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Et

si je ne gâchais pas ma vie…

Parvenir au terme de sa vie et se rendre compte qu’il l’a gâchée, qui le souhaite? Probablement
personne, mais encore faut-il définir ce qu’est une vie gâchée et comment y échapper!
Lui-même turlupiné par cette question pendant ses études, John Piper a développé une vision
de la vie qui l’a amené à se désigner lui-même comme un «hédoniste chrétien». Connaissez-
vous beaucoup de personnes capables de dire, en découvrant qu’elles sont atteintes d’un
cancer: «Cela a été une bonne nouvelle pour moi»? Lui en est capable.
Quel que soit votre âge, découvrez sa perspective sur la vie, une vie où les mots passion, joie,
croix et gloire de Dieu s’entremêlent, pour ne pas avoir de regrets à nourrir quand il sera trop
tard!
Des études littéraires avec pour branche secondaire la philosophie, voilà qui prédisposait John
Piper à devenir un auteur et un penseur apprécié. A cela sont venus s’ajouter une licence en
théologie au Fuller Theological Seminary, puis un doctorat à l’université de Munich et enfin des
années de ministère de prédication à la Bethlehem Baptist Church de Minneapolis.
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Licence accordée le 23.03.2017 à Giordani M-Christine (chris_farm@live.fr) pour son usage
personnel exclusif.
John Piper

Et si je ne gâchais pas ma vie…


Licence accordée le 23.03.2017 à Giordani M-Christine (chris_farm@live.fr) pour son usage
personnel exclusif.
Titre original en anglais: Don’t waste your life

Copyright © 2003 by Desiring God Foundation

Published by Crossway Books, a division of Good News Publishers, Wheaton, Illinois 60187, U.S.A.
This edition published by arrangement with Good News Publishers.

All rights reserved.


Les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21.

Traduction: Nathalie Surre


© et édition: La Maison de la Bible, 2006, 2013
Chemin de Praz-Roussy 4bis
1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse

Tous droits réservés.


E-mail: info@bible.ch

Internet: http://www.maisonbible.net
ISBN édition imprimée 978-2-8260-3485-8

ISBN format epub 978-2-8260-0048-8

ISBN format pdf 978-2-8260-9780-8



Licence accordée le 23.03.2017 à Giordani M-Christine (chris_farm@live.fr) pour son usage
personnel exclusif.
A Louie Giglio
et à la passion qui l’anime
pour la gloire de Jésus-Christ
dans cette génération
Préface
Que vous soyez chrétien(ne) ou non «Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous
avez été rachetés à un grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps et dans votre
esprit qui appartiennent à Dieu», dit la Bible en 1 Corinthiens 6.19-20. C’est pour vous aider à
trouver ces paroles pleines de saveur, et non amères ou insipides, que j’ai écrit ce livre.
Vous appartenez forcément à l’une des deux catégories suivantes: soit vous êtes chrétien(ne),
soit Dieu est en train de vous appeler à le devenir. Vous n’auriez pas choisi ce livre si Dieu
n’était pas à l’œuvre dans votre vie.
En tant que chrétiens, nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes. Christ nous a rachetés au
prix de sa propre mort. Désormais, nous appartenons à double titre à Dieu: il nous a créés et
nous a rachetés. Cela signifie que notre vie ne nous appartient pas; c’est Dieu qui en est le
propriétaire. Voilà pourquoi la Bible déclare: «Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps et
dans votre esprit qui appartiennent à Dieu» (1 Corinthiens 6.20). Il nous a créés et nous a
rachetés dans ce but. Tel est le sens de notre existence.
Si vous n’êtes pas encore chrétien(ne), voici ce que Jésus-Christ vous offre: une double
appartenance à Dieu, avec la capacité d’accomplir les œuvres pour lesquelles vous avez été
créé(e). Peut-être ne trouvez-vous pas cela très exaltant; glorifier Dieu ne signifie probablement
rien pour vous. C’est pourquoi je raconte ma propre expérience dans les deux premiers
chapitres. Il n’a pas toujours été évident pour moi que rechercher la gloire de Dieu et
rechercher ma propre joie, c’était pratiquement la même chose. Je constate à présent que des
millions de gens gâchent leur vie à cause d’une mauvaise appréciation de ces deux manières de
vivre: ils les considèrent comme distinctes, alors qu’elles ne font qu’une.
Attention, toutefois: la voie de la joie qui glorifie Dieu coûte la vie. Jésus a dit: «Celui qui perdra
sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera» (Marc 8.35). Autrement dit, il est
plus avantageux de perdre notre vie que de la gâcher. Si nous faisons le choix délibéré de vivre
dans le but de guider les autres vers l’épanouissement en Dieu, notre vie se révélera difficile,
les risques que nous courrons seront élevés, et pourtant notre joie sera à son comble. L’objectif
de ce livre n’est pas d’enseigner comment nous préserver des blessures de la vie, mais plutôt
comment éviter une vie gâchée. Certains d’entre nous mourront en servant Christ, mais cela ne
sera pas un drame. Le véritable drame, ce serait d’attacher plus de valeur à notre propre vie
qu’à Christ.
Que mes lecteurs soient des étudiants en quête de changement radical dans leur vie ou des
retraités désireux de ne pas gâcher les années qui leur restent, sachez que je prie pour eux. Si
vous souhaitez connaître en quoi consiste ma prière, vous pouvez vous reporter au chapitre 10.
En attendant, je remercie Dieu pour vous. Chaque personne qui aspire à glorifier Dieu en
Jésus-Christ augmente ma joie. Rappelons-nous que nous n’avons qu’une seule vie, c’est tout.
Nous avons été créés pour Dieu. Ne gâchons pas cela!

Le 31 mars 2003,

John Piper
1. Ma quête d’une raison de vivre
Mon père était un évangéliste. En fait, il l’est encore, même s’il ne voyage plus désormais.
Quand j’étais petit garçon, à de rares occasions, ma mère, ma sœur et moi l’accompagnions
dans ses déplacements et l’entendions prêcher. Je tremblais à l’écoute des prédications de
mon père. En dépit de l’humour prévisible de l’introduction, j’étais saisi par la gravité du
discours qui me remplissait d’enthousiasme. Il y avait un certain strabisme dans son regard
accompagné d’un pincement des lèvres lorsque l’avalanche des textes bibliques atteignait son
apogée dans une application concrète.

«Je l’ai gâchée, je l’ai gâchée»


Qu’est-ce qu’il pouvait supplier! Enfants, adolescents, jeunes célibataires, jeunes mariés,
adultes d’âge moyen, anciens: il s’adressait au cœur de chacun en soulignant les mises en
garde et les invitations de Jésus-Christ. Il disposait de tout un arsenal d’anecdotes pour chaque
génération, des histoires de conversions glorieuses et des témoignages d’effroyables rejets de
la foi suivis de tragiques décès. Il était rare que leur narration ne suscite pas de larmes.
Pour moi en tant qu’enfant, l’une des illustrations les plus poignantes utilisée par mon père dans
sa ferveur d’évangéliste était celle d’un homme converti à un âge avancé. L’Eglise avait prié
pour lui pendant des décennies. C’était un homme dur et rebelle. Mais ce jour-là, sans que
personne ne sache pourquoi, il avait assisté à une prédication de mon père. A la fin du culte,
pendant un chant et à l’étonnement de tous, il s’était approché de lui et lui avait pris la main.
Une fois l’assemblée congédiée, tous deux avaient pris place au premier rang. Dieu a ouvert le
cœur de cet homme à l’Evangile de Christ. Il a été racheté de ses péchés et a reçu la vie
éternelle. Cela ne l’empêchait pas, cependant, de confesser tout en sanglotant, son visage ridé
couvert de larmes (et quel impact cela a eu sur moi d’entendre mon père répéter ces mots
baignés de ses propres larmes): «Je l’ai gâchée! Je l’ai gâchée!»
C’est cette histoire qui m’a le plus impressionné, plus que n’importe quelle histoire de jeunes
gens morts dans un accident de la route avant d’avoir pu se convertir: celle d’un homme âgé qui
pleurait sur sa vie gâchée. Dès mon enfance, Dieu a éveillé en moi la crainte de gâcher mon
existence et la motivation pour ne pas le faire. L’idée d’atteindre un âge avancé pour me voir,
en pleurs, répéter les mots: «Je l’ai gâchée! Je l’ai gâchée!» est devenue pour moi une pensée
effroyable et horrible.

«Une seule vie, bientôt passée»


Un autre élément majeur qui a influencé mes jeunes années – insignifiant au départ, mais très
puissant avec le temps – était un petit cadre suspendu au-dessus de l’évier de notre cuisine.
Nous avions emménagé dans cette maison lorsque j’avais six ans. A mon avis, j’ai dû lire les
paroles de cet écriteau quasiment tous les jours pendant douze ans, jusqu’à mon départ pour
l’université à l’âge de dix-huit ans. En fait, il s’agissait d’un simple cadre en verre peint en noir
sur une face et bordé d’une chaîne argentée qui servait aussi à le suspendre. Au premier plan,
peints en caractères gothiques de couleur blanche, on pouvait lire les mots suivants:
Une seule vie, bientôt passée;
seul ce qui a été fait pour Christ va perdurer.
Pour illustrer le texte, sur la gauche figurait une colline verte flanquée de deux arbres et
parcourue d’un sentier terreux qui se perdait derrière le relief. Combien de fois, dans mon
enfance, j’ai contemplé ce sentier terreux (ma vie)! Puis, lors de mon adolescence, j’étais
impatient et anxieux de savoir ce que pouvait bien dissimuler la colline. Le message était clair:
«Tu n’as qu’un aller simple dans la vie. C’est tout. Juste un seul. Et la mesure définitive de cette
vie, c’est Jésus-Christ.» J’ai cinquante-sept ans au moment où j’écris ce livre, et ce même
écriteau est aujourd’hui suspendu à côté de notre porte d’entrée. Je le vois chaque fois que je
sors.
«Gâcher ma vie, qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire?» C’était une question
déterminante pour moi. Ou, tournée de façon positive: «Qu’est-ce que cela signifie de vivre
bien, de ne pas gâcher sa vie, mais de…?» Comment terminer cette phrase, voilà toute la
question. Je n’étais même pas sûr de bien la formuler, encore moins d’y répondre! Quel était
l’inverse de «gâcher ma vie»? «Réussir une carrière»? «Etre le plus heureux possible»?
«Accomplir quelque chose de grandiose»? «Découvrir le sens profond de la vie»? «Aider le
plus de gens possible»? «Servir Christ au maximum de mes capacités»? «Glorifier Dieu dans
tout ce que je fais»? Ou la vie avait-elle une raison d’être, un but, un sens, susceptible de
satisfaire chacune de ces aspirations?

«Les années perdues»


Puis, l’urgence de cette question est tombée dans l’oubli, et ce jusqu’à ce que je me penche sur
mes archives de ces années-là. Alors que je m’apprêtais à quitter ma maison de Caroline du
Sud pour ne jamais y retourner en tant que résidant, le lycée Wade Hampton publiait un bref
recueil littéraire de poèmes et d’anecdotes. Dans les dernières pages figurait un poème signé
Johnny Piper. Je vous l’épargnerai. Ce n’était pas un bon poème! Jane, l’éditrice, avait été
clémente. Mais ce qui compte ici, c’est le titre et les quatre premiers vers. Le poème s’intitulait
Les années perdues. Il était illustré par le croquis d’un homme âgé assis dans un fauteuil à
bascule. Voici son début:
J’ai longuement cherché le sens caché de la terre;
j’ai longuement cherché dans ma jeunesse, mais en vain.
Aujourd’hui, alors que diminue le nombre d’années qu’il me reste à vivre, je dois
recommencer ma quête.
A travers les quarante ans qui me séparent de ce poème, je peux entendre l’effroyable refrain:
«Je l’ai gâchée! Je l’ai gâchée!» D’une certaine façon, on avait éveillé en moi une passion pour
le sens et le but majeur de la vie. L’interrogation éthique «Qu’est-ce qui est permis?» pâlissait
devant la question: «Qu’est-ce qui est essentiel, primordial?» L’idée de bâtir ma vie autour
d’une norme morale ou d’une signification minimum – une vie définie par la question: «Qu’est-ce
qui est permis?» – m’apparaissait presque sordide. Je ne voulais pas d’une vie insignifiante. Je
ne voulais pas vivre en marge de la réalité. Je désirais pénétrer l’essence de l’existence et m’y
consacrer.

Un air saturé d’existentialisme


La passion qui me poussait à ne pas passer à côté de ce qui fait l’essence de la vie et à ne
pas la gâcher s’est intensifiée à l’université, à la fin des tumultueuses années soixante. Il y avait
d’importantes raisons liées à cette intensification, raisons qui dépassent largement les
bouleversements intérieurs d’un garçon à la sortie de l’adolescence. L’«essence» des choses
était remise en question dans presque tous les domaines. Nous respirions un air saturé
d’existentialisme, et ce que l’on entendait par là, c’était la notion que «l’existence précède
l’essence». Ce qui revient à dire que, premièrement, vous venez à l’existence, puis, par le fait
d’exister, vous créez votre propre essence. Vous créez votre essence par le choix délibéré
d’être ce que vous souhaitez être. Il n’y a pas d’essence à rechercher ou à laquelle vous
conformer en dehors de la vôtre. Que vous le nommiez «Dieu», «sens» ou «but», cela n’existe
qu’à partir du moment où vous le créez par votre propre et courageuse existence. (Si vous
froncez les sourcils en pensant: «Cela ressemble étrangement à ce que l’on nomme aujourd’hui
post-modernisme», ne soyez pas surpris. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ce n’est que
l’emballage qui change à l’infini.)
Je me revois encore, assis dans un théâtre obscur, assistant à la représentation théâtrale du
fruit de l’existentialisme: «le théâtre de l’absurde». La pièce, intitulée En attendant Godot, était
de Samuel Beckett. Vladimir et Estragon se rencontrent sous un arbre et conversent en
attendant Godot. Ce dernier n’arrive jamais. Vers la fin de la pièce, un garçon leur apprend que
Godot ne viendra pas. Ils décident alors de partir, mais ne s’en vont jamais. Ils ne vont nulle
part. Le rideau tombe et God(ot)1 ne vient toujours pas.
Voilà comment Beckett percevait les gens tels que moi: je restais figé dans l’attente, dans la
quête et dans l’espoir de trouver l’essence des choses, au lieu de créer ma propre essence
par mon existence libre et sans brides. Vous n’allez nulle part, suggérait-il, si vous recherchez
un sens, un but, une raison d’être ou une essence transcendants.

«L’homme de nulle part»


Les Beatles ont sorti leur album Rubber Soul2 en décembre 1965 et ont crié leur
existentialisme avec une puissance irrésistible pour ma génération. C’est peut-être dans la
chanson de John Lennon intitulée Nowhere Man (l’homme de nulle part) que ce message
apparaît le plus clairement:
Voici un homme de nulle part,
assis dans son pays de nulle part,
faisant des plans ne conduisant nulle part,
et pour personne.
Il n’a pas d’opinion,
ne sait pas où il va,
n’est-il pas un peu comme vous et moi?
C’était une époque de confusion, surtout pour les étudiants, et heureusement, Dieu n’est pas
resté silencieux. Tout le monde n’a pas adopté le leurre de l’absurde et n’a pas été séduit par le
vide héroïque. Tout le monde n’a pas cédé aux invitations d’Albert Camus et de Jean-Paul
Sartre. Même des voix non enracinées dans la Vérité savaient qu’il doit exister quelque chose
de plus, quelque chose qui est situé à l’extérieur de nous, quelque chose de plus élevé et de
plus grand que ce que nous voyons se refléter dans le miroir, et pour lequel il vaut plus la peine
de vivre.

La réponse dans le vent


Bob Dylan grattait des chansons aux messages d’espoir indirects. Elles remportaient un succès
fou, précisément parce qu’elles faisaient allusion à une Réalité qui ne nous maintiendrait pas
définitivement dans une attitude d’attente. Les choses changeraient tôt ou tard; ce qui était lent
deviendrait rapide, et le premier serait le dernier. Et cela ne serait pas dû à la maîtrise
existentielle de notre destin absurde. C’est ce message que nous avons tous saisi dans la
chanson intitulée The Times They are A-Changin’3:
La ligne est tracée,
le sort est jeté,
celui qui est lent maintenant
sera rapide plus tard.
Tout comme le présent deviendra passé,
l’ordre des choses s’estompe rapidement.
Et le premier aujourd’hui
sera plus tard le dernier,
car les temps changent.
J’ai dû agacer les existentialistes en écoutant Dylan, peut-être même sans m’en rendre compte,
en balayant leur relativisme appliqué à toute chose avec l’audacieuse répétition du fameux
refrain: «La réponse… La réponse est soufflée dans le vent.»
Combien de fois un homme doit-il regarder en l’air avant de voir le ciel?
Combien d’oreilles un homme doit-il avoir
avant de pouvoir entendre les gens pleurer?
Combien de morts faudra-t-il avant qu’il ne se rende compte que trop de gens sont
morts?
La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,
la réponse est soufflée dans le vent.
Combien de fois un homme peut-il lever les yeux sans voir le ciel? Il y a un ciel à contempler
tout là-haut. Nous pouvons regarder en l’air dix mille fois et affirmer que nous ne voyons rien,
mais cela n’a absolument aucun impact sur son existence objective: il est bien là, et un jour,
nous le verrons. Combien de fois devons-nous lever les yeux au ciel avant de le voir? Il existe
une réponse. La réponse, la réponse, mon ami, ce n’est pas à toi de l’inventer ou de la créer.
Elle sera décidée pour toi. Elle se trouve en dehors de toi. Elle est réelle, objective et
immuable. Un jour, tu l’entendras. Tu ne la crées pas. Tu ne la définis pas. Elle vient à toi, et tôt
ou tard, tu l’acceptes, tu t’inclines.
C’est cela que j’ai entendu dans la chanson de Dylan, et tout en moi s’est écrié: «C’est ça!» Il
existe une réponse avec un R majuscule. La manquer est synonyme de vie gâchée. La
découvrir signifie trouver une Réponse à toutes mes questions.
L’étroit sentier terreux qui figurait sur le cadre de notre cuisine faisait son chemin, au plein
milieu des années soixante, entre les pièges édulcorés de la démence intellectuelle. Comme
ma génération avait l’air courageuse alors qu’elle délaissait la bonne voie pour tomber dans un
piège! Certains allaient jusqu’à se vanter: «J’ai choisi la voie de la liberté. J’ai créé ma propre
existence. Je me suis débarrassé des lois anciennes.»

L’homme aux longs cheveux


Cependant, Dieu plantait, dans sa grâce, des panneaux avertisseurs le long du chemin. Au
cours de l’automne 1965, Francis Schaeffer a donné une conférence d’une semaine au
Wheaton College qui a donné naissance, en 1968, au livre The God Who Is There4. Le titre
anglais indique l’étonnante simplicité de la thèse: Dieu est là. Pas ici, c’est-à-dire défini et formé
par mes propres désirs. Dieu est en dehors de cela. Il est objectif. Il est la vérité absolue. Tout
ce qui nous semble constituer la réalité dépend de Dieu. Il y a la création et le Créateur, rien de
plus. Et la création trouve toute sa raison d’être et sa finalité en Dieu.
C’était un signal on ne peut plus clair: reste sur la voie de la vérité objective, c’est ainsi que tu
éviteras de gâcher ta vie; reste sur la voie empruntée par ton père plein de zèle pour l’Evangile,
ne te détourne pas de l’écriteau suspendu au mur de ta cuisine. J’avais une confirmation
intellectuelle de poids que ma vie serait gâchée dans les prairies de l’existentialisme. Il fallait
rester sur le bon chemin. La Vérité existait, il y avait un sens, un but et une raison d’être à toute
chose. Il me fallait poursuivre ma quête, j’allais découvrir la réponse.
Je suppose qu’il n’y a pas à se lamenter de devoir passer ses années d’université à apprendre
l’évidence: l’existence de la Vérité, sa valeur et sa présence objectives. C’est comme un
poisson qui irait à l’école pour apprendre l’existence de l’eau, ou un oiseau pour apprendre que
l’air est une réalité, ou encore un ver de terre pour être informé de la présence de la terre. Au
cours des deux derniers siècles, c’était considéré comme l’élément central d’une bonne
formation, et son contraire l’essence d’une mauvaise éducation. Ainsi donc, je ne regrette pas
les années passées à avoir été instruit sur l’évidence.

L’homme qui m’a appris à voir


Je remercie Dieu pour les professeurs et les écrivains qui consacrent une énergie créatrice
considérable à rendre crédible l’existence des arbres, de l’eau, des âmes, de l’amour et de
Dieu. C. S. Lewis était professeur d’anglais à Oxford. Il est mort le même jour que John F.
Kennedy en 1963. En 1964, il a pénétré l’horizon de mon petit sentier terreux avec un tel éclat
qu’il est difficile d’exagérer son impact sur ma vie. Quelqu’un m’a initié à sa pensée, lors de ma
première année à l’université, avec l’ouvrage Mere Christianity5. Durant les cinq ou six années
suivantes, je ne suis jamais resté sans un livre de Lewis à portée de main. Je pense que, sans
son influence, ma vie n’aurait pas été si joyeuse et si bien remplie. Il y a plusieurs raisons à
cela.
Tout d’abord, Lewis m’a rendu prudent en matière de snobisme chronologique. Il m’a montré
que la nouveauté n’est pas nécessairement synonyme de vertu, pas plus que l’ancienneté serait
synonyme d’incompétence. La vérité, la beauté et la bonté ne sont pas déterminées par
l’époque à laquelle elles existent. Une chose n’est pas inférieure à cause de son ancienneté, ni
précieuse à cause de sa modernité. Cette conviction m’a libéré de la tyrannie de l’innovation et
m’a ouvert à la sagesse des époques antérieures à la nôtre. Aujourd’hui encore, je n’hésite pas
à puiser dans les siècles précédents la plus grande partie de ce qui nourrit mon âme. Je
remercie Dieu pour la façon dont Lewis m’a poussé à reconnaître ce qui était évident.
En outre, il m’a prouvé – et il m’en a convaincu – qu’une logique rigoureuse, précise et
tranchante n’est pas incompatible avec des sentiments profonds et une créativité pleine de vie
et d’esprit, et même de joie. Lewis était un «rationaliste romantique». Il associait des genres
que la plupart, aujourd’hui, considèrent comme incompatibles: rationalisme et poésie, rigueur
logique et tendresse, discipline dans la prose et liberté de l’imagination. En brisant ces vieux
stéréotypes, il m’a permis d’avoir une pensée rigoureuse tout en écrivant de la poésie, de
développer une argumentation en faveur de la résurrection tout en composant des hymnes à la
gloire de Christ, de démonter un raisonnement tout en étreignant un ami, d’exiger une définition
tout en utilisant une métaphore.
Lewis m’a transmis un sens aigu de la «réalité» des choses. La valeur de cette contribution est
difficile à exprimer. C’est se réveiller le matin en étant conscient de la fermeté du matelas, de la
chaleur des rayons du soleil, du tic-tac de l’horloge, de l’existence réelle des choses. Il m’a aidé
à m’éveiller à la vie. Il m’a permis de voir ce qu’il y a dans le monde, des choses que nous
serions prêts à payer cher pour les acquérir si elles nous faisaient défaut, mais que nous
ignorons du simple fait que nous les possédons. Il m’a éveillé à la beauté. Il a rendu mon âme
attentive aux merveilles quotidiennes susceptibles de provoquer en moi la louange, à condition
que j’ouvre les yeux. Il a secoué mon esprit endormi et m’a jeté au visage l’eau froide de la
réalité, de telle sorte que la vie, Dieu, le ciel et l’enfer ont fait irruption dans mon univers avec
toute leur horreur et leur gloire.
Il a dévoilé à mon esprit toute la folie qui se cachait, malgré toute sa subtilité, derrière
l’opposition intellectuelle à une existence et une valeur objectives. Le roi de la philosophie de
ma génération était nu, et l’auteur d’Oxford qui écrivait des livres pour enfants avait le courage
de le dire.
On ne peut pas se contenter indéfiniment de considérer les choses en transparence.
La raison principale pour regarder au travers d’une chose, c’est bien de voir quelque
chose au travers d’elle. Il est bon que la fenêtre soit transparente parce qu’elle laisse
voir la rue ou le jardin qui est opaque. Qu’en serait-il si le jardin était également
transparent? Cela ne sert à rien de se perdre dans des considérations relatives aux
principes de base. A force de voir au travers de toute chose, tout devient transparent.
Mais un monde entièrement transparent est un monde invisible. Considérer toute chose
en transparence équivaut à ne rien voir.6
Je pourrais m’étendre bien plus longuement sur la vision du monde telle que C. S. Lewis l’a
saisie et décrite. Il a certes ses défauts, et pas des moindres, mais je ne cesserai jamais de
remercier Dieu pour cet homme remarquable qui a croisé mon chemin au bon moment.

Une fiancée, un fait objectif indéniable


Un autre facteur puissant est venu affermir ma foi en l’existence inflexible de la réalité objective.
Elle s’appelait Noël Henry. Je suis tombé amoureux d’elle au cours de l’été 1966, bien trop tôt,
probablement, mais cela a bien tourné; je l’aime encore. Il n’y a rien de plus dégrisant pour un
esprit philosophique vagabond que l’idée d’avoir une femme et des enfants à charge.
Nous nous sommes mariés en décembre 1968. C’est une bonne chose d’élaborer une réflexion
en relation avec des êtres réels. A partir de ce moment-là, chaque pensée a été une pensée
relationnelle, dans le sens où chaque idée n’était plus seulement une idée, mais une idée qui
avait des conséquences sur ma femme puis, plus tard, sur mes enfants. Je remercie Dieu pour
cette illustration de la relation entre Christ et l’Eglise que j’ai été contraint de vivre ces trente-
cinq dernières années. Il y a des leçons de vie – de ma vie non gâchée – que je n’aurais
vraisemblablement jamais apprises sans cette relation (de la même façon qu’il y a des leçons,
dans une vie de célibataire, qui ne peuvent probablement pas être apprises autrement que par
le célibat).

Je te bénis, chère «mono», pour ma vie


Au cours de l’automne 1966, Dieu m’a rapproché de lui en rétrécissant davantage le chemin
pour ma vie. Lorsqu’il m’a entraîné dans l’étape décisive suivante, Noël se demandait où j’avais
bien pu passer: le semestre d’automne avait commencé, et je ne m’étais pas présenté en
classe ni au moment de recueillement à la chapelle. Elle a fini par me trouver étendu sur le dos
au centre médical. J’y suis resté trois semaines, terrassé par la mononucléose. Le projet de vie
dont j’étais si sûr quatre mois auparavant s’effilochait entre mes doigts fiévreux.
En mai, j’avais la joyeuse certitude que ma vie serait le plus utile si je devenais médecin.
J’aimais la biologie; j’aimais l’idée de guérir les autres. Enfin, j’aimais savoir pourquoi je me
trouvais à l’université. Je m’étais donc empressé de suivre un cours de chimie générale pendant
l’été afin de pouvoir rattraper mon retard et de prendre le cours de chimie organique cet
automne-là.
A présent, j’étais atteint de «mono» et j’avais manqué trois semaines de chimie organique. Il n’y
avait aucun moyen de rattraper le retard. Mais plus important encore, cette semaine-là, Harold
John Ockenga, alors pasteur de la Park Street Church à Boston, prêchait chaque matin à la
chapelle, car c’était une semaine à vocation spirituelle intensive. Je l’écoutais à la radio de
l’université. Je n’avais jamais entendu un tel exposé des Ecritures. Soudain, pour moi, toute
l’objectivité glorieuse de la Réalité a eu un centre: la Parole de Dieu. J’étais étendu là, avec
l’impression que j’émergeais d’un rêve, et je savais, à présent que j’étais réveillé, ce que je
devais faire.
Noël est venue me rendre visite, et je lui ai demandé: «Que dirais-tu si, au lieu de poursuivre
une carrière médicale, j’étudiais la théologie?» Comme chaque fois que j’ai posé ce genre de
questions au fil des ans, la réponse a jailli: «Si c’est là que Dieu te guide, c’est là que j’irai.» A
partir de cet instant, je n’ai jamais douté que le service auquel Dieu m’appelait était celui de sa
Parole.
1 God = Dieu, en anglais
2 Traduction possible: «l’âme à la gomme»
3 Traduction: «les temps changent»
4 L’œuvre prophétique de Schaeffer demeure incroyablement pertinente pour notre époque. Je souhaiterais encourager chacun
de mes lecteurs à lire au moins un de ses ouvrages. Un bon moyen pour commencer avec la «crème des crèmes» est de lire:
The Francis Schaeffer Trilogy: The God Who Is There, Escape From Reason, and He is There and He Is Not Silent (Crossway
Books, 1990). Les deux premiers sont parus en français sous le titre: Dieu, illusion ou réalité? (Editions Kerygma, 1989) et
Démission de la raison (La Maison de la Bible, 5e éd. 1993).
5 En français, Les fondements du christianisme (Ligue pour la Lecture de la Bible France, 6e éd. 2006)
6 C. S. Lewis, The Abolition Of Man (Macmillan, 1947), p. 91
2. Une découverte: la beauté de Christ
En1968, je n’avais aucune idée de ce que cela signifierait, pour moi, d’être au service de la
Parole de Dieu dans le monde. Je ne m’attendais pas à devenir pasteur, et Noël ne s’attendait
pas plus à devenir femme de pasteur. Qu’allait-il se passer? Allais-je travailler comme
enseignant, comme missionnaire, comme écrivain, ou encore comme professeur de littérature à
la théologie correcte? Tout ce que je savais, c’était que, pour moi, la Réalité fondamentale avait
soudainement eu un centre: la Parole de Dieu. La raison d’être, le but et le sens que j’avais tant
cherché à connaître étaient à présent indissociablement associés à la Bible. Le mandat était
clair: «Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme » (2 Timothée 2.15). Pour
moi, cela impliquait de faire des études de théologie, avec un objectif central: comprendre et
aborder correctement la Bible.

Apprendre à ne pas me contredire


Mon parcours du combattant pour m’instruire sur l’évidence n’a pas, pour autant, été terminé.
Les attaques du modernisme contre la réalité – c’est-à-dire contre l’existence d’une authentique
réalité objective située en dehors de nous et pouvant être connue – avaient en effet transformé
l’étude de la Bible en un marécage de subjectivité. C’était perceptible même au sein de l’Eglise:
lors des rencontres en petits groupes, les participants communiquaient leur impression
subjective de ce que la Bible voulait dire «pour eux», sans aucun lien solide avec le sens
originel du texte. C’était aussi le cas dans les livres de référence: des érudits pleins
d’imagination s’y contredisaient en cherchant à démontrer l’absence de signification objective
des textes.
Si nous n’avons qu’une seule vie à vivre dans ce monde et s’il nous appartient de ne pas la
gâcher, rien ne me semblait plus important que de découvrir le message de Dieu dans la Bible,
puisque il avait lui-même inspiré des hommes pour sa rédaction. Si ce message est trop
inaccessible pour être compris, alors personne ne peut savoir quelle vie en vaut la peine et
quelle vie est gâchée. J’étais déconcerté par tous les artifices déployés par les auteurs dans le
monde dit scientifique: ils utilisaient toutes leurs capacités intellectuelles à démonter ce qu’ils
avaient eux-mêmes écrit, puisqu’ils développaient des théories affirmant qu’un texte ne pouvait
avoir une seule signification correcte. Si, vous qui lisez cet ouvrage, vous êtes une personne
ordinaire, vous trouverez (je l’espère) cela ahurissant. Et je ne vous en blâme pas: c’est
effectivement ahurissant! Mais le fait est que, jusqu’à aujourd’hui, des professeurs grassement
rétribués et bien nourris profitent de l’argent des étudiants et des impôts pour enseigner des
aberrations telles que celle-ci: «Etant donné que la littérature ne retransmet pas fidèlement la
réalité, l’interprétation littéraire n’a aucun besoin de retransmettre la réalité qu’est la
littérature.»7
En d’autres termes, puisqu’il nous est impossible de connaître une réalité objective extérieure à
nous-mêmes, ce que nous écrivons ne peut pas davantage contenir de signification objective.
Par conséquent, interpréter ne consiste pas à trouver un élément objectif qu’un auteur aurait
voulu transmettre dans un texte, mais tout simplement à exprimer les idées qui nous viennent à
l’esprit au cours de notre lecture. Et, de toute manière, cela n’a pas d’importance, puisque
lorsque d’autres liront ce que nous aurons écrit, ils n’auront pas non plus accès à nos intentions
initiales. Tout cela n’est qu’un jeu. Malheureusement, c’est un jeu sinistre, car lorsqu’il s’agit
d’interpréter leurs lettres d’amour et leurs contrats, tous ces érudits (ainsi que les participants à
de petits groupes dans les Eglises) exigent l’application d’une seule règle: le respect de ce
qu’ils avaient l’intention de communiquer à l’origine. Devant le banquier ou le conseiller conjugal,
il est impossible de prétendre qu’il faut faire preuve de créativité et comprendre «oui» lorsque
nous avons écrit «non».
Ainsi, l’existentialisme s’est attaqué à la Bible en affirmant que l’existence précède l’essence.
Cela revient à dire qu’on ne cherche pas quelle est la signification du texte, mais qu’on la crée.
La Bible est donc réduite à un bloc d’argile dont on est le potier. L’interprétation est une
création. Votre existence en tant que sujet crée l’«essence» de l’objet.
Ne riez pas! Ces gens-là étaient sérieux, et ils le sont encore aujourd’hui. Simplement, de nos
jours, on emploie des termes différents.

Défendre l’éclat du soleil


Un professeur de littérature de l’université de Virginie, E. D. Hirsch, a surgi devant moi au milieu
de ce bourbier de subjectivité. En lisant son livre8, au cours de mes études de théologie, c’était
comme si je découvrais, sous mes pieds, un roc qui m’empêchait de sombrer dans les sables
mouvants des conceptions contemporaines quant à l’interprétation. Comme la plupart des
guides que Dieu a envoyés sur mon chemin, Hirsch plaidait en faveur de l’évidence. Il soutenait
qu’un texte avait effectivement une signification originelle, celle que l’auteur avait à l’esprit en
l’écrivant. Il affirmait que l’interprétation correcte est celle qui recherche cette intention dans le
texte et peut s’appuyer sur de bons arguments. Cela me semblait aussi évident que l’éclat du
soleil par une journée ensoleillée et, en réalité, cela ne faisait que confirmer les présupposés
qui sont les nôtres, dans la vie quotidienne, quand nous communiquons par oral ou par écrit.
Mais, argument peut-être plus important encore, cela me semblait correspondre à la moindre
des politesses. Aucun d’entre nous, en effet, ne désire que ses annotations, lettres et contrats
soient interprétés dans un sens différent de celui que nous voulions leur donner. C’est pourquoi
la moindre des politesses, la règle d’or, veut que nous interprétions les écrits d’autrui de la
même façon que nous souhaiterions voir interpréter les nôtres.
J’avais l’impression que la plupart de ces discours philosophiques concernant l’absence de
signification ne correspondaient qu’à une vaste mascarade: à l’université, on pouvait se
permettre de déprécier la signification objective des choses, mais à la maison (et à la banque),
on revendiquait son existence. Je ne voulais absolument pas prendre part à ce jeu-là, car il me
laissait entrevoir la perspective d’une vie totalement gâchée. S’il n’existait pas une interprétation
correcte basée sur une signification originelle purement objective et immuable, alors, tout en
moi s’écriait: «Mangeons, buvons et réjouissons-nous, mais ne prenons en aucun cas les
études au sérieux!»

La mort de Dieu et la mort du sens


Les choses prenaient forme. Dans la froideur d’un après-midi d’octobre 1965, au Wheaton
College, je consultais le dernier numéro du magazine Time (daté du 22 octobre 1965). Blotti
dans un coin du deuxième étage de la bibliothèque, je lisais le titre de la couverture: «Dieu est-il
mort?» Des «chrétiens athées» tels que Thomas J. J. Altizer répondaient par l’affirmative. Ce
n’était pas nouveau; Friedrich Nietzsche avait déjà rédigé l’article nécrologique de Dieu, un
siècle plus tôt: «Où est Dieu? … Je vais vous le dire. Nous l’avons tué, vous et moi. Nous
sommes tous ses meurtriers… Dieu est mort. Dieu est toujours mort et c’est nous qui l’avons
tué.»9 Cette confession avait un prix: Nietzsche a passé les onze dernières années de sa vie
dans un état semi-catatonique, jusqu’à sa mort en 1900.
Mais les courageux «chrétiens athées» des années soixante ont sous-estimé ce qu’il en coûtait
de remplacer Dieu par le «surhomme» (selon les termes mêmes de Nietzsche). La liqueur de
l’existentialisme a délié les langues de ces théologiens pleins d’imagination, tout comme l’excès
de bière rend audibles les conversations d’hommes ivres assis cinq rangs plus loin dans un
avion. Ainsi, l’affirmation suicidaire qui voulait que Dieu soit mort était à nouveau exprimée. Et à
partir du moment où l’on affirme la mort de Dieu, le sens des textes disparaît aussi; si le
fondement de la réalité objective meurt, les écrits et discours relatifs à cette réalité objective
sont à leur tour anéantis. Tout est lié.
Ayant été délivré, vers le fin des années soixante, de la folie consistant à tuer Dieu, j’ai tout
naturellement été conduit, une dizaine d’années plus tard, à m’éloigner du vide hypocrite que
constituait le subjectivisme herméneutique, la notion à deux faces stipulant qu’il n’y a de
signification objective dans aucune phrase (à part celle-ci). Désormais, j’étais prêt pour l’objectif
réel de mes études théologiques: découvrir ce que la Bible dit sur le sens de la vie et la
manière de ne pas la gâcher.
L’esprit de discipline pour lire la Bible
Ma dette envers Daniel Fuller est inestimable. Il enseignait l’herméneutique, la science de
l’interprétation de la Bible. Il ne m’a pas seulement fait découvrir E. D. Hirsch, me forçant à lire
avec assiduité ses écrits, mais il m’a aussi appris à lire la Bible avec une stricte discipline, selon
les termes de Matthew Arnold. Il m’a rendu attentif, comme à une évidence, au fait que les
versets de la Bible ne sont pas comme les perles d’un collier mais ressemblent plutôt aux
maillons d’une chaîne: les auteurs ont développé des modes de pensée cohérents, ils ont
réfléchi. «Venez et plaidons! dit l’Eternel» (Esaïe 1.18). Cela implique que, à l’intérieur de
chaque paragraphe, il faut se demander comment chaque élément s’associe aux autres pour
communiquer le message le plus cohérent possible. Puis, de la même façon, les paragraphes
doivent être mis en relation les uns avec les autres. Ensuite, il faut faire de même avec les
chapitres et les livres, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’unité de la Bible apparaisse.
Je sentais que l’étroit sentier couleur terre de ma vie avait pénétré dans un verger, une vigne,
un jardin aux fruits édifiants pour la pensée, captivants pour le cœur, capables de changer la
vie, et dont la cueillette était accessible partout. Mais je n’avais jamais vu autant de vérité et de
beauté concentrées dans un espace si réduit. La Bible m’a alors semblé être une source
inépuisable, et c’est le cas aujourd’hui encore. C’était ce que j’avais espéré lorsque, cloué par
la mononucléose dans le centre médical, j’avais été appelé par Dieu au service de sa Parole.
Désormais il s’agissait de découvrir la raison d’être, le but, le sens et l’essence de ce splendide
aperçu de la vérité divine.

Un aperçu de notre raison d’être


Au cours de mes années d’études, les pièces du puzzle se sont mises en place. Ces trois
années de formation théologique ont vraiment été un précieux cadeau! Durant le dernier cours
que j’ai suivi avec le professeur Fuller, cours intitulé «l’unité de la Bible» (qui correspond
d’ailleurs au titre d’un de ses livres10), j’ai vraiment compris l’importance de l’unité de
l’ensemble de la Bible.
Dieu a mis en place l’histoire de la rédemption, avec une succession des époques qui
manifeste pleinement sa gloire, de telle sorte qu’à la fin, le plus grand nombre de
personnes possible puisse disposer de données historiques permettant d’engendrer
l’amour le plus brûlant pour Dieu. La principale œuvre de Dieu, au travers de l’histoire
de la rédemption, consiste à manifester sa miséricorde afin que le plus grand nombre
d’hommes passent l’éternité à se réjouir en lui de tout leur cœur, de toute leur force et
de toute leur pensée… Lorsque la terre de la nouvelle création sera remplie de telles
personnes, l’objectif que Dieu poursuit en manifestant sa miséricorde sera atteint. Les
événements de l’histoire de la rédemption et leur signification, tels qu’ils sont rapportés
dans la Bible, forment une unité du fait qu’ils tendent tous à l’accomplissement de ce
but.11
Ces phrases contenaient les semences qui allaient donner forme à mon avenir. C’est là que la
passion qui devait orienter ma vie a pris racine. L’une de ces semences était constituée par le
mot «gloire»: le but de Dieu à travers l’histoire est de manifester toute sa gloire. Une autre
semence résidait dans le verbe «se réjouir»: le dessein de Dieu est que son peuple se
réjouisse en lui de tout son cœur. Dès ce moment, ma vie a été guidée par une passion:
comprendre, vivre, enseigner et prêcher ce qui lie ces deux objectifs divins, au point qu’ils ne
sont pas distincts mais ne font qu’un.
Il est devenu de plus en plus évident pour moi que, si je souhaitais pouvoir arriver au terme de
ma vie sans avoir à regretter de l’avoir gâchée, je devais m’engager entièrement à poursuivre
l’objectif suprême de Dieu et m’associer à lui pour cela. Si ma vie devait être guidée par une
seule passion, susceptible de me combler totalement et d’engager tout mon être, ce devait être
la passion de Dieu. Et si Daniel Fuller avait raison, la passion de Dieu, c’était de manifester sa
gloire et de réjouir mon cœur.
Depuis cette découverte, j’ai passé ma vie entière à expérimenter, à examiner et à exposer
cette vérité. Tout cela est devenu plus explicite, plus assuré, mais aussi plus exigeant au fil des
ans. J’ai de mieux en mieux compris que glorifier Dieu et se réjouir en lui ne sont pas deux
réalités séparées. Au contraire, elles sont liées l’une à l’autre, non comme le fruit avec l’animal,
mais plutôt comme le fruit avec la pomme: les pommes sont une catégorie de fruits; se réjouir
en Dieu par-dessus tout est une façon de le glorifier. Le fait que nous trouvons notre plaisir en
Dieu confirme sa valeur suprême.

Une découverte confirmée


C’est à cette époque-là que Jonathan Edwards a fait irruption dans ma vie, m’apportant la
confirmation de cette vérité. Je n’avais encore jamais rencontré de confirmation aussi puissante
en dehors des Ecritures. Elle était puissante, car Edwards m’a montré que cette vérité figurait
bien dans la Bible. Au moment où j’écris ces lignes, nous célébrons son trois centième
anniversaire. Edwards était pasteur et théologien en Nouvelle-Angleterre. Il est devenu, à mes
yeux, l’enseignant le plus important parmi ceux qui sont décédés, en dehors des auteurs de la
Bible. Personne, mis à part les Ecritures, n’a autant façonné ma vision de Dieu et de la vie
chrétienne que Jonathan Edwards.
Je remercie le Seigneur de ce que cet homme n’a pas gâché son existence. Il est mort
brusquement, à l’âge de 54 ans, des suites d’une vaccination ratée contre la variole, mais il
avait su mettre sa vie à profit. Son existence est source d’inspiration, parce qu’Edwards était
déterminé à ne pas gaspiller le temps dont il disposait et parce qu’il avait une passion sans
faille pour la prééminence de Dieu. Considérons quelques-unes des décisions qu’il a prises et
mises par écrit, alors qu’il avait à peine plus de 20 ans, pour mener de façon plus intense une
vie qui rende gloire à Dieu:
* Résolution n° 5: «J’ai pris la résolution de ne jamais gaspiller mon temps mais d’en profiter
au mieux.»
* Résolution n° 6: «J’ai pris la résolution de vivre au maximum de mes capacités, tant que je
vivrai.»
* Résolution n° 17: «J’ai pris la résolution de vivre comme je souhaiterai l’avoir fait lorsque je
serai sur le point de mourir.»
* Résolution n° 22: «J’ai pris la résolution de tout faire pour obtenir pour moi-même le plus
de bonheur possible dans l’autre monde, et ce avec toute la puissance, la force, la vigueur,
la véhémence et même la violence dont je suis capable ou que je peux m’efforcer
d’exercer, de toutes les façons qu’on peut imaginer.»12
Cette dernière résolution (n° 22) peut nous paraître totalement égocentrique, voire dangereuse,
si nous ne comprenons pas le lien étroit, dans la pensée d’Edwards, entre la gloire de Dieu et
le bonheur des chrétiens. La violence dont il parle est celle à laquelle Jésus faisait allusion
lorsqu’il a dit: «Si ton oeil droit te pousse à mal agir, arrache-le et jette-le loin de toi, car il vaut
mieux pour toi subir la perte d’un seul de tes membres que de voir ton corps entier jeté en
enfer.»(Matthieu 5.29). Quant au désir qu’Edwards exprimait de rechercher le bonheur,
rappelons-nous sa conviction que le fait de trouver notre bonheur en Dieu était notre manière
de le glorifier. A ses yeux, c’était la raison même pour laquelle nous avions été créés; nous
réjouir en Dieu n’était pas une simple question de préférence ou de choix de vie, c’était un
agréable devoir et cela devait être la seule passion de notre existence. Ainsi, prendre la
résolution de rechercher le maximum de bonheur en Dieu revenait à le présenter comme plus
glorieux que n’importe quelle autre source de bonheur. Rechercher le bonheur en Dieu et le
glorifier, c’était une seule et même chose.

La grande révélation pour moi


Voici comment Edwards a exposé sa compréhension des choses, alors qu’il n’était âgé que
d’une vingtaine d’années, dans une prédication dont le sujet principal était: «Les personnes
pieuses sont destinées à un bonheur insoupçonné et inimaginable.» Le texte qu’il commentait
était 1 Jean 3.2: «Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous
serons un jour n’a pas encore été révélé. Mais nous savons que, lorsque Christ apparaîtra,
nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est.»
La gloire de Dieu ne consiste pas simplement dans le fait que les créatures perçoivent
les perfections du Créateur. En effet, elles peuvent percevoir la puissance et la
sagesse divines sans pour autant s’en réjouir, mais au contraire en les haïssant. Les
créatures qui agissent ainsi ne glorifient pas Dieu. Glorifier Dieu ne consiste pas non
plus à parler de ses perfections, car les mots ne sont d’aucune utilité, à moins qu’ils
n’expriment la pensée de l’esprit. La gloire de Dieu consiste donc dans le fait que les
créatures admirent les manifestations de sa beauté et de son excellence et s’en
réjouissent vivement. C’est pourquoi, l’essence même de la glorification de Dieu réside
dans l’allégresse éprouvée par les créatures face aux manifestations de la beauté
divine. Voilà la joie et le bonheur dont nous parlons. Et voici, maintenant, ce que cela
implique en fin de compte: le but de la création, c’est que Dieu puisse transmettre le
bonheur à ses créatures, car s’il a créé le monde de manière à être glorifié dans ses
créatures, il l’a créé pour qu’elles puissent se réjouir dans sa gloire. En effet, nous
avons déjà montré qu’il s’agit d’une seule et même chose.13
Ces paroles ont constitué pour moi une révélation de poids. En quoi consiste la vie? A quoi
sert-elle? Quel est le but de mon existence? Pourquoi suis-je ici? Pour être heureux ou pour
glorifier Dieu? Depuis des années, sans l’avoir vraiment formulé, j’avais le sentiment que ces
deux objectifs étaient opposés, que soit on cherchait à glorifier Dieu, soit on cherchait son
propre bonheur. L’un semblait tout à fait juste, l’autre absolument inévitable, et c’est pourquoi
j’avais pendant si longtemps connu la confusion et la frustration.
Ce qui rendait le problème encore plus complexe, c’était que beaucoup, parmi ceux dont la
pensée semblait mettre l’accent sur la glorification de Dieu, n’avaient pas l’air de trouver leur
bonheur en lui. A l’inverse, beaucoup de ceux qui semblaient le plus se réjouir en Dieu
n’accordaient pas beaucoup d’importance à sa gloire. Et voilà qu’un des penseurs les plus
éminents de l’Amérique du temps des pionniers, Jonathan Edwards, affirmait que le projet de
Dieu pour ma vie, c’était que je développe la passion de sa gloire et la passion de me réjouir
dans cette gloire, et que ces deux passions n’en faisaient qu’une.

Quand j’ai compris cela, j’ai su ce qu’était une vie gâchée et


j’ai su comment l’éviter.
Dieu nous a créés – vous et moi – dans le but de nous faire vivre une passion unique qui inclut
et transforme tout, la passion de glorifier Dieu en jouissant de son excellence divine et en en
faisant la preuve dans tous les domaines de notre existence. Ces deux éléments sont
importants. Si nous essayons de démontrer l’excellence divine en l’absence de joie, nous allons
exhiber une carapace d’hypocrisie et provoquer le mépris ou le légalisme. Mais si nous
prétendons prendre plaisir à son excellence sans offrir aux autres la possibilité d’en être les
témoins admiratifs, nous nous trompons nous-mêmes. En effet, le signe distinctif de la joie qui
vient de Dieu, c’est qu’elle déborde et atteint le cœur des autres. Une vie gâchée, c’est une vie
qui n’est pas caractérisée par la passion pour la suprématie de Dieu en toute chose, pour la
joie de tous.

Une raison de vivre limpide comme de l’eau de roche


La Bible est limpide comme de l’eau de roche: Dieu nous a créés pour sa gloire. Ainsi parle le
Seigneur: «Ramène mes fils des pays lointains et mes filles de l’extrémité de la terre, tous ceux
qui portent mon nom, que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai façonnés, que j’ai faits»
(Esaïe 43.6, 7).
Nous gâchons notre vie dès lors que nous ne vivons pas pour la gloire de Dieu. Et je fais
allusion à chaque domaine de l’existence; elle doit être tout entière pour sa gloire. Voilà
pourquoi la Bible aborde les moindres détails de l’existence, y compris le manger et le boire:
«Ainsi donc, que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la
gloire de Dieu» (1 Corinthiens 10.31). Nous gâchons notre vie si nous n’incluons pas Dieu dans
nos habitudes de vie, non seulement dans le domaine du manger et du boire, mais aussi dans
tous les autres domaines, en nous réjouissant en lui et en le dévoilant aux autres.
Mais que signifie «glorifier Dieu»? Si nous n’y prenons pas garde, nous pouvons
dangereusement tordre le sens de cette expression. Glorifier signifie étymologiquement
«rendre glorieux», mais ce n’est absolument pas ce que nous voulons dire lorsque nous
l’appliquons à Dieu. En effet, on ne peut pas rendre Dieu plus glorieux qu’il ne l’est déjà. On ne
peut pas l’améliorer. «Il n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de
quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose» (Actes 17.25). Ainsi,
glorifier Dieu ne signifie pas qu’on ajoute quoi que ce soit à sa gloire.
Le sens de «glorifier» se rapproche plutôt de celui de «magnifier». Mais là aussi, il est possible
de se méprendre, car le verbe magnifier a deux significations bien distinctes. Appliquée à Dieu,
l’une est positive, l’autre négative. On peut magnifier au sens de «rendre plus grand, élever».
Prétendre magnifier Dieu de cette façon-là est pernicieux. Toutefois, lorsque nous grossissons
un objet au moyen d’un télescope, nous percevons de façon plus proche de la réalité un objet
incroyablement grand. Grâce au télescope spatial Hubble, des galaxies qui ressemblent à des
têtes d’épingles dans le ciel se révèlent comme des géants incluant des millions d’étoiles, ce
qu’elles sont réellement. Magnifier Dieu de cette façon-là, ça, c’est l’adorer, le célébrer,
deuxième sens de «magnifier».
Nous gâchons notre vie lorsque nous négligeons de prier, de penser, de rêver, de planifier et
d’agir de façon à célébrer Dieu dans tous les domaines de l’existence. Dieu nous a créés pour
que nous vivions de manière à révéler la grandeur, la beauté et la dignité infinies qui le
caractérisent. Dans le ciel nocturne de ce monde, il apparaît à tous les hommes, ou presque,
comme semblable à un petit point de lumière perdu dans le ciel obscur. Mais il nous a créés et
nous a appelés pour que nous montrions aux autres qui il est réellement. Voilà ce que signifie
être créé à l’image de Dieu: nous sommes destinés à révéler au monde quelle est sa véritable
image.

Aimé et être valorisé


Aux yeux de beaucoup, ma dernière affirmation n’apparaît pas de façon évidente comme un
acte d’amour. Ils ne se sentent pas aimés lorsqu’on leur dit que Dieu les a créés pour sa gloire.
Ils ont l’impression qu’on se sert d’eux. C’est tout à fait compréhensible, étant donné la façon
dont la notion d’amour a été déformée, dans notre monde. Pour la plupart de nos
contemporains, être aimé est synonyme d’être valorisé. Presque tout, dans la culture
occidentale, propage cette mauvaise compréhension de l’amour. On nous enseigne de mille et
une façons qu’aimer signifie accroître l’estime personnelle de l’autre. Aimer votre prochain
équivaut donc à l’aider à se sentir bien dans sa peau. Aimer quelqu’un, c’est lui offrir un miroir
et l’aider à apprécier ce qu’il voit.
Pourtant, ce n’est pas ce qu’enseigne la Bible à propos de l’amour de Dieu. Aimer quelqu’un,
c’est faire ce qu’il y a de mieux pour lui. Mais faire de nous-même l’objet de notre plus tendre
affection n’est pas le meilleur pour nous. C’est, en réalité, une distraction mortelle. Nous avons
été créés pour voir Dieu et prendre plaisir en lui, puis, pleinement satisfaits en lui, communiquer
au monde entier toute la valeur de sa présence. Ne pas révéler le Dieu qui seul peut nous
satisfaire à nos contemporains, cela équivaut à ne pas les aimer. Aider mon prochain à se
sentir bien dans sa peau alors qu’il a été créé pour se sentir bien en relation avec Dieu, cela
revient à emmener quelqu’un au cœur des Alpes pour l’enfermer dans une pièce pleine de
miroirs.

Un comportement pathologique devant le Grand Canyon


Les vrais moments de bonheur dans ce monde ne sont pas ceux où nous restons soucieux de
notre propre satisfaction, mais ceux où nous nous oublions nous-mêmes. Si quelqu’un ne
contemple que sa propre grandeur alors qu’il est devant le Grand Canyon, son comportement
est pour le moins pathologique! En de tels moments, nous sommes envahis par une joie intense
qui prend sa source à l’extérieur de nous-mêmes. Chacun de ces rares et précieux instants de
l’existence – ceux où nous nous trouvons au bord du Grand Canyon, au cœur des Alpes ou
sous un ciel étoilé – fait écho à une excellence bien plus grande encore, celle de la gloire de
Dieu. C’est pourquoi la Bible dit: «Le ciel raconte la gloire de Dieu et l’étendue révèle l’oeuvre
de ses mains» (Psaume 19.2)
Certains affirment parfois ne pas pouvoir croire que, si Dieu existe, il s’intéresse à cette infime
poussière appelée l’humanité vivant sur la planète Terre. Selon eux, l’univers est si vaste que
l’homme y est totalement insignifiant. Pourquoi Dieu se serait-il soucié de créer une poussière
aussi microscopique, celle qu’on appelle la Terre et l’humanité, et se donnerait-il la peine de
s’occuper de nous?
Cette interrogation révèle une lacune fondamentale quant à la compréhension de ce qu’est
l’univers. La raison d’être de l’univers ne réside pas dans l’importance de l’homme, mais dans la
grandeur de Dieu. Si Dieu a fait l’homme petit et l’univers immense, c’est pour révéler quelque
chose à son sujet, pour nous montrer qu’il est infiniment grand, tout-puissant, sage et
magnifique. Et il l’a révélé afin de nous permettre de le découvrir et de nous en réjouir. Plus le
télescope Hubble nous informe des profondeurs incommensurables de l’univers, plus nous
devrions être saisis de respect devant Dieu. La disproportion qui règne entre l’univers et nous
illustre celle qui existe entre Dieu et nous. Et encore, l’image est en dessous de la réalité!
Toutefois, l’objectif n’est pas de souligner notre nullité, c’est de célébrer sa gloire.

Aimer les autres, c’est les amener au Dieu qui satisfait


pleinement
Revenons à présent sur ce que signifie être aimé, sur cette notion qui a été presque
entièrement déformée. Aimer, c’est révéler à quelqu’un qui meurt la beauté de la gloire divine,
source de vie, et tout particulièrement sa grâce. Nous pouvons montrer la gloire de Dieu de
multiples façons toutes concrètes, y compris en nous préoccupant de la nourriture, de
l’habillement, du logement et de la santé de notre prochain. C’est à cela que Jésus faisait
allusion quand il disait: «Que, votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient votre belle
manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste» (Matthieu 5.16).
Chaque bonne œuvre devrait révéler la gloire de Dieu. Ce qui fait d’une bonne action un acte
d’amour, ce n’est pas l’acte en lui-même, mais la passion et le sacrifice employés à faire
connaître la gloire de Dieu lui-même. Ne pas chercher à montrer Dieu aux autres équivaut à ne
pas les aimer, car c’est de lui que nous avons le plus profondément besoin, et posséder tout
sans le connaître, lui, conduit inévitablement à la mort. La Bible dit que nous pouvons donner
tout ce que nous possédons et même livrer nos corps pour être brûlés, si nous n’avons pas
l’amour, cela ne sert à rien (1 Corinthiens 13.3). Si nous ne révélons pas à nos contemporains
que la joie éternelle se trouve en Dieu, alors nous ne les aimons pas. Et nous gâchons notre
vie.

La vie éternelle est-elle un ciel plein de miroirs?


A présent, voyons comment cette vérité s’applique à l’amour de Dieu. Comment Dieu nous
aime-t-il? En pure logique, on pourrait répondre ainsi: Dieu nous manifeste le plus son amour en
nous donnant à savourer éternellement ce qu’il y a de meilleur, c’est-à-dire lui-même, puisqu’il
est ce qu’il y a de meilleur. Mais nous n’avons pas à nous soumettre uniquement à un
raisonnement logique. La Bible clarifie les choses: «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son
Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle» (Jean 3.16).
Dieu nous aime en nous offrant la vie éternelle au prix de la mort de son Fils, Jésus-Christ.
Mais qu’est-ce donc que la vie éternelle? Est-ce une estime de soi éternelle? Est-ce un ciel
rempli de miroirs? Ou de snowboards? De parcours de golf? De vierges aux yeux noirs?
Non. Jésus a précisé ce que signifiait cette expression: «La vie éternelle, c’est qu’ils te
connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus- Christ» (Jean 17.3). Qu’est-
ce qu’avoir la vie éternelle? C’est connaître Dieu et son Fils Jésus-Christ. Rien d’autre ne peut
satisfaire l’âme humaine. Elle a été créée pour admirer une personne, la seule qui soit digne
d’admiration. Les héros, tous tant qu’ils sont, ne sont que de pâles reflets de Christ. Nous
admirons leur grandeur, mais nous serons bien plus comblés par celui qui a conçu toute
excellence et qui est l’incarnation même de tous les dons, tous les talents, toute la puissance,
toute l’intelligence, tout le bon sens et toute la bonté! Voilà ce que j’ai cherché à exprimer. Dieu
nous manifeste son amour en nous libérant de l’esclavage du moi pour que nous puissions nous
réjouir en lui, en le connaissant et l’admirant éternellement.
Voyons comment l’apôtre Pierre exprime cela: «Christ aussi a souffert, et ce une fois pour
toutes, pour les péchés. Lui le juste, il a souffert pour des injustes afin de vous conduire à Dieu.
Il a souffert une mort humaine, mais il a été rendu à la vie par l’Esprit» (1 Pierre 3.18).
Pourquoi Dieu a-t-il envoyé Jésus-Christ mourir à notre place? Pour qu’il nous conduise à lui.
Dieu a envoyé Christ sur la croix afin de nous permettre de rentrer à la maison, auprès du Père
qui est la source de toute satisfaction. C’est ça, l’amour. Dieu nous prouve son amour en
accomplissant pour nous ce qu’il doit faire, en dépit du prix que cela lui coûte, pour nous
permettre de le voir et de savourer sa présence éternellement. Si la parole dite par le
Psalmiste à Dieu – «Il y a d’abondantes joies dans ta présence, un bonheur éternel à ta droite»
(Psaume 16.11) – est vraie, que doit faire l’amour? Il doit nous sauver de notre attachement
maladif à notre ego et nous amener, transformés, dans la présence de Dieu.

Avez-vous l’impression qu’on se sert de vous?


Voici la question test qui nous permet de discerner si nous avons été pollués par la déformation
de la notion d’amour qui prévaut dans le monde: «Qu’est-ce qui nous procure le plus le
sentiment d’être aimés de Dieu: le fait qu’il nous valorise ou le fait qu’il nous libère de
l’esclavage du moi, en payant un prix élevé, pour nous permettre de nous réjouir en le
célébrant, lui, éternellement?»
Supposons que notre réponse soit la suivante: «Je désire être libéré de moi-même et rempli de
joie en Dieu. Je souhaite avoir du plaisir à donner la priorité à Dieu et non à moi-même, et je
désire que la plénitude de ma joie dure à toujours.» Si telle est notre réponse, alors nous
saurons que répondre à la crainte évoquée précédemment, celle que Dieu se serve de nous en
nous créant pour sa gloire. Nous voyons maintenant qu’en nous créant pour sa gloire, il nous a
créés pour nous procurer la joie la plus intense. C’est lorsque nous trouvons notre plus grande
satisfaction en Dieu qu’il est le plus glorifié en nous.
Dieu est le seul être dans l’univers pour lequel l’autoexaltation corresponde à la plus grande
démonstration d’amour. N’importe quelle autre personne qui se glorifie elle-même nous éloigne
de ce dont nous avons besoin, à savoir de Dieu. Mais quand Dieu s’exalte lui-même, il attire
notre attention sur ce qu’il nous faut pour satisfaire notre joie. Imaginons que les plus belles
œuvres d’art puissent parler et qu’elles nous voient déambuler dans les musées, le regard fixé
sur le sol. Ne s’écrieraient-elles pas: «Lève la tête! Regarde-moi! Je suis la raison de ta
visite»? Alors nous les regarderions, nous prendrions, avec notre entourage, plaisir à leur
beauté, et notre joie serait entière. Il ne nous viendrait pas à l’esprit de reprocher à ces
peintures leur incapacité de garder le silence, car elles nous auraient épargné une visite
gâchée. Dans le même esprit, aucun enfant ne se plaint en disant: «On se sert de moi» quand
son père prend plaisir à le rendre heureux par sa propre présence.

Enfin libre de me consacrer à la passion unique pour laquelle


j’ai été créé
Grâce à ces découvertes, je me suis senti libre d’affirmer le projet de Dieu pour ma vie, tel qu’il
est révélé dans la Bible. Je n’ai plus craint de devoir choisir entre ce qui est juste et ce qui est
inévitable, c’est-à-dire entre la poursuite de la gloire de Dieu et celle de mon bonheur. J’étais
libre de faire l’expérience d’une passion unique pour la suprématie de Dieu en tout, pour la joie
de tous. J’étais délivré d’une vie gâchée. Dès lors, ma vie pouvait avoir un sens, le même que
celle de Dieu: apprécier et révéler sa grandeur.
J’étais enfin libre de saisir l’objet de ma quête initiale: la raison d’être, le but, le sens et
l’essence de toutes choses. C’était réel, objectif. C’était là. Et je pouvais le trouver dans
l’essence même de ce que Dieu est par nature. Il est glorieux, il est beau et magnifique dans la
diversité de ses perfections. Elles sont infinies, éternelles, immuables. Elles sont vérité et
justice, bonté et sagesse, puissance et amour.
De la nature même de Dieu découle l’objectif de notre existence. La passion de Dieu pour sa
propre gloire engendre la nôtre. C’est notre unique raison d’être qui englobe et transforme
toute notre existence: une passion qui consiste à jouir de la présence de Dieu et à témoigner
de sa suprématie en tout et pour la joie de tous.
Dieu nous a créés pour nous faire vivre une passion unique: être les joyeux témoins de son
excellence suprême dans tous les domaines de notre existence. Une vie gâchée est une vie
dépourvue de cette passion. Dieu nous appelle à prier, à penser, à rêver, à planifier et à
travailler, non dans le but d’être valorisés, mais afin de le célébrer dans chaque sphère de notre
existence.

Quand la gloire de Jésus entre en jeu


Depuis le 11 septembre 2001, j’ai perçu plus clairement encore qu’auparavant combien il est
essentiel de se réjouir de l’excellence de Christ, crucifié pour les pécheurs et ressuscité des
morts. Christ doit apparaître de manière explicite chaque fois que nous parlons de Dieu. Il ne
sert à rien, à notre époque marquée par le pluralisme, d’évoquer la gloire de Dieu en termes
vagues. Dieu sans Christ n’est pas Dieu. Et un dieu qui n’est pas Dieu ne peut ni sauver ni
satisfaire notre âme. Suivre un faux dieu – quel que soit son nom ou sa religion – mène à une
vie gâchée. C’est Dieu en Christ qui est le seul vrai Dieu et représente le seul accès possible
au bonheur. Tout ce que j’ai pu écrire jusqu’ici doit être mis en relation avec Christ. Le vieil
écriteau de la cuisine refait surface, avec son affirmation: «Seul ce qui a été fait pour Christ va
perdurer.»
Pour nous faire connaître le plus intense et le plus durable de tous les plaisirs, Dieu a amené
son Fils, Jésus-Christ, à offrir le spectacle sanglant de la souffrance et de la mort d’une victime
innocente. Voilà à quel prix nous avons été délivrés d’une vie gâchée. L’éternel Fils de Dieu «n’a
pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, mais il s’est dépouillé lui-même
en prenant une condition de serviteur, en devenant semblable aux êtres humains… il s’est
humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort, même la mort sur la croix»
(Philippiens 2.6-7, 8).
Tout a été fait pour lui
Jésus a été et est un personnage historique réel dans lequel «habite corporellement toute la
plénitude de la divinité» (Colossiens 2.9). Puisqu’il est «Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai
Dieu de vrai Dieu», ainsi que l’exprime le vieux credo de Nicée, et puisque sa mort et sa
résurrection représentent l’acte principal de Dieu dans l’histoire, il n’est pas surprenant de lire
dans la Bible que «tout a été créé par lui et pour lui» (Colossiens 1.16). Pour lui! C’est-à-dire
pour sa gloire. Cela signifie aussi que tout ce qui a été dit jusqu’ici concernant le fait que Dieu
nous a créés pour sa gloire implique qu’il nous a également créés pour la gloire de son Fils.
Dans sa prière en Jean 17, voici ce que Jésus demande en premier: «Père, l’heure est venue!
Glorifie ton Fils afin que ton Fils [aussi] révèle ta gloire» (Jean 17.1). Depuis l’œuvre
rédemptrice de Christ accomplie dans l’incarnation, les pécheurs ne peuvent joyeusement
glorifier Dieu qu’au travers de la glorification de Jésus-Christ, l’homme-Dieu ressuscité. Sa mort
en sacrifice est le centre éblouissant de la gloire divine. Il n’y pas d’accès à la gloire du Père en
dehors du Fils. Toutes les promesses de joie dans la présence de Dieu et de plaisirs à sa
droite ne nous sont accessibles qu’à travers la foi en Jésus-Christ.

Rejeter Christ, c’est rejeter Dieu


La réaction face à Jésus représente l’épreuve de vérité pour toute personne et pour toute
religion. Il a clairement énoncé ce principe lui-même: «Celui qui me rejette rejette celui qui m’a
envoyé» (Luc 10.16). Les peuples et croyances qui rejettent Christ rejettent Dieu. Quand nous
nous demandons si les autres religions ont accès au vrai Dieu, appliquons-leur ce test.
Rejettent-elles Christ, crucifié et ressuscité par Dieu, comme étant le seul Sauveur pour les
pécheurs? Si tel est le cas, alors elles ne connaissent pas le Dieu capable de sauver.
C’est ce que Jésus voulait dire en déclarant: «C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie.
On ne vient au Père qu’en passant par moi. C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On
ne vient au Père qu’en passant par moi.
» (Jean 14.6) ou lorsqu’il affirmait: «Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a
envoyé» (Jean 5.23), ou encore quand il s’est adressé aux pharisiens en ces termes: «Si Dieu
était votre Père, vous m’aimeriez» (Jean 8.42).
C’est aussi ce que voulait dire l’apôtre Jean, lorsqu’il a déclaré: «Si quelqu’un nie le Fils, il n’a
pas non plus le Père; celui qui se déclare publiquement pour le Fils a aussi le Père»
(1 Jean 2.23) ou lorsqu’il a écrit: «Quiconque s’écarte de ce chemin et ne demeure pas dans
l’enseignement de Christ n’a pas Dieu» (2 Jean 9).
Il n’y pas lieu d’idéaliser les religions qui rejettent la divinité et l’œuvre de salut de Christ. Elles
ne connaissent pas Dieu, et leurs adhérents gâchent tragiquement leur vie.
Pour voir et goûter la gloire divine, il faut voir et goûter Christ, car il est «l’image du Dieu
invisible» (Colossiens 1.15). En d’autres termes, si nous voulons saisir la gloire divine, nous
devons saisir l’Evangile de Christ. Pourquoi? Pas seulement parce que nous sommes pécheurs
et que nous avons besoin d’un sauveur qui meure pour nous, mais aussi parce que ce Sauveur
est lui-même la manifestation la plus complète et la plus belle de la gloire divine. Il nous
acquiert un plaisir éternel, que nous ne méritons pas, et devient notre trésor éternel, qui mérite
de tout recevoir.

La bonne nouvelle de la gloire de Christ


Voici la définition qui est donnée de l’Evangile: lorsque nous sommes transformés par la foi en
Christ, ce que nous voyons avec les yeux de notre cœur est «l’éclat que projette l’Evangile de
la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu» (2 Corinthiens 4.4). L’Evangile, c’est la bonne
nouvelle de la beauté qui a triomphé de tout. Ou, pour le dire à la manière de Paul, c’est la
bonne nouvelle de «la gloire de Christ». Nous ne pouvons pas goûter la gloire divine si nous ne
la voyons pas en Christ. C’est la seule fenêtre par laquelle un pécheur peut voir le visage de
Dieu sans être foudroyé.
La Bible dit que, lorsque Dieu a illuminé notre cœur à la conversion, il «a aussi fait briller sa
lumière dans notre cœur pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu dans la
personne de Jésus-Christ» (2 Corinthiens 4.6). Soit nous voyons la gloire de Dieu luire «en la
personne de Jésus-Christ», soit nous ne la voyons pas du tout. Et son apogée se trouve à la
croix. Le visage ensanglanté de Christ crucifié (et triomphant!) est l’expression même de la
gloire divine. Ce qui était folie pour nous est devenu notre sagesse, notre puissance et notre
gloire (1 Corinthiens 1.18-24).
Nous gâchons notre vie si nous ne saisissons pas la gloire de la croix, si nous ne chérissons
pas le trésor qu’elle représente et si nous ne nous y accrochons pas comme à la plus grande
de toutes les valeurs et à la consolation la plus profonde dans la souffrance. C’est le thème
dont traitera le chapitre suivant.
7 E. D. Hirsh, Validity in Interpretation (Yale University Press, 1967), ix. Cette citation ne reflète pas ce que le professeur Hirsh
croit, mais plutôt ce qu’il combat.
8 E. D. Hirsh, Validity in Interpretation (Yale University Press, 1967)
9 La citation vient de l’aphorisme 125 intitulé «The Madam» tiré de The Joyful Science, cité dans Damon Linker, «Nietzsche’s
Truth», First Things 125 (août-septembre 2002), p. 54; disponible sur Internet:
http://www.firstthings.com/article/2007/05/nietzsches-truth-36
10 Daniel Fuller, The Unity of the Bible: Unfolding God’s Plan for Humanity (Zondervan, 1992)
11 Ibid., pp. 453-454
12 Jonathan Edwards, The Works of Jonathan Edwards, Vol. 1 (Banner of Truth, 1976), xx-xxi
13 Jonathan Edwards, «Nothing Upon Earth Can Represent The Glories of Heaven», dans The Works of Jonathan Edwards, Vol.
14, éd. Kenneth P. Minkema (Yale University Press, 1997), p. 144
3. Un sujet de fierté: la croix
A l’opposé d’une vie gâchée se situe une existence caractérisée par une passion unique, celle
de célébrer Dieu et de satisfaire l’âme. Une vie correctement vécue doit en effet à la fois
exalter Dieu et satisfaire l’âme, car c’est pour cela que nous avons été créés (Esaïe 43.7;
Psaume 90.14). Tel était le thème du chapitre 2, et le mot «passion» (ou, si vous préférez,
zèle, ferveur, ardeur, enthousiasme) est tout à fait approprié, puisque Dieu nous appelle à
l’aimer de tout notre cœur (Matthieu 22.37). Jésus rappelle aussi qu’il vomit les tièdes
(Apocalypse 3.16). Le contraire d’une vie gâchée, c’est donc une vie dont l’unique passion, une
passion qui satisfait l’âme, est celle de la prééminence absolue de Dieu.
A présent, voyons quelle est la portée de l’adjectif «unique». La vie peut-elle réellement n’avoir
qu’un seul but? Est-ce que toutes nos activités – travailler, nous détendre, communiquer,
manger, nous aimer, exercer un ministère – peuvent exclusivement découler d’une seule et
même passion? Existe-t-il quelque chose de suffisamment profond, important et puissant pour
englober tout cela simultanément? Est-ce que les relations sexuelles, les voitures, le travail, la
guerre, les couches, les impôts présentent réellement une unité qui exalte Dieu et satisfait
l’âme?
Cette question nous ramène au dernier point du chapitre 2, à savoir la mort de Jésus sur la
croix. C’est là que nous avons clos le chapitre, car vivre pour la gloire de Dieu implique
nécessairement de vivre pour la gloire de Christ crucifié. Christ est l’image de Dieu. Il est
l’intégralité de la gloire de Dieu sous forme humaine, et c’est dans ses heures les plus sombres
que son éclat est le plus fort.

L’incitation de la Bible
La question d’une passion unique nous conduit aussi au même endroit marqué par le sang. La
Bible nous pousse dans cette direction-là. Ainsi, l’apôtre Paul disait de sa vie et de son
ministère qu’ils étaient animés par une seule ambition: «J’avais décidé de ne connaître parmi
vous rien d’autre que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié» (1 Corinthiens 2.2). L’affirmation
est surprenante, lorsqu’on pense à la variété des sujets abordés par Paul! Il doit bien y avoir
une raison pour qu’il présente «Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié» comme le fondement et
l’essence de tous ses propos. L’apôtre nous invite à bâtir notre existence autour d’un centre
d’intérêt unique et à considérer que ce centre d’intérêt, c’est la croix de Christ.
Nous n’avons pas besoin d’acquérir de vastes connaissances pour que notre vie ait un impact
durable dans le monde. En revanche, nous devons connaître les quelques grandes vérités
(peut-être même la seule) qui importent et être prêts, ensuite, à nous y consacrer corps et
âme. Ceux qui font la différence dans le monde, ce ne sont pas ceux qui sont des maîtres dans
de nombreuses disciplines, mais ceux qui sont les disciples d’une vérité maîtresse.
Pour voir notre vie compter réellement, pour voir l’effet ondulatoire provoqué par le galet que
nous jetons se transformer en vagues susceptibles d’atteindre les confins de la terre et de
porter des fruits éternels, nous n’avons pas besoin d’un Q. I. élevé. Nous n’avons pas besoin
d’être séduisants ou riches, ni même de venir d’une famille en vue ou d’avoir fréquenté les plus
grandes écoles. En revanche, nous avons besoin de connaître quelques-unes des grandes
vérités de l’existence – des vérités majestueuses, immuables, évidentes, simples et
glorieuses – ou une vérité glorieuse qui les englobe toutes, et de laisser notre cœur être
enflammé par elles.

La pire des tragédies


Peut-être n’êtes-vous pas certain(e) de désirer que votre vie compte. Peut-être cela vous est-il
égal de produire un impact durable dans l’intérêt d’une cause glorieuse. Vous voulez juste que
les autres vous aiment bien. Ah, quelle satisfaction ce serait si l’on pouvait apprécier votre
compagnie! Ou peut-être seriez-vous satisfait(e) si vous pouviez juste avoir un bon boulot, un
conjoint agréable à vivre, des enfants sympas, une voiture confortable, de longs week-ends,
quelques bons amis, une retraite qui vaille la peine d’être vécue, une mort rapide et facile et
pas d’enfer en perspective, même en l’absence totale de Dieu dans votre vie.
Mais c’est la pire des tragédies, c’est la vie gâchée.

Ces morts qui n’étaient pas une tragédie


En avril 2000, Ruby Eliason et Laura Edwards ont été tuées en Afrique de l’ouest, au
Cameroun. Ruby avait plus de 80 ans. Elle avait consacré toute sa vie de célibataire à une
tâche glorieuse: faire connaître Jésus-Christ aux personnes isolées, pauvres et malades. Quant
à Laura, elle était veuve et médecin. Agée de près de 80 ans, elle servait aux côtés de Ruby,
au Cameroun. Un jour, les freins ont lâché, et la voiture a été entraînée dans le précipice. Ruby
et Laura ont été tuées sur le coup. J’ai demandé aux membres de mon Eglise: «Est-ce une
tragédie?»
Deux vies guidées par une grande passion, celle de servir les pauvres sans faire de tapage,
pour la gloire de Jésus-Christ, vingt ans encore après que leurs anciens collègues avaient
gaspillé leur temps de retraite en le consacrant à des futilités: non, ce n’était pas une tragédie.
C’était glorieux, au contraire. Ces vies n’ont pas été gâchées. Elles n’ont pas davantage été
perdues: «Celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et
de la bonne nouvelle la sauvera» (Marc 8.35).
Une fin de vie en forme de tragédie
Je vais vous dire ce que je considère comme une tragédie. Je vais vous montrer comment vous
pouvez gâcher votre existence. Le Reader’s Digest de février 1998 parlait d’un couple qui avait
pris sa retraite cinq ans plus tôt. La dame était alors âgée de 51 ans, l’homme de 59 ans. Ils
avaient décidé de partir vivre à Punta Gorda, en Floride, et passaient leur temps à partir en
croisière sur leur bateau de 15 mètres, à faire du sport et à compléter leur collection de
coquillages. A la lecture de cette histoire, j’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’un canular, d’une
parodie du rêve américain. Mais c’était un fait réel. Quelle tragédie: parvenir à la fin de votre
existence – de votre unique et précieuse existence offerte par Dieu – et considérer que votre
ultime grande œuvre, celle qui précède immédiatement votre comparution devant le Créateur
pour lui rendre des comptes, doit consister à faire du sport et à ramasser des coquillages!
Imaginez ces deux personnes devant Christ lors du grand jour du jugement: «Regarde,
Seigneur, regarde mes coquillages!»
Ça, c’est une tragédie. Et, de nos jours, certains investissent des fortunes pour nous persuader
d’embrasser ce rêve tragique. Je proteste avec toute mon énergie contre cette propagande.
Ne les croyez pas! Ne gâchez pas votre existence!
Supposons que je sois votre père. J’ai 57 ans au moment où j’écris ces lignes. Au fil des mois,
j’ai de plus en plus de contacts avec des personnes assez jeunes pour être mes enfants. Peut-
être faites-vous partie de cette catégorie. J’ai quatre fils et une fille. Il n’y a pas grand-chose,
pour ne pas dire rien, qui me préoccupe davantage que la crainte de voir mes enfants gâcher
leur vie en courant après une réussite qui leur sera fatale.
Il m’est facile de transférer ce sujet de préoccupation sur vous, surtout si vous avez moins de
30 ans. Je vous considère, si tel est le cas, comme un fils ou une fille, et dans ces pages c’est
à la manière d’un père que je vais m’adresser à vous. Peut-être votre père vous aime-t-il
tendrement, ou peut-être ne l’avez-vous jamais connu. Peut-être n’a-t-il jamais eu pour vous de
projets comparables à ceux que j’ai – et que Dieu a – pour vous, ou peut-être avait-il
effectivement des projets pour vous, mais uniquement en termes d’aisance matérielle et de
statut social. A travers ces pages, je vous vois tels des fils et des filles, et je vous adresse un
appel pressant: «Ayez le désir que votre vie compte! Aspirez à ce que votre existence ait une
portée éternelle! Oui, ayez ce désir! Ne vous autorisez pas à vivre sans aucune passion!»

La vision de Louie Giglio


Parmi les éléments qui ont inspiré ce livre figure ma participation à des conférences destinées
aux étudiants et aux jeunes adultes en général. Elles étaient intitulées Passion 97, Passion 98,
Passion 99, OneDay (2002) et OneDay03. L’initiateur de ces rassemblements consacrés à la
louange et à la mission était Louie Giglio, sous l’autorité de Christ bien entendu. Il appelle les
jeunes à souscrire à la «Déclaration 268», en référence à Esaïe 26.8: «Oui, nous plaçons notre
attente en toi, Eternel, sur le sentier de tes jugements; faire appel à ton nom et parler de toi,
voilà ce que nous désirons.» Le premier point de cette déclaration stipule: «Puisque j’ai été
créé par Dieu pour sa gloire, je veux le célébrer en répondant à son grand amour. Mon désir
est de consacrer ma vie à une passion: celle de connaître Dieu et de me réjouir en lui.»14
La vision de l’existence ainsi communiquée aux étudiants et aux jeunes adultes est tellement
plus solide que le vide qui caractérise la recherche de la réussite, les jouissances festives ou le
désir de passer de bonnes vacances! Elle ne se limite pas au corps, mais concerne aussi
l’âme, et pas seulement l’âme, mais une âme caractérisée par la passion et le désir. Ce désir
dépasse le souhait d’être aimé, de faire du sport ou de ramasser des coquillages. Il est
aspiration à quelque chose d’infiniment grand, admirable, précieux et satisfaisant: le nom et la
gloire de Dieu. «Notre âme soupire après ton nom et après ton souvenir.»
Cette vision s’accorde avec tout ce que j’ai exprimé dans le chapitre précédent et s’applique à
la génération qui monte. Voilà ce que j’aspire à connaître et à expérimenter. C’est, pour ainsi
dire, la mission de ma vie et de l’Eglise auprès de laquelle je sers: «Notre existence a pour but
de propager la passion de la suprématie de Dieu en tout, pour la joie de tous, à travers Jésus-
Christ.» Vous n’êtes pas obligé(e) de l’exprimer dans les mêmes termes que Louie Giglio ou
moi, mais, quoi que vous fassiez, cherchez à découvrir quelle est la passion qui va guider votre
vie. Cette passion doit être centrée sur Dieu, exalter Christ et être imprégnée de la Bible.
Trouvez votre propre manière de l’exprimer et consacrez-vous entièrement à elle, à la vie et à
la mort. C’est ainsi que vous produirez un impact durable et que votre vie ne sera pas gâchée.

Mû par une passion qui faisait pâlir tout le reste


C’est ainsi que vous ressemblerez à l’apôtre Paul lorsqu’il a déclaré ne rien vouloir connaître,
excepté Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Personne n’a eu de conception de la vie plus
tenace que lui, et il l’a exprimée de différentes façons. Il a pu dire: «Je ne considère pas ma vie
comme précieuse, pourvu que j’accomplisse avec joie ma course et le ministère que le
Seigneur Jésus m’a confié: annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu» (Actes 20.24).
Une seule chose lui importait: ne pas gâcher sa vie, terminer son parcours de belle façon,
révéler l’Evangile de la grâce divine dans tout ce qu’il faisait, persévérer jusqu’à l’arrivée.
Paul a pu dire aussi: «Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées
comme une perte à cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du
bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis
laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ et
d’être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par
la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi» (Philippiens 3.7-9). Une
seule chose comptait: connaître Christ, gagner Christ. Le reste n’était que de la boue, en
comparaison.
Quelle est la passion qui guide votre vie et fait pâlir tout le reste? Je souhaite vivement, avec
l’aide de Dieu, parvenir à éveiller en vous une passion unique envers une grande réalité unique,
qui vous dégage de vos liens, vous affranchisse de vos rêves étriqués et vous envoie, pour la
gloire de Christ, dans toutes les sphères de la société et vers tous les peuples de la terre.

Christ crucifié, centre de la gloire de Dieu


Tout en priant dans ce sens, je reprends là où je me suis arrêté au chapitre précédent. J’y ai
affirmé: «Nous gâchons notre vie si nous ne saisissons pas la gloire de la croix, si nous ne
chérissons pas le trésor qu’elle représente et si nous ne nous y accrochons pas comme à la
plus grande de toutes les valeurs et à la consolation la plus profonde dans la souffrance.» Ce
qui était folie pour nous par le passé – un Dieu crucifié – doit devenir notre sagesse, notre
force et notre seul sujet de fierté dans ce monde.
Au chapitre 2, j’ai cherché à montrer que Dieu nous a créés afin de nous faire vivre pour sa
gloire et que, plus nous trouvons notre satisfaction en lui, plus sa gloire rayonne en nous. C’est
lorsqu’il devient, lui, notre unique sujet de gloire que nous l’exaltons le plus. Je concluais le
chapitre en déclarant que les pécheurs ne peuvent voir et goûter la gloire de Dieu qu’à travers
la gloire de Jésus-Christ. Toute autre approche de Dieu est illusoire. Si nous souhaitons
montrer la grandeur de Dieu, nous devons montrer la grandeur de Christ. Sa mort à la croix
constitue le centre étincelant de la gloire divine. Si Dieu doit être notre sujet de fierté, ce qu’il a
accompli et ce qu’il est en Christ doit l’être aussi.
Un appel choquant à tirer notre fierté de la guillotine Galates 6.14 est l’un des versets les plus
catégoriques et les plus radicaux de la Bible, l’un de ceux, aussi, qui élèvent le plus Christ: «En
ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre Seigneur
Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde.» On
peut le formuler de façon positive: «Je ne veux tirer ma fierté que de la croix de Jésus-Christ.»
C’est la seule notion qui compte, le seul objectif de la vie, la seule passion qui l’anime: la fierté
par rapport à la croix. Le verbe «tirer sa fierté de» peut être traduit «jubiler à cause de», «se
réjouir de». Le seul motif de jubilation, le seul sujet de joie, c’est la croix de Christ. Paul nous
appelle à en faire notre seule passion, notre seul sujet de fierté, de joie et de jubilation. Si vous
me comprenez bien – et j’espère qu’il en sera ainsi avant la fin de ce livre – vous saurez
pourquoi il n’y a aucune contradiction avec le chapitre 2, mais bien au contraire une confirmation
de tout ce que j’y ai écrit, dans ma prière pour vous, lecteur (lectrice), que la seule chose que
vous chérissiez, la seule chose qui représente pour vous un sujet de joie et de jubilation, soit la
croix de Jésus-Christ.
L’affirmation de Paul que nous devrions tirer notre seule fierté de la croix de Christ est
choquante pour deux raisons. La première, c’est que cela revient à dire: «Tirez votre seule
fierté de la chaise électrique. Jubilez uniquement en songeant à la chambre à gaz. Réjouissez-
vous exclusivement de l’injection mortelle. Que votre seul sujet de fierté, de jubilation et de
réjouissance soit la guillotine.» On n’a pas inventé de moyen d’exécution plus douloureux et plus
cruel que celui qui consiste à clouer quelqu’un sur une croix, puis à l’abandonner là dans son
agonie, tel un vulgaire morceau de viande suspendu. C’est un supplice horrible. Nous serions
incapables d’y assister sans hurler, sans nous arracher les cheveux ou déchirer nos vêtements,
sans vomir. Et pourtant, Paul affirme que c’est cela qui doit constituer la passion de notre vie!
Le deuxième élément choquant, c’est qu’il le présente comme devant être le seul motif de fierté
de notre vie. La seule joie. La seule source de jubilation. «Jamais je ne tirerai fierté d’autre
chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi,
comme je le suis pour le monde.» Galates 6.14. Qu’entend-il par là? Est-il vraiment sérieux? Il
n’y aurait pas d’autre motif de fierté, pas d’autre source de jubilation, pas d’autre sujet de joie
que la croix de Jésus?
Que penser des passages où Paul lui-même parle d’autres sujets de fierté? Il écrit, par
exemple, en Romains 5.2: «C’est par lui que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans
laquelle nous demeurons fermes, et nous plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part
à la gloire de Dieu.» En Romains 5.3-4, il déclare: «Bien plus, nous sommes fiers même de nos
détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans
l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance.» En 2 Corinthiens 12.9, il affirme: «Je me
montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur
moi.» En 1 Thessaloniciens 2.19-20, il précise encore: «Quelle est notre espérance, ou notre
joie, ou notre couronne de gloire? N’est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, lors
de son retour? Oui, vous êtes notre gloire et notre joie.»
Si Paul peut se montrer fier de toutes ces choses, qu’entend-il par: «Jamais je ne tirerai fierté
d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ»? Tiendrait-il un double langage?
Serait-il fier d’une chose tout en affirmant tirer sa fierté d’une autre? Non. Paul avait une raison
sérieuse de dire que toute jubilation, toute réjouissance et toute fierté devraient avoir pour motif
la croix de Jésus-Christ.
En effet, l’apôtre évoquait une réalité apte à transformer chacune des sphères de notre
existence. Il voulait dire que, pour le chrétien, tout sujet de fierté devrait avoir un rapport avec
la croix. Toute jubilation, quelle qu’elle soit, devrait être en lien avec la croix. Si nous jubilons
dans l’espoir de notre gloire, c’est par association avec la croix de Jésus-Christ. Si nous
sommes fiers de nos détresses parce qu’elles produisent l’espérance, c’est à cause de la croix
de Christ. Tirer notre fierté de nos faiblesses ou du peuple de Dieu, c’est tirer notre fierté de la
croix de Christ.

Le rachat de tout par Christ


Pourquoi de telles affirmations? Parce que, pour nous pécheurs rachetés, tout ce qui est
bon – en fait, toute transformation de mauvaises choses en bonnes choses par Dieu – nous a
été acquis à travers la croix de Christ. En dehors d’elle, les pécheurs n’ont droit qu’au
jugement. En dehors de la croix de Christ, il ne reste que la condamnation. Par conséquent,
tout ce dont nous jouissons en Christ – en tant que chrétiens, en tant que personnes ayant
placé notre confiance en Christ – est dû à sa mort au Calvaire. Quel que soit notre motif de
réjouissance, il devrait donc être associé à la croix de Christ, parce que c’est là, au prix de la
mort du Fils de Dieu, qu’ont été acquises toutes nos bénédictions.
Si nous ne sommes pas aussi christocentriques (centrés sur Christ) ni aussi imprégnés de la
croix que nous devrions l’être, c’est parce que nous n’avons pas pris conscience que tout ce qui
est bon pour nous – ou tout ce que Dieu a transformé en bien pour nous – nous a été acquis
par la mort de Christ. Nous considérons la vie, la nourriture, la santé, les amis et tout le reste
comme allant de soi; nous pensons que tout cela nous est dû. En réalité, il n’en est rien: nous
ne le méritons pas, et ce à double titre.
1. Tout d’abord, nous sommes des créatures, et notre Créateur n’est pas tenu ni obligé de nous
accorder quoi que ce soit, qu’il s’agisse de la vie, de la mort ou de n’importe quoi d’autre.
«L’Eternel a donné, et l’Eternel a ôté; que le nom de l’Eternel soit béni», reconnaissait Job
(Job 1.21).
2. Outre le fait que nous sommes des créatures et n’avons aucun droit d’exiger quoi que ce soit
du Créateur, nous sommes des pécheurs. Nous sommes «privés de la gloire de Dieu»
(Romains 3.23). Nous l’avons ignoré. Nous lui avons désobéi. Nous avons manqué à notre
devoir de l’aimer et de lui faire confiance. La colère animée par sa justice est enflammée contre
nous. La seule chose que nous méritons de recevoir de lui, c’est le jugement (Romains 3.19).
Par conséquent, chaque respiration, chaque battement de cœur, chaque lever de soleil, chaque
image que perçoit notre œil, chaque son que capte notre oreille, chaque parole que nous
prononçons, chaque pas que nos jambes exécutent est un don de grâce, accordé
momentanément à des pécheurs qui n’auraient droit qu’à la condamnation.
La grâce ou la colère?
J’ai précisé «momentanément» parce que, si nous refusons de reconnaître la main de Dieu
derrière ces dons, ceux-ci se transformeront en preuves judiciaires de notre ingratitude. La
Bible les qualifie de «richesses de sa bonté, de sa patience et de sa générosité» qui devraient
nous pousser à la repentance (Romains 2.4). Mais elle précise, à l’intention de ceux qui
abusent de ces dons et n’apprécient pas à sa juste valeur la grâce divine qui se manifeste à
travers eux: «Par ton endurcissement et ton refus de te repentir, tu t’amasses un trésor de
colère pour le jour où Dieu révélera sa colère et son juste jugement» (Romains 2.5).
En revanche, ceux qui savent percevoir la main pleine de grâce de Dieu dans la moindre
bouffée d’oxygène qu’ils respirent reconnaissent en Jésus-Christ celui qui leur a obtenu ces
bouffées d’air imméritées. Ainsi, tout battement de cœur est accueilli comme un véritable
cadeau de sa part.

Pourquoi ces bénédictions?


Comment Christ nous a-t-il obtenu ces bénédictions? Réponse: par son sang. Si tout ce que je
mérite, c’est d’être condamné à cause de mon péché, et que j’hérite au contraire de la vie
présente et d’une joie infinie dans l’éternité, pour la simple raison que Christ est mort pour moi,
alors tout ce qui est bon – y compris toutes les choses mauvaises changées en bien par
Dieu – ne peut être que le fruit de ses souffrances (et non de mes mérites). Cela inclut toutes
les activités mentionnées au début du chapitre. Rappelez-vous: nous nous étions demandé si le
travail, la détente, la communication, le fait de manger, l’amour et l’exercice d’un ministère
pouvaient réellement et exclusivement découler d’une seule et même passion, s’il existait
quelque chose de suffisamment profond, important et puissant pour englober tout cela
simultanément. A présent, nous voyons que chaque expérience dans la vie est destinée à
célébrer la croix de Christ. Autrement dit, toutes les bonnes choses de la vie (y compris toute
mauvaise chose transformée, par grâce, en bien) visent à louer Christ, et Christ crucifié.

Christ a-t-il vraiment tout racheté?


Il y a quelques années, nous avons démoli notre voiture, une vieille Dodge Spirit, dans un
accident. Personne n’a été blessé, et je me réjouis de cette protection. Je m’en vante même.
Mais pour quelle raison n’y a-t-il eu aucun blessé? C’était une faveur imméritée accordée à ma
famille et à moi-même. Ce ne sera pas toujours le cas, mais cette fois-là, il en a été ainsi, alors
que nous ne le méritions pas. Nous sommes pécheurs et «par nature destinés à la colère»15,
séparés de Christ. Comment donc avons-nous pu bénéficier d’un tel cadeau? Réponse: Christ
est mort sur la croix pour nous racheter de nos péchés; il a écarté de nous la colère de Dieu et
nous a garanti, bien que nous ne le méritions pas, la grâce toute-puissante de Dieu qui fait tout
concourir à notre bien. Ainsi, lorsque je me réjouis de la protection dont nous avons bénéficié,
je jubile, en fait, à cause de la croix de Christ.
Par la suite, l’assurance nous a payé une nouvelle voiture, et Noël, ma femme, s’est chargée
d’aller la chercher dans l’Iowa. C’était une Chevy Lumina d’un an plus récente que la
précédente. Elle l’a payée grâce à l’argent versé par l’assurance et l’a ramenée chez nous par
un temps neigeux. Je jubile à la pensée de cette grâce merveilleuse et d’une telle bonté. C’est
aussi simple que ça: vous démolissez votre voiture, vous sortez indemne de l’accident,
l’assurance vous dédommage, vous recevez une nouvelle voiture, et vous continuez
pratiquement comme si rien ne s’était passé. Plein de reconnaissance, je me prosterne et me
réjouis des nombreuses grâces divines, souvent non perçues, qui se manifestent même dans
ces infimes détails matériels. D’où proviennent-elles toutes? Si nous sommes des pécheurs
sauvés, si nous croyons en Jésus, elles découlent de la croix. En dehors de la croix, nous
n’avons droit qu’à la condamnation. La patience et la pitié sont seulement momentanées. Si
elles sont repoussées avec mépris, elles ne servent qu’à renforcer le jugement. Par
conséquent, toute bonne chose de la vie est une faveur qui nous a été acquise par le sang de
Christ, et toute fierté – toute joie – devrait avoir la croix pour motif.
Malheur à moi si je tire ma fierté d’une bénédiction, quelle qu’elle soit, à moins que ma joie ne
soit liée à la croix de Christ!
On peut exprimer la même vérité en affirmant que la croix de Christ visait la gloire de Christ. Le
but de Dieu au travers de la croix, c’était d’honorer Christ. L’affirmation de Paul en
Galates 6.14 – «En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix
de notre Seigneur Jésus-Christ» – revient à dire que la volonté de Dieu, c’est que la croix soit
toujours célébrée, que Christ crucifié reste notre sujet de fierté, de jubilation, de joie et de
louange, qu’il reçoive la gloire, la reconnaissance et l’honneur pour tous les éléments qui
composent notre vie, qu’ils soient bons ou soient transformés en bien pour nous par Dieu.

Enseigner la passion de Christ crucifié


Voici la question qui surgit à présent: «Si le but de Dieu, au travers de la croix, est que Christ
soit honoré et glorifié pour toute chose, de quelle façon celui-ci va-t-il recevoir la gloire qui lui
est due?» Ma réponse, c’est qu’il faut enseigner la génération actuelle à ce sujet. Autrement
dit, pour tirer notre fierté de la croix de Christ, nous avons besoin d’être enseignés à son sujet.
Voilà quelle est ma vocation. Je ne suis pas le seul à l’avoir, mais je l’embrasse, pour ma part,
avec passion. Je suis persuadé que le Seigneur m’a lancé cet appel, en 1966, alors que je me
trouvais au centre médical de Wheaton, dans l’Illinois, terrassé par la mononucléose. Tous ces
événements m’ont conduit à percevoir la mission de Dieu pour moi: vivre, étudier, écrire, servir
et prêcher Jésus-Christ, le Dieu crucifié et ressuscité, de telle sorte qu’il constitue la seule
source de fierté de cette génération. C’est ma vocation, mais c’est aussi la vôtre, sous une
forme différente: vivre et vous exprimer de telle sorte que la valeur de «Christ crucifié» soit
perçue et savourée par un nombre toujours croissant de personnes. Cela aura un coût pour
nous, mais pour lui aussi, il y en a eu un.

Le seul endroit pour nous glorifier de la croix: sur la croix


Si notre désir est d’avoir la croix comme seul motif de fierté, nous devons vivre près d’elle. En
fait, nous devons vivre sur la croix. Cela vous paraît choquant? Pourtant, c’est bien ce
qu’affirme Galates 6.14: «En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que
de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le
suis pour le monde.» Nous ne pouvons nous glorifier de la croix que lorsque nous sommes sur
la croix. N’est-ce pas ce que dit Paul? «Le monde est crucifié pour moi, comme je le suis [c’est-
à-dire crucifié] pour le monde.» Le monde est mort pour moi, et je suis mort pour le monde.
Pourquoi? Parce que j’ai été crucifié. Nous apprenons à tirer notre fierté et notre joie de la croix
lorsque nous sommes sur elle. Tant que mon «moi» n’y sera pas crucifié, je serai fier de moi-
même.
Mais que signifie tout cela? A quel moment cela s’est-il produit? Quand avons-nous été
crucifiés? Galates 2.20 livre la réponse: «J’ai été crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis,
c’est Christ qui vit en moi; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au
Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.» Quand Christ est mort, nous
sommes morts aussi. Il y a une glorieuse signification à la mort de Christ: lorsqu’il est mort,
tous les siens sont morts en lui. Sa mort pour nous devient notre mort lorsque nous sommes
unis à lui par la foi (Romains 6.5).
Peut-être direz-vous: «Ne sommes-nous pas en vie? Je me sens bien vivant(e).» Cela révèle
seulement notre besoin d’être enseignés. C’est pour cette raison que Galates 2.20 et
Galates 6.14 figurent dans la Bible. Dieu nous y apprend ce qui s’est passé pour nous afin que
nous puissions nous connaître, mais aussi découvrir sa façon de procéder avec nous. C’est
ainsi que nous serons en mesure de nous réjouir en lui, en Christ, et à propos de la croix,
comme nous devrions le faire.

Le lien avec la mort et la vie de Christ crucifié


Considérons encore Galates 2.19-20. Nous verrons qu’effectivement nous sommes à la fois
morts et vivants. «J’ai été crucifié avec Christ [donc je suis mort]; ce n’est plus moi qui vis, c’est
Christ qui vit en moi; et ce que je vis maintenant dans mon corps [donc, oui, je suis vivant, mais
il ne s’agit pas du même «moi» que celui qui est mort], je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui
m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.» Autrement dit, le «moi» qui vit est le nouveau
«moi» de la foi. C’est la nouvelle créature qui vit désormais. C’est le croyant qui vit. Le vieux
moi est mort sur la croix avec Jésus.
Peut-être vous demandez-vous: «Quelle est la clé qui me permettra de rejoindre cette réalité?
Comment peut-elle être mon expérience? Comment puis-je faire partie des morts qui vivent en
Christ et qui voient, savourent et répandent la gloire de la croix?» La réponse se trouve en
Galates 2.20: «Ce que je vis maintenant… je le vis dans la foi au Fils de Dieu.» Voilà la clé:
Dieu nous associe à son Fils par la foi, et alors se produit une union avec le Fils de Dieu qui fait
que sa mort devient notre mort, et sa vie notre vie.

Mourir, vivre et nous glorifier de la croix


A présent, faisons le lien avec Galates 6.14, et nous verrons comment parvenir à vivre
entièrement pour la gloire de Christ crucifié: «Jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la
croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis
pour le monde.» Cela revient à dire qu’il ne faut nous glorifier de rien d’autre que de la croix.
Comment adopter une attitude si radicale quant à l’exaltation de la croix? Comment faire partie
de la catégorie de personnes qui trouvent toute leur joie en Christ, et en Christ crucifié? La
réponse est simple: le vieux moi qui prend plaisir à se glorifier, à jubiler et à se réjouir à propos
d’autres choses est mort. Par la foi, nous sommes unis à Christ. Sa mort a signifié la mort de
notre vie d’autoexaltation. Nous sommes ressuscités avec lui à une vie nouvelle. Ce qui vit
désormais, c’est la nouvelle créature guidée par la seule passion d’exalter Christ et sa croix.
En d’autres termes, lorsque nous plaçons notre confiance en Christ, notre asservissement au
monde et à ses irrésistibles tentations prend fin. Nous sommes des cadavres pour le monde, et
le monde en est un pour nous. On peut l’exprimer de façon positive, comme au verset
Galates 6.15, en disant que nous sommes «une nouvelle créature». Le vieux «moi» est mort,
un nouveau «moi» vit. Cette nouvelle identité est celle de la foi, et la foi ne tire pas sa fierté du
monde, mais de Christ, et plus particulièrement de Christ crucifié.
C’est ainsi que la croix devient le centre de notre vie, au point que nous pouvons dire, à l’instar
de Paul: «Jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-
Christ.» Le monde a cessé d’être notre trésor; il n’est plus la source de notre vie, de notre
satisfaction ni de notre joie. C’est Christ qui a pris cette place.
Ce qu’il offre ou ce qu’il incarne?
Qu’en est-il de la protection accordée au sein de notre accident et du dédommagement versé
par l’assurance? Le fait d’exprimer ma satisfaction à ce sujet ne signifie-t-il pas que je suis ami
du monde? Suis-je vraiment mort au monde? Suis-je mort aux versements et aux nouvelles
voitures?
Je prie pour être mort de la bonne manière, et je crois l’être. Pas de façon parfaite, certes,
mais de façon réelle. Comment en être sûr? Si j’éprouve de la satisfaction quant à la sécurité,
la santé ou n’importe quelle autre chose dont je bénéficie et qui appartient au monde (ce qui est
le cas), suis-je vraiment mort pour le monde? Oui, car être mort pour le monde ne signifie pas
être dépourvu de sentiments à son égard (voir 1 Jean 2.15; 1 Timothée 4.3); cela signifie que
tout plaisir légitime dont nous jouissons dans le monde devient une preuve de l’amour de
Christ – preuve acquise par son sang – et l’occasion de nous glorifier de la croix. Nous sommes
morts à l’argent quand ce n’est pas lui qui nous satisfait, mais Christ crucifié, celui qui nous le
donne.
Mes propos trouvent leur illustration dans l’expérience qu’a faite C. S. Lewis à l’intérieur d’une
remise:
Je me trouvais aujourd’hui dans une sombre remise. Le soleil brillait au dehors et un
rayon lumineux passait par une fente de la partie supérieure de la porte. De l’endroit où
je me trouvais, ce que je distinguais le mieux, c’était ce rayon de lumière avec toutes
les poussières qui y flottaient. Tout le reste était plongé dans l’obscurité. Je pouvais
voir le faisceau de lumière, mais il ne me permettait pas de voir autre chose.
Puis je me suis déplacé de façon à faire face au rayon lumineux. L’image précédente a
disparu sur-le-champ. Je ne voyais plus la remise et (surtout) plus de faisceau
lumineux. En revanche, par les fentes irrégulières du haut de la porte, j’apercevais des
feuilles qui bougeaient sur les branches d’un arbre situé à l’extérieur, et plus loin
encore, à cent cinquante millions de kilomètres de là, le soleil. Parcourir un rayon
lumineux du regard et voir à travers lui sont deux expériences bien distinctes.»16
Les rayons lumineux des bénédictions qui se déversent sur notre vie sont éclatants de l’intérieur
comme de l’extérieur. Ils éclairent aussi le sol où nous marchons. Mais les bénédictions existent
dans un but plus élevé encore: Dieu souhaite que nous ne nous contentions pas de rester à
côté d’elles pour admirer leur éclat; son objectif, c’est que nous pénétrions en elles afin de voir
la lumière dont elles sont issues. Si les rayons sont magnifiques, le soleil l’est encore
davantage. Dieu ne souhaite pas que nous nous bornions à admirer ses faveurs. Il désire, par-
dessus tout, que nous admirions sa gloire.
Le monde et l’éclat de la gloire de Christ
Ce qu’il faut retenir, c’est que la gloire de Christ – manifestée particulièrement dans sa mort et
sa résurrection – est supérieure à toutes les bénédictions dont nous jouissons, mais est aussi à
leur origine. Christ nous a acquis tout ce qui est bon pour nous. Sa gloire est l’endroit où notre
quête doit prendre fin. Tout le reste n’est qu’un panneau indicateur, une parabole de sa beauté.
Lorsque notre cœur remonte le rayon lumineux de la bénédiction jusqu’à sa source, la gloire
éblouissante de la croix, le lien de la bénédiction avec le monde disparaît et Christ crucifié
devient notre tout.

La seule vie qui glorifie Dieu


Il n’y a aucune différence entre l’objectif de célébrer la gloire de Dieu, mentionné au chapitre 2,
et celui-ci. Christ est la gloire de Dieu, et sa croix imprégnée de sang constitue le centre
éblouissant de cette gloire. Par elle, il nous a acquis toutes les bénédictions, qu’elles soient
temporelles ou éternelles. Nous n’en méritons aucune, c’est lui qui nous les a toutes acquises.
Grâce à la croix de Christ, les élus de Dieu sont destinés à devenir enfants de Dieu. Grâce à la
croix de Christ, la colère divine est éloignée de nous. Grâce à la croix de Christ, toute
culpabilité est effacée, les péchés sont pardonnés, la justice parfaite nous est imputée, l’amour
divin est déversé dans notre cœur par le Saint-Esprit et nous sommes transformés pour
devenir conformes à l’image de Christ.
Ainsi, chaque réjouissance qui n’est pas une idolâtrie, dans la vie présente et dans celle à venir,
est un hommage à la valeur infinie de la croix de Christ, le centre éblouissant de la gloire divine.
Par conséquent, une vie centrée sur la croix, exaltant la croix et imprégnée de la croix est une
vie qui glorifie Dieu. C’est la seule vie qui glorifie Dieu. Toute autre manière de vivre correspond
à une vie gâchée.
14 Cf. http://268generation.com/#!declaration
15 Ephésiens 2.3
16 C. S. Lewis «Meditation in a Toolshed» dans C. S. Lewis: Essay Collection and Other Short Pieces (Harper Collins, 2000), p.
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4. La grandeur de Christ et la souffrance
Vivre pour magnifier Christ, cela coûte, et il n’y a rien d’étonnant à cela. Jésus lui-même a été
crucifié; il a été traité comme un malfaiteur et nous a appelés à suivre ses traces (Marc 8.34):
«Puis il appela la foule avec ses disciples et il leur dit: ‘Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il
renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive.’» De plus, il a précisé que les
choses ne seraient pas plus faciles pour nous qu’elles ne l’ont été pour lui (ils appelleront
d’autant plus volontiers ainsi les gens de sa maison! ils appelleront d’autant plus volontiers ainsi
les gens de sa maison! Matthieu 10.25): «Il suffit au disciple d’être traité comme son maître, et
au serviteur comme son seigneur. S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul17, ils
appelleront d’autant plus volontiers ainsi les gens de sa maison!»
Cependant, souffrir avec Christ sur le chemin d’amour du Calvaire, ce n’est pas simplement un
résultat, c’est aussi un moyen de l’adorer. La suprématie de Christ devient manifeste lorsque
nous trouvons à tel point notre satisfaction en lui que nous sommes détachés de nos biens et
de notre famille, ainsi que de cette vie mortelle, et acceptons de souffrir par amour pour lui. Sa
beauté apparaît le plus clairement lorsqu’elle est appréciée comme un bien supérieur à la
santé, à la richesse et à la vie elle-même. Jésus savait cela. Il savait que la souffrance (qu’il
s’agisse de légers désagréments ou d’horribles tortures) serait le moyen de rendre sa
suprématie manifeste ici-bas, aussi nous appelle-t-il à le suivre. Il nous aime, et cet amour le
conduit, non à souligner notre valeur ou à nous faciliter la vie, mais à nous rendre capables de
prendre plaisir à exalter sa propre valeur éternellement, quoi que cela puisse nous coûter.

Tirer notre fierté de la croix, c’est la porter


Le prix est élevé. La vie chrétienne normale a pour seul motif de fierté la croix – le centre
éblouissant de la gloire divine – et il faut pour cela nous charger de la croix. «Celui qui ne porte
pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple» (Luc 14.27). Porter la croix est le
moyen qui nous permet d’être progressivement affranchis et de nous glorifier de la croix. La
souffrance fait partie du plan divin dans ce monde corrompu par le péché (Romains 8.20). Elle
montre au monde l’horreur du péché. Elle est un moyen de punir la culpabilité liée au péché
chez ceux qui ne croient pas en Christ, elle brise la puissance du péché chez ceux qui prennent
leur croix et suivent Jésus. Et parce que le péché consiste à mépriser la gloire de Dieu et son
caractère pleinement suffisant, la souffrance qui brise sa puissance est une grâce, aussi sévère
soit-elle.
Tout ce qui nous permet de prendre plus de plaisir à exalter la valeur de Dieu est une grâce,
car il n’y a pas de jubilation plus intense que celle qui consiste à nous réjouir de la grandeur de
Dieu. Ainsi, si nous devons souffrir pour voir cela et le savourer plus intensément, la souffrance
est une grâce, et l’appel de Christ à prendre notre croix et à le rejoindre sur le chemin du
Calvaire est empreint d’amour.

Bonhoeffer et ma génération
Dietrich Bonhoeffer a représenté un véritable cadeau pour mes contemporains, à l’époque de
mes études, et je prie que son précieux message soit redécouvert à chaque génération. Même
s’il est mort à l’âge de 39 ans, il n’a pas eu une existence gâchée. Sa vie et sa mort continuent
de parler avec puissance. Le 9 avril 1945, il a été pendu dans le camp de concentration de
Flossenbürg, en Allemagne. Il avait exercé un ministère de pasteur, d’enseignant et de
responsable de séminaire pour l’Eglise confessante et avait activement pris part au mouvement
de résistance protestant contre les nazis.
Celui de ses ouvrages qui a enflammé la foi de milliers d’étudiants de ma génération s’intitule en
français Le prix de la Grâce18. C’est lors des vacances de Noël que je m’y suis plongé, au
cours de ma dernière année d’études à l’université. Voici la phrase la plus marquante et la plus
apte à transformer ma vie: «La croix n’est pas le terrible résultat final d’une vie par ailleurs
remplie de joie et de respect envers Dieu; elle nous rencontre au début de notre communion
avec Christ. Lorsque Christ appelle un homme, il lui ordonne de venir à lui et de mourir.» Fuir la
mort, c’est emprunter le raccourci qui mène à une vie gâchée.
Le livre remettait en cause la «grâce à bon marché» qu’il avait pu observer dans l’Eglise, des
deux côtés de l’Atlantique. Bonhoeffer croyait en la justification par la grâce au moyen de la foi,
mais il ne croyait pas que la foi qui justifie puisse laisser les personnes inchangées, sans que le
Christ radical dans lequel elles prétendaient croire les transforme. Pour lui, c’était une réponse
trop légère à l’Evangile. Il disait: «Le seul être qui ait le droit d’affirmer qu’il a été justifié par la
grâce seule, c’est celui qui a tout laissé pour suivre Christ.»19

Les paradoxes d’une vie qui exalte Christ


Employer notre vie à exalter la valeur de Christ, cela a un coût, et ce coût est à la fois la
conséquence et le moyen de sa mise en valeur. En refusant d’emprunter le chemin de l’amour,
caractérisé à la fois par la joie et par la souffrance, nous gâchons notre vie. Si nous négligeons
d’apprendre, avec Paul, les paradoxes d’une existence qui glorifie Christ, nous allons gaspiller
nos journées à courir après des bulles de savon: «Comme attristés, et pourtant nous sommes
toujours joyeux; comme pauvres, et pourtant nous en enrichissons beaucoup; comme n’ayant
rien, alors que nous possédons tout» (2 Corinthiens 6.10). Le chemin du Calvaire est coûteux et
difficile, mais il n’est pas dépourvu de joie.
Lorsque nous acceptons joyeusement de payer le prix qu’il faut pour suivre Christ, sa valeur
éclate dans le monde, car le prix payé est justement le moyen de magnifier sa grandeur.
L’apôtre Paul nourrissait une grande passion dans sa vie, et il l’a exprimée de différentes
façons:
* ne connaître que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1 Corinthiens 2.2);
* avoir pour seul motif de fierté la croix du Seigneur Jésus-Christ (Galates 6.14).

Une passion à la vie et à la mort


Paul a encore exprimé sa grande passion d’une autre façon, qui nous montre en quoi le coût de
l’exaltation de Christ est aussi le moyen de l’exalter. Il a déclaré à l’Eglise de Philippes:
«Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n’aurai honte de rien, mais
maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine assurance
dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort. En effet, Christ est ma vie et mourir
représente un gain» (Philippiens 1.20-21). Dans ces versets, une question est posée puis
traitée: «Comment pouvons-nous glorifier Christ par notre mort? Comment le prix payé, qui
consiste à tout perdre dans ce monde, peut-il être aussi le moyen d’exalter la valeur de
Christ?» Soyons attentifs aux paroles de Paul: Christ nous a appelés à vivre pour sa gloire et à
mourir pour sa gloire. Si nous savons comment mourir, nous saurons comment vivre. Ce texte
parle des deux réalités.
A nouveau, il est question de l’unique passion qui guidait la vie de Paul: le désir profond que
Christ soit honoré dans son corps, dans la vie et dans la mort. Si Christ n’est pas honoré dans
notre vie, alors c’est une vie gâchée. Si nous existons, c’est pour le révéler au monde tel qu’il
est en réalité: admirable. Si notre vie et notre mort ne témoignent pas de la valeur et de la
magnificence de Christ, elles sont gâchées. Voilà pourquoi Paul affirmait que son but, dans la
vie comme dans la mort, était que la grandeur de Christ soit manifestée.

Notre honte et notre trésor


Notons l’expression inhabituelle de Paul à Philippiens 1.20: «Conformément à ma ferme attente
et à mon espérance, je n’aurai honte de rien.» Arrêtons-nous un instant. La honte, c’est
l’horrible sentiment de culpabilité ou d’échec que nous éprouvons lorsque nous ne sommes pas
à la hauteur devant tous ceux dont nous recherchons l’approbation. C’est ce que ressent
l’enfant qui oublie son texte sur scène lors du spectacle de Noël: le silence lui semble éternel et
ses camarades ricanent sans ménagement. Je me souviens encore de l’atrocité de tels
instants. La honte, c’est aussi ce qu’éprouve un chef d’Etat lorsque des enregistrements
secrets sont publiés, révélant sa grossièreté et ses mensonges; il se sent déshonoré et
coupable aux yeux de tous.
Quel est le contraire de la honte? C’est ce que ressent l’enfant quand il se souvient de son
texte et est applaudi. C’est ce que ressent le chef d’Etat quand il gouverne bien et qu’il est
réélu. Le contraire de la honte, c’est l’honneur. Du moins, c’est habituellement le cas. Mais Paul
était quelqu’un de très inhabituel, et cela devrait être la caractéristique des chrétiens: être des
personnages d’exception. Pour l’apôtre, le contraire de la honte ne consistait pas à recevoir lui-
même les honneurs, mais à ce que Christ soit honoré à travers lui: «Selon ma ferme attente et
mon espérance, je n’aurai honte de rien, mais… la grandeur de Christ sera manifestée.»
Ce que nous aimons détermine ce qui nous fait honte. Si nous aimons que les autres vantent
nos mérites, nous allons éprouver de la honte lorsque ce ne sera pas le cas. Si nous aimons
que l’on vante les mérites de Christ, nous nous sentirons honteux lorsque sa valeur sera
minimisée par notre faute. Paul aimait Christ par-dessus tout (Philippiens 3.7-8): «Ces qualités
qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. Et je
considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de
Jésus-Christ mon Seigneur.»
Quand une chose a beaucoup de valeur pour vous et que vous appréciez sa beauté, sa
puissance ou son caractère unique, vous souhaitez attirer l’attention des autres sur elle et
susciter en eux la même joie. Ainsi, l’objectif de Paul, celui qui faisait toute sa vie, c’était de voir
Christ magnifié. Christ avait une valeur infinie aux yeux de l’apôtre, et son désir le plus ardent
était que les autres perçoivent et savourent à leur tour cette valeur. Voilà ce que signifie
magnifier Christ: montrer toute la grandeur de sa valeur.

La mort, un obstacle à l’exaltation de Dieu?


Imaginons un instant que quelqu’un oppose à Paul l’objection suivante: «Paul, nous voyons bien
à quel point Christ est précieux pour toi en ce moment, à quel point tu apprécies ta communion
avec lui, combien il te fait prospérer dans ton ministère et comment il t’a sauvé d’un naufrage.
Mais que vaudra tout ça à l’instant de la mort? Où se situera la valeur de Christ à ce moment-
là? Si le fait d’être chrétien vient à te coûter la vie, comment pourras-tu alors exalter la valeur
de Christ? Cela ne va-t-il pas, au contraire, te priver de l’élément même (la vie) qui te permet
de le célébrer?»
Voilà pourquoi Paul a précisé, à la fin de Philippiens 1.20, la nature de son espérance: «La
grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine assurance dans mon corps, soit par ma
vie, soit par ma mort.» La mort n’est une menace que dans la mesure où elle fait échec à nos
objectifs les plus chers. Elle suscite la crainte dans la mesure où elle nous prive de ce que nous
chérissons le plus. Mais ce que Paul chérissait le plus, c’était Christ, et son seul but était de
l’exalter. Ainsi, il voyait la mort non comme un élément qui contrariait cet objectif, mais comme
une occasion de le réaliser.
La vie et la mort: ces deux réalités semblent diamétralement opposées, ennemies l’une de
l’autre. Et pourtant, pour Paul – ainsi que pour toutes celles et tous ceux qui ont la même foi
que lui – leur unité est évidente, car la même passion dévorante peut les animer toutes les
deux: la grandeur de Christ peut y être manifestée.
En Philippiens 1.21, Paul résume de façon magistrale son espérance de voir la grandeur de
Christ manifestée dans sa vie comme dans sa mort: «En effet, Christ est ma vie et mourir
représente un gain.» Puis, aux versets Philippiens 1.22-26, il développe les deux membres de
cette déclaration afin de nous montrer plus précisément comment Christ peut être honoré par
notre vie et par notre mort. Nous allons les examiner l’un après l’autre.

Paul et le secret de Pierre


Considérons, tout d’abord, l’affirmation que mourir est un gain. Je me demande si Paul, dans
ses entretiens avec Pierre à Jérusalem, avait évoqué le thème de la mort. Pierre lui avait peut-
être fait part de l’expérience qu’il avait connue lorsque Jésus, après sa résurrection, lui avait
confié: «Quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais;
mais quand tu seras vieux, tu tendras les mains et c’est un autre qui attachera ta ceinture et te
conduira où tu ne voudras pas» (Jean 21.18). L’évangéliste a ajouté l’explication suivante: «Il dit
cela pour indiquer par quelle mort Pierre révélerait la gloire de Dieu» (Jean 21.19). Dieu avait
prévu que Pierre montrerait la grandeur divine par sa mort. Lorsque les deux apôtres ont
confirmé leur association, leur poignée de main et leur regard ont sans aucun doute
communiqué quelle était leur passion commune: célébrer la grandeur de Christ crucifié – le
centre éclatant de la gloire divine – même dans la mort.
Cela dit, comment sommes-nous censés magnifier Christ dans la mort? Autrement dit,
comment pouvons-nous mourir de telle sorte que, dans notre mort, la grandeur inestimable de
la valeur de Christ soit évidente? La réponse de Paul figure premièrement dans le lien logique
qu’il établit entre les versets 20 et 21: il les relie par la locution adverbiale «en effet». Si nous
ne retenons que la partie de l’affirmation relative à la mort, nous obtenons: «Conformément à
ma ferme attente et à mon espérance, la grandeur de Christ sera manifestée dans mon corps
par ma mort. En effet, mourir m’est un gain.» En d’autres termes, si nous expérimentons la
mort comme un gain, nous honorons Christ dans la mort.

Quel gain y a-t-il à mourir?


Comment cela est-il possible? Philippiens 1.23 précise en quoi la mort représentait un gain pour
Paul: «J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur.» La
mort nous amène à une plus grande intimité avec Christ. Si nous partons, c’est pour nous
retrouver en compagnie de notre Sauveur, et cela représente un avantage extraordinaire,
comme l’écrit l’apôtre. Lorsque nous considérons la mort de cette façon-là, affirme-t-il, nous
glorifions Christ. Faire l’expérience du Sauveur comme un gain au sein même de la mort, c’est
célébrer sa grandeur. Cela vaut beaucoup mieux que vivre.
Vraiment? Cela vaut mieux que tous les amis d’étude? Mieux que le fait d’être amoureux? Mieux
qu’un câlin avec vos enfants? Mieux que la réussite professionnelle? Mieux que votre retraite et
vos petits-enfants? Oui. Cela vaut mille fois mieux. Pour ma prédication de candidature au
poste de pasteur que j’occupe actuellement, j’avais choisi ce passage biblique. Cela remonte
au 27 janvier 1980. Mon souhait était de souligner à l’assemblée, au moyen des Ecritures, la
passion unique et dévorante qui guidait ma vie: glorifier Christ en tout, dans la vie comme dans
la mort.
On m’a alors demandé: «La mort est-elle préférable à la vie? Est-ce que partir rejoindre Christ
vaut mieux que de rester ici-bas?» Voici quelle a été ma réponse:
Si je ne croyais pas cela, comment pourrais-je oser aspirer à un ministère pastoral, où
que ce soit? Et je ne parle pas du fait que cette Eglise-ci compte 108 membres âgés
de plus de 80 ans et 171 autres qui ont déjà fêté leurs 65 ans. Je crois, et c’est le
message que j’adresse, en m’appuyant sur toute l’autorité de l’apôtre de Christ, aux
tempes grisonnantes de cette assemblée, que le meilleur est encore à venir! Et je ne
parle pas ici de rentes confortables ou d’appartements de luxe. Je parle de Christ.
Durant les 18 premiers mois de mon ministère, j’ai présidé, en moyenne, un service
funèbre toutes les trois semaines, et j’en ai présidé bien d’autres encore par la suite.
C’était une période remplie de gravité et d’émotions pour le jeune pasteur que j’étais.
Je me suis associé à la douleur de bien des familles en disant adieu à un ami après
l’autre. Et c’était précisément à Dieu qu’ils allaient, nous en étions convaincus.

Apprendre à mourir pour savoir vivre


Jusqu’à présent, ce que nous avons appris de Philippiens 1, c’est que la mort (qu’elle soit due à
des causes naturelles ou à la persécution) est un moyen de montrer la grandeur de Christ. En
effet, si nous souffrons ou mourons sur le chemin du Calvaire, qui est le chemin de l’obéissance
à Christ, le prix payé pour le suivre n’est pas seulement le résultat de l’exaltation de Christ,
mais aussi le moyen de l’exalter. La mort révèle où se situe notre trésor, car notre façon de
mourir dévoile quelle importance a Christ dans notre cœur. Le Seigneur est honoré par ma mort
lorsque, au moment de mourir, je trouve ma satisfaction en lui, c’est-à-dire lorsque
j’expérimente la mort comme un gain parce qu’à travers elle je gagne Christ. Autrement dit, on
ne peut véritablement adorer Christ que dans la mesure où on apprécie sa valeur. Si, dans ma
mort, je l’apprécie plus que la vie, alors ma mort contribuera à sa louange.
Jésus a dit: «Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui
qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi» (Matthieu 10.37). Quand
viendra l’heure où tout nous sera retiré, à l’exception de Christ, nous pourrons le célébrer en
disant: «En lui je possède tous les trésors et plus encore. Mourir est donc un gain pour moi.»
Si nous apprenons à mourir ainsi, nous serons prêts à vivre. Mais si ce n’est pas le cas, nous
gâcherons notre vie. Même le plus âgé d’entre nous doit s’interroger: «Si j’aime vraiment Christ,
comment puis-je célébrer sa grandeur par mon comportement, cet après-midi, ce soir ou au
cours du week-end?» C’est là qu’intervient l’autre moitié de Philippiens 1.21: «Pour moi, vivre,
c’est Christ.»

Vivre, c’est Christ


Que veut dire Paul par l’affirmation: «Pour moi, vivre, c’est Christ»? Il commence à le préciser
au verset Philippiens 1.22: «S’il est utile pour mon œuvre que je vive ici-bas, je ne saurais dire
ce que je dois préférer.» Quelle étrange explication! «Vivre, c’est Christ» devient: «Vivre ici-bas
est utile pour mon œuvre.» Quelle était l’utilité de l’œuvre de Paul? Et comment «vivre Christ»?
Les réponses sont apportées par les versets Philippiens 1.24-26.
Au verset Philippiens 1.22, Paul a écrit: «S’il est utile pour ma tâche que je vive ici-bas, je ne
saurais dire ce que je dois préférer.» Il affirme au verset Philippiens 1.24: «A cause de vous il
est plus nécessaire que je continue à vivre ici-bas.» Par conséquent, il est clair que la vie de
l’apôtre ne portait pas seulement du fruit pour lui-même, mais aussi pour les chrétiens de
Philippes. Ainsi, l’expression «vivre, c’est Christ» devient synonyme de «vivre, c’est produire un
fruit utile à tous». Le verset Philippiens 1.25 définit ensuite quelle est cette œuvre utile à
l’Eglise: « Persuadé de cela, je sais que je demeurerai et que je resterai avec vous tous, pour
votre progrès et votre joie dans la foi.» Nous voyons donc Paul clarifier de plus en plus ce qu’il
entendait par: «Pour moi, vivre, c’est Christ.»
Tout d’abord, cela signifiait que sa vie était consacrée à porter du fruit (Philippiens 1.22). Plus
précisément, cela signifiait qu’elle était consacrée à porter un fruit dont les autres avaient
absolument besoin (Philippiens 1.24). Finalement, cela signifiait qu’elle était consacrée à faire
progresser la foi des autres, afin qu’elle déborde de joie (Philippiens 1.25).
Surgit à présent une question cruciale: «Pourquoi, dans la pensée de Paul, déclarer, d’un côté:
«Pour moi, vivre, c’est Christ» revient-il à dire: «Ma vie est consacrée à votre progrès et votre
joie dans la foi»? Je pense en effet, que, dans le contexte, ces deux déclarations sont
pratiquement synonymes pour lui.

Vivre pour le progrès et la joie dans la foi


Pour être en mesure de saisir cette vérité, nous avons besoin de définir ce qu’est la foi.
Généralement, elle est synonyme de confiance placée dans une personne qui a donné des
preuves suffisantes de sa fiabilité, de ses bonnes dispositions et de sa capacité à pourvoir à
nos besoins. Mais lorsqu’on parle de Jésus-Christ comme objet de notre foi, il y a une
différence: c’est de lui-même dont nous avons besoin. Si nous faisons confiance à Christ
seulement en vue de recevoir des dons de sa part et que nous négligeons de l’accueillir, lui, en
tant que don capable de nous satisfaire pleinement, alors notre foi ne l’honore pas comme
étant notre seul trésor. Cela revient à dire que nous honorons simplement ses dons. Ce sont
eux que nous souhaitons en réalité, pas lui. Ainsi, la foi biblique en Jésus signifie que nous
croyons qu’il nous donnera ce dont nous avons le plus besoin, c’est-à-dire lui-même. Cela
signifie donc que, par essence, la foi doit comprendre un très fort attachement à Christ,
considéré comme supérieur à tous les trésors.
Nous sommes maintenant aptes à comprendre pourquoi les deux objectifs de vie de Paul n’en
faisaient en réalité qu’un. Selon Philippiens 1.20, il aspirait à manifester la grandeur de Christ
dans sa vie et, d’après Philippiens 1.25, il cherchait à contribuer au progrès et à la joie des
Philippiens dans la foi. C’était la raison pour laquelle, pensait-il, Dieu le maintiendrait en vie. Sa
vie avait un seul mot d’ordre: travailler au progrès et à la joie dans la foi.
Nous avons vu que la foi consiste essentiellement dans un attachement très fort à Christ. Le
mot «joie» mentionné au verset 25 («pour… votre joie dans la foi») indique que cet attachement
est joyeux. Et si notre attachement à Christ est empreint de joie, il est magnifié. Nous
retrouvons la passion unique qui animait Paul. En d’autres termes, l’apôtre disait: «Ma vie est
consacrée à produire en vous la grande et unique expérience du cœur par laquelle Christ est
honoré et qui consiste à trouver en lui notre contentement et à nous attacher joyeusement à lui
comme à un bien supérieur à tous les trésors. Voilà ce que je veux dire en affirmant: ‘Pour moi,
vivre, c’est Christ.’ Ce qui fait toute ma vie, c’est votre foi qui célèbre la grandeur de Christ.»

Beaucoup de morts dans la vie chrétienne


Il serait erroné de distinguer la façon dont la mort exalte Christ de la façon dont la vie l’exalte.
En effet, la vie d’un chrétien comprend beaucoup de mises à mort. Paul s’exclamait: «Je meurs
chaque jour» (1 Corinthiens 15.31, traduction littérale). Jésus l’a bien dit: «Si quelqu’un veut
être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me
suive» (Luc 9.23). La vie chrétienne quotidienne est une mort quotidienne. La mort à laquelle je
pense est celle du confort, de la sécurité, de la réputation, de la santé, de la famille, des amis,
des richesses et de l’attachement à la patrie. Tout peut nous être retiré à n’importe quel
moment, dès lors que nous marchons sur le chemin de l’obéissance qui honore Christ. Mourir
quotidiennement à la manière de Paul et nous charger chaque jour de notre croix conformément
au commandement de Jésus, cela équivaut à embrasser cette vie d’abandon afin de gagner
Christ et à considérer que c’est un gain.
En d’autres termes, nous honorons Christ dans la mort en l’estimant supérieur au don de la vie,
et nous l’honorons dans la vie en l’estimant supérieur aux dons de la vie. C’est la raison pour
laquelle Paul utilise la terminologie du gain, en ce qui concerne Christ, aussi bien en rapport
avec la mort qu’avec la vie. Il ne se contente pas de dire: «Mourir m’est un gain», il ajoute:
«Ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de
Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la
connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout,
et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ» (Philippiens 3.7-8).

Célébrer la valeur de Christ par la souffrance et par le plaisir


Pour le chrétien, la vie dans sa totalité consiste à magnifier Christ. Cet objectif peut être atteint
à travers le plaisir aussi bien qu’à travers la souffrance. Nous considérons plus particulièrement
ici la souffrance.
Pourquoi ce choix? Ce n’est pas parce que les chrétiens ne connaîtraient pas, dans leur vie,
ces mille et une petites choses qui agrémentent l’existence, ni parce qu’il leur serait interdit de
les apprécier comme des cadeaux venant de Dieu et de l’en glorifier avec reconnaissance.
Nous devons faire cela, car la Bible nous l’enseigne: «Tout ce que Dieu a créé est bon, et rien
ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne dans une attitude de reconnaissance, car cela est
rendu saint par la parole de Dieu et par la prière» (1 Timothée 4.4-5). Le Seigneur affirme
aussi: «Celui qui offre en sacrifice sa reconnaissance m’honore» (Psaume 50.23).
Si je ne veux pas trop insister sur cet aspect, c’est parce que nous sommes naturellement
enclins à ne voir que le côté plaisant de la vérité. En tant que créatures déchues, nous aimons
le confort et cherchons toujours à justifier notre façon de vivre, axée sur notre propre
protection, notre sécurité personnelle et notre plaisir égoïste. Je peux faire ce constat à propos
de moi-même, et je suis heureux de savoir que tout n’est pas mauvais. Dieu «nous donne tout
avec abondance pour que nous en jouissions» (1 Timothée 6.17).

Le test de la réaction face aux privations


Ce dont je suis plus sûr encore, c’est que la joie la plus intense que nous puissions éprouver en
Dieu survient lorsque nous faisons profiter les autres des dons qu’il nous fait, au lieu de les
amasser égoïstement. Travailler et posséder, c’est une bonne chose. Il vaut encore mieux
travailler et posséder afin de donner aux autres. L’éclat de la gloire divine est plus manifeste
lorsque Dieu nous satisfait en temps de disette que lorsqu’il pourvoit en temps d’abondance.
L’«évangile» de la prospérité, de la santé et de la richesse prêché par certains masque la
beauté de Christ en mettant l’accent sur la beauté de ses dons et en élevant ces derniers au
statut d’idoles. Le monde n’est pas impressionné lorsqu’il voit des chrétiens devenir riches et
remercier Dieu pour cela. En revanche, il est touché lorsqu’il voit que nous trouvons à tel point
notre contentement en Dieu que nous faisons don de nos richesses par amour pour Christ et
considérons que c’est un gain.
Personne n’a jamais affirmé avoir appris les leçons de vie les plus importantes ou avoir vécu la
communion la plus intime avec le Seigneur en des temps d’opulence. Notre relation avec Dieu
s’approfondit dans les périodes de privation. C’est ce qu’il a lui-même voulu. Christ cherche à
être le plus clairement possible honoré dans notre vie, et cela passe par la relation que nous
entretenons avec lui dans les temps de disette. Paul est, une fois de plus, notre modèle: «Nous
avons été accablés à l’extrême, au-delà de nos forces, au point que nous désespérions même
de rester en vie. Nous avions intérieurement accepté notre arrêt de mort afin de ne pas placer
notre confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts» (2 Corinthiens 1.8-9).
Les souffrances de Paul visaient à lui faire clairement comprendre, ainsi qu’à nous, que Dieu, et
Dieu seul, est l’unique trésor permanent. Lorsque tout nous est retiré, à l’exception de Dieu, et
que pour cette raison même nous plaçons davantage notre foi en lui, c’est un gain, et Dieu est
glorifié.

Fuir la souffrance, un moyen de gâcher notre vie


Cette vérité est si importante, pour la vie chrétienne, que nous devrions être attentifs à
l’ampleur de son traitement dans la Bible. Bon nombre de personnes qui se disent chrétiennes
gâchent leur vie en essayant d’échapper au coût de l’amour. Ils ne comprennent pas qu’il vaut
toujours la peine d’en payer le prix. Nous pouvons voir et savourer plus de gloire divine au sein
de la souffrance que dans une fuite qui vise à préserver nos intérêts. Paul l’exprimait ainsi:
«Même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. En
effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute
mesure, un poids éternel de gloire» (2 Corinthiens 4.16-17). Le «moment présent» désigne la
vie terrestre, comparée à l’éternité. Le terme de «légères» qualifie les souffrances et la mort
en comparaison avec l’importance de la joie éternelle dans la présence du Seigneur. Voilà ce
que nous gagnons à rester fermement attachés à Christ. Voilà ce qui nous échappe, dans le
cas contraire.
Le plan de Dieu, c’est que les difficultés contribuent à augmenter notre espérance en relation
avec la gloire de Dieu. Paul déclare que nous avons accès à la grâce par la foi et que «nous
plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part à la gloire de Dieu» (Romains 5.2).
Ensuite, il précise comment cette espérance est préservée et entretenue: «Nous sommes fiers
même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la
victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance» (Romains 5.3-4). Cet espoir
qui prend racine et grandit pour devenir source de satisfaction à travers la souffrance, c’est
«l’espérance de prendre part à la gloire de Dieu» évoquée à Romains 5.2. Nous avons été
créés pour voir et savourer cette gloire, et Dieu, dans son amour, utilisera les épreuves qu’il
faudra pour nous permettre de la savourer plus intensément encore.

La différence entre le sacrifice et le suicide


Il n’est pas malvenu de prier pour être guéris, de prendre des médicaments, de fermer les
portes à clé ou de nous éloigner des émeutes. La Bible ne nous appelle pas au suicide. Nous
jeter du haut d’un temple en citant des versets bibliques promettant que Dieu nous gardera du
danger serait pour le moins présomptueux. C’est lui qui décide à quel moment et à quel endroit
le chemin de l’obéissance va nous entraîner dans la souffrance. Satan joue son rôle dans
l’histoire: il aime nous pourrir la vie et cherche à démolir notre foi. Cependant, Dieu est
souverain sur Satan, et toutes les tentatives diaboliques de porter atteinte aux chrétiens sont
sous son contrôle: il les emploie pour le bien de son peuple et pour la gloire de son nom.
Ainsi, il peut être aussi acceptable de prendre la fuite que de rester sur place. Tel va fuir
l’épreuve et tel autre va affronter l
e danger. A quel moment faut-il prendre la décision de fuir ou de rester? C’est le dilemme qui
se pose à bien des missionnaires, des travailleurs sociaux ou des chrétiens travaillant dans le
domaine séculier, lorsqu’ils sont confrontés à de grandes possibilités et à de grands conflits.
John Bunyan est certainement l’un des hommes qui ont le plus profondément réfléchi à la
question. Il était pasteur et a passé 12 ans en prison. Il y a rédigé Le voyage du pèlerin. Il
aurait pu bénéficier d’une remise en liberté, à condition qu’il accepte de ne plus prêcher. Sa
femme et ses enfants avaient grandement besoin de lui. Du reste, l’une de ses filles était
aveugle. Bunyan était donc confronté à une décision déchirante: «La séparation d’avec ma
femme et mes pauvres enfants a souvent été pour moi pareille au déchirement de ma chair et
de mes os.»20
Voici ce qu’il a écrit à propos de la liberté qu’a le chrétien de fuir le danger ou de l’affronter:
Devrions-nous chercher à fuir? C’est selon notre cœur qu’il nous faut agir à cet égard.
Si notre cœur nous dit de fuir, alors fuyons; s’il nous dit de rester pour affronter
l’épreuve, restons. Tout est possible, sauf le reniement de la vérité. Celui qui part a ses
raisons pour agir de la sorte, tout comme celui qui reste. Le même homme peut tout
aussi bien partir que rester, conformément à l’évolution de l’appel de Dieu sur sa vie et
à l’œuvre qu’il fait dans son cœur. Moïse a fui (Exode 2.15); il est resté
(Hébreux 11.27). David a fui (1 Samuel 19.12); il est resté (1 Samuel 24.8). Jérémie a
fui (Jérémie 37.11-12); il est resté (Jérémie 38:17). Christ s’est retiré (Luc 9.10); il a
affronté les adversaires (Jean 18.1-8). Paul a fui (2 Corinthiens 11.33); il est resté
(Actes 20.22-23)…
Il y a peu de règles établies dans ce cas. La personne concernée est la mieux placée
pour évaluer sa capacité présente et le poids des arguments en faveur de la fuite ou de
la persévérance… Ne fuyons pas par crainte, mais par un mandat divin qui va
permettre l’échappée de plusieurs. Cette porte est ouverte par la providence divine et
la fuite est appuyée par la Parole de Dieu (Matthieu 10.23)… Si donc vous êtes repris
dans votre fuite, ne vous en prenez ni à Dieu ni aux hommes: pas à Dieu, car vous êtes
ses serviteurs et votre vie, avec tout ce qu’elle comporte, lui appartient; pas aux
hommes, car, étant les instruments de Dieu, ils sont utilisés pour votre bien. Avez-vous
fui? Riez. Etes-vous pris? Riez. J’entends par là: réjouissez-vous dans n’importe quelle
situation puisque, de toute manière, Dieu a la situation en main.21

La promesse et le plan de Dieu


Quoi qu’il en soit, la promesse et le plan de Dieu pour celles et ceux qui ne gâchent pas leur vie
sont clairs: «Tous ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ seront persécutés»
(2 Timothée 3.12). Et quand la persécution cesse, les soupirs liés au temps présent restent:
«nous aussi, qui avons pourtant dans l’Esprit un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en
nous-mêmes en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps» (Romains 8.23). Nous
soupirons tous à un moment ou à un autre, comme Paul l’a exprimé: «Comme attristés, et
pourtant nous sommes toujours joyeux» (2 Corinthiens 6.10).
Voilà quelle est la promesse de Dieu. Voilà quel est son plan. Jésus a dit à Paul alors qu’il
souffrait: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse»
(2 Corinthiens 12.9). Cette parole concerne aussi toutes celles et tous ceux qui sont plus
attachés à leur Seigneur qu’à une vie dépourvue de difficultés. Beaucoup de ceux qui se
considèrent comme chrétiens peuvent être incommodés par un tel plan. Ils peuvent même
s’écrier: «Je me fiche pas mal de l’accomplissement de ta puissance! Je souffre! Si tu m’aimes,
sors-moi de là!»
Ce n’est pas ainsi que Paul a réagi, car il savait en quoi consistait l’amour. L’amour, pour Christ,
ne consiste pas à nous mettre en valeur ni à nous rendre la vie facile; il consiste à faire ce qu’il
doit faire, et ce à un prix élevé pour lui (et souvent pour nous), afin de nous permettre de
prendre plaisir à célébrer éternellement sa valeur. Ainsi, Paul a réagi au plan divin de la manière
suivante: «Aussi je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la
puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les
insultes, dans les détresses, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand
je suis faible, c’est alors que je suis fort» (2 Corinthiens 12.9-10).

La joie durable sur le chemin du Calvaire


Quel tragique gâchis lorsque quelqu’un abandonne le chemin du Calvaire, le chemin de l’amour
et de la souffrance! C’est précisément sur ce chemin que se trouvent toutes les richesses de la
gloire de Dieu en Jésus-Christ. C’est là que se savoure la communion la plus exquise avec
notre Seigneur. C’est là que nous découvrons tous les trésors de l’assurance, tous les accès de
joie, les aperçus les plus éblouissants de l’éternité. C’est là que se manifestent les amitiés les
plus nobles, les affections les plus humbles, les gestes de pardon les plus tendres. C’est là que
nous découvrons les trésors les plus précieux de la Parole de Dieu. C’est encore là que nous
faisons monter nos prières les plus ferventes. Toutes ces richesses se trouvent sur le chemin
du Calvaire, celui où Jésus marche avec son peuple. Prenons notre croix et suivons-le! C’est
sur ce chemin, et sur lui uniquement, que Christ devient toute notre vie et que la mort est un
gain. Toutes les autres voies, sans exception, ne mènent qu’à une vie gâchée.
17 A l’époque de Christ, c’était le nom donné au prince des démons, à savoir Satan ou le diable.
18 Dietrich Bonhoeffer, Le prix de la Grâce (Cerf, Labor et Fides, 1985). Le texte original allemand a paru en 1937 sous le titre
Nachfolge.
19 Ibid.
20 John Bunyan, Grace Abounding to the Chief of Sinners (Evangelical Press, 1978), p. 123
21 John Bunyan, «Seasonable Counsels, or Advice to Sufferers», dans The Works of John Bunyan, Vol. 2, éd. George Offor
(Banner of Truth, 1991, orig. 1854), p. 726
5. Le risque: perdre notre vie ou la gâcher
Si nous nous laissons guider par une seule passion, celle de célébrer la grandeur de Christ par
notre vie et par notre mort, et si la vie qui l’honore le plus est celle de l’amour qui coûte, alors
l’existence est synonyme de risque, et le risque est une bonne chose. Le fuir conduit à une vie
gâchée.

Qu’est-ce que le risque?


Ma définition du risque est très simple: c’est un acte qui nous expose à d’éventuelles pertes ou
blessures. En prenant un risque, nous pouvons perdre de l’argent, nous pouvons perdre la face,
nous pouvons perdre notre santé ou même notre vie. Et le pire, c’est qu’en prenant un risque,
nous pouvons mettre la vie des autres en danger, et pas seulement la nôtre. Leur vie est aussi
en jeu. Cela signifie-t-il qu’une personne pleine de sagesse et d’amour ne va jamais prendre de
risque? Est-il sage de nous exposer au dénuement? Est-ce faire preuve d’amour que de mettre
la vie des autres en danger? Perdre notre vie, est-ce synonyme de la gâcher?
Cela dépend. Bien sûr, nous pouvons gâcher notre vie en péchant de mille et une façons et finir
par en mourir. Dans ce cas, perdre notre vie est synonyme de la gâcher. Mais ce n’est pas
toujours le cas. Qu’en est-il si les circonstances sont telles que le refus de prendre des risques
met notre vie en péril? Il n’est pas toujours sage de jouer la carte de la sécurité. Et que penser
d’une prise de risque réussie dont les bénéfices profiteraient à plusieurs alors que son échec ne
serait préjudiciable qu’à nous-mêmes? Ce n’est pas faire preuve d’amour que de privilégier la
sécurité et le confort quand nous pourrions contribuer à accomplir quelque chose de grandiose
pour la cause de Christ et pour le bien d’autrui en acceptant de prendre un risque.

Le risque fait partie intégrante de la vie


Pourquoi le risque? A cause de l’ignorance. Sans ignorance, il n’y aurait pas de risque. Le
risque est possible parce que nous ignorons l’issue des événements. Cela signifie que Dieu ne
peut pas prendre de risques22. Il connaît en effet le résultat de tous ses décrets avant qu’ils ne
soient exécutés. Voilà ce qui fait la différence entre le Dieu vivant et les idoles des nations
(Esaïe 41.23; 42.8-9; 44.6-8; 45.21; 46.8-11; 48.3). Etant donné qu’il connaît le résultat de ses
actions avant qu’elles ne se produisent, ses plans sont faits en conséquence. Son omniscience
élimine toute possibilité de courir un risque.23
En revanche, il en va tout autrement en ce qui nous concerne. Nous ne sommes pas Dieu; nous
sommes ignorants. Nous ignorons ce qui se produira demain. Dieu ne nous livre pas le détail de
ses intentions pour nous concernant la journée de demain ni les cinq ans à venir. C’est donc
évident: il a voulu que nous menions notre vie en restant dans l’ignorance et dans l’incertitude
quant aux résultats de nos actes.
Il déclare, par exemple, en Jacques 4.13-15:
«A vous maintenant, qui dites: Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y
passerons une année, nous y ferons des affaires et nous gagnerons de l’argent», vous
qui ne savez pas ce qui arrivera demain! En effet, qu’est-ce que votre vie? C’est une
vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît ensuite. Vous devriez dire, au
contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela.»
Vous ignorez si votre cœur ne va pas cesser de battre avant que vous n’ayez achevé la lecture
de ce chapitre. Nous ignorons si, dans le courant de la semaine prochaine, un conducteur de la
voie opposée ne va pas nous percuter de plein fouet; ou si la nourriture prise au restaurant ne
contient pas de virus mortel; ou si une rupture d’anévrisme ne va pas nous laisser paralysés
avant la fin de la semaine; ou encore si un homme ne va pas utiliser son arme contre nous dans
un centre commercial. Nous ne sommes pas Dieu. Nous ignorons ce qui va se passer demain.

Le mythe de la sécurité
Le risque fait donc partie intégrante de notre vie dans sa finitude. Nous ne pouvons y échapper,
même si nous le désirons. L’ignorance et l’incertitude quant à l’avenir font partie de notre
bagage de naissance. Tous nos plans peuvent échouer en raison de milliers de facteurs
inconnus, que nous restions chez nous sous la couette ou que nous prenions l’autoroute.
L’un de mes objectifs est de renverser le mythe de la sécurité afin de nous libérer, pour ainsi
dire, du mirage de la sécurité. En effet, c’est bien d’un mirage qu’il s’agit. La sécurité n’existe
pas. Quelle que soit la direction empruntée, nous nous trouvons inévitablement exposés à des
facteurs inconnus, à des éléments qui échappent à notre contrôle.
Quelle ironie tragique! Le mirage de la sécurité nous fait prendre quotidiennement des risques
pour notre bénéfice personnel mais, lorsqu’il s’agit d’emprunter le chemin d’amour du Calvaire
et de prendre des risques pour le bien des autres, il nous paralyse. Nous nous laissons berner
et imaginons que cela pourrait mettre en péril notre sécurité, alors que celle-ci n’est même pas
réelle. Comment est-ce que je compte briser le mythe de la sécurité et nous dégager de son
emprise? En démontrant par la Bible elle-même qu’il est juste de prendre des risques pour la
cause de Christ, et que ne pas le faire est synonyme de vie gâchée.

«Que l’Eternel fasse ce qui lui semblera bon»


Considérons le contexte de 2 Samuel 10. Les Amalécites avaient outragé les messagers
d’Israël et s’étaient rendus odieux à David. Afin de se protéger, ils avaient enrôlé des Syriens
pour combattre à leurs côtés contre Israël. Joab, le chef de l’armée d’Israël, s’était retrouvé
cerné, avec les Amalécites d’un côté et les Syriens de l’autre. Il avait alors divisé ses troupes
et chargé son frère Abischaï de mener une partie d’entre elles au combat, prenant lui-même le
commandement de l’autre.
Au verset 2 Samuel 11, ils se font le serment de s’aider l’un l’autre. Puis ces paroles
magnifiques sont prononcées: «Sois fort, montrons du courage pour notre peuple et pour les
villes de notre Dieu, et que l’Eternel fasse ce qui lui semblera bon!» Que signifiaient les mots
«que l’Eternel fasse ce qui lui semblera bon»? Simplement que Joab avait pris des décisions
stratégiques pour les villes du peuple de Dieu, mais qu’il en ignorait les résultats. N’ayant pas
reçu de révélation spécifique de la part de Dieu, il avait dû faire un choix fondé sur une sagesse
sanctifiée. Soit il décidait de prendre des risques, soit il prenait la fuite. Il a fait son choix et s’en
est remis à Dieu pour les conséquences. C’était ce qu’il fallait faire.

«Si je dois périr, je périrai»


L’histoire de la reine Esther est un autre exemple de prise de risque courageuse pour l’amour et
pour la gloire de Dieu. Mardochée vivait au Ve siècle avant notre ère, pendant l’exil des Juifs. Il
avait une jeune cousine orpheline du nom d’Esther qu’il avait adoptée comme sa fille. Elle avait
grandi, était devenue une très belle femme et avait été choisie par le roi perse Assuérus pour
devenir la reine. Haman, l’un des principaux princes de la cour, détestait Mardochée ainsi que
tous les Juifs, et il a persuadé le roi de proclamer un décret visant leur extermination.
Mardochée a prié Esther de comparaître devant le roi afin de plaider en faveur de son peuple.
Esther connaissait la loi royale qui lui interdisait de s’approcher du roi à moins d’y avoir été
préalablement conviée. La sanction était la mise à mort immédiate, sauf si le roi tendait son
sceptre. Mais elle savait aussi que la vie d’autres personnes était en jeu. Elle a donc envoyé la
réponse que voici à Mardochée (Esther 4.15-16):
«Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse et jeûnez pour moi! Ne mangez et
ne buvez rien pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je respecterai un tel
jeûne avec mes servantes, et c’est dans ces dispositions que je pénétrerai chez le roi:
j’enfreindrai la loi et, si je dois mourir, je mourrai.»
«Si je dois périr, je mourrai.» Que signifient ces mots? Tout simplement qu’Esther ignorait tout
du résultat de son action. N’ayant reçu de la part de Dieu aucune révélation particulière, elle a
pris une décision fondée sur sa sagesse, sur son amour pour son peuple et sur sa confiance en
Dieu. Soit elle prenait un risque, soit elle prenait la fuite. Elle ignorait totalement l’issue des
événements. Ainsi, elle a fait un choix dont elle a remis les conséquences à Dieu. «Si je dois
périr, je mourrai.» C’était la bonne décision.

«Nous ne servirons pas tes dieux»


Prenons un dernier exemple tiré de l’Ancien Testament. La scène se passe à Babylone où le
peuple juif est alors en exil. Nebucadnetsar règne. Il fait ériger une statue en or et ordonne à
tout le peuple de s’incliner devant elle au son des trompettes. Or, Schadrac, Méschac et Abed-
Nego s’y opposent, car ils n’adorent que le seul vrai Dieu, celui d’Israël. Sur ce, Nebucadnetsar
les menace de les jeter dans la fournaise ardente, s’ils refusent de s’exécuter. Voici leur
réponse (Daniel 3.16-18):
C’était de la folie pure que d’affirmer: «Nous n’avons pas besoin de te répondre là-
dessus. Notre Dieu, celui que nous servons, peut nous délivrer de la fournaise ardente,
et il nous délivrera de ton pouvoir, roi. Et même s’il ne le faisait pas, sache, roi, que
nous ne servirons pas tes dieux et que nous n’adorerons pas la statue en or que tu as
dressée.»
Ils ignoraient comment les choses tourneraient. Dans un certain sens, ils disaient la même
chose qu’Esther: «Si nous devons périr, nous périrons.» A l’exemple de Joab et d’Abischaï, ils
s’en sont remis à Dieu pour le résultat final: «Que l’Eternel fasse ce qui lui semblera bon.»
C’était ce qu’il fallait faire. Il est juste de prendre des risques pour la cause de Dieu.

«Je suis prêt à mourir pour le nom du Seigneur Jésus»


Paul est le grand preneur de risques du Nouveau Testament. Imaginez-le sur le chemin de
Jérusalem après avoir souffert des années durant, au nom de Christ, dans presque tous ses
lieux de séjour. Il s’en était remis au Saint Esprit pour se rendre à Jérusalem (Actes 19.21). Il
avait recueilli des fonds destinés aux pauvres et souhaitait s’assurer de l’équité de leur
répartition. Mais quand il est arrivé à Césarée, un prophète du nom d’Agabus, descendu de
Judée, s’est lié symboliquement les mains et les pieds avec la ceinture de Paul et a dit ceci
(Actes 21.11): «Voici ce que déclare le Saint-Esprit: ‘L’homme à qui appartient cette ceinture,
les Juifs l’attacheront de la même manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des non-
Juifs.’»
En entendant cela, les croyants ont supplié Paul d’annuler sa visite à Jérusalem, mais il leur a
répondu: «Que faites-vous là à pleurer et à me briser le cœur? Je suis prêt non seulement à
être emprisonné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus»
(Actes 21.13). Actes 21.14 révèle que ses amis ont fini par céder: «Comme il ne se laissait pas
persuader, nous n’avons pas insisté et avons dit: ‘Que la volonté du Seigneur soit faite!’»
En d’autres termes, Paul était convaincu que son séjour à Jérusalem était nécessaire pour la
cause de Christ. Il ignorait les détails de la tournure que prendraient les événements.
Arrestation et souffrance, sûrement. Et après? La mort? La prison? L’exil? Personne ne savait.
Que restait-il à dire? Ils sont tous parvenus à la même conclusion: «Que la volonté du Seigneur
soit faite!» ou, pour emprunter les paroles de Joab: «Que l’Eternel fasse ce qui lui semblera
bon.» C’était ce qu’il fallait faire.

«De ville en ville… des souffrances m’attendent»


En fait, toute la vie de Paul a consisté à prendre des risques élevés les uns après les autres.
En Actes 20.23, il a dit ceci: «De ville en ville, l’Esprit saint m’avertit que des liens et des
souffrances m’attendent», mais il ne savait jamais sous quelle forme ces difficultés se
présenteraient, ni à quel moment ou par le biais de quelle personne. Paul avait décidé de
risquer sa vie à Jérusalem, pleinement conscient du danger qui le guettait. Ce qu’il avait
précédemment enduré ne lui laissait aucun doute sur ce qui pouvait se produire à Jérusalem
(2 Corinthiens 11.24-28):
Cinq fois j’ai reçu des Juifs les quarante coups moins un, trois fois j’ai été fouetté, une
fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans la mer.
Fréquemment en voyage, j’ai été en danger sur les fleuves, en danger de la part des
brigands, en danger de la part de mes compatriotes, en danger de la part des non-
Juifs, en danger dans les villes, en danger dans les déserts, en danger sur la mer, en
danger parmi les prétendus frères. J’ai connu le travail et la peine, exposé à de
nombreuses privations de sommeil, à la faim et à la soif, à de nombreux jeûnes, au
froid et au dénuement. Et, sans parler du reste, je suis assailli chaque jour par le souci
que j’ai de toutes les Eglises.
Que faut-il comprendre par là? Paul ne savait jamais d’où viendrait le prochain coup. Chaque
jour il mettait sa vie en danger pour la cause de Christ. En effet, les routes n’étaient pas
sécurisées. De plus, il ne pouvait compter sur ses propres compatriotes, les Juifs. Les païens
n’étaient pas davantage une valeur sûre. Les villes n’étaient pas sans risque. Le désert n’était
pas un lieu sûr. La mer n’était pas sans danger. Paul n’était même pas à l’abri chez ses soi-
disant frères chrétiens. La sécurité était un mirage. Elle n’existait pas pour l’apôtre.
Un choix s’offrait à Paul: soit il gâchait sa vie, soit il vivait en prenant des risques. Le choix de
prendre des risques a été délibéré: «Je ne considère pas ma vie comme précieuse, pourvu que
j’accomplisse avec joie ma course et le ministère que le Seigneur Jésus m’a confié: annoncer la
bonne nouvelle de la grâce de Dieu» (Actes 20.24). Paul ne savait jamais ce que lui réservait la
journée, mais le chemin du Calvaire l’appelait. Voilà pourquoi il était prêt à risquer sa vie chaque
jour. Et il a fait le bon choix.

«S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi»


Craignant de nous voir supposer que cette vie de prise de risque lui était exclusivement
réservée, Paul a pris soin d’informer les jeunes chrétiens qu’ils seraient en proie à des
difficultés de diverses natures. Après avoir fondé de nouvelles Eglises au cours de son premier
voyage missionnaire, il est revenu quelques mois plus tard «fortifier l’esprit des disciples, les
encourager à persévérer dans la foi» et leur dire que «c’est à travers beaucoup de difficultés
qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu» (Actes 14.22). Dans sa lettre à la jeune Eglise
de Thessalonique, il a exprimé son inquiétude que les croyants «soient ébranlés au milieu des
difficultés présentes» et leur a déclaré: «Vous le savez vous-mêmes, c’est à cela que nous
sommes destinés» (1 Thessaloniciens 3.3). Autrement dit, vivre en chrétien, c’est être appelé à
prendre des risques.
Jésus est très clair sur ce point. Il a dit, par exemple, en Luc 21.16: «Vous serez trahis même
par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis, et l’on fera mourir plusieurs
d’entre vous.» Plusieurs est ici le mot clé. «On fera mourir plusieurs d’entre vous»: cette
affirmation plonge la vie des disciples ici-bas dans une grande incertitude. Certes, tous ne
mourront pas pour la cause de Christ, mais tous ne resteront pas en vie non plus. Certains
mourront, et d’autres vivront. Voilà ce que je veux dire en parlant de risque. Cette ignorance
face à la tournure des événements dans notre vie terrestre est voulue par Dieu, c’est pourquoi
sa volonté est que nous prenions des risques pour la cause de Christ.
La vie n’a pas été facile pour Jésus, et il a déclaré qu’elle serait dure pour ses disciples aussi:
«Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: ‘Le serviteur n’est pas plus grand que son
seigneur.’ S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s’ils ont gardé ma parole, ils
garderont aussi la vôtre» (Jean 15.20). Aussi Pierre a-t-il averti les Eglises que les épreuves
étaient chose normale: «Mes bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi
vous pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. Réjouissez-vous, au
contraire, de la part que vous prenez aux souffrances de Christ, afin d’être aussi dans la joie et
dans l’allégresse lorsque sa gloire sera dévoilée. Si vous êtes insultés à cause du nom de
Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous»
(1 Pierre 4.12-14).

Devenir chrétien synonyme de risquer votre vie


Les trois premiers siècles de l’Eglise nous ont laissé un modèle de croissance sous la menace.
Stephen Neill écrit: «Indubitablement, sous l’Empire romain, les chrétiens n’avaient aucun droit
légal d’exister et étaient soumis à l’une des sanctions les plus rigoureuses de la loi… Chaque
chrétien savait que, tôt ou tard, il pouvait être amené à témoigner de sa foi, et ce au prix même
de sa vie.»24 Ce «pouvait» représentait le risque, un risque toujours présent. «Peut-être allons-
nous mourir parce que nous sommes chrétiens, peut-être pas. C’est un risque que nous
prenons»: voilà quelle était l’attitude courante. Devenir chrétien dans de telles conditions
représentait un risque, et il fallait le prendre.
En fait, ce qui a suscité l’admiration du monde païen, c’était l’amour des chrétiens qui les
amenait à honorer Christ en dépit du risque que cela représentait. L’empereur romain Julien
l’Apostat (332-363 apr. J.-C.), qui souhaitait donner un souffle nouveau au paganisme, a
assisté au contraire à un engouement pour le christianisme. Frustré, il a rédigé contre ces
«athées» (ceux qui, au lieu de croire dans les divinités romaines, avaient placé leur foi en
Jésus-Christ) la plainte suivante:
L’athéisme [c’est-à-dire la foi chrétienne] a nettement progressé grâce à l’hospitalité
démontrée à l’égard des étrangers et au soin apporté à l’enterrement des défunts.
C’est un scandale de ne pas trouver un seul mendiant juif et de voir ces impies
Galiléens prendre soin non seulement de leurs pauvres, mais aussi des nôtres, alors
que les nôtres attendent en vain l’aide que nous devrions leur apporter.25
Suivre Christ, cela a un coût. Le risque est partout présent. Mais comme nous l’avons vu au
chapitre 3, le risque est le moyen même de faire briller de façon plus éclatante encore la valeur
de Christ.

Comment gâcher 40 ans et des milliers de vies


Que se passe-t-il lorsque le peuple de Dieu reste prisonnier du leurre attrayant de la sécurité?
Que se passe-t-il lorsqu’il cherche à fonder son existence sur ce mirage? Des vies sont
gâchées. Vous rappelez-vous un moment où cela s’est produit?
Cela faisait moins de trois ans que le peuple d’Israël avait été libéré d’Egypte par la puissante
main de Dieu. Il se trouvait à présent aux abords de la terre promise. L’Eternel dit à Moïse:
«Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je donne aux Israélites. Tu
enverras un homme issu de chacune des tribus de leurs ancêtres. Ils seront choisis parmi leurs
princes» (Nombres 13.2). Moïse a donc envoyé Caleb et Josué, ainsi que dix autres hommes.
Quarante jours plus tard, ils sont revenus chargés d’énormes grappes de raisin, suspendues à
une perche tenue par deux d’entre eux. Caleb a lancé à son peuple un appel rempli d’espoir:
«Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs» (Nombres 13.30), mais les
autres ont protesté: «Nous ne pouvons pas monter contre ce peuple, car il est plus fort que
nous» (Nombres 13.31).
Caleb n’est pas parvenu à renverser le mythe de la sécurité. Le peuple s’accrochait à ce
mirage attrayant, à l’idée qu’il existerait une façon de vivre sûre en dehors du chemin
d’obéissance qui honore Dieu. Il a murmuré contre Moïse et Aaron et a décidé de retourner en
Egypte. Josué a tenté de lui faire prendre conscience de son égarement (Nombres 14.7-9):
Le pays que nous avons parcouru, pour l’explorer, est un pays très bon, excellent. Si
l’Eternel nous est favorable, il nous y conduira et nous le donnera: c’est un pays où
coulent le lait et le miel. Seulement, ne vous révoltez pas contre l’Eternel et n’ayez pas
peur des habitants de ce pays, car nous ne ferons d’eux qu’une bouchée. Ils n’ont plus
de protection et l’Eternel est avec nous. N’ayez pas peur d’eux!»
Cependant, il n’est pas non plus parvenu à briser le mythe de la sécurité. Le peuple était
imprégné de la notion illusoire d’un monde sûr. Il a cherché à lapider Caleb et Josué. Le
résultat? Des milliers de vies gâchées et des années perdues. Le refus de prendre le risque de
combattre les géants du pays de Canaan était sans aucun doute une erreur. Quel gâchis nous
provoquons lorsque nous refusons de risquer notre vie pour la cause de Dieu!

Et vous dans tout ça?


Le risque est une bonne chose, et cela n’a rien à voir avec un éventuel succès que Dieu aurait
promis de nous assurer dans toutes nos entreprises. Nous ne disposons d’aucune promesse
garantissant que chaque effort pour la cause de Christ sera une réussite, du moins à court
terme. Jean-Baptiste a pris le risque de dénoncer l’adultère du roi Hérode lorsque celui-ci a
divorcé d’avec sa femme afin d’épouser l’épouse de son frère. A cause de cela, il a été
décapité. Pourtant, il avait bien fait de risquer sa vie pour Dieu et pour la vérité. Jésus ne lui a
fait aucun reproche à ce sujet; au contraire, il a fait de lui un bel éloge (Matthieu 11.11).
Paul a pris le risque d’aller à Jérusalem afin de parachever son ministère auprès des pauvres. Il
a été battu, puis emprisonné pendant deux ans, avant d’être amené à Rome pour y être
finalement exécuté. Il a eu raison de risquer sa vie pour la cause de Christ. Songez aux
nombreuses tombes que l’on trouve, en Afrique et en Asie, parce que des milliers de jeunes
missionnaires ont été libérés du leurre de la sécurité par la puissance du Saint-Esprit et sont
partis, au risque de leur vie, pour révéler la valeur de Christ aux peuples non évangélisés du
monde!
Qu’en est-il de vous? Etes-vous prisonnier (prisonnière) du mirage de la sécurité, paralysé(e)
au point d’être dans l’incapacité de prendre le moindre risque pour Dieu? Ou avez-vous, au
contraire, été libéré(e) par la puissance du Saint-Esprit du mythe du confort et de la sécurité de
l’Egypte? Si vous êtes un homme, vous arrive t-il de dire, à la manière de Joab: «Pour la gloire
de son nom, je vais essayer! Et que l’Eternel fasse ce qui lui semble bon»? Si vous êtes une
femme, dites-vous parfois, à l’instar d’Esther: «Pour l’amour de Christ, je vais essayer! Et si je
dois périr, je périrai»?

La mauvaise prise de risque


Encourager les chrétiens à prendre des risques présente plus d’un danger. J’en ai déjà
mentionné un au chapitre 4: nous pouvons devenir tellement préoccupés par le reniement de soi
qu’il nous est impossible de savourer les plaisirs de la vie accordés par Dieu pour notre bien.
Un autre danger, pire que le précédent, consiste à être attirés par une vie de risque pour des
motifs purement égoïstes liés à l’autoexaltation. L’adrénaline de l’héroïsme commence à
monter. Nous nous permettons de mépriser le paresseux et le lâche en nous croyant
supérieurs. Nous avons tendance à considérer le risque comme une sorte de justification qui
nous rendrait acceptables devant Dieu. Ce qui nous fait, hélas, défaut au milieu de tous ces
égarements, c’est la foi enfantine dans l’autorité souveraine de Dieu sur le monde et dans son
amour victorieux.
Lorsque je parle de prendre des risques pour la cause de Dieu, je tiens pour établi que notre
motivation n’est ni l’héroïsme, ni le goût de l’aventure, ni un courage mû par la confiance en
nous-mêmes, ni le désir de gagner la bonté divine par nos mérites, mais la foi en Jésus-Christ,
le Fils de Dieu, celui qui accorde toutes les ressources nécessaires, qui nous satisfait
pleinement et est maître sur toutes choses.
Si nous sommes prêts à risquer de perdre la face pour la cause de Christ, c’est parce que
nous croyons que Dieu, dans son amour, relèvera un jour notre tête et vengera notre cause. Si
nous sommes prêts à risquer de perdre de l’argent pour la cause de l’Evangile, c’est parce que
nous sommes convaincus que nous avons un trésor permanent dans le ciel. Si nous sommes
prêts à risquer de perdre la vie dans ce monde, c’est parce que nous avons foi en la promesse
que celui qui perd sa vie ici-bas la retrouvera dans le temps à venir.
Cela n’a rien à voir avec l’héroïsme ou la confiance en soi. Quand nous prenons le risque de
perdre la face, de perdre de l’argent, de perdre la vie simplement parce que nous croyons que
Dieu nous viendra toujours en aide et utilisera finalement nos pertes pour nous rendre plus
heureux dans sa gloire, ce n’est pas nous qui sommes loués pour notre courage; c’est Dieu
seul qui reçoit la gloire pour la manière dont il agit. Ainsi, la prise de risque souligne la grandeur
de Dieu et non la nôtre.
Cela dit, attention à ne pas présumer de ce fondement pour l’intrépidité! En effet, nous sommes
prompts à prendre des risques pour de mauvaises raisons. Sans Christ, nous sommes tous
des légalistes au cœur zélé, empressés de régler nos propres affaires ou désireux de nous
occuper des affaires de Dieu, mais à notre manière, afin de faire la démonstration de nos
capacités. Etant donné cette tendance qui est la nôtre, nous avons grand besoin de protection.
Dieu nous a donné une autre façon de rechercher le risque: «avec la force que Dieu
communique, afin qu’en tout Dieu reçoive la gloire qui lui est due à travers Jésus-Christ»
(1 Pierre 4.11). La manière dont Dieu nous communique sa force, c’est par la foi en ses
promesses. Chaque perte que nous risquons pour révéler la valeur de Christ, Dieu promet de
nous la rendre au centuple au travers de la communion pleinement satisfaisante que nous avons
avec lui.

La promesse de Dieu pour la prise de risque


J’ai déjà cité dans ce chapitre le verset de Luc 21.16 où Jésus dit à ses disciples: «On fera
mourir plusieurs d’entre vous», mais je n’ai pas fait mention de la promesse qui suit: «Vous
serez détestés de tous à cause de mon nom, mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera
perdu» (Luc 21.17-18). C’est un de ces paradoxes troublants que l’on rencontre dans les
Ecritures: «On fera mourir plusieurs d’entre vous… mais pas un seul cheveu de votre tête ne
sera perdu»! Que sommes-nous censés comprendre? Quel message Jésus cherche-t-il à nous
communiquer lorsqu’il déclare: «Allez-y, prenez le risque de l’obéissance! On fera mourir
plusieurs d’entre vous, mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu»?
Je pense que le meilleur commentaire de ces versets se trouve en Romains 8.35-39:
«Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la
persécution, la faim, le dénuement, le danger ou l’épée? De fait, il est écrit: C’est à
cause de toi qu’on nous met à mort à longueur de journée, qu’on nous considère,
comme des brebis destinées à la boucherie. Au contraire, dans tout cela nous sommes
plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. En effet, j’ai l’assurance que ni la
mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances,
ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de
l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.»
Comparons ces paroles, terribles et merveilleuses à la fois, avec celles prononcées par Jésus:
«On fera mourir plusieurs d’entre vous… mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu.»
Tout comme Jésus, Paul affirme que l’amour que Christ a pour nous n’élimine pas les difficultés.
Au contraire, notre attachement à Christ est porteur de souffrance. Paul pose lui-même une
question au verset Romains 8.35:
«Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution, la
faim, le dénuement, le danger ou l’épée?» Il apporte la réponse: rien ni personne!
Toutefois, ne passons pas à côté de ce qu’implique sa question. La raison pour laquelle ces
choses ne nous sépareront pas de l’amour de Christ ne réside pas dans le fait qu’elles
n’arrivent jamais à ceux qui sont aimés de Dieu. Elles leur arrivent effectivement, la citation par
l’apôtre du Psaume 44.23 le confirme: «Mais c’est à cause de toi qu’on nous met à mort à
longueur de journée, qu’on nous considère comme des brebis destinées à la boucherie.» En
d’autres termes, l’amour de Christ pour nous ne nous épargne pas la souffrance. Le risque est
réel. La vie chrétienne n’est pas une vie où tout est rose. Certes, elle n’est pas sans joie, mais
elle n’est pas non plus sans douleur.

Dieu pourvoit-il réellement à tous nos besoins?


Il y a un petit mot très important au verset Romains 8.37: «Dans tout cela nous sommes plus
que vainqueurs.» Nous sommes plus que vainqueurs dans nos difficultés, et non parce que
nous y échappons. Les propos de Paul s’accordent donc avec ceux de Jésus: «On fera mourir
plusieurs d’entre vous.» L’obéissance présente un risque, mais il est juste de prendre des
risques pour Dieu. Certains de ces risques sont mentionnés au verset Romains 8.35:
* la détresse: les troubles et souffrances que nous devons affronter, selon Paul, dans notre
périple vers le ciel (Actes 14.22);
* l’angoisse: les calamités génératrices de stress qui menacent de nous briser
(2 Corinthiens 6.4; 12.10);
* la persécution: l’opposition active des ennemis de l’Evangile (Matthieu 5.11-12);
* le danger: les menaces de toute sorte contre le physique, le psychique et la famille
(2 Corinthiens 11.26);
* l’épée: l’arme qui a tué Jacques (Actes 12.2);
* la faim, le dénuement: le manque de nourriture et d’habits.
J’ai placé ces deux risques en dernière position parce ce sont eux qui nous posent le plus
problème. Jésus a déclaré (Matthieu 6.25, 31-33):
Ne vous inquiétez pas de ce que vous mangerez et boirez pour vivre, ni de ce dont vous
habillerez votre corps. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que
le vêtement? Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas: «Que mangerons-nous? Que
boirons-nous? De quoi serons-nous vêtus?» En effet… votre Père céleste sait que
vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et toutes ces
choses vous seront données en plus.
Que faut-il donc croire? Les chrétiens sont-ils sujets à la famine et au dénuement ou Dieu va-t-il
pourvoir à «toutes ces choses» dès qu’ils en auront besoin? Les chrétiens peuvent-ils avoir à
faire face à la pénurie, à la faim ou au dénuement? Les plus grands croyants ont été dépouillés
et exposés à la famine. Hébreux 11.37-38 affirme: «Ils ont été lapidés, sciés, [mis à l’épreuve].
Ils sont morts tués par l’épée. Ils sont allés d’un endroit à l’autre, habillés de peaux de brebis
ou de chèvre, privés de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne. Ils
erraient dans les déserts et les montagnes, dans les grottes et les abris de la terre.» Les
privations et souffrances rencontrées par ces croyants ne tenaient pas à leur incrédulité. Il
s’agissait, au contraire, de personnes fidèles «dont le monde n’était pas digne».

Tous nos besoins… pour sa volonté et notre bonheur


Que voulait dire Jésus lorsqu’il affirmait que «toutes ces choses» (la nourriture et les
vêtements) nous seraient données dès lors que nous rechercherions le royaume de Dieu en
premier? La même chose que lorsqu’il déclarait: «On fera mourir plusieurs d’entre vous. Vous
serez détestés de tous à cause de mon nom, mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera
perdu» (Luc 21.16-18). Ce qu’il voulait dire, c’est que nous disposons absolument de tout ce
dont nous avons besoin pour accomplir sa volonté et pour connaître le bonheur éternel et
suprême en lui.
Quelle est la quantité de nourriture et de vêtements nécessaire? Nous devrions nous
demander: «Nécessaire à quoi?» Nécessaire à notre confort? Non. Jésus n’a pas promis une
vie de confort. Nécessaire pour nous épargner la honte? Non. Jésus nous a demandé de
supporter la honte pour l’amour de son nom et avec joie. Nécessaire pour nous permettre de
rester en vie? Non. Il ne nous a jamais promis de nous épargner la mort. La persécution atteint
les croyants. Certains chrétiens sont exécutés tandis que d’autres meurent de maladie. C’est
ce qui a amené Paul à écrire: «Nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons
en nous-mêmes en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps» (Romains 8.23).
Ce que Jésus voulait dire, c’est que notre Père céleste ne permettra jamais que nous soyons
testés au-delà de nos forces (1 Corinthiens 10.13). En tant qu’enfants de Dieu, si nous avons
vraiment besoin d’un morceau de pain pour garder notre foi au milieu de l’épreuve du cachot et
de la famine, nous le recevrons. Cela dit, Dieu ne nous a pas promis une quantité de nourriture
suffisante pour assurer notre confort ou notre maintien en vie; il a promis la quantité suffisante
pour nous permettre de lui faire confiance et d’accomplir sa volonté.26

Je peux tout par Christ, y compris vivre dans la privation


Lorsque Paul a fait la promesse suivante: «Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins
conformément à sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ» (Philippiens 4.19), il venait juste de
déclarer: «Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l’abondance. Partout et en toutes
circonstances j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans
le besoin. Je peux tout par celui qui me fortifie, Christ» (Philippiens 4.12-13). «Je peux tout»
signifie: «Je peux supporter la faim par celui qui me fortifie. Je peux supporter d’être privé de
nourriture et de manquer de vêtements par celui qui me fortifie.» En effet, c’est bien ce qu’a
promis Jésus: il ne nous délaissera pas et ne nous abandonnera pas (Hébreux 13.5). Si nous
avons faim, il sera notre pain de vie éternel. Si nous avons honte de notre dénuement, il sera
notre parfait apparat de justice. Et si, sous la torture, nous sommes amenés à hurler dans
notre agonie, il nous empêchera de maudire son nom et restaurera notre corps meurtri pour
qu’il connaisse une beauté éternelle.

La prise de risque et le triomphe de l’amour divin


Rien ne nous séparera jamais de l’amour de Christ: voilà notre réconfort et notre assurance
dans toutes nos prises de risque pour Christ. Paul demandait: «Qui nous séparera de l’amour
de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger ou
l’épée?» (Romains 8.35). Sa réponse était négative. Autrement dit, aucune misère
expérimentée par un chrétien authentique n’est synonyme d’interruption de l’amour de Christ
pour lui. L’amour de Dieu triomphe de n’importe quelle misère. Romains 8.38-39 l’affirme on ne
peut plus clairement: «En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les
dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune
autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre
Seigneur.»
L’issue de chaque prise de risque, même si elle entraîne la mort, c’est le triomphe de l’amour
divin. C’est cette conviction qui nous libère et nous permet de risquer notre vie pour la cause de
Christ. Il n’est absolument pas question d’héroïsme, de goût de l’aventure, de courage
personnel, ni même d’efforts visant à gagner la faveur divine. Ce qui est en cause, c’est une foi
enfantine dans le triomphe de l’amour divin, la conviction qu’à l’autre bout de nos prises de
risque pour la justice, Dieu continuera à nous tenir fermement. Nous connaîtrons la satisfaction
éternelle en lui. Rien n’aura été gâché.

Comment être plus que vainqueurs?


Mais il y a plus encore qu’une promesse qui nous soutient dans nos prises de risques pour
Christ. Paul demandait: «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Romains 8.31). La
réponse sous-entendue est «personne», ce qui revient à dire: «Si Dieu est pour nous, personne
ne sera contre nous.» Cela paraît naïf. C’est comme si vous étiez décapité et que vous disiez:
«Je n’ai perdu aucun de mes cheveux.» Ces déclarations extrêmes vont plus loin, semble-t-il,
que ce que nous avons pu exprimer jusqu’à présent, plus loin que l’affirmation que la mort
même est incapable de séparer les croyants de Christ.
Ce «plus» découle de l’expression «plus que vainqueurs». Paul a écrit en effet: «Dans tout cela
nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés» (Romains 8.37). Que signifie
«plus que vainqueurs»? Comment pouvons-nous être plus que vainqueurs lorsque nous prenons
des risques pour Christ et que nous en sortons blessés?
Si nous osons des actes d’obéissance qui exaltent la valeur suprême de Jésus-Christ et que
nous soyons confrontés à l’un des ennemis mentionnés au verset Romains 8.35 – la faim ou
l’épée – que faut-il faire pour en sortir «vainqueurs»? Réponse: ne pas être séparés de l’amour
de Jésus-Christ. L’adversaire a pour objectif de nous détruire, de nous séparer de Christ et de
nous amener à la ruine sans Dieu. Nous sommes vainqueurs si nous déjouons ses plans en
demeurant dans l’amour de Christ. Dieu l’a promis. Nous prenons le risque de lui faire
confiance.
Mais que devons-nous faire pour ressortir «plus que vainqueurs» de la confrontation avec la
faim et l’épée? Du point de vue biblique, un vainqueur se contente de vaincre ses adversaires,
tandis que celui qui est plus que vainqueur les assujettit. Le vainqueur fait échouer les projets
de son ennemi; celui qui est plus que vainqueur fait en sorte que son ennemi serve ses propres
intérêts. Le vainqueur frappe son ennemi; celui qui est plus que vainqueur emploie son ennemi à
son service.
Qu’est-ce que cela signifie pratiquement? Utilisons les termes de Paul: «Nos légères difficultés
du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire»
(2 Corinthiens 4.17). Nous pourrions considérer, dans ce verset, les difficultés comme un
ennemi qui attaque. Comment l’apôtre les a-t-il affrontées? Il n’a pas été séparé de l’amour de
Christ et, de plus, il a fait de cette épreuve pour ainsi dire son esclave. Il a fait en sorte qu’elle
contribue à sa joie éternelle. Les difficultés, initialement adversaires de Paul, ont servi ses
intérêts en le préparant pour un «poids éternel de gloire». L’ennemi est donc devenu un
esclave. Paul ne s’est pas contenté de vaincre son adversaire, il est sorti plus que vainqueur du
combat.
Les difficultés brandissaient leur épée pour décapiter la foi de Paul, mais la main de la foi a
saisi le bras des difficultés et l’a forcé à couper les attaches de Paul avec le monde. Les
difficultés ont donc été détournées de leur objectif et mises au service de la sainteté, de
l’humilité et de l’amour. Satan avait projeté le mal, Dieu l’a changé en bien. L’ennemi est devenu
le serviteur de Paul et a été utilisé pour produire un poids de gloire supérieur à ce qu’il aurait
obtenu sans ce combat. Dans ce sens, Paul – et chaque disciple de Christ – est plus que
vainqueur.

Le seul chemin vers une joie durable


C’est la promesse de Dieu qui nous donne la force de prendre des risques pour Christ. Cela n’a
rien à voir avec un élan d’héroïsme, un désir d’aventure, un courage personnel ou des efforts
visant à gagner la faveur divine. C’est tout simplement une question de foi en Christ, la foi qu’en
lui Dieu fera tout ce qui est nécessaire pour nous permettre de prendre plaisir à célébrer
éternellement sa grandeur. Tout bien destiné à nous encourager et tout mal déployé contre
nous nous aideront finalement à tirer notre fierté uniquement de la croix, à honorer Christ et à
glorifier notre Créateur. La foi en ces promesses nous libère, nous permettant de prendre des
risques et de découvrir personnellement qu’il vaut mieux perdre la vie que la gâcher.
Ainsi donc, il est approprié de prendre des risques pour la cause de Christ. Il est juste de faire
face à l’ennemi tout en disant: «Que l’Eternel fasse ce qui lui semble bon», de servir le peuple
de Dieu tout en affirmant: «Si je dois périr, je périrai.» Il est juste de se tenir devant la fournaise
ardente de l’épreuve en refusant de s’incliner devant les dieux de ce monde. C’est ce chemin-là
qui mène à la plénitude de la joie et à des plaisirs éternels auprès de Dieu. Tout autre
chemin – caractérisé par la sécurité et l’absence de prise de risque – nous conduira à une
issue fatale: nous nous cacherons le visage dans les mains pour confesser: «J’ai gâché ma
vie!»
22 Cette vision des choses s’oppose clairement et consciemment à celle, communément appelée théisme, qui veut que Dieu
prenne des risques réels, dans le sens où il ignorerait le résultat de beaucoup d’événements qu’il déclenche. Elle est présentée
par John Sanders dans son ouvrage intitulé The God Who Risks: A Theology of Providence (InterVarsity Press, 1998) et par
Gregory Boyd dans Satan and the Problem of Evil: Constructing a Trinitarian Warfare Theodicy (InterVarsity Press, 2001). A mon
avis, les auteurs suivants en ont fait une critique efficace: R. K. McGregor Wright dans No Place for Sovereignty: What’s Wrong
with Free Will Theism? (InterVarsity Press, 1996); Bruce A. Ware dans God’s Lesser Glory: The Diminished God of Open Theism
(Crossway Books, 2000); John M. Frame dans No Other God: A Response to Open Theism (Presbyterian & Reformed, 2001);
John Piper, Justin Taylor, Paul Kjoss Helseth, éd., dans Beyond the Bounds: Open Theism and the the Undermining of Biblical
Christianity (Crossway Books, 2003).
23 Voir plus précisément les raisons pour lesquelles il est impossible que Dieu soit un être qui prenne des risques, dans mon
ouvrage intitulé The Pleasures of God: Meditations on God’s Delight in Being God, 2e édition (Multnomah, 2000), pp. 54-62.
24 Stephen Neill, A History of Christian Missions (Penguin, 1964), pp. 42-43
25 Ibid., p. 42
26 C’est ainsi que je comprends les nombreuses promesses générales de l’Ancien Testament affirmant que les besoins du juste
seront toujours comblés. Par exemple, Proverbes 10.3 dit: «L’Eternel ne laisse pas le juste souffrir de la faim, mais il repousse
l’avidité des méchants.» Je crois que cela est: 1. vrai de façon générale dans la manière dont Dieu régit le monde, puisque les
honnêtes gens qui travaillent dur sont prospères et ne manquent de rien; 2. toujours et absolument vrai dans le sens où le juste
ne sera jamais affamé au-delà de ce qu’il peut supporter pour la cause de Christ.
Lire le chapitre «‘No Evil Will Befall You.’ Really?» dans mon ouvrage intitulé A Godward Life, Savoring the Supremacy of God in
All of Life, Book Two (Multnomah, 1999), pp. 53-55.
6. Un objectif: le bonheur des autres
Il nous sera impossible de risquer notre vie pour le bonheur des autres en Dieu si nous sommes
incapables de pardonner. En effet, si nous sommes enclins à souligner les fautes, les échecs
ou les offenses des autres et à émettre des jugements sévères à leur égard, nous ne
chercherons pas à les rendre heureux. Cette tendance – qui est universelle – doit disparaître.
Tant que nous n’éprouverons pour autrui que de la haine, de la rancœur ou de la répugnance
vis-à-vis de ses défauts et de ses faiblesses, nous serons loin d’être disposés à prendre des
risques pour le rendre heureux en Dieu. Il nous faut donc devenir des êtres de pardon.
Ne commencez pas à dresser une liste d’objections et de cas difficiles! Je parle ici d’un état
d’esprit, non d’une liste de critères déterminant la conduite à adopter en telle ou telle
circonstance. Je ne parle pas non plus d’une attitude de grâce sans consistance, incapable de
réprimander, d’exercer la discipline ou d’affronter un problème. Les questions à nous poser
sont les suivantes: «Sommes-nous enclins à faire preuve de grâce envers les autres? Avons-
nous un esprit de pardon?» En effet, si nous en sommes dépourvus, nous passerons à côté
des vrais besoins et finirons par gâcher notre vie.

Le pardon et Dieu
La motivation biblique qui devrait nous pousser à devenir des êtres de pardon est plus profonde
que le fait que nous avons nous-mêmes été pardonnés. Il n’est pas faux de dire: «Ce qui me
pousse à être une personne de pardon, c’est le fait que j’ai été pardonné par Dieu alors que je
ne le méritais pas.» La Bible adresse bien cette invitation: «Soyez bons et pleins de
compassion les uns envers les autres; pardonnez-vous réciproquement comme Dieu nous a
pardonné en Christ» (Ephésiens 4.32). Toutefois, derrière cette motivation se trouve moins le
pardon de Dieu que ce qui nous est offert par ce pardon, à savoir Dieu lui-même.
Pourquoi apprécions-nous d’être pardonnés par Dieu? Il existe des réponses à cette question
qui déshonorent le Seigneur, dans la mesure où elles renvoient à des bienfaits du pardon que
l’on peut aussi apprécier sans aimer Dieu. En effet, nous pouvons dire: «J’apprécie le pardon
de Dieu parce que je ne supporte pas la détresse qu’entraîne une conscience coupable», ou
bien: «…parce que je déteste la perspective de souffrir en enfer» ou encore: «…parce que je
veux aller au ciel pour revoir ceux que j’aime et avoir un nouveau corps, exempt de maladie.»
Où est Dieu dans tout cela? Ces raisons d’estimer son pardon manifestent-elles un intérêt pour
lui?
Dans le meilleur des cas, elles témoignent tout de même qu’il est le véritable trésor de
l’existence. Si tel est le cas, alors ces réjouissances sont effectivement des manières
d’apprécier Dieu lui-même: une conscience affranchie et purifiée nous rend aptes à mieux voir
Dieu et nous libère, nous permettant de faire de lui nos délices; le salut que Dieu nous a
accordé en nous épargnant l’enfer grâce au sang de Christ nous permet de mieux discerner
son engagement envers une sainteté empreinte de grâce et son désir de nous voir heureux; la
possibilité de revoir ceux qui nous sont chers souligne la merveille accomplie par Dieu à travers
la création des liens affectifs; recevoir un nouveau corps nous permet d’approfondir notre
identification avec le Christ glorifié. En revanche, si Dieu lui-même n’est pas présent dans tous
ces bienfaits – et je crains qu’il ne le soit pas pour bien des chrétiens de nom – alors, nous
ignorons ce qu’est véritablement le pardon.
Le pardon désigne essentiellement l’acte accompli par Dieu pour retirer ce qui fait obstacle à
notre communion avec lui. En annulant notre dette et en la payant au prix de son propre Fils,
Dieu ouvre la voie qui nous permet de le voir, de le connaître et de prendre plaisir en lui pour
l’éternité. Le but du pardon, c’est de nous permettre de le voir et de faire de lui nos délices. La
croix vise, en effet, à établir avec notre Père céleste la relation de communion qui satisfait
l’âme. Si notre appréciation du pardon repose uniquement sur d’autres raisons, alors nous ne
sommes pas pardonnés et nous nous apprêtons à gâcher notre vie.
Quelle est donc la motivation principale pour être des personnes de pardon? «Pardonnez-vous
réciproquement comme Dieu nous a pardonné en Christ.» Nous devons pardonner «comme
Dieu nous a pardonné». Dieu nous a pardonné de telle sorte que nous accédions à la joie infinie
dans la communion avec lui. Dieu est le but du pardon. Il en est aussi le fondement et le moyen.
Le pardon vient de lui; il a été accompli par son Fils, et il ramène à lui tous ceux dont les
péchés ont été jetés au plus profond de la mer. Ainsi, notre motivation pour être des personnes
de pardon découle de la joie que nous éprouvons à nous retrouver comme si nous étions chez
nous, libres et pleins d’allégresse, auprès de Dieu. Dieu a payé chèrement de sa personne
pour nous donner ce dont nous avions le plus besoin au monde: lui-même, pour notre
ravissement éternel. Ainsi, le pardon de Dieu est important pour une raison essentielle: il nous
donne Dieu!

Ce que veulent offrir les êtres de pardon


La joie que nous éprouvons en notre Dieu plein de grâce nous pousse à être des personnes de
pardon. Ce n’est pas seulement la joie d’être pardonnés, c’est la joie que nous éprouvons en
Dieu au travers du pardon. Si nous ne voyons pas et n’expérimentons pas cela, nous allons
probablement changer des motivations théocentriques en une sorte de bienveillance qui
cherche à faire du bien aux autres tout en ignorant le plus grand des biens existants: le plaisir
pleinement satisfaisant trouvé en Dieu. En revanche, si nous vivons le pardon comme le don
gratuit et immérité de la joie en Dieu, cette joie nous portera avec amour au milieu d’un monde
de péché et de souffrance. Notre objectif sera désormais de faire en sorte qu’au travers de
Jésus-Christ les autres trouvent, eux aussi, le pardon auprès de Dieu et expérimentent la joie
éternelle en lui.
La joie que nous éprouvons dans le Seigneur déborde en manifestations de grâce envers
autrui, car elle est liée à un Dieu de grâce. Nous ne pouvons refuser de devenir ce que nous
apprécions chez Dieu! Une joie liée au Dieu qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré
pour les pécheurs alors qu’ils ne le méritaient pas sera incapable de rendre le mal pour le mal.
Elle se plaira au contraire à exercer la miséricorde (Michée 6.8). Une joie liée au Dieu qui est
lent à la colère ne peut coexister avec l’impatience. Elle préférera se battre pour le triomphe de
ce qu’elle admire en Dieu. Une joie liée au Dieu qui passe l’éternité à déployer «l’infinie richesse
de sa grâce par la bonté qu’il a manifestée envers nous en Jésus-Christ» (Ephésiens 2.7)
prendra plaisir à être généreuse et cherchera des occasions de donner.

«Ils ne sont pas chrétiens, puisqu’ils n’aiment pas donner»


Robert Murray M’Cheyne, un pasteur écossais décédé en 1843, à l’âge de 29 ans, a parlé de
la grâce et de la générosité manifestées par les chrétiens comme étant les preuves de leur
appartenance à Christ. Plein de compassion pour les pauvres de sa paroisse, il était très
inquiet pour ceux qui ne cherchaient pas des moyens de les aider:
Je suis inquiet pour les pauvres, mais je le suis plus encore pour vous. Je ne sais pas
ce que Christ vous dira lors du grand jour… Je crains qu’il n’y en ait beaucoup, parmi
vous qui m’écoutez, qui sachent déjà qu’ils ne sont pas chrétiens, puisqu’ils n’aiment
pas donner. Donner avec largesse et générosité, sans rechigner, cela requiert un cœur
nouveau; le vieil homme préférera donner de son propre sang que de son argent. Mes
amis! Profitez de votre argent, jouissez-en le plus possible, n’en donnez à personne,
dépêchez-vous d’en profiter, car, je vous le dis, vous serez des mendiants durant toute
l’éternité.27

Le dilemme qui n’en est plus un


En quoi consiste la générosité chrétienne, quel est son objectif? Elle consiste dans
l’effort – accompagné de toute la créativité et de tous les sacrifices nécessaires – d’offrir aux
autres une joie éternelle et constamment grandissante28, celle que l’on éprouve en Dieu. Si ce
qui glorifie le plus Dieu, c’est le fait que nous trouvons la plus grande satisfaction en lui, ainsi
que nous l’avons vu au chapitre 2, alors vivre pour la gloire de Dieu doit signifier que l’on vit en
prenant plaisir à procurer aux autres le bonheur qui se trouve en lui. Notre propre bonheur et
notre recherche du bonheur d’autrui glorifient Dieu. Et puisque le plaisir éprouvé en Dieu est le
bonheur le plus grand et le plus durable qui soit, le rechercher relève aussi d’un acte d’amour.
Etant donné que c’est la même joie en Dieu qui satisfait l’homme et qui glorifie le Seigneur, nous
n’avons jamais à choisir entre l’amour pour les hommes et la glorification de Dieu29. En
recherchant joyeusement le bonheur des autres en Dieu – même au prix de notre vie – nous les
aimons et nous honorons Dieu. C’est tout le contraire d’une vie gâchée.

Notre incapacité à rendre quelqu’un heureux en Dieu


Comment rendre les autres heureux en Dieu? C’est le sujet développé dans les prochains
chapitres, mais je tiens tout d’abord à clarifier deux points. Tout d’abord, il est évident que nous
sommes incapables de rendre qui que ce soit heureux en Dieu. Cette joie est un fruit de l’Esprit
saint (Galates 5.22) appelé «la joie du Saint-Esprit» (1 Thessaloniciens 1.6). C’est donc
l’œuvre de Dieu: «Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix
dans la foi» (Romains 15.13). C’est l’effet de la grâce divine: «Nous vous faisons connaître la
grâce que Dieu a accordée aux Eglises de la Macédoine: au milieu même de la grande épreuve
de leur souffrance, leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire
preuve d’une très grande générosité» (2 Corinthiens 8.1-2). Lorsque, par la grâce divine, nos
yeux s’ouvrent pour voir la gloire de Christ dans l’Evangile, notre cœur commence à se réjouir
en Dieu (2 Corinthiens 4.4).
Néanmoins, même si cette joie est en réalité un don de Dieu, celui-ci utilise divers moyens pour
nous amener à sa plénitude. Paul a décrit l’ensemble de son ministère comme ayant pour
objectif la joie d’autrui: «Ce n’est pas que nous voulions dominer sur votre foi, mais plutôt que
nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi» (2 Corinthiens 1.24). Il confiait
à l’Eglise de Philippes la raison pour laquelle Dieu le maintenait en vie: «pour votre progrès et
votre joie dans la foi» (Philippiens 1.25). Jésus a dit que ses propres paroles étaient le moyen
utilisé par Dieu pour procurer de la joie aux disciples: «Je vous ai dit cela afin que ma joie soit
en vous et que votre joie soit complète» (Jean 15.11). Il a aussi affirmé que la prière contribuait
à notre joie: «Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous
recevrez, afin que votre joie soit complète» (Jean 16.24). On pourrait compléter la liste, mais
l’objectif était juste, ici, de montrer que nous pouvons faire certaines choses pour rendre les
autres heureux en Dieu, dans la mesure où celui-ci bénit nos efforts en les accompagnant de sa
grâce, décisive.

Une réalité de grande portée


La seconde clarification que je tiens à apporter, c’est que le bonheur en Dieu n’est pas une
expérience religieuse accessoire. Lorsque je parle de rendre les autres heureux en Dieu, j’ai à
l’esprit toute l’œuvre salvatrice accomplie par Dieu, du début à la fin. Je ne prétends pas que la
joie représente l’entier du salut, j’affirme que la joie en Dieu est le but de toute l’œuvre
rédemptrice et l’essence, accessible par l’expérience, de ce que signifie être sauvé. Sans cette
joie en Dieu, il n’y aurait pas de salut.
Ainsi, lorsque je parle de contribuer au bonheur des autres en Dieu, j’y inclus le plan de Dieu et
sa grâce «qui nous a été accordée en Jésus-Christ de toute éternité» (2 Timothée 1.9).
J’y inclus l’œuvre rédemptrice toute suffisante accomplie par Christ à travers sa mort et sa
résurrection (Romains 3.24-26).
J’y inclus l’œuvre divine de la nouvelle naissance qui nous donne une nouvelle nature (Jean 3.3-
7; 1 Pierre 1.3, 23).
J’y inclus le changement de pensée opéré par Dieu et appelé repentance, qui nous amène à
nous détourner du péché pour nous tourner vers Dieu afin de recevoir l’aide dont nous avons
besoin (2 Timothée 2.25; Actes 3.19; 26.20).
J’y inclus la foi en Jésus-Christ qui nous permet de nous accrocher à lui comme à notre
Sauveur et Seigneur et comme au trésor suprême de notre existence (Philippiens 3.7-9).
J’y inclus la transformation progressive qui nous amène à ressembler de plus en plus à Christ
et qui est appelée sanctification (Romains 6.22; 8.29).
J’y inclus toute la vie d’amour qui estime qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir
(Actes 20.35).
J’y inclus le renouvellement total du corps, de la pensée, du cœur, des relations et de la
société qui intervient partiellement, dans ce monde-ci, par l’avancement du royaume de Dieu et
qui sera total lorsque le dessein divin sera accompli dans les temps à venir (Actes 3.21;
Romains 8.23).
Ainsi donc, lorsque je parle de bonheur en Dieu, je renvoie à une joie qui prend ses racines
dans les décrets divins éternels, qui nous a été acquise par le sang de Christ, qui surgit chez la
personne née de nouveau grâce à l’œuvre du Saint Esprit, qui s’éveille dans la repentance et la
foi, qui constitue l’essence de la sanctification et de la ressemblance à Christ, et qui engendre
une vie d’amour ainsi qu’une passion pour la rédemption du monde, à l’image de Dieu. Le
bonheur en Dieu est une réalité de grande portée, planifiée, recherchée et opérée par Dieu
dans la vie de ses élus, pour la gloire de son nom.

Que faire alors?


Ces deux clarifications faites, je demande une nouvelle fois: que devrions-nous faire pour
rendre les autres heureux en Dieu? Quels sentiers parcourus de risques et de sacrifices
devrions-nous emprunter, dans notre passion pour la suprématie absolue de Dieu, dans notre
zèle pour célébrer la grandeur de Christ et dans notre engagement à avoir la croix pour seul
motif de fierté? C’est précisément ce thème qui sera développé dans les prochains chapitres.
27 Robert Murray M’Cheyne, Sermons of M’Cheyne (n.p., 1848), p. 482, cité par Timothy J. Keller dans Ministries of Mercy: The
Call of the Jericho Road (Presbyterian & Reformed, 1997), p. 40 (italiques ajoutés)
28 Si j’emploie l’expression «constamment grandissante», ce n’est pas pour décrire un passage de la tristesse à la joie dans le
ciel, mais plutôt d’une plénitude à une autre. Je dis cela car une pensée limitée – et nous serons toujours limités – ne peut
contenir la totalité de Dieu. Il est infini et, par conséquent, il nous communique sa plénitude infinie de façon graduelle tout au long
de l’éternité. Une pensée limitée aura toujours quelque chose de plus à apprendre d’un Dieu infini. Notre félicité croîtra au fur et à
mesure que ces choses nous seront révélées. Vous trouverez d’autres méditations sur ce thème dans mon ouvrage sur
Jonathan Edwards intitulé: God’s Passion for his Glory: Living the Vision of Jonathan Edwards (Crossway Books, 1998), p. 37.
29 Pour un traitement plus développé de l’unité qui existe entre ces deux motivations dans la vie chrétienne, lire le chapitre «A
Passion for God’s Supremacy and Compassion for Man’s Soul: Jonathan Edwards on the Unity of Motives for World Missions»
dans mon livre Let the Nations Be Glad: The Supremacy of God in Missions, 2e édition (Baker, 2003), pp. 203-214.
7. La valeur de Dieu et la vie
Pour que les autres puissent jouir du bonheur éternel en Dieu, il faut que notre vie atteste que
ce Dieu-là est effectivement plus précieux que la vie. «Ta bonté vaut mieux que la vie: mes
lèvres célèbrent tes louanges» (Psaume 63.4). Pour atteindre cet objectif, nous devons faire le
choix d’une vie de sacrifice, un choix fondé sur l’assurance que célébrer la grandeur de Christ
par la générosité et la grâce est plus satisfaisant que nous laisser guider par des aspirations
égoïstes. Si nous fuyons le risque afin de préserver notre sécurité et notre réputation, nous
gâcherons notre vie. Ce chapitre traitera du style de vie qui peut nous préserver d’un tel gâchis.

Comment ne pas trahir Jésus


Si Christ est un trésor pleinement satisfaisant et s’il promet de pourvoir à tous nos besoins,
même en période de famine et de dénuement, alors, vivre comme si nous avions adopté les
valeurs du monde équivaut à le trahir. Je pense en particulier à l’usage que nous faisons de
notre argent et à notre façon d’apprécier la valeur de nos biens matériels. Les paroles de
Jésus résonnent à mes oreilles: «Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas: ‘Que mangerons-
nous? Que boirons-nous? Avec quoi nous habillerons-nous?’ En effet, tout cela, ce sont les
membres des autres peuples qui le recherchent. Or, votre Père céleste sait que vous en avez
besoin» (Matthieu 6.31-32). En d’autres termes, si nous donnons l’impression d’avoir pour
objectif, dans la vie, d’acquérir et de conserver des biens matériels, nous ne sommes pas
différents des gens du monde, et la grandeur de Christ n’est pas exaltée. Notre Sauveur est
alors perçu comme étant d’un intérêt secondaire, peut-être utile pour échapper à l’enfer, mais
sans que cela fasse une différence dans notre vie et nos affections ici-bas. Il ne ressemble en
rien à un trésor pleinement satisfaisant, et cela ne contribue pas au bonheur des autres en
Dieu.
Dans la mesure où nous sommes des étrangers et des résidents temporaires sur la terre
(1 Pierre 2.11), où notre véritable patrie est au ciel (Philippiens 3.20), où rien ne peut nous
séparer de l’amour de Christ (Romains 8.35), où l’immuable bonté de Dieu est plus précieuse
que la vie (Psaume 63.4) et où toute souffrance contribue à nous procurer un poids éternel de
gloire (2 Corinthiens 4.17), nos craintes peuvent s’envoler par la fenêtre et nous pouvons nous
employer à rechercher «d’abord le royaume et la justice de Dieu» (Matthieu 6.33). Nous
considérons alors toute chose comme de la boue, comparée à Christ (Philippiens 3.7-8). Nous
«acceptons avec joie qu’on prenne nos biens» pour des actes de grâce impopulaires
(Hébreux 10.34). Nous «préférons être maltraités avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir
momentanément la jouissance du péché» et nous «considérons l’humiliation attachée à Christ
comme une richesse plus grande que les trésors de l’Egypte» (Hébreux 11.25, 26).

Pourquoi ne nous interroge-t-on pas sur notre espérance?


Si notre vie était plus conforme au modèle évoqué, il ne fait aucun doute que le monde serait
plus enclin à envisager la possibilité que Jésus soit un trésor pleinement satisfaisant; il en aurait
en effet l’apparence. Quand, pour la dernière fois, quelqu’un vous a-t-il interrogé(e) sur les
«raisons de l’espérance qui est en vous»? Pierre nous invitait à toujours être prêts à répondre à
de telles questions: «Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous, devant tous
ceux qui vous en demandent raison» (1 Pierre 3.15).
Si les autres ne nous interrogent pas à propos de notre espérance, c’est probablement parce
que nous donnons l’impression d’avoir la même qu’eux. Notre vie ne témoigne pas d’une marche
sur le chemin du Calvaire, d’une disponibilité à nous laisser dépouiller par amour, d’un service
auprès des autres accompagné de la douce assurance que nous n’avons pas besoin de
récompense ici-bas. C’est au ciel que notre récompense sera grande (Matthieu 5.12). «Tu
seras heureux, car ils ne peuvent pas te rendre la pareille. En effet, cela te sera rendu à la
résurrection des justes» (Luc 14.14): si nous croyions plus profondément à cette vérité, les
autres pourraient plus facilement percevoir la grandeur de Dieu et faire de lui leurs délices.

La crédibilité de Christ et notre usage de l’argent


La question de l’argent et du style de vie n’est pas une question secondaire dans la Bible. La
crédibilité de Christ dans le monde en dépend. «Quinze pour cent de tout ce que Christ a dit se
rapporte à ce thème. C’est plus que tous ses enseignements sur le ciel et l’enfer réunis.»30 Le
même principe revenait dans tous ses enseignements:
Il te manque une chose: va vendre tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras
un trésor dans le ciel. Puis viens, charge-toi de la croix et suis-moi.
Marc 10.21
Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous! … Mais malheur à
vous, riches, car vous avez votre consolation!
Luc 6.20, 24
Ainsi donc aucun de vous, à moins de renoncer à tout ce qu’il possède, ne peut être
mon disciple.
Luc 14.33
Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer
dans le royaume de Dieu.
Luc 18.25
Gardez-vous avec soin de toute soif de posséder; car la vie d’un homme ne dépend
pas de ses biens, même s’il est dans l’abondance.
Luc 12.15
Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en
plus.
Matthieu 6.33
Vendez ce que vous possédez et faites don de l’argent. Faites-vous des bourses qui ne
s’usent pas, un trésor inépuisable dans le ciel, où le voleur n’approche pas et où la mite
ne détruit pas.
Luc 12.33
Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit: «Seigneur, je donne aux pauvres la moitié
de mes biens et, si j’ai causé du tort à quelqu’un, je lui rends le quadruple.» Alors Jésus
dit à son propos: «Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison.»
Luc 19.8-9
Le royaume des cieux ressemble encore à un trésor caché dans un champ. L’homme
qui l’a trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède et achète ce
champ.
Matthieu 13.44
Il vit aussi une pauvre veuve, qui y mettait deux petites pièces. Alors il dit: «Je vous le
dis en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres.»
Luc 21.2-3
Mais Dieu lui dit: «Homme dépourvu de bon sens! Cette nuit même ton âme te sera
redemandée, et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?» Voilà quelle est la
situation de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n’est pas riche pour
Dieu.
Luc 12.20-21
Jésus lui répondit: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids,
mais le Fils de l’homme n’a pas un endroit où il puisse reposer sa tête.» Il dit à un
autre: «Suis-moi.»
Luc 9.58-59

Une générosité risquée


Sans cesse, Jésus s’est montré radical dans son appel à adopter le style de vie d’un temps de
guerre et à faire preuve d’une générosité risquée. J’utilise le terme «risquée» à cause de
l’histoire de la veuve. Celle-ci a offert ses derniers centimes pour le service du temple. La
majorité d’entre nous, nous la qualifierions de folle ou, pour être plus polis, d’imprudente, mais
Jésus n’a prononcé aucune parole négative à son sujet:
Une pauvre veuve vint aussi; elle y mit deux petites pièces, une toute petite somme.
Alors Jésus appela ses disciples et leur dit: «Je vous le dis en vérité, cette pauvre
veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc, car tous ont pris de leur
superflu pour mettre dans le tronc, tandis qu’elle, elle a mis de son nécessaire, tout ce
qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.»
Marc 12.42-44
Cette histoire ne signifie pas que tout le monde doive renoncer à tout. Elle souligne plutôt que
Jésus apprécie la foi prête à prendre des risques pour la gloire de Dieu. Je n’ai pas de règles à
communiquer concernant la façon de dépenser votre argent, pas d’autres que celles indiquées
par Jésus. Je souhaite juste nous renvoyer à Christ en laissant sa parole nous bousculer et
nous libérer.

Utiliser l’argent pour montrer que c’est Dieu qui est notre
trésor
L’accent mis par Jésus sur l’argent et sur les biens matériels parcourt tout le Nouveau
Testament. Il est présent:
* dans les récits du livre des Actes («Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en
partageaient le produit entre tous, en fonction des besoins», Actes 2.45);
* dans les encouragements de l’apôtre Paul («Au milieu même de la grande épreuve de leur
souffrance, leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve
d’une très grande générosité», 2 Corinthiens 8.2; «Dieu aime celui qui donne avec joie»,
2 Corinthiens 9.7);
* dans les écrits de Jacques, le frère de Jésus («L’herbe, sa fleur tombe, et toute sa beauté
s’évanouit. De même, le riche se flétrira dans ses entreprises», Jacques 1.11).
Si le thème est omniprésent, c’est qu’il est crucial pour le témoignage de l’Eglise. Si nous
désirons aider les autres à trouver le bonheur en Dieu, nous devons témoigner par notre vie
que c’est lui qui fait notre joie, et non nos biens matériels. Nous devons employer nos biens
pour le bonheur des autres en Dieu, particulièrement les plus démunis.
Un «style de vie des temps de guerre»
Parfois, j’utilise l’expression «style de vie (ou état d’esprit) des temps de guerre». L’expression
m’est utile, quoique pas tout à fait adéquate. Elle me rappelle qu’il y a une guerre qui se
déroule, dans le monde, entre Christ et Satan, entre la vérité et le mensonge, entre la foi et
l’incrédulité. Elle me rappelle que des armes doivent être fabriquées et utilisées, et que notre
armement n’est pas constitué d’épées, de pistolets ou de bombes, mais de l’Evangile, de la
prière et d’un amour prêt au sacrifice (2 Corinthiens 10.3-5). Elle me rappelle aussi que ce
conflit a des enjeux beaucoup plus élevés que n’importe quelle autre guerre de l’histoire, car ils
sont éternels et infinis: le ciel ou l’enfer, la joie éternelle ou le tourment éternel (Matthieu 25.46).
J’ai besoin d’entendre et de réentendre ce message, car je me laisse facilement aller à la
nonchalance, aussi certainement que la pluie tombe du ciel et que les flammes s’élèvent. Par
nature, je suis enclin à apprécier les jouets que le monde apprécie. Je commence à me sentir à
l’aise. Je commence à aimer ce qu’aiment les autres. Je commence à me considérer comme
«un habitant de la terre». Et avant même de m’en rendre compte, je justifie le luxe comme étant
une «nécessité» et j’utilise mon argent à la manière des non-croyants. J’oublie la guerre. Je ne
me préoccupe plus vraiment de ceux qui périssent. La mission et les perdus deviennent les
cadets de mes soucis. Je cesse de rêver au triomphe de la grâce. Je m’imprègne d’un état
d’esprit séculier en songeant d’abord à ce que l’homme peut accomplir, et non à ce que Dieu
peut faire. C’est une terrible maladie, aussi je remercie Dieu pour ceux qui m’ont poussé sans
relâche à adopter un état d’esprit des temps de guerre.

A quoi ressemble un temps de guerre?


Je remercie Dieu pour Ralph Winter, par exemple: il ne s’est pas contenté d’écrire avec vigueur
sur le style de vie adapté en temps de guerre, il l’a aussi vécu concrètement en tant que
missionnaire, professeur et fondateur du Centre américain pour la mission mondiale. Il n’a
cessé de plaider en faveur des peuplades qui, dans le monde, n’ont pas encore entendu
l’Evangile. Voici une illustration pertinente qu’il a utilisée pour montrer la manière différente dont
nous considérons nos biens selon que nous sommes en temps de guerre ou en temps de paix:
Le Queen Mary, amarré dans le port de Long Beach, en Californie, est un musée au
passé fascinant. Utilisé à la fois comme paquebot pour des croisières de luxe en temps
de paix et comme moyen de transport de troupes durant la Seconde Guerre mondiale,
il illustre actuellement de façon étonnante, en tant que musée de la taille de trois
terrains de football, le contraste entre les styles de vie adoptés en temps de paix et en
temps de guerre. D’un côté d’une cloison, vous découvrez la salle à manger, restaurée
afin de recréer le cadre paisible qui convenait aux riches clients de la haute société,
pour lesquels le ballet des couteaux, fourchettes et cuillères n’avait aucun mystère. De
l’autre côté de la cloison, les indices de l’austérité des temps de guerre offrent un
contraste fort. Un plateau métallique bosselé remplace quinze assiettes et soucoupes.
Des couchettes superposées, pas simplement doubles mais empilées sur huit étages,
expliquent comment on a pu passer d’un effectif de 3000 personnes en temps de paix à
15’000 en temps de guerre. Combien cette transformation devait paraître répugnante
aux nantis du temps de paix! Pour qu’elle puisse survenir, il a fallu un état d’urgence
national, bien entendu. La survie d’une nation en dépendait. L’essence du grand ordre
de mission, aujourd’hui, c’est que la survie de plusieurs millions de gens dépend de son
accomplissement.31
Etant donné la facilité avec laquelle mon cœur se laisse séduire par l’état d’esprit des temps de
paix, état d’esprit qui, du reste, m’est quotidiennement inculqué à travers les médias et
l’industrie des loisirs, j’ai besoin de telles illustrations et de tels rappels. Nous sommes en
temps de guerre, quelles que soient les fluctuations du marché, que les terroristes frappent de
grands coups ou se cachent, que nous soyons malades ou en bonne santé. Le plaisir et la
douleur sont tous deux susceptibles de nous empoisonner, prêts à nous détruire en nous
instillant le venin de l’orgueil ou du désespoir. Les appels bibliques répétés à nous montrer
vigilants32 conviennent à l’image du temps de guerre, et j’ai besoin de ces avertissements au
quotidien.

Pourquoi pas un «style de vie simple»?


Il est plus utile d’évoquer un style de vie des temps de guerre qu’un style de vie simple. La
simplicité peut présenter une connotation romantique et un certain attrait qui n’ont rien à voir
avec la difficulté de révéler la grâce de Dieu dans les pires endroits du monde. La notion de
simplicité amène aussi à négliger le fait qu’en temps de guerre des dépenses majeures, liées à
la fabrication d’armes et à la formation des soldats, sont nécessaires. Cela n’est pas simple et
peut s’avérer très onéreux, et la nation entière doit faire des sacrifices dans ce sens. La
simplicité peut aisément être orientée vers soi-même et ne bénéficier ainsi à personne d’autre.
Un style de vie de temps de guerre implique qu’il existe une cause suffisamment importante
pour mériter que l’on dépense et que l’on se dépense soi-même pour elle (2 Corinthiens 12.15).

Gâcher notre vie, ou perdre notre vie en cherchant à


l’épargner
L’expression «se dépenser» peut sonner particulièrement austère. En fait, il n’en est rien, car il
y a un don de vie qui s’opère lorsque nous nous dépensons pour permettre aux autres de
trouver le bonheur en Dieu. Jésus a enseigné que «celui qui voudra sauver sa vie la perdra,
mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera» (Marc 8.35). Cette
vérité s’applique aussi bien aux individus en route pour le ciel qu’aux cultures en voie de
disparition. Encore une fois, Ralph Winter nous livre une illustration:
L’Occident d’aujourd’hui est une société du «sauve-toi toi-même», si du moins il y en a
jamais eu une. Mais cela fonctionne-t-il vraiment? Les sociétés sous-développées
souffrent d’une kyrielle de maladies: tuberculose, malnutrition, pneumonie, parasites,
typhoïde, choléra, typhus, etc. L’Occident de la prospérité a pratiquement inventé une
nouvelle série de maladies: l’obésité, l’artériosclérose, les maladies cardiovasculaires,
l’apoplexie, le cancer du poumon, les maladies vénériennes, la cirrhose du foie, la
dépendance à la drogue, l’alcoolisme, le divorce, les enfants battus, le suicide, le
meurtre. Le choix ne manque pas. Les machines, conçues pour travailler à notre place,
se sont révélées être des appareils de destruction pour le corps. Notre abondance a
favorisé à la fois l’éloignement et l’isolement du noyau familial. Résultat: les prisons, les
hôpitaux psychiatriques et les tribunaux chargés de juger les cas de divorce sont
débordés. En cherchant à nous sauver nous-mêmes, nous nous sommes pratiquement
perdus nous-mêmes.33
Le simple fait d’employer nos biens pour contribuer au bonheur en Dieu des plus nécessiteux
peut nous «sauver» à plus d’un titre. Cela confirme la valeur que Christ a pour nous et nous
garde ainsi focalisés sur les choses d’en haut. Notre société peut s’en trouver transformée; elle
cessera d’être dirigée par le désir impérieux et suicidaire de se satisfaire elle-même, sans
aucune joie en Christ ni compassion pour les pauvres. Pour échapper à la tragédie, nous
devrions méditer sérieusement sur ce que représente un style de vie des temps de guerre.

Un temps de guerre au niveau microbiologique


Récemment, Ralph Winter a agité un autre étendard qu’il est utile de mentionner ici. Dieu peut
l’utiliser pour vous diriger vers un ministère auquel vous n’auriez jamais songé en tant que tel.
Winter a attiré notre attention sur les effets du péché et de Satan au niveau microbiologique, là
où se produisent les dégâts les plus monstrueux dans la création divine.
Satan a utilisé sa liberté rebelle de façon horrifiante au niveau microbiologique. Il a
développé des germes et des virus destructeurs, causant ainsi un tiers de la mortalité
sur la planète. Ce que la Bible nomme simplement «peste» est un fléau qui frappe
autant les animaux que les hommes. L’opinion courante, en théologie, n’y reconnaît pas
une œuvre satanique, une œuvre que Dieu nous a donné mission de combattre.
Cependant, si les missionnaires ne présentent pas un Dieu qui compatit à toutes les
souffrances, à toutes les distorsions de sa création, ils représentent alors bien mal
l’ampleur de son amour et de son intérêt, sa nature même…
Pendant les dix années de conflit au Vietnam, dix Américains mouraient en moyenne
chaque jour, et le gouvernement engloutissait sans compter des milliards de dollars afin
de sortir ses concitoyens de là.
On dénombre aujourd’hui quelque 1500 (et non dix) Américains qui décèdent chaque
jour des suites d’un cancer. Cependant, le gouvernement ne consacre que quelques
miettes de son budget à la lutte contre cette maladie. Le 80% de la subvention allouée
a été détourné pour la recherche contre le sida, et le 20% restant est presque
entièrement employé à l’évaluation des traitements au lieu de servir à la prévention. Les
40 projets financés par l’Institut national contre le cancer ont pour centre d’intérêt
essentiel les traitements à base de chimiothérapie et de radiothérapie, et non la
prévention.
Si nous considérons le nombre de décès dus au conflit, c’est comme si nous étions
engagés dans 150 guerres du Vietnam en même temps. Et cependant, nous agissons
comme si le combat ne faisait pas rage! Comment pouvons-nous prendre enfin
conscience qu’un tiers des femmes et la moitié des hommes développeront un cancer
avant la fin de leur vie?34
De tels propos s’accordent pleinement avec l’intention de ce livre: faire en sorte que des milliers
de chrétiens soient exposés au défi lancé par le Dr Winter et consacrent leur vie à la science, à
la recherche, aux missions médicales, afin de combattre la maladie et la souffrance et de
manifester ainsi la beauté et la puissance de Christ. Quels genres de sacrifices faut-il faire pour
s’engager dans ce combat contre l’ennemi?

Quand une épingle avait de la valeur


Nous avons évoqué les sacrifices des soldats durant la Seconde Guerre mondiale. Cependant,
ils n’ont pas été les seuls à devoir changer leurs priorités: c’est une nation tout entière qui s’est
mobilisée, comme pourrait le faire l’Eglise aujourd’hui.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, «la nation tout entière a paru sortir du jour au lendemain
de la léthargie dans laquelle l’avait plongée la Grande dépression. Tout le monde s’est
empressé de se rendre utile. On avait besoin de caoutchouc pour la guerre, d’essence et de
métal. Un match de basketball féminin, qui avait lieu à l’université de Northwestern, a été
interrompu afin que l’arbitre et les dix joueuses puissent parcourir le sol à la recherche d’une
simple épingle. La population a soutenu avec enthousiasme les programmes de rationnement
stricts et les enfants se sont engagés bénévolement dans toute une série de transports pour
les nécessités de la guerre. Bientôt le beurre et le lait ont été rationnés, ainsi que les conserves
et la viande. Les chaussures sont devenues des articles rares, tout comme le papier et la soie.
Les gens plantaient les jardins ‘de la victoire’ et allaient à la station d’essence à la vitesse ‘de la
victoire’ qui ne dépassait pas les 56 kilomètres à l’heure. Le slogan à la mode était le suivant:
‘Utilisez-le jusqu’au bout, usez-le jusqu’à la corde, réparez-le, ou passez-vous-en.’ Les sirènes
signalant des raids aériens ou des coupures d’électricité étaient scrupuleusement respectées.
L’Amérique faisait des sacrifices.»35
Je trouve ces images très fortes. Elles me font aussi apprécier les bénéfices de la liberté et de
la prospérité. Mais, en tout premier lieu, elles me remettent en question quant à ma frivolité et
me poussent à consacrer ma vie à une cause plus noble que la simple recherche du confort et
d’un succès conforme aux critères du monde: une cause éternelle qui honore Dieu.

Un langage pas tout à fait adéquat


Je reconnais, comme je l’ai déjà dit, que l’expression «style de vie (ou état d’esprit) des temps
de guerre» n’est pas tout à fait adéquate. A la suite d’un sermon dans lequel je l’avais
employée, une personne m’a écrit: «Lorsque vous insistez sur l’image de la vie en temps de
guerre, laissez-vous une place pour les aspects de la vie qui ne sont pas liés à la guerre,
comme l’art ou les loisirs? N’existe-t-il pas d’autres images de la vie chrétienne qui soient plus
paisibles que celle de la guerre?»
Voici ce que j’ai répondu dans le sermon suivant:
Assurément, il y a des images de la vie chrétienne plus paisibles. «L’Eternel est mon
berger: je ne manquerai de rien. Il me fait prendre du repos dans des pâturages bien
verts, il me dirige près d’une eau paisible» (Psaume 23.1-2). «Venez à moi, vous tous
qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos»
(Matthieu 11.28). «Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, jusqu’à vos cheveux blancs
je vous soutiendrai. Comme je l’ai déjà fait, je veux encore vous porter, vous soutenir et
vous préserver» (Esaïe 46.4).
Bien entendu, il y a des moments et des endroits où le chrétien peut, de façon tout à
fait appropriée, apprécier, évaluer et transformer toute la sphère de la culture humaine.
En fait, il est pratiquement impossible d’échapper à la culture moderne occidentale, et
si nous ne pensons pas en termes d’appropriation mesurée, d’évaluation biblique et de
transformation bien pensée, nous serons probablement avalés par notre culture sans
même nous apercevoir que nous sommes plus occidentaux que chrétiens.
Donc, bien évidemment, recourez à toutes les images présentes dans les Ecritures
(pas uniquement à celle de la guerre) pour qu’elles façonnent votre vie. Puis, laissez
cette existence radicalement engagée pour Christ, passionnée pour Dieu, appréciant
Christ comme le plus grand trésor et altruiste entrer en dialogue avec la société et
l’influencer.
Cependant, je suis convaincu que, dans notre Occident prospère, le danger, pour l’Eglise, ne
consiste pas dans une surabondance de personnes qui manifestent un profond intérêt pour les
perdus, investissent sans compter pour la cause de l’Evangile et se ruinent par un excès de
générosité pour les pauvres. Pour chaque chrétien imprudent qui s’épuise et met sa famille en
danger à cause d’un zèle mal géré, j’ose affirmer qu’il y en a mille qui flirtent avec le monde et
qui traitent Jésus comme un accessoire utile, mais pas comme le roi capable de les satisfaire
pleinement et dont l’autorité est souveraine dans la cause de l’amour.

Le danger d’une simple éthique de l’esquive


L’une des caractéristiques de l’état d’esprit des temps de paix, c’est ce que j’appelle l’éthique
de l’esquive. Nous nous posons des questions différentes, en rapport avec la vie, selon que
nous sommes en temps de paix ou en temps de guerre. En temps de guerre, nous nous
demandons: «Comment puis-je servir le progrès de la cause? Que puis-je faire pour apporter la
victoire? Quels sacrifices puis-je faire, quels défis dois-je relever, pour garantir la joie du
triomphe?» En temps de paix, nous avons plutôt tendance à nous demander: «Comment puis-je
m’assurer davantage de confort? Comment faire pour mieux m’amuser? Comment éviter les
ennuis et, si possible, le péché?»
Si nous souhaitons payer le prix qu’il faut et prendre les risques nécessaires pour contribuer au
bonheur de nos contemporains en Dieu, nous devons arrêter de nous cacher derrière l’éthique
de l’esquive. En effet, cette façon de vivre est tout à fait inadéquate pour éveiller les hommes à
la beauté de Christ. Le simple fait d’éviter les ennuis et les comportements prohibés
n’impressionne, pour ainsi dire, personne. L’éthique de l’esquive en elle-même ne recommande
pas Christ et ne glorifie pas Dieu. Il y a de nombreux non-croyants qui, par simple discipline de
vie, évitent les comportements que fuient les chrétiens. Jésus nous a adressé un appel bien
plus radical que cela.

Les bonnes et les mauvaises questions


Les personnes qui se contentent d’une éthique de l’esquive posent généralement les mauvaises
questions en termes de comportement. Elles demandent, par exemple: «Qu’y a-t-il de mal à
cela? Qu’est-ce qui ne va pas avec ce film? Ou cette musique? Ou ce jeu? Ou ces
fréquentations? Ou cette façon de se relaxer? Ou cet investissement? Ou ce restaurant? Qu’y
a-t-il de mal à faire des courses dans ce magasin? A passer chaque week-end dans une
résidence secondaire? Ou à en posséder une?»
Ce genre de question reflète rarement un style de vie propre à recommander Christ comme
étant celui qui peut pleinement nous satisfaire et à contribuer au bonheur des autres en Dieu. Il
débouche sur une liste de «choses à ne pas faire» et alimente donc l’éthique de l’esquive.
Les questions que nous devrions plutôt nous poser, en rapport avec notre comportement, sont
les suivantes: «Comment cela va-t-il me permettre d’apprécier davantage la personne de
Christ? Comment cela m’aidera-t-il à montrer quelle valeur il a à mes yeux? En quoi cela va-t-il
m’aider à connaître ou à faire connaître Christ?»
La Bible dit: «Que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la
gloire de Dieu» (1 Corinthiens 10.31). Par conséquent, la question qui se pose est
essentiellement positive, et non négative: «Comment puis-je témoigner de la gloire de Dieu à
travers cet acte? Comment puis-je prendre plaisir à exalter sa valeur à travers ce
comportement?»

La vie ne se résume pas à des frimousses propres et à un


temps de qualité en famille
Combien de vies sont gâchées parce qu’on estime que la vie chrétienne consiste simplement à
éviter les ennuis et à pourvoir aux besoins de la famille! Evidemment, on ne commet pas
d’adultère, pas de vol, pas de meurtre, pas de détournement de fonds, pas de fraude; on se
contente de beaucoup travailler pendant la journée et de faire une grande consommation de
programmes télévisés et de vidéos accessibles pour tous (pendant le temps de qualité destiné
à la famille), sans oublier les nombreux divertissements du week-end, articulés
(essentiellement) autour de l’Eglise. Voilà ce qu’est la vie pour des millions de personnes. C’est
une vie gâchée, car nous avons été créés pour quelque chose de plus grand, de bien plus
grand.
Un de nos vieux dictons dit: «Personne ne s’est jamais lamenté, sur son lit de mort, de ne pas
avoir passé assez de temps au bureau.» On souligne généralement que, lorsque nous sommes
sur le point de mourir, nous remarquons enfin la valeur limitée de l’argent (incapable de nous
procurer un bonheur durable) et celle, inestimable, des relations. C’est vrai. A la mort de ma
mère, j’ai écrit au responsable de mon département afin de retirer la demande que j’avais
déposée pour obtenir plus d’heures d’enseignement et gagner ainsi plus d’argent. Vous tenir
devant la tombe de votre mère avec votre femme et votre enfant change l’appréciation que
vous portez sur la valeur des choses. L’argent perd soudain de son attrait.
Cependant, ce dicton qui suggère de passer moins de temps au bureau peut être trompeur. Il
faut ajouter que personne ne sera fier d’avouer au Seigneur de l’univers, cinq minutes après sa
mort: «J’ai employé chaque soirée à jouer à des jeux de société et à regarder des programmes
télévisés convenables avec ma famille, parce que je les aimais beaucoup.» Je pense que le
Seigneur répondra: «Cela n’a pas montré à tes voisins que je représentais pour toi un trésor
inestimable. Tu n’aurais pas dû te contenter de pourvoir à tes besoins personnels et à ceux de
ta famille. Et la télé, comme tu le sais, n’était pas la meilleure façon de nourrir ta famille et ton
âme.»

Une grande gâcheuse de vie


La télévision est l’une des plus grandes gâcheuses de vie de notre époque. Bien sûr, elle est
actuellement rattrapée, et peut-être même déjà dépassée, par l’internet. Internet vous permet
d’être plus sélectif, mais il permet aussi d’effectuer les pires choix, avec le seul divin juge pour
témoin. Cependant, la télé détient encore le monopole, en termes de gâchis. Le problème,
avec la télé, ne réside pas tellement dans la quantité d’ordures disponible, bien que cela soit
déjà un mal: rien que les publicités suffisent à semer de fertiles graines d’avidité et de
convoitise, quel que soit le programme que vous regardiez. Le plus gros problème, cependant,
c’est sa banalité. Un esprit quotidiennement nourri de télévision perd de son acuité. Notre
pensée a été conçue pour connaître et aimer Dieu. Une consommation excessive de la
télévision amoindrit les dispositions à répondre à ce grand appel. En effet, son contenu est si
banal et si superficiel que la capacité de l’esprit à concevoir des pensées dignes décline, et
celle du cœur à ressentir des émotions profondes se rétrécit. Neil Postman en a démontré la
raison:
Ce qui est en train de se produire chez nous, c’est que la télévision transforme peu à
peu toute affaire publique importante en chose banale… La télévision n’a que dédain
pour un exposé sérieux, logique, rationnel et complexe. Elle offre, au lieu de cela, un
discours où tout est accessible, simplifié, concret et, par-dessus tout, divertissant. Il en
résulte que notre société est la première au monde qui soit menacée de mort par sa
recherche effrénée de divertissement.36

L’apesanteur de Dieu
Etant donné que nous vivons tous dans un monde façonné par la télévision, il nous est
quasiment impossible de voir ce qui nous est arrivé. Notre seul espoir est de découvrir, par la
lecture, comment vivaient les hommes des siècles précédents. Les biographies constituent, à
cet égard, un important antidote à la myopie culturelle et au snobisme chronologique. Nous
sommes devenus pratiquement incapables de considérer une vérité avec respect et sérieux.
Des réalités magnifiques, en particulier celle de la gloire de Dieu, flottent, comme l’a dit David
Wells, dans une sorte d’apesanteur, y compris dans l’Eglise.
L’une des caractéristiques de notre époque, c’est que Dieu est devenu tout léger. Je ne
veux pas dire par là qu’il serait irréel, mais plutôt qu’il a perdu son importance. Il flotte
sur le monde avec une telle insignifiance qu’il en est presque imperceptible. Pour les
humains, il n’a plus de valeur. Ceux qui, dans les sondages, affirment croire en son
existence peuvent néanmoins considérer sa personne comme moins intéressante que
la télévision, ses commandements comme faisant moins autorité que leurs désirs de
richesse et d’influence, ses jugements comme moins effrayants que les nouvelles du
journal de 20 heures et ses vérités comme moins excitantes que les délicieux bains de
vapeurs publicitaires faits de flatteries et de mensonges. C’est ce que l’on appelle
l’apesanteur. C’est une condition que nous avons attribuée à Dieu après l’avoir
repoussé à la périphérie de nos existences sécularisées… Cette apesanteur ne nous
apprend rien sur Dieu, mais tout sur nous-mêmes, sur notre situation, sur notre
propension à exclure le Seigneur de notre réalité.37

Le Soudan et les bas nylon


Nous avons perdu notre faculté à percevoir et à apprécier les complexités de la vérité et les
profondeurs de la simplicité. Douglas Groothuis établit un lien entre cette faiblesse et la
télévision.
Le triomphe de l’image télévisée sur la parole contribue à la superficialité des
sensibilités postmodernes… Personne ne peut méditer sur un programme télévisé
comme il pourrait le faire sur le personnage d’une œuvre de William Shakespeare ou
de C. S. Lewis, sur une parabole de Blaise Pascal ou encore sur le vers d’un poème
de T. S. Eliot, tel que: «Mais notre sort se cache dans un squelette pour garder en vie
sa philosophie.» Personne à la télé ne pourrait prononcer cette phrase sérieusement
sans que son programme soit qualifié de «nul», c’est-à-dire trop abstrait, trop poétique,
trop profond et tout simplement ennuyant… [Ce n’est pas tout] mais les images
apparaissent, disparaissent et réapparaissent sans le contexte rationnel approprié.
Ainsi, une tentative de reportage sérieux sur l’esclavage au Soudan est immédiatement
suivie d’une bande annonce enjouée vantant les mérites de Disneyland, suivie à son
tour d’une publicité invitant à l’achat de bas nylon susceptibles de rendre toute femme
irrésistible, et ainsi de suite, jusqu’à la nausée.38
Ainsi, l’homme qui comparaîtra devant Dieu avec son éthique de l’esquive et en soutenant
n’avoir pas passé trop de temps au bureau pour pouvoir rentrer chez lui plus tôt et regarder la
télé avec sa famille n’échappera probablement pas au verdict d’une vie gâchée. Jésus a
réprimandé ses disciples en tenant des propos qui peuvent facilement être adaptés à de telles
personnes: «Même les pécheurs travaillent dur, évitent les péchés grossiers, regardent la télé
le soir et s’amusent le week-end. Que faites-vous de plus qu’eux?» (cf. Luc 6.32-34;
Matthieu 5.47).

Des sacrifices pour des causes de moindre importance


En réalité, durant les temps de guerre, les pécheurs s’élèvent souvent à des niveaux
remarquables de sacrifice pour des causes qui ne peuvent être comparées à celle de Christ.
La plus grande cause que nous puissions trouver dans le monde est celle qui consiste à sauver
joyeusement les hommes de l’enfer, à pourvoir à leurs besoins terrestres et à contribuer à leur
bonheur en Dieu, et à accomplir cela avec un réel plaisir qui fait apparaître Christ tel qu’il est:
comme le trésor le plus précieux. On n’a jamais mené, sur la terre, de combat pour une cause
plus importante ni pour un roi plus grand.
Et pourtant! Combien de défis courageux et de sacrifices audacieux ont été inspirés par ces
causes mineures! Le 19 février 1944 a commencé la bataille d’Iwo Jima. Il s’agissait d’une île
déserte d’environ 13 km2, située à près de 965 km au sud de Tokyo. Elle était défendue par
22’000 Japonais prêts à se battre jusqu’à la mort (ce qu’ils ont fait, d’ailleurs). Ils protégeaient
deux pistes d’atterrissage que l’Amérique convoitait, dans ses efforts stratégiques pour
maîtriser les attaques japonaises après l’attaque de Pearl Harbor et pour préserver ainsi sa
chère liberté. C’était une cause élevée, et les sacrifices accomplis par simple courage ont été
stupéfiants.
Des statistiques fiables révèlent le sacrifice accompli par le bataillon du colonel
Johnson: 1400 garçons (pour la plupart encore adolescents) ont atterri le jour J; 288
remplaçants ont été fournis au fur et à mesure de la progression de la bataille, ce qui
fait un total de 1688 soldats. Sur ces 1688 soldats, 1511 ont été tués ou blessés.
Seuls 177 ont survécu. Et sur ces 177 soldats restants, 91 ont été blessés au moins
une fois et sont repartis au combat.
Il a fallu 22 convois bondés pour transporter la cinquième division sur l’île; les survivants
n’ont utilisé que 8 navires au retour.
Les jeunes Américains ont tué près de 21’000 Japonais, mais ils ont perdu 26’000 des
leurs dans ce combat. Cette bataille est la seule, dans le Pacifique, où les pertes
humaines des assaillants ont dépassé celle des défenseurs.
Les marines ont combattu 43 mois au cours de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant,
un seul mois a suffi à leur faire perdre un tiers de leur effectif dans la bataille d’Iwo
Jima. Ils ont laissé derrière eux le plus grand cimetière du Pacifique: près de 6800
tombes au total; des monceaux de terre juchés de leurs croix et de leurs étoiles. Des
milliers de familles n’ont pu bénéficier de la consolation que représente un corps pour
faire leurs adieux. Ils ont juste reçu une froide information: leur soldat était «mort dans
l’exercice de ses fonctions» et était enterré dans tel champ, étendu dans telle rangée
avec tel numéro sur sa tombe. Ainsi, Mike reposait dans le champ numéro 3, à la
rangée 5, tombe numéro 694; Harlon, dans le champ 4, rangée 6, tombe numéro 912;
Franklin, champ 8, rangée 7, tombe 2189.
Lorsque je pense à Mike, à Harlon et à Franklin qui reposent là, je pense au message
anonyme gravé à l’extérieur du cimetière:
«Quand tu rentreras chez toi,
Parle-leur de notre part
Et rappelle-toi que, pour ton avenir,
Nous avons donné notre présent.»39

Seigneur, fais que je ne gâche pas ma vie!


Je suis profondément ému par le courage déployé à Iwo Jima et par le carnage qui a
caractérisé cette bataille. Quand je parcours les pages de cette histoire, tout en moi s’écrie:
«Seigneur, fais que je ne gâche pas ma vie! Permets-moi d’arriver à la fin de mon
existence – que ce soit maintenant ou plus tard – et d’être en mesure de dire à une famille, à
une Eglise, à une ville ou à un peuple isolé de la planète: ‘J’ai donné mon présent pour votre
avenir. Pas seulement pour votre avenir sur cette terre, mais pour votre avenir éternel, fait de
bonheur toujours croissant en Dieu.’» Plus j’étudie les soldats de la Seconde Guerre mondiale,
plus j’ai à cœur que ma vie compte et que ma mort soit digne.
Alors que la matinée pluvieuse laissait place à l’après-midi et que les combats
s’enlisaient, les marines continuaient à accumuler des pertes. Souvent, le corps médical
était touché alors même qu’il tentait de sauver des vies humaines. William Hoopes, de
Chattanooga, se tenait là, blotti aux côtés d’un médecin du nom de Kelly. Kelly a levé
rapidement la tête au-dessus de la haie de protection afin de situer, au moyen de
jumelles, celui qui tirait sur eux. A cet instant précis, il a été touché en pleine pomme
d’Adam. Hoopes, qui était lui-même pharmacien, a lutté frénétiquement pour sauver
son ami. «J’ai pris mes forceps et je suis allé chercher l’artère dans son cou pour la
bloquer, se rappelle Hoopes. Son sang jaillissait. Il était sans voix, mais ses yeux me
fixaient. Il savait que j’essayais de sauver sa vie. J’essayais de faire tout ce qui m’était
possible. Mais je n’y arrivais pas. J’essayais encore. Le sang rendait tout glissant. Tout
ce temps, son regard est resté fixé sur moi. Puis, il m’a fixé droit dans les yeux. Alors
que le jet de sang diminuait, il m’a tapé sur le bras et m’a dit: ‘Ça va.’ Ensuite il est
décédé.»40
Je veux pouvoir m’identifier à Hoopes et à Kelly dans ces terribles moments. Je veux pouvoir
dire à ceux qui souffrent et qui périssent: «J’ai fait tout ce qu’il m’était possible de faire… J’ai
essayé de toutes mes forces», et je veux pouvoir dire à ceux qui m’entoureront, lorsque je
mourrai: «Ça va. Pour moi, vivre, c’est Christ, et mourir est un gain.»

Quand les brumes insignifiantes se dissipent


Dans ces moments-là, lorsque les brumes insignifiantes de la vie se dissipent et que je perçois
réellement la raison pour laquelle je suis sur terre, je me lamente en songeant aux occupations
dérisoires qui gâchent tant de vies et une telle part de la mienne. Considérons simplement
l’importance accordée au sport: plusieurs pages lui sont consacrées dans les quotidiens, alors
qu’aucune ne fait mention de Dieu. Pensons aux ressources infinies mises à notre disposition
pour agrémenter et améliorer notre habitat et notre jardin. Pensons à tout l’argent que nous
pouvons dépenser pour l’achat de belles voitures dont nous n’avons pas besoin. Pensons au
temps, à l’énergie et aux conversations que nous consacrons aux divertissements et aux loisirs,
et à ce que l’on appelle «les trucs sympas à faire». Ajoutons à cela l’ordinateur qui recrée
artificiellement des jeux déjà éloignés de la réalité: cela ressemble à un monde imaginaire à
étages multiples, fait de dérision et s’étirant toujours plus vers le néant.

Obsédés par le look


Pensons aussi au look vestimentaire. Quelle tragédie de voir tant de jeunes obsédés par leur
tenue vestimentaire et par leur look! Même les chrétiens semblent incapables de quitter la
superficialité du: «Qu’y a-t-il de mal à ça?» pour se demander: «Est-ce que ces habits vont
m’aider à célébrer la grandeur de Christ? Ces vêtements vont-ils montrer aux autres que c’est
lui qui est le réel trésor de ma vie? Est-ce que cette tenue va mettre en valeur ma personnalité
et souligner le fait que j’ai été créé(e) à l’image de Dieu pour servir, ou est-ce qu’elle va mettre
en valeur ma sexualité, ou ma paresse?» Je ne fais pas une fixation sur les vêtements, loin de
là, mais il y a des raisons suffisamment claires pour s’habiller simplement en vue d’honorer
Christ. Ma prière, c’est que vous ressembliez davantage à un dauphin qu’à une méduse dans
l’océan de la mode et de l’antimode (qui est tout aussi tyrannique).
Considérons le message envoyé par une adolescente à un journal en réponse au courrier d’un
lecteur:
Pour les adolescents, la question de la tenue vestimentaire est devenue cruciale,
malheureusement. Pour être honnête, je trouve même que certaines de mes tenues
sont provocatrices. Votre lettre disait que les jeunes filles devraient s’habiller avec
élégance et sensibilité. Montrez-moi comment cela est possible, et je le ferai.
La plupart de mes amies ne sont pas toujours à l’aise avec ce qui est à la mode, mais
nous le portons quand même. Nous démarquer pour n’être confrontées qu’à des
problèmes n’en vaut pas la peine. La société nous incite à être différents sans pour
autant nous écarter de la tendance principale.
Comment faut-il s’habiller pour plaire à la fois à soi-même, à ses parents et à ses
amis? C’est impossible. Les ados finissent par faire des compromis afin de s’intégrer.
S’ils veulent parvenir à la fin des études au collège, ou même au lycée, sans être
harcelés, alors ils doivent s’habiller de façon à plaire aux autres.
En tant que futurs leaders de cette nation, nous devrions prendre conscience de ce que
nous sommes devenus et changer.41

Où sont les jeunes radicalement engagés pour Christ?


Lorsque je me tiens, pour ainsi dire, sur les rivages d’Iwo Jima en me rappelant ces heures
héroïques de courage et de sacrifices, je me souviens qu’il s’agissait de jeunes soldats, et le
caractère dérisoire des préoccupations de la plupart des Occidentaux me paraît alors
intolérable. L’un de ces soldats était vraiment jeune. Après avoir lu son histoire, je brûlais de
m’adresser à chaque groupe de jeunes pour dire: «Voulez-vous savoir ce que veut dire cool?
Voulez-vous voir quelque chose de mille fois plus impressionnant que le plus alcoolisé des
cocktails? Alors, écoutez l’histoire de Jacklyn Lucas.
Ce garçon s’est débrouillé pour rentrer dans les marines à l’âge de 14 ans, en
trompant les recruteurs grâce à sa musculature d’adulte… Chargé de conduire un
camion sur l’île d’Hawaï, il commençait à être frustré; il voulait combattre. Il s’est donc
faufilé dans un convoi qui partait d’Honolulu et a survécu grâce à la nourriture que lui ont
passée des marines compatissants embarqués à bord.
Il a débarqué le jour J (à Iwo Jima) sans arme. Il s’est saisi d’une mitraillette qu’il a
trouvée sur la plage et s’est frayé un chemin vers l’intérieur de l’île.
Au jour J+1, Jack et trois de ses compatriotes rampaient dans un fossé quand huit
Japonais ont surgi devant eux. Jack en a tué un en lui tirant dans la tête. Puis sa
mitraillette s’est enrayée. Alors qu’il essayait de la débloquer tant bien que mal, une
grenade a atterri à ses pieds. Il a crié pour avertir les autres et, du pied, a frappé la
grenade qui s’est enfoncée dans les cendres molles. Presque aussitôt, une autre
grenade a roulé. Jack Lucas, 17 ans, s’est jeté sur les deux grenades. «Mon gars, tu
vas mourir», s’est-il dit.
A bord du navire hôpital, les docteurs pouvaient à peine y croire: «C’est peut-être
parce qu’il était trop jeune et trop tenace pour mourir», a lancé l’un d’eux. Lucas a subi
21 opérations de chirurgie réparatrice. Il a été le plus jeune Américain à être décoré de
la médaille de l’honneur, et le seul lycéen à la recevoir.42
En lisant cela, je pensais à tout ce qui est qualifié de «cool» par les lycéens. Assis sous le
porche où je lisais, je me suis mis à penser: «Mon Dieu, qui va les affronter et leur donner une
raison de vivre? Ils gâchent leur vie dans une foule de choses insignifiantes, cherchant à avoir
un look cool, un langage cool et une démarche cool, mais ils n’ont aucune idée de que signifie
être cool.»
Une dernière histoire pour clarifier le terme «cool». C’est celle de Ray Dollins, pilote de chasse
à Iwo Jima.
Les premières vagues de chars amphibies gagnaient la côte. Les avions de combat
achevaient leurs raids à basse altitude. Alors que le dernier pilote commençait à faire
remonter son Corsair, les Japonais ont surgi, munis de leurs armes, et ont mitraillé
l’avion. Le pilote, le major Ray Dollins, a cherché à gagner de l’altitude au-dessus de
l’océan, afin de ne pas s’écraser sur les marines qui gagnaient la côte, mais son avion
était trop endommagé. Le lieutenant Keith Wells l’observait depuis un blindé: «Nous
pouvions le voir dans son cockpit. Il faisait tout son possible, mais il se dirigeait tout
droit sur un groupe de chars qui s’approchaient des côtes et qui étaient remplis de
marines. Au dernier moment, il a pu retourner l’avion pour aller s’écraser dans l’eau,
entre deux rangées de tanks. Nous avons vu une explosion d’eau dans le ciel.»
Le personnel militaire qui était en contact radio avec l’avion depuis les navires n’était
pas juste spectateur du crash; il a été en mesure de capter les dernières paroles
prononcées par le pilote dans son microphone. C’était un défi en forme de parodie:
«Oh, quelle belle matinée!
Oh, quelle belle journée!
J’ai le terrible sentiment
Que tout vient à ma rencontre.»43
Bien entendu, l’adjectif «cool» ne convient pas pour décrire la vraie grandeur. Il est trop
ordinaire. Et c’est bien là que se situe le problème: ce qui est cool est banal, et c’est pour cette
banalité que vivent des millions de jeunes! Qui les confronte à l’urgence et aux larmes? Qui les
supplie de ne pas gâcher leur vie? Qui les prend par le cou (c’est une façon de parler) et les
aime suffisamment pour leur montrer ce qu’est une vie engagée, réelle, précieuse et imprégnée
de Christ, de telle sorte qu’ils ressentent au plus profond d’eux-mêmes le caractère
complètement inepte et insignifiant de leur collection de CD et de leurs conversations sur les
célébrités du moment? Qui réveillera l’aspiration inexploitée qui sommeille au fond d’eux, leur
désir de ne pas gâcher leur existence?

La prière de mon cœur


Si seulement les jeunes et les moins jeunes pouvaient éteindre leur poste de télévision et faire
quelques pas en méditant sur la valeur des actes de courage, surtout quand ils servent une
cause dix mille fois plus importante que la sauvegarde de la démocratie (si précieuse soit cette
dernière)! Si nous rêvions à cela et commencions à prier, Dieu ne répondrait-il pas? Nous
refuserait-il une vie d’amour, de grâce et de joyeux sacrifices qui, tout en célébrant la grandeur
de Christ, soit apte à contribuer au bonheur des hommes en Dieu? Je vous en supplie (comme
je prie d’avoir moi-même la force de le faire), rendons notre front aussi dur qu’un caillou afin de
rejoindre Christ sur le chemin du Calvaire! «Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp,
en supportant d’être humiliés comme lui. En effet, ici-bas nous n’avons pas de cité permanente,
mais nous recherchons celle qui est à venir» (Hébreux 13.13-14). Lorsque les autres verront en
nous un amour prêt au sacrifice et rayonnant de joie, ne reconnaîtront-ils pas la grandeur de
Christ?
30 Randy Alcorn, The Treasure Principal (Multnomah, 2001), p. 8
31 Ralph Winter, «Reconsecration to a Wartime, not a Peacetime, Lifestyle» dans Perspectives on the World Christian
Movement: A Reader, 2e édition, éd. Ralph D. Winter et Steven C. Hawthorne (William Carey Library, 1999), p. 705
32 Matthieu 24.42; 25.13; 26.41; Actes 20.31; 1 Corinthiens 16.13; Ephésiens 6.18; Colossiens 4.2; 1 Thessaloniciens 5.6;
1 Pierre 5.8
33 Ralph Winter, «Reconsecration to a Wartime, not a Peacetime, Lifestyle», p. 706. N.d.E.: la citation de Winter mentionne plus
précisément l’Amérique.
34 Tiré de http://www.verbo.org/site/winter.htm (visité le 04.02.03). Pour clarifier la relation entre la liberté de Satan et la
souveraineté de Dieu, je voudrais insister sur le fait que Satan est réel et que Dieu lui donne la permission (du mou à sa laisse,
pour ainsi dire) d’exploiter la malédiction divine qui touche la création à cause du péché (Romains 8.20-23), tout en gardant le
contrôle du monde à tous les niveaux. Il n’y a pas de contradiction à affirmer que Dieu contrôle toute chose et à dire que nous
devrions nous investir pour triompher de la maladie, pour résister à l’injustice et pour gagner les âmes à Christ. Notre
collaboration fait partie de la façon, pour Dieu, d’accomplir son plan souverain. Lire le chapitre «God’s Pleasure in All That He
Does» de mon livre intitulé: The Pleasures of God: Meditations on God’s Delight in Being God (Multnomah, 2000), pp. 47-76.
35 James Bradley, Flags of our Fathers (Bantam, 2000), p. 62
36 Neil Postman, «Amusing Ourselves to Death», Et Cetera (printemps 1985), pp. 15, 18. Voir aussi son livre du même titre:
Amusing Ourselves to Death: Public Discourse in the Age of Show Business (Viking, 1985).
37 David Wells, God in the Wasteland: The reality of Truth in a World of Fading Dreams (Eerdmans, 1994), pp. 88, 90
38 Douglas R. Groothuis, «How the Bombarding Images of TV Culture Undermine the Power of Words», Modern Reformation,
10 (janvier/février 2001), pp. 35-36
39 Bradley, Flags of Our Fathers, pp. 246-247. Ce livre relate la bataille d’Iwo Jima à travers la vie des six soldats qui dressent le
drapeau américain sur le fameux mémorial d’Iwo Jima (N.d.E.: sculpture en bronze érigée au cimetière d’Arlington). Elle est
racontée par le fils de John Bradley, un des soldats sculptés sur ce mémorial.
40 Ibid., p. 188.
41 Megan Heggemeir, «For Teenagers, Fashion Is Key to Fitting in», Minneapolis Star Tribune (16 november 2002), A23.
42 Bradley, Flags of Our Fathers, pp. 174-175
43 Ibid., pp. 161-162.
8. La valeur de Christ au travail
Il serait erroné de conclure que l’appel, lancé dans le chapitre précédent, à adopter un style de
vie des temps de guerre devrait amener tous les chrétiens à abandonner leur emploi pour partir
au combat, au sens où ils devraient tous devenir missionnaires, pasteurs ou embrasser toute
autre forme de service à plein temps pour le Seigneur. Cela témoignerait d’un grand
malentendu quant au lieu du champ de bataille. Il est évident que des combats spirituels font
rage (sans bombes ni baïonnettes) au sein des nations et tribus du monde non encore atteintes
par l’Evangile. Le Roi des rois y a envoyé ses «troupes» d’ouvriers altruistes avec la bonne
nouvelle de la paix et y rallie à sa cause un peuple joyeux. C’est là tout le glorieux travail des
missions qui effectuent un travail pionnier. Je démontrerai plus loin que c’est un appel admirable
et je prie que beaucoup d’entre vous, chers lecteurs, l’entendent et rejoignent ces troupes au
front.

Un combat sans limites géographiques


Ne nous méprenons pas: le combat auquel je fais allusion lorsque j’évoque «le style de vie (ou
l’état d’esprit) des temps de guerre» ne se déroule pas de part et d’autre de lignes
géographiques. Il est d’abord mené entre le bien et le mal dans chaque cœur humain. C’est un
combat qui affecte particulièrement le cœur des chrétiens que Christ a appelés à lui et sur
lesquels il a l’intention de régner en maître. Le front du combat se situe donc sur la ligne qui
sépare le péché de la justice, et ce au sein de chaque famille. Il est mené sur le front qui
sépare la vérité du mensonge dans chaque école. Il est mené entre la justice et l’injustice dans
chaque législature, entre l’intégrité et la corruption dans chaque administration, entre l’amour et
la haine dans chaque groupe ethnique, entre l’orgueil et l’humilité dans chaque sport, entre le
beau et le laid dans toute forme d’art, entre la bonne doctrine et la fausse doctrine dans
chaque Eglise, entre la paresse et la diligence entre les pauses café. Ce n’est pas peine
perdue que de combattre pour la vérité, pour la foi et pour l’amour sur l’une de ces lignes de
front.
La guerre n’est pas principalement spatiale ou physique, bien que ses succès et ses échecs
puissent entraîner des conséquences physiques. Aussi, les vocations séculières des chrétiens
doivent être considérées comme des zones de combat. En effet, il y a des adversaires
spirituels qui doivent y être vaincus (des esprits malins, des péchés, et non des personnes), et
il y a des niveaux moraux remarquables à atteindre pour la gloire de Dieu. Ainsi, ce n’est pas
notre lieu de travail qui peut nous faire gâcher notre vie, mais plutôt notre façon de travailler et
notre motivation pour le faire.
L’importance stratégique du séculier
Je vous en prie, ne voyez pas, dans la «vocation séculière», quelque chose d’inférieur ou de
non spirituel par comparaison avec la «vocation ecclésiastique», la «vocation missionnaire» ou
encore la «vocation spirituelle». Je désigne simplement par cette expression les vocations
professionnelles qui ne sont pas structurellement liées à l’Eglise. Il s’agit d’être dans le monde
mais pas du monde, comme l’a enseigné Jésus lorsqu’il a adressé sa prière en Jean 17.15-16:
«Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas
du monde, tout comme moi je ne suis pas du monde.» L’intention de Jésus est donc que ses
disciples demeurent dans le monde (ce que j’entends par «activités ou vocations séculières»),
mais qu’ils ne soient pas du monde (c’est pourquoi je dis que nous sommes engagés dans une
guerre ou un combat).
Martin Luther a repris l’enseignement biblique du sacerdoce universel et a balayé toute frontière
spirituelle entre les membres du clergé et les laïques. Il admettait qu’il y avait un appel
ecclésiastique et un appel séculier, mais la différence qu’il faisait entre les deux n’avait rien à
voir avec une quelconque supériorité de l’«état spirituel»:
On a inventé que le pape, les évêques, les prêtres, les gens des monastères seraient
appelés état ecclésiastique; les princes, les seigneurs, les artisans et les paysans état
laïque, ce qui est certes une fine subtilité et une belle hypocrisie… Tous les chrétiens
appartiennent vraiment à l’état ecclésiastique; il n’existe aucune différence, si ce n’est
celle de la fonction… Pour dire la chose plus clairement encore: si une petite troupe de
pieux laïcs chrétiens était faite prisonnière et déportée dans un lieu désert, s’ils
n’avaient pas auprès d’eux un prêtre consacré par un évêque et s’ils se trouvaient à ce
moment d’accord pour choisir l’un d’entre eux, qu’il soit de naissance légitime ou non, et
lui confiaient la charge de baptiser, de célébrer la messe, d’absoudre et de prêcher,
celui-là serait véritablement un prêtre, comme si tous les évêques et les papes l’avaient
consacré… Entre laïcs, prêtres, princes, évêques et, comme ils disent, entre le clergé
et le siècle, il n’existe au fond vraiment aucune différence si ce n’est celle qui provient
de la fonction ou de la tâche... Un savetier, un forgeron, un paysan ont chacun la tâche
et la fonction de leur métier, et pourtant tous sont également consacrés prêtres et
évêques, et chacun doit, en remplissant sa tâche ou sa fonction, se rendre utile et
secourable afin que, de la sorte, ces tâches multiples concourent à un but commun,
pour le plus grand bien de l’âme et du corps, tout comme les membres du corps se
rendent mutuellement service.44
La Bible affirme clairement que Dieu veut voir son peuple répandu comme sel et lumière dans
toute la gamme des activités séculières. Des enclaves habitées par des chrétiens ne vivant et
ne travaillant qu’en compagnie d’autres chrétiens ne permettraient pas d’accomplir toute la
volonté de Dieu pour le monde. Cela ne signifie pas que certains ordres chrétiens, ministères
ou missions isolées fassent fausse route, mais plutôt qu’ils représentent une exception. La
grande majorité des chrétiens est en effet destinée à vivre dans le monde et à œuvrer parmi
les non-croyants. C’est leur «office», leur «tâche», pour reprendre les termes de Luther. Nous
allons découvrir pourquoi Dieu veut qu’il en soit ainsi.

Une association de bœufs et d’individus


Tout le monde n’est pas appelé à être missionnaire ou pasteur. En revanche, une alliance est
nécessaire entre ceux qui partent et ceux qui les envoient. Concernant ceux qui exercent un
ministère dans l’Eglise, Paul a rappelé: «Tu ne mettras pas de muselière au bœuf quand il foule
le grain» (1 Timothée 5.18), ce qui peut se traduire: «Rémunère ton pasteur.» Mais cela
implique que d’autres doivent gagner le grain afin de le mettre sous le nez du pauvre bœuf. Le
même principe est appliqué aux missionnaires de l’époque du Nouveau Testament: «Aide avec
empressement Zénas, le docteur de la loi, et Apollos dans leur voyage, en faisant en sorte qu’il
ne leur manque rien» (Tite 3.13). En d’autres termes, tout le monde n’était pas appelé à œuvrer
aux côtés de Paul; certains devaient rester en arrière et travailler afin de subvenir aux besoins
de ceux qui partaient. Dans cette optique, Paul avait pensé faire de l’Eglise de Rome son camp
de base pour son voyage vers l’Espagne: «J’espère en effet vous voir en passant et recevoir
votre aide pour me rendre là-bas une fois que j’aurai satisfait, du moins en partie, mon désir
d’être avec vous» (Romains 15.24). Il supposait donc que les chrétiens de Rome auraient un
emploi suffisamment rémunéré pour le soutenir. C’est pourquoi il dit aux croyants de
Thessalonique: «Nous vous encourageons… à travailler de vos mains, comme nous vous
l’avons recommandé… et vous ne serez dépendants de personne» (1 Thessaloniciens 4.10-
12). En fait Paul était tellement agacé de voir certains Thessaloniciens vivre dans le désordre
et consacrer leur vie à des futilités qu’il leur a écrit dans une seconde lettre
(2 Thessaloniciens 3.7-11):
«Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous ne nous sommes pas
livrés au désordre parmi vous et nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne;
au contraire, nuit et jour, dans la fatigue et dans la peine, nous avons travaillé pour
n’être à la charge d’aucun de vous. Non que nous n’en ayons pas le droit, mais nous
avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. En effet, lorsque nous
étions chez vous, nous vous recommandions ceci: si quelqu’un ne veut pas travailler,
qu’il ne mange pas non plus. Nous apprenons, cependant, que quelques-uns parmi vous
mènent une vie désordonnée: ils ne travaillent pas mais se mêlent des affaires des
autres.»
De façon similaire, il s’est adressé ainsi aux Ephésiens: «Que celui qui volait cesse de voler;
qu’il se donne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses propres mains pour avoir de quoi
donner à celui qui est dans le besoin» (Ephésiens 4.28).

Rester «avec Dieu» dans le travail


L’appel à devenir chrétiens n’est en rien un appel à abandonner notre emploi séculier, et cette
vérité apparaît clairement en 1 Corinthiens 7.17-24. Paul y résume son enseignement en ces
termes: «Frères et sœurs, que chacun reste devant Dieu dans la condition qui était la sienne
lorsqu’il a été appelé» (verset 24). Il avait une vision élevée de la providence divine: Dieu a
amené des non-croyants à certaines positions dans la vie afin que leur conversion ait un impact
considérable pour sa gloire. «Par ailleurs, que chacun vive selon la part que le Seigneur lui a
attribuée, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu. C’est ce que je prescris dans toutes les Eglises»
(verset 17). L’apôtre ne voulait pas dire qu’il serait interdit de changer de métier dans la vie
chrétienne; sinon, personne ne pourrait devenir pasteur ou missionnaire en dehors des plus
jeunes (contrairement à Jésus qui est passé du métier de charpentier à un ministère à plein
temps à l’âge de 30 ans, d’après Luc 3.23). En revanche, lorsque nous nous convertissons,
nous ne devrions pas nous empresser de conclure qu’un changement de profession s’impose.
Nous devrions plutôt penser: «Dieu m’a placé à cet endroit et je dois à présent montrer sa
valeur dans mon travail.» C’est ce qu’il est dit au verset 24: «Frères et sœurs, que chacun
reste devant Dieu dans la condition qui était la sienne lorsqu’il a été appelé»
Par conséquent, la question déterminante pour la plupart des chrétiens devrait être la suivante:
«Comment puis-je mettre ma vie au service de la gloire divine dans mon emploi séculier?» Je
pars du présupposé que, conformément à tout ce qui a été dit dans ce livre jusqu’à présent, le
but de la vie demeure identique, que notre vocation soit séculière, ecclésiastique ou
missionnaire: célébrer la grandeur de Christ dans la joie, montrer son importance au travers de
toutes nos actions. Si nous tirons notre seule fierté de la croix, notre objectif est de prendre
plaisir à exalter sa valeur par notre façon de travailler. Comment? La Bible nous donne au
moins six réponses.

1. La communion
Nous pouvons exalter la valeur de Dieu dans notre activité séculière à travers la communion
dont nous jouissons avec lui toute la journée au travail. Autrement dit, nous jouissons du fait que
Dieu est là pour nous lorsque nous écoutons sa voix ou que nous lui parlons, lorsque nous
rejetons sur lui tous nos soucis et que nous expérimentons ses conseils et son attention.
L’indicateur biblique de cette vérité se trouve en 1 Corinthiens 7.24: «Frères et sœurs, que
chacun reste devant Dieu dans la condition qui était la sienne lorsqu’il a été appelé.» Lorsque
vous vous convertissez, demeurez dans votre vocation et régalez-vous simplement de la
présence de Dieu. Les deux éléments sont importants. En effet, les chrétiens ne se contentent
pas d’aller au travail; ils y vont avec Dieu. Ils n’accomplissent pas seulement une tâche; ils
l’accomplissent devant Dieu. Dieu est présent à leurs côtés.

Une promesse plus personnelle


La promesse citée diffère de celles généralement adressées à l’Eglise en tant que corps. Par
exemple, Dieu a promis aux siens: «J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux; je serai leur Dieu
et ils seront mon peuple» (2 Corinthiens 6.16). La promesse qui nous est faite concernant notre
activité séculière est distincte. En effet, les chrétiens ne travaillent pas ensemble dans leurs
emplois séculiers; ils sont dispersés. Ils ne sont pas réunis avec les autres membres de
l’Eglise. Aussi, le commandement de demeurer dans notre emploi «devant Dieu» nous garantit
que nous allons expérimenter la communion avec lui de façon personnelle et individuelle au sein
même de notre activité.

Adresser continuellement des louanges à Dieu pour toutes choses


Nous pouvons apprécier la présence de Dieu ainsi que notre communion avec lui au travers de
la prise de conscience reconnaissante que notre capacité à accomplir toute tâche, y compris
celle-ci, est un fruit de sa grâce. «Il n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait
besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose» (Actes 17.25).
Toutes nos facultés visuelles, auditives et tactiles, toutes les capacités motrices qui sollicitent
nos jambes et nos bras, toutes nos capacités mentales d’observation, d’organisation et
d’évaluation, tous les talents qui nous permettent d’être appropriés pour tel emploi: tout cela est
un don de Dieu. Si nous en sommes conscients, nous sommes remplis d’une reconnaissance
continuelle que nous offrons à Dieu sous forme de prière. «Je te louerai de tout mon cœur,
Seigneur, mon Dieu et j’honorerai toujours ton nom» (Psaume 86.12). Parfois, l’émerveillement
face à la personne de Dieu grandit en nous pendant que nous accomplissons notre tâche; alors
nous chuchotons ses louanges: «Bénis l’Eternel, mon âme! Eternel, mon Dieu, tu es infiniment
grand! Tu es revêtu de splendeur et de magnificence!» (Psaume 104.1). Lorsque nous ajoutons
à cela notre dépendance vis-à-vis de Dieu dans l’existence pour chaque minute à venir et pour
toute l’aide dont nous avons besoin, notre reconnaissance se change en foi pour chaque
moment à venir et pour le reste de la journée, de la semaine, du mois, de l’année et de la
décennie. Il s’agit de la foi dans la grâce future. Nous pouvons l’exprimer sous forme de prière
adressée à Dieu en reprenant ces termes bibliques, par exemple: «Mais moi, je me confie en
toi, Eternel! Je dis: Tu es mon Dieu!» (Psaume 31.15), ou encore: «Les bontés de l’Eternel ne
sont pas épuisées, ses compassions ne prennent pas fin; elles se renouvellent chaque matin [et
chaque après-midi!]. Que ta fidélité est grande!» (Lamentations 3.22-23).

Emmener la promesse au travail


Outre cette reconnaissance, cette louange et cette confiance, nous disposons des promesses
divines que nous pouvons emmener avec nous au travail quotidiennement, écrites dans notre
Bible ou gravées dans notre mémoire. C’est de cette façon-là que Dieu nous parle tout au long
de la journée. Il nous encourage ainsi: «N’aie pas peur, car je suis moi-même avec toi. Ne
promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu. Je te fortifie, je viens à ton secours, je
te soutiens par ma main droite, la main de la justice» (Esaïe 41.10). Il nous rappelle qu’il n’y a
pas de défi, pour le reste de la journée, qui soit trop difficile à relever pour lui: «C’est moi qui
suis l’Eternel, le Dieu de toute créature. Y a-t-il quoi que ce soit de trop difficile pour moi?»
(Jérémie 32.27). Dieu nous appelle à rejeter l’anxiété et à nous adresser à lui pour tous nos
besoins, quelle que soit leur importance: «Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites
connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de
reconnaissance» (Philippiens 4.6). Il nous recommande ceci: «Déchargez-vous sur lui de tous
vos soucis, car lui-même prend soin de vous» (1 Pierre 5.7). Il promet de nous guider tout au
long de la journée: «Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; je te conseillerai,
j’aurai le regard sur toi» (Psaume 32.8).
C’est ainsi que nous communions avec Dieu, au travers de l’écoute de sa Parole, de la
reconnaissance, de la louange et de la prière que nous lui adressons en fonction de nos
besoins. En demeurant dans notre emploi de cette façon-là, c’est-à-dire «devant Dieu», nous
l’honorons, et notre vie n’est pas une vie gâchée. Dieu prend plaisir à voir ses enfants placer
leur confiance en lui et faire de lui leurs délices, car sa valeur est alors exaltée. Et lorsque nous
nous rappelons qu’aucune de ces bénédictions imméritées ne pourraient être nôtres sans la
mort de Christ à notre place, alors, chaque battement de cœur qui manifeste la joie éprouvée
en Dieu devient une glorification de la croix.

2. La créativité et l’application
Nous pouvons exalter la valeur de Christ dans notre emploi séculier à travers la confiance en
Dieu, la joie et l’exaltation du Seigneur dont témoignent notre créativité et notre application. Il
est important de noter ce qui différencie les êtres humains des castors, des merles, des
araignées et des fourmis. Il est important de rappeler quel est l’élément essentiel de l’honneur
que les hommes rendent à Dieu à travers leurs activités. Les animaux travaillent si dur et font
des choses si complexes et si prodigieuses qu’il doit bien y avoir quelque chose qui différencie
l’homme d’elles, quelque chose de plus que la créativité et l’application dont elles font aussi
preuve. A moins que nous ne soyons prêts à admettre que notre façon de glorifier Dieu dans le
travail ne diffère pas de celle des animaux!

Mandatés par Dieu pour soumettre la terre en vue de le glorifier


Quelle est donc cette différence? Considérons les premières paroles relatives à la création de
l’homme. «Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la
femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la
terre et soumettez-la! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout
animal qui se déplace sur la terre!» (Genèse 1.27-28). Le fait que nous sommes créés à
l’image de Dieu entraîne directement notre privilège, qui est aussi notre devoir, d’assujettir la
terre et de la dominer. Autrement dit, nous devrions nous employer à comprendre, à façonner,
à planifier et à utiliser la création de façon à souligner la valeur du Créateur et à susciter
l’adoration envers lui. Le fait que nous sommes créés à l’image de Dieu signifie que nous
devrions au moins refléter cette image de Dieu. Nous devrions refléter sa véritable nature. Et
cela ne devrait pas être fait dans le but d’attirer les regards sur nous (simples reflets), mais de
diriger l’attention sur lui (le Créateur). Les hommes se font des images de personnes illustres
en vue de les honorer. Dieu a créé l’homme à son image afin d’être reflété, apprécié et honoré
au travers des actions humaines.
Dieu a ensuite affirmé que le propre de l’homme était de travailler. Il doit assujettir et dominer la
terre. Cela veut dire que le fait d’être un humain implique en partie la tâche d’exercer la
seigneurie sur la création et de donner au monde une forme, un ordre et un dessein qui
reflètent la vérité et la beauté divines. Dieu a fait en quelque sorte de l’homme son représentant
en termes de pouvoir sur la création; il l’a doté de droits et de capacités semblables aux siens
pour qu’il assujettisse le monde et l’utilise à de bonnes fins, en particulier pour célébrer la
grandeur du Créateur.
Le travail n’est pas une malédiction; c’est la paresse qui en est une. Si nous remontons à la
source, avant le péché originel, nous ne trouvons pas de vision négative du travail que l’on
pourrait qualifier de séculier. Selon Genèse 2.2, le Seigneur lui-même s’est reposé de son
œuvre de création. Cela implique que le travail est une bonne chose qui reflète Dieu. Et la pièce
maîtresse de l’œuvre de Dieu, c’est l’homme, créature façonnée à son image, conçue pour
prolonger son œuvre, qui consiste à dominer, à modeler et à organiser la création. Ainsi, au
cœur même de la notion du travail se trouve celle de créativité. Si vous êtes Dieu, votre tâche
est de créer à partir de rien. Si vous n’êtes pas Dieu mais seulement son reflet – autrement dit,
si vous êtes humain – votre travail consiste à prendre tout ce que Dieu a créé pour le façonner
et l’utiliser de façon à révéler sa grandeur.

En quoi différons-nous des castors?


C’est ici que les castors font leur apparition. Un castor assujettit son environnement en édifiant
un barrage dans un but positif: se fabriquer un habitat. Il semble aimer son activité et reflète,
par sa diligence et son adresse, la gloire de la sagesse divine.
Toutes les choses éclatantes et belles,
Toutes les créatures grandes et petites,
Toutes les choses sages et merveilleuses,
Le Seigneur Dieu les a toutes faites.45
Et en chacune d’elles, Dieu est glorifié. «Que les fleuves battent des mains, qu’avec eux les
montagnes poussent des cris de joie» (Psaume 98.8). «Le ciel raconte la gloire de Dieu et
l’étendue révèle l’œuvre de ses mains» (Psaume 19.2). Quelle est donc la différence entre la
tâche de l’homme et l’activité du castor, de l’abeille, du merle ou de la fourmi? Tous travaillent
dur. Tous assujettissent leur environnement et le transforment pour obtenir d’étonnantes
structures vouées à des fins louables. La différence, c’est que les humains ont conscience
d’eux-mêmes et ont une conscience morale, qu’ils fondent leurs choix relatifs à leur activité sur
des motivations qui honorent ou déshonorent Dieu.
Aucun castor, merle, abeille ou fourmi ne dépend consciemment de Dieu. Aucun castor ne
médite sur le modèle ordonné et esthétique visible dans la création divine. Il ne fait pas non plus
le choix moral de rechercher l’excellence selon le modèle divin, Dieu étant un Dieu d’excellence.
Aucun castor n’a encore jamais médité sur la valeur inestimable du Seigneur et de son projet
pour lui, puis pris la décision à connotation morale, de son propre chef, d’édifier un barrage qui
servirait à abriter un autre castor que lui. En revanche, l’homme est doté de ces capacités
parce qu’il a été créé à l’image de Dieu. Nous avons été créés pour refléter ainsi l’image divine.
Lorsque Dieu nous ordonne d’assujettir la terre – de la façonner et d’en faire bon usage – il ne
veut pas que nous le fassions à la manière du castor. Il souhaite que nous accomplissions cette
tâche de façon humaine, c’est-à-dire en tant qu’êtres dotés d’une conscience morale et
responsables de notre choix de travailler pour la gloire du Créateur.
En clair, lorsque Dieu nous envoie au travail comme porteurs de son image, nos fossés doivent
être creusés droits, nos raccords de tuyaux ne doivent pas fuir, les recoins de nos toilettes
doivent être impeccables, nos incisions chirurgicales doivent être précises, notre traitement de
texte net et attractif, car Dieu est un Dieu d’ordre, d’harmonie et de qualité. Les chats sont
propres, les fourmis sont productives et les araignées élaborent des ouvrages
remarquablement structurés. Toutes ces créatures dépendent de Dieu. Aussi, l’essence de
notre travail en tant qu’êtres humains réside dans le fait que nous l’effectuons en dépendant
consciemment de la puissance divine et que nous recherchons de façon intentionnelle le modèle
divin d’excellence, dans le but délibéré de refléter la gloire de Dieu.

Faire du bon travail et bien dormir


Lorsque nous travaillons ainsi – quelle que soit notre vocation – nous pouvons ressentir un
agréable sentiment de paix à la fin de la journée, car nous ne l’avons pas gâchée. Dieu ne nous
a pas créés pour être oisifs. Aussi, ceux qui renoncent à toute productivité créative perdent la
joie d’un travail qui soit orienté vers un but, dépende de Dieu, modèle le monde et reflète le
Créateur. «Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, tandis que la
satiété dont jouit le riche ne le laisse pas dormir» (Ecclésiaste 5.11). Jonathan Edwards en
avait fait une règle: une piété personnelle qui amènerait à négliger les responsabilités
séculières n’est qu’hypocrisie. Il a décrit sa propre femme («la personne») pour illustrer
l’exemple opposé:
«Oh qu’il est bon, a dit un jour la personne, de travailler pour Dieu durant la journée et
de se coucher le soir sous son regard souriant!» Les expériences, si élevées soient-
elles, et les inclinations religieuses de cette personne n’ont pas été accompagnées de
négligence envers les activités requises par la vocation séculière, négligence qui lui
aurait permis de se consacrer à la lecture, à la prière et à d’autres exercices de
dévotion; au contraire, l’activité séculière a été soignée avec grand zèle comme faisant
partie du service de Dieu. La personne, déclarant qu’il doit en être ainsi, «trouve qu’elle
est aussi bonne que la prière».46
La véritable piété personnelle, loin de saper la détermination à faire preuve de zèle dans
l’exercice d’une vocation séculière, l’alimente au contraire. L’oisiveté ne prend pas racine dans
la communion avec Dieu. Du reste, les personnes dont la vie est principalement consacrée à
des loisirs futiles sont rarement aussi satisfaites que celles qui travaillent. Les retraités les plus
heureux sont ceux qui ont trouvé des manières créatives et utiles d’honorer le Seigneur en
restant actifs et productifs, pour le bénéfice de l’homme et pour la gloire de Dieu.
En réalité, nous devrions nous aider mutuellement à trouver du travail et à garder une activité.
Nous devrions nous soucier du problème du chômage. Ce n’est pas qu’un problème
économique, même si ça l’est aussi; c’est d’abord un problème théologique. Les êtres humains
ont été créés à l’image de Dieu et possèdent des traits de leur Créateur qui les rendent aptes à
fournir un travail créatif, utile, joyeux et propre à exalter la grandeur de Dieu. Ceux qui vivent
dans une oisiveté excessive alors qu’ils ont la capacité de travailler connaissent par conséquent
les affres de la culpabilité et du sentiment d’être inutiles.
Ainsi donc, la deuxième façon d’exalter la valeur de Dieu dans notre activité séculière consiste à
nous confier en Dieu et à l’honorer au travers de notre créativité et de notre application au
travail. Dieu nous a créés pour travailler, de sorte qu’en nous appuyant consciemment sur sa
puissance et en façonnant intentionnellement le monde selon son modèle d’excellence nous
puissions trouver la satisfaction en lui, et que lui puisse être glorifié en nous. Lorsque nous nous
rappelons que c’est grâce à la mort de Christ que des pécheurs dépourvus de tout
mérite – nous – peuvent bénéficier de toute cette créativité et de toute cette joie à la gloire de
Dieu, alors, chaque heure de labeur devient une occasion de nous glorifier de la croix.

3. La confirmation du portrait fait de Christ dans l’Evangile


Nous exaltons la valeur de Christ dans notre activité séculière lorsqu’elle confirme et atteste le
portrait de la gloire de Christ que l’on peut percevoir dans l’Evangile lorsqu’il est annoncé.
Il ne sert à rien d’exagérer outre mesure la valeur du travail séculier, car il n’est pas l’Evangile.
Par lui-même, il ne sauve personne. En fait, si nous ne parlons pas de Jésus-Christ, notre
activité séculière ne suscitera aucun émerveillement devant la gloire de Christ. C’est pourquoi le
Nouveau Testament appelle modestement notre travail un ornement de l’Evangile. En
s’adressant aux serviteurs, Paul dit en effet: «Encourage les esclaves à se soumettre à leurs
maîtres, à leur être agréables en tout, à ne pas les contredire ni commettre le moindre vol,
mais à se montrer toujours dignes de confiance, afin d’honorer [littéralement orner] pleinement
la doctrine de Dieu notre Sauveur» (Tite 2.9-10). Le but n’était pas de soutenir l’esclavage.
L’apôtre a par ailleurs sapé indirectement les fondements de cette institution en appelant
l’esclave converti Onésime «non plus… un esclave, mais bien mieux encore… un frère bien-
aimé» (Philémon 16). Non, l’objectif est de montrer que la façon dont nous accomplissons notre
tâche «honore» ou embellit la doctrine de Dieu.
En d’autres termes, notre travail ne correspond pas à une belle femme, mais à un collier. La
belle femme, c’est l’Evangile, «la doctrine de Dieu notre Sauveur». De ce fait, notre activité
séculière revêt un aspect crucial puisque, selon la façon dont nous la menons à bien, l’attrait de
l’Evangile que nous professons devant les non-croyants va augmenter, ou au contraire diminuer,
à supposer, bien entendu, que les autres soient au courant de notre appartenance à Christ.
Tout le sens de ces versets disparaît si notre travail n’a rien à «orner». Nous ne pouvons pas
imaginer que notre œuvre puisse glorifier Dieu alors que l’on ignore notre appartenance à
Christ; cela revient en effet à admirer une bonne publicité télévisée dans laquelle le nom du
produit n’est jamais mentionné: les spectateurs seront peut-être impressionnés, mais ils ne
sauront pas quel produit acheter.

Ecarter les pierres d’achoppement pour la foi


Il y a une autre occasion où Paul a exprimé le modeste rôle de notre labeur en relation avec
l’Evangile. En 1 Thessaloniciens 4.11-12, il a écrit aux croyants: «Nous vous encourageons… à
vous efforcer de vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos
mains, comme nous vous l’avons recommandé. Ainsi votre conduite sera honorable aux yeux
des gens de l’extérieur et vous ne serez dépendants de personne.» Il n’est pas question ici que
notre travail sauve qui que ce soit. L’idée, c’est que, si nous vivons et travaillons décemment,
des obstacles seront écartés. Autrement dit, un travail honnête et convenable n’est pas, en lui-
même, l’Evangile de Dieu qui sauve. Néanmoins, un vendeur de voitures chrétien malhonnête
fait honte à l’Evangile et masque la beauté de Christ. Mais la paresse peut être une pierre
d’achoppement aussi dommageable que le crime. Les chrétiens devraient-ils être connus, dans
leur bureau, comme ceux dont on recherche le conseil pour traiter un problème personnel ou
une question complexe d’ordre professionnel? Il n’est pas nécessaire de trancher entre les
deux. Le commandement biblique est le suivant: «Tout ce que vous faites, faites-le de tout votre
cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes» (Colossiens 3.23; cf. Ephésiens 6.7).
Ainsi, la troisième façon d’exalter la valeur de Dieu dans notre activité séculière consiste à y
adopter des standards d’excellence si élevés ainsi qu’une intégrité et une bonne volonté si
manifestes que nous ne représentions pas une entrave à l’Evangile mais que, bien au contraire,
nous attirions l’attention sur la beauté pleinement satisfaisante de Christ. Lorsque nous
honorons ainsi l’Evangile par notre travail, notre vie n’est pas gâchée. Et lorsque nous nous
rappelons que l’ornement lui-même (c’est-à-dire notre travail accompli dans la dépendance de
Dieu, sur son modèle et pour sa gloire) nous a été acquis par le sang de Christ et que la
beauté que nous honorons, c’est l’Evangile de la mort de Christ, alors tout cet ornement devient
une glorification de la croix.

4. L’indépendance financière mais le désintérêt pour les


questions financières
Nous exaltons la valeur de Christ dans notre activité séculière lorsque nous gagnons
suffisamment d’argent pour ne pas avoir à dépendre des autres, tout en nous montrant plus
intéressés par l’utilité de notre travail que par les bénéfices financiers qu’il peut nous apporter.
Dès le début, Dieu a décrété que nos besoins seraient couverts par un travail satisfaisant. Au
commencement, il a lui-même travaillé (Genèse 2.2), et les hommes créés à son image ont été
voués à faire de même. Avant que le péché n’entre dans le monde, ce travail était entièrement
utile et n’était source d’aucune frustration. Il s’accordait merveilleusement bien avec les
abondantes ressources de Dieu pour subvenir à tous nos besoins. La terre était donc assujettie
aux besoins matériels de l’homme, sans que celui-ci ne l’endommage (Genèse 1.28). Au
commencement, l’homme habitait dans un jardin rempli d’arbres fruitiers, pas dans un champ
aride à labourer et ensemencer. «L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte,
agréables à voir et porteurs de fruits bons à manger» (Genèse 2.9a). Et ce n’est pas tout: «Un
fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras» (Genèse 2.10).

Un travail agréable avant la chute, suivi de beaucoup de sueur


Dans ce paradis plein de ressources, Dieu a fait un constat: «Il n’y avait point d’homme pour
cultiver le sol» (Genèse 2.5). Ensuite, il a créé l’homme à partir de la poussière du sol et Adam
est devenu un fils collaborant avec son Père dans la gestion de la création. Le but du travail
n’était pas la survie, car c’était Dieu en personne qui l’assurait. L’homme était libre, non pas de
refuser le travail, mais dans son travail. Cela veut dire qu’il était libre de se montrer créatif,
sans l’anxiété de devoir pourvoir à sa nourriture et à ses vêtements. Ce qui a été modifié avec
l’entrée du péché dans le monde, ce n’est pas l’obligation pour l’homme de se mettre au travail,
mais le caractère pénible, inutile et frustrant de sa tâche dans la création déchue. L’Eternel a
dit à Adam (Genèse 3.17-19):
«Puisque tu as écouté ta femme et mangé du fruit au sujet duquel je t’avais donné cet
ordre: ‘Tu n’en mangeras pas’, le sol est maudit à cause de toi. C’est avec peine que tu
en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Il te produira des ronces et des
chardons, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu
mangeras du pain, et ce jusqu’à ce que tu retournes à la terre, puisque c’est d’elle que
tu as été tiré. Oui, tu es poussière et tu retourneras à la poussière.»
Lorsque l’homme et la femme ont choisi de dépendre d’eux-mêmes, rejetant ainsi les conseils
et les soins paternels de Dieu, celui-ci les a précisément condamnés à vivre ce qu’ils avaient
choisi: l’indépendance. Dès ce moment-là, il a déclaré: Ta subsistance viendra du fruit de ton
labeur et de ta sueur. Adam et Eve ont donc été chassés du jardin où ils travaillaient avec joie
et conduits vers une terre qui leur promettait anxiété et pénible labeur. La malédiction qui nous
frappe encore aujourd’hui n’est pas l’obligation de travailler; c’est le fait que nous sommes
confrontés, dans ce travail, à la fatigue, à la frustration, aux calamités et à l’inquiétude. Et tout
cela est doublement pesant, car ce même travail doit nous permettre de conserver la vie.
«C’est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie … C’est à la sueur de
ton visage que tu mangeras du pain.»

La malédiction dont Christ s’est chargé et nous a affranchis


Mais Christ n’est-il pas venu pour affranchir les siens de cette malédiction? Certes. «Christ
nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous, puisqu’il est
écrit: Tout homme pendu au bois est maudit» (Galates 3.13). Cependant, la malédiction n’est
pas entièrement écartée en une seule fois. Dieu nous rachète par étapes. Christ a porté un
coup fatal au diable en mourant sur la croix et en ressuscitant. Néanmoins, tous les ennemis ne
sont pas encore devenus son marchepied, dans la mesure où, par exemple, la mort fait encore
partie de la malédiction que nous continuons d’expérimenter. Christ a vaincu la mort pour les
siens, mais seulement en partie pour l’instant. Nous continuons à mourir, mais «l’aiguillon» de la
mort, le désespoir qu’elle suscite, a disparu parce que nos péchés sont pardonnés en Christ et
que lui-même est ressuscité (1 Corinthiens 15.54-55).
De même, nous devons encore travailler dur afin de pourvoir à nos besoins. Christ a ordonné:
«Ne vous inquiétez pas de ce que vous mangerez et boirez pour vivre, ni de ce dont vous
habillerez votre corps. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le
vêtement?» (Matthieu 6.25). «En effet, tout cela, ce sont les membres des autres peuples qui
le recherchent. Or votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Recherchez d’abord le
royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en plus» (Matthieu 6.32-33). Il a
encore dit: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous
donnerai du repos» (Matthieu 11.28). «Ainsi, mes frères et sœurs bien-aimés, soyez fermes,
inébranlables. Travaillez de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail
n’est pas sans résultat dans le Seigneur» (1 Corinthiens 15.58). En résumé, Dieu ne veut pas
que ses enfants soient accablés par la frustration, la futilité et l’usure déprimante du travail.
C’est cette partie de la malédiction qu’il souhaite lever de nos épaules ici-bas.

Un paradis encore à venir


Tout comme la mort sera une réalité à la fin de notre vie ici-bas, nous devons travailler dans cet
âge déchu en luttant contre les nombreux obstacles qui rendent, bien souvent, notre labeur
encore plus difficile. Le temps n’est pas encore venu de nous croire au paradis, autorisés à
cueillir les fruits du jardin d’autrui. C’était d’ailleurs l’erreur commise à Thessalonique: certains
chrétiens y avaient abandonné leur activité pour devenir oisifs, croyant le retour de Christ
imminent. Pour eux, le paradis était à la porte. Alors, Paul leur a adressé les paroles suivantes:
«En effet, lorsque nous étions chez vous, nous vous recommandions ceci: si quelqu’un ne veut
pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Nous apprenons, cependant, que quelques-uns
parmi vous mènent une vie désordonnée: ils ne travaillent pas, mais se mêlent des affaires des
autres. Nous invitons ces gens-là, et nous les encourageons par notre Seigneur Jésus-Christ, à
travailler paisiblement pour manger leur propre pain» (2 Thessaloniciens 3.10-12). Les
personnes qui sont aptes au travail et qui choisissent, néanmoins, de rester oisives et de
manger le fruit du labeur de quelqu’un d’autre font preuve de rébellion envers le plan divin. Dans
la mesure du possible, nous devons gagner notre propre pain.
Comment les chrétiens peuvent-ils donc exalter la valeur de Christ en «mangeant leur propre
pain»? Tout d’abord, ils se conforment volontiers au plan de Dieu pour cet âge. C’est un acte
d’obéissance qui honore son autorité. Deuxièmement, ils écartent les éventuelles pierres
d’achoppement pour les non-croyants, car ceux-ci pourraient voir dans la dépendance
paresseuse des chrétiens vis-à-vis des autres la preuve que notre Dieu n’est pas digne d’être
suivi. «[Efforcez-vous] de vivre en paix… Ainsi votre conduite sera honorable aux yeux des gens
de l’extérieur et vous ne serez dépendants de personne» (1 Thessaloniciens 4.11-12). Nous
honorons Dieu en gagnant notre pain. Cela permet aux non-croyants de voir Christ tel qu’il est
vraiment, sans obstacles. Les chrétiens qui vivent sans but et sont improductifs vivent en
contradiction avec le Dieu créateur, résolu, puissant et miséricordieux que nous aimons. Ils
gâchent leur vie.

Et l’ordre de ne pas travailler pour la nourriture qui périt?


Troisièmement, nous exaltons la valeur de Dieu dans notre travail en nous focalisant non sur le
profit financier qu’il nous apporte, mais sur le bénéfice ou le service qui est ainsi rendu à la
société. Il y a un certain paradoxe, puisque je viens de souligner que nous devrions gagner
suffisamment d’argent pour subvenir à nos besoins. Cependant, ce n’est pas cela qui devrait
constituer notre motivation principale pour travailler. Voici l’une des paroles les plus frappantes
de Jésus: «Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui subsiste pour la vie
éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera» (Jean 6.27). Ne travaillons pas pour la
nourriture qui périt! «La nourriture qui périt» désigne simplement l’ensemble des aliments et
provisions ordinaires. Quelle surprise! En effet, cette déclaration de Jésus semble aller à
l’encontre de ce que je viens d’affirmer. Que voulait-il dire par là?
D’après tout ce que nous avons vu jusqu’à présent, nous savons que l’intention de Jésus n’est
pas de dire qu’il serait incorrect de gagner notre propre subsistance et de manger notre propre
pain. Il cherche donc à nous faire comprendre que le travail accompli pour gagner une
nourriture périssable devrait être effectué de façon significative dans un but plus élevé.
Autrement dit, ne nous focalisons pas sur de simples bénéfices matériels dans notre travail, ne
travaillons pas uniquement en vue d’acquérir des biens périssables avec notre salaire. Ne nous
intéressons pas principalement à l’argent lorsque nous travaillons, mais considérons plutôt
quelle est notre utilité. Travaillons avec la vision de faire du bien aux autres à travers ce que
nous produisons ou accomplissons.
Christ a écarté la malédiction du travail. Il a remplacé l’anxiété du pénible labeur par la
confiance dans la promesse que Dieu pourvoit à nos besoins (Philippiens 4.19). Par là, il a
éveillé en nous une passion nouvelle dans notre travail. Ainsi, nous embrassons avec joie son
appel à chercher d’abord le royaume et la justice de Dieu, en sachant que la nourriture qui périt
nous sera donnée en plus. Aussi, ne travaillons pas pour la nourriture périssable, mais pour
aimer notre prochain et honorer Dieu. Pensons à de nouvelles façons de bénir les autres par le
biais de notre travail. Arrêtons de ne réfléchir qu’en termes de profit et méditons principalement
sur le bénéfice que notre travail ou service peut apporter aux autres.

Traiter nos affaires tout en restant libres par rapport à elles


Comment faire pour nous réveiller le matin et nous rendre au travail avec un autre objectif que
la nourriture périssable, autrement dit que le simple profit? Cela correspond vraiment à une
révélation spirituelle et passe par la prière et une profonde aspiration à connaître la réponse.
Mes propres explications ne résoudront pas le problème pour vous, à moins que le Saint-Esprit
ne les utilise pour vous faire avancer dans votre quête. Paul dit en 1 Corinthiens 7.30-31
qu’étant donné l’état d’urgence du monde dans lequel nous vivons, «ceux qui achètent
[devraient être] comme s’ils ne possédaient pas, et ceux qui jouissent de ce monde comme s’ils
n’en jouissaient pas, car le monde dans sa forme actuelle passe» (1 Corinthiens 7.30-31). Cela
me semble être une autre façon de dire: «Travaillons, mais non pour le profit matériel.
Achetons, mais vivons comme si nous n’avions rien. Traitons nos affaires avec le monde, mais
gardons notre liberté par rapport à elles.» Notre vie n’est pas constituée de nos performances
financières.

Dans la peau d’un agent de change


Imaginez que vous soyez un agent de change chrétien et que vous voyiez le marché boursier
s’écrouler. Ne pas travailler pour la nourriture périssable signifie pour vous que, même dans ces
conditions, votre vie ne serait pas menacée; votre paix et votre joie ne seraient pas anéanties.
Votre engagement à faire de votre mieux pour vos clients ne serait pas altéré, même si vous
aviez à leur conseiller de cesser les opérations de bourse et d’utiliser leur argent d’une façon
différente pour la gloire de Dieu. Vous ne travaillez pas pour la nourriture périssable. Votre
objectif est de vous régaler en voyant Christ honoré par votre façon de travailler. Jésus a dit:
«J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas… Ma nourriture est de faire la
volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre» (Jean 4.32, 34). Aucun d’entre nous
ne devrait se soucier des aspects périssables de son activité. Laissons Dieu en prendre soin!
Nous devrions plutôt aspirer à faire la volonté de celui qui nous a envoyés, et sa volonté, c’est
que nous l’estimions supérieur à tout et que notre vie témoigne de cela.
L’agent de change chrétien pourra déclarer, au beau milieu de l’effondrement du marché
boursier: «La nourriture première que je souhaite retirer de ce travail est toujours là. J’ai faim,
par-dessus tout, de passer ce test de foi et d’expérimenter un profond repos dans la bonté et
la puissance de Christ. J’aspire à me régaler en voyant son nom estimé par les membres de
mon entourage, du fait qu’ils voient mon comportement et mon intégrité et qu’ils en rendent
gloire à Dieu.» C’est ainsi qu’il pourra œuvrer pour la nourriture éternelle. Il pourra œuvrer en
se levant de bonne heure pour prier et méditer, afin de rester tout près de Christ durant la
journée. Ainsi rassuré, il pourra penser au bien des autres et se faire leur serviteur. Une telle
attitude correspond à un miracle, pas à une vie gâchée.
Dieu nous appelle à vivre en étrangers et en résidents temporaires sur cette terre, non pas en
nous retirant du monde, mais en transformant radicalement notre façon de le percevoir et d’y
travailler. Si nous ne travaillons que dans le but de gagner notre pain – si nous ne travaillons
que pour la nourriture périssable – nous allons gâcher notre vie. En revanche, si nous travaillons
avec la douce assurance que c’est Dieu qui pourvoira à nos besoins – que Christ est mort pour
nous obtenir chacune de ces bénédictions sans que nous les méritions – alors notre travail sera
une œuvre d’amour et une manière de tirer notre seule fierté de la croix.

5. L’emploi de l’argent
Nous célébrons la valeur de Christ dans notre activité séculière en gagnant de l’argent avec le
désir de l’utiliser pour contribuer au bonheur des autres en Dieu.
Tout ce que j’ai dit au chapitre 7 partait de l’idée que nous avions de l’argent à utiliser de façon
radicale pour montrer que Christ, et non l’argent, est notre trésor. Mais cet argent ne pousse
pas sur les arbres; nous devons travailler pour l’acquérir, soit en offrant un service, soit en
fabriquant un produit pour lequel d’autres vont payer. Mon but ici est de montrer que, tout en
travaillant, nous devrions penser à la façon d’employer notre superflu pour le bonheur de notre
prochain en Dieu. Bien entendu, nous devrions utiliser tout notre argent pour cela, dans le sens
où c’est la raison d’être de toute notre existence. Mais ce que je voudrais souligner ici, c’est
que notre activité séculière peut devenir une grande bénédiction et un moyen d’honorer Dieu
aux yeux du monde si nous utilisons les revenus dont nous n’avons pas besoin pour nous-
mêmes (et nous avons besoin de beaucoup moins que nous pensons) à des fins altruistes, à
savoir pour subvenir aux besoins d’autrui au nom de Jésus.

La solidarité entre les membres du corps


Dieu nous appelle clairement à travailler afin de pourvoir aux besoins de ceux qui ne peuvent
pas se suffire. Il est vrai que, dans la mesure du possible, chacun devrait travailler et qu’en
général, si nous travaillons, nous avons de quoi répondre à nos besoins: «Celui qui cultive son
terrain est rassasié de pain» (Proverbes 12.11). Cependant, il s’agit d’un principe général et
non d’une règle absolue. Votre ferme peut être touchée par la sécheresse. Des voleurs peuvent
vous dérober ce que vous avez gagné; un handicap peut vous conduire à devoir cesser votre
activité, vous privant ainsi de votre source de revenu. Tout cela fait partie de la malédiction que
le péché a introduite dans le monde. Mais, dans sa compassion, Dieu désire que l’œuvre de
celui qui est apte au travail pourvoie aux besoins de celui qui est sans ressources, en particulier
en temps de pénurie.
Trois passages de l’Ecriture expriment clairement cette volonté. En 1 Timothée 5.8, Paul
s’adresse aux enfants et aux petits-enfants de veuves âgées: «Si quelqu’un ne prend pas soin
des siens, et en particulier des membres de sa famille proche, il a renié la foi et il est pire qu’un
non-croyant.» En Actes 20.35, il mentionne sa propre activité manuelle et déclare ensuite: «En
tout, je vous ai montré qu’il faut travailler ainsi pour soutenir les faibles et se rappeler les
paroles du Seigneur Jésus, puisqu’il a dit lui-même: ‘Il y a plus de bonheur à donner qu’à
recevoir.’» Puis, en Ephésiens 4.28, il ne se contente pas d’interdire le vol: «Que celui qui volait
cesse de voler; qu’il se donne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses propres mains
pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin.» Vous pouvez voler un bien pour le
posséder, ou vous pouvez travailler dans le même but. Mais, mieux encore, vous pouvez
travailler pour posséder de quoi donner. Lorsque c’est cette dernière option qui est choisie et
qu’elle prend racine dans la joie que suscite la bonté divine, la grandeur de Dieu est mise en
valeur dans le monde.

6. La perception des relations comme un don de Dieu à aimer


Nous exaltons la valeur de Christ dans notre travail séculier en traitant le réseau de relations
qu’il a créé comme un don de Dieu à aimer et en manifestant cet amour par la communication
de l’Evangile et des actes d’assistance tout pratiques.
Si je place ce point en dernière position, ce n’est pas parce qu’il serait de moindre importance,
mais parce que certains de ceux qui le placent en tête y voient le seul intérêt que peut revêtir
une activité séculière. J’ai moi-même commis cette erreur. L’évangélisation personnelle est si
importante qu’il est aisé de la considérer comme la seule chose importante de la vie.
Cependant, la Bible nous a montré qu’il est important d’honorer l’Evangile, et pas seulement de
l’annoncer. A présent, je souhaite préciser qu’annoncer la bonne nouvelle de Christ fait partie
de la raison pour laquelle Dieu nous a placés dans une activité séculière. S’il nous a intégrés à
la vie d’autres personnes, c’est bien pour que nous leur annoncions l’Evangile. Sans cela, tout
notre comportement visant à honorer ce message serait dépourvu de l’unique élément qui lui
permet de communiquer la vie.
La vocation chrétienne implique que nous fassions de notre bouche une source de vie: «La
bouche du juste est une source de vie» (Proverbes 10.11). C’est la foi en Jésus-Christ qui nous
associe à la vie éternelle. Personne ne sera sauvé par la bonne appréciation qu’il aura de nous
en tant qu’employés. Il est impératif que les hommes connaissent l’Evangile, car il est la
puissance de Dieu pour le salut éternel: «Je n’ai pas honte de l’Evangile de Christ: c’est la
puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, du Juif d’abord, mais aussi du non-
Juif» (Romains 1.16). «Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la
parole de Dieu» (Romains 10.17).
L’Eglise primitive était constituée d’évangélistes. Les chrétiens annonçaient la bonne nouvelle.
Une fois chassés de Jérusalem par la persécution qui a fait suite au martyre d’Etienne, ils
«allaient de lieu en lieu et annonçaient la bonne nouvelle de la parole» (Actes 8.4). L’Evangile
était annoncé à chaque nouvel individu rencontré. Leur identité personnelle consistait dans leur
statut de «proclamateurs»: «Vous, au contraire, vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux,
une nation sainte, un peuple racheté afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés
des ténèbres à sa merveilleuse lumière» (1 Pierre 2.9). Ils avaient reçu librement, ils donnaient
librement. Ils avaient été touchés par les paroles de Jésus quant à la valeur unique d’une vie
humaine: «Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme? Que
donnera un homme en échange de son âme?» (Marc 8.36-37). Ils avaient ressenti le fardeau
qu’exprimerait C. S. Lewis vingt siècles plus tard, dans sa réflexion sur la relation entre l’acte
de gagner une âme à Christ et la valeur de sa propre vocation en tant que professeur de
littérature anglaise à Oxford:
Le chrétien prendra la littérature un peu moins au sérieux que l’individu de culture
païenne… Le non-croyant est toujours enclin à faire de ses expériences esthétiques
une sorte de religion… et il souhaite généralement maintenir sa supériorité sur la
grande masse des humains qui ne se tournent vers la lecture que pour se divertir. Mais
le chrétien sait d’emblée que le salut d’une seule âme est plus important que la
production ou la préservation de toutes les épopées et tragédies qui existent dans le
monde; quant à la supériorité, il sait que le commun du peuple, étant donné qu’il inclut
la plupart des pauvres, inclut probablement la plupart des êtres supérieurs.47
Il n’était pas question pour Lewis de quitter son travail afin de devenir un évangéliste à plein
temps, et il n’en est pas question pour vous non plus. Ce n’est pas le sens de cette réflexion.
L’important, c’est qu’il a su juger son travail en recourant à la bonne perspective. Il a compris
qu’il y avait plusieurs éléments qui lui conféraient son sens. Aux cinq que j’ai mentionnés plus
haut, Lewis aurait ajouté que son activité séculière lui avait permis de créer un réseau de
relations dans le cadre duquel il pouvait annoncer l’Evangile. Un jour qu’il était accusé de
simplifier à l’excès l’Evangile, il a répondu:
L’homme qui m’adresse cette critique serait bien plus utile s’il proposait un traitement et
ne se contentait pas de diagnostiquer plusieurs maladies. Comment accomplit-il lui-
même une telle tâche? Quelle méthodes emploie-t-il et avec quel succès parvient-il à
gagner à l’Evangile la grande masse des commerçants, juristes, agents immobiliers,
entrepreneurs, policiers ou artisans qui l’entoure dans sa propre agglomération?48
Il me semble nécessaire de livrer une pensée supplémentaire à propos des relations créées
par nos lieux de vie et de travail. Pour beaucoup d’entre nous, l’engagement dans la mission et
dans les organisations d’entraide ne nous amènera pas à changer d’activité, mais impliquera
plutôt que nous nous expatriions pour exercer cette activité dans une région du monde où
l’Evangile est moins présent et les besoins plus grands. Les chrétiens ne devraient pas
seulement s’interroger sur la nature de leur vocation, mais aussi sur l’endroit où ils devraient
l’exercer. Nous ne devrions pas partir du principe que les enseignants, les charpentiers, les
programmateurs en informatique, les directeurs, les médecins et les pilotes sont tous appelés à
travailler dans leur pays d’origine. Leur activité pourrait se révéler plus utile dans un pays fermé
au travail missionnaire ou peu favorable à la propagation de l’Evangile pour cause de pauvreté.
Ainsi, le réseau de relations développé grâce à notre activité n’est pas seulement une question
de stratégie, mais aussi de volonté.

Conclusion
En conclusion, nous pouvons dire que l’activité séculière ne correspond pas à une vie gâchée
dès lors que nous célébrons la valeur de Christ de 8 heures à 18 heures. La volonté de Dieu
pour notre époque, c’est que son peuple soit répandu comme sel et lumière dans toutes les
vocations légitimes. Il souhaite en effet qu’on le connaisse, car le connaître est synonyme de
vie et de joie. Il ne nous appelle pas à sortir du monde. Il ne nous soustrait pas non plus à la
nécessité de travailler. Il ne supprime pas la société et la culture. Mais au travers de chacun de
ses enfants éparpillés dans le monde, il propage la passion pour sa suprématie absolue, et ce
pour la joie de tous. Si nous travaillons à la manière du monde, nous gâchons notre vie, même
si nous nous enrichissons. En revanche, si notre activité crée un réseau de relations apte à
amener d’autres à la rédemption et devient un ornement pour l’Evangile de la gloire de Christ,
alors, nous connaîtrons une satisfaction éternelle et Dieu sera exalté dans notre joie.
44 Tiré de la traduction française de Maurice Gravier: Martin Luther, «A la noblesse chrétienne de la nation allemande», Œuvres
Vol. 1 (Editions Gallimard, 1999), pp. 595-598. Voir Gene Edward Veith, Jr., God at Work: Your Christian Vocation in All of Life
(Crossway, 2002) pour un exposé destiné aux hommes de loi sur la doctrine luthérienne de la vocation. Voir aussi Os Guinness,
The Call: Finding and Fulfilling the Central Purpose of Your Life (Word, 1998) et Paul Helm, Callings: The Gospel in the World
(Banner of Truth Trust, 1998).
45 Cecil F. Alexander, «All Things Bright and Beautiful» (1848)
46 Jonathan Edwards, «Thoughts Concerning the Revival», dans The Great Awakening, The Works of Jonathan Edwards, Vol. 4
(Yale University Press, 1972), p. 340
47 C. S. Lewis, «Christianity and Literature», dans Christian Reflections (Eerdmans, 1967), p. 10
48 C. S. Lewis, «Rejoinder to Dr. Pittenger», dans God in the Dock: Essays on Theology and Ethics (Eerdmans, 1970), p. 183
9. Un appel pour cette génération
Dieu est en train de débusquer certains d’entre nous. Il est comme un «chien de chasse
céleste» qui entend bien nous rendre plus heureux dans certaines tâches périlleuses et
désagréables. Les missionnaires et les ministères de compassion ne sortent pas de nulle part.
Ils sont l’œuvre de personnes comme nous, émerveillées par la gloire divine et stoppées dans
leur course. C’est arrivé, parfois, alors qu’elles étaient engagées dans une direction
radicalement opposée.

Adoniram Judson et la Birmanie


Il en est allé ainsi pour Adoniram Judson, le premier missionnaire américain outre-mer. Il s’est
embarqué sur un navire avec sa femme à l’âge de 23 ans, le 17 février 1812, alors qu’ils
étaient mariés depuis douze jours seulement. Il a passé le restant de sa vie, jusqu’en 1850, à
amener la Birmanie sous l’influence de Christ et à contribuer au bonheur éternel de ses
habitants en Dieu, étant comme «attristé et pourtant toujours joyeux». Mais auparavant, le
Seigneur avait dû opérer une transformation en lui, et il l’a fait d’une manière tellement
saisissante que Judson n’a jamais oublié les actes de providence dont il avait bénéficié pour sa
conversion.
Fils de pasteur, il était un garçon brillant. Sa mère lui avait appris à lire alors qu’il avait 3 ans,
en une semaine seulement, pour surprendre son père au retour d’un voyage.49 A 16 ans, il
entrait à l’université de Rhode Island (rebaptisée ultérieurement Brown University), où il passait
directement en deuxième année. En 1807, trois ans plus tard, il sortait premier de sa
promotion, diplôme en poche.

L’éloignement de Dieu
Ce que ses parents pieux ignoraient, c’était qu’Adoniram était détourné de sa foi par un jeune
étudiant déiste50 du nom de Jacob Eames. A la fin de ses études à l’université, Judson
n’adhérait plus à la foi chrétienne. Il a caché cela à ses parents jusqu’à ses 20 ans, le 9 août
1808. Là, il leur a brisé le cœur en leur annonçant qu’il reniait la foi et désirait se consacrer à
une carrière d’auteur de théâtre. Il a ajouté qu’il cherchait à se rendre à New York, ce qu’il a fait
six jours plus tard en voyageant sur le cheval que son père lui avait offert (c’était une partie de
son héritage).
La vie qu’il a découverte ne s’est pas révélée celle de ses rêves. Il a suivi une troupe d’acteurs
itinérants et, comme il l’a avoué plus tard, a vécu «une vie faite d’imprudences et d’errances, se
logeant là il le pouvait et s’acquittant de ses dettes de loyer quand se présentait une
occasion»51. Le dégoût de ce qu’il avait trouvé a marqué le début de plusieurs actes de
providence remarquables. Dieu resserrait son filet sur Adoniram Judson.
Il est parti rendre visite à son oncle Ephraïm à Sheffield mais a rencontré, à sa place, un
«jeune homme pieux» qui l’a amusé par la fermeté de ses convictions chrétiennes sans pour
autant être «austère et dictatorial»52. Etonnant qu’il trouve là ce jeune homme pieux au lieu de
l’oncle qu’il cherchait!

L’inoubliable nuit
Le soir suivant, il s’est arrêté dans l’auberge d’un petit village où il n’avait jamais séjourné
auparavant. L’aubergiste l’a prié d’excuser le dérangement éventuel: son sommeil risquait d’être
interrompu par un homme gravement malade dans la chambre voisine. Toute la nuit, Judson a
entendu des allées et venues, des discussions à voix basse, des gémissements et des râles. Il
était tracassé à l’idée que l’homme de l’autre côté de la cloison n’était peut-être pas prêt à
mourir. Il s’est mis à songer à lui-même, et d’horribles pensées sur sa propre mort ont alors
occupé son esprit. Il en a conclu qu’il était stupide, car les vrais déistes ne sont pas supposés
avoir de telles préoccupations. Avant de reprendre sa route le lendemain matin, il s’est enquis
de la santé de l’homme de la chambre voisine. «Il est mort», lui a répondu l’aubergiste. Judson
a été frappé par le dénouement de cette histoire. En sortant, il a demandé: «Saviez-vous de qui
il s’agissait?» «Oui. C’était un jeune homme de l’université de Providence du nom de Eames.
Jacob Eames.»53 Judson pouvait à peine bouger. Il est resté là des heures durant, méditant
sur la mort et l’éternité. Si son ami Eames disait vrai, ce n’était qu’un fait sans importance. Mais
Judson ne pouvait y croire: «Cet enfer s’était ouvert dans cette auberge de campagne et avait
happé Jacob Eames, son cher ami et guide, qui gisait sur le lit voisin. Cela ne pouvait pas, tout
simplement pas, être une pure coïncidence.»54 Dieu était réel, et il poursuivait Adoniram
Judson. Dieu savait quel homme il voulait pour atteindre le peuple birman.

Vivant pour Christ et mort pour l’Amérique


La conversion de Judson ne s’est pas opérée immédiatement, mais elle était inéluctable. Dieu
venait à sa rencontre comme pour l’apôtre Paul sur le chemin de Damas, et il n’y avait pas
d’échappatoire. Il y a eu des mois de luttes. Judson est entré à la faculté de théologie
d’Andover en octobre 1808 et s’est solennellement consacré à Dieu en décembre. Le 28 juin
1809, il se présentait aux Congrégationalistes pour effectuer un service missionnaire en Orient.
Le même jour, il rencontrait Ann et tombait amoureux d’elle. Un mois après avoir fait la
connaissance d’Ann Hasseltine, il lui a déclaré ses intentions de lui faire la cour. Il savait que
l’existence qu’il s’apprêtait à vivre ne serait pas seulement rude et risquée, mais aussi
caractérisée par la distance. Il ne s’attendait pas à revoir l’Amérique. En fait, cela lui est arrivé
une seule fois, 33 ans plus tard, et puis jamais plus. Ann est partie avec lui et est morte en
Birmanie. Voici la lettre que Judson a adressée au père de la jeune femme pour lui demander
de la laisser se joindre à sa mission:
Je dois vous demander, à présent, si vous consentez à vous séparer de votre fille, dès
le début du printemps prochain, pour ne plus jamais la revoir ici-bas; si vous consentez
à son départ, à son exposition aux épreuves et aux souffrances de la vie missionnaire;
aux dangers de l’océan, à l’influence fatale du climat de l’Inde, à toutes sortes de
manques et de détresses, à la misère, aux insultes, à la persécution et peut-être à une
mort violente. Avez-vous la capacité de consentir à tout cela pour la cause de celui qui
a laissé sa demeure céleste afin de venir mourir pour elle et pour vous? pour la cause
des âmes immortelles qui périssent? pour la cause de Sion et la gloire de Dieu?
Pouvez-vous consentir à tout cela avec l’espérance de retrouver bientôt votre fille dans
la gloire, parée de la couronne de justice, illuminée par les acclamations de louange
que rendront à son Sauveur des peuples païens sauvés de la honte et du désespoir
éternel par son moyen?55
Le père d’Ann a laissé sa fille décider. Elle a été d’accord.
Dieu ne nous appelle pas à la facilité, mais à une joie faite de fidélité. Il se rapproche de
certains d’entre nous en souriant, les yeux baignés de larmes, sachant quelle part de lui-même
il va nous révéler et combien cela va coûter. Tout en écrivant, je prie qu’aucun de mes lecteurs
ne se détourne de lui.

Le lien entre la compassion pour les hommes et la passion


pour Christ
Si nous éprouvons de la compassion à l’égard de ceux qui périssent ainsi qu’une passion pour
la renommée de Christ, nous devons nous préoccuper de l’œuvre missionnaire dans le monde.
L’un des fardeaux qui a présidé à la rédaction de ce livre, c’est le désir de montrer à quoi
ressemble la vie lorsque nous sommes convaincus que nous n’avons pas à choisir entre l’amour
pour le prochain et la glorification de Christ. Ce ne sont pas des motivations séparées. Etre mû
par l’une implique d’être animé par l’autre. Si notre motivation est l’amour pour les hommes,
nous consacrerons notre vie à les rendre éternellement heureux en Dieu. Et si notre motivation
est la glorification de Christ, qui est Dieu incarné, nous consacrerons aussi notre existence au
bonheur des autres en lui.
Tout objectif, si généreux soit-il, qui n’est pas accompagné du désir de transmettre à notre
prochain la joie éternelle en Dieu équivaut à une condamnation cachée derrière un sourire.
L’amour désire toujours ce qu’il y a de meilleur pour autrui, et le meilleur consiste à savourer
pleinement et éternellement la personne de Dieu. De même, tout effort d’honorer Christ qui ne
chercherait pas à le présenter comme le trésor apte à satisfaire pleinement des serviteurs
infidèles nous rend complices d’insurrection. Il faut apprécier la valeur de Dieu pour pouvoir le
louer. Nous lui rendons hommage lorsqu’il est notre bien le plus précieux. Nous ne pouvons
aimer les autres ni honorer Dieu sans accomplir les deux. C’est ainsi une passion unique – celle
de voir Christ glorifié par le fait que des perdus trouvent la satisfaction éternelle en lui – qui
meut la gigantesque entreprise que nous appelons «l’œuvre missionnaire dans le monde».

En cas de manque d’intérêt ou de connaissance


Tout le monde ne lira pas ce chapitre en étant animé d’une passion claire pour la renommée de
Christ parmi les peuples non évangélisés du monde. Nous sommes, pour la plupart, animés
d’un esprit de clocher et ethnocentriques, étroits d’esprit dans notre façon de vivre et centrés
sur nous-mêmes, voire racistes. Nous avons de la peine à penser à la cause divine comme
étant mondiale, multinationale, pluriethnique, multilinguistique. Nous cherchons rarement à
savoir quels sont les désirs et les intentions de Dieu pour la Guinée, l’Indonésie, la Tanzanie, la
Thaïlande, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Turquie, la Slovaquie, la Chine, la Sibérie, le Japon,
le Cameroun, la Birmanie, la Somalie, les populations mongoles, le Dakota ou les Indiens
Ojibwa du Minnesota. Par conséquent, je ne pars pas du principe que vous abordez ce chapitre
avec un intérêt évident et lumineux pour la plus grande nouvelle du monde – du reste jamais
mentionnée par les médias – à savoir la propagation de la vérité et de la foi chrétiennes parmi
les peuples de la terre. De fait, cette propagation nous amène au couronnement de toutes
choses dont Dieu est l’auteur et qui fera ressembler l’histoire du monde à ce qu’elle est
réellement: un bref prélude au royaume éternel et universellement glorieux de Christ. Je ne
présume pas que votre cœur est captivé par le grandiose projet global de Dieu, aussi vais-je
simplement le laisser vous parler de ses priorités dans les termes qui sont les siens:
Tous les peuples de la terre se souviendront de l’Eternel et se tourneront vers lui,
toutes les familles des nations se prosterneront devant toi, car c’est à l’Eternel
qu’appartient le règne: il domine sur les nations.
Psaume 22.28-29
Dans les prières de l’Ancien Testament:
Les peuples te louent, ô Dieu, tous les peuples te louent. Les nations se réjouissent,
elles sont dans l’allégresse, car tu juges les peuples avec droiture et tu conduis les
nations sur la terre.
Psaume 67.4-5
Dans les commandements de l’Ancien Testament:
Racontez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples! Dites
parmi les nations: L’Eternel règne. Aussi, le monde est ferme, il n’est pas ébranlé.
L’Eternel juge les peuples avec droiture.
Psaume 96.3, 10
Le grand ordre de mission adressé dans le Nouveau Testament par le Christ ressuscité:
Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, faites de toutes les
nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec
vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Matthieu 28.18-20
Le puissant témoignage de la vie de Paul dédiée à cette mission:
Je me suis fait un point d’honneur d’annoncer l’Evangile là où Christ n’avait pas été
annoncé, afin de ne pas construire sur les fondations posées par un autre, mais
comme il est écrit: «Ceux à qui il n’avait pas été annoncé verront, et ceux qui n’en
avaient pas entendu parler comprendront.»
Romains 15.20-21
Le splendide tableau du résultat final du plan de Dieu dans l’histoire:
Ils chantaient un cantique nouveau en disant: «Tu es digne de prendre le livre et d’en
ouvrir les sceaux, car tu as été offert en sacrifice et tu as racheté pour Dieu par ton
sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu
as fait d’eux des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.»
Apocalypse 5.9-10

Une déclaration de foi sur la mission


Au fil des ans, j’ai été motivé par ces versets ainsi que par d’autres à réfléchir, à prêcher et à
écrire sur le grand projet mondial de Christ que constitue l’œuvre missionnaire. Il y a plusieurs
années, les anciens de notre Eglise ont rédigé une déclaration de foi destinée à nous guider
dans la formation et dans la sélection de nouveaux anciens. Le paragraphe 13 de ce document
résume notre conviction de ce qu’est la mission:
Nous croyons que la mission, confiée par le Seigneur Jésus, de faire des disciples de
toutes les nations est contraignante pour son Eglise aujourd’hui encore. Cette tâche
consiste à annoncer l’Evangile à chaque tribu, chaque langue, chaque peuple et chaque
nation, en les baptisant, en leur enseignant les paroles et les voies du Seigneur, et en
les rassemblant à l’intérieur de communautés capables d’accomplir leur vocation
chrétienne dans leur entourage. L’objectif suprême de la mission mondiale, c’est que
Dieu crée, par sa Parole, des adorateurs qui glorifient son nom au travers d’une foi et
d’une obéissance joyeuses. Les missions existent parce que l’adoration fait défaut.
Quand notre ère sera passée et que d’innombrables millions de rachetés tomberont sur
le visage devant le trône de Dieu, les missions n’existeront plus. Elles sont juste une
nécessité temporaire. L’adoration, elle, ne cessera jamais. L’adoration est, par
conséquent, le carburant et l’objectif de la mission.56

La nouvelle des victoires obtenues sur le front


Voici le plus grand des tableaux: Christ est venu, est mort et est ressuscité afin de rassembler
une joyeuse et innombrable équipe issue de tous les peuples de la terre, à la gloire de son
nom. Tel devrait être le rêve de chaque chrétien. Je dis cela avec prudence, à cause de ce que
j’ai écrit au chapitre 8 concernant les vocations séculières. Il est crucial que des millions de
chrétiens répondent à leur appel dans des emplois séculiers, de même qu’il est crucial que,
dans un temps de guerre, toute la trame de la vie et de la société ne disparaisse pas.
Néanmoins, en période de guerre, les millions de civils veulent aussi recevoir des nouvelles du
front. Ils aiment qu’on leur parle des victoires remportées par les troupes. Ils rêvent du temps
où la guerre cessera. Il en va de même pour les chrétiens. Nous devrions tous rêver à cela.
Nous devrions aimer entendre parler de la progression du royaume de Christ, des triomphes de
l’Evangile au fur et à mesure que le Seigneur implante son Eglise parmi des peuples retenus
prisonniers depuis des siècles par les forces occultes des ténèbres.
Tel est le dessein de Dieu dans l’histoire mondiale: que des hommes et des femmes de tout
peuple, de toute nation et de toute langue viennent adorer et chérir Christ comme le plus grand
des trésors. Ou, pour reprendre les termes de Paul en Romains 15.9, «Quant aux non-Juifs, ils
célèbrent Dieu à cause de sa bonté». En tant que peuple de Dieu, nous ne pouvons nous
permettre de renoncer à ce combat par lassitude ou lâcheté. Nous ne pouvons faire preuve
d’un sentiment de satisfaction bien égoïste, alors que Christ est un inconnu pour les milliers de
personnes qui n’ont pas encore entendu l’Evangile. Chaque chrétien (qui aime les autres et
honore Christ) doit s’intéresser à ce combat.
La perspective du ramasseur de balles
«Ce qui constitue l’Evangile, n’est-ce pas le pardon des péchés, l’espérance de la vie éternelle,
la plénitude du Saint Esprit et la transformation à l’image de Jésus qui fait de nous de
meilleures mères ou filles, de meilleurs pères ou fils, de meilleurs amis, employés, citoyens?»
pourrait-on argumenter. La réponse est bien entendu affirmative. Toutefois, si notre centre
d’intérêt se limite à cela dans notre marche avec Dieu, nous n’avons pas la bonne perspective,
car nous ne voyons pas l’ensemble du tableau, nous ne voyons pas l’objectif visé par tout cela.
Nous sommes pareils à des ramasseurs de balles qui s’imagineraient que l’élément central,
dans un tournoi de tennis, est l’acte de tendre une balle aux joueurs.
Voilà pourquoi j’insiste et je vous supplie, au nom de Jésus, de vous réveiller, d’élargir votre
cœur, de renouveler votre pensée et de déployer vos ailes. Prenez de la hauteur par rapport à
votre vie somme toute limitée (une vie importante, certes, dont Dieu ne déconsidère pas la
valeur) et considérez le tableau grandiose et passionnant que brossent les projets divins pour
l’histoire du monde (des projets qui ne peuvent échouer):
Je révèle dès le début ce qui doit arriver, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas
encore mis en œuvre. Je dis: «Mon projet se réalisera et je mettrai en œuvre tout ce
que je désire».
Esaïe 46.10
Qu’au nom de Jésus chacun plie le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre, et
que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le
Père.
Philippiens 2.10-11
Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier pour servir de
témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.
Matthieu 24.14

Ne vous offusquez pas, joignez-vous à la joyeuse équipe!


Alors que Dieu vous donne des ailes pour vous élever et vous permettre de voir le monde tel
qu’il le voit, je prie pour que beaucoup d’entre vous soient détachés de leur situation
présente – travail, quartier, région, nation, projet – et appelés à s’engager directement en tant
qu’envoyés, et pas seulement en tant que membres de l’équipe d’envoi, dans ce grand projet
divin d’ordre historique et mondial. Qu’aucune personne engagée dans un ministère au niveau
local ou occupant un poste clé dans le monde ne s’offusque de cette prière! Réjouissez-vous au
contraire, car vous êtes libre de rester comme de partir. Beaucoup doivent rester. Leur
présence est cruciale pour les projets de Dieu là où il les a placés, mais aussi là où ils sont
absents et où d’autres se rendront. Il n’y a aucune raison de culpabiliser ou d’éprouver du
ressentiment. En revanche il y a un grand besoin de joyeuse collaboration.
Ceux qui restent – l’équipe d’envoi – devraient garder la vérité remarquable que voici à l’esprit:
la mission à l’étranger fait office de validation pour tous les ministères de compassion exercés
à la base, car elle les prolonge et les élargit. Implanter une Eglise au sein d’un peuple qui n’a
pas encore entendu l’Evangile, cela revient à fonder une base d’opérations pour toute la
générosité que Jésus a ordonnée en faveur des pauvres. Si nous ne laissons pas briller notre
lumière devant les personnes qui sont à notre porte afin qu’elles voient nos bonnes œuvres et
glorifient notre Père qui est dans les cieux (Matthieu 5.16), quelle forme d’obéissance
exporterons-nous alors? Dans le grand ordre de mission figurent les paroles suivantes:
«Enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je [Jésus] vous ai prescrit» (Matthieu 28.20).
Qu’a-t-il prescrit? Il a raconté l’histoire de l’homme blessé et désespéré, secouru par un
Samaritain qui «a agi avec bonté envers lui», puis il a dit: «Va agir de la même manière, toi
aussi» (Luc 10.37).

Le travail missionnaire crédible grâce à la compassion


manifestée dans le pays d’envoi
Même en restant dans notre pays, nous sommes entourés de besoins. Il nous faut juste des
yeux capables de les voir et un cœur qui ne se satisfait pas de changer de trottoir. C’est un défi
inséparable de celui de la mission. Faire preuve d’une compassion toute concrète envers les
pauvres révèle la beauté de Christ sur notre propre sol et rend crédible l’exportation de la foi
chrétienne. Nous faisons preuve d’hypocrisie si nous nous montrons enthousiastes pour la
mission à l’étranger tout en ignorant la misère de nos concitoyens. L’histoire du bon Samaritain
révèle une grave lacune chez le sacrificateur et le Lévite: ils avaient des objectifs religieux
nobles mais n’étaient pas affectés par la souffrance proche, dont ils étaient les témoins
oculaires et qui exigeait d’eux qu’ils se salissent les mains. Les ministères de compassion
envers nos proches confirment l’authenticité de notre intérêt pour les peuples lointains.
La mission à l’étranger et l’exercice de la compassion chez nous sont liés par la nature même
de l’Evangile qu’il nous faut annoncer aux nations: «Vous connaissez la grâce de notre Seigneur
Jésus-Christ, pour vous il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous
soyez enrichis» (2 Corinthiens 8.9). Le salut dont nous jouissons et que nous apportons aux
autres correspond à un ministère de compassion exercé par Dieu envers les pauvres, dont
nous faisons partie. Nous devons, en effet, notre vie à l’engagement de Dieu envers la mission
et envers la compassion. Il a parcouru un long chemin pour nous venir en aide, et son aide
inclut tout ce dont nous avons besoin. Il s’est sali à la tâche. En fait, il a même été tué. Cette
souffrance empreinte de compassion est à la fois le moyen et l’objectif de notre salut: «De fait,
c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour nous, vous
laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces» (1 Pierre 2.21). La mission et la
compassion sont étroitement liées parce que l’Evangile que nous apportons aux nations
ordonne la compassion envers les pauvres qui se trouvent devant notre porte et en donne le
modèle.

L’accablante comparaison de Warfield


Je n’ai jamais lu meilleure déclaration sur ce lien que la citation suivante de B. B. Warfield,
enseignant à la faculté de théologie de Princeton décédé en 1921. Il répondait à des
interrogations pleines de scepticisme sur le ministère auprès des pauvres, et ce en le
comparant au ministère de Christ envers nous:
A présent, chers chrétiens, certains d’entre vous prient nuit et jour pour être des
sarments du vrai cep et être entièrement changés à l’image de Christ. Si telle est votre
prière, alors vous lui ressemblez certainement en termes de générosité: «Pour vous il
s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.»
Première objection: «Mon argent m’appartient.» Réponse: Christ aurait pu dire: «Mon
sang n’est qu’à moi, ma vie m’appartient.» Où serions-nous alors? Deuxième objection:
«Les pauvres n’ont aucun mérite.» Réponse: Christ aurait pu dire: «Ce ne sont que de
méchants rebelles… vais-je livrer ma vie pour de telles personnes? Je vais me montrer
généreux envers les bons anges.» Mais non, il a laissé les 99 brebis pour partir à la
recherche de la brebis égarée. Il a versé son sang pour le bénéfice de ceux qui ne le
méritaient pas. Troisième objection: «Les pauvres vont en abuser.» Réponse: Christ
aurait pu dire la même chose, avec bien plus de réalisme. Il savait que des milliers de
personnes piétineraient son sang, que la plupart le mépriseraient, que beaucoup y
trouverait une excuse pour pécher davantage; néanmoins, il a offert son propre sang.
Oh, mes chers chrétiens! Si vous souhaitez ressembler à Christ, donnez beaucoup,
donnez souvent, donnez librement, au méchant et au pauvre, à l’ingrat et à celui qui ne
le mérite pas. Vous serez alors comme Christ, glorieux et radieux. Ce n’est pas votre
argent que je désire, mais votre bonheur. Rappelez-vous ses propres paroles: «Il y a
plus de bonheur à donner qu’à recevoir.»57
De la même façon qu’il existe un lien entre l’Evangile lui-même et la générosité exercée envers
les pauvres de notre quartier, il existe un lien étroit entre les chrétiens qui exercent la
compassion dans leur propre pays et ceux qui implantent de tels ministères à l’étranger. Dans
les deux cas, la vie n’est pas gâchée. Au contraire, l’authenticité d’un des ministères dépend de
l’authenticité de l’autre. Il n’est pas légitime de présumer que l’on peut envoyer ce que l’on ne
possède pas, et il n’est pas légitime de posséder un trésor et de ne pas le partager.

Les racines d’un mouvement d’étudiants


La joyeuse collaboration entre les chrétiens œuvrant à titre de laïcs dans leur propre pays et
les missionnaires expatriés s’est déjà produite dans le passé, et elle peut se répéter. Par
exemple, durant les premières décennies du vingtième siècle, le Student Volunteer Movement
(«mouvement des étudiants volontaires») a fait irruption sur la scène, en Amérique, avec un
énorme impact missionnaire. Il était remarquable aussi bien par le nombre de missionnaires
envoyés que par l’engagement et le grand nombre de laïcs qui lui ont apporté leur soutien.
C’était une merveilleuse collaboration.
Les racines de ce mouvement remontent à une fameuse réunion de prière tenue dans le
Massachussetts en 1806. Un réveil spirituel est survenu parmi les étudiants du Williams College
et a poussé un petit groupe de jeunes gens à se réunir pour prier deux fois par semaine sur les
rives de l’Hoosack. Ils intercédaient tout particulièrement pour le bien-être spirituel des autres
étudiants. En août 1806, ils ont été surpris sur le chemin du retour par un orage et ont dû se
réfugier à l’abri d’une meule de foin. Ils ont profité de ce temps pour continuer à prier, mais,
cette fois-ci, ils ont demandé que naisse, parmi les étudiants, un intérêt pour la mission à
l’étranger.
L’un d’eux, Samuel Mills, a invité chaque membre du petit groupe à considérer sa propre
disponibilité à répondre à l’appel missionnaire. Pour avoir une idée du caractère solennel de cet
instant, nous devons nous rappeler qu’à cette époque, aucun missionnaire n’avait encore jamais
quitté l’Amérique; il n’y avait même pas de société missionnaire. Les Eglises n’avaient aucune
vision concernant les peuples non évangélisés qui pouvaient se trouver de part et d’autre des
océans, perçus comme dangereux. Il y avait, comme beaucoup l’affirment aujourd’hui encore,
assez à faire à la maison, et c’était vrai! Néanmoins, ce petit groupe d’étudiants consacrés à la
prière ne pouvait plus se satisfaire d’une Eglise américaine qui ne brûlait pas d’amour pour les
populations non atteintes par l’Evangile et dont le zèle pour la gloire de Dieu parmi les nations
était inexistant. Il leur était impossible de tolérer plus longtemps une Eglise qui n’envoyait pas
de missionnaires à l’étranger. Malgré tout ce poids d’inertie spirituelle, historique et structurelle,
Dieu leur a permis d’avoir un impact.

La naissance d’une mission


Au cours de ce moment de prière sous la meule de foin, ces étudiants se sont donc eux-
mêmes consacrés pour le service missionnaire. «C’est de cette réunion sous la meule de foin
que le mouvement de la mission des Eglises américaines à l’étranger a reçu son impulsion
initiale.»58 Au mois de septembre, le petit groupe a formé la Society of the Brethren («société
des frères») en vue d’affermir sa consécration au service missionnaire. Samuel Mills a répandu
sa vision au fil de ses études à l’université de Yale puis à l’Andover Seminary. Il avait pris la
direction d’Andover dans le but de participer à ce que Dieu y accomplissait sous la direction
d’Adoniram Judson, alors étudiant, et c’est le groupe des «frères» d’Andover qui a été à
l’origine de la première société missionnaire américaine. C’est aussi de lui qu’étaient issus les
premiers missionnaires américains envoyés outre-mer, en 1812.

La véritable naissance du mouvement


En 1846, c’est sous les auspices de cette société que Royal Wilder s’est embarqué pour l’Inde.
Il est rentré en 1877 pour des raisons de santé et s’est établi à Princeton. Là, son fils Robert a
créé la Princeton Foreign Missionary Society («société missionnaire à l’étranger de
Princeton»). Les prières de ce groupe ont donné lieu à un rassemblement décisif convié par
Dwight L. Moody au mont Hermon, dans le Massachussetts, au cours de l’été 1886: 251
étudiants se sont rassemblés pour une conférence biblique d’un mois. A la suite d’un discours
émouvant du pasteur A. T. Pierson en faveur de la mission dans le monde, une centaine
d’étudiants se sont portés volontaires pour servir outre-mer. Cet événement a profondément
marqué le monde estudiantin. Pendant l’année scolaire 1886-1887, Robert Wilder et John
Forman ont visité 167 universités afin de répandre la vision qui y avait été exposée.
L’organisation officielle du Student Volunteer Movement a pris forme, deux ans plus tard, avec
pour président John R. Mott. Son objectif, selon les termes de ce dernier, était quintuple:
L’objectif quintuple du «mouvement des étudiants volontaires» vise à amener les
étudiants à considérer les demandes de mission à l’étranger comme une œuvre qui
réclame l’engagement personnel de toute leur existence; à nourrir cet objectif en
guidant ces étudiants dans leurs études et dans leurs activités pour la mission, jusqu’à
ce qu’ils soient placés sous la responsabilité immédiate des sociétés missionnaires; à
unifier tous les volontaires dans un mouvement commun, organisé et actif; à assurer un
nombre suffisant de volontaires qualifiés pour répondre aux besoins des diverses
sociétés missionnaires; à favoriser et entretenir un intérêt vif, plein de sensibilité et actif
à l’égard de la mission parmi les étudiants restant au pays, chargés d’assurer le
soutien cohérent de l’entreprise missionnaire, par leur collaboration dans les dons et les
prières.59
«La croissance du SVM au cours des trois décennies qui ont suivi était quasi phénoménale.60
Son cri de ralliement était: «L’évangélisation du monde dans cette génération». En 1891,
quelque 6200 étudiants volontaires avaient signé la déclaration suivante: «J’ai pour but de
devenir missionnaire à l’étranger, si Dieu le veut» et parmi eux, 321 s’étaient déjà embarqués
pour un tel service. En 1920, le SVM a atteint son apogée avec la signature de la déclaration
d’engagement par 2738 étudiants et la présence de 6890 à la convention quadriennale. «En
1945, selon l’estimation la plus prudente, 20’500 étudiants qui avaient signé la déclaration
étaient partis sur le champ missionnaire.»61

L’extension de la ferveur aux Eglises


Ce mouvement présentait plusieurs traits remarquables et, cent ans plus tard, il est source
d’inspiration et d’instruction pour notre génération. Ainsi, il ne s’est pas contenté d’enflammer
les étudiants, il a aussi touché les laïcs dans les Eglises. J. Campbell White, le premier
secrétaire du Layman’s Missionary Movement («mouvement missionnaire laïc»), a écrit en
1909: «Au cours des vingt dernières années, l’esprit missionnaire a connu un essor merveilleux
au sein des universités américaines et canadiennes… conduisant des milliers d’hommes et de
femmes au caractère bien trempé à mener une vie dominée par les objectifs missionnaires.»62
C’est fasciné par ce zèle qu’un jeune homme d’affaires avait assisté à la conférence du SVM en
1906 à Nashville. Il s’est dit: «Si les chrétiens laïcs d’Amérique du nord pouvaient voir le monde
comme ces étudiants le voient, ils gagneraient en force et pourvoiraient à toutes les ressources
nécessaires à cette entreprise.»63 C’est ainsi qu’est né le Layman’s Missionary Movement,
lors d’une réunion de prière d’hommes d’affaires, le 15 novembre 1906, à New York. L’objectif
fixé se résumait en ces termes: «Investigation, mobilisation et organisation; l’investigation faite
par les laïcs au sujet des conditions missionnaires; la mobilisation des laïcs en vue d’une
politique missionnaire adéquate; l’organisation des laïcs afin de coopérer avec les pasteurs et
les sociétés missionnaires pour engager l’Eglise tout entière à participer à ce qui est sa mission
suprême, sauver le monde.»64

Le don de dirigeants passionnés


Dieu avait préparé les meneurs extraordinaires dont le mouvement estudiantin avait besoin
dans les personnes de Robert Wilder, Robert Speer et John Mott, et il a aussi suscité les
leaders qu’il fallait pour le mouvement laïc. Ils ont parlé avec une telle puissance prophétique
que des milliers de chrétiens laïcs ont embrassé la vision du projet de Dieu pour le monde. Le
responsable de ce mouvement n’était pas plus missionnaire que pasteur; il s’agissait d’un
homme d’affaires. Le partenariat émergeant entre les étudiants, les envoyés, et les hommes
d’affaires, qui formaient l’équipe d’envoi, était sérieux, car il y avait, dans les deux groupes, des
leaders dont la vision était centrée sur Dieu. Les deux camps étaient donc animés par la même
passion de ne pas mener une vie gâchée. Les écrits de J. Campbell White en témoignent dans
presque chaque phrase:
Les hommes, pour la plupart, ne sont pas satisfaits du rendement permanent de leur
vie. Rien ne peut pleinement satisfaire la vie de Christ dans ses disciples, à moins qu’ils
n’adoptent l’objectif de Christ à l’égard du monde qu’il est venu racheter. La popularité,
les plaisirs et les richesses ne sont que bale et cendres, comparés à la joie immense et
infinie d’une collaboration avec Dieu pour l’accomplissement de ses plans éternels. Les
hommes qui s’investissent entièrement dans l’entreprise de Christ reçoivent les
récompenses les plus douces et les plus précieuses de la vie.65

Aucune honte à embrasser la cause des envoyés


Une fois de plus, ces propos ne contredisent en rien ce que j’ai exprimé au chapitre 8 sur la
valeur du travail séculier. En effet, dans une guerre, en dépit de la valeur du travail civil en lui-
même, chacun souhaite que sa vie compte aussi pour l’effort plus distant de la guerre, là où
des brèches sont ouvertes dans les lignes ennemies. Les laïcs, les pasteurs et les
Eglises – tous ceux d’entre nous qui restent en arrière – reçoivent les «récompenses les plus
douces et les plus précieuses» au fur et à mesure qu’ils permettent à leur cœur de s’élargir en
vue de pourvoir, non seulement aux nécessités de ceux qui sont à leur porte, mais aussi aux
besoins des habitants de notre monde qui vivent dans des endroits difficiles d’accès pour
l’Evangile.
Ces hommes d’affaires d’il y a une centaine d’années considéraient que leur vocation séculière
et leur vision missionnaire constituaient un tout indissociable. La façon dont J. Campbell White
exprimait la vision du mouvement leur donnait des critères qui leur permettaient de comprendre
que leur vie tout entière était placée sous la seigneurie de Christ. Il a ainsi dit:
Ce mouvement exige le plus possible des hommes. Il cherche tout simplement à leur
faire entendre l’appel de Dieu à mener une vie dont l’objectif principal soit d’établir le
règne de Christ dans les relations humaines… Il leur rappelle… que l’égoïsme est
suicidaire, alors que le service altruiste apporte à l’âme la satisfaction la plus grande.66

Qu’en est-il pour l’Eglise aujourd’hui?


White a démontré à sa génération que la passion missionnaire n’était pas seulement une façon
de sauver le monde, mais aussi de sauver l’Eglise:
L’effort fourni pour évangéliser le monde constitue le moyen le plus rapide et le plus sûr
de sauver l’Eglise. Nos ressources matérielles sont telles que nous courons le danger
de placer notre confiance dans les richesses plutôt qu’en Dieu. «Si un homme vient à
s’enrichir, rien, mis à part le fait de donner avec constance, ne peut l’empêcher de
s’appauvrir dans son âme.» L’évangélisation du monde est la seule entreprise qui soit
suffisamment conséquente et importante pour fournir un investissement adéquat aux
richesses de l’Eglise.67
Cette remarque est toujours vraie. La mission n’est pas cruciale pour la vie du monde
uniquement, elle l’est aussi pour la vie de l’Eglise. Nous périrons avec nos richesses, si nous ne
nous engageons pas dans des ministères de compassion chez nous ou à l’étranger. Nous
jouissons d’une certaine richesse en Occident. Tout l’argent nécessaire pour envoyer et soutenir
une armée d’ambassadeurs prêts au sacrifice d’eux-mêmes et aptes à répandre la joie se
trouve déjà au sein de l’Eglise, mais nous ne le donnons pas.
En 1916, les protestants américains reversaient 2,9% de leurs revenus à leur Eglise.
En 1933, au milieu de la Grande dépression, ils donnaient 3,2%. En 1955, juste après
la reprise de la prospérité, le taux se maintenait encore à 3,2%. En 2000, alors que les
Américains étaient de 450% plus riches que pendant la Grande dépression, après
déduction des impôts et de l’inflation, les protestants ne reversaient que 2,6% de leurs
revenus à leur Eglise.68
Par ailleurs, «si les membres des Eglises historiques aux Etats-Unis avaient donné, en
moyenne, 10% de leurs revenus en 2000, il y aurait eu un supplément de 139 milliards par an
qui aurait transité par le canal de l’Eglise»69. Ajoutez à cela le fait, très regrettable, que moins
de 6% de l’argent recueilli dans nos Eglises est attribué à la mission à l’étranger et que, sur
cette somme, moins de 1% est destiné à financer les initiatives menées auprès de peuples non
évangélisés.70 Je ne suis pas en train de dire que nous devrions renoncer à un front
quelconque, mais que nous avons de quoi soutenir toutes les initiatives, si vraiment nous vivons
pour montrer que Christ est notre trésor le plus précieux.

Impossible de le connaître entièrement en dehors de sa


mission
Pour son propre bien, l’Eglise doit s’investir dans la mission. Nous ne pourrons pas connaître
Dieu dans toute sa splendeur, tant que nous ne le verrons pas triomphant parmi les nations.
Nous ne pourrons pas l’admirer et le louer comme nous devrions le faire, tant que nous ne
verrons pas se constituer un cortège d’adorateurs à la gloire de son nom, issus de tous les
peuples de la terre, y compris de ceux à majorité musulmane, hindoue ou bouddhiste. Rien
n’élargit autant notre vision de la grâce triomphante de Dieu que la perspective de son œuvre
rédemptrice dans l’histoire. Et quelle histoire!
Je me rappelle la manière d’agir de l’Eternel. Oui, je veux me souvenir de tes miracles
passés. Je réfléchis à toute ton activité, je veux méditer tes hauts faits.
Psaume 77.12-13
Louez-le pour son extraordinaire façon d’agir! Louez-le pour l’immensité de sa
grandeur!
Psaume 150.2
Louez le Seigneur, vous toutes les nations, célébrez-le, vous tous les peuples!
Romains 15.11 citant le Psaume 117.1

Quelle est notre situation dans le monde aujourd’hui?


Les défis relevant de l’évangélisation mondiale sont encore très importants. Nous sommes
mieux que jamais en mesure de connaître l’envergure et la nature de la tâche. Voici ce qu’a
écrit Patrick Johnstone: «Pour la première fois dans l’histoire, nous disposons d’une liste
relativement complète des peuples du monde ainsi que du degré de pénétration de
l’Evangile.»71 Divers groupes effectuent des recherches permettant de connaître le nom des
peuples du monde qui ont été pris en charge par une Eglise ou par une société missionnaire.72
Le livre de Johnstone donne un bon aperçu de la situation en ce début de siècle.73
On peut décrire cette situation en précisant qu’entre 1,2 et 1,4 milliard de personnes n’ont
encore jamais eu l’occasion d’entendre l’Evangile74, ce qui signifie qu’elles appartiennent à des
sociétés où la prédication de l’Evangile n’est pas accessible de façon compréhensible. D’autres
analystes estiment que le nombre de personnes non évangélisées est un peu plus élevé. Ainsi,
les statistiques relatives à la mission mondiale fournies par David Barrett et Todd Johnson en
2002 montrent que 1’645’685’000 personnes dans le monde n’avaient pas encore été
évangélisées, ce qui signifie que 26,5% de la population mondiale vit dans des groupes
ethniques n’ayant pas d’Eglises aptes à évangéliser.75 Près de 95% de ces personnes vivent
dans ce qu’on appelle «la fenêtre 10/40» (l’espace situé entre les 10e et 40e degrés de latitude
nord et entre les océans Atlantique et Pacifique). C’est là le grand défi de notre époque, et
Johnstone le place dans une perspective historique prometteuse:
En prenant du recul, nous voyons se dessiner un modèle remarquable qui émerge des
200 ans de croissance [de l’Eglise] alors qu’elle prend de la vitesse: les années 1700:
l’Atlantique nord; 1800: le Pacifique; 1960: l’Afrique; 1970: l’Amérique Latine; 1980:
l’Asie de l’Est; 1990: l’Eurasie. Ce tour et demi du globe nous conduit à présent à
relever le défi de la fenêtre 10/40. L’Asie centrale, l’Asie du sud et le Moyen-Orient
sont les principales régions restantes liées à ce défi. A quel endroit aura lieu… la
prochaine brèche… dans la prochaine décennie du [nouveau] millénaire? Sera-ce parmi
les musulmans, les hindous ou les bouddhistes? Ils représentent les derniers bastions
encore impénétrés de l’emprise de l’ennemi sur les âmes. La marée montante de
l’Evangile atteint progressivement ces régions et nous avons même des avant-goûts de
ce que pourrait être cette percée. J’espère avoir l’espace et la liberté de raconter tous
les merveilleux événements qui s’opèrent au sein de ces forteresses idéologiques
apparemment imprenables.76

L’appel de Dieu à notre génération: Ecoutez!


L’appel est lancé à notre génération: obéir à Christ ressuscité et faire des disciples de tous les
peuples non évangélisés du monde. Je prie que Dieu suscite des centaines de milliers de
jeunes gens comme de retraités (des personnes qui terminent une carrière et qui soient prêtes
à en entamer une seconde dans le service chrétien). Je prie que cet appel divin, issu de la joie
et non de la culpabilité, naisse dans le cœur de mes lecteurs. Je prie qu’il soit confirmé par les
dons nécessaires ainsi que par un désir irrésistible, par la confirmation de leur Eglise et par les
attestations divines. Attisez la flamme en lisant des biographies, en méditant sur les Ecritures,
en étudiant les peuples qui n’ont pas encore été évangélisés, en priant pour être passionné(e)
et en conversant avec d’anciens missionnaires. Ne fuyez pas cet appel, cherchez à vous en
rapprocher!
Ne nous contentons pas de méditer sur la perdition de ceux, pris individuellement, qui décèdent,
mais aussi sur celle de tous les groupes ethniques qui n’ont pas accès à l’Evangile. Telle était la
grande ambition de Paul: «Je me suis fait un point d’honneur d’annoncer l’Evangile là où Christ
n’avait pas été annoncé, afin de ne pas construire sur les fondations posées par un autre»
(Romains 15.20). Certes, il y aura toujours des personnes à gagner à Christ là où des Eglises
sont déjà établies, ce n’est pas une tâche réservée aux missions pionnières. Les missions
pionnières s’attellent à faire ce que Paul visait à accomplir: implanter des Eglises là où il
n’existe, pour le moment, aucune possibilité d’exercer un ministère. C’est le plus grand besoin
du moment: pas seulement des missionnaires qui partent servir l’Eglise établie dans d’autres
pays (ce qui demeure un grand besoin, en particulier pour la formation de dirigeants), mais
aussi des missionnaires qui aillent vers des peuples et dans des endroits où il n’y a pas encore
d’Eglise à servir.

Le temps de la mission n’est pas révolu


Ne nous imaginons pas que le besoin de missionnaires à l’étranger touche à sa fin, comme si
les chrétiens autochtones pouvaient achever le travail. Des centaines de peuples et des millions
de personnes habitent des endroits où aucun chrétien du pays n’est apte à faire œuvre
d’évangélisation, de sorte qu’une évangélisation transculturelle reste nécessaire. Certes, elle
peut être l’œuvre d’un non-Occidental, vu que l’Eglise grandit plus rapidement en dehors de
l’Occident.77 C’est l’idéal. Je n’ai aucun désir de limiter la joie de l’amour. Du reste, il est
possible que des spécialistes occidentaux dûment formés ne soient pas aussi efficaces que
des missionnaires peut-être moins qualifiés mais remplis d’audace. Concernant les missions
auprès des musulmans, Patrick Johnstone dit ceci: «Bien souvent, les meilleurs missionnaires
sont ceux dont les connaissances dépassent à peine les éléments de base de l’islam, mais qui
sont animés par la passion de répandre la connaissance de Christ. Dans leur audace pour
Jésus, ils s’engagent à témoigner là où les islamistes eux-mêmes ne se risqueraient pas.»78
Cependant, ne nous y trompons pas: l’évangélisation transculturelle reste nécessaire, et c’est la
raison d’être des missions. C’est la mission, et non l’évangélisation par des autochtones au sein
de leur propre culture, qui parachèvera le grand ordre de mission de Jésus.
Ainsi donc, «priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson»
(Matthieu 9.38) et demandez-lui si vous devriez en faire partie. Attendez-vous à être
transformé(e) par cette prière. Lorsque Jésus a demandé à ses disciples de prier ainsi, il a
immédiatement choisi douze d’entre eux pour qu’ils soient ses apôtres, puis il les a envoyés. En
priant pour l’envoi d’ouvriers, il se peut que vous en deveniez un(e). C’est souvent lorsque nous
prions et méditons sur de réelles possibilités et d’authentiques besoins que Dieu éveille une
passion, attribue des dons et ouvre des portes. Pourquoi ne pas prendre un atlas, vous
renseigner sur chaque nation, prier, lire et méditer quotidiennement?79
Pensez aux habitants de pays tels que:
* la Libye, avec ses six millions d’habitants, dont peut-être seulement dix chrétiens
indigènes;
* le Bhoutan, royaume ermite bouddhiste situé dans l’Himalaya, coupé de tout témoignage
chrétien pendant des millénaires, avec juste une poignée de croyants indigènes parmi ses
deux millions et demi d’habitants;
* les Maldives, situées au sud des côtes de l’Inde, l’une des contrées de la planète les plus
hermétiques à l’Evangile;
* la Corée du Nord, «une nation à part, progressivement anéantie par la famine, écrasée
par la démence de son régime communiste»80, privée de toute présence chrétienne et de
toute vie d’Eglise depuis plus de cinquante ans;
* l’Arabie Saoudite, «QG» de l’islam, où les chrétiens indigènes sont exécutés s’ils sont
découverts;
* l’Inde, peut-être le plus grand défi de tous, avec ses vastes plaines du Gange où se trouve
«la plus grande concentration au monde de personnes non évangélisées. Ainsi, le nombre
d’habitants de l’Uttar Pradesh, au nord de l’Inde, avoisine les 180’000’000, alors que le
pourcentage de chrétiens s’élève à peine à 0,1% et va diminuant»81;
* la Turquie, état laïc principalement musulman, avec une présence chrétienne dans
seulement 15 de ses 100 provinces.

Méditer sur l’amnistie offerte aux nations


Cette liste partielle vise simplement à donner une idée des populations qui vivent en rébellion
contre le seul vrai Dieu, étant coupées du seul être capable de les réconcilier avec leur
Créateur. Ce fait annonce l’anéantissement des non-croyants et déshonore Christ, car ce
monde lui appartient et il mérite l’obéissance de chacun. Chaque âme et chaque région sont, en
effet, sa propriété. Abraham Kuyper a exprimé cette vérité de façon mémorable: «Il n’y a pas
un centimètre carré, dans tout le domaine de notre existence humaine, sur lequel Christ, qui est
souverain sur toute chose, ne s’écrie pas: ‘C’est à moi!’»82 Christ est venu dans ce monde
rebelle, créé pour sa gloire personnelle, et a payé de son propre sang l’amnistie offerte à tous.
Quiconque dépose les armes de l’incrédulité sera innocenté de tout crime contre le Seigneur de
l’univers. C’est uniquement par le moyen de la foi que les ennemis de Dieu deviendront les
heureux sujets d’un royaume éternel caractérisé par la justice et la joie. Les progrès de cette
cause valent la peine que nous investissions notre vie pour elle.
Evidemment, il n’est pas obligatoire de devenir missionnaire pour admirer les grands projets
divins – avec leur objectif que Christ soit connu, loué et apprécié parmi tous les peuples – et
pour contribuer à leur avancement. Mais si vous souhaitez trouver la plus grande satisfaction
possible en Dieu alors qu’il triomphe dans l’histoire de la rédemption, vous ne pouvez vous
contenter de travailler comme avant, juste pour gagner de l’argent, pour verser votre dîme,
pour manger, dormir, jouer et aller au culte. Pourquoi ne pas faire une pause et passer
quelques jours à l’écart, avec une Bible et un carnet de notes? Priez et méditez pour savoir
comment votre temps et votre lieu de vie peuvent s’insérer dans le grand projet de Dieu
d’amener les nations à prendre plaisir en lui. Comment allez-vous participer à l’objectif exprimé
au Psaume 67.5: «Les nations se réjouissent elles sont dans l’allégresse, car tu juges les
peuples avec droiture et tu conduis les nations sur la terre»?

Insatisfait(e)?
Beaucoup devraient garder leur emploi et déterminer comment mettre plus à profit leurs
talents, leurs relations et leurs ressources dans le cadre du projet mondial du Père céleste.
Mais sur d’autres, la lecture de ce livre aura un impact différent. Certains ne sont tout
simplement pas satisfaits de ce qu’ils font. Comme l’a dit J. Campbell White, le rendement de
votre vie n’est peut-être pas à la hauteur de vos profondes ambitions spirituelles. Attention
toutefois! Tout travail suscite sa part de découragement et de moments sombres. Nous devons
donc nous garder d’interpréter automatiquement de telles expériences comme des appels à
abandonner notre poste.
Cependant, si l’insatisfaction quant à votre situation actuelle est profonde, récurrente et
persistante, et si elle grandit dans un terrain imprégné de la Bible, il est possible que Dieu vous
appelle à une nouvelle activité. Si, dans votre insatisfaction, vous aspirez à être saint(e), à
marcher de façon à plaire à Dieu et à célébrer la grandeur de Christ par votre unique et brève
existence, alors Dieu est peut-être en train de vous déraciner afin de vous replanter dans un
endroit et dans un ministère où les profondes ambitions spirituelles de votre âme pourront être
comblées. Il est vrai qu’il peut être connu et apprécié dans n’importe quelle vocation légitime,
mais, lorsqu’il vous transplante d’un endroit à l’autre, il vous donne à boire une boisson plus
fraîche et plus profonde à la fontaine de sa communion. Dieu nous appelle rarement à une vie
facile, mais il nous appelle toujours à le connaître davantage et à nous imprégner plus
profondément de sa grâce.

Dois-je poursuivre mon ministère pastoral?


Pour ma part, j’essaie de faire le point sur mon propre ministère de la façon suivante: chaque
année, nous organisons dans notre Eglise une «semaine des missions»; je prêche sur le thème
de la mission et nous invitons des orateurs. Le défi est lancé. Les personnes intéressées par
l’œuvre missionnaire s’engagent et rejoignent notre programme de préparation à la mission. Et
chaque année, j’examine à nouveau ma vie en tant que pasteur de cette Eglise. Je regarde ce
que j’accomplis à la lumière du projet divin et en gardant à l’esprit l’incroyable obscurité
spirituelle et la misère des peuples non évangélisés dans le monde. Je me pose alors la
question: «Est-ce là l’investissement le plus stratégique que je puisse faire de ma vie pour
œuvrer à l’avancement de la cause divine qui vise à rendre les nations heureuses en lui?» Je
demande à ma femme: «Noël, sens-tu un appel à nous rapprocher davantage de la ligne de
front des peuples non évangélisés?»
La déclaration missionnaire de notre Eglise met l’accent sur le verbe «propager»: «Notre
existence a pour but de propager la passion de la suprématie de Dieu en tout, pour la joie de
tous, à travers Jésus-Christ.» Aussi, je me demande: «La position que j’occupe actuellement
me permet-elle de remplir au mieux cette mission?» Lorsque le Seigneur m’appellera au tribunal
de Christ afin que je rende compte de mon ministère, serai-je en mesure de dire: «Seigneur, je
suis resté à Bethléhem parce que c’était là que je pouvais être plus utile pour ton projet de faire
connaître ton nom parmi les nations et de rassembler tes brebis, issues de tous les peuples de
la terre»? Lorsque je ne pourrai plus répondre par l’affirmative à cette question, alors mon
ministère pastoral ici sera terminé.

Et vous?
Il en va de même pour plusieurs d’entre vous. De grandes interrogations sont en perspective.
Que Dieu vous aide!
Que Dieu nous donne une vision renouvelée de ce qu’est une vie consacrée à l’honneur de
Christ, soit que nous partions évangéliser des peuples ignorant encore la bonne nouvelle, soit
que nous gardions notre situation actuelle suite à une conviction et en portant du fruit. Que
notre vision de la vie soit toujours inspirée par le grand projet divin: rendre les nations
heureuses en lui! Que la croix de Christ soit notre seule gloire et que nous puissions toujours
dire avec une douce assurance: «Christ est ma vie et mourir représente un gain»!
49 Courtney Anderson, To the Golden Shore: The Life of Adoniram Judson (Zondervan, 1956), p. 14
50 Le déisme est «la croyance – uniquement basée sur la raison – en un Dieu qui a créé l’univers et qui l’a ensuite abandonné,
n’assurant aucun contrôle sur l’existence, n’exerçant aucune influence sur les phénomènes naturels et ne livrant aucune
révélation surnaturelle», The American Heritage Dictionary (http://www.bartleby.com/61/44/ D0104400.html, visité le 03.04.03).
51 Anderson, To the Golden Shore, p. 41
52 Ibid., p. 42
53 Ibid., p. 44. Ce récit est tiré des témoignages oraux recueillis auprès des membres de la famille et enregistrés dans le Francis
Wayland, sous le titre: A Memoir of the Life and Labors of the Rev. Adoniram Judson, D. D., Vol. 1 (Sampson and Co., 1854), pp.
24-25.
54 Anderson, To the Golden Shore, p. 45
55 Ibid., p. 83
56 Le texte The Brethren Institute Affirmation of Faith peut être lu dans sa totalité sur le site
http://desiringgod.org/library/what_we_ believe/tbi_affirmation.html.
57 B. B. Warfield, The Person and Work of Christ (Presbyterian & Reformed, 1950), p. 574. La citation est tirée du livre de
Timothy J. Keller intitulé Ministry of Mercy: The Call of the Jericho Road (Presbyterian & Reformed, 1997), p. 65. Je recommande
cet ouvrage à chacun de mes lecteurs.
58 Kenneth Scott Latourette, These Sought a Country (Harper and Brothers, 1950), p. 46
59 John R. Mott, Five Decades and a Forward View (Harper and Brothers, 1939), p. 8
60 David Howard, «Student Power in Missions», dans Perspectives on the World Christian Movement: A Reader, 2e édition, éd.
Ralph D. Winter et Steven C. Hawthorne (William Carey Library, 1999), p. 283. La plupart des éléments que je rapporte ici à
propos du SVM sont tirés de cet article.
61 Ruth Rouse et Stephen C. Neill, A History of the Ecumenical Movement, 1517-1948 (Westminster, 1967), p. 328
62 J. Campbell White, «The Layman’s Missionary Movement», dans Ralph D. Winter et Steven C. Hawthorne, éd., Perspectives
on the World Christian Movement: A Reader, 1e éd. (William Carey Library, 1981), p. 222
63 Ibid., p. 223
64 Ibid., p. 224
65 Ibid., p. 225
66 Ibid., p. 224
67 Ibid., p. 225
68 http://www.emptytomb.org/research.html (visité le 28.03.03)
69 http://www.emptytomb.org/Chapter6hlites.html (visité le 28.03.03).
70 http://www.missionfrontiers.org/newslinks/statewe.html (visité le 28.03.03)
71 Patrick Johnstone, The Church Is Bigger Than You Think (Christian Focus, 1998), p. 229
72 Consulter, par exemple, http://www.ad2000.org/peoples/pdf; jpllist. http://www.joshuaproject.net/; http://www.calebproject.org.
73 Johnstone, The Church Is Bigger Than You Think, pp. 225-230
74 Ibid., p. 215. Johnstone est plus optimiste que Barrett, dans ses estimations: selon lui près de 20% de la population mondiale
n’est pas évangélisée; 47% sont des non-chrétiens vivant dans des endroits où ils pourraient aisément entendre l’Evangile; 33%
sont des chrétiens qui professent leur foi.
75 David B. Barrett et Todd M. Johnson, «Annual Statistical Table on Global Mission 2002», International Bulletin of Missionary
Research 26 (janvier 2002), pp. 22-23
76 Johnstone, The Church Is Bigger Than You Think, pp. 115-116
77 Cette croissance observée au vingtième siècle a été étudiée par Philip Jenkins, The New Christendom (Oxford University
Press, 2002), qui écrit (p. 2): «Au cours du siècle dernier… le centre de gravité du monde chrétien s’est inexorablement déplacé
vers le sud, en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Aujourd’hui déjà, on trouve les communautés chrétiennes les plus
importantes en Afrique et en Amérique latine. Pour «visualiser» le chrétien contemporain typique, nous devons désormais penser
à une femme d’un village du Nigeria ou d’une favela brésilienne. Ainsi qu’a pu l’observer un érudit kenyan du nom de John Mbiti,
«les centres de l’Eglise universelle ne sont plus désormais situés à Genève, à Rome, à Athènes, à Paris, à Londres ou à New
York, mais à Kinshasa, à Buenos Aires, à Addis Abeba et à Manille. Malgré ce qu’en pensent les Européens ou les Nord-
Américains, le christianisme se porte vraiment très bien dans l’hémisphère sud; il n’est pas juste en survie, mais en pleine
expansion.»
78 Johnstone, The Church Is Bigger Than You Think, p. 273
79 Utiliser, par exemple, l’outil proposé par Patrick Johnstone et Jason Mandryk, Operation World: When We Pray God Works
(Paternoster USA, 2001). Une version en ligne est disponible sur le site http://www.gmi.org/ow/.
80 Ibid., p. 222
81 Ibid., p. 223
82 Abraham Kuyper, «Sphere Sovereignty», dans Abraham Kuyper, A Centennial Reader, éd. James D. Bratt (Eerdmans, 1998),
p. 488
10. Ma prière
Ta bonté, Seigneur, vaut mieux que la vie. Cette vérité, tu l’as affirmée de maintes façons. Par
la bouche de ton serviteur David, tu l’as exprimée en ces termes mêmes: «Ta bonté vaut mieux
que la vie; mes lèvres célèbrent tes louanges.» Tu l’as formulée au travers des paroles de ton
apôtre, Paul, lorsqu’il confiait, en prison: «J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui
est de beaucoup le meilleur.» Seigneur, tu es tellement plus précieux que la vie! D’ailleurs,
l’expression utilisée par Paul n’est-elle pas révélatrice? Il ne se contente pas d’employer le
terme «meilleur», il renchérit en disant «de beaucoup le meilleur». Tu es tellement plus précieux
que la vie que ton apôtre évoque la mort en termes de profit: «Christ est ma vie et mourir
représente un gain.» Oui, être dépossédé de tout ce que peut offrir ce monde pour être réduit
à toi seul, c’est un gain.
Pourquoi ton amour, Seigneur, est-il plus précieux que la vie? Assurément une réponse nous est
livrée dans les termes employés par David. Il ne dit pas: «Car ta bonté vaut mieux que la vie,
mes lèvres célèbrent ta bonté.» Il dit qu’il veut te louer, toi, et non ta bonté: «Parce que ta
bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres célèbrent tes louanges.» S’il a choisi de s’exprimer
ainsi, n’est-ce pas parce que la plus belle chose que fasse ta bonté, c’est de nous ramener
auprès de toi en nous donnant des yeux, un cœur et un esprit aptes à voir les richesses de ta
gloire? Plus rien ne nous empêche de jouir de ta présence, maintenant que ta colère a été
écartée et nos péchés pardonnés! N’est-ce pas ce qui définit ta bonté: ta volonté de nous
accorder à nous, pécheurs sans mérite, une joie éternelle en toi et ton action pour réaliser cette
volonté? L’amour pourrait-il être autre chose, s’il doit être infini? N’es-tu pas la meilleure
récompense qui puisse nous être accordée, si nous sommes aimés?
Seigneur, tu sais combien je crains, à présent, de voir beaucoup de ceux qui t’appellent
Seigneur faire d’eux-mêmes la récompense et la gloire de ta grâce. Combien ont fait de toi,
Seigneur, le témoignage de la grandeur de leur propre valeur! Leur joie provient-elle alors de ta
valeur ou de la leur? Durant les nombreuses décennies passées, la voix du monde, qui a même
trouvé écho chez certains pasteurs, n’a cessé d’affirmer que l’amour consistait à mettre
l’homme en valeur. Aussi, quand les hommes, nourris de cette assurance, cherchent à méditer
sur ce que ton amour peut bien vouloir dire, ils se mettent à déclarer la même chose, à affirmer
que l’amour de Dieu consiste à souligner la valeur de l’homme. En guide d’argument, ils
demandent: «Ne vous sentez-vous pas aimé(e) lorsque votre valeur est mise en évidence par
autrui?»
Cela m’est arrivé une fois, quand la vie comptait plus, pour moi, que le Seigneur (et non le
contraire). Il y a eu un temps où l’amour semblait se résumer à cela, où j’étais incapable de
concevoir une joie plus grande que l’honneur de mon seul nom. J’étais tellement absorbé par
ma propre personne que j’étais incapable de concevoir que je puisse connaître une joie
supérieure en admirant quelqu’un d’autre qu’en étant moi-même admiré. Oui, j’ai bien connu la
propension à considérer les louanges des hommes comme des actes d’amour et à justifier le
désir d’en recevoir par l’empressement à faire de même. Il est tellement gratifiant, en
apparence, d’échanger entre nous un amour fait d’admiration réciproque!
Mais je vois à présent (grâce à ta puissante grâce) qu’il ne s’agit que d’une pâle imitation. Elle
remonte au lointain épisode du jardin d’Eden. Le grand destructeur de notre amour et de notre
joie s’est adressé à Eve, notre mère, en prétendant: «Dieu sait que si vous mangez de ce fruit,
vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu.» Comme Dieu! Eve aurait dû répondre: «Je
suis déjà comme Dieu.» Elle aurait dû voir le piège, mais elle ne l’a pas discerné, et combien ne
le discernent pas aujourd’hui non plus! En vérité, Eve était comme toi, car tu l’avais ainsi créée:
à ton image. Son appel et son dessein, particulièrement nobles, consistaient à refléter la
majesté de son Créateur (toi) et à révéler ta valeur au travers de sa joie et de sa confiance en
toi. Mais la pensée suggérée par le Malin a germé: «Je pourrais être comme lui d’une autre
manière. Je pourrais être celle dont la majesté serait visible et dont l’amour trouverait sa
définition dans la révélation de sa propre valeur.»
C’est ainsi qu’est survenu, dans le monde, ce grand bouleversement appelé péché, et la notion
d’amour a été renversée. Il m’est douloureux d’en parler ainsi, Seigneur, mais telle est la
situation, et c’est à notre plus grande honte: ton amour ne signifie plus que tu fais le nécessaire
pour devenir notre joie, mais pour nous permettre de nous sentir valorisés. C’est un triste
renversement, et à double titre, car non seulement il a privé notre âme de la joie que tu avais
prévue pour nous satisfaire éternellement, mais pire encore, il t’a ravi la place d’honneur que tu
dois occuper en tant que trésor de notre vie.
Tout ce que tu t’es employé à faire depuis ce sombre jour en Eden vise à redresser la situation.
Quelle suite d’actes et de révélations tu as mise en œuvre pour redevenir le centre de notre
joie et reconquérir ta place d’honneur dans le monde, pour être celui que ton peuple estime plus
que la vie! De combien de manières tu nous as déclaré et montré que tu nous avais créés pour
ta gloire, pour ta louange, pour ton honneur et pour ton nom! De peur que nous ne comprenions
pas, tu as même ajouté: «Il y a d’abondantes joies devant ma face, des délices éternelles à ma
droite. Faites de moi vos délices! Soyez dans l’allégresse et bondissez de joie, car je suis votre
récompense certaine et admirable! Venez, goûtez et réjouissez-vous d’une joie ineffable et
glorieuse!»
Quel noble dessein! Faire de notre joie l’écho de ton excellence. Faire de nos délices la preuve
de ta suprématie dans notre vie. Faire de la réjouissance de notre âme l’essence de notre
louange et le reflet de ta valeur. Faire en sorte, ô Dieu, que notre satisfaction en toi te confère
plus de gloire. Comment ai-je pu, Seigneur, être aveugle au point d’imaginer qu’être aimé de toi
signifiait exalter ma grandeur et non la tienne? Comment pourrais-je avoir l’audace d’approcher
mon œil d’un télescope – destiné à parfaire ma joie à la vue de toutes tes galaxies – et, notant
sur la lentille un pâle reflet de ma face, dire: «A présent je suis satisfait, je me sens aimé»?
Comment pourrais-je me tenir face à un coucher de soleil, entre les sommets des montagnes
ou devant l’étendue de la mer, et penser que la joie éternelle doit provenir de l’exaltation de ma
grandeur?
Non, mon Père, car l’amour consiste en ce que tu as payé le prix le plus élevé qui soit pour
devenir ma gloire et ma fierté. La rançon que tu as versée en vue de faire de toi-même le
trésor de ma vie était infinie. Tu as envoyé ton Fils, le centre éblouissant de ta splendeur et de
ton amour. Tu l’as livré aux moqueries, à la trahison, aux épines, au fouet, au bâton, aux poings,
aux clous, à la honte et à la mort. Dans quel but? Pour qu’il absorbe ta colère, satisfasse ta
justice, éloigne mes péchés, les jette au plus profond de la mer et me permette ainsi de
regagner ta demeure et de contempler la galaxie. C’est en cela que ton amour consiste, ô
Dieu, non à célébrer ma valeur. Il consiste à prendre les dispositions nécessaires pour
m’éveiller à la joie de révéler ta grandeur l’éternité durant.
Comment Christ ne serait-il donc pas ma seule gloire? En effet, il n’est pas uniquement celui qui
nous a obtenu l’accès à ta personne, ô Dieu, mais il est lui-même ton parfait reflet et le centre
éblouissant de ta splendeur. Qu’ai-je donc que je n’aie pas reçu de lui? Quel don de l’existence,
quel souffle de vie? Quelle promesse n’a pas reçu sa confirmation en lui? De quelle chose
agréable – ou désagréable que tu rendras bientôt plaisante – puis-je bénéficier sans qu’elle
n’ait été acquise par son sang? Je ne mérite rien, à part l’enfer, et cependant, je possède tout
en lui, uniquement grâce à son sacrifice. Mon Dieu, ne permets jamais que je tire ma fierté
d’autre chose que de la croix de Christ, mon Seigneur!
Pour ceux d’entre nous qui chérissent Christ et savent que ta bonté vaut bien mieux que la vie,
la question se pose: «Devrions-nous amasser, à la manière du monde, tous nos trésors sur
cette terre?» Ne nous lancerais-tu pas: «Insensé, cette nuit même, ton âme te sera
redemandée. Et alors, à qui profitera ce que tu as amassé?» Ne permets pas, Seigneur, tandis
que le monde croule sous de réels besoins, que nous prenions nos aises en prétextant: «Mon
âme, tu as suffisamment de provisions pour bien des années à venir; repose-toi, mange, bois,
et réjouis-toi.» Une telle ingratitude peut s’attendre à un terrible renversement de situation:
«Malheur à vous, les riches, car vous avez votre rétribution!» Nous tremblons aux paroles que
tu as prononcées à l’égard du riche insensible aux besoins: «Souviens-toi que tu as reçu tes
biens pendant ta vie, et que Lazare a connu les maux pendant la sienne; maintenant, ici il est
consolé, et toi, tu souffres.»
Oui, mon Dieu, amasser de telles richesses conduit à une vie gâchée. Aussi implorons-nous ta
protection, Seigneur. Donne-nous de prêter attention à un appel nouveau: «Ne vous amassez
pas des trésors sur la terre, mais amassez-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la
rouille ne peuvent rien détruire. Amassez des trésors qui ne peuvent être altérés.» «Mais de
quels trésors s’agit-il, Seigneur?» demandons-nous. Nous te voyons sourire: «C’est moi qui suis
votre trésor et votre grande récompense. Je suis votre nourriture, votre eau, votre parure de
fête et votre gain éternel. Je suis votre vie et la joie qui peut pleinement vous satisfaire.»
Oui, Seigneur, tu es tout suffisant. Mais nous voulons savoir: «De quelle façon pouvons-nous
amasser ce trésor? N’est-il pas là, acquis une fois pour toutes par ta grâce et par le sang de
Christ? Comment pouvons-nous utiliser cette vie – cette brève et unique existence que nous
consumons en ce moment même – de manière à nous constituer un trésor au ciel?» En
réponse à cela, tu sais, mon Dieu, que j’ai rédigé ce petit livre et que je n’ai pas seulement
regardé à moi-même ou écouté d’autres voix. J’ai tâché de creuser tes Ecritures et de
rapporter ce que tu as dit. C’est la seule chose que je revendique: je me suis fais l’écho de ce
que tu as écrit.
Ta réponse, c’est que nous pouvons commencer à chérir Christ dans cette vie-ci et à prendre
des dispositions en vue de nous réjouir en lui. Ceux qui grandissent dans l’amour pour Christ
auront un poids éternel de gloire à savourer, au-delà de toute mesure. Et en quoi consiste
l’amour pour Christ? A apprécier tout ce que tu es pour nous en lui. A estimer ses perfections
supérieures à tous les trésors du monde. A estimer la relation que nous avons avec lui
supérieure à celle que nous avons avec notre famille et nos amis. A croire fermement toutes
ses promesses stipulant qu’il y a plus de plaisir en sa présence que dans toutes les promesses
mensongères du péché. A nous réjouir dans la délectation présente de sa gloire ainsi que dans
l’espoir d’une plénitude à venir, lorsque nous le verrons face à face. A expérimenter une paix
sereine sur le chemin qu’il nous réserve, avec son lot de difficultés. A nous satisfaire du fait que
rien ne nous arrive en vain.
Une sorte de joie paisible découle du fait que Jésus nous a sauvés et nous a montré comment
aimer. Sa vie, comme tu l’as dit, a constitué à la fois un objectif et un chemin. Il est mort pour
nous et nous appelle à présent à mourir avec lui. Il s’est chargé de notre pauvreté afin qu’en lui
nous accédions aux richesses célestes. Il nous appelle aujourd’hui à utiliser nos richesses pour
les pauvres. Il n’a pas regardé son égalité avec toi comme un butin à préserver, mais il s’est
humilié lui-même et a traversé le gouffre infini qui sépare le ciel de la terre afin que nous
puissions comprendre ce qu’est une mission pionnière et marcher sur ses traces dans cette
suprême entreprise. N’est-ce pas ainsi que nous pouvons amasser des trésors dans ta
demeure?
Une sorte de joie paisible, dis-je, à cause de toutes les difficultés. Je ne peux pas m’élever au-
dessus du grand apôtre Paul qui a qualifié sa vie de mort quotidienne en recourant au paradoxe
suivant: «Nous sommes comme attristés, et pourtant nous sommes toujours joyeux; comme
pauvres, et pourtant nous en enrichissons beaucoup; comme n’ayant rien, alors que nous
possédons tout.» Père, accorde à ton Eglise de t’aimer plus que l’or, de mettre un terme à sa
liaison adultère avec le confort et la sécurité. Donne-nous de rechercher d’abord ton royaume
et de laisser le reste s’ajouter conformément à ta volonté. Donne-nous de chercher à nous
rendre utiles au lieu de rechercher la tranquillité. Fais que la sécurité dont nous jouissons en
Christ nous libère pour risquer notre habitat, notre santé et notre argent ici-bas. Aide-nous à
comprendre que, si nous cherchons à préserver nos richesses au lieu de montrer qu’elles ne
sont pas notre dieu, notre vie sera gâchée, quelle que soit notre réussite apparente.
A présent, cher Seigneur, j’appréhende de prier pour que mes lecteurs expérimentent ce que je
ressens tout juste moi-même. Cependant, j’ai goûté à ce que pourrait être notre vie si nous
marchions sans crainte et en souriant le long du précipice de la mort, avec la certitude que, si
nous y tombons ou y sommes poussés, cela sera un gain. Quel abandon, quelle immense
liberté, quelle inébranlable décision d’aimer seraient les nôtres si nous vivions ainsi! Quelle
disposition à souffrir pour la gloire de Christ! Quel empressement de montrer aux pauvres que
nous dépensons – et nous dépensons nous-mêmes – volontiers afin de contribuer à leur
bonheur éternel en Dieu! Quelle humilité, quelle douceur et quelle libération du besoin d’être
adulés et rétribués! En effet, en Christ nous possédons tout: le monde, la vie, la mort, le
présent, l’avenir. Tout cela nous appartient et nous appartenons à Christ, sans rien mériter.
Ainsi donc, cher Seigneur, j’ose te demander que toutes les paroles de ce livre, si elles
correspondent vraiment à ta pensée, retentissent avec une joie capable de surmonter toute
crainte en Jésus-Christ. Que tout cœur chancelant se souvienne de la promesse que tu as
faite: «Je ne te délaisserai pas; je ne t’abandonnerai pas» et proclame avec une confiance
dépourvue de crainte face à la mort: «L’Eternel est pour moi; je ne crains rien: que peuvent me
faire des hommes?»
Seigneur, permets qu’aucun de ceux qui lisent ces paroles ne soit un jour obligé de confesser:
«J’ai gâché ma vie», mais, par la puissance de ton Esprit et l’impact de ta Parole, accorde-
nous, à nous qui appelons Christ notre Seigneur, de l’estimer supérieur à notre propre vie et
d’être convaincus, au plus profond de nous-mêmes, qu’il est notre vie et que la mort est un
gain. Que nous nous employions à révéler sa valeur à tous et que l’estime que nous lui portons
contribue à ce que le monde entier le loue! Qu’il soit magnifié dans notre vie comme dans notre
mort! Que chaque quartier et chaque nation voient combien la joie éprouvée en Christ libère son
peuple du pouvoir de l’avidité et de la crainte.
Que l’amour soit ainsi déversé par tes saints, Seigneur, et que, même si nous devons le payer
de notre vie, les autres trouvent en toi leur bonheur. «Les peuples te louent, ô Dieu! Tous les
peuples te louent. Les nations se réjouissent et sont dans l’allégresse.» Prends ta place
d’honneur, ô Christ, en tant que trésor entièrement satisfaisant du monde. C’est avec des mains
tremblantes et dans l’entière dépendance de ta grâce que, devant le trône de Dieu, nous
élevons notre voix et prononçons ce vœu solennel: «Aussi vrai que Dieu vit et qu’il est tout ce
dont j’ai besoin, je ne gâcherai pas ma vie.»
Par Jésus-Christ. Amen.
Vous venez de lire un ouvrage des éditions La Maison de la Bible. Votre avis a de l’importance
pour nous! Nous serons donc très reconnaissants à celles et ceux qui prendront la peine de
compléter notre questionnaire qualité sur le site Internet www.maisonbible.net.
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Table des matières
Titre
Avertissement
Auteur et titre
Copyright
Dédicace
Préface
1. Ma quête d’une raison de vivre
2. Une découverte: la beauté de Christ
3. Un sujet de fierté: la croix
4. La grandeur de Christ et la souffrance
5. Le risque: perdre notre vie ou la gâcher
6. Un objectif: le bonheur des autres
7. La valeur de Dieu et la vie
8. La valeur de Christ au travail
9. Un appel pour cette génération
10. Ma prière
Questionnaire
Table des matières
1 Corinthiens 6.19-20

[Retour au livre]
19
Ne le savez-vous pas? Votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que
20
vous avez reçu de Dieu. Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été
rachetés à un grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps [et dans votre esprit
qui appartiennent à Dieu].

[Retour au livre]
1 Corinthiens 6.20

[Retour au livre]
20
car vous avez été rachetés à un grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps
[et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu].

[Retour au livre]
Marc 8.35

[Retour au livre]
35
En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de
moi et de la bonne nouvelle la sauvera.

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2 Timothée 2.15

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15
Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un
ouvrier qui n’a pas à rougir mais qui expose avec droiture la parole de la vérité.

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Esaïe 1.18

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18
Venez et discutons! dit l’Eternel. Même si vos péchés sont couleur cramoisi, ils
deviendront blancs comme la neige; même s’ils sont rouges comme la pourpre, ils
deviendront clairs comme la laine.

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Matthieu 5.29

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29
Si ton œil droit te pousse à mal agir, arrache-le et jette-le loin de toi, car il vaut mieux
pour toi subir la perte d’un seul de tes membres que de voir ton corps entier jeté en enfer.

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1 Jean 3.2

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2
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons un jour n’a
pas encore été révélé. [Mais] nous savons que, lorsque Christ apparaîtra, nous serons
semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est.

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Esaïe 43.6, 7

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6
Je dirai au nord: «Donne!» et au sud: «Ne retiens personne! Ramène mes fils des pays
lointains et mes filles de l’extrémité de la terre,

7
tous ceux qui portent mon nom, que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai façonnés, que j’ai
faits.»

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1 Corinthiens 10.31

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31
Ainsi donc, que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout
pour la gloire de Dieu.

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Actes 17.25

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25
Il n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit,
lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose.

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Psaume 19.2

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2
Le ciel raconte la gloire de Dieu et l’étendue révèle l’œuvre de ses mains.

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Matthieu 5.16

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16
Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient
votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste.

Christ et la loi

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1 Corinthiens 13.3

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3
Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes,
mais que je n’ai pas l’amour, cela ne me sert à rien.

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Jean 3.16

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16
En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque
croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.

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Jean 17.3

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3
Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as
envoyé, Jésus-Christ.

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1 Pierre 3.18

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18
Christ aussi a souffert, et ce une fois pour toutes, pour les péchés. Lui le juste, il a
souffert pour des injustes afin de vous conduire à Dieu. Il a souffert une mort humaine,
mais il a été rendu à la vie par l’Esprit.

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Psaume 16.11

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11
Tu me fais connaître le sentier de la vie; il y a d’abondantes joies dans ta présence, un
bonheur éternel à ta droite.

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Philippiens 2.6-7, 8

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6
lui qui est de condition divine, il n'a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à
7
préserver, mais il s'est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur, en
devenant semblable aux êtres humains. Reconnu comme un simple homme,

8
il s'est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu'à la mort, même la mort
sur la croix.

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Colossiens 2.9

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9
En effet, c’est en lui qu’habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

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Colossiens 1.16

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16
En effet, c’est en lui que tout a été créé dans le ciel et sur la terre, le visible et l’invisible,
trônes, souverainetés, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.

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Jean 17

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Prière sacerdotale
1
Après ces paroles, Jésus leva les yeux vers le ciel et dit: «Père, l’heure est venue! Révèle
2
la gloire de ton Fils afin que ton Fils [aussi] révèle ta gloire. Tu lui as donné pouvoir sur
3
tout être humain, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or,
la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé,
4
Jésus-Christ. J’ai révélé ta gloire sur la terre, j’ai terminé ce que tu m’avais donné à faire.
5
Maintenant, Père, révèle toi-même ma gloire auprès de toi en me donnant la gloire que
6
j’avais auprès de toi avant que le monde existe. »Je t’ai fait connaître aux hommes que tu
m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi et tu me les as donnés, et ils ont gardé
7 8
ta parole. Maintenant ils savent que tout ce que tu m’as donné vient de toi. En effet, je
leur ai donné les paroles que tu m’as données, ils les ont acceptées et ils ont vraiment
9
reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. C’est pour eux que je
prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont
10
à toi. Tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi, et ma gloire est
11
manifestée en eux. Désormais je ne suis plus dans le monde, mais eux, ils sont dans le
monde, tandis que je vais vers toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m’as
12
donné, afin qu’ils soient un comme nous. Lorsque j’étais avec eux [dans le monde], je
les gardais en ton nom. J’ai protégé ceux que tu m’as donnés et aucun d’eux ne s’est
13
perdu, à part le fils de perdition afin que l’Ecriture soit accomplie. Maintenant je vais
vers toi et je dis ces paroles dans le monde afin qu’ils aient en eux ma joie, une joie
14
complète. Je leur ai donné ta parole et le monde les a détestés parce qu’ils ne sont pas du
15
monde, tout comme moi, je ne suis pas du monde. Je ne te demande pas de les retirer du
16
monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, tout comme moi, je ne
17 18
suis pas du monde. Consacre-les par ta vérité! Ta parole est la vérité. Tout comme tu
19
m’as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde, et je me
20
consacre moi-même pour eux afin qu’eux aussi soient consacrés par la vérité. »Je ne prie
pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui croiront en moi à travers leur parole,
21
afin que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin
22
qu’eux aussi soient [un] en nous pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai
23
donné la gloire que tu m’as donnée afin qu’ils soient un comme nous sommes un - moi
en eux et toi en moi -, afin qu’ils soient parfaitement un et qu’ainsi le monde reconnaisse
24
que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, je veux que là où
je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi afin qu’ils contemplent ma gloire,
25
la gloire que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la création du monde. Père
juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi, je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu
26
m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître encore, afin
que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et que moi je sois en eux.»

[Retour au livre]
Jean 17.1

[Retour au livre]

Prière sacerdotale
1
Après ces paroles, Jésus leva les yeux vers le ciel et dit: «Père, l’heure est venue! Révèle
2
la gloire de ton Fils afin que ton Fils [aussi] révèle ta gloire. Tu lui as donné pouvoir sur
3
tout être humain, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or,
la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé,
4
Jésus-Christ. J’ai révélé ta gloire sur la terre, j’ai terminé ce que tu m’avais donné à faire.
5
Maintenant, Père, révèle toi-même ma gloire auprès de toi en me donnant la gloire que
6
j’avais auprès de toi avant que le monde existe. »Je t’ai fait connaître aux hommes que tu
m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi et tu me les as donnés, et ils ont gardé
7 8
ta parole. Maintenant ils savent que tout ce que tu m’as donné vient de toi. En effet, je
leur ai donné les paroles que tu m’as données, ils les ont acceptées et ils ont vraiment
9
reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. C’est pour eux que je
prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont
10
à toi. Tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi, et ma gloire est
11
manifestée en eux. Désormais je ne suis plus dans le monde, mais eux, ils sont dans le
monde, tandis que je vais vers toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m’as
12
donné, afin qu’ils soient un comme nous. Lorsque j’étais avec eux [dans le monde], je
les gardais en ton nom. J’ai protégé ceux que tu m’as donnés et aucun d’eux ne s’est
13
perdu, à part le fils de perdition afin que l’Ecriture soit accomplie. Maintenant je vais
vers toi et je dis ces paroles dans le monde afin qu’ils aient en eux ma joie, une joie
14
complète. Je leur ai donné ta parole et le monde les a détestés parce qu’ils ne sont pas du
15
monde, tout comme moi, je ne suis pas du monde. Je ne te demande pas de les retirer du
16
monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, tout comme moi, je ne
17 18
suis pas du monde. Consacre-les par ta vérité! Ta parole est la vérité. Tout comme tu
19
m’as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde, et je me
20
consacre moi-même pour eux afin qu’eux aussi soient consacrés par la vérité. »Je ne prie
pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui croiront en moi à travers leur parole,
21
afin que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin
22
qu’eux aussi soient [un] en nous pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai
23
donné la gloire que tu m’as donnée afin qu’ils soient un comme nous sommes un - moi
en eux et toi en moi -, afin qu’ils soient parfaitement un et qu’ainsi le monde reconnaisse
24
que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, je veux que là où
je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi afin qu’ils contemplent ma gloire,
25
la gloire que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la création du monde. Père
juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi, je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu
26
m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître encore, afin
que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et que moi je sois en eux.»

[Retour au livre]
Luc 10.16

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16
Celui qui vous écoute m’écoute, celui qui vous rejette me rejette, et celui qui me rejette
rejette celui qui m’a envoyé.»

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Jean 14.6

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6
Jésus lui dit: «C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en
passant par moi.

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Jean 5.23

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23
afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils
n’honore pas le Père qui l’a envoyé.

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Jean 8.42

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42
Jésus leur dit: «Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis
sorti et c’est de sa part que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est au
contraire lui qui m’a envoyé.

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1 Jean 2.23

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23
Si quelqu’un nie le Fils, il n’a pas non plus le Père; [celui qui se déclare publiquement
pour le Fils a aussi le Père.]

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2 Jean 9

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9
Quiconque s’écarte de ce chemin et ne demeure pas dans l’enseignement de Christ n’a
pas Dieu; celui qui demeure dans l’enseignement [de Christ] a le Père et le Fils.

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Colossiens 1.15

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15
Le Fils est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.

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2 Corinthiens 4.4

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4
pour les incrédules dont le dieu de ce monde a aveuglé l’intelligence afin qu’ils ne voient
pas briller l’éclat que projette l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu.

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2 Corinthiens 4.6

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6
En effet, le Dieu qui a ordonné que la lumière brille du sein des ténèbres a aussi fait
briller sa lumière dans notre cœur pour faire resplendir la connaissance de la gloire de
Dieu dans la personne de [Jésus-]Christ.

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1 Corinthiens 1.18-24

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18
En effet, le message de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui
19
sommes sauvés, il est la puissance de Dieu. Du reste, il est écrit: Je ferai disparaître la
20
sagesse des sages et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage? Où est le
spécialiste de la loi? Où est le discoureur de l’ère actuelle? Dieu n’a-t-il pas convaincu
21
de folie la sagesse de ce monde? Puisque à travers cette sagesse le monde n’a pas connu
Dieu en voyant sa sagesse, il a plu à Dieu de sauver les croyants à travers la folie de la
22
prédication. Les Juifs demandent un signe miraculeux et les Grecs recherchent la
23
sagesse. Or nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour
24
les non-Juifs, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés,
qu’ils soient juifs ou non.

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Esaïe 43.7

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7
tous ceux qui portent mon nom, que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai façonnés, que j’ai
faits.»

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Psaume 90.14

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14
Rassasie-nous chaque matin de ta bonté, et nous serons toute notre vie dans la joie et
l’allégresse.

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Matthieu 22.37

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37
Jésus lui répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme
et de toute ta pensée.

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Apocalypse 3.16

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16
Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma
bouche.

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1 Corinthiens 2.2

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2
car j’avais décidé de ne connaître parmi vous rien d’autre que Jésus-Christ, et Jésus-
Christ crucifié.

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Marc 8.35

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35
En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de
moi et de la bonne nouvelle la sauvera.

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Esaïe 26.8

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8
Oui, nous plaçons notre attente en toi, Eternel, sur le sentier de tes jugements; faire appel
à ton nom et parler de toi, voilà ce que nous désirons.

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Actes 20.24

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24
Mais je n’y attache aucune importance et je ne considère pas ma vie comme précieuse,
pourvu que j’accomplisse [avec joie] ma course et le ministère que le Seigneur Jésus m’a
confié: annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.

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Philippiens 3.7-9

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7
Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à
8
cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême
qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé
9
dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ et
d'être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui
s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi.

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Galates 6.14

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14
En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde.

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Galates 6.14

[Retour au livre]
14
En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde.

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Romains 5.2

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2
c’est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans
laquelle nous tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part
à la gloire de Dieu.

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Romains 5.3-4

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3
Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la
4
persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve
l’espérance.

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2 Corinthiens 12.9

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9
et il m’a dit: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» Aussi,
je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ
repose sur moi.

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1 Thessaloniciens 2.19-20

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19
En effet, quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire? N’est-ce
20
pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, lors de son retour? Oui, vous êtes notre
gloire et notre joie.

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Job 1.21

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21
et dit: «C’est nu que je suis sorti du ventre de ma mère, et c’est nu que je repartirai.
L’Eternel a donné et l’Eternel a repris. Que le nom de l’Eternel soit béni!»

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Romains 3.23

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23
tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu,

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Romains 3.19

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19
Or nous savons que tout ce que dit la loi, c’est à ceux qui vivent sous la loi qu’elle le dit,
afin que toute bouche soit fermée et que le monde entier soit reconnu coupable devant
Dieu.

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Romains 2.4

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4
Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa générosité en ne
reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à changer d’attitude?

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Romains 2.5

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5
Par ton endurcissement et ton refus de te repentir, tu t’amasses un trésor de colère pour
le jour où Dieu révélera sa colère et son juste jugement.

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Ephésiens 2.3

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3
Nous tous aussi, nous étions de leur nombre: notre conduite était dictée par les désirs de
notre nature propre, puisque nous accomplissions les volontés de la nature humaine et de
nos pensées, et nous étions, par notre condition même, destinés à la colère, tout comme
les autres.

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Galates 6.14

[Retour au livre]
14
En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde.

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Galates 6.14

[Retour au livre]
14
En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde.

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Galates 2.20

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20
J’ai été crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; et ce
que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et
qui s’est donné lui-même pour moi.

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Romains 6.5

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5
En effet, si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons
aussi par une résurrection semblable à la sienne.

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Galates 2.20

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20
J’ai été crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; et ce
que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et
qui s’est donné lui-même pour moi.

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Galates 6.14

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14
En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde.

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Galates 2.19-20

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19 20
puisque c’est la loi qui m’a amené à mourir à la loi afin de vivre pour Dieu. J’ai été
crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; et ce que je vis
maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est
donné lui-même pour moi.

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Galates 2.20

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20
J’ai été crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; et ce
que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et
qui s’est donné lui-même pour moi.

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Galates 6.14

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14
En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde.

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Galates 6.15

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15
En effet, [en Jésus-Christ,] ce qui a de l’importance, ce n’est ni la circoncision ni
l’incirconcision, mais c’est le fait d’être une nouvelle créature.

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1 Jean 2.15

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15
N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour
du Père n’est pas en lui.

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1 Timothée 4.3

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3
Ces gens-là interdisent de se marier et de consommer des aliments que Dieu a pourtant
créés pour qu’ils soient pris avec reconnaissance par ceux qui sont croyants et qui ont
connu la vérité.

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Marc 8.34

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34
Puis il appela la foule avec ses disciples et il leur dit: «Si quelqu’un veut être mon
disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive!

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Matthieu 10.25

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25
Il suffit au disciple d’être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur.
S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, ils appelleront d’autant plus volontiers
ainsi les gens de sa maison!

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Luc 14.27

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27
Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple.

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Romains 8.20

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20
En effet, la création a été soumise à l’inconsistance, non de son propre gré, mais à cause
de celui qui l’y a soumise.

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2 Corinthiens 6.10

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10
comme attristés, et pourtant nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et pourtant
nous en enrichissons beaucoup; comme n’ayant rien, alors que nous possédons tout.

Appel à la sainteté

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1 Corinthiens 2.2

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2
car j’avais décidé de ne connaître parmi vous rien d’autre que Jésus-Christ, et Jésus-
Christ crucifié.

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Galates 6.14

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14
En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde.

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Philippiens 1.20-21

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20
Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n'aurai honte de rien, mais
maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine
21
assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort. En effet, Christ est ma vie
et mourir représente un gain.

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Philippiens 1.20

[Retour au livre]
20
Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n'aurai honte de rien, mais
maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine
assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort.

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Philippiens 3.7-8

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7
Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à
8
cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême
qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé
dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ

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Philippiens 1.20

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20
Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n'aurai honte de rien, mais
maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine
assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort.

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Philippiens 1.21

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21
En effet, Christ est ma vie et mourir représente un gain.

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Philippiens 1.22-26

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22
Cependant, s'il est utile pour ma tâche que je vive ici-bas, je ne saurais dire ce que je
23
dois préférer. Je suis tiraillé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec
24
Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur, mais à cause de vous il est plus nécessaire
25
que je continue à vivre ici-bas. Persuadé de cela, je sais que je resterai et demeurerai
26
avec vous tous, pour votre progrès et votre joie dans la foi. Grâce à mon retour auprès
de vous, vous aurez alors dans ma personne une raison d’éprouver encore plus de fierté
en Jésus-Christ.

Appel à suivre l’exemple de Christ

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Jean 21.18

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18
En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture
et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu tendras les mains et c’est un autre
qui attachera ta ceinture et te conduira où tu ne voudras pas.»

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Jean 21.19

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19
Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre révélerait la gloire de Dieu. Puis il lui dit:
«Suis-moi.»

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Philippiens 1.23

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23
Je suis tiraillé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui est de
beaucoup le meilleur,

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Philippiens 1

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Chapitre 1
Salutation et louange
1
De la part de Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-
2
Christ qui sont à Philippes, aux responsables et aux diacres: que la grâce et la paix vous
3
soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! Je dis à mon
4
Dieu ma reconnaissance de tout le souvenir que j’ai de vous. Dans toutes mes prières
5
pour vous tous, je ne cesse d’exprimer ma joie à cause de la part que vous prenez à
6
l'Evangile depuis le premier jour jusqu'à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a
commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à son terme, jusqu'au jour de
7
Jésus-Christ. Il est juste que je pense cela de vous tous parce que je vous porte dans mon
cœur, vous qui participez tous à la même grâce que moi, aussi bien dans ma détention que
8
dans la défense et l'affermissement de l'Evangile. En effet, Dieu m'est témoin que je vous
9
chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ. Et voici ce que je demande dans mes
prières: c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine
10
intelligence pour que vous puissiez discerner ce qui est essentiel. Ainsi vous serez purs
11
et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-
Christ à la gloire et à la louange de Dieu.
Nouvelles de Paul
12
Je désire que vous le sachiez, frères et sœurs, ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux
13
progrès de l'Evangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, personne
14
n’ignore que c'est pour Christ que je suis en prison. Et la plupart des frères et sœurs,
encouragés dans le Seigneur par mes chaînes, ont plus d'assurance pour annoncer sans
15
crainte la parole. Certains, il est vrai, proclament Christ par jalousie, avec un esprit de
16
rivalité, mais d'autres le proclament avec de bonnes intentions. Les uns agissent par
17
amour, sachant que je suis là pour la défense de l'Evangile; les autres, animés d'un esprit
de rivalité, annoncent Christ avec des intentions qui ne sont pas pures et avec la pensée
18
d'augmenter les souffrances de ma détention. Qu'importe? De toute manière, que ce soit
pour de mauvaises raisons, que ce soit sincèrement, Christ est annoncé. Je m'en réjouis et
19
je m'en réjouirai encore, car je sais que cela aboutira à mon salut, grâce à vos prières et à
20
l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ. Conformément à ma ferme attente et à mon
espérance, je n'aurai honte de rien, mais maintenant comme toujours, la grandeur de
Christ sera manifestée avec une pleine assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par
21 22
ma mort. En effet, Christ est ma vie et mourir représente un gain. Cependant, s'il est
23
utile pour ma tâche que je vive ici-bas, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis
tiraillé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui est de
24
beaucoup le meilleur, mais à cause de vous il est plus nécessaire que je continue à vivre
25
ici-bas. Persuadé de cela, je sais que je resterai et demeurerai avec vous tous, pour votre
26
progrès et votre joie dans la foi. Grâce à mon retour auprès de vous, vous aurez alors
dans ma personne une raison d’éprouver encore plus de fierté en Jésus-Christ.
Appel à suivre l’exemple de Christ
27
Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Evangile du Christ. Ainsi, que je
vienne vous voir ou que je sois absent, j'entendrai dire de vous que vous tenez ferme
28
dans un même esprit, combattant d'un même cœur pour la foi de l'Evangile, sans vous
laisser effrayer en rien par les adversaires. Pour eux c’est une preuve de perdition, mais
29
pour vous de salut, et cela vient de Dieu. En effet, il vous a été fait la grâce non
30
seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui en menant le même
combat que celui que vous m'avez vu mener et que, vous l'apprenez maintenant, je mène
encore.

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Matthieu 10.37

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37
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui
aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi.

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Philippiens 1.21

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21
En effet, Christ est ma vie et mourir représente un gain.

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Philippiens 1.22

[Retour au livre]
22
Cependant, s'il est utile pour ma tâche que je vive ici-bas, je ne saurais dire ce que je
dois préférer.

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Philippiens 1.24-26

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24 25
mais à cause de vous il est plus nécessaire que je continue à vivre ici-bas. Persuadé de
cela, je sais que je resterai et demeurerai avec vous tous, pour votre progrès et votre joie
26
dans la foi. Grâce à mon retour auprès de vous, vous aurez alors dans ma personne une
raison d’éprouver encore plus de fierté en Jésus-Christ.

Appel à suivre l’exemple de Christ

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Philippiens 1.22

[Retour au livre]
22
Cependant, s'il est utile pour ma tâche que je vive ici-bas, je ne saurais dire ce que je
dois préférer.

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Philippiens 1.24

[Retour au livre]
24
mais à cause de vous il est plus nécessaire que je continue à vivre ici-bas.

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Philippiens 1.25

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25
Persuadé de cela, je sais que je resterai et demeurerai avec vous tous, pour votre progrès
et votre joie dans la foi.

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Philippiens 1.22

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22
Cependant, s'il est utile pour ma tâche que je vive ici-bas, je ne saurais dire ce que je
dois préférer.

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Philippiens 1.24

[Retour au livre]
24
mais à cause de vous il est plus nécessaire que je continue à vivre ici-bas.

[Retour au livre]
Philippiens 1.25

[Retour au livre]
25
Persuadé de cela, je sais que je resterai et demeurerai avec vous tous, pour votre progrès
et votre joie dans la foi.

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Philippiens 1.20

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20
Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n'aurai honte de rien, mais
maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine
assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort.

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Philippiens 1.25

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25
Persuadé de cela, je sais que je resterai et demeurerai avec vous tous, pour votre progrès
et votre joie dans la foi.

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1 Corinthiens 15.31

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31
Chaque jour je risque la mort, aussi vrai, frères et sœurs, que vous faites ma fierté en
Jésus-Christ notre Seigneur.

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Luc 9.23

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23
Puis il dit à tous: «Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il
se charge [chaque jour] de sa croix et qu’il me suive,

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Philippiens 3.7-8

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7
Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à
8
cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême
qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé
dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ

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1 Timothée 4.4-5

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4
Tout ce que Dieu a créé est bon et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne dans
5
une attitude de reconnaissance, car cela est rendu saint par la parole de Dieu et la prière.

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Psaume 50.23

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23
Celui qui offre en sacrifice sa reconnaissance m’honore, et à celui qui veille sur sa
conduite je ferai voir le salut de Dieu.»

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1 Timothée 6.17

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17
Aux riches de ce monde, ordonne de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur
espérance dans des richesses incertaines, mais dans le Dieu [vivant,] qui nous donne tout
avec abondance pour que nous en jouissions.

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2 Corinthiens 1.8-9

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8
En ce qui concerne la détresse que nous avons connue en Asie, nous ne voulons en effet
pas vous laisser ignorer, frères et sœurs, que nous avons été accablés à l’extrême, au-delà
9
de nos forces, au point que nous désespérions même de rester en vie. Nous avions
intérieurement accepté notre arrêt de mort afin de ne pas placer notre confiance en nous-
mêmes mais en Dieu qui ressuscite les morts.

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2 Corinthiens 4.16-17

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16
Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit,
17
notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. En effet, nos légères difficultés du
moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de
gloire.

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Romains 5.2

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2
c’est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans
laquelle nous tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part
à la gloire de Dieu.

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Romains 5.3-4

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3
Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la
4
persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve
l’espérance.

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Romains 5.2

[Retour au livre]
2
c’est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans
laquelle nous tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part
à la gloire de Dieu.

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Exode 2.15

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15
Le pharaon apprit ce qui s’était passé et il chercha à faire mourir Moïse, mais Moïse
s’enfuit loin de lui et s’installa dans le pays de Madian. Il s’arrêta près d’un puits.

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Hébreux 11.27

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27
C’est par la foi qu’il a quitté l’Egypte sans craindre la colère du roi, car il s’est montré
déterminé, comme s’il voyait celui qui est invisible.

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1 Samuel 19.12

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12
Elle le fit descendre par la fenêtre, et David s’en alla et prit la fuite. C’est ainsi qu’il
s’échappa.

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1 Samuel 24.8

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8
Par ces paroles David arrêta ses hommes et les empêcha de se jeter sur Saül. Puis Saül se
leva pour sortir de la grotte et continua son chemin.

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Jérémie 37.11-12

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11
Pendant que l’armée babylonienne s’était éloignée de Jérusalem à cause de l’armée du
12
pharaon, Jérémie voulut sortir de Jérusalem et se rendre dans le pays de Benjamin pour
recevoir la part qui lui revenait parmi le peuple.

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Jérémie 38:17

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17
Jérémie dit alors à Sédécias: «Voici ce que dit l’Eternel, le Dieu de l’univers, le Dieu
d’Israël: Si tu te rends aux chefs du roi de Babylone, tu auras la vie sauve et cette ville ne
sera pas livrée aux flammes. Tu resteras en vie, toi et ta famille.

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Luc 9.10

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10
A leur retour, les apôtres racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Il les prit avec lui
et se retira à l’écart, du côté d’une ville appelée Bethsaïda.

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Jean 18.1-8

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Arrestation de Jésus
1
Après avoir dit ces paroles, Jésus alla avec ses disciples de l’autre côté du torrent du
2
Cédron où se trouvait un jardin; il y entra, lui et ses disciples. Judas, celui qui le
trahissait, connaissait aussi l’endroit parce que Jésus et ses disciples s’y étaient souvent
3
réunis. Judas prit donc la troupe de soldats romains ainsi que des gardes envoyés par les
chefs des prêtres et les pharisiens, et il s’y rendit avec des lanternes, des torches et des
4
armes. Jésus, qui savait tout ce qui devait lui arriver, s’avança alors et leur dit: «Qui
5
cherchez-vous?» Ils lui répondirent: «Jésus de Nazareth.» Jésus leur dit: «C’est moi.»
6
Judas, celui qui le trahissait, était avec eux. Lorsque Jésus leur dit: «C’est moi», ils
7
reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau: «Qui cherchez-vous?» Ils
8
dirent: «Jésus de Nazareth.» Jésus répondit: «Je vous ai dit que c’est moi. Si donc c’est
moi que vous cherchez, laissez partir ceux-ci.»

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2 Corinthiens 11.33

[Retour au livre]
33
Cependant, on m’a fait descendre par une fenêtre dans une corbeille le long de la
muraille et je lui ai échappé.

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Actes 20.22-23

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22
»Et maintenant, voici que, lié par l’Esprit, je vais à Jérusalem sans savoir ce qui m’y
23
arrivera. Je sais seulement que, de ville en ville, l’Esprit saint m’avertit que des liens et
des souffrances m’attendent.

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Matthieu 10.23

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23
Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité,
vous n’aurez pas fini de parcourir les villes d’Israël avant que le Fils de l’homme ne
vienne.

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2 Timothée 3.12

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12
Du reste, tous ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ seront persécutés,

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Romains 8.23

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23
Et ce n’est pas elle seule qui soupire, mais nous aussi, qui avons pourtant dans l’Esprit
un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la
libération de notre corps.

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2 Corinthiens 6.10

[Retour au livre]
10
comme attristés, et pourtant nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et pourtant
nous en enrichissons beaucoup; comme n’ayant rien, alors que nous possédons tout.

Appel à la sainteté

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2 Corinthiens 12.9

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9
et il m’a dit: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» Aussi,
je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ
repose sur moi.

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2 Corinthiens 12.9-10

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9
et il m’a dit: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» Aussi,
je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ
10
repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les insultes, dans les
détresses, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand je suis faible,
c’est alors que je suis fort.

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Esaïe 41.23; 42.8-9; 44.6-8; 45.21; 46.8-11; 48.3

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23
Révélez ce qui arrivera plus tard! Nous reconnaîtrons alors que vous êtes des dieux.
Faites seulement quelque chose, que ce soit bien ou mal, pour que nous le voyions et
l’examinions ensemble!

8
Je suis l’Eternel, voilà quel est mon nom, et je ne donnerai pas ma gloire à un autre ni la
9
louange qui m’est due aux sculptures sacrées. Les premiers événements se sont produits
et je vous en révèle de nouveaux; avant qu’ils ne soient en germe, je vous les annonce.

6
Voici ce que dit l’Eternel, le roi d’Israël et celui qui le rachète, l’Eternel, le maître de
7
l’univers: Je suis le premier et le dernier. En dehors de moi, il n’y a pas de Dieu. Qui est
pareil à moi? Qu’il le proclame, qu’il le révèle et m’expose tout ce qui s’est passé depuis
8
que j’ai fondé le peuple ancien! Qu’on révèle aussi l’avenir et ce qui doit arriver! Ne
tremblez pas, n’ayez pas peur! Ne te l’ai-je pas depuis longtemps annoncé et révélé? Vous
êtes mes témoins: y a-t-il un autre Dieu en dehors de moi? Il n’y a pas d’autre rocher, je
n’en connais pas.

21
Faites vos révélations, présentez vos arguments! Ils peuvent même tenir conseil tous
ensemble! Qui a annoncé cela par le passé, qui l’a révélé depuis longtemps? N’est-ce pas
moi, l’Eternel? *Il n’y a pas d’autre Dieu, en dehors de moi. Je suis le seul Dieu juste et
qui sauve.

8
Souvenez-vous de cela et montrez-vous courageux! Vous qui êtes des rebelles,
9
réfléchissez-y! Souvenez-vous des tout premiers événements! En effet, c’est moi qui suis
10
Dieu et il n’y en a pas d’autre. Je suis Dieu et personne n’est comparable à moi. Je
révèle dès le début ce qui doit arriver, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas encore mis
en œuvre. Je dis: «Mon projet se réalisera et je mettrai en œuvre tout ce que je désire.»
11
C’est moi qui appelle de l’est un oiseau de proie, d’une terre lointaine l’homme chargé
de réaliser mon projet. Ce que j’ai dit, je le ferai arriver; ce que j’ai prévu, je le mettrai en
œuvre.

3
Depuis longtemps j’ai révélé les premiers événements, ils sont sortis de ma bouche et je
les ai annoncés. Soudain j’ai agi et ils se sont produits.

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Jacques 4.13-15

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13
A vous maintenant qui dites: «Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y
14
passerons une année, nous y ferons des affaires et nous gagnerons de l’argent», vous
qui ne savez pas ce qui arrivera demain! En effet, qu’est-ce que votre vie? C’est une
15
vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît ensuite. Vous devriez dire, au contraire:
«Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela.»

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2 Samuel 10

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Affront des Ammonites


1 2
Après cela, le roi des Ammonites mourut et son fils Hanun devint roi à sa place. David
se dit: «Je vais montrer de la bonté envers Hanun, le fils de Nachash, tout comme son
père en a montré envers moi.» Et il envoya ses serviteurs le consoler au sujet de son père.
3
Lorsque les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des Ammonites, les chefs des
Ammonites dirent à leur maître Hanun: «Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que
David t’envoie des consolateurs? N’est-ce pas pour faire une reconnaissance de la ville,
4
pour l’explorer et la détruire, qu’il envoie ses serviteurs vers toi?» Alors Hanun arrêta les
serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe et fit couper leurs habits par le
5
milieu jusqu’en haut des cuisses. Puis il les renvoya. On en informa David et il envoya
des messagers à leur rencontre, car ces hommes étaient couverts de honte. Le roi leur fit
dire: «Restez à Jéricho jusqu’à ce que votre barbe ait repoussé et ne revenez qu’ensuite.»
6
Voyant qu’ils avaient provoqué le dégoût de David, les Ammonites firent engager 20’000
fantassins chez les Syriens de Beth-Rehob et chez ceux de Tsoba, 1000 hommes chez le
7
roi de Maaca et 12’000 chez les habitants de Tob. A cette nouvelle, David envoya contre
8
eux Joab et toute l’armée, les hommes vaillants. Les Ammonites sortirent de leurs villes
et se rangèrent en ordre de bataille à l’entrée de la ville. Les Syriens de Tsoba et de Rehob
9
ainsi que les hommes de Tob et de Maaca étaient à part dans la campagne. Joab vit qu’il
avait à combattre par-devant et par-derrière. Il choisit alors sur toute l’élite d’Israël un
10
groupe qu’il plaça en face des Syriens. Il plaça le reste du peuple sous le
11
commandement de son frère Abishaï, pour qu’il s’oppose aux Ammonites. Il lui dit: «Si
les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours, et si les Ammonites sont
12
plus forts que toi, je viendrai au tien. Sois fort, montrons du courage pour notre peuple
13
et pour les villes de notre Dieu, et que l’Eternel fasse ce qui lui semblera bon!» Joab
s’avança avec sa troupe pour attaquer les Syriens, et ceux-ci prirent la fuite devant lui.
14
Quand les Ammonites virent que les Syriens s’étaient enfuis, ils prirent eux aussi la fuite
devant Abishaï et rentrèrent dans la ville. Joab s’éloigna des Ammonites et revint à
15
Jérusalem. Voyant qu’ils avaient été battus par Israël, les Syriens regroupèrent leurs
16
forces. Hadadézer envoya chercher les Syriens qui habitaient de l’autre côté de
l’Euphrate. Ils arrivèrent à Hélam, avec à leur tête Shobac, le chef de l’armée d’Hadadézer.
17
On l’annonça à David, qui rassembla tout Israël, passa le Jourdain et vint à Hélam. Les
18
Syriens se rangèrent en ordre de bataille face à David et combattirent contre lui, mais ils
prirent la fuite devant Israël. David tua parmi eux l’équipage de 700 chars et 40’000
19
cavaliers. Il frappa aussi Shobac, le chef de leur armée, qui mourut sur place. Tous les
rois soumis à Hadadézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec les Israélites et
leur furent asservis. Quant aux Syriens, ils n’osèrent plus se porter au secours des
Ammonites.

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2 Samuel 11

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Adultère et crime de David


1
L’année suivante, à l’époque où les rois partent en campagne, David envoya Joab, avec
ses serviteurs et tout Israël, semer la dévastation chez les Ammonites et faire le siège de
2
Rabba. Quant à lui, il resta à Jérusalem. Un soir, David se leva de son lit. Comme il se
promenait sur le toit du palais royal, il aperçut de là une femme qui se baignait et qui était
3
très belle. David fit demander qui était cette femme et on lui dit: «N’est-ce pas Bath-
4
Shéba, fille d’Eliam et femme d’Urie le Hittite?» David envoya alors des messagers la
chercher. Elle vint vers lui et il coucha avec elle, alors qu’elle venait de se purifier après
5
ses règles. Puis elle retourna chez elle. Cette femme tomba enceinte et elle fit dire à
6
David: «Je suis enceinte.» Alors David fit dire à Joab: «Envoie-moi Urie le Hittite.» Et
7
Joab envoya Urie à David. Urie se rendit vers David, qui l’interrogea sur l’état de Joab,
8
du peuple et de la guerre. Puis David dit à Urie: «Descends chez toi et prends un moment
9
de détente.» Urie sortit du palais royal, suivi d’un cadeau du roi. Mais il se coucha à la
porte du palais royal, avec tous les serviteurs de son maître, et il ne descendit pas chez lui.
10
On en informa David en lui disant: «Urie n’est pas descendu chez lui.» David dit à Urie:
11
«N’arrives-tu pas de voyage? Pourquoi n’es-tu pas descendu chez toi?» Urie lui
répondit: «L’arche de l’alliance ainsi qu’Israël et Juda habitent sous des tentes, mon
seigneur Joab et les serviteurs de mon seigneur campent en rase campagne et moi, je
rentrerais chez moi pour manger et boire et pour coucher avec ma femme! Aussi vrai que
12
tu es vivant et que ton âme est vivante, je ne ferai pas cela.» David dit à Urie: «Reste ici
aujourd’hui encore et demain je te laisserai repartir.» Urie resta à Jérusalem ce jour-là et le
13
lendemain. David l’invita à manger et à boire en sa présence et il l’enivra. Le soir, Urie
sortit pour s’étendre sur son lit avec les serviteurs de son maître, mais il ne descendit pas
14
chez lui. Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et il la lui fit parvenir par
15
l’intermédiaire d’Urie. Il écrivit dans cette lettre: «Placez Urie au plus fort du combat,
16
puis reculez derrière lui afin qu’il soit frappé et meure.» Au cours du siège de la ville,
17
Joab plaça Urie à un endroit qu’il savait défendu par de vaillants soldats. Les habitants
de la ville firent une sortie et livrèrent combat contre Joab. Plusieurs tombèrent parmi le
18
peuple, parmi les serviteurs de David. Urie le Hittite fut lui aussi tué. Joab envoya un
19
messager pour rapporter à David tout ce qui s’était passé dans le combat. Il donna cet
ordre au messager: «Quand tu auras fini de raconter au roi tous les détails du combat,
20
peut-être se mettra-t-il en colère et te dira-t-il: ‘Pourquoi vous êtes-vous approchés de la
ville pour combattre? Ne savez-vous pas qu’on peut lancer des projectiles du haut de la
21
muraille? Qui a tué Abimélec, le fils de Jerubbésheth? C’est une femme qui a lancé sur
lui, du haut de la muraille, un morceau de meule de moulin et il en est mort à Thébets!
Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille?’ Alors tu diras: ‘Ton serviteur Urie le
22
Hittite est mort aussi.’» Le messager partit et, à son arrivée, il rapporta à David tout ce
23
que Joab lui avait ordonné de dire. Il dit à David: «Ces gens ont pris l’avantage sur
nous. Ils avaient fait une sortie contre nous dans la campagne et nous les avons repoussés
24
jusqu’à la porte de la ville. Les archers ont tiré sur tes serviteurs du haut de la muraille et
plusieurs des serviteurs du roi ont été tués. Ton serviteur Urie le Hittite est mort aussi.»
25
David dit au messager: «Voici ce que tu diras à Joab: ‘Ne sois pas peiné de cette affaire,
car l’épée dévore tantôt l’un, tantôt l’autre. Renforce ton combat contre cette ville et
26
détruis-la.’ Quant à toi, encourage-le!» La femme d’Urie apprit que son mari était mort
27
et elle le pleura. Quand sa période de deuil fut passée, David l’envoya chercher et
l’accueillit chez lui. Elle devint sa femme et lui donna un fils. Ce que David avait fait
déplut à l’Eternel.

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Esther 4.15-16

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15 16
Esther fit répondre à Mardochée: «Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse
et jeûnez pour moi! Ne mangez et ne buvez rien pendant trois jours, ni la nuit ni le jour.
Moi aussi, je respecterai un tel jeûne avec mes servantes, et c’est dans ces dispositions que
je pénétrerai chez le roi: j’enfreindrai la loi et, si je dois mourir, je mourrai.»

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Daniel 3.16-18

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16
Shadrak, Méshak et Abed-Nego répliquèrent au roi Nebucadnetsar: «Nous n’avons pas
17
besoin de te répondre là-dessus. Notre Dieu, celui que nous servons, peut nous délivrer
18
de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ton pouvoir, roi. Et même s’il ne le faisait
pas, sache, roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous n’adorerons pas la statue
en or que tu as dressée.»

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Actes 19.21

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21
Après ces événements, Paul forma le projet d’aller à Jérusalem en traversant la
Macédoine et l’Achaïe. «Quand j’y serai allé, disait-il, il faudra aussi que je me rende à
Rome.»

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Actes 21.11

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11
et est venu nous trouver. Il a pris la ceinture de Paul, s’est attaché les pieds et les mains
et a dit: «Voici ce que déclare le Saint-Esprit: ‘L’homme à qui appartient cette ceinture, les
Juifs l’attacheront de la même manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des non-
Juifs.’»

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Actes 21.13

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13
Il a alors répondu: «Que faites-vous là à pleurer et à me briser le cœur? Je suis prêt non
seulement à être emprisonné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur
Jésus.»

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Actes 21.14

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14
Comme il ne se laissait pas persuader, nous n’avons pas insisté et avons dit: «Que la
volonté du Seigneur soit faite!»

Arrivée de Paul à Jérusalem

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Actes 20.23

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23
Je sais seulement que, de ville en ville, l’Esprit saint m’avertit que des liens et des
souffrances m’attendent.

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2 Corinthiens 11.24-28

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24 25
Cinq fois j’ai reçu des Juifs les quarante coups moins un, trois fois j’ai été fouetté, une
fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans la mer.
26
Fréquemment en voyage, j’ai été en danger sur les fleuves, en danger de la part des
brigands, en danger de la part de mes compatriotes, en danger de la part des non-Juifs, en
danger dans les villes, en danger dans les déserts, en danger sur la mer, en danger parmi
27
les prétendus frères. J’ai connu le travail et la peine, j’ai été exposé à de nombreuses
privations de sommeil, à la faim et à la soif, à de nombreux jeûnes, au froid et au
28
dénuement. Et, sans parler du reste, je suis assailli chaque jour par le souci que j’ai de
toutes les Eglises.

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Actes 20.24

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24
Mais je n’y attache aucune importance et je ne considère pas ma vie comme précieuse,
pourvu que j’accomplisse [avec joie] ma course et le ministère que le Seigneur Jésus m’a
confié: annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.

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Actes 14.22

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22
Ils fortifiaient l’esprit des disciples, les encourageaient à persévérer dans la foi et
disaient: «C’est à travers beaucoup de difficultés qu’il nous faut entrer dans le royaume
de Dieu.»

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1 Thessaloniciens 3.3

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3
afin que personne ne soit ébranlé au milieu des difficultés présentes. En effet, vous le
savez vous-mêmes, c’est à cela que nous sommes destinés.

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Luc 21.16

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16
Vous serez trahis même par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis,
et l’on fera mourir plusieurs d’entre vous.

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Jean 15.20

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20
Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: ‘Le serviteur n’est pas plus grand que
son seigneur.’ S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s’ils ont gardé ma
parole, ils garderont aussi la vôtre.

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1 Pierre 4.12-14

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12
Mes bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous
13
éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. Réjouissez-vous, au
contraire, de la part que vous prenez aux souffrances de Christ, afin d’être aussi dans la
14
joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire sera dévoilée. Si vous êtes insultés à cause du
nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose
sur vous. [Eux, ils blasphèment l’Esprit, tandis que vous, vous lui rendez gloire.]

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Nombres 13.2

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2
«Envoie des hommes explorer le pays de Canaan que je donne aux Israélites. Tu enverras
un homme issu de chacune des tribus de leurs ancêtres. Ils seront choisis parmi leurs
princes.»

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Nombres 13.30

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30
Caleb fit taire le peuple qui murmurait contre Moïse. Il dit: «Montons, emparons-nous
du pays, nous y serons vainqueurs!»

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Nombres 13.31

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31
Mais les hommes qui l’y avaient accompagné dirent: «Nous ne pouvons pas monter
contre ce peuple, car il est plus fort que nous»,

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Nombres 14.7-9

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7
et dirent à toute l’assemblée des Israélites: «Le pays que nous avons parcouru pour
8
l’explorer est un pays très bon, excellent. Si l’Eternel nous est favorable, il nous y
9
conduira et nous le donnera. C’est un pays où coulent le lait et le miel. Seulement, ne
vous révoltez pas contre l’Eternel et n’ayez pas peur des habitants de ce pays, car nous ne
ferons d’eux qu’une bouchée. Ils n’ont plus de protection et l’Eternel est avec nous.
N’ayez pas peur d’eux!»

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Matthieu 11.11

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11
»Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’est venu personne de
plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus
grand que lui.

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1 Pierre 4.11

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11
Si quelqu’un parle, qu’il annonce les paroles révélées de Dieu; si quelqu’un accomplit
un service, qu’il le fasse avec la force que Dieu communique, afin qu’en tout Dieu
reçoive la gloire qui lui est due à travers Jésus-Christ. C’est à lui qu’appartiennent la
gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen!

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Luc 21.16

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16
Vous serez trahis même par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis,
et l’on fera mourir plusieurs d’entre vous.

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Luc 21.17-18

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17 18
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom, mais pas un seul cheveu de votre tête
ne sera perdu.

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Romains 8.35-39

[Retour au livre]
35
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution,
36
la faim, le dénuement, le danger ou l’épée? De fait, il est écrit: C’est à cause de toi qu’on
nous met à mort à longueur de journée, qu’on nous considère comme des brebis
37
destinées à la boucherie. Au contraire, dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs
38
grâce à celui qui nous a aimés. En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les
39
anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la
profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu
manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.

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Romains 8.35

[Retour au livre]
35
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution,
la faim, le dénuement, le danger ou l’épée?

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Psaume 44.23

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23
Mais *c’est à cause de toi qu’on nous met à mort à longueur de journée, qu’on nous
considère comme des brebis destinées à la boucherie.

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Romains 8.37

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37
Au contraire, dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a
aimés.

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Romains 8.35

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35
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution,
la faim, le dénuement, le danger ou l’épée?

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Actes 14.22

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22
Ils fortifiaient l’esprit des disciples, les encourageaient à persévérer dans la foi et
disaient: «C’est à travers beaucoup de difficultés qu’il nous faut entrer dans le royaume
de Dieu.»

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2 Corinthiens 6.4; 12.10

[Retour au livre]
4
Au contraire, nous nous recommandons nous-mêmes à tout point de vue comme
serviteurs de Dieu par une grande persévérance dans les souffrances, les détresses, les
angoisses,

10
C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les insultes, dans les détresses, dans
les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand je suis faible, c’est alors que je
suis fort.

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Matthieu 5.11-12

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11
Heureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira
12
faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans
l’allégresse, parce que votre récompense sera grande au ciel. En effet, c’est ainsi qu’on a
persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

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2 Corinthiens 11.26

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26
Fréquemment en voyage, j’ai été en danger sur les fleuves, en danger de la part des
brigands, en danger de la part de mes compatriotes, en danger de la part des non-Juifs, en
danger dans les villes, en danger dans les déserts, en danger sur la mer, en danger parmi
les prétendus frères.

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Actes 12.2

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2
et il fit mourir par l’épée Jacques, le frère de Jean.

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Matthieu 6.25, 31-33

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25
»C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas de ce que vous mangerez [et boirez]
pour vivre, ni de ce dont vous habillerez votre corps. La vie n’est-elle pas plus que la
nourriture et le corps plus que le vêtement?

31
Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas: ‘Que mangerons-nous? Que boirons-nous?
32
Avec quoi nous habillerons-nous?’ En effet, tout cela, ce sont les membres des autres
peuples qui le recherchent. Or, votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
33
Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en
plus.

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Hébreux 11.37-38

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37
Ils ont été lapidés, sciés, [mis à l’épreuve]. Ils sont morts tués par l’épée. Ils sont allés
d’un endroit à l’autre, habillés de peaux de brebis ou de chèvre, privés de tout,
38
persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne. Ils erraient dans les déserts et
les montagnes, dans les grottes et les abris de la terre.

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Luc 21.16-18

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16
Vous serez trahis même par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis,
17
et l’on fera mourir plusieurs d’entre vous. Vous serez détestés de tous à cause de mon
18
nom, mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu.

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Romains 8.23

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23
Et ce n’est pas elle seule qui soupire, mais nous aussi, qui avons pourtant dans l’Esprit
un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la
libération de notre corps.

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1 Corinthiens 10.13

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13
Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Dieu est fidèle, et il ne
permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il
préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter.

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Proverbes 10.3

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3
L’Eternel ne laisse pas le juste souffrir de la faim, mais il repousse l’avidité des méchants.

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Philippiens 4.19

[Retour au livre]
19
Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins conformément à sa richesse, avec gloire, en
Jésus-Christ.

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Philippiens 4.12-13

[Retour au livre]
12
Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l'abondance. Partout et en toutes
circonstances j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être
13
dans le besoin. Je peux tout par celui qui me fortifie, [Christ].

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Hébreux 13.5

[Retour au livre]
5
Que votre conduite ne soit pas guidée par l’amour de l’argent, contentez-vous de ce que
vous avez. En effet, Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai
pas.

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Romains 8.35

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35
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution,
la faim, le dénuement, le danger ou l’épée?

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Romains 8.38-39

[Retour au livre]
38
En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le
39
présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre
créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre
Seigneur.

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Romains 8.31

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31
Que dirons-nous donc de plus? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?

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Romains 8.37

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37
Au contraire, dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a
aimés.

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Romains 8.35

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35
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution,
la faim, le dénuement, le danger ou l’épée?

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2 Corinthiens 4.17

[Retour au livre]
17
En effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de
toute mesure, un poids éternel de gloire.

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Ephésiens 4.32

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32
Soyez bons et pleins de compassion les uns envers les autres; pardonnez-vous
réciproquement comme Dieu nous a pardonné en Christ.

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Michée 6.8

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8
On t’a fait connaître, homme, ce qui est bien et ce que l’Eternel demande de toi: c’est que
tu mettes en pratique le droit, que tu aimes la bonté et que tu marches humblement avec
ton Dieu.

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Ephésiens 2.7

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7
Il a fait cela afin de montrer dans les temps à venir l’infinie richesse de sa grâce par la
bonté qu’il a manifestée envers nous en Jésus-Christ.

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Galates 5.22

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22
Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la
bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi.

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1 Thessaloniciens 1.6

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6
Vous-mêmes, vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur en accueillant la
parole au milieu de grandes difficultés, avec la joie du Saint-Esprit.

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Romains 15.13

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13
Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour
que vous débordiez d’espérance, par la puissance du Saint-Esprit!

Ministère et projets de Paul

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2 Corinthiens 8.1-2

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Chapitre 8
Exemple des Eglises de Macédoine et mission de Tite
1
Par ailleurs, frères et sœurs, nous vous faisons connaître la grâce que Dieu a accordée
2
aux Eglises de la Macédoine: au milieu même de la grande épreuve de leur souffrance,
leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve d’une très
grande générosité.

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2 Corinthiens 4.4

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4
pour les incrédules dont le dieu de ce monde a aveuglé l’intelligence afin qu’ils ne voient
pas briller l’éclat que projette l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu.

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2 Corinthiens 1.24

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24
Ce n’est pas que nous voulions dominer sur votre foi, mais plutôt que nous contribuons
à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.

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Philippiens 1.25

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25
Persuadé de cela, je sais que je resterai et demeurerai avec vous tous, pour votre progrès
et votre joie dans la foi.

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Jean 15.11

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11
Je vous ai dit cela afin que ma joie demeure en vous et que votre joie soit complète.

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Jean 16.24

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24
Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez,
afin que votre joie soit complète.

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2 Timothée 1.9

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9
Il nous a sauvés et nous a adressé un saint appel. Et il ne l’a pas fait à cause de nos
œuvres, mais à cause de son propre plan et de sa grâce, qui nous a été accordée en Jésus-
Christ de toute éternité

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Romains 3.24-26

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24
et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se
25
trouve en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné à être par son sang une victime
expiatoire pour ceux qui croiraient. Il démontre ainsi sa justice, puisqu’il avait laissé
26
impunis les péchés commis auparavant, à l’époque de sa patience. Il la démontre dans le
temps présent de manière à être juste tout en déclarant juste celui qui a la foi en Jésus.

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Jean 3.3-7

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3
Jésus lui répondit: «En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau,
4
personne ne peut voir le royaume de Dieu.» Nicodème lui dit: «Comment un homme
peut-il naître quand il est vieux? Peut-il une seconde fois entrer dans le ventre de sa mère
5
et naître?» Jésus répondit: «En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et
6
d’Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de parents humains est
7
humain et ce qui est né de l’Esprit est Esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit: ‘Il faut que
vous naissiez de nouveau.’

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1 Pierre 1.3, 23

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3
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ! Conformément à sa grande bonté,
il nous a fait naître de nouveau à travers la résurrection de Jésus-Christ pour une
espérance vivante,

23
En effet, vous êtes nés de nouveau, non pas d’une semence corruptible, mais d’une
semence incorruptible, grâce à la parole vivante et permanente de Dieu,

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2 Timothée 2.25

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25
Il doit corriger avec douceur les adversaires: peut-être Dieu leur donnera-t-il de changer
d’attitude pour connaître la vérité.

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Actes 3.19; 26.20

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19
»Changez donc d’attitude et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés!

20
Aux habitants de Damas d’abord, puis à ceux de Jérusalem, dans toute la Judée et aux
non-Juifs, j’ai annoncé qu’ils devaient se repentir et se tourner vers Dieu en adoptant une
manière d’agir qui confirme leur changement d’attitude.

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Philippiens 3.7-9

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7
Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à
8
cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême
qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé
9
dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ et
d'être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui
s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi.

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Romains 6.22; 8.29

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22
Mais maintenant que vous avez été libérés du péché et que vous êtes devenus esclaves
de Dieu, vous avez pour fruit la progression dans la sainteté et pour fin la vie éternelle.

29
En effet, ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à devenir conformes à
l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d’un grand nombre de frères.

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Actes 20.35

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35
En tout, je vous ai montré qu’il faut travailler ainsi pour soutenir les faibles et se
rappeler les paroles du Seigneur Jésus, puisqu’il a lui-même dit: ‘Il y a plus de bonheur à
donner qu’à recevoir.’»

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Actes 3.21

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21
C’est lui que le ciel doit accueillir jusqu’au moment de la restauration totale dont Dieu a
parlé depuis longtemps par la bouche de [tous] ses saints prophètes.

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Romains 8.23

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23
Et ce n’est pas elle seule qui soupire, mais nous aussi, qui avons pourtant dans l’Esprit
un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la
libération de notre corps.

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Psaume 63.4

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4
car ta bonté vaut mieux que la vie. Mes lèvres célèbrent tes louanges.

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Matthieu 6.31-32

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31
Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas: ‘Que mangerons-nous? Que boirons-nous?
32
Avec quoi nous habillerons-nous?’ En effet, tout cela, ce sont les membres des autres
peuples qui le recherchent. Or, votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

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1 Pierre 2.11

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11
Bien-aimés, je vous encourage, en tant que résidents temporaires et étrangers sur la terre,
à vous abstenir des désirs de votre nature propre qui font la guerre à l’âme.

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Philippiens 3.20

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20
Quant à nous, notre droit de cité est dans le ciel, d'où nous attendons aussi comme
Sauveur le Seigneur Jésus-Christ.

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Romains 8.35

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35
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution,
la faim, le dénuement, le danger ou l’épée?

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Psaume 63.4

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4
car ta bonté vaut mieux que la vie. Mes lèvres célèbrent tes louanges.

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2 Corinthiens 4.17

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17
En effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de
toute mesure, un poids éternel de gloire.

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Matthieu 6.33

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33
Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en
plus.

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Philippiens 3.7-8

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7
Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à
8
cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême
qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé
dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ

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Hébreux 10.34

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34
En effet, vous avez eu de la compassion pour moi dans ma prison et vous avez accepté
avec joie qu’on prenne vos biens, sachant que vous aviez [au ciel] des richesses
meilleures et qui durent toujours.

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Hébreux 11.25, 26

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25
Il préférait être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir momentanément la
jouissance du péché.

26
Il considérait l’humiliation attachée au Messie comme une richesse plus grande que les
trésors de l’Egypte, car il avait le regard fixé sur la récompense à venir.

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1 Pierre 3.15

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15
mais respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à
défendre l’espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison,

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Matthieu 5.12

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12
Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande au
ciel. En effet, c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

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Luc 14.14

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14
et tu seras heureux, car ils ne peuvent pas te rendre la pareille. En effet, cela te sera
rendu à la résurrection des justes.»

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Marc 10.21

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21
L’ayant regardé, Jésus l’aima, et il lui dit: «Il te manque une chose: va vendre tout ce que
tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, [charge-toi de la
croix] et suis-moi.»

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Luc 6.20, 24

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20
Alors Jésus leva les yeux sur ses disciples et dit: «Heureux vous qui êtes pauvres, car le
royaume de Dieu est à vous!

24
»Mais malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation!

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Luc 14.33

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33
Ainsi donc aucun de vous, à moins de renoncer à tout ce qu’il possède, ne peut être
mon disciple.

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Luc 18.25

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25
En effet, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche
d’entrer dans le royaume de Dieu.»

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Luc 12.15

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15
Puis il leur dit: «Gardez-vous avec soin de toute soif de posséder, car la vie d’un homme
ne dépend pas de ses biens, même s’il est dans l’abondance.»

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Matthieu 6.33

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33
Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en
plus.

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Luc 12.33

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33
»Vendez ce que vous possédez et faites don de l’argent. Faites-vous des bourses qui ne
s’usent pas, un trésor inépuisable dans le ciel, où le voleur n’approche pas et où la mite
ne détruit pas.

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Luc 19.8-9

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8
Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit: «Seigneur, je donne aux pauvres la
9
moitié de mes biens et, si j’ai causé du tort à quelqu’un, je lui rends le quadruple.» Alors
Jésus dit à son propos: «Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que lui
aussi est un fils d’Abraham.

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Matthieu 13.44

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44
»Le royaume des cieux ressemble [encore] à un trésor caché dans un champ. L’homme
qui l’a trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède et achète ce
champ.

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Luc 21.2-3

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2 3
Il vit aussi une pauvre veuve, qui y mettait deux petites pièces. Alors il dit: «Je vous le
dis en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres,

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Luc 12.20-21

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20
Mais Dieu lui dit: ‘Homme dépourvu de bon sens! Cette nuit même, ton âme te sera
21
redemandée, et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?’ Voilà quelle est la situation
de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n’est pas riche pour Dieu.»

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Luc 9.58-59

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58
Jésus lui répondit: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais
59
le Fils de l’homme n’a pas un endroit où il puisse reposer sa tête.» Il dit à un autre:
«Suis-moi.» Il répondit: «Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père.»

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Marc 12.42-44

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42
Une pauvre veuve vint aussi; elle y mit deux petites pièces, une toute petite somme.
43
Alors Jésus appela ses disciples et leur dit: «Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a
44
donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc, car tous ont pris de leur superflu
pour mettre dans le tronc, tandis qu’elle, elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle
possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.»

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Actes 2.45

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45
Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils en partageaient le produit entre tous, en
fonction des besoins.

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2 Corinthiens 8.2

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2
au milieu même de la grande épreuve de leur souffrance, leur joie débordante et leur
pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve d’une très grande générosité.

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2 Corinthiens 9.7

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7
Que chacun donne comme il l’a décidé dans son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu
aime celui qui donne avec joie.

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Jacques 1.11

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11
Le soleil se lève avec son ardente chaleur, il dessèche l’herbe, sa fleur tombe et toute sa
beauté s’évanouit. De même, le riche se flétrira dans ses entreprises.

Appel à vivre la parole de vérité

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2 Corinthiens 10.3-5

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3
Si en effet nous vivons dans la réalité humaine, nous ne combattons pas de façon
4
purement humaine. En effet, les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas
5
humaines, mais elles sont puissantes, grâce à Dieu, pour renverser des forteresses. Nous
renversons les raisonnements et tout obstacle qui s’élève avec orgueil contre la
connaissance de Dieu, et nous faisons toute pensée prisonnière pour qu’elle obéisse à
Christ.

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Matthieu 25.46

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46
Et ils iront à la peine éternelle, tandis que les justes iront à la vie éternelle.»

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Matthieu 24.42; 25.13; 26.41

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42
Restez donc vigilants, puisque vous ignorez à quel moment votre Seigneur viendra.

13
Restez donc vigilants, puisque vous ne savez ni le jour ni l’heure [où le Fils de l’homme
viendra].

Parabole des serviteurs et des récompenses

41
Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L’esprit est bien disposé, mais
par nature l’homme est faible.»

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Actes 20.31

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31
Restez donc vigilants et souvenez-vous que durant 3 ans, nuit et jour, je n’ai pas cessé
d’avertir avec larmes chacun de vous.

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1 Corinthiens 16.13

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13
Restez vigilants, tenez ferme dans la foi, soyez courageux, fortifiez-vous.

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Ephésiens 6.18

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18
Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela
avec une entière persévérance et en priant pour tous les saints.

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Colossiens 4.2

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2
Persévérez dans la prière, veillez-y dans une attitude de reconnaissance.

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1 Thessaloniciens 5.6

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6
Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres.

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1 Pierre 5.8

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8
Soyez sobres, restez vigilants: votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant,
cherchant qui dévorer.

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2 Corinthiens 12.15

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15
Quant à moi, je ferai très volontiers des dépenses et je me dépenserai moi-même pour
vous même si plus je vous aime, moins je suis aimé de vous.

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Marc 8.35

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35
En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de
moi et de la bonne nouvelle la sauvera.

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Romains 8.20-23

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20
En effet, la création a été soumise à l’inconsistance, non de son propre gré, mais à cause
21
de celui qui l’y a soumise. Toutefois, elle a l’espérance d’être elle aussi libérée de
l’esclavage de la corruption pour prendre part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu.
22
Or nous savons que, jusqu’à maintenant, la création tout entière soupire et souffre les
23
douleurs de l’accouchement. Et ce n’est pas elle seule qui soupire, mais nous aussi, qui
avons pourtant dans l’Esprit un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes
en attendant l’adoption, la libération de notre corps.

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Psaume 23.1-2

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Le divin berger
1 2
Psaume de David. L’Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien. Il me fait prendre
du repos dans des pâturages bien verts, il me dirige près d’une eau paisible.

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Matthieu 11.28

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28
»Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous
donnerai du repos.

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Esaïe 46.4

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4
Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, jusqu’à vos cheveux blancs je vous soutiendrai.
Comme je l’ai déjà fait, je veux encore vous porter, vous soutenir et vous préserver.

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1 Corinthiens 10.31

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31
Ainsi donc, que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout
pour la gloire de Dieu.

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Luc 6.32-34

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32
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance en avez-vous? En effet, les
33
pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous font
34
du bien, quelle estime en avez-vous? [En effet,] les pécheurs aussi agissent de même. Et
si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quel gré vous en sait-on? [En
effet,] les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs afin de recevoir l’équivalent.

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Matthieu 5.47

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47
Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les membres
des autres peuples n’agissent-ils pas de même?

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Hébreux 13.13-14

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13
Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés
14
comme lui. En effet, ici-bas nous n’avons pas de cité permanente, mais nous
recherchons celle qui est à venir.

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Jean 17.15-16

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15 16
Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont
pas du monde, tout comme moi, je ne suis pas du monde.

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1 Timothée 5.18

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18
En effet, l’Ecriture dit: Tu ne mettras pas de muselière au bœuf quand il foule le grain et:
«*L’ouvrier mérite son salaire.»

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Tite 3.13

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13
Aide avec empressement Zénas, l’expert de la loi, et Apollos dans leur voyage, en
faisant en sorte qu’il ne leur manque rien.

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Romains 15.24

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24
[je le ferai] quand je me rendrai en Espagne. J’espère en effet vous voir en passant et
recevoir votre aide pour me rendre là-bas une fois que j’aurai satisfait, du moins en
partie, mon désir d’être avec vous.

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1 Thessaloniciens 4.10-12

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10
et c’est aussi ce que vous faites envers tous les frères et sœurs dans la Macédoine
11
entière. Mais nous vous encourageons, frères et sœurs, à progresser encore, à vous
efforcer de vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos
12
mains, comme nous vous l’avons recommandé. Ainsi votre conduite sera honorable aux
yeux des gens de l’extérieur et vous ne serez dépendants de personne.

Résurrection des croyants et retour du Seigneur

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2 Thessaloniciens 3.7-11

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7
Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous ne nous sommes pas
8
livrés au désordre parmi vous et nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne;
au contraire, nuit et jour, dans la fatigue et dans la peine, nous avons travaillé pour n’être
9
à la charge d’aucun de vous. Non que nous n’en ayons pas le droit, mais nous avons
10
voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. En effet, lorsque nous étions
chez vous, nous vous recommandions ceci: si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne
11
mange pas non plus. Nous apprenons cependant que quelques-uns parmi vous mènent
une vie désordonnée: ils ne travaillent pas mais se mêlent des affaires des autres.

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Ephésiens 4.28

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28
Que celui qui volait cesse de voler; qu’il se donne plutôt la peine de travailler
honnêtement de ses [propres] mains pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le
besoin.

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1 Corinthiens 7.17-24

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17
Par ailleurs, que chacun vive selon la part que le Seigneur lui a attribuée, selon l’appel
18
qu’il a reçu de Dieu. C’est ce que je prescris dans toutes les Eglises. Quelqu’un était-il
circoncis quand il a été appelé? Qu’il ne cherche pas à le cacher. Quelqu’un était-il
19
incirconcis quand il a été appelé? Qu’il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n’est
rien et l’incirconcision n’est rien non plus, mais ce qui compte, c’est le respect des
20
commandements de Dieu. Que chacun reste dans la condition qui était la sienne
21
lorsqu’il a été appelé. Etais-tu esclave quand tu as été appelé? Ne t’en inquiète pas mais,
22
si tu peux devenir libre, profites-en plutôt. En effet, l’esclave qui a été appelé par le
Seigneur est un affranchi du Seigneur; de même, l’homme libre qui a été appelé est un
23
esclave de Christ. Vous avez été rachetés à un grand prix: ne devenez pas esclaves des
24
hommes. Frères et sœurs, que chacun reste devant Dieu dans la condition qui était la
sienne lorsqu’il a été appelé.

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1 Corinthiens 7.24

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24
Frères et sœurs, que chacun reste devant Dieu dans la condition qui était la sienne
lorsqu’il a été appelé.

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2 Corinthiens 6.16

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16
Quel rapport peut-il y avoir entre le temple de Dieu et les idoles? En effet, vous êtes le
temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit: J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux; je
serai leur Dieu et ils seront mon peuple.

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Actes 17.25

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25
Il n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit,
lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose.

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Psaume 86.12

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12
Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu, et j’honorerai toujours ton nom,

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Psaume 104.1

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Louange au Dieu de la création


1
Bénis l’Eternel, mon âme! Eternel, mon Dieu, tu es infiniment grand, tu es revêtu de
2
splendeur et de magnificence. L’Eternel s’enveloppe de lumière comme d’un manteau, il
3
étend le ciel comme une tente. Il construit sa demeure au-dessus de l’eau, il fait des
4
nuages son char, il s’avance sur les ailes du vent. *Il fait des vents ses messagers, des
5
éclairs ses serviteurs. Il a établi la terre sur ses fondements: elle ne sera jamais ébranlée.
6
Tu l’avais couverte de l’océan comme d’un vêtement, l’eau recouvrait les montagnes;
7 8
elle a fui à ta menace, elle s’est sauvée au son de ton tonnerre. Des montagnes se sont
9
élevées, des vallées se sont abaissées, à la place que tu leur avais fixée. Tu as posé une
10
limite que l’eau ne doit pas franchir, afin qu’elle ne revienne plus couvrir la terre. Il
11
conduit les sources vers des torrents qui parcourent les montagnes. Tous les animaux
12
sauvages y boivent, les ânes y étanchent leur soif. Les oiseaux du ciel nichent sur leurs
13
rives et chantent dans les feuillages. Du haut de sa demeure, Dieu arrose les montagnes.
14
La terre est rassasiée du fruit de ton travail. Il fait pousser l’herbe pour le bétail et les
15
plantes pour les besoins de l’homme afin que la terre produise de la nourriture: le vin
qui réjouit le cœur de l’homme et fait plus que l’huile resplendir son visage, et le pain qui
16
fortifie le cœur de l’homme. Ils sont bien nourris, les arbres de l’Eternel, les cèdres du
17
Liban, qu’il a plantés. C’est là que les oiseaux font leurs nids. La cigogne a sa demeure
18
dans les cyprès, les hautes montagnes sont pour les bouquetins, les rochers sont le
19
refuge des damans. Il a fait la lune pour marquer les temps; le soleil sait quand il doit se
20
coucher. Tu fais venir les ténèbres, et c’est la nuit. Tous les animaux des forêts se
21
mettent alors en mouvement; les lionceaux rugissent après leur proie, ils demandent leur
22
nourriture à Dieu. Le soleil se lève: ils se retirent et se couchent dans leurs tanières.
23
Quant à l’homme, il sort pour se rendre à son activité et à son travail jusqu’au soir.
24
Que tes œuvres sont nombreuses, Eternel! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre
25
est remplie de tes biens. Voici la mer, immense et vaste: là vivent, innombrables, des
26
animaux, petits et grands. Les bateaux la sillonnent, tout comme le léviathan, que tu as
27
formé pour qu’il y joue. Tous ces animaux espèrent en toi pour que tu leur donnes la
28
nourriture au moment voulu. Tu la leur donnes, et ils la prennent; tu ouvres ta main, et
29
ils sont rassasiés de biens. Tu te caches, et ils sont épouvantés; tu leur retires le souffle,
30
et ils expirent, ils retournent à la poussière. Tu envoies ton souffle, et ils sont créés; tu
31
renouvelles ainsi la surface de la terre. Que la gloire de l’Eternel dure éternellement!
32
Que l’Eternel se réjouisse de ses œuvres! Il regarde la terre, et elle tremble; il touche les
33
montagnes, et elles fument. Je veux chanter en l’honneur de l’Eternel tant que je vivrai,
34
je veux célébrer mon Dieu tant que j’existerai. Que ma louange lui soit agréable! Je veux
35
me réjouir en l’Eternel. Que les pécheurs disparaissent de la terre et qu’il n’y ait plus de
méchants! Bénis l’Eternel, mon âme! Louez l’Eternel!

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Psaume 31.15

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15
Mais moi, je me confie en toi, Eternel! Je dis: «Tu es mon Dieu!»

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Lamentations 3.22-23

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22 23
les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne prennent pas fin; elles
se renouvellent chaque matin. Que ta fidélité est grande!

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Esaïe 41.10

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10
N’aie pas peur, car je suis moi-même avec toi. Ne promène pas des regards inquiets, car
je suis ton Dieu. Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens par ma main droite, la
main de la justice.

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Jérémie 32.27

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27
«C’est moi qui suis l’Eternel, le Dieu de toute créature. Y a-t-il quoi que ce soit de trop
difficile pour moi?

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Philippiens 4.6

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6
Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par
des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance.

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1 Pierre 5.7

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7
Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous.

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Psaume 32.8

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8
Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; je te conseillerai, j’aurai le regard
sur toi.

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Genèse 1.27-28

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27
Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. *Il créa l’homme et la
28
femme. Dieu les bénit et leur dit: «Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la
terre et soumettez-la! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur
tout animal qui se déplace sur la terre!»

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Genèse 2.2

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2
Le septième jour, Dieu mit un terme à son travail de création. *Il se reposa de toute son
activité le septième jour.

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Psaume 98.8

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8
que les fleuves battent des mains, qu’avec eux les montagnes poussent des cris de joie

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Psaume 19.2

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2
Le ciel raconte la gloire de Dieu et l’étendue révèle l’œuvre de ses mains.

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Ecclésiaste 5.11

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11
Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, tandis que la
satiété dont jouit le riche ne le laisse pas dormir.

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Tite 2.9-10

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9
Encourage les esclaves à se soumettre à leurs maîtres, à leur être agréables en tout, à ne
10
pas les contredire ni commettre le moindre vol, mais à se montrer toujours dignes de
confiance, afin d’honorer pleinement la doctrine de Dieu notre Sauveur.

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Philémon 16

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16
non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé. Il l’est
particulièrement pour moi, il le sera d’autant plus pour toi dans vos rapports humains et
dans le Seigneur.

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1 Thessaloniciens 4.11-12

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11
à vous efforcer de vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de
12
vos mains, comme nous vous l’avons recommandé. Ainsi votre conduite sera honorable
aux yeux des gens de l’extérieur et vous ne serez dépendants de personne.

Résurrection des croyants et retour du Seigneur

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Colossiens 3.23

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23
Tout ce que vous faites, faites-le de tout votre cœur, comme pour le Seigneur et non
pour des hommes,

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Ephésiens 6.7

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7
Servez-les avec bonne volonté, comme si vous serviez le Seigneur et non des hommes,

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Genèse 2.2

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2
Le septième jour, Dieu mit un terme à son travail de création. *Il se reposa de toute son
activité le septième jour.

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Genèse 1.28

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28
Dieu les bénit et leur dit: «Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et
soumettez-la! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout
animal qui se déplace sur la terre!»

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Genèse 2.9

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9
L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir et porteurs de
fruits bons à manger. Il fit pousser l’arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l’arbre
de la connaissance du bien et du mal.

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Genèse 2.10

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10
Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.

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Genèse 2.5

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5
Lorsque l’Eternel Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs
sur la terre et aucune herbe des champs ne poussait encore, car l’Eternel Dieu n’avait pas
fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol.

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Genèse 3.17-19

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17
Il dit à l’homme: «Puisque tu as écouté ta femme et mangé du fruit au sujet duquel je
t’avais donné cet ordre: ‘Tu n’en mangeras pas’, le sol est maudit à cause de toi. C’est
18
avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Il te produira des
19
ronces et des chardons, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton
visage que tu mangeras du pain, et ce jusqu’à ce que tu retournes à la terre, puisque c’est
d’elle que tu as été tiré. Oui, tu es poussière et tu retourneras à la poussière.»

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Galates 3.13

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13
Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous,
puisqu’il est écrit: Tout homme pendu au bois est maudit.

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1 Corinthiens 15.54-55

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54
Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que ce corps mortel aura
revêtu l’immortalité, alors s’accomplira cette parole de l’Ecriture: La mort a été engloutie
55
dans la victoire. Mort, où est ton aiguillon? Enfer, où est ta victoire?

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Matthieu 6.25

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25
»C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas de ce que vous mangerez [et boirez]
pour vivre, ni de ce dont vous habillerez votre corps. La vie n’est-elle pas plus que la
nourriture et le corps plus que le vêtement?

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Matthieu 6.32-33

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32
En effet, tout cela, ce sont les membres des autres peuples qui le recherchent. Or, votre
33
Père céleste sait que vous en avez besoin. Recherchez d’abord le royaume et la justice de
Dieu, et tout cela vous sera donné en plus.

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Matthieu 11.28

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28
»Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous
donnerai du repos.

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1 Corinthiens 15.58

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58
Ainsi, mes frères et sœurs bien-aimés, soyez fermes, inébranlables. Travaillez de mieux
en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas sans résultat dans le
Seigneur.

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2 Thessaloniciens 3.10-12

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10
En effet, lorsque nous étions chez vous, nous vous recommandions ceci: si quelqu’un
11
ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Nous apprenons cependant que
quelques-uns parmi vous mènent une vie désordonnée: ils ne travaillent pas mais se
12
mêlent des affaires des autres. Nous invitons ces gens-là, et nous les encourageons par
notre Seigneur Jésus-Christ, à travailler paisiblement pour manger leur propre pain.

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1 Thessaloniciens 4.11-12

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11
à vous efforcer de vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de
12
vos mains, comme nous vous l’avons recommandé. Ainsi votre conduite sera honorable
aux yeux des gens de l’extérieur et vous ne serez dépendants de personne.

Résurrection des croyants et retour du Seigneur

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Jean 6.27

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27
Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui subsiste pour la vie
éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera, car c’est lui que le Père, Dieu lui-
même, a marqué de son empreinte.»

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Philippiens 4.19

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19
Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins conformément à sa richesse, avec gloire, en
Jésus-Christ.

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1 Corinthiens 7.30-31

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30
ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne
31
se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s’ils ne possédaient pas, et ceux qui
jouissent de ce monde comme s’ils n’en jouissaient pas, car le monde dans sa forme
actuelle passe.

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1 Corinthiens 7.30-31

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30
ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne
31
se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s’ils ne possédaient pas, et ceux qui
jouissent de ce monde comme s’ils n’en jouissaient pas, car le monde dans sa forme
actuelle passe.

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Jean 4.32, 34

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32
Mais il leur dit: «J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.»

34
Jésus leur dit: «Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et
d’accomplir son œuvre.

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Proverbes 12.11

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11
Celui qui cultive son terrain est rassasié de pain, mais celui qui poursuit des réalités sans
valeur manque de bon sens.

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1 Timothée 5.8

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8
Si quelqu’un ne prend pas soin des siens, et en particulier des membres de sa famille
proche, il a renié la foi et il est pire qu’un non-croyant.

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Actes 20.35

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35
En tout, je vous ai montré qu’il faut travailler ainsi pour soutenir les faibles et se
rappeler les paroles du Seigneur Jésus, puisqu’il a lui-même dit: ‘Il y a plus de bonheur à
donner qu’à recevoir.’»

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Ephésiens 4.28

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28
Que celui qui volait cesse de voler; qu’il se donne plutôt la peine de travailler
honnêtement de ses [propres] mains pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le
besoin.

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Proverbes 10.11

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11
La bouche du juste est une source de vie, mais la violence accompagne tout ce que
disent les méchants.

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Romains 1.16

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16
En effet, je n’ai pas honte de l’Evangile [de Christ]: c’est la puissance de Dieu pour le
salut de tout homme qui croit, du Juif d’abord, mais aussi du non-Juif.

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Romains 10.17

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17
Ainsi la foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu.

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Actes 8.4

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4
Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu et annonçaient la bonne nouvelle de
la parole.

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1 Pierre 2.9

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9
Vous, au contraire, vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un
peuple racheté afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à
sa merveilleuse lumière.

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Marc 8.36-37

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36 37
Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme? Que
donnera un homme en échange de son âme?

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Psaume 22.28-29

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28
Tous les peuples de la terre se souviendront de l’Eternel et se tourneront vers lui, toutes
29
les familles des nations se prosterneront devant toi, car c’est à l’Eternel qu’appartient le
règne: il domine sur les nations.

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Psaume 67.4-5

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4 5
Les peuples te louent, ô Dieu, tous les peuples te louent. Les nations se réjouissent, elles
sont dans l’allégresse, car tu juges les peuples avec droiture et tu conduis les nations sur la
terre. – Pause.

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Psaume 96.3, 10

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3
Racontez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples!

10
Dites parmi les nations: «L’Eternel règne. Aussi, le monde est ferme, il n’est pas ébranlé.
L’Eternel juge les peuples avec droiture.»

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Matthieu 28.18-20

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18
Jésus s’approcha et leur dit: «Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.
19
Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du
20
Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai
prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.»

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Romains 15.20-21

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20
Je me suis fait un point d’honneur d’annoncer l’Evangile là où Christ n’avait pas été
annoncé, afin de ne pas construire sur les fondations posées par un autre, mais comme il
21
est écrit: Ceux à qui il n’avait pas été annoncé verront, et ceux qui n’en avaient pas
entendu parler comprendront.

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Apocalypse 5.9-10

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9
et ils chantaient un cantique nouveau en disant: «Tu es digne de prendre le livre et d’en
ouvrir les sceaux, car tu as été offert en sacrifice et tu as racheté pour Dieu par ton sang
10
des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait
d’eux des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.»

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Romains 15.9

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9
Quant aux non-Juifs, ils célèbrent Dieu à cause de sa bonté, comme le dit l’Ecriture:
C’est pourquoi je te louerai parmi les nations et je chanterai à la gloire de ton nom.

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Esaïe 46.10

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10
Je révèle dès le début ce qui doit arriver, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas encore
mis en œuvre. Je dis: «Mon projet se réalisera et je mettrai en œuvre tout ce que je
désire.»

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Philippiens 2.10-11

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10 11
afin qu'au nom de Jésus chacun plie le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre et
que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

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Matthieu 24.14

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14
Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier pour servir de
témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.

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Matthieu 5.16

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16
Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient
votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste.

Christ et la loi

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Matthieu 28.20

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20
et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec
vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.»

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Luc 10.37

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37
«C’est celui qui a agi avec bonté envers lui», répondit le professeur de la loi. Jésus lui
dit [donc]: «Va agir de la même manière, toi aussi.»

Marthe et Marie

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2 Corinthiens 8.9

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9
En effet, vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: pour vous il s’est fait
pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.

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1 Pierre 2.21

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21
De fait, c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour
nous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces,

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Psaume 77.12-13

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12
Je me rappelle la manière d’agir de l’Eternel. Oui, je veux me souvenir de tes miracles
13
passés. Je réfléchis à toute ton activité, je veux méditer tes hauts faits.

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Psaume 150.2

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2
Louez-le pour son extraordinaire façon d’agir! Louez-le pour l’immensité de sa
grandeur!

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Romains 15.11

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11
et encore: Louez le Seigneur, vous toutes les nations, célébrez-le, vous tous les peuples!

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Psaume 117.1

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Louange universelle à Dieu


1 2
*Louez l’Eternel, vous, toutes les nations, célébrez-le, vous, tous les peuples, car sa
bonté est grande envers nous et sa vérité dure éternellement! Louez l’Eternel!

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Romains 15.20

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20
Je me suis fait un point d’honneur d’annoncer l’Evangile là où Christ n’avait pas été
annoncé, afin de ne pas construire sur les fondations posées par un autre, mais comme il
est écrit:

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Matthieu 9.38

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38
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.»

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Psaume 67.5

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5
Les nations se réjouissent, elles sont dans l’allégresse, car tu juges les peuples avec
droiture et tu conduis les nations sur la terre. – Pause.

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