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Pour aborder avec votre enfant le moment tant redouté des devoirs,

ce guide opérationnel vous propose une démarche clé en main : s’y


préparer, gérer le temps, favoriser la motivation de votre enfant,
développer une méthodologie adaptée, introduire une dimension
ludique... Il vous propose en particulier d’agir en lien avec les
enseignants. Un chapitre entier est consacré à la révision avant
contrôle et une annexe pratique donne des pistes pour repérer les
troubles spécifiques des apprentissages.

Créer un climat propice


Accompagner son enfant
Relayer les enseignants

ANNE GRAMOND est pédopsychiatre, praticienne des


Thérapies cognitives et comportementales. Spécialiste du
trouble déficit de l’attention et de l’hyperactivité, elle exerce
en milieu hospitalier (CHU Caremeau de Nîmes).
Docteur Anne Gramond

J’AIDE MON ENFANT


À FAIRE SES DEVOIRS
Éditions Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com

Je remercie mon mari pour son soutien et ses conseils, ma vie est riche de nos débats passionnants et
passionnés. Tu m’as offert la plus belle rencontre de ma vie, notre fils Clément.
Évidement, merci à Rany ou l’insoutenable légèreté de l’être. Je te remercie pour tes multiples
lectures et corrections ainsi que pour ton indéfectible confiance en la vie.
Merci à ma sœur Sophie, patiente lectrice et à son travail éditorial qui a permis que la chrysalide
sorte de son cocon et à sa moitié Mickaël.
Merci à mes amies Anne, Nath, Florence, Anouck, Magali et à ma Cécile...
Merci à Rita, Pascale et Fatim pour votre aide.
Merci au Pr Tran, au Pr Purper Ouakil, au Dr Abbar et à tous ceux qui par leurs soutiens me donnent
les moyens de réaliser mon art dans le respect des enfants.

Mise en pages : Istria

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement


le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre
français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.

© Groupe Eyrolles, 2015


ISBN : 978-2-212-56108-1
« Dans la conscience de l’élève en difficulté, il n’y a pas de place pour le
bonheur, si vif et si constant est le sentiment d’échec… »
Antoine de la Garanderie

« L’école doit apprendre l’ambition et la passion d’être soi. »


Vincent Cespedes

Je dédicace ce livre à tous les enfants et adolescents que


je rencontre chaque jour, à leur confiance, leur courage,
ainsi qu’à leurs parents qui me les confient.
SOMMAIRE

Introduction
La place des parents
Identifier la source des difficultés scolaires
Des solutions pratiques pour redonner le goût d’apprendre

Partie I Construire un climat propice


Chapitre 1 Adopter la bonne attitude
Difficulté scolaire : des enfants en souffrance
Aider un enfant à reprendre confiance
Porter un regard positif
Exprimer sa fierté
Valoriser l’enfant
Fiche pratique Idées à mettre en place pour complimenter
votre enfant
Toucher son enfant
Offrir un modèle positif
Réagir face à un comportement inadapté
En cas de réprimande
En cas de punition
La règle des trois fois
La règle des 60 secondes
Le retrait d’attention et le temps calme
Fiche pratique Quand choisir le temps calme ou le retrait de
l’attention
Apporter une attention positive
Apprendre à l’enfant et à l’adolescent à exprimer leurs émotions
Fiche pratique La météo de l’humeur du jour
Chapitre 2 Trois règles incontournables
Règle 1 : Respecter les rythmes de l’enfant
Privilégier une alimentation équilibrée
Favoriser le sommeil de son enfant
Règle 2 : Imposer une participation aux tâches de la maison
Règle 3 : Définir les règles de vie de la maison
Les principes du conseil de famille
Les principes du conseil de couple
Le « cas » des écrans (télé, jeu vidéo, Internet)
Fiche pratique Le contrat sur l’utilisation des écrans
Chapitre 3 Organiser les devoirs
Instaurer le dialogue
Limiter le temps des devoirs
Les devoirs ne sont pas obligatoires !
À quel moment faire les devoirs ?
Respecter un emploi du temps équilibré
Déterminer avec l’enfant un temps régulier et personnalisé
Favoriser l’autonomie
Évaluer et gérer son temps
Fiche pratique Comment déterminer les besoins de votre
enfant
Lister les priorités
Faire un emploi du temps visuel
Planifier les devoirs sur la semaine
Séquencer une session de devoirs
Relire ses leçons le jour même
Structurer l’espace

Partie II Techniques pour faciliter l’apprentissage à la


maison 
Chapitre 4 Favoriser la motivation pour les devoirs
Améliorer la gestion du matériel scolaire
Établir un tableau de motivation
Évaluer les objectifs
Les règles du tableau de motivation
Le tableau de motivation appliqué aux devoirs scolaires
Tenir un discours positif et encourageant
Fiche pratique Se fixer des objectifs
Chapitre 5 Développer une méthodologie de travail adaptée
Les trois modes d’apprentissage
Le mode visuel : « apprendre avec ses yeux »
Le mode auditif : « apprendre avec ses oreilles »
Le mode kinesthésique : « apprendre avec son corps »
Déterminer le mode d’apprentissage de l’enfant
Aider un enfant à identifier ses besoins
Des outils pour travailler efficacement
Faciliter la mémorisation
Fiche pratique Comment faire une fiche de révision
Fiche pratique Comment faire une carte mentale
Organiser ses révisions
Répondre à des consignes

Chapitre 6 Apprendre en s’amusant


Jeux pour favoriser l’apprentissage de la lecture
Jeu pour mieux comprendre lors de la lecture d’un texte
Jeux pour développer le champ lexical
Jeu du dictionnaire
Jeu de l’alphabet
Jeu de l’objet mystérieux
Jeu du baccalauréat
Jeu du pendu
Jeu du « Fais-moi un dessin »
Jeu de la lettre en folie
Jeu du devine-tête
Jeu du « Fais-le comme ça »
Jeux que l’on trouve dans le commerce
Jeux pour favoriser la mémoire de travail et de l’attention
Jeu de l’imitateur
Jeu de la chasse aux objets
Jeu du « Je vais au supermarché et je rapporte… »
Jeu du personnage mystère
Jeu des mots en vrac
Jeu de signes
Jeux que l’on trouve dans le commerce
Jeux pour apprendre à contrôler l’impulsivité
Jeu du « ni oui ni non »
Jeu de Simon dit : « Fais ceci, fais cela »
Jeu de l’âne têtu
Jeu du marcheur téléguidé
Jeu du « Un deux trois soleil ! »
Jeu du labyrinthe
Jeux que l’on trouve dans le commerce
Jeux pour développer les aptitudes en calcul
Jeu du Memory du calcul
Jeu du bizz bizz
Jeu de la bataille
Jeu des marchands
Jeu de la chasse aux chiffres
Jeu de la marelle
Jeu du Memory
Jeu de dominos
Jeux que l’on trouve dans le commerce
Jeux pour améliorer la confiance en soi
Jeu des émotions
Jeu de mime des émotions
Jeu de mime des métiers, des personnages
Jeux pour favoriser l’expression orale et l’imagination
Improviser à plusieurs une histoire
Le journal de vacances
Jeu de verbes
Jeu de mots
Jeu de la chaîne du mot
Jeu du « Dis-m’en six »
D’autres pistes au quotidien

Partie III Travailler en partenariat avec l’école


Chapitre 7 Préparer un enfant à une évaluation
Avant l’évaluation
Identifier les croyances de l’enfant
Favoriser un climat détendu
Fiche pratique Techniques de relaxation
La veille de l’évaluation
Le jour de l’évaluation
Avant d’entrer dans la salle d’évaluation
Pendant l’évaluation
Fiche pratique Comment faire un brouillon utile pour une
dissertation

Chapitre 8 Repérer les troubles spécifiques des apprentissages


Il n’y a pas d’enfant paresseux
Établir un profil cognitif
S’assurer de l’absence de trouble spécifique des apprentissages
S’assurer de l’absence de trouble déficit de l’attention
Évaluer le bien-être psychologique de l’enfant
Demander des aménagements spécifiques
Travailler avec l’école
Instaurer un climat de confiance mutuelle
Collaborer avec le personnel enseignant
Aménager des solutions individuelles
Connaître et repérer les différents troubles
Le trouble déficit de l’attention
La dyslexie
La dyspraxie
La dyscalculie
La dysphasie
Le syndrome dépressif chez les enfants ou les adolescents

Chapitre 9 Mettre en place des solutions adaptées


Les personnes impliquées
L’équipe éducative
L’équipe de suivi de scolarisation (ESS)
Qui contacter pour recevoir de l’aide ?
Les aménagements en classe
Face à des élèves qui présentent des difficultés d’apprentissage
Pour améliorer l’attention et favoriser la mémorisation
Pour améliorer l’estime de soi de l’élève
Pour améliorer le comportement
Pour limiter l’agitation
Pour diminuer l’impulsivité
Pour améliorer les relations sociales de l’élève
Les dispositifs existants
Le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE)
Le projet d’accueil individualisé (PAI) ou projet
d’accompagnement à la scolarisation (PAS) ou projet
d’aménagement pédagogique (PAP)
Le projet personnalisé de scolarisation (PPS)

Bibliographie

Sitographie

Aides informatiques

Sigles
INTRODUCTION

« Mon enfant travaille mal à l’école… », « C’est pas qu’il ne peut pas,
mais il est feignant… », « Elle est intelligente, mais elle met de la
mauvaise volonté…», « Il n’est pas motivé… », « Elle s’en fout… »,
« Il n’est pas concentré… », « Elle est distraite, dans la lune, elle
rêve »… Ainsi commencent la plupart de mes consultations…
Médecin spécialisée dans le trouble du déficit de l’attention avec ou
sans hyperactivité (TDA/H) et dans les troubles spécifiques des
apprentissages (troubles en « dys- ») depuis plusieurs années, je
rencontre chaque jour des parents désemparés face aux difficultés
scolaires de leur enfant.
Les parents sont d’autant plus démunis que nous vivons une période
économiquement difficile, responsable d’un climat d’insécurité. Dans ce
contexte la réussite scolaire et la réussite professionnelle sont
surinvesties comme seules voies « salutaires ». Malheureusement, cela
se fait au détriment des besoins individuels de l’enfant. Or
l’épanouissement personnel est un élément primordial et indispensable à
la réussite scolaire.

La place des parents


Certains parents passent beaucoup de temps à gérer la scolarité de leur
enfant sans pour autant lui apporter une aide efficace et, dans ces
situations, les devoirs scolaires tournent vite au « cauchemar » en
famille ! Parfois, les devoirs sont tellement sources de tensions et de
conflits familiaux que la violence verbale et psychologique s’invite à la
maison.
Les parents, démunis, adoptent trop souvent des comportements
agressifs et hostiles au moment des devoirs. Quelle que soit la situation
(familiale, sociale, scolaire…), un enfant qui a des difficultés à l’école
est en souffrance, et présente un déficit d’estime de soi. Au lieu de
l’inciter au travail, l’agressivité des parents génère au contraire
découragement, démotivation et dévalorisation chez l’enfant.
Trouver sa place, en tant que parent, dans la vie scolaire de son enfant,
n’est pas facile. C’est la qualité de la présence auprès de l’enfant et non
sa quantité qui est requise. Elle favorisera l’envie d’apprendre et la
motivation. Le rôle des parents est essentiellement de mettre l’enfant
dans des conditions favorables et d’éviter que l’heure des devoirs ne
devienne un cauchemar.

Identifier la source des difficultés scolaires


Les difficultés scolaires sont souvent en lien avec un trouble sous-jacent
qu’il faudra penser à rechercher : troubles spécifiques des
apprentissages (de type « dys- »), trouble déficit de l’attention avec ou
sans hyperactivité (TDA/H), précocité intellectuelle, troubles
émotionnels (anxiété, dépression…), etc.
Méconnus, ces troubles sous-jacents s’expriment par des difficultés
scolaires et des difficultés d’organisation, de méthodologie, de
mémorisation et d’attention, des difficultés de gestion du temps, une
intolérance à la frustration, une dévalorisation et une démotivation.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les enfants « paresseux »
n’existent pas ! Repérés à temps, accompagnés convenablement, les
enfants connaissant un trouble de ce type pourront s’épanouir et cultiver
leur appétence et leur curiosité pour les apprentissages et trouver leur
place dans la société.

Des solutions pratiques pour redonner le goût


d’apprendre
L’objectif de ce livre n’est pas de faire de tous les enfants des
« premiers de la classe », mais de favoriser l’estime de soi et surtout de
leur redonner l’envie et le goût d’apprendre.
Ce livre reflète ma pratique clinique quotidienne auprès d’enfants
présentant des difficultés scolaires ainsi que les préoccupations des
parents que je rencontre tous les jours en consultation, et répond à leur
demande.
Il est destiné aux parents mais également aux enseignants afin de leur
transmettre des techniques simples et faciles inspirées des thérapies
cognitivo-comportementales. Ces recettes sont concrètes, faciles à
appliquer à la maison et à l’école, et ont fait la preuve de leur efficacité.
Elles permettent d’améliorer l’estime de soi des enfants, la motivation,
la gestion du temps et des émotions. Elles permettent également
d’améliorer la relation entre parents et enfants et leur bien-être.
Ce livre ne peut en aucun cas remplacer une prise en charge spécialisée
quand elle est indiquée. Si les difficultés scolaires de l’enfant persistent,
je recommande aux parents de rechercher de l’aide auprès d’un médecin
spécialiste des troubles des apprentissages (neuropédiatre ou
pédopsychiatre). Cette démarche permettra de comprendre et d’évaluer
les difficultés de l’enfant, mais également de proposer une prise en
charge spécialisée et adaptée à ses besoins.
PARTIE I

CONSTRUIRE UN CLIMAT
PROPICE
CHAPITRE 1

ADOPTER LA BONNE ATTITUDE

Au programme

Difficulté scolaire : des enfants en souffrance


Aider un enfant à reprendre confiance
Réagir face à un comportement inadapté

« Nos “mauvais élèves” (élèves réputés sans devenir) ne viennent jamais


seuls à l’école. C’est un oignon qui entre dans la classe : quelques
couches de chagrin, de peur, d’inquiétude, de rancœur, de colère, d’envies
inassouvies, de renoncement furieux, accumulées sur fond de passé
honteux, d’un présent menaçant,
de futur condamné. »
Daniel Pennac, Chagrin d’école, 2007

Difficulté scolaire : des enfants en souffrance


Les enfants en difficulté scolaire, et notamment les enfants présentant
un trouble spécifique des apprentissages (en « dys- » : voir chapitre 5),
sont des enfants intelligents mais qui doivent fournir beaucoup plus
d’efforts que les autres. Cependant leurs efforts ne sont pas reconnus et
les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qui est attendu. Alors ils
s’épuisent, ce sont des enfants en souffrance.
Pourquoi déployer tous ces efforts, très coûteux en énergie et en
concentration, alors que personne ne se montre fier du résultat obtenu ?
Comment s’épanouir quand on nous convainc de notre nullité, de notre
fainéantise, de notre manque d’efforts, et qu’on finit par acquérir la
conviction de leur véracité ?
Les adultes ont l’impression qu’il faut « secouer » les enfants pour
qu’ils fassent des efforts, mais secouer avec des phrases comme « ce
n’est pas possible, tu fais aucun effort ! », « mais qui est-ce qui m’a fait
un gosse pareil ! », « ton frère, au même âge… », « t’es punie de… »,
cela ne motive pas, cela décourage. Comment se sentir bien quand on
nous répète sans cesse que l’on est « nul, feignant », que l’on ne fait pas
d’effort et que l’on finit par être convaincu qu’on est « nul » ?
L’estime de soi se met en place dans l’enfance à travers le
développement de sentiments positifs envers soi-même. Un enfant qui a
une bonne estime de soi apprend mieux, plus vite et a de meilleures
chances de réussite à l’école et dans son futur parcours professionnel.
Au contraire, un enfant qui a une faible estime de soi s’enferme dans
une spirale de l’échec : il se sentira bête, nul.
Un enfant présentant des difficultés scolaires est dans un cercle vicieux :
il se compare aux autres enfants, reçoit des remarques négatives de ses
enseignants, voire des moqueries de certains camarades, ses notes et
évaluations lui rappellent sans cesse ses difficultés, par l’intermédiaire
de ses parents qui, voulant bien faire, lui mettent la pression et se
focalisent sur les notes.
Ces enfants développent quasi systématiquement une mauvaise estime
d’eux-mêmes. Ils font preuve de découragement, de démotivation et
peuvent présenter des troubles anxieux et dépressifs en réaction aux
difficultés rencontrées dans le milieu scolaire, social et familial.

Aider un enfant à reprendre confiance


Porter un regard positif
Pour répondre à cet objectif prioritaire, on peut mettre en pratique une
éducation ferme, fondée sur l’écoute et l’attention positive, et redonner
ainsi confiance en soi à un enfant, tout en le rendant plus responsable et
plus autonome.
En effet, les parents ont un rôle capital à jouer auprès de leurs enfants
afin de les aider à reprendre confiance en eux : l’estime de soi de
l’enfant se construit dans le regard que portent sur lui les personnes qui
l’entourent et a fortiori dans celui de ses parents.
Imaginez qu’au travail votre responsable insiste, jour après jour, sur
votre nullité, votre incompétence, votre lenteur, votre feignantise, et
qu’il ou elle ne montre jamais aucune satisfaction face à votre travail,
malgré tous vos efforts.
Très rapidement, non seulement vous partagerez les mêmes convictions,
mais vous n’aurez plus envie de faire d’efforts. Porteuse de
dévalorisation, de découragement et de démotivation, cette situation se
traduira peut-être par un épuisement professionnel pouvant aller jusqu’à
une dépression.
Imaginez, au contraire, que votre responsable vous complimente
régulièrement sur votre travail, vos compétences professionnelles :
« Vous faites du bon travail ! Vous me donnez entière satisfaction !
Félicitations ! »
Vous aurez davantage confiance en vous. Vous vous ressentirez comme
quelqu’un de compétent. Vous vous remotiverez ! Et vous travaillerez
mieux.
L’être humain fonctionne ainsi…

Exprimer sa fierté
Nous avons toutes et tous besoin de l’approbation des autres, et
notamment de nos parents, pour nous encourager et nous motiver. Cela
nous donne l’énergie et le courage d’affronter la vie et les situations
difficiles.
Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les remerciements des
personnes qui réussissent une prouesse, gagnent un challenge sportif ou
intellectuel. Quand on les interroge sur leurs motivations à réussir ce
défi, la phrase qui revient systématiquement est : « Pour que mes
parents soient fiers de moi ! »
Il en est de même pour son enfant : il ou elle a besoin de recevoir
encouragements et félicitations, voire des récompenses pour ses efforts.
Que les parents se rappellent les premiers pas de leur bout de chou. Il ne
leur est pas venu à l’idée de se moquer de sa démarche maladroite ni de
ses premières chutes. Non ! Au contraire, ils lui ont offert des
applaudissements et des encouragements à recommencer ; ils lui ont
apporté du réconfort après ses premières chutes. Ils ont pris des photos,
téléphoné à la famille pour annoncer la grande nouvelle !
Ils éprouvaient de la fierté et la lui ont exprimée. C’est l’expression de
leur fierté et l’envie de leur faire plaisir qui ont donné à l’enfant la
motivation de se remettre debout (malgré ses appréhensions après sa
dernière chute…) et de réessayer.
Chaque étape, chaque apprentissage, chaque déception et échec de la
vie de l’enfant suit la même logique.

Valoriser l’enfant
Aussi simplement qu’ils l’ont fait pour les premières fois de la vie de
leur enfant, les parents offriront leur valorisation, leurs félicitations et
leurs encouragements plusieurs fois par jour, même si cela peut leur
sembler excessif.
C’est seulement de cette manière que l’enfant pourra reprendre
confiance en lui et dans les autres, et trouver l’énergie, la force, la
volonté et la motivation de faire un effort, quel qu’il soit.
Chaque comportement approprié de l’enfant peut être prétexte à le
valoriser et à le féliciter. Arrêtons de penser que si notre enfant agit
correctement, c’est « normal à son âge ». Au contraire, disons-lui :
« C’est bien d’avoir fait cet effort. » À la fin de la journée, l’enfant doit
recevoir plus de compliments et de félicitations que de commentaires
négatifs : c’est ainsi que l’on construit ou que l’on retrouve une bonne
estime de soi. On considère qu’il faut trois compliments pour
contrebalancer les effets négatifs d’un commentaire négatif.
Souvent, lors de mes consultations, les parents expriment leurs
inquiétudes quant à l’impact que pourrait avoir sur leur enfant une telle
approche : « Si je la félicite trop, elle va prendre la grosse tête ! » ; « Il
va devenir orgueilleux ! » ; « Elle ne voudra plus rien faire sans
récompense » ; « C’est du chantage ! » C’est ce que nous appelons des
« fausses croyances ».
Qu’on se rassure, on ne crée pas de trouble ou de maladie en valorisant
trop son enfant. Au contraire, c’est en le dévalorisant que l’on crée un
défaut d’estime de soi : « Je suis nul, je n’y arriverai pas, ça ne sert à
rien d’essayer, c’est trop dur. » L’enfant risque alors de développer un
syndrome anxio-dépressif à force de se le répéter.
Les personnes qui sont sûres d’elles et dont on dit qu’elles sont
« orgueilleuses » ou « prétentieuses » sont en réalité des personnes qui
ont développé de telles attitudes afin de compenser un déficit d’estime
de soi. Être trop sûr de soi ou pas assez, c’est la même chose ! La
vantardise, la vanité, l’arrogance sont le reflet d’une estime de soi
faible. Lorsque l’on a une bonne estime de soi, on ne cherche pas à être
supérieur aux autres. On tire sa force d’être soi-même avec ses forces et
ses faiblesses. Les personnes ayant une faible estime de soi ont souvent
besoin de prouver aux autres qu’elles sont ce qu’elles ne sont pas, d’être
en compétition pour se prouver qu’elles sont supérieures.
La motivation est directement liée à l’envie : envie de réussir, envie de
faire plaisir à soi, aux autres, à ses parents… Et l’envie est directement
liée à la réussite, c’est un cercle gagnantgagnant ! Le plaisir d’avoir
réussi relance l’envie, l’envie de recommencer à réussir.
Au contraire, si l’on échoue, on se sent nul, et c’est démotivant, on n’a
pas envie de recommencer car on pense par anticipation que l’on ne va
pas y arriver.
À noter
Les avantages à complimenter l’enfant et l’entourage sont nombreux.
Tout simplement faire plaisir.
Exprimer ses sentiments.
Témoigner l’intérêt porté à la personne.
Améliorer sa relation.
Mieux se faire connaître en exprimant ce qu’on apprécie, ce qu’on aime…
Recevoir en retour des compliments.
Faciliter l’expression de tous ses sentiments. Si l’entourage est habitué à
entendre nos remarques positives, il acceptera mieux nos remarques négatives.
Donner à son entourage envie de refaire ce qui nous a fait plaisir.
Ressentir du contentement et prendre confiance en soi.
Être plus heureux.
Augmenter la motivation de l’enfant.
FICHE PRATIQUE

Idées à mettre en place pour complimenter votre enfant

Le vase
Procurez-vous un vase en verre à placer bien en évidence
chez vous.
Procurez-vous également un sac de billes.
Expliquez à votre enfant que vous ressentez de la fierté vis-à-
vis de lui ou d’elle et que vous ne le lui avez pas assez
exprimé. Dorénavant, vous offrirez une récompense sous la
forme d’une bille déposée dans le vase dès que votre enfant
adoptera un comportement approprié (comme se préparer
sans aide le matin, se mettre à faire spontanément ses
devoirs, se montrer serviable, faire preuve de politesse et de
respect…).
À chaque fois, félicitez-le et mettez une bille dans le vase.
Avec cette technique, votre enfant ressentira votre fierté et
aura envie de recommencer ! En voyant concrètement le
niveau des billes augmenter, il ressentira du plaisir et de la
satisfaction.
Attention : quoi qu’il arrive, ne retirez jamais de bille, même si
l’enfant a fait preuve d’un comportement « infernal ». Cette
technique permet de valoriser l’enfant car l’adulte apporte de
l’attention positive et valorise ses comportements adaptés, ce
qui va l’inciter à présenter plus de comportements adaptés que
de comportements inadaptés. Si l’adulte retire des billes, il
apporte alors de l’attention aux comportements inadaptés, ce
qui dévalorise l’enfant et renforce ses comportements
inadaptés.

La boîte à félicitations
Procurez-vous une boîte dans laquelle vous mettrez des petits
mots. À chaque fois que votre enfant adopte la bonne attitude,
un bon comportement ou réussit à faire quelque chose,
félicitez-le et mettez dans sa boîte un petit mot dans lequel
vous écrirez par exemple : « Bravo, tu as réussi à… »
« Félicitations pour… ».
Votre enfant pourra avoir le plaisir de lire et relire ces
messages valorisants, ce qui lui permettra de développer une
bonne estime de soi. Cette « boîte à succès » permet de lui
rappeler tout ce qu’il a réussi à faire, ses petites victoires (une
bonne note, une prouesse en sport, une remarque positive de
quelqu’un, un compliment, gagner à un jeu de société, être
invitée chez une copine). Elle sert de mémoire aux succès
pour contrebalancer celle des « échecs ».

Le tampon
Procurez-vous un tampon « bravo » ou « champion » ou
« gagné ». À chaque fois que l’enfant se comporte bien,
mettez-lui un « coup » de tampon sur la main ou sur le bras, et
n’oubliez pas les félicitations !

L’agenda de fierté ou calendrier de fierté


Notez sur son agenda en fin de journée les comportements
adaptés et plaisants de l’enfant.

Le panneau à succès ou dossier à succès


Notez sur un petit tableau les succès de votre enfant jour après
jour.

La boîte à qualités
Écrivez sur de petits bouts de papier les qualités de l’enfant (ce
que l’on apprécie chez lui, ses points forts). Faites participer
plusieurs personnes (conjoint ou conjointe, frère et sœur,
oncle, tante, grands-parents, cousins, cousines).
Le développement de l’estime de soi de l’enfant est lié à ses expériences
de succès et de réussite. Lorsqu’il réussit quelque chose, il en tire de la
fierté et de la confiance en lui, en ses compétences, ce qui lui donne
l’envie et la motivation de tenter d’autres expériences.

Toucher son enfant


Avoir un contact physique régulier avec un enfant lui permet de sécréter
de l’endorphine : cette hormone lui apporte réconfort et bien-être. Les
cultures asiatiques et africaines l’ont bien compris et le transmettent
depuis des milliers de générations.
Quand il ou elle y est disposée, toucher l’enfant, le serrer dans ses bras,
lui faire des câlins, lui tenir la main, jouer à des jeux de chatouilles, le
masser lui permet de ressentir un bien-être.
On peut également marquer son approbation en lui donnant une petite
tape dans le dos ou une petite caresse, un bisou...
Cela renforce l’image qu’il a de lui ou d’elle-même dans ce qu’il ou elle
a de positif, son estime de soi. Cela lui permet aussi d’être plus à l’aise
dans son corps et dans les relations avec les autres.
De plus, ces contacts physiques réguliers renforcent le lien avec
l’enfant. Ils peuvent être poursuivis, de façon appropriée, auprès des
adolescentes et adolescents, dans le respect de leur intimité.

Signes verbaux et non verbaux pour féliciter son enfant


Signes non verbaux Signes verbaux d’approbation
d’approbation (employer la formule magique associant
« je » + expression d’un sentiment + sincérité)

Embrasser Je suis fier de toi.


Caresser la tête ou l’épaule J’aime lorsque tu…
Mettre ses bras autour de Je suis très fière de toi quand tu…
l’enfant Je suis toujours ravi lorsque tu…
Sourire Ça me fait très plaisir quand tu …
Faire un signe de la main C’est agréable lorsque tu…
Faire un clin d’œil C’est formidable ta manière de…
Bien joué ! Bravo ! C’est super ! C’est
génial ! Super ! Fantastique !

Offrir un modèle positif


Les parents garderont toujours à l’esprit d’encourager leurs enfants,
même si les progrès sont modestes, et de se montrer patients devant la
lenteur !
Il est important de tolérer les erreurs et d’éviter de reprendre son enfant
chaque fois qu’il ou elle se trompe. Les erreurs font partie du processus
d’apprentissage. Si l’on ridiculise ou l’on punit l’enfant pour avoir fait
une erreur, cela entraîne une inhibition des processus d’apprentissage,
une augmentation du stress, et contribue à engendrer un sentiment de
dévalorisation, ainsi qu’à transmettre une mauvaise image de soi.
Voir l’adulte lire, travailler, faire ses comptes, sert de modèle à l’enfant.
Les parents peuvent raconter leurs souvenirs positifs de l’école et
expliquer en quoi l’école leur sert dans leur vie d’adulte. Adopter un
discours positif sur l’école et les enseignants permet de transmettre une
image positive de l’école à l’enfant, qui sera dans de meilleures
dispositions pour travailler.

Réagir face à un comportement inadapté


Attention : lorsque l’enfant adopte un comportement inapproprié, il
s’agit de le lui indiquer fermement, calmement et en prenant certaines
précautions…
En cas de réprimande
Beaucoup de parents le constatent : les punitions à répétition, à
perpétuité, les fessées, les menaces, le chantage ne fonctionnent pas.
Rien n’y fait, ils ont tout essayé et leur enfant leur désobéit !
Les études ont montré que les sanctions comme les punitions, les
menaces, les châtiments corporels, les cris ne sont pas efficaces et au
contraire aggravent les comportements déviants de l’enfant. En effet, les
sanctions et les punitions servent à marquer la désapprobation de
l’adulte, mais en aucun cas à changer ou à modifier un comportement de
l’enfant.
Au contraire, les sanctions, et notamment les châtiments corporels,
renforcent le sentiment de dévalorisation de l’enfant et sa souffrance, ce
qui va se manifester par une augmentation de son opposition et de ses
comportements inadaptés.
Avant tout, il est important d’éviter d’humilier l’enfant ou de lui faire
subir des châtiments corporels, mais également de lui faire des
reproches sur sa personnalité, car cela renforce le déficit d’estime de soi
et les problèmes de comportement. Privilégier les formulations
commençant par « je » plutôt que par « tu » sera davantage bénéfique.
Seul son comportement doit faire l’objet de commentaires. Par exemple,
prenons la situation où l’enfant n’a pas rangé sa chambre. Plutôt que de
lui dire : « T’es nul ! Tu ne ranges jamais ta chambre… », préférer lui
dire « Je ne suis pas contente car tu n’as pas rangé ta chambre. »
Éviter de comparer l’enfant à sa grande sœur, à d’autres enfants, à des
camarades…

En cas de punition
Il faut savoir que les punitions longues et répétées sont inefficaces. Les
punitions doivent permettre de marquer sa désapprobation et de marquer
le coup, mais elles ne permettent jamais de modifier un comportement.
Une punition efficace est une punition appliquée immédiatement et de
courte durée. Les menaces doivent toujours être mises à exécution,
sinon l’enfant comprendra très vite qu’il ne s’agit que de menaces et il
continuera à défier l’autorité.
Par exemple : « Tu es punie de jeu vidéo pendant un mois » sera très
difficile à tenir. L’enfant apprend que lorsque son papa s’énerve et punit,
en réalité il est peu probable qu’il faille faire la punition en entier…
En revanche : « Tu es puni de jeu vidéo ce soir » permet à l’enfant
d’apprendre qu’il y a des conséquences à ses actes. Quand maman
décrète qu’elle punit, elle agit en conséquence. L’enfant comprend alors
que l’on tient ses promesses et que l’on applique ses décisions.
En punissant un enfant tout le temps, on n’a plus de prise sur son
comportement et on suscite au contraire de sa part des comportements
de défi. C’est pourquoi il est préférable d’éviter les punitions à
répétition, tout comme celles dites de « double peine ». Par exemple, si
l’enfant a été puni par son enseignant car il a eu un comportement
inadapté en classe et qu’on le punit de nouveau à la maison pour cette
même raison, cette « double » sanction est vécue comme injuste par
l’enfant, et risque d’augmenter son opposition.
Respectez la règle du « c’est le premier des parents qui parle qui a
raison », même si l’autre parent n’est pas d’accord, afin de donner un
sentiment de sécurité et de cohérence à votre enfant. Ensuite, régler le
désaccord à distance du conflit et sans la présence des enfants.

La règle des trois fois


Il est important de prévenir son enfant des sanctions qui l’attendent si
elle ou il continue à adopter un comportement inadapté. En pratique, on
applique la règle des trois fois avant de punir. On prévient deux fois son
enfant, et la troisième, s’il n’a pas obéi, on punit.

La règle des 60 secondes


Attendre 60 secondes entre le moment où l’on donne un ordre aux
enfants et le moment où ils obéissent. En effet, ils ont une mauvaise
représentation du temps (particulièrement les enfants qui présentent un
trouble spécifique des apprentissages ou un TDA/H) et ils ont du mal à
passer d’une activité à une autre. Il est donc important de leur laisser un
délai.
Au-delà des 60 secondes, on peut considérer que l’ordre n’a pas été
respecté. Soit on refait sa demande fermement (si elle a été exprimée
moins de trois fois), soit on sanctionne.
Cette règle peut paraître simpliste, mais lorsqu’on l’applique, elle se
révèle d’une efficacité spectaculaire.

Le retrait d’attention et le temps calme


Deux types de sanctions peuvent être applicables quel que soit l’âge de
l’enfant : le retrait d’attention et le temps calme.

Le retrait d’attention
Il suffit, tout simplement, d’ignorer l’enfant qui a un comportement
inadapté : on ne le regarde pas et on ne lui parle pas. Dès que l’enfant
reprend un comportement adapté, on le félicite pour son « bon »
comportement.
Souvent, l’enfant adopte des comportements inadaptés pour attirer
l’attention de ses parents (par exemple en criant, en embêtant
quelqu’un, en cassant des objets…).
Le retrait d’attention permet à l’enfant de comprendre que pour attirer
l’attention de ses parents, il ne doit pas développer de comportement
inadapté.
Pour des comportements plus sévères, comme se mettre en danger ou
montrer de l’agressivité (taper, mordre…), une seconde technique se
révèle très efficace : le temps calme.

Le temps calme
Il s’agit de proposer à l’enfant un temps calme afin de lui permettre de
réfléchir à son comportement ou bien de reprendre son calme.
On l’utilise dans des situations établies à l’avance dans les règles de
famille (voir p. 47 : « Définir les règles de vie de la maison »). On
avertit l’enfant trois fois (avec un délai de 60 secondes entre chaque
avertissement) avant de recourir au temps calme.
Lors du temps calme, l’enfant doit être à portée de vue afin de rester
sous la surveillance de l’adulte. Privilégier un endroit éloigné de toute
stimulation (comme un téléviseur…), choisir plutôt les marches
d’escalier, le couloir, une chaise dans le salon… Il est préférable
d’éviter la chambre de l’enfant ou une pièce isolée qui pourrait soit
angoisser l’enfant, soit être source de stimulation et de distraction
(jouets, ordinateur…).
Une fois le lieu choisi, l’enfant reste assis ou debout sans bouger et sans
parler pendant un temps défini à l’avance (en moyenne une minute par
année d’âge, sans dépasser dix minutes). Si l’enfant parle ou quitte
l’endroit défini, le minuteur repart à zéro.
Il est important, pendant ce temps, de ne pas parler à l’enfant. Une fois
le temps écoulé, on demande à l’enfant s’il accepte maintenant la
demande faite au préalable. S’il répond « oui » : il peut reprendre une
activité ; s’il répond « non », le minuteur se remet à zéro.
Cette technique peut être éprouvante les premières fois qu’on la
pratique, car l’enfant tente par tous les moyens d’échapper à ce temps
calme. Mieux vaut donc être deux adultes pour tenir le « cap ».
Il est important de ne pas commettre l’erreur de céder. L’enfant
apprendrait alors que ne pas obéir finit par être payant et par lui éviter
de faire sa sanction.

À noter
Les premières fois, le temps calme peut durer très longtemps (plus d’une heure).
Anticiper cela et préférer l’appliquer pour les premières fois en week-end ou en
soirée, en évitant les matins.

Une fois que l’enfant a expérimenté la fermeté et le fait que les parents
ne cèdent pas, le temps calme se passe bien !
FICHE PRATIQUE

Quand choisir le temps calme ou le retrait de l’attention

Listez les comportements problèmes que présente


régulièrement votre enfant. Exemples de comportements
inadaptés : crier, faire le clown, sauter sur le canapé, abîmer
ses affaires, dire des gros mots, taper, mordre, se mettre en
danger, enfreindre des règles familiales…
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
Parmi ces comportements problèmes, lister les cinq plus
sévères (comme taper, mordre, se mettre en danger,
enfreindre des règles familiales…).
1.
2.
3.
4.
5.
Il est préconisé d’utiliser la technique du temps calme quand
l’enfant présente des comportements inadaptés « sévères », et
la technique du retrait d’attention pour les autres
comportements inadaptés.
Apporter une attention positive
Les enfants développent des comportements inadaptés, d’opposition,
voire de provocation pour rechercher l’attention de l’adulte. Pour le
bien-être de l’enfant, on passera du temps avec lui : jeu, discussion,
activité…
Je recommande de passer chaque soir une quinzaine de minutes avec
l’enfant, en tête à tête. Pendant ce moment, on se rend totalement
disponible pour lui. Ce moment doit être un moment de plaisir et de
partage.
Être disponible signifie donner une attention complète à l’enfant et
chasser les préoccupations et le stress liés à nos vies « hyperactives ».
Cela semble facile à énoncer, mais plus difficile à faire… Pour cela on
peut repenser à une image de l’enfant lorsqu’il était « bébé » : un
« bébé » souriant mais fragile et vulnérable. Repenser à l’amour ressenti
à cette époque aide à se recentrer sur son enfant, son bien-être, ce qui
est le plus important pour soi…
Par ailleurs, lorsqu’un enfant s’ennuie, il peut chercher à attirer
l’attention avec des comportements inadaptés. Dans ce cas-là, il suffit
d’initier une activité, un jeu, de se montrer disponible pour son enfant
une dizaine de minutes pour qu’ensuite il termine son activité de
manière autonome.
Il est essentiel de passer du temps avec son enfant, de s’intéresser
sincèrement à ce qu’il dit. Dans ces moments-là, il est important
d’éviter de le juger, de chercher à le convaincre ou de le critiquer.
Il est plus constructif de lui parler de soi, de ses idées, de ses rêves, de
ses goûts, de ses émotions sans lui imposer ses idées et opinions.
Rappelons-nous qu’il s’agit d’un moment de partage sincère !

Clément ou « je fais n’importe quoi pour que l’on s’intéresse à


moi »
Clément est âgé de huit ans. Il vient consulter accompagné de ses parents car il a des
difficultés à l’école et à la maison  : il dit des gros mots, fait beaucoup de bêtises, ne
reste pas assis à table, embête sa petite sœur… Dès que ses parents sont occupés, il
vient s’immiscer dans les conversations, pincer, faire du bruit… Ses parents travaillent
beaucoup et il s’avère qu’ils passent peu de temps avec lui. Le peu de temps qu’ils
passent ensemble se résume à des cris, des punitions. Résultat, disent-ils : « Il est puni
de tout, tout le temps. »
Nous commençons la prise en charge par le fait de porter une attention positive aux
comportements adaptés de Clément. Ses parents, d’abord réticents, arrêtent de le
réprimander, de le critiquer et de le punir. À la place, ils ignorent ses comportements
inadaptés comme crier, dire des gros mots, couper la parole, abîmer ses affaires… Ils
se concentrent sur les comportements adaptés de Clément et le félicitent pour cela : se
doucher tout seul, s’habiller seul, ranger sa chambre…
En ce qui concerne les comportements plus agressifs (pincer, embêter sa sœur…), ils
mettent en place la technique du temps calme qui se révèle conflictuelle la première
fois, mais, suivant mes recommandations, ils ne cèdent pas, et Clément accepte
finalement cet exercice. Dorénavant, ses parents appliquent la règle des trois fois et
dès le premier avertissement, il interrompt son comportement inadapté afin d’éviter de
faire le temps calme.
Clément passe désormais plus de temps de jeu et d’échange avec ses parents. Il obéit
mieux. Toute la famille profite de ces changements.

Apprendre à l’enfant et à l’adolescent à exprimer leurs


émotions
Rappelons-nous que les enfants apprennent par imitation. Ils apprennent
de la même façon à reconnaître et à exprimer leurs émotions par
imitation des adultes, et surtout de leurs parents.
Apprendre à son enfant à verbaliser ses émotions présente des
avantages. Cela :
améliore la communication et donc les relations interpersonnelles ;
diminue les tensions et les conflits ;
diminue les problèmes de comportement ;
améliore l’estime de soi et la confiance en soi ;
permet de reconnaître ce que l’on ressent, de se faire connaître,
d’être apprécié pour ce que l’on est, de mieux défendre ses droits et
ses opinions sans blesser les autres.
Les enfants qui savent exprimer leurs émotions développent moins de
troubles psychoaffectifs et de troubles du comportement. Ils sont plus
aptes à retrouver leur calme et apprennent plus efficacement. Ils se
sentent mieux, sont plus optimistes et construisent plus facilement des
projets d’avenir.
C’est en reconnaissant les émotions de son enfant, en les acceptant, en
les accueillant avec bienveillance (comme pour un petit enfant qui s’est
fait mal) et sans jugement, qu’on lui permet d’acquérir des compétences
émotionnelles solides, sécurisantes et compréhensibles.
FICHE PRATIQUE

La météo de l’humeur du jour

Tous les jours (le matin ou le soir), chaque membre de la


famille dessine, sur une feuille ou sur un tableau, un visage qui
correspond à son humeur du jour (exemple : visage qui sourit,
visage triste, visage en colère, visage fatigué…).
Ce petit exercice très rapide à faire (il ne prend que quelques
secondes) permet de diminuer les tensions intrafamiliales, car
les autres membres de la famille prennent connaissance de
l’état émotionnel dans lequel chacun se trouve.
Par exemple : vous rentrez le soir après une journée de travail
épuisante. Vous avez besoin d’une petite pause avant
d’attaquer la soirée avec toutes ses contraintes (devoirs
scolaires, repas…). Or les enfants ont l’habitude de vous
« sauter » dessus dès que vous passez le pas de la porte.
Mais ce soir vous notez votre humeur du jour : stress et
fatigue. Vos enfants et votre partenaire en prennent
connaissance et d’eux-mêmes comprennent que ce soir, il faut
vous laisser souffler…
Il n’est pas indispensable de donner plus d’explications sur
votre état émotionnel et votre journée, mais vous pouvez le
faire si vous le souhaitez. Il en est de même pour les enfants.
Variante : l’horloge des émotions (voir cas clinique de Julie ci-
après).
L’enfant saura ainsi reconnaître les compétences émotionnelles et en
comprendre la fonction. Elles lui permettront de s’adapter et d’acquérir
une stabilité de sa confiance en soi.
Julie ou « l’horloge des émotions »
Julie a huit ans et elle fait plusieurs crises de colère par semaine.
Nous mettons en place un tableau de l’humeur : chaque membre de la famille écrit son
humeur du jour afin que les autres membres de la famille connaissent l’humeur des uns
et des autres.
Le tableau de l’humeur permet aux enfants de reconnaître et d’exprimer leurs émotions.
Les enfants qui savent le faire présentent moins de troubles du comportement pendant
l’enfance et moins de troubles anxieux et dépressifs à l’âge adulte.
La maman de Julie crée un outil qu’elle appelle « l’horloge des émotions ». À la place
des heures, il y a un soleil, un soleil et un nuage, des nuages, des éclairs. Chaque
membre de la famille a une aiguille et la positionne face à sa météo du jour.
Ce simple système a permis à Julie d’apprendre à reconnaître et à exprimer ses
émotions. Ainsi, elle n’a plus besoin d’exprimer ses émotions par des crises de colère.

Accepter les émotions et les sentiments que son enfant ressent (joie,
colère, tristesse, surprise, dégoût, peur), c’est lui permettre de les
comprendre et de les gérer, et donc de ne pas en être esclave. Les
émotions font partie de nous. On ne peut pas vivre sans.
CHAPITRE 2

TROIS RÈGLES
INCONTOURNABLES

Au programme

Règle 1 : Respecter les rythmes de l’enfant


Règle 2 : Imposer une participation aux tâches de la maison
Règle 3 : Définir les règles de vie de la maison

Avant de commencer les devoirs, il est essentiel d’appliquer les trois


règles incontournables et je vous rappelle que les qualités d’un bon
éducateur sont la disponibilité, la compréhension et l’encouragement.
On considère qu’il faut environ vingt et un jours pour rendre un rituel
automatique, c’est-à-dire faire en sorte qu’un comportement devienne
automatique, ne soit plus coûteux et se transforme en habitude. Alors,
courage et persévérance, vos efforts seront vite récompensés.

Règle 1 : Respecter les rythmes de l’enfant


Les enfants ne savent pas reconnaître les signes physiques de la faim, de
la fatigue, du sommeil… Un enfant fatigué ou qui a faim montrera de
l’énervement ou de l’agitation, sera irritable ou désagréable et aura des
difficultés à se concentrer…
Respecter les rythmes chronobiologiques de l’enfant est important en ce
qui concerne l’alimentation et le sommeil.
Privilégier une alimentation équilibrée
Proposer des horaires réguliers pour les repas et prévoir quatre repas
par jour, dont l’heure peut être intégrée dans le planning de la
journée. Éviter que l’enfant ne saute un repas.
Privilégier une alimentation équilibrée (comprenant du poisson au
moins une fois par semaine) et éviter les sucreries et les boissons
sucrées ou énergisantes, en particulier le soir.
Voici une astuce pour qu’un enfant mange équilibré : intégrer un
légume dans une recette gourmande, par exemple le gâteau au
chocolat et à la courgette ou le gâteau aux noix et aux carottes ou
encore le gâteau au chocolat et aux pois chiches. On trouve de
nombreuses recettes très savoureuses et astucieuses sur des sites
Internet dédiés à la cuisine.
Privilégier les repas en famille. C’est un moment important
d’échange et de partage. Il peuvent être l’occasion de faire un conseil
de famille (voir « Les principes du conseil de famille » p. 48) ou
bien tout simplement de parler de votre journée et de celle de votre
enfant. De nombreux pays envient notre culture du repas « en
famille » et notre cuisine « faite maison ». Elle est d’autant plus
bénéfique que les enfants qui prennent leurs repas assis à table, en
famille, souffrent moins de troubles alimentaires pendant
l’adolescence et à l’âge adulte. Mieux vaut donc éviter que l’enfant
mange seul ou devant un « plateau télé ».
Laisser l’enfant manger à sa faim et en ne contrôlant pas sa quantité
de nourriture. De façon générale, le moment du repas doit être un
moment agréable, de partage et de plaisir. Il est préférable d’éviter
les conflits durant ce temps-là, et d’éviter les conflits autour de la
nourriture, car cela ne ferait que renforcer le problème.
Éviter le grignotage et les boissons lactées ou sucrées entre les repas,
tout comme éviter que l’enfant ait de la nourriture dans sa chambre.
Ces mesures permettent de favoriser l’appétit lors du moment du
repas.
Dans la mesure où se concentrer demande beaucoup d’énergie au
cerveau, qui a besoin de carburant pour fonctionner dans de bonnes
conditions, on peut inciter l’enfant à prendre le goûter avant de
commencer à faire les devoirs. Il ou elle travaillera mieux le ventre
« plein ».

Si l’enfant a des difficultés alimentaires


Si malgré des difficultés alimentaires, la croissance (taille et poids) de
l’enfant est normale, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Dans le cas
contraire :
Éviter de faire durer le repas au-delà de trente minutes.
Si l’enfant ne mange que certains aliments, ne surtout pas le forcer à
manger.
Préparer ensemble le repas, faire un atelier cuisine afin de lui faire
découvrir les aliments par le jeu, en lui donnant la possibilité de
goûter les aliments. Si cela n’est pas possible, l’enfant peut
simplement les toucher, les sentir et les poser sur les lèvres –
éventuellement en échange d’une récompense.
Si l’enfant présente un problème de surpoids : pas de régime, pas de
commentaires désobligeants, pas de moqueries… cela ne ferait
qu’aggraver ses difficultés. En revanche, on peut l’inciter à faire une
activité physique, privilégier une alimentation équilibrée et limiter
les sucreries et les boissons sucrées.
Préférer les petites assiettes et les petits couverts. L’enfant aura ainsi
l’illusion d’avoir une grande quantité de nourriture dans son assiette
alors qu’il mangera moins que si la même quantité était présentée
dans une grande assiette.

Mon conseil
Dans tous les cas, si les difficultés alimentaires persistent, mieux vaut ne pas
attendre pour consulter un spécialiste des troubles alimentaires chez l’enfant et
l’adolescent, car plus la prise en charge sera précoce, plus elle sera efficace.

Favoriser le sommeil de son enfant


Afin de prendre de bonnes habitudes, la chambre doit être réservée au
sommeil et à certaines activités comme le jeu, la lecture, le travail
scolaire… Par exemple : le lit est dédié au sommeil, le bureau aux
devoirs ou aux activités.
Il est aussi important de respecter des horaires réguliers du coucher, y
compris pendant les week-ends et les vacances (notre corps ne dispose
pas d’une horloge de semaine et d’une horloge de week-end…).

Au moment du coucher
Afin de mettre l’enfant dans des conditions propices à
l’endormissement, quelques règles s’imposent.
Éliminer les sources de distraction et de stimulation : télévision,
console de jeux, téléphone, jeux éparpillés, frères et sœurs…
Éviter les stimulations intellectuelles et les activités physiques avant
le coucher.
La chambre doit être calme et silencieuse. La température de la
chambre au coucher doit être maintenue entre 18 et 20°C au
maximum.
Afin de maintenir une température corporelle basse, éviter les bains
ou douches chaudes ainsi que l’activité physique avant le coucher.
La chambre doit être dans la pénombre. Si l’enfant a peur du noir (ce
qui est très fréquent et normal chez les enfants et adolescents),
utiliser une veilleuse de faible intensité lumineuse. Éviter les
lumières bleues et les écrans (télé, ordinateur, tablette, téléphone).

En cas de difficultés d’endormissement


Le rituel du coucher est un signal et non le moyen de s’endormir. Il doit
être régulier, unique, court (maximum 15 minutes), non sujet à la
négociation, non associé à un des deux parents. Éviter un rituel qui
dépende de la présence de l’adulte (bercer, prendre dans les bras).
Instaurer des routines de sommeil avec des horaires de coucher et de
réveil aussi réguliers que possible, y compris les week-ends.
Décaler le moment du coucher de la moitié du délai d’endormissement
habituel de l’enfant. Par exemple, si elle ou il se couche à 20 heures et
met une heure à s’endormir, on lui propose de se coucher à 20 h 30 afin
de diminuer le temps passé au lit.
Déterminer une heure maximale de réveil applicable le week-end et les
vacances.
Établir un calendrier avec l’enfant, le féliciter quand il a eu des nuits
calmes, en proposant de les intégrer au tableau de motivation.
Demander à son enfant pourquoi il a du mal à s’endormir. Souvent, il
s’agit de peurs infantiles. On pourra trouver des solutions avec l’enfant
(par exemple : panneau sur la porte « interdit aux fantômes » ou aux
monstres, boîte à cauchemars, boîte à soucis, pistolet en plastique sous
l’oreiller pour se défendre en cas d’attaque de fantôme, pierre magique
sous l’oreiller, mouchoir avec l’odeur de maman ou de papa pour se
rassurer…).

Améliorer le repérage du temps de l’enfant dans la journée


Respecter des horaires réguliers (jeux, travail, repas, douche,
coucher…).
Renforcer des repères chronologiques : montre-horloge, minuteur, time
timer (minuteur qui permet une meilleure représentation du temps, le
temps restant étant affiché en rouge), sablier…
Utiliser des plannings sur la semaine et sur la journée.

Améliorer le repérage du temps de l’enfant durant la nuit


Pour les plus grands, éviter de mettre le réveil à proximité de l’enfant.
Pour les plus jeunes qui ne savent pas encore lire l’heure, il existe dans
le commerce des réveils qui indiquent par un signal lumineux le
moment de se coucher et celui de se lever.

Règle 2 : Imposer une participation aux tâches


de la maison
Les enfants ont besoin de limites pour leur développement psychique et
affectif. Savoir qu’il y a un capitaine dans le navire est rassurant et
structurant.
Un minimum de discipline sécurise les enfants. Elle leur apprend à
gérer leurs sentiments de frustration, ce qui permettra plus tard d’éviter
les conflits quand ils seront obligés de se soumettre à des exigences
extérieures (par exemple à l’école). On peut ainsi exiger que son enfant
participe quotidiennement aux tâches de la maison (ranger sa chambre,
mettre la table, jeter les poubelles, donner à manger aux animaux
domestiques…).
Il est important de soutenir l’autonomie de son enfant et sa volonté de
faire les choses par lui-même en lui donnant des responsabilités en
rapport avec son âge et ses compétences, en acceptant qu’il fasse des
choses, même de manière imparfaite, plutôt que de les faire à sa place,
et en évitant de le reprendre ou de le corriger si ce n’est pas fait de
façon parfaite.
Une grande partie des conflits que les parents peuvent rencontrer avec
leur enfant vient du fait qu’il réclame de l’autonomie et que les parents
sont réticents à la lui donner par peur que l’enfant fasse mal ou se
blesse… Or lorsqu’on agit à la place de l’enfant, on lui envoie un
message négatif : « Tu n’es pas capable. »
À chaque nouvelle étape de son développement, accorder de
l’autonomie à l’enfant lui permettra de nourrir une bonne estime de soi.
Il sera content de faire ses preuves. Progressivement, pas à pas, il s’agit
de lui donner des responsabilités à sa portée, adaptées à son âge et à ses
capacités : donner à manger aux animaux, sortir le chien, arroser les
plantes, aller chercher le courrier, aller acheter le pain…
Mais attention, à chaque nouvelle étape, l’autonomie accordée doit être
à la portée de l’enfant, adaptée à son âge et à ses capacités. Si on lui
demande de s’habiller sans aide, d’aller à l’école sans accompagnement,
de prendre en charge un petit frère ou sœur, et qu’il échoue alors qu’on
lui a dit qu’on lui faisait confiance et que tout allait bien se passer,
l’enfant risque au contraire de perdre confiance en lui ainsi que dans la
parole de l’adulte ou du parent.

Règle 3 : Définir les règles de vie de la maison


Les règles de la maison peuvent être définies lors d’un « conseil de
famille ». Ce sont des règles claires et constantes qui concernent le
respect d’autrui, l’acceptation de routines au quotidien…
L’idée est de choisir cinq règles. Cinq valent mieux que dix qui ne
seront pas forcément respectées ! Le danger est que l’enfant, dans le
second cas, apprenne rapidement à les enfreindre en toute impunité…
Alors le parent « craque » et adopte une attitude éducative rejetante (cri,
menace, gifle, punition à perpétuité…). Ces attitudes sont nuisibles au
développement et au bien-être de l’enfant. De plus, elles sont sans
efficacité.

À noter
Il est important d’adopter des attitudes parentales constantes, cohérentes et fermes.

Les principes du conseil de famille 


Des études ont montré que le style familial qui fonctionne le mieux est
celui de « la démocratie participative ». Voici quelques pistes pour
instaurer un conseil de famille.
Réunir le conseil une fois par semaine.
Un membre de la famille, enfant ou parent, médiatise le conseil (en
distribuant la parole, en notant les règles, en contrôlant le temps de
parole de chaque personne, en s’assurant du respect du tour de
parole, etc.).
Commencer par faire un ou plusieurs compliments à chacun en
commençant ses phrases par « je », puis exprimer un sentiment qui
doit être sincère.
Revenir sur les points de désaccord ou des critiques en s’exprimant
en utilisant le pronom « je » et non « tu ».
Utiliser une balle ou un totem : la personne qui a la balle ou le totem
a la parole et doit commencer sa phrase par « je ».
Établir les règles de la vie de famille avec la participation de chacun.
Un cahier ou un tableau de règles permet de voir l’amélioration ou
non des comportements. Lorsque les propositions de changement
viennent des enfants, cela permet d’augmenter leur motivation à
faire des efforts et à changer de comportement.

À noter
Attention, le conseil de famille ne doit pas tourner au procès ou au règlement de
compte ! Ce doit être l’occasion d’un moment positif de partage et d’échange.

Le conseil de famille sera d’autant plus important au moment de


l’adolescence qu’il permet de maintenir les liens et une communication,
mais également de rechercher des compromis.

Les principes du conseil de couple


Je vous conseille d’aménager un « conseil de couple » une fois par
mois, ou plus si vous en ressentez le besoin. Le conseil de couple est un
moment très important : il permet aux deux parents de se construire en
tant que parents et en tant que couple.
Un conseil de couple permet d’évoquer les dysfonctionnements de la
famille ou du couple, les situations de désaccord, et de les aborder à
distance du conflit. Ce peut être également le moment d’établir les
règles de fonctionnement familial.
Il s’agit d’un moment à deux. Voici quelques conseils.
Se ménager une soirée sans la présence des enfants, ou tout autre
moment de la journée propice, où les deux parents sont disponibles
l’un pour l’autre.
Chacun liste de son côté les règles éducatives importantes pour lui et
ce qu’il veut transmettre à son enfant. Par exemple : « Il est
important pour moi que mon enfant mange des légumes à tous les
repas, pratique une activité sportive, se montre poli et respectueux,
obéisse dès la première demande, reste assis à table… »
Chaque parent note ensuite sur un papier entre cinq et dix règles de
la famille qui sont importantes pour lui.
Mettre en commun leurs règles et choisir cinq règles importantes.
Bien souvent, les règles éducatives n’ont jamais été évoquées entre
les deux parents. Dès lors chacun agit comme il le « sent », comme
lui-même ou elle-même a été éduqué(e), ou bien prend le contre-pied
de son éducation afin de ne pas reproduire le vécu de son enfance. Il
peut être difficile de trouver des compromis et de se mettre d’accord
sur les cinq règles de la famille. Dans ce cas-là, demandez-vous ce
qui est le plus important pour le bien-être de votre enfant, quelles
sont les valeurs que vous voulez lui transmettre, ce qui lui servira
dans dix ans. Ces questions vous permettront de hiérarchiser et de
prioriser ce qui est vraiment important pour vous.
Comparer les listes. En cas de désaccord, se poser la question :
« Qu’est-ce que ça va apporter de plus à mon enfant si je maintiens
cette règle ? » puis déterminer ensemble cinq règles de vie que l’on
souhaite être suivies par ses enfants.

Nicolas ou « l’enfant terrible »


Nicolas a dix  ans lorsque je le rencontre. Ses parents sont séparés depuis plusieurs
années. Il vit avec sa mère et ne voit son père que lors des vacances scolaires.
Nicolas est très difficile avec sa maman à la maison. À l’école, au contraire, il est assez
bon élève et a beaucoup d’amis. La situation à la maison devient critique. Les cris et les
pleurs rythment les journées.
Selon sa maman, « tout est source de conflits » du réveil au coucher : Nicolas refuse de
s’habiller, de se brosser les dents, de faire ses devoirs, de se doucher et de se coucher.
Sa maman est, chaque jour, obligée de lui répéter plus de dix fois les consignes. Elle
crie et le menace pour se faire obéir. Nicolas est constamment puni.
Je propose à Nicolas et à sa maman de commencer par instaurer quatre règles
incontournables de la maison.
Nicolas propose de lui-même :
– Se doucher tous les jours.
– Faire ses devoirs tous les jours.
Sa maman ajoute :
– Se brosser les dents tous les jours.
Et j’ajoute :
–  Un moment spécial entre Nicolas et sa maman pendant quinze  minutes, cinq  jours
par semaine. Il s’agit d’un moment de plaisir pendant lequel Nicolas propose une
activité (jouer à un jeu, raconter sa journée, cuisiner…).
Je demande à la maman de Nicolas de le féliciter dès qu’il agit correctement et de
supprimer les punitions « à perpétuité ».
Après quelques semaines, Nicolas et sa maman ont le sourire aux lèvres. Ils ont mis en
place le moment spécial. La maman crie beaucoup moins, Nicolas est beaucoup moins
puni. Ils passent des moments agréables ensemble.

Le « cas » des écrans (télé, jeu vidéo, Internet)


Les écrans se sont multipliés ces dernières années et, qu’on le veuille ou
non, ils font partie de la vie de nos enfants. Ils sont nés avec, on les
appelle la « génération Z » ou « digital native ». Les écrans sont
omniprésents.
L’entrée des écrans dans nos maisons et dans nos vies soulève beaucoup
d’interrogations : combien de temps les utiliser ? À quelle fréquence ?
Pour quels usages ? Est-ce que c’est dangereux ?
Il est important de ne pas diaboliser les écrans car ils peuvent être un
support fabuleux pour les apprentissages et pour les relations sociales.
De plus, pour certains adolescents en souffrance, les écrans (jeux vidéo,
réseaux sociaux) sont leur seul « refuge ». Cet univers a été conçu
spécialement pour eux, afin qu’ils s’y sentent bien et désirent y passer le
plus de temps possible. Parfois les écrans sont le seul espace-temps dans
lequel les enfants en souffrance se sentent bien.
Il n’est donc pas question de rejeter en bloc les écrans (les interdire
serait de toute façon un échec), mais d’apprendre aux enfants à les
utiliser avec précaution afin d’aller vers ce que l’on appelle « la sagesse
digitale », en veillant à respecter leurs rythmes (alimentation et
sommeil), à établir des règles claires sur le temps d’écran quotidien (à
l’aide d’un contrat, par exemple) et à alterner les écrans avec d’autres
activités (jeux, sports…).
Un enfant peut passer, sans danger, devant les écrans en moyenne
30 minutes en primaire et 1h30 pour les adolescents, sans dépasser
2 heures par jour. Au-delà, il y a une incidence sur les apprentissages
scolaires, les relations sociales et le comportement.
N’hésitez pas à utiliser les écrans comme récompense dans un tableau
de motivation (voir p. 78).
Quelques conseils pour réguler l’usage des écrans
Internet
Éviter l’utilisation d’Internet seul avant le collège. Il faut apprendre à
l’enfant à utiliser ce média, c’est-à-dire à savoir chercher puis à trier et à
hiérarchiser l’information correctement. Lui apprendre à se montrer
critique face à ce média et aux informations qu’il trouvera sur le Net.
Tout ce qui est sur le Net n’est pas vérité.
Il est nécessaire de le sensibiliser aux risques d’Internet et des réseaux
sociaux : l’exposition à des images choquantes, les rencontres avec des
personnes mal intentionnées, le cyberharcèlement (moqueries, insultes,
publication de photos sans autorisation, fausses rumeurs…), la diffusion
des informations personnelles. D’autant plus que sur Internet tout est
gravé dans le marbre.
Expliquer à l’enfant en quoi consiste le droit à l’image : il est
obligatoire d’obtenir l’autorisation de la personne que l’on photographie
et obligatoire d’avoir son autorisation avant de publier une photo d’elle
sur le net.
Jeux vidéo
Privilégier les jeux de course, de stratégie, les jeux éducatifs, les jeux
créatifs et les jeux collaboratifs.
Éviter les jeux violents qui, en véhiculant des images et des messages
agressifs, augmentent le risque de comportements agressifs chez les
enfants et adolescents.
Passer du temps avec son enfant et faire des parties de jeu vidéo avec
lui, comme avec des jeux de société. Ces jeux peuvent constituer un
espace de détente et de partage en famille qui vous permet de passer du
temps avec votre enfant et de le valoriser.

Luc, « addict aux jeux vidéo »


Luc est âgé de quinze ans lorsque je le rencontre pour la première fois accompagné de
ses parents.
Luc est en échec scolaire et redouble sa quatrième. Selon ses parents, désespérés et
très inquiets, il ne « fout plus rien » en classe et à la maison. Les relations à la maison
sont conflictuelles et tendues.
Ses parents lui reprochent de ne faire aucun effort à l’école et à la maison et de passer
tout son temps scotché sur son ordinateur à faire des « jeux débiles ». Dès qu’il rentre,
il s’enferme dans sa chambre, il ne participe à aucune tâche ménagère, refuse de venir
manger à table et s’endort après minuit. Luc est très isolé et dit ne plus avoir d’amis :
« Ils sont nuls, ils comprennent rien… »
En plus de ces difficultés, Luc présente un surpoids. Après avoir fait une évaluation
clinique, un diagnostic de TDA/H est posé, associé à un syndrome dépressif majeur
d’intensité sévère. Une prise en charge est proposée à Luc et à ses parents ainsi
qu’une orientation en troisième professionnelle.
Concernant son «  addiction  » aux jeux vidéo, j’explique aux parents de Luc que c’est
l’endroit et le moment où leur fils Luc se sent bien, qu’il oublie ses problèmes. La
solution n’est donc pas de lui interdire les jeux vidéo, ce qui serait impossible et
aggraverait au contraire la situation, mais de l’aider à en réguler sa consommation.
Après un temps de réflexion, les parents de Luc lui proposent un contrat  : Luc doit
s’engager à passer la moitié du temps qu’il passe devant les écrans à faire du sport ou
à voir des copains. À ma grande surprise, Luc semble pour la première fois
enthousiaste et accepte de signer le contrat.
Lorsque je les rencontre à nouveau quelques semaines plus tard, Luc est souriant, son
moral est au beau fixe. Il a non seulement diminué le temps passé devant les écrans,
mais il sort plus, il s’est mis à faire du vélo tous les soirs avec son père. Les relations
familiales sont plus apaisées et détendues.

Télévision
Le programme doit être adapté à l’âge de l’enfant.
Demander à l’enfant de commenter l’émission en cours, de faire un
résumé de l’histoire, ou d’en imaginer la fin …
Afin de favoriser l’apprentissage de l’anglais, encourager l’enfant à
regarder ses programmes télévisés en anglais.
Favoriser les programmes éducatifs.
Certains parents établissent des contrats afin d’aider l’enfant à diminuer
son temps d’écran. Par exemple, l’enfant s’engage à le diminuer de
15 minutes par jour et en échange d’une récompense (argent de poche,
inviter un copain à la maison…).
À noter
Rappelez-vous également que les enfants et adolescents qui passent beaucoup de
temps devant les écrans le font car ils «  s’ennuient  » et qu’ils n’ont rien d’autre à
faire. Pensez en conséquence à proposer à votre enfant ou à votre adolescent ou
adolescente des activités, des sorties…
FICHE PRATIQUE

Le contrat sur l’utilisation des écrans

Établissez avec votre enfant un contrat écrit dans lequel vous


définirez, avec sa participation :
combien de temps il lui est possible de passer chaque soir
devant les écrans ;
combien de temps il lui est possible de passer le week-end
devant les écrans.
Déterminez les plages horaires du soir et des week-end
pendant lesquelles il pourra avoir accès aux écrans.
Réalisez un emploi de temps journalier avec le déroulement
d’une journée et d’une soirée type dans lequel apparaît la
plage horaire des écrans.
Prévenez l’enfant cinq minutes avant d’arrêter les écrans. Vous
pouvez également utiliser un minuteur afin que l’enfant ait
conscience du temps passé devant les écrans et ainsi en
diminuer la durée.
CHAPITRE 3

ORGANISER LES DEVOIRS

Au programme

Instaurer le dialogue
Limiter le temps des devoirs
À quel moment faire les devoirs ?
Favoriser l’autonomie
Évaluer et gérer son temps
Structurer l’espace

Les devoirs peuvent vite tourner au cauchemar quand l’enfant présente


des difficultés scolaires.
Certains parents atteignent un stade émotionnel (colère, épuisement,
incompréhension…) qui prend des proportions telles que le moment des
devoirs devient un calvaire pour tout le monde.
Dans certaines familles, les devoirs retentissent sur la relation entre
parent et enfant, mais également sur toute la vie de famille. En effet,
pendant qu’un parent s’occupe des devoirs d’un enfant, il ne s’occupe
pas des autres. De plus, il ressort épuisé, énervé de cette épreuve, ce qui
le rend peu disponible pour les autres enfants de la fratrie comme pour
la vie de famille (repas, temps de jeu, rituel du soir…).
L’ambiance qui règne au moment des devoirs détermine le plaisir qu’a
l’enfant à faire ses devoirs, sa motivation, sa concentration, ses
capacités de compréhension et de mémorisation. Si les devoirs se
passent mal, ils sont alors source de stress et de tension. Or le stress
inhibe les capacités intellectuelles, diminue les capacités de
concentration et de mémorisation. Si, au contraire, les devoirs se passent
bien, la motivation de l’enfant face aux devoirs est plus grande, et son
rendement sera meilleur. Les relations intrafamiliales seront améliorées,
les enfants et leurs parents seront moins stressés.
Il est donc essentiel de tout mettre en œuvre pour que cette période se
passe bien. Si cela ne fonctionne pas, il peut être préférable de déléguer
ce moment à une aide extérieure. Il existe de nombreuses associations
d’aide aux devoirs qui sont animées par des bénévoles et ont un faible
coût. Les parents peuvent pour cela se renseigner auprès de leur mairie.

Instaurer le dialogue
Le soir au moment des repas ou pendant le trajet en voiture, prendre
l’habitude de faire un tour de table au cours duquel chacun racontera un
bon ou un mauvais moment de sa journée.
Demander à l’enfant « Comment s’est passé ta journée ? » amène
généralement une réponse laconique. Il est préférable de lui poser des
questions précises, fermées : « As-tu passé une bonne journée ? », « As-
tu eu des cours intéressants aujourd’hui ? », « As-tu bien mangé à la
cantine ? », « T’es-tu bien amusée avec tes amis ? »… Consacrer
environ dix minutes par jour à vous intéresser à la journée de votre
enfant, aux copains, aux profs…, lui donne une bonne image de lui car
vous lui montrez en lui posant des questions sur sa journée que vous
vous intéressez à sa personne, et pas seulement à ses résultats scolaires.
D’autre part, inciter l’enfant à verbaliser et à restituer une leçon ou un
exercice, s’intéresser au contenu scolaire et non aux résultats, améliore
la mémorisation et la compréhension et diminue la pression. On peut lui
poser des questions, par exemple : « Qu’est-ce que tu as appris à
l’école ? », « Explique-moi ta leçon, ton exercice. »
Les parents peuvent également partager leurs connaissances sur un
sujet, sans se précipiter pour répondre aux questions de l’enfant, mais en
l’incitant à chercher les réponses dans sa tête.

Limiter le temps des devoirs


Les devoirs ne sont pas obligatoires1 !
Et les parents n’ont pas à refaire l’école à la maison. Les apprentissages
doivent se faire à l’école sur le temps scolaire : les enfants font d’assez
grosses journées pour cela.
Les devoirs servent à vérifier que l’enfant a bien compris les
apprentissages de la journée et à l’aider à assimiler certaines notions en
les revoyant le soir. Parfois, il vaut mieux s’assurer que l’enfant
comprenne son travail, et tant pis si les devoirs ne sont pas terminés.
Si l’enfant ne termine pas ses devoirs, il suffira de mettre un mot à son
enseignant en le lui expliquant. Les parents peuvent alors avoir peur de
la réaction que cela entraînera : « La maîtresse va penser que je ne suis
pas un bon père », « Le maître ne va pas comprendre et va la punir. »
Il est important de prendre conscience de ses peurs et de se demander :
« Qu’est-ce qui est le plus important ? Ce que va penser de moi la
maîtresse ou les autres parents, ou le bien-être de mon enfant ? »
J’encourage par ailleurs les parents à rencontrer l’enseignant de leur
enfant afin de lui expliquer les difficultés qu’ils rencontrent lors des
devoirs scolaires. Il leur proposera des solutions adaptées.
Je recommande de déterminer un temps maximum de devoirs à l’enfant
et, au-delà de ce temps, d’arrêter, que l’enfant ait terminé ou non son
travail. Comme nous l’avons vu, il n’y a pas de bénéfice à prolonger le
« calvaire » des devoirs…

À noter
Au primaire les devoirs ne doivent pas dépasser une trentaine de minutes. Il est
recommandé que les devoirs durent en moyenne 1  heure au collège et 1  h  30 au
lycée. Il faut donc apprendre à l’enfant à utiliser correctement son temps afin de
réduire au minimum le temps de devoirs.

Vous découvrirez alors les avantages à passer moins de temps sur les
devoirs scolaires pour :
Donner à l’enfant de bonnes habitudes de travail en prenant de
l’avance dans son travail et en le fractionnant.
Diminuer la frustration de l’enfant.
Diminuer le stress des parents.
Améliorer la relation entre parents et enfants et la qualité de la vie de
famille.
Augmenter la motivation de l’enfant à faire ses devoirs.

Attention !
Si l’enfant passe beaucoup de temps à travailler chaque soir et que malgré tous ses
efforts, elle ou il présente des difficultés scolaires, alors je conseille d’une part d’en
parler à son enseignant, et d’autre part de rechercher de l’aide auprès d’un
spécialiste des troubles des apprentissages. Cette personne réalisera une évaluation
afin de comprendre quelles difficultés présente l’enfant et proposera, si besoin est,
une prise en charge adaptée (voir p. 163).

À quel moment faire les devoirs ?


Respecter un emploi du temps équilibré
Le retour de l’école est un moment stratégique car beaucoup d’enfants
présentent des difficultés dans les périodes de transition (quand ils
passent d’un environnement à l’autre, d’une activité à l’autre, quand le
rythme change).
Le passage d’un environnement structuré comme l’école à un
environnement plus libre comme la maison peut perturber l’enfant. Il
peut lui être difficile de se remobiliser et de se concentrer.
À cela s’ajoute la fatigue qu’engendrent l’école et le cumul d’une
journée de garderie ou d’école avec l’étude ou une activité sportive, etc.
Certains enfants ont tellement d’activités que leur emploi du temps
ressemble à celui d’un ministre !
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que l’enfant soit fatigable, de
mauvaise humeur, irritable et qu’il fasse preuve d’une certaine
distraction.
Les parents veilleront à ne pas surcharger l’emploi du temps de l’enfant.
Il est, par exemple, préférable de programmer les activités sportives ou
musicales en dehors des jours d’école, c’est-à-dire le mercredi et le
week-end.

Déterminer avec l’enfant un temps régulier et


personnalisé
Mieux vaut que le travail scolaire soit réalisé au moment où l’on est le
plus efficace pour apprendre. Ce moment est différent pour chaque
enfant : le matin, le soir après le goûter… sachant que le travail doit
s’intégrer dans une routine journalière.
Certains enfants ont besoin d’une pause avant de se remettre à
travailler ; d’autres sont plus attentifs s’ils enchaînent les devoirs
directement après la sortie de l’école ; d’autres, encore, sont plus
attentifs le matin avant de partir à l’école et d’autres, au contraire, le
soir avant d’aller se coucher.
En en parlant avec l’enfant et en testant les différents moments de la
journée, les parents pourront évaluer avec lui le plus propice pour les
devoirs. De façon « intuitive », les enfants savent ce qui leur correspond
le mieux et ils seront plus motivés pour faire leurs devoirs s’ils en
choisissent eux-mêmes le moment. Quand les parents apprennent à
écouter leur enfant et à lui faire confiance, il leur dit ce dont il a besoin
et ce qui est bon pour lui…
En tant que parents, nous faisons bien souvent des choix et imposons
des règles à nos enfants car nous sommes convaincus que « c’est pour
leur bien » ! Pourtant, il s’agit uniquement de notre « projection »
d’adulte… Ce qui a été ou est bon pour nous ne l’est pas forcément pour
nos enfants. Parfois ce n’est pas du tout ou pas tout à fait ce dont ils ont
besoin, ce qui leur correspond spécifiquement… Alors enlevons nos
« œillères » et écoutons ce qu’ils ont à dire !

Favoriser l’autonomie
De façon générale, il est bon pour favoriser l’autonomie d’un enfant de
l’encourager à travailler sans l’aide de quelqu’un d’autre. Mais
également de l’encourager à demander de l’aide en cas de difficulté.
Le temps de présence de l’adulte lors des devoirs dépend de l’âge de
l’élève (les adolescents, par exemple, auront moins besoin de la
présence d’un adulte que les enfants).
Si l’enfant présente des difficultés scolaires telles qu’elle ou il a besoin
de la supervision de l’adulte, il ne faut pas hésiter, dans la mesure du
possible, à rechercher de l’aide auprès d’une tierce personne. Cela évite
les conflits et tensions qui sont en jeu lorsque l’on s’occupe des devoirs
scolaires de son enfant. Cela permet de se dégager de l’enjeu des
devoirs scolaires et d’entretenir des relations plus sereines avec son
enfant.

Évaluer et gérer son temps


Les enfants qui présentent des difficultés d’apprentissage ont des
difficultés à se représenter le temps qui passe.
Ainsi, lorsqu’ils travaillent pendant dix minutes, ils ont l’impression que
cela dure des heures, et lorsqu’ils jouent des heures, que cela ne dure
que quelques minutes… Pour les aider à se représenter le temps, on peut
utiliser un time timer, un sablier, un minuteur… afin qu’ils visualisent le
temps qui passe pendant leur travail, mais également pendant leurs
activités.
Les « mauvais élèves » ont tendance à penser que les « bons élèves »
n’ont pas besoin de beaucoup travailler car ils sont intelligents. Mais
quand on interroge les très bons élèves, on est surpris de constater qu’ils
travaillent beaucoup, selon la célèbre maxime : « Réussir, c’est 10 % de
talent pour 90 % de travail. »
Un travail routinier demande moins d’efforts, d’où l’importance
d’acquérir un rythme de travail régulier à la maison.
Pour organiser ce travail, on peut calculer avec son enfant le temps qu’il
passe, dans la journée, à faire ses devoirs, à ses loisirs (télé, jeux,
téléphone, Internet…), aux tâches ménagères (ranger sa chambre, mettre
et débarrasser la table, jeter les poubelles…). Lui demander ensuite
combien de temps il devrait passer sur chaque activité. Cela lui
permettra de prendre conscience de la différence entre le temps qu’il
consacre à chaque activité et le temps qu’il devrait ou pourrait y passer.
FICHE PRATIQUE

Comment déterminer les besoins de votre enfant

S’il n’est pas possible de faire appel à une tierce personne,


déterminez les besoins de votre enfant. Classez par degré de
difficulté les matières scolaires en trois groupes :
1. Les matières dans lesquelles votre enfant a de bons
résultats.
2. Les matières dans lesquelles votre enfant a des résultats
moyens.
3. Les matières dans lesquelles votre enfant a de mauvais
résultats.
Dans les matières dans lesquelles les résultats sont bons, on
peut considérer que votre enfant n’a besoin ni d’aide ni de
supervision : autonomie totale de niveau 1.
Dans les matières dans lesquelles les résultats sont moyens :
autonomie partielle de niveau 2. Le travail est autonome dans
ces matières au quotidien mais votre enfant peut avoir besoin
de votre aide pour les révisions.
Dans les matières dans lesquelles votre enfant a des
difficultés : autonomie zéro de niveau 3. Il lui est nécessaire de
recevoir de l’aide de façon quotidienne dans ces matières :
supervisez les devoirs, les révisions, et aidez-le à préparer ses
évaluations.
Évaluer le temps des devoirs, des loisirs, des tâches
ménagères

Temps estimé par Temps réel passé Temps que l’enfant


l’enfant par l’enfant devrait passer

Devoirs

Activités de loisirs      

Tâches (mettre la      
table, ranger sa
chambre...)

Lister les priorités


Faites avec votre enfant une liste de toutes les choses à faire (leçon à
apprendre, exercice à faire, papier à faire signer, matériels scolaires à
apporter…).
Associez-les aux chiffres 1, 2 ou 3 en fonction du degré d’urgence et
d’importance :
1 : choses urgentes et importantes à faire.
2 : choses urgentes moins importantes.
3 : choses moins importantes qui peuvent attendre.
En face de chaque chose à faire, l’enfant note le temps qu’il pense
mettre pour les faire et quel jour de la semaine il va le faire (par
exemple : « exercice de maths : 15 minutes le mardi »). Cela permettra à
l’enfant d’avoir une vision globale des tâches à réaliser.

Faire un emploi du temps visuel


Les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage ont aussi des
difficultés à s’organiser. Être derrière eux et leur répéter sans cesse ce
qu’ils doivent faire (« Va faire tes devoirs ! Va ranger ta chambre ! Va te
brosser les dents ! »…) est source d’épuisement pour les parents comme
pour les enfants, notamment pour les plus grands, qui ont l’impression
que les adultes sont toujours sur leur dos.
Créer un emploi du temps visuel des activités de l’enfant sur la journée
et sur la semaine lui permettra de mieux planifier ses activités, de mieux
s’organiser, d’être plus autonome et permet aux parents de souffler.
Journée type
Lever – 8h30 préparation, petit déjeuner

8h30 – 11h30 école

11h30 – 13h30 repas

13h30 – 16h30 école

16h30 – 17h goûter

17h – 17h30 jeux

17h30 – 18h devoirs

18h – 19h jeux, télé

19h – 20h repas


20h – 20h30 douche, brossage de dents, pyjama

20h30 coucher

L’emploi du temps sera d’autant plus consulté, et donc aura d’autant


plus d’effets :
si l’enfant participe à son élaboration et donne son avis. Pour cela,
on lui demandera quelle heure lui convient le mieux pour faire ses
devoirs et dans quel ordre il ou elle souhaite les faire… ;
s’il est coloré et facilement lisible (on peut utiliser des dessins pour
les plus jeunes) ;
s’il est affiché à un emplacement où il est facilement consultable (par
exemple sur la porte du frigo).

Planifier les devoirs sur la semaine

« Travail bien réparti ne tue pas. »


Pour aider un enfant à s’organiser et à planifier ses devoirs, voici
quelques techniques :
Lui apprendre à noter ce qu’il a à faire sur une feuille prévue à cette
fin ou dans un agenda, et barrer au fur et à mesure ce qui a été fait.
Lui faire un planning de travail à la semaine et un planning à la
journée afin de l’aider à planifier sa semaine et à prendre de l’avance
si c’est possible.
Lui apprendre à s’avancer dans son travail. Prendre l’habitude de
faire ses exercices à l’avance et de mémoriser ses leçons au fur et à
mesure lui évitera de devoir le faire à la dernière minute.
L’aider à accepter un rythme quotidien, à travailler régulièrement,
tous les jours, pendant un temps déterminé à l’avance, même les
jours où il n’y a pas de devoirs scolaires. Lui apprendre à fractionner
son travail en plusieurs petites étapes faciles à réaliser (par exemple :
pour apprendre une poésie, en mémoriser chaque jour une strophe,
ou bien pour une rédaction, rédiger chaque jour une partie…).
Déterminer avec l’enfant le temps à consacrer chaque soir aux
devoirs, aux tâches et aux loisirs (par exemple : une demiheure de
devoirs, une heure de jeux ou de temps libre et un quart d’heure de
corvée, comme débarrasser la table, mettre son linge dans le sac de
linge sale, etc.).
Emploi du temps hebdomadaire

Avec cet outil, qui peut paraître simpliste, on permet aux enfants de
mieux se situer dans la séquence des événements, tout en leur donnant
un moyen de se préparer à ce qui vient.
Il est important de faire fréquemment référence à ces horaires afin que
les enfants apprennent à les utiliser. Ces horaires, très visibles dans la
maison, facilitent l’intégration des routines tout en limitant les
répétitions.
Ils pourront aussi se révéler des éléments de motivation, car les enfants
voient la progression et les tâches accomplies, tout au long de la journée
et de la semaine.

Virgile, « vite fait mal fait »


Virgile, sept  ans, a des difficultés à effectuer les activités du quotidien  : s’habiller, se
brosser les dents, se doucher, faire ses devoirs…
D’une part, il rechigne, râle, remet toujours à plus tard, trouve des excuses et parfois
ment, en disant par exemple qu’il s’est douché alors que ce n’est pas le cas. D’autre
part, quand il se décide à se consacrer à ses activités quotidiennes, il le fait mal, trop
vite, par exemple il se douche mais ne se savonne pas. Ses parents sont excédés et
épuisés et disent avoir «  tout  » essayé  »  : ils répètent les consignes sans efficacité,
alors menacent de punition, crient…
Nous avons mis en place un emploi du temps avec un séquençage des différentes
activités qui posent problème à Virgile. Le fait de séquencer en détail ses activités,
comme la douche, l’a aidé  : il ne râle plus et a acquis une routine pour réaliser ces
activités quotidiennes.
De plus, nous avons mis en place un time timer afin que Virgile puisse se représenter le
temps qui passe. Grâce au séquençage des activités, Virgile gagne en autonomie, ses
parents n’ont plus besoin de lui répéter plusieurs fois les consignes et toute la famille vit
mieux.

Séquencer une session de devoirs


Lorsqu’un enfant montre de la fatigue, fait preuve de déconcentration,
de distraction ou d’agitation, il ne sert à rien de prolonger la période de
travail ! Mieux vaut fractionner les devoirs en séquences courtes et lui
proposer de courtes pauses (elles ne doivent pas dépasser dix minutes).
Les pauses montrent leur efficacité si elles sont courtes et
s’accompagnent d’encouragements et de félicitations. Elles permettent
de mieux mémoriser les informations et de remobiliser l’attention et la
concentration.
Dans le même esprit, il est intéressant de fractionner le travail écrit qui
peut être très coûteux en énergie, notamment chez les enfants qui
présentent un trouble spécifique des apprentissages. Ne pas hésiter à
raccourcir la longueur des productions écrites, surtout pour des enfants
qui souffrent de dysgraphie (trouble persistant de la réalisation du geste
graphique affectant la forme de l’écriture), voire rédiger à leur place et
les interroger sur ces connaissances à l’oral.
Il peut être intéressant de diviser les devoirs en mini-devoirs. On peut
également offrir un renforcement positif avec une récompense (bonbon,
carte Pokémon, temps de jeu, temps d’écran…) chaque fois que l’enfant
a terminé un mini-devoir ou une séquence de travail, ce qui permet
d’augmenter sa motivation.
Mon conseil
« Le plus dur, c’est de s’y mettre… »
Pour augmenter la motivation d’un enfant face aux devoirs, on peut lui demander à
quel moment de la journée il souhaite y consacrer du temps, et par quoi il veut
commencer. Lui exposer les avantages et les inconvénients de chaque méthode :
soit commencer les devoirs par ce qui est le plus facile et terminer par le plus
difficile, ce qui augmente la motivation et la concentration.
soit commencer par le plus difficile, pour « garder le meilleur pour la fin ».

Relire ses leçons le jour même


Afin d’améliorer la mémorisation des leçons et de donner de bonnes
habitudes de travail, je recommande aux enfants de relire les leçons du
jour (particulièrement dans les matières principales ou celles dans
lesquelles l’enfant a des difficultés). Pendant cette lecture, il est
important qu’ils se concentrent sur le sens de ce qu’ils sont en train de
lire et de surligner les motsclés ou les passages importants, ce qui aide à
la mémorisation des leçons.
Penser à utiliser les caches pour éviter de décourager l’enfant devant la
somme du travail à faire ! On lui propose de travailler une chose après
l’autre. Cela permet également d’éviter les sauts de ligne, ce qui est très
fréquent chez les enfants présentant un trouble spécifique des
apprentissages (en « dys- » : voir p. 146).

Structurer l’espace
« Si la vue d’un bureau encombré évoque un esprit encombré, alors que
penser de celle d’un bureau vide ? »
Albert Einstein

Le lieu que l’on va choisir pour faire les devoirs est primordial. C’est
pourquoi il est important de suivre quelques règles…
Éviter les pièces à fort passage, équipées du téléphone ou de la
télévision, ou contenant de nombreuses distractions.
Privilégier un endroit calme, uniquement réservé aux devoirs.
Faciliter la gestion du matériel en faisant en sorte que ce soit
toujours le même matériel que l’on apporte à la maison.
Le bureau doit être propre et rangé et ne présenter que le matériel
dont l’enfant a besoin pour réaliser son travail.

1. Circulaire du 29/12/1956.
PARTIE II

TECHNIQUES POUR FACILITER


L’APPRENTISSAGE À LA
MAISON 
CHAPITRE 4

FAVORISER LA MOTIVATION
POUR LES DEVOIRS

Au programme

Améliorer la gestion du matériel scolaire


Établir un tableau de motivation
Tenir un discours positif et encourageant

Afin de favoriser la motivation de l’enfant pour faire ses apprentissages


scolaires il faut, avant toute chose, veiller à lui offrir de bonnes
conditions de travail. C’est dans une pièce au calme, loin de toute
distraction, qu’un enfant pourra travailler dans les conditions idéales.
Un bureau rangé et des affaires organisées lui permettront de ne pas
perdre de temps et d’énergie à les chercher.

Améliorer la gestion du matériel scolaire


Un bon matériel encourage à se mettre au travail. Voici quelques
recommandations.
Préférer les cahiers aux classeurs.
Utiliser des codes couleurs sur les cahiers pour que l’enfant s’y
retrouve facilement (ou bien des images : le drapeau français pour le
français, le drapeau anglais pour l’anglais, un animal pour les
sciences de la vie et de la terre, une image de personne portant un
costume d’une autre époque pour le cahier d’histoire, une carte pour
le cahier de géographie, une formule mathématique pour le cahier de
maths…).
Dans la chambre : utiliser des systèmes de rangement par casier dans
lequel l’enfant range ses affaires (un casier = une matière avec des
étiquettes et des codes couleurs).
Limiter le plus possible le nombre de stylos dans la trousse et de
matériel de manière générale : stylo quatre-couleurs, stylo effaçable,
crayon à mine rétractable avec gomme intégrée pour éviter d’avoir
une gomme et un taille-crayon, règle multifonction…
Prévoir une trousse de secours, avec les stylos en double, en cas
d’oubli, à ranger dans le cartable ou dans la classe.
Ranger stylos, feutres, crayons, matériel de collage, matériel de
maths et de géométrie dans de petites panières avec étiquettes et
codes couleurs sur le bureau.
Si l’enfant montre beaucoup de maladresse, disposer de la bande
Velcro afin de fixer ses affaires à leurs places respectives sur le
bureau. Cela peut être fait à la maison et à l’école.
Afficher une fiche de vérification du matériel (voir ci-après) au-
dessus du bureau : l’enfant en coche les éléments à mesure que le
matériel est dans son sac.
Fiche de vérification du matériel
Établir un tableau de motivation
Les parents racontent souvent que le plus dur « c’est de s’y mettre »,
qu’« il met un temps fou à sortir le matériel scolaire… », qu’« elle
interrompt sans cesse ce qu’elle est en train de faire… » Combien de
fois les parents me disent que les devoirs durent plus d’une heure, que
l’enfant pleure, négocie, attend la dernière minute, etc. Du côté des
parents, la colère et l’exaspération montent : « On a tout essayé : les
punitions, les récompenses… y a rien qui marche… »
Je propose aux parents de mettre en place un tableau de motivation,
dans lequel ils demanderont à leur enfant de faire des efforts sur des
points très précis (hygiène, règles de vie, comportement…). En
échange, l’enfant recevra des points à échanger en fin de journée contre
des récompenses. Le but de cette technique est d’augmenter sa
motivation en utilisant des renforçateurs plus puissants que la seule
valorisation orale.
Les enfants, de façon générale, et en particulier ceux qui présentent des
difficultés scolaires, ont un déficit de motivation « intrinsèque ». La
motivation « intrinsèque » est la motivation qui nous « pousse » à faire
les choses, même pénibles, pour nous-même, pour notre propre plaisir et
notre propre satisfaction. Elle se développe vers la période où l’on
devient adolescent puis jeune adulte.
En ce qui concerne le travail scolaire, le déficit de motivation
« intrinsèque » se manifeste par le fait qu’un enfant ne travaille pas pour
« lui », mais en fonction d’une motivation « extrinsèque ». Chez les
enfants, la valorisation sociale est la plupart du temps une motivation
« extrinsèque » suffisante, par exemple le fait de travailler et d’avoir des
bonnes notes pour « faire plaisir à papa et maman » ou bien faire plaisir
à son maître ou à sa maîtresse.
Mais, pour certains enfants, cette motivation extrinsèque que représente
la valorisation sociale n’est pas suffisante. Il faut donc utiliser une
technique de renforcement des comportements adaptés plus puissante,
que je propose d’essayer avec ce système de récompense remplacé par
le tableau de motivation.
Ces techniques de renforcement des comportements positifs sont très
utiles afin de rompre l’engrenage et la spirale de découragement, de
démotivation et de dévalorisation dans lequel l’enfant en difficulté
scolaire est engagé. Au bout de quelques semaines, vous constaterez
que l’enfant n’a plus besoin de ce système de récompense afin de
maintenir sa motivation.

Évaluer les objectifs

« Avoir des objectifs est nécessaire pour nous motiver. »

Robert H. Schuller, pasteur américain

Pour évaluer les objectifs du tableau de motivation, voici la marche à


suivre.
Lister les comportements problèmes que présente régulièrement
l’enfant dans les activités quotidiennes (par exemple : il faut répéter
10 fois « va te brosser les dents »).
Puis les classer par ordre de difficulté, du plus facile au plus difficile.
Choisir les cinq plus faciles. À partir de ces cinq comportements
problèmes, formuler (de manière positive et précise) les objectifs du
tableau de motivation. Quelques exemples d’objectifs :
Aller se brosser les dents quand papa ou maman me le demande
au maximum 3 fois / 2 fois/ 1 fois.
Aller s’habiller quand maman ou papa me le demande au
maximum 3 fois / 2 fois/ 1 fois.
Rester assis à table (pendant l’entrée ou pendant le plat et le
dessert).
Aller se doucher quand papa ou maman me le demande au
maximum 3 fois / 2 fois / 1 fois.
Aller faire ses devoirs quand maman ou papa me le demande au
maximum 3 fois / 2 fois / 1 fois.
Aller se coucher quand papa ou maman me le demande au
maximum 3 fois / 2 fois / 1 fois.
S’habiller le matin en moins de 10 minutes.
Objectifs Gains
1. Se brosser les dents quand papa ou 10 points/jetons
maman me le demande au max 3 fois

2. … points/jetons
3. … points/jetons

4. … points/jetons

5. … points/jetons

Choisir ensuite les récompenses et le nombre de points ou jetons


correspondant à la récompense. Quelques exemples de
récompenses :
Pour les plus petits : bonbon, tampon (« champion », « bravo »),
temps d’écran (télé, Internet, jeu vidéo), carte Pokémon, billes,
temps de jeu avec les parents…
Pour les plus grands : argent de poche, temps de sortie avec les
copains, temps de téléphone, nombre de SMS, vêtement à la
mode…
Récompenses Coût
1. 10 minutes d’écran 10 points/jetons

2. … points/jetons
3. … points/jetons

4. … points/jetons

5. … points/jetons

Les règles du tableau de motivation


Voici les règles du tableau de motivation.
Règle 1.Le programme est progressif. La premièresemaine, commencer
par cinq objectifs facilement réalisables par l’enfant. Puis, chaque
semaine ou tous les quinze jours, augmenter la difficulté :
soit en ajoutant de nouveaux objectifs ;
soit en augmentant l’exigence des objectifs (ex. : quand maman le
demande 2 fois, puis 1 fois) ;
soit en diminuant le temps pour réaliser une tâche (ex. : me doucher
en 30 minutes, puis en 15 minutes, m’habiller en 15 minutes…).
Règle 2. Toujours accompagner les points par une phrase de
renforcement positif qui commence par « je » : « Je suis fière de toi »,
« je suis content ».
Règle 3. Ce qui concerne le contrat ne concerne que le contrat : NE
JAMAIS RETIRER DE POINTS, quelle que soit la situation.
Règle 4. Le contrat ne doit être en aucun cas un objet de chantage (« si
tu ne fais pas ça, tu n’auras pas ta récompense »).
Règle 5. La récompense doit être immédiate (donnée dans la journée).
Pour les plus grands : possibilité de dépenser les smileys
immédiatement ou de les économiser pour les utiliser dans la semaine.
Règle 6. La formulation des objectifs doit être précise, simple et
positive. Ne pas hésiter à décomposer la consigne si elle est trop
difficile à réaliser ou si elle est trop vague. Par exemple, plutôt que de
demander à l’enfant d’être « sage », lui proposer de « rester assis à table
pendant tout le repas », d’« attendre son tour pour parler » ou de
« parler doucement ».

Le tableau de motivation appliqué aux devoirs scolaires


Afin de soutenir la motivation scolaire de l’enfant, il est important de
valoriser l’effort et non le résultat. En effet, l’erreur à ne pas commettre
est de poser des objectifs en termes de résultats scolaires, car cela
reviendrait à se concentrer uniquement sur les notes et à mettre une
pression supplémentaire sur l’enfant, ce qui risque de le mettre encore
plus en difficulté.
Les objectifs du tableau de motivation doivent donc porter uniquement
sur l’engagement de l’enfant à respecter des grandes règles en ce qui
concerne les devoirs, comme les horaires, le temps de travail,
l’organisation, le lieu de travail…
D’autre part, afin que le tableau de motivation fonctionne, la
formulation de la consigne doit être précise et les efforts demandés à
l’enfant doivent être progressifs (du plus facile au plus difficile).
Par exemple, les formulations comme « Théo doit faire ses devoirs » ou
« Léa doit avoir une bonne note » ne seront pas efficaces. Dans le
premier cas, la consigne n’est pas assez explicite. En effet, l’enfant peut
faire ses devoirs mais après dix demandes… Et dans le second exemple,
l’objectif à réaliser est d’une part trop difficile, et d’autre part ambigu :
à partir de quand peut-on juger qu’une note est bonne ou mauvaise ?
Dans le cas d’un enfant qui aurait du mal à se mettre à faire ses devoirs,
voici quelques exemples de formulation de consignes efficaces.
« Faire mes devoirs à 18 heures quand maman ou papa me le
demande une fois. »
« Ranger mon bureau après avoir terminé mes devoirs. »
« Faire la liste des affaires scolaires dont j’ai besoin pour travailler. »
« Faire mes devoirs de 18 heures à 18h30. »
« Faire mes devoirs en m’appliquant : écriture soignée, cahier bien
rangé, utiliser des couleurs et tirer des traits pour rendre mon travail
plus clair. »
« Relire mes leçons du jour et surligner les mots-clés. »

Exemple de récompenses
Points cumulés Récompenses pour enfants Récompenses pour
adolescents

Choisir son dessert ou 20 minutes d’écran ou


10 points Bonbon ou 20 minutes de téléphone ou
Lecture d’une histoire de SMS

Choisir deux bonbons ou 30 minutes d’écran ou


Regarder un dessin animé 30 minutes de téléphone ou
20 points (moins de 10 minutes) ou de SMS
10 minutes de jeux avec
papa ou maman

20 minutes de télévision ou 40 minutes d’écran ou


30 points 20 minutes de jeux avec 40 minutes de téléphone ou
papa ou maman ou de SMS
1 carte Pokémon

30 minutes de télévision ou 50 minutes d’écran ou


40 points 30 minutes de jeux ou 50 minutes de téléphone ou
2 cartes Pokémon de SMS ou
Argent de poche 3 €

30 minutes de télévision + 1 heure d’écran ou


carte ou bonbon ou 1 heure de téléphone ou de
50 points 30 minutes de jeux avec SMS ou
papa ou maman ou Argent de poche 5 €
3 cartes Pokémon

Max « en a marre »


Je rencontre Max, quinze  ans, accompagné de ses parents, car il rencontre des
difficultés scolaires. Ses parents se sont opposés à la décision de ses enseignants de
lui faire redoubler sa seconde. Il est donc prévu que Max passe en première.
Max travaille environ 3  h  30 tous les soirs. Il est découragé, démotivé car malgré les
nombreuses heures qu’il passe à travailler, il a de mauvais résultats scolaires. Il se
compare à ses copains qui ne travaillent qu’une heure en moyenne, ont de bonnes
notes et le temps de faire des activités extrascolaires, de jouer à des jeux vidéo ou de
faire des sorties. Il a le sentiment que «  ça ne sert à rien de travailler  » car il a de
mauvaises notes malgré tous ses efforts. Sa mère passe toutes ses soirées avec lui
afin de l’aider à travailler. Les difficultés de Max ont donc un retentissement sur la vie de
la famille et Max en est très culpabilisé.
En réalité, Max n’est concentré, sur ces 3h30 de travail personnel, que la moitié du
temps, et ce de façon séquencée. En effet, il n’arrive pas à se concentrer plus de
30  minutes. Le reste du temps, il rêve. Par ailleurs, il passe beaucoup de temps à
s’organiser : trouver ses affaires, les ranger, décider par quoi il va commencer…
Dans un premier temps, nous avons décidé d’améliorer l’organisation de son travail. Je
lui conseille d’utiliser des cahiers plutôt que des classeurs, ce qui évite les feuilles
volantes et la perte des documents.
Max colle des photos sur ses cahiers avec des couleurs franches et différentes pour
chaque matière.
Max investit dans un stylo quatre-couleurs pour diminuer le plus possible le matériel
dans sa trousse et éviter de perdre du temps à y chercher ses stylos, ainsi qu’un stylo
bille effaçable, et un crayon à papier avec gomme intégrée.
Ensuite nous avons imaginé des casiers sur des étagères, à côté de son bureau, avec
de grosses étiquettes de couleurs différentes, correspondant à chaque matière.
Nous écrivons l’emploi du temps de la semaine et l’affichons au-dessus de son bureau,
ainsi que l’emploi du temps d’une soirée type.
L’objectif de Max est de diminuer son temps de travail personnel tout en gagnant en
efficacité.
Nous convenons avec ses parents de faire un tableau de motivation dans lequel il
gagne des billets de banque de Monopoly comme récompense à chaque objectif réussi.
Il les échangera au choix contre du temps pour ses activités quotidiennes (temps de
télé, d’Internet, de téléphone, SMS…), du temps de sortie avec ses copains, ou contre
de l’argent de poche.
Les objectifs que nous fixons à Max dans le tableau de motivation sont :
1. Ranger son bureau = 20 euros en billets de Monopoly.
2. Relire les matières importantes du jour et en surligner les passages importants =
20 euros en billets de Monopoly.
3. Travailler 3  fois 25  minutes avec 10  minutes de pause entre chaque session de
travail = 20 euros en billets de Monopoly par sessions de 25 minutes.
4. Ses parents vérifient le travail et l’interrogent sur ses leçons pendant 15  minutes  =
10 euros en billets de Monopoly.
Grâce aux aménagements mis en place et au tableau de motivation, Max a plus de
plaisir à travailler car il gagne du temps pour lui. Il reprend confiance, a de bien
meilleurs résultats, et cette année il passe en terminale ES.

Tenir un discours positif et encourageant


« La sagesse est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les
perdre de vue lorsqu’on les poursuit. »
Oscar Wilde

Se projeter dans l’avenir, faire des projets, rêver, permet à son enfant de
se fixer un objectif, un but à atteindre. Elle ou il peut ainsi mobiliser son
énergie et développer sa motivation afin de passer une par une les étapes
nécessaires à la réalisation de son rêve. On peut l’encourager à
s’imaginer dans le futur en train de réaliser son rêve : quelles sont ses
sensations, son ressenti ?
Mieux vaut éviter de décourager son enfant, de se montrer trop réaliste
et pessimiste. Bannir les « c’est trop dur », « il n’y a que les meilleurs
qui réussissent… », car cette attitude est démotivante et devient vite un
frein à l’optimisme de l’enfant (« Mieux vaut être optimiste et se
tromper que pessimiste et avoir raison », pour reprendre les termes du
chirurgien, sculpteur et écrivain sud-africain Jack Penn).
On encouragera l’enfant en parlant de son avenir avec optimisme en
mettant l’accent sur ses points forts, ses envies, ses qualités qui
l’aideront à faire face aux difficultés.
Préférer une attitude optimiste et motivante : discuter avec l’enfant de
ses projets à court, moyen et long terme donne du sens à ses
apprentissages.
Il est conseillé de l’accompagner afin de l’aider à prendre conscience
des étapes qu’il ou elle doit franchir afin de réaliser son objectif.
Plus l’objectif sera précis et détaillé, plus il sera facile de déterminer les
étapes et les actions à entreprendre, c’est pourquoi il est important
d’aider l’enfant à se fixer des objectifs précis. Afin d’augmenter sa
motivation, les objectifs seront limités dans le temps et l’enfant se fixera
des critères de réussite précis.
« Choisissez un travail que vous aimez, et vous n’aurez jamais à travailler
un seul jour dans votre vie. »
Confucius
Le psychologue Didier Pleux propose l’exercice suivant, à afficher au-
dessus du bureau.
FICHE PRATIQUE

Se fixer des objectifs

Mon rêve c’est :


 

 
Plus tard je serai… je ferai… j’aurai…
 

 
Mon objectif à long terme, c’est :
 

 
J’aurai besoin de tel diplôme, telle formation…
 

 
Mon objectif à moyen terme, c’est :
 

 
Cette année il faut que j’obtienne… que je passe en classe de…
 

 
Mon objectif à court terme, c’est :
 

 
Aujourd’hui je dois faire…
 

 
Ce qu’il faut faire dès maintenant…
 

 
Jordan ou « je ne sais pas quoi faire de ma vie »
Jordan a quinze ans lorsque je le rencontre accompagné par ses parents afin de remplir
un certificat autorisant son orientation scolaire vers un CAP ferronnerie.
Jordan a un passif scolaire très douloureux. Il a redoublé son CM1. Un diagnostic de
dyspraxie et de dyslexie a été posé lors de son entrée en sixième et malgré son
redoublement, les prises en charge en rééducation et les aménagements
pédagogiques, sa scolarité a été très difficile.
C’est avec soulagement que Jordan s’oriente vers un CAP car il déteste l’école et tout
ce qui s’y rapporte. Pourtant, lorsque je l’interroge sur ses motivations, hormis le fait de
quitter le système scolaire ordinaire, Jordan n’en n’a aucune. Il s’est orienté vers un
CAP ferronnerie par défaut. En effet, c’est le seul CAP qui ait accepté de le prendre.
Sans surprise, son année se passe mal, et Jordan n’obtient pas son CAP.
Nous entamons alors une série de rencontres durant lesquelles nous travaillons sur ses
rêves. Je découvre au cours de ces entretiens que Jordan aime être dans la nature, et
plus précisément qu’il aime la montagne. Il adore skier et a d’ailleurs un très bon niveau
dans ce domaine. Ses yeux brillent de plaisir lorsqu’il me parle de la sensation de glisse
et de liberté qu’il ressent alors. Je lui demande s’il a envisagé de faire un métier autour
de ce sport ou de la montagne. Jordan m  ’évoque alors son rêve d’enfant d’être
moniteur de ski mais il ajoute : « C’est trop dur, j’y arriverai jamais. »
Je demande alors à Jordan et à ses parents de se renseigner sur ce qu’il devrait faire
comme parcours et obtenir comme diplôme pour être moniteur de ski. Quelques
semaines plus tard, Jordan a le sourire, il s’est renseigné : il doit, pour parvenir à son
objectif, redoubler son année de CAP pour ensuite obtenir son brevet d’État. D’autre
part, il s’est trouvé un petit boulot afin de pouvoir se payer du matériel et des cours de
ski. Ainsi Jordan repart pour une nouvelle année, mais dans de nouvelles conditions : il
a un rêve et des objectifs. Il se donne enfin les moyens de les réaliser !
CHAPITRE 5

DÉVELOPPER UNE
MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL
ADAPTÉE

Au programme

Les trois modes d’apprentissage


Des outils pour travailler efficacement

Adopter une nouvelle méthodologie de travail permet d’en finir avec les
devoirs qui durent des heures, et permet à l’enfant de retrouver le plaisir
d’apprendre.
Tout d’abord, lorsqu’un enfant a une bonne note ou a réussi un exercice,
on peut lui demander : « Comment tu as fait pour y arriver ? T’es-tu
fabriqué des images dans ta tête ? T’es-tu répété plusieurs fois les
informations ? As-tu inventé un moyen mnémotechnique ? »
Cela aide l’enfant à déterminer les stratégies mises en place pour
apprendre et pour résoudre des problèmes.

Les trois modes d’apprentissage


Afin d’aider l’enfant à développer une bonne méthodologie de travail, il
est intéressant de déterminer quel mode d’apprentissage il utilise de
préférence. Bien souvent les enfants utilisent, selon les disciplines ou
selon l’environnement, deux de ces modes. Il peut être alors difficile de
les distinguer. Par exemple un enfant qui utilise avant tout le mode
visuel pourra également avoir besoin de chanter une comptine pour
améliorer sa mémorisation.

Le mode visuel : « apprendre avec ses yeux » 


L’enfant « regarde » dans sa tête pour revoir les images perçues ou
imaginées à partir de ce qu’il a lu ou entendu, en visualisant les images,
son écriture, ses notes.
L’enfant visuel comprend mieux si on lui dit : « Regarde comment je
fais et essaie de le revoir dans ta tête. » Il lui est nécessaire de se
représenter visuellement un contenu pour le comprendre et de le
« revoir » dans sa tête pour le mémoriser.
Les parents pourront l’encourager à travailler avec des feutres fluo pour
surligner les mots et phrases clés d’un texte, souligner, entourer, colorier
le contenu de ses cours.
L’aider à transformer une leçon en dessins, schémas, frises et cartes
mentales qui résument le texte ou les idées clés permettra de faciliter la
compréhension et la mémorisation des informations.
Pour lui permettre d’identifier rapidement les types de contenus, on
élaborera avec l’enfant un code couleurs (à chaque couleur correspond
un contenu) : par exemple définitions en rouge, exemples en bleu, idées
clés en vert, dates en violet…

Le mode auditif : « apprendre avec ses oreilles » 


L’enfant qui fait d’abord appel au mode auditif évoque sa voix, son
propre commentaire avec ses propres mots ou la voix d’un autre, en
réécoutant dans sa tête les mots lus ou entendus. Les explications
verbales lui sont nécessaires pour comprendre, de même que le fait de
réécouter dans sa tête ces explications pour les mémoriser.
L’enfant comprend mieux si on lui dit : « Écoute ce que je dis et essaie
de le réentendre dans ta tête. »
On lui demandera de nous expliquer sa démarche pour résoudre un
problème.
On lui demandera de nous expliquer sa leçon puis on lui posera des
questions sur sa leçon.
Pour que chaque symbole ou élément visuel ait un sens, on l’aidera à
transformer les schémas, dessins, graphiques en explications utilisant
des mots.
Les parents peuvent réfléchir à voix haute devant l’enfant et
l’encourager à faire de même pendant la réalisation d’un exercice. Cela
l’aidera à développer son langage intérieur en « se parlant » à haute voix
ou dans sa tête pour décrire ses actions ou les différentes étapes à suivre.
On entraînera l’enfant à résoudre un exercice à voix haute.
On l’encourageraà s’approprier les connaissances en les reformulant
avec ses propres mots.
On l’encourageraà travailler en groupe ou à deux : cela l’aidera à
expliquer un exercice ou une notion à l’oral. Travailler avec quelqu’un
avec qui il alterne les questions et les réponses lui permet d’entendre ses
réponses comme celles de son interlocuteur et l’aide à les mémoriser.
On l’encourageraà travailler avec un magnétophone et à enregistrer le
résumé d’une leçon.
Réciter ses leçons à voix haute à quelqu’un l’aidera à mieux les
mémoriser.

Le mode kinesthésique : « apprendre avec son corps » 


L’enfant kinesthésique a besoin d’activité pour comprendre une leçon et
la mémoriser. S’imaginer en train de faire physiquement quelque chose
lui permet de mieux le comprendre et de le mémoriser. Il peut par
exemple refaire les expériences de physique-chimie à la maison.
On l’entraînera à refaire les exercices ou à re-rédiger une fiche, une
leçon…
L’enfant peut utiliser les rythmes, la musique, les comptines, les mimes,
la danse pour mémoriser. Il peut également avoir besoin de faire
quelque chose avec son corps pour améliorer la mémorisation, par
exemple marcher ou mâcher un chewing-gum.
Les parents pourront l’aider en fabriquant avec sa participation des
cartes de révision : une question sur le verso, la réponse sur le recto, un
mot et sa traduction. Il est aussi possible d’y mettre des tableaux, des
graphiques…
L’enfant pourra les réviser par exemple en voiture, à plusieurs sous
forme de jeux, apprendre chaque soir cinq cartes…

Mon conseil
Attention à ne pas imposer une façon de faire à l’enfant.
Chacun d’entre nous développe ses propres stratégies. Il n’y en a pas une meilleure
que les autres. De plus, nous utilisons souvent plusieurs stratégies en même temps.
Aider un enfant à se connaître et à identifier les stratégies qui sont efficaces pour lui
l’aidera dans l’ensemble de son parcours scolaire et professionnel. Il est important
de veiller à ne pas lui imposer notre propre façon de faire.

Déterminer le mode d’apprentissage de l’enfant


Tenir compte du style d’apprentissage de l’enfant facilitera ses
apprentissages. Cela lui servira tout au long de son parcours scolaire et
de sa vie professionnelle.
Commencez par poser ces questions à votre enfant :
• Préfères-tu obtenir des informations à partir d’images ou écouter
quelqu’un ?
• Est-ce que tu vois dans ta tête les idées, les images, ta leçon ? (mode
visuel)
• Aimes-tu répéter dans ta tête ce que tu dois apprendre ? (mode auditif)
• Quand tu dois apprendre quelque chose, préfères-tu rester assis sans
bouger, ou bien bouger en manipulant des objets, marcher, faire des jeux
de rôle ? (mode kinesthésique)
Puis faites-lui lire deux pages d’une bande dessinée inconnue.
Demandez-lui, après l’avoir cachée, d’en raconter l’histoire. Demandez-
lui si, en racontant l’histoire, ce sont plutôt des images ou plutôt sa voix
en train de lire l’histoire qui lui reviennent.
Ensuite, faites-lui lire un texte d’une page d’une histoire inconnue et
demandez-lui, après l’avoir cachée, de la raconter. Demandez-lui
ensuite sa méthode pour retenir le texte : est-ce qu’il ou elle a imaginé
un décor, visualisé un univers ou bien réentendu sa voix ?
Si l’enfant se souvient des images et les voit : son mode est plutôt
« visuel ».
Si l’enfant réentend sa voix dans sa tête : son mode est plutôt
« auditif ».
Si l’enfant trouve plus facile d’être en mouvement ou de manipuler un
objet pour apprendre : son mode est plutôt kinesthésique.

Aider un enfant à identifier ses besoins


Pour cela, on demande à l’enfant de se questionner afin de repérer ses
propres stratégies de travail et ce que l’on attend de lui. Par exemple :
J’apprends bien une leçon quand… : je suis dans une pièce au calme
/ j’ai fait une fiche / j’explique la leçon à une autre personne / j’ai
compris à quoi cette leçon pourra me servir…
Je n’apprends pas bien une leçon quand… la télé est allumée à côté
de moi / je n’ai pas compris la leçon / je n’ai pas écouté le
professeur.
Dans quel environnement est-ce que je me sens le mieux, le plus
attentif pour travailler ? Environnement sonore, éclairage,
température. Par exemple : est-ce que je préfère travailler dans le
silence ou avec un bruit de fond ? (comme de la musique, auquel cas
mieux vaut prohiber la télé et la radio et préférer un CD).
Est-ce que je préfère travailler seul(e) ou en groupe ?
Est-ce que je préfère une lumière tamisée ou plus forte ?
Dans quelle tenue est-ce que je me sens le mieux pour travailler ?
À quel moment de la journée est-ce que je préfère travailler ?
Est-ce que j’aime rester immobile ou bouger quand je travaille ?
Est-ce que je préfère lire ou écouter les informations ?
Qu’est-ce que mes professeurs attendent de moi ? Que j’aie compris
ma leçon / que je retienne les dates et les faits importants / que
j’apprenne par cœur une définition…
Quelle forme va prendre l’évaluation ? Des réponses orales / des
exercices / une dissertation…
Quelles questions va-t-on me poser ? Des questions sur les
définitions / sur un texte / sur une partie du cours en particulier…

Des outils pour travailler efficacement


Faciliter la mémorisation

Trois techniques pour apprendre


Trois techniques ont montré leur efficacité pour faciliter la
mémorisation des leçons par les enfants. Elles sont inspirées des
différents profils d’apprentissage (auditif, visuel, kinesthésique). Les
parents pourront les tester avec l’enfant afin d’évaluer laquelle lui
convient le mieux.
Option 1. Je lis plusieurs fois la leçon (au moins trois fois)
Avantage : rapide, moins coûteux en énergie pour les enfants qui ont des
difficultés à écrire.
Inconvénient : pour les enfants dyslexiques, la lecture n’est pas
automatisée, lire leur demande beaucoup d’efforts et de concentration.
Option 2. Je rédige des fiches, schémas, dessins, cartes mentales
Avantage : l’essentiel à retenir est écrit.
Inconvénient : le temps d’écriture peut être long, notamment pour les
enfants qui ont des difficultés d’écriture (dysgraphie) ou de dyslexie.
Option 3. J’écoute plusieurs fois la leçon sous la lecture d’un adulte
ou avec des enregistrements des cours
Avantage : mobilise moins d’énergie que de lire ou d’écrire. Il est plus
ludique pour l’enfant de s’enregistrer.
Inconvénient : il peut être difficile pour certains enfants de rester
concentrés.
Diagrammes pour faciliter l’apprentissage d’une leçon
Repérer les idées-clés
Il peut être difficile pour un enfant, notamment s’il présente un trouble
spécifique des apprentissages, de repérer les idées et mots-clés, car il
peut avoir tendance à se perdre dans les détails. Voici quelques
exemples de techniques qui peuvent l’aider.
On peut lui demander : « À quoi cela va-t-il te servir de savoir
cela ? » À résoudre un exercice, à répondre à une question, à
comprendre…
On peut lui demander : « Sur quoi le professeur peut t’interroger ? »
Sur des définitions, sur sa compréhension de la leçon…
On peut lire un texte ou une leçon avec l’enfant et, à la fin de la
lecture, noter sur une feuille les idées principales qu’on a relevées,
puis lui demander de faire la même chose. On compare ensuite les
listes et chacun expose à tour de rôle pourquoi il pense que tels
points ou telles notions sont essentiels.
Attention, il ne s’agit pas d’imposer notre pensée à l’enfant mais
simplement de l’entraîner à identifier les idées clés.
Des connaissances bien organisées permettent de réfléchir plus vite. Le
travail passé à réaliser une fiche est donc important car il aide à la
compréhension et à l’appropriation du contenu et donc à sa
mémorisation.

Relier les connaissances entre elles


Avant de commencer à faire travailler un enfant sur une leçon, lui
demander ses connaissances sur le sujet et les noter sur une feuille à
deux colonnes, dans la colonne « ce que je sais déjà ». Cela lui fera
prendre conscience de l’étendue de son savoir et lui donnera confiance.
Ensuite noter dans la deuxième colonne, « ce que je dois encore
apprendre », les informations clés qu’il lui reste à retenir.
De façon générale, pour permettre aux connaissances de s’intégrer les
unes aux autres, la meilleure stratégie consiste à :
Transformer les mots en images. Par exemple organiser ses
connaissances en réalisant des schémas, des dessins, des cartes
mentales (voir p. 100).
Transformer les images et schémas en mots, en se les expliquant
avec ses propres mots.
Hiérarchiser les informations clés et les trier afin de favoriser la
compréhension et la mémorisation.
Faire des associations, des analogies, des comparaisons, des
métaphores (ex. : le rein fonctionne comme un filtre, le cœur comme
une pompe…).
Reformuler, trouver des exemples, déterminer les idées-clés et les
mots-clés, identifier les ressemblances avec les cours précédents.
Apprendre les titres et les sous-titres d’une leçon.
Relire sa leçon le soir même, car les notions mémorisées dans la
journée peuvent s’effacer très rapidement. Attendre la veille de
l’évaluation, c’est risquer d’avoir presque tout oublié.
Prévoir chaque soir un temps pour relire les leçons des matières
importantes. C’est le principe de « réviser peu mais souvent » car, si
elles ne sont pas réactivées, les informations que nous apprenons
sont condamnées à être oubliées.
On apprend mieux en situation de production (dans l’action, en
expliquant à quelqu’un) qu’en situation réceptive, dans laquelle on est
plus passif, et en relisant ou en réécoutant au moins trois fois.
Donner la possibilité à l’enfant de manipuler, d’expérimenter, de
construire : faire un jeu de rôle, lancer un débat, jouer une pièce de
théâtre, composer une chanson, faire une enquête, s’enregistrer, se
filmer, dessiner une leçon…
Les cartes mentales ou mind maps ont été inventées dans les
années 1970 par le psychologue anglais Tony Buzan. Il s’agit d’un outil
visuel d’organisation et de hiérarchisation de l’information qui favorise
la compréhension, la mémorisation et la créativité. Il permet de
s’approprier les connaissances en restituant de manière schématique les
liens logiques qui articulent les différentes informations sur une
thématique donnée. Il s’agit d’un outil particulièrement intéressant pour
les périodes de révisions dans la mesure où il réactive la mémoire.
FICHES PRATIQUES

Comment faire une fiche de révision

L’objectif est de synthétiser le contenu d’un cours afin de le


mémoriser plus rapidement et de l’utiliser pour des révisions.
L’enfant sélectionne le plan, les définitions, les mots-clés et
idées-clés, les dates et les lieux. Ces notions doivent tenir sur
le recto d’une feuille A4. Il lui faut sélectionner les notions qui
lui permettront de réactiver par association les informations : le
plan, les définitions, les schémas, les auteurs, dates, lieux, les
explications ou métaphores, les exemples qui permettent de
donner du sens au contenu.
Utilisez des codes couleurs, par exemple le bleu pour le plan,
le rouge pour les définitions, le vert pour les mots-clés.
Utilisez des symboles pour signifier « important » « attention »
« à revoir » en fonction des parties concernées.
Transformez la leçon en schéma, dessin, symboles, tableau.

Comment faire une carte mentale

L’idée est de résumer l’essentiel des informations à retenir, afin


qu’elles tiennent sur une feuille A4.
Définissez le thème central du sujet puis les sujets secondaires
que vous représentez par des mots et des idées clés, et
articulez de manière logique les informations entre elles.
Dans la mesure où il s’agit d’un outil visuel, utilisez des
couleurs, remplacez des idées par des dessins ou photos.
Ce qui rend efficace une carte mentale, c’est le travail
d’analyse, de réflexion, de compréhension et de hiérarchisation
de l’information effectué pour la réaliser.
Il existe des logiciels informatiques gratuits (comme Xmind et
Freemind) pour réaliser des cartes mentales.
Organiser ses révisions
Avant toute chose, demander à l’enfant de s’assurer qu’il a bien compris
la leçon et de déterminer ce qui est à retenir dans cette leçon.
Pour permettre une meilleure compréhension, aider l’enfant à en
simplifier le contenu en le résumant en une seule phrase, et en utilisant
des exemples et métaphores si possibles ludiques.
Pour une mémorisation efficace, je conseille que l’enfant prenne
l’habitude de relire ses leçons le jour même, puis le lendemain, et enfin
avant l’évaluation.

Le soir après la journée de cours


Relire la leçon le soir même : se concentrer sur le sens, surligner les
mots-clés, les phrases importantes ou bien rédiger une fiche avec
l’essentiel à retenir (voir fiche pratique « Comment faire une fiche de
révision » p. 100). Se poser les questions suivantes : Quelles sont les
idées clés à retenir ? Comment va se passer le contrôle et quelles
questions va me poser le professeur ?

Le lendemain 
Encourager l’enfant à faire un exercice de respiration pour se
concentrer.
Avant de regarder sa leçon (cahier fermé), l’inciter à réciter sa leçon
(par écrit ou dans sa tête), puis à la relire et à vérifier qu’il n’a rien
oublié.

La veille de l’évaluation
Lui proposer d’apprendre en relisant plusieurs fois la leçon, ou en
l’écoutant et en la restituant plusieurs fois (réciter par écrit, dans sa tête
ou à quelqu’un).
À noter
Afin d’optimiser la mémorisation des informations, la première réactivation de la
mémoire doit avoir lieu dans les 12  heures après une séance de 1  heure. Il s’agit
d’une relecture d’une dizaine de minutes au maximum. Les réactivations suivantes
plus courtes doivent avoir lieu une semaine après, puis un mois après. Il s’agit de
faire l’effort de restituer (écrire ou réciter dans sa tête) tout ce qui revient à la
mémoire puis de vérifier que l’on n’a rien oublié. Avec cette technique, les
connaissances se fixent dans la mémoire à long terme.

La mémoire fonctionne grâce à des processus de liaisons et


d’associations : moins il y a d’éléments dans la réserve mnésique, moins
on enregistre les nouveaux éléments. Plus on a une masse de savoirs,
plus on absorbe facilement de nouvelles connaissances. On peut donc
entraîner sa mémoire comme un muscle.

Emma ou « j’arrive pas à apprendre »


Emma est âgée de neuf  ans lorsque je la rencontre. Elle vient accompagnée de ses
parents car elle a des difficultés scolaires, et notamment en lecture. Effectivement,
Emma lit lentement, elle déchiffre et hésite particulièrement sur les mots qu’elle ne
connaît pas. Elle a peur de lire à voix haute et évite toutes les situations dans lesquelles
on lui demande de lire. Sa maîtresse rapporte également des difficultés de
compréhension à l’écrit. Par contre, elle se débrouille plutôt bien à l’oral et en calcul.
À la maison, les devoirs durent longtemps et sont source de tension et de conflit. Les
évaluations réalisées montrent la présence d’une dyslexie qui explique les difficultés
qu’elle rencontre à l’école. Une rééducation orthophonique débute et des conseils sont
donnés à son enseignante. À la maison, il est convenu de fractionner le travail, de faire
des pauses de 10 minutes et de donner une récompense à Emma dès qu’elle termine
un exercice.
En ce qui concerne l’apprentissage des leçons, Emma arrive plus facilement à retenir
ses leçons si elle les écoute. Ses parents lui répètent donc plusieurs fois ses leçons, ou
bien Emma s’enregistre et s’écoute plusieurs fois. Ensuite elle récite sa leçon à un de
ses parents.
Le diagnostic posé de dyslexie est bénéfique pour Emma. Ses parents changent
d’attitude vis-à-vis de ses difficultés et se montrent plus compréhensifs. Emma a de
nouveau confiance en elle, ce qui lui permet de faire ses devoirs scolaires avec
beaucoup moins d’appréhension et de stress, et d’être plus concentrée et plus motivée.
Répondre à des consignes

Faire un exercice
Conseils pratiques pour les parents
Si l’enfant a des difficultés de compréhension à l’écrit ou présente des
difficultés dans l’écriture, les parents peuvent l’interroger à l’oral plutôt
qu’à l’écrit afin d’éviter de le mettre en difficulté.
Conseils pratiques pour les enfants
À la maison, comment s’y prendre pour réaliser un exercice ?
Faire un exercice de relaxation afin d’être en situation de confiance
devant l’inconnu (voir « Techniques de relaxation » p. 131).
Lire la consigne silencieusement jusqu’à la fin en se concentrant sur
le sens.
Reformuler la consigne pour en améliorer sa compréhension.
Relire la consigne une seconde fois, surligner les mots-clés. Cela
permettra ensuite d’aller plus vite lors de la réalisation d’un exercice
ou d’une rédaction.
Se demander si ce qu’on fait est bien conforme à la consigne.
De quoi a-t-on besoin pour répondre à la consigne ? Une leçon ou un
exercice particuliers, une calculatrice, un dictionnaire…
Apprendre à gérer son temps pendant les devoirs en utilisant un outil
servant à chronométrer (time timer, minuteur, réveil…) et déterminer
à l’avance combien de temps passer sur une leçon ou un exercice.
Relire sa production et la consigne, apprendre à se corriger et à se
donner une note.

Construire et écrire une rédaction en primaire


Il peut être difficile pour certains enfants de faire un plan, notamment
pour ceux qui présentent des troubles spécifiques de l’apprentissage.
Souvent ils ne savent pas par quoi commencer et ont du mal à enchaîner
les idées.
On peut les aider en leur donnant un plan de travail qui leur servira de
guide.
Lire deux fois le sujet et le reformuler dans sa tête ou par écrit.
Commencer par imaginer l’histoire dans sa tête (faire un film
imaginaire) :
imaginer le plus précisément possible les personnages, les liens
qu’ils ont entre eux, les décors, le paysage, l’action…
imaginer l’histoire du début à la fin.
Ensuite organiser sur un brouillon son histoire en utilisant un cadre
divisé en trois parties :
début : description des personnages, du lieu, du moment où se
déroule l’histoire ;
milieu : déroulement de l’action, événements, énigme ;
fin : conclusion, dénouement, morale de l’histoire.
Dans chaque partie : écrire tous les mots qui viennent à l’esprit sur
un brouillon quand on pense au sujet de la rédaction puis mettre de
l’ordre dans ces idées avant de les développer, en mettant un numéro
devant chacune d’elles.
Rédiger sur la copie dans un style clair et simple, avec des phrases
courtes.
Écrire de manière lisible et aérée.
Quand la rédaction est terminée, effectuer une lecture de correction
pour le sens puis une lecture de correction pour l’orthographe.
CHAPITRE 6

APPRENDRE EN S’AMUSANT

Au programme

Jeux pour favoriser l’apprentissage de la lecture


Jeux pour développer le champ lexical
Jeux pour favoriser la mémoire de travail et de l’attention
Jeux pour apprendre à contrôler l’impulsivité
Jeux pour développer les aptitudes en calcul
Jeux pour améliorer la confiance en soi
Jeux pour favoriser l’expression orale et l’imagination
D’autres pistes au quotidien

L’enjeu des parents, au moment des devoirs, est de transformer ce temps


en un moment de plaisir et de découverte. Il s’agit de faire preuve
d’ingéniosité et d’inventivité. Chaque moment de la journée est une
occasion de découvrir, d’apprendre ou de mettre en application ses
connaissances.
Ce chapitre a pour vocation de montrer aux parents et aux enfants que
l’on peut apprendre autrement et en jouant. L’intérêt d’utiliser les jeux
dans les apprentissages n’est plus à démontrer. Ils permettent
d’augmenter les capacités d’attention et la motivation de l’enfant, qui
apprend par la médiation du jeu, de façon inconsciente, à développer
des stratégies de mémorisation, d’attention, de contrôle de l’impulsivité
et d’autorégulation.
La médiation par les jeux permet à l’enfant « d’apprendre à apprendre »
et à mieux utiliser son intelligence en lui faisant prendre conscience des
stratégies utilisées pour comprendre et mémoriser. L’apprentissage par
le jeu est efficace dans la mesure où il y prend du plaisir.
C’est dans ces conditions que les bonnes stratégies mentales se mettent
en place spontanément. Une fois les stratégies identifiées, l’enfant les
utilisera et les appliquera dans tous les domaines, y compris dans ceux
dans lesquelles il a des difficultés.
Pour aider un enfant à prendre conscience de ses stratégies, on peut lui
demander, en cas de réussite, comment elle ou il s’y est pris.

Jeux pour favoriser l’apprentissage de la lecture


Distribuer un bout de papier sur lequel on aura écrit une phrase.
L’enfant lit la phrase dans sa tête, retourne le papier et dit la phrase.
Ce jeu permet de diminuer l’anxiété de lire et lui permet de travailler
sa mémoire de travail.
Jeu de mimes : écrire sur plusieurs bouts de papier une scène, une
action, décrire un métier, une situation, une émotion… L’enfant
pioche au hasard un papier et mime ce qu’il a lu.
Dans la même idée, jouer à « dessinez, c’est gagné » : l’enfant lit une
consigne, un mot ou une expression qu’il fera deviner aux autres
participants en la dessinant.
Écrire de petits messages de félicitations à son enfant et les glisser
sous son oreiller, dans sa trousse, dans la poche de son manteau…
Pratiquer la lecture à deux voix : l’adulte et l’enfant lisent ensemble.
Si l’enfant se trompe, l’adulte apporte une correction, l’enfant répète
une fois puis reprend la lecture.
Pratiquer la lecture alternée : l’adulte lit puis résume et explique le
texte. Puis il demande à l’enfant de lui résumer à son tour le texte et
de faire une prédiction sur ce qui va se passer dans l’histoire. Puis
c’est au tour de l’enfant de faire la même chose. Variante du jeu :
imaginer être les personnages de l’histoire et les mimer. Inventer une
fin différente.
Écouter des textes enregistrés est une bonne façon d’aborder les
« classiques ». L’enfant lit et écoute en même temps le texte.
Jouer à faire des paires. Ce jeu permet d’améliorer la reconnaissance
des mots, donc la lecture. On propose à l’enfant une liste de trois ou
quatre mots dans lequel se cache un intrus. L’enfant doit retrouver
des paires de mots en prenant en compte le sens et trouver l’intrus.
Par exemple : « arbre, chemise, feuille » ou « cahier, tasse, stylo ».
Jeu qui se vend dans le commerce pour l’apprentissage de la lecture :
Tam Tam Safari.

Jeu pour mieux comprendre lors de la lecture


d’un texte
Encouragez votre enfant à regarder les illustrations avant de débuter la
lecture.
Incitez-le à lire le premier et le dernier chapitre afin de lui donner une
vue d’ensemble. Cela l’aidera à être attentif au sens du texte et à
compenser les erreurs de décodage.
Encouragez-le à imaginer le monde dans sa tête : par exemple les
personnages, les actions, les paysages…
Encouragez-le à dessiner ce qu’il a retenu de sa lecture.
Permettez-lui, si cela lui convient, de faire une lecture silencieuse, ce
qui améliore l’accès au sens.
Proposez-lui, après la lecture, de jouer l’histoire, les actions, les
émotions (jeux de mime, jeux de rôle…).

Jeux pour développer le champ lexical


Plus l’enfant connaîtra de mots et saura les lire, plus sa lecture et sa
compréhension seront performantes.

Jeu du dictionnaire
Une personne adulte choisit un mot peu connu dans le dictionnaire. Les
autres joueurs prennent ce mot en note et écrivent sur un petit papier
une définition qui leur semble plausible. Lorsque les joueurs ont
terminé, ils remettent leur définition à l’adulte, qui glisse la vraie
définition dans le paquet, mélange les feuilles et lit toutes les
définitions. Les joueurs votent ensuite pour la définition qui leur paraît
la plus appropriée. Si le joueur a choisi la définition du dictionnaire, il
gagne trois points. S’il a choisi la définition d’un autre joueur, ce
dernier gagne un point.
Variante : un adulte choisit au hasard un mot dans le dictionnaire et en
lit à voix haute la définition. Les joueurs doivent deviner de quel mot il
s’agit. Le premier qui trouve gagne un point. Le gagnant est le joueur
qui a le plus de points.

Jeu de l’alphabet
Les joueurs sont assis en cercle. Le premier joueur commence en disant
un mot commençant par la lettre « A ». Le joueur à sa droite dit un mot
qui commence par la lettre « B » et ainsi de suite avec toutes les lettres
de l’alphabet. Par exemple : « arbre, bretelle, cou, droit… »
Les joueurs qui hésitent trop longtemps ou disent « euh » passent leur
tour.

Jeu de l’objet mystérieux


Cacher un objet dans un sac opaque. L’enfant décrit ce qu’il ou elle
sent : forme, consistance, poids… puis écrit ce qu’il a senti et nomme
l’objet.

Jeu du baccalauréat 
Chaque joueur dispose d’une feuille blanche sur laquelle il a dessiné
plusieurs colonnes : une colonne pour désigner un animal, une colonne
pour une ville, une pour un verbe, une pour un adjectif, une pour un
adverbe…
Les joueurs choisissent à tour de rôle une lettre. Le premier joueur qui a
trouvé un mot commençant par la lettre en question pour chaque
catégorie arrête le chronomètre. Ensuite, à tour de rôle, les joueurs
disent à voix haute les mots qu’ils ont trouvés pour chaque catégorie.
Un mot trouvé donne un point. Le joueur qui a le plus de points à la fin
de la partie a gagné.

Jeu du pendu
Un joueur choisit dans sa tête un mot dont il n’indique que le nombre de
lettres sous la forme de tirets sur un tableau ou une feuille. L’enfant doit
découvrir le mot choisi par l’autre joueur.
Pour cela, il dit à voix haute une lettre qu’il pense être présente dans le
mot. Si la lettre est présente, elle est notée à la place qu’elle occupe
dans le mot. Si la lettre n’est pas présente dans le mot, le deuxième
joueur dessine une des pièces d’un échafaud.
Si l’enfant devine le mot avant que l’échafaud ne soit entièrement
dessiné, il a gagné.

Jeu du « Fais-moi un dessin »


Écrire sur plusieurs petits papiers des mots, verbes, expressions…
Un joueur tire au sort un papier et doit le dessiner sur un tableau ou une
grande feuille de papier afin de le faire deviner au reste de son équipe
sans parler, ni mimer, ni écrire. Le premier joueur qui identifie le mot
tire à son tour un petit papier et le fait à son tour deviner.

Jeu de la lettre en folie


Les joueurs forment un cercle. Le premier joueur prononce à voix haute
une lettre. Son voisin de droite dit à voix haute une deuxième lettre en
pensant à un mot et ainsi de suite jusqu’à former un mot.
Exemple : le premier joueur dit « b », le deuxième « a » et le troisième
« s », formant ainsi le mot « bas ».

Jeu du devine-tête 
On colle sur le front ou dans le dos de chaque joueur un Post-It ou un
carton sur lequel est écrit le nom d’un objet, d’un personnage célèbre ou
d’une action. Les joueurs ignorent ce qui est écrit, et posent des
questions aux autres pour essayer d’identifier ce qui est écrit sur leur
front ou dans leur dos.

Jeu du « Fais-le comme ça »


Chacun écrit sur une feuille une liste d’adverbes, et cherche à en faire
deviner un aux autres à tour de rôle en leur demandant de mimer un
verbe d’action.
Exemple : « Mangez comme ça » « Marchez comme ça » en mimant
une action lente. L’adversaire doit deviner dans ce cas l’adverbe
« lentement ».

Jeux que l’on trouve dans le commerce 


Jeux du Scrabble, Boggle, Taboo, Time’s up !, Unanimo.

Jeux pour favoriser la mémoire de travail et de


l’attention
Jeu de l’imitateur 
On donne une série de consignes en une seule fois. L’enfant les récite
puis les exécute.
Exemple : je croise les bras, je fais deux tours, je cogne le talon par
terre, je me gratte le ventre…
On donne à l’enfant une suite de mots ou de chiffres à répéter d’un seul
trait.

Jeu de la chasse aux objets


Énoncer une seule fois une liste d’objets de la maison. L’enfant doit
trouver les objets dans la maison, sans en oublier, le plus rapidement
possible.

Jeu du « Je vais au supermarché et je rapporte… »


Chaque participant ajoute à tour de rôle un mot à la suite de la liste déjà
énumérée.
Exemple : « Je vais au supermarché et je rapporte du lait, du fromage,
de la viande... »
Variante « Le cheval de Zorro est … » : chaque jouer doit rajouter un
adjectif et répéter la phrase sans oublier d’adjectifs.

Jeu du personnage mystère


Diviser les participants en équipe de deux.
Noter sur des petits bouts de papiers le nom de personnages célèbres.
Par exemple : Marie Curie, Obélix, Céline Dion, Tintin, le pape, Britney
Spears…
Mettre les papiers dans un bol. À tour de rôle, un membre par équipe
pioche un petit papier et tente de faire deviner le nom qui s’y trouve en
une minute. Il peut dire ce qu’il veut du moment qu’il ne mentionne pas
le nom.
Lorsqu’il ne reste plus de nom, la deuxième partie du jeu commence : à
tour de rôle, un membre par équipe pioche un petit papier et tente de
faire deviner le nom qui s’y trouve en une minute en ne disant qu’un
mot.
Lorsqu’il ne reste plus de nom, la troisième partie du jeu commence : à
tour de rôle, un membre par équipe pioche un petit papier et tente de
faire deviner le nom qui s’y trouve en une minute par du mime.
L’équipe qui a deviné le plus de noms sur les trois parties gagne.

Jeu des mots en vrac 


On se place en cercle. Le premier joueur dit un mot qui lui passe par la
tête, comme « chien ». La personne suivante à sa droite répète le
premier mot et en ajoute un deuxième qui se rapporte au premier mot,
par exemple : « chien, niche ». Chaque joueur répète à tour de rôle la
liste de mots et en ajoute un. Le jeu se termine lorsque la liste de mot est
trop longue et que personne ne se souvient de tous les mots.

Jeu de signes
Chaque joueur choisit un signe qui le désigne par exemple la langue
tirée, le pouce levé ou les bras croisés. À tour de rôle, chaque joueur
montre aux autres joueurs son signe.
Le premier joueur fait son signe puis appelle un autre joueur en faisant
le signe de ce dernier. Le deuxième joueur doit répondre en faisant son
signe et appeler un autre joueur avec le signe de ce joueur, et ainsi de
suite.

Jeux que l’on trouve dans le commerce


Le livre Où est Charlie ?, le jeu des 7 erreurs, Memory, Dobble,
Puissance 4, dames, échecs, sudokus, Time’s up !…

Jeux pour apprendre à contrôler l’impulsivité


Jeu du « ni oui ni non »
Les joueurs se placent en cercle. Chacun a une pince à linge ou une
allumette. Le premier joueur doit poser une question à la personne
assise à sa droite. On ne doit jamais répondre par oui ou par non. Si on
le fait, on doit donner sa ou ses pinces à linge à la personne qui nous a
posé la question. Le joueur qui a le plus de pinces à linge gagne.

Jeu de Simon dit : « Fais ceci, fais cela »


Quelqu’un dit « Simon dit : “Fais ceci” » et fait un geste, comme sauter.
Les autres joueurs doivent refaire le même geste.
Par contre si on dit « Simon dit : “Fais cela” » (et non « ceci ») en
faisant son geste, les autres joueurs ne doivent pas bouger.
Plus les consignes sont données avec rapidité, plus les chances de se
tromper sont grandes !

Jeu de l’âne têtu


Les joueurs se placent en face de l’adulte qui mène le jeu. Il ou elle
donne un ordre comme « tournez à droite ». Le jeu consiste à faire
l’opposé de la consigne, qui peut être de plus en plus complexe, comme
« avancez le pied droit » : on devra alors reculer le pied gauche.

Jeu du marcheur téléguidé


Bander les yeux de l’enfant, placer un objet au sol à distance de l’enfant
(par exemple un ballon), et le guider pour qu’il attrape le ballon : « à
droite, à gauche… »
Variante : l’enfant est dos à l’objet et se déplace en marche arrière.

Jeu du « Un deux trois soleil ! »


L’adulte se place face à un mur, et les joueurs se placent 20 mètres
derrière lui. L’adulte dit « un deux trois » et les enfants peuvent avancer.
Dès que l’adulte dit « soleil ! », il se retourne et les joueurs doivent
arrêter de bouger. Si l’adulte remarque qu’un joueur bouge, celui-ci doit
repartir à la ligne de départ. Le but du jeu est de toucher le mur sans se
faire prendre.

Jeu du labyrinthe
Fabriquer soi-même des labyrinthes en prenant une feuille quadrillée et
en dessinant avec un crayon à papier un chemin allant du départ vers
l’arrivée en suivant le quadrillage. Puis surligner au feutre sur les traits
du quadrillage qui n’ont pas encore été surlignés avec le crayon à
papier. Enfin, effacer le chemin tracé au crayon à papier. On trouve
également des labyrinthes à imprimer sur Internet.

Jeux que l’on trouve dans le commerce 


Bazar Bizarre, Le Lynx, Taboo, Uno…

Jeux pour développer les aptitudes en calcul


Jeu du Memory du calcul
Inscrire sur des cartons des opérations (addition, soustraction,
multiplication ou division) sans en indiquer le résultat, inscrit sur
d’autres cartons. Poser les cartes face cachée sur la table puis retourner
à tour de rôle une carte de chaque paquet. Le premier joueur qui a
apparié le plus d’opérations a gagné.

Jeu du bizz bizz


On compte à voix haute à tour de rôle en prenant soin de taire les
nombres contenant le chiffre 7. À la place de ces nombres, on doit dire
« bizz bizz ». Exemple : « 1 2 3 4 5 6 bizz bizz 8 9 10 11 12 13 14 15 16
bizz bizz 18… »
La personne qui s’est le moins trompée gagne.

Jeu de la bataille
Mélanger un jeu de 54 cartes. Chacun des deux adversaires dispose de
la moitié du paquet de cartes dans sa main. Le premier joueur pose une
carte face visible devant lui. Le deuxième joueur doit poser une carte
dont la valeur est supérieure pour gagner et emporter les deux cartes. Le
joueur qui gagne est celui qui a toutes les cartes du jeu dans sa main à la
fin de la partie.
Variante pour apprendre les tables de multiplication
Prendre la table que l’enfant doit apprendre et fabriquer les cartes
correspondantes. Sur une série de cartes, écrire par exemple 2 × 2,
2 × 3, 2 × 6… Sur une autre série, noter les résultats : 4, 6, 12…
Distribuer les cartes de façon que les joueurs n’aient pas la paire dans
leur main. Le premier joueur pose une carte sur la table, par exemple
2 × 2. Le deuxième joueur doit mettre la carte correspond au résultat
(4). Si c’est correct, il remporte les cartes. S’il se trompe, c’est l’autre
joueur qui remporte les cartes.

Jeu des marchands


Ce jeu permet de se familiariser avec les calculs (addition, soustraction,
multiplication) et les pourcentages (en organisant des soldes).

Jeu de la chasse aux chiffres


À la maison ou dans la nature, demander à l’enfant de rapporter un
certain nombre d’objets le plus rapidement possible. Par exemple : deux
brosses à dents, six chaussettes, dix fourchettes, un oreiller… Ou bien,
en extérieur : dix coquillages, vingt cailloux, un pot de crème solaire,
deux paires de lunettes de soleil, trois fleurs…

Jeu de la marelle
Dessiner à la craie sur le sol un parcours qui va de terre (un) à ciel. Les
trois premières cases se suivent verticalement, puis deux cases sont
disposées horizontalement (4 et 5), vient ensuite une case (6), deux
cases disposées horizontalement (7 et 8), et une dernière en forme de
demi-cercle (ciel).
Après avoir lancé un jeton (souvent un caillou) dans la première case,
les joueurs progressent dans les différentes cases à cloche-pied, en
évitant la case où se trouve la pierre, ainsi que les lignes du tracé, sur
lesquelles ils ne doivent pas empiéter.
Le premier enfant se place dans la case « terre » et lance le caillou dans
la première case. Il effectue le parcours aller-retour en comptant à voix
haute, en évitant la case 1 (où est le caillou). Il saute à cloche-pied dans
les cases simples (2, 3 et 6), bien au centre de chaque case pour ne pas
toucher le tracé. Il pose un pied dans chaque case pour les cases
« doubles » (4-5 et 7-8). Lorsqu’il arrive au sommet, dans les cases 7-8,
il fait demi-tour et refait de la même façon le parcours jusqu’à la case
« terre ».
S’il réussit, l’enfant laisse la place au joueur suivant et pourra, à son
prochain tour, effectuer de nouveau le parcours en lançant le caillou
dans la case 2, et ainsi de suite jusqu’à la case « ciel ».
S’il n’arrive pas à lancer le caillou dans la bonne case, ou s’il marche
sur le tracé de la marelle, il arrête et laisse la place au joueur suivant.
Quand ce sera de nouveau son tour, il reprendra son parcours au stade
où il s’était arrêté.
Ce jeu participe au développement de l’enfant en lui apprenant à garder
l’équilibre, à améliorer son adresse et à compter.
Le gagnant est celui qui arrive le premier à placer son jeton sur la case
« ciel » et à effectuer le parcours.

Jeu du Memory
Pour apprendre à compter. Prendre plusieurs petits cartons et dessiner
sur chaque carte de 1 à 20 cœurs. Prendre un autre paquet de cartons et
y écrire les chiffres 1 à 20. En fonction de l’âge de l’enfant, utiliser les
cartes jusqu’à 5 ou 10 ou 20. Placer les cartes face cachée sur la table.
L’objectif est de les apparier entre elles.
Pour cela l’enfant retourne les cartes par deux, puis les repose face
cachée si elles ne correspondent pas, en retourne deux à nouveau, etc.,
jusqu’à repérer des cartes à apparier, qu’il ou elle retire alors du jeu.

Jeu de dominos
Pour apprendre à compter. On recrée un jeu de dominos en écrivant
d’un côté un chiffre et en dessinant de l’autre par exemple
quatre triangles. L’enfant devra apparier en mettant bout à bout les
dominos entre eux.

Jeux que l’on trouve dans le commerce


La Bonne Paye, Monopoly.

Jeux pour améliorer la confiance en soi


Jeu des émotions
Écrire sur des cartons des émotions (peur, stress, déception, honte, gêne,
bonheur, détente, satisfaction, surprise, étonnement…).
Tirer au hasard un mot. Les participants doivent écrire sur un papier
trois synonymes de cette émotion et trouver quatre situations dans
lesquelles on peut la ressentir. Si deux participants ont trouvé le même
mot ou situation, ils ont deux points chacun. Si trois participants ont
donné la même réponse, ils ont trois points chacun…

Jeu de mime des émotions 


Écrire sur plusieurs petits papiers des situations qui engendrent une
émotion (ex. : « je suis en classe et je dois passer au tableau sur un
exercice que je n’ai pas compris », « je vais au cinéma », « on m’offre
un cadeau », « je dois toucher un serpent », « je dois manger du
chien »…). L’enfant pioche un papier et mime l’émotion en rapport
avec cette expression.

Jeu de mime des métiers, des personnages


Écrire sur des cartons des métiers ou des personnages connus
(facteur/factrice, footballeur/footballeuse, médecin, maçon, Zinedine
Zidane, Amélie Mauresmo, François Hollande, Cléopâtre…). L’enfant
pioche un papier et mime soit le métier, soit un personnage connu.

Jeux pour favoriser l’expression orale et


l’imagination
Improviser à plusieurs une histoire
Une personne commence une histoire, dit une ou deux phrases et
s’arrête. Les autres joueurs doivent continuer l’histoire. On continue
l’histoire jusqu’à ce que chaque personne ait dit une phrase et on
recommence jusqu’à finir l’histoire.

Le journal de vacances
Inciter l’enfant à tenir un journal intime ou bien à faire un journal de
vacances.

Jeu de verbes
L’adulte écrit sur un tableau ou sur une feuille 4 ou 5 verbes. Les
joueurs doivent composer une phrase contenant tous les verbes. Le
premier joueur à avoir trouvé une phrase qui contient tous les verbes le
signale. Cette phrase peut être fantaisiste mais elle doit être cohérente.
Le joueur gagne un point. Le gagnant est le joueur qui a accumulé le
plus de points. Par exemple : si on propose les verbes « courir, chanter,
aboyer, sauter », on pourrait proposer la phrase « le chien court après le
chat et aboit mais le chat saute sur le mur, ce qui fait chanter le coq ».
Variante : chronométrer le jeu et élire la phrase la plus longue ou la plus
drôle.

Jeu de mots
L’adulte propose une lettre aux joueurs, qui ont 2-3 minutes pour
construire une phrase comportant un maximum de mots débutant par
cette lettre. La phrase peut être fantaisiste et drôle, mais elle doit être
cohérente. Une fois le temps imparti écoulé, chaque joueur dit sa phrase
à voix haute. On attribue un point par mot qui commence par la lettre
désignée.
Par exemple : la lettre choisie est « p ». « Père, pourrais-tu me prêter un
pantalon pour que je puisse partir le plus vite possible ? »

Jeu de la chaîne du mot


Les joueurs se placent en cercle. Le premier joueur dit un mot, la
personne à sa gauche a quelques secondes pour dire un mot
communément associé au premier mot et ainsi de suite.
Par exemple : le premier joueur dit « cheveux », le deuxième joueur
« élastique », le troisième joueur « corde à sauter », etc.
Les joueurs qui ne trouvent pas de mot dans le temps alloué doivent
passer leur tour ou sont éliminés. Idem s’ils disent « euh » avant de dire
un mot.

Jeu du « Dis-m’en six »


Les joueurs forment un cercle. Le premier énonce une lettre. La
personne à sa droite a 30 secondes pour énoncer 6 mots (verbes,
animaux…) dont le nom commence par cette lettre. Si elle dit « euh »
ou ne trouve pas dans le temps imparti, elle passe son tour. Les joueurs
gagnent un point pour chaque mot trouvé. Le vainqueur est celui qui a
gagné le plus de points en fin de partie.

D’autres pistes au quotidien


Un parent sert de modèle à son enfant et doit lui montrer le bon
exemple. Si le parent ne lit pas, ne va pas au théâtre, ne s’intéresse pas
aux informations, ne se montre pas curieux… il serait injuste qu’il
attende de son enfant qu’il ou elle développe ces centres d’intérêt.
On peut mettre en application avec l’enfant les connaissances
apprises à l’école : refaire ensemble les expériences de science, se
promener dans la campagne et l’accompagner dans la découverte du
cycle de la vie, observer les plantes, observer le comportement des
insectes, des animaux…
On peut l’amener dans les musées. De nombreux musées proposent
des ateliers de découverte ludiques à destination des enfants.
Rendre ses apprentissages ludiques : l’enfant joue au maître ou à la
maîtresse et explique une leçon… Utiliser un stylo effaçable pour
pouvoir écrire sur une baie vitrée (qui fait fonction de tableau
noir)…
Apprendre ensemble les poésies, les cours d’histoire… Penser à
utiliser des exemples concrets, des anecdotes qui lui permettront de
mieux en comprendre les applications et d’améliorer sa
mémorisation.
Apprendre à l’enfant les tables de multiplication en chantant :
inventer une chanson pour chaque table et l’enregistrer (l’écouter
dans la voiture, pendant une activité de dessin ou de cuisine…).
Pour les maths : utiliser des pièces de monnaie ou des billets de
Monopoly pour apprendre à calculer, à faire des soustractions, des
pourcentages…
Laisser l’enfant s’aider en comptant sur ses doigts ou avec les pièces
de monnaie.
L’emmener au théâtre ou au cinéma voir des adaptations d’œuvres
célèbres. On peut lui expliquer au préalable l’histoire et le sens de
l’œuvre.
Cultiver la curiosité innée de son enfant et éviter de lui faire des
commentaires négatifs du style : « Tu ne connais pas ça à ton âge ! »
ou « Arrête de poser des questions idiotes. »
Il est important que l’enfant adopte une attitude active face au
monde qui l’entoure, de l’encourager à montrer de la curiosité et à
poser des questions.
Il est bon également de lui apprendre à développer son sens critique
et à argumenter en exprimant son opinion, ses goûts…
Clara ou « jouons à la maîtresse » 
Clara est âgée de huit ans lorsque je la rencontre à la demande de ses parents car elle
présente des difficultés scolaires. Elle a déjà redoublé une classe, et malgré ce
maintien, elle présente toujours de grandes difficultés scolaires. Les devoirs à la maison
sont un calvaire pour elle et ses parents : elle ne veut pas s’y mettre, râle, voire pleure
avant de commencer… Il lui est même arrivé de mentir en prétextant qu’elle n’avait pas
de devoirs.
Ses parents sont démunis et très inquiets. Ils ne savent plus comment s’y prendre pour
l’aider. Clara présente un déficit d’estime de soi et un syndrome dépressif majeur en
réaction aux difficultés qu’elle rencontre dans le domaine scolaire. Elle ne veut plus
entendre parler d’école et de devoirs à la maison…
Nous convenons avec son enseignante que Clara ne fera plus de devoirs à la maison
jusqu’à la fin de l’année. Et je propose aux parents de la faire travailler autrement par
des jeux, en s’amusant. Clara est ravie de cette proposition.
Quelques semaines plus tard, lorsque je la revois, toute la famille est plus souriante.
Elle m’apprend qu’elle a mis en place les conseils que je lui avais donnés et que Clara,
durant ces parties de jeu, s’est montrée motivée, volontaire et concentrée !
Lorsque je demande à Clara quel jeu elle préfère, elle me dit qu’elle a inventé un jeu
avec son papa : elle joue à la maîtresse. C’est elle qui explique ses leçons de la journée
à son père, et ce qu’elle préfère, c’est qu’en guise de tableau noir, elle écrit avec un
stylo effaçable sur les baies vitrées !
PARTIE III

TRAVAILLER EN PARTENARIAT
AVEC L’ÉCOLE
CHAPITRE 7

PRÉPARER UN ENFANT À UNE


ÉVALUATION

Au programme

Avant l’évaluation
Le jour de l’évaluation

« Personne ne peut imaginer sans l’avoir vécu que tous les mauvais
élèves, même et surtout s’ils font preuve de désinvolture, n’ont qu’un
rêve : avoir de bonnes notes. »
Dr Olivier Revol, pédopsychiatre français

Avant l’évaluation
L’attitude que l’enfant adopte au moment de faire son travail scolaire ou
avant une évaluation est primordiale car elle influence la façon dont elle
ou il va pouvoir utiliser son intelligence.
« Une des clés du succès est la confiance en soi.
Une des clés de la confiance en soi est la préparation. »
Arthur Ashe, joueur de tennis américain

Identifier les croyances de l’enfant


Demander à l’enfant : Qu’est-ce que tu te dis dans ta tête, qu’est-ce que
tu te racontes quand :
tu n’arrives pas à faire un exercice ? (« je ne comprends rien », « je
suis nul »).
tu dois apprendre une leçon ? (« c’est trop dur », « ça sert à rien »).
tu as une évaluation ? (« j’y arriverai pas », « j’ai peur », « je vais
avoir une mauvaise note et me faire gronder »).
Comme nous l’avons vu précédemment, les enfants qui présentent des
difficultés d’apprentissage ont une mauvaise estime d’eux-mêmes. Face
à un exercice, une leçon ou pendant une évaluation, ils ont des pensées
négatives qui inhibent leur intelligence et les empêchent de se
concentrer : « C’est trop dur » ; « J’y arriverai pas » ; « Je suis nulle » ;
« Je suis bête » ;« Les autres sont meilleurs » ; « Ça sert à rien » ;
« C’est pas intéressant » ; « Il faut que je réussisse, sinon… » ; « Que
vont penser ma prof, mes parents ? » ; « Les autres vont penser que je
suis bête, ils vont se moquer de moi » ; « Je vais me faire punir »…
On comprend bien qu’avec de telles pensées, on se met en situation
d’échec et que cela inhibe les capacités cognitives. En effet, le stress
inhibe la réflexion, la mémorisation, l’attention, la compréhension, la
créativité. De plus, il augmente à chaque nouvelle évaluation, devient de
plus en plus paralysant et rend inaccessibles les compétences
intellectuelles de l’enfant, qui peuvent être pourtant très bonnes.

À noter
Un enfant en difficulté scolaire est toujours un enfant stressé  : même s’il ne le
montre pas, fait le pitre, refuse de travailler. Il ne faut pas oublier sa souffrance : qui
peut vivre sereinement en situation d’échec ?
Et 20 % des enfants scolarisés présentent un trouble anxieux, 80 % des enfants qui
consultent un gastro-entérologue sont des enfants anxieux sans problème de santé.

Favoriser un climat détendu


Il est important de favoriser un climat détendu au moment des devoirs
comme lors de la préparation des évaluations. Relaxer son enfant et se
relaxer avant de faire les devoirs est primordial, car le stress inhibe les
compétences cognitives.
Trouver des activités qui détendent l’enfant, comme par exemple une
séance de relaxation (voir « Techniques de relaxation » p. 131), écouter
de la musique les yeux fermés, visualiser un moment de bien-être et de
plaisir, courir, faire du trampoline, se défouler contre un coussin…
Il est conseillé aux parents de se ménager des moments pour se
détendre : s’allonger, prendre un bain, lire, faire une promenade, écouter
de la musique les yeux fermés, visualiser un moment de bien-être et de
plaisir…
Pratiquer le « pouce » pour dire « stop ! j’ai besoin d’une pause, d’un
temps mort pour me retrouver, quelques secondes, quelques minutes (ou
plus) ». S’autoriser et autoriser l’enfant à dire « pouce ».

À noter
Le stress est un ensemble de réactions physiologiques, comportementales,
psychologiques permettant à un individu de s’adapter aux exigences de son
environnement.
Le stress peut être positif, utile pour vivre et survivre, car il permet de mobiliser nos
ressources physiques et psychologiques pour montrer plus de rapidité, de
concentration, d’efficacité…
Mais si l’intensité du stress est trop élevée ou trop prolongée, il entraîne des
douleurs physiques (maux de ventre, tension musculaire, tachycardie…), inhibe
l’intelligence, la mémoire, paralyse (il empêche de passer à l’action).

Apprendre à gérer ses émotions, notamment le stress, avant et pendant


une évaluation, à l’oral ou à l’écrit, est un élément clé de la réussite.
Les techniques de gestion du stress les plus efficaces sont les techniques
de respiration et de relaxation. La relaxation aide les enfants qui
présentent du stress, de l’anxiété, une tendance à se disperser, à se
concentrer et à s’apaiser.
Pour que les techniques de relaxation soient efficaces, il est nécessaire
de les pratiquer plusieurs fois par jour et pendant plusieurs semaines, au
même titre que pour une activité sportive : plus l’on s’exerce, plus la
relaxation est rapide et efficace.
La pratique de la relaxation est l’un des domaines les plus investis
aujourd’hui par les chercheurs. Elle réduit le stress, l’anxiété, la
dépression mais améliore également l’attention, la concentration, la
mémorisation, la créativité, l’efficacité et la productivité intellectuelle.

Trucs et astuces pour diminuer le stress pendant une évaluation


Garder un porte-bonheur dans la trousse ou sur soi.
Mettre à disposition dans la trousse une balle à malaxer, un bout de
pâte à fixer, un trombone, un élastique afin de s’occuper les mains et
de se détendre.
Mâcher un chewing-gum ou manger un bonbon.
Déposer l’odeur d’un parfum familier (par exemple celui d’un des
parents) sur une écharpe ou un mouchoir que l’enfant pourra sentir
en cas de stress.
Écrire et déposer de petits messages d’encouragement sous le bol du
petit déjeuner, dans la trousse, sous l’oreiller…
Avoir recours à une image mentale relaxante (voir « Techniques de
relaxation » p. 131).
Pratiquer la respiration en quatre temps. Il s’agit d’une respiration
abdominale qui consiste à gonfler le ventre à l’inspiration, et à le
rentrer à l’expiration. On prend une profonde inspiration pendant
cinq secondes, puis on bloque la respiration cinq secondes, puis on
expire profondément pendant cinq secondes. Recommencer cet
exercice de respiration jusqu’à obtenir une complète détente.
FICHE PRATIQUE

Techniques de relaxation

Pré-requis 
La relaxation est une technique de gestion des émotions. Elle
nécessite un entraînement régulier : plus elle est pratiquée,
plus elle sera rapide et efficace. Il est donc conseillé de faire
les exercices de relaxation plusieurs fois par semaine. La
pratique de la relaxation apporte un réel bien-être et améliore
la qualité de vie des personnes qui la pratiquent.

Aménagement du lieu 
Disposer d’une lumière diffuse, style veilleuse. L’enfant
s’allonge par terre ou s’assied sur une chaise (idéalement avec
accoudoir).

Respiration
Parlez à votre enfant d’une voix basse et monocorde.
Demandez-lui de s’installer confortablement en croix (dans un
lit), ou bien le dos bien appuyé contre le dossier (dans un
fauteuil), les pieds bien à plat et les mains contre les cuisses
ou les accoudoirs.
« Respire calmement et profondément. Imagine que quand tu
expires, tu souffles sur une bougie et quand tu inspires, tu sens
une fleur. Maintenant, imagine qu’à la place du ventre tu as un
ballon de baudruche de ta couleur préférée. Imagine que
quand tu inspires, tu gonfles le ballon, et quand tu expires, le
ballon se dégonfle tout doucement. »
L’enfant doit sentir son ventre qui se gonfle et se dégonfle. Cet
exercice oblige les enfants à utiliser une respiration
abdominale qui est la base de la relaxation.
Répétez-le quatre fois jusqu’à ce que l’enfant adopte une
respiration abdominale lente et régulière.
Sentir son corps
« Imagine que tu es à l’intérieur d’un cocon magique qui te
protège de l’extérieur : des bruits, du froid, de la chaleur, des
agressions, des autres… À l’intérieur de ce cocon qui te
protège, tu es en sécurité, au chaud, il ne peut rien
t’arriver. Concentre-toi sur ta main droite (visualise-la, sens-la),
serre-la très fort pendant cinq secondes, puis relâche très
doucement, une à une, les différentes parties de ta main,
concentre-toi sur les sensations que tu ressens (lourdeur, etc.).
Respire lentement et profondément et imagine le ballon et le
cocon magique qui t’entoure et te protège.
Concentre-toi sur ta main gauche (visualise-la, sens-la), serre-
la très fort pendant cinq secondes, puis relâche très
doucement, une à une, les différentes partie de ta main et
concentre-toi sur tes sensations (lourdeur, etc.).
Respire lentement et profondément, imagine le ballon et le
cocon magique qui t’entoure et te protège.
Concentre-toi sur ton visage (visualise-le, sens-le) et fais une
grimace pendant cinq secondes, puis détends progressivement
toutes les parties de ton visage (le front est lisse, les paupières
sont lisses, la langue est lourde…). »
Refaites cet exercice avec les deux jambes et avec les
épaules.
Lorsque tout le corps de l’enfant est détendu, ses muscles
détendus, sa respiration lente et profonde, proposez-lui un
exercice de visualisation d’une image mentale.

Visualiser une image mentale


L’enfant ressent détente et sécurité.
« Imagine un endroit magique. Visualise chaque détail et
ressens les sensations : odeur, couleur, sons, texture,
chaleur… Il peut s’agir soit du souvenir d’un moment
particulièrement apaisant, soit d’un moment imaginaire, ou tu
es ou non avec une autre personne, selon ton choix. »
Ce qui est important, c’est que votre enfant se visualise dans
cette image et se représente ce moment dans les moindres
détails. Il s’agit de l’image mentale dans laquelle elle ou il
pourra se réfugier en cas de stress. Certains enfants n’arrivent
pas à imaginer une image mentale, ce n’est pas grave,
l’exercice de respiration s’arrêtera avant. 
Organiser un planning de révisions
Faire la liste du matériel nécessaire (voir « Fiche de vérification du
matériel » p. 77).
Envisager les lieux : chambre, bibliothèque municipale.
Se demander s’il est préférable ou possible de travailler ou non avec
d’autres personnes.
Déterminer le temps à consacrer à chaque tâche (voir « Évaluer et
gérer son temps » p. 63).
Répartir le temps dans la journée, dans la semaine (voir « Faire un
emploi du temps visuel » et « Planifier les devoirs sur la semaine »
p. 66 et 67).
Faire un planning sur la durée des révisions et un pour chaque
journée, pour avoir toujours à l’esprit ce qui est à faire.
Faire des pauses et s’offrir des récompenses afin de soutenir la
motivation (un temps de télé, un bon goûter, une sortie avec des
copines…).
Respecter une bonne hygiène de vie : alimentation équilibrée et
nombre d’heures de sommeil suffisant (voir « Respecter les rythmes
de l’enfant », p. 41).
Pratiquer une activité sportive ou physique au minimum une heure
par semaine.

La veille de l’évaluation
Faire les exercices de relaxation avec visualisation d’une image mentale
associée. L’enfant visualise chaque étape de son évaluation depuis le
moment où il passe les portes de son établissement scolaire, puis
traverse la cour, rentre dans la salle, s’assoit, reçoit sa copie, lit sa copie
et commence à rédiger…
À chaque fois que son niveau de stress monte pendant la visualisation
de ce qu’il va se passer, refaire les exercices de respiration et de
relaxation et visualiser l’image mentale.
Une fois que le niveau de stress est redescendu grâce aux techniques de
relaxation, reprendre la visualisation là où elle a été interrompue.
Lorsque le niveau de stress remonte, faire à nouveau ces exercices de
relaxation et ainsi de suite jusqu’à pouvoir faire toute la visualisation de
l’évaluation sans que le niveau de stress augmente.

Le jour de l’évaluation
Avant d’entrer dans la salle d’évaluation
Proposer à l’enfant de refaire les exercices de relaxation qu’il a faits la
veille de l’évaluation.
L’enfant s’entraîne à anticiper : quelle forme prendra l’évaluation : écrit,
oral, exercice, dissertation, QCM… ? Où la professeure veut-elle en
venir ? Sur quoi son maître peut-il l’interroger ?

Pendant l’évaluation
Encourager l’enfant à lire calmement et lentement toutes les questions
de l’évaluation. Cela l’aidera à anticiper ce sur quoi l’enseignant veut
l’interroger et à éviter les hors-sujets. Cela l’aidera également à éviter
de bloquer sur une première question qui n’est pas comprise ou dont
l’enfant ne connaît pas la réponse.
Ensuite l’enfant commence par répondre à la question qui lui apparaît
comme la plus facile (afin de se mettre en confiance).
Avant de commencer à répondre, lire calmement deux fois la consigne
afin de s’assurer qu’elle a été bien comprise et d’éviter les erreurs
d’inattention.
Avant de commencer à répondre, se poser deux questions :
Qu’est-ce qu’on me demande de faire ?
Comment est-ce que je m’y prends d’habitude pour résoudre ce type
de problème ? (Quelles leçons peuvent m’aider ? Qu’a dit le
professeur pour m’aider ? Ai-je déjà fait un travail comparable ?)
Lors d’une évaluation, pour que l’enfant apprenne à gérer son temps, on
peut l’encourager à utiliser une montre, un time timer,une horloge à
poser sur son bureau. L’enfant divise son temps de travail en :
temps de lecture et de relecture de l’énoncé ou de la consigne,
temps de rédaction du brouillon,
temps de rédaction sur la copie,
temps de relecture et de correction : une lecture pour le sens et une
seconde lecture pour les fautes d’orthographe.

Rédiger un brouillon 
Le parent apprend à l’enfant à noter sur un brouillon uniquement les
idées clés qui lui viennent en tête afin de ne pas les oublier lors de la
rédaction et de ne pas perdre de temps à rédiger inutilement son
brouillon.
Pour une évaluation avec des questions
Certains enfants ou adolescents écrivent lentement et n’ont pas le temps
de tout rédiger. Dans ces cas-là, il est important de leur apprendre à faire
un « brouillon intelligent », dans lequel apparaissent les idées clés, les
mots-clés (dates, noms…) pour chaque réponse correspondant à l’idée
qu’ils veulent développer.
Hiérarchiser ces éléments en mettant un numéro à côté.
Développer ensuite la pensée directement sur la feuille d’évaluation.
Pour une dissertation
Il faut commencer par se poser deux questions :
Que sait l’élève sur ce sujet ? Noter toutes les idées qui passent par
la tête.
Que faut-il encore apprendre sur le sujet ? Noter les grandes idées et
où trouver l’information : à la bibliothèque, dans une leçon, dans un
livre, sur Internet…
Pour rédiger une dissertation, un certain nombre de règles doivent être
respectées.
Une dissertation commence toujours par une introduction, dans laquelle
est exposée la problématique (les différentes questions ou les
controverses que le sujet soulève) posée par le sujet. On peut se référer
aux définitions en lien avec le sujet puis on présente le plan de la
dissertation.
Rédiger l’introduction une fois les idées-clés définies. L’introduction
annonce le sujet, la problématique et le plan (les étapes à franchir pour
répondre aux questions soulevées par la problématique).
Une dissertation se termine toujours par une conclusion qui résume la
dissertation et débouche éventuellement sur des questions soulevées par
le sujet. La conclusion se rédige donc également après les idées-clés et
l’introduction.
Le plus souvent le corps de la dissertation doit comporter au moins deux
parties : une partie arguments « pour » puis une seconde partie qui
comprendra les arguments « contre ». Il est conseillé de commencer par
l’un ou l’autre en fonction des arguments les plus pertinents. Ainsi la
personne qui la lira commencera sa lecture avec des idées les plus
pertinentes, ce qui lui donnera une impression positive sur le reste de la
rédaction.
Avant de passer à la rédaction, je conseille à l’élève de pratiquer un
exercice de respiration. Cela l’aidera à garder son calme et sa
concentration.
FICHE PRATIQUE

Comment faire un brouillon utile pour une dissertation

Mettez dans chacune de ces parties toutes les idées qui


viennent à l’esprit, les idées-clés, les noms importants, les
dates, les notions importantes sans les détailler.
Introduction :
Arguments pour :
Arguments contre :
Conclusion :
Ensuite, hiérarchisez les idées en mettant un numéro devant
pour les ordonner et les développer enfin lors de la rédaction.
Après la rédaction 
Il est bon que l’élève apprenne à se relire systématiquement et à
s’autocorriger avec :
une lecture de vérification de la ponctuation et de l’orthographe ;
une lecture de vérification du sens et du respect de la consigne.
CHAPITRE 8

REPÉRER LES TROUBLES


SPÉCIFIQUES DES
APPRENTISSAGES

Au programme
Il n’y a pas d’enfant paresseux
Travailler avec l’école
Connaître et repérer les différents troubles

Il n’y a pas d’enfant paresseux


Face à un enfant qui présente des difficultés scolaires, la première
question que l’on doit se poser est : « Pour quelle raison cet enfant a-t-il
ces difficultés ? »
Lors de mes consultations, souvent les parents me disent : « Elle n’a pas
de problème… son problème c’est qu’elle est feignante… »
Or nous savons maintenant que les problèmes d’apprentissage scolaire
sont le reflet de troubles spécifiques que présente l’enfant : il n’existe
pas d’enfant « paresseux » !
Les enfants qui présentent des difficultés scolaires sont en grande
souffrance. Cette souffrance est, la plupart du temps, sous-évaluée par
les adultes. Très vite, les enfants ont une étiquette de « feignant »,
d’« idiote », de « nul »… à laquelle ils s’identifient.
Si on ne les aide pas, cette étiquette va les poursuivre tout au long de
leur cursus scolaire et professionnel. Ces anciens « mauvais élèves » ont
une image négative d’eux-mêmes car on leur a répété sans cesse qu’ils
étaient « bêtes et feignants ».
Or, ces enfants, loin d’être bêtes, feignants ou paresseux, ont un réel
potentiel !
Il est donc conseillé de rechercher auprès d’un spécialiste des troubles
des apprentissages si les enfants présentent un trouble qui expliquerait
leurs difficultés.
Le spécialiste, après une description précise, par les parents et
l’enseignant, des difficultés de l’enfant, pourra, en fonction des signes
d’appel, demander des évaluations supplémentaires (bilan
orthophonique, bilan psychométrique, bilan en psychomotricité…) afin
de mieux comprendre ses difficultés.

Établir un profil cognitif


Tout d’abord, en fonction de l’histoire de l’enfant, le spécialiste pourra
demander un bilan cognitif afin de s’assurer que l’enfant présente de
bonnes compétences intellectuelles. En pratique, les enfants qui
présentent une déficience intellectuelle sont repérés très tôt par les
enseignants : dès la maternelle.
La plupart du temps, un enfant qui présente des difficultés scolaires a de
bonnes compétences intellectuelles.
Dans certaines situations, le spécialiste sera amené à suspecter une
précocité intellectuelle. La réalisation d’un test psychométrique ou test
de Q. I. par un psychologue compétent (soit dans l’établissement
scolaire, soit auprès d’un centre médico-psychologique – CMP – ou
d’un centre médico-psycho-pédagogique – CMPP – soit en libéral)
permettra de vérifier l’hypothèse.
Léa « la révoltée »

Léa, 13 ans en 4e, vient consulter accompagnée de ses parents car elle présente des
troubles du comportement au collège. Ces problèmes de comportement existent depuis
très longtemps et se sont aggravés lors de son entrée en 6e.
C’est une jeune fille décrite par ses différents enseignants comme insolente, qui
perturbe la classe avec des prises de parole intempestives. Elle est régulièrement
collée car elle répond à ses professeurs et se moque d’eux… Ses affaires scolaires
sont très mal entretenues, son travail est bâclé, il manque des feuilles dans ses
cahiers…
Léa a bénéficié de plusieurs prises en charge psychologiques qui n’ont « rien donné »,
d’après ses parents.
Malgré ses problèmes de comportement, Léa a toujours eu des résultats scolaires
satisfaisants alors qu’elle travaille peu à la maison et semble ne pas écouter en classe.
Lors de nos entretiens, Léa se montre très espiègle et pleine d’humour. Elle peut
exprimer le fait qu’elle voudrait être différente car elle souffre de la situation.
Très vite, un haut potentiel intellectuel est suspecté et va être confirmé par la réalisation
d’un bilan psychométrique. Le diagnostic de précocité a permis à ses parents et à ses
enseignants de comprendre le comportement de Léa.
Les enseignants ont pris en compte ses particularités et ont aménagé le travail scolaire.
Cela a permis une amélioration des apprentissages au collège, de son comportement,
ainsi que de ses relations avec ses parents et avec ses camarades.

S’assurer de l’absence de trouble spécifique des


apprentissages
En fonction des difficultés rencontrées par l’enfant, on pourra chercher
également un trouble spécifique des apprentissages comme la dyslexie,
la dysorthographie, la dyscalculie, la dyspraxie, la dysgraphie…
En effet, la prévalence des troubles spécifiques des apprentissages est de
5 à 8 % (ce qui correspond à une moyenne de 1 à 2 enfants par classe).
Ces troubles ont des répercussions sur les apprentissages scolaires ainsi
que sur le fonctionnement psychologique des enfants.
Le diagnostic de trouble en « dys- » doit être évoqué, devant des signes
d’appel, par un bilan réalisé par un spécialiste du trouble des
apprentissages.
Par exemple, un bilan orthophonique devra être réalisé par un
orthophoniste afin de rechercher une dyslexie, une dysorthographie, une
dyscalculie ou une dysphasie.
Un bilan en ergothérapie ou en psychomotricité devra être réalisé par un
ergothérapeute ou un psychomotricien afin de rechercher des troubles
de la motricité fine ou globale faisant évoquer une dyspraxie ou une
dysgraphie.
Ces difficultés évoquées lors des bilans devront être complétées par une
évaluation médicale qui confirmera ou non le diagnostic de trouble
spécifique des apprentissages (en « dys- »).

S’assurer de l’absence de trouble déficit de l’attention


La présence d’un trouble déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité (TDA/H) devra être également recherchée.
En effet, TDA/H a une prévalence de 5 % dans la population générale.
Il représente une part importante de la population clinique en
psychiatrie de l’enfant (environ 40 % des motifs de consultation en
psychiatrie de l’enfant). Le TDA/H a des répercussions sur les
apprentissages (30 % d’échec scolaire) et également sur le
fonctionnement psychologique de l’enfant (70 % des enfants ont des
troubles psychiatriques associés : trouble anxio-dépressif, déficit
d’estime de soi, trouble oppositionnel avec provocation, trouble des
conduites…). Le diagnostic sera posé par un médecin spécialiste (soit
pédopsychiatre, soit neuropédiatre).

Évaluer le bien-être psychologique de l’enfant


C’est un autre aspect primordial à évaluer. En effet, un enfant déprimé
ou souffrant de trouble anxieux présente des difficultés de
concentration, de mémorisation, une perte de l’intérêt et une perte de
motivation qui peuvent entraîner des difficultés scolaires. Cette
souffrance psychologique peut être une réaction aux difficultés
rencontrées dans les différents domaines de sa vie (scolaire,
socialisation, familiale), auquel cas il peut être difficile de faire la part
des choses entre ces différents diagnostics. Il peut également présenter
des difficultés de comportement et des troubles relationnels susceptibles
d’avoir un retentissement sur sa scolarité.
Mon conseil
Si les parents pensent que leur enfant présente une souffrance psychologique, je
leur recommande de consulter un spécialiste de l’enfant, psychiatre ou psychologue,
afin de lui proposer une évaluation et si besoin une prise en charge adaptée.

Demander des aménagements spécifiques


Dans tous les cas, il est important de repérer et de diagnostiquer ces
troubles s’ils existent (« dys- », TDA/H, trouble anxio-dépressif). En
effet, la reconnaissance du diagnostic par l’enfant et par les personnes
qui s’en occupent améliore l’image que l’enfant a de lui ou d’elle-même
et permet de lui proposer des prises en charge adaptées qui l’aideront à
développer des stratégies et à surmonter son handicap.
La présence de troubles spécifiques des apprentissages nécessite des
aménagements pédagogiques spécifiques (loi de 2005) afin de maintenir
l’enfant en milieu scolaire ordinaire.
De façon générale, il s’agit d’éviter de placer l’enfant en situation
d’échec constant, ce qui peut entraîner, comme nous l’avons vu, une
importante perte d’estime de soi et une démotivation liée à l’école
pouvant aller jusqu’à l’échec scolaire chez des enfants dont
l’intelligence est normale.
Les troubles spécifiques des apprentissages sont reconnus en France
comme un handicap cognitif et, de ce fait, ouvrent des droits handicaps
après tenue d’une commission de la Maison départementale des
personnes handicapées (MDPH), ce qui permet à l’enfant d’avoir droit à
des aménagements pédagogiques individualisés à la fois sur les temps
de classe et lors des examens (tiers-temps, secrétaire…).

Travailler avec l’école


« C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de
connaître. »
Albert Einstein
Instaurer un climat de confiance mutuelle
Sans nier les nombreuses imperfections de notre système scolaire et des
enseignants, il est important, en tant que parents, de « faire confiance à
l’école » afin de permettre aux enfants d’aimer l’école. Elle offre plus
de côtés positifs que négatifs pour le développement affectif, social et
pédagogique de l’enfant. Il serait dommageable de tout rejeter en bloc.
Afin que les parents établissent un climat de collaboration et de
confiance mutuelle avec l’enseignante ou l’enseignant de l’enfant, il est
important d’instaurer le dialogue et de mettre en place des rencontres
régulières pour faire le point sur les progrès de l’enfant. Les enseignants
ne sont pas des ennemis : eux aussi ont à cœur le bien-être et
l’épanouissement de l’enfant.

Collaborer avec le personnel enseignant


Un enfant qui présente des difficultés scolaires est un enjeu pour le
personnel enseignant. Sa tâche est compliquée, puisqu’il doit d’une part
repérer les difficultés de l’enfant et d’autre part adapter le programme
d’enseignement aux élèves en tenant compte des particularités de
chacun dans un contexte collectif.
L’école constitue un milieu dans lequel différents aspects des
apprentissages scolaires, du comportement mais également de la
socialisation de l’enfant doivent être pris en charge.
Malheureusement ou heureusement, aucune solution « prête à
l’emploi » applicable à tous les enfants ayant des difficultés scolaires
n’existe, puisque chaque enfant présente des spécificités propres, avec
des points forts et des points faibles.
Pour y remédier au mieux, je conseille qu’après une période
d’observation en classe, l’enseignant, les parents et l’élève fixent les
objectifs à atteindre.
De façon générale, l’enseignant ajustera ses demandes en fonction des
difficultés de l’élève pour lui éviter de se retrouver constamment en
échec. Par exemple il ne faudra pas faire l’erreur de demander à l’élève
de recopier vingt lignes en cas de difficultés en graphisme ou bien le ou
la priver de récréation si l’élève présente un trouble déficit de l’attention
avec ou sans hyperactivité (TDA/H).

Aménager des solutions individuelles


Ces aménagements peuvent se faire de façon individuelle mais seront
également bénéfiques à l’ensemble de la classe, leur but étant de
faciliter les apprentissages de l’élève en s’adaptant à ses difficultés.
En cas de conflit de l’enfant avec un enseignant, il est préférable que les
parents évitent, dans la mesure du possible, de prendre le parti de leur
enfant. En effet, cela ne fera qu’aggraver la situation. Si l’enfant est
victime de mauvais traitements de la part de son enseignant, il faudra
contacter l’inspecteur ou l’inspectrice d’académie qui vous
accompagnera pour trouver des solutions.
Bien souvent, il s’agit de tensions et de quiproquos qui seront vite
résolus pour peu que l’on prenne contact avec l’enseignant afin de
comprendre ses attentes et de chercher ensemble des solutions.

Connaître et repérer les différents troubles


Le trouble déficit de l’attention
Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est
un trouble neuro-développemental caractérisé par une triade
symptomatique qui va s’exprimer de façon différente en fonction de
l’environnement dans lequel on va placer l’enfant.
Le déficit d’attention : l’enfant a des difficultés à soutenir son
attention et à la moduler, des difficultés à sélectionner les
informations pertinentes, des difficultés d’organisation et de
planification.
L’impulsivité verbale, motrice, sociale : l’enfant parle et agit avant
de réfléchir, a des difficultés à percevoir le lien entre ses actes et
leurs conséquences et n’apprend pas de ses erreurs, manque de
patience, coupe souvent la parole, est brusque, ne termine pas ce
qu’il ou elle a commencé et délaisse rapidement une activité pour
une autre, se montre parfois envahissant avec les autres et
irrespectueux.
L’hyperactivité : l’enfant remue exagérément les mains et les pieds
sans raison, a du mal à se tenir tranquille, parle trop, court et grimpe
partout de manière inappropriée.
Le TDA/H a des répercussions dans plusieurs domaines de la vie de
l’enfant : sociale, familiale, scolaire. L’enfant présente une instabilité
affective, un déficit de motivation, un faible seuil de tolérance à la
frustration, des difficultés d’intégration sociale qui peuvent aller jusqu’à
des situations de rejet, de l’inattention, de la désorganisation, un déficit
de motivation, une mauvaise gestion du temps…
D’autres difficultés peuvent coexister avec le TDA/H. Les plus
courantes sont les troubles spécifiques des apprentissages (les « dys- »).
Environ la moitié des enfants présentant un TDA/H présentent un ou
des troubles spécifiques des apprentissages, ce qui a des répercussions
sur les apprentissages scolaires puisque les troubles ont un effet
cumulatif.
D’autres troubles peuvent coexister avec le TDA/H, comme les
comportements d’opposition, les troubles anxieux, les troubles du
sommeil, mais également les conduites dites à risque et les abus de
substances (alcool, cannabis, drogue dure…).
Il peut être difficile de départager les problèmes, c’est pourquoi il est
important que le diagnostic de TDA/H soit confirmé par un médecin
spécialiste du trouble (pédopsychiatre, neuropédiatre, pédiatre…) qui
guidera les parents et les enseignants dans des prises en charge et des
aménagements adaptés. Le TDA/H est un diagnostic clinique, mais dans
certains cas le médecin pourra demander des évaluations
complémentaires afin de préciser son diagnostic (bilan
neuropsychologique, bilan orthophonique, bilan en psychomotricité…).
Les enfants TDA/H ne présentent pas que des points faibles. Voici
certains de leurs points forts : une imagination et une curiosité
remarquables, de la créativité, une énergie débordante, de la
spontanéité, de l’enthousiasme, la capacité d’entreprendre plusieurs
choses à la fois…
Exemples pour repérer un enfant TDA/H dans une classe
La confirmation du diagnostic de TDA/H nécessite une évaluation
spécialisée et n’est pas dans les attributions de l’enseignant. Cependant
les signes suivants peuvent constituer des éléments de repérage possible
par l’enseignant.
L’enfant n’arrive pas à canaliser son énergie : elle ou il ne reste pas
tranquille, bouge tout le temps, se lève sans autorisation, tripote sans
cesse ses affaires.
L’enfant a souvent tendance à parler et à agir avant de réfléchir : il
parle sans lever le doigt, coupe la parole et répond avant la fin de la
question.
L’enfant peut sembler « immature » et ne perçoit pas les
conséquences de ses actes ou de ses décisions.
L’enfant a des difficultés à attendre, montre de l’impatience, ne
respecte pas le tour de parole, de jeu…
L’enfant a des difficultés à se repérer dans le temps.
L’enfant a des difficultés à faire preuve d’attention, a l’esprit ailleurs,
est « dans la lune », facilement distrait, mais s’il est motivé par une
activité qui l’intéresse, il peut réussir à se concentrer longtemps.
L’enfant a des difficultés à acquérir une autonomie, à s’organiser et a
besoin de la supervision de l’adulte.
L’enfant est tête en l’air, oublie ou perd souvent ses affaires, oublie
ce qu’il a appris, ce qu’il doit faire…
Les devoirs sont souvent mal faits ou non faits, les cahiers sont mal
tenus.
L’enfant fait beaucoup de fautes d’étourderie dans son travail, a
tendance à bâcler son travail.
L’enfant manque souvent de persévérance dans l’effort, se décourage
vite et termine rarement ce qu’il commence.
Les apprentissages sont difficiles, mais ses résultats scolaires ne
semblent pas refléter ses réelles compétences : paradoxalement il ou
elle réussit mieux les exercices plus difficiles. Les résultats sont
irréguliers.
En cas d’erreur, l’enfant est capable de s’autocorriger.
Quand il ou elle lit, l’enfant a tendance à sauter des mots ou des
lignes.
Ses difficultés augmentent au cours de la tâche, l’écriture se dégrade
et les erreurs d’étourderie deviennent plus fréquentes.
L’enfant a tendance à perturber la classe : elle ou il fait du bruit,
gigote, fait tomber ses affaires, bavarde, prend la parole sans lever le
doigt…
L’enfant a des difficultés à respecter les règles de la collectivité et les
règles de la classe.
Thibault « le rebelle »
Lorsque je rencontre Thibault, 12 ans, pour la première fois, sa mère se présente avec
un énorme dossier comprenant tous les comptes rendus des prises en charge
précédentes, les bilans réalisés et les évaluations scolaires de Thibault.
Elle est épuisée et me dit qu’elle-même et son mari ont « tout essayé », qu’ils sont « à
bout » et qu’ils envisagent de mettre Thibault en internat.
En effet, Thibault présente depuis son plus jeune âge des problèmes de
comportement : c’est un enfant agité, qui parle sans arrêt, coupe la parole, ne tient pas
en place, se met en danger, ne termine jamais ce qu’il a commencé… Il va facilement
vers les autres mais se fait rapidement rejeter du fait de son comportement, qui
« agace ».
Au collège il répond à ses enseignants et se montre insolent. Il est constamment puni et
réprimandé, mais les punitions sont inefficaces.
Il perd ses affaires, bâcle son travail, ses cahiers sont mal tenus, il ne note pas ses
devoirs… L’évaluation réalisée dans le service montre que Thibault présente un TDA/H.
Sa maman me reparle, encore, quelques années plus tard, du soulagement qu’elle a
ressenti d’entendre « enfin » que son fils avait des difficultés qui correspondaient à une
pathologie dont elle n’était pas responsable. Le diagnostic lui a rendu intelligibles les
difficultés de son fils, ce qui lui a permis de se comporter différemment avec lui, d’être
plus compréhensive, ce qui a à son tour contribué à améliorer le comportement de
Thibault.

La dyslexie
La dyslexie est un trouble d’apprentissage de la lecture et de
l’acquisition de son automatisme.
Les enfants ne présentent pas de déficit intellectuel, ni de trouble
sensoriel, ni de trouble neurologique, ni de trouble affectif ou
comportemental.
Il s’agit d’un trouble durable qui persiste malgré la rééducation
orthophonique, qui ne permet que de développer des stratégies
d’adaptation.
Les tests de déchiffrage standardisés et validés effectués par les
orthophonistes doivent objectiver un retard de lecture pouvant aller de
dix-huit mois à deux ans. Le diagnostic ne peut pas être fait avant la fin
du CE1.
La prévalence de la dyslexie est de 5 à 8 % chez les enfants, quels que
soient le milieu social et la méthode de lecture utilisée.
La dyslexie entraîne des difficultés à lire et à écrire, à traiter rapidement
l’information, des difficultés de mémorisation, mais également de
gestion du temps et de l’espace.
L’enfant a des difficultés à lire (décoder l’écrit) : erreurs sonores,
paralexies, erreurs visuelles. L’enfant présente des difficultés de
compréhension du texte ou de l’énoncé mais a une bonne
compréhension quand l’énoncé est oralisé. Si on passe par une autre
modalité que l’écrit, son travail est bon.
L’enfant présente des difficultés en orthographe et une lenteur dans
toutes les activités comprenant de l’écrit (lecture ou écriture), et souvent
ne termine pas son travail.
L’écriture est souvent peu lisible dans son contenu et sa forme
(graphisme, orthographe et segmentation des mots).
Il existe plusieurs types de dyslexie en fonction de la voie de lecture
atteinte : phonologique (atteinte de la voie d’assemblage), lexicale
(atteinte de la voie d’adressage), mixte (atteinte de la voie d’assemblage
et d’adressage). La voie d’assemblage est utilisée chez le lecteur
débutant ou chez le lecteur expert confronté à des mots qu’il n’a jamais
rencontrés auparavant : le lecteur doit décomposer le mot en unités plus
petites puis le recoder sous forme orale. La voie d’adressage est utilisée
chez le lecteur expert, qui reconnaît les mots qu’il a déjà rencontrés
antérieurement : une adresse du mot existe dans son lexique mental et il
parvient à l’identifier en retrouvant l’adresse. Le lecteur compétent
utilise pour lire la voie d’adressage. Mais l’enfant apprenti lecteur
utilise pour lire la voie d’assemblage car, pour lui, tous les mots sont
inconnus.
La dyslexie la plus fréquente est donc la dyslexie phonologique (ou
dyslexie dysphonétique) qui est l’atteinte de la voie d’assemblage : elle
se caractérise par une difficulté à lire les mots nouveaux.
L’enfant présente une difficulté à convertir les unités orthographiques
(graphèmes) en unités sonores (phonèmes). Il confond les sons, a des
difficultés à transcrire les lettres en sons, à assembler les sons entre eux
pour en faire des formes sonores de mots qui ont un sens.
La dyslexie dyséidétique (ou dyslexie lexicale, ou dyslexie de surface)
est une difficulté à mémoriser la forme globale des mots.

Exemples pour repérer un enfant dyslexique ou


dysorthographique dans une classe
En maternelle, l’enfant a des difficultés sur le plan du langage oral :
difficulté à segmenter la phrases en mots, mots déformés, difficulté
de discrimination auditive (reconnaissance des sons), difficulté à
manipuler les syllabes (trouble de la conscience phonologique),
difficulté de mémorisation, difficulté en graphisme…
En primaire :
l’enfant a des difficultés à apprendre à lire, confond les lettres sur
le plan visuel et auditif, inverse les lettres, maîtrise mal les sons
complexes, confond les mots visuellement proches et donne
l’impression d’inventer ;
à la fin du CE1, l’enfant a toujours des difficultés à lire, lit
lentement, butte sur les mots, hésite, emploie un mot pour un
autre, confond les lettres…
l’enfant présente une bonne compréhension à l’oral et se montre
efficace à l’oral malgré ses difficultés en lecture ;
l’enfant rechigne à lire ou à fournir un travail écrit ;
l’enfant présente des difficultés en orthographe : omissions,
inversions, confusions, ajouts de lettre, difficulté à mémoriser
l’orthographe des mots d’usage, difficulté d’orthographe en
copie ;
l’enfant présente des difficultés d’attention dans le travail écrit
(lecture, écriture) ;
l’enfant a des difficultés de mémorisation ;
l’enfant présente une certaine lenteur dans les activités à l’écrit et
souvent ne termine pas son travail.

La dyspraxie
La dyspraxie est un trouble de l’organisation du regard, de la
planification et de la réalisation gestuelle. La prévalence de la dyspraxie
est de 5 % chez les enfants, quels que soient le milieu social et la
méthode de lecture utilisée.
Les enfants ne présentent pas de déficit intellectuel, ni de trouble
sensoriel, ni de trouble neurologique, ni de trouble affectif ou
comportemental. Il s’agit d’un trouble durable qui persiste malgré les
rééducations en psychomotricité ou en ergothérapie.
On voit chez l’enfant quelqu’un de très maladroit, d’inattentif, lent dans
la réalisation d’une tâche, fatigable. Le geste est lent, maladroit et non
automatisé.
L’enfant présente des difficultés à faire des schémas, des puzzles, à
reproduire des figures, à faire du découpage, des jeux de construction,
du collage, du coloriage…
L’enfant présente des difficultés à apprendre à écrire.
Il existe plusieurs formes de dyspraxie.
La dyspraxie idéatoire est une impossibilité de réaliser des gestes qui
ont une valeur symbolique : signe de croix, salut militaire…
La dyspraxie idéo-motrice est un défaut d’élaboration de procédures
complexes permettant l’utilisation d’outils (faire ses lacets, découper
avec des ciseaux…).
La dyspraxie constructive est l’impossibilité d’agencer spatialement
des éléments entre eux pour en faire une construction aboutie.
La dyspraxie visuo-spatiale est un trouble praxique constructif
associé à un trouble de l’organisation du regard (défaut de
coordination entre l’œil et la main).
La dysgraphie est un trouble persistant de la réalisation du geste
graphique affectant la forme de l’écriture.

Exemples pour repérer un enfant dyspraxique dans une classe


Le jeune enfant a des difficultés à acquérir une autonomie dans les
activités de la vie quotidienne : habillage, propreté, repas…
L’enfant montre de la maladresse, de la lenteur, présente un manque
de clarté dans ses idées.
L’enfant présente des difficultés à apprendre à écrire. Il ou elle tient
mal son stylo, son écriture est lente et difficilement lisible.
Lors des travaux manuels, l’enfant peut avoir des difficultés à faire
des schémas, à reproduire des figures, à faire du découpage, du
collage.
Lors des activités de construction, l’enfant peut avoir des difficultés
à agencer des Lego, jeux de cubes, puzzles…
L’enfant peut avoir des difficultés à réaliser des schémas, à
reproduire des figures.
Les cahiers de l’enfant sont mal tenus, le travail à l’écrit est bâclé.

La dyscalculie
La dyscalculie est un trouble de l’apprentissage de l’arithmétique chez
l’enfant, qui ne peut être expliqué par un environnement
d’apprentissage appauvri, ni par un déficit intellectuel ni par une atteinte
organique.
Elle se manifeste chez certains enfants qui, bien qu’ayant une
intelligence normale, n’arrivent pas à résoudre des calculs simples ou
peuvent se montrer incapables d’évaluer à l’œil nu de petites quantités,
comme deux ou trois objets placés devant eux.
Ils ont aussi le plus grand mal à comprendre qu’un nombre puisse être
plus grand qu’un autre.
Ce trouble est dû à un dysfonctionnement dans les domaines
de la logique,
de la construction des nombres,
des opérations sur les nombres.
L’enfant présente des difficultés en calcul (tables de multiplication, de
soustraction, d’addition, de division) et peut confondre les signes +, -, ÷
et ×.
L’enfant présente des difficultés pour compter sa monnaie et lire
l’heure, des difficultés à comprendre le concept du temps et à estimer le
temps qui passe.

Exemples pour repérer un enfant dyscalculique dans une classe


L’enfant présente des difficultés à compter et à dénombrer.
L’enfant présente des difficultés à résoudre des calculs simples.
L’enfant présente des difficultés à évaluer à l’œil nu des quantités ou
des dimensions.
L’enfant présente des difficultés à retenir ses tables de multiplication.
L’enfant présente des difficultés à réaliser des opérations
(notamment multiplication et division).
L’enfant présente des difficultés à comprendre le concept du temps, à
estimer l’heure, à apprendre à lire l’heure.

La dysphasie
La dysphasie est un trouble de l’apprentissage du langage oral.
Les enfants ne présentent pas de déficit intellectuel, ni de trouble
sensoriel, ni de trouble neurologique, ni de trouble affectif ou
comportemental.
Il s’agit d’un trouble durable qui persiste avec un déficit durable et
significatif des performances verbales malgré la rééducation.
La dysphasie touche environ 1 % des enfants d’une classe d’âge, dont
deux tiers de garçons.
Il existe trois types de dysphasie :
la dysphasie de réception (atteinte de la compréhension),
la dysphasie d’expression (atteinte de l’expression),
la dysphasie mixte (atteinte de la compréhension et de l’expression).

Exemples pour repérer un enfant dysphasique dans une classe


L’enfant présente un retard de langage. Il peut ne prononcer que des
mots isolés ou faire des phrases sans ordre.
L’enfant possède peu de vocabulaire et emploie un mot pour un
autre.
L’enfant est difficilement compréhensible, fait preuve d’une
narration complexe ou peu informative, mais a le désir de
communiquer.
L’enfant comprend mieux si on lui montre, si on utilise des gestes ou
des pictogrammes.

Le syndrome dépressif chez les enfants ou les


adolescents
Afin de dépister un syndrome dépressif chez les enfants ou les
adolescents, il faut rechercher la présence des symptômes suivants, qui
doivent être présents durant plus de quinze jours. Ces symptômes
doivent être en rupture avec leur fonctionnement antérieur.
Très souvent, il existe un facteur déclenchant (déménagement, décès de
l’animal de compagnie…). Ces symptômes doivent entraîner un
retentissement significatif dans les différents domaines de la vie de
l’enfant ou de l’adolescent ou adolescente : scolaire, familial, social.
Humeur triste ou fluctuante, pleurs.
Agitation, agressivité, irritabilité, accès de colère.
Troubles du sommeil (diminution ou augmentation du besoin de
sommeil).
Troubles de l’appétit (augmentation ou perte d’appétit).
Dévalorisation : elle ou il peut tenir des propos comme « je suis
nul », ou refuser d’essayer car il pense d’emblée qu’il ne va pas y
arriver.
Baisse des résultats scolaires chez un élève qui travaillait bien
jusque-là.
Perte de l’énergie.
Diminution, voire perte des intérêts habituels.
Plaintes somatiques : maux de ventre, maux de tête… Les plaintes
somatiques sont parfois isolées chez certains enfants et adolescents,
qui ne présentent pas d’autres symptômes associés. C’est alors le
seul symptôme que l’enfant ou l’adolescent exprime.
Difficultés dans les relations sociales (avec les camarades), avec
isolement social et intrafamilial malgré de bonnes relations sociales
jusque-là.
Enfant, adolescent ou adolescente qui verbalise des idées noires :
« Je voudrais disparaître » ; « Je voudrais m’endormir pour
toujours » ; « La vie est nulle » ; « Ça ne sert à rien de vivre »…

À noter
La présence d’idées noires chez les enfants et adolescents est un critère de sévérité
et doit justifier une consultation en urgence auprès d’un psychiatre spécialiste de
l’enfant et de l’adolescent.
CHAPITRE 9

METTRE EN PLACE DES


SOLUTIONS ADAPTÉES

Au programme

Les personnes impliquées


Les aménagements en classe
Les dispositifs existants

Les personnes impliquées


L’équipe éducative
L’équipe éducative est composée des personnes auxquelles incombe la
responsabilité éducative des élèves : le personnel de direction de
l’établissement, le personnel enseignant en charge de l’élève, le ou la
psychologue scolaire, le personnel enseignant spécialisé référent
intervenant dans l’école, les parents et éventuellement les services
sociaux ou le personnel médical de l’Éducation nationale, le personnel
médical et paramédical prenant en charge l’enfant.
Cette équipe est réunie par la direction de l’établissement scolaire
lorsque la situation d’une ou d’un élève l’exige.
Ses objectifs :
examiner la situation de l’élève en difficulté,
rechercher des réponses adaptées,
proposer un plan d’action interne ou avec des aides extérieures,
élaborer un dispositif pédagogique ou éducatif pour l’élève.
L’équipe de suivi de scolarisation (ESS1) 
Sa réunion a pour objectif de veiller au bon déroulement du parcours
scolaire de l’élève en situation de handicap.
Elle a pour mission de faciliter la bonne mise en œuvre et d’assurer le
suivi du projet personnalisé de scolarisation (PPS) décidé par la
Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées
(CDAPH). Elle est réunie et animée par l’enseignant référent au moins
une fois par an.
Sont présents lors de l’ESS : l’enseignant référent, les parents ou
représentants légaux de l’enfant en situation de handicap, le personnel
enseignant en charge de la scolarité de l’élève, la direction de
l’établissement, le ou la psychologue scolaire, le conseiller ou la
conseillère d’orientation psychologue (Copsy) ainsi que les
professionnels de l’éducation, de la santé (y compris du secteur libéral)
ou de service social qui prennent en charge l’enfant.

Qui contacter pour recevoir de l’aide ?


On peut solliciter les différentes personnes accompagnant l’élève
rencontrant des difficultés dans sa scolarité en cas de besoin, qu’ils
soient membres de l’Éducation nationale, des services de soins ou de la
Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Parmi les personnels de l’Éducation nationale, citons en particulier :
Le ou la professeure des écoles responsable de la classe de l’enfant
(école primaire) ou le ou la professeure principale (collège-lycée)
est l’interlocuteur privilégié.
La personne référente de scolarité est, au sein de l’Éducation
nationale, au centre des actions conduites en direction des élèves
pour qui un dossier MDPH a été constitué. Elle est l’interlocutrice
privilégiée des établissements scolaires et des parents ou
représentants légaux de chaque élève fréquentant, dans son secteur
d’intervention, un établissement scolaire, une unité d’enseignement
d’établissement spécialisé, ou suivant une scolarité à domicile ou en
milieu hospitalier dans le même secteur. Elle assure auprès des
familles une mission essentielle d’accueil et d’information. Elle
assure le suivi du PPS (projet personnalisé de scolarisation) de tous
les jeunes de son secteur.
Le ou la médecin scolaire intervient comme médecin spécialiste de
l’élève pour faciliter son accueil et sa réussite scolaires, évaluer des
situations à risque chez les enfants, favoriser la scolarisation des
élèves handicapés ou porteurs de maladies chroniques, intervenir
dans le suivi des élèves en situation difficile. Il ou elle participe au
PPS et au PAI (projet d’accueil individualisé), pour les élèves en
situation de handicap ou présentant une maladie.
L’infirmière ou l’infirmier scolaire participe également à la
prévention et au dépistage des enfants à travers les bilans de santé, à
l’éducation à la santé, ainsi qu’au suivi spécifique pour les enfants en
difficulté ou en situation de handicap, et appelle les secours en cas
d’urgence.
Le Rased (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) a
pour mission de fournir des aides spécialisées à des élèves en
difficulté dans les classes ordinaires du premier degré, en
coopération avec les enseignants de ces classes, dans ces classes ou
en prenant les élèves en petits groupes selon leurs besoins. Ils
comprennent des enseignants spécialisés chargés des aides à
dominante pédagogique, des enseignants spécialisés chargés des
aides à dominante rééducative, ainsi que des psychologues scolaires.
Ils interviennent avec l’accord des parents.
Vous pouvez également solliciter l’aide de l’assistante sociale ou
l’assistant social présent dans les établissements du second degré.
La ou le Copsy (conseiller d’orientation psychologue) pour le
second degré et le ou la psychologue scolaire du réseau d’aides
spécialisées (Rased) pour le premier degré apportent l’appui de leurs
compétences pour la prévention des difficultés scolaires et pour la
conception, la mise en œuvre et l’évaluation des aides aux élèves en
difficulté ou en situation de handicap.
La ou le CPE (conseiller principal d’éducation) intervient dans les
établissements du second degré. C’est également un interlocuteur
important qui connaît votre enfant et participe aux groupes de suivi
et groupes de suivi de scolarisation.
Lorsque les difficultés ne trouvent pas de solution avec l’intervention
de ces interlocuteurs, vous pouvez prendre contact avec l’inspecteur
ou l’inspectrice de l’Éducation nationale (IEN) responsable du
secteur. En cas de difficulté persistante, on peut interpeller l’un ou
l’une des inspecteurs plus spécifiquement responsable dans le
département de l’adaptation scolaire et scolarisation des élèves en
situation de handicap (EN-ASH).

Les aménagements en classe


Face à des élèves qui présentent des difficultés
d’apprentissage
Encourager et féliciter. Les élèves qui présentent des difficultés
scolaires reçoivent plus de commentaires négatifs que
d’encouragements. Cela contribue à leur faire développer une
mauvaise image de soi et à les décourager. Ils ont besoin de recevoir
plus d’encouragements que d’avertissements. Cette dynamique
permet de travailler en amont des problèmes et favorise la
manifestation de comportements ou d’attitudes adéquates de la part
de l’élève.
Apprendre aux élèves à s’autocorriger (une relecture pour
l’orthographe, une relecture pour le sens…) et à s’autoévaluer afin
qu’ils vérifient par eux-mêmes leur compréhension. Ils améliorent
ainsi leur apprentissage et leur motivation.
Permettre à l’élève en difficulté de choisir ses activités, de manière à
l’inciter à participer activement à ses apprentissages et à s’impliquer
davantage.
Utiliser du matériel concret et ludique pour enseigner des concepts
abstraits.
Utiliser la motricité pour travailler l’espacement des mots, compter
les syllabes. L’aspect ludique augmente l’intérêt des élèves. Utiliser
une approche multisensorielle, c’est-à-dire utiliser plus d’un sens
pour susciter l’apprentissage comme la vision, l’ouïe, le toucher
(manipulation) et le mouvement.
Utiliser les nouvelles technologies : ordinateur, tablette… Elles
répondent au besoin de stimulation de ces enfants et augmentent leur
motivation et leur attention. Il existe de nombreux logiciels
informatiques qui permettent d’aider l’enfant à surmonter ses
difficultés via l’outil numérique. (voir « Aides informatiques » en
annexe). Privilégier la police Comic Sans MS ou Tahoma, éviter les
italiques et mots écrits tout en majuscules, moins lisibles. Privilégier
un interligne de 1,5 ligne ou double.
Utiliser les dernières périodes de la journée pour les révisions.
Puisque l’attention diminue avec le temps, il est préférable d’aborder
une nouvelle matière en début de journée et de garder des sujets déjà
connus pour la fin de la journée.
Planifier de courts exposés magistraux entrecoupés de périodes
d’exercices. Les exposés magistraux devraient porter sur l’essentiel
et ne pas dépasser 5 minutes. Il est préférable de faire plusieurs
exposés de 5 à 10 minutes plutôt qu’un long de 30 minutes.
Faire des pauses pendant l’exposé pour permettre aux élèves de
prendre des notes, car certains n’arrivent pas à écouter et à prendre
des notes simultanément.
Avant de commencer une leçon, en expliquer le but, l’objectif et « à
quoi ça sert ». Il sera plus facile pour l’élève de maintenir son
attention sur la tâche si le but en est clair. Sa compréhension sera
aussi plus grande.
Utiliser du papier graphique (quadrillé) peut aider l’élève qui a des
difficultés à aligner ses chiffres. Le papier à large interligne peut
aussi être une solution pour ceux qui éprouvent des difficultés du
point de vue de la calligraphie.
Raccourcir la longueur des productions écrites (dictée, rédaction).
Adapter ou réduire la somme de travail pour les élèves qui sont plus
lents dans l’exécution et favoriser alors la qualité plutôt que la
quantité. Favoriser les exercices à trous, les QCM, les questions
auxquelles on répond par « vrai » ou « faux ».
Autoriser les caches pour éviter les sauts de ligne, contrôler la prise
des devoirs dans le cahier de texte.
Ne pas pénaliser l’orthographe. Compter le nombre de fautes plutôt
que d’enlever un point par faute ou compter le nombre de mots
justes.
Surligner les mots-clés d’un texte ou d’une consigne.
S’assurer de la bonne compréhension des consignes avant la
réalisation. Les reformuler au besoin.
Privilégier le contrôle des connaissances à l’oral plutôt qu’à l’écrit.
Noter le fond et non la forme.
Laisser plus de temps.
Encourager la compréhension de la situation-problème posée en
laissant momentanément le calcul de l’opération de côté. Laisser à
disposition les tables de multiplication ou la calculatrice.
Illustrer abondamment les situations-problèmes pour aider à saisir
les transformations à opérer sous forme mathématique.

Pour améliorer l’attention et favoriser la mémorisation


Poser des questions fréquemment pour maintenir l’attention des
élèves.
Répéter souvent les informations les plus importantes et demander
aux élèves de les répéter. De cette façon, on les aide à mémoriser
l’information dans leur mémoire à long terme.
Mettre l’accent verbalement sur les points importants à prendre en
note. On peut les écrire au tableau et mettre de la couleur sur les
mots importants. On peut également demander aux élèves d’en faire
autant dans leur cahier.
Fixer des périodes de travail fréquentes, mais de courte durée, étant
donné que l’attention des élèves ayant un TDA/H est de courte
durée.
S’assurer de la compréhension des consignes :
regarder les élèves dans les yeux ;
changer le ton de sa voix, frapper dans les mains ou sur le
tableau ;
appeler l’élève avant de donner la consigne ;
utiliser des consignes courtes, claires et allant droit au but, une
consigne à la fois. Utiliser un support visuel qui rappelle les
consignes ;
répéter la consigne après 5 minutes et faire répéter la consigne
par l’élève.
Pour les tâches qui demandent plus d’attention : utiliser des isoloirs
portatifs en carton (que les élèves peuvent placer sur leur bureau).
L’isoloir limite les distractions visuelles, aide l’élève qui l’utilise à se
concentrer plus facilement.
Féliciter et récompenser les moments d’attention.
Placer l’élève dans un endroit éloigné de la porte, des fenêtres, et où
les déplacements sont peu fréquents.

Pour améliorer l’estime de soi de l’élève


Pointer les points forts de l’élève afin qu’il ou elle acquière un
sentiment de compétence malgré les difficultés éprouvées. Lui
apporter une valorisation verbale dans les activités qu’il lui est plus
aisé de réaliser et éviter tout commentaire négatif.
Évaluer plusieurs moments de la journée et non la journée dans sa
globalité. Il y aura moins de contamination du négatif.
Prévoir des récompenses et des privilèges fréquents et rapprochés.
L’élève aura plus de facilité à reconnaître ses bons comportements.
Augmenter les situations de succès en diminuant les exigences.
Confier à l’élève des responsabilités qu’il lui est possible d’assumer
(effacer le tableau, donner à manger aux animaux, distribuer les
feuilles…).
Passer des moments privilégiés avec l’élève afin de créer une
complicité et lui signifier qu’on peut distinguer ses comportements
de sa personne.
Ne pas réagir aux « ça ne me dérange pas » ou « je m’en fous ».

Pour améliorer le comportement


Il est important que les réprimandes soient dénuées d’émotion,
centrées sur le comportement et non sur la personnalité de l’élève
(elles ne doivent pas être humiliantes et blessantes).
Utiliser la technique du 1-2-3-conséquence. Donner un premier
avertissement, annoncer la conséquence au deuxième et imposer la
conséquence annoncée au troisième avertissement. Il est très
important que cette conséquence soit appliquée pour que cette
technique soit efficace.
Afficher les règles de vie de la classe, cinq tout au plus : il vaut
mieux un minimum de règles sur lesquelles on intervient avec
constance qu’un maximum de règles sur lesquelles on a de la
difficulté à intervenir à cause de leur nombre.
S’assurer de pouvoir proposer une technique de temps calme qui
peut être un coin dans la classe. L’élève qui en ressent le besoin peut,
avec l’autorisation de l’enseignant, se retirer pour reprendre le
contrôle de lui-même ou d’elle-même. Il ne s’agit en aucun cas
d’une punition. Quand l’élève commence à se désorganiser, il arrive
qu’on puisse rectifier la situation dès les signes précurseurs. Mais il
peut arriver que l’on n’y parvienne pas. L’utilisation d’un coin calme
peut l’aider à se maîtriser.
Il est conseillé de proposer un système de motivation individuelle. En
effet, il est primordial de valoriser et de féliciter l’élève qui rencontre
des difficultés scolaires. Répondre à son besoin de rétroactions positives
fréquentes et constantes lui permet de maintenir sa motivation et de
savoir si son comportement est adéquat. On peut utiliser un tableau de
motivation (voir p. 78), avec des renforçateurs concrets (jetons, points,
faux billets…).

Pour limiter l’agitation


Prévoir des moments où l’élève peut bouger sans trop déranger (par
exemple : distribuer des feuilles aux autres élèves, porter des
messages au secrétariat, etc.).
Prévoir des pauses pendant lesquelles les élèves font quelques
exercices de détente.
Délimiter autour du pupitre, à l’aide d’un ruban adhésif, un espace
auquel l’élève a droit, mais qu’il ou elle ne peut dépasser.
Diminuer au minimum le bruit que peut faire l’élève avec son
pupitre et sa chaise en plaçant des balles de tennis sous les pieds de
la chaise.
Multiplier les encouragements et les renforçateurs concrets lorsque
l’élève adopte une bonne conduite.
Éviter les punitions de récréation car c’est le moment où l’élève peut
libérer son « trop-plein d’énergie ».

Pour diminuer l’impulsivité


Définir les règles à suivre, les illustrer de préférence par des
pictogrammes ou par des photographies.
Prévoir et anticiper toutes les situations critiques pour l’élève,
notamment les périodes de transition, par exemple, les déplacements
vers un autre lieu, les récréations… On explique clairement au
préalable ce qu’on attend des élèves. Par exemple, pour faciliter ces
situations, on peut leur annoncer une récompense à laquelle ils
auront accès s’ils se comportent de la façon attendue.
Il est fortement recommandé que les transitions soient le plus courtes
possible. Les élèves risquent alors moins de se désorganiser.
Aider l’élève à développer l’habileté de s’arrêter et de réfléchir
devant une situation problématique : « Arrête-toi, réfléchis puis
agis. »
Pour développer l’autocontrôle, il faut travailler le langage intérieur,
c’est-à-dire la capacité de se parler soi-même et de se donner des
consignes. L’une des façons d’enseigner cette habileté est de dire
tout haut ce qu’on se dit dans notre tête lorsqu’on fait face à une
situation ou à une tâche.
Pour l’impulsivité verbale (parler sans attendre le droit à la parole),
on peut :
placer sur le bureau un pictogramme représentant cette règle ;
ignorer le commentaire si l’élève l’a formulé sans avoir levé la
main ;
valoriser les élèves qui lèvent la main ;
donner l’attention rapidement quand des élèves impulsifs lèvent
la main afin de les encourager à le faire.

Pour améliorer les relations sociales de l’élève


Établir avec l’élève des buts de comportements sociaux avec un
système de récompenses (système de jetons, bonhommes sourires,
points…). Voir « Établir un tableau de motivation » p. 78.
Prodiguer réassurance et encouragements, en complimentant
fréquemment l’élève devant ses pairs afin d’améliorer son estime de
soi.
Mettre en place avec lui ou elle une fiche d’auto-évaluation du
comportement.
Appuyer et encourager les interactions sociales positives.
Prêter attention aux attitudes et aux réactions des autres enfants à
l’égard de l’élève en question.
Rassurer l’élève lorsque des signes de frustration et de stress
apparaissent.
Expliquer ce trouble en classe sans mentionner le nom de l’élève
(exposé, livre d’information à mettre dans la bibliothèque…).
Rencontrer la famille afin d’adopter une stratégie commune.
Rédiger un contrat avec l’élève, les parents et le corps enseignant

Exemple de contrat

Nom : ……… Prénom : ……… Classe : ………


Contrat (du …/.../… au …/.../…)
Je m’engage à :
Respecter les règles de la classe.
Prendre la parole, lever la main et attendre.
Demander au maître / à la maîtresse de sortir de classe quand je ressens trop
d’énervement.
Ne pas oublier et ne pas perdre mes affaires de classe.
Persévérer quand je trouve les exercices difficiles.
Faire mes devoirs.
Signature de l’élève :   Signature des parents :

Signature du maître / de la Signature du directeur / de la


maîtresse :   directrice :

Mettre en place une fiche de suivi de l’élève. Elle consiste en une


évaluation du comportement quotidien de l’enfant à l’école de la part
des enseignants. Les comportements cibles peuvent inclure à la fois :
des conduites sociales (jouer avec les pairs, suivre les règles,
partager…) ;
des performances scolaires (effectuer et terminer une tâche,
suivre les consignes…) ;
des comportements négatifs (agressivité, comportement
destructeur, cris et provocations…).
Il est important de limiter le nombre de comportements cibles que vous souhaitez voir
changer, en accord avec l’enseignant, à quatre ou cinq.
La fiche de suivi peut s’ajuster à une ou plusieurs parties de la journée, à une ou
deux matières, à un ou deux professeurs…
Les avantages de la fiche de suivi :

elle permet une information plus fréquente et rapide, et de se


concentrer sur les comportements adaptés de l’enfant ;
les enseignants ou les parents peuvent récompenser les enfants
lorsqu’ils font des efforts et que cela se passe bien en classe ;
les parents sont rapidement avertis lorsque cela se passe mal en
classe.
Exemple de fiche de suivi ou de compte rendu quotidien par
l’enseignant ou l’enseignante

Les dispositifs existants


Le programme personnalisé de réussite éducative
(PPRE)
Il s’agit d’un contrat entre l’école ou le collège et la famille.
Il s’adresse aux élèves qui ne maîtrisent pas le socle commun.
C’est un contrat temporaire : sa durée est limitée et varie en fonction des
difficultés scolaires et des progrès.
Il se concentre sur le français, les mathématiques, la première langue
vivante. Il fixe des objectifs précis. Il prévient l’aggravation des
difficultés ou permet à l’élève de surmonter les obstacles à la poursuite
de ses apprentissages.
La direction de l’établissement, ainsi que le ou la professeure principale
au collège et au lycée, le ou la professeure des écoles en primaire,
proposent à l’élève et à sa famille un plan d’aide ciblant des
connaissances et des compétences précises.
Le projet d’accueil individualisé (PAI) ou projet
d’accompagnement à la scolarisation (PAS) ou projet
d’aménagement pédagogique (PAP)
Ces dispositifs sont destinés principalement à des élèves présentant des
troubles légers de santé (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie, trouble
de l’attention…), des troubles ponctuels de santé partiellement durables
(opération…) ou une situation sociale et familiale exceptionnelle
(étrangers lors d’échanges internationaux, élève nouvellement arrivé en
France…).
Les aménagements possibles sont établis à la suite d’une demande écrite
de la famille. Il s’agit d’une convention entre école, famille et médecin
scolaire.
Des informations ont besoin d’être portées à la connaissance des
équipes pédagogiques et éducatives de façon à pouvoir intervenir au
mieux et de définir le cadre de prise en charge scolaire de l’élève.
Ces dispositifs ne peuvent être prolongés automatiquement. La famille
doit renouveler la demande tous les ans.
Selon les besoins de l’enfant, il permet :
des aménagements de l’emploi du temps (pour permettre le suivi
thérapeutique, les rééducations…) ;
la prise du médicament sur le temps scolaire ;
des aménagements pédagogiques : par exemple des photocopies des
cours, laisser plus de temps à l’enfant pour rédiger, ne pas prendre en
compte les fautes d’orthographe, autoriser l’utilisation de la
calculatrice… ;
l’autorisation de quitter la classe pour se rendre à l’infirmerie (temps
calme).

Le projet personnalisé de scolarisation (PPS)


Pour des situations plus invalidantes. La famille doit constituer un
dossier auprès de la MDPH (Maison départementale des personnes
handicapées). Ce dossier doit comprendre obligatoirement un certificat
médical dans lequel apparait le diagnostic de l’enfant ainsi que les
différents bilans réalisés (bilan orthophonique, ergothérapie, bilan
neuro-cognitif…).
Il s’agit d’un document écrit qui définit les modalités de scolarisation et
les actions pédagogiques, psychologiques, éducatives, médicales et
paramédicales adéquates à mettre en place pour favoriser la
scolarisation de l’élève en situation de handicap, dont les troubles
spécifiques des apprentissages font partie.
Le PPS notifie par exemple :
La présence d’un ou d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire) si l’élève
y a droit.
Les aménagements d’horaires, de l’emploi du temps.
L’allongement du délai d’acquisition de certains apprentissages.
Des mesures d’accompagnement en matériel pédagogique adapté et
en aides techniques (ordinateur…).
La prise en charge du transport entre l’établissement et le domicile.
Les aménagements lors des examens (tiers-temps, secrétaire…).

1. Tous les sigles sont recensés et expliqués en fin d’ouvrage.


BIBLIOGRAPHIE

Gavin Reid et Shannon Green : 100 idées pour venir en aide aux élèves
dyslexiques, Paris : Tom Pousse, 2011.
Francine Lussier, 100 idées pour gérer les troubles de l’attention, avec ou
sans hyperactivité (TDA/H), et pour aider les enseignants, les parents et
les enfants, Paris : Tom Pousse, 2014.
Jeanne Siaud-Facchin, Tout est là, juste là, Paris : Odile Jacob, 2014.
Annick Vincent, Mon cerveau a besoin de lunettes. Vivre avec
l’hyperactivité, Montréal (Canada) : Québécor, 2010.
Rémi Brissiaud, Comment les enfants apprennent à calculer. Au-delà de
Piaget et de la théorie des ensembles, Paris : Retz, 1989.
Didier Pleux, Peut mieux faire. Remotiver son enfant à l’école, Paris : Odile
Jacob, 2008.
Christophe André et François Lelord, L’estime de soi. S’aimer pour mieux
vivre avec les autres, Paris : Odile Jacob, 2008.
Marie-Claude Béliveau, Au retour de l’école… La place des parents dans
l’apprentissage scolaire, Montréal (Canada) : éditions du CHU Sainte-
Justine, 2011.
Jean Cottraux, Les psychothérapies comportementales et cognitives, Paris :
Masson, 2011.
Gisèle George, J’en ai marre de crier ! Comment se faire obéir sans
hausser le ton, Paris : Eyrolles, 2012.
Gisèle George, La confiance en soi de votre enfant, Paris : Odile Jacob,
2007.
Gisèle George, Mon enfant s’oppose. Que dire ? Que faire ?, Paris : Odile
Jacob, 2000.
Éline Snel, Calme et attentif comme une grenouille. La méditation pour les
enfants… avec leurs parents, Paris : Les Arènes, 2012.
Philippe Hindré, Réussir à l’école : moins de stress, plus de plaisir, Paris :
Hachette, 2014.
SITOGRAPHIE

Le site TV : http://pourtous.lesite.tv
Sur abonnement : 1,50 € par élève
Site de livres téléchargeables au format mp3 :
www.litteratureaudio.com/notre-association
Le site Le cartable fantastique propose des exercices en ligne pour
les enfants dyspraxiques :
www.cartablefantastique.fr/Ressources/LeCartableFantastiqueDeMa
non
Il est possible de télécharger les exercices et de se créer un ENT sur
le site pour créer ses propres exercices.
Albums illustrés avec texte adapté : « Le cartable fantastique » :
www.cartablefantastique.fr/Ressources/Litt%e9ratureJeunesse
Correcteur de grammaire et d’orthographe en ligne : bonpatron.com
Site de pictogrammes gratuits et libres de droits : www.picto.qc.ca
Site « Les troubles spécifiques du langage écrit ». Pistes d’adaptation
pour le collège : www.ac-lyon.fr/espace-
ia42/ash/tsle/outilsCDamen.html
Site d’histoires audio : www.iletaitunehistoire.com
Site TDAH-et-alors : vous propose, entre autres, des questionnaires
afin de dépister les difficultés de votre enfant et des propositions
d’aménagements pédagogiques :
https://sites.google.com/site/tdahetalors/home
AIDES INFORMATIQUES
SIGLES

A.E.E.H. Allocation d’éducation de l’enfant handicapé.


A.S. Assistante sociale (en collège et lycée).
A.V.S. Auxiliaire de vie scolaire.
C.A.M.S.P. Centre d’action médico-sociale précoce.
Missions : prévention, dépistage et traitement pour les enfants de 0 à 6
ans.
C.D.A.P.H. Commission départementale des droits et de l’autonomie
des personnes handicapées. Commission qui examine tous les dossiers
des élèves en situation de handicap et qui se prononce sur l’orientation
scolaire de l’élève handicapé.
C.D.O.E.A. Commission départementale de l’orientation vers les
enseignements adaptés.
C.I.O. Centre d’information et d’orientation.
Clis Classe d’inclusion scolaire. Accueille des élèves handicapés au
sein d’une école. Il existe quatre types de Clis :
Clis 1 pour des enfants présentant des déficiences intellectuelles.
Clis 2 pour des enfants présentant des déficiences auditives.
Clis 3 pour des enfants présentant des déficiences visuelles.
Clis 4 pour des enfants présentant des déficiences motrices.
C.M.P. Centre médico-psychologique. Établissement public sectorisé
rattaché à un centre hospitalier psychiatrique. Il assure le dépistage, le
diagnostic et la prise en charge des troubles psychiques des enfants et
adolescents.
C.M.P.P. Centre médico psycho-pédagogique. Établissement associatif
qui assure les consultations et les soins pour des enfants ou adolescents
en difficulté. Une équipe pluridisciplinaire (médecins, thérapeutes,
rééducateurs) en assure la prise en charge.
Copsy Conseiller ou conseillère d’orientation psychologue dans les
collèges et lycées.
C.P.E. Conseiller ou conseillère principale d’éducation dans les
collèges et lycées.
E.R. Enseignant référent.
E.R.E.A. Établissement régional d’enseignement adapté.
E.S.S. Équipe de suivi de la scolarisation. Son rôle est de faciliter la
mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation et d’assurer, pour
chaque élève handicapé, le suivi de sa scolarité.
E.R.E.A. Établissement régional d’enseignement adapté.
I.E.N. Inspecteur ou inspectrice de l’Éducation nationale.
I.E.N-A.S.H. Inspecteur ou inspectrice de l’Éducation nationale chargé
de la scolarisation des élèves en situation de handicap.
I.M.E. Institut médico-éducatif. Prise en charge d’enfants et
d’adolescents présentant une déficience intellectuelle.
I.M.Pro. Institut médico-professionnel.
I.T.E.P. Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique. Prise en charge
d’enfants ou d’adolescents présentant des troubles du comportement
associés à des capacités intellectuelles normales.
M.D.P.H. Maison départementale des personnes handicapées.
Groupement d’intérêt public placé sous la tutelle du conseil général.
Elle a pour mission d’accueillir, d’informer, d’accompagner et de
conseiller les personnes handicapées et leur famille. Elle met en place et
organise le fonctionnement de l’équipe pluridisciplinaire d’évaluation et
de la commission des droits et de l’autonomie des personnes.
P.A.I. Projet d’accueil individualisé.
P.A.S. Projet d’accompagnement à la scolarisation.
P.M.I. Protection maternelle et infantile.
P.P.R.E. Programme personnalisé de réussite éducative.
P.P.S. Projet personnalisé de scolarisation.
Rased Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté.
Sapad Service d’aide pédagogique à domicile.
Segpa (Egpa) Section d’enseignement général et professionnel adapté
intégrée dans un collège. Accueil de jeunes de 12 à 16 ans en grande
difficulté scolaire.
Sessad Service d’éducation et de soins spécialisés à domicile. Participe
au maintien en milieu scolaire (école, domicile) de l’enfant ou de
l’adolescent handicapé, en assurant des soins.
Ulis Unité localisée pour l’intégration scolaire.
Dans la même collection
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autrement »
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