question de salat al aid à la maison nécessite d’abord quelques explications quant à son statut

légal. C’est une question exceptionnelle car elle n’est pas étudié lors des études islamiques. La
première question à se poser est : est-ce qu’il faut prier salat al aid à la maison quand il n’est pas
possible de la faire dans les lieux prévus à cet effet (salles, parcs, mosquées) ou bien ce n’est
pas permis ?
Est-il obligatoire de prier salat al aid à la maison ?
Il y a plusieurs avis sur la question. Les savants sont divisés en 2 groupes. Le premier est que,
dans cette situation, on ne prie pas salat al aid. D’autres plus nombreux sont d’avis qu’on doit
prier la prière de l’aid à la maison.
Faut-il la prier comme si c’était à la mosquée ? 
C’est à dire avec les takbirat à chaque raka’a, avec le sermon, avec le même nombre de
raka’tes ? La majorité des savants disent qu’il n’y a pas à faire de khoutba après la prière car le
sermon ne se fait que lorsqu’il y a un rassemblement. Une partie du madhhab chafi’ite est d’avis
qu’il doit y avoir le khoutba.
Pour ce qui est du nombre de raka’ates, certains savants soutiennent qu’il faut faire 4 unités, par
qiyas, comme pour celui qui a manqué la prière du vendredi. Quand on manque la prière du
vendredi, ou qu’on arrive après le roukou’ de la deuxième rak’a, on prie dhouhr 4 unités, on ne
fait pas 2 unités.
Cependant, l’avis dominant est que salat al ‘id est différente. On doit la prier telle qu’elle a été
légiférée par le prophète (sallallahou 'alayhi wa sallam) et que l’analogie avec la prière de
vendredi n’est pas possible.
La prière de l’aid à la maison se fait donc en groupe (avec son épouse par exemple, pas seul)
comme à la mosquée mais sans khoutba après la prière.
Quoi qu’il en soit, c’est une question où les savants divergent et il faut avoir conscience de cette
divergence. Soyez donc tolérants avec ceux qui ne la prient pas. Ce n’est pas le moment de se
disputer à ce sujet, d’autant que de nos jours, on ne sait plus vraiment discuter avec sagesse et
respect de la divergence.
Quand prier salat al aid ?
La prière de al aid débute 15 minutes après le lever du soleil (chourouq) et se termine avant que
le soleil n’arrive au zenith, un peu avant la prière de dhouhr. Il n’y a pas de prière sounna à
accomplir avant cette prière, ni après.
Faut-il faire al adhan ou l’iqama ?
Non, cette prière n’a pas d’adhan ni de iqama.
Quelles sont les sounna de salat al aid ?
Voici quelques sounna à ne pas oublier dans ce contexte particulier :
● Se parfumer
● Porter des vêtements neufs (sinon propres)
● Ne pas prier à jeûn. On peut manger quelques dattes par exemple, comme faisait le
prophète (sallallahou 'alayhi wa sallam) avant d’aller prier salat al aid.
● Entre salat al fajr et salat al aid, dire « allahou akbar, allahou akbar, allahou akbar, la ilaha
illallah, allahou akbar, allahou akbar, walillahi al hamd »
En quoi salat al aid est-elle différente ?
Salat al aid, c’est 2 unités de prière classique à voix haute, à la différence que :
● On dit 7 fois « Allahou akbar » en levant les mains à chaque fois. On peut ne pas lever les
mains car il y a divergence chez les savants, mais soit on lève tout le temps lors de la
prière soit on lève pas, il faut choisir. On ne peut pas lever les mains dans la première unité
de prière puis ne pas le faire dans la deuxième.
● On récite la fatiha (n°1) puis sourate al a’la (n°87) ou sourate qaf (n°50). Celui qui ne
connait que la fatiha s’en contentera. Celui qui ne connait pas les sourates mentionnés
récite ce qu’il veut après la fatiha. Pareil pour la deuxième rak’a.
● Dans la 2ème rak’a, on dit 6 fois « Allahou akbar » (1 fois quand on se relève du soujoud +
5 fois) récite la fatiha (n°1) puis sourate al a’la (n°87) ou sourate qaf (n°50)
● On récite la fatiha (n°1) puis sourate al ghachiya (n°88) si on a récité sourate al a’la. On
récite sourate al qamar (n°54) si on a récité sourata qaf lors de la première raka’.
Enfin, si vous n’avez pas encore sorti zakat al fitr (7€ en France), faites le avant salat al aid, pas
après. Après, cela compte juste comme une sadaqa.