1 pourquoi / hier / nég. li 'tu te 1 v enir li n ég . li
"pourquo i n ' es - tu pas venu hier ?"
man+w o- l e wamu e-le-lení ?
li comment 1 pourquoi / tu 1 faire 1 des gri.maces li
"pourquoi fais-tu des grimaces ?"
- Ze b u t :
rnoma? e -pewamu p e l e -y-o kewe ?
llquel 1 pour quoi /vous 1 vous 1 venir / ici li
''qu ' es - tu venu faire ici ?'' ,
moma ? e -pewamu makul e simo pup e ele - ok walokwa ?
llquel 1 pour quoi / tabac / liane 1 dans /tu 1 ficeler li
"pourquoi ficelles - tu ton tabac avec une liane ?"
- Za mani.~ r e , Ze moyen :
man+w o e u po ne-+ po ?
//conunent / nom li interro. /ta mere li en ce qui concerne li
" comment s ' appelle ta mere ?"
man+w o e l e- l e y+ ?
li comment / tu 1 faire //
"comment t ' y prends - tu ?"
(dit l e plus souvent au sens de
''qu ' est-ce que tu es en train de faire ? ''
·.
man+w o-y a ? !
li conunent /maitre de //
"quelle est la raison de cela ? " ( idiotisme employé à tout instant
pour marquer son étonnement, son incompréhension)
- Ze nomb r e :
map e y5-po saa ele -pota ?
li combien li in terro . / sabre li- tu désirer //
" c ombien de sabres veux-tu ?"
'
map e y5 ne - pukwita ?
li combien ! ta 1 pagaie //
"combien as - tu de pagaies ?"
i 1 mange de l'iguane ?•
li selon que le locuteur aura baissé son . ton
li
(dans le premier cas) ou monté son ton (dans le deuxieme cas). Il eat
d ' ailleurs tres fréquent que le locuteur n'ait recours aux morphemes
interrogatifs , p üwi et po, q u ' en deuxieme lieu , c ' est- à - direquandéon
message n ' a pas été reçu comme interrogatif uniquement par son ton ,
lors d ' une premiere émission .
Le discours
A 1 ' intérieur de notre corpus, il n ' a été r encontré aucun exemple d 'é -
nonc é complexe qui fut formulé selon une structur e spécifique pouvant re-
présenté le discours indirect, sauf peut-être la formulation suivante,
•
• 96
mais qui ne s 'applique qu' ã des ênoncés três courts et le plus souvent
incomplets (en rêponse, interrogatifs, injonctifs) qui ont êtê mal ou
non perçus par leur destinataire et qu'une tierce personne lui rêpête
en lieu et place de l'émetteur :
e:-yo-u ''on te dit de venir''
li impératif 1 venir 1 répéti tion li
mãmã-u "on appelle 'marnan' 11
ne:-me o-wae:-u 11
on te dit que ton mari est arrivê 11
,
ANALYSE DE TEXTES
Premier énoncé
" jadis , grand-pere Pasiku grimpa sur une lia ne pe: l e:pe:le (Clusi.a
grandiflo r a SPLITG ., Clusiac ée )"
------- 1 Ka lama e: 1
I~---~-~~~~~~--'
Tãmü Pasiku o-y-e;u pi
lp ele: pe:le: lupi
MATRICE ' <1111«:...--- EXPANSION ~
Tãmü Pasiku o-y-e:upi est un énoncé, déjà complet en soi. Il est formé d ' un syntagme
nominal Tãmu Pasiku qui remplit la fonction de sujet, et d ' un syntagme verbal o-y-
e: upi, qui , à l ' exclusion du personnel o- qu ' il faut rattacher au sujet, remplit la
fonction de prédicat.
A cette matrice, sont accolées deux expansions , l'une directe, l'autre indirec-
te.
expansion directe kalamae:: c'est un monême de nature adverbiale qui a , dans
ce contexte, perdu son autonomie; c'est e n effet lui qui donne à tout l ' énoncé une
connotation passée, sans que le syntagme verbal ait autrement besoin de s ' en char -
ger .
- e xpansion indirecte pe l e;pe:le: lupi: cette expansion dépend d 'un indicateur de
fonction, lupi, qui est indispensable pour s ituer dans l' énoncé la place du complé-
ment circonstanciel de lieu, pe:le;pele: .
98
De ux i ém e énon cé
6.2.
a- ?e , kalama e sa? i o -t+ n u ~ i - pe palakas i t -o -u
li je 1 dire /f grand- mêre / ell e 1 faire boisson /f son 1 gendre / ca chiri / pour
il 1 boire li
" je vous raconte qu 'i l y· a l ongtemps , la grand- mêre f i t d e la boi s -
son afinque son gendr e boive db cachiri'' .
kalama e palakasi 1
Comme le schéma ci-dessus le montxe clai~ement , cet énoncé se décompose fa cileme nt
en TROIS syntagmes :
- le premier: a?e est indépendant de toute la suite qu ' il seconten te d' introdui-
re .
- le deuxieme : sa?i o- t +nu ka lamae est constitué d ' une part, d ' un sujet sa?i o- ,
et d'un prédicat - t +nu, d'autre part , d ' une expansion directe non autonome, ka lamaE
qui suffi t seule à donner 1 ' idée de passé sans que le prédica t soi t mar qué d 'auc.une
particule d'aspect. .
- le troisieme : i-pe pa lakasi t -o-u, constitue une expansion du deuxiême syntag-
me. Il est formé d ' un sujet, i -pe o- , d ' un prédicat , -u-, lequel prédicat comporte
en préfixe le morphême de but , t -, qui marque précisément la dépendance de tout ce
syntagme par rapport au précédent; pa lakasi est une expansion directe du prédicat,
- u-.
Tr oisiéme énoncé
6. 3 .
ma n +w o l e me po ya-a-ta was e y p e ++pa k+ t + ?
li comment 1 quand li interro . lf nous 1 aller 1 futur / pinot 1 à I mare 1 vers //
wasey le ele-y-e upi- kuwa puwr ?
//pinot 1 à I tu 1 te 1 grimper 1 futur li interro . li
ne-k a si - kuwa - pa ne - le panã ku l a mu ?
li ta 1 force 1 futur 1 passé I ta 1 hotte 1 pour li
--~~~--------~~---.------------lwas ey pe l
ya-a-ta man +w o leme po
-----------l ++p a k+t +I
._e_l_e_-_Y_-_e~u..-p_i_k_u_w_a_p_u_w_r.... - - - - - - - - - I was E y l e 1
SEANCE DE CHAMANISME
6.6 6.7.
1
e - paye C - "Paye "
A - paye A - "Pay e; "
e - iye-te totu , a-?e ene aipa e - " c ' est moi , c'estbienmoi qui
li moí 1 afEirm . 1 appeler li- je 1 díre I t ' appe lle ".
toi / moi li
A - na-owa-y o lo-kü A - "No us tous, nous n'allons pas
• li nég. li santé li n ég . / nous 1 plur. li bien" •
E - moma? e lewamü totu pene iye Eª- "Pour quelleraisonm 'appelez-
llchose 1 pourquoi I appeler /vous/ vous ? ".
moí //
A2- i ye-te t o tu a-?e e:ne: ai pa A - "C ' est moi , c'estbienmoi qui
li moi 1 aEfir. appeler li- je 1 dire / t'appelle".
toi / moi //
E - moma?e t eko lã lamü po pene E - "Quelle maladie avez - vous
llquelle 1 maladie 1 pourquoi 1 int. / don c ? ".
vous //
A - aku-mã?e b
A - "Celle qui es't chaude "
li chaud 1 ce quí est //
E - auy e:pa-te: o lo- i-ko E - "Tout le monde est- il bien lã?"
li fíní 1 affir. li- nous 1 nous 1 être là //
A - 5?5 , pe- mãe amoko k+t+ e 3 A - "Oui . Tournez-vous vers celui -
li ouí // i mpé r. 1 regarder / par là C1. e "
vers / lui //
••• o-peyu '• , o-pfsoso, o-wek+i . .. . .• (Le chaman opere) . Il souffle
li il 1 souffler li- il 1 anlever li- il ( sa furnée de tabac) . I 1 extrai t (la
attrape r li mal adie du corps du mal ade} . I 1
( 1 ' ) a t tr a pe •..
E - owa-si ko pe:- lu pe:-kupa ne: "Vous tous, et toi, vous vous
E - .
llsanté 1 Eut. /vous 1 porter / vous 1 porterez bien "
tous / toi //
moma?e n-i-piye: -ãy ipty si vous lie fai tes pas se dégager
c hose I n ég . li son 1 odeur li fut. nég. I d ' ode urs ."
si li
yape:- wala- la 5 - mã?e o-u-ta "(Celui qui était malade}, il ne
dos 1 rayé-rayé li ce qui a I il 1 manger 1 mange r a pas cel le qui a le dos fi-
futur li nement r a yé;
inãmü 6 n-o-u-?ãy il ne mangera pas le Tinamou;
Tín amou / nég . li il 1 manger li fut. n ég . li
inãmü pi nü 7 n-o-u-?ãy il ne mangera pas le Tinamou noir".
Tinamou 1 noir / nég. li il manger li fut.
n é g . li
A - pi la lamü, moma? e: pi la po o-?u-ta A - "Et en ce qui concerne les pois-
// poisson 1 pour li- quel 1 poisson li int. / sons, quels pois sons mahgera-t-
íl 1 manger 1 fut . li il ? "
101
NOTES
1
Téxie
1 paye signifie "chaman"; le mot est ici employé en guise de mot de passe. :{,'origine du mot
paye ne semble pas avoir été éclaicie jusqu'à ce jour; on le trouve, sous des formes
proches dans de nombreuses langues tupi, karib et arawak. e. B. de GOEJE (1955, pp.
12 et 14) donne : püyai "homne-médecine" et ü.yali-i. "magie''. pour les Wayana (karib),
sans autre élément d' étymoloçie. Pour le wayãpi, on ne peut apporter que les élé-
ment suivants :
p-ay-e "chamán"
lfaire 1 magie 1 lui I
a-y-mo-ay "je. fais de la rnagie"
li je 1 me 1 faire 1 magie li (exercer ses talents de chaman"}
ay-k-ete-mo "c'est fait par magie"
//magie 1 liaison 1 vrai 1 faire li (chose produite par magie}
2
Tóut le village peut assister aux séances de chamanisme. Chaque adulte doit pronon-
cer cette phrase.
3
· Il s'agit d'un malade pour la guérison duquel on a demandé au chaman d ' opérer .
.~ Ces trois syntagmes verbaux représentent les trois phases principales de l ' opéra-
tion chamanistique :
- souffler la fumée de cigare sur le corps du malade;
- extraire magiquement la maladie;
- attraper le mal (sous forme de corps étranger).
5 Cette métaphore désigne l'oiseau suwi ;(Crypturellus varieg~tus v. GMELIN, Tinami-
Traduct ion
6.8. Ce petit mythe d 'orig ine de trois plantes cultivées est don-
né non pour son contenu symbolique (tant il est vrai que les mythes,
appartenant à des cycles , doivent être étudiés pour les ensembles qu ' ils
forment), mais cornme exemple de discours suivi. Apparaissent en parti-
culier clairement les três courts énoncés dontj'ai dit plusieurs fois
qu'ils étaie nt préférés aux énoncés à matrice suivie de plusieurs ex-
pansions.
Ce texte a été enregistré sur magnétophone; la transcription pho-
nologique a été revue par l 'un des Wayãpi à qui nous avons appris à
transcrire leur langue.
6.9. 6.10.
1. Tãmü Pasiku ka~ama e e-?i-kupa
1
1. On raconte qu ' ·i l y a tres long -
li Grand- pêre 1 Pasiku / jadis li- il temps vivait le pêre Pas iku.
dire 1 pluriel li
103
NOTES "
1
Tãmu est le terme d'adresse signifiant grand-pêre. Il est également fréquemment
employé en t e rme de référence. Ici, il prend une nuance famili êre "Le pêre Pasiku."
2Les roches à nu sont três rares dans le pays entiêrement forestier des Wayãpi. _Ce
sont généralement de peti ts insel bergs rocheux de 300 à 500 m d 'alti tude que les In-
diens quali fient de montagnes.
3
o-w€ se réalise phonétiquement f 5-w€ J . C'est un cas class ique de nas alisation par
environnement.
" o-w€ o- o est di t sans pose . Il faut voir e ntre les deux syntagme s verbaux une d é-
p enda nce d u p remier p ar rappor t au deuxiême, du t ype : o-w€ -- o-o.
5 pe: l e:pe: l e:, Clus ia _grandi flora SPLITG., Clusiacée. Três grande l i a ne de la f orêt.
6 .t e: le: le:ku, Synallaxi s sp : , Furnariidé . Le mythe semble i ci en contradict ion av ec
l 'orni t hologie . Selon l e Pr. Jean DORST, en effet , c es oise aux ne volen t j amais haut
dans le c ie l . Peut-êt re l e fai t qu' ils n i chent dans des buissons touffus fai t - il
c roir e au x Wayãpi qu ' ils d isparaissent à certaines sai s ons pour mont er au ciel.
105
7 Ainsi, sans que ce soi t clairement explici té, le syntagme verbal suggêre que le
grand- pêre est un chaman qui peut user de ses pouvoirs surnaturels.
8 Même remarque qu'ã la note 1, la réalisation phonétique est [t-ã-?eJ.
9 Le grand- pêre est au ciel. Toutes les opérations magiquessontpassées sous silen-
ce par le mythe pour mieux en montrer l a rapidi té : on passe directement du désir du
chaman â sa réalisation.
10 Les hommes, aprês leur mort; reforment des sociétés au ciel .
11 ye luapapa, Citrulus sp . Cucurbitacée. Plante cultivée de deuxiême importance dont
on consomme l'amande des graines bouillie. On la trouve dans tous les abattis.
12
kuyu·, plante cultivée en cours d' identification; Solanée .
13 tusi, plante cultivée en cours d'identification; Solanée . Ces deux plantes orne-
mentales sont cultivées pour leurs fruits, l'un jaune , l' autre rouge,qui servent de
jouets aux enfants . On ne les trouve que prês de certaines maisons~
1" Le morphême restrictif , -lai "un peu", modifie le sens de "voir", mais ne signi-
fie pas ici "apercevoir"; le syntagme verbal signifie plutõt "il 1 'a bien vu, mais
il ne l 'a pas encere cueilli".
1 5 Quoiqu t ayant un caractêre nettement féminin, la planta tion pe\lt être fai te par
les hommes .
BIBLIOGRAPHIE
ADAM (Lucien) - 1896, Matériaux pour servir à 1 'établisseme'nt d 'une grammaire compa-
rée des langues de la famille Tupi, Paris, Bibliothêque linguistique américai-
ne .
AHLBRINCK (W . ) - 1931, L'encyclopédie des Caraibes, (Amsterdam, 1931) trad . Paris
(1956).
ARTUR - 1742, Voyage de Chabrillan , 1742, Paris, B.N. (ms. nº 2572. Fº 545).
BAUVE (A . de) et FERRE (P.) - 1833- 34- 35 , Voyage dans l ' intérieurde laGuyane, Bul-
letin de la Société de Géographie de Paris, lere série, t . 20 , 1833, 2ême série,
t . 1, 1834.
CAPRILE (Jean- Pierre) - 1969, Essai de Phonologie du Guarani commun du Paraguay , (Pa-
ris), Cahier des Amériques Latines.
CLASTRES (Pierre) - 1974 , Le grand Parler, Paris, Editions du Seuil.
CLOAREC (France) - 1971, Phonétique articulatoire, Paris (Cours en Sorbonne ronéoté)
COUDREAU (Henri) - 1891, · chez nos Indiens : .quatre années dans la Guyane . française,
188~-1891, Paris , Hachette.
-A
ã indicateur de fonction "vaiei". 5. 1
ãwi indice personnel possessif singulier 3ême personne du
pluriel "leur".
s'emploie aussi comme indice personnel possessif pluriel
3ême personne du pluriel "leurs". 5.22
ãwi- ku indice personnel possessif pluriel 3ême personne du
pluriel "leurs". 5.22
ãwr indice personnel objet 3ême personne du singulier "lui" 5.27
e
e:- indice personnel sujet 3eme personne du singulier ;
forme rare "il". 5.33
e:- indice personnel possessif singulier 1êre personne du
singulier "mon, ma" . Souvent employé comme indice per-
sonnel possessif pluriel de la p~emiêre personne du sin- 5.22
gulier "mes". et 5.44
e:- ... -ku índice personnel possessif pluriel de la lêre personne du
singulier "mes". 5.22
e:- ... -kupa indice personnel sujet 3ême personne pluriel; forme rare
"ils" . 5.33
-e:?e: morphême de dérivation "véritable" 5.11
e: l e: indice personnel sujet deuxiême personne du singulier
"tu". 5.29
e:ne: indice personnel objet deuxiême personne du singulier
"toi" . 5.31
110
-
f
mape
1
morphême d ' interrogation partielle "oU ' .
5.61
s
J/A3
sa- subordo nnant; morphême de but "pour que nous". § 5 . 53
si - subordonnant; morphême de but "pour que nous ". 5.53
-si nu morphême d'itération . 5.1 0
u
-u morphême de dérivation "grand". 5.11
5.37
-u- morphême restrictif .
-
u
5.11
-ü morphême de dérivat ion " noir ".
w
morphême de dérivation "mangeur de ". 5 .1 3
-wa
morphême de dérivation "sans". 5 . 12
-waõ5
5 . 46
· wasa indicateur de fonction "à travers ".
morphême de dérivation "gigantesque" . 5.11
- wasu
morphême de déri va tion "les gens de". 5. 12
-wã<-kü)
-we modalité verbale; morphême marquant l'accompli h ypo-
5.35
·t hétique.
we- · indice personnel sujet 3ême personne singulier "il";
souvent emplÓyé pour marquer la 3ême perso nne du · pluriel
5.33
"ils".
114
ABREVIATIONS ET SY MBOLES
SN syntagme nominal .
sv syntagme verbal.
s sujet .
Pr prédica t .
Compl ém. compléme nt .
trans. trans itif.
E énoncé .
marque , a bsence .
* annonce un énoncé asyntaxique .
f
11 5
l
117
C. Proposition modalisée • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 89
1. Négation 89
2 . Affi:nnation renfor cée 91
- morpheme -te 91
- morpheme -wa 92
3 . I nterrogation 92
Interrogation totale 92
Interrogation partielle 93
identité 93
li eu 93
temps 94
cause 94
but 94
maniere, moyen 94
nombre 94
Le disaou rs . • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ••• •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 95
ANALYSE DE TEXTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .
~ 97
Types d ' é~oncés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ._ . . . . . . . . . . . . . . . . .. .... . 97
Premier énoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 7
Deuxiême énoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . • . . . . . • . . 98
Troisiême énoncé ..... ... .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .. . ... . 98
Séanae de chamanisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ... . 99
Origine de trois plantes aultivées .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
BIBLIOGRAPHIE • • •• • ••• • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 107
A, A, e, 1 -
INDEX DES MORPHEMES • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • 109
109
f, K, L 110
M, N 11i
:>,
s.
y
p
T, -
u. u. w
112
113
114
Abréviations et symboles ...• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• 114
Table des Mat ier·es ...••••••. • • • • • • • • • •• • • • • •• •• • •• • • •• • • • • • • • • • • 115
· . ..-·'
.' .
.'
... .. . •, ,.
"
- ~[-
' .
·~
:--. -
• • - · <w
';...' Tradu<1i0t1 an11bisr : Raymond BOYD
Tr1duc1ion ponupi>t : Mu BOIJDIN
,,,
1u ....1n o
''lhJ.1,
- - Chan;on d·amour Lo,·(' so n~ C .1111r . d ..: .111u •r
Fa.:e 8 1.1tll t u
1- L< sin~< hurl<ur lh< ho"h"' ape ' ' 1n ......... , ,:u ..111"-*
: - Chan1 du .:a.ss1qu< Son~ or' th( ~rtit~J CJr•>OJ'h.:nJol.J { J11f11 , fu tJ p ll
3- Chanl du mi.t 3 Hon<r ,onw .l ( .1111«• ,Jt , ntt..-1
4 Chan1 du iaruar .l Sons: or th~ _i .a~uar J ( .11110 , (J • •llt.. .t
~ - J(' mt marit .. rm ~tltln~ meirra<J ~ 1 ti llh" .. ....,.
..\p~aux : ( ali, · ( h.alll.h_l.t., d,1 .,.11o. , I
6 · ..\-amr (> lh< ·~•m• h J.1...111\111
Sinw< ac<k Th~ 'r'1dc:-r1nonk~~ ( 11 1.1
8 S..pajou lmm 'is ·rh"· '-1:.ark .,~,p.Jjou " ( ,0 \ ,1 \ , 1
9 - Grand 1inamou 9 ·rhc.· wr"·-;;,t t111;i111ou '1 , , 11111"0 ' \' I r.t
1O Cohn <k Gu) Jn< 10 Th< nJJrh kJ-\\ CJOJ quacl 1(J l "'
11 Lan~·~· siftlt : ..\llons â IJ p~•h< 11 \\hi,clc.·d l.U1)!ll.s~~ : L~:1·, ~o 11..htn)! 11 l.111~U.tto:\'lll ·''"•1·1.1,l.1 \ ',11 no' p,· .. .,:.1r
..\llon~ tra\ :.1illt:r L...·1 · .. l.!U to \\urJ.. \ . 11Hu .. t1.1h.1lh.1r
Qu\::\t·..,\.' que: 1u (ai~ .' \\ ti:it :ir..• r~1u dnut~ l ) , 1\h· ,· .. r .1.. 1.111,: 1hf,,
Bun ~o1r (iPod 111~hl U\1,1 lh'I C\.'
1: · li dorc aucanl qu< lc ca1>ir 1: 1f., · ' l\· ...·p~ lik,· ;1 l.tpir 1: 1 h· d •'llll\' , ' 1\llh• tlll,1 .111(.1
OFFICE l>E LA REC H ERl' HE SC l f.,T IFI Qt:E ET TECH, I QL'E OL'TRE·\I ER
SOCIETE O' ETUl>ES Ll ., c;t: I STIQ U ES ET A'THROPOLOCIQUES l>E FRA,(' t:
111'( \ ' lt• '''",;t',, '"' \ l1n1,lt'"c' ,/,• /i1 ( 'u /lrtr t' 1't di· 111 ( 1n1u111111t( "''º" l >1r , ·1 '''"' r/;• 111 \/11''' /li; • \/h ' ' "" " ·l 1111,-.· tlu J ';" ""' ' '''f" ··
n11~u1ult· "''l 1111\.' d ;i u ......• .1 \.111:1lr1.· p.11,1 i1.· . . ; ,\_. r1\·1n1...·1· .\ .1 - pilau ~ A3- pilau 5
, l,111'1.' ur '''li'-' la .. p1..'l ll1.' •• t:,a?i t.1u1 .... ,, la plu' ~1i~\11..• .,,., :1 ,~ 1·k1ik1 ipilau 1~ rtoikc ipil•u
l.11.1u...·lk· r,·r,111,t ~ aL; ãni:~pi:; 1 a 111.11t•r1h: d 1.·... d.111..1.· ur-. ·• l h'-·~ N-111~ n 1n. 1p1l;1u "Nós o fatctnO> en1r-.,1r. ipllau.
'°'•ui)\\.· l.1 1'.trl 11.· mi11· •• l.1 llh•~\.'0111..'•• \'I 11..·, lh.'rlll\.'f'- ,~ r l1i&i:.
, , rl,ik c ipila• ' )tl1ikr ')'r>l,ikr ipil••
l\'lh.'IH 1:1p.11111.·1:1 plu ... a:ra, 1.· : n1~n1 ~. l.1 "111a111a n .. .
rh..·~ hllll): i1 in. ir1h1u. Nós o fazcrnos enlrar. ipilau.
< \· .. t.i\.'U\ pi1.·1.'1.'' 1t1ll 1.: h.' i111~·rpr\_·t~'1.'' l;1 1111ll pai· Lumal.11 ,u1. ,Mipt· >}fl,ilt.r tpilau k-aka yula ,.... >ytbikc lpilH
U~ th~ .. ,1L .,_·,1th1n tr..·-: l.1JJ\.'r th1.: "''"~ 11 in ... rt:lil 1.-scada
. d;a paineir-.. . Íillerl\O-IO entrar ipilau.
\\il:.apitr. lâlU. J ,t\.·l~ . l\•:,at:,a1'ioi. \"u~ a . l\ :.aR;.1,i 1.·1
\lilpta .\ ~ - tuki .. 1r.., Touc:an». rla),-d I>) :\-liso o n • A 4 - lulti "º Tuc811o». irccho tocado por Mm com
1 1r,.·... ..,·h ..·1ua ... 1..·i-t.l1.' ''"' ll' l'\.'l'l\._' ....,: Uh.'U I lt.'' llhl\ lll ll·... 1.:ulip•• 41 11 lU1.' . ·1hi:-. i:-. a na .....1.' ranS\'~r~..: lluti: m:u.li: of a 11• Ulll k111ipawa.
11.·1'1."Ii 1 jf, d,·.. d ..·11\ p11.'1.1,,.' ... 1,,:h .1<.J U\.' 11:,! lh.º '~ 1n l'4lli'a nt l.:"amii h;;11nh..)t.l 1Cit1athHt 111. u "º"tacltiul. h n:quir""S E uma Oaula l ravcsscira nasal feila de bambu
tllh..' p.11'111.· a1.·1.·,11npli ...h1..- J '""·hniQu1.·. 01nJ li.."" 01\.'n l.. O\l\\' hov. to k,.a•i . A té<:nica dês1e instr umen10 é mui10 dificil e
e>n r,·111.1 11.~111.·r.1 '-1º"' '''' , ,,l,· ur... r~ thnth.t u1.·, f"\'rl uh.·n- pl.1~ it \\.\_' li são poucos aqueks q ue sa~m locar.
h.'' 1.l1ri·. ..... _., 1' 11.'\.·1.·, '''Ili 1,1111,.· ,·, ·'' 1.\. d1.· 111ult ipl1..·, lin._•,
' :11'1a til'll' . ( \ : .::ira'-'tt.'I\ .' ' ''llJ'l1.· t.111 h.'l lll'l' 1..''l p1..'1H ·~·1r1.· A !S - lllki «O Tucano»
,hº1.1u l.til 1.1111..· l1.·... 1nu..11.•tt.'ll' 111ri.· d an ...,111,,·1H l'ªI' l11r, t.11..· "'"...,
--
IH 'J~ U 1ul1 :
.....
.....
................
,·nr1.·;:1 ...1r,1n1.·111 ..
... ....
~ ·r-·- · 7 ~· ·
/
.
tuL .. ( ,~ •.
.••••• ......
•... .....
•· - .. • .,:·•/ •· -.
••
• ••••
••
~
.\ 6 - palana ~•api~ api "-lht "l't"S >•,
1\\ l l J'li1.•t:1.·~ lak1,.•11 l'r1.'l1~ 1hc m)~'UtU:lf. 1hc ;t naconda
...lt.ul"'"" l.ik1.· ,,thi:r ltH.lian' in Guiana . thi: \\'a~ :.1pi)
t.JrinL. a 1,lt ,lf •· 1.·al.'h1ri». "'' 1nilJ t.'~'""' \;a hl.~r. Thi:~
1-...,ld "l rinl..111g p.1rti1.•, ;" l..:~1 ...1 l\\ Í1.·\.' a ,,.,:,~}; in rain~
A6-
sucuri.
palana yaapiyapi: as ondas .
Dmt> peças cxtruidas de m))'UCuk : a dança da
.." .. ...
. ...·-
llt".l~U tUI• : pitlan:1 ' ªªl' i~~·1•i l \h) .......,:-.,1n, a nd 1.' '"'ll lllt)f"' fr~~u ..:n1l~ in 1h..: cJr~ s..:a~(Hl . k'-cmentc fermentadas. Reunem-se. pelo menos düas
''"
~ ~
1hi...·~ 'lHH1.'!Ính."• 1.·nli' ·"·n th"''..: tr:\l.'n in~' "·ith Jane.:~ ,·~zes po r semana. para beber. na estação da.i chu\'aS. e
, 14 ...,.,.._. ... • • ... • • • • • • .11,,'1.' \)111p.1111.,,'l.I O~ :t t ult' "'l;1ri11i:ttt: c.'r"·h1.·...1r.t. Th1.~ mai> frequentemente. na estação da seca . No decorrer
• das noiludas. podem apro' cita r danças com uma
orquestra de clarinctas tulr. Silo instrumentos de
bambu de palheta inlcrna feita com uma espécie de
taquar..i 1>u bambuzinho H•k•alil. sem bumco no
jogo .
m?~·utul(' ~ uma dança em quu1ro partes : o primeiro
dans;_1rino (0t."a a u pequ~na )) ta?i que a rnai:. aguda e e
a qual , ,.,ponde )·akingapia. A maioria dos danç-Jrinos
sopr.a J p.t rte mitr : •~ a m êdia11 ~os ühimo~ tocam a
parl\.' a nia i~ gr(1\ i: : mãmã. a m~l~.
Estes do is trecho> l'oranr interpretados de no ite po r
\\ilapilr. Ta1u. fac~) . l.:•alaka. Anu)·a. Kana\'i e
:\lilpra.
o) ~~(.1ui:mas ;1ba1xo r~prf')~tltam os módulo~ repeti -
ti,·os J lh• dois 1n:..:hos. cada linha sim boli za ndo uma
pane.
\ 'en11."' quê' o:-. 'Jlorc!'::. r1tn11cO>. perlinentc:-. dê~tc
tcnl;,1 ~:"' lO\.'••do~ .:orn muhiphtS~finas 'erH1cões. E)tc
t:;_lrúc..:r ll~\h el do 01c:n1po )1 ~. 1;,tl \'êS. de,·tdo '-' º fato dt:
qu~ t l!I ll\U)it:o :.-i não e::.ta\arn danc:ando q uando. lb ram
êslit~ lft.'\:'hO') gr\.l\ UJf1~ .
·~ ··
.............. ~ .................
...
-·
''"-""'=..,...--~>,-----.+-------------
""
'ª"~ - -+-- .....------~----------
-·
\ 7 - rp 1p 1 p •11 .. u tun ...·111..._ .1r1.· 1n.td"· , \ ( h.ull N,,' \\ ll h ._111 1111l1..' r n:..:d \' f A 7- r p r p rp
( h.111"'º ,f .1nh'Ur h.1~1tu..·ll1..·nh:nt ,·h.n1!1..'\.' p.1r t.,.·, . .. i.. ~ ali 11.,, .. ,,lt,, ' '" ' \ \ llh,'IUl \CUl.l t!I.' l h 1.· \\'.1~ .ir1 ... (.'.11llt.' J"'· .lllh.lr h.1hu ua1 11l..:1u,· 1.'. .1n1ad<.' f'CIJ"- 1n ulh1,.•~
l1.·111nh.·, 1.' t 1 n h:rrr~·tt.°l." ,,., "h: 1:1..,·,111 111t.1 ..1t11..·u-:t.' 1,, , , 1.l un h.l\ t.' 11.•11 ruir 1.' \ 1i.'l t.''· ""11.:h ....,, 1n .11 n1n}! ,tl't.' Ut 1if11.•1.:11 ri.":-. .t ·'"llH 1nh:rp r ..·1:1d.1 J ..· nl an"·1 r~1 ~;tia ta n:1 1,',)t:a:-iúo <.h .•
i:.11.·. lun p.11 u11 '"' 11111.· 11~'11\111\:. 'ª'ti?i'i 1111.\.' 1.' ' · u1n "';11.· lun p·ü l' uni r ;1r a1 :"\api7ã.
1
121
Responsable J. PERROT
intéresse : * linguistes
* africanistes
* érudits
* bibliotheques
.~
universitaires, publiques et
privees
•
/
..
'