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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Oran 1 Ahmed BENBELLA

Faculté des Sciences


Département de Physique

Exposé

Présenté par

Nom et prénom:* TOULA MOHAMMED AYOUB


*Miloud Ameur Haroun

Tp Élimination de fer

Chargé du Module : Mr. L. BENSAHLA TALET

2021/2022
Plan
élimination du fer
états naturels du fer

déferrisation physico-chimique

élimination biologique du fer – le procédé ferazur


élimination du fer
états naturels du fer
Dans les eaux de surface, le fer se trouve généralement
sous forme ferrique et précipitée, souvent associé
aux MES ; il est alors éliminé au cours de la clarification.
En revanche, on le rencontre sous forme ferreuse dans
les couches profondes de certaines réserves d’eaux
eutrophisées privées d’oxygène et dans la plupart des
eaux souterraines : ce fer réduit Fe(II) est alors dissous
et souvent complexé.

le fer ferreux
Libre, il existe sous forme ionisée : Fe2+ en général, ou
plus rarement FeOH+ (pH > 8,3). Dans les eaux dont
le TAC est notable, l’ion Fe2+ se rencontre surtout à l’état
d’hydrogénocarbonate (ou bicarbonate) et sa solubilité,
limitée par la précipitation du carbonate, très peu
soluble, suit les relations :

(les valeurs numériques des deux constantes étant très


voisines) ; transcrite en unités pratiques, la relation ci-
dessus devient :

et montre que la solubilité croît


lorsque pH et TAC décroissent.

Remarque 1 : si la concentration en fer dissous se

maintient au-dessus de cette valeur théorique, au


lieu de précipiter l’excédent de Fe2+  sous forme

de FeCO3  (sidérite), on doit suspecter la

présence de fer complexé, source de difficultés pour

le traitement physico-chimique du fer.

Remarque 2 : en présence d’H2S, la solubilité est

beaucoup plus faible (à cause de la faible valeur du

produit de solubilité du sulfure ferreux qui, de ce

fait, précipite).

le fer complexé
Il s’agit de complexes faisant intervenir Fe2+ ou Fe3+ :

 minéraux : silicates, phosphates ou polyphosphates,


sulfates, cyanures… ;
 organiques : il s’agit de phénomènes de chélation, en
particulier avec les acides humiques, fulviques,
tanniques…
Remarque : le fer est souvent associé au

manganèse et/ou à l’ammonium .

Pour définir un traitement de déferrisation, il ne suffit


donc pas de connaître la teneur totale en fer, mais aussi
les différentes formes sous lesquelles cet élément est
susceptible de se présenter (les différents états du fer
dans l’eau sont résumés dans la figure 20), ce qui
suppose la connaissance de tous les autres paramètres
susceptibles d’interférer sur cette spéciation.

Il est nécessaire de déterminer sur place toutes les


caractéristiques instables de l’eau, après avoir procédé
à une exploitation suffisante du forage pour être certain
de la représentativité de l’échantillon. Il est indis-
pensable de mesurer ainsi : température, pH, potentiel
redox, O2 dissous, CO2 libre, fer dissous… et sur place
ou au laboratoire, il faut déterminer également la silice
dissoute et les MO (les deux causes les plus fréquentes
de complexation) ainsi que les paramètres susceptibles
de demander un traitement associé ou simultané à celui
de la déferrisation (Mn, NH4,H2S, reminéralisation…). Un
examen au microscope est également recommandé
pour déterminer l’absence ou la présence de bactéries
du fer.
Figure 20. Formes d’existence du fer dans l’eau
La forme du fer dans l’eau dépend avant tout du pH et
du potentiel d’oxydoréduction ; sur la figure 21, on voit
qu’il est possible de passer d’une forme dissoute du fer
(par exemple Fe2+ ou FeOH+) à une forme précipitée
(FeCO3, Fe(OH)2 ou Fe(OH)3) en élevant soit le potentiel
(oxydation), soit le pH, soit les deux à la fois. C’est sur
ces principes, et plus particulièrement sur la séquence
[oxydation Fe2+ – précipitation Fe(OH)3,puis filtration],
que sont fondés les différents traitements physico-
chimiques envisageables.
Figure 21. Diagramme de stabilité du fer
déferrisation physico-chimique

Cette technique, avec oxydation à l’air et filtration, a


longtemps été la plus utilisée, en particulier sur les eaux
de forage. Éventuellement, on peut y ajouter un certain
nombre de traitements supplémentaires tels que :
correction de pH, oxydation chimique, floculant,
clarification… Il est toujours utile d’aérer une eau
d’origine profonde dépourvue d’oxygène, même si on
utilise également un oxydant chimique (prévention de
problèmes en distribution : corrosions, goûts et
odeurs…). Cette aération devient encore plus
nécessaire si l’eau contient de l’H2S.

L’ozone et le permanganate de potassium sont les


meilleurs oxydants de complément, notamment en pré-
sence de fer complexé. Au cas où l’eau contient une
forte proportion de MO ou de manganèse, il faut déter-
miner si possible expérimentalement la dose à
introduire.

déferrisation simple sans décantation


(aération-filtration)

principe
Ce procédé concerne les eaux souterraines dont la
teneur maximale en fer est de l’ordre de 7 mg · L–1 et qui
ne présentent, par ailleurs, pas d’autres caractéristiques
défavorables : manganèse, couleur, turbidité, acides
humiques ; une faible teneur en ammonium et une
agressivité carbonique modérée peuvent être tolérées.

Le premier stade du traitement de déferrisation est alors


fondé sur une oxydation du fer divalent par l’oxygène de
l’air. Cette aération peut se faire soit à la pression
atmosphérique, soit sous la pression de refoulement
dans le réseau, évitant dans ce dernier cas un pompage
de reprise et tout contact de l’eau avec le milieu
extérieur. En revanche, l’aération à la pression
atmosphérique permet souvent d’évacuer à moindres
frais du gaz carbonique agressif (qui demanderait un
traitement coûteux de neutralisation), voire de l’H2S.

La rapidité de l’oxydation du fer divalent par l’oxygène


dépend de plusieurs facteurs, en particulier : tem-
pérature, pH, teneurs en fer et en oxygène dissous. La
réaction peut s’écrire :

et sa cinétique s’exprime par la relation :

PO2 est la pression partielle d’oxygène et k une


constante fonction de la température et du pouvoir
tampon de l’eau brute.
L’équation (2) montre que la réaction est d’autant plus
rapide que le pH est plus élevé et que l’eau est plus
proche de la saturation en oxygène. Le temps
d’oxydation déterminé en laboratoire sur une eau
synthétique peut se trouver considérablement diminué
sur la plupart des installations, grâce à certains effets
catalytiques dus principalement aux dépôts antérieurs.
Certains phénomènes biologiques, étudiés plus loin,
vont dans le même sens. En revanche, la présence
d’acides humiques retarde l’oxydation du fer.

Le précipité obtenu est principalement de l’hydroxyde


floconneux Fe(OH)3, conformément à l’équation (1). Il
peut s’y ajouter, en proportions variables suivant les
conditions locales, des oxyhydroxydes nFe2O3 n’H2O
dont certains sont de nature cristalline, et parfois du
FeCO3 (eaux à fort TAC)… Il en résulte que les condi-
tions de traitement et les performances de
la filtration qui fait suite à l’oxydation peuvent être très
différentes d’une station à l’autre.

Pour toutes ces raisons, à l’optimum, la taille effective du


matériau filtrant peut se trouver comprise entre 0,6 et 1
mm et la vitesse entre 5 et 15 m · h–1. Le poids de fer
retenu par unité de surface filtrante est lui aussi très
variable : 200 à 1 000 g Fe par m2 de sable, suivant les
cas, et jusqu’à 2 000 g · m–2 sur un filtre bicouche
(anthracite + sable), option réservée aux cas difficiles.
Une teneur initiale en Fe2+ élevée favorise une forte
rétention.

Certaines substances, comme les acides humiques, les


silicates, les phosphates, les polyphosphates, jouent un
rôle inhibiteur dans l’oxydation, la précipitation ou la
filtration de l’hydroxyde ferrique. C’est ainsi que la
présence de silice conduit à la formation du complexe
FeSiO(OH)32+, stable en milieu alcalin (alors que
l’élévation du pH est, par ailleurs, nécessaire pour
l’oxydation et l’hydrolyse du fer, d’où un compromis à
rechercher).

On peut combattre ces effets par des traitements


complémentaires : oxydation (permanganate de potas-
sium, ozone), coagulation (sulfate d’alumine) ou
floculation (alginate ou polymère agréé) suivant le cas.

mise en œuvre
Le type le plus courant est celui de l’installation sous
pression représentée par la figure 22 qui comporte :

 une tour d’oxydation comprenant un lit de pouzzolane


qui divise l’eau et lui assure, par contact avec l’air,
une grande surface d’oxydation ;
 un filtre lavable par retour d’eau et insufflation d’air.
Figure 22. Station de déferrisation sous pression
La photo 17 en donne un exemple de réalisation.

Photo
17. Déferrisation physico-chimique : exemple type
de station sous pression de 600 m3 · j–1
Les stations gravitaires comportent une aération à la
pression atmosphérique (cascade, pulvérisation…)
suivie d’une filtration ouverte ou fermée (dans ce dernier
cas, avec ou sans pompage de reprise). La figure 23
propose trois exemples de réalisation suivant ce principe
(le lavage se pratiquant également à l’air et à l’eau).

Figure 23. Exemples de filières de déferrisation


physico-chimique comportant une aération ouverte
L’oxydation peut également être réalisée par l’ozone,
comme dans le cas de l’installation de Crissey qui
comporte (figure 24) :

 une aération par cascade. Cette cascade est mise en


œuvre au-dessus de la cuve d’ozonation et permet
une première oxydation par l’ozone résiduel
s’échappant de la cuve d’ozonation ;
 une cuve d’ozonation pour l’oxydation principale du
fer ;
 une injection d’alginate pour améliorer les qualités du
floc ;
 une filtration sur filtre bicouche ;
 vitesse de filtration : 7 m · h–1 ;
 sable TE = 0,5 mm, H = 0,4 m ;
 hydroanthracite TE = 0,85 mm, H = 0,5 m.

Figure 24. Installation de Crissey (Saône et Loire)


pour le Syndicat du Nord de Chalon. Schéma de
l’installation – Débit : 7 200 m3 · j–1

déferrisation avec décantation

Il est nécessaire d’intercaler une décantation entre


l’aération et la filtration (voir l’exemple de la filière de
Mimizan, figure 25) dans les cas suivants :
Figure 25. Installation de Mimizan (Landes) –
Débit : 9 600 m3 · j–1

 dose de fer élevée dans l’eau brute, conduisant à un


volume de précipité excessif ;
 présence de couleur, de turbidité, d’acides humiques,
d’agents complexants…, provoquant une diminution
importante de la cinétique d’oxydation et de
précipitation du fer, et/ou impliquant l’adjonction d’un
coagulant (sulfate d’aluminium ou chlorure ferrique) à
une dose supérieure à une dizaine de g · m–3 de pro-
duit commercial.
Les procédés de décantation à contact de boues
conviennent alors tout particulièrement au traitement de
ces eaux. En variante, le floc léger d’hydroxyde ferrique
obtenu à partir des eaux souterraines, généralement
dépourvues de turbidité, se prête également bien à une
séparation par flottation à air dissous.
traitement associé à une
décarbonatation

La décarbonatation à la chaux, génératrice


d’un pH élevé, est favorable à l’élimination du fer et du
manganèse. Ainsi, la précipitation du carbonate ferreux
est pratiquement totale à pH 8,2 (surtout lorsqu’elle se
produit conjointement avec celle du CaCO3)et celle de
l’hydroxyde ferreux l’est à pH 10,5 (figure 26).

Figure 26. Solubilité du fer en fonction du pH


dans une eau d’alcalinité moyenne
Une décarbonatation partielle, à pH voisin de 8, peut
donc entraîner une déferrisation complète. Dans certains
cas, en particulier dans les appareils de décarbonatation
en lit fluidisé, le même pH permet une démanganisation
satisfaisante, alors que théoriquement elle devrait être
associée à une décarbonatation totale à pH 9,5 ou 10.
C’est sur ce principe que fonctionne l’installation de
Ratingen en Allemagne (figure 27) : cette installation
réalise décarbonatation partielle, déferrisation,
démanganisation et nitrification.

Figure 27. Installation de Ratingen (Allemagne) –


Schéma de l’installation – Débit : 24 000 m3 · j–1
élimination biologique du fer – le
procédé ferazur

principe

On a vu que de nombreuses bactéries sont capables,


grâce aux enzymes et biopolymères qu’elles élaborent,
d’oxyder biologiquement le fer en catalysant l’oxydation
du métal divalent par l’oxygène dissous, même en faible
concentration, et en le fixant sur leurs membranes
cellulaires, leurs gaines, leurs pédoncules… Les
précipités formés sont alors fortement adhérents aux
polymères bactériens. En outre, contrairement à ce qui
se passe en déferrisation physico-chimique, ce sont des
oxyhydroxydes de nature cristalline, en particulier de la
lépidocrocite (γ-FeOOH). Les conditions de rétention du
fer précipité sur les filtres biologiques sont donc bien
meilleures que sur les stations fonctionnant dans le
mode physico-chimique. Ces bactéries sont susceptibles
de se développer dans des conditions où l’oxydation
physico-chimique du fer n’est pas possible, par
exemple :

 concentration en oxygène dissous 0,2 à 0,5 g · m–3 ;


 pH < 7,2 ;
 potentiel redox : 100 à 200 mV ;
 rH : légèrement supérieur à 14.
Si le rH est inférieur à 14, les bactéries restent
inopérantes, alors que s’il est supérieur à une valeur de
l’ordre de 20, il y a compétition avec l’oxydation et la
précipitation physico-chimique. La figure 28 zone 1
définit le domaine privilégié de la déferrisation
biologique.

En réalité, la limite de séparation entre les domaines de


déferrisation physico-chimique et biologique est peu
nette ; dans le domaine « physico-chimique », la
présence d’un inhibiteur peut ralentir la cinétique
d’oxydation et permettre à la déferrisation biologique
d’être le processus prédominant. C’est la raison pour
laquelle il est souvent utile de procéder à un essai pilote
pour déterminer les conditions optimales de fonc-
tionnement.

Figure
28. Diagrammes de stabilité du fer et du manganèse
et domaines respectifs d’activité des bactéries du fer
(1) et du manganèse (2)
avantages de la déferrisation
biologique

En comparaison avec le procédé physico-chimique, on


peut les résumer de la façon suivante :

 oxydation rapide : tour d’oxydation inutile ; une


injection d’air sous pression en ligne suffit ;
 réactifs (tels que : oxydant complémentaire,
correction de pH, floculant) inutiles ;
 capacité de rétention importante : le fer oxydé est
retenu sous forme beaucoup plus compacte. Il en
résulte une capacité de rétention du filtre (toujours
constitué de sable homogène dans ce cas) environ 5
fois plus importante ;
 vitesse de filtration élevée : grâce à la solidité du
floc biologique et à une TE du sable plus élevée (1,1
à 1,5 mm), on peut filtrer environ cinq fois plus vite
qu’en mode physico-chimique tout en conservant la
même durée de cycle de filtration ; ces vitesses
peuvent aller, dans certains cas, jusqu’à 40 m · h–1,
voire 50 m · h–1 ;
 lavage économique : le pourcentage d’eau de
lavage est environ 5 fois plus faible que dans le cas
de la déferrisation physico-chimique et, dans certains
cas, il est possible de laver les filtres à l’eau brute. Il
est en revanche recommandé de ne pas laver les
filtres à l’eau traitée chlorée, ce qui pourrait détruire
partiellement la population de bactéries
déferrisantes ;
 traitement des boues facilité : les eaux de lavage à
plus forte concentration sont particulièrement aptes à
l’épaississement et à la déshydratation.

mise en œuvre

Une installation de déferrisation biologique sous


pression comprend (figure 29) :

 un système d’aération ménagée (1) ; cette aération


peut être réalisée soit dans un mélangeur statique ou
un pot de dissolution pour les installations sous
pression avec injection d’air (2), soit par recirculation
d’une partie de l’eau traitée aérée (3) ;
 un réacteur Ferazur (4) à grande vitesse de passage
;
 éventuellement un système d’aération
complémentaire (5) pour porter la teneur en oxygène
à la valeur convenable pour distribution ;
 éventuellement une citerne d’eau de lavage non
chlorée (6) si le lavage ne peut se faire à l’eau brute ;
 une citerne d’eau traitée (7), après chloration (8) ;
 un ensemble de lavage comprenant le lavage à l’eau
brute (9) ou à l’eau traitée (10) et un surpresseur de
lavage (11).
Figure 29. Déferrisation biologique sous
pression. Schéma de principe et options possibles
(2 ou 3 et 9 ou 10)
La photo 18 montre un exemple de réalisation.

Photo 18. Déferrisation biologique – Installation


de West Pinchbeck (Anglian Water, UK), 36 000 m3 ·
j–1
La filtration peut aussi s’effectuer gravitairement en
filtres ouverts, surtout pour les débits élevés, comme
pour l’installation de Lomé (photo 19), où la cascade a
été spécialement conçue, à partir des caractéristiques
de l’eau brute, pour respecter les conditions nécessaires
à la déferrisation biologique.

Photo 19. Déferrisation biologique gravitaire –


Installation de Lomé (Togo). Débit : 52 800 m3 · j–1 –
quatre filtres de 24,5 m2

Remarque : le démarrage d’une installation de cas

d’un traitement physico-chimique. Il demande un

temps d’ensemencement (à partir des ferrobactéries


naturellement présentes dans l’eau brute)

généralement compris entre 1 et 10 jours.

Dans le cas où de l’H2S est présent, il faut l’éliminer soit


par aération en tête (déferrisation gravitaire), soit par
voie biologique (traitement sous pression).

technologie degremont®filtration biologique – Ferazur® /


Mangazur® / Nitrazur®

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