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3017-85
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DE L'ACADEIMIE DES SCIENCES
MECHANIÇS OF FLUIDS. — On the flow transition between a stationary disc and a rotating dic.
The results of an experimental study show that there are significant velocity fluctuations near the stationary
wall, whether there is flow instability or not in the vicinity of the rotating disc.
1. En dépit des nombreux articles relatifs à l'écoulement entre deux disques coaxiaux
distants de e, dont l'un est animé d'une vitesse angulaire constante oo, on ne connaît que
peu de résultats concernant les changements de régime qui apparaissent dans un tel
système. Cet écoulement est en effet relativement complexe notamment pour les valeurs
élevées du nombre de Reynolds de rotation Re = coe?fv, où v désigne la viscosité cinémati-
que du fluide. Les principaux résultats expérirnentaux, bien confirmés par la théorie,
montrent que dans ce cas l'écoulement a une structuré de type couche limite au voisinage
de chacune des parois (couche limite de Cochran sur le disque tournant et couche limite
de type de Bödewadt sur la paroi fixe). Entre ces couches limites, l'écoulement est celui
d'un fluide parfait en rotation avec une vitesse angulaire égale à environ le tiers de celle
du disque, tant que les effets de bords peuvent être négligés; (disques de dimensions
infinies). Pour des disques de rayon réduit r0/e fini, l'écoulement dépend de Re, r0 et des
conditions imposées aux bords extérieurs.
La stabilité de cet écoulement a été étudiée de manière théorique pour quelques valeurs
particulières de Re et principalement dans le cas plus simple de rayons infinis ([1], [2],
[3]). Le problème des disques de rayon fini n'est abordé que dans [3] et pour une valeur
particulière de Re. Quelques résultats expérimentaux ([3], [4]) montrent une bonne-
concordance entre l'apparition de la transition et les prévisions théoriques.
2. Ces résultats, qui permettent la détermination d'un rayon critique d'instabilité ou
de transition, n'ont cependant qu'un caractère global qui ne traduit pas de manière
détaillée l'état de l'écoulement dans l'ensemble du domaine. Gr, pour une même valeur
de r, de profondes différences existent dans la direction axiale en raison du caractère
fortement recirculé de l'écoulement [5]. Ceci a été mis en évidence expérimentalement au
moyen de deux techniques différentes :
— mesure du taux de fluctuation des composantes radiale et azimutale du vecteur
vitesse, obtenu par vélochnétrielaser dans de l'air ;
— mesure
du taux de fluctuation du coefficient local de transfert de masse par une
technique, polarographique. Le fluide utilisé dans ce cas est une solution aqueuse d'iode
et d'iodure de potassium.
Sur la figuré 1, on a représenté la distribution du taux de fluctuation de la composante
tangentielle de la vitesse en fonction de la coofdonnée axiale réduite, pour des valeurs de
Re et r0 respectivement égales à 1370 et 10. La paroi tournante est localisée àz/e= 1
Au voisinage de cette paroi, le taux de fluctuation est très faible et indépendant de la
coordohnéé radiale tant que r/e;S9, puis croît brusquement dans la région périphérique
où se situe, pour ces valeurs des paramètres, la transition laminaire-turbulent. Ceci est
en bon accord avec certains résultats indiqués dans la littérature, montrant que l'instabilité
se produit dans l'écoulement centrifuge au voisinage du disque tournant, Près du disque
fixe (faibles valeurs de z/e) l'écoulement centripète présente, pour une valeur de r/2 fixée,
un taux de fluctuation toujours plus important que celui observé près du disque tournant,
et qui décroît avec r.
Fig. 1. —
Distributiondu taux de fluctuation de la composante tangentielle de la vitesse
(ro/e=10; Re=1370).
Fig. 1.
—
Fluctuating rate distribution of the tangential velocity component
(r0/e=10; Re = 1,370).
Les résultats présentés sur la figure 2, obtenus dans des conditions expérimentales
différentes, présentent les mêmes caractéristiques : augmentation brusque du taux de
fluctuation au niveau du disque tournant lorsque les conditions d'apparition d'instabilité
sont satisfaites, et décroissancecontinue de ce taux près du disque fixe jusqu'au voisinage
de l'axe où l'écoulement semble de nouveau plus instable. Ce résultat est d'ailleurs en
accord avec certaines prévisions théoriques [3].
3. Des résultats expérimentaux, dont les figures 1 et 2 ne sont que des exemples, on
peut tirer les conclusions suivantes :
—
lorsque l'écoulement au niveau de la paroi tournante reste stable, le taux de
fluctuation de vitesse ou de coefficient local de transfert de masse demeure faible dans
toute cette région à l'exception toutefois du domaine entourant l'axe de rotation. Il n'en
est pas de même dans la région située près du disque fixe, où l'écoulement centripète qui
y prédomine présente des taux de fluctuation qui diminuent du bord vers le centre, à
l'exception du voisinage de l'axe. L'importance du niveau de fluctuation à l'entrée dépend
de r0 et de la nature des conditions d'entrée : ce niveau est d'autant plus faible que r0
est grand, en l'absence de transition au niveau de la paroi tournante;
— pour
des valeurs appropriées des paramètres, on observe une transition ordinaire
laminaire-turbulent au voisinage du disque tournant et une transition « inverse » au
niveau du disque fixe, où l'écoulement tend vers le régime laminaire en se décorrélant
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985
Fig. 2. —
Distribution radiale du taux de fluctuation du coefficient local de transfert de masse
(r0/e = 50; 9 Re=29,6; A Re = 47,2). (a) disque tournant; (b) disque fixe.
Fig. 2. — Fluctuatingrate of the local mass transfer coefficient as function of the radius
(ro/e = 50; 9 Re = 29.6; A Re=47.2). (a) rotating disc; (b) stationary disc.
progressivement. Là encore, le taux de fluctuation est d'autant plus important que r0 est;
plus faible.
Remise le 7 janvier 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] M. HÔLODNIOK, M. KUBICEK et V. HLAVACEK, J. Fluid Mech., 81, part,4, 1977, p. 689.
[2] M. HOLODNIOK, M. KUBICEK et V. HLAVACEK, J. Fluid Mech., 108, 1981; p. 227.
[3] A. Z. SZERI, A. GIRON, S. J. SCHNEIDER et H. N. KAUFMAN, J. Fluid Mech., 134, 1983, p. 133.
[4]. J. W. DAILY et R. E. NECE, J. Basic Engng., Trans. of the A.S.M.E., 3, 1960, p. 217.
[5] L. A. OLIVEIRA, J. L. BOUSGARBIES et J. PECHEUX, Comptes rendus, 294, série II, 1982, p. 1163-1166.
Il est maintenantadmis que le délaminage dans les plaques minces multicouches est un phénomène dimension-
nant dans la réalisation des structures composites. Ce phénomène est certainement du au cisaillement transverse
qui peut s'exprimer à l'aide de la dérivée troisième de la flèche de la plaque. D'un point de vue numérique il
ne semble pas que des formulations en déplacements soient adaptées au calcul de telles quantités. : C'est
pourquoi nous suggérons une formulation mixte où le cisaillement transverse est une inconnue indépendante.
Des estimations d'erreur sont données.
1, POSITION DU PROBLÈME.
—
Considérons une plaque mince d'épaisseur 2 s dont la
surface moyenne est notée a»; On se place dans le cadre de l'élasticité linéaire et la plaque
est supposée symétrique par rapport à sa surface moyenne. Son tenseur de rigidité de
flexion est R^^ et elle est soumise à des efforts transversaux dont la résultante est f.
Si la flèche est désignée par u, le modèle des plaques en flexion consiste à trouver u tel
que ( 1) :
Par conséquent Xa nous permet (en inversant le tenseur de rigidité) de calculer les
dérivées troisième de u; soit (dans le cas particulier où R„Bl,v est constant) :
Les schémas que nous proposons sont basés sur cette remarque.
II. PRINCIPES MIXTES A TROIS CHAMPS POUR LA FLEXION DES PLAQUES MINCES. — Définissons
les formes bilinéaires suivantes pour des champs arbitraires 0 = (OJ, H-=(iO> ^ = PO
et v :
Ces problèmes sont obtenus à partir des équations d'optimalité de (5); les deux variantes
provenant des deux façons équivalentes d'écrire le terme couplant X et u :
En explicitant les équations des modèles précédents on vérifie que les deux problèmes
sont bien posés au sens où ils admettent une solution unique qui est obtenue à partir de
u solution de ( 1) par :
Les deux cadres fonctionnels distincts permettent de générer des schémas numériques
ayant des propriétés différentes. Mais tous deux relèvent d'une théorie de l'erreur com-
mune et reposent sur certaines propriétés de compatibilité dans l'approximation des
espaces fonctionnels vis-à-vis des formes bilinéaires c (.,. ) et b (.,. ). Ces propriétés sont
voisines de celles proposées par F. Brezzi [2].
C, R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985 7
TABLEAU I
Degré de liberté..
......... .
2x6=12
Valeurs aux noeuds
9
Valeurs des fonctions
9
Valeurs aux noeuds
et des dérivées
Espacé engendré.
Espace à approcher.
........ .. Wh
W
H^
H1
Xh
X1
. . . . . . . .
III. PROPRIÉTÉS DE CONVERGENCE DES SCHÉMAS NUMÉRIQUES BASES SUR LES FORMULATIONS
(9) et (10). — Désignons par Wh, Xh et Hh des espaces d'approximation interne de W,
Xa et Ha. Le problème approché consiste alors à trouver un élément (Gh, Xh, uh) dans
l'espace Wh x Xh x Hh tel que :
Hl. —
Il existe une constante c, strictement positive, indépendante de h et telle que :
H2. —
Il existe une constante c strictement positive, indépendante de h et telle que :
IV. EXEMPLES DE CHOIX D'ÉLÉMENTS POUR LES FORMULATIONS (9) ET (10). — Dans la suite
£?~h désigne
une famille régulière de triangulations et h est la taille des éléments finis.
8 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985
(P3i-est l'espace des polynomes de degré trois privé de celui qui s'annule sur les trois
côtés de K).
(1) Les indices latins prennent les valeurs 1 ou 2, en outre on fait la convention de sommation sur les indices
répétés.
Remise le 25 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] F. BREZZI,On the existence, uniqueness and approximation of saddle point problems arising from
lagrangian mullipliers, RAIRO, série rouge, Ana. Num. R., 2, 1974, p. 129-151.
[2] J. L. BATOZ, K. J. BATHE et L. W. Ho, A study of a three nodes triangular plate bending elements, Int.
J. Num. Meth. in Eng., 15, 1980, p. 1771-1812.
Nous présentons la première expérience, à notre connaissance, de collisions réactives du carbone atomique
en faisceaux moléculaires supersoniques puisés et croisés. Il s'agit de la réaction C+NO-> CN + O pour une
énergie de collision des réactifs de 0,28 eV. Le radical CN est détecté dans son état électronique fondamental
jusqu'au niveau vibrationnel v" = 4.
IMPACT AND COLLISION PHENOMENA. — First experiment of atomic Carbon reactive collisions in
pulsed supersonic molecular beams.
The first experiment, to our knowledge, of atomic carbpn reactive collisions in crossed pulsed supersonic
molecular beams is reported. It concerns the C + NO-iCN+O reaction for a reactant collision energy of
0.28 eV. CN radicals are clearly detected, in their electrohicground state, up to the vibrational level v" =4.
Spectre d'excitation de CN(X2X+) produit par la réaction C + NO-»CN + 0 pour une énergie collisionnelle
des réactifs de 0,28eV. Les bandes (v', v") sont relatives aux transitions (B2X+)„.=„..._1<-(X2X+)„... Pour
chaque bande de v" — 1 à 4 les positions des raies rotationnelles des branches P et R sont données en fonction
du nombre quantique rotationnel K". Pour les bandes (4, 5) et (5, 6) seule la position du retournementde la
branche P, à K" = 27 pour (4, 5) et K" = 32 pour (5, 6), est donnée. L'astérisque indique une bande du radical
C3-
Excitation spectrum of CN(X22+) produced by the reaction C + NO->CN+0 for a reactant energy of
0.28eV. The (v', v") bands concern the transitions: (B2X+)„. v"_1 <- (X2X+)C... P and R rotational Unes are
=
given except for (4 5) and (6, 5) bands. For these, only the head position is given. The star indicates a C3
band.
TDLIII+YG 481 DT) traverse la zone de croisement des deux bouffées. Il permet de
sonder CN dans son état électronique fondamental X22T" par la détection dé la fluo-
rescence B2 E+ -» X2 S+ consécutive à l'excitation laser B2 S+ <— X2 £+.
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX.
—
La vaporisation du graphite produit initialement C, C2,
C3. Par optimisation du refroidissement de ces espèces, en jouant sur la synchronisation
entre le laser à excimère et la vanne puisée qui libère une bouffée de gaz rare balayant le
barreau de graphite, nous avons vu disparaître complètement les spectres d'excitation de;
C2 au profit d'un spectre inconnu, attribuable à un complexe de Van der Waals de C2.
Ce piégeage de C2 fut confirmé par l'absence de chimiluminescence de CN(B2E+) lors
des collisions avec le faisceau de NO. En effet, la réaction C2+NO-^ CN + ÇO, bien
plus exoénergétique que la réaction C + NO->CN + 0, produit, outre les états X2E+ et
A2TÎ;, l'état B2E+ de CN et donne donc lieu à chimiluminescence sur la transition
B2£+ ->X2E'+. Nous avons vu facilement cette chimiluminescence en faisant croiser les
bouffées contenant C2 monomère avec celles de NO. Quand le spectre de C2 disparaît la
chimiluminescence de B2!!^ disparaît également, preuve de l'abscence de collisions entre
C2 et NO. Nous nous sommes donc arrangés dans cette expérience pour que CN ne soit
produit que par la réaction C H-NO-^-CN+ O.
Il subsiste néanmoins un spectre d'excitation de C3 sur une très large gamme spectrale
dans le proche ultraviolet et le visible. Il nous a empêché de faire le spectre d'excitation
de CN sur les transitions Av — v" — v' = 0 entre 384 et 388 nm. Par contre, le spectre
d'excitation à Av= — 1 de CN s'étale entre 414 et 422 nm alors que nous n'avons observé
qu'une seule bande de C3 entre 417 et 418 nm. Nous avons donc sondé CN sur ces
transitions-là. Le spectre d'excitation obtenu est donné sur la figure. On distingue très:
nettement les têtes de bande correspondant aux excitations de v"=l, 2, 3, 4. Ces têtes de
bande sont dues au retournement des branches rotationnelles P aux environs de K"=25.
Dans nos conditions l'énergie cinétique de translation de C relative à NO est de
0,28 eV. C'est l'énergie totale de collision puisque, à cause du refroidissement de la détente
supersonique, l'énergie interne de NO peut être considérée comme nulle. La différence
entre les niveaux d'énergie minimale (niveaux « zéro ») de CN et NO est égale à [8] :
L'énergie distribuable sur les produits CN+O est donc de 1,63 + 0,05 eV. Les énergies
de CN(X22+) pour v"=5, 6 et 7 sont respectivement de 1,23; 1,47 et 1,70 eV [9]. Étant
donné qu'il faut un minimum d'énergie de translation de séparation des produits, le
nombre de collisions donnant v"=6 doit être infinitésimal. On peut donc considérer que
la véritable limite d'excitation est v"= 5.
Nous n'avons pas observé distinctes tête de bande du niveau v" = 5. Cette tête de
bande correspond à une accumulation de raies rotationnelles autour de K" = 27. On peut
donner deux explications. D'une part, ce niveau vibrationnel, proche de la limite d'excita-
tion, peut être moins peuplé que les autres. D'autre part, l'énergie qui reste disponible
pour la rotation et la translation relative des produits est plus faible que pour les niveaux
vibrationnels inférieurs. Il doit donc en résulter une distribution rotationnelle plus froide
telle que les niveaux rotationnels correspondantà la tête de bande soient beaucoup moins
peuplés que ceux correspondant aux faibles valeurs de K". En raison de la congestion
spectrale due aux raies rotationnelles des niveaux v"^4, une amélioration du rapport
signal sur bruit est nécessaire pour savoir s'il y a des raies rotationnelles attribuables à
v"==5. Cette étude sera poursuivie dans ce sens.
12 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985
PERSPECTIVES.
—
Pour les réactions exoénergétiques qui présentent une très faible
barrière d'énergie potentielle, cette barrière est dite « précoce » car elle correspond à
une configuration d'approche des réactifs et non de séparation des produits (barrière
« retardée »). Dans ce cas, seule l'énergie de translation relative des réactifs est efficace
pour le franchissementde cette barrière. L'énergie interne, rotationnelle et vibrationnelle,
ne joue pratiquement aucun rôle [10]. La distribution d'énergie sur les produits est donc
essentiellement une fonction de l'énergie de translation relative des réactifs. Les faisceaux
moléculaires supersoniques croisés sont particulièrement bien adaptés pour l'étude de la
dynamique de ce type de réactions puisqu'ils permettent de faire varier continûment
l'énergie de translation relative des réactifs, et que le fait d'avoir une énergie interne de
ces réactifs pratiquement nulle n'a aucune importance. La réaction C + NO -> CN + O
est dans ce cas puisque pour une énergie de collision de seulement 0,05 eV nous avons
pu détecter CN ce qui signifie que sa barrière est effectivement très faible.
Après l'amélioration du rapport signal sur bruit, nous déterminerons les distributions
d'énergie rovibrationnelle sur CN(X2E+) en fonction de l'énergie de translation relative
de C et NO que nous ferons varier de 0 à 0,3 eV.
A terme, nous comptons étudier la dynamique des collisions réactives du carbone
atomique avec d'autres molécules (N20, S02, N02, OCS, H2S) et plus généralement
celles d'atomes de réfractaires comme Si, Cu, Al, Mg, etc.
Remise le 25 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] W. R. GENTRY, dans Invited papers of the XI International Conference on the physics of electronic and
atomic collisions, North-Holland, Amsterdam, 1980.
[2] W. R. GENTRY, Comments At. Mol. Phys., IX, 1980, p. 113.
[3] W. R. GENTRY et C. F. GIESE, Rev. Sc. Instrum, 49, 1978, p. 595-600.
[4] W. R. GENTRY et C. F. GIESE, J. Chem. Phys., 67, 1977, p. 5389-5391.
[5] M. A. HOFFBAOER, S. BURDENSKI, C. F. GIESE et W. R. GENTRY, J. Chem. Phys., 78, 1983, p. 3832-3837.
[6] G. HALL, K. LIU, M. J. MCAULIFFE, C. F. GIESE et W. R. GENTRY, J. Chem. Phys., 81, 1984,
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[7] J. B. HOPKINS, P. R. R. LANGRIDGE-SMITH, M. D. MORSE et A. E. SMALLEY, J. Chem. Phys., 78, 1983,
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[8] H. OKABE, Photochemistry of small molecules, Wiley, New York, 1978.
[9] R. J. FALLON, J. T. VANDERSLICEet R. D. CLONEY, J. Chem. Phys.; 37, 1962, p. 1097-1100.
[10] J. C. POLANYI, AC. Chem. Res., 5, 1972, p. 161-168.
La tenue mécanique d'un matériau composite dépend de la nature de la zone interfaciale entre le renfort et
la matrice. Peu de techniques permettent d'accéder à la connaissance et au contrôle des mécanismes d'interaction
aux interfaces. L'analyse thermomécanique en utilisation dynamique, de par sa sensibilité, apparaît comme un
outil de choix pour une telle étude. L'analyse des phénomènes de relaxation, liés à la transition vitreuse du
réseau polyépoxyde, peut être reliée à l'établissement de liaisons chimiques entre la matrice et l'agent de
pontage aminosilane fixé sur une fibre de verre, dans certaines conditions de traitementThermique du composite.
La connaissance des conditions de copolymérisation aminosilane-époxy présente' un. grand intérêt pour les
propriétés d'adhésion aux interfaces.
CHEMICAL PHYSICS. — Contribution of dynamic load thermoméchanical analysis for the study of the
renforcement influence in fibre/polyepoxycomposites.
Mechanical behadour of composite material depends on interphasebetweeh reinforcernent and matrix. A few
techniques are available for sludying and testing interfacial interactions. For this investigation, thermomechanical
analysis with dynamic load, a very sensitive technique, seems tobe a suitable method. The Study of relaxation
linked lo the glass transition of polyepoxide network allows to confirm the formation of chemical bonds between
matrix and silane coupling agent coating the glass fiber in specifie curing conditions.. The knowledge of silane
epoxy copolymerisation is ofprimary interest to the areas of adhesion prOperties at the interfaces.
L'analyse thermomécanique (TMA) a déjà été utilisée par quelques auteurs pour l'étude
du comportement thermique de résines et de composites à matrice polymère et renfort
fibreux ([1] à [4]). Nous disposons d'un ensemble Méttlér TA.3000 équipé de la cellule
de mesure TMA 40 couplée à un « TA processor TC 10 » et à une imprimante Matrix.
Nous avons proposé dans un précédent article [5] de coupler l'appareillage TMA classique
avec un dispositif original de flexion « trois points » permettant des sollicitations alter-
natives à basse fréquence. Comme le nom TMA est réservé à la technique dans laquelle
la déformation de l'échantillon créée sous charge constante est suivie en fonction de la
température, nous avons appelé notre dispositif « TMA dynamique ».
Dans cette étude, le centre de l'échantillon placé sur le support en quartz est soumis à
l'action d'une sonde, également en quartz, de 3 mm de diamètre à surface d'appui
hémisphérique. La force d'application est imposée et ce sont les déplacements de la sonde
qui sont enregistrés. La valeur de la force d'applicationchangé toute les 6 s, passant de
1 à 3 g pour l'étude de la matrice seule, de 1 à 5 g pour le composite verre/epoxyde et
Fig. 1. — (a) Allure d'un enregistrement TMA « dynamique ». (b) Exploitation des résultats obtenus.
Fig. 1. — (a) Typical "dynamic" TMA curves. (b) TMA results exploitation.
Fig. 2. — Comportement thermomécanique au voisinage de Tg. polyepoxyde : sans ( ) et avec (
post-traitement à 200°C, composite carbone/epoxyde : sans (—+ —) et avec ( — + + —) post-traitement,
composite verre R^/epoxyde : sans ( — — ) et avec (—..—) post-traitement.
)
Fig. 2. — Thermomechanical behaviour in Tg range. Popyepoxy: without ( ) and with ( ) postcuring
at 200°C, carbone/epoxycomposite: without (— + — ) and with (— + + —) postcuring, glass Rcp/epoxy compo-
site: without (— — ) and with (—..—) postcuring.
y-aminopropyl triéthoxysilane ou A 1100, soit (fibres Rc) de l'agent collant seul. Les
fibres de carbone ont subi un traitement d'oxydation.
Les échantillons de composites sont réalisés par l'assemblage unidirectionnel de mèches
préimprégnées suivi d'une cuisson de 3 h à 80°C puis de 3 h à 170°C pour obtenir la
réticulation. Le taux de fibre est voisin de 60 %.
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. — La figure 1 a donne un exemple d'enregistrement direct
du déplacement de la sonde avec la température. Les enveloppessupérieures et inférieures
des créneaux enregistrés correspondent aux flèches imposées par l'application des deux
forces. La figuré 1 b a été obtenue en portant, en fonction de la température, la variation
Y de l'amplitude f des flèches correspondant aux deux forces d'application.
La deuxième présentation (fig. 1 b) des résultats a été retenue pour une telle étude en
raison de nombreux avantages apportés :
—
Valeur de Y indépendante des variations aléatoires des flèches entraînées par le
positionnement de l'échantillon et de la sonde (poinçonnage).
—
Allure de la courbe analogue à celle des courbes module E=/(température).
En effet, en première approximation, il est admis pour un matériau homogène (largeur
Z, hauteur h, distance entre appuis L, force F, flèche f) :
Pour les matériaux composites, la relation devient plus complexe ([6], [7]).
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985 15
—
Bonne détermination de la zone de transition vitreuse AT, ce qui permet de bien
mettre en évidence l'influence de la fibre de renfort.
La figure 2 donne les résultats obtenus avec trois échantillons initiaux et avec ces
mêmes échantillons soumis à un post-traitement thermique de 3 h à 200°C.
DISCUSSION. — On constate que l'étendue de la zone de transition vitreuse de la matrice
seule (155-170CC) est peu modifiée par la présence de fibres de carbone (150-165°C). Par
contre la présence de fibres de verre entraîne un net élargissement de cette zone (135-
165CC) par abaissement de la température de début du phénomène, ce qui s'interprète
généralement par la formation d'un réseau moins homogène avec des parties peu réticu-
lées. Celte hypothèse est en accord avec la théorie de l'adsorplion préférentielle qui suggère
qu'au contact de la fibre de verre des constituants ou des groupements fonctionnels du
mélange réactionnel peuvent être adsorbés, désactivés ou détruits, conduisant à une non
stoechiométrie donc à un réseau moins ponté ([8], [9], [10]). Signalons également les
travaux de Ph. Bartlet [11] qui montrent que la structure d'un réseau polyépoxyde peut
être modifiée par la présence d'une charge (billes de verre).
Le post-traitement à 200°C ne modifie pratiquement pas la zone de transition vitreuse
de la matrice seule et déplace légèrement vers les hautes températures celle du composite
carbone/époxy, si bien que dans les deux cas le phénomène apparaît dans le même
domaine de température (155-170°C) et doit correspondre à la formation de réseaux
réticulés très proches. Ces résultats sont en bon accord avec les données de la littérature
indiquant que la polycondensation du système DGEBA-DDM est terminée après un
traitement de 3 h à 170°C [12]. Les fibres de carbone oxydées ne présentent pas de
réactivité particulière vis-à-vis de la résine polyépoxyde mais leur présence en tant que
charges peut ralentir la cinétique de polycondensation du système DGEBA-DDM et
rendre nécessaire un post-traitement pour aboutir au réseau totalement réticulé.
Dans le cas du composite polyépoxyde/fibres de verre Rcp, le renfort n'a plus unique-
ment un rôle cinétique puisque la zone de transition vitreuse s'élargit jusqu'à une
température (185°C) nettement plus élevée que celle observée pour la matrice seule
(170°C) sans que la température de début du phénomène soit modifiée (135°C). Il est
intéressant de relier cette rigidification d'une partie du réseau, aux études effectuées en
spectrométrie TRTF par Chiang et Koenig [13] sur un système composite très voisin. Ces
auteurs montrent, qu'en l'absence d'un accélérateur (amine tertiaire); la formation de
liaisons covalentes, entre les groupes — NH2 du A 1100 fixé sur le verre et les groupements
époxydes de la résine, est observée surtout après un traitement thermique du composite
au-dessus de 200°C. Ces liaisons établissant de véritables points d'encrage entre la matrice
et la fibre ensimée pourraient être à l'origine de l'élargissement de la zone de Tg, vers les
hautes températures, observé en TMA après le post-traitement, bien qu'une modification
de l'ensemble du réseau puisse aussi être envisagée. Cette hypothèse est d'ailleurs en bon
accord avec le fait que les mesures effectuées sur des échantillons de composites réalisés
avec les fibres Rc (absence de A 1100 dans l'ensimage), n'ont pas permis de retrouver
l'élargissement observé en présence d'agent de pontage aminosilane (fig. 2).
Remise le 11 mars 1985, acceptée le 15 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Cette étude a permis de déterminer à 373 K l'isotherme d'adsorption du soufre sur la face (110) du platine
pendant la réaction d'hydrogénation du butadiène. Il a été constaté que la présence du butadiène absorbé
diminue d'environ 15 à 20 % l'énergie de la liaison métal-soufre.
Nous avons décrit dans une Note antérieure [1] un certain nombre de résultats concer-
nant l'influence du soufre sur l'hydrogénation du butadiène. Rappelons que cette réaction
était réalisée sous moyenne pression totale (400 Torr) et que la surface était caractérisée
avant et après réaction au moyen de la diffraction des électrons lents et de la spectroscopie
Auger.
Les principales conclusions de cette étude étaient les suivantes :
1° une décroissance linéaire de l'activité catalytique en fonction de la concentration
superficielle en soufre qui permettait de conclure à la désactivation d'un site d'hydrogéna-
tion par atome de soufre adsorbé;
2° la présence en conditions d'hydrogénation d'une couche quasi saturée de butadiène
adsorbé. A titre d'exemple, nous redonnons la courbe de désactivation établie à 373K
Au cours de cette étude, nous avions constaté que le soufre se désorbait pendant la
réaction elle-même dès 373 K, contrairement à ce qui se passe sous hydrogène pur. Cette
observation nous a suggéré de tracer dans les conditions réelles d'hydrogénation une
isotherme d'adsorption du soufre. Les résultats de cette étude font l'objet de la présente
Note.
Nous avons opéré de la manière suivante : la surface était préalablement saturée en
soufre adsorbé jusqu'à concurrence de 0,8 atomes de soufre par atome de platine superfi-
ciel, l'activité catalytique en hydrogénation était ensuite mesurée en utilisant dans le
mélange réactionnel butadiène-hydrogène, des teneurs contrôlées en H2S. Nous avons
constaté que l'activité catalytique évoluait jusqu'à une valeur stationnaire caractéristique
de la teneur en H2S de la phase gazeuse. En utilisant la courbe de la figure 1 comme
moyen d'étalonner la concentration superficielle en soufre à partir de la mesure de
l'activité catalytique, nous avons tracé l'isotherme de la figure 2.
Quelques expériences complémentaires, en partant d'une surface non contaminée en
soufre, nous ont permis de confirmer le caractère réversible de l'isotherme.
L'intérêt d'une telle courbe est qu'elle est représentative, comme nous l'avons mentionné
plus haut, d'une surface fonctionnant en conditions réelles de catalyse. On constaté que
la concentration en soufre adsorbé est proportionnelle à la concentration H2S de la phase
gazeuse jusqu'à un taux de recouvrement de l'ordre de 50 %. Ceci traduit l'absence
d'interactions notables entre atomes de soufre adsorbés. Cette absence d'interaction était
prévisible à partir de la décroissance linéaire de l'activité catalytique (fig. 1). Une telle
décroissance n'est en effet concevable que si chaque atome de soufre a un effet désactivant
soit —243 kJ. mole- 1 pour 1 mole de S2. Cette valeur est proche de celle trouvée sur la
face (100) de l'argent ( — 247 kJ.mole- 1) qui nous a servi de base pour l'estimation du
terme entropique. Connaissant l'énergie de dissociation de la molécule S2
(422 kJ.mole-1), on trouve finalement pour l'énergie de liaison d'un atome de soufre
adsorbé X = 332,5 kJ. mole- 1.
Si l'on avait admis que la réaction d'adsorption à partir de H2S était athermique,
comme semblait l'indiquer l'influence peu nette de la température sur le déplatemcnt de
l'isotherme entre 373 et 423 K, on aurait trouvé pour l'énergie de liaison
X = 300 kJ. mole- 1.
La comparaison des valeurs précédentes avec la valeur de X trouvée par McCarry et
coll. pour un taux de recouvrement identique en soufre (386 kJ .mole- 1) traduit une
forte diminution de l'énergie de liaison soufre-métal. Suivant l'hypothèse admise par le
terme entropique, cette diminution est en effet de 14 ou de 22% en valeur relative.
On peut l'attribuer aux modifications électroniques importantes du métal induites par
l'adsorption de la dioléfine qui est, rappelons-le, l'espèce majoritaire sur la surface. On
sait en particulier que l'adsorption des oléfines se traduit par des variations significatives
du travail de sortie (de l'ordre, voire supérieur, à 1 eV). Ces modifications confèrent au
platine des propriétés de thiorésistancecomparables à celles de l'argent. On doit s'attendre
à ce que l'adsorption d'autres molécules insaturées produise des effets analogues et même
plus importants. Ce peut être notamment le cas des alcynes dont le caractère insaturé est
encore plus marqué que celui des oléfines.
Cette étude nous conduit à formuler une conclusion de portée très générale, à savoir
que le comportement d'un métal à l'égard d'une impureté peut se trouver considérable-
ment modifié, pendant une réaction catalytique, par la présence en surface d'une espèce
majoritaire fortement liée.
Remise le 25 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Pour étudier leur stabilité à la lumière, plusieurs dimères modèles de lignine de type a-O-4 et
P-O-4 « O-méthylés » (II1_7), ainsi que des composés de référence apparentés (II8,9), ont été irradiés
(>,,2:300 nm) en solutions hydroalcooliques tamponnées (pH 6,8) aérées ou soigneusement dégazées (par gel et
dégel).
En présence d'air, il a été observé que tous les dimères sont photolyses pour conduire à des dérivés colorés.
En milieu dégazé, seul le composé P-O-4 non carbonylé s'est révélé photostable dans nos conditions. De plus,
les dérivés de type a-O-4 subissent vraisemblablementune scission de type pholo-Claisen permettant d'engendrer
en milieu dégazé des produits de couplage radicalaire dont certains jouent le rôle de « réservoirs de radicaux »
susceptiblesd'être interceptés ultérieurement par l'oxygène.
Ces résultats indiquent que le blocage de la fonction phénol sous forme d'éther mélhylique et la réduction
du carbonyle en alcool ne suffisent pas pour protéger efficacementla lignine contre l'oxydation photoinduite.
PHOTOCHEMISTRY. — A photochemical study of "O-methyl" a-O-4 and p-O-4 lignin model dimers.
In order to study their light stability, some "O-methyl" a-O-4 and P-O-4 lignin model dimers (II1 _ 7)as well
as reference relaled compounds (II8,9) were irradiated (7.S300 nm) in aerated or carefully degassed (freeze and
thaw) buffered (pli 6.8) hydroalcoholic solutions.
In aerated media, all the dimers appeared to be photolyzed into colored derivatives. Photolysis was also
observed in degassed solutions, excepl for II7, a non carbonylated P-O-4 compound. In addition, a-O-4 type.
dimers are believed to undergo a photo-Claisenreaction leading in degassed media to radical coupling products,
some of which acting as "fiée radical reservoirs" that can be trapped ultimately by oxygen.
The present results are an indication that hlocking the phenolic OH groups in the form of methylether and
reducing the carbonyl groups into alcohols are not sufficient for an efficient protection of lignin against light
induced oxidation.
L'industrie papetière utilise de plus en plus de pâtes à haut rendement, blanchies,
contenant la majorité des constituants du bois (en particulier la lignine) afin de remplacer
les pâtes chimiques de prix de revient supérieur. Or ces pâtes présentent l'inconvénient
de jaunir très rapidement sous l'action de la lumière [1], ce qui limite leur emploi
notamment pour le papier impression-écriture. Il a été établi que cette dégradation est
essentiellement due à la photolyse de la lignine en présence d'oxygène [2].
Des études effectuées sur la lignine [3] et sur des molécules modèles ([4], [5]) ont montré
le rôle fondamental joué par la fonction phénol lors du processus de jaunissement. En
effet, le blocage de ce groupe sous forme d'éther s'accompagne d'une résistance accrue à
la photodégradation [4]. Toutefois, cette protection ne s'applique pas à certains dimères
modèles de lignine de type P-O-4 possédant un groupe carbonyle conjugué au noyau
benzénique, alors que les dimères de type a-O-4 et y-O-4 ne subiraient pas la photolyse
oxydante [4]. Ces résultats posent à nouveau lé problème de la connaissance de l'étape
photochimique primaire mise en jeu, en particulier en milieu soigneusement dégazé.
Nous présentons, dans cette Note, les résultats préliminaires de l'étude photochimique
en milieu dégazé et en présence d'oxygène, de dimères ( 1) modèles de type a-O-4 et P-O-4
(II x à II7) dont les fonctions phénol sont bloquées par un groupe méthyle. Cette série est
complétée par l'éther benzylique Il8 et l'ester II9 utilisés comme composés de référence.
PARTIE EXPÉRIMENTALE. — Les dimères ll5_7 ont été préparés selon le protocole décrit par Adler [6]. Les
composés II1-4 et II8 ont été synthétisés selon une méthode mise au point par Ciaramitaro [7] pour des
composés analogues. ll9 a été obtenu par action du gaïacol sur le chlorure de l'acide vératrylique en présence
de K2C03 dans l'acétone. Les spectres d'absorption électronique, essentiels à l'étude photochimique, peuvent
être classés en deux groupes caractéristiques : les dérivés carbonylés conjugués d'une part, et les dérivés non
carbonylés d'autre part. Des exemples typiques sont représentés dans la figure 1.
Schéma 1
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. —Spectres d'absorption électronique de dimères modèles de lignine « O-méthylés » dans l'éthanol
(20°C, conc. : 10-4M). II7 ( -) est représentatif des dérivés non carbonylés, II6 (— — —) des cétones
(
conjuguées et II9 (—f>—O—{S») est un ester conjugué apparenté aux dimères modèles.
Fig. I. — Electronic absorption spectra of O-methylated lignin models in ethanol (20°C, conc: 10- 4 M). II7
( —) is representative of the non carbonylated derivatives, II6 ) of the conjugated ketones and II9
(—j>—P"—) is a conjugated ester related to the dimer models.
Fig. 2. — Spectres d'absorption électronique de II7 (P-O-4) ( ) et de ses produits d'irradiation (24 h).
Milieu aéré (x x x), suivi d'addition de HC1 (= — )
Milieu dégazé (—1>—p>—^>-) suivi d'une
aération de 12 h (. ..) puis d'addition de HC1 ( ).
Fig. 2. — Electronic absorption spectra of II7 (P-O-4) ( ) and of its photoproducts (24 hrs.). Aerated
medium (x x x) followed by HCl addition (—— — )
Degassed medium (—^—^-^) followed by
12 hrs. aeration (. .) and HCl addition (— ).
.
Fig. 3. —
Spectres d'absorption électronique de II4 (a-O-4) ( ) et de ses produits d'irradiation (mêmes
conditions que fig. 2).
Fig. 3. — Electronic absorption spectra of II4 (a-O-4) ( ) and of its photoproducts (same Conditions as for
Fig. 2).
Fig. 4. —
Spectres d'absorption électronique de ll9 (— ) et de ses produits d'irradiation (mêmes conditions
que fig. 2).
Fig. 4. —
Electronicabsorption spectra of II9 ( ) and of its photoproducts (same conditions as for Fig. 2).
PLANCHE I/PLATE
I
ALAIN CASTELLAN
Paris,
C. R. Acad. Sc. t. 301, II, n°
Série 1, 1985 25
PRODUITS DE COUPLAGE
Schéma 3
— un manège de tubes (merry-go-round)irradiés par une lampe plongeante à mercure « Hanovia » moyenne
pression450 W, l'ensemble étant refroidi dans un bain d'eau maintenu à 25°C.
La technique du gel et dégel, sous vide secondaire (10- 6 Torr), a été systématiquement employée lors
du dégazage des solutions. Les spectres d'absorption dans l'ultraviolet ont été enregistrés sur un appareil
« Cary 219 ».
RÉSULTATS.
—
Tous les composés ont été irradiés pendant 24 h dans les mêmes
conditions expérimentalesdans leur première bande d'absorption électronique. Les dérivés
carbonylés, dont le spectre est déplacé vers les grandes longueurs d'ondes (voir fig. 1),
absorbent plus de photons que les dérivés non carbonylés; ceci n'affecte cependant pas
les données qualitatives. On observe en effet que, en milieu dégazé, tous les composés
sont photolyses en produits qui absorbent dans le visible, à l'exception de II7 qui est un
dimère P-O-4 réduit. En solution aérée, tous les dimères jaunissent. Les transformations
photochimiques ont été suivies par absorption ultraviolette et des spectres typiques des
séries P-O-4, a-O-4 et II9 ont été représentés respectivementfigures 2, 3 et 4.
DISCUSSION.
—
1. Composés P-O-4.
—
Dans le « Pyrex », II7 reste stable au rayonne-
ment lumineuxdans nos conditions expérimentales, à condition que le milieu soit rigoureu-
sement dégazé; ce résultat est conforme à ceux annoncés par d'autres auteurs [4]. En
revanche, le jaunissement de II7 en présence d'oxygène doit pouvoir s'interpréter par
une oxydation photoinduite en II6, comme cela a été observé pour la transformation
d'hydrocarbures aromatiques méthylés en aldéhydes [9]. Le composé II6 est alors capable
de subir une scission homolytique sur le carbone en a du carbonyle [4], et les radicaux
formés peuvent évoluer de diverses manières, en particulier être interceptés par l'oxygène
moléculaire pour conduire à des quinones [10] (schéma 2). L'addition d'acide chlorhydri-
que produit un effet hypsochrome comme attendu [11]. L'irradiation directe de II6 en
milieux dégazé et aéré est en accord avec ce raisonnement.
2. Composés a-O-4. — Les dimères du type a-O-4, carbonylés ou non (II1-4), sont
photolyses même en milieu dégazé contrairement à ce qui a été rapporté jusqu'ici pour
les modèles de lignine [4]. Ce type de réaction, appelé photo-Claisen, a été observé pour
divers éthers benzylés [12] et interprété comme résultant d'une scission radicalaire entre
26 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301; Série II, n° 1, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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GÉOMAGNÉTISME.
— Sur l'excitation possible de l'oscillation chandlerienne par les
mouvements à la surface du noyau. Note de Jean-Louis Le Mouël, Correspondant de
l'Académie, Camille Gire et Jacques Hinderer.
GEOMAGNETISM. — The flow at the core mantle boundary as a possible source of excitation of the
Chandler wobble.
The flow of the core fluid at the core-mantle boundary is generally accepted as the primary cause of secular
variation of the geomagneticfield. If this flow is regarded as geostrophic, then the overpressure field which is
associated with the flow can be computed. The overpressure field varies with time in conjunction with the
geomagnetic secular variation field and with the core flow itself We show that the order of magnitude and
geomelry of this overpressure field are sufficienl to aller the products of inertia of the elastic mantle in such a
way as to excite the Chandler wobble.
Fig. 1. —
Courbes d'égale valeur des scalaires poloïdal S (gauche) et toroïdal T (droite) [formule (3)],
Fig. 1. — Curves of equal value ofpoloïdal S (left) and toroidal T (right) scalars [formula (3)].
Fig. 2. —
L'oscillation de Chandlerdu pôle au cours dès années 1965-1970,
Fig. 2. — Chandler wobble of pole during the years 1965-1970.
(les coefficients a et b étant des coefficients numériques), forment une base des vecteurs
géostrophiques. Les termes prépondérants du mouvement u illustré par la figure 1 sont
0°, qui traduit la rotation d'ensemble vers l'ouest du fluide des couches superficielles du
noyau, et V\s. La somme de ces deux mouvements représente les grandes lignes de u.
Mais figurent aussi dans le développement de u, avec des coefficients s\s et sic d'amplitude
non négligeable (de l'Ordre de 0,2.10"4 ms_ 1) les termes V\s et V|c.
Le champ de variation séculaire B varie dans le temps, et donc le mouvement u. En
particulier, après l'impulsion de 1969, l'intensité de B, et donc celle de u calculé comme
il a été dit, a doublé en quelques années [16]. Nous allons examinerl'effet de ces variations
sur le mouvement du pôle.
L'EXCITATION DU TERME DE CHANDLER. — Les mouvements géostrophiques élémentaires
s\sV\s et s\cY\c peuvent aussi s'écrire sous la forme (2) :
classique (k ^0,28), a0 =Q ((K — fc)/K) (I33 —13 i)/Ij j est la fréquence de l'oscillation chan-
dlerienne (a0^27t./435 rd/jour); AI = ÀI13 + iAI23; ¥„ est la fonction d'excitation corres-
pondant aux redistributions de masse. Prenant I33 —111~2,4.1035 kg.m 2 il vient :
soit, avec AIT2~300 N/m2, *¥~l.2.10~ 7 rd. Cette valeur est à comparer à l'amplitude
du terme de Chandler, de l'ordre de 7.10~7rd. Clairement, la fonction d'excitation
correspondant aux déformations subies par le manteau sous l'effet des variations de la
surpression p associée au mouvement géostrophique u est d'un ordre de grandeur tel que
ce mécanisme peut être retenu parmi les candidats à l'excitation de l'oscillation chandle-
rienne, à condition que ces variations aient des composantes suffisamment rapides.
Si, comme il semble [13], l'excitation sismique doit être définitivement écartée, le
mécanisme que nous proposons reste seul en lice avec les mouvements de l'atmosphère,
que beaucoup d'analyses tendent à montrer insuffisant.
Selon S. Daillet [1], l'oscillation de Chandler est beaucoup moins amortie qu'il n'est
généralement admis et l'hypothèse communément admise d'une excitation à spectre
blanc doit être rejetée. On peut alors rechercher une relation directe entre la fonction
d'excitation *FD. telle qu'elle peut être calculée à partir des observations de la variation
séculaire du champ magnétique, et les variations de l'amplitude et de la phase du
mouvement chandlerien. Cette étude nécessite une connaissance plus précise de la varia-
tion séculaire que celle qui est donnée par les modèles. On peut tenter de la mener à
partir des données brutes fournies par les observatoires magnétiques. Néanmoins, les
variations les plus rapides du mouvement u, qui donneraient des variations rapides des
produits d'inertie I;iJ- particulièrement propres à exciter le mouvement du pôle, risquent
d'être difficiles à mettre en évidence par voie magnétique en raison du filtrage opéré par
le manteau conducteur. Ces études seront beaucoup plus faciles à faire quand les satellites
magnétiques fourniront des mesures continues.
Remise le 25 mars 1985.
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Deséchantillons provenant des minéralisations principales du gîte de Trèves, des niveaux dolomitisés
constituantleur enveloppe, ainsi; que de leurs équiyalentslatérauxcalcaires, ont été analysés par des méthodes
de la géochimie organique.
Lesi.ïésultats obtenus montrent que le matériel organique associé aux dolomies et au minerai a subi une
altération. Celle-cipeut être considérée comme contemporaine, et vraisemblablement comme une conséquence,
de circulations de fluides invoquéesdans un précédent travail [1], pour expliquer la dolomitisation et l'évolution
thermique anormale, des constituants organiques figurés contenus dans les dolomies. Cette altération qui se
traduit notamment par la génération de bitumes aux dépens du proto-kérogène au sein et au voisinageimmédiat
des zones minéralisées est très vraisemblablement associée au développement précoce en milieu réducteur de
microorgamsmes responsables du dépôt des sulfures métalliques.
Une première Note sur la géologie du gîte et la pétrographie des particules organiques
associées au gisement Zn-Pb de Trèves a rassemblé les données ayant permis de mettre
en évidence le développement d'une paléo-anomalie thermique nettement circonscrite au
volume dolomitisé qui constitue l'enveloppé des minéralisations [1].La réflectance de la
vitrinite culmine au voisinage des failles situées à l'Est du gîte et diminue progressivement
en direction de l'Ouest. L'origine de cette anomalie peut être attribuée à une (ou des)
phase(s) d'activité hydrothermale durant laquelle (ou lesquelles) des fluides chauds ont
pu se mélanger à des eaux superficielles plus froides, continentales ou marines ([2], [3]),
circulant dans le volume dolomitisé (ou en cours de dolomitisation).
L'étude géochimique, dont sont présentés ici les principaux résultats, a porté sur la
matière organique (M.O.) présente dans les niveaux dolomitisés, minéralisés ou non, ainsi
que dans leurs équivalents latéraux calcaires, afin de tenter d'exploiter l'information
contenue dans les composés organiques sur l'histoire diagénétique du gîte. Le modèle que
constitue le gisement de Trèves permet en effet de comparer des niveaux rigoureusement
équivalents du point de vue stratigraphique mais différant latéralement d'un point de
vue lithologique (calcaires, dolomies, dolomies minéralisées). Ce modèle peut ainsi permet-
tre de. discerner les effets imputables aux différents processus intervenus au cours de
l'histoire du gîte : hydrothermalisme, dépôt du minerai, diagénèse d'enfouissement,
1. MATÉRIEL ET MÉTHODES.
- 163 échantillons provenant de 6 sondages (T14, T11, T12, T23, T21, T7) et
des travaux miniers (quartiers 417, 151, 208, T8, vieux travaux) ont été analysés du point de de leur teneur
vue
en carbone organique et par pyrolyse Rock-Eval (fig. 1).
Parmi ces échantillons, 25 ont été analysés afin de déterminerla composition de leur extrait chloroformique.
Au total, ont été analysés des échantillons des faciès calcaires initiaux (calcarénites, et marnes), des faciès
dolomitisés et des faciès dolomitisés et minéralisés [4].
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. — Localisation des échantillons présentant des faibles valeurs de Tmax. dans une coupe schématique du
gîte Zn-Pb de Trèves.
Fig. 1. — Location of samples with low Tmax values in a schematic cross-section of the Trêves Zn-Pb deposit
area.
Fig. 2. — Corrélation entre les teneurs en hydrocarbures saturés et en produits lourds.
Fig. 2. — Correlation between alkanes and NSO compounds.
PLANCHE I/PLATE I BERNARD GAUTHIER
Fig. 2
transformation in situ d'un kérogène en bitumes ne résultant pas dans cette série d'une
évolution diagénétique consécutive à son enfouissement ([1], [5]) doit être envisagée
comme le résultat d'un processus d'altération.
Au total, il apparaît que la M.O. des niveaux ayant subi des processus de dolomitisation
et de minéralisation a été altérée (baisse des teneurs en carbone organique dans des
niveaux dolomitiques, présence de composés « fulviques », transformation du kérogène
en bitumes). Cette altération apparemment oxydative, semble contemporaine de la circu-
laire des fluides (hydrothermaux et phréatiques) dolomitisants [1] et s'est vraisemblable-
ment développée sous l'effet d'une biodégradation en milieu réducteur ([5], [11]).
2.2. Mise en évidence de la diagenèse des composés organiques sous l'effet de l'enfouisse-
ment. —
A. Pyrolyse Rock-Eval. —
Les valeurs de 1H, 10 et Tmax obtenues au cours de
la pyrolyse des échantillons calcaires [5] confirment un état diagénétique compatible avec
les valeurs de PR. mesurées dans ces mêmes niveaux [1], c'est-à-dire, correspondant au
début de la fenêtre à huile.
B. Composition de l'extrait chloroformique dans les divers faciès lithologiques. — L'im-
portance relative de la fraction organique bitumineuse des dolomies (minéralisées ou non)
évoquée ci-dessus, se traduit dans la composition des extraits chloroformiques, par une
plus forte proportion de produits lourds dans les dolomies que dans les calcaires (dol. :
60,6 + 4,8%, calc. : 54,0 + 5,8%). A l'inverse, les hydrocarbures saturés sont relativement
plus abondants dans les calcaires que dans les dolomies (dol. : 17,3 + 3,3%; calc. :
28,5 + 5,3%). Les teneurs en hydrocarbures aromatiques dans les extraits de ces deux
types de roches ne sont pas significativement différentes (dol. : 22, 1+6,2%, calc. :
17,5 + 5,4%). La représentation des teneurs en alcanes et en produits lourds dans la
figure 2, met en évidence la proportionalité propre à chaque faciès lithologique, calcaire
ou dolomitique, qui semble exister entre ces deux familles de composés. Dans les dolomies
(éventuellementminéralisées), la proportionalité directe qui apparaît entre ces deux types
de produits permet de penser que les n-alcanes proviennent directement des produits
lourds par diagenèse thermique; ces derniers semblant seuls aptes à générer des quantités
importantes d'hydrocarbures dans des sédiments qui sont parfois totalement dépourvus
de kérogène. Dans les calcaires, la droite de corrélation ne passe pas par l'origine, et
l'on peut donc penser que les alcanes résultent de l'évolution diagénétique conjointe du
kérogène et des bitumes présents dans ces roches.
C. Analyse des hydrocarbures saturés. —
La distribution des n-alcanes dans les diffé-
rents échantillons étudiés traduit essentiellement l'importance relative des constituants
d'origine marine (mode en C20-C22) et/ou continentale (mode en C28-C29) dans la
fraction organique. Ces résultats qui apparaissent en parfait accord avec les données
sédimentologiques [9] n'apparaissent en aucune façon avoir été altérés par les processus
qui ont affectés le volume dolomitisé. Cette observation, jointe au fait que certains
chromatogrammes présentent encore une distribution irrégulière (n-alcanes à longueur de
chaîne « paire », plus abondants que les n-alcanes à longueur de chaîne « impaire »)
indique que tous ces échantillons ont atteint un stade d'évolution correspondant au début
de la fenêtre à huile; ce qui est parfaitement compatible avec la profondeur d'enfouisse-
ment atteinte par la série ainsi qu'avec la valeur des P. R. des calcaires [5].
Par ailleurs, les valeurs inférieures à 1 du rapport des quantités des hydrocarbures
isoprénoïdes(phytane/pristane), observées dans les calcaires, reflètent le caractère oxygéné
du milieu de dépôt de ces formations [10]. A l'opposé, les valeurs de ce rapport supérieures
38 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985
ces au sein de ces roches [1]. Celles-ci ont pu s'établir au moment de la dolomitisation,
expliquant leur contenu en fer (II) [3].
3. CONCLUSIONS. — Les résultats de l'analyse pétrographique de la M.O. du gîte de
Trêves [1] ont permis de mettre en évidence l'occurence d'(au moins) un épisode hydrother-
mal au cours de son histoire. La stricte limitation, de la zone d'anomalie thermique au
volume dolomitisé suggère l'existence de relations étroites entre hydrothermalisme et
dolomitisation(s). Les résultats fournis par la géochimie organique viennent compléter ce
schéma en mettant en évidence des marques d'une altération du contenu organique des
dolomies. Ce processus qui s'est vraisemblablement exercé aux dépens du kérogène des
calcarénites originelles se traduit notamment par la présence de composés acido-solubles,
de faible poids moléculaire, ainsi que de bitumes.
La distribution des n-alcanes des calcaires et des dolomies semble indiquer que ces
composés proviennent du craquage des bitumes et/ou du kérogène, sous l'influence de la
seule diagenèse d'enfouissement. Le processus d'altération de la M.O. se serait donc
produit précocement dans l'histoire du gîte.
Au total, les circulations de fluides chauds, mises en évidence par les PR., éventuelle-
ment mélangés à des eaux de nappe froides ([1], [2]) paraissent pouvoir expliquer trois des
phénomènes évoqués tout au long de cette étude : dolomitisation(s),évolution (thermique)
anormale et altération de la M.O., et même, dépôt des minéralisations principales [5].
Cependant, l'intrication des marques que ces divers processus ont respectivement laissées
dans l'enveloppe du gîte de Trêves empêche de déterminer la part qu'ils ont réellement
prise dans la genèse de ce dernier. Afin de tenter de préciser ce point, il convient d'étudier
d'autres sites géologiquement comparables où tous ces processus ne se sont pas produits
ou, à tout le moins, pas avec une extension comparable. C'est le but des études entreprises
sur les sites peu ou pas minéralisés de Lanuéjols et de Florac. D'autres travaux en cours
permettent de confirmer l'origine microbiologique de l'altération (oxydative) du stock
organique du volume dolomitisé et d'envisager une relation de cause à effet entre cette
altération et le dépôt du minerai [11].
Remise le 25 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] B. GAUTHIER, J. R. DISNAR, J. C. MACQUAR et J. TRICHET, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p.
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[2] J. C. MACQUAR et P. LAGNY, Mineral Deposita, 16, 1981, p. 283-307.
[3] P. LAGNY, P. LECOLLE et J. C. MACQUAR, Bull. B.R.G.M., II, 4, 1980/1981, p. 223-256.
[4] La S. M.M. Penarroya a permis et facilité l'échantillonnage en laissant à notre disposition tous ses
sondages et documents sur le gîte.
[5] B. GAUTHIER et J. R. DISNAR, Rapport B.R.G.M. 84 SGN 166 GMX, 1984, 46 p.
[6] B. GAUTHIER, D.E.A., Université d'Orléans, 1982, 71p.
[7] A. BACH, Thèse 3e cycle, I.N.P. de Louvain, 1980, 103 p.
[8] J. ESPITALIE, J. C. LAPORTE, M. MADEC, F. MARQUIS, P. LEPLAT, J. POULET et A. BOUTEFEU, Rev.
I.F.P., 32, 1, 1977, p. 23-42.
[9] B. TISSOT, P. PELET, J. ROUCACHE et A. COMBAZ, Adv. in Org. Geochem., 1975, R. CAMPOS et J. GONI
éd., Enadimsa, Madrid, p. 117-156.
[10] B. M. DIDYK, B. R. T. SIMONET, S. C. BRASSEL et G. EGLINTON, Nature, 272, 1978, p. 216-222.
[11] B. GAUTHIER, Thèse 3e cycle, Université d'Orléans, 1984, 219 p.
Le dosage isotopique du rapport D/H des inclusions fluides piégées par la sphalérite et la dolomie nous a
permis de rattacher la minéralisation KII, qui remplit les géodes et les fractures dans la minéralisation karstique
KI, a la minéralisation hydrothermale F, qui se trouve dans les fissures autour des karsts. Ces événements
hydrothermaux ont apporté une importante contribution à l'enrichissementdu district des Malines.
Le district des Malines est situé à 45 km au Nord-Ouest de Montpellier. Il est l'un des
plus importants gisements de Pb-Zn d'Europe [1]. La minéralisation sous-inconformité
fim Paléozoïque (fig. 1) qui forme 50 % de la minéralisation économique a été divisée
en quatre principaux types de minéralisationplus un nombre d'événementstardifs d'impor-
tance métallogénique mineure ([1] à [4]). Cependant, rétablissement des rapports entre
les minéralisations KII et F a été rendu difficile par, principalement, le manque de
structures géométriques telles que les relations entre les fissures entrecroisées, etc. Cette
Note propose que les minéralisations KII et F sont équivalentes puisque ce sont deux
manifestations différentes du même phénomène hydrothermal.
La classification de la minéralisation est basée, en grande partie, sur les travaux de
Verraes ([2], [3]) et d'autres auteurs ([1], [4], [5]). Mais on note que l'on n'a pas retenu
les définitions, donc ni la notation proposées par Verraes ([2], [3]), car elles ne sont pas
simplement descriptives.
LA MINÉRALISATION: K (fig. 1). — Il s'agit de l'ensemble de remplissage des karsts. Ce
remplissage karstique est subdivisé en deux types : KI et KII.
(a) Le type KI. ~45 % de la minéralisation soùs-inconformité [3], correspond à la
minéralisation du remplissage bréchique ou sédimenté des cavités créées à la suite de la
karstification posthercynienne. La minérahsation KI et sa gangne (essentiellement de
dolomie et de quartz) ont subi une diagenèse précoce (recristallisation, slumping,...).
(b) Le type KII, ~30% de la minéralisation sous-inconformité[3], qui s'est déposé
dans les géodes et les fissures de ces mêmes karsts est donc postérieur à la minéralisation
KI. Il s'agit de cristaux millimétriques, plus clairs que ceux de la minéralisation KI, qui
se sont déposés parfois sous forme de nodules. Ils sont accompagnés par des cristaux de
quartz et de dolomie recristallisés,
LA MINÉRALISATIONF. — Il s'agit du remplissage des fissures de la dolomie cambrienne
par de la sphalérite claire, de la galène et de la pyrite en inclusions. Ces deux sulfures
dominants (ZnS, PbS) sont de type colloforme, en encroûtement, et ayant souvent l'aspect
de doigt de gant. D'une façon générale, ces sulfures sont déposés en bandes de 0,3 à
3 mm d'épaisseur qui tapissent les parois des fractures. On note souvent la présence d'un
Fig. 1 Fig. 2
Fig. 1. Coupe généralisée d'une partie de la série stratigraphique des Malines et localisations schématiques
-
de la minéralisation primaire (les minéralisations stratoïdes du substratum cambrien), et des minéralisations
karstiques (KI, KII) et fissurale(F).
Fig. 1. — Generalized partial stratigraphie column Malines district and schematic location of the syngenetic
Cambrian mineralisation, and the karstic (KI, KII) and fissure (F) mineralisations.
Fig. 2. — Répartition de la composition isotopique de l'hydrogène (5D) des inclusions fluides en fonction
des différentes générations des minéraux. La gamme du 8D des eaux de formation et du 5D des eaux
météoriques actuelles des Malines est donnée comme référence.
Fig. 2. Hydrogen isotope composition (SD) of fluid inclusions from different generations of minerals. The
—
range of 5D values for formation waters and the present meteoric water composition are given for reference.
TABLEAU
inclusions fluides dans la sphalèrite de la minéralisation KII ont rendu impossible les
mesurés microthermométriques. Néanmoins, le rapport D/H des fluides de la sphalérite
du type KII a été déterminé. De même, les rapports isotopiques de l'hydrogène de la
rninéralisation F ont-ils été déterminés. Un grand nombre d'écrasements ont été également
faits sur la minéralisation KI et sa gangue, mais ils n'ont jamais révélé de traces de
fluides.
Les échantillons utilisés pour les études isotopiques, qui proviennent des quartiers de
Florence, Montdardier et Sanguinède, ont été découpés en baguettes et introduits dans
un tube d'acier inoxydable préchauffé [5]. Les dolomies ont été préchauffées sous vide à
80°C pendant 24 h alors que la sphalérite a été chauffée à 40°C durant 36 h. On remarque
que chacun des échantillons étudiés a piégé, presqu'exclusivement, une seule génération
d'inclusions fluides. La composition isotopique de l'hydrogène des eaux libérées pendant
l'écrasement a été déterminée par les méthodes classiques et est exprimée en S °/00 par
rapport au standard SMOW.
Dans: la figure 2 les données sont rassemblées par paragenèse et sont comparées avec
la gamme des ôD pour les eaux de formation ([8], [9]) et les eaux météoriques actuelles.
On remarque nettement trois groupes de valeurs pour 8D : la dolomie rouge qui est
antérieure à la minéralisation F a un 5 ~—13 °/00, la sphalérite dé la minéralisation F,
la dolomie blanche et la minéralisation KII (que ce soit pour la dolomie ou pour la
sphalérite); ont un S ~—30 °/o0 et enfin la dolomie filonienne et vacuolaire (qui sont
postérieures à la phase F mais antérieures aux phénomènes tardifs) ont un S~ — 40 °/00.
On note que selon des critères descriptifs (chronologie des fractures), la dolomie blanche
est légèrement antérieure ou cogénétique à la minéralisation F.
La composition isotopique de l'hydrogène est en général dépendante de l'origine du
fluide ([10], [11]). Puisque les SD des événements 2, 3 et 4 (fig, 2) sont similaires/ on
peut suggérer que durant cette période de genèse le district des Malines a été envahi par
un seul type de fluide qui reste toujours dominant et qui a fait précipiter la dolomie
blanche et les minéralisations KII et F. En plus, on constate (fig. 2) que le SD a diminué
42 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] F. FOGLIERINI, A. J. BERNARD,et G. VERRAES, 26e C.G.I. Gisements français, fasc. E5, 1980, 56 p.
[2] G. VERRAES, Mém. C.E.R.G.H., Montpellier, 17, 1969, 269 p.
[3] G. VERRAES, Thèse doct. État, Université du Languedoc, Montpellier, 1983, 591 p.
[4] H. LACERDA et A. J. BERNARD, Mineral. Deposita, 19, 1984, p. 152-157,
[5] A. CHAREF, doct. spéc, I.N.P.L., Nancy, 1983, 285 p.
[6] A. CHAREF et S. M. F. SHEPPARD, Terra Cognita, 3, 1983, p. 171-172.
[7] A. CHAREF et S. M. F. SHEPPARD (en préparation).
[8] R. N. CLAYTON, I. FRIEDMAN, D. L. GRAF, T. K. MAYEDA, W. F. MÈENTS et N. F. SHIMP, J. Geophys.
Res., 71, 1966, p. 3869-3882.
[9] S.M. F. SHEPPARD, dans Thermalphenomenain sedimentarybasins, B. DURAND éd., 41, 1984, p. 301-317.
[10] S. M. F. SHEPPARD, dans Volcanic processes in ore genesis, Inst. Min. Mettalu. Geol. Society, London,
p. 25-41.
[11] H. P. TAYLOR Jr, dans Geochemistry of hydrothermal ore deposits, 2nd edition, H. L. BARNES éd., 1979,
p. 236-277.
L'analyse sédimentologique des séquences du Cambrien inférieur et moyen (p. p.) impliquées dans les nappes
du versant sud de la Montagne Noire (Minervois et Pardailhan) permet de définir quatre coupures sédimentaires
majeures. Certaines d'entre elles sont probablement;synchrones des principales discontinuités reconnues dans
les écailles des monts de l'Est de Lacaune (unité de Brusque, flanc nord de la Montagne Noire).
GEOLOGY. — Comparison between sedimentary evolution of the lower and middle (p.p.) cambrian
sequences in the southern and northérn slopes of the Montagne Noire (Massif Central, France).
The sedimentological analysis ofthe Lower and Middle (p. p.) Cambrian sequences in the southern slope of the
Montagne Noire lead to the recognition, offour main sedimentarydiscontinuities: Some of them are considered
to be synchronous with the major sedimentary boundaries of the northern sequences (Brusque unit).
matériel essentiellementhomogène (terme A de la séquence élémentaire). Le membre moyen s'achève par des
bancs calcaréo-dolomitiquesplus massifs (« silico-dolomitique » Auct.).
Membre supérieur. — La partie sommitalede la Formation de la Clamoux présente selon l'aire paléogéographi-
que considérée de notables variations sédimentologiques. Régionalement, la base de cette unité (3 à 15 m)
correspond à des calcaires bleu-hoir et/ou des dolomies fines alternant régulièrement avec des petites sombres
(« calcaires à Ferralsia » Auct.). Ceux-ci passent brutalement vers le haut à une puissante barre de calcaires
blancs (10 à 40 m), purs, homogènes, affectés par une dolomitisation diagénétique (faciès « dolomie grise »
[5]).
IV. Formation de Barroubio. — Les dépôts rythmiques de calcaires/pélites à faciès « calcaires noduleux »
(pseudo-griottes) et/ou de « calcaires lités » (« premier niveau rouge » Auct.) définissant la base de la Formation
de Barroubio (Membre de Ferrais) surmontent l'unité calcaire précédente. Vers le haut, la proportion de
lentilles calcaires décroît rapidement et ces dépôts mixtes (« Schistes troués » Auct.) passent à une séquence
exclusivementdétritique (« Schistes verts non troués ou secs » Auct.) par l'intermédiaire d'un niveau repère de
pélites violacées à nodules carbonatées (« deuxième niveau rouge » Auct.). Au sommet, des lentilles gréseuses
annoncent les dépôts plus grossiers de grès-quartzites qui précèdent immédiatement le membre supérieur de la
Formation de Barroubio.
Les coupures sédimentaires majeures dans la séquence du Cambrien inférieur et moyen
(p. p.) sont au nombre de quatre :
—
La première, à la limite des Formations de l'Orbiel et de la Clamoux, correspond
au passage calcaires/dolomies que soulignent un horizon détritique et localement des
figures paléokarstiques ([2], [3]);
—
La seconde coupure est caractérisée par la réapparition de dépôts détritiques après
un épisode uniquement carbonate (membre inférieur de la Formation de la Clamoux);
l'horizon repère argilo-calcaire situé à la limite entre les membres inférieur et moyen de
cette dernière traduit une brusque variation bathymétrique négative, liée probablement à
des mouvements tectoniques en régime distensif.
—
La troisième coupure, à la partie haute de la Formation de la Clamoux, correspond
à la limite entre le membre moyen et le membre supérieur. Celle-ci, soulignée localement
par des figures paléokarstiques, correspond à la transition entre des dolomies de sabkha
(milieu aride) et des calcaires déposés dans un environnement probablement plus
humide [5].
—
La quatrième et dernière coupure correspond à la généralisation des dépôts détriti-
ques à l'ensemble du versant sud; les dépôts, d'abord rythmiques calcaires/pélites, devien-
nent rapidement exclusivement détritiques (Formation de Barroubio).
B. APERÇU SUR LES SÉQUENCES DU VERSANT NORD DE LA MONTAGNENOIRE (UNITÉ DE BRUS-
QUE).
—
M. Donnot et Guérangé [9], à partir de l'analyse géologique détaillée de l'unité
de Brusque, définissent un cadre lithostratigraphique précis du Cambrien inférieur et
moyen des écailles des monts à l'Est de Lacaune. D'après ces auteurs, le Cambrien
inférieur débute par une puissante série terrigène, assimilable à la « série schisto-gréseuse
de Marcory » (Cambrien inférieur I). Vers le sommet apparaissent progressivement des
niveaux carbonates, alternant plus ou moins régulièrement avec des horizons pélito-
gréseux (alternances gréso-carbonatées K1_2) dans lesquelles se développe un important
volcanisme ([9], [10]). Une masse de carbonates (K2 a) de 300 à 400 m d'épaisseur succède
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Corrélations lithostratigraphiques proposées entre les séquences des versants sud et nord de la Montagne
Noire, (a) (2) pélites à nodules calcaires; (1) calcaires noduleux et/ou lités. (b) (2) calcaires; (1) dolomies
précoces, (ç) (2) dolomies diagénétiques; (1) calcaires massifs homogènes, (d) Pélites et silts gréseux, (e) grès
fins. 1 à 4, corrélations sédimentologiquesproposées.
Lithostratigraphic correlations between southern and northern sequences of Montagne Noire, (a) (2) shales with
calcareous nodules; (1) nodular and/or layered limestones: (b) (2) limestones; (1) early dolostones. (c)
(2) diagenetic dolostones; (1) massive homogenous limestones. (d) shales and siltstones. (e) fine-grained
sandstones. 1 to 4, assumed sedimentological correlations.
t
C.R. Acad. Sc. Paris, 301, Série II, n° 1,1985 47
aux alternances; elle est constituée de dolomies précoces qui peuvent passer latéralement
à des calcaires. La sédimentation change brutalement par la suite. La série schistocalcaire
ou « série noire » (K2b), qui surmonte en concordance les carbonates massifs (« Grands
carbonates » Auct,), est subdivisée en deux unités lithostratigraphiquesdistinctes :
—
K2 b1, débutant par quelques bancs de grès micacés passant rapidement à des
pélites noires à nodules phosphatés;
— K2b2, constituée de calcaires gris-bleu foncé en bancs décimétriques et à interlits
argileux noirs, passant vers le haut à des bancs plus massifs, essentiellement constitués
de dolomies précoces [9] p. 344. Surmontant cette série, vient l'ensemble dit des « schistes
verts », d'âge en grande partie Cambrien moyen [15]. Elle consiste en des pélites calcareu-
Schistes
ses (40-50 m) passant brutalement vers le haut à des dépôts détritiques francs («
verts secs ») par l'intermédiaire d'un niveau repère violacé à nodules calcaires. Des lentilles
gréseuses apparaissent sommitalement, annonçant les grès-quartzites qui couronnent la
séquence.
C. ESSAI DE CORRÉLATIONENTRE LES VERSANTS SUD ET NORD DE LA MONTAGNENOIRE (pl. I).
—
Dans l'unité de Brusque, la première discontinuité, correspondant au passage calcairés/-
dolomies, n'est pas reconnue. La seconde coupure se traduirait dans l'unité de Brusque
par le passage brutal entré les " grands carbonates » (K2 a) et les sédiments argileux de
la « série noire » (K2 b). Les corrélations peuvent être plus précises.
L'horizon K2 b1, à matériel détritique prédominant dans cette unité, correspondrait
—
à la partie inférieure et médiane du membre moyen de la Formation de la Clamoux
(« Schisto-dolomitique 1 et 2 » Auct.), constituée d'une alternance pélites noires/dolomies.
— L'horizon K2b2, à prédominance carbonatée, correspondrait à la partie sommitale
du membre moyen de Formation de la Clamoux, également constituée de bancs calcaréo-
dolomitiques massifs (« Silico-dolomitique» Auct.). Dans cette hypothèse, l'évolution
locale vers des dolomies, mise en évidence au sommet de cet horizon dans le secteur
oriental de l'unité de Brusque [9], apparaît en accord avec le caractère régressif de
l'évolutionsédimentaire reconnue dans le niveau stratigraphique présumé lui correspondre
dans le versant sud (« Silico-dolomitique» Auct).
—
L'évolution postérieure des deux domaines, correspondant aux assises de passage
entre Cambrien inférieur et moyen, est plus complexe et les corrélations envisagées ci-après
devront être précisées ultérieurement. L'horizon K2_ 3 de l'unité nord correspondrait ainsi
globalement au membre supérieur de la Formation de la Clamoux et aux dépôts mixtes
de la base du Membre de Ferrais (Formation de Barroubio). En outre, le passage
aux sédiments uniquement terrigènes paraît s'effectuer dans les deux domaines par
l'intermédiaire d'un niveau repère violacé de pélites à nodules calcaires (in [9], p, 314).
Dans les deux cas également, des grès-quartzites massifs couronnent la séquence.
D. CONCLUSIONS. — Les archéocyathes situés à la base de l'horizon K2b2 (carrière de
Cambias) du versant nord indiquent un âge botomien [8], c'est-à-dire la moitié supérieure
du Cambrien inférieur. En conséquence, la partie supérieure du membre moyen de la
Formation de la Clamoux serait aussi d'âge botomien. En outre, du fait que la partie
supérieure de la Formation de l'Orbiel est datée par les archéocyathes comme également
d'âge botomien ([8], [13]), les termes intermédiaires (membres inférieur et moyen de la
Formation de la Clamoux) appartiendraientà ce même étage. Dans ce schéma, la limite
entre Cambrien inférieur et moyen doit nécessairement se situer au sein de l'unité
carbonatée sommitale s. 1. (membre supérieur de la Formation de la Clamoux, plus
extrême base du Membre de Ferrais), la faune de trilobites située à la base de l'unité
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985
dite des « schistes troués » indiquant un âge Cambrien moyen mais non basai [6]. Cette
constatation n'apparaît pas contradictoire avec les travaux de R. Courtessole [6] et de
R. Courtessole, H. et G. Termier [7] qui placent la limite entre Cambrien inférieur et
moyen à la base de l'unité calcaire sommitale, les « Calcaires à Ferralsia » représentant
le Cambrien inférieur terminal. Cependant, comme le souligne Courtessole ([6], p. 95-96),
cette hypothèse a été proposée uniquement à partir de l'analyse lithologique. Plusieurs
arguments d'ordre sédimentologiqueet biostratigraphique nous semblent militer en faveur
de l'âge Cambrien inférieur terminal, « Toyonien » [14], de l'unité sommitale de la
Formation de la Clamoux, la limite entre Cambrien inférieur et moyen se situant ainsi
entre cette formation et le Membre de Ferrais sus-jacent (Formation de Barroubio). En
particulier, les corrélations Montagne Noire/Sardaigne, menées parallèlement, conduisent
à considérer l'unité carbonatée sommitale (« Calcaires blancs » Auct.) comme l'équivalent
de la partie haute du calcaire Céroïde (« Metallifero » Auct.) [5], d'âge Toyonien inférieur
à moyen [11].
Cette limite, dans l'unité de Brusque, reste imprécise et Se situe au sein de l'horizon de
transition judicieusement dénommé K2_3 par M. Donnot et B. Guérangé [9],
La meilleure définition de la limite Cambrien inférieur-Cambrien moyen en Montagne
Noire va permettre de mieux cerner la position stratigraphique des minéralisations
plombo-zincifères dont les plus importantes sont associées aux horizons de transition
K2_3. Il deviendra également possible de comparer la situation métallogénique de ce
segment hercynien à celle de la Sardaigne sud-occidentale (Iglesiente et Sulçis) où la
quasi-totalité des concentrations économiques se situent précisément au passage Cambrien
inférieur et moyen [4].
Cette étude a été réalisée grâce à l'appui financier de la C.E.E. (Contrat MSM 128 F-RS 1983/1985).
Remise le 25 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le cas du glissement simple;(e^—b= 0) est maintenant bien établi ([1], [7], [8]). Le cas
isoaire (b = 0) a été traité en champ homogène et stationnaire [9] et dans le cas des zones
de cisaillement ([10], [11]).
La variation d'aire influe sur l'intensité de la déformation mais non sur l'orientation
des directions principales (qui régissent les structures induites). Le cas de la déformation
monoaxiale, orientée selon y, est caractérisé par b=—2e1, donc par une vitesse de
transformation ST\ qui s'exprime dans (xi) par :
(3)
(4)
(c)
Fig. 2. — Zone centrale homogène d'un cisaillement hétérogène anisoaire : caractéristiques du champ de
déformation finie D' (cas dextre). (a) Orientation 0M en fonction de l'intensité R de D', pour diverses
valeurs de la variation d'aire À; (b) Orientation 0M de D' en fonction de la variation d'aire A pour diverses
valeurs de d; (c) Intensité R de D' en fonction de la variation d'aire A pour diversesvaleurs de d.
Fig. 2. — Central zone of homogeneous strain: characteristics of the finite strain field (xT>0). (a) Variation of
the orientation 0M with increasingR for several values of the area change A; (b) Variation of the orientation
0M with increasing area change A for several values of d; (c) Variation of R with increasing area change A
for several values of d.
principale majeure). Ce champ est représenté par deux groupes de courbes :
(a) Dans toute la zone, les enveloppes des directions principales majeures (auxquelles
sont assimilées les schistosités) et mineures (parfois assimilées aux fentes extensives) sont
identiques géométriquement au cas isoaire [10]. Elles sont représentées dans le cas de la
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
of
de plus en échelons au
Des corrélations avec révolution de l'accident Aqaba-Mer Morte et de la Mer Rouge sont proposées.
Gulf
TECTONICS.
Preliminary
-
structural investigations on the Esh Mellaha Horst (West of the Gulf) show permanent effects of a
Evidence for syn-rifting (miocene) and post-rifting (pliocene)
Suez.
right-lateral slip along the
au
(pilocène).
l'existence d'une obliquité de l'extension
long
de
au
cours la phase de rifting proprement dite
(miocène) et mettent en évidence une phase compressive et décrochante dextre post-rift
L'Esh Mellaha
d'une
correspond
grande faille
à la
à
partie
regard
est
est
surélevé
et à rejet
d'un
kilometrique.
bloc légèrement
On peut
basculé.
suivre
Le
cette
socle
faille
affleure
sur
ainsi
près
tout
de 100 km
entre le plateau d'Abu Shar au Sud-Est je le Gebel.Gharamul au Nord-Ouest, suivant une direction générale
(fig. 1b)
faille
N 145 interrompue par deux tronçons sensiblement nord-sud qui ressortent bien sur les images Landsat
1.LES
FAILLESSYNSEDIMENTAIRES
SYNCHRONES
DU
RIFTING
(fig.
(MIOCENE)
tectoniqueetsédimentation
pendant
lerifting
miocène
sont la
remarqueblement
obsevables
lelong
de
1) Les relations entre
d'Esh Mellelaha, en particulier dans une coupe située au SuddeWali Bali ( fig. 1 c). La description de cette
coupe sous l'angle sédimentologique vient d'être publiée par A. El Haddad et coll.[6] : sur le socle surélevé
du horst (plate-forme) reposent des calcaires bioclasiques et pour partie récifaux (Miocène moyen). Le relief
de faille (talus dont le pendage varie entre 50 et 75° est encroûte par des stromatolithes algaires synchrones
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. — a, rôle des accidents N 0 à N20 dans la morphologie générale du Golfe.de Suez; b, tracé général de
la faille d'Esh Mellaha; c, coupe de la faille d'Esh Mellaha au Sud de Wadi Bali; montrant le dispositif
tectono-sédimentaire; d, tracé en baïonnette de la faille d'Esh Mellaha au Nord du Wali Bali.
Fig, 1. — a, Map showing relative position of the main N 0 N 20 faults and the general morphology of the Gulf
of Suez; b, Map of the general sketching of the Esh Mellaha fault; c. Lithologie section crossing the Esh
Mellaha fault; c, Lithologic section crossing the Esh Mellaha fault south to the Wadi Bali and showing the
close relationship of structure and sédimentation; d, Tracing-of the "baïonnette" line of the Esh Mellaha fault
north to the Wadi Bali.
Fig. 2: — Le dispositif, des «plis en échelon » le long de l'accident d'Esh Mellaha dans la région du Wadi
Dara.
Fig. 2. — Map indicating the "en échelon" folds along the Esh Mellaha fault in the area of theWadi Dara.
PLANCHE I/PLATE I PATRICK GIGOT
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985 57
évaporites sont couronnées par un banc calcaire lacustre au-dessus duquel on trouve les conglomérats du
Pliocène inférieur. On observe plus loin les formations détritiques pliopléistocènes.
Les plis en échelons s'organisent le long de la flexure d'Esh Mellaha et affectent tous les termes de la série
de la formation de Raha aux conglomérats du Pliocène inférieur inclus. Ils n'affectent ni le socle, ni les Grès
de Nubie qui, restant solidaires du socle, se comportent vis-à-vis de la déformation plicative comme un
tégument au sens alpin [8]. Une disharmonie principale se localise donc au niveau des premières intercalations
argileuses de la formation de Raha. Un second niveau de disharmonie est constitué par la série des évaporites
miocènes. Le Pliocène inférieur est plissé suivant un style identique aux termes sous-jacents, mais de manière
indépendante. Le Plio-pléistocènepar contre ne participe pas, ici du moins, aux structures plicatives.
Les axes des plis, observés ou construits ( fig. 2) se répartissent de N 90 à N 130, avec des plongements
axiaux de 0 à 30e vers l'Est qui s'accentuent à proximité de la flexure d'Esh Mellaha. Les plis sont sensiblement
symétriques, les pendages des couches pouvant dépasser 60°. Une belle schistosité de fracture verticale se localise
dans les charnières, conformément à l'axe des plis. On observe localement dans les flancs des replis d'entraîne-
ment métriques.
Ce système plicatif compressifcaractéristique,plis en échelons et structures associées, n'avait jamais été signalé
jusqu'alors sur les marges du Golfe de Suez : il faut noter qu'il ne peut pas être confondu avec les synformes
associées aux déformations souples de la couverture sédimentaire le long des faibles normales et figurées, en
grand nombre dans les schémas structuraux existants ([3], [4]).
Ce dispositif montre clairement qu'une phase compressée se réalise au cours du Pliocènesuivant une direction
de raccourcissementsubméridienne.Au cours de cette phase compressivel'accident préexistant d'Esh Mellaha,
faille normale du flexure pendant le Miocène, et discontinuité majeure du socle, joue donc en décrochement
dextre.
Miocène continental à la bordure occidentale du Golfe d'Aqaba ainsi que celles qui
apparaissent au sein du graben de la Mer Morte [9].
Il faut noter enfin dans cette évolution la permanence au cours du Néogène de la
tendance au coulissage dextre le long du Golfe de Suez considéré, à partir des données
gravimétriques [12], comme une des principales zones de coulissage du Nord de l'Egypte.
Remise le 18 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. ANGELIERet F. BERGERAT, Système de contrainte et extension intracontinentale, Bull. Centres Rech.
Explor.-Prod. ElfAquitaine;7, n°l; 1983, p. 137-147.
[2] P. Y. CHENET et J. LETOUZEY, Tectonique de la zone comprise entre Abu Durba et Gabel Mezzat (Sinaï,
Egypte) dans le contexte de l'évolution du Rift du Suez, Bull. Centres Rech. Explor.-Prod. Elf Aquitaine, 7,
n°1, 1983, p, 201-215.
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[4] Z. GARFUNKEL et Y. BARTOV, The tectonics of the Suez rift, Geological Survey of Israël, Bull. n° 71,
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desert, Egypt. first thematic conférence remote sensing of arid and semi-arid lands, Cairo, 1982, p. 1013-1022.
[8] M. LANTEAUME, Contribution à l'étude géologique des Alpes Franco-Italiennes, Mémoire Carte géol
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[9] M- EYAL et coll., The tectonic development of the Western margin of the Guft of Etat (Aqaba) rift,
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[10] A.SHATA, Structural development of the Sinaï peninsula, Egypt. Bull. de l'Institut du Désert d'Egypte,
n°:2, 1956, p. 117-157.
[11] P. GIGOT et coll., Tectoniques superposées extensive et compressive dans la région d'Asyut (Vallée du Nil,
Egypte), 19.85 (à paraître).
[12] S. RlAD, Shear zones in North Egypt interpreted from gravity data, Geophysics, 42, 1977, p. 1207-1214.
de
Nous
Australopithecusafarensis.
l'hominidé avons
examiné
au dents
microscope
électronique
la
surface
des
Lcomparaison
a des en laboratoire permet de
distinguer les marques dues à la mastication de végétaux, lesaltérations chimiques de la fossilisation et enfin ;
Garusi.
l'érosion produite, une fois le fossile mis au jour, par les particules abrasives transportées par le vent.
dental surfaces: microscopic characterisation of surfaces' forming and application to early hominid I
front
Dental microwear of Australopithecus afarensis Garusi I related to experimental studies gives evidence of
plant-food mastication, chemical pitting during fossilization and solid erosive partiele damage after material has
been washed out from sédiments.
—Lors
INTRODUCTION.
produite parl'alimentation
fonctions
etles
de précédentes études nous avons décrit l'usure des dents
paramasticatoires [1]: à [8]), nous cherchons
à présent à identifier l'usure provoquée après la mort par éléments naturels. C'est-à-dire
MATÉRIELET MÉTHODES. - Kohl-Larsen découvrit le 8 février 1939 sur les bancs de la rivière Garusi à
500 m du lac Eyasi. (Tanzanie) un fragment de maxillaire supérieur droit d'Hominidé fossile [9]. Ce dernier,
enveloppé dans des tufs éoliens, porte les deux prémolaires ainsi que les alvéoles de la canine et des incisives:
Outre le demi-maxillaire(Garusi I), Kohl-Larsen découvrit une troisième molaire supérieure (Garusi II) et un
morceau d'occipital(Garsi
fossilesseront ensuite attribués par Senyurek [10], Leakey
III).
Ces Johanson [11],
et White [12] ainsi que par Protsh [13] aux formations de Laetolil datées d'environ 3,7 M.a [14]. Dans les
formations de Laetolil 26 autres fragments d'Hominidé (L.H.I à L.H. 26) ont été recueillis sous la direction de
Mary Leakey ([14]-[15]) ce qui forme le groupe le plus ancien actuellement connu de la lignée humaine. Tous
ces fossiles ont été fracturés avant d'être enseveli: ce qui laisse supposer l'action de Carnivores dans la
états
électronique.
déposition des os et des dents. Dans cette hypothèse, mais aussi dans l'optique d'une recherche sur les
conditions d'environnement,nous
reportons
les de surface,ses dents de Garusi I observés en microscopie
Pour identifier les altérations des dents de Garusi I, une étude expérimentale a été faite sur quatre dents
préhistoriques de l'Age du Bronze, deux dents médiévales et quatre dents actuelles. L'usure a été produite par
projection de grainsde sable et par frottement.
Le sablage, à l'aide de particules de silice de dimensions
comprises entre 50 et 200µm, fait sous une pression,de 4kg par centimètre carréavec un appareil utilisé c'est
eh prothèse dentaire. La projection perpendiculaire puis tangentielle aux specimens, s'est faite à une distance
de 10 cm. Le frottement à faible vitesse a été effectué en premier lieu avec une meulette de caoutchouc,puis
nous avons intercalé entre la meule et la dent des cristaux de calcite dont la dureté est moindre que celle de
l'émail. Enfin dans un tonnelet d'une capacité de 100cl, entraîné à 2,6m/s,nous avons fait tourner deux lots
de trois dents (Age du Bronze, Moyen-Age et actuelle) en milieu aqueux (eau puis eau de mer) auquel nous
ayons secondairement additionné13 g de grains de quartz de dimensions comprises entre 50 et 100 µm.
«
Après les essais les spécimens ont été nettoyés aux ultra-sons et métallisés pour être examinés au microscope
électronique. Les dents de l'Hommidé de Garusi ont été observées a l'aide de négatifs; selon la méthode des
répliqués
[17].
Sciences
la feuille d'acélate (Bioden) et le positif en résine
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 3.01, Série II, n° 1, 1985
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
cristaux de calcite (fig. 4). L'analyse chimique élémentaire de la poudre a donné les
proportions suivantes : Si = 33. P=20 et Ca = 47. Après « 4000 » km la quantité d'apatite
en poudre est donc plus grande que celle de silice. Nous avons ensuite repris l'expérimen-
tation pour « 2 000 » km supplémentaires. L'usure a été alors beaucoup plus rapide
(fig. 8) et s'est essentiellement produite au niveau des bords des dents qui ont été réduites
de moitié. Les grains de quartz ont été émoussés par le parcours de « 4000 » km c'est
pourquoi la plus grande vitesse d'usure lors du deuxième transport ne peut être dû qu'à
l'effet d'une poudre abrasive plus importante sur des tissus dentaires plus vulnérables, la
couche profonde des dents étant moins dure que la couche superficielle [20].
Le dégagement de la gangue des fossiles se fait parfois à l'acide. Cette méthode
s'applique par attaques partielles et lavages fréquents. Nous avons donc pratiqué à
l'acide phosphorique à 30% une série d'applications d'une durée approximative de 60 s
interrompues de lavages à l'eau courante. L'aspect initial de l'attaque de l'émail consiste
en de petits puits irrégulièrementrépartis suivant la zone choisie et suivant les dents. Ces
puits peu profonds (fig. 9) s'élargissent ensuite pour donner des réseaux avant que
n'apparaisse clairement l'extrémité des prismes de l'émail. Si l'on poursuit l'expérience la
limite des prismes ne peut plus être distinguée et il n'est plus possible d'interpréter la
surface.
L'HOMINIDÉ I DE GARUSI. — Les deux prémolaires de Garusi I sont couvertes de puits
dont le diamètre varie de 0,1 à 2 mm (fig. 10). Notre étude expérimentale, tendant à
simuler les manoeuvres utilisées pour nettoyer à l'acide les fossiles encroûtés n'ont pas
reproduit ces puits mais nous avons noté des altérations similaires sur les fossiles de
Laetoli. Comme de plus ces puits sont recouverts de marques érosives que nous démontre-
rons produites lors de la mise au jour du fossile, nous attribuons ces puits à l'action
chimique des sédiments au cours de la fossilisation.
Nous avons reconnu deux types de surfaces d'érosion par impact. D'une part des zones
d'altération maximale avec accumulation des impacts sur fond d'émail poli au cours de
la vie du sujet (fig. II). D'autre part en périphérie des zones précédentes des surfaces en
« halo ». Cette distribution spaciale appelle un décompte des points d'impact et une
mesure des dimensions des arrachements en relation avec la topographie de la surface
des couronnes dentaires. Contrairement aux puits que nous avons trouvés beaucoup plus
nombreux sur les surfaces occlusales, les impacts intéressent toutes les surfaces à des
degrés comparables. Les particules entraînées par le vent sont de dimensions généralement
comprises entre 50 et 200 nm. Les impacts observés sur la surface des dents de Garusi
ont une longueur moyenne de 13 µm, cette valeur concorde avec l'origine éolienne.
Notons que notre expérimentation pour rendre les effets plus évidents a utilisé une
pression de 4 kg/cm2, valeur bien supérieure à celle du vent, et que dans ce cas la
longueur moyenne des impacts a été de 30 µm (fig. 1). De plus l'examen des dents de
l'Homo sapiens Eyasi I, découvert par Kohl-Larsen non loin de l'Hominidé I de Garusi
en 1935 au lac Eyasi, a montré également de multiples impacts de dimensions compara-
bles. Ces altérations ont donc été faites par les intempéries lors de sa mise au jour peu
de temps avant que le fossile ne soit collecté.
La surface des couronnes telle qu'elle devait être au cours de la vie, c'est-à-dire finement
polie, reste visible entre les impacts ce qui d'après les résultats exoscopiques de notre
présente expérimentation exclut un transport conséquent. Des crénelures sont visibles sur
la cuspide linguale de la première prémolaire, un charriage aurait effacé ces crénelures
(fig. 12). Les crénelures, comparables à celles observées lors d'une précédente étude sur
64 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 1, 1985
les Hominidés de Laetoli [8], sont pourvues de fines stries allant dans la même direction
cequi indique une usure différentielle par frottement des aliments.
CONCLUSION. Après la desarticulation des os tout transport avec frottement usé lés
—
angles enveloppants. De nombreux spécimens de la faune de Laetoli se trouvent ainsi
altérés [14] cependant notre examen au microscope électronique des prémolaires de Garusi
montre qu'il n'existe pas de superposition d'usure de transport aux traces laissées par
l'usage des dents au cours dé la vie. L'usure produite par les aliments a été voilée par le
choc des poussières transportées par le vent une fois le fossile dégagé de ses sédiments
par l'érosion naturelle. Les marques spécifiques de la mastication sont les crénelures et
les canelures dont la signification a été décrite à propos de la mastication des végétaux
[19].
Cette étude comparée accrédite la capacité de conservation satisfaisante des marques
d'usure des surfaces dentaires des fossiles manipulés dans nos laboratoires puisque là
découverte de Garusi I datera bientôt d'un demi siècle. Dans le cas de Garusi I la
micro-analyse fonctionnelle a été rendue difficile par l'érosion post-mortem et les altéra-
tions chimiques dues à la fossilisation. Ces modifications ont perturbé notre analyse des
conditions de vie de l'Hominidé mais nous ont apporté d'utiles précisions puisque l'étude
expérimentale nous a clairement montré quelles avaient été leurs origines.
Nous tenons à exprimer nos remerciements au professeur H. J. Muller-Beck conservateur du matériel pour
son assistance et son soutien et à l'Université de Tubingen, Institut Fur Urgeschichte, R.F.A., pour sa
participation financière.
Remise le 15 avril 1985.
RÉFÉRENCÉS BIBLIOGRAPHIQUES
460-466.
[11] M. D. LEAKEY, in Les plus anciens Hominidés, U.I.S.P.P., C.N.R.S., Paris, 1976, p. 296-313.
[12] D. C. JOHANSON et T. D. WHITE, Science, 203, 1979, p. 321-330. V
[13] R.R..R. PROTSCH, Kohl-Larsen expeditionen, 3, Institut fur Urgochichte der Universität Tübingen,
Tübingen, 1981.
[14] M. D. LEAKEY,R. L. HAY, G. H. CURTIS, R. E. DRAKE,M. K. JACKES et T. D. WHITE, Nature, 262,
1976. p.
[15] T.D. WHITE, Amer. J. Phys.
Anthropol.,
53,
1980,
p.487
-504.
ts
Gambdn et Claude Teissee intée par Michel Combarnous
Nous étudions ici des propriét ères de la base des harmoniques spheriques et des éléments matriciels
de rotation correspondants, en aliser une approche modale des équations, relatives aux quantités
fluctuantes ou statistiques en homogène anisotrope. Dans l'espace physique et dans l'espace de
Fourier, nous proposons en pr une paramétrisation de l'anisotropie par des développements au
même degré. Nous examinons particulièrement le tenseur spectral des corrélations doubles de
vitesse en deux points:
Dans le cas d'une turb omogène axisymétrique, Herring [1] a introduit une
décompositibn du tenseur des corrélations doubles sur la base des polynômes de
Legendre P;°. Pour une an quelconque, par exemple entretenue par un gradient
:
uniforme de vitesse moyen n utilise ici, de façon plus générale, le développement
en harmoniques spheriques s (H.S.).
On considère une grande nie en tout point r de l'espace physique, sa décomposi-
tion au degré N sur la base 8. s'écrit
utilisant les éléments matric rotation [3] conduit à exprimer F sous forme d'un
développementau même de ns l'espace de Fourier :
Fig. 1. — Décomposition en harmoniques spheriques à des degrés croissants de la densité spectrale de l'énergie
e ((k, t)) = 1/2 %i({k, l)) dans le cas d'une solution de distorsion rapide. Q/D=1,00, D.f = 1,00.
Fig. 1. — Spherical harmonies expansion ofthe kinetic energyspectral density
e((k, 1)) = 1/2 <£,,• ((k, f)) at increasing degreesfor rapid distorsion solution 0/0 = 1-0, D .1 = 1.
N, degré de troncature; X, erreur moyenne sur la « sphère » par rapport à la solution exacte;
D, taux de déformation (s-1); £2, taux de rotation (s-1); t, temps (s).
N, truncature degree; X, mean error on the sphere;
D, rate of deformation (s'1); Cl, rate of rotation (s-1); t, time (s).
relie les modes spheriques de Rtj à ceux du tenseur spectral <&y. Au degré 0, on retrouve
en particulier le résultat classique de Batchelor, qui associe l'intégrale de Ry sur la sphère
de rayon r à l'intégrale de <!>, sur la sphère de rayon k. A titre d'exemple, la figure 1
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985 67
construite à l'aide d'un nombre minimal de fonctionsscalaires incluant tous les invariants
de cpy. à savoir :
déviateur complexe :
spectre, de l'hélicité.
L'expression au pôle de Z:
obtenue en prolongeant par continuité la définition du repère local montre que Z n'est
pas en toute rigueur décomposable sur la base des harmoniques sphériques (scalaires).
Seuls les invariants e, |z| et h ne posent à cet égard aucun problème. Cette difficulté
pourra être levée en grande partie en introduisant une fonction complexe T(k) définie de
façon implicite par la relation :
Pour les bas degrés (qui seuls présentent un intérêt pratique), il apparaît que la décomposi-
tion appliquée à T plutôt qu'à Z améliore la représentation de Z, et donc celle de son
module |z|.
En outre, cette représentation du tenseur spectral <Dy permet de situer le degré de
troncature dans la paraméirisation angulaire de Cambon et coll. [6], bien validée pour
les écoulements cisaillés. Cette modélisation prend la forme suivante dans le système e,
Z,h:
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Quand le nombre des systèmes de glissement à l'état critique est supérieur à celui des déformations imposées,
les amplitudes des glissements sont indéterminées, bans une Note précédente, il a été montré que la solution
réelle minimise, pour une petite déformation, le travail des contraintes non imposées. Nous montrons ici que
ce travail est généralement une fonction linéaire des amplitudes des glissements et, de ce fait, ne
présente pas
d'extrémum. Dans le cas où l'on impose toutes les déformationsà un cristal c. f. c. (problème de Taylor) il en
résulte qu'au plus cinq systèmes sont actifs parmi les six ou huit à l'état critique.
CONDENSED MATTER PHYSICS. — The plastic deformation of a single crystal under imposed strains
and stresses. Expression for the work of the non-imposed stresses during the deformation.
When the number of slip Systems at the critical resolved shear stress is greater than the number of imposed
independent strain components, the slip amplitudes are indeterminate. In a previous Note it has been shown that
the actual solution, for a small deformation, minimises the work of the non-imposed stresses. In the present Note
it is shown that this work is, in generail, a linearfunction of the slip amplitudes and therefore does not exhibit an
extremum.
This result is obtained by considering two successive, infinitely close, deformationstates (termed I and II) during
the deformation of a single crystal for which the strain components ea$ are imposed (the corresponding stress
components CT„P are non-imposed). The work increment dT between these two states can be expressed simply in
terms of the variations of the non-imposed stresses daafi [equation (3)]. It is then shown that, to a first Order
approximation,the da^ are linearfunctions of the variations of the generalized Schmid factors dmpf [equation (4)]
and hence of the slip amplitudes A/, with the additional assumption that the work hardening rates, dr{, of the slip
systems are linear in XJ.
f
For the particular case where all five independent strain components are imposed on an c. c. crystal (the
Taylor problem), the present analysis leads to the conclusion that five, at most, of the six Or eight critically
stressed Systems, will be active.
INTRODUCTION. — Dans trois Notes antérieures ([1], [2], [3]) un des auteurs a exposé
deux méthodes générales pour déterminer les systèmes de glissement à l'état critique au
cours d'une déformation plastique homogène et très lente d'un monocristal rigide-
plastique soumis à des conditions qui imposent pour chaque couple d'indices (p, q) soit
un incrément très petit de déformation epq, soit la contrainte upq. Ce sont des généralisa-
tions des méthodes proposées par G. I. Taylor [4] et J. W. Bishop; et R. Hill [5] pour le
cas particulier ou la déformation est complètement imposée.
Lorsque le nombre, n, des systèmes de glissement à l'état critique est égal à celui, p,
des déformations imposées eap, les amplitudes, X\ des glissements correspondants sont
déterminées sans ambiguïté mais quand n>p, cas que nous traitons ici, les À/ sont
indéterminés. Il existe alors une infinité de déformations pour lesquelles les 7J satisfont
aux p conditions sur les déformations imposées. Or, si pour chacune d'elles le travail des
contraintes non imposées T = aapeaP est le même [1], une deuxième petite déformation
respectant les conditions imposées demandera un travail des contraintes non imposées
T-rdT qui sera fonction de la première déformation. Il a été montré théoriquement [3]
que la solution réelle minimise dT parmi les solutions possibles. Ces solutions doivent
nécessairementêtre compatibles avec les déformations imposées et telles que les systèmes
actifs au cours de la première déformation restent à l'état critique à la fin de celle-ci. Ce
résultat a été vérifié expérimentalement d'une manière satisfaisante en déformant des
monocristaux d'aluminium par compression plane totalement ou partiellement
imposée ([6], [7], [8]).
Dans cette Note nous montrons que l'expression de dT est en général et au premier
ordre une fonction du premier degré enlJ. Ainsi dT n'a pas d'extrémum; nous donnerons
un exemple d'application de ce résultat.
DÉFINITION DU PROBLÈME.
—
Nous nous plaçons dans un repère fixe orthonormé lié à
l'outil de travail, (machine de traction, laminoir,..). A chaque étape la déformation est
caractérisée par :
—
les déformations eap, infiniment petites, imposées au cristal; les déformations ea.§.
ne le sont pas. Le nombre, p, des eoeP est au plus égal à 5 car la conservation du volume
du cristafimplique e11-t-é22+ e33=0.
-
les contraintes imposées aa. p.; les contraintes CTap ne l'étant pas. Nous supposerons
que cinq contraintes au plus sont imposées. Le cas particulier où toutes les contraintes
sont imposées fera l'objet d'une publication ultérieure;
—
l'orientation cristalline du monocristal par rapport au repère. Celle-ci intervient par
l'orientation des systèmes de glissement au travers des facteurs :
Les quantités non imposées par les conditions initiales sont soulignées et les contraintes
CTap sont obtenues en déterminant les systèmes de glissement à l'état critique par les
méthodes exposées en [1]. Les variations <ieaP et dcj^^, des conditions imposées sont
supposées très petites devant eaP et aa. L'état I étant connu nous ne considérerons
p,.
maintenant que les états II se déduisant de l'état I par des glissements eristallographiques
À/ïïO tels que :
—
ils respectent les déformations imposées au cristal (condition A) par les relations :
(1) eap mi$M
—
(p relations, n inconnues),
—
s'ils sont actifs à l'état I, ils doivent rester critiques pendant la déformation reliant
les deux états (condition B). C'est une condition nécessaire pour la solution réelle. Les
contraintes non-imposées au cristal varient alors de manière continue entre l'état I (aaP)
et tous les états II infiniment voisins (aaP + daap).
Si on généralise la conclusion de [3] au cas où les ieap et da^ ne sonL pas nuls la
p-
solution réelle est celle qui minimise à l'état II le travail des contraintes non imposées :
parmi toutes les solutions respectant les conditions A et B. Or, la condition A implique
que la valeur de T est la même pour chaque solution [1]. La solution réelle doit donc
minimiser :
Dans (3) seuls les termes dcjap ne sont pas connus ou imposés par les conditions
71
initiales. Le problème revient donc à exprimer les der^p.
EXPRESSION DE dT. — La condition A s'exprime par les relations (1). A chaque solution
respectant cette condition correspond un vecteur %, de composantes V20, borné par la
relation T = Cte [1].
Lorsque n>p, le choix de la solution réelle se fait parmi les états II (donc les
vecteurs X) qui respectent la condition B. Cette condition exprime que les systèmes actifs
restent à l'état critique en II, c'est-à-dire que :
Les terrnes:dx{ et dmpq(àm3^ et dm^.p,) ne sont pas connus et dépendent des XJ. D'une
part nous supposerons que les d\{! sont linéaires en 7J et d'autre part on peut montrer
facilement ([1], [2], [3]) que les dmPq sont, au premierordre, des fonctions du premier
degré'enX3. Ainsi les membres de droite des relations (4) sont des fonctions du premier
degré en A/. Donc si on néglige dans les membres de gauche les termes dm{^daap devant
jn^da-p les da^ sont, au premier ordre, des fonctions du premier degré en XJ définies
explicitement par inversion du système (4). En effet, d'après les relations (1), le nombre
de systèmes actifs est au moins égal au nombre de déformations imposées. Donc si l'on
reporte les <foaP dans (3), l'expression de dT devient du premier degré en Xj et de ce fait
né présente pas d'extrémum. C'est le résultat que nous voulions montrer (*).
Il est alors possible d'utiliser la programmation linéaire ce qui permet d'obtenir
commodément la solution réelle. Il s'ensuit que le nombre de XJ non nuls est généralement
égal au nombre des déformations indépendantes imposées, soit p.
EXEMPLE D'APPLICATION : DÉFORMATIONCOMPLÈTEMENTIMPOSÉE D'UN MONOCRISTALC. F. C.
(PROBLÈMEDE TAYLOR). — A chaque étape de la déformation, on montre que soit six soit
huit systèmes de glissement sont à l'état critique [5] alors que cinq suffisent à assurer la
déformation. Nous ne considérerons que les cas où six systèmes sont critiques à l'état I
et le restent à l'état II (cas généraux où la condition B est vérifiée pour deux états très
voisins). D'après la condition A, le vecteur À, d'une solution réelle doit vérifier :
La valeur maximale de Xe étant alors la plus petite qui rend un des X* nul, dT devient :
SuivantTé signe de t, dT sera minimal, soit pour A,6=0, soit pour X6 maximal, ce qui
entraîné qu'un autre A.1 soit nul. La solution réelle ne comporte donc généralement que
cinq systèmes actifs. D'après ce que nous avons dit plus haut ce résultat est aussi vrai
(
dans les cas où huit systèmes sont à l'état critique.
1) Ce résultat avait déjà été constaté expérimentalement par A. Skalli ([6], [7] et Thèse d'État, 1984).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Nous exposons succintement une description de la structure des verres métalliques qui permet de définir
deux règles de choix des systèmes amorphisables. Ces règles sont testées sur des alliages à base d'aluminium
qui sont obtenus sous forme de rubans amorphes par trempe depuis l'état liquide. Quelques propriétés physiques
de ces échantillons sont étudiées.
-
CONDENSED MATTERPHYSICS. Glass forming tendency and physicalproperties of alumimum-based
amorphous alloys.
We explain briefly a structuraldescriptionof metallicglasses which allows us to define two rules in view of the
choice of amorphisableSystems. Theserules are checked with aluminium based alloys. These alloys are glazed
in ribbon shape by melt spinhing. Some of their physical properties are investigated.
Résumé d'un document retiré du pli cacheté n° 16332, accepté le 7 juin 1982, ouvert en la séance du 28 mai
1984 et dont le texte complet peut être consulté à l'Académie.
I. INTRODUCTION.
—
L'étude de la structure des alliages amorphes métal de transition
M-métalloïde X a donné naissance à différents modèles qui reposent sur deux conceptions
différentes de l'ordre local :
1. L'ordre local résulte d'un empilement aléatoire de sphères dont la compacité est
maximale ([1] à [3]).
2. L'ordre local est gouverné par une chimie locale (que l'on ne sait pas définir
explicitement) qui dépend des éléments constituant l'alliage ([4], [5]).
Dans les modèles dé type 1, la fonction de distribution radiale dépend surtout du
rapport dés rayons atomiques ri^/rM. L'analogie avec une solution solide interstitielle a
permis à Polk [1] de calculer des limites du domaine d'existence de l'état amorphe en
accord raisonnable avec l'expérience. Toutefois, si ces modèles rendent généralement bien
compte des fonctions de distributions radiales, ils ne s'accordent pas avec certains résultats
d'études locales; comme la spectrométrie Mössbauer ou l'EXAFS [8].
Les modèles de type 2 considèrent la structure amorphe comme le résultat d'un
empilement d'unités structurales choisies par référence aux composés cristallins de compo-
sition voisine de l'alliage amorphe où la chimie locale est réputée avoir les mêmes
conséquences sur l'ordre local que dans l'alliage amorphe.
Dans les borures, phosphures et siliciures de métaux de transitions amorphes, le choix
du tétrakaïdécaèdre (fig. 1) s'impose puisque les structures de très nombreux composés
cristallins sont constituées à partir de cette unité structurale.
II, GÉNÉRALISATION DU MODÈLEDE GASKELL. — Dans le modèle de Gaskell [4], les unités
structurales sont interconnectées par les arêtes des faces triangulaires du prisme trigonal
(formé par les atomes 1 à 6 de la figure 1). Selon que le choix de l'arête commune est
répété identiquement à lui-même ou au hasard, on peut générer le composé cristallinPd3Si
ou un alliage amorphe. Nous avons proposé de généraliser ce mode de construction [6] en
utilisant des opérations structurales tel que le maclage chimique [7] qui peut être étendu
à la plupart des structures des composés M-X. Il permet de faire varier leur composition
en jouant sur la nature et la périodicité des opérations structurales, c'est-à-dire sur la
règle de connectivité entre unités structurales. Dans le cas d'une structure amorphe, le
désordre peut être introduit simplement en limitant la portée des opérations structurales.
Les règles de choix des alliages amorphisables reposent donc sur là structure des
composés cristallins de composition voisine. Ces structures doivent être caractérisée par :
1° l'existence d'unités structurales provenant de la répulsion entre atomes d'une espèce;
2° la faible symétrie de l'unité structurale.
Ces unités structurales forment un polyèdre de coordination des atomes les plus gros
autour des atomes les plus petits, ce qui permet d'obtenir un empilement compact des
atomes les plus gros. L'étendue du domaine de composition amorphisables résulte des
différentes possibilités de connection entre unités.
Les alliages à base d'aluminium fournissent de bons exemples pour vérifier ces règles
puisque plusieurs composés binaires dont Al3Ni et Al2Cu sont bâtis à partir d'unités
structurales bien caractérisées (tétrakaïdecaèdre, antiprisme). L'analogie structurale des
systèmes Al-Ni et Al-Cu avec les systèmes Co-B et Fe-B, facilement amorphisables, est
d'ailleurs frappante puisque les composés Al3Ni et Al2Cu sont respectivementisomorphes
des borures Co3B et Fe2B.
III. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. — Les alliages mères ont été trempés depuis l'état
liquide (par la méthode du tambour tournant) avec une vitesse de refroidissement de
l'ordre de 106K.s_ 1. Les échantillons ont été obtenus sous forme de rubans d'épaisseur
inférieure ou égale à 20 µm et de 1 mm de largeur. Un grand nombre de compositions
ont été éprouvées. Les alliages binaires ne fournissent pas de verre métallique à l'aide de
la méthode utilisée. Ce résultat est en accord avec ceux d'expériences antérieures qui
avaient montré que les systèmes Al-Cu [8] et Al-Cr [9] ne produisent une phase amorphe
qu'avec des vitesses de refroidissement très élevées (>109K.s_ 1) et en quantité extrême-
ment faible.
La combinaison des deux éléments Cu et Ni à l'aluminium permet par contre d'obtenir
un échantillon partiellement amorphe (^50% pour Al83Cu10Ni7), L'addition au système
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Al-Cu-Ni d'éléments amorphisants bien connus pour les alliages ferreux tels le molybdène
ou le silicium conduit alors à des échantillons totalement amorphes. Les compositions
de ces verres métalliques peuvent être décrites par la formule générale AlxCuyMzAa,
x+y + z + a = l, avec 0,6 g x g 0,85, 0,08^-^0,2, 0,08 ^z g 0,2, a < 0,06. M est un métal
de transition, généralement Ni, mais cet élément peut être remplacé par Ti, V, etc., A
représente les amorphisants tels que Mo, W, Si.
La figure 2 présente le diagramme de diffraction des rayons X (A.(K=[Co) = 1,7882 A)
d'un échantillon de composition Al80Cu10Ni8Mo2.Ce diagramme démontre que l'échan-
tillon est bien amorphe puisque toute raie fine a disparu. Il apparaît un prépic intense
vers 29 = 30e.
Un prépic semblable a été observé par diffraction de neutrons dans des alliages comme
Co-P ou Co-B [6] pour lesquels la densité de longueur de diffusion nucléaire cohérente
présente des maximums localisés aux sites du métalloïde, c'est-à-dire au centre des unités
structurales. Dans les hypothèses du modèle de structure décrit ci-dessus, cette situation
est également caractéristique de la diffraction des rayons X par l'alliage Al80Cu10Ni8Mo2
amorphe puisque les facteurs de diffusion atomique de Cu et Ni sont supérieurs à celui
de l' aluminium.
La figure 3 montre un agrandissement du diagramme de la figure 2 dans le domaine
angulaire 15^2 0g60. Outre le prépic déjà mentionné, on distingue une structure sur le
premier pic intense. Nous attribuons ces trois composantes respectivement aux contribu-
tions des paires métal (Cu, Ni)-métal (Cu, Ni), Al-Al et Al-métal (Cu, Ni). On peut alors
déduire des positions des pics de la figure 3 les distances de paires moyennes :
A1-A1~2,8Â, A1-M~2,6Â, M-Ma4,2 Â qui sont voisines des distances déterminées
dans les composés Al3Ni et Al2Cu.
IV. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES.La masse volumique de l'alliage amorphe Al80Cu10
—
Ni8Mo2 (mesurée par la méthode d'Archimède dans un bain de décaline) est
d = 3,7 g.cm- 3.
La microdureté de cet alliage sous des charges de 5 et 15 g est Hv = 300±40 kg. mm- 2.
Cette valeur est supérieure à celles des meilleurs alliages aéronautiques. Ces résultats,
suggèrent que ces alliages pourraient présenter un intérêt pratique lié à leurs propriétés
mécaniques.
La figure 4 présente l'évolution avec la température de la résistance électrique réduite
?- = R (T)/RC (20°C) de ce même alliage [RC (20°C) : résistance à la température ambiante
de l'échantillon complètement cristallisé, vitesse de chauffage 10°C.mm-1]. Il est intéres-
sant de noter que le rapport R (20°C)/RC (20°C)~7 est à notre connaissance le rapport
le plus élevé mesuré à ce jour dans un alliage avant et après cristallisation. Deux chutes
brutales de r qui débutent respectivement à T1 = 150°C et T2 = 210°C sont observées.
Elles sont suivies de plusieurs variations de faible amplitude qui peuvent être attribuées
aux phénomènes de mise en ordre des phases métastables et à l'apparition des phases
d'équilibre.
En confondant T1 avec la température de transition vitreuse Tg, on peut estimer la
température de transition vitreuse réduite Tr = T9/Tj.~0,5 (fusion~830 K). Cette valeur
est caractéristique des alliages obtenus à l'état amorphe par trempe depuis l'état liquide
avec des vitesses de refroidissement de l'ordre de T = 105 — 106K.s-1.
Un traitement isotherme à 150°C entraîne également la cristallisation de l'alliage; Les
échantillonsmicrocristallïns,qui sont obtenus après ce traitement, permettent de préparer
dès échantillons massifs par cornpaction à froid. Leur microdureté, qui est reliée à l'état
78 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
microstructural (fig. 5), peut être très élevée (H„~600 kg.mm-2). Cette propriété milite
en faveur de l'utilisation de ces nouveaux alliages comme matériaux de base de la
métallurgie des poudres d'alliages d'aluminium.
Enfin, la figure 6 rassemble nos mesures à basse température de la résistance réduite
r* = R(T)/R (300 K) de trois échantillons amorphes. Les coefficients de température sont
négatifs. Le vecteur d'onde de Fermi kF est donc voisin de Km/2 où Km est la position
du maximum du premier pie du facteur de structure de l'alliage [11] soit Km = 3,14 Â" 1
d'après la figure 3. La densité d = 3,7 g.cm- 3 de l'alliage Al80Cu10Ni8Mo2 permet alors
de calculer la valence effective définie par Z = (/c|n)/(3 %Î) [11] où Ci est le volume atomique
moyen, sbit Z~2e" at- 1. Cette valeur est en accord raisonnable avec la valence effective
Zc = 2,5 e~ at- 1 qui peut être attribuée à cette composition avec 3e~/atAl,
0,5e"/at Ni [10] et 1 e"/at Cu.
La résistance réduite varie de façon parabolique à basse température (T<TD, tempéra-
ture de Debye) et diminue linéairement avec T à plus haute température. On peut ébaluer
là température de Debye à partir des coefficients de température s1 = dr/dT et s2 = ô2r/dT2
des domaines de variation respectivement linéaire et parabolique, soit TD = n2s1/(6s2).
Les résultats sont reportés dans le tableau.
Par ailleurs, la présence d'un maximum de r* vers T = 55 K (Al80Cu10Ni8Mo2) est en
accord qualitatif avec les prévisions théoriques de Meisel et Cote [10] pour une tempéra-
ture de Debye élevée et une valeur du produit Kmc = 8 (a.': diamètre atomique moyen,
ici a = 2,8 Â).
V. CONCLUSION. De nouveaux alliages amorphes à base d'aluminium ont été élaborés.
—
Ils constituent des matériaux particulièrement intéressants tant pour leurs propriétés
physiques que pour leurs applications potentielles. L'existence d'un prépic en diffraction
des rayons X permet de considérer que ces alliages sont particulièrement bien adaptés à
l'étude de l'ordre local.
Nous remercions K. Dehghan et C. Tête pour leur aide lors de l'élaboration des alliages et M. A. Pianelli à
qui nous sommes redevables des diagrammes de diffraction. Cette étude a considérablementbénéficiéde l'appui
et des conseils de M. G. Beck.
Remise le 4 mars 1985, acceptée le 1er avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ÉLECTRONIQUE.
2, 1985
plans
79
— Impédance mutuelle et couplage entre deux doublets repliés
parallèles en fonction de leur écartement. Note de Gérard Dubost et Serge Gueho, présentée
par Pierre Grivet.
Les doublets repliés plans sont très utilisés à raison de plusieurs centaines d'unités dans des réseaux actifs
ou passifs réalisés en circuits imprimés. La théorie du couplage s'appuie sur une distribution sinusoïdale du
potentiel et des courants de conduction et néglige le couplage dû aux ondes guidées dans le substrat. Les
résultats expérimentaux sont en bon accord avec la théorie et prouvent que le couplage aérien est prépondérant.
ELECTRONICS. — Mutual impédance and coupling between two flat folded parallel dipoles in terms of
their distance.
Several flat radiating active or passive arrays with more thon several hundred such radialing sources have been
yet studied and realized. The mutual coupling may in principle, be due to either guided waves, or sky waves or
both. In our theory, guided waves will be neglected, and eleclricaland polarization current distributions are given
with sinusoïdal assumption. We obtain correct agreemenl between theoreticaland expérimental results.
INTRODUCTION. — Le doublet replié plan à large bande [2] a été récemment utilisé, à
raison de plusieurs centaines d'unités, dans des réseaux réalisés en double circuit imprimé
[3]. C'est ainsi qu'un réseau passif plat a très faibles lobes secondaires, entre 5,25 et 5,45
GHz, comprenant 128 doublets a été étudié, réalisé, puis associé au scattéromètre destiné
au satellite européen d'observation de la terre E.R.S. [4]. Un réseau plat actif comprenant
256 doublets et 60 commutateurs électroniques intégrés possède une directivité ou focale
variable dans la bande de 11,7 à 12,4 GHz et permet une acquisition et poursuite dans
deux plans orthogonaux [5].
Rappelons, pour mémoire, le réseau plan à 1024 doublets à grand gain (37 dB)
destiné à la réception des télécommunications et télévision diffusées par satellites géosta-
tionnaires [1].
Si le fonctionnement radioélectrique du doublet est à présent bien connu, et si au cours
des études des différents réseaux le couplage entre deux sources a été mesuré pour quelques
écartements, il devenait nécessaire d'évaluer théoriquement ce dernier en l'exprimant, si
possible, par une formule littérale en fonction des paramètres géométriques les définissant.
La réalisation de cet objectif fait l'objet de ce compte rendu.
.
THÉORIE.
—
La figure 1 présente la disposition de deux doublets repliés plans et
parallèles séparés par une distance D variable. Le couplage « aérien » doit être prépondé-
rant devant le couplage par le substrat diélectrique d'épaisseur H. En effet, le comporte-
ment radioélectrique de chaque source, modélisée avec succès à l'aide de lignes de
transmission fonctionnant en modes TEM, est tel qu'il ne peut donner lieu, en première
approximation, à des modes TE ou TM non évanescents qui se propageraient dans le
diélectrique. Cette hypothèse sera justifiée dans la mesure où le couplage « aérien »
théorique présenté dans cette Note coïncidera avec l'expérimental jusqu'à des valeurs très
faibles. Le champ lointain rayonné par un doublet seul est dû, selon le principe d'équiva-
lence en volume, aux distributions de courants électriques I et de polarisation Ip le long
de l'axe Oz et qui sont donnés par les deux expressions suivantes :
0249-6305/85/030100.79. $ 2.00
Fig. 1.
—
Schéma des deux doublets repliés couplés.
Fig. 1.
—
Scheme of two coupled folded doublet.
Fig. 2. —
Modélisation d'un seul doublet replié.
Fig. 2. — Folded doublet modelization.
avec :
2Ve est le potentiel appliqué entre les deux bords de la coupure (fig. 2) k est le nombre
d'ondes le long des lignes équivalentes de transmission et E la constante diélectrique du
substrat (E = £0Er).
W est la largeur du brin central (fig. 1) et Z,. est l'impédance de rayonnement
du doublet rapportée au milieu de la coupure, x et z sont les vecteurs unitaires des axes
x et z.
La longueur équivalente l de la ligne est donnée par l'expression :
où 2h0 est la longueur géométrique de chaque fente rayonnante de largeur s (fig. 1). Le
terme A/i0 tient compte de l'effet d'extrémité de chaque fente et du couplage entre chaque
brin replié et le brin central.
Tenant compte de l'image électrique du doublet, le champ électrique rayonné dans le
« plan H » et dans la direction 0 = n/2 et cp variable, est égal à l'expression :
A l'aide de (5), (6) et (7), pn déduit l'impédance mutuelle Z12 et le Couplage C, soit :
RN désigne la résistance de normalisation.
COMPARAISON AVEC L'EXPÉRIENCE. INTERPRÉTATION.
—
Le modèle éprouvé correspond
aux dimensions suivantes :
Avec ces caractéristiques, la condition de validité (8) est bien vérifiée. En effet, pour cette
fréquence de résonance égale à 9,5 GHz, la résistance de rayonnement Rr est égale à
55 Q. Avec ces valeurs on déduit, à partir de (9) et (10), les courbes des figures 3 et 4
valables pour fr = 9,5 GHz en fonction de l'écartement D rapporté à la longueur d'ondé
d'espace libre X_0. Sur la figure 3, l'impédance mutuelle théorique Z12 = R12+jX12 est
82 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
une spirale dont le point courant correspond au paramètre D/À,0. Le module de Z12 (9)
est inversement proportionnel à D 2. Le coefficient de couplage théorique C (10) présenté
sur la figure 4 varie donc, en fonction de D/À,0, suivant la loi :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] G. DUBOST et C. VINATIER, Large bandwidth and high gain array of flat folded dipoles acting at
12 GHz, I.C.A.P., 83, U.K., avril 1983, p. 145-149.
[2] G. DUBOST, G. BEAUQUET et C. VINATIER, Theoretical radiation admittance of a large bandwidth flat
symmetricalfolded dipole, ElectronicsLetters, 20, n° 6, mars 1984, p. 252-253.
[3] G. DUBOST, Improvements in printed-circuit radiating sources and arrays, Colloquium on receiving
antennasfor satellite broadeasting,avril 1984, I.E.E., London, U.K., 5/1 to 5/5.
[4] G. DUBOST, D. BEGUIN, E. CHAPUIS et A. AURIOL, Réseau plat à grand gain et à faibles lobes secondaires
à 5 GHz, Colloque Inlern. sur le Radar, Paris, mai 1984, p. 169 à 174.
[5] G. DUBOST et P. POTIER, Réseau plat à commutation électronique de faisceaux dans la bande des
12 GHz, L'onde Électrique, janvier 1985.
If-^i
configuration. Ce résultat s'appuie en partie sur la détermination de la structuré de la forme F 173°C du
complexe ^ii^fl'5*Gp,,-Tij[N.CS)'-S.^i'qui cristallisedans l'holoédrie du système orthorriombique groupe d'espace
P
a
b c avec =12,15A, b = 15,43Â et c = 22,12Â. Dans le cadre de la nouvelle nomenclaturede Seebach cette
structure correspond à la forme
réaction:
COORDINATION CHEMISTRY; —Dynamicstereocheinistry pf.:the'TiBr:-^>T$$.cp substitution reaction
for thiocyanate complexesof titanocene. Crystallochemical
The metathesis
support.
is investigated. This reaction is selective and stereospecific with inversion of the configuration. This resuit is
parlly justified by the crystallographicdeterminationofthe complex n5-Cp îi'-Cp' Ti (NCS) S cp (isomer F = 173°C)
which cryslallizes in holohedral form, orthoromboidal System, space group Pbca (a = 12.15Â; b =15.43Â;
c = 22.12Â). According lo the Seebach's nomenclaturethis structure corresponds to the lri p form.
La présente Note décrit une nouvelle réaction de substitution sur les complexes
halogènes pseudohalogénés r)5-CpTi5-Cp'Ti(NCS)Br.
L'action à basse température du sel de sodium du thiophénol en milieu THF sur chacun
des complexes diastéréo-isomères 1 et 1' donne un mélange des diastéréo-isomères2 et
2' selon :
cp SNa
(ii a) 1 s- CpCp'Ti (NCS) S cp [Forme 2 (99 %) + Forme 2' ( 1 %)];
-15°C
ipSNa
(ii b) 1' y CpCp'Ti (NCS) S cp [Forme 2(10%)+ Forme 2' (90 %)].
-40°C
Les caractéristiques RMN essentielles des deux formes racémiques 2 et 2' sont données
dans le tableau.
Les réactions d'échange (ii a) et (ii b) restent donc sélectives (le seul coordinat déplacé
est le brome). Elles sont également partiellement stéréospécifiquôs et correspondent à une
inversion majoritaire au niveau de l'atome de titane. La réalité de cette inversion a pu
être établie en déterminant par cristallographie la configuration relative de la forme 2,
F 173°C, qui correspond à l'arrangement (II) (fig. 1).
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985 85
TABLEAU
(°) II nous a été impossible d'isoler la forme 2' qui se décompose rapidement lors de la purification
chromatographique. L'analyse par RMN du mélange permet, cependant, de déceler nettement la présence des
deux formes. La deuxième composante du double doublet est masquée par le signal des protons du groupe
CH(CH3)2 de l'isomère 2.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SOLID STATE CHEMISTRY. — New graphite intercalation compounds containing two metal chlorides
in alternating la yers.
Analysis ofpreviously publislied works has shown that no a coherent System of nomenclature exists for
bi-intercalationcompounds. The authors propose a formulation which specifies staking of the graphite sheets
j
G and of the two types of intercaled layers and k.
Six new phases containing two halides in alternating intercalated loyers have been synthetized through action
of the rather volatile trichlorides of either aluminium or gallium with graphite second stage compounds of CdCl2,
CoCl2, and FeCl3 which are thermally stable in the reaction conditions. A seventh compound of the same type
has been pbtainedby the intercalationof iron trichloride into a second stage indium trichloridegraphite intercalation
compound,
In each of those new phases, the two halide layers retain approximately the structure and orientation with
respect to the graphite sheets existing in the correspondingbinary compounds.
Dans une Note parue en 1974 [1], P. Lagrange, A. Métrot et A. Hérold ont décrit des
composés du graphite contenant des couches insérées triples (un plan d'atomes d'hydro-
gène compris entre deux plans de potassium) alternant avec des couches simples formées
d'un plan de métal alcalin lourd (K, Rb, Cs). Ces phases ont été obtenues par insertion
de métal alcalin dans les composés de deuxième stade KH2/3Cg. Les auteurs ont proposé
de nommer ce type de combinaison « composés de bi-insertion », expression qui rend
compte de leur mode de préparation et qui semble aujourd'hui généralement acceptée.
Plus récemment, York, Hark et Solin [2] ont synthétisé des phases où alternent des
couches de césium et de potassium. Le terme « hétérostructure » employé par ces auteurs
pour désigner ce type de phase paraît peu approprié.
A côté des combinaisons précédentes qui contiennent des réactifs donneurs d'électrons,
quelques phases contenant des accepteurs d'électrons en couches alternées ont été
signalées: composés graphites-FeCl3-N205 [3], graphite-YCl3-FeCl3[4], graphite-
Zn(N03)2-Br2 [5], graphite-CoCl2-FeCI3 [6]. La nomenclature de ces diverses phases
n'est pas entièrement définie. Nous proposons-ici de faire suivre le nom de la phase
d'une suite de lettres précisant la séquence des feuillets graphitiques G et des deux types
de couches insérées./ et k. Dans la phase décrite en [6] où les couches de CoCl2 et FeÇl3
alternent régulièrement, la séquence sera GjGk. Mais pour le composé décrit en [3], où
N2O5 occupe seulement deux intervalles sur quatre dans le composé graphite-FeCl3 de
stade 5 GGGGGj ou G5j, la séquence proposée par l'auteur est GjGkG3k. Nous
pensons que la disposition GjG2kG2k qui minimise le nombre de couches insérées
adjacentes est plus vraisemblable. Quoi qu'il en soit, l'écriture proposée permet de
représenter tous les cas possibles.
TABLEAU
Composés
c axis repeat distances of biintercolationcompounds.
I c calculée
(nm)
I
Périodes d'identité selon l'axe c des composés de bi-insertion.
c mesurée
(nm)
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. — Diffractogrammes 00l. (a) Composé Graphite-AlCl3 stade 1; (b) Composé de bi-insertion Graphite-
FeCl3-AlCl3.
Fig. 1. — 00l diffractogramms. (à) graphite-AlCl3compound stage 1; (b) graphite-FeCl3-AlCl3 biintercalation
compound.
Fig. 2. Diffractogrammes h k 0. (a) Composé Graphite-FeCl3 stade 2. (6) Composé de bi-insertion Graphite
—
FeCl3-GaCl3.
Fig. 2.— h k 0 diffractogramms. (a) graphite-FeCl3compound stage 2. (b) graphite FeCl3-GaCl3 biintercalation
compound.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985 91
impair et d'intensité relative faible. C'est ce que l'expérience vérifie, comme le montre la
figure 1 correspondant à ces phases.
La comparaison des intensités 00/ mesurées et calculées a permis d'affiner les cotes
des plans contenant les ions chlorures et les ions métalliques dans les différents composés
de bi-insertion. Des facteurs de réhabilité variant entre 92% (composé G-CoCl2-AlCl3)
et 97% (composé G-InCl3-FeCl3) ont été obtenus [9].
Des études de mosaïcité ont été réalisées. Elles ont montré que la dispersion angulaire
des axes c des cristallites, inférieure à 0,8° dans les échantillons de pyrographite de qualité
ZYB utilisés, et comprise entre 4,2 et 4,8° pour les composés de premier ou de deuxième
stade des chlorures, ne varie pas de façon appréciable lors de l'insertion du deuxième
halogénure.
Les diffractogrammes hkO des six composés contenant A1C13 ou GaCl3 ont même
allure générale. Ils comportent des pics étroits dont les positions et les intensités sont
voisines de celles relatives aux composés de stade 2 ayant servi de structures d'accueil et
des anneaux flous correspondant aux couches de AlCl3 ou GaCl3 qui ne sont pas
ordonnées à grande distance dans leur plan (couches semi-liquides analogues à celles
existant dans les composés binaires correspondants).
92 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Un nouvel orthophosphate de zinc Zn3(PO4)2, 1 H2O a été préparé dans le système ternaire ZnO, P2O5,
H2O. L'étude cristallographique sur monocristal a permis de déterminer les paramètres des mailles cristallines
de Zn3(PO4)2, 1H2O et de Zn3(HPO4)3, 3H2O.
CRYSTAL CHEMISTRY. — Synthesis and crystal study of zinc phosphatés : Zn3(PO4)2, 1H2O and
Zn3(HPO4)3 3H2O
A new zinc orthophosphate Zn3 (PO4)2, 1H2O has been prepared in the ternary System ZnO, P2O5
H2O. Cristallographie studies, with single crystals, permit, to determinethe unit-cellparameters of Zn3 (PO4)2,
lH2O and Zn3(HPO4)3, 3H2O.
Ce travail s'inscrit dans une étude des phosphates de métaux divalents dont la finalité,
et les premiers résultats obtenus dans le cas du cuivre, ont été publiés récemment [1].
L'essentiel de l'étude a porté sur les phases de rapport M/P= 3/2 et 1, car il existe peu
de travaux cristallographiques sur ces composés.
À notre connaissance, les structures ou les paramètres des mailles cristallines ont été
déterminés pour les phosphates de zinc suivants : Zn2OHPO4 (tarbuttite) [2],
,
Zn4(OH)2(PO4)2, 3H2O (spencerite) [3], Zn2HP3O10, 6H2O [4], Zn5(P3O10)2,
17H2O [5], Zn2P2O7 [6], Zn3(PO4)2 [7],. ZnH2P2O7: et Zn (H2PO4)2, 2H2O [8],
Zn3(PO4)2, 4H2O (hopéite, parahopéite) ([9], [10], [11]) et H3OZnPO4 [12].
Plusieurs travaux se rapportent aux phosphates de zinc du type ZnHPO4, xH2O
(x= 1, 3) ([13], [14], [15]), mais aucune étude cristallographique n'a été effectuée si ce n'est
une détermination des paramètres cristallins erronée [16]. Ces travaux sont apparemment
contradictoires puisque les diagrammes de poudre imputés à la phase ZnHPO4, 1 H2O
par les différents auteurs ne sont pas identiques. Il est a noter que la phase H3OZnPO4
dont la structure aurait été déterminée [12] possédé une formule brute identique, mais
les auteurs de cette détermination donnent peu d'information sur ce composé et son
diagramme de poudre n'est pas publié. Les paramètres cristallins de cette phase ne
permettent pas d'indexer les diagrammes de poudre des phases de même stoechiométrie
annoncées antérieurement dans la littérature chimique. En revanche, nous avons constaté
une étroite analogie entre les paramètres cristallins de H3OZnPO4 et ceux du phosphate
double d'ammonium et de zinc NH4ZnPO4 dont la maillé est déterminée [17]. Étant
donné que les masses molaires et les coefficients de diffusion atomique sont voisins poul-
ies ions H3O+ et NH4, il nous paraît probable qu'une confusion à été faite tant sur le
plan chimique que cristallographique entre ces deux phases; ceci est d'autant plus vraisem-
blable que la coexistence de l'ion PO|~, dont le caractère basique est prononcé, avec
l'ion oxonium est peu probable, même à l'état solide.
L'existence de l'orthophosphate de zinc dihydraté Zn3 (PO4)2, 2H2O a été signalée
antérieurement ([18], [19]), mais seul le diagramme de poudre non indexé est publié.
Ces résultats contradictoires ou incomplets s'expliquent par la fragilité de ces phases
Vqui fend leur récupération et leur purification difficiles.
Nous avons mis en évidence les phases de formule annoncée ZnHPO4, 3H2O et
Zn3(PO4.)2, 2H2O, mais nous n'avons pu, à ce jour, obtenir de monocristaux de taille
suffisante pour une étude cristallographique. Néanmoins les diagrammes de poudres que
nous avons obtenus correspondent à ceux publiés lors des études précédentes ([13], [18]).
0249-6305/85/03010093 $ 2.00 © Académie des Sciences
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
En revanche, une phase de stoechiométrie nouvelle pour les phosphates de zinc a été
synthétisée : il s'agit de l'orthopliosphate monohydraté Zn3(PO4)2, 1H2O. D'autre part,
l'étude cristallographique de la phase annoncée comme étant l'hydrogénophosphate de
zinc monohydraté ZnHPO4, 1H2O a montré que la formulation de ce composé est plus
complexe.
La synthèse de ces phosphates de zinc a été entreprise dans le diagramme ternaire
ZnO, P2O5, H2O de 20°C à 190°C. L'oxyde de zinc et l'acide orthophosphorique ont
été utilisés comme matières premières. Les systèmes réactionnels sont introduits dans des
flacons hermétiques aux températures inférieures à 100°C, dans des tubes scellés de verre
au delà de cette température. Les temps de réaction sont de l'ordre de quelques jours.
Après filtration, les solides sont rapidement lavés à l'eau, puis séchés sous vide. La
condition indispensable pour éviter une altération importante au cours du lavage est
d'obtenir des phases solides sous forme de cristaux bien développés. En effet, au cours
de la récupération ces phases s'hydrolysent partiellement pour donner naissance à de
l'hopéite. Le zinc et le phosphore ont été dosés à l'aide d'un spectrophotomètre à plasma
« Jobin et Yvon » sur le même échantillon mis en solution dans une solution d'acide
nitrique 0,6 N. Les résultats des analyses chimiques sont consignés dans le tableau I.
Zn3(PO4)2, 1H2O. — Son existence n'avait jamais été signalée auparavant. Il existe
en équilibre avec une solution à 150°C. Le système de composition pondérale suivante a
permis de la préparer sous une forme qui rend possible sa récupération sans altération
notable : 15 % de P2O5, 8,6 % de ZnO et 76,4 % d'eau.
Des cristaux ont été obtenus à 150°C par transformation progressive d'un système
contenant à 120°C de l'hopéite en équilibre avec une solution saturée. Ils cristallisent
sous forme de plaquettes épaisses transparentes. La maille cristalline est monoclinique
de groupe spatial P21/c. Les paramètres affinés d'après les données du diagramme de
poudre indexé sont consignés dans le tableau II. La structure est en cours de détermina-
tion. Elle est différente de celle des composés analogues du cuivre [1] et du cobalt [20].
Elle présente une compacité plus faible, si l'on compare sa masse volumique 3,81 avec
celle des composés du cuivre : 4,05 et du cobalt : 4,01.
TABLEAU II
Paramètres cristallins
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Des données géométriques, pétrographiques et géochimiques montrent que des micaschistes du massif des
Maures résultent de la transformation tectonométamorphique d'anciens granités, comme les orthogneiss aux-
quels ils sont associés. La genèse de ces orthomicaschistess'effectue en contexte cisaillant, lors du développement
de grandes nappes penniques et implique des migrations de matière à diverses échelles.
I. INTRODUCTION. Les micaschistes des Maures centrales, région qui s'étend depuis
—
la bordure ouest des gneiss de Bonnes, jusqu'à l'accident de Grimaud-Moulin de Paillas
(fig. 1), ont été, jusqu'ici, considérés de façon classique par tous les auteurs comme
l'expression mésozonale d'un type chimico-minéralogiquepélitique, d'origine sédimentaire
([1] à [10]). Leurs positions structurale et lithostratigraphique, parfois délicates à établir,
restent cependant controversées. Pour les uns ([4], [5], [7], [8], [10]), ils représentent la
couverture sédimentaire d'âge paléozoïque inférieur d'un socle plus ancien, constitué par
les orthogneiss de Bormes et, plus à l'Est, par des gneiss migmatitiques. Pour d'autres
([6], [9]), ils correspondent à un ensemble sédimentaire,briovérien à cambrien, dans lequel
sont intrusifs des granites plus récents. De nouveaux levés de terrain dans les Maures
centrales me conduisent, dans le cadre d'une interprétation structurale nouvelle, à remettre
en cause l'origine sédimentaire des micaschistes et à proposer, pour ces roches, une
filiation granitique.
II. POSITION STRUCTURALE ET CARACTÈRES DES MICASCHISTES. — La partie centrale du
massif des Maures montre la superposition de deux unités tectoniques majeures, consti-
tuées chacune par un ensemble de grandes nappes penniques à coeur orthogneissique et à
enveloppe de micaschistes (fig. 2).
1. L'unité I, ou unité des orthogneiss de Bormes et des micaschistes à minéraux, comprend
une nappe principale et plusieurs nappes secondaires. Interrompue par l'accident chevau-
chant de la Garde-Freinet, elle réapparaît plus à l'Est, à la faveur d'une klippe conservée
dans le graben houiller du Plan de la Tour. Elle contient plusieurs intercalations de
méta-basites, dont la plus importante est celle du groupe de Collobrières ([2], [5]).
Les othogneiss de Bormes sont oeillés ou lenticulaires et contiennent fréquemment des
quartz globuleux bleutés. Ils proviennent de la blastomylonitisation d'anciens granités
alumineux porphyroïdes qui peuvent subsister à l'état de reliques peu transformées
(méta-granites de Barrai, de l'Aire du Lac, de la Route des Crêtes) ([11], [13]).
Les micaschistes à minéraux (micaschistes des Berles et micaschistes du Cap Nègre,
pro parte [3]) regroupent des micaschistes à grenat, staurotide (et parfois disthène) de
grande taille, des micaschistes à grain fin et des gneiss micacés. Les micaschistes sont
bien développés à la bordure ouest des gneiss de Bormes, où ils englobent les méta-basites
de Collobrières. Plus à l'Ouest, ils sont surmontés par les schistes et quartzites du Loli
[3], ensemble méta-sédimentaire épizonal, à caractère flyschoïde, qui débute fréquemment
par des quartzites blancs massifs (quartzites du Temple). Au sein même des gneiss
de Bormes, les micaschistes constituent de nombreux niveaux d'épaisseur métrique à
hectométrique, correspondant à des bandes cartographiques régulières. Plus épais à l'Est,
vers le front de la nappe, ces niveaux se pincent à l'Ouest; vers la racine de celle-ci. Ils
se présentent parfois comme des « synformes » très allongées et rarement symétriques.
2. L'unité II, ou unité des orthogneiss de la Garde-Freinet et des micaschistes à sillimanite
représente là racine d'une grande nappe pennique déversée vers l'Est. Elle contient
d'importantes intercalations de méta-basites à lentilles de méta-gàbbros et de méta-
péridotites (groupes de la Forêt des Arcs, de la Garde-Freinet et de Gassin, [12]).
L' orthogneiss de la Garde-Freinet, dans les secteurs non migmatitiques, est très proche
du granité initial (méta-granite à cordiérite à grain fin de Moure-Jaumét [11]). Il se
distingue par son grain, sa texture et sa composition chimique de celui de Bormes.
Les micaschistes à sillimanite (groupe des micaschistes du Cap Nègre, pro parte, et
micaschistes du groupe de la Tuilerie [3]), distincts des micaschistes à minéraux, sont
caractérisés par la présence de sillimanite, associée à du grenat et, parfois, à de la
staurotide. Ils constituent de nombreux niveaux, métriques à hectométriques, au sein des.
orthogneiss de la Garde-Freinet.
III. RAPPORTS GÉOMÉTRIQUES ET PÉTROGRAPHIQUESENTRE ORTHOGNEISS ET MICASCHISTES.
—
Orthogneiss de Bormes et micaschistes à minéraux. — La plupart des coupes
1.
montrent des passages progressifs des uns aux autres, perpendiculaires au litage. Ils se
font en quelques décimetres, ou en quelques mètres, par l'intermédiaire de faciès de
transition et avec de fréquentes récurrences. Le plus souvent, les gneiss oeillés passent aux
micaschistes à minéraux par l'intermédiaire de gneiss surmicacés à grenats, puis de
micaschistesà nodules feidspathiques (ex. : Route des Crêtes, au SW delà Garde-Freinet).
Ces nodules conservent encore l'aspect des yeux de feldspath potassique de l'orthogneiss,
mais ont recristallisé en une mosaïque de cristaux polygonaux de plagioclase acide (An
15), incluant staurotide et disthène. Ils s'étirent ensuite en se fondant dans les lits
feidspàthiqués des micaschistes. A l'Ouest, les gneiss lenticulaires (gneiss de la Malière
[3]), de plus en plus micacés, passent à des micaschistes à.minéraux (micaschistes bicolores
[3]) ou à des micaschistes gris-bleu ou blancs, très fins (phyllades des auteurs [2], [4])
dans lesquels apparaissent sporadiquement des micaschistes « tigrés » à lits de quartz
très étirés, ou à quartz globuleux bleutés (ex. : Cap Bénat). Dans ces zones de transition,
on observe de plus : (a) des passages progressifs des orthogneiss à des gneiss quartzeux à
grenat, puis à des quartzites à grenat; (b) la présence fréquente de minces niveaux de
quartzite, de quartzite feldspathique et de leptynite dont l'aspect est celui de mobilisats;
(c). la présence, parfois, de lentilles de grenatite et, à la bordure ouest des gneiss de
Bormes, leur association avec des lentilles de collobriérite [8].
Dans deux cas précis, des passages latéraux ont été mis en évidence à l'échelle
cartographique. Sur les flancs de l'anticlinal de Collobrières (fig, 2), les amphibolites
sont, le plus souvent, en contact avec des micaschistes gris-bleu mais aussi, parfois, avec
des gneiss lenticulaires, des gneiss micacés, ou des micaschistes à
quartz globuleux
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
TABLEAU
Analyses chimiquesd'orthogneiss et de micaschistesdu massif des Maures.
Chemical analysis of orthogneisses and schists from the Maures massif.
bleutés. Dans le pli couché de Plane Suvière, grossièrement délimité par des formations
leptynitiques, on peut observer des passages latéraux entre gneiss et micaschistes qui se
font parallèlement au plan axial du pli (fig. 2).
Dans certains cas, en particulier à la bordure ouest des gneiss de Bormes, les micaschis-
tes gris-bleu peuvent se développer au sein des gneiss lenticulaires, à la faveur de zones
de cisaillement d'épaisseur centimétrique à décimétrique.
Au sein de gneiss micacés, ou de micaschistes très homogènes, apparaissent parfois
des reliques de gneiss lenticulaires d'aspect « évanescent ».
2. Orlhogneiss de la Garde-Freinet et micaschistes à sillimanite. — Les méta-granites,
puis les orthogneiss, passent insensiblement aux micaschistes. L'évolution texturale et
minéralogique se marque d'abord par l'apparition de petits cisaillements, la déformation
ductile des quartz et des feldspaths, puis, ensuite, par la recristallisation des deux types
de feldspaths en plagioclase acide, avec disparition de l'orthose et développement de là
biotite et d'échevaux de sillimanite. Toutefois, cette transformation est moins poussée que
dans le cas des micaschistes à minéraux. On note, dans les zones de transition, la présence
de petits niveaux de quartzite ou de leptynile.
Les micaschistes peuvent se présenter, au sein d'orthogneiss peu déformés, en passées
très fines, décimétriques à métriques, assimilables à des zones de cisaillement.
Dans certains secteurs (la Gorge, N-D de Miramar, Ferme-Jaumet), les méta-granites
renferment de nombreuses enclaves de gneiss à silicates calciques, qui se retrouvent en
gros nodules dans les micaschistes associés.
IV. ORIGINE GRANITIQUE DES MICASCHISTES. — 1. Synthèse des données. — Les données
de terrain et les observations pétrographiques mettent en évidence Pintrication extrême
des orthogneiss et des micaschistes, l'existence de transitions ménagées entre eux et, dans
certains cas, la préservation au sein des micaschistes de reliques gneissiques. Ces caractè-
res, déjà soulignés dans les descriptions objectives de certains auteurs ([3], [10], [13]),
rendent illusoire l'établissement d'une lithostratigraphie. Les données structurales
montrent que les micaschistes peuvent apparaître dans des sites tectoniques particuliers et
privilégiés : bordure ouest des gneiss de Bormes, pseudo-synformes,zones de cisaillement.
2. Approche des mécanismes. — L'étude pétrographique des divers types d'orthogneiss
et des faciès de transition entre orthogneiss et micaschistes met en évidence, dans
la genèse des deux types de roches, l'intervention de transformations mineralogiques
caractéristiques de la blastomylonitisation des granités ([14] à [17]). Dans la genèse des
orthogneiss blastomylonitiques, ces transformations sont limitées et n'amènent que de
faibles variations des compositions minéralogiques et chimiques initiales ([14] à [16]).
Dans la transformation en micaschistes, elles sont, en revanche, conduites à leur terme,
ce qui entraîne une recristallisation syntectonique totale de la roche, avec changement de
la composition minéralogique et variation importante de la composition chimique.
Les transformations minéralogiques concernent essentiellement les feldspaths magmati-
ques. La recristallisation du plagioclase, avec perte de Ca, et le remplacement progressif
du feldspath potassique par des plagioclases acides s'accompagnent d'abord du développe-
ment des micas (stade orthogneiss). Puis, le feldspath potassique disparaît et des minéraux
alumineux se développent (stade gneiss micacé ou micaschiste feldspathique). Enfin, les
plagioclases peuvent être totalement éliminés (stade micaschiste s. à.).
L'évolution chimique de la roche consiste essentiellement en perte de Ca, Na et Si, avec
concentration corrélative en Al, Fe, Mg et Ti. Cette métasomatose par départ implique
une mobilité chimique à l'échelle de la roche et du massif rocheux, permise par la
104 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2,1985
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Ce faciès marin," granulaire et vert, est ici nommé « verdine ». Il est caractérisé par un minéral phylliteux, mal
cristallisé, avec une haute teneur en fer ferrique. Sa composition est remarquablement homogène, et se distingue,
à la fois, des minéraux glauconitiques, des chamosites et des berthiérines. Ce minéral, probablement de la
famille des chloriles, n'est pas encore décrit dans la nature. L'élude minéralogique précise est en cours; il est,
ici, provisoirement nommé « phyllite V ».
MARINE GEOLOGY. — The "verdine", a coastal, marine, green and granular facies différent from
glaucony; present distribution and composition.
An original facies is present in Recent Qualernary deposasfrom the continentalplatform. This coastal, green,
marine facies is here termed "verdine". Il is characierized by a poorly cryslallized clay mineral with a high
mainly ferric iron content. Its composition is remarkably homogeneous and distinct from that of the glauconitic
minerais, the berthierines and the chamosites. This mineral, probably belongs to the chlorite family and is not
yet quoted from nature. The detailed mineralogicalstudy is still in wav and the mineral is provisionally called
"phyllite V".
Fig. 1. — Diffractogrammes sur poudre de verdine purifiée, avant et après chauffage (490°Q.
(a) aspect général le plus simple obtenu partout; (b) aspect particulier à quelques échantillons.
Fig. 1. — X-Ray diffractograms on randomlyoriented powders, before and after heating (490°C).
(a) the simplest diagram obtained in all areas; (b) particular diagram obtained on some samples.
trois pics distincts, mais larges, à 7,2-4,6 et 3,6 Â (fig. 1). La figure 1 montre encore que,
sur les préparations chauffées à 490°C, le pic à 7,2 Â disparaît après 1 à 2 h. Communs à
tous les échantillons, ces trois pics semblent définir un minéral à 7 Â, comme la berthiérine,
mais jamais avec des pics aussi aigus.
Quelques rares fractions (Sénégal, Nouvelle-Calédonie, Guyane) présentent, de plus,
un pic large vers 14,5Â, qui s'amplifie, parfois, au chauffage (fig. 1). Ce pic proche de
14 Â a été d'abord interprété comme une trace de support de verdissement, expliquant
ainsi sa présence aléatoire. Mais S. W. Bailey nous a indiqué qu'il avait obtenu une raie
distincte, vers 14,4 Â, après une longue exposition dans la chambre Debye-Sherrer, sur
les verdines sans pic à 14 Â qui lui avaient été soumises.
III. COMPOSITION CHIMIQUE DU MINÉRAL DE LA VERDINE. — Le tableau II indique la
composition chimique (analyse par voie humide) de dix fractions de grains verts spéciale-
ment purifiés, et la compare à celle des berthiérines de Brindley [11]. Il n'y a pas de
recouvrement entre berthiérine et minéral de la verdine pour toutes les teneurs en ions
principaux. J'attire, en outre, l'attention sur la remarquable homogénéité chimique de la
verdine quelle que soit sa provenance. La figure 2 montre que notre composé et la
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, SérieII,n°
TABLEAU
2,
I
Répartition connue du faciès verdine dans les mers actuelles, (a) Les échantillons m'ont été confiés par
M. Monteillet, J.-P. Masse, L, Martin et P.Giresse, l'Université de Bordeaux et C. Froget.
Known distribution of the vefdine facies, in recent Oceans, (a) samples were proposed by M. Monteillet,
.1985
J. P. Masse (Sénégal), L. Martin (Ivory Coast), P. Giresse (Ogooue-Congo Rivers); C. Froget (New-Caledonia)
and the University of Bordeaux.
107
TABLEAU. II
Analyses chimiques de la verdine. (a) valeur diminuée de 30,5 à 20 à cause de la présence de goethite; (b).
valeurs extrêmes pour six analyses; (c) deux échantillons très; similaires; ..(d) valeur diminuée de 8 à 0 à cause
de la présence de substrat carbonate; (e) valeurs extrêmes pour 14 analyses [11]; (f) valeurs moyennes; (m):
moyenne de plusieurs analyses : nombre entre parenthèses.. ...
Chemical analyses of the verdine; (a) value dimmished from 30.5 to 20 due to the presence of goethite; (b)
maximum and minimum values for six samples; (c) two similar samples; (d) value diminished from 8 to 0 due
to carbonates; (e) maximum and minimum values for 14 samples [11], (f) mean values; (m) mean of several
analyses: number in parenthèses.
berthiérine occupent des champs tout à fait distincts dans les triangles Si02 —R2+—R3 +
d'une part, et A12O3 —Fe2O3 —(MgO + FeO) d'autre part. En somme, tous les ions
principaux définissent des domaines de teneur distincts, donc un milieu de formation
distinct de celui des berthiérines des minerais de fer.
Adoptant, à l'époque, une structure à 7Â et une charge totale de 14, G. W. Brindley
avait calculé (in litt. 1983), pour l'échantillon guyanais 102B [5], la formule :
(Fe0>697Fe0,80Mg0,849Al0j58]l)(Si1,909Al0, 091) 07(H2O)1,763. Les octaèdres contiennent
autant d'ions divalents que trivalents. Ceci s'interprète, soit comme un mélange des deux
types d'ions dans chaque couche octaédrique, soit comme une structure dont une couche
octaédrique serait dioctaédrique, et la suivante trioctaédrique.
IV. NOMENCLATURE. — Le minéral de la verdine est intéressant; il peut être purifié et
est actuellement l'objet d'une étude minéralogique précise. Pour l'instant, il apparaît qu'il
ne peut être rattaché aux berthiérines non seulement en raison de sa composition très
distincte, mais par la présence probable de la réflexion vers 14Â; on s'oriente du côté
des chlorites qui sont essentiellement trioctaédriques, y compris les chamosites. Les
chlorites mixtes (di + tri) sont citées comme exceptionnelles [13]. Malgré son abondance
108 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. MURRAY et A. F. RENARD, Voyage of H.M.S. « Challenger » in the years 1872-1876, 1891, H.M.S.O.,
Londres, 525 p.
[2] G. S. ODIN, Thèse Sci., Université Pierre et Marie Curie, Paris, 1975, 250 p.
[3] D. H. PORRENGA, Publ. Fysisch-Geographisch Lab. Univ., Dort-Stolk Amsterdam, 9, 1967, 145 p.
[4] G. MILLOT, Géologie des Argiles, Masson, Paris, 1964, 499 p. (p. 246); G. W. BRINDLEY, S. W. BAILEY,
G. T. FAUST, S. A. FORMAN et C. I. RICH, Clays Clay Miner., 16, 1968, p. 322-324.
[5] G. S. ODIN et A. MATTER, Sedimentology, 28, 1981, p. 611-641.
[6] G. S. ODIN, in Reading Provenance of arenites, G. G. ZUFFA éd., Reidel Publ. Dordrecht, 1985,
p. 279-307.
[7] L. MARTIN, Thèse Sci., Université Pierre et Marie Curie, Paris, 1973, 340 p.
[8] P. GIRESSE et G. S. ODIN, Sedimentology, 20, 1973, p. 457-488.
[9] O. RENIE, D.E.A., Université de Bordeaux, 1983, 88 p.; M. PUJOS, G. S. ODIN, O. RENIE et P. BOUYSSE,
10e Réun. ann. Sc. Terre, Bordeaux, 1984, p. 465; M. CHAGNAUD, D.E.A., Université de Bordeaux, 1984, 115 p.
[10] R. HARDJOSOESASTRO,Géologie Mijnb., 50, 1971, p. 29-33.
[11] G. W. BRINDLEY, Clays Clay Miner., 30, 1982, p. 153-155.
[12] B. E. BROWN et S. W. BAILEY, Amer. Mineral, 47, 1962, p. 819-850; J. B. HAYES, Clays Clay Miner.,
18, 1970, p. 285-306.
[13] G. PEDRO, Ann. Agron., 16, Hors série, 1965, p. 1-108 (p. 95).
GÉOLOGIE.
— Lithostraligraphie et structure de la partie inférieure de la série
de Canaveilles dans le secteur de Costabonne (Sud du Canigou, Pyrénées Orientales
franco-espagnoles) : conséquencesmétallogéniques. Note de Michel Perrin et Bernard Guy,
présentée par Michel Durand-Delga.
GEOLOGY. — Lilhostratigraphy and structure of the lower part of the Canaveilles séries in the Costabonne
mining district (South of the Canigou massif, French and Spanish eastern Pyrénées): metallogenical consé-
quences.
A survey of the geologicalsurroundings of the Costabonnetungsten ore deposit hasprovided new lithostratigraphic
data and has shown that the overall geometry of the district resultsfrom four major fold phases. The ore bodies
are located wilhin "tongues" of carbonate rocks which are surrounded by alumino-silicate rocks. Such "gulf
structures" resuit from isoclinal folding.
2. Un niveau de roches à silicates calciques, dures et compactes (barre de Fra Joan), qui montrent des lits
millimétriques à centimétriques rouges, vert-clair et vert-sombre ou blancs, donnant à la roche un aspect
rubané caractéristique. Dans le secteur d'étude, ces roches constituent un repère de choix, même si leur origine
prête à discussion (roches transformées par métasomalose de diffusion voire.de percolation).
3. Un ensemble de micaschistesqui contiennent des passées gréseuses millimétriques dans la partie inférieure
et qui deviennent ensuite plus fins et plus homogènes. A la partie supérieure, on observe dès micaschistes clairs
contenant des plagioclases et montrant quelques intercalations décimétriques de grès et de roches à silicates
calciques.
4. Un deuxième faisceau carbonate, dit de La Balmela, qui montre à la base des faciès caractéristiques :
calcaires en plaquettes gris-blanchâtre alternant avec de minces lits de roches à silicates calciques puis de grès
jaunâtres dolomitiques, et enfin avec des bancs pluridécimétriques de dolomie jaunâtre. On observé au-dessus
des calcaires blancs cristallins, à rubanement graphiteux, analogues à ceux du faisceau de Costabonne, et de la
dolomie. Deux niveaux ferrugineux oolitiques s'observent localement au sommet de l'ensemble (col 1910).
5. Un deuxième ensemble de micaschistes, à passées gréseuses centimétriques à décimétriques. Une passée
de tuf à ocelles de plagioclases est présenté localement à la base. Au sommet apparaissent des intercalations
de grès beiges et un niveau de quartzite gris-noir.
6. Un troisième faisceau carbonate, caractérisé à la base par une alternance de bancs calcaires décimétriques,
de grès beiges et de micaschistes.Des calcaires gris bleuté à pâte fine homogène apparaissent au-dessus,
La partie de la série de Canaveilles située au-dessus de l'ensemble 6 n'a pas fait l'objet
d'un examen de détail. Elle est caractérisée par des micaschistes montrant quelques
passées pyriteuses très noires et par un quatrième faisceau carbonate. On passe ensuite à
la série de Jujols, d'âge ordovicien [11].
(c) Discussion. — Dans le secteur étudié, l'apparente obliquité des couches du faisceau
de Costabonne et de la barre de Fra Joan sur le contact avec les gneiss Gi souligné la
nature tectonique des relations qui existent entre ces derniers et la série décrite. Les
relations originelles entre ces deux ensembles ne peuvent donc pas être précisées.
La présence au sein de la série elle-même de certains niveaux bien caractéristiques
(roches à silicates calciques massives de la barre de Fra Joan, alternances de la base du
faisceau de la Balmeta à lits centimétriques de silicates calciques, grès beiges et quartzites
noirs de la base de l'ensemble 6), nous conduit à penser qu'au moins les trois premiers
faisceaux carbonates individualisés correspondent à trois horizons stratigraphiques diffé-
rents et non à la répétition tectonique d'une même formation. Les tufs à ocelles feid-
spathiques, présents à la base de l'ensemble 5, constituent également un repère stratigraphi-
que utilisable localement.
TECTONIQUE.
—
Il est possible de rendre compte de l'architecture du secteur étudié,
notamment à l'échelle cartographique, par le jeu de quatre phases tectoniques majeures.
Des phases tardives d'importanceapparemment très mineure ont également été reconnues.
Il n'en sera pas fait mention ici. Le tableau précise le style des phases majeures et
l'orientation de leurs éléments structuraux définie à une rotation d'ensemble près (puisque
notre étude d'un secteur d'extension limitée ne permet ni de mettre en évidence, ni
d'exclure un éventuel basculement tardif d'ensemble).
La phase 1 n'est mise en évidence que de manière indirecte : les diagrammes montrent
une dispersion systématique des axes A2 et A3 dans leur plan de schistosité, ce qui nous
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. Succession lithostratigraphique observée. 1, gneiss de type G1; 2, calcaire; 3, calcaire à silex;
—
4, dolomie; 5, roche à silicates calciques; 6, grès; 7, tufs; 8, niveaux ferrugineux oolitiques.
Fig. 1. — Observed lithostratigraphic succession.
Fig. 2. — Coupe interprétative entre le pic de Costabonne et le col 1910. Même légende que la planche II.
L'encadré correspond à la zone du gisement.
Fig. 2. — Cross-section between the peak of Costabonneand the 1910 pass.
PLANCHE I/PLATE I MICHEL PERRIN
Fig. 2
la
Costabonne
4,
1,a,granite
de b, graniteàdeux
CArbonne, de de
micas
Turon.
2,
gneis
fait envisager laprésence d'une phase antéschisteuse1 en plis ouverts; Cette hypothèse
est compatible avec les données existantes sur la structure du massif du Canigou ([5], [6]).
La phase 2, majeure, induit des plis isoclinauxsynschisteux
àtoutes
les échelles. Les
suit
à l'Est
structure cartographiques correspondantes montrent une vergence N, conforme à la
qui
de la
La
ne
vers
le
bas
(pl.
I,fig.
2)
ainsi
que
des
plis
serrés
frontière.
phase 4 induit desplisen
perturbent la série
chevrons,
observables
S de Fra Joan, qui correspondent à là même structuré, décalée par le décrochement
crête
à vergence N, pratiquement sans flanc court,
que très localement. Les zones de charnière forment des couloirs
TABLEAU
synschisteux
(effet de la phase 1) Vergence N
de
Phase 3............. 65
avec 80 à
100
100 S
de
70 90
Plis
à
à charnièreronde
(effet plongement variable
de la phase 1)
Vergence
Schistosité
S
fracture
discrète associée.
Phase 4... . ............. 70 à 100 E 0 à 30 Direction moyenne Chevrons,
subvertical flancs courtsy
à fort. peu développés.
plongement N ou S Vergence N.
Schistosité
strain slip
en éventail.
114 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les deux phases basaltiques qui succèdent aux épisodes sous-marins, peu représentés à l'affleurement, sont
issues du centre d'un volcan dont la partie sommitale s'effondre en deux caldeiras emboîtées. Un rift subaxial
prolonge, au Nord-Ouest, l'activité précédente et déverse d'épaisses coulées de trachyte qui revêtent les pentes,
depuis la crête jusqu'à la côte Nord-Ouest.
EXPLICATIONS
DE
LA FIGURE
Fig. 1.
(3) océanites
- Carte géologique de l'île
tardives; (4) trachytes;
;
(5)
de Raiatea (5). (1) alluvions modernes; (2) les 5 dômes de phonolite,
série supérieure (basaltes et roches intermédiaires), (6) série inférieure
d'une carapace continue, épaisse de 10 à 100 m, que les flancs Ouest et Nord. Ces
entablements, encore respectés par l'érosion, sont continus, depuis leurs zones sommitales
du Tevaihue et du Plateau de Temehani jusqu'à la côte, entre la Pointe ereia et Uturoa.
Quelques phénomènes explosifs sont associés à l'épisode effusif, responsables des lahars
interstratifiés (Nord du Plateau de Temehani) et du maar de la baie de Upapa. Le seul
lambeau trachytique au flanc Est de l'île, à la hauteur de la baie Faaroa, est sans doute
le produit d'une sortie adventive.
A la suite de cette puissante émission de termes différenciés, contemporaine semble-t-il
de la dernière phase d'effondrement de la caldeira de la Faaroa, la reprise volcanique est
discrète sous la forme d'océanites en dykes recoupant les trachytes, ou d'une petite
coulée les recouvrant et, surtout, sous la forme de cinq intrusions de phonolites, quatre
d'entre-elles étant alignées selon un axe Nord-Sud (Tapioi, Orotaio, Matotea, Tearai) et
une cinquième excentrique (Tauopu). La phase distensive responsable de l'ouverture
Nord-Sud dont profitent les phonolites affecte également le plateau trachytique du
Temehani qui est partagé en deux (Temehani Ute'Ute et Temehani Rai) par une profonde
gorge bordée de hautes falaises.
Dans l'ensemble, la direction Nord-Sud, comme à Huahine ([6], [7]) est surtout active
en fin de construction de l'île à la différence des deux directions majeures qu'adoptent
les dykes durant les deux phases basaltiques, l'une N 115°, parallèle à l'alignement de
l'ensemble de l'archipel et, l'autre, N 65°, parallèle aux failles qui scindent l'archipel en
échelons (fig. 2).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La diversité d'origine (bauxite, ocres, terra rossa) de colorants rouges préhistoriques a été mise en évidence
en Provence. La présence dans un quart des échantillons étudiés d'une hématite particulière, dite
« désordonnée » montre qu'ils ont été préparés par calcination de minerais goethitiques.
PREHISTORY. — Mineralogical data of prehistoric red colouring material of Provence a proof that some
of it was certainly obtained by goethite calcination.
It has been shown in Provence the diversity in the origin of prehistorical red colouring material (bauxite, ochre,
terra rossa...). A quarter of the analyzed samples contains a peculiar hematite known as "disordered hematite",
which shows to be originated by goethite calcination.
A de rares exceptions près [1], les colorants préhistoriques jaunes ou rouges sont
désignés par les préhistoriens sous le terme commun d'« ocres ». Il est généralement
admis que ces colorants rouges peuvent résulter du grillage d'ocres jaunes ([2] à [4]).
Jusqu'à présent, aucune preuve n'a été apportée, ni en ce qui concerne la parenté de
ces colorants avec les ocres, ni en ce qui concerne la pratique du chauffage.
Pour vérifier l'hypothèse du chauffage intentionnel, il faut montrer que les produits
obtenus par calcination présentent des caractéristiques spécifiques qui les différencient
des matériaux naturels.
I. MISE EN ÉVIDENCED'UN CHAUFFAGE : PRÉSENCED'HÉMATITEDÉSORDONNÉE. — Des expé-
riences sommaires de chauffage en laboratoire sont citées dans la littérature. Les plus
anciennes mentionnent les changements de couleur dus au chauffage; il a été ainsi constaté
que l'ocre jaune devient rouge vers 250°C [5]. Plus récemment, un colorant goethitique
de Lascaux a été chauffé et, dans la poudre rouge obtenue, l'hématite a été identifiée par
diffraction des rayons X [6].
Ces expériences ne prouvent cependant pas que les colorants rouges préhistoriques ont
été obtenus par calcination, puisque les auteurs ne distinguent pas l'hématite préparée
par chauffage de l'hématite présente dans les roches ferrugineuses naturelles.
En réalité, l'étude de l'état cristallin de l'hématite permet de démontrer que l'Homme
préhistorique a bien calciné de la goethite pour obtenir un produit rouge hématitique.
1. L'hématite désordonnée, un indicateur minéralogique de la cuisson. Le chauffage
—
de la goethite vers 280°C donne naissance à une hématite au caractère cristallographique
particulier, l'« hématite désordonnée » ([7], [8]). Au-delà de 600°C, l'hématite présente
des caractéristiques normales (locution anglaise : « normal crystallizedhematite » [8]).
L'hématite désordonnée est facilement reconnaissable par son diffractogramme qui
présente des raies élargies pour les réflexions (10.2), (10.4) et (21.4), tandis que les raies
(11.0), (11.3), (11.6) et (30.0) sont relativement fines et plus intenses ([7], [8]). Ce
désordre cristallin ne peut être confondu avec un phénomène d'anisométrie caractérisé
par un renforcement de l'intensité et une plus grande finesse relative des seules raies
(h k 0) [9].
2. Expériences de chauffage de matériaux naturels. — L'hématite désordonnée des
minéralogistes, citée dans la littérature, a été obtenue à partir de goethite chimiquement
pure (monocristaux ou poudre polycristalline).
0249-6305/85/03010119 $ 2.00 © Académie des Sciences
120 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
TABLEAU I
Localisation des colorants préhistoriques étudiés,
Location of studiedprehistoric colouring material.
Gisement Département Industrie Couche Chronologie
La Salpétrière [10].
La Bouverie [11]. ........
.;:;.... .;.:. ..Gard
Var
Aurignacien
Arénien
30
1
F
E
Würm III
Cornille [10]. Bouches-du-Rhône Magdalénien terminal
Adaouste [10]. .... .: ; Bouches-du-Rhône Magdalénien V
12
12 IV
La Marcouline [10]:. ; .. . Bouches-du-Rhône Valorguien
Cornille [10]. ............ .. . Bouches-du-Rhône
C2
12
..
. . . . . 11,10,10A
Valorguien Alleröd
Valorgues [10].
Chinchon 3 [11].
.............
..
Vaucluse
Vaucluse
.... Bouches-du-Rhône
Valorguien
Sauveterrien ancien 2B
Cornille[10].
...... Montadien ancien C6
Senas [11]..
.
Reillanne [11]. .......... .
Bouches-du-Rhône
Alpes de
Haute-Provence
Montadien
Sauveterrien 4
3
Holocène
Montclus [10]............. .. Gard Sauveterrien récent 21F, 16
.
ChAteauneuf-lez-Martigues[10]. Bouches-du-Rhône Castelnovien F6, F5
. .
TABLEAU II
Composition minérale des colorants à hématite désordonnée.
0
Mineral content of disordered hematite colouring material.
Nombre d'échantillons
1,.......
3.. .....
6..
Hématite
.......
...
+ Quartz
++
+++
Calcite
+
0
Traces 0
+
... ........ ++
.
+
2
, .; + 0
absence.
. . . .
naturel.
3 + + + Traces
Légende :+ + +prédominant; + + teneur moyenne; + présence; 0 absence.
Legend: + + + dominant; + + abundant; + presence; 0
Une première série de chauffages à 600°C a été réalisée avec 11 échantillons de goethite
trouvés en Provence, composés soit de goethite seule, soit de goethite accompagnée de
quartz et de calcite. Ces essais ont conduit à la formation de produits rouges. Ils
contiennent tous de l'hématite désordonnée (fig. 1).
Pour mieux préciser le rôle de la température, une expérience a été faite à température
régulièrement croissante, depuis la température ambiante jusqu'à 1 100°C, par chauffage
en atmosphère d'air. L'échantillon, compact, de couleur marron a été fragmenté en
plusieursmorceaux etchacun d'eux a été chauffé pendant 1 h.
Les transformations suivantes ont été observées.
A 250°C, la couleur passe au brun vif et, dans le diffraetogramme quartz-goethite,
—
les raies de ce dernier minéral s'affaiblissent.
A partir de 260°C, la couleur devient rouge vif, le diagramme de rayons X
Prolabo). désordonnée.
—
correspond au mélange quartz-hématite
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Comparaison de l'hématite désordonnée (obtenue à 300°C) avec l'hématite normalement cristallisée (produit
Famille
R. Acad. Sc.
Mineral content
Paris,
III
ofnhematite
ormal
t. 301,
TABLEAU
material.
Composition minérale des colorants à hématite
colouring
normale;
2, 1985
Boehmite
TABLEAU IV
Origine possible des colorants à hématite normale.
Possible origin of normal hematite colouring material.
Famille Origine
—
A 700°C. la couleur ne change pas, mais l'hématite devient normale avec, toutefois,
une médiocre cristallinité (raies uniformément épaisses). Quand la température monte, la
cristallinité de l'hématite s'améliore.
—
Entre 1000 et 1100°C, la couleur passe du rouge vif au rouge brun et l'hématite
est bien cristallisée (comme le produit du commerce Fe2O3 de Prolabo, par exemple).
Cette expérience confirme qu'il est aisé d'obtenir de l'hématite désordonnée par chauf-
fage de produits goethitiques; en même temps, ces essais précisent l'intensité du chauffage
nécessaire pour cette transformation. Reste maintenant à rechercher cette hématite particu-
lière dans des colorants rouges préhistoriques.
3. L'hématite désordonnée dans les colorants préhistoriques. — 60 échantillons de colo-
rants rouges ont été examinés. Ils proviennent de 11 gisements provençaux (tableau I).
Ces échantillons se présentent sous forme de concrétions ou nodules de 2 mm à 1 cm
en moyenne, de couleur rouge vif à brun. D'après leur constitution minéralogique
(tableaux II et III), ils sont complètement étrangers au remplissage naturel des grottes et
124 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 2, 1985
abris. Ils ont donc été volontairement introduits dans les sites par les Hommes préhisto-
riques. Certains, d'ailleurs, portent des tracés caractéristiques d'utilisation (3). Les échan-
tillons peuvent être répartis en deux groupes : ceux qui renferment de l'hématite désordon-
née (25%); ceuxqui renferment de l'hématite normale (75%).
La composition minéralogique des échantillons à hématite désordonnée est donnée
dans le tableau II. Le groupe à hématite normale rassemblé les autres échantillons dont
la composition minéralogique figure dans le tableau III.
II. L'HÉMATITE DANS LES FORMATIONS SÉDIMENTAIRESET D'ALTÉRATION DE PROVENCE. —
Les formations ferrugineuses à goethite et hématite abondent en Provence et 600 échantil-
lons ont été prélevés dans les formations les plus variées. Leur étude révèle que l'hématite
désordonnée y est totalement absente, ce qui confirme que les colorants à hématite
désordonnée résultent bien d'un chauffage de matériel goethitique.
L'hématite présente est toujours normalement cristallisée. Les minéraux associés à cette
hématite, quartz, goethite, boehmite, kaolinite, calcite, permettent de préciser, dans une
certaine mesure, l'origine des colorants à hématite normale utilisés par les Hommes
préhistoriques (tableau IV);
CONCLUSIONS, — Le terme « ocre », généralement employé pour désigner indifférem-
ment les colorants préhistoriques jaunes ou rouges, est impropre. Il ne tient compte que
de la couleur. Or, d'après leur constitutionminéralogique, la plupart des colorants utilisés
par les Hommes préhistoriques en Provence ne semblent pas provenir des « ocres »
véritables, formation bien définie récemment (12). Par contre, les bauxites et pseudo-
bauxites [13] ont constitué une source non négligeable de colorants, ce qui était insoup-
çonné jusqu'ici. Quant aux échantillons à hématite désordonnée, le fait que cette dernière
est absente dans les formations ferrugineuses de Provence et que son obtention est
aisée par calcination de goethite, atteste que les colorants rouges préhistoriques ont été
intentionnellement préparés. Le plus vraisemblable est que des produits naturels, riches
en goethite, ont été chauffés dans une gamme de température de 250 à 700°C, ce qui est
facile à réaliser avec un simple feu de bois.
Remise le 25 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WAVES AND VIBRATIONS. — Motion of a vibrating string in the presence of a convex obstacle: a free
boundary problem.
Studying the motion of a vibrating string in the presence of an arbitrary obstacle, we show that on the convex
parts, the string can either rebound or wrap; the determination of the motion in this last case is a free boundary
problem. Exact solutions corresponding to the different cases are constructed.
1. ÉNONCÉ DU PROBLÈME. — Une corde vibrante fixée à ses deux extrémités oscille dans
un plan x, u en présence d'un obstacle curviligne fixe d'équation u ==<p(x). Le mouvement
est défini par une fonction u (x, t) de l'abscisse x et du temps t, satisfaisant, en l'absence
de contact avec l'obstacle, les conditions suivantes ;
S'il y a contact persistant sur certains arcs a,^xga,-+1 (ce qui n'est possible qu'avec
des obstacles convexes pour un observateur situé sur la corde [4]), sur lesquels on a, soit
avant le contact, soit après le contact, u (x, t) = <p(x), donc (ôu/dt)=0 et (du/dx) = q>'(x),
on obtient encore E(t) = Cte.
(b) Conditions d'enroulement (ou de déroulement). — Lorsque le contact de la corde
avec l'obstacle a lieu suivant un segment caractéristique, la vitesse après le rebond est
déterminée par la solution d'un problème de Goursat, et lorsque cette vitesse est négative
le rebond est impossible; il y a donc lieu de prévoir un mouvement avec enroulement de
la corde sur l'obstacle. Il en est de même lorsque la courbe w(x, t) = q>(x), rencontre
l'axe x= — .5 (ou x = .5) en un point en lequel la tangente a une pente (dt/dx) supérieure
à 1 (ou inférieure à —1).
L'enroulement (ou le déroulement) est un rebond particulier et doit satisfairela relation
(4). Dans ces conditions, l'enroulement (ou le déroulement) ne peut avoir lieu que
suivant une caractéristique, ou suivant une courbe (inconnue) : t = x(x) sur laquelle on a
u(x, x(x)) = cp(x) et (du/dt)(x, x(x)) = 0; on se trouve comme l'a indiqué Amério [5], en
présence d'un problème à frontière libre. Ces problèmes se rencontrent seulement dans le
cas des obstacles convexes, puisque le contact persistant sur un obstacle concave ne
vérifie pas les lois d'action de contact [4].
Nous introduisons les coordonnées caractéristiques £, = t + x, r\ = t—x; si l'oscillation
libre w(x, t)=w(Ç, r)) se termine sur la caractéristique Tï = fj, le mouvement au-delà est
défini par u(x, t)=u(£,, TJ)=W(^, r\)+g(r\)', les conditions d'enroulement sur la courbe
(frontière libre) t = x (x) s'écrivent :
Fig. 1 et 2. —
Rebond de la corde sur l'obstacle.
Figs. 1 and 2. —
Rebound of the string on the obstacle.
pour | X | assez petit, on a | dx/dx | < 1; la première ligne d'influence est alors la courbe de
contact précédente sur tout l'intervalle — . 5 5= x g. 5. Après le premier contact on a
u(x, t) = u1 (x, t)=f(t + x)+g(t — x). Les conditions de contact et de rebond s'écrivent :
On en déduit :
avec ^ = x + x(x). On obtient ensuite g(r\)=f( — r\), si bien que le mouvement après le
premier rebond est déterminé par une quadrature.
Dans le cas particulier n = 1 les résultats peuvent être explicités; la première ligne
d'influence coïncide avec la courbe de contact si on a \2"k\ ^1. Le mouvement de la
128 G. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
Pour (1/3) < 12 A. | ^1 (fig. 1) le second contact a lieu suivant un arc CD, avant l'instant
t = 2—x(x) et suivant un arc GH à l'instant t = 2 —x(x); le segment de droite DG tangent
à l'arc CD est caractéristique et la seconde ligne d'influence est la ligne CDGH.
Pour \2X\ ^(1/3), l'arc CDE disparaît et la seconde courbe de contact (qui est aussi
la seconde ligne d'influence) est la courbe t = 2 — x(x). Après le second rebond, on a alors
de nouveau u = w, si bien que le mouvement est périodique de période 2. Sur la figure 2,
qui correspond au cas limite 2A.= —1/3, les positions de la corde à divers instants sont
représentées.
3. EXEMPLES DE MOUVEMENTAVEC ENROULEMENT. — Nous reprenons l'exemple précédent
dans le cas limite 2A.= — 1. La première courbe de contact est la caractéristique r—x = .5
(fig. 3). Pour 0<t<.5 la corde s'enroule sur la partie convexe de l'obstacle suivant la
caractéristique précédente; après l'instant t = .5, elle rebondit sur la partie concave,
toujours suivant la caractéristique t=x + .5, et se déroule sur la partie convexe suivant la
courbe 6x + 2t=1, que l'on détermine par la méthode résumée dans les équations (7);
cette méthode permet de déterminer le mouvement u(x, t) — u2(x, t) de la corde après le
rebond sur la partie concave :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 129
Le coefficient de réflexion, rapport des vitesses après et avant le contact n'est plus égal à
1, mais à —tan27ix, et varie de 0 à — oo lorsque le point de contact décrit la partie
—
concave de l'obstacle.
Si on conserve les mêmes conditions initiales, mais si on remplace l'obstacle précédent
par le suivant : u = 0(X)= — (cos 3TIX)/3, on obtient un mouvement périodique de période
T = 4/3, avec enroulements et déroulements successifs de la corde sur l'obstacle. L'extré-
mité de l'arc en contact avec l'obstacle se propage avec la vitesse ±(1/3) et, aux instants
(2/3) + 2 k (4/3) (k entier), la corde est au repos sur l'obstacle.
Le mouvement précédent ainsi que ceux qui ont été étudiés dans la section 2 correspon-
dants aux cas n=l, |6>„| ^1. représentent des solutions globales en temps du problème
(l)-(4).
Remise le 29 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Félix Bertaut.
CRISTALLOGRAPHIE.— Étude de la macle présentée par les sels de la famille
TMTTF2X. Note de Bernard Liautard, Serge Peytavin et Gérard Brun, présentée par
Les Cristaux des sels de la série (TMTTF)2X sont généralement maclés, le but de cet article est de décrire la
figuré de macle. Elle se développe à partir de deux cristaux qui croissent dans la même direction a; ils se
déduisent l'un de l'autre par symétrie par rapport à la direction [100] et mettent en commun la face (001).
Any salt of the serie (any X) is found to exhibit the same properties and most of the crystals are twinned. They
are formed by two adjacent parts grown in the same direction, the twin boundary being parallel to the (100)
plane. Those conclusions result from the examen of the successive Weissenbergphotographs.
Concerning the physical properties and particularly electrical conductivity: it is generally admitted that they
are not affected; the crystals' lengthening axes (which are also the arganicpacking axis) being parallel.
Depuis que nous étudions les structures cristallines des sels simples de la série de
tétraméthyltétrathiafulvalène
(TMTTF)
de
formule
TMTTF2X
avec X=Br, I, SCN,
NO3; BF4, CIO4, AsF6... ([1], [2], [3]) nous nous heurtons au problème posé par
l'existence d'une figure de macle dans la majorité des cristaux.
L'existence de cette macle a été constatée dès le début des investigations cristallo-
graphiques des sels [4] mais lors de chaque analyse structurale la difficulté a été tournée
en choisissant un cristal non maclé. Pour cela, ilfaut généralement examiner les clichés
de diffraction des rayons X — obtenus en chambre de Weissenberg — pour les sélection-
ner, bien que parfois, l'observation au microscope suffise pour déceler la présence de
plusieurs cristaux.
Cette macle apparaît comme caractéristique de la sérié puisqu'elle se retrouve identique
pour tous les sels de formulé TMTTF2X, quel que soit l'anion mis en jeu; les cristaux
qui en sont exempts constituent l'exception.
Le caractère général de cet état de fait, ainsi que l'influence qu'il peut avoir sur les
propriétés physiques des composés ([5], [6]) nous ont amenés à nous poser le problème
de la description de cette macle.
Signalons enfin que les sels de cette série cristallisent dans le système triclinique, avec
le groupe d'espace centrosymétrique P 1 [1].
LES OBSERVATIONS. — L'analyse des photographies de cristal tournant enregistrées
suivant l'axe d'allongement du cristal : a et celle des strates successives le long de cet axe
permettent de faire un certain nombre d'observations,
-
Aucune anomalie n'apparaît sur le diagramme de cristal tournant (fig. 1 a). Les
différentes strates sont nettes et bien définies : aucune traînée de diffusion, aucun
satellite... ne sont visibles.
Les deux cristaux présentent donc des axes d'allongement (a) identiques et leurs
strates 0,1, 2... suivant cet axe sont confondues.
— La photographie de la strate 0 [plans(0 k l)] montre un seul réseau de tâches, Ceci
veut dire que les deux réseaux réciproques ont même origine et des axes b* et c*
confondus dans les plans pour lesquels h = 0 (fig. 1 b).
— Les images de la strate 1 [plans (1 k l)] et des strates d'ordre supérieur font apparaître
deux réseaux distincts (fig. 1 c et d); Ils ont même maille élémentaire et sont décalés l'un
Fig. — Clichés de diffraction des rayons X obtenus en chambre de Weissenberg. (a) Diagramme de cristal
1.
tournant : TMTTF2BF4; (b) Strate 0 [plans (0 k l)] : TMTTF2BF4; (c) Strate 1 [plans ( 1 h l)] d'un cristal non
maclé : TMTTF2ClO4; (d) Strate 1 [plans (1 k l)] d'un cristal maclé : TMTTF2C1O4.
Fig. 1. — Weissenberg photographs. (a) Rotation photograph of TMTTF2BF4. (b) Zero level [(0 k l) planes]:
TMTTF2BF4. (c) First level [(1 k l)
planes]: TMTTF2CLO4, not twinned cristal, (d) First level [(1 k l)
planes]: TMTTF,CLO4. twinned cristal.
par rapport à l'autre : les axes réciproques b* et c* restent parallèles dans tous les plans
d'indices h ^ 0.
DISCUSSION.
— Après avoir décrit la figure de macle caractérisant ces cristaux, il
convient de se poser la question de savoir si son existence entraîne des perturbations au
niveau des mesures physiques concernant ces composés. Les techniques utilisées sont en
général prévues pour le monocristal : donnent-elles le même résultat sur un ensemble
formé de plusieurs cristaux?
La connaissance que nous avons de la macle, donc du mode d'association des cristaux
montre qu'elle ne doit pas influer sur les propriétés physiques des sels et en particulier
sur leur conductivité électrique. Ceci dans la mesure où les axes d'allongement des
cristaux (qui sont les axes d'empilement des radicaux organiques) sont confondus.
CONCLUSION. Nous avons décrit la macle présentée par tous les sels de la famille
—
TMTTF2X. Elle est formée par deux cristaux qui croissent le long de l'axe a; ils sont
images l'un de l'autre par rapport à la direction [100] et mettent en commun la face
(001).
La présence de cette macle ne doit pas affecter les propriétés physiques des sels — et en
particulier leur conductivité électrique — et ne gêne pas notablement lors des résolutions
structurales.
Remise le 17 décembre 1984, acceptée le 15 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHIMIE PHYSIQUE. — Influence de très faibles teneurs d'ajouts (CaO et Y2O3) sur
la densification du nitrure d'aluminium par frittage sous charge entre 1650 et 1 750°C
Note de Gérard Gauthier, Kyong Sop Han, Didier Bernache-Assolant et Jacques Mexmain,
présentée par Paul Lacombe.
Pour densifier totalement le nitrure d'aluminium, on utilise habituellement de 1 à 10 % d'ajout sous forme
d'oxyde de clacium ou d'oxyde d'yttrium. On montre ici la possibilité d'obtenir du nitrure d'aluminium dense
avec de très faibles quantités d'ajouts, de l'ordre de 0,05 % en mole, donc un matériau de meilleure qualité.
Pour de telles compositions l'activation du frittage se ferait par l'intermédiaire d'une solution solide superficielle.
PHYSICAL CHEMISTRY,— Influence of very low additions of CaO and Y2O3 on the densification of
aluminium nitride by hot-pressingbetween 1,650 and 1,750°C.
In order to obtain the theoretical density by sintering aluminium nitride powder, some additives such as CaO or
Y2O3 are ordinarly used in proportion 1-10 mole %. It has been shown that fully densified ceramics can be
obtained with much smaller contents of about 0,05%. For such quantities, the sintering activation could be
correlated to the formation of a superficial solid solution.
Fig. 1. Fig. 2.
On observe que l'on peut densifier totalement le nitrure d'aluminium pour de très
faibles taux d'ajouts (0,5 % en mole de CaO); d'autre part le taux de densification passe
par un extremum en fonction de la proportion d'ajout introduite. La figure 2, qui
représente l'évolution de la vitesse de densification avec la quantité d'oxyde pour un taux
de densification constant (égal à 0,8), montre clairement l'existence de ce maximum.
L'aptitude au frittage du nitrure d'aluminium n'est donc pas une fonction croissante
de la quantité d'ajout utilisée, comme c'est le cas pour d'autres nitrures ou carbures ([5],
[6]). Un tel résultat n'avait pas été mis en évidence jusqu'à présent, bien que de nombreux
auteurs aient étudié le frittage naturel ou sous charge du nitrure d'aluminium en présence
d'oxydes ([3], [4]). Pour des concentrations en ajout supérieures à 1 %, l'analyse radiocris-
tallographique des échantillonsfrittés révèle la présence de la phase CaO, 6 Al2O3. D'autre
part, l'observation de surfaces de fracture d'échantillons en microscopie électronique à
balayage fait apparaître des grains réguliers de dimensions voisines de 1 um et comportant
des facettes.
Si l'on se réfère au diagramme binaire Al2O3-CaO à 1700°C une phase liquide peut
apparaître au cours du frittage. Aux fortes concentrations en CaO cette phase liquide
est d'ailleurs directement mise en évidence; elle est en effet extrudée à la périphérie de
l'échantillon, ce qui provoque un grippage du piston sur le moule. On voit mal toutefois,
pour de très faibles concentrations, comment cette phase liquide pourrait activer pareil-
lement le frittage.
Densification en présence de Y2O3. — Le nitrure d'aluminium peut être encore densifié
totalement en utilisant de très faibles quantités d'ajouts, comme le montrent les isothermes
de retrait obtenues pour diverses quantités d'oxyde (fig. 3).
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, l985 137
Fig. 3. —
Courbes de densification du nitrure d'aluminium
pour différentes quantités de Y2O3 à 1700°C et 15 MPa.
Fig. 3. — Densification curves for aluminium nitride hot-pressed
at 1,700°C under 15 MPa as a fonction of the Y2O3 content.
Fig. 4. — Influence de la concentration en Y2O3
sur la vitesse de densification du nitrure d'aluminium à 1700°C et 15 MPa.
Fig. 4. — Dependence of the Y2O3 content
on the AIN densification rate at 1,700°C under 15 MPa.
Fig. 5. —
Influence de la concentration en Y2O3
sur la vitesse de densification à différentes températures.
Fig. 5. — Influence of Y2O3 content
on the AIN densification rate at various temperatures.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] G. GRATHWOHL, S. B. HANNA et F. THUMMLER, Trans. J. Br. Ceram. Soc., 81, 1982, p. 193-196.
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[6] M. KUWABARA, M. BENN et F. L. RILEY, J. Mater. Sc., 15, 1980, p. 1407-1416.
L'utilisation de complexes du type hétérométal bis tétrathiométallates comme précurseurs de catalyseurs non
supportés d'hydrotraitement est décrite. Les propriétés hydrogénantes de ces catalyseurs, mesurées dans
l'hydrogénation du biphényle, sont dans tous les cas supérieures à celles des catalyseurs préparés par des
méthodes conventionnelles. Leurs comportements catalytiques suggèrent qu'une phase mixte du type CoMoS,
NiMoS ou NiWS est présente en quantité importante.
de précipitation homogène.
leurs propriétés hydrogénantes comparées à celles d'échantillons préparés par la méthode
TABLEAU
Système S rs ri &.r
Catalytique Préparation (m2.g- 1) (10- 8 mol.s-1.g-1) (10- 8 mol.s-1.m-2) (%)
par Müller et coll. [7]. Afin d'éviter la présence de traces d'éléments P ou As dans nos
catalyseurs, nous avons préféré précipiter ces complexes par (C2H5)4NBr, les amines
quaternaires se décomposant facilement en produits volatils à basse température [8]. Pour
ce faire, à 50 ml de H2O dégazée contenant 10- 2 mole de nitrate de nickel et 2.10- 2 mole
de (C2H5)4NBr, sont ajoutés goutte à goutte 150 ml d'eau dégazée renfermant
2.10- 2 moles de tétrathiomolybdate (ou tétrathiotungstate) d'ammonium, à température
ambiante et sous agitation. Il y a alors apparition d'un précipité brun qui est filtré, lavé
à l'eau, puis séché sous vide. Dans le cas particulier du système cobalt-molybdène, la
méthode de préparation précédemment décrite peut conduire à des aquo complexes du
type [Co(H2O)2(MS4)2]2-, ou à des oxothio complexes du type [Co (MoOxSy)2]2- [9].
C'est pourquoi le complexe [Co(MoS4)2][Et4N]3 a été synthétisé en milieu organique
(acétonitrile) en présence d'un agent réducteur (thiophénol) selon la procédure proposée
par Müller et Newton [10].
La pureté de ces complexes (absence d'oxothiocomplexe)a été contrôlée par spectrosco-
pies infrarouge et ultraviolette visible ainsi que par analyse chimique élémentaire.
(b) Précurseurs HSP. — La méthode de précipitation homogène (méthode HSP)
consiste à ajouter goutte à goutte une solution aqueuse de sulfure d'ammonium (2,5 %)
à une solution très diluée (10- 2 mole.l- 1) contenant le paramolybdate d'ammonium
(NH4)6Mo7O24, 4H2O (ou le paratungstate d'ammonium : (NH4)10W12O41, 5H2O) et
le nitrate de nickel (ou de cobalt) et maintenue à 343 K. La quantité totale de soufre
ajouté correspond à un excès de 25%, calculé par rapport à la formation de
MoS4 - (WS4 -) et NiS (CoS). L'excès d'eau est éliminé par évaporation à sec sous
pression réduite.
Cette méthode a été utilisée pour la préparation de catalyseurs ayant un rapport
atomique r = groupe VIII/(groupe VI + groupe VIII) =0,3.
(c) Décomposition des précurseurs. — Les précurseursprécédents sont décomposés sous
atmosphère sulfurante (H2 —H2S 15%) pendant 4 h à 673 K. Après refroidissement à
température ambiante sous cette même atmosphère, les catalyseurs sont balayés sous N2,
puis conservés sous atmosphère inerte (argon).
MESUREDES ACTIVITÉS CATALYTIQUES. — Les mesures d'activité catalytique en hydrogéna-
tion du biphényle sont conduites en phase vapeur dans un microréacteur dynamique
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3,1985 141
différentiel travaillant sous pression, une légère pression partielle de H2S additionné au
mélange réactionne] permet de maintenir l'état de sulfuration du catalyseur.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] R. CANDIA, B. S. CLAUSEN et H. TOPSÇIE, Bull. Soc. chim. belg., 90, 1981, p. 1225-1232.
[2] B. S. CLAUSEN, S. MORUP, H. TOPSÇE et R. CANDIA, J. Physique Colloq., 37, C-6, 1976, p. 249-252.
[3] M. VRINAT, M. LACROIX, M. BREYSSE et R. FRETY, Bull. Soc. chim. belg., 93, 1984, p. 697-705.
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[6] B. S. CLAUSEN, R. CANDIA, J. ALS-NIELSEN et H. TOPSÇJE, Bull. Soc. chim. belg., 90, 1981, p. 1249-1259.
[7] A. MULLER, E. AHLBORN et H. H. HEINSEN, Z. Anorg. Allg. Chem., 386, 1971, p. 102 et A. MULLER,
E. DIEMANN et H. H. HEINSEN, Chem. Ber., 8, 1974, p. 975.
[8] M. J. F. LEROY, G. KAUFMANN, R. CHARLIONET et R. ROHMER, Comptes rendus, 263, série C, 1966,
p. 601-604.
[9] R. JOSTES, Thèse de Doctorat d'État, Université de Bielefeld, 1984.
[10] A. MULLER et W. E. NEWTON, résultats non publiés.
[11] R. FRETY, M. BREYSSE, M. LACROIX et M. VRINAT, Bull. Soc. chim. belg., 93, 1984, p. 663-671.
[12] S. P. AHUJA, M. L. DERRIEN et J. F. LE PAGE, Ind. Eng. Chem., Prod. Res. Div., 9, 1970, p. 272-281.
[13] M. BREYSSE, R. FRETY, M. VRINAT, P. GRANGE et M. GENET, Appl. Catal., 12, 1984, p. 165-178.
La mise en oeuvre est particulièrement simplifiée. Les produits sont mélangés et agités
jusqu'à disparition totale des matières premières (CPG). Après élution à l'éther et
évaporation, le résidu obtenu est constitué, en général, par le produit de monoalkylation
très pur avec des rendements se situant entre 80 et 95%. La vitesse de la réaction est
fonction de la quantité d'iodure de sodium. Néanmoins 0,25 équivalent de Nal en
présence de 1,5 équivalent de K2CO3 constitue un bon compromis. Dans ces conditions
les vitesses d'alkylation sont comparables pour des dérivés iodés et bromés, plus lentes
avec les dérivés chlorés, la réaction d'échange chlore-iode devenant déterminante.
TABLEAU
ce composé, à caractère acide, se trouve salifié par les réactifs basiques 1 a et 1 b, pour
donner les méthyl-1 phényl-4 thioxo-2 dihydro-1.2 triazinyl-1.3.5 ates-6 de N-méthyl et
de N-phénylcarbamoylbenzamidinium4a et Ab (Rdt 35 et 30%).
On souligne que, avec les quantités stoechiométriques qui correspondent à la formation
des produits précédents, soit 2 moles des réactifs 1 a et 1 b, et 1 mole d'isothiocyanate de
méthyle, on obtient, dans les conditions opératoires précédentes, les sels A a et 4 b avec
d'assez bons rendements (75 et 65%). Il en est de même lorsqu'on effectue ces réactions
avec 1 mole des réactifs 1 a et 1 b et un excès de l'isothiocyanate précité (2 mol),
La production, assez inattendue, des sels de benzamidinium 4 a et 4 b, s'explique par
la formation intermédiaire des composés N 1-carbamoylés N2-thiocarbamoylés 3 a et 3 b,
lesquels, non isolés car trop instables, se cyclisent respectivement, par perte de méthyla-
mine et d'aniline, en la méthyl-3 phényl-6 thioxo-2 oxo-4 tétrahydro-1.2.3.4 (2.3.4.5)
triazine-1.3.5, 5, isolée sous forme de sels 4. Cette triazine est obtenue à partir des sels 4
0249-6305/85/03010145 $ 2.00 © Académie des Sciences
146 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
par acidification au moyen de l'acide acétique (l'acide chlorhydrique dilué provoque des
réactions secondaires). Elle peut encore être isolée par chauffage, à 80° (4h), de chacun
des sels A a et 4 b (Rdt 70 et 65%), dans l'éthanol, ce qui donne une décomposition des
réactifs basiques amidiniques 1 a et 1b en isocyanates de méthyle et de phényle, benzoni-
trile et ammoniac. Toutefois, il est possible d'obtenir directement la triazine 5 à partir
des composés carbamoylés (1 mol) 1 a et 1 b et de l'isothiocyanate de méthyle (1 mol),
sans solvant, à la température de 100° (12 h), mais avec de faibles rendements (20%).
Enfin, on a vérifié que la triazine 5 redonnait les sels 4 a et 4 b, directement par mélange
avec les composés carbamoylés 1 a et 1 b, dans l'éthanol, à la température ambiante.
La structure tétrahydro-1.2. 3.4 (2.3.4.5) triazinique du composé 5 est conforme
aux indications du spectre infrarouge dans KBr. Ainsi, on remarque les bandes d'un
enchaînement thiolactame — HN — C(S)—, à 1090, 1290 et 1460 cm- 1, mais pas celle de
la forme tautomère thiolactime —N = C(SH)—, entre 2 500 et 2600 cm- 1, ni celle de la
forme lactime — N = C(OH)—, à 3 500-3 600 cm- 1. En revanche, on observe la présence
d'une bande NH (3 100-3 300 cm- 1) et celle d'une bande C = O forte (1650-1 690 cm- 1)
d'une forme lactame cyclique — HN —C(O)—, l'hydrogène étant en position 1 ou 5. La
structure « triazinyl-1.3.5 ate-6 » attribuée aux sels 4 a et 4 b est déduite aussi de leur
spectre infrarouge (KBr); en effet, sur ceux-ci, on note la disparition de la bande C = O
de la triazine 5, avec modification de la forme lactame par salification.
La triazine 5 peut encore être obtenue en partant de la méthylthiocarbamoylbenzami-
dine 2 a (1 mol), laquelle, en suspension dans le chloroforme, réagit, à la température
ambiante (30 mn), avec l'isocyanate de méthyle (1 mol). Cependant, par précipitation
avec l'acétone, on isole, tout d'abord, une très faible quantité (2%) d'un produit de
tri-addition de l'isocyanate de méthyle sur le dérivé thiocarbamoylé 2 a, de formule:
CH3NHCON(CH3)CSNHC(C6H5)=NCON(CH3)CONHCH3, (Finst 232°), puis la
solution, par évaporationdes solvants, fournit le produit de mono-additionde l'isocyanate
de méthyle, soit la diméthyl-2.4 thio-1 allophanoylbenzamidine 6 a (Rdt 20%). Cette
dernière, chauffée dans l'éthanol (4 h), donne, par élimination de méthylamine, la
triazine 5 (Rdt 55%). Le même composé thiocarbamoylé 2 a (1 mol) réagit avec l'isocya-
nate de phényle (1 mol), à la température ambiante (30 mn), dans le chloroforme, pour
donner la méthyl-2 phényl-4 thio-1 allophanoylbenzamidine 6 b (Rdt 68%). Ce produit,
chauffé dans l'éthanol (4h), se transforme en la triazine 5 (Rdt 50%), avec départ
d'aniline.
Les amidines thio-1 allophanoylées 6 a et 6 b ont été caractérisées par leur spectre de
RMN, (S en parties par million) dans CF3COOH. Pour le produit 6 a, on a : 9,25 à
9,66 m, 2H(NH2); 3,03 d, 3H(NHCH3); 3,80 s, 3H(NCH3); 6,86 à 7,25 m, 1H (NH);
7,50 à 8,16m, 5H(C6H5). Pour le produit 6b, on a : 8,50 à 8,80m, 2H(NH2); 3,98 s,
3H (NCH3); 7,16 à 7,61m, 5H (NHC6H5); 9,50 à 9,83m, 1H (NH); 7,61 à 8,16m,
5H (C6H5).
Il est à mentionner encore que la triazine 5 peut être obtenue plus directement par
action des isocyanates de méthyle et de phényle (1 mol) sur le produit thiocarbamoylé 2 a
(1 mol), à la température de 100° (12 h), sans solvant (Rdt 25 et 22%), avec départ de
méthylamine et d'aniline.
On montre incidemment, par analogie avec les thioxo-2 imino-4 tétra-
hydrotriazines-1.3.5 substituées [1], que la thioxo-2 oxo-4 triazine 5 donne uniquement
le dérivé S-méthylé 8 (Rdt 90%), par méthylation (1 h), à la température ambiante, au
moyen de sulfate ou de l'iodure de méthyle, en excès dans la soude aqueuse 0,5 N. De
PLANCHEI/PLATE I ANDRÉ ETIENNE
C, R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 149
plus, cette triazine est oxydée, à 0°, par le peroxyde d'hydrogène à 30%, en milieu
soude N, pour fournir la méthyl-3 phényl-6 dioxo-2.4 tétrahydro-1.2.3.4 (2.3.4.5)
triazine-1.3.5, 7 (Rdt 90%); celle-ci peut aussi s'obtenir par hydrolyse acide (HClN), à
la température ordinaire, de la triazine S-méthylée 8 (Rdt 90%).
On rappelle que la dioxo-2.4 triazine 7 a déjà été préparée, au Laboratoire, par
cyclisation de la N,N'-bis méthylcarbamoylbenzamidine [2a] et de la diméthyl-2.4
allophanoylbenzamidine [2 b], avec départ de méthylamine.
D'autres réactions sont celles des composés méthylcarbamoylé1 a et phénylthiocarba-
moylé 2 b avec, respectivement, l'isothiocyanate de phényle et l'isocyanate de méthyle:
Ainsi, l'isothiocyanate de phényle (1 mol) réagit avec l'amidine carbamoylée
(1 mol) 1 a, sans solvant, dès la température ambiante (24 h), jusqu'à la température
de 60° (l2h), pour donner la N1-méthylcarbamoylN2-phénylthiocarbamoylbenzamidine
9, mais en mélangé avec la N,N'-bis méthylcarbamoylbenzamidine,
CH3NHCONHC (C6H5)=NCONHCH3 [2 a]; ce dernier corps proviendrait de la
rétrogradation du composé 9 en benzamidine, isothiocyanate de phényle et isocyanate de
méthyle, celui-ci réagissant ensuite plus facilement (2 mol) avec la benzamidine [2 a] que
l'isothiocyanate de phényle. Le mélange, contenant le composé 9 et la benzamidine
bis-méthyl-carbamoylée précédente, chauffé dans l'éthanol (4 h) fournit deux triazines:
l'une, la méthyl-1 phénylamino-6 phényl-4 oxo-2 dihydro-1.2 triazine-1.3.5 10, provient
de la cyclisation de la N1-méthylcarbamoylN2-phénylthiocarbamoylbenzamidine9 avec
élimination de sulfure d'hydrogène; l'autre, la méthyl-3 phényl-6 dioxo-2.4
tétrahydro-1;2.3.4 (2.3.4.5) triazine-1.3.5, 7, est formée par cyclisation de la N,N'-bis
méthylcarbambylbenzamidine, avec départ de méthylamine, par une réaction déjà
connue [2 a]. Enfin, on constate que le chauffage (6 h) du composé méthylcarbamoylé
(1 mol) la, sans solvant, à 120°, avec l'isothiocyanate de phényle (1 mol) donne encore
le mélange des triazines 10 et 7.
On signale que la méthyl-1 phénylamino-6 triazine 10 a été préparée, au laboratoire,
par action du peroxyde d'hydrogène sur la méthyl-3 phénylimino-4 phényl-6 thioxo-2
tétrahydro-1.2.3.4 triazine-1. 3.5 [1].
Quant à la phénylthiocarbamoylbenzamidine 2 b, elle réagit facilement (1 mol) avec
l'isocyanate de méthyle (1 mol), dans un minimum de chloroforme, à la température
ambiante, pour donner (30 mn) uniquement la N1-méthylcarbamoyl N2-
phénylthiocarbamoylbenzamidine9 (Rdt 55%). Cette dernière, à l'ébullition de l'éthanol
(4 h), fournit la triazine phénylaminée 10 avec un rendement faible (17%) dû à la
formation simultanéed'isocyanate de méthyle et de sulfured'hydrogène provenant respecti-
vement de la rétrogradation du produit 9 en phénylthiocarbamoylbenzamidine 2 b et de
sa cyclisation en triazine 10. A une température plus élevée (100°), la benzamidine
phénylthiocarbamoylée 2 b (1 mol) réagit avec l'isocyanate de méthyle (1 mol), sans sol-
vant, pour fournir la triazine 10 avec le même rendement (17%).
On a étudié encore les réactions, d'une part, de l'isothiocyanate de phényle (1 mol)
avec la phénylcarbamoylbenzamidine1 b (1 mol) et, d'autre part, de l'isocyanate de
phényle (1 mol) avec la phénylthiocarbamoylbenzamidine2 b. Ainsi, la première réaction
a lieu, sans solvant, à 100° ( 16 h), pour donner, tout d'abord, un mélange de diphényl-1.3
thiourée (Finst 154°) et de N,N'-bis phénylcarbamoylbenzamidine [2 a], produit que l'on
extrait à chaud par l'éthanol. La formation du dérivé bis phénylcarbamoylé précédent
est due à l'instabilité à la chaleur du composé N1-phénylcarbamoylé N2-
phénylthiocarbamoylé 11, non isolable, qui redonne de la benzamidine très réactive avec
150 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] A. ETIENNE, G. LONCHAMBON, J. ROQUES et J.-P. RIVOALLAN, Comptes rendus, 294, série II, 1982,
p. 1183-1186.
[2] A. ETIENNE, G. LONCHAMBON,J. ROQUES, B. LEMMENS et F. PINTARD, Comptes rendus (a), 286, série C,
1978, p. 91-94; (b) 286, série C, 1978, p. 509-512.
Les variations de la constante solaire, mesurées à l'aide de l'expérience ACRIM du satellite SMM, ont été
analysées. Le passage des taches solaires et des facules produit une modulationdont l'influence sur des échelles
de temps de la semaine explique pour une grande partie les observations. Un modèle emprique est présenté en
vue de préciser la relation entre le cycle d'activité et les variations à long terme de la constante solaire.
encore élaborées et toutes les approches semblent donc permises. Nous avons choisi,
dans un premier temps, de comparer les mesures de l'expérience ACRIM à des flux
calculés à partir de chiffres relatifs aux taches et facules, disponibles dans la littérature
(ex : cartes synoptiques de l'Observatoire de Meudon; Solar Geophysical Data, Boulder;
Solnechnye Dannye, Leningrad).
II. MÉTHODE. —
La valeur moyenne sur la période considérée, qui couvre toute la
période où le satellite SMM a fonctionné normalement (38 semaines à partir du 16
février 1980) en mode « pointé sur le Soleil » < F >, a d'abord été calculée à partir de la
table des mesures originales fournies par R.C. Willson : < F > = 1 368,40 W.m- 2. Ces
données ont d'ailleurs été intégrées sur une semaine d'abord, voir tableau, de manière à
lisser les effets trop limités dans lé temps, d'une part, et à considérer des variations pas
trop courtes par rapport à la période moyenne de rotation du Soleil (27,3 jours) et la
durée de vie des régions actives. Nous avons alors cherché à reproduire les variations de
F7 (moyenne hebdomadaire) en considérant différentes combinaisons d'indice d'activité
f (A, B, ...), jusqu'à des termes cubiques. Plusieurs combinaisons ont été essayées mais
nous nous bornerons à exposer celles qui semblent a posteriori significatives. Le tableau
reproduit les paramètres ou indices d'activité utilisés :
(a) Nombre de Wolf moyenné sur 7 jours : R7.
(b) Surface des facules apparaissant sur les cartes synoptiques de Meudon. Ces chiffres
ont été obtenus en mesurant tout d'abord, pour la période considérée, la surface totale
des plages faculaires SF par tranche de 10° de longitude héliocentrique, puis en intégrant
sur 7 jours, d'où SF7 (voir fig. 1).
Un autre indice, SF, a été aussi calculé pour prendre en compte l'effet d'embrillance-
ment des facules au limbe. Au moyen d'une fonction de pondération V (j), cet effet peut
être calculé de manière simplifiée. Pour chaque instant jo fixant le moment du passage
au méridien central d'une longitude donnée, V (j) est symétrique par rapport à io et
reproduit l'effet prépondérant d'embrillancement des facules au voisinage de cos 0^0,2,
soit, vu de la Terre, 4 jours environ avant ou après le passage au méridien central.
Les mesures de surface des facules ont été déterminées à l'aide des Cartes synoptiques
de Meudon en projection de Mercator. De manière continue durant la période étudiée,
nous allons donc considérer l'indice calculé SF :
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. —
Variations mesurées des flux radiatifs d'origine faculaire en utilisant deux méthodes différentes de
pondération : SF7 moyenne sur 7 jours autour du passage par le méridien central; < SF >7 en prenant en
compte le phénomène d'embrillancement au limbe.
Fig. 1. — Measured variations of radiative fluxes of facular origin using different methods of analysis : SF7 is
the average over 7 days around the central meridian passage; < SF >7 with the limb brightening effect taken
into account.
Fig. 2. — Comparaison mesures-modèle.Les mesures correspondent au flux radiatif solaire (constante solaire)
moins une valeur moyenne (1368,4) obtenue pour la période étudiée; le modèle correspond aux flux calculés
à l'aide de la formule (4), en irait plein.
Fig. 2. — Results of the modelling as compared with the measurements of the relative variations of the solar
constant (an average of 1,368.4 is subtractedfrom the originalpoints) during the studied interval. The model
calculated with the formula (4) is shown in full line.
PLANCHEI/PLATE I CHRISTOPHE DE CHARENTENAY
TABLEAU
Date (d)
(1980)
(a)
(b)
(c) (b)
Date (1980)
02
(a) (c) (d)
1-7...
03 3-
13-29........
... . 838
;:.
..
14.......
876
865
149
145 20
78
14 30
28
16
5-11
12- 18
19-25.......
.........
822
795
836
91
163
196
17
26
55
33
65
61
5-21,. 876
19
16
6
32
26-1........ 888 110 21 32
. . 37 67
29-4.. 22—28,, .;. . .
,: 889 178 2-8 842 67 15 33
04 5-11.........
19-25.. ....
....
12-18..
. . .
..
861
694
812
864
159
201
185
129
41
14
53
15
54
47
24
51
08 9 — 15
16-22
23-29
30—5.
,. .
863
848
814
689
167
177
124
209
27
26
18
26
50
40
34
39
26-2. 16-12 . .
3-9........
850 144. 11 39 851 134 17 32
09
13-19
....
10-16.. ,:..
866
854
159
149
38
24
54
38 (20-26
844
815
109
163
19
16
30
33
17-23.. . . . .
821 223 26 47 27-3. ..... 847 164 28 40
24-30., 208 29 44 4-10. .. . . .
31-6. :..... 829 751
10
11 -17........
847
772
152
226
20
21
39
7-13..........847
138 16 31 41
14-20....
06
186 36 46
19
13
35
26
11
18-24.........
25-31
1-7........
147781
820 149 22 43
728 199 29 49
45 35
(a) (F7-1360) x 100; (b) R7 relatif aux taches solaires; (c) et (d) relatif
aux facules, SF7 et < SF >7 respective-
ment
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 155
avec :
En choisissant des pas adéquats pour les valeurs des différents coefficients, et donc un
nombre limité d'itérations, les temps de calcul pour les 38 valeurs du tableau ont été
ramenés à des valeurs raisonnables(quelques heures sur TRS 80),
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION. - Aucune solution raisonnable convergente n'a pu être
obtenue avec le paramètre FR7. Après une dizaine d'essais, nous avons trouvé les
solutions suivantes :
Les coefficients de corrélation déduits en comparant les valeurs observées aux valeurs
calculées avec les formules (4) et (5), s'élèvent respectivement à 0,665 et 0,654. La figure
2 montre les résultats de la comparaison avec la formule (4). L'accord est assez satisfai-
sant, compte tenu du caractère « global » des indices d'activité que nous avons utilisé.
L'introduction de l'indice < SF >7, pourtant plus proche de la réalité et d'ailleurs plus
complexe, ne permet pas d'améliorer le modèle. Il semble que l'indice SF7, faiblement
corrélé avec R7, ait un comportement qui permette de corriger l'erreur principale de
notre méthode. Cette erreur provient de l'utilisation « abusive » de l'indice R relatif au
nombre de taches qui ne prend pas suffisammenten compte la surface corrigée des taches
solaires telles qu'elles sont vues en projection sur le disque.
Il est enfin extrêmementintéressant de calculer, à l'aide des formules (4) et (5), le flux
radiatif en période de minimum ou d'absence d'activité solaire (R = SF = 0). Dans les
deux cas nous obtenons une valeur négative de F7 <F>, de l'ordre de —70, dans l'unité
—
du tableau. Ceci correspond à une décroissance qui semble observée d'ailleurs [1] d'après
les valeurs mesurées par SMM après la perte du contrôle de la stabilisation (années
1981-1982). C'est apparemment la première fois qu'un modèle fournit une prédiction
dans ce sens. Les modèles plus sophistiqués [4] et [5], bâtis pour décrire les variations
journalières de F, indiquent tous une déficience en période de maximum d'activité, du
fait du rôle prépondérantjoué par les taches, alors que les observations [1], comme aussi
les prédictions théoriques, indiqueraient l'inverse. Mais le rôle des régions polaires,
proches du limbe, est peut-être responsable d'un tel effet.
IV. CONCLUSIONS. — Le modèle présenté pourrait probablement être amélioré par
l'utilisation d'un indice décrivant mieux l'influence des taches et tenant compte du
comportement des régions polaires, que l'on n'observera qu'à partir d'un satellite hors
de l'écliptique. Les travaux actuels dans ce sens semblent cependant apporter des résultats
contradictoires [5], d'où l'intérêt de notre méthode qui ne fait appel qu'à des données
classiques. Par ailleurs, une comparaison quantitative avec les observations est hautement
souhaitable; nous espérons que le satellite SMM, dont le système de stabilisation a pu
être réparé, fournira de nouveau des données précises et que les dérives instrumentales
seront dominées pour permettre cette comparaison.
Nous remercions R. C. Willson pour nous avoir donné, avant publication, les résultats détaillés de l'expérience
ACRIM, ainsi que pour ses encouragements. Ce travail a été réalisé dans le cadre des stages de formation par
la recherche d'élèves des grandes écoles.
Remise le 18 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Workshop on solar irradiance variations on active time scales, Pasadena, B. LA BONTE, G. A. CHAPMAN,
H. S. HUDSON et R. C. WILSON éd., N.A.S.A. Conference Proceedings, n° 2310, Washington D.C., 1984.
[2] G. A. CHAPMAN, Nature, 308, 5956, 1984, p. 252-254.
[3] J. C. PECKER, in Sun and planetary system, FRICKE et TELEKI éd., p. 25.
[4] S. SOFIA, K. SCHATTEN et L. OSTER, Solar Physics, 1982, p. 80-87.
[5] D. V. HOYT, J. A. EDDY et H. S. HUDSON, Ap. J., 275, 1983, p. 878.
Des tubes de Vers hydrothermaux fossiles ont été identifiés dans l'indice d'Azema situé dans le complexe
ophiolitique de la côte ouest de Nouvelle-Calédonie. Les Vers fossiles sont probablement les précurseurs des
Vers actuellement observés à plus grande profondeur autour des sources hydrothermales minéralisées de la
Ride Est-Pacifique.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 2. —a. Section longitudinale (oblongue) et transversale (circulaire) de tubes de pyrite (opaque) inclus dans
une matrice silico-barytiqueobservé en lame mince et lumièrenaturelle. Indice d'Azema (Nouvelle-Calédonie).
Echelle 7 mm = 300 um. b. Les tubes de pyrite extraits de leur gangue observés au microscope électronique
à balayage. Noter la structurale annelée de certains tubes. Échelle 7 mm = 1 mm. c. Section transversale
d'un tube de pyrite observé en section polie. Le tube formé de pyrite collomorphe à dendritique (blanche)
est indus dans du quartz (gris sombre) et de la barytine (gris clair). Échelle 7 mm = 75 um. d. Section d'un
tube de Vers provenant des dépôts actuels de la Ride de Juan de Fuca. Le tube de pyrite collomorphe
(blanche) est associé à de l'opale (gris très sombre) et inclus dans de l'araldite (gris un peu plus clair).
Observé en section polie. Échelle 7 mm = 75 um. e. Section transversale d'un tube de Vers de Nouvelle-
Calédonie photographié en lame mince. De chaque côté de la paroi du tube de pyrite (opaque) des dépôts
concrétionnés de quartz microcristallin, puis de barytine et enfin de quartz mieux cristallisé se développent.
Des corps sphéroïdaux de barytine dont le coeur est occupé par de la pyrite et par du quartz sont également
observés dans l'espace intertubulaire. Échelle 7 mm = 50 u.
Fig. 2. — a. Longitudinal and cross (circular) section ofpyrite (opaque) tubes in a matrix of baryte and silica as
observed in thin section and natural light. Azema (New-Caledonia). Scale 7 mm = 300 um. b. Pyrite tubes
have been extracted from their gangue and observed with the scanning electron microscope. Notice the
annulations of some of the tubes. Scale 7 mm = 1 mm. c. Cross section of a pyrite tube observed in polished
section. The tube is build of collomorphous to dendritic pyrite (white) and is included in quartz (dark grey)
and baryte (medium grey). Scale 1 mm = 75 um. d. Cross section of worm from present-day deposits on the
Juan de Fuca ridge. The tube of collomorphous pyrite (white) is associated with opal (dark grey) and
included in araldite (light grey). Observed on polished section. Scale 7 mm = 15 um: e. Cross section of
New-Caledonian vorm tube observed in thin section. Microcristallinequartz concretion covered by baryte and
late well cristallized quartz are deposited on both inside and outside walls of the tubes. Spheroïds of baryte
with a pyrite and quartz core are present in the space between the tubes. Scale 7 mm = 50 um.
PLANCHE I/PLATE I ELISABETH OUDIN
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 161
la nature collomorphe du dépôt initial. Ce type de quartz qui constitue la phase prédomi-
nante, tend à occuper l'espace entre les tubes et à remplacer la barytine dendritique. La
barytine concrétionnée est formée par une mosaïque de cristaux et pourrait dériver par
recristallisation d'un ancien gel ou d'un dépôt concrétionné sphérolitique. Enfin une
barytine en grandes lattes enchevétrées remplit des fissures tardives recoupant les
structures décrites ci-dessus.
IV. INTERPRÉTATION. —
Les basaltes encaissant la minéralisation d'Azema présentent
des caractères magmatiques de séries tholeïtiques et calco-alcalines et se seraient épanchées
du Cénomanien au Paléocène [13], [14]) dans un environnement de marge active. Une
ride d'accrétion Est-Ouest [15] a été évoquée comme origine de l'ophiolite. La proximité
de cette ride d'accrétion dont le taux d'expansion a été évalué à 1 cm/an [16] est un
contexte favorable à l'établissement de circulation convectives d'eau de mer dans la croûte
océanique et à l'émergencede sources chaudes minéralisantes comme cela est actuellement
observé dans la Ride Est-Pacifique.
Les minéralisations de Chypre [17] et d'Oman [18] encaissées dans des séries
ophiolitiques d'âge crétacé ont également été comparées aux dépôts actuels de la Ride
Est-Pacifique. A Chypre des fragments de cheminées hydrothermales ont été
identifiés [19]. A Chypre [19] et en Oman [20], des tubes de Vers fossiles tout à fait
similaires à ceux de la Ride Est-Pacifique et de Nouvelle-Calédonie ont été observés.
A Chypre et en Oman l'absence de sédiments associés aux laves basaltiques ne permet
pas de préciser l'épaisseur de la tranche d'eau au moment de leur mise en place. Par
contre en Nouvelle-Calédonie, la présence de sédiments fossilifères intercalés dans les
formations éruptives permet de préciser leur paléo-environnement.
Ces sédiments (argilites verte et tufs) « faciès Koné » renferment une faune d'Ino-
cérames qui a permis de rapporter une partie de la formation des basaltes au Sénonien.
Ces faciès sont les équivalents latéraux des assises terrigènes saumâtres ou lagunaires à
estuariennes qui frangent au-delà de l'accident Ouest-Calédonien les paléoreliefs anté-
Sénoniens de l'île. Les fossiles que l'on rencontre dans ces sédiments renferment outre
des Inocérames, une faune diversifiée de lamellibranches, gastéropodes ammonites, etc.
La présence des seuls Inocérames dans le faciès de Koné semble indiquer des conditions
de mer plus profondes dans une zone éloignée ou à l'abri des apports terrigènes grossiers.
Parmi les espèces vivant actuellement à grande profondeur (environ 2 500 m) autour
des sources thermales de la Ride des Galapagos, un gastéropode au caractère archaïque
(Néomphalus) a été identifé et interprété [21] comme un fossile vivant dérivé d'espèces
courantes vivant en eaux peu profondes au Paléozoïque et Mésozoïque et qui auraient
émigré vers les abysses grâce à la présence de sources chaudes de plus en plus profondes,
pour se protéger en particulier des prédateurs se développant au Mésozoïque. Les Vers
de Nouvelle-Calédoniereprésenteraient,dans cette hypothèse, une étape de cette migration
vers les grands fonds océaniques.
Une grande partie des espèces hydrothermales actuelles est observée autour d'évents
situés à des milliers de kilomètres les uns des autres. Plusieurs hypothèses concernant
leur mécanisme de dispersion ont été proposées mettant en jeu des stades larvaires
pouvant être transportés par les courants de profondeur ou de surface ou encore un
transport passif par l'intermédiaire d'autres animaux transitant à proximité des champs
hydrothermaux ([33], [34], [35]). L'observation de Vers hydrothermaux fossiles en
Nouvelle-Calédonie, met en évidence et confirme la permanence et l'évolution dans le
162 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
temps et dans l'espace (à l'échelle mondiale) d'une faune spécifique associée aux sources
thermales sous-marines.
Remise le 15 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] P. ROUTHIER, Mém. Soc. Geol. Fr. N.S., 67, 1953, p. 1-126.
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[10] J. B. CORLISS, J. DYMOND, L. I. GORDON, J. M. EDMOND, R. P. VON HERZEN, R. D. BALLARD,
K. GREEN, D. WILLIAMS, A. BAINBRIDGE, K. CRANE et T. H. VAN ANDEL, Science, 203, 1979, p. 1073-1083.
[11] E. OUDIN, Rapport B.R.G.M. 82 S.G.N; 688 M.G.A., 1982.
[12] R. A. KOSKI, D. A. CLAGUE et E. OUDIN, G.S.A., 95, 1984, p. 930-945.
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[15] A. PRINZHOFER, A, NICOLAS, D. CASSARD, J. MOUTTE, M. LEBLANC, J. P. PARIS et M. RABINOVITCH,
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[20] R. HAYMON, R. A. KOSKI et C. SINCLAIR, Science, 223, 1984, p. 1407-1409.
[21] J. H. MCLEAN, Malacologia, 21, 1981, p. 1-2.
[22] P. BOUCHET et J. C. FONTES, Comptes rendus, 292, série III, 1981, p. 1005-1008.
[23] R. A. LUTZ, D. JABLONSKI, D. C. RHOADS et R. D. TURNER, Mar. Biology, 57, 1980, p. 127-133.
Des anomalies géothermiques et hydrochimiques ont été observées sur 2 forages parmi 30 effectués dans la
nappe aquifère du Trias Inférieur à proximité de Vittel (Vosges). Le rapport isotopique 87Sr/86Sr semble corrélé
513C, 5 14C) et impliquerait la
avec les autres paramètres hydrochimiques (Na, K, Ca, Mg, SiO2, Sr,
contribution d'une source hydrothermale en accord avec les observations de la géologie structurale, de
l'hydrogéologie et du flux thermique.
GEOCHEMISTRY. — Isotopic and hydrochemical evidence for a geothermal contribution in the Lower
Triassic Sandstone Aquifer (Vittel, Vosges, France).
A geothermal and hydrochemical anomaly has been observed on 2 of 30 water samples from boreholes in the
Lower Triassic Sandstoneformations of Vittel, Vosges (France). The 87Sr/86Sr isotopic ratio shows a correlation
with other hydrochemical parameters (Na, K, Ca, Mg, SiO2, Sr, S13C, 8I4C). Based on structural geology,
hydrology and geothermal observations, a geothermal source below the sedimentary cover is probably implied.
La nappe aquifère du Trias Inférieur dans l'Est de la France, exploitée comme ressource
d'eau potable ou industrielle, se situe essentiellement dans les grès et conglomérats du
Buntsandstein. Ces formations perméables reposant en discordance sur le socle cristallin
de la partie occidentale des Vosges, constituent un réservoir d'eau captive connu à l'aide
de nombreux forages. Ceux-ci ont permis de mettre en évidence une anomalie géo-
thermique et hydrochimique dans la région de Vittel-Contrexéville([1], [2]) (fig. 1). Une
première étude des données géochimiques et thermiques permettait d'émettre l'hypothèse
d'une venue hydrothermale profonde pour expliquer ces anomalies ([2], [3]), et la présente
Note réexamine cette interprétationà la lumière de résultats et d'interprétations géochimi-
ques nouveaux.
DONNÉES DISPONIBLES. — De nombreuses données hydrochimiques concernant l' aquifère
du Trias Inférieur en Lorraine sont actuellement disponibles.
La Banque des données du sous-sol [4] fournit la composition de l'eau sur presque tous
les forages existants. La qualité des mesures est hétérogène, mais le suivi dans le
temps des compositions chimiques permet, en première approximation, d'éliminer certains
résultats discordants.
Une étude récente sur des isotopes de l'oxygène, de l'hydrogène et du carbone ainsi
qu'une détermination des âges 14C a été récemment publiée [5]. Des mesures du rapport
87Sr/86Sr dans l'eau de quatre forages effectuées au C.R.P.G., complètent les données
disponibles à ce jour.
La zone étudiée correspond au secteur de Vittel, couvrant environ 1000 km2, et les
seuls forages inclus dans cette étude sont ceux pour lesquels on dispose à la fois de la
composition chimique de l'eau, et des 514C et ô 13C, soit six forages (tableau).
DISCUSSION. — Les géothermomètres Na-K-Ca et SiO2 [6] indiquent des températures
à peu près compatibles avec les températures actuelles des eaux, à l'exception des forages
de Mirecourt et Norroy (fig. 2). L'échantillon de Norroy présente par ailleurs une teneur
forte en Sr, faible en Mg, les plus fortes valeurs de 813C et 87Sr/86Sr, un carbone
« mort » (tableau) et contient du CO2 libre.
L'échantillon de Mirecourt présente des caractéristiques intermédiaires entre celles de
Norroy et le groupe des autres forages. Le ô)13C et l'âge de ces échantillons pourraient
0249-6305/85/03010163 $ 2.00 © Académiedes Sciences
164 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
TABLEAU
Données hydrochimiques; * référence [4]; D référence [5]; ° données C.R.P.G. (A. Michard)
Hydrochemicaldata; * reference [4]; a reference [5]; ° C.R.P.G. data.
Ca* Na* K* Mg* SiO2* Sr° 813CD S14CD AgeD 87Sr/86Sr°
(10-6) (10- 6) (10- 6) (10- 6) (10- 6) (10- 6) (années)
Cette étude a été réalisée grâce à une participation financière de l'T.N.A.G.-C.N.R.S. (A.T.P. Transfert;
décision n° 511520) et du PIRSEM C.N.R.S. (A.T.P. Géothermie, décision n° 1091).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les amphibolites à saphirine, corindon et parfois grenat (associées à des métatroctolites) du Vohibory,
proviennent du métamorphisme de cumulats magmatiques à plagioclase+ olivine + clinopyroxène. Amphibolites
et métatroctolites se sont formées dans les mêmes conditions Pt-T (Pt = 9-11,5 Kb; T = 750-850°C). Cependant,
l'évolution métamorphique de la métatroctolite est inachevée (assemblagescoronitiques) certainement à cause
d'une faible activité de l'eau et l'amphibolitisation n'a pas lieu,
PETROLOGY. — Origin of sapphirine, corundum and garnet bearing amphibolites from the Precambrian
Vohibory formation (SW Malagasy).
The sapphirine, corundum and sometimes garnet bearing amphibolites (associated with metatroctolites)from
Vohibory result from the metamorphism of igneous cumulates of plagioclase+olivine± clinopyroxene.
Metatroctolites and amphibolites are formed under the same Pt-T conditions (Pt = 9-11.5Kb;
T=750-850°C). However, the metamorphic evolution of the metatroctolites is unfinished (coronitic assemblages),
certainly on account of a low water activity and the ''amphibolisation'' does not occur.
La saphirine apparaît dans des roches de composition chimique bien précise : il s'agit
de roches riches en magnésium et alumine, pauvre en silice: métasédiments magnésiens
et roches anorthositiques dans des complexes plutoniques basiques-ultrabasiquesmétamor-
phisés dans les conditions du faciès amphibolite profond-faciès granulite [e. g. 1].
Dans le précambrien malgache, les roches à saphirine sont connues depuis longtemps
et une origine paradérivée est généralement proposée ([2], [3]). Nous avons signalé [4]
l'existence d'amphibolites à corindon et saphirine dans la formation du Vohibory (SW
de Madagascar). Trois gisements sont connus : Anavoha, Marolinta et Ianapera (extré-
mité NE de la formation).
Dans la région affectée par un métamorphisme barrovien atteignant les conditions de
la migmatisation, ces amphibolites sont systématiquement associées à des serpentinites et
des granulites à grenat (salite, grenat almandin, andésine, magnésiohornblende brune),
A Anavoha, elles contiennent du grenat et entourent un massif de métatroctolite
coronitique. Un filon anorthositique métrique recoupe ces roches. Dans les amphibolites
d'Ianapera la saphirine en abondance est visible à l'oeil nu et peut être centimétrique
dans des filonnets anorthositiques.
ÉTUDE PÉTROLOGIQUE DES GISEMENTS D'ANAVOHA ET MAROLINTA. La
Anavoha.
— —
métatroctolite est une roche à grain fin (< 3 mm). Le plagioclase calcique (bytownite) est
schillérisé. Quelques cristaux d'augite de la paragenèse magmatique sont bordés de
hornblende brune. La majorité des minéraux ferromagnésiens est représentée par un
ensemble coronitique qui comprend au centre un agrégat polycristallin granuleux de
bronzite autour duquel se développe une fine auréole médiane de clinopyroxène ou de
pargasite, une auréole de grenat riche en composant magnésien (pyr ~50 %, alm ~30 %;
gro ~20 %) et/ou une auréole symplectitique de pargasite + spinelle vert. La présence
rare d'olivine aucoeurdeces amas coronitiques montre que ceux-ci sont le résultat d'une
réaction classiquement décrite entrel'olivine
etleplagioclase dans les conditions du faciès
granulite (e. g. [5]). La proportion des minéraux Fe-Mg/Pl est variable et on observe
quelques, niveaux décimétriques d'anorthosites.
Les paragenèses des amphibolites entourant la métatroctolite sont :
(1) gédrite Mg hornblende verte;
(2) gd + Mg Hbv +P1 calcique corindon;
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168 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
Fig. 1. Répartition Fer-Magnésium entre les couples Opx-Cpx ( + ), Opx-Hb (.) dans les métatroctolites,
—
Hb-gd (O) dans les amphibolites et dans l'anorthosited'Anavoha (A), Hb-Ga dans les métatroctolites (#)
et dans les amphibolites (*). XMg = Mgx 100/Mg+Fe++. Analyses réalisées par D.Ackermand (Kiel) et
A, Leyreloup (Montpellier).
Fig. 1. — Magnesium-Irondistributionfor the mineralpairs.
Fig. 2. Conditions de stabilité de l'anorthosite d'Anavoha à partir des courbes expérimentales ([12], [15] à
—
[18]). Std, staurotide; sa, saphirine; ant, anthophyllite; di, disthène; si, sillimanite; ma, margarite; co,
corindon; an, anorthite; zo, zoïsite; V, vapeur.
Fig. 2. — P-T conditions of stability for the Anahova anorthosite according to experimental curves of mineral
equilibria.
TABLEAU
Analyses (1) d'une métatroctolite, (2) d'une amphibolite d'Anavoha (paragenèse 4) et (3) d'une amphibolite
de Marolinta (paragenèse 2) (XMg, voir fig. 1). Analyses réalisées au Centre géologie géophysique de Montpellier.
Analyses of (1) a metatroctolite, (2) an amphibolite
from Anahova (paragenesis4) and (3) an amphibolite from Marolinta (paragenesis 2).
(1) (2) (3) (1) (2) (3)
SiO2
Al2O3.
Fe2O3:
MnO
MgO
CaO
. . . . . .
...... .
44,19
21,42
7,40
0,11
13,07
10,87
42,96
21,80
6,23
0.10
13,31
11.90
43,81
20,60
4,80
0,09
14,33
10,12
Ol..
Hy
Di
Or
....... ;. 30,2
2,2
1,4
0,3
29,7
-
4,4
0,4
- 30,4
5
2,3
Na2O
K2O 0,05 1.37 1,21
0,07
1.37
0,83
Ab
An. ....... 52,3
11,5
-
6,3
53,7
11,5
47,5
TiO2
P2O5
0,18
0,05
0,11
0,02
0,13
0,02
Ne
Ilm 0,3
2,3
0,2
-
0,2
H2O 0,42 1,37 3,07 Ap 0,1 0,1 0,1
ou :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Fig. 1. — Position des formations magmatiques de Kibambale dans les diagrammes de Miyashiro [10]. Dans
toutes les figures, les points représentent les dolérites, et les cercles, les laves. FeO* représente le fer total
sous forme de FeO. TH : tholéiites; CA. : calco-alcalin.
Fig. 1. — Kibambale magmaticformation position in Miyashirodiagrams [10].
Fig. 2. — Position des formations magmatiques de Kibambale dans les diagrammes de Pearce [11]. Même
légende que la figure 3. La somme CaO + MgO de toutes les analyses reportées dans ce diagramme est
comprise entre 12 et 20 %. WPB : basaltes intra-plaques; SHO : shoshonites; CAB : basaltes calco-alcalins;
LKT : tholéiites d'arcs insulaires; OFB : basaltes des fonds océaniques.
Fig. 2. — Kibambale magmaticformation position in Pearce [11] diagrams. Legend as in Figure 3.
et en produits phylliteux dans certains faciès. Les minéraux opaques, peu abondants
(~2 %), sont des titanomagnétites de composition assez variable (Usp57 7 à Usp98 2). Le
verre a été identifié dans les échantillons non albitisés et sa composition est intermédiaire
(SiO2 : 52,03 à 60,55 %; D.I. de Thornton et Tuttle [8] = 55,6 à 68,4 %).
(b) Les basaltes. — Regroupant aussi bien les coulées massives que les pillows de
diamètre inférieur ou égal au mètre, ils possèdent une texture microlitique porphyrique à
hyaloporphyrique et sont plus ou moins variolitiques. Le pyroxène est omniprésent sous
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE I
Haut : position des principaux gisements de formations magmatiques (en noir) jalonnant le contact entre les
chaînes kibarienne au NO et katanguienne au SE [4]. Leur localisation au Zaïre est donnée en cartouche.
Bas : carte géologiquedu complexéde Kibambale. 1, Kibarien; 2, mixtite inférieure et Mwashya; 3, dolérites;
4, laves; 5, roches volcano-détritiques, tufs et brèches hyaloclastiques; 6, mixtite supérieure et Kundelungu;
7, alluvions; 8, cuirasse latéritique; 9, limites de couches; 10, faille.
Mean occurrence of magmaticformations (in black) along the contact between Kibarian to the NW and Katanguian
belts to the SE. The situation of Kibambale in Zaire is given. Geological map of Kibambale complex.
PLANCHE I/PLATEI BINSAMBAMANTEKA
PLANCHE II]PLATE II
TABLEAU
Haut: synthèse lithostratigraphique des formations katanguiennes de la région de Kibambale (d'après Dumont
et Cahen [4], simplifié). Bas: composition chimique et norme C.I.P.W. calculée après blocage du fer
(Fe2O3/Fe2O3 + FeO=0,20) [9] des dolérites (analyses 20, 59, 56, 2, 52, 58 et 1) et des laves (analyses 77,
79 et 25) de Kibambale. Analyses nouvelles par absorption atomique effectuées par Mme M. O. Trensz
(Marseille).
Lithostratigraphical synthesis of Katanguianformations (according to Cahen et coll. [5], simplified). Chemical
composition and C.I.P.W. norme calculated with Fe2O3/Fe2O3+FeO= 0,20) [9] of dolerites (analyses 20, 59,
56, 2, 52, 58 and 1) and of lavas (analyses 77, 79 and 25) of Kibambale. Analyst: Mrs. M. O. Trensz
(Marseille).
Puissance
Série Faciès les plus représentés maximale
Kundelungu supérieur
et Petit Conglomérat Arkoses, grès et argilites généralement rouges et, plus rare- 800 m
ment, à galets de grès glauconieux (mixtite)
Kundelungu inférieur Grauwackes, schistes gris bleu, calcaire de Kakontwe, Grand 680 m
.
Conglomérat
Roan et Mwashya Quartzites feldspathiques, pélites diverses (carbonatées ou 2 500 m
non), conglomérat de Mwashya, calcaires, jaspes, oolites
siliceuses, psammites et argilites, conglomérat arkosique à
galets roulés
N° éch. 20 59 56 2 52 58 1 77 79 25
SiO2 49,22 50,83 51,13 51,45 51,70 52,27 52,52 50,74 51,55 52,17
TiO2 1,66 1,60 1,58 1,59 1,55 1,53 1,33 1,54 1,53 1,54
Al2O3 13,65 14,10 14,15 14,45 14,05 14,32 13,65 14,27 14,05 13,17
Fe2O3. ........... 2,20 1,26 2,06 1,80 1,76 2,61 1,24 0,82 0,80 0,55
.
FeO 9,33 10,01 8,94 9,59 8,99 8,13 9,73 10,60 10,10 9,73
MnO 0,20 0,20 0,18 0,19 0,18 0,18 0,22 0,19 0,23 0,19
MgO 8,70 6,72 6,09 6,48 6,13 6,11 6,58 6,79 6,32 6,77
CaO 10,18 7,70 7,29 9,25 8,20 9,18 10,27 7,69 7,88 7,25
Na2O 2,07 3,10 4,20 2,40 3,41 2,71 2,23 3,89 3,49 4,31
K2O 0,44 0,99 1,39 0,84 2,05 0,89 0,81 0,42 1,03 0,75
P2O5..... 0,16 0,16 0,17 0,17 0,16 0,17 0,32 0,17 0,17 0,16
H2O+ 1,05 2,21 1,73 0,98 1,39 1,24 0,22 1,66 1,81 2,29
H2O- 0,10 0,22 0,11 0,12 0,13 0,17 0,03 0,28 0,18 0,20
TOTAL 98,96 99,10 99,02 99,31 99,70 99,51 99,15 99,06 99,14 99,08
Q
Or
Ab
0,02
2,66
17,89
-
6,06
27,10
-
Normes C.I.P.W.
8,46
36,53
3,02
5,06
20,65
-
12,35
29,25
3,62
5,37
23,35
3,86
4,84
19,06
2,48
32;84
6,27
30,36
4,59
37,71
An. ............ 27,22 22,35 16,08 26,61 17,25 24,72 25,08 20,18 20,17 14,86
.
Di 19,10 13,36 16,54 15,72 19,10 17,00 20,24 14,00 15,76 17,65
Hy. 26,42 24,06 3,53 22,83 7,02 19,67 21,84 24,47 17,81 11,09
Ol
Mt
-
3,10
1,68
1,89
12,41
2,98
-
2,66
8,97
2,60
-
2,87
-
1,82
1,55
1,19
5,06
1,19
9,89
0,83
Il 3,22 3,14 3,09 3,08 3,00 2,96 2,56 2,92 2,99 3,03
Ap 0,39 0,39 0,41 0,41 0,39 0,41 0,77 0,40 0,41 0,39
D.I 20,57 33,16 44,99 28,72 41,70 32,34 27,76 35,32 36,63 42,31
mg 62,92 57,08 55,44 56,04 56,11 56,25 57,23 56,91 56,30 59,36
C, R, Acad S. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 175
considérant les éléments peu mobiles, on note que les teneurs en TiO2 de ces vulcanites
sont trop fortes pour des tholéiites orogéniques. Ces magmas, anisotitanés (fig. 3) et donc
vraisemblablementanorogéniques, seraient des tholéiites de zones distensives continentales
(fig. 4) ([12], [13]). La composition des clinopyroxènes de ces laves (fig. 5) est compatible
avec une mise en place dans un contexte extensif [14]. Par ailleurs, les formations
détritiques encaissantes sont essentiellement des grès rouges, plus ou moins conglomérati-
ques, compatibles avec une sédimentation dans un fossé d'effondrement plutôt que dans
un arc insulaire.
IV. CONCLUSION. — Les caractères pétrologiques et géochimiques (éléments majeurs)
des laves et des formations hypabyssales de Kibambale permettent de souligner leur
ressemblance avec les tholéiites continentales, actuellement interprétées comme des mar-
queurs des zones distensives de type rift [15]. Des conclusions analogues peuvent être
tirées pour les autres massifs (complexes de Luilu, Makonga) (pl. I, haut) qui jalonnent
la bordure sud-est du contact entre les chaînes Kibarienne (Protérozoïque moyen) et
Katanguienne (Panafricain).
Les formations magmatiques de ces différents gisements représenteraient des témoins
d'un paléo-rift panafricain dans lequel se seraient déposés les sédiments katanguiens
renfermant l'importante minéralisation cupro-cobaltifère de l'arc minier zaïro-zambien.
Remisele 18 mars 1985.
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[1] M. ROBERT, Ann. Soc. géol. Belg., Publ. relatives au Congo Belge, XL, (1912-1913), 1914, fasc. IV;
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[2] L. CAHEN, Ann. Serv. Mines du Comité Spécial du Katanga, (1947-1948), 1948, XII-XIII, p. 163-189.
[3] P. DUMONT, Révision générale du Katanguien. Le plateau des Biano. Les phases précoces de l'orogène
Katanguienne, Thèse inédite, Université Libre de Bruxelles, 1971.
[4] P. DUMONT et L. CAHEN, Rapp. Ann. 1977, Mus. Roy. Afr. Centr., Dépt Géol. Min., Tervuren, Belgique,
1978, p. 111-135.
[5] L. CAHEN, D. LEDENT et N. J. SNELLING, Rapp. Ann. 1974, Mus. Roy. Afr. Centr., Dépt Géol. Min.,
Tervuren, Belgique, 1975, p. 59-70.
[6]L. CAHEN et N. J. SNELLING, Ann. Soc. géol. Belg., 94, 1971, p. 199-209.
[7] Analyses à la microsonde Camebax automatisée effectuées à Montpellier par l'un de nous (A.B.K.) avec
la collaborationde M. Merlet.
[8] C. P. THORNTON et O. F. TUTTLE, Amer. J. Sc., 253, 1960, p. 664-684.
[9] C. J. HUGUES et E. M; HUSSEY, Geochim. Cosmochim. Acta, 4, n° 40,1976, p. 485-486.
[10] A. MIYASHIRO, J. Geol., 83, 1975, p. 249-281.
[11] J. A. PEARCE, J. Petrol., 17, 1976, p. 15-43.
[12] J: BEBIEN, J: Volc. Geoth. Res., 8, 1980, p. 337-342.
[13] J. H. PEARCE, B. E. GORMAN et J. C. BIRKETT, Earth Plan. Sc. Let., 36, 1977, p. 121-132.
[14] J. LETERRIER, R. C. MAURY, P. THONON, D. GIRARD et M. MARCHAL, Earth Plan. Sc. Let., 59, 1980,
p. 139-154.
[15] A. B. KAMPUNZU, P. J. VELLUTINI, J. P.-H. CARON, R. T. LUBALA, M. KANIKA et B. T. RUMVEGERI,
Bull. Centres Rech. Explor.-Prod. Elf-Aquitaine, 7, n° 1, 1983, p. 257-271.
Au Crétacé supérieur, de nombreuses espèces de nannoplanctoncalcaire sont communes entre les stratotypes
des Charentes et le stratotype du Sénonien. En particulier, la répartition stratigraphique similaire de marqueurs
de valeur mondiale comme Broinsoniaparca, Prediscosphaerastoveri, Eiffellithus eximius, Lithraphiditespraequa-
dratus... permet, en l'absence de toute autre faune ou flore communes, d'établir une parfaite corrélation entre
l'étage Campanien, défini en domaine mésogéen et la craie à Belemnitelles du domaine nordique. La définition
et l'utilisation du terme Sénonien, étage ayant priorité sur ceux définis dans les Charentes, sont ainsi mieux
précisées.
Au début du XIXe siècle le terrain de craie auct. fut divisé en plusieurs formations :
craie supérieure ou craie blanche, craie moyenne (craie grise ou craie tuffeau) et craie
inférieure (glauconie crayeuse). Plus lard, au milieu du siècle, avec l'apparition des unités
stratigraphiques, les étages Sénonien, Turonien [1] et Cénomanien [2] se substituèrent peu
à peu à ces formations définies par leur lithologie. L'étage Sénonien (de Sens, l'antique
Senones) désignait donc l'horizon géologique de la craie blanche ou craie supérieure du
Bassin de Paris. Le stratotype en était la région de Sens, localité « étant située précisément
au milieu de la craie blanche la mieux caractérisée » ([1], p. 403).
Dans le Sud-Ouest de la France, la présence de la craie blanche ou craie supérieure,
reconnue par d'Orbigny, fut confirmée par Coquand [3] qui en 1857 [4] divise l'étage
Sénonien en quatre sous-étages : Coniacien, Santonien, Campanien et Dordonien. Presque
simultanément à celles des Charentes les subdivisions de la craie blanche du Nord de la
France furent élaborées par Hébert ([5], [6]). Mais cet auteur, qui n'utilisait ni le terme
Sénonien ni les sous-étages de Coquand, commit un certain nombre d'erreurs ou de
confusions dans son échelle biozonale, erreurs qui rendirent incertaines les corrélations
entre le Nord et le Sud de la France; les nombreuses controverses entre Hébert et
Coquand ne permirent pas alors d'établir une échelle biozonale commune aux deux
régions ([5], [7], [8]). Lithologie et faunes (craie à Echinides et Inocérames d'une part,
calcaires et grès à ammonites et rudistes d'autre part) séparaient nettement les deux
régions au Crétacé supérieur. En 1875 Hébert [9], qui adopte pour la première fois la
nomenclature de d'Orbigny, subdivise le Sénonien en cinq assises (assises à Holaster
planus, Micraster cortestudinarium, Micraster coranguinum, Belemnitella quadrata et Belem-
nitella mucronata) et parallèlise les trois premières avec les sous-étages Coniacien, Santo-
nien, Campanien et Dordonien : pour Hébert la craie à Belemnitelles de Meudon n'a
pas d'équivalent en Charentes.
Peu à peu, fort heureusement, grace aux travaux d'Arnaud [10] et de Lambert [11]
dans les régions stratotypiques des Charentes et de Sens toutes ces inexactitudes disparu-
rent. Les corrélations entre les domaines nordique et mésogéen ébauchées par ces auteurs
0249-6305/85/03010177 $ 2.00 © Académie des Sciences
178 G. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
([12], [13] et [14]) furent définitivement précisées à la suite des travaux de de Grossouvre
[15] en Touraine, région clé entre le Nord et le Sud de la France, et, après mise au point
définitive dans son mémoire de 1901 [16], la stratigraphie de la craie supérieure de
Grossouvre sert encore de canevas aujourd'hui à la biostratigraphie moderne.
Curiseusement toutefois, alors que les superétages Cénomanien et Turonien sont
couramment utilisés de nos jours (et non les sous-étages crées aussi par Coquand et de
Grossouvre pour ces deux périodes), les termes Coniacien, Santonien et Campanien ont
plus été consacrés par l'usage que le terme Sénonien. Plusieurs raisons, entre autres,
semblent expliquer cette tendance :
— les étages Cénomanien et Turonien sont définis en Touraine, région
où les faciès et
les faunes sont proches de ceux des Charentes. Les termes ont donc subsisté, d'autant
que de Grossouvre, un de ses créateurs, a basé la stratigraphie du Crétacé supérieur sur
l'étude de ces deux régions et non sur celle du Nord de la France;
—
les erreurs évoquées plus haut dans ses biozonations et ses corrélations, la rareté
des macrofaunes et les incertitudes quant à ses limites, ont restreint l'usage du terme
Sénonien;
—
la place prépondérante prise par les Ammonites, fréquentes en Touraine et en
Charentes, dans la biostratigraphie et corrélativement le peu d'intérêt que suscitèrent
dans la premièremoitié du XXe siècle la stratigraphie de la craie ou l'étude paléontologique
de groupes importants comme les Echinides.
L'étage Sénonien est cependant historiquement antérieur aux étages Coniacien, Santo-
nien et Campanien, son usage est utile dans les facies crayeux des bassins du domaine
nordique et des données lithostratigraphiques et biostratigraphiques récentes [17] permet-
tent d'en préciser parfaitement ses limites, la répartition verticalede nombreux organismes
et ses corrélations avec les étages du domaine mésogéen : le terme Sénonien prend alors
toute sa valeur. De plus, la plupart des anciennes coupes définissant le stratotype sont
encore visibles et certaines biozonations de la craie établies à partir de microfaunes
(Foraminifères benthiques, Ostracodes) ou de nannoflores (nannoplancton calcaire) sont
plus précises que celles parfois élaborées dans différentes régions du domaine mésogéen
(Charentes, Espagne, Tunisie...). En particulier, et c'est l'objectif de cette Note, on peut
démontrer la parfaite similitude des biozones de nannoplancton calcaire dans le Campa-
nien des Charentes et dans la craie à Belemnitelles du stratotype du Sénonien.
1. LA NANNOFLORE CAMPANIENNE DES CHARENTES. — Si le Coniacien stratotypique se
révèle stérile dans le SO de la France, et le Santonien de composition nannofloristique
homogène, le Campanien a livré une nannoflore abondante. Cinq biozones y ont été
individualisées [18], de bas en haut :
1 à Broinsonia parca. Cette espèce est utilisée fréquemment comme marqueur
— zone
de la base du Campanien. Toutefois en Charentes, en l'absence de coupe continue, il est
difficile de préciser le passage de l'ensemble nannofloristique S (Santonien) à la zone 1
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Répartition verticale et biozones de nannoplanctoncalcaire dans le Campanien des Charentes et dans les craies
à Belemnitelles du stratotype du Sénonien. Pour comparaison, les biozones et la répartition de quelques
espèces de Foraminifères benthiques ont été indiquées.
Vertical range and biozones of calacareous nannofossils in the Campanian of southern France and in the chalks
with Belemnitelles of the Senonian stratotype. By comparison, the benthic foraminiferal scheme and the
repartition of some important species are also indicated.
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 181
suivantes :
—
le:synchronisme de l'apparition de B. parca (marqueur de valeur mondiale, qui
semble toutefois apparaître légèrementau-dessus de la limite traditionnelle Santonien/Cam-
panien) confirme le synchronisme communément admis entre la base du Campanien
stratotypique et la base de la craie à B. granulataquadrata. La base du Campanien est
donc ainsi parfaitement définie dans le Stratotype du Sénonien;
—
l'existence dans le Bassin de Paris de niveaux équivalents aux niveaux à Orbitoides
media, espèce apparaissant dans le SO de la France avec les zones 3 et 4 de nannoplancton
calcaire. La craie à Belemnitelles du Bassin de Paris correspond ainsi parfaitement au
Campanien dans son sens originel ([3], [4]) et non sensu Arnaud [10] ou de Grossouvre
[16]. D'après la définition première de d'Orbigny (cf. supra), il est donc évident que le
Sénonien englobe exactement l'ensemble des trois sous-étages Coniacien, Santonien et
p.
Campanien sensu Coquand [4]. Si les limites du Coniacien et du Santonien des Charentes
peuvent être parfaitement précisées dans le stratotype du Sénonien grace aux macrofaunes
et au jalon entre les deux régions représentée par la craie de Villedieu de Touraine, en
l'absence d'autres faunes communes, l'importance du nannoplancton calcaire apparaît
clairement au Campanien dans les corrélations entre les domaines nordique et mésogéen;
—
des biozonations comparables ont aussi été établies en Grande-Bretagne et en
Belgique, dans la région stratotypique du Maastrichtien ([20], [18]) : grâce aux données
nannofloristiquesle parallélisme entre les différents bassins crayeux pourra être affiné
tout en apportant des précisions nouvelles sur certaines limites d'étages discutées. La
place du Sénonien dans la biostratigraphie du Crétacé supérieur ne doit pas être ignorée.
Remise le 22 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] A. D'ORBIGNY, PaléontologieFrançaise, Terrains Crétacés, II, Gastéropodes, Arthur Bertrand, Paris, 1842,
456
[2] A. D'ORBIGNY, Paléontologie Française, Terrains Crétacés, IV, Brachiopodes, Arthur Bertrand, Paris,
1847, 390 p.
[3] H. COQUAND, Bull. Soc. géol. Fr., (2), 14, 1856, p. 55-98.
[4] H. COQUAND, Bull. Soc. géol. Fr., (2), 14, 1857, p. 745-766.
[5] E. HÉBERT, Bull. Soc. géol. Fr., (2), 20, 1863, p. 605-631.
[6] E. HEBERT, Comptes rendus, 62, 1866, p. 1401-1405.
[7] E. HEBERT, Bull. Soc. géol. Fr., (2), 20, 1862, p. 90-101.
[8] E. HEBERT, Bull. Soc. géol. Fr., (3), 5, 1876, p. 99-102.
[9] E. HEBERT, Bull. Soc. géol. Fr., (3), 3, 1875, p. 595-599.
[10] H. ARNAUD, Mém. Soc. géol. Fr., (2), 10, n° 4, 110 p.
[11] J, LAMBERT, Bull. Soc. Sc. hist. nat. Yonne, 32, 1878, p. 129-192.
[12] H. ARNAUD, Bull. Soc. géol. Fr., (3), 6, 1878, p. 205-211.
[13] J. LAMBERT, Bull. Soc. Sc. hist. nat. Yonne, 35, 1882, p. 144-173.
[14] J. LAMBERT, Bull. Soc. géol. Fr., (3), 10, 1882, p. 427-434.
[15] A. de GROSSOUVRE, Bull. Soc. géol. Fr., (3), 17, 1889, p. 475-525.
[16] A. DE GROSSOUVRE, Mém. serv. Carte géol. détail. Fr., 1901, 1013 p.
[17] B. POMEROL, J.-P. BELLIER, R. DAMOTTE, D. FAUCONNIER, M. FOURAY, H. MANIVIT et C. MONCIAR-
DINI, Géologie Méditérranéenne,10, 1983, p. 15-29.
[18] B. LAMBERT, Cahiers de Micropaléontologie, 3, 1980, p. 39-53.
[19] H. W. BAILEY, A. S. GALE, R. N. MORTIMORE, A. SWIECICKI et C. J. WOOD, Bull. geol. Soc. Denmark,
33, 1984, p. 31-39.
[20] J. A. CRUX, In A. R. LORD éd. A Stratigraphical Index of CalcareousNannofossils, British Micropalaeon-
tology, Ser., 1982, p. 81-135.
Une chronologie du Quaternaire marocain est proposée, corrélée avec celle de Méditerranée et avec la
chronologie alpine. Elle s'appuie principalement sur une nouvelle définition des étages marins, une révision de
la notion d'étage continental et la mise en oeuvre d'un principe de corrélation océan-continent.
STRATIGRAPHY. — New proposais for a rational chronological frame of the Quaternary of Morocco.
The authors submit a chronology of moroccan Quaternary, linked with mediterranean and alpine datas, on the
basis of a new definition of marine stages, a revised notion of continental stage and the principle of land-sea
correlation.
Tous les étages continentaux marocains sans exception font référence à des stratotypes
inadéquats ([5], [14] à [19]).
2. LES BASES D'UNE NOUVELLE PROPOSITION. — 2.1.Extension de la théorie de la
bio-rhexistasie [20]. —- Les bilans pédo-sédimentaires observés en domaine continental
sont l'expression d'une alternance climatique permettant successivement une érosion et
des transferts à l'état solide (végétation réduite ou nulle= rhexistasie), puis une fixation
et une transformation in situ des dépôts par voie pédologique (couvert végétal continu = -
biostasie). Cette extension de la théorie d'Erhart n'est pas abusive et avait été pressentie
par l'auteur. Elle rejoint la notion d'alternance « morphogenèse active-stabilité
morphologique » de Rodhenburg et Sabelberg [6]. Son avantage essentiel est de faire
appel à des tendances climatiques globales découlant directement des observations de
terrain sans référence a priori à un modèle climatologique précis. Ce dernier sera défini
dans une deuxième étape de raisonnement et d'analyse.
2.2. Abandon de la référence à un stratotype.— La sédimentation continentale est
fondamentalement discontinue et résulte d'une rupture d'équilibre du milieu. Elle se
déclenche lors du passage de seuils: généralement limitée dans l'espace et dans le
temps (crises sédimentaires,phénomènes zonaux, lacunes de sédimentation...), elle dépend
étroitement des systèmes morpho-climatiques. De plus, la durée des périodes de pédoge-
nèse reste difficile à apprécier. Par conséquent, le meilleur stratotype ne peut prétendre
exprimer la totalité du temps correspondant à un étage continental.
2.3. Principe de corrélation océan-continent. —Il est résumé dans le schéma et s'appuie
sur la notion d'unité climato-sédimentaire de Bonifay [21].
Schéma
Sont ainsi définis des intervalles de temps à tendance générale biostasique ou rhexistasi-
que qui évitent l'écueil de la référence aux stratotypes. Ces périodes recouvrent une réalité
plus complexe et comprennent des oscillations climatiques de sens opposé. Le postulat
de départ considère les cycles marins quaternaires comme glacio-eustatiques : les corréla-
tions avec la chronologie alpine sont alors évidentes.
3. NOUVELLE PROPOSITION CHRONOLOGIQUE (tableau I).— 3.1. Chronologie marine.
La chronologie proposée obéit à un triple souci :
— conserver
autant que possible les termes consacrés par l'usage;;
—
définir des étages correspondant à des cycles glaeio-eustatiques complets
transgression-régression;
—
harmoniser le système maghrébin avec celui de Méditerranée [22].
Selon le principe de corrélation retenu et les récents résultats de Brebion [11], nous
avons choisi les termes de Messaoudien, Anfatien et Ouljien pour les trois principaux
-
—
:
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
étages marins pléistocènes. Ils font suite au cycle pliocène dont les termes moyen et
—
Chaque étage se subdivise donc en trois parties (schéma) :
— une
partie inférieure correspondant au début de la transgression;
une partie moyenne correspondant au maximum transgressif;
une partie supérieure correspondant à la phase régressive.
Les hauts niveaux à faune « froide » ou « fraîche » (Harounien, Maarifien), simples
oscillations à l'intérieur d'un cycle, résultent de déformations tectoniques locales ou de
mouvements eustatiques globaux (glacio-eustatiques ou autres). La succession suivante
est proposée
— Cycle messaoudien (= Calabrien; 1,9 à 0,7 M.a. env.) : Messaoudien inférieur
( = Calabrien inférieur); Messaoudienmoyen ( = Emilien = Calabrien moyen) ou Messaou-
dien sensu stricto à faune chaude; Messaoudien supérieur ( = Calabrien supérieur), avec
une pulsation positive, le Maarifien à faune « froide ».
Cycle anfatien ( = Sicilien; 0,7 à 0,3 M.a. env.) : Anfatien inférieur ( = Sicilien
inférieur) ; Anfatien moyen ( = Milazzien = Sicilien moyen) ou Anfatien sensu stricto à
faune chaude; Anfatien supérieur ( = Sicilien supérieur).
—
187
supérieur portent localement le nom de Moghrébien ([23], [24]). Ils se corrèlent respective-
Cycle ouljien ( =Tyrrhénien; 0,3 à 0,016 M.a. env.) : Ouljien inférieur ( = Tyrrhénien
inférieur) avec au moins deux: oscillations positives : Harounien du Sud/Agadirien
(0,260 M.a. env.) [12] et Harounien du Nord/Rabatien (0,145 M.a. env.) [13]; Ouljien
moyen ( = Tyrrhénien moyen ou Eutyrrhénien) ou Ouljien sensu stricto; Ouljien supérieur
(=Tyrrhénien supérieur) avec deux pulsations positives.
—
Cycle mellahien ( = Versilien).
3.2. Chronologie continentale. — Nous proposons de subdiviser le Pléistocène en
quatre périodes rhexistasiquesmajeures nommées de la plus ancienne à la plus récente :
Moulouyen, Amirien, Tensiftien et Soltanien. Ces termes n'ont pas l'acception classique :
ils ne se réfèrent pas à un stratotype et représentent uniquement un intervalle de temps.
Günz.
Chaque période rhexistasique se corrèle avec un « glaciaire » européen : le Soltanien avec
le Würm, le Tensiftien avec le Riss, l' Amirien avec le Mindel et le Moulouyen avec le
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
STRUCTURAL GEOLOGY. — Evidence of ductile thrusting and wreching in the souillera Livradois area
(French Massif Central). Consequences on the "métamorphisme Livradois".
Field studies and microscopic analysis show the existence of ductile southwardsthrusting and dextral wrenching
in the southern Livradois. They are characterized by a retrogressive metamorphism with chlorite, sericite, and a
typical association of C and S surfaces. They are posterior to the overthrust of biotite-sillimanitegneisses by the
leptyno-amphibolitic group and the anatexites.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1.
—
Carte géologique et structurale du Sud Livradois. 1, couverture sédimentaire et volcanique; 2, gneiss
à biotite et sillimanite; 3, granite type Peslière; 4, granite de Champagnac-le-Vieux;5, granite du Livradois;
6, anatexites; 7, groupe leptyno-amphibolique; 8, linéation d'étirement; 9, surfaces C associées au décroche-
ment; 10, limite d'apparition de la linéation à N 120.
Fig. 1. — Géological map ofsouthern Livradois. 1, sedimentaryand volcanic rocks; 2, biotite-sillimanitegneisses;
3, Peslière granite; 4, Champagnac-le-Vieuxgranite; 5, Livradois granite; 6, anatexites; 1, leptyno-amphibolitic
group; 8, lineations; 9, C surface associated with wrenching zone; 10, enveloppe ofN 120 lineation.
Fig. 2. — Dessin de lame mince de granite présentant l'association S-C. 1, biotite; 2, muscovite; 3, feldspath;
4, quartz.
Fig. 2. — Thin section of granite showing the S-C association. 1, biotite; 2, muscovite; 3, feldspar; 4, quartz.
Fig. 3. — Diagrammes en rose des plans basaux du quartz. 1 et 2, décrochement; 3, 4 et 5, cisaillement
tangentiel.
Fig. 3. — Graphes of cristallographicfabrics of quartz. 1 and 2, Wrenching zone; 3, 4 and 5, thrusting.
Fig. 4. — Schéma structural des déformations. A, chevauchement majeur; B, décrochement ductile;
C, cisaillement tangentiel. 1, gneiss à biotite et sillimanite; 2, granite type Peslière; 3, granite de Champa-
gnac; 4, granite du Livradois; 5, anatexites, 6, groupe leptyno-amphibolique.
Fig. 4. — Structuralsketch ofdeformations. A, major overlapping; B, ductile wrenching; C, ductile thrusting. 1,
biotite-sillimanite gneisses; 2, Peslière granite; 3, Champagnac granite; 4, Livradois granite; 5, Anatexites;
6, leptyno-amphibolitic group.
PLANCHE I/PLATE I MOUCTAR KONÉ
C. R, Acad, Sc, Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 193
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOLOGIE STRUCTURALE,
— Mise en évidence d'une tectonique tangentielle
éburnéenne dans la synforme birrimienne de Fétékro (Côte-d'Ivoire), implications possibles
pour l'orogenèse éburnéenne. Note de Serge Lemoine, présentée par Maurice Roques.
L'étude structurale des formations birrimiennes(Protérozoïque inférieur) de la synforme de Fétékro a permis
la mise en évidence d'une phase majeure de déformation, essentiellementpar cisaillementductile, ayant donné
naissance à une schistosité sub-horizontale, sans plis majeurs. On peut semble-t-il envisager d'étendre ces
conclusionsà l'ensemble du domaine éburnéen en Côte-d'Ivoire. Un modèle possible.pour les phases essentielles
du cycle éburnéen est proposé.
STRUCTURAL GEOLOGY. — Evidence for an eburnean thin skinned tectonics in the birrimian Fetekro
synform (Ivory Coast). Possible implications for the eburnean orogeny.
cycle.
Structural data obtained on the birrimian (lower Proterozoic)formations of the Fetekro synform give evidence
for a major deformationphase by ductile thrusting giving a flat-lying schistosity without major folds. This can
possibly be extended to the entire eburnean area in Ivory Coast. An adaptation of the model recentlyproposed
by Kröner for the evolution of Proterozoic ensialic orogenies is thought to be in good accordance with the known
features of the eburnean
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig; 2. — a. Dessin d'après photo, lame mince perpendiculaireà une S 1-2 et parallèle à la linéation d'étirement.
Porphyroblaste syncinématique de staurotide; la schistosité interne sigmoïde témoigne d'une déformation
rotationnelle..La barre d'échelle représente 0,5 mm. St = staurotide, Bi = biotite. Ech. 258 LS, bordure Nord
de la série inférieure, b. Dessin d'après photo, lame mince orientée comme a. Porphyroblastes complexes
constitués d'une « andalousite 1 » criblée d'inclusions surtout de globules de quartz, et d'une
« andalousite 2 » présentant une schistosité interne très nette moulant l'andalousite 1 et en continuité avec
la schistosité externe. Optiquement, andalousite 1 et andalousite 2 se comportent systématiquement comme
un seul cristal. A ceci s'ajoute l'apparition, dans toute la base du birrimien, de surfaces de cisaillement S 2,
le plus souvent discontinues (on en voit une dans la lame), obliques sur S 1, mais portant une linéation
d'étirement de même direction et marquées par les mêmes associations minérales. Ces données sont interpré-
tées comme résultant d'une déformation rotationnelle progressive, sub-continue, par cisaillement simple.
Ch1 = Mg-chlorite, Mu = muscovite, MII = paillettes enchevêtrées de micas incolores (altération tardive).
Échantillon 263 LS, bordure Nord de la série inférieure. La barre d'échelle mesure 5 mm. c. Déformation
dans le sommet des gneiss gris. L'ancienne foliation des gneiss n'est préservée que dans des boudins sigmoïdes
d'amphibolite disséminés dans un fond extrêmementdéformé où apparait un rubannement tectonique marqué
par l'alternance de bandes plus sombres, à biotite et amphibole, où se trouvent les boudins, et de bandes
plus claires à biotite. Dessin d'après photo, Est de la synforme de Fétékro. d. Structures fermées, ovoïdes,
« tubulaires », formées par un matériel plus quartzeux dans un fond plus phylliteux. Ces « tubes » qui ne
paraissent pas pouvoir être considérés comme des figures classiques d'interférence, sont interprétés comme
des coupes transversales de plis en fourreau. Dessin d'après photo, base du Birrimien, bordure Est de la
synforme de Fétékro.
Fig. 2. — a. Drawing from photo. Thin section orthogonal to S 1-2 surfaces, parallel to the stretching
lineation. Synkinematicstauroliteporphyroblast; the internal sigmoidal schistosity gives evidencefor a rotatio-
nal deformation. St=staurolite, Bi =biotite. The scale bar is 0.5 mm long. Sample 258 LS, northern lower
part of the inferior series, b. Drawingfrom photo. Thin section oriented as in a. Complex porphyroblast:
andalusite 1" pitted with inclusions, mainly quartz bubbles, and an "andalusite 2" showing a well marked
internal schistosity wrapping around andalusite 1 and continuous with the external schistosity. Andalusites 1
and 2 always appear optically as a single crystal This observation cornes with the apparition, in all the basal
part of the Birrimian, of shear planes S 2, more often discontinuous (such a surface can be seen in the thin
section), oblique on the main surface S 1 but showing a stretching lineation in the same direction and marked
by the same mineral associations. This is interpreted as evidences for a rotational, progressive, subcontinuous
deformation by simple shear. Chl = Mg-chlorite, Mu = muscovite, MII = tangled colorless mica flakes (late
alteration). Sample 263 LS, northern lower part of the inferior series. Scale bar is 5 mm
long. c. Deformation in the upper part of the grey gneisses. The ancient foliation of the gneiss is almost
obliterated, except in sigmoidal amphibolite boudins dispersed in a highly deformed matrix whitch shows a
tectonic banding marked by alternance of darker biotite-amphibole and lighter biotite bonds, d. Closed ovoid
"tubular" structures formed by a more quartzic material in a more micaceous background. These "tubes"
wich cannot be interpreted in terms of classical interference pattern, are considered as cross-sections of sheath
folds. Drawingfrom photo, lower part of the birrimian inferior series, East of the Fetekro synform.
Fig. 3. — a. Rifting, amincissement, fracturation et début de délamination de la lithosphère mantellique.
b. Étirement ductile de la croûte et poursuite de la délamination de la lithosphère mantellique qui s'enfonce
dans l'asthénosphère (a et b d'après A. Kröner). c. Raccourcissementpar « subduction A » de la lithosphère
mantellique, épaississement par déformation ductile et subfluence de la croûte inférieure, découplage entre
socle et couverture birrimienne par le jeu d'une faille ductile sub-horizontale.
Fig. 3. — 1. Rifting of the crust, stretching, fracturing and begining of the delamination of the mantellic
lithosphere, b. Ductile stretching of the crust and continued delamination of the mantellic lithosphere which
sinks in the asthenosphere (a and b after Kröner). c. Shorteningby "A subduction"of the mantellic lithosphere,
thickening by ductile deformation and subfluence of the lower crust, and decoupling of the birrimian cover and
its basement by a flat ductile thrust fault.
PLANCHE I/PLATE I SERGE LEMOINE
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985 199
postérieure aux trois séries. La première semble avoir donné de grands plis droits très
ouverts responsables de la discordance entre Tinbéguélé et Sandérékro, la seconde des
plis plus fermés faiblement déversés vers l'O-NO. Il s'agit dans les deux cas de plis
concentriques. Des coupes à travers les contacts entre série inférieure et séries de Tinbé-
guélé et Sandérékro montrent une faible discordance angulaire de la stratification des
secondes sur la foliation de la première. Cela semble prouver que cette foliation était au
départ proche de l'horizontale.
On est alors amené à conclure à une déformation par faille ductile sub-horizontale
localisée préférentiellementau niveau de la discontinuité lithologique majeure que consti-
tue le contact entre les gneiss gris supposés libériens et le Birrimien et donnant naissance
à une foliation « plate » sans plis majeurs. Cela paraît ne pas être une particularité du
« sillon » (en fait une synforme tardive) de Fétékro. On pouvait par exemple, lorsque la
nouvelle piste Sassandra-San Pedro a été ouverte, y observer dès plis décamétriques
ouverts, à plans axiaux sub-verticaux, replissant une foliation qui de toute évidence était,
antérieurement aux plis, sub-horizontale; A. Papon [2] décrit, dans la coupe du Cavally
(frontière Côte-d'Ivoire-Libéria),une foliation concordante avec là stratification et peu
pentée; Ph. Guibert et M. Vidal [3] concluent, dans le SE, à « l'apparition, au moins
localement, d'une schistosité antérieure au premier plissement » et concordante avec la
stratification. Ce dernier point avait déjà été signalé par P. Tempier [4].
Cela conduit à proposer, pour ce qui paraît bien être l'événement tectono-
métamorphique majeur de l'orogenèse éburnéenne en Côte-d'Ivoire, un raccourcissement
par fonctionnement d'une grande faille sub-horizontale contrôlée préférentiellement par
la discontinuité lithologique majeure et donnant naissance à une schistosité elle-même
sub-horizontale, sans plis couchés importants. Un tel mécanisme de genèse par cisaillement
simple d'une schistosité sub-horizontale associée à une linéation d'étirement parallèle aux
axes des plis mineurs a été avancé par M. Mattauer [5] pour l'Himalaya et d'autres
chaînes.
On peut alors envisager pour la Côte-d'Ivoire un modèle proche dé celui proposé par
A. Kröner ([6], [7], [8]) pour l'évolution des chaînes « ensialiques » du Protérozoïque
inférieur (fig. 3) : rifting puis réchauffement et étirement ductile de la croûte résultant
d'un rapide amincissementlithosphérique au-dessus d'un panache mantellique, donnant
ainsi un « bassin géosynclinal » sur une croûte sialique et une lithosphère mantellique
très amincies, d'où un flux thermique élevé. Interviendraient alors une fracturation puis
une délamination de la lithosphère mantellique qui se séparerait progressivement de la
croûte sus-jacente et s'enfoncerait dans l'asthénosphère. Le raccourcissement, lors de la
phase de compression, se ferait par subduction de la lithosphère mantellique détachée,
déformation ductile et éventuellement « subduction intraplaque » (subfluence) de la croûte
inférieure chaude, et tectonique pelliculaire (thin skinned tectohics) [9] dans la croûte
supérieure. Ce modèle semble pouvoir s'appliquer ici de façon satisfaisante (fig. 3 c). Il
permettrait d'expliquer par exemple l'abondance des granitoïdes, essentiellement granodio-
ritiques à trondhjemitiques et tonalitiques [10]. De même, la bordure Est de la synforme
de Fétékro, marquée par une large zone d'intense déformation plastique et une nette
anomalie gravimétrique linéaire (Lemoine, thèse en cours), pourrait bien correspondre,
compte tenu de la direction des linéations d'étirement, à une « rampe oblique » du
chevauchement due à une zone de subfluence dans la croûte inférieure. La série de
Tinbéguélé se serait déposée pendant le fonctionnement de cette subfluence. Après le
blocage de la « subduction A » la chaîne éburnéenne aurait évolué en chaîne de coulissage
200 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] S. LEMOINE, Résumés 12e Colloque de Géologie Africaine, 1983, Tervuren, p. 60.
[2] A. PAPON, Rapport SODEMI, 1973, 285 p.
[3] Ph. GUIBERT et M. VIDAL, Ann. Univ. Abidjan, série Sciences, 1984, en cours de parution.
[4] P. TEMPIER, Ann. Fac Sc. Abidjan, n° 4, 1969, p. 93-98.
[5] M. MATTAUER, Earth and Planet. Sc. Letters, 28, 1975, p. 144-154.
[6] A. KRONER, in KRONER éd., Precambrian plate tectonics, Elsevier, Dev. in Precamb. Geol., n° 4, 1981,
p. 57-90.
[7] A. KRONER, in MEDARIS Jr éd., Proterozoic geology, Geol. Soc. Amer. Memoir, 161, 1983, p. 59-74.
[8] A. KRONER, Bull. Soc. géol. Fr., XXVI, n° 2, p. 297-319.
[9] M. P. COWARD, J. Struct. Geol., 5, n° 2, 1983, p. 113-123.
[10] R. CASANOVA, Thèse, Nice-Abidjan, 1973, 327 p.
[11] S. LEMOINE, Comptes rendus, 295, série II, 1982, p. 601-606.
[12] M. VIDAL, Ann. Univ. Abidjan, série C (sciences), XIX, 1983.
La campagne Estase 1, à bord du N/O Jean-Charcot en septembre 1984, nous a permis de proposer une
nouvelle interprétation relative à la zone de convergencele long de la marge orientale de la mer du lapon. Les
profils sismiques obtenus montrent clairement l'existence de chevauchements vers, l'Est le long de certaines
rides bordières de la marge entre les latitudes 40°30'N et 44°N. L'analyse de la sédimentation et des séismes
indique que la mer du Japon tend actuellementà se fermer le long de sa bordure orientale.
TECTONICS. — Compressive tectonics along the eastern margin of the Japan Sea: evidence for eastward
thrust.
The Estase 1 cruise on the R/V Jean-Charcot, September 1984, has allowed us to propose a new interpretation
for the convergent zone along the eastern margin of the Japan Sea. Seismic profiles have shown evidences for
eastward thrusts occuring along certain ridges of this margin between 40°30'N and 44° N latitude. Sedimentary
arguments and earthquake focal mechanisms point at the closing of the Japan Sea alongits eastern margin, at
present time.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Physiographie de la zone zone étudiée et localisation des profils sismiques P 1 à P 5 recoupant la zone de
convergence présumée. Les isobathes, tous les 500 m, ont été dessinées à partir des cartes bathymétriques
n° 6311 et 6312 (Maritime Safety Agency, 1980). Du Nord au Sud : D.S. : dépression de Shiribesi; E.O. :
éperon d'Okushiri; B.Ok: : bassin d'Okushiri; P.O. : plateau d'Oshima; B.T.N. : bassin de Nishi-Tsugaru;
R.Y. : ride de Yamato; Pen. O. : péninsule d'Oga; B.Y. : bassin de Yamato; D.T. : dépression de Toyama;
I.S. : île de Sado.
Index map showing the surveyed area and the tracks for the profiles P 1 to P 5 designed to cross the convergent
zone assumed by Nakamura (1983). Isobaths each 500 m are drawnfrom the bathymetric charts no. 6311 and
6312 (Maritime Safety Agency, 1980). From the North to the South: D.S.: Shiribesi trough; E.O.: Okushiri
spur; B.Ok.: Okushiri basin; PO.: Oshimaplateau; B.N.T.: Nishi-Tsugaru basin; R.Y.: Yamato rise; Pen.O.:
Oga peninsula; B.Y.: Yamato basin; D.T.: Toyama trough; I.S.: Sado island.
SERGE LALLEMAND
PLANCHE I/PLATE I
plus déformés. En revanche, le profil P2', recoupant le large canyon situé au Sud-Ouest
de l'éperon, montre clairement des indices de compression sur toute l'épaisseur des
ses failles inverses actives) et le soulèvementde certaines rides induit aussi quelques failles
normales qui hachent les structures formées au stade 2 comme le montre le profil P3.
Les profils P4 et P5 furent réalisés dans le but de recouper la zone de subduction
envisagée par Nakamura [4]. Il s'est avéré que les sédiments du bassin de Yamato ne
sont pas déformés et qu'aucun indice de subduction naissante n'a pu être déduit des
206 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
profils. Ces résultats ne semblent pas confirmer l'hypothèse d'une fosse naissante à la
base de la marge, mais au contraire un raccourcissement crustal lié à des failles inverses.
CONCLUSIONS.
—
A la place d'une zone de subduction naissante à la base de la marge
orientale de la mer du Japon, nous avons mis en évidence un autre type de zone
convergente plus à l'Est que celle envisagée par Nakamura [4]. Cette zone large de 40 à
70 km se caractérise, entre les latitudes 40°30'N et 44°N, par des chevauchements vers
l'Est dans le cas des profils P 1 et P 3, le long de certaines rides ou/et des failles inverses
ainsi que des plis affectant principalement les sédiments aussi bien que la croûte du
bassin du Japon, mais aussi parfois les sédiments comblant les dépressions de style
grabens. Le front de déformation passe le long de la bordure ouest de la dépression de
Shiribesi et du bassin de Nishi-Tsugaru, à travers le canyon situé à l'Ouest de l'éperon
d'Okushiri et le flanc est du plateau d'Oshima. Les mécanismes au foyer des séismes de
type chevauchant se trouvent confirmés par les profils de sismique réflection et indiquent
clairement que la mer du Japon tend à se fermer le long de sa bordure orientale le long
de chevauchements présentant les deux vergences est ou ouest. D'autres profils, au Sud
de la latitude 40°30'N et recoupant entièrement la marge jusqu'à l'île Sado, seraient très
utiles afin d'étendre cette zone de convergence vers le Sud.
Nous sommes très reconnaissants envers le CommandantHubert Girard et l'équipage du N/O Jean-Charcot
pour leur support, envers les scientifiques de la campagne Estase 1 pour leurs encouragements et leurs
discussions et aussi envers Loïc Petit de la Villeon et Y von Péneaud pour leur assistance technique durant
l'obtention des enregistrements sismiques. Nous remercions Jean-Paul Cadet, Kazuaki Nakamura et Laurent
Jolivet pour leurs critiques et suggestions très utiles. Nous remercions enfin le PIROCEAN et le C.N.R.S.
(programme « Évolution des climats ») pour leur support.
Remise le 22 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Dans le Gebel Mohamed Rabah, près de Port Safaga, un épisode compressif(direction de raccourcissement
N140), exprimé notamment par le jeu en transpression d'accidents subméridiens,s'est produit durant le dépôt
des formations détritiques du Miocène basai. Cet épisode, qui a été reconnu également de part et d'autre du
opening.
Golfe de Suez, caractérise le stade précocede la structuration du rift de laMer Rouge,
TECTONICS. — About farm compressional strike slip at the beginning of Gulf of Suez and Red Sea
In the Gebel MohamedRabah, near Port Safaga, a compressional event (shorteningdirection N 140) is mainly
characterized by sinistral sirike-slip displacements along submeridian directions. This event, contemporaneous of
the basal Miocene deposits (Red formation); has been observed on the two margins of the Rift. It characterizes
theinitial opening of the Gulf of Suez and of the northwestern part of the Red Sea.
INTRODUCTION.
—
La région de Port Safaga est située sur la marge occidentale de la
Mer Rouge, aux confins du Golfe de Suez et dans le prolongement, vers le SSW, de
l'axe du Golfe d'Aqaba (pl. I, fig. A).
Lors des premières étapes de l'ouverture du rift de la Mer Rouge, ce secteur, comme
l'ensemble de la marge, a été structuré en une série de blocs basculés affectant le socle
cristallin et sa couverture crétacée et paléogène. L'évolution du jeu de ces blocs est
enregistrée dans la sédimentation: des différents dépôts néogènes; leur découpage est réglé
principalement par un ensemble de failles normales de direction NW-SE, dite
« elysmique », Des failles de direction subméridienne (N-S à N 20), parallèles au Golfe
d'Aqaba, tiennent aussi une place importante dans le dispositif structural ([1] à [5]). Elles
sont notamment bien exprimées près de Port Safaga, où elles se situent, (pl. I, fig. B),
pour les plus importantes d'entre elles, en position externe (occidentale) par rapport aux
systèmes de blocs basculés, à la limite de ces derniers et des hauts reliefs de socle de
l'épaulement ([2], [5]). C'est le mode de fonctionnement de ces accidents subméridiens,
au stade initial de la structuration du rift, qui fait l'objet dé la présente Note.
I. LES ENSEMBLES LITHOLOGIQUES. — Ils comportent les termes suivants (pl I, fig. C) :
— Un
socle cristallin et cristallophyllien d'âge précambrienet/ou paléozoïque, vigoureu-
sement structuré avant le Mésozoïque.
—
Une couverture mésozoïque et paléogène, constituée de plusieurs formations se
succédant en concordance [6] : 1. Les « grès de Nubie », essentiellement fluviatiles,
discordants sur le socle, sont attribués au Crétacé inférieur; ils empiètent probablement
sur le Crétacé supérieur (< 150 m). 2. Les « Quseir shales » se substituent progressive-
ment aux « grès de Nubie » env. 100 m). Il s'agit de dépôts alluviaux et deltaïques
évoluant graduellement vers un environnement marin littoral à leur partie supérieure;
leur âge serait sénonien (Campanien probable). 3. La formation à phosphate (exploité)
et cherts de Duwi (10 m) marque l'établissement, au Campanien et au Maastrichtien
inférieur, d'un environnement franchement marin qui persiste lors des dépôts ultérieurs.
4, La formation de Dakhla, calcaires fossilifères et marnes, est d'âge maastrichtien
supérieur (20 m). 5. Les « Esna shales », marnes schisteuses à tendance anoxique, sont
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
A, situation géographique; B, schéma géologique des environs de Safaga; C, colonne stratigraphique; D, coupe
simplifiée des blocs basculésde Safaga (située sur la carte B) : a, socle; b, couverture anté-néogène; Néogène :
c, groupe A; d, groupe B; e, groupe C; f, groupe D.
A, location; B, simplified sketch-map of the Safaga area; C, stratigraphie section; D, shematic cross-section of
the tilted blocks of the Safaga area (for location, see on the map A): a, basement; b, cretaceous and paleogene
deposits; Neogene series c, A group; d, B group; e, C group; f, D group.
PLANCHE I/PLATE I JEAN-PAULTHIRIET
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc. Paris, t 301, Série II, n° 3, 1985 211
area.
Planche II
A. carte géologique simplifiée du Gebel Mohamed
Rabah ; B, coupes, (localisées sur la carte A); C, éléments
structuraux observés dans le Gebel Mohamed Rabah; D, axé, des plis liés aux décrochements sénestres
subméridiensde la région de Safaga.
A, shematic map of the Gebel Mohamed Rabah area; B, cross-sections (for location see on the map); C, structural
dâtafrom Gebel Mohamed.Rabah area; D, folds axis associated with left lateral meridian strike slips faults in
the Safaga
Légende commune aux stéréogrammes (Wülff, hémisphère supérieur) : a, pôle des plans de failles; b,
ments dextres et senestres; c, faillesinverses; d, axe de plis cylindriques et coniques.
déchoche-
Diagram captions:(Wülff, upper hemisphere): a, fault plan polar projection; b, left and right lateral strike slips;,
c, inverse fault; d,cylindrical and conical fold axis.
régionale synthétique vers l'Est. Les failles de direction clysmique, N 14.0, jouent un rôle
important dans ce découpage, déjà réalisé lorsque commence la sédimentation du
groupe B. Un stade précoce de cette structuration peut être analysé à partir du jeu des
failles subméridiennes(NNE-SSW),jeu contemporain des premiers dépôts du groupe A.
Les affleurements les plus occidentaux de la couverture sédimentaire se disposent en
vastes synclinaux d'allongement NNW-SSE, dont la bordure occidentale est limitée par
des systèmes de failles en relais, NW-SE et NNE-SSW (pl. I, fig. B). D'une façon générale,
le long des failles subméridiennes, le contact entre le socle et la couverture est jalonné de
mésostructures plicatives, d'axes souvent pente (pl. II, fig. D), qui correspondent à des
plis d'entraînement résultant du jeu décrochant senestre en compression de ces failles.
Dans le Gebel Mohamed Rabah, situé à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest dé =
Port Safaga (pl. I, fig. B), ces déformations prennent un grand développement et affectent
les couches miocènes de la partie inférieure du groupe A (pl. II, fig. A et B). La pile
sédimentaire y comporte une série anté-néogène complète (environ 300 m) [8], surmontée
des dépôts détritiques rougeâtres de la base du Miocène (200 m). L'ensemble, grossière-
ment structuré en synclinal dissymétrique à pendage doux vers l'Ouest, est faille contre
le socle selon des directions N 030, N 010 et N 140 (pl. II, fig. A).
Les dépôts miocènes sont divisés tectoniquement en deux ensembles séparés par une
faille inverse de direction moyenne N 050, pentée de 20 à 30° vers le Nord-Ouest. Le
plan principal se duplique localement en écailles. L'ensemble occidental, y compris sa
semelle de terrains crétacés et éocènes, chevauche vers le Sud-Est, avec un raccourcisse-
ment que la cartographie permet d'évaluer à plusieurs centaines de mètres dans la partie
centrale de la structure (pl. II, fig. A et B).
La nature des dépôts miocènes et leur relation avec le substratum montre une variation
d'Est en Ouest, qui permet de préciser l'évolution de la déformation :
— à l'Est (compartiment chevauché), la sédimentation est finement détritique. Des
pélités et des conglomératsfins, accordants sur l'Éocène, passent vers l'Ouest à dés
alternances de limons, de paléosols et de calcaires palustres;
—
à l'Ouest (compartiment chevauchant) se développeun puissant éventail congloméra-
tique. Les poudingues, grossiers, reposent en forte discordance angulaire sur les couches
éocènes et crétacées. Ils contiennent en abondance des galets impressionnés et striés 4e
silex éocène;
— sur.
la bordure la plus occidentale de la structuré, préservée Uniquement dans le
secteur Sud (pl. II, fig. A et IJ), le Miocène est représenté par une périssante brèche de.
démantèlement à tnégabloes d'Eocène (de 0,5 à 10 m3). Ces écroulements, mal stratifiés,
ont comblé progressivement, pendant la déformation, le coeur d'un crochon synclinal armé
d'Eocène et déversé vers le Sud-Est (pendages inverses de 40 à 70° vers le Nord-Ouest).
212 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 3, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Z. GARFUNICEL et Y. BARTOV, Geol. Survey of Israël Bull, n° 71, 1977, p. 1-44.
[2] J. P. RICHERT, J. BOLZE, P. F. BUROLLET, J. J. JARRIGE, C. MONTENAT, F. ORSZAG-SPERBER, P. Orr
D'ESTEVOU, P. PRAT, B. H. PURSER, N. ROUSSEL, P. SEHANS et J. P. THIRIET, Ith Seminary, E.G.P.C,
Le Caire, mars 1984, 8 p.
[3] H. A. JORDI, 7th Seminary, E.G.P.C, Le Caire, mars 1984, 6 p.
[4] N. SULTAN et K. SCHUTZ, 7th Seminary, E.G.P.C, Le Caire, mars 1984, 15 p.
[5] J. J. JARRIGE, P. OTT D'ESTEVOU, P. F. BUROLLET, J. C. ICART, C. MONTENAT, P. PRAT, J. P. RICHERT,
P. SEHANS, J. P. THIRIET, Royal Society, London, mars 1985 (sous presse).
[6] R. SAID, Amsterdam, Elsevier, 1962, 332 p.
[7] P. F. BUROLLET, C. MONTENAT, P. Orr D'ESTEVOU, B. H. PURSER, J. BOLZE, J. J. JARRIGE,
F. ORSZAG-SPERBER, M. PHILLOBOS, J. C. PLAZIAT, P. PRAT, N. ROUSSEL et J. P. THIRIET, Marine Geology
(sous presse).
[8] B. ISSAWI, M. FRANCIS, M. EL HINNAWY, A. MEHANNA et T. EL DEFTAR, Annals ofthe Geol. Survey of
Egypt, 1, 1971, p. 1-19.
PÉDOLOGIE.
— Diminution du point de charge nulle d'un sol ferrallitique par apports
de composés organiques. Eventuelles conséquences d'une telle diminution sur la nutrition
des. végétaux eh zone tropicale humide. Note de Emmanuel Frossard, Fernand Jacquin et.
Gabriel de Araujo Santos, présentée par Georges Millot.
Nous avons étudié l'influence de deux composés organiques (glucose, xanthane) et des ions phôsphôriqUes
surle point dercharge nulle des colloïdes: à charge variable (pH0) d'un sol ferrallitique. L'adsorption des ions
rphosphoriques, du xanthane et des produits de dégradation du glucose provoquent des diminutions de pHo-
Leurs mécanismessont envisagés, ainsi que leurs conséquences sur la nutrition des végétaux en sols ferrallitiques.
PEDOLOGY. ;— Decrease of the zero, point of sait effect of an oxisol by applying organic
matters.. Conséquences of this decrease, on the vegetal nutrition in the tropical area.
An attempt has been made in this study to determine the influence of two organic matters (glucose, xanthan)
and phosphoricions on the zero-point of salt effet (pH0) of an oxisol Adsorption of phosphoric ions, xanthah,
and produits of decomposition of glucose involve some deçreases of pH0. Mechanisms of these decreases are
, discussed, and their consequences on vegetal nutrition in the oxisols.
TABLEAU I
Caractéristiques principales du sol ferrallitique.
Main characteristics of the oxisol.
Métaux (%0)
pH Minéralogie RX Oxalate
CBD pH3 Surface
Profondeur COT Argile spécifique
(cm) H,0 KC1 (%) (%) kaol. gibb. Goeth Fe Al Si Fe Al Si (m2/g BET)
Horizon A :
0-20 cm 5,1 4,3 2,3 28,6 ++ + + 20 4,5 0 1 0,8 0 23,6
Horizon B :
40-60 cm 4,4 4,1 0,3 53,1 +++ + + 30 6,0 0,1 0,7 0,9 0,2 49,6
TABLEAU II
Évolution du pH0 et du pH du sol des horizons A et B
d'un sol ferrallitique après apports de composés organiques ou de phosphore.
pH0 and soil pH evolutions in A and B horizons of the oxisol
amended with organic matters or phosphorus.
Témoin
non incubé
Témoin
incubé
Glucose
500kP/ha
Incubation 21 jours
pH plus acides, que nous observons dans tous nos traitements, ne sont pas consécutives
à l'adsorption d'un ion de félectrolyte KC1 qui est indifférent, mais à l'adsorption
spécifique sur la fraction minérale des deux horizons, du xanthane ou des produits de
dégradation du glucose.
Or, des études sur modèles [13] montrent que l'ion phosphorique, comme certains
anions organiques tels que foxalate, le phtalate, s'adsorbent sur les sites MOH et
MOHj (M = A1 ou Fe) présents à la surface des oxydes et de la kaolinite par échanges
de ligands, l'ion phosphorique, ou les groupements carboxyliques des anions organiques
se substituant aux groupements hydroxyles de surface des oxydes. Nous pouvons donc
émettre l'hypothèse que la diminution de pH0 par apports de substrats organiques dans
nos sols est consécutive à l'adsorption spécifique sur la fraction minérale des sols, par
échanges de ligands, du xanthane et des produits de dégradation du glucose. Cette
diminution serait proportionnelle aux groupements carboxyliques présents dans la struc-
ture de ces composés organiques. En outre, ce mécanisme pourrait être relié à la capacité
de certains polysaccharidesà former des associations organominérales avec les argiles [14].
IV. CONCLUSION. — 1° Cette Note a montré que des apports de composés organiques
dans un sol ferrallitique ont des effets différents sur le pH du sol, mais provoquent dans
les deux cas (xanthane, glucose) des diminutions du pH0.
2° Il serait donc possible, pour diminuer le pH0 de ces sols, d'apporter des amende-
ments organiques susceptibles de favoriser l'activité de la microflore, donc la production
de polysaccharides tels que le xanthane.
3° D'autre part, la diminution du pH0 et l'augmentation des charges électro-négatives
permettront une meilleure rétention des bases et diminueront à la fois la capacité et
l'énergie d'adsorption de ces sols pour les ions phosphoriques assurant donc une meilleure
nutrition aux végétaux.
Remise le 15 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
On modélise l'écoulement de Couette pour des fluides visqueux non linéaires. On construit un modèle
approché de traitement numérique aisé donnant une très bonne approximation de la solution. On utilise ce
modèle pour optimiser les paramètres rhéologiques d'une loi de comportement du sang.
Avant d'aborder le problème numérique, il est essentiel de s'assurer que le problème (SP)
admet une solution unique. Pour la loi z1 ce résultat figure dans [5]. Pour la loi x2 nous
avons démontré, avec les notations de [1] que si w0eH1(r1, r2) et geL 00 (0, t0), il existe
une solution unique dans L2(0, t0; H1(r1, r2)) qui converge vers la solution périodique
lorsque t tend vers + oo.
Ces solutions ont été calculées par des méthodes de différences finies et d'éléments
finis et n'ont pas montré de différence sensible dans les résultats. Ceux représentés sur
les figures 1 et 2 ont été obtenus par éléments finis.
où K vérifie :
On tire en particulier de cette étalité une estimation glbbalë prenant la forme suivante
pour z=2
pas avec ou sans prédiction correction, d'une précision en h 5. Les résultats numériques
obtenus sont effectivement d'une grande précision car l'erreur relative entre solution
exacte, lorsqu'on la connaît, et solution calculée, est inférieure à 10- 6.
De plus la comparaison numérique entre w et co ne montre pas de différence graphique-
ment appréciable de sorte que la figure 1 représente aussi la solution co.
5. OPTIMISATION DES PARAMÈTRES. — Nous avons montré que si u(ru t)e^(0, t0) et
est monotone en t, ce qui est le cas pour la relaxation, il existe une et une seule expression
de/; donnant ce profil de vitesse du cylindre mobile. Les programmes d'optimisation
élaborés, basés sur une méthode de gradient conjugué, ont permis d'éprouver ces lois
rhéologiquespar comparaison à des résultats expérimentauxsur des écoulements sanguins
et proposer les meilleures valeurs des paramètres.
Les valeurs obtenues pour un sang de taux d'hématocrit 60 et pour la loi f2 ont donné :
u = 72 cPo, b — 0,428 s_1/2, c = 1,533 s-1/2, ce qui correspond à une viscosité au repos
égale à p et une viscosité en régime permanent après désagrégation des chaînes des
globules, égale à 5,6 cPo. Ces résultats numériques optimaux sont représentés sur la
figure 1.
En conclusion, les méthodes développées permettent d'obtenir très simplement le profil
de vitesse transitoire dans un écoulementlentement variable avec une bonne précision et
donner systématiquementles valeurs optimales des paramètres d'une loi de comportement
formelle du fluide soumis à l'expérience.
Remisele 21 janvier 1985, acceptée après révisionle 15 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. L. LIONS, Quelques méthodes de résolution des problèmes aux limites non linéaires, Dunod, 1969.
[2] RAVEY, M. DOGNON et M. LuciuS, Transient rheology in a new-type of Couette apparatus, Rhèologica
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[3] Y. SERE, Construction et mise au point d'un viscosimètre à palier fluide, Thèse Docteur d'Université,
Université de Nancy-I, février 1980.
[4] G. MAURICE et M. DOGNON, Pulsative couette flow in a fluid with mixed conditions on the inner
cylinder, Proceeding of second world conference on mathematicset service ofmann, Las Palmas, 1982.
[5] M. DOGNON et G. MAURICE, Pulsative couette flow of a power fluid with mixed condition on the inner
cylinder, Proceedings of International conference on computational methods and experimental measurement,
Washington, 1982.
[6] M. DOGNON, Étude de la réponse en cisaillementinstationnaire de certains fluides non newtoniens, Thèse
de Docteur-Ingénieur, Nancy 1980.
On présente des exemples de systèmes dynamiques hamiltoniens décrivant certains phénomènes de friction
et de viscosité.
(les indices répétés impliquent une sommation), les variables x = (x') et p = (p}) décrivent
la position et l'impulsion canonique de la particule. On considère un système composé
d'une particule et d'un milieu responsable du frottement. L'hamiltonién du système sera
donné par la fonction :
ou u (s) peut être interprété comme l'énergie interne du milieu qui freine la particule. Par
hypothèse, a est une constante strictement positive, M (s) est une fonction croissante et
convexe, et :
L'équation (4) différenciée par rapport au temps, et les équations (5) et (6) conduisent
à :
En plus :
On remarque immédiatement que l'équation (11) est l'équation de Newton avec une
force potentielle et une force de friction proportionnelle à la vitesse. L'équation (9) décrit
l'évolution de l'entropie dans le temps.
Dans le cas V = 0, c'est-à-dire lorsque la seule force extérieure est une force de friction,
la production de l'entropie est strictement positive. Le terme proportionnel à V dans le
membre de droite de l'équation (9) peut être à l'origine d'une décroissance de l'entropie :
nous interprétons ceci comme un transfert d'entropie entre les systèmes responsables
pour la force potentielle V et le milieu qui cause le frottement.
Il est facile de vérifier, que l'équation (10) reste vraie pour la classe d'hamiltoniens de
la forme :
Dans ce qui suit nous nous bornerons à considérer des fonctions de Hamilton de la
forme (12). L'exemple 1 peut être généralisé au cas de deux particules interagissantes:
EXEMPLES 2 :
Des manipulations analogues à celles effectuées dans les exemples précédants conduisent
à l'équation :
Le but des exemples précédants était d'illustrer le résultat le plus important de notre
Note, que nous présentons dans l'exemple 4.
EXEMPLE 4. — Soit (ek) — une base orthonormée dans l'espace euclidien E3. Soit (ex)
un triplet de vecteurs linéairement indépendants dans E 3. Le parallélépipède construit à
l'aide des vecteurs sa servira de modèle d'un «petit» objet physique — un élément
infinitésimal d'un milieu continu. Les configurations de cet objet sont représentées par la
matrice y —(y£), telle que efc = y£ea. On suppose que l'objet en considération est incompres?
sible, c'est-à-direy e G=SL (3, K). Ce dernier groupe joue le rôle de l'espace de configura-
tion, qui est aussi un fibre principal au-dessus de l'espace quotient B = SL(3, R)/SO(3),
avec groupe structural SO (3). Les points de B décrivent la forme du parallélépipède, les
trajectoires dans SL(3, R) décrivent l'évolution des déformations dans le temps, ainsi
que des rotations rigides éventuelles de l'objet. Nous construirons un modèle, dans lequel
les projections sur B. des mouvements dans l'espace de configuration SL(3, R) auront
une vitesse exponentiellementdécroissantedans le temps — cette décroissance de la vitesse
des déformations peut être interprétée comme un modèleinfinitésimal des phénomènes de
viscosité.
À l' aidé de la forme de Killing k sur G, on peut définir:
1. une métrique g sur B, définie positive, invariante à gauche;
2. une métrique h sur H = SO (3), définie positive, invariante à gauche, et :
3. Une connexion sur le fibre principal G: les vecteurs horizontaux sont perpendicu-
laires (par rapport à fe) aux fibres.
Soit (x*) un système de coordonnées sur B, et {f|fl} une base dans l'algèbre de Lie
SO(3). Soient l\a les champs verticaux fondamentaux sur G déterminés par r|a. Les
champs de vecteurs horizontaux obtenus par relèvement des vecteurs djd xk seront notés
fk. Soit aussi (cak, co") le champ des co-repères dual du champ des repères (fk, y. La
métrique de Killing sur SL(3, M) prend alors la forme fe —gkl co* (g) G)1 — hah co" ® co6, avec
g et h comme ci-dessus. La forme de connexion A sur G est de la forme A = cua r|a, et la
forme de courbure qui en découle s'écrit de la façon suivante:
avec caM constantes de structure de H. Tout élément de T*G est de la forme pk co* + qa co".
Soit le système dynamique sur P=T* G x R2 déterminé par f hamiltonien :
avec (ô)k, co") relèvement de (®k, cofl) de G sur T*G. Le champ hamiltonien X, déterminé
comme d'habitude par l'équation X _l fi= —dH, a les « composantes mécaniques»
suivantes:
224 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 4, 1985
la dernière des égalités (34) étant due aux propriétés de symétrie de hab et de cabd.
L'équation (34) montre que la courbe t -> a (t) est une géodésique sur H, c'est-à-dire
qu'elle peut être écrite sous la forme :
Par redéfinition de 8, 8 -» ô. a0, on peut sans perte de généralité admettre que a0 est
l'élément unité de H. L'équation (32) conduit aussi à l'équation :
L'équation (39) montre que les changements de forme du corps sont exponentiellement
étouffés au cours du temps, la trajectoire tendant asymptotiquement vers une géodésique
lorsque le temps tend vers l'infini. Le mouvement est une superposition de déformations
et d'un mouvement de rotation uniforme, comme le montrent les équations (33) et (35).
Remise le 11 février 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. KIJOWSKI et W. M. TULCZYIEW, Relativistic hydrodynamics of iso-entropie flows, Atti Acad. Sci.
Torino (à paraître).
L'oxydation des dithiocarbamates métalliques ([1], [2]) par les halogènes est un phéno-
mène connu; l'iode, en particulier, permet d'obtenir les composés Ni(S2CNEt2)3I3 et
Cu(S2CNEt2)2I3 [3] du nickel (IV) et du cuivre(III). Les halogènes sont également capa-
bles d'oxyder le dithiocarbamate en disulfure de thiuram, ce dernier composé pouvant
ensuite former de nouveaux complexes avec l'ion métallique central [4]. Dans la mesure
où le potentiel du couple FeIV(S2CNRR/)ï/Fem(S2CNRR/)3 (~0,55V par rapport au
système de référence Ag/AgCl) est inférieur à ceux des couples
Nilv(S2CNRR')37Nin(S2CNRR;)2 (~0,90V)
et Cum(S2CNRR')2/Cun(S2CNRR')2
(~ 0,70 V) [5], il nous a semblé, dans le cadre de nos études sur les degrés d'oxydation
non usuels des métaux de transition [6], que l'utilisation de l'iode pourrait nous donner
le cation FeIV(S2CNRR')3'. Jusqu'à présent, les seuls composés étudiés sont
FeIV(S2CNRR')3BF4 obtenus par action du trifluorure de bore en présence d'air sur des
tris (dithiocarbamato) fer (III) [7]. De leur côté, Pasek et Straub ont obtenu des composés
de formule brute Fe(S2CNRR')2I2 et Fe(S2CNRR')2I3 de structure mal définie en
traitant le dithiocarbamate de fer (111) par un excès d'iode [8]. Nous nous sommes proposé
d'étudier en solution l'action de l'iode sur une série de dithiocarbamates de fer (III)
Fig. Mesure de la variation continue de densité optique, (AA), du système Fe(S2CNRR')3—12. Concentra-
1. —
tion KT3mol.dm~3; l=5mm; >*,=575nm. x, R = Me; R' = Ph; O, R=R' = Me.
Fig. 1. — Continuons variation of the optical density for the Fe (S2CNRR,)3—I2 System. Concentration
10-3mol.dm-3; cell width 5mm; wavelength 575nm. x, R = Me; R' = Ph; O, R—-R'= Me.
Fig. 2. — Mesure de la variation continue de densité optique, (AA), du système Fe(S2CNEt2)3—12. Concentra-
tion 10"3mol.dm-3; l = 2mm. x, immédiatement après préparation : A.=550nm; O, après 3h : V=600nm.
Fig. 2. — Continuous variation of the optical density for the Fe(S2CNEt2)3—I2 System. Concentration
10-3mol.dm-3; 1 = 2mm. x, immediately after preparation: %—550nm; Q, after 3hrs.; ^=600nm.
La réaction observée en solution doit donc s'écrire :
Les analyses et les propriétés magnétiques des composés solides sont données dans le
tableau.
Les complexes Fe(S2CNRR')2I obtenus sont tout à fait analogues à ceux préparés par
action d'un halogénure d'hydrogéné (avec X = C1, Br et I) ou du chlorure ferrique sur
des tris (dithiocarbamato) fer (III). Ces composés très étudiés dans les années 1966-1970,
en particulier les chloroeomplexes, sont pentacoordonnés avec une configuration pyrami-
dale à base rectangulaire; la symétrie C2„ est compatible avec un état fondamental quartet
(S = 3/2) [10]. La susceptibilité magnétique est très voisine pour tous ces composés,
indépendante à la fois des substituants R et R' et de f halogénure. Les valeurs de
ueff comprises entre 3,8 et 4,1M.B., caractéristiques de trois électrons célibataires sans
contribution orbitale (S = 3/2), sont en accord avec une hybridation dsp3 du fer (III).
Leurs spectres électroniques présentent de nombreuses bandes d'absorption dans le
domaine 200-800 mn, leurs fortes intensités suggèrent des transferts de charge
coordinat -> métal ou métal -» coordinat, plutôt que des transitions d-d.
L'action de l'iode sur le tris (diéthyldithiocarbamato) fer (III) a été étudiée à différentes
concentrations afin d'expliciterl'évolution de la cassure de 0,50 à 0,33. Pour une concentra-
tion analytique totale de 2.10-4mol.dm- 3, on obtient directement une cassure à 0,33
alors que pour des concentrations comprises entre 8.10~ 4 et 2.10_3mol.dm-3, elle est
située à 0,50 et évolue d'autant plus lentement vers 0,33 que la concentration est élevée.
Ces observations et le fait que le spectre électronique de la solution de rapport 1:1 soit
très voisin de celui décomposé Fe(S2CNEt2)2I, sont en accord avec la formation d'un
C
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 4, 1985
Composés
Fe(S2CNMe2)2I.
Fe(S2eNEt2)2I
Fe(S2CNMePh)2I
Fe<S2CN(CH2)3CH2)2I
(MePhNCS2)2
...
....... ..
calc.
17,0
25,1
35,1
25,3
52,7
trouvé
17,1
25,3
35,3
25,4
52,6
TABLEAU
calc.
2,9
4,2
2,9
3,4
4,4
H
N
trouvé
2,9
4,2
3,1
3,4
4,6
calc.
6,6
5,8
5,1
5,9
7,7
trouvé
6,8
5,8
5,3
6,4
7,7
C) Les corrections de diamaghétisme ont été calculées à l'aide des constantes de Pascal [9],
(a)
6750
6400
6800
6900 -
.
4,02
Diamagnétique
227
(b)
3,98
3,87
3,99
composé: d'addition de formule Fe (S2CNEt2)2L 1/212, stabilisé par une forte concentra-
tion d'iode.(L'existence de tels composés laisse penser que les composés solides de Pasek et
Straub [8] préparés en présence d'un excès d'iode sont de même type Fe(S2CNRR')2L nl2.
Notre étude a donc montré que l'action de l'iode sur le tris (dithiocarbamato) fer (III)
se traduit par l'équation :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
N°
Styrène
(M)
Hexène-l
(M)
TABLEAU.I
%
3
de
M.
Copdlymérisation du styrène et de l'hexène-l par le système TiCl3-AlEt3 (1:3) dans le toluène à 45°C.
[TiCl3]±2x10-
[TiCl3]ia:2.10-3 M.
motifs
styrène
dans le
copolymère
Nombrede motifshexène
Nombrede motifs styrène
(1)
(2)(a)
(3) 1,32 0,76 1,4
é,14 8,8
6,4 14,6
(5)
10,4
1,02 1,25 10,2 8,8
1,12 20,3
(4)
2,06
1, 05 29,3 3,9
(a) l'heptane.
2,30 2,4
Dans
10,2 %) et (5) (styrène 29,3 %). -----, détection par absorption ultraviolette; ,
détection par variation
d'indice de réfraction (solvant THF).
Fig. 1. — Gel permeation chromatograms of styrene l-hexene copolymers. Sample (3) (styrene 10.2%) and (5)
(styrène 29.3%); solvent THF. ultraviolet absorption; refractive index.
, ,
Fig. 2. — Spectres de RMN du proton à 90 MHz de la région aromatique de motifs styrène, (a) oligomères
de DP„ 1 (phényl-3 diméthyl-1.7 heptane), 5,.8 et 23; (6) copolymères styrène-hexène-1 [(1), (3), (4) et (5)].
.(Appareil Varian, solvant CC14,T°= 350C.)
'Fig. 2. — 90 MHz proton NMR spectra of the aromatic regions for styrene units. (a) oligomers of DP,, 1
(3-phenyl i/J-dimethyl heptané), 5, 8, 23; (b) styrene-hexene-1 copolymers [(l), (3), (4) and (5)]. (Varian
apparatus, CC/4, T°=35°C.)
TABLEAU II
Déplacementschimiques du 13C calculés [12] et observés pour des motifs styrène isolés
entre des séquences polyhexène.
Calculated [12] and observed 13C chemical shifts for styrène units isolated
betweenpolyhexene sequences.
Déplacementschimiques calculés Déplacements
chimiques
Enchaînement Enchaînement observés
secondaire primaire (a)
Cr
C1 47,5 41,4 41,3
C2 33,7 43,
7 43 1
C„ 34,3
CP 35, 5 32,
33,5 7
Cp 39,0
Cr 41,32
39,37 41,36
(a) En parties par million par rapport au TMS.
fortes masses moléculaires, ce qui- suggère l'existence de deux types de sites catalytiques
distincts. La présence d'homopôlystyrène (ou de copolymère très riche en styrène) qui
aurait pu également être formé par un mécanisme cationique n'a pas été détectée.
DÉTERMINATION DE LA LONGUEURMOYENNE DES SÉQUENCES STYRÈNE PAR RMN DU PROTON.
—
La formation de copolymères statistiques styrène-hexène a été confirmée par une
étude en RMN du proton. Il a été montré dans la littérature ([10], [1.1]) que des
informations sur la longueur moyenne des séquences d'unités styrène dans un copolymère
pouvaient être obtenues à partir des signaux des protons aromatiques. Les spectres de
RMN du proton de la région aromatique d'oligomères du styrène (DPn=1, 5, 8 et 23)
sont représentés sur la figure 2 a. Alors que pour des motifs styrène isolés, l'ensemble
des protons aromatiques résonne à 7,1.10- 6, l'enchaînementd'unités styrène consécutives
provoque un déplacement des H ortho vers 6,6.10-6, valeur atteinte pour des séquences
supérieures à cinq unités. La répartition des signaux des protons aromatiques des
copolymères (1) et (3), présentés sur la figure 2b est en accord avec la présence prédomi-
nante d'unités styrène isolées entre des séquences polyhexène tandis que pour les échantil-
lons (4) et (5) préparés à partir de mélanges monomères plus riches en styrène, la présence
additionnelle de séquences styrène courtes est observée. Il faut noter que l'observation
I. Enchaînementcorrespondant II Enchaînementcorrespondant
à une insertion primaire du styrène à une insertion secondaire du styrène
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série n, n° 4, 1985 233.
Fig. 3. —
Spectres de RMN du carbone-13 à 62,5 MHz d'un homopolyhexène (H)
et d'un copolymère styrène-hexène-1 (3) (styrène 10,2 %). (Appareil FT Brucker, solvant CDC13, T° = 30°C.)
Fig. 3. — 62.5 MHz 13C NMR spectrafor an homopolyhexene (H)
and a styrene-hexene-1 copolymer (3) (styrene 10.2%). (Brücker FT apparatus,ÇDCl3, T° = 30°C.)
de là présence de blocs: d'unités styrène est difficile à expliquer par les rapports de
réactivité déterminés par la méthode de Fineman-Ross. Ceci pourrait provenir de la
formation simultanée de deux familles de polymères comme semble le montrer les courbes
de GPC.
ÉTUDE DES UNITÉS STYRÈNE ISOLÉES, PAR RMN 13C.:— Les échantillons de teneur
DU
majoritaire en unités styrène isolées ont été examinés par RMN du 13C. Le spectre de
l'échantillon (3) et d'un homopolyhexènepréparé dans les mêmes conditions sont présentés
sur la figure 3. Lès déplacements chimiques relatifs aux motifs styrène isolés et aux unités.
hexène voisines sont indiqués dans le tableau II. Il faut noter que si les signaux des
carbones des motifs styrène peuvent être attribués sans ambiguïté, les résonances des
carbones des unités hexène voisines sont partiellement masquées par la résonance dés
autres motifs hexène et n'apparaissent que sous forme d'épaulements. Les déplacements
chimiques théoriques correspondant à une insertion du styrène dans les liaisons métal-
polymère selon un type primaire (I) ou secondaire (II) (voir schéma page 232) ont été
234 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 4, 1985
calculés d'après la méthode de Grant et Paul [12] en utilisant les paramètres améliorés
par Carman [13] et ceux relatifs au cycle aromatique déterminés par Randall [14].
Un bon accord est observé entre les valeurs expérimentales et les déplacementscalculés
pour une insertion du styrène de type primaire correspondant à l'enchaînement (I).
L'observation en catalyse « Ziegler » d'un mode d'insertion différent de celui observé
pour les autres mécanismes de polymérisation du styrène met en relief la particularité
des processus réactionnels mis en jeu avec les catalyseurs bimétalliques classiques
« Ziegler-Natta ».
Il faut cependant noter que des données expérimentales en faveur d'une insertion du
styrène de type secondaire ont été rapportées dans la littérature dans le cas de certains
systèmes à base de métaux de transition généralement apparentés aux catalyseurs
« Ziegler-Natta » (Cp2YMe)2 [15], ZrBz4-AlEt3 [16], systèmes au nickel [17], etc.
Une étude détaillée du mode d'insertion du styrène dans le cas de systèmes catalytiques
à base de différents métaux de transition est actuellement en cours.
Remisele 29 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[16] P. BARTHELEMY,A. DEFFIEUXet P. SIGWALT, Nouv. J. Chim. (soumis).
[17] F. DAWANS, Tetrahedronlett., 1971, p. 1943-1946.
Fig. 1. —-
Situation.
Fig. 1. — Situation.
Fig. 2. —
Coupe géologico-géomorphologiquedu haut versant Nord et Nord-Ouest du Helmos (Péloponèse).
1, nappe de Gavrovo-Tripolitza; 2, nappe du Pinde-Olonos; 3, Plio-Calabrien; 4, Villafranchien; 5, Gùnz?,
Mindel?; 6, Würm ancien?; 7, moraine tardi-glaciaire; 8, chevauchement [(a) connu, (b) supposé]; 9, faille
[(a) connue, (b) supposée]. A = karst glacio-nival; B = karst nival supérieur peu évolué; C = karst nival
inférieur évolué.
Fig. 2. —
Geological and geomorphological section of the north and north west high Helmos side (Péloponèse). 1,
Gavrovo-Tripolitza thrust sheet; 2, Pinde-Olonos thrust sheet; 3, Plio-Calabrian; 4, Villafranchien; 5, Gûnz?,
Mindel ?; 6, inferior Wûrm ?; 1, late glacial moraine; 8, overthrust fault [(a) known, (b) supposed]; 9, fault [(a)
known, (b) presumed]. A = glacio-nival karst: B = récent and superior nival karst; old and inferior nival karst.
Fig. 3. - Coupe des formes-formations pléistocènes et holocènes vers 1800-1 750 m (détail fig. 2). moraine 1,
tardi-glaciaire; 2, éboulis morainique frontal; 3, brèches (Würm ancien?); 4, brèches (Gûnz? Mindel?); 5,
nappe du Pinde Olonos; 6, drainage souterrain; 7, lapiès; 8, champ de dolines; 9, micro-poljé.
Fig. 3. — Pleistocene-holocene formations-forms section at about 1800-1 750 m (sec. fig. 2). 1, late glacial
moraine; 2, scree frontal morainic; 3, breccia (inferior Würm); 4, breccia (Günz? Mindel?); 5, thrust sheet of
the Pinde-Olonos; 6, subterraneanflow; 7, lapiès; 8, dolines field; 9, little poljé.
([7],
[8], .
faits se corrèlent valablement avec d'autres observations précédemment formulées
[ 9].
Signalons en outre que l'existence de la moraine tardi-würmienne permet de proposer,
pour cette période, une limite des neiges éternelles vers 2 100 m dans tout ce secteur du
Péloponèse, soit 100 m de moins qu'en Crète ([7], [8]).
Remise le 29 avril 1985.
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J.
[7] G. FABRE et R. MAIRE, Comptes rendus, 294, série II, 1982, p. 1135-1137.
[8] G. FABRE et R. MAIRE, Méditerranée, 48, n° 2, 1983, p. 39-49.
[9] G. FABRE et R. MAIRE, Mém. Assoc Française de Karstologie,n° 5, 1985, 45 p.
GÉOLOGIE. direction
— Mise en évidence d'une structuration en blocs basculés de
sud-armoricaine au cours du Jurassique dans le Sud-Ouest du Bassin de Paris (Berry). Note
de Claude Lorenz et Jacqueline Lorenz, présentée par Jean Aubouin.
L'étude détaillée de la couverture sédimentaire du Sud du Bassin de Paris (Berry) permet de mettre en
évidence, au cours du Jurassique, le basculement vers le Nord de longs blocs, le long d'accidents de direction
sud-armoricaine.
GEOLOGY. — Existence of a tilted block structuration along the south-armoricandirection, in the southern
part of the Paris Basin during the Jurassic.
The detailed sludy of the sedimentary cover of the southern partof the Paris Basin (Berry) shows, during the
Jurassic, the formation of tilted blocks ioward the North along basementfaults of south-armoricandirection.
INTRODUCTION.
—
du Poitou a fait l'objet d'études structurales ([1], [2]), il
Si le seuil
n'en est pas de même pour le Berry où l'on ne peut citer que le travail ancien de
G. Dollfuss [3] et plus récemment les observations faites à l'occasion des recherches
pétrolières ([4], [5]) et des levers de cartes géologiques [6]. C. Megnien, enfin, indiqua
quelques directions structurales dans le Berry, sur une carte généfaie du Bassin de
Paris [7].
Ces divers travaux mettent en évidence la présence de structures orientées WNW-ESE
prolongeant les accidents du Sud du Massif Armoricain. Dans lé yseuil du Poitou,
G. Mathieu [8] s'est attaché à en suivre la tracé, dans les terrains mésozoïques entre la
Vendée et le Limousin. Par contre, le prolongement des structures septentrionales du
seuil du Poitou, dans la couverture du Sud du Bassin de Paris n'avait pas été tenté.
Récemment [9], nous avons mis en évidence un grand trait structural, « l'Accident Sud du
Bassin de Paris » qui, depuis Ancenis, par les failles de Nort-sur-Erdreet du Loudunais; se
poursuit par l'anticlinal de Ligueil-Arpheuillles reconnu, par les sondages pétroliers [4],
puis par celui de la Forêt de Châteauroux [10], avant de buter sur la faille méridienne
du Cher, aux environs de Saint-Amand-Montrond. Cet accident du socle hercynien qui
constitue une branche septentrionale du cisaillementsud-armoricain a eu un rejeu impor-
tant au cours de Bathonien. Dans la région de Châteauroux, vers le Bathonien moyen,
une grande flexure a déformé les dépôts antérieurs remontaht.les formations vers le Nord
et entraînant leur émersion jusqu'à l'Oxfordien moyen. Le rejet de cette déformation
synsédimentaire est de l'ordre de 200 à 300 m.
DÉCOUVERTES RÉCENTES. L'étude systématique d'une partie du Berry, poursuivie pour
—
l'élaboration de la carte géologique, a permis de reconnaître sous les épandages tertiaires,
des structures généralement synsédimentairesaffectant les séries jurassiques.
Aux environsd'Argenton-sur-Creuse, le Bajocienprésenté des déformations particulière-
ment intéressantes. C'est ainsi que dans la carrière du Bridonnet [11] à 2 km à l'Ouest
de la ville, on peut observer — fait rare dans le Bassin de Paris — un petit pli anticlinal
synsédimentaire affectant un calcaire finement oolitiqué déjà en partie induré lors de sa
déformation. Ce pli est scellé par un dépôt conglomératique à traces d'évaporites et à
petits glissements synsédimentaires. Latéralement ces mêmes calcaires sont soit déformés
de manière souple, soit fracturés par une tectonique cassante.
Un peu au Nord, le long de la dérivation routière sous la voie ferrée, une série de
petites failles limitent des blocs décamétriques de calcaire fin, basculés vers le Nord et
scellés par un dépôt conglomératiqùe remplissant les parties en creux.
L'ensemble de ces déformations peut être daté du Bajocien inférieur. Dès maintenant
il faut insister sur le fait que ces plis ou fractures de direction WNW-ESE ont toujours
pour effet de remonter la série située au Nord.
De tels faits peuvent être observés tant dans le Dogger que dans le Malm : dans les
vallées de la Gartempe et de l'Anglin, les assises de calcaires récifauxdits du « Rauracien »
(Oxfordien supérieur) présentent des affleurements identiques répétés du Sud au Nord,
par suite du jeu de petites failles généralement E-W.
A l'échelle régionale, la réapparition de témoins jurassiques normalement recouverts
par les dépôts crétacés par exemple, aux environs de Châtellerault ou à l'Ouest de
Chinon, est due à des flexures ou à des failles entraînant un soulèvement de leur
compartiment septentrional. On retrouve le même schéma sur les coupes de sondages
établies à la base du Cénomanien par G. Lecointre [2] dans le Nord du Poitou et l'Ouest
du Berry.
INTERPRÉTATION. — L'existence de grands accidents comme celui de Châteauroux, ou
de zones à petites déformations comme à Argenton, de plis ou de fractures plus ou moins
isolés, orientés selon la direction sud-armoricaine, provoquant toujours le soulèvement
des terrains situés au Nord, ne peut pas être fortuite.
Sur les coupes de l'Accident Sud du Bassinde Paris, dans la région de Châteauroux ([9],
fig. 3 c) apparaît au niveau du socle une série de petits blocs basculés vers le Nord à la
limite entre deux grands blocs inclinés également vers le Nord.
Pour la famille d'accidents décrite plus au Sud à Argenton, la même figure et la même
interprétation sont valables. Ces deux zones à petits blocs basculés déca- à hectométriques
limitent alors un grand bloc basculé d'environ 25 km de large. Sur ce bloc et sur celui
situé au Sud, se sont déposés au cours du Bathonien supérieur d'épais calcaires à débris
et à oncolithes (« calcaires de Ruffec »); ceci au Sud de l'Accident Sud du Bassin de
Paris, jouant au cours du Bathonien, et amenant la crête du bloc nord à l'émersion.
Cette image rappelle les blocs basculés décrits par D. Bureau [12] dans le Mésozoïque
algérien.
Si l'on étend cette interprétation aux autres accidents parallèles, tant au Nord jusqu'à
l'anticlinal de Graçay, qu'au Sud jusqu'au prolongement oriental de celui de Montmoril-
lon, on est conduit à mettre en évidence ainsi, du Sud vers le Nord, une succession de
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 4, 1985 241
grands blocs légèrement basculés vers le Nord, relativement étroits (de 15 à 30 km). Â la:
jonction de ces blocs, la couverture sédimentaire est fracturée ou flexurée. Ce régime
pourrait se développer depuis la Faille de la Marche au Sud jusqu'à la Sologne au Nord
(fig- A).
La formation de ces blocs correspond à des rejeux, en régime distensif, dès le Dogger,
affectant les grandes structures paléozoïques du domaine armoricain, avec des mouve-
ments tardifs post-cénomaniens et pouvant se prolonger actuellement.
Le sens de basculement vers le Nord de ces blocs constitue l'enregistrement d'une
distension à composante NNE-SSW. D'après les expériences de E, Faugère [12], on
pourrait en déduire un déplacement relatif du manteau vers le centre du Bassin de Paris
(fig. B). On remarquera cependant qu'au Jurassique, ces directions structurales sont
fortement obliques par rapport à l'axe d'ouverture de l'Atlantique,
Remise le 6 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] G. MATHIEU, in Colloque Seuils en Géologie, Poitiers, Comité Tr. Hist Scient., 1962, p. 646-656.
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[5], F.HÉRITIER et J.VILLEMIN,Bull B.R.G.M.,(2),S. 1, n° 2, 1971, p: 11-30.
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[7] C. MEGNIEN, Bull B.R.G.M., (2), s. 1, n° 2, 1971, p. 31-40.
[8] G. MATHIEU,90e Congr. Soc Sav., Nice, II, 1965, p. 183-187.
[9] C. LORENZ et J. LORENZ, Comptes rendus, 297, série II, 1983, p, 73-76.
Un gisement solutréen a été découvert au Sud de l'Ile-de-France dans une région qui semblait à l'écart de
l'aire d'extension de cette culture. On peut le rattacher à un faciès tardif du Solutréen moyen développé en marge
du foyer principal de peuplement. Le problème dès rapports avec l'importante implantation badegoulienne dé
la zone stampienne est posé par des convergencestypologiques.
PREHISTORY.— A solutrean industry discovery in Ile-de-France at Saint-Sulpice-de-Favières(Essonne).
A solutrean site has been disvovered south of the Ile-de-France, outside of this culture's region. Relating this.
site to a late middle solutrean facies, developed marginally to this population's regional center, is
suggested. Typological convergencies formulate the problem of its relationship to the well establishedstampian-
zone Badegoulian.
l'épaisseur maximale ne dépasse pas 5 mm. Elle est pointue à l'extrémité distale, s'élargit
dans sa partie médiane (largeur maximale de 44 mm), et se resserre vers l'extrémité
proximale, tendant au pédoncule. Le talon, lisse, est conservé. La pièce est retouchée sur
les deux faces par de larges enlèvements très plats, obtenus probablement par percussion
directe. Les bords portent une fine retouche de régularisation.
Parmi les fragments, on peut distinguer des extrémités pointues et des bases convexes.
La feuille de laurier typique, symétrique, pointue aux deux extrémités, peut cependant
exister (certains fragments pointus assez épais, où l'on entrevoit un bulbe, sont probable-
ment des bases). Un petit pourcentage (à peine 10%) est uniface, à retouche totale de la
face supérieure. Il s'agit de pièces étroites et allongées. Les longueurs des pointes foliacées
(estimées à partir des morceaux) devaient être comprises entre 50 et au moins 150 mm.
Quelques pièces bifaciales épaisses, de profil dissymétrique, sont sans doute des ébauches
cassées en cours de fabrication. De nombreux éclats minces, en forme d'écaillé, témoignent
également d'un façonnage sur place.
Le style de l'outillage courant, fabriqué sur éclats laminaires relativement épais,
contraste fortement avec la taille soignée des pointes foliacées. Les burins surtout, en
majorité d'angle sur cassure, sont très frustes, sauf quand l'enlèvement a été porté à
l'angle d'un fragment de pièce foliacée. Les grattoirs sont plus nombreux que les burins
et de meilleure facture; ce sont les outils les plus laminaires; les bords montrent générale-
ment une retouche écailleuse. Cette retouche écailleuse (évoquant parfois le type Quina)
se retrouve sur les bords de lames larges ou d'éclats assimilables alors à de véritables
racloirs. Des perçoirs rares, à pointe épaisse passant au museau, quelques tronqués
souvent sur éclat court avec dégagement d'un bec latéral grossier, complètement la sérié.
Il n'y a pas de lamelle à dos abattu.
INTERPRÉTATION.
—
La morphologie des pointes foliacées, comme d'ailleurs la composi-
tion générale de l'outillage (prédominance des grattoirs sur les burins, pièces mous-
tériformes), placent incontestablement le gisement dans le Solutréen moyen. L'absence
de pointe à cran et de « feuille de saule » écarte en effet toute assimilation au Solutréen
supérieur. Il est intéressant de souligner que le Solutréen de Saint-Sulpice-de-Favières
rentre tout à fait dans le cadre du Solutréen moyen des franges nordiques, de l'aire
d'extension de cette culture, tel que le définit Ph. Smith [1]. Le Solutréen du Centre-Ouest
(grottes de Saulges en Mayenne, abri de Monthaud dans l'Indre) et du Centre-Est
(Solutré) s'individualise par l'absence des pointes à face plane, une forte composante
moustérienne, et la présence en faible pourcentage de feuilles de laurier unifaces (pointes
de Badegoule). Les pointes foliacées y sont variées par les dimensions comme par la
morphologie : outre les feuilles bipointes, on trouve des bases convexes, des bases
resserrées ou pédonculécs.
Ph. Smith émet l'hypothèse que, dans ces zones marginales, le Solutréen moyen a pu
couper ses relations avec le centre de peuplement du Sud-Ouest et perdurer pendant que
se développe ailleurs le Solutréen supérieur. Comme, en Ile-de-France, les principales
phases de peuplement semblent pouvoir être parallélisées avec les périodes d'amélioration
climatique, une attribution du Solutréen de Saint-Sulpice-de-Favièresà l'interstade Würm
III-Würm IV (interstade de Laugerie) représente une hypothèse raisonnable.
La proximité et la richesse des implantations badegouliennes, dans la zone stampienne,
permet d'autre part d'évoquer un problème qui a été formulé, à diverses reprises, ces
dernières années ([4], [5]). Les modalités du débitage (effectué à partir de nucléus discoïdes
et fournissant une majorité d'éclats), les outils moustériformes, les grattoirs sur lames
246 C. R. Acad. Sc. Paris, t 301, Série II, n° 4,1985
épaisses à bords retouchés, les becs passant aux museaux façonnés sur éclats courts, se
retrouvent dans le Badegoulien du Beauregard ([2], p. 63) comme à Saint-Sulpice. D'un
autre côté, des lames appointées à retouches couvrantes partielles, proches des pointes à
face plané, se remarquent dans les séries provenant du Beauregard. Ainsi la question des
rapports entre le Solutréen et le Badegoulien se trouve également posée dans notre région
de façon très nette.
Remise le 22 avril 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] P. SMITH, Le-Solutréen en France, Publ. de l'Institut de Préhistoire de l'Université de Bordeaux, Mém.
5, Delmas, 1966, 451 p.
[2] B. SCHMIDER, Les industries lithiques du Paléothique supérieur en Ile-de-France, 6e suppl. à Gallia-
Préhistoire, 1971, rééd. 1984, 218 p.
[3] Identification pétrographique effectués par M. Mauger, U. A. n° 275.
[4] J. CLOTTES, Le Lot préhistorique. Inventaire préhistorique et. protohistorique, Bull, de la Soc. des Etudes
littér., scientif, et art. du Lot, fasc. 3 et 4, 1969, 285p.
[5] F. TROTIGNON, T. POULAIN et À. LEROI-GOURHAN,Études sur l'Abri Fritsch (Indre), XIXe suppl. à
Gallia-Préhistoire, 1984, 122p.
Les résultats expérimentaux [1] de déplacements d'un fluide mouillant par un fluide
non mouillant dans un réseau gravé montrent que, suivant les conditions d'injection, les
mécanismes de base peuvent être de type percolation d'invasion [2], agrégation limitée
par diffusion (A.L.D.) [3] ou piston. Le bût de cette Note est de situer ces trois types de
mécanismes sur un diagramme général. Pour cela, les frontières du domaine où l'un des
mécanismes est prépondérant sont calculées en admettant que les effets des mécanismes
perturbateurs sont à la limite de pouvoir être décelés par l'observation directe ou la
mesure d'une grandeur macroscopique comme la saturation.
De façon générale, considérons un réseau L x L de maille carrée constitué par l'intercon-
nexion de tubes capillaires de différents diamètres D répartis suivant une loi (D) telle /
que / (D) dD = 1. Le maximum de cette fonction correspond à D0 et la largeur moyenne
est définie par ÀD= 1/f (D0); Dx et D2 sont les limites inférieure et supérieure correspon-
dant aux fractions non décelables (1/100 par exemple). Le réseau est saturé par un fluide
1 (viscosité m) déplacé par un fluide 2 (viscosité fi2) avec une vitesse moyenne V. La
tension interfaciale entre les fluides est y. Le déplacement est caractérisé par le rapport
de viscosités M = u2>Vi et le nombre capillaire Ca = Vµ2/y. Rappelons que le gradient de
perte de charge ÀP/Z est relié à la perméabilité monophasique k par AP/l — µq/(kS) où q
est le débit et S la section de l'écoulement. Pour simplifier l'écriture des résultats, nous
admettrons que la perméabilité est de l'ordre de grandeur de DQ et que le diamètre
moyen des canaux est égal au pas du réseau (D0 = a).
PERCOLATIOND'INVASION. — Dans ce domaine, les forces capillaires sont prépondérantes
et les forces visqueuses sont les mécanismes perturbateurs. Le calcul est basé sur les
approximations suivantes :
—
Au seuil de percolation (breakthrough), les forces visqueuses entraînent un écart
(fraction x positive ou négative) entre le nombre de canaux effectivement envahis et ceux
qui le seraient dans un déplacement quasi statique. Nous admettons que cet effet est
décelable lorsque |x| devient supérieur à une valeur s, fonction de la précision de
l'observation (s = 1/100 par exemple).
—
Au voisinage du seuil de percolation (supposé correspondre à D0), toute variation
de pression ôP entraîne une variation ôD de la taille des canaux accessibles (loi de
Laplace : PC = 4Y/D) et par conséquent une variation Sp de la proportion de canaux
accessibles (S/7=/(D0)SD) qui s'exprime par :
—
Par contre, l'écoulement du fluide mouillant crée une diminution de pression 5Pi
sur la face d'entrée lorsque les canaux voisins de l'entrée sont envahis. En admettant que
le fluide mouillant s'écoule librement dans le réseau (section a x L) :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 249
(2) M<a/L. Le mécanisme perturbateur est la dépression due aux pertes de charge
visqueuses dans le fluide mouillant. Le nombre de canaux envahis est donc plus faible
près de la face d'injection et les digitations plus filiformes (transition vers A.L.D.). Le
nombre capillaire limité est alors fonction du rapport de viscosité M :
(3) 'M&d/L.- Les deux effets se compensent (les Variations de pression sont de signes
opposés) et le modèle ne permet pas' le calcul de Ca*; Il est logique de penser que sa
valeur est supérieure à celle de chacun des mécanismespris séparement.
AGREGATION LIMITÉE PAR DIFFUSION.
—
La ressemblance entre la forme des digitations
et les structures obtenues par A.L.D. peut s'expliquer par l'analogie entre l'équation de
diffusion et celle décrivant l'écoulement du fluide en place [3] (dans la limite de forces
capillaires nulles et de viscosité nulle du fluide injecté). Le mécanisme de base est la
dissipation visqueuse dans le fluide mouillant; la capillarité ou la viscosité du fluide non
mouillant étant les mécanismesperturbateurs.
Les effets capillaires sont surtout associés aux très larges pores qui créent des dépres-
sions (les pertes de charge étant en D- 4; les petits canaux ne seront pas déplacés). Sur
la frontière, la variation de pression capillaire APc = 4y(i/D0—1/D2) est de l'ordre de
grandeur de la perte de charge dans le fluide mouillant à l'échelle du pore.
Avec D2>D0:
D'autre part, les effets visqueux liés à l'écoulement dans les digitations augmentent la
pression sur la face d'entrée ce qui entraîne le remplissage de canaux supplémentaires.
Un modèle simple de deux canauxen parallèles, l'un très court près de l'injection et l'autre
de longueur L représentantla digitation, permet de calculer les vitesses d'avancements Sur
la frontière, le volume déplacé dans le petit canal est faible (fraction s) devant le volume
déplacé dans le plus long :
PISTON.
—
Le mécanismeprincipal est lié à la viscosité dû fluide injecté. La distribution
de taille de pores crée une irrégularité du front (les larges canaux sont envahis plus
facilement) mais grâce aux interconnexions du réseau, l'effet de moyenne joue son rôle
sur une distance de quelques pores.
Les effets capillaires perturbateurs sont liés à la différence de pression capillaire
§PC=4Y(1/DJ — 1/D2) entre les pores les plus larges D? et les pores les plus fins D1. Cet
250 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
effet devient appréciable lorsque SPC est de l'ordre de grandeur des pertes de charge à
l'échelle du pore dans la colonne de fluide injecté (section a x a). En admettant D2>DX :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] R. LENORMAND et C. ZARCONE, Proceedingsof Vth Int. Conf.Phys. Chem. Hydro., Tel-Aviv, 1984.
[2] E. GUYON, J.-P. HULIN et R. LENORMAND, Ann. Mines, mai-juin 1984, p. 17-40.
[3] L. PATERSON, Phys. Rev. Let., 52, n° 18, 1984, p. 1621-1624.
Nous donnons le spectre de masse des ions Ge£+(ls=pïs4) obtenus par évaporation de champ à partir
d'une pointe liquide. On observe en particulier que, comme pour les ions Shft, les intensités d'émission des
ions Ge'+ présentent en fonction de n une périodicité remarquable, modulo 6. Ce phénomène est interprété
comme dû à des maxima de stabilité des Ge3n+ qui apparaissent chaque fois que l'on peut les considérer comme
formés d'un nombre entier de boucles de 8 atomes, chaque boucle ayant 2 atomes en commun avec sa voisine.
CONDENSED MATTER PHYSICS. — Study of Gepn+ ions (n/p?25; lâpàty produced by liquid métal
ion sources.
We present the mass spectrum of Ge^ (1 <p< 4) ions produced by the liquid metal ion source (LMIS)
technique. We observe that the Gef.+ ions present, as the Sn3n+ ions, a module 6 remarkable periodicity. This
phenomenon is interpreted as due to maxima of stability which appear when the number of atoms is such thàt it
is possible to form with them an entire number of 8-alom rings having, two by two, a common side.
I. INTRODUCTION. Les informations contenues dans les spectres de masse des agrégats
—
moléculaires produits par émission ionique secondaire (SIMS) [1] ou par évaporation de
champ à partir d'une pointe liquide (LMIS) [2] sont extrêmement nombreuses.
On peut mentionner l'alternance pair-impair qui apparaît dans les intensités d'émission
des Cun+ (ions de rang n impair plus intenses) phénomène observé aussi bien en émission
ionique qu'en évaporation de champ. L'étude des mécanismes d'émission a permis de
montrer que cette alternance était due à une alternance correspondante des stabilités des
Cun+. Le calcul des propriétés électroniques de ces amas a effectivement confirmé cette
conclusion [3]. Signalons que l'alternance pair-impair est renversée pour les Cu2n+ (ions
de rang pair plus intenses) [4], ce qui est en accord avec les calculs de stabilité.
D'autres types de périodicités remarquables ont été mis en évidence. Par exemple les
ions O+n, Sb+n, Sn+ présentent une périodicité de leurs intensités respectivementmodulo 3
[5], 4 [6] et 8 [7]. Ces résultats montrent que, dans la construction des amas, intervient
un motif répétitif, respectivement : la molécule d'ozone 03, un tétraèdre Sb4 et un anneau
:S8. "y
Nous donnons ici les résultats que nous avons obtenus en LMIS pour un élément du
groupe TV, le germanium. Notons que des périodicités remarquables ont déjà été observées
pour ce groupe. Les C^ ( 10 :>«:>30) présentent une périodicité modulo 4, phénomène
observé par jet ensemencé [8] ou par SIMS [9] : les Sn,^+ (20 > n > 50) présentent une
périodicité modulo 6 mise en évidence par LMIS [10].
IL, MÉTHODELMIS, - Une source à évaporationde champ est obtenue par application
.
d'un champ électrique extrêmement intense à une «pointe liquide» métallique. Cette
dernière est réalisée par mouillage d'une pointe de tungstène par le métal liquide à
étudier. Seuls les éléments à point de fusion relativement bas (<1 500 K) peuvent donc
être analysés parcette technique. En outre, il apparaît quelquefoisdes difficultés : certains
éléments mouillent difficilement la pointe (cuivre, argent) ou l'attaquent chimiquement
(uranium). Des solutions ont été proposées à ces problèmes(voir [11] et [12]).
La pointé liquide a aussi pu être observée en cours de fonctionnement au microscope
électronique de 3 MeV [13]. Sa forme est sensiblement celle d'un cône au sommet duquel
on observe un jet cylindrique, correspondant à la matière arrachée, dé diamètre inférieur
à 40À. Signalons que les différences de potentiel appliquées; sont de l'ordre de 5 kV, ce
Fig. 1. —
Spectre de masse des ions GeJ(l â?S4) produits par évaporation de champ.
Fig. 1. — Mass spectrum of Gepn(l 5|.Pë4) ions formed in LMIS.
qui conduit à des champs électriques au sommet de la pointe de l'ordre du volt par
angström. Les courants totaux sont environ de 50 uA.
Le mécanisme de formation d'amas que nous avons proposé dans d'autres travaux
([4], [10]) se fonde sur les informations précédentes. Des goutelettes Xpn+ de rayon voisin
de 20 Â et de charge P~50 charges élémentaires (P est estimé à partir du champ à la
surface de la pointe, de l'ordre du volt par angstrôm) sont arrachées par le champ.
Certains sont dans un état métastable et explosent à quelque distance de la pointe selon
la réaction unimoléculaire :
en donnant des particules « filles ». Ces ions Xpn+ sont dans leur état fondamental car
l'énergie d'excitation est évacuée en énergie cinétique des fragments. La réaction 1 peut
se produire selon plusieurs voies caractéristiques par les valeurs de n et p et la probabilité
pour qu'une voie soit empruntée dépend de la stabilité de Xpn+ dans son état fondamental.
On comprend ainsi comment sont reliées, dans le cas particulier de la méthode LMIS,
les deux grandeurs « intensité d'émission » et « stabilité ».
Fig. 2. —
Représentation schématique d'une périodicité modulo 6
par accolage de chaînes Ges.
Fig. 2. — Schematic representation of a modulo 6 periodicity
ohtained by Ge8-ring sticking.
positives délocalisées sur les 19 atomes ou constituée d'un ion central 3 fois chargé
retenant par interaction ion-dipôle induit une molécule neutre de 18 atomes.
Le décalage signalé plus haut peut s'expliquer par l'existence d'un nombre critique
d'atomes (de l'ordre de 45) où, après s'être étendue dans l'espace, la molécule aurait
tendance à se compacifier en se recroquevillant sur elle-même. Une ou plusieurs nouvelles
boucles pourraient alors se fermer, où le nombre d'atomes non mis en commun avec le
groupement précédent serait inférieur à 6. Il se formerait ainsi une nouvelle structure de
base Ge3+64 à partir de laquelle se reproduirait le processus de croissance précédent,
modulo 6:
Dans ce domaine nouveau des petits amas, il est difficile de rapprocher le mécanisme
proposé de comportements connus. Signalons cependant que l'agrégation en chaîne
rectiligne d'amas Mo6 par mise d'un côté en commun se rencontre dans certains composés
comme NaMo406 [17]. Dans les phases de Chevrel, les amas Mo6 forment aussi un
arrangement linéaire en mettant en commun une face (c'est-à-dire trois atomes); il se
construit ainsi des amas s'arrêtant à Mo9 ou à Mo12 mais pouvant aussi s'étendre
indéfiniment [16].
Notons pour conclure que, du point de vue expérimental, l'étude du silicium publiée
récemment par Tsong [17] n'explore que la région n/p>6 où n'apparaissent pas encore
les périodicités de l'étain ou du germanium. Nous nous proposons d'étendre à cet élément
notre étude expérimentale.
Remise le 4 mars 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[5] D. STULIK, R. G. ORTH, H. T. JONKMAN et J. MICHL, Int. J. Mass Spectro. Ion Phys., 53, 1983,
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[17] f. T. TSONG, Appl. Phys. Let., 45, 1984, p. 1149-1151.
La possibilité d'existence, la composition et les propriétés physico-chimiques des: composés du titre sont
calculées par ordinateur, à l'aide de fonctions discriminantes établies à partir des coefficients de Chebichev X,
des éléments constituants. La prévision de l'existence des composés est faite de la somme des produits
Yi= £-"|X| suivant la méthode de Koutolin. Près de 200 halogéno-chalcogénures ont été analysés, dont la
moitié ont été antérieurement décrits par lés diagrammes de phase et par cristallographie.
Formation possibility, composition and physico-chemical properties of the title compounds are forecast by
computer, from the discriminantfunctions calculated with the ChebyschevX, coefficients of the constituting
elements. The formation of these compounds is forecastfrom the sum ofthe Y;= £ a,-X,-functions, according
tô thë KoutolMs method. About 200 halogeno-chalcogenides are analyzed, half of them having their existence
previously shown by phase diagrams and crystallographicstudies.
TABLEAU I
D D
(g. cm- 3) (g. cm- 3)
TABLEAU II
—AH29g —AH298
(KJ/mole) (K-J/mole)
SO298
TABLEAU III
Entropie de formation des composés AvBVICvn
So
298
(J/mole K) (J/mole K)
expressions dans lesquelles les termes X; représentent les coefficients de Chebichev des
atomes A, B et C.
La comparaison de nos prévisions avec les observations expérimentales (4 à 11) prouve
que 140 combinaisons peuvent être prévues et que leurs propriétés physico-chimiques
G. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 257
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Cette nouvelle phase non stoechidmétrique est formée de couches [La O] parallèles au plan [001], séparées
alternativement par des couches [GaS3] non lacunaires et par des couches [Ga0,72S1,58] lacunaires.
INTRODUCTION, —
Le composé (LaO)4Ga172S4i58 appartient au système
(LaO)2S"Ga2S3 dont le diagramme de phase est décrit dans le cadre du système quater-
naire;La2S3-La203-Ga203-Ga2S3{i].Tl subit une décomposition péritectique à 1085°C.
Ses conditions de. préparation-ont déjà été décrites [1];. la meilleure est de partir du
mélange de La203, La2S3 et Ga2S3, chauffé vers 1000°C pendant 1 semaine en ampoule
scellée de silice. Les cristaux nécessaires à l'étude structurale ont été obtenus en chauffant
le composé vers 1100°C, et en opérant un refroidissement très progressif. On peut
également les préparer en utilisant des mélanges plus riches en Ga2S3 qui, en raison de
la présence d'un eutectique pour n —0,76 et 885°C, donnent lieu à des équilibres liquide-
solide entre les compositions n=0,30 et n=0,40 (h=Ga/Ga+La) pour des températures
comprises entre 1040 et 1085°C. Par trempe depuis ces températures, on obtient des
cristaux de (LaO)4Ga1,72S4,58au sein d'une masse vitreuse.-Ce composé a reçu précédem-
ment la composition (LaQ)4Ga1,33S4(1,8)
DÉTERMINATION DE LA STRUCTURE CRISTALLINE.
—
Les cristaux sont jaune-vert clair
transparents de forme parallélépipédique de dimensions : 18 x 92 x 90 um.
La maille est quadratique :
et contient une masse formulaire par maille. Le groupe spatial est P4/m m m. Les
intensités de 427 réflexions indépendantes par symétrie, ont été enregistrées à l'aide d'un
diffractomètre automatique à quatre cercles « Syntex» en utilisant la radiation Ka du
molybdène (Monochromateur à lame de graphite; balayage co-2 0 dans l'intervalle des
angles 20!—0,7° et 202-fO,7°, 0t et 02 étant les angles de diffraction correspondant
aux longueurs d'onde K»1 et Ka2 du molybdène); sm0/}L§0,732. Les intensités ont été
corrigées des facteurs de Lorentz et de polarisation et du phénomène d'absorption au
moyen du programme de J. A. Ibèrs d'après la méthode analytique décrite par de
Meulenaer et Tompa [2].
Par sa méthode de préparation, sa morphologie externe, ses paramètres, ce cristal
ressemble aux composés (CeO)4Ga2S5 et (LaO)4As2S5 [3] étudiés au laboratoire. Ici le
I
réseau est P alors qu'il est dans ces derniers. Nous avons donc utilisé au départ les
positions atomiques de ces structures: Le résidu cristallographique atteint rapidement la
valeur 0,11. Le programme d'affinement utilisé est celui de Busing [4]. Les facteurs de
diffusion sont ceux donnés par International Tables for X-ray, Crystallography (1974)
Après plusieurs cycles d'affinement les facteurs d'agitation thermique anisotrope sont
introduits pour tous les atomes;
Facteurs
Atome d'occupation x y z peq
Les atomes de lanthane et d'oxygène, ainsi que les atomes de soufre S(l) et S (2),
occupent complètement leur site. Les atomes de gallium pour des raisons stériques
occupent, comme dans (CeO)4Ga2S5, au maximum un quart de leurs sites, ce qui est
effectivement le cas pour l'un d'eux, le Ga(l). Le deuxième atome Ga(2), ainsi que les
atomes S (3) et S (4) (tableau I), montrent un déficit dans leur facteur d'occupation. Après
plusieurs cycles d'affinement les facteurs d'occupation se stabilisent et le facteur R atteint
la valeur 0,074 pour 274 réflexions telles que les intensités soient supérieures à 2a(I).
Comme dans (CeO)4Ga2S5, la terre rare et l'oxygène forment des couches [LaO]
perpendiculaires à l'axe quaternaire [001], constituées de tétraèdres d'atomes de lanthane
ayant en leur centre un atome d'oxygène. Ces couches [LaO] sont alternativement séparées
C. R, Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 261
TABLEAU II
La(2)-.O
La(2)-S(2)
x4
2,43 (2).
3,1771(7) x4
La(2)-S(1). 3,290(4)
Ga(l)-S(2).
Ga(l)-S(l);
Ga(2)-S(3).
Ga(2)-S(4).
O-La(l). .........
.
O-La(2). ........... ..
...
.
.:.;........
2,21 (2)
2,39 (1)
2,24(3)
2,39 (3)
2,40(2)
2,43(2)
x2
x2
x2
x2
x2
x2
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SOLID STATE CHEMISTRY. — Characterization and dielectric properties of new solid solutions with
"tetragonal tungsten bronze" structure inçluding uraniumand earth-alkaline elements.
The uranium-calcium and uranium-strontium substitutions in BaCaANbs015, BaSrANb5015 and
Sr2ANb5015(A=Kor Tl) have allowed to prepare six new phases with the "tetragonaltungsten bronze" structure
BaCa1_xAUH2Nb5015(l^x^O)BaSr^^AU^NbsO^ilèx^O)and Sr2(1_x^(^&5O15(0,5èxè0). AU
thèse materials belong to quadratic System and have piezoelectric and ferroelectric properties. Replacement of
calcium or strontium by uranium is responsible of a decrease of the crystallineparameters and of the ferroelectric
Curie temperature.
Récemment un ion de valence IV(Th4+ ou U4+) a pu être introduit dans les sites de
coordinencés 15 et 12 du réseau cristallin de type « bronzes de tungstène quadratiques »
lors de l'étude de nombreux systèmes ([1] à [8]). Ces travaux ont montré que la substitution
du plomb ou d'un alcalino-terreux par le thorium ou l'uranium entraînait une modulation
des diverses grandeurs caractéristiques telles que la déformation spontanée, la température
dé Curie ferroélectrique et le rendement harmonique.
Dans, cet article, nous, avons choisi les Composés férroélectriques suivants:
BaCaANb50ls, BaSrANb5Ol5 et Sr2ANb5015 dans lesquels nous avons précisé l'in-
fluence de la substitution uranium-calcium ou uranium-strontium sur les propriétés
cristallocnimiqueset physiques de ces matériaux.
I. ÉTUDE CRISTALLOCHTMIQUE. -r- Les matériaux étudiés appartiennent aux systèmes :
BaCaANb5O„-U0>25Nbb3, BaSrANb5015-Uo,2sNb03, SrjANb5O15-U0,25NbO3. Les
phases limites ont été synthétisées à partir de l'oxyde de niobiurn et des carbonates de
potassium, de baryum, de calcium et de strontium. Les solutions solides sont ensuite
obtenues par réaction dans l'état solide en tube de silice scellé sous atmosphère d'argon
pour tous les composés à 1180°C, selon les schémas réactionnels suivants :
TABLEAU
a (A) 12,462 12,452 12,444 12,491 12,488 12,481 12,520 12,465 12,480 12,538 12,507 12,479
6 (A) 12,462 12,452 12,444 12,491 12,488 12,481 12,520 12,465 12,480 12,538 12,507 12,479
c(Â) 3,954 3,951 3,950 3,978 3,955 3,951 3,975 3,953 3,951 3,993 3,958 3,951
V(Â) 3 614,06 613,04 612,26 620,68 616,75 615,47 623,08 614,26 612,26 627,70 620,21 615,45
TC(K) 530 318 231 665 379 251 551 329 226 565 353 259
Sr2,1_I,UxKNb5015 Sr2a_x)U;riNb5015
x 0 0,5 0 0,5
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Récemment une relation a été établie entre les mesures des déplacements chimiques de niveaux de coeur des
électrons, induits par les phénomènes d'alliage, et les énergies partielles de formation de ces alliages. Une
application à la détermination de l'enthàlpie déformation des alliages palladium-argent est présentée et conduit-
à identifier une cause d'erreur très importantedans la contamination superficielle de palladium par l'hydrogène.
Récemment, il a été montré que le déplacement en énergie des niveaux de coeur des
constituants d'un alliage binaire (déterminé par spectrométrie de photoélectrons X), en
fonction de la composition de l'alliage, pouvait être relié aux énergies partielles de
formation de l'alliage ([1], [2]). Ceci a donné naissance à une détermination originale
de ces grandeurs thermodynamiques ([2], [3]) appelée « Core level shift calorimetry».
L'hypothèse de base est la suivante : dans des systèmes métalliques, l'écrantage de la
charge positive provenant de la photoionisation d'un niveau de coeur par les électrons de
valence conduit à une situation équivalente à l'implantation de l'impureté Z+1 dans la
matrice de numéro atomique Z (approximation Z+l dite de coeur équivalent). Le proces-
sus de photoionisationpeut être décomposé ([1], [2]) suivant un cycle de Born Haber qui
établit un lien entre l'énergie de photbionisation d'un niveau profond d'un atome dé
numéro atomique Z dans une matrice donnée et l'énergie partielle de mise en solution
d'un atome de numéro atomique Z + 1 dans cette matrice. Le déplacement du niveau,
ionisé entre une matrice d'élément Z pur et une matrice d'alliage ZX(Z+1:)1_X permet de
calculer l'énergie (ou l'enthalpie) de formation de l'alliage à partir de l'équation :
avec : (a) ÀEz[Zy(Z+l)1^:!,] qui est le déplacement chimique "du niveau ionisé entre Z
pur et l'alhage Zy(Z + l)i_y; (b) EZ+1(Z) qui est l'énergie (ou l'enthàlpie) partielle, à
dilution infinie de Z+1 dans Z.
Ce terme vaut :
MISE EN OEUVRE DE LA MÉTHODE DANS LE CAS DES ALLIAGES ARGENT PALLADIUM. — Les
déplacements chimiques provoqués par la formation d'un alliage entre proches voisins
sont faibles et difficiles à mesurer sur une installation ESCA sans monochromateur. Nous
avons entrepris une étude de faisabilité dans le cas des alliages argent palladium en nous
appuyant sur trois raisons : (a) les alliages sont faciles à élaborer, (b) ils sont peu
oxydables, (c) une étude de Steiner et Hüfner [2] montre que les déplacements du niveau
Pd3d5/2 sont dé l'ordre de 0,5 eV au maximum et de 1 eV pour le niveau Ag3d5/2.
Steiner et Hüfner ont réalisé leur étude sur des alliages obtenus essentiellement par
Energies de liaison observées pour : x, le palladium dans des alliages non recuits in situ; ©, l'argent dans les
alliages non recuits in situ; H, nouveaux résultats enregistrés pour le palladium après recuit (600°C, 10~ 7 Pa,
2 h) in situ; A, alliage préparé au four électrique sous argon; recuit après laminage, 3 jours sous vide en
ampoule de silice à 800°C; B, alliage préparé au four à induction, sous argon. Même traitement que A;
C, alliage préparé au four à induction, aucun recuit après laminage. Traits continus : résultats de Steiner et
Hüfner [2].
Binding energies observed for: x, palladium in alloys which were not heated in situ; ©, silver in alloys witch
were not heated in situ; 13, new palladium shifts got after heating (600°C, 10-7Pa, 2 h) in situ; A, alloy
prepared in an electricalfurnace under argon; annealed after rolling, 3 days under vacuum in a silica tube;
B, alloy prepared in an H.F. induction furnace annealed like A; C, alloyprepared in an H.F. induction furnace
without annealing. Curves: Steiner's and Hüfner's results [2].
évaporation in situ (avec quelques essais sur alliages massifs réalisés ex situ) et générale-
ment mal caractérisés des points de vue composition et texture (les teneurs étaient
obtenues par ESCA). Nous avons réalisé nos mesures sur des alliages massifs préparés
suivant des procédures variées afin de déterminer d'éventuelles influences de celles-ci. Les
métaux employés avaient une pureté de 99,999 % pour Ag et 99,99 % pour Pd.
Les fusions ont été faites soit dans un four à résistance, soit dans un four à induction.
Après laminage le ruban obtenu pour chaque alliage était amputé de ses deux extrémités
qui étaient analysées à la microsonde pour vérifier l'homogénéité et la composition. La
légende de la figure précise dans chaque cas le mode de préparation particulier. Après
abrasion de la couche superficielle (ou polissage électrochimique), lavage à l'alcool puis
à l'eau distillée, les échantillons étaient séchés, fixés sur la barre de transfert de l'installa-
tion ESCA (Leybold Heraeus, décrite par ailleurs [4]) puis soumis à un bombardement
ionique (~10-6A.cm-2 pendant 15 mn). Dans ces conditions on ne détecte plus par
spectroscopie de photoélectrons X (à 1 % près) d'éléments autres que le palladium et
l'argent. En prenant des précautions de calibration de la rampe de balayage on peut
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 269
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SYNTHÈSE ORGANIQUE.
— Stéréosélectivité de la transposition de Claisen des
orthoesters dans le système du bicyclo [2.2.1] heptàdiène. Note de Honoré Monti et Chris-
tian Corriol, présentée par Alain Horeau.
ORGANIC SYNTHESIS.
— Stereoselectivityof the orthoester Claisen rearrangement in the
[2,2,1] bicycloheptadieneSystem.
The stereoselectivity of the Claisen rearrangemént in the [2,2,1]bicycloheptadiene System has been investigated
and defined chemically.
La transposition de Claisen est une réaction très utilisée dans la synthèse de nombreux
produits naturels [1] et son aspect stéréochimique est maintenant bien compris [21. En
particulier dans le système du bicyclo [2.2.1] heptène elle se conduit avec une stéréosélecti-
vité totale ([3], [4]).
Poursuivant nos investigations sur les dérivés du santal ([4], [5]), nous avons utilisé
cette réaction dans la série du bicyclo[2.2.1]heptadiène. Dans ce cas, la transposition
sigmatropique [3, 3] se fait avec une perte de sélectivité et donne un mélange de deux
composés dans les proportions 80/20. Leur stéréochimie relative a été déterminée sans
ambiguïté par voie chimique. Nos résultats sont exposés dans le schéma.
L'orthoester mixte 1, synthétisé par action de l'orthoacétate d'éthyle sur l'alcool
allylique bicyclique correspondant [6], est chauffé à 165°C sans solvant. L'analyse chroma-
tographique (colonne « Reoplex ») met en évidence la présence des deux esters 2+3
(proportion 80/20) qui sont séparés à l'état pur par CPV. Les alcools 4, réduction de
l'ester majoritaire, et 5, réduction de l'ester minoritaire, sont soumis à une réaction
d'acétoxymercuration intramoléculaire (le groupe OH jouant le rôle du solvant nucléo-
phile) suivie d'une réduction in situ du composé d'addition oxymercuriquepar BH4Na [7].
Tandis que l'alcool 4 conduit à l'éther cyclique 6 unique, l'alcool 5 donne principalement
l'éther cychque 7. Les spectres infrarouges, de RMN et les analyses élémentaires des
éthers 6, 7 et 8 sont en accord ayec les structures proposées.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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^OÇÉATSTOGRAPHIE DYNAMIQUE.
v — La subduction du bassin dé Shikoku et de
ses marges le long du fossé de Nankaï (Japon méridional) : résultats préliminaires du
pmgfainmé Kaïko (Leg I). Note; de Xavier Le Pichon, Correspondant de l'Académie,
Toshimichi Iiyama, Hervé Chàmley, Jacques Charvet, Michel Fauré, Hiromi Fujimoto,
Toshiq Furtitâ, Yoshiaki Ida, Hidëo Eagarni, Siegfried Làllernant, Jeremy Leggett, Akihiro
Muràta, HakuyuOkada, Claude Rangin, Vincent Renard, Asahiko Taira et Hidekazu
Tokuyama.
Une bathymétrie fine (Seabeam) et des levés géophysiques denses le long du fossé de Nankaï, où le bassin
de Shikoku est subduit sous le Japon, permettent dé caractériser précisément,la géométrie du plongement de
la lithosphère océanique sous la marge et là structuré tridimensionnelledes déformations,du prisme sédimentaire.
Une première zone d'étude correspond, à la subduction de la zone fossile d'àccrétiondu bassin; la structure de
la croûte subduité y influence la géométrie du prisme d'àccrétion. Si le style tectonique du prisme inférieur est
essentiellement contrôlé par le volume de sédimentsremplissant le fossé, les grands accidents affectant la croûte
océanique induisent des décalages dans la partie supérieure du prisme. Une seconde zone, à l'extrémité
occidentale du bassin montre que renfoncement de l'arc volcanique fossile de Palau-Kyushu se produit sans
collision majeure. Le prisme toutefois est localement affecté par un poinçonnement oblique. Au contraire, la
zone orientale du bassin est caractérisée par la collision de l'arc insulaire actif d'Izu-Bonin avec le Japon,
collision qui absorbe la moitié du mouvement de convergence. Le dernier secteur couvre la ride de Zenisu,
située au Sud du fossé de Nankaï, sur la bordure occidentale de l'arc d-Izu-Bonin, La ride de Zenisu est
soumise à un régime de compression active qui absorbe le mouvement différentiel entre l'arc d'Jzu-Bonin et le
bassin de Shikoku.
DYNAMICAL OCEANOGRAPHY. — Subduction of Shikoku Basin and its margins along the Nankai
trench (Southern Japan): preliminary results of the Kaiko cruise (Leg 1).
Seabeam mapping and detailed geophysical surveying have been conducted over Nankai trench where Shikoku
Basin, is subducted-below Japan. The geometry of the oceanic lithosphere bending under the margin as well as
the three-dimensionel structure of the accretionaryprism have thus been determinad. The first surveyed area
covers the zone of subduction of the fossif. Shikoku accreling boundary. Oceanic basement structures seem to
affect the structuralpattern of the upper accretionaryprism whereasthe tectonic style of the lower prism is mostly.
controlled by the amount of trench fill. The second surveyed area covers the western end of the Nankai
trench. The fossil Palau-Kyushu volcanic arc is subducled without major collision effect except for an oblique
indenting of the accritionary prism, This is in complete contrasl to the active Izu-Bonin volcanic arc, at thé
eastern extremety ofthe basin, where half of the convergence rate is absorbed in collision with deformation of the
arc. The third surveyed area covers the Zenisyridge, to the south of Nankai trench, on the western boundary of
Izu-Bonin ridge. Zenisu ridge is the site of active compression which absorbs the differential motion between
Izu-Bonin arc and Shikoku Basin.
Fig. 1. — Localisation des zones étudiées (boîtes 5, 6 et 7) au long du fossé de Nankaï, lors de la première
partie de la campagne Kaiko (phase n° 1). La ligne épaisse matérialise l'axe du fossé de subduction, et les
axes très épais représentent les arcs volcaniques.
Fig. 1. — Location map of the surveyed areas along the Nankai Trench, during the first cruise of Kaiko
project. Thick solid Une: axis of the Trench and very thick solid Unes: axes of volcanic arcs.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Organisation morphostructuraledu prisme de Nankaï à son intersection avec l'ancien centre d'expansion du
bassin de Shikoku (boîte 6). (a) Représentation tridimensionnelle de la bathymétrie de la boîte 6 (vue depuis
le coin SE sous un azimut de 80° et une inclinaison de 25°, exagération verticale : x 10). (b) Schéma
structural de la boîte 6, montrant la déformation superficielle du prisme de Nankaï. 1, bassins perchés; 2,
remplissage du fossé; 3, axes anticlinaux; 4, axes synclinaux; 5 et 6, accidents subverticaux (5, observés; 6,
supposés); 7, faille normale (les barbelures indiquent le compartiment affaissé); 8 et 9, chevauchements
mineurs (8, observés; 9, supposés); 10 et 11, chevauchements majeurs (10, observés; 11, supposés), ces
derniers délimitent la zone tectonique basale (ZTB), la zone tectonique médiane ZTM) et la zone tectonique
supérieure (ZTS). Les flèches larges matérialisent la direction du mouvement relatif de la plaque Philippine
par rapport à la plaque eurasiatique.
Morphologicaland structural organization of the Nankai accretionary wedge in front of the former Shikoku Basin
spreading center (box 6). (a) Three-dimensional view of bathymetric data (box 6) (projected from the SE
corner with an azimuth of 80° and a dip of 25°, vertical exaggeration: x 10). (b) Structural sketchmap of
box 6 reflecting the superficial deformation of the prism. 1, piggyback basins; 2, trenchfill; 3, anticline axes;
4, syncline axes; 5 and 6, subserticalfaults (5, observed; 6, inferred); 1, normal faults; 8 and 9, minor thrust
faults (8, observed; 9, inferred); 10 and 11, major thrust faults (10, observed; 11, inferred) bounding three main
tectonic zones: the basai tectonic zone (ZTB), the median tectonic zone (ZTM) and the upper tectonic zone
(ZTS). Solid arrows indicate the relative motion between Philippine Sea plate and Eurasia plate.
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 277
Planche II
Organisation morphostructuralede l'extrémité orientale de la fosse de Nankaï et de la ride de Zenisu (boîte 5).
(a) Représentation tridimensionnellede la bathymétrie de la boîte 5 (vue depuis le coin SW sous un azimut
de. 0° et avec une inclinaison de 30°, exagération verticale: x 10). (6) Schéma structural de la boîte 5,
montrant la déformation superficielle du prisme de Nankaï et de la ride de Zenisu. Les flèches larges
matérialisent la direction du mouvement relatif de la plaque Philippine par rapport à la plaque eurasiatique.
Morphological and structural organization of the eastern end of Nankai trench and the Zenisu
ridge. (a) Three-dimensional view of bathymetricdata (box 5) (projected form the SW corner with azimuih of
0°and a dip of 30°, vertical exaggeration: x 10). (b) Structural sketch map of box 5 reflecting the superficial
deformation of the eastern part of the Nankai accretionary wedge and of the Zenisu ridge. Solid arrows
indicate the relative motion between Philippine Sea plate and Eurasia plaie.
mouvement que sont dues les structures en échelon observées dans la partie basale du
prisme, traduisant une composante décrochante dextre.
2. LA SUBDUCTIONDE LA RIDE DE PALAU-KYUSHU (BOÎTE 7). — La figure 2 montre que
l'extrémité Nord de la ride de Palau-Kyushu, hachée de failles de direction N 150°E et
N20°E, disparait sous le prisme d'accrétion. Un fossé très étroit et peu profond est
conservé entre la ride et le prisme. La carte bathymétrique générale et la répartition des
séismes confirment que la subduction de la ride s'effectue depuis plusieurs millions
d'années sans effet de collision majeure. Toutefois, la configuration très particulière du
mur interne (fig. 2) indique un effet de poinçonnement asymétrique lié à l'obliquité
actuelle de l'axe morphologique par rapport au vecteur mouvement de direction
N 310 [16]. En effet, à l'Ouest, les plis et chevauchements de direction N-S à N20E
indiquent une composante de raccourcissementE-W due à la poussée latérale de la ride.
Immédiatement à l'Est, au contraire, le mur interne reste décalé vers le NW alors que le
socle du bassin ne présente pas de topographie accidentée, le raccord avec le prisme à
l'extrémité orientale se faisant par un système de décrochements dextres de
direction N 320 E.
3. LA RIDE DE ZENISU, TRANSITIONENTRE SUBDUCTIONET COLLISION (BOÎTE 5). — La der-
nière zone étudiée est située à l'extrémité orientale du fossé de Nankaï (fig. 1) qui se
prolonge au Nord par le fossé de Suruga, d'allongement NNE-SSW. Ce dernier fossé
contourne l'arc insulaire actif d'Izu-Bonin en collision avec la marge japonaise depuis au
moins 2M.a. ([18], [19]). Dans la boîte 5, le fossé de Nankaï est bordé au Sud par la ride
de Zenisu subparallèle à la marge (pl. II a).
Le prisme de Nankaï, de forme sigmoïde, est recoupé dans sa partie centrale par le
canyon de Tenryu (pl. II b). Les structures du mur interne, décalées en sénestre de 20 à
30 km, passent d'Ouest en Est de directions N60°E à N20°E puis N70°E. Cette virgation
des structures est contrôlée par un réseau de failles N-S et N 130°E.
La ride de Zenisu, orientée NE-SW, a reçu des interprétations contradictoires : structure
décrochante [20], chevauchante [9] ou en extension. La portion étudiée est composée de
deux segments morpho-structuralement très différents. A l'Ouest elle se présente comme
un panneau de croûte océanique basculé vers le NW et limité par un système de plis et
chevauchementsà la base de son flanc SE, laissant localementaffleurer le socle acoustique.
Nous l'interprétons comme résultant de l'écaillage intraocéanique du bassin de Shikoku.
A l'Est, la ride plus symétrique apparaît comme un vaste bombement de socle, couronné
par des volcans et ennoyé sur ses flancs par des sédiments déposés en biseau. Ceci suggère
qu'un haut topographique existait au moment du dépôt des sédiments sur cette partie de
la ride. Une autre différence importante avec la portion occidentale est le style de là
déformation, également compressif, mais uniformément réparti avec des systèmes à double
vergence (pl. II b). Un système d'accidents transverses N 130°E affecte les deux fragments
de la ride. Cette direction est également celle des anomalies magnétiques les plus anciennes
du bassin de Shikoku [1]. De telles linéations magnétiques ont par ailleurs pu être
reconnues clairement dans la portion occidentale de la ride de Zenisu.
L'ensemble de ces différences nous conduit à considérer la ride comme composite; la
partie orientale forme la limite de l'arc d'Izu-Bonin alors que sa partie occidentale
appartient au bassin de Shikoku. La zone de Zenisu correspond donc à la transition
entre subduction et collision. Ainsi dans le fossé de Nankaï, tout le mouvement de
convergence entre les plaques Philippine et Eurasiatique est absorbé par le phénomène
de subduction, alors que dans la partie Nord de l'arc d'Izu-Bonin, ce mouvement est
280 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
pour moitié absorbé par la déformation interne de la plaque plongeante [21]. La zone
étudiée se situe à mi-chemin entre ces deux domaines et témoigne de la décroissance vers
l'Ouest de cette déformation interne, diffuse et principalement décrochante dans la ride
d'Izu-Bonin, prise en relai par des écaillages intra-océaniques s'amortissant dans le bassin
de Shikoku.
Cette dernière zone sera l'objet d'étude de plongées avec le submersible Nautile dans
la deuxième phase du projet. Trois axes de recherche seront abordés : la structure du
prisme, entaillé par le Canyon de Tenryu; le régime des fluides lors de la formation du
prisme et les modalités de l'écaillage intraocéanique.
Remise le 20 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[21] P. SOMMERVILLE,Bull. Earthq, Res. Insu, 53, 1978, p. 629-648.
passage de la fosse de Nankaï à celle de Suruga, plus oblique au mouvement, se traduit par un moindre
développement du prisme d'accréation. Il a été confirmé que le rebord méridional de la ride de Zenisu est
1 (1984)
joctions
Plus à l'Est enfin, la jonction triple entre les fosses de Sagami, du Japon et d'Izu-Bonin présente un unegrande
DYNAMICAL OCEANOGRAPHY. — The collision of Izu-Bonin island acr with central Japan and the
triple junction off Tokyo first results of the frénch-japanese Kaiko cruise (Leg II).
The second leg of the french-japanese Kaiko cruise, phase I (1984) has been devoted to the study of the
subduction troughs located on both sides of the Izu collision zone and to the triple junction where the Pacific,
Eurasia and Philippine Sea plates meet
The
accretionaryprism is less developped in the Suruga trough in the Nankai trough, where the motion is
more perperdiculary It has been confimed that the southern margin of Zenisu ridge is now under compressional
stress. The deformation however is less intense here than to the west.
Accretionary process does not word today in the Sagami troigh, indeed the present motion is mainly right
lateral and occurs behind the old accretionaryprism, along the Boso escarpment.
The
pattern.
triple juction, where the Sagami, Japan and Izu-Bonin trenchesjoin, is characterized by a highly complex
sedimentary and tectonic
Fig. 1. Toponymie de la région étudiée et plan des routes du N.O. Jean-Charcot. D.-K., Z. et E. SMT :
—
monts sous-marins Daiichi Kashima, Zenisuoki et Enshu.
Fig. 1. — Index map of the studied area and tracks of R. V. Jean Charcot. D.-K., Z. and E. SMT: Daiichi
Kashima, Zenisuoki et Enshu seamounts.
Au Nord de 34°N, la direction générale de la fosse change de N050°E à N015° E. Ce
changement de direction s'accompagne, vers le Nord, d'une diminution d'épaisseur des
écailles qui constituent le prisme d'accrétion et d'un changement de l'angle de plongement
de la plaque inférieure qui de 5° à 10° dans la fosse de Nankaï atteint 23° dans la fosse
de Suruga. Le développement du prisme d'accrétion présente donc une relation avec la
géométrie de la frontière de subduction : au Sud, la direction de convergence des plaques
Philippine et Eurasie est plus frontale qu'au Nord où une composante décrochante
senestre importante existe et entraîne un moindre développement du prisme.
Les fosses de Suruga et de Nankaï montrent deux séquences turbiditiques définies à
partir des enregistrements sismiques. Des phénomènes de glissement en masse viennent
perturber la sédimentation de la fosse aussi bien au pied du mur interne que du mur
externe où certaines masses présentent une épaisseur supérieure à 100 m et s'étendent
jusqu'à 8 ou 10 km du pied de ce mur (pl. T).
Le mur externe et la ride de Zenisu (pl. I). -
La ligne tectonique de Izu-Toho (Iro
Canyon) d'une part et la marge externe de la ride de Zenisu, ont été proposées comme
Planche I
Planche II
(a) Carte bathymétrique Seabeam de la fosse de Sagami. Les frontières de plaques sont indiquées par des traits
épais, (b) Bloc diagramme schématique de la jonction triple au large de Tokyo (vue vers le NNW).
(a) Seabeam bathymétrie map of the Sagami trough. Plaie boundaries are shown by thick Unes, (b) Schematic
3-D diagramm of the Off Boso triplejunction (view toward the NNW).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Les premiers résultats de la troisième partie de la campagne océanographique du J. Charcot, Kaïko, apportent
des données nouvelles sur la fosse du Japon et sa jonction avec la fosse des Kouriles. Au Sud de la région
étudiée, le seamount Kashima entre en subduction sans que le mur interne soit déformé. Il est découpé, avant
d'être subducté, par des failles normales nouvellement créées au front de la zone de subduction dans la croûte
océanique. Au Nord, le mur interne de la fosse du Japon est le lieu de glissementsen masse qui vont remplir
la fosse, alors réduite morphologiquement à une succession de bassins étroits; tous ces dépôts sont ensuite
subductés avec le reste de la croûte océanique et sa couverture. Cette légion pourrait être un modèle pour
l'érosion tectonique. Les anomalies magnétiques de la croûte océanique,obliques sur la direction de la fosse se
suivent sous le mur interne sur une grande distance. A la transition avec la fosse des Kouriles, un décrochement
senestre décale le mur interne et fait passer à une vaste plaine qui contraste avec les petits bassins de la fossé
du Japon. La direction de la fosse étant alors parallèle aux anomalies magétiques de la croûte océanique, les
anciennes failles normales datant de l'accrétion océanique sont réactivées. Le seamount Erimo qui bouche la
fosse dans le coin Kourile-Japonne joue aucun rôle dans la courbure qui est plutôt à mettre en relation avec
la limite intracontinentale entre les plaques Amérique et Eurasie.
DYNAMICAL OCEANOGRAPHY. Japan trench to Kuril trench: preliminary results of the
— From III).
French-japanese oceanographic survey Kaïko (Leg
Tje prelimary results of the third part of the oceanographicsurvey by the J.Charcot Kaikoprovide new data
on the Japan and Kuril trenches and their junction. South of the concerned area, the Kashima seamount is
entering the subduction zone withoutany important compressive deformation of the inner wall. Instead, the
seamount is cut, before being subducted, by newly created normal faults in the oceanic crust. North of this area,.
important gravity slidings occur on the innerwall, thus infilling the trench which is reduced to a succession of
small basins ; all these [slidings are ihen subducted together with the oceanic crust and its sedimentary cover. This
region could be a model for tectonic erosion. Oceanic magnetic anomalies, which strike obliquely on the trench,
can be followed below the innerwall on a long distance wiih decreasing amplitude. At the Japan-Kuril trenches
junction a left-lateral strike-slip fault offsets they inner wall. The Kuril trench is a wide flat plain strongly
constrasting with the Japan trench small basins. The direction of the trench being paralill to the oceanic magnetic
anomalies, ancient normal faults inheritedfrom the oceanic accretion are reactivated when the oceanic lithosphere
enters the subduction zone. The Erimo seamount, brought by the Pacific plate ai they corner between the two,
trenches does not play any significant role in the curvature which is more likely related to the intracontinental
America-Eurasiaplate boundary.
Fig. 1 Fig. 2
Fig. 1. — Carte schématique de la fosse du Japon et de la fosse des Kouriles avec l'emplacement des zones
étudiées.
Fig. 1. — Schematic map of the Japan trench and the Kuril trench with the location of the studied areas.
Fig. 2. — Carte des anomalies magnétiques dans le Nord de la fosse du Japon et sa jonction avec la fosse des
Kouriles. Les anomalies du champ magnétique total sont exprimées en nanotesla avec une courbe tous les
100 nT. Les aires pointilléescorrespondent aux anomalies négatives.
Fig. 2. — Magnetic anomalies map in the north of the Japan trench and its junction with the Kuril trench. Total
magnetic field anomalies are espressed in nanotesla with one curve every 100 nT. Shaded areas are the négative
values areas.
Carte bathymétrique levée au sondeur multifaisceaux : secteur du Kashima Seamount (voir pl. IV A).
Sea beam bathymetric map: Kashima seamount area (see pl. IV A).
PLANCHE II/ PLATE II
Carte bathymétrique levée au sondeur multifaisceaux : secteurs de la fosse du Japon (voir pl. IV B).
Sea beam bathymetric map: Japan trench area (see pl. IV B).
PLANCHE III/PLATE III
Carte bathymétrique levée au sondeur multifaisceaux : passage de la fosse du Japon à la fosse des Kouribes et
Erimo Seamount (voir pl. IV C).
Sea beam bathymetric map: junction between Japan trench and Kuril trench and Erimo seamount (see pl. IV C).
PLANCHE IV/ PLATE IV
Bloc-diagrammes: (A) Kashima Seamount. (B) Fosse du Japon. (C) Passage de la fosse du Japon à la fosse
des Kouriles et Erimo Seamount.
Interpretative stereogramms: (A) Kashima seamount. (B) Japan trench. (C) Junction between the Japan trench
and Kuril trench and Erimo seamount.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 293
crétacés. Tout au pied de la pente, se trouve des unités tectoniques en forme d'écaillés
sédimentaires, qui, au vu de leur position, paraissent correspondre à un glissement
superficiel dont la pente entre 4 et 7000 m serait la cicatrice de détachement; sans
cependant qu'on puisse exclure un maigre prisme d'accrétion.
En conclusion, la fosse du Japon n'est pas une fosse au sens de la plupart d'entre elles :
on n'y reconnaît pas de vastes zones à fond plat remplies de sédiments, mais au contraire
une suite de dépressions étroites décalées du côté océanique par les failles héritées de la
structure originelle de la plaque pacifique, rétrécies du côté continental par les glissements
sur la pente. C'est ce dernier phénomène qui fait que la fosse proprement dite se situe
probablement sous les unités glissées voire sous la pente continentale elle-même; de sorte
que ce qu'on appelle fosse du Japon n'est que la limite frontale de glissement des unités
sédimentaires. Les profils sismiques tendent à confirmer cette interprétation ([4] à [7]).
Si cela devait se confirmer, la fosse du Japon fournirait un modèle pour l'érosion
tectonique liée à la subduction : alors qu'il est difficile de comprendre qu'une marge
continentale puisse être érodée par la subduction d'une plaque océanique portant des
sédiments meubles, on conçoit plus aisément que la pente continentale se détruisant par
glissements superficiels, les matériaux qui en résultent soient entraînés par la Subduction
qui fait ainsi reculer la pente.
3. LE PASSAGE A LA FOSSE DES KOURILES (pl. III, IV C). — La fosse des Kouriles, qui a
une direction approximativement N 60°, succède brutalement à la fosse du Japon dans la
zone complexe où se rencontre l'arrivée d'une chaîne volcanique sous-marine, dont
l'Erimo Seamount est le plus avancé, et les effets d'un puissant décrochement dans la
pente continentale.
Du côté océanique, le fait nouveau est que les linéaments N60°E, jusqu'alors secondai-
res, prennent un rôle prépondérant au Sud de l'Erimo Seamount; les failles correspondan-
tes déterminent le zigzag de la partie septentrionale de la fosse du Japon tandis qu'elles
sont parallèles au bombement à l'entrée de la fosse des Kouriles. Cela pose la question
du mécanisme de formation des failles qui ploient la croûte océanique quand elle entre
en subduction, en fonction de l'obliquité de ce ploiement par rapport à la structure
initiale de la croûte : lorsque l'obliquité est trop forte, un réseau de failles nouvelles se
détermine tandis que l'ancien reste cryptique (cas de la fosse du Japon); lorsque la
direction du ploiement se rapproche de celle des structures océaniques originelles, celles-ci
sont simplement réactivées.
L'arrivée de l'Erimo Seamount, qui vient se coller à la pente continentale en déterminant
un col vers 6250 m de profondeur, ferme la fosse du Japon vers le Nord, mais sans
cependant déformer réellement la pente continentale : le phénomène est moins net que
pour le Kashima Seamount mais il est de même nature; cette conclusion est renforcée
par le fait que les anomaliesmagnétiques (fig. 2) suggèrent que, sous la pente continentale,
un Seamount prédécesseur de l'Erimo ait déjà été subducté sans que rien ne se marque
dans la structure de la pente elle-même.
La fosse des Kouriles naît brusquement à la faveur d'un décrochement dextre marqué
par une falaise qui fait plonger brutalement les profondeurs à 7000 m et s'ouvrir une
fosse large de plus de 15 km, à fond plat et puissante série sédimentaire. A son début, la
fosse des Kouriles paraît ainsi analogue à la fosse des Izu-Bonin à nombre de
— et
fosses — mais différente de celle du Japon.
La pente continentale comporte deux secteurs principaux.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301. Série II, n° 5, 1985 295
Les structures de la pente continentale japonaise, avec terrassé moyenne, forte pente
inférieure découpée dans des terrains tabulaires, unités glissées au pied, sont toujours
présentes à l'extrémité nord de la fosse du Japon. Ce dispositif s'ennoie vers le Nord
sous une couverture sédimentaire plus récente (Néogène?), sans doute apportée par
l'ancêtre du canyon d'Hidaka, et occupant une zone synclinale transversale. Cette couver-
ture est cependant découpée par un réseau hydrographiquecomplexe qui dégage plateaux
et buttes témoins sur lesquels se remarquent de légères dépressions fermées qui évoquent
un relief karstique; le sommet du remplissage sédimentaire pourrait donc être une surface
d'érosion, récemment ennoyée dans la zone synclinale transverse puis disséquée par les
émissaires de l'actuel canyon d'Hidaka.
Vers le Nord, ces structures sont brutalement interrompues par un décrochement
senestre au-delà duquel le bord de la pente continentale de la fosse des Kouriles est une
falaise abrupte de près de 3000 m de relief entre le rebord dû plateau continental (de
nouveau à 4000m) et le fond de la fosse à 7 000m. Cette falaise tombe directement
dans la fosse, sans unités glissées à son pied; mais on y observe de véritables éboulements
de très gros blocs susceptibles d'être reconnus à l'échelle du lever Seabeam. La question
d'une éventuelle accrétion sédimentaire au pied de la pente continentale de la fosse des
Kouriles paraît ne pas se poser du tout.
En conclusion,le passage de la fosse du Japon à la fosse des Kouriles, et corrélativement
le changement de direction de N10°E à N60°E, n'est pas en relation avec l'arrivée de
la chaîne de l'Erimo Seamount qui est subductée sans effort. Ce qui détermine la fosse
des Kouriles est un brutal changement dans la structure de la pente continentale le long
d'un décrochement dont le prolongement à terre semble devoir correspondre à la limite,
au cours du Néogène au moins, des plaques Okhotsk-Japon ou, pour certains auteurs,
des plaques Amérique-Eurasie ([9], [10], [11]).
4. CONCLUSIONS. —
La fosse du Japon et la fosse dés Kouriles paraissent être le siège
de subduction sans accrétion, pas même au niveau des Seamount qui sont avalés par la
subduction comme le reste de la croûte océanique. Peut-être cela est-il lié au fait que la
croûte pacifique est ici ancienne (Jurassique) et donc lourde, l'entraînement par son
propre poids étant un facteur essentiel de la subduction. Mais on doit se souvenir que le
même phénomène a été observe dans la fosse d'Amérique centrale pu la croûte récente
(Miocène) donc en principe légère, a le même comportement ([12], [13]).
La fosse du Japon, très originale par son remplissage d'unités tectoniques glissées sur
la pente continentale, donne probablement le modèle de l'érosion tectonique liée à la
subduction : les unités ainsi glissées sont aisément entraînées dans la subduction comme
le reste des sédiments, tandis que la pente continentale recule au fur et à mesure.
Le changement de direction au passage de la fosse du Japon à la fosse des Kouriles est
lié à la structure de la marge continentale et non à celle de la croûte océanique : ce n'est
pas, comme on en donne souvent l'exemple, la chaîne de l'Erimo Seamount qui détermine
la limite des deux fosses — sauf au sens bathymétrique — non plus que leur changement
de direction.
Enfin, la croûte océanique se comporte différemment face à dès subductions de
directions variables : lorsque la subduction est franchement oblique à sa structure origi-
nelle (ici N60°E), des failles nouvelles se forment parallèlement à là subduction, tandis
que le réseau originel reste cryptique; quand la subduction devient subparallèle à sa
structure originelle, celle-ci est simplement réactivée sans que se détermine un nouveau
réseau de failles. Entre ces deux extrêmes existent probablementtoutes les possibilités, la
296 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
fosse d'Amérique Centrale donnant un exemple intermédiaire où les deux réseaux sont
d'importance égale [12].
La troisième campagne du programme Kaïko a donné des informations nouvelles dans
un secteur souvent cité en exemple de fosse — mais la fosse du Japon n'est finalement
pas une fosse — et d'accrétion tectonique — mais il n'y a probablement pas d'accrétion
dans la fosse du Japon et encore moins dans la fosse des Kouriles —. Elle a donnée, en
outre, un premier exemple détaillé de la manière dont les chaînes volcaniques sous-marines
sont subductées sans difficulté et de la façon dont les festons successifs des fosses passent
de l'un à l'autre en fonction de la morphologie des marges continentales. Ces résultats
devront être éprouvés par les plongées du submersible autonome Nautile.
Remisele 20 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[2] R. VON HUENE et coll., Geol. Soc. Amer. Bull, 93, 1982, p. 829-846.
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[13] J. AUBOUIN et coll., Earth and Planetary Science Letters, 67, 1984, p. 211-218.
elles et permettent d'établir à 286,1 + 14,5 M.a. l'âge de ces manifestations, en apparence
un peu plus récentes que celles de même type datées à Molène.
MICROGRANITEDE KEROUZIEN. Près de Ploumoguer, le granite de Saint-Renan et les
—
gneiss de Kerhornou sont recoupés par des filons microgranitiques subméridiens,à texture
porphyrique et granophyrique. Les filons traversent sans modification les mylonites qui
soulignent le passage du linéament médio-armoricain ([11], [3]). Le champ filonien de
Kerouzien est subparallèle à l'ensemble filonien de Ploumoguer qui s'étend immédiate-
ment à l'Ouest et à l'Est [3], La composition chimique s'avère comparable (avec toutefois
des pourcentages encore plus faibles en Mn, Mg et Ti) à celle des faciès à grain fin des
microgranites de Ploumoguer (tableau I, 4 et a). Les deux champs filoniens possèdent la
même source magmatique, mais offrent des conditions de cristallisation légèrement diffé-
rentes. Le filon de microgranite (LC 78-26) (tableau II) est daté sur roche totale à
29.0,7 + 14,5 M.a.
LAMPROPHYRES DE MELON.
—
Le granite de l'Aber-Ildut (~300 M.a.) ([8], [5]) est
recoupé par de minces filons lamprophyriques potassiques (minette) très riches en baryum
(tableau I, 5 b), suivis, au bord de la mer, selon la direction N 10°W. Seul le filon
septentrional est injecté dans l'accident linéamentairè de Porspoder orienté WSW-ENE.
Deux épisodes peuvent être distingués : le filon septentrional (LC 84-177) daté sur roche
totale (tableau II) à 297,2+14,9 M.a. étant plus ancien que les filons méridionaux
(LC 82-141) datés à 243,2+12,2 M.a. Ce dernier résultat se rapproche de celui obtenu
sur un lamprophyre dragué à l'aplomb de l'Eperon Pendragon au cours de la campagne
Cymor 2.
DOLÉRITE DE QUEMENEZ. — Un dyke dpléritique, de
à 6 m de puissance, orienté
5
~N 120°E, recoupe le socle ancien dans le Ledenez de Quemenez. La dolérite, à clinopy-
roxène et labrador (tableau I, 6), a une texture subophitique. L'échantillon LC 79-201 a
été daté à 242,9 + 12,1 M.a. (tableau II) pour une teneur en K20 de 0,39 %. Cet âge est
en assez bon accord avec ceux de 231 et 233 M.a. obtenus sur d'autres échantillons dont
les teneurs en K20 sont de 0,41 et 0,40 % [12]. Un âge moyen de 235 M.a. confirme
donc que la dolérite de Quemenez est plus ancienne que les dolérites de Brenterc'h.
RHYOLITE.
—
Sur l'estran près de Saint-Marzin ont été recueillis des galets de rhyolite
de teinte rouge, à texture de flux, hyaloporphyrique, contenant des phénocristaux de
quartz automorphe et remarquables par leur très forte teneur en K20 et leur faible
teneur en Na20 (tableau I, 7). Un galet de rhyolite a été daté à 253,2+12,7 M.a.
(LC 78-101) (tableau II).
CONCLUSIONS.
—
1. Localisation.
—
Les champs filoniens étudiés ont été découverts,
le plus souvent, grâce à d'exceptionnelles conditions d'affleurement. Cette constatation
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Magmatisme fissurai du Léon occidental. Nature des filons et localisation des prélèvements (1 à 7).
y2, microsyénite, Molène (1) et Ouessant (2 et 3); y3k, microgranite, Kerouzien (4); x, lamprophyre, Melon
(5 a et b); s 1, dolérite, Quemenez (6); rhyolite (galet), Saint-Marzin (7). Tirets espacés= tracé schématique
des accidents linéamentaires de Ouessant-Porspoder (au Nord), médio-armoricain (au centre) et des RoSpects
(au Sud).
Filonian magmatism. Nature and location of the sampling sites (1 to 7). y2, Molène (1) and Ouessant (2 and
3) microsyenites; y3k, Kerouzien (4) microgranite; %, Melon (5 a and b) lamprophyres; e 1, Quemenez (6)
dolérite- Rhyolitic pebble CI) near Saint-Marzin. Doted lines = schematic drawing of major lineaments: to the
North Ouessant—Porspoder lineament; middle armorican lineament in the centre; Rospects lineament to the
South.
PLANCHE I/PLATEJ HERVÉ BELLON
TABLEAU I
Analyses chimiques (J. Cotten, U.B.O. et B.R.G.M.). 1 à 7, légende identique à celle de la figure,/.
(a) microgranite de Ploumoguer (moyenne,de six échantillons), (b) dolérite de Brénterc'h (moyenne de trois
7
échantillons).— =non dosé.
Chemical analyses (J. Cotten, U.B.O. and B.R.G.M.). 1 to 7, same legend as for figure, (a) average of six
microgranitesamples, Ploumoguer, (b) Brenterc'h dolerite (average of three analyses). —=undetermined.
1 2 3 4 56 6 b
Si02.
..... ....-67,50 66,10 66,35 73,07 56,10 51,05 72,35 73,29 50,10
A1203.
....... .14,00
Fe203. .......3,45
15,10 14,67 15,00 15,60 14,21 14,76 14,68 14,58
.tot
3,45 3,36 1,28 5,75 10,50 1,81 1,39 11,29
MgO.. .......; 1,50 1,70 1,70 0,02 4,22 7,93 0,17 0,18 7,87
Na20...........
CaO. 1,92 1,20 2,82 0,19 2,10 11,39 0,34 0,29 11,54
K20. ........
2,85 3,65 3,36 3,90 1,46 1,94 0,48 3,57 1,92
7,25 0,50 7,96 4,38 0,55
Ti02 ..... 5,90
0,50
5,52
0,59
5,52
0,62
4,15
0,01 1,53 1,01 0,03 0,11 1,01
P2Os.
H2O ........ 0,48
1,45
0,63
1,54
0,71
0,68
0,31
1,82
1,15
3,39
0,09
0,62
,
0,27
1,12,
0,32
1,15 0,68
TOTAL 99,55 99,48 99,79 99,75 98,55 99,24 99,29 99,36 99,54
Rb.
Ba:
Sr
Li.
.....2100
.
675
47
1950
610
280
120
2500
834
230
92
-590
17
73
5350
1540
208
124
—
166
19
10
<20
--
42 66
46
608
645
103
180
14
15
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 301
TABLEAU II
Données radiométriques 40K-40Ar sur roche totale (granulométrie 0,3-0,15 mm). Les âges (en millions d'années)
sont calculés selon la relation: t=4.153,9log (1 + 142,33 40Ar*VK). Les constantes sont celles définies à
Sydney (1976), 40Ar* (radiogénique) exprimé en centimètres cubes par gramme et K exprimé en grammes.
40K-40Ar radiometric data on whole rocks (grain size 0.3 to 0.15 mm). Ages in millions years, are calculated
(fig.) Echantillon
Age
(M.a.)
Inc.
(M.a.)
40 Ar*
Poids
using the followingformula: t = 4,153.9 log (1 + 142,33 4oAr*/K). Constants used are those recommended in
Sydney (1976). Radiogenicargon(40Ar*) is expressed in cubic centimeters per gram and K in grams.
Site
(10-7 cm3/g) %
49 Ar*
40 Ar T
K20
(%) fondu
(g) N° Exp.
suggère que d'autres filons doievent être présents : (a) sous la faible pellicule d'eau du
plateau de Molène et de ses abords (comme incite à le penser l'abondance, sur les estrans,
de nombreux galets de microgranites non étudiés dans cette Note); (b) plus au large,
dans l'Iroise (où un microgranite a été effectivement recueilli par dragage) [13]; (c) en
bordure de la marge continentale (résultats de la Campagne Cymor).
21 Pétrographie. — Trois points peuvent déjà être soulignés: (a) alternance (voire
concomitance) d'un magmatisme basique (dolérites), intermédiaire (lamprophyres, syéni-
tes) et acide [microgranites (rhyolites)]; (b) affinité tholeiitique du champ filonien de
Brenterc'h [14]; (c) caractère potassique à hyperpotassique de certaines venues [microsyéni-
tes, lamprophyres (rhyolites)].
3. Géodynamique. — (a) Modalités des relations des microgranites avec le linéament
médio-àrmoricain (puissante zone ductile, à coulissage dextre) [11]. Le déplacement très
important lors de la mise en place du complexe granitique de Plduaret - Plouneour-Menez
(de l'ordre de 20 1cm au droit de Morlaix) [11] vers 330 M.à. [15], l'est déjà beaucoup
moins vers 300 M.a. (mise en place du granite de Quintin) [15], et s'est arrêté avant
290 M.a. (âge de l'injection des microgranites).(b) A Ouessant, les microsyénites recou-
pent les mylonites WSW-ENE du système de failles de La Manche [16]. (c) Les fractures
subméridiennes souvent injectées de filons coïncident avec la limite occidentale du Pays,
de Léon. Elles ont guidé le tracé de la côte et divers chenaux [1], Le filon de quartz de
la pointe de Korzenn présente la même direction submèridienne [1]. (^Parallélisme dit/
dyke de Quemenez et du champ doléritique de Brenterc'h avec l'actuelle bordure de la
marge continentale (Golfe de Gascogne). Ces dykes paraissent jalonner des fractures du
continent antérieurement à l'ouverture de l'Atlantique.
4. Géochronologie. — Le magmatisme fissurai s'est manifesté à trois périodes principa-
les (chacune séparée par un intervalle de 30 à 50 M.a.) vers l'extrémité occidentale du
•Massif armoricain : (à) 305-285 M.a. — période coïncidant avec le maximum de venues
filoméimes (microgranites de Lanrivoàré-Ploumoguer (~292 M.a.); microgranite de
Kerouzien (290 M.a.); microsyénites de Molène (~305 M.a.) et d'Ouessant
(289-284 .Ma.); lamprophyre deMelon proparte (~29TM.a], (b) ~250-235 M.a. (lam-
prophyre de Melon pro parte ;(~243 M.a.), dolérite de Quemenez (~235 M.a.), et
peut-être rhyolite ( ~ 253 M.a.), si l'échantillon de Saint-Marzin provient d'une source
relativement proximale. (c) ~200 M.a. — Dolérites de Brehterc'h. (d) ~160 M.a. —
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
H. B., L. C, A.
F. et P. T. : Département des Sciences de la Terre,
Université de Bretagne occidentale, 29287 Brest;
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B. H. : Département de Géographie, Université de Bretagne occidentale, 29287 Brest.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 303
PÉTROLOGIE.
— La cordiérite dans le domaine anatectique du Vélay (Massif Central
Français) : un marqueur de l'anatexie, du magmatisme et de l'hydrothermalisme. Note dé
Catherine Wéber, Michel Pichavant et Pierre Barbey, présentée par Jean Wyart.
PETROLOGY. — Cordiérite in the Velay anatectic domain (French Massif Central): An indicator of partial
meltihg and of magmatic and hydrothermal processes.
Three main stages of cordierite crystallization are recoghized during the evolution of the Velay anatectic
domain. These are: (1) restitic cordiérite associated with the bredkdown of biotite during partial melting;
(2) magmatic cordierite, crystallizationproduct of peraluminous magmas generated at depth; (3) hydrothermal
cordierite crystallized from chemical exchange reactions involving late anatectic fluids, minerals and possibly a
silicate melt.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Cordiériterestitique : A, agrégats de cristaux de cordiérite (Co) dans les parties ferromagnésiennesdes anatexites;
B, figures de résorption de la biotite liées à l'apparition de la cordiérite (Co) dans les anatexites; C, cristaux
de cordiérite automorphe (Co) en bordure des mobilisats granitiques des anatexites. Cordiérite magmatique :
D, croissance en couronne de la cordiérite (Co) autour du grenat restitique (Gt) dans les granites tardimigma-
titiques. Cordiérite hydrothermale : E, fissures à cordiérite (Co) organisées en réseaux parallèles et sécantes
sur la schistositédes anatexites; F, association cordiérite (Co)-tourmaline (T) dans fissure sécante.
Restitic cordierite: A, cordierite (Co) agregates in melanosomes; B, apparition of cordierite (Co) associated with
biotite breakdown in melanosomes; C, automorphic cordierite crystals (Co) in leucosomes. Magmatic cordierite:
D, growth of cordierite (Co) around restitic garnet (Gt) in late-anatectic granites. Hydrothermal cordierite: E,
cordierite (Co) bearingfractures organized in parallel networks and crosscuttingthe foliation of the migmatites;
F, cordierite (Co)-tourmaline (T) association in a crosscutting fracture.
PLANCHE I/PLATE I CATHERINE WEBER
C. R. Acad. Sc. Paris, t 301, Sérié II, n° 5, 1985 307
dans le premier paragraphe, ne rendrait pas compte de tous les faits d'observation et
demanderait la déstabilisation de quantités de biotites incompatibles avec celle des
roches-hôtes (et un départ considérablede liquide silicaté) vu les concentrations localement
très importantes des cordiérites dans certaines fissures. De même, une origine magmatique
de ce type de cordiérite est également indéfendable vu la faible solubilité de ce minéral
dans un liquide granitique proche de son solidus [12]. Le détail du mécanisme de cristalli-
sation de cette cordiérite est mal connu, mais implique vraisemblablement des échanges
chimiques entre fluides, minéraux, et éventuellement un liquide Silicaté. L'origine des
fluides impliqués dans ce stade tardi-anatectique pourrait être cherchée dans la remontée
et la cristallisation des domaines anatectiques sous-jacents[1].
CONCLUSION.
—
La cordiérite apparaît comme un marqueur privilégié de l'évolution du
domaine anatectique Vellave. Cordiérite restitique et cordiérite magmatique correspondent
respectivement aux stades de genèse et de cristallisation des magmas granitiques. Ces
deux stades, bien que décalés dans le temps et dans l'espace témoignent du paroxysme
de l'anomalie thermique responsable du métamorphisme basse pression tardihercynien [7],
La cordiérite hydrothermale apparaît postérieurement dans un bâti déjà refroidi (stade
tardi-anatectique).
Remise le 4 mars 1985, acceptée le 13 mai 1985.
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Les investigations de terrain; et lés données pétrographiques; et géochimiques permettent de distinguer deux
ensemblesvolcaniques
. dans la série supérieure du Birrimien (Protérozoïque inférieur) de la région de Bouroum.
L'ensemble le plus ancien, de laves et de tufs, a un caractère tholéiitique océanique; le plus récent, essentiellement
filonien, est franchementcalco-alcalin. Le contexte géotectonique de leur mise en place est brièvement discuté.
PETROLOGY. — Tholeiitic and cale-alcaline volcanisms in the upper birrimian formations of Bouroum
(N.E. of Burkina-Faso).
Two volcanic suites have been recognized in the upper Birrimian (early Proterozoic) of Bouroum area. The
oldest, consisting of lavas and tuffs, display affinities with ocean floor thoieiites. The more recent, formed mainly
of dykes, is clearly calc-alkalic. Their geotectonic environmenl is briefly discussed.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. — Esquisse géologique du sillon de Bouroum-Yalogo. Situation des volcanites de Bouroum (d'après la
carte au 1/1000000 [1] et les levés de S. Zonou au Nord dé Bouroum et J. Sawadogo dans la région de
Gangaol). 1, Antébirrimien et granitoïdes indifférenciés; 2, série inférieure (amphibolites-leptynites); 3,
volcanites basiques à acides et épiclastites (série supérieure); 4, métasédiments (schistes, quartzites, cherts)
(série supérieure); 5, gabbros-diorites-tonalites-granodiorites.
Fig. 1. — Schematic map of the Bouroum-Yalogo area.
Fig. 2. — Position des roches des deux séries dans le diagramme AFM (A = Na20+K2O, F = FeO„ M = MgO).
a, gabbros doléritiques et dolérites (cercles pleins), granophyres (cercles vides); b, tholéiites (ronds pleins),
icelandites (cercles vides); c, andésites et dacites calco-alcalines (carrés vides). En tireté : limite d'Irvine et
Baragar.
Fig. 2. — AFM plot of the two volcanic suites (A = Na20+K20, F=FeO„ M=MgO). a, doleritic gabbros and
dolérites (full circles), granophyres (open circles); b, tholeiites (full circles), icelandites (open circles); c,
cale-alcaline andesites and dacites (open squares). Dashed line: boundary after Irvine and Baragar.
Fig. 3. — Diagramme Ti/Cr en fonction de Ni, des roches tholéiitiques à Si02 compris entre 40 et 56%. En
tireté : limite empirique entre les tholéiites de plancher océanique (OFT) et les tholéiites d'arc insulaire
(IAT) [10].
Fig. 3. — Ti/Cr versus Ni diagram of the tholeiitic rocks (40% <Si02< 56%). Dashed line: empiricalboundary
between the ocean floor tholeiites (OFT) and the island arc tholeiites (IAT) [10].
PLANCHE I/PLATE I SlAKA ZONOU
TABLEAU
Analyses représentatives de la série tholéiitique (1, gabbro doléritique; 2, dolérite; 3-4-5, tholéiites; 6-7, icelandites; 8, granophyre)
et de la série calco-alcaline(9, andésite; 10, dacite).
Representative analyses of the tholeiitic series (1, doleritic gabbro; 2, dolerite; 3-4-5, tholeiites; 6-7, icelandites; 8, granophyre)
and of the calc-alcalic series (9, andesite; 10, dacite).
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
N° d'origine BN283 BN84 BN31A B47a BN263A B265B BN219 BN71B B8 BN100B
Si02
.........
A1,03 51,00
13,04
48,92
13,42
50,38
13,76
48,67
13,79
50,80
13,05
54,23
14,80
58,63
16,07
66,80
11,69
58,39
17,98
69,73
15,27
Fe2O3
t 9,19 14,73 11,59 14,93 15,52 13,61 9,81 8,47 5,96 3,07
MnO... 0,16 0,21 0,18 0,22 0,21 0,19 0,16 0,12 0,13 0,07
MgO.. 9,66 6,37 7,38 6,23 5,54 3,21 2,28 0,18 2,73 1,35
CaO..,. 12,34 9,79 11,65 10,41 10,91 7,46 5,54 3,21 7,25 3,38
Na20
K20
.
......... .
1,56
0,04
2,24
0,13
1,87
0,10
1,87
0,06
1,92
0,09
3,37
0,17
4,49
0,17
4,08
1,08
3,90
1,23
4,55
1,02
Ti02. ... 0,46 1,24 0,67 1,22 1,46: 1,07 0,94 0,58 0,40 0,30
P.F. 2,06 2,71 2,13 2,62 0,43 2,16 1,03 3,65 2,25 1,09
. . .
TOTAL
Ci.
...... .
99,51
N.d.
~ 99,76
193
99,71
112
100,02
141
99,93
65
99,32
23
99,12
3.
99,78
7
99,87
96
99,83
28
Ni........
. .
N.d. 107 114 121 86 46 23 35 34 31
FeOt/MgO 0,86 2,08 1,41 2,16 2,52 3,82 3,87 1,96 2,05
C.R. Acad. Sc, Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 313
soulignent une pseudofluidalité (texture eutaxitique). Les faciès andésitiques sont riches
en fantômes de phénocristaux de plagioclase zone, de pyroxène et d'amphibole. Les faciès
dacitiques à rhyoUtiques, rares, renferment d'abondants phénocristaux de quartz corrodé
et de feldspaths noyés dans une mésostaseentièrement dévitrifiée à sphérolites.
Le remaniement des pyroclastites a donné des épiclastites qui montrent de nombreuses
figures sédimentaires (grano-classement, stratifications obliques, figure de charge). La
présence de telles formations et de tufs ignimbritiques indique que le milieu de mise en
place était subaérien à subaquatique peu profond.
(2) Second ensemble: — Les roches qui le constituent sont toutes filoniennes. La
conservationfréquente de leurs minéraux magmatiques (plagioclases, amphiboles, pyroxè-.
nes) indique qu'elles ont été peu affectées par le métamorphisme : en fonction de leur
gisement et de leur minéralogie, nous les considérons comme postérieures au premier
ensemble. Les andésites sont riches en phénocristaux de hornblende et de plagioclases
zones (An 60 à 11). Certaines (plus alumineuses que les andésites en coulées) sont
constituées presque exclusivement de plagioclases et de rares microphénocristaux de
clinopyroxènes. Enfin certains faciès, que l'on peut qualifier de lamprophyriques, se
distinguent par leur plus grande richesse en phénocristaux d'amphibole criblés de spinelles
chromifères. Les dacites et rhyodacites se distinguent par la présence dé phénocristaux de
quartz et une mésostase felsitique, parfois sphérohtique.
GÉOCHIMIE. — Dix analyses, choisies parmi la cinquantaine utilisée dans les diagram-
mes, représentatives des divers types de roches, sont données dans le tableau. Les deux
/ensembles se distinguent parfaitement l'un de l'autre dans le classique diagramme AFM.
Les roches de composition basaltique du premier ensemble, gabbros doléritiques et
dolérites (fig. 2a) et basaltes (fig. 2 b) montrent un net enrichissement en fer au cours
de la différenciation, caractéristique des séries tholéiitiques. Les andésites (fig. 2b) s'inscri-
vent en continuité avec l'ensemble basique. Des granophyres sont l'expression du fraction-
nement ultime des roches de composition basaltique. L'évolution de type tholéntique est
bien soulignée par la forte augmentation du rapport FeO/MgO des tholéiites aux icelan-
dites (tableau). Par ailleurs, d'après la variation de Ti/Cr en fonction de Ni [9] (fig. 3),
elles présentent de nettes affinités avec les tholéiites récentes des planchers océaniques
(OFT), Cependant, comme la plupart des tholéiites àrchéennes, les roches basiques de
cette série protézoïque diffèrent des tholéntes modernes de MORB et d'arc immature par
leurs teneurs élevées en fer et basses en aluminium et potassium ([10], [11]) (moyenne sur
37 analyses de dolérites et basaltes tholéutiques : FeOI=12%, Al203 = 13,9%,
K2Q=0,15%). Les icelandites quant à elles sont proches, à Si02 égal, des icelandites des
séries récentes, mais leur K20 reste bas.
Les roches filoniennes du second ensemble (fig. 2c) dessinent une lignée calco-alcaline
typique, à peu près continue des andésites aux dacites. Cette série est; comparable aux
séries calco-alcalines d'arc insulaire cénozoiques [12]. Dans les andésites, l'alumine varie
de 14,2 à 18%, FeO, n'excède pas 8,4% et le rapport FeO/MgO reste compris entre 1 et
2,1. Elles n'en diffèrent que par de plus faibles teneurs en potassium en particulier dans
les termes les plus basiques et par un rapport K20/Na20 toujours inférieur à 0,4, les
teneurs en Ti02 restant également très basses dans tous les termes ( <0,8 %).
—
La série la plus ancienne, constituée par des coulées et sills à dominante basique,
est une série tholéiitique à affinité océanique [12] affectée par un métamorphisme de
faciès schistes verts. Des différenciais acides (granophyres, microtrondhjémites) lui sont
associés tout comme dans les formations des rides océaniques [13]. Cependant, le contexte
régional et la mise en place subaérienne (présence de tufs soudés) ou sous faible épaisseur
d'eau (présence de pillow-lavas à grandes vésicules, de brèches de coulées et de sédiments
détritiques relativement grossiers) suggèrent un environnementintracratonique.
—
La série la plus récente, filonienne, de moindre volume et de composition intermé-
diaire à acide, a un caractère franchement calco-alcalin. Peu transformée, elle conserve
encore des amphiboles et des plagioclases magmatiques.
Cette dualité et la rareté des faciès calco-alcalins, sont bien connues dans d'autres
séries protérozoïques ([14], [15], [16]). Parmi les hypothèses qui peuvent expliquer cette
succession et cette disparité géochimique, le modèle proposé par A. Krôner [16] paraît
s'appliquer ici : la série tholéiitique se serait mise en place la première, durant une phase
d'extension, dans un rift intracratonique à croûte amincie par étirement, tandis que les
volcanites calco-alcalines, dont l'origine est plus incertaine, pourraient être une manifes-
tation magmatique tardive dans la phase de raccourcissement (orogenèse ensiaUque) qui
a suivi. Il n'est pas exclu qu'elles doivent être liées aux plutons gabbros-dioritiques
voisins, également peu transformés.
Action D.G.R.S.T., n° 82 D0815.
( 1) AnciennementHaute-Volta.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les nombreuses unités plutoniques ou volcaniques calco-alcalinesqui se mettent en place dans les régions
nord-armoricaines au cours du Protérozoïque supérieur sont actuellement considérées comme l'expression
magmatique du fonctionnement d'une zone de subduction. L'examen des caractères pétrographiques et géochi-
miques de ce magmatisme indique que deux domaines principaux séparés par un bassin marginal peuvent être
reconnus : le premier domaine ou arc insulaire est le siège de la mise en place de magmas juvéniles précoces
tandis que le second montre un magmatisme plus tardif d'origine essentiellementcrustale.
volcanisme.
Granites fréquemment associés à du
+
.
diorites)...
. .
Hornblende commune.
............ .
+
Hornblende absente ou subordonnée.
. . . ... ... + . . .
+ .
Présence de magnétite et d'ilménite
... + Absence de magnétite
. .
?
Musçovite généralement absente.
.....
Absence de cordiérite, de grenat et
+ Muscovite commune.
Présencefréquente de ces minéraux.
+
+
. . .
d'alumino-silicates.
. ..... ...
. . .
Minéralisations à cuivre et molybdène...
+
? Minéralisation à étain et wolfram
.... +
Enclaves microgrenues basiques.
..... + Enclaves micacées et xénolithésmétasédi-
mentaires ou ignés suivant la nature
de l'encaissant.......
... +
Diopside
<1%.
normatif
normatif
Al203/CaO+Na,0+K20<l,l
ou Corindon
..
(rap-
+ .
Corindon normatif> %..
Al203/CaO+Na2OH-K20>l,l
, +
+
port moléculaire)
..
+
et 590 M.a. La collision qui s'effectue alors entre l'arc insulaire et le continent mancelUen
provoque l'obduction des séries volcano-sédimentaires océaniques de la Baie de Saint-
Brieuc vers le Sud. Le surépaississement crustal qui se développe ainsi peut donc induire
l'anatexie de sédiments briovériens (Saint-Malo) en bordure nord-ouest d'un domaine à
croûte continentale bien développée. Cependant, si l'origine crustale des granitoïdes
mancelliens ne fait aucun doute, les mécanismes initiateurs de la fusion restent encore à
préciser. En effet, compte tenu de la faible importance de la flèche des chevauchements
mis en évidence en Baie de Saint-Brieuc, il semble impossible d'invoquer un surépaississe-
ment crustal en arrière de la région de Saint-Malo, au Sud-Est des migmatites, et ce sur
plus de 100 km. Par conséquent, seule la mise en place de magmas juvéniles à la base de
la croûte continentale constitue un mécanisme susceptible d'engendrer Fanatexie du socle
au niveau des régions mancelliennes.
Remise le 20 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[I] B. AUVRAY, R. CHARLOT et Ph. VIDAL, Can. J. Earth Sc, 17, 1980, p. 532-538.
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[4] J. P. LEFORT, Thèse Sc, Rennes, 1975, 217 p.
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Géochimie-Métallogénie, Bonas, 1983, p. 20-35.
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[16] V. GENESTIER, D.E.A., Rennes, 1984, non publié, 52 p.
[17] E. JEREMINE, Comptes rendus, 178, 1924, p. 99-101.
[18] M. J. GRAINDOR, Mèm. Carte géol. Fr., 1957, 211 p.
[19] J. P. BRUN, Thèse 3e cycle, Rennes, 1975, 97 p.
[20] H. MARTIN, Thèse 3e cycle, Rennes, 1977, 95 p.
[21] P. BALE et J. P. BRUN, Compte rendus, 297, série n, 1983, p. 359-362.
Des travaux récents ont montré l'existence en de nombreux points de la Presqu'île du Sud d'Haïti de
sédiments carbonates depuis le Crétacé terminal (Campanien-Maëstrichtien)jusqu'au Miocène supérieur. Ces
sédiments ont presque toujours été fortement déformés au cours des événementstectoniques néogènes. Cepen-
dant, à l'ouest de Jacmel, le flanc sud d'un mégaanticlinal a conservé une structure monoclinale simple vers la
Mer des Caraïbes. Une série de calcaires et de craies qui débute au Campanien y repose en concordance sur
un substratum tholéïtique semblable à celui foré dans les Bassins Caraïbes sous le réflecteuracoustique B". Cela
démontre que d'un point de vue paléogéographiquela Presqu'île du Sud d'Haïti doit être rattachée aux Bassins
Caraïbes qui n'ont pas été affectés par l'orogenèse laramienne.
STRATIGRAPHY. — About a late Cretaceous to Miocene Caribbean carbonate sequence in the Southern
Haiti Peninsula, Hispaniola.
Al many places in the Southern Peninsula of Haiti, recent works pointed out the presence of calcareous
sediments from the latest Cretaceous (Campanian-Maastrichtian)to the late Miocene. These sediments were
almost always strongly disturbed in the course of neogene tectonics. However, west of Jacmel, the south flank
of a broad anticline is gently dipping towards the Caribbean Sea. There a formation consists of limestones and
chalks. The lowermost part of that formation belongs to the Campanian and overlies conformably a tholeiitic
basement similar to that drilled in the Caribbean Basins below acoustic reflector B". In a paleogeographic point
ofview, it demonstrates that the Southern Peninsula of Haiti must be related to the Caribbean Basins undisturbed
by the Laramian orogenesis.
Les travaux de W. P. Woodring et J. Butterlin ([1], [2], [3]) accordaient une importance
plus ou moins grande à l'existence d'une tectonique laramienne dans la Presqu'île du
Sud d'Haïti. Plus récemment, l'existence d'une telle tectonique y fut considérée comme
majeure par certains auteurs ([4], [5]) tandis que d'autres la réfutaient ([6] à [9]).
Depuis, des études très détaillées ont été menées dans certains secteurs de cette région.
Cela dans le cadre de la recherche du contexte géodynamiqueoù s'inscrivent les latérites
Fig. 1. —Cadre géologique régional. 1. : arc insulaire du Crétacé (orogenèselaramienne); 2 : tholéïtes caraïbes
infra-horizon B" (Crétacé supérieur, pas d'orogenèselaramienne); 3 : prisme d'accrétion néogène; 4 : plancher
basaltique de la Fosse Caïman; 146-149, 151 et 152 : sites forés au cours de la croisière 15 du DSP,
J : Jacmel et secteur cartographie. Bathymétrie en kilomètres.
Fig. 1. — Regional geologie setting. 1: Cretaceous island arc (laramian orogenesis); 2: sub-horizon B" caribbean
tholeiites (Upper Cretaceous, no laramian orogenesis); 3: neogene accretionary wedge; 4: basalticfloor of the
Cayman Trough; 146-149, 151 and 152: drilled sites of DSDP, leg 15; J: Jacmel and mapped area. Bathymetry
in kilometers.
Fig. 2. — Carte
géologique et coupes transversales. 1 : substratum tholéïtique et sédiments associés (Albien à
Santonien); 2 : calcaires et craies du Crétacé terminal (Campanien) au Miocène supérieur (Messinien inclus)
(2a : Campanien à Éocène moyen; 2b : Éocène moyen à Miocène moyen); 3 : Pliocène et Pléistocène
(sédimentation détritique de type flysch); 4 : Holocéne à Actuel (sédimentation d'environnement récifal);
5 : sols rouges hydrokaoliniques, kaoliniques et bauxitiques sur calcaires tertiaires à holocènes; 6 : dépôts
alluviaux; 7 : courbes de niveau (équidistance 200 m); 8 : contour géologique; 9 : contact anormal;
10 : pendages; Cl et C.2 : coupes géologiques 1 et 2; AB, CD et EF : coupes échantillonnées; J : Jacmel;
V : Vallée de Jacmel; CB : Carrefour Blockhauss;CJ : Cap Jacmel; BB : Bassin Bleu; LM : La Montagne.
Fig. 2. — Geologie map and cross sections. 1: tholetiic basement and associated sediments (Albian to Santonian);
2: limestones and chalks from the latest Cretaceous (Campanian) to the Upper Miocene (Messinian included)
(2 a: Campanian to Middle Eocene; 2 b: Middle Eocene to Middle Miocene); 3: Pliocene and Pleistocene
(detrital sedimentation,flysch); 4: Holocene to Present Day (Reef environment sedimentation); 5: hydrokaolinic,
kaolinic and bauxitic red soils over tertiary to holocene limestones; 6: alluvium; 1: elevation contour (interval
200 m); 8: geologie contour; 9: overthrust; 10: dips; C. 1 and C.2: geologie sections 1 and 2; AB, CD and
EF: sampled sections; J: Jacmel; V: Vallée de Jacmel; CB: Carrefour Blockhauss; CJ: Cap Jacmel; BB:
Bassin Bleu; LM: La Montagne.
EXPLICATIONSDE LA FIGURE 3
Log stratigraphique synthétique à partir des coupes AB, CD et EF. Lv : lavage de sédiment; Lm : lame
mince. Symboles utilisés pour les microfaunes; Ac. : Acarinina; Cx. : Catapsydrax; Di. : Discocyclina; Ph. :
Pseudohastigerina; Ra. : Ranikothalia; Rg. : R ugoglobigerina; Tr. : Truncorotaloides; Gb. : Globigerina;
Gc. : Globotruncana; Gq. : Globoquadrina; Gr. : Globoratalia; Gs. : Globigerinoides;Gt. : Globigerinatella.
Generalized stratigraphie log according to sections AB, CD and EF. Lv: washed sédiment; Lm: thin
section. Symbols used for the microfauna: see above.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série n,n° 5, 1985 321
bauxitiques qui y sont très abondantes. Ces études ont porté en particulier sur le secteur
ouest de Jacmel. C'est un bilan partiel des résultats obtenus qui est présenté.
Le flanc sud de la structure étudiée présente la successionsuivante :
1. Coniacien-Santonien. — Tholéïtes de type océanique non orogénique comparables
aux tholéïtes infrahorizon B" des Caraïbes ([10] à [13]) avec calcaires siliceux associés.
2. Campanien-Maëstrichtien. — Calcaires fins blanc grisâtre en bancs minces à surface
onduleuse, à rognons de silex noirs et veinules de calcite, de teinte bleutée vers le bas.
Niveaux impurs à la base à débris volcaniques.
3. Paléocène. — Calcaires blancs parfois un peu crayeux, très homogènes et mal
stratifiés, à cassure granuleuse. Quelques rognons de silex vers le haut.
4. Eocène. — Vers le bas, calcaires blancs lites avec niveaux à rognons de silex ou lits
silicifiés plus continus de teinte blanc grisâtre à beige clair; puis calcaires blancs de plus
en plus mal stratifiés et crayeux vers le haut.
5. Oligocène à Miocène moyen. — Craies blanches homogènes, mal stratifiées, très
poreuses et meubles. Quelques niveaux rosâtres dans l'Oligocène. Radiolaires fréquents
comme dans les Bassins Caraïbes [14],
322 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
La concordance est parfaite dans toute la série malgré les faibles remaniements observés
vers la base du Paléocène et un retour à une sédimentation de type circaUttoral proximal
au cours du Paléocène et de l'Éocène à mettre en relation avec les faciès carbonates de
plate-forme bien marquée connus un peu plus au nord.
6. Calcaires récifaux et latérites bauxitiques. Ces dernières ont été étudiées en détail
—
par ailleurs ([15], [16], [17]).
CONCLUSION.
—
Les séries observées dans cette partie de la Presqu'île du Sud d'Haïti
sont donc tout à fait semblables à celles qui ont été reconnues en Mer des Caraïbes lors
de la croisière 15 du DSDP dans les Bassins de Colombie et du Venezuela, en particuUer
pour ce qui concerne l'intervalle de temps Crétacé-Paléocène [18].
Cela confère une grande originalité à cette région qui se distingue ainsi fondamentale-
ment de la Presqu'île du Nord d'Haïti et de République Dominicaine, de Cuba, de la
Jamaïque et de Porto Rico. Dans ces dernières régions en effet, d'importants événements
tectoniques attribuables à l'orogenèse laramienne se sont déroulés au Crétacé supérieur
et jusqu'à la base du Tertiaire, accompagnés de magmatisme et de volcanisme.
En revanche, toutes les données recueillies ici permettent de rattacher paléogéographi-
quement cette partie d'Haïti aux Bassins Caraïbes qui n'ont pas été affectés par cette
orogenèse laramienne. Ce n'est qu'à partir du Miocène supérieur qu'y ont débuté les
processus tectoniques qui ont conduit à sa configuration actuelle.
Travaux réalisés avec l'appui du Laboratoire de Géochimie et Métallogénie de l'Université Pierre-et-Marie-
Curie (Paris-VI), 75230 Paris Cedex 05 (A.T.P. Gitologie du P.I.R.S.E.M./C.N.R.S.,Projet « Gîtes bauxitiques
de la région de Jacmel, Haïti ») et la collaboration du Service de Biostratigraphie et Paléoenvironnement du
Bureau de Recherches géologiques et minières, 45060 Orléans Cedex.
Remise le 29 avril 1985, acceptée le 13 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[I] W. P. WOODRING, J. S. BROWN et W. S. BURBANK, Geology of the Republic of Haiti, Haiti Dep. Public
Works, 631 p.
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Amer. Latine, Paris, VI, 1960, 194 p.
[3] J. BUTTERLIN, R. RAMIREZ et R. HOFFSTETTER, Lex. Strati. Int., 5, 2b, 1956, p. 351-414.
[4] T. CALMUS, R. BIEN-AIMÉ, B. MERCIERDE LÉPINAY, B. VAN DEN BERGHE et J. M. VILA, 10e Réun. ann.
Se Terre, Bordeaux, Soc. géol. Fr., Paris, 1984, p. 110.
[5] T. CALMUS, S. VAN DEN BERGHE, G. BIZON, J. J. BIZON, G MULLER et J. M. VILA, Symp. Géodyn.
Caraïbes* Paris, Technip, 1985, p. 381-390.
[6] F. MAURRASSE, V Coll. Géol. Haïti, Trans., Port au Prince, F. MAURRASSE éd., 1980, p. 184-198.
[7] C. DESREUMAUX, 106e Cong. nat. soc. sav., Perpignan, Sri., III, 1981, p. 389-399.
[8] P. ANDREIEFFet C. DESREUMAUX, 109e Cong. nat. soc. sav., Dijon, Sri., I, 1984, p. 311-322.
[9] Ç. DESREUMAUX, Symp. Géodyn. Caraïbes, Paris, Technip, 1985, p. 391-402.
[10] J. BUTTERLIN, F. MAURRASSE, F. PIERRE LOUIS et J. SIGAL, 4e Réun. ann. Se Terre, Paris, Soc. géol.
Fr., 1976, p. 83.
[II] F. MAURRASSE, J. .
HUSLER, G. GEORGES, R. SCHMITT et P. DAMOND, Geol Mijnb., 58, 1979, p. 71-83.
[12] P. BILDGEN et C. DESREUMAUX, 107e Cong. nat. soc. sav., Brest, Sri., III, 1982, p. 173-185.
[13] D. GIRARD, C. BECK, J. F. STEPHAN, R. BLANCHET et R. MAURY, Bull. Soc. géol. Fr., 7, XXIV, n° 3,
1982, p. 535-544.
[14] F. MAURRASSE, VIF Conf. géol. Caraïbe, Pointe-à-Pitre, Serv. Industrie et Mines, 1974, p. 185-204.
[15] P. BILDGEN et B. HIERONYMUS, 106e Cong. nat. soc sav., Perpignan, Sri., III, 1981, p. 401-411.
[16] P. BILDGEN, 108e Cong. nat. soc. sav., Grenoble, Sri., I, 1983, p. 339-349.
[17] P. BILDGEN et J. BOULEGUE, Symp. Géodyn. Caraïbes, Paris, Technip, 1985, p. 403-418.
[18] N. T. EDGAR, J. B. SAUNDERS, T. W. DONNELLY, N. SCHNEIDERMANN, F. MAURRASSE, H. BOLLI,
W. H. HAY, W. R. RIEDEL, I. PREMOLI-SILVA, R. E. BOYCE et W. L. PRELL, Initial reports of the deep sea
drillingproject, 15, 1973, U.S. Gov. Printing Office, Washington D.C.
Deux dragages réalisés sur les blocs basculés de la marge au Sud-Ouest des bancs de Galice, à un endroit
où affleurent le socle et les sédiments ante-rift; ont ramené: du socle peu déformé et peu métamorphisé
identique à celui des zones externes de la chaîne hercynienne: des grès ressemblant à ceux du Permo-carbonifère
et du Trias du Portugal; des calcaires de plate-forme du Jurassique terminal-Crétacé basai.
MARINE GEOLOGY. — New data on ante-rift sediments and on basement of the Galicia continental
margin.
Samples have been dredged on tilted blocks of the south-west margin of Galicia, where the basement and the [
ante-rift sediments are cropping out poorly deformed and metamorphosed basement similar to the sequence of
the hercynian external zone; sandstones similar to the Permo-carboniferousand Triassic sediments of Portugal;
uppermost Jurassic and lowermost Cretaceous shallowwaterlimestones.
granodiorite à biotite dont une partie est mylonitisée. Le leucogranite est d'un type fort
répandu dans les zones métamorphiques du Nord-Ouest de la Peninsule Ibérique. La
granodiorite est du type des granitoïdes tardi à post-tectoniques de cette même région
([10], [11]). La mylonitisation qui l'affecte peut correspondre à la fin de l'activité hercy-
nienne, ou même être postpaleozoïque. Le dragage a également ramené un basalte et une
roche filonienne basique très altérée, témoins d'une extension postpaleozoïque.
En définitive, le socle au niveau du dragage DR 03, constitué par des roches épimétamor-
phiques paradérivées peu déformées et par des granitoïdes tardifs, ressemble à celui des
zones relativement externes de la chaîne hercynienne. Lors du rifting de la marge, ce
socle a été probablement faille (mylonites ?) et traversé par du matériel volcaniquebasique,
(b) Des grès azoïques ont été recueillis sur le bloc occidental (DR 03, fig. B). Ils
appartiennent, soit au socle acoustique, soit aux formations stratifiées anté-rift (5,
fig. D). L'analyse lithologique montre que ces échantillons se répartissent en plusieurs
groupes d'âge et de faciès différents : (1) un grès rouge à ciment carbonate (rhomboèdres
zones), à feldspaths et micas abondants et frais. Ce grès, hétérogène du point de vue
minéralogique et granulométrique, ressemble beaucoup aux faciès du Trias supérieur des
« Grès de Silves » au Portugal [12]; (2) des grès rouges à ciment carbonate dont la
diagenèse est plus poussée. Leur pauvreté en feldspaths, l'abondance des micas et des
argiles (illite + kaolinite) indiquerait une source métamorphique. Ces grès pourraient
correspondre au Stéphano-Autunien de type Buçaco au Portugal ([13], [14]), mais un âge
triasique n'est pas exclu; (3) des grauwackes ou des litharénites non déformées à matrice
argileuse très développée d'origine détritique ou secondaire. Ces échantillons pauvres en
feldspaths correspondent plutôt à du Permo-carbonifère, mais on pourrait également les
rapporter à certains niveaux non rouges du Trias, ou même à certains faciès peu matures
de FOrdovicien.
La dragage DR 01 a également ramené un échantillon de grès azoïque friable à ciment
calcitique, petits feldspaths et biotite non altérés. Très différent des précédents, il n'a pas
pu être daté.
(c) Des calcaires du Jurassique terminal-Crétacébasai appartenant à la série sédimenr
taire anté-rift (5, fig. D) ont été ramenés par les deux dragages, mais en quantité très
inégale.
Au sommet du bloc occidental (DR03, fig. B) ont été prélevés de petits échantillons
de calcaire bioclastique ou de micrite carbonatée à pellets, Echinodermes, Dasycladacées,
de faciès identique au Jurassique terminal du Portugal ([15], [16]). Mais c'est vers la base
du bloc oriental (DR 01, fig. C), là où affleure une épaisse série stratifiée basculée qu'a
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
A. Carte bathymétrique Sea-Beam ( 3) du Sud-Ouest des Bancs de Galice (B.G.) [20]. Les blocs basculés N-S
apparaissent clairement dans la morphologie. B-C. Relevés Sea-Beam détaillés des sites de dragage (2). Le
trait de drague et les croches (croix) sont repérés par rapport à la topographie et au profil sismique GPU
[21]. D. Profil de sismiquereflexionmultitrace GP 11 réalisé par 1TFP et le CNEXO [22], pour la préparation
du programme ODP. Les dragages sont implantés sur les escarpements de faille où affleurent le socle
acoustique (S) et les sédiments ante-rift basculés (formation 5).
A. Sea-Beam bathymétrie map of the south-western side of Galicia bank (B.G.) [20]. N-S tilted blocks are
prominent in the topography. B-C. Accurate Sea-Beam surveys of the dredge sites. The run of the dredging
and the location of the slampings (crosses) are adjusted in compârison with the topography and the seismic
profile GP\\ [21]. D. Multichannel seismic reflection profile GPU (IFP-CNEXO; [22]). Dredges are located
on the fault scarps where the basement (S) and the ante-rift sediments (formation 5) crop out.
PLANCHE I / PLATE I DENIS MOUGENOT
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 327
été draguée une quantité importante de calcaires. Il s'agit; (1) de calcaires souvent très
bioclastiques (Lamellibranches, Annélides, Gastéropodes, Echinodermes, Dasycladacées)
parfois microbrechiques, parfois riches en pellets et oncolithes. Certains contiennent
Anchispirocyclinalusitanica, Pseudocyclamminalituus, Conicospirillina basiliensis, des Tro-
cholihes et Nautiloculines. Ils correspondent à des dépôts très peu profonds échelonnés du
Kimmeridgien au Berriasien. Parmi eux, quelques échantillons du Portlandien-Berriasien
montrent dettes rares Calpionelles;(2) de calcaires micritiques à dominante planctonique
(Calpionelles et Radiolaires), spicules de Spongiaires et sans Foraminifères benthiques.
Ces micrites sont d'âge tithonique terminal à Berriasien inférieur et correspondent à des
dépôts de domaine marin ouvert. Ces deux faciès carbonates rappellent des prélèvements
réaUsés sur l'ensemble de la marge ouest-ibérique ([3], [17]). Ils confirment qu'à cette
époque toute la marge était occupée par une plate-formé carbonatée; relativement subsi-
dente.
3. DISCUSSION ET CONCLUSION. — (a) A l'endroit des dragages, le substratum continental
de la marge galicienne appartient à la zone externe, de l'orogenèse hercynienne. Mais
d'autres prélèvements de socle (H76-DR22 et 23; [18]) réalisés sur le prolongement
septentrional de ces deux blocs basculés, à un endroit où la marge a été soulevée par la
compression pyrénéenne, ont ramenés des échantillons de socle beaucoup plus déformés
et métamorphdrphisés (amphibolite, gneiss, micaschiste et schiste).
(b) La découverte de grès attribuables au Trias montre que la marge galicienne, comme
beaucoup d'autres marges atlantiques, a été subsidente dès le Mésozoïque inférieur.
Même si cette subsidence a été faible, elle implique une phase de distension tectonique
au début du Mésozoïque.
(c) Jusqu'au Tithonique, les conditions de dépôt sur la marge sont restées continentales
ou néritiques. Les profils sismiques enregistrés dans la région montrent que le Berriasien
appartient aux sédiments déposés sur le socle avant le basculement principal des blocs
crustaux, c'est-à-dire avant le rifting proprement dit de la marge. Pour le moment, les
effets de la distension oxfordienne et kimmeridgiennequi a affecté le bassin du Portugal
[19] n'ont pas été clairement observés dans la zone profonde de la marge galicienne.
(d) L'épaisseur de la série sédimentaire anté-crétacée,; d'après les données sismiques,
ne semble pas dépasser 2 à 3 km. Avant le passage Jurassique-Crétacé, la subsidence
semble donc avoir été limitée. L'âge Crétacé inférieur (anté-Albien) de la phase principale
du rifting et de l'amincissementcrustal de la marge gaUcienne est ainsi confirmé.
Contribution n° 327 du Groupe d'Étude de la Marge Continentale (E.R.A. n° 605) de l'Université Pierre-et-
Marie-Curie, avec l'aide de l'A.T.P.-IPOD (contrat 036).
( 1) Campagne 103 du programme ODP, avril-juin 1985. Chefs de Mission : G. Boillot et E. L. Winterer.
( 2) Campagne-Transmarge II du Groupe d'Étude de la Marge Continentale à bord du N.O. Jean Charcot
du 27 juillet 1983 au 12 août 1983. Chef de Mission : J. R. Vanney.
( 3) Campagne Seagal du département 3GM du Centre océanologique de Bretagne à bord du N.O. Jean
Charcot du 22 janvier 1982 au 8 février 1982. Chef de Mission : J. C. Sibuet.
Remisele 20 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. C. SIBUET et W. B. F. RYAN et coll. Phil. Trans. Royal Soc. London, A, 294, 1980, p. 51-61.
[2] J. L. OLIVET, J. BONNIN, P. BEUZART et J. M. AUZENDE, Publ CNEXO, 54, 1984, 108 p.
[3]. G. BOILLOT, J. L. AUXIETRE, J. P. DUNAND, P. A. DUPEUBLE et A. MAUFERET, Maurice Ewing, 3, 1979,
p. 138-153.
328 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
Deux premières découvertes de marnes de l'Aptien supérieur et de l'Albien supérieur sont signalées dans les
Unités prédorsaliènnes, paléotalus des Zones internes bético-rifaines ou Bloc d'Alboran. Ceci entraîne les
conséquencessuivantes ;
— à la fin de l'Aptien, alors que du matériel sableux issu des Zones internes traverse, sans s'y déposer, la
marge du Bloc d'Alboran pour former les flyschs maurétaniens dans le bassin externe, des marnes pélagiques
peuvent néanmoins se sédimenter sur cette marge, probablement à la faveur de bassins suspendus;
—
à la fin de l'Albien, l'uniformisation de sédimentation (marnes et pélites), déjà mise en évidence dans les
domaines maurétanien et dorsalien, affectait également le domaine prédorsalien.
GEOLOGY. — Outliers of the Aptian and Albian sedimentation at the border of the betic-rifian internal
Zones (Straits of Gibraltar).
We report two first discoveries of maris of the upper Aptian and of the upper Albian times in predorsalian
units which formed thepaleoslope of the betic-rifian internal Zones ( = Alboran Block). This leads to the following
conclusions:
— at the end of Aptian time, sands coming from the internal Zones were Crossing the Alboran Block margin,
without being deposited, to form the mauretanianflysch in the external basin. Nevertheless, pelagic maris could
simultaneously form deposits on this marginprobably in perched basins;
— at
the end of Albian time, the homogenization of the sedimentation (marls and pelites) which has been
previously recognized in the mauretanian and dorsalian domains alsocharacterized the predorsalian domain.
Fig. 1. Schéma structural de l'Arc de Gibraltar et localisation des marnes de l'Aptien et de l'Albien
—
prédorsaliens.
Fig. 1. — Structural scheme of the Straits of Gibraltar and localization of the predorsalian Aptian and Albian
maris.
Fig. 2. Coupe de la Zone prédorsalienne près de Gaucin et position des marnes de l'Aptien supérieur.
—
Fig. 2. — Section of the predorsalian Zone near Gaucin and position of the upper Aptian maris.
Fig. 3. — Coupe des unités prédorsaliennes de Beni Derkoul et position des marnes de l'Albien supérieur.
Li-m, Lias inférieur à moyen; Jm, Dogger; Js, Malm; Ci, Néocomien (Ci et Cil, calcaires blancs fins; Ci2,
« Complexe à Aptychus »); Cm-s, Crétacé « moyen «-supérieur; Cs, Crétacé supérieur; E-O, Eocène-
Oligocène; M„ Aquitanien.
Fig. 3. — Section of the Beni Derkoulpredorsalian units and position of the upper Albian maris. Li-m, lower to
middle Lias; Jm, Dogger; Js, Malm; Ci, Neocomian (Ci and Cil, fine white limestones; Ci2, "Complexe
à Aptychus"); Cm-s, "middle" to upper Cretaceous; Cs, upper Cretaceous; E-O, Eocene-Oligocene; M1
Aquitanian.
Fig. 4. —
La marge du Bloc d'Alboran à l'Aptien supérieur.
Fig. 4. —
The Alboran Block margin at the upper Aptian.
PLANCHE I/PLATE I PHILIPPE OLIVIER
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 333
Chrafate ») au sein d'un olistostrome « oligo-burdigalien». Pour nous, s'il existe bien
plusieurs niveaux à blocs dans les Unités de Beni Derkoul, l'essentiel de leur structure
actuelle résulte d'une superposition de phases tectoniques alpines et non de phénomènes
tectonosédimentairesde grande envergure [2]. Par ailleurs, on doit distinguer trois unités
principales, dont : les limites ne correspondent pas à celles des unités définies par les
auteurs antérieurs. On aurait ainsi l' « Unité Sud » (ou d'« El Krar ») qui contient les
marnes albiennes, l'« Unité intermédiaire » et l'« Unité Nord » (fig. 3). Ces trois unités
proviennent de la partie interne de la Zone prédorsalienne.
La colonne stratigraphique de l'«Unité Sud de Beni Derkoul » peut se résumer de la
façon suivante (du fait de la forte tectonisation, les épaisseurs sont difficiles à préciser) :
1. calcaires gris plus ou moins lités du Lias inférieur (surtout Sinémurien); 30 à 40 m;
2. calcaires marneux où le Domérîen est caractérisé; 10-20 m (?);
3. calcaires à « filaments » et calcaires marneux du Lias supérieur-Dogger, englobant localement des blocs
de calcaires sinémuriens; 30-40 m ?;
4. ensemble radiolaritique du Dogger-Malm (radiolarites franches ou calcareuses, argiles radiolaritiques...),
localement turbiditique et contenant des blocs de roches surtout Basiques; 30 m ?;
5. calcaires blancs esquilleux du Néocomien (petit affleurement signalé par W. Wildi et coll. [6], mais non
retrouvé);
6. marnes gris-brun albiennes, suivies de quelques mètres de grès calcaires turbiditiques à passées de
microbrèches(Cénomanien inférieur probable); 20-30 m;
7. calcaires sombres, phtanites et petites noires bitumineuses (Cénomanien à Turonien inférieur?); 10-20 m;
8. marnes colorées du Campanien; 5-10 m?;
9. marnes colorées de l'Eocène supérieur-Oligocène;30 m?;
10, pélites marneuses brunes et grès à faciès numidien de l'Aquitanien; 20 m?
La continuité stratigraphique entre les termes jurassiques et crétacés n'est pas prouvée mais paraît très
probable.
Ladatation du terme 6 a été effectuée à 400 m au NNW du point côté 897. La microfaune de Foraminifères
est la suivante : Rotalipora ticinensis, Biticinella breggiensis, Ticinella cf. roberti, T. cf. primula, Hedbergella
delrioensis, H. cf. planispira, etc. Il s'agit d'Albien supérieur (anté-vraconien).
entre domaine dorsalien et domaine des flyschs, qui s'observe du Néocomien inférieur
jusqu'à l'Albien inférieur (à moyen).
La présence de marnes de l'Albien supérieur dans l'Unité Sud de Beni Derkoul montre
que cette uniformisation sédimentologiqueconcerne aussi, en partie du moins, le domaine
prédorsalien. Le fait n'a d'ailleurs rien d'étonnant puisque l'origine paléogéographique
des unités prédorsaliènnes se situe entre domaine dorsalien s. s. et domaine des flyschs
[2].
La mise en évidence de marnes de l'Aptien supérieur dans le domaine prédorsalien est
plus remarquable car ce niveau était inconnu jusqu'à présent dans ce domaine et dans le
domaine dorsalien. Pour plusieurs auteurs ([10], [11]) cette lacune de sédimentation
supposée est à mettre en relation avec le fait qu'à cette époque se dépose le flysch gréseux
maurétanien (et massylien) dont le matériel détritique serait originaire des Zones internes
bético-rifo-kabyles — alors émergées pour tout ou partie — et donc aurait nécessairement
dû transiter par le domaine dorsalien s. 1. (dorsalien+prédorsalien) sans s'y déposer. La
découverte de marnes à microfaunes très riches en formes planctoniques de l'Aptien
supérieur pourrait donc s'opposer à cette interprétation. Cependant la contradiction peut
n'être qu'apparente car on peut envisager (fig. 4) que du matériel sableux d'origine
interne ait traversé le domaine dorsalien s. 1. en empruntant des canyons sous-marins
(« by-passing ») et que dans le même temps, dans certaines zones de ce domaine dorsalien
situées entre les canyons (bassins suspendus?), se soient déposées des marnes pélagiques.
Remise le 13 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOLOGIE. mesogéen
— Les rapports structuraux entre les domaines cordillérain et
dans la partie centrale du Mexique. Note de Pierre Chauve, Éric Fourcade et Miguel
Carillo, présentée par Jean Aubouin.
Aux confins des états de Queretaro et de Hidalgo, dans la Sierra Madré orientale, se rencontrent deux
ensembles structuraux nettement différenciés appartenantrespectivement aux domaines cordillérain et mesogéen.
Ils sont séparés par le chevauchement de Higuerillas.
Dans le domaine cordillerain, une discordance angulaire soulignée par un conglomérat, sépare la formation
San Juan de la Rosa, volcanosédimentaire et épimétamorphique d'âge jurassique supérieur de la formation
Pena Azul d'âge crétacé inférieur à cénomanien. Ceci permet de mettre en évidence une phase névadienne qui
n'affecte que le domaine cordillérain et de préciser l'évolution géodynamique de ce secteur.
GEOLOGY. — Structural relations between Cordillerian and mesogean areas in Central Mexico.
On the borders of the states of Querelaro and Hidalgo (area of the Eastern Sierra Madre) meet two structural
units which are quite different and which belong respectively to the cordillerian and mesogean areas. They are
separated by the thrust of Higuerillas.
In the cordillerian area, an angular disconformity toppedby a conglomerateseparates the San Juan de la Rosa
formation (vulcanosedimentary and epimetamorphic, Middle-Upperjurassic of age) from the Pena Azul formation
(sedimentary-Lower cretaceous to cenomanian age). This enables us to point out a nevadian phase which affecté
only the cordillerian area and to specify the geodynainic evolution of this area.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
A. Carte géologique de la région de Vizarron, El Doctor, Zimapan, dans les états de Queretaro et Hidalgo.
1, Quaternaire; 2, Volcanismerécent; 3, Crétacé supérieur (formation Soyatal); 4, Crétacé inférieur et moyen
(Formation Pena Azul); 5-6, Crétacé moyen (Formation El Doctor-Tamaulipas); 7, Malm (Formation San
Juan de la Rosa); 8, Jurassique-Crétacé inférieur (Formation Las Trancas). B. Coupe géologique. C. Les
grands ensembles lithostratigraphiques, des Formations San Juan de la Rosa et Pena Azul (A et B, d'après
M. Carillo et M. Suter (1982) modifié.
A. Map of the area of Vizarron, El Doctor, Zimapan, in the states of Queretaro and Hidalgo. 1, Quaternary;
2, Recent volcanism; 3, Late Cretaceaous (Soyatal Formation); 4, Early and Middle Cretaceous (Pena Azul
Formation); 5-6, Middle Cretaceous (El Doctor-Tamaulipas Formation); 1, Upper Jurassic (San Juan de la
Rosa Formation); 8, Upper Jurassic an early Cretaceous (Las Trancas Formation). B. Geological
section. C. The great lithostratigraphic series of the San Juan de la Rosa and Pena Azul Formation (A and
B, according to M. Carillo and M. Suter (1982) modifyed.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985 339;
dans ce membre que nous avons récolté un fragment d'Ammonites qui a été déterminé
par Leonjales comme appartenant à Pullinellia lindigii du Barrémien.
8. Le sommet de la série est constitué de calcaires noirs à silex en gros bancs qui ont
livré près de San Javier Favusella washitensis (Carsey), Foraminifère qui est connu de
l'Albien inférieur au Cénomanien inférieur.
Les niveaux volcanosédimentaires d'âge jurassique supérieur (termes 1 à 5) placés
jusqu'à présent dans la Formation de Las Trancas ([2], [3], [5]) diffèrent des séries
mésogéennes par leur composition lithologique, mais aussi par leurs déformations et leur;
léger métamorphisme. L'ensemble formé par les conglomérats, les calcaires à Radiolaires
et les grès peut être rattaché au Néocomien et les calcaires à silex àl'Albo-Cénomanien,
Ces deux termes crétacés se différencient aussi des séries du Crétacé inférieur et moyen
connues plus à l'Est où les calcaires et marnes de la Formation Las Trancas sont
surmontés par les calcaires massifs à Rudistes de la Formation El Doctor ou plus à l'Est
de la Formation Tamaulipas. La Formation El Doctor renferme d'ailleurs à sa base des
orbitolinidés classiques de l'Albien du Texas dont Dictyoconus walnutensis (Carsey) et
Coskinolinoides texanus Keyjer et vers son sommet des Milioles, des Cunéolines et
Nummoloculina heimi Bonet de l'Albien supérieur-Céhomanien.
Ceci nous conduit à distinguer au Jurassique supérieur et au Crétacé inférieur et moyen '
deux séries de Formations : Las Trancas et El Doctor-Tamaulipas à l'Est, San Juan de
la Rosa et Pena Azul à l'Ouest [6].
III. DESCRIPTION STRUCTURALE. — Les séries orientales sont affectées de grands plis
massifs alignés du NW au SE. Le coeur des syncUnaûx est Occupé par le Crétacé supérieur
et les plis anticlinaux sont armés par la puissante série calcaire de la Formation El Doctor
sous laquelle apparaissent les plis disharmoniques de la Formation Las Trancas.
Le chevauchement de Higuerillas amène soit les calcaires de la Formation Pena Azul
soit les termes volcano-sédimentairesde la Formation San Juan de la Rosa sur le Crétacé
supérieur. A l'Ouest de ce chevauchement la Formation San Juan de la Rosa présente
des plis serrés marqués par des charnières et des couches redressées; l'axe des plis plonge
régulièrement vers l'Ouest. Cette Formation plissée et schistosée est tronquée par une
discordance angulaire jalonnée par les conglomérats et les calcaires de la Formation Pena
Azul. Des failles inverses à regard est recoupent l'ensemble dès deux Formations. En
outre, de grandes failles verticales de direction Nord-Ouest-Sud-Est à Nord-Sud, sur
lesquelles s'alignent les épanchements volcaniques tertiaires affectent les deux domaines
oriental et occidental.
IV. ÉVOLUTIONGÉODYNAMIQUE. — Ceci conduit à admettre l'évolution géodynamique
suivante :
— au
Jurassique moyen ?-supérieur (?) : volcanisme acide et dépôt des niveaux volcano-
sédimentaires dans le domaine cordillerain (à l'Ouest) (écho distal du magmatisme
jurassique de l'arc d'Alisitos lié à la subduction tandis qu'à l'Est se différencie un des
bassins sédimentaires de la Sierra Madré orientale dans lequel se dépose la Formation
Las Trancas:
— à l'Ouest vers la limite Malm-Néocomien, plissement, volcanisme (?) et métamor-
phisme de la Formation San Juan de la Rosa suivi d'une émersion tandis qu'à l'Est dans
le domaine mesogéen la sédimentation est continue.
— au
Crétacé inférieur poursuite de la sédimentation dans le domaine mesogéen (à;
l'Est) et trangression vers l'Ouest sur les séries cordilléraines déformées et
métamorphisées;
340 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1]M. F. CAMPA, A. OVIEDO et M. TARDY, Congr. Latinoam Geologia, 3; P. J. CONEY, Geol Soc. America
Mem., 152, p. 33-50; C. RANGIN, Thèse, Université Pierre-et-Marie Curie, Paris, 1982.
[2] M. CARILLO et M. SUTER, VI Convention Geologica national. Soc. Geol. mexicana, Libro-gUia, p. 1-20.
[3] K. SEGERSTROM, U.S. Geol. Survey, Bull, 1104-B, 1962, p. 19-85.
[4] S. MARTTNEZ-HERNANDEZ, Tesis de licenciatura,Fac. Ingenieria U.N.A.M. (inédit).
[5] K. SEGERSTROM, U.S. Geol. Survey, Bull, 1104-C, 1962, p. 87-162.
[6] M. CARILLO, P. CHAUVE et E. FOURCADE, 10e R.A.S.T., 1984.
[7] P. CHAUVE, M. CARILLO et E. FOURCADE, 10e R.A.S.T, 1984.
18] J.. PANTOJA ALOR, Consejo de recursos no renovables Boll, n° 50, 1959, p. 1-40.
Des coupes balancées en longueur et en surface pour le Mésozoïque et la croûte continentale des Pyrénées
mettent en évidence le rôle de l'amincissementcrustal anté-compression et de l'épaississementsyn-compression.
La méthode des coupes balancées ([1], [2]) consiste à contraindre des coupes structurales
par le dessin simultané de coupes restaurées. Mise au point dans les foot-hills des
Rocheuses ou des Appalaches, elle utilise les modèles géométriques de la « thin skinned
tectonics » ([3], [4], [5]) né prenant en compte que les déplacements sur des chevauchements
avec «plats» et «rampes», formation d'« accumulations anticlinales » dans des
« pigg-back sequences », etc. Les déformations pénétratives ne sont en général pas prises
£n compte.
Dans le cadre du Profil ECORS Pyrénées, nous avons dessiné quatre coupes balancées
d'échelle crustale (dont trois sont présentées ici) en adaptant la technique à l'objet étudié :
(1) Dans les zones sans déformation pénétrative, les coupes sont balancées en longueur
(interfaces méso/cénozoïque et socle/couverture) et en surface (mésozoïque et croûte
continentale anté mésozoïque). Un modèle de thin-skinned tectonics, justifié par la
;
présence de niveauxde décollement, est alors utilisé. Mais on a tenu compte des géométries
très complexes anté-compressionrésultant de la dérive senestre de l'Espagne au cours du
Crétacé le long de la zone transformante nord-pyrénéenne ([6], [7], [8]). Il se forme alors
les bassins nord-pyrénéens de type pull-apart ([9], [10]) à séries flysch de l'Albien, du
Cénomanien ou du Séhonien, épaisses et profondes ([11], [12]) et des haut-fonds sur
lesquels Albion, Cénomanien ou Sénonien de plate-forme et d'épaisseur réduite reposent
directement sur le Paléozôïque.
(2) Dans les zones à déformation pénétrative (schistosité) on « balance » en surface en
utilisant pour la croûte continentale les données acquises sur la profondeur du Moho
([13]-[14]). On admet que les chevauchements de la Zone Axiale (Eaux Chaudes, Gavarnie,
Nogueras) forment des « accumulations anticlinales» dans leur partie frontale. Par
contre, conformément au modèle théorique (fig. 2, pl. 4) proposé par Coward ([15],
fig. 5) on considère qu'ils s'amortissent dans leur partie radicale par déformation sur le
plan d'aplatissement sub-vertical que constitue la schistosité pyrénéenne de la zone
axiale [16]. Le taux de déformation dans cette partie superficielle de la croûte a été mesuré
dans la nappe de Gavarnie où cette déformation est en grande partie pyrénéenne [17]. Il
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[10] E. J. DEBROAS, Réunion Sédimentation et Tectonique, Assoc. Sedim. Franc, et S.G.F., 17-18 décembre
1984.
[11] P. SOUQUET, B. PEYBERNES, M. BILOTTE, E. J. DEBROAS, Geol. Alpine, 52, 1977, p. 193-216.
[12] P. SOUQUET et E. J. DEBROAS, Mem. B.R.G.M. Fr., n° 107, 1980, p. 213-233.
[13] M. DAIGNIÈRES, J. GALLART, E. BANDA et A. HIRN, Earth Plan. Se Letter, 57, 1982, p. 88-100.
[14] M. DAIGNIÈRES, Thèse, Fac. Sciences Montpellier, 1982.
[15] M. P. COWARD, J. Struct. Géol, 5, n° 2, 1983, p. 113-123.
[16] P. CHOUKROUNE et M. SÉGURET, dans Gravity and Tectonics, John Wiley, New York, 1973, p. 141-156.
[17] J. DERAMOND, Thèse, Fac. Sciences Toulouse, 1979, 409 p.
[18] G. DUÉE, T. LAGABRIELLE, A. COUTELLE et A. FORTANÉ, Comptes rendus, 299, série II, 1984,
p. 1205-1210.
[19] D. VIELZEUF, Thèse, Fac. Sc. Clermont, 1984.
[20] J. RAVIER, Mém. Soc. géol. Fr., N.S., n° 86, 1959, 250 p.
[21] M. MATTAUER, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 71-74.
[22] M. W. FISHER, J. Struct. Géol, 6, n° 6, 1984, p. 721-726.
[23] G. D. WILLIAMS, J. Struct. Géol, 7, n° 1, 1985, p. 11-17.
[24] G. D. WILLIAMS et M. W. FISHER, Tectonics, 3, n° 7, 1984, p. 773-780.
[25] P. CHOUKROUNE, Mém. Soc. géol. Fr., n° 7, 1976, p. 1-116.
GÉODYNAMIQUE.
— Chenaux sous-marins profonds et chenaux martiens. Note de
Gilbert Rellaiche, Vincent Coutellier, Laurence Droz et Philippe Masson, présentée par
Jean Aubouin.
Nirgal Vallis
(Mars) Chenal principal
Rivières Méandres éventail
terrestres festonnés du Rhône
[5] [6] (partie moyenne)
EXPLICATlONSDE LA FIGURE
A. Montage mosaïque de Nirgal Vallis (Mare Erythraeum, planète Mars) réalisé à la suite de la mission
Mariner 9. Ce chenal serpente dans un champ de cratères d'impacts. Certaines portions de son cours sont
affectées de méandres festonnés, (a) Détail d'une portion de chenal montrant les méandres festonnés.
A. Mosaic of Mariner 9 pictures showing Nirgal Vallis (Mare Erythraeum, Mars planet) meandering in an
environment of impact craters. Some sections of this channel display scalloped meanders. (a) Detail of a
channel section showing scalloped meanders.
B. Carte Sea-Beam du chenal principal de l'éventail sous-marin profond (ou deep sea fan) du Rhône et de
son canyon afférent (canyon du Petit-Rhône CPR) montrant des méandres larges et des méandres festonnés.
(b) Détail de la carte Sea-Beam montrant les méandres festonnés.
B. Sea-Beam map of the main channel of the Rhône deep sea fan and its feeding canyon (CPR=Petit-Rhone
canyon) showing sinuosities and scalloped meanders. (b) Detail of a channel section showing scalloped mean-
ders.
350 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
.
tant. Une origine gravitaire analogue pourrait être invoquée en ce qui concerne la forme
festonnée des chenaux martiens étudiés, selon des mécanismes de gUssements induits
probablement par la présence d'un pergélisol sous-jacent épais riche en glace [12].
D'autre part, la mise en évidence du rétrécissement du chenal du deep sea fan et de sa
ramification vers l'aval'[3] montre, qu'en ce qui concerne le chenal de Nirgal Vallis, un
sens de paléo-écoulement de l'Est vers l'Ouest des fluides dans le chenal ne peut être
a priori écarté. Ce sens d'écoulement est opposé à celui admis généralement par les
planétologues ([13] et [14]) raisonnant essentiellement, en l'absence de données altimétri-
ques suffisammentprécises, par comparaison avec les systèmes hydrographiques continen-
taux (élargissement du cours et ramification vers l'aval). Cependant, dans le cas de Nirgal
Vallis, un écoulement de l'Est vers l'Ouest paraît d'autant plus probable, que l'amont
correspondrait alors à un grand cratère (Holden crater). Or ce type de structure est
généralement considéré comme une des sources possibles de l'alimentation des chenaux
martiens.
CONCLUSION. Le relief des planètes, mis en évidence par des images de plus en plus
—
nettes, a été jusqu'à présent essentiellement comparé aux morphologies continentales.
Cependant, la précision des données fournies par le Sea-Beam, permet aujourd'hui de le
comparer avec les reliefs sous-marins profonds. Les canyons et chenaux sous-marins des
deep sea fans offrent notamment avec les chenaux de là planète Mars des éléments nets
de similitude qui, au-delà de simples phénomènes de convergence, peuvent témoigner
d'une parenté de mécanismes morphogénétiques.
Contribution n° 331 du G.E.M.C, U.A.-C.N.R.S. n° 718 (travail réalisé dans le cadre de l'A.T.P. Planétologie
de l'I.N.A.G.-CN.R.S.).
Remise le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Lors de l'éruption de 1982-1983 du Galunggung, deux avions ont été victimes, les 24 juin et 13 juillet 1982,
d'un arrêt total des: réacteurs alors qu'ils traversaient des panaches éruptifs particulièrement importants;
paradoxalement,le magma impliqué était basique. L'étude des dépôts relatifs à cette éruption a permis de
reconnaître le caractère hydromagmatique de la phase paroxysmale (mai-septembre 1982).
VOLCANOLOGY. — Volcanic risks and air navigation: case study of the 1982-1983 eruption of Galunggung
volcano (Java, Indonesia).
....
During the 1982-1983 eruption of Galunggung volcano, two aircrafts experienced (on June 24 and July 13,
1982) multiple shutdown of their engines while operating in the wide volcanic clouas; paradoxically the implied
magma was basiç. The field study of the deposits related to this eruption revealed that the major phase
(May-September1982) was hydromagmatic,
RÉFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Coppens.
PRÉHISTOIRE. —Reconnaissance d'une chaîne opératoire, expliquant l'obtention des
formes polyédriques et subsphériques,dans l'industrie sur galets du gisement villafranchien
de
Aïn Algérie Orientala).
Hanech
(Sétif, Note
de Mohamed Sahnouni, présentée par Yves
Un
examen attentif de l'industrie sur galets du gisement Villafranchien de Aïn Hanech a permis de reconnaître
une chaîen opératoire qui schématise subsphérique
(Setif,
le
mode
d'obtention
des
galets
taillés
de
forme
polyédrique
et
De nombreuses solutions, en fonction de la morphologie du galet, ont été adoptées pour réaliser ces formes.
multidirectionnels.
Les gestes techniques qui élaborent les galets taillés polyédriques et subsphériques ne sont pas exclusivement
PREHISTORY.
the pebble tools
ofthe
Villafranchian
site
of
Aïn
Hanech
—Existence of an operating line for the obtainingpolyhedral
and
subpheroïdal
Eastern Algeria). schapes in
Close examination ofpebbel tools front the villafranchiansite of Ain Hanech.has made possible to bring to
evedence operating line whiwh explains the obtention of polyhedrons and subspheroïds. Numerous solutions,
Le gisement dit de Aïn Hanech est situé en Algérie Orientale dans la région de Sétif à
environ 9 km au nord ouest de la ville d'El-Eulma. Le site préhistorique se trouve à
proximité d'un cimetière, dans la propriété de la famille Thabet, affleurant sur le profond
ravin Est de l'Oued Boucherit.
Le gisement fut découvert par le professeur C. Arambourg dans le cadre de ses
recherches paléontologiques des dépôts continentaux sétifiens [1]. Une abondante faune
fut recueillie. Le site fossilifère est daté paléontologiquement du Villafranchien supérieur
~PIeistocène inférieur [2]. Des campagnes de fouilles furent effectuées et celle de 1947
permit de découvrir pour la première fois une industrie sur galets associée à des faunes
villafranchiennes([3], [4]). Elle fut baptisée industrie de « sphéroïdes à facettes » [5] et fit
l'objet d'une étude approfondie [6].
L'examen attentif des galets taillés nous a permis de reconstituer les gestes techniques
conduisant à la manufacture des formes polyédriques et subsphériques.
D'autres gestes techniques ont été schématisés précédemment [7]; mais ils concernent
un seul type de support et ont été ordonnés d'une manière théorique. Ceux que nous
décrivons relèvent uniquement du matériel lithique de Aïn Hanech.
LA MATIÈRE PREMIÈRE. — La matière première, qui constitue les galets taillés de Aïn
Hanech, est autochtone. Elle est en calcaire d'âge Crétacé supérieur (Campanien-
Maestrichtien).
La fragmentation de la roche du lieu d'origine ainsi que son transport court ont donné
des galets dont la morphologie générale comportait des facettes naturelles (pans). D'un
point de vue morphométrique, les trois dimensionsdu galet sont presque égales (L2:12:e).
CHAÎNE OPÉRATOIRE. — L'obtention des formes polyédriques et subsphériques, telle
qu'elle est observée dans l'industrie sur galets de Aïn Hanech. s'effectue sur trois types
de support :
1, galet ayant au moins deux pans naturels; 2, galet ayant au moins un seul pan naturel
et 3, galet sans aucun pan naturel.
0249-6305/85/03010355 $ 2.00 © Académie des Sciences
356 C R. Acad. Se. Paris, t, 301, Série II, n° 5, 1985
réalisé est d'une forme subsphérique et obtenu à partir de deux plans de frappe opposés
et corticaux (1 4.b).
2. Support ayant au moins un seul pan naturel. — Ce galet doit nécessairement présenter
une face plane corticale; mais il peut, éventuellement, en posséder plus d'une. Ce pan
naturel est pris comme plan de frappe; de là partent plusieurs enlèvements. L'arête, qui
en résulte, occupe les trois quart du périmètre du plan de frappe (2.1. a).
C'est à ce niveau, également, que les voies à suivre pour confectionner l'objet sont
conditionnées par la morphologie du support. Nous pouvons reconnaître deux orienta-
tions majeures :
(a) Galet à pan de frappe cortical adjacent. — L'autre pan naturel adjacent sert de
deuxième plan de frappe (2.2. a). De nouveaux enlèvements partent de ce second plan
de frappe (2.3.a). Ils chevauchent ceux qui furent antérieurement créés. Simultanément
s'aménage une seconde arête (2.4.a). La forme réalisée est polyédrique (2. 5. a); mais
elle aurait pu être aussi subsphérique.
Si le support ne comporte pas un second pan naturel, la préparation d'un plan de
frappe adjacent est nécessaire (2.2.a'). Les mêmes opérations se répètent pour obtenir
la même forme (2.3. a'-2. 5. a').
(b) Préparation d'un plan de frappe. — Étant donné l'absence d'une seconde surface
plane opposée, l'artisan prépare par décalotage le second plan de frappe (2.3.b). L'arête
du premier plan de frappe occupe déjà toute la périphérie de celui-ci (2.1. b). Des négatifs
d'enlèvements et une nouvelle arête se créent à partir du plan de frappe préparé.
Dans cette phase, on note un développement de l'arête sur tout le périmètre du plan
de frappe opposé et une extension de la taille sur le galet. La forme du galet taillé est
subsphérique. D'un point de vue technologique, elle résulte de l'aménagement du galet,
à partir de deux plans de frappe opposés dont l'un (le deuxième) est préparé (2 A.v).
3. Support sans aucun pan naturel. — Ce troisième support est un galet qui ne présente
pas de surface naturelle plane; mais il est nécessairement épais. L'absence de pan naturel
exige la préparation d'un plan de frappe par simple décalotage. La percussion du plan
de frappe préparé et le détachement d'éclats donnent naissance à une arête. Elle s'étend
aux trois quart de la périphérie du plan de frappe (3.1. a).
Au terme de cette élaboration technique; deux voies s'ouvrent à l'artisan pour manufac-
turer les formes polyédriques et subsphériques :
(a) Cas de l'extension de l'arête aux trois quart de la périphérie du plan de frappe.—
Au départ, les premiers enlèvements doivent être marginaux ou extrêmement courts
3.2.a). L'arête se développe aux trois quart du périmètre du plan de frappe. Un
préparationd'un autre plan de frappe suivra (3.3. a). L'artisan détache une série d'éclats.
Une seconde arête est créée (3.4. a). On note une progression de la taille ainsi que le
développement de l'arête qui rejoint la première.
Malgré le détachement des premiers éclats, il subsiste encore une plage corticale; celle-ci
servira comme nouveau plan de frappe. Une nouvelle série d'enlèvements apparaît; leurs
empreintes recoupent celles issues du second plan de frappe (préparé). Ainsi, se Créée
une troisième arête qui se développe aux trois quart de la circonférence du troisième
plan de frappe. L'objet obtenu est d'une forme polyédrique, il présente trois plans de
frappe adjacents; les deux premiers étant préparés, le dernier restant en cortex. Trois
arêtes circonscrivent les plans de frappe; deux sont parallèles, la troisième est perpendicu-
laire (3.5. a).
358 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] C. ARAMBOURG,Bull Soc Hist. nat. d'Afriq. du Nord, Alger, 38; 1947, p. 45-48.
[2] C. ARAMBOURG, Arch. Mus. Hist. nat. Paris, 7e série, 10, 1970, p. ,1-128.
[3] C. ARAMBOURG, C.R.s, Soc. Géol. Fr., 1, p. 120-122.
.
[4] C. ARAMBOURG, Comptes rendus, 229, 1949, p. 66-67.
[5] C. ARAMBOURG et L. BALOUT, Bull SOC. Hist. nat. d'Afriq. du Nord, Alger, 43, p. 152-159.
[6] M. SAHNOUNI, Thèse de 3e cycle (en cours d'achèvement).
-
[7] P. BIBERSON, Le Paléolithique inférieur du Maroc atlantique, Publ.du Serv. des Antiq. du Maroc, Rabat,
17, p. 1-544.
La morphologie du malleus et des vertèbres lombaires dés Odontocetes corrobore le diphylétisme des
Dauphins de rivière.
PALEONTOLOGY.— New data on the diphyletism of river dolphins (Odontoceti, Cetacea, Mammalia).
The morphology ofthe malleus and lumbar vertebrae of odontocetes corroborates the diphyletism of river
dolphins.
Des travaux récents [1] ont réconsidéré la phylogéniè des Odontocetes (Cetacea,
Mammalia) et particulièrement celle des Dauphins de rivière anciennement réunis dans
la superfamille des Platanistoidea [2]. Ce taxon incluait, pour les formes actuelles, les
genres Plalanista (le Dauphin du Gange et de FIndus), Lipotes (le Dauphin du Yang Tsé
kiang), Inia (le Dauphin de l'Amazone) et Pontoporia (le Dauphin du rio de La Plata).
La nouvelle phylogénie que j'ai proposée en 1984 [1] considère la superfamille comme
polyphylétiqueisolant d'une part les Platanistidae, qui sont regroupés avec les Squalodon-
tidae et les Squalodelphidae en Platanistoidea et réunissantd'autre part les Iniidae et les
Pontoporiidae dans la nouvelle superfamille des Inioidea,,groupe frère des Delphinoidea;
les deux superfamilles sont réunies dans l'infraordre dès Delphinida. Platanistoidea et
Delphinida sont séparés par les Rhabdostoidea (Rhabdosteidae + Acrodelphidae), groupe
exclusivement fossile incluant des genres tels que Schizodélphis et Eurhinodelphis. Les
Platanistoidea dans leur sens traditionnel [2] sont donc polyphylétiques. Delphini-
da + Rhabdostoidea + Platanistoidea forment le groupe frère des Physeteroidea. Le but
de cette Note n'est pas de reprendre tous les arguments justifiant cette phylogéniè, lesquels
ont déjà été explicités [1], mais de présenter un caractère du malleus corroborant cette
interprétation et de reconsidérer une synapomorphie des Inioidea.
Le malleus des Cétacés est fortement transformé par rapport à celui des autres
Mammifères. Il possède un processus antérieur par lequel il est soudé au tympanique,
son tuberculum et son corps ou tête articulaire sont très épaissis et son manubrium est
considérablement réduit; ce dernier caractère est lié à la transformation du tympan en
ligament tympanique. En avant du manubrium se trouve un processus muscularis où
s'insère le tendon du tensor tympani. Si l'on observe le malleus par sa face articulaire
(postérieure) et l'axe médiolatéral en position verticale ( fig. 1) on peut comparer les
développements relatifs du manubrium et du processus muscularis chez divers groupes
de Cétacés. Chez un Mysticète (Cetotheridae nouveau, non décrit, provenant du Pliocène
inférieur du Pérou) on observe un manubrium. dont l'apex domine nettement celui du
processus muscularis. Chez un Platanistoidea (Platanistidae — genre Zarachis du Mio-
cène moyen du Maryland, U.S.A.), la condition est presqu'identique à celle des Mysticètes.
Chez Notocetus (un Squalodelphidae [1] du Miocène inférieur d'Argentine) le tuberculum
est un peu plus développé que chez Zarachis mais ici encore le processus muscularis est
plus bas que le sommet du manubrium. Chez les Rhabdostoidea (Eurhinodelphis du
Miocène moyen du Maryland, U.S.A. et Schizodélphis du Miocène moyen du Languedoc,
France) le manubrium est un peu plus réduit et n'est qu'à peine plus élevé que le
processus muscularis. Chez Lipotes (un Delphinida actuel de Chine) les deux processus
sont à la même hauteur et le processus muscularis est nettement plus développé que chez
0249-6305/85/03010359 $2.00.© Académiedes Sciences
360 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 5, 1985
Fig. 1. — Malleus gauche de divers Cétacés en vue postéro-médiale. a, Cetotheriidae (forme nouvelle non
décrite) MNHN SAS 892; b, Platanistidae (Zarachis) USNM 187414; c, Squalodelphidae (Notocetus) AMNH.
29026; d, Rhabdostoidea(Eurhinodelphis) USNM 16581; e, Rhabdostoidea (Schizodelphis): MNHN R.L 11;
f, Lipotidae (Lipotes)l. (dessiné d'après Zhou 1979, pl. III, fig, 13); g, Iniidae (Inia); h, Pontoporiidae
(Pontoporia) MNHN 1934-375; i, Kentriodontidae(Incacetus) AMNH 32656; j, Phocoenidae (Piscolithax)
MNHN SAO 152; k, Phocoenidae (Phocoèna); /, Delphinidae (Delphinus); m, Physeteroidea-Ziphiidaé
(Mesoplodon).
Fig. 1. Left malleus of Some cetaceans in postero-medial view. a, Cetotheriidae (new form, undescribed)
—
MNHN SAS 892; 6, Platanistidae (Zarachis) USNM-187414; c, Squalodelphidae (Notocetus) AMNH 29026;
d, Rhabdostoidea(Eurhinodelphis) USNM 16581; e, Rhabdostoidea(Schizodelphis)MNHN RL 1 1; f Lipotidae
(Lipotes) (drawn from Zhou 1979, pl. III, Fig. 13); g, Iniidae (Inia); h, Pohtoporiidae (Pontoporia) MNHN
1934-375; i, Kentriodontidae(Incacetus) AMNH 32656; j, Phocoenidae (Piscolithax) MNHN SAO .152; k,
Phocoenidae (Phocoèna); l, Delphinidae(Delphinus); m, Physeteroidea Ziphiidae (Mesoplodon).
Fig; 2. —
Vertèbres lombaires de quelques Odontocetes, a, Platanista; b; Eurhinodelphis;
c, Lipotes; d, Pontoporia; e, Inia; f, Delphinapterus;g, Monodon; h, Ldgehorhynchus.
Fig. 2. — Lumbarvertebrae of some Odontocetes. a, Platanista; b, Eurhinodelphis;
c, Lipotes; d, Pontoporia; e, Inia; f, Delphinapterus; g, Monodon; h, Lagenorhynchus.
Fig: Relations phylogénétiques des Odontocetes (d'après de Muizon 1984 modifié) avec les principales
.3. —
synapomorphies citées dans le texte. 1, développement du processus muscularis du malleus; 2, apophyses
transverses des lombaires triangulaires; 3, réduction extrême du manubrium; .4, perte du caractère 2; 5, perte
du processus coracoïde de la scapula; 6, disparition presque totale du tuberculum.
Fig.3, — Phylogenetic relationshipsof Odontocetes (from de Muizon 1984, modified) with the principal synapomor-
phies cited in the text. 1, Development of the processus muscularis of the malleus; 2, triangular transverse
processes of the lumbar vertebrae; 3, extreme reduction of the manubrium; 4, loss of character 2; 5, loss of
coracoidprocess on the scapula; S, almost total disappearance of the tuberculum.
Outre les caractères exposés par de Muizon [1], la morphologie du malleus des
Delphinida sépare donc les Platanistidae des autres Dauphins de rivière entérinant ainsi
le polyphylétisme des Platanistoidea (sens traditionnel [2]). Les Inioidea tels qu'ils furent
définis [1] sont donc paraphylétiques, d'après l'interprétation donnée ici. Le détail de la
phylogénie des divers groupes cités sera envisagé ultérieurement.
Les conclusions déjà publiées [1] ainsi que celles présentées ici sont des hypothèses de travail ouvertes à
toute discussion. Elles seront reconsidérées dans un ouvrage en préparation où sera envisagée de façon
synthétique la phylogénie de la plupart des groupes d'Odontocètes.
Remise le 13 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Ch. DE MUIZON, Trav. Inst. Fr. Et. Andines, 26, 1984. In : Rech. sur Civ., mém. 50, A.D.P.F., Paris,
p. 1-188.
[2] G. G. SIMPSON, Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 85, 1945, p. 1-350.
[3] L. G. BARNES, Paleobios, 42, 1985, p. 1-46.
[4] L. G. BARNES, Contrib. Se Natur. Hist. Mus., Los Angeles County (sous presse).
[5] L. G. BARNES, Se Bull. Natur. Hist. Mus., Los Angeles County, 28, 1978, p. 1-35.
L'étude du fonctionnement d'une éolienne à cylindres tournants est présentée. Le modèle de calcul s'appuie
sur des résultatsd'expérienceconcernant la force Magnus. On montre qu'il est possible d'atteindre un rendement
théoriquement aussi bon que celui d'une éolienne rapide à axe horizontal.
Ainsi les forces de traînée dans la direction Uoe et de mouvement sont indépendantes
de la vitesse d'attaque du cylindre :
où X et A sont les deux rapports de vitesses spécifiques liés l'un au cylindre, l'autre à
Féolienne et (Nr/L) est la solidité à 2/n près.
Des relations (1), (4) et (5) on tire le système, en ne retenant que la solution « rotor
récepteur » :
Fig. 2. —
Facteur d'interférence, coefficients de puissances et de traînée en fonction de a.
Fig. 2. —
Interferency factor, power and drag coefficients versus a.
Fig. 3. —
Fonction f(a)/(4L/Nr) donnant les vitesses réduites de rotation.
Fig. 3. —
Function /(a)/(4L/Nr)giving the tip-speed ratios.
posera donc :
le coefficient de rotation double, qui relie directement les deux vitesses spécifiques, du
cylindre et de Féolienne, à la solidité du rotor.
Les conditions optimales sont obtenues pour la valeur pç= 8/9 pour lesquelles on a
respectivement a = 2/3, Cx = 2, Cp= 16/27, et
C'est une éolienne qui tourne lentement, et qui possède un fort couple au démarrage; il
est cependant nécessaire de contrôler son fonctionnement précisément car lorsque a tend
vers 1, le coefficient de traînée du rotor augmente considérablementet son coefficient de
puissance chute.
Dans cette analyse les pertes de puissance dues aux effets de bouts de cylindres et à la
mise en rotation des cylindres n'ont pas été pris en compte.
Remise le. 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] G. MAGNUS, Annalen des Physik und Chemie, LXXXVIII, n° 1, 1853, p. 1-29.
[2] B. CHARRIER, Étude théorique et expérimentale de l'effet Magnus destiné à la propulsion éolienne de
navires, Thèse 3e Cycle, Paris-VI;.1979.
[3] A. FLETTNER, The flettner rotor ship engineering, 10, 1925, p. 117-120.
[4] T. F. HANSON, Barrel-bladewind turbine, Windfree Inc. 24204, Heritage lane, Newhall, Ca. 9132.
[5] A. BETZ, Das Maximum der theoretisch moglichen Ausnutzung des Windesdurch Windmotoren, Zeitsch-
rift fur des gesamte turbinen wesen, 17, 1920.
[6] H. GLAUERT, An Aerodynamic theory of the AIRSCREW-A.R.C.R.and M., n° 786, 1922.
[7] J. CALAMOTE et C. BEGUIER, Destruction of the Karman vortex shedding by the rotation of the
cylinder, 16e colloque I.U.T.A.M., Copenhague, août 1984.
Nous présentons une méthode systématiquequi permet d'obtenir une borne supérieure pour les exposants
critiques de transport en percolation. Fondée sur des considérations variationnelles élémentaires, elle consiste
à ne retenir que les plus courts chemins dans les liens du super-réseau (schématisation de Shkloyskii-de
Gennes). Nous appliquons cette approche à différents cas (transport scalaire, élasticité, dispersion statistique
de propriétés). Les résultats numériques ou expérimentaux connus sont compatibles avec les encadrements
proposés.
0249-6305/85/03010367
368 C. R. Acad. Sc Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
TABLEAU
Évaluations des bornes inférieures et supérieures de l'exposant de conductance t
et mécanique T pour différentes dimensions de l'espace euclidien.
Estimate of lower and Upper bounds of the conductance critical exponent t
and the elastic une t:for different space dimension d.
d= v= D= i + v(d-2)mv(D+ d-2) \+vdgt^t+2v^v(D+ d)
2 4/3 1,13 1 1,29+0,01 1,50 3,66 3,5 + 0,4 3,96 4,16
3 0,88 1,35 1,88 2 + 0,1 2,07 3,64 3,8 + 0,5 3,76 3,83
4 0,7 1,5 2,4 2,45 3,8 3,85
5 0,6 1,75 2,8 2,85 4 4,05
i>6 0,5 2 3 ' 3 3 4 4 4
II. Kantor et Webman [2] ont considéré le cas d'un réseau élastique
ÉLASTICITÉ. —
dont l'hamiltonien est donné par :
où R est une raideur angulaire; Q, un module élastique; R-fj-, un vecteur unitaire selon la
direction dulien (i,j); u„ le déplacement du site i et <pijk l'angle entre, les liens (i,j) et
(j, k). Ay prend la valeur 1 ou 0 selon que le lien (i, j) est présent ou absent. En examinant
la déformation d'une chaîne, soumise à ses extrémités à deux forces opposées, F, Kantor
et Webman ont obtenu, par la méthode de la borne inférieure une estimation
Kantor [3] a montré numériquement que ÇSCB~l+2v soit x_l + vd. Nous pouvons
retrouver la même borne directement, Considérons un autre mode de sollicitation : la
chaîne peut être soumise à ses extrémités à deux couples opposés M. Dans le Schéma
Shklovskii-de Gennes nous pouvons estimer la contribution de ces deux termes, forces F
et moments M, par un simple argument dimensionnel :
Nous allons montrer que ce dernier type de sollicitation (en moments) va dominer au
seuil de, percolation.
En considérant un champ de déformation admissible similaire à celui de Kantor et
Webman (i.e..rotations localisées sur les sites sensibles) on obtient alors une raideur
angulaire de la chaîne rSCB de la forme ï-SCB'-'R/NSÇBdAp,, où rj—1 (NSCB désigne le
nombre de SCB dans la chaîne). L'énergie élastique aura donc l'expression suivante :
extrémités, si l'on désigne par Sfp le rayon de giration du plus court chemin projeté sur
un hyperplan perpendiculaireà la direction d'application de F, et par Nsp le nombre de
sites de ce chemin, alors l'énergie élastique vaut :
où a désigne la valeur moyenne de (F. ry)2/F2. Les deux termes de cette dernière équation;
ne suivent pas la même loi d'échelle N oc A~vD et S2p oc Ap'^p où Çsp>vD. Le second
domine donc le premier. Ceci donne la loi d'échelle : 'ri
suivant Kantor et Webman [2], on peut surestimer Çsp en assimilant le plus court chemin
à une marche aléatoire; alors :
Encore une fois, il n'est pas nécessaire d'estimer Çsp aussi grossièrement que précédemment
pour obtenir cette borne.
Le chargement de la chaîne par deux moments M donne comme précédemment
r oc ApvD (inversement proportionnel au nombre d'éléments dans la chaîne) et dohe :
De façon plus générale, nous pouvons donner une meilleure limite supérieure. Comme
l'a montré Alexander [6], la prise en compte des grandes déformations en élasticité non
linéaire conduit à des termes de type scalaire. Ces derniers contiennent des contributions
des tenseurs de déformation et de rotation. Dans les milieux topologiquement unidimen-
sionnels (ici, nos chaînes), contrairement aux corps massifs, il peut exister de grandes
rotations alors que les déformations sont limitées. Ceci a amené naturellement, dans la
théorie des milieux curvilignes élastiques linéaire [12] a incorporer une contribution
énergétique de moment (où de façon duale de rotation).
Dans les milieux tenus, cette contribution devient prépondérante si il existe, à l'échelle
locale, une élasticité angulaire ou de flexion. La divergence de la souplesse est toujours
gouvernée par le même type de champ de déplacement (rotations localisées). .Si, dans
cette optique, nous négligeons les forces pour ne conserver que les moments, alors les
d(d—l)/2 équations d'équilibre sont découplées et chacune est de forme scalaire. On
peut obtenir un champ statiquement admissible et donc une borne inférieure pour la
raideur en ne considérant que la propagation scalaire des moments pour une chaîne
soumise à deux couples à ses extrémités. Le comportement scalaire justifie la loi de
puissance de la raideur en flexion rs : i\^Ap', soit pour la structure macroscopique,
comptetenu de [6] : T_£ + 2 v. Alors que le travail de Alexander [6] montrant l'importance
des ternies scalaires, tendait à supporter la suggestion de de Gennes [11] : i~t.
Les données numériques ou expérimentales sont peu nombreuses, mais compatibles
avec l'encadrement donné (cf. tableau). En particulier à deux dimension, Benguigui [7]
a obtenu T = 3,5 + 0,4 et à trois dimensions, D. Deptuck et coll. [8] ont montré que
T = 3,8 ±0,5.
L'égalité T = I + 2V est suggérée sans justification dans l'article de S. Feng et coll. [10].
III. DISTRIBUTION STATISTIQUE DES COEFFICIENTS DE TRANSPORT.
—
Récemment, Halperin
et coll. [4] ont étudié le cas d'une distribution statistique continue de conductances, de
coefficients de perméabilité ou de constantes élastiques résultant de la géométrie. Dans
leur étude, les liens sont des cols étroits (largeur 5, longueur ,/ô) et la densité de
370 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
probabilité de 5 tend vers une limite finie non nulle lorsque 8 tend vers zéro. Les
coefficients de transport varient comme 5* au voisinage de 5=0.
Halperin et coll. ont montré que pour un champ scalaire l'exposant critique était f
minoré par :
Une conséquence importante est que, pour x>vD, les bornes sont confondues et donc
les limites données par Halperin et coll. [4] sont des valeurs exactes, si x > v D, dans le
modèle proposé.
En conclusion, nous voudrions souligner que la méthode présentée ici, fournit aisément
un encadrement des exposants critiques. Les bornes obtenues sont souvent proches sinon
confondues. De plus, dans le cas élastique, nous avons une borne supérieure probablement
très voisine de la valeur réelle, x^£ + 2v, si les forces sont négligeables devant les
moments. Les données numériques, ou expérimentales, pauvres en la matière, sont
cohérentes.avec les bornes obtenues.
Enfin, nous tenons à remercier J. Vareille pour de nombreuses et fructueuses discussions.
Remise le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCÉS BIBLIOGRAPHIQUES
[I] A. SKAL et B. SHKLOVSKJI,..FIZ. Tech. Poluprovodn., 8, 1974, p. 1586; Sov. Phys. Semicond., 8, 1975,
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[12] L. SOLOMON in Élasticité linéaire, Masson, Paris, 1968, p. 41-44.
La célérité du front de détonation n'est pratiquement pas modifiée par la présence de particules d'amidon
(de 20 um de diamètre moyen) même pour des concentrations de 0,6-0,8 kg/m?. L'évolution de la pression au
sein des produits est cependant très différente et on y distingue un second front décalé du premier de 0,05-0,4ms
selon le mélange et la concentration en particules.
1. Poursuivant l'étude des détonations dans les milieux biphasiques réactifs (cf. [1]
à [5]), des expériences ont été réalisées avec des suspensions de fines particules d'amidon,
de diamètre moyen de 20 um, au sein de deux mélanges stricts d'oxygène (N48 Air
Liquide) avec, l'un (HO), de l'hydrogène (à 99%) et l'autre (EO), de l'éthylène (N25 Air
Liquide).
Ces mélanges ont été choisis en raison de la facilité avec laquelle s'y établit une
détonation autonome stable. Quant aux particules d'amidon (1), leur explosion dans
l'air faisait déjà, au laboratoire, l'objet d'expériences (dont lés résultats seront résumés
ultérieurement dans une autre Note) et on disposait d'une technique permettant des
réaliser des suspensions de concentration a pouvant atteindre 7 kg/m3, reproductible à
10% près. Dans nos expériences cette concentration a été toutefois limitée à l kg/m 3 en
raison de diverses difficultés opératoires.
2. La propagation de la détonation était observée dans le tube utilisé antérieurement
lors des expériences avec des suspensions de particules d'aluminium [3]. Toutefois le
tronçon, de section rectangulaire (53x53 mm3) long de 2m (désigné dans [3] par ZY)
était maintenant placé immédiatement au-dessus du générateur (élutriateur) de suspension,
donc en dessous du tronçon de 2,17 m (YX dans [3]) de section circulaire de 69 mm de
diamètre.
L'inflammateur pyrotechnique (Gevelot P53A) était placé en haut de ce dernier;
tronçon, de sorte que la détonation se propageait de haut vers le bas, les principales
mesures se faisant dans la partie inférieure ZY du tube la plus proche de l'élutriateur.
Les mélanges gazeux, réalisés en amont de celui-ci assuraient la fluidisation de son lit
(constitué uniquement de particules d'amidon) et la concentration de la suspension:
quittant celui-ci était fonction du débit de ces mélanges.
Grâce à la méthodologie adoptée, à la suite d'expériences préliminaires, pour le
remplissage du tube [8], l'incertitude sur la composition des mélanges HO et EO et la
concentration en particules dans la partie ZY du tube pouvaient être considérées
comme étant respectivement inférieures à ±4 et 10%.
3. La célérité moyenne D1 du front dé détonation était mesurée à mieux que ±0,5%
près, entre les diverses sondes piézoélectriques (ANVAR 11568) distantes l'une de l'autre
en général de 500 ± lmm et commandant des chronomètres (Helwett-Packard) au 1/10
de microseconde. La dispersion (légèrement croissante avec la concentration o) entre les;
valeurs de D1 observées dans le tronçon ZY du tube lors des différents tirs était du
même ordre.
L'évolution de la pression en arrière du front de détonation était enregistrée au moyen
de capteurs Kistler 603 B, K1 K2,K3 placés respectivement à 0,2, 0,6 et 1,3 m de
l'extrémité inférieure du tube, et des enregistreurs analogiques (Tektronix 556) ou numéri-
ques (Datalab 912). Compte tenu de la reproductibilité des conditions initiales des expé-
riences, ainsi que de la nature même de l'évolution des produits de la détonation, les
moyennes des valeurs des pressions caractéristiques (telles que Pbl immédiatement derrière
le front) relevées sur les enregistrements obtenus avec les capteurs K1 et K2 ont pu être
définies en général à ± 8 % près.
Enfin, on s'est efforcé d'enregistrer la luminance émergeant des produits de la détona-
tion soit à travers un trou de 1 mm sous un angle solide de 12° au moyen de photomultipli-
cateurs ayant un temps de réponse de l us et sensibles au rayonnement visible soit, à
l'aide d'un pyromètre monochromatique (X = 0,657 um, temps de réponse 40 ns [9]) placé
en face du capteur piézoélectrique K1. Mais, comme en général, les photomultiplicateurs
disponibles, étaient saturés, les principales informations sur l'évolution de la luminance
sont celles données par le pyromètre.
4. Nous avons schématisé (fig. 1), d'après nos enregistrements (tels que fig. 2 et 3),
l'évolution derrière le front de détonation F1 de la luminance et de la pression. Les
valeurs moyennes des pressions caractéristiques Pb1, Pb2, etc., spécifiées sur ce schéma,
sont indiquées dans le tableau où figurent également les caractéristiques calculées (célérité :
DCJ et pression : PCJ) de la détonation Chapman-Jouguet [cf. (1)], la célérité moyenne D1
du front F1 ainsi que les valeurs xi", xï et xi de l'intervalle de temps T1 relevées sur les
enregistrements faits respectivement avec les capteurs K3, K2 et K1.
De l'ensemble de nos observations, il ressort que :
I. En l'absence de particule d'amidon (a = 0)
le front de la détonation F1 progresse
dans le tronçon terminal du tube avec une célérité D1 constante et identique, à +1,5%
près à DCJ. De même la pressionPbl ne diffère de cellePCJ que de ±5% environ. Enfin,
la
si l'on excepte une anomalie (2), l'évolution de la pression en arrière du front de
détonation est celle habituellement observée dans les mélanges gazeux (cf. par
exemple [10]).
C. R. Acad.Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 373
TABLEAU
(kg/m3). (m/s)
19,2
(atm) (m/s) (atm) (atm) (atm),
- (lis)
-
(us) (us)
0,3
0,1
0,8
2653
Mélange
34,1
0
2377
26,3
22,0
2772
2400
33,6
17,1
3,3 33,0
28
35,2
42,8
19,7
: C2 H4
100
100
+ 3
140
164
O2
330
64
124
168
160
200
420
76
128
240
- -
374 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
en considération dans certains modèles de la structure des détonations dans les milieux
polyphasiques (cf. par exemple [11], [12]).
(1) Précisons aussi que pour pouvoir calculer, selon la théorie classique Chapman-Jouguet (cf. par
exemple [6]) les caractéristiques des détonations étudiées, nous avions mesuré à l'aide de la bombe Mahler lé
pouvoir calorifique supérieur de la poudre d'amidon utilisée dans nos expériences et nous en avons déduit,
avec les valeurs des enthalpies de formation de H20 et de C02, des tables JANAF [7], son enthalpie de
formation: H*f= — 53 + 2kJ/mol à 295 + 3K. Une mesure de. la chaleur massique faite également à cette
température a donné C* = 0,27±0,01 cal/g.K.
( 2) La détente qui débute immédiatementen arrière du front de détonation (cf. [10])
cesse (environ à 20-30 us
dans le mélangé HO et à 80-100 us dans celui de EO) puis reprend rapidement après un léger accroissement
de la pression. Assez net sur les enregistrementsfaits avec le capteur K3, cet accroissementanormal s'atténue
sur ceux donnés par le capteur K2 et K1, ce qui laisse présumer que son origine pourrait être imputée au
changement de section du tube.
( 3) La valeur de PCJ permet donc de prévoir a priori la pression maximum maximorum susceptible d'être
atteinte dans les produits de détonation des fines particules (al, amidon) en suspension dans les mélanges
02-N2-H2 et C2H4.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SOLID STATE CHEMISTRY. — Partial phase diagram for the Ti2-Ti203-Al203system at 1,223 K and
preparation of a new aluminium titanium oxide with Àl2Ti7Oj 5 formula.
Mixtures of titanium dioxide (anatase form) and aluminium metal, of ÂlxTi02 composition with xgl/3, react
at 1.223 K, in sealed evacuated quartz, tubes, to form equilibria between aluminium-doped titanium sub-oxides
Ti„02„_1 and corundum-typesolid solutions closed to (AlgzsTioçjjiOi composition.
Single crystals of a new aluminium titanium oxide have been grown by chemical, transport of a pre-reacted
mixture of Al1/6Ti305. This new compound, with Al2Ti7015 formula,::exhibits monoclinic symetry, with C2/m
space group and following parameters: a=17.674Â, b = 2.973Â, c=9.358Â, P = 98,66°.
Il ne semble pas que le système ternaire TiO2-Ti203-Al2Q3 ait fait l'objet d'études
systématiques, mis à part l'étude de la réduction des mélanges Àl203-Ti02 par l'hydro-
gène à 12Ô0°C [1] : les mélanges riches en rutile conduisent à une solution solide
(Al^Tij^^TiOs en équilibre avec divers sous-oxydes de titane"Ti„02-n_i, tandis que ceux
riches en alumine mènent à des systèmes polyphasés complexes dans lequels apparaissent
les oxydes A1203 et Ti203 ainsi que des solutions solides de type AlTi205.
Au niveau des systèmes binaires correspondants, le moins réactif semble être le binaire
Al203-Ti203, la dissolution d'un métal dans la matricecorindon de l'autre restant faible :
1% d'aluminium dans Ti203 [2], 0,5% de titane dans A1203 [3].
Al2Ti05 est le seul composé du système; Al203-Tj02 [4]. De structure
pseudobrookite [5], il serait stable de 1200°C jusqu'à sa température de fusion de 1850°C;
métastable à plus basse température, il se transformerait par réaction eutectique en
oxydes corindon et rutile [1]. En équilibre avec Al2Ti05, Anderson a annoncé l'existence
d'une solution solide Ti027AI, de faible étendue, sans ordre d'aucune sorte entre les
défauts [6].
Depuis l'étude initiale d'Andersson et coll. [7], le birinaire Ti02-Ti203 continue de faire
l'objet de nombreux travaux : la systématique des sous-oxydes Ti„02„_1 dérivés de la
structure rutile fait ainsi appel à la formation de
plans de cisaillement
cristallographique[8].
I. RÉSULTATS ET DISCUSSION. Nous avons étudié la partie du diagramme ternaire
—
Ti02-Ti203-Al203 limitée au domaine TiO2-Ti2O3-(Al0i25TiD.75)2O3, la droite Ti02-
(Alo^sTio.T^àQa correspondant à des compositions nominales Al;cTi02 (0rgx:g0,33).
Toutes les synthèses ont été réalisées en ampoules de quartz scellées sous vide, à la
température de 950°C. Le traitement thermique requiert des recuits d'une durée variant
entre 5 et 20 jours, suivis d'une trempe à l'air.
Les diverses compositions ont le plus souvent été réalisées en faisant agir sur le dioxyde
de titane (produit Fluka de structure anatase d'une pureté de 99 %) de l'aluminium
(produit Fluka 3,N) et/ou du titane (produit Koch Light 3 N) en poudre. Cependant,
dans certains cas, nous avons également fait agir l'aluminium sur des sous-oxydes de
titane (Ti407, Ti305).
Après examen des poudres au microscope Optique, tous les échantillons préparés ont
fait l'objet d'une analyse par diffraction X. La comparaison des spectres de poudres ainsi
obtenues permet de distinguer successivement trois régions sur la droite de composition
ALTi02:
1. pour 0<x^0,01. —
Les spectres de diffraction X ne présentent que les raies du
rutile. L'élargissement observé pour les pics de diffraction traduit probablement la
création de défauts isolés analogues à ceux décrits dans le rutilelégèrement réduit [9].
La limite supérieure de Je correspond à la substitution d'environ 1 % de titane par de
l'aluminium dans un oxyde de composition Ti44087.
2. pour 0,01 <x^0,05. —
Les spectres de diffraction X présentent de nouveaux groupes
de raies, tandis que celles du rutile disparaissent peu à peu. Il s'agit vraisemblablement, ici
encore, de mélanges polyphasés dans lesquels interviennent des surstructures compliquées.
Cette gamme de composition est en effet voisine de la zone où la famille de composés
Ti„02„_1 présente continûment pour 16gn^36 des plans de cisaillementcristallographi-
que d'indice (132),. et de celle où pour 10<n< 16 ce plan de cisaillement pivote continuelle-
ment de (132)r à (121)r, générant une succession de phases de composition Tin02n_p [10].
La complexité du problème rend parfaitement illusoire l'identification de solutions
solides où l'aluminium se substituerait partiellementau titane au sein des oxydes Tin02n_1
au seul vu des spectres de poudres.
Il convient cependant de noter que la limite supérieure Al0 ,05TiO2 proposée pour ce
domaine de composition est sensiblement celle (x = 0,052 6) qui correspondrait à une
substitution de 5 % de Ti par Al dans l'oxyde Ti10O19, limite de la famille des oxydes
Tin2n-1 (3^fi< 10) à plans de cisaillement de type (121)r [11].
3. pour 0,05<xg0,33. — Pour cette gamme de compositions, il a été possible de
mettre en évidence la formation successive des phases à plans de cisaillement (121)r.
qui coexistent avec une solution solide de type corindon proche de la composition
(Al0 33Ti0 67)203. La largeur des raies ne permet pas pour l'instant, à partir d'un simple
1985
TABLEAU
h
Acad.
C.R. Sc. Paris,
t.301,
Série
II?
n°
6, 377
2244 k
1
l
Diffractogramme de poudre du nouveau composé M24r7Oî:57
X-ray powder diffraction pattern of the new compound Âl2Ti~iO 15.
dmes (A) dcalc (Â) Irel - h k
1 1 2
l dmes (Â) dcalc (Â) I rel
4
0 0 5,94 5,92 5 - 2,505
02 0
2
4,62
-
4,62
4,369 -
3
3 1
1 1 2
1 2,503
2,449
2,501
20
225
0
4,366 15 2,448
262
00 - 4.368 - 3 1 2 2,370 2,369
4,211 4,202 2 0 4 2,324 2,324
2
0
0 1
3,439 3,445 3 3 -
6 0 3 2,299 2,297 3
1
03 0 3 3,084
3,058
3,084
3,056
72
45
5 1 0
3 1 2 2
2.267
2,235
2,265
2,233
20
5
46003
3 1
6
0
2
1
2,723
2,669
2,651
2,719
2,665
2,651
1 1
2
8 0
8 0
6 0
2
1
3
2,102
2,060
1,976
2,101
2,057
1,974
1
10
5
diagramme de poudre, d'envisager ou non l'existence d'un ordre 1:2 entre atonies
d'alumnium et de titane, ce qui entraînerait la formation d'un oxyde double à structure
tricorindon de formule Al2Ti409, encore inconnu jusqu'ici.
Les diverses phases Tin O2n-1 qui apparaissent pour x croissant contiennent proba-
blement une faible quantité d'aluminiumsubstitué au titane. C'est ainsi que, par exemple,
dans le cas de Ti4O7, raffinement des paramètres de la maille triclinique laisse apparaître
une légère diminution de volume (AV/V< 0,8 %) compatible avec le remplacement d'ions
Ti 3+ (Rj:j3:+v|==0iOT7Â) par des ions Al3+ (RA13+ =0,51 Â) au sein des plans de cisaillement
de type; corindon de cet oxyde.
En ce qui concerne l'oxyde Ti3O5 trimorphe [12], nos conditions expérimentales
conduisent le plus souvent à des mélanges de variétés P de type pseudobrookite et y de
type oxyde à plans de cisaillement (121)r par suite de la vitesse très lente de la transfor-
mation allotrepique
A aucun moment, les mélanges obtenus dans le triangle de composition Ti02-Ti203-
Al0,3 TiO2 contiennent le composé ternaire Al2Ti7Ô15, dont la préparation et la
Caractérisation sont décrites ci-dessous. Cette phase est donc inaccessible directement par
réaction de Al ou Ti métallique sur TiO2.
La figure résume alors, dans nos conditions expérimentales, les limites approximatives
des domainesbiphasés et triphasés, telles qu'elles peuvent être déduites de la nature des
phase en présence, de la composition globale des mélanges de départ, par application
de la règle des phases. Un tel diagramme d'équilibre pour le système Al-Ti-O à 1223 K
est à rapprocher de ceux proposés pour les systèmes Mn-Ti-O et Fe-Ti-O [13].
et 960°C. De tels transports conduisent généralement à des produits plus oxydés que le
mélange de départ ([14], [15].
Des mélanges de composition globale Al0, 167 Ti3O5 (point A de la figure) et Al0, 222TiO2
(point B) fournissent ainsi des cristaux noirs, en forme de plaquette, de quelques milli-
mètres de long. Une analyse par microsonde électronique a confirmé qu'ils contenaient
de l'aluminium.
Une étude à la chambre de précession a fourni les paramètres d'une maille monocli-
nique, de groupe d'espace C 2/m : a = 17,674 Â ; b = 2,973 Â ; c = 9,358 Â ; P = 98,66°;
V=486,2Â3; Z=2.
La structure cristalline, réalisée sur diffractomètre quatre cercles, correspond à celle
d'un composé ternaire inédit de formule Al2Ti7015, dont le diagramme de diffraction X
sur poudres est donné au tableau. Elle résulte d'un assemblage de motifs rutile à base
d'octaèdres Ti06 et de motifs Ga2O3 résultant de l'association d'octaèdres TiO6 et
d'octaèdres AlO4 [16].
La conductivité électrique de Al2Ti7O15 a été mesurée sur monocristal parallèlementà
l'axe b. Elle traduit un comportement semi-conducteur avec une énergie d'activation de
l'ordre de 0,15 eV. La susceptibilité magnétique, mesurée entre 10 et 300 K, laisse présa-
ger un comportement paramagnétique d'électrons localisés. Des calculs sont en cours
pour déterminer la nature des interactions mises en jeu entre ions Ti3+ et Ti4+.
Remise le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les méthylène cétals de diols-1.2, -1. 3, ou -1.4 sont préparés par transacétalation à partir du diméthoxymé-
thane, la réaction étant catalysée par l'acide paratoluènesulfonique assisté par le bromure de lithium.
ORGANIC SYNTHESIS. -
Methylene acetals preparation by transacetalation from dimethoxymethane.
Various methylene acetals of 1,2-, 1,3- or 1,4-diols are prepared by transacetalation from
dimethoxymethane. The reaction is catalized with paratoluenesulfonic acid assisted by lithium bromide and proved
convenient for the protection of diols.
TABLEAU
Méthylène acétals à partir du DMM, p-TsOH, LiBr et un glycol.
Quelques exemplesde méthylène cétals obtenus selon ce nouveau procédé sont présentés
dans le tableau.
L'étape unique ou l'étape a mettent en jeu 0,1 éq. p-TsOH, 0,5 éq. LiBr, avec une
solution 0,5 M de glycol dans le DMM. L'étape b met en jeu 0,1 éq. p-TsOH avec une
solution 0,5 M dans CH2Cl2.
L'isolement des produits intermédiaires a permis de montrer que la formation du
méthylène cétal s'effectue à la fois à partir du monoéther MOM et du diéther MOM [7].
Dans le cas d'un diol-1.3 dont une fonction hydroxyle est secondaire ou tertiaire, la
cyclisation en dioxanne (principalementpar le monoéther MOM) est continue jusqu'à la
fin de la réaction. Par contre, si les deux fonctions hydroxyle associées sont primaires,
on observe la formation du diéther MOM, et la procédure en deux étapes peut être
souhaitable.
Le mélange des pentanediols-2.4 conduit au mélange des deux dioxannes-1.3 3
(séparables par chromatographie sur colonne de silice), dans les mêmes proportions. Par
contre, le mélange cis : trans (3 : 2) des cyclohexanediols-1.3 conduit en deux étapes à
un seul méthylène cétal 7 correspondant à l'isomère cis du diol, avec un rendement brut
C. t.
R.Ascard
Sc.
Paris, 301,
Série
II,
n°
6,1985 381
presque quantitatif. Aucun autre produit de transformation de l'isomère trans n'est alors
décelé (mono- ou di-MOM). Dans l'es conditions acido-catalysées de la réaction, l'isomère
trans doit donner lieu à une substitution intramoléculaire au niveau de son mono- ou
di-MOM. Le méthylène cétal bicyclique 7, caractérisé à l'état brut, n'a pu être isolé étant
très sensible au contact de l'eau ou de la silice, et lorsqu'on le distille du résidu de la
réaction [7].
Les cyclohexanediols-1.2montrent quant à eux un comportement différent : l'isomère
cis conduit au méthylène cétal 10 à fusion de cycle cis stable, alors que la réaction sur
l'isomère trans s'arrête au stade du monoéther MOM 11 a. L'encombrement stérique au
niveau de l'hydroxyle de ce monoéther gêne rétablissement de l'état de transition faisant
intervenir LiBr [6] et conduisant au diéther MOM. Également, on observe un peu d'un
produit correspondant en ,CPV au méthylène cétal 11 b qui est peu stable et se dégrade
rapidement.
Enfin, la préparation de méthylène cétal selon ce procédé à été appliquée au
butanediol-1.4, pour former d'abord le diéther MOM, puis le méthylène cétal 12 compor-
tant 7 chaînons.
La transacétalation utilisant le diméthoxyméthane en catalyse acide accélérée par le
bromure de lithium, constitue donc une nouvelle alternative pour préparer des méthylène
cétals à, partir de glycols. Son application à des polyols devrait offrir d'intéressantes
perspectives.
Remise,le 13 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[5 ..
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SOLEIL; -
Sur la mesure du diamètre du Soleil obtenue à l'astrolabe solaire du
C.E.R.G. 4. Note de Francis Laclare, Alain Journet et Hamid Sadsaoud, présentée par
Jean-Claude Pecker.
La
Terre mesure
du diamètre du Soleil est déduite d'un programme de détermination des éléments orbitaux de la
entrepris au C.E.R.G. A. depuis 1978, à partir d'un astrolabe solaire.
Le demi-diamètremoyen mesure sur une période de 7 années, R = 959",36±0",01, est sensiblement inférieur
à la valeur en usage dans les éphémérides.
Les mesures obtenues sont homogènes quelle que soit la distance zénithale d'observation. Cependant, des
effets à caractère systématique peuvent être interprétés soit par des causes d'origine atmosphérique, soit par
une possiblerelation entre le diamètre observé et son inclinaisonhéliographique.
SUN. —On Sun diameter measurement obtained with the C.E.R.G.A. solar astrolabe.
The solar diametermeasurement has beendeduced from the determination of solar orbital elements at C.E.R.G.A.
since 1978 with the aid of a solar astrolabe. The mean half-diameter measured on a period of 7 years,
R — 959".36±0". 01 is appreciably smaller than the usual value of ephemeris.
Measurements are homogeneous for all the observed zenithal distances. However, systematic effects can be
interpreted by atmospheric causes or by a possible relation between the observed diameter and its heliographic
inclination.
Le principe de l'instrument et celui de la méthode des hauteurs égales ont été décrits
par ailleurs ([1], [2]). Un ensemble de 10 prismes réflecteurs en vitro-céramique(zérodur),
permettant jusqu'à 20 déterminations du diamètre le même jour, rend possible l'obser-
vation à de grandes distances zénithales et la couverture de l'orbite apparente du Soleil
dans sa totalité. La précision sur une détermination du diamètre est en moyenne de 0",27.
Rappelons qu'une oscillation lente de période environ 900 jours et de 0",4 d'amplitude
a été détectée sur une série de mesures entre 1978 et 1983 [3]. Une analyse plus fine est
en cours; elle confirme cette variation et révèle d'autres oscillations qui de manière assez
significative pourraient être corrélées avec l'activité solaire [4].
Le but de la présente Note est de discuter de quelques effets systématiques qui
pourraient affecter les mesures obtenues. Dans les résultats qui suivent, le demi-diamètre
est géocentrique et ramené à l'unité astronomique.
La valeur moyenne du demi-diamètre observé sur la période de 1978 à 1984,
959",36+0'/,01, est sensiblement inférieure à celle en usage dans les éphémérides. Notre
valeur est obtenue par un même observateur à partir d'un ensemble de 1 379 détermina-
tions, toutes distances zénithales confondues.
Bien que la méthode d'observation à hauteur égale des deux bords successifs
1.
permette d'affranchir les résultats de la réfraction différentielle affectant un diamètre
vertical, on peut cependant craindre une certaine dépendance du demi-diamètre à la
distance zénithale d'observation, celle-ci variant de 30° à 60°. Le tableau I, sur lequel
nous avons reporté les valeurs moyennes obtenues aux trois distances zénithales intermé-
diaires, ne révèle pas de liaison significative entre ces deux paramètres.
2. Les Observations faites le même jour à une même distance zénithale peuvent être
séparées par dés intervalles dé temps de longue durée. C'est ainsi qu'au voisinage du
solstice d'été environ 9 à 10 h séparent les passages Est et Ouest d'une observation du
Soleil à 60° du zénith. Les conditions d'échauffement de l'atmosphère, le matin et le soir,
ont alors considérablement changé ; il en va de même des éléments qui servent au calcul
de la réfraction [5] de l'instrument et de son environnement immédiat. En vue de détecter
d'éventuels effets systématiques entre le matin et le soir, nous avons reporté sur le
TABLEAU I
TABLEAU II
Écarts moyens (W-E) des demi-diamètres
observés à l'Ouest (W) et à l'Est (E).
Mean differences (W-E) of half-diameters
between West (W) and East (E) values.
tableau II les écarts moyens correspondants aux seuls passages complets observés le
même jour à l'Est et à l'Ouest.
Au contraire de ce que l'on pouvait craindre, un effet systématique semble davantage
affecter la plus faible distance zénithale de 30° où les écarts de temps séparant les passages
Est et Ouest ne dépassant pas 3 à 4 h et pour lesquels les variations de la réfraction sont
moindres. Cette distance zénithale n'est accessible que durant les mois d'été (mai à août),
période pendant laquelle l'amplitude diurne thermique sur le site est la plus grande [6] et
l'on pourrait donc être tenté d'y voir une origine saisonnière.
Une autre interprétation peut cependant être envisagée dans les résultats qui suivent.
3. L'inclinaisonhéliographique du diamètre vertical observé à l'astrolabe varie avec la
distance zénithale, mais aussi pour une distance zénithale donnée selon que l'on observe
à l'Est ou à l'Ouest. Cette variation peut atteindre jusqu'à 50° le même jour.
J. C. Pecker [7] nous a suggéré l'éventuelle existence de corrélation entre le diamètre
observé et son inclinaison sur l'équateur solaire. Les diamètres observés étant groupés
par classes d'inclinaison héliographique sur l'équateur solaire ( fig.) et +n'ayant retenu que
les seuls passages complets d'observation à l'Est et à l'Ouest le même jour, les écarts
entre classes (tableau III) révèlent une valeur moyenne du demi-diamètre observé, plus
faible, à 30° de part et d'autre de l'axe de rotation du Soleil. En outre, le signe de l'écart
moyen entre les classes 2 et 5 peut être rapproché de l'effet systématique observé à 30°
de distance zénithale sur le tableau II. En effet, cet écart dont l'effectif est le plus grand
C. R. Acad, Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6,1985 385
TABLEAU III
Écarts entre classes d'inclinaison héliographique.
Differences between classes of heliographic inclination.
(1-4). 0",09 + 0-',06 78 écarts
(2-4 . .
+0",21±0",06 73 écarts
...
(5-3). .
.. .... . -0" 01-+0",06 84 écarts
(6-3). ....... +0",06±0",08 45 écarts
(2-5)......:., -0"04,±0",03 180 écarts
concerne une différence de classes établie pendant les mois d'été à toutes les distances
zénithales.
Il nous paraît intéressant de noter que, si les écarts (1.-4) et (2-4) correspondent à des
différences de diamètre obtenues entre le soir et le matin, les écarts (6-3) et (5-3) sont au
contraire obtenus entre le matin et le soir.
En outre, les écarts (1-4) et (2-4) sont établis durant une période couvrant la fin de
l'hiver et les mois de printemps, tandis que les différences (6-3) et (5-3) le sont sur les
mois de fin d'été et d'automne.
Aux barres. d'erreurs près, le même signe sur des écarts de classes établis dans des
conditions différentes pourrait nous conduire à interpréter cet effet en termes d'aplatis-
sement apparent.
...
Nous avons regroupé les écarts entre classes pour ne considérer que seulement 3 zones
d'inclinaisonhéliographique du diamètre observé. Les différences entre zones deviennent :
Notons que l'ordre de grandeur du rapport AR/R entre rayon polaire et incliné à
environ 40° sur l'équateur, qui pourrait être déduit de ces mesures, soit 9.10- 5, est très
largement supérieur à la mesure publiée par Hill et Stebbins [S], mais il peut être
rapproché de la valeur donnée par Dicke et Goldenberg [9] ; ces dernières mesures
concernant toutefois des rayons polaire et équatorial.
Nous pensons qu'il est prématuré d'interpréter en terme d'aplatissement les résultats
que nous venons de présenter. Il convient, en effet de souligner l'éventuelle influence des
effets diurnes et saisonniers qui ne manquent pas d'affecter les caractéristiques optiques
de l'atmosphère et, par suite, les mesures elles-mêmes. Nous savons, que dans le plan
image la répartition spatiale du bord solaire, ou étalement, est affectée par les variations
386 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
atmosphériques. Des mesures ont montré que la position du point d'inflexion du bord
solaire est liée à la forme de l'étalement et que l'on observe un retrait du point d'inflexion
quand l'étalement de l'image croît [10].
La variation diurne de l'étalement pourrait alors expliquer que le diamètre observé le
soir soit systématiquement plus petit que celui déterminé le matin, notamment pendant
les mois d'été à 30° de distance zénithale (tableau II). Ce phénomène pourrait expliquer
de la même manière le caractère systématique des écarts (2-5) établis également en été et
concernant des différences de diamètres obtenues entre le soir et le matin (tableau III).
Nous développons sur notre astrolabe un système d'acquisition qui devra permettre
de mieux définir la mesure par l'observation du point d'inflexion du bord solaire et de
ses déplacements relatifs.
CONCLUSION. La méthode de déterminationdu diamètre à partir de nos observations
—
présente tout l'intérêt des caractéristiques instrumentales propres à l'astrolabe et à ses
prismes réflecteurs. En effet, la référence qui sert ici à la datation des passages est
matérialisée par un prisme d'angle constant qui définit lui-même sur la sphère locale le
lieu géométrique d'observation ; la mesure du diamètre vertical est affranchie de la
réfraction différentielle.
De plus, les résultats que nous avons présentés dans cette Note sont issus d'un
programme d'astrométrie qui, par nature, nécessite de couvrir de longues durées. Ce n'est
qu'à cette condition que des effets périodiques ou à caractère systématique pourront être
détectés.
Cependant, les résultats obtenus sont empreints d'une incertitude liée aux effets person-
nels qui subsistent et sont difficiles à évaluer. Une autre incertitude concerne la définition
du point observé sur le bord solaire. Des travaux instrumentaux en cours devraient
conduire à améliorer encore la qualité de nos mesures.
Remise le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] F. LACLARE, J. DEMARQ et F. CHOLLET, Comptes rendus, 291, série B, 1980, p. 189-192.
[2] S. DEBARBAT et B. GUINOT, La méthode des hauteurs égales en astronomie, 1970, Gordon et Breach,
Paris, Londres, New York (1978).
[3] F. LACLARE, Astron. Astrophys., 125, 1983, p. 200-203.
[4] Ph. DELACHE, F. LACLARE et H. SADSAOUD, soumis à Nature, 1985.
[5] F. CHOLLET, Thèse, Université Pierre-et-Marie-Curie,Paris-VI, 1981.
[6] F. LACLARE, Thèse, Université de Paris, 1969.
[7] 1. C. PECKER, communication personnelle, 1982.
[8] H. A. HILL et R. T. STEBBINS, Astrophys. J., 200, 1975, p. 471-483.
[9] R. H. DICKE et H. M. GOLDENBERG, Phys. Rev. Letters, 18, 1967, p. 313-316.
[10] J. RÖSCH et R. YERLE, Solar Diameter (s), Solar Physics, 82, 1983, p. 139-150.
SYSTÈMES EXTRA-GALACTIQUES.
— Galaxies à la périphérie du Superamas
Local. Note de Edmond Giraud, présentée par Jean Claude Pecker.
On met en évidence un écart moyen de mag entre le module de distance déduit de la vitesse radiale
et celui de la relation de Tully-Fisher pour des galaxies de vitesse radiale supérieure à 3700 km.s- 1 du
+0,81
TABLEAU
NGC V0(km.s-1) nJv(VM) Au a(u) NGC V0(km.S-1) u^v(VM) Au a(u)
radiales à une valeur voisine de 75 [8] et atteindrait ~130 au-delà de 3 700 km.s- 1. Si
ce résultat est dû aux vitesses radiales, bien qu'on ne puisse pas conclure que la loi de
Hubble présente une non-linéarité (parce que le biais de Malmquist est présent dans
l'échantillon et parce que la constante de Hubble se détermine en sélectionnant des
galaxies dans un domaine de distances), on peut déduire que la dispersion des vitesses
radiales autour du flot de Hubble est plus importante que ce qui était estimé jusqu'ici.
Dans le travail de de Vaucouleurs et coll. [7], on voit très bien (se reporter à [8]) que
la dispersion des magnitudes absolues déduites des vitesses radiales est supérieure à celle
déduite de la relation de Tully-Fisher (et d'ailleurs aussi des indicateurs tertiaires de de
Vaucouleurs [8]). Cela pouvait très bien provenir de la dispersion supplémentaire du
champ des vitesses mais aussi d'une pente trop faible de la relation de Tully-Fisher qui
ainsi ne décrirait pas la totalité du domaine de magnitudes.
Ces restrictions étant précisées, ces objets sont en moyenne trop brillants ou ont un
diamètre apparent trop grand pour la masse impliquée par leur vitesse maximale de
rotation. Certaines de ces galaxies font d'ailleurs partie du catalogue de spirales géantes
de Romanishin [17].
Remise le 8 octobre 1984, acceptée après révision le 29 avril 1985.
RÉFÉRENCÉS BIBLIOGRAPHIQUES
[16] A. SANDAGEet G. A. TAMMANN, A revised Shapley-Ames catalog of bright galaxies, Carnegie Institution
of Washington publication 635, Washington D.C., 1981.
[17] W. ROMANISHIN, Mon. Not. R. Astron. Soc, 204, n° 3, 1983, p. 909.
[18] E. GIRAUD, An apparent increase of the Hubble constant with velocities of the determining galaxies,
Astron. Astrophys. Let. (sous presse).
[19] E. GIRAUD, A color dependencein the distance moduli derived from the B and H Tully-Fisherrelation,
Astron. Astrophys. (sous presse).
[20] E. GIRAUD, The distance moduli from the B-band Tully-Fisherrelation and the velocity field, Astrophys.
J. (sous presse).
Note du Présentateur
Note de l'auteur : Après qu'une première version de cette note ait été présentée, j'ai
étudié le problème présenté ici de façon plus approfondie, en utilisant un échantillon
soigneusement sélectionné dans le domaine 200km. s_1<V<5000km.s- 1. Ce travail a
donné lieu aux publications [18] et [20] actuellement sous presse où le biais de Malmquist,
là pente de la relation de Tully-Fisher, et un modèle du champ des vitesses radiales, ont
été discutés en référence avec le problème posé.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 391
OCÉANOGRAPHIE DYNAMIQUE.
— L'eustatisme lié à la réduction mésozoïque
des cuvettes océaniques en relation avec l'extension des bassins intracontinentaux. Note de
Dominique Bureau, présentée par Xavier Le Pichon.
La réduction des cuvettes océaniques, induite par l'extension des bassins intracontinentaux au cours du
Mésozoïque, pourrait avoir entraîné une montée du niveau marin,global d'une trentaine de mètres.
Cette valeur, reportée dans (1) nous fournit le taux d'extension moyen du bassin
saharien (3m= 1,183 3. Ce taux donnant le rapport de la largeur après extension L' à celle
avant extension L [1], la relation :
nous fournit la largeur initiale L = 825 km; on en déduit que l'extension du bassin d$ est
telle que :
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Extension d'un bassin intracontinental. (a) disposition initiale (coupe); (b) mise en évidence de la réduction
de la surface océanique Roc accompagnant un allongement d$ du domaine continental et de l'eustatisme
correspondant ERoc (vue cavalière), i? est la longueur du bassin, L' sa largeur finale, L sa largeur initiale,
hw la tranche d'eau océanique moyenne au début de la période d'extension; 1, bassin réduit à sa puissance
moyenne; 2, bassin réduit à des moyennes régionales; 3, bassin ramené au jeu synsédimentaire des blocs de
son substratum.
The extension of an intracontinental basin. (a) initial arrangement (cross-section); (b) <7p. the lengthening of the
continental area, within Roc. the lost oceanic surface, and ERoc. the corresponding eustatic rise (schematic
diagram). if is the basin length, L' its final and L ils initial width, hw the average of the initial océanic
depth ; sections of basin 1, within the average thickness, 2, within the regional average thickness, 3, within the
synsedimentary paleostructuralpattern on tilted blocks of its substatum.
PLANCHE I / PLATE I DOMINIQUE BUREAU
TABLEAU
Total des réductions Océaniques dues à l'extension des bassins intracontinentaux au Mésozoïque
Roc=4206950 km2 # 4,2Mkm2
Oceanic basin decrease within intracontinentalbasin stretching, during the Mesozoïc.
The amount Roc = 4206950 km2, hence Roc # 4,2 Mkm 2. ..:
Réduction
Superficie Puissance L' océanique
(km2) (km2) P (km2) Sources (km2)
Europe :
Rift ouest européen couloir
rhodanien ...... ... 28 000 5,5 1,25 80 BergeratZiegler
[18] 5 600
......
.
.
1
130 000
225 000
36 000
200 000
6 -
3,5
8
1,65
1,15
1,25
1,4
325
250
90
1000
Carnerot [21], Salas [22]
Ziegler [5]
Ziegler [5]
Choubert-Faure-Muret [15]
Soit une réduction totale de
51 200
29 700
7 200
342 000
752 800
.
6
Afrique
.
.
Bassin saharien
Tripoli-Cyrénaïque
Zaïre............
Bénin . .
1 171 800
600 000
180 000
1 320 000
4,6
4,6
8
1,18
1,18
1,4
1,29
.
500
1 100
976
150
Burollet [24], Busson [11]
Choubert-Faure-Muret [15]
Choubert-Faure-Muret [15]
Soit une réduction de
181 200
93 000
39 600
296 700
610 500
Amérique :
Bassin de Beaufort
Great Plains sl
....:... .
345 000
2 220 000
4,5
5
1,2
1,2
230
600
Bally [25]
Bally [25] et [15]
.
57 500
370000
Amazonie. .. . Bally [25] et Chotin, comm. or., 230 000
.........
Bassins sub-andins .
Patagonie, ..............
800 000
1 500 000.
200 000
5,5
2,5
8 1,4
1,25
1,1
500 400
100
Choubert-Faure-Muret [15]
Chotin [26]
300 000
. Soit une réduction de 975 700
Asie :
SE
Iran.
Syrie et
Tibet-Lob Nor
. . .. . . .. . .
800 000
1 100 000
2 000 000
4,7
5
7 2
1,2
1,2 1000
500
500 Choubert-Faure-Muret [15]
Bally [25]
Choubert-Faure-Muret [15]
550200 000
000
334 000
Amour ..............
Veikhoïansk-LenaAnabar . .
.
2 200 000
300 000
4,7
13
1,2
1,8
1 000
250
Choubert-Faure-Muret [15]
Choubert-Faure-Muret [15]
367 400
133 300
Soit une réduction de 1 584 300
Autres :
Great artesian basin.(Australie) 800 000 3,5 1,14 7 800 Choubert-Faure-Muret [15] 98 000
sea
Amundsen
.......
Antarctique, bassins de Weddel
... . .
. 315
300 000
000 -
1,1
1,1
300
450
Choubert-Faure-Muret [15]
Choubert-Faure-Muret [15]
28 000
28 700
sea.
....
.
Ross
land.
Victoria
Wulkes land .
.
. . . .
. . . .
.
340 000
640 000
420 000
-
-
1,1
1,1
1,1
400
800
300
Choubert-Faure-Muret [15]
Choubert-Faure-Muret [15]
Choubert-Faure-Muret [15]
31 450
58 400
39 200
. Soit une réduction de . 283 750
P est le taux d'extension et L' la largeur finale de lastructure concernée.
$ is the stretching rate, L' the final width of the basin.
—
En Asie : les bassins du golfe persique, Nord-Tibet et de la Chine septentrionale,
les fossés de Verkhoïansk-Lena-Anabar... environ 1 600 000 km2.
—
En Amérique : le bassin de Beaufort, les Great Plains, le; fossé amazonien, les
bassins sub-andins s. l et de Patagonie... environ 100 000 km2.
—
En Afrique : le bassin saharien et son prolongement vers le Cyrénaïque, celui du
Zaïre, le fossé du Bénin... environ 600 000 km2.
—
En Australie : le « Great Artesian Basin »... environ 100 000 km2.
— En Antarctique : les diverses accumulations crétacées qui ont été affectées d'un
taux minimal d'extension (1,1)... environ 180 000 km2.
Le bilan de la réduction de surface océanique liée à l'extension mésozoïque des bassins
intracontinentaux, Roc, s'établit donc à :
une montée eustatique compensée d'environ 54 m [3]. Pendant la même période, l'exten-
sion des bassins intracontinentaux actifs provoque une montée complémentaire de l'ordre
de 30 m, dans la mesure où le mécanisme de la subsidence est bien lié à l'extension.
L'individualisation des bassins actifs, dont le mécanisme géodynamique entretient la
subsidence tectonique, correspond par conséquent à l'apparition d'une tendanceeustatique
qui la renforce.
Quelles que soient les valeurs finalement retenues, il est clair que la partie des séries
liées à cette tendance eustatique ne doit pas intervenir dans les calculs de l'extension
fondés sur la subsidence tectonique.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
L'analyse statistique des distributions de taille des particules en suspension au moyen de l'analyse en
composantes principales met en évidence une partition du Golfe du Lion en trois zones caractérisées par : un
apport direct en particules d'origine rhodanienne, une influence eutrophisante du fleuve, une situation typique-
ment marine perturbée par des remontéesd'eau profonde. En surface, la charge particulaire décroît rapidement
de l'embouchure vers le large, tandis que la taille moyenne des suspensoïdes augmente du fait du développement
des populations phytoplanctoniques. Au fond, dès l'embouchure, la taille moyenne des particules évolue vers
les fines, la charge particulaire restant importante sur tout le plateau continental, elle accentue ainsi les
différences avec les niveaux supérieurs.
TABLEAU
Comparaison des valeurs de température et de salinité, ainsi que des caractéristiquesdu matériel particulaire
en suspension, observées en surface aux trois stations situées devant l'embouchure du Rhône.
Stations 30 31 32
réplicats mesurés sur un même échantillon avec une sonde donnée [9]. Après validation
de cet ensemble de données, la fenêtre de mesure autorisée par les deux sondes utilisées
(diamètre d'orifice 70 et 200 um) se compose de 16 classes de taille s'étendant entre 1,26
et 50,8 um.
L'outil mathématique employé pour traiter les données est l'analyse en composantes
principales (ACP), calculée sur une matrice de corrélation entre classés de taille et obtenue
à partir des effectifs particulaires rangés (nombre de particules par millilitre) (corrélation
de rang de Spearman).
II. RÉPARTITION DU MPS DANS LE GOLFE DU LION. — Dans l'ACP (182 observations,
16 variables), le pourcentage de la variabilité totale extraite par les deux premières
composantes est de 83%, puis décroît rapidement (6,9% pour le troisième axe), ce qui
indique le caractère fortement hiérarchisé de l'information recueillie.
Le regroupement des observations permet, après un découpage du premier plan factoriel
en sept zones, de dégager quelques spectres de taille caractéristiques, se distinguant selon
le double critère de l'importance de la charge particulaire et de la forme de la distribution
(asymétrie et aplatissement).
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. Analyse en composantes principales réalisée sur les effectifs particulaires en surface (S), à —20 m (I)
—
et au fond (F). Projections sur le premier plan factoriel : les caractéristiques encadrées correspondent
à l'ordination proposée par les 16 classes de taille, les chiffres 1 à 7 expriment les regroupements des
185 observations déterminant 7 spectres granulométriques types.
Fig. 1. — Principal component analysis of the amounts of particulate matter at sea surface (S), at —20 m (I)
and at the bottom (F). Projections on the plan defined by axes I and II: characteristics within a frame are
those ordinated by the 16 size frequencies, Figures 1 to 1 express the 1 typical grain spectra obtained by the
clustering of 185 observations.
Fig. 2. — Schéma résumant l'évolution de la structure du matériel particulaire en suspension dans le Golfe du
Lion. La répartition des différents spectres granulométriquestypes déterminent trois zones : I : zone primaire
de dilution des eaux rhôdaniennes, II : zone d'eutrophisation (effet secondaire), III : zone marine non
perturbée par les eaux continentales (PPB : mm3.m-3).
Fig. 2. — Diagram summarizing the evolution of the structure of the suspended particulate matter in the Gulf of
Lion. Distribution of the various typical grain spectra gives rise to three areas: I: primary diluation area from
the waters from Rhône, II: eutrophication area (secondary effect), III: marine area non disturbed by continental
waters.
PLANCHE I/PLATE I CHRISTIAN LOEILLET
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 401
L'explication des causes de ce phénomène, qui n'a jamais encore été décrit dans cette
région, demanderait une étude particulière prenant en compte l'ensemble des paramètres
mesurés lors de la campagne Eurhogli (première partie).
Ainsi l'analyse des distributions de taille de particules en suspension, menée au moyen
de l'analyse en composantes principales, a permis de dégager les bases descriptives
préalables à toute tentative de compréhension, puis de modélisation de l'impact des
apports rhodaniens dans le Golfe du Lion, tant au niveau des cycles sédimentaires que
des écosystèmes phytoplanctoniques.
Dans l'avenir, ce type d'approche devrait s'avérer fructueux pour l'étude de la dynami-
que du système particulaire des aires soumises à une influence continentale marquée.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. C. ALOISI, A. MONACO, C. MILLOT et H. PAUC, Comptes rendus, 289, série D, 1979, p. 879-882.
[2] J. C. ALOISI, J. P. CAMBON, J. CARBONNE, G. CAUWET, C, MILLOT, A. MONACO et H. PAUC, Oceanol.
Acta, 5, 1982, p. 481-491.
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[5] J. C. BRUN-COTTAN, J. Rech. Océanographique, 1, 1976, p. 41-54.
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cycle, Univ. Aix-Marseille-II, 1985, 125 p.
[8] K. KRANCK, Nat. Can., 106, 1979, p. 163-179.
[9] C. LOEILLET, Étude statistique des des distributions de taille des particules en suspension dans deux
zones soumises à une influence rhôdanienne, Thèse de 3e cycle, Univ. Aix - Marseille-II, 1984, 103 + 73 p.
[10] H. PAUC, Contribution à l'étude dynamique et structurale des suspensions solides au large de l'embou-
chure du Grand-Rhône (Grau de Roustan), Thèse de 3e cycle, 1970, Perpignan, Montpellier, 126 p.
Le complexe anorogénique du Peloso est constitué d'un ensemble basique stratifié dont chaque unité se
compose en (général de la succession : gabbro à olivine, leucogabbro-norite, anorthosite. Cet ensemble est
surmonté par des gabbros et diorites à amphibole-biotitedont la mise en placé semble subcontemporaine d'une
enveloppe de monzosyénite orientée. Cette association de cumulats basiques et de différenciés alcalins apparaît
comme la plus complète dans l'ensemble des complexes anorogéniquesde Corse.
PETROLOGY. — The Peloso alkaline intrusion (Corsica): a basic layered complex associated with monzo-
syenite.
The Peloso anorogenic complex is composed of a basic layered series. Each unit consists generally of olivine
gabbro, leucogabbro-norite, anorthosite association. The lower series is overlain by amphibole-biotite gabbros
and diorites which are capped by a subcontemporaneous monzosyenite. This association of basic cumulates and
alkaline differenciates appears to be the most complete among theCorsica anorogenic complexes. In this respect,
the Peloso complex contrasts with the Porto massifwheremixings between basic liquids and granitic wet liquids
have produced net-veined complex near Ota. Thus in Corsica, gabbroicrocks can be cristallizedfrom an alkaline
liquid either basic or intermediate. They substantiate the difficulty to interpret by one simple model plutonic
rocks, especially the less differentiated ones.
cohérente.
[1], nous avons repris l'étude de ce massif et y avons mis en évidence une architecture;
— un complexe basique stratifié, observable sur une épaisseur de 500 m, séparé des
granitoides calcoalcalins et du granite de Tana, par des accidents majeurs;
— un
ensemble de gabbros et diorites peu ou pas stratifié qui surmonte le complexe
précédent;
— une enveloppe monzo-syénitique qui coiffé les roches basiquessupérieures et recoupe
le complexe stratifié [3].
L'ensemble du massif est découpé par un réseau de fractures SW-NE et NW-SE
rehaussant les compartiments proches des bordures du massif. Ces accidents sont marqués
par la présence de mylonites ou/et de filons acides et basiques : aplites, pegmatites,
syénites à albite-magnétite, camptonites.
(a) Le complexe stratifié inférieur. — Exclusivement constitué de roches basiques, il se
caractérisé par un litage rythmique. L'ensemble de la stratification possède un pendage
faible (10° à 15° NW). Les lits sont réguliers dans la partie basse du complexe avec des
épaisseurs variables (2 à 15 m). Chaque unité se compose d'une succession pétrographique
bien définie :
—
à la base, un gabbro fin où le plagioclase, l'apatite, l'olivine, le pyroxène forment
les minéraux cumulus;
Le complexe alcalin de Peloso : 1, granite leucocrate (socle calcoalcalin) avec enclaves de roches métamor-
phiques; 2, syéno-monzonite et granite subsolvus à honblende-biotite; 3, gabbro et diorite à pyroxènes-
hornblende-biotite;4, complexe lité à gabbro, leucogabbro-norite,anorthosite; 5, roches métamorphiques;
6, granite subsolvus à biotite; 7, autres granitoides calcoalcalins; 8, complexe de Tana-Peloso Sud.
The Peloso alkaline complex: 1, leucocratic granite (calc alkaline basement) with metamorphic enclaves: 2,
monzosyenite and subsolvus hornblende-biotitegranite: 3, gabbro and diorite with pyroxenes-hornblende-biotite;
4, layered complex with gabbro, leucogabbro-norite, anorthosite; 5, metamorphic rocks; 6, subsolvus biotite
granite: 7, calc alkaline basement; 8, southern Tana-Peloso complex.
l'un à l'autre est franc avec figures d'entrecroisement. A proximité de l'ensemble basique
supérieur, la biotite est abondante dans tous les niveaux.
(b)L'ensemble basique supérieur.— Il n'existe pas de contact net entre le complexe
inférieur et cet ensemble. La stratification, quand elle existe, ne semble dépendre que de
l'abondance des ferromagnésiens hydroxylés et ne s'observe plus vers le sommet.
Les roches sont des gabbros et des diorites à grain fin, à plagioclase, clinopyroxène,
orthopyroxène, apatite (en prisme trapu ou aciculaire à rapproche de la monzosyénite).
Les phases intercumulus (amphibole, biotite) sont très abondantes dans les diorites et
sont accompagnées de quartz interstitiel.
Les contacts avec la monozosyénite se font soit par des failles soit par des associations
mixtes observables au col de Siu et au voisinage du Monte Peloso. Les contacts sont
alors;sinueux, les filonnets issus de la monzosyénite sont riches en ferromagnésiens et les
roches basiques, en enclaves arrondies et en masses lobées ont toujours un grain très fin.
(c) L'unité supérieure de monzosyénite. — Cette unité occupe une grande partie du
flanc Est du massif et forme une structure en « capuchon » au sommet-même du Peloso
[3]. La roche est typiquement composée de plagioclase, microcline, hornblende (à coeur
d'hédenbergite),biotite et d'une quantité mineure de quartz, d'opaque et de zircon, mais
elle présente des variations :
—
Le niveau inférieur est de nature monzodioritique,les relations à la base de cette
formation avec les roches basiques laissent supposer une subcontemporanéité mag-
matique, La roche est hétérogène et contient de nombreuses enclaves (quelques centimètres
à 3 m) tantôt de diorite altérée, tantôt de monzonite à grain très fin, elles sont alors
riches en pyroxène et souvent entourées d'une bordure sans doute réactionnelle à
amphibole-opaque.
—
Les ferromagnésiens de la monzosyénite sont orientés, avec des fabriques centripètes,
leur abondance variable estmarquée à l'Est du col de Siu, par une alternance de
niveaux leucocrate et mésocrate (15 m de puissance) et par quelques niveaux franchement
granitiques. Il faut encore mentionner des fragments de cumulat d'hédenbergite à ciment
feldspathique.
2. PROBLÈMES POSES, - Les relations entre roches basiques et roches intermédiaires
sont;remarquables et rappellent celles que l'on connaît dans d'autres complexes ([5] à
[8]). La coexistence dé cumulats et de différenciés alcalins au même niveau structural
pose le problème de leur mise en place :
—
quel est le mode d'ascension des liquides chargés de cristaux? A quel niveau se
sont formés les cumulats, plus profondément dans une chambré;magmatique [10] ou in
situ?
— par
[15])?
ailleurs, quel(s) est(sont) le(s) magma(s) primaire(s) responsable(s) des forma-
tions rencontrées [9]? Enfin, quels sont les processus d'accumulation de l'ensemble
inférieur ([11] à
Grâce à sa grande variété lithologique, et l'environnement qui permet d'observer plus
de 500 m de coupe naturelle, le complexe du Peloso est apte à fournir des renseignements
précieux sur ces questions.
D'autre part, l'association du complexe de Peloso diffère radicalement de celle observée
dans le massif de Porto ([16], [17], [18]) tant du point de vue structural, pétrographique,
textural que minéralogique : il s'agit dans ce dernier cas d'une association gabbro-granite
dans laquelle liquides acide et basique furent contemporains.; Ainsi dans le plutonisme
anorogénique, les roches basiques présentent une dualité d'origine : les unes sont des
406 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
cumulats (Peloso) associés à des liquides alcalins intermédiaires, les autres sont représenta-
tives de liquides basiques associés et synchrones de liquides granitiques (Porto). Comme
en Corse, cette dualité s'exprime également dans d'autres provinces anorogéniques
d'Europe et d'Afrique.
Remise le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] B. BONIN, Les complexes alcalins acides continentaux : l'exemple de la Corse, Thèse d'état, Paris, 1980,
750 p.
[2] B. BONIN et J. B. ORSINI, 26e C.G.I., Mémoire du B.R.G.M., n° 107, 1980, Paris.
[3] J. MAISONNEUVE,Étude géologique sur le sud de la Corse, n° 260; B.S.C.G.F., Thèse d'État, Clermont-
Ferrand, 1960.
[4] N. COMBREDETet coll., R.A.S.T, Paris, 1982, p. 150.
[5] J. M. LEGER, Évolution pétrologique des magmas basiques et alcalins dans le complexe anorogénique
d'Iskou (Niger), Thèse 3e cycle, Paris, 1981, 240 p.
[6] A. GIRET, Le plutonisme océanique intraplaque, exemple de l'archipel Kerguelen (TAAF), Thèse d'État,
Paris, 1983, 300 p.
[7] R. H. MITCHELL et R. G. PLATT, J. Petrol., 19, 1978, p. 213.
[8] B. A. OLSEN, H. Y. MCSWEEN et T. W. SANDO, Am. Miner., 1983, p. 315-333.
[9] J. LAMEYRE et coll., R.A.S.T., Paris, 1982, p. 354.
[10] B. BONIN et A. GIRET, Phys. Earth. Planet. Inter., 1984, p. 212-221.
[11] L. R. WAGER et G. M. BROWN, Layered igneous rocks, Oliver and Boyd, Edinburgh, 1968.
[12] I. H. CAMPBELL,J. Petrol., 18, 1977, p. 183-215.
[13] M. C. MCBIRNEY et R. M. NOYÉS, J. Petrol., 20, 1979, p. 487-554.
[14] T. N. IRVINE, J. Petrol., 23, 1982, p. 127-162.
[15] P. GASTESI, Bull. Volc., 33, 1970, p. 1008-1038.
[16] H. W. VAN TELLINGEN, Géologiede la région de Porto, Thèse de doctorat, Amsterdam, 1955.
[17] P. VELLUTINI, Le magmatisme permien du NW de la Corse; son extension en Méditerranée occidentale,
Thèse, Marseille 1977, 276 p.
[18] B. PLATEVOET, Étude pétrologique d'une association acide-basiquedans le complexe annulaire anoro-
génique de Porto (Corse), Thèse de 3e cycle, Paris, 1983, 200 p.
SÉDIMENTOLOGIE. albiens
— L'origine des injections sableuses; les sills et les dykes
du Ravin de la Baume, Bevons (Alpes de Haute-Provence). Note de Bernard Beaudoin,
Gérard Friès, Olivier Parize et Michel Pinault, présentée par Jean Aubouin.
Les sills et les dykes gréseux de Bevons sont génétiquement liés à des chenauxturbiditiques dont la géométrie
complexe et le sens des apports sont précisés par l'existencede nombreuses figures sédimentaires. Les injections
sableuses se sont réalisées dans un réseau de fractures potentielles horizontales, verticales et obliques, à la
faveur d'un virage de la morphologie.
SEDIMENTOLOGY.— The origin of sandy injections: the albian sills and dykes of "Ravin de la Baume"
(Bevons, Alpes de Haute-Provence).
The clastic sills and dykes of Bevons are genetically related to turbiditic channels which complex geometry and
direction of currents are precised by the numerous sole marks. The sandy injections took place within a complex
network of horizontal, vertical and oblique potentialfractures taking advantage of a curve of the morphology.
([2],[3]).
A 5 km à l'WSW de Sisteron, la série des marnes bleues apto-albiennes de Bevonsest
couronnée par des corps gréseux datés de l'Albien supérieur associés à un ensemble
complexe de filons sédimentaires [1] en particulier dans la Colline du Puy, où ont été
reconnus, en plus de dykes sédimentaires, de véritables sills à épaisseur plurimétrique
Des levers détaillés ont été entrepris, en vue de préciser la nature et la géométrie des
différents corps gréseux, chenaux turbiditiques et injections. Il apparaît que de nombreux
bancs se révèlent être des sills, épais parfois de 5 à 8 m, qui présentent de brusques
variations d'épaisseur, des « marches d'escalier », des passages: à des dykes, autant de
structures caractéristiques qui ont été décrites sur des objets analogues à
Saint-André-de-Rosans[4] ou, en Sicile, dans le Numidien de Geraci Siculo [5].
1. L'ANALYSE DES CORPS GRÉSEUX. — Les résultats les plus spectaculaires ont été recueillis.
sur le flanc SE de la Colline du Puy, dans le Ravin de la Baume. L'analyse des
affleurements montre l'existence de véritables bancs gréseux au matériel mis en place sur
le fond marin, comme l'attestent les chenaux, groove- brush- et flute-casts. Deux
ensembles de fluxoturbidites [6] peuvent être différenciés (fig. 1) : le corps inférieur, C1;
semble ne représenter qu'un seul événement, tandis que l'ensemble supérieur, C2, corres-
pond à un empilement de fluxoturbidites amalgamées, associé localement à des dépôts
de levée ou de débordement. Ces deux barres C1 et C2 se superposent partiellement,'
tandis que leurs axes diffèrent sensiblement (fig. 1) : le corps C2 montre un changement
des sens de courant d'amont en aval, de N045 vers N010; le corps C1 présente, quant à
lui, une évolution opposée de sa courbure indiquée à la fois par le tracé de son flanc
occidental et par une rotation des sens de courant depuis N 340 vers N 045.
Ce flanc occidental, concave, du corps C1 expose à l'affleurement une morphologie
spectaculaire, et tout d'abord un surplomb associé à un sous-cavage des marnes (fig. 2);
le sur-creusement peut être estimé à plus de 12 m. Cette même surface extérieure porte
des flute casts décimétriques qui témoignent de la. dynamique des eaux chargées de
sédiment: certains sont horizontaux, parallèles à l'axe de la morphologie, présentant
parfois une forme en hélice; d'autres sont verticaux, fossilisant des courants turbulents
ascendants le long de la paroi. Ces flute casts verticaux peuvent être isolés ou bien se
regrouper en batteries assez semblables à celles des tuyaux d'un orgue. Des objets
analogues sont connus sur des bords de chenaux fluviatiles [7],
Fig. 1.
—
Les corps sableux du Ravin de la Baume et les injections sableuses associées.
1, flanc du chenal turbiditique; 2, figures de courant; 3, dykes; 4, sills.
Fig. 1.
—
The sandy bodies of "Ravin de la Baume" and their associated clastic injections.
1, Turbidic channel margin; 2, current marks; 3, clastic dykes; 4, clastic sills.
2. LES RELATIONS AVEC LES FILONS GRÉSEUX. — Les mêmes affleurements du Ravin de la
Baume permettent d'observer les relations génétiques entre chenal turbiditique et injec-
tions sableuses, relations diversement envisagées par ailleurs ([8], [9], [10]). Celles-ci
fossilisent en effet un réseau de fractures précoces affectant la masse argilo-carbonatée
au voisinage d'une paléomorphologie ([2], [4]).
Quatre gros dykes prennent naissance sur le bord externe du corps turbiditique C1, et
« s'enfoncent » dans la rive concave ( fig. 1-2); leur épaisseur est comprise entre 1 et 3 m.
Ils ont permis l'alimentation de sills sédimentaires ( fig. 2), également de puissance
métrique, dont certains s'inclinent et donnent des filons obliques. L'ensemble de ces filons
découpe profondément le massif; en certains points, l'érosion des marnes autour des
murs gréseux dégage parfois de véritables « boîtes » décamétriques particulièrement
énigmatiques au premier abord!
Après la mise en place du corps C1 et des injections associées, puis celle de C2 et des
filons corrélatifs, le massif marneux fut encore faillé et fracturé, alors que les corps
sableux, notamment les sills, n'étaient pas encore lithifiés. Ces failles décalent en particulier
le corps C2 en rive droite du Ravin de la Baume. Ces accidents, à rejet pluridécamétrique,
eux-mêmes localement injectés de sable, sont d'orientation E-W et antithétiques par
rapport à la paléopente, comparables en cela à ceux qui fonctionnent à la même période
dans la région de Rosans [11]. Ils appartiennent à un réseau associé au fonctionnement
apto-albien de l'accident durancien, dont on reconnaît l'importance tant au Sud qu'au
Nord de l'anticlinal de Valbelle [12].
CONCLUSION. — Différentes observations de terrain ([2], [4], [5]) avaient permis
d'indiquer que les réseaux de filons sédimentaires étaient en connexion avec des corps
C. R. Acad. Sc.Paris, t. 301; Série II, n° 6, 1985 409
Fig. 2. —
Relation génétique entre corps turbiditique et injections sableuses.
1, corps turbiditique; 2, injections sableuses; 3, figures de courant.
Fig. 2. —
Genetical relationship between a turbiditic body and the clasticinjections.
1, turbidic body; 2, sandy injections; 3, current marks.
turbiditiques nourriciers, et que la distribution même de ces filons était gouvernée par
la paléomorphologie du bassin sédimentaire, elle-même en relation avec le contexte
structural.
Les affleurements du Ravin de la Baume montrent que l'ouverture des fissures se fait
dans un contexte cisaillant sous l'action du courant chargé et que leur progression relève
d'un mécanisme de fracturation hydraulique dans un réseau préexistant; l'ouverture des
fractures s'est réalisée à la faveur d'un virage de la morphologie, à partir du flanc concave
1985.
profondément surcreusé. Ils confirment des hypothèses avancées dans ce même sens pour
expliquer les dykes et les sills de Rosans [4] et suggèrent que des objets analogues
pourraient relever d'une même interprétation.
Remise le 10 juin
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] M. T. ABOUSSOUAN,Rec. Trav. Sta. Mar. Endoume, 30, fasc. 45, 1963, p. 95-164.
[2] B. BEAUDOIN et G. FRIES, Comptes rendus, 295, série II, 1982, p. 385-387.
[3] B. BEAUDOIN et G. FRIES, 5e Congr. Eur. Sédimentologie, Livret-guideExc. 6, Marseille, 1984, 51 p.
[4] B. BEAUDOIN, G. FRIES, P. JOSEPH et B. PATERNOSTER,Comptes rendus, 296, série II, 1983, p. 387-392.
[5] B. BEAUDOIN, G. FRIES, O. PARIZE et M. PINAULT, 5e Cong. Eur. Sédimentologie, Marseille, 1984, p. 49.
[6] A. SLACZKA et S. THOMSON, Ann. Soc. Geol. Pol., 51, 1981, p. 3-44.
[7] M. R. GIBLING et B. R. RUST, J. Sed. Petrol., 54, n° 3, 1984, p. 773-782.
[8] St. DZULYNSKl et A. RADOMSKI, Ann. Soc. Geol. Pol., 26, n° 3, 1956, p. 225-264.
[9] R. N. HISCOTT, J. Sediment. Petrol., 49, n° 1, 1979, p. 1-10.
[10] J. B. ARCHER, J. Sediment. Petrol., 54, n° 4, 1984, p. 1197-1205.
[11] G. FRIES, B. BEAUDOIN, G. BIZON et J. J. BIZON, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 869-872.
[12] B. BEAUDOIN, G. FRIES, O. PARIZE et M. PINAULT, Journée sur les Argiles, Livre des Communications,
E.N.S.M.P., 1985, p. 95-108.
GÉOLOGIE.
— La position structurale du Houiller des abords NE de Sisteron (Alpes-de-
Haute-Provence, France) : à propos d'une interprétation nouvelle. Note de Maurice Gidon
et Jean Louis Pairis, présentée par Jean Aubouin.
Les principaux affleurements de, Houiller, associé à du Trias, qui sont isolés dans le Jurassique au NE de
Sisteron jalonnent une grande fracture NNE-SSW, le linéament de Clamensane; ils ne peuvent être interprétés
comme des olistolites (comparables à ceux, plus petits, du Riou d'Entraix) car leurs rapports avec l'encaissant
sont seulement tectoniques : les brèches supposées jurassiques qui les bordent par place sont des brèches de
pente quaternaires:
Fig. 1.
—
Carte de situation.
Fig. 1.
—
Location map.
Fig. 2. —
Carte simplifiée du lambeau des Moulièresdans son environnementstructural.
Fig. 2. —
Sketch map of the structural setting of the Moulières outcrops.
Fig. 3. Coupe schématiquedu lambeau des Moulières. Noter la disposition anticlinale des Terres noires de
—
part et d'autre du Houiller et du Trias et les rapports des brèches quaternaires avec leur substratum. Les
dislocations internes, subverticales, du lambeau de Trias et de Houiller ne sont pas figurées.
Fig. 3. — Schematic cross-section of the Moulières outcrops. Note the anticline pattern of the Terres noires
beds and the relations between quaternary breccias and their basement. Vertical faulting inside Triassic and
Carboniferous beds have been omitted for simplication of drawing.
Les faits de terrain conduisent cependant à comprendre cette observation de façon fort
différente. En effet les brèches qui correspondent à la description des auteurs ([4], fig. 2)
affleurent seulement sur le versant E de la colline, là où précisément son revêtement
quaternaire n'est que peu entaillé et ne s'observentjamais entre Houiller et Terres noires
dans les ravines où le contact entre ces formations est bien dégagé. Ces brèches, souvent
mal cimentées, ont par places un aspect de fausses cargneules et ne nous ont nulle part
montré un ciment marneux qui puisse indiquer leur sédimentationdans les Terres noires.
De plus si elles s'appuient bien vers l'amont sur le Trias — qu'elles remanient — elles ne
présentent, vers l'aval, aucun indice de passage latéral aux Terres noires : elles les
recouvrent au contraire par ravinement brutal et en discordance angulaire accusée. Enfin
leur litage est remarquablement parallèle à la surface topographique. Tout indique donc
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 413
qu'il s'agit là de banales brèches de pente que l'on doit attribuer à un Quaternaire
relativement ancien.
Par ailleurs l'ensemble de la disposition structurale des affleurements des Moulières,
brièvement rappelée ci-dessus, ne s'accorde pas non plus avec l'hypothèse d'un olistolite.
On doit souligner spécialement, à ce point de vue, les deux faits suivants :
(a) les véritables contacts latéraux visibles entre les Terres noires et le lambeau des
Moulières sont toujours subverticaux, nets et brutaux et fréquemment soulignés de
mylonites; les strates du Carbonifère et du Trias, globalement ployées en anticlinal, sont
elles-mêmes hâchées de failles subverticales;
(b) la polarité stratigraphique des Terres noires qui encadrent le lambeau des Moulières
(et qui montrent des niveaux caractéristiques du Bathonien supérieur à l'Oxfordien
inférieur) s'oppose à l'interstratification de ce dernier. En effet il y a inversion de polarité
entre celles qui affleurent au SE et celles qui sont rebroussées sous le contact du coté
NW.
En définitive on ne peut que: conclure à la mise en place tectonique — et non
synsédimentaire — du lambeau des Moulières. Quel que soit le processus précis intervenu
il se rattachait originellement en outre à l'autochtone chevauché par l'écaille de Valavoire
et non à la semelle de cette dernière.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Dans le
Galabre.
massif de l'Aspromonte, est décrite pour la première fois une formation que nous datons de
l'Oligocène inférieur par ses pollens, ses mollusques et sa microfaune. Cette « formation de Palizzi » marque
(Italy).
une ligne de rivage antérieure à la discordance de l'Oligocène supérieur-Aquitanien sur les massifs internes
maghrébides. Elle cachète un karst (crétacé?) à remplissage d'argiles bauxitiques, signalées pour la première
fois en
GEOLOGY.- Transgressionof the LowerOligocene (Palizzi Formation) over a Karst filled up with bauxite
inthe
Internal Calabro-peloritani Zones
In the Aspromonte Massif, a formation is describedfor the first time and dated as Lower Oligocene by means
of pollens, Molluscs and microfauna. This Palizzi Formation indicates a marine shore line previous to the Upper
Oligocene Aquitanian disconforinity on the Internal MaghrebideMassifs, It underlies a karst (Cretaceous?) filled
up with bauxiticclays, recordedfor the first time, in Calabria.
1. RAPPEL GÉOLOGIQUE.
—
A l'extrémité méridionale de la Calabre, le massif de
l'Aspromonte [1] comporte des terrains anciens sur lesquels reposent des calcaires à Algues
du Jurassique supérieur. Ces calcaires sont recouverts en discordance par la formation
détritique de Stilo-Capod'Orlando, considérée comme d'âge aquitanien à sa base ([2], [3]),
et sur laquelle se sont mis en place des olistostromes à matériel de flyschs, les « argille
varicolori scagliose » (fig. 1 a).
2. STRUCTURE GÉOLOGIQUE DES ENVIRONS DE PALIZZI.
—
Au pied SE de l'Aspromonte,
dans les environs de Palizzi, les calcaires du Jurassique supérieur se présentent sous forme
de lambeaux, environnés de brèches qui remanient les calcaires eux-mêmes et un peu dé
matériel paléozoïque. Ces brèches ont été interprétées comme la base transgressive de la
série dé Stilo-Capo d'Orlando dans laquelle les lambeaux calcaires auraient constitué des
olistolites. Elles nous ont paru correspondre en fait à un matériel continental ensevelissant
un massif calcaire profondément karstifié. Cette interprétation (J.-P. B. et C. M.-M.) a
été confirmée par l'observation (J.-P: B.) d'une coupe qui montre que les brèches sont
elles-mêmes ravinées par un karst sur lequel repose, en discordance, une série sédimentaire,
antérieure à la formation de Stilo-Capo d'Orlando, que nous appellerons « formation de
Palizzi ».
3. LA FORMATION DE PALIZZI. — Du lacet situé entre les km 5 et 6 de la route qui relie
Palizzi Marina à Palizzi, part, vers le Nord, un sentier horizontal qui arrive au niveau
du Tofrente Palizzi à environ 500 m de la route (fig. 1 b). Là, en montant à l'Ouest du
sentier (lieu-dit Sportà), on peut observer la coupe de la figure 2, comportant les termes
suivants ;(a) des terrains paléozoïques bréchifiés; (b) des brèches à éléments de calcaires
du Malm; (c) une poche karstique, remplie d'une argile bauxitique contenant dé la
boehmite et du diaspore [4]; (d) la formation de Palizzi; (e) des terrains paléozoïques;
(f) les conglomérats de base de la formation de Stilo-Capo d'Orlando.
La formation de Palizzi est épaisse d'environ 25 m, mais seule la première dizaine de
mètres montre une coupe continue. Elle comporte trois membres (fig. 3) dont nous avons
étudié la microflore (M.-F. O;-P;), la microfaune (Y. T.) et la malacofaune (J.-V.).
Le premier membre est constitué par des marnes verdâtres montrant à leur base des
débris végétaux et coquilliers (Limidae, Ostreidae). L'horizon basai (éch. 874 et 875) et
un second niveau ligniteux plus élevé (éch. 877) ont livré une palynoflore (cf. infra). On
y trouve des Mollusques mal conservés parmi lesquels Ostrea gr. rudicula Raulin et
Delbos, Cylichnina sp., Potamides cf. labyrinthus (Nyst), P. aff. conjunctus (Deshayes) et
des Naticidae. Vers la base de la formation (éch. 876), les microfaunes sont oligospéci-
fiques, avec de petits Rotalidés et des Ostracodes dont Haplocytheridea cf. helvetica
(Lienenklaus) et Cuneocythere cf. marginata (Bosquet). En montant dans la série (éch. 878
et 880) les microfaunes se diversifient un peu avec des Rotalidés différents, accompagnés
de Nonionidés, Miliolidés et de très rares Sphaerogypsinaglobula (Reuss); aux Cythéridei-
dés s'ajoutent de rares formes marines : Hermanites?, Oertliella, Pokornyella et, en plus
grand nombre, Schuleridea sp.
Le second membre, à prédominance calcaire, débute par une accumulation de petits
Polypiers, suivie par un mince lit marneux (éch. 872), riche en moules internes de
Turritella cf. strangulataGrateloup, petits Brachiopodes, Madréporaires, en Foraminifères
tels que Sphaerogypsina globula, Halkyardia maxima Cimerman, Reussella spinulosa
(Reuss), Amphistégines, Rotalidés, Discorbidés, Cibicides, Ammodiscus, etc., et en Ostra-
codes comme Schuleridea sp., Bairdia sp., Cnestocythere? sp., Pokornyella cf. amygdalifor-
mis Sönmez-Gökçen, Quadracythere sp., Hermanites sp., etc.
Puis viennent des calcaires biodétritiques à Algues Corallinacées dont Subterraniphyllum
thomasi Elliott (détermination de Mme G. Segonzac, Toulouse, que nous remercions
vivement). On y observe également des Foraminifères (Miliolidés, Amphistégines, Rotali-
dés, Halkyardia maxima, petits Alvéolinidés), des Polypiers, des Echinides et des Lamel-
libranches (Veneridae).
Le troisième membre, formé de terrains tendres, est masqué par des éboulis. Une
quinzaine de mètres au-dessus du sommet des calcaires, on observe cependant une brèche
stratifiée à éléments de calcaires jurassiques et à ciment gréseux. Une intercalation de
pélites gris-noir (éch. 910) y a livré quelques dinokystes et de rares spores et pollens sans
signification stratigraphique.
La faune de la formation de Palizzi montre l'évolution d'un milieu lagunaire (Potamides,
Cythérideidés) vers un milieu marin néritique de plus en plus franc, caractérisé par
une diversification de la microfaune puis par l'apparition de Polypiers, Turritelles et
Brachiopodes. La présence de dinokystes dans les pélites du terme supérieur de la
formation indique également un milieu marin.
4. AGE DE LA FORMATION DE PALIZZI. — (a) Le matériel pollinique recueilli à la base de
la formation (éch. 874, 875 et 877) est peu abondant et de médiocre conservation.
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 1. — a, carte géologique simplifiée (d'après Amodio-Morelliet coll., 1976); b, localisation des affleurements
étudiés.
Fig. 1.
— a, simplifiedgeological map (from Amodio-Morelli et al., 1976); b, location of the studied outcrops.
Fig. 2. —
Coupe géologique.
Fig. 2. —
Geological section.
Fig. 3. —
Colonne stratigraphique et localisation des échantillons.
Fig. 3. —
Stratigraphical column and location of the samples.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 419
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOLOGIE.
— La sédimentationphosphatée d'âge Crétacé supérieur-Éocène des bas-
sins côtiers africano-atlantiques : réflexions et hypothèse sur une interprétation globale.
Note de Georges Busson et Annie Cornée, présentée par Georges Millot.
Les couchés à matière organique du Crétacé inférieur-moyen de l'Atlantique ont eu une contrepartie en
phosphore qui ne s'est exprimé en phosphorites, ni dansl'Atlantique, ni à sa périphérie. Cet élément se serait
capitalisé dans les mers euxiniques de cet âge et c'est, par la suite, le recyclage de ce phosphore qui serait à la
source des accumulations extraordinaires de phosphorites du Crétacé supérieur-Éocène des bassins côtiers
africains, en particulier marocains.
C'est un fait maintenant classique que la phosphatogenèse marine ne s'est pas produite
au cours des temps géologiques de façon continue. Parmi les six grandes époques
« phosphogéniques » des temps phanérozoïques (Cambrien, Ordovicien, Permien, Jurassi-
que, Crétacé supérieur-Eocène, Miocène-Pliocène) [1], dont l'interprétation générale est
mal élucidée et objet de controverses, nous n'envisagerons ici que les phosphorites de la
période Crétacé supérieur-Eocène. Celles-ci, s'étendant principalement au Nord du bou-
clier gondwanien américain, africano-arabe et asiatique et sur le rivage atlantique de
l'Afrique, représentent sans doute les dépôts de phosphorites les plus importants de
l'histoire de la Terre [2]. Parmi les rares interprétations globales qui ont été élaborées
pour rendre compte de la généralité de ce phénomène et des quantités de phosphore
mises en jeu, il faut citer par exemple les travaux de Cook, Fischer, Sheldon, Arthur ([1]
et [3] à [5]), dont les résultats seront examinés et discutés par ailleurs.
Deux faits vont nous inciter à; focaliser notre réflexion sur les phosphorites du littoral
atlantique de l'Afrique et plus spécialement sur celles du domaine atlasique marocain
([6], [7]). 1° Les réserves de ce domaine marocain (dépassant 40 MMt) sont à elles seules
très largement supérieures à toutes les accumulations contemporaines du vaste domaine
mésogéen [8]. 2° Alors que les domaines océaniques et continentaux sont relativement
bien distincts sur le littoral atlantique de l'Afrique, les relations et la distinction de ces
deux mêmes domaines sont moins claires en Mésogée.
I. LES PHOSPHORITES DU DOMAINE ATLANTIQUE. — (a) Transgression et phosphorites.
—
Les gisements considérés ici confirment un fait désormais classique : les étages les plus
affectes par la phosphatisation correspondent à des transgressions marines, au moins
locales. Mais tous les niveaux de grande transgression marine ne sont pas phosphatisés.
Ainsi, le Cénomanien supérieur-Turonien, correspondant à la plus vaste transgression
marine du Nord-Ouest africain (au moins postérieurement au Paléozoïque), est si peu
phosphatisé dans cette aire qu'il ne présente pas un seul gisement économique. Pourtant,
le domaine recouvert par cette transgression est à la fois trop vaste et trop varié pour
n'avoir nulle part présenté les pièges morphologiques auxquels on attribue, légitimement,
tant d'importance dans la genèse des gisements qui vont se développer sur cette même
Afrique dû Nord-Ouest, du Maestrichtien à l'Eocène moyen (cf. ci-après).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GRECO 52. Laboratoire de Géologiedu Muséum, 43, rue de Buffon, 75005 Paris.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II; n° 6, 1985 425
GÉOLOGIE. Évolution séquentielle et cadre paléographique du Jurassique inférieur
—
et moyen de Sardaigne (Italie). Note de Claude Monleau, présentée par Michel Durand-
Delga.
Cette étude a permis de préciser la stratigraphie du Lias et du Dogger de l'Ouest de la Sardaigne, de mettre
en évidence deux régions paléogéographiquesdifférentesdans le Nord-Ouest de l'île : le secteur de Porto Conte
à sédiments de haute énergie et marno-calcaires, le secteur de la Nurra septentrionale, plus interne, à faciès
ligniteux avec retrait de la mer dès la base du Callovien alors que les conditions marines persistent à Porto
Conte.
Bien que des publications récentes ([1], [2]) aient fixé le cadre biostratigraphique du
Jurassique de Sardaigne, il n'était pas possible de le corréler finement avec celui de la
Provence de manière à préciser les relations paléogéographiquesentre les deux territoires,
avant la rotation du bloc corso-sarde. La découverte de niveaux à Brachiopodes,
Ostracodes et Ammonites, l'établissement d'une évolution séquentielle, apportent une
meilleure connaissance de la bio-stratigraphie et de la litho-stratigraphie.
I. DONNÉES STRATIGRAPHIQUES ET SÉDIMENTOLOGIQUES. -A.
Le Nord-Ouest de la Sar-
daigne (fig. 1). — Une série complète peut être relevée,.d'une part dans les carrières du
Mte Rose et du Mte Alvaro dans la Nurra septentrionale, d'autre part au Mte Timidone
et au Mte Doglia dans la baie de Porto Conte (fig. 2).
L'évolution des différentes formations et la présence dé discontinuités de valeur régio-
vertes.
nale m'ont permis de subdiviser le Jurassique inférieur-moyen en six séquences d'ordre 3.
Séquence 1, Hettangien. — C'est une formation dolomitique (100 m) avec les caracté-
ristiques sédimentaires que l'on retrouve à cette époque en Provence . microséquences de
faciès oolithique, dolomie massive, niveaux stromatolithiques à mud-cracks et bird-eyes,
marnes
Séquence 2, Sinémurien. — On l'observe à la base du versant est du Timidone et sur
le flanc ouest du Capo San Giogli. Cette formation est datée par de petites Gryphées
difficilement déterminables [2] mais dont le degré d'évolution suggère un âge sinémurien
(dét. M. Arnaud, Marseille).
—
Dans le Nord de la Nurra (30 m) : calcaires fins à chailles avec les petites Gryphées,
des Pectinidés et calcaires oolithiques à stratifications obliques se terminant par un
horizon à Madréporaires coloniaux.
- Au Timidone (90 m) ; calcaires de haute énergie (oolithes) avec intercalations
dolomitiques.
Séquence 3, Lotharingien-Carixien. — Elle débute de façon assez similaire dans les
deux secteurs par des marno-calcairesgréseux avec des Brachiopodes [3] du Lotharingien
supérieur (10 m). Un horizon présente des galets de quartz : Timidone, Capo San Giogli,
base du; Mte Rose. Ensuite viennent :
— Dans le N de la Nurra; calcaires oolithiques à très rares organismes, débris de
bois et petits quartz (40 m).: On n'observe ni passée marneuse ni discontinuité sous la
séquence suivante.
0249-6305/85/03010425 $ 2,00 © Académie des Sciences
Série II — 30
426 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
—
Au Timidone et à la Puncteta de la Ghischiera (50 m) : marno-calcaires s'enrichis-
sant vers le haut en bancs calcaires (micrite à oolithes, lithoclastes et grains de quartz).
Un niveau à Brachiopodes permet de dater le Carixien [3].
Séquence 4, Domérien : Elle est représentée :
—
Dans le N de la Mura (30 m) : calcaires noirs à lits ligniteux, niveau à Madréporaires
coloniaux, calcaires gréseux à stratifications obliques (avec petites Rhynchonelles du
Domérien moyen) se terminant par deux surfaces durcies. Près du village de la Corte on
observe, au-dessus de calcaires fins (3 m) à Gastéropodes et Orbitopsella praecursor
(Gümbel) du Carixien, marquant le sommet de la séquence 3 : des calcaires (4 m) avec
des surfaces durcies et le niveau à petites Rhynchonelles, puis un calcaire oolithique (4 m)
à stratifications obliques progradantes vers le Sud, un calcaire fin (2 m) à Polypiers
isolés, Lamellibranches et Gastéropodes, couronné par une surface durcie très ravinante.
Au-dessus un banc de calcaire fin comble la topographie sous-jacente et est lui-même
affecté par un important ravinement avec des chenaux de direction N 340.
—
Au Timidone : marno-calcaires (12 m) puis une barre de calcaire (2 m) à nombreux
lithoclastes, rares oolithes et quartz.
Séquence 5, Toarcien-Aalénien. — Au Mte Rose, cette séquence débute par des alter-
nances de marnes ligniteuses et gréseuses à Characées et Ostracodes laguno-saumâtres et
de calcaires fins à Gastéropodes. A La Corte, au-dessus de la surface de ravinement,
viennent 3 m de calcaires argileux, de marnes ligniteuses et gréseuses et de calcaires
argileux à nodules algaires. Ces faciès, séparés par des ravinements, présentent des
discordances angulaires entre eux. On y rencontre des Brachiopodes (dét. G. Moulan)
du Toarcien inférieur : Lobothyris punctata clevelandensis Ager, Telothyrisjauberti (Desl.).
Au Mte Rose la séquence se poursuit par des alternances de lignites et de calcaires fins à
Gastéropodes et Ostracodes (30 m), des calcaires bioclastiques et oolithiques à stratifica-
tions obliques (13 m) progradantes vers le Sud. Une surface durcie et encroûtée par des
Huîtres marque la limite supérieure de cette séquence.
—
Au Timidone, le Toarcien montre des alternances (30 m) de marnes et de gros
bancs calcaires à oncolithes. La faune (Toarcien supérieur) est variée et typiquement
marine : Pectinidés, Cidaris, Polypiers isolés, Brachiopodes, Ammonites [3]. Comme au
Mte Rose, la série se termine par des niveaux oolithiques (avec des Rhynchonelles de
l'Aalénien) formant de grandes dunes hydrauliques se biseautant au Sud et au Nord et
progradantes vers l'Ouest. Cette formation est couronnée par une discontinuité.
Séquence 6, Bajocien-Callovien. — Très épaisse, elle se subdivise en six séquences
d'ordre 2 (6.1 à 6.6 : cf. fig. 2).
—
Les trois premières (120 m au Mte Rose, 135 m à Porto Conte) sont relativement
uniformes dans tout le Nord-Ouest de la Sardaigne : alternances de marnes ligniteuses à
rares Ostracodes et Characées, ou de marnes vertes souvent remaniées, et de calcaires.
Les bancs calcaires correspondent soit à des niveaux fins à Gastéropodes et structures
fenestrées soit à des niveaux biodétritiquesà Foraminifères, Ostracodes, Algues [Thaumato-
porella parvovesiculifera (Rain.), Codiacées, Dasycladacées]. On note dans la deuxième
séquence des stratifications obliques (progradation vers le N-NW au Mte Rose), dans la
troisième des apports détritiques micacés et quartzeux, et une faune d'Ostracodes :
Fabanella bathonica, Klieana levis, Progonocythere sp. (dét. F. Depêche, Paris). Cette
séquence se termine par des calcaires oolithiques et gréseux et des calcaires à Bryozoaires,
Nérinées et Brachiopodes (dét. G. Moulan) du Bathonien inférieur : Ornithella bathonica
(Rollier), Cererithyris sp.
PLANCHE I/PLATE I CLAUDE MONLEAU
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION.
—
Appartenant à la terminaison méridionale de l'arc volcanique des
Petites Antilles, la petite île d'Union (8 km2) occupe une position centrale (lat. 12°36'N,
long. 61°25'W) dans l'archipel des Grenadines. Cette île a été peu étudiée sur le plan
géologique : Martin-Kaye [1] en a dressé une carte schématique; une donnée radiomé-
trique concernant le Mont Parnassus, et des données paléomagnétiques ont été
publiées [2]. L'île d'Union, essentiellement volcanique est constituée de coulées de laves
et de pyroclastites recoupées par des intrusions (dykes et dômes) (fig. 1). Une trentaine
d'échantillons ont été prélevés aux dépens des principales unités géologiques reconnues:
—
la partie orientale, la plus ancienne, est constituée : 1° de formations très altérées,
recoupées localement par des filons basaltiques; 2° d'une série volcano-sédimentairedatée
du Crétacé supérieur [3] affleurant au Sud de Clifton;
—
au-dessus, les collines de Donaldson sont formées d'une association de coulées et
brèches pyroclastiques d'andésite basique;
—
la partie centrale (région d'Ashton) apparaît déprimée et hérissée de plusieurs
extrusions andésitiques et dacitiques;
—
enfin, la partie occidentale est occupée par un vaste stratovolcan formant les
principaux reliefs de l'île (Mont Taboi, Mont Parnassus, Mont Olympus). Elle est
constituée d'importants empilements de coulées et projectionspyroclastiques andésitiques.
Le but de cette étude est de présenter la chronologie des différents épisodes volcaniques
(âges radiométriques 40K/40Ar, tableau) et leurs principales caractéristiquesgéochimiques
et minéralogiques dont le détail est donné par ailleurs [4].
I. LES FORMATIONS ANTÉRIEURES A 7 M.a. - La péninsule orientale formée par les
hauteurs de Fort-Hill est constituée par des formations très altérées [5] : tufs fins hyaloclas-
tiques parcourus de veinules de limonite et laves massives très largement hydrotherma-
lisées. On peut attribuer au même épisode volcanique ancien, les faciès (andésite massive
altérée) reconnus à la base du Mont Olympus, au voisinage de Richmond Bay. A
l'extrême pointe orientale de l'île (Point Lookout), une intrusion (U 02) orientée E-W,
datée à 11,52 + 0,58 M.a. recoupe les formations dû substratum; il s'agit d'un basalte
peu porphyrique : l'olivine (Fo90 à Fo70) renferme des inclusions de spinelles chromifères
Sciences
(36-40% Cr2O3). Les microphénocristaux de pyroxène présentent un coeur de diopside
(Wo48, En45 Fs6 7) et une périphérie de salite (Wo48 En41 Fs11). Ceux du plagioclase,
3
TABLEAU
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 2. — Diagramme Na2O + K2O/SiO2. Laves basaltiques: triangles pleins = basalte à olivine; triangles
vides = basalte à plagioclase-clinopyroxène. Laves calco-alcalines : cercles pleins.
Fig. 2. — Plot of Na2O + K2O against SiO2. Basaltic lavas: full triangles = olivine basalts open
triangles—plagioclase-clinopyroxènebasalts. Calc-alkaline lavas: full circles.
PLANCHE I/PLATE I MARTINE LE GUEN DE KERNEIZON
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 435
plagioclase à coeur An95-90 sont entourés d'une fine couronne zonée qui évolue jusqu'à
An52 en présentant de très nombreuses occurrences basiques. Les phénocristaux d'orthopy-
roxène (Wo4 En72 Fs24), abondants présentent des inclusions d'olivine et sont parfois
entourés d'une couronne d'augite (Wo36,4En47,6Fs16).Les clinopyroxènes (2 à 3 mm)
sont des endiopsides (Wo43 En48 3 Fs8,6) dont la périphérie a une composition d'augite
(Wo38,6En45,8Fs15,6). Les microphénocristaux d'olivine très altérés sont abondants. La
mésostase est formée de microlites de plagioclase (An50), de pigeonite (Wo8,6 En57 Fs34,4)
et d'oxydes Fe-Ti.
II. LE STRATOVOLCANDU MONT TABOI ET LES DOMES DE LA ZONE CENTRALE. — Situés dans
la partie occidentale de l'île, les reliefs du Mont Taboi, 333 m, du Mont Parnassus et du
Mont Olympus constituent un édifice en arc de cercle ouvert vers l'Ouest :
—
des coulées prismées de basalte porphyrique, visibles au SW (Miss Campbell)
forment la base de l'ensemble. Ces laves (U 16 : 6,61+0,33 M.a.) à néphéline normative
sont des basaltes à olivine magnésienne (Fo81), à inclusions de spinelles chromifères et à
phénocristaux d'anorthite (An92). Les clinopyroxènes sont des diopsides
(Wo50 En41,5 Fs8,5) évoluant jusqu'aux augites (Wo45En38Fs16). Les basaltes porphyri-
ques à olivine de Bloody-Heads'en rapprochent;
— plus au Nord, surmontant ces premières émissions, un empilement de coulées et
brèches pyroclastiques andésitiques basiques (U 24, U 21 : 6,40+0,32 M.a.) évolue vers
des andésites acides (U 23, U 18 : 6,32 + 0,32 M.a.). Ces laves porphyriques claires renfer-
ment des phénocristaux de plagioclase abondants (coeur An78, périphérie An50) à forte
zonation oscillatoire, et des amphiboles de deux types : —amphibole calcique claire
pargasitique(FM 28); — hornblende édénitique souvent opacifiée (FM 45), les deux types
pouvant se rencontrer au sein de la même roche, notamment dans les andésites basiques.
Les pyroxènes plus petits sont moins abondants; leur composition varie des diopsides
Wo45En48,5Fs6,5 aux salites Wo46En35, 7Fe18,3. Au même moment se mettent en place;
dans la partie centrale déprimée des dômes dacitiques (U 26 : 6,65+0,33 M.a.) ou andésiti-
ques (U 25, U 09 : 6,12 + 0,31 M.a.). Ces roches ne diffèrent des précédentes que par
l'abondance moindre des phénocristaux de pyroxènes et par un enrichissement en fer et
en silice des amphiboles (édénites FM 44) qui ne montrent aucun signe d'oxydation. On
reconnaît du quartz et des plagioclases acides (An14) dans la mésostase des dacites;
— une
deuxième période d'activité volcanique vers 5,6 M.a. se manifeste au Sud-Ouest
par des coulées de basalte porphyrique (U 17, U 15 : 5,61+0,28 M.a.), à plagioclase et
clinopyroxène : les phénocristaux d'olivine (Fo66 à Fo54) sont souvent iddingsitisés, sans
inclusion de chromite; les clinopyroxènes à coeur de salite (Wo49,6En40,6 Fs9, 6) ont une
périphérie d'augite (Wo43,3En39Fs17,7). Les plagioclases (An80-75) sont zonés en bor-
dure. La mésostase renferme des microlites d'augite et de plagioclase pouvant atteindre
An23, et des titanomagnétites. Des dômes andésitiques très semblables aux dômes précé-
dents se mettent en place dans la zone déprimée (U 14 : 5,51+0,28 M.a.). Un filon de
basalte calco-alcalin (U 22 : 5,43 + 0,27 M.a.) à phénocristaux d'amphibole oxydée
recoupe les coulées et pyroclastites associées décrites précédemment. Enfin, l'activité
volcanique se termine à 4,48+0,17 M.a. (2) par la mise en place du dôme andésitique
du Mont Parnassus.
—
le groupe des basaltes (SiO2< à 50%) dont l'évolution peut s'interpréter globa-
lement par la cristallisation fractionnée de minéraux ferromagnésiens et la cristallisation
éventuelle d'oxydes et de plagioclase très basique;
—
le groupe des laves calco-alcalines qui paraît sans relations génétiques avec le groupe
précédent. Son évolution propre s'interprète par la précipitationd'amphibole légèrement
sodique et de plagioclase de plus en plus acide;
—
du point de vue chronologique, des épisodes de nature basaltique et calco-alcaline
alternent : — l'activité volcanique miopliocène débute par l'émission fissurale de basaltes
à olivine vers 11,5 M.a., qui ne sont pas sans rappeler ceux émis à la même période à
Petit Saint-Vincent, Petite Martinique, Carriacou [3]. Après un répit de 1 M.a. environ,
s'exprime un volcanisme calco-alcalin basique (formation Donaldson), actif entre 10,3 et
8,8 M.a., le seul décrit à cette époque dans les Grenadines. Vers 6,6 M.a. débute la
construction du strat-volcan du Mont Taboi. S'expriment à la fois des basaltes à olivine
et des laves calco-alcalines acides. Par la suite, entre 6,4 et 6,1 M.a. se développe un
volcanisme andésitique. Entre 6,1 et 5,6 M.a., on constate un arrêt d'activité. Entre 5,6
et 5,4 M.a. s'expriment de nouveau à la fois des basaltes à plagioclase-clinopyroxène et
des andésites. L'activité volcanique semble se terminer à 4,48 M.a. [2] avec les andésites
du Mont Parnassus.
Remise le 6 mai 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La présence d'organismes à caractère marin comme C. glaucum dans les dépôts quaternaires du Sahara ne
semblant pas.pouvoir impliquer une intrusion récente de la mer a toujours constitué une énigme. En effet,
leur provenance qui est imputée à tort aux oiseaux migrateurs ne résulterait le plus souvent que de leur
propagation à partir de refuges où ils ont pu subsister à l'état relicte.
PALEOECOLOGY.—New data about the enigmaof thé saharan sea: on the unusual origin of Cerastoderma
glaucum of the Sahara.
The fact that the presence of marine type organisms such as C. glaucum in saharan quaternary deposits does
not seem to involve a recent intrusion of the sea has always constituted an enigma. Effectively, their origin which
is wrongly imputed to migratory birds, should be more often due to their propagation spreading from pockets
where they could have survived in the relict state.
Ainsi, les mers Caspienne et d'Aral qui ne sont elles-mêmes que des vestiges de la
parathétys constituent à cet égard deux exemples remarquables. De même, la dépression
du Fayoum (Egypte) — dont le coeur est occupé par le lac Karoun située à la base
—
du delta du Nil et à environ 200 km de la mer, constitue un autre exemple significatif.
Ce lac qui bénéficie encore de conditions favorables du fait de la pérennité des apports
fluviaux, de sa salinité relativement élevée (environ 28 g/1) et de la cote de son interface
eau-sédiment qui descend jusqu'à —45m sous le niveau zéro, se trouve être encore
colonisé par C. glaucum [17]. Or ce biotope a été en communication avec la mer pliocène
qui pénétrait à cette époque dans l'intérieur du delta jusqu'à sa hauteur ([9], [26]), avant
de devenir un vaste plan d'eau lacustre que l'Antiquité évoquait sous le nom de lac
Moéris. Si la pérennité de ce lac se trouve être favorisée par sa situation topographique
et par les crues du Nil tout proche, on ne peut également exclure la possibilité de
remontées marines dans le delta qui auraient pu provoquer, au cours du Quaternaire, de
nouvelles migrations des C. glaucum. Un autre argument paléontologique tient encore à
la présence de Foraminifères dans les paléolacs sahariens où ils sont associés aux
C. glaucum. Or ces microrganismes ne possèdent pas de formes de résistance (spores,
oeufs,,..) susceptibles d'être transplantées. Leur cycle biologique est suffisamment bien
connu actuellement pour écarter cette éventualité puisque dès leur stade embryonnaire,
les gamontes et les schizontes sont déjà des petits Foraminifèresconstitués sur le modèle
des formes adultes qui ne peuvent de ce fait supporter tout séjour prolongé à l'extérieur
de leur milieu naturel [19]. C'est ainsi par ailleurs que l'introduction d'une importante
colonie de Foraminifères dans le lac Salton, en Californie, a résulté du lessivage des
milieux lagunaires de la marge littorale [17] et non d'une transplantation par la voie
aérienne comme on l'admet habituellement à tort [1]. Dans le bas-Sahara, l'identité des
espècesde Foraminifères actuels de l'oued Rhir [13] avec les formes fossiles du chott Djérid
([17], [20]) enlève également toute vraisemblance à l'hypothèse de leur transplantation.
Cette hypothèse n'est pas davantage étayée par les arguments isotopiques. En effet, les
dosages de l'oxygène et du carbone lourds du test des C. glaucum sahariens montrent
que les teneurs fluctuent dans un intervalle commun aux eaux franchement continentales
et margino-littorales[18]. De ce fait, les données isotopiques ne permettent pas d'exclure,
tout au contraire, la nature margino-littorale des paléomilieux correspondants. Il n'existe
donc dans la nature actuelle aucun exemple démonstratif établissant formellement la
présence de C. glaucum et d'autres espèces à caractère thalassoïde en milieu franchement
continental n'ayant jamais été en contact avec la mer d'où la nécessité de rechercher une
autre interprétation pour expliquer leur présence.
DONNÉES ÉCOLOGIQUES.
—
L'origine des C. glaucum des paléolacs sahariens paraît
encore aujourd'hui bien énigmatique en raison d'une mauvaise interprétation de leur
écologie. Pour expliquer leur introduction dans ces régions endoréiques, il convient de
tenir compte de l'appartenance des faunes actuelles à un environnement margino-littoral
dé transition caractérisant les biotopes d'origine marine ou ayant été en connection avec
la mer au cours de leur histoire. Le confinement progressif de ces milieux provoque
l'emprisonnement sélectif d'espèces exclusivement euryhalines, pourvues d'une très grande
aptitude à s'adapter aux milieux les plus instables. Parmi les indicateurs biologiques de
l'environnement margino-littoral figure précisément C. glaucum capable de tolérer des
variations de salure entre 3 et 60 g/l au moins et de subsister, même à l'état relicte, dans
des biotopes évoluant vers le régime continental. Cette subsistance est tout à fait évidente
dans les mers Caspienne et d'Aral où prospèrent nombre de ces Mollusques ([2], [4]).
PLANCHE I/PLATE I ALAIN LÉVY
Fig. 2. —
La région des chotts du bas-Sahara et du golfe de Gabès.
Fig. 2. —
The chott region from the lower Sahara to the gulfof Gabes.
PLANCHEII/PLATE II
Fig. 3. —
Reconstitution paléogéographique du Sahara au Néogène
supérieur montrant l'importance de l'épisode lagunaire de type sar-
matien (d'après J. Savornin, 1931).
Fig. 3. — Palaeogeographic reconstitution of the Sahara in the upper
neogene period showing the importance of the sarmatian lagoonal
episode (after J. Savornin, 1931). Fig. 5. Paléogéographiedu Sahara occidental au Villafran-
—
chien supérieur (d'après J. Conrad, 1969).
Fig. 5. — Palaeogeography of the occidental Sahara during upper
Villafranchian time (after G. Conrad. 1969).
Fig. 4. —
Schéma paléogéographiquedu Miocène algéro-saharien(d'après R. Guiraud, 1973).
Fig. 4. — Palaeogeographic map of the algero-saharanin the miocene period
(after R. Guiraud, 1973).
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 441
Déjà reconnus dans les formations du Néogène supérieur d'Europe [4], ils ont pu s'accom-
moder aussi longtemps grâce aux conditions physico-chimiques demeurées favorables.
Une aussi longue adaptation s'explique par la très grande superficie de ces mers
—
respectivement 436 000 et 65 000 km 2 — qui ont conservé des salinités ad hoc — 10/11
et 5/13 g/l. La même survivance des C. glaucum à l'état relicte est également vérifiée dans
le cas de bassins résiduels comme le lac Karoun où cette espèce prolifère encore, malgré
une superficie qui n'excède pas de nos jours 1 700 km2. Mais contrairement à la région
aralo-caspienne, sa subsistance a pu être favorisée ici par le caractère plus tardif de sa
connection avec la Méditerranée.
MODE DE PROPAGATION DES C. glaucum DANS LES PALÉOLACS SAHARIENS. — L'aptitude dés
C. glaucum à s'adapter au confinement d'anciens bassins margino-littoraux est tout à fait
remarquable. Par corollaire, de tels biotopes confinés tendent à constituer des refuges
pouvant abriter des espèces euryhalines dont le rôle est essentiel en matière de propa-
gation. C'est sans doute à partir de tels refuges que ces organismes ont pu coloniser des
plans d'eaux intracontinentaux pourvus d'un chimisme ad hoc et hors de portée des
influences marines récentes. A titre d'exemple, le débordement du lac Karoun ou de
la dépression aralo-caspienne qui pourrait résulter de. crues exceptionnelles, conduirait
nécessairement à propager leurs faunes et leurs flores au-delà de leurs lignes de rivages
initiales. Un tel phénomène s'est même réalisé à notre époque lors du déferlement des
crues du Colorado dans la dépression du Salton, après lessivage des marges littorales
californiennes [17]. Le même processus s'est vraisemblablement répété maintes fois au
Sahara où les gisements à C. glaucum jalonnent de vastes dépressions topographiques
qui sont les vestiges d'anciens paléolacs. Sans doute leur importance et leur diversité
ont-elles été très variables du Sarmatien à l'Holocène, période marquée par l'alternance
de phases arides et très humides. Les formations à Cerastoderma correspondent à ces
périodes très pluviales ayant pu provoquer le drainage de milieux refuges résiduels. Les
plus anciennes semblent remonter au Néogène puisqu'elles sont bien connues en Algérie
dans les niveaux sarmatiens de la Tafna [10] et dans certains autres dépôts du Miocène
et du Pliocène [4]. Elles sont concordantes avec les reconstitutions paléogéographiques
du Néogène supérieur qui correspondait à un épisode lagunaire très développé (fig. 4
et 5). Mais la présence des C. glaucum sur les Hauts Plateaux (chott Chergui), dans des
dépôts marquant la fin d'une longue évolution quaternaire encore inconnue pourrait
s'expliquer par une adaptation sur place d'organismes sarmatiens. A l'Holocène, la
mer n'ayant pu atteindre ni l'erg occidental (+400 m) ni la sebkha Mellala (+200m),
l'introduction de faunes relictes résulterait du lessivage de refuges par des eaux continen-
tales en crues. Il en serait de même pour les C. glaucum des dépôts holocènes de J'oued
el Akarit dont l'affinité marine est contestée par certains auteurs ([12], [22]) à cause de
l'altitude élevée (entre +10 et +20 m) des gisements correspondants. Leur prolifération
tardive à partir de faunes relictes introduites antérieurement dans la région soulève en
effet bien moins de difficultés qu'une transgression trop récente. Il apparaît ainsi tout à
fait indispensable de dater les organismes du Djérid, du bas-Sahara et de l'Ahnet (fig. 5)
pour faire progresser nos connaissances paléogéographiquesdu Quaternaire saharien.
ORIGINEDES C. glaucum SAHARIENS. — Pour comprendre par quel moyen ces organismes
à affinité thalassoïde ont pu s'introduire au Sahara, il convient de tenir compte des
données écologiques précédentes qui impliquent une introduction originelle par là voie
marine. Cet épisode que Savornin (1931) a situé au Sarmatien (fig. 3) paraît s'être répété
au Quaternaire, dans la région du bas-Sahara, comme le suggère vivement l'association
—
Si la présence du seuil d'Oudref culminant à + 31 m entré les rivages du golfe de Gabès et la région des
chotts ne permet pas d'envisager un ennoyage trop récent par la mer, ni à l'Holocène ni peut-être même au
Pléistocène supérieur, l'apparition des premiers C. glaucum du Djérid semble toutefois être postérieure au
Sarmatien. En effet, leur présence à —53 m sous le fond du chott (lui-même coté à + 15 m du niveau zéro
actuel) survient brutalement au-dessus d'une série fluviatile et azoïque plio-quaternaire [20].
—
Si la colonisation du Djérid et du bas-Sahara par les C. glaucum n'a pu être réalisée qu'à une époque où
le seuil d'Oudref était moins élevé qu'aujourd'hui par rapport aux lignes de rivages contemporaines, de
nombreuses traces de déformations bien visibles sur le flanc nord du Djérid, le long de l'axe atlasique
( fig. 2) étayent cette interprétation. Les lumachelles présumées villafranchiennes qui apparaissent plissées et
concordantes sur le mio-pliocène [6] atteignent 40 à 50 m d'altitude et des pendages de 45 à 50° contrastant
avec d'autres formations fossilifères plus récentes et horizontales du chott Fedjaj [6]. D'autres manifestations
néotectoniques ont également été décrites notamment dans le Sahel où les gisements à C. glaucum atteignent
20 à 40 m au paléotyrrhénien et 30 m à l'eutyrrhénien de Monastir [22]. Les effets de ces déformations se
surajoutent également aux fluctuations du niveau marin dont on sait que si l'amplitude des variations n'a pas
dépassé + 2m vers 8 000 B.P. ni la cote zéro vers 35 000 B.P. [12], elle a cependant atteint le niveau + 12/15m
vers 120 000/125 000 ans comme l'attestent les dépôts horizontaux de Douira dans le Sahel qui ne sont que les
vestiges d'un ancien cordon littoral [22].
—
L'alignement des gisements à C. glaucum — dont les plus anciens sont présumés villafranchiens[8] — qui
forment une chaîne quasi -continue entre la cuvette du bas-Sahara et les rivages du golfe de Gabès (fig. 2).
Il existe ainsi une remarquable concordance entre les déformations néotectoniques,
l'existence de niveaux marins plus élevés qu'aujourd'hui — au paléotyrrhénien par
exemple — et les données écologiques qui impliquent une introduction naturelle des
C. glaucum et non leur transplantation par des oiseaux. Ces arguments suggèrent l'exis-
tence d'une connection entre la mer et le bas-Sahara dont l'âge reste à déterminer avec
précision mais qui pourrait bien se situer au Pléistocène moyen [6] ou inférieur [28].
Remerciements à Anne-Marie Alinat du Musée océanographique de Monaco pour sa contribution active
aux recherches documentaires.
Remise le 21 janvier 1955, acceptée après révision le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Laboratoire de Géodynamiquedes Milieux continentaux, 4, place Jussieu, 75230 Paris Cedex 05.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 443
Boureau,
PALEOEGOLOGIE; — L'intérêt paléoécologique du remplissage sédimentaire des
maars du Velay occidental.Noté de Jacques-Louis de Beaulieu et Maurice Reille, présentée
par Edouard
Dans trois sondages carottés de 32, 37 et 54 m provenant de maars du Velay, 135 spectres polliniques
portent témoignagede l'existence de successions de végétationssteppiques et forestières remontant au moins à
l'Eémien. Il en résulte que ces sites sédimentaires recèlentcertainementdes séries continues depuis le Pléistocène
moyen, âge,minimalprésumé de la formation de ces maars.
Les objectifs industriels de ces sondages n'ayant pas nécessité les soins particuliers
qu'imposel'analyse pollinique et, de plus, les carottes ayant fortement vieilli depuis leur
extraction, il était d'emblée exclu d'en faire une étude détaillée. Les analyses décrites ici
représentent donc un échantillonnage lâche (généralement métrique ou semi-métrique)
sur lequel cependant 135 spectres polliniques ont été établis totalisant le comptage de
quelque 40 000 grains de pollen et spores.
L'histogramme du site Velay 3 permet à lui seul d'illustrer au mieux l'ensemble de ces
données et de les commenter brièvement.
a. VELAY 3. — Les distancés entre les échantillons interdisent une description de
l'histogramme en ternies de « zones d'assemblages polliniques » [3], Seuls peuvent être
distingués des « ensembles », les uns évocateurs de climats plutôt tempérés (V3, b, d, f,
h), les autres traduisant des conditions plus rigoureuses (V3, a, g, i) :
—
L'ensemble V 3 a correspond à une période glaciaire : excepté deux maximums des
taux de pollen arboréen (P.A.), dont Pinus est la seule cause, ceux-ci sont très bas; les
0249-6305/85/03010443 $ 2.00 © Académie des Sciences
444 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
arbres mésophiles sont quasi absents. Les deux spectres du sommet de cet ensemble,
riches en Betula, pourraient évoquer un boisement pionnier tardiglaciaire.
—
L'ensemble V 3 b correspond à la période moyenne d'un interglaciaire. La domi-
nance d'Abies et Fagus indique que l'optimum est déjà dépassé.
—
L'ensemble V 3 c constitue la phase catathermique plus avancée de cet interglaciaire
avec dominance de Pinus et Picea.
V 3 d correspond à une nouvelle phase tempérée à Quercus abondant, enrichie en
—
Picea vers sa fin.
V 3 e est très nettement froid : Pinus et les herbacées, dont bon nombre de step-
—
piques, dominent.
—
En V 3 f, les steppiques disparaissent, tandis que Pinus, Picea et Quercus se partagent
les taux du P.A.
V 3 g, avec un médiocre taux de P.A. principalement imputable à Pinus et des
—
fréquences régulières de steppiques, correspond à un épisode aride et froid.
—
V 3 h apparaît nettement tempéré avec notamment Carpinus betulus en abondance.
—
V 3 i associe de façon ambiguë la persistance du seul Picea parmi les arbres autres
que Pinus et des taux modérés de steppiques.
—
En V 3j les taux du P.A. fluctuants et assurés par le seul Pinus ainsi que l'importance
des steppiques renforcée par celle des Poacées indiquent qu'il ne peut s'agir que d'un
épisode pléniglaciaire accusé et les présences répétées de Cedrus témoignent du rôle
prépondérant des apports lointains, donc de la faible production pollinique de la végé-
tation régionale qui en est le corollaire.
Les longues séquences de la Grande Pile [4] et des Echets [5] ont montré que dans
l'est et le centre de la France, entre la fin du dernier interglaciaire sensu stricto (Eémien)
et le Pléniglaciaire würmien, soit entre —110 000 et —70 000 environ, se sont succédé
trois interstades très tempérés favorables au développement des feuillus — et équivalents
de ceux d'Amersfoort, Brörup et Odderade d'Europe plus nordique [6] —. Dans la
mesure où l'échantillonnage n'a pas été trop lâche pour laisser échapper des épisodes
f
climatiques majeurs, les trois phases tempérées V 3 d, et h successivement rencontrées
au-dessous du Pléniwürm devraient correspondre à ces trois interstades. Dans ce cas,
l'épisode de V 3 h est à corréler avec I'Eémien; or, l'abondance d'Abies ainsi que la
présence de Buxus et Taxus (deux taxons qui disparaissent après I'Eémien à la Grande
Pile et aux Echets ([5] et [6]), constituent des arguments qui imposent cette corrélation.
Cependant, Fagus est très discret dans I'Eémien de la Grande Pile et des Echets mais
son importance en Velay peut trouver une explication dans la différenciation régionale
des végétations éémiennes : au cours de I'Eémien on connaît par exemple des régions
d'Europe où Tilia abondait et d'autres où, au contraire, il n'a pas pris pied [7].
b. VELAY 2. — Le sondage Velay 2 présente des similitudes avec Velay 3 car, après
une phase très nettement froide, apparaissent des spectres interglaciaires à Ulmus, Quercus,
Carpinus, Taxus, mais peu d'Abies et de Fagus.
Il pourrait s'agir d'épisodes de végétation appartenant au même interglaciaire que
V 3 b, mais plus précoce : cette interprétation est confortée par l'existence de trois épisodes
tempérés sus-jacents séparés par des phases froides qui peuvent être mises en équivalence
f
avec Velay 3 d, et h.
En outre, au-dessous du premier épisode froid, est observé un ensemble de spectres
faiblement tempérés, riches en Pinus et Picea, avec présence non négligeable de Quercus,
qui serait donc antérieur à I'Eémien.
PLANCHE I/PLATE I JACQUES-LOUISDE BEAULIEU
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 447
c. VELAY 1. — Cette séquence, la plus profonde, comporte dès sa base une série de
spectres correspondant à des conditions froides : Pinus est le seul arbre bien représenté
et les spectres sont différenciés par une succession d'oscillations des taux de Pinus et
d'Artemisia (ces derniers dépassant plusieurs fois 30%).
Au-dessus de cette longue série, deux spectres fortement dominés par Corylus et
Quercus témoignent d'un début d'interglaciaire qui se retrouverait dans des spectres
sus-jacents riches en Carpinus, avec Abies, Taxus et Buxus, évoquant bien I'Eémien, mais
ici il n'est pas rencontré de phase à Fagus.
Au-dessus, après un épisode frais, apparaissent au moins deux phases tempérées
distinctes, mais l'état de la carotte lors du prélèvement interdit une interprétation détaillée
des résultats.
DISCUSSION. — Les corrélations entre les trois sondages sont évidemment délicates,
la probabilité d'avoir affaire à des niveaux strictement contemporains à partir d'un
échantillonnage vertical lâche étant très faible.
L'hypothèse unificatrice la plus convaincante, reliant les sites entre eux et avec les
séries européennes comparables, est celle qui fait de l'ensemble V 3 b un équivalent de
I'Eémien, situant la base des sondages dans le glaciaire qui le précède. Cette interprétation
qui propose la chronologiela plus courte est confortée par le fait que les niveaux tempérés
surmontant V 3 b ne peuvent être attribués au Würmien récent. Cependant elle pourrait
être mise en cause si de nouveaux épisodes intercalaires caractéristiques étaient révélés
par une étude détaillée fondée sur des carottages appropriés à l'analyse pollinique.
Mais déjà les informations qu'apportent les présentes analyses sur l'histoire des végéta-
tions du Pléistocène supérieur du Massif Central sont précieuses dans la mesure où ce
sont pratiquement les premières.
Ces résultats illustrent l'intérêt paléoécologique de cette région de moyenne altitude
dans une situation de bonne sensibilité aux paramètres du climat.
Ainsi sont démontrés :
—
le rôle joué par Picea dans le Massif Central au début de la dernière glaciation qui
l'en a donc chassé tardivement;
—
la place non négligeable que Carpinus a pu y occuper au cours des phases tempérées
antérieurement au Pléniwürm;
—
la persistance régionale de Fagus au cours du Quaternaire.
Par ailleurs, les sondages étudiés couvrent au moins les 130 derniers millénaires sur
seulement une trentaine de mètres d'épaisseur. Or, d'une part, les explosions ayant donné
naissance aux sites en cause impliquent de puissantes venues d'eau [8] qui les ont
forcément rendus rapidement lacustres et, d'autre part, les profondeurs connues des
maars semblables de la région (Issarlès, Senèze) autorisent à envisager une profondeur
de remplissage de l'ordre de 150 m. On peut donc attendre de ces sites des séquences
sédimentaires continues correspondant à l'ensemble Pléistocène supérieur et moyen, lequel
n'est connu à ce jour en Europe que par deux sites marginaux : Tenaghi-Philippon [9] et
Padul [10].
L'identification des téphras que contiennent ces dépôts lacustres pourrait fournir les
éléments d'une chronologie plus détaillée du volcanisme régional. Mais, surtout, des
carottages dans ces dépôts permettraient de développer, sur un support chronologique
bien établi par l'analyse pollinique, d'autres approches — paléomagnétisme, corrélations
océan-continent,corrélations entre cycles climatiques et cycles astronomiques, paléoclima-
tologie quantitative — qui reposent sur de longues séquences sédimentaires continues.
448 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985
Aussi, l'intérêt paléoécologique et la longueur des séquences des maars du Velay étant
établis malgré les imperfections d'un support occasionnel, s'impose-t-il de rassembler les
moyens d'organiser des sondages permettant leur complète exploitation scientifique.
(1) Nous remercions M. Jeanbrun, directeur régional du B.R.G.M. à Clermont-Ferrand, qui nous a aimable-
ment autorisés à prélever sur ces carottes et A. Pons, directeur du Laboratoire de Botanique historique et
Palynologie, qui a découvert leur existence et nous a apporté ses encouragements dans cette recherché ainsi
que ses conseils dans la rédaction finale.
Remise le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. MERGOIL, Le volcanisme en Velay, Petit Journal de l'exposition du Musée Crozatier, n° 2, 1984, 4 p.
Le Puy-en-Velay.
[2] J.-L. DE BEAULIEU, A: PONS et M. REILLE, -Diss. Bot., 72, Festschrift Max Welten, 1984, p. 45,70.
[3] E. D. CUSHING, Quaternary Palaeoecology, 1967, p. 59-88, Yale University Press, New Haven and
London.
[4] G. WOILLARD, Quat. Res., 9, 1984, p. 1-21.
[5]
[6]
[7]
[8]
E. GRUGER, Geologica bavar:, 80, 1984, p.5-64.
J.-L. DE BEAULIEU et M. REILLE, Boreas, 13, 1984, p. 111-132.
J.-L. DE BEAULIEU et M. REILLE, Géographie physique et Quaternaire, 38, (1), 1984, p. 3-9.
-
PALEONTOLOGIE. LaSpongiofaune des sédiments peu profonds du Kiméridgien
supérieur-Portlandien du Languedoc (France). Note de Yves Bodeur, Henri Termier et
Geneviève Termier, présentée par Édouard Boureau,
Une petite spongiofaune, associée à de nombreux organismes à affinités « récifales», a été récoltée dans des
calcaires bioclastiques d'eaux peu profondes, datés du Kiméridgien supérieur- Portlandien. Quatre formes ont
(France).
été reconnues: Cylicopsis verticalis Turnsek ( = Sestrostomella canadensis Jansa et Termier). Peronidella cf.
demascotaensis Jansa et Termier, Chaetetopsis sp., Gilletia? sp,. Une cinquième forme, nouvelle, est décrite :
Squamipora verticillata
Cette
nov.
gen,
nov.
sp..
association
pourrait
jalonner le bord de la Téthys.
[7].
calcarénites ou des calcirudites qui, au microscope, se révèlent être des biosparites ou
des intrabiosparites; mais des pelsparites ou pelmicrites ont pu se déposer localement..
Cette formation repose sur des calcaires faiblementbioclastiques, assez bien lités, à grain
relativement fin, datés par des ammonites de la base du Kiméridgien supérieur ([4], [5]).
Sa partie sommitale a livré de rares ammonites ([3], [6], [4]) et des calpionelles [1] du
Portlandien supérieur.Elle est recouverte par un Berriasien marneux très bien datépar
de nombreuses ammonites et calpionelles
Ces calcaires dont l'âge Kiméridgien supérieur-Portlandien est bien établi, livrent des
lamellibranches (Dicéras...) et gastéropodes variés, de nombreux madréporaires et débris
d'échinodermes, quelques brachiopodes, chaetétidés, pharétrones, ainsi que de rares
ammonites [6]. Les micro-organismes sont très abondants; parmi les algues : Lithoporella
elliotti Emberger, Pianella pygmaea(Gümbel), Nipponophycusramosus (Yabe et Toyama),
Neoteutloporella socialis Praturlon, Arabicodium sp., les incertae-sedis Tubiphytes sp.et
Bacinella-Lithocodium; parmi les foraminifères : « Conicospirillina basiliensis » Mohler,
Protopeneroplis striataWeynschnk, Trocholina alpina (Leupold), T. elongata (L.):
Lenticulina sp., Pseudocyclammina
tituus Nautiloculina
(Yokoyama), oolithica Mohler,
Lituolacf. nautiloidea Lamark. Ces calcaires, caractérisés par leur richesse en organismes
benthiques et leur granulométrie élevée traduisant un hydrodynamisme assez fort, consti-
tuent un corps sédimentairede 500 à 700 m. d'épaisseurmaximale, bien localisé dans
l'espace, et légèrementlatéralementvers l'Est à des forma-
Sciences
diachrone.
On
les
voit
passer
« lagon ». Les critères de faible profondeur y sont assez fréquents (stromatolites, petites
constructions à madréporaires et dasycladales...).
LA SPONGIOFAUNE. — L'ensemble des Spongiaires recueillis dans ces faciès indique une
très grande similitude avec le sommet de la formation Abenaki, (Artimon) du puits
Planche I
Cylicopsisverticalis Turnsek.
Fig. 1 et 2. — Petites formes à oscule polycoelique en section transversale; 1. 1968-55'; 1966-47; G x 6,5.
Figs. 1 and 2. — Small forms with one polycoelic osculum (astrorhiza) in transverse section; M x 6,5.
Fig. 3 et 4. — Forme Sestrostomella en section subaxiale montrant les apochètes et les gros tubes menant à
l'oscule polycoelique; 1968-55; fig. 3, G x 6,5; fig. 4, G x 20.
Figs. 3 and 4. — Subaxial section showing apochetes and tubes to polycoelic osculum; Fig. 3, M x 6,5; Fig. 4,
M x 20.
Fig. 5. —
Section transversale dans une forme Cylicopsis à 2 astrorhizes; 1968-46'; G x 6,5.
Fig. 5. —
Transverse section through Cylicopsis with 2 astrohizes; M x 6,5.
Fig. 6. —
Section dans la zone centrale : présence de planchers dans les gros tubes; 1968-46; G x 40.
Fig. 6. —
Section through the polycoelic axial zone showing tabulae into big tubes; M x 40.
YVES BODEUR
PLANCHE I PLATE I
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc, Paris, t. 301, Série II, n° 6, 1985 453
Planche II
Squamipora verticillata nov. gen. nov. sp; Type du genre et de l'espèce. Portlandien; 1967-64;
Fig. 1. — Aspect général; G x 20 (voir fig. 3).
Fig, l. — General view; Mx 20 (explained Fig. 3).
Fig. 2. - Détail; G x 40.
Fig.2. - Détail, Mx 40.
Fig. 3. —
Détail de tubes prosopores : les spicules apparaissant comme de gros points sur les limites; G x90.
Fig. 4. —
Partof the axial bundle (as natural cross-ruled); M x 90.
« off-shore " Shell Demascota-G. 32, au large de Halifax (Canada), daté de la limite
Tithonique/Berriasien[8]. Cette faune s'éloigne au contraire de celle de l'Oxfordien
supérieur/Kiméridgienrecueillie dans les nombreux sondages du littoral portugais [9].
Les Spongiomorphidessont représentés par deux formes de structure analogue : l'une,
qui peut répondre à la définition du genre Sestrostomella Zittel, est normalement placée
dans les Pharétrones; l'autre, répond à la définition du genre Cylicopsis Le Maître,
rangé parmi les Spongiomorphides pour sa morphologie massive analogue à celle des
Stromatopores. Dans les deux cas, la structure d'évacuation est composée d'apochètes
subaxiaux groupés en oscules polycoeliques/astrorhizaires;la texture du squelette est
granuleuse et abrite des spicules triactines ou tétractines, bien connus chez Sestrostomella,
figurés sous le nom d'épines [10] dans le type de Cylicopsis. En section subaxiale, on
reconnaît facilement sur les formes simples par exemple, les grands apochètes faisant
office d'atriums, de nombreux apochètes plus minces et à parois régulièrement puncturées
qui leur sont parallèles. Des planchers suivis par des prosochètes recoupent l'ensemble
sous le nom de Cylicopsis verticalis Turnsek [12] ( = Sestrostomella canadensis Jansa et
Termier). Il est aussi présent dans le Jurassique terminal du Monténégro et de l'Istrie.
Des fragments d'un Pharétrone Inozoaire pourvu de tri ou tétractines peuvent être
rapportés à Peronidella cf. demascotaensis J. & T., de la basé du Tithonique (Baccaro)
du puits Demascota.
Des Sclérosponges Neuroporidés, souvent très mal conservés, sont abondants. Notons
qu'ils sont très abondants dans tous les gisements de Jurassique supérieur que nous avons
pu étudier, et que l'Abenaki de Demascota en renferme certainement : c'est le cas d'un
petit fragment référé à Chaetetopsis ([1], pl. 3, fig. 3-4). Nous décrirons plus bas un très
beau Neuroporidé, provenant du Languedoc, sous le nom Squamipora verticillata.
Un seul Lithistide paraît identique à celui décrit du Tithonique/Berriasien du puits
Demascota sous le nom de Gilletia? sp., ce genre étant connu de l'Aptien en
Catalogne [11] : la forme des sections montre qu'il s'agit d'une morphologie foliacée dont
la croissance est marquée par des planchers (paraboliques) composés de dicranoclones.
DESCRIPTION DU NEUROPORIDE Squamipora verticillata nov. gen., nov. sp. Dérivation
—
du nom de genre : du latin squama = écaille, (pl. 2, fig. 2-4; fig. 3).
Forme columnaire composée d'un faisceau axial très large de tubes (apopores), entouré
de tubes latéraux radiaires (prosopores) disposés en verticilles; ces tubes radiaires sont
aplatis. La charpente calcaire est armée de spicules monaxones situés à la limite entre les
tubes latéraux. Un seul exemplaire montre tous ces caractères; il semble bien que cette
espèce ait été assez fréquenté mais que les tubes latéraux, très fragiles, aient été supprimés
lors de la fossilisation, laissant seulement le faisceau axial, de type banal chez les
Neuroporidés. Ainsi, Neuropora dont les tubes latéraux possèdent des expansions en
pointes ourlées de spicules ne les conserve que rarement, et Periomipora [9] dont les
collerettes sont très dentelées semble aussi pouvoir n'être représenté que par un faisceau
axial analogue à celui de Squamipora.
CONCLUSION.
—
Cette Note montre qu'une spongiofaune d'âge Tithonique/Berriasien
a jalonné la Téthys : il serait intéressant d'en retrouver d'autres représentants matérialisant
les liens isopiques entre la côte canadienne et le Languedoc, et au moins jusqu'en Slovénie.
Remise le 10 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
-
ANALYTICAL MECHANICS. Symplectic Hamiltonian formalism on the higher order tangent bundles.
Our purpose is to give and intrinsical generalization of symplectic Hamiltonian formalism on higher order
tangent bundles, with.the help of some geometrical structures canonically defined over such bundles. This Note
is a continuation of previous Notes ([2] to [1]) of which we keep in mind some results.
1. Une fonction (de classe C°°) lagrangienne est dite d'ordre k si elle dépend de
n-variables Xa, m-fonctions yA (xa) de classe C 00 et des dérivées partielles des yA par
rapport aux xa jusqu'à l'ordre k. Dans la présente Note nous allons considérer uniquement
les cas où n=1, x1=t (on suppose aussi que tous les lagrangiens d'ordre k sont
implicitement dépendants du temps t — cela correspond à une « mécanique analytique
autonomed'ordre k").
On se propose d'introduire un formalisme symplectique pour les hamiltoniens associés
aux lagrangiens réguliers dans le sens de la condition Cs de Helmholtz-Cartan (cf. [1]).
Cette Note fait suite à des Notes antérieures ([2] à [7]), où des situations particulières
ont été considérées. La méthode choisie est inspirée des travaux de J. Klein (voir les
dernier chapitres de Godbillon [8]). On montre que le formalisme adopté est une extension
« naturelle » aux fibrés tangents d'Ordre supérieur de la théorie développée dans le cadre
de la mécanique symplectique standard, i. e., d'ordre 1. Le point de départ du notre
formalisme hamiltonien est le théorème de Jacobi-Ostrogradsky(cf. [9], p. 261) qui assure
au niveau local l'existence d'un formalismecanonique pour tous les lagrangiens réguliers
d'ordre supérieur dépendants d'une seule variable indépendante (pour une extension
locale à plusieurs variables indépendantes voir [10]).
2. Soit M une variété différentiable de dimension et Tk M le fibré tangent d'ordre k
m
de M. Soit (U, zA) un système de coordonnées sur M; alors le k-jet sk (0) d'une courbe
s : R- M est représentélocalementpar (zA,zA1, . . ., zAk), où les zA(=ZAo) sont les coordon-
nées sA de s à l'origine de R et
Le terme (1/i!) est introduit pour des questions techniques : du point de vue de la
physique il convient de considérer les coordonnées (qA, qA1), ...,qAk)), ou
2A qA(o) sA(0)> ?a) ^A ^À(0)/^ etc. On a donc.q^ slzA, O^s^k-
= = = = =
Soit J1 la structure tangente canonique d'ordre k sur Tk M. Localement J1 prend la
forme matricielle [par rapport à (zA, zA1,
..., zAk)]:
où dr est l'opérateur de Tulczyjew (cf. [11]). L'énergie E associée à L est la fonction sur
T2k- 1 M définie par :
Remarque. — La différentielle de Lagrange 5 définie par Tulczyjew dans [11] admet une
expression intrinsèque équivalente en termes de la structure tangente d'ordre supérieur. En
effet :
Puisque la variété T2fc_1.M est de dimension paire 2km on peut avoir des situations
où (T2k-1M, coL) est symplectique. Dans ce cas on dit que L est régulier, autrement L
est dite irrégulière, dégénérée ou même singulier. Un calcul direct montre qui L est régulier
si et seulement si la matrice :
(q*k-iM et pkk_i1 sont des projections canoniques sur Tk-11M), On vérifie aisément :
et, si•.'%._!.— —d/kk_1 est la forme symplectique canonique sur T*(Tk 1 M) alors on
déduit de (1) et (4) que :
PROPOSITION 2,
— Si. 6 est une courbe intégrale de alors y = Lég°a est une courbe
intégrale de t* et qTk-iM°f—pt-T1 ç <?•
Remarque.— On appelle la fonction E, donnée par 2, [ainsi que la fonction E°Leg-1
sur T*(Ti_l M) dans le cas hyper-régulier] énergie hamiltonienne associée à L.
458 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985
Ainsi, il est manifestementclair que les équations (6) se déduisent directement de (3)
dans le cadre d'un système hamiltonien (T*(Tfc_1M), cofc_1, H) avec L hyper-régulier.
Cela nous donne un formalisme intrinsèque qui généralise la mécanique analytique aux
fibrés tangents d'odre supérieur. Le lecteur peut vérifier facilement que la transformation
de Legendre « Leg » nous donne (comme dans la situation usuelle) des moyens de passer
globalement d'un formalisme à l'autre quand L est hyper-régulier.
Dans le cas où L est dégénéré, nous sommes dans le cadre d'une « théorie avec
contraintes » et on peut s'intéresser aux études de Gotay et Nester (cf. [12]), Lichnerowicz
(cf. [13]), Pneumatikos (cf. [14]), Flato, Lichnerowicz et Sternheimer (cf. [15]), etc. pour
une extension à ce type de mécanique.
Remise le 22 avril 1985, acceptée le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La vibrothermographieinfrarouge est une technique non-destructive, sans contact, utilisée pour ausculter le
comportement mécanique et physique d'un béton endommagé sous excitations vibratoires rapides. Elle permet
de détecterle seuil de fracturation instable précédant la rupture du matériau grâce au couplagethermomécanique
lors d'une microfissurationcroissante irréversible.
résistances;
bétons utilisés en atmosphère agressive. Les adjuvants fluidifiants améliorent les condi-
tions de misé en oeuvre et l'ouvrabilité du béton permettant une forte augmentation des
Fig. 1. —
Déformations axiale (E„), radiale (sr) et volumique (E„) du béton en compression uniaxiale.
Fig. 1. —
Axial (sj, radial (sr) and volumetric (s„) strains of concrete sample under uniaxial compression.
Fig. 2. —
Excitation vibratoire sur un corps d'épreuve soumis à une compressionuniaxiale statique
et évolution du taux de croissance de la température au point le plus chaud.
Fig. 2. — Vibratory excitation on a specimen under static uniaxial compression
and evolution of the growth rate of heat on the warmest point.
(1) soit aux variations élastiques dans les minéraux, (2) soit enfin à la dilatance ou
augmentation des pores due à une fissuration croissante.
(a) Si aucune dissipation d'énergie n'est décelable, le matériau présente un comporte-
ment hyperélastique.
(b) La compaction liée à l'écrasement des pores ou fermetures des fissures stables
pourrait produire une dissipation limitée d'énergie fonction de la porosité initiale.
(c) La dilatance détermine la rupture du béton par un phénomène complexe. Cette
dernière est souvent caractérisée par le pic de la courbe contrainte-déformation : c'est le
critère de la résistance maximale. En fait, l'état instable entraînant la ruine de l'échantillon
commence dès l'apparition des premières fissures instables.
3. COUPLAGE THERMOMÉCANIQUEDU BÉTON.
— La dissipation plastique du béton est
très faible lors de la propagation d'une fissure instable sous chargement monotone. La
production de chaleur par des déformations plastiques en fond d'une fissure est négligeable
car le béton présente un faible taux de conversion thermomécanique. Ce qui entraîne,
dans les essais de comportement mécanique, une formation lente et insuffisante de l'image
des phénomènes observés à la surface de l'échantillon. Ainsi l'excitation mécanique doit
être d'une durée et d'une intensité suffisantes pour donner lieu à une distribution nette
des températures sur la surface d'observation.
L'idée d'imposer une sollicitation vibratoire rapide sur l'éprouvette de béton pour
obtenir une réponse quasi adiabatique définit ainsi la technique de vibrothermographie
infrarouge des matériaux secs fissurables comme le béton et les roches.
Dans l'hypothèse des petites perturbations, la théorie des variables internes, qui prend
en compte les deux principes de la thermodynamique et la loi de Fourier, permet d'établir
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 3. —
Cartes des températures sur l'échantillon de béton sollicité.
Fig. 3. —
Heat patterns on loaded concrete specimen.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 463
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Dans celte communication, il est montré qu'une expérience d'imagerie par résonance magnétique nucléaire,
même effectuée en présence d'un champ magnétique statique non uniforme, peut permettre de reconstruire
l'image d'un objet et cela sans nécessiter au préalable l'étude de la distribution spatiale du champ de polarisation,
en vue de corrections. La méthode permet dans le même temps d'établir la carte du champ statique sur. le
volume de l'échantillon et elle est utilisable avec des gradients de champ magnétique non uniformes pour le
codage des signaux, à condition toutefois de connaître la loi de variation spatiale de ces gradients.
Dans la première séquence (fig. 1 a), une impulsion de 90° autour de Ox' est suivie de
l'application d'un gradient Gy le long de la direction Oy du repère fixe, pendant une
durée x. Cette étape de préparation des aimantations nucléaires est immédiatement suivie
de l'application d'un gradient Gx le long de la direction Ox du laboratoire, pendant une
durée d'écoute au cours de laquelle la variable essentielle est le temps t. Cette séquence
est identique à celle qui a été proposée par Kumar, Welti et Ernst [8]. Si, M (x, y)
représente, à un coefficient d'amplification près, l'aimantation transversale au début de
l'enregistrementdu signal, y le rapport gyromagnétique des noyaux de l'échantillon, et
E(x, y) l'écart entre la valeur du champ magnétique au point de coordonnées x et y et
la valeur du champ à l'origine (x = 0, y = 0), le signal recueilli s'écrit :
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 1. — Séquences d'impulsions pour imagerie par résonance magnétique nucléaire en champ inhomogène
avec reconstruction de l'image par la méthode de Fourier. L'expérience nécessitant plusieurs valeurs de Gy,
les deux séquences (a) et (b) peuvent donc être exécutées de façon imbriquée. La durée des impulsions
radiofréquence(R.F.) est très faible devant les durées d'application des gradients. L'origine du temps t se
situe à une date x après la premièreimpulsion (90°). ACQ. signifie acquisitiondu signal.
Fig. 1. — Pulses sequencesfor direct Fourier transform nuclear magnetic resonance imaging using an inhomoge-
neous field. The sequences (a) and (b) may be interlaced. The lengthes of the radiofrequency pulses (R.F.)
are substantially shorter than the gradients activation times. The duration between the first (90°.) pulse and
the origin of the acquisition time t is x. Collection of data is designed as ACQ.
Fig. 2. — Image d'une croix réalisée en présence d'un gradient de champ magnétiquede polarisation, dirigé à
60° par rapport à la branche horizontale de la croix, (a) image « réelle »; (b) image « imaginaire ». Ces deux
images sont les représentations bidimensionnelles des termes réels et imaginaires respectivement du produit
de la reconstruction par transformation de Fourier. En (c) on fait apparaître, par le calcul des phases locales,
les lignes équipotentielles du champ sous forme de fractures.En (d) image corrigée (simulation sur ordinateur).
Fig. 2. — Image of a cross obtained in a magnetic field spoiled by a residual gradient oriented at 60° by respect
with the horizontal direction, (a) "real" image; (b) "imaginary" image. Both images are bidimensional
pictures of the real and imaginary parts respectively of the Fourier transform of data. Equipotential lines of
the static field are visualized as broken lines in (c). Corrected image (d) (computer simulation).
Fig. 3. — L'origine des temps se situe cette fois à une date x+ zi après la première impulsion (90°.). L'expression
du signal enregistré s'écrit, dans le premier cas :
L'ajustage de la valeur de z1 permet ainsi d'agir sur l'argument du signal complexe, soit yE(x, y)(x—T). Il
faut noter que ces deux séquences utilisent une impulsion de 180°.
Fig. 3. — The begining of the collecting time is x+Xj after the first (90°) radiofrequency impulse. Then
yE(x, y)(x—Tj), which is the argument of the complex signal, can be adjusted by a proper choice or Xj. Notice
that both sequences (a) and (b) require a 180° radiofrequency pulse.
PLANCHE I/PLATE I ANDRÉ BRIGUET
C: R. Acad. Sc; Paris, t. 301,SérieII, n° 7,1985 469
L'expression complexe conjuguée S*2 (Gy, t) = S1 (Gy, — t) correspond ainsi à des valeurs
négatives de la variable temps. Une variante de la seconde séquence, consiste à appliquer
l'impulsion de 180° autour de la direction Ox' et dans ce cas l'angle de phase est remplacé
par son supplémentaire. Le signal analytique obtenu, S'2(Gy, t) est alors l'opposé du
signal donné par la relation [2] par suite S*2Gy, t) = — S1(Gy, — t). Le point essentielde
la méthode est qu'elle permet de disposer du signal de précession libre de l'aimantation
pour des valeurs du temps t aussi bien négatives que positives. Pour bénéficier de cet
avantage, nous devons multiplier par deux le nombre des observations.
3. OBTENTION DE LA CARTE DE CHAMP MAGNÉTIQUEET D'UNE IMAGE EXEMPTE DE DISTOR-
SIONS. — Pour simplifier l'analyse, nous négligerons l'influence de la largeur naturelle
des raies de résonance, ce qui revient à éliminer les termes de relaxation transversale
dans les expressions (1) et (2). La reconstruction de l'image M(x, y) à partir de la
fonction bidimensionnelle S1(Gy,t) s'effectue à l'aide d'une double transformation de
Fourier :
Il convient de noter que si, dans l'équation (3), on n'utilisait que des valeurs positives
de t, l'expression (3') serait modifiée, et comporterait un terme dit de dispersion, com-
pliqué et inexploitable.
La valeur de E(x0,y0) est obtenue en comparant les parties réelle et imaginaire de
<pi(y0, K). Reportée dans (4), elle permet de déterminer x0. Afin que la valeur de x0 soit
non ambigüe, il est impératif que Gx x+E (x, y0). soit une fonction monotone de x pour
chaque valeur de yo, ce qui nécessite un gradient de lecture Gx suffisamment élevé. La
valeur de % en chaque point est obtenue au moyen de l'équation [5] et à partir dé la
connaissance de E (x, y) en tout point du plan. Le fait que E(x, y) ne soit connu que
modulo E0 = 2n/jx sera discuté dans la section suivante. Le résultat final est une double
image : celle de M(x, y) et celle de E (x, y) aux endroits où M(x, y) est non nul.
La figure 2 illustre la correction des distorsions provoquées par une inhomogénéité
produite par un gradient de champ statique. Pour les images (a) et (b) des parties
réelle et imaginaire de '<p{ (yo, K) on a négligé le terme d'inhomogénéité E (x0, y0) dans
l'équation (4) et attribué le signal cpî (j0, K) au point d'abscisse x0 = K/Gx.
La discussion limitée ici à un modèle bidimensionnel s'étend sans difficulté au cas
tridimensionnel, et les calculs formels s'adaptent aisément au cas pratique où l'on n'opère
que sur des valeurs discrètes de Gy et t.
4. DISCUSSION. — La méthode d'imagerie proposée présente un double intérêt : elle fournit la cartographie
du champ magnétique de polarisation dans tout l'espace occupé par l'objet que l'on cherche à représenter, et
surtout, elle permet de corriger les aberrations provoquées par la non-uniformité du champ. Ceci est possible,
parce que nous disposons, grâce au jeu de deux séquences, d'un signal d'évolution de l'aimantation à la fois
pour des valeurs positives et négatives du temps. Ainsi le résultat de la transformation de Fourier comporte-t-il
uniquement des termes d'absorption. Dans le cas où seules les valeurs positives du temps seraient explorées, des
composantes de dispersionviendraientirrémédiablementobscurcir les spectres. La méthode s'étend égalementau
cas où les champs supplémentaires imposés par la préparation de l'échantillon (application du gradient Gy de
codage de phase) et par l'enregistrement (application du gradient Gx de lecture) ne sont pas des fonctions
linéaires des variables spatiales, ici x et y. Toutefois il est nécessaire de connaître la loi de variation spatiale de
ces champs additionnels et de respecter la condition d'unicité de solution de l'équation (4), condition qui
apparaît ainsi comme essentielle, dans la réalisation d'une expérience d'imagerie par résonance magnétique
nucléaire.
Le problème posé par l'indétermination dé la valeur de l'argument yE (x, y)x du signal image complexe
peut être résolu de diverses façons, nous allons en retenir deux. La valeur de E (x, y) est habituellement prise
égale à zéro pour x et y nuls. Il n'est donc pas très difficile, à l'aide d'un programme d'analyse de l'image
complexe, de repérer les lignes selon lesquelles la phase change de détermination ainsi que le sens de cette
variation. On remarque au passage l'analogie avec les franges d'interférences localisées; ces lignes représentent
d'ailleurs des courbes équipotentielles du champ magnétique. Par suite, la détermination des valeurs E(x, y)
s'effectue par continuité si l'échantillon ne présente pas de lacunes. Dans le cas contraire, les difficultés de
détermination de la valeur de l'inhomogénéitépeuvent être importantes. On y remédierade façon expérimentale,
en choisissant la séquence d'observation de telle sorte que la plage des variations de yE.(x, y)x soit comprise
entre 0 et 2it sur toute la région d'intérêt. La figure 3 présente un jeu de deux séquences avec lesquelles il est
possible de maintenir l'argument du signal complexe (px (y0, K) dans les limites requises.
Une conséquencepratique immédiate de cette méthode d'auto-correction des images, dans le domaine médical,
est de permettre l'examen par résonance magnétique de patients possédant des prothèses ferromagnétiques et
qui produisent eux-mêmes l'inhomogénéité du champ. Une seconde conséquence, de portée économique, est
de rendre possible l'emploi de champs magnétiques de moindre qualité vis-à-vis de ceux que l'on emploie
aujourd'hui, ce qui réduirait notablement le coût des installations. Cette voie demande à être explorée pour en
fixer les limites, car l'emploi de gradients intenses conduit d'une part à des difficultés d'ordre technologiques
lorsqu'il s'agit de les commuter et, d'autre part, à une perte de la sensibilité qui est inversementproportionnelle
à la racine carrée de ces gradients.
Nous remercions Ephraïm Feig (Société I.B.M., Yorktown Heights, U.S.A.) qui nous a aimablement fait
une communication privée de l'analyse mathématique qu'il a conduite séparément [10] sur le problème de
l'imagerie en champ inhomogène et qui aboutit à des conclusionsvoisines.
Remise le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ACOUSTICS. -Diffusionproblems with separable geometry: a method to obtain generalized Debye series,
A general method, particularly useful in linear acoustics and for solutions diffusion problems with separable
geometry, is established. One obtains the decomposition of solutions into series of reflected and refracted waves,
which are in fact generalized Debye series.
INTRODUCTION. — Les diffuseurs que l'on considère, sont constitués par des solides
élastiques, homogènes, isotropes et par des fluides non dissipatifs. Toutes les interfaces
d'un même diffuseur peuvent être décrites par l'intermédiaire d'une géométrie séparable
unique, ce qui permet l'étude de la solution dans le cadre d'une théorie modale, sous
réserve que le système soit excité par des sources de type ondes planes, ondes sphériques,
et plus généralement par toute source, même impulsive, pour laquelle le dévelop-
. . .,
pement d'une telle théorie reste permis. Par cette formulation, on a accès aux résonances
du système, niais pas a une interprétation physique directe. La méthode présentée dans
[1] pour interpréter les résonances, peut être étendue au calcul effectif de la diffusion.
Des idées ont déjà été développées dans cette voie par A. Gerard [2], principalement en
géométrie sphérique. Dans la présente Note, on établit pour les géométries séparables, le
développement des solutions en séries d'ondes multiplement réfléchies et réfractées. On
obtient ces développements en utilisant la structure de l'opérateur introduit au niveau
des conditions aux limites, structure qui est indépendante de la nature de la géométrie
séparable considérée. Ceci permet d'exprimer complètement l'opérateur en fonction des
coefficients de réflexion et de réfraction intervenant aux interfaces du diffuseur, et par
suite d'écrire la solution en fonction de ces mêmes coefficients, ce qui conduit aux séries
de Debye. A titre d'exemple, on applique cette méthode à l'étude de la diffusion d'une
onde plane par un cylindre circulaire élastique sous incidence normale.
DÉCOMPOSITION EN SERIES DE DEBYE. — Pour résoudre un problème de diffusion en
géométrie séparable on est conduit à chercher la solution d'un système linéaire :
où, R et Ri, lrgfrgn, sont des vecteurs dont les composantes ont une signification
physique bien établie. Plus précisement, ces composantes sont les coefficients de réflexion
et de réfraction intervenant aux interfaces du diffuseur.
L'idée est alors d'introduire un opérateur R de sorte que l'on puisse écrire :
où est l'opérateur identité. Sous l'hypothèse acquise DL inversible, qui est essentielle
1
pour pouvoir calculer R et Ri, l^i^n, on a:
L'interprétation physique de l'expression (9) est immédiate, c'est une série d'ondes mul-
tiples décomposées géométriquement, dont chacun des termes dépend des réflexions et
des réfractions à chaque interface ([1] à [6]). On établit de plus un résultat original par
l'intermédiaire de (8), puisque l'on exprime la somme de la série de Debye en fonction
des coefficients de réflexion et de réfraction, ce qui est illustré dans l'application suivante.
DIFFUSION D'UNE ONDE PLANE PAR UN CYLINDRE ÉLASTIQUE CIRCULAIRE sous INCIDENCE
NORMALE. - Pour la position du problème et les notations, on se réfère à D. Brill et H.
Uberall [4]. Dans cette géométrie, l'opérateur intrinsèque au diffuseur a pour expression :
C. R. Acad. Sc: Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 473
RÉFÉRENCES;BIBLIOGRAPHIQUES
[1] A. GERARD,
rendus, 297, série II, 1983,
[2] A. GÉRARD,
p. 17-19.
Factorisation de l'équation caractéristique d'une sphère élastique multicouches, Comptes
Coupled P and SV waves propagating in spherical elastic layers: exact solution and
interprétation, Int. J. Engng. Sc., 21n (6), 1983, p. 617-625.
[3] A. GERARD, Diffraction d'ondes par des milieux élastiques sphériques multicouches, Thèse de Doctorat
d'État, UniversitéParis-VI, 1980.
[4] D: BRILL et H. UBERALL, Acoustic waves transmitted through solid elastic cylinder, J. Acoust: Soc.
Amer., 50,1911; p. 921-939.
[5] A. DEREM, Série des ondes transmises pour un cylindre fluide et creux : une solution exacte, Revue du
CETHEDEC, 13, 1982, p. 1-27.
13-48.
[6] A. GÉRARD, Scattering by spherical elastic layers: exact solution and interprétation for a scalar field, J.
Acoust. Soc. Amer., 73, (1), 1983, p.
Les constantes d'acidité de s-triazines ont été mesurées à 25°C en solution aqueuse 0,15M en chlorure de
sodium. Les résultats issus des techniques spectrophotométrique et potentiométrique ont été comparés.
L'utilisation des herbicides, et en particulier des s-triazines, est de plus en plus répandue
en agriculture. Les mécanismes d'assimilation par les plantes et d'une façon plus générale
par les organismes vivants sont peu connus. Pour comprendre la synergie des s-triazines,
les scientifiques se sont intéressés à leur adsorption par les sols ([1]-[5]). Ces travaux ont
montré que les propriétés complexantes, liées au caractère acido-basique des herbicides,
sont à considérer pour appréhender le devenir de ces espèces. La connaissance des valeurs
des constantes d'acidité est un préalable à toute étude dans ce domaine.
A notre connaissance les seules données bibliographiques, pouvant être utilisées, sont
dues à des travaux en spectroscopie de J. B. Weber ([6], [7]). Dans ce travail nous
exposons les résultats potentiométriques et spectrophotométriquesrelatifs aux valeurs des
constantes d'acidité des s-triazines diversement substituées figurant dans le tableau I,
Les solutions sont préparées dans l'eau déionisée et bidistillée sous atmosphère d'argon,
La soude 0,101 3 M, exempte de carbonates, est préparée dans NaCl 0,15 M et standardi-
sée par du phtalate acide de potassium (National Bureau of Standards). Les solutions de
HCl 0,1 M, utilisées pour protoner les s-triazines (fig. 1), sont dosées par la soude
0,101 3 M. Le volume initial à titrer est de 50 ml.
Les titrages potentiométriques sont réalisés au moyen d'un pHmètre « Tacussel
Isis 20000 » à 25±0,03°C avec une électrode de verre « TB 10/HA » et une électrode au
calomel saturée en KCl comme référence. Les calculs sont effectués sur un micro-
ordinateur « Apple II ».
Sur la figure 2 sont représentées les courbes de titration des herbicides.
Les spectres d'absorption sont enregistrés sur un « Beckman Acta M7 ». Nous avons
représenté dans la figure 3 les variations du coefficient d'extinction molaire en fonction
du pH à une longueur d'onde de 220 nm pour tous les composés s-triazines étudiés.
TABLEAU I
Nomenclature des s-triazines étudiées.
Formula of s-triazines.
s-triazines R1 R2 R3
Hydroxy-2 diisopropylamino-4;6 (hydroxypropazine: PROH)..... .. CH (CH3)2 OH
Méthoxy-2 diisopropylamino-4.6
(prométone:
Dans cette formule, s(k, AH) et e(k, A) sont les coefficients d'extinction molaire des
formes acide et basique pures mesurés à la longueur d'onde A, tandis que B(X) correspond
au mélange des deux formes au pH intermédiaire.
En potentiométrie nous utilisons l'optimisation, par la méthode du simplex, de la
formule classique donnant le volume de base ajoutée en fonction de la concentration en
TABLEAU II
Valeurs des pKa des s-triazines étudiées.
Ionisation constants of s-triazines.
PROH PR PZ PY AY TY
(a)Résultats obtenus par spectrophotométrie dans l'ultraviolet. (b) Résultats obtenus par Weber.
(c) Résultats obtenus par potentiométrie.
(a) By absorption ultraviolet. (b) Weber results. (c) By potentiometry.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 477
Dans cette expression X, Na et Da sont obtenus par les formules (3), (4) et (5) :
propazine, on observe une différence plus importante. Cet écart est compréhensible, la
propazine a un pKa faible, il est donc difficile de déterminer la valeur de la forme acide
pure. Les résultats potentiométriquesconduisent à des valeurs de pKa plus élevées que
celles issues des données spectrophotométriques. On constate que la valeur du pKa de la
propazine est fortement supérieure. Par potentiométrie on peut accéder à la valeur du
second pKa de l'hydroxypropazine(pKa= 11,16).
L'acidité de ces herbicides croît dans l'ordre suivant des substituants en position 2
( —OH< OCH3< SCH3< —Cl). Les résultats potentiométriquesindiquent que pour
— —
des s-triazines thiométhylées en position 2, l'augmentation des densités électroniques
apportées par les chaînes alkyle, fixées en position 4 et 6, induit une faible augmentation
de la basicité. Les pKa évoluent de 4,21 à 4,50.
La déterminationpotentiométriquedes constantes d'acidité des s-triazines est un préala-
ble nécessaire à l'étude du comportement en solution de ces composés vis-à-vis des
métaux [11].
Là détermination spectrophotométriquedes pKa nous semble, comme le montrent les
résultats expérimentaux, sujette à une imprécision inhérente à cette méthode.
La potentiométrie permet d'obtenir des valeurs de pKa issues de chaque point de la
courbe de titration. Nous pouvons également affiner les valeurs des grandeurs mesurables
expérimentalement. Ces deux remarques nous semblent importantes pour la fiabilité des
résultats.
Remise le 13 mai 1985, acceptée le 17 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Schéma I
A partir de —
50°C, les signaux correspondant au complexe 2 disparaissent. Le deuxième
stade de la réaction correspond à la réduction du complexe fer-formyle en complexe
fer-hydroxyméthylène 4, caractérisé par l'apparition de deux doublets à S 14,36
(JPH = 3,5 Hz) et 12,83 (JPH = 1,1 Hz), avec une intensité relative 1:1. Le produit cinétique
correspond au mélange équimoléculaire des isomères syn et anti (schéma II). La conver-
sion de l'isomère anti en isomère syn thermodynamiquementplus stable est totale" en
environ 30 mn à — 30°C. La faible solubilité du complexe 4 (en accord avec sa forme
ionique) nous a amenés à substituer le coordinat PMe3 par la phosphine solubilisante
PBu3 afin d'enregistrer le spectre RMN 13C (125,76 MHz). Le carbone du groupe CHOH
est identifié sur le spectre non découplé par un double doublet à 8 306,46 (JP-C = 26 Hz,
Jc-H=137Hz).
Schéma II
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Une famille originale de composés, caractérisés par la présence de glycine comme coordinat assembleur, a
été mise.en évidence dans le système Ni (S2C2O2)2 -lanthanoïde(III). Cette famille comporte deux modèles
structuraux, tous deux tricliniques, en fonction de la taille du lanthanoïde. La présence de glycine, sous forme
d'ion dipolaire, modifie profondément L'architecture des composés obtenus dans ce système : il y a formation
de chaînes simples (Yb) ou doubles (La) infinies et chargées positivementau lieu des entités hétéropentanucléai-
res neutres obtenues en l'absence de glycine. Dans le dérivé du lanthane, les atomes Ln (III) sont pontés entreA
eux de façon infinie par un groupement glycine réalisant des contacts La-La respectivementégaux à 6,204 (1)
et 6,248 (1) À. Dans le dérivé de l'ytterbium par contre, deux éléments En (III) sont doublement pontés par
deux groupes glycine formant une entité dinucléaire avec un contact Yb-Yb égal à 4,734 (1) Â et ces entités
dinucléairessont reliées entre elles de façon infinie par des anions complexes Ni(S2C2O2)2.
CRYSTALCHEMISTRY: — About the influence of an additional coordinat, the glycine, on the dimensiona-
lity of compounds formed by the Ni(S2C2O2)2anion and thé lanthanoïdelements.
An original family of compound characterizedby the presence of glycine, wich acts as a bridging coordinat, has
been evidencedin the system Ni (S2C2O2)2-lanthanoïd (III). As afunction of the size of the lanthanoïd element,
two structural models, both triclinic, are observedfor thisfamily. The glycine, present as a zwitterion, drastically.
modifies the architecture of the compoundsformed in this system: infinite, positively charged, single chains (Yb)
or double chains (La) are formed, inteadof of neutral heteropentanuclear entities observed in the absence of
glycine. In the lanthanum compounds, two Ln (III) atoms are bridged, in an infinite way, by one glycine with
contacts La-La respectively equal to 6.204 (1) Â and 6.248 (1) Â, whereas in the ytterbium derivative, two Ln (III)
elements are twofold bridged by two glycine thus forming a dinuclear entity with a short Yb-Yb distance,
4.734 (1) Â, these dinuclear entities being related together in an infinite way by the complex anion, Ni(S2C2O2)2.
INTRODUCTION. — Les résultats exposés dans une précédente Note [1] avaient souligné
les difficultés rencontrées pour adjoindre un coordinat assembleur tel qu'un acide dicar-
boxylique (maléique, malonique,...) au système constitué par les lanthanoïdes (III) (repré-
sentes ultérieurement par Ln), et le bis (dithiooxalato) mckelate (II), Ni(dto)2 Cependant
une nouvelle famille de composés solides comportant simultanément deux coordinats,
dithiooxalate et oxalate, ayant été découverte, il apparaissait que la présence de l'espèce
oxalate, formée en solution aqueuse par décomposition progressive des groupes
dithiooxalate ([1], [2]), modifiait profondément l'architecture des composés Ni(dto)2-Ln.
Leur dimensionnalité n'était plus régie par le simple respect de l'électroneutralité [3]; le
pontage Ln-O2-C2-O2-Ln conférait à ces composés une stabilité accrue, et laissait présager
en plus des interactions Ni-Ln, des interactions éventuelles Ln-Ln intéressantes et variées
dans la mesure où la géométrie du pontage dépendait de là taille du lanthanoïde [1].
En prenant en considération l'intérêt des observations précédentes, la recherche d'un
coordinat assembleur supplémentaire a été poursuivie. Cette Note sera consacrée à
l'exposé des résultats obtenus au cours de l'étude du système, Ni(dto)2, Ln, aminoacide,
le choix de l'aminoacide s'étant porté sur le premier et le plus simple d'entre eux, la
glycine.
PARTIE EXPÉRIMENTALE. — Une solution de chlorure de terre rare et de glycine (dans un rapport molaire
glycine/terre rare voisin de 15), acidifiée par adjonction d'acide chlorhydrique (pH~3) et portée vers 50°C, a
été versée dans une solution de K2Ni(S2C2O2)2, également maintenue à 50°C. Le refroidissementprogressif
de la solution et son évaporation ont laissé déposer de petits cristaux noirs.
L'analyse par la technique EDX de ces cristaux a révélé la présence de lanthanoïde, de nickel et de soufre.
La détermination de leur contenu en carbone, azote et hydrogène a conduit aux valeurs rapportées dans le
tableau; la présence d'azote constituant un argument en faveur de l'insertion de la glycine au sein du réseau.
Cette hypothèse est confirmée par l'examen comparé des diagrammes de diffraction de rayons X de ces
composés avec ceux des dérivés exempts de glycine [3]; de plus, ils diffèrent entre eux suivant la taille de la
terre rare (La ou Yb). L'indexation ultérieure de toutes les raies observées sur ces diagrammes a permis de
démontrer qu'il s'agissaitbien de phases originales, Ni3[La(H2O)4(gly)]2(S2C2O2)6, gly, 7H2O (gly représente
la glycine qui intervient sous sa forme dipolaire, NH^CH2COO~) et Ni3[Yb(gly)2(H2O)2]2(S2C2O2)6, 8H2O
représentées par [Lagly] et [Ybgly].
DÉTERMINATIONSTRUCTURALE ET DISCUSSION. — L'étude de monocristaux à l'aide d'une
chambre de précession, montre que les composés du lanthane et de l'ytterbium cristallisent
dans le système triclinique; les constantes cristallographiques affinées par moindres carrés
TABLEAU
Pourcentages pondéraux
(a = 11,559(2)Â, a=103,34(2)°
Triclinique
Ni3[Yb(gly)2(H2O)]2(S2C2O2)6,8H2O 11,486(3) À, (3 = 84,31(1)° 13,6 14,1 2,5 2,2 3,1 2,9
b
P1
=
(c= 9,701(2) Â, 7 92,58(2)°
=
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 485
Fig. 2. —
Ni3[Yb(gly)2(H2O)2]2(S2C2O2)6, 8H2O. Representation de la chaîne infinie formée par l'ytterbium,
la glycine et les ions Ni(S2C2O2)2 (Ow : oxygène d'une molécule d'eau).
Fig. 2. —
Ni3 [Yb (gly)2 (H2O)2]2 (S2C2O2)6, 8 H2O. View of the infinite chain formed by the ytterbium element,
glycine and the Ni(S2C2O2)2~ anions.
dinucléaires sont pontées entre elles de façon infinie par des groupements Ni(S2C2O2)2
L'environnementde l'atome d'ytterbium est constitué de huit atomes d'oxygène provenant
deux par deux du groupement dithiooxalate, des deux molécules de glycine en pont,
d'une molécule de glycine supplémentaire et de deux molécules d'eau. Le polyèdre ainsi
formé peut être assimilé à un antiprisme d'Archimède.
Ces composés renfermant de la glycine présentent des similitudes mais également des
différences. Au niveau des similitudes, notons le caractère monodimensionnel,chaînes ou
doubles chaînes qui ne sont pas neutres mais chargées positivement, des ions
Ni (S2C2O2)2 libres assurant l'électroneutralité. En ce sens, ces dérivés se différencient
des entités hétéropentanucléaires neutres [3] et se rapprochent des composés renfermant
simultanémentles deux coordinats dithiooxalate et oxalate.
L'une des principales différences entre les deux composés contenant de la glycine,
consiste en la présence d'une molécule de glycine libre dans le réseau du dérivé du
lanthane. Cette molécule de glycine, tout comme celles liées à la terre rare, doit intervenir
sous forme d'ion dipolaire NH^CH2CQQ~ qui constituela forme stable de la glycine [4] :
comme l'a montré en particulier la diffraction des neutrons, c'est sous cette forme que la
glycine est observée à l'état cristallisé ([5], [6]). Dans les composés présentés ici, les
observations de la spectrométrie infrarouge, absence de la vibration COOH vers
1700 cm- 1 et présence d'une bande large correspondant aux vibrations du groupement
NH^" entre 3000 et 3 200 cm- 1 [7], confirment d'ailleurs cette hypothèse.
Des composés analogues aux précédents ont été préparés pour l'ensemble des éléments
de terres rares; ils sont isotypes du dérivé du lanthane jusqu'à l'europium inclus et du
dérivé de l'ytterbium à partir du gadolinium. Comme dans le cas de l'adjonction
d'oxalate [1], la présence de glycine comme coordinat assembleur, donne naissance à des
architecturesnouvelles qui peuvent se révéler comme étant le siège de propriétés physiques
inédites.
Remise le 11 mars 1985, acceptée le 3 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] C. FRASSE, J. C. TROMBE, A. GLEIZES et J. GALY, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 403-406.
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9, 1985, p. 55-63.
[4] R. J. TOMASI, J. Am. Chem. Soc., 106, 1984, p. 1945-1950.
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[5] J. P. LEGROS et A. KVICK, Acta Cryst., B36, 1980, p. 3052-3059.
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[7] M. AVRAM et G. H. D. MATEESCU, La Spectroscopie infrarouge et ses applications en chimie organique,
Dunod, Paris, 1970.
Une nouvelle phase p-Pb5SO8 a été synthétisée en traitant la phase connue 0i-Pb5SO8 sous haute pression
et haute température dans les limites 20<p<35 kbar et 773<T<943 K. Son étude radiocristallographique
montre qu'il s'agit d'une phase métastablequi se transforme par traitement à 673 K en la phase a-Pb5SO8.
TABLEAU I
Diagramme de difraction X de la phase (3-Pb5SO8 haute-pression.
X-ray diffraction pattern of the $-Pb5SO8 form.
Int(obs) sin29 d(k) Int (obs) sin2 0 d(k)
—
dans ce cas, nous ne pouvons pas être certains de connaître les vingt premières
raies qui doivent diffracter, et le programme d'indexation automatique ne conduit pas à
une solution satisfaisante;
—
il est possible que la phase haute-pression de Pb5SO8 soit un mélange, et dans ce
cas toute tentative d'indexation s'avère donc impossible.
En ce qui concerne le dernier point, une partie de la phase haute-pression, que nous
formulerons désormais pVPb5SO8, a été recuite à 673 K : elle se transforme en la phase
oc-Pb5SO8 connue, et son diagramme de diffraction X présente les raies caractéristiques
fines décrites dans [1]. La nouvelle phase P-PbsSO8 est donc métastable à la température
ambiante.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 489
TABLEAU II
Relations structurales entre les réseaux tridimensionnels
des phases Pb5SO8, p-Pb5SO8 et l'oxyde à-PbO (litharge).
Structural relations between the crystal lattices
of the a and P forms qfPb5SÔ8 andk-PbO.
a(k)
--
Réseau b c <x° P° Y° V(Â3) Réf.
oc-Pb5SO8. .,;.........: .
7,303 11,704 11,522 - 91,00
91,006
984,69 [1]
(a)
Sous-réseau de
-3-Pb5SO8;.;.
(Xv.........
.
73,651
?
3,902 5,760 82,04
? ?
p....:...... (a)
Sous-réseau de
Sous-réseau cfc de p.
ce-PbO..........
. .. . . .
.
. . . .
3,716
5,409
3,969
4,034
5,515
3,695
5,527
5,016 1
62,22
86,12
-
61,14
-
85,02
62,53
85,73
-
40,87
163,49
79,03
(a)
(a)
. . . . . ... 3,969
(a) Ce travail.
Afin de trouver une éventuelle relation structurale entre la phase |3-Pb5SO8 et l'oxyde
rouge de plomb oc-PbO (litharge), nous avons essayé de déterminer un sous-réseau en ne
considérant que les vingt raies les plus intenses. Par indexation automatique nous avons
obtenu un sous-réseau triclinique de mode P ayant pour paramètres :
a = 3,716, 5 = 4,034, c = 3,695Â,
a= 62,22, P =61,14, y=62,53.
Dans le cas de la phase oc-Pb5SO8, cette méthode montré que son réseau est issu d'une
surstructuré 2 : 3 : 2 dont le sous-réseau 1 : 1 : 1 monocliniqueest très peu déformé par
rapport à celui de l'oxyde a-PbO (tableau II).
CONCLUSION. — Au cours du présent travail nous avons pu montrer l'existence d'une
nouvelle phase haute-pression P-Pb5SO8. En l'état actuel de nos recherches, il nous est
impossible de préciser la maille cristalline de cette phase. En tout état de cause, le
diagramme dé diffraction X (tableau I) permet la caractérisation sans ambiguïté de cette
phase P-Pb5SO8 métastable, que nous avons obtenue sous haute pression et haute
température dans les limites 773<T<943K et 20<p<35 kbar.
Remise le 17 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] B. F. MENTZEN, J. C. VIALA, A. SARTRE et J. BOUIX, Comptes rendus, 293, série II, 1981, p. 1053-1055.
[2] B. F.MENTZEN, résultats personnels.
[3] B; F. MENTZEN, A. LATRACH et J. BOUIX, Comptes rendus, 291, série II, 1983, p, 887-889.
[4] J. P. BASTIDE, résultats non publiés.
[5] J. W. VISSER, J. Appl. Cryst., 2, 1969, p 89-95.
La Mer Tyrrhéniennes'est ouverte sous l'effet d'une dérive de l'arc calabro-silicien vers l'ESE. La structure
du bassin résulte de ce mouvement : les principales structures distensives des marges sont orientées N 10 à
N 30; les failles transformantes suivent la direction N110-N120. Après les premiers mouvements distensifs des
le Miocène inférieur, le rifting principal a débuté au Tortonien, conduisant à la création d'un étroit espace
océanique autour du Pliocène inférieur à l'axe des rifts.
sur la marge septentrionale, au Nord de la transformante T3 (fig. 1), le rifting est actif
au Pliocène et même au Quaternaire, (c) Les séries anterift sont celles qui se sont déposées
avant cette phase de distension. La forte subsidence qui s'est produite pendant leur dépôt
sur la marge NW du bassin suggère pourtant que la distension crustale a commencé
avant le Tortonien; mais le dépôt de ces séries, vraisemblablement au Miocène inférieur
et moyen, et peut-être à l'Oligocène supérieur, résulte probablement du rifting de la
Méditerranée occidentale.
3. CINÉMATIQUE. Toutes ces données peuvent s'interpréter par une migration au
—
Néogène de l'arc calabro-sicilien en direction de l'ESE (N 120), autour d'un pôle de
rotation par rapport à la Sardaigne situé à une grande distance angulaire au NNE de
Salerne [6]. L'étude à terre de la néotectonique conduit également à ce résultat [6].
Le taux d'amincissement de la croûte continentale pendant le rifting peut être estimé
d'après la profondeur du Moho, en supposant que la croûte était initialementd'épaisseur
normale (30 km). Il atteint 6 dans la région la plus profonde de la marge, à la limite des
domaines océaniques. Cette valeur est en bon accord avec le flux thermique actuel mesuré
dans le bassin [11] et avec la profondeur du socle. Si l'on postule que l'amincissement de
la croûte continentale résulte de son étirement tectonique, il faut aussi admettre que
l'écartement en direction de l'ESE entre le bloc corso-sarde et l'arc calabrais a atteint
350 km pendant le rifting des marges. Au Pliocène et au Quaternaire, la dérive de l'arc
calabrais s'est poursuivie en conduisant à la création d'une surface de croûte océanique
large de 50 à 70 km environ.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. Schéma structural du bassin et de l'arc tyrrhénien. (1) Paléozoïque, précambien. (2) Mésozoïque.
—
(3) Paléogène. (4) Miocène. (5) Pliocène et Quaternaire. (6) Volcanisme. (7) Nappes de glissement.
(8) Isobathes en mètres. (9) Principales structures distensives. (10) T1 à T6, principalesstructures assimilables
à des failles transformantes. (11) Limite probable entre la plaque apulo-africaine et le domaine tyrrhénien
déduite de la fosse gravimétrique et de la géométrie du front de l'allochtone. (12) Extension maximal de la
croûte océaniquedéduite des zones dépourvues de blocs basculés de croûte continentale, visibles en sismique
réflexion. Le cadre de la zone centrale indique la carte bathymétrique détaillée de la figure 2.
Fig. 1. — Structural sketch map of the Tyrrhenian Basin and Calabrian arc system. (1) Basement, Paleozoic
and Precambrian. (2) Mesozoic. (3) Paleogene. (4) Miocene. (5) Pliocene and Quaternary. (6) Volca-
nism. (7) Nappes. (8) Bathymetry in meters. (9) Main distensive structures. (10) Main transform
faults. (11) Probable limit between Apulian-African plate and Tyrrhenian plate from gravity. (12) Oceanic
crust distribution = thinnest crust area, with magnetic signature and without seismic evidence of tilted blocks.
Fig. 2. Carte bathymétrique détaillée de la plaine bathyale centrale et de ses marges (rift Vavilov-Magnaghi).
—
Équidistance des courbes 100 m. Les relevés Sea-Beam permettent une cartographie précise des escarpements
de faille et font apparaître très clairement la forme dissymétrique des blocs crustaux basculés jusqu'en
bordure du rift central. Noter comme les pentes abruptes des Monts de Marchi et Flavio Gioia se font face.
Les directions transformantes N110 se déduisent du décalage des blocs basculés et des segments du rift dont
le taux d'extension est plus fort vers le Sud.
Fig. 2. — Detailed Sea-Beam bathymetric map of the central bathyalplain and margins (rift Magnaghi-Vavilov),
lines each 100 m. The Sea-Beam surveys gave precise fault escarpement morphology. Tilted blocks, of
dissymetric shape are especially obvious on the central rift margins, The sharp slopes of De Marchi and Flavio
Gioia Seamounts are facing. The N 110- N 120 transform. directions are deduced from tilted blocks and rifts
segments offsets. Obviously extension rate is larger than southward.
PLANCHE I/PLATE I ERIC MOUSSAT
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 495
Planche II
Fig. 3. Exemple de blocs basculés dans là partie profonde la plus amincie, à la limite continent-océan.Profil
—
canon à air TY 41. Noter la rotation plus accentuée des derniers blocs (Mont de Marchi). (X) Discordancedu
Pliocène moyen. (Y) Discordancede la base du Pliocène sur les évaporites messiniennes ou sur des terrains
plus anciens. (B2) Messinien. (B3) Miocène préévaporitique. Le basculement principal des blocs est situé
dans la période Tortonien supérieur à Pliocène basai comme l'attestent les séries synrift.
Fig. 3. — Exemple of tilted blocks from deep stretched margin near ocean-continent boundary, TY 41 air-gun
section. (X) Middle Pliocene unconformity. (Y) Earlier Pliocène unconformity on Messinian evaporites or
on older formations. (B2) Messinian., (B3) Preevaporite Miocene. The main tilting of the blocks occurs
during the Upper Tortonian—Early Pliocene period as attested by synrift formations. The top of Central
Fault block has been eroded during Messinian time. Tilting increases towards ocean-continent boundary (See
De Marchi Seamount).
Fig. 4. —
Deux coupes parallèles W-E du rift Magnaghi-Vavilov. (A) et (B). Profil sismique TY 57 canon à
air illustrant la distension de la marge et la rotation des blocs basculés. (X) Discordancedu Pliocène moyen,
(Y) Discordance de la base du Pliocène sur les évaporites messiniennes ou sur des terrains plus anciens.
(Z) Discordance des séries sédimentaires profondes sur le socle. (A) Pliocène supérieur et Quaternaire.
(B 1) Pliocène inférieur. (B 2) Messinien. (B 3) Miocène préévaporitique. Noter la partie du rift Vavilov
interprétée comme un centre d'accrétion embryonnaire. (C) Schéma interprétatif du profil sismique TY 55.
Même légende pour les séries sédimentaires. A ce niveau le rift Magnaghi-Vavilovest plus étendu. Le
domaine central s'est effondré principalementaprès le Messinien peu ou pas représenté dans le fossé. Le
centre du rift est occupé par des formations tholéïtiques ([9], [10]).
Fig. 4. — Two parallel W-E cross section of the Magnaghi-Vavilov rift. Sections (A) and (B). TY51 air-gun
section for illustration of the margin distension and continental blocks tilting. (X) Middle Pliocene
unconformity. (Y) Earlier Pliocene unconformity on Messinian evaporites or on older formations. (Z) Deepest
sedimentary formations on basement unconformity. (A) Quaternary and Upper Pliocene. (B) Lower
Pliocene. (B 2) Messinian. (B3) Pre-evaporite Miocene. Note the narrow central Vavilov rift where axis is
outlined by a volcanic formation assumed as an accretion axis embryo. Section (C). TY 55 interpretative
section. Same legend for the formations and unconformities. Here the Magnaghi-Vavilov rift is larger. The
central area was deepened mainly after Messinian time, formations of which Jack more or less in the rift
systems. The rift axis is occupied by tholeitic formations.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[11] B. DELLA VEDOVA, G. PELLIS, J. P. FOUCHER et J. P. REHAULT, Marine Geol., 55, 1984, p. 271-289.
La région d'Ezzheliga (Maroc Central Occidental) révèle une phase d'écaillage précédant la phase majeure
de plissement, d'âge intrawestphalien. Cet écaillage représente l'amortissement, vers l'Ouest, de la tectonique
« bretonne » des domaines orientaux du Maroc. Ceci amène à ne plus considérer le Maroc Central comme
formé de deux domaines éloignés l'un de l'autre au Dévonien Supérieur.
TECTONICS. — The ante-Visean Ezzheliga Slices. Their importance in the structural sketch of Central
Morocco.
In the Ezzheliga region (Western Central Morocco), a slicing episod occurs prior to the intrawestphalian main
folding Phase. This episod is considered as a decreasing effect of the "Breton" Orogeny which characterizesthé
Eastern part of the Meseta. Therefore, Eastern and Western Meseta were probably close of one another during
Late Devonian.
1. Le secteur nord. — Les crêtes quartzitiques y dessinent des arcs soulignant les
terminaisons kilométriques de synclinaux dont les axes orientés N70 à N80 s'ennoient
généralement vers l'ENE. Le front de schistosité y dépasse rarement le Llandeilo. Sur le
plateau au Sud d'Ezzheliga, cette disposition révèle des répétitions et l'on compte trois
arcs emboîtés : arcs de Khaloua (I), d'Ezzheliga (II) et du Ktob-el-Abid (III).
L'arc I : le Jbel Khaloua, prolongé au Sud par le Ras-El-Mrassel, est constitué des
deux barres du Caradoc. Il surmonte les schistes en dalles du Llandeilo par l'intermédiaire
de la formation des pélites d'Ouljet-Bou-Khemis(O.B.K.) qui toutefois semblent passable-
ment amincies. L'Ashgill, avec son faciès typique de microconglomérat lié aux quartzites,
le Silurien et le Dévonien inférieur complètent à Briouiga la série de ce premier arc.
L'arc II : en aval pendage du premier arc, partie sud, on observe, se substituant à
l'Asghill, la répétition de la seconde barre du Caradoc (Sokhret-ed-Dfeyfa). Cette barre
dessine un fond de synclinal à plongement NW. Après une voussure, la série caradocienne
se retrouve au Doumate Cheh. Le faible plongement des strates caradociennes vers le
Nord rejette l'Ashgill à la hauteur d'Ezzheliga. L'arc III : les quartzites du Caradoc qui
culminent à l'Est de l'arc II constituent l'armature de Ktob-el-Abid. Des déblais de puits
et quelques affleurements permettent de préciser que l'O.B.K. assure le contact avec les
séries de l'arc précédent. L'arc III, limité au Sud par les crêtes caradociennes du Rouif
et d'Ariba, se complète vers l'Est par les couches de la fin du Caradoc, de l'Ashgill et du
Silurien.
1. Nature des contacts entre les différents arcs.
— La répétition de séries strati-
graphiques constamment normales ne peut être que le fait de failles. L'emboîtement des
différents arcs, tous régis par un axe commun N 80 qui est celui du plissement synschis-
teux, indique que les duplications se sont faites avant la phase tectonique majeure. De
plus, la correspondance entre la courbure des contacts et le tracé cartographique des arcs
implique que les failles responsables de la duplication étaient, à l'origine, plates ou fort
peu pentées. L'antériorité des failles plates par rapport au plissement se vérifie, en grand,
dans l'arc II, où la duplication s'est accompagnée d'ondulations de la série ordovicienne
dont les axes se disposent cartographiquement autour d'une direction N80 (fig. D); dans
le détail, à proximité immédiate de la Maison forestière d'Aïn Tirzi où une petite
écaille, clivage accessoire dans l'are d'Ezzheliga, suit parallèlement aux grands niveaux
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
A. Situation du Maroc Central et de la Meseta côtière dans le Maroc septentrional. B. Les domaines du
Maroc Central, 1, domaine oriental; 2, anticlinorium de Khouribga-Oulmès; 3, synclinorium de Fourhal,
F., accident des Smaala-Oulmès; M.H., Moulay Hassane; T.K., axe Et-Tnine-Kranez; croix : granités
hercyniens; tiretés : limite entre Viséen et socle; noirci : région étudiée, C. Échelle litho-stratigraphique avec :
noms de formations locales, principaux horizons fossilifères et symboles des faciès repères portés sur la
figure D. D. Carte géologique du secteur d'Ezzheliga. a, rebord du plateau quaternaire; b, quartzites ordovi-
ciens (C : Caradoc; A : Asghill); c, pendages; d, failles tardives; e, axes de la phase majeure; /, axes liés
à l'écaillage précoce; g, limite et numéro d'arc; h, coupes dans le synclinal de Chaaf. EZ., Ezzheliga;
K.N., Kef-en-Nsour; M.F., Maison forestière d'Aïn-Tirzi.
A. Central Morocco and Coastal Meseta in the Northern Morocco. B. The Central Morocco
Sectors. 1, Eastern Sector; 2, Khouribga-Oulmès Anticlinorium; 3, Fourhal Synclinorium; F, Smaala-Oulmès
Fault; M.H., Moulay Hassane; T.K., Et-Tnine-Kranezaxis; Hercynian granites : crossed; Visean-basement
boundary: dashed; field of investigation: blacked. C. Litho-stratigraphie scale with: local formation names,
main fossiliferous levels and key horizon symbolic plots used in Figure D. D. Ezzheliga's Sector geologie
map. a, Quaternary Plateau edge; b, Ordovician quartzites (C : Caradoc, A: Asghill); c, dips; d, late faults;
e, main Hercynianphase axes; f, slicing linked axes; g, arc boundary and arc number; h, sections in the Chaaf
Syncline. EZ., Ezzheliga city; KN., Kefen Nsour; M.F., Aïn Tirzi Ranger House.
PLANCHEI/PLATE I YVES CAILLEUX
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 501
quartzitiques un mouvement anticlinal dû à la phase majeure. Les arcs sont donc des
écailles replissées.
2. Le secteur sud. — Il est caractérisé par des structures plus étroites qu'au Nord et
par un front de schistosité atteignant constamment l'Ashgill. Immédiatement au Sud de
Kef-en-N'sour (fig. D), une série de barres quartzitiques sub-méridiennes à pendage est
vient buter contre la faille N 75 limitant les deux secteurs. Une seconde faille isole au
Sud ces barres de la dépression siluro-dévonienne des Oulad-Moussa. L'existence du
faciès microconglomératiquesur plusieurs crêtes permet de les ranger dans l'Ashgill. La
colonne stratigraphique ne mentionnant qu'une seule barre de cet étage, il faut encore
voir ici une série de répétitions tectoniques. Confirmation en est donnée par la présence
de Silurien à graptolites entre deux de ces barres d'Asghill.
Au-delà de la dépression des Oulad Moussa, vient le synclinal de Chaaf. Une coupe
NW-SE, dans sa partie moyenne, montre une gouttière en apparence très simple, plissant
les terrains du Caradoc jusqu'au Silurien. Une seconde coupe, plus au SW, montre
toutefois la réapparition, au-dessus de la barre à microconglomérat, d'une deuxième
masse de pélites de l'Ashgill. Ce paquet, qui occupe la position du Silurien, est plissé et
schistosé avec les mêmes caractères que l'Asghill sous-jacent. On retrouve là un enchaîne-
ment identique à celui décrit dans le secteur nord : redoublement de série le long de
contacts plats précédant la phase de plissement majeur. L'obliquité entre les plans de
stratification et d'écaillage fait que la barre de quartzites se biseaute vers le NE et
disparaît; le plan d'écaillage devient alors invisible au sein des faciès pélitiques, ce qui
donne une fausse image de simplicité à la structure.
Notons enfin que le synclinal de Chaaf fait partie de la longue gouttière régionale
d'Et-Tnine-Kranez(fig. B). Cette structure est formée de deux tronçons répétant la même
série stratigraphique, en contact à hauteur de la plaine des Oulad Moussa. Il est probable
qu'ils continuent le système d'arcs emboîtés décrits dans le secteur nord, mais avec un
degré de serrage plus intense lors de la phase majeure.
III. DISCUSSION ET CONCLUSION. — C'est la première fois, à notre connaissance, qu'un
épisode tectonique de quelqu'ampleur, antérieur à la phase plicative intrawestphalicnne,
est décrit dans l'anticlinorium occidental. Sa place exacte dans la chronologie hercynienne
(écaillage antéviséen ou bien pénécontemporain de la phase majeure) ne peut être détermi-
née d'emblée sur place, vu l'absence de Viséen à l'affleurement; par contre, des observa-
tions faites au NE de l'anticlinorium révèlent l'existence d'une nette tectonique antévi-
séenne. A Moulay Hassane (x : 453,5; y : 320,3), c'est la transgression du Viséen supérieur
en discordance sur différents termes du Dévonien incluant le Famennien, l'ensemble étant
plissé en anticlinal (Cogney, com. or.); ailleurs (x : 472,4; y : 342,2 et x : 445,4; y : 329,4).
ce sont des discordances angulaires, pouvant atteindre 90°, du Viséen (moyen ou supé-
rieur) sur le Dévonien, qui sont reployées par la phase intracarbonifère. A une autre
échelle, l'épisode précoce se traduit cartographiquement : le Viséen, parfois inférieur J7],
repose soit sur le Silurien, soit sur le Dévonien. Rappelons enfin l'existence de phénomènes :
II — 35
502 C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985
Fig. 1. —
Extension de la branche occidentale du rift Est-Africain
et localisation du champ volcanique dû Sud-Ouest:du Rwanda.
Fig. l.— Extension of the Western branch of the East African rift
and location of the Cyangugu-Bugarama volcanic province. South-Westof Rwanda.
Toutefois, l'activité de ces failles s'est poursuivie jusqu'à nos jours, comme en
témoignent leurs rejeux successifs dans les empilements de laves épanchées au cours du
Tertiaire et du Quaternaire dans la province de Cyangugu-Bugarama, et comme le
montrent les études séismologiques ([10], [11]).
Trois directions principales de fracturation ont été identifiées : NNE-SSO à NE-SO;
NO-SE; N-S.
La famille NNE-SSO à NE-SO. — Elle correspond à une fracturation normale qui a
pu être induite par l'extension du rift dans la région (direction Lac Kivu-Lac Amine-Lac
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 2. —
Carte de la fracturation du champ volcaniquede Cyangugu-Bugarama.
Fig. 2. —
Fracturation map ofthe Cyangugu-Bugarama volcanicprovince.
PLANCHE I/ PLATE I JEAN-PHILIPPE RANÇON
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 507
Mobutu). De nombreux centres d'émissions volcaniques du Sud Kivu sont par ailleurs
alignés sur les failles et les linéaments de cette famille [4].
La famille NO-SE. — Cette direction est celle du graben du Tanganyika. Les failles
de cette famille peuvent correspondre à une composante cisaillante du rift qui a donné
naissance au fossé du Tanganyika ([8], [12]) et constituent une terminaison de ce système
de rift ancien, essentiellement tectonique.
La famille N-S. — Cette direction méridienne est bien mise en évidence par un
important effondrement du socle dans la vallée de la haute Ruzizi, dans laquelle se sont
épanchés d'importants entablements de lave. Le graben de Bugarama, vaste plaine N-S
déprimée, d'environ 25 km de long sur 1,5 à 2,5 km de large, dans la partie sud-est de la
province volcanique est, quant à lui, caractérisé par un plongement vers le Sud du socle
et un découpage en plusieurs segments transverses provoqué par une tectonique cisaillante.
Des potentialités géothermiques ont par ailleurs été mises en évidence dans les zones dé
bordure du graben de Bugarama (sources thermales, travertins, fracturationimportante..,)
(fig. 2 et 3).
Deux interprétations sont possibles pour expliquer les structures effondrées N-S :
—
elles résultent du relâchement des contraintes liées aux systèmes Lac Kivu (NNE-
SSO à NE-SO)-Lac Tanganyika (NO-SE);
—
elles constituent la résultante des failles « Kivu » et « Tanganyika », dont les
directions forment un angle droit. Dans ce cas, la composante Nord-Sud est directement
liée à la formation du rift et à l'extension de la région. Cette composante Nord-Sud est
également bien marquée dans la zone volcanique des Virunga où elle découpe le socle en
compartiments parallèles [6].
En tout état de cause, l'étude de la fracturation dans la région de Cyangugu-Bugarama,
montre que l'existence de manifestations volcaniques dans la province du Sud Kivu
(Zaïre, Rwanda) est vraisemblablement liée à un contrôle tectonique régional : cette
région apparaît comme le lieu de croisement des directions NO-SE et NNE-SSO à
NE-SO. Elle constitue un môle résistant aux mouvements d'ouverture de la branche
occidentale du rift (d'orientation NE-SO) et à la composante cisaillante du fossé du
508 C. R. Acad, Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985
-RÉFÉRENCÉSBIBLIOGRAPHIQUES
[1] F. DIXEY, Colonial geology and mineral resources supplement series, n° 1, 1956, 63 p.
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[10] J. C, BRAEMACKER,J. Geophys. Res., 64, n° 11, 1959.
[11] G. M. SUTTON et E. BERG, Trans. Amer. Geophys. Union, 39, n° 3, 1958, p. 474-491.
[12] J. CHOROWICZ, N. B. MUKONKI et Y, POTTIER, Comptes rendus.
l'Académie.
Michel Laurain, Jean Mouton, Jean-Clade Plaziat, Robert Wyns et Edouard Boureau,
Membre de
De nouveaux sites fossilifères à macro-fossiles végétaux, récemment découverts dans le Cénozoïquedu Bassin
paléo-biogégraphie
de Paris, précisent la de quelques essences fossiles et permettent d'aborder certains aspects
de l'évolution des végétations et des climats dans cette région.
PALEOBOTANY.— New cenozoic palacobotanical data of fossil plants in the Paris Basin: végétationsand
palacoclimates.
A palacobotanical analysis of recently discovercd fossiliferous localities is given. The distribution of some
arborescent fossils, the evolution offossil vegetations and palacoclimates of the hinterland are expressed.
Les recherches de cette dernière décennie, dans le bassin de Paris, notamment lors des
levés de la carte géologique au 1/50000, ont conduit à la découverte de nombreux sites
fossilifères à végétaux.
I. PALÉOCENE. Plusieurs découvertes sont à signaler dans le Thanétien: bois silicifiés
—
de Taxodioxylon dans les sables d'Hétéromcsnil, à 20 km au. nord de Beauvais
(A. Blondeau), et au nord de Lemé (12 km à l'ouest de Vervins) dans.les sables localement
grésifiés du bois de la Caillcusc, empreintes d'aiguilles de Pin du groupe du Pin maritime
et de liges souterraines de cf. Arundo dans des blocs de grès à l'est de Signy-l'Abbaye
(Thiérache) [1], empreintes foliaires dans les plaquettes gréseuses récoltées entre Remigny
et Vandeuil, à 15 km au sud de Saint-Quentin et parmi lesquelles l'un de nous (J. M.) a
reconnu Dryophyllum lineare Sap.
La flore du travertin thanétien de Sézanne confirme que dès cette époque, vivait dans
l'arrière-pays, une flore essentiellement tempérée (59 % des types foliaires dont 41 % à
bords dentés) accompagnée de quelques cléments actuellement subtropicaux (6 % des
feuilles) et tropicaux (nervation fermée, 9 % des feuilles) [2],
Un autre tuf, à empreintes de feuilles, fruits, mousses à Cyanophycées, contenant
également des restes de Mollusques, Limnées, Hélicidés, a récemment été redécouvert
par l'un de nous (M. L.), à Louvois « La Neuville-en-Chaillois ». Il apparaît, sans
présumer des résultats de l'étude en cours (M. Blot), faciologiquement, très semblable au
travertin de Sézanne. Il appartient à du Thanétien supérieur.
II. EOCÈNE INFÉRIEUR. Le faciès « sparnacien » a livré depuis longtemps des bois
—
de Piceoxylon (Arcueil), de Betulinoxylon (Paris) et de Taxodioxylon (Arcueil, Yonne,
Chatou) [3]. Des bois de ce dernier genre, ligniteux, ferruginisés ou plus rarement silicifiés,
ont été signalés à Aubergcnville, entre Mantes et Meulan (D. Fuzellier), à l'ouest de
Montereau (M. Turland) et entre Montereau et Salins; silicifiés, ils sont également
fréquents dans le Cuisien : Cuise-la-Mottc (tronc de 50 cm de diamètre), Cuisle (troncs
et souches de 70 cm de diamètre, R. W.) au nord-ouest d'Epernay, Cuis, le Mont Bernon
au nord-est de Reims, Valmondois (L. Feugueur), Banthelu, Magny-en-Vexin, ainsi que
dans des formations résiduelles (région de Ferrières) à 10 km à l'ouest d'Amiens
(Ch. Dupuis). A Cuise-la-Motte, ont aussi été recueillis des Cupressinoxylon (Cyprès), un
Palmoxylon (Palmier), des débris de bois silicifiés de feuillus, et au Mont Berru une
racine silicifiée provenant sans doute d'une Graminée (D. E. Russel).
Carte des gisements fossilifères au Paléocène et à l'Eocéne moyen; 1 : sites thanétiens; 2 : travertins thanétiens;.
3, fruits et pollens de Nypa (Eocène); 4 : fossiles d'autres palmiers (Eocène); 5 : bois de Légumineuses
(Eocène inférieur); 6 : gisements à tourbes ligniteuses silicifiées(Eocène.inférieur); 7 : gisements à bois brûlés
(fusains) de l'Eocène inférieur..Limites du domaine marin au Thanétien (Th), au Cuisien moyen (Cm) et au
Lutétien inférieur (Li). La plupart de ces gisements se situent dans des milieux littoraux ou lagunaires, les
gisements continentaux sûrs ont été entourés d'un tireté.
Fossiliferous localities from the Paleocene to the Middle Eocene; 1 : thanetian localities; 2: thanetian travertines;
3: fruits and pollens of Nypa (Eocene); 4: others palm fossils (Eocene); 5: leguminous fossil woods (Lower
Eocene); 6: silicified peats (Lower Eocene); 1: fusinised debris (Lower Eocene). Shorelines during Thanetian
(Th); Middle Cuisian (Cm) and Lower Lutetian (Li). Continental localities are surrounded by a dotted Une.
Des vestiges silicifiés (quartz) d'une tourbe ligniteuse, d'une épaisseur de 20 cm environ,
éparpillée sur 5 ha, associés à des grésifieations ferrugineuses, ont été découverts par l'un
de nous (R. W.), C. Cavelier et G. Runtz, au nord de Dangu et à Beaujardin, sur les
coteaux de la vallée de l'Epte, à une dizaine de kilomètres à l'ouest et au sud de Gisors
dans des sables à galets avellanaires situés au sommet des faciès « sparnaciens ». De
nombreux fragments de bois se rencontrent dans et a proximité de ces tourbes silicifiées;
les fossiles de Conifères dominent (Taxodioxylon : trois bois sur cinq); parmi les feuillus,
ont été identifiés un Palmier (Palmoxylon cf. paniselianum), deux essences de Rubiacées
évoquant des genres tropicaux actuels africains, une Sapindacée, deux Mimosacèes-
Césalpiniaeées et une Hamamélidacée voisine de genres actuels d'Asie méridionale, du
sud de la Turquie et du sud-est des États-Unis [4]. Cette tourbe évoque certaines tourbes
récentes de Floride. De caractère faiblement allochtone, elle s'est déposée sous une faible
profondeur d'eau (1 à 2 m au plus) en milieu lagunaire ou saumâtre (Tarets, Cyrena et
Tympanotonos dans les poudingues associés). Les Cyprès-chauves (cf. Taxodium) vivaient
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985 511
sur des milieux sableux surélevés, sensibles à de courts asséchements périodiques (cernes
nets, souvent étroits et à bois dense réduit) et les feuillus dans les forêts riveraines
régulièrement humides des étendues d'eaux saumâtres (cernes peu marqués).
Entre Reims et Fismes, dans la vallée de l'Ardre, à Savigny-sur-Ardre, une autre
tourbière silicifiée, à bois (Taxodioxylon et quelques rares feuillus) et racines fossiles, a
été découverte par l'un de nous (M. L.). Bien que l'affleurementne permette pas d'établir
de coupe (labour), il est situé, cartographiquement, au sommet de faciès argilo-ligniteux,
de type sparnacien. Cette observation est à rapprocher des nombreuses traces d'émersion
connues en Montagne de Reims et aux environs d'Epernay dans la partie supérieure et
au toit des faciès sparnaciens : les argiles à lignites [5] qui contiennent des paléosols
sulfatés acides (tanne) et des horizons à traces de racines, ont également fourni des pollens
et des Wetzeliellacéesqui montrent l'importance des influences marines et l'existence d'une
végétationde type mangrove [5], La tourbe de Savigny-sur-Ardre doit être perçue comme
une autre manifestation de l'environnement mis en évidence en Montagne de Reims.
A Mailly-Champagne (Montagne de Reims), dans les argiles à lignites de faciès
sparnacien, ont été recueillis des bois ligniteux de Taxodioxylon, perforés par des tarets,
et de l'ambre (M. L.) dans celles-ci ainsi que dans les sables de même faciès.
Dans l'est du bassin, on remarque la présence de charbons de bois de feuillus et de
conifères dans plusieurs affleurements : argiles ligniteuses de la Montagne de Reims,
faluns de Pourcy, sables cuisiens de Cuisle (R. W.), Mont Berxu, base des grès de Belleu
à Vauxcastille près de Soissons. Des feux de forêts étaient donc relativementfréquents à
certaines époques de l'Yprésien, mais sans commune mesure avec ceux qui, au Crétacé
inférieur (sables wealdiens) dévastèrent, sous des climats subtropicaux méditerranéens,
des forêts entières du Bassin de Paris et du sud de l'Angleterrejusqu'à l'Aptien ([6], [7]).
Le riche gisement de Bazoches-sur-Vesles (grès de Belleu, Cuisien) a été récemment
redécouvert (MM. Dorigny et Vatinel). Des dalles révèlent de nombreuses empreintes
(Myrica, Comptonia, Flabellaria, Taxodium, ), des fruits, ; des bois silicifiés et des
témoins de paléosols à racines [8], Au sommet des bancs de grès du Cuisien terminal
de Fosses, de nombreux débris végétaux proviennent du démantèlement de matériaux
tourbeux.
10 à 15 espèces de Palmiers (fruits des argiles de Londres, bois du Panisélien de
Belgique) appartenant à quelques quatre ou cinq genres (d'après les pollens) vivaient
dans le nord-ouest de l'Europe à l'Eocène inférieur; certains étaient de grande taille
(diamètre du tronc atteignant 35 cm) et d'autres de petites espèces de sous-bois. Plusieurs
sites de l'Yprésiendu Bassin de Paris (Vexin, vallée de l'Aisne, environs de Saint-Quentin)
ont livré des bois de quatre espèces de Palmiers dont la répartition géographique
couvrait [9] les Bassins de Paris et de Belgique et le Val de Loire, L'aire de répartition
de l'une d'elle s'étendait même depuis la vallée de l'Aisne jusqu'en Afrique, tout comme
d'ailleurs celles de Légumineuses arborescentes des « perrons » de Touraine (Eocène
inférieur) connues par leurs bois, que l'on retrouve au Tinrhert (Sahara) du Paléocène à
l'Eocène supérieur, ainsi que dans le Sahara occidental [10].
Des empreintes de fruits et de graines d'Hightea (Théàcées ?) et de Wetherellia
(Euphorbiacées?), connues dans les argiles de Londres, ont été trouvées dans les sables
cuisiens de Prémontré (Aisne) [11].
III. EOCÈNE MOYEN ET SUPÉRIEUR. — Dans le calcaire grossier de Saint-Maximin-sur-
Oise, ont été recueillies (P. Durvin), dans un banc calcaire dur situé sous les caillasses,
plusieurs empreintes d'une dizaine de centimètres d'une pelessériacée Nitophylloidée
512 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 7, 1985
rares sites privilégiés des grès stampiens ont livré des empreintes et des structures silicifiées
de tiges de grandes Craminées près de Chavençon dans le Vexin (R. W.), des empreintes
de systèmes racinaires dans certains secteurs des affleurements gréseux de
Fontainebleau [27], ainsi que des moulages de tiges souterraines de grands roseaux de
milieux littoraux d'eaux douces (cf. Arundo) dans les environs de Chalo-Saint-Mars. Ces
éléments permettent de proposer l'image d'une végétation, sur les sables stampiens
nouvellement émergés, de forêts riveraines mixtes et d'un couvert végétal plus buissonnant
sur les légers reliefs. Des indices de feux sont à signaler du fait de la présence de charbons
de bois dans les paléosols de Villejust. Cette végétation évoque un climat subtropical
atténué à saisons sèches relativement accentuées d'un type méditerranéen.
VI. NÉOGÈNE ET PLÉISOTOCÈNE INFÉRIEUR. — Quelques découvertes dans le sud du Bassin
de Paris (Y. Plessis) complètentl'inventaire de la flore des meulières de Beauce [28] : bois
silicifié d'Elaeagnus (Olivier de Bohême) à Sonchamp, à 8 km au sud-est de Rambouillet,
dalles à Charophytes, véritable tuf silicifié, et à structures racinaires à Gambaiseuil.
De nombreux sites à Taxodioxylon ont été reconnus : souches et troncs autochtones
dans les meulières de Beauce des environs de Thoiry, de Neauphles et de Verrières
(M. Buisson); blocs de grès néogènes à radicules et souches à l'est de la butte de
Marines [29]; gisement de la coupe des argiles à meulière de Brie (Pliocène à Quaternaire
ancien) de Meix-Saint-Epoing, à 8 km au sud-ouest de Sézanne (R. W. et F. Ménillet);
fossiles silicifiés du Quaternaire basai (2,5 M.a.) remaniés à partir d'un paléosol ou d'une
tourbe fibreuse près de Fourmetot, à 5 km au nord-est de Pont-Audemer [29].
VII. TAXODIOXYLONET TAXODIUM FOSSILES. — La fréquence de ces fossiles (une dizaine
d'essences), voire même leur dominance (Bassin de Paris, Touraine), dans les gisements
à bois fossiles de tout le Tertiaire de l'Europe du Nord-Ouest (France septentrionale,
Belgique, Allemagne) mérite d'être soulignée.
Le genre actuel Taxodium est représenté par deux espèces vivant dans le Sud-Est de
l'Amérique du Nord (Floride, Louisiane, Mexique). Les cyprès-chauves (T.distichum,
30 m) à bois durable, vivent jusqu'à 4 à 600 ans sur les rives d'étendues d'eau permanentes
situées entre quelques kilomètres et une centaine de kilomètres du littoral, sur des sols
argileux peu épais. Les cyprès des étangs (T.ascendens), plus petits, vivent en peuplements
riverains touffus et, plus disséminés, dans des savanes où ils peuvent ne pas dépasser
2 m de hauteur.
Cette dissemblance dans l'écologie des deux espèces survivantes, explique assez bien la
variété des conditions de gisements où l'on rencontre les fossiles.
VIII. CONCLUSION. — Ces nouveaux fossiles du Bassin de Paris, dont on remarque la
grande diversité, précisent quelques points relatifs à l'histoire des végétations de cette
région et suggèrent parfois une évolution des aires de répartition de quelques essences
ou espèces, notamment au cours de l'Eocène (Palmiers, Légumineuses, cf. Arundo).
Certaines de ces découvertes sont aussi les premières qui aient été jamais faites telles
celles de tourbes silicifiées, de fossiles dans les sables et grès de Fontainebleau ou dans le
Quaternaire basai de Haute-Normandie.
Remise le 17 juin 1985.
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[19] M. LAURAIN et R. MEYER, Comptes rendus, 289, série D,. 1979, p. 1211-1214.
[20] J. L. DUCREUX, D. MICHOUX et R. WYNS, Comptes rendus, 299, série II, 18, 1984, p. 1283-1286.
[21] G. BlGNOT, Bull. Inf Géol. Bass. Paris, 21, (4), 1984, p. 3-8.
[22] M. E. COLLINSON,K. FOWLER et M. C. BOULTER, Nature, 291, n° 5813, 1981, p. 315-317.
[23] C. GRUAS-CAVAGNETTO,Mém. Soc. géol Fr., 56, (131), 1978, p. 1-62.
[24] F. GAZEAU et J. C. KOENIGUER, Mém. Sect. Sci. du Com. Trav. hist. et scient., 2, 19.68, p. 56-71.
[25] C. CAVELIER, Sciences géologiques, 54, 1979, p. 1-280.
[26] J. C. KOENIGUER et D. OBERT, Bull Inf. Géol. Bass. Paris, 21, (2), 1984, p. 57-59.
[27] F. ELLENBERGER,Bull. Inf. Géol Bass. Paris, 21, (2), 1984, p. 11-22.
[28] L. GRAMBAST, Ann. Paléont., 48, 196, (2), p. 85-162.
[29] J. C. KOENIGUER, G. KUNTZ, J. P. LAUTRIDOU et R. WYNS, Bull. trim. Soc. géol. Normandie, 1984
(à paraître).
La relation d'Hugoniotutile pour l'étude thermodynamique des chocs dans les céramiques anisotropes et
les fibres, optiques déformables est obtenue dans l'approximation galiléenne pour un diélectrique déformable
quelconque.
CONTlNUUM MECHANICS. — Bugoniot relation for a deformable dielectric at the Galilean approxi-
mation.
The Hugoniot relation useful in the thermodynamical study of shock waves in anisotropic ceramics and
deformable opticalfibers is obtained in the Galilean approximation for any deformable dielectric.
Dans ces équations tous les champs subissent a priori des discontinuités finies à la
traversée de a (t) et v est la vitesse matérielle par rapport à RG, p est la densité, t le
tenseur (non symétrique) des contraintes de Cauchy, temv est le tenseur (non symétrique)
des contraintes électromagnétiques, G est la quantité de mouvement électromagnétique,
e l'énergie interne par unité de masse, S le vecteur de Poynting dans RG, E, B, H, D, P
et M sont les champs électromagnétiques usuels dans RG et E, B, H, D, D et M sont
les mêmes champs dans le repère en comouvement RG (x, t). A l'approximation galiléenne
on a [1] :
Pour un diélectrique non magnétisable (M—0 dans Rc et non dans RG) il s'ensuit
que :
RELATANT D'HUGONIOT.
—
En développant (9)2 on obtient :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985 517
Tenant compte des expressions obtenues par produit vectoriel de (8)1 et (8)2 par <E>
et <B> respectivement, nous transformons (12) en :
Par ailleurs, compte tenu de (8)1 et (7)2 on montré que A se réduit à l'expression :
Reportant (16) dans (15) et ce dernier résultat dans (11) on obtient finalement la
relation d'Hugoniot sous la forme suivante :
expression donnée par Maugin et Eringen [5]. Le cas élastique quasi électrostatique à une
dimension a été obtenu directement par plusieurs auteurs. On a alors [6] :
où toutes les quantités sont scalaires (p0, densité initiale; F, gradient du mouvement;
Ttotal, composante scalaire du tenseur total de Piola-Kirchhoff),
La structure de l'équation générale (17) ne saurait surprendre. En effet, (i) n et E
sont les bonnes variables électriques duales dans l'approximation galiléenne des corps
déformables (E est objectif [1]); (ii) t n'est pas symétrique puisque le couple pondéromo-
teur P x E ne peut être négligé en théorie non linéaire; (in) le facteur P ® E (abstraction
faite des sauts) dans le deuxième terme de (17) n'est autre que la contribution de la
polarisation électrique aux contraintes électromagnétiques - çf. équation (6)1; (iv) le
terme n. [(v—v) ® P ] est un courant effectif de surface dû à la polarisation (voir [1], éq.
(2.45)); enfin, (v) l'existence de produits de trois sauts et dit facteur 1/4 dans (17) rappelle,
par exemple, la relation d'Hugoniot de la magnétohydrodynamique des conducteurs
parfaits de l'électricité [7] que l'on peut écrire sous la forme (ici la loi de comportement
518 C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985
Une relation du même genre, mais impliquant les déformations, a été obtenue en
magnétoélasticité [8]. On notera finalement que dans les applications aux cristauxanisotro-
pes qui nous intéressent, c'est en fait la forme matérielle (en représentation de Lagrange)
de (17) qui doit être utilisée.
( 1) Dans les calculs on utilise constamment les deux identités fondamentales :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] G. A. MAUGIN et A. C. ERINGEN, J. Mécan., 16, 1977, p. 101-147; G. A. MAUGIN, Comptes rendus, 289,
série B, 1979, p. 205-208.
[2] B. COLLET et G. A. MAUGIN, Comptes rendus, 279, série B, 1974, p. 379-382 et 439-442.
[3] G. A. MAUGIN, Nonlinear électromechanical effects and applications, World Scientific, Singapour et New
York 1985 (sous presse).
[4] R. A. GRAHAM, Physical Review, 6, série B, 1972, p. 4779-4792; P. C LYSNE et L. C. BARTEL, J.
Applied Phys., 46, 1975, p. 222-229; G. A. MAUGIN, B. COLLET et J. POUGET, Electromechanical waves in
ceramics-numerical simulation, Applied Malhematics and Mechanics (en Chinois et en Anglais, 1985 (sous
presse).
[5] G. A. MAUGIN et A. C. ERINGEN, Electromagnetic shocks in ferroelectrics, Rapport Interne, School of
Applied Science, Princeton University, New Jersey, U.S.A., 1978.
[6] Par exemple, P. J. CHEN et M. F. MCCARTHY, Int. J. Solids Struct., 10, 1974, p. 1229-1242; B. COLLET,
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Amsterdam, 1984.
[7] A. JEFFREY etT. TANIUTI, Nonlinear wave propagation with applications to physics and magnetohydrodyna-
mics, Academic Press, New York, 1964.
[8] G. A. MAUGIN, Helv. Phys. Acta, 52, 1979, p. 151-170; Int. J. Engng. Sc., 19, 1981, p. 321-388.
La dihydro-1,2comosidine Il a été isolée en faible quantité des feuilles de Phelline sp. aff. P. lucida et la
structure 12, attribuée à l'holidinine par comparaison avec celle de la comosivine 13, a été confirmée par
analyse aux rayons X.
-
Phelline sp. aff. P. lucida, nouvelle espèce du genre Phelline récoltée en
Nouvelle-Calédonie [1], contient à la fois des alcaloïdes du groupe de l'homoerythroïdine
(O-méthylisophellibiline 1 [2] et phellibilidine 2 [3]), les deux premiers exemples de sque-
lette homoazaerythrinane (phellinamide 3 et holidine 4 [2]) et plusieurs alcaloïdes du
groupe de l'homoerythrinane :.. comosidine 5 ([2], [4b]), lucidinine 6 [2], épi-3
schelhammericine 7 ([4]-[ll]), dihydro-2,7 homoerysotrine 8 ([7], [8], [10], [11]), alcaloïde B
de Schelhammera pedunculata 9 [5] et S. undulata [6], isoié aussi de diverses espèces de
Cephalotaxus ([7], [11], [12]) et plus récemment, de plusieurs espèces d'Athrotaxis sous le
nom de taxbdine([13], [14]), homoerysotine 10 [3] qui pourrait être identique à l'hydroxy-2
isotaxodine [13],
L'hypothèse d'une structure dihydro-1,2 comosidine II peut être formulée pour un des
composantsminoritaires de cette nouvelle espèce [0,25 % des alcaloïdes totaux; ultraviolet,
éthanol, A.max nm (s) : 237(4 800) et 284(1700); dichroïsme circulaire, éthanol, Xmax
nm (As) : 237 ( — 0,6), 282 ( — 0,5)] essentiellement grâce à l'examen de son spectre de
masse. Ce dernier présente, en plus du pic moléculaire à m/z 331et des pics à m/z 3.16 et
300, un pic de base à m/z 258 très; caractéristique [4 b].
Cette hypothèse est confirmée par comparaison directe avec le produit d'hydrogénation
de la comosidine 5, alcaloïde majoritaire de cette espèce (32 % des A.T.).
L'analyse spectrale de l'holidinine 12 (C20H27NO4) [2] montre que cet alcaloïde diffère
.
de la comosivine 13 (premier alcaloïde du groupe homqérythrinanedont le cycle D porte
TABLEAUI
RMN du 13C de l'holidinine 12 et de la comosivine 13 (CDC13, 8 10_6/TMS).
I3C NMR of holidine 12 and comosivine 13 (GDCl3, 8 10-6/TMS).
TABLEAU II
Coordonnéesatomiques ( x lO4).
Fractional atomic coordinates (x 104) for the non-H atomes
and équivalent isotropic thermalparameters (Â2).
X Y Z U
C1
C2.
... . .
4034(3)
3277(3)
5091(3)
4747(3)
7062(1)
6077(3)
48(2)
55(3)
C3 4235(2) 5534(2) 5206(2) 42(2)
C4 5645(2) 5632(2) 5326(2) 41(2)
. . .
C5.
C6.
...... 6378(2)
5400(3)
6457(2)
5890(2)
6270(2)
7163(2)
31(2)
41(2)
• • • • • • • • • • •
C7.
C8
N9.
... 6285(3)
7736(3)
7420(2)
6220(3)
6628(3)
6093(2)
8084(2)
7680(2)
6647(2)
55(3)
52(3)
39(2)
C10 8604(3) 6331(3) 6016(2) 49(2)
C11
C12
.............. .. 9594(3)
8934(3)
7817(3)
8379(3)
5667(3)
4938(2)
54(3)
49(2)
. .
8025(2) 8871(2) 5439(2)
C13.
. . ... 6926(2) 8041(2) 6103(2)
35(2)
C15
C14.
....... 6224(2) 8631(2) 6585(2)
30(2)
31(2)
C16. 6554(2) 10007(2) 6422(2) 33(2)
C17. 7589(2) 10800(2) 5730(2) 33(2)
C18. 8320(2) 10235(2) 5259(2) 34(2)
. . . .
C19.
........... 2485(4) 4866(4) 3954(4) 86(5)
C20
C21
... 9110(3)
8892(3)
13263(3)
11166(5)
5833(2)
3627(2)
56(3)
74(4)
03. 3701(2) 4877(2) 4267(2) 66(2)
016 5836(2) 10501(2) 6936(1) 45(1)
.,.
017. 7814(2) 12118(2) 5494(1) 43(1)
O18 9370(2) 11083(2) 4598(1) 44(1)
..... . . . . . . .
W 6253(3) 3134(2) 7120(2) 85(3)
TABLEAU IV
Angles de torsion (°); convention de Klyne de Prelog,
Torsion angles (°), signs according Klyne and Prelog.
C2-C1-C6-C5
C1-C6-C5-C4
C6-C5-C4—C3
- - 5,3(0,2)
17?5 (0,2)
50,3(0,2)
C11-C12-C13-C14
C12-C13-C14-C5
C13-C14-C5-N9
- 53,1(0,3)
- 9,6(0,2)
59,6(0,2)
C5-C4-C3-C2 - 62,6(0,3) C18-C13-C14-C15 - 2,9(0,2°
.
C4-C3-C2-C1 39,0(0,2) C13-C14-C15-C16 1,1(0,2)
C3-C,-C1-C6 - 5,7(0,2) C14-C15-.CI6-C17 2,1(0,2)
N9-C5-C6-C7 38,1(0,2) C15-C16-C17-C18 - 3,4(0,2)
C5-C6-C7-C8 - 14,4(0,2) C16-C17-C18-C13 1,6(0,2)
C6-C7-C8-N9 16,0(0,3) C17-C18-C13-C14 1,6(0,2)
C7-C8—N9-C5 42,2(0,3)
-
C19-03-C3-C4 - 171,5 (0,4)
C8-N9-C5-C6 - 49,5(0,2) C19-O3-C3-C2 66,7(0,3)
C14-C5-N9-C10 66,4 (0,2) C20-O17-C17-C18 - 71,8(0,3)
C5-N9-C10-C11
-
59,2 (0,3) C20-O17-C17-C16 111,4 (0,3)
N9-C10-C11-C12 - 67,1(0,3) C21-O18-C18-C13 99,2(0,3)
C10-C11-C12-C13 79,1(0,3) C21-O18-C18-C17 - 81,1(0,3)
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Un mécanisme de formation et d'advection de tourbillons cohérents dans l'océan est mis en évidence et
analysé à l'aide d'expériencesnumériques réalisées avec un modèle bicouche dans le cadre des hypothèsesquasi
géostrophiques. Ces tourbillons, qui peuvent être cycloniques et anticycloniques, sont engendrés de façon
régulière dans le sillage de reliefs sous-marins lorsque l'écoulement incident présente une composante
instationnaire.
Fig. 2. Évolution de l'échelle de temps dissipative T'v pour un écoulementuniforme stationnaire initialisé à
—
partir durepos (a), et pour l'écoulement défini à la figure 1 (b). La courbe (c) représente le champ de vitesse
incident sur la topographie dans le cas (b).
Fig. 2, - Evolution of the dissipative time-scale T'v in a uniform steady flow initiated from rest (a), in the unsteady
flow defined in Figure 1 (b) The curve (c) shows the incidentvelocity over the topography in case (b).
Comme dans le cas général d'un écoulement océaniquefaiblement visqueux, les termes
dissipatifs mesurés par Tv n'agissent pas de manière significative aux échelles caractéristi-
ques du mouvement. Ceci nous a amené à définir une dissipation « effective » mesurée
par un autre temps visqueux Tv rapportant l'enstrophie locale au flux de palinstrophie
instantané:
L'intégration, notée par une borne supérieure, est réalisée sur un domaine D centré sur
la topographie. Lorsqu'on trace cette échelle de temps Tv (fig, 2) dans un cas ou les
conditions de lâcher sont réalisées, on observe au cours de chaque période de forçage
une forte diminution transitoire de Tv, qui correspond a une accélération de la dissipation.
Nous interprétons cette accélération du flux de vorticité vers les petites échelles comme
étant le résultat d'une interaction des gradients de vitesse avec une faible viscosité. Ce
phénomène a d'abord été mis en évidence par Taylor [5] et Batchelor [6] puis, plus
récemment, interprété dans un contexte océanographiquepar Rhines et Young [7] notam-
ment.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
alcalin
PETROLOGIE.
du volcanisme
-
dévono-dinantien
Mise en évidence des caractères orogénique, tholéïtique et calco-
dans le massif du Rabodeau ( Vosges septentrionales) :
Le massif du Rabodeau, dans les Vosges septentrionales,a connu pendant le Dévono-Dinantien un volcanisme
caractérisé par l'association de deux lignées magmatiques, l'une tholéitique, l'autre calco-alcaline La première
montre une cristallisation tardive des oxydes et un enrichissement fer et
en en titane, la seconde est fortement
porphyrique et a un rapport FeO*/MgO constant. Leur succession dans le temps constitue un élément commun
à l'évolution géotectoniquedes Vosges du Nord et du Sud.
trapp de Raon l'Etape. Ce type d'association magmatique qui n'avait encore jamais été
signalé dans les Vosges septentrionales a donc l'intérêt de révéler un lien génétique entre
les différentes unités volcaniques de cet âge dans cette région. En outre, il témoigne d'une
évolution magmatique commune à l'ensemble des Vosges. En effet, dans les Vosges
méridionales, deux séries Volcaniques d'âge voisin, dites pré-orogénique et orogénique [7],
se succèdent, la première étant tholéïtique et la seconde calco-alcaline [8]. Il est donc
possible d'envisager, à cette époque, une évolution géotectoniqueidentique pour ces deux
parties du massif vosgien qui ont souvent été considérées séparément.
Remise le 17 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Reconstitution spatiale du « Haut-fond Occitan » pendant le Dogger. 1 : série dé bassin externe; 2 : série de
plate-forme admettant des faciès externes dans l'Aaléno-Bajocien: 3 : série de plate-forme externe du Pays
Basque; 4 : série de plate-forme interne/moyenne; 5 : série réduite (érosions anté-bathoniennes); 6 : lacune
du Dogger par érosion ultérieure; 7 : tendances à l'ouverture; 8 : limites d'érosion postDogger; 9 : transports
tectoniques ultérieurs; 10 : future «Faille Nord-Pyrénéenne »; F. V. : faille de Villefranche; FT : faille de
Toulouse; FCA : faille de Catalogne; FC : faille des Cévennes.
Sketch of the "Occitan High" during Mid-Jurassic times.
Causses. Le dépôt-axe de ce bassin avorté se situe au méridien de Millau avec une série
synrift post-toarcienne plus dilatée (400 m) que celle du Quercy. Les termes inférieurs de
la séquence de comblementcorrespondante sont de milieu plus ouvert, par remplacement
des calcaires à oncolithes par les calcaires à chailles (calcaires à Cancellophycus inclus)
dans l'Aaléno-Bajocien. Au sommet de la séquence, les calcaires du Bathonien
inférieur/moyen ?, de type mangrove (stipites), sans indices évaporitiquesnets, sont couron-
nés, en transgression, par les calcaires de lagon du Bathonien moyen?/ supérieur dont la
biophase (Meyendorffina bathonica Aur. et Biz., notamment) diffère de celle du Quercy [2];
(d) le seuil cévenol, dont on décèle la proximité par un amincissement général de la série
synrift, sans lacune importante mais avec dolomitisation locale, jusqu'à la faille de Visséc
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Coupes du « Haut-fond Occitan » pendant le Dogger. 1 : Lias inférieur; 2 : Lias moyen ; 3 : Toarcien (zone à
Aalensis exceptée), marnes noires à Ammonites;4 : Toarcien supérieur,minerai de fer oolithique; 5 : Toarcien
terminal (zone à Aalensis), marno-calcaires à Gryphaeà sublobata Desh.; 6 : Aalénien inférieur (zone à
Opalinum), marno-calcaires à Ammonites; 7-8 : Aalénien-Bajocienpro parte, calcaires à oncolithes [7] et
calcaires à chailles [8]; 9-10 : Bathonien inférieur/moyen?, calcaires margino-littoraux [9] et calcaires
oolithiques/subrécifaux[10]; 11 : Bathonien moyen ?/supérieur, calcaires de lagon à M. batho-
nica/P. occitanica/Pf.salernitana; 12: Toarcien à Callovien, calcaires à microfilaments; 13 : dolomitisation.
L'horizontale correspond approximativement à la limite Bathonien-Callovien.
Restored sections of the "Occitan High" during Mid-Jurassic times.
PLANCHE I PLATEI BERNARD PEYBERNES
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 8,1985 à 537
(Alzon, Les Rives, La Can de L'Hospitalet, etc.). Au-delà, vers; le SE, les calcaires et
dolomies, à M. bathonica, du Bathonien moyen ?/supérieur (âge également prouvé par
Burmirhynchia turgida Laur. à Bédarieux, B. proteiformis Laur. à Saint-Pierre-la-Fage,
dét. Y. Alméras) reposent directement soit sur l'extrême base: del'Aalénien (marno-
calcaires à Cancellophycus), soit sur le Toarcien supérieur; soit sur: des termes liasiques
plus anciens. La séquence synrift se complètede nouveau par le haut (calcaires à chailles)
au-delà de la faille de la Vacquerie, (flexure cévenole) et s'ouvre alors sur le Bassin du
Sud-Est [7].
2. Transversales B et C passant par les Pyrénées. — Les reconstitutions ici proposées
(pl.) tiennent compte autant que possible des modificationstectoniques ultérieures. Elles
révèlent une morphologie en blocs basculés (avec érosions apicales et « bassins » suspen-
dus), symétriques, s'articulant sur un horst central complexe [5], le seuil ariégeois (prolongé
eh Catalogne par le seuil du Sègre). Celui-ci sépare deux domaines subsidents, respective-
ment ouverts à l'Ouest sur le futur Atlantique (calcaires à rnicrofilaments du Pays Basque)
et à l'Est sur le Bassin du Sud-Est (calcaires à oncolithes puis à chailles). La discordance
du Bathonien correspond à deux discontinuités successives d'importance inégale: (a)
la discontinuité D1; annonciatrice; d'importantes structurations, jalonne la lacune du
Bajocien-Bathonien inférieur [11] dans les Corbières orientales. En Catalogne et dans les
Corbières méridionales, des lignites du Bathonien inférieur/moyen? peuvent directement
reposer sur le Toarcien [5]; (b) la discontinuité majeure D2, véritable discordancepostrif-
ting et expression du maximum de la transgressionbathonienne. Les calcaires et dolomies
du Bathonien supérieur [5], à Paracoskinolina occitanica Peyb., débordent alors les deux
marges du seuil et recouvrent des termes liasiques de plus eh plus anciens, érodés jusqu'au
Lias inférieur dans l'axe de la structure (Péreille). Vers l'Ouest, cette discontinuité
s'estompe par dolomitisation et ne se marque plus dans les; calcaires à microfilaments du
Pays Basque. En Catalogne, elle correspond à des lacunes décelées aux abords de la
vallée du Sègre. L'ouverture vers un bassin méridional hypothétique (car oblitéré par les
érosions ultérieures) est sensible tant dans les nappes de Pedraforca que dans les Sierras
Marginales. La simple comparaison des épaisseurs mesurées le long des transversales
A-B et C-D indique une nette atténuation de la subsidence au Sud du « Haut-fond
Occitan ».
H. EVOLUTION DU HAUT-FOND AU COURS DU DOGGER. — Prolongeant vers l'Ouest les
zones plus mobiles alpines et languedociennes, le « Haut-Fond Occitan » appartient à la
marge passive de la Téthys ligure. La succession des événements s'y avère comparable
avec, pour le Dogger, deux périodes majeures séparées par l'épisode bathonien marqué
par la discordance postrifting ; (a) une période de rifting, débutant des le Lias et s'achevant
au Bathonien inférieur/moyen? Cette phase distensive induit la morphologie en horsts et
grabens symétriques de la partie nord du haut-fond et celle en blocs basculés flanquant
un horst central de la partie sud. Ce dernier se raccorde vraisemblablement au seuil
cévenol et au seuil de Villefranche sur l'emplacement de l'actuelle zone centrale érodée
(fig.). Cette tectonique synsédimentaire provoque dans la série synrift une subsidence
différentielle nette; (b) une période postrifting qui succède au comblement des grabens et
«bassins » suspendus précités. Le début de cette période, annoncé par diverses lacunes
(D1), coïncide avec la discordance majeure D2, jalonnée par la transgressiondu Bathonien
moyen ?/ supérieur qui submerge un substratum érodé à des degrés divers (jusqu'au Lias
inférieur) sur les seuils antérieurement délimités. La très faible bathymétrie, l'uniformité
et l'étendue des dépôts pelliculaires du Bathonien postrifting traduisent un contrôle
538 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le graben de Saint-Maixent, situé au NW du seuil du Poitou, est limité par deux failles
subverticales de direction N120, failles bien exprimées dans les formations jurassiques
constituées de roches à dominante carbonatee d'une puissance voisine de 150 m, et qui
affectent également le matériel hercynien sur lequel ces dernières reposent en discordance
(fig. 1). Le substratum hercynien, de lithologie très hétérogène, est notamment caractérisé
dans le massif vendéen, par des structures de direction NW-SE de même orientation que
les grandes structures sud-armoricaines [1]. Cette partie occidentale du seuil du Poitou
était interprétée comme une région où la fracturation devait correspondre à de simples
diaclases considérées comme typique de domaines où la couverture sédimentaire est peu
épaisse [2]. Dans le Sud du Bassin de Paris, des travaux récents révèlent cependant une
fracturation polyphasée et diversifiée et le rôle important joué par les structures du socle
([3], [4], [5]).
L'analyse microtectonique des structures cassantes du graben de Saint-Maixent a
permis de mettre en évidence une tectonique polyphasée et de calculer les directions
principales de la déformation discontinue. Elle s'est effectuée par station représentée le
plus souvent par une carrière, et s'appuie essentiellement sur la reconnaissance de la
nature des failles, leur repérage dans l'espace, et le sens des déplacements selon les
méthodes habituellement utilisées ([6], [7]). Les valeurs obtenues sont présentées pour
chacune des stations sous forme de rosaces directionnelles et reportées sur des diagrammes
(fig. 1 a). Les directions des axes principaux de la déformation discontinue sont calculées
en utilisant les méthodes d'Arthaud [8] et d'Angelier-Mechler[9].
1. LA FRACTURATIONDU SOCLE.
—
Les mesures ont été effectuées au NW de Souvigné
et au NE de Saint-Maixent(stations 7, 8, 9 et 10, fig. 1). Plusieurs directions de fractures
apparaissent sur les rosaces directionnelles avec des maximums à N 60-70, N120 et N180.
Il s'agit uniquement de failles de décrochement dans le secteur de Souvigné alors qu'au
Nord de Saint-Maixent on note également la présence de failles normales et inverses
(fig. la).
Les directions principales de la déformation discontinue mises en évidence sont les
suivantes : un raccourcissement horizontal selon Z à N 130-150 déterminé à partir de failles
EXPLICATIONSDES FIGURES
Fig. 1. —Carte géologique simplifiée du graben de Saint-Maixent. a, diagramme montrant l'évolution relative
du pendage du plan de faille et du pitch ou du plongement de la strie; b, rosace directionnelle.
Fig. 1. — Simplified geological map of Saint-Maixent graben. a, diagram showing the relative évolution of the
fault plane dip and the pitch or plunge of the scrath; b, directionalrose.
Fig- 2. — Représentation des directions principales de la déformation discontinue. A, pour le socle; B, pour la
couverture, déterminées à partir de la méthode des dièdres droits (J. Angelier, P. Mechler, 1977), canevas
de Wulff hémisphère inférieur; 1, zone de confiance de la direction de raccourcissement Z; 2, zone de
confiance de là direction d'allongement X; 3, direction de raccourcissement;4, direction d'allongement; 5,
directions dominantes des décrochements sénestres et dextres.
Fig. 2. — The discontinuons deformation principal directions représentation: A, basement; B, cover, determined
from the "method of right dihedrons" (J. Angelier, P. Mechler, 1977),. Wulff nets, lower hemisphère : 1,
confidence area of shortening direction; 2, Confidence area of lengthening direction; 3, shortening direction; 4,
lengthening direction; 5, main direction of sinistral and dextral strike slip faults.
Fig. 3. — Système de Riedel construit à partir des décrochements N 120 dextres, R correspondant aux
décrochementsN 135 dextres, R' aux décrochements N 15 sénestres, P aux décrochementsN100 dextres.
Fig. 3. — Riedel system induced from dextral strike slip faults ( N 120); R would fit with dextral strike slips
faults (N 135); R' with sinistral strike slip faults (N 15), P with dextral strike slip faults N 100.
C. R. Acad. Sc.Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985 541
542 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[11] F. ARTHAUD et Ph. MATTE, Tectonophysics,25, 1975, p. 139-171.
Le long de la transversale Guttanen-Val Bedretto (Alpes Suisses), les structures alpines majeures des massifs
de l'Aar et du Gothard résultent d'un seul épisode de déformation ductile par aplatissement progressif,
globalement coaxial, avec étirement principal subvertical. Un modèle cinématique est proposé, associant un
raccourcissement horizontal du domaine alpin externe au développement des structures tardives de type
rétrocharriage au niveau du front pennique plus interne.
TECTONICS. — The External Crystalline Massifs along a traverse Guttanen-Val Bedretto (Central Àlps):
structures and kinematic history.
This paper describes alpine structures and strain pattern within the Aar and Gothard Massifs (Externat
Crystalline Massifs, Central Swiss Alps) in the Guttanen-Val Bedretto area. The bulk deformation history
corresponds to a more nearly coaxial progressive flattening with a subvertical principal stretching direction. We
propose a kinematic model which relates a horizontal shortening of the external Alpine basement to the late back
folding deformation event within the more internal units at the penninic front.
Fig. 3. — Mesures de déformation finie dans un diagramme de Flinn logarithmique; a = X1/X2, b = X2/X3,
Xl7£X2^Z.X3= axes principaux de l'ellipsoïde de déformation finie; points, massif du Gothard; cercles, massif
de l'Aar.
Fig. 3. — Measured strain ellipsoids in a logarithm Flinn diagramm; a = Xl/X2, b = X2/X3, X1~2.X2^Xi=principal
axes of strain ellipsoid; dots, Gothard massif; open circle, Aar massif.
Les massifs cristallins externes n'ont donc ici subi qu'une seule phase de déformation
pénétrative majeure. Dans le socle, le champ de déformation ne reflète pas un replissement
tardif de structures précoces à vergence nord, comme il existe dans la couverture à la
bordure sud du Gothard (Nufenen Pass) [6]. Il apparaît par contre compatible avec un
modèle de déformation progressive par aplatissement [7] dont l'histoire serait plutôt
coaxiale à l'échelle du domaine étudié, comme le suggère le caractère symétrique et
synchrone des familles de cisaillements conjugués d'importance globalement équivalente.
546 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985
Le schéma proposé (fig. 4) comprend deux étapes principales : (1) mise en place des
unités internes sans déformation du socle externe; (2) raccourcissement hétérogène du
socle externe avec forte extension verticale. Le modèle intègre en outre les données
géophysiques suggérant la présence d'un grand chevauchement crustal profond sous
l'ensemble du domaine externe [11]. Cet épisode d'épaississement crustal s'associe à
l'établissement des conditions métamorphiques maximales atteintes dans cette zone
externe ([2], [4]) et doit se situer aux alentours de 25-15 M.a. ([2], [4], [12]). Tardif dans
l'évolution de la chaîne, il rend compte du developpement de plis de grande amplitude
au niveau du front pennique (rétrocharriage) ([3], [6], [13]) et conduit à l'obtention de la
structure en double déversement caractéristiquedu socle externe à ce niveau des Alpes.
Remise le 24 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PALEOECOLOGY. — Development of an algal film and its effect on sédimentation and taphonomy in
lithographie limestones. The case of the Cerin site (Upper Kimmeridgian,southern french Jura).
The Upper Kimmeridgian lithographie limestones of Cerin formed in a lagoonal environment with irregular
bottom which was repeatedly emerged. Belween two stages of lime deposit, an algal film ofpossible cyanobacterian
origin spread on the surface of the carbonatemud. This algalfelting gave cohesion to sediment, fixed animal and
plant remains, and preserved trails of terrestrial reptiles.
III. EXISTENCED'UN VOILE ALGAIREA LA SURFACE DES BANCS. — Une certaine contradiction
demeurait entre la fréquence des phases d'émersion et l'excellent état de conservation des
fossiles. En effet, au cours de la mise en place du matériau micritique qui est à l'origine
d'un banc de calcaire lithographique, on s'attendrait à ce que se produisent la réactivation
partielle des sédiments plus anciens et la désarticulation des squelettes. Or, il n'en est
rien. Les figures d'érosion sont absentes à la base des bancs et les vertébrés sont
généralement intacts, avec leurs os en connexion anatomique.
Les structures sédimentaires conservées à la surface d'un banc de la fouille du Haut
(banc n° 280) ont permis de lever l'apparente contradiction des faits (fig. 1). Un moulage
d'un secteur de cette surface (5 m2 environ) est conservé dans les Collections du Départe-
ment des Sciences de la Terre de l'Université Claude-Bernard de Lyon.
Cette surface concerne le toit de la couche affecté, sur une épaisseur de quelques-
millimètres, par un ensemble de déchirures de forme sigmoïde, orientées selon une
direction (N 150). D'abord jointives, les lèvres des déchirures s'ouvrent progressivement,
leur écartement pouvant atteindre une dizaine de centimètres. Les lanières de sédiment
ainsi délimitées mesurent jusqu'à 3 m de longueur pour une largeur de 20 à 40 cm. Leurs
bords sont francs et abrupts.
La mince pellicule sédimentaire qui les constitue peut être froissée à la manière d'un
tissu souple (fig. 2). Localement, elle se fragmente en une mosaïque de petits polyèdres
(fig. 3). Ces figures de plissement, de déchirement et de fragmentation indiquent très
clairement un glissement généralisé de la pellicule superficielle sur les flancs d'une dépres-
sion de la lagune.
Toutes ces déchirures s'interrompent assez brutalement au niveau d'un chenal d'écoule-
ment, présentant une certaine analogie avec celui qui fut décrit en 1982 [2] (fig. 5 [2];
pl.I, fig. 3).
Le chenal recoupe l'axe des déchirures suivant un angle variant de 35 à 90°. Son
orientation générale (WNW-ESE) correspond à la ligne de plus grande pente de la
dépression. Des empreintes de pas de reptiles terrestres et de nombreuses coquilles de
petits lamellibranches dont les valves, en connexion, ont leur concavité tournée vers le
haut, prouvent que la surface considérée était exondée (fig. 3).
La configuration de la surface décrite apporte des données intéressantes sur l'état
physique du sédiment. En effet, l'homogénéité et la cohésion précoce qu'implique la
réalisation de telles figures par un matériau micritique ne semblent s'expliquer que par
l'existence d'une trame organique. La surface est révélatrice d'un voile algaire probable-
ment d'origine cyanobactérienne, qui se serait développé à la surface de la couche de
boue carbonatée puis se serait décollé, déchiré et fripé lors du retrait de la nappe d'eau
en glissant sur le flanc d'une dépression.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. — Vue d'ensemble du toit du banc 280 montrant, à droite, les lanières de la pellicule sédimentaire
déchirée par le. glissement du voile algaire et, à gauche, l'emplacement du chenal qui a raviné la surface. Le
marteau au sommet du cliché donne l'échelle
Fig. 1. — General view of the top of bank 280 showing on the right the ribbons of the sedimentary skin torn by
the slipping of the algal film; to the left, the channel which scoured the surface. The scale is given by the
hammer.
Fig. 2. — Détail des lanières de la pellicule sédimentaire,déformées et plissées. Largeur du cliché 80 cm.
Fig. 2. — Detail of the warped and creased ribbons of sedimentary skin. Width of the figured surface: 80 cm.
Fig. 3. — Fragments polyédriques de la pellicule sédimentaire avec coquille de lamellibranche aux valves en
connexion, dont la concavité est tournée vers le haut (flèche). Longueur d'une valve : 1 cm.
Fig. 3: — Polyhedralfragments of the sedimentary skin with an open shell of pelecypod showing the interior of
the connected valves (arrow). Length of a valve: 1 cm.
PLANCHE I/PLATE I JEAN-CLAUDE GALL
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985 551
A la lumière des observations faites sur cette surface, il devient possible d'affirmer
l'existence de vestiges de voiles algaires identiques dans plusieurs autres niveaux répartis
dans les calcaires lithographiques de Cerin. En particulier, les déchirures observées à la
partie amont et les plissotements observés sur les parties latérales de la figure de
pente décrite et figurée antérieurement [2] (fig. 5; pl. I, fïg. 3) s'expliqueraient par le
renforcement de la cohésion du sédiment par l'activité cyanobactérienne.
IV. IMPLICATIONSTAPHONOMIQUES. — La mise en évidence de voiles algaires à la surface
des bancs fournit une explication simple de l'excellent état de conservation des fossiles
du gisement de Cerin. D'une part, le développement d'un film organique en assurant la
cohésion précoce du sédiment, protégeait celui-ci des effets de l'érosion. Ainsi étaient
préservées les empreintes de pas de reptiles. D'autre part, le voile algaire contribuait à la
fixation des cadavres d'animaux et des restes végétaux en les piégeant dans le feutrage
de ses filaments. Une précipitation de carbonates provoquée par l'activité photosyn-
thétique des algues complétait cette action.
Un mécanisme semblable a été envisagé par Keupp [4] pour interpréter le fin litage
apparent au sein des bancs des calcaires lithographiques de Solnhof en et l'excellente
conservation des fossiles. Cependant, le modèle qu'il propose ne saurait être transposé
tel quel à Cerin, où les gros bancs sont dépourvus de litage interne et où des cyanobactéries
n'ont jamais été mises en évidence. De plus, la lagune de Solnhofen diffère notablement
de celle de Cerin par l'absence de périodes d'exondation.
V. DYNAMIQUE DE LA SÉDIMENTATION. — Compte tenu de ces données nouvelles, com-
ment envisager la sédimentation dans la lagune de Cerin ? Les fouilles en cours ont
montré que tous les restes d'organismes, aussi bien animaux (Mollusques, Brachiopodes,
Échinodermes, Poissons, ...) que végétaux (Algues, Coniférales, Bennettitales, ...) étaient
localisés à la surface des bancs calcaires. Au sein des strates, les manifestations de la vie
restent exceptionnelles. La bioturbation, qui se traduit principalement par une multitude
de petits terriers simples de diamètre millimétrique, se concentre dans la partie supérieure
des bancs les plus épais. Ces faits, associés aux preuves d'émersion rappelées ci-dessus,
suggèrent une sédimentation à caractère épisodique. Chaque banc de calcaire lithographi-
que, résulterait d'un apport ininterrompu et sans doute, bref de particules micritiques :
c'est la phase active de la sédimentation. Il lui succédait un intervalle de temps plus ou
moins long, concrétisé par un joint de sédimentation, pendant lequel une faune aquatique
proliférait. Progressivement, l'exondation gagnait la lagune et les organismes aquatiques
se réfugiaient dans les aires déprimées et les flaques résiduelles où la mort les saisissait.
Durant cette phase passive de la sédimentation, un voile algaire pouvait se développer,
fixant le sédiment et.les restes organiques, tandis que les reptiles terrestres traversaient la
lagune, imprimant leurs traces dans la vase encore molle:
VI. RÔLE DES VOILES ALGAIRES DANS LA SÉDIMENTATION DES CALCAIRES LITHOGRAPHIQUES.
— Le mécanisme de piégeage et de fixation du sédiment et des restes d'organismes
envisagé pour le gisement de Cerin peut aisément être transposé à d'autres formations
de calcaires lithographiques fossilifères.
Le cas du site de Solnhofen a déjà été évoqué. Keupp [4] attribue le fin litage des
bancs calcaires à l'activité de tapis de cyanobactéries. La faune et la flore remarquable-
ment conservées des calcaires lithographiques du Montsech (Espagne) [5], tout comme
les Poissons du célèbre gisement éocène de Bolca (Italie) [6], proviennent de niveaux
feuilletés dont les lamines sont enrichies en matière organique. Le gisement berriasien de
Canjuers (Var, France), en cours d'étude, montre une disposition comparable. Les
552 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985
(a) Paroniçerassp., Toarcien supérieur, Colomera(Granada); {h) Frechiella sp., Toarcien moyen (Mid-Toarcian),
Cerro Méndez(Granada); (c) Leukadiella sp., Toarcien inférieur (Lower Toarcian), Sierra de Ricote (Murcia).
occidentale, on l'a seulement trouvée dans la chaîne Ibérique [9] et plus sporadiquement
dans des sédiments de bassin (un exemplaire dans le Moyen-Atlas [10]).
Leukadiella est une forme très rare et restreinte uniquement à des faciès de bassin. Le
seul exemplaire de ce genre trouvé dans la Zone Subbétique vient de la Sierra de Ricote
(province de Murcie) et il est associé à Harpoceras mediterraneum Pinna et Maconiceras
sp., à 2,5 m au-dessous du premier Hildoceras sublevisoni Fucini, dans des faciès calcaréo-
marneux où la zone à Bifrons a seulement 5 m d'épaisseur. Cette association situe
Leukadiella dans la Zone à Serpentinus ( = Falciferum) du Toarcien inférieur, au-dessous
donc de sa position dans d'autres régions de la Méditerranée. Cette découverte appuie
l'hypothèse de l'origine de Leukadiella à partir de Bouleiceras. L'exemplaire subbétique
constitue un lien biostratigraphique et biogéographique entre Bouleiceras et le reste des
représentants méditerranéens de Leukadiella [11], connus uniquement jusqu'ici dans la
Zone à Bifrons.
Frechiella et Paroniceras ont une large distribution géographique. Les deux genres ne
peuvent pas être considérés comme caractéristiques de la Téthys, étant donné qu'ils sont
connus aussi bien en Méditerranée que dans des régions boréales ou subboréales [2].
De tout ce qui précède, il résulte clairement que les Bouleiceratinés, en tant que
sous-famille, ne sont pas un groupe homogène du point de vue biogéographique et que
c'est seulement au niveau générique, et en tenant compte des facteurs écologiques, qu'ils
peuvent être utilisés en tant qu'indicateurs paléobiogéographiques. En fait Leukadiella
seulement, et avec un nombre réduit d'exemplaires, possède une distribution biogéographi-
que restreinte.
Dans d'autres groupes aussi, l'extension de certains genres (et non plus celle des
sous-familles, comme c'était le cas au Lias moyen) est limitée, soit à la région méditerra-
néenne (par exemple Renziceras, cité seulement en Méditerranée orientale) soit aux
domaines boréal/subboréal (par exemple Hudlestonia, Phlyseogrammoceras, Essericeras).
II. REMARQUES SUR LES LYTOCÉRATIDÉS. —Cependant, Ziegler [4] a considéré que la
sous-famille Alocolytoceratinae était restreinte au domaine boréal, avec une extension
locale vers le Nord du Maroc. Indépendamment de l'identité discutée de cette sous-famille,
son genre le plus typique, Alocolytoceras, est répandu en Méditerranée. Même si l'on
exclut de ce genre les formes du Toarcien moyen proprement méditerranéennes telle
A. dorcadis, des formes typiques comme A. irregulare se rencontrent dans la Zone Subbéti-
que et d'autres, comme A. ophioneum, ont été citées en Algérie et en Hongrie ([11], [12]).
Nous constatons de nouveau que des formes particulières, comme Pleurolytoceras, sont
C.R.Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 8, 1985 555
Les
sous-famille.
restreintes à des régions limitées sans que la différenciationpaléobiogéographiqueatteigne
le niveau de la
Phylloceratidae demeurent le groupe le plus typiquement méditerranéen ( bien qu'il
ne soit pas exclusif de ces régions) pendant le Toarcien. Les références à la presence de
cette famille au-delà des limites du domaine téthysien sont sporadiques.
III : CONCLUSIONS. — 1. Dans la Zone Subbétique se rencotitrent certaines
formés de
connus
2.
auparavant).
Bouleiceratinés : Leukadiella,Frechilla et Paroniceras (ces deux derniers genres, dejà
Les Bouleiceratinés ne peuvent pas, eh tant que groupe homogène, être utilisés
comme caractéristiques du domaine téthysien. Seul le genre Leukadiella a une dispersion
restreinte dans les mlieux de bassin du domaine méditerranéen. Sa découverte dans la
Zone Subbétique rend plus probable l'hypothèse de son origine à partir de Bouleiceras,
comme adaptationde cette forme de plate-forme à des milieux de bassin.
3.
Comme celà semble maintenant bien établi, avec transgression toarcienne se la
termine la grande différenciation biogéographique qui régnait au Pliensbachien. Les
différences entre les divers domaines au Toarcien se. restreignent à: des niveaux spécifiques
et, dans certains cas, génériques.
Nous remercions R. Mouterde pour ses suggestions et l'attention portée à la réalisation de ce travail [13].
Remise le 17 juin 1985.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
p.433-457.
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1981,
[5]J.THIERRY,Bull.Sgéol.
oc.
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24,
1982,
p.
1053-1067.
[6] R.ENAY et C.MANGOLD, Bull. Soc. géol. Fr., 24 1982, p. 951-961.
[7]J.C FAUGERES,Bull.
427-
[9] A. GOY, El Lias de la mitad norte de la rama castellana de
Complutense Madrid, 1974 (inédite).
[10] J.GUEX,Bull. Lab. Géol. Univ. Lausanne, 1912, p. 201.
[11] J. GUEX, Eclogaegeol. Helv, 67, 1974, p. 430.
[12] B.GECZY, hu Geol.
[13] Travail réalisé dans l
Departamento de Paleontologia, Facultad de Ciencias,
Universidad de Granada, Espagne.
C.R.Acad. Sc.Paris, t. 301, Série II, n°9,1985 557
En posant pour tout couple (I?'*, ~Lxy) appartenant à ^; (projection dans le plan des;
coordonnéescorrespondantes du domaine G,-) :
Fig. 1.
—
Matériau multicouche bidimensionnel.
Fig. 1.
—
Two dimensional layered composite.
Fig. 2. —
Matériau renforcé par armatures.
Fig. 2. — Strip reinforced material.
la définition [1] du domaine Ghom peut s'écrire, compte tenu de la convexité des domaines
Gi, sous la forme équivalente :
Fig. 4. —
Domaine de résistancemacroscopique G*""" d'un matériau renforcé par armatures.
Fig. 4.—
Macroscopic yield domainGb°m for a strip reinforced material.
3.2. La définition [3] du critère de rupture macroscopique peut être complétée afin de
tenir compte de la possibilité de flambement en compression des armatures. Il suffit pour
cela de prendre r[0"ô comme limite inférieure de a, r\ étant un paramètre sans dimension
pouvant prendre toutes les valeurs comprises entre r|=0 (pas de résistance des armatures
en compression) et TI = 1.
3.3. De même, le cadre théorique adopté permet la prise en compte d'une condition de
résistance aux interfaces autre que l'hypothèse d'adhérence parfaite. On démontre alors
aisément que le domaine de résistance correspondant, noté G'hom est tel que :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
which can be applied for all cases. A representation of the function f (E1) for compression and extension is
given on Figure 6.
NOTATIONS :
o"l5 a2 — o"3 : contraintes principales;
sl5 e2 = s3 : déformations principales;
3P=tr(ff);
Q= ,V2/3 (o-! —o-2) : intensité du déviateur;
El=-tr(dE)/(tr(dE)2)1/2;
E1L = valeur de E1 à l'écoulementplastique.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 2. Évolution de Q/3 P et variation de volume lorsque le chemin de contrainte atteint la surface limite.
—
Fig. 2. —
Evolution of Q/3 P and volume change for stress paths reaching the limit surface.
Fig. 3. —
Variation de E1 en fonction de Q au pic (loi de dilatance).
Fig. 3. —
Evolution of the dilatancy E1. versus Q (peak values).
PLANCHE I/PLATE I ERICDEGNY
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc. Paris, t 301,: Série II, n° 9, 1985 565
PlancheII
Fig. 4. —
Chemin de contrainte et variation de volume lorsque P tend vers l'infini.
F/g. 4: —
Stress path and volume change for P -» infinity.
Fig. 5. - Chemin de contrainte et variation de volume lorsque P tend vers zero.
Fig.5. —Stresspath and volume change for P»->0.
Fig. 6. —
Représentationschématique de la loi d'écoulement généralisée.
Fig. 6. —
Schematicrepresentationof the generalized flow rule.
encore établir une corrélation entre E1 et la valeur limite de Q/3 P lorsque P tend vers
zéro.
CONCLUSION. — Les trois classes de chemins que nous avons envisagées sont susceptibles
d'une interprétation unique en terme de variation de volume :
—
si la cinématique est « très » compactante l'état de contrainte tend vers l'infini;
—
si la cinématique est « très » dilatante l'état de contrainte tend vers zéro;
— entre ces
deux extrêmes il y a écoulement plastique sous état de contrainte station-
naire. Cet état de contrainte est fixé en fonction de E1 par les relations E1 = E1L (Q)
et Q/3P=-KEouKc.
Ces résultats expérimentaux sont rassemblés sur la figure 6 qui précise la relation
obtenue entre E1 et (Q/3 P)iimite en extension et en compression.
On notera que Q/3 P en fonction de E1 est stationnaire au voisinage des valeurs —
KE
et Kc. Cette relation :
peut être appelée loi d'écoulement généralisée. Elle fixe dans tous les cas la valeur limite
de Q/3 P qui sera atteinte si E1 est maintenu constant.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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L'analyse de la dissipation en présence de surfaces de discontinuité S mobiles avec la fissure montre que le
paramètre énergétiqueassocié à la vitesse de propagationreprésente l'intégrale Js définie à partir de ces surfaces
de discontinuité, Ce résultat permet l'utilisation de la méthode énergétique en rupture ductile.
La notation F->0,signifie que le plus grand diamètre du contour R(T) -»0. D'après la
définition (3), le terme G i représente une dissipation concentrée en fond de fissure.
En plasticité, les analyses du comportement asymptotique connues dans la littérature
([3], [5], [6]) conduisent cependant à l'estimation lim Jr=0; il semble qu'il n'y a pas de
r-^ o
force due aux; singularités en fond de fissure. Pour cette raison, des auteurs comme Rice
ont introduit une distance caractéristique(?) A pour ne manipuler que des grandeurs GA
associées aux cercles de rayon A T^ 0.
Dans cette Note, nous montrons qu'en fait l'analyse de la dissipation est plus complexe
en présence des discontinuites du premier ordre. D'une manière générale, il est nécessaire
de distinguer ; trois types de dissipation: concentrée en un point A, répartie sur une
surface de discontinuité S, répartie dans un volume ^suivant la nature du matériau et
les conditions de propagation.
Si / < /u/p, l'équation est elliptique, toute la dissipation est concentrée en fond de
fissure.
Si l > /u/p, l'équation est hyperbolique, toute la dissipation est répartie sur les deux
ondes de discontinuité de pente + ((fp/u)—1)~1/2. Dans ce cas, il n'y a pas de force due
aux singularités en fond de fissure, mais des surfaces de discontinuité se propagent avec
la fissure.
Il est important de remarquer que les analyses asymptotiques de fissure en milieu
élastoplastique ([3], [5], [6]) présentent toutes des surfaces de discontinuité, ceci étant dû
à la nature hyperbolique des équations locales. Dans le même esprit, citons Sternberg
pour la synthèse des résultats du problème de fissure en élasticité non linéaire lorsqu'il y
a perte d'ellipticité [7].
2. Effectuons l'analyse de la dissipation en admettant que la solution présente à
l'instant t des surfaces de discontinuité du premier ordre S passant par le fond de
fissure A, en translation avec la fissure.
Soit T un contour fermé entourant toutes les surfaces de discontinuité, délimitant un
volume Vr en mouvement de translation avec la fissure. La notation r- S veut dire
que l'aire Vr tend vers zéro, le contour T vient se plaquer contre la surface de discontinuité
S, il sera noté Fs. Dans le volume £îr = 0—Vr, la loi fondamentale de la mécanique
donne :
C.R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 569
On vérifie alors sans difficulté que Gr est indépendant du contour T. D'autre par
lim G = lim Jr = Js car cre^ étant de même nature que rj£p vérifie nécessairement la
,
r-»s r ^s
propriété lim CTE^ dQ = 0. Il en résulte que l'on a :
r - s Jvr
(13) Gr=J,
Le calcul de Js à partir de l'expression de Gr est intéressant à plusieurs points de vue.
En effet dans le calcul de Gr la zone de singularité n'intervient que dans l'intégrale de
f*
volume ers^ dû., on peut espérer a priori une meilleure précision concernant la déterrni-
Jvr
nation numérique de Js. D'autre part, le critère de propagation (11) fournit lorsque / > 0
l'équation Js = 0 qui permet le calcul effectif de la vitesse de propagation Z en fonction
des vitesses de données aux limites. Cette équation s'écrit explicitement sous la forme :
dans laquelle (*) désigne la dérivée par rapport au temps dans le repère mobile AXY.
L'expression (14) découle de la propriété d'invariance de G par rapport aux T, et de la
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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En surface, la recombinaison à trois atomes HJ. est accélérée et doit rester efficace en champ modéré,
conformément à l'expérience.
1. Dans l'hydrogène atomique doublement polarisé (H!£, | b >) aux densités élevées,
la recombinaison est dominée par le mécanisme dipolaire à trois particules décrit par
Kagan et coll. [1]. Deux problèmes se présentent :
(i) la dépendance en champ magnétique du taux de recombinaison en surface, LS(B) :
expérimentalement,en champ modéré (4-8 T), Ls décroît [2], au lieu d'augmenter avec B
côffime prévu ([1], [3]);
(ii) une relation de « scaling " existe, en ordre de grandeur, entre L et L„ (taux en
volume) : L,v ss a2 Ls, où a est une longueur atomique ([1], [2]); mais un calcul récent [3]
indique que, à 7,6 T, Ls est 15 fois inférieur à la valeur mesurée ([2], [4]).
Considérons d'abord le premier point. Compte tenu de la forte énergie cinétique mise
enjeu, une fonction d'onde plane ë'V'r est assignée à la troisième particule (d'impulsion
hqf relativement à la paire recombinante (1.2). L'amplitude de recombinaison [1] est
alors proportionnelle à: :
[u: moment électronique, m*—(2/3) mH: masse réduite]; Pour Hf, le niveau singulet
principal est (v —14, /= 3) d'énergie —AE——70 K [5]. L'équation (1) conduit alors à une
extinction (^r=0) de ce canal de recombinaison pour un champ Bc de 24 T environ [3].
Près de Bc, le taux de recombinaison, proportionnel à j d2qf~ q2f varie comme:
Li~B^B. Bien.entendu, cette extinction affecte Ls commeLp. ;
Quand B diminue ^augmente, et le facteur oscillant e~iq/'r dans l'intégrale ci-dessus
devrait conduire également à une décroissance de L du côté des champs modérés ([1], [3]);
(pour qf rc :> 1; où rc mesure l'extension spatiale du recouvrement,\|/* çp). En l'état actuel,
l'expérience ne permet pas de conclure en ce qui concerne L^ [<5\. Pour le taux de
recombinaison en surface Ls par contre, on observe une décroissance non ambiguë
(—-10% par tesla) quand B augmente [2].
2. La clef de ce désaccord se trouve, selon nous, dans le rôle dynamique du substrat
d'hélium liquide. En surface, les atomes 1 et; 2 reeombinent toujours sous l'effet de
l'interaction dipolaire avec 3 mais il n'est plus nécessaire que le transfert d'impulsion se
fasse exclusivement, ou même principalement, entre (1,2) et 3. Le couplage dipôle-dipôle
est de portée relativement longue et la paire recombinante (1,2) se trouve en contact
mécanique (répulsion de coeur dur) avec la surface d'hélium plutôt qu'avec le troisième
atome. Dans la limite où celui-ci reste immobile tandis que l'échange d'impulsion a lieu,
perpendiculairementà la surface, entre la paire (1, 2) et le substrat, on a :
Prenant, à nouveau comme cas limite idéal, <x= 1, on voit que le mouvement relatif de
3 par rapport à (1,2) est maintenant décrit par hqf S (2/3).m (v3 v1j) (2f3)mvl2. Par
— =
rapport au calcul de la référence [3] [équation (1) ci-dessus], qf est diminué d'un facteur 3 :
le facteur oscillant e~iqfT est moins significatif et on s'attend à ce que Ls continue
d'augmenter quand B diminue, même en champ modéré, en accord avec les résultats
expérimentauxde [2].
3. En présence d'une surface, les corrélations dans l'état initial ne doivent pas être
ignorées non plus : la surface favorise la formation d'amas. Ainsi pour le deutérium, une
paire (D|)2, non liée en volume, présente, une fois adsorbée sur l'hélium liquide, un état
lié, au moins virtuel [7]. Ce n'est pas le cas pour l'hydrogène,plus léger mais nous allons
—
montrer que, vraisemblablement, les triplets (HJ.)3 forment à leur tour une résonance. Le
recouvrement des fonctions d'onde dans l'état initial est alors fortement augmenté par
rapport au calcul de [3], ainsi que la section de recombinaison proportionnelle au carré
de ce recouvrement [voir point (ii) de l'introduction].
Mattis et Rudin [8] ont étudié numériquement sur réseaux 2 d et 3 d, les caractéristiques
de liaison de paires et de triplets de bosons soumis à une attaction U ponctuelle. U est
exprimée en unités de (h2/2 m) (n/2 ac) 2, où ac correspond dans le problème réel à un
diamètre de coeur dur. A 3d, lès seuils de liaison sont U3(J(2)=4 et U3d(3)=2,6, pour
paires et triplets respectivement. A 2d, il n'y a pas de seuil proprement dit mais un
changementrapide de régime d'un état résonnant à un état lié vrai : les valeurs correspon-
dantes de U sont U2tJ(2)=2 et U2(i(3) = 1,3, respectivement. On remarque que la
proportionnalité (voir [81) :
d'interaction réels. Pour deux atomes H (ou D), le potentiel 32+ a une profondeur de
6K, soit en unités réduites : U(D) = 3 et U(H) = 1,5. Ces valeurs, rapportées aux résultats
des références [8] et [7], indiquent que, si une paire (H|)2 n'est certainement pas liée
même en surface, un triplet (HJ.)3 adsorbé constitue probablement une résonance efficace.
On peut se poser la question d'amas de plus de trois atomes : pour des densités adsorbées
raisonnables, leur probabilité de formation est faible.
4. Un autre facteur d'augmentation de Ls peut provenir de l'advection des atomes d'H
par les modes de surface. Il se trouve que Ls n'a été mesuré jusqu'ici qu'à forte densité
superficielle;([2], [4]) : ns ~ 1012 at.cm"" 2, soit pour des distances interatomiques typiques
de iOOÂ. Or, à une température d'une fraction de degré kelvin, la longueur d'onde
%r:=2njqr du « surfon»dominant (donnée par ladispersion capillaire de l'hélium liquide),
est aussi de l'ordre de 100 Â. Un atome H situé initialement au voisinage de la crête
d'un surfon, sera attiré: vers l'abscisse;du fond par une force différentielle de van der
Waals, horizontale et proportionnelle au gradient de courbure: Fadv=qr£a (qrar)2 où
^=1 K :êst l'énergie d'adsorption et ar (quelques angströms) est l'amplitude du surfon
thermique. Cette équation conduit à un; temps d'advection, sur une distance Xr/2,de
l'ordre de 10- 10 s, un peu plus court que la demi-période du mode de surface. Le
mécanisme n'est donc pas trop fortement brouillé. (Subsiste par contre le brouillage dû
à l'agitation thermique, les vitesses thermiquesétant comparables à la vitesse d'advection.)
Dans les conditions de «résonance» géométrique que nous venons de mentionner, ce
mécanisme devrait conduire à un facteur d'amplification : Lft/'LS x \ja ~ 10. Trois
atomes situés dans une couronne de diamètre Xr et d'épaisseur a, sont focalisés vers le
centre. Compte tenu de la faible masse d'hélium déplacée par un atome H adsorbé, nous
avons négligé les effets de frottement.
En conclusion, nous avons remarqué que les corrélations dans l'état initial (amas
triplets, advection) amplifient la recombinaison en surface, et surtout que la présence
même de la surface permet de dissocier les deux «fonctions» (dipolaire magnétique, et
mécanique) du troisième atome, modifiant la dépendance en champ magnétique de la
recombinaison.
L'auteur remercie B. Hébral et-J. Walraven pour une lecture critique du manuscrit.
Remise lé 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[8] D. MATTIS et S. RUDIN, Phys. Rev, Lett,, 52, 1984, p. 755-758.
Nous décrivons un dispositif simple qui permet d'obtenir par sublimation des monocristaux de Hg2Cl2 et
Hg2Br2 possédant de bonnes qualités optiques.
Fig. 1
Comme la pression ne dépasse certainement pas 2 atm, l'ampoule peut être constituée
par du verre; nous avons utilisé un tube de pyrex long de 20 cm dont le diamètre
extérieur était 2,5 cm et l'épaisseur 0,1 cm. Après introduction du produit dans la partie
cylindrique de l'ampoule, les extrémités M et N (fig. 2) sont soudées; l'ampoule est
soumise à l'action d'une pompe à vide secondaire pendant 1 jour de manière à ce que
toute trace d'eau soit éliminée et le tube (C) est fermé en A. La partie supérieure de
l'ampoule est reliée par un fil d'acier fin à une poulie fixée sur l'axe d'un moteur.
Les produits commerciaux sont assez impurs. Ils contiennenten particulier des quantités
non négligeables d'halogénure mercurique. C'est la raison pour laquelle nous leur avons
fait subir, après séchage, trois sublimations successives sous vide : le produit se trouve
dans un tube scellé disposé verticalement; la partie inférieure de ce tube se trouve dans
un four qui la porte à 80°C et la partie supérieure est dans l'air à température ordinaire.
Au début de la croissance, il est nécessaire d'ajuster manuellement la position de
l'ampoule dans le four de manière à ce que l'interface cristal-vapeur se trouve au milieu
du bulbe B (fig. 2) et garde une position constante au cours du temps. Un mouvement
C. R. Acad, Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 577
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
L'action ménagée d'un métal alcalin en phase vapeur sur des composés de stade 2 des dichlorures de
cadmium ou de cobalt a conduit à des phases contenant des couches alternées des deux réactifs. Parallèlement
à l'insertion se produit une réduction partielle de l'halogénure par le métal alcalin, plus marquée pour le
sodium que pour les alcalins lourds.
Le lithium a pu être inséré par compression des composés graphite chlorure pulvérulents avec du lithium en
poudre.
L'insertion comparée du sodium et du brome dans un composé de stade 4 du dichlorure de cadmium montré
que celui-ci est un accepteur d'électrons plus fort et un donneur d'électrons plus faible que le graphite.
SOLID STATE CHEMISTRY. — Graphite intercalation compounds with allernating layers of transition
metal dichloridesand alkali metals.
The reaction of an alkali metal, under mild conditions, with stage 2-graphite intercalation compounds of
cadmium or cobalt dichloride leads to new phases which contain alternating layers of the halide and the metal,
Intercalation is accompanied by a partial reduction of the halide which is more significant with sodium than
with the heavy alkali metals.
Lithium, as a powder, has been intercalated under pressure into powder graphite-chloride compounds.
The difference between sodium and bromine intercalation into a CdCl2-graphite of stage 4 shows that this
compound is a stronger electron acceptor and a lower electron donor than graphite.
Dans une Note précédente [1] a été décrite une série de nouveaux composés du graphite
à couches alternées, résultant de l'insertion de chlorures en phase vapeur dans des
composés de 2e stade de chlorures moins volatils.
Les réactions de bi-insertion décrites ici utilisent deux des structures d'accueil employées
précédemment : les composés de stade 2 des dichlorures de cadmium et de cobalt dont
les structures et les paramètres cristallins sont très proches. Mais les réactifs que l'on a
cherché à insérer dans ces phases sont des réducteurs énergiques capables de ramener les
dichlorures à l'état métallique. Seules des conditions ménagées peuvent donc privilégier
l'insertion des alcalins par rapport à la réduction des chlorures.
Les réactions sont effectuées en tube de verre scellé, l'échantillon de pyrographite
(HOPG de Union Carbide) étant déplacé à intervalles réguliers dans une partie amincie
du tube aux fins d'examen radiocristallographique(rayonnement KOE du molybdène): La
figure 1 montre l'évolution du diffractogramme 00 l d'un composé de 2e stade graphite-
CoCl2 soumis à l'action du potassium. Les pics de la structure d'accueil font progressive-
ment place à ceux du composé de bi-insertion.
Le comportement des alcalins lourds et du sodium vis-à-vis du composé graphite-CdCl2
de stade 2 est tout à fait comparable à celui observé dans le système graphite-CoCl2-K.
Nous apportons ici les preuves de la bi-insertion par les données du tableau : il montre
que la valeur expérimentale de la distance Ic séparant deux couches insérées de même
nature est sensiblement la même que celle calculée en additionnant les distances correspon-
dantes dans le composé du stade 1 de CdCl2 (0,958 nm) et dans ceux des métaux.
Dans le cas du lithium, bien moins volatil que les autres alcalins, la bi-insertion a pu
être obtenue par compression suivie de recuit d'un mélange de composé graphite-CdCl2
de stade 2 en poudre avec du lithium divisé.
Malgré l'emploi de conditions ménagées, une réduction partielle des dichlorures par
les métaux alcalins n'a pu être complètement évitée. Le diffractogramme hkO d'un ;
composé graphite-CdCl2-K, présenté sur la figure 2, montre cependant,que les produits
de réduction (chlorure de potassium et cadmium métallique) sont en proportion, faible
Fig. 1. — Évolution du diffractogramme 00/ du composé graphite CoCl2 2e stade soumis à l'action de la
vapeur de potassium; (a) au temps t=0 : structure d'accueil; (b) après 40 h de réaction : coexistence des
réflexions relatives à la structure d'accueil et des réflexions relatives au composé de bi-insertion; {c) après
60 h de réaction: les réflexions relatives à la structure d'accueil ont pratiquement disparu, les réflexions
principalescorrespondent à la phase bi-insérée.
Fig. 1. — Changes in 001 diffraction pattern of 2nd stage CoCl2 intercalated graphite under the action of
potassium vapour: (a) at tinte t = 0: host structure; (b) after 40 hrs.: coexistence of reflections from both the
host structure and bi-insertion compound; (c) after 60 hrs.: reflections due to host structure have practically
disappeared, the main reflections arising from the bi-intercalated phase.
par rapport au composé de bi-insertion. (Le pic large situé vers 9 = 5° correspond à la
diffusion des rayons X par le tube laboratoire.)
On observe que les pics relatifs au composé de bi-insertion se limitent à ceux des
feuillets graphitiques et du dichlorure. Les couches de métal alcalin ne donnent pas de
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II,n° 9,1985 581
TABLEAU
lc calculée Ic mesurée
Métal alcalin (nm) (nm)
Na.. .... .
1,408 1,380
K. .
Rb..
.... ....
........:..
...
. . . . . .
1,490 1,490
... . .
1,520 1,525
Cs... . . . ... . ..... . .
1,551 1,510
réflexions hkO, ce qui suggère qu'elles ne sont pas ordonnées à grande distance dans
leur plan à la température ambiante.
Des résultats comparables à ceux du potassium ont été obtenus avec les autres alcalins
lourds. Dans le cas du sodium, la réduction est plus marquée en raison de la température
élevée nécessaire à la vaporisation du métal. Il en résulte un moins bon accord entre les
valeurs Ic mesurées et calculées figurant au tableau. Dans le cas du composé graphite-
chlorure de cobalt, les diagrammes hkO laissent également apparaître le phénomène de
réduction, qui paraît un peu plus marqué que pour le composé correspondant de CdÇl2.
La résistance électrique d'un échantillon de composé graphite-CdCl2 de stade 2 a été
suivie durant l'insertion du potassium par une méthode inductive. La résistivité augmente,
passant de 7,5 uQ cm environ à près de 30 uQ cm : les « trous » positifs créés dans la
bande de valence par l'insertion du chlorure de cadmium qui fonctionnent comme
accepteur d'électron sont progressivement neutralisés par les électrons apportés par le
métal alcalin.
La bi-insertion n'est pas limitée aux composés du graphite de stade 2. Les premiers
essais effectués sur un binaire graphite-CdCl2 de stade 4 ont porté sur l'insertion du
sodium et du brome qui ont donné des phases dont les distances Ic s'accordent avec les
séquences G/G/cGkGkG/0'= CdCl2, /c = Na) et G/G2kG2/0' = CdCl2, fc = Br2). L'inser-
tion de CdCl2, en abaissant le niveau de Fermi du graphite, défavorise l'insertion
ultérieure du brome qui n'arrive à occuper qu'un intervalle interfeuillets sur 4 au lieu
de 1 sur 2 dans le graphite pur; elle favorise au contraire l'insertion du sodium qui
occupe tous les intervalles restés libres, alors qu'il ne forme avec le graphite pur que des
composés pauvres (du 6e au 8e stade). La modificationdu pouvoir accepteur et donneur
du graphite par une première insertion permet d'espérer fixer par bi-insertion des espèces
chimiques inactives vis-à-vis du graphite pur.
Remise le 20 mai 1985, acceptée après révision le 24 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
L'étude par frottement intérieur d'alliages Nb-2Zr-C à différentes teneurs en carbone montre l'existence de
deux pics situés à 255 et 300°C et liés à la présence du carbone en solution solide. Elle permet de plus de
confirmer la faible solubilité du carbone et la mauvaise trempabilité de ces alliages.
Parmi les études sur le frottement intérieur dû aux interstitiels dans des alliages binaires
à base de niobium ([1] à [4]), le carbone est l'élément qui a été le moins étudié. Sa faible
solubilité et la mauvaise trempabilité des solutions solides obtenues limitent l'intervalle
de concentration exploré et, par conséquent, l'amplitude des phénomènes observables.
Lors d'un précédent travail [5] effectué sur des alliages Nb-Ti-C, nous avions mis en
évidence trois pics liés à la présence du carbone en solution solide et situés respectivement
à 255, 315 et 350°C.
Nous donnons dans la présente Note les résultats d'une étude de l'influence du
carbone interstitiel sur le frottement intérieur à basse fréquence d'un alliage Nb-Zr et les
comparerons à ceux obtenus précédemment.
PRÉPARATION DES ALLIAGES. — L'alliage binaire Nb-Zr étudié contient 2,00+0,10% at
de zirconium. Il a été élaboré par fusion au four à bombardement électronique [6]. La
teneur globale en impuretés métalliques est inférieure à 200.10 -6 et la teneur en impuretés
non métalliques est de l'ordre de 200.10-6 (O : 100, N : 50, C : 30.10-6).
Après transformation à froid par forgeage, laminage et martelage, en fils de 0,5 mm
de diamètre, les échantillons sont carbures dans les conditions suivantes :
—
recuit de recristallisation sous un vide de 10- 4 Pa d'une durée de 5 mn à 1100°C;
—
recuit de carburation sous une pression partielle d'acétylène de 10 -2 Pa d'une durée
comprise entre 15 s et 5 mn à une température de 1500°C;
—
recuit d'homogénéisation sous un vide de 10- 4 Pa d'une durée de 30 s à une
température de 1 850°C, suivi d'une trempe à l'hélium.
Le diamètre moyen des grains après ces recuits, est de 100 um. Les teneurs en carbone,
comprises entre 0,015 et de 0,7 % at, ont été déterminées après combustion des échantillons
dans un courant d'oxygène ultra pur à 1200°C, par dosage par conductimétrie différent
tielle du dioxyde de carbone formé [7]. Le paramètre de maille de l'alliage, mesuré en
fonction de la teneur en carbone, ne varie pas de façon décelable : ceci indique que la
quantité de carbone susceptible d'être retenue en solution solide interstitielle par trempe
est très faible en accord avec différentes études effectuées sur le système Nb-Zr-C dans
la zone riche en niobium ([8], [9], [10]).
FROTTEMENT INTÉRIEUR : RÉSULTATS. — Le frottement intérieur a été déterminé à l'aide
d'un pendule de torsion inverse, sous un vide de 10- 3 Pa à une fréquence de 1 Hz.
L'amplitude des oscillations correspond à une déformation maximale de 5.10 -6?; la
température est repérée à + 1°C.
Fig. 1. —
Spectres de frottement intérieur pour différentes teneurs en carbone.
Fig. 1. — Internalfriction spectrafor different carbon contents.
Fig. 2. —
Variation de la hauteur du pic en fonction de la teneur en carbone.
Fig. 2. — Variation of the peak height versus carbon content.
Les spectres de frottement intérieur obtenus sont rassemblés dans la figure 1. Leur
examen permet de constater qu'à teneur croissante en carbone les deux pics apparents,
situés à environ 225 et 300°C, passent par un maximum et semblent évoluer parallèlement;
comme on le verra, leur origine et la cause de leur décroissance sont cependant différentes.
Ces spectres ont été décomposés en pics élémentaires de Debye par une méthode de
décompositionpar soustractions et itérations successives [11]. Cette méthode a conduit à
résoudrechacun des pics apparents en trois pics simples dont les caractéristiques(tempéra-
ture et hauteur) sont données dans le tableau I.
TABLEAU
DISCUSSIONET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS. — Les hauteurs des trois pics apparaissant
aux températures les plus basses évoluent d'un échantillon à l'autre de façon sensiblement
parallèle. Ces pics sont liés à la présence d'oxygène, le premier correspondant au pic de
Snoek (155°C) et le troisième à 220°C au pic d'interaction Zr-O [12]. Bien que liée à la
présence d'oxygène, l'origine du pic à 190°C n'a pas été clairement établie. L'observation
de ces pics s'explique par une contamination par l'oxygène présent à l'état d'impureté
dans l'acétylène utilisé pour la carburation, les alliages Nb-Zr présentant au surplus
une grande aptitude à l'oxydation. Cette contamination, d'abord croissante, diminue
ultérieurementlorsque la teneur en carbone devient supérieure à 0,08% at, alors que la
durée de carburation continue d'augmenter. Cette inversion est liée à une réaction de
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 ;585
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[8] P. STECHER, F. BENESOVSKY, A. NECKEL et H. NOWOTNY, Monatsh Chem., 95, 1964, p. 1630.
[9] I. I. DRUZHININ, A. M. ZAKHAROV et I. I. NOVIKOV, Izvest. v.u.z. Tsvetnaya Met,, 1, 1972, p. 18.
[10] T. F. FEDOROV, N. M. POPOVA et Y. T. GLADYSCHEWSKY,Izvest. Akademin Nank S.S.S.R., 3, 1963,
p. 72.
[11] B. HEULIN, Thèse Sciences, Strasbourg, 1981, p. 169-174.
[12] W. C. THURBER, J. R. DISTEFANO, T. G. KOLLIE, H. INOUYE et H. E. MCCOY, High Temperature
Refractory Metals, 1964, p. 59-77.
[13] D. T. BOURGETTE, Trans. Vacuum Metallurgy Confi, 8th, New York, 1965, p. 57.
[14] R. W. POWERS et M. V. DOYLE, J. of Metals, 1957, p. 1285.
[15] B. HEULIN, R. GESHIER et C. VERCAEMER, Mém. Sc. Rev. Met., 69, 1972, p. 309-314.
Dans une Note précédente [1] et deux publications ultérieures ([2], [3]), nous ayons
surtout étudié les mécanismes de déformation plastique et de rupture d'une nuance d'acier
« dual » élaborée au laboratoire qui conduisait curieusement à une rupture prématurée.;
Ces premières études avaient pour but de comprendre les raisons de cette rupture précoce
afin d'y porter remède.La composition chimique de.cet acier à rupture prématurée et
donc à faible allongement de rupture (~20%) était proche de celle.d'un acier ordinaire
(C=0,l%,;Mn=0,5%). Pour obtenir dans cet acier la structure désirée biphasée
(«dual») (ferrite+martensite) la trempe finale devait être réalisée par refroidissement
brutal dans l'eau salée depuis le domainebiphasé (oç+y), soit 840°C. Les études antérieures
sur la microstructure de cet acier ont révélé que celle-ci présentait des caractéristiques
néfastes à la ductilité, à savoir
- la présence aussitôt après trempe dans l'eau froide de tapures dues à une trop
faible trempabilité de l'acierne permettant pas un refroidissementplus lent;
— une taille moyenne du gram trop élevée (~20 um);
- presque toute la martensite provenant de la trempe de l'austénite (y) au cours de
la trempe brutale àl'eau formant un liséré plus ou moins fin et continu entourant presque
entièrement tous les grains; de la ferrite.
Ceux-ci, en dépit de leur grande ductilité intrinsèque, ne pouvaient se déformer que si
ce liséré martensitique se fissurait. Cette fissuration du liséré martensitique apparaissait
dès le début de la déformation etse poursuivait tout au long de la déformation, fissuration
accompagnéede formation de cavités de plus en plus grandes et profondes.
Ces premières observations microstructurales nous ont conduits aux remèdes suivants.
1. AUGMENTATION DE LA TREMPABILITÉ PAR L'ÉLABORATION D'UNE NUANCE
AUTO-TREMPANTE. — En maintenant constante la teneur en carbone (à 0,1 %), l'augmenta-
tion de la teneur en manganèse permet d'obtenir pour une teneur de 2,5 % Mn une nuance
auto-trempante, c'est-à-dire que la trempe à l'air, d'une part donne une microstructure où
la martensite ne forme plus un liséré encadrant les grains ferritiques, d'autre part permet
de diminuer la température de trempe à 790°C au lieu de 840°C. Ceci est dû au fait que
le manganèse a baisse la température de transformation A1et la teneur du point eutectôïde
qui se déplace vers les plus faibles teneurs en carbone.
10249-6305/85/03010587 $ 2.00 © Académiedes Sciences
588 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
TABLEAUI
Ac1 Ac3
Nuance acier (°C) (°C)
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 1. — Schéma des cycles de traitements thermiques effectués sur les aciers à 2,5% Mn en vue de diminuer
la taille du grain et produire la structure bi-phasée «dual» (F + M). Les chiffres (1) et (2) indiquent
respectivement la trempe rapide à l'eau salée et le refroidissement à l'air.
Fig. 1. — Schematic representation of the thermal treatment cycles which have been performed on an ordinary
low carbon steel containing 2,5% wt Mn, in order to obtain: firstly, a significant decrease in its grain size, and
secondly, a "dual" phase structure (F+M).
Fig. 2. — Micrographieoptique montrant plusieursphases (phases multiples) qu'on peut obtenir dans un acier
à 2,5% Mn refroidi à l'air. On observe : la martensite (en noir) au coeur des anciens grains d'austénite; la
ferrite épitaxique entourant la martensite (les zones blanches) qui indiquent bien les limites des anciens
grains austénitiquestransformés en ferrite lors du dernier refroidissementà l'eau et la ferrite présente à côté
de l'austénitelors du dernier recuit dans le domaineintercritique(a + y) et qui s'est conservée non transformée
(N.T.) lors du dernier refroidissementà l'air (fond plus gris).
Fig. 2. — Optical micrograph showing a multiple phase structure which can be obtained in a steel containing
2,5% wt Mn by air cooling after an intercritical annealing in the 2 phase region (a+y). One observes: (in
black) in the core of the former austenite grains, the martensite; surrounded by (white) zones of transformed
ferrite clearly showing the formed limits of the austenite grains andfinally, the background (in gray) shows the
retained ferrite (or non-transformed ferrite).
Fig. 3. — Micrographie en microscopieélectronique à balayage montrant à nouveau la présence de phases
multiples dans un acier à 2,5% Mn à grains très fins. M, martensite; FR, ferrite retenue; FT, ferrite
transformée.
Fig. 3. — Scanning électron micrograph showing again the presence of a multiphase structure in a 2.5%wt Mn
steel having a very small grain size. M, martensite; FR, retained ferrite ; FT, transformed ferrit.
Fig. 4. — Quatre formes typiques de courbes de traction d'aciers « dual » à différentes teneurs en Mn.
Fig. 4. — Four typical stress-strain curves of a dual phase steel containing different amounts of manganese.
PLANCHE I/PLATE I Xi JING HE
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 591
Fig. 5. — Deux micrographies (en fond clair et en fond noir) en microscopie électronique par transmission
montrant un cristal insulaire d'austénite retenue incrusté dans une matrice ferritique. L'image en champ
noir (en bas) a été obtenue en utilisant la réflexion diffractée (200) de l'austenite (c. f. c).
Fig. 5. — Two transmission electron micrographes showing both (in bright and dark fields) an insular crystal of
retained austenite embbeded in a ferrite matrix. This insular crystal of austenite has been retained to room
temperature after air cooling and annealing in the intercritical two phase region (a + y); the dark field image
was obtained by using the (200) reflection of the f. c. c. austenite (y phase).
TABLEAU II
Acier « dual »
à 2,5%Mn
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] BERGHEZANet X. J. HE, Comptes rendus, 296, série II, 1983, p. 1169-1174.
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[2] J. HE et A. BERGHEZAN,Mém. Rev. Met., avril 1984, p. 211-219.
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[3] J. HE, N. TERAO et A. BERGHEZAN, Metal Science, 18, 1984, p. 367-373.
X.
[4] A. GRANGE, Trans. A.S.M., 59, 1966, p. 26-48.
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[5] A. GRANGE, Met. Transactions, 2, 1971, p. 65-78.
R.
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Warrendale, 1979, p. 183-201.
[8] B. KARLSSON, Mat Sc. Eng., Il, 1913, p. 185-193.
[9] P. LACOMBE et A. BERGHEZAN, Comptes rendus, 228, 1949, p. 93-95.
[10] A. BERGHEZAN, Thèse, Paris, Imprimée par le Ministère de l'Air, Imprimerie S.D.I.T., 4, avenue de la
Porte d'Issy, 75015 Paris.
Laboratoire de Métallurgiephysique,
Faculté des Sciences appliquées, Université Catholique de Louvain-la-Neuve,
2, place Sainte-Barbe, Bât. 1348, Louvain-la-Neuve,Belgique.
C.R. Acad. Sc. paris, t. 301,Série II,n°9, 1985 593
GÉOTHERMIE. - Inclusions fluides et systèmes géothermiques : des relations entre
l'ébullition et la production de la Mpeur sèche. Note de Nicole Combredet, présentée par
Maurice Roques.
Deux puits distincts (A1et A 17) du champ géothermique de Los-Azufres (Mexique) ont été choisis pour
éprouver différentes approches thermométriques.L'analyse des parageneses minérales hydrothermales permet
de proposer, un ordre de grandeur des conditions géothermiques'qui se situent ici à la limite des faciès à.
àlbite-zèolite et schistes verts. Les précisions apportées par l'étude thermométrique des inclusions fluides
(températures d'homogénéisation et de fusion) s'accordent bien avec les données fournies par les couples
chimiques et parles isotopes del'oxygène. Les, caractéristiquesdes inclusionsfluides observées sous microscope
steam.
à platine,chauffante permettenten effet de reconnaître un puits alimenté par des eaux chaudes et en cours de
refroidissement (A1) d'un puits alimenté par de la vapeur sèche et donc hautement productif (A17). La
technique de la microthermométrie, aisément transportable sur le terrain, semble donc tout à fait appropriée
au suivi des forages géothermiques.
GEOTMERMICS.—.Fluid inclusions and geathermal systems: relations between ebullition and production
of dry
Two distinct wells (A1 and A17) ofthegeathermal field of Los Azufres (Mexico) have been selected to test
different thermometric technics. The description of the hydrothermal,minerais paragenesis allows us to conclude
thaï the geotherml conditions are situated here at the limit of the albite-zeoliie facies and of the greenschist
fades. The precisionsbrought by the thermometric study of the fluid inclusions (temperaturesof homogeneisation
and of fusion) are very well corroborated by the data furnished by the Chemical couples and by the oxygene
isotopes, The characteristicsof the fluid inclusions observed under microscope with heating plate let us recognize
a well supplied by hot waters and cooling (A1) from a well supplied by dry steam and thus highly producting
(A17). The technic of the microthermometry, easily transportable on the field, seems to be quite suitable to the
following of geothermal drilling.
—
les amphiboles et les feldspaths alcalins qui sont localisés dans les andésites pro-
fondes et que l'on trouve également dans les rhyolites de surface (feldspaths uniquement)
peuvent avoir une origine magmatique ou hydrothermale. L'ambiguïté ne peut être levée
et l'on évitera de leur attribuer une signification précise;
—
le cinquième groupe renferme des minéraux argileux comme la montmorillonite, la
kaolinite, et les 1 mix et 2 mix (illite-montmorillonite, expansibles respectivement à 25 et
50 %). On ne les trouvé que dans les rhyolites, tandis que Pillite est présente dans toutes
les roches. La distribution zonée de ces minéraux évoque un gradient géothermique,
cependant leur présence peut être également liée plus ou moins directement à la compo-
sition des roches hôtes. L'interférence de ces deux phénomènes rend l'application géother-
mique délicate. Il apparaît donc que ce sont des conditions épizonales, à la limite entre
le faciès à albite-zéolite (quartz+calcite+chlorite+épidote)et le faciès des schistes verts,
qui ont produit les associations hydrothermalestardives du champ de Los Azufres.
EXPLICATIONS DES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. —
Tableau de synthèse des données pétrologiques. a, dans le puits A17; b, dans le puits A1. Les
minéraux représentés sur la figure 1 ont été observés à l'aide des techniques suivantes : O, paragenèse
primaire (observation au microscope); ©, paragenèse secondaire (observation au microscope); CZ
,
diffraction des rayons X (la largeur relative des barres est proportionnelleà l'abondance des minéraux);//////;
observationà la loupe binoculaire. P. vole, paragenèse volcanique; P. hydroth, paragenèsehydrothermale;P.
mixte, paragenèse mixte. Minéraux observés : al, alunite; am, amphibole; ana, analcime; anh, anhydrite; ar,
argiles; au, augite; ca, calcite; ch, chlorite; cr, cristobalite; ep, épidote; fk, feldspath alcalin; fo, forstérite;
hé, hématite; hy, hypersthène; ill, illite; ilm, ilménite; ka, kaolinite; mag, magnétite; mar, marcasite; mi,
mica; 1mix, illite montmorillonite (expansible à 25 %); 2mix, illite montmorillonite (expansible à 50 %); mo,
montmorillonite; pl, plagioclase; pr, prehnite; py, pyrite; qz, quartz; si, sidérite; sc, scolécite; ta, talc; tr,
tridymite; wa, wairakite(équivalent calcique de l'analcime) [11]; zé, zéolite.
Fig. 1. — Synthesis of petrological data, a, well A17; b, well A1. Mineralspresented on Figure 1 have been
studied with the following methods: O, primaryparagenesis(microscopeobservation); ©, secondaryparagenesis
(microscope observation); CZ X ray diffraction (the relative width of the stripes is proportional to the
,
abundance of minerals);//////, observation throw the binocular lens. P. volc, volcanicparagenesis; P. hydroth.,
hydrothermal paragenesis; P. mixte, mixed paragenesis. Observed minerals: al, alunite; am, amphibole; ana,
analcime; anh, anhydrite; ar, clays; au, augite; ca, calcite; ch, chlorite; cr, cristobalite; ep, epidote; fk, k
felspar; fo, forstérite; he, hematite; hy, hypersthene; ill, illite; ilm, ilménite; ka, kaolinite; mag, magnetite; mar,
marcasite; mi, mica; 1mix, illite-montmorillonite(expansible to 25%); 2mix, illite-montmorillonite(expansible to
50%); mo, montmorillonite; pl. plagioclase; pr, prehnite; py, pyrite; qz, quartz; si, siderite; sc, scolecite; ta,
talc; tr, tridymite; wa, wairakite (calcium analogue of analcite) [11]; ze, zeolite.
Fig. 2. — Évolution de la température en fonction de la profondeur, a, dans le puits A17; b, dans le puits A1.
a, courbe des valeurs mesurées dans le puits; b, géotherme(d'après les isothermes); c, courbe d'ébullition de
l'eau pure. Les températuresisotopiquesobtenues avec le couple eau/calcite sont représentées ainsi : 1, pour
8180= —0,6 7oo pour l'oxygène de l'eau; 3, pour 8 18O= —4,0 °/00; et pour le couple eau/quartz : 2, pour
8 18O= —0,6 °/00; 4, pour 8 18O= —4,0 °/°° pour l'oxygène de l'eau. Les histogrammes sont représentés par
un trait. La flèche indique un pic. ca, calcite; qz, quartz. Les mesures du puits A1 sont toutes faites sur du
quartz.
Fig. 2. — Temperature as a fonction of depth. a, in well A17; b, in well Al. a, curve of temperatures measured
in the well; b, geothermal gradient (from the isothermsy, c, ebullition curve of pure water; the isotopic
temperatures obtained with the couple water/calcite are represented as follows: 1, for 8 18O = —0,6 %„; 3, for
8 18O = -4.0 %„; and with the couple water/quartz: 2, for 8 18O= -0.6 %„; 4, for 8 18O =-4.0 °/00 (values
assumed for water oxygene). Histogramms are represented by a Une; arrows indicate peaks. ca, calcite; qz,
quartz. All inclusions of A1 have been studied on quartz.
PLANCHEI/PLATE I NICOLE COMBREDET
PLANCHE II/PLATE II
480m
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 597
Planche II
Fig. 3. —
Photos d'inclusions (A 17-480 m). On remarque la grande hétérogénéité du rapport gaz/liquide.
Certaines inclusions homogénéisenten phase vapeur (=>), et d'autres en phase liquide (**).
Fig.3. - Inclusions photos (A 17, 480 m); notice the large heterogeneity of the ratio gaz/liquid. Some inclusions
homogeneizeas vapor (=>), and others as liquid (<=*>).
RÉFÉRENCESBIBLIOGRAPHIQUES
PETROLOGY, — Mylonites: traps for the deuteric tourmalinization. The exemple of the Saint-Renan
tourmaline granité (Armorican massif, France).
In the Saint-Renan tourmaline granite, protomylonites, ultramylonites and ultracataclasites are often changed
into tourmalinites. The tourmalinization is here a post-magmatic process, with strong deuteric-
alterations. Mylonites have promotedthe circulation of the boron-rich fluids and, at the same time, formed traps
for the tourmalinization.
Les travaux récents sur la cristallisation de la tourmaline dans les granites ([1] à [5])
privilégient, selon les cas, une genèse primaire par cristallisationmagmatique (ou tout au
moins tardi-magmatique) ou une formation deutérique par remplacement métasomatique.
En vue de contribuer au débat, la Note étudie les aspects particuliers de la tourmalisation
dans les mylonites d'un pluton granitique : le massif de Saint-Renan (Finistère) (localisa-
As.
tion in [6].
Dans le granite stanno-wolframifère de Saint-Renan qui constitue l'élément occidental
de la ceinture batholitique hercynienne médio-armoricaine,la tourmaline s'est développée
au sein de divers ensembles pétrographiques : granité (en plages poecilitiques pluricentimé-
triques), aphtes et pegmatites, greisens, fissures intra-granitiques ou intra-gneissiques,
brèches hydrothermales, filons de quartz, gneiss encaissants... ([7], [8], [4], [9]).
L'abondance de la tourmaline dans toutes ces roches témoigne de leur richesse en bore. Dans le granité à
tourmaline poecilitique, les teneurs vont de 220 à 570.106; dans les aphtes, de 120 à 350; dans un endogranite,
de 330 à 690; dans les greisens, de 100 à 1.180. Dans les tourmalinites s. s. (filons-diaclases,veinules), la teneur,
en bore peut dépasser 20 000.106 (jusqu'à 24300). A l'évidence, une partie du bore contenu dans le magma
est restée dans le granite lui-même (cristallisation d'un faciès du pluton, par abaissement du solidus [5]); une
autre partie à été piégée dans les formations post-magmatiques (greisens) ou expulsée dans des fissures endo-
ou exo-granitiques où la teneur est devenue très élevée (tourmalinites avec intense remplacement métasomati-
que). Dans tous les cas, lès émanations borées ont provoqué de fortes concentrations en fer et, dans une
moindre mesure, en magnésium (tourmalines du type schorl), juxtaposées à un intense blanchiment, dû au
pompage de ces deux éléments; dans quelques cas, elles ont été suivies par le. dépôt de minéraux de Sn, W,
La tourmaline est également très abondante dans les mylonites qui jalonnent le passage
du linéament médio-armoricain. Les déplacements majeurs le long de cette puissante zone
ductile subverticale, à cisaillement dextre ([10], [9]) ont été fixés vers 330 M.a, [11] et sont
ainsi légèrement postérieurs à la mise en place du granite. L'accident linéamentaire prend
en écharpe le massif granitique, selon une direction générale E-W (N 80° à N 100° E
selon les points), sur plus de 35 km [6]; la largeur totale de la zone soumise à l'écrasement ;
dépasse localement 2 km; dans cette zone, les bandes mylonitiques se groupent en
plusieurs faisceaux très allongés. Le coulissage a entraîné la formation de deux types
principaux de roches écrasées (cf. [12] et [13]) : les mylonitesfoliées, d'aspect fluidal, avec
tous les termes de passage entre les protomylonites, les mylonites sensu stricto et les
ultramylonites; les mylonites massives, d'aspect microbréchique, avec toutes les transitions
entre les cataclasites et les ultracataclasites.
0249-6305/85/03010599 $ 2.00 ©Académie des Sciences
600 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
TABLEAU
SiO2 73,40 75,60 41,10 40,10 70,10 73,10 71,50 70,90 65,80 64,50 67,90
Al203
Fe2O3
14,75
1,15
14,60
1,00
29,70
10,82
30,90
10,73 3,83
2,23
15,80. 14,60 15,20. 14.90 .15,90, 16,80
5,00
.
6,75 7,00
16,00
6,76
MmO 0,03 0,02 047 6,14 0,04 0,02 0,02 0,03 0,02 0,04 0,12
MgO. 0,35 0,16 3,04 2,70 0,91 1,00 0,94 1,90 2,45 3,10 1,07
CaO. 0,79 0,50 0,73 0,83 0,44 1,00 0,80 0,35 0,34 0,34 0,34
Na2O 3,32 3,43 1,90 1,34 0,82 1,80 1,55 0,94 0,94 0,99 1,01
K20 4,58 4,11 2,14 2,24 3,75 3,50 3,30 0,71 < 0,05 0,20 2,06
TiO2
. .
0,16 0,05 0,67 0,75 0,26 0,25 0,30 0,23 0,26 0,21 0,23
P2Os 0,16 0,20 0,09 0,42 0,12 0,16 0,26 0,09 < 0,05 0,05 0,13
B2O3 * ** 8,79 7,92 2,67 1,70 2,00 4,05 4,86 5,28 3,69
Analyses chimiques, B.R.G.M., Orléans. 1, Granites du pluton de Saint-Renan; 2, Granites mylonitisés sans
tourmalinite; 3 à 11, Mylonites tourmalinisées. Protomylonites : 3, Molène; 4, Korsenn. Ultramylonites :
5, Lamber; 6, Keryunan; 7, Tregorff. Ultracataclasites : 8, Lezavarn; 9 et 10, Lesvezien; 11, Kerguillo. Le
chiffre ( ) indique le nombre d'analyses. Fer total en Fe2O3. * Teneurs en bore très variable (B = 20 à
570.10-6). ** B = 70.10-6.
Chemical analysis, B.R.G.M., Orléans. 1, Saint-Renangranites; 2, Mylonites granites without tourmalinites; 3
to 11, Tourmalinizedmylonites. Protomylonites; 3, Molène; 4, Korsenn. Ultramylonites : 5, Lamber; 6, Keryunan;
7, Tregorff. Ultracataclasites: 8, Lezavarn; 9 and 10, Lesvezien; 11, Kerguillo. The figure ( ) points out the
number of analyses. Total Fe as Fe203. * 15 = 20 to 570.10- 6. ** B = 70.10-6.
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n°9, 1985 601
presque totalement; la diminution des teneurs en CaO est également sensible dans lès
ultracataclasites.
Les variations des teneurs en bore dans les différentes mylonites et, par suite, l'intensité
de la tourmalisation, paraissent en rapport avec les diverses modalités présentées par la
mylonitisation. Dans les protomylonites, le feuilletage en lits parallèles submillimétriques a
conféré au granite une perméabilité importante qui a facilité le drainage des fluides borés.
Dans les ultramylonites d'aspect fluidal, par contre, l'intensité du serrage a réduit la
perméabilité et ipso facto, restreint la circulation des fluides. Dans les ultracataclasites
enfin, la bréchification généralisée a favorisé à nouveau la migration des fluides borés.
Dans les trois cas, le drainage a dû être contrôlé par les alternances des phases de détente
et de contrainte qui ont marqué l'évolution de l'accident linéamentaire [6]. La circulation
des fluides bores a entraîné le pompage du fer et du magnésium disponibles (essentielle-
ment à partir de la biotite) dans les roches déstabilisées par la mylonitisation et, par
sirite, la cristallisationde la tourmaline [14].
En résumé, dans le massif granitique de Saint-Renan, la tourmaline, omniprésente et
manifestementapparue à divers stades (depuis la cristallisationtardi-magmatiquejusqu'au
stade hydrothermal) tend à se concentrer tout particulièrement au sein des bandes
mylonitiques. Cette localisation s'explique selon toute vraisemblance par l'accroissement
de là perméabilité du granité dans ces zones qui ont. drainé les fluides bores libérés par
la cristallisation.
Les observations effectuées sur les mylonites mettent en évidence les faits suivants :
(a) La tourmalinisation est postérieure à l'écrasement du granité. Elle est essentielle-
ment le résultat d'un processus post-magmatique et est accompagnépar d'intenses transfor-
mations deutériques métasomatiques.
(b) La source des fluides bores est sans doute à rechercher dans les parties profondes
du pluton non encore cristallisées, comme le suggère ici la richesse en bore (tourmaline)
d'un endogranite et de ses greisens.
(c) La période de formation des tourmalinites associées aux mylonites paraît relativement
précoce, comme incite à le penser la source intra-granitique probable du bore et le fort
écrasement subi par certaines tourmalinites, qui témoigne de déplacements encore très
intenses le long de l'accident linéamentaire.
(d) Les mylonites qui soulignent le passage du linéament dans le massif granitique et
ses bordures, constituent des zones de forte perméabilité. Elles permettent la circulation
des fluides bores et, en même temps, jouent le rôle de pièges pour la tourmalinisation
lorsque le fer et le magnésium des biotites du granite mylonitisé sont captés par ces
fluides [14]. Ces processus pourrait être ainsi rattaché à un métasomatisme de percolation
hydrothermale, selon le modèle de Korzinkhii précisé par Fonteilles [15].
(e) Les fluides bores ont une influence décisive sur la composition des mylonites. Il est
significatif de constater que les mylonites granitiques;non tourmalinisées (tableau,
colonne 2) ne présentent guère de modifications par rapport au granite normal (tableau,
colonne 1). Les variations dans la composition des mylonites par rapport au granite ne
sont donc pas tant dues à la mylonitisation elle-même qu'aux remaniements deutériques
entraînés par les apports bores rendus possibles par la mylonitisation.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PÉTROLOGIE.
— Le stade majeur du métamorphisme est de type moyenne pression
sur flanc sud de la Montagne Noire dans la région de Labastide-Rouairoux (Tarn,
France). Note de Michel Demange et Philippe Jamet, présentée par Maurice Roques.
La succession des isogrades et des faciès de rnétamorphisme ainsi que le chimismedes minéraux permettent
de définir sud de la zone axiale de la Montagne
un métamorphisme de moyenne pression sur le. flancmétamorphisme
Noire dans la région de Labastide-Rouairoux (Tarn, France). Ce apparaît contemporain du
métamorphisme de basse pression décrit dans le reste de la Montagne Noire et s'intègre dans des variations
régionales du type de métamorphisme depuis des types de moyenne pression au Sud à.de très basse pression
au Nord.
PETROLOGY.-The
main
metamorphic
event is of a middle pressure type in the southern slope of the
axial zone of Montagne Noire in the vicinity
The isogradepattern, facies successions and chemical compositions of minerals allows one to define a middle
of the Noire of
type of metamorphism
pressure on the southern slope Montagne in the vicinity Labastide-Rouairoux
(Tarn, France). This metamorphism appears to be contemporaneous of the low pressure type more coummonly
represented in the whole massiv. It fits very well with regional variations of metamorphism type ranging from
very lowpressure type in the nothern slope to middle pressure type in the southern slope.
L'étude des rapports entre la cristallisation des minéraux et les structures tectoniques
montre que le métamorphisme est syntectonique et culmine pendant ou peu après la
phase P5 [4].
II. SUCCESSION DES ISOGRADES ET DE FACIÈS DE MÉTAMORPHISME. — Les isogrades appa-
raissent concordants sur la lithostratigraphie et l'on peut définir du Sud au Nord la
succession d'isogrades et de faciès suivants :
1. Zone de la biotite : les séries situées au NE de Labastide-Rouairoux appartiennent
déjà à la zone de la biotite; l'isograde de la biotite se situe vers le sommet de la formation
de Verdière au Nord de Saint-Pons, il est tronqué vers l'Ouest, comme l'ensemble des
formations, par la faille de Mazamet;
2. Zone de la cordiérite : l'isograde se situe environ 800 m au-dessus de la base de la
formation de Verdière. La cordiérite, très rare, est totalement pinitisée; la détermination
de ce minéral n'est donc pas totalement assurée, mais compte tenu des rapports
Mg/Fe + Mg des minéraux phylliteux associés, très élevés, la présence de cordiérite à ce
stade du métamorphisme nous paraît à peu près certaine.
3. Zone du grenat : l'isograde coïncide avec le sommet de la formation de Mas-de-Rieu,
le grenat est immédiatement abondant.
4. Zone de la staurodide (+chlorite) : ce minéral apparaît environ 100 m après le grenat,
mais ne devient abondant que beaucoup plus bas.
Les faciès de métamorphisme de ces quatre zones zont analogues aux faciès des zones
correspondantes en Saint-Ponais [2]. Mais les compositions chimiques des associations
caractéristiques, et en particulier le rapport Mg/Fe + Mg, sont très différents :
Coupe Coupe
Labastide-Rouairoux Prémian-Rouvials
Bapech (Saint-Ponais)
Rapport Mg/Fe + Mg (%) (%) [2]
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[15] M. DEMANGE, Bull. B.R.G.M, 1 2, (2), 1975, p. 91-139.
PÉTROLQGIE.
— Première détermination expérimentale des relations de phases dans
le système haplogranitique en conditions de sous-saturation en H20. Note de Michel
Pichavant et Claire Ramboz, présentée par Jean Wyart.
PETROLOGY:— First expérimentaldétermination of the phase relations in the haplogranite System under
H20—undersaturated conditions.
Phase relations have been determined in the System Qz-Ab-0r-B203-H20 (B203 = 4.5 wt % in the melt) under
H20 -undersaturated conditions at 1 kbar. The results, compared with the data obtained previously with excess
H20 in the same System and at the same pressure allow to détermine the effect ofthe melt H20 content at
constant pressure on the phase relations in the haplogranite System. The data suggest some type of association
between H20 and the albite-forming components in the melt.
Fig. 1. — Diagramme de phases du système Qz-Ab-Or-B203-H20 à 1 kbar (B203 = 4,5/-„ poids dans le
liquide) en conditions sous-saturées en H20. Courbe au trait gras : courbe cotectiquede ce système; courbe
en pointillés : cotectique du même système en conditions de saturation en H20 [2]; courbes au trait fin :
isothermes (graduées en degrés celsius) de la surface liquidus; cercles pleins : compositions des verres de
départ; m0 : minimum du système Qz-Ab-Or-H2O à 1 kbar en conditions saturées en H20 [1]; mx :
eutectique du système Qz-Ab-Or-B203-H20 à 1 kbar (B203 = 4,5% poids dans le liquide) en conditions de
sursaturation en H20 [2]; m2 : minimum du même système en sous-saturation en H20 (cette étude); droites
au trait fin : lignes de conjugaison et triangles à trois phases.
Fig. 1. — Phase diagram of the System Qz-Ab-0r-B203-H20 at 1 kbar (B203 = 4.5 wt % in the melt) under
H20 —undersaturated conditions. Heavy curve: cotectic Une of this System; dashed curve: cotectic Une ofthe
same System but under H20 —saturated conditions [2]; light curves: isotherms (labelled in degrés celsius) on
the liquidus surface; filled circles: starting compositions; mo: minimum of the System Qz-Ab-0r-H20 at 1 kbar
with excess H20 [1]; m1: eutectic ofthe System Qz-Ab-Or-B203-H20at 1 kbar (B203=4.5 wt % in the melt)
with excess H20 [2]; m2: minimum of the same System under H20-undersaturatedconditions (this work); light
lines : tie-lines and three phase-triangles.
Fig. 2. —
Position des minimums et des eutectiques du système Qz-Ab-Or-H,0 à différentes pressions en
conditions de saturation H20 [1] (cercles ouverts). Carré ouvert : m1 (fig. 1);.carré plein : m2 (fig. 1); cercle
plein : position estimée [4] du minimumdu système Qz-Ab-Or à 4 kbar à sec.
Fig. 2. — Position of the minima and eutectics of the System Qz-Ab-0r-H20 for différent pressures under
H20—saturated conditions [1] (open circles). Open square: m1 (Fig. 1); filled square: m2 (Fig. 1); filled
circle: estimated position [4] of the 4 kbar dry minimum in Qz-Ab-Or.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[7] S. OXTOBY et D. L. HAMILTON, Contrib. Mineral. Petrol, 66, 1978, p. 185-188.
PÉTROLOGIÈ.
— Contribution à la connaissance pétrographique et géochimique des
îlots Marotiri, Polynésie française (Océan Pacifique Centre-Sud).Note de Jean-Michel
Liotard et Hans G. Barszus, présentée par Jean Wyart.
PETROLOGY. — Contribution to the Petrography and Geochemistry of Marotiri Islets, French Polynesia
(South-Central Pacific Océan).
The study of petrography and geochemistry of some rock samples from Marotiri Mets demonstrates their
strongly alkaline character (basanites and hawaiites). The latter-which are particularly undersaturated (17% of
.
normative nepheline) and very enriched in incompatible éléments such as Rb, Sr and Ba—are characterized also
by the présence of salite pyroxenes which are among the most titaniferous reported in terrestrial basalts as
yet. Through its overall characteristicsthis magmatic type appears closely relatede to that reportedfor Tahiti.
1. INTRODUCTION. Les îlots Marotiri (ou Bass) sont situés dans l'Océan Pacifique
—
Centre-Sud à l'extrémité Sud-Est de l'alignement d'atolls, îles volcaniques, haut-fonds et
guyots connus sous le nom d'Archipel des Iles Tubuai ou des Iles Australes (fig.). Ils se
prolongent vers le Nord-Ouest par les Iles Cook. Ce sont les dernières terres émergées
dans l'Océan Austral entre Tahiti et l'Antarctique.
Dix rochers, en forme d'aiguille, d'une surface de quelques mètres carrés à environ:
35000 m2 et d'une altitude de 9 à 113 m émergent d'un vaste plateau d'environ 5 km de
diamètre et d'une centaine de mètres de profondeur. Ces îlots d'accès très difficiles sont
très peu connus. Néanmoins il a été possible de prélever quelques échantillons de roches
en 1979 sur l'îlot Nord-Ouest (altitude 10 m) et Sud-Est (altitude 113 m) lors d'une
mission du BCB Marara ainsi qu'en 1982 (îlot principal). L'analyse préliminaire de ces
échantillons révèle l'existence de laves alcalines ressemblant à celles du mont sous-marin
MacDonald [1]. Des datations par méthode K-Ar dans deux laboratoires différents ont
donné des résultats assez semblables compris entre 2,7 + 0,12 M.a. et
4,2+0,2 M.â.-([2]-[4]).
H. PÉTROGRAPHIE.MINÉRALOGIE. — Les laves étudiées présententtrois types pétrographi-
ques. On distingue : (a) des laves d'affinité océanitiqueà texture microlitiqueporphyrique
banale à nombreux phénocristaux d'olivine (jusqu'à 15%), (b) des tufs pyroclastiques
soudés composés de phénocristaux de clinopyroxènes et d'olivine emballés dans une
mésostase vitreuse et vacuolaire, (e) des laves à texture microlitique glomeroporphyrique
particulièrement riches en agrégats polycristallins de plagioclase à orientation radiàire.
Ces laves correspondent d'un point de vue chimique à des hawaiites.
Les phénocristaux sont représentés par l'olivine dans les océanites, par l'olivine et le
clinopyroxène dans les tufs soudés, par le plagioclase, le clinopyroxène, les oxydes
ferrotitanés et de rares olivines dans les hawaiites. Les phénocristaux d'olivine évoluent
entre Fo 87 et Fo 69 avec la différenciation, à l'exception des olivines d'un tuf soudé
nettement plus magnésien (Fo 93-89). Ils peuvent contenir dés inclusions de spinelle
chromifère (Cr203~ 19-12%) et sont présents dans toutes les layes. Les phénocristaux
de pyroxène sont des salîtes titanifères (Caff MfJ Fe^) et des diopsides (Cafg Mg*| Feg)
dans le tuf soudé. Dans les hawaiites ils sont fortement zones (zonation normale ou en
0249-6305/85/03010611 $ 2.00 © Académie des Sciences
612 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
sablier) et très colorés dans des teintes mauves traduisant leur richesse en TiO2. On
observe en effet de très fortes variations chimiques entre le coeur et la périphérie se
traduisant par une diminution de SiO2 et MgO et une augmentation de Al203 et TiO2
(voir tableau). TiO2 peut atteindre à la périphérie des teneurs de 7,6% figurant parmi les
plus élevées décrites. Ainsi ces pyroxènes se rapprochent des augites titànifères de Tahiti
décrites par Tracy et Robinson [5] (ces compositions suggèrent des substitutions de type
Ti+2Al?±(Mg, Fe)+2Si conduisant à un pôle pur de type CaTiAl2Oe) et ils sont
considérés par ces auteurs comme typique des magmas pauvres en silice, fortement
alcalins et titanes évoluant sous faible fo2, ce qui est en bon accord avec les données
géochimiques des hawaiites de Marotiti. Les oxydes ferrotitanés sont bien exprimés en
microphénocristauxde titanomagnétite (Uvspgf Magn^) souvent inclus en partie ou en
totalité dans les pyroxènes ce qui suggère l'ordre de cristallisation suivant : olivine, oxydes
ferro-titanés, pyroxène, plagioclase. Les phénocristaux de plagioclase (An77-An56) se
limitent aux termes les plus différenciés. A signaler la présence de zircons inclus dans un
plagioclase de l'hawaiite 5. Dans la mésostase on retrouve l'olivine (Fo 98-83) dans les
basanites, le clinopyroxène (Ca.%1 Mg^g Feîf), le plagioclase (An 55-51), les oxydes ferro-
titanés et des plages vitreuses secondairement altérées dans les hawaiites.
III. COMPOSITION CHIMIQUE. — Dans un diagramme alcalin/silice les points représentatifs
se répartissent en deux lots, l'un se situant dans le domaine alcalin [6], l'autre dans le
domaine fortement alcalin [7] voisin de celui défini sur les roches de Tahiti [8].
Toutes ces laves sont fortement sous-saturées en silice (4,5<Nenorm<17), elles peuvent
être séparées en deux groupes suivant leur stade de différenciation : les termes primaires
basanitiques avec des rapports [Mg] compris entre 0,74 et 0,71 pour des teneurs en
CR. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 613
TABLEAU I TABLEAU II
:Rëf.- Ech.
Si02
5/121 5/120
'44,91' 41,76
5/122
40,02
'j:
48,21
v' :5 ' '.
41,96' 37,31-.
" '9 :
MRT -
4
BSNT
203
TFBS
.
BSNT
202
HAW
1
HAW
5
HAW
-
;5,44v; 8,73 SI02 42,60 41,15 42,98 44,44 43,75 45,10
Ti02 4,62 6,27 7,66 2,36
8,92 10,92 12,10 ,1Ô,"46
Ti02 2,56 3,06 3,68 2,92 2,97 2,82
,A1203 6,38 13,64
. Al3O3 10,37 10,10 16,24 18,33 18,17 18,70
Cr203 0,84 0,02 0,06 .
Fe203T 12,71 12,63 12,06 10,40 11,44 10,32
Fe0T .7,50 7,99 8,68 5,95 8,06 9,40. 6,16 0,14
Hn0 0,16 0,18 0,14 0,16
Mn0 0,18 0,14 0,21 0,09 0,20 0,22
11,18;
Hg0 16,16 12,92 4,90 3,28 3,50 2,90
Mg0 10,14 8,28 13,79 10,13. 7,58
CaO. 22,64 22,15 21,97 22,74 .22,00 21,56
Ca0 10,55 12,40 9,95 9,50 9,91 9,75
Na20 1,82 2,25 3,50 4,98 4,88 5,07
Naz0 0,66 0,72 0,81 .0,44 .0,64: 1,13
0,81 0,75 1,60
K20 1,90 0,90 1,15
Some 100,61 100,09 99,73- 100,80 98,92 99,63 P205 0,55 1,25 0,86 1,12 0,90 1,15
Formules pour 4 cations H20T 1,97 2,31 3,59 2,11 1,66 1,81
Total 100,27 99,30 99,52 99,12 99,32 99,75
Si 1,6705.1,5699 1,5254- 1..770 ;1;596. 1,430
AT IV 0,3294 0,4300 0,4745 0,230 0,404 0,570 [Mg] 0,74 0,70 0,48 0,42 0,41 0,39
6
2,0000 2,0000 2,0000 2,000 2,000 ID 17 18 35 43 41- 44
Z 2,000
7,
Al VI
Fe3t
Cr
0,0617 0,0539 0,0692 0.046
0,0567 0,0740 0,0260 0,060
0,024
.
0,066
0;074
OiOÔO'--
0,045
0,098
'0,001
Ne norme
Rb
Li
4, 6
20
7, 5
9
5
8
9
41
14, 3
10
42
16,7
39
8
14,5
.1
41
Ti 0,1292 0,1722 0,2196' 0,065 0,155 0,252 Sr 600 545 925 1240 1215 1280
Mn 0,0056 0,0044 0,0067-0,002 0,006 0,007 Ba 492 242 669 560 535 624
-Fe2+
0,1765 0,1772 0,2506. 0,122 .0,182 .0,204 V 240
.
251 259 75 96 72
Mg 0,6198 0,5681 0,4704 0,755 0,574 0,433 Cr 660 825 45 63 9 5
99
Ca
Na
0,9024
0,0475
0,8923
0,0524
0,8974 0,895
0,0598 0,031
2,60
0,896
0,047
0,886
0,074
Co
Ni
Cu
89
497 356
76
46
38
60 25 60
32 21 64
107
X 2,0000-2,0000 2,0000 2,000 2,000 65 107 108
Zn 100 117 124 113 115 113
néphéline normative compris entre 4 et 9 %, les termes les plus différenciés (hawaiitiques)
avec [Mg] compris entre 0,48 et 0,39 et des teneurs en néphéline normative entre 14 et
17%. Notons une lacune importante tant au point de vue des valeurs du [Mg] que des
teneurs en néphéline.
Les hawaiites apparaissent classiquement enrichies en A1203, K20, Na2O et P205 (ce
dernier montre des teneurs particulièrementélevées jusqu'à 1,15 %), légèrement appauvries
en Fe203 et CaO, plus nettement en MgO. Les fortes teneurs en A1203 des hawaiites
excluent tout fractionnement important de plagioclase à un stade précoce mais au
contraire sont liées à l'abondance de ce minéral dans ces laves. Ti02 ne varie pas
sensiblement (2,92% dans les basanites, 3,12 dans les hawaiites), il tend à croître dans les
premières puis à décroître dans les secondes. Les faibles valeurs des rapports Al203/TiQ2
(3,3-4,0), les valeurs élevées des rapports Ti/V (64-85) ou K20/P205 (0,6-2,2) indiquent
un caractère fortement alcalin comparable aux basanites du MacDonald [10].
Ni et Cr diminuentfortement au passage basanite-hawâiitece qui suggère un fractionne-
ment d'olivine et clinopyroxène. V et Co diminuent également avec la différenciation.
614 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
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PÉTROLOGIE. Velay
— Xénolithes peralumineux dans les dolérites du Peyron, en
(Massif central, France). Indications sur l'évolution de la croûte profonde tardihercynienne.
Note de Jean-Marc Montel, présentée par Georges Millot.
L'étude de xénolithes à Bi-Sill-Hc-Cd-Gt-Corr,enclavés dans la dolérile du Peyron, montre que ces enclaves
résultent de la rétromorphose biphasée d'une paragenèse à Gt-Di. Le premier stade (P=8-10 kbar, T—700-
800°C) est marqué par un développement de la biotite au dépend du grenat, et le second (P= 5-6 kbar,
T=700-8Ô0°C), par l'apparition de la cordiérite et du spinelle. L'évolution P, T ainsi définie caractérise
une décompression quasi isotherme, rattachée à l'événement 3 (épisode tardihercynien basse pression, haute
température).
PETROLOGY. — Peraluminous xenoliths in the Peyron dolerite (Ardèche. French Massif Central) implica-
tions for the tardihercynian deep crust of the Velay.
Study of some Bi-Sill-Cd-Gt-Hc-Corbearing xenoliths, included in the Peyron dolerite, shows that thèse enclaves
resuit from a two-stepr retromorphosis, from a Gt-Ky paragenesis. The first step (P = 8-10 kbar; T=100-800° C)
is marked by the appearance of biotite from garnel breakdown and the second one (P = 5-6 kbar; T= 700-85Ô°C)
by the appearanceofcordieriteand spinel. This evolutioncorresponds to an isothermic decompression, contempora-
neous with the low pressure, high température, lardyhercynianevent.
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 1. — Exemple de xénolithe peralumineux. [1] : zone quartzofeldspathique; [2] zone alumineuse; [3] zone
ferromàgnésienne.
Fig. 1. —
Example ofperaluminous xenolith. [1]: quartzofeldspdthic zone; [2] aluminous zone; [3] ferromâgnesian
zone.
Fig. 2. —
Transformation grenat-biotite : Gt : grenat; Bi : biotite.
Fig. 2. —
Garnet-biotite transformation:Gt: garnet; Bi: biotite.
Fig. 3. —
Associationmicrographiquequartz-feldspath alcalin.
Fig. 3. —
Micrographiequartz-alcalifeldspar association.
Fig. 4. —
Fantôme de disthène; Sill : sillimanite.
Fig. 4. —
Phantom of kyanite; sill: sillimanite.
Fig. 5. —
Co : corindon; il : ilménite; Bi : biotite.
Fig. 5. —
Co: Corundum; il: ilmenite; Bi: biotite.
Fig. 6. —
Zone ferromàgnésienne; [1] grenat relique; [2] biotite; [3] sillimanite (zone alumineuse); [4] réaction
biotite+ sillimanite-* hercynite; [5] réaction biotite+sillimanite-»cordiérite.
Fig. 6. —
Ferromagnesian zone; [1] relict garnet; [2] biotite; [3] sillimanite (aluminous zone); [4] reaction;
-
biotite+sillimanite-> hercynite; [5] reaction biotite+sillimanite cordierite.
PLANCHE I\PLATE I JEAN-MARC MONTEL
C. R, Acad. Sc. Paris, t.301, Série II, n° 9, 1985 619
4. Auréoles de réactions (fig, 6). — Le phénomène le plus spectaculaireest le développe-
ment systématique d'auréoles de réactions au contact entre zones ferromagnésiennes et
alumineuses.
On distingue :
— des franges de spihelle vert (hercynite 97-spinelles;S 9-gahnite 1,7-galaxite 2,3
mol %), parfois intimement associées à des associations micrographiques,
—
des auréoles monocristallines de cordiérite (Fe/Fe+Mg : 0,43 à 0,53) contenant
parfois du spineUe en proportion variable. Les deux types d'auréoles peuvent se relayer
autour des amas ferromagnésiehs montrant leur caractère simultané. Les auréoles corres-
pondent à des réactions du type : biotite + sillimanite -» cordiérite+ spinelle+phases quart?
zofeldspathiquessolides ou liquides.
La prédominance du spinelle ou de la cordiérite est probablement liée à l'effet du zinc,
Deux populations de biotites peuvent en effet être distinguées : des biotites pauvres en
zinc (ZnO 0,05 %) et des biotites zincifères (0,20<ZnO<0,30 %) plus favorables l'appari-
tion du spinelle [6].
INTERPRÉTATION. — La présence de structures surimposées, chacune marquée par
un assemblage minéralogique différent, est caractéristique d'une évolution polyphasée,
L'abondance de minéraux fortement alumineux(corindon, spinelle alumineux, sillimanite,
cordiérite, grenat, biotites alumineuses) indique que les xénolithes sont d'origine métapéli-
tique.
Dans un premier stade (stade; 1), le plus ancien qui soit clairement établi, le xénolithe
est formé de niveaux quartzofeldspathiques et de lits à silicate d'alumine primaire
(disthène), grenat riche en pyrope, rutile, et éventuellement corindon et biotite. Cette
paragenèseinitiale est identique à celle définie par Leyreloup pour les enclaves métapéliti-
ques dés volcans néogènes; elle résulte d'un premier événement prograde, de haute
pression. La structure du xénolithe (alternance de lits quartzofeldspathiques et de lits à
caractères restitiques) et la similitude avec les enclaves des volcans néogènes permettent
de supposer que le xénolithe a subi une migmatitisation antérieure ou contemporaine de
ce premier épisode. Le premier stade rétromorphique (stade 2) est marqué essentiellement
par une déstabilisation du grenat par hydratation, suivant une réaction du type :
Les conditions P, T correspondant à ce stade ont été déterminées sur des assemblages
Bi-Pl-Gt : P=8-10 kb, T=700-800°C. Ces conditions, sont identiques [7] (P=9-ll kbar ;
T=700-800°C) à celles déterminées dans la zone d'Ivrée pour le même type de réactions.
Ces estimations correspondent également à la transition disthène-sillimanite; il semble
donc logique de rattacher la déstabilisationdu disthèneprimaire à ce stade. La paragenèse
devient :
Les conditions P, T correspondant à ce stade ont été déterminées d'après les assemblages
Bi-Gt, Gd-Hc, et Gt-Cd. La pression est bien définie (P= 5-6 kbar), mais il existe une
620 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
discordance entre les températures déterminées par les couples Bi-Gt et Hc-Cd d'une
part (700-85O°C) et les couples Cd-Gt (600-650°C) d'autre part. La zonation conjointe
du grenat et de la cordiérite (enrichissement en fer dans les deux minéraux à proximité
du contact) suggère l'existence de phénomènes de rééquilibrage rétromorphique, 650°C
correspondant alors à la température de « fermeture » du géothermomètre.
L'évolution des conditions P, T au cours de l'épisode rétromorphique (stade 2 et 3)
correspond à une baisse de pression isotherme, induisant un fort accroissement du
gradient géothermique (de 20°C/km à 35°C/km). L'existence de gradients élevés est
connue dans cette partie du Velay, et caractérise l'événement tectonométamorphique 3
(mise en place des granites circonscrits, migmatitisation, magmatisme vaugnéritique), daté
vers 300 M.a. Il semble donc logique d'attribuer un âge tardihercynien aux stades 2 et 3
sans pouvoir toutefois préciser l'intervalle de temps les séparant. Il n'est pas actuellement
possible de dater le stade 1 à disthène-grenat.
CONCLUSION.
—
Le fait que les xénolithes du Peyron aient été remontés par une
manifestation basique hercynienne, leur confère un caractère exceptionnel. Leur étude
montre que :
(a) les xénolithes sont d'origine métapélitique;
(b) le magma basique du Peyron est d'origine profonde ( >20 km);
(c) il existe un socle granulitique sous le Velay à l'époque hercynienne;
(d) ce socle a subi lors de l'événementtectonométamorphique 3 (300 M.a.) une décom-
pression pratiquement isotherme, à partir d'un stade à haute pression P>8 kbar);
(e) il existe un stade antérieur à disthène-grenat.
Les points d et e sont en accord avec les schémas proposés par Leyreloup à partir des
enclaves des volcans néogènes. Ce type d'évolution : stade granulitique haute pression,
suivi d'une décompression isotherme, est général à cette époque dans le Massif Central
français [8], et dans l'ensemble de la chaîne hercynienne [9].
Remise le 24 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] A. LEYRELOUP, Thèse 3e Cycle, Nantes, 1973, 356 p.; A. LEYREROUP, Contr. Mineral. Petrol., 46, 1974,
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[2] J. M. MONTEL, D.E.A., I.N.P.L., 1982, 85 p.
[3] J. DIDIER, Ann. Fac. Sc. Univ., Clermont-Ferrand, 23, 1964, 254 p; J. DIDIER et J. LAMEYRE, Comptes
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[4] C. MARIGNAC, J. LEROY, J. MACAUDIERE, M. PICHAVANT,A. WEISBROD, Comptes rendus, 291, série D,
1980, p. 605-608. A. WEISBROD, M. PICHAVANT, C. MARIGNAC, J. MACAUDIERE et J. LEROY, Comptes rendus,
291, série D, 1980, p. 665-668.
[5] A. J. BREARLY, Geological Society News Letter, 14, n° 2, 1985, p. 59.
[6] C. WEBER et P. BARBEY, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 349-354; C. WEBER, J. M. MONTEL et
M. PICHAVANT,Réunion spécialisée S.F.M.C. (Spinelles), Lille, 17-18 octobre 1984.
[7] R. SCHMID" et B. J. WOOD, Contr. Mineral. Petrol, 54, 1976, p. 255-279.
[8] MARCHAND, Thèse 3e cycle, Nantes, 1974, 207 p.; E. DUFOUR, J. M. LARDEAUX et D. COFFRANT,
Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 141-144.
[9] C. PIN et D. VIELZEUF, Tectonophysics, 93, 1983, p. 47-74.
Aubouin.
Nord-Ouestdu MassifCentralfrançais et le Sud du bassin de Paris du Carbonifère inférieur
au Plio-quaternaire. Note de Gilles Lerouge et Jean-Michel Quenardel,présentée par Jean
L'analyse des structures des terrains, cristallophylliensdu Nord-Ouestdu Massif Central et de sa couverture
sédimentaire septentrionale permet l'établissement d'une chronologie des événements tectoniques depuis le
Carbonifèreinférieur jusqu'au Plio-Quaternaire. Au Carbonifère se Succèdent cinq phases de raccourcissement.
Elles sont suivies par une période de distension du Permien au Crétacé. De l'Eocène au Plio-Quaternaire le
régime de déformation est compressifà l'exception de l'Oligocènequi est marqué par une période de distension.
Le Viséen est marqué par un relâchement des contraintes selon une direction ENE-
WSW, sub-perpendiculaire au raccourcissement précédent. Il est accompagné d'un épisode
volcano-sédimentaire [20]. Ces dépôts cachettent les cisaillements ductiles dextres. Au
cours de cette période les accidents orientés NW-SE ont joué en faille normale.
—
Au Namuro-Westphalien, le raccourcissement est orienté NE-SW à NNE-SSW. La
faille de Boussac, orientée ENE-WSW, se prolongeant vers l'Ouest par la faille de la
Marche occidentale (sensiblement E-W), présente un jeu en cisaillement ductile senestre
(déformation ratationnelle) syn- à post-mise en place des massifs leucogranitiques de la
Marche occidentale ([8], [9]). Ce raccourcissement s'accompagne aussi d'une déformation
fragile caractérisée par le développement de failles subverticales décrochantes dextres
N320° à N25° et senestres N60° à N110° ([8], [9]). Au Nord de ces accidents, le Plateau
d'Aigurande est affecté par une tectonique tangentielle (chevauchement de Chambon)
présentant un sens de déplacement du SE vers le NW [13].
—
A la fin du Westphalien et au début du Stéphanien, le raccourcissement est orienté
N-S à NNW-SSE. Ce raccourcissement s'accompagne principalement d'un réseau de
failles subméridiennes (A.M.B.P. et Sillon Houiller) qui décrochent les accidents de
direction armoricaine. La déformation est ductile (faille de Theneuille) et correspond à
des cisaillements senestres ([8], [21]). Le système de fractures associé est caractérisé par
des failles subverticales décrochantes dextres N110° à N160° et senestres N10° à N65°,
ainsi que par des failles inverses orientées E-W ([8], [10]).
—
Au Stéphanien se succèdent un raccourcissement NW-SE et un autre E-W ([8],
[10]). Ces déformations affectent les sédiments des bassins houillers [10].
Lors du raccourcissement NW-SE, le Sillon Houillerfonctionne en cisaillement senestre,
développant une zone de brèches sur la bordure est du massif granitique de Montmarault
([8], [10], [22]). Le long de cet accident s'ouvrent des bassins d'origine tectonique [10].
De façon contemporaine se développe le réseau de failles subméridiennes de la vallée du
Cher et ses satellites ([8], [10], [21]). Ce raccourcissement NW-SE s'accompagne de failles
subverticales décrochantes dextres N90° à N130° et senestres N135° à N170°, ainsi que
de failles inverses orientées N 50° ([8], [10], [21]).
Le raccourcissement E-W est marqué par un arrêt des décrochements le long du Sillon
Houiller. Il tend à rejouer en faille inverse, ainsi que toutes les failles de direction
subméridienne. Les plis formés dans les bassins stéphaniens subissent un serrage ([21],
[22]). Ce raccourcissement se caractérise aussi par des failles subverticales décrochantes
dextres N40° à N90°, et senestres N 110° à N160° ([8], [10], [21]).
HISTOIRE POST-HERCYNIENNE. — Après les événements carbonifères, les déformations
que subit la région ont pour effet de réactiver les directions d'accident du socle apparues
durant les périodes précédentes. Les failles affectant la couverture sédimentaire se locali-
sent de préférence à l'aplomb des structures cassantes du socle, et présentent sensiblement
les mêmes directions. Aucune structure souple importante (pli) n'apparaît dans ce secteur.
Planche I
Chronologie des déformations du Carbonifère inférieur au Trias (S.H. : Sillon Houiller; A.M.B.P. : Anomalie
Magnétiquedu Bassin de Paris; Z.C.M.C. : Zone de Cisaillement de la Marche Combrailles).
Chronology of strains from lower Carboniferous up to Triassic.
PLANCHEI/PLATE I GILLES LEROUGE
Planche II
An Permien, débute dans cette région une période de distension qui se prolongejusqu'à
la fin du Crétacé (pl I et II).
—
Au Permien une distension N-S affecte la sédimentationdu bassin de l'Aumance et
développe des failles normales syn-sédimentaires orientées NE-SW et NW-SE [11]. C'est
au cours de cette phase tectonique que les premiers rejeux à composante verticale se
produisent sur les failles de la Marche et de Boussac ([5], [8]).
—
Au Trias une distension orientée NE-SW, et au Jurassique inférieur à moyen une
distension orientée NW-SE [8], réactivent les faillessubméridiennes qui jouent alors le rôle
de limites paléogéographiques lors de la sédimentationmésozoïque [23]. Ces déformations
développent des failles normales orientées NE-SW. et NW-SE pour la première, et N-S
et E-W pour la seconde [8].
—
Au Jurassique supérieur et au Crétacé, la distension N-S qui affecte la région est
marquée par les jeux de failles normales orientées ENE-WSWet WNW-ESE qui peuvent
être accompagnés de flexures ([8], [12], [14]).
l'Éocène est marqué par un retour à un régime tectonique de raccourcissement. Celui-ci
présente deux orientations distinctes : N-S et NNE-SSW. Il n'a pas été possible d'établir
une chronologie entré ces deux événements. Ils ont fait jouer ou rejouer en dextre les
fractures subvérticaies orientées N-S, et en senestre celles orientées E-W ([1-2], [14]; [15],
[24]). Ils s'accompagnent de failles inverses orientées E-W, dont l'une affecte les sédiments
éocènes du bassin de Chaumaillat (Creuse) [8].
À l'Oligocène se produit la dernière distension connue dans cette région. Elle est
—
orientée E-W et responsable des rejeux en faille normale des accidents subméridiens
tardi-hercyniens (failles de la Loire, du Chef, de la Châtre..). Cet événement est contempo-
rain de l'ouverture des Limagnes plus à l'Est ([8], [14], [15]).
— Au Miocène, la région est soumise à un raccourcissement orienté E-W. Il développe
un système de failles subverticales décrochantes dextres orientées N 40° à N65°, et
senestres orientées N100° à N120°. Cette déformation est consécutive au bombement du
Seuil de Bourgogne, lui-même lié à la tectonique alpine ([8], [14], [15]).
—
Au Plio-Quaternaire, le raccourcissement est orienté NW-SE à NNW-SSE. C'est le
dernier événement tectonique que l'on observe dans le Sud du Bassin de Paris et dans le
Nord-Ouest du Massif Central français. Il est responsable des jeux et rejeux des failles
méridiennes (N 340° à N 10°) en décrochement senestre, des failles orientées N100° à
N120° en décrochementdextre et des failles inverses orientées NNE-SSW ([8], [14], [15]).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[I] P. ROLIN et J.-M. QUENARDEL, Comptes rendus, 290, série II, 1980, p. 17-20.
[2] P. ROLIN et J.-M. QUENARDEL, Comptes rendus, 294, série II, 1982, p. 463-466.
[3] P. ROLIN, J.-L. DUTHOU et J.-M. QUENARDEL, Comptes rendus, 294, série II, 1982, p. 799-802.
[4] J.-M. QUENARDELet P. ROLIN, Geol. Soc. London spec. pub. n° 14, 1984, p. 63-70.
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Caledonide orogen.
[6] J.-M. QUENARDEL, P. ROLIN et G. LEROUGE, C.R. 109e Congrès nat. Soc. Sav., Dijon, 1984.
[7] J.-M. QUENARDEL et G. LEROUGE et coll., Document B.R.G.M., n° 81-2, Paris, 19-20 septembre 1984,
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[8] G. LEROUGE, Thèse de 3e cycle, Universitéd'Orléans, 2 vol., 1984, 394 p.
[9] M. LESPINASSE, Thèse de 3e cycle, E.N.S.M.I.N., Nancy, Mém. n° 8, CREGU, 1984, 194 p.
[10] D. BONIJOLYet C. CASTAING, Soc. Géol. du Nord, 1983.
[II] S. BONNION, Thèse 3e cycle, Université de Dijon, 1983.
[12] S. DEBRAND-PASSARD,Mém. B.R.G.M., n° 119, 1982.
[13] P. ROLIN, Thèse de 3e cycle, Université de Paris-Sud, Orsay, 1981, 229 p.
[14] J. LORENZ, F. BERGERAT, J.-H. DELANCE, C. LORENZ et D. OBERT et coll., Document B.R.G.M., n°
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[15] F. BERGERAT, Tlièse Sciences nat., Université de Paris-VI, 1985, 317 p.
[16] D. SANTALLIER, P. ROLIN, J.-M. QUENARDEL et J.-P. FLOCH, Symposium Hercynides, Rabat, 1983,
P.I.C.G., n° 27, Caledonide orogen.
[17] F. BERTHIER, J.-L. DUTHOU et M. ROQUES, Bull. B.R.G.M., I, 2, 1979, p. 59-72.
[18] J.-M. QUENARDEL, G. LEROUGE, P. ROLTN et P. SCHMITT, C.R. 109e Congrès nat. Soc. Sav., Dijon,
1984.
[19] P. JEGOUZO, J. Struc. Geol.,-2, n° 1/2, 1980, p. 39-47.
[20] F. BERTHIER, Bull. B.R.GM., (2), I, 2, 1979.
[21] C. CASTAING, A. AUTRAN, G. DELPONT et M. TURLAN, Document B.R.G.M., n° 81-2, Paris, 19-20
septembre 1984, p. 163-183.
[22] J. GROLIER et J. LETOURNEUR, XXIII Cong. Géol Intern., I, 1968, p. 107-116.
[23] D. PHILIPPON, Thèse 3e cycle, Université de Franche-Comté, Besançon, 1982.
[24] C. LORENZ, C.R. Somm. Géol. Fr., 4, 1979, p. 173-174.
[25] J. B. EDEL et M. COULON, 9e Réun. Ann. Sc. Terre, Paris, 1982.
[26] J. B. EDEL, Document B.R.G.M., n° 81-2, Paris, 19-20 septembre 1984, p. 45-60.
[27] P. FALLOT, Ann. Soc. Géol Belg., 78, 1954, p. 147-170.
GÉOLOGIE MARINE.
— Résultats préliminaires de la campagne 103 du Joides
Resolution (Océan Drilling Program) au large de la Galice (Espagne) : sédimentation et
distension pendant le « rifting » d'une marge stable; hypothèse d'une dénudation tectonique
du manteau supérieur. Note de Gilbert Boillot, Edward L. Winterer, Audrey W. Meyer,
Joseph Applegate, Miriam Baltuck, James A. Bergen, Maria C. Comas, Thomas A. Davies,
Keith Dunham, Cynthia A. Evans, Jacques Girardeau, Dave Goldberg, Janet Haggerty,
Lubomir F. Jansa, Jeffrey A. Johnson, Junzo Kasahara, Jean-Paul Loreau, Emilio Luna
Sierra, Michel Moullade, James Ogg, Massimo Sarti, Jurgen Thurow et Mark W. William-
son, présentée par Jean Aubouin.
Le navire foreur Joides Resolution s'est rendu du 25 avril au 19 juin 1985 sur la marge continentale de la
Galice dans le cadre du programme international ODP. 12 forages, répartis dans 5 sites différents, ont permis :
(1) d'établir une chronologie précise de la distension crustale (rifting) entre la fin du Jurassique et la fin de
l'Aptien, (2) de mettre en évidence une épaisse série turbiditique d'âge Valanginien-Hauterivieninsoupçonnée
jusqu'à présent et, (3) de confirmer la présence d'un socle ultramafique (harzburgites) à la frontière entre.la
marge continentale et la croûte océaniquede l'Atlantique Nord.
MARINE GEOLOGY. — Preliminary results of leg 103 of the drilling vessel Joides Resolution (Ôcean
Drilling Program): sédimentation and distension during rifting of a passive margin; hypothesis of tectonic
dénudation of the upper mantle.
The drilling vessel Joides Resolution visited the Galicia margin as Leg 103 of the Océan Drilling Program,
from April 25 to June 19, 1985. The principal results from the 12 holes al 5 sites are the following: (\) the
rifting of the margin may be constrained as lasting from lalesl Jurassic to latest Aptian, (2) the discovery of a
previously unknown thick Valanginian to Hauterivian turbidite sequence and, (3) the confirmation of an ultramafic
(harzburgite) body al the contact between continental and oceanic crust.
La marge continentale située à l'Ouest de la Galice (Espagne) est une marge passive
d'âge mésozoïque [1] (pl. I). Sa couverture sédimentaire est relativement mince (0-4 km).
Les structures enfouies apparaissent clairement sur les enregistrements de sismique
réflexion [1], et se reflètent dans la morphologie actuelle [2]. Le socle continental est
fracturé et découpé en blocs étroits (10-30 km) et allongés (60-100 km) par des failles
normales orientées Nord-Sud (pl. I). Chaque bloc est basculé vers l'Est de 10 à 15° et
comporte une partie affaissée où se développe un bassin sédimentaire et une partie
soulevée où le socle et les premiers sédiments qui le recouvrent affleurent localement [3].
Ces conditions sont favorables aux forages scientifiques qui peuvent, dans les limites
actuelles des capacités techniques, traverser la totalité de la série sédimentaire et atteindre
le socle.
Une première campagne eut lieu en 1976 [4], au cours de laquelle l'intervalle
Hauterivien-Actuel (1750 m d'épaisseur) a été foré et carotté. La récente campagne 103
du programme ODP [5] a permis de continuer l'exploration de la marge en forant et
carottant l'intervalle Albien-Tithonique (1200 m; pl. II). Le socle a été atteint aux
Sites 637 et 639 [6].
1. CHRONOLOGIE ET PROGRESSION DE LA DISTENSION TECTONIQUE.
—
La série sédimentaire
rencontrée par les forages comprend (pl. II) : (a) une brèche ou un conglomérat peu
épais, contenant des roches sédimentaires faiblement métamorphiques (Paléozoique?) et
des roches subvolcaniques acides pouvant représenter le socle de la marge, (b) environ
400 m de dolomies et de calcaires, avec quelques bancs sableux et greseux, d'âgejurassique
supérieur (Tithonique) à Crétacé basal (? Berriasien). Les faunes et les microfaciès révèlent
que ces sédiments se sont déposés dans un environnement de plate-forme, en eau
0249-6305/85/03010627 $ 2.00 © Académie des Sciences
628 C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
Planche I
Emplacement des sites de forage sur là marge de Galice, et coupes synthétiques à l'endroit de ces forages. Ces
coupes ont été dessinées d'après les données de forage et d'après des profils de sismique réflexion, enregistrés
par l'Institut français du Pétrole et communiqués par L. Montadert. Vitesse supposée dans les sédiments
post-rift : 2 km/s; dans les sédiments syn-rift : 2,5 km/s. Le Moho a été situé en supposant une croûte
continentale de densité 2,8 en équilibreisostatique sur une manteau supérieurde densité 3,3. P, péridotites ;
S, réflecteurprofond correspondant probablement au substratum des sédiments de la marge.
PLANCHEI/PLATE I GILBERT BOILLOT
PLANCHE II/PLATE II
Planche
C. R. Acad. Sc. Paris, t.301, Série
II
un banc
répartis
dans
les
5site
indiqués
su
la
ride de socle (pl. I), orientée Nord-Sud, large d'une dizaine de kilomètres et longue d'au
moins 60 km ([1], [7]). Le forage 637 (pl. I)apénétré sur
laride une
de 75 m épaisseur
et a montré qu'elle est constituée, aumoins
en
partie,
de
péridotites serpentinisées.
confirmant ainsi les résultats d'un dragageantérieur[71]
Les péridotites prélevées par forage sont des harzburgites extrêmement serpentinisées,
contenant au maximum 10 % de phases primaires (olivine, enstatite, spinelle, et clinopy-
roxène en très faible teneur). Les péridotites montrent une foliation bien marquée, inclinée
de 30 à 45 degrés dans les 50 premiers mètres du forage et jusqu'à 65° dans les 20 derniers
mètres, et une linéation dans la ligné Èeplûs^grandev
magnétiques
effectuées à bord indiquent que cette foliation présente un pendage vers l'Est. Au
microscope la roche révèle des structures porphyroclastiques et mylonitiques, ces dernières
se situant dans des zones de cisaillement légèrement obliques à la foliation.
L'analyse de la déformation montre que la mylonitisation résulte d'un cisaillement
impliquant un déplacement vers l'Est des niveaux péridotites
supérieurs
des
par rapport
aux niveaux plus profonds. Après le cisaillement, les péridotites ont été intensément
serpentinisées, puis fracturées. Les fractures sont remplies par de la calcite ou de la
serpentine. La fracturation résulte de déplacementsle long de failles normales tardives
parallèles à la foliation et à pendage Est.
L'interprétation des données sismiques montre que la ride de péridotite est partiellement
recouverte par des sédiments du Crétacé inférieur([1], [7]), déposés avant le début juste
de l'accrétion océanique dans ce secteur de l'Atlantique Nord. Les péridotites peuvent
être interprétées comme les restes d'un lambeau d'ophiolitehercynienne appartenant à
un bloc basculé de la marge. Toutefois, leur présence à la limite continent-océan suggère
que leur mise en place résulte de l'étirement lithosphérique associé au rifting.
4. CONCLUSIONS. — Les principaux résultats de la campagne ODP 103 peuvent être
résumés de la façon suivante :
(1) établissementd'une chronologie précisé de la distensioncrustale et de la subsidence
associée (rifting) entre la fin du Jurassique et la fin del'Aptien.
(2) découverte d'une épaisse série turbiditique (0,5-2.khi) déposée principalement au
Valanginien, fracturée et basculée par la suite. Cette série a été confonduejusqu'à présent,
soit avec les sédiments jurassiques, soit avec lesocle de la marge. Ces données conduisent
donc à réviser partiellementl'interpretationde la marge Ouest-Ibérique et, probablement,
d'autres marges Ouest-Européennes ;
(3) confirmation de la présence de péridotites à lafrontière de la marge continentale
et de l'océan. Ces péridotites peuvent représenter un lambeau d'une ophiolite hercynienne
632 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
L'étude des faciès et de la répartition des sédiments jurassiques de la zone briançonnaise de Vanoise
évidence.
occidentale conduit à reconstituer une paléotopographie pentée vers l'extérieur (NW?). Une tectonique intra-
3Dogger est mise en
GEOLOGY. — The Jurassic transgression in Western Vanoise (Briançon zone, French Western
Alps), Paleogeographicconséquences.
Study of both facies and distribution of Jurassic sediments of the Briançon zone of Western Vanoise leads to
reonstruct an outward-sloping paleotopography. Intra-Dogger tectonics is recognized,
Nature et répartition du Jurassique en fonction de l'érosion anté-Dogger. t, Trias ; to, Scythien; t1-2, Anisien;
t3-5, Ladinien; t6-7, Carnien; t8, Norien. Al, Croûtes calcaires; A2, Paléosols hydromorphes;
A3, Conglomérats calcaires fluviatiles; Bl, Bauxites rouges; B2, Argilites vertes; B3, Schistes, quartzites et
conglomérats siliceux deltaïques; C, Calcaires lités noirs; D, Calcaires massifs à éléments figurés (indifféren-
ciés); Dl, Calcaires massifs à gastéropodes; D2, Calcaires massifs à oncolithes; D3, Calcaires massifs à
échinodermes; E, Calcaires massifs homogènes; F, Zones siliceuses; G, Fond durci; H, Calcaires noduleux
orangés; I, Ammonites; J, Resédimentation;K, Karst.
Characteristics and distribution of Jurassic sediments in relation with ante-Bathonian érosion, t, Triassic;
t0, Scythian; ti-2, Anisian; t3-s, Ladinian; t6_7, Carnian; t8, Norian. Al, Calcareous crusts;
AI, Hydromorphic paleosoils; A3, Calcareous fluviatile conglomerates; Bl, Red bauxites; B2, Green argilites;
B3, Silicic deltaic shales, quarzites, and conglomerates; C, Black bedded limestones; D, Massive biogenic
limestones (undiffei-entiated); Dl, Massive limestones with gastropods; D2, Massive limestones with oncoliths;
D3, Massive limestones with echinoids; E, Homogeneous massive limestones; F, Cherts; G, Hard-ground;
H, Orange nodular limestones; I, Ammonites; J, Resedimentation; K, Karst.
D. Les calcaires massifs à éléments figurés sont partout présents en Vanoise occidentale.
Ils reposent sur le terme C ou sur le Trias par l'intermédiaire des bauxites. Ils sont
souvent sombres et fétides, et malgré la recristallisation, un examen attentif permet d'y
reconnaître des vestiges de faune de plate-forme peu profonde. On y distingue [3] : (1)
des calcaires noirs fétides à nérinées, polypiers et échinodermes évoquant un milieu calme,
confiné et peu profond; (2) des calcaires gris à oncolithes, gros gastéropodes, oursins et
bioclastes représentant des dépôts de milieu abrité, un peu plus ouvert que 1; (3) des
calcaires gris parfois fétides, à débris d'échinodermes, lamellibranches, rares gastéropodes
et grains non identifiables, correspondant à des dépôts de plate-forme plus profonde et
plus ouverte. Ce dernier faciès peut contenir des niveaux resédimentés de calcaire à
oncolithes, et sa limite supérieure semble se situer peu au-dessus d'un horizon-repère à
zones siliceuses blanches. En effet, on trouve à ce niveau des indices de condensation-
fond durci, mince passée de calcaires noduleux orangés, ou concentration d'ammonites
du Callovien supérieur [2], matérialisant une probable discontinuité sédimentaire, voire
une lacune. L'âge de ces calcaires serait donc callovien [3].
E. Dans les calcaires homogènes sus-jacents, l'absence apparente de macrofaune sug-
gère.un milieu de sédimentation plus profond. On peut les attribuer au Malm.
RÉPARTITION DES TERMES DU DOGGEREN VANOISE OCCIDENTALE. Par comparaison avec
—
d'autres régions de la zone briançonnaise, on peut proposer à titre d'hypothèse de
disposer les différentes coupes de Vanoise occidentale dans un ordre d'érosion anté-
Dogger décroissante vers l'extérieur. L'image obtenue (fig.) appelle les remarques
suivantes :
1. Dans la partie interne, je Bathonien se réduit et disparaît vers l'intérieur, en même
temps que l'érosion hasique augmente, traduisant ainsi une paléotôpographie pentée vers
l'extérieur, tant au Lias qu'au moment de la transgression.
2. Dans ce même secteur, la répartition des faciès continentaux est compatible avec
cette conclusion : les formations de versants sont localisées à l'intérieur, tandis que les
dépôts fluvio-deltaïques sont cantonnés à l'extérieur.
3. Les calcaires à éléments figurés présentent des milieux de dépôt de plus en plus
ouverts en allant vers l'extérieur, disposition cohérente avec les remarques précédentes.
4. Sur la frange externe, la transgression est tardive (callovienne),malgré une érosion
ànté-Dogger très faible. Cette particularité indique que ce secteur, déprimé après la
tectonique liasique, était surélevé au Callovien. D'autre part, l'absence de détritisme
quartzo-alumineux sur ces séries est attribuable soit à l'érosion consécutive à cette
surrectiôn, soit à un soulèvement antérieur à son arrivée. Or dans les Préalpes, la marge
externe du domaine briançonnais (Plastiques internes) est soumise au Bajocien, puis au
Callovien, à des mouvements de surrection pouvant aller jusqu'à l'émersion ([5], [6]). La
forte réduction d'épaisseur observable dans les séries voisines (Saulces, Prioux) pourrait
alors s'expliquer par là création de pentes liées à cette tectonique.
CONCLUSION. - A l'issue de l'émersion liasique, le domaine briançonnais de Vanoise
occidentale est pente vers l'extérieur de la chaîne (probablement l'Ouest ou le NW). La
transgressionjurassique recouvre par étapes, en progressant vers l'intérieur, ce domaine
dont la frange externe subit une surrection scellée par les calcaires calloviens. La disposi-
tion paléogéographiqueautant que l'évolutiontectono-sédimentairede la Vanoise occiden-
tale au Dogger sont très comparables à celles des Préalpes ([5], [6]), dont la Vanoise
constituerait donc le prolongement méridional.
Remise le 17 juin 1985.
636 C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] M. LEMOINE, in: Les marges continentales actuelles et fossiles autour de la France, Masson, Paris, 1984,
p. 155-248.
[2] F. ELLENBERGER,Mem. Serv. Carte géol. Fr., 1958, 562 p.
[3] E. JAILLARD, Thèse 3e cycle, Université de Grenoble, 1984, 213 p.
[4] B. GOFFE, Mem. Sc. Terre, Université Pierre-Marie-Curie,n° 82-04, Paris, 1982, 2 vol.
[5] M. SEPTFONTATNE, Notes Labo. Paléont., Université de Genève, 5/3, 1979, p. 25-35.
[6] A. BAUD et M. SEPTFONTAINE,Eclog. Géol. Helv., 73/2, 1980, p. 651-660.
Institut Dolomieu
et Laboratoire de Géologiealpine associé au C.N.R.S.,
rue Maurice-Gignoux, 38031 Grenoble Cedex.
C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 037
De nouvelles observations de part et d'autre de l'Arc permettent de différencierdeux unités à flysch dans la
zone « ultradauphinoise » des Aiguilles d'Arves : la première possède un substratum dauphinois oriental alors
que la seconde semble avoir une affinité briançonnaise.
TECTONICS. — Individualization of two flysch units with distinct paleogeographic origins in the " Écaille
ultradauphinoise des Aiguilles d'Arves" (area of Saint-Jean-de-Maurienne,Savoie, French Western Alps).
New data, from either banks of Arc river, conoborale the existence of two flysch units in the "ultradauphinois"
zone of the "Aiguilles d'Arves": the first one has an oriental dauphinois substatum, while the second seems to
hâve a briançonnais affinity.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Planche II
falaise du Bec. Ce niveau de flysch n'est pas daté mais ceux qui le recouvrent stratigraphi-
quement sont priabonieris.
Cette coupe montre l'existence d'un contact cisaillant plat dans la zone
« ultradauphinoise » au Sud de l'Arc. Ce contact cisaillant en affecte tous les niveaux,
au point que dans la partie méridionale, le niveau de grès feldspathiques (al) disparaît,
tronqué à partir de son sommet. Nous avons alors directement le lambeau de poussée
au contact des calcaires sableux inférieurs. A la base de celui-ci, on peut observer du
gypse lamellaire.
4. Coupe de la Pointe d'Emy [coupe 4]. — Elle confirmé la précédente, on a :
(A) l'unité des Albiez : près de 1000 m de formations détritiques (schistes à blocs et
flysch conglomératique) transgressives cartographiquement sur un substratum marno-
calcaire à gréseux du Dogger à faciès dauphinois 1. s.;
(B) l'unité supérieure Cheval Noir-Casse Massion tronquée à sa base par le contact
cisaillant. Elle a tout de même conservé quelques mètres de flysch conglomératique. Puis
vient l'épaisse série turbiditique à gréseuse dans laquelle ont été recueillies quelques
Nummulites, datant ces niveaux du Priabonien [6].
Ni gypse ni lambeau de poussée n'ont été observés au contact.
5. Coupe de la Crête d'Argentière (latitude des Aiguilles d'Arves) [coupe 5]. — Vers le
Sud, le dispositif décrit ci-dessus se poursuit et le contact cisaillant plat, bien visible,
court sur toute la longueur du flanc nord de la Crête d'Argentière. Il sépare les deux
unités à flysch, à savoir de bas en haut :
(A) l'unité des Albiez, qui montre le faciès du flysch gréseux juste sous le contact mais
apparaît plus turbiditique dans le fond du vallon. Les couches pendent de quelques
dizaines de degrés vers l'Est;
(B) l'unité Cheval Noir-Casse Massion, qui constitué avec son faciès flysch gréseux
toute la Crête d'Argentière. A rencontre de l'unité inférieure, celle-ci est extrêmement
déformée, les plis étant en général déversés vers l'Est.
Là encore, ni gypse ni lambeau de poussée ne soulignent le contact. Seule la différence
de déformation entre les deux unités permet de prolonger ce chevauchement vers le Sud.
Plus au Sud encore, un contact cisaillant plat a été signalé par R. Barbier [2] en rive
gauche du lac du Goléon, entre l'Aiguille d'Argentière et le Pic des Trois Évêchés. A cet
endroit, la série; inférieure apparaît complète, un peu de l'olistostrome sommital étant
conservé sous le cisaillement. De l'unité supérieure, il ne reste là que les niveaux gréseux
et olistostromique.
642 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PALÉONTOLOGIE.
— Les premières empreintes de pas de Dinosaures du Sud-Est
asiatique : pistes de Carnosaures du Crétacé inférieur de Thaïlande, Note, à langue
dominante anglaise, de Eric Buffetaut, Rucha Ingavat, Nares Sattayarak et Varavudh
Suteetorn, présentée par Yves Coppens.
Des empreintesde pas de Dinosaurestrouvées dans la Formation Phu Phan (Crétacé inférieur) à Phu Luang
(nord-est de la Thaïlande) Ont été laissées par de grands Théropodes (Carnosaures). Leur vitesse peut être
estimée à environ 8 km/h, ce qui est en accord avec des travaux récents montrant que les Dinosaures utilisaient
la marche plus fréquemment que la course. Plusieurs individus marchaient apparemment ensemble dans la
même direction, ce qui conforte des spéculations antérieures sur les comportements de groupe chez les
Carnosaures:
PALEONTOLOGY. First dinosaur;fodprints from South-East Asia: carnosaur tracks from the lower
—
Cretaceousof Thailand (mostly in English Language).
Dinosaurfootprintsfound in the early Cretaceous Phu Phan Formation at Phu Luang (northeastern Thailand)
have been mode by large bipedal theropods (carnosaws). Their spee can be estimated at about 8 km per hour;
thisis in agreement with recent, conclusions about the walking gait pfeferred by bipedal dinosaurs. Several
animals were apparently walking together in the same direction, which supports previous speculations about group
behaviour in carnosaurs.
Les premières empreintes de Dinosaures signalées dans le Sud-Est asiatique ont été
découvertes dans la Formation Phu Phan, attribuée au Crétacé inférieur, à Phu Luang,
dans la province de Loei (plateau de Khorat, nord-est de la Thaïlande). Il s'agit d'une
quinzaine d'empreintes, dont certaines très bien conservées, réparties sur une dalle de grès
d'une surface d'environ 8 m 2. Les empreintes sont tridactyles, avec, dans plusieurs cas la
trace de fortes griffes. Leur longueur atteint 35 cm. Elles ont certainement été laissées par
de grands Dinosaures bipèdes du groupe des Théropodes (Carnosaures), et rappellent
l'ichnogenre Irenesauripus, signalé dans le Crétacé inférieur de Colombie britannique et du
Texas. A partir des équations proposées par R. McNeill Alexander et par R. A. Thulborn,
il est possible d'estimer la hauteur et la vitesse des Dinosaures en question à partir des
empreintes. En se fondant sur l'empreinte la mieux conservée, on obtient une hauteur à la
hanche de 1,78 m. Une longueur d'enjambée observée de 2,80 m indiquerait une vitesse
d'environ S-km/h. Il semble donc que les empreintes de Phu Luang ont été laissées par des
animaux qui marchaient (ceci est en accord avec les observations de Thulborn, qui conclut
que l'allure la plus fréquemment utilisée par les Dinosaures bipèdes était la marche), La
plupart des empreintes bien conservées visibles à Phu Luang sont orientées à peu près dans
la même direction. Leur disposition et leur taille suggèrent qu'elles ont été laissées par un
groupe de Carnosaures adultes se déplaçant ensemble. Cecis'ajoute à quelques observations
plus anciennes de pistes parallèles pour conforter certaines spéculations (dues notamment à
Farlow) sur le mode de vie des Carnosaures : il est possible que ceux-ci aient pratiqué
certaines formes de comportement social, notamment lors de la poursuite de leur gibier.
Although dinosaur footprints have been reported from many parts of the world,
including such Asian countries as China and Korea, there was hitherto no record from
South East Asia. The first dinosaur footprints discovered in this part of the world are
0249-6305/85/03010643 $ 2.00 © Académie des Sciences
644 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
Fig. 1.
—
The best preserved footprint from Phu Luang (No. 4 on Figure 2).
Footprint length: 36 cm. Photograph of a cast, by C. Abrial.
Fig. 1. L'empreinte la mieux conservée trouvée à Phu Luang (n° 4 de la figure 2).
—
Longueur de l'empreinte : 36 cm. Photographie d'un moulage, par C. Abrial.
on the Khorat Plateau of northeastern Thailand, an area which has already yielded
abundant Mesozoic vertebrate bones [1]. They have been found in Phu Luang Wildlife
Sanctuary, a flat-topped mountain in Loei Province, in the northwestern part of the
plateau. They occur on the surface of a sandstone slab about 8 m2 in area. The
footprint-bearing sandstone is referred to the Phu Phan Formation, which is considered
as early Cretaceous in age [2]. About fifteen more of less distinct footprints have been
recorded at that locality (Fig. 1). Although they exhibit some variations in shape because
of differential weathering, they all seem to have been produced by the same kind of
animal, viz. a large bipedal dinosaur. The best preserved footprint (Fig. 2) shows enough
détails to allow a relatively accurate identification. The prints are three-toed, without
any impression of the hallux. The middle toe is definitely longer than the side toes,
which appear almost symmetrical. There are no indications of articular bulges or digital
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 2. —
Sketch map of the footprint-bearing sandstone slab at Phu Luang, Loei Province, northeastern
Thailand. Dinosaur foôtprints are numbered 1 to 15.
Fig. 2. Plan schématique de la dalle gréseuse à empreintes découverte à Phu Luang, dans la province de Loei
—
(nord-est de la Thaïlande). Les empreintes de pas de Dinosaures sont numérotées de 1 à 15.
ÉRIC BUFFETAUT
PlANCHEI/PLATEI
Fig. 2.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985 : 647
pads. The toes are pointed; grooves along the bottom of the toe impressions have
probably been made by sharp claws trailing on the grouhd when the dinosaur lifted its
foot, as reconstructed in Australian dinosaur footprints by Thulborn and Wade [3]. The
prints are longer than wide (36 by 31 cm for the best preserved footprint, number 4 on
Figure 1). Similar footprints from other parts of the world hâve been referred to large
theropod dinosaurs (carnosaurs), and there is no doubt that the Phu Luang footprints
have been left by such animais. Especially close resemblances seem to exist with species
of the ichnogenusIrenesauripus Sternberg, originally describedfrom the Lower Cretaceous
of British Columbia [4], and also repbrted from the Lower Cretaceous of Texas [5].
It is possible to estimate the size and speed of the Phu Luang carnosaurs by using
equations developed by McNeill Alexander [6] and Thulborn [7], Footprint 4 is 36 cm
long; using Thulborn's equation which deduces height at the hip (h) from footprint length
(FL). h=4.15 FL + 28.52, h is found to be 1.78 m, which would indicate a relatively large
carnosaur, about the size of the late Jurassic AAllpsaurus. An estimate of the speed can
be obtained if stride length (k) can be measured. In the case of the Phu Luang footprints,
prints 4 and 13 were apparently made by the same foot (probably ,a left foot, to judge
from the proportions of the tocs), and the distance between these prints thus corresponds
to the length of the stride (the print of the right foot which should be présent between 4
and 13 is not visible because of destruction of the sandstone surface in the intervening
space). Stride length, in that case, is 2.80 m. Following Thulborn's définition of dino-
saur gaits, relative stride length (À,/ft=1.57) indicates that the animal was walking. An
estimate of its speed in kilomcters per hour can be obtained by using McNeillAlexander's
équation (M = 0.25 g0- 5 Â.167 h"1- 17, where u is the speed and g the gravitational constant),
with the resuit that the speed of the dinosaur which left footprints 4 and 13 was 2.22 m
per second, or 8 km per hour. This is similar to several previously published speed
estimâtes based on carnosaur tracks ([3], [6]), and inagreement with Thulborn's conclu-
sion that the preferred gait of bipedal dinosaurs (presumably the energetically optimal
one) was a walk.
The Phu Luang footprints also provide some information about the behaviour of
carnosaurs. All the well preserved footprints point nearly the same way, and indicate
that at least three individuals were moving in the same direction, roughly towards the
present South. A few less well preserved prints, however, show different orientations. It
is of course difficult to determine how much time elapsed between the formation of thé
various trackways, but it seems likely, from the pattern of the tracks, that the animals
were travelling together at about the same speed (footprint pairs 4 and 13, and 2 and 12
seem to have been made by two dinosaurs walking close to each other, the one behind
treading almost in the other's footsteps). The dinosaurs which were walking together
towards the South were of similar sizes, although there is some slight variation in
footprint length; there is no evidence of distinctly smaller individuals accompanyingthe
large ones. The pattern of the Phu Luang footprints thus strpngly suggests a small
group of adult carnosaurs walking together in the same direction. This, together with
previously described parallel trackways [8], lends support to Farlow's speculations [9]
about the foraging behaviour of large carnivorous dinosaurs, according to which some
carnosaurs may have hunted in packs. Group predation, with cooperation between
several individuals, has been reported in living crocodiles [10], and extinct carnivorous
archosaurs such as the carnosaurs may well have also displayed relatively developed
forms of hunting behaviour.
648 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 9, 1985
We thank Mr. Niphone Sornnakorn, head of Phu Luang Wildlife Sanctuary, for his
kind assistance during our field work thrre. The help of the staff of the Science Museum
(Bangkok) who came with us to the locality was also much appreciated.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Sur le môle de Kasserine (Tunisie Centrale) des calcaires lacustres ont livré des restes de Mammifères ou
Marsupiaux, Hyracoïdes, Insectivores, Macroscélidés, Chiroptères et Rongeurs sont représentés. Comparé aux
autres localités éocènes récemment,découvertes en Afrique du Nord, le gisement du Chambi s'avère plus ancien
et peut être rapporté à l'Éocène inférieur. Dès cette époque la faune africaine présente un fort degré d'endé-
misme. On doit envisager aussi qu'à la fin du Paléocène ou au tout début de l'Éocène des échanges fauniques
ont dû se produire entre cette province africaine et le territoire européen.
A partir du Crétacé terminal un môle émergé s'installe en Tunisie centrale. Cette « île
dé Kasserine» [1] est entourée par les dépôts marins de la formation El Haria [2], série
argilomarneuse d'âge Crétacé supérieur à Paléocène. Bien délimitée au cours de
l'Éocène [3] son domaine s'élargira durant l'Oligocène pour être progressivement recou-
vert par la suite des formations transgressives du Miocène moyen et supérieur. On
connaît sur cette zone émergée une série continentale, en particulier autour du massif du
Chambi, près de Kassérine. Il s'agit essentiellement de couches rouges qui reposent sur
le Crétacé et sont surmontées en discordance par des grès tendres à végétaux alternant
avec des argiles noires ou vertes de la formation Beglia [2], attribuée soit au Miocène
supérieur ([2], [4]) soit au Miocène moyen [5]. Les couches rouges quant à elles, sur de
simples considérations de faciès, avaient été attribuées soit à l'Aquitanien [6] soit au
Miocène inférieur [2]. Sur le flanc Nord du Chambi où se situe le nouveau gisement de
Vertébrés, la présence du Gastéropode Melanoides nysti laissait envisager un âge oligocène
pour le sommet de ces formations [7] alors que la découverte de Bulimus sp. indet. et
Pdleocyclotus sp. indet. dans la partie médiane de la série suggérait que la sédimentation
ait débuté à l'Éocène ([8], [9]). Ce sont aujourd'hui des Mammifères situés à l'extrême
base des couches rouges qui confirment et précisent la position stratigraphique de la base
de cette formation, datée maintenant de l'Éocène inférieur, et contribuent à mieux
comprendre l'histoire du peuplementmammaliend'Afrique et ses rapports avec les autres
légions.
Liste faunique :
Reptile : Squamates indet., Batraciens indet.
Mammifères : Marsupiaux : Péradectiné, ? Peradectes.
Hyracoïdes : cf. Pachyhyrax de petite taille, cf. Saghatherium.
Macroscélidés: nov. gen. nov. sp.
Insectivores palaeoryetidés: deux espèces.
Chiroptères : deux espèces [10].
Rongeurs: : Anomaluridé, Ischyromyidé.
? Primate tarsiiforme.
celle présente au Chambi qui ont été signalées dans l'Éocène moyen [15] et l'Oligocène
du Fayoum [19].
La présence d'Hyracoïdes, de Macroscélidés, de Rongeurs anomaluridés ainsi que de
chiroptères à cachet africain [10] montrent que le célèbre endémisme de ce territoire [20]
est une de ses caractéristiques très ancienne. Dès l'Éocène inférieur l'isolement de cette
région favorise l'apparition de taxons originaux. Le Rongeur ischyromyidé représenterait
le seul élément certain ayant une vaste répartition géographique (Europe, Amérique du
Nord). Cependant si l'on analyse plus en profondeur certains autres taxons, on s'aperçoit
qu'à cette donnée s'ajoutent d'intéressantes indications fournies par l'Hyracoïde
cf. Saghatherium et le Macroscélidé : il est incontestable qu'au plan de la morphologie
ces formes évoquent pour l'un Hyracotherium, pour l'autre certains condylarthres du
Paléocène et de l'Éocène inférieur au Bassin de Paris. S'agit-il de convergence ou bien
est-ce le signe de relations phylogénétiques? Il conviendra d'approfondir cette hypothèse
lorsque des fossiles plus nombreux permettront des comparaisons plus précises. Mais
dans l'état actuel l'hypothèse que des échanges ont pu se produire entre faune africaine
et faune européenne à la fin du Paléocène ou au tout début de l'Éocène paraît très
vraisemblable. Ajoutons à cela deux autres arguments : 1e les plus anciens Marsupiaux
Péradectinés trouvés en Europe sont datés du Paléocène moyen de Belgique [21];
2° l'hypothèse que les Rongeurs anomaluridés africains et les théridomyidés de l'Éocène
d'Europe sont deux groupes frères s'est vu récemment réactualisée [22]. Il semble bien
donc que des échanges fauniques importants entre Europe et Afrique ont eu lieu à la fin
du Paléocène ou au tout début de l'Éocène, le rapprochement des plaques africaine et
ibérique ayant dû jouer un rôle important. Cependant d'une part cet échange fut sélectif,
d'autre part le sens de migration reste à déterminer,l'Afrique étant un centre de dispersion
possible quoique sous-estimé à ce jour dans la mesure où son peuplement éocène était
ignoré. Toujours est-il que les relations biogéographiques sur le pourtour téthysien
étaient complexes à l'Éocène. Il est toutefois difficile d'apprécier dans l'état actuel des
connaissances si les barrières qui ont existé entre les différentes régions étaient dues à
des obstacles océaniques, ou si des facteurs climatiques latitudinaux jouaient un rôle
majeur.
Pour ses conseils et encouragements nous remercions M. Ghozzi, Ingénieur principal à l'Office national des
Mines. Les premiers fossiles découverts sont déposés au Service de la Carte de l'O.N.M. où l'ensemble de la
collection trouvera place après étude. Nous remercionsl'Office national des Mines et la station O.R.S.T.O.M.
de Tunis pour leur soutien logistique ainsi que P. Elsass (B.R.G.M.) découvreur du gisement pour ses conseils
et suggestions sur le terrain. B. Marandat a effectué au laboratoire le traitement du sédiment et sa grande
compétence en la matière a été décisive.
Nous considérons des germes de champs de vecteurs X ;: C3, 0-+C3, 0 tel que DX(0)=diag (Xu X2, X^)
avec X1 = 0,À2/^3#K-; ^2.^3 non résonnants.
Ici nous démontrons qu'il y a une correspondancebiunivoque entre les classes d'équivalence analytiques de
« champs de vecteurs » X, avec forme normale formelle Y, et les cocycles de H1 (S 1, AY), où AY est de faisceau
sur c= Cx(O.O) de « transformations sectorielles » qui laissent Y fixe et qui sont asymptotiques à l'identité
S1
d.eOxC2.
Dans la démonstration nous utilisons les résultats et techniques de Martinet-Ramis ([1], chap. I) et aussi le
théorème de normalisation sectoriel de Malmquist.
Notre résultat est similaire à celui de Martinet-Ramis sur la classification des noeuds-col dans C2, 0, mais ici
le faisceau AY a une infinité de directions singulières.
où ajk et bjk sont des fonctions holomorphes dans U et asymptotiquesà 0 si x->0, x'eU:
COROLLAIRE 1. — Si arg A.2 = arg X3 et 7'|A.2|<| A.3|<(if +1) jX.2| pour j = 0, if,
. . .,
alors EY = (C x C's? + 1)p x Gp, où G est le sous-groupe de Diff (C 2, 0) des transformations :
Soit X,-=(dg; l) (Y(g;)), défini dans U,x(C2,0). Alors Xr est holomorphe et possède
X comme expansion asymptotique pour x -»• 0, xeU;.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 655
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. MARTINET et J. P. RAMIS, Problèmes de Modules pour des équations différentielles non linéaires du
premier ordre, Publ. Math I.H.E.S., 55, 1982, p. 63-164.
[2] J. MALMQUIST, Sur l'étude analytique des solutions d'un système d'équations différentielles dans le
voisinage d'un point singulierd'indétermination, I, Acta Math., 73, 1941, p. 87-129.
[3] J. ECALLE, Les champs de vecteurs locaux résonnants de C : classification analytique, Publication de
l'Institut de Recherche mathématique avancée, R.C.P. 25, 33, p. 63-92.
[4] B. MALGRANGE, Introduction aux travaux de J. Ecalle, Prépublication de l'Institut Fourier, Univ. scient,
et médic de Grenoble, n° 20, 1984.
[5] B. MALGRANGE, Travaux d'Ecalle et de Martinet-Ramis sur les systèmes dynamiques. Séminaire Bourbaki,
n° 582, novembre 1981.
On analyse l'évolution de la configuration de choc qui s'établit lors de l'émergence d'une détonation
cylindriquedivergente dans un milieu inerte séparé de l'explosif par un plan parallèle à l'axe d'amorçage. Pour
un couple explosif-inerteoù, à incidence nulle, un choc est réverbéré dans les produits de détonation, on met
en évidence l'éventualité de trois types de bifurcation; on précise la perturbation que peut apporter à
l'écoulement la présence d'un précurseur élastiquedans le milieu adjacent à l'explosif. La nature des conditions
qui règlent les diverses bifurcations autorise une généralisation à des situations géométriques plus complexes
où la détonation reste toutefois quasi C.-J.
CONTINUUM MECHANICS.
explosive domain.
- Emergence of a quasi C.-J. detonation on the free boundary of an
One deals with the evolution of the shock configuration which sets up when a cylindrically diverging detonation
emerges from an explosive medium into an inert medium along a plane boundary parallel to the axis of
ignition. For a couple explosive-inert where, at null incidence, a shock is reverberated in the detonationproducts,
one evidences the possibility of three types of bifurcations; the case when an elastic wave propagates in the inert
medium is enhanced. The nature of the conditions which controt the bifurcations allows for an extension to more
complicated geometric situations where the detonation remains however of the quasi C.-J. type.
circonstances suivantes :
(a) l'écoulement à l'aval de E ou de E est sonique en I pour une valeur
ri*<II/2de r|*;
(P) le choc E se réduit en I à une onde sonore (déflexion et saut de pression nuls)
pour une valeur ii*<II/2 de r]*.
Dans la première (a), la description de l'écoulement à l'aide d'une configuration à trois
discontinuités en I peut être prolongée comme suit : lorsque x, croît à partir de H tg r\% :
— r)* conserve
la valeur r\% si bien que la configuration E*, E, E>„ reste stationnaire
en I;
— en dehors du point I, la configuration évolue en sorte que l'ensemble de l'écoulement
réponde à l'ensemble des conditions aux limites sur B1 et B". Autrement dit, il existe
deux phases successives de propagation: l'une XjG[0, H.tgr]*] où la détonation est
autonome dans la mesure où E* n'est pas modifiée par la présence de la limite B 1, l'autre
x,>H.tgr)* où B1 perturbe la forme que prendrait E* du seul fait de la condition sur B"
et entraîne une diminution progressive du domaine d'autonomie. Toutefois, cette perte
d'autonomie peut exceptionnellement ne pas apparaître sous cette forme simple si une
onde élastique peut se détacher du choc E,„ :
il est donc réglé par une détente de Prandtl-Meyer c€. La relation entre pression et
déflexion dans ^(cf [3]),
jointe aux relations de saut dans E* et £ au voisinage de
r|* = r|*\+0, fait apparaître l'existence et l'unicité d'un état à l'aval de E qui respecte en
I l'égalité des pressions et le parallélisme des vecteurs-vitesse relative de part et d'autre
de B^I). Lorsque x, croît à partir de H. tgri°, la configuration à deux discontinuités
E*<^Em existe, est unique et stable, et évolue au gré de r)* = Arctg x,/H; cette situation
se maintient tant que ne survient pas la circonstance suivante :
(y) l'écoulement à l'aval de Era est sonique en I pour une valeur r|*<n/2 de r)*. Dans
l'hypothèse où (y) se produit, la description de l'écoulement à l'aide d'une configuration
du type E* <<?Em peut être prolongée comme plus haut quand (a) se produit :
— r)* conserve
la valeur jy* si bien que la configuration E*<^'Em reste stationnaire
en I;
— en dehors de I, la configuration évolue en sorte que l'ensemble de l'écoulement
réponde à l'ensemble des conditions aux limites sur B1 et B", La traversée de Htgrj*
s'accompagne donc d'une perte d'autonomie analogue à celle rencontrée plus haut à la
traversée de H tg r)*.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
.
[1] R. CHERET, Thèse de doctorat ès sciences, Poitiers, 1971, Rapport C.E.A.-R 4283, Contribution à l'étude
des détonations sphériques divergentes dans les explosifs solides.
[2] E. JOUGUET, Mécanique des explosifs, O. DOIN éd., 1917.
[3] R. COURANT et K. O. FRIEDRICHS, Supersonicflow and shock waves, Interscience publishers, 1948.
[4] D. D. PACK, The reflection and transmission of shock waves I thé reflection of a detonation wave at a
boundary, PM. Mag., 2, n° 14, 1957, p. 182-188..
[5] E. MACH, Vienna Academy, Sitzungsberichte, 78, p. 819-1878.
[6] W. E. DRUMMOND, J. Appl.Phys., 29, 1958, p. 167.
]7] H. M. STERNBERG et D. PIACESI, Interaction of oblique detonation waves with iron, Physics fluids, 9,
1966, p. 1307.
[8] J. BACONIN, J. AVEILLE et N.CAMARCAT, Résultats non publiés.
[9] J. M. WALSH, R. G. SHREFFLER et L J. WILLIG, Limitihg conditions for jet formation in high velocity
collisions, J. A. P., 24, 1953, p. 349.
propagation de fissureetde
déplacement
enruptureNote
fragile
ou
ductile.
- Sur le problême en vitesses de
de Nguyen
Quoc Son
critère de propagation est basé sur l'analyse de disspation : critère de Griffih en rupture fragile, critère
énergetique(3) en rupture ductile .En évolution quasi statique, une description symétrique est proposée, faisant
intervenir la vitesse de propagation de fissure et la vitesse de déplacemen définie dans le repère mobile avec la
DAMAGE FATIGUE, FRACTURE - Crack propagation velocity and displacement velocity in brittle or
ductile fracture
The formulation of the rate porblem of propagation and of displacement is discussed in fractures
mechanics when the criterion of crack propagation is based upon dissipation analysis Griffith's criterion
energitic criterion (3) in ductile fracture, In quasi transformation, a symmetric description is proposed
involving as principal unknown the crack propagation velocity and the displacement velocity defined on the moving reference
adopté est celui de Griffith. Ce critère exprime aussi en terme de taux de restitution
s désigne les surfaces de discontinuité en fond de fissure. Ce critère a été discuté dans
une Note antérieure [3].
Comme on verra dans la suite, la formulation du problème en vitesses s'obtient de la
même façon, le cas de la rupture ductile est légèrement plus complexe à cause de
l'intervention des termes d'origine plastique.
2. Soit un solide élastique parfaitement plastique avec une fissure rectiligne ( fig.). Il
est soumis à des données mextes aux limites i. e. aux forces et déplacements imposés
Td (t), ud (l) définis respectivement sur une partie ST et S„ de sa frontière S.
L'état actuel étant supposé connu, u, a, sp désignent respectivement le déplacement, la
contrainte, la déformation plastique à l'instant actuel t. Le problème en vitesses consiste
à déterminer la réponse en vitesses (w, ô", sp) du solide et les vitesses de propagation de
la fissure AB aux extrémités A et B en fonction des vitesses de donnée Td (r), ùd (t). Pour
simplifier, supposons que le critère est atteint en A seulement, J5 (A) = Gc, Js (B) < Gc de
sorte que les inconnues du problème en vitesses ainsi posé sont donc (û, à, èp, t), l
désigne la distance OA.
Les équations en vitesses s'écrivent localement sous là forme :
des conditions cinématiques :
—
—
des conditions statiques :
—
des relations constitutives du matériau :
contre, le principe de transport de singularité [2] introduit les vitesses w, J dés champs u,
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 663
dont la singularité est moins forte et entre dans les cadres fonctionnels habituels. On va
* *
donc prendre comme inconnus principales (u, CT) au lieu de (û, à) dans un voisinage Vr
d'une extrémité de fissure en propagation, T désigne un contour quelconqueenglobant A.
Ceci conduit à introduireles vitesses u, CT, sp,
...
L'expression explicite de Js (14) a été calculée dans la Note antérieure [3]. Il est
important de remarquer d'autre part que rjwetu ne sont pas nécessairement continus à
la traversée de T.
Pour montrer que les équations (11)-» (14) définissent un problème symétrique en
variables (u, /), considéronsla fonctionnelle du potentiel total des vitesses :
664 C R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
ce qui donne les équations (12), (13) avec 8/= 0, puis lorsque 8/^0 le premier membre
de (18) se réduit à :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] P. DESTUYNDER et M. DJAOUA, Sur une interprétation mathématique de l'intégrale de Rice en théorie
de la rupture fragile, Math. Meth. Appl. Sc, 3, 1981, p. 70-87.
[2] Q. S. NGUYEN, A thermodynamic description of the running crack problem, I.U.T.A.M. Symposium,
Dourdan, Nort. Holl. Pub., 1981, p. 315-330.
[3] Q. S. NGUYEN, Critère de propagation en rupture ductile, Comptes rendus, 301, série II, 1985, p. 567-570.
On présente les résultats de mesures de forces et moments instationnaires autour d'une quille élancée, peu
immergée, simulant une des parois latérales d'un navire à effet de sol, en. présence de.houle régulière. Les
essais ayant été effectués dans la veine de section limitée d'un tunnel hydrodynamique, certains résultats ont
été contrôlés en bassin des carènes, sur un modèle huit fois plus grand. Les résultats obtenus ont permis de
mettre en évidence,les paramètres principaux de ce type d'écoulement.
1. Bien que la connaissance de l'écoulement autour d'une quille latérale élancée et peu
immergée soit nécessaire au développement des navires à effet de sol et que son approche
théorique ne puisse pas être encore considérée comme satisfaisante, les études expérimen-
tales sont assez peu courantes ([1] pour des quilles très minces). La quille étudiée à la
fois en bassin et en tunnel possède une étrave en dièdre; d'autres essais ont été effectués
sur des plaques planes, uniquement en tunnel (cf. [2] et [3]). Après avoir vérifié la fiabilité
des résultats obtenus en tunnel, nous avons cherché à mettre en évidence les influences
de la houle (fréquence et amplitude), des angles d'assiette et de dérapage, de la profondeur
d'immersion et de certains aspects de la forme des quilles sur lés six composantes,
stationnaires et instationnaires, des efforts hydrodynamiques. On trouvera dans [2] les
résultats complets de cette étude.
2. Au niveau de la maquette, l'écoulement a une section de 230x215 mm2. La houle
est produite par un volet plan, fixé au convergent amont de la veine d'essais, entraîné
par un moteur électrique à vitesse variable. Le mouvement est transmis par un système
bielle-manivelle permettant de faire varier l'amplitude du mouvement et la position
moyenne du volet (fig. 1).
Les efforts sont mesurés par un dynamomètre à jauges de contrainte. Les caractéris-
tiques de la houle sont fournies par un sondeur de houle à effet résistif. Ces deux
appareils ont été étudiés et réalisés au CE.A,T. Les mesures sont effectuées à l'aide d'un
ordinateur d'acquisitions de données qui permet de calculer, pour chaque composante
des efforts, la valeur moyenne, l'amplitude, et le retard de phase du maximum de la partie
instationnaire, sur le passage d'une crête d'onde à mi-maquette.
La maquette a une étrave de 38 mm pour une longueurtotale / = 240 mm; son épaisseur
est de 10 mm. L'angle de dérapage; varie de —6 à +6° et l'angle d'assiette a pour
valeurs ; = 0, 2 et 4°. L'immersion d à mi-longueur de la quille représente 10 et 20% de
la longueur totale. La fréquence de la houle varie de f=0,7 à 3,8 Hz; deux amplitudes
d'ondes ont été utilisées : a =9 et 18 mm. La vitesse de l'écoulement est Uoe«l,8 m/s.
Les coefficients moyens sont rapportés au produit pression dynamique par surface
mouillée (et par l pour les moments); les amplitudes instationnaires sont ramenées en
outre à a/1.
0249-6305/85/03010665 52.00 © Académie des Sciences
666 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
3. Pour vérifier les résultats obtenus, des essais de contrôle ont été effectués dans le
plus grand bassin du Bassin des Carènes de Paris. La quille avait une longueur 1=1,92 m;
les paramètres réduits étaient identiques à ceux en tunnel, sauf le nombre de Reynolds
qui était 20 fois plus grand. La figure 2, qui présente les coefficients moyens de force
latérale Cy et de moment de lacet à mi-corde Mz en fonction de j, montre un bon accord
entre les deux types de mesures; la dispersion est plus grande en tunnel. Les figures 3
et 4 montrent les résultats instationnaires correspondants, toujours en fonction de j (les
amplitudes Cy et M. en bas et les retards de phase (p}, et cpm, en haut) pour trois
valeurs de la fréquence réduite f=fl/U03. L'accord est bon pour les amplitudes; pour les
déphasages, la dispersion est plus élevée et les valeurs obtenues en tunnel sont plus faibles
qu'en bassin. Ceci peut être expliqué en partie par les différences sur le nombre de
Reynolds et en partie par des imperfections de la houle en tunnel. Toutefois, les variations
des déphasages sont semblables en bassin et en tunnel.
4. La houle n'a pas d'effet sur les coefficients moyens. La figure 2 montre la variation
linéaire de Cy et Mz avec j. De plus, dCy]dj augmente avec d/l et on a retrouvél'augmenta-
tion de dMJdj avec i déjà signalée par en écoulement stationnaire. Cy et Mz, figures 3
[1]
et 4, augmentent avec j alors que les déphasages restent constants à la précision des
mesures. L'autre paramètre important est la fréquence réduite, qui est le seul d'ailleurs à
avoir de l'influence sur les déphasages. Sur les figures 5 et 6, les coefficients instationnaires
C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 667
5. Nous avons vérifié que les mesures, aussi bien stationnaires qu'instationnaires,
effectuées dans notre tunnel hydrodynamiqueétaient satisfaisantes, malgré les dimensions
limitées de la veine. Cela montre aussi que l'influence du nombre de Reynolds est faible,
dans la gamme rencontrée lors des deux types d'essais (bassin et tunnel). Nous avons
également mis en évidence les influences des paramètres principaux sur les efforts. La
houle n'a aucune influence sur les coefficients moyens, ce qui est conforme au principe de
découplage des problèmes stationnaires et instationnaires. Les amplitudes des coefficients
d'efforts instationnaires diminuent quand l'immersion relative des quilles augmente; ceci
signifie que l'influence de la houle est limitée à une mince couche de fluide sous la surface
libre. Les amplitudes des coefficients liés au dérapage (force.latérale et moment de lacet)
sont indépendantes de l'amplitude de la houle, et à immersion relative moyenne fixée, du
668 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
détail de la géométrie de la quille (plaque plane ou quille non mince, quille en assiette
ou non). Le caractère linéaire de l'influence de la houle, pour ces efforts, se trouve ainsi
confirmé. Par contre, les retards de phase de tous les efforts ne dépendent que de la
seule fréquence de la houle.
Travaux supportés par contrats D.R.E.T. n°s 78/561 et 80/1190 (responsablescientifique L. F. Tsen).
Remise le 17 décembre 1984, acceptée le 24 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. B. VAN DEN BRUG, W. BEUKELMANet G. J. PRINS, Shipbuilding Laboratory Report, Delft University
of Technology, Netherlands, 1971.
[2] M. GUILBAUD, Thèse de Doctorat es-Sciences, Université de Poitiers, 1983.
[3] M. GUILBAUD, High speed surface craft conférence, London, 1983.
Un argument expérimental nouveau est apporté en faveur de l'hypothèse d'isotropie des petites échelles dans
les écoulementsturbulents cisaillés à nombre de Reynolds modéré. Il est montré qu'une correction de bruit est
nécessaire pour accéder à la dérivée latérale de la vitesse. L'étude de la relation entre fonctions de structure
montre l'existence de l'isotropie locale même pour des échelles allant jusqu'à 25 fois l'échelle dissipative, le
nombre de Reynolds R, étant de 419.
Sur l'ensemble des échelles, l'isotropie entraîne la condition plus générale [1] :
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
.
Fig. 1.
—
Schéma de l'installation expérimentale.
Fig. 1. —
Schematic diagram of the experimental situation.
Fig. 2. — a. Rapport des dérivées latérale et longitudinale, en fonction de l'écartement des sondes, rapporté à
l'échelle de Kolmogorov, A, résultats de l'étude présentée; +, résultats et
— extrapolation de Antonia
et coll. [4]; théorique de la courbe dans le cas de l'isotropie. V. Résultats de l'expérience
, comportement
présentée, après correction de bruit.
Fig. 2. —
of lateral and longitudinal derivatives, vs probe spacing normalized by the Kolmogorov
a. Ratio
scale. A, results of the present study; +, results and :—, extrapolation of Antonia et al. [4]; ---—,
theoretical behaviour of thecurve under isotropic conditions, b. Present measurements, after correction for
the error b (x).
Fig. 3. — Détermination de l'erreur b (x)2 à partir des mesures des différences de vitesse lorsque Ax2 -» 0. A,
valeurs mesurées de Aiij (Ax2/r\); parabole osculatrice « isotrope », translatée de b(x)2.
,
Fig. 3. — Determination of the error b (x)~ from the measured values of the velocity difference at Ax2 -> 0. A,
measured values of Au\(&x2/r\); "isotropic" shifled osculating parabola.
,
Fig. 4. Fonctions de structure latérale et longitudinale,normalisées par V|, en fonction de rjt\. Vérification
—
de la relation d'isotropie jusqu'à r/Ti=25. V, valeurs mesurées de DLL(''/TI)/V|; A, valeurs de
D£N(r/n)/Vj! = l/V|(DLL-K^
Fig. 4. Longitudinal and lateral structure functions, normalized by Vj, as a function of r/i\. ! Verifying the
—
isotropic relationship up to r/r\—25.V, measured values of DLL (r/r))/V|: A, values Of
D^(r/n)/V|=l/V|(DLL+(r/2)(S/3r)DLJ;-+ measured values of D^(r/n)/Vi\
C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 673
Les coefficients d'ordre impair du développement sont nuls, car la fonction R11 (0, r, 0)
est une fonction paire; d'après l'expérience, le coefficient :
est positif; en effet, la courbe représentant R11 est au-dessus de sa parabole osculafrice
à l'origine.
Dans le cas de l'isotropie; les courbes expérimentales devraient donc avoir qualitative-
ment le comportement décrit par la figure 2 a, avec tangente horizontale et parabole
osculatrice en Ax2 = 0(4'). L'extrapolation:linéaire proposée par Antonia et coll. [4] est
donc injustifiée, Elle conduit à surestimer systématiquement le rapport
(3M.1/3X2)2/(&M.1/3X1)2 et empêche de déterminer s'il atteint ou non la valeur isotrope de 2
D'autre part, quantitativement, il faut s'affranchir de l'erreur b (x), afin d'obtenir une
extrapolation fiable. Pour cela, nous avons supposé que b(x) est décorrélé du signal
utile u1 (x). Cette hypothèse, très plausible, permet de corriger les valeurs expérimentales
par simple soustraction de b (x) 2, comme le montre la figure 2 b. La courbe corrigée ainsi
obtenue a le comportement décrit par(4'), et la valeur à l'origine de 2,3 constitue un
argument en faveur de l'isotropie des structures dissipatives. Cela est confirmé par la
figure 3, qui montre que la courbe expérimentale a pour parabole osculatrice la parabole
« isotrope » d'équation Au 2 = 2 (ûf/X2) Ax\, translatée de la valeur b(x). Néanmoins, cette
interprétation reste incomplète. En particulier elle ne permet pas de déterminer l'échelle
maximale des structures vérifiant l'isotropie.
Pour répondre à cette question, il faut examiner expérimentalement la validité de la
relation(2) entre fonctions de structure. Expérimentalement, la fonction DNN est obtenue
directement, à partir des mesures de Aw1 (Ax2); la fonction DLL est calculée numérique-
ment selon l'hypothèse de Taylor. La figure 4 a indique les résultats expérimentaux des
fonctions DNN(Ax2/ri) et DLL(Ax1/r)) normalisées par la vitesse de Kolmogorov VK. On
a porté sur la même figure la fonction de structure DNN « isotrope » déduite de DLL par
la relation(2). On constate que cette relation est vérifiée pour les échelles inférieures à
25 n environ, ce qui correspond à la limite inférieure de la zone inertielle. Il semble donc
que, même dans le cas d'un écoulement fortement anisotrope à grande échelle, de nombre
de Reynolds turbulent Rx modéré, l'ensemble des structures dissipatives soit isotrope.
L'application de la même analyse aux résultats obtenus par Mestayer[5], dans une
couche limite turbulente dont le nombre de Reynolds R, =616 était comparable au nôtre,
conduit à une conclusion très voisine; non seulement le domaine d'isotropie s'étend
jusqu'à des échelles de l'ordre de 25 n, mais les valeurs des fonctions de structure
normalisées par VK sont très proches des nôtres. Il apparaît ainsi que, pour des turbulences
pleinement développées, à nombre de Reynolds modéré, il existe des échelles (essentielle-
ment dissipatives) où les fonctions de structure vérifient les relations d'isotropie. L'identité
des domaines d'isotropie tend à confirmer l'hypothèse de Nelkin [9], selon laquelle pour
une turbulence pleinement développée, le domaine d'isotropie ne dépend que de Rx
Cette étude a été effectuée avec le support financier de la D.R.E.T., contrat 83/314.
( 1) Ce qui, en outre, remet en cause la mesure de la vorticitéà l'aide de fils chauds.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Lors d'une transition (par ex. liquide L/gaz G) dans une monocouche de Langmuir, la phase la plus
concentrée(L) a un moment dipolaire moyen (vertical) assez élevé, et révélé par les mesures de potentiel de
contact. Nous montrons que les interactions entre dipoles (faibles, mais à longue portée) doivent bouleverser
l'interprétationdu diagramme de phase : il apparaît une phase « supereristal » avec un arrangement périodique
des régions. L et G, et des mailles très variables selon la température et laforce des dipôles.
I. DIPÔLES ET ÉNERGIES.
—
Les molécules amphiphiles qui forment une monocouche à
la surface de l'eau [1] portent en général un moment dipolaire u non nul. La moyenne de
dimensions:
ces moments est dirigée verticalement (Oz) et donne une densité de polarisation à deux
La facture N- 1 dans le premier terme est réminiscent de la théorie de Flory Huggins [3]
pour les systèmes polymère solvent : N(> 1) serait le nombre de sites E0 occupés par un
amphiphile couché sur l'interface. L'usage de cette forme est ici imparfait, puisque les
molécules se redressent en phase liquide, mais le facteur N permet de rendre compte, à
l'ordre 0, de la forte dissymétrie des courbes de coexistence ([4], [5]). Le paramètre x>0
décrit l'enthalpie de mélange; il incorpore les interactions attractives (dominantes) entre
molécules, et aussi l'effet moyen des répulsions dipoles-dipoles.
Plaçons-nous au voisinage du point critique (cp., %.) :
(Il n'y a pas de termes en Y3 lorsque % est indépendant de cp.) Il faut ajouter à (8) les
termes de variation spatiale Fg :
Ici L (cp) provient des interactions attractives entre proches voisins. La fonctionnelle (9)
fait apparaître un vecteur d'onde optimal :
Une équation analogue à (10) a été obtenue en premier par Garel et Doniach [6] à
propos d'un problème similaire : film ferromagnétique avec moments normaux au plan
du film, et incorporation des interactions dipolaires.
En prenant V = 0,1V, les équations (5), (6), (11) donnent (q,*)~1~1000A. La période
spatiale est donc assez grande. Ceci est lié à la faiblesse des interactions dipolaires,
mesurées par le paramètre sans dimension :
(a) Près du point critique, la monocouche tend à réaliser une phase spatialement
modulée, de maille 2ii/q*, que nous appellerons un supercristal. L'ordre peut-être smecti-
que (un seul vecteur q*) triangulaire (trois vecteurs q*), etc. La stabilité comparée des
solutions smectique et triangulaire est discutée dans la référence [6]. Près de l'axe du
domaine de coexistence(*P = 0) c'est la phase smectique qui est stable. Près de la courbe
de coexistence, c'est une phase triangulaire formée d'un réseau régulier d'îlots (à peu
près circulaires).
(b) A plus basse température, le calcul à une composante q* n'est plus valable : on
peut raisonner en termes de domaines L ou G, séparés par des interfaces minces
(d'épaisseur c;). Pour le cas d'une structure « zébrée » (smectique : bandes L et G
alternées) on trouve par sommation de Poisson sur l'équation (7), un gain d'énergie
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 677
Dans l'approximation de champ moyen des équations (8) et (9) ceci correspond à
T^A 1'2.
III. CONCLUSIONS.
—
Toute transition de monocouches formées avec des molécules
1.
polaires doit faire intervenir une phase supercristal, formées d'îlots qui se repoussent par
interactions dipolaires.
2. L'importance de l'effet dépend de la valeur de n\ [équation (11)] : n est sans doute
petit dans les cas usuels (n|<10- 2) mais il augmente si : (o) les dipoles sont forts (ex :
lécithines) et peu immergés; (b) le liquide support a une constante diélectrique g moins
élevée que celle de l'eau (en gros r)~8-2). Par contre, pour les surfactants non ioniques,
n doit être très faible.
3. L'échelle de taille des îlots est E0/2r|-1 près du point critique, mais augmente
exponentiellement à basse température. Il faut rapprocher ceci de certaines observations
sur les figures de croissance de films de phosphatidyl-choline à la transition
liquide-solide [7] = on y voit des structures périodiques à l'échelle de quelques dizaines de
microns. Notons toutefois qu'il ne s'agit pas d'un état d'équilibre (les tailles croissent
dans le temps) et que les anisotropies spécifiques de la phase solide peuvent peut-être
jouer aussi un rôle [8].
4. Les détails du diagramme de phase sont sûrement plus complexes que notre discus-
sion ne le suggère. Par exemple, Garel et Doniach discutent la fusion éventuelle du
supercristal [6]. Ceci n'est probablement pas observable à l'équilibre thermique à petit
(ou les îlots sont gros et leur interactions fortes, ~ r)-1). Mais des bruits non thermiques
(mécaniques...) peuvent détruire l'arrangement périodique.
5. Mais, indépendamment de ces détails, il est clair que les effets dipolaires doivent
être inclus dans la discussion de la plupart des transitions de monocouches. Il est même
peut-être possible que certaines transitions « expansé/condensé» puissent s'interpréter
par ce mécanisme : en effet, dans les régions où existe un supercristal, la dérivée de la
pression de Langmuir par rapport à la surface ôTl/ôY. n'est pas nulle.
Nous avons bénéficié de discussions sur ces questions avec D. Canell, M. W. Kim, W. Helfrich et H.
McConnell.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Voir par exemple : G. GAINES, Insoluble monolayers at liquid gas interface, Wiley, N.Y., 1966.
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[9] L. LANDAU et I. M. LIFSHITZ, Statistical physics, Pergamon, 1958.
d'oxyde. Cependant, la figure 1 montre explicitement que sous air et sous oxygène, le
demi-cercle est déformé du côté des basses fréquences. Cette particularité n'est observée
que dans les conditions expérimentales définissant la stoechiométrie du rutile
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. Spectres d'impédance complexe de la chaîne Pt-Ti02-Pt pour diverses P02 à T=1273K (les
—.
fréquences sont reportées en hertz).
Fig. 1. — Complex impedance spectra of the Pt-TiO2-Pt chain for various P02 at T=1273 K (frequencies are
reported in hertz).
Fig. .2. Spectres d'impédance complexe de la chaîne Pt-(Ti02-Cr203)-Pt pour diverses P02 à T = 1273 K et
—
Cr/(Cr+.Ti) = 3:10- 2 (les fréquences.sont reportées en hertz).
Fig. 2. —
Complex impedance spectra of the Pt-(Ti02-Cr203)-Pt chain for various P02 at T= 1,273 K and
Cr/(Cr+Ti)=3 xlO-2 (frequencies are reported in hertz).
Fig. 3. Circuit électrique représentatif de la chaîne Pt-Ti02 pur-Pt à T=1273K. dans la gammé de
—
fréquences I0-107 Hz.
Fig. 3. — Electrical équivalent circuit for Pt-pure Ti02-Pt chain atT= 1,273 K in the frequency range 10-'
107Hz.
PLANCHEi/PLATE I JEAN-LOUIS CARPENTIER
PLANCHE II/PLATF II
C. R. Acad, Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
Planche II :
Fig. 4. — Spectre d'impédance complexe résiduel de la chaîne.Pt-(Ti02-Çr203)-Pt dans les conditions:
expérimentales suivantes : T=l 273 K, PO2 = J0-2-85 atm, Cr/(Cr + Ti) = 0,03.
683
Fig. 4. — Residual complex impedance spectrum of the Pt-(Ti02-Cr203)-Pt chain in experimental following
conditions: T= 1,273 K, Po2 = 10"2-85 atm, Crl(Cr+Ti)= 0.03.
Fig. 5.- Circuit électriquereprésentatif de la chaîne Pt-(TiO,-Cr203)-Pt à T=il273 K et 10_5gPO2 (atm)^l
dans la gamme de fréquences 10-107 Hz.
Fig. 5.- Electrical equivalent circuit for Pt-(TiO2-Cr203)-Pt chain at T=l,213,K and10-5gPO2 (atm)^l in
the frequency range 10-107 Hz. :
(P02 = l atm à T=l 273 K) et atteste qu'alors une conduction de type ionique induite
par des impuretés résiduelles vient dans ce cas se superposer à la conduction électronique
de l'oxyde.
En ce qui concerne le rutile dopé (fig. 2), une configuration spectrale à deux arcs de
cercles apparaît uniquement dans le domaine des pressions partielles d'oxygène supérieures
à 10- 5 atm. La déformation induite par les impuretés dopantes correspond à l'arc de
cercle situé du côté des basses fréquences. Celle-ci est nettement plus importante que
dans le cas du rutile non dopé et dépend de la concentration de chrome. Le dépouillement
de ce type de spectre conduit alors à représenterla chaîné conductrice Pt-(Ti02-Cr203)-Pt
par un circuit électrique comprenant en plus des deux branches Re et C0 précédentes,
une troisième branche en dérivation, d'impédance Zy (y), rendant compte à la fois du
caractère mixte de la conduction et de la nature métallique des électrodes.
En retranchant de l'impédance totale mesurée Z:(v) les impédances des branches
contenant les paramètres Re et C0 déterminés, comme nous l'avons indiqué auparavant,
par extrapolations à fréquence nulle ou infinie, on obtient facilement l'impédance Z1 (v)
dont le spectre représenté sur la figure 4 constitue un exemple significatif. Ce spectre,
ayant la forme d'une demi-droite faisant un angle de 45° avec l'axe des réels, est
V -> 00 '
caractéristique d'une résistance pure R1=lim Z'1 (v) en série : avec une impédance de
diffusion de type Warburg Zw= aw(27tv)_1/2(1—j) [14] où là; constante cw s'identifie
pour chaque fréquence v au produit — Z'1((2nv)112. Cette décomposition, valable pour
toutes les concentrations de chrome étudiées, conduit à représenter, dans le domaine des
fortes P02, la chaîne Pt-(Ti02-Cr203)-Pt par le circuit électrique schématisé sur la figure
5 dans le cas d'une cellule de mesure parfaitement symétrique par construction. Avec:
cette hypothèse, la résistance globale Rx peut être décomposée en trois résistances en
série de sorte que R1=Rr + R; + R! et l'impédance de Warburg.Zw peut être divisée en
deux impédances de diffusion identiques Zd — Zw/2. La résistance Ri représente alors la:
résistance ohmique ionique du coeur de l'échantillon tandis que Rr et Zd désignent
respectivement la résistance de transfert et l'impédance de diffusion des porteurs de
charges ioniques bloqués partiellement au niveau de chaque interface oxyde-platine.
Ainsi, la spectrométrie d'impédance complexe est une méthode parfaitement adaptée
pour détecter une conduction mixte dans un oxyde semi-conducteur judicieusementdopé.
Sa mise en évidence est facilitée dans le domaine proche de la stoechiométrieoù le nombre
de transport ionique devient maximal : dans le cas du rutile non dopé, la méthode permet,
même de déceler des impuretés résiduelles en concentration extrêmement faible puisque
non détectée à la microsonde de Castaing; dans le cas de l'oxyde dopé au chrome, la
présence de la conduction de type ionique ne se manifeste que dans le domaine des
pressions partielles d'oxygène supérieures à 10- 5 atm. Dans ce domaine apparaît alors
684 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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La formation de couches d'adsorption de soufre à la surface (100) de l'oxyde dé Cobalt CoO a été étudiée
par diffraction d'électrons de haute énergie sous incidence rasante (DER) et spectrométrie d'électrons Auger
(SEA). Les expositions sont réalisées grâce à un faisceau moléculaire de soufre S2. A l'ambiante, différentes
structures ordonnées de typé p(2x2), c (2 x 2), p (2x1) et p (1 x 1) ont été observées par DER pour dentaux
de recouvrementcroissants..
PHYSICAL CHEMISTRY. — The interaction of molecular sulphur S2 on the cobalt oxide surface CoO
(100).
The formation of ordered adlayers of sulphur on the cobalt oxide surface CoO (100) has been studied by
Reflexion High EnergyElectronDiffraction (RHEED) and Auger Electron Spectroscopy (AES). Sulphur was
deposited from à controlled molecular flux of S2. At room temperature, various ordered structures p (2x2),
c (2 x 2), p (2 x 1) and p(l x 1) were observed by RHEED with increasing sulphur coverage.
Torr.
—
(100) de CoO a été réalisée dans une enceinte à ultra-vide que nous avons déjà décrite [2]. Pour l'essentiel les
techniques mises en oeuvre pour cette étude ont été
—
la diffraction d'électrons de hautes énergies sous incidence rasante Ép= 40 ke V, lp, = 80 u A (RHEED,
VacuùmGenerator);
—
la spectrométried'électrons Auger SEA (V.G. HCMA),
—
la spectrométriede masse (Riber RXI200).
Les monocristaux de CoO, fournis par la Société «Cristal Tec» (Grenoble) de pureté 99,95% ont été
préparés selon la méthode de Verneuil. Après orientation par la méthode de Laue, ils sont découpés â la scie
diamantée de façon à obtenir des échantillonsparallélépipédiques(15 x4x4mm) dont les faces sont des plans
d'orientation (100). Les surfaces (100) sont obtenues par clivage in situ [3] dans un vide résiduel de quelques
10- 9
L'action du soufre sousbasse pression (10- 8 à 10- 7 Torr) est obtenue grâce à un jet de molécules S2 produit
par la décompositionélectrochimiquede Ag2S selon la réaction ([4], [5]) ;
2S2- (réseau Ag2S) -> S2 (gaz)+4é.
La nature des entités composant le jet moléculaireest contrôlée périodiquement par spectrométriede masse.
Il est constitué essentiellement de molécules S2.
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. —
SEA de l'évolution de la composition de la
1. Etude
surface C00 (100) en fonction de l'exposition au soufre S2. — Après clivage, le spectre
d'émission Auger à la surface CoO (100) montre exclusivement les pics du cobalt et de
l'oxygène. A l'ambiante, sous ultra-vide (p < 10-9Torr) la contamination de surface
essentiellement par le carbone est très lente.
0249-6305/85/03110685 $2.00© Académie des Sciences
686 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
.
Fig. 1. — Évolution isotherme (T = 293 K) du rapport de hauteur de pic Auger r—hs/hCo en fonction
de la durée déposition au soufre S2. Courbe A, intensité flux S2 : I; courbe B, intensité flux S2=1/4.
Fig. 1. — Isothermal évolution of the sulphur to cobalt Auger peak heights ratios (r = hs/hCll) against
molecular sulphur S2 exposure time at 293 K. Curve A, S2 flux intensity I; curve B, S2 flux intensity 1/4.
Fig. 2. —
Évolution du taux de recouvrement en soufre Ô en fonction de la durée d'exposition
au soufre S2 correspondant à la courbe B de la figure 1.
Fig. 2. — Evolution of the sulphur coverage 0 against molecular S2 exposure time
corresponding to curve B from Figure 1.
Les résultats obtenus sont représentés sur la figure 1 où nous avons tracé l'évolution
du rapport des hauteurs de pics Auger r du soufre (hs 150eV) et du cobalt (hco780 eV)
en fonction des durées d'exposition cumulées à la température ambiante. D'une manière
générale, les courbes obtenues tendent vers une valeur palier qui se situé aux environs de
r = hs/hCo = 6,5 ± 1. Cette valeur est atteinte plus ou moins rapidement en fonction :
—
de l'intensité du flux moléculaire de soufre;
—
de la contamination par le carbone.
Lorsque la surface est exposée directement dans le jet moléculaire et que la contamina-
tion par le carbone est faible hc/hCo = 0,l c'est la courbe (A) qui est décrite; par contre,
lorsque l'intensité est plus faible et que hc/hCo 1,5 c'est la courbe (B) que nous obtenons.
=
En vue d'interpréter les différentes structures ordonnées de soufre que nous examinerons
dans le paragraphe suivant, il est important de pouvoir estimer le taux de recouvrement
en soufre à l'aidé de l'intensité des pies Auger et notamment du rapport r = hs/hCo.
Calibration des signaux Auger. — A l'aide des données expérimentales concernant le
rapport des hauteurs de pics f=hs/hCo, il est possible de calibrer le taux de recouvrement,
0. Nous faisons l'hypothèse que le taux de recouvrement correspondant à la monoeouche
correspond à la valeur de r au palier : r = 6,5 + 1 (fig. 1). A partir de cette valeur on
déduit le facteur d'atténuation k dû à une monocouche de soufre /c=0,74 + 0,05. Ce
facteur est obtenu en divisant la hauteur du pic Co pour le recouvrement correspondant
à la monocouche, par la hauteur du pic Co pour un taux de recouvrement en soufre nul
(surface propre).
Si /rCo(0) et hs(Q) représentent les hauteurs de pic Auger du cobalt et du soufre pour
un taux de recouvrement 0, on peut écrire :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 687
Fig. 3. —
Modèle proposé pour les différentes structures ordonnées de soufre sur la surface CoO(100) :
P(2 x 2) S, C(2 x 2) S, P(2 x 1) S et P(l x 1) S.
Fig. 3. — Proposed model for the different ordered sulphur structures on the CoO (100) surface:
P(2x2)S, C(2x2)S, P(2xl)S and P(\x\)S.
Cette relation propre à notre système d'analyse permet d'obtenir des valeurs de 0 à 10%
près. La figure 2 montre les résultats obtenus dans le cas de la courbe (B) de la figure 1.
2. Etude DER (RHEED) des structures d'adsorption du soufre. — Les modifications
structurales du plan (100) de CoO, intervenant au cours des expositions de durée
croissante au soufre ont été suivies en continu par diffraction des électrons de hautes
énergies sous incidence rasante. Elles peuvent se résumer de la façon suivante :
—
Sous ultra-vide, la structure de surface (100) de CoO est celle attendue pour un
plan (100) de la structure cubique de l'oxyde de cobalt. La maille superficielle est une
maille carrée de paramètre a = 3Â (fig. 3).
Les premières modificationsstructuralesdépendentétroitement des variations de compo-
sition chimique et plus particulièrement du taux de recouvrement en soufre. Nous n'avons
pas observé de structure ordonnée liée à la contamination par le carbone. Par contre,
dès les premières minutes d'exposition au soufre moléculaire, à l'ambiante, celui-ci
s'adsorbe et entraîne une modification des diffractogrammesDER. Des lignes de diffrac-
tion supplémentaires situées à mi-distance des bâtonnets du substrat apparaissent et ce,
selon différents azimuts d'observation [001], [011], et [031].
Le paramètre de la maille superficielle lié au substrat reste inchangé à mesure que le
taux de recouvrement en soufre augmente. Les structures sont obtenues à l'ambiante
sans procéder à des recuits sous ultra-rapide.
Pour des taux de recouvrement voisins de 0=1, les structures d'adsorption
COO(100)-/p(2X 1)S et CoO(100)-/p(l x 1)S sont observables. Ces structures sont
remarquablement stables puisqu'elles se conservent après un chauffage à 300°C pendant
30 mn.
La structure p(2 x 1) S est toujours présente sous forme de 2 domaines : p(2 x l) S et
p(lx2)S.
688 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10,1985
Au faible taux de recouvrement 0 < 0,4, il semble que la structure p (2 x 2) soit la plus
stable. Nous avons cependant décelé l'existence concomitante de la structure C(2x2)S
dont l'intensité augmente avec le taux de recouvrement (0 ~ 0,5).
Modèles structuraux pour les couches adsorbées, — Les modèles proposés en général
dans le cas de l'adsorption du soufre sur les métaux utilisent la présence de sites
d'adsorption de haute et basse:symétrie. Pour notre part, nous avons retenu l'hypothèse
d'occupation de sites de haute symétrie (site quaternaire) qui sont séparés par une distance
de 3Â (distance entre atome Co). Dans le cas des structurés p(2x 1) S et p(l x 1)S, le
soufre ne peut être positionné ni à l'état d'ions S2- (diamètres 3,8 Â), ni à l'état de
molécules S2 (longueur totale ^4 À) pour des raisons d'encombrement stérique. Par
contre il est plus vraisemblable d'admettre que le soufre est adsorbé dans un état
compatible avec la distance minimale d'approche de 3 Â (soit S ou S- ayant pour
diamètre 2 et 2,44 Â respectivement). D'autre part, les résultats de speetroscopie Auger
obtenus au cours de cette étude [structure P(l x 1) S] et ceux concernant un arrangement
compact d'ions S2- constituant le plan basai (111) de Co9S8 [1] conduisent à des
rapports hs/hCo du même ordre de grandeur. (Conditions d'analyse identiques.) Ces
ordonnancements superficiels représentent un rapport atomique S/Co voisin de 1. Dans
l'hypothèse d'une adsorption moléculaire de S2 liée verticalement à chaque site, le rapport
atomique S/Co serait alors égal à 2 ce qui devrait se manifester par une intensité du
rapport des hauteurs de pics Auger r = hs/hCo plus importante que celle que nous observons
(rS.6,5). Dans ces conditions, nous avons représenté le soufre avec un diamètre égal à
2A positionné en site quaternaire (fig. 3).
CONCLUSIONS.
—
A l'ambiante, l'exposition de la surface (100) de CoO au soufre
moléculaire S2 entraîne une adsorption de soufre qui s'ordonne, avec des taux de
recouvrement croissants, selon les structures successives p(2x2)S, C(2x2)S, p(2x 1)S
et\p(lxl)S.
La nature exacte de l'entité adsorbée (S, S-...) n'a pas pu être définie à l'aide des
techniques d'investigation mises en oeuvre.
Remise le 6 mai 1985, acceptéé le 18 juillet 1985.
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MÉTALLURGIE.
— Précipitation de « quasi-cristaux » par décomposition de solutions
solides du système Al-Li-Cu-Mg. Note de Pierre Sainfort, Bruno Dubost et Alain Dubus,
présentée par André Guinier,
Des. sblutions solides du système Al-Li-Cu-Mg. sont susceptibles de présenter lors de traitements thermiques
des états de décompositionanalogues à ceux décrits et appelés quasi-cristaux, par Shechtmann et coll. sur des
alliages:Al-Mn solidifiés très rapidement. L'originalité et l'intérêt de la structure observée dans le système
Al-Li-Cu-Mgrésident dans le fait qu'elle apparaît par simple traitement thermique à moyenne température
(T~0,5 Tf) de solutions solides initialementhomogènes et non par hypertrempe d'un liquide.
Des structures « quasi cristallines » ont récemment été mises en évidence par Shecht-
mann, Blech, ;Gratias et Cahn [1].
La trempe rapide sur rouleau d'alliages binaires Al-métal de transition (fer, chrome,
manganèse) permet à ces auteurs d'obtenir et d'observer des structures présentant des
diffraction d'électrons à symétrie d'ordre cinq et une absence de périodicité. La reconstruc-
tion à trois dimensions de l'espace réciproque définit alors le groupe ponctuel m35
représentantlesasymétries de l'icosaèdre.
Nous rapportons ici quelques résultats obtenus sur des alliages Al-Li-Cu et AI-LITCU-
Mg coulés par métallurgie du lingot selon un procédé conventionnel. Ces alliages, pour
des teneurs en cuivre, lithium et magnésium comprises respectivement entre 1 et 2,5%, 2
et 3 % et 0 et 4 % (teneurs pondérales), ont en commun une même phase en équilibre
thermodynamique avec la solution solide à haute température, appelée T2 par Hardy et
Silcock [2] : nos analyses métallographiques, de diffraction X et de microanalysechimique
montrent que cette phase possède un large domaine de composition chimique et de
stabilité thermodynamique. Sa composition pourrait être décrite par Al6CuLi3_xMgx (où
« x » est compris entre zéro et l'unité), ou plus simplement par Al6Cu(Li, Mg)3.
Nous avons étudié ces alliages dans trois cas différents par microscopie optique,
microscopie électronique à balayage ou microscopie électronique à transmission.
CAS 1. — Nous avons coulé dans des conditions de solidification lente des alliages
fortement sursaturés en lithium, cuivre et magnésium. On obtient alors une phase
interdendritique dont la taille atteint plusieurs dizaines de microns (fig. I). Cette phase
est identifiée comme la phase T2 par diffraction X (méthode Seeman-Bohlin) en accord
avec les résultats antérieurs de Hardy et Silcock [2]. Ces auteurs n'avaient pas pu proposer
d'interprétation satisfaisante de la structure cristallographique.
L'analyse par diffraction d'électrons donne un résultat complémentaire. Il est possible
d'obtenir un cliché de diffraction présentant.à peu près une symétrie quinaire (fig. 2).
On note, en effet, un écart angulaire de l'ordre de 2° et un alignement imparfait de
certaines taches de diffraction dans les cinq directions cristallographiquesprincipales.
CAS 2. — Nous avons étudié le cas d'alliages polycristallins moins chargés. A haute
température, ces alliages sont homogènes sous forme de solution solide.
Après trempe et décomposition par traitement thermique à moyenne température
(température de l'ordre de 0,5 Tf Tf étant la température de fusion en kelvins de
l'alliage), une phase précipite et croît aux joints de grains. Toutefois, pour des traitements
isothermes prolongés, sa nucléationapparaît dans les grains. Dans ces cas, sa morphologie
est globulaire. La taille des précipités intergranulaires peut atteindre quelques dixièmes
de microns ( fig. 3).
CAS 3. — Ces mêmes alliages (cas 2) peuvent aussi être maintenus après traitement de
mise en solution à des températures légèrement inférieures à celle du solvus (0,9 Tf). On
observe alors une précipitation intergranulaire de morphologie dendritique dont la taille
atteint plusieurs microns.
Pour ces deux derniers cas, la précipitation décrite est réversible, les alliages pouvant
être remis en solution solide par traitement thermique.
Les résultats de microanalyse chimique (spectrométrie par dispersion d'énergie des
photons X) effectués en microscopie à transmission montrent que les phases observées
dans les trois cas ont la même composition en aluminium, cuivre et magnésium (le lithium
ne peut pas être dosé par cette méthode).
Les clichés de diffraction électronique en faisceau convergent (cas 2) ou en sélection
d'aire (cas 3) présententalors pour ces deux derniers cas une symétrie d'ordre 5 apparem-
ment parfaite. On note également des symétries d'ordre 3 et d'ordre 2 ( fig. 4 à 7). Ces
symétries ont été simultanémentet indépendammentobservées sur l'un des mêmes alliages
par G. Lapasset [3]. Ces diagrammes correspondent alors précisément par la distribution
et l'intensité relative des taches, aux clichés obtenus sur les quasi-cristaux Al-Mn [1]. La
distance entre taches de diffraction est toutefois plus faible d'un facteur homothétique
de 0,89 : les taches les plus intenses sur le cliché de symétrie ternaire ( fig. 6) correspondent
à une distance de 2,3 A.
Ainsi, la structure cristallographique de la phase T2Al6Cu(Li, Mg)3 obtenue par
solidification lente reste actuellement inconnue mais présente une parenté avec celle des
« quasi-cristaux ».
EXPLICATIONS DES FIGURES
Fig. 1. —Micrographie optique d'un alliage Al-Li-Cu-Mg contenant la phase T2 interdentritique dans une
matrice d'aluminium. État brut de coulée.
Fig. 1. — Optical micrograph of an Al-Li-Cu-Mg alloy containing the interdendritic T2 phase embedded in an
Aluminium matrix. As cast condition.
Fig. 2. — Diagramme de diffraction électronique en sélection d'aire (0,2 x 0,2 um2) de la phase T2 obtenue
par solidification.
Fig. 2. — Selected area electronic diffraction pattern (0.2x0.2 um 2) ofthe T2 phase obtained by solidification.
Fig. 3. —
Précipitationdans un joint de grain d'un alliage Al-Li-Cu-Mgdécomposé à moyenne température.
Fig. 3. —
Grain boundary precipitation in an Al-Li-Cu-Mg alloy beat treated at medium temperature.
Fig. 4. Diffraction d'électrons en faisceau convergent d'un précipitéintergranulaireprésenté sur la figure 3.
—
Fig. 4. — Convergent beam electrons diffraction pattern of an intergranularprecipitate as shown in Figure 3.
Fig. 5, 6 et 7. — Clichés de diffraction électronique en sélection d'aire (0,2 x 0,2 um2) de la précipitation
intergranulaire : symétries apparentes d'ordre 5 ( fig. 5), d'Ordre 3 ( fig. 6) et d'ordre 2 ( fig. 7).
Figs. 5, 6 et 7. — Selected area electronic diffraction patterns (0.2 x 0.2 un 2) of the intergranular
precipitation. Apparent fivefold (Fig. 5), threefold (Fig. 6) and twofold (Fig. 7) symmetries.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 691
692 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10,1985
Par contre, une phase voisine peut être obtenue par décompositionà moyenne tempéra-
ture de solutions solides d'aluminium saturées en cuivre, lithium et magnésium, et
appartenant au domaine de stabilité thermodynamiqueà haute température de la phase
T2. Dans ce cas, l'examen des clichés de diffraction d'électrons et leurs orientations
relatives conduit alors à interpréter sa structure comme étant « quasi cristalline », apparte-
nant au groupe ponctuel m 3 5.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] D. SHECHTMANN, I. BLECH, D. GRATIAS et J. W. CAHN, Physical Review letters, 53, n° 20, 1984,
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[3] G. LAPASSET, Office national d'Études et de Recherches aérospatiales,Communication privée, 1985.
Certains hydrures complexes et organométalliqucss'additionnent sur les méthyl-2 aryl-2 indanones-l pour
conduire aux indanols 2 et 3 résultant respectivement d'une entrée syn ou anti par rapport au groupe aryle,
qui exerce ainsi un effet stéréodirecteurmarqué. Les alcools 2 et 3 sont facilement séparés par cristallisation
fractionnée.
Ces composés présentent un intérêt pharmacologique certain ([1], [2]). Nous avions
également insisté [3] sur le rôle stéréodirecteurdu groupe phénylc dans l'addition d'organo-
métalliques à la méthyl-2 phényl-2 indanone-1 1 b. Les réactifs de Grignard s'additionnent
préférentiellement du côté du phényle (entrée syn) les organolithiens de l'autre côté (entrée
anti).
Nous décrivons brièvement dans cette Note [4] l'action des hydrures métalliques sur
1 b et l'influence du substituant X sur la stéréosélectivité de la réaction :
TABLEAU I
Réduction de 1 b par les métaux et l'isopropanol.
TABLEAU II
Réduction de 1 b par les hydrures métalliques.
6
Essai Hydrure 2b (%) 3b (%) Solvant Sel
4.
3.
5.....
LiBH4
NaBH4
KBH4
64
58
57
36
42
43
THF
THF
THF (où MeOH)
LiC104
1.
8.
Zn(BH4)2
Zn(BH4)2
Zn(BH4)2
Cd(BH4)2
65
71
59
86
35
29
41
14
THF
THF
THF.
THF
LiC104
ZnCl2
10.. ......
. . THF
9. Cd(BH4)2 : 72 28 LiC104
. . .
Cd(BH4)2 79 21 THF CdCl2
11 Bu4NBH4 50 50 THF
12. Et3BHLi 15 85 THF
16.
.
13 Et3BHLi 12 88 THF LiCIO4
14. Et3BHNa 20 80 THF
17
15
18..:
...
-
Et3BHK
(s.Bu)3BHLi
LiAlH4
LiAlH4
35
12
56
71
65
88
.44
29
THF
THF
THF
THF LiC104
19.......
20
Mg(AlH4)2
Me4NAlH4 50 65 35
50
THF
THF.
TABLEAU III
Nucléophiles+indanones 1 a-d (2/3)% en fonction de X (a).
On observe un effet de sel opposé avec les borohydrures alcalins et avec LiAlH4. La
formation de 2 b est favorisée (essais 1 et 2, 17 et 18) ce qui doit correspondre à un état
de transition avancé, en accord avec les données de la littérature.
ACCÈS AUX INDANOLS SECONDAIRESET TERTIAIRES : 2 a-d ET (OU) 3 a-d. — Réduction, alkyla-
tion et alcyhylation des indanqnes 1 a-d. Nous avons fait réagir sur les indanones 1 a-d
les réactifs LiAlH4, CH3MgBr, LiCH3, CH3C : CMgBr et LiC : CCH3.
Les résultats, correspondant à un contrôle cinétique de la réaction, sont reportés dans
le tableau III où se retrouve la stéréochimie inversée (magnésiens/hthiens) déjà décrite [3].
Avec LiAlH4 le rapport 2/3 augmente régulièrement avec <jp.
La variation : log 2/3 =/ (up) est Hnéaire. Dans l'avancement de la réaction (entrée
syn, état de transition proche des produits), se développe une charge négative, au niveau
du réactif, en répulsion avec le groupe aryle.
L'abaissement de la densité électronique du noyau (crp croissant) atténue cette répulsion
et favorise la formation de 2.
Pour CH3MgBr et LiCH3 la variation de log 2/3 est presque linéaire. La diminution
du rapport 2/3 avec up croissant va de pair avec la diminution de l'interaction attractive
aryle-métal dans un état de transition précoce.
Dans le cas des métaux propynyles, l'introduction de substituants indifféremment
donneurs ou accepteurs augmente le rapport 2/3 (par rapport à X = H). Si l'effet est peu
696 C. R. Acad.. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
.
marqué avec le magnésien, l'action de LiC CCH3 sur 1 d est tout à fait remarquable; la
diminution de l'interaction répulsive des systèmes n : triple liaison-aryle (état de transition
précoce, entrée syn), masque la diminution de l'interaction attractive métal-aryle.
En conclusion, ce travail, qui complète et confirme nos précédents résultats, montre
clairement l'importance du rôle du contre-ionmétalliquedans la stéréochimie de l'addition
des nucléophiles aux dérivés carbonylés. Cette influence s'exerce au travers d'interactions
attractives et les résultats décrits apportent un éclairage nouveau dans un domaine
pourtant très étudié. Ainsi, l'utilisation de borohydrures de métaux lourds (Zn, Cd)
donnant des interactions attractives métal-aryle particulièrementfortes permet d'augmen-
ter sensiblement la stéréosélectivité.
Remise le 24 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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et réf. citées.
SYNTHÈSE ORGANIQUE.
— Synthèse d'indole phosphonates par cyclisation selon
Fischer, Noté de Jean-Pierre Haelters, Bernard Corbei et Georges Sturtz, présentée par
Henri Normant.
Ayant constaté par ailleurs que les voies d'accès à de tels composés n'étaient que peu
développées dans la littérature [5]; certains résultats apparaissant même remis en cause
([6] par [7]), nous avons tenté de définir une approche synthétique générale.
Dans ce but nous avons tout d'abord cherché à voir s'il était possible de transposer
en sérié phosphonique la réaction bien connue de E. Fischer [8] concernant la cyclisation
d'arylhydrazones.
TABLEAU
Caractéristiquesphysiques des indoles phosphonates
Physical characteristics of indole phosphonates
PPA conduit au mélange des indoles 3 et 4, alors que le chlorure de zinc permet d'obtenir
l'indole 4 pur, mais avec un faible rendement. Avec l'oxo-2 butylphosphonate de diéthyle,
dans des conditions plus douces (éthanol, HC1), la synthèse de l'indole 4 est sélective.
n = 2. — Dans ce cas l'indolisation a pu être obtenue par action des chlorhydrates
d'arylhydrazines sur les oxo-3 alkyl phosphonates de diéthyle dans l'éthanol à reflux.
Si les rendements sont voisins de 40 % pour l'aldophosphonate (R=H) (1), ils sont
nettement meilleurs pour les cétophosphonates (R = alkyle). C'est ainsi que le chauffage
dans l'éthanol, du chlorhydrate de la p-méthoxy phénylhydrazine avec l'oxo-3 butylphos-
phonate donne l'indole 5 b avec un rendement de 85 %. Cet indole 5 b après acylation
,
700 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANALYT1CAL CHEMISTRY. — Confirmation of the existence of chromium (valence VI) in oxide formed
on the metal in contact with air, results obtained by ESCA and diffused reflectance spectroscopy.
Binding energies of chromium 2p electrons have been determined, in metal and oxides by photoelectron
Cr6+ in oxide.
spectroscopy (XPS). However, this method did not allow the confirmation of the presence of ions
Cr203 formed by métal oxidation. This confirmation was brought about by diffused réflectance spectroscopy.
Il a été établi depuis longtemps que l'oxydation à l'air du chrome pur conduit à la
formation d'une couche protectrice de Cr203 ([1], [2]). La compréhensiondes phénomènes
de transfert des produits de corrosion dans les circuits primaires des réacteurs nucléaires
du type à eau pressurisée nécessite de préciser si cette couche de Cr203 contient ou non
du chrome à la valence VI. Pour répondre à cette question, nous avons étudié et comparé
les spectres de photoélectrons émis par des échantillons des matériaux suivants, soumis
au rayonnement X KKl 2 de l'aluminium : chrome métallique de haute pureté (impureté
principale Zn teneur 30 ug.g-1), Cr203 massif formé sur le chrome métallique et des
poudres d'oxydes purs : Cr203. Cr02 et Cr03.
La figure 1 reproduit les spectres obtenus pour les énergies de liaison correspondant
aux niveaux 2p 1/2 et 2/; 3/2 du chrome. Ces niveaux ont été choisis en accord avec de
Fig.f1. — Pics relatifs aux niveaux 2p 1/2 et 2p. 3/2 du chrome, a : à partir d'un échantillon métallique, b
dans un. oxyde Cr203 développé à la surface de chrome métallique à.400°C à l'atmosphère (P02 = l/5 atm);
c: dans l'oxyde Cr2O3 en poudre, d: dans l'oxyde Cr02 en poudre; e: dans l'oxydé Cr03 en poudre.
Fig. 1. — Peaks for 2pl/2 and 2p 3/2 levels of chromium. a: metallic sample; b: Cr2O3 sample formed on
TABLEAU
Valeurs en eV des énergies de liaison des électrons 2p 1/2 et 2p 3/2 du chrome dans le métal et ses oxydes.
Binding energies in eV for 2/) 1/2 and 2p 3/2 electrons of chromiumfor the metal and its oxides.
(c)(b)(c)
Cr 583,6 574,3 Ce travail Cr2O3 586,4 576,6 Ce travail
584.8 575,6
(a) (a) 3 577,0 13
574,0 4 576,5 14
586,5 576,8
574.2 5 12
573,4 6 - 576,2 6
573,6 6 - 576,3 6
574,4
C)
- 576,8
V 7
583,1 573,9 2 586,5 576,6 15
574.3 8 586,2 576,5 2
577,0 16
CrO2 587,0
586,4
577,2
576,8
Ce travail -
586,4
577,0
576,8
8
C) O 9 (a) (a) 9
586,0 576,3 10 586,7 576,8 10
575.6 11
- 577,1 11
CrO3 588,1 578,5 Ce travail (a) Corrections +1,2 eV pour Cl s 1/2 285,0eV.
de
587,0 578,3 (b) Correctionsde +1,0 eV pour C1 s 1/2 285,0 eV.
(2) 12
588.9 579,9 (c) Corrections de+1,2 eV pour Au 4f 7/2 84,0eV.
(1) (a) 9
579.7 11
nombreux auteurs ([2] à [16]) en raison de leur intensité. Le tableau résume nos résultats
comparés avec ceux des auteurs précédents.
Dans le cas particulier du chrome, la figure 2 met en évidence une corrélation linéaire
entre le déplacement chimique par rapport au métal pur des niveaux 2p 1/2 et 2p 3/2 des
oxydes et le nombre d'oxydation du chrome dans ces composés.
La figure 1 permet de remarquer un phénomène observé par de nombreux auteurs :
aussi bien dans le cas de l'oxyde Cr203 en poudre que dans celui de Cr203 développé
par oxydation sur le métal pur, la largeur de la raie 2p 3/2 du spectre est importante
(environ 4 eV à mi-hauteur). D'une part, cela peut être la conséquence d'un effet multiplet
analysé par Fadley ([17], [18]) en général et par exemple Allen et coll. [12] et Isao
Ikemoto [1] dans le cas du chrome. Pour les échantillons possédant une structure magnéti-
quement ordonnée tels que Cr203 et Cr02, deux états finals existent dans le cas des
orbitales s, selon que l'électron extrait est de spin parallèle ou antiparallèle à celui des
électrons 3 d. Dans le cas des états p, la situation est analogue mais plus complexe et
entraîne un élargissement des raies p. D'autre part, cet élargissement pourrait être dû à
la présence de traces de Chrome à la valence VI d'autant que la raie est asymétrique.
En effet, une tentative de décomposition de cette raie, en,utilisant un analyseur de
courbes dans lequel on introduit comme courbe-mère celle associée au pic 2p 3/2 du
chrome pur, permet de supposer la présence d'une raie centrée sur une énergie de liaison
de 578,7 eV, très proche de celle de la raie 2/7 3/2 du chrome dans Cr03 (578,5 eV).
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n°10, 1985 703
Fig. 2.
—
Corrélation entre les énergies de liaison des électrons2/71/2 et 2/)3/2 du chrome et l'état d'oxydation.:
Fig. 2. — Correlation between 2p 1/2 and 2/) 3/2 electron binding energies of chromium and state of oxidation.
Fig. 3. —
Spectre ultraviolet-visible de la couche d'oxyde développé sur le chrome.
(spectromètreBeckman M IV)
Fig. 3. — UV-visible spectrum of an oxide loyer formed on chromium.
(Beckman M IV spectrometer).
Or, Zecchina [19] a montré, par spectrométrieinfrarouge, que dans le cas des poudres
de Cr203, les propriétés superficielles sont très complexes; ceci est dû, en particulier, à
l'hydratation et à la déshydratation de la surface, entraînant finalement l'adsorption
d'oxygène par les ions Cr3+. Cette oxydation superficielle devrait se traduire, en spectromé-
trie de photoélectrons, par un élargissement des pics 2/7 3/2 du chrome. Deux causes très
différentes : l'effet multiplet et l'oxydation superficielle du Cr203, peuvent donc conduire
à l'élargissement du pic 2p 3/2.
Dans ces conditions, il nous est apparu indispensable d'utiliser une méthode indépen-
dante de l'état des spins électroniques dans les ions Cr pour mettre en évidence une
éventuelle oxydation à l'état Cr(VI) d'un certain nombre d'ions Cr de la couche de
Cr203 développée par oxydation du métal pur. Nous avons utilisé en particulier la
spectrométrie de réflectance diffuse. L'analyse du spectre dans l'ultraviolet et le visible
(fig. 3) révèle dans le domaine 250-500 hm plusieurs bandes très intenses caractéristiques
des groupements chromate.
En conclusion, on peut affirmer qu'une certaine quantité d'ions Cr6+ sont présents
dans la couche développée par oxydation à la surface du chrome métallique. Ce fait, établi
indépendammentdes conséquences de l'effet multiplet, permet également de conclure que
la composante centrée sur 578,7 eV apparue dans la décomposition d'un pic 2/7 3/2 de
Cr203 est donc en partie due à la présence d'ions Cr6+ dans cet oxyde superficiel.
Remise le 1er juillet 1985.
704 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
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PETROLOGY. — The cratonic basement slab — Eastern ScandinavianCaledonides -Its Precambrian évolu-
tion.
The chemism nd the metamorphic évolutions of all the rocks of the cratonic basement slab of the Caledonides
(lame cratonique) characterize a mixing between noritic series and charnockitic magmas. These precambrian
granulitic rocks have been involved in garnet amphibolite facies conditions during a sialic sub-horizontal collision
at the end of the Svecofennian orogeny. This late event explains the origin of the blastomylonitic processes.
rapakivis étudiés en Finlande [23]. Rappelons qu'à la suite de nos premiers résultats, nous
avions émis l'hypothèse que les blastomylonites pouvaient dériver de la mylonitisation de
granitoïdes d'âge gothien ([1]-[12]) (1600-1 300 M.a.) dont le chimisme est proche de
certains rapakivis (I). Or, dans les blastomylonites, le faciès oeillé est secondaire et tous
les minéraux ou associations de minéraux dont certains sont incontestablementissus de
phases de métamorphismerétrograde et même tous débris de roches peuvent constituer
de telles textures.
Dans quelques gneiss blastomylonitiques, on peut noter une nette corrélation entre la structuration du
feldspath potassique en amande de microcline perthitique et la transformation d'un grenat en biotite brune.
D'autre part, dans les gneiss de la Driva où le caractère granulitique est attesté par la présence de minéraux à
texture coronitique conservée (C.P.X., Plagioclase, pargasite ferrifère), on observe que ces couronnes peuvent
être englobées dans du feldspath potassique secondaire, lui-même recristallisé dans une matrice à grenat
(Al 59-64, Gr 22-30, Sp 4-10) pargasite et biotite brune.
II. b. LES RELIQUES DE GRANULITES BASIQUES. — Les reliques de granulites basiques et
intermédiaires que nous avons étudiées sont caractéristiques d'un ensemble de roches
partiellement rétromorphpsées dans la base de l'amphibolite faciès à grenat. Ce sont des
roches de mélange correspondant aux mangérites de De Waard [24]. Ces roches présentent
à l'observation des stades de rétromorphose plus ou moins avancés et, comme leur
encaissant, des caractères de blastomylonites. Dans les domaines épargnés par les recristal-
lisations tardives du faciès schiste vert dues à l'empreinte calédonienne, les clastes témoins
des associations minéralogiques des phases les plus intenses sont les suivants :
GNEISS GRANULITIQUES BASIQUES. - Paragenèse primaire.
grenat, plagioclase, feldspath potassique mésoperthitique.
—
C.P.X. (augite-salite), O.P.X. (hypersthène),
Paragenèses secondaires. —
(a) C.P.X., couronne de grenat (Al 49-52, Py 22-33, Gr 17-24) contenant du
rutile, microcline, plagioclase (An 32-36), clino-amphibole(pargasite ferrifère), ilménite.
(b) Microcline, plagioclase, clino-amphibole(hornblende pargasitique ferrifère, pargasite ferrifère), sphène,
grenat (almandin, grossulaireriche en spessartite : Al 57-66, Gr 26-34, Sp 5-10, Py 1-8, An 0-5).
GNEISS GRANULITIQUES INTERMÉDIAIRES. — Paragenèseprimaire. — C.P.X., plagioclase, microcline.
Paragenèse secondaire. — Clino-amphibole (hastingsite magnésienne, hornblende magnésienne, édénite),
sphène, plus ou moins grenat.
L'analyse des paragenèses reliques montre que les granulites basiques se sont formées
dans le domaine de la moyenne pression. En effet, le géothermomètre de Wells [25]
appliqué au couple C.P.X.-O.P.X. conduit à une température de 735°C. Les résultats
d'analyses préliminaires du couple C.P.X.-Gr reportés sur diagramme de Perchuck [26]
nous permettent de proposer une température de recristallisation de 640°C pour une
pression de 10 kbar correspondant à une reprise dans le faciès amphibolite de haute
pression.
III. ORIGINE DES BLASTOMYLONITES. — L'origine des gneiss oeillés blastomylonitiques
acides a été longuement discuté ([12], [13], [17] à [22], [27], [28], [29]) : rapakivis, granités,
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE I
Schéma structural des Calédonides orientales Scandinaves [d'après R. Point 1977-1979 (1, 3, 4)] complété et
reporté dans son contexte: (1) complexe des nappes de l'unité de Trondheim zone interne; (2), (3), (4)
complexe des nappes à matériel cratonique; (2) nappes à matériel cratonique (supérieure); (3) nappe à
matériel cratonique (inférieure); (4) lame cratonique; (5) domaine du Varégien charrié et de l' Avant-pays
parautochtone.
Map of south eastern Caledonides compiled by R. Point 1977-1979: (1) Trondheim nappes complex; (2), (3), (4)
cratonic nappes; (2) upper cratonic nappes including Helag and a part of Seve-nappe; (3) lower cratonic nappes:
the Särv-nappe; (4) cratonic basement slab (lame cratonique); (5) allochtonous and parautochtonous Varégian
field.
PLANCHE I/PLATE I RAYMOND POINT
PLANCHEII/ PLATE Il
Report sur diagrammes : A.F.M., Ab. Or. An., des points représentatifs des granites rapakivis et granites
associés de Finlande (a-c) et des blastomylonitesde la lame cratonique (b-d). Diagramme de Kuno (cercles :
rapakivis, points: blastomylonites).
A.F.M. relations and distribution ofnormativefeldspar compositionofrapakivigranités ofFinland andblastomyloni-
tes of the cratonic basement slab of Caledonides. (a-c, Finland, b-d, Caledonides). Kuno's diagram (black
circles: blastomylonites, white circles: rapakivis).
TABLEAU
F
MnO 0,16 0,11 0,15 0,08 0,13 0,04 0,09 0,11 0,04
MgO... 3,37 1,25 3,28 1,72 2,40 0,58 1,44 0,25 0,25
CaO 6,54 2,45 6,74 4,17 5,51 1,13 2,32 1,01 1,17
NazO 4,40 3,62 4,24 4,49 4,30 3,68 3,04 3,01 2,65
K20 3,51 4,80 3,26 3,18 2,93 5,17 4,79 5,28 5,63
Ti02 1,14 0,78 1,08 0,60 0,62 0,34 0,68 0,34 0,34
P2Os
P.F..
0,56
1,47
0,05
0,96
0,34
1,56
-
1,33
0,32
1,43
-
0,95
0,19
1,52
0,18
1,04
0,07
0,72
. .
BaO 0,20 0,09 0,09 0,15 0,11 0,15 0,15 0,10 0,07
SrO 0,09 0,02 0,10 0,10 0,05 0,03 0,03 0,00 0,08
Rb20 .
0,01 0,04 0,02 0,02 0,02 - 0,04 0,12 0,04
Zr02 - - - - - - - - 0,04
Li02 - - - - - - - 0,36 0,01
0,38
TOTAL 100,82 99,43 99,47 99,07 100,05 99,19 99,90 99,10 100,25
Gneiss blastomylonitiquesde la lame cratonique : n, nombre d'échantillons; G.B., granulites basiques; G.I.,
granulites intermédiaires; B., roches à mégacristaux de microcline; B.MAT., matrice mylonitique; B.R.T.,
roche totale; B. L, B. 2., valeurs minimum et maximum de la silice; B.MOY., moyenne; Granités rapakivis :
RAP., mélange standart, Sahama 1945 [47]. RAP.F., moyenne, rapakivis de Finlande, Vorma, 1976 [23].
Blaslomylonitic gneisses of the cratonic basement slab: G.B., basic granulites; G.I., intermediate granulites. B.,
typical Augengneisses: B.MAT, mylonitic matrix; B.R.T, complet rock. B.l, B.2., minimum and maximum of
silice values; B.MOY., Mean composition. Rapakivi granites: RAP., Sahama's standart mixture,
1945 [47]. RAP.F., rapakivis of Finland, Mean composition, Vorma, 1976 [23].
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 709
migmatites, demeurent les hypothèses les plus couramment admises. A partir d'observamig-
matites, demeurent les hypothèses les plus couramment admises. A partir d'observa d'un
ensemble granulitique d'âge svécofennien probable. En effet, les résultats d'analyses
préliminaires donnent des âges Rb/Sr de 1737 et 1685 M.a. ([20], [30], [31]). Ces résultats
s'accordent avec l'âge :
—
du magmatisme caractérisant la fin de l'orogenèse svécofennienne (1800-
1700 M.a.);
—
de la mise en place des granités rapakivis de Finlande (1 700 M.a.) [23]. Les rapaki-
vis de Suède (1 320 M.a.) [32] ainsi que les séries anorthosite-rapakivis (1 500-1400 M.a.)
plus récents du Canada [33] ne sont pas vraiment comparables;
—
du métamorphisme catazonal de moyenne pression connu dans le cycle des îles
Lofoten (1830 M.a.) [34].
Les roches de la lame cratonique, reportées sur diagrammes (pl. 11) se distinguent des
rapakivis étudiés en Finlande [23]. Les points représentatifs se situent dans le domaine
des basaltes alcalins. Cependant, pour ce type de roches, comme l'a démontré Beach [35]
sur les granulites scouriennes reprises au Calédonien, la déformation dans les shear zones
se traduit par un enrichissement considérable en alcalin, essentiellement K20. C'est cet
enrichissement qui accentue sur le diagramme de Kuno [36] la proximité entre certaines
granulites acides ct le domaine des rapakivis.
Le problème est maintenant de déterminer à quel épisode tectonique on peut attribuer
la formation des blastomylonites liée à des cisaillements rapides dans les conditions du
faciès amphibolite à grenat. Des âges apparents 1100-900 M.a., grenvilliens précoces,
déjà signalés dans d'autres parties de la chaîne ([37] à [40]) apparaissent également
dans les résultats ([20], [30]). L'hypothèse d'une reprise au Grenvillien, sous régime
blastomylonitique, d'un complexe de roches éruptives avait été avancée pour expliquer
l'origine des blastomylonites ([1], [2], [3]). Cette hypothèse avait été retenue par analogie
de faciès avec l'ensemble des roches qui souligne la base de l'édifice des nappes grenvil-
liennes du Värmland de Scandinavie méridionale. Or, l'antériorité de l'âge et de la
structuration des roches de ces nappes du Vârmland vient d'être démontrée ([41], [42],
|43]). On peut alors envisager pour ces roches d'aspect et de position structurale identi-
ques, mais qui sont situées dans des orogènes d'âge différent, une structuration fin
svécofennienne commune.
CONCLUSION.
—
Les gneiss blastomylonitiques de la lame cratonique se sont formés à
partir d'un ensemble granulitique comprenant tous les termes allant des mangérites aux
farsundites. Comme c'est le cas dans de très nombreuses séries de ce type, les granulites
intermédiaires doivent être considérées comme des migmatites granulitiques [44] représen-
tant en volume la part la plus importante de ces complexes [45]. La texture blastomyloni-
tique formée dans les conditions du faciès amphibolite à grenat couronne la fin de
l'évolution des granulites dès la fin du Svecofennien. Cette rétromorphose a pu s'effectuer
dans des zones d'intenses déformations le long de grands cisaillements sialiques sub-
horizontaux, conduisant ainsi les roches à l'état de blastomylonites primitives [1]. L'exis-
tence de textures coronitiques témoignant d'une reprise des granulites dans le faciès
amphibolite à grenat de haute pression nous semble caractéristique d'une tectonique de
ce type [46]. Ces grandes structures linéamentaires qui datent de la fin de l'orogenèse
svécofennienne et que l'on sépare mal. en ce qui concerne nos roches, de la phase de
granitisation sub-jotnienne (gothienne) ont constitué des zones de cisaillement préférentiel
710 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
qui ont été réutilisées, au Grenvillien dans le Värmland, et au Calédonien dans la partie
plus septentrionaledu bouclier Scandinave.
J'adresse mes remerciementsà L. Latouche pour les nombreusesdiscussions et ses suggestions enrichissantes.
Remise le 29 avril 1985, acceptéele 24 juin 1985.
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GEOLOGY (PALEONTOLOGY).— Discovery of Vertebrates in the Upper Silurian of the Meguma zone
(Nova Scotia. Canada): paleogeographicConséquences.
The discovery of vertebrate micro-remains, among which Thelodus parvidens, in the Upper Silurian rocks of
the Meguma zone, Nova Scotia, leads to reconsider relationships between the Meguma and Avalon zones and the
main cratonic blocks of the proto-atlantic domain.
Fig. 1. Localisation des zones d'Avalon cl de Meguma et des gisements de Thélodontes de Bear River (BR)
—
et du Arisaig group (A) dans les Provinces maritimes canadiennes.
Fig. 1. — Geographical situation of the Avalon and Meguma zones and of the Thelodont localities of Bear River
(BR) and Arisaig group (A), Canadian Maritime Provinces.
Fig. 2. —
Position stratigraphiquedu gisement de Vertébrés de Bear River (coupe selon [7]).
Fig. 2. —
Stratigraphicalposition of the Vertebrale locality of Bear River (section after [T]).
Fig. 3. Coupe d'écaille de Thelodus parvidens; White Rock Formation, Bear River, Nova Scotia. Lame
—
1985-I-I, Institut de Paléontologie du Muséum, Paris.
Fig. 3. — Thin section of a scale of Thelodus parvidens; White Rock Formation, Bear River, Nova Scotia.
Section No. 1985-I-I, Institut de Paléontologie du Muséum, Paris.
Fig. 4. —
Section sagittale d'une écaille de Thelodus parvidens du Calcaire à Beyrichia, Ludlow supérieur.
D'après [16].
Fig. 4. — Sagittal section in a Scale of Thelodus parvidens, from the upper Ludlovian Beyrichienkalk. After
[16].
b : base (base of the scale), c : couronne (crown), cd : canalicules de la dentine coronale (dentinal tubules), cp :
cavité pulpaire (pulp cavity).
des niveaux volcaniques acides et basiques, des quartzites et autres roches détritiques et,
dans sa partie supérieure à Graptolites du Ludlow [7], quelques horizons calcaréo-
détritiques. Puis la « Torbrook formation » (niv. 3) débute par des assises gréso-
quartzitiques assurant un passage continu du Silurien au Dévonien et se poursuit par un
Dévonien inférieur détritique et carbonate. Les restes de Vertébrés décrits ici proviennent
(1) d'un banc décimétrique de grès calcareux à Encrines compris dans une série à fort
pendage sud située immédiatement au Nord du village de Bear River, au bord d'une
route longeant la rive ouest de la rivière. D'après la carte géologique et les coupes
(fig. 2) de ce secteur [7], ces affleurements appartiennent à la partie sommitale de la
White Rock Formation.
III. PALÉONTOLOGIE. — Les quelques blocs de la White Rock Formation étudiés
contiennent de nombreux restes de Vertébrés qui apparaissent sous la forme de fragments
noirâtres en section. La plupart sont assez mal conservés, ayant subi une importance
épigénisation. L'assemblage succinct analysé contient des écailles et fragments de mâchoi-
res d'Acanthodiens (Gomphonchus?) et l'une des plaques minces montre une section
d'aiguillon costulé de type « Onchus ». L'élément le plus significatif consiste en écailles
d'Agnathes thélodontes dont une section correspond trait pour trait à Thelodus parvidens.
Elle se caractérise par une surface supérieure plate, un collet haut, l'avant de la couronne
formant une crête nette. La base en est massive. Sur la lame examinée, la cavité pulpaire
est réduite et la structure histologique de la dentine, traversée de tubules très nets
(fig. 3) est tout à fait identique à celle décrite chez les écailles caractéristique de l'espèce
[16].
formations» [4] à [7]) en zone de Meguma, à des assises comportant des volcanites
acides et notamment des ignimbrites, que précédent des couches détritiques attribuées à
l'Ordovicien inférieur. Dans les deux zones, les couches à Thelodus parvidens appartien-
nent donc à des séries présentant certaines similitudes dès l'Ordovicien;
2. De même que la présence de Thélodontes dans le Silurien supérieur de la zone
d'Avalon et de Pennsylvanie est expliquée par la fermeture calédonienne du Proto-
atlantique [20], l'apparition d'une forme caractéristique de l'Europe du Nord dans la
White: Rock Formation indique vraisemblablement l'absence à cette époque de vastes
domaines océaniques entre la zone de Meguma et les domaines nord -européens. Cette
interprétation est compatible avec tous les modèles basés sur une origine gondwanienne
de la zone de Meguma et sur la fermeture d'espaces océaniques précalédoniens, comme
avec l'hypothèse d'une Pangée qui n'aurait comporté, durant le Paléozoïque ancien,
aucun espace océanique d'ampleur notable entre l'Europe du Nord et des plates-formes
périgondwaniennes auxquelles aurait appartenu, comme divers autres secteurs européens
et est-américains, la zone de Meguma.
(1)L'échantillonnage de ces affleurements a été réalisé lors d'une mission effectuée en Nouvelle Ecosse par
M. Boucarul, E. Bouyx et M. Clin, dé l'Institut de Géodynamique (Bordeaux) et T. Metcalf, de l'Université
Wesleyan (Middletown,Connecticut,U.S.A.).
Remise le 17 juin 1985,
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le Burdigalien de Depéret s'étend de —20,6 à —17,6 M.a. Les séries classiques de la région bordelaise
s'étendent quant à elles de —20,6 à —19,1 M.a. et sont contemporaines des « molasses sableuses à Scutella
paulensis » de la vallée du Rhône. Les séries de « molasse calcaire » qui sont superposées à ces «molasses
sableuses » se terminent à —17,6 M.a. En prolongeant le Burdigalien de Depéret (1892) jusqu'à la base du
Langhien, on lui ajoute environ 1,1 M.a. Ce prolongementcorrespond à l'Helvétiend'Imihubel.
—
formation des mollasses calcaires à Pecten praescabriusculus (Burdigalien supérieur) : marnes calcaires
blanches ou grises presque dépourvues de grands fossiles (actuellement, marnes de Salles); calcaires marneux à
Bryozoaires (actuellement, faciès du Roua); au sommet dalles de calcaires blancs, massifs, formant corniche et
exploités sous le nom de « pierre du Midi ».
Cependant les deux dernières pages et le tableau récapitulatif de la seconde Note [2]
introduisent dans cette description une modification importante : au sommet de la série
burdigalienne s'ajoutent des marnes généralement bleutées, parfois micacées, que Depéret
jugeait comparables au faciès « Schlier » de Haute-Autriche. Ce faciès était en effet inclus
dans le premier étage méditerranéen de Suess, et Depéret admettait l'équivalence de cet
étage et de son Burdigalien. Depéret a confirmé explicitement ce changement en 1895 [3],
puis l'a abandonné à partir de 1900, comme en témoignent en particulier ses travaux
cartographiques [4].
2. A la recherche d'un stratotype. — Depéret n'avait donc pas fondé son étage sur la
référence à une coupe bien localisée (stratotype), mais plutôt sur la référence à deux
faunes successives, dont les types étaient d'ailleurs situés dans deux régions différentes.
Une telle définition d'étage n'était pas conforme aux règles de la nomenclature strati-
graphique. On s'efforça donc par la suite de procurer à cet étage, que l'usage avait
consacré, le stratotype qui lui faisait défaut.
Il est impossible de citer ici l'ensemble des travaux qui s'appliquèrent à établir le
stratotype du Burdigalien, tant ils sont nombreux. Ils aboutirent finalement à le situer à
la suite du stratotype de l'Aquitanien, lui-même bien défini le long du ruisseau de
Saint-Jean-d'Etampespar Mayer-Eymaren 1858 [5]. Pendant longtemps, cette coupe-type
s'est étendue du lieu-dit Le Péloua à la base, jusqu'au lieu-dit Pont-Pourquey au sommet,
et ce sommet était qualifié de « Burdigalien supérieur » [6]. Par la suite la limite fut
remontée jusqu'au lieu-dit Lassime, où les faluns constituant ainsi le sommet du Burdiga-
lien sont surmontés en discordance par des couches à Cardita jouanneti nécessairement
postburdigaliennes [7].
Le Burdigalien « supérieur » de Pont-Pourquey (et a fortiori de Lassime) était-il
l'équivalent de la partie supérieure du Burdigalien défini: dans la vallée du Rhône par
Depéret? Non, car grâce aux Foraminifères et Nanhofossiles on a pu montrer que les
niveaux de Pont-Pourquey et Lassime se situent probablement près de la base de la zone
N6 de Blow ([8], [9], [10]) tandis que, dans les régions rhodaniennes, quelques Fora-
minifères planctoniques montraient la présence de sédiments plus récents [11]. L'opinion
de Depéret était ainsi confirmée : la partie supérieure de son étage n'est pas représentée
dans la région bordelaise.
Fallait-il donc abandonner le stratotype du ruisseau de Saint-Jean-d'Etampes et le
remplacer par un néostratotype rhodanien? La question fut posée dès 1975 au Congrès
de Bratislava du Comité régional de Stratigraphie du Néogène Méditerranéen
(R.C.M.N.S.) [12]. D'ailleurs une proposition de stratotype rhodanien avait été faite
l'année précédente : reprendre la coupe classique de la colline de Saint-Restitut près de
Saint-Paul-Trois-Châteaux et lui adjoindre une coupe dite de Montbrison-Fontbonnau
où la sédimentation se poursuit au-dessus de la molasse calcaire. [13].
3.Prolongement de l'étage jusqu'au Langhien. — Le stratotype rhodanien tel qu'il fut
proposé en 1974 ne modifiait pas la limite supérieure de L'étage qui restait fixée au
sommet de la molasse calcaire de Depéret. Cependant, lors du Congrès de Lyon du
R.C.M.N.S. (1971), le Groupe de travail du Miocène inférieur avait proposé de placer la
limite Miocène inférieur-Miocène moyen à l'apparition des Praeorbulina [14]. Cette
I
PLANCHE PLATE I YVES GOURINARD
TABLEAU I
REGION N°
Lambert III
x I Y ET
FORMATION
L1EU -DIT N I +I T ± T :
II
Bas- 15 717:10 .3144.45 Saint-Martin 30 29.8 ± 0.6
marne de 17.5 ±0.2
16 749.5.0 marne de la Butte des Pins 33 28.4 ±0.6
3161 40 17.2 ± 0.2
Languedoc
17 748.60 316110 marne d'Aigues-Vives 30 27.9 + 0.9 17.0+0.3
TABLEAU
En outre, l'étude des carottes océaniques permet, grâce aux échelles magnétiques,
d'établir un bon calibrage chronologique des zonations planctoniques; en comparant ce
calibrage à celui des unités stratigraphiques que nous venons d'établir, on peut en déduire
indirectement la corrélation des zones planctoniques et des unités stratigraphiques. La
partie droite du tableau II montre le résultat obtenu en utilisant les données du
Leg 42 A [21]. On peut ainsi préciser les relations déjà directement établies par la
micropaléontologie ([9], [11]). Comme il a été prouvé que le stratotype helvétien (Imihubeî)
contient la partie supérieure de la zone N 7 et la partie inférieure de la zorte N 8 [22], la
corrélation précédente montre que les 1,1 M.a. ajoutés au Burdigalien par le Comité du
Néogène méditerranéencorrespondent à l'Helvétien s. s. comme l'ont affirmé Rutsch et
Salaj [22].
Remise le 24 juin 1985.
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du Waldviertel (Sud-Est du Massif de Bohème, Autriche). Données microtectoniques et
radiomètriques 39Ar/40Ar. Note de Philippe Matte, Henri Mahiski et Helmut Echtler,
présentée par Jean Aubouin.
Divers critères de déformation non coaxiale permettent de mettre en évidence aussi bien dans les séries
paraautochtones qu'au sein des nappes de Waldviertel un régime de-cisaillementductile synmétamorphique
vers l'Est - Sud-Est. L'âge 39Ar/40Ar de 323 + 7 M.a. obtenu sur des biotites syntectoniquesdans les granulites
est interprété comme l'âge minimal du métamorphisme mésozonal contemporain des derniers stades de
chevauchement vers l'Est - Sud-Est.
TECTONICS. — Variscan eastward ductile shearing in the Waldviertel nappes (South eastern Bohemian
massif, Austria); 39Ar/40Ar data.
Various non coaxial deformation criteria evidence an eastward synmetamorphic shearing regime both in the
paraautochihonousand in the Waldviertel nappe pile. An 39Ar/40Ar age of 323 + 7 M.a. has been obtained on
syntectonic biotites of the granulites. It is interpreted as the minimum age of the metamorphism contemporaneous
of the late stages of eastward thrusting.
Gföhl est constituée de granulites de haute pression [9]. Ces deux unités constituant le
Moldanubien reposent vers l'Est sur le Moravien constitué de terrains précambriens
moins métamorphiqueset moins déformés intrudés par le batholite granitique de Thaya
(550-580 M.a.) ([8], [10]) et recouverts plus au Nord en discordance par le Devono-
Carbonifère également plissé et schistosé.
II. DÉFORMATION ET CRITÈRES DE SENS DE CISAILLEMENT. — L'ensemble moldanubien est
caractérisé comme dans toutes les nappes profondes par une foliation subhorizontale.
Dans l'unité inférieure, la foliation est composite (S1-2) et S1 est souvent affectée par
des plis isoclinaux asymétriques très dispersés mais à maximum N-S à NE-SW et à
déversement systématique vers l'Est - Sud-Est [6]. Les micaschistes montrent un intense
boudinage de foliation et les filons de granitoïdes et lits à silicates calciques inclus dans
les marbres (carrières de Spitz/Donau) montrent un boudinage rotationnel [6] donnant
une direction d'allongementN 100 à N 110 et un cisaillement vers l'Est - Sud-Est (pl.).
Dans les gneiss de Gföhl la foliation est moins pénétrative et la déformation plus
hétérogène. De nombreuses zones de cisaillement à plans sigmoïdes anastomosés portant
une linéation fibreuse de sillimanite N110 à N 120 indiquent également un cisaillement
vers l'Est - Sud-Est (pl).
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Les grands massifs de granulite sont peu ou pas foliés. Cependant les granulites claires
à orthose, plagioclase, quartz, grenat, disthène, rutile du massif de Saint-Leonhard [11]
montrent vers la base, au contact avec les gneiss et amphibolites, sur plusieurs dizaines
de mètres, une texture planolinéaire très marquée (banded granulites des carrières de
Steinegg). La foliation à pendage 30-40° Sud montre une forte linéation N100 à N110.
En lame mince, il apparaît clairement que la linéation correspondà l'allongement maximal
avec en particulier des ombres de pression autour des disthènes et grenats bien développées
en section XZ et absentes en section YZ. Ces ombres de pression sont pour la plupart
asymétriques et indiquent un cisaillement systématique vers l'Est - Sud-Est(fig. 1) d'après
le critère de Malavieille et coll. [12]. Elles sont essentiellement constituées de biotite,
quartz et plagioclase, minéraux qui résoudent également les grenats tronçonnés. Les
disthènes sont souvent très déformés avec bandes de pliage et se transforment en silli-
manite. Certains individus sont entièrement inclus dans le grenat [13]. Les granulites
bandées de Saint-Léonhard apparaissent donc comme des blastomylonites avec une forte
recristallisation statique attestée en particulier par les quartz tabulaires (Plattenquartz)
en partie responsables de leur texture planaire. On doit noter que les granulites massives
situées au sommet du massif n'ont pas de structure planaire et sont dépourvues de biotite.
III, GÉOCHRONOLOGIE. — Nous avons analysé un échantillon de granulites planoli-
néaires de Steinegg dans lequel les biotites brunes et très fraiches se présentent exclusive-
ment dans les ombres de pression et entre les grenats tronçonnés (fig. 1). Un lot pur de
biotites a été séparé et irradié sous flux de neutrons rapides (1,3.1013n/cm2/s) au
C.E.N.G. de Grenoble pendant 24 h. Les caractéristiques de l'irradiation et les résultats
isotopiques obtenus à partir du chauffage progressif par palier de cet échantillon sont
donnés dans le tableau. Les âgés apparents ont été reportés (fig. 2) en fonction de la
quantité d'39Ar dégazé.
Le spectre d'âge obtenu à partir de 11 paliers successifs est très homogène: un âge
plateau, calculé sur 9 paliers entre 850°C et la fusion donne la valeur de 323 +7 M.a.
L'ensemble du plateau correspond à plus de 95 % de l'39Ar et de l'40Ar* dégazés. Seuls
les deux premiers paliers sont discordants et permettent de suspecter une légère perte
d'argon par diffusion lors d'un événement postérieur à la fermeture originelle du système
constitué par les biotites. Il n'est cependant pas possible de fixer un âge précis à cet
événement. On peut néanmoins retenir pour valeur minimale l'âge de 323 + 7 M.a. pour
le métamorphismequi a donné naissance à ces biotites.
CONCLUSIONS. — La direction de déplacement des nappes du Waldviertel peut être
déduite des linéations minérales et d'allongement N100 à N120 portées par la foliation
et les plans de cisaillement subhorizontaux. Les divers critères rotationnels observables
dans les plans XZ indiquent un cisaillement systématique vers l'Est - Sud-Est (pl). Cette
déformation s'est produite dans de conditions de métamorphisme élevé (stabilité de la
sillimanite). L'âge de 323+7 M.a. obtenu, sur les biotites syncinématiques dans les
granulites est interprété comme celui du métamorphismepost-granulitique accompagnant
les derniers stades de la déformation cisaillante. Cet âge est proche de celui obtenu sur
les gneiss de Gföhl sous-jacents (338-341 M.a.) par intercept inférieur U/Pb et monazite
concordante [8].
Nos résultats confirment les hypothèses proposées par Thiele ([2], [5]) Tollmann [6] et
Van Breemenet coll. [8] sur l'âge varisque et le déplacement vers l'Est - Sud-Est des
nappes du Waldviertel. Ces données radiométriques et la cohérence des critères de
cisaillement depuis la base jusqu'au sommet de la pile de nappes montre qu'il n'y a pas
726 G. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
TABLEAU
Résultats des analyses isotopiquesde l'argon. 40Ar* représentel'argon radiogénique. Les rapports sont corrigés
des blancs de ligne à chaque température de palier, ainsi que des interférences de masses obtenues lors de
l'irradiation : 39Ar/37Ar0 = 2,36. 10- 3; 36Ar/37Ar0 = 2,7.10-4; (40Ar/39Ark.= 2,4.10-4. Le minéralstandard
utilisé est la hornblende HbCp dont l'âge est 344 M.a.
Results of argon isotopic analysis. 40Ar* is the radiogenic argon. Ratios are corrected from Une furnace blank
for each step temperature and from mass interference obtained during the irradiation. 39Ar/37Ar = 2.36 x 10- 3;
36Ar/37Ar0 = 2.7x10- 4 (40Ar/9Ar)k=2.4x10-4. The standard mineral used is the hornblende HbCp
(344,5 M.a.).
37Ar/
Temps 36Ar/39Ar 39Ar 39Ar/ %39Ar Age +/-
(°C) 40Ar*/39Ar ( x 100) ( x 100) 40Ar (cumul.) (M.a.) (M.a.)
B 10 Biotite (J= .6952.10-2)
545 11,144 3,1427 9,258 0,0489 0,17 134,6 5,9
655 17,831 1,5809 6,751 0,0444 0,62 210,8 5,6
755 27,812 0,8876 0,148 0,0328 3,39 318,9 7
850 28,305 0,159 8 0 0,0347 28,11 324 6,7
935 28,513 0,081 0 0,0347 44,65 326,2 6,7
1015 28,521 0,2064 0,043 0,0343 48,95 326,3 6,7
1090 28,501 0,1711 0,603 0,0344 51,65 326,1 6,7
1160 28,014 0,1745 0 0,035 59,69 321 6,6
1225 28,163 0,0777 0 0,035 2 74,88 322,5 6,6
1290 28,205 0,0741 0 0,0351 97,46 323 6,6
1355 28,173 0,1257 0 0,035 100 322,6 6,6
.
AGE TOTAL : 322,9 +/— 6,7
lieu de distinguer des nappes calédoniennes à déplacement ouest reprises par un charriage
tardif varisque de l'ensemble vers l'Est ([1], [3]). Comme l'a proposé Tollmann ([6],
fig. 16), les racines des nappes du Waldviertel doivent être recherchées sur le flanc
Nord-Ouest du vaste antiforme de foliation sud bohémien où l'on connaît des roches
identiques à celles de la nappe de Gfôhl. Si l'âge Rb/Sr à 431 M.a. obtenu par Arnold et
Scharbert sur les granulites [7] représente réellement celui du métamorphismegranulitique,
cet âge est alors à rapprocher de ceux obtenus pour les éclogites dans le Massif Central
français [14]. Il pourrait représenter un épisode de haute pression lié à l'obduction ou
aux tous premiers stades de la collision continentale de la chaîne Varisque [15].
Remise le 24 juin 1985.
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Les séries Triasico-Liasiques (groupe Daedong) et Crétacé (bassin de Gyongsang) de Corée ont leurs
équivalents au Japon, mais les séries Paléozoïquessont totalement différentes. L'orogenèseJurassique supérieur
(Daebo) en Corée a des effets mineurscomparés à l'empilementde nappes du Japon SW. Par contre l'orogenèse
Permo-Triassique(Songrin ou Akiyoshi) est responsablede la tectoniquesyninétamorphede la zone d'Ogcheon
et des écaillages de la série calcaire Cambro-Silurienne. Les trois familles de granités : Triasico-Liasique,
Jurassique supérieur et Crétacé supérieur se retrouvent des deux côtés.
Il est bien admis que l'archipel japonais faisait partie du continent asiatique jusqu'au
Miocène, époque à laquelle il en a été séparé par l'ouverture de la mer du Japon.
Cependant, sa position anté-Miocène déterminée soit par le paléomagnétisme [1], soit par
les modèles d'ouverture [2], n'est pas fermement établie. Une contrainte supplémentaire
est fournie par les corrélations géologiques au Japon et dans la péninsule coréenne
([3], [4]). Malgré des corrélations lithologiques ([5], [6]), aucune comparaison de l'histoire
géologique n'a encore été tentée.
LA STRUCTURE PRÉ-CRÉTACÉ DE LA CORÉE. — Elle résulte de deux orogenèses ([3], [7],
[8], [9]) : Songrim au Paléozoïque terminal et Daebo au Jurassique supérieur. L'orogenèse
Daebo considérée comme la plus importante, est scellée par les dépôts continentaux du
bassin de Gyongsang ( fig.), les roches volcaniques et les intrusions granitiques crétacées.
Elle est donc synchrone de l'orogenèse Jurassique supérieur du Japon SW ([10], [11]) elle
aussi scellée par des formations subcontinentales du Crétacé inférieur (groupe Kanrnon)
identiques à celles du bassin de Gyongsang. Nos observations en Corée du Sud [12],
nous conduisent à minimiser le rôle de l'orogenèse Daebo dans la structuration de la
Corée. En effet, les grès subcontinentaux du Trias-Lias (groupe Daedong) ne sont pas
métamorphiquessauf dans l'auréole des granites crétacés et leur déformation se caractérise
par des plis isopaques droits ou déversés au Sud et des failles inverses vers le Sud. On
doit aussi rattacher à cette phase les chevauchements de calcaire Cambro-Ordoviciensur
le groupe Daedong, observés dans le SE de la zone Ogcheon ([3], [7]), sans doute dus à
des glissements gravitaires. Ce style tectonique est semblable à celui observé dans le
domaine interne du Japon SW (zones Hida, Sangun-Maizuru et nappe d'Oga), où des
conglomérats et grès subcontinentaux du Trias-Lias [13], comparables au groupe
Daedong [14] et discordants sur un socle Paléozoïque sont aussi affectés par une tectoni-
que superficielle ([11], [15]). Cependant, une différence fondamentale entre les deux régions
est que au Japon, l'ensemble Paléozoïque et sa couverture Mésozoïque sont impliqués
dans des charriages décakilométriques au-dessus de formations chaotiques d'âge Jurassi-
que supérieur (zone Tanba, fig., [10], [11], [16]). L'existence:éventuelle de telles nappes
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728 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
Schéma structural de l'ensemble Nippo-Coréen, adapté de la carte géologique de Corée pour ce pays. La
tectonique et les granités Crétacé du Japon ne sojt pas représentés. En noir : granité Triasico-Liasiquede
Corée du Nord et granite de Funatsu dans la zone Hida. Croix : granite Jurassiques de Corée (Daebo);
dans le bassin de Gyongsang il s'agit des granites Crétacé (Bulguksa). C, calcaire Cambro-Silurien(groupe
Joseon); P, grès Paléozoïque supérieur-Trias inférieur (groupe Pyongan); J, grès Trias-Lias (groupe Dae-
dong); P-J, Paléozoïque-Liasindifférencié.
Structural map of the Nippo-Korean area, adapted from the geological map of Korea for this country, with
emphasis on the pre-Cretaceous structure. The Cretaceous granites and deformations in SW Japan are not
represented. In black: Triasico-Liasic granite of North Korea and Funatsu granite in the Hida zone. Cross:
Late Jurassic granite, Daebo, in Korea; in the Gyongsang basin they are Cretaceous Bulguksa
granites. C, Cambro-Silurian limestone (Joseon group); P, late Paleozoic-early Triasic detrital rocks (Pyongan
group); J, Trias-Lias detrital rocks (Daedong group); P-J, undifferentiated Paleozoic-Lias.
de « socle » en Corée reste encore à établir. Comme au Japon, les âges radiométriquesà
180 M.a. des roches métamorphiques [17] traduisent une réhomogénéisationisotopique
pendant la tectoniqueJurassique supérieur.
Il semble qu'il faille attribuer à l'orogenèse Songrim l'essentiel de la tectonique poly-
phasée et synmétamorphiqueconnue dans la zone Ogcheon [18], en particulier les linéa-
tions minérales et d'allongement, N 100 E, et peut être une partie des écaillages affectant
le Paléozoïque inférieur non métamorphique du NE ([3], [7]), L'orogenèse Songrim d'âge
Permien supérieur à Trias inférieur est contemporaine de l'orogenèse Akiyoshi [19] du
Japon SW. Il faut cependant noter qu'il existe très peu de points communs stratigraphi-
ques ou pétrologiques entre les deux régions, (a) Des roches métamorphiques de la zone
Hida (schistes d'Unazuki, fig.) ont été corrélées sur la base du métamorphisme avec la
zone Ogcheon et le groupe Yoncheon [5], mais ni l'âge des formations ni celui du
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 729
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Une simulation de pli par cisaillement de sens constant mais d'amplitude variable est à même de rendre
compte de la géométrie des plis naturels de type semblable. De plus, dans la mesure où le flanc inverse de tels
plis peut, dans certaines conditions, être aminci par rapport au flanc normal, la géométriedes plis peut fournir
un critère de sens de cisaillement ayant accompagné la genèse du plissement. L'application du modèle aux plis
hercyniensdes Pyrénées est en faveur d'une vergence méridionale de ces structures.
TECTONICS:— Analysis of a shp-folding (or shear-folding) model: geometricsimulation and first applica-
tion to hercynian Pyrénées.
A simulation of shear-fôlding of uniform-sense but of heterogeneous amplitude is able to elucidate geometry of
natural similar folds. Moreover,and as far as reverse limb of such folds may be thinned with respect to normal
limb (according to appropriate conditions), geometry of folds provides a sense of shearing criterion accompaniing
folding. Application to Pyrenean Hercynianfolds leads to a southwards vergence of these structures.
INTRODUCTION. — La forme des plis semblables : pli de type 2 de Ramsay [1] peut être
obtenue géométriquement par translation d'amplitude variable parallèllement à l'axe
géométrique a du pli, ([1], [2]). Cette caractéristique géométrique pose cependant un
problème mécanique relevé par les auteurs ([1], [2]. [3]) dans la mesure où l'on fait appel
à des sens de cisaillement opposés sur les deux flancs d'un même pli. La présente étude
a pour but de montrer qu'il est possible d'engendrer des plis respectant la géométrie
propre aux plis semblables en ne sollicitant qu'un seul sens de cisaillement sur les deux
flancs du pli considéré et d'évaluer les conséquences structurales de cette possibilité.
CARACTÉRISTIQUESDES PLIS SEMBLABLESOBSERVÉS. — Les formes de plis relevées dans la
partie supérieure de l'enveloppe schisteuse de l'édifice métamorphique hercynien des
Pyrénées permettent d'observer les tous premiers stades de ce type de déformation. Au
Sud d'Osseja, sur le flanc méridional du massif du Canigou un échantillon (pl. I, éch.
n° 19') prélevé dans la série de Jujols, définie par Guilard [4], permet de reconnaître un
anticlinal synschisteux relativement ouvert. Dans cette structure apparaissent trois types
de marqueurs structuraux, ce sont : la schistosité (S1) de plan axial, l'orientation globale
de la stratification (So) qui dessine les flancs du pli, mais également l'orientation initiale
de la stratification (So) par rapport aux deux éléments structuraux précédents. En effet
dans des microlits légèrement plus compétents de la série, la schistosité a découpé des
microlithons beaucoup plus épais (3 à 10 mm) que dans les microlits ductiles (0,1 mm).
Dans les mierolithons épais la stratification a été préservée, elle présente encore et après
le plissement une orientationrelativementstable et ceci dans les différents secteurs du pli
(flanc normal,: charnière, flanc inversé). Le dispositif géométrique qu'offre l'intersection
de la stratification préservée avec la schistosité dessine des parallélépipèdes dont les
décalages sur les plans de schistosité sont plus où moins accentués mais de même sens.
Des figures de dissolution sont localement perceptibles, elles ne sont cependant pas à
même d'expliquer les décalages des marqueurs stratigraphiques, au contraire leur interven-
tion n'a pu dans ce cas : que diminuer l'amplitude de glissements préexistants. Des
cisaillements de même sens sur la schistosité existent donc dans les deux flancs d'un
même pli synschisteux, ceci a: pu être confirmé par l'observation de queues de cristallisa-
tion (pressure shadows [5]) autour de critaux de pyrite.
0249-6305/85/03010731 $ 2.00 © Académie des Sciences
732 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
Épaississement maximal d'une strate par cisaillement simple dextre. So, stratification; txs0, orientation de la
stratification par rapport à la direction de cisaillement; e, direction de l'épaisseur; ace, orientation de la
direction de l'épaisseur par rapport à la direction de cisaillement; \|/, angle de cisaillement; C.R.D.I., champ
de raccourcissementde la déformation infinitésimale; C.R.D.F., champde raccourcissementde la déformation
finie (en pointillé : directionsde déformation linéaire nulle); 7x7, direction de l'axe d'allongement de la
déformation finie; 0, orientation de l'axe d'allongement de la déformation finie par rapport à la direction
de cisaillement.
Maximum thickening of a strata by dextral simple shear. So, stratification; a^.so, stratification orientation with
respect to shearing direction; e, thickness direction; a,e, thickness direction orientation with respect to shearing
direction; \|J, shear angle; C.R.D.I., shortening feald of infinitesimal strain; C.R.D.F., shortening feald of finite
strain (dotted lines: directions of nolongitudinal strain);J\, extension axis direction of finite strain; 0,
orientation of extension axis of finite strain with respect to shearing direction.
L'amplitude du cisaillement synschisteux n'est évidemment pas la même sur les deux
flancs du pli, elle est plus forte sur le flanc inverse que sur le flanc normal. Un échantillon
EXPLICATIONS DES PLANCHES
Planche I
Échantillon n° 19' : Pli anticlinal dans la formation de Jujols au S d'Osseja, flanc sud du massif du Canigou,
feuille de Saillagouse 1/50000, c. l. 572-11,5, flanc normal (en haut) et flanc inverse (en bas) affectés par des
cisaillements de même sens. L'amplitude des déplacements est plus forte sur le flanc inverse (y de 0,9) que
sur le flanc normal (y de 0,8).
Sample No. 19' : Anticlinal fold from Jujols formation, S of Osseja, southern flank of Canigou massif, Saillagouse
1/50,000 sheet, c. l. 572-11.5, normal limb (top) and reverse limb (bottom) with same shearing
sense. Displacement amplitude is greater on reverse limb (y = 0.9) than on normal limb (y = 0.8).
Échantillon n° 8 : Pli synclinal dans la formation de Jujols, vallon d'Evol, flanc nord du massif du Canigou,
feuille de Prades 1/50 000, c. 1. 592-32,5,le flanc normal (en bas) est épaissi par microplissementet microfailles
inverses, particulièrementbien visibles dans les microlits compétents. Le flanc inverse (en haut) est étiré au
point de devenir beaucoup moins épais que le flanc normal. La dissymétrie du plissement indique un sens
méridionalde la vergence du cisaillement.
Sample No. 8: Synclinal fold from Jujols formation, Evol valley, northern flank of Canigou massif, Prades
1/50,000 sheet, c. l. 592-32.5, normal limb (bottom) is thickened by microfolding and microfaulting particularly
obvious in competent microlayers. Reverse limb (top) is so stretched so that it became much thinner than
normal limb. Dissymmetry of folding indicates a southwards vergence of shearing.
JEAN DELTEIL
PLANCHE I/PLATE I
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc, Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 735
Planche II
Modèle de pli semblable obtenu par cisaillement simple hétérogène (pli par cisaillement ou glissement).
Similarfold type obtained by heterogeneous simple shear (shear- or slip-foldihg).
prélevé dans la même série de Jujols, au Nord d'Evol, sur le flanc nord du massif du
Canigou (pl. I, éch. nc 8) illustre cette variation. Le pli synclinal est relativement fermé,
les différences de compétence entre microlits sont très faibles, néanmoins le flanc normal
du pli apparaît nettement raccourci avec microplis et microfailles inverses, alors que le
flanc inverse fortement étiré a rejoint le champ d'allongement de la déformation rotation
nelle plane de type isovolumique.
PROPOSITIOND'UN MODÈLE DE DÉFORMATION. — La constance de l'épaisseur des strates
mesurée suivant l'axe géométrique a permet d'envisager que le plan axial puisse être le
plan de non-déformation parallèle au plan de cisaillement d'une déformation rotationnelle
([6], [7]). Dans le cas où un seul sens de cisaillement se manifeste et les joints So se situant
dans le champ de raccourcissementdu premier incrément de la déformation, les strates
seront, au cours de la déformation progressive, d'abord raccourcies (et leur épaisseur
sera augmentée) ceci tant que les valeurs de y seront insuffisantes pour les faire passer
dans le champ de raccourcissementde la déformation finie. Le raccourcissementparallèle
aux joints So et donc l'épaississement des strates atteindront leur maximum lorsque S'o
sera globalement orientée à 90° de la direction de cisaillement (fig. 1), c'est-à-dire pour
une valeur de y telle que \|/—aretg y =aSo—(TE/2)= ae, (oso et ote étant les angles que font
respectivement la stratification et l'épaisseur de la strate avant déformation avec la
direction de cisaillement). Pour cette valeur de \|/=ae, So est située à la limite des;
champs d'allongement et de raccourcissement de la déformation infinitésimale, tout nouvel
incrément fera alors basculer les strates dans le champ d'allongement ce qui aura pour
effet de les amincir. Cet amincissement peut conduire les strates à présenter à l'envers
(par rapport à la surface de cisaillement) une épaisseur égale à leur épaisseur initiale, ou
même,: si le cisaillement est accentué, une épaisseur inférieure.
Les différentes étapes de la déformation d'une strate peuvent être reconnues dans le
même objet déformé pour peu que le cisaillement, toujours stable quant à son sens,
présente une hétérogénéitédans son amplitude. Dans le cas de la planche II, des valeurs
relativement faibles de y ( = 1,7) épaississent les strates tout en respectant leur polarité
originelle (flanc normal), des valeurs plus fortes de y telles que \|/=aè = 80° conduisent à
un épaississement maximal dans la charnière du pli, enfin un flanc inverse se développe
pour des valeurs de y plus importantes (y=8,8).
Les contraintes imposées par le modèle de déformation sont de deux ordres :
champ de raccourcisse-
— d'ordre cinématique : les strates doivent être situées dans le
ment du premier incrément de cisaillement. En effet, si les strates étaient au départ situées
dans le champ d'allongement, elles ne pourraient qu'y rester quel que soit la progression
de la déformation. Nous notons à ce propos que des strates proches de l'horizontale
subissant une cinématique compressive non coaxiale répondent favorablement à cette
condition;
la
— d'ordre géométrique : l'orientation de So par rapport à direction de
cisaillement
doit être telle que aso soit inférieur à l'angle que fait, en fin de déformation, le flanc
normal du pli avec cette même direction de cisaillement. Dans le cas contraire, il
deviendrait nécessaire de faire appel à des sens de cisaillement opposés pour respecter la
736 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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L'origine du Bassin de Paris serait due à une phase d'extension de la lithosphère ayant entraîné la formation
d'un graben initial, d'âge paléozoïque supérieur, dont la partie orientale serait représentée par le. fossé
sarro-lorrain et la partie occidentalepar la dépressionContres-Laval. La partie centrale de ce graben pourrait
être assimilée aux « fossés gravimétriques. " de la région parisienne. La disposition actuelle déhanchée de cette
guirlande de fossés peut s'expliquer par l'action de décrochementstardi-hercyniens et par la conception d'une
faille Bourgogne-Picardie,considérée comme nouvelle limite septentrionale entre blocs arverno-vosgien et
ardennais dans le soubassement hercynien. Cette nouvelle interprétation géotectonique peut intéresser, les
recherches pétrolières ainsi que les prospections minières sous couverture dans lé Bassin de Paris.
n'existant dans la séquence dite « granitique ») laisse planer un doute sérieux sur la
présence de ce massif, compte tenu, en particulier, de l'hétérogénéité des fragments de
roches observés (calcaires, grès, quartzites, micaschistes, dolérite, granite, etc.). En outre,
le log de pendagemétrie continue, enregistré depuis le fonds du trou, révèle une physiono-
mie, à la hauteur du « socle granitique », qui ne milite pas en faveur d'un granite mais
plutôt d'un matériel sédimentaire qui pourrait être un conglomérat.
Il est à noter que certaines interprétations de la présence de socle devraient être
reconsidérées également pour d'autres sondages pétroliers, forés dans les zones des
« fossés gravimétriques ». La présence d'un volcanisme (Vulaines-1 : éléments de roches
volcaniques acides dans les déblais à 3055 m), vraisemblablement d'âge permien, comme
dans le fossé sarro-lorrain, ainsi que les effets d'altération de certains sédiments par
hydrothermalisme, voire métasomatosecarbonatée ou sodique (Nantouillet-1 : grès albiti-
que de 2442 à 2459 m), peuvent avoir amené des confusions dans l'interprétation et
laissé croire à la présence de socle cristallin.
Quant au déhanchement de la guirlande de fossés, nous connaissons déjà le fort
décrochement tardi-hercynien senestre du bloc arverno-vosgien dans le substratum du
bassin, par rapport au bloc armoricain à l'Ouest ([7], [8]). Le bloc ardennais, solidement
ancré dans le Nord au Massif de Brabant, aurait dû faire obstacle à la progression du
bloc arverno-vosgien. Ainsi, la suture entre ces blocs devrait être relativement plus
complexe que celle présentée d'habitude dans les publications. Ces dernières indiquent,
selon la région considérée, une simple faille [9], un chevauchement dans les Vosges [10],
et enfin un léger cisaillement dans le Pays de Bray [11].
L'examen des données gravimétriques nous permet de proposer une nouvelle localisa-
tion de cette suture importante. En effet, l'expression gravimétrique, relativement uni-
forme sous la partie orientale du bassin, s'estompe brusquement sur une ligne qui passe
par le confluent de l'Aube et de la Seine, par Compiègne, puis contourne Amiens par
l'Est pour enfin toucher la Manche aux environs de l'embouchure de l'Authie. On peut
envisager l'hypothèse de l'existence d'une faille importante suivant ce tracé. Celle-ci
résoudrait le problème du décrochement partiel du bloc arverno-vosgien par rapport au
bloc ardennais à condition d'admettre que, sous les contraintes tardi-hercyniennes, la
partie nord-occidentale du bloc arverno-vosgien s'est détachée du bloc-mère et a, seule,
continué sa progression en cisaillement. Cette unité, que l'on peut dénommer sous-bloc
picard, se situe ainsi entre deux décrochements, l'un correspondant à la Grande Anomalie
Magnétiquedu Bassin de Paris, à l'Ouest, l'autre à la ligne Bourgogne-Picardie que nous
venons de définir.
Dans cette hypothèse, il convient de mentionner que :
(i) la poussée du sous-bloc picard aurait provoqué, par poinçonnement tectonique, les
dislocations révélées par l'écorché du Paléozoïque du Nord de la France [12], notamment
la nette virgation du synclinorium de Dinant (Picardie);
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Guirlande hypothétique de fosses d'effondrementdans le soubassementdu Bassin de Paris, déplacée par failles
décrochantes tardi-hercyniennes.
Hypothetical string of tectonic troughs in the basement of the Paris Basin, broken up by late hercynian wrench
faults.
PLANCHE I/PLATE I ANDRÉ DURANDAU
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 10, 1985 741
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[20] M. PAGNEL éd., Geol. Geochim. Uranium, Mem. Nancy, 1983, 1, 380 p,
Pendant les plongées d'essai du submersible Nautile sur le mur interne de la fosse de Porto-Rico, dans le
Canyon de Mona et au Nord de San Juan, à la faveur de reliefs de failles normales, des calcaires et des
gabbros ont été observés et prélevés entre 5 000 et 6 000 m de profondeur. Les calcaires, d'âge Miocène moyen
(16 à 14,5 M.a.) reposent stratigraphiquement sur les gabbros. Calcaires et gabbros sont connus à terre, en
République dominicaine et à Porto-Rico. Prenant en compte les résultats antérieurs du submersible Alvin, le
mur interne de la fosse de Porto-Rico a subi un effondrement d'environ 6000 m pendant les derniers
600000 ans, ce qui représente une vitesse moyenne de subsidence de l'ordre de 1 cm/an. Seule l'érosion
sous-crustalenous paraît capable de rendre compte d'une subsidence aussi rapide.
GEODYNAMICS.— First results of the test dives of the French submersible Nautile in the Puerto Rico
trench (Greater Antilles).
During technical test dives of the French submersible Nautile in the Mona Canyon off Puerto Rico scarps of
large normal faults have been sampled between 5,000 to 6,000 m water depth. Shallow water limestones that are
Middle Miocene in age and green schist facies metagabbro were obtained. The gabbroes are unconformably
overlain by the limestones as on shore in Puerto Rico and Hispaniola. Thus, taking into account the previous
results of the Alvin dives, the inner wall of the Puerto Rico Trench subsided by about 6,000 m since 600,000 y,
i. e. with a subsidence rate of 1 cm/y. We suggest that suhcrustal erosion is the only possible mechanism for such
a rapid subsidence.
présente dans cette région une épaisse série de plate-forme constituée de calcaires oolithi-
ques et de dolomies dont les âges s'étagent du Crétacé au Cénozoïque sur des épaisseurs
de l'ordre de 4 à 5 km [5].
Le mur interne de la fosse de Porto-Rico, entre Hispaniola à l'Ouest et les Iles Vierges
à l'Est a également fait l'objet de dragages ([7], [9]) comme de prélèvements en plongée
de l'Alvin [8]. Quatre grands types de roches ont été récoltés à ce jour. Ce sont (pl. I) :
—
des calcarénites qui correspondent à des dépôts de faible profondeur (moins de
200 m) et dont les âges sont compris entre 30 M.a. et l'Actuel. C'est le cas en particulier
des faciès coralliens, en place, prélevés par l'Alvin [8] à 3 680 m de profondeur;
—
des roches issues dé séries d'arc volcanique, calco-alcaline, comme l'ont montré
certains dragages [9] effectués dans le Canyon de Mona;
—
des roches faiblement métamorphiques, comportant pour l'essentiel des gabbros et
des basaltes, reconnues au Nord des Iles Vierges;
— et
enfin des roches hautement métamorphiques de faciès schiste bleu ([7], [8], [9])
situées au Nord-Est d'Hispaniola.
A terre, dans l'île de Porto-Rico, des calcaires de plate-forme d'âge oligocène à actuel
(30 M.a. à actuel) recouvrent les bordures N et S de l'île [10].
Des séries volcano-détritiques,essentiellement constituées de matériel calco-alcalin d'âge
barrémo-aptien à sénonien (110 à 70 M.a.), constituent l'ossature de l'île. On retrouve
ces mêmes séries crétacées dans la Cordillère orientale de la République dominicaine [11],
associées à des calcaires pélagiques d'âge sénonien (90 à 70 M.a.). Cet ensemble, déformé
au Sénonien supérieur, recouvert en discordance par des conglomérats rouges d'âge
paléocène puis, par endroits, par des calcaires récifaux d'âge éocène supérieur est surmonté
en discordance par la formation Cevicos, constituée pour l'essentiel de calcaires de fosse
de Porto-Rico (16 M.a. à Actuel) ([11], [12]).
Dans la presqu'île de Samana affleurent des roches métamorphisées dans le faciès
schiste bleu. Plus au Sud, dans la Cordillère centrale, on retrouve un assemblage ophioliti-
que qui présente également un métamorphisme haute-pression (formation Duarte). Cet
ensemble de roches hautement métamorphique est plus ancien que 125 M.a. ([12], [13])
(fig. 1). Dans la Cordillère centrale, la formation Duarte est recouverte par une nappe
ophiolitique plus récente dont les parties les plus profondes comportent des harzburgites.
Ce complexe ophiolitique, d'âge Crétacé, est plus faiblement déformé et plus faiblement
métamorphique que les roches de la formation Duarte.
A Porto-Rico, au SW de l'île, on retrouve sous les calcaires de plate-forme d'âge
oligocène des roches d'assemblage ophiolitique [14]. Leur âge, leur déformation, leur
métamorphisme suggèrent la présence des deux complexes reconnus en République
dominicaine, dans la Cordillère centrale.
La plongée 18 du Nautile (X. Le Pichon, 3 avril 1985) dans le Canyon de Mona (fig. 1)
a permis de reconnaître, entre 5 000 et 6000 m, une série de falaises abruptes représentant
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Planche II
747
1. Contact stratigraphique des calcarénites langhiennes (blanches) sur des gabbros (sombres) par 5765 m de
profondeur.
1. Gabbros (dark) unconformably overlain by the Langhian calcarenitic limestone (white) under 5,765 m water
depth.
. Prélèvementd'un échantillon de gabbro par 5589 m de profondeur.
2. Sampling of gabbro under 5,589 m water depth.
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X. L. P. : Laboratoire de Géodynamique,
Université Paris-VI (Pierre-et-Marie-Curie),
associé au C.N.R.S. (U.A. n° 215),
Tour 25-15, 4, place Jussieu, 75230 Paris Cedex 05;
J. I. : Geolocal Institute, University of Tokyo,
Bunkyo-Ku, Tokyo 113, Japon;
J. B., B. M. L. et G. G. : Laboratoire de Géologie structurale,
Université Paris-VI (Pierre-et-Marie-Curie),
associé au C.N.R.S. (U.A. n° 215),
Tour 26-00, 75230 Paris Cedex 05;
C. M.: 1, rue Martignon, 92500 Rueil-Malmaison;
J. B. : Laboratoire de Sciencesphysiques de la Terre,
Université Paris-VII,
2, place Jussieu, 75230 Paris Cedex 05.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 751
On dégage, à partir d'une étude expérimentalesur des tubes métalliquesminces, les caractéristiquesprincipales
de la déformation des surfaces seuils lors de trajets de chargements cycliques et complexes. A partir de ces
résultats, une modélisation du comportement plastique utilisant des écrouissages cinématique et isotrope et
une équation de surface seuil modifiée par une fonction du chargement est développée,
non proportionnels. Sur les figures 3 et 4, la direction d'écoulementplastique est reportée aux différents points
de la surface seuil. En tenant compte de la dispersion inhérente à la difficulté de mesurer précisément des
incréments très faibles, la normalité est assez bien vérifiée.
Fig. 1. - Sufaces seuil déterminées après une sollicitation de traction simple. 0, initiale; 1,après traction
jusqu'au point A : 270 MPa (0,5 %); 2, après traction jusqu'au point B : 300 MPa (1,5 %); 3, après traction
jusqu'au point C : 350 MPa (3,2 %).
Fig. 1. —Yield surfaces determined on a tension loading path. 0, initial yield surface; 1, subsequentyield surface
after a loading up to A: a11 = 270 MPa; 2, subsequent yield surface after a loading up to B; an =300 MPa;
3, subsequent yield surface after a loading up to C: a11 = 350 MPa.
Fig. 2. — Surface seuil déterminées pour une sollicitation de traction suivie d'une sollicitationde compression.
0, initiale; 1, après traction jusqu'au point A : 320 MPa (EP=1,22 %); 2, après compressionjusqu'au point
B : —300 MPa (sp= 1,00 %) la plasticité vient juste de débuter en décharge; 3, après compressionjusqu'au
point C : -360 MPa (E" = 0 %).
Fig. 2. — Yied surfaces for a tension-compression loading path. 0, initial yield surface; 1, subsequent yield
surface after a loading up to A: a11 = 320 MPa (811 = 1,22 %); 2, subsequent yield surface after a loading up
to B: au = ^300 MPa (ef 1 = 1 %) (beginning ofplastic flow during the unloading); 3, subsequent yield surface
after a loading up to C: axl= —360 MPa (Sj1 = 0%).
Fig. 3. — Surfaces seuil déterminées pour une sollicitation complexe. Le chargement imposé est donné dans
l'encadré de la figure 4. Il s'agit d'un rectangledans le plan s11, s12. 0, initiale; 1, après chargementjusqu'au
point A : E11 = 0,8%, s12=0,7 %; 2, après chargement jusqu'au point B : 811 = —0,8 %, £12 = 0,7 %; 3,
après chargement jusqu'au point C : s11 = —0,8 %, s12= —0,7 %; 4, après chargement jusqu'au point D :
E11 = 0,8% s12 = -0,7 %.
Fig. 3. — Yield surfaces after a complex loading path (rectangle in the s, y plane see figure 4). 0, initial yield
surface; 1, subsequent yield surface after a loading up to A: £11 = .8%, E12 = 1%; 2, subsequent yield surface
-
after a loading up 10 B: £11 = .8%, E12 = 7%; 3, subsequent yield surface after a loading up to C:
e11 = -
8%, £12 = — .7%; 4, subsequent yield surface after a loading up to D: s11 = .8%, s12 = — .7%.
Fig. 4. Surfaces seuil déterminées au même point de chargement et lors de trois cycles successifs pour une
—
sollicitation complexe cyclique rectangulaire (encadré). 0, initiale; 1, après chargement au point A1, premier
cycle; 2, après chargement au point A2, deuxième cycle; 3, après chargement au point A3, troisième cycle.
Fig. 4. — Yield surfaces at the same point of a rectangle loading path for different cycles. 0, initial yield surface;
1, subsequent yield surface in A at the first cycle; 2, subsequent yield surface in A at the second cycle; 3,
subsequent yield surface in A at the third cycle.
Fig. 5. — 0, surface seuil expérimentale; 1, surface seuil simulée. Le trajet de chargement imposé apparaît en
trait plein.
Fig. 5. — 0, experimental yield surface. 1, numerical prediction of the yield surface. The loading path is in solid
line.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 753
754 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
Cette modélisation conduit à des formes elliptiques non représentatives des résultats
expérimentaux. L'introduction d'une fonction perturbatrice [9] permet une description
assez fine des formes constatées expérimentalement.
Pour un trajet radial, la fonction <p varie comme le cosinus de l'angle formé par la
direction d'écrouissage cinématique et la direction de s — x. Le coefficient n permet
d'ajuster la fonction de distorsion R (s) à partir des formes constatées expérimentalement.
T fixe l'évolution de R (s) par rapport à celle de x. Le terme AR (s) [tr (xx)]1/2 introduit
une non-linéarité dans l'évolution de la distorsion. Le niveau de saturation est donné
par A. Cette limitation de R (s) permet, quelle que soit l'évolution de l'écrouissage
cinématique, de borner les déformations de la surface seuil. Ainsi, si théoriquement la
formulation de l'équation de la surface seuil n'assure pas sa convexité, pour un domaine
de déformation assez large, les simulations numériques montrent que cette dernière est
vérifiée ( fig. 5).
Remise le 20 mai 1985, acceptée le 24 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Nous justifions le modèle élastoplastiquedé forte flexion des plaques minces que; nous avons introduit dans
une Note antérieure [1]. Ce modèle à été déduit du modèle tridimensionnelle plus classique d'élastoplasticité,
en grande déformation, en effectuant des hypothèses a priori sur la forme des inconnues. Nous présentonsici
une approche de type asymptûtiquequi permet de justifier les hypothèsesa priori et permet de retrouver notre
modèle.
où Ve est l'ensemble des vitesses virtuelles V nulles sur FQ et x le point générique de QE.
On introduit le repos, à t= 0, par les conditions initiales :
L'évolution de la plaque est caractérisée par celle des quatre inconnues U = (Ui),
s = (sij), y, x, solutions du problème d'évolution (1) à (7).
2. UN PRINCIPE VARIATIONNEL POUR L'ÉLASTOPLASTICITÉ. — On construit un principe
variationnel, pour les quatre champs U, s, y, x, analogue au principe à deux champs
(déplacement et contrainte) de Hellinger et Reissner en Élasticité.
On introduit les ensembles :
Remarque. —
Pour U et s assez petits, respectivement dans les espaces [W1' oe (QE)]3 et
[L°°(QE)]9, le problème en vitesse (8) à (12) possède une solution unique [10].
3. PASSAGE A L'OUVERT DE RÉFÉRENCEET CHANGEMENT D'ÉCHELLES. — On pose Q= £2*,
r0 r0, V
= = V\
S = SVr=rl.Pour X=(X\
X 2, X3)eQ,on définit Oe(X)eQE, par
<DE(X)=(.X\ X2,eX3). Avec <SE, on transporte le problème (8) à (14) sur l'ouvert fi, qui
ne dépend pas de 8. Le changement de variables fait apparaître des singularités, en
puissances entières de 1/e, dans les expressions transportées de B et C.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 757
Nous appelons problème limite, pour e = 0, le problème (16) à (22), dans lequel AE,
BE, CE, HE, 8E, NE, FE sont remplacés par A 0, B°, C°, H°, 1°, l\l0, F0. Ce problème
peut être regardé comme celui qui caractériserait le premier terme d'un développement
asymptotique [11], en puissance de 8, de la solution du problème (16) à (22).
Nous passons à l'énoncé du résultat principal.
THÉORÈME. — Toute solution (U°, U°, y 0, s0, x°) du problème limite vérifie :
(i) La cinématique est du type plaque, en grands déplacements:
U° = (U°,U°)6VKL = {V = (V0;3^EHo((fl),3t;3eH2(a))a^CV= (I;tl-X3t;3,tI,î;3)},
où L = (Lapyg) sont des raideurs élastiques (leur expression figure dans [1]), 5f|°(V) est la
variation de r\° dans la direction Ve VKL.
(iii) La donnée de °il0 permet de calculer %°, s°p, s°3 et s%3.
Le retour à l'ouvert physique s'effectue sans problème. La justification du modèle de
flambage, utilisé dans [12], relève d'une technique analogue.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Nous indiquons les propriétés des champs de vecteurs univoques conservatifs qui dérivent d'un potentiel
superficiel sur des surfaces de niveau toriques d'un domaine compact en vue d'envisager ultérieurement leur
construction approchée.
MECHANICS OF FLUIDS. — Properties of single-valued conservalive vector fields derived from a surface
potential on a compact levelled domain.
We give the properties of single-valued conservative vector fields derived from a surface potential on toroidal
level surfaces of a compact domain in view of their approximale construction.
sur un domaine compact Q de l'espace euclidien E 3, oùf et cp sont deux fonctions sur Q;-.
avec les conditions : Vcp#0 presque partout et cp = Cte sur ÔQ.
Lorsque /: Q -» {0, —1}, les solutions cp-nivelées de (if) représentent des équilibres
hydromagnétiques à pression scalaire P, ayant complété (Sf) par VP=Vcp si /= et : -!
VP=0 si/=0. Ils définissent des semi-groupes de cp.
NOTATIONS ET DÉFINITIONS. — Pour tout champ de vecteurs V, sv désigne l'abscisse
curviligne d'un point M d'une ligne de champ V orientée dans le sens de V ; et V^:0, son
module. D'où la valeur V (M) = V (M) (dM/dsv) du champ au point M.
Champ de vecteurs régulier. — Champ qui n'a pas de valeur nulle.
Surface de champ. — Surface formée localement de lignes de champ.
Bichamp de vecteurs. — Couple de champs de vecteurs.
Bichamp de vecteurs régulier. — Bichamp dont le produit vectoriel est régulier.
Surface de bichamp. — Surface des champs du bichamp.
Potentiel superficiel local d'un champ. — Fonction définie localement sur une surface
de champ dont le gradient superficiel est égal au champ.
Lorsqu'aucune confusion n'est à craindre, nous dirons le potentiel du champ. Q sera
rapporté à un système biorthogonal de coordonnées curvilignes x, y, (p. Les deux
premières formes quadratiques fondamentales d'une surface de niveau cp, dites formes
interne et externe seront notées respectivement :
Dès lors, la métrique dans Q se réduit à dl2 = ds2 + K rfcp2, où K est dit le coefficient
métrique normal sur la surface de niveau cp. Évidemment, KVcp2 = 1
I. Toute surface du bichamp (B, rot B)
PROPRIÉTÉSDES SOLUTIONS cp NIVELÉES DE (£f). —
supporte un potentiel superficiel local Q du champ B. Inversement, si B dérivé d'un
potentiel local superficiel sur une famille de surfaces cp-nivelées, celles-ci appartiennent
aux surfaces du bichamp (B, rot B).
0249-6305/85/03010759 $ 2.00 © Académiedes Sciences
760 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
II. La dérivée dans la direction 'V cp du potentiel Q, notée Q^, suit sur les lignes du
champ B l'équation différentielle (magnétique) :
et qui, sur les lignes du champ B, est équivalente à l'équation différentielle (magnétique) :
puis, le module B et divs B sont donnés par les paramètres différentiels du premier ordre
et du second ordre de Beltrami :
Les lignes du champ conservatif B sont définies par les intégrales du système,
où I (cp), I (cp), q (x, y, cp), F (cp), F (cp), m (x, y, cp) sont des fonctions périodiques des
variables mentionnées.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 761
VII. Les surfaces d'un champ B conservatif étant rapportées à leurs lignes de champ
et trajectoires orthogonales (B* 2 = B* 3 = 0, F* = 0, B = B* 1 /E*), le produit B /KG*
est constant sur toute ligne de champ. D'où VIII et IX:
VIII. Les surfaces cp-nivelées du système (£f) qui supportent un champ B univoque
fini dans un domaine borné D sont toriques sur Q (Euler-Poincaré).
IX. Le champ VsQ lié par (1) et (e) est régulier sur une surface torique S ordinaire
-
(EG F2 >0) lorsque K > 0, (I, I)^0 et Q est analytique sur S.
LEMME. La condition nécessaire et suffisantepour que les lignes d'un bichamp univoque
—
conservatif (B, C) -nivelé par des surfaces toriques sur un domaine Q se transforment par
un difféomorphisme en un réseau statifié de droites parallèles est qu'il soit régulier sur
«::[!]•
X. Il existe un difféomorphisme qui transforme les lignes du champ Vs Q en des droites
parallèles d'équations x'F9-r-y'F^Cte sur le tore T'2=T2.
Preuve. — L'équation (e) du potentiel Q exprime l'identification deVsQàVcpÀV J4.
Par suite,,le bichamp <p-nivelé (V9 A V Jî, Vcp A VQ) satisfait aux conditions du lemme
car BAC=(B.VQ)Vcp = (B.VsOJVcp = |B|2Vcp est régulier,vu IX.
Ce difféomorphisme s'écrit :
conformément à :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Pour certaines valeurs des indices, les intégrales r1 1 ZM(at)Zy(&î)Zp(ct)dt, où Z désigne n'importe quelle
fonction de Bessel, sont effectivement calculables en utilisant les propriétés de factorisation de la fonction F4
d'Appell et la méthode de dérivation par rapport aux paramètres.
Dans cette Note, nous présentons un certain nombre de résultats concernant des
intégrales de la forme tK"xZll{at)Zv(bt)Z(,(ctydt, où les Zc sont des fonctions de
Bessel —
modifiées ou non. De telles intégrales apparaissent dans de nombreux domaines.
En physique, par exemple, citons les problèmes d'absorption en formalisme de Regge [1],
les problèmes de voies couplées en physique nucléaire [2], ou certains calculs sur les
polymères au voisinage de la dimension critique [3].
.
Le point de départ est le résultat de Bailey [4] :
—
soit des angles hyperboliques (c > a + b, formules voisines si c < | a — b |) :
correspondent aux cas ou les indices de la fonction F4 vérifient l'une ou l' autre des trois
conditions : P = Y = Y'> Y=l+a —P; Y' = P (OU j'=l + ^— P, Y=P)> Y = a> Y' = P (OU 1' = %
Y = P). Par exemple [6],
avec a+p+l=Y + Y'> qui est un cas particulier de la décomposition finie de Burchnall et
Chaundy [12] :
2. MÉTHODE DE DÉRIVATION. —
Les formules :
Un cas particulier intéressant est celui ou p = u+v car alors oc=l et la fonction F4 n'est
plus qu'une somme de deux 2F1 :
766 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
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1985.
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[11] Par exemple dans W. MAGNUS, F. OBERHETTINGERet R. P. SONI, Formulas and theorems for the special
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[12] J. L. BURCHNALL et T. W. CHAUNDY, Q. J. Math., 11, 1940, p. 249-270, equation (54); A. W.
NIUKKANEN, J. Phys. A (à paraître).
Fig. Conductivité thermique réelle de nos échantillons (+) comparée à la courbe de Daudin [6]. La
1. —
conductivitéthermique plus forte, s'explique par l'effet des dimensions des échantillons.
Fig. 1. Actual thermal conductivity of our samples ( + ) compared with Daudin's curve [6].
—
The increase in
thermal conductivity is due to size effect.
Fig. 2. —
Conductances de Kapitza. 1.Limite du rayonnement de phonon pour GGG: hk = 1850 T3.
2. A = hk = 532 T4,04; B = hk = 445T3, 76;C = hk = 358 T3, 68. 3. Conductance de Kapitza du GGG d'après
Y. Hakuraku [4] : hk. = 670 T3, 15. 4. Conductance de Kapitza du cuivre d'après Wey Yen [7] : hk = 480 T2, 06.
Fig. 2. -
Kapitza conductances. 1. Phonon radiation limit for GGG = hk = 1,850 T3. 2. A = hk = 532 T4.04;
B=hk = 445 T3. 76; C = hk = 358 T3. 68. 3. Kapitza conductance of GGG following Y. Hakuraku [4]:
hk 670 T3. 15. 4. Kapitza conductance of copper following Wey Yen [7]: hk 480 T2.06.
= =
En utilisant cette expression, nous avons tracé en traits pleins (fig. 3) le flux de chaleur
déduit des lois en aTn pour nos échantillons A et C en plus des valeurs mesurées.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985. 769
Fig. 3. —
pour les échantillons A etC.
Valeurs expérimentalesde flux de chaleur comparées aux valeurs déduites des lois
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770 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
Les propriétés de fluorescence d'une lame de rubis et d'une lame de polyméthaçrylatede méthyle (PMMA)
contenant du 4-dicyanométhylène-2-méthyl-6-p-diméthylaminostyryl-4H-pyran (DCM) sont comparées. Ces
lames sont utilisées dans des concentrateurs solaires fluorescents (CSF). Le facteur de concentration de 15,4
obtenu avec la lame de rubis est trois fois plus élevé que celui obtenu avec la lame de PMMA. L'ensemble dés
propriétés du rubis permet de considérer ce matériau comme un matériau modèle. Il est en outre possible de
coupler un CSF équipé d'une lame de rubis à un autre système de concentration solaire.
Fig. 1.
—
Schéma d'un concentrateur solaire fluorescent. (A) Éléments constituant un CSF : 1, lame; 2,
photopile; 3, liant optique; 4, diffuseur latéral; 5, diffuseur arrière; 6, diffuseur inférieur. (B) Principe de
fonctionnement d'un CSF (en coupe) : (p,-, flux incident; 0c angle critique de réflexion totale.
Fig. 1. — Schematic illustration of a fluorescentsolar concentrator. (A) Parts of a FSC : 1, plate; 2, photovoltaic
cell ; 3, liquid for optical matching; 4, lateral diffuse reflector; 5, back diffuse reflector; 6, lower diffuse
reflector. (B) Principle of FSC operation (cross-section): tpf, incident flux; 0c, critical angle for total internal
reflection.
II. PARTIE EXPÉRIMENTALE. — Les spectres d'absorption ont été enregistrés sur un spectrophotomètre
« Kontron Uvikon 820 » et les spectres d'émission corrigés de fluorescence sur un spectrofluorimètre
« AmincoSPF 500 ».
Une lampe « HMI 575 W » étalonnée permet d'obtenir une simulation satisfaisante du spectre solaire AMO.
La géométrie des lames (100 x 10 x 1 mm) est déterminée par les contraintes de fabrication des lames de
rubis; le gain géométrique (G = S/s) des lames est de 100. Les lames possèdent toutes leurs faces polies.
La concentration en poids de Cr2O3 de la lame de rubis retenue, déterminée par absorption atomique, est
de 0,56 + 0,02%. L'orientation par diffraction X montre que l'axe ternaire fait un angle voisin de 60° par
rapport à l'arête de longueur L et qu'il est pratiquement contenu dans le plan de la face S.
La lame de PMMA est dopée uniformément avec du DCM de pureté laser (société Exciton) à la concentration
de 5,2.10-4 mol. 1- 1.
La cellule photovoltaïque utilisée est du type SAT 302 (Société anonyme de Télécommunication) et le
couplage optique est réalisé avec du diiodométhane (nD= 1,745) dans le cas de la lame de rubis et du glycérôl
(nD= 1,475) avec la lame de PMMA.
Les diffuseurs sont réalisés par dépôt sur des miroirs aluminium (Cegedur Pechiney) d'un revêtement de
peinture diffusante (Eastman Kodak-White reflectance coating) [5].
III. Sur la figure 2, la courbe 2 a représente le spectre d'absorption (en
RÉSULTATS.
—
densité optique) de la lame de PMMA contenant du DCM pour un trajet optique
d = 1 mm. Les courbes 2b et 2 c représentent, normés au même maximum, les spectres
d'émission corrigés du DCM dans une matrice de PMMA à faible concentration
TABLEAU
Comparaison des caractéristiques d'une lame de PMMA dopé avec du DCM et d'une lame de rubis utilisées
dans un CSF. G : gain géométrique (G = S/s). nD : indice de réfraction. 0c : angle critique de réflexion totale
(0c = arc sin 1/n)./o : fraction du flux énergétique incident absorbé dans le domaine de sensibilité spectrale de
la photopile. q> : rendement quantique issu de la littérature. C : facteur de concentration.
Comparison between characteristics of a PMMA plate doped with DCM and a ruby plate used in FSC. G :
geométric gain (G = S/s). nD: refractive index. 0c: critical angle of reflection (0c = arc sin 1/n)./o: fraction
of incident energetic flux absorbed in the spectral region ofphotocell sensitivity. <p: quantum yield given in the
literature. C: concentration factor.
G nD 0c (°) x <p C
PMMA dopé avec du DCM 100 1,49 42,2 0,403 0,81 [6] 5,1
Rubis 100 1,76 34,6 0,424 0,90 [7] 15,4
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 773
Fig. 2. Spectre d'absorption et d'émission des lames, (a) spectre d'absorption du DCM. dans la lame de
PMMA utilisée dans le CSF; (b) spectre d'émission corrigé du DCM dans du PMMA (c= 10-6 mol. l-1),
—
excination= 461 nm; (c) spectre d'émission corrigé du CSF utilisant une lame de PMMA dopé avec du DCM
(c = 5.2.10-4 mol. l-1), excitée par la lampeHMI; (d) spectre d'absorption du rubis: (e) spectre d'émission
corrigé du rubis faiblement dopé, "excitation= 461 nm; (f) spectre d'émission corrigé du CSF utilisant une
lame de rubis (0,56% en poids de Cr2O3) excitée par une lampe HMI; (g) sensibilité spectrale relative de la
cellule photovoltaïque SAT 302.
Fig. 2. — Absorption and emission spectra of the plates, (a) absorption spectrum of DCM in the PMMA plate
used in the CSF ; (b) corrected emission spectrum of DCM in PMMA (c = 10- 6 mol. l-1).
'"excitation = 461 nm; (c) corrected emission spectrum of a FSC using a PMMA plate doped with DCM
(c = 5.2 x 10-4 mol. l- 1) excited by the HMI lamp; (d) absorption spectrum of ruby; (e) corrected emission
spectrum of weakly doped ruby, '.«excitation= 461 nm; (f) corrected emission spectrum of the FSC using a ruby
plate (0.56% in weight of fCr2 O3) excited by the HMI lamp; (g) relative spectral sensitivity of the photovoltaic
cell SAT 302.
(10- 6 mol. l-1), et à forte concentration (5,2. 10- 4 mol. l- 1) dans la lame utilisée dans le
CSF entièrement soumise au flux incident de la source HMI. Le déplacement du maxi-
mum d'émission entre les courbes 2 b et 2 c de 50 nm est dû au phénomène de réabsorption;
important dans la lame de PMMA possédant la concentration en DCM la plus élevée.
La courbe 2d représente le spectre d'absorption obtenu en lumière naturelle de la lame
de rubis utilisée dans le CSF. Il comporte deux larges bandes dont le maximum d'absorp-
lion est à 405 et à 546 nm respectivement. L'allure générale de ces bandes d'absorption
est comparable à celle des colorants organiques. On observe également au voisinage de
694 nm une bande d'absorption appelée bande R, de faible densité optique (0,012), qui
est responsable de la réabsorption dans ce matériau. La courbe 2 e illustre l'émission du
rubis faiblement dopé à environ 0,1 % en poids de Cr2O3. On observe la présence des
raies caractéristiques R1 (Â.max~694 nm) et R2 (Xmax~693nm). La courbe 2 f normée au
même maximum que la précédente montre l'émission corrigée de la lame utilisée dans le
CSF excitée uniformément par la source HMI. On constate que les raies R ont diminué
par rapport aux raies centrées à environ 708 et 715 nm. Le spectre d'émission de la lame
de rubis est situé vers 694 nm alors que le maximum d'émission de la lame PMMA DCM
se trouve à 599 nm. L'émission du rubis est donc mieux adaptée à la sensibilité spectrale
relative de la cellule photovoltaïque (courbe 2 g).
Sur le tableau sont reportées les performances comparées des lames de PMMA dopé
et de rubis utilisées dans le CSF exposé au flux de la source HMI. Le facteur de
concentration C des CSF est défini comme le rapport de la puissance électrique fournie
par la cellule photovoltaïque dans le CSF à la puissance de la même cellule exposée
774 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
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On présente une étude expérimentale d'un démultiplexeur optique basé sur le principe du couplage réparti
entre deux guides d'onde planaires monomodaux, élaborés par échange ionique dans le verre. L'accord entre
l'étude théorique et résultats expérimentauxest démontré dans la zone visible du spectre électromagnétique.
1. INTRODUCTION. Dans une Note précédente [1] on a présenté une étude théorique
—
sur le multiplexage optique en longueur d'onde à l'aide des guides d'onde planaires
monomodaux; ici on vérifie expérimentalement ces prévisions en conservant les mêmes
notations. Les calculs ont été faits dans le cas de guides à saut d'indice. La méthode
d'élaboration utilisée conduit à des guides à gradient d'indices, mais on peut montrer
([2], [3]) qu'il est toujours possible de définir un guide à saut d'indice équivalent à un
guide à gradient d'indice donné, les deux guides ayant même constante de propagation.
Les deux guides peuvent avoir des structures optogéomélriques différentes ou identi-
ques. Si les deux guides sont différents, leur couplage ne peut se faire efficacement qu'à
une seule longueur d'onde pour laquelle les deux guides, considérés isolés l'un de l'autre,
ont même constante de propagation. Par contre lorsque les deux guides sont identiques,
les constantes de propagation sont égales, et le couplage peut avoir lieu pour toute
longueur d'onde.
Pour multiplexer ou démultiplexer deux longeurs d'onde X1 et X2 on choisira une
longueur de surperposition L de telle sorte que l'on ait L = 2.lc(X2) = lc (Xi), où lc(X2) et
l(X1) désignent les longueurs de couplage relatives aux deux longueurs d'onde X2 et À1.
La présence de la gaine de silice qui entoure le coeur de la fibre entraîne évidemment
des difficultés pratiques pour rapprocher tes coeurs des deux fibres. On peut procéder à
un polissage tangentiel des deux fibres [4], on peut également fondre ensemble les deux
fibres préalablement torsadées [5]. Ces deux méthodes peuvent convenir pour faire des
coupleurs ou des diviseurs de signaux; elles sont mal adaptées à la réalisation de
multiplexeur, dans ce dernier cas il faut en effet un très bon contrôle de la distance entre
les deux coeurs et des valeurs des indices de réfraction du coeur et de la gaine.
On propose ici de réaliser les deux guides à coupler par des méthodes d'optique
planaire : on a ainsi un contrôle plus aisé des valeurs des indices et du positionnement
des deux guides.
2. TECHNOLOGIE DES GUIDES. — Les guides utilisés sont fabriqués par échange ionique
entre une lame de verre sodo-calcique et un bain d'électrolytefondu M+ A- [6]. L'accrois-
sement superficiel d'indice de réfraction qui est nécessaire pour obtenir un guide optique,
est consécutif à un échange qui se produit entre les ions M+ du bain fondu et les ions
Na+ du verre.
Cette technique est d'abord très simple de mise en oeuvre, elle permet de plus de régler
l'épaisseur du guide (en jouant sur la durée et la température de l'échange) ainsi que la
valeur de l'indice de réfraction du guide (en diluant te sel M+ A- dans un sel de sodium
fondu). Les lames de verre utilisées sont des lames « porte-objet » de microscope; te bain
d'électrolyte a la composition suivante : 0,45 mole de AgNO3 pour 99,55 moles de
NaNO3; les échanges ioniques se font à la température de 380°C et ont une durée de
1 mn. Les guides obtenus sont à gradient d'indice de réfraction et la loi de variation de
l'indice de réfraction n (x), en fonction de la profondeur x dans le verre prend la forme :
(1) n (x) ns +An. erfc (x/$).
=
Où ns est l'indice du substrat et vaut 1,51; An est l'accroissement superficiel d'indice
dû à l'échange d'ion et vaut 0,04; 5 qui est l'épaisseur du guide est de l'ordre de 2\i.
Dans ces conditions, le guide est monomodal pour les longueurs d'onde utilisées (0,488
à 0,6328 n).
3. STRUCTURE ET CARACTÉRISATION DU COUPLEUR.
—
La figure 1 a montre le principe du
dispositif : deux guides sont disposés parallèlement l'un à l'autre. On couple la lumière à
l'un des deux guides à l'aide d'un prisme de couplage. Alors la lumière passe dans l'autre
guide, et l'on peut découpler par un autre prisme.
Deux bandes d'aluminium parallèles et d'épaisseur do bien calibrée sont intercalées
entre les deux guides (fig. 1 b) et servent à régler l'épaisseur de l'interstice, c'est-à-dire à
régler le couplage. Une goutte d'un liquide d'indice no est infiltrée par capillarité entre
les deux guides. On a utilisé des bandes d'aluminium d'épaisseurs respectivement égales
à 1,5, 3 et 6 n; l'indice no est réglable de 1,51 à 1,52 en jouant sur la composition d'un
mélange qui sert de liquide d'indice. Les deux lames sont fortement pressées l'une contre
l'autre par l'intermédiaire d'une vis et d'une cale piézoélectrique qui les plaquent sur un
bloc de verre bien plan.
Enfin la longueur de superposition L est réglable en faisant coulisser avant d'appliquer
la pression, les deux guides le long l'un de l'autre.
Grâce au prisme de couplage Pa de la figure 1 a on excite le guide Ga dans lequel on
envoie un faisceau lumineux de puissance Ia Pour mesurer Ia, on découple le faisceau se
propageant dans te guide Ga avec un prisme amovible Pm placé juste derrière le prisme
de couplage Pa. Le couplage réparti [7] fait passer dans le guide Gb de la lumière que le
prisme Pb découple vers l'extérieur, soit Ib l'intensité de la lumière dans le guide Gb. Les
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 777
pertes de couplage mesurées sont de l'ordre de 11 dB, elles proviennent des imperfections
du montage expérimental, l'énergie correspondante étant rayonnée dans te substrat.
On mesure le rapport Y = Ib/Ia en fonction de la longueur de superposition L, de
l'indice du liquide no, de la séparation do entre les deux guidés, et enfin de la longueur
d'onde X. On a utilisé comme source de lumière un laser He-Ne(Â. = 6328 A) et un laser
à argon (À, = 4880 ou 5 145 A). On a mesuré, par la méthode des lignes « m » [8], l'indice
effectif Neff du mode guidé. Des mesures de champs proches conduisent à attribuer au
guide une épaisseur e = 1,5 \i. Pour les applicationsnumériques nous avons considéré un
guide d'épaisseur e, d'indice constant Neff et reposant sur un substrat d'indice ns [3]. Les
figures 2, 3; 4 et 5 indiquent le rapport Y mesuré (points expérimentaux) et calculé
théoriquement (courbes continues). Les mesures sont normalisées par rapport à la valeur
maximale du Y.
Pour déterminer la longueur de couplage (à X=6328 Â, do = 1,5 u, et no = 1,5) on a
essayé plusieurs valeurs de là longueur de superposition L. La puissance découplée est
maximale lorsque L vaut 4 mm (+0,5 mm), la longueur de couplage lc vaut donc 4 mm.
La figure 2 montre la variation du rapport Y quand L varie au voisinage de lc.
Pour étudier la variation de Y en fonction de l'interstice do on a utilisé des cales
découpées dans des feuilles d'aluminium d'épaisseur 1,5 et 6 u. Sur la figure 3 on montre
la variation du rapport Y en fonction de l'interstice do pour 1 = 6 328 A, no = l,5 et
L = 4 mm.
La figure 4 montre la variation du rapport Y en fonction de no qu'on a fait varier
entre 1,5 et 1,52.
Enfin, la figure 5 montre la variation du rapport Y en fonction de la longueur d'onde X
du faisceau lumineux incident en gardant toujours la longueur de superposition L égale
à la longueur de couplage qui correspond à 1 = 6328 Â, no = 1,5 et do = 1,5.
CONCLUSIONS. — Les résultats précédents démontrent la validité de la description
théoriquedu couplage réparti entre guides planaires monomodaux. Ils prouvent également
que les ordres de grandeurs des paramètres optogéométriques de guides élaborés par
échange d'ions permettent de concevoir, à partir de cette technologie, des dispositifs
multiplexeurs en longueur d'onde.
Remise le 20 mai 1985, acceptée le 26 juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Configuration géométrique.
Geometrical configuration.
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Planche I
L'évolution temporelle des densités spectrales énergétiques EJ, E|, E3, correspondant aux trois modes de
longueur d'onde L, L/2, L/3, montre clairement que pour Ra=3000 (courbes en trait plein) la perturbation
initiale s'amortit complètement. Pour Ra = 5000, chaque mode est, excité et le reste. Le niveau continu El,
retrouve sa valeur initiale dans le cas stable (Ra=3000), il chute de 6/1000 dans le cas instable (Ra = 5000).
The time evolution of the density power spectra F.\, F\, E3 corresponding to the modes of wavelengthL, L/2, L/3
clearly shows that for Ra = 3,000 (solid curves) the initial perturbation goes back to zero. For Ra = 5,000
each mode is excited and remains excited. The mean level EQ evolves back to its initial value in the stable
situation (Ra = 3,000) while it drops of 6/1,000 in the unstable situation (Ra=5,000).
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 783
Planche II
Une vue de biais et une vue de face de la surface isotherme T = 0,5 sont montrées dans les deux cas Ra = 3000 (a)
et Ra = 5000 (b). L'angle d'ouverture du trapèze a été exagéré ( x 2 environ) pour mieux montrerles structures
tridimensionnelles résultant de l'instabilité.
Perspective and front views of the isothermal surface T = 0.5 are shown for the two cases Ra = 3,000 (a) and
Ra = 5,000 (b). In order to visualize more clearly the three-dimensional structures resulting from the instability,
the drawings have been made with an inclination angle about two times larger thon the actual value.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
OEt).
HETEROORGANIC CHEMISTRY.- Nature and reactivity of phosphazene bond in some benzophenone-
hydrazinophosphoranes R3P=N-N=C(C6H5)2.
Diphenyldiazomethane reacts on four tricoordinated phosphorus derivatives to gives the corresponding
benzophenone-hydrazinophosphoranes bearing a P = N bond. The polar structure of this phosphazene bond has
been well established by 31 P and 13 CNMR and by the reactivite of the derivatives which is depending of the
group R bonded to the phosphorus atom. Addition of dimethylcarboxylate acetylene gives a phosphoylide(R
being NMe2) or leads to a phosphonate(R being
Les azotures organiques (R—N3) et les diazoalcanes (R2C = N2) présentent dans leur
réactivité chimique de grandes similitudes; c'est ainsi qu'ils donnent lieu à :
—
des réactions d'addition dipolaire 1.3 [1],
—
des réactions d'addition électrophiles [2].
Parmi celles-ci, nous nous sommes intéressés à la réaction de Staudinger et Meyer [3] :
action d'un azoture où d'un diazoalcane sur un composé du phosphore tricoordonné.
Dans le premier cas, l'addition d'un azoture conduit à un intermédiaire triazène, le plus
souvent labile, qui par perte d'une mole d'azote se transforme en iminophosphorane (I) :
Dans les deux cas, les composés tétracoordonnés du phosphore obtenus possèdent une
liaison phosphazène; sur les iminophosphoranes (I), nous avons antérieurement abordé
comportement de la liaison —
P = N — dans les deux familles de dérivés
iminophosphoranes (I) et phosphazines (II). Cette Note a pour objet d'exposer nos
premiers résultats concernant les caractéristiques physico-chimiques de ces composés et
leur réactivité vis-à-vis de l'acétylènedicarboxylatede méthyle (ADM).
— La synthèse des phosphazines (1 à 4) a été
1. NATURE DE LA LIAISON PHOSPHAZENE.
réalisée par action du diphényldiazométhane[6] sur le composé adéquat du phosphore
tricoordonné, suivant un mode opératoire décrit dans la littérature pour les dérivés 1 [3]
et 3 [7].
La résonance magnétique du phosphore permet une approche sommaire mais néan-
moins significative de la nature de la liaison P = N. Ainsi, le remplacement sur l'atome
de phosphore des iminophosphoranes (I) du groupe =NPh par le motif
Ph
= N —N—C<^ dans les phosphazines (II) se traduit par un déblindage important
Ph
(A8~ +20.10- 6) du signal des phosphazines (fig.). Cette variation du ô31P constitue
phosphazines (II) que dans les iminophosphoranes (I). En outre, la présence de la double
liaison C = N dans (II) permet l'écriture de deux formes limites (A) et (B) :
Il en résulte que 5C(1) est peu modifie par la présence de l'atome de phosphore. La
charge négative serait donc plus localisée sur l'atome d'azote (forme limite A) que sur
l'atome de carbone (B).
D'autre part, la non équivalence des carbones aromatiques, bien visible sur les carbones
en ipso (tableau) et le fait de n'observer qu'un seul doublet pour le carbone C (l) sont
des arguments en faveur d'une configuration bloquée (cisoïde ou transoïde). Les valeurs
élevées pour les 3JC-P (41 Hz<3Jc-p<51,7 Hz) et des considérations d'ordre stérique
nous amènent à proposer une configuration s-trans pour ces dérivés, analogue à celle de
la littérature [8] et confirmée pour le composé 2 par diffraction X (Jôn Songstad,
résultat non encore publié).
2. REACTIVITÉ DES PHOSPHAZINES.
—
L'action sur la phosphazine 1 de l'iodure de
méthyle [9] ou de l'acétylène dicarboxylate de méthyle [10] confirme le caractère fortement
polaire de la liaison —
P = N- et montre bien qu'elle constitue le site réactif de cette
molécule.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Déplacements chimiques comparés en RMN de 31P dans les iminophosphoranes I (R3P=NC6H5) et les
phosphazines II (R3P=N-N = C(C6H5)2) dans trois groupes homogènes.
Comparison of 31P NMR chemical shifts in iminophosphoranes I(R3P = NC6H5) and phosphazines II
(R3P = N-N=C(C6H5)2).
PLANCHE I/PLATE I I JACQUES BELLAN
TABLEAU
(a) Déplacement chimique (S en 10-6) du phosphore par rapport à H3PO4, pris comme référenceinterne.
(b) Déplacement chimique (S en 10- 6) du proton et du carbone par rapport à Me4Si; solvant CDCl3.
788 C. R. Acad. Se. Paris, t 301, Série II, n° 11, 1985
Dans le cas de la trisdiméthylaminophosphazine2, l'alkylation par l'iodure de méthyle
s'effectue également sur l'atome d'azote en ce de P (et non sur l'atome de carbone) :
Purifié par chromatographie sur gel de silice, le phosphoylure 2 b est un composé stable
dont l'étude par RMN de 1H et de 13C confirme la structure proposée. En particulier
les paramètres de l'atome de carbone directement lié à P(S = 62.10- 6, 1JC_P = 170 Hz),
sont en faveur d'une délocalisation de la charge négative de l'ylure sur le
-
squelette = N N'= C (Ph)2.
Cette structure quasi-phosphonium 2 b, présente une grande stabilité et une réactivité
chimique nulle.
Contrairement à 2, la triéthoxyphosphazine 3, (tableau), en solution dans Féther de
pétrole, réagit à la température ambiante avec l'acétylène-dicarboxylatede méthyle. Le
produit principal de cette réaction présente en RMN de 31P un signal à 8=+45,5.
Cette valeur est également compatible avec une structure de phosphoylure P carbonylé
comparable à celle que nous avons obtenue lors de l'action de l'ADM sur l'iminophospho-
rane (EtO)3P=NC6H5(8=+47,7) [5c].
Nos tentatives pour isoler cet ylure 3 b, soit par cristallisationsoit par chromatographie,
n'ont pas abouti. Cet ylure est en effet peu stable et se transforme en phpsphonate 3c
qui, à la température ordinaire, existe sous tes deux configurations Z et E, chacune de
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série n, n° 11, 1985 789
ces configurations étant stabilisée par liaison hydrogène. Ces deux isomères sont ainsi
bien identifiables en RMN de 31P où l'on observe deux signaux distincts ( + 19,5 et
+ 15,9). Nous avons attribué le signal le plus positif à l'isomère de configuration Z, car
comme cela a déjà été observé dans le cas d'un mélange en équilibre de cis et trans
aminovinylphosphonates [11], l'existence d'une relation cis entre le phosphoryle et le
groupement N —H se traduit par un déplacement vers les champs faibles de S31P.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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p. 456-468: (c) J. BELLAN, M. SANCHEZ, M. R. MARRE-MAZIÈRES et A. MURILLO BHLTRAN, Bull. Soc. chim.
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[11] F. SAUVEUR, N. COLLIGNON, A. GUY et Ph. SAVIGNAC, Phosphorus and Sulfur, 14, 1983, p. 341-346.
MINÉRALOGIE.
— Les concrétions minéralisées des Terres Noires du Sud-Est de la
France : diagenèse ou hydrothermalisme? Note de Jean-Luc Gaidon, Serge Martin-Calle
et Micheline Boudeulle, présentée par Jean Wyart.
Une étude minéralogique et géochimique de concrétions calcaires minéralisées, insérées dans les marnes
callovo-oxfordiennesdu Sud-Est de la France, montre leur caractère anomalique. Des hypothèses génétiques
sont esquissées en liaison avec le contexte géodynamique.
MINERALOGY.— Mineralized concrétionsin the "Terres Noires" formation of the Southeastern France:
diagenese or hydrothermalism?
A mineralogical and geochemical study of mineralized calcareous concretions, occuring in the callovo-oxfordian
marls of southeastern France, shows their anomalous character. Some genetic hypothèses are proposed in relation
wilh the geodynamical context.
— et enfin dans des fentes de type septarien, liées à la compaction et parfois présentes
au coeur des concrétions, du quartz automorphe et calcite, de la dolomite en selle et des
sphérules de strontianite, associés ou non à de la célestite dans les concrétions sommitales
des Terres Noires (100 m supérieur).
L'étude des relations entre phases minérales est compliquée par des phénomènes de
dissolution-recristallisation,induits par les déformations postérieures, et d'épigénie mar-
quée des sulfates par les carbonates (FC, CC, cortex). Cependant, il faut signaler certains
points. La présence de reliques de baryte au sein de FC, témoigne de sa postériorité.
Localement, la baryte centrale passe à une célestite au cours de sa croissance (cf.
géochimie). Il existe, par ailleurs, plus de deux générations de sulfates. FP est antérieure
à FC car cette dernière pousse à partir de germes au contact de FC, ou ancrée dans le
cortex si la pyrite est absente.
II. GÉOCHIMIE. Roche totale. — Le rapport Si/Ca (Si étant lié principalement à
—
1.
la phase argileuse), différencie nettement les concrétions de leur encaissant. Les teneurs
en Ba et à un moindre degré en Mn des marnes (tableau) sont élevées par rapport aux
données antérieures et peuvent correspondre à une anomalie géographique. Le cortex des
concrétions se caractérise par une augmentation significative en ces éléments, par rapport
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
à leur encaissant. Il est important de souligner, malgré un petit nombre d'analyses, les
teneurs en Zn anomaliques : 600 à 3 500.10- 6 (100.10- 6 environ dans les marnes).
Quant au sodium, la présence d'albite dans le cortex peut rendre compte des teneurs.
2. Minéraux. — Les données chimiques de la microsonde confirment la distinction
morphologique entré FC et CC (fig. 1). La calcite FC a une composition magnésienne
(0,1 à 0,2 atome de Mg pour deux cations) avec des teneurs en Fe faibles (moins de
0,01 atome). Une traversée centripète dans cette frange ( fig. 2) montre une rythmicité
de Mg2+ en substitution avec Ca2+. Le comportement de Mn2+ paraît plus anarchique
avec une périodicité différente que la cathodoluminescence confirme. Les autres éléments
ne varient pas significativement. FC, malgré ce caractère chimique alternant, montre des
figures de croissance rapide uniformes.
La calcite CC est, quant à elle, plus ferreuse (fig. 1). On note la présence de Mn :
3 600.10- 6, Ba : 600.10- 6 et des teneurs anomaliques en Zn : 700.10-6. Les fortes
teneurs en Na (1800.10_ 6) peuvent indiquer une salinité importante des solutions mais
aussi un taux de croissance rapide [5] mis en évidence par la présence de sphérulites.
Les sulfates de Ba-Sr forment théoriquement dés solutions solides continues entre les
pôles purs : baryte et célestite, mais les termes intermédiaires sont assez rares dans la
nature. Hanor [6] précise même qu'il existe moins de 7 mole % (5,7 atome %) de SrS04
dans BaS04 et moins de 4 mole % (4,9 atome %) de BaS04 dans SrS04. Aussi, il est
intéressant de constater que les échantillons constituent tous des termes intermédiaires
(fig. 3), les variations chimiques étant associées à un changement morphologique des
cristaux (fig. 4).
III. CONCLUSION. — L'établissement d'un modèle de genèse des concrétions exige la
détermination de l'ordre d'apparition des phases minérales ainsi que la caractérisation
des directions de croissance (centripète ou centrifuge). Il est classique de considérer, dans
une hypothèse diagénétique [7], que la pyrite est postérieure aux sulfates. La comparaison
des teneurs en Fe des marnes et du cortex (s. s.) Suggère davantage une remobilisation
locale de cet élément. Par contre, l'enrichissement notable, à différentes échelles, en Ba
(et Mn) ne semble compatible qu'avec un apport par des fluides. En effet, un fluide salé
(Ba, Na, Mn, Zn...) peut s'être exprimé, au cours d'un processus diagénétique (précoce)
et/ou par le biais d'un drain tectonique, induisant, éventuellement sur une amorce
biologique, le mécanisme du concrétionnementcalcaire. La fréquence, stratigraphique et
géographique, des concrétions plaide apparemment en faveur d'une hypothèse diagénéti-
que pure mais n'exclut pas une interventionhydrothermale,utilisant de manière répétitive
les mêmes drains tectoniques. La présence de saumures minéralisatrices pourraient être
associée à la genèse des diapirs triasiques proches, exprimés ou non à l'affleurement.
La possibilité d'interventionshydrothermales a déjà été envisagée par Lemoine et coll.
[8] et Gaillard et coll. [4] pour d'autres indices dans les mêmes zones : La sédimentation
des Terres Noires s'est effectuée, en contexte extensif et transformant [9], dans un bassin
en cours de structuration avec des failles synsédimentaires affectant le socle [10] et déjà
délimité en sous-bassins. Ce contexte est couramment favorable à la formation de gites
synsédimentaires exhalatifs à Pb-Zn-Ba [11] connus dans des terrains paléozoïques et a
au moins permis d'importantes circulations de fluides lessivants, potentiellementminérali-
sateurS. Parallèlement, Paull et coll. [12] signalent, en bordure de l'escarpement de
Floride, des minéralisationsà barytocélestite, non économiques, liées à un hydrotherma-
lisme « froid ». En conséquence, une relation génétique entre tes concrétions et un
hydrothermalismelocal (s. 1.) ne saurait être écartée.
Reçue le 11 juillet 1985. acceptée le 22 juillet 1985.
796 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série H, n° 11,1985
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[10] M. LEMOINE, Mém. Géol. de l'Univ. de Dijon, 7, Livre jubilaire Gabriel Lucas, 1982, p. 347-361.
[11] D. E. LARGE, Geol. Jb, 40, 1980, p. 59-129.
[12] C. K. PAULL, B. HECKER, R. COMMEAU, R. P. FREEMAN-LYNDE, C. NEUMANN, W. P. CORSO, S.
GOLUBIC, J. E. HOOK, E. SIKES et J. CURRAY, Science, 226, 4677, 1984, p. 965-967.
La fossilisation de basidiospores dans des magnésitites spathiques du Népal implique un sédiment originel
très fin et de même minéralogie.Leur conservationdans la mésozone sous la « Main Central Thrust » confirme
la résistance de la magnésite aux contraintes. Ces faits s'accordent avec l'existence de dépôts carbonates
magnésiens en milieu non évaporitiquejusqu'au début du Mésozoïque.
MINERALOGY. — The microorganisms preservation in sparry magnesite and its crystallogenetic and
sedimentplpgicrepercussion..
The presence of paleobasidiospores in sparry magnesites from Nepal implies that the original sediment was a
very fine grained magnésite. The conservation of these fossils in amphibolite facies conditions under the Main
Central Thrust confirms the high stress resistance of this carbonate. These facts agree with the hypothesis of
anteliasic magnesian carbonates in non evaporitic conditions.
Type d'organisme découvertdans la magnésite spathique du Népal, a. organisme avec apicule et hyphe conservé
dans la magnésite; LM recouverte; L.P. (d'après [1]). b. organisme isolé entouré de grandes plaques de talc,
de magnésite ou d'apatite et présentant un apicule dont l'entourage est pavé de cristaux d'apatite (MEB)
(d'après [1]).
Type organism discovered in the sparry magnesite from Nepal a. organism with apiculus and hyphe preserved
in the magnesite; covered slide; crossed nicols (after [1]). b. single organism surrounded with great sheets of
talc, magnésite or apatite. The apiculus of this organism is partly paved with apatite crystals (SEM) (after [1]).
Des traces de polysaccharides ont été repérées par coloration à l'intérieur de ces
organismes [5].
La matrice initiale de ces organismes a donc conservé les Paléobasidiosporesavec une
grande abondance de détails. En dehors des dépôts organiques ces possibilités ne se
trouvent guère que dans les gels siliceux. Dans te cas ici décrit, les carbonates originels
devaient présenter un grain particulièrement fin qui a permis la conservation de détails
de quelques microns et le remplacement de la matière organique intracellulaire sans
déformation des parois.
Les différences de volume spécifique entre les divers carbonates magnésiens, calciques
ou mixtes impliquent que le minéral originel n'a pas été remplacé. En d'autres termes la
magnésite est ici primaire.
2. Le deuxième stade est représenté par des sections losangiques de quelques 50 um
apparaissant localement dans la magnésite par cathodoluminescence. L'apparition de
ces structures ne modifie pas la composition locale des cristaux de magnésite qui les
renferment.
Il peut s'agir de fantômes de carbonates rhomboédriques calcomagnésiens comme la
dolomite ou la huntite. Ces minéraux auraient matérialisé de manière transitoire l'excès
en calcium du milieu.
3. Au cours du troisième stade, le matériel magnésitique fin se réorganise en masse et
forme des mégacristaux de 2 à 3 mm qui englobent les organismes fossilisés sans destruc-
tion ni déformation sensibles.
Ce phénomène implique une réorganisation simple du matériel microcristallin originel
dont les individus se sont associés pour donner des édifices cristallins de grande taille
C. R, Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 799
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOCHIMIE. Les acides fulviques dissous dans les eaux du procheplateau continent
—
tal. Relation avec la situation estuairienne. Note de Pierrette Berger, Colette Belin, Marie-
Pierre Marniesse et Marc Ewald, présentée par Jacques Joussot-Dubien.
L'intensité de fluorescence associée aux acides fulviques dissous décroît quand on s'éloigne de la côte, ainsi
que la densité optique et la concentration en carbone organique dissous. Les très faiblesintensitésde fluorescence
enregistrées sur les échantillonsles plus marins empêchent de déterminer avec précision un maximum d'émission.
La concentration des acides fulviques par ultrafiltration à 1000 en masse molaire montre que ceux-ci présentent
dans les eaux du proche plateau continental un spectre similaire à celui des acides fulviques terrigènes,
GEOÇHEMISTRY.— Dissolved fulvic acids from the hear continental shelf. Relation with the estuarine
situation.
The fluorescence intensities associated with dissolvedfulvic acids decreasefrom the coast to the sea, as well as
the absorbances and the concentrations of dissolvedorganic carbon. The very lowfluorescenceintensities recorded.
for the marine samples prevent to determine with precision the position of the emission maximum. When they
are concentrated over an ultrafiltrationmembrane of threshold 1,000 in molecular weight, fulvic acids from the
near continental shelf emit fluorescence spectra similar to that of terrigenic fulvic acids.
L'absorption électronique des eaux a été mesurée par un spectrophotomètre « Beckman Acta MVI ». Les
très faibles densités optiques (DO) enregistrées pour les eaux marines ont nécessité l'emploi de cellules en
quartz de 10 cm de chemin optique. Les DO ont été mesurées à 370 nm, qui est la longueur d'onde utilisée
pour exciter la fluorescence des eaux.
Les mesures de fluorescence ont été effectuées avec un spectrofluorimètre« Hitachi-Perkin-ElmerMPF-3 »,
muni d'un photomultiplicateur R-106, dans des cellules de quartz de 1 cm x 1 cm thermostatées à 20°C. Les
fentes à l'excitation étaient de 16 nm, à l'observation de 4 nm. Les spectres d'émission obtenus pour une
longueur d'onde d'excitation de 370 nm ont été corrigés pour les effets de diffusion de la lumière (diffusion
Rayleigh, Raman et Tyndall) selon une méthode précédemmentdécrite ([7]-[12]). Les intensités de fluorescence
mesurées sur les spectres ont été corrigées pour les fluctuations d'intensité de la lampe en utilisant l'intensité
de la bande Raman de l'eau pure mesurée à 423 nm comme étalon interne. L'eau utilisée pour cette mesure,
ainsi que pour toutes les manipulations, était de l'eau ultrapure « Milli-Q » (Millipore).
Les eaux prélevées à la station B 12 ont été étudiées en ultrafiltration sur un appareil « Amicon » à flux
tangentiel, à l'aide de membranes YM2 à seuil de coupure théorique 1000 g en masse molaire.
Tous les récipients employés, ainsi que les filtres et les membranes d'ultrafiltration ont été examinés pour
leur taux résiduel d'impuretés fluorescentestransférées à l'eau ultrapure, en utilisant une excitation à 250 nm.
RÉSULTATS ET DISCUSSION. Le tableau fournit pour les six stations étudiées tes valeurs
—
du Carbone Organique Dissous (COD), de la densité optique (DO), de l'intensité de
fluorescence mesurée à 460 nm (If), ainsi que du rapport entre 1f et l'intensité de la
bande Raman de l'eau pure.
Le COD constitue une mesure globale, puisqu'elle prend en compte à la fois les
substances humiques fluorescentes et d'autres molécules organiques non fluorescentes.
Les valeurs de COD obtenues lors de cette mission sont en bon accord avec les valeurs
publiées dans la littérature pour les eaux côtières [6]. Elles sont toujours plus faibles pour
le point marin que pour te point correspondant situé plus près de la côte. Les concentra-
tions en COD mesurées ici sont plus faibles que celles obtenues par la même méthode
sur des eaux de l'estuaire de la Gironde : sur des mesures effectuées pendant 3 années
consécutives (1981 à 1983), le COD varie dans la Gironde de 0,9 à 6,1 mg/l tout te long
de l'estuaire. Les valeurs obtenues pour la zone aval se situent entre 0,9 et 2,1 mg/l. Ces
résultats montrent qu'il y a une dilution de la matière organique dissoute provenant de
l'estuaire dans les eaux marines.
La mesure de la DO est un paramètre moins global que te COD, puisqu'elle ne tient
compte que des espèces qui absorbent à la longueur d'onde considérée. Il convient de
noter que l'examen du spectre d'absorption des eaux étudiées n'a mis en évidence aucun
composé à spectre structuré. De la même façon que pour le COD, on constate que les
valeurs de DO obtenues lors de la mission Placar sont comparables à celles de la zone
aval de l'estuaire (0,0014 à 0,0054), et restent inférieures à ce qu'on observe dans la
zone amont (DO pouvant aller jusqu'à 0,048).
L'intensité de fluorescence émise par les échantillons étudiés est très faible, au plus
égale à l'intensité de la bande Raman de l'eau pure à 423 nm.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1.
—
Stations de prélèvement.
Fig. 1.
—
Sampling locations.
Fig. 2. — Spectres de fluorescence non corrigés de l'eau de la station B12 avant (2) et après (3) ultrafiltration
à 1000 g en masse molaire, par comparaison avec le spectre de l'eau pure (1) (^,. = 370 nm).
Fig. 2. — Raw spectra of the water from the station B 12 before (2) and after (3) ultrafiltration at 1,000 in
molecular weight, by comparison with the spectrum ofpure water (1) (Xex= 370 nm).
Fig. 3. Spectres de fluorescence corrigés et normalisés au maximum de l'eau de la station B 9 et du rétentât
—
de l'eau de la station B 12 (^cx = 370 nm) (voir le texte)..
Fig. 3. — Correctedfluorescence spectra of the water from station B 9 and of the retentate of the water from
station B 12 (spectra normalized in intensity) (A,ex = 370 nm) (see the text).
PLANCHE I/PLATEI PIERRETTE BERGER
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 805
TABLEAU.. 7
Teneurs en carbone organique dissous, densités optiques, intensités de fluorescenceet rapport entre les intensités
de fluorescenceet l'intensité de la bande Raman de l'eau pure, pour les six stations étudiées.
Concentrations of dissolved organic carbon, absorbames, fluorescence intensities and ratio fluorescence/Roman
bandofwater, for the six stations,
Carbone
organique
Densité
optique
à 370 nm
7.
dissous sous lf
Site Station (mg/l) 1cm
.
(°) IF/lRaman eau
(°) lf, intensité de fluorescence mesurée à 460 nm, ramenée à la même sensibilité du spectrofluorimètre
corrigée pour la diffusion et pour les fluctuations d'intensité de la lampe (Xex = 370 nm).
(") If, fluorescence intensity measured at 460 nm, for the same sensitivity of the spectroftuorometer, corrected
for scattering and for fluctuations of the lamp intensity (Aex = 370 nm).
Il est possible d'effectuer une mesure de l'intensité de la fluorescence émise à 460 nm,
longueur d'onde qui n'est pas trop éloignée du maximum d'émission, mais pour laquelle
les effets de diffusion sont relativement peu importants. Le tableau indique que l'eau du
large est toujours moins fluorescente que l'eau cotière pour chaque radiale. Ce résultat
est en bon accord avec te comportement conservatif de la fluorescence avec la salinité
observé dans plusieurs estuaires [7]. Des niveaux de fluorescence similaires avaient été
détectés dans les eaux dé fond des campagnes Orgon ([12]-[13]). La diminution de
l'intensité de fluorescence est en accord avec l'origine continentale supposée des AF
dissous qui se diluent dans la masse d'eau océanique.
Toutefois les très faibles intensités enregistrées pour les échantillons provenant du large
rendent difficile la mise en oeuvre de la correction de diffusion. En effet, la bande
Raman de l'eau pure peut être jusqu'à 5 fois plus intense que l'émission de fluorescence
proprement dite (station A1). La soustraction point par point du bruit de fond introduit
donc des barres d'erreurs trop grandes. Il est donc impossible, au moins pour les
stations A 1, A 6 et B12, de déterminer avec précision la position du maximum d'émission,
et donc de savoir s'il s'agit d'un AF d'origine continentale.
L'ultrafiltration sur membrane à seuil de coupure théorique 1000 g en masse molaire
permet de concentrer les AF dans le rétentat [8]. La figure 2 montre l'aspect du spectre
de fluorescence de l'eau provenant de la station B12 avant ultrafiltration et après avoir
été concentrée environ 5 fois (volume initial 500 cm3, volume final 90 cm3). L'émission
de fluorescence peut être alors aisément corrigée. Dans ce cas, il est possible dé déterminer
la position du maximum d'émission et de le comparer avec celui du point B9 situé juste
à l'embouchure de la Gironde. La figure 3 montre que les spectres normalisés sont très
proches,
La position du maximum d'émission enregistré à la station B 9, ainsi que pour te
rétentat de la station B12 (445 nm), est la même que celle mesurée sur les eaux de
l'estuaire de la Gironde, jusqu'en amont [7]. Ceci confirme l'hypothèse de l'origine
806 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les hydrocarbures non aromatiques ont été analysés dans du sédiment hydrothermal, le contenu d'une
trappe à sédiment et l'eau prélevée dans le maximum du panache au niveau de la ride de l'océan Pacifique
Est, à 13° N. Les. hydrocarbures du sédiment hydrothermal ont les caractéristiques d'un sédiment immature,
dont la matière organique est fraîchement biosynthétisée et dégradée par les microorganismes. Ce même type
de matériel est présent dans le contenu de la trappe à sédiment qui contient, de plus, des molécules organiques
[17-<x(H)-liopanes] portant la trace, d'une maturation thermique liée à l'hydrothermalisme. Ces composés
matures et des intermédiaires de la maturation thermique sont également présents dans l'eau prélevée dans le
maximum du panache hydrothermal.
-
GEOCHEMISTRY. Hydrocarbons from the hydrothermal System at 13°N, East-Pacific rise.
Non aromatic hydrocarbonshave been analysed in a hydrothermalmêtalliferous sediment sampled at the bottom
of an inactive chimney, close to active sources, in the content of à sediment trap deployed at 50 m above the
active zone and in water collected in themaximum of the hydrothermalplume, from the East-Pacifiç rise, near
13°N. Hydrocarbonsfrom the hydrothermalsedimentpresent characteristics of immature organic matter, freshly
biosynthesized and microbiologically degrqded, as indicated by the importance of low molecular weight n-alkanes.
and phyiane, and a Contribution of ubiquitous higher continental plant inputs shown by the predominance of odd
Carbon qtom number high molecular weight n-alkanes. The immature character of organic matter. is also
shown by the présence of coprostane and cholestane, and the predominance of 17p(H), 21 §(H)-hopanes over
na(H)-hopdnes. The sediment trap content is characterized by the same type of biologically-derived matetial
and also by the presence of compounds such. as 17 a (H)-hopanes and intermediatesof thermal alteration, stérenes,
triterpenoid and isoprenoid ketones, which confirm the importance of thermal d"gradation of the organic matter
near hydrothermal Systems. Mature - substances and intermediates from the thermal alteration process are also
present in the water collected in the maximum of the hydrothermalplume.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig, 3. —
Structure des hydrocarbures hopaniques à 31 atomes de carbone 17 p (H), 21 p (H).
Deux configurationspossibles (S ou R) en position C-22.
Fig. 3. — Structure ofhopanic hydrocarbons 17P(H), 21 ^(H) with 31 carbon atoms.
Two possible configurations(S or R) in C-22 position.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
En opposant les variations des nombres d'atomes Mg et Al dans leur formule structurale, les biotites des
granitoïdes se répartissent dans des populations distinctes suivant qu'elles appartiennent aux associations
magmatiques de type alumino-potassique,calco-alcalin, subalcalin, alcalin et peralcalin. Cette répartition peut
s'expliquer par des considérations cristallochimiques,thermométriques et génétiques.
PETROLOGY (MINERALOGY).— Biotite chemical compositions and magmatic typology of the granitoids.
When plotted in a Mg us Al diagram, granitic biotites are located in distinct areas according to the host-rock
magmatic type (aluminopotassic, alcalkaline, subalkalic, alkalic and peralkalic). This distribution may be related
to cristallochemical, thermometricand geneticfeatures.
INTRODUCTION. — Dans tous les granitoïdes, la biotite constitue par rapport au stock
quartzo-feldspathique — qui joue un rôle essentiel en systématique des roches plutoniques
[1] — la fraction la plus fréquente et la plus abondante du « reste », dont certains
minéraux ont déjà été pris en compte à des fins de discrimination ([2], [3], [4]). On
pouvait s'attendre à ce que la composition chimique des biotites varie de manière sensible
suivant les différents types de roches. Des travaux relativement anciens ont montré que
les variations de composition portent essentiellement sur les teneurs en Al, Fe et Mg, et
qu'on observe globalement une augmentation de Al et Fe quand on passe des granodiori-
tes à biotite et amphibole aux granites à biotite seule, puis aux granités à biotite et
muscovite ([5], [6], [7]). Nous montrerons ici, en extension de travaux préliminaires [8],
qu'on obtient une discrimination plus précise et plus satisfaisante quand on prend en
compte la typologie magmatique des granitoïdes [9], et quand on considère les biotites
comme des solutions solides entre les pôles annite (K2Fe6+(Si6Al2)O20(OH)4),phlogo-
pite (K2Mg6 (Si6Al2) O20 (OH)4), sidérophyllite (K2F^+Al2(Si4Al4)O20(OH)4)et easto-
nite (K2Mg5Al(SisAl3) O20 (OH)4) ([10], [11]).
1. SÉLECTION DES DONNÉES. —
Les analyses à la microsonde ont montré que des
1.
biotites brunes, qui semblent optiquement « fraîches », peuvent avoir subi cependant des
variations importantes dans leurs teneurs en K, Mg, Al, Ti, notamment par chloritisation
et muscovitisation [12]. C'est pourquoi nous n'avons retenu que les analyses correspondant
au coeur des cristaux dans la mesure où te total des oxydes dosés est voisin de 96%, et
où la formule structurale est équilibrée. On en trouvera dans le tableau quelques exemples
représentatifs, analysés pour la plupart à la microsonde « Ouest » (conditions analytiques
15 kV, 10 nA, 6 s). Nous avons utilisé également des analyses obtenues par voie chimique
sur des fractions minérales séparées [13], à condition que les teneurs pondérales en K2O
et TiO2 soient respectivement supérieures à 7,5 et 2%, conformément aux remarques
précédentes. Dans quelques cas où les biotites ont été analysées par les deux méthodes,
on observe une concordance satisfaisante; les écarts portent essentiellement sur K et Ca,
les inclusions d'apatite et les lamelles chloritisées étant très difficiles à éliminer par les
méthodes physiques de séparation.
2. Les granitoïdes sélectionnés correspondent à des massifs bien étudiés géologique-
ment, et se rapportant sans ambiguïté aux lignées magmatiques évoquées plus haut [9] :
—
lignées alcaline et peralcaline (complexes anorogéniques) : Corse, Hoggar, Nigeria,
Kerguelen, Oslo;
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Position des biotites des différentes lignées magmatiques dans un diagramme opposant les nombres de cations
Mg et Al de leurs formules structurales, établies sur la base de 22 atomes d'oxygène. Lignée alumino-
potassique. Étoiles : granités à biotite + muscovite; cercles pleins : granités à biotite + cordiérite. Lignée
calco-alcaline. Croix cerclées : granitoïdes à biotite seule; cercles vides : granitoïdes à biotite ± amphibole
+ pyroxène. Lignée subalcaline. Triangles pointe en bas : granitoïdes à biotite seule; triangles pointe en
haut : granitoïdes à biotite + amphibole + pyroxène. Lignée alcaline. Carrés obliques : granites à biotite
seule; carrés droits : granitoïdes à biotite + amphibole + pyroxène. Lignée peralcaline. Losanges pleins.
Location of granitic biotites in a Mg vs Al diagram (number of cations on the basis of 22
oxygen). Aluminopotassic series. Stars: biotite+muscovite granites; filled circles: biotite ± cordiérite
granites. Calcalkaline series. Cross-in-circles: biotite granites; open circles: biotite + hb + px
granitoïds. Subalkalicseries. Upward pointing triangles: biotite granités; downwardpointing triangles: biotite
± hb + px granitoïds. Alkalic series. Oblic squares: biotite granites; right squares: biotite ± hb ± px
biotites. Peralkalic series. Filled rhombs.
PLANCHE I/PLANTE I HASSANE NACHIT
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 817
TABLEAU
12 3 4 5 6 7 8
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PÉTROLOGIE.
—
II,n°
Série
1
1895
Dans une série de granitoïdes hercyniens de la région de Vila Real (Nord Portugal), la composition chimique
des muscovites est liée à celle des biotites en ce qui concerne le rapport Fe/Mg mais présente des variations
importantes du total Fe + Mg, impliquant l'existence de compositions non magmatiques. Les teneurs en TiO2
dans la muscovite évoluent successivement selon deux tendances différentes : l'une, parallèle à celle observée
dans la biotite (TiO2 constant) peut être magmatique; l'autre est certainement post-magmatique et peut être
accompagnée d'un départ de Fe en solution.
PETROLOGY. — Chemical évolution of biotites and muscovites in a granitic rock series from Northern
Portugal; petrological and metallogenicalimplications.
In a series of hercynian granitoïdsfrom the Vila Real region in Northern Portugal, the chemistry of muscovites
shows a progressive variation of Fe/Mg ratio correlated to a similar variation in biotites. Nevertheless, theese
muscovites show important variations of Fe+Mg, which means they where not equilibrated with a magma. TiO2
content in muscovites follows successively two différent trends: the first one, similar to the biotite trend (TiO 2
constant) may be magmatic; the second one is clearly post-magmatic and is possibly associated with iron release
in aqueous fluids.
binaire, les compositions de ces phases doivent décrire une courbe, de la même manière
que la composition des liquides successifs. Cette propriété va nous servir de test pour
discuter du caractère magmatique ou post-magmatique des compositions des biotites
et des muscovites analysées à la microsonde sur les cristaux millimétriques d'aspect
« primaire ».
Des contraintes cristallochimiques conditionnent la forme des courbes d'évolution pour
les minéraux; par exemple, sur te diagramme (FeO total : MgO) les compositions des
biotites montrent une substitution progressive de Mg par Fe de I à V (alors que FeO
décroît dans tes roches) : ainsi, le parallélismeavec l'évolution des compositions des roches
n'adopte une forme simple que pour le rapport Fe/Mg. Du fait de la constance du
contenu en Al octaédrique [9], les compositions des biotites décrivent effectivement une
courbe sur ce diagramme et sont donc compatibles avec une origine magmatique. Par
contre, les compositions des muscovites se distribuent dans des domaines de forme plus
ou moins allongée (grossièrement à Fe/Mg constant) et dont la succession dessine une
ligne brisée : leurs compositions ne sauraient donc être considérées comme fossilisant un
stade de cristallisation magmatique.
Il existe une relation entre le rapport Fe/Mg dans la muscovite et dans la biotite de la
même roche, relation qui peut s'exprimer sous la forme :
muscovite, ilménite et solution. Comme le rapport Mg/Ti est du même ordre dans la
biotite et la muscovite et que au contraire le rapport Fe/Mg est au minimum le double
dans la biotite, cette transformation s'accompagne nécessairement soit de l'évacuation
du fer excédentaire par lé biais de la phase fluide, soit de sa précipitation in situ sous
une nouvelle forme minérale, par exemple un sulfure. Si la deuxième éventualité paraît
assez peu fréquente dans la nature, la première peut correspondre à un processus
générateur de solutions riches en fer, dont l'existence est par ailleurs bien attestée par la
métallogénie liée à ce type de granitoïdes.
Remise le 6 mai 1985, acceptéele 22 juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] F. ALTHAUS, E. KAROTKE, K. H. NITSCH et H. G. F. WINKLER, Neues Jahrb. Minerai Monatsh, 1970,
p. 325-336.
[2] N. D. CHATTERJEE et W. JOHANNES, Contrib. Mineral. Petrol, 48, 1974, p. 89-114.
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[4] C. F. MILLER, E. F. STODDART, L. J. BRADFISH et W. A. DOLLASE, Can. Miner., 19, 1981, p. 25-34.
[5] A. M. R. NEIVA, Mem. Not. Mus. Lab. Min. Geol. Université de Coimbra, 76, 1973, p. 1-43.
[6] J. LEROY et M. CATHELINEAU, Bull. Minéral, 105, 1982, p. 99-109.
[7] M. FRIEDRICH, Thèse 3e cycle, Nancy-I, 1983.
[8] G. MONIER, J. MERGOIL-DANIELet H. LABERNARDIERE, Bull. Minéral, 107, 1984, p. 55-68.
[9] D. GARCIA, M. OUIN et M. FONTEILLES, D.G.R.S.T.-V.R.S.S., n° 81.D. 1095, 1985, rapport non publié.
[10] C V. GUIDOTTI, J. T. CHENEY et S. GUGGENHEIM, Amer. Miner., 62, 1974, p. 438-448.
Une abondante microflore a permis de dater du Norien-Rhélien dans des alternances argilo-gréseuses du
« lambeau mésozoïque » de Sant Angelo di Brolo. Ce faciès fluviatile est à rapprocher des environnements
connus à la même époque sur le bloc corso-sarde; il constitue le terme le plus continental de la paléogéographie
du Norien-Rhétien sicilien.
STRATIGRAPHY. — Discovery of Upper Triasic fluviatile facies in the Peloritan zone of the Calabrian
arc (Sant Angelo di Brolo, NE Sicily).
A continentalfacies has been identified for the first lime in the Norian-Rhaelianseries of Sicily. The alternating
sands and shales, which have been dated by an abondant microflore, occur in the Sant Angelo di Brolo Mesozoic
unit and have been interpreted as having a fluviatile facies. Similar paleogeographiccontinental environments
have been proposed in the Corso-Sard region during the same period.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[5] T. COCOZZA, A. JACOBACCI, R. NARDI et I. SALVADORI,Mem.Soc. Geol It., 13, 1974, p. 85-186.
[6] M. DURAND-DELGA, M.RIEUF et M. VANOSSI, Comptes fendus, 292, série II, 1981, p. 83-90.
[7] P. DE WEVER, SOC:Geol. du Nord; publ. n° 7,1, 1982.
[8] G. MASCLE, Thèse Sc., Paris, 1973,431 p.; Riv.. It. Pal. Strat., Milano, Mem 16, 1979.
[9] F. LENTINI, Riv. Min. Sic. Anno, XXV, 1974, p. 145-147 et 1-22.
[10] B. BALUSSEAU,J.-M. THERY et E. VOISENET, Riv. It. Pal.Srrat (à paraître).
Des métagabbros, localement mylonitisés, ont été échantillonnés dans le Rouergue (M.C.F.). Pour des
températures de 650 à 550°C et des pressions de 5 à 6 kb, les plagioclases sont les minéraux les plus ductiles.
Ils s'organisent en rubans polycristallins et sont responsables de l'accommodation de la déformation par la
roche. L'intérêt des métagabbros pour l'étude de la déformation ductile des plagioclases est souligné.
CONCLUSIONS.
—
La déformation des métagabbros amphibolitisés du Rouergue est-
1.
hétérogène. Le gradient de déformation se traduit par une réduction progressive de la
taille des grains, des zones préservées vers les zones mylonitiques.
2. Cette déformation s'est accomplie sur une gamme de température de 650 à 550°C
et pour des pressions de 5 à 6 kb.
3. Dans cette gamine de températures et de pressions, l'amphibole se comporte en
général comme un objet rigide. Par contre, les cristaux de plagioclases évoluent continû-
ment pour former des rubans polycrystallins de minéraux granulés. Cette ductilité du
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
plagioclase dans les métagabbros contraste avec son comportement plus rupturel dans
les métagranites.
du plagioclase
—
:.....
4. Les métagabbros sont un matériel privilégié pour l'étude de la déformation ductile
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La chaîne des Chott est constituée par deux mégastructures anticlinales de direction N80 disposées en
échelon dextre. L'analyse tectonique des éléments structuraux de ce faisceau de plis montre que la partie
occidentale forme une structure anticlinale allongée dont les enveloppes les plus internes sont intensément
déformées et présentent des ennoyages successifs en N 50-60 vers le SW, obliques à la direction générale E-W.
Cette configuration résulte des rotations senestres de 20 à 30° liées aux jeux relatifs des deux importants
couloirs de coulissementdextre de direction moyenne N 120-130 : l'accident de Negrine-Tozeur à l'Ouest et la
faille de Gafsa à l'Est, éléments moteurs de l'édification de ce segment de l'accident sud-atlasique.
TECTONICS. — Part of the Negrine-Tozeur and Gafsa strike-slip faulling cloughs in the folding structura-
tion of the Chott area, South-Atlasic accident.
The Chott chain is constituted by two mega-anticlines in N80 direction, disposed in dextral echelon. The
tectonic analysis of the structural elements of this fold belt shows that the occidental part forms a long anticlinal
structure which has the interns jackets greatly deformed, with a successive dipping of the axis offolding N 50-60
to the SW. Tins direction is oblique to the general direction E-W. This configuration is resulting from senestral
rotation of 20-30° associated with the relative activity of two important dextral strike-slipfaulting of N 120-130
direction: the accident of Negrine-Tozeurto the West and the Gafsa fault to the East factors of the structuration
ofthis part of the South-Atlasicaccident.
Fig. 1. —
Carte structurale du faisceau des plis des Chotts. 1, faille majeure; 2, décrochement dextre; 3,
chevauchement;4, accident probable; 5, axe de structure anticlinale avec le sens du déversement; 6, axe de
structure synclinale; 7, axe de structure périanticlinale des différentes enveloppes internes des mégastructures;
8, trace des couches de l'enveloppe externe des structures.
Fig. 1. — Structural map of the fold bundle ofthe Chott chain.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La plaine de la Rusizi correspond à la partie nord du fossé Nord-Tanganyika, comblée par des sédiments
sableux lacustres puis, après le retrait progressif récent du lac souligné par des barrières littorales successives,
par des dépôts fluvialiles à dominante argileuse. Des escarpements discrets de quelques mètres de hauteur mais
de longueur pluri-kilométrique, plus ou moins linéaires, révèlent la présence de failles sub-méridiennes. La
sismique réflexion démontre qu'il s'agit de la partie superficielle de grandes failles normales synsédimentaires,
dont seuls les rejeux les plus récents sont visibles. L'activité tectonique la plus importante est actuelle et elle
s'effectue sur la bordure occidentale de la plaine, déterminant le cours de la Rusizi et mettant en évidence la
structure dissymétriquedu rift est-africain dans cette région.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 2. —
Isochrones du toit du socle, obtenus par sismique réflexion (d'après Solaini [6]).
Fig. 2. —
Top of the basement's isochrones, obtained by seismic profiling (from Solaini [6]).
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 839
A chacun de ces accidents correspondent des lignes de faille visibles en surface ( fig. 1).
A l'aplomb de l'accident oriental se relaient plusieurs escarpements situés au NW immé-
diat de Bujumbura et te long de la Muzenyi. L'accident situé plus au nord se trouve
sous la faille de la Kajeke et ses relais méridionaux. Nous pouvons en conclure que les
failles visibles en surface sont dues aux jeux les plus récents de ces grandes failles. Puisque
les rejets verticaux récents visibles sont de l'ordre de quelques mètres et que les décalages
profonds sont plus importants, il s'agit de failles normales synsédimentaires.
Les cartes d'épicentres de séismes [8] montrent que l'activité tectonique est plus forte à
l'ouest du fossé Nord-Tanganyika qu'à l'est. C'est là aussi que se trouvent les dépôts les
plus récents, que coule la Rusizi et qu'apparaissent les failles actuelles. La subsidence
semble donc actuellement se poursuivre dans la partie ouest de la plaine, au niveau des
alluvions de la Rusizi. Celles-ci remplissent au fur et à mesure la partie la plus active du
fossé, plus particulièrement entre tes failles qui se regardent de part et d'autre de la
rivière. La vallée de la Rusizi correspond sensiblement au compartiment le plus subsident
du fossé Nord-Tanganyika. Cette constatation est confirmée par la réponse acoustique
des sédiments traversés par les ondes sismiques. Ces sédiments, plus épais à l'ouest et au
centre de la plaine, ont une composante principale de sable et d'argile. De nombreuses
discordances angulaires y témoignent d'une subsidence tente et d'intensité variable, plus
forte à l'ouest que sur la bordure orientale. Ces faits montrent bien la dissymétrie du
Rift Est-Africain dans ce secteur, plus profond à l'ouest qu'à l'est.
CONCLUSION.
—
La plaine de la Rusizi est un ancien fond du lac Tanganyika, comblé
par des sédiments lacustres récents [Miocène (?) à Actuel], exondé depuis peu sans que
l'on puisse préciser d'âge pour l'instant, peut-être depuis l'Holocène. Au retrait progressif
du lac, souligné par des barrières littorales, succède le dépôt de sédiments fluviatiles.
Ceux-ci sont plus épais dans la vallée dé la Rusizi, située dans la partie la plus occidentale
du fossé qui est aussi la plus subsidente.
Cette subsidence dissymétrique s'accompagne du jeu de failles normales synsédimen-
taires de direction méridienne, dont les rejets les plus récents, assez modestes, sont visibles
à la surface. Les petits escarpements formés par ces accidents donnent une idée du type
de géomorphologierévélateur de failles que l'on pourrait s'attendre à rencontrer s'il était
possible d'explorer le fond du Lac Tanganyika par submersible.
Nous remercions la Société nationale Elf Aquitaine (Production), qui a bien voulu nous donner accès à sa
documentation.
Remise le 29 avril 1985, acceptée après révision le 22 juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] M. REEKMANS, Bull Jard. Bot. Nat. Belg., 50, 1980, p. 401-444.
[2] G. P. BAGDASARYAN, V. I. GERASIMOVSKIY, A. I. POLYAKOV et R. K. H. GUKASAYAN, Geochem.
internation. U.S.A., 10, (1), 1983, p. 66-71.
[3] S. C. D. SAH, Ann. Mus. roy, Afr, centr., Belg., Sc. géol., 57, 1967, 173 p.
[4] L. CAHEN et J. LEPERSONNE, In The Géologic Systems. The Precambrian, 3, Interscience Publishers,
London, 1967.
[5] R. P. FRANKART et A. J. HERBILLON, Ann. Mus. roy. Afr. centr., Sci. Geol., 71, 1971, 125 p..
[6] L. SOLAINI, Fondation Ing. C. M. Lerici del Politecnico, Milan, 1968, 37 p.
[7] J. L. YZQUIERDO, Serv. Géol Rwanda-Urundi, rapp. ann., 9, 1960, p. 31-36.
[8] J. WOHLENBERG, Tectonophysics, 8, n° 4/6, 1969, p. 567-577.
La déformation plastique du quartz à très haute température (750-800°C) dans les migmatites de la happe
d'Ojén, Synchrone de la mise en place des péridotites de la nappe de Los Reales, s'accomplit, au moins dans
certains niveaux, par l'activité conjuguée des systèmes de glissement de direction < a > et [c] ainsi qu'en
témoignent lessous-joints prismatiques et basaux visibles au microscope optique. Au microscope électronique,
les sous-joints basaux caractérisent les systèmes de glissement {1010} [c], jamais encore décrits dans le quartz
naturellement déformé. L'interprétation, en terme de sens de cisaillement, de l'orientation préférentielle des
âxes[c] est conforme avec les données.structuralesde la région:
TECTONICS. —: Natural plasticity of quartz: coexisting <a> and [c] slip directions at high température
(migmatites from the Ojén nappe, Spain).
Optically visible prismatic and basal subbouhdaries, and Original TEM observations of basai tilt watts due to
{1010}[c] slip, indicate the activity of both <a> and [c] slip directions in quartz during high temperature
(750-800°C) deformation of the. migmatites of the Ojén nappe, related to the emplacement of the peridotites of
Los Reales. The sense of shear deducedfrom tins analysis is compatible with the régional structural data:
GLISSEMENT <a> DANS LE QUARTZ. Depuis Christie et coll. [1] on sait que le système
—
de glissement de plan basai (0001) et de direction <a> = < 1120> est facilement activé
lors de la déformation intracristalline du quartz. De fait, le glissement <a> est très
commun dans les tectonites, s'exprimant au microscope optique par la présence quasi
exclusive de sous-joints prismatiques, c'est-à-dire contenant l'axe [c] = [0001]. Ces sous-
joints, perpendiculaires à <a> [2] sont donc des parois de flexion (fig. l a) pour des
systèmes de glissement de direction < a >, dont les plans peuvent être non seulement (0001)
mais aussi {1010} et/ou {10ll} ([3] [4]). Dans un diagramme d'Orientation Préférentielle
des axes <a> (OP< a>) ([2], [5], [6] [7]) le glissement selon <a> se traduit par une forte
Fig. 1. —
Glissementintracristallin. (d): géométrie d'un sous-joint de flexion (SIF). La direction de glissement
DG contenue dans le plan PG est perpendiculaire à SJF. ARE : axe de rotation externe, (b) : cisaillement
dextre. (c) : cisaillement sénestre. :(d): diagramme d'OP [c] du quartz en couronne unique (cisaillement
dextre) avec ses principales concentrations attribuées à l'activité des plans (000l)-basal-, { 1010 }-prism.- et
{1011}-rhomb- ayant l'axe < a > en commun. X = linéation;Z=perpendiculaireau plan de foliation. Origine :
Népal (4). (e) : diagramme en couronnes croisées inégalement peuplées. Même origine que (d).
Fig. 1. —Intracristalline slip, (a): geometry of à tilt subbouhdary (SJF).. The slip direction DG within the slip
plane PG is perpendicular to SJF. ARE: external rotation axis: (b): dextral shear. (c): sinistral shear. (d) :
inclined single girdle (dextral shear) of quartz [c]. axes with its main submaxima attributed to (0001)-basal-,
{1010}-prism and {1011}-rhomb- slip planes having in common an <a> axis as the slip direction. Origin:
Népal(4). (e): Inequally popùlatéd (dextral shear) crossed-girdles.of[c] axes. Same origin as (d).
0249-6305/85/03010841 $2.00
© Académie des Sciences:
Fig. 2. —
Diagrammes d'OP [c] du quartz dans les migmatites déformées de la nappe d'Ojén. Foliation (XY)
et linéation(X) en EW des diagrammes. Indications : référentiel géographique, sens de cisaillement régional
et distance au contact vers le haut avec les péridotites. 150 mesures par diagramme.
Fig. 2. — Quartz [c]-axis orientationdiagrams within the deformed migmatites of the Ojén nappe. Foliation(XY)
and lineation (X) in EW of the diagrams. Indications: geographical frame, sense of regional shear (top
towards NE) and distance (in meters) to the overlying peridotites. 150 measurements per diagram. Note the
tendency for-Y-maximum concentrations ({1010} <a> slip) and for clustering away from Z in the XZ
plane. Patterns g, h and i, very similar in shape, are specially considered in this paper.
Fig. 3. — Étude de l'échantillon TB402 (fig. 2h). (A): orientation des axes[c]. (B) : axes [c] des grains
montrant des sous-joints(36%). (C) : axes [c] des grains à SJB seuls, position MAX; (C1) : pôles des SJB.
(D 1) : axes [c] des grains à SJP seuls, position COUR; (D 1) : pôles des SJP. (E) : histogramme des angles
entre la normale aux sous-joints et l'axe [c] correspondant, montrant qu'il existe deux familles distinctes,
SJB et SJP.
Fig. 3. — Specimen TB 402 (fig. 2h). (A): total diagram of the [c] axes. (B): [c] axes of grains with optically
visible subgrain boundaries (SB; 36%). (C): [c] of grains with basal SB or SJB (50%); (Cl): pôles to SJBs;
(D): [c] of grains with prismatic SB or SJP (20%); (D 1): poles to SJPs. (E): histogram of the angle between
the normal to SBs and the corresponding[c] axis, showing the two families of SBs, the basal (SJB) and the
prismatic (SJP) one.
Fig. 4. — Sous-joint basai (0001) au microscope électronique (éch. TB402), contenant une seule famille de
dislocationsparallèle à [1120], glissantdans le plan (1010) matérialisé par la boucle (flèche), selon la direction
[0001] (vecteur de Burgers). C'est un sous-joint de flexion car un sous-joint (0001) de torsion contiendrait
trois familles de dislocations < a > (3).
Fig. 4. — TEM micrograph of a basai tilt-wall (3) from specimen TB 402, containing a single set of dislocations
with a line direction [1120] gliding on the (1010) plane (arrowed loop) with a Burgers vector [0001].
PLANCHE 1/PLATE I JEAN-LUC BOUCHEZ
C. R. Acad. Sc. Paris, t 301, Série II, n° 11, 1985 845
Fig. 5. — Diagramme d'OP [c] de TB402 éclaté en deux composantes MAX et COUR indiquant un cisaillement
dextre avec un glissement [c] prédominant en (a), et un glissement < a > prédominant en (b).
Fig. 5. — [c] axis diagram for TB402. Maximum MAX is populated by grains having mostly basal SBs, girdle
COUR by grains having mostly prismatic SBs. The SBs being normal to the slip direction (tilt walls), diagram
(a) indicates a dextral sensebfshear (Fig, 1b) for dominant [c] slip, and diagram (b) indicates the same sense
for dominant <a> slip.
OP DES AXES [C]. — Les OP[c] des échantillons les plus riches en quartz (qtz~50%)
de ces migmatites déformées montrent la tendance au goupement de[c] autour de Y
(système de glissement { 1010 } < a >; fig. 2 a à f) ainsi que le rapprochement de [c] vers
X (fig, 2 a, d, e, g, h, i). Les diagrammes g, h et i de la figure 2 retiennent ici notre
attention : ils sont formés d'une couronne unique inclinée sur te plan XY (COUR) et
d'un maximum (MAX) à environ 30° de X, à peu près perpendiculaireà COUR (fig. 3 A).
LES SOUS-JOINTS EN MICROSCOPIE OPTIQUE ET ÉLECTRONIQUE. — Optiquement, le quartz se
présente en grains millimétriques plus ou moins allongés, ou en grains et sous-grains
rectangulaires dont l'aspect en damier est déjà décrit dans les roches de haut grade [16].
Le fait le plus remarquable est la présence de sous-joints basaux (SJB) ou très proches
du plan basai (fig. 3 E), souvent bien formés, dont le nombre est subordonné ou au plus
égal à celui des sous-joints prismatiques(SJP) habituels. Dans un grain donné, les SJB
forment une famille unique où bien sont associés aux SJP. Souvent fixés aux points
triples des joints de grains, ou parfois recoupés par des nouveaux grains de croissance
tardive, ces sous-joints apparaissent comme contemporains de la déformation principale
de la roche. Les SJB sont des parois de flexion ou à composante de flexion [3] car dès
sous-joints basaux de torsion pure seraient invisibles au microscope optique (axe de
rotation parallèle à [c]). Au microscope électronique (Jeol 120 kV, Nantes) l'étude d'un
grain à SJB optiquement visible confirme l'existence de sous-joints de flexion(000l)
contenant des dislocations coin de direction parallèle à [1120] et glissant selon [c] dans le
plan (1010) ( fig. 4 et légende). L'observation de macles du Dauphiné confirme le passage
quartz-P vers quartz-a à l'état solide. On remarque que les systèmes de glissement ici
mis en évidence sont { 0110} [c] et non { 1120 } [c] comme dans [11].
OP DES SOUS-JOINTS. — Dans l'échantillon TB 402 (fig, 3). 36% des grains présente des
Sous-joints optiquement visibles (fig. 3 B). Parmi eux, 50% présente une seule famille
basale et 20% une seule famille prismatique. L'examen de la nature SJB ou SJP des
sous-joints en fonction de l'a position de l'axe [c] du grain correspondant montre que :
(a) 80 % dés SJB formant une famille unique (pôles en fig. 3 C1) correspond à des axes [c]
en position MAX (fig. 3C), et (b) 90% des SJP formant une famille unique (fig. 3D1)
correspond à des axes [G] en position COUR (fig. 3D) proche du plan XZ (les sous-joints
faiblement inclinés sur ce plan, « intérieurs » à la couronne, n'ont pas été étudiés). Enfin,
lorsqu'il existe deux familles de sous-joints dans un même grain, les axes [c] correspon-
dants se distribuent naturellement entre MAX et COUR.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
CONCLUSION.
—
Nous avons montré que les systèmes de glissement de direction [c],
dont l'activité est déjà connue dans le quartz synthétique[11], sont aussi présents dans le
quartz déformé à haute température ( ~ 800°C) des gneiss migmatitiques de la nappe
d'Ojén. Ils sont responsables des sous-joints de flexion basaux visibles en microscopie
optique et électronique. Ces systèmes de glissement coexistent avec les systèmes
« habituels » de direction < a >, ainsi que le montre la persistance des sous-joints prismati-
ques.
La géométrie des OP[c] ainsi que l'analyse de la nature prismatique ou basale des
sous-joints en fonction de la position de [c] dans le diagramme (fig. 3) se prête bien à la
schématisationsuivante : le maximum MAX est peuplé de grains se déformant essentielle-
mentselon [c] et accessoirement selon <a>; c'est le contraire pour les grains peuplant la
couronne COUR. On peut donc éclater le diagramme d'OPfc] en deux sous-diagrammes
indiquant tous deux un cisaillement dextre (fig. 1b), l'un (fig. 5 a) pour une direction
de glissement [c] prédominante, l'autre (fig. 5 b) pour Une direction<a> prédominante.
Rapporté au contexte cinématique régional, ce sens est compatible avec celui qu'indiquent
les orthopyroxènes et les olivines des péridotites sous-jacentes, déformées pendant le
même épisode [17].
Reçue le 10 juillet 1985, acceptée le 26 août 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
J. L. B. et D. M. : Laboratoire de Tectonophysique,
Université de Nantes, 2, rue de la Houssinière, 44072 Nantes;
J. M. T. : Depart, de Geomorphologia y Geotectônica,
Universidad del Pais Vasco, Apart, 644, Bilbao, Espagne.
C. R. Acad Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 847
A partir des données acquises lors de la campagne franco-japonaise Kaiko de 1984 et de considérations
géométriques en trois dimensions, nous proposons une interprétation des structures observées dans la régioe
de la jonction triple fosse-fosse-fosse située au large du Japon central. Prenant en compte les données dé la
cinématique,nous discutons également sa stabilité et présentons un modèle de son évolution récente. L'impor-
tance des déformations compressives intraplaques et l'instabilité de la jonction triple sont soulignées; elles
rendent inadaptée, à l'échelle envisagée ici, l'expression souvent employée de « point triple ».
TECTONICS.—Structureand recent evolution of the trench triple junction off central Japan.
From data obtained during the French-Japanese1984 Kaiko cruise and 3-D geometrical considerations, we give
an interpretation of the structures observed in the trench triple junction area off central Japan. Taking into
accouni kinematic data, we also discuss its stability and present a model of its recent evolution. Importance of
compressional intraplate deformation and instability of the triplejunction are emphasized.
Une partie du programme franco-japonais Kaiko [1] a été consacrée, en 1984, à l'étude
de la jonction triple du Japon central ([2], [3]), seul exemple actuel de type fosse-fosse-
fosse. Alors que sa stabilité n'avait été discutée qu'en plan par McKenzie et Morgan; [4],
Le Pichon et Huchon [5] ont récemment pris en compte l'aspect tridimensionnel. Dans
la présente Note, les données acquises lors de la campagne Kaiko sont interprétées en
tenant compte des conséquences de cette analyse.
LES DONNÉES. — La jonction triple réunit trois frontières de plaques convergentes (pl. I,
fig. 1) : la plaque océanique Pacifique (PAC) est subduite vers l'Ouest [6], au Nord sous
la plaque continentale Eurasie (EUR) dans la fosse du Japon et au Sud sous la plaque
océanique Philippine (PHS): dans la fosse d'Izu-Bonin tandis que la plaque PHS est
subduite vers le Nord-Ouest sous la plaque EUR [7] le long de la frontière convergente
oblique de la fosse de Sagami ([2], [8]); la plaque PHS est ici constituée par l'arc
volcanique d'Izu-Bonin qui, à son extrémité nord, entre en collision avec le Japon central
depuis environ 1 M.a. ([9], [10]).
Deux traits spécifiques de la région de la, jonction triple sont (pl. I, fig. 1) : (1) un
ensemble de bassins de pente déformés, sur le mur interne de la fosse d'Izu-Bonin et (2)
la profondeur élevée de la fosse d'Izu-Bonin par rapport à celle de la fosse du Japon.
Une zone de bassins de petite se développe entre 6700 et 8200 m de profondeur sur le
coin nord-est de la plaque PHS (pl. II). Le plus septentrional, et le plus grand, de ces
bassins est limité au Nord par la frontière de plaques EUR/PHS. Sur un profil Nord/Sud
(pl. IF), le socle acoustique de ce bassin plonge vers le Nord et son remplissage sédirhen-
taire présente une : configuration divergente, également vers le Nord (jusqu'à plus
de 2 s. t. d. de sédiments); la structure est donc bien celle d'une fosse de subduction PHS
sous EUR. Dans la pente de la plaque chevauchante EUR, la morphologie en escalier
est vraisemblablementcontrôlée par des failles inverses associées à la convergence. Sur
un profil ESt-Ouest (pl. II), ce bassin constitue un synclinal synsédimentaire, d'axe
NOrd-Sud, A l'Ouest (et au Sud),: les sédiments reposent en « onlap » sur la couverture
sédimentaire de l'arc d'Izu-Bonin. A l'Est, au contraire, le bassin est limité par un
escarpementde faille; au pied de l'escarpement,les sédiments présentent une configuration
divergente et un basculement vers l'Ouest et sont localement affectés par un anticlinal
synsédimentaire. Ces observations suggèrent que la faille bordière est inverse et que
Planche I
Fig. 1. —Contexte géographique et géodynamique de la jonction triple du Japon central. Flèches chiffrées :
direction et vitesse (cm/an) du. mouvement relatif des plaques (Eurasie fixe). Tiretés simples chiffrés
:
isobathes (km) du toit de la plaque Philippine. Tiretés doubles chiffrés: id. plaque Pacifique. Pointillés:
remplissagesédimentaire de la fosse d'Izu-Bonin et des bassins de pente. Quelques mécanismes au foyer de
séismes superficieles ( < 30 km) sont indiqués (dièdres noirs en extension).
Fig. 1. — Geographical and geodynamicalsituation of the trench triple junction off central Japan. Arrows with
numbers: direction and velocity (cm/y) of plate relative motion (Eurasia fixed), Simple broken Unes with
numbers: isobaths (km) of the Philippine plate top. Double broken lines with numbers: id. Pacific
plate. Stippled areas: Izu-Bonin trench and slope basin sedimentary fill. Some focal mechanisms of superficial
(<30 km) earthquakes are indicated (black diedrals are in extension).
Fig. 2. — Géométrie en trois dimensions des plaques lithosphériques dans la région de jonction triple du
Japon central.
Fig. 2. — 3-D geometry of the lithospheric plates in the central Japan triple junction area.
;PLANÇHE I/PLATE I PIERRE LABAUME
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 851
Planche II
Morphologie et structure de la région de la jonction triple; établi à partir de l'analyse dès données de la
campagne Kaiko 1984 (coupes d'après profils de sismique reflection). 1, isobathes (G x 1000); 2, limites de
plaque (contacts de subduction); 3. failles inverses; 4, autres escarpements de faille; 5, loupes de glissement;
6, basculementdu socle acoustique; 7, remplissagessédimentaires; 8, dépressionsfermées.
Morphology and structure of the triple junction area; established from analysis of 1984 Kaiko cruise data
(cross-sections from seismic reflection profiles). 1, isobaths (M x 1,000); 2, subduction plate boundaries; 3,
reverse faults; 4, other fault-scarps; 5, slump-scars; 6, acoustic basement tilt; 7, sedimentaryfllls; 8, closed
dépression.
la plaque PAC ne se rencontrent que des failles normales associées à son plongement
vers l'Ouest ou héritées de la zone d'accrétion ([2], [3]); nous ne les détaillerons pas ici.
INTERPRÉTATIONTRIDIMENSIONNELLE. — Dans la configuration de la jonction triple du
Japon, Le Pichon et Huchon [5] ont montré qu'un problème d'espace se pose en ce qui
concerne le plongement de la plaque PHS et démontré quantitativement les conditions
cinématiques et géométriques requises. Qualitativement, le bloc diagramme de la figure 2
(pl. I) montre que (1) la bordure est de la plaque PHS ne peut pas plonger vers le Nord
en raison du plongement vers l'Ouest de la plaque PAC et (2) à proximité immédiate de
la jonction triple, la plaque PHS qui devrait s'intercaler entre les plaques EUR et PAC
ne le peut pas puisque ces deux plaques sont en contact. Il y a donc nécessité géométrique
d'une déformation de la plaque PHS.
Sous la région de Tokyo, cette déformation, mise en évidence par la géométrie des
plans de Wadati-Benioff déduite des données de la microséismicité [11] (pl. I, fig. 1), se
traduit par un plissement de la plaque PHS, qui doit se ployer pour glisser vers le
Nord-Ouest sur le toit de la plaque PAC. La déformation de la zone des bassins de
pente, également caractérisée par un serrage est-ouest, correspond vraisemblablement à
l'amorce de cette déformation au sud du contact EUR/PHS.
STABILITÉET ÉVOLUTION. — L'évolution dans le temps de la région de la jonction triple
est compliquée par le changement récent de direction de mouvement de la plaque PHS :
jusqu'à il y a 1 à 2 M.a., ce mouvement était sensiblement N-S ([10], [12]). Avec la
composante très oblique du mouvement actuel [7] (pl. I, fig. 1) la nécessité d'une déforma-
tion de la plaque PHS est moins grande et une bonne partie de la structure actuelle est
vraisemblablementhéritée de la cinématique ancienne (en particulier la déformation de
la partie subduite de la plaque). Néanmoins, la séismicité superficielle (=intra plaque
PHS) est compatible avec un raccourcissement actuel NO-SE dans la zone des bassins
de pente (13) (pl. I, fig. 1); ceci y suggère la persistance de déformations compressives.
La cinématique actuelle implique une migration vers l'Ouest de la jonction triple et de
la frontière de plaque PHS/PAC ([2], [3], [7], [10], [12]). En ramenant cette frontière dans
sa position initiale d'il y a 2 M.a., on remarque que la fosse d'Izu-Bonin avait alors la
même profondeur que la fosse du Japon (pl. I, fig. 1). La profondeur actuelle plus
importante de la fosse d'Izu-Bonin par rapport à celle du Japon est alors expliquée par
le fait que la plaque PAC, bloquée au Nord par la plaque EUR, n'a pas pu accompagner
la bordure de la plaque PHS lors de sa migration vers l'Ouest. D'autre part, l'absence
de décalage des murs internes des fosses indique que le coin sud-est de la plaque EUR a
accompagné la plaque PHS lors de cette migration. Ceci correspond à un raccourcisse-
ment est-ouest intraplaque EUR et contribuerait à expliquer la persistance de déforma-
tions compressives dans la zone des bassins de pente. Dans ce contexte de déformation
852 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PALÉOBOTANIQUE.
— Découverte de plantes d'âge Viséen supérieur-Namurien A
dans les volcanoclastites de la base du complexe volcanique du Tazekka (Maroc oriental).
Approchepaléogéographique. Note de Françoise Chalot-Prat et Catherine Roy-Dias, présen-
tée par Edouard Boureau.
La découverte d'empreintes de végétaux du genre Mesocalamites dans les dépôts pyro et épiclastiquesde la
base du complexe volcanique du massif du Tazekka, permet de dater du Viséen supérieur-Namurien A la
première période du cycle éruptif. L'accumulation de ces volcanoclastites est envisageable dans un environne-
ment de delta fluviatile à proximité des centres émissifs.
—
Famille des Calamitaceae : elle est représentée par plusieurs genres parmi lesquels
Boureau [4] distingue le sous-genre Mesocalamites Hirmer, 1927. Celui-ci est connu du
sommet du Carbonifère inférieur jusqu'au Westphalien A (très rare). Les Mesocalamites
occupent du point de vue morphologique (côtes opposées et alternées) et du point de
vue stratigraphique une position intermédiaire entre les Archaeocalamites et les Calamites
vraies. Bien qu'il ne s'agisse pas là d'une véritable unité systématique, on peut parler de
genre Mesocalamites.
Certains échantillons ne sont pas sans rappeler le genre Archaeocalamites, mais
l'absence de noeud nous empêche de te confirmer. Quatre échantillons présentent des
noeuds qui, selon l'état de conservation du matériel, nous permettent de les rapporter au
genre Mesocalamites avec plus ou moins de certitude. Il s'agit des numéros 126a, 126b,
130, 139 (Collection F. Chalot-Prat, Faculté des Sciences, Fès, Maroc).
Échantillon 126a : l'entre-noeud mesure 5 cm de long et au moins 4 cm de large. Les
côtes plus ou moins ftexueuses ont de 1,5 à 2mm de large et sont finement striées
longitudinalement. Les sillons sont épais et flexueux. La costulation paraît mixte; la
terminaison des côtes est arrondie à pointue. Il semble y avoir des traces de tubercules
sur la ligne nodale. Il n'y a pas de cicatrice raméale visible. Cet échantillon rappelle en
certains points Mesocalamites ramifier décrit par Stur en 1877, dans le Namurien A de
Haute-Silésie. Il est connu également dans le Viséen supérieur-NamurienA du Bassin de
Laval [5], dans le Namurien B et C de Grande-Bretagne et de la Ruhr.
Échantillon 126b : l'entre-noeud mesure au moins 4,5
cm de long et au moins 4,5 cm
de large. Les côtes ont de 1,5 à 2 mm de large; les sillons sont larges, droits et très bien
délimités. Le noeud est visible mais le passage des côtes est très mal conservé. Toutefois,
par son allure générale, on peut rattacher cet échantillon au genre Mesocalamites sp.
Échantillon 130 : l'entre-noeud mesure au moins 2,5 cm de long et a une largeur de
1 cm. Les côtes de 0,5 mm de large, serrées, sont séparées par des sillons fuis, droits, bien
délimités par 2 lignes distinctes. Le noeud présente nettement des côtes en concordance
et des côtes (peu visibles) en alternance à terminaison pointue. On peut également voir
des tubercules sur la ligne nodale, mais il n'y a pas de cicatrice raméale visible. Par son
aspect général grêle, son entre-noeud plus long que large, ses faisceaux vasculaires serrés,
nous rapportons cet échantillon à Mesocalamites cistiiformis décrit par Stur en 1877,
dans le Namurien A de Haute-Silésie. Connue également dans le Viséen
supérieur-Namurien A du Bassin de Laval [5], dans le Namurien B de Hollande,
Namurien B et C de Belgique, Namurien C de la Ruhr et d'Asie Mineure, cette plante
est considérée comme typique du Namurien.
Échantillon 139 : cette tige cylindrique a une longueur d'au moins (21 cm) et
une
largeur de 1cm; elle présente 2 noeuds mal conservés mais soulignés par une contraction
de la tige à leurs niveaux. L'entre-noeud mesure 11,5 cm de long. Les côtes ont de 1 à
1,5 mm de large, à surface striée longitudinalement, séparées par des sillons bien marqués
de 0,5 mm de large. Il y a une alternance des côtes, ce qui exclut te genre Archaeocalamites.
La concordance des côtes n'étant pas visible, nous rapprochons avec quelques réserves
notre échantillon de : Mesocalamites sp.
III. CONCLUSIONS ET DISCUSSIONS. — Ces empreintes d'Equisetales, les premières de ce
groupe de végétaux découvertes dans le Tazekka, permettent de donner un âge Carboni-
fère inférieur à ces volcanoclastitesde la base du complexe éruptif. La présence du genre
Mesocalamites conduit à préciser qu'il s'agit du sommet du Carbonifère inférieur : Viséen
supérieur-NamurienA. Cette datation confirme celle donnée par l'analyse palynologique
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 11, 1985 855
(extrême fin du Viséen supérieur) [6] d'un horizon décimétriqued'argilites noires, certaine-
ment interstratifié entre les coulées andésitiques. Clariond [7] avait trouvé dans ce même
affleurement (x = 615,5/y = 385,l) des empreintes de végétaux attribuées à Lepidodendron
et datées du Culm. Signalons que, dans un autre affleurement d'argilites noires,
(x=615,5/y= 386) en enclave métrique dans ces mêmes laves, nous avons récolte dès
empreintes de végétaux et d'écaillés de poisson. Mais l'insuffisance et l'état friable du
matériel n'ont pas permis une détermination plus précise.
Du point de vue paléogéographique, compte tenu de la présence de ces végétaux
typiques de zones humides et marécageuses (et de l'absence de fossiles marins), d'une
part dans des dépôts pyroclastiques révélant parfois des indices d'explosion à l'air libre
(pisolithes volcaniques) [1 ] et d'autre part dans des sédiments pyro-épiclastiques formés
sous faible tranche d'eau, il est probable que cet ensemble volcanosédimentaire s'est
constitué dans un environnement de delta fluviatile à proximité des appareils éruptifs.
Un essai de synthèse des observations macro et microscopiques des faciès sur l'ensemble
du complexe cartographie est en cours d'élaboration et permettra une approche plus
fiable encore dans la reconstitution du paléoenvironnementde cette région au Carbonifère.
Remise le 17 juin 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] F. CHALOT-PRAT et R. CHALOT, 10e R.A.S.T., Bordeaux, Soc. Géol. Fr. éd., Paris, 1984.
[2] F. CHALOT-PRAT et J. LE GALL, Bull B.R.G.M., sect. I, n° 3, 1978.
[3] F. CHALOT-PRAT, Les complexes volcaniques acides de la cicatrice Multorine-Ecouves(Est du Massif
armoricain) au Paléozoïque inférieur : cartographie et pétrographie, Thèse 3e cycle, Faculté des Sciences de
Caen, 1976, 104 p. (inédit).
[4] E. BOUREAU, Traité de Paléobotanique, Sphenophyta, Noeggerathiophyta,Masson Paris, 3, 1964, 544 p.
[5] C. Roy, Contributionà la connaissance de la flore du Carbonifère inférieur du Bassin de Laval (Ouest
de la France), Thèse 3e cycle, Faculté des Sciences de Lyon, n° 839, 1979, 133 p. (inédit).
[6] M. R. MARHOUMI, Etudes palynologiques des séries dinantiennes de la Meseta Marocaone. Conséquences
stratigraphiques et structurales, Thèse 3e cycle, Faculté des Sciences de Strasbourg, 1984, 111 p. (inédit),
[7] CLARIOND in P. MORIN, Comptes rendus, 227, 1948, p. 560-562.
F. C, P. : Département de Géologie,
Faculté des Sciences, B. P. n° 1796, Fes-Atlas, Maroc.
Laboratoire de Pétrologie, Faculté des Sciences Montpellier-II,
34060 Montpellier.Cedex;
C. R. D. .Département de Géologie,
Faculté des Sciences, Marrakech, Maroc;
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 12, 19857 857
MÉCANIQUE DES SOLS ET MILIEUX POREUX.
— Solution approximative de
la zone plastique autour d'une galerie souterraine soumise à un champ de contrainte non
hydrostatique. Note de Emmanuel Detournay, présentée par Jean Salençon.
Une solution explicite de l'étendue de la zone plastique autour d'une galerie souterraine, soumise à un champ
de contrainte in situ non hydrostatique, est proposée pour les roches obéissant au critère de Mohr-Coulomb.
SOIL MECHANICS AND POROUS MEDIA. An approximative solution of the plastic zone around a
circular tunnel subject to a non-hydrostatic far field—stress loading condition.
An explicit solution giving the exlent of the plastic zone around a circular tunnel subject to a non-hydrostatic
far-field stress loading condition is proposedfor rocks obeing the Mohr-Coulomb yield criterion.
effet, si m < 1/2, il existe un intervalle élastique (pea, pep) pour la pression interne p*
(pea<pep). A la limite élastique pea, les points 1 de la frontière (fig.) sont en état
d'équilibre limite actif tandis qu'à la limite élastique Pep, ce sont les points 2 qui sont en
état d'équilibre limite passif. Les valeurs des deux limites élastiques sont données par la
formule :
où la convention est prise, ainsi que dans la suite du texte, de prendre le signe supérieur
et K = Kp pour le mode actif et le signe inférieur et K = Ka pour le mode passif.
Une diminution monotone de la pression interne p* au-delà de la limite élastique pea
ou une augmentation de p* au-delà de pep conduit à une plastification progressive du
matériau autour de la cavité. L'objectif de cette Note est de déterminer la géométrie de
la zone plastique, correspondant à des valeurs de p pour lesquelles le critère de plasticité
est atteint sur tout le périmètre de la galerie.
admissible de
3. SOLUTION STATIQUE. — Afin de construire une solution statiquement
la frontière élastoplastique, il est postulé que pendant le trajet de charge : (1) le problème
reste statiquement déterminé, et (2) la plastification du matériau n'est nulle part suivie
d'un déchargement élastique. Sur la base de ces hypothèses, le champ de contrainte dans
la zone plastique est caractérisé par une symétrie cylindrique. Deux solutions existent,
une correspondant à un mode d'équilibre limite actif et l'autre à un mode passif ([3], [4]).
Dans tes cas où la galerie est complètemententourée par une zone plastique, l'interface T
correspond à la courbe pour laquelle tes contraintes dans le domaine élastique extérieur
à T satisfont d'une part les conditions aux limites à l'infini et d'autre part la continuité
avec les contraintes de la zone plastique sur T.
L'équation de T peut être déterminée par la méthode de Muskhelishvili [5]. Le problème
consiste alors à trouver la fonction analytique co (Q) transformant te domaine extérieur
au cercle unitaire y, centré à l'origine du plan paramétrique Ç, sur le domaine élastique
infini borné par la frontière T; les conditions sur les contraintes étant exprimées à l'aide
de deux potentiels complexes <B1(Q et VP1(Q. Les trois fonctions a>(Q, (^(Q et ^(Q
analytiques dans le domaine j Ç | > 1 — doivent répondre sur la frontière y aux conditions
j0BÇ::4'i)
C.R. Acad Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 12, 1985 859
2/(K+l)
Comparaison entre les coefficients binoniaux 2j=(+m)3
Mode
corresponding to the apporximation n=5
10*m2
(second
TABLEAU
numériques correspondent à l'approximation n=5 (secondeligne) pour le cas m=0,1, <p = 30°.
Comparison between thé binomial coefficients m2j=(±.m)'
row)
102*M4
:
for the
104*M6
case m=0,1
(première ligne) et les coefficients
105*m8
µ=30°.
106*M10
suivantes[2]:
où a R0 est le rayon de la zone plastique dans le cas où l'état de contrainte à l'infini est
hydrostatique (S° = 0). A l'infini, les deux potentiels O1(Q et X^1(Q sont de l'ordre
0(Ç-2), tandis que ro(Q se comporte comme A.R0Ç où ^ esi un coefficient réel. Les
conditions aux limites à l'infini et sur le cercle y permettent donc, en principe, de
déterminer les trois fonctions analytiques co(Q, <!>! (Q et (Q.
Une méthode permettant de calculer une solution approximative co*"* (Ç) de la fonction
^
inconnue co(Ç) a été décrite précédemment [2]. L'estimation OE>('° (Q se présente sous la
forme d'une série tronquée :
où les coefficients réels À.("), m^), j = l, n représentent des approximations d'ordre n des
premiers coefficients de la série de Laurent de co(Q par rapport à Ç = 0. Les coefficients
de forme ro(2n,j sont les racines d'un système d'équations algébriques non linéaires, tandis
que A.(n) est une fonction algébrique des coefficients de forme.
Une analyse paramétrique montre que les coefficients m2j peuvent en fait être apprôxi-
més par les coefficients d'une série binomiale (cf. tableau), la fonction analytique co(Ç)
correspondante étant donnée par :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] BROWN et coll., J. Geotech. Engng Div., A.S.C.E., 109, 1983, p. 15-39.
[2] E. DETOURNAY, Int. J. Solids and Structures, 1985 (soumise).
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[4] J. SALENÇON, Annales des Ponts et Chaussées, 1969, p. 231-236,.
[5] N. I. MUSKHELISHVILI,Some basic problems of the mathematicaltheory of élasticity, Groningen, 1962.
[6] M. ABRAMOWITZet I. A. STEGUN, Handbook of mathematicalfunctions, Dover, 1965.
[7] GALIN, P.MM., U.S.S.R., 10, 1946, p. 365-366.
Les équations de Navier-Stokes d'un fluide de Boussinesq contenu dans une cavité verticaledifférentiellement
chauffée admettent pour certaines valeurs du nombre de Rayleigh une solution numérique instationnaire
quasi-périodiquedont oh explicite la nature.
MECHANICS OF FLUIDS. —: On the nature of unsteady natural convection flows in vertical cavities.
The Navier-Stokes equations of a Boussinesq fluid enclosed in a differentially heated vertical cavity show for:
some values of the Rayleigh number a quasi-periodic time-dependent solution, the nature of which is explained.
dues à des instabilités des couches limites sous la forme d'ondes progressives se propageant
dans la direction de l'écoulement. Ces ondes progressives sont mises en évidence par
l'étude de la stabilité linéaire de la solution analytique mono-dimensionnelle qui existe
dans une cavité verticale d'extension infinie lorsque le fluide et les parois sont soumis à
une stratification thermique stable et constante. L'analyse de Gill et Davey [8] s'applique
plus particulièrementau régime de couches limites séparées tandis que celle de Bergholz [9]
prend en compte une possible interaction hydrodynamique des couches limites montante
et descendante et couvre donc le régime de transition. Il a été confirmé [10] que ces ondes
progressives transverses sont effectivement les plus instables selon les critères de la stabilité
linéaire, ce qui justifie l'approximation bidimensionnelle faite ici.
4. Couplage des deux mécanismes. Les couches limites verticales enserrant la région
centrale stratifiée verticalement en température, il paraît dès lors logique de supposer que
lorsque des instationnarités apparaissent dans ces couches limites verticales, elles peuvent
constituer une sollicitation suffisante pour exciter et entretenir l'oscillateur dissipatif que
constitue le système des ondes de gravité. On doit donc pouvoir trouver sur la route de
la transition vers la turbulence des écoulements de convection naturelle en cavité verticale
différentiellement chauffée, un régime quasi-périodique caractérisé par deux fréquences
fi et f2, f1 étant la fréquence des instabilités apparaissant dans les couches limites et f2
la fréquence propre des ondes de gravité internes; les deux phénomènes physiques
(instabilités dans la couche limite ou oscillations dues aux ondes de gravité) doivent se
manifester avec des amplitudes inégales suivant la région concernée de la cavité. Ce
régime semble correspondre à celui que nous avons obtenu par intégration numérique
des équations bidimensionnelles d'un fluide de Boussinesq dans une cavité de rapport de
forme 4 et pour un nombre de Rayleigh de 2.106. Le modèle numérique [7] comporte
59 (résp. 41) polynômes de Tchebychev dans la direction verticale (resp. horizontale). La
figure 1 présente l'évolution temporelle de la température réduite en un point situé dans
le haut de la couche limite montante et marqué d'une croix sur le synoptiquefigurant la
cavité. On constate que l'évolution temporelle présente une fréquence élevée dominante
modulée par un phénomène de période environ six fois plus longue et de moindre
amplitude. Dans la région centrale de la cavité c'est au contraire le phénomène de période
longue qui présente la plus forte amplitude ainsi que te montre la figure 2 qui présente
les évolutions temporelles autour de leurs valeurs moyennes des températures des points
repérés par les indices 1 et 2. La figure 3 présente la densité spectrale énergétique
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. — Évolution temporellede la température au point de coordonnées: x=0,146, z/A=0,898, Ra = 2.106,
A=4.
Fig. 1. —
Time evolution of the temperature at the point of coordinates: x = 0.146, z/A = 0.898; Ra = 2xl06;
A = 4.
Fig. 2. —
Evolution temporelle des fluctuations de température aux points 1 et 2 de coordonnées respectives
(x = 0,383, z/A = 0,634) (x = 0,825, z/A = 0,634).
Fig. 2. — Time évolution of the temperaturefluctuations at points 1 and 2 of respective coordinates. x=0.383,
z/A = 0.634; x=0.825, z/A = 0.634.
Fig. 3. — Densité spectrale énergétiquedu signal de la figure 1. Échantillon de 1024 points sur 0,138 T.
Fig. 3. — Power spectral density of the signal of Figure 1. Sampling of 1.024 points over 0.138 T.
Fig. 4. — Évolution temporellede la température au point de coordonnées(x=0.183; z/A = 0.886); Ra = 1,8.106,
A = 4. Résolution 51 x 33.
Fig. 4. — Time évolution of the temperature at the point of coordinates: x = 0.183; z/A= 0.886; Ra=1.8xl06,
A = 4. Résolution 51x33.
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 12, 1985 865
Planche II
Fig. a. —
Instantané de la fonction de courant: Ra=2.106, A = 4. Lignes iso-valeur (0, 5, 15, 30, 37, 40, 45,
50, 53, 55).
Fig. a. —
Instantaneousplot of the stream function field: Ro = 2xl06; A=4. Isovalue lines are 0, 5, 15, 30,
37,40,45,50,53,55.
Fig. b. —
Instantané du champ de température: Ra=2.106, A=4. Courbes isothermes +0,4, +0,3,7+0,2,
±0.1,0.
Fig. b. —
Instantaneous plot of the temperature field: Ra=2xl06, A = 4. Isotherm lines are +0.4, +0.3,
±0.2, +0.1, 0.
Fig. c. — Instantané des fluctuations de température Ra=2.106, A=4. La valeur seuil a été fixée à +6,0005,
et les zones où la perturbation est de signe positif (resp. négatif) ont été grisées (resp. laissées en blanc), Les
autres lignes iso-valeur sont +0,001. +0,005, +0,01, ±0,02.
Fig. c. —
Instantaneousplot of the flucluating temperaturefield: Ra = 2x 106; A=4. The threshold value is set
to ±0.005 and the areas where the perturbation is g 0.005 (respectively g—0.005) are shaded in grey (resp:
left in white). Other isovalue lines are +0.001, +0.005, ±0.01, +0.02.
Fig. d. — Instantané du champ filtré des fluctuations de température. Les zones de signe alterné ont été laissées:
en blanc ou grisées.
Fig. d. — Instantaneousplot of the filtered flucluating temperature field. Areas of opposite sign are shaded in.
grey or left in while.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[I] P. LE QUÉRÉ et T. ALZIARY DE ROQUEFORT, Comptes rendus 297, série II, 1983, p. 795-798.
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janvier 1985, p. 133-140.
Après avoir exposé dans une première Note [1] les propriétés des équilibres qui laissent entrevoir leur
construction approchée, nous indiquons et examinons les différentes étapes d'un processus répétitif mis en
oeuvre pour obtenir des surfaces cp-nivelées du système (ff) au voisinage d'une surface torique initiale ordinaire
initiale S0 munie de son coefficientmétrique normal K0 > 0.
Rappelant que le couple (x, y) des paramètres des cp-surfaces varie sur le tore
T2 = {(x, j)mod. 1}, on dispose initialement des sept coefficients métriques E0, F0, G0,
K0, Ȥf0, J(Q, Ar0 de S0 = S(cp0), applications de T2 dans U. Se donnant les courants
totaux I0 et T0 délimités par S0, l'équation (e) détermine <j(cp0) sur T2, donc le potentiel
superficiel canonique Q(cp0) sur S0.
A ce stade, la suite de la construction met en oeuvre le processus suivant :
(a) Calcul des paramètres différentiels de Beltrami [1] sur la surface S(cp).
(b) Calcul du coefficient métrique normal K sur S(cp). Si K n'est pas déjà connu, il
résulte d'une analyse de Fourier de son expression (|3)' sur une ligne de champ.
(c) Détermination des lignes du champ B sur S(cp). Elles s'obtiennent par résolution
de l'équation (°e) dont les coefficients Fr F,, sont explicités par les relations (3) et (4) de
la Note [1]. Précisément, ( e°) détermine m (cp) sur T2.
(d) Construction de la surface voisine S(cp + 5cp). Pour une variation 5cp de la variable
indépendante cp, on porte en chaque point MeS(cp) un vecteur MM' normal à S(cp) tel
que MM' = NÔ5N où 5sN = /KScp et N2 = l.
(e) Décomposition canonique de Q,, sur S(cp). Elle est obtenue par une analyse de
Fourier de son expression (a)' sur une ligne de champ livrant q et une relation linéaire
entre tes dérivées des courants.
(/') Calcul des coefficients E, F, G, if, Jf, Ar sur la surface S(cp + 5cp). Ils sont
déterminés par l'intégration du système différentiel entre K et ces coefficients pour un
accroissement 5cp de la variable cp.
Les répétitions de ce processus par variation de cp en 9 +Sep engendrent l'« équilibre »
au voisinage de la surface initiale S(cp0) donnée.
Les rubriques de ce processus suscitent quelques réflexions :
1° Vue l'équivalence de (e) à ((3), on ne résout (e) qu'une seule fois.
2° Il serait abusif de vouloir intégrer directement divsB/B le long des lignes du
champ B, une fois son potentiel Q défini sur S(cp), en vue d'obtenir K sur celles-ci. Ce
serait commettre l'impasse sur leur équation Jï = Cte, où M est solution de (e) aux
coefficients ( ) dépendants de K.
3° Les rubriques (b) et (e) sont indépendantes. Elles se rapportent aux développements
en séries de Fourier de K et q^ après la transformation (5) de T2 en T'2 par laquelle,
0249-6305/85/03010867 $2.00
© Académie des Sciences
868 C.R. Acad. Sc. Paris, 1301,. Série II, n° 12, 1985
Dans ces nouvelles coordonnées, les coefficients E, F, G de la métrique ds2 sont liés
aux anciens par les relations :
implique Q) (f/B) dsB = Cte sur S (cp) rationnelle [2] ce qui est très particulier ou
exceptionnel : f=0; f= 1 et symétrie de révolution, etc.
Par contre, dans un système dé coordonnées rapporté aux lignes d'un champ V :
d'où:
Par conséquent, Q aura une derivée Q,, sur les surfaces S(cp) irrationnelles, seules
considérées par la suite. Sa partie périodique qv s'obtient par résolution de (8) une fois
l'intégrale développée grâce au difféomorphisme(5),
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 12, 1985 869
où x' et y' varient linéairement en M selon (6). Ici, B est déterminé par le paramètre
différentiel du premier ordre de Beltrami une fois q déterminé sur S(cp). Développant
l'intégrant r en série de Fourier : :
t
Vue la périodicité du premier membre de (8), les termes en de son second membre se
compensent; d'où se dégagent d'une part la relation linéaire entre les dérivées des courants
totaux:
:
terme de q^ est à transformer compte tenu de la relation (10) dans laquelle r00 est donné
par
Q) (f/B) dsB = Cte. Dès lors, Q,, peut être modifié à partir de nouvelles valeurs initiales
sur un contour fermé coupant une fois et une fois seulement les lignes de champ B
fermées de S(cp). Par contre, il ne serait pas possible de modifier les valeurs initiales de
K sur ce même contour sans altérer le champ B de cette surface.
Remise le 24 juin 1985, acceptée le 14 août 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les résultats de diffraction des rayons X sur un nouveau conducteur obtenu par la technique de Langmuir-
Blodgett (N-docosylpyridinium tétracyanoquinodiméthane et iodé in situ) ne peuvent s'expliquer par l'arrange-
ment classique des chaînes aliphatiques.
La fonction de Patterson obtenue à partir des intensités corrigées par une nouvelleméthode donne l'emplace-
ment des ions iode. L'analyse de Fourier fournit un court plateau de densité électronique projetée constante
qui ne peut être expliqué que par l'interdigitation des chaînes.
Une structure idéalisée est proposée.
CRYSTALLOGRAPHY.— Chain interdigitation in Langmuir-Blodgett films. New X-ray method with its
special corrections.
X-ray results on a novel conduclor in L. B. film (N-docosylpyridinium tetracyanoquinodimethane after iodation
in situ) cannot be explained with the classical packing of aliphatic chains.
Pattersonfunction obtainedj'rom intensities corrected by a new method gives the location of iodine ions. Fourier
analysisgives a short plateau of constant projected electron density which can be explainedonly with interdigitation
of chains.
An idealized structure is proposed.
Par la technique de Langmuir-Blodgett (L. B.), il est possible d'obtenir sur substrat
solide un réseau lamellairede multicouchesde N-docosylpyridiniumtetracyanoquinodimé-
thane qui est un complexe à transfert de charge. Cette possibilité résulte de l'existence
d'une partie hydrophobe (la chaîne aliphatique à 22 carbones) et d'une partie polaire
hydrophile (le cycle pyridinium chargé positivement et le TCNQ chargé négativement).
Les plans polaires (00l) sont parallèles au substrat.
Le film L. B. ainsi obtenu est assez mal ordonné selon la normale au substrat. Il est
isolant. L'iodation in situ le transforme, après passage par un état intermédiaire, en un
état conducteur assez bien ordonné [1]. C'est la structure de ce dernier état qui est étudiée
ici sur film L. B. de 64 couches.
La détermination de la structure de tels films de L. B. par diffraction X présente
certaines difficultés spécifiques : faible quantité de matière et petits angles de diffraction.
Il a donc été nécessaire de mettre au point une technique nouvelle de mesure X; et
d'utiliser des méthodes de traitement des données permettant l'utilisation d'informations
a priori, que nous allons décrire succinctement.
GRANDE PÉRIODE. — La grande période du réseau cristallin est normale au substrat et
donne la distance entre plans polaires. Elle vaut 48,7 Â. Cette valeur est trop grande
pour résulter d'un empilement de molécules tête polaire contre extrémité CH3, avec une
molécule par période. En effet le complexe sous sa forme la plus étendue ne mesurerait
que 40 Â. La projection de la maille sur la normale au substrat comporte donc au moins
un groupe de deux molécules. La question se pose alors de savoir quel est leur type
d'arrangement.
MESURE DES INTENSITÉS DES RÉFLEXIONS LAMELLAIRES 00l. — Les films L. B. présentent
des distorsions avec dispersion angulaire des normales aux plans réflecteurs autour de la
perpendiculaire au substrat (désorientation). Il est donc nécessaire d'obtenir les intensités
par intégration (cristal oscillant). Le domaine d'oscillation est choisi plus grand que la
désorientation. Toutefois l'intégration n'est pas complète pour toutes les réflexions; car
Fig. Densité électronique linéaire (avec son incertitude) en électrons par angstrôm, déduite des FF* et
1. —
son approximation à cinq échelons. Pour cette fonction les 20 signes des amplitudes sont + ++
Fig. 1. —
++ ++ - +.
Linear electron density function (with its uncertainties; in électrons
per angstrôm derived from FF*
values). Profile is approximated by a five step function. For this function the 20 signs of the scattering
amplitudes are + ++ - ++ — ++ — +.
pour celles de bas indice tantôt le faisceau incident est occulté par le bord antérieur de
l'échantillon, tantôt le bord postérieur vient occulter le faisceau réfléchi. De plus selon la
géométrie du faisceau incident et de l'échantillon, ce dernier tantôt est totalement baigné
dans le faisceau incident, tantôt l'intercepte complètement au cours de l'intégration.
La désorientation des plans réflecteurs est caractérisée par la fonction; de répartition
angulaire de leurs normales. Cette répartition est d'abord déterminée expérimentalement
par variation de l'intensité réfléchie pour quelques réflexions en fonction de l'inclinaison
de l'échantillon. Suit une régression statistique linéaire sur l'ensemble des mesures. La
fonction ainsi obtenue est introduite dans un programme d'intégration numérique simulée,
ce qui fournit les facteurs K; permettant d'écrire pour chaque réflexion 00l:
Ii::Lp(®I)KiFiFi*,
où : Ii est l'intensité intégrée observée; ©,, l'angle de Bragg; Lp (©;), le facteur de Lorentz
et de polarisation; Fi, le facteur de structure pour la réflexion 00l; Ki est appelé facteur
de désorientation-intégration.
On peut ainsi obtenir les quantités Fi Fi* au facteur d'échelle près.
DIAGRAMME DE PATTERSON.
—
Le diagramme de Patterson s'obtient par transformation
de Fourier des FF*. Il présente deux pics symétriques à ±18,4 Â du pic central. Comme
l'iode joue le rôle d'atome lourd, ces deux pics signifient qu'il y a deux sites iode dans la
période de 48,7 Â. Dans le cas d'un assemblage non centrosymétrique (molécules toutes
parallèles), il n'est pas possible de trouver deux sites iode séparés de 18,4 Â en gardant
voisines les fractions moléculaires de même affinité. Ceci est aisé dans le cas centrosymétri-
que. On en conclut que la projection de la structure sur la normale au substrat est
centrosymétrique. Le problème de la recherche des phases des réflexions 00l est ainsi
limité à celui de la recherche des signes (phase 0 ou %).
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 12, 1985
Fig. 2. Structure. (a) Vue selon l'axe y ; en blanc : Py et chaînes correspondantes au niveau y = 0, en noir :
Py, ...au
indiqués.
—;
niveau y=l/2. (b) Vue selon l'axe X (direction de conduction), les canaux iode sont indiqués
par (g), les limites des créneaux: de le figure l sont
Fig.2. — Calculated structure. (a) Viewed along y axis: white Py (and correspondingehainsat level y = 0 dark
Py at level y = 1/2. (b) Viewed along x axis (the conducting direction), channels of iodine ions are indicated
by ®, steps limits of Figure 1 are shown.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La capture et l'émission des porteurs par les états d'interface contribuent significativementà la réduction de
la mobilité dans les transistors MOS.
ELECTRONICS. — Correlation between trapping processes and the effective mobilily of carriers in MOS
transistors.
Capture and emission of carriers through interface states contribute significantly to the reduction of rhobility in
MOSFET's.
La mobilité effective des porteurs dans le canal des transistors MOS est fréquemment
inférieure à celle dans le volume du silicium monocristallin. Les études antérieures
([1], [2]), attribuent cette réduction à trois causes principales :
(a) la rugosité de l'interface Si-Si02;
(b) les interactions coulombiennes avec les centres chargés situés dans la silice près de
l'interface
et:
(c) l'influence du champ électrique transversal induit par le potentiel V appliqué sur
la grille des transistors [3].
Intuitivement, la capture et l'émission de porteurs par les pièges situés dans l'oxyde de
silicium près de l'interface peut également contribuer à la réduction de la mobilité: En
effet, les porteurs temporairement piégés ne participent plus à la conduction du courant.
Aux bornes du transistor, tout se passe comme si leur vitesse moyenne diminuait Ce
phénomène présente une certaine analogie avec un flux d'automobiles temporairement
arrêté par des feux de circulation fonctionnant d'une manière aléatoire et répartis au
hasard sur un parcours donné. Au plan de la physique, ce mécanisme de base est
identique à celui donnant naissance au bruit en l//[4]. Il met en jeu les pièges situés
dans une bande d'énergie de l'ordre d'une centaine de milliélectrons-volts, centrée sur le
niveau de Fermi à l'interface. Il se distingue des interactions coulombiennes en ce qu'il
est indépendant de la charge électrique fixe Qf située près de l'interface et/ou de la
charge emmagasinéedans les pièges situés en dehors de la bande d'énergie considérée.
Dans ce compte rendu, nous présentons les résultats d'une étude expérimentalevisant
à prouver l'existence et à préciser l'importance de ce mécanisme.
Les transistors ont été fabriqués au L.A.A.S. sur un substrat de type p doht'là
concentration en impuretés de dopage est voisine de 2.1016 cm- 3 et dont F orientation
cristallographique est (100). L'oxyde de grille a été obtenu thermiquement à 1150°C. Son
épaisseur est de 2 000 Â. La métallisation de grille a été effectuée avec du chrome évaporé
thermiquement. Ces transistors ont une géométrie rectangulaire. La longueur L et la
largeur Z du canal sont respectivement égales à 120 et à 700 um.
Dans le but de rendre prépondérants les mécanismes de piégeage, les dispositifs MOS
ont été soumis, pendant des intervalles de temps de durées variables, à un rayonnement
ionisant produit par un générateur de rayons X du type CGR Aequivolt fonctionnant à
150 kV et 10 mA. Pendant l'irradiation, les électrodes du transistor étaient court-circuitées.
La mobilité effective µ des électrons dans le canal a été déterminée à partir de la mesure
de la pente gm du transistor pour une tension drain-source VDS faible (VDS as 50mV) et
où Cox est la capacité de l'oxyde par unité de surface. Ces conditions de polarisation
ont été choisies pour minimiserl'influence du champ électrique transversal sur la mobilité.
Pour discriminer les mécanismes de piégeage des interactions coulombiennes, il faut,
en théorie, estimer d'une part la densité des pièges situés au voisinage du niveau de
Fermi et d'autre part, la densité totale des centres chargés interagissant avec les porteurs.
En pratique, ces opérations ne sont pas réalisables directement à cause de la présence de
la couche d'inversion et parce qu'on n'a pas accès d'une manière simple à la distribution
spatiale des centres chargés dans l'oxyde. Pour contourner ces difficultés, nous avons,
dans une première étape, mesuré la densité spectrale SVD (f) du bruit de fond en l/f aux
bornes du transistor polarisé à faible niveau dans la partie linéaire de la caractéristique
ID (VDS). On a vu dans ce qui précède que si la mobilité est influencée par les processus
de capture et d'émission des porteurs, la réduction de la mobilité doit être corrélée à la
valeur du bruit de fond.
Par ailleurs, en comparant le comportement du transistor monté en diode à grille de
commande [5], et en capacité MOS [5], on peut procéder d'une manière simple à une
évaluation approchée des densités de pièges et des centres chargés.
En effet, si VT désigne la tension de seuil du transistor et si VGM représente la tension
de grille correspondant au maximum du courant de génération recombinaison dans le
montage en grille de commande [5], on montre sans difficultés à partir de l'équation de
neutralité [2] que :
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1.
—
Corrélation entre les variations de la mobilité des électrons et les accroissements du bruit de
scintillationprovoqués par des rayons ionisants.
Fig. 1. — Correlation between électron mobility variations and 1/f noise increases due to ionizing radiations.
Fig. 2. — Correlation entre les variations de la mobilité des électron et les accroissements de la densité des
charges induites.
Fig. 2. — Correlation between electron mobility variationsand the increases of the induced charge density.
Fig. 3. — Corrélation entre les variations de la mobilité des électrons et l'accroissementde la densité de charge
contenue dans les pièges situés entre le milieu de la bande interdite et le niveau de Fermi.
Fig. 3. — Correlation between electron mobility variations and to increases of the trapped charge density situated
between midgap and the Fermi level.
PLANCHE I/PLATE I GABRIEL BLASQUEZ
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 304, Série II, n° 12, 1985 879
Après avoir démontré l'influence du piégeage temporaire des porteurs sur la mobilité
effective, il reste à discuter son importance en fonction des conditions de fonctionnement
du transistor. A priori, il est évident que pour une densité de pièges donnée, l'effet est
d'autant plus important que la proportion des porteurs temporairement piégés est grande
vis-à-vis de la densité moyenne des porteurs dans le canal. L'effet doit donc être
considérable en faible et moyenne inversions. De plus, notons qu'un champ transversal
élevé favorise non seulement les collisions des porteurs avec l'interface Si-SiOz, mais
aussi les mécanismes de piégeage. La réduction de mobilité due au piégeage peut donc
être significative en forte inversion.
Enfin, les résultats expérimentauxprésentés dans ce qui précèdefournissent de nouvelles
interprétations aux observations rapportées dans [1]. Plus précisément, il a été constaté
que la réduction de mobilité en présence d'un fort champ électrique transversal dépend
de l'orientation cristallographique du substrat et des attaques chimiques effectuées à la
surface du silicium avant oxydation. Dans [1], ces effets sont attribués à la rugosité de
l'interface. Nos expériences suggèrent plutôt des différences de densités de pièges : il est
bien connu que les traitements chimiques peuvent polluer la surface et que par ailleurs,
la densité d'états d'interface dépend de l'orientation cristallographique du substrat [5].
Remise le 20 mai 1985, acceptée le 26 juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Holland, 1985, Chap. 7.
[5] A. S. GROVE, Physics and technology of semiconductor devices, J. Wiley, 1967.
[6] L. M. TERMAN, Solid State Electron., 5, 1962, p. 285.
Il n'apparaît pas de complexation à l'état fondamental entre [HCrO4-] et la glycine en solution aqueuse.
Cependant, une irradiation de cette solution à 365 nm, qui correspond à une transition à caractère de transfert
de charge de [HCrO4-], entraîne la réduction du chrome (VI) en chrome (III). Le rendement quantique de
réduction reste constant lorsque le pH varie dans le domaine d'existencede [HCrO4-]. il augmente proportionnel-
lement à la concentration en glycine. L'étude en spectroscopie RPE sous irradiation continue à basse tempéra-
ture permet de mettre en évidence la participation du chrome (V) au processus de photoréduction.
(VI) est analogue, à pH 2,5, à celle de la réduction photochimique dans notre installation.
Les valeurs de q>£r(VI) sont donc systématiquement corrigées de la valeur de l'effet
-+ cr(III)
thermique. La courbe B (fig. 2) ainsi obtenue montre l'indépendance de q>°red en fonction
du pH dans tout le domaine d'existence de [HCrO4-](1).
La variation du rendement quantique de réduction à pH 4 en fonction de la concentra-
tion en glycine est représentée sur la figure 3. On note que q>°red augmente linéairement
avec la concentration en réducteur.
ÉTUDE EN SPECTROSCOPIE RPE. Sous excitation continue (À,>320nm) de solutions
—
-
aqueuses congelées (T= 30CC) de bichromate de potassium (0,05 M) en présence de
glycine (0,5 M), il apparaît deux signaux intenses de largeur de bande 22 et 30 Gs (fig. 4).
Le signal (1) préalablement formé disparaît en cours d'irradiation, tandis que l'intensité
du signal (2) augmente pour atteindre un maximum.
Un signal beaucoup plus faible et de largeur de bande 160 Gs apparaît pour des
irradiations prolongées de la solution à température ordinaire.
DISCUSSION. — Par excitation à 365 nm de [HCrO4-], on provoque un transfert de
charge du coordinat oxygène vers le chrome (VI) (d°). L'espèce excitée ainsi formée est
ensuite piégée par la glycine présente dans la solution, conduisant, après séparation des
charges, à l'acide aminé oxydé et au chrome (V).
L'étude en spectroscopie RPE permet de mettre en évidence la présence de chrome
(V). En effet, parmi les états de valence du chrome, seul le chrome (V) en d1 présente un
signal intense et de faible largeur de bande. Le chrome (IV), possédant deux électrons
non appariés, ne présente un signal qu'à très faible température. Le signal du chrome
(III) en matrice solide est faible et de largeur de bande bien supérieure. Les deux signaux
observés correspondent à deux environnements différents du chrome (V). Srinivasan et
Rocek [4] ont décrit ces mêmes signaux lors de la réduction du chrome (VI) par des
alcools.
884 C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 12, 1985
—
réduction successive du chrome (V) en chrome (IV) et chrome (III) par la glycine.
La concentration en glycine étant dans tous les cas supérieure à celle de HCrO^, la
formation de Cr (V) selon la réaction :
est négligeable. De plus, le degré d'avancement faible auquel nous travaillons (<5%)
élimine la possibilité de l'absorption de la lumière par le chrome (V) qui conduirait à la
formation de chrome (IV) et à un produit d'oxydation.
L'extension de ce travail à d'autres acides aminés et notamment à la méthionine, dont
le caractère réducteur est plus marqué, fera l'objet d'un mémoire publié ultérieurement.
(') En dessous de pH 1, l'espèce présente n'est plus [HCrO4-] mais le produit de la réaction de [HCrO4-]
avec l'acide utilisé pour acidifierle milieu.
Reçue le 9 juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le critère de force maximale (Swift) est appliqué au cas du biétirage dé films de polymère anisotropes. A
partir du Critère de plasticité orthotrope de Hill, en supposant l'écrouissageisotrope et la vitesse de déformation
constante,l'évolution de l'intervalle de décroissancede l'effort d'étirage est déterminée en fonction du chemin
- de déformationMes coefficients,d'anistotropie. L'amplitudede cet intervalle, et par suite, le rapport d'amincisse-
ment limite, du film, passent par un maximum (resp. minimum) pour dès chemins(de déformation proches de-
la traction uniaxiale (resp. du biétirage équilibré).
MECHANICS OF SOLIDS.
stretchingofpolymer films. — influence of anisotropy on the
load instability interval during biaxial
The maximum load. criterion (Swift) is applied to the case of biaxial Stretching of anisotropie polyemr
films Startingfrom the Hill orthotropicplasticity criterion, and assuming isotropic strain hardeningand constant
strain rate, the variation of the instability interval during stretching is. determined as a function of the strain path
and the anisotropy parameters. The extension of the interval, and thus the limit thinhing ratio of the film, go
through a maximum (resp. minimum),for strain paths close to uniaxial tension (resp. to balanced stretching).
Dans une précédente Note [1], le critère de Swift ([2], [3]) a été appliqué à l'étude
théorique de l'instabilité de l'effort au cours du biétirage des films de polymère isotropes.
La courbe contrainte-déformation particulière des polymères, caractérisée par une pente
do/de successivement décroissante puis croissante [4], induit un intervalle de décroissance
de l'effort de traction au cours du biétirage, correspondant à une phase instable de la
déformation. Nous étudions ici l'influence de l'anisotropie du polymère sur cet intervalle
d'instabilité qui, d'un point de vue pratique, conditionne l'amincissement limite du film.
Le critère de Swift s'applique au biétirage d'une tôle sous l'action de forces F1 et F2
exercées suivant deux directions orthogonales (fig. 1). Il exprime que la force résultante
F=F1+F2 est stationnaire, ce qui s'écrit :
où s désigne une déformation équivalente qui sera définie ci-dessous. Le film est considéré
comme orthotrope, ce qui correspond au processus de fabrication des films [5]. Les axes
d'étirage sont les axes principaux d'anisotropie. Le critère de plasticité de Hill et la loi
d'écoulement associée au moyen du principe de normalité [6] sont supposés décrire,
en première approximation, le comportement du matériau, dont on admet en outre
l'incompressibilité. De nombreux auteurs ont utilisé le même critère en tenant éventuelle-
ment compte de l'influence de la pression hydrostatique ([7]-[9]). Il apparaît que cette
dernière peut être considérée comme faible dans le cas d'une sollicitation en traction [10].
Dans le cas du biétirage, le film est soumis à un état de contraintes planes et le critère
s'écrit, dans le système des axes principaux d'anisotropie :
Dans l'équation (5), la déformation équivalente s est définie par dW = GijdEij = cyde. Elle
est reliée à la déformation s1 suivant la direction 1 par la relation :
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
à 10-2s- 1. Le même type de comportement est observé dans une large classe de
polymères ([13]-[15]) ce qui donne à cette étude un caractère général.
Compte tenu de cette loi de comportement, la résolution numérique de l'équation (5)
permet de déterminer deux valeurs ia et ss de la déformation équivalente, correspondant
respectivement à un maximum et à un minimum de | F |. Ces deux valeurs déterminent
ainsi un intervalle de décroissance de l'effort et par conséquent d'instabilité du processus
de biétirage. A l'aide de la relation (7), et en remarquant que e2=A.Si, il est facile d'en
déduire dans le plan (sls s2) les lieux des points correspondant au début et à la fin du
domaine d'instabilité (fig. 2). On notera qu'en traction uniaxiale suivant la direction 1,
sal et esl ne dépendent pas des coefficients d'anisotropie tandis que sa2 et 8s2 sont
fonctions du seul paramètre Rl9 ce qui résulte du choix conventionnel des grandeurs
équivalentes â et s. Pour déterminer l'influence des coefficients d'anisotropie sur le
domaine d'instabilité, nous avons fait varier les paramètres Ri et R2 dans un large
domaine. La comparaison des figures 2 a à 2 d montre que :
—
lorsque la résistance à l'amincissement suivant l'une des directions de traction est
faible (R1 =0,7, fig. 2 a et 2 b), une diminution de la résistance à l'amincissement suivant
l'autre direction provoque un déplacement des courbes limites vers les déformations
croissantes, et retarde donc l'apparition de l'intervalle d'instabilité;
—
lorsque la résistance à l'amincissement suivant l'une des directions de traction est
élevée (R1 = 5, fig. 2 c et 2d), le même effet est observé, mais avec une amplitude plus
faible, pour le lieu des points d'apparition de l'instabilité. En ce qui concerne le lieu des
points de force minimale, l'influence du rapport S = R1/R2 est égalementfaible mais plus
complexe (fig. 2d).
Les figures 3 a et 3 b montrent les variations des déformations équivalentes sa et Is
délimitantl'intervalle d'instabilité en fonction de l'angle <£ déterminé par tan<S> = ^ = é2/è1.
Elles permettent de confirmer les résultats précédents et de faire les observations
suivantes :
—
l'intervalle d'instabilité est minimal au voisinage de 0=45° (biétirage équilibré), et
maximal au voisinage des extrémités de l'intervalle étudié, correspondant aux cas de
traction uniaxiale suivant les directions 1 et 2;
—
les variations d'amplitude de l'intervalle d'instabilité avec le chemin de
déformation (O) sont plus importantes lorsque R1 est élevé (fig. 3 b).
En conclusion, la présente étude permet de faire une première estimation du domaine
d'apparition et de l'étendue de l'intervalle d'instabilité (effort décroissant) au cours du
biétirage de films de polymère anisotropes. La simplicité de la formulation obtenue
[équations (5) à (7)] résulte des différentes hypothèses : validité des notions de contrainte
et vitesse de déformation équivalentes, écrouissage isotrope (pas d'anisotropie induite),
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] D. COTTO, F. J. MONTHEILLET et J. M. HAUDIN, Comptes rendus, 298, série II, 1984, p. 511-516.
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ingénieur, Institut national polytechniquede Lorraine, Metz, 1978.
890 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
On étudie l'évolution asymptotique d'une structure plastique ou viscoplaslique sous charge périodique. La
convergencevers un cycle limite est établie. Un nouvel algorithme de calcul direct du cycle limite est proposé
et sa convergenceest démontrée pour une large classe de matériaux.
positive, concave et égale à Ro>0 pour P^P0>0. Notant a et S les contraintes et les
déformations,la dissipation est égale à y.x, avec :
où s est le déviateur de a, beR+ est le seuil initial et a est une constante scalaire positive.
La loi d'écoulement s'écrit alors classiquement x e 3cp (y) avec pour pseudo-potentiel
des dissipations cp la fonction indicatrice du convexe Ye. en plasticité, et en viscoplasticité :
Pour P<P0, G' est inversible et on peut par transformation de Legendre entre P et R
écrire la loi d'écoulement sous la forme équivalente :
et défini comme cp mais à partir de z fonction de y. Pour P2rP0 cette relation reste
cp
vérifiée (mais n'exprime plus que partiellement la loi d'écoulement). Nous appellerons
processus admissible (p. a.) toute solution du système différentiel en temps que constitue
l'ensemble des lois de comportement. Un tel p. a. est par exemple représenté par le
groupe de variables S=(a, X, R, P, ~Lp) fonction du temps. Il sera dit T-périodique si
V = (cj, X, R, P, tp) est T-pêriodique.
La réponse de la structure est constituée par un champ de p. a. Cd-admissibleà chaque
instant et vérifiant les conditions initiales. Nous appellerons solution périodique tout
champ de p. a. T-périodique et Q-admissible à chaque instant.
III. PSEUDO-DISTANCEDE DEUX p. A. — On pose pour toute paire de champs de p. a. Sj
et S2 définis sur un même intervalle (t0, t1) :
à tout instant, ce qui implique en particulier que leurs phases élastiques et plastiques
coïncident :
2 S1=S2,
pendant les phases plastiques communes.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985 893
PROPOSITION 3. — Pour toute paire (S1, S2) de solutions périodiques associées à un même
Cd, on a :
(d) sur toute partie connexe de Q9 ne débouchant pas sur o£2, al et a2 différent d'une
pression hydrostatique uniforme et constante;
(e) sur le reste de DP, a1 et G2 sont identiques.
Il en résulte en particulier que S1 et S2 sont plastiquement équivalents et que çj1 et è2
sont égaux partout.
pour tout champ E* C.A. pour Ud nul, dans lequel le temps n'intervient que comme
paramètre.
Il ne manque à S„, pour être une solution périodique, que d'être Cd-admissible. Aussi,
l'erreur commise en prenant S„ comme cycle limite approché peut être mesurée par :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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de Mécanique et Technologie, Cachan, 1984.
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Proceedings du Colloque « Tendances actuelles en calcul des structures », Bastia, novembre 1985.
Les plasmas denses et chauds, créés lors de l'interaction d'un faisceau laser de puissance avec une cible
solide réémettent une part importante de l'énergie qu'ils absorbent sous forme de rayonnement X mou. Pojjir
la première fois dans ce type d'expérience, un bolomètre a été mis au point et utilisé pour mesurer cette énergie
rayonnée. Ce calorimètre X présente pour ces mesures de bilan d'énergie de nombreux avantagés : absence
d'influence des pertes thermiques, temps de réponse rapide de 20 ns, insensibilité aux pilotons laser et aux ions
produits, sensibilité élevée de (3,7±0,2). 10 -3 V.J-1.m2 et seuil de détection faible de 1 J.m-+ 2, possibilité
d'étalonnage électrique direct. Les résultats obtenus avec ce bolomètre sont en bon accord avec ceux mesurés
dans les mêmes conditions expérimentalesavec un spectrometre à large bande.
PLASMA PHYSICS. — First use of a bolometer for X-ray calorimetry of a laser plasma.
Dense and hot plasmas, crealed by interaction of a laser beam with a metallic target, radiale an importantpart
of the absorbed energy in soft X-ray range. For the first time in this type of experiment a bolometer have been
studied and used to measure this X-ray emission. This X-ray calorimeter presents many advantages: no effect
due to thermal losses, fast response (20 ns), insensibility to the laser light and ions emission, high sensitivity
(3.7 + 0.2) x 10- 3 V.J-i .m 2 and low threshold I J.m-2, possibility of direct electrical calibration. The results
obtained wilh this bolometer are in good agreement with those given by a broad hand spectrometer used in the
same experimentalcondition.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
—
le temps de réponse du bolomètre est tel (20 ns) que la mesure peut être quasi
simultanée avec le dépôt d'énergie. Néanmoins dans notre expérience, la présence d'un
phénomène parasite impose d'attendre environ 300 ns.
L'insensibilité du bolomètre à la lumière laser non absorbée par la cible est due au
pouvoir réflecteur élevé du platine pour la longueur d'onde considérée (0,35 µm). On a
vérifié expérimentalement qu'aucun échauffement n'était mesurable quand le bolomètre
était protégé par une lame de quartz transparente au rayonnement laser diffusé à
X = 0,35 µm mais opaque aux rayons X et aux ions.
La discrimination énergétique vis-à-vis des ions est obtenue par temps de vol. Cepen-
dant lorsque la distance cible-bolomètre est trop faible (inférieure à 1 m) la séparation
temporelle reste insuffisante pour les ions les plus rapides qui doivent alors être défléchis
à l'aide d'aimants permanents.
La sensibilité énergétique du bolomètre est déterminée par un étalonnage électrique
particulièrement fiable car le dépôt d'énergie électrique est effectué dans la sonde de
platine qui sert à la mesure. La valeur mesurée est (1250+100) V.J- 1. Cette grande
sensibilité provient de la faible capacité thermique de la sonde (4,2.10- 3 J.K-1), de la
valeur élevée de la tension d'alimentation du pont de Wheatstone, mais aussi de la
faible surface de la sonde (2,93.10- 6 m2). En effet la réponse du bolomètre ne dépend
intrinsèquement que de la quantité d'énergie reçue par unité de surface et sa sensibilité
exprimée ainsi devient indépendante de la surface et vaut (3,7 + 0,2). 10- 3 V.J.- 1 .m 2.
La dynamique du bolomètre n'a pas été mesurée expérimentalementcar la limite haute
dépend de la tenue au flux de rayonnement X de la surface de platine. Mais là aussi le
choix du platine est heureux car sa température de fusion est élevée (2045 K). Cette
limite est de toute façon environ mille fois plus importante que celle obtenue avec une
diode à vide due à des considérations de saturation du courant électronique du type
Child-Langmuir [11]. Du côté de sa limite basse le bolomètre présente un seuil de
détection aussi faible que 1 J.m- 2.
La réponse de ce bolomètre a été éprouvée sur une expérience laser. Le faisceau d'un
laser à verre dopé au néodyme est triplé en fréquence à l'aide de deux cristaux de
phosphate diacide dé potassium [16]. L'impulsion lumineuse de longueur d'onde 0,35 um
délivre en 1 ns, 10 à 15 J. Elle est focalisée à l'aide d'une lentille convergente sur une
cible plane qui reçoit alors un éclairement compris entre 1017 et 1018 W.m- 2. Le
bolomètre est placé dans la chambre à vide à 0,25 m de la cible et à 35° de l'axe laser.
La figure 2 présente un signal typique obtenu sur un oscilloscope numérique rapide,
pour une cible d'or de 20 µm d'épaisseur et une énergie laser incidente de 12 J. Le
premier pic est d'origine photoélectrique. Il marque l'instant d'arrivée des photons X sur
la sonde de platine. La partie du signal apparaissant immédiatement après et s'étendant
sur environ 300 ns est un phénomène parasite. Il provient d'une baisse transitoire de la
résistivité de la sonde bolométrique. Il peut être totalement éliminé par filtrage du
rayonnement incident à l'aide d'un film de mylar de 1,5 µm d'épaisseur. Sa durée et son
instant d'apparition ne dépendent pas de la distance plasma-bolomètre. Il provient donc
de rayonnements électromagnétiques (X-U.V.) émis par la recombinaison des ions du
plasma lors de son refroidissement. Ces rayonnements par leur grande aptitude d'ionisa-
tion peuvent provoquer même à faible flux une photoconduction et/ou une photoionisa-
tion importante de la surface de la sonde. Ce phénomène a déjà été observé et attribué à
ce même type de rayonnement lors de l'utilisation de bolomètres pour la mesure du
rayonnement X émis par un plasma créé par implosion de tubes métalliques [11]. La
solution retenue par ces auteurs (emploi de films minces de formvar filtrant ces radiations
parasites) ne peut être utilisée pour la calorimétrie X des expériences laser, car ceux-ci
absorbent une part trop importante du rayonnement X mou émis par le plasma. II faut
donc attendre 300 ns pour effectuer une mesure de réchauffement résultant du dépôt de
l'énergie X. Cet échauffementse manifeste sur le signal présenté par le plateau de tension
s'établissant ensuite et se maintenant jusqu'à l'extinction de l'alimentation du pont du
fait de l'isolement thermique de la sonde.
La mesure de la variation de tension due a réchauffement par les photons X est
réalisée en soustrayant la tension présente avant le pic photoélectrique de celle du plateau
300 ns environ après. Dans le cas présenté cette variation de tension est de l'ordre de
50 mV. Le bruit de fond électronique ne dépasse pas par ailleurs quelques millivolts.
Nos résultats expérimentaux ont été obtenus avec des cibles d'or (25 tirs) et des cibles
d'aluminium (11 tirs) dans diverses conditions d'irradiation et de configuration de cibles.
Ils ont été comparés à ceux obtenus par un spectromètreà large bande [4] pour les mêmes
tirs. Pour chaque tir le rapport des mesures par bolomètre sur celles du spectromètre à
large bande a été calculé. La valeur moyenne de ces rapports s'établit à 1,10 pour l'or et
0,81 pour l'aluminium, l'écart type étant égal respectivement à 0,17 et 0,23. L'accord
entre ces deux diagnostics est bon compte tenu des erreurs expérimentales estimées à
±30%.
Ces essais nous ont permis de démontrer l'intérêt des bolomètres pour la calorimétrie X
des expériences laser. Les enseignements tirés de ce premier prototype nous servent à
développer actuellement une nouvelle génération de bolomètres parfaitement adaptés à
la mesure de la part de l'émission X pour l'établissementdu bilan d'énergie des expériences
d'interaction laser-matière conduites au Centre d'Études de Limeil-Valenton.
Reçue le 5 juillet 1985, remise le 8 juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
MAGNÉTISME.
— Simulation des courbes de susceptibilité paramagnétique au voisi-
nage d'une transition haut spin <± bas spin pour Co 2 + (d 7). Note de Paul Caro, Correspon-
dant de l'Académie, JacquelineDerouet et Pierre Porcher.
La susceptibilitéparamagnétique du cobalt d7 est calculée pour un champ cristallin de symétrie C4i, sur la
base | SLJMj > complète. Les valeurs des paramètres de champ cristallin Bqk sont corrigées selon l'état despin
par l'emploi d'un opérateur effectif du champ cristallin à deux électrons. Dans le B£ cas des composés qui
présentent des transitions haut spin <± bas spin, il faut tenir compte de l'évolution des avec la température
pour simuler les résultats expérimentaux, notamment si l'inverse de la susceptibilitéprésente un maximum lors
de l'abaissement de température.
Fig. 1. —Abaque du champ cristallin pour d7(Co2+) en fonction des seuls paramètres BQ et.B£ (cm -1).
On a représenté le lieu des points pour lesquels la valeur de µeff est constante à 300 K.
Fig. 1. — Crystalfield abacus for d7 (Co2+) for parameters Bj and Bj(cm-1) only.
Tlie lines are the locus ofpoints for which ueff is constant at 300 K.
Fig. 2. — Abaque identique à celle de la figure 1 mais pour T=5K.
Fig. 2. —
Abacus identical with Figure 1 for T=5K.
donc pour un opérateur qui présente trois paramètres de champ cristallin. Il y a 120 kets
| SLJMj > dans la configuration d7/d3. Comme le nombre d'électrons
est impair, les
niveaux pour une symétrie basse sont des doublets de Kramers, et on peut se contenter
de travailler avec la moitié seulement des kets soit 60 (la deuxième moitié des fonctions
d'onde des doublets étant obtenue par renversement du temps).
Pour représenter facilement lés résultats, nous avons choisi le cas BQ = 0 (B02 qui est
presque uniquementd'origineélectrostatiquesemble beaucoup plus faible pour les configu-
rations dN que les paramètres de rang 4). On peut alors tracer une abaque qui représente
les valeurs prises par la susceptibilité pour le couple de variables BQ et B4. On sait que si
le rapport Bâ/B^= yp/5 la symétrie est octaédrique et que dans ce cas Bj = 21Dq.
Nous avons représenté sur l'abaque le lieu des points pour lesquels là quantité
µeff=2,8,%/XMT, fréquemment utilisée par les expérimentateurs, est constante.
Nous calculons donc le moment magnétique en fonction des valeurs prises par les
paramètres de champ cristallin dans une symétrie C4„. Les chimistes ont pris l'habitude
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985 903
B4=
Fig.4.
Fig. 4.
3,5
H2O
Fig. 3.
Fig.
superimposed
on
the
bundle ofcurves
Fig. 5
(B0=
representing
CO(H2(fsa),en)Py2
the
theoretical
evolution
- Influence du paramètre
spin» (Bo— 32000 cm-1,B4.=
3. of
-20,350
-
33750.cm- 1; B4= c-20350cm-1):
Influence
of
the
C4
parameters
on
the
product
WMT
for
—
apoint
on
the
abacus
(B0= — 32,000 cm-1,B4= —18,300 cm-1) and for a point of "low spin" coordinates (B0= —33,750 cm- 1,
.
inverse of the susceptibiluforfixedfor fixde points 1 to 8 on the left of the crystal fiels abacus, Fig. 6.
suspeptibilitéén fonction de température aux points fixes marqués. 1 à 11 sur l'abaque du champ cristallin,
fig.6. Les courbes marquées A et B représententles limites respectivement «haut spin » et « bas spin » des
courbes dans le prolongement de la
Fig.
composés du
A
magnétiqueest
élevé
(correspondant
àlmultiplicité
a4)
et
par
le
fort".
and
5.
terme
Inverse expérimental paramagnetic susceptibility (points) (ref. [13]) for the compound
CO(H2(fsa)2en)Py2
B represent, respectively, the limits, pure "high spin" and "low spin", on the line 11-1
of the inverse of
de désigner par le terme "haut spin" les composés du cobalt pour lesquels le moment
Notreapproche
cobalt
pour lesquels le moment magnétique est faible(correspond à la
multiplicité 2). En toute rigueur ces termes s'appliquent au remplissage des états à un
électron dans le cadre de la théorie ditu du"champ ne fait pas
de distiction dans la méthode de cacul entre le champ faible et champ fort, elle tient
compte de tous les opérateurs importants (atome libre et champ cristallinsimultanément) :
[Co(terpy)2] Cl2
temperature of the
superposée
supposed
the susceptility
6 to
au
la
the
faisceau
C4
bundle
—
for
"high
sur le produit XMT pour
droite
fixed
point de l'abaquede coordonnée "haut
18300.cm-1.) et pour un point de coordonnées « bas spin »
cm-1).
of
de
curves
courbes
points
representing
1
représentant
to 11 on
un
the
the
11-1
l'évolution
rigyt
theorical
of
.
the
evolution
théorique
crystal
versus
fiel
"bas
spin" coordinates
de
abacus,
l'inverse
temperature
spin" les
Fig.
de
6
la
spin».
Bq sont très élevés. Pour nous conformer à l'usage nous désignerons par "haut spin"
les zones des abaques pour lesquelles le moment magnétique est élevé, par « bas spin »
les zones des abaques pour lesquelles le moment magnétiquesest fiable, et nous focaliserons
notre attention sur les zones intermédiaires où les variations du moment magnétique
correspondentaux
mesures
haut spin^^bas
qui expérimentales
"transitions
permettent
de
repérer les
Les figures 1 et 2 présentent un échantillopn des résultats à 300 et à 5K. On voit que
Fig. 6. —
Parcours sur l'abaque du champ cristallin représentant révolution des paramètres B0 et B4 en
fonction de la température (les chiffres décroissent avec la température) pour plusieurs composés du cobalt
présentant des transitions de spin (les figures 4 et 5 donnent deux exemples).
Fig. 6. — Lines on the crystalfield abacus showing the evolution of the parameters B0 and B4 versus temperature
(the numbers decrease with temperature)for several cobalt compounds exhibiting spin transitions (the Figures 4
and 5 give two examples).
donc à introduire un nouveau paramètre, qui, dans notre cas, est un C4. L'influence de
ce paramètre est assez considérable; (fig. 3). La valeur c4= —0,1 cm- 1 nous a paru la
plus convenable. L'introductionde ce paramètre revient à corriger les valeurs des paramè-
tres de champ cristallin selon l'état de spin. En effet, les éléments de matrice réduits
habituels deviennent [9] :
Cet opérateur effectif permet de tenir compte des modifications bien connues du rayon
d'ion du cobalt divalent selon qu'il est dans l'état haut spin ou bas spin [10]. Nous avons
également découvert qu'il était nécessaire de tenir compte, pour l'interprétation, de la
fluctuation des paramètres Bk avec la température. Dans le cas des éléments 4fN des
mesures montrent [11] que cette variation est de l'ordre de 5 % (les paramètres augmentent
avec l'abaissement de la température en raison de la contraction thermique). Avec les
valeurs notables des B* pour les éléments dN une telle variation n'est plus négligeable.
Nous avons déterminé par essais et erreurs, en comparant avec des résultats expérimen-
taux, des parcours possibles sur l'abaque représentant une évolution assez faible des
paramètres de champ cristallin entre haute et basse température. Entre un point simulant
bien les valeurs expérimentales à haute température et un point simulant bien les valeurs
à basse température, nous avons tracé un segment de droite. Nous avons représenté sur
les figures 4 et 5, l'évolution de l'inverse de la susceptibilité en fonction de la température
pour des points fixes intermédiaires dont la position sur le segment de droite est donnée
sur la figure 6. Sur ces faisceauxde courbes nous avons superposé des résultats expérimen-
taux qui s'encadrent entre la courbe haute température et la courbe basse température.
On voit que si les paramètres augmentent lors de l'abaissement de température, la courbe
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[14] J. L. PRATHER, Atomic energy levels in crystals, N.B.S. Monograph 19, Washington, 1981.
La qualité des fonctions d'onde moléculaires usuelles de l'étal fondamental de l'ion moléculaire hydrogène
est étudiée à l'aide du calcul des écarts-types sur l'hamiltonien. Les intégrales sont calculées numériquement
par la méthode de Gauss-Legendre. Il apparaît qu'il n'y a pas de parallélisme absolu entre l'abaissement de
l'énergie et la diminution de l'écart-type.
Il est bien connu que le calcul de la valeur moyenne de l'hamiltonien d'un système se
rapproche de plus en plus de la valeur exacte lorsqu'on augmente la qualité de la fonction
d'onde par optimisation des paramètres variationnels. Lorsque l'écart entre l'énergie
théorique et l'énergie expérimentale est inférieur à une certaine quantité aussi petite que
l'on veut et définie conventionnellement,on se considère satisfait. On peut cependant se
poser la question de savoir quel est le rapport entre l'écart-type sur l'hamiltonien et
l'écart entre les énergies théoriques et expérimentales.
L'objet de cette Note est d'étudier et de calculer l'écart-type sur l'hamiltonien du
système H2+ pour les fonctions d'onde variationnelles les plus connues concernant l'état
fondamental de ce système. Comme le calcul du coefficient de corrélation entre l'énergie
cinétique et l'énergie potentielle fait intervenir les mêmes valeurs moyennes intermédiaires
que précédemment, nous nous sommes égalementintéressés dans cette Note à la détermina-
tion de cette grandeur qui est d'un intérêt non négligeable.
EXPOSÉ DE LA MÉTHODE. — L'écart-type sur la valeur de l'hamiltonien H est donné par
la relation bien connue :
Bien évidemment on a :
Précisons que dans cette dernière relation il apparaît le terme 2 < TV > car, pour une
fonction d'onde et des opérateurs réels, ce qui est le cas pour l'état fondamental de H2,
on a <TV> = <VT>.
Le calcul des intégrales intervenant dans les valeurs moyennes des opérateurs T2, V2
et TV présente quelques difficultés notamment dans le cas de V2 et de TV, lorsque les
fonctions d'onde deviennent quelque peu compliquées [1]. C'est pourquoi nous avons
choisi d'intégrer ces valeurs moyennes numériquement en utilisant la méthode de
Gauss-Legendre[2].
où et vj sont les racines du polynôme de Legendre de degré n tandis que les W(i) sont
ui
les poids correspondant.
Nous avons pris n —96 [3] et avons partage l'espace d'intégration en quatre zones,
compte tenu de la symétrie de cet espace, suivant la figure.
Nous avons arrêté la borne supérieure de l\ pour les zones 3 et 4 à la valeur de 8
(voir fig.).
Les détails de cette méthode ont été choisis de manière à ce que les résultats des
intégrations numériques des; valeurs moyennes <T2>, <V2> et <TV> correspondent au
moins à 10-4 près aux résultats des intégrations directes [1] pour les quelques cas où la
fonction d'onde est suffisamment simple pour nous permettre de réaliser ces intégrations
sans difficulté (fonction deFinkelstein et Horowitz [4] pour tous les opérateurs, fonction
de Shull-Ebbing[5] pour<T2>.
RÉSULTATS. Nous avons calculé les valeurs moyennes des différents opérateurs sur
—
les fonctions d'onde figurant dans le tableau I.
Dans le tableau II nous ayons reporté les valeurs moyennes obtenues pour les différents
opérateurs qui nous intéressent.
Bien évidemment les valeurs moyennes < T2 >, < V2 >, <( TV > qui nous ont servi à
calculer <T>, <V>, <H> et CT peuvent à leur tour être déduites de ces dernières.
v
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985 909
TABLEAU I
Re
Auteurs Expression Paramètres (u.a)
2,5
L;C.A.O). simple [6] V|»LCAO
= A (e-r 1 + e-r2)
\l;FH=A(Ê'"°ri+e~*rï) a=l,2379 2,0
Finkelstein-Horowitz[4]
«=1,245 5 \
Shull-Ebbing [5] ^SL=A(e~ari+e-"r2) x=0,093
a= 1,2459
P= 1,4826 2,0
)
Dickinson[7] \|/D = A{(e-a'i + e-"2)+ c(r1cos01c"pri+r2cos02e"!i,2)} a = 0,2624
« = 1,353 9 )
Guillemin-Zener[8] x|/GZ = Ae_lE(e-'W| + eP'') 0 = 0,9191
«=1,4815
:Rothslein[9] 'l'R-A(l -i-ç)<R*">->e-*5(e-Pn+ ei"i) P=0,9192
DISCUSSION DES RÉSULTATS. — Écart-typeAH sur l'hamiltonien. — Le résultat le plus
saillant est que l'écart-type ÀH ne décroît que lentement lorsque la qualité de la fonction
d'onde s'améliore. En particulier on peut remarquer que pour l'excellente fonction de
Rothstein étudiée par Wcinhold et Chilien [9], l'erreur sur l'énergie de liaison est inférieure
à 1 °/ooo alors que l'écart-type sur l'hamiltonien est supérieur à 10% de l'énergie de
liaison.
Il peut être également intéressant de noter qu'il n'y a pas de parallélisme stricte entre
l'abaissement de l'énergie et la diminution de l'écart-type sur l'hamiltonien; par exemple
l'énergie de la fonction de Shull-Ebbing qui est au-dessous de l'énergie de la fonction de
Finkelstein-Horowitz, se trouve avoir un AH supérieur; l'explication provient de ce que
la fonction de Shull-Ebbingfait intervenir des orbitales flottantes qui introduisent quatre
singularités dans l'énergie locale au lieu de deux pour les autres fonctions d'onde, ce qui
entraîne de part et d'autre de ces singularités un plus grand nombre de fluctuations de
l'énergie locale.
Egalité entre AT et AV. Il peut être prouvé facilement que l'écart-type AT sur
—
l'opérateur T et l'écart-type AV sur l'opérateur V doivent être égaux [1] quand la fonction
d'onde sur laquelle on les calcule est exacte. L'examen du tableau II montre que lorsque
la fonction d'onde s'améliore la valeur trouvée pour AT se rapproche de celle trouvée
pour AV en tendant vers une limite légèrement supérieure à 1 pour la distance d'équilibre
ce qui montre que AT et AV sont supérieurs dans l'état fondamental de H2+ à Ce Qu'ils
sont dans l'état fondamental de l'atome d'hydrogène où leur valeur est égale à 1.
Le coefficient de corrélation, qui est dans tous les cas négatif comme on peut s'y
attendre, tend vers une limite qui est inférieure en valeur absolue à la valeur du coefficient
de corrélation dans l'état fondamental de l'atome d'hydrogène [11] (CT v= —0,63245).
Ce résultat n'a d'ailleurs rien de surprenant puisque la liaison chimique résultant d'un
phénomène d'interférence quantique, il est normal que le coefficient de corrélation entre
l'énergie cinétique et l'énergie potentielle qui, classiquement, devrait être égal à — 1 soit,
en valeur absolue, inférieur à celui de l'atome d'hydrogène où intervient déjà un aspect
quantique, mais non une interférence quantique.
910 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 01, Série II, n° 13, 1985
TABLEAU II
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[12] A. C.HURLEY, Proc. Roy. Soc London, A 226, 1954, p. 179-192.
électroniquedu
CHIMIE
THEORIQUE.-
Etude
de
la
structure système triatomique
(Fe+CO)
On présente un traitement d'interaction de configuration (IC) assez complet, inclulant des états E II A 0
de diverses multiplicités de spin, pour le système (Fe+CO). Alors que FeOCne présente pas d'état lié, les
molécule FeCO, 3Z- et 5Z-, ont des énergies de liaison 1,5 et
deux états les plus
respectives.
processes.
bas
trouvés
pourla
0,5 environ par rapportàlelur asymptotes
eV
to be 3S- an 5S-, with binding energies of about 1,5 and 0,5 eV respectivelu,compared to the corresponding
asymptotes;
Fig. 1. —
Comparaison des étais de plus basse énergie pour FeCO et FeOC.
Fig. I. — Comparison of the lowest energy states for FeCO and FeOC.
Fig. 2. Molécule FeCO : Variation de l'énergie des trois états les plus bas en fonction de la distance FeC.
—
(Le calcul des fragments a été. fait pour la distance Fe-C = 15 u.a., les énergies sont par rapport à l'état
5D + 1£"i" de 0,073 u.a. pour.;;sF.+ 1S+ et de 0,086 u.a. pour 3F+1Z+; les valeurs déduites des tables de
C. E. Moore [Nat. Bur. Stand. Circ, n° 467, U.S. G.P.O., Washington D.C. 1952, II] sont respectivement
de 0,035 u.a. et 0,057 u.a.)
Fig. 2. — Molécule FeCO: Variation, with the FeC distance, of the energy of the three lowest energy states. (Tlte
fragments calculations have been performed for Fe-C= 15 a.u., the énergies, from 5D +1£,+ state are 0.073 au
for ?F+lS:t and. 0.086 au for 3P+1S+; the valuesfrom C. E. Moore's tables [Nat: Bur. Stand: Circ, No. 467,
U.S. G.P.O., Washington D.C. 1952, II] are 0M5 and 0.057 a.u. respectively)
Pour les deux structures linéaires possibles FeCO et FeOC nous avons étudié les
différents états de symétrie £, n, A, $ de plus basse énergie qui correspondent aux
configurations d6 As 2 et d1 As 1 de l'atome Fe, Les distances interatomiques utilisées sont,
sauf mention particulière, pour FeC (et FeO) 3,48 u.a. (1,84 Â), et pour CO 2,17 u.a.
(1,15 Â). Ces valeurs sont celles admises expérimentalement pour les rnétaux-carbonyle
et le monoxyde de carbone. Dans chaque atome, les électrons des couches internes ne
sont pas considérés explicitement, mais leur effet est inclus dans un pseudo-potentiel
ajusté sur un calcul SCF de l'atome libre [6]; les électrons externes sont représentés par
des orbitales gaussiennes déterminées en même temps que le pseudo-potentiel. Ces derniè-
res sont contractées de manière à former une base bizéta pour les orbitales s et p et une
base trizêta pour les orbitales d du fer. L'orbitale gaussiehne la plus diffuse est laissée
libre dans chaque couche ou sous-couche atomique : Fe[d (3, 2, 1); s (2, 1); p (2, 1)]; C
et O[5 (3, 1); p(3,1)].
Étant donnée l'insaturation de l'atome de fer dans les composés étudiés ici (12 électrons
autour du fer au lieu de 18 dans un complexe de coordination normal), les configurations
singulets et triplets que nous avons calculées au stade SCF (voir: tableau) ne sauraient
représenter des états liés du système par rapport aux fragments Fe et CO. Elles fournissent
seulement un jeu d'orbitales moléculaires orthonormées pour la mise en oeuvre d'un calcul
d'IC ultérieur. Nous avons choisi pour cela la configuration notée dans le tableau, (27t) 4
(4 a) 2 (5 CT)2, parce que c'est celle qui permet d'obtenir par une seule diexcitation de
faible énergie une configuration du type (2n) 4 (4a) 1 (5 a) 1 (1§) 2 dans laquelle le fer est
dans un état proche de Ja configuration 3d7 As 1. Cette structure atomique semble, en
effet, nécessaire [7] à la formation d'une liaison de chimisorptibn sur ce métal:
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985 913
TABLEAU
Énergies en u.a. Fe C O
FeCO (FeC=l,84Â, CO=U5 Â) :
Y-SY
JS 2ir° 4o-2 5cr 2 1 8* -42,005672 8,21 3,76 6,02
'E 2JC4 4U° 5G° 1 5* -41,998370 7,98 3,786,24
1S 27t4 4o-2 5cr2 15° -41,892 890 8,12 3,79 6,09
3Z 2jt*4o-2 5o-° 152 -42,217543 8,24 3,63 6,13
3E 2n2 4a2 5a° 15* -42.093059 8.34 3,56 6,09
Des résultats très semblables ont été trouvés pour la molécule isoélectronique FeN2
dans un calcul CAS-SCF suivi d'une interaction de configuration contractée [9]. L'état
914 C. R, Acad, Sc Paris, X. 301, Série II, n° 13, 1985
fondamental est aussi un triplet 3X"; mais celui-ci, avec une énergie de liaison de
11 kcal.mole- 1 par rapport à son asymptote de multiplicité triplet et une distance Fe-N
de 3,48 u.a. apparaît moins lié. Notre résultat pour FeCO est en accord avec l'hypothèse
d'une véritable liaison de chimisorption entre le monoxyde de carbone et le fer [10]; la
liaison C—O y est plus longue que celle de CO seul et la distance Fe-C plus courte que
celle observée dans les métaux carbonyle.
La molécule FeCO a une structure électronique assez complexe, difficile à décrire
qualitativement par une seule configuration. Les trois principales composantes de la
fonction multiconfiguratiphnelled'ordre zéro relative à l'état fondamental 3E- sont :
avec des coefficients de 0,79-0,36-0,25 respectivement (et au plus 0,1 pour les configura-
tions restantes). La richesse des états de la molécule FeCO et la multiplicité élevée des états
les plus stables laissent supposer que cette molécule pourrait avoir une physico-chimietrès
particulière, mais conduisent en même temps à chercher des agrégats moins spécifiques
et des méthodes plus simples [11] pour modéhser la chimisorption de CO sur une surface
de fer.
Ce travail a bénéficié de moyens de calcul sur Cray-1 grâce à une attribution du Conseil scientifique du
C.C.V.R.
Reçue le 9 août 1985, acceptée le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le fluorute
émettant le proche ultraviolet. La fluorescence
de forte intensité,
obtenue pour une concentration x voisine
d'yttriumactivé
cérium
par
le trivalent(Y1-xCexF3)
est
un
limunophore
dans maximalest
de Ce.
tes attendues pour la décomposition des niveaux 2D3/2 et 2D5/2 par un champ cristallin non cubique. La bande
de pompage principale est centrée pratiquement sur la raie 254 nm de la lampe à vapeur de mercure, ce qui
explique
comparées à celles
de
ce
luminophore
sous
ce
mode l'efficacité d'excitation.
LaF3 Les propriétés spectrales
Ce.
de YF3. Ce sont
:
SPECTROCHEMISTRY.-
activated
Luminescence of trivalent cerium in yttrium fluoride YF3
Ce
level of the excited configuration 5d1 and the doublet 2F5/2-F7/2 of ground state 4f1. Excitation spectrum
dans le proche ultravioletoulevisible à[5]; les bandes d'excitation ont également ([1]
luminescence de Ce3+ est excitée par les ultraviolets courts (lampe au mercure 2 537 Â)
monocristaux
et l'émission se localise de LaF3 ou YF3 activés par Ce3+ pour réaliser
Nous avons préparé une série de composés de formule Y1 xCexF dans la phase
préliminaire d'une étude d'ensemble des mécanismes de transferts d'énergie entre les ions
Ce3+. Tb3+ et d'autres lanthanides Ln3+. Nos résultats permettent de compléter les
travaux antérieurs et de comparer les caracteristiques spectrales de l'ion Ce3+ dans les
celle décrite par Markowski et coll. [4], consiste à traiter à 400°C, en creuset de platine à
l'abri de l'air, un mélange intime des oxides en proportions convenables avec un excès
de fluorure d'ammonium (deux à trois la masse d'oxyde). Pour les faibles teneurs en
partir de solutions titrées. Les fluorures obtenus après quelques heures de chauffage sont
assez bien cristallisés, ils sont homogénéisés par broyage et recuits à 600°C dans l'argon,
La pureté des composés Y1-xCexF3 ainsi préparés a été contrôlée par diffraction
CeF3 qui est hexagonale ou plutôt rhomboedrique [10]; mais les composés forment des
solutions solides dans un domaine très étendu : aucune modification n'est décelée dans
les diagrammes aux rayons X par rapport à celui de YF3 — si ce n'est une légère
dilatation de la maille cristalline — jusqu'à des substitutions de plus de 10 atomes % de
Y par Ce; les raies ultimes de la structure de CeF3 apparaissent au-delà de cette
concentration, qui est largement supérieure à la teneur optimale pour la luminescence.
ÉTUDE SPECTROSCOPIQUE.
—
Pour l'étude des propriétés de luminescence, les échantillons
en poudre ont été collés en couche mince et uniforme sur des lames de quartz à l'aide
d'un vernis non absorbant et non luminescent dans les régions spectrales explorées.
Les spectres d'émission ont été obtenus en irradiant les échantillons par une lampe à
vapeur de mercure munie d'un filtre dont la bande passante est centrée sur la raie
Hg 2 537 Â, et enregistrés sur un spectrographe « Cary 17 » équipé d'un réseau à
600 traits par millimètre. Les spectres d'excitation ont été relevés sur le même spectrogra-
phe, le monochromateur étant associé à une lampe au deutérium pour constituer la
source d'excitation de longueur d'onde variable; un filtre à bande passante centrée sur
320 nm coupait les ultraviolets en dehors de la région d'émission du luminophore avant
la fente d'entrée du P. M. Tous les spectres ont été relevés à température ordinaire.
Le spectre de photoluminescence de YF3 : Ce forme une bande relativementpeu étendue
(fig. 1) avec deux maximums culminant à 298 et 316 nm. La concentration optimale en
cérium se situe vers 6 %; l'effet de « quenching » devient déjà sensible dans la zone
« monophasique » entre 6 et 10% de cérium; le problème des impuretés apparaissant
au-delà de cette dernière concentration n'est donc pas à considérer pour l'optimisation
du luminophore.
Le spectre d'excitation ( fig. 2) se compose de deux groupes de bandes, le premier avec
trois composantes culminant à 196, 204 et 218 nm, le second s'étendant de 230 à 290 nm
avec un maximum à 263 nm et un point d'inflexion indiquant une deuxième bande
centrée sur 240 nm environ; cette deuxième bande se détache d'ailleurs mieux avec les
composés à faible teneur en cérium.
DISCUSSION. — On sait que le mécanisme de luminescence du cérium diffère de celui
f
des autres lanthanides trivalents à couche 4 incomplète, qui donnent tous des spectres
de raies bien localisés, résultant de transitions électroniques internes à la configuration
4f". Le cérium ne possède qu'un seul électron A f, l'excitation le fait passer sur l'orbite
de valence 5d et les transitions optiques ont donc lieu entre les configurations 4f 1 et
5 d 1. Dans l'ion libre, ces deux configurations comportent chacune deux « niveaux J »
48
Excitation..
Émission:..
.
t
C.R. Acad. Sc. Paris, 301, Série II, n° 13,1985
.;.;;
...
Éclatement terme 2F.
Éclatement terme 2D.:
.
.
......:. ... :
...... ....
.:;....
.
TABLEAU
Données spectrales (cm- 1) de Ce3+ dans les fluorures LaF3, YF3 et LuF3.
.....
.
Y
LaF3 : Ce
51
45 660
42 740
40 160
34 700
33 333
5 200
11
1
48 540
410
560
370
250
.
YF3: Ce
51 020
49 000
45 870
41 490
38 170
33
31 640
4
12
48
560
610
1920
850
630
LuF3 : Ce
52 220
49 260
46 510
42 740
Y 38 460
33 500
31 640
4 700
1860
13 750
49 330
917
résultant de l'interaction spin-orbite: 2F5/2 et 2F7/2 séparés de 2 253 cm- 1 pour l'état
fondamental, 2D3/2 et 2D5/2 à 49 737 et 52 226 cm- 1 respectivement au-dessus du niveau
de base pour l'état excité 5d1; mais dans le solide, du fait de la forte interaction du
réseau avec l'électron les niveaux d'énergie de la configuration 5d 1 sont beaucoup
5d,
plus élargis et déplacés par. rapport aux niveaux de l'ion libre que ne le sont les niveaux
de la couche 4f, bien protégée par les couches électroniques périphériques; d'où les
spectres de bande de localisation variable observés avec Ce3+.
Les résultats de l'étude spectroscopique de YF3 : Ce illustrent ces remarques.
Le spectre de luminescence à deux maximums résulte des transitions radiatives entre
là composante de plus basse énergie de la configuration 5d 1 et le doublet 2F5/2-2F7/2 de
l'état fondamental 4f 1; il s'agit de transitions dipolaires électriques permises, donc de
forte intensité. Les centres de gravité des deux niveaux 2Fj sont séparés d'environ
1 920 cm- 1, soit un abaissement de 333 cm- 1 par rapport au niveau 2F7/2 de l'ion
libre; les composantes Stark dues à l'action du champ cristallin sur ces niveaux ne sont
pas discernables, en raison de leurs faibles différences d'énergie et du peu de résolution
de la composante 5 d d'où proviennent les transitions.
Le spectre d'excitation, par contre, met en évidence la forte action du champ cristallin
sur la configuration ed1 : l'éclatement du niveau 2D. est important (13000 cm- 1 entre
les composantes extrêmes), de même que l'abaissement de sa composante inférieure par
rapport au niveau 2D5/2 de l'ion libre : 11500 cm- 1. Cet abaissement a pour résultat
de placer la principale bande d'excitation de Ce3+ dans YF3 en coïncidence presque
parfaite avec la raie d'émission du mercure à.2 537 Â (soit 39 400 cm- 1) de la lampe à
ultraviolets, ce qui explique l'efficacité du luminophore sous ce mode d'excitation: La
situation est aussi favorable dans LuF3, mais un peu moins dans LaF3, où le niveau de
résonance de Ce3+ est situé à 40 160 cm- 1, légèrement au-dessus de celui de la raie de
Hg. De fait, nous ayons constaté qu'à concentration en cérium égale, LaF3:Ce était
sensiblement moins luminescent que YF3 : Ce.
Il est également intéressant de comparer les trois luminophores du point de vue
fondamental, en confrontant les données spectrales de Ce 3 + dans les trois matrices (voir
tableau) aux caractéristiques structurales et chimiques de celles-ci; les niveaux d'énergie
ont été calculés à partir des maximums des bandes relevés sur nos spectres et ceux de
Yang et DeLuca [7].
918 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] F. A. KROGER et J. BAKKER, Physica, VIII, n° 7, 1941, p. 628-646.
[2] G. BLASSE et A. BRIL, J. Chem. Phys., 47, n° 12, 1967, p. 5139-5145.
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[11] C. A. MORISSON et R. P. LEAVITT, J. Chem. Phys., 71, n° 6, 1979, p. 2366-2374.
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[14] M. J. WEBER, J. Appl. Phys., 44, n° 7, 1973, p. 3205-3208.
Le siliciureternaire
structure
HoRhSi
qui
possède
une cristalline de symétrieorthorhombiqueet dé type
TiNiSi (Pnma) s'ordonneantiférromagnétiquement à TN= 8,4+0,1 K. Sa structure magnétique de type
C (+ -) est colinéaire,lesmoments
magnétiques
des
atomes
de
holmium
sont
parallèles à l'axe b.
+ -
SOLID STATE CHEMISTRY. — Magnetic structure of the equiatomic thernary silicide HoRhSi.
-)
HoRhSi with orthorhombic symmetry and TiNiSi-type structure (P n m a) orders antiferromagnetically at
TN=8.4±0.1 K. The magnetic structure is colinear with a C( + +-
of the holmium atoms are parallel to the b-axis.
configuration, the magnetic moments
Les siliciures ternaires équiatomiques MRhSi préparés dans les systèmes terre rare (ou
thorium) — rhodium — silicium cristallisentdans trois types structuraux :
—
ThSi c de symétrie quadratique (I41/a m d) pour M = Th [1];
—
SrSi2 ou ZrOS de symétrie cubique (P21 3) pour M = La [2];
—
TiNiSi de symétrie orthorhombique (P n m a) pour M = Y, Gd, Tb, Dy, Ho,
Er ([3], [4]).
Les composés de type TiNiSi comportant des terres rares magnétiques possèdent un
ordre magnétique plus ou moins complexe à basse température [3]. Dans cette Note nous
rapportons la structure magnétique de HoRhSi qui s'ordonne antiferromagnétiquement
à TN ^ 8 K selon les mesures de susceptibilité magnétique [3].
PARTIE EXPÉRIMENTALE. — Un échantillon polycristallin de HoRhSi a été étudié par
diffraction de neutrons en fonction de la température auprès du réacteur « Siloe " du
C.E.N. de Grenoble. Les diagrammes de diffraction ont été obtenus avec un multidétec-
teur linéaire pour la longueur d'onde 2,483 Â.
ANALYSE STRUCTURALE ET STRUCTURE MAGNÉTIQUE DE HoRhSi. L'analyse du dia-
—
gramme de diffraction neutronique obtenu à 18 K confirme que HoRhSi cristallise avec
la symétrie orthorhombique dans une structure de type TiNiSi, les paramètres sont
les suivants : a = 6,826 (10) Â, b = 4,200 (10) A et c = 7,377 (10) Â. Le tableau I donne les
coordonnées réduites après affinement des divers atomes, tous en position 4c(x, 1/4, z;
x, 3/4, z; 1/2-x, 3/4, 1/2 + z; 1/2 + x, 1/4, 1/2-z).
Le spectre de diffraction neutronique obtenu à 4,2 K montre l'existence de raies
magnétiques, caractéristiques d'une structure antiferromagnétique, qui s'indexent dans
une maille magnétique de volume 2 a x b x 2 c avec un vecteur de propagation k = [l/2, 0,
1/2]. Le diagramme différence (4,2—18K) représenté sur la figure 1 révèle quelques raies
supplémentairesqui résultent de la présence de traces de la phase HoRh2Si2 qui s'ordonne
à TN = 27K[5].
La variation thermique de l'intensité de la raie magnétique (1/2, 0, 1/2) montre que
l'ordre antiferromagnétique s'établit à TN = 8,4±0,1 K, valeur proche de celle déterminée
0249-6305/85/03010919 $ 2.00 © Académiedes Sciences
920 C. R. Acad. Sc. Paris,; t. 301, Série II, n° 13, 1985
TABLEAU I
Coordonnées réduites de HpRhSi déterminées à 18 K par diffraction de neutrons
(facteur de confiance R= 4,8 %).
Atomic positions deduced from neutron diffraction data at 18 K
(R factor: 4.8%)
Facteur
de
diffusion
nucléaire
Atomes Positions x y z (10- 12 cm)
par les mesures de suceptibilité magnétique (TN~8 K). Par ailleurs la valeur du moment
magnétique m = 9,07 uB/Ho obtenue à 4,2 K est voisine de celle de l'ion libre Ho 3 +
(gJ=10 uB). Signalons également que le moment magnétique effectif calculé pour l'ion
libre Ho3+ (jj,cff= 10,60 irB/Ho) est proche de celui déduit des mesures de susceptibilité
magnétique [|i^'(obs.) = 10,71 UB/HO] [3].
Ces résultats montrent que seuls les atomes de holmium sont porteurs d'un moment
magnétique; Si nous considérons les moments magnétiquesm1, m2, m3 et m4 des ions
Ho3+ situés respectivementdans les sites de coordonnées (x, 1/4, z), (x, 314, z), (1/2 — x,
3/4, 1/2 + z), (1/2 + x, 1/4, 1/2—z), le facteur de structure magnétique correspond à
l'expression :
TABLEAU II
h k l
Obs. Calc. h k l Obs. Calc.
Fig. 2. —
Structure magnétique de HoRhSi (+moments vers le haut, — moments vers le bas).
Fig. 2. —
Magnetic structure of HoRhSi (+ and — indicate the direction of the magnetic moments along B
and opposite to b respectively).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] P. LEJAY, B. CHEVALIER, J. ÉTOURNEAU, J. M. TARASCON et P. HAGENMULLER, Mat. Res. Bull., 18,
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[2] B. CHEVALIER, P. LEJAY, A. COLE, M. VLASSE et J. ÉTOURNEAU, Sol. State Comm., 41, 1982, p. 801-804.
[3] B. CHEVALIER, A. COLE, P. LEJAY, M. VLASSE, J. ÉTOURNEAU, P. HAGENMULLER et R. GEORGES, Mat.
Res. Bull., 17, 1982, p. 251-258.
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p. 247-274.
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[6] E. F. BERTAUT, Acta Cryst., A 24, 1968, p. 217-231.
MÉTALLURGIE.
— Rôle du potentiel électrochimique dans le mécanisme de la corro-
sion caverneuse de l'acier inoxydable 18%Cr-10% Ni. Note de Louis Kerherve et Georges
Daufin, présentée par Paul Lacombe.
Un processus de micropiqûres est impliqué dans le mécanisme de la corrosion caverneuse des aciers
inoxydables 18%Cr-10%Ni. Il permet d'expliquer l'existence d'un potentiel électrochimiquecritique de corro-
sion caverneuse.
inoxydables sensibles à la corrosion par piqûres [10]. On sait qu'en cours d'incubation le
pH de la solution confinée dans la caverne diminue et la teneur en C1- augmente [1].
Ces variations abaissent la valeur de Ep [11], entraînant la formation de piqûres dans la
caverne. Le courant produit, supérieur à ip, contrôle dès lors la cinétique de l'évolution
du pH et de la teneur en chlorures dans la caverne jusqu'à obtention du pHd auquel
l'alliage se dépassive et se dissout.
Dans l'expérience précédente le potentiel de l'échantillon évoluait au cours du temps et
l'on pouvait s'interroger sur l'influence respective de ces deux facteurs sur les phénomènes
observés. Pour contourner cette difficulté nous avons réalisé des essais chronopotentiostati-
ques pour trois épaisseurs de caverne (0,20 et 50 um) : dès l'immersion de l'échantillon
le potentiel choisi est imposé à l'aide d'un potentiostat et d'un système à trois électrodes.
L'intensité du courant est alors enregistrée en fonction du temps pendant une durée
pouvant atteindre 360 h. En l'absence de corrosion l'intensité demeure inférieure à
0,1 uA.cm- 2; par contre, lorsque la corrosion apparaît, après une durée tcav, on note
une augmentation très sensible de l'intensité.
La figure 2 montre qu'aucune corrosion ne se manifeste pour le potentiel le plus négatif
étudié ( —100 mV) même après une durée de 360 h. A — 50 mV, seuls certains essais
conduisent à l'apparition de la corrosion caverneuse après des durées très dispersées et
longues (plusieurs heures). Dans d'autres essais prolongés jusqu'à plus de 24 h, aucune
corrosion n'est apparue. Pour des valeurs plus élevées de potentiel, les durées avant
C.
R. Acad. Sc. Paris, t. Série II, n° 13,
301, 1985 925
Fig. 2. Durée avant corrosion, en fonction du potentiel imposé, pour trois épaisseurs de la caverne (acier
—
inoxydable 18%Cr-10%Ni; polissagemécanique 12 um; NaCl 1,68g.l- 1, 20°C, non agité et naturellement
aéré).
Fig. 2. Time to crevice corrosion versus applied potential for 3 crevice thickness values (304 stainless steel;
—
12 um grade mechanicallypolished;NaCl 1,68 g-l- 1. 20°C, not agitated and naturally aerated).
corrosion caverneuse sont d'autant plus courtes (mais jamais nulles) que le potentiel
imposé est plus élevé. La corrosion est toujours localisée dans la caverne, aucune corrosion
n'ayant jamais été observée sur la surface extérieure, même à +200 mV.
Ces résultats confirment ceux de Susuki et Katamura [2] qui avaient montré que
l'amorçage de la corrosion caverneuse était impossible en dessous d'un potentiel critique.
Cependant notre travail ne permet pas de montrer l'indépendance de la valeur de ce
potentiel vis-à-vis de l'épaisseur de la caverne en raison de la dispersion des résultats au
voisinage de ce potentiel et de la durée extrêmementlongue des essais (la durée d'incuba-
tion pouvant atteindre plusieurs semaines à plusieurs mois [1]). Il est possible qu'une
926 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Système monoclinique, groupe spatial P21/c avec: a = 10,861 (3) Â, b = 11.862 (2) Â, c = 11,753 (2) À,
P = 109,63 (3)°, V=1 426,08 (2) Â 3, Dx = l,29g.cm-3, Z=4:
2 418 réflexions indépendantes mesurées (S g 60°) dont 2 024 observées.
Résolution de la structure par les méthodes directes avec un facteur de confiance R = 0,055. La conformation
a été comparée à celles d'autres antagonistes a-adrénergiques et confirmée par calcul théorique.
INTRODUCTION. — Ce travail entre dans le cadre général d'une étude des facteurs de
discrimination conformationnels entre les agonistes et les antagonistes <xj&2-
adrénergiques. Parmi les substances qui possèdent une activité antagoniste sur les récep-
teurs a-adrénergiques figurent les alkylamino-2-benzodioxanes-1.4, dont le pipéroxane
(pipéridinométhy1-2-benzodioxane-1 .4) est l'un des plus anciens représentants [1]. A. la
suite de la différenciation des récepteurs a en deux sous-types ax et a2 [2], il a été montré
que le pipéroxane était un antagoniste compétitif des adrénorécepteurs o^ et oc2 ([3], [4]).
ÉTUDE RADIOCRISTALLOGRAPHIQUE. Le chlorhydrate de pipéroxane cristallise par
—
évaporation lente d'une solution saturée d'isopropanol. Le monocristal sélectionné était
un prisme incolore de dimension 1 x 0,37 x 0,25 mm. Les paramètres de la maille et les
intensités diffractées ont été mesurés sur un diffractomètre automatique « Enraf-Nonius
CAD-4 » (radiation CuKa, H = 1,54178 Â, monochromateur en graphite). Les dimensions
du réseau ont été affinées par moindres carrés à partir des valeurs de S de 25 réflexions
de l'espace. Aucune dérive d'intensité de deux réflexions standard contrôlées toutes les
5400 s n'a été observée. 2418±hkl réflexions indépendantes ont été collectées (h de —12
à +12, k de 0 à 13, l de 0 à 13) jusqu'à 0^60°; parmi elles 2024 satisfaisant à l'inégalité
I ^ 3 cr (I) ont été utilisées dans les affinements ultérieurs. Les intensités ont été corrigées
par le facteur de Lorentz-polarisation; l'absorption a été négligée (u = 23,26 cm-1). Les
facteurs de diffusion des atomes non hydrogène ont été tirés des Tables internationales
de Radiocristallographie [5] quant à ceux des atomes d'hydrogène, ils proviennent de
Stewart et coll. [6]. Un test statistique a montré une distribution centrosymétrique des
intensités. La structure a été résolue par les méthodes directes grâce au programme
MULTAN 80 [7] et par les méthodes classiques de Fourier. Les atomes d'hydrogène ont
été localisés par Fourier-différence. L'affinement par moindres carrés (matrice diagonale)
à l'aide des facteurs de structure observés a été conduit avec le schéma de pondération
suivant: w=1 si |F0|<P,P= (F^max/10)1/2, w = (P/F0) 2 si |F0|>P. Les atomes non
hydrogène ont été affectés des paramètres p^ d'agitation thermique anisotrope tandis que
les hydrogènes ont été affectés des paramètres Bi d'agitation thermique isotrope. Le
facteur de confiance final était R = 0,055 [Rw = 0,075, S = 1,381 (2024 réflexions,
243 paramètres)]. Tous les calculs ont été effectués sur un ordinateur « Mini 6-92,
CII-Honeywell-Bull ».
TABLEAU I
(4)............
C (3).. 7 587 (2) 3 735 (2) 12 092 (2) 4,2 (1)
.
C 7 691 (2) 2 934 (2) 11 224 (2) 4,8 (1)
C (5) 8 816 (3) 2 452 (2) 11 384 (3) 5,9 (1)
C (6) 6,9 (1)
C (7)
... 9 805 (3)
9 695 (3)
2 780 (3)
3 563 (3)
12 428 (3)
13 296 (3) 7,1 (1)
C (8) 8 588 (2) 4 063 (2) 13 135 (3) 5,6 (1)
0 (9) 8 518 (2) 4 851 (2) 14 023 (2) 7,3 (1)
C
C
(10).
(11)
.......... 7 440 (3)
5 236 (2)
5 509 (3)
5 503 (2)
13 602 (3)
12 568 (2)
6,4 (1)
4,6 (1)
N (12) 4 079 (2) 4 862 (1) 12 225 (2) 3,8 (1)
C (13) 3 080 (3) 5 647 (2) 12 250 (3) 6,1 (1)
C (14) 1 897 (3) 5 030 (3) 11 941 (3) 7,0 (1)
C (15) 1 553 (2) 4 454 (3) 10 623 (3) 6,2 (1)
C (16)... 2 567 (2) 3 659 (2) 10 632 (3) 5,6 (1)
C (17) 3 762 (2) 4 276 (2) 10 935 (2) 4,8 (1)
C1 (18) 4 433 (1) 1 924 (0) 9 311 (1) 5,0 (0)
.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301,
TABLEAU
Série II, n° 13, 1985
1
2 3 4 1-2 1-2-3
1-2-3-4
-
C 1,377
C (4) (3) (1) 1,372 117,8 (2) 163 (1)
C C
O(2)
O (1) 1,386 (3)
(3)
121,6 (2) -18 (1)
C
(8)
(8)
C (3)
C
C
(3)C
(4) (4) (2) C
C (5)
(3)
120,6 (2) - (1)
119,8 (2)
1
C C (5) C (4)
C(
4)
120,8 (3)
1
(1)
(7) C (6)
--
1,386 (4) 120,6 (3)
C
C (8)
(7)
(7)
C
(3)
O (2)
C
119,1 (2)
-180 (1)(1)
1
O
(9) C(8) C
C
(3) O (2) 1,366 (3) 122,2 (2) 1 (1)
(9) (7) (6) 118,7(2) 180 (1)
Y
Y C (10)
C (8)
C (8)
C C
-(11) 1,506110,7
C C
N
C (13) N (12) C (17) (2) -
C (14) C (13) N (12) C (4) 111,2(2) 181 (1)
C (15) C (14) C (13) C(12) 1,514 (4) 111,3 (2) -58 (1)
C (16) C (15) C (14) - 1,518 (4) 108,3 (2)
C
N
(17)
(12) C
C (16)
(17)
C
C (16)
(l5) C
C
(14)
(15) -
1,518 (3) 111,7 (2)
110;4 (2)
-58 (1)
58 (1)
cycle pipéridine possède une conformation chaise, N (12) et C (15) étant respectivement
au-dessus [0,662 (2) Â] et au-dessous [ — 0,696 (3) Â] du plan contenant
les quatre autres atomes. La protonation se fait sur l'azote N (12). Les angles de
torsion définissant la position respective des deux cycles sont
C(2)-C(1)-C(11)-N(12) = 73(1)° et C(1)-C(11)-N(12)-C(13)= 161 (1)°. La posi-
tion de l'azote par rapport au cycle aromatique (ces deux sites sont classiquement admis
comme étant les sites de fixation des coordinats a-adrénergiques sur leurs récepteurs) est
défini par la distance N-7t (TU centre du cycle benzénique) = 5,74 Â et par la hauteur h
(distance de l'azote au plan du cycle benzénique)=0,70 Â. La distance N-TC est voisine
de celles trouvées pour la conformation commune de l'imiloxan et de l'idazoxan (5,68 et
5,57 Â) alors que la hauteur h s'écarte de ^0,40 À (0,70 Â au lieu de 0,27 Â) [10].
La cohésion cristalline est assurée par une liaison hydrogène entre l'ion Cl- (18)
et l'azote protoné N+ (12): Cl (18). . , N (12) (x, l/2-y, z-1/2) = 3,026 (2) Â,
Cl (18). .H (112) = 2,05(2)Â, Cl(18). .H (112)-N (12) = 179,6 (4)° et par de nombreux
. .
contacts de van der Waals <3,5 Â. [Les coordonnées x, y, z de l'atome H(112) sont
respectivement 0,419 (2), 0,428 (2) et 1,290 (2).]
ÉTUDE THÉORIQUEPAR MÉCANIQUE QUANTIQUE.
—
Dans le but de voir si la conformation
cristalline se retrouve pour la molécule prise à l'état isolé, un calcul conformationnel à
été mené sur la molécule neutre à l'aide du programme PCILO [11]. L'étude consistait
930 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
à faire varier en même temps les angles de torsion C(2)—C (1) — C (11)—N (12) et
C (1)-C (11)-N (12)-C (13), de 30°
en 30° à partir des valeurs trouvées dans le cristal
et de tracer la carte d'énergie conformationnelle correspondante. La conformation de
plus basse énergie correspondait effectivement à la conformation cristalline. Trois autres
minimums tels que AE<1 kcal/mole ont été observés; la position spatiale de l'azote par
rapport au noyau benzénique dans les trois conformations correspondantes ne changeait
pas de façon significative.
(1) Les paramètres d'agitationthermique anisotrope Py des atomes non hydrogène, les coordonnéesatomiques
et les paramètres d'agitation thermique isotrope Bi des atomes d'hydrogène ainsi que les facteurs de structure
observés et calculés peuvent être obtenus auprès des auteurs.
Remise le 17 juin 1985, acceptéele 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[2] S. Z. LANGER, Biochem. Pharmacol., 23, 1974, p. 1793-1800.
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p. 53-59.
[5] International tables for X-ray crystallography, IV, Birmingham,Kyncch Press, 1974.
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MULTAN 80. A system of computer programs for the automatic solution of crystal structures from X-ray
diffraction data, Univ. of York, England et Louvain, Belgium, 1980.
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[9] A. CARPY, M. MONTAGUT et J. M. LEGER, Acta Cryst., C40, 1984, p. 1267-1269.
[10] C. CATTIER-HUMBLET et A. CARPY, Eur: J. Med. Chem., 1985, p. 251-256.
[11] B. PULLMAN, Aspects de la chimie quantique contemporaine, C.N.R.S., Paris, 1971, p. 271-297.
Millot.
GÉOCHIMIE.
— Oxydation du fer dans les skarns et les schistes à graphite des Jebilet
Centrales, Maroc : un indicateur de transfert de matière par les fluides dans une zone de
cisaillement ductile. Note de Claire Ramboz et Abdelmajid Bastoul, présentée par Georges
A l'aide des mesures du taux d'oxydation du fer.des roches (7< O, R. .<74 mole %), on montre que des
fluides oxydants ont circulé dans le cisaillement ductile: des Jebilet Centrales lors du métamorphisme prograde.
Puis, le fer a été réduit sur 100 m autour de la granodiorite de Ouled Ouaslani, Les roches les plus oxydées
sont associées aux mines de graphite, suggérant que du graphite a pu précipiter à partir du fluide par
oxydoréduction.
majeurs des roches de cet échantillonnage ont été dosés par spectrométrie d'émission
avec torche à plasma [13]. Certaines roches riches en grenat ont dû être analysées par
voie humide, par absorption atomique ou par colorimétrie [14]. Pour le fer total, en
particulier, les deux méthodes donnent des résultats comparables à 4% près pour les
argilites et à 8% près pour les calcaires. Le fer divalent a été dosé par titrage volumétrique
avec K2Cr2O7 avec une précision relative de 0,5% poids [14]. Dans l'ensemble des
échantillons, le carbone organique (Corg = carbone total —carbone des carbonates) a été
dosé par coulométrie à impulsion avec une précision relative de 5.10-3% poids.
RÉSULTATS.
—
Les figures 2 à 4 illustrent les variations de certains pourcentages en
poids d'oxydes des roches (FeO, Fe2O3, MnO, Corg,...) en fonction du taux d'oxydation
du fer :
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1.
—
A, carte géologique des Jebilet et localisation des échantillons étudiés (d'après [6], [8]). La série
volcano-sédimentaire des Jebilet Occidentales et le flysch des Jebilet Orientales ne.sont que partiellement
représentés. B, détail de la région autour de Sidi Bou Othmane : 1, recouvrement plio-quaternaire; 2,
formation d'âge Viséen supérieur-Namurien; 3, calcaires d'âge Viséen supérieur; 4, granodiorite. Échantillons
analysés : 5, argilites et 6, calcaires; 7, mine (Gph = graphite); 8, zone d'échantillonnage autour de la
granodiorite. Le taux d'oxydation du fer est indiqué,entre parenthèses, après le numéro d'échantillon.
Fig. 1. — A. Location of the studied samples on the geological map of the Jebilet (after [6], [8]). The
volcano-sedimentary unit of Western Jebilet and the flysch of Eastern Jebilet are partly shown. B, detailed
map of the area around Sidi Bou Othmane: 1, Plio-Quaternary alluvium; 2, upper Visean-Namurian terranes;
3, upper Visean limestones; 4, granodiorite. Samples andlyzed; 5, shales and 6, carbonates; 1, mine
(Gph=graphite); 8, sampling area around the granodiorite. The oxidation ratio of iron is indicated between
brackets after the sample number.
Fig. 2. — Argilites ( = cercles) et calcaires (=étoiles). 2 a à 2 e, variations de FeO, Fe2O3, Fe2O3 total en
fonction du taux d'oxydation du fer. 2 f, variations du taux d'oxydation du fer en fonction de la distance à
l'axe de déformation maximale (d'Ouest en Est, échantillons 88, 83-84, 69-70-71).
Fig. 2. — Shales (=circles) and limestones (=stars). Variations of the oxidation ratio of iron as a function of
FeO, Fe2O3, Fe total as Fe2,O3 (2a to 2e) and as a function of the distance to the axis of major deformation
(2 f; from West to East, samples 88, 83-84, 69-70-71).
Fig. 3. — Échantillons proches de la granodiorite = variations de FeO, Fe2O3, Fe2O3 total, CaO, MnO en
fonction du taux d'oxydation du fer. 3 c, variation du taux d'oxydation du fer en fonction de la distance à
la granodiorite.
Fig. 3. — Samples close to the granodiorite=correlation between FeO, Fe2O3, Fe total as Fe2O3, CaO, MnO
and the oxidation ratio of iron. 3 c, Correlation between the oxidation ratio of iron and the distance to the
granodiorite.
Fig. 4. — Variations de la teneur en carbone organique en fonction du taux d'oxydation du fer (symboles, cf.
fig. 2). Zone hachurée= schistes noirs ayant évolué en système fermé pour l'oxygène (d'après [15]).
Fig. 4. — Variations of the content in organic carbon as a function of the oxidation ratio of iron (symbols as in
Figure 2). Hatched area=graphite-bearing schists having evolved as systems closed to oxygen (after [15]),
Fig. 5. — Composition chimique de calcaires et d'argilites de la série des Jebilet (fer total comme Fe2O3, P.F.
perte au feu). Les échantillons; choisis, bien que de composition chimiquetrès voisine, ont un taux d'oxydation
du fer très différent en fonction de leur localisation.
Fig. 5. — Chemical composition of shales and limestones from the Jebilet series (Fe total as Fe2O3, P.F. ignition
loss). The samples selected have very contrasted oxidation ratios of iron, depending on their location, although
they are chemically similar.
I
PLANCHEI/PLATE CLAIRE RAMBOZ
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985 935
qui ont évolué en système clos dans le métamorphisme régional conservent un caractère
réducteur marqué, avec un taux d'oxydation du fer < 14 compatible avec la présence
d'ilménite, de magnétite et l'absence d'hématite. Il apparaît donc (fig. 4) que le contenu
en oxygène des échantillons étudiés n'est pas représentatif du contenu en oxygène originel,
diagénétique, mais résulte plutôt de processus métasomatiques surimposés et qui ont
transféré de l'oxygène à toute la série. Les pourcentages en poids de Fe2O3 et FeO de
tous les échantillons sont respectivement corrélés positivement et négativement avec le
taux d'oxydation du fer de la roche, en bon accord avec l'interprétationd'une oxydation
massive de la série. Alors qu'apparaît une corrélation négative entre le fer total et le taux
d'oxydation du fer des échantillons prélevés autour de la granodiorite (fig. 3d), ces
paramètres varient de façon aléatoire dans tous les autres échantillons (fig. 2e).
Schistes et calcaires autour de Sidi Bou Othmane. — Dans ces échantillons prélevés
loin de la granodiorite, on n'a observé aucune corrélation entre le taux d'oxydation du
fer et l'un quelconque des éléments majeurs dosés (cf. fig. 2 e), y compris le carbone
(fig. 4). Le taux d'oxydation du fer de ces roches est donc bien indépendant de l'histoire
sédimentologique précoce de la série, telle qu'elle se marque dans la composition: en
éléments majeurs (voir par exemple [15]). En revanche, le taux d'oxydation du fer est
dépendant de la localisation géographique (fig. 1) : (1) Les échantillons anormalement
oxydés sont tous situés dans la zone déformée. Ceci prouve que le cisaillement ductile a
constitué un drain privilégié pour les fluides ([3], [5]). Les échantillons 101 et 123 sont
éloignés des droites de corrélation entre FeO et O.R. et Fe2O3 et O.R., parce qu'ils sont
moins oxydés que les autres échantillons. Ce sont des quartzites qui ont été probablement
moins affectés par les circulationshydrothermales, parce qu'ils sont devenus imperméables
lors de la recristallisation dynamique. (2) Les échantillons prélevés en un même endroit
ont un taux d'oxydation voisin, quelle que soit leur composition chimique (fig. 1). Les
échantillonschimiquement voisins sont différemment oxydés selon leur origine géographi-
que (fig. 5). (3) Le taux d'oxydation du fer des roches décroît lorsque l'on s'éloigne de
la zone déformée (fig. 2f). (4) On remarque enfin que les droites de corrélation entre
Fe2O3 et O.R. et entre FeO et O.R. ont des pentes distinctes pour les argilites et pour
les calcaires seulement du fait de la moindre teneur en fer des calcaires (fig. 2a à 2 d).
Les droites de corrélation entre FeO et O.R. pour les argilites et pour les calcaires
convergent pour les échantillons dont le fer a subi l'oxydation la plus forte, c'est-à-dire
pour les schistes et les calcaires directement en contact dans les zones riches en graphite.
Les cornéennes autour de la granodiorite. — On observe des corrélations négatives entre
le taux d'oxydation du fer et certains éléments majeurs de ces roches : Fe2O3 total,
MnO, CaO (fig. 3d à 3 f), Na2O (non représenté). Ces données ne sauraient traduire que
l'état d'oxydation du fer de ces roches est directement hérité de l'histoire sédimentaire : les
cornéennes à graphite ont un taux d'oxydation du fer anormalement haut (12<O.R. <55;
fig. 4) et ont donc, elles aussi, subi une métasomatose importante. Au reste, en raison
du comportement de Mn3+ et Fe3+ lors de la sédimentation, les corrélations entre Fe2O3
total et O.R. et MnO et O.R., quand elles sont héritées de l'histoire sédimentaire précoce,
sont positives [15] à l'inverse de ce qui est observé ici (fig. 3d, 3 f). La figure 3 c montre
qu'à l'échelle de la centaine de mètres, les échantillons sont d'autant plus réduits qu'ils
sont proches de la granodiorite. Ces données illustrent une réduction du fer qui est
classique dans les auréoles thermiques [15]. Il faut conclure que les cornéennes ont subi
à l'instar des autres échantillons, une métasomatose ayant oxydé le fer avant la mise en
place de l'intrusion, c'est-à-dire au cours du métamorphisme prograde. Puis elles ont été
936 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La Formation des Madeleines de Dakar (Sénégal) est attribuée au Paléocènedepuis les travaux de recherche
pétrolière effectués au Sénégal à partir des années 50. Dans la nouvelle édition du Lexique stratigraphique
international, publiée en 1983, Reyment [1] lui prête cependant un âge maastrichtien. Une étude récente des
microfaunes, nannoflores et palynomorphes permet de lui assigner en fait un âge paléocène inférieur et moyen.
TABLEAU
(2) Ostracodes (J. P. C.). — La plupart des échantillons étudiés (coupe du « Club des
Antillais ») ont livré une faune d'Ostracodes bien conservée, relativement riche et diversi-
fiée, caractérisant un milieu nettement bathyal. La microfaune est dominée par des genres
lisses présentant peu de valeur du point de vue biostratigraphique : Krithe spp., Cytherella
spp., Bairdioppilata sp., Argilloecia sp., Macrocypris sp., Cardobairdia sp., Pontocyprella
sp.
Il est important de noter pour la première fois en Afrique de l'Ouest la présence de
représentants des genres Abyssocythere Benson, avec une espèce présentant des affinités
avec Ab. trinidadensis (Bold) [16] de l'Éocène de Trinidad, Atlanticythere Benson,
« Hyphalocythere » Benson ainsi qu'Echinocythereis dont il s'agirait de la plus ancienne
espèce connue, le genre Echinocythereis s. s. n'étant connu jusqu'à présent qu'à partir du
Paléocène supérieur en Europe méridionale et aux États-Unis. Il faut aussi mentionner
la présence du genre Hermanites avec une espèce lisse, fortement apparentée à Hermanites
gibsoni Hazel du Danien des États-Unis [17]: Phacorhabdotussangalkamensis Apostolescu,
espèce décrite dans le Danien du Sénégal (Zone à Globigérines dès auteurs) [3], est bien
représentée dans la plupart des échantillons.
(3) Nannofossiles calcaires (K. P.-N.). — Les nannofossiles calcaires sont rares dans
l'échantillon le plus bas, mais communs à abondants dans les autres prélèvements de la
coupe du « Club des Antillais ». La préservation des coceolithes est médiocre. La présence
de très rares Chiasmolithus danicus et de Cruciplacolithus edwardsiinous permet d'assigner
ces échantillons à là zone à C. danicus (NP 3 de Martini) [18] d'âge Danien moyen
à supérieur. L'assemblage contient aussi Biantholithus sparsus, Chiastozygus ultimus,
Cruciplacolithus primus, Neochiastozygus sp. et Placozygus sigmoides. Les assemblages
sont dominés en nombre par Ericsonia cava. Ils contiennent aussi des fragments de
Thoracosphaera operculata, assez communs, et d'E. subpertusa, présents en nombre varia-
ble, tandis que Braarudosphaerabigelowii est très rare et absente dans plusieurs échantil-
lons. Cet assemblage correspondrait donc à l'association à E. subpertusa que Haq et
Lohmann [19] ont trouvée dans la zone NP3, dans l'Atlantique Sud et dans la mer des
Caraïbes.
(4) Palyno-plancton (R. J. du G.). — Les échantillons étudiés ont révélé une microflore
relativement mal préservée, dominée par les kystes de Dinoflagellés. Certaines formes sont
dominantes: Operculodinium sp., Impagidinium spp. La plupart des espèces rencontrées
caractérisent le Paléocène ou l'Éocène inférieur : Fibrocysta bipolare, Aeroligera senonensis,
A. volata, Cordosphaeridium inodes, Muratodinium fimbriatum, Ceratiopsis diebeli,
C. striata, Deflandrea bolonensis, Senegalinium sp. Seul Danea mutabilis (rare) possède
une extension stratigraphique restreinte au Danien. D'autres espèces,caractéristiques du
Paléocène inférieur, telles que Palaeoperidinium pyrophorum, Alisocysta circumtabulata,
A. reticulata, Duosphaeridium sp,, n'Ont pas été rencontrées dans les échantillons étudiés.
De même, les formes caractéristiques du Maastrichtien (Dinogymnium sp., Palynodinium
gralator,etc.) sont absentes.
Les pollens et spores sont rares, seules quelques formes attribuables aux Proteacées
ayant été recentrées.
III. CONCLUSION. Ainsi les arguments tirés des divers groupes inventoriés(Foramini-
—
fères, planctoniques et benthiques; Ostracodes; nannoplancton, palyno-plancton) concor-
dent pour attribuer un âge palépcène inférieur et moyen à là Formation des Madeleines.
L'âge maastrichtien proposé sans argumentation par Reyment est à rejeter.
Reçue le 3 septembre 1985, acceptée le 16 septembre 1985.
940 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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La sécheresse actuelle du Sahel correspond à une phase climatique nouvelle d'après l'analyse statistique des
séries pluviométriques de longue durée (depuis 1920) du Burkina Faso. La date de 1971 peut être proposée
comme le début de cette phase nouvelle. Les conséquencesde cette rupture sur les équilibres biologiques, la
désertification et les aménagements sont envisagés. Méthode d'étude et succession des phases climatiques
doivent être révisées.
CLIMATOLOGY. — About drought in. West African Sahel. A climatic shift in pluviometric series in
Burkina Faso (formerly Upper Volta).
The présent drought in Sahel corresponds to a new climatic phase in the statistical context of long time
revisited.
rains-series (from 1920) of Burkina Faso. 1971 can be suggested for the beginning of this new period. The
consequences of this jump on biological equilibrium, desertification and waterprojects are discussed. Statistical
methods and climatologicalphaseshave to be
Fig. 1. — Station de Tenkodogo (Burkina Faso). Probabilité de rupture dans la série des pluies annuelles. La
première colonne contient la probabilité que la rupture ait lieu entre l'année correspondante (3e colonne) et
l'année suivante. Cette probabilité est visualisée à droite à raison d'un astérisque par point de probabilité.
La secondé colonne contient les précipitations annuelles exprimées en millimètres, qui sont visualisées à
droite par une ligne brisée.
Fig. 1. — Tenkodogo station (Burkina Faso). Probability of a jump in the annual rain series, The first column
contains the probability that the jump takes place between the corresponding year (third column) and the next
one. This probability is displayed on the right, with one asterisk for one percent of probability. The second
column contains annual precipitation in millimeters, which are displayed on the right by a broken line.
Fig. 2. — Probabilité de rupture dans les séries pluviométriques annuelles de dix stations du Burkina Faso de
1940 à 1983. La dernière colonne contient la probabilité moyenne calculée à partir des dix stations. Cette
probabilité est visualisée à droite par un diagramme en bâtons.
Fig. 2. — Probability of a jump in the annual rain series of ten stations of Burkina Faso from 1940 to 1983. The
last column contains the mean probability computed from the ten stations. This probability is displayed on
the right chart.
que la probabilité de cassure dans la série est maximale en 1972 (0,25) et qu'elle se
concentre presque complètement entre 1967 et 1978 (0,87).
Nous avons étendu ce travail à dix stations représentatives des différentes zones
climatiques du Burkina Faso, en ne considérant que la période de 1940-1983 commune à
toutes les séries. La figure 2 présente ces dix stations et la moyenne des probabilités de
cassure de l'ensemble des séries. Le spectre est ici plus étendu qu'à Tenkodogo, mais
présente néanmoins un maximum bien accentué vers 1970 et 1971.
Le test utilisé recherche une cassure localisée dans le temps et il est bien évident que le
phénomène de modification climatique envisagé ne s'est pas installé instantanément. Ceci
explique la répartition de la probabilité de cassure de la fin des années 1960 aux
années 1970.
IV. CONCLUSIONS ET CONSÉQUENCES : UNE RUPTURE CLIMATIQUE AU SAHEL. — 1. La pre-
mière conclusion de ce travail est la mise en évidence d'une rupture climatique qui serait
944 C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
intervenue entre 1966 et, 1972. Cette rupture apparaît à partir de tests statistiques, mais
elle est corroborée par d'autres faits d'observations. Tout d'abord, c'est au cours de cette
période que les pluies journalières supérieures à 40 mm se raréfient ([8], [9]). C'est aussi
aux alentours de 1966-1970 que l'on observe une modification de la structure temporelle
de la mousson (travail en cours). A l'échelle du Burkina Faso dont la superficie est de
274 200 km2, il est raisonnable de distinguer deux périodes distinctes dans les séries
pluviométriques. Nos travaux permettent d'opposer la période se terminant en 1970 à la
période débutant en 1971.
2. Il n'est plus possible de considérer les séries pluviométriques comme stationnaires
(statistiquementhomogènes), susceptibles d'un traitement statistique unique; c'est certaine-
ment ce qui explique les difficultés auxquelles se heurtent toutes les tentatives de modélisa-
tion de ces séries. On devra maintenant tenir compte de l'existence de périodes sèches
prolongées, comme celle qui sévit depuis 15 ans et pour laquelle la chute globale de la
pluviométrie atteint 30% en moyenne sur cette zone sahélo-soudanienne. Cette réalité
statistique est décelable à différentes échelles : annuelle, saisonnière et journalière.
3. Les conséquences de cette phase climatique nouvelle intéressent les équilibres biologi-
ques et la vie des hommes. En effet, cette nouvelle zonalité climatique (l'isohyète 500 mm
s'est déplacé vers le Sud de 2° de latitude entre les décennies 1950 et 1970) contrôle les
potentialités biologiques et les aires de répartition végétales et animales; ceci affecte les
ressources alimentaires. De plus, les phénomènes de désertification doivent être l'objet
d'un nouveau regard : si le rôle de l'homme est indéniable, il se superpose à un phénomène
« naturel » sur lequel l'homme n'a aucune prise. Enfin, la politique des aménagements
(barrages, ponts, irrigation...) devrait être fondée sur de nouvelles normes. En effet, nous
nous trouvons, non pas devant des années de sécheresse exceptionnelles mais, à la suite
d'une rupture, dans une nouvelle phase climatique éventuellement durable, et caractérisée
par une plus grande aridité.
Remise le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les conditions de fossilisation des Lingula ont permis de confirmer l'origine marine du paléoenvironnement
d'un gisement dévonien du sommet de la Formation de Wood-Bay au Nord du Mont Garborg (Ekmanfjord,
Spitsberg), contrairement aux interprétations classiquementavancées. Ce gisement à Lingula (en valves séparées),
situé dans la zone littorale, a probablement subi une forte déssalure, due à de fortes pluies et/ou une crue de
fleuve, avec un fort apport sédimentaire ayant permis la fossilisation des valves. Ce phénomène catastrophique
s'est produit vraisemblablement en quelquesjours.
Carte géologique schématique de la région de l'Ekmanfjord. La localité fossilifère a Lingula est indiquée par
une étoile. 1, Carbonifère; 2, Dévonien, Formation de Wood Bay (Division de Stj0rdalen); 3, Moraines,
cailloutis et alluvions.
Geological sketch map of the Ekmanfjord area. The fossiliferous locality with Lingula is marked with a
star. 1, Carboniferous; 2, Devonian, Wood-Bay Formation (Stji/irdalen Division); 3, Moraines, gravels and
alluvial deposits.
dans un régime climatique alterné chaud, comme dans les régions tropicales
il en existe
ou tempérées chaudes actuelles [8]. Les effets climatiques sont d'autant plus marquants
que le couvert végétal au Dévonien inférieur était sinon existant, du moins peu dense :
seules les Psilophytales, guère plus hautes que des plantes herbacées actuelles, croissaient
à proximité des zones inondées.
La découverte de Lingules a conduit l'un d'entre nous [2] à rejeter l'interprétation d'un
dépôt d'eau douce et à proposer de considérer la Formation de Wood Bay comme un
sédiment marin, compte tenu non seulement de la présence des Brachiopodes (découverts
pour l'heure en une localité unique), mais aussi de celle de traces fossiles attribuables à
des Trilobites, qui sont d'ailleurs fréquentes au sein de l'ensemble de la Formation.
Cette conclusion méritait cependant d'être revue à la lumière de nos connaissances des
Lingules actuelles, car, si ces dernières ne vivent qu'en milieu marin [9], la nature des
sédiments du Spitsberg, en particulier la haute énergie cinétique qui a présidé à leur
dépôt, montre que des cours d'eau n'étaient pas étrangers à de telles accumulations de
sable et de conglomérats fins. C'est ici que le mode de fossilisation des Lingules prend
toute son importance.
MODE DE FOSSILISATION ET PALÉOENVIRONNEMENT DES LINGULES. — De nos jours, même
dans les endroits où les Lingules sont en forte densité, il est rare de retrouver dans le
sédiment environnant des coquilles ou des valves isolées; très fragiles, celles-ci subissent
une désagrégation rapide dans les conditions naturelles ([10], [11]).
Dans les blocs de grès du Mont Garborg, les coquilles sont fossilisées en valves
séparées, à plat dans les plans de stratification obliques marquant le sens dominant du
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985 947
PRÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[7] P. F.
FRIEND et MOODY-STUART, Norsk Polarinst. Skrift, 157, 1972, p. 1-77.
[8] G. MILLOT, J. PERRIAUX et J. LUCAS, Bull. Serv. Carte Geol. Als. Lors., 14, 1961, p. 91-101.
[9] C. C. EMIG, J. C. GALL, D. PAJAUD et J. C. PLAZIAT, Geobios, 11, 1978, p. 573-609.
[10] C. C. EMIG, J. exp. mar.Biol. Ecol., 52, 1981, p. 47-61.
[11] C. C. EMIG, Mar: Biol., 75, 1983, p. 207-213.
[12] C. C. EMIG, Lethaia, 17, 1984, p. 115-123.
De nouvelles techniques sont présentées pour la préparation des.coupes de végétaux.à structure conservée à
partir de la méthode des peels (dépelliculations). Elles sont destinées à améliorer l'analyse histologique de
parois de cellules conductrices après déminéralisationde la coupe, éliminant ainsi des artéfacts minéraux qui
simulent l'ornementation de la paroi. Cette méthode permet notamment l'observation des mêmes cellules a la
fois au microscope optique puis au MEB et au MET. Les observations peuvent ainsi être confirmées selon
trois modes d'examen différents.
L'étude en cours du phloème d'une Fougère à structure conservée renfermée dans les
coal balls carbonatés du Carbonifère moyen, Psalixochlaena cylindrica (Will.) Holden
([1], [2], [3]) a mis en évidence un certain nombre d'artefacts imitant des parois criblées
et a donc nécessité l'élaboration de techniques qui non seulement éliminent ces artéfacts
mais permettent également d'obtenir des résultats concordants suivant trois modes
d'examen : microscopie optique à lumière transmise, microscopie électronique à balayage
(MEB) et à transmission (MET).
Depuis près de 30 ans la technique des « peels » ou dépelliculations sériés est largement
employée par les paléobotanistes pour l'examen des structures anatomiques conservées [4].
Son succès est,dû à sa rapidité et à la possibilité d'obtention de coupes sériées selon une
orientation choisie à travers un organe avec une perte minimale de matériel. Rappelons
d'abord qu'elle consiste en une attaque acide légère (HF pour la silice, HCl pour le
carbonate) d'une surface polie. Après séchage la surface est imbibée d'acétone et une
feuille d'acétate de cellulose y est appliquée. Cette feuille ainsi ramollie enrobe et enchasse
la matière organique laissée en saillie par l'attaque, Elle peut être facilement enlevée
après quelques heures de séchage.
Loirs de l'examen du phloème de Psalixochlaena cylindrica le premier artéfact découvert
est dû à une poudre blanche qui remplit les cellules après l'attaque acide et qui est
probablement du CaCO3 ayant perdu sa structure cristalline. Cette poudre se retrouve
enfermée par l'acétate et produit l'effet d'une ornementation des parois latérales (pl. I,
fig. 4; pl...II, fig. 4) et terminales (pl. I, fig. 1). Un autre artéfact est visible (pl. I, fig, 7),
il provoque dans une: cellule phloémienne une ornementation qui ressemble à s'y mépren-
dre à celle d'un leptoïde de mousse (pl. I, fig. 6). Cet aspect est probablement dû au
chevauchement d'anneaux de diffraction autour de particules de calcite.
Les techniques décrites ci-dessous ont été élaborées de façon à éliminer ces artéfacts
optiques et à permettre des préparations MEB et MET a partir d'une série de peels sur
lesquels un repérage optique des tissus a été préalablement effectué. Ceci permet d'avoir
une confirmation des observations en trois modes d'examen différents.
0249-6305/85/03010949 $ 2.00 © Académie des Sciences
950 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
EXPLICATIONDES PLANCHES
Planche I
— =
coupe longitudinale de la cellule criblée fléchée est visible sur la figure 3. B117 lame n° 7-24 (longitudinal
800).
- Coupe au microtome dansla paroi de la cellule criblée fléchée sur la figure 2. Notez les pores P de
Fig. 3.
1 um de large et les nombreuses dépressions D dans la paroi, MET (longitudinal TEM section of sieve cell
arrowed in Figure 2) (G x 2
paroi
criblée
(radial
wall
of
sieve
cell
-
Fig. 4. Paroi radial d'une cellule criblée montrant de nombreux pores de 1 a 1,5 um. Notez la zone de
calcite CA imitantune with 1.0-1.5 um pores, note patch of calcite
700).
imitating perforated wall)B117 lame n° 7-15 (G x
-
000).
Fig. 5, Même paroi que la figure 4 après complète: Notez la zone de taches noires T et la déminéralisation
disparitionde la zone de calcite field as Figure 4 after complete demineralisation, dissappearance (same note
of patch of calcite. Compare area T with Figure 6) B117 lame n° 7-15 (Gx800).
Fig. 6. — Même paroi que les figures 4 et 5 vue au MEB. On aperçoit certains pores (flèches) qui ne sont pas
visibles au microscopeoptique. La zone taches noires (T,fig. 5) est composée de particules et non de de
is pores. Le pore P est agrandi sur la gauchede la figure 8 (same field as Figure 4, 5 viewed by SEM. Area T
particulate and not perforated) B117 7-15MEB
(G
x n°
800).
Araldite)
Fig: 7; Vue en coupe au MEB d'une paroi de cellule phloémienne traversée par un pore de 1 um (flèche).
—
Technique de fin polissage de la roche avant confection du peel et son transfert sur Araldite pore in (1 um
phloem cell wall, B117 lame n° 10-15
(G techniqueoffine
polishing
ofrock
before
peel
and
its
transfer
to
000).
P:
x4
Fig. 8.
petits
- Grossissement d'une partie de la figure 6 où le pore de gauche y est fléché P. Notez le groupe de
couche d'or
pores de 0,05 à 0,25um.
(flèche) Leurs
dimensions
risquent
d'avoir été modifiées par la
de 0,04 um (enlargementof arrowed pore on Figure 6) B117 lame n° 7-15'. MEB (G x 9 000).
Fig: 9.
resemblance
-
Contenu d'une cellule deparenchyme phloémien. Notez la ressemblanceavec une paroi criblée
to sieve area
(contents ofphloem parenchymacnote
ell, B31 lame n° 43 (G x 400).
-
Fig. 10. Contenu cellulairevu au MEB montrant son volume et son caractère spongieux (cell contents
viewed by SEM) (G x 2
paroi radiale de cellule phloémienne, de pores de 1 um visibles sur la figure 5 (pl. II) et
encore d'autres qui ne sont pas visibles (pl. II, fig. 6, petites flèches). Les taches noires
fléchées (T) sur la figure 5 (pl. II) pourraient être interprétées comme des petites perfora-
tions mais s'avèrent être des particules lorsqu'elles sont observées au MEB (T, pl. II,
fig:6).Parailleurs des perforations de 0,2 um, invisibles en examen optique, deviennent
apparentes dans le même champ; vu au MEB (pl. II, fig.-8) à plus fort grossissement à
côté des pores
En outre untrès fin polissage de la roche avant la confection du peel permet d'observer
au MEB les parois et leurs pores sectionnés nettement (pl. II, fig. 7) et l'on combine les
avantages de la coupe et de la profondeur de champ.
Le MEB faitapparaître
une
autre
confusion
paraître
une
autre
confusion
M (qualité inclusion), mise sous vide à — 1 bar pour 12 h et durcie à l'étuve 2 jours et
demi. L'inclusion d'une seule paroi cellulaire est rapide et supprime les nombreux bains
d'araldite progressivementmoins dilués.
Les parties intéressantes sont découpées au scalpel et montées sur gélule pour le passage
au microtome. L'installation d'un microscope horizontal permet de repérer le moment
où l'on coupe la cellule choisie par comparaison avec les photographies optiques déjà
prises. Ainsi la figure 3 (pl. II), représente une coupe dans la cellule criblée fléchée sur la
figure 2 (pl. II). Dans les deux figures on observe des pores de 1 um espacés de 6 à
10 um. Les dépressions D de la figure 3 ressemblent à celles de la paroi de certaines
Bryophytes [5]. La figure 1 (pl. II) montre une micrographie à transmission d'une coupe
dans une paroi tangentielle de parenchyme phloémien. On y observe des pores de 0,27 à
0,02 nm. Ces derniers risquent d'être masqués ou d'avoir leur aspect déformé par la
couche d'or (0,01 à 0,06 um) lors de l'examen au MEB.
-
4. CONCLUSIONS. Les nouvelles techniques décrites ci-dessus doivent permettre d'amé-
liorer sensiblement le domaine de l'analyse histologique fossile. Nos premières tentatives
d'études histologiques comportaient l'examen optique de peels montés dans le baume
avec les artéfacts calcitiques qu'ils renferment. Nos premières observations au MEB
s'effectuaient sur une section de tige exposée à la surface de la roche. L'identification
des tissus était difficile et l'on ne distinguait pas toujours la matière organique de la
matière minérale. Pour l'examen MET nous avions inclu des fragments de tige isolés
par macération. Ceux-ci se;fragmentaient facilement perdant souvent écorce et zone
phloémienne. Leur orientation précise sur la gélule était impossible et l'identification des
tissus très difficile. Ainsi alors que nous figurons ici (pl. I, fig. 1, 4, 7 et pl. II, fig. 9, 10)
des artéfacts précédemment susceptibles d'être interprétés comme des parois criblées,
nous démontrons également la vraie nature de la paroi criblée de cette Fougère fossile
en image optique, en électronique à balayage et à transmission (pl. II, fig. 1 à 8).
Remise le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Laboratoire de Paléobotanique,
Institut des Sciences de l'Évolution, U.A. 327 du C.N.R.S.,
U.S.T.L.,place Eugène-Bataillon, 34060 Montpellier.
C.R. Acad. Sc. Paris, t, 301, Série II, n° 13, 1985 955
MICROPALÉONTOLOGIE. primitifs
— Récapitulation ontogénique des caractères
chez Globotruncana (Foraminifère). Note de Jean-Pierre Bellier et Georgette Glaçon,
présentée par Jean Aubouin.
Mise en évidence d'un phénomène de récapitulation des caractères primitifs : forme des loges, bandeau
carénai, convexité du profil. Une étude du développement ontogénique de quelques morphotypes du genre
Globotruncana permet de déceler une succession de stades comparables à ceux qui ont déjà été décrits chez
Globorotalia.
tour au lieu de six (fig. Il en est de même pour G. falsostuarti et G. dupeublei qui
1, 6).
réalisent en fin de croissance un nouveau type R2-3, timidement annoncé en cours
de croissance chez G. orientalis (loge N-4) et par le type intermédiaire R1-2-3 de son
avant-dernière loge.
Chez Globotruncana linneiana, certains individus du Campanien supérieur (fig. 8)
présentent, en cours de croissance, la succession des types P1, R1, R2; il semble que le
type R1 se fixe aisément (fig. 9) et devienne la règle chez les individus du Maastrichtien
inférieur (fig. 11); mais, comme pour G. area, tous les individus ne présentent pas la
succession simple P1, R1 (fig. 10).
Appliquée à une espèce d'un genre différent de fin de phylum et de durée restreinte, la
méthode permet de déceler chez Abathomphalus mayaroensis du Maastrichtien supérieur
une succession spectaculaire d'étapes très courtes (fig. 15) : R1, R1-2, R2-3 et R2-4.
Quatre étapes sont représentées par une suite de cinq loges. A la récapitulation s'ajoute
une condensation [1] tendant à maintenir un petit nombre de loges.
AUTRES ASPECTS DE LA RÉCAPITULATION.
—
Dans le groupe G. area le phénomène de
récapitulation se traduit aussi par l' évolution de la marge. Par exemple, chez G. falsostuarti
du Maastrichtien, on trouve, aux stades juvéniles, un bandeau bicaréné rappelant celui
de G. area (fig. 13 A); il tend à disparaître au stade adulte (fig. 13 B). Au cours du
Campanien et du Maastrichtien, on peut suivre l'évolution de ce bandeau : d'abord large
EXPLICATIONSDES FIGURES
Fig. 1-11, 15. Étude graphique du développementontogénique de quelques Globotruncana et d'un Abathom-
—
phalus.
Fig. 1. — G. area, topotype, Campanien supérieur du Texas (fide F. Robaszynski et coll. [4], pl. 4, fig. 1).
Fig. 2. — G. orientalis, Campanien supérieur d'Espagne (id., pl. 16, fig. 2).
Fig. 3. — G. falsostuarti, holotype,. Maastrichtien inférieur d'Algérie (id., pl. 10, fig. 1).
Fig. 4. — G. dupeublei, holotype, Maastrichtien supérieur du SW de la France (id., pl. 7, fig. 1).
Fig. 5-6. — G. arca, Maastrichtien supérieur de l'Atlantique sud, D.S.D.P., Leg 3 (id., pl. 4, respectivement
fig. 3 et 2).
Fig. 7. — Schémas explicatifs des termes utilisés dans la méthode graphique.
Fig. 8. — G. linneiana, Campanien supérieur du N.E. des Bahamas, D.S.D.P., Leg 11 (fide F. Robaszynski
et coll. [4], p. 13, fig. 2).
Fig. 9-10. — G. linneiana, Campanien supérieur du Texas (id., respectivementpl. 14, fig. 2 et pl. 13, fig. 4).
Fig. 11. — G. linneiana, Maastrichtien inférieur du Pacifique, D.S.D.P., Leg 62 (id., pl. 14, fig. 4).
Fig. 12. — Profils des individus des figures 5 (A) et 6(B).
Fig. 13. — Sections axiales de G. arca (A) et G. falsostuarti (B) (fide J. A. Postuma [7], pl. 19 et 37).
Fig. 14. — Évolution du système carénai dans le groupe de G. arca; A, B et D : profils respectifs des individus
des figures 1, 3 et 4; C : forme intermédiaire du Maastrichtien supérieur de Tunisie (fide F. Robaszynski
et coll. [4], pl. 8, fig. 3).
Fig. 15. — A. mayaroensis, Maastrichtien supérieur du SW de la France (id., pl. 46, fig. 5).
Figs. 1-11, 15. — Graphical study of ontogeny of some Globotruncana and an Abathomphalus.
Fig. 7. —
Graphical exploitation of the method.
Fig. 12. —
Profilesfrom the specimens illustrated Figures 5 (A) and 6 (B).
Fig. 13. — Axial sections in G. arca (A) and G. falsostuarti (B).
Fig. 14. — Evolution of the keels and the imperforated band in G. arca group. A, B and D are the profiles of
the specimens illustrated Figures 1, 3 and 4. C is an intermediate form from the Upper Maastrichtian of
Tunisia.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985 957
958 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 13, 1985
et bicaréné, ceinturant la totalité du test chez G. arca (fig. 14 A), il devient plus étroit
chez G. falsostuarti (fig. 14B), puis la bande imperforée et la carène située du côté
ombilical s'estompent (fig. 14C), enfin on ne retrouve plus qu'une seule carène périphéri-
que chez G. dupeublei (fig. 14D).
Dans ce même groupe, le processus récapitulatif se manifeste également par l' évolution
du profil du test dont la convexité ombilicale augmente tandis que l'ombilic devient de
plus en plus superficiel, chez des formes qui réalisent le stade R2-3 comme G. falsostuarti
ou G. dupeublei (fig. 13-14). G. arca conserve par contre au Maastrichtien une convexité
spirale accentuée (fig. 12), mais il apparaît que l'individu qui réalise le stade R2
(fig. 5, 12 A) possède une convexité ombilicale relativementplus forte que les autres.
CONCLUSION.
—
Chez Globotruncana, que la forme des loges soit en croissant (P) ou
pétaloïde (R), la modification du contour s'opère toujours selon le même processus : par
accroissement du rapport ab/bc. Le passage du type P au type R correspond à un
basculement de la loge vers l'avant, basculement accentué dans le type R par l'augmenta-
tion de l'angle en a. Un tel basculement a été décrit chez Globorotalia s. str. [6], mais il
s'accompagne d'une diminution du rapport ab/bc, diminution encore plus rapide chez les
Fohsella.
Les tests trochospiralés de Foraminifères planctoniquespossèdent donc plusieurs straté-
gies évolutives. Dans le cas des Globotruncana, l'histoire est malheureusement tronquée
brutalement par la catastrophé cosmique qui marque la fin des temps crétacés.
Remise le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] S. J. GOULD, The Belknap Press of Harvard University Press, Univ. of Cambridge, U.S.A., 1977, 501 p.
[2] G. BIZON et G. GLAÇON, Deep Sea Drilling Proj. Initial Repts, Washington, U.S. Govt Printing Office,
42, n° 1, 1978, p. 687-707.
[3] G. BIZON et G. GLAÇON, Bull. Soc. géol. Fr., 7, 20, n° 4, 1978, p. 547-551.
[4] R. CIFELLI et G. GLAÇON, Comptes rendus, 286, série D, 1978, p. 1665-1667.
[5] F. ROBASZYNSKI, M. CARON, J. M. GONZALES DONOSO, A. H. WONDERS et the European Working
Group on Planktonic Foraminifera, Rev. Micropal., 26, n° 3/4, 1984, p. 145-305.
[6] R, C, TJALSMA, Utrecht Micropal. Bull., 4, 1971, 161 p.
[7] J. A. POSTUMA, Elsevier Publ. Comp. London, 1971, 420 p.
Note remise le 11 mars 1985, acceptée le 10 juin 1985, de Daniel Catheline, Claude
Lapinte et Didier Astruc, intitulée: Complexe fer-hydroxyméthylidène: un intermédiaire
dans la réduction par étape de CO.
Les schémas des pages 479 et 480 sont inversés.
Page 480, 24e ligne :
au lieu de :
risé par un doublet en RMN1H a 8-60 (Jp-H 7,6 Hz).
=
lire
risé par un doublet en RMN1H à 5-0,60 (JP-H = 7,6 Hz).
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 961
MÉCANIQUEDESMILIEUX
CONTINUS.
— Extinction ou bifurcation d'une
détona-
tion autonome. Note de RogerCheret,présentée par Robert Dautray.
On s'intéresse à la détonation autonome à caractère permanent dans un cylindre explosif de section droite
circulaire. Une analyse asymptotique fait apparaître la célérité d'une telle propagation comme la valeur propre
du système qui exprime la compatibilité de l'écoulement à l'aval immédiat du choc de Von Neumann avec les
relations de saut sur ce choc et sur le bord libre. Ce système explique l'extinction et la bifurcation vers la
détonation hélicoïdale; il ouvre la voie à l'interprétation de l'influence des paramètres physico-chimiquesde
l'explosif sur la propagation elle-même.
Pour décrire cet écoulement dans un repère relatif entraîné avec la vitesse W0 = | W01 i
dans le repère absolu, on recourt à l'usage des coordonnées curvilignes orthogonales
associées aux lignes de courant, en introduisant les notations suivantes :
—
distance à l'axe du cylindre : r;
— vecteur
unitaire orienté par le vecteur-vitesse relative W : 1;
— vecteur
unitaire n sur la trajectoire orthogonale : (1, n) = + II/2;
— vecteur
unitaire x sur S0 : (N, x) = +n/2;
—
angle de la ligne de courant à l'amont avec E0 : (i, x) = r\;
—
déflexion de W au regard de l'amont : (i, 1) = 8.
Au sein de l'écoulement, on repère l'état aval de S0 par le superscript ; ainsi la
déflexion de W au regard de l'amont vaut 0 au point de S0 dont la distance à l'axe
est r; par extension on note f| l'angle (1, T)=II — 0\ Enfin la courbure smr\(dr\/df) de la
méridienne de E0 est notée 1/R£ tandis que la courbure de la ligne de courant est
notée 1/R.
Compte tenu de l'analyse asymptotique et des notations ci-dessus, les équations du
mouvement relatif à proximité de E0 conduisent, à l'aval-même de E0, aux relations :
où c>0 est la célérité du son dans l'explosif non décomposé, porté dans l'état réalisé à
l'aval du choc de Von Neumann.
C. R. Acad. Sc. Paris,t. 301, Série II, n° 14, 1985 963
Y
équations linéaires (a) à (h), conduit aux expressions :
L'élimination des six dérivées dd/dn, êp(dn,-dpl:dti:^pjdlz0^dliydmldl entre les huit
où les quantités chapeautées — autres que <3LogjW|/c/ — ainsi que leurs dérivées en ri
sont parfaitement définies à partir de | W01 et de ri par les relations de saut à travers S0.
3. L'HYPOTHÈSE D'AUTONOMIEET SES CONSÉQUENCES. — On poursuit l'analyse en considé-
rant le cas très généralement réalisé (cf. [4]) où la détonation est autonome en ce sens
que les conditions sur les bords Ba et Bl sont telles que W, après avoir diminué en module
de | W01 à | W | à travers Z0, croît à nouveau en s'éloignant de X0 sur la ligne de
courant, si bien que 5Log[ W|/c/ = 0. Les relations (1) et (2) conduisant alors à l'équation
différentielle en r|(!-) :
Au point I (f= 0/2), les relations de saut à travers S0r:et à travers le choc Em induit
dans le milieu adjacent font ressortir l'existence et l'unicité d'états à l'aval de T,0 et de Em
qui assurent l'égalité des pressions et le parallélisme des vecteurs-vitesse de part et d'autre
du bord libre; cette solution n'est toutefois admissible que si et seulement si l'état à l'aval
de Eô ainsi déterminé possède une entropie massique supérieure à l'entropie
d'amorçage sa,
Dans ces conditions, la discussion de l'existence d'une solution de (3) sur [o, 0/2]
introduit pour j W01 deux valeurs critiques autres que la célérité D* de Chapman-Jouguet :
—
l'une Dc indépendante de 0, mais dépendante du milieu adjacent telle que
]DC, D*] est l'intervalle de variation de |W0| pour lequel le couple E0£m satisfait la
condition d'amorçage; soit riT (JWQ|, m) l'incidence en I résultant de cette interaction;
— l'autre
D'c dépendante de 0, mais indépendante du milieu adjacent telle que
]D'ç, D*j est l'intervalle de variation de |W0| pour lequelle (4) est intégrable de 0 à 0/2;
soit riî ( j W01, 0) l'incidence en I résultant de cette intégration. Alors pour un cylindre
de diamètre 0
entouré par un milieu « m », deux situations se,présentent, selon que
r|j(|W0|, m) et T|J(|WQ|, 0) ont ou n'ont pas de point commun.
Dans l'affirmative, il existe une valeur de |W0| associée au diamètre 0
du cylindre
plongé dans « m ». Dans la négative :
- si la plus grande valeur possible de 0
est 0C tel que lim | W01 (0) = Dc (m), alors
d'impossibilité de propagation pour 0^0C résulte de l' inexistence sur Bl d'un état de
choc assurant l'amorçage (extinction);
964 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
—
si la plus grande valeur possible de 0 est 0'c tel que lim | W01 (0) = D^ (0), alors
l'impossibilitéde propagationpour 0^0'c résulte de l'inexistence dans S d'un écoulement
régulier (bifurcation vers la détonation hélicoïdale).
La nature du second membre de (3) explique que |WO|(0) puisse dépendre des
paramètres physico-chimiques de l'explosif.
Remise le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Nous développons une solution du problème de l'inclusion ellipsoïdalede révolution dans une matrice infinie
et nous l'appliquons à la déformation plastique des barres biphasées sollicitées en traction dans leur direction
de filage ou de tréfilage.
MECHANICS OF SOLIDS (CONTINUUM MECHANICS). — Self consistent method for the drawing of
two phase materials with elongated grains.
We develop a solution of the problem of an axisymmetric ellipsoïdal inclusion in an infinite matrix and we
apply it to the plastic deformation of two-phase rods drawn along their extrusion direction.
Les composantes du tenseur S sont données par Eshelby pour un ellipsoïde quelconque.
Cas particulier. — Dans le pas d'un ellipsoïde 2a, 2b, 2c=2b et pour une inclusion
incompressible nous avons obtenu les relations suivantes:
et en posant
Série II — 70
966 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
3. INCLUSION HÉTÉROGÈNE.
—
Berveiller et Zaoui ont appliqué les résultats d'Eshelby à
un milieu élastique infini isotrope de coefficients de Lamé X° et u° et soumis à une
contrainte uniforme à l'infini Ey créant une déformation élastique uniforme à l'infini Ey.
Ce milieu contient une inclusion ellipsoïdale hétérogène à élasticité isotrope caractérisée
par les constantes X' et \i' (ou v'). Pour un ellipsoïde quelconque ces auteurs aboutissent
à la relation :
On en tire finalement :
ce qui permet, avec les relations précédentes, de déduire pour chaque valeur de E, en
fonction de (ii,ir2 et c1 la valeur de |i et donc la courbe de traction du biphasé (S, E).
Application. En adaptant a1, b1, a2, b2 aux dimensions respectives des grains des
—
phases 1 et 2 on peut ainsi tenir compte de leur forme plus ou moins allongée dans la
direction de traction (structure de filage ou de tréfilage). En ce qui concerne nos biphasés
Cu-Ag et Cd-Zn équivolumiques, les deux phases étant de tailles semblables [3] on aura
a1 — a2, b1=b2 et donc a1 = a2 ce qui simplifie le problème. Nous donnons sur la
figure 2 les courbes expérimentales rj1(81) pour la phase a, g2(82) pour la phase |3, ?(E)
expérimentale pour le biphasé Ag-Cu équivolumique, ainsi que les courbes £(E) théori-
ques d'après le modèle de Berveiller et Zaoui (à inclusions sphériques) et notre modèle
(à inclusions ellipsoïdales de révolution). Nous constatons que pour notre alliage Cu-Ag
968 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
On montre que le critère donnantla direction de propagation des fissures dans la théorie de Griffith présente
une incohérenceinterne. La preuve repose sur un calcul du développementdes fonctions Fij reliant les facteurs
d'intensité de contrainte d'une fissurejuste avant et juste après un changement de direction.
DAMAGE, FATIGUE, FRACTURE. — On the criterion giving the direction of propagation of cracks in
the Griffith theory.
It is shown that the criterion giving the direction of propagation of cracks in the Griffith theory is not
self-consistent. The proof is based on a calculation of the expansion of the functions Fij's connecting the stress
intensity factors of a crack just before and just after a change of direction.
1. INTRODUCTION. — L'expérience suggère qu'un critèredonnant la direction de propaga-
tion des fissures dans un corps élastique en situation plane, devrait vérifier la propriété
(P) suivante :
Par conséquent, pour k1 et k2 donnés, l'angle de; branchement défini par la relation
Le taux de relaxation d'énergie G doit être maximal pour cet angle de branchement, ce
qui s'écrit k*1 dk*/dm + k% dk2/dm = 0, soit compte tenu de ce que fc* = 0 pour cette valeur
de m :
Ainsi, pour f1 et k2 donnés, si (2) est vérifié pour un certain m, (3) doit être également
vérifié. Inversement, pour tout m donné, si k1 et k2 vérifient (2), %m est l'angle de
branchement prévu par la relation k%(kx, k2, m) = 0 pour ces facteurs d'intensité, donc
(3) doit être vérifié. Ainsi, les formes linéaires (en k1 et k2) F'11(m) k1 + F'12 (m) k2 et
F21(m) k1+F22 (m) k2 devant s'annuler simultanément pour tout m, on doit avoir :
Cette relation constitue donc une condition nécessaire et suffisante pour que le critère de
Griffith soit identique au critère [k*2(k1 k2, m) = 0] (et par suite cohérent) : le problème
est de déterminer si elle est vérifiée ou non, ce qui nécessite de connaître les Fij.
3. EXPRESSIONSEMI-ANALYTIQUE DES Fij. — Nous mettons à profit le caractère universel
des Fij en les évaluant grâce à la considération du problème particulier d'une fissure
droite placée dans un milieu infini soumis à des forces uniformes à l'infini, prolongée
par une branche droite de longueur s -> 0 dans la direction n m. On montre aisément à
partir de [4] que k*1 et k*2 sont donnés par :
les X^} étant des fonctions définies sur C —C+ [C+ demi-cercle \z\ =1, lm(z)^0, orienté
positivement de — 1 vers +1] par :
Lorsqu'on utilise (cf. [A], [5]) ce type de formules pour calculer numériquement [en
discrétisant l'intégrale de (7)] k*1 et k*2 en fonction de k1 et k2, et donc les Fij, il apparaît
que les rapports F'11/F21 et F'12/F22 sont extrêmement proches dans la plage de valeurs
de m où le calcul numérique offre une bonne précision, sans que l'on puisse dire si le
faible écart est réel ou d'origine numérique. L'objet des formules données ci-après est de
permettre d'expliciter le développement limité exact des Fij en fonction de m à un ordre
arbitraire, et par suite de répondre à cette question.
On peut montrer par récurrence que les X^ s'expriment par les formules suivantes :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 971
où log désigne la fonction logarithme définie sur C — i U+ par log z=log (pe!°)=ln p-H'0
avec — 3nj2<Q<n/2, et où les coefficients a™(m) et les polynômes Pj' sont donnés par
les formules de récurrence suivantes :
(Bi : i-èmenombre
de
Bernoulli
[6]);
4. DÉVELOPPEMENT LIMITÉ DES Fij. — Pour évaluer le développement limité des Fij à
l'ordre n0, il suffit d'appliquer les formules (5), (6), (9)-(16) en ne faisant varier n que de
0 à n0 [puisque xn = 0 (m"0" 1) pour n^.nQ + 1 d'après (6)], et en traitant toutes les
fonctions de m intervenant dans ces formules comme des polynômes de degré convenable.
Un calcul élémentaire mais extrêmement long fournit ainsi le développement des Fij à
l'ordre 6 d'où l'on déduit ceux de F'11/F21 et F'12/F22 à l'ordre 5 :
—
le développement limité des Fij au quatrième ordre obtenu à partir de (5), (6),
(9)-(16) coïncide avec celui obtenu par une autre méthode n'utilisant pas ces formules;
ainsi, ces dernières ne sauraient être inexactes;
—
le calcul à la main du développement limité des Fij au sixième ordre à partir des
formules (5), (6), (9)-(16) a été doublé par un calcul informatique, ce qui exclut toute
possibilité d'erreur dans l'application de ces formules.
5. COMMENTAIRES. — Pour analyser les conséquences de l'incohérence du critère de
Griffith entraînée par la non-coincidence de F'11/F21 et F'12/F22, il convient de rappeler
l'origine de ce critère. Lors de l'amorçage d'une branche déviée, le premier principe de la
thermodynamique s'écrit, en négligeant les effets thermiques :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. B. LEBLOND et M. AMESTOY, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 643-646.
[2] F. ERDOGAN et G. C. SIH, J. Bas. Engng., 85, 1963, p. 519-527.
[3] G. C. SIH, Eng. Fract. Mech., 5, 1973, p. 365-377.
[4] M. AMESTOY, H. D. BUI et K. DANG VAN, Comptes rendus, 289, série B, 1979, p. 99-102.
[5] C. H. Wu, J. Appl. Mech., 45, 1978, p. 552-558.
[6] I. S. GRADSHTEYN et I. M. RYZHIK, Table of integrals, series and products, Academic Press, New York,
1965.
([1]-[3]).
Le problème de la symétrie et de la stabilité des écoulements hydrodynamiques dans
les plasmas chauds fortement inhomogènes se rencontre particulièrement lors des expé-
riences de fusion thermonucléaire: Dans le cas du confinement inertiel par laser la
symétrie de l'implosion résultant de la détente du plasma chauffé doit être réalisée à
mieux que 1%
Les modèles analytiques qui tentent d'établir des lois d'échelle entre les pressions
appliquées et les caractéristiquesde la source sont en général monodimensionnelsstation-
naires ([4]-[7]). Les études d'uniformisation transversale des défautsimposés par la source
sont alors abordées soit à l'aide de simulations numériques complexes ([3], [8]), soit à
l'aide d'un modèle simple [1] dit du « cloudy day » qui prévoit que les défauts imprimés
dans la région d'absorption sont atténués jusqu'à la région où la pression est maximale
en suivant la loi exp( — k D) ([1]-[3])? où D est la distance entre les deux régions, k=2n/l
le nombre d'onde et l la longueur d'onde des perturbations transversales.
Une première tentative pour analyser l'importance des effets bidimensionnels à été
réalisée en superposant une petite perturbation transversale supposée stationnaire aux
données du modèle monodimensionnelet stationnaire [6]. Nous reprenons cette étude en
y apportant certaines corrections. Nous montrons que la solution du problème passe par
la recherche de toutes les conditions aux limites dans la région d'absorption. La prise en
compte du couplage entre les perturbations de température et les perturbations d'écoule-
ment hydrodynamique conduit alors à des résultats différents : l'uniformisation ne suit
pas une loi exponentielle, elle est encore moins efficace que prévu.
Dans le plasma chauffé par la source et en détente vers le laser les équations de
conservation concernent : le flux de masse J, le tenseur de pression cinétique totale S et
le flux d'énergie totale W; elles s'écrivent successivement :(3p/ôt)+V.J= 0 avec J=pv;
(5J/3t)+y:S=0 où S = pyv + Pl et (5H/St) + V.¥ = I:§(x-xc) àyec:H=l/2pt;2-|-3/2;P
et ^V— v (H + P) + Q. I est l'éclairement de la source extérieure, v la vitesse de l'élément
fluide et p sa densité. La pression scalaire,P s'écrit en fonction de la vitesse du son
isotherme Cj:;P=pc2 avec c2 = /cTe(Z+l)/A7Hp, où T^ est la température électronique.
simplification considérable en supposant que le terme cinétique 1/2 pvx est négligeable
par rapport à 5/2 P; Elle se réduit à: 5/2T —T5/25T/^X= 0. On en déduit :
%=(lfH25/4x)2'5- Les solutions 9, vx et T sont représentées figure 1: En XA> à la surface
d'ablation, on a xA = vA=0 et 0A->oo. La longueur de la zone de conduction vaut :
D =\xA—xc\ =0,16xo. Dans la réalité le raccordement doit se faire:avec la partie dense,
mais on a XD#XA puisque: pD^pc; et TD^TC- Si on tient compte du terme cinétique
1/2 pz;x on montre que la distance D est peu modifiée, celle-ci devient 0,15 x0. L'équation
del'énergie intégrée sur l'axe de la détente se réduit à : 1 = 4pcu3, on en déduit l'ensemble
des autres grandeurs. On obtient: la pression cinétique à l'ablation : SA = 2Pc = aI2/3
À-L"2^ 3 où 'oc est
un coefficient numérique ([6]; [7]).
On introduit maintenant la dimension transversale en écrivant les grandeurs sous la
forme : a(x, y) = a(x) + 'Enàn(x) coskny, où a(x) sont les grandeurs non perturbées
précédemment décrites et an (x) les perturbations transversales. On se limite à l'étude du
régime permanent pour les perturbations. On écrit les équations pour un mode k en
posant K = fcpc0. On remarque que.la vitesse sur l'axe y doit s'écrire, en valeur réduite,
v.Axt y) = vy (x) sin ky. On obtient le système couplé :
avec j^Gv^ + Sv^, et sx = 2Q/Q + 2yx+Qx. On veut conserver s,,. qui représente la perturba-
tion de pression totale; on doit donc expliciter p, soit : ?'=?{?;—v%y~-:(sx 2vxjx vxî;'/T):
— —
Le terme K2X représente la conduction thermique latérale traitée en perturbation. Notons
que si on ne tenait pas compte de la perturbation d'écoulement transversal (v3, = 0), la
perturbation de pression cinétique serait constante de la coupure à l'ablation c'est-à-dire
qu'il ne pourrait y avoir d'uniformisation des défauts. L'approximation WKB n'est pas
justifiée ici. On cherche les valeurs sc, jc, vyc, (dx/d%)c à la densité critique en fonction de
la perturbation de température xc que l'on déduira de la perturbation imposée par la
source T. Toute l'énergie, même perturbée, est toujours déposée à p = pc (éventuellement
en X^Xc)' on suppose que la transition sonique est toujours en ce point. On obtient
£ = 0,5TC et sc = 2xc. En intégrant l'équation d'énergie sur le volume de la région station-
naire délimitée par XA XSXC—£ et—Z/4^jrgZ/4.(les variables sont indépendantes de z)
=
on obtient la puissance totale sortante qui doit être nulle puisque la région ne comporte
la surface d'ablation c'est elle qui transmet au solide les défauts imposés par
sA = sx(xA),
la source. On définit ainsi un facteur de lissage F = sA/sc qui est indépendant de xc, il est
représenté figure 2 en fonction de K = /CX0. La comparaison avec la droite déduite du
modèle du « cloudy day » montre que pour K<8 l'uniformisation des défauts est moins
efficace que celle que l'on pouvait prévoir. Elle est également très inférieure aux valeurs
erronées précédemment déduites du modèle de perturbation [6]. Pour K > 8, la perturba-
tion de température devient importante et le modèle linéaire n'est plus valable.
Des expériences d'uniformisation des perturbations géométriques dues à la source ont
été réalisées dans le cadre de l'interaction laser matière ([9]-[11]). Elles consistent à
mesurer la vitesse acquise par les différentes parties d'une cible mince éclairée avec un
faisceau laser dont la surface d'onde a été perturbée à l'aide de différentes séries de
masques parallèles. Il faut noter que, pour conduire à des valeurs mesurables, les
modulations d'éclairement sont généralement importantes, par exemple dans un rapport
de 1 à 5. De plus, le facteur de lissage déduit des mesures doit être calculé en tenant
compte de la loi d'échelle expérimentale qui est un peu différente de SA [11]. Le modèle
donne x0 = (l,54/Ln A)(A/2Z)7/6(Z+ 4)-1(I/1018)4/3(Vl>06.10~6)14/3MKSA. Dans
nos conditions expérimentales[11] nous avons: 1 = 0,5.1018W.m-2, A,L = 0,35 um,
Ln A = 6. Nous déduisons, pour l'aluminium, avec Z=10, xo = 60um et pour l'or, avec
Z = 40, x0 = 40um. Les points expérimentaux obtenus pour des cibles d'aluminium de
25 um d'épaisseur et pour des cibles d'or de 4 um sont regroupés sur la figure 2. On
constate un excellent accord du modèle de perturbation avec ces résultats et avec des
simulations numériques et des expériences effectuées à l'étranger ([8], [9]).
Une recherche rigoureuse des conditions aux limites nous a permis de résoudre le
système d'équations hydrodynamiques couplant les perturbations de pression cinétique
aux perturbations de température et d'écoulement latéral. Dans son domaine de validité
le modèle présenté est en parfait accord avec l'expérience et montre que l'uniformisation
des défauts est moins efficace que prévu.
Reçue le 8 juillet 1985, remise le 15 juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Nous avons mesuré la conductivité d'un électrolyte dans un mélange binaire de sphères de verre, en fonction
de la composition de ce mélange. Nous constatons que la conductivité ne dépend que de la porosité. Les
résultats sont analysés à partir de la loi d'Archie.
INTRODUCTION. — La conductivité électrique est une propriété qui a été très utilisée
pour caractériser la structure d'un milieu poreux isolant saturé d'un liquide conducteur.
Archie [1] a proposé une relation générale, basée sur des résultats obtenus sur un grand
nombre d'échantillons de roches poreuses consolidées saturées d'eau salée :
du sulfate de cuivre à 0,5 mole/1, préalablement placé dans la cellule, afin d'éviter au maximum la ségrégation
et la formation de poches d'air.
Les mesures sont réalisées à l'aide d'un détecteur synchrone qui permet d'obtenir successivement le courant
traversant le poreux et la composante de la tension aux bornes de la cellule en phase avec ce courant.
La fréquencede travail est de 5 kHz. Nous avons déterminéla conductivité af de l'électrolyte que nous avons
trouvé indépendante de la hauteur h de séparation des deux électrodes dans le domaine utilisé (7<h<18mm) :
Fig. 2 Fig. 3
Fig. 2. — Évolution de la conductivitérelative (cr/Of) en fonction de la porosité (<p)
d'un mélange de sphères à deux tailles (o=conductivité de l'échantillon; o"/r=conductivitédu fluide).
Fig. 2. — Variations of the relative conductivity (a/of) asafunction of the porosity (q>)
of a binary mixture, (a=conductivity of the sample; (jf—conductivity of the flind).
Fig. 3. —Dépendance de la conductivité en fonction de la porosité dans trois domaines différents.
Fig. 3. — Variationsof the conductivity with the porosity in three différent domains.
la porosité; elles sont linéaires dans la représentation utilisée. On peut alors utiliser la loi
d'Archie pour rendre compte de ces résultats. Dans cette optique, A vaudrait 1,26 et
l'exposant m serait 1,15 — Jackson et coll. [5] trouvent m = 1,2 pour des empilements de
sphères avec distribution monomodale de diamètres.
(b) Les points expérimentaux sont en assez bon accord avec les résultats théoriques
donnés par Sangani et Acrivos [6] pour les empilements CFC et CCC et un empilement
désordonné de sphères identiques de porosité 0,38. Les valeurs ne sont pas très éloignées
de la borne supérieure de Hashin-Shtrikman [7] qui est la meilleure représentation possible
pour un matériau caractérisé simplement par son isotropie et sa composition.
(c) Le modèle théorique qui rend le mieux compte des variations observées est celui
de Berryman[8] qui, dans la représentation utilisée, donne un exposant m légèrement
plus élevé. L'expression proposée par Berryman, basée sur la théorie phénoménologique
de Biot [9] sur la propagation d'une onde acoustique dans un milieu poreux saturé de
fluide, est de la forme :
(2)
L'utilisation de mélanges binaires de sphères nous a permis d'obtenir des valeurs de
porosité comprises entre 0,26 et 0,39. Pour situer nos résultats dans un cadre plus général,
nous proposons une classification des systèmes de particules sphériques en trois catégories
selon la valeur de la porosité (fig. 3):
T. Les suspensions diluées dont lès variations de conductivité sont bien représentées
par; la loi d'Archie avec un exposant 3/2 [10] conforme à la théorie du milieu effectif de
Bruggeman[11] et Sen et coll. [12]. Ce résultat est indépendant de toute distribution de
taille. La longueur caractéristique est la distance moyenne entre sphères.
980 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
2. Les empilements denses dans lesquels il existe de fortes interactions entre sphères
dont les modèles de milieu effectif ne peuvent rendre compte. Pour obtenir une variation
notable de porosité dans ces systèmes, il est nécessaire de réaliser des mélanges binaires
par exemple. La faible valeur de m que nous observons peut être rattachée à une
distribution étroite de la taille des pores [13] (du moins par rapport à celle de la zone
diluée). Il est alors probable que pour des rapports de diamètre plus grand que celui que
nous avons utilisé, pour lesquels une petite sphère peut se loger dans la cavité d'un
arrangement local de grosses sphères, on observerait des valeurs de m plus importantes,
la distribution de taille des pores présentant dans ce cas deux modes bien marqués et
bien séparés.
3. A l'autre extrémité de l'échelle de porosité, on peut placer les systèmes résultant du
frittage thermique de sphères de verres empilées de façon compacte, qui ont été utilisés
comme modèles de roches sédimentaires (modèle de Ridgefield). La structure de l'espace
des pores de ces systèmes peut être considérée comme formée de cavités plus ou moins
importantes, reliées par d'étroits canaux. Ce sont les canaux qui conditionnentla conducti-
vité, tandis que la plus grande partie de la porosité provient de la présence des cavités
([13], [14]). L'exposant m de la loi d'Archie est de l'ordre de 2 dans ces systèmes.
Cette représentation des systèmes poreux en trois domaines différents fait apparaître
l'intérêt de futures études expérimentales aux deux frontières.
Ce travail a bénéficié d'utiles discussions avec J. A. Dodds et E. Guyon. Il a été effectué en partie grâce à
un contrat A.T.P. C.N.R.S. n° 9.83.90.
Reçue le 28 août 1985, acceptée le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La diffusion dans les cristaux de basse symétrie est très rarement étudiée car elle nécessite des mesures dans
différentes directions cristallographiques.Dans cette étude, le coefficient d'hétérodiffusion du P-naphtol dans
le naphtalène a été mesuré par la méthodede sectionnement comptage dans quatre directions cristallographiques
différentes.
Directionx1, Dx1 = (12,3±0,4). 10-17m2.s-1;
direction x2,pX2=(8,S±0,3):iO-11m2.s-1;
direction x3, Dx3 = (4,3+0,3). 10- 17m2. s-1;
direction xe, DXB =(7,8+0,2). 10""m2.s-- 1.
Ces mesures ont permis de déterminer complètementle tenseur de diffusion ce qui est à notre connaissance
la première mesure d'une telle grandeur. De plus, ce résultat apporte la preuve de l'existence d'une anisotropie
de diffusionmoléculaire.Nous attribuons celle-ci à une mobilité plus forte à l'intérieur d'un feuillet moléculaire
qu'entre deux feuillets voisins.
La diffusion de matière est une propriété décrite par la thermodynamique des processus
irréversibles. Donc, en vertu du principe d'Onsager qui affirme l'égalité des coefficients
croisés des équations phénoménologiqueslinéaires :
Le choix des axes x1 et x3 étant arbitraires, fixons-les respectivement dans les directions
a et c*, car ce sont précisément là, deux directions d'étude expérimentale de la diffusion
conduisant à une simplification du traitement mathématique, c* est la direction cristal-
lographique perpendiculaire au plan ab. La mesure du coefficient de diffusion dans les
trois directions a, b et c* conduira directement à la détermination de D11, D22 et D33.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. — Plans choisis pour les dépôts de traceur repérés par rapport à la maille cristalline.
Fig. 1. — The radiotracer deposition planes in relation to the unit cell.
Fig. 2. — Profils moyens de diffusion réticulaire: (a) direction x1 (ou axe a); (b) direction x2 (ou axe b);
(c) direction x3 (ou axe c*); (d) direction xe (définiedans le texte).
Fig. 2. — Lattice diffusion mean profiles: (a) x1 direction (or axis a); (b) x2 direction (or axis b); (c) x3 direction
(or axis c*); (d) xe direction (defined in the text).
Fig. 3. — Représentation géométrique du tenseur de diffusion: l'ellipsoïde des grandeurs (variation dans
l'espace de l'extrémité du vecteur flux de molécules diffusantes correspondant à un gradient de composition
unitaire et isotrope).
Fig. 3. — Geometrical representationof the diffusion tensor: flux ellipsoid.
Fig. 4. — (a) projection de la structure du naphtalène selon b [sur le plan (010)]; (b) section de l'ellipsoïde des
grandeurs par le plan (010).
Fig. 4. — (a) naphthalene structure projection along b axis [upon the plane (010)]; (b) section parallel to plane
(010) of the flux ellipsoid.
PLANCHE I/PLATE I ALAIN DAUTANT
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
Une quatrième série de mesure De, effectuée dans une direction xe, contenue dans le
plan ac*, permettra de calculer D13, grâce aux formules déduites de la construction de
Mohr [2]. Ce coefficient non diagonal permet en fait de connaître la position relative des
axes principaux X1 et X3 par rapport à a et c*.
2. PROCÉDUREEXPÉRIMENTALE.— Le monocristal de naphtalène nous a été fourni par le professeur Karl [4]
(Physikalisches Institut de l'Université de Stuttgart, R.F.A.) La procédure expérimentale et la méthode de
calcul du coefficient de diffusion lacunaire ont été décrites précédemment [5]. Nous préciserons ici la méthode
d'orientationet de taille des cristaux ainsi que le choix de la direction x0. Le repérage des axes cristallographiques
a et b est réalisé par des méthodes optiques (observation sous polariseurs croisés-biréfringence),puis la position
de l'axe c* est déterminée par diffraction d'un faisceau monochromatique ou polychromatique de rayons X,
La direction xe doit être, sachant que la précision relative sur les coefficients de diffusion est d'environ 10 %,
aussi éloignée que possible des directions x1 et x3 afin de bien déterminer la direction de l'axe principal X1 ou
X3. La meilleure solution serait donc la bissectrice des axes x1 et x3. Mais le plan (001) est un plan de clivage
donc, plus un sciage (et à plus forte raison un planage à l'aide d'un microtome) se fera sous une incidence
faible par rapport à ce plan, plus le risque de rupture sera grand. L'angle de 52° entre les directions x3 et xe
que nous avons choisi s'est avéré être un bon compromis.
Le cristal a été taillé de façon à obtenir des échantillons dont les faces soient parallèles aux quatre plans
cristallographiques précédemment définis et qui sont représentés sur la figure 1. La méthode très classique,
dite de sectionnement-comptage que nous avons mise en oeuvre, nécessite de déposer une couche infiniment
mince de traceur radioactif sur la face d'étude perpendiculaire à la direction de diffusion considérée. Après le
traitement de diffusion, le cristal est découpé parallèlement au plan de dépôt en tranches de 4 u. L'activité A
de chaque tranché est proportionnelle à sa concentration c en, molécules diffusantes.
Afin d'obtenir une précision satisfaisante pour chacun des quatre coefficients de diffusion, plusieurs expé-
riences (de 2 à 4) ont dû être effectuées avec des temps de diffusion allant de 190 à 473 h.
3. RÉSULTATS. - Si la diffusion réticulaire est seule en jeu, un profil de diffusion,
Log c=f(x2), doit être une droite car c=c0 exp(—x2/4Dt) est la solution de l'équation
de Fick (E. 1) projetée sur une direction quelconque. En pratique, nous traçons les profils
Log A=f(x2) ce qui est, comme nous l'avons dit précédemment, équivalent à une
constante près.
L'existence sur les profils expérimentaux [5] de « queues » de courbes linéaires en x (et
non en x2), dues à une mobilité plus rapide le long des lignes de dislocations, montre la
nécessité d'une correction mathématique afin de soustraire cette contribution Ad. Nous
avons, pour cela, utilisé la méthode de Le Claire et Rabinovitch ([6], [7], [8]). Pour
pouvoir comparer entre eux l'ensemble des profils obtenus pour des temps de diffusion
et des activités initiales variables, une normalisation a été réalisée pour s'affranchir de
ces paramètres. Finalement, l'observation des quatre profils moyens relatifs aux quatre
directions d'étude, corrigés de l'influence des dislocations Log (A—Ad)=f(x2), donc
caractéristiques de la seule diffusion réticulaire (fig. 2), confirme la remarque faite lors
d'une étude précédente [5], à savoir que cette propriété est anisotrope.
Les valeurs des coefficients, dans les quatre;directions étudiées, sont les suivantes:
direction x1, DX1=(12,3 ±0,4) .10-7 m2.s- 1;
direction x2, DX2=(8,8±0,3).10-17m2.s- 1;
direction x3, DX3 = (4,3±0,3). 10-17m 2. s-1;
direction xe, DXfj =(7,8±0,2).TO^m^iT 1.
Le tenseur de diffusion obtenu dans le référentiel (a, b, c*) peut être ramené à ses axes
principaux par une rotation autour de l'axe b d'un angle de 10 ±6° dans le sens x1 vers
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ÉLECTRICITÉ.
— Dynamo unipolaire en régime impulsionnel: Note de Jean-Pierre
Brancher, présentée par Pierre Grivet.
où <D0y 3>o sont les flux créés par <€ à travers ^ et <§£ <D2 est le flux créé par cê2 à
travers ^ et $2 est le flux créé par ^x à travers #2.
En ajoutant membre à membre les deux équations de (3) on obtient, en supposant cê1
L' est la self de la réunion de <{g1 et de "g^, la mutuelle entre ces deux circuits est incluse
dans L'. La conservation du flux donne là encore : L' J + Q)\ + $)$ = <&2.
Le système complet des équations des courants s'écrit alors :
4. REMARQUES ET CONCLUSION. —
Signalons tout d'abord que le premier modèle s'ob-
tient à partir de (4) en posant R' -»+ co et J-»0. L'intégrale première obtenue peut
s'écrire : X2+(Z —1)2=K2, où K est une constante. Ainsi la trajectoire dans le plan des
X et Z est un cercle de rayon /Xo+(Z0 — l) 2 où l'indice 0 indique les conditions initiales.
Dans ce cas si Z0 > 1, Xo = 0, l'instabilité apparaît, le rotor perd une partie de son
énergie cinétique et admet comme vitesse limite réduite 2—Zo. La perte d'énergie cinétique
correspond à la dissipation par effet Joule puisque la génératrice s'amorce. Le courant
maximal obtenu est alors Xm=Zo — 1. Cette valeur est atteinte lorsque Z = 1 au bout
d'un temps xm de l'ordre de : l,57t/(Z0 —1) en accord avec [1].
Le modèle que nous avons développé dans le paragraphe précédent est plus complexe.
Cette fois les trajectoires ne sont plus des cercles comme on peut le voir sur la figure 3.
La résolution de (5) a été faite numériquement avec a = 2, (3 = 1, y = 2.
Le courant X peut atteindre plusieurs extremums locaux pour différentes valeurs de la
vitesse données d'après (5) par : Z=(X-(3Y)/(X+Y).
La valeur de Z à l'instant x ne peut se déduire de manière immédiate de celle de X et
Y toutefois le bilan d'énergie permet d'écrire :
990 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
est à divergence négative. Dans le cas limite où l'anneau est parfaitement conducteur, R'
est nul et p = y=0. (6) devient X2 (X +1) = 0. Les valeurs propres sont réelles et non
positives. Le modèle que nous avons proposé reste donc consistant pour le cas limite
d'une résistivité nulle.
Ce type de problème peut aussi se rencontrer en magnétohydrodynamiqueoù certains
modèles permettent une croissance exponentielle du champ magnétique même dans le
cas limite où le fluide est parfaitement conducteur.
Remise le 15 avril 1985, acceptée le 23 septembre 1985.
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Fig. 1. —Diagrammepotentiel apparent, pH pour les systèmes réversibles de la catalase. B en milieu H2SO4
1 N; A en tampon acétate 1 M + NaCl 1 M; A en tampon acétate 1 M + NaCl 1 M, après transfert; ® en
Fig. 2. — A. Voltampérogrammeobtenu sur une électrode contenant 20 mg de catalase dispersée dans 100 mg
de graphite en milieu acétate 1 M + NaCl 1 M, pH 3,5, v = 3 mV.s-1. (a) premier balayage; (b) second
balayage. B. Voltampérogrammeobtenu sur une électrode contenant 14 mg d'hémine dispersée dans 100 mg
de graphite en tampon citrate, 1 M+NaCl 1 M, pH 2, v=3mV.s-1.(a) premier balayage; (b) second
balayage. C. Voltampérogrammeobtenu sur une électrode contenant 100 mg de graphite immergé dans une
solution de FeCl3 10- 3 M en milieu acétate 1 M+NaCl 1 M, pH 5, v=3 mV.s-1. (a) premier balayage;
(b) second balayage.
Fig. 2. — A. Cyclic voltammogram obtained with a mixture of 10 mg of catalase and 100 mg of graphite in
acetate buffer 1 M + NaCl 1 M, pH 3.5; y=3 mV.s- 1. B. Cyclic voltammogram obtained with a mixture of
14 mg of hemin and 100 mg of graphite in citrate buffer 1 M + NaCl 1 M, pH2, v = 3 mV.s- 1. (a) first
scan; (b) second scan. C. Cyclic voltammogram of a 10- 3 M FeCl3 solution in acetate buffer 1 M+NaCl
1 M on graphite paste electrode, pH 5, v=3 mV. s- 1, (a) first scan; (b) second scan.
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1982, KADISH éd., Am. Chem. Soc.
Les diagrammes d'impédance électrochimique obtenus sur électrodes de grandes,dimensions présentent des
distorsions dues à la taille des éléments éprouvés, qui peuvent conduire des erreurs d'interprétation. Un
à
modèle de circuit électrique équivalent est proposé pour l'interprétation et la simulation des diagrammes, dans
le cas simple d'une barre métallique de grande longueur.
Fig. (a) Mesures d'impédance d'une barre de grande longueur. Géométrie du montage de mesure, (b)
1. —
Circuit électrique équivalent au système de la figure 1 a.
Fig. 1. — (a) Impédance measurements for a long bar. Geometry of the measurement cell. (b) Electrical circuit
equivalent to the electrochemical system of the Figure 1 a.
Fig. 2. — (a) Diagrammesd'impédance expérimentaux. Influence de la longueur de la barre et de la distance
barre-électrode,(b) Diagrammes simulés correspondant aux diagrammesexpérimentauxde la figure 2 a.
Fig. 2. — (a) Experimental impedance diagrams. Effect of the bar length and of the bar-electrode distance, (b)
Calculated diagrams in relation with experimental results of the Figure 2 a.
et:
Les diagrammes ont été tracés sur des barres en acier inoxydable à 18 % de chrome et
10% de nickel, à l'état passif, au potentiel d'abandon, en solution d'acide sulfurique
décinormale. L'électrode auxiliaire est un disque de platine de 1 cm de diamètre disposé
tout à côté de l'électrode de référence.
Le modèle fondé sur la formule (2) a été ainsi éprouvé pour 10 longueurs de barre
différentes comprises entre 10 et 100 cm et des distances barre électrode de référence
comprises entre 0,5 et 5 cm.
La simulation des diagrammes expérimentauxà partir de l'expression (2) a été effectuée
à partir des valeurs expérimentales de L et y et d'une expression de Zo de la forme :
TABLEAU
L y p A
1.
2...
3
....
Courbes
:......
(cm)
60
60
10
(cm)
10
0,5
1,0
(Q.cm)
68
95
45
(fi. cm2)
3,0.107
6,2.107
8,1.107
x0(s)
1050
930
600
çt
0,093
0,05
0,078
Laboratoire CF.H.,
Ecole centrale des Arts et Manufactures, 92290 Châtenay-Malabry.
C; M. Acad. Sc. Paris, t, 301, Série II, n° 14, 1985
Par ailleurs, le TMTTF et le TMTSF nous ont été fournis par J. M. Fabre du Laboratoire de Chimie
organique structurale de l'Université des Sciences et Techniques du Languedoc à Montpellier que nous tenons
à remercierbien vivement.
Les composés D[M(dmit)2]y ont été synthétisés par électrolyse à intensité constante d'une solution des
donneurs et des complexes [M (dmit)2]NBu4 dans le 1.1.2-trichloroéthane.
Les mesures de conductivité sur poudre ont été effectuées sur des pastilles compactées (P=7,500 bars) à
l'aide d'un pont de mesure de résistance « Wayne Kerr », modèle B 605. La détermination des conductivités
sur monocristaux a été réalisée au laboratoire par la méthode à quatre pointes et à l'aide des appareillages
décrits par ailleurs [7].
RÉSULTATS. —
La synthèse par électrocristallisation d'une solution de.
(n-Bu4N) [Ni(dmit)2] dans le 1.1. 2-trichloréthane en présence de BEDT-TTF permet
d'obtenir des échantillonspolycristallinsde couleur noire et présentant un éclat métallique.
L'analyse élémentaire des aiguilles ainsi isolées montre que ce composé (BEDT-TTF)
[Ni (dmit) 2]y a une stoechiométrie intermédiaire entre y=1 et y =2. La conductivité
mesurée sur poudre compactée est moyenne (3.10-2Q-1.cm- 1 à 300 K) mais toutefois
supérieure à la conductivité mesurée sur monocristaux en utilisant la méthode à quatre
pointes (6.10-3Q-1.cm- 1 à 300 K). Ce dernier résultat bien qu'il soit en accord avec
la valeur déterminée sur monocristaux pour ce même composé par Kobayashi et coll. [8]
(2.1Q~3Û-I.cm- 1) conduit à une interrogation : en effet, dans les composés de ce type
pour lesquels la conductivité peut présenter des valeurs très différentes selon la direction
le long de laquelle elle est déterminée, on observe que la conductivité mesurée sur
monocristaux le long de la direction privilégiée d'interaction est en général supérieure à
celle obtenue sur poudre compactée. Ainsi, dansles composés monodimensionnels très
anisotropes comme le TTF.TCNQ [9], le rapport de ces conductivités peut atteindre des
valeurs très élevées comme 100 ou 1000 alors que dans des composés à caractère bi- ou
tridimensionnelplus prononcé, ce rapport devient,plus faible [7]. L'inversion inattendue
de l'ordre de ces conductivités observée dans le cas de BEDT-TTF [Ni(dmit)2] peut être
expliquée par trois raisons : (i) il est possible que la direction de mesure de la conductivité
sur monocristaux (vraisemblablement [001] [8]) ne soit pas la direction de plus grande
conductivité, bien que Kobayashi et coll. [8] aient souligné que c'était le long de [001]
que le nombre d'interactions électroniques S. . .S était le plus grand comparativement
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 1001
aux autres directions du cristal, (ii) La mesure de conductivité sur monocristal est
fortement influencée par la qualité de ces derniers et il est donc possible que la valeur
déterminée par nous-mêmes et par Kobayashi l'ait été sur des cristaux présentant des
imperfections (macles, agrégats de monocristaux, défauts,...). (iii) Enfin, la nature poly-
morphique de ce type de matériaux étant bien connue, il est également possible que les
échantillons obtenus renferment plusieurs phases, celle ayant fait l'objet des mesures
sur monocristaux n'étant pas la plus conductrice; l'existence de plusieurs phases de
stoechiométries différentes expliquerait également la composition intermédiaire entre 1-1
et 1-2 observée pour ce composé.
L'électrosynthèse du composé donneur-accepteurTMTSF [Ni (dmit)2] fournit des échan-
tillons plus homogènes composés d'aiguilles (2,5 x 0,1 x 0,04 mm) noires d'aspect métalli-
que. Les valeurs de conductivité mesurées sur poudre et sur monocristaux sont, contraire-
ment au cas précédent, dans un ordre plus habituel, et respectivement égales à 0,2 et à
50 Q-1.cm- 1. La détermination du comportement électrique en fonction de la tempéra-
ture et celle de la structure cristalline sont actuellement en cours. Un travail sur ce même
composé vient de paraître dans le dernier numéro de Chemical Letters [10]. Selon les
auteurs, la conductivité de TMTSF [Ni(dmit)2] serait supérieure (300 Q-1.cm- 1) à celle
que nous avons mesurée (50 LY 1. cm-1). En dépit de cette valeur élevée, le comportement
de ce composé serait semi-conducteurbien que la structure consiste en des empilements
uniformes et séparés de TMTSF et Ni (dmit)2.
Les résultats obtenus sur le complexe analogue du palladium TMTSF [Pd (dmit)2] se
révèlent encore plus prometteurs. En effet, si les échantillons obtenus jusqu'à ce jour ne
contiennent pas de cristaux de taille et de qualité suffisantes pour une détermination
significative de la conductivité, en revanche, la valeur observée pour la conductivité sur
poudre est remarquablement élevée (2 fi- 1, cm-1), dix fois plus grande que celle de
TMTSF [Ni(dmit) 2]. Par ailleurs, la comparaison des diagrammes de poudre indique
clairement que ces deux complexes analogues, TMTSF [Ni (dmit) 2] et
TMTSF [Pd (dmit) 2], ne sont pas isostructuraux ce qui laisse envisager des comportements
électriques très différents pour ces deux composés.
Les électrosynthèses des dérivés du TMTTF ont également fourni des cristaux des
deux composés suivants: TMTTF [Ni (dmit) 2]y et TMTTF [Pd (dmit) 2]y Ces donneurs-
accepteurs se présentent comme les précédents sous la forme d'aiguilles noires brillantes.
L'analyse élémentaire de TMTTF [Ni (dmit) 2]y indique une non-homogénéité du com-
posé obtenu, la valeur de y pouvant être 1 ou/et 2 selon l'échantillon analysé. Ceci rejoint
tout à fait l'observation que nous faisions au sujet du composé BEDT-TTF.[Ni(dmit)2]
selon laquelle les échantillons obtenus lors des synthèses de ce type de matériaux sont
souvent de nature polyphasique. Toutefois, dans le cas de TMTTF [Ni (dmit)2]y cette
observation n'a pas un retentissementaussi importantau niveau des propriétés électriques.
En effet, les valeurs des conductivités sur poudre et sur monocristaux sont du même
ordre de grandeur (5.10-4Q-1.cm ] à température ambiante), ce qui indiquerait que
ce matériau présente une faible anisotropie.
Dans le cas du composé analogue du palladium, les résultats de l'analyse élémentaire
indiquent comme formule TMTTF [Pd (dmit) 2]. La conductivité sur monocristal est plus
élevée que celle du dérivé du nickel (l,5.10-3Q-1.cm-1).
Toutefois on constate que les composés dérivés du TMTTF présentent des conductivités
moins élevées que celles des composés dérivés du TMTSF. Ceci peut en partie s'expliquer
par la comparaison des potentiels de demi-vague d'oxydation du donneur et de réduction
1002 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
de l'accepteur à l'aide de la relation de Wheland [11] (pour obtenir un composéconducteur
AE1/2=É° —Efi2 doit être compris entre 0,1 et 0;4 V). Dans le de
2 cas
TMTTF [Ni (dmit)2]y, ÀEiy2 = 0,04 V (1), ce qui permet d'expliquer la conductivité
moyenne de ce composé alors que pour TMTSF [Ni(dmit)2], AE1/2=0,22 V, valeur qui
est bien comprise dans le domaine préconisé par Wheland et d'ailleurs ce composé
présente une conductivité élevée. Pour TMTTF [Pd (dmit)2], bien que AE1/2=0,14 V, la
conductivité du composé reste moyenne, mais nous n'avons pas, pour le moment,
d'indications structurales nous permettant de savoir si ce composé présente des empile-
ments uniformes. Par contre, dans le cas de TMTSF [Pd (dmit)2LAEi/2=0,32V et la
valeur de là conductivité sur poudre de ce matériau laisse supposer que les monocristaux
présenteront une conductivité élevée.
CONCLUSION. — Ces premiers résultats confirment que les composés donneur-accepteur
entre les complexes accepteurs M (dmit) 2 et divers donneurs soufrés ou séléniés constituent
une nouvelle famille importante et variée de matériaux présentant des propriétés électri-
ques très intéressantes.
(1) Les potentiels de demi-vague des couples D+/D° et A°/A- ont été déterminés sur électrode de platine
dans les 1.1.2-trichloréthane avec NB^CIOJ1 du NBu^BF^' comme sel de fond à la concentration de 10-1M.
3-6.
Ils sont donnés par rapport à une électrode de référence à Ag/AgCl, KCl 10-1M. Les valeurs obtenues sont :
[Ni(dmit)JNBu^, E1/2=0,275 V; [Pd (dmit)2]NBula', EI/2 = 0,175 V; TMTTF(b), E1/2 0,315 V; TMTSF(b),
=
E1/2 = 0,495 V.
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Des essais de substitution du sélénium par lé soufre ont été tentés sur les dérivés du type MM'Nb2Se10,M
et M' = V, Cr, Fe, Nb, Ta. La substitution complète est impossible. Une limite est en effet atteinte pour x=2
en considérant la formulation MM'Nb2Se10-xSx. Des mesures de résistanceélectrique sur monocristal montrent
le déplacement de la température de transition métal-isolant vers les hautes températures (quand x croît). Il y
a par ailleurs augmentation de la valeur de la résistance. Ces faits s'accordent avec l'accroissement d'ionicité
des composés et avec le renforcement,consécutifau désordre, du caractère aléatoire du potentiel qui est ressenti
par les chaînes du type [NbSe3].
SOLID STATE CHEMISTRY. — Preparation, characterization and resistivity measurements of
MM'Nb2Se10-xSxphases with x<2.
Attempts to substitute selenium for sulphur have been made on some derivatives exhibiting the MM'Nb2Se10
structural type (M, M' — V, Cr, Fe, Nb, Ta). A complete substitution, leading to MM'Nb2S10phases cannot be
achieved. However partial replacement of selenium is possible up to x = 2 in the formulation
MM'Nb2Se10-xSx. Resistivity measurements on single crystals show a displacement of the temperature of the
metal-insulator transition towards higher values (when x increases) and an increasing of the resistivity
values. These features are in agreement with a more ionic character of the compounds, and a reinforcement of
the random potential due to disorder, which is experienced by the [NbSe3] chains.
Fig. 1. —
(a) Projection de la structure de FeNb3Se10 sur le plan xOz.
(b) Vue schématique de la structure de FeNb3Se10.
Fig. 1:—(a)Projection of the FeNb3Se10 structure type on to the xOz plane.
(b) Schematic view of the FeNb3Se10 structure.
....
TABLEAUI
MM'NbjSejQ.^S, : variation des paramètres de maille
MM'Nb2Se10_xSx: unit cell parameters
x— 0 x = 0,5 x=l x=2
Fe1,33Nb2,67Sè10-S;e-'• "(À)' 9,201(5) 9,184(7) 9,177(3). 9,179(5)
b(k) 3,479(1) 3,472(2) 3,463(1) 3,457(1)
c(Â) 10,292(4) 10,211(6) 10,190(2) 10,167(3)
P(°) 114,43(4) 114,13 (6) 114,11 (2); 114,06 (4)
V(Â 3) 299,97 297,26 .
.295,65 294,60
FeV05Nb25Se10_;(Sa(Â) 9,21.6(2) .9,198.(5) 9,172(4) 9,178(3)
b(Â) 3,469(7) 3,466(2) 3,461(1) 3,447(1)
c(Â) 10,219(2) 10,194(4) 10,162(3) 10,106(2)
V(A3)
pn 114,13(2) 114,09(4)
296,69
113,99(3) 113,89(2)
298,19 294,74 292,41
Cr14Nb2 6Seio^A-'- a (Â) 9,190(9) 9,164(9) 9,141(9) 9,116(9)
fc(Â) 3,512(5) 3,511(6) 3,505(6) - 3,511(9)
c(Â) 10,405(8) 10,382(9) 10,336(9) 10,287<9)
(3Q 115,62 (9) 115,37 (9) 115,21 (9) 115,12 <9)
V(A3) 302,84 301,89 299,69 298,16
peut supposer qu'il en est ainsi pour la manifestation d'O.D.C. à T<140K pour
FeNb3Se10.
Les doubles chaînes octaédriquestémoignent d'un désordre complet dans la répartition
des atomes métalliques M et M'.. Ce désordre crée un potentiel aléatoire qui est à l'origine
d'une localisationd'Anderson se traduisant par une remontéebrusque delà résistaneeaux
basses températures (9 ordres de grandeur entre 140 et 2 K pour l'exemple FeNbgSejo).
On sait qu'une substitution du sélénium par le soufré accroît les effets de basse
dimensionalité en relation avec une ionicité accrue des édifices. Le présent travail a
précisément porté à la fois sur des tentatives de préparations de phases MM'Nb2S10 et
sur l'étude de phases mixtes MM'Nb2Se10_;cS;c.
EXPÉRIMENTAL. — Les composés MM'Nb2Se1o_,S:c sont obtenus par réaction directe des éléments. Le
mélange est chauffé à 650°C en tube de silice scellé sous vide, pendant 2 semaines environ.
Les paramètres de maille (tableau I) ont été affinés par une méthode de moindres carrés à partir d'un
diffractogramme obtenu sur une chambre de Guinier (KCuKa! = 1,54056 Â, étalon interne: silicium). Les
figures 2, 3 et 4 en font apparaître les variations pour chaque composé, eh fonction de là teneur en soufre.
. Ces courbés indiquent x=2 comme valeur limite de substitution du sélénium par le soufre. Pour x>2, le
diffractogramme X témoigne de la présence d'une phase supplémentaire qui s'avère être un dichalcogénure
mixte NbSe-j.S,..
Les mesures de résistance électrique ont été faites sur monocristal en utilisant la technique des 4 points. La
résistance est mesurée le long de l'axe b (axe de croissance dès chaînes) en courant continu de 10 )lA pour
Fei,33Nb2>67Se10_,SJ.et de 100 p.A pour FeV0i5Nb2 sSejo^S^. Les contacts sont faits à la peinture d'argent.
La dimension typique de nos échantillons est d'environ 0,002x0,01 x 0,7 mm3. Les températures sont détermi-
nées par un thermocouple [Au-Fe 7 %0 (At)/Chromel P] entre 10 et 300 K. La vitesse de refroidissement est
de0,6K/mn.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 2, 3, 4. —
Variation des paramètres de maille en fonction de la teneur en soufre pour lès 3 dérivés
suivants: Fei>33Nb2,67Se10_;cS;c,FeV0,5Nb2i5Se10_xS^CrI,4Nb26Se10_:cS;c.
Figs. 2, 3, 4. — Lattice parameter of Fe133Nb2,67Se10_xSx,Fey05Nb25Se10_lcSx, Crr4Nb2 ^Se^^^S^ as a
fuhction of sulphur content.
Fig. 5. Variation du volume en fonction de la teneur en soufre pour les 3 dérivés suivants : ¥t1 33Nb2 61
:
: Se10_^ FeV0,5Nb2,5Se10_,S,, Cr^b^Se^A.
—
.'; '
Fig. 5. — Volume variation of Fei:33Nb2,61Sel0_xSx,FeV0SNb2.5Se10_xSx>Cr1ANb2iSe10-xSx as a function
of sulphur content.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 1007
Planche II
Fig. 6, 7. Logarithme dé la résistance normalisée en fonction de 103/T pour Fe] 33Nb2 67SeI0_IS;c et
—
FeV0,5Nb,,5Se10_A-
Figs. 6, 7. — Logarithm of normalized résistance versus 103/7" for Fes,33Nb267Se10_;cSJ. and FeV0 5Nb2 5
Seio-xSx
Fig. 8.
et FeV0,5Nb2,5Se10_A-
—
Variation de la température de transition en fonction de la teneur en soufre pour Fex 33Nb2 67St{0^xSx
Fig. S.
—
Transition température as a function of sulphur content for Fei 33Nb261Se1Q-xSxand FeVQSNb25
Seio-xSx.
Fig. 9. — Variation de l'énergie d'aclivation en fonction de la teneur en soufrepour Fet 33Nb2 67Se,(,_;tSt et
FeV0,5Nb2,5SeI0_A-
Fig. 9. — Aclivation energy as a function of sulphur content for Fe133Nb261Se10_xSx and FeVQ,5Nb2 5Se10_xSx.
RÉSULTATSET DISCUSSION. — Nous avons tracé LnR/R0 en fonction de 103/T entre 3ÔÔ
et 4 K (fig. 6,7). Ces courbes indiquent que la température de transition T0 au-dessous
de laquelle la résistance croît brutalement, et la remontée de la résistance elle-même,
augmentent avec la teneur en soufre (tableau II). Le déplacement de T0 vers les hautes
températures (fig. 8) est conforme à ce que l'on observe quand on passe de NbSe3
(T0 = 145 K) à NbS3 (To = 323 K) [4]. L'élévation de la résistance avec la teneur croissante
en soufre correspond par ailleurs à l'évolution de l'ionicité de la structure.
Comme il a déjà été mentionné [5], le désordre dans la chaîne octaédrique crée-un
potentiel aléatoire qui est responsable de la localisation des électrons de conduction dans
les phases MM'Nb2SeJ0. Tous les états électroniques situés sous le seuil de mobilité (Ec)
seront localisés dans l'espace. Si le niveau de Fermi (EF) tombe en deçà du seuil de
mobilité, la conduction se fera par un processus d'activation thermique; la conductivité
s'exprime alors par ]a relation :
L'énergie d'activation EtJ, déduite des mesures de résistance entre 300 et 30 K ("fig. 9),
correspond à la différence entre le niveau de Fermi EF et le seuil de mobilité.
Eg( = |Ec —EF|) croît avec la teneur en soufre. Ceci n'est guère surprenant, la substitution
soufre-sélénium, outre une ionicité accrue, introduit le long des chaînes un désordre
supplémentairedans la variation de potentiel.
TABLEAUII
Évolution de l'énergie d'activation avec la teneur en soufre
Variation of energy gap as a function of sulphur content
X 0 0,5 1 2
:
Fe133Nb2,67Se10_;cS;c:
-- TM_,(K).. .......:..
AE (eV) 0,032
140
0.039
150
0,048
160
0,056
170
FeV^Nb^Se^A:
-- AE (eV).
TM_, (K)
..:..... 0,019
133
0,022
143
0,027
154
0,040
166
.
1008 C. ,R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
.
[1] R. I. CAVA, F. J. Dl SALVO, M. EIBSCHUTZet J. V. WASZCZAK,Phys. Rev. B., 27, (12), 1983, p. 7412-7419.
[2] A. BEN SALEM, A. MEERSCHAUT, Z. Z. WANG, H. SALVA et T. SAMBONGI, J. Phys., 45,-1984, p. 771-778.
[3] J. L. HODEAU, M. MAREZIO, C. ROUCAU, R. AYROLES, A. MEERSCHAUT, J. ROUXEL et P. MONCEAU,
J:Phys,C, 11, 1978, p. 4117-4134.
[4] P. MONCEAU éd., Electronic Properties of Inorganic Quasi-One-DimensionalMaterials, II, 1985, p. 139-268.
[5] S. J. HILLENIUS et R. V. COLEMAN, Phys. Rev. B, 25, (4), 1982, p. 2191-2195.
[6] N. MOTT, M. PEPPER, S. POLLITT, R. H. WALÙS et C. T. ÀTKINS, Proc. Roy. Soc. Lôhdoni A 345, 1975,
p. 169.
« bronzes quadratiques de tungstène » contenant des ions Ce4+, 77i4+ ou UAr+. Note de
Jean Thoret, présentée par Jean Wyart.
SOLID STATE CHEM1STRY. — Comparative study of tantalates with the "tetragonal tungsten bronze"
structureincluding Ce4"1", Th4- or U4- ions.
The thorium lead and uranium-lead substitutions in Pb7 5Ta50,5(PbTa206)and Pb2KTasOi5 had allowed to
prépare new solid solutions with "tetragonal tungsten bronze" structure ([7] and [8]). Tlie progressivereplacement
oflead by cérium in the same compounds has lead us to the new solid solutions with the identical structure. AU
thèse materials Pb25_2xMxTa?015 (OgxSO.5) and Pfc2(i-x)MxKTa5015(0gxg0.5)with M = Ce, Th or U
belong to quadratic System having piezoelectric and ferroelectricproperties. The substitution oflead by cérium,
thorium, or uranium is responsible oj the decrease of the crystalline parameters and of the ferroelectric Curie
température.
Ces réactions ont lieu à 1150°C durant 18 h, à l'air. Ces deux solutions solides
présentent une non-stoechiométrie cationique dans les sites de coordinences 15 et 12
du réseau, le nombre de lacunes évoluant de 0,50 (Pb2>5rj0,5Ta5OjS) à
l(Pba 5Ce0srJiTa5O15) dans la première solution solide et de 0(Pb2KTa5015) à
0,5(PbCe05no,5KTa5015) dans la seconde, ces résultats sont en parfait accord avec les
travaux antérieurs. Le tableau donne les valeurs à température ambiante, des paramètres,
du volume de la maille et de la distorsion du réseau donnée par l'expression /lÔc/a en
fonction de la composition. Le remplacement du plomb par le cérium provoque la
décroissance des paramètres en liaison avec la diminution de taille de l'ion Pb2+ à l'ion
Ce4+?vb2+[12] = l,63 Â, rCo4.+[12]=l,28 Â [12]. Le tableau permet la comparaison des
paramètres des diverses compositions de chaque solution solide et ce pour chacun des
substituants M = Ce, Th ou U. Une légère anomalie apparaît : bien que la taille de
l'ion Th4+ soit la plus élevée (rTh4+ [12] = 1,35 Â); ce sont les solutions solides contenant
du cérium qui possèdent les plus grands paramètres : ce résultat inattendu a été justifié
grâce à une étude fine effectuée à l'aide de spectres de Guinier juxtaposés.
TABLEAU
Hi2,s-2XM:cTa5015 Pb2(1_I)MJKTa5015
a(A) < Th 12,51 12,503 12,487 12,487 12,485 12,55 12,523 12,521
(
U. 12,51 12,505 12,487 12,485 12,484 12,55 1.2,509 12,504
( Ce. 12,51 12,507 12,493 12,492 12,489 12,55 12,535 12,529
fc(Â) j
Th 12,51 .12,503 12,487 12,487 12,485 12,55 12,523 12,521
(U 12,505
.... .12,504
, 12,51 12,487 12,485 12,484 12,55 12,509
.
I Ce. 3,878 3,878 3,869 3,867 3,863 3,92 3,926 3,921
]
c(Â) Th 3,878 3,867 3,859 3,859 3,857 3,92 3,913 3,910
(
U 3,878 3,865 3,860 3,858 3,857 3,92 3,910 3,902
/ Ce 606,91 606,61 603,85 603,44 602,53 617,41 616,87 615,50
V(Â3) ]
(U.... ...
Th 606,91 604,21 601,77 601,71 601,24 617,41 613,42 612,91
606,91 605,92 601,93 601,36 601,25 617,41 612,07 611,32
/ÏÔcla
v-
( Ce'
< Th.
•••••••- °>980
0,980
°> 980
0,978
°»979
0,977
0,979
0,977
0,978
0,976
0,989
0,989
0,989
0,987
0,988
0,987
{
U..
(Ce. ...... .. 0,980 0,977 0,977 0,976 0,975 0,989 0,987 0,986
TC(K) j ........
Th......... .
528
528
357
335
246 ;
223
219
202
195
143
225 "
225
181.
173
142
125
(
U 528 278 190 183 110 225 165 133
IL ÉTUDE DIÉLECTRIQUE. — Des mesures diélectriques ont été effectuées sur céramiques
de compacité voisine de 0,75, se présentant sous forme de pastilles de 13 mm de diamètre
et de 1,5 mm d'épaisseur environ; des électrodes de platine sont déposées sur les faces
circulaires à l'aide d'une laque. L'étude de la variation thermique des constantes diélectri-
ques relatives réelle 8/et imaginaire e" à été effectuée sous hélium de 100 à 800 K à
plusieurs fréquences (102, 104 et 106Hz). Pour chaque composition de la solution solide
apparaît un maximum, autant pour z'r que pour s", présentant un caractère de réversibilité,
se manifestant tant à la chauffe qu'au refroidissement, variant peu avec la fréquence,
provenant de la transition ferro-paraélectrique.La température correspondant à ce maxi-
mum est la température de Curie Tc, elle diminue quand le plomb est remplacé par le
cérium : le tableau rassemble les températures de Curie, pour les différentes compositions
des deux solutions solides avec chacun des trois substituants (M —Ce, Th où U).
Tous ces composés sont doubleurs de fréquence même pour les taux de substitution
limite; l'insertion de cérium, thorium ou uranium régularise géométriquement les
octaèdres Ta06 provoquant simultanémentune chute de Tc et du rendement harmonique.
Remise le 30 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES -
.
Université,Pierre-ét-Marie-Cûrie,E.R. n° 9, C.N.R.S.,
Physico-Chimie des Composés d'Éléments de Transition,
Laboratoire de Chimie minérale. Tout a° 54, 4, place Jussieu, 75230 Paris Cedex 05.
C.R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14,1985, 1012
v
MÉTALLURGIE.
— Diffusion du soufre dans quelques alliages argent-or.
Note de
Mathilde Delhoume-Dcbreu et Nisso Barbouth, présentée par Jacques Bénard.
Les coefficients de diffusion en volume du soufre dans les alliages Ag-2 % Au, Ag-10 % Au, Ag-18 % Au et
Ag-26 % Au ont été déterminés entre 600 et 900"C par une méthode de traceur radioactif. Les énergies
d'activation trouvées, 146 k.T pour l'alliage Ag-26 % Au et 163 kJ pour l'alliage Ag-2 % Au avec D, coefficient
de diffusion d'autant plus élevé que l'alliage est faible en Au, permettent d'envisager un mécanismede diffusion
mixte.
Dans une étude antérieure, l'un de nous a étudié la solubilité et la diffusion du soufre
dans l'argent et l'or ([1], [2]). Il avait été constaté une absence complète de solubilité et,
par conséquent, de diffusion du soufre dans l'or. C'est pourquoi la présente étude
concerne la diffusion du soufre en volume dans quatre alliages argent-or de composition
différente : Ag-Au 2 %, Ag-Au 10 % Ag-Au 18 % et Ag-Au 26 %
Elle a été réalisée grâce à l'utilisation de 35S émetteur de rayonnement p~, couramment
employé dans ce laboratoire pour suivre la diffusion de cet clément dans divers métaux
et alliages ([3] à [6]). Les alliages ont été préparés à partir d'argent et d'or de pureté
99,999 % dans un moule en graphite de pureté nucléaire et se présentaient sous forme de
pastilles de 8 mm de diamètre et de 2 mm d'épaisseur. Avant chaque expérience de
diffusion, les échantillons étaient polis mécaniquement sur papier abrasif humide de
grosseur de grain décroissante, puis sur toile abrasive, avant d'être introduits dans un
réacteur chimiquedécrit par ailleurs [7] et dans lequel à l'aide de l'équilibre Cu-Cu2S*-H2-
H2S*, on pouvait faire varier le rapport pH2S*/pH2 entre 10~ 5 et 10~ 3. De plus, une
méthode d'enrichissementde la phase gazeuse en H2S décrite précédemment [8] permettait
d'obtenir des rapports de pression pH2S*/pH2 entre 10~ 3 et 10_ 1. Les expériences ont
donc été faites entre 600 et 900CC pour des rapports de pression compris entre 10~ 3 et
10~ 2, les durées de diffusion variant de quelques heures (900°C) à quelques semaines
(600CC). La méthode de Gruzin généralisée [9] a été utilisée afin de déterminer la
concentration en 35S dans l'échantillon. En enlevant par abrasion sur papier humide des
épaisseurs de 10 à 50 u et en les mesurant par pesée sur une balance de précision
(0,05 mg), la radioactivité pour chaque profondeur était mesurée en surface à l'aide d'un
compteur à scintillation.
TABLEAU
Fig. 2. —
Variation de log DÔ en fonction de Q/Ts.
Fig. 2. — Variations of log D0 against Q/Ts.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. OUDAR et >N. BARBOUTH, Comptes rendus, 267, série C, 1968, p. 644-647.
[2] N. BARBOUTH et J. OUDAR (non publié).
[3] N. BARBOUTH, J. OUDAR et J. CABANE, Comptes rendus, 264, série C, 1967, p. 1029-1031.
[4] N. BARBOUTH et J. OUDAR, Comptes rendus, 269, série C, 1969, p. 1618-1621.
[5] N. BARBOUTH, B. DUBOIS et J. OUDAR, Comptes rendus, 272, série C, 1971, p. 436-439.
[6] R. GROLIÈRE et N. BARBOUTH, Rem. Se. Rev. Met., 73, n° 1, 1976, p. 71.
[7] J. OUDAR, Comptes rendus, 249, 1959, p. 259-261.
[8] N. BARBOUTH et J. OUDAR, Bull. Soc. chim. Fr., 1968, p. 895.
1016 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
Une analyseprécise des diagrammesde diffraction sur poudres dezéolithes de type pentasil (ZSM-5, silicàlite,
boralite) montre que par âdsorption de p-xylène il se forme deux phases cristallinesdistinctes de type pentasil.
"Un tel.-effet n'est pas observe par Tadsor'ptibn.d'autresmolecul
CRYSTAL ÇHEMISTRY. —: Crystàlline phases of pentasil zeoljtes fprmbd upon n-hexane and /i-xylene
- adsorption.
Précise.:X ray powder diffraction anqlysis has.been çarried out on.pentasil type zeolites {ZSM-5, boralite,
silicàlite) aft^Vailcinution aM dftér âdsorption of n-hexanë or p-xylene at room température under vapor
pressure. Some Xray difftaction steps scanswerërefinedusing the DBW-3 2 programmé [10] and a Guinier type
caméra was used with a monochromatised Cuk 01 radiation. It was observed that n-hexane adsorption resulted
in the formation; of âne pentasil type phase while p-xylène adsorption resulted in thé formation of two distinct
pentasil type phases. This observation is compared to adsorption data by Olson et al. and discussed in terms of
physical-ïhieractionimolecularfiiting
La détermination de la position et de la configuration de molécules chimisorbéesdans
les cavités ou canaux d'un réseau zéolithique présente un grand intérêt, particulièrement
pour les échantillons en poudre d'utilisations industrielles ([l]-[8]). Plusieurs données de
diffraction des rayons X et des neutrons sur poudres ont été affinées pour fournir des
informations de type structural; Baerlocher a pu ainsi récemmentdéterminer la configura-
tion du cation tétrapropylammonium dans une matrice de silicàlite à partir de données
de diffraction des rayons X.
Dans le présent travail nous montrons que l'adsorption de n-hexane et de/7-xylène sur
des zéolithes de type pentasil conduit respectivement à la formation d'une et de deux
phases zéolithiques différentes.
Les zéolithes de type pentasil ont été synthétisées dans le laboratoire du professeur
R. Wey [9] selon une méthode originale dans un milieu fluorhydrique avec le bromure
de tétrapropylammonium (TPA) comme agent structurant.
Des cristaux de dimensions 30 à 200 um ont été obtenus avec la composition chimique
suivante :
A = H3i2B32Âl0 02Si928Oî92, borosilicale ou boralite;
C=
^H48B0
3 = 4Bli36Al002Si94 60192, borosilicate ou boralite;
03A14 8Si920192, ZSM-5.
\
Les formes TPA ont été broyées et chauffées à 5Q0°C sous flux d'azote, puis calcinées
à 500°C sous oxygène pendant 16 h pour éliminer les résidus aminés et organiques et
obtenir la forme CAL. Après rehydratation sous air ambiant, les échantillons sont dégazés
à 400°C et mis en contact à la température ambiante de n-hexane (forme HEX) sous
160 Torr ou de /?-xylène (forme XYL) sous 8 à 10 Torr. Les échantillons sont alors remis
sous air et analysés par rayons X.
Les collectes de données ont été effectuées au moyen du dispositif pas à pas mis au
point au laboratoire de Chimie minérale-I de l'Université de Lyon. Pour vérifier la qualité
des données collectées, un affinement de structure a été effectué sur une forme CAL à
l'aide du programme DBW 3.2 [10], sur l'ensemble du spectre expérimental. A la fin de
raffinement, les facteurs R ont convergé vers 11,26-14,68-10,35 et 8,65 pour Rp (profil),
B.
Forme; """-..'"'. 6 ;(Â) '. \C:(Â)-"". f/ a-(°) Volume (A3)
Echantillon a (Â) '
...
5286,8
20,040(5) 19,904 (3) 13,377.(3) - 5335,8
CAL A
B 19;971(1)
20,081(6)
19,789 (4) 13,317;(3)
(4) — 5263,0
-
19,854(3) 13,36 90,581(l) 5328,6
XYL (I)
.
A 19,959 (4) 19,83 (1) ;
(2)
13,373
13,377(6)
5292,9
B .20,027(2) 19,828(3) 5311,9
XYL(II) 20,05(1) (2) 5338,7
A
.
....
.
20,118 (1);
19,980(2);
19,856(6)
19,921(6)
19,859X4)
13,41
13,38(3)
13;349(6)
5385,6
5296,7
.:
.
20,040(4) :
19;9098{4) 13,3781(7) 5337,2
HEX B
A 20,037 (1) 19,891(14) 13;353(6)
13^400 (S)
5321,9
B 20,128(5) 19,881(2) 90,436 (5) 5362,1
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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ATMOSPHERIC PHYSICS. — Size speclrum of hygroscopic aérosols: a new method for èxtèhding towards
the small sizes the range of measurements given by optical counters, through the use of an isothermal water
vapour diffusion chamber.
The use of an isothermal water vapour diffusion chamber extends towards the small sizes the détermination
range ofllie hygroscopic aérosol speclrum. In the chamber, thèse aérosolparticles induce droplets reachingtheir
equilibrium size al 100% relative humidity. A fraction of thèse can then be detected by the counter and, with the
help of theory. it is possible to trace back the size of the original particles.
On reconnaît dans l'équation (1), valable pour un sel donné, le terme de Kelvin (a/r)
et le terme (fo/r3) caractérisant le sel.
Mais, sans atteindre la sursaturation critique, on peut également placer les particules
hygroscopiques dans des conditions telles qu'elles atteignent le rayon d'équilibre r100
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. —Spectres de dimension d'un aérosol de NaCl obtenu par pétillement d'une solution saline à 30 g/1 :
1, spectre sec; 2, spectre de gouttelettes en sortie de chambre isotherme.
Fig. 1. — Size spectra of an NaCl aérosol produced by bubbling from a saline solution: 1, dry spectrum; 2,
spectrum of droplets measured at the exit of the isothermal haze chamber.
Fig. 2. Variation de K„ = r100i„/(r0i„)3/2 en fonction de r100 „; Kp correspond au palier de la courbe.
—
Fig. 2. — Variation of K„ = r100 „/(7-0 „)3/2 as a function ofr100n. Kp corresponds to the plateau.
Fig. 3. — Prolongement du spectre de l'aérosol sec de NaCl obtenu par pétillement (cf. fig. 1) par le spectre
sec déduit du spectre de gouttelettes par la relation (2).
Fig. 3. — Size spectrum of the same dry NaCl aérosol as in Figure 1 extended towards the small sizes by the
spectrum calculated from the droplet spectrum.
PLANCHE IJPLATEI MICHEL GARMY
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 14, J985 1025
MÉTHODE EXPÉRIMENTALE. — Intéressons-nous aux particules de rayon inférieur à 0,25 um qui, à seç, ne
sont pas détectables par la sonde Polytec mais constituent cependant la fraction la plus importante, des
particules d'un aérosol.
La méthode proposée consiste à effectuer simultanément — si l'on dispose de deux spectrogranulomètres —
sinon successivement:
1° un spectre dimensionnel sur l'aérosol sec avec le spectrogranulomètre seul;
2° un spectre dimensionnel sur les gouttelettes en sortie de la chambre à diffusion thermique à flux continu.
On porte les deux spectres sur un même graphique. Pour une même concentration C„ il correspond un
rayon r0 sur le spectre sec (1) et un rayon r100 r_ sur le spectre de gouttelettes (2) (fig. 1).
Pour les diverses concentrations C„, on calcule un coefficient K„ défini par K„ = fr100i„/(j-0,„)3'2] et on établit
la courbe K„ en fonction de ?-j 00 pour des valeurs décroissantes de ce rayon.
„
On constate qu'au-dessous d'une certaine valeur r100 du rayon, K prend la valeur palier Kp. C'est cette
p
valeur qui représente le coefficient K expérimental recherché (fig. 2). Toutes les gouttelettes du spectre (2) de
rayon r tel que r>r100 p correspondent à des noyaux ayant induit des gouttelettes qui n'ont pas eu le temps
d'atteindre le rayon d'équilibre r100. Pour tous les rayons r,00<r100 p on établit le spectre sec à partir: des
valeurs du spectre de gouttelettes en appliquant la relation (2) dans laquelle on donne à K la valeur Kp.
Il est important de remarquer que, découlant de résultats expérimentaux,la valeur trouvée du coefficient Kp
prend en compte:
—
les écarts par rapport à la théorie qui peuvent être dus à l'état de pureté du sel, à la forme et à l'état dé
surface des noyaux secs;
—
les sources d'erreur liées au compteur optique.
II ne faut donc pas compter que Kj, soit égal à sa valeur théorique pour un sel déterminé. Mais l'important
est qu'on puisse accéder à une valeur expérimentale K.p du facteur K théorique.
-
Si l'on est en présence de particules constituées d'un mélange de sels hygroscopiques, il y a tout lieu de
penser que la même relation, du type r100 = Krl12, entre les valeurs de r0 mesurées au compteur optique seul
et les valeurs r100 mesurées avec l'ensemble chambre isotherme-compteur optique, est applicable dans toute la
gamme de dimensions où le compteur est utilisable. Mais dans ce cas, le coefficient Kp qui sera déterminé
expérimentalement intègre alors toutes les caractéristiques de chacun des sels constituants et la méthode
proposée pour les particules ne comprenant qu'un seul sel reste applicable pour les particules comprenant
plusieurs sels.
L'extension du spectre sec obtenue par cette méthode se rapporte à des particules
hygroscopiquesqui, dans la chambre isotherme, ont produit des gouttelettes ayant atteint
leur rayon d'équilibre et détectables au granulomètre, c'est-à-dire de rayon supérieur à
0,45 um.
Si l'on veut poursuivre l'étude spectrale de l'aérosol dans le domaine des rayons secs
inférieurs à 0,1 um, il faut alors faire appel aux chambres créant des sursaturations pour
activer ces noyaux. Mais alors ces rayons secs né seront bien déterminés par la théorie
que pour un aérosol constitué d'une seule substance hygroscopique.
Remise le 10 juin 1985, acceptée le 23 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOPHYSIQUE. électriquement
— Mise en évidence et interprétation d'une zone
conductrice en profondeur dans le nord d'Israël. Note de Régis Ballestracci, présentée par
Jean Coulomb.
Un ensemble de sondages audiomagnctotelluriques a été effectué dans la partie nord d'Israël. La plupart
d'entre eux mettent en évidence une zone conductrice en profondeur. Les profils réalisés de part et d'autre de
la vallée du Jourdain et sur les hauteurs du Golan montrent que l'interface qui sépare les terrains de résistivité
élevée des terrains de résistivité plus faible dessine une courbe qui est celle de la limite supérieure d'un aquifère.
Une interprétation de cette zone conductrice est donnée en tenant compte des caractéristiques géologiquesde
la région et des précédentes études géophysiques : les terrains perméables ont gardé la trace de l'envahisseaiënt
du rift par les eaux de la Méditerranée et il est probable que des aquifères salés soient encore en place sous les
aquifères d'eau douce.
TABLEAU!
N° 3 9 10 11 12 13 14
TABLEAU II
N° 17 18 19 20 21
Au cours du mois de juin 1984 une mission d'étude par sondages magnétotelluriques
(A.M.T.) a été organisée par les services du Ministère des Relations extérieures en
coopération avec FInstitute for Petroleum Research, and Geophysics de Tel-Aviv et le
Geological Survey de Jérusalem. Cette campagne .-avait pour objectif d'apporter des
informations complémentaires sur les structures géologiques intermédiaires ayant des
signatures électriques bien caractérisées. Trois provinces géomorphologiques ont été
étudiées : les hauteurs du Golan, le rift de la Mer Morte (vallée de Hula, vallée du
Jourdain, proximité du lac de Tibériade) et le Mont Carmel.
PROCÉDURE EXPÉRIMENTALE. —
L'équipement A.M.T. utilisé est du type ECA et opère selon neuf bandes
de fréquencesétroites centrées sur les fréquences : 7,3; 13; 23; 41; 73; 130; 230; 410 et 1 300 Hz. Cet appareillage
a été décrit précédemment[4]. Les possibilitésde la méthode ont été évaluées par Strangway et coll. [5]. Elle a
été appliquée avec succès dans des conditions très diverses ([6], [7], [8]) à la détection des zones de faible
résistivité.
24 stations ont été effectuées dans le nord d'Israël : 14 sur les hauteurs du Golan, 9 dans le rift au nord du
lac de Tibériade, 3 sur le mont Carmel. Pour tous ces sondages deux facteurs ont été très favorables : la
situation électrique est en général celle d'une zone relativement conductrice située sous une couverture plus
résistive, cette situation est propice aux mesures électromagnétiques;le contact électrique entre les électrodes
et le sol a toujours été très bon.
La principale difficulté a eu pour origine la présence de lignes électriques de forte puissance qui traversent
le pays et qui produisent des parasites importants sur les capteurs. Ce phénomène â été particulièrementgênant
dans le nord du Golan au voisinage des zones militaires et sur le mont Carmel à proximité des principaux
villages.
Dans la suite de ce travail n'ont été retenus que les « bons » sondages, c'est-à-dire ceux pour lesquels
l'information géophysiquen'est pas perturbée par les parasites, dans la mesure où une grande pratique de la
méthode permet de séparer les deux (l'appareillage supprime par sélection électronique les parasites les plus
importants, mais une part subjective subsiste de la part de l'opérateur pour les parasites faibles). L'inversion
des données expérimentales a été précisée et discutée précédemment[9].
RÉSULTATS. — 1. Les hauteurs du Golan. — Neuf sondages ont été retenus : 3, 5, 6, 9,
10, 11, 12, 13 et 14. Ils montrent tous le même type de courbe de résitivité caractérisée
par un terrain conducteur en surface, d'épaisseur faible, recouvrant un terrain plus résistif
sous lequel on détecte bien une zone plus conductrice qui sera l'objet d'étude essentiel de
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
.__
Planche II
-
Fig. 3. —..Section approximative du Golan selon le profil 11-14. Pour chaque station on a reporté l'altitude
de la station et celle du toit de la zone conductrice.
Fig. 3. —^Approximative section of the Golan Heights along the 11-14profile. Foreach station altitudes of the
station and of the roof of the cqnductive zone are reported.
Fig. 4. —^Section approximative de la vallée du Jourdain selon le profil 17-21,
Fig. 4. -.— Approximative section of the Jordan valley along the 17-21profile.
.
24).
le tableau IL Un de ces sondages est représenté sur la figure 2 (n° 21). On a reporté
sur là figure 4 l'altitude des stations et la profondeur des interfaces le long du profil
approximatif 17-21
Les sondages 15 et 16 effectués respectivement à 500 m ( — 125 m d'altitude) et 1,2 km
( 75 m d'altitude) au nord du lac de Tibériade sont très similaires ( fig. 2, sondage 15).
—
3. Mçnt Carmel. — Trois sondages ont été effectués, ils montrent tous (fig. 2,
Sondage 23) une zone cbnductive s'intercalant entre deux zones de plus haute résistivité,
le toit dé la zone conductrice se trouvant respectivement à 240, 160 et 550 m (sondages 22,
23,
RAPPEL DE TRAVAUX PRÉCÉDENTS. — Si la géologie du rift de la. Mer Morte a donné
lieu à dé très nombreux travaux [10], les mesures géophysiques dans la région que nous
étudions ici ont été relativement peu nombreuses. Rotstein et coll. [11] ont réalisé une
série dé sondages électriques profonds dans une zone comprise entre celle que nous
étudions sur le Golan et la frontière syro-israëlienne. Leurs résultats montrent que selon
les stations, il existe une zone conductrice à 350-500 m de profondeur mais que dans
certains cas, la zone'conductrice n'est pas observée. Les auteurs concluent que l'interface
détecté est celui qui' sépare les séries volcaniques superficielles -dés terrains sur lesquels
elles reposent, Rotstein et coll. [12] ont utilisé différentes méthodes électriques pour mettre
en évidence, entre autres choses, là réduction de la résistivité apparente avec la profondeur
à l'est du lac de Tibériade. Ils concluent que la résistivité plus importante en surface est
due à la présence des séries volcaniques,
Plusieurs auteurs ([13], [14]) expliquent, parailleurs, la présence d'eau salée dans le
nord du rift de la Mer Morte par l'existence d'infiltrations d'eau de mer à travers les
structures perméables de subsurface de la plaine de Zevulum et de la vallée de Yizreel
ainsi qu'à travers le Mont Carmel -{.fig-. 1).
INTERPRÉTATIONDES RÉSULTATS. Les résultats les plus importants apportés par les
—
sondages A.M.T. sont résumés sur les figures 2 et 3. L'allure générale de ces courbes
1032 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
indique que l'on détecte en profondeur un aquifère de basse résistivité et non la superposi-
tion de conducteurs horizontaux de résistivités différentes. De plus, la résistivité du
conducteur sous-jacent semble trop faible pour être interprétée comme conséquence de
la dissociation d'une roche substratum. Il est probable que les valeurs mesurées résultent
d'une superpositiond'eau douce météoritique et d'anciennes eaux salées piégées dans des
structures plus ou moins perméables, l'interface entre les deux pouvant être bien défini
ou flou (la méthode A.M.T. ne permet pas de séparer les deux modèles).
Il n'y a pas affaiblissement de la résistivité avec la profondeur dans le cas où les
terrains ne sont pas perméables (sondages 5 et 6), ou lorsque les stations sont trop
éloignées de l'axe du rift [11].
Les sondages effectués près du lac de Tibériade (sondages 15 et 16) montrent que ce
que nous interprétons comme un aquifère salé est présent dans cette zone; ceci conduit à
expliquer la présence de sources salées au voisinage du lac par la remontée d'eau de
F aquifère détecté le long de failles ouvertes présentes dans cette région active du rift. La
diversité des salinités des sources s'explique par l'existence le long de ces failles de zones
de mélange des deux aquifères.
La présence d'une zone conductrice sous le Mont Carmel a été confirmée par les
sondages 22, 23, 24. Elle est expliquée par l'intrusion d'eau de mer dans le massif,
phénomène que nous considérons, en attendant de nouveaux sondages, comme une
explication alternative ou complémentairede la salinité des eaux dans la vallée du rift.
D'une façon plus générale, la présence de massifs calcaires imperméables, de nappes
d'eau douce dans les terrains susjacents, de différences de niveau importantes, de failles
ouvertes dans la vallée du rift et peut-être l'apport permanent d'eau salée de la Méditerra-
née à travers le Mont Carmel et les vallées internes, conditionnent la salinité des eaux
du rift de la Mer Morte.
Ces premières mesures A.M.T. ont ainsi permis de proposer un modèle simple qui
rend compte des diverses observations effectuées. Il reste à multiplier les mesures électro-
magnétiques et électriques pour confirmer ce modèle et contribuer ainsi à une meilleure
compréhension du mécanisme d'association de l'eau douce et de l'eau salée, mécanisme
qui est d'une grande importance lorsque l'on sait que les seules ressources en eau douce
d'Israël proviennent de cette partie du pays.
Adresses des organismes cités dans le texte : The Institute for Petroleum and Geophysics, P.O. Box 1717,
Holon 58117; Geological Survey of Israël, 30, Malkhe Ysrael Street, Jérusalem 95501; Inversion des données
réalisée en collaboration avec Y. Benderitter,C.N.R.S., Centre géophysique de Garchy, 58150 Pouilly.
Remise le 2 septembre 1985, acceptée Je 16 septembre 1985.
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Université de Toulon, U.E.R. de Sciences et Techniques, 83130 La Garde.
C.R. Acad. t. 301, Série II, n° 14, 1985 1033
MINÉRALOGIE.
— Mise en évidence, au moyen de la speclroscopie RMN, des sites
tétraédriques et octaédriques de Valuminium-21 dans des gels silicoalumineux. Note de René
Couty, Francis Taulelle et Hélène Theveneau, présentée par Jean Wyart.
Des gels silicoalumineuxamorphes ont été étudiés au moyen de la spectroscopie de résonance magnétique
nucléaire (RMN). Ce travail a été entrepris dans le but de développer une méthode spectroscopique permettant
de déterminer l'organisation à courte distance qui existe dans ces gels et d'en suivre l'évolution lorsqu'ils sont
chauffes. Dans une première étape nous nous sommes intéressés à l'aluminium car c'est un élément difficile à
étudier au moyen des méthodes classiques de spectroscopie. Les échantillons ont été obtenus en mélangeant
des solutions de silicate de sodium et de sulfate d'aluminium selon diverses proportions. Les spectres RMN
enregistrésà partir d'échantillons séchés à l'air, montrent que lorsque la concentration de la solution de silicate
de sodium augmente, les gels obtenus sont plus riches en aluminium tétraédrique. Cette augmentation des sites
cristallochimiquesde configuration tétraédrique débute lorsque les solutions mises en présence sont telles que
le rapport (Si/Ai) est S 0,9, soit: (Al)/(A1+ Si)ê0,52.
un spin nucléaire et de distinguer leur environnement, par cette méthode on peut mettre
en évidence les divers sites cristallochimiques de l'aluminium. Ce noyau possède un spin
nucléaire 1 = 5/2, en irradiant sélectivement la transition M( —1/2)«-M(1/2) et en faisant
tourner l'échantillon sous un angle 0 = 54°44' ou 54,7°, à une vitesse de 3 kHz
(~ 180 000 tr/mn) on obtient des spectres de « haute résolution du solide ». Ceci permet
de résoudre des signaux de résonance séparés de quelques parties par million en fréquence.
Dans ces conditions on trouve [4] que le déplacement de fréquence est dominé dans le
cas de l'aluminium par la coordinence de ce dernier. Après une étude extensivê des
composés chimiques dans lesquels la coordinence de l'aluminium est connue ([5], [6], [7]),
il apparaît qu'en rapportant les résonances de Al à celle de Al(H20)g+ dont le signal
sert de référence (0.10~6), on peut affirmer que les sites tétraédriques se situent entre 50
et 80.10- 6, tandis que pour les sites octaédriques, les déplacements chimiques sont
compris entre -20 et +20.10 ~ 6.
Ce sont ces résultats que nous utilisons pour étudier les gels aluminosilicatés.
PROTOCOLEEXPÉRIMENTAL. — Les échantillons de gels sont préparés par addition de X centimètres cubes
d'une solution de métasilicatede sodium SiOz, Na20 0,04 M à Y centimètres cubes d'une solution de sulfate
d'aluminium A12(S04)3 0,04 M. Il précipiteimmédiatementun gel, dont la composition est fonction du rapport
Si/Ai des solutions mises en présence. Ces gels sont séparés par filtratioh, puis séchés à température ambiante.
La quantité de Na contenu dans le solide est dosée par spectroscopie d'émission. Les spectres RMN de
raluminium-27 sont enregistrés au moyen d'un spectromètre « Brucker CXP300 » qui effectue une transformée
de Fourier d'un signal spectral obtenu à partir de 1000 accumulations. La fréquence de résonance de
l'aluminium est de 78,3 MHz dans un champ magnétique dé 7 T. L'échantillon est inséré dans une turbine
tournant entre 2,5 et 3 kHz.
Selon la convention classique, les déplacements chimiques de l'aluminium, induits par les changements de
voisinage sont exprimés en parties par million. Ils sont rapportés à la fréquence standard correspondant à une
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 1035
solution Al(H20)g+, dans cette molécule l'aluminium occupe un site de symétrie octaédrique qui sert de
référence. L'erreur commise sur les mesures de fréquence est estimée à 0,2.10-6.
Nous avons éprouvé cette méthode d'analyse sur une alumine n, le spectre obtenu est représenté sur la
figure 1. Les pics situés à 5,46 et 74,6.10~ 6 correspondent respectivement aux aluminium octaédrique (O) et
tétraédrique (T). On note à la base de ces pics des bandes satellites qui résultent de la rotation de l'échantillon.
Nous avons reporté sur la figure 2, les spectres obtenus à partir de nos gels silico-alumineux.Ceux-ci avaient
été obtenus par mélange de solutions dont les rapports Si/Al étaient de 0,25, 0,5, 0,9, 1,1 et 1,25. Les quantités
de sodium contenues dans le solide sont très faibles, elles décroissent de 0,9 % en masse pour le gel 0,25 à
0,1 % pour le gel 1,25. Sur ces spectres les sites octaédriques O et tétraédriques T correspondent aux pics
situés à 2 et 56.10-6. La présence des bandes satellites de rotation ne permettant pas, en l'état actuel, une
analysequantitative précise, nous avons déterminé une valeur approchée du rapport Al (T)/A1(0) en comparant
les hauteursdes pics correspondant à ces coordinences.Sur la figure 3 nous avons reporté la courbe A1(T)/A1(0)
en fonction du rapport Si/Ai. Celle-ci montre que l'accroissement du nombre de sites tétraédriques ne débute
que lorsque Si/Ai est S 0,9, soit (Al/Al+ Si) è 0,52.
CONCLUSION. — On peut déduire de ces observations que pour des rapports de Si/Ai
en solution supérieurs à 0,9, l'aluminium ne se substitue pas à des silicium en sites
tétraédriques, mais est stabilisé en coordinence quatre dans une nouvelle phase. Ceci
s'accompagne d'une diminution de la quantité de Na dans la phase solide. Ces résultats
permettent de supposer qu'il y a une coprécipitation qui s'effectue lorsque le rapport
Si/Ai i&0,9. La seconde phase présente un rapport Na/Si plus faible que la première.
La RMN apparaît comme une technique très puissante permettant d'analyser la
structure à courte distance dans les gels. Son utilisation plus systématique comme moyen
de caractérisation de la stoechiométrie va permettre de résoudre les problèmes inhérents
aux processus de cristallisation de ces produits.
Remisele 23 septembre 1985.
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[6] C. A. FYFE, G. C. GOBBI, J. S. HARTMAN, J. KLINOWSKI et J. M. THOMAS, J. Phys. Chem., 86, 1982,
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[7] J. SANZ et J. M. SERRATOSA, Clays Minerai, 19, 1984, p. 113-115.
PÉTROLOGIE. l'allochtonie du
— Nouveaux arguments pélrologiques en faveur de
Lévézou (Massif Central français) : les enclaves basiques des granités calco-alcalins et les
métacornéennes associées. Note de Claude Delor, André Leyreloup et Jean-Pierre Burg,
présentée par Jean Aubouin.
Nous rappelons que la structure en dôme du Lévézou a été discutée en termes d'antiforme ou de synforme.
Nous présentons ensuite deux nouvelles observations qui démontrent à notre sens que l'hypothèse synforme
est la plus plausible.
PETROLOGY. — New petrological arguments for the Lévézou massif being allochthonous: basic enclaves
in calc-alkaline granitoids and associated metahornfcls.
We have recently shown that the sub-annular Lévézou structure which has been interpreteduntil now as a dôme
can be also discussed in lerms of a synform. The synform hypothesis is hère supporled by two new métamorphic
data: (i) pressure-températureestimâtes in metapelitic hornfels and (ii) distribution of High-Pressure basic lensës
in calc-alkaline melagraniles. Consequently the Lévézou structure is believed to be a downward-fàcing synform:
—
pyriclasites : bytownite + hypersthène + augite + biotite + quartz+rutile. En dépit
d'une texture magmatique encore bien conservée cet assemblage primaire n'est pas
indemne de toute recristallisation comme en témoignent les liserés d'actinote et de
hornblende actinolitique respectivement aux contacts orthopyroxène-plagioclase et
clinopyroxène-plagioclase. Plus rarement, des chaînettes de petits grenats idiomorphés se
développent entre amphibole secondaire et plagioclase;
—
éclogites rétromorphosées : grenat + rutile-f- épidote + disthène + quartz. Ces miné-
raux primaires sont conservés dans un kélyphitoïde à clinopyroxène, amphibole et plagio-
clase qui seul atteste de la présence de clinopyroxène primaire.
Du point de vue géochimique, certaines de ces enclaves ont comme les roches basiques
de la ceinture leptyno-amphiboliquedes spectres de tholeiites abyssales [8], ce qui exclut
qu'elles puissent être les précurseurs basiques des orthogneiss alcalins ou calco-alcalins
du Lévézou. Régionalement, de telles roches n'étaient connues jusqu'alors que comme
constituants caractéristiques de la ceinture leptyno-amphibolique([3], [6]). Cette décou-
verte est en conséquence fondamentale pour nous. Ces enclaves, dont certaines de
haute pression, remontées par les granitoïdes calco-alcalins démontrent que l'horizon
leptyno-amphibolique existe sous le Lévézou et non sous les séries environnantes. Le
Lévézou est donc une synforme.
LES CORNÉENNÉS.
—
Dispersées dans les séries et en enclaves dans les granitoïdes
calco-alcalins de type Pinet, il existe des cornéennés et des schistes tachetés à l'intérieur
comme â l'extérieur du massif du Lévézou (fig.). Ces roches, d'abord signalées par
Bergeron [1], ont été également décrites dans les travaux ultérieurs ([2], [6], [9], [10]), et
nous mêmes en avons découvert quelques gisements. Pétrographiquement les cornéennés
qui affleurent à l'extérieur du Lévézou diffèrent de celles de l'intérieur de ce massif.
—
A l'extérieur du Lévézou les schistes tachetés et cornéennés sont des roches sombres
à stratification préservée. Des nodules millimétriques à pluricentimétriquesde cordiérite
(Rd 510-1) ou de muscovite (Rai 30, Ré 36) ont une forme aplatie qui définit une foliation
oblique par rapport à la stratification. Ces nodules sont auréolés d'une couronne à
« grenat + sillimanite » puis de muscovite naissante dans une roche à quartz, plagioclase
et biotite. Dans les cornéennés à nodules de muscovite, la sillimanite envahit toute la
matrice à biotite, plagioclase et feldspath potassique, sans muscovite. Lés couronnes à
grenat et sillimanite sont dues à la réaction :
cordiérite -> grenat + sillimanite + quartz ([11], [12]),
Les ocelles de muscovite peuvent être reliés à la rétromorphose de la cordiérite par la
réaction :
cordiérite+feldspath potassique+ H20 -» muscovite+biotite + quartz [13].
Des surcroissances de grenat recoupent ces ocelles de muscovite.
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
TABLEAU
(T)
demande.
Estimations pression-température basées sur les équilibres minéralogiques grenat-biotitè (Gt-Bi), grenat-cordiérité.(Gt-Gd),
rplagiôclase-biotite-muscovite-grenat(PBMG) et vgrenat-plagioclase (Gt-Pl) d'après les calibratiôns de Thompson (T;) [11],
Holdawayrst.:Lee (H& L) [12],: Hodges et Spear (H & S) [16],Ghent: et Stout (G:& S) [18], Newton et Hasélton
(N&%J[l7] ety> coordonnées Lambert, Les analyses microsonde des phases minérales sont à la disposition des lecteurs
qui x
en feront; la
(H £
Pressure-températureconditions estimatedfrom the following mineralogicalequilibrium garnet-biotite (Gt-Bi), gàrnet-cofdierite
(Gt-Gd) plagioclase-biotite-muscovite-garnet(PBMG)
[11] Holdawayand Lee
and garnet-plagioclase (Gt-Pl), with the calibration of Thompson
S)[16],
Ghent and Stout (G £ S) [18], Newton and
Hasélton:(f$,&:Ê^\yT\. x and y, Lambert cobrdihqte projection. Microprobe data are available upon request:
Réf.
Tempêrature.PC) Pression (kb)
Gi-Bi. Gî-Cd
PBMG ...
Gt-Cd PBMG gt-Pl
x
y
T H§S H&S T
- - 3,6
4,7
- 3,5
Rd587 628,5 210,9 580 600 -
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 1041
—
A l'intérieur du Lévézou, les cornéennés et schistes tachetés existent à la périphérie
et en enclaves dans les granitoïdes calco-alcalins. Les cornéennés sans ocelle visible et à
stratification préservée peuvent localement montrer des textures de restite d'anatexie. Les
schistes tachetés ressemblent à ceux décrits à l'extérieur du Lévézou. Minéralogiquement
nous séparons les cornéennés à « quartz + andalousite-fsmimanite fibrolite et prismatique
+feldspath potassique » et les cornéennés à « corindon + andalousite + sillimanite prisma-
tique + feldspath potassique ». Dans ce dernier cas la sillimanite prismatique pousse sur
les blastes d'andalousite à coeur de corindon. Localement de la muscovite rétrograde se
développe à partir de l'assemblage « biotite + silicate d'alumine ». La sillimanite fibrolite
cristallise à partir de la sillimanite prismatique. Dans l'échantillon Rd599, des petits
disthènes ont cristallisé dans les agrégats de sillimanite prismatique.
ESTIMATIONSPRESSION-TEMPÉRATUREDES CORNÉENNÉS. — Si l'on considère la transition
polymorphique « andalousite-sillimanite» de Holdaway [14], l'association « sillima-
nite + feldspath potassique » rencontrée à l'extérieur du Lévézou traduit des températures
minimales de 600°C [15] et l'association « corindon + andalousite + sillimanite prismatique
+feldspath potassique » des températures minimales de 650°C [15]. Une estimation des
pressions à partir des phases reconnues à l'extérieur du Lévézou est impossible. Par
contre l'évolution prograde avec déstabilisation de muscovite en corindon, andalousite,
sillimanite et feldspath potassique permet d'estimer une pression de l'ordre de 2 kb pour
l'intérieur du Lévézou ([14], [15]). L'analyse thermobarométrique (tableau) des couples
grenat-biotite ([11], [12], [16]), grenat-plagioclase[17], grenat-cordiérite ([11], [12]), plagio-
clase-biotite-muscovite-grenat[18] montre que les roches de l'extérieur du Lévézou se
sont rééquilibrées à « 5-6 kb, 560°C » (conditions pression-température équivalentes à
celles estimées dans les séries paradérivées encaissantes [19]) et celles de l'intérieur à
« 3-5 kb, 580°C ».
DISCUSSION DES ANALYSES THERMOBAROMÉTRIQUES. — L'observation microscopique des
cornéennés et des schistes tachetés montre que leurs textures se sont développées dans
des roches peu ou pas métamorphiques et peu ou pas déformées. Elles reflètent donc un
-métamorphisme « basse pression-haute température » précoce dans l'histoire tectonique
de la région.
Deux scénarios doivent être envisagés quant à leur histoire :
(a) une histoire discontinue : ces cornéennés sont dues au métamorphisme de contact
des granitoïdes alcalins anciens (par exemple l'orthogneiss Cambrien des Palanges [20])
et ont été reprises par les événements tectono-métamorphiques hercyniens ([21], [22]). La
présence de telles cornéennésdans la klippe du Vibal [4] semble accréditer cette hypothèse;
(b) une histoire continue : ces cornéennés représentent le premier stade basse pression
du métamorphisme de contact des granitoïdes calco-alcalins hercyniens [23] comme pour-
rait le suggérer leur étroite proximité avec les orthogneiss de ce type. Ces conditions de
basse pression auraient ensuite évolué vers des conditions de pression intermédiaire
pendant la mise en place syn-métamorphique de ces orthogneiss.
Remarquons cependant qu'aucune de ces cornéennés n'a été trouvée au contact des
orthogneiss granodioritiques dont le solidus est à plus haute température que celui des
orthogneiss granitiques de cette suite calco-alcaline. Aussi le scénario (a) nous semble
plus tentant. Quelle que soit cette histoire, cornéennés et schistes tachetés de l'intérieur
comme de l'extérieur du Lévézou sont polymétamorphiques mais les métacornéennes de
l'extérieur ont été rééquilibrées dans des conditions de pression plus importantes que
celles de l'intérieur. Il est alors logique de penser que le domaine extérieur avec ses
1042 G. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série H, n° 14, 1985
cornéennés a été porté à une plus grande profondeur que le domaine intérieur. Un niveau
plus élevé au coeur d'une structure cartographiquement fermée et entourée par des
roches plus profondes est un dispositif caractéristique d'une synforme. Nos mesures
thermobarométriques apportent donc un argument supplémentaire pour écarter l'hypo-
thèse antiforme du Lévézou:
CONCLUSION. L'étude pétrostructurale des séries qui affleurent de part et d'autre
—
de la ceinture du Lévézou a permis de montrer que ces deux domaines ont subi des
histoires tectonométamorphiques différentes ([4], [5]). En particulier l'histoire granulitique
de haute pression reconnue dans la ceinture leptyno-amphibolique [6] n'existe pas autour
du massif du Lévézou. Les enclaves et les méta-cornêennesdécrites dans cette communica-
tion montrent que la structure est une synforme, argument qui permet aussi de supposer
que le Lévézou est une klippe (question que se posait Lameyre [24]) ou une tête plon-
geante, les roches granulitiques de la ceinture du Lévézou reposant sur des roches moins
métamorphiques de l'extérieur. L'augmentation de pression et donc l'enfouissement des
schistes tachetés de l'extérieur du Lévézou peut être reliée à la mise en place de cette
synforme.
Remise le 3 juin 1985, acceptéele 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[19] Cl. P. DELOR, J. P. BURG et A. F. LEYRELOUP, J. Metamorphic Geol, 2, 1984, p, 55-72.
[20] M. H. LÉVÊQUE, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 277-282.
[21] L. DELBOS, M. LASSERRE et M. ROQUES, Sci. Terre, 10, (3-4), 1964-1965, p. 329-342.
[22] J. M. CANTAGREL et M. PIBOULE, Comptes rendus, 272, série D, 1971, p. 1731-1734.
-
[23] C. PIN, N. Jb. Miner. Abh., 142, (1), 1981, p. 27-48.
[24] J. LAMEYRE, Comptes rendus, 294, série IL 1982, p. 1237-1240.
: Les espacements entre fractures s'ajustent à. une. .loi exponentielle iégatiyé dé densité de probabilité
f</x)=^m-p(^X:X).. pne bonne estimation .du, paramètre Vde cette loi à partir d'un échantillonnage utilisé là
xlt x2, .,
. .
xm are the length of spacings 1, 2, . . ., m with X bigger lhan xit x2. . . and so on and r is the
number of spacings of which the length is bigger lhan X.
Le paramètre X de cette loi est estimé par l'inverse de la valeur moyenne e des espacements.
Il caractérise une famille donnée de fractures, L'estimation % Se:% se fait par mesures
directes d'espacements.
2. LA DISTRIBUTIONEXPONENTIELLE TRONQUÉE. — Lors du relevé des espacements le long
de la ligne de balayage (fig. 1), un certain nombre dé ces espacements et sont enregistrés,
à l'exclusion de ceux de dimension supérieure.àla taille des affleurements.La distribution
exponentielle sera une distribution tronquée : lé paramètre I/.A,; estimé à partir des seules
mesures de e;, est en fait sous-estimé puisque calculé à partir des plus petites valeurs
d'espacements.
Elle consiste à additionner les m plus petits xt ainsi que r fois la longueur X et à diviser
par le nombre m. Le choix de X reste libre (X est analogue au temps d'expérimentation
pour les problèmes de prévision du renouvellement des équipements). Dans le cas des
roches, dès lors que l'on ne relève pas une vingtaine d'espacements entre fractures sur
chaque affleurement, la distribution des espacements est tronquée. En conséquence, le
C.R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série H, n° 14, 1985 1045
Fig. 2. —
Histogramme des espacemehts(Mayet-de-Montagne).Ajustement à la loi exponentiellenégative :,
L'histogramme des longueurs des affleurements (fig. 3) indique, par exemple, une probabi-
lité de rencontrer un affleurement de taille supérieure à 380 cm égale à 0,18. Alors que
la probabilité observée, calculée à partir de l'histogramme est de 0,09, l'ajustement de
l'histogramme des espacements à une loi exponentielle négative, dont le paramètre X est
estimé à partir des seuls espacements mesurés eb montre une probabilité théorique d'avoir
un espacement supérieur à 208 cm de 0,03. On peut donc affirmer que les trop rares
mesures d'espacements de taille supérieure à 208 cm sont, de plus, mal représentés par
l'ajustement théorique.
Un ajustement réalisé en tenant compte de l'estimation de la moyenne des espacements
par la méthode du maximum de vraisemblance semble, a priori, plus objectif; il tient
mieux compte de la possibilité d'avoir des espaces importants et conduit à la probabilité
théorique d'avoir un espacement supérieur à 208 cm d'environ 0,10. Il montre aussi que
les espacements de petites dimensions sont trop souvent relevés par rapport à ceux de
grandes dimensions, ceci étant dû, dans le cas du Mayet-de-Montagne, à la dimension
toujours «très limitée des affleurements.
L'histogramme des espacements n'est donc pas directement comparable à la courbe
d'ajustement à la loi exponentielle tronquée puisque sur cet histogramme ne peuvent
figurer les espacements de grande dimension non mesurés, remplacés par un certain
nombre de petits espacements figurant sur l'histogramme.
5. CONCLUSION. — La méthode exposée est particulièrement adaptée à l'estimation de
l'espacement moyen entre fractures dans les zones ne présentant que des affleurements
rocheux 'de faible dimension.
Remise le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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,[4]
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[5]
C. DROGUE, d'après Étude sur la propagation des fractures hydrauliques dans les roches de F. H. CORNET,
[6]
Université Paris-VI, Rapport final Contrat EGF 564-78, 1981.
L'étude des terrains cristâllophylliens du Nord-Ouest de la Corse a permis l'identification d'un complexe
leptynoramphibolique. Cette découverte, associée au caractère syntectonique des granitoïdes carbonifères de
Balagne, permet d'envisager un âge paléozoïqueinférieur pour les formations métamorphiques de Belgodère.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Carte géologique schématique de la région de Belgodère (la) et localisation (16). Légende: (1), groupe
leptyno-amphibolique;(2), gneiss micaschisteux; (3), migmatites et gneiss migmatitiques; (4), gneiss fins à
chlorite et épidote; (5), orthogneiss oeillés; (6), leucogranites; (7), granité à biotite; (8), granité porphyroïde
à biotite-hornblende; (9), volcano-plutonisme permien et ring-dyke alcalin du Cinto; (10), formations
post-permiennes; (11), socle ancien de la Corse cristalline; (12), granités permo-carbonifères; (13), Corse
alpine.
Sketch map (la) and location (Ib) of the Belgodère area: caption (1), leptyno-amphibolitic (formation); (2),
micaschists; (3), migmatites and migmatitic gneiss; (4), fine chlorit-epidote gneisses; (5), augen gneisses; (6),
leucogranites; (7), biotite granité; (8), porphyroid biotite-hornblende granité; (9), permian volcano-plutonism
and alkalic ring dyke; (10), post-permian terranes; (11), old basement of the crystalline Corsica; (12),
permo-carboniferous granités; (13), Alpine Corsica.
PLANCHE I/PLATE I PAOLO PALAGI
C. R. Acad. Sc Paris, t. 301, Série II,n° 14, 1985 .
1051
[10]).
SIGNIFICATIONDES COMPLEXESiEPTYNO-AMPHiBOLiQUEs,DANSLA CHAÎNÉ PALÉOZOÏQUED'EU-
ROPE MOYENNE. Depuis les travaux de Forestier [8], lés complexes leptyno-
—
âmphiboliqués ont été reconnus dans toutes les zones profondes de la; chaîne Paléozoïque
de l'Europe moyenne, et constituent donc une (ou dés) unité(s) lithologique(s) repère(s)
dans cette chaîne ([9] et
Ces formations sont situées essentiellement dans les zones internés de la chaîne Paléozoï-
que (Zone Moldanubienne) et renferment des roches métamorphiques de haut degré.
Des études gèochronologiqûesrécentes [10], indiquent que le métaniorphisme de haute
pression et haute température est Paléozoïque inférieur (440-380 TVLaj). C'est le premier
événement têûtono-métaniorphique majeur (subduction, collision continentale, cf. Korn-
probst et coll. [11], Pinet Vielzeuf, [12]) dans l'évolution de la chaînéiPaléozoïque.
Sur la basé de ces résultats il est; difficile d'attribuer:un:âge Précambrien aux formations
métamorphiques de Belgodère. Un âge Paléozoïquèrinférieufest beaucoup plus probable;
il est d'ailleurs corroboré par les relations existant entre les granités potassiques du
batholite Corse et les roches métamorphiques de Belgodère: les études structurales en
: cours [13] indiquent que les granités carbonifères datés 308 + 4 M.a. [14] se sont mis en
place dans un socle encore téctoniquement actif. Cette tectonique, hercynienne s. s.,
marquerait la fin de l'évolution'd'un socle actif dès le Paléozoïque inférieur.
CONCLUSIONS. — Au sein des formations métamorphiques de Belgodère (Corse du
Nord-Ouest), une association leptyno-amphiboliquea été identifiée, Sa lithologie, comme
son évolution métamorphique piûrifaciale sont caractéristiques de: la zone interne de la
chaîne varisque de l'Europe moyenne.
Cette découverte, associée aux résultats obtenus sur la mise en place des granitoïdes
carbonifères ne rend pas plausible l'hypothèse d'un âge précambrien pour les terrains
«anciens» de la Corse Nord--Occidentale. Un âge paléozoïque inférieur semble plus
probable. Dés datations en cours permettront dé tester la validité démette hypothèse [15].
Si nôtre hypothèse est valable,; deux conséquences sont à retenir pour ce qui concerne
l'évolution géologique anté-mésozoïque du Sud de la France.
Les terrains métamorphiques de Corse Occidentale sont à rattacher aux ensembles
connus dans lès Maures, en Corse du Sud, et en Sardaigne septentrionale ([6], [16]).
La position des formations paléozoïques non métamorphiques de; FArgentella et celle
de leur soubassement micaschisteux, dont la structurationtectono-métamorphique semble
devoir être rattachée au cycle Cadomien, ([1], [3]) est à reconsidérer. V.
Remise le 23 septembre 1985.
RÉFÉRENCES.BIBLIOGRAPHIQUES.
.
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Soc. Geol. IL, 1982, p. 11-23.
.Trois stades successifs d'évolution tectonique et sédimentàirè sont mis en évidence dans la genèse du bassin
du lac Tanganyika. Le stade initial d'étirement est contrôlé par un jeu serré d'accidents décrochants à faible
rejet vertical, associés à une sédimentation fluviatile peu épaisse. Dans le second stade, le mouvement se
concentre dans un plus petit nombre de failles normales délimitant des blocs basculés. Le rift est alors une
mosaïque de bassins élémentaires asymétriques, séparés par des seuils. La sédimentation devient franchement
lacustre, à matériel détritique très immature. Au stade suivant, l'effondrement s'accentue beaucoup, situé entre
d'importantes surélévations des épaulements. La sédimentation est d'abord sapropélique, puis elle devient
détritique profonde. La séquence sédimentàirè est ainsi étroitement associée aux événements tectoniques,
modulée cependant par les variations climatiques.
INTRODUCTION. — Depuis 1981, le bassin du lac Tanganyika fait l'objet d'une investiga-
tion recouvrant un large éventail de techniques analytiques : gravimétrie, télédétection
appuyée par des observations au sol, sismique réflexion de type classique, sismique
haute résolution, analyses sédimentologiques. Ces dernières ont été effectuées sur un
échantillonnagesystématiquereprésentatif des différents domaines pouvant être reconnus,
tant dans le milieu sous-lacustre que dans le milieu sub-aérien.
Les principales conclusions qui se dégagent des travaux déjà effectués s'intègrent bien
dans le cadre des modèles d'ouverture du Rift Est Africain faisant intervenir une tectoni-
que de blocs préfigurant des plaques en cours d'individualisation ([1] à [4]).
ORIGINE DU HASSIN. — La genèse du bassin du lac Tanganyika est liée à l'existence
d'un système de contraintes régionales qui semble s'être instauré au Néogène. Il admet
une composante principale en extension dont l'orientation est sensiblement NO-SE [4].
Cette composante en extension induit une dynamique d'étirement crustal qui affecte la
zone mobile s'étendant entre le Craton Tanzanien et le Craton Congolais et caractérisée
par un amincissement crustal se manifestant en particulier par une anomalie gravimétrique
majeure [5]. Cette zone mobile a permis la formation de plusieurs systèmes de fossés
successifs, résultant de différents épisodes de tension. Un premier système remonte à
l'Infracambrien terminal [6], un second au Mésozoïque inférieur (Karoo), un troisième
est actuellement en cours d'évolution.
ÉVOLUTION TECTONIQUE.
—
La dynamique d'étirement crustal s'est développée en trois
stades successifs.
1. Un stade initial d'étirement. — Au cours de cette première phase, le mouvement: a
été contrôlé par le jeu d'un réseau serré d'accidents décrochants à faible rejet vertical, il
semble qu'il ait induit la formation de vastes zones dépressionnaires,faiblement subsidén-
tes, dont le bassin de l'Okavango au Botswana constitue peut-être un équivalent actuel.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1.
—
Interprétation d'un profil sismique dans le bassin de Rumonge (d'après B. Rosendahl).
Fig. 1.
—
Interprétation of a seismic profile across the Rumonge Basin (from B. Rosendahl).
Fig. 2. —
Les grands traits structuraux du lac Tanganyika.
Fig. 2. —
The large structural features of Lake Tanganyika.
PLANCHE I/PLATÉ I JACQUES LE FOURNIES.
Fig. 1
Fig. 2
PLANCHE II/PLATE II
C.R. Acad. Sc.Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 1057:
Planche-II
Fig. 3
Modèle tectonique et sédimentaire du rift au niveau du lac.Tangahyika interprétation d'un,profil
sismiquedans le Sud du bassin de Rumonge.
Fig. 3. — Tectonic and sedimentologic modél of the .rift in Lake Tanganyika: interprétation of a seismiç profile
in the Sauth Rumonge Basin.
sens de cette asymétrie tend à s'inverser régulièrement tous les 100 km environ, au
passage d'accidents décrochants NO-SE, auxquels correspondent des seuils topographi-
ques.
Cette évolution résulte d'une nouvelle concentration du mouvement au niveau de
quelques accidents majeurs constituant les failles bordières qui contrôlent la subsidence
de chacun des demi-grabens successifs. Le jeu de ces accidents est principalement vertical
et leur rejet peut atteindre plusieurs milliers de mètres.
A l'intérieur du domaine effondré, les bassins engendrés au cours de la phase 2 hé
restent perceptibles qu'en tant que structures « palimseste » progressivement drapées par
la sédimentation actuelle (fig. 3). A l'extérieur, dans le domaine émergé et surélevé, les
mêmes anciens bassins restent bien visibles dans la morphologie, sous forme de dépres-
sions intra-montagneuses. Sur les bordures « flexurées » des demi-grabens, ils rendent
compte par ailleurs, du détail du tracé actuel de la ligne de rivage du lac.
ÉVOLUTION SÉDIMENTAIRE. Trois phases différentes d'évolution sédimentàirè sont la
—
conséquence des trois stades successifs d'étirement crustal décrits ci-dessus.
1. Au cours de la phase 1, la sédimentation commençante, peu épaisse, a un caractère;
fluviatile, puis les dépôts passent verticalement et latéralement à des sédiments de maréca-
ges avec l'accentuation de la subsidence.
2. Au cours de la phase 2, le paysage se transforme en un assemblage de petits lacs
correspondant à la mosaïque des bassins limités par les arêtes des blocs basculés.
Dans ces lacs, la sédimentation de marais, caractéristique de la phase précédente, cède
progressivementle pas à une sédimentationlacustre franche dominée par des écoulements
en masse en milieu plus ou moins confiné. Cette sédimentation est richement alimentée
en matériel détritique très immature par l'érosion des blocs basculés et des bordures du
rift.
3. La phase 3 de l'élirement crustal est à l'origine de deux épisodes de sédimentation
au moins. Au cours du premier, du fait de l'accélération de la subsidence, le bassin
s'approfondit rapidement et la sédimentation détritique est déficitaire; la sédimentation
est alors nettement dominée par des apports organiques autochtones de type sapropéliqué.
Cette sédimentation autochtone passe latéralement a une sédimentation détritique alloçh-
tone, de caractère principalementturbiditique, en milieu sous-aquatique confiné profond.
Au cours du second épisode, on observe un rattrapage sédimentàirèqui est essentiellement
le fait de la mise en place de dépôts deltaïques.
Des changements climatiquesmodulent largement cette évolution sédimentàirè, même
si le contrôle principal revient à la tectonique. Les changements climatiques agissent en
particulier à travers les variations du niveau lacustre qu'ils induisent. Cette action
entraîne des conséquencesanalôgues à celles des variations eustatiques en milieu marin :
déplacement des aires de sédimentation, sédimentation détritique très active en période
d'abaissement, reconstitution;des: zones deltaïques en période de hautes eaux.
1058 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série H, n° 14, 1985
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L'étude de la déformation le long de la limite entre Maiir.es occidentales et orientales montre que la faille
posl-sléphaniennede Grimaud-Ramatuelle se surimpose à une zone de décrochement ductile senestre subméri-
dien dont la largeur initiale peut être estimée à 4 km au moins.. Cette structure majeure, jalonnée.-jpâr des
mylonites mésozonales dérivant d'intrusions anatectiques, est antérieure au granité de Plan de la Tour; elle:
met en contact deux domaines structuraux caractérisés par des directions de fluagë très différentes. Elle paraît
se prolonger au Nord dans le Tanneron qui appartient au domaine oriental, et au Sud dans le bloc corso-sarde.
TECTONICS. — The boundary between the eastern and the. western Maures (Var, France): a sinistral
ductile strike-slip fault between two very différent structural domains.: : :
A kinematic analysis of strain along the limit between the eastern and the western domains of the varisçan
"massifdes Maures" shows thaï the post-stephanianfault of Grimaud-Ramatuelle is.siïperimposed to ahearlier
sinislral ductile strike-slipfault trending N-S, whose minimum initialthickness maybe evaluated at 4 km.. This
main ductile fault, marked by anatectic intrusions mylonitized under' mesozohal.cbhdiiions, predates the Plan.de-
la Tour granité intrusion. It is a major boundary between two structural domains characterized by very différent
ftow directions. Il may be prolongea norlhward in the Tanneron massif and. southward in the çorso-sardinian
basement. --':
Le massif des Maures est divisé en deux parties: par la faille; sub-méridienne de
Grimaud-Ramatuelle (fig. 1). Les Maures occidentales montrent successivement d'Ouest;
en Est: une série métasédimentairedont certains termes ont été datés du Llandovery [1],
une série gneissique orthodérivéc (gneiss de Bôrmes) et une unité léptyno-amphiboliqué
intercalée avec des gneiss et des micaschistes. L'ensemble, à pendage ouest, a subi un
métamorphisme croissant vers l'Est; la vergence des déformations n'est pas clairement
établie, elle pourrait être vers l'Ouest [2]. Dans la partie orientales affleurent essentielle-
ment des anatexites et des gneiss migmatitiques d'origines diverses; des faciès skarnoïdes
et des amphibolites, résultant pour la plupart de; larêtrômorjphose d'éclogites [3], s'y
trouvent aussi sous forme de lentilles emballées dans les. gneissi Cet ensemble oriental a
subi un métamorphisme plurifacial [3] débutant par un épisode éclogitique subsistant à
l'état de relique, suivi d'un épisode de haut grade (T>650°,r P=7 kb), puis d'une rétromor-
phose mésozonale. ' *
EXPLICATIONSDES FIGURES
Fig. 1. —
Carte géologique simplifiée des Maures et du Tanneron (d'après C. Tempier [9]).
Fig. 1. — Schematic geological map from the variscan Maures and Tanneron areas.
Fig. 2. — Carte des trajectoires de déformation dans les granités d'anatexie (s.l) mylonitisés des Maures
orientales.
Fig. 2. — Strain trajectories in the anatectic granités (s.l.) ofthe eastern Maures massive.
Fig. 3. — Diagramme d'orientation de l'axe-c du quartz dans des granités peu (A), moyennement (B) ou
intensément mylonitisés(C). Canevas de Schmidt.
Fig. 3. — Quartz c-axisprefered orientation in low (A), moderately (B) or strongly (C) mylonitized granités. Equal
area net.
Fig. 4. — Schéma montrant un exemple de relations entre la diorite quartzique de l'Avelan mylonitisée et les
gneiss encaissants (S = schistosité, C = cisaillement).
Fig. 4. — Cartoon showing an example of relations between the mylonitized quartzitic diorite of l'Avelan and the
surrounding gneisses (S =foliation, C=shear surfaces).
'
1062 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
courbes; dans tous les cas, ils portent sur les flancs une linéation d'étirement subhorizon-
tale (fig. 4).
III. UNE LIMITE STRUCTURALE MAJEURE. — Le rejet de ce décrochement ductile n'a, pour
l'instant, pas pu être estimé de manière rigoureuse. Malgré cela, un déplacement relatif
important doit être envisagé. Deux séries d'arguments conduisent à cette conclusion:
1. La largeur actuelle de la zone de cisaillement excède 2 km. La déformation croît
d'Est en Ouest et culmine au niveau de la faille tardive de Grimaud-Ramatuelle,laissant
supposer une épaisseur initiale d'environ le double de celle visible aujourd'hui, soit 4 km.
Dans la zone de cisaillement, la déformation a atteint une intensité élevée puisque des
valeurs supérieures à 5 sont fréquentes. Les caractéristiques microstructurales et la
fabrique cristallographiquedes mylonites plaident dans le même sens.
2. Ce décrochement profond est une Limite majeure entre deux domaines structuraux
bien distincts, dans lesquels la direction de translation de la matière, marquée par
l'étirement enregistré par les gneiss mylonitiques et les mylonites, a été radicalement
différente (fig. 1). En effet, les Maures occidentales sont caractérisées par une linéation
d'étirement de direction E-W à N120, compatible avec une tectonique en chevauchement
ductile vers l'Ouest [2], tandis que la structure des Maures orientales [8] correspond à une
pile largementmylonitique, charriée vers le NNE, et montrant une linéation d'étirement de
direction N10 à N40 généralement très bien marquée (sauf dans les anatexites s. s.).
IV. EXTENSION DU DÉCROCHEMENT DUCTILE. — La tectonique en décrochement mise en
évidence paraît être un des événements tectonométamorphiquesprincipaux de l'histoire
du segment varisque liguro-provençal. Le Tanneron, dont les faciès mylonitiques montrent
une linéation sub-horizontale sur une foliation verticale N-S, a probablement subi cet
épisode et appartient au domaine"oriental. Un contraste structural semblable à celui
observé dans les Maures existe entre la Corse hercynienne et la Sardaigne centrale,
conduisant à envisager l'existence d'une limite majeure qui pourrait passer dans ou à la
limite des gneiss catazonaux du Nord de la Sardaigne. Enfin, le parallélisme des structures
durant la totalité de l'évolution tectonique de la partie orientale des Maures, lié aux
caractéristiques de l'évolution métamorphique qui sont celles d'un continuum [3], pourrait
signifier un fonctionnementdu décrochement ductile de Grimaud-Ramatuelledès la phase
de charriage ductile vers le NNE en climat catazonal, mise en évidence dans le comparti-
ment oriental.
Remise le 16 septembre 1985.
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[8] A. VAUCHEZ,
en préparation:
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Une étude structurale de l'île de Zabargad montre que dans les péridotites les foliations sont orientées
NO-SE verticalement et que la linéation d'écoulement plastique plonge à Nord 50. Ces directions témoignent
d'une montée asthénosphérique compatible avec l'expansion de la Mer Rouge et non avec celle d'une faille
transformante. Celle montée s'achève après un épisode de contamination hydrolhermalc du manteau. Les
péridotites produisent un métamorphisme de contact dynamique daté par K/Ar dans des amphibolites à
23 + 7 M.a.
TECTONICS. — Zabargad (Saint-John) Island: a key-vvitness of early rifting in the Red Sea.
A structural study in the island of Zabargad shows that in the péridotites the foliations are oriented NW-SE
with a vertical dip and the flow lineations plunge al 50° Norlh. Thèse attitudes are compatible with an
aslhenospheric uprise relaled to the Red Sea expansion and noi to a nansform fault activity. The uprise is
slopped after an épisode of hydrothermal contamination of mantle rocks. The péridotites develop a dynamic -
melamorphism dated by KjAr in amphibolites at 23 ±7 M.a.
K20
i0°xi!i-.4!Ar "Arrad. Age
Faciès
N° d'échantillon Localisation métamorphique Minéral (poids %) Total 40Ar (10 " mol/g) (±lo)(M:a.)
85ZA67B Zabargad Amphibolite Amphibole 0,060 18 0,20034 23,0 + 7
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Carte synthétique et profil des foliations et linéations dans les péridotites (traits épais) et les gneiss (traits fins).
En pointillés serrés, la Formation de Zabargad et en pointillésplus lâches, les évaporites. Dans les péridotites
les symboles plus fins (tirets sur le profil) représentent les zones de cisaillement. Sur le profil, les linéations
sont représentéesavec leur plongement vrai.
Foliations and linéations in the péridotites (thick Unes) and in the gneiss (thin Unes) on synthetic map and
crosssection. Closed dots, the Zabargad formation; spaced dots, the évaporites. In the péridotites the light
lines (doted Unes on the cross-section)correspond to shear zones. On the cross section, linéations are represented
with their true dip.
PLANCHE I/PLATE I ADOLPHE NICOLAS
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 1067
La rotation entre la structure mantellaire et celle du contact est progressive mais très
rapide s'effectuant sur moins de 5 m. Au contraire, les plans de foliation des métamorphi-
tes sont réglés par l'orientation du contact sur une distance de 50 à 100 m; au-delà, ils
sont désorganisés par des plis tardifs.
3. Formation de Zabargad. — Composée de calcaires silicifiés, de quartzites et de
pélites noires, cette formation n'est pas foliée mais plissée en "plis droits ouverts d'axe
20° à 70° E subhorizontaux. Au contact avec le massif du Sud, se développe un beau pli
couché dont le plan axial s'appuie sur ce contact. Cette formation est transgressive sur
les métamorphites.
A. Évaporites.,
—
La tectonique souple de cette formation n'a pas été étudiée en détail.
Elle est plissée suivant un axe E-O avec des pendages atteignant 45°.
5. Filons et intrusions basiques. — Deux directions d'injection sont clairement séparées.
La principale correspond à des filons décimétriques à métriques de diabase à grain fin;
le plan moyen calculé est 15E70. Ces diabases ne pénètrent que les massifs de péridotites
et les métamorphites. Elles sont affectées par les plis post-foliaires des métamorphites.
Leur injection est donc postérieure au dynamo-métamorphisme mais antérieure à la
déformation plicative des métamorphites ainsi qu'au dépôt de la Formation de Zabargad
et des évaporites.
L'autre génération consiste en filons d'azimut E-O à pendage Nord moyen, inlrusifs
dans le massif du Sud et en lentilles injectées dans son contact Nord avec la Formation
de Zabargad, développant dans celle-ci un léger métamorphisme de contact [1]. On
rattache à cette génération les deux intrusions situées au Sud-Ouest et au Nord-Est de
l'île, en raison de la similitude des faciès. L'intrusion du Nord-Est se débite localement
en-boules, ce qui a entraîné une confusion avec des basaltes en pillow-lawas. En raison de
son intrusion dans la Formation de Zabargad, cette génération de diabase est postérieure à
celle des filons N 15.
DISCUSSION. — L'âge de l'intrusion des péridotites de Saint-Jean est fixé par celui du
métamorphisme qu'il induit dans les amphibolites. L'intrusion s'effectue donc lors d'un
stade précoce de l'ouverture de la Mer Rouge. Les relations structurales entre les diverses
formations déterminent la succession suivante d'événements :
—
intrusion d'un diapir d'asthénosphère dont les témoins les plus profonds sont les
lherzolites feldspathiquesdu centre et de l'Est du Massif du Sud. La déformation plastique
liée à la montée opère en présence du liquide magmatique c'est-à-dire à une température
de.l 300-1 350°C entre environ 30 et 6 km. La montée se fait par cisaillement suivant un
plan 120 E 85 et suivant une direction inclinée au Nord-Ouest de 55°;
—
poursuite de l'intrusion suivant la même cinématique à moins de 6 km de profondeur
après que le diapir ait été contaminé par de l'eau de mer [17]. La pêridotite se déforme
avec recristallisation des pyroxènes en amphibole à moins de 1000°C [17]. Les cristallisa-
tions d'olivine gemme, de cancrinite et de scapolite se produisent dans des fentes d'exten-
sion;
—
pénétration à travers les gneiss du socle continental ou les -formations volcano-
détritiques d'un petit bassin et développement d'un dynamo-métamorphisme lié aux
derniers mouvements plastiques de l'intrusion suivant des plans variables (toit et parois
du diapir) et une direction d'écoulement Est-Ouest.
—
injection des filons de diabase à 15E70 dans le sommet de l'intrusion mantellaire
et dans sa couverture de métamorphites;
1068 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
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N. L. ; Département de Géotectonique, Université de Paris-VI, 75000 Paris;
R. M. : Institut de Physique du Globe, 5, rue Descartes, 67000 Strasbourg;
P. G. : B.R.G.M.-C.O.B.,29000 Brest.
CR. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985 1069
La Sierra Los Azufres ( ~ 140 km 2) domine un massif volcanique d'environ 700 km2, composé de dômes
dàcitiques et rhyôlitiques, de coulées de nature calco-alcaliheet de formations pyroçlastiques acides, reposant
sur un soubassement andésitique. Quatre séries de coulées pyroçlastiques à cendres et ponces, intercalées de
laves basiques,:ont été reconnues. Leur émission est à l'origine d'un effondrement sub-circulaire de plusieurs
centaines.de mètres, suivi d'autres moins importants, qui affectent la zone centrale du complexe. La caldéra
formée a environ 20 km de largeur; elle est cernée par un système de fractures concentriques plus larges
délimitant des zones d'effondrements dans le soubassement. Des dépôts lacustres occupent l'intérieur de la
:câldéra et. ces dépressions externes. Dans ce contexte structural, le champ géothermique est la conséemence
d'une résurgence qui affecte la sierra.Los Azufres.
VOLCANOLOGY.— Evidence of a major caldéra structure relafed to the Los Azufres geothermal centre
(Mexico).
The. Sierra Los Azufres (~ 140 km 2) iowers bver à volcanic complex (c^lOO km 2) consisting of dacitic to
rhyolitic domes, calc-alkaline lava-flowsand siliceouspyroclasticproducts, bverlying an andesitic basement..:Four
séries of ash and pumice flows, alternating with lava-flows, were recognized inside and outside the massif. Théir
successive outpourings induced the collapse of the centralpart of the complex,followed by minorfaulting, reachingr
several hundreds meters. The Caldera, about 20 km wide, is surroundedby concentric fracture zones which affect
the basement. Volcanoclastic. deposits (cinerites) were observed inside the caldera and in basins around the
complex: In tliis context, [the Sierra Los Azufres, where the active géothermal center is lying, appears as the
résurgent zone. .;:T[hus, this geothermalfield is relaled to a caldéra of résurgent type,
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Carte schématique de la structure caldérique de Los Azufres. 1, andésites de base; 2, coulées pyroçlastiques
anciennes : 2 a, zones d'affleurement des écoulements à cendres, ponces et obsidienne « anciennes » au Nord,
au Nord-Est et au Sud; 2b, écoulements à ponces renfermant des scories basaltiques (versant ouest); 3,
dômes antérieurs à la dernière période de volcanisme ignimbritique, dacites et rhyolites; 4, volcanisme
basique indifférencié; 5, coulées pyroçlastiques récentes : Formations Cieneguillas (au Sud) et Acambaro (au
Nord); 6, affleurementsde cinérites.
Géologie sketch map ofthe Los Azufres Caldera Structure. 1, andésite lava-flowsfrom the base ofthe complex;
2, "ancient" pyroclastic flow deposits: 2a, areas in the North, North-east and South, showing outerops of
pyroclastic deposits (ash deposits with pumices and obsidian); 2 b, ash and pumice flows containing basaltic
scoria-blocks, from the western side; 3, dacite and rhyolite dômes emplaced prior to the làst ignimbritic séries
(Cieneguillas and Acambaro séries); 4, basaltic and andesitic séries (lava-flows associaled with cônes and
maars); 5, younger pyroclastic-flows and dômes: Cieneguillas (South) and Acambaro (North) Formations; 6,
outerops of cinérites.
PLANCHÉ I/PLATE I EVELYNE PRADAL,
C. R. Acad. Se. Paris, t. 3015 Série II, n° 14, 1985 1073
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PALÉONTOLOGIE.
— Systématique et évolution du genre miocène Palaeomeryx
(Artiodactyla Giraffoidea) en Europe. Note de Léonard Ginsburg, présentée par Jean
Piveteau.
L'analyse cladistique amène à considérer les Giraffoidea (Palaeomerycidae+ Giraffidae) comme plus primitifs
que les Bovidae. qui leur sont dérivés. Au cours du Miocène d'Europe, Palaeomeryx évolue par simple
accroissement de taille, dont les étapes sont marquées par des espèces différentes : P. kaupi Meyer à la base
(MN 3 supérieur et MN 4), P. lalhanensis nov. sp. au MN 5, et enfin P. magnus (Larlel) (MN 6 à MN 8).
Palaeomeryx est précédé par un genre plus primitif, Oriomcryx gen. nov., lui-même subdivisé en deux espèces :
O. major (Vire!) de Saint-Gérand-le-Puv(MN 2) et O. willii nov. sp. de Wintershof-West en Bavière (base de
MN 3).
Fig. 2. —; Diagramme longueur-largeur des M3 des différentes espèces de Palaeomeryx et Oriomeryx. Les
ellipses regroupent des gisements ou des ensembles de gisements de même âge. Les chiffres représentent les
pièces types des espèces retenues et nonretenues de Palaeomeryx.
Fig.2: lenght width scatter diagram for several Palaeomeryx and. Oriomeryx speicies. Ellipses includé
M3
localities or localities grqups from the sàme âge. Numbers indicaie type spécimens[for tlté species from the
genus Palaeomeryxhere accepted or hop as valid ones.
Répartition:: : L'espèce est: aussi représentée par une M3 de Pontigné, une ;M3 des sables continentaux
(MN 3a)..dé là Brosse et. par trois-Câlcanéùms d'une taille plus réduite que ceux d'Artenay et provenant
respectivement d'Estrepouy, de Çhitenay et de Pontigné; .Ce dernier provient manifestementdes sables continen-
taux d'âge MN-3 à situés sous le falun et livrant les pièces remaniées dans le falun.
Genre Palaeomeryx H.v. Meyer 1834 [6]
Espèce type: Pqlqeomeryx kaupi H. v. Mèyér 1834
Type
(=P.
Diagnose : Palaeomerycidae de grande taille, à barre allongée et sans P1.
: Hémimandibule
Palaeomeryx kaupi H. v. Meyer 1834
avec
bojani
H. v, Meyer 1834=P, gasonnini Mayet 1908)
Diagnose Palaeomeryx de petite taille (longueur M3=23 à 24,5 mm).
P3-M3, figurée par H. v. Mayer 1834 (pl. X, fig. 77) et Mayer 1908 (fig. 51)
Lectotype : Hémimandibuledroite de Sansan (Sa 10160) figurée par Filhol [2] (pi. 26, fig. 1-2).
Répartition stratigraphique: Cette forme est caractéristique de la MN 6 (Sansan, Gôriach). Elle débute
peut-être à la fin de la MN 5 (Neudorf-Spalte).Dans le niveau supérieur (MN 7), la taille semble s'accroître
légèrement (Steinheim).
Puis les trois M3 que nous avons du niveau MN 8 (La Grive-Saint-Alban et Oeningen) sont un peu plus
petites. Ou il y a une réduction de taille en fin de lignée, ou notre échantillon, trop petit, ne rend pas compte
de la réalité évolutive, ce qui est vraisemblable.En tout cas, prendre pour type de l'ensemble MN 6-8 la pièce
d'Oeningen (type de P. eminens) serait maladroit.
Remise le 23 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PALÉONTOLOGIE
— Nouvelle découverte de Radiolaires d'âge Oxfordien supérieur-
Kimmeridgieninférieur, à la base d'une série supra-ophiolitique des Schistes Lustréspiémon-
tqis (Massif de Travèrsiera, Haut Val Maïra, Italie). Note de André Schaaf, Ricçardo
Polino et Yves Lagabrièlle, présentée par Jean Aubouin:
Une nouvelle faune de Radiolaires, bien,conservée, a été découverte à la base d'une série océanique de typé
ligure déposée à; la fois sur des serpentinites et des laves en coussin, dans les Schistes Lustrés du Haut Val
Maïra, Italie. L'association faunistique est d'âge Oxfordien supérieur-Kimmeridgieninférieur. Cet âge est
identique,à celui déjà obtenu sur un massif similaire situé plus au Nord (Pic Cascavelier, de Wever et Caby,
1981).
EXPLICATIONSDES PLANCHÉS
Planche I
Planche II
A. Illustration de quelques Radiolaires recueillis : 1, Hsuum sp. aff. H. maxwelli (Gx 150); 2, Triactoma[biàkei
(G x 100); 3, Ditrabs sp. (G x 45); 4, Triactomahlakei (G x 170); 5, Hsuum sp. (G x 200); 6, Triactomajônesi
(Gxl40); 7, Crucella theokaftensis (Gxl40); 8, Andromeda podbielensis (GxlOO); 9, AngulobracKià.sp.
(Gxl40); 10, Napora deweveri (Gx200); 11, Crucella theokaftensis(Gxl20); 12, Napora bukryi (Gx 180);
13, Achaeospongoprunum imlayi (Gxl50); 14, Panlanellium lanceola (Gxl50); 15, Podobursa triacantha
(G x 110); 16, Tritrabs casmaliaensis (G x90); 17, Pseudocrucella sanfilippoae (G x 80). B. Tableau biochronb^
logique des Radiolaires calé sur l'échelle de Baumgarlner [9J, établie à l'aide de l'analyse séquentielle [12],
A. Some microscopic views ofthe mosl important radiolarians. B. Biochronological Table established àfiterthe.
Baumgarlner scale ([9], L12]).
faunes sont illustrées mais non décrites. Elles seront longtemps considérées comme d'âge
friasique.
(b) En 1913, Squinabol [2] décrit et illustre 14 espèces de Radiolaires provenant de la
même région qu'il attribue au Jurassique terminal. Cette étude, elle aussi, a été faite sur
lames minces.
(c) La troisième étude de De Wever et Câby [1] bien plus récente (1981) a été effectuée
sur des. faunes dégagées et observées au microscopeélectronique à balayage.
IV. CONCLUSIONS. —
Découverts par Parona en 1892, les Radiolaires des Schistes
1.
Lustrés ont été attribués au Jurassique terminal par Squinabol en 1912. Cet âge, confirmé
et affiné par de Wever et Caby en 1981/ se trouve donc aujourd'hui conforté par l'étude
de ce nouveau gisement. De ce fait, la proposition d'ériger les rnéta-radiolârites comme
repère chronostratigraphique trouve ici un nouveau fondement ([11] et [1]).
2. La position particulière des radiolarites de Travèrsiera, qui reposent à la fois sur
des serpentinites et des basaltes en coussins, apporte de nouvelles contraintes pour tout
modèle d'évolution du bassin océanique piémontais. On confirme en effet ici que la mise
en place des laves s'est effectuée certainement avant l'Oxfordien supérieur-Kimmeridgien
inférieur (avant le dépôt des radiolarites) et probablement pendant le début de cette
période, puisque des horizons radiolaritiques existent entre des niveaux de brèches basalti-
ques, au sommet des coulées. Cette phase d'émission basaltique succède à une période
de déformation et d'érosion intra-ocêanique ayant conduit à la mise à l'affleurement et
au démantèlement des serpentinites, mais également de gabbros comme l'indique l'étude
d'autres massifs liguro-piémontais [5]. L'âge de cette première tectogenèse n'est pas prouvé
par la biochroriologie. L'existence de faunes identifiables dans,les Schistes Lustrés nous
incite à poursuivre les recherches, dans le but de découvrir des indices paléontologiques
(niveaux fossilifères éventuels sous les coulées basaltiques) permettant de la dater avec
certitude.
Remisele 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] P. DE WEVER et R. CABY, Comptes rendus, 292, série II, 1981, p. 467-472.
[2] S. SQUINABOL,Boll. Reale Ufficio Geol. Ital, 43, n° 23, 1913, p. 281-289.
[3] M. LEMOINE, M. MARTHALER, M. CARON, M. SARTORI, S. AMAUDRIC DU CHAFFAUT, T. DUMONT,
A. ESCHER, H: MASSON, R. POLINO et P. TRICART, Comptes rendus, 298, série II, 1984, p. 727-732.
[4] Y. LAGABRIELLE, R. NERVO, R. POLINO et F. Durro, Ofioliti, 2, (3), 1982, p. 339-350.
[5] Y. LAGABRIELLE, R. POLINO, J. M. AUZENDE, R. BLANCHET, R. CABY, S. FUDRAL, M. LEMOINE,
C. MEVEL, M. OHNENSTETTER,D. ROBERT et P. TRICART, Ofioliti, 9, (1), 1984, p. 67-88.
[6] M. LEMOINE, D. STEEN et M. VUAGNAT, CR. Soc. Phys. Hist. Nat. Genève, 5, 1970, p. 44-59.
[7] Les interprétations des diagrammes de poudre nous ont été aimablement communiquées
. par M. Hoffert.
[8] Le montage des spécimens et les clichés au microscope électronique à balayage ont été réalisés
par
F. Gourmelon. Nous tenons à la remercier pour l'aide efficace qu'elle a apportée dans ce travail.
[9] P. O. BAUMGARTNER, Eclog. Geol Helv.,11, (3), 1984, p. 729-837.
[10] C. F. PARONA, Atti. Accad. Sci. Torino, 27, 1982, p. 305.
[11] M. BOURBON, J. M. CARON, M. LEMOINE et P. TRICART, C.R., Somm. Soc. Geol. Fr., 1979, p. 180-182.
[12] J. GUEX et E. DAVAUD, Computer Geoscl, 10, (1), 1984, p. 64-96.
Certains végétaux de la couverture steppique tels l'Armoise, les autres ComposésTubuliflores, les Liguliflores
et les Graminéesconstituent avec les Cypéracées des taxons-guidesdont les variations de pourcentage permettent
de préciserla biostratigraphie sur les 20 derniers millénaires et de proposer des interprétations paléoclimatiques.
Les premières études réalisées sur les carottes marines de la radiale de Gabès et du
secteur des îles Kneiss et Kerkcnnah permirent dans un premier temps de dégager
quelques traits originaux de la végétation tunisienne au cours d'une période allant de
27 000B.P. à l'actuel ([1], [2] et [3]). Des données polliniques complémentaires nous
conduisent à envisager une nouvelle approche stratigraphique et paléoclimatique basée
notamment sur les modifications de la composition de la couverture steppique.
A l'exception de la période de 27000 B.P. riche en éléments forestiers — Pin (Pinus),
Chêne (Quercus) à feuillage caduc et essences mésophiles en particulier — et des derniers
siècles qui voient l'explosion de l'Olivier (Olea), les constituants des formations herbacées
sont largement représentésdans les diagrammes. Ce sont principalement des Chénopodia-
cées, des Composées Liguliflores et Tubuliflores dont l'Armoise (Artemisia), des Grami-
nées, des Cypéracées, du Plantain (Plantago) et Ephedra. Parmi ces taxons, deux retien-
dront notre attention par leur évolution particulière: l'Armoise et les Cypéracées.
L'ARMOISE. — Il nous a paru intéressant d'établir le rapport A/D entre les pourcentages
de l'Armoise (A) et ceux des autres Composées plus Graminées (avec Lygeum sparfum)
et Cypéracées (D). Il ressort ainsi de la flore pollinique trois types de steppe selon la
valeur de A/D: steppe d'Armoise (A/D>1), steppe diversifiée (0,10<A/D<1), steppe
pauvre en Armoise où l'Armoise n'apparaît pas ou est rare (A/D <0,10).
Ainsi, à partir du Tardiglaciaire s'observe une succession cohérente dans l'alternance
de ces trois types de steppe. La mise en évidence de nouvelles coupures biostratigraphiques
permet de proposer certaines corrélations (fig.).
Le Tardiglaciaire (TG) est caractérisé par une steppe diversifiée (sites 19, 102 et 103).
Le début de l'Holocène (zone Z) voit l'établissementd'une steppe pauvre en Armoise (sites
17, 19, 102 et 103) qui persiste dans la sous-zonc A 1 caractérisée par la mise en place de
l'Oleo-lenliscetum (sites 10, 17 et 19). A cette steppe se substitue à nouveau aux environs
de 5000B.P. une steppe diversifiée qui se maintient dans la sous-zone A 2 (sites 10, 15,
17 et 103) et évolue vers une steppe d'Armoise durant la période historique (zone B).
Dans le Pléniglaciaire (PG). l'alternance est beaucoup moins évidente. En effet, les
données y sont plus fragmentaires. Dans les sites 10 et 19, les sédiments lagunairés à
Hemicystodiniumzoharyi (Hz) [4] sont pauvres en pollen. Aussi, la succession dés paysages
botaniques nous échappe rendant impossibles les corrélations dans l'état actuel de nos
recherches. Les carottes 102 et 103 révèlent une steppe d'Armoise de 24000 à un peu
moins de 20 000 B.P. alors qu'en 19 la végétation qui prévaut un peu avant 18000B.P.
est une steppe diversifiée et en 10, à 21 240 B.P., une steppe pauvre en Armoise.
LES CYPÉRACÉES. — A côté de l'Armoise qui présente les pourcentages les plus fluctuants
parmi les Herbacées, les Cypéracées offrent également une évolution singulière. D'une
présence discrète au cours des phases à Armoise du Pléniglaciaire, elles prennent leur
essor au Tardiglaciaireet surtout au début de l'Holocène où on les trouve en pourcentages
remarquablesjusque dans la zone A où elles atteignent 20 à 30 % dans les sites 17 et 19.
Elles amorcent leur déclin au sommet de cette zone pour prendre en zones B et C des
valeurs minimes à l'image de leur représentation pollinique dans les sédiments subactuels
et à la surface du sol [5].
Au vu de ces premières analyses, il apparaît que l'Armoise évolue à l'inverse des autres
Composées et Graminées réunies ainsi que des Cypéracées. L'opposition est plus marquée
vis-à-vis de ces dernières. Ceci a trait vraisemblablement au fait que les Composées et les
Graminées riches en espèces appartiennent à des systèmes écologiques beaucoup plus
diversifiés et à plus large répartition que les Cypéracées qui à l'exception de Cyperus
conglomeratus fréquentent aujourd'hui les lieux humides.
IMPLICATIONSPHYTOGÉOGRAPHIQUES. — Actuellement, Artemisia herba alba et A. campes-
tris occupent une superficie comprise sensiblement entre les isohyètes de 100 et 400 mm
correspondant aux étages bioclimatiques semi-aride et aride [6]. Dans les prélèvements
de poussières du sol, la représentation pollinique de l'Armoise augmente dû nord au sud
de la Tunisie pour devenir maximale aux latitudes de Gabès et Médenine. Puis elle
s'affaisse plus au sud à Remada à la limite de l'étage saharien [5]. Le rapport A/D illustre
également cette progression: compris entre 0,10 et 1 dans Faire de répartition de l'Ar-
moise, il est inférieur à 0,10 au nord et au sud de cette zone. La représentation pollinique
actuelle à la latitude de Gabès est donc celle d'une steppe diversifiée. De même, la majorité
des échantillons marins subactuels au voisinage des îles Kerkennah est représentative de
ce type de steppe avec un rapport A/D compris entre 0,10 et 1. Cette valeur théorique
peut donc être utilisée comme modèle pour l'étude du passé.
Ainsi, toute valeur de A/D supérieure à 1 correspondrait à une densité plus forte des
systèmes écologiques avec l'Armoise comme espèce dominante. C'est le cas de la période
comprise entre 24000 et 20000B.P. On peut supposer également que les steppes riches
en Armoise s'étendirent vers le nord sur l'actuel domaine des forêts de Pin et de Genévrier
(Juniperus) des djebels de la Dorsale, peut-être plus au nord encore sur celui des forêts
et maquis à feuillage xérophile. Inversement, une valeur du rapport A/D inférieure à
0,10 équivaudrait, soit à un morcellement de Faire climatique de l'Armoise, soit à un
déplacement de cette aire vers le nord ou vers le sud par rapport à sa position actuelle.
C'est ce que l'on observe dans la première moitié de l'Holocène.
IMPLICATIONS CLIMATIQUES. — La difficulté d'utiliser les limites phytogéographiques
actuelles comme repère bibelimatique pour reconstituer les paléoclimats réside dans le
fait que ces limites ont été induites par l'action humaine depuis des temps relativement
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
reculés de l'Holocène. Aussi, pour traduire en termes de climat les événements botaniques
que nous venons d'énumérer, nous sommes amenés, dans l'état actuel de nos connais-
sances, à formuler plusieurs hypothèses.
La première s'inscrit dans le schéma classique reconnu en domaine méditerranéen
d'un climat sec avec steppes d'Armoise et Chénopodiacées au Pléniglaciaire suivi d'une
amélioration climatique entraînant le reboisement à la fin du Tardiglaciaire ou au début
de l'Holocène ([7] et [8]). Durant la période de 24 000-20000B.P., dernière phase du
Pléniglaciaire enregistrée dans nos séries avant le maximum de régression wurmienne,
l'aridité aurait provoqué une extension de l'Armoise (A/D>1). Des refuges arboréens de
Pin, Chêne et quelques éléments méditerranéens subsistèrent cependant. Dans ces condi-
tions extrêmes de sécheresse, les steppes méditerranéennes auraient été relayées aux
latitudes européennes par les formations herbacées de climat froid et sec.
Au cours du Tardiglaciaire où la steppe se diversifie (0,10<A/D<1) et surtout durant
la première moitié de l'Holocène où la présence de l'Armoise s'amenuise (A/D <0,10),
l'augmentation d'humidité et (ou) le réchauffement auraient entraîné un morcellement
progressif du domaine steppique à Armoise ou un déplacement vers le sud de sa limite
septentrionale à une latitude plus basse que l'actuelle, mettant une partie de la Tunisie
sous l'influence d'un climat méditerranéenplus humide. La meilleure perception des arbres
—
du Pin d'abord ensuite du Chêne — dès la fin du Tardiglaciaire, le développement des
Cypéracées — indices de biotopes humides — au moment où l'Armoise régresse, peut-être
même la présence plus affirmée des Ptéridophytes pourraient corroborer cette première
interprétation de l'évolution paléoclimatique.
La seconde hypothèse fait intervenir le rôle du régime pluviométrique sur la dynamique
des systèmes écologiques. En effet, en Tunisie présaharienne, la floraison des plantes
pérennes (arido-actives) n'a pas lieu tous les ans et dépend probablement d'un stress
hydrique. Au contraire, celle des annuelles se produit presque dans tous les cas et ne
serait pas sous la dépendance d'un manque d'eau [9]. Au premier groupe appartient
Artemisia campestris et plus particulièrement A. herba alba qui exige une succession
d'événementspluviométriquesfavorables pour le développement des plantules et pour la
réalisation de son cycle végétatif. La plupart des autres Composées et des Graminées
rencontrées dans les analyses polliniques sont au contraires des annuelles. La prépondé-
rance des Armoises dans les spectres polliniques du Pléniglaciaire supérieur indiquerait
alors des conditions de pluviosité propices à leur développement. La couverture de ces
espèces aurait été dense et peut-être plus étendue qu'aujourd'hui. Au contraire au
Tardiglaciaire et jusqu'à l'Holocène inférieur, une modification défavorable de la réparti-
tion saisonnière des pluies aurait presqu'éliminé l'Armoise de la végétation steppique
pendant plusieursmillénaires. Les annuelles moins sensibles à ce nouveau régime pluviomé-
trique se seraient alors étendues aux dépens de la steppe d'Armoise.
Cette hypothèse serait plus conforme aux reconstitutions paléoclimatiquesfaites sur la
bordure nord-est du Sahara à partir des données sédimentologiques, géomorphologiques
et paléohydrologiques ([10] et [11]). Jusque vers 18-20 000B.P., le climat était humide. Le
régime des oueds était plus régulier qu'aujourd'hui en relation probable avec des pluies
plus régulièrement distribuées. Ce régime se dégrade progressivementensuite avec appari-
tion de crues violentes et espacées. Mais jusque vers 12000 B.P, le couvert végétal
d'espèces pérennes notamment reste assez dense pour piéger les poussières qui se déposent
sous forme de loess de moins en moins altérés. Entre 12000 et .6000B.R, l'aridité
s'installe, l'irrégularité des pluies devient maximale et les versants mal protégés sont
soumis à l'érosion torrentielle.
1090 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 14, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
rieur au suivi de l'endommagement des matériaux composites sous charges cycliques. Note
de Alain Vautrin, présentée par Paul Germain. '.'•
Le frottement intérieur est un paramètre mécanique dont les variations peuvent être reliées à l'endommage-,
ment miçrostructural des matériaux. Il semble particulier relativementbien adapté suivi de la dégradation
en au
des propriétés mécaniques des composites à fibres longues et matrice polymère. On présente l'évolution du
frottement intérieur d'éprouvettés unidirectionnellesfibres aramides/matrice résine époxyde en flexion ondulée
de basse fréquence.
-
1. INTRODUCTION. Quelques auteurs ont précédemment abordé la corrélation entre
—-
ehdommagementet variations dé frottement intérieur pour les composites à fibres longues
et matrice polymère et ont proposé d'utiliser la mesure du frottement intérieur pour le
suivi de la dégradation des structures composites par fatigue ([1] à [5]).
Nous constatons cependant que cette voie d'analyse et dé modélisation de l'endommage-
ment par fatigue de cette famille de composites est actuellement peu développée. La
caractérisâtion est pféféréntiéilement abordée par le biais de la décroissance des rigidités
apparentes ([6], [7]). Cette situation est liée à la complexité des mécanismes de dissipation
de cette catégorie de matériaux et donc à la difficulté de la modélisation mécanique [8],
Il est indéniable que les caractéristiquesdynamiques du comportement, en particulier
le frottement intérieur [9], sont des paramètres mécaniques privilégiés. Notre objectif
est ici de souligner l'intérêt du suivi du frottement intérieur sur le plan strictement
phénoménologique, notamment par rapport au suivi de la raideur apparente.
2. CONDITIONSEXPÉRIMENTALES. —
L'étude porte sur un stratifié unidirectionnel de huit couches à fibres
aramides (Kevlar49) et matrice résine époxyde (R 98 SNPE) fabriquée par la Société nationale des Poudres et
Explosifs. Le choix d'un matériau unidirectionnelrésulte de ce qu'il s'agit de l'élément constitutif de base des
plaques stratifiées. Le choix du renfort est justifié par le fait que les fibres aramides:possèdent un frottement
intérieur in situ élevé [10]; par suite une précision raisonnable sur l'évolution du frottement intérieur pouvait
:être raisonnablement attendue compte tenu des conditions expérimentales.
Il est à noter que la plus grande partie des travaux publiés concerne la corrélation entre frottement intérieur
et densité de fissures des couches transverses de stratifiés croisés [8] et n'aborde pas la contribution de
l'endommagement des couches longitudinales à l'évolution du frottement intérieur global. Cette contribution
est importante dans le cas de la fibre aramide étudiée.
; Les tests de-fatigùe sont réalisés en flexion trois points ondulée. Cet essai réalise un compromis entre une
sollicitation complexe endommageanteà laquelle peut être soumis un matériau et une configuration appropriée
à la caractérisâtion mécanique, Les avantages par rapport à la flexion alternée sont de limiter l'abrasion à
l'aplomb des appuis et de permettre une première analyse des causes de l'endommagementmacroscopique. La
localisation de l'endommagementliée à la non-homogénéitéet à la nature (compression ou traction) du champ
des contraintes est un élément favorable à la modélisation mécanique ultérieure.
:"-."'Les'éprduvéttes ont pour dimensions moyennes 80x 10x2 mm; le taux des fibres volumique est 0,68 + 0,03,
lé module d'Young déterminé en flexion statique est 60,0 + 3,0 GPa et là contrainte de rupture en flexion
560+30 MPa. Elles sont fatiguées à flèche sinusoïdaleimposée à la fréquence 1,66 Hz constante, à température
et humidité ambiantes. L'élancement est égal à 32 (norme ASTMD 790 71). Pendant l'essai l'éprouvette est
périodiquementéprouvée sur un pendule de flexion composé (1 Hz) qui permet le calcul de la rigidité en flexion
et du frottement intérieur [11]. Les tests de caractérisâtion sont donc réalisés dans une configuration
Fig. 1. — il fonction de N
pour différentes flèches maximales :
1 mm (V), 2 mm (Y), 3 mm (A), 4 mm (A).
Fig. 1. — r| versus N for différent maximal deflections:
1 mm (V), 2 mm (If), 3 mm (A), 4 mm (A).
mécanique cohérente avec celle des essais de fatigue; la procédure nécessite le démontage et le remontage de
l'échantillonpériodiquement tout au long de l'essai de fatigue.
Quatre séries d'expériences correspondant respectivement aux flèches maximales 1, 2, 3 et 4 mm ont été
menées. Chaque série comprend trois éprouvettes. La flèche 2 mm correspond à 60 % de la charge initiale de
rupture, et 4 mm à 90 % environ de cette même charge initiale; pendant les essais se produit une relaxation de
l'effort qu'il ne nous a pas été possibled'évaluer de façon significative.
3. RÉSULTATS. — La figure 1 présente l'évolution de t], accroissement du frottement
intérieur à partir de la valeur initiale mesurée dans les mêmes conditions, en fonction du
nombre de cycles N.
Malgré une dispersion importante (mais couramment obtenue lors de tests de composi-
tes) de l'ordre de 15 % il apparaît que r\ est une fonction croissante de N à flèche
maximale fixée. Le niveau initial de frottement intérieur est (20 + 5). 10 ~ 3; ce domaine
comprend la valeur 17.10- 3 donnée par le fournisseur. L'accroissement irréversible du
frottement intérieur est lié à l'endommagement des échantillons; il croît de façon impor-
tante pendant les premiers cycles ce qui indiquequ'il s'agit d'un paramètre phénoménologi-
que a priori susceptible d'être introduit dans un calcul prévisionnel de durée de vie.
L'évolution de la raideur en flexion n'est pas significative pour N^IO2 et une flèche
maximale inférieure ou égale à 3 mm; une décroissance de 20 % est enregistrée entre 104
et 105 cycles pour une flèche de 3 mm.
L'analysestatistique de l'ensemble des valeurs expérimentales montre que la dépendance
r\ (N) pour N ^ 102 peut être approchée par une fonction linéaire de log N de pente
indépendante de la flèche maximale de façon significative. Une telle description constitue
une base particulièrementintéressante en vue de fonder ultérieurement un modèle prévi-
sionnel du calcul du nombre des cycles à la rupture.
L'évolution de ri avec l'amplitude de la flèche maximale ( fig. 2) met clairement en
évidence la sensibilité très importante de ce paramètre; il paraît raisonnable d'approcher
tales.
:
C. R, Acad. Se. Paris, t. 301^ Série H, n° 15, 1985 1093
cette évolution par une droite passant par l'origine comptetenu des incertitudes expérimen-
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
158,
[11] D. GurrÀRD, Congrès franco-polonais, Varsovie, 1977.
[12] J. H. GREENWOÔD et.P. G. ROSE, J. Mat. Sa., 9, 1974, ;p: 1809-1814.
Ecole nationale supérieure des Mines de Saint-Étienné,
cours Fauriel, 52023 Saint-ÉtienneCedex.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1095
Sans être turbulents dans le sens traditionnel, il arrive que certains écoulements
stationnaires tridimensionnels présentent une « turbulence lagrangienne » : en suivant
les lignes de courant, des particules de fluide initialement proches peuvent s'éloigner
exponentiellementau cours du temps; toute prédiction sur la position de telles particules
pour des temps longs est ainsi rendue impossible. Une telle situation peut considérable-
ment accroître le transport : Aref a montré que des écoulements bidimensionnelspériodi-
que en temps de structure très simple peuvent avoir des trajectoires lagrangienneschaoti-
ques et, de ce fait peuvent diffuser très efficacement un scalaire passif [1]. Arnold,
Zel'dovich et Ruzmaikin signalent que le chaos dans les lignes de courant d'un écoulement
tridimensionnelinfiniment conducteur conduit à une croissance exponentielled'un champ
magnétique [2].
Cette « turbulence lagrangienne» peut intervenir alors même que la représentation en
coordonnées eulériennes de l'écoulement est très simple. Arnold [3] a introduit une
classe d'écoulements pour laquelle il conjecturait des trajectoires chaotiques; il s'agit des
écoulements donnés par :
qui possèdent la propriété de Beltrami et sont des solutions exactes de l'équation d'Euler.
Des expériences numériques de Hénon [4] ont en effet montré la présence de chaos dans
le cas particulier A= /3; B = 2; C=l. Indépendamment, Childress [5] a introduit le cas
particulier A=B = C=1, comme modèle pour l'effet dynamo cinématique. Plus récem-
ment, Dombre et coll. [6] ont présenté un panorama des connaissances actuelles sur cette
classe d'écoulements, qu'ils ont proposé d'appeler ABC (Arnold-Beltrami-Childress).Ils
ont montré par des expériences numériques et par la technique du test de méromorphie
de Painlevé que ces écoulements ne sont sans doute intégrables que lorsque l'un au moins
des coefficients A, B ou C s'annule.
Nous nous proposons ici de démontrer que ces écoulements présentent effectivement
de la turbulencelagrangiennelorsque l'un des coefficients est petit. En raison des symétries
présentées par le système, on peut se ramener au cas 0 ^ C < B < A, et donc prendre C
comme petit paramètre.
Lorsque C s'annule, on est ramené à un système intégrable en (x, z), dont l'hamiltonien
est :
dont les solutions peuvent être obtenues par quadrature à l'aide d'intégrales elliptiques;
la composante v de la vitesse est alors constante sur les trajectoires. En projection sur le
plan (x, z), ce système présente un réseau de centres, aux points de coordonnées :
Les orbites issues de ces points fixes hyperboliques sont des orbites homoclines dès lors
que l'on identifie deux points distants d'une période suivant l'axe des x-.'
On va étudier ce qui se passe lorsque C, au lieu d'être nul, est un petit paramètre s
tendant vers zéro. Cette étude va être menée à l'aide de la méthode de Melnikov.
Introduite par Melnikov [7], développée par Holmes et Marsden [8], décrite en détail par
Guckenheimer et Holmes [9], cette méthode permet de rendre compte du comportement
d'un système dynamique dépendant d'un paramètre à proximité d'une valeur de ce
paramètre pour laquelle le système est intégrable et présente des orbites homoclines. Elle
a été récemment utilisée, notamment, par Koiller, pour l'étude de la stabilité de systèmes
de pendules couplés [10].
Étant donné un système bidimensionnelpériodique en temps :
possédant pour 8 = 0 une orbite homocline q°(t) issue d'un point fixe hyperbolique p°,
on définit ce qu'on appelle la fonction de Melnikov du système par :
où l'on a noté ' les dérivées par rapport à y pour les distinguer des dérivées d'origine par
rapport à t.
Pour le système non perturbé (s=0), Fhamiltonien est maintenant :
C. R. Acad. Se. Paris, (. 301, Série II, n° 15, 1985 1097
l'expression B sin x + A cos z reste ainsi constante sur les trajectoires. Le réseau;de
centres et de points fixes hyperboliques reste inchangé; les orbites homoclines subsistent.
On peut donc appliquer la méthode de Melnikov. La fonction de Melnikov d'une orbite
homocline est donnée par :
La fonction de Melhikbv présente donc toujours un zéro simple, quelles que soient les
valeurs des paramétrés:A et B, comme combinaison linéaire sans terme constant du
cosinus et du sinus d'une même variable.
Considérons plus particulièrement une orbite qui joint ( — n/2, 0) à (37t/2, 0). Soit
(0) =n[2; lesasymétries du problème impliquent :
Elle s'annule donc toujours indépendamment des valeurs des paramètres A et B pour
y—0, On obtient le même résultat pour une orbite qui joint::
Les résultats pour les autres orbites s'en déduisent par symétrie et périodicité.
On a ainsi montré que dans le système ABC lorsque l'un des paramètres est petit les
variétés stable et instable présentent une intersection transverse et donc une infinité
d'intersections. Le chaos qui apparaît ainsi fournit un mécanisme efficace de mixion des:
particules de fluide.
Je remercie U. Frisch, dont les conseils m'ont été d'une aide précieuse.
Reçue le 12 août 1985, acceptée le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Cette Note présente un modèle permettant d'interpréter quantitativement les propriétés mécaniques d'un
grillage dont les sites sont aléatoirement retirés. La comparaison de ce modèle avec des travaux théoriques
récents est également discutée.
STATISTICAL PHYS1CS. — Expérimental study and modeling of the mechanical behaviour of a real
percolating grid.
This Note présents a model which predicts quanlilatively the mechanical properties of i grid whose sites are
removed at random. The comparison between this model and récent theorelical works is discussed.
où gii désigne la conductance du lien(z", j) entre deux sites proches voisins. Ces équations
s'obtiennent en minimisant l'énergie: U=(l/2) Y^Sui^t— Y;)2 Par rapport à V;. La
(ij)
méthode classique de surrelaxation consiste à recalculer par itérations successives les
potentiels à l'aide de la relation (1) jusqu'à stabilisation de la jconductance G déduite de
l'énergie par la relation U=(l/2) GV2 où V est la d.d.p. imposée.
Une démarche analogue peut être suivie pour résoudre le problème mécanique. Cepen-
dant l'expression de l'énergie n'est pas aussi triviale que dans le cas électrique et passe
par une modélisation. Par exemple, Y. Kantor et I. Webman [3] puis D. J. Bergmann [4]
ont utilisé le modèle schématisé sur la figure 2d. Dans celui-ci, la cohésion du réseau
hexagonal est assurée par des rappels élastiques symbolisés par des ressorts longitudinaux
et angulaires. En vue de décrire notre système expérimental, il m'est apparu plus adapté
de faire une modélisation prenant en compte la mécanique des plaques liant les différents
sites. Comme suggéré sur la figure 2 a, l'état d'un site est représenté par trois coordonnées
(Sx,-, 8y;, ôOf) respectivement déplacements et rotation du noeud i (qui traduisent la conti-
nuité des déformations aux raccords entre plaques). Les faibles déformations de la
plaque (i, j) reliant les sites i et j voisins se décompose en un allongement 5r^- et une
flexion, sous l'action des efforts normaux et des moments.fléchissants exercés aux
extrémités.
Fig. 1. — (a) Schéma de l'expérience. Le déplacement5>< imposé à l'armature haute se traduit par une force F
exercée et mesurée sur l'armature basse asservie. La pente de la droite de charge K=<?F/dv, raideur du
grillage, est proportionnelle à son module d'Young effectif, les déplacementssuivant x étant libres au contact
des armatures. (6) Les caractéristiques géométriques de la structure utilisée sont les suivantes : 60~50°;
Lj=:2,9mm; L2c=2,4mm; 6 = 15mm; /i2 = 2/i,=0,lmm.
ïïg-l- (") Schematic diagràm of the experiment: The displacement 5v imposed to the upside armature,
—
produces a force F exerted and measured on the other one. The quantity K=dF/dy is proportional to the
Young modulus of the grid because the x-displacements are free on the armatures, (b) The geometrical
characteristicof the grid are: 90^50°; L,^2.9mm; h2^2.4mm; h = \5mm; h2 = 2hx=0.\mm.
Essayons tout d'abord de modéliser ces déformations par des ressorts longitudinaux et
angulaires, comme suggéré figure 2b. Avec les notations utilisées sur celle-ci, l'énergie
élastique se met sous la forme :
La minimisation de cette expression (principe des travaux virtuels) par rapport aux
variables xt, yt, G;, notées a,, conduit à trois équations de la forme :
Les coefficients Jjj nuls lorsque le voisin j est absent, dépendent des paramètres géométri-
ques de la grille, Ll5 L2 et 0O (fig. 1), et des raideurs Kl5 Cu K2, C2 associées aux liens
obliques et horizontaux. L'invariance par translation impose Jp= £
Jp.. pour $ = x et
j <.P"i)
y. Les équations (3) permettent le calcul itératif des (ôx;, ô>;, 88;) jusqu'à stabilisation de
la raideur K du grillage (proportionnelle à son module d'Young), déduite de l'énergie
par la relation U = (l/2)Kô>2, où 8y est le déplacement de compression imposé. Ces
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 2. Les différents modèles évoqués dans cette Note. Les équivalences (a<s-c) et (b<*>d) sont démontrées
—
sous réserve des relations C^ = CyCa./(C,,.+Ctt+ Ca); Ky=E6fcy/Ly; C^B*bhffih^ E*=E/(l-rt2) (E,
module d'Young du métal; r\, coefficient de Poisson).
o
Fig. 2. — Différent models presented in this Note. We show the équivalences(a<s-c) and (b d) provided thaf
Cji^CyC^Cy+C^+ Q,); K0.=E«!y/L0.; C„=E*6*^/2L„, where E* = E/(l-r|2) (E is the Young modulus
and r\ the Poisson ratio of the métal).
Fig. 3. — La variation du module d'Youngmesuré(O), en fonction du nombre n de sites retirés à la structure
de la figure 1, est comparée à la conductance simulée (.
(— © —) et (b) et (d) (-- © --), pour un tirage donné.
..©...) et aux prévisions des modèles(a) et (c)
Fig. 3. -The variation of the measured Young modulus (O) versus the number n of sites removed from the
structure of the Figure 1, is compared to the simulated conductance (. ® . . .) and to the prédictions ofthe
models (a) and (c) (- -)
© and (b) and (d)(— © --). . .
PLANCHEI/PLATE I LAURENT LIMAT
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1103
Cette relation permet l'élimination des variables50,- qui s'expriment en fonction des
déplacements ôx;j- = 5x; — Sx,- et 5v,J = 8>!;—8jy. Ceci est dû à l'absence de couplages avec
les rotations 59,- des noeuds voisins. L'expression du moment exercé en i sur la barre (i,j)
devient alors : . , :
Cette expression est identique à celle donnée par le modèle de la figure 2 d, sous réserve
des relations Cjik = CjjCik/(CiJ + Cik + Cil). Le modèle proposé n'est donc autre que celui
de Y. Kantor et coll. Cependant, l'intérêt de cette présentation vient de ce que Fhamilto-
nien utilisé ne fait intervenir que les plus proches voisins, ce qui simplifie considérablement
le programme de simulation numérique(x).
Revenons au problème de plaques élastiques. Dans une approche simplifiée, analogue
à celle utilisée usuellement pour les poutres [6], l'énergie se répartit entre une traction
uniforme, et une flexion associée à une variation linéaire du moment fléchissant le long
de(W):
;Les deux premiers termes réprésentent une énergie typé ressorts déjà rencontrée, avec
introduit un couplage répulsif entre les rotations de noeuds voisins qui tend à les faire
^tourner en sens contraire comme suggéré sur la figure 2 a. Il peut être symbolisé (fig. 2c)
par uû ressort fictif dé raideur négative. Les équations d'équilibre déduites de cette
expression sont identiques pour a—x etj>. Par contre le couplage répulsif modifie légère-
ment l'équation en a=9, rendant impossible l'élimination de la variable 89;, qui conduit
au modèle de Y. Kantor et coll. Ceci signifie que la propagation des forces dans la
structure s'effectue de manière: identique dans les deux modèles mais que la propagation
dès moriiehtsfléchissants est différente^
Il existe un cas trivial où fes deux modèles donnent cependant le même résultat. Dans
le cas de la compression uniforme de la structure intacte schématisée figure 1, on a
1104 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985
89; = 89=0. On peut montrer que la raideur du grillage se met sous la forme :
où K1; L1 et C1 sont associés aux liens obliques (K1 = EbhJL1 et C1 = E*bhl/2L1) qui
sont répartis en Nx colonnes de Ny liens (ci. fig. 1). Dans le cas de notre expérience, le
rapport sans dimension p=K1L2/C1=2(l—rj 2) (LJ/ijJ2 est de l'ordre de 104, de sorte
que le grillage ne travaille qu'en flexion (2).
Des résultats expérimentauxobtenus sur un échantillon réduit (Nx=Nj.= 10), pour un
tirage aléatoire donné sont portés sur la figure 3. Ces résultats sont comparés avec des
simulations de la conductance et du module d'Young prévu par les deux modèles, pour
le même tirage. On observe, en bon accord avec les travaux théoriques cités ([3], [4]),
une décroissance du module élastique plus rapide que celle de la conductance. Les
comportements prévus par les deux modèles sont voisins, ce qui n'est pas surprenant
compte tenu de leur parenté, mais seul le modèle de flexion de plaque rend parfaitement
compte de l'expérience.
Cette étude a été réalisée sur un échantillon de taille assez réduite. Elle suffit cependant
pour illustrer un point très important en mécanique des systèmes aléatoires : chaque
système réel est caractérisé par un modèle particulier différent, et il apparaît fondamental
de pouvoir mettre eh évidence lés similitudes et les différences entre chacun d'eux.
Cette Note doit beaucoup aux conseils de C. Allain et de J. C. Charmet.
(*) Les expressionsdes Cjik à partir des Cy contiennent implicitementla contribution de Ckij et Cja à Ck!l en
cas de coupure du lien(i, j).
( 2) La situation est différente en géométrie carrée, pour laquelle une étude complémentaire de l'influence de
ce rapport est en cours [8].
Remise le 23 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
.
PHÉNOMÈNES DE TRANSPORT.
x.- — Un nouveau dispositifd'observation holographi-
que eh temps réel. Noté de Yves Bernard, Marie-Claire Robert e Lefaucheux,:
présentée par Jean Wyart. : "
-'TJn dispositif, compact permettantTbbsèrvationdans deux directions perpendiculaires-,a été réalisé; il a permis
l'étude de la nùcléatîon et la croïssahcéde cristaux en milieux convectif et diffusif, "...
TRANSPORT PHENOMÈNA: ^-- À new simple device for holographie observation in real time.
HolographieInterferometryallows onetofollowtransparent média sûrrouhding a çrysial.during itsgrowth.. The
device which lias been developped lets one to visualize in two pérpëndicular directions either the crystal or the
surroundihgMédium, With this àpparatus, nucleation and growth hâve been followed in two cases: solution,
growth with.possible conveçtion movements and gel growth where mass transfer occurs[only by diffusion, so strohg
différences are. observed. [
-
EXPLICATIONSDE LA FIGURE 2
Fig. 2. — Cristaux d'ADP observés par le dispositif HOLIDDO dans deux directions perpendiculaires : (à) et
(b) cristaux en gel; (c) et (d) cristaux en solution.
Fig. 2. — ADP crystals seen through HOLIDDO in two perpendicular directions: (a) and (b) gel grown crystals;
(c) and (d) solution grown crystals.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1107
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Y. BERNARD, F. LEFAUCHEUX, S. GITS et M. C. ROBERT, Comptes rendus, 295, série II, 1982,
p. 1065-1066.
[2] F. BEDARIDA, P. BOCCACCI, L. ZEFIRO et C. PONTIGGIA, Physicochemical Hydrodynamics, 4, n° 2, 1981,
p. 327-341.
[3] P. S. CHEN, P. J. SHLICHTA,.W, R. WILCOX et R. A. LEEEVER, J. Cryst:Growth, 47, 1979, p. 43-60.
Les auteurs présentent un.procédé original d'imagerie par résonance magnétique nucléaire donnant là
distribution spatiale calculée, des coefficients de diffusion moléculaire, à partir de deux séquences d'acquisition.
L'une est très peu sensible à la diffusion, l'autre y est sensibilisée à l'aide d'impulsions de gradients de champ
magnétique appropriées.
Ces auteurs ont appliqué(1) au cas particulier de deux impulsions de gradient identi-
ques, symétriques par rapport à l'impulsion 180° de durée 8 et séparées par un intervalle
de temps (A —8). En négligeant les gradients résiduels par rapport à l'intensité G de ces
impulsions, on obtient :
Des mesures précises dès coefficientsde diffusion ont ainsi pu être faites. Les impulsions
de gradients utilisées en Imagerie selonTe procédé 2 DFT de Kumar; Welti et Ernst[3]
(gradient de sélection G s, gradient de lecture G/, gradient de codage de phase Gç)
induisent aussi une atténuation des échos du fait de la diffusion [4]. Toutefois leur nombre
et leur structure ne permettent pas d'utiliser la relation (2).
Récemment, Wesbey et coll. [4] ont proposé une mesure des coefficients de diffusion
en imagerie, déterminés relativement à une référence(r) présente sur l'image. En effet,
d'après(2) :
Le rapportD/Dr est obtenu par régression linéaire entre Log À (TE) et Log A (TE) J" â
partir de N images pour lesquelles le gradient G s usuel est incrémenté de 0 à sa valeur
nominale. Ce-procédé n'est pas simple à mettre en oeuvre en vue d'une application
biomédicale (influence de Gs sur l'épaisseur de coupe, temps d'acquisition, coefficients
connus en valeur relative seulement).
0249-6305/85/03011109 $2.00 © Académie des Sciences .'-"" '../'
1110 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985
Il nous a semblé intéressant de tenter la résolution directe de(l) pour l'ensemble des
impulsions de gradients utilisées en imagerie afin d'obtenir une détermination absolue et
directe des coefficients de diffusion en chaque point de l'image, les paramètres, p (densité
de spins), T1 et T 2 étant éliminés.
PRINCIPE DE LA MÉTHODE. — Les gradients G s, G/ et G,,, étant deux à deux orthogonaux,
leur contribution à (1) peut être calculée isolément selon le schéma de la figure :
gradient de sélection :
—
impulsions G s et G s' (G s. ds = G s'. ds');
—
deux impulsions Gp et Gp' (dp = dp') :
gradient de lecture :
- impulsions G / et G /' (G l. dl = G Y. dY) :
La relation (1) appliquée à cette séquence d'impulsions peut donc être généralisée en
sommant sur m paires d'impulsions de gradients homologues compensées (Gj, dj et G';,
d'j telles que Gj. dj — G'j. d'j) et pour une séquence multi-écho, le rephasageétant obtenu
C. R. Acad. Sc, Paris t. 301, Série II, n° 15, 1985 1111
à chaque écho :
k=nombre d'échos.
La constante bkm est entièrement déterminée par le calcul. Le problème posé par G^
qui est incrémenté à chaque cycle et n'est pas compensé est résolu si sa contribution à b
est rendue négligeable.
Nous éliminons les effets des paramètres p et T1 et T2 sur le contraste de l'image en
faisant le rapport A(TE')/A(nTE) des signaux de deux images acquises successivement
avec une séquence mono-écho et une séquence an échos à temps de répétition TR
identiques et telles que TE'==nTE.
L'effet de la diffusion est accentué sur la séquencemono-écho par l'utilisation d'impuV
«ions de gradient homologues plus: intenses, plus longues et plus espacées que dans la
séquence muîti-écho. Ces impulsions peuvent être sur un ou plusieurs des axes Gs,. GZ,
Gç, en fonction de la chrection de là diffusion à privilégier.
Sur l'image calculée donnant en chaque point L6g_A(TE')/A(n.TE)xyz, le contraste
ne dépend alors que de la distribution spatiale D(x,v,z): du coefficient de diffusion :
Séquence
d'écho
(TE)
d'échos
(n) : TR)
...
de répétition
S1 112ms ; 1 :
1000ms
Sn = S4 ....... .
28ms 4 1000ms
Nous avons choisi d'augmenter les effets de la diffusion sur la séquence S1 par
l'intermédiarré du seul gradient de lecture (G 1=2571Hz/cm, Hz=41ms, d/' = 50,5ms,
17=16,8ms)rLes contributions calculées des différents gradients à l'atténuation du signal
sont les suivantes :
....... ...
Sélection.. 0,3% 4,6%
Phase: 0,8°/00 <14,4%
Sn/S1
(mesure D x 109 m2/s D x 109 m2/s
Substance sur image) mesure littérature
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
D. Le B. : Service hospitalierFrédéric-Joliot,
Départementde Biologie du C.E.A.,
Hôpital d'Orsay, 91406 Orsay;
E. B. : Tliomson-CG.R, Département de RMN,
551, rue de la Minière, 78530 Bue.
Ci R. Acad, Se. Paris,-t. SOl^SérieH,>n° 15, 1985 '
:-:l-W3
CHIMIE PHYSIQUE. — Étude vibrationnelle des associations ioniques dans les solvants
aprotiques 8. Télramérisation du thiocyanate de lithium et relation entre associatipn et
désolvatation. Note de Yoo Hang Kirn, Danielle Paoli et Martial Chabanel, présentée par
Jean Barriol.
La spectroscopie infrarouge montre, que les éthers stériquement encombrés figurent parmi les solvants lès
plus associants vis-à-vis de LiSCN. Le terme ultime est le tétramère (LiNCS)4 de structure cubane ainsi que
d'autres agrégats de taille voisine comportant des liaisons Li —S. La formation de (LiNCS)4 à partir de
(LiNCS)2 est fortement endothermique. Les trois étapes qui, dans des solvants de polarité décroissante, font
passer des ions Li+ et SCN" aux différents agrégats (paire d"ions. dimère, tétramère) sont toutes contrôlées
Chaque étape correspond au remplacement
par un terme entropique de l'ordre de (3,5 + 1) R par motif LiSCN.Li'
d'une moléculede solvant de la première couche de solvatation de 1" par un ion SCN-.
Les sels en solution dans les solvants peu polaires ne sont pas sous forme d'ions libres,
mais d'agrégats plus ou moins importants. L'étude de ces agrégats permet de combler le
vide qui existe entre la chimie des solutions ioniques et celle des cristaux ioniques et de
leurs solvates. Le rôle joué par les agrégats ioniques en catalyse organique et en électro-
chimie ne peut être ignoré, qu'il soit perçu comme positif ou au contraire gênant selon
les cas. Dans ce travail le thiocyanate de lithium sert de composé modèle pour l'étude
des agrégats ioniques
Dans les solvants de polarité décroissante l'association du thiocyanate de lithium [1]
passe par trois stades principaux successifs :
—
la paire d'ions LiNCS, (p), qui est un dipôle;
—
le dimère (LiNCS)2, (d), ou quadrupôle;
—
le tétramère (LiNCS)4, (t), ou octupôle.
Cette association est d'autant plus avancée que la polarité du solvant est plus basse.
Dans un solvant donné on rencontre au plus deux de ces espèces en équilibre, qui
correspondent à deux stades successifs ci-dessus. Ainsi, en solution diluée, le stade (p)
est observé dans l'acétone, le stade (d) dans les éthers non ramifiés et le stade (t) dans
l'éther isopropylique où LiSCN est très peu soluble. Le passage du stade (d) au stade (t)
dépend dé façon critique de l'encombrement stérique du solvant au voisinage de l'atome
donneur, comme on l'a constaté en modifiant les résidus alkyle des éthers. Si aucun des
résidus alkyle n'est ramifié (éther butylique), c'est Je stade (d) qui est observé; par contre,
si les deux le sont (éther isopropylique), c'est le stade (l). L'équilibre entre les espèces
correspondant aux stades (d) et (r) est observé dans des éthers où un seul des résidus
alkyle est ramifié : Fisopropylpropyl éther (i-PrPrO) et le sec-butyl éth'yl éther (s-BuEtO).
Ces solvants, dont l'encombrement stérique est intermédiaire entre ceux des éthers qui
donnent les espèces à l'état pur, ont donc été utilisés pour l'étude thermodynamique de
la tétramérisation en solution, La solubilité de LiSCN varie en sens inverse de l'encombre-
ment stérique et reste suffisante dans les solvants choisis (~0,4 M).
0249-6305/85/03011113 S 2.00 © Académiedes Sciences
1114 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985
Enfin il existe une proportion non négligeable ( ~ 15 %) d'autres agrégats dont la nature
sera discutée dans la suite. Le domaine de concentration étudié s'étend entre 0,01 et
0,2 M environ et le domaine de température entre 5 et 45°C. Les résultats sont reportés
sur le tableau. Les marges d'erreur tiennent compte de la dispersion statistique et des
erreurs systématiques sur les paramètres spectroscopiques des bandes.
Contrairement au cas de l'équilibre de dimérisation, on n'a pas observé de variation
systématique delà constante de tétramérisation apparente Ken fonction de la concentra-
tion. L'équilibre de tétramérisation est donc plus proche de l'idéalité que celui de
dimérisation, ce qui est probablement dû à l'absence de moment dipolaire des espèces en
présence. Cet équilibre est fortement endothermique, alors que les équilibres de formation
de paire d'ions ou de dimérisation [2] le sont faiblement ou sont même athermiques.
Comme l'indiquent les résultats, la tétramérisation est donc contrôlée par un terme
entropique très important qui provient de la désolvatation, Jackman et Debrosse [3] ont
obtenu des résultats similaires (AH = 43 kJ.mol- 1 et AS = i62.J.K_1.moI_ 1) dans
l'étude par RMN de la désolvatation du tétramère de la lithioisobutyrophénone dans le
dioxolane. Ces valeurs sont très voisines de celles que nous observons pour l'association-
désolvatation de (LiNCS)4,
Les nombres de solvatation spectroscopiques[4] indiquent que les étapes successives
du processus d'association résultent de la compétition entre anion et solvant dans la
première couche de coordination du lithium. Le nombre de coordination de cet ion reste
toujours voisin de 4, et chaque étape du processus d'association libère donc une molécule
de solvant S, notée entre parenthèses sur le schéma ci-dessous où X~ désigne l'ion
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
TABLEAU
Solvant
s-BuEtO i-PrPrO
Les équilibres Correspondant aux étapes (a) et (b) ont été étudiés précédemment,
respectivement dans le diméthylformamide[5] et dans le carbonate de diéthyle (DEC) [2].
Les valeurs de AS notées ci-dessus montrent que chaque processusd'association s'accompa-
gne d'un accroissement d'errtropie d'environ (3,5+1)R par molécule de solvant libéré.
Cette variation d'entropie peut être comparée à l'entropie de fusion du solvant qui est
de l'ordre de 6 R. Elle lui est: sensiblement inférieure, ce qui peut s'expliquer par le fait
que les molécules de solvatation conservent une partie de leur mobilité.
Le degré de tétramérisation de LiSCN dans s-BuEtO diminue si l'on ajoute de petites
quantités d'un solvant de polarité voisine mais moins encombré stériquemerit. Des
informations intéressantes concernant la solvatation du lithium:peuvent être obtenues si
le solvant ajouté possède une bande sensible à la solvatation par: Ifehthium. C'est le cas
du DEC dont la bande libre v(CO) située à 1750 cm-1 se déplace à 1720 cm- 1 par
association avec, le lithium dans les solutions mixtes LiSCN-s-BuEtO. On a donc pu
suivre, au fur et àmesure déFaddition de DEC aux solutions, à là fois la tétramérisation
de LiSCN et là solvatation préférentielle dé Li* pas lé DEC., Comme la stabilité du
tétramère provient de l'encombrement stérique du solvant, on a fait l'hypothèse que
^introduction de DEC dans:;la première couché de solvatation du;lithium s'accompagne
de la désassoçiatiori du tétramère en dimère. Dans ces conditions^ si m est le nombre de
molécules de DEC qui solvatent le dimère, cette réaction s'écrit :... y
L'étude a été faite dans des conditions où la proportion de DEC sous forme libre est
assez faible (<50 %), pour être:mesurée avec une bonne précision. La valeur de m a été
obtenue en portant le rapport :
Cette constante est égale à 1000. La solvatation préférentielle: par le DEC est très
marquée, puisqu'elle correspond à une variation d'enthalpie libre d'environ 17 kJ/mol.
Comme les deux solvants ont des polarités voisines selon les critères habituels (constante
diélectrique, basicité), c'est l'encombrement stérique qui fait la différence.
En plus des bandes caractéristiques du dimère et du tétramère, les spectres de LiSCN
en solution dans s-BuEtO font apparaître ( fig. 2) un.certain hornbre de bandes faibles
situées entre 2065 et 2125; cm" 1, plus une bande située à 2008 cm-1- La nature exacte
1118 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série H, n° 15, 1985
et la structure des agrégats correspondant à ces bandes ne semble pas facile à établir.
On peut cependant tirer un certain nombre d'informations de la position des bandes et
de leur évolution en fonction de la température et de la concentration. Dans la région
au-delà de 2065 cm- 1 les trois bandes qui sont de loin les plus intenses sont situées
respectivement à 2068, 2077 et 2123 cm- 1. Dans le domaine 0,01-0,2 M de concentra-
tion en tétramère, leur hauteur varie de façon sensiblement proportionnelle à la concentra-
tion en tétramère. Seule la hauteur de la bande à 2123 cm- 1 varie un peu plus vite et
pourrait donc correspondre à une espèce Li„X„ plus associée que le tétramère (n = 5 +1).
La variation de leur hauteur en fonction de la température est également parallèle à celle
du tétramère. Ces bandes n'appartiennent donc pas à de gros agrégats, eii chaîne par
exemple, mais plutôt à de petits agrégats fermés, probablement des tétramères aussi peu
solvatés que le tétramère principal. On doit souligner le déplacement positif considérable
de la fréquencev(CN) par rapport à l'ion SCN- libre (2051 cm-1). À titre de comparai-
son le déplacement dû à l'association isothiocyanate LiNCS ne dépasse pas 14 cm" 1 et
les déplacements consécutifs à la fixation de plusieurs ions Li+ sur l'azote sont négatifs.
Seule la fixation d'un ou plusieurs ions Li+ sur l'atome de soufre de SÇN peut donner
lieu à des déplacements aussi considérables. Ainsi CuSCN solide [6], dans lequel les
groupements SCN sont liés par le soufre à trois ions Cu+ et par l'azote à un seul,
possède une bande à 2173 cm" 1, alors que l'ion Cu+ est un peu plus polarisant que
Li+. Les agrégats mineurs ont donc des structures très différentes de celle du tétramère,
sauf peut-être ceux qui sont responsables de la bande à 2008 cm" 1. L'étude quantitative
de cette bande est difficile car elle est située entre le dimère et le tétramère.
En conclusion, les solvants donneurs stériquement encombrés favorisent la formation
des agrégats les plus importants. Cependant la taille de ces agrégats ne paraît guère
devoir dépasser 4, au moins pour LiSCN. Les agrégats les plus gros correspondent au
nombre minimal indispensable de molécule de solvant (une seule molécule) pour contri-
buer à la solvatation de l'ion Li+.
Reçue le 5 juillet 1985, acceptéele 30 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
On étudie le comportement électrochimiqueen milieu acide de la lyrosine et du tryplophane inclus dans les
chaînesprotéiques de la catalase de foie de Boeuf. Ces composés s'oxydent irréversiblement selon un mécanisme
E.C. Le tryplophane qui n'est présent qu'en position interne peut servir de marqueurpour déterminer le degré
d'association de l'enzyme en ses sous-unités.
—
pic I2 le potentiel du pic I1 ne dépendant pas de la quantité de matière électrolysée,
oh a pu reconstituer la forme de ce pic (courbe 4) en traçant la courbe symétrique de sa
partie ascendante par rapport à la droite parallèle à l'axe des intensités passant par Ep1.
La courbe (5) obtenue par soustraction de (4) à (3) donne la forme générale du pic I2 en
l'absence du pic 11 On peut alors tenter de déterminérles paramétrés n et p du pic I2 de
Oxydation des chaînes protéiques de la catalase. 5,1 mg de catalase dans 200 mg de graphite, milieu H2S04
IN, i)=3mV.s"'. (1) premier balayage; (2) courant résiduel; (3)=courbe (1)—courbe (2); (4) explications
dans le texte; (5) = courbe (3)—courbe(4).
Voltammogram showing the oxidation ofthe proteic chains of catalase: 5.1 mg of catalase mixed with 200 mg of
graphite; ff2S04 1 A?, v = 3mV.s~1. (I) flrst scan; (2) background; (3) curve (1) after substraction of
curve (2); (4) see the text for exploitations; (5) curve (3) after substraction of curve (4).
TABLEAU
Cys
.... ... 0,4 0,2 0,6
Trp
Tyr
... 0
2,4
1,2
1,4
1,2
3,8
observée au cours de notre étude diffère de celle publiée pour les dérivés N-acétylés. La
valeur p = \ que nous avons déterminée pour les étapes I± et I2 doit correspondre à
l'attaque par le solvant du radical cation formé lors de l'étape électrochimique, avec
production de dérivés hydroxylés.
La quantité d'électricité mise en jeu pour l'oxydation des résidus tryptophanyles peut
enfin servir d'indicateur du degré de dissociation de la catalase en ses sous-unités, puisque
ces résidus sont en position interne au sein du tétramère. En milieu H2S04 1N, la
présence du pic Ix indique que la catalase est dissociée en ses sous-unités à pH0,3 ce qui
est en accord avec nos résultats antérieurs [1].
En conclusion, l'étude des hémoprotéines à l'E.P.G. semble très prometteuse. En effet,
il paraît possible d'étudier à la fois le comportement électrochimique des hèmes aux
potentiels inférieurs au potentiel à courant nul et la conformation de la protéine ou son
degré de dissociation en ses sous-unités, aux potentiels supérieurs, à partir des pourcenta-
ges de résidus électro-actifs en position externe ou interne.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Voir première partie, Comptes rendus, 301, série II, 1985, p. 991-994.
[2] L. T. Yu, Electrochimica Acta, 28, n° 1, 1983, p. 63-77. rf
[3] C. JAKUBOWICZ,R. VALLOT, L. T. Yu et J. REYNAUD, Comptes rendus, 290, série C, 1980, p. 377-380. .
[4] C. JAKUBOWICZet L. T. Yu, Electrochimica Acta, 28, n° 1, 1983, p, 57-62. ;
[5] M. R. N. MURTHY, T. J. REID III, A. SICIGNANO, N. TANAKA et M. G. ROSSMANN, J. Mol. Biol., 152,
1981, p. 465-499.
Laboratoire d'Énergétiqueélectrochimiquèj
U.E.R. de Sciences, Université Paris - Val-de-Marne,
avenue du Général-de-Gaulle, 94010 Créteil Cedex,
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1123
:=1
L'autoextinction par effet de concentration limite l'efficacité de la plupart des
matériaux destinés à servir de sources laser au néodyme. Cette autoextinction est remar-
quablement faible, toutefois, pour certains phosphates tels que La1_xNd;cP5014. ou
LiLa1 xNd^P^O^, en raison de là faiblesse du champ cristallin au site de la terre rare
et de distances minimales relativement importantes entre ions Ln?+ (~5 Â) [1]. Ces
propriétés se retrouvent dans un certain nombre de matériaux vitreux de compositions
voisines. Cependant les quelques résultats publiés illustrent la diversité des performances
obtenues pour de faibles variations de composition ([2], [3]).
Dans cette Note sont comparées les propriétés structurales et optiques de plusieurs
verres de composition proche de MLa,1_x'Ndx~P4012- On montre que l'autoextinction de
la luminescence du néodyme est liée à la distribution des distances minimales Nd-Nd.
PROCÉDURE EXPÉRIMENTALE.
—
Par convention la composition des verres phosphatés peut s'écrire sous la
formel
avec
Les pertes en P205 lors de la synthèse entraînent cependant des fluctuations,de composition se traduisant
par des variations de R comprises respectivement dans les intervalles 0,88-0,92 et 0,97-1,02.
L'indice de réfraction de ces verres est voisin de 1,57 et leur masse volumiquede 3,1 g/cm 3. Le taux maximal
de néodyme substitué au lanthane correspondait à des concentrations respectives de 3,9.1021 ions Nd3+/cm3 +
pour R=0,9 et:4,5.1021 ions/cm3 pour R
L'analyse thermique différentielle met en évidence une transition vitreuse à 476°C et deux pics exothermiques
à 540 et 600°C correspondant à différentes étapes de la cristallisation. ;
Les paramètres Q,=2 4.6 de Judd-Ofelt ont été déterminés à partir des spectres d'absorption de; verres
faiblement dopés (Jr^+=9.1019ions.cm-3) enregistrés.à l'aide; d'un spectromètre « Cary 17 » [5]. La
probabilité des pertes non radiatives était déduite de l'enregistrement du déclin de l'émission 4F3/2^4I11/2
après excitation large et non sélective du néodyme dans les niveaux 4G572 et 2G7/2. Les spectres F.L.N. ont été
-
obtenus à 4,2 E après excitation sélective de Nd3+ par l'intermédiaire de la transition *I9/2 2P1/2 au moyen
d'un laser à colorant (coumarine 440) et sur des échantillonsfaiblement dopés (^/Nd3-|-=9.1019 ions.cm-3).
-
Fig. 1. —
Variations de la durée de vie x du niveau 4F3/2 de Nd3+ en fonction de la longueur d'onde de
l'excitation sélective 4I9/2 -> 2P1/2 dans les verres R = 1,0 ( O ) et R = 0,9 ( © ) à 4,2 K.
Fig. 1. Ndi+ lifetimes for the AF1>lï^il9l2 transition in R = 1.0 (O) and R=0.9 (©) glasses as a function
—
ofthe 4J9/2 -> 2P1/2 sélective excitation wavelength (T=4.2 K).
Fig. 2. Évolution de la probabilité des pertes non radiatives W en fonction de la concentration en néodyme
—
pour les verres R = 1,0 ( O ) et R = 0,9 ( © ) à T=300 K.
Fig. 2. — Dependence of the W parameter on neodymium concentration for R = 1.0 (O) and i? = 0.9 (®), at
T= 300K
Pour l'étude par spectroscopieRaman, les échantillonsvitreux ont été taillés sous forme de parallélépipèdes
de quelques millimètres d'arêtes et leurs faces ont été soigneusement polies. Les composés cristallisés ont été
étudiés sous forme de poudres..
Fig. 3.; Répartition des distances entre ions Nd3 + premiers voisins après recristallisation totale des verres
—
R = 1,0 et R=0,9 ( \ ). Les courbes en trait continu mpdélisent cette répartition dans les verres avant
.recristallisation.
Fig. 3. -
Distribution of the distances bétween Ln3+ nearest neighbours, aftertotal recrystallizationfor R = 1.Ô
and R—0.9 glasses (•'). The preexisting distribution in the glasses is given by sëlid Unes.
.
est singularisée par l'existence de ponts reliant les chaînes phosphatées par l'intermédiaire
de groupements P04, donnant naissance à des cycles.
L'étude par diffusion Rarnan a été étendue à un domaine plus large de compositions
correspondant à dès valeurs de R comprises entre 0,6 et 1,3, et également aux phosphates
cristallisés qui se forment lors de la recristallisation. Les verres R = 1,0 sont constitués de
chaînes de longueur quasi infinie puisque le taux de groupements P03 terminaux est
très faible. Lorsque R>1, la proportion de ceux-ci s'accroît, ce qui correspond à un
raccourcissement des chaînes. Lorsque R<1 l'apparition d'une bande vP fortement
=0
polarisée témoigne dé la jonction des chaînes par l'intermédiaire de groupements PQ4
avec formation des cycles. Ainsi semble-t-il exister une étroite corrélation entre les motifs
structuraux contenus dans les verres et dans leurs produits de recristallisation.
Après cette dernière, si l'on admet que tous les ions lithium entrent dans la phase
LiLnP4012, les compositions dés mélanges seraient formellement les suivantes :
R=0,9 : 75 LiLa^^Nd^O^O La^Nd^O^-S La^Nd^Oç,,
R = 1,0:: 75 LiLà1^;cNdxP4012-25La^Nd^Og.
En tenant compte des données structurales, on peut schématiser la répartition des
distances terre rare-terre rare entre premiers voisins dans les deux matériaux une fois
recristallisès. Celle-ci peut être considérée comme représentativede la situation préexistant
dans les verres ( 'fig. 3).
DISCUSSION. L'autoextinction des composés du néodyme résulte essentiellement de
—
la relaxation croisée d'un couple donneur-accepteur liée au transfert (4F3/2 —> 4I13/2,
4Ii5/2; :%/2 -* 4Ii3/2> 4Ii5/2). Sa probabilité dépend du champ cristallin au site de la terre
rare et de la distance entre ions activateurs plus proches voisins. Les paramètres £\ sont
voisins pour R = 0,9 et R = 1,0, ce qui implique un environnementoxygéné des ions Nd3 +
et une covalence des liaisons Nd—O en moyenne très voisins [5]. En revanche, les verres
à forte autoextinction sont caractérisés par l'existence d'un pic de distribution des
distancés minimales Ln-Ln autour de la valeur 4,2 Â. Il est dû à l'augmentation de la
proportion des motifs structuraux proches de ceux de Laf _xNdxP309. Cette conclusion
s'accorde parfaitement avec la figure 1 qui illustre l'existence de tels motifs pour les sites
de haute énergie.
Une étude détaillée de la cinétique dû déclin de l'émission de Nd3+ dans le verre
R = Ô,9 confirme ce résultat [6], Le formalisme utilisé a été introduit en [7]. A partir de
la détermination des microparamètres CDA caractérisant la relaxation croisée d'un couple
1126 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série H, n° 15, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SYNTHÈSE ORGANIQUE.
— Sur une nouvelle voie d'accès aux a-cétols
y-éthyléniques au moyen d'organozinciques allyliques. Note de Amina Toagani et René
Couffignal, présentée par Henri Normant.
Les organozinciques allyliques réagissent avec les dicétones-a pour donner des cétones a-hydroxylées
'/-éthyléniques.De très bons rendements peuvent être obtenus lorsqu'un équivalent de dicétone-a est condensé
avec deux équivalents d'organométallique.
Allyhinc reagents react with a-diketones to give the tille compounàs. Very good yields can be obtained when
one équivalent of a-diketone is condensed with two équivalents of organometallic.
En série allylique, nous avons constaté qu'une seule synthèse organométalliqué décrit
l'obtention des cétols de type II; le travail est basé sur l'emploi de complexes 7t-allyfiques
du nickel, moins réactifs que les organométalliques allyliques classiques (ôrganomâgné-
siens, organozinciques, organoaluminiques)[1 ]. Cependant, si cette méthode a le mérite
de souligner les qualités de moindre réactivité de tels complexes, on était en droit de se
demander si, dans le cas particulier qui nous intéresse, les organozinciques allyliques,
beaucoup plus aisés à préparer [2], ne pouvaient pas rendre le même service, ceci plus
rapidement et dans de meilleures conditions.
Il est en effet possible de reprocher aux complexes Ti-allyliques du nickel, d'une part;
leur préparation à partir du nickel carbonyle, produit toxique, d'autre part leur faible
réactivité vis-à-vis des dérivés dicarbonylés-a qui exige un temps de contact prolongé des
réactifs (20 à 30 h, selon les cas).
Ayant besoin, pour des travaux ultérieurs, des cétols de type II, nous ayons
opposé, à basse température, divers organozinciques allyliques, soit au diacétyle
TABLEAU
É
(°C/mmHg) Infrarouge
ou Rdt :
O RMN
R4 R3 R2 R1 (*) F(°C) (%) (cm" 1) (")
v
H C6H5 H H 2 F = 90-91 93 3 475-3080 2,51-3,32 (m, 2 H); 3,84 (s, 1 H); 4,76-6,12 (m, 3 H);
1675-1650-1640 7,03-8,10 (m, 10 H).
1598-1580
H C6H5 CH3 H 2 F=96-97 97 3440-3078-1675 (') 0,82 (d, 3 H); 1,04 (d, 3 H); 3,40 (s, 1 H); 3,22-3,98
1641-1600-1580 (m, 1H); 4,86-6,42 (m, 3H); 7,09-8,18 (m, 10H).
H C6H5 H CH3 2 F=98-99 97 3 440-3 078-1675 (-0 1,60 (s, 3 H); (syst. AB; vA = 197,lHz soit
(") 1650-1602-1582 5A = 3,29.10" 6, vB=179,1Hz soit 8E = 2,98. ÎO" 6
JAB = 13,8 Hz); 4,10 (s, 1 H); 4,71 (s, 1 H); 4,94 (s, 1 H).
H CH3 H H 1 80-81/35 60 3478-3080 1,31 (s, 3 H); 2,18 (s, 3 H); 2,41 (d, 2H); 3,69 (s, 1H);
1710-1642 4,88-6,20 (m, 3 H).
H CH3 CH3 H 1 70-71/13 72 3480-3082 (e)0,84 (d, 3 H); 1,09 (d, 3 H); 1,23-'{s, 3 H), 1,28 (s,
1710-1641 3 H); 2,15 (s, 3 H); 2,21 (s, 3 H), 2,20-2,80 (m, 1 H);
3,70 (s, 1 H); 4,85-6,25 (m, 3 H).
H CH3 H CH3 1 66-67/13 75 3480-3082 1,30 (s, 3H); 1,75 (s, 3H); 2,20 (s, 3H); 2,41 (s, 2H);
(b) 1710-1648 3,62 (s, 1 H); 4,73 (s, 1 H); 4,84 (s, 1 H).
.
CH3 CH3 CH3 H 1 77-78/13 37 3480-3098 0,98 (s, 3 H); 1,07 (s, 3H); 1,28 (s, 3H), 2,17 (s, 3H);
1705-1642 3,64 (s, 1 H); 4,88-6,42 (m, 3 H).
Les analyses carbone-hydrogène des composes décrits sont correctes. (*) Rapport organozinraque/denve dicarbonyle. (")Litt.
F — 94°5-95°5(1). (b)Litt. 40/0,l(1). (c) Spectrographie infrarouge : les spectres ont été enregistrés sur un appareil « Philips PYE Unicam
SP3-100 ». C) Spectrographie de RMN : les déplacements chimiques sont exprimés en parties par million. Les spectres ont été enregistrés
sur un appareil « Perkin-ElmerR 12 ». Solvant : CC14, référence interne TMS. (e) Mélange de deux diastéréo-isomères. Proportions :
R3 = C6H5 : 66/34; R3 = CH360/40. (f) Solvant : CDC13.
Aussi curieux que cela puisse paraître, l'emploi de deux équivalents d'organométallique
pour un équivalent de benzile semble bien conduire uniquement au cétol. Nous avons
vérifié que, dans nos conditions opératoires (voir schéma), le spectre de RMN du produit
brut de la réaction ne montre pas la présence en quantité décelable ( < 5 %) de l'a-glycolHt
qui aurait pu être présent. Cependant, le réchauffement du milieu réactionnél, puis son
hydrolyse, conduit néanmoins au diol III.
Par ailleurs, les condensations réalisées à partir du diacétyle n'ont donné aisément
les a-cétols y-éthyléniques qu'avec un équivalent d'organozincique. L'emploi de deux
équivalents d'organométallique fournit le mélange cétol-diol, même en abaissant la tempé-
rature réactionnelle. Ce résultat est différent de ceux obtenus à partir des complexes
u-allyliques du nickel. En effet, dans la publication [1] concernant ces organométalliques,
il est précisé que le benzile est plus réactif que le diacétyle puisque ce dernier nécessite
des conditions réactionnelles plus sévères. Or, nous observons le résultat inverse. Aussi
dans notre cas, il semble que la différence de comportement de la réaction dans chacune
des condensations benzile-diacétyle doive être attribuée, non pas à la réactivité intrinsèque
de la fonction carbonyle relative à chaque exemple, mais plutôt à l'existence d'un
complexe d'addition de stabilité variable. Cet intermédiaire réactionne] serait relativement
stable à basse température, et cette stabilité serait fonction de la nature des groupes
alkyle présents, un groupe phényle étant plus stabilisant qu'un groupe méthyle. Une telle
remarque a déjà été formulée à propos de complexes d'addition similaires dans une autre
série [3].
Les cétolsII pour lesquels R3 = CH3 (et dont le groupe hydroxyle est protégé:.
OH -> OSiMe3) ont été déprotonés au moyen du diisopropylamidure de lithium. L'ànion
lithien qui en résulte se condense normalement avec les dérivés carbonylés pour conduire
à des composés plurifonctionnelsIV du type
Les dérivés nouveaux IV pour lesquels RS = H sont a priori oxydables en milieu âcidè et
susceptibles d'être cyclisés en furanones, comme cela ;a été réalisé à partir de
(CH3)2C(OSiMe3)-COCH2CHOH-R'[4]. Nos composésII;(RX=eH3) et IV doivent
donc être considérés comme des produits de départ ouvrant l'accès à de nouvelles
furanones, hétérocycles que l'on. retrouve dans divers composés à propriétés
antitumorales [4]. "
Par ailleurs, nous n'avons pas observé au cours de la synthèse des cétols II de migration
des groupes alkyle, alors que cela a été cependant constaté dansle cas de certains autres
a-cétols tertiaires ([5], [6]). Nous n'avons pas non plus hôte de réaction de réduction
de la fonction carbonyle du dérivé dicarbonylé : aucùne^présencede benzoïne C6H5 — ;
CHOH —CO—C6H5 n'a été décelée, contrairement à ce qui a été décrit lors de l'action-;
de divers autres organométalliques sur le benzile[7].
Les caractéristiques des a-cétols allyliques que nous avons préparés sont rassemblées
dans le tableau.
Nous poursuivons actuellement l'étude de cette réaction afin de mieux cerner son
déroulement. Son extension à d'autres fonctions vicinales est en cours.
Remise le 18 février 1985, acceptée le 13 mai 1985.
1130 -V ' C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série M, n° 15, 1985
-RÉFÉRENCES BiBLioGRAPHiQUEs
[1] L..S. HEGEDUS, S. D. WAGNER, E. L. WATERMAN et K. SIIRALA-HANSEN, J. Org. Chem., 40, 1975,
p. 593,598.
[2] M. GAUDEMAR, Bull. Soc. chim. Fr., 1962, p. 974-987.
[3] W. CLARK STILL et J. H. MCDONALD, TetrahedronLett., 21, 1980, p. 1031-1034 et 1035-1038.
[4] A. B. SMITH III, P. A. LEVENBERG, P. J. JERRIS, R. M. SCARBOROUGHJr. et P. M. WOVKULICH, J.
.
Amer. Chem. Soc, 103, 1981, p. 1501-1513.
[5] S. SELMAN et J. F. EASTHAM, Quart. Rev., 14, 1960, p. 221-235.
[6] R. D. CHAMBERS et M. CLARK, J. Chem. Soc. Perkin Traits I, 1972, p. 2469-2474.
[7] (a) V. GRIGNARD et DELARUE, Bull. Soc. chim. Fr., 1929, p. 389-390; (b) E. R. JONES, P. DWIGHT
SHERMAN Jr. et K. SCHWARZENBERG,J. Organometal. Chem., 10, 1967, p. 521-523; (c) A. HABASHI, W. TADROS
et H. Z. SHAMS, Indian J. Chem., 19B, 1980, p. 659-662.
CHIMIE ANALYTIQUE. —Protocole pour une analyse qualitative des métaux dans
les produits dé combustionpar microscopie électronique dans la surveillance de l'environne-:
ment. Note de Roland Capron et Pierre Haymann, présentée par Gaston Chariot.
INTRODUCTION. --L'étude des suies formées lors de la: pyrolyse des matériaux pose lé
problème de la recherché et du dosage des métaux qui se trouvent le plus souvent à
l'état de tracé dans le combustible.
De nombreux travauxétendentà aborder le problème de la toxicité des fumées soit par
l'étude de paramètres physiques (opacité, température de la flamme, perte de poids [1]),
soit par l'étude de pàramètres chimiques (analyse élémentaire, dosage des métaux, etc. [2]).
Ce tyjpè d'étude né permet pas de répondre aux problèmes liés à l'empoussiérage pulmo-
naire. L'analyse pondérale seule de ce type de polluant est peu représentative du risqué
de toxicité du fait de la très grande dispersion en taillé des particules émises. Enfin
l'analyse chimique qualitative ou quantitative des métaux présents ne permet pas de
rattacher la présence des métaux à la taille des particules de suie qui en sont les vecteurs
privilégiés.
:.
La microscopie; électronique par transmission, complétée par la microdiffractionélectro-
nique et l'observation en champ sombre, permet de suivre le devenir des métaux et de
les relier aux types de particules formées lors de la combustion des matériaux.
Fig. 3 Fig. 4
Fig. 5. —
Microcristaux dispersés sur une membrane colloïdale : (a) champ clair; (b) champ sombre.
Fig. 5. —
Microcristals disseminated on colloidal membrane: (a) transmission microscopy; (b) dark field.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1135
Nous avons pris comme exemple pour celte étude la recherche des métaux présents
dans les suies formées lors de la combustion de fiouls lourds. Les coupes pétrolières
lourdes contiennent à l'état de traces des métaux liés à des asphaltènes que l'on peut
considérer comme des composés organo-métalliques contenant S, N, O, associés à un
mélange de naphtènes paraffiniques et d'hydrocarbures aromatiques, qui précipitent dans
un solvant du type éthane. Il s'agit principalement de fer, vanadium, nickel et cuivre.
Ces composés sont capables de produire par déshydrogénation des oléfines et dioléîines
qui, par cyclisation, conduisent à des produits, comme le pyrène, que l'on sait éminemment
toxiques.
1. PRÉPARATION DE L'ÉCHANTILLON. — Nous avons étudié un fioul lourd qui a été brûlé
dans un four semi-industriel afin de se rapprocher des conditions rencontrées dans la
pratique industrielle. Les suies formées ont été collectées sur un impacteur type
Andersen [3]. Le transfert des particules sur grille de microscope électronique munies
d'une membrane de carbone support a fait appel à une ultracentrifugation [4].
2. TRANSMISSION D'OBSERVATION. — L'utilisation de la microscopie électronique par
transmission doit utiliser, conjointement,champ clair et champ sombre.
Dans le premier cas, c'est-à-dire en champ clair, l'échantillon est illuminé par un
faisceau d'électrons cohérents presque parallèle et présentant de ce fait un très petit,
angle de convergence p. Les électrons transmis sans perte d'énergie, après traversée dé
l'échantillon et faisant avec l'axe optique un angle inférieur à la demi-ouverture de
l'objectif, contribueront pour 80% à la formation de l'image qui sera donc une image
d'interférences localisées dans l'échantillon; 20 % des électrons seront diffusés inélastique-
ment, c'est-à-dire auront perdu de l'énergie.
Dans le deuxième cas, c'est-à-dire en champ sombre, l'axe d'illumination est basculé
d'un angle Pc de telle sorte que le faisceau direct soit arrêté par le diaphragme d'objectif:
La microdiffraction dont le schéma de principe est rappelé ci-dessus n'est rien d'autre
que l'image d'interférence à l'infini de l'échantillon, c'est-à-dire contient Finformâtion
concernant la distribution des directions des électrons au sein de l'échantillon. Quand on;
l'utilise conjointement à une platine goniométrique, on peut obtenir lés informations
structurales, c'est-à-dire la cristallographie des corps cristallisés ou les textures des corps
polycristallins.
Conjuguée à la microscopie par transmission en champ sombre, elle fournit l'image
des plages qui diffusent ou diffractent dans une direction donnée. Elle sera ainsi extrême-
ment utile quand on cherche à caractériser une classe de morphologie ou des produits de
réaction spécifique, qu'il s'agisse de physisorption, chimisôrption ou attaque chimique.
3. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. — L'observation en microscopie électronique champ
clair nous a permis de différencier quatre types morphplogiqùes : des cénosphèrës de
taille supérieure à 100nm, des particules aciniformes formées par nucléation-croissànce
(fig. 2 a) dont l'ultrastructure (fig. 2b) montre que le phénomène dé croissance se pour-
suit après la coagulation, des particules formées par rèconçiensation des fractions lourdes
(fig. 2c), des particules constituant une matrice colloïdale (fig. 2d), ces trois derniers
types pouvant être associés en amas (fig. 2a, d).
L'analyse par diffraction électronique des cristallites présents sur la trame colloïdale
(fig. 3) a permis de mettre en évidence la présence d'oxyde dé vanadium et l'observation
en M.E.T. champ sombre (fig. 4) permet une meilleure localisation des structures riches
en composés oxydés du vanadium.
1136 C. S. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, m° 15, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] M. FAVAND, Mesure de D. Ô. spécifiquede fumées, Colloque inflammabilité des matériaux d'aménagement
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[2] H. MELLOTÉE, Le principe de la dégradation thermique des matériaux et la naissance des fumées, Rev.
Générale de Sécurité, 26, 1983, p. 63-71.
[3] R. CAPRON, P. HAVMANN et F. PELLERM, Préliminaire à une analyse quantitative de produits de
combustion par microscopieélectroniquedans la surveillancede l'environnement, Comptes rendus, 289, série C,
1979, p. 313-316.
[4] R. CAPRON, Analyse statistique des particules submicroniques émises lors de la combustion de fuels
lourds, Thèse de doctorat 3e cycle physique du solide, U.E.R. des Sciences et Techniques, Université de
Rouen-Haute Normandie, juin 1983.
R. C. : Laboratoire de Physique-Pharmacie,
U.E.R. Médecine-Pharmacie, 76800 Saint-Étienne-du-Rouvray;
P. H. : Laboratoire de Microscopie électronique, E.R.A. n° 258,
U.E.R. Sciences et Techniques, 76130 Mont-Saint-Aignan.
C. R. Acad. Sc.Paris,
STRATTGRÀPHIE
t.301,
Série 15,
II,n°
-
Précisions sur l'évolution climatique de l'interstade würmien
M du début du Würm récent : les dépôts du gisement castelperronien dés Tambourets
(Haute-Garonne): et leur Contenu pollinique. Note de Henri Lavillé, Marie-Madeleine
1137,
confirme
Paquereau et Harvey Bricker, présentée par Jean Piveteau.
STRATXGRAPHY- Clarifications of the climatic evolution of the Würm interstadial and the beginriing
of the late Wûrm the deposits of the Castelperronian locality at Les Tambourets (Haute-Garonne) and their.
pollenic content.
The analysis of a continoussédimentaryséquence confirms the subdivision of the Wùrm interstadial into three
parts.- The warmer "Les Cottes" phase was preceeded byra cotder event that took placé after an important
warming that is here characterizedfor thefirsi time bypalynojogy. The terfn "Tambourets warming" is pfoposed
for thisphase.
Une synthèse récente a montré que le seul épisode wùrmien ayant rang de coupure
intcrstadiaire était l'interstade Würm II-III du système chronologique traditionnel [1]. Il
est désormais dénomméinterstade wûrmien [2], Trois étapes ont été identifiées à l'intérieur
de cet interstade : pédogenèse, érosion, colluvionnement [3]. SeuleSj les caractéristiques
polliniques de la dernière étape ont été jusque-là décrites avec précision; ce sont celles de
P« interstade » des Cottes ([1], [4], [5]). Compté tenu dé ses manifestations (pédogenèse),
l'assimilation de la première étape à la faible amélioration climatique de F « interstadê »
de Hengelo, que suggèrent des publications récentes ([6], (7]) pose problème.
Les débuts du Wùrm récent ont par ailleurs été «décrits comme correspondant à
la succession de deux phases rigoureuses précédant l'« interstadê » d'Arcy : phase I
modérément froide et humide, entrecoupée de deux pulsations plus clémentes et plus
humides; phase 11 froide et sèche ([1], [3], [8]). Bien que cette succession semble avoir été
confirmée ([7], [10]), ses caractéristiquesdevaient être précisées.
Du fait de conditions particulières, ces différentes étapes se sont traduites, dans le
gisement des Tambourets, par une sédimentation continue. L'étude pluridisciplinaire des
dépôts correspondants fournit les éléments d'appréciation qui manquaient jusque-là sur
l'évolution climatique de cette période de transition.
Le gisement : localisation et historique des recherchés: —-Il est situé près de Coulàdère,
sur la rive gauche du Volp, près de sa confluence avec la Garonne. Le niveau castelperro-
nien qu'il contient a fait l'objet de fouilles systématiquesentre 1973 et 1980 (H. B.) [9] (x).
éolienne.
d'étapes de plus forte humidité et d'élévation thermique. Un épandage de galets soliflués
forme la base de la séquence; elle est scellée au sommet par un dépôt limoneux d'origine
TABLEAU
II I
a
2
1
(ex-Würm II-III) 1
Parmi les neuf phases climatiques mises en évidence par l'analyse, deux indiquent des
conditionsfroides et sèches. Phase I : coulée de solifluxion. Zone pollinique I : A. P. (taux
de boisement) = 9-13 %. Pin sylvestre dominant, rares Bouleaux. Nombreuses herbacées
xérophiles (surtout Composées cichoriées) et steppiques (Heliànthemum, Galium, Ephedra).
Phase 9 : sédimentation éolienne. Zone pollinique X : A. P. = 14-11%. Pin sylvestre,
Saules et rares Bouleaux. Nombreuses héliophiles, Composées cichoriées très nombreuses
et Chénopôdiacées, Crucifères, Plantains.
Les zones polliniques II et III caractérisent deux moments d'un même épisode climati-
que à tendance tempérée et humide. Phase 2 a : sédimentation colluviale, processus de
ruissellement (lits de sables et graviers) et manifestationsd'hydromorphie; A. P. atteignant
63%. Présence de nombreux feuillus, Chênaie mixte et Noisetiers, Aulnes, Frênes.
Présence de quelques pourcentages de Chêne vert (Quercus ilex) dans la Chênaie. Nom-
breuses hygrophiles (Cypêracées, Typhacées, Nymphéacées) et de nombreuses spores de
Fougères des lieux humides et des sous-bois, ainsi que des arbustes (Hedera, Rhamnus,
Evonymus). Phase 2 b : sédimentation colluviale; A. P. diminuant à 42 %, avec raréfaction
des feuilles thermophiles. Nombreuses hygrophiles, mais légère progression des héliophi-
les.
La phase 3, plus froide mais humide, est peu différentiable par la sédimentologie. Zone
pollinique IV : A. P. =29-26.%. Disparition de la Chênaie. Persistance du Noisetier, de
l'Aulne et du Saule. Pin sylvestre dominant. Nombreuses Graminées, et hygrophiles
toujours bien représentées.
La phase 4 marque le retour de conditions douces et très humides, moins tempérées
que lors de la phase 2. Sédimentation colluviale et processus d'hydromorphie. Zone
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1139
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOLOGIE MARINE; -
Apports du Leg M)l QDP (OcéanJ)rilling Programma la
connaissance des pentes et bassins bahamiens. Note: dé Wolfgang ScMager, James Austin,
Paul Comet, André Droxler, Gregor Eberli, Eric Fourcade, Râytriond Freeman-Lynde,
Graig Fùlthorpè, GUI Harwôod, Gerhard Euhn, Dawn Lavoie, Mark Leckie, Âllan Melillo,
Arthur; Moore, Henry Mullins, Amanda Palmer, Christian Ravenne, William Sager, Peter
Swart, Joost Verbeek, David Watkiris et Colin Williams, présentée par Jean Aubouin. ;
logy.
Les ,11 sites explorés par le Joides-Resolution (SÈDCO BP 471) aux Bahamas permettent de mieuxcomprendre
l'origine de ses bassins profonds, la sédimentation sur les pentes carbonatées et 4e montrer qu'au contraire
des marges continentales terrigènes, la.sédimentation est importantelorsque le niveau marin est élevé. ...-':
MARINÉ GEOLOGY—Datafrom ODP Leg 101 on understanding of Bahamiàn slope and basin sedimento-
The 11 sites drilled by the Joides-Resolution in the Bahamas enablê better-understandingofthe origin ofits.
deep bassins and the:sédimentation of carbonate_platform flanks. They demonstrate that; contrary to terrigenous
continental margins the sédimentation ratés in the basins increase during high sea level stands.
(a) Détroit de Floride. — Le site 626 avait pour objectif d'atteindre vers 1200 m la
discontinuité de vélocité sismique mais le forage a dû être interrompu à 447 m dans
l'Oligocène supérieur après avoir traversé des sables non consolidés à contourites riches
en débris flows et turbidites. La comparaison de ce site avec le sondage pétrolier de
Great Isaac I (pi.) montre une progradation de la plate-forme de Great Bahama Bank
de 10 km vers le NW à partir du Miocène supérieur. De plus, les corrélations lithologi-
ques, pour le Miocène et l'Oligocène, et sismiques entre ces deux puits permettent de
penser que la discontinuité de vélocité sismique correspond au contact des séries de
plate-forme de l'Albien-Cénomanien avec les séries profondes du Cénomanien.
(b) Pente nord de Little Bahama Bank. — Le site 627 implanté dans le Sud de Blake
Plateau a atteint des carbonates de plate-forme de l'Albien et des gypses entre 468 et
536 m. Il est important de souligner que la discontinuité de vélocité sismique correspond
ici au changement lithologique entre les séries carbonatées de FAlbien et les formations
terrigènes sus-jacentes du Cénomanien qui supportent elles-mêmes des séries de type
plateau océanique marginales du Campanien à l'Oligocène; ces dernières sont entrecou-
pées de nombreuses lacunes.
(c) Exuma Sound. —
L'objectif du site 632 était aussi d'atteindre vers 1300 m le même
objectif sismique, mais le forage a dû être interrompu à 283 m, dans le Miocène supérieur,
du fait de la présence de bitume.
(d) Northeast Providence Channel. — Ces sites furent les dernières tentatives pour
atteindre la discontinuité sismique de vélocité. Le premier essai (site 634) implanté sur la
pente orientale du Canyon fut une réoccupation du site 98 D.S.D.P. [2] et a dû être
abandonné pour des raisons techniques à 480 m dans des turbidites bioclastiques et
débris flows du Campanien inférieur. Un deuxième forage (site 635) fut implanté sur la
pente occidentale du Canyon pour atteindre l'objectif vers environ 200 m. Mais il fallut
aussi l'interrompre pour raisons techniques à 118 m après avoir traversé des calcaires
marneux riches en carbone organique de l'Albien supérieur-Cénomanien. Enfin, la der-
nière tentative (site 636) dans le centre du Canyon foré sur 21 m n'a ramené que quelques
galets resédimentés de calcaires néogènes de plate-forme peu profonde.
2. Étude de pentes carbonatées. — L'objectif de ce Leg était aussi d'étudier l'évolution
de deux types de pentes dans le temps et l'espace et leur réponse aux variations eustatiques.
Pour ce faire deux profils ont été analysés.
(a) Pente nord de Little Bahama Bank (type pente d'accrétion [6]). — Trois sites ont
été implantés sur ce modèle de pente faible (2 à 3°). Le site 627, situé sur la partie distale
de la pente, montre à partir du Miocène la progradation de la plate-forme de Little
Bahama Bank. La sédimentation est constituée de boues de périplate-forme, de turbidites,
débris flows et slumps entrecoupés de nombreuses lacunes. Le site 628, présente du
Miocène à l'Actuel une sédimentationcomparable à celle du site précédent, mais on note
ici, dès l'Oligocène inférieur, l'arrivée de turbidites. Enfin, le site 630, situé sur la partie
haute de la pente entre deux chenaux, montre une sédimentation, très sensible aux
variations du niveau marin, constituée depuis le Miocène supérieur essentiellement par
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Carte de localisation schématique des Sites ODP du Leg 101 forés aux Bahamas.
Location of Sites ODP Leg 101 in the Bahamas.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1145
des boues de périplate-forme riches en aragonite. Tant dans le Tertiaire que dans le
Quaternaire la cimentation est faible.
(b) Pente sud-est d'Exuma Sound (type pente de transit [6]). — L'étude de cette pente
relativement forte a été réalisée dans trois sites allant du Miocène supérieur au Quater-
naire. Le site 632 situé à 1996 m de profondeur a traversé 283m deboues de périplate-
forme, craies et calcaires avec des intercalations de turbidites. La vitesse de sédimentation
est rapide et atteint 120 m/M.a. Le site 633 à 1681 m est composé de boues, turbidites
et slûmps. Enfin, le site 631 situé à 1081 m sur une pente de 10 à 12° renferme des
sédiments constitués aussi de boues de périplate-forme et de craie mais apparemment
sans turbidites.
in. CONCLUSIONS. — Bien que la plate-forme de FAlbien n'ait été atteinte qu'au Nord
de Little Bahama Bank, dans le Blake Plateau (627) les résultats du Leg 101 laissent
penser qu'à FAlbien la plate-forme carbonatée s'étendait sur F emplacement actuel du
Sud de Blake Plateau et le Détroit de Floride, ce qui confirme l'hypothèse du Mégabank
pour le Nord-Ouest des Bahamas. Ces résultats s'appuient aussi sur les corrélations,
entre le Leg 626 du Détroit de Floride et le sondage de Great Isaàc, et sur les données
sismiques. Nous avons aussi noté une différence de faciès entre FAlbien terminal-
Cénomanien des sites 627 et 635. Par ailleurs la fracturation a probablement joué un
rôle dans là segmentation et la subsidence de la plate-forme puisqu'il y a un peu plus de
2 km de différence entre la profondeur de la plate-forme au site 627 et celle, déterminée
par sismique, aux sites 635 et 636.
Par ailleurs, l'étude des pentes carbonatées montre que les phénomènes de transit
(by-pass) sont importants tant sur les pentes fortes que sur les pentes faibles et que
contrairement à ce que l'on observe sur les marges terrigènes la sédimentation est
importante lorsque le niveau de la mer est élevé. Cette étude a aussi permis de montrer
qu'un paléd-Gulf-Streama joué un rôle important dès l'Oligocène dans la sédimentation
tant dans le Détroit de Floride qu'au pied de la pente de Little Bahama Bank.
Ainsi, le Leg 101 permet de compléter et d'enrichir les données sur les séries profondes
des Bahamas et de mieux connaître un des modèles actuels qui a été le plus utilisé dans
les comparaisons avec les reconstitutions géologiques, en particulier celles du Mésozoïque
téthysien.
Remisele 7 octobre 1985.
RÉFÉRENCES;BIBLIOGRAPHIQUES
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E. F. : Laboratoire de Stratigraphie,
U.A. n° 319-C.JV.R.S., Université Pierre-et-Marie-Curie,75005 Paris;
R. F. L. : Department of Geology, University of Georgia, Athens, U.S.A.;
C. F. : Department of Geological Sciences, N.W. University Evanston, U.S.A.;
G. K. : Geologishes Institute Goldschidtstrasse 3 Gottingen, R.F.A.;
D. L. : N.O.R.D.A. Seafloor GeosciencesDivision, N.S.T.L., U.S.A.;
M. L. : Department of Geology and Geophysics,
Woods Hole Océanographie Institution, Woods Hole, U.S.A.;
A. M. :Department of Geological Sciences, Rutgers University, U.S.A.;
A. M. : Marathon OU Company, Littleton, U.S.A.;
H. M. : Heroy Geology Laboratory, Syracuse University, U.S.A.;
A. P. : Océan Drilling Program. Texas A and M. University, Collège Station, U.S.A.;
C. R. : Institutfrançais du Pétrole, 92500 Rueil-Malmaison;
W. S. : Department of Oceanography,
Texas.A and M University, Collège Station, U.S.A.;
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J. V. : Dutch Geological Survey, Haarlem, Hollande.
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C. W. : Lamonl Doherty Geological Observatory Palissades, New York, U.S.A.
C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1147
Les récifs oxfordiens et kimméridgiens des Charentes sont localisés le long d'alignements WNW-ESE, limités
par des fractures à jeu tertiaire. Celles-ci correspondent probablement à des structures profondes du socle
hercynien dont le rejeu a déterminé la paléogéographiedu Jurassique supérieur.
.
GEOLOGY. — Hercynian influence in the coralline paleogeography of the upper Jurassic of northern
Aquitaine (France).
The distribution of oxfordian and kimmérïdgian reefs of Charentes is limited by south armoricanfaults probably
corresponding with structures of the hercynian base. Tlieir renewed activity has fixed the paleogeography of
upper Jurassien
Fig. 1. — Répartition cartographique des formations coralliennes à l'Oxfordien moyen et supérieur (A), au
Kimméridgien inférieur (B) et au Kimméridgien terminal (C) et relation avec la structure. 1, faille de
Saint-Ciers; 2, faille de l'Echelle; 3, failles d'Aulnay; 4, failles de Surgères; 5, failles de Niort; 6, failles de
l'Ile de Ré; 7, faille de Rouillac; D, failles; E, axe de Muron à Cognac. Abréviations des figures 1 et 2 :
Ai, Aigrefeuille; An, Angoulême; Au, Aulnay; Co, Cognac; LR, La Rochelle; LRd, La Rochefoucauld;
Ml, Mansle; Ma, Matha; MM, Mauzé-sur-le-Mignon;Mu, Muron; Ni, Niort; Ro, Rochefort; Ru, Ruffec;
S, Saintes; SJ, Saiht-Jean-d'Angély;Su, Surgères.
Fig. 1. — Cartographical distribution of coral formations during the middle and upper Oxfordian, during the
lower and terminal Kimmeridgian and relation with the structure.
entre La Rochelle et Surgères, les dépôts bioconstruits s'étalent plus largement. Les coraux
présentent cependant une plus forte concentration sur l'axe anticlinal Muron-Cognac.
III. Au KIMMÉRIDGIEN SUPÉRIEUR. — Un haut-fond d'orientation NW-SE s'étend sur;
l'Angoumois, au Kimméridgien terminal (zone à Autissiodorehsis, Portlandien inférieur
auct. [&]). H est marqué par le dépôt de calcaires oolithiques à Nérinées avec, localement,
dés édifices coralliens peu développés (vallée de La Noùère) [9]; Ce liaut-fond est limité,
lui aussi au Sud-Ouest, par la faille de Rouillac (fig. 1) : le passage à la plate-forme;
externe se réalise très rapidement, au Sud de cet axe, avec l'apparition des faciès marneux
à Nahôgyra et à Céphalopodes.
V CÔNGLUSÎON. — Au Jurassique supérieur, la sédimentation
corallienne sur la bordure
nôrd-aqùitaine est contrôlée par la dynamique d'une marge en distension. Si les structures
actuelles résultent dé mouvements pyrénéo-provençaux, elles dérivent d'une fracturation
du bâti hercynien. Ces accidents du socle semblent avoir joué un rôle essentiel dans la
répartition et l'orientation des hauts-fonds récifaux. La locaMsatioh des bioconstructiôns
sur la bordure sud-ouest des compartiments suggère un mouvement distensif par jeu
d'une série de blocs basculés [10].
Reçue le 23 juillet 1985, acceptée le 7 octobre 1985.
.RÉFlpNCES BIBLIOGRAPHIQUES ;
[1] P. HANTZPERGUE et RMAIRE, Buïï. SOC. geol. Fr., (7), XXIII, 5,1981, P^ 493-500.
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[4] R..ENAY, Docum. Lab. GéoZ., H.S.,;Lyon, 1980, 210p.
[5] P. MAIRE, Le Jurassique supérieur charentais : plate-forme carbonatée. et faciès de bassin, Thèse Doct.
3e cycle, Poitiers, 151 p.
1150 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série n, n° 15, 1985
[6] P. HANTZPERGUE, Bull Soc. géol. Fr., (7), XXI, 6, 1979, p. 715-726.
[7] P. HANTZPERGUE, 7e R.A.S.T., Lyon, 1979, p. 246.
[8] P. HANTZPERGUE, Comptes rendus, 296, série n, 1983, p. 1803-1805.
[9] J. DELFAUD et M. SERVANT, Bull. Soc. linnéenne, Bordeaux, I, n° 1, 1971, p. 7-23.
[10] J. GABILLY, E. CARIOU et P. HANTZPERGUE, Comité des Trav. Hist. et Scient,, 1985, 19 p.
GÉOLOGIE.
— Sédimenlologie et diagenèsè de la matière organique contenue
dans le
niveau Paquier, couche repère de l'Albien inférieur vpcontien. Note; de Jean-G. Bréherct,
présentée par Jean A ubouin.
Le niveau Pàguier, couche repère dans l'Albien inférieur pélagique vôcontien, présente une matière organique
de typé marin. La distribution géographique de celle-ci pâraîLirifluèncéepar les apports détritiques et ledêgré:
de confinement, tributaires de la morphologie du bassin. Sa maturation résulte d'une diagenèsè thertnique
croissante vers l'est, compliquée par une légère anomalie axiale dans le secteur occidental.
Limité à des valeurs inférieures à 50 pour les passées marneuses homogènes, IH s'élève
nettement pour les horizons laminés, et suit des tendances parallèles à celles du COT
( fig. 1). L'indice moyen est de l'ordre de 350; les valeurs maximales (>600) caractérisent
les passées où la lamination est la plus nette (horizon a). Des valeurs proches de 800 ont
été enregistrées à Salignac ( fig. 2). Les quelques valeurs de l'indice d'oxygène acquises
pour le site de Pré-Guittard ( fig. 3), sont comprises entre 30 et 70. La MO montre donc
une nette tendance marine. Une certaine partie pourrait provenir du nannoplancton
calcaire, dont les tests constituent une masse importante de la roche, et parmi eux,
essentiellement les Nannoconus. Les Dinoflagellés sont rares [4].
3. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUEDE LA MO DU NIVEAU PAQUIER. — L'extension de ce
niveau à toute la partie pélagique du bassin vocontien offrait l'excellente opportunité
d'étudier les variations spatiales des caractéristiques de sa MO. Deux paramètres, IH et
Tmax, vont nous permettre d'en souligner ici quelques aspects.
3.1. Indice d'hydrogène. — Pour chaque site, la valeur considérée est la moyenne des
indices (passées laminées). Une carte en iso-IH en est tirée ( fig. 4). L'aspect lacunaire de
cette carte (et de la suivante) est causé par l'absence d'affleurements dans le secteur de
Gap-Digne. On y voit que la partie occidentale du bassin présente une zone centrale à
faibles valeurs : 300 à 350, voire inférieures à 300. Des indices plus élevés s'observent au
nord du bassin (400-450), ainsi qu'au SE de Sisteron où la moyenne est de 480. A FESE
du bassin, les valeurs sont faibles de nouveau. Examinons comment on peut expliquer
cette disposition.
L'hypothèse d'une altération de la MO à l'affleurement ne semble pas devoir être
retenue du fait : (1) du caractère continu de l'évolution du paramètre, (2) de la disposition
structurale quelconque des affleurements eu égard aux valeurs observées (de forts penda-
ges n'impliquent pas un abaissementde l'indice), (3) les affleurementsont été systématique-
ment « raffraichis » pour la prise d'échantillons.
Des essais ont été pratiqués afin d'apprécier l'effet de la matrice minérale (dû à l'activité
d'argiles comme l'illite et la smectite) sur la rétention des composés hydrocarbonés. Ils
ont montré que la chute de IH est de l'ordre de 100 mg/g COT pour un échantillon de
1,5 % COT. Bien qu'important, cet effet ne peut rendre compte à lui seul de la différence
d'indice entre des horizons de cette teneur et des horizons plus riches, la différence à
combler étant de l'ordre de 400 à 500 mg/g COT. Cette remarque semble pouvoir
s'appliquer à l'échelle du bassin, car le cortège argileux ne varie que dans des proportions
somme toute modestes.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. —
Distribution verticale des paramètres de pyrolyse de la matière organique. Col de Pâlluel.
Fig. 1. — Vertical trends of organic matter pyrolysisparameters. Palluel.
Fig. 2. — État d'évolution de la matière organique (TmM : température maximale de pyrolyse), pour Salignac
et Glaise.
Fig. 2. —
Organic matter évolution stage (Tmm: maximum température ofpyrolysis), for Salignac and Glaise.
Fig. 3. - Diagramme IO/IH. IO (mgC02/g COT); IH (mgHC/g COT). Pré-Guittard.
Fig.i.-IO/IHdiagram. IO (mg COJgCOT), IH (mgHC/gCOT). Pré-Guittard.
PLANCHE I/PLATE I JEAN-G. BREHERET
PLANCHI II / PLATE II
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985 1155
Planche II
Fig. 4. —
Distribution du paramètre IH. Iso-teneurs (mgHC/g COT). 1, 2 et 3, voir légendes de la figure 5.
Fig. 4. —
IH distribution. Iso-grades(mgHCIg COT). 1, 2 and 3, see legend of Figure 5.
Fig. 5. Maturation de la matière organique. Courbes d'iso-maturation (Tmax en degrés celsius), pour
—
IH = 350. 1, extension des marnes bleues (faciès de bassin); 2. turbidites détritiques; 3, marnes à débit en
baguettes prismatiques.
Fig. 5. — Organic matter maturation. Iso-maturation curves expressed(Tm„ in degrés celsius), for IH=350. 1,
"marnes bleues" extension; 2, detrital turbidites; 3, maris with prismatic stick splitting.
Il apparaît aussi que l'indice est peu affecté par la maturation thermique, le Tmax étant
au plus de 435°C pour les points considérés. La différence entre le potentiel pétrolier
(pic S2) et le potentiel d'origine (pics S1+S2) est en effet comparable pour tous les
sites.
Relier ces variations à la production même de la MO apparaît conjectural, et si l'on
peut penser à quelque rôle du nannoplancton calcaire dans cette production, il ne
s'esquisse cependant pas de corrélation entre COT et teneur en calcaire.
En revanche, le bassin, bordé de terres émergées dans sa partie occidentale, a nécessaire-
ment subi des apports de matériel végétal continental. Les traces d'une telle composante
peuvent s'observer par exemple sur le diagramme IO/IH ( fig. 3) où IO s'élève jusqu'à
environ 65, et IH s'abaisse vers 100. A l'appui de cette remarque, l'examen pétrographique
(en microscopie par réflexion) de surfaces polies de roche brute et de résidus organiques,
laisse apparaître effectivement une certaine quantité de particules de vitrinite (2). On peut
y voir ainsi une certaine dilution du matériel organique autochtone par les organoclastes
continentaux.
D'autre part, l'altération de la MO lors de son dépôt sur le fond pourrait fournir un
autre élément de réponse. En effet, le dessin des courbes iso-IH n'est pas sans rappeler
la disposition des corps turbiditiques albiens [5]. La paléotopographie qui guida ces
épandages régit sans doute aussi le flux des eaux oxygénées issues du continent tout
proche. Celles-ci, induisant des modifications dans la physico-chimie des eaux de fond,
auraient alors provoqué de ce fait une légère oxydation de la MO.
A l'est du bassin, les valeurs voisines de celles de la zone axiale occidentale suggèrent
aussi une certaine altération primaire de la MO.
3.2. Degré de maturation (Tmax). — Du fait de leur structure moléculaire, les différents
types de MO ne subissent pas de la même façon les effets de la diagenèsè. Ainsi, avec
l'évolution thermique, l'accroissementdu Tm.,x est plus faible pour le type I que pour les
types II et III, la différence étant moins marquée entre ces deux derniers. D'autre part,
les effets de matrice minérale sont d'autant plus importants que la concentration en MO
est faible. Pour le matériel étudié, qui est un mélange des types II et TU, avec des teneurs
variables en COT, ces faits apparaissent effectivement comme le montre le diagramme
IH/Tm.ix ( fig. 2), où les Tmax élevés correspondent à de faibles IH et de faibles COT.
Une forte corrélation négative existe entre ces deux paramètres, pour l'intervalle de
températures rencontrées. Les valeurs de Tmax considérées ici ont été calculées pour
IH = 350, selon l'équation de la droite de régression établie pour chaque site. De cette
façon, l'incidence de : (1) la nature de la MO, (2) des effets de matrice minérale, (3) de
l'altération de la MO, (4) de l'altération à l'affleurement, est ainsi minimisée. Une carte
en iso-Tmax en est tirée ( fig. 5).
Dans la partie NW du bassin, une zone aux Tmax supérieurs à 420°C, voire à 425,
sépare les secteurs nord et sud aux valeurs plus faibles. Une légère augmentation,
s'esquisse d'autre part d'ouest en est. L'un des sites, localisé au NE, présente une
température plus élevée que le contexte (435°C). Dans le secteur ESE du bassin, les Tmax,
caractérisant une MO encore immature, sont de l'ordre de 430°C. Au voisinage des
nappes, ils augmentent très brutalement au-dessus de 530°C (zone à gaz); le plus souvent,
en fait, ils ne peuvent être caractérisés par suite de la disparition des hydrocarbures
potentiels (pic S 2). Ceci traduit une importante surchauffe dont l'origine tectonique est
attestée entre autre par le débit de la roche en baguettes prismatiques. Comment la
distribution de ces valeurs peut-elle s'interpréter ?
En fait, la distribution des Tmax semble bien résulter des effets de la diagenèsè thermique.
Comme quelques auteurs l'ont montré, pour le Jurassique [6], ou le Crétacé inférieur [7],
l'influence thermique due à l'orogenèse alpine s'est exercée de façon croissante vers l'est.
La figure 5 en fournit un nouveau témoignage grâce à l'évolution de la MO, mettant
aussi en relief une anomalie axiale dans la partie occidentale du bassin, en coïncidence
avec une très légère augmentation de chlorite, rappelant celle caractérisée au
Valanginien [7]. Ceci laisse penser que postérieurementau dépôt, cette zone sensible subit,
un léger accroissement du flux thermique par rapport aux alentours, probablement au
cours d'un paroxysme de l'orogenèse alpine. L'autre anomalie, observée dans le NE,
pourrait s'expliquer par une augmentation très localisée du flux thermique dans cette
zone tectoniquement complexe, par la structuration du seuil dauphinois. Elle se traduit
ici par une nette recrudescence de la chlorite.
4. CONCLUSIONS. — Du fait que le niveau repère considéré est étendu à tout le bassin
pélagique vocontien, qu'il est isochrone et présente un faciès lithologique et organique
assez homogène, il était possible de cartographier les variations,des caractères de sa MO.
Celle-ci, présentant un net cachet marin, la répartition de l'indice IH paraît modulée par
les apports organoclastiquescontinentaux et le degré de confinement, subordonnés à la
structure du bassin. La distribution du degré de maturation (Tmax) montre une évolution
sensible d'ouest en est dans la zone immature, trahie par une très brutale augmentation
au voisinage des nappes (métagénétique). Une zone axiale à Tmax modérément élevé se
différencie dans la partie occidentale du bassin, due sans doute à une élévation locale du
flux thermique au cours de la tectogenèse alpine.
C) Mesures effectuées à 1T.F.P. et à la C.F.P., grâce à l'obligeancede J. Espitalie et J. L. Oudin.
( 2) Observations faites à l'Université d'Orléans, grâce à l'obligeancede B. Alpern.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J.-G. BREHERET, Bull. Mus. Natn. Hist. nat., Paris, 4e série, 5, C, n° 1, 1982, p. 113-159.
[2] J.-G. BREHERET, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 355-358.
[3] J. ESPITALIE, 3. L. LAPORTE, M. MADEC, F. MARQUIS, P. LEPLAT, J. PAULET et A. BOUTEFEU, Rev.
Inst. Fr. Pét.,32, 1977, p. 23-42.
[4] D. FAUCONNIER, Etude en cours, communication personnelle.
[5] J. L. RUBINO, in Synthèse géologique du SE de la France, Mém. B.R.G.M., 1, n° 125, 1984, p. 334.
[6] P. ARTRU, Thèse de doctorat d'état, Lyon, 1972, 173 p.
[7] S. FERRY, P. COTILLON et M. Rio, Comptes rendus, 297, série II, 1983, p. 51-56.
G.R.E.C.O. 52, Laboratoire de Géologie, Faculté des sciences. Parc de Grandmont, 37200 Tours.
R. Acad. Sc. Paris, t. 301 Série II, n° 15, 1985
C.
1157
L'étude de la faille des Ait Lahscn dans le Haut-Atlas occidental montre; le rôle fondamental des failles
normales antéschisteusessubméridiennesdans la structuration hercyniennedes boutonnières de l'Ouest maro-
cain. Les chevauchementsantéschisleuxdu Haut-Atlas et des Jebileloccidentales(Skhirats) pourraient correspon-
dre à de telles failles normales remobilisées au début du serrage hercynien. Ces failles normales ont pu
commencer à fonctionner au Dévonien inférieur.
TECTONICS. — About early Variscan tectonics and the importance of precleavagefaults in the Paleozoic
of the Western High-Atlas (South of Imi-n-Tanoute, Morocco). Relations with Western Jebilets.
Field investigations in the Aït Lahsen faulted zone (Western High Atlas) show that precleavage normal faulting
existed in Western Paleozoic of Morocco and clearly influenced Variscan structuration. Precleavage thrustings
in the High-Atlas and in the Jebilét (Skhirat unit) mighl be such normal faults remobilized at the beginning of
Variscan orogeny. These normal faults might exist since lower Devonian.
part et d'autre de l'accident. Elle est postérieureà la mise en place finale du compartiment
chevauchant.
La structure de l'Adrar Iliikri implique l'emboutissage[8] du Cambrien moyen homo-
gène (compartimentE) dans FOrdovico-Dévonienà forts contrastes lithologiques (Aït
Lahsen). Le dépliage de cette structure permet de mettre en évidence, après le jeu normal
de la faille et au cours du serrage hercynien : 1° une érosion du compartiment oriental
jusqu'au Cambrien moyen (en partie synchrone du jeu normal précoce?); 2° un renverse-
ment de FOrdovico-Dévonien; 3° une reprise en faille inverse vers FE ou le SE de
l'ancienne faille normale (troncature de l'allochtone); le rejet vertical du mouvement
inverse ne compense pas le rejet initial normal, le chevauchement s'effectuant sur une
surface abaissée par érosion; 4° des décollements disharmoniques dans l'allochtone; 5° le
plissement et la schistosité méridiens. 2°, 3°, 4° et 5° sont nécessairement synchrones,
5° fonctionnant plus longtemps. Plus au Sud encore, la faille des Aït Lahsen est relayée
par des décrochements dextres synschisteux (fig. 2)N30°E. Elle s'est réouverte au
Stéphano-Permien(?) puisqu'on y trouve des filons de microdiprite non déformés.
III. LES JEBILET OCCIDENTALES (fig. 2 et 4). — La W.M.S.Z! y délimite deux grandes
unités structurales : à l'Ouest, c'est l'anticlinorium N-S synschisteux PI du Bou Gader,
constitué par la « Série du Bou Gader » (grès, arkoses, calschistes) attribuée au Cambrien
inférieur [9]; à l'Est et au-dessus, se trouve l'unité des Skhirats, surmontée en continuité
apparente par l'ensemble volcano-sédimentairedu Sarhlef daté au sommet du Viséen
supérieur[9]. L'unité des Skhirats forme un ensemble disloqué de terrains de FOrdovicien
supérieur(quartzites, grès, pélites), du Dévonieninférieurprobable (conglomératsrouges),
du Dévonien moyen (calcaires) et très localement du Viséen supérieur ([9], [10], [11]). Le
mode de mise en place de cette unité et la nature de son contact avec le Bou Gader ont
été controversés ([9], [13], [10], [14], [15], [16], [12], [17]). [11] ont cependant montré que
la mise en place de l'unité dans sa partie nord était anté-schistosité S 1 et proposent qu'il
s'agisse d'un olistostrome déformé.
Dans la partie sud de l'unité (fig. 4), FOrdovicien du douar Suiguia, ici en série inverse,
repose à l'Ouest sur les grès verts du Bou Gader. Le contact, fortement pente à l'Est, est
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
souligné par des écailles conglomératiqueset/ou calcaires à chailles du Dévonien ([9], [12]).
La schistosité S 1 conserve une même orientation (N 170°E) dans FOrdovicien et dans le
Cambrien sous-jacent. Les calcaires sont affectés d'un fluage parallèle à S 1 tandis que
les conglomérats à galets de quartzite montrent un régime de fractures conjuguées
cohérent avec SI. A 2km au NNW du Doaar Suiguia, des lambeaux de Dévonien
(calcaires, conglomérats) et d'Ordovicien (grès, quarzites) affleurent isolément sur divers
faciès du Bou Gader et sans liaisons apparentes les uns avec les autres. Ils sont enchâssés
dans le Cambrien, traversés par la schistosité S 1 [18] et certains correspondent à des
charnières de plis PI serrés (fig. 5). Aucune cicatrice tectonique n'est visible, ni au
contact des lambeaux, ni dans leur encaissant qui n'est pas écaillé.
Les observations précédentes permettent donc de montrer : 1 ° que l'unité des Skhirats
est composée dans sa partie sud de deux sous-unités structurales séparées par un contact
anormal : à la base ce sont les conglomérats et les calcaires dévoniens, au-dessus ce sont
les grès et les quartzites de FOrdovicien supérieur (fig. 5); 2° que le contact basai de
l'unité des Skhirats correspond à un chevauchement précoce replié par les plis PI et
traversé par la schistosité régionale S 1 (fig. 5). Cette observation s'étend à toute la
partie sud des Skhirats (fig. 4); 3° que la désorganisation de l'unité en lambeaux est
antéschisteuse, probablement accentuée par les plis P1 et des écaillages tardifs ([14],
[12], [13], [11]).
Ces résultats confirment donc ceux de [11] plus au Nord.
IV. CONCLUSION. — Le contact basai de l'unité des Skhirats et la faille des Aït Lahsen
montrent tous deux des recouvrements anormaux de terrains plus jeunes sur des terrains
plus anciens avec des inversions stratigraphiques dans l'allochtone. Ces recouvrements
sont antérieurs à la schistosité régionale S 1 et supposent une érosion préalable. Dans le
Haut Atlas, leur origine se trouve dans le jeu d'anciennes failles normales subméridiennes.
Il est possible d'envisager une origine semblable pour le contact de base de l'unité des
Skhirats, avec un système de failles normales initiales grossièrementN-S et situées plus à
l'Est dans le Sarhlef. Cependant, deux grandes différences existent par rapport à l'Atlas :
1° l'unité des Skhirats a été profondément désorganisée, et ceci pendant ou après le
Viséen supérieur [11]; 2e l'effondrementinitial est celui du compartiment oriental (Sarhlef).
guidant la formation d'un bassin carbonifère [14] qui n'existe pas plus au Sud. La
dilacération des Skhirats a donc pu commencer pendant ce mouvement normal
(olistostrome[11] ? — brèches le long des paléofailles ?). Commedans l'Atlas, lés anciennes
failles normales ont pu être remobilisées en chevauchementau début du serrage hercynien
et l'ensemble Skhirats-bassin carbonifère chevauche le Bou Gader légèrement ployé [11].
Le sens de ce déplacement précoce n'est pas connu avec certitude mais le recouvrement
anormal cartographique est de 6 km au moins [9].
L'association systématiqueconglomérats rouges du Dévonien inférieur/W.M.S.Z.-faille
des Aït Lahsen (soulignée par de nombreux auteurs), depuis les Rehamnâ du Nord
jusqu'au Haut Atlas occidental (fig. 1) sur plus de 350km, suggère l'existence de cette
zone de faiblesse depuis cette époque. Les différences de structuration observées entre
chaque boutonnière peuvent alors être expliquées par deux phénomènes : 1° le développe-
ment ou l'absence de bassins carbonifères en bordure de certaines parties de la W.M.S.Z.;
2° selon l'orientation initiale des divers tronçons en relais de la W.M.S.Z. par rapport à
la contrainte hercynienne régionale, ils seront repris en décrochements et/ou chevauche-
ment anté à postschisteux.
Les auteurs remercient S. Mayol, J. Muller et C. Tempicr pour leurs critiques.
Remise le 16 septembre 1985.
1162 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 15, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
J.-J. C. : L.A- n" 132 « Etudes géologiques ouést-africaines », 13397 Marseille Cedex 13;
J. F. : Faculté des Sciences, Département de Géologie,
boulevard de Safi, B. P. n° SI5, Marrakech, Maroc.
C; R. Acad; Sc Paris, t. 301, Série II n° 15,1985 1163
L'analyse géologique et géomorphologique d'un vaste domaine du Nord du Massif Central montre que le
modelé des paysages actuels est contrôlé par des déformations récentes. La cartographie géomorphologique
détaillée permet la mise en évidence de ces déformations. Cette activité néotectonique résulté, pour l'essentiel,
du rejeu d'accidents hercyniens.
TECTONICS. — Neolectonic outline of Limousin, Marche and Bourbonnais régions (Northern French
Massif Central).
Bolli geological and geomorphological studies of a large domain from Northern French Massif Central show
that the surface relief of the landscape is conlroled by récent déformations. Evidence of thèse déformations can
be obtained by delailed geomorphological mapping. The main pari of the neotectonic activity results of the
reaction of hercynian accidents.
INTRODUCTION. —
La confrontation de travaux effectués dans deux optiques
différentes : études des déformations souples et cassantes affectant les surfaces d'aplanis-
sement (géomorphologie), d'une part; levé cartographique et les études géologiques
connexes (structurales, pétrologiques, géochronologiques...)dans le cadre de l'établisse-
ment des cartes au 1/50000, d'autre part, permettent de présenter une esquisse néotecloni-
que du Nord du Massif Central (pl). Après avoir précisé rapidement les méthodes
utilisées et les résultats obtenus par chacune de ces approches, nous brosserons l'esquisse
néotectonique de cette région qui s'étend sur 30 feuilles au 1/50000 et dont l'activité
tectonique, enregistrée dans la morphologie, est, pour la plus grande partie, contrôlée
par le rejeu d'accidents anciens, paléozoïques.
L MÉTHODES UTILISÉES. — 1. Méthodes géomorphologiques. — Il existe sur le Massif
Central français plusieurs surfaces d'érosion à des altitudes différentes. Deux écoles
s'affrontent depuis plus d'un siècle sur leur interprétation : emboîtements, correspondant
à des cycles successifs, ou facturation d'une surface unique [1]. La démarche employée
ici, consiste à reporter sur une carte au 1/50000 l'extension de ces surfaces, à partir
d'observations de terrain.
2. Méthodes géologiques. — Ce sont les études classiques effectuées lors des levés
géologiques. Elles comprennent la télédétection (photographies aériennes et imagerie
spatiale...), les observations réalisées au cours des levés proprement dits (analyses lithologi-
ques, structurales, métallogéniques...), les analyses de laboratoire (pétrographiques, miné-
ralogiques, géochimiques, pétrostructurales, structurologiques, géochronologiques...), la
gravimétrie, le magnétisme, et la sismologie éventuellement.
II. RÉSULTATS OBTENUS. — 1. En géomorphologie. — Nous avons mis en évidence
quatre surfaces (pi). Une très haute surface, vers 700-900 m, qui comprend le Plateau de
Millevaches et le soubassement de la chaîne des Puys. La haute surface, vers 650 m,
couronne la partie Est des Monts d'Ambazac, le massif de Saint-Goussaud, les Monts
au Sud de Guéret (Forêt de Chabrières) et la « surface de La Pouge » (Feuille de
Saint-Sulpice-les-Champs). Ailleurs, les témoins de cette surface donnent des reliefs
résiduels posés sur la surface moyenne. Cette surface moyenne, en contrebas d'environ
100 à 200 m, est bien marquée dans la partie occidentale des Monts d'Ambazac et au
Nord des Monts de Guéret. Ailleurs, c'est un volume rocheux très accidenté, parsemé
d'incisions plus récentes et de reliefs résiduels antérieurs. La basse surface dessine des
vallées en V très ouvert, de 4 à 20 km de large, avec des pentes régulières de 2 à 6%, et
dont le fond a été occupé par un drain longitudinal, actuellement encaissé de 10 à 50 m,
parfois beaucoup plus (la Sioule : 400 m). Les leucogranites n'ont en aucun cas le rôle
orographique privilégié qu'on leur attribue habituellement..Par contre, les filons de
quartz, parfois ceux de microgranite (feuille d'Evaux-les-Bains), donnent des reliefs
hectométriques à pluri-kilométriquestrès prononcés.
Les relations entre ces surfaces ne sont pas toujours simples à établir. Les travaux que
nous avons effectués nous permettent d'avancer que : (a) la très haute surface du Plateau
de Millevaches est probablement la haute surface d'Ambazac - Saint-Goussaud- Guéret
soulevée par failles (failles d'Argentat et du Taurion); (b) entré la vallée du Cher et la
faille de la Limagne d'Allier (bordure Est), les rejeux ont totalement bouleversé la
disposition initiale, et on ne peut plus reconnaître que la basse surface et une surface
plus élevée, sans pouvoir préciser laquelle; (c) la haute surface et la surface moyenne
sont emboîtées dans les Monts d'Ambazac et de Guéret. On leur a attribué des âges
variés, allant du Jurassique à l'Oligocène [1]. Nous ne disposons pas d'argument pour
proposer une solution; (d) la basse surface, en V très ouvert, n'est pas datée et peut
correspondre au Pliocène. Elle a pu commencer à se façonner plus tôt, mais c'est à partir
de cette surface que se sont encaissées, sur place, les vallées quaternaires et actuelles,
avec très rarement des terrasses sur le Massif Central. Par contré, ces terrasses sont bien
développées dans le Bassin de Paris.
La basse surface est tantôt une surface d'érosion, tantôt une surface d'accumulation
(0 à 4 m). Elle porte localement, comme les autres surfaces, des altérites rouges (feuilles
de Bourganeuf, Saint-Sulpice-les-Champs, etc.). Les dépôts du bassin de Gouzon, datés
Eocène inférieur-moyen [2]'et le sidérolithique éocène [3] sont toujours logés dans des
panneaux effondrés, recoupés par la basse surface. Nulle part, actuellement, nous ne
pouvons relier les formations éocènes à un niveau déterminé (moyen ou haut). Si lès
hautes et moyenne surfaces sont très mal conservées, la basse surface n'est que peu
affectée par l'érosion et ses déformations, souples (anticlinaux, synclinaux) et cassantes
(failles, fossés d'effondrement) sont parfaitement identifiables.
2. En géologie.
—
Quelques grands traits lithologiques, stratigraphiques et structuraux
ont été acquis dès la première édition des feuilles au 1/80000 (Limagne d'Allier, faille
d'Argentat, faille de la Marche). Les travaux récents, réalisés au cours du levé des feuilles
au 1/50000 [3], les dernières éditions des 1/80000 [4] et les études de télédétection [5],
montrent une bien plus grande complexité de détail. C'est ainsi qu'ont pu être mis en
évidence d'importantes structures dans le bâti cristallophyllién : chevauchements [6], plis
[7], zones de cisaillement [8] qui se prolongent au Nord dans le domaine sédimentaire :
failles secondaires et tertiaires à rôle déterminant dans le contrôle dé la paléôgéographie
du bassin parisien ([9], [10], [11]).
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Tous les accidents cassants affectant la basse surface indiquent une distension.
D'une manière générale, nos observations confirment ce que l'on sait par ailleurs sur
cette période en Europe occidentale [5]. Les plis, indiquant une compression, sont
p.
probablement plus récents. Remarquons que les failles bordières de la Limagne, dans la
zone étudiée, sont inactives pendant toute cette période.
CONCLUSIONS.
—
Cette Note préliminaire permet d'attirer l'attention sur un certain
nombre de points appelés à des développements ultérieurs :
1° la coïncidence quasi systématique des déformations récentes et des accidents hercy-
niens permet d'affirmer une continuité permanente de l'activité tectonique de la région.
Les escarpements majeurs correspondent à des failles exhumées ou des raccords entre
surfaces, mais jamais à des décalages d'une même surface. La stabilité légendaire du
Massif Central doit être abandonnée;
2° les bassins sédimentaires ne sont plus le lieu privilégié de l'enregistrement des
déformations par la répartition des faciès, des lacunes, des sur-épaisseurs ([10], [13]);
3° en milieu terrestre, domaine de l'érosion, les méthodes de la cartographie géomorpho-
logique détaillée permettent de mettre en évidence les déformations récentes d'une manière
satisfaisante.
Ce travail a bénéficié des soutiens financiers et matériels de la Direction de la Recherche du Ministère de
l'Éducation nationale, programme G^P.F. (géologie profonde: de la France),.du Service géologique national et
du Commissariat à l'Energie Atomique. Contribution française n° 52, au projet n° 27 du P.I.C.G. de
L'UNESCO « Orogène calédonien ».
Remise le 3 mai 1985, acceptée après révision le 30 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Les travaux ont été particulièrement nombreux : H. BAULIG, Tlièse doctorat es Lettres, Paris, Armand
Colin, 1928, 592 p.; A. PERPILLOU, Thèse es Lettres, Paris, 1940, 258 p.; M... DERRUAU, Symposium Jung,
Clermont-Ferrand, 1971, P- 33-44; jrC. FLAGEOLLET, Sciences de la Terre, Mém. n° 35, Nancy, 1977, 461 p.;
B. VALADAS, Thèse doctorat es Lettres, Paris-I, 2 vol., 1984, 927 p.; J.-L. NOLF, Thèse de 3e cycle, Limoges,
1980, 184
[2] J.-J. CHATEAUNEUF, in G CROSS, Thèse de 3e cycle, Strasbourg, 1984, 131 p.
[3] Cartes géologiques au 1/50000. Feuilles publiées de Limoges, Ainbazac, Bourganeuf, Montaigut-en-
Combrailles, Gannat, Clermont-Ferrandet les minutes déposées au S.G.N. B.R.G.M. de Hérisson, Bourbon-
l'Archambault, Montluçon, Montmarault(coordonnateurTurland), Guéret (F. Berthier),La Châtre (coordonna-
teurs C. Lorenz et A. Prost), Saint-Sulpice-les-Feuilles (coordonnateur S. Bogdanoff),Aigurande, Argenton-sur-
Creuse, Dun-le-Palestel,Bélâbre (coordonnateur J.-M. Quenàrdel).
[4] Cartes géologiques au 1/80;00.0. Feuilles de Aigurande, Montluçon, Moulins, Guéret, Aubiisson, Gannat,
P.
Limoges, Ussel, Clermont-Ferrand.
[5] G. LEROUGE, Thèse de 3e cycle, Université d'Orléans, 2 vol., 1984, 394 p.
[6] P. ROLIN et J.-M. QUENÀRDEL, Comptes rendus, 290, série D, 1980, p. .17-20.
[7] P. ROLIN, Thèse de 3e cycle, Université de Paris-Sud, Orsay, 1981, 229 p.
. [S] J.-M. QUENÀRDEL, P. ROLIN
et G. LEROUGE, C.R. 109e Congrès Soc. Sav., Dijon, 1984.
[9] D. PHILIPPON, Thèse 3e cycle, Université de France-Conté, Besançon, 1982.
[10] S. DEBRAND-PASSARD, Mem. B.R.G.M., n°. 119, 1982.
[11] J. LORËNZ, F. BERGERAT, J:-H. DELANCE, C. LORENZ et D. OBERT et coll., Document.B.R.G.M.,
n° 81-2, Paris 19-20 septembre 1984, p. 149-161.
[12] J. VOGT, Mém. B.R.G.M., n° 111, 1981, 36 p.
[13] C. et J. LORENZ, Bull. B.R.G.M-, III, 3, 1983, p. 255-260.
PETROLOGIE
(ERRATUM)
Note remise le 29 avril 1985, acceptée le 24 juin 1985, de Raymond Point, intitulée : La
lame cratonique — Calédonides Orientales; Scandinaves — Son évolution précambrienne.
Page 709, 1re et 2e lignes :
au lieu de :
migmatites, demeurent les hypothèses les plus couramment admises. A partir d'observamig-
matités, demeurent les hypothèses les plus couramment admises. A partir d'observad'un
lire :
migmatites, demeurent les hypothèses les plus couramment admises. A partir d'observa-
tions récentes, nous pouvons démontrer que les roches de la lame cratonique dérivent
d'un
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985 1171
(2)
MECHÀNICS OF SOLIDS. — A mixed, method of the stress-displacëment pressure type for solving
incompressibleplane strain viscoelasticity problems.
A mixed finite élément method of the stress-displacement-pressure type is introduced for the numerical study of
incompressibleviscoetastic média, whosë physicalcoefficients dépend ontime. Thé compatibility condition betwéen
.
theihree discrètespaces.arel fulfilléd, tliough the samè kind ofshapefunctionisusedforboth stresses and pressure.
Étant données des forcés volumiques f et surfaciques g sur la partie libre Tt du bord
-'T^T'x U Fo> les équations de l'équilibre s'écrivent:
De façon tout à fait classique, nous pouvons calculer CT°, pn et y„, approximations de
o"D", p" et v", par semi-discrétisation en temps de (l)-(2)-(3)-(4) à l'aide du schéma implicite
suivant :
avec en plus :
t 301, Série II, n° 16, 1985 1173
Ci-dessus (u, u) dénote le produit scalaire standard de [L2(Q)]N, NeM, et ((u, v))jf est
donné par :
où R est un paramètre réel positif donné avec de préférence R>>1, et C est une constante
liée à la valeur maximale de la fonction qui exprimé la dépendance de xm en g(um_1)
dans (9), pour 0gn^M.sn est un paramètre déterminé à chaque pas de temps pour que
l'algorithme convergé.
_
[12]:
On calcule um et
suit
On
^dans (lO)-(ll), à l'aidé d'un algorithme de type Uzawa comme
pose ù^0 = a,^i et qm,0-<im-i> et, û^^ et gm>s_1 étàiit connus, on calcule um>s
M'^^Pi^.^=i'^&->'^-'j':;Or
Si b est la constante qui satisfait (15) ci-dessous lorsque Ph et Vh sont remplacés par
L2(Q) et V respectivement, alors ums->n^ dans [H1 (Cl)]?, et%„tS-^qm dans L2(Q), si
0<p„<2R/fa„[6]. Ensuite, on prouve que um-»vn dans -fH^(n)] 2, xm->a° dans
[L2 (f2)] 2542 et qm -»/?„ dans L2(Q), si la valeur de C est fixée convenablement en fonction
d'un pas de temps Ai, celui-ci et puis s^ étaht choisis suffisamment petits. Par exemple,
si F(aD) = aD, c'est-à-dire, si on a un milieu de Maxwell-Norton avec X=l, ou encore
un modèle de Maxwell linéaire, en prenant C= max (2G"co"Ar)/(ra"+ At,) l'algorithme
converge si 0^s„< (oe"+At)/(Gnoe" At ), le choix de At dans ce cas pouvant être arbitraire.
3. APPROXIMATION PAR ÉLÉMENTS FINIS. — On procède ensuite à la discrétisation en
espace par la méthode des éléments finis, des problèmes engendrés par (9)-(12)-(13). Pour
; ce
faire, on définitçhissiquementunespace/VA/cry pour -chaque"composante de la vitesse,
et deux sous-espaces ?,, et Pft de L2(Q) pour chaque composante de aD, et la pression,
respectivement, ces/-.trois espaces étant associés à une partition donnée ZTh de O en
triangles ou en quadrilatères de diamètre maximal égal kh. : r
/Dans ce cadre, on peut voir qu'un algorithme comme (9)^(13) permet de résoudre
notre problème en vitesse-pression avec une matrice fixe associée au produit scalaire
((., .))R, tout au moins pour un grand nombre de pas de temps, avec en outre une
résolution locale du problème en contraintes, soit l'équation (9).
Évidemment, encore faut-il satisfaire les conditions de compatibilité classiques entre
Jes espaces V,„ ~Lh et/PA, dites les conditions inf-sup discrètes pour les méthodes mixtes [1].
Dans le cas présent elles s'écrivent:;
1174 C; R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série H, n° 16, 1985
||
.
et || . ||JL dénotant respectivementles normes standards de L2(Q) et H1^).
|j0
Compte tenu que le choix naturel sur le plan physique et optimal sur le plan numérique,
consiste à prendre SA=P^, les conditions (14) et (15) apparaissent dès lors comme
contradictoires. Le choix suivant fournit une alternative des plus simples pour vérifier
(14)-(15) tout en travaillant avec contraintes et pression discrètes de même nature. Sa
mise en oeuvre numérique ne présente aucune limitation particulière. On remarquera que
cet élément fini est apparenté à un autre étudié dans [5], pour une autre Catégorie de
problèmes.
Tout d'abord; on considère que ,S~h est un maillage de Q en quadrilatères convexes,
qui ont été subdivisés en deux triangles chacun, par une quelconque de ses diagonales.
Vh est défini comme étant l'espace des fonctions continues qui s'annulent sur F0, dont la
restriction à chaque triangle ainsi construit est une fonction quadratique, et dont la trace
sur les côtés des quadrilatères est linéaire affine. Les degrés de liberté utilisés pour
engendrer cet espace, sont les valeurs fonctionnelles aux sommets des quadrilatères de
J^,,, ainsi qu'aux milieux des diagonales choisies (voir fig. 1). L'espace Ph (ou 2fc) à son
tour est un sous-espace de l'espace des fonctions constantes sur chacun des quatre
triangles engendrés par la nouvelle subdivision de chaque quadrilatère de obtenue
en joignant le milieu de la diagonale choisie aux deux sommets qui n'appartiennent pas
,
à celle-ci. On se réfère à la figure 2 pour une illustration de la particularité de ce
sous-espace, à savoir: les sommes des constantes sur chaque paire de triangles n'ayant
pas un côté commun sont égales.
Des résultats numériques obtenus pour un milieu de Maxwell linéaire traduisent bien
le fait que(14)-(15) sont satisfaites, tout en mettant en évidence l'économie de l'approche
adoptée, sur le plan du calcul.
Remise le 4 mars 1985, acceptée le 16 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[3] P. GERMAIN, Mécanique des milieux continus, Mvtsson, Paris,,1972.
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[5] V. RUAS, Méthodes d'éléments'finis en élasticité incompressible non linéaire et diverses contributions à
l'approximation des problèmes aux limites, Thèse Doc: d'État, Université Pierre-ët-Marie-Curie, 1982.
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Stokes problem, I.M.A.J. Numer. Anal., 4, 1984, p. 441-445.
Departamento de Informatica, Pontificia Universidade Catolica, 22453 Rio de: Janeiro, Brésil.
C. R. Acad. Sc Paris, t. 301, Sérié II, n° 16, 1985 1175
MÉCANIQUE DES FLUIDES. — Modélisation et étude d'écoulements régis par les
équations de Navier-Stokes posées en domaine non borné et présentant une pointe. Note de
Marc Pogu et Georges Tournemine, présentée par Paul Germain.
Nous élaborons un modèle non linéaire des écoulements régis par les équations de Navier-Stokes posées
dans un domaine non borné qui présente une pointe. La viscosité cinématique est fixée. Les équations de
Navier-Stokes sont traitées dans un cercle de rayon suffisant, en dehors elles sont approchées par l'équation
d'Oseen. Nous démontrons l'existence et l'unicité de la fonction de courant de sorte que les vitesses soient
continues partout. La solution trouvée présente un sillage tourbillonnaire et a un champ des vitesses uniforme
à l'infini; de plus, la pression et le tourbillon sont bornés à la pointe (condition de Kutta-Joukowski généralisée).
Enfin, un algorithme convergent permet de calculer la solution.
MECHANICS OF FLUIDS. — Model and study of flows governed by the Navier-Stokes équationsposed
in an unbounded domain which presents a corner.
We elaborate a non-linear model of streams governed by the Navier-Stokes équations posed in an unbounded
domain which présents a corner. The kinemalic viscosity is fixed. We deal with the Navier-Stokes équations in
a circle of radius large enough, outside they are approached by the Oseen équations. We prove uniqueness and
existence of the stream function in such a way the velocity is continuons anywhere. The found solution présents
a wake, the corresponding velocity is uniform at infinity, further the ftow vorticity and the pressure remain bounded
at the corner (generalized Kutta-Joukowskicondition). We give at least a converging algorithm which allows to
compute the solution.
2.1. Équation de Navier-Stokes dans Cl. — La fonction de courant \j/ est cherchée pour
satisfaire au problème aux limites et aux conditions suivantes :
(4) est l'équation d'Oseen exprimée en fonction de courant; (5) traduit l'uniformité à
l'infini du champ des vitesses. Comme en (2) la relation (6) assure l'équivalence des
formulations en \j/ et en vitesse-pression. Dans toute la suite (r, 9) désigne les coordonnées
polaires.
(a) On construit \j/ sous la forme :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° Î6, 1985 1177
Pour résoudre le système (8), il résulte de (9) que % doit satisfaire la condition:
On notera que si L/2 est une longueur caractéristique, le nombre de Reynolds est
donné par LÀ,
(b) La fonction % est prise sous la forme :
où K0 est la fonction de Bessel modifiée, d'ordre zéro, de deuxième espèce. A l'aide des
propriétés des fonctions de Bessel, on montre que (10) est satisfaite pour oc=I; ainsi on
obtient: ; ^
Dans ces conditions, la fonction \|/ donnée en (7) est solution de l'équation (4) et
satisfait aux conditions (5) et (6); de plus, il résulte de (12) que le tourbillon est non
identiquement nul.
2.3. Continuité dans (9, choix de g. — Ce qui précède montre que si g est de là forme
^=^0 + 81^1 + 82^2= où go = (Moorsin0,Moosin8), gx = (Logr, 1/r), g2 = (%,dydr), la fone-5
tion de courant et le champ des vitesses sont continues dans G, pour tout Sl5 Ô2.
3. UN ALGORITHME DE RÉSOLUTION DU PROBLÈME (l)-(3).
—
On part de \|/°EH4(0) et
on passe de l'étape k à l'étape (/c+1) en considérant la solution \|/fc+1eH2(£2) du/
problème:
On a noté : gk+1=g0 + &'i+1gi + 82+1g-2; les paramètres 8i+1,52+ 1 sont à ajuster pour
que \J/k+ 1 satisfasse la condition (3).
3.1. Phase préparatoire. — Nous introduisons :
(a) pour i = l, 2; la solution (uh C,) du problème (l)-(2) lorsqu'on y remplace successive-'
ment (Q(v|/), g) par (0, gx), (0, g2);
(b) pour z = l, 2; les fonctions \|/j-, Wj données par:
La fonction \|/^ est donnée en [4], la construction de mj s'inspire de celle exposée en [8]
pour le laplacien.
1178 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985
A l'aide des espaces de Sobolev fractionnaires nous comptons étendre la méthode pour
e [<D2, 2 n[.
co
3.3. Convergence de l'algorithme. — Introduisons la solution u2 analogue à u2 lors-
qu'on remplace la donnée aux limites g2 par g2 définie par :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[8] P. GRISVARD, Bolletino U.M.I., (4), n" 5, 1972, p. 132-164.
[9] P. A. RAVIART, Eyrolles, (40), Paris, 1981.
[10] M. SOULI, Doctorat de spécialité, Nice, 1984.
On montré les avantages d'un « modèle moléculaire des forces » pour discuter l'influence de l'environnement
et la nature de la liaison chimique. Le système des forces de corrélation {[1], [2]) appliquées aux noyaux se
ramène à deux forcés opposées dans le cas d'un diatome. Le graphe de leur intensité comme fonction de la
distancé internucléairë est révélateur de la « vaporisation électroniqueintramoléculaire ». La force de corrélation
à l'équilibre est en relation avec « l'énergie de déformation de corrélation »;
Enr, énergie non relativiste; Escf; énergie de Hartree Fock; AE(R), gain d'énergie dû à
la corrélation pour une distance internucléaire R. Cette notion ne se confond pas avec
l'énergie de corrélation différence des deux minimums.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Graphe de la force de corrélation F, fonction de la distance R internucléaire pour 18 diatomes. La région des
équilibres (autocohérent, non relativiste, expérimental) est signalée par une bande hachurée. L'abscisse du
.
est déterminée par l'égalité des énergies autocohérentes atomique et moléculaire (non figuré pour He2). La
ligne tiretée pour LiH correspond à une estimation.
Corrélation force F with respect to the internuclear séparation of IS diatoms. The région of the equilibria
(namely SCF, non relativistic, expérimental) is signalized by an hashed band. The corresponds to the R
.
value in the crossing ofthe SCF atomic (separated atoms) and molecular energy; at higher R the dashed Une
corresponds to the antibonding région (not figurated for He^). For LiH the dashed Une corresponds to an
estimation.
PLANCHE I/PLATE I ALEXANDRE LAFORGUE
TABLEAU
Propriétés moléculaires et forces de corrélation à l'équilibre.
Molecular properties and equilibrium corrélationforces.
5E/E0
Molécules RSCF R„r E„„ 6E E0 FeQ (%)
.
2,491
2,4
2,637
2,5
-0,7297
-0,14
-0,0064
-0,002
-0,059
-0,028
-0,074
-0,016
10,8
7
C2 2,3 2,35 -0,5115 -0,00001 -0,1755 -0,0045 5,7
H2 1,3875 1,4009 -0,041 -0,00005 ^0,001 -0,005 5
.
B2 3,1 3,003 -0,3231 -0,0015 -0,0431 +0,024 3,5
.
FH .
1,693 1,737 -0,3776 -0,0013 -0,041 -0,029 3
-0,6470 -0,0017 -0,087 -0,084
02
OH.. . ...
......... .
2,28
1,8
2,30
1,834 -0,31 -0,001 -0,05 -0,04
2
2
Li2 :':.: 5,2 5,1 -0,1248 -0,0002 -0,0308 +0,002 0,7
CH 2,086 2,124 -0,1967 -0,0017 -0,0287 -0,008 0,6
HeJ*
.......
BeH... ...h, .
1,26
2,538
1,32
2,54
-0,043
-0,1051
-0,0005
-0,000004
-0,001
-0,011
-0,008
-0,002
0,5
0,04
BH.. .:. ! 2,336 2,34 -0,1522 -0,0000018 -0,0122 -0,0052 0,02
LiH v.. 3,015 3 -0,0826 -0,0000002 -0,0406 +0,0015 0,0005
Rsc/, Hartree fock length; Rnr, non relativistic length; F.cor, corrélation energy; E0, bond corrélation energy; 5E, corrélation déformation
energy; Fcq, corrélationforce near the equilibrium; 5E/E0, percent of déformation energy in bond corrélation energy.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985 1183
Enfin dans le cas de He2 qui n'est pas non plus une molécule vraie, c'est l'évaporatioh;
intramoléculaire qui est la seule cause d'une occupation de la couche de valence, elle
conduit à une force d'échange entre les deux puits. On obtint une force de contraction
très faible passant par un minimum de l'ordre de 0,002.
TRAVAIL DES FORCES DE CORRÉLATION. — On peut donner, d'après les équations (1) et
(2), l'expression de l'énergie de corrélation :
On a vérifié que la région d'équilibre est peu étendue (F varie peu autour de Feq) et
/que la valeur trouvée se place bien sur les graphes précédents. Finalement, on donne le
iapport : 5E/E0;
CONCLUSION.—- La simplicité des effets de corrélation, comparée à la complexité de
leur détermination est apparue depuis longtemps [23] et a parfois .conduit à estimer
/Fénergie de corrélation comme une fonction de la structure autocohèrénte ([25], [26]).
-
Pourtant on ne peut négliger la déformation de corrélation [27] et l'énergie qui en
résulte comme le souligne le tableau, ce qui suffirait à poser le problème d'une estimation,
de la forcé de corrélation.
D'autre part/les graphes F(R) apparaissent ici comme des révélateurs de la nature de
la liaison chimique. Un effet global de dilatation moléculaire a pour antagonistes deux
/effets de contraction : aux petites distances, une modération; de répulsion interélectroni-
que, aux grandes distances, une exaltation des charges nucléaires effectives et du lien de
: valence. L'un et l'autre correspondant au dépeuplement des coeurs par «
vaporisation
intramoléculaire » et leur apparition est sous la dépendance des niveaux d'énergie des
orbitales. Beaucoup de détails de la forme des graphes doivent encore être discutés.
A l'équilibre, il est suggéré que la force de corrélation tend à dilater les molécules
vraies (et les fragments) et à contracter les agrégats, et que les forces de corrélation les
plus élevées apparaissent dans les molécules stables.
Les auteurs remercient MM. C. Ludena et P. Guérin pour de fructueuses discussions.
Remiséle 23 septembre 1985.
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.
1184 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985
A partir des écorces de tronc d'une Hernandiacée des Nouvelles Hébrides: Hernandia
peltata Meissner, de nombreux alcaloïdes isoquinoléiques ont été isolés, La présente Note
est consacrée à la détermination de la structure de deux d'entre-eux, F efatine et l'ambri-
mine, qui constituent les deux premiers représentants d'un type nouveau d'alcaloïdes
bisbenzylisoquinoléiques.
L'éfatine 1, [a]D=+70° (CHCl3,/c=0,86), et F ambrimine 2, [a]D=+ 128° (CHC13,
.
c—0,78), obtenues amorphes, répondent à la même formule brute C38H44N208
(PM = 656) et l'analyse de leurs diverses caractéristiques spectrales montre que ces deux
alcaloïdes appartiennent à la nouvelle classe des bis-réticulines qui ne comporte jusqu'à
présent que trois représentants [1]. Leurs spectres de masse présentent, outre un pic
moléculaire très faible (0,1 %), un pic de base à m/z 192 qui révèle leur nature de dimère
à un seul pont éther [2]. Un autre pic important (8 %) apparaît à m/z 519, résultant de
la perte du cycle C : cette fragmentation implique que le pont éther soit de type
« tête-à-queue » et non « queue-à-queue » [1].
Les spectres ultraviolets (A.max 227 et 282 nm) présentent un effet bathochrome impli-
quant la présence de fonctions phénoliques, présence confirmée par l'obtention de dérivés
triacétylés. La O-méthylation de 1 et de 2 (CH2N2, éther/méthanol) conduit à la tri-O-
méthylefatine et à la tri-O-méthylambriminerespectivement: ces deux dérivés sont stricte-
ment identiques, leurs spectres de masse montrant un pic moléculaire à m/z 698 (0,1 %),
un pic de base à m/z 206 et un pic à m/z 548 (18 %) correspondant à la perte du cycle
C. Ce spectre de masse est identique à celui obtenu pour la 0,0-diméthylmalékulatine[1].
Les spectres de RMN1]!, enregistrés à 360 MHz dans CDC13, montrent une très
étroite analogie entre le dérivé O-triméthylé de 1 et de 2 et la 0,0-diméthylmalékulatine:
deux singulets de trois protons à 52,40 et 2,43.10~6 attribuables aux deux N —CH3,
TABLEAU
Efatine 1 2,46 2,38 6,53 6,68 5,98 6,13 6,42 6,62 6,49 6,52 6,57
Ambrimine! 2,46 2,39 6,53 6,63 5,93 6,05 6,42 6,60 6,51 6,47 6,66
sept singulets de trois protons dus aux méthoxyles [5 3,59 (OMe 7), 3,71, 3,73, 3,80, 3,83,
3,90 (OMe 6, 6', 11, 12, 11' et 12')] ainsi que quatre singulets d'un proton attribuables
aux protons aromatiques [5 6,51 et 6,53 (H-5 et H-6), 5,96 et 6,10 (H-8 et H-8')]. La
différence la plus nette est l'absence, dans le spectre des dérivés O-triméthylés de 1 et de
2, des deux singulets des protons 11 et 14 que l'on observe dans le cas de la malékulatine
et de son dérivé 0,0-diméthylé et qui sont ici remplacés par un système AB: deux
doublets de un proton chacun à 5 6,58 et 6,60 (JAB = 8,2 Hz). L'existence de ce système
AB implique une substitution en C-ll et en C-12 pour Fefatine et l'ambrimine au lieu de
C-12 et C-13 comme pour la malékulatine. Afin de déterminer complètement les structures
de 1 et de 2, la position des fonctions phénoliques a été précisée par une analyse
approfondie des spectres de RMN (360 MHz, transformée de Fourier) de 1 et de 2 ainsi
que par une étude des effets Overhauser. Les spectres de RMN de 1 et de 2 (voir tableau)
réalisés dans différents solvants (CDC13, CD3CN) sont pratiquement identiques et l'ab-
sence de signal dû à un méthoxyle vers 5 3,5.10~6 permet de placer l'une des fonctions
phénoliques en 7 pour les deux composés. Le deuxième hydroxyle est, pour 1 comme
pour 2 en 11': dans les deux cas l'irradiation du doublet donné par le proton en 13'
provoque une augmentation du signal dû au méthoxyle en 12' et inversement, alors que
l'irradiation du doublet dû au proton en 10' ne provoque aucun effet Overhauser sur les
signaux donnés par les méthoxyles. La différence entre les deux alcaloïdes se situe donc
au niveau des substituants du cycle C en 11 et 12. L'irradiation du signal dû au proton
en 13 (5 6,47. IO- 6) de l'ambrimine 2 provoque une augmentation du signal du méthoxyle
en 12 (S 6,52.10-6) et donc l'hydroxyle est en 11 alors qu'il est en 12 dans Fefatine 1
(absence d'effet Overhauser entre le proton en 13 (8 6,52.10~6) et le méthoxyle en 11
(S 3,87.10-6). La confirmation de ces deux structures est apportée par les spectres de
RMN 1H enregistrés dans le DMSO d6, puis dans ce même solvant additionné de NaOD.
Dans le cas de l'ambrimine 2 le déplacement vers les champs forts, après addition de
NaOD, du doublet dû au proton en 14 est supérieur à 0,50. IO- 6 (0,54) alors qu'il n'est
que de 0,40.10~6 dans le cas de Fefatine 1. Ceci implique que dans le premier cas le
proton en 14 est en para de la fonction phénolique et que dans le second il est en meta [3].
La configuration absolue de ces deux alcaloïdes est identique à celle de la malékulatine
(1 S, 1'S), la valeur absolue et le signe de leur pouvoir rotatoire étant similaires à celui
de la malékulatine [4].
Après la vateamine [1], la vanuatine [1] et la malékulatine [1], Fefatine et l'ambrimine
constituent deux nouveaux exemples de bis-réticulines. Les trois premières bis-réticulines
représentaient chacune un type particulier de pontage, Fefatine et l'ambrimine en représen-
tent un quatrième. En effet, si ces deux alcaloïdes résultent d'un couplage oxydatif de
type « tête-à-queue » comme la malékulatine, ils diffèrent de cette dernière par le fait
que le couplage s'est effectué non pas en para de la fonction phénolique du cycle
benzylique mais en ortho. La mise en évidence de ces deux alcaloïdes montre donc que
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série n, n° 16, 1985 1187
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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PÉTROLOGIE.
— Les zircons des plagiogranites du complexe ophiolitique de
Chamrousse-Tabor et des granités sodiques du groupe de Rioupéroux-Livet (Massifs Cristal-
lins Externes, Alpes françaises) : morphologie, typologie et implications pétrogénétiques.
Note de Denis Scarenzi, Daniel Hermitte, René-Pierre Ménot et Michel Pibonie, présentée
par Maurice Roques.
Les zircons des plagiogranites de l'ophiolite de Chamrousse-Tabor et des granités sodiques du groupe de
Rioupéroux-Livet présentent des répartitions typologiques qui diffèrent sensiblementde celles qui caractérisent
habituellement ce type de matériaux. Diverses hypothèses sont avancées pour expliquer ces dérives de la
répartition typologique.
PETROLOGY. — The zircons of the Chamrousse-Tabor ophiolitic plagiogranites and of the Rioupêroux-
Livéttrondhjemites (External CrystallineMassifs,french Alps) : typology, môrphology and petrogenetic implica-
tions.
Zirconsfrom plagiogranites of the Chamrousse-Taborcomplex and from soda-granites ofthe Rioupéroux-Livet
formation présents a typology which rather differs from those investigated in such rocks. They are particularly
caracterised by Iow values of the 1T index and by a broad dispersion of the IA index. Several hypothesis are
prêsented to explain thèse déviations of the typologie repartition.
Typologie des échantillons I, II, III, IV, V; F, position des échantillons sur le diagrammeIA-IT;
H, fréquence des divers types et sous-types.
Typology of samplesl, II, III, IV, V; F, distribution of the samples on the IA-IT diagram;
H, frequency of the various types and sub-type.
et une légère dominance de la pyramide 211 (éch. I) ou de la pyramide 101 (éch. II), et
elle est clairement distincte du champ de référence des plagiogranites ([14], [15], [16]).
Nos zircons se répartissent plutôt dans le champ des granités d'anatexie et des granodiori-
tes, avec des indices IT faibles (360 et 370). Ces cristaux sont le plus souvent incolores,
de cristallinité moyenne et à faces arrondies, comme dans les stocks 1, 2 et 3 décrits par
J. P. Pupin ([17], p. 212-214). D'autre part l'étalement du champ de répartition est
similaire à celui de la granodiorite de Pattada (Corse) [18], et des enclaves granodioritiques
del'Estérel[19].
Cependant les échantillons étudiés à Chamrousse sont exempts de toute trace d'anatexie
et de migmatisation; ce sont des plagiogranites bien typés par leur pétrographie, leur
gisement, et leur chimisme [10].
A 2. Les échantillons III et IV appartiennent à des filons intrusifs dans le groupe
leptyno-amphibolique de Séchilienne. L'échantillon III est une métaleucotonalite,
l'échantillonIV a une composition modale proche de celle des tonalités. Ici encore
l'évolution tectonométamorphique a oblitéré les textures magmatiques primaires.
Les zircons de l'échantillon III sont automorphes à sub-automorphes, très corrodés
(45%), extrêmement dissymétriques. Ils sont par contre fréquemment arrondis (52%)
dans l'échantillon IV. Dans les deux populations les inclusions sont rares et constituent
C. R. Acadi Sc. Paris, t 301, Série II, n° 16, 1985
..
1191
des gouttelettes sombres et/ou des baguettes trappues inclores. On n'observe ni zonage,
ni surcroissance, ni noyaux.
La typologie montre encore un large étalement sans maximum bien marqué de fré-
[16]).
.
quence. Elle est caractérisée par une nette dominance du prisme 100, une légère dominante
des pyramides 101 qui peuvent exister seules et la présence dé types U (2%) et P.
La répartition typologique des zircons des plagiogranites du groupe de Séchilienne,
/avec un large étalement de l'indice IA diffère sensiblement de celle admise pour ce type
de matériel ([14], [15],
A3. Par rapport aux grilles de référence, l'ensemble'des zircons étudiés offre une
grande variabilité des indices IT (éch, I et II) et des indicesIA (éch. III et IV) qui
témoigné de la complexité des relations existant entre la typologie et les conditions
physico-chimiques qui président lors de leur cristallisation. Des modalités particulières
de la magmatogenèse des plagiogranites considérés [10] peuvent expliquer les variations
observées,/.
(B) LES ZÏRCONS DES GRANITÉS SODIQUES DU GROUPE DE RioUPÉROUX-LrvET. Les forma-
—
tions de Rioupéroux et de Livét constituent une succession de gneiss leptyniques et
de leptynites albitiques, d'amphibolites et de micaschistes dans lesquels des reliques
minéralogiques. et texturales permettent, dans certains cas de reconnaître une série
ancienne volcanique et volçanoclastique, kératophyriquë ([5], [6], [10], [11], [13]). Dans
cet ensemble lité s'intercalent des horizons stratiformes et des stocks hèctométriques de
granité sodiques, d'âge dévono-carbonifère [20]. Ce magmatisme serait de type
calco-alcalin[7].
L'échantillon V (granité de Livet) est une leucotonalite à amphibole, on les recristallisa-
tions métamorphiques peu développées (déformation protoclastique) laissent intactes des
textures grânophyriques encore fréquentes.
Les zircons sont incolores, limpides, automorphes à sub-automôrphes, et parfois
corrodés (5%). Les rares inclusions forment des baguettes incolores, plus ou moins
trappues, ou des gouttelettes sombres. La typologie est caractérisée par une dispersion
modérée, les types D étant les plus fréquents. On constate également :
— un pourcentage
élevé de cristaux monoprismés;
— une
forte dominance des prismes 100;
— une
fréquente dominance des pyramides 101;
—
l'existence de nombreuses faces 301 (3%; types U,N, et K).
La répartition typologique (fig.) est comparable à celle des zircons des albitites corses
([14], [15]) qui sont pétrographiquementproches de nos matériaux.
Par la répartition typologique de ces zircons, le granité de Livet devrait être assimilé
aux trondhjémites des associations ophiolitiques. Ce résultat est en contradiction avec le
gisement et l'environnement qui sont totalement étrangers à un assemblage ophiolitique
([13], [20]). La relation entré la typologie des zircons et les sites gêotectoniques semble
ainsi moins stricte qu'on l'avait envisagé, comme l'est d'ailleurs la relation entre lès
granités sodiques et leur contexte de mise en place.
(C) CONCLUSION. — Trois populations distinctes de zircons sont déterminées dans les
granités sodiques du Sud de Belledonne (Chamrousse et Rioupéroux-Livet) :
— deux populations dans le complexéde Chamrousse-Tabor dont l'une appartient aux
plagiogranites associés au sommet de la pile des cumulats ophiolitiques et dont l'autre
caractérise les plagiogranites localisés dans la série volcano-sédimentaire sus-jacente
(groupe de Séchilienne);
1192 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Plusieurs types de corps carbonates s'individualisent directement à L'intérieur des formations gypso-
anhydritiquesd'âge .miocène moyen du Golfe de Suez et de la Mer Rouge : 1, massés irïégulières ou dômes '.
isolés dans les sulfates souvent mis en Telief par l'érosion différentielle de ces derniers; 2, corps stratoïdes
développés, dans les parties inférieure et supérieure des bancs sulfatés en contact avec des jaminites; 3, lentilles
calcaires sur les flancs de structures diapiriques où elles peuvent être associées à,du soufré et même à des
hydrocarbures. La plus grande partie de ces .carbonates, caractérisés par une forte porosité, est interprétée.
Comme le résultat dé mécanismes diagénétiques liés à la réduction bactérienne des sulfates en présence de
matière organique.
SEDIMENTOLOGY, — Sulfate réduction and formation of diagenétic carbonate bodies in the Middle
Miocène of the Gulf of Suez and of the Red Séa.
The Middle Miocène gypso-anhydriticformations from the GulfofSûéz and Red Seà margins comprise several
morphological types of carbonates: 1, irregular bodies and dômes standing outin sulfats as isolated buttes after
sélective weathering of sulfates; 2, stratoïd carbonates bodies developedin the lower or the uppei- part of sulfate.
beds in contact with laminites; 3, carbonate Jenses resting on the flànks of diapiric structures, associated with;
sulfur and pil or bitumen. The formation ofthe most of thèse highly pqrous carbonates, is interpreted as resulting. •
from diagenéticprocesses related to bacterial sulfate reduction in presence of Organic rich sediments:
1. Des masses calcaires (de quelques décimètres à plus d'une dizaine de mètres d'épais-
seur) présentent des formes très variées parmi lesquelles dominent les coupoles ou les
cônes; la surface de base est conforme au litage de l'encaissant sulfaté (pl. I, photo A), mais
elles peuvent parfois acquérir des configurations très irrégulières. Ces masses carbonatées
incluses dans les sulfates massifs (pl. I, photo B) ont été souvent mises en relief par
l'érosion sélective des matériaux sulfatés encaissants et apparaissent alors comme autant
de buttes irrégulièrement réparties à la surface du gypse (pl. I, photo A); ce dispositif est
comparable à celui que Kirkland et Evans [11] ont décrit dans la formation Castile
(Permien) du Texas et du Nouveau Mexique. Ce type de structure, bien représenté sur le
bord SW du Golfe de Suez au Gebel Zeit (Ras Dîb, Centre Zeit et Little Zeit), et d'une
façon encore plus spectaculaire au Sharm el Bahari, au sud de Quseir, au bord de la
Mer Rouge, présente une convergence de forme parfaite avec des pinacles récifaux. Dans
de nombreux cas, on observe aisément la préservation des structures sédimentaires des
sulfates (laminations, structures nodulaires) dans les carbonates (pl. I, photo C) sans autre
modification qu'un tassement à la limite entre les deux types de sédiments.
2. Des placages carbonates plus ou moins stratoïdes se développent irrégulièrement
aux dépens des bancs sulfatés dans les parties en contact avec des intercalations de
laminites marneuses ou marno-diatomitiques très fréquemment observées dans les séries
du Gebel Zeit et de Guemsah; de tels phénomènes sont connus dans le Messinien de
Sicile, de Chypre, des îles ioniennes et d'Espagne.
3. Des lentilles carbonatées d'épaisseur métrique se développent dans la partie apicale
de la structure diapirique de Guemsah [14] où elles sont associées au soufre natif; les
sondages anciens de recherche et d'exploitation d'un petit gisement d'hydrocarbures
montrent la discontinuité de ces masses carbonatées sur les flancs de la structure diapiri-
que. II est intéressant de noter que la base des exploitations de soufre ainsi que celle des
principaux bancs carbonates s'alignent au-dessus d'un important banc de diatomites (à
microflore marine) dont ils sont séparés par un niveau argilo-sulfaté intensément déformé
(collapse); les bancs carbonates sus-jacents apparaissent bréchifiés. Des structures bréchi-
ques de ce type sont également observables dans certains dômes du Gebel Zeit.
MINÉRALOGIEET MICROSTRUCTURE. Les composants majeurs, en proportions variables
—
selon les sites de prélèvement, sont la calcite, Faragonite, la dolomite et accessoirement
la magnésite dans les corps carbonates, ainsi que le gypse et l'anhydrite dans les niveaux
sulfatés; les structures originelles de dépôts des sédiments sulfatés ont été oblitérées,
Planche I
A. Buttes constituées par une « coiffe » calcaire recouvrant des sulfates; ces corps carbonates, initialement
isolés dans la formation sulfatée, ont été dégagés par l'érosion sélective de l'encaissant; ce dispositif
sédimentologique est identique à celui qui a été décrit dans la formation Castile par Kirkland et Evans.
Hauteur approximative de la masse calcaire située à gauche du cliché : 5 m. B. Corps carbonates très
irréguliers ou en dômes (C), isolés dans la masse sulfatée (S). Petit Zeit, Golfe de Suez. C. Détail dé la
partie gauche de la photo B montrant le prolongement des structures sédimentaires du précurseur sulfaté
(laminations, 1; nodules, n) à l'intérieur des carbonates. Petit Zeit, Golfe de Suez.
A. Calcareous diagenétic bodies (C) protruding from sulfate layers after sélective érosion of the latter; the
sedimentological position is very reminiscent of Kirkland and Evan's Castile formation anomalies. Height of
the left calcareous body: 5 m. B. Irregular and domal carbonate bodies isolated into one sulfate bed. Little
Zeit, Gulf of Suez. C. Close-up of left part of B showing the préservation by the carbonates of sedimentary
structuresprésent laterally within sulfates.
PLANCHE I/PLATE I JEAN-MARIE ROUCHY
Planche II
A. Détail d'un corps carbonate illustrant la structure caverneuse typique. Petit Zeit, Golfe de Suez. B. Surface
polie d'aragonite fibreuse gerbes localement remplacée par de la calcite (flèches). Guemsah, Golfe de
Suez. C. Pseudomorphose en calcaire d'un nodule sulfaté; noter la présence de vides centimétriques dont la
forme évoque parfois des fenestrae (flèches). Petit Zeit, Golfe de Suez. D. Aspect microscopique d'un calcaire
de remplacement de sulfate à l'intérieur duquel on reconnaît encore la structure micronodulaire. Petit Zeit,
Golfe de Suez.
A. Typical cdrvernous structure of a carbonate diagenétic body at Little Zeit, Gulf of Suez. B. Polished slab of
fibrous aragpnite pârtially replaCed by calcite (arrows). Guemsah, GulfofSuez. C. Calcareouspseudomorph
after one sulfate nodule; notice the vuggy porosity like vugs. Little Zeit, Gulf of Suez. D. Microstructure of
limestone after nodular sulfates with:préservation of original micronpdular structures. -Little Zeit, Gulf of
Suez.
parfois effacées par une altération de surface due au climat aride et chaud qui provoque
la transformationdu gypseven anhydrite microcristalline [15].
La grande variabilité des microstructures révèle la complexité des remplacements
diagénétiques, Les calcaires qui ont préservé les structures primaires des sulfates (nodules,
laminations, pl. I, C; p.l II, C) sont généralement composés de calcite sparitique à
microsparitiqué souvent chargée en impuretés micritiques et forment des assemblages en
mosaïque de type drusique ainsi que le montre la photo "D^ pi. II La taille des cristaux
de calcite de remplacement apparaît souvent proportionnelle à celle des composants du
sédiment sulfaté précurseur (cristaux de gypse, nodules); elle est généralement comprise
entre 80 et 200 um et peut atteindre 500 à 800 um. Les liserés séparant ces éléments
demeurent à l'état de micrite. L'aragonite s'observe dans la partie supérieure des dômes
ou bien à l'intérieur dés masses bréchifiées sous forme de franges à structure fibreuse ou
fibroradiairé (pl. II, B) (cristaux de quelques dizaines de micromètres à plus de 1 dm de
calcite de remplacement.
longueur), parfois seulement identifiables à l'état de fantômes dans des mosaïques de
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[15] J. M. ROUCHY, M. C. BERNET-ROLLANDE et A. F. MAURIN, Technip (sous presse).
[16] C. PIERRE et J. M. ROUCHY; 6 th European I.A.S. Meeting, Lerida, 15-17 avril 1985, résumé, 2 p.
[17] D. J. SHEARMAN, Univ. of Calgary, Canada, unpublished Report, 1971.
GEOLOGY, — Paleo-oceanic interprétation of a pelagic séquence with detritàl ophiolitic material: the
Chabrière Séries, basai complex of the Montgenèvre ophiolitic Massif (western Alps).
Ophiolitic blocks and brecciasfomi discontinuous intercalations in the pelagic.sédiments ofthe supra-ophiolitic
Chabrière Séries. The diversiiy of the incorporated material demàhstraies the contribution of a heterogeneous
and téctonically activeocéanfloor. .Thèse sédiments occur as independent tectonic tinits below the Montgenèvre
Ophiplite Sensu stricto.
I. INTRODUCTION.
—
Situé à l'Est de Briançon, le massif: ophiolitique du Montgenèvre
comprend les principaux termes d'un Ophiolite classique ([1], [2]). Chevauchant vers
l'Ouest la zone prépiémontaise, il est limité à l'Est par des contacts tangentiels et
subverticaux avec les schistes lustrés de la zone piémontaise. Au Nord et au Sud, des
failles majeures jalonnent ses limites [3]. Ce massif peut être subdivisé en deux parties [4]
(fig,, esquisse tectonique).
1. L'Ophiolite du Montgenèvre sensu.stricto montre une faible empreinte des déforma-
tions et du métamorphisme alpins. Cet ensemble comprend des unités en positions
horizontales, inclinées et renversées, avec des chevauchements principaux de direction
ENÈ-WSW bien exprimés à sa partie occidentale.
2: La zone spus-jacerite ou complexe de base est surtout constituée de sédiments
pélagiques, d'âgé jurassico-erétacé, de la série de Chabrière ([5], [6]) à matériel ophiolitique
associé. Ce complexe est caractérisé par des déformations alpines marquées et polyphasées,
une forte spilitisation des roches volcaniques et des croissances fréquentes de pyroxène
et amphibole sodiques et de lawsonite [4]. Ce soubassement de l'Ophiolitë s. s. s'observe
à sa partie frontale, à sa limite interne et dans la fenêtre du Val Gimont.
II. LA SÉRIE DE CHABRIÈRE À MATÉRIEL OPHIOLITIQUE. — Au Mont Cruzeau, à l'Est de
Sagna Longa, au Mont Corbiôuh et dans la fenêtre du ¥al/ Gimont, les sédiments
pélagiques surmontent un substratum ophiohtique. Ils apparaissent en tant qu'unités
tectoniquesindépendantes de l'Opliiolite du Montgenèvre s.s. [4]. La séquence stratigraphi-
que classique ([5], [6]) n'a pas été observée dans le secteur étudié. Dans la zone frontale
(fig. A), la formation de Roche Noire semble faire défaut [7], bien que récemment les
«schistes noirs du Gondran » [8] aient été considérés comme tels ([9], [10]). Une série
très plissée, formée de calcaire gréseux et micacé finement plaqueté paraît surmonter la
formation de la Replatte ([4], [9]). Sur l'esquisse tectonique, le « complexe sédimentaire
de^ prés du Gondran » rassemble divers faciès d'attribution encore non définitive, notam-
ment des termes flyschoïdes [8]. A la limite interné du massif, d'autres séries flyschoïdes,
également d'attribution encore incertaine, ne sont pas distinguées des schistes lustrés.
Dans l'unité du Mont Corbioun cependant, une telle série a été récemment envisagée
comme la continuation stratigraphique d'âge crétacé supérieur des sédiments suprâ-
ophiolitiqùes [11]. La série de Chabrière décrite ici ne comporte que trois termes:
radiolaritës, calcaires marmoréens et formation de la Replatte. Dans la région considérée
([1], [2], [4]) comme en d'autres secteurs ([5], [6], [12], [13]), la présence de blocs et autres
débris ophiolitiques a été relevée dans ces trois termes. Par ailleurs, un détritisme mixte,
continental et océanique, a été mis en évidence au Mont Corbioun [11].
1. La zone frontale. C'est à l'Ouest de la Cabane de Douaniers que la série de
—
Chabrière est la mieux préservée. Au Nord et au Sud, la séquence n'est plus continue.
De plus, son degré de démembrement et sa teneur en matériel ophiolitique sont très
variables, évoquant une incorporation tectonique du matériel ophiolitique. Cependant,
une mise en place sédimentaire semble démontrée au vu de l'association quasi stratiforme
de blocs à des niveaux d'ophiolites finement remaniées et du fait de l'absénçe d'un tel
matériel au contact tectonique immédiat avec l'Ophiolitë s. s.
Dans les radiolarites (fig. A), on observe de rares intercalations centimétriquesd'ophical-
cites et des microbrèches ophiolitiques calcitiques, pouvant atteindre quelques décimètres
d'épaisseur, à éléments de serpentinites, de gabbros et peut-être dé volcanites. Spinelle
chromifère, de même que zircon, ilménite et apatite provenant de Fe-Ti gabbros, sont
caractéristiques. La matrice calcitique est riche en hématite. Une partie de ce matériel
pourrait représenter les reliques d'une surface de décollement [8].
Dans les calcaires marmoréens à l'Ouest du lac des Sarailles (fig. B en haut), des blocs
et des horizons discontinus de brèches à éléments de tailles diverses sont visibles à
plusieurs niveaux. Les blocs ou olistolites, le plus souvent métriques à plurimétriques,
certains composites, sont principalement constitués de Fe-Ti gabbros, massifs ou bréchi-
fiés, fortement chloritisés. Des dolérites, des brèches d'albitites et des serpentinites souvent
hématitisées, s'observent aussi. Un bloc plurimétrique d'arénite siliceuse fine (figuré
comme radiolarite avec astérisque), rubanée et versicolore, riche en albite et amphibole
bleue, est particulièrement remarquable. Les brèches ophiolitiques calcitiques, les brèches
de gabbros, les brèches de calcaire marmoréen, les schistes chloriteux et les ophicalcites
qui forment la matrice de ces dépôts, évoquant des mégabrèches chaotiques, s'amincissent
à partir des olistolites. L'existence d'horizons riches en spinelles chromifères détritiques
dans certaines microbrèches renforce l'idée d'une origine sédimentaire, de même que la
présence de rares intercalations centimétriques de brèches ophiolitiques dans le calcaire
bien lité. Une partie du matériel ophiolitique inclus dans.la série sédimentaire à l'Ouest
du lac des Sarailles, surtout celui observé à proximité des radiolarites, pourrait correspon-
dre aux reliques d'un horizon à blocs et brèches déposé à l'interface substratum
ophiolitique-sédirnentspélagiques. Le bloc d'arénite précédemment cité est un autre indice
en faveur d'une telle interprétation, car Ce matériel se rencontre souvent près de cet
interface ([12], [13], [14]). A l'Ouest de Peyre Moutte (fig. B en bas), des blocs de gabbros,
plurimétriques à décamétriques, prédominent sur les niveaux de brèches ophiolitiques
calcitiques. Souvent ces brèches et des ophicalcites forment un plaquage d'un côté
seulement des blocs. La présence d'olistolites composites, d'éléments de brèches d'albitites
et des plaquages précités attestent une sédimentation polyphasée du matériel incorporé
dans les calcaires marmoréens.
Aucun débris ophiolitique ne semble associé à la formation de la Replatte dans la zone
frontale qui est chevauchée directement par l'Ophiolitë du Montgenèvre s. s.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
s.
(fig. E en bas). Elle est caractérisée surtout par des brèches de serpentinite et des
ophicalcites, et par un calcaire clair fortement marmorisé épais de quelques dizaines de
mètres. La seconde séquence, bien développée à l'Est de Sagna Longa à partir de la
Cava di Marmo, se poursuit vers le Nord. Des radiolarites, localement enrichies en fer
et manganèse, surmontent un ensemble constitué d'ophicalcites, de brèches de pillow et
d'horizons d'arénite fine, riches en albite et en amphibole et pyroxène sodiques. Dans
ces deux séquences sédimentaires, ophicalcites et brèches de serpentinite sont considérées
comme le reflet d'un remaniement in situ d'un substratum serpentineux ([4]), [11]). Ces
deux séries distinctes appartiennent manifestement au complexe de base. La seconde se
retrouve probablement au Mont Cruzeau. Ce petit massif, avec ses laves spilitiques et
son degré de métamorphisme plus élevé [14], ne correspond donc vraisemblablement pas
à une prolongation de l'Ophiolitë du Montgenèvre s.
3. Le val Gimont. — Dans la fenêtre du val Gimont, dans des conditions d'affleurement
précaires (fig. F), calcaires marmoréens et formation de la Replatte surmontent des lavés
sous-marines hématitiques fortement spilitisées et déformées avec croissance d'amphibole
et pyroxène sodiques et de lawsonite. L'attribution d'autres faciès de type calcschiste est
difficile.
111. CONCLUSIONS. — 1.Considérations structurales. — La présence de la série de
Chabrière à matériel ophiolitique associé, aux emplacements considérés, autorise la
distinction d'un complexe de base. Plusieurs séquences pélagiques peuvent surmonter leur
propre substratum ophiolitique. De plus, les remaniements et les transformations chimi-
ques ayant affecté le matériel incorporé, de même que le degré de métamorphisme et dé
déformation de ces séquences, déterminent la différence avec l'Ophiolitë du Montgenèvre
1204 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[16] P. TRICAT, Thèse Se, Strasbourg, 1980, 407 p.
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[18] P. A. RONA, Earth-Science Reviews, 20, 1984, p. 1-104.
[19] P. TRICART, C. GOUT et M. LEMOINE, Comptes rendus, 300, série II, 1985, p. 879-884.
[20] J. A. KARSON et H. J. B. DICK, Mar. Geoph. Res., 6, 1983, p. 51-98.
J. B. et M. V. : Département de Minéralogie,
Université de Genève, 13, rue des Maraîchers, 1211 Genève 4, Suisse;
P. N. : Geologisches Institut, E.T.H. Zentrum, 8092 Zurich, Suisse.
CvR. Acad. Sc. Paris, t. 301,SérieII n° 16,
1985 1205.
Jusqu'à présent, dans les Baléares, le seul Paléozoïque connu à l'affleurement était celui de Minorque. Nous
venons de reconnaître dans un site de la côte nord de Majorque une successionde pélites avec des intercalations
de grès quartzeux que l'on peut considérer, par comparaison avec le Paléozoïque de Minorque, comme d'âge
dévonien ou carbonifère. Ces assises se trouvent dans les structures les plus basses visibles de la Serra de
Tramuntana. Ces matériaux ont subi des déformations d'âge hercynien ainsi que des déformations alpines du
Miocène moyen.
INTRODUCTION. Dans les îles Baléares, c'est seulement à Minorque que des affleure-
—
ments paléozoïques étaient connus [1]. Ils consistent en turbidites (s. 1.) d'âge dévonien et
carbonifère. A Majorque l'on avait d'autre part reconnu la présence de galets attribuables
au Paléozoïque dans le Burdigalien de la région centrale de l'île ([2], [3]), mais aucun
affleurement de telles roches n'y avait jamais été trouvé.
Or, au cours de la reconnaissance systématique des affleurements de Trias dans la
Serra de Tramuntana de Mallorca (ex-« Sierra Norte » des auteurs), nous avons découvert
un affleurement attribuable au Paléozoïque.
DESCRIPTION. — Les matériaux paléozoïques dont il est ici question affleurent sur la
falaise côtière entre Es Port d'es Canonge et Es Port de Valldemossa, à 2 km au SW-.'de-
cette dernière localité (fîg. 1).
Ils forment une succession de 33 m d'épaisseur avec un pendage presque vertical. Il
s'agit d'une alternance de bancs de pélites sombres d'épaisseur d'ordre métrique, et dé
niveaux gréseux d'épaisseur décimétrique ou centimétrique. Les pélites sont homogènes,
avec peu de traces de bioturbation. Les niveaux gréseux montrent des bases légèrement
érosives et, quelquefois, des laminations planes. Ils sont plus abondants à la partie
inférieure de la série où ils forment souvent des corps à allure lenticulaire peu accusée.
Dans celte partie inférieure on note aussi quelques niveaux de microconglomérats.
Nous avons récolté quelques débris végétaux dans les pélites, mais jusqu'à présent, ils
se sont avérés sans aucune valeur stratigraphique.
Malgré l'absence, pour le moment, d'arguments paléontologiques, les caractères litholo-
giques de ces matériaux suggèrent à eux seuls un âge dévonien supérieur ou carbonifère.
En effet, leur nature lithologique, les caractères de l'alternance et également l'absence
presque totale de structures de bioturbation permettent une bonne corrélation avec les
roches dont l'âge dévonien supérieur-carbonifère inférieur est bien établi à Minorque [1],
D'après leur aspect, ces matériaux ne paraissent pas avoir été affectés par le métamor-
phisme proprement dit; seulement l'anchimétamorphisme y semble évident. De la mala-
chite est disséminée dans les pélites. En outre des fentes sont remplies par de la barytine;
DISPOSITION STRUCTURALE. — Les matériaux paléozoïques sont environnés par le Buht-
sandstein (fig. 2).
A sa limite sud-ouest, le Paléozoïque est en contact anormal par faille inverse avec le
Trias. Ce contact très incliné, avec une direction N-S et un pendage de 75° vers l'E,
montre des stries presque verticales. Le compartiment chevauché est constitué par des
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985 1207
pélites, des grès et des conglomérats du Buntsandstein qui montrent des plis d'êntfarnéV
ment déversés à l'W.
Vers le Nord-Est, l'affleurement paléozoïque est surplombé par des couches attribuables
à un Buntsandstein assez haut, mais le contact est recouvert par d'assez épais éboulis/
L'âge relativement jeune des couches triasiques s'accorderait avec la nature tectonique
du contact, mais les données d'observation ne permettent pas de préciser s'il s'agit d'une ;
faille plus ou moins parallèle à la côte, comme on en connaît de fort nombreuses dans là;
région, ou bien d'un accident d'une autre espèce, par exemple en rapport avec lâ;
tectonique de chevauchement de la Serra de Tramuntana ([4], [5]).
Dans le détail, la structure est caractérisée par des plis semblables, ou presque sembla-
bles, d'axes subverticaux bien visibles dans les niveaux gréseux et dans les pélites les plus
gréseuses. Une schistosité de plan axial est bien développée, et par suite du caractère
semblable des plis, elle reste sub-parallèle à la stratification, sauf dans les charnières. La
direction de cette schistosité est NW-SE. Des plans de cisaillement N-S, à pendage 50°
vers l'E, recoupent la schistosité et donnent lieu à des replissements sigmoïdes de celle-ci.
CONCLUSION.
—
La comparaison des faciès de l'affleurement étudié avec ceux du
Paléozoïque de Minorque permet une attribution au Dévonien supérieur ou au Carboni-
fère. Ces assises représenteraient donc le socle anté-mésozoïque, jusqu'ici non observé à
Majorque. On peut donc envisager que les galets de grès paléozoïques carottés sur un
haut-fond situé à 70 km au Nord de la côte de la Serra de Tramuntana [6] proviennent
du substratum de cette Serra. Pour l'instant il n'est pas possible de préciser si cet
affleurement de la Serra de Tramuntana appartient à l'Autochtone, ou encore à une
écaille ou nappe du système de cette Serra.
Les Professeurs M. Durand-Delga et J. M. Fontboté ont aimablement fait des suggestions sur le manuscrit;
original.
Remise le 7 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOLOGIE,
—
Géologie et métallogénïe de la « Série des minés " au Shaba (EX-
Katanga)méridinal(Zaire), Métaèvaporiteset reprises hydrothermales. Note de Dominique.
Cluzel, présentée par Georges Mulot.
Les pseudomorphbses de minéraux et nodules évaporitiques, les slunips et figures de compaction, décrits
plusieurs niveaux de la «Série des mines » au Shaba, soulignent l'existence d'un contexte évaporitique dontà
GEOLOGY. — Geology. and metallogeny of the "Série des mines", in the Southern Shaba
(Zaïre) Metaevaporitesand hydrothermàlremobilizations.
Crystalline and nodular evaporitic pseudomorphs, slumps and compaction structures are described at several
I. INTRODUCTION. SITUATION
ET DONNÉES DU PROBLÈME. — la pointe méridionale du
A
Zâïre,: au Sud de la Région du Shaba (ex-Kantaga), se situe l'une des plus importantes
provincesminières,du glôbé. Chevauchantsur plus de 500 kmla frôntière du Zaïre et de la
Zambie, la Ceinture du cuivre » est d'age Protérozpïque Supérieur/(systèmeKatangien,
1 100-600 ,M.a.)v[l]. Les gîtes stratiformes de Cu-Ço-IJ-Ni du Shaba (ex-Katanga) méridio-
nal sont logés dans le Katangien inférieur ( = super-rgroupe de Roan) et, plus particulière-
ment, dans la " Série des mines. » (Roan moyen = R 2 de À. François) [2]. Contrairement
au « Mines; group » de Zambie à caractère principalement littoral et terrigène, la « Série
stérile.
des mines >>, vraisemblablement déposée dans un contexte dé rift intra-continental post-
orogénique, est essentiellement carbonatèe. La minéralisation sulfurée y est localisée en
deux corps lenticulaires étroitement liés à des pélites carbonées (blaek shales), séparés
par un massif stromatolitique
Dans
cette
disposition
d'ensembe, les faciès varient latéralement de façon rapide, en.
relation probable avec des fonds irrégulièrement mobiles (failles actives ou halocinèse
précoce).
La tectonique des gisements cuprifères est extrêmement complexe erteffet, la série est
doublement décollée dé son socle et de son toit. Ce Rôân moyen constitue une brèche
cyclopéenne aux éléments hectpmétriques disjoints et désordonnés qui se trouvent au
coeur d'anticlinaux à noyau extrusif PU en klippes dans, les zones synclinales. Cette
disposition a suscité une interprétation halocinétique pour l'ensemble des structures
Katangiennes [3], Mais, alors que dans les gisements zambiens, l'anhydrite est ubiquiste
subsiste.
en dépit du métamorphismeépi à mésozonal [4], au Shaba, aucun mineral évaporitique
ne
Le présent travail proposé de prendre en compte dans l'histoire des gîtes du Shaba, le
(diapirs ?) aujourd'hui
0249-6305/85/03011209
disparus.
caractère évaporitique initial et l'influence qu'ont pu avoir sur la mise en place des
concentrations métalliques,les phénomènes hydrothérrnaux liés à des amas évaporitiques
IV". REMARQUES.
—
La « Série des mines » possède donc un net caractère évaporitique;
ou pré-évaporitique. Mais elle est essentiellement sulfatée (Ca et Ba), alors que les-
saumures hydrothermales hypersalines sont chlorurées; leur origine doit donc être recher-
chée dans les séries sus ou sous-jacentes. Ces formations « incompétentes » sont d'ailleurs
les niveaux de décollement de la série et la matrice de la mégabrèche que constitue le
Rpan moyen. A l'origine, la « Série des mines » pourrait donc avoir été encadrée par de
puissantes formations salifères, maintenant rendues méconnaissables sous l'effet conjugué
de la tectonique et de l'hydrothermalisme, Malheureusement, les mauvaises conditions
d'affleurement et le manque d'intérêt économique de ces formations en limitent considéra-
blement les possibilités d'étude.
— Le disthène est, dans ces gisements, un indicateur de la chimie particulière des
fluides hydrothermauxplutôt qu'un minéral de haute pression ([15], [16]).
— Les paragenèses hydrothermales progrades sont étroitement associées aux sulfures
(chalcopyrite,bornite, carolite) [10] sous forme de « mouches », d'amas ou de ségrégations
filoniennes.
—
Le métamorphisme régional ne dépasse pas, dans les secteurs étudiés, le stade de
l'anchizone, sauf à proximité des zones minéralisées où les manifestations hydrothermales
augmentent localement le degré de métamorphisme [10].
—
Il est à noter que la schistosité est systématiquement absente de la «Série des
mines », alors que les formations sus-jacentes (Kundelungu) en sont porteuses [2] (régime
de type hydrostatiquelié à la présence des évaporites?).
En définitive, la confrontation de l'ensemble des observations structurales, sédimentolo-
giques et géochimiques montre une corrélation, dans la « Série des mines » de la Région
du Shaba, entre évaporites, hydrothermalisme et minéralisation.
V. CONCLUSIONS. MÉTA-ÉVAPORITES ET MINÉRALISATIONAU SHABA MÉRIDIONAL. — Il est
bien établi ([6], [8], [17]) qu'il existe une relation constante entre évaporites, matière
organique et minéralisations stratiformes U-Cu-Co. Toutefois, chaque sous-province
métallifère possède ses caractères propres et ils ne peuvent tous ressortir d'un modèle
unique. En particulier, les modèles « pan-sédimentaires » séduisants pour les gisements
de Zambie [4], ne peuvent convenir pour la « Série des mines » du Shaba. Au Shaba,
alors que la protominéralisationsynsédimentaire n'est pas connue, on constate une série
de remobilisations successives, d'autant plus récentes et complètes que l'élément considéré
est mobile, comme l'uranium par exemple [18]. Comme les traces d'un stade synsédimen-
taire, lié au contexte évaporitique sont manifestes, il est vraisemblable que ces remobilisa-
tions sont l'effet de phases hydrothermales agissant successivement sur un même
« capital » métallique. La pérennité des phénomènes hydrôthermaux semble liée à l'exis-
tence d'amas évaporitiques [19]; amas que l'on peut, à titre d'hypothèse de travail,
attribuer à une halocinèse précoce, plus ou moins profondément remaniée par la tectoni^
que ultérieure.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Dans un modèle lithosphériqùe récent [1], les Pyrénées sont décrites comme une chaîne
en éventail résultant de l'écrasement d'une lithosphère amincie pour sa partie nord et
d'une subduction continentale pour sa partie axiale. A partir des mêmes données mais
avec un raisonnement différent nous proposons un modèle géométrique d'une chaîne
dissymétrique présentant des structures complexes, variables suivant le niveau considéré,
lui dormant une apparence non cylindrique. Ces structures résultent de chevauchements
vers le Sud et vers le Nord descendant jusqu'au manteau qui affectent une croûte
continentale d'épaisseur variable déjà déformée par des failles antérieures.
LES DONNÉESOBJECTIVES ( fig. 1). — Elles sont de deux ordres :
Données de surface. — Du Nord vers le Sud, le versant aquitain (zone nord-pyrénéenne)
de la chaîne permet d'observer des chevauchements ou des failles inverses à vergence
nord s'accompagnant éventuellement de chevauchements antithétiques. Ces accidents,
parfois; soulignés par des pointements de lherzolite, limitent dés bassins de flysch albien
ou des bassins de flyschs crétacé supérieur. Il apparaît donc que la sédimentation dans
cette zone [2] a été en grande partie guidée par la présence de failles normales, d'orienta-
tion générale E-W, le plus souvent;à plongement S, suivant lesquelles se produit à partir
du Crétacé supérieur un jeu inverse pouvant conduire à des chevauchementsrelativement
importants (nappe de Sainte-Suzanne, par exemple). La, zone nord-pyrénéenne peut donc
être interprétée comme une zone de chevauchements vers le Nord utilisant des failles
normales antérieures. Si l'on adopte pour ces failles extènsives la disposition classique
(failles listriques avec « roll-over » et grand décollementà la base) ([4], [5]), le chevauche-
ment de la zone nord-pyrénéenne utilise ces structures qui, d'initialement extènsives,
deviennent alors compressives. Suivant le plongement initial de ces failles on observera,
soit des chevauchements relativement redressés, soit des failles à mpuvement apparent
inverselié à leur renversement.de sens lors de la tectonique compressive. Les mouvements
le long de ces accidents peuvent amener en affleurement les parties profondes de la croûte
amincie ([6], [7]) qui vient alors chevaucher les bassins mésozoïques.
Cette zone nord-pyrénéenne est limitée vers le Sud par la faille nord-pyrénéenne,
verticale ou sub-verticale, bien individualisée dans la partie centrale et orientale de la
chaîne. Vers l'Ouest elle peut; être prolongée par des accidents beaucoup moins nets
(chevauchement du Mailh d'Arrouy, des Arbailles).
Au Sud de la zone nord-pyrénéenne, la zone axiale apparaît comme un empilement
d'écaillés d'un vaste duplex (empilement antiformal) constitué par la superposition de
nappes ; des Eaux-Chaudes, de Gavarnie, de Pineta ([8], [9], [10]). Ces écailles sont
0249-6305/85/03011213 $2.00 © Académie dés Sciences
1214 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985
Fig. 1. Coupe N-S schématique de la partie occidentales des Pyrénées centrales, (a) sédiments mésozoïques
—
post-Crétacé moyen et cénozoïques; (b) sédiments mésozoïques anté-Crétacé moyen; (c) croûte; (d) manteau.
1, décollement sud-pyrénéen; 2, chevauchements de la zone axiale (Eaux-Chaudes, Gavarnie, Pineta);
3, écailles dans le bassin de flysch tertiaire sud-pyrénéen (écailles de Roncal); 4, zone axiale en affleurement;
5, bassin Crétacé sup. de la bordure nord de la zone axiale décollé à sa base; 6, faille nord-pyrénéenne;
7, massif nord-pyrénéen; 8, faille antithétique pouvant évoluer en rétrochevauchement (chaînons béarnais);
9, chevauchement à déplacement nord (nappe de Sainte-Suzanne); 10, failles normales non affectées par la
tectonique compressive; 11, décalage du Moho.
Fig. 1. — N-S schematic cross-section of the western part of the central Pyrénées, (a) post-middle Cretaceous
and Tertiary sédiments; (b) mesozoic pre-middleCretaceous sédiments; (c) crust; (d) mande. 1, south-pyrenean
décollement; 2, thrusts ofthe axial Zone (Eaux-Chaudes, Gavarnie, Pineta); 3, imbricates in the south-pyrenean
tertiary flysch basin (Roncal); 4, axial zone outeropping; 5, upper Cretaceous basin of the norther border of
the axial Zone; 6, north pyrenean fault; 7, north-pyreneansatellite massif; 8, antithelic fault evolving into back
thrusts (chaînons béarnais); 9, thrust with nordward displacement (Sainte-Suzanne nappe); 10, normal faults
unaffected by the shortening; 11, Moho offset.
Fig. 2. —
Reconstitutionschématique,de l'état initial avant la compression du Crétacé supérieur
(1, tracé des futurs chevauchements; 2, accidents antérieurs).
Fig. 2. — Schematic restoration of the initial stage before the upper Crecaceousshorténing
(1, future thrusts; 2, earlierfaults).
glissement le long de cet accident peu aisé et c'est la raison pour laquelle il apparaît en
avant de nouvelles surfaces de chevauchement qui, en constituant un duplex, sont
responsables de la verticalisation de la faille nord-pyrénéenne et de Féaississement crustal
tels qu'on les observe actuellement. Lors des premiers mouvements de raccourcissement,
la croûte et le manteau vont remonter le long de cette faille et constituer un anticlinal de
rampe; mais pour les raisons envisagées ci-dessus, le déplacement reste relativement faible.
Autrement dit, en ce qui concerne la faille nord-pyrénéenne et son jeu chevauchant, la
seule différence notable avec le modèle de Rich [12] est la forte inclinaison de la rampe
due à la réutilisation d'une faille fortement inclinée lors du raccourcissement. A ce
même moment apparaît et se développe, dans la partie septentrionale de la chaîne, un
rétrochevauchement qui utilise les failles normales pré-existantes de la même manière que
la faille nord-pyrénéenne guide les premiers chevauchements vers le Sud.
Ce modèle apparaît donc comme la combinaison d'un duplex et d'un coin extrusif
(pop-up) lié à un rétrochevauchement. Cependant, le modèle ici est plus compliqué que
celui proposé par Butler [23] du fait de la présence des accidents antérieurs rejouant lors
du raccourcissement.
Grâce à un tel modèle on explique très bien la disposition dissymétrique de la chaîne
et également les structures, apparemment dissemblables dans lès diverses sections de la
chaîne, dues en fait à des niveaux d'érosion différents recoupant ce dispositif complexe.
Ce travail a bénéficié des remarques de J. M. Flament et A. Villien [S.N.E.A. (P), Mission France, Explo-
ration].
Remise le 7 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉODYNAMIQUE.
— Prévision des tremblements de terre dans la région de Tokai
(Japon). Note de Jacques Boulègue, Xavier Le Pichon, Membre de l'Académie et Jean T.
Iiyama.
Des sorties de fluide, résultant d'une surpression le long du plan de chevauchement, ont été découvertes
durant la mission submersible Kaiko sur le fond de la fosse de Nankai. Nous, proposons d'y mesurer les
variations de température et du potentiel électrique pour améliorer la prévision du futur grand séisme prévu
dans la région de Tokai. La mise en place d'un réseau de surveillance pourrait être faite avec l'aide d'un
submersiblede type Nautile.
Emplacementdu site de sortie de fluides découvert dans la région de la fosse de Nankai (étoile). Les localisations
A, B, C, correspondent au réseau de surveillance géochimique et thermométrique des eaux à terre [4]. Les
sites OBI à OB4 sont les observations sismologiqùes sous-màrins reliés par câble à terre. Le pointillé est
une zone possible de rupture du futur séisme.
Location of water seepage in the Nankai trough area (star). A, B and C correspond to stations for geochemical
and thermometric monitoring of aquifers for earthquake prédiction [4]. Sites OBI to OB4 are underwater
seismic stations connected to land by cable. Dotted Une is a possiblerupturezone for future earthquake.
qui suit, nous examinons brièvement les mesures possibles et les résultats prévisibles,
ainsi que les conditions technologiques de mise en place.
MESURES DE TEMPÉRATURE. — Les mesures de température sur le réseau hydrogéologique
ont été utilisées avec succès pour la prévision des tremblements de terre, tant au Japon
qu'en Chine [6]. La qualité des mesures dépend beaucoup des facteurs. climatiques exté-
rieurs affectant la circulation des eaux souterraines : température de l'air, vent, pluie. Un
des avantages de mesures faites sur des sources sous-marines est de s'affranchir de ces
causes aléatoires de fluctuation. En effet, à 3 800 m la température de l'eau océanique
est très stable et les variations dues aux interfaces terre-air n'existent pas. Il est actuelle-
ment possible de mesurer en mer les températures avec une résolution de 0,0001°C sur
de longues périodes de temps. L'avantage des mesures en mer est que l'on peut y espérer
une précision proche de la résolution maximale, alors qu'à terre on n'obtient guère mieux
que ±0,01°C [4]. Il faudrait sans doute mesurer la température à faible profondeur dans
le sédiment, sous les sites de sortie du fluide et, pour référence, dans l'eau de mer, à
faible distance au-dessus des sources.
POTENTIEL D'ÉCOULEMENT. — L'écoulement d'un fluide à travers un milieu poreux crée
un gradient de potentiel électrique, appelé potentiel d'écoulement, du fait d'un couplage
électrocinétique [7]. Le gradient de potentiel électrique grad E est donné par :
grad E = [eÇ/r|rj] grad P=C grad P,
où s est la constante diélectrique, Ç le potentiel électrocinétique, ri la viscosité du fluide
Ç. R? Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 16, 1985 1219
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] K. ISHIBASHI, in Earthquake prédiction: an international review, D. W. SIMPSON et P. G. RICHARDS éd.,
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[2] H. KANAMORI, Phys. Earth Planet. Interiors, 5, 1972, p. 129-139.
[3] X. LE PICHON et T. T. IIYAMA et coll., Nature, 1985 (soumis).
[4] Y. NAKAMURA et H. WAKITA, Pageoph., 122, 1985, p. 164-174.
[5] G. A. SOBOLEV, Pure Appl. Geophys., 113, 1975, p. 229-235.
[6] H. WAKITA, in Earthquake prédiction technique, T. ASADA éd., Univ. Tokyo Press, 1982,
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[8] J. Th. OVERBEEK, J. Colloid Se, 8, 1953, p. 420-435.
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[12] T. R. MADDEN et E. WILLIAMS, Report n° AFGL-TR-76-0305-AFGL, Hanscom AFB, 1976, p. 45.
PALÉONTOLOGIE.
— Présence de Trematochampsidae (Crocôdylia, Mesosuchid)
dans le Crétacé supérieur du Brésil. Implications paléobiogéographiques. Note de Eric
Buffetaut, présentée par Yves Coppens.
Le Crocodilién mésosuchien Itasuchus jesuinoi Price, du Groupe Bauru (Crétacé supérieur du Brésil) est
placé dans la famille des Trematochampsidae, jusqu'ici connue seulement en Afrique et à Madagascar. Les
ressemblances entre Itasuchus et Trematochampsaconfirment la persistance d'éléments étroitement apparentés
dans les faunes continentales d'Afrique et d'Amérique du Sud au Crétacé supérieur, après la séparation des
deux continents. Les Trematochampsidae ont eu une vaste répartition géographique et ont peut-être donné
naissance à divers groupes de Mésosuchiensziphodontes.
La famille des Trematochampsidae a été fondée par l'auteur en 1974 pour le Crocodilién
mésosuchien Trematochampsa tqqueti Buffetaut, 1974 [1], représenté dans le gisement
Sénonien inférieur d'In Beceten (Niger) par de nombreux ossements [2]. En 1979, une
nouvelle espèce de Trematochampsa, T. oblita Buffetaut et Taquet, fut décrite du Campa-
nien de Madagascar [3]. Enfin, en 1982, j'ai suggéré [4] qu'un Crocodilién ziphodonte (à
dents comprimées et crénelées, et à museau élevé) de F Éocène inférieur d'Algérie pourrait
aussi être rapproché de cette famille. Jusqu'à maintenant, les Trematochampsidae sem-
blaient donc n'avoir vécu que dans la région africano-malgâçhe, et leur absence apparente
sur d'autres continents faisait penser qu'il pouvait s'agir d'un groupe africain endémique.
Un doute pouvait néanmoins subsister au sujet d'un Crocodilién du Crétacé supérieur
d'Amérique du Sud décrit par Price en 1955 sous le nom d'Itasuchus jesuinoi, et rapporté
par lui avec doute à la famille des Goniopholididae [5]. En 1976, j'écrivais ([2], p. 165) à
propos de cet animal, « il serait intéressant, par ailleurs, de comparer.de façon précise
Itasuchus à Trematochampsa; il n'est pas exclu qu'il puisse y avoir des affinités entre ces
deux genres ». Une mission en Amérique du Sud au printemps 1985 m'a permis d'étudier
le matériel-type décrit par Pricè (appartenant au Departamento National da Produçâo
Minerai, Rio de Janeiro), ainsi que d'observer d'autres restes encore inédits attribuables
h Itasuchus (appartenant au Museu Paulista de Sâo Paulo et à l'Université de Présidente
Prudente, dans l'état de Sâo Paulo). L'examen de ce matériel indique clairement qu'Itasu-
chus est un Trematochampsidé très proche de Trematochampsa. Le but de la présenté
Note est d'indiquer brièvement les ressemblances les plus significatives entre les deux
genres, et de discuter des principales implications biogéographiques de la présence de
Trematochampsidae en Amérique du Sud.
Le type d'Itasuchus jesuinoi se compose de divers restes d'un même individu : débris
de maxillaire, jugal, quadratojugal et carré gauches, dentaires, articulaires, plusieurs
vertèbres et des éléments des ceintures et des membres [5]. Ces fossiles ont été trouvés
près de Peiropolis, dans l'état de Minas Gérais; ils proviennent du Groupe Bauru,
ensemble de couches continentales attribuées au Crétacé supérieur [6], sans qu'il soit
possible à l'heure actuelle de donner beaucoup plus de précisions stratigraphiques. Les
restes encore inédits ont été trouvés également dans le Groupe Bauru, mais dans l'état
dans diverses lignées issues d'une souche commune. Si les Trematochampsidae sont bien
à l'origine de divers groupes de Mésosuchiens ziphodontes, leur vaste répartition au
Crétacé supérieur aide ainsi à comprendre comment, par le jeu combiné d'une origine
commune et de phénomènes d'évolution parallèle, ces formes ziphodontes plus ou moins
étroitement apparentées ont pu se développer, à la fin du Crétacé et au début du Tertiaire,
dans des régions aussi éloignées les unes des autres que l'Amérique du Sud, l'Afrique et
l'Europe.
Mes observations sur Itasuchus au Departamento Nacional da Produçao Minerai (Rio de Janeiro) ont été
rendues possible par l'aimable assistance de Diogenes et Déa Campos. Recherches effectuées dans le cadre de
l'A.T.P. « Évolution » du C.N.R.S.
Remise le 7 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CONTINUVM MECHANICS. — Failure envelope and envelope of dilatation limits of Thassos marble
under multiaxial compressive stresses.
The failure envelope and the envelope of dilatation limits are the more characteristic surfaces to estimate the
strength beliaviour of a rock under multiaxial compressive stresses. For thé déterminationof thèse two envelopes
biaxial and triaxial tests have been carried out, by using prismatic specimens of Thassos marble (5 x 5 x 10 cm),
yielding the following results:
1. The failure envelope expands isotropically wlien the sum of the principal stresses increases and deviat'oric
cross sections exhibit the shape of a quasi-exagon:
2. The envelope of the limits of dilatations changes anisotropically when the sum of the principal stresses
distance.
increases. In that case the shape of deviatoric cross sections alters progressivelyfrom a slightly bulge equilateral
triangle to that of a circle.
3.. The parts of the surfaces ofthe failure envelope and of the envelope of dilatation limits corresponding to the
ductile range divergefrom each other when the sum ofprincipal stresses increases, while the parts corresponding
to the britile range keep nearly within.the same
Les éprouvettes utilisées pour cette recherche étaient en marbre de Thassos de dimen-
sions 5 x 5 x 10 cm. Il s'agit d'un marbre à grains grossier (taille des grains 2-3 mm
environ) dont la masse volumique est égale à 2,71 g/cm3.
2. Évaluation des efforts de frottement latéraux. Pour éliminer les effets des frotte-
—
ments qui se développent sur les surfaces latérales des éprouvettes pendant les essais, on
a essayé un grand nombre de réducteurs de frottement sur les surfaces latérales des
éprouvettes dans la cellule. Le réducteur de frottement le plus efficace a consisté en deux
feuilles de téflon (0,05 mm d'épaisseur) graissées à la graisse de silicone et une mince
tôle d'acier placée entre Féprouvette et les petits prismes d'acier ou les sacs en PVC. Il
résulte des essais correspondants que ce réducteur assure un coefficient apparent [4] de
frottement p (rapport de la charge axiale à la charge latérale totale qui correspond à
l'application des contraintes cr2 et CT3) compris entre 0,02 et 0,03.
3. Essais effectués. Des essais de compression biaxiale ont été effectués avec la
—
cellule triaxiale décrite plus haut. Au cours de ces essais, l'application des contraintes
principales at et a2 a été faite sous les conditions suivantes : cr1/a2 = 8/8; 8/5; 8/2,5; 8/1.
Pendant les essais triaxiaux, on a suivi quatre programmes de chargement pour
l'application des contraintes au cr2, cr3. Dans les trois premiers programmes, la contrainte
principale a3 reste constante et les autres contraintes principales o^ et o"2 augmentent
sous les conditions :
(a) o"! = cr2 (cas 1);
(b) a1 = l,72 a2 (cas 2);
(c) a1 = 3,70 cr2 (cas 3);
dans le quatrième programme, la contrainte principale o1 augmente et les autres contrain-
tes principales cr2 et a3 restent constantes et égales les unes aux autres (cas 4). Il faut
noter dans tous les cas le chargement jusqu'au niveau de la contrainte principale a3 a
été fait en suivant l'axe hydrostatique (u1 = o2 = rj3) ( fig. 1).
Avec les données expérimentales tirées des quatre programmes de chargement, il est
possible de construire, dans l'espace des contraintes principales (en supposant l'isotropie
du matériau), les surfaces de rupture et de limite de dilatance des éprouvettes. En ce qui
concerne la limite de dilatance, elle a été déterminée sur les diagrammes qui donnent la
variation du volume AV/V de l'éprouvette en fonction de la déformation axiale sl5 et elle
se caractérise par le point où le volume est minimal, c'est-à-dire où se termine la
contractance et où commence la dilatance de l'éprouvette. Il s'agit d'une limite qui se
confond à peu près avec la limite élastique du matériau ( fig. 2).
Planche I
Planché II
Thassos).
Fig. 4. —
Courbés des limites de dilatance du marbre de Thassos .soumis à des compressions triaxiales.
Mg. 4. —
Envelopes of dilatation limits for triaxial. compression of Thassos marble.
Fig. 5. Coupés de la surface de rupture par des plans perpendiculaires a l'axe hydrostatique (marbre de
Thassos)
Fig. 5.
Fig.
Fig. 6.
—
Deviatoriccross sections of the failure envelope of Thassos marbte.
6. — Coupes de
(marbre de
—
la surface des limites de dilatance par des plans perpendiculaires à l'axe hydrostatique
III. RÉSULTAIS OBTENUS. — Des essais préalables, sur des éprouvettes semblables de
contraintes principales ont montré que la résistance en compression simple ac est égale à
68,1 MPa et que la résistance en traction simple est égale à 6,1 MPa.
Pour déterminer les limites de rupture et les limites de dilatance, on a effectué un
grand nombre d'essais de façon que le rapport I/ac (I : somme des contraintes principales)
varie entre 1 et 8.
Dans la figure 3, où est représentée une partie des résultats obtenus, la courbe (a) est
la courbe de rupture des éprouvettes ayant subi une compression biaxiale, tandis que les
courbes (b), (c) et (d) sont les courbes de rupture des éprouvettes ayant subi une
compression triaxialc sous des contraintes principales CT3 = 3,5; 7,0 et 14,0 MPa respective-
ment. La figure 4 donne les limites de dilatance qui correspondent aux courbes (b), (c) et
(d) de la figure 3.
De la comparaison des courbes des figures 3 et 4, il résulte que la relation entre les
limites de rupture et de dilatance est fonction de la contrainte principale a3 et du rapport
o1/a2 des autres contraintes principales.
A partir de ces résultats, on a tracé les courbes des limites de rupture et des limites de
dilatance dans des plaps perpendiculaires à l'axe hydrostatique et on les a représentées
sur les figures 5 et 6 respectivement, où les positions des plans perpendiculaires correspon-
dent à des valeurs entières du rapport I/ar
Grâce à ces courbes, il est possible de concevoir la façon dont s'emboîtent les deux
surfaces dans l'espace quand la somme des contraintes principales I augmente, et aussi
d'établir les différences qui existent entre elles.
IV. CONCLUSIONS. — Les essais en compression biaxiale et triaxiale, qui ont été faits
sur des éprouvettes de marbre de Thassos dans les conditions décrites pour étudier les
surfaces de rupture et de limite de dilatance, conduisent aux conclusions suivantes :
1. Les surfaces de rupture et de limite de dilatance, dans l'espace des contraintes
normées par la résistance à la compression uniaxiale sont de formes différentes.
2. Les sections de la surface de rupture par des plans perpendiculaires à l'axe hydrostati-
que ont la forme d'un quasi-hexagone et se dilatent isotropiquement quand la somme
des contraintes principales augmente.
3. La surface de limite de la dilatance se déforme anisotropiquementquand la somme
des contraintes principales augmente. Dans ce cas là, sur les plans perpendiculaires à
l'axe hydrostatique, les courbes se dilatent et passent d'une forme de triangle arrondi à
une forme circulaire.
4. Sous des conditions a2 = a3 et pour les grandes Valeurs dû rapport oJa2 (p. e.
o-j/a2 = 3,7) — c'est-à-dire dans le domaine ductile.— les parties respectives des deux
1230 C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 17, 1985
surfaces de rupture et de limite de dilatance s'écartent quand la somme des contraintes
principales augmente.
5. Sous des conditions a1 = c2 et pour les petites valeurs du rapport GJG2
(p. e. CT1/a2 = l,7) — c'est-à-dire dans le domaine fragile — les parties respectives des
deux surfaces de rupture et de limite de dilatance conservent à peu près la même distance
entre elles pour toutes les valeurs de la somme des contraintes principales.
Remise le 23 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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stresses, Colloque international (Réponse du béton aux sollicitationsmultiaxiales),mai 1982, Toulouse, p. 141-148.
F(°C) AHf
Ces combinaisons cristallines ont été préparées par dissolution dans l'hexane (à chaud)
des diols isomères précédemment obtenus, en présence d'un excès des différentes cétones.
Ces complexes contiennent tous deux molécules de dérivé carbonyle par molécule de
diols, ainsi que le montrent l'analyse élémentaire (C, H) et la RMN. Alors que les dérivés
méso et optiquement actif fournissent des composés d'addition dans tous les cas que
nous avons étudiés, dans trois cas sur cinq le diol racémique n'en donne pas (tableau II),
TABLEAU II
Propriétés [4] des complexesformés par les isomères du diol 1.
1 méso 1 racémique 1 L ou D
méso..,..::.:.. ../.
.
106-0,17T 4,3 2,85
-1,38
méso + 2 tétralones.
D (ou L) '
. ............ .... 154-0,22T
146-0,2T
.
13,5
5,2
4,23
1,38
+ AG mélange
-0,1
D (ou L) +2 tétralones. 129-0,14T 9,4 1,48 + AG'mélange -
Les températures (F) et les cnthalpies de fusion [AH£ (kcal .mol-1)] ont été déterminées à l'aide d'un
microcalorimètredifférentiel(Perkin Elmer DSC 2) couplé avec un micro-ordinateur (Hewlett Packard HP 86).
Les différences de capacité calorifique entre les phases solide et liquide (à pression constante) [ACp
(cal.K- 1 .mol-1)] ont été mesurées directement avec le même dispositif pour dès températures T comprises
entre 330 et 400 K. Les mêmes mesures fournissent AHf à la température choisie (avec une précision d'environ
10%).
Ces différences dans la « stabilité » des complexes formés entre l'ex-tétralone et les
isomères de 1 (rappelons que le racémique n'en donne pas) confirment à leur façon les
remarques de Hart et coll. [6] : la formation de liaisons hydrogène et les interactions n
entre phénylesqui déterminent l'existence de ce type d'association à l'état cristallin sont
elles-mêmes dépendantes de la géométrie et de la symétrie des molécules en jeu.
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Une série de composés fluorés de terres rares de formule LiNaLn2F8 (Ln = Ho, Er, Tm, Yb, Lu) a été
préparée. Leurs caractéristiques cristallochimiquesont été déterminées par isotypie avec le fluorure LiNaY^Ég
qui cristallisedans le systèmemonoclinique avec le groupe spatial 721/m et les paramètres démaille a = 6,622Â,
b = 6,995À, c = 6,632Â et B = 103°14. La position de l'yllrium par rapport à la famille des lanthanides a été
déterminée à partir de l'évolution du volume de la maille dans la série. Ces résultats montrent qu'un certain.;
degré de covalence lié à la participation des orbitales 4 fà la liaison est présent dans ces composés à caractère
ionique prédominant.
CRYSTAL CHEMISTRY. —. Crystal chemical study of a séries of rare earth fluorinated compounds with
formula LiNaLn2F8 and évidence for the participationof 4/orbitals in bonding.
A number of rare earth fluorides with formula LiNaLn2Fs (Ln = Ho, Er, Tm, Yb, Lu) hâve been
synthesized. Their crystal chemical characleristicshâve been determined by analogy with the isostructuralfluoridé
LiNaY2Fs which crystàllizes in the monoclinic System with P21/m space group and unit cell parametërs:
û = 6.622A, fc = 6.995Â, c = 6.632Â and p = 103°14. The position of yttrium in comparison with the lanthanides1
family lias been determined from the variation ofthe unit cell volume in the séries. Thèse results indicate that a
f
certain degree of covalency due to the participation of 4 orbitals to bonding is présent in thèse compounds with
prédominant ionic character.
TABLEAU I
LiNaY2F8.
LiNaHo2F8..
:..:.. 6,645+0,003
6,647 + 0,003
7,010±0,004
7,015 + 0,004
6;638+0,004
6,642+0,004
i03,19±0,03
103,20 + 0,04
301,03
301,52
.
LiNaEr2F8 . . . . . .
6,628+0,002 6,992±0,003 6,620±0,003 103,21+0,03 298,64
LiNaTm2F8. . 6,600+0,004 6,963 + 0,006 6,595+0,005 103,14+0,05 295,17
LiNaYb2F8 . . . . .
6,582+0,003 6,940+0,004 6,564+0,004 103,22+ 0,04 291,85
LiNaLu2F8 6,564±0,002 6,911 ±0,003 6,550±0,003 103,14±0,03 289,33
TABLEAU II
LiNaHo2F8 LiNaEr2F8
dexp
(A)
^calc
(Â) hkl I/I0
"exp
(Â)
"cale
(Â) h k ll/l0
5,20 5,21 10Î 47 5,18 5,19 10 1 52
4,75 '"4,75 110 25 4,73 4,74- 110:: 33
4,12 4,13 10 1 65 4,11 4,11 101 100
3,50 3,51 0 20 35 3,49 3,50 020
'2-0 45
3,23 3,23 20 0 -35 3,22 3,23 0 38
3,08 3,08 12 0 8 3,07 3,07 12 0 5
2,910 2,911 2 1 1 100 2,901 2,903 2 11 96
3,672 2,673 12 1 9 2,'665 2,664 12 1/ 16
2,490 2,487 2 11 6 2,482 2,480 -2 1 1 ' 6
2,376 2;378 0 2 2 20 2,370 2,369 02 2 27
2,199 2,199 130 12 2,192 2,192 13 0' 23
2,159 2,155 300 5 2,114 2,113 22 1 6
2,122 2,120 22 1 4 2,081 2,084 222 10
2,083 2,090 2 2 2 22 2,056 2,054 0 13 77
2,062 2,062 013 -
63 2,015 2,014 3 02 5
2,020 2,019 3 0 2 6 1,973 1,973 2 12 7
1,981 1,980 2 12 9 1,935 1,935 3 12 45
.
1,940 1,940 3 12 48 1,912 1,913 30 1 24
1,918 1,918 3 0 1 13 1,880 1,882 2 3 1 58
1,888 1,888 2 3 1 20 1,846 1,845 3 11 6
1,853 1,850 .311 8 1,773 1,773 222 9
1,779 1,779 22 2 11 1,748 1,748 0 40. 14
1,754 1,754 0 4 0 9 1,730 1,730 3 0 3 10
15684 1
1,685 3 1 3
L683 3 2 1
| 1
0,
24 , 619
X> X
1,680
t678
3 13
3 2 1
}1 '_,
26
1,662 ; 141 ) f 1,657 1 4 1
1, 663 1
1,661 104/ 7 1, 656 l 1,655 10 4
1
1 8„
13 3 1,597 133-1. 10
1, 601
1,600 402 12 1, 596 1
1,596 40 2 10
1,587 1,586 0 3 3 13 1,582 1,580 0 3 3 31
1557
1,557
560
1 1,556
2141 1
7 1552 1, 554 214 11
3 2 3 1,552
1,551 3 2 3 11
TABLEAU II (suite)
416
1,671 1,672
3
13 1,734 1,735 56 1,728 1,728 0
1,649
1,650 141 34 1- 719 1, 717 3 3 n 1' 713 1' 712 3 ° 3 7
1,604
1,606 004 23
1,667 1,667 313 18 1,662 1,662
{ 3 2 1 } 19
35
1,548 2 1,601 411 ( 1,596 4 11
14
1
1,545 27 1
20
1,580004
043 l 1,544 3 2 3 1,600
1,585 ,133
1,530 2 4 0 7 1,584 1,579
133
1,531 11
1,517 1,517 3 32 8 1,570 1,567 03 3 .26
2 14,
1,564 1,562 0 3 3
9 29
1
1,446
1, 446 1, 448 114 16 1, 541 1
1,542
1,539 6,
1,535
1, 535
1.538
1,534 2 4.1
9
1,445 422 3 23 3 2 3
1,423 1,423 413 12 1,525 1,526 2 40 16 1,519 1,520 2 40 8
1,367 1,367 30 3 10 1,513
1,465
1,513 3 32 13 1,507' 1,507
1,462
3 3 2/11
1, 465
1,466
1,463 1 3 3
32 2 3 1,461 1 3 3 4 2 4.
1,442
1
1,441
422 13 1,439
1, 439 114
3 2
15
1,419 1,419 4 13.3
Les caractéristiques cristallographiques de ces phases rassemblées dans le tableau I ont
été déterminées par isotypie.
Les paramètres de maille ont été affinés par moindres carrés à partir des données des
diffractogrammesX de poudre présentés dans le tableau II.
La figure montre la variation du volume molaire en fonction du numéro atomique de
l'élément lanthanidique. Celle-ci est parfaitement linéaire et conforme au modèle de
R. D. Shannon [3].
A partir de cette droite, le numéro atomique fictif de l'yltrium replacé dans la série
des lanthanides ZY(V) a pu être calculé à l'aide de la relation donnée par S. Siekierski [4]
où Ln' et Ln" sont les deux terres rares encadrant l'yttrium; VLn et Vy étant les volumes
molaires respectifs. La valeur ainsi obtenue, 67,2, se situe parmi les valeurs les plus
1238 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série H, n° 17, 1985
élevées, en parfait accord avec celles déjà rencontrées parmi les composés fluorés et
oxygénés [4].
Une valeur très voisine, 67,6, a également été obtenue à partir de l'équation établie
par S. Siekierski [4], faisant intervenir la différence d'électronégativité AEx_M :
Les électronégativités utilisées dans ce calcul sont tirées de l'échelle de Batsanov [5].
Conformément à ceux obtenus antérieurement par S. Siekierski [4], nos résultats
montrent que la position de l'yttrium dans la série des terres rares ainsi que le raccourcisse-
ment des distances Ln-F (Ln = Ho, Er, Tm, Yb, Lu) qui peuvent être pris comme une
mesure du degré de covalence sont corrélés à la participation des orbitales/à la liaison.
L'application de la théorie des groupes à la recherche du schéma d'hybridation des
orbitales directionnellesparticipant aux recouvrements cr dans le polyèdre de coordination
de l'élément lanthanidique de symétrie ponctuelle Cs [1] conduit alors aux deux combinai-
sons possibles sp3d4 et sp2d5 en utilisant la table de caractères conventionnelle pour
réduire la représentation de dimensionnalité 8. En utilisant les résultats établis par
Z.Z. Hugus[6] qui stipulent que trois orbitales/? peuvent toujours être substituées par
f
trois orbitales sans que les clauses requises par la symétrie ne soient affectées et à
condition toutefois que cette substitution s'accompagne d'une stabilisation énergétique,
,
ce qui semble être le cas ici, nous pouvons proposer les deux combinaisons possibles
sf3d4 et sf2d 5. Le résultat ainsi obtenu a l'avantage de constituer une justification de
l'assertion émise par J. C. Eisenstein[7] selon laquelle il existe une contribution des
/
ofbitales à la partie covalente de la liaison dans beaucoup de composés ioniques et
corrobore également le fait que les orbitales 6 s peuvent participer à la covalencè dans
les composés lanthanidiques comme cela fut évoqué à plusieurs reprises par différents
auteurs ([8], [9]).
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] D. AVIGNANT, D. ZAMBON, J. METIN et J. C. COUSSEINS, Rev.- Chim. min., 21, 1984, p. 771-778.
[2] D. ZAMBON, R. MAHIOU et M. T. FOURNIER, Communication privée.
[3] R. D. SHANNON, Solid State Commun., 6, 1968, p. 139-143.
[4] S. SIEKIERSKI,'J. Solid State Chem., 37, 1981, p. 279-283.
[5] S. S. BATSANOV, Uspechi Chim., 37, 1968, p. 778-815.
[6] Z. Z. HUGUS Jr, J. Amer. Chem. Soc, 74, 1952, p. 1076-1077.
[7] J. C. EISENSTEIN, J. Chem. Phys., 25, n° 1, 1956, p. 142-146.
[8] W. B. LEWIS, J. A. JACKSON, J. F. LEMONS et H. TAUBE, J. Chem. Phys., 36, 1962, p. 694-701.
[9] J. REUBEN et D. FIAT, J. Chem. Phys., 51, 1969, p. 4909-4917.
A partir de l'analyse des variations temporelles des paramètres N0 et X caractérisant une distribution/des
gouttes de pluie de type exponentiel n(D) = rl0e~'n, on montre, lors de deux averses, des distributions
présentant des ruptures de pente: ces spectres «à double pente» seraient la signature.d'un état particulier/et
transitoire d'une pluie de nuages slrato-convectifs. On note dé plus que, pour Jes exemples cités, ils se situent
sur les flancs descendants des pointes d'intensité de pluie.
ATMOSPHERICPHYSICS. — Exponenlial raindrop distributions with double slppe being able to corne
from strato-convective cloud layers.
By analyzing the lime variations of parameters N0 and X which chdracterize an exponentialraindrop distribution.
«(D) = N0e_/D, size spectra showing slope breaks are preséhieà for two examplés ôf shower: thèse spectra would
be the sign of a parlicular and transitory state of a rain from strato-convective clouds. It must be noticed thaï
in the above examples thèse spectra are localized on the getting dowhjlanksofthe peaks ofrainfall rate.
Fig. 1. — Paramètres R, N0 et5v. obtenus au cours de deux averses de la journée du 11 mai 1981
de 3e Campagne P.A.P. (eh trait continu avec le disdromètre, en pointillés avec le spectropluviomètré).
la
Fig. 1. — The parameters R, N0 and X measured during twoshowers on U May 1985
(third P.E.P. Experiment): the solid Une represents the disdrometer, the dotted Une the spectropluviomëter.
des durées très, brèves, des diminutions ou des augmentations importantes à la fois de N0
et de X; ceci est particulièrement visible pour les périodes 14 h 38 mn-14 h 40 mn (diminu-
tion de N0 et de X) et 15 h 05 mn-15 h 07 mn (augmentation de N0 et de X).
Dans une représentation log-normale des concentrations n(D) en fonction du diamètre
D, des diminutions rapides et importantes de l'ordonnée à l'origine N0 et de la pente X
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 2. Spectres des gouttes de pluie moyennes sur 2 mn pour la première averse : au moment (©
— —®),
avant (O O) et après (A A) les sauts de N0 et de X ;[les droites en tiretés représentent les
distributions n(D)=N0e_>Ddéduites de la paramétrisation de Waldvogel].
Fig. 2. — Mean raindrop spectra obtainedfor the first shower: during the N0 andXjumps (©——-#), before
(O -O) and after (A A) thèse jumps [the dashed Unes represent the distributions n (D) = N0e~1D
calculatedby Waldvogeïsparametrizdtion].
.
PLANCHE I/PLATE I GEORGES DONNADIEU
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 17, 1985 1243
Fig. 3. —
Même légende que la figure 2 pour la deuxième averse.
Fig. 3. — As in Figure 2 except for the second shower.
traduisent le passage rapide d'un spectre plutôt très monodispersé (toutes choses égales
par ailleurs) à un spectre plutôt très polydispersé. (La correspondance sera inverse pour
des augmentations de N0 et de X) : si l'on détermine alors les spectres moyens sur 2 mn,
à 14h 39mn pour la première averse et à 15h06mn pour la seconde (voir fig. 1),-on
doit s'attendre à ce qu'ils présentent une rupture de pente. La figure 2 représente, pour
la première averse, les spectres moyens sur 2 mn obtenus avec le spectropluviomètré, à
14 h 39 mn, avant et après les diminutions de N0 et de X. D'une manière semblable, là
figure 3 représente, pour la deuxième averse, les spectres moyens à 15h06mn, avant et
après les augmentations de N0 et de À.. Comme attendu, on observe bien, lors des sauts
de N0 et de X, des spectres moyens à « double pente », tandis qu'ils sont exponentiels à
simple pente de part et d'autre de ces sauts. On note que les ruptures de pente se
produisent pour des diamètres de goutte de l'ordre de 1,5 mm et surtout que les pentes
de la première partie des spectres (gamme de diamètre : 0,8 à 1,4 mm) sont très semblables
à celles des spectres suivant les sauts. Or nous avons montré (Donnadieu [5]) que les
1244 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 17, 1985
variations d'intensité de précipitation sont plutôt dues à des translations des spectres des
gouttes pour les pluies dé nuages stratiformes. On peut donc penser que les premières
parties des spectres à « double pente» sont caractéristiques d'une pluie stratiforme et
que leurs secondes parties sont, quant à elles, par les gammes étendues des diamètres des
gouttes observées, caractéristiques d'une pluie convective. Ces hypothèses s'appuient sur
les observations effectuées au cours du vol n° 16 de l'avion instrumenté CESSNA-206 de
FE.E.R.M. effectué entre 12 h 30 mh et 15 h à proximité de notre site de mesure :
—
présence de cumulus, cumulus congestus et cumulonimbus dans une couche de
strato-cumulus d'épaisseur moyenne 600 m dont la base est à environ 700 m au-dessus du
sol;
— vent de secteur NW de 40 km/h environ.
Un autre point qui conforte aussi l'hypothèse que ces averses sont issues en partie de
couches nuageuses strato-convectives est le fait qu'au début de la deuxième averse
(de 14h53mn à 15 h environ, fig, 1) l'augmentation de l'intensité de précipitation est
due à une augmentation de N0 à A. pratiquement constant (ce qui est, comme nous
l'avons dit précédemment, caractéristique des pluies de type stratiforme) et qu'ensuite;
elle est due à une diminution à la fois de N0 et de X (ce qui est caractéristique des
pluies de type conyeetif, Donnadieu [5]). Il apparaît donc logique de mettre en évidence
l'existertee, à certains moments, de spectres à « double pente » dont la première/partie
caractériserait l'aspect stratiforme de la pluie et la seconde, l'aspect convectif. On note que
pour les deux exemples, ces spectres à double pente se situent sur les flancs descendants des
pointes d'intensité de précipitation : ceci traduit l'amorce de la disparition de là pluie dé
type convectif caractérisée par la présence de grosses gouttes responsables des fortes:
valeurs de R.
3. CONCLUSION. — Une analyse fine des variations temporelles des paramètres R, N0
et X déterminés par des mesures au sol nous a permis de mettre en évidence des spectres
à « double pente » des gouttes de pluie pouvant être d'origine strato-convective; ils
traduiraient la présencesimultanéemais transitoire d'élémentsprécipitants pouvant prove-
nir des mécanismes de formation des gouttes de pluie, à l'intérieur de la couche de
strato-cumulus et à Fintérieur des cumulus. Les premières, analyses des résultats obtenus
avec le spectropluviomètré << Vidiaz » au cours de la Campagne nationale
Landes-Front 84 montrent aussi l'existence au sol; de tels spectres : les données des radars
«Ronsard» (restitution des champs de vent) devraient permettre d'évaluer l'activité
convective à différents niveaux dans les zones nuageuses et de confirmer ces résultats.
Notons enfin, que dans toute analyse des variations temporelles de R, N0 et X basée sur
la paramétrisation de Waldvogel, il sera prudent de bien regarder la forme des spectres,
lors de périodes où N0 et X présenteront des variations brusques et importantes: ils
pourraient rie pas être de type exponentiel.
Remise le 24 juin 1985, acceptée le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOPHYSIQUE.
— Structures très diverses de la croûte et du manteau supérieur dans
la moitié Nord de l'Argentine, avec découverte d'une zone géothermale. Note de Bruno
Baldis, José Miguel Febrer, Hugo Gustave Fournier, Juan Carlos Gasco, Marta Ghidella,
Manuel Jésus Mamani, Maria Cristina Pomposiello et Âiejandro Vaca, présentée par Jean
Wyart.
Un profil magnétotellurique discontinu de 1200 km, de Buenos Aires à San Miguel de Tucumân, montre
une grande complexité des structures profondes. A l'extrémité Nord-Ouest du profil un nouveau processus
géodynamique est associé à la subduction de la plaque de Nazca, générant une zone géothermale d'environ
100 km de diamètre.
GEOPHYSICS. — Diversified structures of the crus! and the upper manlle in.the Northern half part of
Argentina, including the discovery of one geothermal area.
A 1,200 km discominuous magnetotelluricprofile, from Buenos Aires lo San Miguel de Tucumân, shows a
gréai complexity of the deep structures. At the North-Weslern end of the profile appears a new geodynamic
process associated with the Nazca subduction plate, generating one geothermal area aboul 100 km in diameter.
TABLEAU T
Zarate Chivilcoy
Situation géographique
Latitude Sud 34°05' 34°56'
Longitude Ouest.
........ 59°10'
Coupes d'interprétation
60°06'
0,001
Zarate Chivilcoy
6 couches : 2 couches
.
TABLEAU II
San Juan (SJ) Chamical (Ch) Pilar (P)
Situation géographique
Latitude Sud.. 31°33' 30°27' 31°40'
Longitude Ouest.
............. ,. .
68°34'
Coupes d'interprétation
66°i9' 63°53'
Conductivité intégrée en siemensde la première couche conductrice intercalaire : fc/p=460; 1330; 3000 fi 1
(B) Zone 2 : Région du 32e parallèle Sud « San Juan-Pilar ». — Cette zone comprend
les sondages de Pilar, Chamical et San Juan (Pocito) alignés approximativement selon le
32e parallèle Sud. Les résultats sont donnés dans le tableau JJ. La figure 3 présente en
hachuré dans sa partie supérieure les couches conductrices intercalaires obtenues, ainsi
que, dans sa partie inférieure, les foyers de séismes d'après [2]. Il y a un bon accord entre
les résultats des deux méthodes indépendantes, en admettant que la plaque plongeante soit
rigide et que les séismes soient engendrés par sa fragmentation dans la descente dans le
manteau supérieur.
(C) Zone 3 : Région de Taco Ralo-Belén. — On a réalisé six sondages. Ils montrent
une couche conductrice dans la partie supérieure de la croûte. Le tableau III donne la
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. — Carte de l'Argentine délimitant les trois régions étudiées de "1976 à 1981. — Zone 1 : Région
cratonique. Les 400 premiers kilomètres du manteau supérieur sont très résistants. — Zone 2 : Régions
Primaire et Tertiaire perturbées. Subduction de la plaque de Nazca en dessous de la partie Ouest du
continent sud-américain. — Zone 3 : Région structuralement très complexe dans sa partie Ouest. Découverte
d'un champ géothermal dans la partie Est.
Fig. 1. — Map of Argentina delimiting thé three régions under study from 1976 to 1981. — Area 1: Cratonic
Région. The first 400 km of the upper mande are very résistive. — Area 2." Primary and Tertiary perturbed
régions. Subduction of the Nazca plate below the western part of the south-american continent. — Area 3:
Région tectonically very complex-in the western part. Discovery of a geothermalfield in the eàstern part.
Fig. 2. — Z : courbe de sondage MT pour le site de Zarate; Ch : courbe de sondage MT pour le site de
Chivilcoy.
Fig. 2. — Z: MT sounding curve for the station ofZarate. Ch: MT sounding curve for the station of Chivilcoy.
PLANCHE II/PLATE II
C R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 17, 1985 1249
PlancheII
Fig, 3 — En haut : coupe de 800 km de longueur suivant le 32e parallèle Sud, depuis la fosse du Chili jusqu'à
Pilar, au Centre de l'Argentine. En bas : même coupe avec notre interprétation des résultats précédents.
L'asthénosphère est figurée par des hachures et les points noirs représentent les foyers des séismes.
Fig. 3 — Top; cross section along about 800 km of the 32th south parallel from the chilean trench to Pilar, in
the centre of Argentina. Bottom: same cross section withourinterprétationàfthe précèdent MT results. The
asthenosphere is described by dashed Unes and the black dots répresenl the earthquakefoci.
Fig. 4. — Carte d'une partie du.Nord-Ouest de l'Argentine montrant les sites des six sondages MT : TR,
[2]et[4].
Taco Ralo; L, Leales; B, Belén; M, -Mazân; F, Frias; Mt, Monteagudo; et donnant également la position
J des villes principales-: SJ, San Salvador de Jujuy; S, Salta; ST, San Miguel de Tucumân; SE, Santiago del
Estero; C,:San Fernando del Valle de Catamarca; LR, La Rioja; À, Antofagasta. QV est le volcanisme
quaternaire situé au NordrÔuest de Belén. La carte indique un tracé.provisoire des isocotes du toit de la
couche très conductrice située dans la croûte supérieure et la position dû triangle de silence sismique, d'après
Fig. [4. —Map of a part of North-West Argentina showing the six M T -sounding stations TR, Taco Ralo; L,
Leales; B, Belén; M, Mazan; F, Frias; Mt, Monteagudo and also giving the position of the main régional
towns: SJ, San Salvador de Jujuy; S, Salta; ST, San Miguel de Tucumân; SE, Santiago del Estero; C,.Sân
''-.'.'. Fernando del Valle de Catamarca; LR, La Rioja; A, Antofagasta; QV is a quaternary vplcanic région situated
at the North-West of Belén. The map indicates the provisionary isodepths.of the top of the very conductive
layer situated in the upper crust and the seismic silent triangle, afier [2] and [4].
Fig. 5. — Coupé de direction Nord-Sud passant par les sites de Leales, Monteagudo, Taco Ralo et Frias.
Fig. 5. — Cross section in the North-Sputh direction passing through Leales, Monteagudo, Taco Ralo and Frias
MT stations.
séismes sont situés à des profondeurs de 500 à 600 km. La figure 5 représente la coupe
Nord-Sud de ce dôme.
L'origine de cette chaleur est probablement située dans là flexure de la plaque de
Nazca en deux parties ayant des angles de plongée différents, proposés dans [2]. Dans
cette flexure, les forces de friction sont supposées avoir produit de la chaleur provoquant
TABLEAU III
Pour la position des sites MT voir la carte de la figure 4.
Frias Taco Ralo Monteagudo
Coupes d'interprétation
4 couches 7 couches 6 couches
Épaisseurs Résistivité Épaisseurs Résistivité Épaisseurs Résistivité
(km) (fi.m) (km) (fi.m): (km) (fi-m)
0,6 14,5 0,3 15 0,7. .
12
- - 1,20,1 0,8 : 2 80
—
4,5
: 0,5
S15
4 50 4,8 0,3 4,2 1
oe 600 50 oo 50
Leales Mazân Belén
Coupes d'interprétation
0,6
6 couches 4 couches 4 couches
..
Épaisseurs Résistivité Épaisseurs Résistivité Épaisseurs Résistivité
(km)
0,18
4
0,65
4,7
4,5
-
"'; (fi.m)
S20
5
2,2
2,
100
(km)
0,15
12
(fi.m)
1
600
5
(km)
0,18
8,7
4,5
(fi.m)
2,2
200
3
oo 50: oo 200 oo 200
.
une fusion partielle de cette partie de la plaque de Nazca d'où le silence sismique. Cette
chaleur libérée, en montant, aurait permis la fusion partielle des roches acides constituant
la croûte supérieure et donné ce fort gradient géothermique.
Il semble que nous ayons trouvé sous la région de Taco Ralo un nouveau phénomène
géodynamique que nous avons appelé « dôme chaud » (étant donné son résultat au
voisinage de la surface). Il est possible que ce phénomène de dôme chaud existe sous le
triangle de silence sismique du Pérou, du fait de la variation symétrique de la pente de
la plaque de Nazca [2].
Remisele 23 septembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le gisement des Phacochères situé sur. les hauteurs d'Alger, a livré une faune de grands Mammifères
caractéristiques du Pléistocène;supérieur maghrébin. La denture et les segments des membres des grands
Bovidés, notamment ceux de Bos primigenius et de" Pelorovis antiquus, suggèrent de nouvelles interprétations
paléoêcologiqùëset phylogénétiques. La position du site des Phacochères, situé en rétrait de la côte, donné un;
cachet particulier à sa faune, en comparaison avec les autres sites avoisinants plus littoraux.
PALEONTQLOGY. — Bovidae (Artiodactyla, Mammàlia) of the àteriàn site "Les Phacochères" (Alger,
Algérie). Palioecodogical and phylogenïtic interprétations.
The site "Les Phacochères" (Warthogs), situated on the heights ofAlgiêrs, has yielded a fauna of large mammals
typical of the Upper Pleistocehe of Maghreb. The dentition and the segments of members of large Bovidae,
; éspecially thbseof Bos primigenius and Pelorovis antiquus, suggési new paleoècôlogic and phylogenetic
interprétations. The position of the site "Lés Phacochères", standing pack from the coast, gives a particular
character tô its fauna, in comparison wîth the other nearby sites, more littoral.
Le gisement dit des Phacochères de la cité Melki, plus connu sous le nom des
Allobroges, est situé dans le quartier d'Hydra qui se trouvé dans la banlieue Ouest d'Alger,
à 240 m d'altitude. Il fut trouvé accidentellementlors de constructions d'immeubles en
1961. La fouille de sauvetage conduite par le professeur Balout et l'équipe du Centre de
Recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques d'Alger livra une faune
considérable de grands Mammifères en association avec des industries atériennes [1]. La
stratigraphie de ce site est très complexe, cependant deux niveaux fossilifères retiennent
l'attention : un niveau formé par des formations rouges argilo-sableuses et un niveau
bréchiquë. La faune recueillie, ainsi que les outils pédoncules proviennent des deux
niveaux [2].
La composition de la faune est la suivante : Hippopotamus amphibius, Dicerorhinus
hémitoechus, Equus algericus, Equus melkiensis, Phacochoerus aethiopicus, Sus scrofà,
Camelus dromaderius, Cervus algericus, Taurotragus oryx, Bos primigenius, Pelorovis
antiquus, Kobus sp, Hippotragus equinus, Oryx cf. dammah, Connocliqetesprognu, Alcela-
phus buselaphus, Gazella atlantiça, Gazella sp. A, Gazella sp, B, Canis aureus, Panihera
leo, PantJiera pardus, Hyaena crocuta, Hystrix cristata, Meriones cf. shawi, Crocidura sp.,
Erinaceus sp., Chiroptera, Colubridae, Serpentes, Lacertidae. La détermination de tous
les restes fauniques a été établie par B. Bagtache (Hippopotamidae, Rhinocerotidae,
Suidae, Carnivores) [3], C. Denys" (micro-vertébrés), B. Bagtache, D. Hadjouis et
V. Eisenrnann (Equidae) [4] et D. Hadjouis (Bovidae, Cervidae, Camelidae) [5].
Une première étude faite sur les Equus de ce site montra l'importance de cette faune
puisque deux nouvelles espèces furent découvertes : Equus melkiensis et Equus algericus.
Les révisions faites sur l'ensemble des Equus du Pléistocène moyen et supérieur du
Maghreb et du Moyen-Orient laissent penser que Equus algericus n'est contemporain
que de la période atérienne [6]. Les Bovidés du gisement des Phacochères représentent
par ailleurs le plus grand nombre de taxons recueillis (9 genres et llespèces); parmi eux
les Bovini sont les mieux représentés (70 %).
BOVINI — L'étude du port de tête, de la denture et du squelette des membres de Bos
primigenius et de Pelorovis antiquus a révélé le lien qui existait entre les caractères
dentaires et appendiculaires, le régime alimentaire et les conditions d'habitat.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[5] D. HADJOUIS, Thèse de doctorat de 3e cycle, Paris-VI, 1985, 329 p., 71 tabl., 65 fig., 13 pi.
[6] D. HADJOUIS, in : XIe Congrès U.I.S.P.P., Southampton, 1986 (à paraître).
[8]
[9]
1-83.
-[7] A. W. GENTRY, Bull. Br. Mus. Nat. Hist. (Geol), 14, 1967, p. 243-299, 6 pi. '',y,
A. W. GENTRY et A. GENTRY, Bull. Br. Mus. Nat. HisL (Geol), Pt. I,29,: 1978, p. 286-446, 41 pi., Pt, II,
30,1978, p.
À. POMEL, Paleont. Monogr: Carte Geol. Algérie, 4, 1894, p. 1-106, 20 pi.
[10] C. ARAMBOURG, M. BOULE, H. VALLOIS, et R. VERNEAU, Archives de l'Institut de Paléontologie humaine,_
Paris,.Mémoiren° 13, 1934, in 4°, 243 p., 48 fig.,^22 pi.
[11] C. ARAMBOURG, Mèm. Soc. Nat- Maroc, Rabat-Paris, n° XLVI, 1938; 72 p., 15 fig., 9 pi. -f
[12] C. ARAMBOURG, Bull. S.G.F., Paris, 5e série, XVII, 1947, in 4b, p. 301-310. ;
1254 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série H, ra° 17, 1985
PALÉONTOLOGIE.
— Essai de phylogénie des Eupecora (Ruminantia, Artiodactyla,
Mammalia). Note de Léonard Ginsburg, présentée par Jean Piveteau.
L'étude des Lagomerycidae montre leur très forte ressemblance avec les formes primitives d'Antilocapridae.
Lagomeryx est aussi proche de Procervulus, genre qui est à la souche des Cèrvidae. Toutes ces formes ont des
bois caducs, par opposition au groupe Bovidae-Giraffidae-Palàeomerycidae-Dromomerycidaechez qui les
appendices frontaux sont persistants.
PALEÔNTOLOGY.
— A cladistic phylogeny of the Eupecora (Ruminantia, Artiodactyla, Mammalia).
The miocène european small deers Lagomerycids appear as very closed to the primitive pronghorns. On the
other hand, Lagomerycids are also very closed to Procervulus and Moschinae, the most primitive subfamily of
the Cèrvidae. Ail thèse animais wore decideous horns. The Bovids, Giraffids, Palaeomerycidsand Dromomery-
cids have permanent horns and I class theth together. The gully of the meiatarsial is closed in ail the Pecora
except in Giraffids and Bovids; it is an apomorphic caracter in this group.
longs andouillers minces, lisses, non rectilignes. La ressemblance avec Lagomeryx praes-
tans est frappante. Il apparaît aussi que les bois des Merycodontinae étaient aussi caducs.
La série des bois de Ramoceros des figures 33-34 de Frick [3] est assez démonstrative.
Outre la formation d'une rose, on constate sur chaque bois de fortes différences dans la
longueur du pivot, en même temps que les pivots les plus courts sont les plus épais. J'ai
signalé [4] le même phénomène chez Heteroprox larteti et en ai conclu que les bois
tombaient périodiquement, emportant une partie du pivot et repoussaient ensuite au ras
du pivot, lequel s'épaississait avec l'âge. Enfin le dernier stade des bois de Lagomeryx
praestans est en forme de large empaumure à bord dentelé comme les bois de Ramoceros
coronatus, qui ne sont manifestement que le stade ultime dans la série des bois de
Ramoceros brevicornis.
Les Lagomerycidae et les Merycodontinae ont aussi en commun le métatarsien à
gouttière fermée et l'absence de pli protoconal aux molaires supérieures. Les Merycodonti-
nae se distinguent des Lagomerycidae par l'apparition de l'hypsodontie et l'absence du
pli palaeomeryx chez le groupe américain. Les deux caractères pourraient être liés. Il
apparaît une différence importante entre les Merycodontinae dont les bois tombaient et
les Antilocapridae chez qui seul l'étui corné tombe. Il est probable qu'au moins certains
Merycodontinae et peut être même certains Lagomerycidae portaient aussi des étuis
cornés, qui tombaient avec l'os.
LES PROCERVULIDAEET LES CÈRVIDAE. — Les genres Lagomeryx et Procervulus sont très
proches. On les a d'ailleurs longtemps classés dans la même famille des Lagomerycidae
([5], [6]). En particulier leurs bois, quoique dépourvus de rose, étaient caducs. J'ai en
effet observé sur de nombreux bois de Procervulus la même terminaison inférieure en
cupule que chez Lagomeryx. Leurs bois différent par le nombre d'andouillers et la surface
de la partie supérieure (caduque) du bois, qui est lisse chez Lagomeryx et parcourue de
rainures et de crêtes chez Procervulus. Une peau devait recouvrir le bois de Lagomeryx,
tandis que le velours devait tomber comme chez les Cerfs actuels et laisser le bois nu
chez Procervulus. La présence du pli protoconal sur les molaires supérieures rapproche
C. R. Acad. Sc, Paris, t. 301, Série II, n° 17, 1985 1257
aussi ce dernier genre des Cervidae du Miocène inférieur et moyen (Dicrocerus, Euprox)
et l'éloigné de Lagomeryx. Le bois de ces Cervidae se termine par une simple fourche, à
deux pointes.
LES PALAEOMERYCIDAEET L'ORIGINE DES BOVOIDEA. — La découverte d'ossicônes isolés,
attribués en vertu de leur taille à Palaeomeryx, a fait rapprocher ce genre des Giraffidae
([7], [8]). La découverte récente en Chine [9] de squelettes complets de Palaeomeryx a
non seulement confirmé l'attribution de ces ossicônes à Palaeomeryx, mais montré
l'existence d'une corne occipitale et donc avalisé le rapprochement fait par Crusafont
[10] entre Triceromeryx et les Dromomerycidae.
CLASSIFICATIONPHYLOGÉNÉTIQÙEDES EUPECORA.
—
L'arbre cladistiqueprésenté ici reflète
les grandes lignes de l'évolution des Eupecora, avec apparitions successives des apomor-
phies suivantes :
1. Pli palaeomeryx.
2. Eupecora : apparition d'appendices frontaux.
3. Cervoidea : appendices frontaux caducs.
4. Pli protoconal aux molaires supérieures,bois formé d'un merrain terminé par une fourche simple.
5. Cervidae : cercle de pierrure (=rose), bois cannelé. Puis au cours de l'évolution de la famille : complication
progressive des bois, tendance au déplacement vers l'arrière de la base du pivot osseux non caduc ( = pédicule),
perte des canines supérieures, perte du pli protoconal.
6. Bois à plusieurs pointes, pédicules divergeant vers l'extérieur. Étui corné?
7. Antilocapridae : hypsodontie. Formation d'un étui corné (?), puis chute du seul étui corné.
8. Bovoidea : formation d'ossicônes (non caducs).
9. Ossicônes frontaux terminés en bouton. Tendance à la formationd'un appendice osseux occipital.
10. Allongement des ossicônes.
11. Ouverture de la gouttière antérieure du métatarsien. Réduction des canines supérieures.
12. Giraffidae : canine inférieure bilobée.
13. Bovidae : chevilles osseuses terminées en pointe, formation d'un étui corné (persistant) à structure
concentrique. Hypsodontie.
Remise le 21 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
MICROPALÉONTOLOGÏE.
— Inventaire préliminaire des Radiolaires des nodules
phosphatés des lydiennes dinantiennes de la Montagne Noire (Hérault, France). Note de
Françoise Gourmelon, présentée par Jean Aubouin.
L'auteur dresse un nouvel inventaire dés Radiolaires des nodules phosphatés des lydiennes tournaisiennes
(Carbonifère inférieur) de deux coupes du versant méridional de la Montagne Noire. L'utilisation du microscope
électronique à balayage permet une actualisation de la taxinomie élaborée par G. Deflandre.
INTRODUCTION.
—
En Montagne Noire, les premiers Radiolaires des nodules phosphatés
ont été décrits par Rust[l]. De 1944 à 1973 ([2]-[19]), G. Deflandre en établit l'inventaire
non plus à partir de tests en section mais extraits de leur gangue. Le regain d'intérêt
porté aux Radiolaires paléozoïques dans le monde ainsi que le progrès des techniques
optiques m'ont incité à reprendre l'étude des Radiolaires dinantiens du Sud de la France.
Cette Note s'intègre dans le cadre d'une thèse en préparation traitant particulièrement
de la comparaison des microfaunes siliceuses de la Montagne Noire et des Pyrénées
centrales. Seuls les Radiolaires de la Montagne Noire seront évoqués ici, les Radiolaires
d'une des localités pyrénéennes étudiées ayant fait l'objet d'une publication antérieure [20].
CADRE D'ÉTUDE. — Deux coupes situées sur le versant méridional de la Montagne
Noire servent de support à cette étude : la coupe du Puech dé La Suque (unité structurale
du Mont Peyroux) et celle de la colline de Là Serre (unité structurale des « écailles de
Cabrières ») [21] (pi. I).
La coupe du Puech de La Suque; Cette coupe discontinue a fait l'objet d'études
antérieures ([22]-[26]). La portion de coupe échantillonnée est localisée sur le versant
sud-est du Puech de La Suque, à 2,2km au Sud-Est de Saint-Nazaire-de-Ladarez par la
route des «vignes» (D136) (carte 1/50000 Saint-Chinian; X = 661,15; Y = 134,8). Les
lydiennes (jaspes charbonneux), puissantes d'environ 25 in, sont intercalées entre les
calcaires noduleux « supragriottes » d'âge dévono-carbonifère à la base, et les calcaires
intermédiaires tôurnaisiens égalementnoduleux au sommet. Lés lydiennes, de teinte noire,
se présentent en bancs décimétriques qui alternent avec des inter-bancs schisteux. Les
nodules phosphatés sont de formé ellipsoïdale à subsphériqUe (diamètre compris entre 1
et 10 cm) et inclus indifféremment soit dans les bancs siliceux soit dans les inter-bancs
schisteux. Les lydiennes.ont été attribuées successivement au Dévonien [27], au Silurien
([28], [1]), au Tournaisien [29], au Viséen inférieur ([30], [22]), puis Coudray et coll. [23]
ont démontré à l'aide des Conodontes que la sédimentation siliceuse du Mont Peyroux
était comprise entre la base du Tournaisien moyen (Tn 2 a) et le Tournaisien supérieur
(Tn3c) soit de la partie inférieure de la Zone à Siphonodella crenulata à la partie
supérieure de la Zone à Scaliognathus anchoralis (datations effectuées dans les bancs
sous- et sus-jacents aux lydiennes). La découverte par Stoppel[25] des Conodontes
Gnathodus sp.juv. et Pseudopoiygnathodus triangulus pinnatus à la base des calcaires
intermédiaires remet en cause l'âge du sommet des lydiennes (Tn 2-3 au lieu de Tn3c).
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 1. — Localisation géographique des coupes du Puech de La Suque (Mont Peyroux) et de la colline de La
Serre (écailles de Cabrières).
Fig. 1. — Location of Puech de La Suque (Mont Peyroux area) and Serre hill (écailles de Cabrières area)
sections.
Fig. 2. —
Profils stratigraphiques des séries dévonodinantiennes au Puech de La Suque et à La Serre, d'après
[24].
Fig. 2. —
Stratigraphie sections through Devono-Carboniferous séquences of Puech de La Suque and Serre hill,
after [24].
PLANCHE I/PLATE I FRANÇOISE GOURMELON
PLANCHE II/PLATE II
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 17, 1985 1263
Planche II
A. angulosum [15] [pl. II, fig. 13 (Gx230)]; A. casluligerum [19] [pi. Il, fig. 10 (Gx 170)];
A. diductum [19] [pl. II, fig. 11 (Gx310)]; A. dilatipes [19] [pi. Il, fig. 12 (Gx23Ô)];
A. ludicrum [19] [pl. II, fig. 14 (G x 270)]; A. slrictum [19] [pi. II, fig. 15 (G x 250)]; Palaeo-
scenidium cladophorum [6] [pl. II, fig. 24 (Gxl30)]; P. bicorne [10] [pi. II, fig.-25
(Gx 170)]; Popofskyellum pulchrum [13] [pl. Il, fig. 16 (G x 230)]; P. annulation [13] [pi, II,
fig. 17 (Gx210)]; P. undulatum [13] [pi. II, fig. 18 (Gx210)]; P. imilatum [15] [pi. Il,
fig. 19 (Gx210)]; Cenosphaera cabrierensis [18]; Albaillella paradoxa [6] [pi. II, fig. 20
(Gxl50)];A cornula [6] [pi. Il, fig. 22 (G x 170)]; A. undulala [6] [pi. Il, fig. 21 (G x 140)];
Ceratoïkiscum avimexpeclans [6]; C. planistellare [31]; Lapidopiscum piveteaui [9] [pi. II,
fig. 23 (G x 310)].
CONCLUSION. Le regain d'intérêt suscité dans le monde par les Radiolaires paléozoï-
—
ques a nécessité la révision de la microfaune de la Montagne Noire. 55 espèces de
Radiolaires ont été répertoriées dans les nodules phosphatés du Dinantien. 14 d'entre
elles sont inédites et de nombreuses autres sont recombinées ou redécrites grâce à de
nouveaux éléments morphologiques fournis par la microscopie électronique. D'un point
de vue paléogéographique, il semble que, globalement, les microfaunes à Radiolaires des
nodules phosphatés des lydiennes de la Montagne Noire, des Pyrénées centrales (coupes
du Pont de Saubette et de Peyresourde Balestas) et de Turquie (Formation de Baltalimaiu)
soient similaires. D'un point de vue biostratigraphique, certaines fluctuations de la
composition de la microfaune de la base au sommet de la série semblent significatives
d'une évolution chronologique. Cette brève étude n'est que le stade préliminaire d'un
travail plus complet dont l'objectif est d'élaborer une systématique logique des Radiolaires
tournaisiens afin de pouvoir utiliser ceux-ci à des fins paléogéographiques et biostratigra1-
phiques.
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Alors que la congélation de l'eau est parfaitement réversible, celle d'autres matériaux
peut présenter des irréversibilités. Après cuisson un oeuf ne redevient pas liquide lors du
refroidissement. La prise des colles thermo-durcissantes est un autre exemple de change-
ment dé phase irréversible. Dans cette Note nous donnons un modèle de ces phénomènes
dissipatifs incluant la surfusiom Le modèle est basé sur la thermodynamique des milieux
continus. Sa cohérence est assurée par des résultats mathématiques d'existence et d'unicité.
Soit un matériau se présentant sous les formes I et II au voisinage de la température
absolue de changement de phase T0. On appelle % la proportion volumique de la phase II
;e=T-T0). i
qui existe préférentiellemènt aux températures absolues T supérieures à T0 (on pose
._
1. ENERGIE LIBRE.
—
On suppose que l'énergie libre W est fonction des deux variables x
et T ayant l'expression suivante au voisinage de T0 :
où.1! est l'indicatrice duvsegmenttO, 1] ,(li(%) = 0 si %E[0, 1], Ii(x) = + 00 si X^[0> 1]);''.' ;;
g2(%), fonction convexe, régulière^ positive dont le domaine est (0, 1).
2. CONSERVATIONDE L'ÉNERGIE. —. L'expression de l'énergie spécifique :
est positive pour toute évolution %. Cette relation (3) est assurée par la loi de comporte-
ment complémentaire :
La fonction positive r](0) décroît lorsque |0j croît pour représenter l'accélération du
changement de phase lorsqu'on s'éloigne de 0. On décrit ainsi les phénomènes de retard
au changement de phase et de surfusion déjà abordés ([4], [8], [9]).
3.2.2. Changement de phase irréversible. — On choisit :
où I2 est l'indicatrice de l'ensemble convexe [0, + oo). La vitesse % est alors toujours
positive et le changement de phase irréversible. On décrit ainsi l'effet de la chaleur sur
certaines matières alimentaires et sur des produits thermo-durcissants comme certaines
colles. Les deux choix de g donnent :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 18, 1985 1267
Soit encore :
(11) M : M -» IRU { +oo}, une fonction convexe, semi-côntinùe inférieurement dé
domaine [0,1],
Remarques.
limite de Neuman classique (flux de chaleur imposé).
(1) L'équation (13) est équivalente à (2) complétée par une condition à
(2) L'équation (14), dont (7) et (9) sont des Cas particuliers, est équivalente à l'inéqua-
tion variatiorinelle :
Si $ est lipschitzienne la solution de P est unique et dépend continûment des données 0°,
Le théorème s'applique aux choix (7) et (9). On démontre des théorèmes analogues
pour les choix (8) et (10).
Les équations (5), (7), (9) et (10) peuvent être approchées par des équations plus
régulières adaptées au calcul numérique. C'est le cas de l'équation (9) que l'on peut
approcher par :
On peut démontrer la convergence des solutions approchées. Les équations (6) et (8)
peuvent aussi s'interpréter comme des approximations de (5) et (7).
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A l'intérieur d'assemblages constitués de 19ou aiguilles espacées par des fils enroulés hélicoïdalement, les
3
champs des composantes transversales et longitudinales de la vitesse sont relevés. L'analyse porte
moyenne sur
les déviations de l'écoulement et 1a reconnaissancede zones caractéristiques.
1)
équipées de fils espaceurs d'un diamètre d=-15mm avec un pas hélicoïdal P = l,5m.
L'ensemblejointif, d'un pas a=D+d= 115mm est disposé dans un boîtier hexagonal de
306mm de côté(fig.
of
Fig. 1. Scheme of the bundle crossflow section and of the mean field
the velocity crossflow components.
Fig. 2. —.
Représentation de la section droite du faisceau de 19 aiguilles
et du champ moyen des composantes longitudinales de vitesse.
Fig. 2. — Scheme of the bundle cross section and of the mean field
of the axial velocities components.
Fig. 3. (a) Champ moyen des composantes transversales de vitesse dans un sous-canal intérieur au faisceau
—
de 19 aiguilles. (6) Champ moyen des composantes longitudinales de vitesse dans un sous-canal intérieur au
faisceau de 19 aiguilles.
Fig. 3. —
(a) Meanfield of the velocity crossflow components in a subchannel inside the 19-rod bundle. (b) Mean
field of the velocity axial components in a subchannel inside the 19-rod bundle.
Fig, 4. —
Représentation de la section droite du faisceau de trois aiguilles et des champs moyens
des composantes longitudinales et transversales de vitesse dans cette section.
Fig. 4. — Schemè of the 3-rodbundle cross section and of the meaif fîelds ofthe velocity axial
and crossflow compônents within this section.
Les mesures sont effectuées dans une section droite située à 25 cm soit 1/6 de pas en
amont de la section de sortie afin de s'affranchir des perturbations avales. Compte tenu
d'une double périodicité, celle du pas .p du fil dans le sens longitudinal et celle à 60° de
la position relative fil-boîtier dans le sens transversal, l'écoulement moj'én est périodique-
ment invariant tous les 1/6 de pas.
La particularité de l'écoulernent consiste en l'existeqce de composantes transversales
de vitesses dans une section droite. Détectées par anémométrie à fils chauds avec Une
sonde orientable à deux capteurs [2], elles sont représentées sur la figuré 1. Il apparaît un
écoulementpériphérique dont l'importance est liée à la position des fils ([3], [4], [5]) avec
des, modules pouvant atteindre 0,6 fois la vitesse débitante et des mouvements internes
reproductibles d'un sous-carial à un autre (par exemple ;19,21.23.25), D'importants trans-
ferts existent entre sous-canaux de la périphérie vers l'intérieur (n° 18 vers n° 19) ainsi
qu'à l'intérieur (n° 19 vers 20 et 30). L'obstruction des cols par le fil provoque une
déviation brusque de l'écoulement transversal avec mise en évidence d'un tourbillon
(exemple sous-canal n° 19 et figure 3 a).
La carte des composantes longitudinales (fig. 2) révèle, sur la périphérie, des modules
de vitesse variant en sens inverse de ceux des composantes transversales, ceci en relation,
entre autres, avec les positions relatives du fil espaceur et du boîtier. La reproductivité
des écoulements dans les canaux internés se trouve confirmée.
Au niveau des cols intérieurs situés à +60° par rapport; aux cols obstrués par les fils,
les composantes longitudinales U et transversales V deviennentsimultanément maximâles
avec des valeurs typiques de 12,5 et 4'm/s (fig. 3 a et b). La composante V est tangente à
l'aiguille, mais la vitesse résultante a une inclinaison de 18° sur l'axe du faisceau soit 6°
de plus; que l'angle de l'hélice d'enroulement [3]. L'écoulement est donc caractérisé par
une rotation plus rapide que celles des fils [4] qui contribue ainsi à augmenter les vitesses
transversales sur la périphérie.
Les informations expérimentales obtenues avec un assemblage à trois aiguilles, avec
des caractéristiques géométriques a/D et a/p identiques (fig. 4) tendent à confirmer
l'idée [1] selon laquelle le nombre d'aiguilles n'influe que faiblement sur les évolutions
respectives des composantes longitudinales et transversalesde vitesse. "„
1272 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° .18, 1985
Ces résultats obtenus et présentés dans un repère lié au boîtier et aux aiguilles décrivent
un écoulement tridimensionnelstructuré, avec une zone périphérique et Une zone centrale
divisée en sous-canaux semblables.
Remise le 22 octobre 1984, acceptée le 14 octobre 1984.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Une corde vibrante oscille dans un. plan en présence d'un obstacle voisin de la position d'équilibre delà.
corde.: La corde étant initialement au repos dans une position dite.«corde pincée» on démontre que, si
l'obstacle est suffisamment voisin de la position d'équilibre, le mouvement est périodique.
Dans un travail antérieur (1), itous avions constaté que pour les obstacles u = A.sin2nx,
et les conditions initiales et(x) = cosnx, p(x) = 0, le mouvement de la corde [solution du
problème (1)-(4)] est périodique dès que le paramètre X est suffisamment petit (6|A.|:SÏ)1
L'objet du présent travail est une généralisation de ce résultat; les conditions initiales
sont celles de la corde pincée :
2. ÉTUDE DU MOUVEMENTDE LA CORDE. Aussi longtemps que la corde n'a pas heurté
—
l'obstacle son mouvement est l'oscillation libre u(x, t) = w(x, t). Nous étudierons la
fonction u (x, t) dans la bande (3d) ( —0,5=x^0,5, r 0) du plan x, l (fig. 1), et nous
=
;0249-6305/85/03011273 $2.00 © Académie des Sciences
1274 G R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 18, 1985
Le premier contact de la corde avec l'obstacle a lieu suivant la courbe w(x, t) = A,<p(x),
soit :
L'oscillation libre qui suit le premier rebond se trouve entièrement déterminée. Dans
la région (Rj) on calcule :
Comme on a déjà choisi |A,|B_-1, du1/dt est positif et la corde ne rencontre pas
l'obstacle en dehors de la courbe t = x1 (x) dans la région (Rx).
Dans la région (R2) (!;< 1 — a, r\ g l +a) de la bande (3§) on a
La caractéristique ri = Cte issue d'un point M de la région (R2) coupe la droite x= —0,5
en un point R. Comme u2 (R) =0 et riM = r)R on a :
C. P. Acad. Sc, Paris, t. 301, Série II, n° 18,1985 1275
/ Ainsi, si on choisit X.telque l'on ait 3 [A,|B_1, la corde ne rencontre pas l'obstacle
-dans la région : (îf2), ni dans;; la région (R3) i(|_l—a, r\:g 1 +a), où
:u(x;t^-u3(x,t)=g(rfy-g(^--i)
.: 3. :CÀS DES OBSTACLES SYMÉTRIQUES, :ft On déduit des résultats1 précédents que si l'obs-
tacle admet un centre de symétrie (cp(—x)=—cp(x)) la vitesse de tous les points de la
corde s'annule à l'instant t=l. En effet, dans les formules (9) et (10) le changement de
XQ en —xQ entraîne le changement de % en 1 —i; et de/en —/; donc/(l — ^)= —/(E) et
J' (l-ïÙ=f (g). Demêmeg(l-Ti)= -g(ri)etg-'(l-ri)=g(ri), on à :
/Puisque la corde est au repos à l'instant t=1 et que l'équation (1) ne comporte que la
dérivée seconde d2u]dt2,. on a u(x, 2—r) = w(x, f); le second contact a lieu à l'instant
rt=t2(x)==2^i;i(x) et à l'instant -r=2 on est ramené aux conditions initiales.
THÉORÈME. — Une corde vibrante, fixée à ses deux extrémités, initialement au repos
dans la position, dite « corde pincée», oscille en présence de l'obstacle w = A.cp(x) passant
par les extrémités de la corde. Si la fonction cp(x) est impaire et si \X\ est assez petit le
mouvement est périodique et la période possède la même valeur que dans l'oscillation libre.
4. REMARQUES. —
En imposant des restrictions à l'obstacle et aux conditions initiales,
on peut obtenir des propriétés supplémentaires. Sans entrer dans le détail de calculs qui
1276 C R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 18, 1985
Fig. 3 Fig. -
4
Fig. 3 et 4. — Cas des obstacles (p (x) = — cp (—x) = (p (. 5 x).
Figs. 4 and 5. — Case of obstacles <p(x)= — cp(—x)= (p(. 5—x).
seront donnés dans une publication ultérieure nous indiquerons deux résultats relatifs au
cas a = 0 (corde pincée symétrique).
(a) Si on a cp(0,5 — x) = cp(x) (demi-obstacles x>0 et x<0 admettant un axe de
symétrie), à l'instant f = 0,75 la position de la corde est symétrique par rapport à l'axe
x = 0 et l'arc — 0,25 _x:g 0,25 est rectiligne parallèle à la position d'équilibré ( fig. 3 et
4).
(b) Si xcp"(x) a un signe constant (obstacle n'ayant pas de point d'inflexion autre
que l'origine) la valeur maximale de |X\ pour laquelle le mouvement est périodique est :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
METODES
NUMERIQUES
APPLIQUEEES
A
LA
MECANIQUE -
numériquepour l'étude des singularités de bord dans les composites. Norz sz Dominique
Leguillon et Enrique Sanchez-Palencia, présentée par Maurice Roseau.
Une méthode
L'étude
de l'initiationdudélaminage
les plisd'un
àl'interface
entre matériau lamifié est abordée par l'étude
des solutions singulières du problème de l'élasticité. Une méthode de calcul peu coûteuse est présentée,
permettant d'obtenir ces solutions. Un résultat d'existence est également proposé dans un cas particulier.
materials
COMPUTATIONNAL MECHANICS
Initiation of delamination
o est limité
i0| séparés par une (ou plusieurs) interface rectiligneT. La rectitude des frontières et
forme
et
des interfaces s'entend: dans un voisinage de Torigine O. Le problème revient à trouver
des solutions de la
::(^ ;\ ;::;'-^ _':-^ëc''^p^<;R^afcl^-^vv\:.-î;'
>
au problème dêfini par les équations
les fonctions aijkll définissant la rigidité élastique sont supposées ne dépendre que de 8
dans un voisinage de 0.
Il convient d'ajouter les conditions de transmission sur F :
La solution (2) est telle que la contrainte a-> H-co lorsque 7'->0 et est de classe H1
dans un voisinage de 0.
Différents travaux ont déjà été menés par des méthodes analytiques pour déterminer a
et M(6) dans un certain nombre de cas simples, citons par exemple [3], Ils s'avèrent
cependant d'une complexité insurmontable dès que l'on s?écarte de ces cas simples.
Nous proposonsici une méthode numérique peu coûteuse pour obtenir oc et u (9) dans
des situations inabordables par lés méthodes analytiques (plus de deux; milieux, milieux
non isotropes).
Les résultats présentés ne concernent que le cas où a est réel mais la généralisation au
cas a complexe est immédiate et la programmation est actuellement en cours.
2. MISE EN OEUVRE DE LA MÉTHODE. — Classiquement, sont associés au problème de
l'élasticité l'espace de Sobolev H1 (Q) 2 et la forme bilinéaire :
où 2> (0, +oo) désigne l'espace des fonctions indéfiniment différentiables à support
compact dans ]0, + oo[. M défini par (8) n'appartient pas à H1 (Q)2:mais (7) a cependant
un sens.
La substitution de (8) et (9) dans (7) conduit à :
F et <D sont des formés bilinéaires continues sur H (0, w) qui dépendent linéairement
du paramètre <x.
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 18,1985 1279
a(u, v)
—
0,Vv défini par (9) équivaut alors à :
Ce problème est donc ramené à un problème aux valeurs propres implicites pour (10),
Après discrétisation H,' (0, ro) 2 de l'espace H1 (0, co) 2 par éléments finis unidimensibn-
nels, le problème du calcul de a se réduit à résoudre :
matériaux et montrant l'évolution de la singularité lorsque cet angle varie de 0 à TC/2 [4].
3. DÉPENDANCE PAR RAPPORTAUX COEFFICIENTS [5].
—
Seul le cas réel a été abordé dans
ce qui précède. Mais la généralisation au cas complexe est immédiate. Les formes a et a
étant sesquilinéaires, il faut rechercher oc dans la bande du plan complexe définie dans (2).
Dans ces conditions, la forme sesquilinéaire a forme une famille holomorphe de type B
à résolvante compacte. (11) se ramène à une variante du théorème de Smulyan
([6], p. 370). Les exposants a forment un ensemble discret du plan complexe. On renvoie
à [7] pour l'étude de la dépendance de a par rapport aux coefficients d'élasticité dans
des cas analogues. Il apparaît que les valeurs de a sont des fonctions localement
algébriques des coefficients.
En application, considérons le problème de l'élasticité dans un milieu homogène
isotrope avec co = 7r/2, la condition (6) pour 0 = 0 et la condition de Dirichlet u = 0 pour
6 = 7t/2. Ce problème possède une solution singulière connue [2]oc°. Considérons mainte-
nant deux milieux occupant les régions :
dont les modules d'Young sont dans un rapport s. Lorsque e -» 0 (le milieu 2 devient
infiniment rigide par rapport au milieu 1), l'étude de a est un problème de perturbation
raide aux valeurs propres implicites et l'on établit qu'il existe oc holomorphe de s pour s
suffisamment petit prenant la valeur a0 pour s = 0.
Ce résultat peut être illustré par la figure 2 où on a porté l'évolution de a en fonction
de 8 pour v = 0,2 et v = 0,35. A l'extrémité de chaque courbe sont portées les valeurs de
oc calculé (s =
10~ 4) et cx° connu [2].
Remise le 7 pctpbre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] P. GRISVARD, Elliptic équations in non smooth domains, Pitman, Londres, 1985.
[2] P. GRISVARD, Prépublicatipns mathématiques, Université de Nice, n° 45, 1984.
[3] J. P. DEMPSEY et G. B. SINCLAIR, J. Elasticity, 11, 1981, p, 317-327.
[4] D. LEGUILLON et E. SANCHEZ-PALENCIA (à paraître).
[5] E. SANCHEZ-PALENCIA, Sur l'homogénéisation,Cours Ç.I.S.M., 1985 (à paraître).
[6] T. KATO, Perturbation theory for linear operators, Springer, Berlin, 1966.
[7] R. OHAYON et E. SANCHEZ-PALENCIA, R.A.I.R.O., Analys. Num., 17, 1983, p. 311-326.
, -
Lacombe.
présentée
ÉLECTROCHIMIE. —- Étude des diagrammes d'impédance électrochimique dans le cas
d'une distribution des constantes de temps de relaxation ; application au cas d'armatues de
béton. Note de FrançoisWenger,
Les diagrammesd'impédance
Jacque
Galland
et
Lionel
Lemoine,
électrochimiquesont
ed
souvent
formés
par Paul
des diagrammes.
réalisées a l'aîde de modèles des mécanismes réactionnelsoudceircuts
lents, et l'on doit alors se contenter d'une interprétationincertaineetpurement
-
DESCRIPTIONDU MODELE Un phénomène comparable à celui que
équiva-
électriques
qualitative
nous venons de
décrire affecte les diagrammes en arcs de cercles donnant l'évolution de la constante
diélectrique complexe des solides et liquides en fonction de la fréquence du signal
harmonique de mesure. Par analogie avec l'expression empirique proposée par K. S. Cole
Fig. 3. —
Diagramme d'impédanceélectrochimique de l'armature dépassivée d'une éprouvette de mortier,
au pptentiel de cprrosipn ( —700mV/ECS).Fréquences en hertz, (a) expérimental; (b) simulé.
Fig. 3. — Electrochemicalimpédance diagram of a depassivatedmild-steel bar in a mortar sample,
at the corrosionjpotential{—lOOmV/S.C.E.). Frequencies in hertz, (a) expérimental; (b) calculated.
et R. H. Cole [1] pour rendre compte de ces mesures, nous avons utilisé pour décrire
chaque arc capacitif dés diagrammes d'impédance électrochimique,l'expression suivante :
avec;'2=—1 et 0<oc<l.
eo est la pulsation du signalde mesure et x0 la constante de temps moyenne du
processus de relaxation à l'origine de l'arc (relaxation due à la capacité dé double couche,
ou relaxation de la concentration superficielle d'une espèce intermédiaire de réaction
adsorbée sur l'électrode). R„ est la limite réelle « haute fréquence » de l'arc (co -» oo) et
Roe + A la limite réelle « basse fréquence » (oe-vO). (1 a)7i est l'angle au centre sous-
—
tendu par l'arc ( fig. 1).
Des diagrammes constitués de deux arcs capacitifs centrés sur l'axe réel peuvent être
simulés à partir du circuit électrique de la figure 2, dont l'impédance s'écrit :
Si les centres des arcs sont sous l'axe réel, il n'est plus possible de définir un circuit
électrique équivalent, tel celui de la figure 2, mais les diagrammes peuvent être simulés à
partir de l'expression (2). En identifiant (3) et (1), on déduit qu'un arc capacitif centré
sous l'axe réel se calcule à partir de (3) en prenant :
Fig. 4. —
Fonction de distribution de là constante de temps T d'après [1],
calculée, par l'expression (5). ppur a=0,23.
Fig. 4. —
Distributionfunction of the time constanti (from [1]),
calculated with relation (5) and a=0.23.
représente les diagrammes expérimental et simulé d'un tel type d'éprouvette au potentiel
de corrosion. Dans le mortier l'àcièrést partiellement au contact du liquide interstitiel,
électrolyle alcalin provenant de l'excès d'eau de gâchage. Des chlorures ont été introduits
dans le mortier, et l'acier, dépassivé, se corrode. A l'aide de l'expression (3) et d'une
méthode de moindres carrés, nous calculons, pour chaque arc du diagramme expérimental,
les valeurs de Rw A, x0 et a. Le diagramme simulé a été obtenu à partir des valeurs
suivantes, ainsi déterminées V
Sur là figure 3* les diagrammes ont été représentés après décalage de—-Roe parallèlement
à l'axé des réels. En ce qui concerne la qualité de l'ajustement ainsi effectué, on peut
préciser que les; paramètres caractéristiques des deux arcs de cercle capacitifs du dia-
gramme expérimental ont été obtenus à partir des domaines de fréquences 1-0,016 Hz
(lOïpoints de mesure) et 0,0016-0,00016Hz (6 points de mesure). Les erreurs relatives
moyennes sur les rayons des arcs ainsi déterminés sont respectivement de 0,35 et 1,2.%..
Leserreurs relatives maximales commises sont respectivement0,5 et 2,5 %. Après simula-
tipn de tout le domaine de fréquences; exploré, l'erreur relative maximale commise sur, la
partie réelle et la partie imaginaire de l'impédance Z — R^ atteint 20 %. Cependant cette
valeur élevée est essentiellement due au domaine 0,001-0,00016 Hz dans lequel apparaît
une importante dispersion dès points expérimentaux.Dans le domaine 1-0,001 Hz, l'erreur
ne dépasse pas ;6%.
IJ existence d'une distribution de; la constante de temps x de chaque processus de
relaxation, est l'hypothèse la plus vraisemblable, parmi celles proposées par K. S. Cole
etR.H. Cole pour expliquer le phénomène que nous venons de décrire. D'après [1] la
fonction de distribution; déduite du modèle empirique, s'écrit ;
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Le comportement électrochimique de Zr093Ti007S3 a été étudié dans le noir et sous éclairement en milieu
acide et basique et .en;présence découplésredpxcomme Ce3"1"'4"1" etFe(ÇN)6^/3~. Un déplacement du pctentiél
de bandes plates à.-/été-observé'' en présence de ces couples. Le courant cathodique dû à la réduction de
Fe(CN)!~ et Ce*"""apparaît à des potentiels plus positifs que le pptentiel de bandes plates. Zr0 93Ti0 07S3 est
instable en milieu basique dans le noir
Zr0 93Ti007S3 est iln semi-conducteurlamellaire de type « h» qui présente une largeur
de bandé interdite de 1,8 eV"[l] et la transition électronique Correspondante est interdite.
Il a été élaboré par la méthode-de transport chimique avec le brome comme agent de
transport..Leséchantillons étudiés ont un nombre de porteurs de 5.1017 cm- 3.
PARTIE EXPÉRIMENTALE, — Les mesures électrcchimiques ont été réalisées; à l'aide d'un montage classique
potentiostatique une cellule à trois électrodes, une source lumineuse et un monochromateur. Les détails du
montage expérimental ont été décrits par ailleurs [2]. Les potentiels étaient mesurés par rapport à l'électrode
au calomel: La surface de van der Waals, surface parallèle aux. axes a et b de la structure monoclinique, a'été
exposée à l'électrolyte. Cette surface est essentiellement constituée de soufres dimères(S|~).
Fig: 3. '— Cpmpprtement de Zr093Ti0i07S3 dans le npir dans H?S04 0,5 M renfermant
" (a) Fe(CN)t"/3~ d,01Met(b).Ce3^'4+ 0,01 M. .:
Fig. 3. —
Behqviour ofZr0_93Ti0o7S3 in the dàrk in HzSO^.containing
(a)0.01 M Fe(CN)i-'3-,(b)0.01 M Ce*-<-ii+.
.
ns,densité d'électrons par centimètrecube en surface; nd, densité d'électrons par centimètre
cube dans le volume du matériau; Vs, courbure en électronvolts. ;
Comme; «d —5.1017 cm" 3, on trouve ws = 2.10? cm- 3. La figure 3 montre que dans
une solution de H2SQ4 qui renferme Ce3 +/4+ ou Fe(ÇN)4;~/3_ le courant cathodique à
cette courbure correspond à 5.10 5 A.cm- 2. Si le transfert s'effectue par le biais d'états
de surface se trouvant en bas de la bande de conduction (fig. 4), nous pouvons calculer
la vitesse de capture des électrons de la bande de conduction par ces états à l'aide de la
relation-suivante [5] :
Si nous considérons une densité totale d'états de surface égale à 1013 cm- 2, nous
pouvons calculer le courant correspondant à 0,55 eV de courbure dans le cas de la
réduction de Ce4+ et Fe(CN)6-. On peut considérer (N, —jît)~N, et comme ILn^n,
correspond à l'échange dans le sens inverse (qlLn^n^l^ par conséquent le deuxième
terme dans la relation (2) est négligeable devant le premier à une courbure de 0,55 eV. A
l'aide de la relation (2), nous trouvons donc un courant de 3.10~ 6 A.cm- 2, ce qui est
en accord avec les résultats expérimentaux. On peut aussi remarquer sur la figure 3 que
le courant anodique à forte polarisation anodique dans le cas de Fe(CN)g_/3^ est plus
grand si on le compare à celui obtenu en milieu acide pur. Ceci peut être dû au fait qu'à
partir d'une certaine courbure, la barrière devient suffisamment transparente et l'oxyda-
tion de Fe(CN)g~ devient possible par « tunneling ». On peut penser que dans les deux
cas, le transfert d'électrons entre l'électrolyte et le volume du semi-conduçteur a lieu par
tunneling (les courbures de bande étant suffisantes). Dans le cas du milieu acide, c'est la
nature de la réaction électrochimique(oxydation du matériau ou oxydation de l'eau) qui
limite le courant de transfert. Celui-ci est par contre rapide dans le cas de Fe(CN)g~.
En conclusion, il convient d'ajouter que le déplacement du potentiel de bandes plates
en présence de couples redox a été déjà observé dans le cas de CdSe [6], SnS2 [2] et
SnSSe [4].
Il apparaît que ce déplacement de potentiel de bandes plates en présence d'un couple
redox est lié à une modification de la surface consécutive à une réaction de corrosion.
Remise le 16 septembre 1985, acceptée le 21 petebre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] K. SIEBER, B. FOTOUHI et O. GOROCHOV, Mat. Res. Bull, 18, 1983, p. 1477-1484.
[2] A. KATTY, B. FOTOUHI et O. GOROCHOV, J. Electrochem. Soc, 131, 1984, p. 2806-2810.
[3] B. FOTOUHI, K. SIEBER et O. GOROCHOV, J. Chim. Phys. (à paraître).
[4] B. FOTOUHI, A. KATTY et O. GOROCHOV, J. Electrochem. Soc, 1985 (à paraître).
[5] S. ROY MORRISON, Electrochemistryat semiconduclor and oxidized métal électrodes, Plénum Press, 1980,
p. 93.
[6] K. W. FRESE Jr, J. Appl. Phys., 53, 1982, p. 1571-1576.
SYNTHÈSE;ORGANIQUE.
— Sur la substitution électrophilerégioséiective des arylsi-
lanes et ses limitations. Note de Raymond Calas, Correspondant de l'Académie et Jacque-
line Gerval.
Dans les triméthylsilylbenzènessubstitués, le groupe SiMe3 peut dans certains cas permettre une substitutipn
électrophilerégipsélectiyemais, dans d'autres cas, il n'est pas réactif.. L'actipn du chlprure d'acétyle, en présence
de chlprure d'aluminium, sur le diméthpxy-2.6-bis triméthylsilyl-1'."4 benzène permet de se rendre cpmptê de
ces deux aspects et d'en appprter une explicatipn;lpgique. Une .synthèse de la diméthpxy-2.6 acétpphénphe
.par l'intermédiaire du dérivé.ci-dessusest preppsée.:
ORGÀNIC SYNTHESIS.
— Cpncernihg the regipselectiveelectrephiliç substitutipn frpm arylsilanes.
Electrophilic substitution in the substiiuted trimetUylsilylbenzeneséries can be governed or not by the triniethylsi-
Jyl group -açcording to thé nature of the substitueras. The behaviour of 2,6-dimethoxy' 1,4-feis (triméthylsilyl)
benzène in acetylation. under Friedel and Grafts conditions': illustrâtes the iwo logically explaihëd .
aspects. A convenient synthesîs of 2,6-dimethoxyacetophenone isproposed.."''
Il est bien connu que dans lé triméthylsilylbehzène,lé site de beaucoup le plus réactif
pour la substitution électrophile est la liaison phényl-silicium. Avec Certains électrophiles
(Br2 dans CH3Ç02H) la différence de réactivité entre C6H5-;SiMe3 et C6H6 est de l'ordre
dé 108,avec MeCOCl-AlCl3 dans CS2; 103-104[1].
Cette propriété a été souvent mise à profit pour effectuer la synthèse régiosélective de
dérivés disubstitués. Ainsi le méthoxy-3 triméthylsilylbenzènedonne avec PhCOCl, dans
:CS2, en présence de. A1C13, là cétone ?^-MeOC6H4COPh avec 61% de rendement,
exempte des isomères oriho et para [2].
Mais la substitutiond'un groupe triméthylsilylen'est pas toujours possible. Le modèle
que nous avons choisi est-'.le diméthoxy-2.6-bis (triméthylsilyl)-î.;4;;berizène, I, que nous
avons fait réagir avec MeCOCl en présence de A1C13.
.; I est préparé de la manière suivante: l'éther méthylique du résorcihol est traité par
Me3SiCl--Li dans le THF. On obtient principalement le diméthoxy-2.6 bis
(triméthylsilyl)-1.4 cyçlohexadiène-2..5[3] qui est aromatisé par le soufre.
Mais il faut opérer avec de très grandes précautions, sinon la cétone précédente est
mélangée avec plus ou moins de l'isomère III : ceci s'explique par une protodésilylation
partielle en 1 suivie d'une réaction de Friedel et Crafts en 3.
D'ailleurs, si l'on traite I par du méthanol et quelques gouttes de HC1, on obtient
quantitativement le diméthoxy-3. 5 triméthylsilylbenzène IV. Cette protodésilylation est
très facile car, même sans envisager d'autres facteurs tel que l'effet stérique, la liaison
Si!—C aromatique est très fortement activée par les deux méthoxy en ortho.
IV réagit avec MeCOCl —A1C13, uniquement en position 2, ce qui s'explique par
l'activation de la liaison C —H qui est en ortho et para des groupes méthoxy.
Bien entendu, lorsque le groupe COMe a été introduit dans la molécule, celle-ci est
inactivée vis-à-vis des substituants électrophiles : même les électrophilesles plus vigoureux
comme F3C —C02H dans l'acide acétique au reflux n'amènent à la longue qu'une certaine
désilylation de II, accompagnée de la dégradation de la molécule. Cette désilylation a pu
C. R. Acad. Sc Paris, t. 301, SérieII, n° 18, 1985 1291
être réalisée avec des nucléophiles puissants (CsF ou KF dans DMF). On arrive au:
dérivé V, la diméthoxy-2.6 acétophénone, produit naturel que l'on rencontre dans un
Champignon, Daldinia concentrica [4].
La dihydroxy-2.6 acétophénone est généralement préparée en quatre étapes à partir
du résorcinol et de l'acétoacétate d'éthyle par l'intermédiaire de coumarines [5].
En conclusion, à côté de son éventuel intérêt en synthèse de la diméthoxy-2.6 acétophé-
none, l'étude du diméthoxy-2.6 bis (triméthylsilyl)-l,4 benzène met en évidence à la fois;
la régiosélectivité de la substitution électrophile en 1 et l'incapacité de la réaliser en 4.
PARTIE EXPÉRIMENTALE. — 1. Silylalion du diméihoxy-l .3 benzène par Me3SiCl— Li dans le THF. —
NPUS
avpns effectué la réactipn suivant le mpde ppératpire déjà décrit [3]. On pbtient en fait un mélange :
:2. Àroniàiisàtiôn du mélangé obtenu en 1. :---'.28,4'g du mélange précédent sont chauffés ,au reflux avec 7g de::
spuîre dans SQml dé tpluène:pendant 161i. Le toluène est évaporé; oh reprend avec .100ml de pentane et essore
/sùrvèrrë fritte-afin d'éKminer le soufre en excès. Après distillation du.spjvantierésidu est rectifié SPUS pression
réduite et la fractiph É0_5 = 105oC est cristallisée dans le méthanPl :"F 88°, Rdt72%. La structure de I est
cpnfirmée pàrRMN, V
.''][ Ahpter-.que.-la'.cristallisationdansleméthanplpermet d'Obtenir Un prpdùitpur, .inpdpre, ce qui n'est pasle-
.cas,après la distillatipn.
3., Désilylation partielle de I.. '— 5,6g (0;Ô2M) de I spnt chauffés au reflux pendant lh dans 25ml de;
.
méthanpl et six gputtes d'àcidé chiprydrique cpneentré. Le méthanùl est évaporé sous vide et le résidu lavé à;
l'eau; extrait à 1-éther et séché sur Na2S©". Après éyappratipn du splvant,; n reste; IV, dont la structure: est
çphfirmèè::parRMN: Rdt96%.
,
-4. Préparation de II: —.La;réactipn s'effectue en deux phases, sous atmosphère d'argon séché par passage
Sur H2SO^;concentré.
MeCOCl—AICÏ3 dans CH2C12;-:. dans un ballon muni d'une amppule à brpme
:. ; (à) Prépa'râtipn du complexe
;
ispbare et à'ùne tubulurelatérale reliée a une rampe à vide spus faible pressiph d'ârgôh, .on introduit 1,5 g de
ÀÏCl^ çt 30ml de ÇH2C12.: Le bàîlbn: est rëfrpidi â 0° et l'on ajoute 1 g (Ô,Ô12M) de MeCOCl; le milieu devient
ntièrement; .liquide, cplpré: enjaiïrie pâle, et pn; le maintient entre,0 et 5°Ç.':-. ;"
(i).Additiph du cpmplèxe sur ledérivé disitylé: 2,82 g (0,01 M) de I spntilisspus dans20 ml de CH2C12. On
refroidit ;â.^80°C. et ajpute lentement la /solution' du complexe précédent: .tè milieu devient jaune vif ,et
; l'agitation est maintenue environ 2ii après là fin de
l'addition puis pn laisse réchauffer à température ambiante;
On hydrolyse dans. l'éther avec de la glace; la sclutipn élhérée.-'est lavée; àyec;uiie:solution de NaHCÔ3, puis à.
l'eau, etVèsjt5secnée, sur NaiSO^. Après élimiflàtion du solvant U reste 2,g. qui sont recristallisés dans l'alcool et
donnentl,9.g de II, F90°C,-M^
5.; Préparation de III. Elle s'effectue en'dettx temps comme pour la réaction précédente mais en partant
—
idë IV.-" îjS;.'.après purification1 par passage ..sur silice, fond à 38°, .;-.'. A ;
. ,,
.
1292 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Sérié II, n° 18, 1985
Remarque. — Certains essais sur l'acétylation de I nous ont donné un mélange de JI avec une petite
proportion de III qui Ont été séparés par chromatographieliquide sur çplpnne de silice avec, comme éluant,
une splutjpn de tpluène dans le pentane (25% vol.).
.6. Désilylation de H.
- 2,24g (0,01 M) sont dissous dans 30ml de DMF. On ajoute CsF ou KF (0,015M)
et chauffe à 100° pendant 8jours; pn hydrolyse, extrait à l'éther et sèche sur Na2SÔ4. Après éliminatipn de
l'éther le résidu se prend en masse. Il est recristallisé dans le méthanpj : aiguilles F 71-72° (litt. de 68 à 73-74°).
Reçue le 29 juillet 1985, acceptée le 7 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PÉTROLOGJE.
— L'association volcanique plip-quaternaire basanite-néphélinite-
phoholite du Maroc Central. Note dé Hayat E.-N. Rachdi, Danielle Vëlde et Jean Hernani
dez, présentée par Jean Aubouin.
Le volcanisme du Maroc Central ([1], [2], [3]) est représenté par une vingtaine d'appa-
reils dispersés sur un plateau hercynien constitué pour l'essentiel de schistes et dé
quartzites cambro-ordoviciehs recouverts par un flysch viséen. Cette meseta est limitée
au Nord par le sillon Sud Rifàin, à l'Est par le Moyen Atlas, au Sud par le plateau des
phosphates et à l'Ouest par la Meseta çôtière. Les principaux affleurements sont situés
sur une aire géographique limitée par les villages de Tiddas, Oulmès, Aguelmous et Souk
El Had DiarBouhsoussen. Une étude des linéaments sur photos satellite et aériennes de
la région [4] a montré que les appareils s'alignent sur la direction hercynienne majeure
N-NE (N35 a N70) et secondairement sur une direction qui lui est sûb-perpendiculàire
(N110à^N120).
Les produits émis sont essentiellement des basaltes, basanites et néphélinites à olivinei
Des néphélinites à mélanite avec ou sans mélihte, des téphrites et dés phonolites forment
des affleurements plus réduits en nombre et en dimension. Basaltes et basanites forment
des cônes de scories.auxquels sont associées des coulées (d'une longueur variant entré-1.
et 8 km). .Les phonolites forment des intrusions et une coulée.
Un âgé récent proposé par Termier [2] pour ces laves a été confirmé par six datations
K/Ar effectuées sur roches totales (résultats communiquéspar J. M. Cantagrel, Université
de Clermont-Ferrand). Les âges obtenus varient entre 2,8 et 0,31 M.a., les plus jeunes
correspondant à des laves basaltiques. Ces âges sont comparables à ceux publiés récem-
ment pour le plus récent des trois groupes définis au sein des roches du Moyen Atlas [5],
le groupe 3, qui comporte surtout des basaltes et des basanites.
CARACTÈRES PÉTROGRAPHIQUÉS.
—
Uhe caractéristique importante dés laves du Maroc
Central est là rareté de l'olivinè qui est toujours eh proportion subordonnée à celle du
çUnopyroxène.:Contrairement à ce: qui est connu dans les roches d'âge comparable du
Moyen Atlas où les enclaves ultrabasiques sont extrêmementfréquentes et abondantes [6],
nous n'avons recueilh de nodules dans aucun des affleurementsexaminés; des xénocristaux
évidents, d'orthopyroxènepar exemple, témoignent cependant de leur existence.
1. Les basanites. — Ces rpchesise distinguent des néphélinites examinées ci-dessous
par la présence et l'abondance des phénocristaux de kaersutite mesurant jusqu'à 4 mm
6249-6305/85/03611293 $2.00 © Académie des Sciences
1294 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 18, 1985
dans leur plus grande dimension. Ces cristaux montrent le plus souvent une bordure de
décomposition constituée par un assemblage de rhônite, plagioclase, clinôpyroxène et
oxydes. Les clinopyroxènes sont des salites ou augites titanifères. La pâte comporte du
plagioclase (labrador), de l'olivinè (Fo 78-85), du clinôpyroxène, de Fanalcime et parfois
du verre.
2. Les néphélinites à olivine. — Largement représentées sur le terrain ce type de roche
est caractérisé par de fortes teneurs en néphéline normative (15 à 22 %), ainsi que de
fortes proportions de néphéline modale. De rares phénocristaux d'olivine sont présents;
ces cristaux sont peu magnésiens (Fo 77-79), en accord avec la composition globale de
la roche et contiennent des inclusions de spinelle. Les clinopyroxènes qui forment l'essen-
tiel des phénocristaux sont des salites qui entourent parfois des xénocristaux vivement
colorés en vert et montrant divers stades de décomposition. De tels xénocristaux ont été
fréquemment décrits dans les séries alcalines ([7], [8], [9]). Certaines néphélinites contien-
nent d'abondants phénocristaux de kaersutite, remplacés par une association d'oxydes,
de clinôpyroxène de rhônite et de plagioclase.
L'apatite peut également former des phénocristaux, parfois associés en glomérules à
des clinopyroxènes riches en fer. Ce type d'association est connu dans d'autres séries
alcalines [10].
La pâte de ces roches comporte de l'olivinè, de la néphéline en plages xénomorphes,
de rares cristaux de phlogopite ainsi que quelques grains de pérovskite.
Certaines néphélinites ne comportent pas d'olivine, mais contiennent de la leucite, de
la mélanite, un clinôpyroxène sodique, parfois de la mélilite et du feldspath potassique.
La minéralogie de ces roches exceptionnelles, décrite en détail par ailleurs, n'est men-
tionnée ici que pour mémoire.
3. Les phonolites. — Ces roches comportent de grands cristaux de haûyne, de grands
mais rares cristaux d'amphibole brune entourés d'une gaine polyphasée riche en oxydes,
ainsi que des microlites de clinôpyroxène sodique, de sanidine de l'analcime et du sphène.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. Variatipns de Na20 et K20 en fpnctipn du rappprt Fe* Fer (tPtal)/Fer (total) +MgO dans les laves
1. —
du Maroc Central.
Fig. 1. — Distribution of Na,0 (solid circles) and K20 as function of Fe* (total iron to the sum of total iron and
magnésium).
Fig. 2. —
Diagramme AFM pour les laves du Maroc Central. Carrés pleins, Maroc Central; carrés vides,
basaltes du Moyen Atlas, in [6].
Fig. 2. — AFM diagram for the Central MorOcco lavas (solid squares). The composition of the Middle Atlas
basalts [6] is representedfor comparison (open squares).
Fig. 3. —
Variations de MnO en fonctipn du rappprt Fe* Fer tPtal/Fer (total) + MgO dans les laves du Maroc
Central.
Fig. 3. —
Distribution of MnO as a function of Fe* (total iron/total iron + MgO) in the Central Morocco lavas.
Fig. 4. — Composition de la néphéline (cercles pleins) et du feldspath alcalin (losanges pleins) dans la phpnplite
riche en néphéline R41. Le cercle vide représente la prpjectipn de la cpmppsitipn glpbale de la roche dans
le diagramme quartz-nepheline-kalsilite.
Fig. 4. — Composition of coexisting nephelines (solid circles) and feldspar (solid diamonds) in nepheline-rich
phonolite (iî 41) from central Morocco. The open circle represents the bulk composition of the phonôlite in
ternis of normative quartz, néphéline and kalsilile.
PLANCHE1/P'LATË]ÏV HAYAT E.-N. RACHDI
;. ; : TABLEAU -
Vy
-.'. 1 2:3 4 5
Composition chimique de quelques laves du Maroc Cen- Si02 43,30 42,21 36,70 55,17 47,-3.7
tral Morocco. J, basait (H13); 2, basanite (H 31); CaO .11,81 11,65 13,15 2,86 5,64
3, olivine nephelinite (H 6); 4, phonolitè (R 49); Na-0 .;2i78 3,57 2,95 9,64 6,30'.
5, nephéline-rich phonolite (R 41). K20. 1,56 0,55 : 1,95 5,25 5,78;.
MnO 0,19 0,18/0,26 0,25 0,44
-
.'j
H-0 1
i 18 2,02'; : 4,42 0,05 7,91
.
Certaines phonolites ont été distinguées sous le terme de phonolites riches en néphéline.
Dépourvues de plagioclase, elles montrent une grande abondance de cristaux automorphes
de néphéline, qui coexistent dans la pâte avec du feldspath potassique.
Le reste de la composition minéralogique est similaire à celle trouvée dans les autres
phonolites; elle rappelle plus encore celle des néphélinites sans olivine dont elles ne
s'éloignent que par la présence de rares oxydes et l'absence de mélanite et de mélilite.
COMPOSITION CHIMIQUE. — Des analyses représentatives des principaux types de laves
trouvés dans cette province sont rapportées dans le tableau. Toutes les roches de cette
province montrent un déficit important de silice qui se traduit par la présence de néphéline
dans la norme CIPW. Par ailleurs la teneur en anorthite normative, qui représente
l'évolution du rapport Al/Na + K, tend à diminuer avec l'augmentation du rapport
Fe/Fe + Mg. Les roches au rapport Fe/Fe + Mg élevé sont aussi les plus riches en alcalins
( fig. 1), et montrent parfois une composition nettement hyperalcaline. Ces teneurs en fer
élevées pour une série alcaline apparaissent nettement sur le diagramme AFM (fig,.2),
Ces fortes teneurs en fer s'accompagnent de fortes teneurs en manganèse, par exemple
dans les roches phonolitiques, qui sont les plus pauvres en magnésium de cette sérié
{fig. 3).
MINÉRALOGIE. — La plupart des minéraux ont été analysés à la microsonde électroni-
que, et seuls quelques traits essentiels de leur composition seront résumés ici:
Les amphiboles varient depuis des kaersutites, dans les basanites, jusqu'à des ferro-
kaersutites dans les phonolites. L'évolution de la composition de ces minéraux est régulière
depuis les basanites jusqu'aux phonolites, indiquant une parenté entre ces minéraux et
les liquides dans lesquels ils se trouvent. C'est ainsi que des éléments comme Ti, Mn,
Na + K ou Ca varient régulièrement en fonction du rapport Fe/Fe + Mg depuis les
basanites jusqu'aux phonolites, ce rapport augmentant lui-même des basanites (0,25-0,30)
aux phonolites (0,40-0,50).
Les clinopyroxènes montrent également une évolution régulière depuis les augitès et
salites des roches basanitiques jusqu'aux augites riches en aegyrine des phonolites et
néphélinites. Néphéline et feldspalhs alcalins coexistent dans l'ensemble de la série, sauf
dans quelques néphélinites à olivine. L'association trouvée dans une phonolite montre là
coexistence rare d'un feldspath pauvre en sodium avec une néphéline dont la composition
est proche de la composition de Buerger KNa3Al4Si4016. Cette ligne de conjugaison
exceptionnelle dans les roches volcaniques correspond au « Juvet trend » défini par Tilléy
[11]. La figure 4 montre que cette association est compatible avec la composition globale
de la roche exprimée en termes des constituants normatifs Ne + Ks + Qz.
Les oxydes de fer et titane sont présents dans toutes les laves hormis la néphélinite à
mélilite. Ce sont pour l'essentiel des titanomagnétiles accompagnées dans les basariites
d'ilménites riches en magnésium (de 4 à 6 % MgO). Dans les néphélinites la pérovskitè
est la phase titanée habituelle.
CONCLUSION. — La série volcanique du Maroc Central présente un certain nombre de
caractères originaux. Par rapport à la province voisine du Moyen Atlas, on note une
grande variété de types pétrographiques qui vont de basaltes, relativement pauvres en
magnésium, jusqu'à des phonolites. Les termes hyperalcalins sont représentés par "des
néphélinites (avec ou sans mélilite) et des phonolites. Les enclaves ultrabasiques, remarqua-
blement abondantes dans la province du Moyen Atlas, ne sont pas connues, mais des
reliques de clinopyroxénites, ainsi que de péridotites à orthopyroxène ont été trouvées.
1298 C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série H, n° 18, 1985
Par leurs caractères minéralogiques et chimiques les roches qui forment cette association
sont très voisines des séries magmatiques décrites au Kenya, par exemple, par divers
auteurs, c'est-à-dire des séries formées par des néphélinites(ou mélanéphélinites),phonoli-
tes et trachytes ([12, [13]). Elles rappellent aussi les laves du volcan Etinde, au
Cameroun [14], ainsi que les provinces néphélinitiques d'Ouganda [15].
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] L. GENTIL, Bull. Soc. géol Fr., A" série, XVI, 1916, p. 186-218.
[2] H. TERMIER, Notes et Mém. Serv. Mines et Carte Géol, Rabat, 33, 1936, p. 1566.
[3] E. IEREMINE, Notes Serv. Géol. Maroc, 13, 1955, p. 59-79.
[4] H. E.-N. RACHDI, Thèse 3e cycle, Université de Paris-Sud, 1983, 142 p.
[5] C. HARMAND et I. M. CANTAGREL, J. African Earth Se, 2, 1984, p. 51-55.
[6] A. MOUKADIRI, Thèse de 3e cycle, Clermont-Ferrand, n° 745, 1983, 150 p.
[7] M. BARTON et M. I. VAN BERGEN, Contr. Minerai Petrol, 11, 1981, p. 101-114.
[8] F. E. LLOYD, Minerai. Mag., 44, 1981, p. 315-323.
[9] P. M. HOLM, Minerai Mag., 46, 1982, p. 379-386.
[10] S. WASS, Phil. Trans. R. Soc. London, A 297, 1980, p. 333-346.
[II] C. E. TILLEY, Verh. Kon. Nederl. Geologisch-Mijnb. Genoot., Geol. série, XVI, 1956, p. 403-416.
[12] M. I. LE BAS, Carbonatite-Nephelinitevolcanism, lohn Wiley and Sons, 1977, 347 p.
[13] R. CROSSLEY et R. M. KNIGHT, Bull. Vole, 44, 1981, p. 117-128.
[14] I. G. FITTON, Geol Soc. Abstracts, Alkaline Ignepus Rpcks Symposium, Edimbourg, 1984, p. 12.
[15] R. VARNE, J. Petrol, 9, 1968, p. 169-190.
Morocco.
de déformation au sein et autour du granité, permet de présenter un. modèle cinématique de mise en place
intégrant la montée au pluton, son gonflement et le raccourcissement régional.
GEOLOGY - Structure and kinematic model of emplacement of the Oulme Hereynian plutpn (Central
Strain analysis in the surrounding rocks of the Hereynian Oulmes, graniteé allows to show the syntectonic
emplacementof this mzssif Strain trajectories and small structure évolution in the granité and the country rocks
hâve been ystuàiedyin order to finâ': a kinematic model of the emplacement of the'granité^ It shows that the
'asçending and bdllôoning ofthé granité are contemporaneousof the régional déformation;: :
INTRODUCTION.
—
Dans le cadre du Maroc hercynien central, le granité d'Oulmés
constitue une ellipse allongée suivant une direction NE-SW, et inlrusif dans les séries
cambro-ordoviciennes du NE de l'Anticlonirium Khouribga-Oulmes ( fig. 1 a). Des gra-
dients de métamorphisme et de déformation liés au granité ont été mis en évidence: le
premier par l'augmentation de la cristallinité d'illite [1] et la néogenèse des micas [2] en
allant vers le granité, le deuxième par l'évolution du plissement et de la schistôsité [3].
Des observations microstructurales dans l'encaissant ont permis à &A. Piqué [3] de
proposer un modèle de déformation s'articulant sur une montée syntectonique du front
thermique et une mise en place du granité vers la fin de la compression régionale.
L'observation du granité et de ces filons satellites a, par contre, conduit P. Huvelin [4] à
proposer une mise en place strictement syntectonique.
Sur la base d'une étude microtectonique détaillée et de l'analyse du champ de déforma-
tion finie, on propose un modèle cinématique de mise en place du pluton granitique
d'Oulmés en accord avec cette dernière hypothèse.
LE GRANITÉ D'OULMÉS. —
A la suite de Termier et coll. [2], il est possible de reconnaître
tous les faciès pétrographiques du granité d'Oulmés. En fonction de la parenté et de la
chronologie relative de mise en place de ces faciès, on a retenu trois principaux ensembles :
le premier est le granité principal à deux micas, sa mise en place s'accompagne par
l'individualisation de plusieurs faciès avec des passages progressifs entre eux; le deuxième
regroupe, des granités à grain fin à biotite, des granités aplitiques et des aplites; le
troisième ensemble englobe toutes les variétés filoniennes.
La déformation du granité est généralement modérée. Elle est surtout marquée à la
périphérie du pluton ( fig. 1 c). Dans ces zones le granité principal — peu structuré —
présente une schistôsité (S) définie par l'orientation des grands cristaux de muscovite-
biotite et parfois du feldspath potassique. Une deuxième famille, de structure planaire,
se développe en liaison avec les plans de schistôsité. Cette deuxième famille correspond à
des plans de cisaillement (plan « C »). Il est à noter que l'acquisition d'une fabrique
planaire macroscopique marquée par les orientations des micas ne se traduit pas à l'échelle
intracristalline par une orientation préférentielle marquée des axes cristallographiques du
quartz.
Fig. 1. —(a) Situatipn du granité d'Oulmés (croix) dans l'anticlincrium khpuribga-Oulmes (pointillé). En
hachuré, les autres massifs palépzp'iquesde la meseta. (b) Schéma de défprmatipn finie. Lignes : trajeetpires
de schistpsité; flèches ; linéatipn d'étirement; 1, point triple de schistpsité; 2, schistpsité à pendage faible PU
mpyen; 3, schistpsité à pendage fprt. (c) Carte structurale. 1, stratificatipn (S0); 2, schistpsité (Si); 3, linéatipn
d'étirement (Le); 4, types de schistpsité.
Fig. 1. (a) Location of Ouïmes pluton. Stipping: khouribga-Oulmesanticlinorium; Draw: paleozoic massifs
—
of central Morocco. (b) Finite strain pattern. Lines: foliation trajectories, arrows: stretching lineation; 1,
isotopic point; 2, low dipping foliation; 3, steep dipping foliation, (c) Structural map. 1, stratification (S0);
foliation (SJ; 3, streething lineation (Le); 4, foliation types.
Fig. 2. —
BIPC diagramme illustrant lafprme du pluton. Les flèches indiquent
les cpmppsantes de mpuvement dans l'encaissant liées à la mpntée et au gpnflement du pluton.
Fig. 2. — A three dimensional model of pluton. Arrows: sensé
of movement in the intruded rocks related to the ascending and ballooning ofplutonic mass.
—
schistôsité de crénulation (type B), résultat du microflambage des plans de stratifica-
tion, définissant des microlithons séparés par des plans Si assez continus. La dissolution
et les rotations des micas s'intensifient et s'accompagnent de recristallisation en zones
abritées et dans les plans Si pour les stades les plus évolués;
—
foliation (type C), c'est un litage tectono-métamorphique accentué par la porphyro-
blastèse.
L'évolution des microstructures observées dans les domaines A, B et C (correspondant
aux types A, B et C) montre des passages progressifs entre les trois types de schistôsité;
les secteurs affectés par une foliation préservent des microstructures du type crénulation
indiquant leur passage par le stade B. La répartition cartographique des différents types
de schistôsité, centrés sur le granité montre le rôle déterminant du facteur thermique
dans le développement de la schistôsité ([5], [6]).
(b) Les trajectoiresprincipales de déformation. — Les plans de stratification (S0) moulent
l'interface granitique et montrent une allure en dôme; ceci se voit principalement dans
les parties sud, est et nord, à proximité du pluton. A plus grande échelle, et dans la
partie ouest, le dôme de stratification autour du granité apparaît comme une perturbation
du plissement régional, décalée par rapport à l'axe anticlinal majeur ( fig. 1 c).
Les trajectoires de schistôsité ( fig. 1 fe et c) montrent une adaptation de S, au contour
du granité. Les plans de schistôsité à fort pendage et de direction régionale NE-SW,
changent progressivementde direction et de pendage pour mouler le pluton et s'adapter
à l'interface pluton-encaissant. Les extrémités NE et SW montrent trois directions de
schistôsité NO, N 30 et N 130 qui délimitent un point triple de schistôsité [7]. La schistôsité
N 130 correspond à un plan d'aplatissement parallèle à l'interface du granité (ce plan est
parallèle aussi à S0 au NE); elle est recoupée par une schistôsité de crénulation (S2)
attribuable au raccourcissement régional.
En plusieurs points du contact, la schistôsité de l'encaissant passe en continuité avec
la fabrique planaire du granité. Ceci montre l'unicité de la schistôsité sur l'ensemble du
secteur.
La lineation d'étirement (Le) de direction NE-SW est soulignée par l'orientation des
fibres de quartz dans les filonnets et les zones abritées; l'étirement et le tronçonnement
des minéraux sont par contre très nets dans l'auréole interne. Cette lineation de direction
subméridienne a un plongement faible vers le Sud ou vers le Nord en fonction de la
position par rapport au pluton : elle est orientée NE-SW et suit le tracé cartographique
du granité sur le bord ouest, alors que dans les parties sud et nord, elle est franchement
oblique sur l'interface granité encaissant ( fig. \b et c).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Département de Géologie,
Faculté des Sciences, Marrakech, Maroc
et Centre armoricain d'Etude structurale des Socles, C.N.R.S.,
Université de Rennes, 35042 Rennes Cedex.
G. R, Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 18, 1985 1303
Les orientations préférentielles d'axes [c] du quartz de filons de granité (Vosges, France), cisaillés pendant
leur mise en place, présentent un maximum principal parallèle à la directiPn de cisaillement, impliquant un
ghssementintracristallin dé direction [c] dominant. Outrela présence dé sous-joints basaûx optiquement visibles,
le glissement [c] est confirmé, au microscope électronique à transmission par l'existence de dislocatipns de
vecteur de Burgers 6 = [0001], libres, PU asspeiés à des spus-jpints de flexion d'Orientatipn basale. Ce glissement,
pratiquement mcpnnu dans les tectpnites naturelles, semble cantpnnè aux températures très élevées, ici sub^
splidus du granité (^700°C), en présence peut-être d'une phase fluide sous pression, démixée au cours de la
cristallisation.
TËCTONICS. — Dominant [c] slip in quartz from subsolidus sheared granitic veins (Vosges, France).
Quartz [c] axis preferred orientations of sheared granitic veins (Vosges massif, France) display strong maximà
parallel to the sheàr direction, involving dominant intracrystalline slip parallel to the [c] direction. In addition to
.the existence of optically visible basai (0001) subgrain boundaries in many grains, [c] slip is confirmed by TEM
investigations revealing dislocations with a Burgers Decror=[0001], either free or associated with tilt walls parallel
to (0001). Slip parallel to [c] is almost unknown in natural quartz-tectonites;it seems to be active at very high
températures, hère under conditions near the granitic solidus (~700°C), possiblyfavoured by water-richfluids
released under hydrostaticpressure (350 MPa) during magma crystallization.
Fig. 1. —
Bloc diagramme d'un filpn de granité cisaillé 1ers du mpuvement relatif de ses éppntes (VW) -*'
fracturatipn en cisaillement. La défprmatipn s'est ppursuivie à l'état splide (microstructure de classe C). Les
plans de microcisaillement, parallèles aux épontes, et les stries associées, parallèles à la prpjectipn de la
linéatipn X, matérialisant respectivement Ps (=plan du cisaillement) et Ls ( = directipn du cisaillement). Ps
'est'tourne de 9 autour de Y, par rapport au plan XY de la déformation finie. X, Y et Z sont définis par
.-.-" l'orientationpréférentielle déforme des minéraux. En l'absence de plansde microcisaillement(microstructures
de Classes A et B), 8 est pris comme angle dièdre entre XY et VW.
Fig. 1. —Sketch of a typical granitic vein, sheared during emplacement by relative movement of its wàlls
(VW). The X,:Y andlZ finite strain axes are defined by the shape preferred orientation ofthe crystals. Shear
strain is. depicted for the màgmatic staté (Class A microstructures) or ai the solid state (Class C). In the
latter case, the présence of microshearplanes parallel to the walls, associated with an aggregate lineation
(parallel to the projection of X) help to define the kinematicframe (Ps, Ls) at an angle 8 (around Y) With the
finite strain frame.
EXPLICATIONSDES PLANCHES
Planche I
Fig. 2. —
Diagrammes d'OPR du quartz dans la ccllecticn dé filpns. Classe A : microstructure de défprmation
à l'état magmatique; Classe B: intermédiaire; Classe C: déformation à l'état solide s.str. Référentiel: voir
fig. 1. Axes C (platine universelle); en haut à gauche: npmbre de mesures, densité maximale. Cpntpurs à
0,5, 1,5, 2,5, 3,5 et 5 % ppur 1 %. Axes <m > (gpnipmètre de texture), avec valeurs des cpntpurs par rappprt
à la densité mpyenne.
Fig. 2. — Quartz lattice preferred orientations of the veins. Class A: déformation as a crystal-melt System
(magmatic staté). Class B: intermediate. Class C: solid state déformation sensu strictp (présence of micro-
shear planes). Structural framework: see Fig. 1. C-axis diagrams (U-stagé); labels (from top): number of
measurements; maximum density, shear strain (y, 6). Contours: 0.5, 1.5, 2.5, 3.5 and 5% per 1% ofthe
hémisphère area. < m >-axes diagrams (X-Ray texture goniometer); contours in multiples of the average
density.
"'•HANCHE:ÏJPLATË I :
PHILIPPE BLUMENFELD
HANCHE II/PLATE II
Fig. 3
C. R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série 11, n° 18, Ï985 1307
Planche II
Fig. 3. — Quartz du filpn F2 Pbservé au microseppe électronique à transmission (échelle=1 u). A: Dislocations
libres avec 6 = 1/3 [1210] en a, et /; = [0001] en c. Noter les boucles en 1, allongées suivant [0001], ainsi que la
longueur des segments coin, et ceci pour chaque vecteur de Burgers. Les dislocations en a et 1 ont un faible
contraste; l'analyse montre que leurs vecteurs de Burgers glissent dans le plan (1010). B: Sous-joint basai,
(0001). de flexion, composé de dislocations b = |0001]. En a, l'interaction avec une dislocatipn b—1/3 [2110]
provoque l'ondulation du sous-joint.
Fig. 3. — TEM micrographs of quartz in vein F2 (scale bar: 1 um). A: Free dislocations with 6 =1/3 [T2T2] at
a and 1, and b = [0001] al c. Note loops at 1 elongated in the [0001]-rfirecî!'o;i and long edge segments ofboth
Burgers vector types. Dislocations ai a and 1 are in weak contrast. Trace analysis reveals that bolh Burgers
vectors are gliding on the (1010) plane. B: (0001) tilt boundary composed of /j = [0001]
dislocations. Interactions with dislocation at a (6= 1/3 [2110]) cause an ondulation ofthe boundaryplane.
direction de cisaillement (Ls) (fig. 1). Ce repère cinématique est légèrement oblique
sur le repère XYZ de la déformation finie d'un angle 0, fonction de la quantité de
déformation [9].
OPR DU QUARTZ. — On Fa étudié à la platine universelle pour les axes [c], et au
goniomètre de texture à rayons X (F. Lhote et J. P. Uriot, C.R.P.G., Nancy) [T0] poul-
ies axes <77J > = < 10Ï0>.
Pour les filons de classe A et B, les diagrammes d'axes [c] sont mal définis, présentant
de nombreux sous-maximums dispersés (fig. 2a,b,c). Au contraire, dans les filons de
classe C, les axes [c] se concentrent en un maximum principal net, éloigné des axes Y et
Z. Par déformation croissante (y), mesurée par la diminution de l'angle 8, le maximum
d'axes [c] devient de plus en plus prononcé et se localise préférentiellement autour de la
direction de cisaillement Ls (fig. 2d, e, g).
Les axes < m > déterminés pour y = 2,0 (fig. 2/) tendent à se concentrer perpendiculaire-
ment à Ls, avec de forts maximums autour de Y et Z; pour y = 3,5 (fig. 2 h), ils dessinent
une couronne perpendiculaire à Ls, avec un sous-maximum voisin de Z.
SOUS-STRUCTURE EN MICROSCOP1E OPTIQUE ET ÉLECTRONIQUE (MET). — La SOUS-StrUCtUre
du filon F2 dont on.montre le diagramme d'axes [c] en figure 2a, et qui n'a connu
qu'une déformation à très haute température (classe A), a retenu notre attention.
Optiquement, elle est caractérisée par une proportion importante (30 %) de sous-joints
basaux (ou très proches du plan basai). De forme irrégulière, ces sous-joints peuvent être
seuls ou plus souvent associés à des sous-joints prismatiques très réguliers (aspects de
damier).
Au MET (Jeol, 120 kV, Nantes), plusieurs grains contenant des sous-joints basaux ont
été analysés. On a pu observer de nombreuses dislocations — coin de vecteur de Burgers
ï>
= [0001], libres (fig. 3 a) ou associées en sous-joints de flexion d'orientation basale
(fig. 3b). Des interactions avec des dislocations <o> toujours présentes, expliquent
l'irrégularité des sous-joints basaux visibles optiquement. Par ailleurs, le plan de glissement
associé à la direction [c] est (1010).
CONCLUSION. — Au cours de la déformationprogressive des filons, de l'état magmatique
à l'étal solide, on observe le développement d'une OPR du quartz où les axes [c] se
concentrent autour de la direction de cisaillement. Cette relation géométrique est compati-
ble avec un glissement intracristallin du quartz selon une direction [c] ([11], [12], [13]).
L'obliquité de l'OPR sur le repère XYZ est toujours conforme au cisaillement de sens
déterminé par la microstructure (critère C-S en particulier; sens sénestre dans tous les
dessins) [14]. Ce glissement [c] est enfin observé sans équivoque au MET, avec, comme
plan associé {10Ï0} contrairement à [1] et conformément à [3], et sans contradiction
1308 C. R. Acad. Se. Paris, t 301, Série II, n° 18, 1985
avec les diagrammes obtenus sur les axes <m> (fig. 2/et h). Nous attribuons donc le
développement de ces OPR du quartz à un glissement de direction [c] dominant dans des
conditions sub-solidus.
Ce contexte de déformation ne semble pas fortuit = régionalement, nous retrouvons
aussi ces OPR dans la pile de migmatites et granités déformés par chevauchement au
cours de leur consolidation; le quartz analysé par Bouchez et coll. [3] appartient à des
migmatites déformées à très haute température. L'originalité de ce contexte tient, en
dehors de la température élevée, à la présence probable d'une phase fluide, démixée en
fin de cristallisation du matériel granitique. Rappelons que le glissement [c] est démontré
dans le quartz synthétique à forte «teneur» en OH", pour des températures variées
(400-800°C) [1]. De telles OPR du quartz dans les orthogneiss seraient-elles le marqueur
d'une déformation de l'état fini magmatique (T et PH20 élevées) ?
Remise le 21 petobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Wyart.
VOLCANOLOGIE. — Mise en évidence d'une .activité'hydroniagmaûqueholocène sur
T île de Flores (Açores). Note de Michel Morisseau et Hervé Traîneau, présentée par Jean
Un volcanismerécent a été reconnu au centre et au sud de l'île de Flores (Açcres) et daté à 3 000 ans B.P.
par la méthpde dufcarbprie-14. Deux centres éruptifs pnt été identifiés.. L'activité initiale de type strombplien
(cône de sepries eteouléés de laves) passé brutalement à une activité hydfpexplbsiveviolente, créant d'importants
cratères d'explosions.
L'archipel dès Açores, situé dans l'Atlantique nord au large du Portugal, est formé de;
neuf îles volcaniques réparties en;trois groupes entre les longitudes 25 et 31° ouest et les;
latitudes 37 et; 40° nord. D'un point de vue géodynamique, le plateau des Açores a la
particularité, d'être situé à la limite de trois plaques'européenne, africaine et
nord-américàine ([1], [2]). Seules les îles de Florès et de,Cprvo, distantes entre elles de
17; km sur une direction : NNE-SSW, ainsi qu'un guyqt situé à ;50 km à l'Ouest de
Flores [3] appartiennent à la plaque nord-américaine. Des éruptions ont eu lieu durant
la période historique (depuis le xve siècle, début de là colonisation des Açores) sur
Saq-Miguel, Terceira, Sao-Jorge, Faial et Pico [4].
Dans le cadre de ses activités de recherches, le groupé Volcanologie de l'Institut
mixte de Recherches;géothermiques(B.R.G.M.-A.F.M.Ë.) s'est intéressé aux dynamismes
éruptifs résultant de l'interaction eau-magma. L'étude de ce type de dynamisme à Florès
a permis de mettre en évidence un volcanisme récent établi sur d'importantes structures
tectoniques'(fig. 1).
APERÇU GÉOLOGIQUEDE FLORES. - Avec une superficie d'environ 140 km Flores est 2,
une île de formé monolithique culminant à 915 m (Morro Alto) et dont la partie centrale
est constituée d'un plateau d'altitude comprise entre 550 et 590 m. Elle s'est édifiée au
cours de plusieurs stades successifs ([5] et travaux en cours) que l'on peut résumer ainsi :
— un
volcanisme ancien, parcouru de nombreux dykés N 30°, et dont l'activité s'est
ternrméè par la mise en place de produits différenciés (Benmoreite-Trachyte);
— un
volcan central dont le dernier cycle différencié aurait un âge d'environ
600000 ans [6]; la phase terminale est basaltique;
.
— une
phase basaltique à tendance ankaramitique contrôlée par d'importantes structu-
res tectoniques de direction N120°:à N150° et N20° à N50Q; 'v
— une
activité basaltique effusiye très localisée (coulées de vallées subactuelles) ;
— un
épisode récent daté à environ 3000 ans fi-P, objet de cette étude et reconnu
dans les parties centrale et sud de Uîle.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1. — Flpres (Açpres) : localisatipn des cratères d'prigine hydromagmatique (Caldeiras) par rappprt aux
accidents majeurs.
Fig. 1. — Flores (Açores): location of hydromagmaticcraters (Caldeiras) in relation with main tectonicfeatures.
Fig. 2. —
Flpres (Açpres) : cpurbes isppaques (m) des brèches d'explpsions hydromagmatiques datées à
3 000 ans B.P.
Fig. 2. — Flores (Açores): isopach map (m) of 3,000 years B.P. hydromagmaticexplosion breccias.
C. R. Acad. Sç, Paris, t. 301, Série IL/n° 18, 1985 1313
Dans les deux cas, la brèche d'explosion est un ensemble de: niveaux meubles de
grânulométrie très variable où la phase cendreuse est généralement importante et due à
une fragmentation poussée des éléments du substratum. L'épaisseur des bancs varie de
quelques centimètres à plus de 1 m pour les niveaux les plus grossiers. Des stratifications
obliques sont fréquentes dans les faciès proximaux et résultent d'une mise en place par
déferlantes basâles. Les retombées de nuages sont marquées par la présence de lapilli
acerétionnés.
Ces brèches sont le résultat d'hydro-explosions contrôlées par la tectonique :
—
Caldeira Comprida : hydro-explosions à l'aplomb du cône strombolien, détruis.ant
en partie celui-ci suivant une fracture de direction N25°, et en deux points décentrés : la
Caldeira Funda nord (Negra) et la Caldeira Seca;
— Caldeira Funda de Lajes : nydro-explosions à l' aplomb du cône strombolien, à
l'intersection de structures tectoniques N130° et N45° et le long de cette dernière.
D'après la morphologie des dépôts et leurs épaisseurs maximâles, 8 m environ pour
la Caldeira Comprida, 25 m pour la Caldeira Funda de Lajes (fig. 2), ces appareils
s'apparenteraientaux édifices de type tuff-ring ([7], [8]). Cependant, d'après la morpholo-
gie et le type des dépôts observés, il apparaît que l'origine dès explosions est plus profonde
dans le cas dé la Caldeira Funda de Lajes.
3. Pétrographie et géochimie du magma juvénile. — Aux deux points d'émission, la lave
émise est un basalte alcalin à néphéline normative.
-—
Caldeira Comprida : basalte porphyrique composé de phénocristaux d'olivine
Fog9_90 fréquents, de quelques phénocristaux de plagioclase et d'une mésostase à plagio-
clase An69_70, olivine Fo72_83, clinopyroxène (salite) et titanomagnétite. Le magma
juvénile enrobe très fréquemment des blocs de basalte ankaramitique du plateau sous-
jacent et de rares nodules centimétriques de péridotites.
r- Caldeira Funda de Lajes : basalte peu porphyrique à grands phénocristaux limpides
de plagioclase, où l'olivinè est rarement en phénocristaux, avec une mésostase composée
de plagioclaseAn63_65,d'olivine Fo73_82, de clinôpyroxène(salite-augite) et de titanoma-
gnétite).
Les analyses chimiques présentées (tableau) sont des analyses nouvelles (R. Coquet,
Orsay, 1985) de blocs de laves prélevés dans les édifices stromboliens, en complément
d'analyses de produits des éruptions récentes déjà publiées ([9], [10], [11]).
TABLEAU
.
Si02 Ti02 A1203 Fe203 FeO MnO MgO CaO Na20 K20 P205 H20+ H20"T TOTAL
(FLM 62-1)... 48,42 2,54 15,99 2,05 9,01 0,23 6,56 9,43 3,63 1,77 0,78 0,48 0,11 101,00
Des enclaves grenues, représentant une série complète de différenciation depuis des
gabbros jusqu'à des syénites alcalines quartzifères [10], sont fréquentes dans cette brèche.
Leur enrobage quasi systématique par le magma juvénile suggère qu'elles ont été prélevées
en profondeur par le magma en cours d'ascension avant fragmentation lors des explosions.
CONCLUSION.
—
La mise en évidence d'une activité volcanique subactuelle (3 000 ans
B.P.) à Flores est un fait nouveau dont il faudra tenir compte dans l'histoire géologique
de l'archipel des Açores. Par ailleurs, ces événements sont un exemple supplémentaire
d'interactions eau-magma ayant provoqué un changement radical d'activité au cours
d'une éruption ([8], [12]) : activité strombolienne ponctuelle passant à une activité explo-
sive violente contrôlée par des fractures. Les études en cours devraient permettre de
mieux comprendre ce genre de phénomène dont la violence doit susciter l'intérêt en
raison des risques potentiels qu'elle peut présenter.
Les auteurs remercient les autorités açoréennes et plus particulièrement celles de Flpres pour leur meilleur
accueil lors de la mission de terrain, ainsi que les autorités militaires françaises. Que M. Joao Gomes soit
personnellement remercié peur l'aide précieuse qu'il nous a apportée pendant ces quelques semaines passées à
Flores. Ils remercient également J. Demange et D. Westercamp pour les remarques et suggestions qu'ils ont
apportées à ce travail.
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Utilisant tarie famille 1-paramétriqué de fonctions de Liapounov oh obtient des nouvelles conditions nécessai-
res et suffisantes pour la stabilité asymptotique uniforme des solutions des équatipris différentiellesprdinaires
non linéaires. Les résultats obtenus générahseht et améliorent les résultats classiques;deMalkin et Massera.,
La fonction k e C [R+, R +] est dite de classe K (au sens de Hahn [2]) si elle est strictement
croissante et k (0) = 0. •
THÉORÈME 2. — Soit la solution x = 0 de (E) UAS. On suppose que, pour certain p>0,
f(t,x) dans (E) est localement lipschitzienne en x sur R+ xSp\{0}. On suppose de plus
qu'il existe une fonction fr:R+xSp->R" telle que \h(t,x)\^\i(t)v(\x\) sur R+xSp, où
u e C [R+, R +] et v : Sp -» R + est localement lipschitzienne sur Sp\{ 0 }. Alors, pour chaque
s, 0<2e<r, il existe une fonction de Liapounov Vs(t,x) pour (E) sur R+ xSr telle que:
(1) Vc ( t, 0) = 0 pour tout te R + ;
(2) D(E, VE (t, x) ^ — | h (t, x) | pour tout (t, x) e R + x Ar_ £;
(3) D(E) VE (t, x)S 0 pour tout (t, x) e R + x Sr.
Preuve. —
On choisit r de façon que 0<r^p et, pour un s avec 0<2E<r, on construit
vc (s) sur [0, r) comme il suit : vc (s) = 0 sur [0, s], vE (s) est linéaire sur [e, 2 e] et vE (s) — v (s)
sur [2s, r). Il est facile de voir que ve(s) est localement lipschitzienne sur [0, r). On définit
V£(t,x) sur R+xSr:
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1317
Comme la solution x = 0 de (E) est UAS il suit qu'on a un.T(c)>0 tel que, si
(t,x)eR+ xSr, alors on a |F(T,£,X)|<C pour tout x>t + T(e). Donc:
Les hypothèses du théorème impliquent que les solutions de (E) sont uniques. Ainsi
VE(t, x) admet seulement une valeur qui signifie que Vc(£. x) est bien définie. D'après le
théorème de Peano on a que F(i,t,x) est localement lipschitzienne en x sur
R+ x R+ x Sr\{ 0}. Maintenant il est facile de montrer que VE(£, x) est continue en (i, x)
et localement lipschitzienne en x sur R+ x Sr. Donc Yc(t, x) est une fonction de Liapounov
pour (E) sur R+ x Sr.
Les définitions de vc et Vc permettent de déduire que VC(Z,0)=0 pour tout teR+.\
Pour démontrer (2) et (3) on prend un point (t0, X0)ER+ xSr\{0}. De l'unicité des
solutions on a F(x, l0,x0)=F(r, t, F(f,£0,x0)), donc:
pour tout (t0, x0)eR+ xSr et t}zt0. Un résultat de Okamura et Yoshizawa (voir [8], p. 3)
donne D^V^t, x) = VE(f,x) et par conséquence on a D(E)VE(r,x)= — |i(t)i>E(|x|). La
définition de vz permet de déduire que (2) et (3) sont donc vérifiées. On finit la démonstra-
tion du théorème 2.
4. OBSERVATIONSFINALES. — (i) Morgan et Narendra [6] sont probablementles premiers
qui emploient la condition (1) du théorème 1 avec <p=/dans l'étude de UAS de (E). On
peut donner des exemples simples qui montrent que les conditions suffisantes de Morgan
et Narendra ne sont pas impliquées par les nôtres et inversement: ces auteurs travaillent
dans une direction différente.
(ii) Si cp=/et si les conditions du théorème 1 sont vérifiées pour une seule fonction de
Liapounov alors, à l'aide de l'extension de la seconde méthode de Liapounov donnée
par Burton [1], on peut montrer que cette fonction doit être définie positive.
(iii) Si <p=falors les conditions (l)-(5) du théorème 1 impliquent que la solution x—0
de (E) est uniformément stable.
(iv) Les conditions suffisantes pour UAS de (E) obtenus par Malkin [4] et Massera [5]
à l'aide d'une seule fonction de Liapounov requièrent que sa dérivée calculée le long des
solutions de (E) doit être définie négative. Les conditions sur D(E,VC dans le théorème 1
sont considérablement plus faibles, même si on fait l'usage d'une seule fonction de
Liapounov.
(v) Dans les théorèmes inverses pour UAS de (E), prouvés par Malkin [4] et Massera
[5], il est essentiel de supposer que le second membre/de (E) est lipschitzienne à l'origine:
On voit que l'hypothèse faite sur/dans le théorème 2 est moins forte.
(vi) Divers auteurs (voir [2], [3], [7], [8]) étudient les perturbations des systèmes non
linéaires à l'aide d'une fonction de Liapounov pour le système correspondant non
perturbé. Cette fonction doit être uniformément lipschitzienne dans le voisinage de
1318 C. ». Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
l'origine. Si chaque fonction de la famille VE(£, x) dans les théorèmes 1 et 2 est uniformé-
ment lipschitzienne en x sur R + x Ar> alors, on peut utiliser cette famille pour l'étude de la
E
stabilité de (E) sous des perturbations qui dépendent de cp et ceci mérite une investigation
ultérieure. Remarquons que si la fonction u dans le théorème 2 est bornée sur R+ alors,
sous quelques conditions additionnelles concernant les propriétés lipschitziennes des
solutions de (E), VE(t,x) est uniformément lipschitzienne en x sur R+ x Ari'e.
Remise le 21 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] T. A. BURTON, J. Math:Anal. Appl., 28, 1969, p. 545-552; 32, 1970, p. 689-691.
[2] W. HAHN, Stability of motion, Springer, Berlin, 1967.
[3] N. N. KRASOVSKII, Stability of Motion, Stanford Univ. Press, Stanford, California, 1963.
[4] I. G. MALKIN, Prikl. Mat. Meh., 18, 1954, p. 129-138.
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Institut de Mathématiques, Académie Polonaise des Sciences, Sniadeckich 8, 00-950 Varsovie, Pologne.
C. R. Acad, Sc. Paris, t. 301, Série II, n°19, 1985 1319
CONTINUUM MECHANICS. — On the principle of the minimum of the energy in the statics of a string.
Strings are unidimensional continuons media with the particularitythat their internal efforts are always traction
efforts in the tangent direction. The purpose of tins Note is to take in account such a specificity in elastic or
inextensible statics. We show well-posedness in tension, non-well-posedness in configurations and possibility of
untight solutions. Finally, we obtain the physical property that all the configurationwhich realize the equilibrium's
field of tensions are solutions of the static problem.
Po Par
D'autre part, comme des conditions aux limites cinématiques ayant pour forme générale
f(X((3))=0 (P=0 ou p = Z) peuvent être prises en compte dans la définition de C [pour f
affine, i. e. pour le cas de conditions cinématiques du type X(p) = donnée] ou par des
méthodes de recherche de point-selle (pour f convexe et positive), nous considèrons ici
des conditions de la forme
(9) ao(T(0)+fo(X((0)))=0; a1(T(/)-f1(X(0))= 0,
avec f, dérivant d'un potentiel F; :
(10) fi(y=-gradFi(y.
Pour a0#0, la première des égalités (9) équivaut à T(0) = — fo(X(0)) et nous avons
une condition du type « force = fonction de la position ». En revanche, si a0 = 0, cette
même égalité est satisfaite quelles que soient f0 et la valeur de T(0). Dans ce cas, nous
n'avons pas de condition portant sur la tension en a = 0. Bien évidemment, les cas a1=0
et cq #0 sont entièrement analogues, de sorte que cette formulation comprend aussi bien
des conditions aux limites du type X(P) = donnée que du type T(P)= donnée [ou, plus
généralement, T(p)= fonction de X(p)].
Remarques. — (1) Nous ne supposons pas que le fil est toujours tendu. Cela est la
difficulté majeure du problème : (4) doit être vérifiée sans mettre en jeu un effort de
liaison, car un multiplicateur de Lagrange non nul associé à (4) entraîne que (8) n'est
pas vérifiée.
(2) Le cas d'un fil inextensible est contenu dans la formulation présentée : il suffit de
prendre C comme étant le convexe des fonctions X telles que | X' | g 1. Cette condition
combinée à (2) et (4) entraîne l'inextensibilité. Dans ce cas, la tension n'est pas donnée
par (3), mais par la réaction associée à C, laquelle engendre un champ de tractions
tangentielles.
2. LE CRITÈRE DU MINIMUM DE L'ÉNERGIE. —
On considère V=[H1(0, I)]3 muni du
Toutefois, les résultats restent valables même si U n'est pas de cette dernière forme :
nous supposerons simplement que l'énergie est définie par (11) et nous ferons des
hypothèses de convexité et semi-continuité inférieure (s.c.i.). Le critère du minimum de
l'énergie est P: XeKin = V+ HC et J(X)= inf J(Y). Notre propos est d'établir que,
YsKin
sous certaines conditions, (l)-( 10) <s>P et P admet une solution.
Nous montrerons aussi certaines propriétés physiques du système d'équations (1)-(10),
notamment : (i) l'unicité du champ de tensions T; (ii) toute configuration admissible
engendrant ce champ de tensions est solution de (1)-(10); (iii) la longueur d'arc sur la
configuration déformée est la même pour toutes les solutions de (1)-(10). En outre, on
montrera que le champ T peut être déterminé de manière équivalente à l'aide du problème
relaxé associé à P (J** est la convexifiée de J), PR : XeC et J**(X) = inf J**(Y).
YeC
3. RELAXATION DU PROBLÈME P. — On supposera désormais que C est un convexe fermé
de V et que les applications X->F,-(X(P,)) et X->U(X) sont convexes, propres et s.c.i.
sur C. Soit \|/ : 3k x ,^ 3 -» m définie par \|/ (a, 4) = + oo si | % \ < 1: \j/ (a, Ç) = 0 si [ £ | ^ 1.
De [2], p..217-218, nous avons que :
LEMME 1. — \j/ est une intégrande normale positive.
Nous avons encore ([2], p. 249 et 255) :
LEMME 2. — Lorsque V est muni de la topologie faible, W, la régularisée s.c.i. de W et
Cette fonctionnelle est de la forme F + G, où G est; convexe, propre, s.c.i. et F est non
convexe mais définie par une intégrande normale positive, ce qui permet de conclure que
(cf. [2], p. 248-256) : ': '
'^pl^
En effet,l'application -^'[L'^Ô,-. T)f, définie par :
(iii) si X est solution de PR, alors X est limite faible dans V d'une suite minimisante
de P ;
(iv) si X est solution de PR, alors X satisfait (1), (3)-(10) et s = (|X'| —1)+;
(v) la valeur de s est la même pour toutes les solutions de P (et coïncide avec la valeur
unique de s);
(vi) si X et X sont deux solutions de P, alors T = T;
(vii) compte tenu de (i), le système (1)-(10) équivaut à P;
(viii) si s>0 ^.jp. (i. e. si Je câble est entièrement tendu), alors la fonction X' est unique
et, dans ce cas, X est solution de P.
Remarques. — (i), (iv) et (vii) montrent que l'effort de liaison associé à (4) est nul.
D'autre part, l'existence de X peut être obtenue à partir d'éventuelles conditions de
croissance de J à l'infini, telles la coercivité de J sur C. Cette dernière propriété est liée à
l'amarrage du fil ou, plus généralement, à l'action de la fonctionnelle J sur des fonctions
engendrant un même champ de tensions.
A partir de X, nous pouvons construire une solution du problème P en prenant :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. SALENÇON, Mécanique des Milieux Continus, 2, École Polytechnique, Palaiseau, 1983.
[2] I. EKELAND et R. TEMAM, Analyse convexe et problèmes variationnels, Dunod et Gauthier-Villars, Paris,
1974.
[3] J. J. MOREAU, La notion de sur-potentiel et les liaisons unilatérales en élastostatique, Comptes rendus,
267, série A, 1968, p. 954-957.
On montre l'importance des zones de recirculation sur la dispersion dans un écoulement dans un poreux, à
la limite d'un grand nombre de Peclet Pe. Dans un écoulement cellulaire, entièrement constitué de telles zones,
le coefficient de diffusion effectif est multiplié par Pe1/2. Par contre, lorsque ces zones occupent une proportion
finie, mais inférieure à 1, de l'écoulement, le coefficientde diffusion effectif est multiplié par P|'2.
Quand un fluide visqueux s'écoule dans un milieu poreux, une particule convectée suit
une trajectoire plus ou moins erratique à grande échelle, autour d'un mouvement de
dérive moyen. Ces fluctuations naissent du caractère aléatoire des lignes de courant
ouvertes (c'est-à-dire passant d'un côté à l'autre de l'échantillon poreux), et constituent
le phénomène de dispersion. Divers travaux récents concluent ([1], [2]) qu'à un logarithme
près, sans doute difficilement décelable dans la plupart des situations expérimentales
concevables, cette dispersion se présenté comme une simple diffusion, avec un coefficient
de diffusion d'ordre (HA) où u(/A) est la vitesse hydrodynamique (/l'échelle spatiale)
typique,notation qui sera conservée par la suite. Ceci néglige toutefois les zones de
recirculation c'est-à-dire les régions uniformément bornées où les lignes de courant restent
confinées. Comme le montre cette Note, ces zones jouent un rôle important dans la
dispersion lorsque le coefficient de diffusion moléculaire D des particules convectées tend
vers zéro, c'est-à-dire que le nombre de Peclet Pe = M X/D est grand.
Le rôle des régions de recirculation peut se comprendre de la façon suivante : dans ces
zones, la dispersion est évidemment nulle, si D=0, alors que la diffusion moléculaire
permet l'échange de l'impureté entre zones de recirculation et lignes de courant ouvertes
et doit conduire à une sorte de moyenne entre ces zones. La limite D-»0 est donc
singulière comme va le montrer l'étude qui suit. Les raisonnements présentés étant ceux
de l'analyse dimensionnelle, nous éviterons d'user de façon répétée de locutions telles
que « de l'ordre de grandeur dé » ou « de l'ordre de » et dirons que deux quantités sont
égales si elles ne diffèrent que par une constante multiplicativeindépendante de la vitesse,
la longueur ou le nombre de Peclet, mais dépendant éventuellement de la géométrie; du
poreux.
Nos considérations se développeront en deux étapes. Nous examinerons d'abord le cas
modèle d'une structure cellulaire bidimensionnelle et stationnaire, telle des rouleaux de
Rayleigh-Bénard [3] ou de Taylor-Couette entre plaques rigides. Ceci constitue un cas
limite d'écoulement entièrement formé de zones de recirculation. Nous utiliserons ensuite
certains des résultats alors obtenus pour montrer que dans la limite Pe->- co, le coefficient
de diffusion effectif vaut Pj/2 (u K), en présence de recirculation et sous certaines conditions
qui seront précisées.
Soient donc des rouleaux dé convection créant un champ de vitesse stationnaireplan
de période spatiale X,. L'incompressibilité et la stationnaritéfont que les lignes de courant
d'un tel écoulement sont des courbes fermées, sur lesquelles la période de rotation
moyenne vaut A/H. Si Pe>l cette période est beaucoup plus courte que le temps de
0249-6305/85/03011323 $2.00 © Académie des Sciences
1324 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
Écoulement cellulaireà deux dimensions entre plaques parallèles rigides. Les lignes de courant sont fermées et
la période de rotation diverge lorsque ces lignes se rapprochant de la ligne de courant singulière et
rectangulaire faite des séparatrices verticales et les lignes passant exactement sur les plaques.
Two dimensionnal cellular flow between rigid parallel. The lines are closed and their rotation period diverges as
this Une gets closer to the rectangular and singularflow line made of the vertical separations and of their flow
lines exactely on thin solid plates.
diffusion X2/D dans une longueur d'onde de la structure. Il semble donc naturel de faire
une approximation adiabatique qui conduirait pratiquement à ce que sur les échelles de
temps d'ordre À.2/D ( |> Xju) et plus, la diffusion moléculaire est seule importante et donc,
que le coefficient de diffusion effectif est d'ordre D. En effet, l'advection ne peut entraîner
une particule qu'à une distance bornée, lorsque les lignes de courant sont fermées et ne
contribue donc pas vraiment à la diffusion à temps long. En réalité, ce raisonnement est
inexact, puisque deux cellules élémentaires voisines sont séparées par une ligne de courant
singulière, la « séparatrice », pour laquelle le temps de rotation d'une particule est infini
(voir fig.).
Lorsque la particule atteint par diffusion le voisinage de cette séparatrice, on ne peut
plus faire l'approximation adiabatique évoquée plus haut. Nous allons calculer le coeffi-
cient de diffusion effectif (=pour les temps longs) dans la structure cellulaire en tenant
compte de l'existence de ces lignes de courant singulières. Lorsqu'une particule entre
dans une nouvelle cellule, elle le fait le long de la séparatrice verticale. Le temps de
parcours le long de cette séparatrice vaut (Xju) et pendant ce temps la particule pénètre
par diffusionmoléculaire, de (DX/u) 112 dans la nouvelle cellule. Mais les lignes de courant
proches de la séparatrice courrent ensuite au voisinage des parois solides où la vitesse
hydrodynamique est faible. A une distance z ( <$ X) de la paroi, le temps de parcours
horizontal dans une cellule vaut X2/uz et, pendant ce temps là, la diffusion moléculaire
étale (verticalement) la probabilité de présence sur l'épaisseur (DX2/uz) 112. Égalant à z
cette épaisseur on obtient z = X P~1/3 qui est l'épaisseur de la couche de diffusion lorsque
la particule revient sur une séparatrice. Lors du nouveau transit vertical la particule
diffusera vers l'autre cellule avec une probabilité égale au rapport de l'élargissement
XP~ 112 dû à la diffusion pendant le transit à l'épaisseur z calculée plus haut, soit une
probabilité faible en P" 1'6. Il faudra donc un grand nombre de rotations pour que la
particule, une fois entrée dans une cellule, en ressorte.
Nous allons estimer maintenantle temps de séjour moyen T d'une particule dans une
cellule, une fois qu'elle y a pénétré en traversant la séparatrice. Nous nous placerons
dans l'hypothèse où T est très inférieur au temps X2/D nécessaire pour atteindre par
diffusionmoléculairele centre de la cellule, en partant de cette séparatrice. Cette hypothèse
est confirmée a posteriori par le résultat trouvé pour T(=(À,/")Pe/2), et elle implique que
la particule ne diffuse en moyenne que sur une épaisseur e = (DT)1/2 -4 X vers l'intérieur
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1325
de la cellule, avant d'en ressortir. A cette épaisseur est associé un temps de rotation
tr = X2/ue et pendant la durée T( |> t,. par hypothèse) il y aura donc N = T/t,. rotations.
À
chaque tour, la particule sort de la cellule avec une probabilité (supposée
faible) p — (DXIu)il2 1/e, et cette probabilité de sortie deviendra notable au bout d'un
nombre de tours tel que Nj?=l. Cette dernière relation donne
T=(X/u)P1e'2,e = XP-ll4;tl.= (Xlu)l:>ll4-etN = ~PllA. On en déduit le coefficient de diffu-
sion effectif Deff, mesurable sur les durées très supérieures à T, qui vaut
Derr = >v2/T = MÀ,PJ 1'4 = DP,y 2. Ce coefficient est plus grand, d'un facteur P*/2 que le
coefficient de diffusion moléculaire. Cet accroissement est dû à l'effet des séparatrices.
Elles induisent une dichotomie entre les trajectoires se dirigeant vers l'une ou l'autre des
cellules séparées, ce qui amplifie l'effet des fluctuations moléculaires. Remarquons que
les résultats ci-dessus pourraient être modifiés par des effets logarithmiques. En effet,
l'égalité tr = X2jue implique en fait une proportionnalité des valeurs moyennes sur la
région de diffusion: < tr)>~A2/w< l/e>. Or le calcul de la probabilité p suppose une
répartition de densité dans cette région à peu près uniforme jusqu'à la séparatrice, ce qui
entraîne la divergence logarithmique d'une moyenne telle <l/eX à cause des petites
valeurs de e. Ce qui donne à penser qu'il y a des facteurs ln Pe dans les lois de similitude
proposées. Dans la réalité, ces facteurs logarithmiques sont sans doute difficiles à distin-
guer de simples constantes et nous les omettrons donc, renvoyant le lecteur à une
publication à venir plus détaillée.
Notre discussion de la dispersion en présence de recirculation va considérer maintenant
les situations satisfaisant aux conditions suivantes : (1) le poreux est caractérisé par une
échelle de longueur (/ de vitesse) unique X(lu): (2) les zones de recirculation occupent
une proportion finie de l'écoulement et sont réparties uniformément à grande échelle; (3)
dans ces zones, les lignes de courant se bobinent [4] sur des tores emboîtés, éventuellement
séparés par des petites régions chaotiques; (4) les zones de recirculation et le volume
(supposé connexe) où les lignes de courant sont ouvertes sont séparés par des surfaces
lisses intersectant « génériquement » la surface du solide. Cette dernière hypothèse permet
une analogie avec la situation bidimensionnellediscutée plus haut et ces surfaces joueront
le même rôle que les lignes séparatrices du cas précédent. On pourrait imaginer que cette
surface séparatrice soit un « tore moustachu » (dans la terminologie d'Arnold et Avez [5])
plutôt qu'une surface lisse. Ceci semble quand même exclu par la remarque suivante :
les lignes de courant longeant la surface séparatrice restent ensuite proches de la surface
solide, et il paraît raisonnable de supposer que si cette dernière surface solide est lisse à
petite échelle, il en ira de même de la surface séparatrice qui s'en déduit par une
transformation continue (c'est-à-dire en suivant les lignes de courant). Alors on peut
utiliser certaines des estimations faites précédemment. En effet, la surface séparatrice est
bordée, du côté de la zone de recirculation par des tores longeant le solide et — sur ces
tores — on peut estimer le temps moyen de rotation comme on l'a fait pour les lignes de
courant fermées dans le cas précédent. Ceci conduit à un temps de séjour dans la zone
de recirculation de même ordre que le temps T considéré plus haut. La probabilité P de
tomber dans une zone de recirculation pendant un temps caractéristique X/u est le rapport
de la distance d'approche de la séparatrice par diffusion, soit (DA/H)1/2 au diamètre du
pore, soit X, ce qui donne P' = P~1/2. Le mouvement moyen d'une particule convectéè et
diffusante sera donc fait de morceaux de trajectoires dans l'écoulement ouvert, séparés
par des arrêts dans les zones de piégeage pendant un temps d'ordre (X/u)Pl12. Comme
l'intervalle entre deux piégeages dure aussi (Xju)Pl!2, une distance l = XP\12 est parcourue
1326 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
en moyenne entre deux arrêts. Les deux temps (de piégeage et entre piégeages) étant du
même ordre dé grandeur, la vitesse moyenne d'advection reste d'ordre u. Le coefficient
de diffusion effectif, quant à lui, vaut Deff = (/2/T) =(Xu)Pl12. Dans cette limite Pe-» oo,
Deff est supérieur d'un facteur P|/2 au coefficient de diffusion moléculaire (D) et d'un
facteur P*'2 au coefficient de dispersion « naturel » (uX). Ceci provient encore de l'amplifi-
cation par les séparatrices du bruit thermique responsable de la diffusion moléculaire.
Remarquons aussi que ceci suppose qu'au cours d'une trajectoire. « moyenne » une
particule donnée aura été piégée de nombreuses fois. Ceci signifie que la longueur totale
d'une ligne de courant ouverte est toujours très supérieure à A.P*/2 dans l'échantillon
poreux. Ceci est d'autant plus restrictif qu'une plus faible proportion de l'écoulement est
occupée par les zones de recirculation. Toute notre discussion implique aussi que la
surface du solide est lisse à la plus petite des échelles de longueur introduite, soit
XP~ 112. S'il n'en était pas ainsi, il faudrait tenir compte du piégeage par la recirculation
dans les rugosités de la surface du solide.
le tiens à remercier Etienne Guypn qui, par ses questions et ses remarques, m'a fait réaliser tout l'intérêt
qu'il y avait à considérer l'effet des zones d'eaux mortes dans la dispersion.
Remise le 21 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] C. BAUDET, E. GUYON et Y. POMEAU, Dispersion dans un écoulement de Stokes, J. Phys. lettres, E.
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paraître).
[2] D. L. KOCH et J. F. BRADY, J. Fluid Mech, 154, 1985, p. 399.
[3] C. NORMAND, Y. POMEAU et M. G. VELARDE, Rev. Mod. Physics, 49, 1977, p. 581.
[4] L. DE SÈZE et Y. POMEAU, J. Phys., Colloque C5, 39, p. C5-95.
[5] V. I. ARNOL'D et A. AVEZ, Problèmes ergodiques de la mécanique classiques.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
où n est l'indice d'itération. Siet Xt sont les valeurs propres extrêmes de l'opérateur
X0
H5_1H, la valeur optimale du paramètre oe est :
où u° est le vecteur initial et (., .) le produit scalaire euclidien. Cette méthode peut
malheureusement dégénérer dans le cas où la partie symétrique de H5_1H n'est pas
définie positive, typiquement lorsque :
Le maillage non orthogonal représenté sur la figure 1 est défini par interpolation entre
les points situés sur la frontière.
Le problème résolu est Au — Xu = s avec des conditions aux limites de Dirichlet ou
mixtes (conditions de Neumann pour x = 0 et x = l,5 et conditions de Dirichlet sur les
deux autres côtés). Le terme s correspond à la solution exacte w = cos (;i x) cos(ny).
La figure 2 illustre la convergence de la méthode de Richardson dans le cas de
conditions de Dirichlet. La quantité s„ désigne la norme euclidienne de la différence entre
la solution exacte des équations discrètes et la solution après n itérations. On constate
que s„ qui tend vers zéro quand n tend vers l'infini est multipliée à chaque itération par
un facteur de 0,72 pour le problème de Poisson (À- = 0) et de 0,53 pour le problème de
Helmholtz avec A.= 100.
La méthode du résidu minimal est légèrement plus rapide avec des facteurs respectifs
de 0,61 et 0,48 (fig. 3). Dans le cas de conditions aux limites de type mixte (fig. 4) on
constate une légère dégradation de la vitesse de convergence qui reste néanmoins accepta-
ble. Un autre avantage de la méthode du résidu minimal est que la détermination du
paramètre a*, nécessaire dans le cas de conditions aux limites de type mixte, est beaucoup
moins critique que celle du paramètre optimal de la méthode de Richardson.
1332 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
La figure 5 permet de comparer les résultats obtenus par méthode spectrale et ceux
d'une méthode de différences finies sur le même maillage. La quantité en désigne la norme
euclidienne de l'erreur entre la solution analytique exacte et la solution numérique après
n itérations. On constate que la très grande précision des méthodes spectrales est
effectivement conservée en maillage non orthogonal. On remarque que le fait de précondi-
tionner un opérateur de différences finies par le même opérateur factorisé n'améliore pas
la vitesse de convergence. C'est donc essentiellement la factorisation qu'il convient de
modifier si l'on souhaite augmenter la vitesse de convergence.
4. CONCLUSION. —
Les résultats présentés ci-dessus de quelques tests numériques
montrent la possibilité de résoudre une équation aux dérivées partielles elliptique dans
un système de coordonnées curvilignes non orthogonales en utilisant une formulation
pseudo-spectrale. Une condition nécessaire au bon fonctionnement de cette méthode est
la régularité de la transformation de coordonnées. Les domaines à frontières présentant
un ou plusieurs angles vifs sont exclus; la décomposition d'un domaine de ce type en
sous-domainesréguliers doit alors être envisagée. Appliquée au système linéaire provenant
de la discrétisation temporelle des équations de Navier-Stokes, la méthode itérative que
nous avons utilisée ici permet, sans surcoût de calcul, la prise en compte implicite ou
semi-implicite des termes de convection, ce qui devrait notablement améliorer la stabilité
du schéma d'intégration.
Remise le 28 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] P. LE QUERE et T. ALZIARY DE ROQUEFORT, Comptes rendus, 294, série II, 1982, p. 941-944.
[2] F. C. THAMES, J. F. THOMPSON, C. WAYNE MASTIN et R. L. WALKER, J.C.P., 24, 1977, p. 245-273.
[3] H. J. HAUSSLING, J.C.P., 30, 1979, p. 107-124.
[4] D. GOTTLIEB et S. A. ORSZAG, Numerical analysis of spectral methods: theory and applications, S.I.A.M.,
1911.
[5] H. L. STONE, S.I.A.M. J. Num. Anal, 5, n° 3, 1968.
[6] T. N. PHILLIPS, T. A. ZANG et M. Y. HUSSAINI, Rappprt ICASE, n° 83-48.
[7] P. JOLY, Résolution de systèmes linéaires non symétriques par des méthodes de gradient conjugué, Université
Pierre-et-Marie-Curie, Rapport n° 82 045.
[8] C. CANUTO et A. QUARTERONI, J.C.P., 60, 1985, p. 315-337.
Nous déterminons une classé d'espaces-tempsqui contiennent une hypersurface de discontinuités décrivant
une couche simple de matière à symétrie sphérique de tension égalé à la densité surfacique d'énergie et qui, en
dehors de cette hypersurface, sont des espaces temps de Robertson-Walker.
RELATIVITY. cosmology.
— Surface layers with spherical symmetry in .
. We determine a set of space-times having an hypersurface of discontinuitiesdescribing a surface layer with
spherical symmetry whose the tension equals the surface energy density and which, outside this hypersurface, are
Robertson-Walker's space-times.
En relativité générale, l'évolution d'une couche simple de matière est décrite par
1.
une hypersurface (E) de discontinuités séparant l'espace-temps en deux parties V+ et
V- [1]. Les métriques induites sur (E) par le plongement soit dans V+ soit dans V-
coïncident; par contre les secondes formes fondamentales Ky et Ky ne sont pas identi-
ques. L'évolution d'une couche simple de matière est caractérisée par la métrique gyet
le tenseur impulsion-énergiesurfacique Sy qui a pour expression :
dans les unités dans lesquelles G = c= 1. Par convention le vecteur normal à (Z) est dirigé
de V" vers V"1".
Il existe un intérêt [2] pour l'étude des couches simples de matière à symétrie sphérique
dans le cas où les espaces-temps V+ et V~ sont ceux de Robertson-Walker. Dans ce
:
cadre là, nous examinons le cas particulier où:
Relativement à un vecteur vitesse unitaire v1, la forme (2) de Sy décrit une couche
simple de matière dont la tension est égale à la densité surfacique d'énergie a. C'est un
modèle utilisé pour représenter des cloisons séparant des vides dans les théories à brisure
spontanée de symétrie; dé jauge [3]. Cependant, nous nous limiterons à considérer des
hypersurfaces (£) pour lesquelles :
Dans le système de coordonnées (r\, r, 0, cp) dans lequel la métrique des espaces-temps
2.
V+et V- s'écrit sous la forme
nous définissons une hypersurface (Z) par des équations paramétriques (r| (T), r(t),9,çp)
où;(i;,0,(p) constituent un système de coordonnées de (S).
La coordonnée t est choisie de telle sorte que:
Ainsi (ri(x),r(x), 0,0) seront les composantes du vecteur vitesse v1 de la couche simple
de matière. La métrique induite sur (E) a pour expression:
où r|0 est une constante. La dépendance en x est obtenue par l'équation (8). Posons
e= ± 1 suivant le signe de dr/dr\. Si x0 est la valeur de T pour laquelle r=r0, nous notons
que s=— 1 pour x<x0 et s=l pour x>x0.
De plus nous avons l'expression de K sous la forme :
3. Supposons qu'il existe une hypersurfacé (E) satisfaisant (3) séparant des espaces-
temps V+ et V- de métrique (5) avec respectivement a+ (r\+) et a" (r\~). Pour simplifier
mais ce n'est pas essentiel, nous considérons la partie de (E) définie par
T^TQ (r~ (TO ) =0). Il est aisé de montrer que r+ doit s'annuler pour une valeur XQ
strictement plus grande que XQ et nous notons r*, r\f les valeurs de r+ et r)+ en XQ La
coïncidence des métriques induites (7) sur (E) peut s'exprimer en tenant compte . des
équations (8) et (9) sous la forme suivante
avec l'hypersurface (E) de V+ caractérisée par TQ et r|o> tel que I'espace-temps obtenu
par raccordement le long de (E) de V+ et V~ soit celui dans lequel (E) décrit une couche
simple de matière satisfaisant (2).
Nous avons démontré ce résultat par une vérification directe.
Avec la formule (16) nous pouvons alors calculer K+ et déterminer la densité surfacique
d'énergie donnée par (4). Nous avons trouvé l'expression suivante:
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] K. LANCZOS, Ann. d. Phys., 74, 1924, p. 518-540; W. ISRAEL, Nuov. Cim., 44 B, 1966, p. 1-14; A,
PAPAPETROU et A. HAMOUI, Ann. Inst. Henri-Poincaré, 9 A, 1968, p, 179-211.
[2] V. A. BEREZIN, V. A. KUZMIN et I. I. TKACHEV, Phys. Lett., 130 B, 1983, p. 23-27; K. MAEDA et H.
SATO, Prog. Theor. Phys., 70, 1983, p. 772-782.
[3] T. W. B. KIBBLE, J. Phys. A: Math. Gen., 9, 1976, p. 1387-1398.
[4] S. COLEMAN et F. DE LUCCIA, Phys. Rev., D 21, 1980, p. 3305-3315.
Nous avons mesuré en fonction du temps le rayon R(t) de gouttes d'huile de silicone s'étalant sur le verre,
pour diverses valeurs du volume V de la goutte et de la viscosité-p du liquide,
Lorsque les gouttes sont petites, la loi R ~ V3/1°(yt/r\)1/10 proposée par Tanner en l'absence d'effets de
gravité est bien vérifiée. Pour des gouttes plus grandes, les effets de gravité sont dominants et l'on obtient un
bon accord avec la loi R ~.V3/8 ((pg/rOr)1'8 proposée par Lopez, Miller et Rückenstein.
Un résultat inattendu est que la transition entre ces deux régimes s'effectue pour une valeur R* du rayon de
la goutte qui n'est pas. simplement proportionnelle à la longueur capillaire K-1= /y/p g,
- SURFACE AND INTERPHASE PHYSICS. — Rate pf spreading of silicone oil drops on glass : Tanner's
law and gravity effects.
For silicone oil droplets on glass we measured the rate of spreading R (t) (where R is the radius of the wetted
circulai-spot) as a function of drop volume V.and liquid viscosity r\. For small droplets we found that the scaling
AqwR ^.V3'10(yt/Tl)1/10, proposed by Tanner for the case of negligible gravity effects, is well obeyed. We refer
to this, regime, as the "Tanner"-regime. For larger drops, the effects ofgravity become dominatingand a slightly
different scaling law, R~ V3/8((pg/ri)r)1/8, appears. This latter relation agrees with the theoretical result of
Lopez, Miller and Rückenstein for the case of negligible capillary forces and mil be denoted the "gravity"
regime. Not only the time dependence, but also the volume and viscosity effects were tested and found to agree
with the. theoretical predictions. An: interesting, however presently unexplained feature is that the cross-over
between both regimes occurs at a value of R* which is not a constant multiple of the capillary length, but decreases
with increasing time. We find that a dynamic condition of the form R*(dRldt)*~2,î describes the cross-over
rather-well
I. RAPPEL ET OBIEÇTIES. — Divers modèles ont été proposés pour décrire l'étalement
sec de gouttes liquides sur une surface solide, et; une mise au point a été effectuée
récemment par de Gennes [1] et Joanny [2].
Pour de petites gouttes, les forces; de capillarité sont dominantes. Dans ce régime,
étudié par Tanner [3], le rayon R de la goutte est de la forme R~ V3/i0 (y î/r))1/ 10, V est
le volume de la goutte, r la viscosité du liquide, y sa tension superficielle, t le temps.
Pour de grosses gouttes, les effets de gravité sont dominants. ; Lopez, Miller et
Rückenstein [4] ont établi la relation R ~ V3''8 (pg(r/n))1/8(p est la densité du liquide, g
l'accélération de la pesanteur). Elle est compatible avec certains résultats de la littérature
([5], [6]) mais n'a pas fait l'objet d'étude particulière.
Nous avons donc effectué une étude systématique de ces deux régimes et de la transition
entre eux.
IL ETUDE EXPÉRIMENTALE. — Nous avons étudié la dynamique dé l'étalement de gouttes
d'huile de silicone (non volatile) sur des lames de verre (lamelles de microscope).
Deux huiles ont été utilisées, de même densité et tension interfaciale, mais de viscosité
différente, rj=20 et 1 000 cp. Une sérié de gouttes de poids variable a été étudiée dans
chaque cas.
Les résultats obtenus sont présentés sur la figure 1 a pour l'huile de faible viscosité et
sur la figure 1b pour l'huile de viscosité élevée: En portant Ln R en fonction de Ln t on
observe nettement deux régimes. Dans le premier régime, la droite de pente 1/10 corres-
pond aux prévisions dé Tanner lorsque les effets capillaires sont dominants. Dans le
second régime, la pente de la droite passe à 1/8, valeur attendue [4] lorsque les effets de
gravité sont dominants.
Dans chacun de ces régimes, nous avons étudié la d en V et r à un
instant:donné (après 1 mn dans le premier cas, après 7mn dans le second cas).
0249-6305/85/03011337 $2. 00 ©Académie des Sciences
C. R., .1985,2e Semestre (T. 301). Série II — 96
338 C. R. Acad. Sc Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
Nos mesures sont donc en parfait accord avec les prévisions théoriques. La dispersion
observée dans la littérature [2] semblé due essentiellement à la non-séparation des deux
régimes qui se succèdent lors de l'étalement. Dans d'autres cas, la contamination du
solide ou du liquide en étalement est probablement en cause. C'est pourquoi nous avons
utilisé l'huile de silicone qui est peu sensible à cet effet,
En revanche, on pouvait s'attendre [2] à ce que le passage d'un régime à l'autre soit
contrôlé par le rapport du rayon R de la goutte à la longueur capillaire K_1= /yfpg.
Ici K~* est égal à 1,49 mm.
De toute évidence, les phénomènes sont plus complexes. On a tracé sur la figure 1 la
frontière entre le régime de Tanner et le régime de gravité.
Elle se situe entre des droites de pente —0,5 et — 1 (on a tracé sur la figure 1 la droite
de pente —.0,6) et est comparable pour les deux huiles donc peu dépendante de la
viscosité.
Dans le régime de Tanner, la goutte est une calotte sphérique d'angle de
raccordement 0. Si l'on note par des étoiles les valeurs des divers paramètres à la
transition entre les deux régimes, on observe que le produit R*0*_2r)2/3 est constant à
15% près pour tous les points, ce qui montre que la transition s'effectue au voisinage
d'une valeur constante du produit R*(dRJdt)*~213.
Ceci suggère que la dynamique du bord de la goutte, dominée par la capillarité, joue
un rôle non négligeable dans le domaine de transition entre le régime de gravité et le
régime de Tanner. L'analyse quantitative de cet effet: requiert des expériences plus
détaillées.
Remise le 4.novembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Collège de France,
Laboratoire de Physique de la Matière condensée, 75231 Paris Cedex 05-
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1341
La réaction de la benzalaniline avec les prganométalliques dérivés de l'acide phénylacétique conduit, générale-
ment, à deux anilinacides isomères érythro et thréo. Dans tous les cas étudiés, l'isomère érythro obtenu
représente le produit. cinétique de la réaction. L'influence du métal, sur la stéréosélectivité et la réversibilité de
la réaction est étudiée.
Dans un travail précédent [1], nous avons montré que l'action des oc-bromosels des
acides carboxyliques sur les bases de Schiff, en présence de zinc, constituait une bonne
méthode de synthèse des P-aminoacides. Cependant, la stéréochimie de la réaction n'avait
pas été étudiée,
Dans cette Note, nous rapportons nos résultats stéréochimiques relatifs à la réaction
de divers organométalliques issus de l'acide phénylacétique avec la benzalaniline :
Schéma réactionnel
La configuration des produits obtenus est connue [2] et le dosage des diastéréoisomères
se fait aisément à l'aide de la RMN du proton [3].
En opposant le réactif d'Ivanov à la benzalaniline, Kurtv et Robev [4] obtenaient, en
1951, un seul p-anilinoacide dont la configuration, thréo, à été établie beaucoup plus
tard [2]; le rendement de cette réaction, qui était assez faible, a été amélioré en utilisant
le réactif disodique [5] ou dilithien [6].
Cependant, en faisant réagir le dilithien, obtenu par action du diisopropylamidure de
lithium sur l'acide phénylacétique, avec la benzalaniline à - 60°C pendant 20 mn, nous
obtenons un mélange d'anilinoacides dans lequel l'isomère érythro domine largement :
Ë/T=76/24 (essai 1 du tableau). Si le mélange réactionnel est abandonné à température
ambiante, nous n'isolons, après hydrolyse, que le composé thréo (essai 2). Ceci montre
clairement que ce dernier isomère représente le produit thermodynamique de la réaction,
ce qui est d'ailleurs en accord avec Marekov et coll. [6] qui ont obtenu, à reflux du
solvant, le même isomère.
0249-6305/85/03011341 $2.00 ©Académiedes Sciences
1342 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
TABLEAU
(a) En plus des aminoacides, nous isolons un p-lactame trans provenant de la cyclisation du sel intermédiaire
(essai 9 : Rdt 30%; essai 10 : Rdt 33%).
L'équilibration semble être plus rapide dans le cas du dérivé disodique puisque, à
—
60°C, nous obtenons déjà un mélange contenant des proportions pratiquement égales
des deux anilinoacides (essai 4). Avec le dimagnésien, la réversibilité de la réaction reste
assez importante; en effet, lorsque l'intermédiaire magnésien 3 (M = M' = MgCl) érythro
(préparé par action de deux équivalents de chlorure d'isopropylmagnésien sur l'anilino-
acide érythro 4) est abandonné pendant 1 h à température ambiante, nous isolons après
hydrolyse un mélange équimoléculaire des deux isomères. Par contre, avec le zinc, il a
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1343
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BIOORGANIC CHEMISTRY. — A new approach to the synthesis of cyclitols and aminocyclitols from
B-glucose and D-glucosamine..
The ring-opening ring-closure Ferrier reaction was exploited for the synthesis of new cyclohexanoid building
blocks 1 and 2 from hex-5-eno-pyranosides 10 and 11 derived from D-glucosamine in 75% yield. The preparation
of cyclohexenones 3 and 4, epoxides 6 and 7 and cyclohexenetetrols(conduritols) is described.
Les deux dérivés des cyclohexènetétrols 8 et 9 ont été obtenus par réduction du
groupement carbonyle du composé 5 en présence de différents agents réducteurs (AlLiH4,
hydrure de diisobutylaluminium, hydrure de tritertiobutoxyde d'aluminium et de lithium).
La proportion des deux diastéréo-isomères 8 [OC]D°=+ 114,6° (c : 0,87;. CHCl3) et 9
[a]jy = +23,6° (c : 0,87; CHCl3) est sensiblementidentique (6:4) dans tous les cas.
L'utilisation de ces substances pour des synthèses ultérieures est en cours dans notre
laboratoire [15].
Remise le 4 novembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CRYSTAL CHEMISTRY. — Chemical preparation and crystal data for four new tricyclophosphates
NiM4(P309)2.xH20(M' = Na, Ag. NH4, Cs).
Chemical preparation and main crystallographic features are given for four new tricyclophosphates:
NiM'4.(P309)2.xH20(x = 6 for M' = Na, Ag, Cs and x = 4 for MJ=NH^. The triclinic Ag and Na salts
are isotypic, Z=l, Dm = 2.438 Mg.m'3 with the following unit cell dimensions: a = 9.186(2), b = Mg.m- 8.020(2),
c = 6.838(l)Â, a=89.17(l), p= 102.89(1), y=98.03(l)° for the sodium salt; Z = l, Dm = 3.596
3,
a = 9.209(3). 6 = 8.053(3), 6.841(2)Â. a = 89.15(2), (5=102.94(1), y = 97.24(1)"for the silver salt. The ammo-
nium salt is monoclinic P2Jc with: a = 8.648(2), 6 = 14.698(3), c = 8.774(2)Â, (5 = 95.89(2)°, Z=2,
Dm = 2.026M#.m~3. The caesium salt is orthorhombic P c a m or P c a 21 with a= 19.992(4), 6 = 6.500(2),
c=18.445Â, z = 4, Dm
= 3.248Mg.m-3.
I
1. INTRODUCTION. — Dans le cadre d'une étude systématique des tricyclophosphates
de nickel et de cations monovalents, nous avons mis en évidence l'existence de quatre
nouveaux tricyclophosphates NiM)4(P309)2.xH20 (avec x = 6 pour M'=Na, Ag, Cs et
x=4 pour M'=NH4). Dans le présent travail nous décrivons les préparations chimiques
de ces composés et leurs caractéristiques cristallographiques.
2. PRÉPARATIONS CHIMIQUES. (a) La préparation du tricyclophosphate de
—
nickel-sodium : NiNa4(P309)2.6H20 se fait par mélange, dans les proportions stoechio-
métriques, d'une solution de tricyclophosphate de sodium et d'une solution de chlorure
de nickel hexahydraté :
TABLEAU
Caractéristiques cristallographiques des composés de type NiM4(P^09)2.:x:H20. Mailles, groupe d'espace et densités mesurées pour
y^0^^3Og^2..xlH.^ avec x=6 pour MI=Na, Ag, Cs et x=4 pour. M1—NH4. Les mailles données dans ce tableau ont été affinées par
une méthodede moindres carrés utilisant les données angulaires des diffractogrammes rapportés,dans les tableaux II à V.
Main cristallographic features. Unit cell dimensions, space group and measured densities for NiM1 ...4 (P3O9)2. xH2O, with x=6 for M 1= Na,
Ag, Cs and. x=4 for M1=NH4. Unit cell dimensions reported in ihis Table have been obtained from a least squares refinement using the
angular data of the powder diffractogramsreported in Tables III to VI.
r:^ïî-\-ci(^.f-''''-^m<'-
Composés '.(^ .;-0i
vcm ,fa(à)/ly:.
':.;. .0 '
.(A)
Plcr):: l y(d)
-C) :,C) Z Dm.Mg.m- 3
-;..,:
89,17(1)
NiNa4(P3O9)2
6H2O
...9,186(2)
8,020(2)
6,838(1) 102,89(1) 98,03(1) 1 P1 2,438
NiAg4(P309)2.6H2O. 9,209(3) 8,053(3) 6,841(2) 8915 (2) 102,4(1) 97,24(1) PI .3,595
Ni(NH4)4 (P3O9)2.
NiCs4(P309)2.6H20.:..:....
4H2O . 8,645(2) 14,698 (3)
;
8,774 (2) 90 95,89 (2) 90
1
2 P 2 1/c 2,026
19,992(4) 6,500(2) 18,445(4) 90 90 90 4 P ca2
1
3,248
. .
ou
P c a
m
0249-6305/85/03011347 $2.00 © Académie des Sciences
1348 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19,1985
TABLEAU II
Diagramme de poudre de NiNa4(P309)2.6H20. Les mesures ont été effectuées à la longueur d'onde du
cuivre IC01 à l'aide d'un diffractomètre automatique à deux cercles « STOE/CSS » avec une largeur de
„2
pas de 0,04° en 20 et un temps de comptage de 30 s sur chaque pas. Les intensités reportées dans ce tableau
sont les hauteurs relatives des pics au-dessus du fond continu.
Indexedpowder diagram for NiNai(P3Og)2.6H20. Data have been recorded with a two circle diffractometer
"STOE/CSS" using copper Knn radiation, with a step width 0.04°(26) and scan time of 30 sec. on every
step. Intensitiesreported in this Table are relative peak heights above the background.
h k l dobs dcalc Iobs h k l dobs dcalc Iobs h k l dobs dcalc Iobs
8,87
13 0
10 0 8,87 6 2 0 1 3,361 3,361 33 0 3 0 2,643
2,646
0 1 0 7,94 7,94 15 0 0 2 3,332 3,332 4 2,639
11 0 5,54 5,54 39 2 1 1 3,229 3,231 25 3 2 11 2,538
01
1 5,15 5,15 32 1 1 2 3,148 3,149 17 0 2 2 2, 531 2,531
0 1 1 5,06 12 3 0
1 1 1
5,05
4,98 4,98
15
100
0
2 2 1 3,093 3,092
3,055
67
3 0 1 2,506 2,506
2
2,503
4,83 43 0 2 3,055 (3,054 27 1 3 l ( 2,496
1 0 1
2 0 0 4,42
4,83
4,43 3 2
1
0 2 (3,005 2 2 2 2,493 2,493 15
1 1 1 4,30 4,30 5 2 1 1 3,003 (2,975 1 3 1 1 2,478 2,477
2 0 1 4,14 0 1 1 2,478
(3,975
4,14 52
3 0 0
3 ( 2,957 0 3 2,475
1 1
0 2
2 1 1
1 2
0
2 1 1
11 2,729
0 3,972 (3,970 4
3,866
3,831
3,868
3,829
15
31 2 1 2
2, 956
1 0 2 2,911
3 1 0 2, 911
2,888
2,955/
2,912
2,906
2,888
96
32
2
2
1
2
2
3
2
0 2
21
1 2,431
0 2,431 2,427
2,420
2,420 2,417
2,414
12
20
3,504 3,504 29 2 2 0 2,771 2,771 44 13
1 2
2
01 3,44
3,447
3,448
3,441 11 2
1
2,682 2,682
2,659
13
3 1
1
0 1
2
2 3,385
3, 383 3,378 16
3 1 0 2,659 2,651 9
1 0
TABLEAU III
Diagramme de poudre de Ni(NH4)4(P309)2.4H20.
Les conditions expérimentales sont identiques à celles décrites pour le sel de nickel-sodium(tableau II).
Indexedpowder diagram for Ni(NH4)4(P309)2.4H20.
Experimental conditions are similar to those discribed in Table II.
h k l dobs dcalc lobs h k l dobs dcalc Iobs h k l dobs dcalc lobs
1 0 0
11 0
0 2 0
8,62
7,43
7,35
8,60
7,42
7,35 52
25
5 1
2
2
2
0
3
202 3,333
3, 231
3,333
3,233
3,232
10
20
11 3
1
3 2
5 11 2,630
2,622 2,625\
2, 622 2,624
2,621
17
0 2 1
11 1
5,62
5,42
5,62
5,42
100
60
1
2
4 1
121 1
3,195
3,157
3,195
3,157
3,110
617 214 3
2
2
2, 502
2,506 1
1 2 1
0 0 2
4,85
4,37
4,85
4,36
4,27
9
8
2
1 4 1
3
1 3 2 2,970
3, 109 3,109 51 0 3 3
3 2 1 1
2 2,482 2,481
2,501
2,488
19
9
0 3 1 4,27 20 2,972 13 3 1
0 1 2 4,19 4,18 4 2 11 2 2, 855 2,861 2 4 2 2,427
4,06 3 2,854 8 2 5 0 2, 427 2,426 10
1 0
02 2,811 2,813 \
0 2 4,06 19
1 1 2 3,914 3,916 30 3 1 15 2 2,382 Y
811 2,810 4 2] 2, 381 12,381 11
2 3,880 3,881 13 0 4 3 2
0 2 21
1 1
(3,752 11
0 2,794)
3 1 3 3 2,347 2,347 4
1
1 0
3
2 2 0
0 4 0
2 1 1
2
3, 751
3,737
3,708
3,673
3,595
13,751
3,739
3,711
3,674
3,596
42
5
6
3
52
2 4
0 5
2 2
0 2 3
2 3
22
2,786 2,793
1
2,705
(
(
2,786
2,711
2,698
2,705
)
3
11
2
1 5 2 2,311 2,311
2
4 2
0 4
1
3 4 0
3
3
2,284
2,280 2,281
2,275
2,260
)
3
10
1 2 2 3,555 3,556 20 1 6 1
2,258 2.258 14
14
Les conditions
TABLEAU
Diagramme de poudre de NiCs4.(P309)2.6,H20.
expérimentales sont identiques à celles décrites pour le sel de nickel-sodium (tableau II).
IV 1349
02 0 2 9,21 9,22
8,78 8,79
3 6 0
34 4
1 3,279
3,277 0 2 4
40 6
2,656
2,618 2,656 39
176 4 3,065
010 0 1 15
6 0 2 0 3,250 3,250
5
2,612 \ 2,615
2 1 5,24 3 2 3,074 2 6,49
5,30
6,50
2 6 2 50
4.22 2,613
71 0 44
5,00 2 2
01 5,31 3,133
2
3,134
03 5,24 0
3,074 2 217 2,567
5,23
0 0
424 3,055 0 2
3,005 4
2,476
4,82 5 3,048
2
0 0 4,99 5 2,476
1
8 0 1
4,61 6
2 22,472
7
4,81
4,69 4 4 1 4
5
28
41
12
1
0
1 0
2
42 01 4,39 30 4,08
1
5
4 2,429
0
2 19 1 4,61 206 2,938 4 2,429 20
2,931 2,424
4,08 11 2
1
2,929 1 2,333
3,873 3 2,331 0
6
10 3
963 3,962 2,779 2,779 2,332
0 2 8
1 8 4 0 7
3,
3,761 2,753 2 3
4
401
100 2,700
1 3,760
0
2,314 3,874
18
1
1 6
8 0 2,315
sont
3,520 1 2,699 5 2,311 8 1
3,404 5 2 1 6
94 6 0 4
14 2,308
1
4 5
11
6 1
51 3,519
2
2
6 13 6 2 1
4
0 3,406 4 2 1
2,677
6 0.0 3,331 3,332 15 2,677 2,670 4
Les solutions obtenues par l'une ou l'autre de ces trois méthodes sont abandonnées
quelques jours à la température ambiante et donnent naissance à des monocristaux de
teinte verte, de formes prismatiques et de taille suffisante pour une étude structurale. Les
formules chimiques des composés obtenus ont été confirmées par analyse chimique.
La perte au feu à 300°C, jusqu'à poids constant, effectuée sur les sels obtenus conduit
à six molécules d'eau pour les composés NiNa4(P309)2.6H20, NiAg4(P309)2.6H20
et NiCs4(P309)2.6H20, el à quatre molécules d'eau pour Ni(NH4)4(P309)2.4H20.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
La série marine pliocène du Roussillon appartient intégralement au Tabianien. La transgression est intervenue
dès la base de cet étage et le comblement de la ria était achevé avant qu'il ne soit révolu. Dans le puits Canet 1,
le Pliocène est superpesé à des dépôts marins miocènes qui ont livré Globigerinoides sicanus. La discordance
de ravinement messinienne s'interpose entre les unités miocène et pliocène.
STRATIGRAPHY. — Chronostratigraphic revision of the Pliocene marine series traversed by the drill
Canet 1 (Pyrénées-Orientales): contribution to the knowledge of the Neogene of Roussillon.
The Pliocene marine series of Roussillon belongs entirely to the Tabianian. The transgression occurred early
at the beginning of this stage and the filling up of the ria was ended before it was completed. In the well Canet 1,
the Pliocene is overlying Miocenemarine deposits which yieldedGlobigerinoides sicanus. The Messinian erosional
surface takes place between the Miocene and Pliocene units.
De récents travaux attribuent à la série pliocène du Roussillon des âges et des durées
de mise en place en parfaite contradiction. Selon les uns, cette série se serait déposée au
milieu de l'époque pliocène : « dans la partie inférieure du Pliocène moyen »[1], « au
début du Plaisancien » ([2] à [5]), « à cheval sur le Tabianien final et le Plaisancien
inférieur » [6] et cette mise en place n'aurait exigé qu'un bref ([7], [1], [2]) voire très bref
(puisqu'estimé à 200000 ans) laps de temps ([3], [4], [6]). Selon d'autres, au contraire, il
conviendrait de décupler cette estimation et de vieillir l'âge du remblaiement qui correspon-
drait assez exactement avec le seul étage Tabianien[8]. Cette double contradiction — tant
sur la durée que sur l'opportunité du phénomène considéré — nous a conduit à un
réexamen exhaustif des déblais de sondage du puits Canet 1, site d'ancrage de la stratigra-
phie pliocène en Roussillon.
I. LE SONDAGE CANET 1. — Proche de la côte méditerranéenne du Golfe du Lion, ce
puits fut implanté à l'extrémité orientale du bassin néogène du Roussillon, en bordure
de l'étang de Canet (X = 654,425; Y = 44,528; Z = 3,72NGF). Il a traversé une série
tertiaire, épaisse de 1 712 m, avant de pénétrer dans le substratum paléozoïque. La
publication initiale des résultats du forage [9] divulgait cette coupe résumée :
—
0-9 m : Quaternaire;
—
9-782 m : épaisse accumulation de sables jaunes continentaux (9-165 m), rapportés à l'Astien et d'argiles
bleues fpssilifères marines (165-782m), attribuées au Plaisancien;
—
782-802 m : épisodique passée continentale d'argiles rouge brique et bariolées réputées pontiennes;
—
802-1015m: alternance d'argiles plastiques et de niveaux détritiques molassiques, occasionnellement
fossilifères, représentantle Miocène marin;
—
1 séquences répétitives de faciès continentaux (grès, argiles rouges, niveaux ligniteux)
015-1 712/1 785 m :
d'âge incertain, hypothétiquement rattachées à l'Aquitanien, au Paléocène et, pour l'extrême base
(1712-1785 m), au Permo-Trias.
II. RÉVISION STRATIGRAPHIQUEDE LA SÉRIE NÉOGÈNE DU SONDAGE CANET 1.
—
(a) Position
de la discontinuité Miocène/Pliocène dans la coupe du sondage. — Jusqu'à présent et bien
que des doutes aient été exprimés à cet égard [6], cette discontinuité repère restait fixée à
la profondeur 782 m [9]. Cette détermination découlait du changement de faciès enregistré
à cette cote : passage des argiles rouges, réputées continentales, aux silts bleus sus-jacents,
marins et fossilifères. Elle se produit en réalité plus bas, à la profondeur 825 m. En effet,
à la cote 826, une carotte latérale (carotte n° 2) a récupéré un spécimen de Globigerinoides
0249-6305/85/03011351 $ 2.00 © Académie des Sciences
1352 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19,1985
sicanus tandis que, 1 m plus haut (cote 825), les déblais ordinaires livraient une association
composée de : Globorotalia margaritae, Globigerina nepenthes et Sphaeroidinellopsis subde-
hiscens subdehiscens. La discordance intermédiaire concrétise donc un laps de temps de
l'ordre de 10 M.a., correspondant à la lacune séparant : au mur, les zones N8/N9 de
Blow [10] et, au toit, les zones N18/N19.
Cet abaissement de 43 m de la limite Miocène/Pliocène a pour incidence d'incorporer
les 20 m d'argiles rouges « pontiennes » dans le Tabianien marin (dont elles recèlent la
microfaune) et de leur ôter ipso facto la signification continentale associée à ce faciès
rubéfié. Une observation similaire — argiles rouges à foraminifères planctoniques rencon-
trées à l'extrême base de la série marine pliocène — a été décrite sur le site 132 (mer
Tyrrhénienne) du leg 13[ll].
(b) Age des termes inférieurs de la série pliocène. — Sur le témoignage préférentiel des
pollens et de la nannoflore, la précédente révision [6] concluait : « Les couches inférieures
traversées par le forage Canet 1 appartiendraient au Tabianien. final ». Nos nouvelles
récoltes révèlent qu'il s'agit en fait de Tabianien basal. En effet, en plus de la présence
.
de Globorotalia margaritae — déjà signalée dans cette étude [6] entre 720 et 418 m et que
nous avons retrouvée entre 825 et 418 m — on relève, entre 825 et 380m, celle de
Globigerina nepenthes et, entre 825 et 780m, celle de Sphaeroidinellopsis.
L'extinction de Globigerina nepenthes intervenant : pour les uns, Vers 3,9 M.a.
([12] à [15]) et pour d'autres, vers 3,6 M.a. [16], les 445: premiers mètres (entre —825 et
—
380) de cette série pliocène sont donc nécessairement plus anciens. Cette section
concrétise par conséquent la biozone Pl 1 de Berggren et Amdurer [17], ses termes les
plus élevés pouvant correspondre, au plus récent, à l'extrême base des biozones MP 13
(3) Cet épisode géodynamique —tant dans ses modalités sédimentaires que dans son
déroulement chronologique — s'apparente désormais étroitement à ceux décrits dans les
rias du Rhône, de la Durance et du Var.
(4) A la verticale du littoral actuel, la série miocène sous-jacente au Pliocène est, au
moins épisodiquement, une série marine. Elle se trouve tronquée, par la discordance
intermédiaire,jusqu'au Langhien.
(5) La discordance de ravinement qui sépare les séries miocène et pliocène, prolonge,
à terre, la « surface d'érosion messinienne » de Méditerranée.
Remise le 21 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉOLOGIE.
— Le volcanisme ignimbritique birrimien et ses mécanismes
de mise en
place dans le bassin du Yaouré, centre de la Côte-d'Ivoire. Note de Richard Fabre, présentée
par Reynold Barbier.
L'étude des faciès pétrographiques de la série ignimbritique birrimienne du Yaouré a permis d'établir une
classification génétique en trois types, et d'en déduire pour chacun d'eux leur mécanisme de mise en place au
sein de plusieurs ensembles de coulées pyroclastiques aériennes ou/et sous-marines.
GEOLOGY.— The Birrimian ignimbritic volcanisme and ils formation-mecanism in Yaoure Basin of Central
Ivory Coast.
Petrologic facies studies of the Birrimian ignimbritic series of the Yaoure region of Central Ivory Coast allows
subaerial
a genetic classification into three types, and to deduce of these the formation-mecanism within several
or/and submarinepyroclastic emissions.
Un autre type d'ignimbrite-lave est représenté par des brêches ignimbrites monogéni-
ques dacitiques, fig. C1, C2, dans lesquelles la lave porphyrique à phénocristaux d'oli-
goclase est en cours de vésiculation suivant des bandes parallèles sombres soulignées par
des opaques. Ce faciès lavique autobréchifié en fragments centimétriquesà décimétriques
anguleux, est généralementinterprété par les auteurs ([6], [7]) comme proche d'un centre
d'émission. La rupture s'effectue presque toujours selon les plans de faiblesse (zones
vésiculéessombres, fig; C2) avec ségrégation minéralogiquepar concentration des opaques
en bordures des fragments et enrichissement en silice de la mésostase.
Précisons encore que ce faciès traduit [7] surtout une rupture mécanique brutale
consécutive à des contraintes cisaillantes entre feuillets, et ou un effet de trempe sous-
aquatique pourrait expliquer la ségrégationminéralogique observée entre les blocs et leur
mésostase.
Les ignimbritesflammées. — Ce sont les faciès les plus caractéristiquesde notre région,
et déjà décrits [1]. Les flammes quartzo-sériciteuseset felsitiques sont soit vésiculées avec
un rapport volumétrique bulles/lave faible, soit non vésiculées avec un faciès identique
aux ignimbrites laves. Ici les flammes correspondent à des fragments de laves primaires
du faciès précédent, conservés dans une mésostase discontinue éclatée. La particularité
de ces ignimbrites est de montrer un passage progressif entre la flamme huileuse (avant
éclatement) et le faciès vitroclastique constitué d'échardes (après éclatement), fig. B2. La
proximité immédiate de ces deux faciès ne permet plus ici d'envisager un mécanisme de
rupture brutale comme précédemment, mais plutôt une rupture ménagée [6] : l'éclatement
est contrôlé sous l'effet de la pression lithostatique (faciès ignimbritiquemédian ou basai
d'une coulée pyroclastique). Les ignimbrites flammées permettent de vérifier dans tous
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Corrélations pétrographiques entre les principaux faciès ignimbritiques de la série du Yaouré, et leur mécanisme
d'évolution depuis une lave (A1, B1, C1, C2) vers un tuf (A2-3-4, B2-3-4, C3). On distingue trois ensembles
dans la série ignimbritique du Yaouré qui sont : A et B, ensembles moyens rhyolitiques; C, ensemble
supérieur dacitique; l'ensemble inférieur est représenté par des tufs rhyodacitiques. AT, Bl, Cl, ignimbrites-
laves respectivement rhyolitiques à texture pseudo-fluidale et rubanée (M) (A1), rhyolitique à mésostase
rubanée avec un niveau (N) à rupture mécanique brutale consécutive à des variations dans les vitesses
d'écoulement (B1), dacitique à bandes de vésiculation parallèles (C1); C2, ignimbrite-lave autobréchifiée
monogénique, op = opaques; A2, A3, A4, ignimbrites tuffacées montrant dans une mésostase à vitroclastes
(vi) des zones vésiculées (bu) (A2), d'autres granoclasséesà vitroclastes non tassés (A3), en évoluant vers des
faciès à mésostase vitroclastiqueconstituée de macro-échardesaxiolitiqueset de vitroclastesquartzo-sériciteux
anguleux (A4); B2, ignimbrite flammée montrant une flamme-ponce qui libère des échardes par rupture
mécanique « ménagée », et à mésostase vitroclastique; B3 : ignimbrite tuffacée cinéritique montrant un
niveau à écoulement laminaire (faciès interstratifié), ft = figures de tassement; B4, ignimbrite tuffacée type
« sillar »; C3, ignimbriteflamméebréchique polygéniqueà faciès d'agglomérat volcanique, a, carte géologique
simplifiée de la Côte-d'Ivoire avec localisation du secteur d'étude : 3, bassin sédimentaire côtier; 4, birrimien
indifférencié; 5, granitoïdes éburnéens; 6, archéen du « Bouclier de Man ».
Petrographie correlations between the principal ignimbritic faciès of the Birrimian series of the Yaouré region,
and their evolution mecanism from a lava loward a tuf; three major lithological ensembles are recognised.within
the "Yaouré series": A and B, middle rhyolitic ensembles; C, upper dacitic ensemble; lower ensemble is
represented by rhyodacitic pyroclastic tufs. A1, B1, C1, lava-ignimbrites with, rhyolitic facies with fluidal and
lithoidal structure (M) (A1), rhyolitic cinerite facies with lithoidal pumice structure and a vitrclastic layer (N)
(B1), dacitic facies with paralles vacuole bands; C2, monogénic lava-ignimbrite breccias, op-opaque; A2, A3,
A4, tuffaceous ignimbrites with vitroclastic groundmass (welded tuff) (A4) and vacuolitic zones (A2); A3,
gradedbedding within non welded tuff; B2, tuffaceous ignimbrite with a "flame-pumice" showing a progressive
bursting of the vitric glass vacuoles; B3, cineritic tuffaceous ignimbrite with a central zone showing a fluidal
structure (lava-ignimbrite); B4, tuffaceous ignimbrite, "sillar" type (non weldeftuff); C3, ignimbrite polygenic
breccias within "flame-pumice and flame type", a, simplified geological map in the Ivory Coast, with study
zone localization; 3, coast sedimentary basin; 4, undifferentiated Birrimian, 5, eburneen granitoids; 6, archeen
of "Man Shield".
2
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x-
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5-
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G:.-
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C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1359
les cas que les flammes ont toujours un stade évolutif de retard par rapport à la mésostase
plus avancée [4]. Les ignimbrites flammées du Yaouré ont des flammes discrètes et
généralement d'aspect macroscopique fort différent des ignimbrites flammées types d'au-
tres régions du monde.
Les ignimbrites tuffacées. — Elles sont prédominantes et représentent plus de 75 % des
ignimbrites, avec deux faciès principaux :
Les ignimbrites tuffacées du premier faciès ont une mésostase vitroclastique constituée
par des échardes fines et flexueuses en X, Y. De couleur rouge violacé à grise, légères et
poreuses, on peut les assimiler aux ignimbrites « sillar » des auteurs [4], fig. B4.
Les ignimbrites tuffacées du deuxième faciès ont aussi une mésostase vitroclastique,
mais qui diffère de la précédente par le fait que les échardes toujours énormes sont
de véritables vitroclastes macroscopiques parfois millimétriques aux formes complexes,
hémisphériques,en bâtonnets, avec des fragments ou blocs bréchiques anguleux centimétri-
ques à décimétriques (1). A l'affleurement ce sont des brèches monogéniques autobréchi-
fiées pour certaines, denses et compactes, dont les fragments, contenus dans une mésostase ;
fine violacée à blanche ou grise, sont faiblement déplacés les uns des autres et forment
un puzzle que l'on peut facilement reconstituer par simple translation. La mésostase
montre toujours une texture pseudo-fluidale bien recristallisée.
Les ignimbrites tuffacées de ce deuxième faciès présentent elles aussi de nombreux
faciès interstratifié dont les plus caractéristiques matérialisent deux types de mécanisme
de rupture comme précédemment : l'une « ménagée » à partir d'une poncification avancée
et ou les fragments de ponce centimétriques en cours d'éclatement libèrent des macroéchar-
des aux formes flexueuses complexes, fig. A2, A3, A4; l'autre mécanique brutale et
précoce. Dans ce cas les échardes et les blocs, peu ou pas vésiculés, ont des formes
anguleuses simples avec une rupture analogue à une autobréchification orientée et sans
ségrégationminéralogique (contrairement au faciès lavique des ignimbrites-laves précéden-
tes), ce qui permet de penser que ce dernier faciès bréchique serait plutôt lié à des
différences de vitesse d'écoulement entre des feuillets successifs d'une même nappe ignim-
britique, entraînant l'apparition d'une zone autobréchifiée centimétrique à décimétrique
interstratifiée (observation de terrain).
Les deux types de mécanisme de rupture peuvent se trouver fréquemment dans le
même échantillon. Dans d'autres cas la vésiculation est si faible que l'on doit aussi
considérer les ignimbrites tuffacées comme proches du point d'émission de la coulée.
En fait les ignimbrites tuffacées du deuxième faciès montrent à la fois le caractère
lavique, fig. A1, mais surtout le caractère vitroclastique bréchique, fig. A2, A3, A4, et à
ce titre (et vu leur nature rhyolitique) ces ignimbrites constituent un véritable ensemble
ignimbritique de la série birrimienne du Yaouré. Enfin l'abondance des formes variées et
complexes des échardes, l'absence de dévitrification à cristallisation axiolitique des échar-
des (sauf le cas de la lame mince A4, fig.), et l'abondance des tufs à vitroclastiques lités
granoclassés identiques aux tufs lités sous aquatiques de certains auteurs [8], s'accordent
avec les observations de nombreux auteurs [7] pour suggérer une mise en place sous-
marine de ces faciès.
Précisons que les trois faciès types d'ignimbrites ainsi définis dans ce qui précède (lave,
flammé, tuffacé) se trouvent représentés dans une même coulée pyroclastique ou un
ensemble de nappes que nous appelerons « ensemble ignimbritique » [3]. Celui-ci se
reconnaît par sa nature pétrographique propre, rhyolitique, rhyodacitique ou dacitique,
et par ses caractères de terrain (couleur, lithologie, cartographie, densité, coupe géologi-
que, etc.).
1360 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
Ainsi dans la série ignimbritique du Yaouré trois grands ensembles ont pu être
individualisés (ensembles A, B, C, fig.) dans une succession considérable de coulées
pyroclastiques de plus de 750 m d'épaisseur au total. Chacun de ces ensembles est
représenté par les principaux faciès ignimbritiques de la figure, en évoluant dans le sens
laves -» tufs [4].
CONCLUSION.
—
L'ensemble des caractères pétrographiques des ignimbritesbirrimiennes
du Yaouré s'accorde avec un dynamisme de mise en place par écoulement laminaire dans
lequel le moteur de la coulée ([5], [6], [7], [9]) est dû à la force d'expansion des gaz, et
ceci par vésiculation (poncification) d'une lave primaire au point d'émission (ignimbrite-
lave), qui évolue vers un faciès plus ou moins éclaté (ignimbrite flammée et tuffacée). Ce
mécanismeévolutif se fait donc dans le sens lave -» tuf, en accord avec la théorie lavique
de P. M. Vincent.
Au cours de la poncification trois types de rupture sont possibles : 1° une rupture par
gonflement et éclatement total des bulles au sommet d'une nappe sans que la pression
lithostatique s'oppose à la pression interne des gaz [7] (ignimbrite tuffacée), 2° une rupture
« ménagée » par éclatement progressif en liaison avec une forte pression lithostatique
dans la partie basale et médiane d'une nappe (ignimbrite flammée), 3° une rupture
mécanique brutale précoce proche des points d'émission et entre les feuillets à vitesses
d'écoulement différentes (faciès autobréchifiés).
Enfin beaucoup de caractères pétrographiques et génétiques des ignimbrites permettent
d'envisager, tout au moins pour certaines coulées pyroclastiques, une mise en place
sous-marine.
Je remercie tout particulièrement MM. les professeurs J. Fabre, M. Gidon, R. Michel, J. Sarrot Reynault,
ainsi que MM. les professeurs J. Camil, I. de Klasz, Ph. Guibert, et M. le professeur P. Tempier, respectivement
des Universités de Grenoble, d'Abidjan et de Clermont-Ferrand, pour leur aide et leurs conseils indispensables
depuis 2 ans.
( 1) Ces roches massives généralement très acides et fortement recristallisées, ont longtemps été appelé à tord
« quartzite blanc, noir, gris » ou « quartzite bréchique » par les anciens auteurs.
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TECTONICS. — Paleozoic sedimentation and Hercynian tectonic evolution of Mechra ben Abbou area,
Rehamna, Marocco.
Upper Ordovician to Frasnian series of Mechra ben Abbou are dislocated during the Famennian to Upper
Visean opening of an eastern trench (Oued Kibane). Folding with clivage, dextral shearing and later thrusting
characterize the Hercynian evolution of this area.
Carte structurale de Mechra ben Abbou. Coupes AA' et BB' montrant : (a) la dislocation importante de la
série sous la discordance viséenne essentiellementdans la partie occidentale du substratum; (b) le plissement
synschisteux affectant toute la série et (c) la troncature des structures par les contacts tangentiels tardi-
hercyniens O^
Structural map of Mechra ben Abbou area. Cross-sections AA' et BB' showing: (a) disrupted bedding under the
Visean unconformity only in the Western area; (b) later folding of the whole series; (c) structural troncation of
the folds by late hercynian thrustings.
L'ensemble sud-oriental, qui comprend deux unités structurales limités par des contacts
de chevauchement les superposant à l'ensemble oriental ( fig.) : L'unité de l'Aïn-el-Melah,
jusque-là interprétée comme un synclinal viséen coincé entre deux failles verticales [3],
est constituée en réalité de deux écailles ( fig., coupe AA') dont le matériel (pélites à
nodules calcaires et calcaires à interlits silteux) est, par analogie de faciès, à nouveau
attribué au Silurien comme proposé initialement [1]. L'unité de Koudiat-el-Adam, surmon-
tant la précédente, est constituée d'une série cambro-ordovicienne ([8], [9]). Coincé dans
le contact basai de cette unité, affleure une écaille formée d'ampélites noires d'âge
Llandovery [13].
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1363
LA NAPPE DE LA GADA JENNABIA. — Elle est constituée de quatre écailles qui surmontent
le substratum suivant un contact anormal sub-horizontal ( fig.) :
L'écaille e1, au Nord d'el Gara, met des calcaires et des pélites du Dévonien inférieur
surmontés transgressivement par des calcaires bioclastiques et siltstones du Viséen supé-
rieur V3by [6] en contact anormal sur les volcanites viséen supérieur du substratum.
L'écaillé e2, qui chevauche l'écaillé e 1, est formée de grès, siltstones et volcanites du
Viséen supérieur.
L'écaille e3, qui repose à la fois sur les écailles précédentes et, plus au Sud, directement
sur le substratum, est constituée, à sa base, de pélites du Siegénien [7], surmontées sans
discordance visible, par des calcaires, siltstones et volcanites du Viséen supérieur V3
indifférencié [6].
L'écaille e4 surmonte à la fois l'écaille e3 et le substratum. Son matériel peut être
corrélé avec celui de l'écaille e3.
ÉVOLUTION TECTONIQUE.
—
Déformation précoce dans l'intervalle Dévonien inférieur à
Viséen supérieur. — Elle n'est bien évidente que dans le substratum (ensemble de Mechra
ben Abbou). La déformation, qui commence par être synsédimentaire, débute au Dévo-
nien inférieur : les slumps et les figures d'arrachement dans les couches basales des bancs
compétents indiquent une certaine instabilité dans la zone de dépôt (talus). Cette instabilité
se poursuit sans doute après le Frasnien : la transgressivité des grès chenalisés du Strunien
tant sur le Dévonien inférieur que sur le Dévonien moyen-Frasnien plaide en faveur
d'une profonde érosion de la plate-forme calcaire du Dévonien moyen-Frasnien. La
dislocation la plus importante se place avant le dépôt du Viséen supérieur : on propose
de l'interpréter comme un mégaglissementde toute la série anté-viséenne en bordure d'un
bassin (Oued Kibane) dont l'ouverture aurait débuté au Famennien (on préfère ce terme
à celui d'olistostrome en l'absence de toute observation de sédimentation synchrone de
ce glissement). La bordure de ce bassin, où ont dû s'empiler les masses glissées, semble
se retrouver partout à l'Est du môle côtier : elle pourrait englober les séries discontinues
de quartzites ordoviciens des Skhour, de Draa-Guessa et de Biadna [4] ainsi que les
conglomérats polygéniques Dévonien inférieur de Skhirat-es-Slimane,dans les Rehamna.
Elle se prolongerait dans la zone de mélange des Skhirat des Jebilet [11]. Les conglomérats
monogéniques de Kef-el-Mouned et de Sidi Abdallah (Rehamna) pourraient correspondre
à une unité à blocs associée à ce mégaglissement [12].
Déformations hercyniennes. — Nous avons individualisé trois épisodes principaux :
Plissement P1 : Dans les deux ensembles occidental et oriental du substratum, ce
plissement est d'intensité variable, associé ou non à une schistosité. La direction moyenne
des plis, Nord-Sud à N30°, passe à N55° en allant vers le Sud-Est. Dans l'ensemble
sud-oriental chevauchant, la schistosité liée au grand anticlinal arqué de Koudiat-el-Adam,
est de direction N70°. Dans la nappe de la Gada Jannabia, les plis, ouverts, sont
essentiellementmarqués dans l'écaille e3, où ils sont orientés N 20°; dans l'écaille e4, plis
et schistosité sont tordus, passant de N20° à N 120°. Cette torsion est peut-être liée au
déplacement tangentiel tardi-hercynien de cette écaille du Sud-Est vers le Nord-Ouest.
Cisaillement à composante décrochante dextre : Reprise des plis P1 par des décroche-
ments sub-parallèles à la schistosité, existence de plis à axes courbes et à axes sub-verticaux
et localement d'un clivage S2 sub-vertical. L'effet de cisaillement le plus prononcé
s'observe dans la partie orientale du substratum.
1364 G. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PALÉONTOLOGIE.
II,
Série n° 19,
En Transylvanie une petite lentille sableuse a livré une faune diversifiée de Vertébrés comprenant des
Téléostéens(Characidés), des Squamates, des Amphibiens, des Crocodiliens, des Dinosaures et des Mammifères
Multituberculés. En ce qui concerne les Characidés, il s'agit de leur plus ancienne occurence en Europe. Les
Multituberculés présentent des affinités avec le groupe primitif et largement répandu de Paracimexomys.
PALEONTOLOGY. — Discovery of Mammals and Dinosaurs in the upper Cretaccous of Pui (Romania).
In Transylvaniaa small sandy quarry has yielded a diversified vertebrate fauna including Teleosteans (Characids), :
Squamates, Amphibians, Crocodilians, Dinosaurs and Mammals (Multituberculates). About Characids it is
their oldest occurrence in Europe. Multituberculates have affinities with the primitive widespread. group of
Paracimexomys.
Dans la région de Hateg, le Campanien marin est surmonté d'une épaisse série
continentale développée sur 2 500 m de puissance au moins. Les nombreux restes de
Dinosauriens recueillis près du village de Sinpetru (vallée du Sibisel) ont permis d'identifier
dans la partie inférieure de la formation, une faune riche et variée d'âge crétacé supérieur
([1] à [4]). Récemment la découverte d'une incisive de Mammifères dans ces niveaux
permettait à l'un de nous de reconnaître un représentant des Multituberculés [5].
A une quinzaine de kilomètres au Sud-Est, près du village de Pui, les affleurements
situés dans le lit de la rivière Barbat, constitués de bancs de grès et de conglomérats
rouges, rappellent certains des faciès de base des couches de Hateg; la série, ennoyée à
sa base et à son sommet sous des alluvions quaternaires, n'est révélée ici que sur une
épaisseur d'environ 200 m. La présence de restes de Dinosauriens [6] et de végétaux
fossiles dans ce complexe gréso-détritique avait permis de rapporter celui-ci au Danien
sensu Crétacé supérieur [7]. Aucun élément de continuité ne permet cependant de relier
directement cette série aux niveaux de Hateg. La découverte, au sein d'une lentille
sableuse, d'une faune de Vertébrés où se côtoient Dinosaures et Mammifères fait l'objet
de la présente Note.
COMPOSITION DE LA FAUNE :
—
Gasteropoda: cf. Bauxia, cf. Cyclophorus, Lychnus;
—
Osteichtyes;
—
Chondrostei:
Acipenseriformes;
—
Teleostei:
Characiformes, Characidae [8];
.
—
Amphibia indet.;
—
Reptilia: Testudinata indet.;
—
Sauria :
Squamata indet.;
Crocodilia indet.;
.
Saurischia:
.
+ Coelurosauria (? Coeluridae);
-t- Sauropoda (? Titanosauridae);
Mammifères et Dinosaures du Crétacé supérieur de Pui (Roumanie), (a) cf. Paracimexomys sp. M 1 supérieure
gauche; vue occlusale et vue latérale (échelle = 1 mm); (b) multituberculata indet. M 2 inférieure droite
(échelle= 1 mm); (c) Iguanodontidae cf. Rhabdodon. Dent isolée (échelle x 3); (d) Iguanodontidae cf. Rhabdo-
don. Dent isolée (échelle x 6); (e) Coelurosaurien. Dent isolée (échelle x 6); (/) Hypsilophodontidae. Dent
isolée (échelle x 6); (g) ? Titanosauridae. Dent isolée (échelle x 6).
Mammals and Dinosaursfrom the Upper Cretaceous of Pui (Romania). (a) cf. Paracimexomys sp.; left upper
MI; occlusal and lateral views (scale=1 mm); (b) Multituberculata indet. Right lower M 2 (scale =1 mm);
(c) Iguanodontidae cf. Rhabdodon. Isolated tooth (scale x 3); (d) Iguanodontidaecf. Rhabdodon. Isolated
tooth (scale x 6); (e) Coelurosaurian. Isolated tooth (scale x 6); (/) Hypsilophodontidae. Isolated tooth
(scale x 6); (g) ? Titanosauridae. Isolated tooth (scale x 6).
Ornitischia :
+ Ornithopoda:
Iguanodontidae (cf. Rhabdobon);
.
Hypsilophodontidae;
.
—
Mammalia:
Multituberculata :
.
cf. Paracimexomys;
.
Multituberculata indet.
.
Le premier élément remarquable de cette faune est constitué par les Characidae
précédemment connus dans l'Éocène inférieur d'Europe [17], dans le Paléocène du Maroc
[19] et dont les plus anciens représentants indubitables ont été signalés dans le Sénonien
d'Amérique du Sud [18]. La présence de ces animaux dans le Crétacé supérieur de
Roumanie montre que, dès cette époque, le groupe avait une très large répartition
géographique et suggère que celle-ci était peut-être même mondiale. Dès lors, les fossiles
de l'Éocène inférieur d'Europe doivent être considérés comme des vicariants.
L'assemblage de Dinosauriens, qui confirme l'âge crétacé supérieur du nouveau gise-
ment, évoque sans conteste celui rencontré dans le Bassin de Hateg; alors qu'à Hateg ces
Dinosauriens sont représentés par de nombreux éléments squelettiques, le matériel récolté
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1367
à Pui est constitué essentiellementpar des dents isolées; à défaut d'éléments de comparai-
son directe, la détermination des dents de Pui reste donc entachée d'une part d'incertitude,
et ne permet pas de savoir en particulier si ces gisements sont ou non chronologiquement
distincts.
L'Iguanodontidé rapproché du genre Rhabdodon, qui est représenté par plusieurs dents
(fig. c, d) est la forme la plus abondante du gisement. Trois dents seulement peuvent
être rapportées à une forme de la famille des Hypsilophodontidae (fig. f), alors que la
présence d'un Coelurosaurien (fig. e) et celle d'un Sauropode (fig. g) ne sont attestées
que par des spécimens uniques.
Dans cette faune, le seul élément un tant soit peu remarquableparaît être le Coelurosau-
rien, la découverte de Pui venant confirmer la présence de ce groupe déjà signalée par
l'un de nous [5], dans le Crétacé supérieur de Roumanie.
A propos de la faune de Dinosaures d'Hateg, Lapparent [9] avait insisté sur les
similitudes permettant de rapprocher cette faune roumaine de celles récoltées dans le
Crétacé du Midi de la France; cet auteur envisageait qu'au Crétacé supérieur, une certaine
continuité territoriale, représentée par un chapelet d'îles, assurait les échanges fauniques
entre ces deux domaines. Ceci paraît confirmé par les récentes reconstitutions paléogéogra-
phiques [10] et nous souscrivons à cette interprétation en faisant tout de même remarquer
que la connaissance des Dinosaures de ces régions est fondée sur un matériel encore trop
fragmentaire pour permettre d'échafauder des hypothèses biogéographiques précises.
Pour les Mammifères, deux formes appartenant aux Multituberculés ont été trouvées
à Pui:
—
la première peut être rapprochée du genre Paracimexomys; l'unique dent attribuée
ne mérite pas que l'on crée pour l'instant un taxon nouveau (fig. a). Sur cette dent qui
est probablement une M1 supérieure, la formule cuspidaire réduite, l'allure massive des
tubercules, qui sont de forme conique à l'avant et à l'arrière alors que les cuspides
médianes sont crescentiformes,la présence d'un court cingulum, sont autant de caractères
permettant de la rapprocher de quelques genres de Multituberculés primitifs, fréquents
dans le Crétacé supérieur d'Amérique du Nord, mais beaucoup plus rares dans celui de
Mongolie. En effet les genres Cimexomys et Paracimexomys sont connus par de nombreux
restes dans la Lance Formation, l'Oldman Formation et la Judith Formation
.
([11], [12], [13]) alors que Kryptobaatar ( = Gobibaatar) n'est représenté que par quelques
spécimens de la Djadokhta Formation dans le désert de Gobi ([14], [15]). Le principal
intérêt de la découverte de Pui est donc de mettre en évidence la vaste répartition de ce
groupe;
—
la deuxième forme, de plus petite taille, est identifié d'après une M/2 inférieure
(fig. b); bien que ses caractères évoquent son appartenance au même groupe que la forme
précédente, il est difficile d'en préciser les affinités.
Les Mammifères d'âge crétacé supérieur connus sur le territoire européen sont particuliè-
rement rares; en France, le gisement de Champ Garimond a livré un Mammifère [20]
dont les relations ne sont pas encore clairement établies (in [21], p. 31 et 223); un
Palaeoryctidé est connu, associé à un Symmétrodonte, dans la localité d'Aveiro au
Portugal [16]; à ces données fragmentaires, s'ajoute le Multituberculé récemment identifié
d'après une incisive dans la région de Hateg [5]. La découverte de Pui qui complémente
ces données éparses revêt donc un intérêt certain. Il est toutefois regrettable que la
paucité du matériel recueilli dans ces différents gisements interdise toute étude approfondie
permettant de préciser le statut taxonomique de ces quelques fossiles. Ajoutons d'ailleurs
1368 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II ,n° 19, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PALÉONTOLOGIE.
— Les Rongeurs miocènes de Li (Thailande). Note de Pierre
Mein et Léonard Ginsburg, présentée par Jean Piveteau.
Les argiles miocènes de Li (Thailande) ont livré le (?) Muridae Antemus thailandicus, deux Cricetodontinae :
Spanocricetodonkhani et Spanocricetodonsp., un Rhizomyinae : Kanisamys benjavuni nov. sp., un Sciuridae :
? Atlantoxerus et un Pedetidae : Diatomys liensis nov. sp. Cette faune est plus ancienne que celle de Shanwang
(Chine) et plus récente que celle de la MurreeFormation (Pakistan) ? Un âge Kamlial inférieur (plus précisement
MN 3 b, dans l'Orléanien inférieur) est proposé.
TABLEAU
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
REFÉRÈNCESBIBLIOGRAPHIQUES
[1] L. GINSBURG et Y. UKKAKIMAPAN, Comptes rendus, 297, série II, 1983, p. 297-300.
[2] J. CHENEVAL, L. GINSBURG et C. MOURER, ibid., 299, série II, 1984, p. 1369-1372,
[3] H. DE BRUIJN et S. T. HUSSAIN, Paleobiol. continent, Montpellier, 14, (2), 1984, p. 191-204.
[4] L. H. JACOBS, Mus. north. Arizona Press., série 52, 1978, p. 1-103.
1374 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
[5] W. WESSELS, H. DE BRUIJN, S. T. HUSSAIN et J. J. LEINDERS, Proc. Koninkl. Nederl. Akad. Wetens.,
série B, Amsterdam, 85, (3), 1982, p. 337-364.
[6] J. J. JAEGER, H. TONG, E. BUFFETAUT et R. INGAVAT, Rev. Paléobiol, Genève, 4, (1),
p. 1-7.
[7] Kanisamys benjavuni n. sp. Holotype : M3g (1,87 x 1,68 mm), fig. 15, Hypodigme : 23 dents. Derivatio
nominis : en l'honneur de Mme Benjavun Ratanasthien, professeur à l'Université de Chiang-Mai. Diagnose :
la plus petite et la plus brachyodonte des espèces du genre Kanisamys. Mésolophes et mésolophides courts.
M3 de longueur semblable à M1 mais plus large. Diffère de Prokanisamys par des M3 plus grosses, dépourvues
d'antérolophide labial ou lingual, une hypsodontie plus forte et des hypolophulides jamais obliques vers
l'arrière.
[8] Diatomys liensis nov. sp. Holotype: P4g(l,82x 1,42), fig. 20. Paratypes figurés: M1d (1,87x1,63);
M2d(2,12x2,15); M3d(2,36 x2,19); P4g (l,91 x 1,52); M1g(1,97 x 1,80); M2g(2,10x2,23). Hypodigme:
91 dents. Derivatio nominis : du nom de la localité du gisement. Diagnose : émail de l'incisive supérieure de
type multisérié. Quatre dents jugales par demi-mâchoires à couronnes relativement hautes, munies de quatre
racines (sauf P4 qui n'en a que trois). Cuspides reconnaissables sur les dents peu usées, fusionnant par usure
en deux crêtes transversales. Présence occasionnellede mésostylide. Absence ou extrême réduction de cingulum
postérieur aux P4; absence ou extrême réduction de cingulum antérieur aux P4.
[9] H. DE BRUIJN, S. T. HUSSAIN et J. J. LEINDERS, Proc. Koninkl. Nederl. Akad. Wetens., sér. 1981-1984,
(1), p. 71-99, cf. pl. Il, fig. 7.
[10] R. LAVOCAT et J. MICHAUX, Comptes rendus, 262, série D, 1966, p. 1677-1679.
[11] Li CHUANG-KUEI, WU WENYU et QIU ZHUDING, Vert. Palasiatica, 22, (3), 1984, p. 163-178.
[12] P. MEIN, Ann. Geol. Pays, hell., Athènes, t. HS, 1979, p. 1367-1372.
MICROPALEONTOLOGY.
(mostly in English Language). —A
collosphaerid in late Eocene sediments from the Kerguelen-HeardPlateau
The Collosphaeridae and Sphaerozoidae are unique among the Polycystinea for their
colonial organization. Collosphaerids are a major componentof polycystine assemblages
of equatorial waters, and they are common in temperate regions, Diversity and abun-
dance declines rapidly in cold water realms, and very limited occurrences of these
organisms have been reported in subpolar regions. No truely polar collosphaerids are
known. The entire Holocene subfauna consists of 27 species [1];
Even on the basis of skeletal morphology alone, collosphaerids are easily distinguished
from other Polycystinea (radiolaria with skeletons composed of almost pure opal). They
0249-6305/85/03011375 $2.00 © Académie des Sciences
1376 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Acrosphaera sp. A: Figs. 1-8, 10, 11. Orosphaerid: Figs. 9, 12. Enlargements: Figs. 1, 2, 4, 5x200; Figs. 3,
6, 9, 12 x 500; Figs. 7, 8, 10, 11 x 300.
Acrosphaera sp. A : fig. 1-8, 10, 11. Orosphaerid: fig. 9, 12. Agrandissements: fig. 1, 2, 4, 5x200; fig. 3, 6, 9,
12x500; fig. 7, .8, 10, 11x300.
PLANCHE I/PLATE I ROBERT M. GOLL
C.R. Acad, Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985 1379
Nannofossil assemblages have been used to date these sediments, which range from
NP13 to NP19 (Middle to Late Eocene [9]).
The Eocene intervals in these cores are short and do not permit the construction of a
complete composite section. Radiolaria are minor constituents of these sediments
(visually estimated to be 5% by weight or less), but preparations yield abundant material,
and the Polycystinea are reasonably well preserved. The entire Eocene polycystine
assemblage in these cores is the subject of a Comprehensive investigation, of which the
present paper is only a preliminary note.
Acrosphaera sp. A is present only in core 83481 (45°49'S, 66°34'E, and -2,390 m
depth): the youngest Eocene core in the collection (NP 19), Other Polycystineaidentified
in this core include: Astrophacus linckiaphormis, Calocyclas semipolita, Calocyclettaparva,
* Cyclampterium logiventer, * Dictyoprora eos, Lithomitrella acephala, L. minuta, *
Lophocyrtis jacchia, * Lychnocanoma babylonis, * Periphaena decora, Stylosphaera
corohata coronata, * Stylosphaera minor, Theocorys anapographa. Species in the above
list that provide verification of the Late Eocene age of this core are preceded by asterices.
Acrosphaera sp. A is very rare in core 83481. We have chosen not to describe it as a
new species until additional specimens from other localities are found. Nevertheless,
this morph has a persistent occurrence in this core, and we conclude that it is not a
contaminant. This decision is based on three considerations.
Oligocene sediments or any trace of Oligocene Polycystinea have not been found
on the Rerguelen-Heard Plateau. Although the lattice shell of Acrosphaera sp. A is
distinctively collosphaerid in structure, the details of its morphplogy are sufficiently
distinctive to distinguish it from Neogene species of this family. Subtropical assemblages
of Pleistocene Polycystine are characterized by high diversity, with many species having
very rare frequencies of occurrence. Thus, the rarity of Acrosphaera sp. A is not regar-
ded as anomalous.
The definition of the Collosphaeridae is based in part on the development of colonies
[5]. Consequently, assignment of extinct species to this family is unavoidably tenuous,
because their life mode will always remain unknown. We are unable to determine
whether Acrosphaera sp. A was colonial, but its placement in this family is based on the
similarity of skeletal morphology to modem collosphaerids. We surmise, therefore, that
Acrosphaera sp. A was very probably the precursor to many Neogene collosphaerids,
although this ancestry cannot be traced continuously.
Four specimens of Acrosphaera sp. A are shown in Plate I, Figures 1-8, 10 and
11. These skeletons are composed of very thin, flat lattice bars 2-6 um wide that have
beveled edges on external surfaces (Figs. 3 and 6). Lattice shells are perforated by a
profusion of densely-spaced, subpolygonal pores 2-30 |jm in diameter that display no
regularity in size, shape, symmetry or position. Skeletons have the gross appearance of
a very confused spider web, and individual lattice bars can be thought of as segments of
long threads that extend over broad areas of lattice hemispheres. The extremely fragile
nature of this construction is believed to be responsiblein part for the very rare occurrence
of Acrosphaera sp. A. Simple spines 1-10 um long project randomly from the exterior
of the lattice shell (Figs. 2 and 5).
Occasionally, these spines are 8-15 um long (Fig. 8) and form reticulate cone-like
structures that impart a thick, spongy aspect. to the skeleton. We detect no evidence of
internai structure. Whole specimens (Figs. 1-6) are 180-195 um in diameter. Some
incomplete specimens (Figs. 1, 8, 10, and 11) indicate diameters as small as 135 |xm.
1380 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 19, 1985
REFERENCES
[1] A. A. STRELKOV and V. V. RECHETNJAK, Exploration of the Fauna of the Seas, Nauka, IX, (XVII),
1972, pp. 295-373.
[2] K. R. BJORKLUND and R. M. GOLL, J. Paleontology, 53, (6), 1979, pp. 1293-1326.
[3] J. PERNER, Vestnik kral. ceskè spolccnosti nauk, 1891, pp. 255-269.
[4] A. SANFILIPPO and W. R. RIEDEL, D.S.D.P., 10, 1973, pp. 475-611.
[5] W. R. RIEDEL and A. SANFILIPPO, Oceanic Micropal, 2, 1977, pp. 847-912.
[6] P.-H. CHEN, D.S.D.P., 28, 1975, pp. 437-513.
[7] M. G. PETRUSHEVSKAYA,D.S.D.P., 29, 1975, pp. 541-675.
[8] F. M. WEAVER, D.S.D.P., 71, 1983, pp. 636-667.
[9] F. FROHLICH Ed., MD 35/D.R.A.KA.R., 36e campagne du Marion-Dufresne, Publ. T.A.A.F. 83-02, 1983,
97 p.
[10] F. FROHLICH et al, Comptes rendus, 297, Serie II, 1983, pp. 153-156.
:
lire
... 8 6,51 et 6,53 (H-5 et H-5')...
Page 1186, lignes 21 et 22 :
au lieu de
.augmentation du signal du méthoxyle en 12 (6,52.10-6). . .
. .
lire :
...augmentation du signal du méthoxyle en 12 (3,8.10-6)..
.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985 1383
On étudie un écoulement de base bidimensionnel, de convection naturelle, existant dans une couche non
uniformément chauffée par dessous. Nous Utilisons une méthode de perturbationdont le paramètre est lié aux
écarts de température imposés, supposés faibles.
Nous étudions le problème P obtenu en adjoignant au système (1) les conditions aux
limites générales indiquées sur la figure 1, et complétées par :
2. MÉTHODE ASYMPTOTIQUE. —
Cherchons (\|/, 0) sous la forme d'un couple de séries
formelles :
(a)
d'après la méthode asymptotique au premier ordre.
Isotherme T=25,5°C pour Ra=28,7 et 8=0,24 (T0 = 18; l=4; Tm=36,15). Le trait continu représente
l'isotherme obtenu expérimentalement [3], Les cercles (Q) représentent les points en lesquels T=25,5°C
(a) Isotherme T=Ï5.9Cy for Ra-2%1 and :s=0:24 (7^ = 18;. 7^,=.36;15|, The continuous Une represents an.
T=25.5°C.
expérimentalisotherme T=25.5°C [3]; circles (Q) represent points at which our asyniptotic first order solution
tells that
Fig.
(b) Quelques lignes de courant pour l=4 et R a=28,7.
(b) Some streamlinesfor l=4; Ra=28.7.
Les expressions obtenues pour 0 et \|/ à partir de cette troncature ont été confrontées à
des résultats expérimentaux concernant les champs de température [3]. Pour Ra S 30, les
deux approches donnent des isothermes superposables si s 5^0,15, et voisins aux dixième
près si c = 0,7. Dans les mêmes conditions les renseignements que nous obtenons pour \|/
mettent en évidence un mouvement du fluide, important surtout au voisinage de Oz et
illustré par la figure 2. Lorsque Ra est plus grand, cette description est insuffisante.
4. APPROXIMATION AU SECOND ORDRE EN E. — Projetons la solution du système (4) : sur
les fonctions propres de L*, adjoint de l'opérateur L défini par le premier membre et les
conditions aux limites du système (4). On rappelle que L* admet pour fonctions propres
les Ft>J- associées aux valeurs propres ?%J- définies par :
1386 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
Chacun de ces systèmes est facile à résoudre, dès qu'on connaît les IfcJ-, qui sont
obtenus par un calcul exact.
5. La méthode présentée a permis une description suffisante, par une solution au
premier ordre, des champs de température et de vitesse dans la couche poreuse soumise
aux conditions aux limites indiquées lorsque les écarts de température sont faibles.
Solution au second ordre et développements ultérieurs seront utilisés dans une étude de
stabilité visant à préciser les conditions d'apparition d'écoulements convectifs secondaires.
Remise le 21 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ce qui entraîne :
Si g(X) est une fonction monotone et continûment dérivable dans l'intervalle (À^,^),
la solution Y(Z) de (4) s'écrit sous la forme paramétrique:
avec:
Les deux constantes d'intégrations K et L, ainsi que les extrémités Xt et À,2- de l'intervalle
que parcourt X sont déterminées par les conditions aux limites sur les cylindres intérieurs
et extérieurs. La solution en fluide newtonien est bien connue et on la retrouve effective-
ment pour B = 0.
3. LE CHAMP DE VITESSE : RÉSULTATS NUMÉRIQUES.
—
La figure reproduit le profil de
vitesse pour deux valeurs du temps de relaxation et plusieurs valeurs du rapport co2/a>1
des vitesses de rotation.
La géométrie est fixée par le rapport R2/Ri que l'on a pris égal à 2. Les écarts par
rapport au champ de vitesse newtonien sont d'autant plus marqués que la quantité :
a un ordre de grandeur proche de l'unité. Dans ce cas le champ de vitesse fait penser à
celui d'une couche limite avec de très forts gradients sur le cylindre intérieur.
Remise le 4 novembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Institutfür Mechanik,
Technische HochschuleDarmstadt, Hochschulstrasse 1, 6100 Darmstadt, R.F.A.
C. R.Acad. Sc. Paris, t. n°
301,Série
II, 20,
1985 1391
On introduit un modèle de gaz sur un réseau plan composé de triangles équilatéraux, sur lequel se déplacent
à vitesse constante des particules synchronisées pour qu'elles se rencontrent aux noeuds du réseau. On présente
ensuite le comportement macroscopique de ce gaz lorsqu'il est animé d'une vitesse initiale normale à un
obstacle, montrant la formation de tourbillons alternés.
MECHANICS OF FLUIDS. — Simulation of two-dimensional Von Karman street using a lattice gas.
A lattice gas model is introduced in which partiales travel along the links of a planar triangular lattice, with
constant speed and being synchronized to collide at the vortices of the lattice. The macroscopic behaviour of the
gas is shown when its initial velocity is normal to a plate, leading to the creation of non stationary eddies.
Fig. 1. — Écoulement autour d'une plaque mince pour un nombre de Reynolds de l'ordre de 70, après
5000 pas de temps. Les flèches représentent la direction et le module du flux aux noeuds d'un maillage
64x32.
Fig. 1. dimensional low around a lat plate or a Reynolds number of order 70 after 5,000 time steps.
— Two The
directionand modulus o arrows are proportional to the mass lux on a 64 x 32 grid.
pour lequel les problèmes évoqués ci-dessus n'existent plus [7]. Dans ce réseau, Six
directions d'indices ie{l, ...,6} convergent vers chaque noeud du réseau, soit six
particules incidentes possibles dont la présence sera représentée par l'indice i correspon-
dant, défini modulo 6. En outre, nous avons introduit une population de particules
immobiles représentées au noeud considéré par un indice k. Les propriétés de ce gaz sont
complètement définies par la donnée dès lois de collisions entre particules qui sont les
suivantes :
(i, i + 3) -y (i +1, i + 4) ou (i— 1, i+2) collisions frontales;
(i, k) ->-(i + 2, i + 4) collisions sur un centre immobile;
(i + 2, i+4) -+ {i, k) collisions à 120°;
(i, i + 2, i + 4) -»(i+l, i + 3, i + 5) collisions à trois particules.
Une analyse théorique du système montre que les quantités moyennes p et j = pv
satisfont les équations de continuité et de Navier-Stokes (bidimensionnelles dans le cas
considéré) sous leur forme habituelle [7].
En théorie, la présence du réseau fixe supprime l'invariance galiléenne, ce qui se traduit
par des corrections à l'équation de Navier-Stokes. Cependant, celles-ci restent de faible
importance lorsque les vitesses moyennes ne sont pas trop grandes (il est à noter que ce
problème est commun à toutes les méthodes numériques utilisées pour résoudre l'équation
de Navier-Stokes qui passent toutes par une discrétisation de l'espace et du temps). En
outre, l'équilibre local étant défini par seulement deux grandeurs (p et p v), il n'y a pas
d'équivalent de la température, ce que l'on peut traduire en écrivant que Y==CP/.C„=1.
Les propriétés hydrodynamiques linéaires ont été étudiées par ailleurs [8] par simulation
numérique. Elles ont permis de confirmer la vitesse du son théorique ( /3/7), ainsi que
son isotropie, et de mesurer les viscosités parallèle et perpendiculaire en fonction de la
densité.
3. MISE EN OEUVRE.
—
Nous décrirons ici les résultats obtenus pour des écoulements
autour d'un obstacle. Pour cela, deux lois d'interaction particules-parois ont été utilisées :
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985 1393
les particules subissant soit des réflexions spéculairès, Soit un renversement de vitesse.
L'examen des résultats ne montre aucune différence qualitative entre ces deux lois. :
Les simulations décrites ici, ont été faites sur un calculateur vectoriel FPS 164 dont
les mots de 64 bits ont été utilisés pour stocker 8 sites codés sur 8 bits (6 directions, 1.
centre et 1 bit pour choisir l'un des deux types de collisions frontales). Durant létape
« collisions », les 8 bits d'état d'un site sont utilisés comme adressé pour chercher leurs
nouvelles valeurs dans une table à 256 entrées déterminant les lois de collisions. L'étape
« propagation » est ensuite effectuée par une manipulation:adéquate des 6 bits d'états
correspondants aux 6 directions possibles. Ces simulations étant faites sur un réseau de
taille finie (MxN sites, M=1024, N = 512), il est nécessaire de définir le comportement
sur les bords du réseau. Les résultats qui vont suivre ont été obtenus avec des conditions
aux limites périodiques dans la direction verticale, tandis que des particules sont injectées
sur le bord gauche avec une densité moyenne p'^ et une vitesse moyenne v0 constantes et
que les particules qui arrivent sur le bord droit sont absorbées. Ceci revient à envoyer
un gaz à la vitesse v„ sur une grille périodique. A l'instant initial, nous prenons des
particules ayant toutes en moyenne la même vitesse v0, et il est donc nécessaire de laisser
à l'écoulement un certain temps pour se mettre en place : séparation des filets en avant
de l'obstacle, création des tourbillons sur les bords droit et gauche, etc. Lorsque la vitesse
v0 est suffisamment élevée (pour les densités utilisées le nombre de Reynolds vaut environ
144||v0||), il se produit un détachement alterné des tourbillons créés par l'obstacle qui
sont ensuite entraînés par l'écoulement.
4. RÉSULTATS ET CONCLUSION. — Afin de diminuer les fluctuations statistiques liées au
faible nombre de particules par site, il est nécessaire de faire des moyennes sur plusieurs
sites, ce qui limite le rapport des échelles que l'on peut étudier. Pour visualiser la forme
de l'écoulement, le réseau est subdivisé en cellules de 16 x 16 sites dans lesquelles nous
calculons le flux <j> moyen correspondant; ce flux rnoyen local est alors représenté par
le tracé d'un vecteur proportionnel pour chacune des cellules recouvrant le réseau. Les
figures 1 et 2 montrent cinq tourbillons pour une vitesse v0 = 0,5 (Re~70) aux instants
t1 = 5 000 et t2 = 5 500. La comparaison des deux champs de vitesse montre un changement
1394 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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.
[8] D. d'HUMIÈRES, P. LALLEMAND et T. SHIMOMURA, Phys. Rev. Lett. (sous presse).
Après avoir défini la superalgèbre des rotations (SR), nous construisons la superalgèbre de Lorentz (SL) et
ses représentations de dimension finie. Puis nous définissons le super espace-temps et nous construisons la
superalgèbre de Lorentz inhomogène (SLI).
r
où les a,- sont les matrices de Pauli et = iCT2. Les représentations irréductibles de cette
superalgèbre ([1], [2]) sont caractérisées par un superspin J, J —0, 1/2, 1, Nous les
. . .
noterons JSR. Pour J=^0 la décomposition de JSR en représentations de la sous-algèbre
des rotations (R) engendrée par les J;, contient les deux représentations irréductibles JR
et,(J—l/2)R;de spin J et J—1/2. Nous notons cette décomposition :
Pour J=0, on a 0SR==0R: Pour tout J la dimension de JSR est 4J + 1. L'algèbre (1) a
un opérateur de Casimir quadratique :
En utilisant cette formule de réduction toutes les représentations peuvent être construi-
tes à partir de la représentation fondamentale à trois dimensions, 1/2SR, qui s'écrit, dans
la base standard des rotations, sous la forme JA=( 1/2)1;A, où les £A=(E,-, E±1/2) sont
des matrices 3 x 3 que nous appelons super matrices de Pauli :
En utilisant cette formule de réduction toutes les représentations peuvent être déduites
des deux représentations fondamentales (1/2, 0)SL et (0, 1/2)SL de dimension 3. Dans la
base standard des rotations ces représentations s'écrivent à l'aide des supermatrices de
Pauli (5) :
Alors, en utilisant pour les matrices; de Dirac la représentation de Weyl, les relations de
supercommutation (6) s'écrivent :
La matrice C est la matrice de conjugaison de charge de Dirac telle que CYVC_ 1 = — yvT
et ri^ —diag(.l, — 1, —1,-1) est le tenseur métrique de l'espace de Minkowski.
Les deux opérateurs de Casimir KfL et K'2SL peuvent aussi être écrits sous forme
covariante de Lorentz. Si on définit Jf2=2 (Kf-+K2SL) et Jf 2=2(RlL-K2SL), on a :
De plus nous supposerons que les -^ forment un spineur de Majorana, c'est-à-dire que
ses composantes sont £"=?(£?, t?/'^:!*2*, £lx) où (x) signifie conjugaison complexe dans
l'algèbre de Grassmann, cf. [4]. Le supergroupe de Lorentz est défini en exponentiant la
forme réelle de l'enveloppe grassmannienne de la superalgèbre de Lorentz, cf. [4], [5]. On
montré que son action dans le super espace-temps laisse invariante la forme quadratique :
La composante x5 apparaît ici comme une dimension de genre espace. L'étude des
représentations de la superalgèbre; de Lorentz conduit donc de façon naturelle à une
cinquièmedimension à la Kaluza-Klein. Notons cependant qu'il n'existe aucune transfor-
mation du supergroupe de Lorentz qui mélange cette composante avec les composantes
xu de l'espace de Minkowski. Seules les transformations fermioniques agissent sur cette
composante et la mélangent avec les composantes i;a.
Le supergroupe de Lorentz n'est pas le supergroupe le plus général qui laisse invariante
la forme quadratique (15). On montre que son action dans le super espace-temps possède
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
L'entrée d'une chaîne (neutre, flexible), venue d'un bon solvant, vers une couche adsorbée de chaînes
identiques, est contrôlée par une amplitude d'effet tunnel ff~, dans l'analogie chaîne/trajectoire développée par
Edwards. Nous trouvons :^=\|/(z=R)/\J/(z=a) ou \]r2 (s) est le profil de concentration dans la couche, R est
la taille d'une chaîne libre, et a la taille du monomère. ^ décroît lentement avec la masse moléculaire
M(^~~M" 0, 5 en champ moyen; ^~M"°'3 si on utilise les exposants critiques du champ \[f). Nous appliquons
des idées dans deux cas : (a) échangede chaînesadsorbées marquées avec une solution dé chaînes non marquées
(de concentration c). Le temps caractéristiquex* doit varier comme c- 1 en régime dilué, et un peu plus
rapidement en régime semi-dilué. Ceci n'est pas trop éloigné de certains résultats,Expérimentaux récents de
Varoqui et coll.; (b) pontage entre deux plaques rapprochées (distance entre plaques H<2R). Nous attendons
un temps caractéristique de pontage xp~H~v6_
SURFACE AND INTERPHASE PHYSICS. — Penetration of a coil into an adsorbed layer: Application
to the kinetics. of exchange and to bridging processes between colloïdal particles.
The entry of a (neutral, flexible) coil into an adsorbed layer is controled (within the coil/trajectory analogy
invented by S.F.Edwards) by a certain tunneling amplitude S~. Wefind ,?r = v|/(z;=R;)/i]j(z= a) where \|/2(z) is
the concentration profile in the adsorbed layer, R is the size of one coil in solution, and a is the monomer
size. Theamplitude 3~"is a slowly decreasing function of the molecular weight M. (&~~M~ 0, 5 in mean field ;
ffr~M.~ 0:3 with improved critical exponents).
Weapply these ideas to two practical situations: (a) exchange between labeled chains which are adsorbed, and
a non labeled solution of concentration c. The resulting characteristic time x* should decrease like c- 1 in the
dilute regime, and slightly faster in the semi-dilute regime. This is not too far from recent data taken by Varoqui
et. al.; (b) bridging between two adsorbing plates, separated by a gap H<2R: here we expect a bridging
time TP~.H"1/6,
I. INTRODUCTION. — Une couche adsorbée de polymère né désorbe pas par lavage avec
du solvant pur [1]. Par contre, elle peut s'échanger avec un polymère chimiquement
identique, mais de plus grande masse, présent en solution [2]. Ces échanges conduisent à
des rééquilibrations dans les systèmes polydispersés [3]. Entre polymères de même niasse,
dont certains sont marqués (radioactifs), la durée de présencedans la couche a été trouvée
inversement proportionnelle à la concentration extérieure [4]. La présente Note discute le
mécanisme de pénétration d'une chaîne dans là région (hostile) formée par les chaînes
adsorbées, jusqu'à ce que le contact avec le solide soit obtenu (fig. a) —ainsi que le
processus inverse par lequel une chaîne initialement liée au solide, s'évade (fig. b). Dans
les deux cas, le mécanisme « à un brin » des figures (a, b) doit dominer sur les mécanismes
« à deux brins » (fig. c) pour des raisons que nous préciserons plus loin.
Les cinétiques d'échange sont de toute façon lentes : très souvent, la partie de la couche
adsorbée qui est en contact direct avec le substrat a un caractère vitreux (manifesté par
un comportement dé gel quand l'adsorption se fait à la surface libre du solvant [5]). Dans
la présente Note, ce ralentissement est incorporé dans les préfacteurs : nous sommes
surtout intéressés aux dépendances en masse moléculaire, concentration, etc. Nous suppo-
sons (conformément à l'habitude, mais sans justification très Sérieuse) que la couche
adsorbée est proche de l'équilibre thermodynamique.
II. AMPLITUDE TUNNEL. — Partons de l'approximation de champ moyen pour la couche
:
adsorbée où le profil de concentration i|/2 (z) s'obtient très simplement [6] à partir d'une
équation d'Edwards [7]
Mécanismes d'entrée et de sortie d'une chaîne dans une couche adsorbée (région hachurée). Le potentiel vu
par la chaîne est répulsif dans cette région, mais attractif au contact du substratP. (a) pénétration d'un brin
simple; (b) sortie d'un brin simple; (c) pénétration en double brin (rare).
Entry and exit processes for a coil near an adsorbing layer (hatched region). The coil experiences a repulsive
potential in the hatched region, and an attraction upon contact with the substrateP. (a) penetration of a single
thread; (b) exit of a single thread; (c) hairpin process (exceptional).
U (z) est un potentiel self consistant U = v \j/2 (z), et s une valeur propre ajustée par la
condition à z->oo (\|/2-^î>a-3 concentration en masse, donc s = «a'_30). La paroi
àdsorbante est décrite par une condition aux limites [8] : —dlwty/dz\0= K. Nous sommes
intéressés ici au cas de l'adsorption forte (KA~1), en bon solvant (ra3~l) et (pour le
moment) dans la limite <£> -*• 0(e=0). La structure de la solution est :
La formule (3) est l'approximation WKBJ[9] pour ST. En fait, nous n'avons pas besoin
de cette approximation, car nous connaissons l'amplitude inverse <^~a_>R qui est décrite
précisément par le champ \|/ de l'équation(2), lequel décroît dans la barrière quand on se
déplace à z croissant.
Les amplitudes tunnel de a vers R et de R vers a (à même s) sont égales :
En champ moyen ST ~a{R d'après (2) et R ~N1/2 a (où N est le nombre de monomères/
chaîne), donc ^~~N_1/2. Hors du champ moyen nous postulons que (4) reste valable.
La fraction en volume <ï> (z) = < \j/2 (z) > varie comme {ajz)A'3 {voir [10]). Mais <\[r> n'est
pas tout à fait égal à <\|/2>1/2. Par analogie avec les transitions de phase ([10], [11]) on
attend :
Notons que 2T n'est pas de la forme e~kN : les couches adsorbées, très inhomogènes,
sont relativement peu opaques. Mais ,9~<^1 donc ,T2<H7~ ce qui justifie F omission des
processus à deux brins de la figure c.
Citons différentes généralisations de l'équation (6) :
(a) si la concentration extérieure c = 4>a- 3 est supérieure à la valeur de
recouvrement c*, le point de raccord extérieur ne se situe plus à z = R, mais plutôt à
z = ^(<l)), longueur de corrélation[10] : Ç(<D) = a<D"3/4. Dans ce régime l'équation(6) est
remplacée par :
(b) si la chaîne étudiée a P chaînons, et est plus courte que les chaînes adsorbées
(N chaînons), la barrière n'apparaît que à z = RF(P) = aP3/5. Donc ,^(P)^P"0>3 pour
P<N. Par contre, pour P>N on garde toujours l'équation(6);
(c) si le solvant est un solvant 9[12], on a \|f(z)~z"1/2 et l'équation(6) est remplacée
par ^(N)=(a/R)1/2 ^N"0-25.
III. ÉCHANGES ENTRE SOLUTION ET COUCHE ADSORBÉE. — Prenons, pour fixer les idées,
une solution diluée (<J><0*) de potentiel chimique (par monomère) j.is = us0 + kTN"-ln$.
Dans la couche adsorbée, nous postulons un équilibre interne avec un potentiel chimique
u;(r), fonction croissante du nombre de monomères adsorbés par centimètre carré (F).
Dans la région utile, on pourra écrire :
La dernière équation contient l'effet du bilan détaillé. En égalant (9) et (10) on obtient
une formule pourl'adsorption;a l'équilibre : si rQ est tel que fJL;(F0) = 1^0 le résultat est :
Notons que Bx(c --* 0)'-rf, oe : ceci permet peut-être de comprendre la des adsorbats
en présence de solvant pur.
1402 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
La distinction entre 1/x* et 1/T est réminiscente de celle qui existe entre les coefficients
de diffusion Dse!f et Dcoop dans une solution [10].
L'équation(14) donne x*~c_ 1 (comme l'observe le groupe de Strasbourg [4]) lorsque
c<c*. L'interprétation naturelle de cette forme, donnée dans [4], s'écrit en termes d'une
réaction du second ordre :
N* (ads) +N(libre) -+ N(ads) +N* (libre).
Notre conclusion est similaire : à cause des interactions (décrites par u;) toute entrée
de chaînes libres dans la couche doit être rapidement compensée par une sortie de chaînes
adsorbées.
Pour c>c*, l'amplitude £T doit dépendre de <D = ca 3, comme nous l'avons expliqué en
fin de section II. L'équation(14) donne alors T*~C~11/8.
IV. PROBLÈMES DE PONTAGE. —
Dans les expériences de J. Klein [13], deux plaques
portant des couches adsorbées sont rapprochées, et leur distance H est rendue inférieure
à 2RF, de façon à ce que les couches adsorbées se recouvrent nettement. Certaines
chaînes vont établir des ponts entre les deux plaques (v ponts/cm2). Nous voulons obtenir
une description qualitative de l'évolution en temps à H fixé. Pour simplifier, nous restons
dans une situation de bon solvant, avec des taux de couverture F qui sont supposés figés
r(H)=re(H=oo).
D'après la structure self similaire de la couche [14], chaque boucle, de taille H/2, établit
de l'ordre d'un pont à l'équilibre, c'est-à-dire que la valeur finale d'équilibre sera ve~H~ 2.
Mais à quelle vitesse s'établirait cet équilibre?
Il est naturel de penser que l'établissement d'un pont est analogue à la pénétration
d'une chaîne depuis la région centrale, de concentration c(H) = a~ 3 Î>(H) =a~ 3 (a/H)4/3.
Ceci conduit à une équation cinétique :
Ces fréquences sont basses pour plusieurs raisons : (a) la partie dense de la couche a
souvent une température de vitrification T3 élevée, donc D est très faible; (b) le mouvement
détaillé de la chaîne est peut-être du type reptation, donc D décroît vite avec N; (c) le
préfacteur en 1/R introduit dans l'équation(9) est très qualitatif, et peut-être incorrect,
mais il va dans le même sens.
C.R. Acad. Se. Paris, t. 301, Série II, n° 20,1985 1403
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[10] P.-G. DE GENNES, Scaling concept in polymerphysics, Cornell University Press, 2nd printing, 1985.
[11] M. FISHER et P.-G. DE GENNES, Comptes rendus, 287, série B, 1978, p..207-210.
[12] J. KLEIN et P. PINCUS, Macromolecules, 15, 1982, p. 1129-1135;
[13] J. KLEIN, J.Chem. Soc. (Faraday I.), 79, 1983, p, 99-110; J. KIEN et P. LUCKHAM, Macromolecules, 17,
.
1984, p, 1041-1050; Y. ALMOG et J. KLEIN, J. Colloïd. Interface Sc, 106, 1985, p. 33-44.
[14]:P.-G. DE GENNES, Macromolécules, 14, 1981, p. 1637-1645;.15, 1982, p. 492-500.
Collège de France, Laboratoire de Physique théorique, 11, place Marcelin-Berthelot, 75231 Paris Cedex 05.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985 1405
CHIMIE THÉORIQUE. — Résolution numérique, dans l'espace des impulsions, des
équations donnant les orbitales cristallines relatives à une chaîne infinie d'atomes d'hydro-
gène. Note de Mireille Defranceschiet Joseph Delhalle, présentée par Bernard Pullman.
On montre par un calcul numérique prototype sur une chaîne infinie d'atomes d'hydrogènesportant chacun
une orbitale gaussienne 1 s, la faisabilité de calculs HF purement numériques, dans l'espace des impulsions, de
la structure électronique des chaînes infinies.
THEORETICAL CHEMISTRY. — Numerical solution in momentum space of the equations givirig the
crystal orbitals for an infinite chain of hydrogen atoms.
Purely numerical calculations for an infinite chain of hydrogens with one 1 s gaussian on each atom point to
the feasibility in momentum space of numerical HF calculations of electronic structure for infinite chains.
Le système étudié est une chaîne linéaire infinie d'atomes d'hydrogène régulièrement
disposés. Bien que ce système ne soit pas accessible expérimentalement, son étude
prototype est un préalable utile à la résolution numérique des équations de
Hartree-Fock(HF) relatives à un polymère périodique suivant une direction.
La méthode utilisée pour déterminer directement les solutions des équations dans
l'espace des impulsions a déjà été appliquée à H2 et H3 ([1], [2]). Elle est applicable au
cas des polymères puisque les méthodes quantiques usuelles permettent de déduire la
structure des polymères ou des cristaux. L'approximation monoélectronique définit des
orbitales cristallines (OC) pour représenter la fonction d'onde d'un électron. En employant
l'approximation LCAO et en accord avec la symérie de translation du système, une
orbitale délocalisée du polymère s'écrit dans l'espace de configuration :
Les calculs présentés dans ce travail reposent sur les équations HF restreintes où les
niveaux monoélectroniques de plus basse énergie sont doublement occupés limitant la
partie utile de la zone de Brillouin à | k |^ 1/4. Par symétrie, les fonctions de Bloch sont
orthogonales en k. La transformée de Fourier d'une fonction de Bloch est :
Fig. 2. —
Partie occupée de la structure de bande de la chaîne infinie d'atomes d'hydrogène(u.a.).:
Fig. 2. —
0ccupiedportion of the energy bond of the infinite chain of hydrogen atoms.
Dans un systèmepériodique selon une direction, les niveaux électroniques sont représen-
tés par une fonction du nombre d'onde k : l'ensemble de ces valeurs E„(/C) pour k
appartenant à la première zone de Brillouin est la structure de la bande n du polymère.
Les équations à résoudre dans l'espace des impulsions sont celles obtenues par transfor-';.-
mation de Fourier des équations (2). La divergence des termes d'attraction nucléaire et
coulombienne pour q = 0[4] est supprimée par regroupement de ces deux termes au cours
de la transformation. On obtient :
Comme dans le cas moléculaire de telles équations ne sont en général solubles que par
un processus itératif. Dans ce travail p = n= 1 la fonction d'essai à été choisie de la forme
(1) avec %T{q) fonction gaussienne :
(|3 estl'exposant de la gaussienne dans l'espace des impulsions) ce qui permet d'obtenir
directement la solution numérique de (2). Dans ce cas particulier, les Wkk. sont réels.
L'algorithme numérique utilisé est proche de celui mis en oeuvre dans le cas moléculaire :
l'intégration sur les deux variables continues est réalisée par une intégration de Gauss-
Legendre sur une grille de points à l'intérieur d'un disque centré à l'origine de l'espace
1408 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
TABLEAU
Valeurs des énergies monoélectroniques, cinétique, de Coulomb, d'échange et de bande en fonction de k.
Les données, en u.a., correspondent aux paramètres définis dans le texte.
Energy band values and their kinetic, coulombic and exchange contributionswith respect to k.
The data, in a.u., have been obtained according to the methodology described in the text.
k Cinétique Coulomb Échange z(k)
0,000 0,3618 -0,3594 -0,6546 -0,6550
0,046 0,3733 -0,3623 -0,648 9 -0,637 8
0,131 0,4550 -0,3629 -0,6078 -0,5158
0,199 0,5759 -0,3646 -0,5332 -0,3218
0,240 0,6734 -0,366 8 -0,4472 -0,1405
des impulsions et sur quelques points asymptotiques hors du disque; l'intégration sur la
variable discrète se réduit à une somme de valeurs de fonctions aux différents points du
peigne de Dirac. Les interpolations sont réalisées par fonction spline.
Les termes d'échange font apparaître des singularités en q = 0 qui sont traitées analyti-
quement par un développement de l'intégrande en série de Taylor.
La méthode a ainsi permis de déterminer numériquement la structure de bande pour
la chaîne linéaire infinie d'atomes d'hydrogène. Le calcul a été effectué sur une grille de
31 points à l'intérieur d'un disque de rayon 1 u.a. et pour 5 points extérieurs. La somme
discrète a été étendue à 7 points, 8 valeurs de k sur l'intervalle [—1/4, 1/4] ont été
utilisées. Les valeurs des paramètres P et a0 sont celles obtenues variationnellement par
une méthode analytique[4] a0 = 1,915u.a., p = 7,433u.a.2. Les résultats sont donnés dans
le tableau et la structure de bandé est représentée sur la figure 2.
On constate un accord excellent entre nos valeurs et celles obtenues précédemment[4]
par une méthode analytique, malgré la relative simplicité du traitement et le faible effort
numérique. Ces résultats montrent la faisabilité de calculs HF purement numériques,
dans l'espace des impulsions, pour la structure électronique des chaînes infinies en faisant
abstraction de toute base.
Les moyens de calcul sur Crayl utilisés dans ce travail ont été attribués par le Conseil scientifique du
C.C.V.R. (École polytechnique, Palaiseau).
Remise le 21 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] M. DEFRANCESCHI, M. SUARD et G. BERTHIER, Comptes rendus, 296, série II, 1983, p. 1301-1304.
[2] M. DEFRANCESCHI, M. SUARD et G. BERTHIER, Comptes rendus, 299, série II, 1984, p. 9-12.
[3] J. M. ANDRÉ et J. DELHALLE, Quantum Theory of Polymers, 1-22, D. Reidel Publishing Company,
Dordrecht, Holland, 1978.
[4] J. DELHALLE et F. E. HARRIS, Phys. Rev.B, 31, 1985, p. 6755.
GÉOCHIMIE. —
de Raivavae (Polynésiefrançaise,Océan
Pacifique
Centre
Sud).
Note
Marquises.
L'étude pétrograpliiqueet géochimique de quelques échantillons de .l'île de Raivavae révèle la coexistence de
laves d'affinité tholeiitique, transitiormelle et alcaline, ce qui n'est pas sans rappeler le volcanisme du mont
sous-marin MacDonald. En revanche le caractère tholeiitique semble ici moins marqué qu'à Hawaii ou aux
Ocean).
GEOCHEMISTRY. — Contribution to the petrography and geochemistry of Raivavae Island, French
Polynesia (South Central Pacific
The petrographie and geochemicalstudy of some samplesfrom Raivavae island reveals presence of coexisting
olivine tholeiites,transitional and alkali basalts that recalls the volcanismof MacDonald Seamount. However
lavas.
the tholeiitic character seams here less obvious than in Hawaiian or Marquesas
I. INTRODUCTION. L'île de Raivavae est située par 24° de latitude Sud et 148° de
—
longitude Ouest, approximativement au centre de l'alignement d'atolls, îles volcaniques,
hauts-fonds et guyots connus sous le nom d'Archipel des îles Tubuai ou Australes
( fig.). Les rares notes publiées concernant cette île ([1]-[3]) y mentionnent la présence
d'ankaramites, basaltes, basanites ainsi que leurs produits de différenciation trachytes et
phonolites. Plus récemment de nouvelles études ont confirmé cette diversité ([4], [5]). Les
datations par méthode K/Ar indiquent des âges variant de 5,5 à 7,6 M.a. ([6], [7]) à peine
supérieurs à ceux obtenus pour l'île de Rapa située à une distance d'environ 600 km au
Sud-Est de Raivavae. Cette observation [5] serait en défaveur de l'hypothèse d'un « point
chaud » unique pour expliquer l'alignement de ces îles et laisse envisager l'existence de
deux alignements parallèles dans l'archipel des Australes ([8], [9]) qui se distinguent
également du point de vue des rapports isotopiques du strontium 87Sr/86Sr ([10]-[l2]) ;
MacDonald et Rapa (alignement Sud) prennent des valeurs comprises entre
0,703 8-0,7040 contre 0,702 8-0,7031 pour Raivavae, Tubuai et Rurutu (alignement
Nord).
PÉTROGRAPHIE, MINÉRALOGIE.
—
Les laves de notre échantillonnage sont toutes de
nature basaltique à l'exception de deux termes plus différenciés trachytiques ne faisant
pas l'objet de ce travail. Les principales caractéristiques pétrographiques et minéralogiques
de nos échantillons sont présentées dans le tableau I. Toutes les laves présentent des
textures microlitiques porphyriques parfois vacuolaires (éch. 108, 124). La quantité de
phénocristaux varie de 5 à 15 %. La phase phénocristalline est représentée par l'olivine,
le clinopyroxène associé dans les termes tholeiitiques au plagioclase qui peut être le
phénocristal le mieux représenté (éch. 108). Les olivines contiennent fréquemment des
spinelles chromifères (jusqu'à 37 % de Cr203) que l'on rencontre parfois isolés dans la
mésostase.
Le clinopyroxène est de nature variable. Dans les laves d'affinité alcaline il s'agit
de diopside et de salite alors que dans les laves d'affinité tholeiitique on rencontre
préférentiellement des endiopsides, des augites parfois pauvres en calcium (CaO~i2:%)
voire dans un échantillon des augites subcalciques (éch. 108). Les teneurs en titane sont
faibles, en règle générale de 1 à 2 %, parfois inférieures à 1 % dans les laves tholeiitiques.
Dans la mésostase on retrouve les minéraux précédents accompagnés des oxydes ferro-
titanés et de plages interstitielles feldspathiques ou vitreuses.
TABLEAU I
RVV 139 RVV 124 RVV 123 RVV 130 RVV 108.
Clinopyroxène
opyroxène
Plagioclase
u u
(">
Fo85
eOlgîîFeïî
Absent
Fo82
Absent
...
Cà|lMg«Feî° CaJfMgSFeïS
Ab^An^Org?
...
Ca^Mg^Fe^
Absent
Ca«Mg4|Fe09 cajiMgjjFeji CafiMgJÏFeiï CaJSMgSFeîi Ca^Mg^Fe"
Absent
Absent
Ab^An|JOrgJ
r tp
Ab|2An67Or01 AbJ3An|5Or02 .^p^Q^ Ab«An«0rgI Ab«An||Or02
Miner, opaques u Usp79 Mag21 Usp63 Mag37 Usp66Mag34
Spinelle. ucp Absent Absent Absent Absent
, . . ...
q>, phénocristaux, n<p, microphénocristaux, u, microcristaux, traces.
...
C. R. Acad. Sc. Paris, t, 301, Série II, n° 20, 1985
TABLEAU
Compositions
THOL
RVV.
SiO2
.124 123 108
THOL THOL
II
chimiques de laves sélectionnées de Raivavae.
Chemical compositions of selected lavas from Raivavae.
130
BTRS
05
BTRS BTRS
01 139
BALC
02
BALC
1411
Fe2O3
A12O3
MnO.
MgO
47,37
11,30
12,64
47,57
11,63
12,86
50,86
14,73
12,25
47,37
11,57
12,10
0,14
48,15
14,55
13,05
47,18
11,57
15,61
44,86
10,27
13,44
0,1.6
46,80
14.00
1,.33
Li
0,13 0,15 0,15 0,16
0,18 0,15
Na2O.
CaO 14,04 13,15 5,22 12,52 6,37 4,44 15,73 7,67
TiO2
8,10.
K2O
P2O5
2,39
0,63
l,96
8,90
2,35
0,46
2,19.
.
9,38
3,00
0,55
9,13
2,34 .
,10,13
2,96
0,55 0,70 0,65
0,66
2,48 2,13
9,08
3,30
: 9,98
2,20
10,60
2,94
0,87
H2O11,19 0.34
5
2,26.. 2,16 2,93 2.80
0,32 0,33 0,36 0,39 0,43 0,37
Co
Rb
0,31 0,48
0,58 1,12 1,35 1,18 0,42 0,99
4
Ba
V.
Cr.
Ni
Sr
TOIAL 100,08 99,91
145
604
206
10
321
63 564
59
359
110
246
65
5
—
99,31
9
303
92
266
99,57
13
395
193
224
100,29 99,83
368
130
277
16 5 517 5
457
196
342
100,21
249
5
478
234
7
18
99,63
23
565
257
269
Zn
574 758
2,6
202
Cu 74
23
75
79 45
—
437
74 68 118
Qznor
121 111
0,49 0,70 0,52
Hynor - — 11,0 12,0
0,70
5,4
—
0,39 0,73
— 3,2
0,58
0,9
—
Éléments,majeurs (%), éléments en traces (parties par million). THOL, tholeiites à olivine; BTRS, basaltes
transitionnels; BALC, basaltes alcalins. [Mg].= Mg/Fe2++Mg, avec Fe2Ti"/Fe3 +=0,l;5.
de la néphéline. Nous avons donc affaire à des basaltes transitionnels pour les premiers,
alcalins pour les seconds suivant la classification de Feigenson et coll. [14].
groupes magmatiquespdonc
Trois euvent
être tholeiites
discriminés
:
à olivine (ou
quartz), basaltes transitionnels basaltes alcalins. Le rapport Na20/K20 de l'ordre de
: 3,4 dans les laves primaires transitipnnelles ou alcalines tend à être plus élevé dans les
laves tholeiitiques de l'ordre de 4,4 en moyenne. Le rapport [Mg] évolue de 0,73 à 0,39
et indique qu'un processus de différenciation a affecté un certain nombre de laves. On
note en effet dans chacun des groupes une légère évolution des éléments au cours de la
différenciation Âl203,^ N^ augmentent regulièrement de même que Ti02, V et
Zn dans une moindre mesure. Fe2O3 reste sensiblement constant. Sr et Ba tendent à
croître, sauf dans les tholeiites du ils évoluent peu, ce qui peut traduire un fractionnement
de plagiociase par ailleurs abondant dans ces laves. Cu tend à croître avec la différencia-
tion dans le laves alcalines et transitionnelles, à décroître dans les-tholeiites. Ni et Cr
diminuent rapidement avec le rapport [Mg] suggérant un fractionnement d'olivine et de
clinopyroxène, Pour desvaleurs de
[Mg]
comparables
les
trois
groupes
se distinguent
essentiellementpar dés teneurs différente en éléments incompatibles. Les basaltes alcalins
(Rr
se caractérisent par les fortes teneurs en Rb, Sr et Bà'|Rb — 18,;Sr=478, Ba = 249), les
tholeiitgs par les plus faibles Sr=340, Ba ===3.27,5). Les basaltes transitionnels
=340,
ont des teneurs soit intermédiaires soit voisines, de celles des tholeiites. En revanche,
contrairement au cas des laves du MacDonald [15], nous n'observons pas de variations
significatives de TiO2, K2O ou P2O5 ni de certains rapports comme K2O/P2O5,
1412 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
Al203/Ti02 ou Ti/V ce qui suggère des liens pétrogénétiques étroits entre ces divers
groupes. Si l'on compare les tholeiites de Raivavae à des laves de même nature décrites
en Polynésie, on constate que les teneurs en Rb, Sr, Ba sont tout à fait analogues à
celles des tholeiites du MacDonald et légèrement plus faibles que celles des tholeiites des
Marquises [16]. De même le caractère titané est moins marqué à Raivavae. En ce qui
concerne les laves alcalines, elles sont légèrement enrichies en Sb, Sr et Ba par rapport
aux basaltes alcalins du MacDonald mais relativement appauvries en K, Ti et Sr par
rapport à ceux de Rapa [17].
CONCLUSION.
—
L'étude pétrographique et géochimique de quelques échantillons de
laves basaltiques de l'île de Raivavae permet de mettre en évidence trois types
magmatiques : tholeiites à olivine, basaltes transitionnels et basaltes alcalins. Les tholeiites
se caractérisent du point de vue minéralogique par la présence de clinopyroxène de type
augite pauvre en calcium et du point de vue géochimique par de faibles teneurs en
éléments incompatibles quoique largement supérieures à certaines tholeiites d'Hawaii [14].
Ces laves d'affinité tholeiitique n'ont été que rarement décrites en Polynésie ([18], [16]).
Elles pourraient correspondre comme à Ua Pou [19] à un volcanisme précoce antérieur
au volcanisme alcalin éventuellement présent sur toutes les îles mais dont les produits
seraient recouverts par ceux de l'épisode alcalin. Elle peuvent aussi correspondre au
même épisode volcanique que les laves alcalines, leur association constituant les produits
classiques de fonctionnement d'un hot spot actif comme cela semble le cas sur les monts
sous-marins MacDonald [15] aux Australes ou Loihi dans l'archipel d'Hawaii [20].
Nous remercions M. Roperch qui nous a fourni certains échantillons. Cette étude a été financée par
l'O.R.S.T.O.M. et l'A.T.P. Pirocéan n° 0693.
Remise le 14 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Millot.
PETROLOGIE.
— Classification pétrogfaphique et structurale des ophiolites, écho de
la dynamique des zones de transition croûte-manteau. Incidence sur la nature et la disposition
des corps de chromite associés. Note de Maryse Ohnenstetter, présentée par Georges
Les ophiolites de type I dépourvues de gisement de chromite s'opposent aux ophiolites de type II à zones à
haute potentialité en chromite. Les gisements de chromite réfractaire sont associés à des suites magmatiques
caractériséespar des cumulats riches en plagioclase précoce, alors que les chromitites métallurgiques sont liées
à des cumulats riches en pyroxènes précoces. L'importance des structures diapiriques relictuelles pour la
recherche de zones riches en gisements est soulignée.
PETROLOGY. — Structural and pétrological classification of ophiolites.derived from the dynamics and
nature of,the crust-mantle transition zone. Their importance on the genesis and disposition of associated
podiform chromite deposits.
Type I Ophiolites with no chromite deposit contrast with type II ophiolites having zones of high chromite
potential. Refractory chromitedeposits are associated with magmaticsuites characterized by early plagioclase-rich
cumulates, whereas metallurgicalchromite deposits are linked with earlypyroxene-rich cumulates. Relict diapiric
structures are important in prospectingfor deposit-rich zones.
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Répartition des différents types pétrographiques d'ophiolites dans un schéma géodynamique. Al et Cr, gisement
ou indice respectivementréfractaire ou métallurgique. 1, ride médio-océanique;ex: Méditerranée occidentale.
2, bassin marginal péri-continental; ex: Pinde, Othrys. 3, bassin intra-arc encadré de deux zones de
subduction ayant la même polarité; ex : ceinture occidentale de Terre-Neuve, Oman, ceinture taurique
médiane. 4, arc immature (a) et bassin intra-arc (6) avec zones de subduction convergentes. Les gisements
nombreux et volumineux sont métallurgiques à proximité de l'arc et réfractaires vers le bassin; ex: a,
Vourinos, Chalkidiki, Troodos, Betts Cove, Josephine; b, Coto, Cuba, Canyon Mountain.
Distribution of the different petrographie types of ophiolite according to geotectonic setting. Al and Cr:
respectively refractory and metallurgical ore deposits or mineral occurrences. 1, mid-oceanic ridge; e.g.: west
Mediterranean area. 2, peri-continental marginal basin; e.g.: Pindos, Othrys. 3, inter-arc basin bordered
by two subduction zones of similar polarity; e.g.: western belt of Newfoundland, Oman, median Taurus belt.
4, immature arc (a) and inter-arc basin (b) with converging subduction zones. Numerous large deposits are
of metallurgicalgrade near the arc and of refractory grade near the basin; e. g.: (a), Vourinos, Chalkidiki,
Troodos, Betts Cove, Josephine; (b), Coto, Cuba, Canyon Mountain.
PLANCHE I/PLATE I MARYSE OHNENSTETTER
Type
I.
Classification pétrographique des
olivine
ophiolites.
gabbro
Petrographical classification of ophiolites. 0l, olivine; Opx, orthopyroxene; Cpx, .clinopyroxene;. Pl, plagioclase; DUN,
troctolite; Ol-GAB, olivine gabbro;
olivine
Suite
;
Fe-GAB
Opx,
TABLEAU
orthopyroxène,
ferrogabbro ;
Cpx,
Pl-WEHR,
orthopyroxenite.
I
A
Type
clinopyroxène
wehrlite
Pl,
plagifère,
plagioclase,
B
GN gabbronorite
DUN, dunite
dunite; TROCT,
;
;
TROCT
Fe-GN
II
%)
Suite
A1
Suite C
riches TïO
Liquides
(>1,2
Basaltes
en
Ol-Pl.
Basaltes riches
en TiO2 (ï>L2 %)
Ol-Pl-Cpx-Opx
.
A A
Basaltes
pauvres en
.-:.T2''%>TiQi>Ô:6,%
TiO2
(<0,6
Basaltes
très pauvres ;
OI-Opx
Aen Ti02
%)
Cpx-Opx OI-Cpx-Pl-Opx
Opx-Pl Ol-Cpx-
A1 A2 B1 B2 B3 Cpx-Pl
DR C3
GAB
TROCT Cumulats
Fe-GAB Fe-
GAB
GAB Fe-GN
GN OI-GAB
DR Fe-GN
DR
GN DR GN
OI-GN
GN DR
DUN
Ol-GAB Ol-GAB Ol-GAB TROCT Ol-GN WEBS
CPX ORPYR
WEBS
TROCT TROCT. Pl-WEHR
DUN DUN
CPX
DUN CPX
WEHR
DUN WEHR
Kellaki
appauvrie
Manteau. Lherzolite Lherzolite appauvrie à Hârzburgite
Cpx appauvrie à
DUN
Harzburgite
Oman
Métasomatisme
Métasornatisme Pl + Cpx Dunite
Alpes
:
Exemples Corse Terre Neuve Canyon Terre Neuve Vourinos Ceinture Nlle
Calédonie
Long Range . Mountain Point Sal Mings Bight taurique Tasmanie
Apennins Coto Coto Canyon Preston Peak médiane Fidalgo
Othrys Mountain Oman. Mings Bight
Trinity
Oman
Oman
Trinity
Troodos
Acoje
Vourinos
Troodos
Chalkidiki
Thetford
Chalkidiki
Sud
Oman Josephine Vourions Vourinos
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, 1417
La
n° 20,. 1985,
TABLEAU II
The
Caractéristiques pétrographiquesprincipalesides ophiolites et des gisements de chromite associés.
Main
nature des cumulats est indiquée dans le tableau I.
petrographiccharacteristics of ophiolites and associate d'chromite deposits.
nature 0f cumulates is indicated in Table I.
métallogénique allongées parallèlement aux ceintures et qui sont interrompues par des
massifs ophiolitiques pauvres en gisement.
Les gisements intramantelliques sont très riches en Cr203 [24]. Les gisements de la
zone de transition peuvent être réfractaires ou métallurgiques, ces derniers étant les plus
abondants. Les gisements réfractaires (Terre-Neuve, Oman, Canyon Mountain, Coto)
sont associés spatialement à la suite magmatique A et accessoirement à la suite B. Les
gisements métallurgiques sont associés aux suites B et C. Cette répartition implique un
contrôle du rapport A1/Cr des gisements par les magmas ophiolitiques [25] qui vont
alimenter les chambres magmatiques supra-Moho. L'environnement géotectonique des
gisements de composition différente peut être alors précisé compte tenu des caractéristi-
ques géochimiques des suites définies (fig.).
Les gisements sont rares dans le premier groupe structural d'ophiolites et systématique-
ment présents dans le second, les gisements réfractaires étant plus fréquemment associés
au premier (tableau II). Dans chaque massif ophiolitique, l'attitude des gisements dépen-
dra de la superposition des tectoniques liées au diapirisme et à l'ouverture plus ou moins
oblique des bassins.
III. CONCLUSION. — Les guides pétrographiques et structuraux peuvent être employés
tour à tour et quelquefois simultanément lors de la prospection des gisements de chromi-
tes. Les critères pétrographiques portant sur la nature des suites magmatiques apparaissent
1418 CAR. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Un sondage réalisé près de Saint-Jean-de-Monts (Vendée) a traversé, sous les sables et graviers quaternaires,
fossilifères à
une formation à dominante argileuse comprenant des intercalations de calcaires marneux medicaginula.
« Archiacines ». La partie supérieure des dépôts est caractérisée par la présence de Gyrogona
L'association de foraminifères permet d'attribuer celte formation au Stampien et d'établir une corrélation avec
les dépôts de même type observés dans les bassins de Nort-sur-Erdre et de Saffré (Loire-Atlantique). La
présence, dans le voisinage immédiat, de calcaires éocènes sous les sables et graviers quaternaires, permet de
penser que l'Oligocène de Saint-Jean-de-Monts a été conservé dans un petit graben.
Des dépôts d'âge oligocène sont connus dans l'Ouest de la France, au Nord de la
Loire, la plupart conservés dans de petits grabens. S. Durand [1] a étudié ces bassins où
le Stampien est représenté par des calcaires marneux très riches en Archiacina armonica.
Des calcaires gréseux tendres à Operculina complanata. Nummulites boullei et Miogypsinoi-
des complanatus ont été signalés en Baie de Concarneau [2] et des biomicrites à Peneroplis
armoricus, Discorinopsis et Planulina zigzag au large de Belle-Ile-en-Mer[3]. En revanche,
aucune trace d'Oligocène fossilifère n'avait été décelée jusqu'à présent au Sud de la Loire,
soit en Loire-Atlantique, soit en Vendée, si ce n'est sous forme de petits débris calcaires
très usés à Archiacines remaniés dans des sables redoniens à Falleron (Vendée).
C'est en vue de rejeter les eaux résiduelles d'une piscine dans la nappe salée des
calcaires éocènes, qu'un forage a été réalisé au marteau fond de trou au lieu dit les
Quatre Ails, au Sud-Sud-Est de Saint-Jean-de-Monts (x: 573,75, y: 5.182,45, z:4m;
feuille de Saint-Gilles-Croix-de-Vieà 1/50000) (fig. 1). La présence d'argiles a conduit à
l'arrêter à une profondeur de 40 m. La technique utilisée pour ce forage ne permet pas
de donner une coupe géologiqueprécise d'autant plus que les prélèvements ont été pollués
par des éboulements constants de la couverture sableuse quaternaire. Une coupe sommaire
a pu néanmoins être levée ( fig. 2) :
—
à la base, de —36 à —32 m. NGF : sable argileux gris beige à quartz blancs mal
classés, moyens à fins, entièrement R M, muscovites et tourmalines;
—
de —32 m à —29 m. NGF : argile gris vert à intercalations de calcaire marneux
fossilifère. Les minéraux sont représentés par des quartz moins nombreux que précédem-
ment, mieux classés, plus fins et en majorité EM et EL, de la sidérite très abondante, de
la muscovite, de la pyrite et de rares grenats. Les organismes contenus dans le calcaire
marneux sont des fragments de bryozoaires, d'échinides, de gastéropodes, de tubes
calcaires de vers, de lamellibranches, des foraminifères, des ostracodes et des oogones de
Charophytes;
—
de —29 à —25 m. NGF : argile beige sableuse à intercalations de calcaire marneux
fossilifère. Par rapport au niveau précédent la fraction sableuse est plus importante et
les quartz sont mal classés et plus grossiers avec des E et RM. La tourmaline et la
muscovite sont très abondantes, alors que la pyrite et la sidérite sont plus rares. Il n'y a
pas de changement notable dans le contenu biologique, si ce n'est une moins grande
diversité;
—
de —25 à —21 m. NGF : argile verte à intercalations de calcaire beige et de marne
grise fossilifères. Les quartz sont relativement grossiers et mal classés et sont représentés
par des EM. La pyrite et la sidérite sont abondantes et la glauconie en quantité notable.
Les fossiles sont nombreux;
—
de —21 à —18,50 m. NGF : argile verte et marne grise à intercalations de calcaire
marneux gris fossilifère plus développées que dans le niveau sous-jacent. La pyrite, la
glauconie et la sidérite sont abondantes. La sidérite se présente sous la forme de plaques
concrétionnées;
—
de —18,50 à —17 m. NGF : argile noire compacte. La fraction quartzeuse est assez
semblable à celle des deux niveaux précédents. La sidérite est moins abondante et se
présente en cristaux fins associés à la pyrite. La glauconie est rare. En revanche, les
tourmalines sont nombreuses. Aucune trace d'organisme n'a été observée si ce n'est des
débris végétaux indéterminables;
—
de —17 m à la surface : sables et graviers quaternaires.
L'attribution stratigraphique des dépôts fossilifères des Quatre Ails est aisée en raison
de la présence de Peneroplis armoricus d'Arch. qui permet de les rapporter au Stampien.
La faune de foraminifères est constituée par une association bien caractéristique que l'on
retrouve dans tous les sédiments de même âge en Bretagne. Cette faune est encore mal
connue et aucune étude exhaustive ne lui a encore été consacrée. Une analyse sommaire
permet de distinguer deux composantes principales : des Agglutinés de grande taille et
des formes calcaires perforées de petite dimension. Les Agglutinés comprennent peu
d'espèces et parmi elles Discorinopsis kerfornei (Allix) et Clavulina cf. tricarinata d'Orb.
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
1421
Fig. 2. —
Coupe lithologique du sondage.
Fig. 2. —
Lithological description of the boring.
Les autres espèces appartiennent au genre Valvulammina. Les genres les mieux représentés
chez les formes calcaires perforées sont les suivants : Glabratella, Buliminella, Elphidium,
Baggina et Bolivinella. La diversité spécifique est faible et le nombre d'individus très
grand. Ces caractères semblent montrer que les conditions de milieu étaient bien particuliè-
res. L'étude des variations verticales de l'association montre un développement plus grand
des Agglutinés à la partie supérieure de la coupe.
Les ostracodes ne sont représentés que par quelques carapaces à valves jointives dont
la détermination (effectuée par C. Guernet) est difficile. La présence de Hammatocythere
sp = H. trituberculata Ducasse et Rousselle, de Pokornyella cf. pennata Delteil et de Ind.
gen. C sp. Delteil indique un âge oligocène et de nettes affinités paléogéographiques avec
l'Aquitaine.
Si les oogones de Charophytes ont été observés dans tous les" dépôts fossilifères, ce
n'est qu'au sommet qu'ils deviennent abondants avec une très nette domination de
Gyrogona medicaginula Lam.
La comparaison de cette série avec celle reconnue dans un sondage réalisé près dé
Saffré (Loire-Atlantique) [4] met en évidence de grandes similitudes en ce qui concerne
les faciès, mais à Saint-Jean-de-Monts les puissances sont nettement inférieures, et les
dépôts calcaires sont moins importants que les dépôts détritiques.
1422 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série n, n° 20, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] S. DURAND, Le tertiaire de Bretagne. Étude stratigraphique sédimentologique et tectonique, Mém. Soc.
géol. min. Bretagne, Rennes, 12, 1960, 389 p.
[2] Y. DELANOË, J.-P. MARGEREL et J.-P. PINOT, En baie de Concarneau, l'Oligocène marin est discordant
sur un Eocene ondulé, faille et érodé, et l'Aquitanien a voilé l'ensemble après une nouvelle pénéplanation.
Comptes rendus, 282, série D, 1976, p. 29-32.
[3] Notice de la carte géologique du plateau continental du golfe de Gascogne à 1/1 000000.
[4] V. BORNE, Étude d'un sondage profonddans le bassin tertiaire de Saffré (44). Sédimentologie,Biostratigra-
phie, Paléoécologie, D.E.A. de Géologie appliquée, Nantes.
In the permian basins of the Southern of France , continental deposits are varied and detritic material is
predominant. The carbonate facies are rare. Their characteristics oppose the lacustrine carbonates (beds, lens,
Les dépôts permiens du Sud-Est de la France se sont mis en place dans des milieux
continentaux variés [1].
Les sédiments s'ordonnent en une succession de séquences sédimentaires [1]. En fin de
séquence et/ou dans le centre des bassins, loin des apports grossiers en provenance des
reliefs bordiers, des produits fins se déposent : argiles de plaines d'inondation, argiles,
laminites et psammites de plans d'eau calmes et peu profonds, carbonates lacustres et
palustres. Sur les bords de ces zones humides, les traces de vie et les figures sédimentaires
sont nombreuses [2].
Les dépôts carbonates lacustres et palustres sont envisagés ici, en raison de leur rareté
dans les milieux permiens provençaux où il n'existe d'ailleurs pas de vrais sols calcaires
(caliches).
L'histoire paléogéographique des bassins, entre Can-
I. LES CARBONATES LACUSTRES. —
nes et Toulon, a mis en évidence la présence de lacs, à plusieurs reprises au cours du
Permien.
L'existence de ces plans d'eau se répercute sur l'aspect des produits volcaniques,
abondants dans toute la région : débit en boules de certaines coulées basiques, présence
locale de rétinites, lithophyses ou sphérolites à la base de coulées acides.
Ces lacs, peu profonds, ont permis le dépôt :
—
de carbonates, en bancs gris plus ou moins foncé, bien cristallisés et pauvres en
quartz détritiques. Peu épais, ils se débitent parfois en plaquettes mais ne présentent pas
de laminations;
—
de lentilles calcaires gris-noir, à organismes : débris de microfaune indéterminables,
Ostracodes nombreux (fig. 1), dont les deux valves sont parfois en connection (dépôt
sur place), rares fragments de filaments algaires;
—
de septaria carbonatées dans des argiles ou de concrétions calcaires lorsque le
caractère confiné du milieu s'accentue et que la teneur en carbonates est trop faible pour
permettre la formation de bancs ou même de lentilles.
Tous ces carbonates apparaissentdans des argiles rouges de fin de séquence sédimen-
taire, plus rarement dans des argiles vertes ou dans des grès gris-vert, fins et micacés.
L'installation de lacs, dans la plaine, loin des reliefs, est fréquente dans les bassins
continentaux. La vie se développe dans ces milieux calmes dont les sédiments s'opposent
au matériel détritique déposé par le système fluviatile ([3], [4], [5]).
II. LES DÉPÔTS PALUSTRES. — Entre Fréjus et Vidauban, les dépôts carbonates présentent
des aspects très particuliers.
A l'Est, au sommet des calcaires à Ostracodes, apparaissent des nodules blanchâtres,
de 1 à 2 cm, aux contours irréguliers, que l'on peut expliquer de la manière suivante :
l'existence, pendant un certain temps, d'un lac où vivaient des organismes a permis la
formation de lentilles calcaires à Ostracodes; lorsque le lac a commencé à s'assécher, les
nodules qui correspondentà l'accumulation de carbonates autour de racines de végétaux
se sont formés. La sécheresse se poursuivant, les dépôts carbonatés ont cessé totalement.
A plusieurs reprises s'individualisent des galettes calcaires, de ,3 à 15 cm, dans des
niveaux argileux bruns, ou dans des bancs de grès gris-vert. Ces galettes aplaties présentent
des fentes radiales sur le côté bombé; à partir de ces fentes, on observe parfois des zones
concentriques, dé 1 à 2 cm, qui correspondent à l'emplacement de tiges de végétaux, sans
doute des Roseaux (fig. 2). Par endroits, et seulement dans les grès, les galettes sont
corrodées et plus ou moins creuses (corrosion en milieu réducteur, postérieure à leur
formation) mais leurs contours restent très nets (fig. 3). Dans le fond de calcite fine qui
les constitue se distinguent des fissures remplies de calcite plus largement cristallisée,
associée à de l'analcime authigène, en trapézoèdres de 50 à 200 u. (fig. 4). Ce silicate
sodique apparenté aux zéolites est ici néoformé. Plusieurs processus peuvent conduire à
sa formation (épigenèse, réaction des sels dissous dans les eaux du lac, etc.), mais tous
sont en rapport avec la présence de cendres ou de verres volcaniques ([6], [7], [8]). Les
épisodes volcaniques sont fréquents au Permien dans toute la région provençale, en
particulier dans l'Estérel et le Bas-Argens : coulées volcaniques acides et basiques, cendres,
cinérites, tufs, tuffites, quartz corrodés, échardes et billes de verre. La présence d'analcime
n'est donc pas surprenante ici.
Nodules et galettes calcaires à analcime sont caractéristiques des milieux palustres bien
distincts du domaine lacustre ([4], [5], [9]). Ils correspondent à la frange bordière de plans
d'eau soumise à l'assèchement en raison de la baisse du niveau lors des phases de
sécheresse qui alternent avec les périodes humides et les pluviosités violentes de ce climat
chaud qui règne au Permien dans le Sud-Est de la France [10].
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Fig. 1.
—
Ostracode dans un calcaire microcristallin à plages plus largement cristallisées et quartz épars
(Gx200).
Fig. 1. — Ostracode in a micritic limestone with large crystallized zones and some quartz (M x 200).
Fig. 2. —
Galettes calcaires à traces de tiges de Roseaux.
Fig. 2. —
Flattened limestones with traces of stems (reeds).
Fig. 3. —
Galettes calcaires corrodées dans des grès gris-vert.
Fig. 3. —
Corroded and flattened limestones in green sandstones.
Fig. 4. - Cristaux d'analcime authigène dans un fond de calcite (G x 150).
Fig. 4. —
Crystalsofauthigenic analcite in fine calcite (M x150).
PLANCHF I/PLATE I NADÈGE TOUTIN-MORIN
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985 1427
III. ORIGINE DES CARBONATES. — Dans une sédimentation détritique comme celle du
Permien provencal, les carbonates sont rares. Leur apparition constitue un événement
dont les causes peuvent être dues à plusieurs facteurs.
1. Le volcanisme. Il ne semble pas que les émissions de coulées basiques soient
—
suffisantes pour expliquer l'enrichissement des eaux en ions Ca++ et CQ^~. Elles y ont
contribué mais le plus souvent, l'apparition des carbonates ne coïncide pas avec ces
émissions. En revanche, le volcanisme peut jouer un rôle non négligeable en influant sur
la température.
2. La température. — Dans les lacs, le calcaire précipite par différence de température
entre les eaux des lacs, plus chaudes, et les eaux plus froides des cours d'eau parfois
torrentiels qui s'yjettent; le phénomène s'effectue d'autant plus facilement que la tempéra-
ture est plus élevée [11]. Le réchauffement des eaux du lac peut être provoqué par les
éruptions volcaniques, basiques et surtout acides, nombreuses à cette époque.
3. Les organismes. — Trois types jouent un rôle ici :
—
les fermentations bactériennes entrent en jeu dans la précipitation des carbonates
dans les lacs riches en matière organique et dans lesquels les teneurs en C02 et SH2 sont
fortes (marécages); elles conduisent alors au dépôt de calcaires noirs ou de dolomies et
la dolomitisation, pénécontemporaine de la sédimentation, sera d'autant plus facile que
les eaux seront plus chaudes et le milieu plus confiné;
—
les Algues se développent dans les lacs et leur prolifération à la surface de l'eau, à
certaines périodes de l'année, provoque l'apparition des « fleurs d'eau »; l'absence de
laminations dans les carbonates permiens montre qu'elles n'ont jamais été très abondantes
ici;
—
les organismesfixent le carbonate de chaux dans leur squelette; les mieux représentés
dans la région sont les Ostracodes.
4. Le confinement. — Le caractère confiné du milieu augmente au cours du développe-
ment d'une formation sédimentaire et tout au long du Permien, et, avec lui, la basicité
au fur et à mesure que les bassins se comblent pour atteindre leur stade de maturité, en
fin de cycle sédimentaire. Ainsi, les teneurs en CaO, en baryum et en strontium s'élèvent
tandis que les indices d'assèchement se multiplient et que les apports s'affinent à cause
de l'abaissement des reliefs bordiers.
5. Le climat.
—
Relativement chaud et à saisons contrastées au début du Permien, il
devient franchement aride au début du Trias avec l'installation de regs à dreikanters.
Cette évolution progressive se traduit par l'assèchement des lacs et la formation de
nodules et de galettes calcaires autour des tiges de végétaux aquatiques.
CONCLUSIONS.
—
Le Permien provençal présente de rares intercalations carbonatées
qui sont des accidents dans la sédimentation détritique prédominante dans la région. Les
unes sont des dépôts lacustres, les autres correspondent à des milieux palustres installés
en bordure des précédents.
La précipitation des carbonates semble favorisée ici par l'augmentation de la tempéra-
ture des eaux, due en partie aux éruptions volcaniques, par la présence de certains
organismes (Bactéries, Algues, Ostracodes) et par l'augmentation du confinement du
milieu, donc de la basicité.
Le passage des niveaux lacustres aux dépôts palustres montre ainsi la réduction et
l'assèchement des lacs en raison de l'aridification progressive du climat au cours du
Permien.
Remise le 4 novembre 1985.
1428 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Dans la région de Jaén, la transgression du Cénomanien terminal est marquée d'abord par la progradation
vers l'Ouest du delta oriental, puis par un approfondissement relatif en deux étapes principales. Elle atteint
sonmaximum au Turonien inférieur. Des restes de Plésiosaurien ont été découverts à la limite Cénomanien-
Turonien.
GEOLOGY- — The upper Cenomanian-Lower Turonian transgression in the Jaén area (Northern Peru):
Sedimentological and stratigraphical data, and discovery of the first marine Saurien reported in Peru.
que le sommet traduit la progradation du delta Agua Caliente qui occupe alors le bassin
est-péruvien [5].
LA DEUXIÈMEMEGASÉQUENCE(300 à 350 m) commence par des séquences marno-calcaires
finement gréseuses contenant du gypse secondaire, mais où le soufre, la glauconie et le
charbon sont absents. Elles reflètent un milieu circalittoral assez profond, confiné, soumis
à de sensibles apports terrigènes. Plus haut, le quartz détritique, les lumachelles à huîtres
et localement le gypse diminuent progressivement, tandis que les calcaires noduleux
(wackestones clairs à fins bioclastes) sont moins argileux, l'ensemble traduisant un milieu
circalittoral plus distal et ouvert. Le sommet de la séquence est marqué par le retour à
un milieu de vasière très confinée et peu profonde : des marnes brunes, noires puis bleues
riches en soufre et gypse secondaires, traces charbonneuses et lumachelles alternent avec
des calcaires marneux affectés de fentes de dessiccation. Il s'agit donc d'une séquence de
comblement dans laquelle les apports terrigènes fins sont encore très abondants.
Outre la fréquence de plusieurs espèces d'Acanthoceras dans toute la séquence, la
présence à son sommet de Broggiceras sp (det. Ingemmet), et celle, plus au Sud [1], de
Neolobites vibrayeanus (=N. kummeli (Benavides)) de la zone à M. geslinianum indiquent
un âge cénomanien terminal pour cette séquence [1]).
LA TROISIÈMESÉQUENCE (250 m) débute par des marnes de milieu calme, ouvert et assez
profond qui marquent le maximum de la transgression. A la base abondent les ammonites,
les gros bivalves et les oursins, qui font place progressivement aux gastéropodes, pectens
et huîtres. La séquence se poursuit par la progradation de la plate-forme carbonatée très
calme, ouverte et peu profonde de la partie inférieure de la formation Cajamarca
(mudstones, quelquefois wackestones à petites gastéropodes, fins bivalves, algues et
foraminifères planctoniques).
La présence de Mammites nodosoides, de Coilopoceras jenksi, et de Inoceramus labiatus
(det. Ingemmet) dans le tiers médian de cette séquence, indique un âge turonien inférieur.
DÉCOUVERTE DE RESTES DE PLÉSIOSAURIEN. — On peut donc situer le sommet de la
deuxième mégaséquenceà la limite Cénomanien-Turonien. C'est sur la surface craquelée
par dessication d'un des derniers bancs de cette séquence, le long de la route Jaén-
Nazareth à 1,5 km au Nord de Rentema, qu'ont été trouvées, côte à côte mais déconnec-
tées, cinq vertèbres de Plésiosaure (Reptilia, Sauroptérygia) qui constituent les premiers
restes de reptile marin crétacé découverts au Pérou. Ces vertèbres sont conservées au
Musée Javier Prado de Lima, mais l'une d'elle a été envoyée à Paris pour étude.
Elles peuvent être attribuées à un élasmosauridé (Sauroptérygia, Plésiosauria). Il s'agit
de vertèbres cervicales, probablement de la région antérieure du cou. Le centrum est
encore assez court (L = 53 mm, 1 = 79 mm, H = 63 mm) et ses faces antérieure et postérieure
EXPLICATIONSDE LA FIGURE
Coupes du groupe Quillquinan dans la région de Jaén. En cartouche : A, plan de situation; B, stratigraphie
du Crétacé d'après la coupe du Pongo de Rentema. Légende : 1, calcaires massifs; 2, calcaires en bancs; 3,
marnes; 4, grès; 5, structures de dessiccation; 6, birdseyes et structures fenestrées; 7, laminations intertidales;
8, stratifications obliques; 9, lumachelles; 10, glauconie; 11, gypse secondaire; 12, vertèbres de Plésiosaure.
Quillquinan group sections in the Jaén area. Inset: A, location map; B, cretaceousstratigraphy, after the Pongo de
Rentema section. Legend: 1, massive limestones; 2, bedded limestones; 3, marls; 4, sandstones; 5, dessiccation
structures; 6, birdseyes and fenestrae; 7, intertidal laminations; 8, cross-bedding; 9, shell beds; 10, glauconite;
11, secondarygypsum; 12, plesiosaurs vertebrae.
CR. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985 1431
1432 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
sont presque planes. Les zones articulaires pour les côtes sont massives, très proéminentes
et uniques.
Au Crétacé, les plésiosaures sont abondants et ubiquistes puisqu'on les trouve en
Europe, Amérique, Asie, Nouvelle-Zélande, Australie. Au sein des Plésiosaures, des
élasmosaures se caractérisent par un très fort allongement du cou et une réduction de la
tête. Ce sont des animaux de haute-mer. Il s'agit donc ici vraisemblablementd'un individu
échoué en zone littorale ou sur un haut-fond. Bien que disloqué, le spécimen ne présente
aucune trace de transport (roulage) ni de prédation.
Les restes de Sauroptérygiens ne sont pas rares dans le Crétacé sud-américain, mais ils
sont le plus souvent très fragmentaires. L'espèce la mieux connue est Alzadasaurus
colombiensis Welles, 1962, provenant de l'Aptien inférieur de Loma de Catalina (Colom-
bie) [6]. D'autres restes, souvent des vertèbres isolées, ont été signalées dans le Turonien
d'Altagracia de Orituco (Monagas, Venezuela), dans le Maastrichtien d'Algarrobo et de
l'île de Quiriquina (Chili), ainsi que dans le Campanien moyen des îles Vega et James
Ross (Antarctique) [7].
CONCLUSION. — Dans la région de Jaén, l'ennoyage de la plate-forme cénomanienne
par la transgression du Cénomanien terminal, est suivi d'abord par la progradation du
delta oriental, puis par un nouvel approfondissement.Après un comblement rapide dû à
l'importance des apports terrigènes dans cette région, le maximum transgressif est atteint
au Turonien basai et précède l'installation d'une nouvelle plate-forme carbonatée au
Turonien moyen-supérieur. La découverte d'un Sauroptérygien à la limite Cénomanien-
Turonien confirme d'une part l'ouverture du milieu vers la mer, et d'autre part la grande
extension géographique de ces animaux.
Remise le 1er juillet 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] V. BENAVIDES,Amer. Mus. Nat. Hist. Bull, New York, 108, 1956, p. 252-494.
[2] J. J. WILSON, Amer. Ass. Petrol Geol. Bull, 47, n° 1, 1963, p. 1-34.
[3] E. JAILLARD, Bull. Inst. Fr. Et. And., Lima, XIV, n° 1-2, 1985, p. 49-56.
[4] T. MOURIER et coll., Bull. Soc. Geol. Fr., Paris (sous presse).
[5] A. RODRIGUEZ et A. CHALCO, Bol. Soc. Geol. Peru, Lima, 45, 1975, p. 187-212.
[6] S. P. WELLES, Univ. Calif. Publ. Geol. Sc., Berkeley, 44, n° 1, 1962, p. 1-96.
[7] R. A. DEL VALLE et coll., Inst. Antartico Argentino, Contribution 212, p. 1-13.
L'activité permanente de l'Etna met en circulation atmosphérique des particules minérales dont certaines de
granulométrie très fine (0,1 à 20 um) peuvent être largement dispersées sur le bassin méditerranéen. A côté de
particules non silicatées, on observe des silicates cristallisés (feldspaths) ou amorphes. Ces derniers sont soit
des microesquilles ou des filaments étirés, soit des microsphérules que leur morphologie et leur granulométrie
rapprochent des cendres volantes industrielles (fly-ash) et de certaines microparticules recueillies dans la
stratosphère. Les verres esquilleux sont hypersiliceux, les microsphérules sont de composition chimique variée,
ce qui nous amène à discuter leur genèse à partir d'un magma basique.
Nous avons complété nos études par des observations directes des filtres au Microscope
électronique à balayage (microscope « Jeol-Jem 840 ») [7] elles-mêmes couplées à des
microanalyses par sélection des Energies des rayons X (détecteur « Tracor 5 500 ») [8].
3. RÉSULTATS. — La microscopie électronique en transmission analytique montre la
de
prédominance des composés non silicatés sur les silicates. Parmi les premiers se trouvent
TABLEAU
Microanalyse par sonde électronique (« Jeol 100C » et « Edax 711 ») de trois verres volcaniques esquilleux (A,
B, C) et de cinq verres volcaniques microsphériques (D à H) dans le panache permanent de l'Etna. La
composition chimique moyenne (m) de laves et téphras récents de l'Etna [18] est donnée à titre de comparai-
son. L'analyse B correspond au verre de la figure 2, planche, C et D au verre lamellaire et à la microsphérule
de la figure 3, planche, et E à la microsphérule de la figure 4, planche.
Electron microprobe analysis ("Jeol 100C" and "Edax 711") of three shards of volcanic glass (A, B, C) and of
five microspherules of volcanic glass (D to H) filtered in the permanent plume of Mount Etna. The mean
chemical composition (m) of recent lavas and tephras of Mount Etna [18] is given for comparison.. Analysis B
corresponds to the glass of Figure 2, Plate; C and D to the lamellar glass and the microspherule of Figure 3,
Plate and E to the microspherule of Figure 4, Plate.
Laves
Verres volcaniques et
esquilleux Microsphérulesvolcaniques vitreux téphras
l'Etna
A B C D E F G H m
SiO2 92,5 92,8 94,2 90 88,5 86,1 64,1 48,3 47,8
A12O3 3,4 2,8 3,7 3,4 2,4 1,5 3,6 14,5 17,3
FeO + Fe203 1,3 1,6 0,7 2,6 2,5 6,1 9,5 11,3 10,8
MgO 1 0,1 0 0 1,5 0 2,9 2,6 5,2
CaO 0,1 2 0 0 0 1 6,3 6,4 10,4
Na,0 0 0,5 0 0 0 0 3,9 2,2 4,0
K2O 1 1,7 1,2 2,5 1,9 2,1 5,5 11,5 1,7
Ti02 0,2 0 0 1,2 2,6 2,5 3,9 2,6 1,7
MnO 0,1 0 0 0 0,3 0 0 0
TOTAL 99,6 101,5 99,8 99,7 99,7 99,3 99,7 99,4 99,1
EXPLICATIONSDE LA PLANCHE
Microscopie électronique en transmission (MET) et à balayage (MEB) des microparticules captées dans le
panache permanent de l'Etna.
Transmission electron microscopy (TEM) and scanning electron microscopy (SEM) of microparticlesfiltered in
the permanent plume of Mount Etna.
Fig. 1. — Verre volcanique filamenteux sur fond de microparticules de condensation. Filtre « Nuclépore » non
lavé (MEB).
Fig. 1. — Filament of volcanic glass and condensation microparticles. Not washed "Nucleopore"filter (SEM).
Fig. 2. — Esquille de verre volcanique hypersiliceuxen lamelle dentelée (analyse B du tableau) (MET).
Fig. 2. — Hypersiliceous shard of volcanic glass (analysis B, Table) (TEM).
Fig. 3. — Verre lamellaire et microsphérule hypersiliceux(analyses C et D du tableau) (MET).
Fig. 3. — Hypersiliceous lamellarglass and microspherule (analysis C and D, Table) (TEM).
Fig. 4. — Microsphérule hypersiliceuse(analyse E du tableau), feldspaths (I et J) et particule ferro-titanée(K)
(MET).
Fig. 4. — Hypersiliceous microspherule (analysis E, Table), felspars (1 and J) and Fe-Ti particle(K) (TEM).
Fig. 5. — Microsphérule (MEB).
Fig. 5. — Microsphérule(SEM).
Fig. 6. — Microsphérules (MET),
Fig. 6. — Microspherules(TEM).
Fig. 7. — Spectre des énergies des rayons X (EDAX), cliché au MET et diagramme de microdiffraction
électronique de particules ferrifères cristallisées(hématite?).
Fig. 7. — X-ray energy dispersive spectrum (EDAX), TEM micrographand electron microdiffractionpattern of
crystallizedFe microparticles(haemalite?).
PLANCHE I/PLATE 1 ROGER LEFÈVRE
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985 1437
des oxydes, sulfates, chlorures de Fe, Ti, Cu, Na, K, etc. (fig. 1, 4K et 7, pl.) dont
l'étude n'était pas notre propos, mais que d'autres auteurs ont décrits à l'Etna sur les
parois de tubes en silice utilisés comme condensateurs des produits volatils [9]. Parmi les:
silicates, les minéraux cristallisés sont des feldspaths (fig. 41 et J, pl.) surtout des plagiocla-
ses, accessoirement des feldspaths sodi-potassiques. Les phases silicatées amorphes, quant x
à elles, se présentent sous deux formes : esquilles et filaments étirés (verres volcaniques A:
classiques) (fig. 1, 2 et 3C, pl.) et microsphérules (fig. 3D, 4E, 5 et 6, pl.) que: leurs A
caractéristiques morphologiques et granulométriques rendent tout à fait comparables aux
cendres volantes industrielles (fly-ash) [10] ou encore à certaines particules recueillies dans:
la stratosphère [11]. La taille de ces microsphérules du panache de l'Etna est généralement
comprise entre 0,1 et 5um.
Les compositions chimiques des microesquilles et des microsphérules ne varientpas de
la même manière. Les premières sont toujours hypersiliceuses, par contre, les secondes
ont des compositions extrêmement variées (98 à 48% de Si02). Le tableau donné trois
compositions typiques des microesquilles volcaniques choisies parmi 20 analysées et
5 compositions typiques de microsphérules choisies parmi 68 analysées.
4. DISCUSSION. —
Les conditions-mêmes et les précautions entourant nos prélèvements
(flux ascendant important capté dans le panache sous les bords internes du cratère)
excluent le recueil de produits anciens variés accumulés sur les flancs externes du volcan
et remobilisés par le vent. Par contre, une remobilisation à partir des parois internes du
cratère n'est pas exclue; cependant, la fraîcheur de nos verres contraste avec l'aspect
altéré et jaunâtre macroscopiquement de ceux que mobilisent les explosions violentes et
dont on sait qu'elles projettent, à côté de verres juvéniles, des matériaux anciens de
l'édifice volcanique effondrés sur le magma ou arrachés au passage des projections
d'origine plus profonde[3]. De plus, les granulométries des produits sont radicalement:
différentes : 120 um en moyenne pour les produits d'émissions violentes recueillis à 12km
du cratère central [3], 10 um en moyenne pour nos produits, captés dans le panache
permanent. La variété des compositions chimiques des microsphérules vitreuses et leur ;
tendance hypersiliceuse contrastent avec la monotonie chimique et minéralogique des
laves et des verres inter et intracristallins de type basaltique alcalin émis par l'Etna dans
ses coulées latérales récentes ([3], [12], [18]).
Trois processus pourraient tout de même expliquer les hétérogénéités chimiques obser-
vées. Premièrement, l'arrivée dans les laves du cratère de xénolithes siliceux pris au
substratum sédimentaire du volcan et non assimilés par le magma basique; c'est le
processus invoqué pour expliquer la présence d'enclaves rhyolitiques dans certaines
manifestations etnéennes [13]. Deuxièmement, un début de démixion du magma précédant
ou accompagnant la cristallisation des premiers minéraux des laves. Un tel processus a;
déjà été invoqué à propos des verres basaltiques de l'Etna pour expliquer la libération:
de microsphérules hypersiliceuses par altération hydrothermale expérimentale
prolongée [14]. De telles microsphérules seraient, par conséquent, préexistantes dans le
magma et seraient émises lors du dégazage de sa surface. Quant aux microesquilles
vitreuses, on sait qu'elles sont classiquement interprétées comme des fragments provenant
de la paroi de bulles éclatées et trempées à l'air. Enfin, troisième processus possible, la
similitude morphologique qui existe entre nos microsphérules et les cendres volantes
industrielles émises par les panaches des cheminées des centrales thermiques peut faire
envisager l'hypothèse d'une surélévation importante de température à l'interface magma-
atmosphère, par combustion des gaz volcaniques dans l'air, entraînant une évaporation
1438 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II,. n° 20, 1985
ou une sublimation différentielles des silicates, suivies d'une condensation par conversion
gaz-particules, la granulométrie de nos microsphérules étant compatible avec ce qui est
communément admis pour les produits d'une telle conversion. Cette dernière hypothèse
semble la plus plausible.
5. CONCLUSION. — Une possible origine volcanique pour des microsphérules ressem-
blant aux cendres volantes industrielles et recueillies dans les glaces antarctiques a déjà
été évoquée sans être démontrée [15]. La fraction magnétique de sphérules recueillies sur
les flancs de volcans péripacifiques a été étudiée en grand détail [16] mais ne présente pas
d'analogies morphologiques ou chimiques avec ceux que nous décrivons ici. Par contre,
de telles microsphérules ont été observées dans les dépôts de cendres émises par le Mont
St. Helens lors de son éruption du 18 mai 1980 mais ont été attribuées à une contamina-
tion industrielle [17]. D'autre part, des microsphérules ont aussi été décrites dans les
téphras d'Hawai[19]. Nous apportons la démonstration directe de l'émission de microsphé-
rules volcaniques dans l'atmosphère, susceptibles, du fait de leur fine granulométrie,
d'être dispersées très largement. Nous pensons ainsi tenir avec elles les traceurs atmosphéri-
ques de l'activité de l'Etna que nous recherchions, à condition de pouvoir les distinguer
sans ambiguïté — par exemple par leurs éléments traces — des fly-ash industrielles dont
l'Europe est un grand pourvoyeur sur le bassin méditerranéen.
Remise le 21 octobre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. INTRODUCTION. — Pour décrire les transferts de matière dans un milieu poreux non
saturé, deux approches peuvent être utilisées : 1° une approche à caractère expérimental,
généralement utilisée en Science du Sol, qui base la description des transferts sur la loi
de Darcy et la loi de Fick; 2° la Thermodynamique des Processus Irréversibles linéaires
(T.P.I.). qui par un raisonnement théorique donne une description de l'hydrodynamique
des phases et constituants sous forme de relations phénoménologiques.
Dans le cas d'un milieu poreux saturé [1] et d'un milieu partiellement saturé par de
l'eau pure [2], il a été possible de faire la liaison entre les deux approches. On se propose,
ici, d'analyser l'hydrodynamiqued'une solution idéale dans un milieu poreux non saturé
par la T.P.I. et de confronter les relations phénoménologiques obtenues à la loi de Darcy
et à la loi de Fick.
On considère un milieu poreux non saturé, constitué par un squelette solide chimique-
ment inerte, macroscopiquement uniforme et isotrope dont les vides sont occupés par A
une phase liquide et une phase gazeuse. La phase liquide est une solution d'une espèce
chimique u, la phase gazeuse est supposée homogène. On pose les hypothèses suivantes :
(a) la température est supposée uniforme, constante et identique pour toutes les phases;
(b) on considère que les accélérations des phases sont faibles (mouvements quasi stati-
ques); (c) les seules forces à distance sont les forces de pesanteur; (d) les phénomènes de
changement de phase ne sont pas pris en compte; (e) la phase liquide est une solution
idéale de l'espèce chimique u; (f) la phase gazeuse se comporte comme un gaz parfait.
2. SOURCE D'ENTROPIE. — On adopte un point de vue phénoménologique ([3], p. 227) :
on admet que le milieu poreux peut être modélisé par une superposition de trois phases
occupant tout l'espace géométrique, caractérisées par des champs continus de variables
phénoménologiques. Les variables d'état qui caractérisent les trois phases fictives sont :
Ps-, Pe> PK> P/; : niasses volumiques apparentes respectivement de la phase
solide, de l'eau,,
du constituant u, de la phase gazeuse. La masse volumique apparente de la phase liquide
est donnée par :
où T est la température, v\ et vkg sont les vitesses phénoménologiques des phases liquide
et gazeuse; v\ est définie par :
X\ et sont les termes de source des bilans de quantité de mouvement des phases liquide
Xkg
et gazeuse. Compte tenu des hypothèses (a) et (d), ces termes de source sont de nature
mécanique et représentent les forces volumiques exercées respectivement sur la phase
liquide et gazeuse par les autres phases. D'après les hypothèses (b) et (c), X\ et Xkg sont
donnés par ([3], p. 567) :
u°(T) ne dépend que de la température, R est la constante des gaz parfaits, Mu est la
masse molaire de u et Nu est la fraction molaire de u.
Pour évaluer le potentiel chimique de l'eau dans le milieu poreux, considérons trois
compartiments A, B, C, à la température T disposés comme sur la figure.
Le compartiment A contient le milieu poreux partiellement saturé par la solution de u;
B contient la solution de u; C contient de l'eau pure. Une pierre poreuse assure la
AOÙ'.|X*'(T) ne
:
C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
A
Le potentiel capillaire dans A, noté \)/, est défini par ([6], p. 57)
:
4. RELATIONS PHÉNOMÉNOLOGIQUES,LOI DE DARCY, LOI
:
En utilisant l'hypo-
DE FICK.
—
où Lgë,
:
sont les coefficients phénoménologiques propres et Le„ est un coefficient
Luu, Lgg
de couplage. D'après (3), (9), (13), (15) et (16), en prenant l'axe vertical opposé à la
pesanteur, le flux en masse de filtration de la phase liquide s'écrit
Cette relation généralise la loi de Darcy dans le cas où la phase liquide est une solution
idéale. En tenant compté de (14) et de l'hypothèse (J), la relation phénoménologique de
filtration de la phase gazeuse (17) devient :
Cette relation est conforme à la loi de Darcy pour la phase gazeuse p. 248).
Pour compléter la description de rhydrodynamique du système, on peut établir là
relation phénoménologique de diffusion du constituant u par rapport au mouvement de
la phase liquidé. D'après (4), (16), (18), en utilisant (1), (9) et(13) :
1442 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 301, Série II, n° 20, 1985
Cas d'une solution diluée. — Dans le cas où la solution est diluée : p„<^pe; p„/Pi —0;
Pe/Pi 1- De plus si u« est du même ordre que v\: p„. v\ <^ pe.'-i>*.
—
Compte tenu de ces approximations, (15) et (20) s'écrivent :
La relation (23) coïncide exactement avec la loi de Darcy utilisée en Science du Sol.
Les potentiels de transports qui apparaissent dans cette relation : potentiel gravitaire,
potentiel capillaire, potentiel dû à la pression de la phase gazeuse, potentiel osmotique
ont pu être calculés par d'autres méthodes [7]. La relation (24) est conforme à la loi de
Fick ([8], p. 69).
6. CONCLUSION. — La loi de Darcy et la loi de Fick apparaissent comme des formes
simplifiées des relations phénoménologiques qui régissent l'hydrodynamique d'une solu-
tion idéale dans un milieu poreux partiellement saturé, obtenues par la thermodynamique
des processus irréversibles. Il est remarquable que l'analyse phénoménologique basée sur
la T.P.I., conduise, par un raisonnement purement théorique, à des lois dont l'élaboration
a suivi un cheminement expérimental.
Remise le 4 novembre 1985.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
JUIN-DÉCEMBRE 1985
I. -
PARTIE SCIENTIFIQUE
Pages Pages
Mécaniqueanalytique Surfaces de rupture et de limite de dilatance marbre
du
Formalisme hamiltonien symplectique sur les fibres tan- de Thassos soumis a des efforts de compression mul-
tiaxiaux, par Constantin A. Demiris 1225
gents d'ordre supérieur, par Manuel de Léon et Paulo
R. Rodrigues 455 Dissipation dans le changement de phase, Surfusion.
Changement de phase irréversible, par Michel Frémond
et Augusto Visintin 1265
Comportementqualitatif des systèmes dynamiques
Sur le principe du minimum de l'énergie en statique des
Classification analytique des germes de champs de vec- fils sans raideur, par José Eduardo Souza de Cursi 1319
teurs du type noeud-col dans C 3, 0. par Julio César
Canille Martins 653
Sur le comportement asymptotique de systèmes différen-
tiels non linéaires, par Zhivko Athanassov. 1335 Mécanique des solides
Pages Pages
Plasticitéet viscoplasticitésous chargement cyclique : pro- Champ aérodynamique moyen tridimensionnel à l'inté-
priétés et calcul du cycle limite, par Pierre Ladevèze et rieur d'un assemblage d'aiguilles de réacteur nucléaire
Paul Rougée
.....
. ....
Méthodes autocohérentes adaptées à la traction de maté-
891 à neutrons rapides, par Jean-Claude Rodet et Georges
Charnay 1269
riaux biphasés à grains allongés, par Lise Durand. 965 Dispersion dans un écoulement en présence de zones de
. . .
Une méthode mixte contrainte-déplacement-pressionpour recirculation, par Yves Pomeau. A 1323
la résolution de problèmes de viscoélasticité incompres- Sur une méthode pseudo-spectralede résolution de l'équa-
sible en déformations planes, par Vitoriano Ruas..
... 1171 tion de Hëlmholtz en coordonnées curvilignes non
orthogonales, par Alain Farcy et Thierry
Mécanique des sols et milieux poreux Alziary de Roquefort 1327
Variation de volume d'un sable dense sur chemins de Une méthode asymptotique pour l'étude de la convection
contrainte axisymétrique, par Eric Degny et Jack naturelle dans une couche poreuse horizontale, par
Lanier. .
561 Marie-Christine Vincourt 1383
Solution approximative de la zone plastique autour d'une Écoulementde Couette-Taylor stationnaire pour une solu-
galerie souterraine soumise à un champ de contrainte tion de polymères, par Karl Roesner 1387
non hydrostatique, par Emmanuel Detournay .
857
Simulation d'allées de Von Karman bidimensionnellesà
Endommagement, fatigue, rupture l'aide d'un gaz sur réseau, par Dominique d Humières,
Yves Pomeau et Pierre Lallemand. 1391
Critère de propagation en rupture ductile, par Nguyen
Quoc Son. 567
Turbulence
Sur le problème en vitesses de propagation de fissure et de
déplacement en rupture fragile ou ductile, par Nguyen Application des harmoniques sphériques à la représenta-
Quoc Son et Claude Stolz 661 tion et au calcul des grandeurs cinématiques en turbu-
lence homogène anisotrope, par Claude Cambon et
Sur le critère donnant la direction de propagation des Claude Teissedre. 65
fissures dans la théorie de Griffith, par Michel Amestoy
et Jean-Baptiste Leblond. 969 Domaine d'existence de l'isotropie dans une couche de
mélange turbulente, par Bruno Hannart, Yves Gagne et
Applications du frottement intérieur au suivi de l'endom-
magement des matériaux composites sous charges cycli-
Emil Hopfinger 669
Modélisation et étude d'écoulements régis par les équa- Intégrales de trois fonctions de Bessel, par Annie Gervois
et Henri Navelet
naert
tions de Navier-Stokes posées en domaine non borné 763
et présentant une pointe, par Marc Pogu et Georges La superalgèbrede Lorentz inhomogène, par Pierre Min-
Tournemine 1175 1395
Pages Pages
Physique statistique
Bornes supérieures pour les exposants critiques de
port en percolation, par Stéphane Roux
Table des Matières
tran-
367
Physique de basses tempéeratures
Conductance de Kapitza entre Gd3Ga5Û12 et hélium
superfluide, par Alain Lacaze
Série II -
767
3
pelle
chlorure et bromure mercureux, par Jean-Pierre Cha-
575 Acoustique
Diffusion acoustique en géométrie séparable : une
Mise en évidence (par diffraction des rayons X) de l'intér-
digitation des chaînes aliphatiques dans des film de
Langmuir-Blodgett. Nouvelle méthode expérimentale
de mesure, par Bella Belbéoch, Monique Roulliay et
par Conoir
méthode d'acquisitiondes séries de Debye généralisées,
Jean-Marc
Transferts thermiques
471
Pages
Âérothermochimie Étude électrochimique de la catalase à l'électrode à pâte
Détonation des mélanges stricts hydrogène-oxygène et de graphite. II. Oxydation des chaînes protéiques en
éthylène-oxygène contenant en suspension des particu- milieu acide, par ChristineJakubowicz,Roger Vallot et
René Buvet. 1119
les fines d'amidon, par Olivier Peraldi et Numa Manson. 371
Étude des diagrammes d'impédance électrochimique dans
Physico-chimie le cas d'une distribution des constantes de temps de
Apport de l'analyse thermomécanique dynamique à relaxation; application au cas d'armatures de béton, par
l'étude de l'influence des propriétés superficielles du François Wenger, Jacques Galland et Lionel Lemoine. 1281
renfort dans les compositesfibres/polyépoxyde,par Ber- Comportement électrochimiquedans le noir et sous éclai-
nard Chabert, Jacques Chauchard et Gilbert Lachenal. 13 rement des monocristaux de Zr093Ti007S3 en milieu
aqueux, par Bahman Fotouhi, Kurt Sieber et Ouri Goro-
Chimie théorique chov 1285
De la qualité des fonctions d'onde approchées de l'ion
moléculaire HJ : calcul des écarts-types sur Phamilto- Photochimie
nien, par Paul Biaise et Olivier Henri-Rousseau 907 Étude photochimique de dimères modèles de lignine de
Étude de la structure électronique du système triatomique type oi-O-4 et (i-O-4 « O-méthylés », par Alain Castel-
(Fe + CO) intervenant en chimisorption, par Abdelali lan, Corinne Vanucci, Jean-Pierre Desvergne, Henri
Daoudi, Michèle Suard et Claudette Barbier 911 Bouas-Laurent,Marcelle Hauteville et Michèle Chaden-
son 21
Force de corrélation dans les molécules diatomiques, par
Alexandre Laforgue et Omar Jbara 1179 Spectrochimie
Résolution numérique, dans l'espace des impulsions, des Luminescence du cérium trivalent dans le fluorure
équations donnant les orbitales cristallines relatives à d'yttrium YF3, par Marthe Dominé-Berges et Jean
une chaîne infinie d'atomes d'hydrogène, par Mireille Loriers
Defranceschi et Joseph Delhalle 1405
915
Chimie minérale
Chimie physique
Prévision par ordinateurde la composition et des proprié-
Influence de très faibles teneurs d'ajouts (CaO et Y203) tés physico-chimiques des halogéno-chalcogénures des
sur la densification du nitrure d'aluminium par frittage éléments des groupes km et A^A^B^C™,
B*'
kl^CÎ 11
sous charge entre 1650 et 1750°C, par Gérard Gauthier, avec Am = Ga, In; Av = As, Sb, Bi; = 0, S,Sergej
Se,
C^F,
Kyong Sop Han, Didier Bernache-Assolant et Jacques
Mexmain
Détermination potentiométrique et spectrophotométrique
135 Koutolin
Te; Cl, Br, I), par Sardar Gadjiev et
... 255
Guérin
Série II
379
Composés d'insertion du graphite à couches alternées aryl-2 indanones-1, par Jacques Berlan, Pascale Sztajn-
de dichlorures d'éléments de transition et de métaux bok, Yves Besace et Pierre Cresson 693
. . . .
alcalins, par Guy Furdin, Lachdar Hachim, Daniel Gué- Synthèse d'indole phosphonates par cyclisation selon Fis-
rard et Albert Hérold 579
cher, par Jean-Pierre Haelters, Bernard Corbel et Geor-
... ... . . . .
Structure magnétique du siliciure ternaire équiatomique ges Sturtz. 697
HoRhSi, par Simone Quezel, Jean Rossat- Mignod, Ber- . . . .
nard Chevalier, Wang Xian Zhong et Jean Etourneau 919 Sur une nouvelle voie d'accès aux a-cétols y-éthyléniques
au moyen d'organozinciques allyliques, par Amina Tou-
Préparation, caractérisation et mesures électrique des gani et René Couffignal. 1127
phases MM'Nb2Se10-xSxavec x<2, par Azzedine Sur la substitution électrophile régiosélective des arylsila-
Meerschaut et Jean Rouxel
Ben Salem, Shinichi Kikkawa, Philippe Molinié, Alain
Étude comparative de nouveaux tantalates dé type
1003 nes et ses limitations, par Raymond Calas et Jacqueline
Gerval : ........ 1289
«bronzes quadratiques de tungstène » contenant des Sur la stéréochimie de la réaction de la benzalaniline avec
ions Ce4+, Th4+ ou U4+, par Jean Thoret.. . . 1009 divers organométalliques issus de l'acide phéhylacéti-
L'autoextinction de l'émission du néodyme dans les verres
que, Moncef Bellassoued, Radhouane Arous-Chtara,
de compositions proches de LiLa1-xNdxP4O12, par
Chistian
Margarita Mladenova, Bogdan Kurtev et Marcel Gaude-
mar 1341
Lurin, Claude Parent, Michel Couzi, Gilles
Flem et Paul Hagenmuller
Le
1123
Chimie organique physique
Complexe fer-hydroxyméthylidène : un intermédiaire
Chimie métallurgique
Pics de frottement intérieur dus au carbone dans des
alliages, Nb-Zr, par Bernard Heulin....
. ... . . ..
.
583
line, Claude Lapinte et Didier Astruc
dans la réduction par étape de CO, par Daniel Cathe-
Pages Pages
Cristallochimie Géomagnétisme
Étude cristallochimique de deux phosphates de zinc : Sur l'excitation possible de l'oscillation chandlerienne par
Zn3(P04)2, 1H20 et Zn3(HP04)3, 3H20, par Yan- les mouvements à la surface du noyau, par Jean-Louis
nick Cudennec, André Lecerf, Amédée Riou et Yves Le Mouël, Camille Gire et Jacques Hinderer. ...... 27
Gérault. 93
Influence d'un coordinat additionnel, la glycine, sur la Géothermie
dimensionnalité des composés formés par l'anion Inclusions fluides et systèmes géothermiques : des rela-
Ni(S2C202)2 et les lanthanoïdes, par Jean Christian tions entre l'ébullition et la production de la vapeur
Trombe, Catherine Frasse et Alain Gleizes 483 sèche, par Nicole Combredet. 593
Mise en évidence d'une forme haute-pression du pen- Océanographiedynamique
taplomb (II) octaoxosulfate (VI) ; la phase P-Pb5SO8,
La subduction du bassin de Shikoku et de ses marges le
par Bernard Bonnetot, Bernard F. Mentzen et Jean long du fossé de Nankaï (Japon méridional) : résultats
Bouix. 487
. . . .... .
Étude structurale du chlorhydrate de pipéroxane préliminaires du programme Kaïko (Leg I), par Xavier
Le Pichon, Toshimichi liyama, Hervé Chamley, Jacques
C14Hi8N02, HC1 et considérations conformationnel- Charvet, MichelFaure, Hiromi Fujimoto, Toshio Furuta,
les, par Abdeslam H'Naïfi, Michel Saux et Alain Carpy. 927 Yoshiaki Ida, Hideo Kagami, Siegfried Lallemant,
Phases cristallinesde zéolithespentasil formées par adsor- Jeremy Leggett, Akihiro Murata, Hakuyu Okada,
ption de n-hexane et de p-xylène, par Bernard F. Ment- Claude Rangin, Vincent Renard, Asahiko Taira et Hide-
zen et Jacques C. Védrine 1017 kazu Tokuyama 273
Étude cristallochimique d'une série de composés fluorés La collision de l'arc volcanique d'Izu-Bonin avec le Japon
de terres rares de formule LiNaLn2F8, et mise en évi- central et la jonction triple au large de Tokyo : premiers
dence de la participation des orbitales 4f à la liaison, résultats de la campagne franco-japonaise Kaiko (Leg
par Daniel Zambon, Jacques Metin, Bernard Picaud et II), par Vincent Renard, Kazuaki Nakamura, Jacques
Daniel Avignant. 1235 Angelier, Jacques Azema, Jacques Bourgois, Christine
.
Préparations chimiques et données cristallographiques sur Deplus, Kantaro Fujioka, Yozo Hamano, Philippe
quatre nouveaux tricyclophosphates de nickel et de Huchon, Hajimu Kinoshita, Pierre Labaume, Yujiro
cations monovalents NiM4(P309)2.xH20 (M1 = Na, Ogawa, Tetsuzo Seno, Akira Takeuchi, Manabu Tanaha-
Ag, NH4, Cs), par Amor Jouini et Mongi Dabbabi.. 1347 shi, Akinori Uchiyama et Jean-Louis Vigneresse 281
. .
De la fosse du Japon à la fosse dés Kouriles : Premiers
Soleil résultats de la campagne océanographique franco-
Sur la variabilité de la constante solaire, par Christophe japonaise Kaïko (Leg III), par Jean-Paul Cadet, Kazuo
Kobayashi, Jean Aubouin, Jacques Boulègue, Jacques
de Charentenay et Serge Koutchmy 151
Dubois, Roland Von Huene, Laurent Jolivet, Toshihiko
Sur la mesure du diamètre du Soleil obtenue à l'astrolabe Kanazawa, Junzo Kasahara, Kinichiro Koizumi, Serge
solaire du C.E.R.G.A, par Francis Laclare, Alain Jour- Lallemand, Yasuo Nakamura, Guy Paulot, Kiyoshi Suye-
net et Hamid Sadsaoud 383 hiro, Shin Tani, Hidekazu Tokuyama et Toshitsugu
Yamazaki.. 287
.
Systèmes extra-galactiques L'eustatisme lié à la réduction mésozoïque des cuvettes
Galaxies à la périphérie du Superamas Local, par Edmond océaniquesen relation avec l'extension des bassins intra-
Giraud 387 continentaux, par Dominique Bureau 391
Influence des apports rhodaniens sur la structure du sys-
Physique de l'atmosphère tème particulaire dans le Golfe du Lion, par Christian
Granulométrie des aérosols hygroscopiques: nouvelle Loeillet et Michel Leveau 397
méthode semi-expérimentalepermettant l'extension du Sur le lâcher de tourbillons géostrophiques dans le sillage
domaine des mesures du spectrogranulomètre vers les de topographies sous-marines, par Jacques Verrou.. 525
. .
petites dimensions par couplage avec une chambre iso-
therme à diffusion de vapeur et à flux continu, par Minéralogie
Michel Garmy et Roger Serpolay. 1021 Vers hydrothermaux fossiles dans une minéralisationsulfu-
. .
Spectropluviométrie: existence de distributions exponen- rée des ophiolites de Nouvelle-Calédonie,par Elisabeth
tielles à double pente pouvant provenir de couches Oudin, Jean Bouladon et Jean-Pierre Paris 157
.
nuageuses strato-convectives, par Georges Donnadieu. . 1239 Les concrétionsminéraliséesdes Terres Noires du Sud-Est
de la France : diagenèse ou hydrothermalisme?, par
Géophysique Jean-Luc Gaidon, Serge Martin-Calle et Micheline Bou-
Mise en évidence et interprétation d'une zone électrique- deulle 791
ment conductrice en profondeur dans le nord d'Israël, La conservation de microorganismesdans une magnésitite
par Régis Ballestiacci 1027 spathique et ses incidences cristallogénétiques et sédi-
Structures très diverses de la croûte et du manteau supé- mentologiques, par Micheline Chayé d'Albissin et Jean-
rieur dans la moitié Nord de l'Argentine, avec décou- Jacques Guillou 797
verte d'une zone géothermale, par Bruno Baldis, José Mise en évidence, au moyen de la spectroscopie RMN,
Miguel Febrer, Hugo Gustave Fournier, Juan Carlos des sites tétraédriques et octaédriquesde l'aluminium-
Gasco, Marta Ghidella, Manuel Jésus Mamani, Maria 27 dans des gels silicoalumineux,par René Couty, Fran-
Cristina Pomposiello et Alejandro Vaca. 1245 cis Taulelle et Hélène Theveneau 1033
Table
Pages Pages
Géochimie
des Matières
Sur une altérationparticulière du kérogène de séries carbo- massif du Rabodeau (Vosges septentrionales) : apport à
natées dolomitisées et minéralisées : exemple du gîte
Zn-Pb de Trèves. Implications génétiques, par Bernard la reconstitution géotectonique des Vosges, par Moha
Jean-Trichet
Gauthier,Jean-RobertDisnar, Jean-Claude Macquar et
Argumentsisotopiques et hydrochimiques en faveur d'une
33
Ikenne et François Baroz
Les mylonites: pièges pour la tourmalinisation de
que. L'exemple du granite tourmalinifère de Saint-
529
venue hydrothermale dans la nappe du Trias Inférieur Renan( Massif armoricain, France), par Louis Chauris. 599
(région de Vittel, Vosges), par Jean-Jacques Royer, Le stade majeur du métamorphisme est de type moyènne
Annie Michard, Michel Danis et Francis Albarède 163 pression sur le flanc sud de la Montagne Noire dans
Les acides fulviques dissous dans les eaux du proche la région de Labastide-Rouiaroux(Tarn, France), par
plateau continental. Relation avec la situation estuai- Michel Démange et Philippe Jamet 603
Saliot
rienne,par Pierrette Bergern Colette Berlin, Marie-Pierre Première détermination expérimentale des relations de
Marniesse et Marc Ewald801 phases dans le système, haplogranitique en conditions
Les hydrocarbures dans le système hydrothermal la de sous-saturation en H2O2, par Michel Pichavant et
ride Est-Pacifique, à 13°N, par Martine Brault, Claire Ramboz
de
607
Bernd R. T. Simoneit, Jean-Claude Marty et Alain
807 Contribution à la connaissance pétrographique et géochi-
mique des îlots Marotiri, Polynésie française ( Océan
Oxydation du fer dans les skarns et les schistes à graphite Pacifique Centre-Sud), par Jean-Michel Liotard et Hans
des Jebilet Centrales, Maroc un indicateurde transfert G. Barsczus 611
de matière par les fluides dans une zone de cisaillement
ductile,par ClaireRamboz et Abdelmajid Bastoul. 931 Xénolithes peralumineux dans les dolérites du Peyron, en
Velay (Massif central, France) Indicantions sur l'évolu-
Michel
Contribution à la connaissance pétrographique et géochi- tion de la croûte profonde tardihercynienne, par Jen-
Age du magmatisme fissural tardi-Hercynien à l'extrémité Composition chimique des biotites et typologie magmati-
occidentale du Massif armoricain (France), par Hervé que des granitoïdes, par Hassane Nachit, Narison Raza-
et Pierre Thonon
Bellon, Louis Chauris, André Fabre, Bernard Hallegouet
297
fimahefa,
Evolution
une serie
Jean-Marc
chimisme
granitoïde
des
Stussi
(Nord
biotites
et
Portugal)
Jean-Paul
et des muscovites
;
Carron
implications
dans
813
Origine des amphibolites à saphirine, corindon et grenat ves basiques des granites calco-alcalins et les méta-
Caractères et signification géotectonique des formations Les zicons des plagiogranites du complexe ophilitique
Zaïre), par Binsamba Manteka, Ruananza T. Lubala, groupe de Rioupéroux-Livet ( Massifs Cristallins Exter-
Dumba Kapenda, Jean-Paul H. Caron et Ali B. Kam- nes, Alpes françaises) : morphologie, typologie et impli-
et
Maroc
Jean
Central,
Hernandez
par Hayat E-
1293
:impli-
Henriette Lapierre, Serge Lemoine et Michel Rossy.
menteau. Incidence sur la nature et la disposition des
Pages Pages
Sédimentologie. Chronologie des événements tectoniques dans lé Nord-
L'origine des injections sableuses : les sills et les dykes. Ouest du Massif Central français et le Sud du bassin
albiens du Ravin de la Baume, Bevons(Alpes de Haute- de Paris du Carbonifère inférieur au Plio-quaternaire,
Provence), par Bernard Beaudoin, Gérard Friès, Olivier par Gilles Lerouge et Jean-Michel Quenardel 621
Parize et Michel Pinault ...
. . . .... ...
.
Genèse de corps carbonates diagénétiques par réduction
407
L'échantillonnage des espacements entre fractures : une.
distributionexponentiellenégative tronquée, par Annye
de sulfates dans le Miocène évaporitique du Golfe de Pineau 1043
Suez et de la Mer: Rouge, par Jean-Marie Rouchy,
Claude Monty, Catherine Pierre, Marie-Claire Bernet-
Géologie marine
Rollande, André Maurin et Jean-Pierre Perthuisot. 1193
... La « verdine », faciès granulaire vert, marin et côtier,
distinct de la glauconie : distributionactuelle et compo-
Stratigraphie
Biozones de nannoplancton calcaire dans les craies strato- sition, par GillesSerge Odin. 105
typiques du Campanien et du Séhonien. Implications Nouvelles données sur les sédiments ante-rift et le socle de
biostratigraphiques, par BernardPomerpl,Bernard Lam- la marge continentale de Galice, par Denis Mougenot,
bert et Hélène Manivit. 177 Raymond Capdevila, Christian Talain, Pierre-Alain
...
Nouvelles propositions pour un cadre chronologique rai-
sonné du Quaternaire marocain, par Jean-Pierre
Dupeuble et Alain Mauffret..
Évolution géologique de la Mer . ...... ......
Tyrrhénienne, . . .Éric
par
323
Texier, Jean-Paul Raynal et David Lefevre. 183 Moussat, Jean-Pierre Renault, Augusto Fabbri et Geor-
Sur la présence d'une série carbonatée continue de type ges Mascle. 491
Bassin Caraïbe du Crétacé terminal au Miocène dans Résultats préliminaires de la campagne 103 du Joides
la Presqu'île du Sud d'Haïti, Grandes Antilles, par Resolution (Océan Drilling Program) au large de la
Christian Desreumaux 319 Galice (Espagne) : sédimentation et distension pendant
Essai de reconstitutionde la paléogéogrâphie des dépôts le « rifting » d'une marge stable; hypothèse d'une dénu-
contemporains de la fin du rifting téthysien avant la dation tectonique du manteau supérieur, par Gilbert
transgression bathonienne sur le « Haut-fond Occitan» Boillot, Edward L. Winterer, Audrey W. Meyer, Joseph
(SW de la France), par Bernard Peybernès et Thierry Applegate, Miriam Baltuck, James A. Bergen, Maria C.
Pélissié, 533 Comas, Thomas A. Davies, Keith Dunham, Cynthia A.
Découverte de Trias supérieur fluviatile en domaine pélori- Evans, Jacques Girardeau, Dave Goldberg, Janet Hag-
net
tain (Arc calabrais, Sant Angelo di Brolo, NE Sicile),
par Jean-Michel Thery, Bernard Balusseau et Éric Voise-
Age paléocène de la Formation des Madeleines de la
région de Dakar (Sénégal), par Yves Bellion, Josiane
823
gerty, Lubomir F. Jansa, Jeffrey A. Johnson, Junzo
Kasahara, Jean-Paul Loreau, Emilip Luna Sierra,
Michel Moullade, James Ogg, Massimo Sorti, Jurgen
Thurow et Mark W. Williamson..
Apports du Leg 101 ODP (Océan Drilling Program) à
627
Ausseil, Jean-Paul Colin, Roger Jan du Chêne, Ramsy la connaissance des pentes et bassins bahamiens, par
Khatib, Ivan de Klasz, Sandrine de Klasz, Katharina Wolfgang Schlager, James Austin, Paul Cornet, André
Perch-Nielsen, Pierre Saint-Marc et Raphaël Sarr. 937 Droxler, Gregor Eberli, Eric Fourcade, Raymond
. . . Freeman-Lynde, Craig Fulthorpe, Harwood,
Gill
Précisions sur l'évolution climatique de l'interstade wür- Gerhard Kuhn, Dawn Lavoie, Mark Leckie, Allan
mien et du début du Würm récent : les dépôts du Melillo, Arthur Moore, Henry Mullins, Amanda Paimer,
gisement castelperronien des Tambourets (Haute- Christian Ravenne, William Sager, Peter Swart, Joost
Garonne) et leur contenu pollinique, par Henri Laville, Verbeek, David Watkins et Colin Williams 1141
Marie-Madeleine Paquereau et Harvey Bricker 1137
Révision chronpstratigraphique de la série marine plio- Géologie
cène A traversée par le sondage Canet 1
(Pyrénées-Orientales): apports à la connaissance du Comparaison de l'évolution sédimentaire dés séquences
Néogène du Roussillon, par Georges Clauzon et Jacques du Cambrien inférieur et moyen (p. p.) dans les ver-
Cravatte. 1351 sants sud et nord (unité de Brusque) de la Montagne
Noire (Massif Central), par Pierre Courjault-Radé. 43.
Découverte d'Oligocène marin fossilifère près de Saint- . . .
Jean-de-Monts (Vendée), par Viviane Borne et Jean- Lithostratigraphieet structure de la partie inférieure de
Pierre Margerel. la série de Canaveilles dans le secteur de Costabonne
... 1419
(Sud du Canigou, Pyrénées Orientales franco-
Géologie structurale espagnoles) : conséquences métallogéniques, par
Michel Perrin et Bernard Guy. 109
Mise en évidence de cisaillements ductiles tangentiel et ,
décrochantdans le sud Livradois (Massif Central Fran- Mise en évidence d'une structuration en blocs basculés
çais). Conséquences pour le « métamorphisme de direction sud-armoricaine au cours du Jurassique
Livradois », par Konë Mouctar. 189 dans le Sud-Ouest du Bassin de Paris (Berry), par
Mise en évidence d'une tectonique tangentielle Claude Lorenz et Jacqueline Lorenz. 239
éburnéenne dans la synforme birrimienne de Fétékro Témoins de la sédimentation aptienne et albienne à la
(Côte-d'Ivoire), implications possibles pour l'orogenèse bordure des Zones internes bético-rifaines (Arc de
éburnéenne, par Serge Lemoine 195 Gibraltar), par Philippe Olivier et Jean Magné 329
Sur la morphogenèse karstique et glacio-nivale du Pélopo- Les rapports structuraux entre les domaines cordillérain
nèse septentrional (Grèce), par Guilhem Fabre et et mésogéen dans la partie centrale du Mexique, par
Richard Maire 235 Pierre Chauve, Éric Fourcade et Miguel Carillo 335
La
Pages
position structurale du Houiller des abords NE de
Sisteron(Alpes-de-Haute-Provence,France) : à propos
Table des Matières
Tectonique
Série II
d'une interprétation nouvelle, par Maurice Gidon et lement, par Jacques Inglès et Pierre Sirieys 49
. ....
Jean Louis Pairis... .
411
Mise en évidence de coulissages dextres syn-rift (miocène)
Transgression de l'Oligocène inférieur (formation de et post-rift (pliocène) le long du Golfe de Suez, par
Palizzi) sur un karst à remplissage bauxitique dans les Patrick Gigot, Mohamed E. Habib, Marcel Lanteaume
zones internes calabro-péloritaines (Italie), par Jean- et Mustapha M. Yussef. . . ... . 53
Pierre Bouillin, Claude Majesté-Menjoulas, Marie- Tectonique en compression sur là marge est de la mer du
Françoise Ollivier-Pierre, Yvette Tambareau et Juliette Japon : mise en évidencede chevauchements à vergence
Villatte. 415
orientale, par Serge Lallemand, Hakuyu Okada, Kenichi
La sédimentation phosphatée d'âge Crétacé supérieur- Otsuka et Laurent Labeyrie 201
Éocène des bassins côtiers àfricano-atlanliques :
réflexions et hypothèse sur une interprétation globale, Sur l'existence de jeux décrochants transpressifs dans la
structuration précoce du Golfe de Suez et de la Mer
par Georges Busson et Annie Cornée 421
Rouge. L'exemple de la région de Port Safaga (Egypte),
Évolution séquentielleet cadre paléographique du Jurassi-
par Jean-Paul Thiriet, Pierre Burollet, René Guiraud,
Monleau.. ............
que inférieur et moyen de Sardaigne (Italie), par Claude
. . . .
La transgressionjurassique en Vanoise occidentale (zone
... 425
Jean-Claude Icart, Jean-Jacques Jarrige, Christian
Montenat et Philippe Ott d'Estevou.. 207
Coupes balancées d'échelle crustale des Pyrénées, par
briançonnaise, Alpes occidentales françaises). Consé- Michel Segurel, Marc Daignières et équipe profil
quences paléogéographiques, par Etienne Jaillard 633
ECORS Pyrénées. 341
Découverte de Vertébrés dans le Silurien supérieur de la Les écailles antéviséennes d'Ezzheliga. Leur importance
zone de Meguma (Nouvelle Ecosse, Canada) : implica- dans l'interprétationstructurale du Maroc Central, par
tions paléogéographiques, par Emmanuel Bouyx et
Daniel Goujat. 711
Yves Cailleux.
. . .
. 497
Chronologie numérique de l'étage Burdigalien, par Yves Là fracturation du graben de Saint-Maixent, un exemple
des relations socle-couverture dans le seuil du Poitou,
Gourinard, Jean Magné, Michel Ringeade et Marie-José
Wallez. 715 par MichelleVergneaud et Michel Colchen 539
Identification d'un complexé leptyno-amphibolique au Les massifs cristallins externes sur une transversale
sein des «gneiss de Belgodère » (Corse Occidentale),
Guttanen-Val Bedretto (Alpes Centrales) : structures
et histoire cinématique, par Didier Marquer et Denis
René p. Menot et Jean B. Orsini.
par Paolo Palagi, Didier Laporte, Jean M. Lardeaux,
L'héritage hercynien dans la paléogéographie récifale du
1047
Gapais..
.... . . .... . .
Individualisation de deux unités à flysch nummulitique
543
nue dans le niveau Paquier; couche repère de l'Albien tino Martinez-Reyes et MarcTardy. 637
...
inférieur vocontien; par Jean-G. Bréheret.
. . . .
Interprétation paléo-océanique d'une série pélagique à
... .
1151
Cisaillements ductiles varisques vers l'Est - Sud-Est dans
les nappes du Waldviertel (Sud-Est du Massif de
matériel ophiolitique : la série de Chabrière, complexé Bohème, Autriche). Données microtectoniques et radip-
de base du massif ophiolitique du Montgenèvre (Alpes métriques 39Ar/40 Ar, par Philippe Matte, Henri
Marc Vuagnat..
. . .
.
occidentales), par Jean Bertrand, Peter Nievergelt et
.......
... ... . . . . . .
Découverte d'un affleurement de terrains paléozoïques
.
.
1199
Maluski et Helmut Echtler.
Regard sur la géologie de la Corée à partir du Japon,
721
dans l'île de Majorque (Baléares, Espagne), par Emilio par Michel Faure et Jean-Paul Cadet .
727
Ramos et Antonio Rodriguez-Perea, 1205 Analyse d'un modèle de plissement par glissement (ou
cisaillement) : simulation géométrique et premièreappli-
Géologie et métallogénie de la « Série des mines » au
Shaba (Ex-Katanga) méridional (Zaïre). Métaévapori- cation aux Pyrénées hercyniennes, par Jean Delteil. . . 731
tes et reprises hydrothermales, par Dominique Cluzel. 1209 Ductilité du plagioclase et déformation des métagabbros
Le pluton granitique hercynien d'Oulmes (Maroc
dans le faciès amphibolite, par Jean-Marc Lardeaux,. . 827
central) : schémas de déformationfinie et cinématique Rôle des couloirs de cisaillementde Gafsa et de Negrine-
de mise en place, par Saâd Aïtomar. Tozeur dans la structuration du faisceau des plis des
... ... .....
.
1299
Chott, éléments de l'accident sud-atlasique, par Fouad
Le volcanisme ignimbritique birrimien et ses mécanismes
de mise en place dans le bassin du Yaouré, centre de Zargouni, Mohamed Chedli Rabia et Chedli Abbès. . . . 831
la Côte-d'lvoire, par Richard Fabre.
.........
Les dépôts carbonates lacustres et palustres du Permien
1355 Failles synsédimentaires et structure de la plaine dé la
Rusizi (Nord-Tanganyika), par Jean Chorowicz et
provençal : différences et significations, par Nadège Catherine Thouin. 835
Toutin-Morin..
. . . .....
.
La fransgression du Cénomanien supérieur-Turonien infé-
1423 Déformation naturelle du quartz : coexistence des systè-
mes de glissementde direction <a> et [C] à haute tempé-
rieur dans la région de Jaén (Nord du Pérou) : données rature (migmatites de la nappe d'Ojén, Espagne), par
sédimentologiques et stratigraphiques; découverte du Jean-Luc Bouchez, José Maria Tubià et Dave Mainprice. 841
rier.. ...........
premier saurien marin du Pérou, par Etienne Jaillard,
Arturo Cordova, Jean-Michel Mazin et Thomas Mou-
... . . .
1429
Structure et évolution récente de la région de la jonction
triple du Japon central, par Pierre Labaume et Philippe
Huchon 847
10 — Série II Table des Matières
Pages Pages
Le bassin du lac Tanganyika : évolution tectonique et L'archipel des Grenadines (Petites Antilles) : Volcanisme
sédimentaire, par Jacques Le Fournier, Jean Chorowicz, mio-pliocène de l'île d'Union, par Martine
Catherine Thouin, Frédéric Balzer, Pierre-Yves Chenet, Le Guen de Kerneizon et Hervé Bellon 431
Jean-Pierre Henriet, Didier Masson, André Mondeguer, Données sur la fracturation du champ volcanique de
Bruce Rosendahl, France-Lucie Spy-Anderson et Jean- Cyangugu-Bugarama(Rwahda), par Jean-PhilippeRan-
Jacques Tiercelin . ....... .
1053
çon et Jacques Demange.. 503
La limite Maures occidentales-Maures orientales (Var, Découverte d'une caldéra majeure associée au champ géo-
France) : un décrochementductile senestre. majeur entre thermique Los Azufres (Mexique), par Evelyne Pradal
deux provinces structurales très contrastées, par Alain et Claude Robin 1069
Vauchez et Maurice Bufalo. 1059
Mise en évidence d'une activité hydromagmatique holo-
L'île de Zabargad (Saint-Jean) : témoin-cléde l'expansion cène sur l'île de Flores (Açores), par Michel Morisseau
précoce en Mer Rouge, par Adolphe Nicolas, Françoise et Hervé Traineau. 1309
Boudier, Nikos Lyberis, RaymondMontigny et Pol Guen- Émission de microparticules silicatées dans l'atmosphère
noc 1063
méditerranéenne par le panache permanent de l'Etna
Sur la tectonique précoce hercynienne et le rôle des acci- en activitémodérée, par Roger Lefèvre, Annie Gaudichet
dents antéschisteux dans le Haut Atlas occidentalpaléo- et Marie-AnnickBillon-Galland 1433
zoïque au Sud d'Imi-n-Tanoute (Maroc). Relations
avec les Jebilet occidentales, par Jean-Jacques Cornée Pédologie
et Jean Ferrandini 1157
Diminution du point de charge nulle d'un sol ferrallitique
Esquisse néotectonique des pays limousin, marchois et
bourbonnais (Nord du Massif Central français), par par apports de composésorganiques. Éventuellesconsé-
Pierre Freytet, Gilles Lerouge, Jean-Michel Quenardel, quences d'une telle diminution sur la nutrition des
végétaux en zone tropicale humide, par Emmanuel Fros-
Serge Bogdanoff, Pierre Bouvier, Myriam Cohen-Julien,
Dominique Lemaire, Patrick Rolin et Pierre Schmitt.
. .
1163
sard, Fernand Jacquin et Gabriel de Araujo Santos.
Sur l'hydrodynamique d'une solution idéale dans un
... 213
Nouveau modèle de la chaîne des Pyrénées, par Joachim milieu poreux non saturé. Analyse de la loi de Darcy et
Déramond, Rodney H. Graham, John R. Hossack, de la loi de Fick par la thermodynamique des processus
Patrice Baby et Gilles Crouzet 1213 irréversibles,par Jean-Claude Bénet et Eric Mignard.. 1439
.
Glissement de direction [c] dominant dans le quartz de
filons de granite, cisaillés en conditions sub-solidus Climatologie
(Vosges, France), par Philippe Blumenfeld, Dave Main-
Sur la sécheresse au Sahel d'Afrique de l'Ouest. Une
price et Jean-Luc Bouchez 1303
rupture climatique dans les séries pluvipmétriques du
Dispositif sédimentaire et évolution tectonique hercy-
nienne du Paléozoïque de Mechra ben Abbou,
Rehamna (Maroc), par Fouad El Kamel, Jacques Muller
bonnel et Pierre Hubert
Burkina Faso (ex Haute-Volta), par Jean-Pierre Car-
941
par André Durandau et Anthony Koning 737 mentation et la taphonpmie des calcaires lithpgraphi-
Premiers résultats de la campagne d'essai du submersible ques. Exemple du gisement de Cerin (Kimmeridgien
français « Nautile » dans la fosse de Porto-Rico supérieur, Jura méridional français), par Jean-Claude
(Grandes Antilles), par Xavier Le Pichon, Jean liyama, Gall, Paul Bernier, Christian Gaillard, Georges Barale,
Jacques Bourgois, Bernard Mercier de Lepinay, Jean Jean-Paul Bpurseau, Eric Buffetaut et Sylvie Wenz.. 547
. .
Tournait, Caria Muller, Jacques Butterlin et Georgette
Glaçon. 743 Préhistoire
Prévision des tremblements de terre dans la région de Données minéralogiques sur les colprants rouges préhisto-
Tokai (Japon), par Jacques Boulègue, Xavier Le Pichon riques de Provence : démonstration que certains d'entre
et Jean T. liyama 1217
eux ont été obtenus par calcination de goethite, par
Volcanologie
Gérard Onoratini et Guy Périnet 119
Du Solutréen en Ile-de-Erance : le gisement de Saint-
Raiatea dans l'archipel de la Société (Polynésiefrançaise), Sulpice-de-Favières(Essonne), par Charles Sacchi, Béa-
par Robert Brousse et Emmanuel Berger 115 trice Schmider et Francis Chantret 243
Risques volcaniques et circulation aéronautique : causes Reconnaissance d'une chaîne opératoire, expliquant l'ob-
dès perturbations provoquées par l'éruption de 1982- tention des formes polyédriques et subsphériques,dans
1983 du Galunggung (Java, Indonésie), par Alain Gour- l'industrie sur galets du gisement villafranchiende Aïn
gaud, Wimpy Tjetjep, Lili Ramli, Adjat Sudradjat,
Pierre M. Vincent et Guy Camus 351 nouni
Hanech (Sétif, Algérie Orientale), par Mohamed Sah-
355
Paléontologie
Reproduction
faces
morphoscopique
dentaires
expérimentale
et
des
exoscopiques
Hominides
de
Pages
processus
fossiles:
avec
humaine
d'usure
application
conséquences
Table
des sur-
à
des
Découverte
supérieur
Jean-Louis
son
Matières
Pages et
de
de
Hartenberger,
Mammifères
Pui
Jean
(Roumanie),
Sudre
et
Costin
Dinosaures
par
Radulescu,
Série
Dan
dans
Grigorescu,
Petre
le
II
1364
Crétacé
Sam-
-11
Paléontologie
Paléobotanique
de Muizon 359
reau. 509
rine Roy-Dias.
Micropaléontologie
burg. 1075
Palynologie
jouis. 1251
(Alain)
divers
ALZIARY DE ROQUEFORT (Thierry). - Voir Farcy
le861
163 BALUSSEAU (Bernard). — Voir Thery (Jean-Michel)
divers
1053
823
Quéré (Patrick).-
ALZIARY DE ROQUEFORT (Thierry)
911
JOANNY.
ANDELMAN (David), Françoise BROCHARD, Pierre- BARBIER (Jean-Pierre). — Voir Mve Ondo (Benjamin)
Voir-
Gillesde GENNESetJean-François
B
- et divers 225
Transitionsde monocouches à molécules polaires 675
BARBOUTH (Nisso). .— Voir Delhoume-Debreu
ANGELIER (Jacques). - Voir Renard (Vincent) et divers 281 (Mathilde) 1013
ANI (Wafa) - Maugin (CorardA.).. 515 BAROZ (François). — Voir Ikenne (Moha). 529
APPLEGATE(Joseph). - Voir Boillot (Gilbert) et divers 627 BARSCZUS (Hans G.). — Voir Liotard (Jean-Michel) 611
(Emmanuel) et divers-
ARAUJO SANTOS (Gabriel de).
AROUS-CHTARA (Radhouane).
Voir Frossard
Voir Bellassoued
213
BARSCZUS (Hans G.) et Jean-Michel LIOTARD
Contributionà la connaissance pétrographiqueet géo-
chimique de l'île de Raivavae (Polynésie française,
(Moncef) et divers 1341 Océan Pacifique Centre Sud) 1409
ARSENE (JEAN).- Voir Fève (Lucette) et divers 701 BASTOUL (Abdelmajid),
— Voir Ramboz
(Claire). 931
ASTRUC (Didier). - Voir Catheline (Daniel)
divers
et
479,
BEAUDOIN(Bernard), Gérard FRIÈS, Olivier PARIZE
et Michel PINAULT. — L'origine des injections
959
ATHANASSOV ( Zhivko) -
Sur le comportement
sableuses : les sills et les dykes albiens du Ravin de/la
Baume, Bevons (Alpes de Haute-Provence). 407
asymptotiquede systèmesdifférentiels non linéaires 1315
AUBOUIN (Jean). Voir Cadet (Jean-Paul) et divers 287
BEAULIEU (Jacques-Louis de) et Maurice REILLE. -
L'intérêt paléoécologique du remplissage sédiméntaire
AUSSEIL(Josiane). Voir Bellion (Yves) et divers
AUSTIN (James). - Voir Schlager (Wolfgang) et divers
937
1141
des maars du Velay occidental
BEGUIER (Claude); — Voir Bono (Aude) et divers
... 443
363
AVIGNANT (Daniel). - Voir Zambon (Daniel) et divers 1235 BELBÉOCH (Bella), Monique ROULLIAY et Max A
-
AUVRAY (Bernard). Voir Graviou (Pierrick) 315 TOURNARIE. — Mise en évidence (par diffraction.
AZEMA (Jacques). -
Voir Renard ( Vincent) et divers 281
des rayons X) de l'interdigitation des chaînes aliphati-
ques dans des films de Langmuir-Blodgett. Nouvelle
méthode expérimentale de mesure 871
BELIN (Colette). — Voir Berger (Pierrette) et divers 801
BELLAICHE (Gilbert), Vincent COUTELLIER, Lau-
rence DROZ et Philippe MASSON. — Chenaux sous-
BABY (Patrice). - Voir Déramond (Joachim) et divers 1213 marins profonds et chenaux martiens 347
14 — Série II Table des Auteurs
tive d'indanols à partir de méthyl-2 aryl-2 indanones-1. 693 BOUIX. — Mise en évidence d'une forme haute-
BERNACHE-ASSOLANT (Didier). — Voir Gauthier pression du pentaplomb (II) octaoxosulfate (VI) : la
(Gérard) et divers 135 phase P-Pb5SOg 487
BERNARD (Yves), Marie-Claire ROBERT et Françoise BONO (Aude), Philippe FRAUNIE et Claude
LEFAUCHEUX. — Un nouveau dispositif d'observa- BEGUIER. — Optimisation d'une éolienne à cylindres
tion holographique en temps réel. 1105 tournants 363
BONPUNT (Louis). — Voir Doutant (Alain) et divers. 981
BERNET-ROLLANDE(Marie-Claire). — Voir Rouchy . .
(Jean-Marie) et divers 1193 BORDIGNON(Michel). — Voir Steinbrunn (Alexis). , 685
.
BORNE (Viviane) et Jean-Pierre MARGEREL. —
BERNIER (Paul). — Voir Gall (Jean-Claude) et divers. . 547 Découverte d'Oligocène marin fossilifère près de Saint-
BERTHIER(Yves). — Voir Pinol (Salvador) et divers.. 17 Jean-de-Monts (Vendée)
.
1419
.
Table des Auteurs Série II —15
.
et [c] à haute, température (migmatites de là nappe 1109
d'Ojén,.Espagne).
.... ... ....
.
841 BREYSSE (Michèle). —. Voir Eltzner (Wemer) et divers. 139
divers.... .........
BOUDEULLE (Micheline). —Voir Gaidon (Jean-Luc) et
et divers.,
BOURGADE(Jean-Luc), Jean-Luc BOCHER,Jean DE
509 que d'un matériau renforcé par armatures. ........
BUREAU (Dominique). —L'eustatismelié à la réduction
557
MASGUREAU:et Alain SALERES. — Première utili- mésozoïque des cuvettes océaniques en relation avec
sation d'un bolomètre pour la calorimétrie du l'extension des bassins intracontinentaux 391
rayonnement.X émis par un plasma créé par laser.
BOURGOIS (Jacques). — Voir Le Pichon (Xavier) et
...
895 BURG (Jean-Pierre). — Voir Delor (Claude) et divers.
BUROLLET (Pierre). — Voir Thiriet (Jean-Paul) et
. .
1037
divers..
.. . . . .
BOURGOIS (Jacques).
...
. . . .
743 divers..
BUSSON(Georges) et Annie CORNÉE. — La sédimenta-
. . .
207
— Voir Renard (Vincent) et
.
....(Jean-Paul).
divers.:
BOURSEAU
281 tion phosphatée d'âge Crétacé supérieur-Éocène des
bassins côtiers africano-atlantiques : réflexions et hypo-
divers., ........... ........ .........
— Voir Gall (Jean-Claude) et
BOUSGARBIÈS (Jean-Louis). Voir Oliveira (Luis A.)
547 thèse sur une interprétationglobale
BUTTERLIN (Jacques), — Voir Le Pichon (Xavier) et
. .
421
— divers.. 743
et divers.. ...
. .
BOUVIER (Pierre). — Voir Freytet (Pierre) et divers.
BUVET (René). — Voir Jakubowicz (Christine) et
..
1163 divers,:. .... . 991, 1119
. . .
BOUYX (Emmanuel) et Daniel GOUJET. — Découverte
de Vertébrés dans le Silurien supérieur de la zone de
Meguma (Nouvelle Ecosse, Canada) : implications C
paléogéographiques.
..... 711
. . . . . . . .
BRAGA. (JuanC.), Antonio P. JIMÈNEZ et Pascual
.... . . .
....
A
......
divers..
. . .
519 CRAVATTE (Jacques). — Voir Clauzon (Georges)..... 1351
.
CHOROWICZ (Jean). — Voir Le Fournier (Jacques) et CRESSON (Pierre). — Voir Berlan (Jacques) et divers. 693
...
divers..
CHOROWICZ (Jean) et Catherine THOUIN.
.
1053 CREVOLA (Gilbert). — Les orthomicaschistes du massif
:
tral). .......
rieur et moyen (p. p.) dans les versants sud et nord .
(unité de Brusque) de la Montagne Noire (Massif Cen-
43
par glissement (ou cisaillement) : simulation géométri-
que et première application aux Pyrénéeshercyniennes. 731
DEMANGE (Jacques). — Voir Rançon (Jean-Philippe).
.
503
Série II Table des Auteurs
MM.
Série
Pages
contraintes non-imposées pendant la déformation. 69 avec Â,n=Ga, In;-.Av=As,ASb, Bi; BV, 0, S,ASe;/Te;-
=
FOTOUHI (Bahman), Kurt SIEBER et Ouri GORO-
CHOV.Comportementélectrochimique dans lenoir
C™=F,-C1, Br, I). .:..,, ,.
GAGNE (Yves) Voir HannarT (Bruno) et divers., ,
.255
et sous éclàirement. des monocristaux de Zr0t93Ti0i07S3
-
GAIDON (Jeean-Luc), Serge MARTIN-CALLE et Miche-
. .
669
divers 547
divers
FOURNIES. (Hugo Gustave). — Voir Baldis (Bruno) et
.
1265 .
GAPAIS (Denis). — Voir Marquer (Didier). 543
FREYTET (Pierre), Gilles LEROUGE, A Jean-Michel
QUENARDEL, Serge BOGDANOFF, Pierre BOU- GARCIA (Daniel) et Mièhel FONTEILLES. Évolu- -
VIER, Myriam COHEN-JULIEN, Dominique tion du chimisme des. biotites et des muscovites dans
LEMAIRE, Patriek ROLIN et Pierre SCHMITT. — une série de granitoïdes (Nord Portugal); implications
Esquisse néotéctonique,des pays limousin, marchois et pétrologiques et métallogéniques 819
bourbonnais(Nord du Massif Central français). .1.163 GARMY (Michel) et Roger SERPOLAY. — Granulomé-
FRIÈS (Gérard). Voir Beaudoin (Bernard) et divers...
—
407 . trie des aérosols hygroscopiques : nouvelle méthode
semi-expérimentalepermettant l'extension du domaine
FROSSARD (Emmanuel) Fernand JACQUIN et dès mesures du spectrpgranulomètre vers les: petites
Gabriel de ARAUJO SANTOS. — Diminution du dimensions par couplage avec une chambre isotherme
point, de charge nulle d'un sol ferrallitique par apports à diffusion de vapeur et à flux continu, 1021
de composés organiques. Éventuelles conséquences GASCO (Juan Carlos), — Vpir Baldis (Bruno) et divers. 1245
zone tropicale humide..
d'une telle diminution sur la nutrition des végétaux en
.213 -
GAUDEMAR(Marcel) Voir Bellassoued (Moncef) et
FUJIMOTO (Hiromi).
divers -
Voir Le Pichon (Xavier) et
273
divers
GAUDICHET (Annie). Voir Lefèvre (Roger) et divers
1341
1433
-
FUJIOKA (Kantaro) Voir Renard (Vincent) et divers. 281
GAUTERO (Jean-Luc). — Chaos lagrangien pour une
classe d'écoulements de Beltrami 1095
FULTHORPE (Craig) — Voir Schlager (Wolfgang) et GAUTHIER (Bernard); Jean-Robert DISNAR, Jean-
divers 1141 Claude MACQUAR et Jean TRICHET. — Sur une
FURDIN (Guy), Lachdar HACHIM, Daniel GUÉ- altération particulière du kérogène de séries carbona-
RARD et Albert HÉROLD.-Composés d'insertion tées dolomitisées et minéralisées : exemple du gîte Zn-.
du graphite à couches alternées de dichlorures d'élé- Pb de Trêves. Implications génétiques 33
ments de transition et de métaux alcalins 579 GAUTHIER (Gérard), A Kyong Sop HAN, Didier
FURDIN (Guy), Lakhdar HACHIM, Nour Eddine BERNACHE-ASSOLANTet Jacques MEXMAIN.—
NADI, Michèle LELAURAlN, René VANGELISTI Influence de très faibles teneurs d'ajouts (CaO et Y203)/
sur la densification du nitrure d'aluminiumpar frittage
G
et Albert HEROLD. — Nouveaux composés d'inser-
tion du graphite contenant deux chlorures métalliques
en couches alternées 87
sous charge entre 1650 et 1750°C
GENNES (Pierre-Gilles de). — Voir Andelman (David)
....
.
135
divers.
GLAÇON (Georgette). — Voir Bellier (Jean-Pierre).
GLAÇON (Georgette).— Voir Le Pichon (Xavier) et
743
483
H
HABIB (Mohamed E.). — Voir Gigot (Patrick) et divers.
HACHIM (Lachdar). — Voir Furdin (Guy) et divers. 87,
HADJOUIS (Djillali). — Les Bovidés (Artiodactyla,
53
579
..
GOLDMAN (Maurice). — Voir Briguet (André) et divers. 465 phylogénétiques 1251
GOLL (Robert M.) et Jean-Pierre CAULET. — Sur la HAELTERS (Jean-Pierre), Bernard CORBEL et Georges
présence d'un Collosphaeridae dans les sédiments STURTZ. — Synthèsed'indole phosphonatespar cycli-
Éocène supérieur du Plateau de Kerguelen-Heard. 1375 sation selon Fischer 697
. .
GOROCHOV(Ouri). — Voir Fotouhi (Bahman) et divers. .1285 HAGENMULLER (Paul). — Voir Lurin (Christian) et
GOUJET (Daniel). — Voir Bouyx (Emmanuel). divers.. 1123
711
HAGET (Yvette). — Voir Dautant (Alain) et divers.
GOUJET (Daniel) et Christian C. EMIG. — Des Lingula
fossiles, indicateurs de modifications de l'environne- HAGGERTY (Janet). — Voir Boillot (Gilbert) et divers.
... 981
627
ment dans un gisement du Dévonien inférieur du Spits- HALLEGOUET (Bernard). — Voir Bellon (Hervé) et
berg 945 divers 297
GOURGAUD (Alain), Wimpy TJETJEP, Lili RAMLI, HAMANO (Yozo). — Voir Renard (Vincent) et divers.. 281
Adjat SUDRADJAT, Pierre M. VINCENT et Guy HAN (Kyong Sop). — Voir Gauthier (Gérard) et divers.
.
135
CAMUS. — Risques volcaniques et circulation
aéronautique: causes des perturbationsprovoquées par HANNART (Bruno), Yves GAGNE et Emil HOPFIN-
l'éruption de 1982-1983 du Galunggung (Java, Indoné- GER. — Domaine d'existence de l'isotropie dans une
sie). 351 couche de mélange turbulente. 669
. .
GOURINARD (Yves), Jean MAGNÉ, Michel RIN- HANTZPERGUE (Pierre). — L'héritage hercynien dans
GEADE et Marie-José WALLEZ. la paléogéographie récifale du Jurassique supérieur
numérique
— Chronologie nord-aquitain (France) 1147
de l'étage Burdigalien 715
GOURMELON (Françoise). — Inventaire préliminaire HARTENBERGER (Jean-Louis). — Voir Grigorescu
des Radiolaires des nodules phosphatés des lydiennes (Dan) et divers 1365
dinantiennes de la MontagneNoire (Hérault, France). 1259 HARTENBERGER (Jean-Louis), Claude MARTINEZ
GRAHAM (Rodney H.). — Voir Déramond(Joachim) et et Ahmed Ben SAID. — Découverte de Mammifères
divers 1213
d'âge Éocène inférieur en Tunisie Centrale 649
GRAS (Jean-Louis) et Anne GUÉRIN. — Préparation HARWOOD (Gill). — Voir Schlager (Wolfgang) et
de méthylène cétals par transacétalation à partir du divers 1141
diméthoxyméthane 379 HAUDIN (Jean-Marc). — Voir Cotto (Dominique) et
divers 885
GRAVIOU(Pierrick) et Bernard AUVRAY. — Caractéri-
sation pétrographique et géochimique des granitoides HAUTEVILLE (Marcelle). — Voir Castellan (Alain) et
cadomiens du domaine nord-armoricain: implications divers 21
géodynamiques 315 HAYMANN (Pierre). — Voir Capron (Roland) 1131
Table des Auteurs Série II 21
-
HE:(Xi/|fing)/NobuzoTERAO et Aurel BERGHEZAN.
Sur l'influence du manganèse sur l'élaborationd'une
nouvelle nuance d'acier « dual » ferrito-martensitique
JAILLARD,(Étienne),Arturo CORDOVA, Jean-Michel-
MAZIN et. Thomas MOURIER. — La transgression
du Cénomanien supêrieur-Turonien inférieur dans la
ductile
HENRI-ROUSSEAU(Olivier).
HENRIET (Jean-Pierre).
— Voir Blaise (Paul).
-
Voir Le Fournier (Jacques),
. 587
907
région de jaén (Nord du Pérou) : données sédimentolo
J
1179
HOPFINGER (Emil),— Voir Hannart (Bruno) et divers. 669 —
JÉROME (Michel), — Voir Zhang (Jianguo) et divers. 995
I
HOSSACK (John.R.), —.Voir Déramond (joachim) et JEZIERSKI (Jacek) et Jerzy KIJOWSKI.— Une descrip-
...divers 1213 tion hamiltonienne du frottement et de la viscosité 221
HUBERT (Pierre), Voir Carbonnel(Jean-Pieire):: 941 JIMÉNEZ (Antonio P.). — Voir Braga (Juan C.) et
. —
HUCHON(Philippe).— Voir Labaume (Pierre).
.....
HUCHON (Philippe). —Voir Renard (Vincent) et divers.
847 divers 553
225
divers
JOANNY (Jean-François) .— Voir Andelman (David) et
627
HUMIERES (Dominique d'), Yves POMEAU et Pierre JOLIVET (Laurent). — Voir Cadet (Jean-Paul) et divers. 287
LALLEMAND. — Simulation d'allées, de Von Kar- JOUINI (Amor) et Mongi DABBABI. — Préparations,
man bidimensionnellesà l'aide d'un gaz sur réseau. 1391 chimiques et données cristallographiques sur quatre
nouveaux tricyclophosphates de nickel et de cations
monovalents NiM^(P309)2.xH20 (M'^Na, Ag,
NH4,Cs),. 1347
ICART(Jean-Claude). — Voir Thiriet (Jem-Paul) et JOURNET (Alain), — Voir Laclare (Francis) et divers, -, 383
divers 207 JOUSSOT-DUBIEN(Jacques),— Voir Dorthe (Gérard).
IDA (Yoshiaki). — Voir Le Pichon (Xavier) et divers 273 et divers. 9
IIYAMA (Jean T.). — Voir Boulègue (Jacques)et divers. .1217 JOYES (Pierre). — Voir Van de Walle (Jean). 251
IIYAMA (Toshimichi) - Voir Le Pichon (Xavier) et
divers 273,274 E
IKENNE (Moha) et François BAROZ. — Mise en évi-
dence des caractères orogénique, tholéïtique et calco- KAGAMI (Hideo). — Voir Le Pichon (Xavier) et divers, 273
alcalin du volcanisme dévono-dinantien dans le massif KALACHE (Djamel), François PENOT et Patrick
du Rabodeau (Vosges septentrionales): apport à la . LE QUÉRE— Sur une méthode numérique d'étude
reconstitution géotectonique des Vosges. 529 de stabilité non linéaire d'écoulement bidimensionnel
de convection naturelle vis-à-vis de perturbationstridi--
INGAVAT (Rucha). — Voir Buffetaut (Eric) et divers.. 643
INGLES (Jacques) et Pierre SIRIEYS, Champs de
. mensionnelles d'amplitudefinie 779
—
déformation anisoaire dans: les zones de cisaillement,. KAMPUNZU (Ali B.) — Voir Manteka (Binsamba) et
49
. divers 171
KANAZAWA(Toshihiko). — Voir Cadet (Jean-Paul) et
divers 287
JACQUES.(Jean). — Voir Leclercq (Martine). 1231 KAPENDA (Dumba).—Voir Manteka (Binsamba) et
JÀCQUIN (Fernand). Voir Frossard (Emmanuel) et divers 171
— .
divers. 213 KARCHE (Jean-Paul). — Voir Zonou (Siaka) et divers. 309
JAILLARD (Etienne). — La transgression jurassique en KASAHARA (Junzo),— Voir Boillot (Gilbert) et divers,; 627
Vanoiseoccidentale (zone briançonnaise, Alpes occiden- KASAHARA; (Junzo) — Voir Cadet (Jean-Paul) et
tales françaises). conséquences paléogéographiques,. 633 divers 287
22 — Série II Table des Auteurs
.
NET, Jean-Pierre HENRIET, Didier MASSON, LEROUGE (Gilles). — Voir Freytet (Pierre) et divers. 1163
André A MONDEGUER, Bruce ROSENDAHL, LEROUGE (Gilles) et Jean-Michel QUENARDEL.
France-Lucie SPY-ANDÉRSON et Jean-Jacques Chronologie des événements tectoniques dans le Nord-
TIERCELIN. — Le bassin du lac Tanganyika : évolu- Ouest du Massif Central français et le Sud du bassin
tion tectonique et sédimentaire.
. , . ............
LEGGETT (Jeremy). — Voir Le Pichon (Xavier) et divers.
1053
273
de Paris du Carbonifère inférieur au Plio-quaternaire. 621
LEVEAU (Michel). — Voir Loeillet (Christian), ..397
LE GUEN DE KERNEIZON (Martine) et Hervé BEL-
LON.— L'archipel des Grenadines (Petites Antilles) :
Volcanisme mio-pliocène de l'île d'Union..
LEGUILLON (Dominique) et Enrique SANCHEZ-
PALENCIA. Une méthode numérique pour l'étude
—
...... 431
du Sahara.
LÉVY (Alain). — Une nouvelle conception de l'origine
énigmatique des Cerastoderma glaucum quaternaires
437
LEYRELOUP(André). — Voir Delor (Claude) et divers. 1037
LIAUTARD (Bernard), Serge PEYTAVIN et; Gérard
des singularités de bord dans les composites........ 1277
131
BRUN. — Étude de la macle présentée par les sels de
LEMAIRE (Jacques). —
.
...
LELAURAIN(Michèle). — Voir Furdin (Guy) et divers.
LEMAIRE (Dominique). — Voir Freytet (Pierre) et
divers.
LEMAÎTRE (Jacques), Jean.Paul TROADEC, Daniel
. .
87
... ......
Voir Robert (Béatrice) et divers.
1163
881
la famille
réel
TMTTF2 X. A
....... . .
.
LIMAT (Laurent). — Étude expérimentale et modélisa-
1099
tion du comportement mécanique d'un réseau percolant
.
possible de l'oscillation divers 145
les
chandlerienne par à surface du
mouvements la LOPEZ (Joëlle). — Voir Holmes 949
noyau. 27
LOREAU (Jean-Paul). — Voir Boillot (Gilbert) et divers. 627
LENGLET (Michel) .— Voir Fève (Lucette) et divers.. . 701
. LORENZ (Claude) et JacquelineLORENZ. — Mise en
LENORMAND. (Roland). — Différents mécanismes de évidence d'une structuration en blocs basculés de direc-
déplacements visqueux et capillaires en milieu poreux : tion sud-armoricaine au cours du Jurassique dans le
Diagramme de phase.. ..............
LEON(Manuel de) et Paulo R. RODRIGUES. — For-
. , ... 247 Sud-Ouest du Bassin de Paris (Berry)
LORENZ (Jacqueline). — Voir Lorenz (Claude).....
239
239
malisme hamiltonien symplectique sur les fibrés tan- LORIERS (Jean). — Voir Pominé-Bergès (Marthe).
gents d'ordre supérieur. . . . ... ...
455
LOTFI GOMAA (Mohamed) et Germain CHARTIER.
915
LE PICHON (Xavier). — Voir Boulègue (Jacques) et Étude expérimentale du multiplexage optique en
divers. , . . . . . . , .
LE PICHON (Xavier), Jean IIYAMA, Jacques BOUR-
....... ... 1217 —
longueur d'onde à l'aide de guides planaires monomo-
daux. 775
GOIS, Bernard MERCIER DE LEPINAY, Jean 981
TOURN0N, Carla MÜULLER, Jacques BUTTERLIN
et Georgette GLAÇON. — Premiers résultats de la
campagne d'essai du submersible français « Nautile »
dans la fosse de Porto-Rico(Grandes Antilles).
...
743
et divers.
LOUMAÏD (Abdel). — Voir Dautant (Alain) et divers
LUBALA (Ruananza T.).
—
Voir Manteka (Binsamba)
LE PICHON (Xavier), Toshimichi IIYAMA, Hervé LUNA SIERRA (Emilio). — Voir Boillot (Gilbert) et
CHAMLEY, Jacques CHARVET, Michel FAURE, divers.. 627
Hiromi FUJIMOTO, Toshio FURUTA, Yoshiaki LURIN (Christian), Claude PARENT, Michel COUZI,
IDA, Hideo KAGAMI, Siegfried LALLEMANT, Gilles LE FLEM et Paul HAGENMULLER, — L'au-
Jeremy LEGGETT, Akihiro MURATA, Hakuyu toextinction de l'émission du néodyme dans les verres
OKADA, Claude RANGIN, Vincent RENARD, Asa- de compositions proches de LiLa1 _xNdxP4O12. 1123
hiko TAIRA et Hidekazu TOKUYAMA. — La sub-
duction du bassin de Shikoku et de ses marges le LYBERIS (Nikos).— Voir Nicolas (Adolphe) et divers. 1063
divers..
long du fosse de Nankaï (Japon méridional) : résultats
préliminaires du programme Kaïko (Leg I), 273 M
.
LE QUÈRÉ (Patrick). — Voir Kalache (Djamel) et divers. 779
LE QUÉRÉ (Patrick) et Thierry ALZIARYDE ROQUE- MACQUAR (Jean-Claude).— Voir Gauthier (Bernard)
FORT. — Sur la nature des instationnaritésdes écoule- et 33
ments de convection naturelle en cavité verticale. . 861 MAGNÉ (Jean).— Voir Gourinard (Yves) et divers. 715
.
— Série II Table des Auteurs
1309
189
1063
1193
1141
O
Table des Auteurs
MM.
NOUCH (Guy).
—
.....
— 25
Pages
1199
9
105
281
627
...
NACHIT (Hassane), Narison RAZAFIMAHEFA, Jean- P
Marc STUSSI et Jean-Paul CARRON. — Composi- PAIRIS (Jean Louis). — Voir Gidon (Maurice). 411
tionchimique des biotites et typologie magmatique des PALAGI (Paolo), Didier LAPORTE, Jean M. LAR-
granitoïdes 813
NADI
. .
(Nour Eddine). — Voir Furdin (Guy) et divers DEAUX, René P. MENOT et Jean B. ORSINI. —
87 Identification d'un complexe leptyno-amphibolique au
NAKAMURA (Yasuo). —. Voir Cadet (Jean-Paul) et sein des « gneiss de Belgodère » (Corse Occidentale).. . 1047
divers.. 287 PALAIN (Christian). — Voir Mougenot (Denis) et divers. 323
NAKAMURA (Kazuaki). — Voir Renard (Vincent) et PALAZZI (Marcel), — Voir Jaulmes (Sylvie) et divers., . 259
divers
........ ... . ... ...
NAULlN (Christian). — Voir Dorthe (Gérard) et divers.
281
9
PALMER (Amanda). — Voir Schlager (Wolfgang) et
NAVELET(Henri). — Voir Gervois (Annie). 763
divers.;,;
PAOLI (Danielle). —
. . ....
Voir Kim (Yoo Hong) et divers.
1141
1113
.
NEDELEC (Jean-Claude). — Voir Destuynder (Philippe). 5
PAPOULAR(Maurice) — Sur la recombinaison en sur-
NICOLAS (Adolphe), Françoise BOUDIER, Nikos face de l'hydrogène atomique polarisé,. 571
LYBERIS, Raymond MONTIGNY et Pol GUEN- PAQUEREAU (Marie-Madeleine). — Voir Laville
de l'expansion précoce en Mer Rouge.. ...
NOC. — L'île de Zabargad (Saint-Jean) : témoin-clé
.. 1063
(Henri) et divers.,
PARENT (Claude) — Voir Turin (Christian) et divers
1137
1123
NICOLLET (Christian). — Origine des amphibolites à PARIS (Jean-Pierre). — Voir Oudin (Elisabeth) et divers. 157
saphirine, corindon et grenat de la formation précam-
brienne du Vohibory (SW de Madagascar) 167 PARIZE (Olivier). — Voir Beaudoin (Bernard) et divers. 407
26 — Série II Table des Auteurs
divers- :
..
RAMOS. (Emilio)etAntonio RODRIGUEZ-PEREA.
Découverte d'un affleurement de terrains paléozoïques.
dansl' île de Majorque (Baléares, Espagne)..
. ...
RAMPNOUX (Jean-Paul). — Voir. Serre (Arnaud) et
—
.... . ... .
Pages
1205
637
273
MM,
. . Pages
1053
SérieII— 27
...,
ROSSATr-MIGNOD.(Jean), — Voir Quezel (Simone) et
divers..
ROSSY (Michel). —Voir Zonou (Siaka) et divers.
ROTH (Helga). — Voir Puech (Pierre-François) et. divers,
ROUCHY (Jean-Marie), Claude MONTY, A Catherine
919
309
59
divers:.
RÀYNAL (Jean-Paul),
divers
........
Données sur la fracturation du champ volcanique de
Cyangugu-Bugarama (Rwanda)..
.
..
RAVENNE (Christian).— Voir Schlager (Wolfgang) et
.
1141
PIERRE, Marie-Claire BERNET-ROLLANDE,
André MAURIN et Jean-Pierre PERTHUISOT.
Genèse de corps carbonates diagénétiques par réduc-
de Suez et de la Mer Rouge
ROUGEE (Paul). Voir Ladevèze (Pierre).
—
-
tion de sulfates dans le Miocène évaporitique du Golfe .
..
.
1193
891
RAZAFIMAHEFA(Narison). Nachit (Hassane) ROULLIAY (Monique). — Voir Belbéoch (Bella) et
— Voir
.............................
et divers,. .
RAZAFIMBELO (Judith), Nicole LANGLOIS, Angèle
813 divers..
ROUSSET (Marc) et DidierMARQUIS. — Sur la défor-
871
CHIARONI et Claude RICHE. — Alcaloïdes de Phel- mation des surfaces seuils en plasticité cyclique. 751
line sp. aff, P. lucida : dihydro-1,2 comosidine et ana- ROUX (Stéphane). — Bornes supérieures pour les expo-
lyse, aux rayons X de Tholidinine,
.
.. ... ... A
..... 519 sants critiques de transport en percolation. 367
REHAULT (Jean-Pierre), — Voir Moussat (Éric) et
divers
.
. .......
REILLE (Maurice). — Voir Beaulieu (Jacques-Louisde).
491
443
ROUXÈL.(Jean). — Voir Ben Salem (Azzedine) et divers. 1003
ROY-DIAS (Catherine):—Voir Chalot-Prat(Françoise), 853
ROYER (Jean-Jacqués), Annie MICHARD, .Michel
REMY ( Francis). — Voir. Monnereau (Odile) et divers. . DANIS et Francis ALBARÈDE.— Arguments isotopi-
Vosges
375
-
RENARD (Vincent): Voir Le Pichon (Xavier) et divers. 273 ques et hydrochimiques en faveur d'une venue hydro-
RENARD (Vincent), Kazuaki NAKAMURA, Jacques thermale dans la nappe du Trias Inférieur (région de
ANGELIER, Jacques AZEMA, Jacques BOURGOIS, Vittel, 163
Christine DEPLUS, Kantaro FUJIOKA, Y ozo RUAS (Vitoriano). — Une méthode mixte contrainte-
HAMANO, Philippe HUCHON, Hajimu KINO- déplacement-pression pour la résolution dé problèmes
SHlTA, Pierre LABAUME, Yujiro OGAWA, Tetsuzo de viscoélasticité incompressible en déformations pla-
.
SENO, Akira TAKEUCHI, Manabu TANAHASHI, nes. 1171
Akinori UCHIYAMÀ et Jean-Louis VIGNERESSE.
—La collision de l'arc volcanique d'Izu-Bonin avec le S
Japon central et la jonction triple au large de Tokyo :
premiers résultats de la campagne franco-japonaise SACCHI (Charles), Béatrice SCHMIDER et Francis
Kaiko (Leg II).. . 281 CHANTRET. —Du Solutréen en Ile-de-Francé : le
RICHE (Claude); — Voir Razafimbelo (Judith) et divers.
RINGEADE (Michel). — Voir Gourinard (Yves) et divers.
RlOU (Amédée).—Voir Gudennec (Yannick) et divers.
RIVAS (Pascual). — Voir Braga (Juan C.) et divers.
RIVOALLAN (Jean-Pierre). . .
. .
519
715
93
553
divers
gisement de Saint-Sulpice-de-Favières(Essonne).
SADSAOUD (Hamid). A— Voir Laclare (Francis): et
.. .
383
divers
glycine. 881 SAÏD (Ahmed Ben),— Voir Hartenberger (Jean-Louis)
ROBERT (Marie-Claire). — Voir Bernard (Yves) et et divers,........ .
649
1105 SAINFORT (Pierre), Bruno DUBOST et Alain DUBUS.
ROBIN (Claude). — Voir Pradal (Evelyne). — Précipitation de « quasi-cristaux » par décomposi-
RODET (Jean-Claude) et Georges CHARNAY. . ...
. .
1069 tion de solutions solides du système Al-Li-Cu-Mg. 689
SAINT-MARC(Pierre).- Voir Bellion (Yves) et divers. 937
, .
—
Champ aérodynamique moyen tridimensionnel à l'inté-
rieur d'un assemblage d'aiguilles de réacteur nucléaire
à neutrons rapides....,
. ... ...... ....
RODRIGUES (Paulo R,),— Voir Leon (Manuel de).
1269
455
SALÈRÈS (Alain) — Voir Meyer (Bernard). ...
SALERES (Alain).— Voir Bourgade (Jean-Luc) et..divers,
SOUZA DE CURSI (José Eduardo). — Sur le principe tantalates de type « bronzes quadratiques de
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