Une nouvelle guerre commençait. Louis XV'I s'était
laisse convaincre de soutenir les Amcricams insurges contre l'Angleterre. De nouveau, la flotte de Sa Majesté britannique croisait, menaçante, sur les côtes françaises de l'Atlantique. En hâte on travaillait à renforcer les défenses. Le 10 mai 1779, une commission d'ofliciers inspecta l'île d'Aix, couverture du port militaire de Rochefort :
on ne retrouva, enfouis dans le sable, que quelques débris
d'un fortin, détruit vingt ans plus tôt par un commando anglais. On décida donc d'élever, sur le même emplace- ment, un ouvrage bien pourvu d'artillerie, servi par cinq cents hommes. Pour diriger les travaux et commander la p)osition, fut désigné un officier noté comme intelligent » ' :
le capitaine Choderlos de Laclos.
Tenait-il enfin, cet obscur, la grande chance de sa carrière? Il allait avoir à expérimenter une nouveauté prônée par l'avant-garde de la recherche militaire : il
construisait un fort perpendiculaire
- et non pas à la >,
Vauban; les canons seraient montés sur des atfûts d'un
modèle inédit. A lui, la gloire de démontrer au Ministère, plus que réticent, l'eflicacité de ces innovations. Que la flotte anglaise consente seulement à attaquer! Des mois passent. Aucun navire ennemi ne se montre sur l'horizon. Laclos s'ennuie dans son île, trop myope, trop géomètre pour s'intéresser au grand spectacle de la mer et du ciel. Il va tenter une autre voie. Prenant pour sujct une guerre qui, ne chôme pas, celle de l'homme et de la elle, Femme, il met à écrire l^s Liaisons dangereuses. se Entre une grande iruvre et l'homme qui la créa, la relation n'apparaît jamais nécessaire. Ces Liaisons, un accident dans la vie de Laclos, qui n'essuya ensuite que des échecs. Sous la Révolution, ses intrigues en faveur