Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mots clés
RISK COMMUNICATION
ENVIRONMENT
HEALTH
WHO/EURO:2022-4208-43967-63404
Certains droits réservés. Les présents travaux sont disponibles sous la licence Creative Commons Attribution – Pas d’utilisation
commerciale – Partage dans les mêmes conditions 3.0 IGO (CC BY-NC-SA 3.0 IGO ; https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/
igo).
Aux termes de cette licence, vous pouvez copier, distribuer et adapter l’œuvre à des fins non commerciales, pour autant que l’œuvre
soit citée de manière appropriée, comme il est indiqué ci-dessous. Dans l’utilisation qui sera faite de l’œuvre, quelle qu’elle soit, il ne
devra pas être suggéré que l’OMS approuve une organisation, des produits ou des services particuliers. L’utilisation de l’emblème
de l’OMS est interdite. Si vous adaptez cette œuvre, vous êtes tenu de diffuser toute nouvelle œuvre sous la même licence Creative
Commons ou sous une licence équivalente. Si vous traduisez cette œuvre, il vous est demandé d’ajouter la clause de non responsabilité
suivante à la citation suggérée : « La présente traduction n’a pas été établie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’OMS ne
saurait être tenue pour responsable du contenu ou de l’exactitude de la présente traduction. L’édition originale anglaise est l’édition
authentique qui fait foi : Effective risk communication for environment and health: a strategic report on recent trends, theories and
concepts. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe; 2021 ».
Toute médiation relative à un différend survenu dans le cadre de la licence sera menée conformément au Règlement de médiation de
l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. (http://www.wipo.int/amc/en/mediation/rules/).
Proposition de citation : Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé : rapport stratégique sur les tendances
récentes, les théories et les concepts. Copenhague : Bureau régional de l’OMS pour l’Europe ; 2022. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.
Ventes, droits et licences. Pour acheter les publications de l’OMS, voir http://apps.who.int/bookorders. Pour soumettre une demande
en vue d’un usage commercial ou une demande concernant les droits et licences, voir http://www.who.int/about/licensing.
Matériel attribué à des tiers. Si vous souhaitez réutiliser du matériel figurant dans la présente œuvre qui est attribué à un tiers, tel que
des tableaux, figures ou images, il vous appartient de déterminer si une permission doit être obtenue pour un tel usage et d’obtenir
cette permission du titulaire du droit d’auteur. L’utilisateur s’expose seul au risque de plaintes résultant d’une infraction au droit
d’auteur dont est titulaire un tiers sur un élément de la présente œuvre.
Clause générale de non responsabilité. Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y
figurent n’impliquent, de la part de l’Organisation mondiale de la santé, aucune prise de position quant au statut juridique de tel ou
tel pays, territoire, ville ou zone, ou de ses autorités, ni quant au tracé de ses frontières ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes
représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir encore fait l’objet d’un accord définitif.
La mention d’entreprises et de produits commerciaux n’implique pas que ces entreprises et produits commerciaux sont agréés ou
recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, de préférence à d’autres, de nature similaire, qui ne sont pas mentionnés. Sauf
erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.
L’Organisation mondiale de la santé a pris toutes les dispositions voulues pour vérifier les informations contenues dans la présente
publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et
de l’utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l’Organisation mondiale de la santé ne saurait être tenue responsable
des préjudices subis du fait de son utilisation.
iv
Remerciements
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe adresse ses remerciements à toutes les
personnes qui ont rendue possible la publication de ce rapport. Les auteurs du présent
rapport sont deux chercheurs indépendants, le docteur Glenn O’Neil et le docteur
Sarah Grosso. Le professeur Martin Bauer, directeur du Master of Science Social and
Public Communication, du Département de science psychologique et comportementale
de la London School of Economics and Political Science, a révisé le rapport et apporté sa
contribution à la partie théorique et conceptuelle. Le docteur Sinaia Netanyahu et le
docteur Julia Nowacki du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, ont participé à la
structure et à l’élaboration stratégique du rapport et des études de cas, et à la révision
de ses versions successives.
Les auteurs sont reconnaissants du soutien apporté par les personnes ayant accordé un
entretien en vue des études de cas et/ou fourni d’importantes informations et ressources,
outre la révision des études de cas (cf. ci-dessous). Les auteurs remercient également James
Creswick et Cristiana Salvi du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, pour la révision
du rapport. Les membres du réseau du programme de recherche sur l’environnement
et la santé (HERA) en Europe ont également eu l’opportunité de réviser la publication et
d’apporter des commentaires.
Étude de cas n° 1. Promotion de la qualité de l’air intérieur dans les écoles en Hongrie
Dr Tamas Szigeti, chef du projet InAirQ, directeur du laboratoire Hygiène de l’air, Centre
national de la santé publique, Budapest (Hongrie).
Étude de cas révisée par le docteur Szigeti et Veronika Gál, directrice des communications,
Centre national de la santé publique, Budapest (Hongrie).
Dr Gisela Pitter, Directrice médicale, UOC Screening and Health Impact Assessment, Azienda
Zero, région de la Vénétie (Italie).
v
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Étude de cas révisée par le docteur Pitter, Leda E. Nemer, consultante au Bureau européen
de l’OMS pour l’investissement en faveur de la santé et du développement, Venise (Italie),
et par le docteur Francesca Russo, directrice des services de la santé publique et de la
promotion du développement de l’hygiène, région de la Vénétie (Italie).
vi
Introduction
Ce rapport a été commandé par le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, dans le cadre
du programme de recherche sur l’environnement et la santé (HERA) en Europe, financé
par une subvention au titre d’Horizon 2020, de la Commission européenne. Le projet
HERA a reçu un financement du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020
de l’Union européenne (accord de subvention n° 825417).
Le but de ce projet est de fixer les priorités d’un programme de recherche sur
l’environnement, le climat et la santé dans les pays de l’Union européenne, en adoptant
une approche globale, systémique et inclusive face aux changements climatiques
mondiaux, et en couvrant les principaux aspects de politique et de recherche stratégique.
Définition
1
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Leiss, 2004). La perception du risque est quant à elle, le jugement subjectif que des
personnes se forment sur les caractéristiques et la gravité d’un risque, tel qu’un
danger potentiel (Gellman & Turner, 2013 ; Sandman, 1989). Le présent rapport traite
de la communication sur les risques pour l’environnement et la santé. Les principaux
aspects de ce type de communication sont les suivants (Gamhewage, 2014 ; Glik,
2007 ; WHO, 2013) :
Bien que communication sur les risques et communication de crise soient souvent
utilisés de façon synonyme, les deux termes comportent des différences fondamentales.
La communication de crise implique souvent de communiquer sur les risques, mais
elle est en grande partie centrée sur le maintien ou la restauration de la réputation
d’organisations touchées par des crises (Coombs & Holladay, 2011 ; Heath & O’Hair, 2010).
2
Introduction
Par ailleurs, la communication sur les risques exécutée en situation de crise comporte
un fort élément de préparation (Glik, 2007). La communication sur les risques peut être
également appliquée à des risques chroniques et aigus pour la santé. Toutefois, les liens
entre communications sur les risques et de crise sont puissants : un risque qui n’est pas
géré correctement peut mener à une situation de crise (Coombs & Holladay, 2011), et la
communication sur les risques pendant des crises telles que les situations d’urgence de
santé publique est un centre d’intérêt fondamental (OMS, 2017a).
Grandes tendances
Bien que d’énormes progrès aient été réalisés en matière de santé de la population
mondiale au cours du siècle dernier, les menaces et les risques environnementaux pour la
santé publique se sont multipliés, et sont devenus plus complexes, incertains et mondiaux
par nature (Martuzzi & Tickner, 2004 ; WHO, 2020b). Alors que la pandémie de COVID-19
a été la crise dominante de la période 2020-2021, des risques chroniques de plus long
terme, tels que la pollution de l’air, les agents chimiques nocifs, les déchets et les sites
contaminés continuent de menacer la santé et le bien-être des citoyens européens, en
particulier les plus vulnérables (Jakab, 2017 ; WHO, 2020b). Tandis que les risques pour
la santé publique liés à l’environnement persistent – tels que l’eau non potable et un
assainissement déficient –, de nouveaux risques émergent rapidement ; la gestion des
déchets électroniques et les dangers des microplastiques en sont de récents exemples
(WHO, 2020a). Les conséquences du changement climatique sur la santé sont de plus
en plus largement reconnues, tout comme les divers risques constatés dans les zones
côtières, rurales et urbaines de l’Europe (WHO, 2018b).
Dans le monde entier, les sondages montrent un recul de la confiance du public dans les
gouvernements, les entreprises, les médias et les organisations non gouvernementales
(ONG) ; le crédit accordé à ces institutions et à leurs systèmes a diminué (Edelman, 2021 ;
Hosking, 2019). Bien que la confiance dans les professionnels de santé individuellement,
soit traditionnellement élevée (Brownlie, 2008), des responsables politiques ont pendant
la pandémie de COVID-19, publiquement mis en cause la véracité des mises en garde
des experts en santé publique (Cairney & Wellstead, 2021). Le recul de la confiance
dans les autorités et les responsables politiques est également lié aux incohérences des
comportements de ces derniers dans la riposte aux menaces et aux risques. Un exemple
3
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Les médias traditionnels, tels que la radio, la télévision et les journaux d’information,
jouaient un rôle important d’« intermédiaires » et d’« élaboration de l’agenda » auprès des
4
Introduction
5
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
elles vont plus probablement s’auto-justifier et même renforcer leurs opinions initiales
(Krause et al., 2020 ; Uscinski et al., 2020). Toutefois, être mal informé et professer ce
type d’opinions est une chose ; les diffuser en est une autre : des études ont montré
que les fausses nouvelles se répandaient plus vite que les informations vérifiées et – de
façon inquiétante –, jusqu’à 100 fois plus largement (Vosoughi, Roy & Aral, 2018). La
confiance dans toutes les sources d’information – médias traditionnels, réseaux sociaux
et médias contrôlés (c’est-à-dire les sites Web d’entités officielles) – a reculé au niveau
mondial entre 2020 et 2021, chute considérée comme étant le résultat de l’infodémie
de COVID-19 (Edelman, 2021).
Ces grandes tendances ont des conséquences claires et concrètes sur la mise en œuvre
d’une communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé, comme
cela est discuté ci-dessous.
6
1. Théories et concepts
7
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Tableau 1 (suite)
Les quatre types d’effets (ou objectifs) visés par la communication sur les risques peuvent
être résumés en quatre catégories générales (Covello, Slovic & von Winterfeldt, 1986 ;
Gamhewage, 2014 ; Renn, 2010).
8
Théories et concepts
En vue d’obtenir les effets voulus, deux questions essentielles sont considérées de
l’avis général comme des points importants de la communication sur les risques pour
l’environnement et la santé : le risque et la confiance.
Sandman (1989) soutient que la perception du risque est un jugement subjectif formé de
deux éléments : le danger et l’indignation. Plus le sentiment d’indignation est élevé, plus
l’intensité avec laquelle les personnes percevront le risque sera forte (pouvant même
prévaloir sur le danger réel). Même un danger insignifiant peut être perçu comme étant
à haut risque lorsque l’indignation est forte (Gilk, 2007 ; WHO, 2013). Les perceptions du
risque et des avantages sont fortement influencées par le contenu du message, qui a peu
à voir avec les faits. Dans le cas d’un danger inconnu et émergent tel que la pandémie
de COVID-19, l’indignation accompagnée d’une réaction émotionnelle commandera
davantage la perception que les faits scientifiques (Malecki, Keating & Safdar, 2021). Comme
le montre l’étude de cas n°1 sur la lutte contre la pollution de l’air intérieur dans les écoles
en Hongrie (cf. chapitre 2 plus bas), lorsque la perception du risque est faible, la pression
exercée par le public sur les responsables politiques pour qu’ils agissent contre ces risques
9
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
10
Théories et concepts
préoccupation majeure de la communication sur les risques. La confiance dans les autorités
sanitaires par exemple, peut compenser une perception négative du risque, tandis qu’un
manque de confiance peut s’ajouter à la négativité des perceptions (Renn, 2010). Les
problèmes causés par la perte de confiance sont aggravés en situation de crise car lorsque
des personnes sont angoissées, elles deviennent souvent méfiantes et moins susceptibles
d’accepter la validité des messages de communication (Glik, 2007). L’expérience de la
COVID-19 a également démontré l’inverse, lorsque la confiance des personnes dans les
scientifiques et les agents de santé a augmenté (Jensen, Kennedy & Greenwood, 2021).
En outre, lorsque les personnes ont peu de connaissances sur un risque, et seulement
une expérience indirecte, la confiance dans les autorités et les experts est encore plus
importante, quoiqu’il existe des rôles variés pour ce que l’on nomme les « élites », tels
que les responsables politiques, les personnalités médiatiques et les célébrités (Siegrist &
Cvetkovich, 2000 ; Uscinski et al., 2020). Lorsque les personnes ont confiance dans les
autorités – si elles sont convaincues que les autorités « s’occupent » d’elles –, elles peuvent
également avoir une perception moindre du risque et moins s’intéresser à le connaître.
La confiance comprend de multiples facettes, qui peuvent être décrites à travers six
composantes (Renn, 2010 ; Renn & Levine, 1991) (cf. Figure 1).
Équité Cohérence
Objectivité Sincérité
Bonne
Compétence
perçue Confiance foi – « bonne
volonté »
Gagner la confiance n’implique pas nécessairement pour les autorités de remplir toutes
les composantes, mais des incohérences persistantes peuvent mener à la méfiance ; si
les publics ne font pas confiance aux autorités, ils ne feront pas confiance au message
(van Zwanenberg & Millstone, 2006). Paradoxalement, la méfiance peut également avoir
des effets positifs pour la communication sur les risques, dans certains situations ; par
exemple, une moindre confiance dans le gouvernement de la part de certains citoyens
pendant la pandémie de COVID-19 a été un facteur de motivation du respect des
distances sociales et du port du masque, car certains responsables politiques conseillaient
11
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
le contraire (Cairney & Wellstead, 2021). Des études montrent que la création et le gain de
la confiance sont des tâches complexes, que la diffusion d’informations et l’empathie avec
les publics ne pourront mener à bien seules ; l’écoute, des réactions systématiques et le
dialogue sont nécessaires (Glik, 2007 ; Macnamara, 2016 ; Renn, 2010).
Les prédispositions des publics sont liées aux concepts de risque et de confiance. Comme
l’a illustrée la pandémie de COVID-19, les prédispositions des personnes, telles que leurs
croyances et leurs opinions se sont révélées prédictives de leurs attitudes et de leurs
comportements vis-à-vis des mesures sanitaires de prévention de la COVID-19 (Dryhurst
et al., 2020 ; Green et al., 2020 ; Romer & Jamieson, 2020). Il est de plus en plus admis que
l’éducation du public par des informations scientifiquement valides n’aura qu’un succès
limité si elle ne tient pas compte de leurs prédispositions, au coté de leurs perceptions
du risque et de leur confiance (Ho et al., 2019). Les faits scientifiques dénués d’émotions
seront concurrencés par des histoires chargées en émotions, qui accompagnent
l’indignation et attirent l’attention, comme cela a été constaté pendant la pandémie
de COVID-19 (Krause et al., 2020). Lors du traitement d’informations scientifiques (ou
erronées), les personnes comptent souvent sur des approches « heuristiques » – des
raccourcis mentaux permettant de rendre plus digestes des informations complexes –,
ce qui ne mène pas toujours aux croyances, et comportements conséquents, les plus
rationnels ou les meilleurs, en raison de l’influence potentielle des prédispositions et des
arguments émotionnellement chargés (Krause et al., 2020).
L’obligation d’expliquer des sujets scientifiques complexes a été remplacée par la nécessité
de mieux connaître ce que les publics savent déjà, où sont leurs lacunes de connaissances
et comment le risque communiqué trouve sa place parmi leurs prédispositions, leurs
perceptions du risque existant et leur niveau de confiance (Abrams & Greenhawt, 2020 ;
Renn, 2010). En Europe par exemple, le niveau de connaissance du changement climatique
12
Théories et concepts
est élevé, mais celui de ses conséquences sur la santé s’avère inférieur (WHO, 2018). Les
publics en Europe sous-estiment systématiquement les risques dus à la chaleur et les
personnes les plus vulnérables (telles que les personnes âgées) ont une perception du
risque encore inférieure (WHO, 2021b) (cf. également le chapitre 4, plus bas, qui présente
l’étude de cas n°3 sur l’action contre les effets de la chaleur sur la santé en Styrie, Autriche).
La communication de l’incertitude scientifique est également un motif de préoccupation
en communication sur les risques ; elle s’appuie sur deux suppositions : 1) les messages
devraient être fondés seulement sur les conclusions scientifiques finales et définitives ; et
2) les publics ne savent pas faire face aux désaccords entre experts. Ces deux suppositions
ont été remises en question. Premièrement, les publics doivent être impliqués et engagés
même lorsque les constats scientifiques émergent ; et deuxièmement, ils adoptent des
approches cohérentes pour comprendre les désaccords et les divergences entre experts.
La transparence au sujet de l’incertitude scientifique ne porte pas nécessairement atteinte
à la confiance du public ou à l’entité qui communique (Dieckmann et al., 2017 ; Dora,
2006 ; van der Bles et al., 2020).
La communication sur les risques est également pertinente pour les résultats de la
recherche en santé, leur acceptation par le public et leur éventuelle adoption par les
responsables politiques (cf. Encadré 1).
13
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
La confiance n’est pas seulement une affaire concernant les autorités et le public,
comme il est décrit plus haut ; il s’agit également de confiance entre les autorités et
les scientifiques et chercheurs – un point qui s’est avéré crucial dans la riposte à la
pandémie de COVID-19, en particulier en Amérique du Nord et en Europe (Cairney &
Wellstead, 2021). Une situation contrastée a été constatée au Royaume-Uni et aux
États-Unis, du point de vue de la confiance placée par les autorités dans les experts
14
Théories et concepts
Encadré 1. (suite)
Dans toutes les études, les difficultés et les bonnes pratiques ne reflétaient pas
essentiellement les opinions de leurs auteurs, mais émanaient de leur propre expérience
directe en tant que professionnels de santé et/ou spécialistes de la communication,
15
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
s’appuyant sur des recherches primaires telles que des sondages du public, des groupes
de discussion et des analyses de contenu médiatique, et/ou des études empiriques.
Sur la base de cette analyse, six difficultés de la communication sur les risques pour
l’environnement et la santé ont été dégagées ; elles sont présentées ici par ordre de
consensus dans les sources.
Difficultés à combler l’écart entre les perceptions du risque chez les experts
et dans le public
Cette difficulté a concerné essentiellement les experts en science et en santé, en
particulier leur capacité à accepter et à prendre en considération ce qui peut leur
sembler des perceptions « irrationnelles » du risque de la part du public et à adapter
ensuite leur communication et leurs messages. Leiss (2004) faisait ainsi le commentaire
suivant (p. 402) : « Il existe un fossé permanent et fondamental entre d’une part, la
façon dont les experts de l’évaluation des risques présentent les informations sur les
risques, et d’autre part, la façon dont la plupart des membres du public pensent les
questions liées au risque. Et ce fossé n’est pas en train de se combler. »
16
Théories et concepts
existantes, ils peuvent prendre le dessus sur les faits rationnels, scientifiquement
valides, mais « émotionnellement secs » (Krause et al., 2020).
17
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Sélectionner et gérer les canaux les plus adéquats pour atteindre et rassurer
le public
Le choix des canaux les plus adéquats pour atteindre le(s) public(s) est un impératif
de base dans toutes les formes de communication. La communication sur les
risques liés à la chaleur en Europe est passée au cours des 15 dernières années de
la diffusion de mises en garde passives par les médias de masse, à l’utilisation de
canaux multiples et interactifs, notamment Internet, les applications mobiles et les
réseaux sociaux (WHO, 2021b) (cf. également l’étude de cas n°3 sur l’action contre les
effets de la chaleur sur la santé en Autriche ; chapitre 4 plus bas). La diffusion rapide
de la mésinformation dans les réseaux sociaux est une difficulté pour tout type de
communication, y compris la communication sur les risques pour l’environnement et
la santé. Pourtant, lorsqu’ils sont utilisés correctement, les réseaux sociaux peuvent
être employés pour communiquer des informations vérifiées au public, grâce au
dialogue et à l’échange, en particulier lorsque le malaise relatif à la communication
de l’incertitude a été surmonté et que les experts en santé deviennent les « premiers
influenceurs », comme le suggèrent Malecki, Keating & Safdar (2021) (p. 4) : « Les
cliniciens et les experts en santé publique peuvent devancer le public en formulant
des messages ; les réseaux sociaux offrent une opportunité presqu’immédiate de
diffusion d’informations, pour devenir une source de confiance et établir une relation
avec le public. »
18
Théories et concepts
Si les signaux des élites partisanes sont capables d’attiser les croyances
conspirationnistes parmi leurs partisans de même tendance, ils peuvent également
les réduire et limiter leurs effets pernicieux. Dans ce cas, la méfiance, qui est au cœur
de la pensée conspirationniste et du déni, peut être annulée par la prise en compte
du pouvoir de la partisanerie et la transmission d’informations correctes au moyen
des élites politiques de même tendance.
De bons exemples ont été également relevés dans la communication sur les
risques de la chaleur en Europe, où des « relais » fondamentaux de la transmission
d’informations, tels que les cadres des maisons de retraite, les pharmaciens, les
cadres des hôpitaux et les établissements scolaires, ont été inclus dans les plans de
communication (WHO, 2021b).
19
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
20
Théories et concepts
La communication sur les risques doit être intégrée dès le début dans les
études scientifiques
Souvent, la communication est insuffisamment intégrée dans les études
scientifiques – elle devrait en faire partie depuis leur conception jusqu’à la diffusion
des résultats. Les bonnes pratiques suggèrent que des éléments de communication
sur les risques devraient être intégrés dans les études et recherches scientifiques,
partant du fait que la plupart d’entre elles contribueront finalement au champ
politique. Procéder ainsi procure également l’opportunité aux chercheurs de
réfléchir et d’évaluer précocement comment leur recherche sera positionnée dans
l’environnement extérieur concurrentiel. L’étude de cas n°1 sur la promotion de
la qualité de l’air intérieur en Hongrie offre un bon exemple d’intégration de la
communication dans la recherche (cf. chapitre 2 ci-dessous).
21
2. Étude de cas n°1.
Promouvoir la qualité de l’air intérieur dans
les écoles en Hongrie
2.1 Contexte
La qualité de l’air dans les établissements scolaires joue un rôle important pour le confort
et la salubrité de l’environnement procuré aux enfants pour leur scolarité. Cette question
est importante en raison du temps (de 6 à 8 heures par jour) que les enfants passent à
l’école, et des risques potentiels pour leur santé et leur bien-être. Les enfants sont plus
vulnérables aux risques de la pollution de l’air que les adultes. Non seulement parce qu’une
combinaison de caractéristiques physiologiques, biochimiques, comportementales et
sociales les rend plus vulnérables aux effets de la pollution, mais également parce qu’ils
sont moins capables de se défendre, leurs systèmes immunitaire et hémato-céphalique
étant moins matures (WHO, 2020a). Ils respirent par exemple plus vite que les adultes, ce
qui accroît l’absorption des polluants dangereux (WHO, 2020a : module 2). Les enfants
sont donc exposés au risque d’effets variés, à court et long termes, allant des maux de
tête, de la toux et des nausées, aux allergies, à l’asthme, aux maladies respiratoires et au
cancer (WHO, 2020a : module 3). La pollution de l’air intérieur et extérieur est l’un des
objectifs régionaux prioritaires du Plan d’action de l’OMS pour l’environnement et la santé
des enfants en Europe.
La qualité de l’air intérieur dépend du niveau d’une vaste gamme de polluants, notamment
des contaminants biologiques tels que les moisissures, les acariens et les bactéries de la
poussière , le dioxyde de carbone et le monoxyde de carbone. Les sources de ces polluants
peuvent être internes (dérivés des systèmes de chauffage, des produits d’entretien, de la
peinture et des revêtements de sol) ou externes (la proximité d’une zone de stationnement
pour voitures, d’un arrêt de bus ou d’une zone extérieure pour les fumeurs) (ICE, 2018). En
Hongrie, la nécessité d’entreprendre une action dans ce domaine a été soulignée par les
résultats d’une campagne de suivi qui a montré que sur 16 écoles primaires participantes,
15 d’entre elles avaient été classées comme étant malsaines ou très malsaines sur l’Indice
sanitaire intérieur, et 11 d’entre elles avaient été classées comme étant insalubres sur le
plan du confort (NPHC, 2018). En Hongrie, les écoles primaires sont fréquentées par les
enfants âgés de 6 à 14 ans, ce qui signifie qu’une amélioration de la qualité de l’air dans ces
écoles pourrait bénéficier à environ 741 000 enfants et à 74 000 enseignants (ICE, 2018).
22
Étude de cas n°1. Promouvoir la qualité de l’air intérieur dans les écoles en Hongrie
En Hongrie, le Centre national de santé publique (NPHC pour National Public Health
Center) est responsable des enquêtes sur le risque sanitaire associé à la pollution de
l’air intérieur et extérieur, et de la communication de ce risque au public. Certains cas
se produisent à une échelle relativement petite – le Centre national de santé publique
intervient si un problème est signalé et doit entreprendre de communiquer sur les
risques avec les acteurs directement impliqués. Le Centre œuvre également à une
échelle nationale, bien supérieure.
23
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Les messages de la campagne ont été choisis en fonction des travaux préparatoires
réalisés précédemment, tels qu’une campagne de suivi. Ils ont été formulés grâce à un
dialogue entre les chercheurs scientifiques et l’équipe de communication, qui a aidé à
les rédiger dans un langage que le public comprendrait aisément. L’axe de la campagne
consistait à communiquer sur les principaux risques associés à une mauvaise qualité de
l’air intérieur et à expliquer clairement comment réduire ces risques, grâce à des actions
simples et réalisables, tels qu’aérer les salles plus souvent et amener les élèves à porter des
chaussures différentes à l’intérieur et à l’extérieur pour éviter la poussière. Les possibles
résultats sur la santé, tels qu’un risque d’asthme accru, étaient également décrits. Les
messages étaient conçus pour être tangibles pour le public ; par exemple, la mauvaise
qualité de l’air intérieur était reliée à certains symptômes respiratoires dans la salle de
classe, ce qui permettait aux personnes de faire le lien avec le problème et ce qu’elles
ressentaient.
Les résultats issus de la campagne de suivi menée en 2017–2018 dans les cinq pays
participant au projet InAirQ ont été utilisés pour affiner les messages de la campagne. L’un
des principaux problèmes identifiés était le faible taux d’échange de l’air ; il a donné lieu
à un message principal ciblant les enseignants, et comprenant des actions simples, telles
qu’aérer fréquemment les salles de classe, susceptibles de créer un environnement plus
sain dans l’école. Il en a résulté une campagne de sensibilisation axée sur le changement
de comportement des enseignants dans les écoles primaires, comportant des affiches sur
le thème « Apprendre dans un air propre est plus facile », qui ont été distribuées dans
toutes les écoles primaires.
24
Étude de cas n°1. Promouvoir la qualité de l’air intérieur dans les écoles en Hongrie
les responsables de la maintenance dans les établissements scolaires, les architectes qui
conçoivent les bâtiments, et les enfants eux-mêmes.
Décideurs
L’absence de directives ou de réglementation nationale sur la pollution de l’air intérieur
a été considérée comme l’un des principaux points à améliorer, en dépit de l’existence
de directives internationales (ICE, 2018). En conséquence, un fort accent a été mis sur les
décideurs, notamment dans les ministères importants tels que le ministère des Capacités
humaines, qui couvre la santé et l’éducation. Ce groupe est apparu comme l’un des
plus difficiles à convaincre, et le plus difficile à rallier. La campagne vise à inspirer des
changements politiques aptes à changer durablement la qualité de l’air dans les salles de
classe, dans le but de conduire à des stratégies nationales portant sur ce sujet. Après la
campagne, le soutien de l’OMS a été sollicité pour produire d’autres documents politiques
et des recommandations pouvant être utilisés pour communiquer le problème aux
responsables politiques.
Élèves
La campagne a cherché à faire participer les enfants âgés de 6 à 14 ans, en les sensibilisant
précocement aux questions relatives à l’environnement et à la santé, et en les encourageant
à prendre garde davantage aux actions qui pourraient améliorer la qualité de l’air intérieur
et extérieur.
La campagne n’a pas débuté par une analyse spécifique du public, mais un questionnaire,
qui devait être rempli par les enfants avec l’aide de leurs parents, a été inclus dans
la campagne de suivi. Environ 300 parents dans le pays l’ont rempli. Il comportait des
questions sur la qualité de l’air et sur les perceptions par les familles de la qualité de l’air
dans les salles de classe, pour comprendre la distinction entre la qualité de l’air perçue et
la qualité de l’air réelle, mesurée par le suivi.
25
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
ce n’était pas le premier sujet qui leur venait à l’esprit lorsque les personnes pensaient à
des préoccupations de santé. Le grand public ne tend pas à associer les problèmes de
santé à la pollution de l’air, car souvent, son impact n’est pas directement et visiblement lié
aux problèmes de santé, ce qui amenait à la perception d’un risque faible : si les personnes
tombent malades, elles ne relient pas leur problème de santé à la pollution de l’air. Le
Centre national de santé publique indique que la perception du risque est faible et que
l’indignation publique manque pour inspirer des actions ou stimuler la formulation de
politiques à ce sujet en Hongrie.
2.4 Canaux
26
Étude de cas n°1. Promouvoir la qualité de l’air intérieur dans les écoles en Hongrie
Des conférences de presse ont eu lieu, notamment dans une école primaire, avec la
participation des élèves et la présence de trois chaînes de télévision et de deux journaux
d’information. Cela a représenté une intéressante opportunité de participation pour
les enfants qui étaient présents. Le directeur général adjoint de la santé, le directeur du
laboratoire d’hygiène de l’air du Centre national de santé publique (qui était également
chef du projet InAirQ), un médecin et un météorologue de l’audiovisuel ont pris part à
l’événement.
Les principaux scientifiques du projet ont participé à des entretiens en direct à la télévision
et à la radio, pendant lesquelles ils ont souligné les risques majeurs posés par la pollution
de l’air intérieur et informé le public sur les moyens de réduire ces risques par des actes
simples tels que l’ouverture régulière des fenêtres.
2
Les œuvres en compétition peuvent être vues sur la page Facebook du projet : https://www.facebook.
com/InAirQMagyarorszag.
27
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
d’échanger des idées. Ces événements ont insisté sur l’importance de la qualité de l’air
intérieur et mis l’accent sur les actions concrètes pouvant être prises par les différents
acteurs. Des matériels de formation ont été créés pour les différents groupes cibles (les
enseignants, les architectes des bâtiments scolaires, etc.) et des cours de renforcement
des capacités ont été organisés en Hongrie, pour ces groupes également. Au début, la
participation à ces événements n’a peut-être pas été aussi forte qu’on l’espérait, en raison
des nombreuses autres pressions déjà subies par les enseignants, et de la perception que
la qualité de l’air n’était pas une question prioritaire. Les participants ont pu faire part
de leurs réactions lors de chaque forum. Leurs témoignages sur les problèmes qui leur
importaient le plus étaient utilisés pour mettre au point des événements ultérieurs, créant
de ce fait un dialogue avec le public et les motivant à maintenir leur participation. Lors des
premiers événements par exemple, les enseignants ont exprimé leurs préoccupations par
rapport à la nourriture donnée aux élèves, indiquant l’importance qu’ils attachaient à leur
santé. Les événements ultérieurs portaient sur un ensemble de sujets plus vastes que la
qualité de l’air, en rapport avec l’environnement et la santé en classe, afin d’attirer le public
et de refléter leurs préoccupations. Les forums ont touché 200 participants.
Une conférence internationale a été organisée à Budapest sur les méthodes intégrées
de résolution de problèmes pour améliorer la santé des élèves de primaire ; entre
autres sujets, elle traitait de la qualité de l’air intérieur. La conférence s’adressait aux
scientifiques, aux chercheurs, aux médecins, aux cadres des écoles, aux enseignants,
aux architectes et aux ingénieurs. Invités à souligner l’importance de ce sujet, les
responsables politiques et les décideurs étaient un public primordial de cet événement.
La conférence internationale impliquait l’OMS et des partenaires internationaux
collaborant au projet InAirQ avec le Centre national de santé publique. La campagne
était liée aux autres actions conduites dans le cadre du projet InAirQ ; chacun des cinq
pays participants a élaboré un plan d’action national sur les améliorations de la qualité
de l’air intérieur.
28
Étude de cas n°1. Promouvoir la qualité de l’air intérieur dans les écoles en Hongrie
les classes étaient impliquées dans le suivi du projet, car ils prenaient mieux conscience
de l’importance d’ouvrir les fenêtres. En outre, le(la) directeur(trice) de chaque école était
invité(e) à signer un engagement à prendre des mesures spécifiques pour améliorer la
qualité de l’air intérieur à la fin du projet.
2.5 Résultats
Bien qu’aucune évaluation spécifique n’ait été menée pour mesurer l’impact de cette
campagne, celle-ci peut être liée à un certain nombre de réalisations.
• L’affiche a atteint 85 000 personnes sur Facebook, par l’intermédiaire des pages du
Centre national de santé publique et du Directeur général de la santé.
29
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
• Environ 500 élèves ont participé au concours artistique, ce qui suggère qu’ils
(et potentiellement leurs parents et enseignants) ont appris à mieux connaître le
problème et les actions devant être prises. La nature du concours les a également
impliqués dans la recherche de solutions et a montré qu’ils étaient capables d’apporter
leur contribution.
• Des indices informels suggèrent que les écoles ayant participé à la campagne de
suivi ont été sensibilisées et qu’en conséquence, les enseignants ont modifié leur
comportement.
Les décideurs ont été sensibilisés et des mesures concrètes ont été prises pour améliorer
la réglementation nationale
La présence dans les médias nationaux indiquerait que le grand public a été touché
2.6 Enseignements
2.6.1 Messages
• Les outils de communication contenaient des messages de prévention sur les moyens
d’éviter les risques et ont été transmis aux acteurs en temps opportun et de façon
claire et compréhensible.
• Les messages cherchaient à réaliser des changements de comportement permettant
d’obtenir un air intérieur plus propre, et comprenaient des mesures faciles à adopter et
adaptées à chaque public cible (les élèves, les enseignants, les architectes, etc.).
30
Étude de cas n°1. Promouvoir la qualité de l’air intérieur dans
les écoles en Hongrie
• La campagne de communication sur les risques visait à aborder les risques impliqués
en les rendant visibles et tangibles pour le public, par une méthode qui surmonterait
leur absence préalable de connaissances. Elle entendait également élever le profil des
risques associés à la pollution de l’air intérieur, en les positionnant à la hauteur des
problèmes généraux concernant la santé des enfants dans les écoles, qui étaient un
motif de préoccupation pour le public.
2.6.2 Canaux
• Le recours à des influenceurs (tels que des célébrités et des personnages publics) a
aidé à amplifier la campagne et à attirer davantage l’attention des médias, aussi
bien les médias grand public, dont les représentants étaient disposés à assister aux
conférences de presse et à diffuser des entretiens, que les plateformes des réseaux
sociaux, les célébrités utilisant leur page personnelle pour diffuser les matériels de
campagne.
• Divers canaux de communication ont été utilisés pour toucher les différents publics,
notamment des réunions en personne permettant une communication personnelle.
Dans le cadre de la mobilisation en faveur de la campagne, divers acteurs ont eu
l’opportunité de se réunir pour promouvoir la collaboration au sein du large réseau
de parties prenantes (partenaires du secteur privé, médias, scientifiques, l’équipe
de communication, les écoles, les organes gouvernementaux, l’OMS, les partenaires
internationaux).
• Des stratégies créatives ont été employées pour faire participer le public et créer
un effet de rétroaction, notamment la communication directe et personnelle (par
exemple, le concours d’art pour enfants, qui a également impliqué les enseignants et
sans doute, les parents ; des forums qui unissaient les divers acteurs). Cette rétroaction
a ensuite été utilisée pour affiner le message et augmenter la participation en reliant
le sujet à des motifs de préoccupation des acteurs (par exemple, l’intérêt général pour
la santé des élèves).
31
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
et des groupes cibles a été rendue possible par l’analyse préalable des problèmes à
l’aide de la méthode élaboré dans le cadre du projet InAirQ.
• La communication sur les risques est un processus continu, qui demande de la patience
et du temps pour obtenir un changement durable à long terme.
32
3. Étude de cas n°2.
Contamination de l’eau dans la région de la
Vénétie (Italie)
3.1 Contexte
Dans les pays d’Europe et d’Asie centrale, des millions de personnes boivent de l’eau
contaminée, souvent sans le savoir. L’OMS estime que chaque jour, 14 personnes meurent
dans la Région européenne de l’OMS à cause d’une diarrhée due à une insuffisance de
l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène. La contamination peut
provenir de substances apparaissant naturellement, telles que l’arsenic et les fluorures,
mais également de substances introduites par les êtres humains, telles que le plomb,
le nitrate et les produits chimiques dérivés de l’industrie (WHO, 2017c ; OMS, 2018c).
Bien que pour de nombreux Européens, l’accès à l’eau n’est pas vu comme un problème,
l’eau potable, propre et sûre est souvent indisponible pour certaines populations telles
que celles des zones rurales. Dans la Région, 21 millions de personnes n’ont toujours
pas d’accès aux services de base d’approvisionnement en eau potable, et 57 millions de
personnes n’ont pas l’eau courante à domicile. Elles consomment l’eau de puits ordinaires
sans protection, ou de sources, ou les eaux de surface directement. Le changement
climatique affecte également la qualité et la disponibilité de l’eau potable, propre et sûre
(WHO, 2017c ; OMS, 2018c).
33
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Au printemps 2013, les autorités régionales ont été alertées à l’issue d’une étude
approfondie de la présence de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées dans les
eaux souterraines, les eaux de surface et l’eau potable dans certaines parties de la région
de la Vénétie, sur une surface s’étendant sur plus de 200 km et concernant jusqu’à 350 000
personnes3. La source de la contamination a été identifiée comme étant les eaux usées,
qui pénétraient les voies d’eau à partir d’une usine produisant des produits chimiques
pour les cultures agricoles, les herbicides et les produits pharmaceutiques. La pollution de
l’eau n’était pas un fait nouveau dans la région de la Vénétie ; des cas avaient été notifiés
depuis les années 1970 au moins, ce qui reflète l’importante production industrielle et
agricole de la région (Region of Veneto, 2017a).
En réponse, un groupe spécial pour les situations d’urgence a été mis sur pied, avec des
représentants des autorités concernées : la Direction régionale de la prévention, la Direction
régionale de l’Environnement, l’Agence régionale de protection environnementale et les
fiducies régionales pour les soins de santé (des organismes locaux responsables de la santé
publique). L’objectif de ce groupe spécial était de surveiller la situation pour protéger la
santé de la population, coordonner les activités, collecter et partager les données, et gérer
la communication sur les risques.
3
Étude d’une durée de deux ans, conduite par le Centre de recherche national de l’Institut de la recherche
sur l’eau, sur une commande du ministère de l’Environnement, de la Terre et de la Mer (IRSA–CNR, 2013).
34
Étude de cas n°2. Contamination de l’eau dans la région de la Vénétie (Italie)
35
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
en 2013, et par conséquent, la communication sur leurs risques potentiels. Lorsqu’il a été
informé de la contamination de l’eau, le public a perçu le risque comme étant élevé et
l’a jugé plus dangereux que ne le considéraient les autorités sanitaires. La perception du
risque par le public était relevée par d’autres facteurs, notamment le temps nécessaire
pour réaliser les études et les évaluations requises pour mieux cerner la contamination de
l’eau et ses effets sur la population et sur l’environnement, et le fait que l’usine polluante n’a
pas assumé la responsabilité de la contamination de l’eau ; ces facteurs se sont combinés à
la couverture médiatique, ont augmenté l’anxiété du public, et ont même créé une sorte
de panique (OMS, 2017b).
3.3.3 Canaux
La Direction régionale de la prévention, avec ses partenaires nationaux et locaux, a mis à
profit un ensemble de canaux de communication et de relais pour communiquer sur les
substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées.
• Des outils et des matériels convoyant les principaux messages pour les publics affectés
ont été préparés ; ils comprenaient notamment des dépliants, une liste de questions
fréquemment posées, des bulletins électroniques mensuels sur la situation et d’autres
matériels en ligne. Tous les résultats du suivi du traitement de l’eau ont également été
publiés et diffusés. Les informations ont été mises à disposition sur le site Web de la
Région de la Vénétie et sur les supports médiatiques utilisés par le public.
• Les maires et les autorités locales ont été mis au courant de la situation dès juillet 2013
et ont reçu des informations à utiliser dans leur communication avec le public. Une
série de discussions ouvertes a été organisée avec le public pour expliquer et discuter
de la situation.
• Les fiducies pour les soins de santé, les prestataires des services d’eau et les principaux
prestataires de soins (tels que les médecins généralistes) ont également joué un rôle
essentiel de relais, ont été informés et ont reçu des conseils sur la communication
au public des risques liés à la contamination par les substances perfluoroalkylées et
polyfluoroalkylées.
• Étant donnée l’important rôle des médias dans la création du lien avec le public, un
ensemble de formations et de séances d’information à destination des journalistes
de la région de la Vénétie a été organisée par les autorités sanitaires et Viveraqua, le
consortium des prestataires de services d’eau.
La communication a été continue, et les acteurs et les publics ont été informés des
dernières nouvelles de façon régulière lorsque des mesures étaient prises pour remédier à
la contamination par les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées ; les résultats
des diverses études sur la santé, l’environnement et la sécurité alimentaire ont été publiés
à partir de la mi-2013.
36
Étude de cas n°2. Contamination de l’eau dans la région de la Vénétie (Italie)
En août 2013, grâce aux nombreuses mesures techniques mises en place, la contamination
de l’eau a diminué et la phase de crise a pris fin. Toutefois, ce moment n’était que le début
de la lutte de long terme contre les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées
dans l’environnement de la région de Vénétie.
37
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
3.5 Résultats
3.6 Enseignements
38
Étude de cas n°2. Contamination de l’eau dans la région de la Vénétie (Italie)
3.6.2 Messages
• En 2013, les messages ont diffusé une vision équilibrée des risques de la contamination
de l’eau, accompagnée des mesures visant à remédier à la situation.
• L’incertitude existant autour des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées
en 2013 rendait difficile la communication des risques au public ; la réalisation des
nécessaires études sur les effets de la contamination par ces substances sur les publics
affectés et la production alimentaire a également pris du temps ; cela a engendré une
certaine indignation du public.
• L’usine responsable de la pollution n’a pas assumé la responsabilité de la contamination
par les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, et n’a pas, à ce jour, été
traduite en justice, ce qui a exacerbé l’indignation des publics.
3.6.3 Canaux
• L’utilisation d’un ensemble de canaux et de relais pour communiquer avec les acteurs
aussi bien qu’avec le public a permis de soutenir une vaste sensibilisation sur la
contamination par les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées en 2013.
• La collaboration continue avec les médias était importante pour assurer qu’ils
détenaient des informations factuelles exactes, comprenaient l’état de la science et
quels étaient les points d’incertitude.
39
4. Étude de cas n°3.
Action contre les effets de la chaleur sur la santé en
Styrie (Autriche)
4.1 Contexte
L’Autriche ne fait pas exception à cela. Les températures moyennes y ont augmenté de
1,3°C entre 1988 et 20176, et la vague de chaleur qui a frappé l’Europe en 2003 a avivé les
craintes relatives aux effets du stress thermique sur la santé. En Autriche, les vagues de
chaleur devraient selon les estimations, devenir plus fréquentes et avoir des conséquences
particulièrement négatives dans les zones urbaines (WHO, 2018b : p. 111). Les vagues de
chaleur prolongées ont un effet plus marqué sur le taux de mortalité, et leur impact sur la
santé peut être aggravé si elles sont associées à une pollution de l’air accrue (WHO, 2021c),
la chaleur accentuant simultanément la pollution de l’air en ville (Shumake-Guillemot,
2020a). Malgré cela et la possibilité que la chaleur exacerbe d’autres catastrophes telles
que la sécheresse et les cyclones, elle n’est pas nécessairement considérée comme une
5
Selon Shumake-Guillemot (2020a), le coup de chaleur se définit par une exposition à des températures
supérieures à 40°C menant à des maux de tête intermittents, une absence de transpiration, une fièvre élevée
supérieure à 39,5°C, des nausées ou des vomissements et une possible perte de conscience. Il se distingue
de l’épuisement par la chaleur, qui résulte de l’exposition à des températures comprises entre 37°C et 40°C,
et entraîne un évanouissement ou des vertiges, une transpiration excessive, une peau moite, froide et pâle,
des nausées ou des vomissements, un pouls rapide et faible et des crampes musculaires.
6
Source des chiffres : Zentralanstalt für Meteorologie und Geodynamik (ZAMG) (www.zamg.ac.at).
40
Étude de cas n°3. Action contre les effets de la chaleur sur la santé en Styrie (Autriche)
situation d’urgence en elle-même ; les systèmes de santé peuvent ne pas être équipés
pour faire face à l’effet de l’extrême chaleur sur la santé (Shumake-Guillemot, 2020a ; WHO,
2021c).
Bien que ces risques considérables puissent être sous-estimés, leurs conséquences
nocives peuvent en grande part être évitées. Le réseau d’information mondial sur les
effets de la chaleur sur la santé a appelé à la prise de mesures urgentes pour atténuer
les risques considérables pour la santé. Avec l’OMS, il plaide pour l’intégration d’une
communication efficace dans la planification de la lutte contre les effets de la chaleur
sur la santé et dans les stratégies de prévention des vagues de chaleur estivales, en
particulier pour atteindre les populations vulnérables et à risque (Matties et al., 2008). Le
réseau appelle également à « une meilleure compréhension des risques liés à la chaleur
et à une impulsion en faveur de la traduction des connaissances et des informations sur
les risques, en politiques et en actions » (Shumake-Guillemot, 2020a).
Comme de nombreux pays européens, l’Autriche a mis au point des évaluations nationales
de la vulnérabilité, de l’impact et de l’adaptation au changement climatique, notamment
une évaluation des risques de la chaleur pour la santé, qui a été réalisée dans le cadre de
41
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Le Plan national autrichien de protection contre la chaleur implique une coopération étroite
entre les autorités nationales et régionales, de même qu’avec les professionnels de la santé,
les hôpitaux et le personnel d’urgence (WHO, 2018b : p. 42). Deux provinces autrichiennes
et la ville de Vienne ont mis en place des mesures spéciales pour communiquer avec les
citoyens sur les effets de la chaleur sur la santé et diffuser des alertes en cas de chaleur
(Climate-ADAPT, 2017). Un plan d’action contre les effets de la chaleur sur la santé a
d’abord été mis sur pied dans la province autrichienne de Styrie, en 2011, sur la base des
recommandations de l’OMS ; la Styrie a donc été la première province à se doter d’un plan,
suivie par la Carinthie en 20137. Ces deux régions servent à présent de source d’inspiration
pour les autres régions du pays. La Styrie, qui est située dans le sud-est de l’Autriche, a
une population de 1,24 million d’habitants ; parmi eux, 270 000 personnes vivent dans
la principale ville de Styrie, Graz, qui souffrent d’une mauvaise circulation de l’air en
raison de sa topographie, et d’un niveau élevé de pollution de l’air (Pollhammer, s.d.). La
conception de plans d’action contre les effets de la chaleur sur la santé devenait d’autant
plus cruciale que la population vieillissait et que le nombre de personnes vulnérables
augmentait, notamment les plus de 65 ans, les personnes à mobilité réduite et celles que
la pauvreté mettait en danger et qui étaient moins à même d’accéder à la prévention
sanitaire (Pollhammer, s.d.).
7
Le site Web du plan de protection de Styrie contre la chaleur peut être consulté à cette adresse :
https://www.gesundheit.steiermark.at/cms/beitrag/11685019/72561200.
42
Étude de cas n°3. Action contre les effets de la chaleur sur la santé en Styrie (Autriche)
En 2020, l’été a été très chaud, mais aucune vague de chaleur ne s’est produite en Autriche
et le déclenchement du système d’alerte mis en place en Styrie en cas de chaleur n’a pas
été nécessaire ; cette situation a été vue comme une bonne augure dans le contexte
de la COVID-19, de la domination de ce dernier dans la communication publique et de
la tension déjà existante dans le système de santé. Selon les circonstances au cours de
l’année, le système peut être activé de multiples fois ; en 2015, il a été activé de 8 à 10 fois.
Il est en général déclenché par le service de météorologie à l’annonce d’une vague de
chaleur en cours (avec des prévisions de température excédant 35°C – en température
physiologique équivalente), afin d’apporter autant d’informations que possible à ceux
qui sont responsables de l’adoption de mesures. Un système clair d’avertissement
consistant en des feux tricolores est utilisé pour indiquer le niveau de danger et la réponse
nécessaire : aucun danger (vert), danger accru (jaune), danger important (orange) ou
danger extrême (rouge).
Une évaluation du Plan de protection de Styrie contre la chaleur, notamment son système
d’alerte en cas de chaleur, a été conduite en 2017, pour analyser l’impact du plan d’action
contre les effets de la chaleur sur la santé et de sa stratégie de communication. Des acteurs
importants ont participé à l’enquête et aux entretiens, notamment ceux qui travaillent
dans les soins des enfants et des personnes âgées et dans les hôpitaux.
43
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
La communication sur les effets de la chaleur sur la santé a été placée face à des
difficultés supplémentaires pendant la pandémie de COVID-19 et l’avalanche
d’informations qui en a découlé sur la santé et la COVID-19. L’une des personnes
rencontrées en entretien a qualifié l’énorme quantité d’informations diffusées au
public de « bruit de fond », rendant les informations difficilement audibles, en
particulier dans les médias grand public. Il était également difficile de se tenir au
courant des circonstances de terrain dans lesquelles se trouvaient les médecins
de famille et les autres lieux dans lesquels la communication sur les effets de la
chaleur sur la santé est habituellement faite. Les personnes, particulièrement
celles qui sont les plus exposées au risque, peuvent être réticentes à rendre visite
à leur médecin de famille pendant la pandémie, et manquer les occasions d’y voir
les affiches et autres communications sur les effets de la chaleur sur la santé qui
sont distribuées.
Les informations diffusées sur les effets de la chaleur sur la santé ont été adaptées
pour tenir compte de la pandémie, s’appuyant sur les recommandations de l’OMS
et l’expérience de l’année précédente. Certaines informations générales sur la
COVID-19, telles que le respect des distances sociales et l’utilisation de masques,
ont été inclues dans la lettre d’information sur les effets de la chaleur sur la santé,
de même que des remarques spécifiques concernant par exemple l’usage de la
ventilation pour les personnes travaillant en intérieur, dans des bureaux ou des
crèches, ou celui de la climatisation avant que les personnes entrent dans une pièce.
Les matériels ont également été adaptés pour signaler le possible risque de
confusion entre les symptômes du stress thermique, tels que les maux de tête, et
les symptômes de la COVID-19, qui pouvaient compliquer le diagnostic précoce.
Le danger que la peur des infections diminue la disposition des personnes à
utiliser les services de santé a également été souligné.
44
Étude de cas n°3. Action contre les effets de la chaleur sur la santé en Styrie (Autriche)
Par conséquent, les publics primordiaux sont les intermédiaires qui travaillent avec les
groupes vulnérables, s’occupent d’eux et peuvent donc les atteindre. Ils comprennent les
médecins de famille et le personnel impliqué dans les hôpitaux, les maisons de retraite,
les organisations de sauvetage, les soins aux enfants (crèches, écoles), les organisations de
soins mobiles, les autorités locales et les points de contact pour personnes sans domicile.
Le Plan de protection insiste aussi sur la nécessité d’une participation civique afin de
protéger les personnes très vulnérables, qui peuvent vivre seules et moins subvenir à
leurs propres besoins. Les membres de la famille de personnes âgées, leurs aidants et
leurs voisins sont également encouragés à contacter régulièrement et aider à prendre
soin de ces personnes âgées, particulièrement celles qui vivent seules. Ces personnes
de confiance peuvent également leur faire comprendre la nécessité des auto-soins pour
prévenir les risques associés à la chaleur et à la COVID-19. Ce type de dialogue avec des
personnes de confiance a été jugé plus important que la diffusion de messages dans les
médias grand public.
45
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
chaleur deviennent plus fréquentes. Les effets de la chaleur sur la santé sont pris en
compte et discutés dans le cadre du dialogue politique en Autriche et en Styrie à propos
de la stratégie relative au climat, notamment la protection et l’adaptation climatique.
Les plus fortes préoccupations exprimées concernaient les personnes ne vivant pas en
institution, pouvant être seules et insuffisamment au courant des risques dus à la chaleur.
Ces groupes peuvent n’être en contact avec un professionnel de la santé, tel qu’un médecin
de famille, que de façon irrégulière, ce qui souligne le rôle essentiel joué par les médecins
en tant qu’intermédiaires apportant des informations importantes aux personnes à risque.
4.3.4 Canaux
Les canaux de communication choisis ont été validés par l’évaluation de 2017. Les
personnes ayant répondu ont indiqué qu’elles étaient satisfaites des canaux utilisés (une
lettre d’information électronique) et n’ont pas demandé l’usage de canaux alternatifs tels
que les messages SMS ou une application mobile.
46
Étude de cas n°3. Action contre les effets de la chaleur sur la santé en Styrie (Autriche)
La lettre d’information sur les alertes en cas de chaleur comprenait une carte indiquant
le niveau de risque. Elle contenait des informations sur les symptômes et les mesures
simples de prévention, de même que des numéros d’urgence et des codes QR reliant au
site Web. L’inclusion de codes QR résultait de l’évaluation, qui avait montré que seuls 44 %
des répondants utilisaient les cyberliens de la lettre d’information (Pollhammer, s.d.).
Ressources en ligne
Au niveau national, les informations sont disponibles sur le site Web du ministère de la
Santé et des Affaires féminines. Les autorités sanitaires régionales ont également leurs
sites Web propres. Les lettres d’information par courrier électronique orientent leurs
lecteurs vers le site Web du Plan de protection contre la chaleur de Styrie, qui contient
des informations supplémentaires telles que des brochures, des numéros de téléphone
d’urgence et une carte indiquant le niveau de risque ; le site Web et les matériels ont été
adaptés au contexte de la COVID-19, comme mentionné précédemment (cf. Encadré 2).
L’évaluation a montré que la majorité des personnes interrogées (soit 70 %) avait trouvé
utile le contenu du portail Internet (Pollhammer, s.d.). Les utilisateurs d’Internet ont donné
au site Web du Plan de protection contre la chaleur de Styrie la note de 4,3 sur 5 (sur la
base de 66 réponses, en août 2021).
Affiches et dépliants
Le site Web de Styrie contient des affiches en format PDF, qui peuvent être imprimées et
placées à des endroits pertinents, tels que des salles d’examen et d’attente des médecins.
Les affiches comportent des codes QR qui peuvent être utilisés avec des smartphones pour
accéder à des informations supplémentaires en ligne. Des matériels généraux sont mis à
disposition, tels qu’un dépliant offrant des conseils de comportement, des mesures et des
informations sur les effets de la chaleur extrême sur les médicaments, et une brochure sur
les symptômes et les mesures. Quelques matériels plus spécifiques se trouvent également
sur le site Web, notamment une brochure sur les soins aux personnes âgées, un dépliant
pour les membres de la famille de personnes vulnérables, comportant des conseils de
comportements, et une brochure sur les lieux de travail, couvrant la réglementation et
offrant des conseils de comportements.
47
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Médias nationaux
L’Autriche compte environ 4 à 5 journaux d’information, qui reçoivent les nouvelles
de l’Association de la presse autrichienne. Le Centre autrichien pour la lutte contre les
maladies, qui gère le Plan de protection national contre la chaleur en Autriche, peut
fournir des messages sanitaires à l’Association de la presse, qui sont ensuite diffusés dans
la presse nationale. Le service de météorologie national (ZAMG) donne des informations
sur les niveaux de risque et les vagues de chaleur en cours, qui de façon identique, sont
relayées par les médias grand public nationaux.
Événements
Un congrès a été organisé pour les cadres des hôpitaux ; il comportait une séance sur le
changement climatique et la chaleur, et les moyens de prévenir les problèmes chez les
patients.
4.4 Résultats
Il est nécessaire de mettre davantage l’accent sur les médecins de famille, en tant
qu’intermédiaires disposant d’un contact vital avec les personnes à risque, qui pourraient
sinon être isolées. Les mesures potentielles futures pourraient comprendre une formation
spécifique pour les médecins de famille, sur le sujet des effets de la chaleur sur la santé.
L’importance de la communication entre médecins et maisons de retraite était également
l’une des conclusions de l’évaluation. Les recherches ont souligné les avantages procurés
par la réalisation d’évaluations du risque et de bilans de santé par des médecins auprès
des résidents de maisons de retraite, lorsque les ressources le permettaient.
48
Étude de cas n°3. Action contre les effets de la chaleur sur la santé en Styrie (Autriche)
Les personnes offrant des services tels que la livraison de repas aux populations vulnérables
devraient être intégrées dans le plan d’action sanitaire contre la chaleur et pourraient
servir d’intermédiaires utiles avec les groupes à risque.
Inspiré des travaux réalisés en France et en Italie, un registre des personnes vulnérables
devant être visitées régulièrement par les autorités en cas de vague de chaleur devrait
être créé, de façon qu’elles puissent recevoir des soins et des bilans de santé.
Communication différenciée
Pressions et politique
4.6 Enseignements
• L’existence de plans d’action nationaux et provinciaux sur les effets de la chaleur sur la
santé peut jouer un rôle capital en cas de vague de chaleur ; ces plans doivent comporter
une forte composante de communication, décrivant les principaux publics, les canaux
de communication et les procédures d’alerte en cas de situation d’urgence sanitaire.
La nécessité de communiquer de façon anticipée est soulignée par l’évaluation du
plan de Styrie en 2017, qui révélait que 88 % des personnes interrogées ne cherchaient
rarement, voire jamais en ligne les alertes en cas de chaleur, ni les informations sur la
protection contre la chaleur (Pollhammer, s.d.).
• Les personnes sont prêtes à agir et le feront si elles disposent d’un accès facile à
l’information. La communication sur les effets de la chaleur sur la santé s’appuyait sur
les conclusions de l’évaluation de 2017 ; en incluant les codes QR sur les affiches, le
49
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
but était d’encourager le public à suivre et à explorer davantage les informations sur
ce sujet.
• Les informations doivent être claires et se limiter aux contenus les plus pertinents pour
les différents publics.
• La détermination de la date de la communication est cruciale pour l’anticipation de
la première vague potentielle de chaleur, qui est la plus risquée, et pour donner aux
autorités suffisamment de temps pour effectuer le suivi des informations fournies
(WHO, 2018b : p. 113).
• Les évaluations peuvent permettre une meilleure compréhension de l’impact des
communications sur les effets de la chaleur sur la santé, et procurer des informations
plus nuancées sur leurs effets potentiels, complétant des indicateurs quantitatifs tels
que le nombre de clics sur les sites Web concernés.
50
5. Conclusions
Sur la base des bonnes pratiques sélectionnées, le rapport donne des conseils sur
l’adoption d’une communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
face aux difficultés considérables auxquelles nous sommes exposés. Ces difficultés ont
été aggravées et mises en lumière par la pandémie de COVID-19. Cependant, comme le
montrent les études de cas et les autres exemples cités, la communication sur les risques
pour l’environnement et la santé joue un rôle essentiel dans la promotion d’une prise
de décisions informée et le changement positif des comportements. Les professionnels
de la santé et les responsables de la communication construisent de plus en plus leur
« savoir-faire » au moyen de la recherche et de l’expérience pratique fondées sur des bases
théoriques solides.
La communication sur les risques étant de plus en plus intégrée à la riposte aux menaces
aiguës et chroniques pour la santé, il est également probable que les données, les
informations et les recherches sur les pratiques de communication vont se multiplier. Il
faut espérer que ces riches ressources apportent de multiples éclairages permettant de
renforcer encore l’efficacité de la communication sur les risques, d’améliorer la santé et de
sauver des vies.
51
Références
Abrams EM, Greenhawt M (2020). Risk communication during COVID-19. J Allergy Clin
Immunol Pract. 8(6):1791–4. doi:10.1016/j.jaip.2020.04.012
Ataguba OA, Ataguba JE (2020). Social determinants of health: the role of effective
communication in the COVID-19 pandemic in developing countries. Glob Health
Action. 13(1):1788263. doi:10.1080/16549716.2020.1788263
Baines D, Elliott RJ (2020). Defining misinformation, disinformation and malinformation:
an urgent need for clarity during the COVID-19 infodemic. Discussion Papers 20-06.
Birmingham: University of Birmingham (https://ideas.repec.org/p/bir/birmec/20-06.
html, accessed 3 August 2021)
Balog-Way D, McComas K, Besley J (2020). The evolving field of risk communication. Risk
Anal. 40(S1):2240–62. doi:10.1111/risa.13615
Bauer MW (2018). Trust in science after the BREXIT. In: deMarec J, Schiele B, editors. Culture
of science. Montreal: Acfas:95–102 (Également Confiance post-BREXIT dans la science,
https://www.acfas.ca/publications/magazine/2017/04/confiance-post-brexit-science,
consulté le 10 janvier 2022)
Bauer MW, Pansegrau P, Shukla S, editors (2019). The cultural authority of science:
comparing across Europe, Asia, Africa and the Americas. Routledge Studies of Science,
Technology and Society, Vol. 40. London: Routledge
Berry D (2007). Health communication: theory and practice. Maidenhead: Open University
Press
Blum A, Balan SA, Scheringer M, Trier X, Goldenman G, Cousins IT et al. (2015). The Madrid
Statement on poly- and perfluoroalkyl substances (PFASs). Environ Health Perspect.
123(5):A107–11. doi:10.1289/ehp.1509934
Brownlie J (2008). Conceptualizing trust and health. In: Howson A, Green A, Brownlie J,
editors. Researching trust and health. New York (NY): Routledge:17–32
Buchanan M (2020). Managing the infodemic. Nat Phys. 16:894. doi:10.1038/s41567-020-
01039-5
Cairney P, Wellstead A (2021). COVID-19: effective policymaking depends on trust in
experts, politicians, and the public. Pol Des Pract. 4(1):1–14. doi:10.1080/25741292.2
020.1837466
Climate-ADAPT (2017). Operation of the Austrian Heat Protection Plan. Case studies.
[n.p.]: Climate-ADAPT (https://climate-adapt.eea.europa.eu/metadata/case-studies/
operation-of-the-austrian-heat-protection-plan, accessed 12 August 2021)
52
Références
53
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Fancourt D, Steptoe A, Wright L (2020). The Cummings effect: politics, trust, and behaviours
during the COVID-19 pandemic. Lancet. 396(10249):464–5. doi:10.1016/S0140-
6736(20)31690-1
Fischhoff B (1995). Risk perception and communication unplugged: twenty years of
process. Risk Anal. 15(2):137–45. doi:10.1111/j.1539-6924.1995.tb00308.x
Gamhewage G (2014). An introduction to risk communication. Geneva: World Health
Organization (https://www.who.int/risk-communication/introduction-to-risk-
communication.pdf, accessed 3 August 2021)
Gellman MD, Turner JR, editors (2013). Encyclopedia of behavioral medicine. New York
(NY): Springer-Verlag
Glik DC (2007). Risk communication for public health emergencies. Annu Rev Public
Health. 28:33–54. doi:10.1146/annurev.publhealth.28.021406
Goldenman G, Fernandes M, Holland M, Tugran T, Nordin A, Schoumacher C et al. (2019).
The cost of inaction: a socioeconomic analysis of environmental and health impacts
linked to exposure to PFAS. Copenhagen: Nordic Council of Ministers/Publications Unit
(http://norden.diva-portal.org/smash/get/diva2:1295959/FULLTEXT01.pdf, accessed
3 August 2021)
Green J, Edgerton J, Naftel D, Shoub K, Cranmer SJ (2020). Elusive consensus: polarization in
elite communication on the COVID-19 pandemic. Sci Adv. 6(28):eabc2717. doi:10.1126/
sciadv.abc2717
Heath RL, O’Hair HD, editors (2010). Handbook of risk and crisis communication. New York
(NY): Routledge
Ho SS, Leong AD, Looi J, Chen L, Pang N, Tandoc Jr E (2019). Science literacy or value
predisposition? A meta-analysis of factors predicting public perceptions of benefits,
risks, and acceptance of nuclear energy. Environ Commun. 13(4):457–71. doi:10.1080/
17524032.2017.1394891
Hosking G (2019). The decline of trust in government. In: Sasaki M, editor. Trust in
contemporary society. Leiden/Boston: Brill:77–103
ICE (2018). National Indoor Air Quality Action Plan: Hungary. Version 1. InAirQ project.
Vienna: Interreg Central Europe (https://www.interreg-central.eu/Content.Node/
InAirQ/National-IAQ-Action-Plan-Hungary.pdf, accessed 12 August 2021)
ICE (n.d.). Output factsheet: pilot actions. Version 1. InAirQ project. Vienna: Interreg Central
Europe (https://www.interreg-central.eu/Content.Node/InAirQ/Output-fact-sheet-
pilot-1-awareness-raising.pdf, accessed 12 August 2021)
Infield T (2020). Americans who get news mainly on social media are less knowledgeable
and less engaged [news article]. Trust Magazine. 16 November 2020. Washington
(DC): Pew Charitable Trusts (https://www.pewtrusts.org/en/trust/archive/fall-2020/
americans-who-get-news-mainly-on-social-media-are-less-knowledgeable-and-less-
engaged, accessed 3 August 2021)
54
Références
55
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
NPHC (2018). Virtual Health Repository (VHR): Hungary. InAirQ project. Budapest: National
Public Health Center (https://www.nnk.gov.hu/index.php/c-h-r/vhr-hungary, accessed
12 August 2021)
NPHC (2019). International Conference on Problem-Solving Approaches to Ensure
Schoolchildren’s Health [note to participants]. June 2019. Virtual Health Repository
(VHR). InAirQ project. Budapest: National Public Health Center (https://www.nnk.gov.
hu/index.php/international-conference-inairq-vhr, accessed 12 August 2021)
OMS (2017a). Communication du risque pendant les urgences sanitaires : directives
stratégiques et pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation
d’urgence. Genève : Organisation mondiale de la Santé (https://apps.who.int/iris/
handle/10665/272269, consulté le 20 décembre 2021)
OMS (2017b). Préserver la pureté de notre eau : le cas de la contamination de l’eau dans
la région de Vénétie, en Italie. Copenhague : Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
(https://www.euro.who.int/fr/publications/abstracts/keeping-our-water-clean-the-
case-of-water-contamination-in-the-veneto-region,-italy-2017, consulté le 3 janvier
2022)
OMS (2018c). Un problème d’eau potable en Europe ? Copenhague : Bureau régional de
l’OMS pour l’Europe (https://www.euro.who.int/fr/health-topics/environment-and-
health/water-and-sanitation/news/news/2018/3/safe-drinking-water-in-europe,
consulté le 3 janvier 2022)
OMS (2021e). Programme de recherche en santé publique de l’OMS sur la gestion des
infodémies. Genève : Organisation mondiale de la Santé (https://www.who.int/fr/
publications/i/item/9789240019508, consulté le 23 décembre 2021)
Osuagwu UL, Miner CA, Bhattarai D, Mashige KP, Oloruntoba R, Abu EK et al. (2021).
Misinformation about COVID-19 in sub-Saharan Africa: evidence from a cross-sectional
survey. Health Secur. 19(1):44–56. doi:10.1089/HS.2020.0202
Pitter G, Da Re F, Canova C, Barbieri G, Zare Jeddi M, Daprà F et al. (2020). Serum levels
of perfluoroalkyl substances (PFAS) in adolescents and young adults exposed to
contaminated drinking water in the Veneto Region, Italy: a cross-sectional study based
on a health surveillance program. Environ Health Perspect. 128(2):27007. doi:10.1289/
EHP5337
Pollhammer C (2016). Hitzeschutzplan Steiermark, Landessanitätsdirektion [Heat Protection
Plan Styria, State Medical Directorate]. Graz: Gesundheit Steiermark (in German)
(https://www.gesundheit.steiermark.at/cms/dokumente/11685019_72561200/
a3c97659/HSPl_Stmk.pdf, accessed 3 August 2021)
Pollhammer C (2020). Hitzeschutzplan Steiermark/Österreich – Klimawandelanpassung in
der Praxis. Pub Health Forum. 28(1):43–5 (in German). doi:10.1515/pubhef-2019-0112
56
Références
57
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Siegrist M, Cvetkovich G (2000). Perception of hazards: the role of social trust and
knowledge. Risk Anal. 20(5):713–9. doi:10.1111/0272-4332.205064
Uscinski JE, Enders AM, Klofstad C, Seelig M, Funchion J, Everett C et al. (2020). Why do
people believe COVID-19 conspiracy theories? Harv Kennedy Sch Misinfor Rev. 1(3)
(https://misinforeview.hks.harvard.edu/article/why-do-people-believe-covid-19-
conspiracy-theories, accessed 3 August 2021)
van der Bles AM, van der Linden S, Freeman ALJ, Spiegelhalter DJ (2020). The effects of
communicating uncertainty on public trust in facts and numbers. Proc Natl Acad Sci
USA. 117(14):7672–83. doi:10.1073/pnas.1913678117
van Zwanenberg P, Millstone E (2006). Risk communication strategies in public policy-
making. In: Dora C, editor. Health, hazards and public debate: lessons for risk
communication from the BSE/CJD saga. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe
(https://www.euro.who.int/fr/publications/abstracts/health,-hazards-and-public-
debate.-lessons-for-risk-communication-from-the-bsecjd-saga, consulté le 10 janvier
2022)
Vosoughi S, Roy D, Aral S (2018). The spread of true and false news online. Science.
359(6380):1146–51. doi:10.1126/science.aap9559
WHO (2013). Health and environment: communicating the risks. Copenhagen: WHO
Regional Office for Europe (https://www.euro.who.int/fr/publications/abstracts/
health-and-environment-communicating-the-risks-2013, consulté le 10 janvier 2022)
WHO (2017c). Water, sanitation and hygiene. Transforming the regional agenda towards
equitable access to safe and sustainable services. Fact sheet 7. Copenhagen: WHO
Regional Office for Europe (https://www.euro.who.int/en/media-centre/sections/fact-
sheets/2017/fact-sheets-on-environment-and-health-priorities/fact-sheet-7-water,-
sanitation-and-hygiene.-transforming-the-regional-agenda-towards-equitable-
access-to-safe-and-sustainable-services-2017, accessed 3 August 2021)
WHO (2018a). Heat and health [fact sheet]. 1 June 2018. Geneva: World Health Organization
(https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/climate-change-heat-and-
health, accessed 3 August 2021)
WHO (2018b). Public health and climate change adaptation policies in the European Union.
Final report. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe (https://www.euro.who.
int/en/health-topics/environment-and-health/Climate-change/publications/2018/
public-health-and-climate-change-adaptation-policies-in-the-european-union-2018,
accessed 3 August 2021)
WHO (2020a). WHO global strategy on health, environment and climate change: the
transformation needed to improve lives and wellbeing sustainably through healthy
environments. Geneva: World Health Organization (https://apps.who.int/iris/
handle/10665/331959, accessed 3 August 2021)
58
Références
WHO (2020b). World health statistics 2020: monitoring health for the SDGs, sustainable
development goals. Geneva: World Health Organization (https://apps.who.int/iris/
handle/10665/332070, accessed 3 August 2021)
WHO (2021a). Chemical pollution of indoor air and its risk for children’s health: educational
course: supplementary publication to the screening tool for assessment of health
risks from combined exposure to multiple chemicals in indoor air in public settings
for children. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe (https://apps.who.int/iris/
handle/10665/341984, accessed 3 August 2021)
WHO (2021b). Heat and health in the WHO European Region: updated evidence for effective
prevention. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe (https://www.euro.who.
int/en/health-topics/environment-and-health/Climate-change/publications/2021/
heat-and-health-in-the-who-european-region-updated-evidence-for-effective-
prevention-2021, accessed 3 August 2021)
WHO (2021c). Heat threatens health: key figures for Europe. Copenhagen: WHO Regional
Office for Europe (https://www.euro.who.int/en/health-topics/environment-and-
health/Climate-change/archive/heat-threatens-health-key-figures-for-europe,
accessed 13 August 2021)
WHO (2021d). Heat–health action planning. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe
(https://www.euro.who.int/en/health-topics/environment-and-health/Climate-
change/activities/public-health-responses-to-weather-extremes2/heathealth-action-
plans, accessed 13 August 2021)
59
Annexe 1.
Analyse des difficultés et des bonnes pratiques
1. Difficultés à combler l’écart entre les perceptions du risque chez les experts et dans le
public
2. Gérer l’incertitude et les faits scientifiques changeants
3. Mutation des sources considérées comme fiables
4. Gérer les canaux pour contrecarrer la diffusion des informations erronées
5. Ressources, capacités et compétences nécessaires en communication sur les risques
6. Reformuler les informations pour qu’elles soient comprises par le public
Numéro de la difficulté
Article, étude ou rapport Score
(cf. liste ci-dessus)
1 2 3 4 5 6
(✓ = présent dans l’article)
Malecki KMC, Keating JA, Safdar N ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 6
(2021). Crisis communication and public
perception of COVID-19 risk in the era of
social media. Clin Infect Dis. 72(4):697–702.
doi:10.1093/cid/ciaa758
Scheufele DA, Krause NM (2019). Science ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 5
audiences, misinformation, and fake news.
Proc Natl Acad Sci USA. 116(16):7662–9.
doi:10.1073/pnas.1805871115
WHO (2013). Health and environment: ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 5
communicating the risks. Copenhagen: WHO
Regional Office for Europe (https://www.
euro.who.int/en/publications/abstracts/
health-and-environment-communicating-
the-risks-2013)
60
Annexe 1. Analyse des difficultés et des bonnes pratiques
Numéro de la difficulté
Article, étude ou rapport Score
(cf. liste ci-dessus)
1 2 3 4 5 6
(✓ = présent dans l’article)
Dora C, editor (2006). Health, hazards and ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 5
public debate: lessons for risk communica-
tion from the BSE/CJD saga. Copenhagen:
WHO Regional Office for Europe (https://
apps.who.int/iris/handle/10665/328036)
Orso D, Federici N, Copetti R, Vetrugno L, ✓ ✓ ✓ ✓ 4
Bove T (2020). Infodemic and the spread
of fake news in the COVID-19-era. Eur J
Emerg Med. 27(5):327–8. doi:10.1097/
MEJ.0000000000000713
WHO (2005). Outbreak communication: best ✓ ✓ ✓ ✓ 4
practices for communicating with the public
during an outbreak. Report of the WHO Expert
Consultation on Outbreak Communications
held in Singapore, 21–23 September 2004.
Geneva: World Health Organization (https://
apps.who.int/iris/handle/10665/69138)
Zhang L, Li H, Chen K (2020). Effective ✓ ✓ ✓ ✓ 4
risk communication for public health
emergency: reflection on the COVID-19
(2019-nCoV) outbreak in Wuhan, China.
Healthcare (Basel). 8(1):64. doi:10.3390/
healthcare8010064
Ataguba OA, Ataguba JE (2020). Social ✓ ✓ ✓ 3
determinants of health: the role of effective
communication in the COVID-19 pandemic
in developing countries. Glob Health
Action. 13(1):1788263. doi:10.1080/165497
16.2020.1788263
Krause NM, Freiling I, Beets B, Brossard ✓ ✓ ✓ 3
D (2020). Fact-checking as risk
communication: the multi-layered risk of
misinformation in times of COVID-19. J Risk
Res. 23:1052–9. doi:10.1080/13669877.202
0.1756385
61
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
Numéro de la difficulté
Article, étude ou rapport Score
(cf. liste ci-dessus)
1 2 3 4 5 6
(✓ = présent dans l’article)
Mheidly N, Fares J (2020). Leveraging media ✓ ✓ ✓ 3
and health communication strategies to
overcome the COVID-19 infodemic. J Public
Health Policy. 41(4):410–20. doi:10.1057/
s41271-020-00247-w
Balog-Way DH, McComas KA (2020). ✓ ✓ 2
COVID-19: reflections on trust, tradeoffs,
and preparedness. J Risk Res. 23(7–8):1–11.
doi:10.1080/13669877.2020.1758192
Renn O (2010). Risk communication: insights ✓ ✓ ✓ 3
and requirements for designing successful
communication programs on health and
environmental hazards. In: Heath RL, O’Hair
HD, editors. Handbook of risk and crisis com-
munication. New York (NY): Routledge
Abrams EM, Greenhawt M (2020). Risk com- ✓ ✓ ✓ 3
munication during COVID-19. J Allergy Clin
Immunol Pract. 8(6):1791–4. doi:10.1016/j.
jaip.2020.04.012
Leiss W (2004). Effective risk communication ✓ ✓ 2
practice. Toxicol Lett. 149(1–3):399–404.
doi:10.1016/j.toxlet.2003.12.050
Abraham T (2009). Risk and outbreak ✓ ✓ 2
communication: lessons from alternative
paradigms. Bull World Health Organ.
87(8):6047. doi:10.2471/blt.08.058149
Vosoughi S, Roy D, Aral S (2018). The spread ✓ 1
of true and false news online. Science.
359(6380):1146–51. doi:10.1126/science.
aap9559
Buchanan M (2020). Managing the ✓ 1
infodemic. Nat Phys. 16:894. doi:10.1038/
s41567-020-01039-5
Obregón R, Chitnis K, Morry C, Feek W, ✓ ✓ 2
Bates J, Galway M et al. (2009). Achieving
polio eradication: a review of health com-
munication evidence and lessons learned in
India and Pakistan. Bull World Health Organ.
87(8):624–30. doi:10.2471/blt.08.060863
62
Annexe 1. Analyse des difficultés et des bonnes pratiques
Numéro de la difficulté
Article, étude ou rapport Score
(cf. liste ci-dessus)
1 2 3 4 5 6
(✓ = présent dans l’article)
Cairney P, Wellstead A (2021). COVID-19: ✓ ✓ 2
effective policymaking depends on trust in
experts, politicians, and the public. Pol Des
Pract. 4(1):1–14. doi:10.1080/25741292.202
0.1837466
Dryhurst S, Schneider CR, Kerr J, Freeman ✓ ✓ 2
ALJ, Recchia G, van der Bles AM et al. (2020).
Risk perceptions of COVID-19 around the
world. J Risk Res. 23:994–1006. doi:10.1080
/13669877.2020.1758193
Gamhewage G (2014). An introduction ✓ 1
to risk communication. Geneva: World
Health Organization (https://www.who.int/
risk-communication/introduction-to-risk-
communication.pdf)
Green J, Edgerton J, Naftel D, Shoub K, Cran- ✓ 1
mer SJ (2020). Elusive consensus: polariza-
tion in elite communication on the COVID-19
pandemic. Sci Adv. 6(28):eabc2717.
doi:10.1126/sciadv.abc2717
Uscinski JE, Enders AM, Klofstad C, Seelig ✓ 1
M, Funchion J, Everett C et al. (2020). Why
do people believe COVID-19 conspiracy
theories? Harv Kennedy Sch Misinfor Rev.
1(3) (https://misinforeview.hks.harvard.edu/
article/why-do-people-believe-covid-19-
conspiracy-theories)
Glik DC (2007). Risk communication for ✓ 1
public health emergencies. Annu Rev Public
Health. 28:33–54. doi:10.1146/annurev.
publhealth.28.021406
Covello VT (2003). Best practices in public 0
health risk and crisis communication. J
Health Commun. 8 Suppl 1:5–8; discussion
148–51. doi:10.1080/713851971
15 12 11 11 10 7
63
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
64
Annexe 1. Analyse des difficultés et des bonnes pratiques
65
Communication efficace sur les risques pour l’environnement et la santé
66
Annexe 1. Analyse des difficultés et des bonnes pratiques
67
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), créée en
1948, est une institution spécialisée des Nations Unies à
qui incombe, sur le plan international, la responsabilité
principale en matière de questions sanitaires et de santé
publique. Le Bureau régional de l’Europe est l’un des six
bureaux régionaux de l’OMS répartis dans le monde.
Chacun d’entre eux a son programme propre, dont
l’orientation dépend des problèmes de santé particuliers
des pays qu’il dessert.
États membres :
Albanie Lettonie
Allemagne Lituanie
Andorre Luxembourg
Arménie Macédoine du Nord
Autriche Malte
Azerbaïdjan Monaco
Bélarus Monténégro
Belgique Norvège
Bosnie-Herzégovine Ouzbékistan
Bulgarie Pays-Bas
Chypre Pologne
Croatie Portugal
Danemark République de Moldova
Espagne Roumanie
Estonie Royaume-Uni
Fédération de Russie Saint-Marin
Finlande Serbie
France Slovaquie
Géorgie Slovénie
Grèce Suède
Hongrie Suisse
Irlande Tadjikistan
Islande Tchéquie
Israël Turkménistan WHO/EURO:2022-4208-43967-63404
Italie Turquie
Kazakhstan Ukraine Centre européen de l’environnement
Kirghizistan et de la santé de l’OMS
Platz der Vereinten Nationen 1
D-53113 Bonn, Allemagne
Tél. : +49 228 815 0400
Courriel : euroeceh@who.int
Site web : www.euro.who.int