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Dans le ciel clair

Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte,

Le matin qui fleurit comme un divin rosier

Parfume la feuillée étincelante et verte

Où les nids amoureux, palpitants, l'aile ouverte,

A la cime des bois chantent à plein gosier

Le matin qui fleurit comme un divin rosier

Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte.

En grêles notes d'or, sur les graviers polis,

Les eaux vives, filtrant et pleuvant goutte à goutte,

Caressent du baiser de leur léger roulis

La bruyère et le thym, les glaïeuls et les lys ;

Et le jeune chevreuil, que l'aube éveille, écoute

Les eaux vives filtrant et pleuvant goutte à goutte

En grêles notes d'or sur les graviers polis.

Le long des frais buissons où rit le vent sonore,

Par le sentier qui fuit vers le lointain charmant

Où la molle vapeur bleuit et s'évapore,

Tous deux, sous la lumière humide de l'aurore,

S'en vont entrelacés et passent lentement

Par le sentier qui fuit vers le lointain charmant,


Le long des frais buissons où rit le vent sonore.

La volupté d'aimer clôt à demi leurs yeux,

Ils ne savent plus rien du vol de l'heure brève,

Le charme et la beauté de la terre et des cieux

Leur rendent éternel l'instant délicieux,

Et, dans l'enchantement de ce rêve d'un rêve,

Ils ne savent plus rien du vol de l'heure brève,

La volupté d'aimer clôt à demi leurs yeux.

Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte

L'aube fleurit toujours comme un divin rosier ;

Mais eux, sous la feuillée étincelante et verte,

N'entendront plus, un jour, les doux nids, l'aile ouverte,

jusqu'au fond de leur cœur chanter à plein gosier

Le matin qui fleurit comme un divin rosier

Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte.

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