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CANCEROLOGIE.

— Séparation des formes isoenzymatiques de la galactosyltransférase


du sérum humain par chromatofocalisation et focalisation isoélectrique. Application à la
cancérologie. Note de Pascal Gauduchon, Edith Bar, Daniel Barbé, Jean-François Héron
et Jean-Yves Le Talaër, présentée par René Truhaut.
La chromatofocalisation permet de séparer de nombreuses formes isoenzymatiques de la galactosyltransférase
du sérum humain. Les sérums normaux présentent au moins 11 pics d'activité principaux, dont les pH d’élution
s’échelonnent entre pH 4,3 et 6,9; une partie de l'activité est éluée à pH supérieur à 7. Ces profils normaux sont
comparés avec ceux obtenus pour des sérums de patients atteints de cancer et pour un liquide d’ascite. La
chromatofocalisation se révèle aussi résolutive que l’électrofocalisation en gel d'agarose.

CANCEROLOGY. — Séparation of isoenzyme forms of human sérum galactosyltransférase by chromatofocu-


sing and isoelectricfocusing. Application to cancerology.
Chromatofocusing is used to separate the multiple isoenzyme forms of human sérum galactosyltransférase. At leasl 11
major peaks of activity are ohserved in normal sera , which are eluted hetween ptl 4.3 and 6.9; a fraction of activity is
eluted ahove pH 7.0. The normal patterns are compared with those obtained with sera from cancer patients and with an
ascitic fluid. Chromatofocusing appears as résolutive as agarose isoelectricfocusing.

INTRODUCTION. — L’UDP-galactose : (3 1-4 N-acétylglucosaminyl-glycoprotéine galacto-


syltransférase (GT) est présente dans de nombreux liquides biologiques. Bien que l’activité
GT totale du sérum soit souvent modifiée par rapport à la normale chez les patients atteints
de cancer, elle ne constitue pas pour autant un bon moyen de diagnostic de cette pathologie :
en effet elle peut être également considérablement augmentée au cours de certaines maladies
bénignes [1]. Le dosage de la GT sérique présente par contre un intérêt dans la surveillance
des cancers de l’ovaire ([2], [3]).
En 1975, Podolsky et Weiser [4] ont décrit une isoenzyme de la GT qui était fréquemment
présente dans le sérum de patients atteints de cancer (en particulier de cancers
gastrointestinaux), mais qui semblait absente du sérum des donneurs normaux et de la
plupart des patients atteints de maladies bénignes [1]. Cette isoenzyme « associée au cancer
», qu’ils appelèrent GT II, apparaissait sous forme d’un pic migrant plus lentement que
l’activité GT principale (GT I), en électrophorèse en gel de polyacrylamide.
La GT II se présentant comme un marqueur très prometteur, nous avons cherché à
reproduire la technique de dosage décrite par Podolsky et Weiser [4], Les difficultés
rencontrées nous ont conduit à mettre au point notre propre méthode. Les profils d'activité
que nous avons obtenus lors d’électrophorèse de sérums normaux montraient l’existence de
deux pics secondaires, situées de part et d’autre du pic principal d'activité. Le pic de plus
faible mobilité pourrait correspondre à la GT II, car il était fortement augmenté dans le
sérum d'un patient atteint d'un cancer colorectal ( fig. 1). D'autres travaux ont également
démontré la présence de la GT II dans des sérums normaux, de même que dans des sérums
de patients souffrant de pathologies bénignes ([5], [6]). La GT II n'apparaît donc plus comme
une forme isoenzymatique spécifique « associée au cancer ». La nature de cette isoenzyme
reste inconnue [7]. Certains auteurs ont suggéré que la GT II pourrait être le résultat d’une
association de la galactosyltransférase avec une protéine du sérum, peut-être une IgG ([5],
[8]).
Un certain nombre de travaux ont montré que la galactosyltransférase présente une grande
hétérogénéité aussi bien du point de vue de la taille que de la charge ([7], [9]). La recherche
d'éventuelles modifications dans le profil isoenzymatique de la GT sérique au cours des
cancers nécessite donc l’utilisation de techniques très résolutives. Les résultats que nous
présentons montrent que la chromatofocalisation [10] permet de séparer de
0249-6313/85/03000453 S 2.00 © Académie des Sciences

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